Last posts on égoïsme2024-03-28T13:33:59+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/égoïsme/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMax Stirner sur l'art et la religiontag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-08-15:64567642023-08-15T14:31:46+02:002023-08-15T14:31:46+02:00 Max Stirner sur l'art et la religion par Joakim Andersen...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468504" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/375007887.jpg" alt="03eecd48c178c583876a3d3f44f0cc01.jpg" width="501" height="728" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Max Stirner sur l'art et la religion</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Joakim Andersen</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/08/02/max-stirner-om-konst-och-religion/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'un des représentants les plus originaux de la philosophie allemande fut Max Stirner (1806-1856), auteur de <em>Der Einzige und sein Eigentum,</em> une sorte de jeune hégélien et, pendant un certain temps, l'un des principaux objets de la haine de Marx et Engels. La philosophie de Stirner peut être qualifiée d'égoïste ; il décrit la croyance en la plupart des phénomènes sociaux, de la propriété à l'État et à l'humanité, comme des spectres. Aujourd'hui, on parle parfois de "constructions sociales". La perspective de Stirner rappelle en partie cette approche, mais se concentre sur la manière dont ces spectres ou "roues dentées dans la tête" affectent l'individu. Il a également développé une vision dialectique de l'évolution historique de la relation entre "der Einzige" et les fantômes qui hantent le cerveau. Selon Stirner, les êtres humains et la civilisation passent par trois phases, qu'il appelle, ce qui n'est pas très politiquement correct, "négroïde", "mongoloïde" et "caucasienne". Dans la dernière phase, l'homme maîtrise sa création et non l'inverse; on peut comparer cela au schéma historique de Marx, qui met l'accent sur l'économie plutôt que sur les fantômes cérébraux, mais la perspective de base est similaire. Après avoir été maîtrisé par sa création, l'homme reprend le contrôle, avec des outils beaucoup plus puissants qu'avant le début du processus. L'une des différences entre Marx et Stirner réside dans le fait que pour Stirner, il est possible aujourd'hui, au niveau individuel, de se libérer de l'État, de la propriété, etc. Libéré mentalement, il faut ajouter que l'État reste une réalité, quelle que soit la façon dont on l'envisage.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Stirner a été décrit par Spengler comme un représentant de l'égoïsme commun plutôt que de l'égoïsme noble ("je vaux pour moi-même" contre "je vaux pour la culture"). Mais tout comme Engels a d'abord encensé "St Max", avant que Marx ne le débarrasse impitoyablement de ces illusions, il a influencé une partie de la droite la plus authentique. L'A<em>narch </em>d'Ernst Jünger est un développement du "Einzige" de Stirner ; Schmitt et Mussolini l'ont également lu. On ne sait pas dans quelle mesure ils ont compris la phase "caucasienne" de Stirner ; la critique de "Saint Max", qu'elle soit de droite ou de gauche, s'est souvent concentrée sur son apparence petite-bourgeoise. Jünger nous donne une idée de la manière dont un type de personnalité plus héroïque pourrait traiter certains arguments de Stirner ; Evola peut également être intéressant dans ce contexte. Sa distance par rapport aux idéologies/"fantômes cérébraux" de la société moderne, sa nature socialement et idéologiquement de promiscuité, et son aspect de sur-socialisation rappellent souvent Stirner, même si ce dernier aurait considéré la tradition comme un autre spectre cérébral. Ce à quoi Evola a probablement objecté qu'il ne parlait pas de ce qu'il n'avait pas vécu et que le matérialisme de Stirner était le véritable spectre.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Art et religion</span></strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="color: #99cc00;"><em><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'art fait l'objet, et la religion ne vit que dans ses nombreux liens avec cet objet, mais la philosophie se démarque très clairement de l'un et de l'autre.</span></strong></em></span></p><p style="text-align: right;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">- Stirner</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468505" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/383776389.jpg" alt="391971-gf.jpg" width="278" height="450" />Plusieurs écrits de Stirner sont désormais disponibles sur l'internet, notamment <em>Kunst</em> <em>und Religion</em> de 1842. Stirner utilise le raisonnement hégélien pour expliquer la religion comme une sorte d'aliénation. L'homme sent qu'il a une autre face en lui et "il est poussé à se diviser entre ce qu'il est réellement et ce qu'il doit devenir". Il s'agit d'une analyse purement anthropocentrique de la religion plutôt que d'une analyse plus cosmologique, mais elle n'est pas totalement inintéressante. En particulier, Stirner place l'artiste au centre, car ce sont, selon lui, les génies artistiques qui fondent les religions. "Seul le fondateur d'une religion est inspiré, mais il est aussi le créateur des Idéaux, par la création desquels tout autre génie sera impossible", écrit Stirner. Il note également que la vraie religion n'est pas tiède, qu'il y a l'amour religieux et la haine religieuse. C'est ici que Stirner devient étonnamment actuel, "à notre époque, la quantité de haine a diminué dans la mesure où l'amour de Dieu s'est affaibli. Un amour humain s'est infiltré, qui ne relève pas de la piété pieuse mais plutôt de la morale sociale ; il est plus "zélé" pour le bien de l'homme que pour le bien de Dieu". Religion et morale sociale ne sont pas la même chose, ce qui signifie qu'une église envahie par la morale sociale sous la forme du libéralisme de gauche risque de mettre la religion au second plan.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Quoi qu'il en soit, Stirner décrit un cycle historique, comparable au jeu de Spengler entre culture et civilisation, dans lequel les génies artistiques créent des religions, qui sont ensuite soutenues par les gens ordinaires avant d'être appauvries et finalement détruites par la rencontre avec les artistes à nouveau. Mais aujourd'hui, les artistes sont des comédiens, qui montrent qu'ils sont devenus des coquilles vides. Mais le cycle ne s'arrête pas là, "même la comédie, comme tous les arts, précède la religion, car elle ne fait que laisser la place à la nouvelle religion, à celle qui se formera à nouveau".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il y a donc des idées intéressantes chez Stirner, même si sa compréhension de la religion est clairement limitée par son contexte historique. Il peut être utile d'examiner deux penseurs influencés par Stirner, à savoir Dora Marsden et Hakim Bey, et la manière dont ils ont tenté de dépasser ces limites pour "der Einzige".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468506" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2973541467.jpg" alt="Dora_Marsden.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468507" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3552597338.jpg" alt="31dSFIoJrrL._AC_SY580_.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comme nous l'avons mentionné plus haut, Stirner a donné à l'artiste un rôle central dans l'histoire et a influencé de nombreuses âmes artistiques. Par l'intermédiaire de Dora Marsden (1882-1960), éditrice, suffragette et philosophe, l'égoïsme de Stirner a eu une influence non négligeable sur l'avant-garde britannique. Ezra Pound, T. S. Eliot, D. H. Lawrence, James Joyce et Wyndham Lewis, entre autres, ont écrit dans son journal <em>The Egoist</em>. Marsden apparaît comme une personnalité hors du commun, à la fois intelligente et indomptable, avec un désir presque germanique de créer un système structuré. Sa perspective se confond avec Héraclite, le mysticisme et la logique stricte. Au lieu de l'anarque de Jünger, elle parlait de l'<em>archiste</em>. Dans <em>L'illusion de l'anarchisme,</em> elle écrit que "à la naissance de chaque unité de vie, il y a un <em>archiste</em>. Un <em>archiste </em>est quelqu'un qui cherche à établir, maintenir et protéger, par les armes les plus puissantes dont il dispose, la loi de ses propres intérêts". Elle dépeint le monde comme une arène où les différents intérêts s'affrontent, un contrepoint utile à la vision libérale du monde d'aujourd'hui où les intérêts sont soit camouflés en idéaux, soit diabolisés.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il est intéressant de noter que, dès <em>The Egoist,</em> Dora Marsden a développé une vision du monde plus cosmique, dans laquelle l'ego créatif est devenu quelque chose de permanent plutôt que temporaire. Plus tard, elle a écrit <em>The Mysteries of Christianity</em> (Les mystères du christianisme), où elle aborde l'aspect "féministe" du christianisme.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468508" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1818440404.jpg" alt="16bet2x.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6468510" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/214242337.jpg" alt="taz.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La question de savoir dans quelle mesure sa métaphysique représente un perfectionnement de Stirner plutôt que quelque chose de propre, bien qu'original, est une autre question. Dans ce contexte, les réflexions de Hakim Bey sur Stirner dans l'essai <em>Black Crown & Black Rose - Anarcho-Monarchism & Anarcho-Mysticism</em> dans son ouvrage désormais classique intitulé <em>T.A.Z.</em> sont intéressantes. Bey n'est pas un penseur totalement dépourvu de problèmes et son langage est parfois théâtral, voire pathétique. Néanmoins, cet essai est probablement la meilleure tentative pour rapprocher <em>der Einzige</em> d'une cosmologie plus traditionnelle (bien que l'absence de Dora dans la discussion de Bey sur l'individualisme et le monisme radical suggère qu'il ne l'a pas lue). Bey place le matérialisme de Stirner dans un contexte historique, "né longtemps après la déliquescence de la chrétienté, mais bien avant la découverte de l'Orient et de la tradition illuministe cachée dans l'alchimie occidentale, l'hérésie révolutionnaire et l'activisme occulte". Il se rapproche ici de la catégorisation par Evola du dévotionnalisme et de la foi aveugle en des choses non expérimentées comme des formes inférieures de spiritualité. Sa critique de Stirner identifie les deux points les plus faibles : l'absence d'un "concept opérationnel de la conscience non ordinaire" et "une certaine froideur à l'égard de l'autre". Stirner n'avait pas lui-même expérimenté d'autres états de conscience que ceux du petit-bourgeois, et était donc enclin à en considérer les fruits comme des spectres cérébraux. Malgré des approches similaires à l'argument de l'"union des égoïstes", l'éros est également plutôt absent de l'œuvre de Stirner. Bey mentionne qu'il peut s'agir d'une réaction compréhensible à "la chaude suffocation de la sentimentalité et de l'altruisme du 19ème siècle", mais l'isolement n'est pas non plus une voie fructueuse.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En fin de compte, Stirner reste un auteur enrichissant, comme le suggèrent ceux qui ont été inspirés par lui. La distance spirituelle qu'il recherchait par rapport aux "roues dentées dans la tête" du monde moderne n'est pas moins saine aujourd'hui. Le sentiment de liberté qui peut naître du fait de considérer "l'État", le "racisme" ou autres chimères comme des spectres cérébraux est souvent significatif, que l'on s'inspire d'Evola ou de Stirner. Jünger, Marsden et Bey montrent comment d'autres types de personnalité peuvent compléter la pensée de "St Max".</span></strong></span></p>
Elisabethhttp://boulevarddesresistants.hautetfort.com/about.htmlEGOISMEtag:boulevarddesresistants.hautetfort.com,2022-02-14:63660792022-02-14T15:11:02+01:002022-02-14T15:11:02+01:00 Un égoïste est incapable d'aimer un ami. Mais il ne peut pas se passer...
<p><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt;">Un égoïste est incapable d'aimer un ami. Mais il ne peut pas se passer d'amis : il ne s'aimerait jamais assez à lui tout seul (Eugène LABICHE).</span></p><p><span style="font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6333874" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://boulevarddesresistants.hautetfort.com/media/00/00/4009344466.jpg" alt="citations,expressions,culture,auteur,livre,amitié,égoïsme" /></span></p><p><span style="font-size: 12pt;">Il n'y a que l'égoïste à souffrir vraiment et tout le temps (Jules RENARD).</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt;">Le moi est haïssable (PASCAL)</span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: 'courier new', courier, monospace;">Ceux qui croient n'avoir plus besoin d'autrui deviennent intraitables (VAUVENARGUES).</span></strong></p>
J.-P. Chauvinhttp://jean-philippechauvin.hautetfort.com/about.htmlLe libéralisme... Mais de quoi parle-t-on ?tag:jean-philippechauvin.hautetfort.com,2021-11-07:63481232021-11-07T14:36:21+01:002021-11-07T14:36:21+01:00 Aujourd’hui, la simple évocation du mot « libéralisme »...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Aujourd’hui, la simple évocation du mot « <strong>libéralisme</strong> » provoque des réactions plus passionnelles que raisonnées : les uns y voient la cause de tous nos malheurs, les autres la solution aux blocages de notre société ou, plus simplement, l’expression politique et économique de la « Liberté ». J’entends les uns et les autres, et il me semble nécessaire de préciser quel sens je donne à ce terme quand il m’arrive de l’employer, cela pour éviter des malentendus sur ce que je pense et sur ce que pourrait être une monarchie sociale, malentendus qui peuvent gêner la bonne compréhension de mes propos et le bon déroulement des débats.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Si l’on s’en tient à la définition classique, le libéralisme est la théorie, politique et/ou économique, qui place la Liberté au principe de tout et, en particulier, de la vie individuelle comme sociale. En somme, elle peut s’entendre comme une forme d’individualisme étendue à toutes les activités humaines. En fait, dans la réalité, la théorie est souvent « aménagée », limitée même par les données historiques, politiques, économiques et, tout simplement, humaines. Et les penseurs libéraux les plus intéressants (comme Tocqueville ou Aron), d’ailleurs, sont fort conscients des ambiguïtés de cette idéologie mais aussi de la simple évocation du terme… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Cela étant dit, je reste plus que réservé à l’égard du libéralisme et je fais miennes les critiques que Maurras avance dans le court texte souvent reproduit : « <strong>Libéralisme et libertés</strong> », dans lequel il s’en prend au libéralisme au nom des libertés plurielles, en particulier dans le domaine économique : « <strong>Dans l’ordre économique, la liberté-principe veut que la concurrence des libertés individuelles, d’où le bien doit sortir inévitablement, soit œuvre sacrée. Il n’y a qu’à laisser faire et à laisser passer. Toute intervention de l’Etat ou de la société mérite le nom d’attentat et presque de profanation. Le statut du travailleur doit donc être individuel. Autant par respect pour sa liberté propre que par vénération de la mécanique du monde, l’ouvrier doit respecter les injonctions du décret Le Chapelier et s’interdire sévèrement toute association, corporation, fédération, tout syndicat d’ordre professionnel, de nature à troubler le libre jeu de l’offre et de la demande, le libre échange du salaire et du travail. Tant pis si le marchand de travail est un millionnaire maître absolu du choix entre 10 000 ouvriers : liberté, liberté ! La liberté économique aboutit donc, par une déduction rapide, à la célèbre liberté de mourir de faim. J’oserais l’appeler une liberté négative, abstraite ; mieux : une liberté soustraite. Toute liberté réelle, toute liberté pratique, tout pouvoir libre et certain de conserver sa vie, de soutenir sa force, est refusé à l’ouvrier tant qu’on lui refuse la liberté d’association.</strong> » Cette analyse reste d’une étonnante actualité comme me le signalait il y a quelques années un ami revenant de Chine et ayant vu « l’envers du décor » de la croissance chinoise, entre libéralisme économique apparent (et virulent) et idéologie communiste pratique (« <strong>le communisme de marché</strong> », pourrait-on dire), et comme on peut aussi le lire dans le livre déjà ancien de Philippe Cohen et Luc Richard (dont je conseille vivement la lecture) « <strong>La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?</strong> ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Ma méfiance à l’égard du libéralisme en tant que tel ne signifie donc pas que je sois pour le dirigisme d’Etat ou l’étatisme, véritable tyrannie de l’Etat sur la société et ses citoyens (et d’ailleurs effective dans la Chine de 2021, sous le règne de Xi Jinping, sans que cela semble trop gêner les libéraux autoproclamés en Occident), mais je reste attaché au <strong>rôle d’un Etat capable de corriger les excès de l’économie et de garantir les libertés et les droits des travailleurs, qu’ils soient salariés ou indépendants</strong>. En somme, je suis <strong>pour</strong> <strong>un juste équilibre entre la libre initiative et l’action protectrice de l’Etat</strong> quand elle s’avère, en dernier recours, nécessaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Pour ce qui est du libéralisme politique, sans doute serai-je moins sévère que Maurras à l’égard, non pas tellement du libéralisme proprement dit que de certains penseurs libéraux, ou considérés tels, qu’ils s’agissent des monarchiens de 1789 (partisans de la Monarchie constitutionnelle, voire parlementaire) ou de Constant, Tocqueville, Aron, ou Pierre Manent, un « libéral-conservateur » contemporain fort intéressant. Cela ne signifie nullement que je sois tocquevillien ou aronien, mais seulement que je considère que leur pensée ouvre quelques perspectives qui méritent attention et débat, en particulier face aux formes nouvelles de servitude numérique ou « démocratique ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Il est, en particulier, une question que François Huguenin aborde dans son livre « <strong>Le conservatisme impossible</strong> » paru en 2006 (remanié et republié en 2013, sous le titre « <strong>Histoire intellectuelle des droites</strong> ») et qui me semble très intéressante, c’est celle du dialogue (inachevé ou manqué ?) entre les « traditionalistes » et les « libéraux » en France, et, question annexe à laquelle il n’est pas encore répondu, celle d’une <strong>synthèse</strong> (possible ou impossible ?) <strong>entre l’Etat monarchique fort et les aspirations libérales</strong>… En somme, dans une formule qui peut ne pas être un oxymore, la « <strong>Monarchie aronienne</strong> » ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Cela n’empêcherait nullement une telle monarchie d’être éminemment sociale, justement parce qu’elle hiérarchiserait et différencierait les libertés, enracinant l’esprit de liberté(s) par une plus grande participation des citoyens à la vie sociale locale (communale comme professionnelle) et empêchant la liberté d’être otage de l’Argent, ou d’être « indexée » sur l’Avoir quand elle doit, pour rester positive et bénéfique pour tous, l’être plutôt sur l’Être et les êtres eux-mêmes : en somme, sur la notion de service, et non sur celle, seule, de l’égoïsme individuel (1). « <strong>Nous ne sommes pas seuls</strong> », et garder en tête cette donnée humaine impose une humilité qui n’est pas l’effacement individuel mais, au contraire, la valorisation de l’effort personnel dans le cadre d’une société qui a tout à gagner des efforts de chacun…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Notes : (1) : L’égoïsme peut être un moteur de l’initiative individuelle, et méconnaître cette réalité serait négliger la nature humaine. Ce qui importe n’est pas de fabriquer un homme nouveau qui serait insensible et « collectivisé », mais de savoir, lorsque guette la démesure (l’hubris que les Grecs condamnaient), fixer des limites : un peu d’égoïsme peut ne pas nuire, mais trop d’égoïsme serait le risque d’une dissociation sociale au profit de quelques uns et de valeurs trop matérialistes pour ne pas être, en définitive, dangereuses pour l’équilibre social lui-même…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation - Jésustag:www.chemindamourverslepere.com,2020-09-23:62652142020-09-23T05:05:00+02:002020-09-23T05:05:00+02:00 « Toute la doctrine de Jésus consiste à enseigner le renoncement à la vie...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Toute la doctrine de Jésus consiste à enseigner le renoncement à la vie personnelle, qui est une chimère, et à faire rentrer cette vie personnelle dans la vie commune de toute l'humanité, dans la vie du Fils de l'homme.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">A ceux qui se croient certains de posséder plus que ne donne Jésus, sa doctrine ne peut rien donner. Comment réussirai-je à persuader à un homme de travailler, en lui garantissant pour cela la nourriture et les vêtements, quand cet homme est persuadé qu’il est déjà millionnaire ? Évidemment il ne tiendra aucun compte de mes exhortations. C’est exactement le cas avec la doctrine de Jésus. Pourquoi irais-je travailler pour gagner mon pain, quand je puis être riche sans cela ? Pourquoi me donnerais-je la peine de vivre cette vie selon la volonté de Dieu, quand je suis sûr de ma vie personnelle pour l’éternité ? </span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Toute tentative de donner un sens quelconque à la vie, si elle n'est pas basée sur le renoncement à son égoïsme, si elle n'a pas pour but de servir les hommes, l'humanité - le Fils de l'homme - est une chimère qui vole en éclats au premier contact de la raison. Que ma vie personnelle me condamne à périr et que ma vie conforme à la volonté du Père soit impérissable, qu’elle seule donne la possibilité du salut, — cela ne peut être mis en doute. C’est bien peu, dira-t-on, en comparaison de ces croyances sublimes dans la vie future ! — C’est peu, mais c’est sûr.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">J’ai compris la doctrine de Jésus dans ses commandements, et je vois que la mise en pratique de ces commandements me donne le bonheur à moi et à tous les hommes. J’ai compris que l’accomplissement de ces commandements est la volonté de Dieu, cet être qui est la source de ma vie.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">En suivant la doctrine de Jésus, je continue l’œuvre commune des hommes qui ont vécu avant moi ; je contribue au bien de mes contemporains et de ceux qui vivront après moi, je fais ce que me demande celui auquel je dois la vie, je fais la seule chose qui puisse me sauver.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Jésus a dit : « J’ai fait descendre le feu sur le monde, » et comme je souffre jusqu’à ce qu’il s’enflamme — et il continuera à brûler — jusqu’à ce que l’humanité soit sauvée. Ce feu n’a-t-il pas embrasé le monde pour que les hommes aient la félicité du salut ?</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Ayant compris cela, je compris et je crus que Jésus est non seulement le Messie, c’est-à-dire l’Oint, le Christ, mais qu’en vérité, il est le Sauveur du monde.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Je sais qu’il n’y a pas d’autre porte que Lui, ni pour moi, ni pour tous ceux qui se tourmentent avec moi dans cette vie. Je sais que, pour moi comme pour tous, il n’y a pas d’autre salut que l’accomplissement des commandements de Jésus, qui donnent à toute l’humanité la plus grande somme de biens que je puisse concevoir.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">[...]</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Je mourrai comme tout le monde, tout comme ceux qui n’observent point la doctrine de Jésus ; mais ma vie et ma mort auront un sens pour moi et pour tous. Ma vie et ma mort auront servi au salut et à la vie de tous, et c’est précisément ce qu’enseignait Jésus. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Léon Tolstoï</strong> (1828-1910), <em>Ma Religion</em> (chap.VIII), Traduction par L. D. Ourousov, Fischbacher, Paris, 1885.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://fr.wikisource.org/wiki/Ma_religion_(Tolsto%C3%AF,_trad._Ourousov)" target="_blank" rel="noopener">Ma Religion, texte intégral en ligne</a></span>)</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-6173255" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/00/1424242268.jpg" alt="sur-les-pas-de-jesus-4a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://co.pinterest.com/pin/644155552946108438/" target="_blank" rel="noopener">Crédit photo</a></span>)</span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation - « Qu'as-tu fait de ton frère ? » (Gn 4,9-10)tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-07-04:60639132018-07-04T05:05:00+02:002018-07-04T05:05:00+02:00 « L’Évangile est une loi d'amour, et la vie chrétienne une vie de prière....
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« L’Évangile est une loi d'amour, et la vie chrétienne une vie de prière. L'Apôtre nous exhorte à intercéder pour tous. Jamais nous ne ferons avancer le travail de la Grâce dans nos âmes si nous ne sommes pas inquiets du travail de Jésus dans les âmes des autres. Certains se plaignent de ne pas progresser dans leur vie religieuse, de ne jamais remporter de victoire sur leurs passions, sur leur faiblesse de pécheur, sur leur languissant égoïsme. Ils ne sont pas plus avancés aujourd'hui que l'année dernière, et ils se découragent. Ils ne pensent pas que l'âme des autres c'est aussi leur affaire, et le travail de Jésus, et la prière d'intercession. Ainsi restent-ils dans la tiédeur, ne faisant rien pour mériter des grâces plus vives. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>F.W. Faber</strong> (1814-1863), <em>Tout pour Jésus ou Voies faciles de l'Amour divin</em>, Ambroise Bray, 1855.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-5837689" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/01/3385728608.jpg" alt="children_holding_hands_2a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://wallhere.com/en/wallpaper/524428" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Crédit photo</a></span>)</span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation - Devenir saints : le Christ, Source de toute saintetétag:www.chemindamourverslepere.com,2017-03-19:59229762017-03-19T05:10:00+01:002017-03-19T05:10:00+01:00 « Ce qui importe surtout, ce n'est pas telle ou telle observance, tel ou...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;">« Ce qui importe surtout, ce n'est pas telle ou telle observance, tel ou tel ensemble de pratiques morales, mais notre renouveau, notre « création nouvelle » dans le Christ (1). C'est lorsque nous sommes unis au Christ dans « la foi qui opère par la charité » (2) que nous possédons en nous le Saint-Esprit, source de tout amour et de tout acte bon. La vie chrétienne n'est pas seulement une vie dans laquelle nous nous efforçons de nous unir à Dieu par la pratique de la vertu. C'est plutôt une vie dans laquelle, attirés par l'Esprit-Saint de Dieu, dans le Christ, nous essayons d'exprimer notre amour et notre conversion par des actes de vertu. Étant unis au Christ, nous cherchons, avec toute la ferveur possible, à Le laisser manifester Sa vertu et Sa sainteté dans nos vies. Efforçons-nous donc de faire disparaître les obstacles que l'égoïsme, la désobéissance et l'attachement à ce qui est contraire à Son amour dressent devant Lui. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"> 1. <em>Épitre aux Galates</em>, 6, 15. - 2. <em>Ibid.</em>, 5, 6.</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"> <strong>Thomas Merton</strong> (1915-1968), <em>Vie et Sainteté</em> (chap. III), Traduit par Marie Tadié, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"><img id="media-5588390" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/00/4262502544.jpg" alt="cascade_23a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://7-themes.com/data_images/out/39/6902841-waterfall-wallpapers.jpg" target="_blank">Crédit photo</a></span>)</span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation : De la profanation du Dimanchetag:www.chemindamourverslepere.com,2016-01-17:57457292016-01-17T05:00:00+01:002016-01-17T05:00:00+01:00 « Savez-vous ce que c'est que la violation du Dimanche , surtout quand...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;">« Savez-vous ce que c'est que la <em>violation du Dimanche</em>, surtout quand elle est publique et presque universelle ? C'est le mépris patent, solennel, systématique de l'autorité de Dieu. Par l'infraction affichée de la loi du Dimanche, une société avilit l'autorité divine ; elle la renie, elle la brise. Autant qu'il est en elle, elle chasse Dieu de son sein ; et puis avec une naïveté qui déconcerte, on se lamente sur le mépris de tout pouvoir, sur l'esprit d'indépendance et de révolte, sur la perversité des mœurs publiques. <em>Celui qui sème les vents</em>, dit l'Esprit-Saint, <em>recueille les tempêtes</em> (Osée, VIII, 7). Pendant de longues années, on a semé dans les habitudes populaires le mépris de Dieu, de son jour et de son saint nom ; qu'avons-nous recueilli ? des orages terribles. Et si aujourd'hui, par l'effet de la bonté du Seigneur, nous jouissons du calme et de la paix, ah ! craignons d'attirer sur nous de nouvelles foudres, en ébranlant tout pouvoir par les atteintes portées à l'autorité de Dieu et de sa sainte loi.</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"> [...] Il y a dans la profanation habituelle du Dimanche un mépris public, affecté d'une des prescriptions les plus anciennes, les plus importantes de la loi et de l'autorité du Seigneur, base de toutes les autres ; il y a un exemple terrible que chacun voit et comprend ; il y a une provocation à sacrifier, comme on le fait soi-même, un devoir des plus graves et des plus sacrés au profit du gain et de la jouissance. Qui dira les déplorables conséquences d'une telle conduite pour la société et pour la patrie ?</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"> [...] Ôtez le Dimanche, et la religion n'est plus connue, ses vérités n'arrivent plus aux cœurs, ses promesses sont méprisées, les encouragements qu'elle prodigue à l'abnégation personnelle n'existent plus ; son influence sociale est anéantie. Ôtez le Dimanche, et le plus vil égoïsme remplace dans les nations le noble élan du patriotisme et du dévouement. La religion dit en chaire, dit à l'autel, tous les Dimanches : « Aimez Dieu, aimez vos frères ». L'égoïsme, fils de l'indifférence religieuse et du mépris du Dimanche, répond froidement : « Chacun chez soi, chacun pour soi » ; car l'égoïsme, vous le savez, c'est le culte de soi-même substitué à tout autre culte : l'égoïsme, c'est <em>soi</em>, toujours <em>soi</em>, <em>soi</em> plus que les autres, <em>soi</em> plus que le monde, <em>soi</em> plus que Dieu. Or, sous la loi d'un tel sentiment, une société peut-elle durer longtemps ? Elle se morcelle et se désagrège ; elle n'est plus qu'un amas confus d'individualités envieuses, irritées et se heurtant les unes les autres. Une semblable société n'a plus que la résistance d'un monceau de sable qui cède au souffle de la première tempête. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"> <strong>Mgr Joseph-Armand Gignoux</strong> (1799-1878), évêque de Beauvais, cité par le R.P. F.-X. Gautrelet, <em>in</em> "Le Dimanche considéré au point de vue religieux et social" (Chap. IV, Art. Ier, 4), J.B. Pélagaud et Cie, Lyon - Paris, 1858.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia,palatino,serif; color: #000000;"><img id="media-5268888" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/01/1025934237.jpg" alt="sainte_messe_13a.jpg" /></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation : Guerres fraternelles...tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-07-09:56539142015-07-09T05:05:00+02:002015-07-09T05:05:00+02:00 « Mes Frères, le monde est tous les jours le théâtre de quelque grand crime...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Mes Frères, le monde est tous les jours le théâtre de quelque grand crime ; l'orgueil, l'ambition, l'égoïsme, la cupidité, les haines, les vengeances, les jalousies, voilà autant de démons qui se disputent comme une proie le triste héritage du malheureux Adam. Non contents des fléaux, des épidémies, des guerres meurtrières qui déciment la pauvre humanité, nous nous étudions encore à nous torturer les uns les autres, à nous détruire sourdement, quand ce n'est pas le front haut et la visière levée... Et ce n'est pas au moins entre inconnus, entre étrangers, c'est de porte à porte, entre parents, quelquefois dans la même famille que, pour une légère insulte, un malentendu, pour une bagatelle, on nourrira les uns contre les autres des sentiments de haine et de vengeance, surtout si la question d'intérêt se met de la partie ; oh ! alors la haine devient rancune, elle durera des années entières, toute la vie peut-être, et trop souvent quelque sanglante scène en sera le dénouement.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Voilà le monde, mes Frères ; et ne dites pas que j'exagère, que je vois tout en noir ; j'en appelle à votre expérience qui ne me démentira pas, car je n'ai fait que soulever un coin du voile, et suis resté bien au-dessous de la réalité... - Oui, voilà le monde tel que l'ont fait Satan et les passions humaines ; mais si la paix, l'union des cœurs, si la charité chrétienne y pouvait régner un jour sans mélange ; si cet ardent souhait de l'Homme-Dieu, si ce soupir continuel des trente-trois ans de sa vie mortelle pouvait s'y réaliser ! oh ! cette triste et misérable terre d'exil deviendrait la patrie et les pures délices de l'Eden y renaîtraient encore !</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> C'est en effet une si douce chose que l'union et la paix entre enfants d'une même famille ! Partagées avec nos frères, que nos joies seraient vives, nos peines légères ; que nos larmes couleraient douces, consolantes, mêlées aux larmes d'un frère, d'un ami ! ...</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Quel bonheur, si cette paix céleste, que Jésus nous a laissée en mourant, devenait notre trésor, notre besoin, l'ardente aspiration de toute notre vie ! Ah les plus grands sacrifices ne nous coûteraient rien pour l'obtenir, et la pauvreté, l'humiliation, la souffrance, les plus grands maux nous sembleraient bien doux, plongés que nous serions dans cette pure et sainte volupté !</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> - Nous vous la demandons, ô Dieu d'amour, cette paix céleste, cette douce et tendre charité, caractère béni auquel vous voulez qu'on reconnaisse vos enfants !</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Oh ! puisque cette union, cette paix ineffable est un besoin de notre nature et une condition de notre bonheur dès cette vie, faites que désormais, rien ne vienne plus nous séparer de vous ni de nos frères, afin que la paix du cœur qui récompense ici-bas l'accomplissement de nos devoirs, en soit pour nous dans le Ciel l'immortelle couronne ! Ainsi soit-il ! »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>Abbé Victorien Bertrand</strong>, <em>Petits sermons où l'on ne dort pas</em>, T. II (Vingt-quatrième Sermon, Sur les moyens de conserver la paix), Paris, C. Dillet, 1867.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-5096438" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/02/269968856.jpg" alt="Abbé Victorien Bertrand,orgueil,ambition,égoïsme,cupidité,haine,vengeance,jalousie,guerre,frères,famille,paix,joie,charité,bonheur" /></span></p>
MILIQUEhttp://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/about.htmlCHAQUE MAIN TENDUE 2tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2015-05-04:55504892015-05-04T09:18:00+02:002015-05-04T09:18:00+02:00 A l'attention des multiples lecteurs qui arpentent, à...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4889028" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/media/01/00/1431097804.jpg" alt="au magma présent de l'écriture," /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="page-break-before: always;" align="CENTER"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: small;"><strong><span style="color: #0000ff;"><span style="font-family: Arial Black,sans-serif;">A l'attention des multiples lecteurs</span></span></strong> <strong><span style="color: #0000ff;"><span style="font-family: Arial Black,sans-serif;">qui arpentent, à juste titre il va de soi, ce lieu modeste certes mais, reconnaissez-le, pas loin d'être génial, cette histoire qui va débuter là sous vos yeux va être fractionnée -- confort de lecture oblige -- en autant d'épisodes qu'il sera nécessaire.<br />Il suffira donc aux autres, tout aussi nombreux, qui la prendront en cours de narration, de remonter (si cela leur dit mais comment en douter) le fil du temps récent pour en identifier le fil géniteur...</span></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>CHAQUE MAIN TENDUE</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>2<br /></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong>En certaines occurrences, il apparaît clairement que seule la possession d'un égoïsme avéré offre la condition première d'un heureux don de soi. Et que c'est peut-être même une disposition ambigüe tant il est périlleux, parfois, de penser à autrui avant de penser à soi. Dès lors, si cet égoïsme n'est pas, on peut considérer qu'il ne peut exister d’intentions réellement généreuses. Si tel était le cas, il ne resterait plus à chacun qu'à rejoindre son île muette, au milieu d'un océan d'une solitude aussi mélancolique qu'un linceul de désespérance.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong>(A SUIVRE...)</strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong>P. MILIQUE</strong></span></p>
Littérature de partouthttp://litteraturedepartout.hautetfort.com/about.htmlJules Renard, Journaltag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2015-03-28:55922162015-03-28T05:00:00+01:002015-03-28T05:00:00+01:00...
<p style="text-align: center;"> <img id="media-4985999" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/02/945083828.jpg" alt="jules-renard-l-auteur-du-tres-connu-poil-de-carotte-photo-dr.jpg" /></p><p></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Si vieux, qu’il ne sort de sa bouche que des mots qui ont l’air historique.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le langage des fleurs qui parlent patois.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Comment ! Je donnerais ma place à une vieille femme qui, non contente de monter sur la plate-forme d’un autobus, devrait être morte !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Un poète inspiré, c’est un poète qui fait des vers faux.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>C’était un homme méthodique : il déjeunait en mâchant du côté droit, et dînait en mâchant du côté gauche.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Les gens sont étonnants : ils veulent qu’on s’intéresse à eux !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 106.35pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">Jules Renard, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Journal, 1887-1910</em>, texte établi par Louis Guichard et Gilbert Sigaux, Pléiade / Gallimard, 1961, p. 183, 184, 189, 192, 196, 197.</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (5)tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-03-06:55734682015-03-06T05:10:00+01:002015-03-06T05:10:00+01:00 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus « Quand je vois...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><strong>1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Quand je vois sous mes yeux tant d'amours qui s'égarent dans l'erreur, qui se précipitent dans la chair ou qui se perdent dans le vide ; et quand je vois tant d'autres qui ne savent où ils vont, je me dis, dans un élan d'amour fraternel et d'ambition apostolique : Oh ! si tous ces amours venaient au foyer de tout amour ! Si ces cœurs qui fuient, s'égarent et se corrompent, venaient tous se reposer au Cœur de Jésus-Christ ! Si ces vents qui remuent la terre conspiraient tous ensemble pour ramener de nouveau tous ces cœurs à leur centre, c'est-à-dire au Cœur de Jésus-Christ ; grand Dieu ! quel changement dans les hommes, et quelle restauration dans les choses ! quelle ascension dans les âmes, quelle harmonie dans les cœurs, quelle force dans la société, quel progrès dans l'humanité ! Je me dis, en regardant le Cœur ouvert de Jésus-Christ, habitacle vivant de l'amour : Si tous nos cœurs étaient là, autour du Sacré-Cœur centre de la vie du Christ, et du progrès chrétien ! s'ils étaient là prêts à suivre le mouvement qui l'emporte lui-même !... quel avenir, grand Dieu !... Ah ! c'est un rêve peut-être ; mais ce rêve vous me le pardonnez ; je rêve votre grandeur, je rêve votre progrès, je rêve votre bonheur ; je rêve dans le Coeur de celui que j'aime votre ciel sur la terre. Pardonnez-le, c'est un rêve d'ami, c'est un rêve de frère ; c'est un rêve d'apôtre aussi ; et mon Dieu qui me l'envoie me dit au cœur que ce rêve peut devenir et bientôt deviendra, sinon pour tous du moins pour un grand nombre, la réalité que j'appelle.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Ô Dieu, vous voulez que nous emportions les cœurs par la puissance de votre Cœur ; et vous avez dit comme autrefois : Qui enverrai-je ? <em>Quem mittam ?</em> mon cœur vous a répondu : Me voici ! ô Maître, envoyez-moi : <em>Ecce ego, mitte me</em> (1) ! Je crois à la puissance de votre amour pour triompher du cœur des hommes ; mettez son feu dans mon cœur, sa flamme dans ma parole, et envoyez-moi : <em>Ecce ego, mitte me</em>. Si je n'emporte le tout, j'emporterai une partie, la partie généreuse, capable de donner l'impulsion à l'autre ; et puisse cette minorité montrer, par le miracle de son amour et le prodige de son agrandissement moral, que le progrès par le christianisme est ce que nous l'avons nommé : <em>l'amour de Jésus-Christ régnant dans les chrétiens</em>. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> 1. : Isaïe VI, 8.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>R.P. C.J. Félix</strong> s.j. (1810-1891), <em>Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris</em>, Année 1858 (Sixième conférence : le progrès moral par l'amour de Jésus-Christ), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4931417" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/02/1780196909.jpg" alt="égoïsme,charité,amour,Jésus,Christ,âmes,erreur,coeur,Sacré-Coeur,grandeur,bonheur,apôtre,me voici,christianisme" /></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (4)tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-03-05:55718632015-03-05T05:05:00+01:002015-03-05T05:05:00+01:00 « L'amour de Jésus-Christ régnant dans l'homme réalise en lui cette parole...
<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« L'amour de Jésus-Christ régnant dans l'homme réalise en lui cette parole de Fénelon, qu'on peut donner comme la plus belle formule du progrès : <em>Sortir de soi pour entrer dans l'infini de Dieu</em>. L'homme abdiquant sa pensée sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la vérité divine. L'homme abdiquant son cœur sort de lui-même pour entrer dans l'infini de l'amour divin. L'homme abdiquant sa volonté sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la souveraineté divine. L'homme enfin abdiquant toute sa vie, et se perdant tout entier dans la vie de Jésus-Christ, sort de lui-même pour entrer, avec son vainqueur, dans l'infini de la vie de Dieu. L'homme, si je puis le dire, est hors de lui : rien ne le rattache plus à lui-même pour lui-même. L'amour a coupé une à une si ce n'est toutes ensemble, ces racines profondes qui retenaient toutes les puissances de l'homme captives autour du centre personnel ; il a coupé la racine de l'orgueil, et la racine de la cupidité, et la racine du sensualisme, toutes ces racines de la concupiscence qui soutiennent et font croître dans l'humanité l'arbre de l'Egoïsme : l'arbre est tombé et avec lui ses rameaux brisés et ses fruits pulvérisés. Et à sa place un autre arbre fut planté au cœur humain, dans le sang de Jésus-Christ, l'arbre divin de l'amour, qui porte les fruits d'or cherchés par nos désirs, et dont les rameaux toujours jeunes, pleins d'une sève qui ne sait pas tarir, étendent dans les espaces et les siècles avec les progrès du christianisme tous les vrais progrès de l'humanité. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>R.P. C.J. Félix</strong> s.j. (1810-1891), <em>Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris</em>, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.</span></div><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4929611" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/01/1312507593.jpg" alt="arbre-en-fleurs-3a.jpg" /></span></p><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><strong>Arbre de Judée</strong><br />(<span style="color: #008080;"><a title="Crédit photo" href="http://floratrek.hautetfort.com/archive/2013/03/12/arbre-de-judee-arbre-de-l-amour.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Crédit photo</span></a></span>)</span></span></div>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (3)tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-03-04:55711012015-03-04T05:05:00+01:002015-03-04T05:05:00+01:00 « Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue sa pensée divine à la pensée...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue sa pensée divine à la pensée humaine : il produit la foi au Verbe divin qui est lui-même ; l'Egoïsme de l'intelligence n'existe plus. L'homme, hier encore, disait en se posant en superbe dans l'empire de la science : « Mon idée, mon opinion, mon système. » Il dit aujourd'hui : « Je crois à Jésus-Christ : ma pensée, c'est sa pensée ; ma parole, c'est l'écho de sa voix ; il est la vérité, toute la vérité ; et c'est la joie de mon intelligence de se perdre et de s'évanouir elle-même dans les splendeurs du Verbe. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue son amour divin à tout l'amour du cœur humain. Le cœur est le foyer de ses passions, et les passions sont égoïstes : elles ne sortent d'elles-mêmes que pour attirer à elles. Leur expansion la plus désintéressée n'est qu'un moyen de bonheur égoïste : elles ne donnent que pour avoir, et plus souvent encore elles prennent sans rien donner. Toutes ces aspirations viles d'un cœur que l'amour n'a pas ouvert se résument dans un mot : jouir ; et pour jouir, que fait le cœur ? Il se répand sur les sens et la chair avec ses trésors d'affections, comme un vase renversé épanche sur la terre et souille dans la boue sa liqueur précieuse. Jésus-Christ change tout ce mouvement égoïste. Il fait remonter le cœur en l'unissant au sien, et il lui donne, en le touchant, une expansion libérale ; et c'est la joie de ce cœur de sortir de lui-même, et de se faire une félicité de tous les dons de son amour, et de toutes les effusions de sa vie.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Enfin Jésus-Christ régnant dans l'homme substitue sa souveraineté divine à la souveraineté humaine. L'homme, sous l'inspiration de l'Egoïsme, tend de toute manière à se poser en souverain. Jésus-Christ retourne l'ambition humaine de haut en bas, et, entraînant sur ses pas l'homme séduit par son amour, il le fait serviteur ; il lui dit : Regarde : moi Dieu, je suis esclave : toi homme, craindras-tu de servir ? Et l'homme, de souverain qu'il s'estimait, se fait serviteur ; c'est la joie et tout ensemble le triomphe de sa volonté transfigurée par l'amour, d'abdiquer pour servir sa souveraineté personnelle. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>R.P. C.J. Félix</strong> s.j. (1810-1891), <em>Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris</em>, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4928282" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/00/2509296741.jpg" alt="égoïsme,charité,amour,Jésus,Christ,pensée,intelligence,jouir,jouissance,sens,chair,souveraineté,souverain,ambition,esclave,amour" /></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (2)tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-03-03:55703412015-03-03T05:05:00+01:002015-03-03T05:05:00+01:00 « Voilà en effet le plus grand miracle accompli par l'amour de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Voilà en effet le plus grand miracle accompli par l'amour de Jésus-Christ, la défaite de l’Égoïsme dans les coeurs dont il s'est emparé. Jésus-Christ avait osé fonder la restauration du monde sur cette parole inouïe : <em>Abnega metipsum</em> ["<em>Si vis esse discipulus meus: abnega temet ipsum</em> : qu'il renonce à lui-même" NR]. C'était demander à l'homme ce que l'homme seul ne pouvait accomplir, c'était lui demander en lui-même avec la mort du moi l'extermination de l’Égoïsme. Mais il comptait, pour l'obtenir, sur la puissance de son amour ; il savait que son coeur pouvait tout vaincre, et que même l’Égoïsme ne lui résisterait pas. C'est ce qui est arrivé ; l'amour de Jésus-Christ, en prenant possession des cœurs, y a exterminé le moi, ou du moins il a fait que les saints ont parlé et qu'ils ont agi comme si ce moi n'existait plus. Écoutez cet amour de Jésus-Christ attestant lui-même son règne au fond du cœur humain, et avec ce règne la défaite de l’Égoïsme vaincu : « Je vis ; mais non, ce n'est pas moi qui vis, c'est Jésus-Christ qui vit en moi. » <em>Vivo autem, jam non ego, vivit vero in me Christus</em> (1). Jamais rien de pareil n'avait été dit ; et il est impossible que le cœur humain laisse échapper un cri qui atteste mieux, dans le triomphe de l'amour de Jésus-Christ, la défaite du moi et la mort de l’Égoïsme : <em>Vivo, jam non ego...</em> Le moi n'existe plus, il n'y a plus de moi, ou s'il existe encore, il est absorbé dans l'amour qui a pris possession de tout. Le moi ne règne plus, le moi ne gouverne plus, le moi ne commande plus : <em>Jam non ego</em> : il n'y a plus dans mon être, pour tout gouverner, tout diriger, tout entraîner, que Jésus-Christ, Jésus-Christ encore, Jésus-Christ toujours : Jésus-Christ qui est mon impulsion, Jésus-Christ qui est mon terme, Jésus-Christ qui est ma route, Jésus-Christ qui est ma vie : <em>Mihi vivere Christus est</em> ; Jésus-Christ toute ma pensée, Jésus-Christ tout mon amour, Jésus-Christ toute ma volonté, toute ma puissance et toute ma souveraineté ; Jésus-Christ qui est tout dans tous les chrétiens comme il est tout en moi : <em>Omnia et in omnibus Christus</em> (3). Périsse tout mon être, s'il y a en moi une fibre que fasse vibrer un autre nom que son nom ; meure toute ma vie, s'il y a dans cette vie un mouvement dont Jésus-Christ ne soit pas le principe, le but et la règle ! Périsse mon intelligence, si j'ai une pensée contre sa pensée ! Périsse mon cœur, s'il garde une affection qui ne cherche son amour avant tout autre amour ! Périsse mes puissances, et que je sois condamné à une stérilité éternelle, si je fais une action qui ne soit pas pour sa gloire ! »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> 1. Gal. II, 20. - 2. Philipp. I, 21. - 3. Col. III, 11.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>R.P. C.J. Félix</strong> s.j. (1810-1891), <em>Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris</em>, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4927198" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/02/773234663.jpg" alt="égoïsme,charité,amour,Jésus,Christ,renoncement,abnégation,moi,soi" /></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (1)tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-03-02:55695732015-03-02T05:10:00+01:002015-03-02T05:10:00+01:00 « Pour peu qu'on soit doué de la puissance d'aimer, et qu'on éprouve le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Pour peu qu'on soit doué de la puissance d'aimer, et qu'on éprouve le besoin de se donner à d'autres êtres qu'à soi-même, on sent dans la vie avec une indignation mêlée d'attendrissement le passage de ce mal qui blesse le plus profondément le cœur humain : l'égoïsme. J'entends par ce mot la tendance la plus directement opposée au véritable amour. Par l'amour, on sort de soi pour se donner à d'autres êtres ; par l'égoïsme, on rentre en soi pour se donner à soi-même. Pour aimer, il faut être au moins deux ; l'égoïsme vit tout seul, et il se complaît dans la vie solitaire ; il dit : « Moi, encore moi, moi tout seul ; moi pour personne, tous les autres pour moi ; moi le maître, tous les autres serviteurs ; moi la gloire, l'unique gloire, tous les autres des reflets de ma gloire ; moi la voix, l'unique voix, tous les autres des échos de ma voix ; moi le centre, l'unique centre, les autres des points dans ma sphère. En un mot, moi tout, les autres rien, si ce n'est pour moi-même. » Ces paroles vous en disent plus que les définitions ; elles vous peignent avec son propre langage cet être indéfinissable qu'on ne sait comment représenter, à qui on n'ose donner ni les traits ni le visage de l'homme, parce qu'il n'y a rien qui fasse plus d'honneur à notre humanité, l'égoïsme ; l'égoïsme, ce je ne sais quoi de dur, d'âpre, de froid, de malsain, de mortel, dont le souffle nous glace, et dont le contact donne la mort ; l'égoïsme cause profonde de tout le mal, obstacle universel à tout progrès humain. Déjà dans ma vie j'ai beaucoup regardé au fond des choses pour y découvrir la racine dernière de tous nos malheurs ; j'ai beaucoup écouté le gémissement des âmes et le frémissement des cœurs pour trouver dans les accents les plus profonds de notre vie l'intelligence de toutes nos misères : et tout m'a révélé le même secret, tout m'a rendu la même réponse : <em>Egoïsme</em>. Et quand j'ai cherché une puissance capable de détruire avec l'égoïsme humain la cause de toutes nos décadences, tout m'a répondu : <em>Amour de Jésus-Christ</em>. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>R.P. C.J. Félix</strong> s.j. (1810-1891), <em>Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris</em>, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4925828" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/02/1268990423.jpg" alt="Narcisse-Caravaggio.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><strong>"Narcisse" par Le Caravage (1571-1610)<br />Tableau exposé à la "Galleria Nazionale d'Arte Antica" à Rome</strong></span></span></p>
MILIQUEhttp://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/about.htmlL’ÉGOÏSME 1tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2014-03-29:53162042014-03-29T09:27:00+01:002014-03-29T09:27:00+01:00 L’ÉGOÏSME 1 C'est une...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4469107" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/media/01/00/1735919420.jpg" alt="BONSAÏ 1.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large; color: #008000;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">L’ÉGOÏSME </strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: x-large; color: #008000;">1</span><br /></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"> </strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">C'est une gigantesque petitesse qui ose interpréter sa misérable ambition comme un moteur important. Et voilà qu'elle enfle jusqu'à la démesure, jusqu'à en recouvrir le reste.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">En fait, cette cécité volontaire n'est rien d'autre qu'un aveuglement délétère d'autant plus rebelle qu'il ne trompe personne et le rictus enténébré d'une âme qui, suivant la farandole de ses multiples idées, se trouble de prendre au quotidien ses désirs pour la réalité. Quelque chose qui, une dernière fois, sollicite la vie avant qu'elle ne s'arrête.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">(A SUIVRE...)</strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">P. MILIQUE</strong></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation : tristesse et découragementtag:www.chemindamourverslepere.com,2014-01-16:52729142014-01-16T07:22:23+01:002014-01-16T07:22:23+01:00 « S'il est un écueil dans la vie chrétienne et plus encore dans la vie...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« S'il est un écueil dans la vie chrétienne et plus encore dans la vie pieuse, - écueil d'autant plus perfide qu'il se voile sous de louables apparences, - c'est bien celui de la mauvaise tristesse et du sot découragement. Quand on va au fond de ces mélancolies abattues ou rêveuses, on ne trouve guère que de l'égoïsme. L'âme se replie sur soi et se regarde, au lieu de regarder Jésus ; elle s'occupe et s'inquiète de ses intérêts personnels plus que des intérêts de Dieu ; elle s'appuie sur les créatures et non sur la grâce, et comme elle ne rencontre guère dans les créatures et dans elle-même que misère et pauvreté, elle devient mécontente, morose, troublée, chagrine. Bientôt, elle trouve la piété trop difficile et commence à en abandonner les pratiques ; c'est que, déjà, elle en a abandonné l'esprit.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Il faut combattre vigoureusement cette sotte et stérile tristesse ; elle est une tentation qui met l'âme en péril, et qui l'épuise sans profit.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> [...]</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Pour s'en délivrer, qu'on ait recours d'abord à la prière, selon le conseil de saint Jacques : "Quelqu'un est-il triste ? qu'il prie ! (Jc V, 3)" Mais qu'on réagisse aussi par un dégagement plus complet de soi-même, par une fidélité plus vigilante à tous les devoirs, au besoin par quelque pénitence ou quelque immolation spéciale, en tout cas par un don et un abandon plus absolu au divin Maître. Alors tout redeviendra radieux, tout, jusqu'à la souffrance ; et l'âme ne tardera pas à se revêtir de cette "robe d'allégresse" dont le Seigneur récompense les martyrs. Aussi bien, "il y a une inévitable tendance à la joie dans tout ce qui appartient à Dieu (P. Faber, <em>Bethléem</em>, VIII). On n'est triste que lorsque qu'on veut jouir de soi ; dès qu'on se renonce, la tristesse s'en va et fait place à la joie. La joie est le signe infaillible d'une âme saine, et toute âme saine est bien près d'être une âme sainte. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>Abbé J.M. Buathier</strong>, <em>Le Sacrifice dans le dogme catholique et dans la vie chrétienne</em> (ch. XXI, 3), Paris, Gabriel Beauchesne, 1920 (dixième édition).</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4403588" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/01/4061315566.jpg" alt="Durer_Melancholia_a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><span style="font-size: small;">Albrecht Dürer (1471-1528), gravure sur cuivre, "Melancholia I"</span></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation : il est difficile d'aimer...tag:www.chemindamourverslepere.com,2014-01-10:52676592014-01-10T07:26:00+01:002014-01-10T07:26:00+01:00 « A voir les choses à la surface, rien ne paraît plus facile que d'aimer ;...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« A voir les choses à la surface, rien ne paraît plus facile que d'aimer ; en réalité, rien n'est plus difficile, car depuis le péché, tout ce qu'il y a de mauvais soit en nous soit dans le monde est en révolte contre l'amour.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Le facile, c'est de s'aimer soi-même, ou - ce qui diffère peu - d'aimer pour soi, à l'exclusion des autres, telles créatures dont les charmes empruntés nous captivent. Seulement, loin d'être de l'amour, ce n'est que de l'égoïsme sous sa double forme : égoïsme solitaire, ou égoïsme à deux. Le sacrifice n'a que faire en un tel désordre ; il en est absolument exclu.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Mais aimer tous les hommes, les aimer comme les a aimés le Christ du Calvaire, malgré leurs défauts et leurs fautes, aimer les faibles et les petits, les pauvres, les malheureux, les délaissés, les pécheurs, jusqu'à ceux qui nous font du mal et qui nous haïssent, les aimer pratiquement et leur faire du bien, les aimer surnaturellement, pour Dieu et en Jésus, aimer ce qu'il y a en eux d'immortel et de divin, leurs âmes et l'immatérielle beauté de ces âmes, voilà le difficile !</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Et ce qui ne l'est pas moins, en un sens contraire, c'est de résister aux fascinations des choses extérieures et aux innommables entraînements de la chair ; c'est d'éviter ce double écueil placé de chaque côté de la route du cœur : la vanité où il se pulvérise et la volupté où il s'avilit ; c'est de lui imprimer enfin un coup d'aile vigoureux qui le dégage à la fois des apparences et des sens, du faux et de l'abject, et qui l'emporte jusqu'à l'Incréé à travers les mille réseaux du périssable.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Le difficile, en un mot, c'est d'aimer dans l'ordre, comme l’Épouse des Cantiques (*), c'est d'aimer purement et saintement, c'est d'aimer Dieu dans l'homme et l'homme à cause de Dieu. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> (*) : <em>Ordinavit in me caritatem.</em> Cant., II, 4.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>Abbé J.M. Buathier</strong>, <em>Le Sacrifice dans le dogme catholique et dans la vie chrétienne</em> (ch. XV, 2), Paris, Gabriel Beauchesne, 1920 (dixième édition).</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4396587" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/02/1761251144.jpg" alt="oiseau-soleil-2a.jpg" /></span></p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlMéditation : tendre la main...tag:www.chemindamourverslepere.com,2014-01-02:52605112014-01-02T07:48:00+01:002014-01-02T07:48:00+01:00 « L'homme n'a rien de plus commun avec Dieu que la capacité de faire le...
<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« L'homme n'a rien de plus commun avec Dieu que la capacité de faire le bien ; et même si nous n'en sommes capables que dans une mesure toute différente, faisons du moins tout ce que nous pouvons. Dieu a créé l'homme et l'a relevé après sa chute. Toi donc ne méprise pas celui qui est tombé dans la misère. Dieu, ému par la grande détresse de l'homme, lui a donné la Loi et les prophètes, après lui avoir donné la loi non écrite de la nature. Il a pris soin de nous conduire, de nous conseiller, de nous corriger. Finalement il s'est donné lui-même en rançon pour la vie du monde...</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Lorsque toi tu navigues le vent en poupe, tends la main à ceux qui font naufrage. Quand tu es en bonne santé et dans l'abondance, porte secours aux malheureux. N'attends pas d'apprendre à tes dépens combien l'égoïsme est un mal et combien il est bon d'ouvrir son cœur à ceux qui sont dans le besoin. Prends garde, parce que la main de Dieu corrige les présomptueux qui oublient les pauvres. Tire leçon des malheurs d'autrui et prodigue à l'indigent ne serait-ce que les plus petits secours. Pour lui, qui manque de tout, ce ne sera pas rien.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> Pour Dieu non plus d'ailleurs, si tu as fait ton possible. Que ton empressement à donner ajoute à l'insignifiance de ton don. Et si tu n'as rien, offre-lui tes larmes. La pitié jaillie du cœur est un grand réconfort pour le malheureux, et une compassion sincère adoucit l'amertume de la souffrance. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>Saint Grégoire de Nazianze</strong> (330-390), <em>De l'amour des pauvres</em>, 27-28 ; PG 35, 891-894 (Trad. Orval et coll. Icthus, vol. 6, Grasset, Paris)</span></div><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-4386269" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/01/879726024.jpg" alt="pauvrete-1a.jpg" /></span></p></div>
Le déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlJULES RENARD : SES 450 MEILLEURS APHORISMES CLASSÉStag:dernieregerbe.hautetfort.com,2013-12-05:52474252013-12-05T17:04:00+01:002013-12-05T17:04:00+01:00 Le Jules Renard que je préfère, c’est le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia; font-size: small;"> Le Jules Renard que je préfère, c’est le moraliste. Grand amateur de vérités définitives et de formules paradoxales, je ne peux que priser ces maximes lapidaires qu’il nous offre par dizaines. Renard manie la plume comme un scalpel et le premier qu’il taille à vif, c’est lui-même. Mais nous ne sommes pas quittes : son ironie amère nous atteint tout autant que lui, car quand il se déprécie, c’est en tant que spécimen humain représentatif. Ses boutades ont toujours un fond d’amertume, et sa misanthropie est poignante. Pour une présentation plus complète de cet écrivain, <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2014/01/02/jules-renard-le-minimaliste-de-la-maxime-5260746.html">voyez mon article sur lui</a>.</span><br /><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Georgia;"> </span><span style="font-family: Georgia;">Cette sélection donne une vue très biaisée du </span><span style="font-family: georgia, palatino;"><em><span style="font-family: georgia, palatino;">Journal </span></em><span style="font-family: georgia, palatino;">(qui en constitue la source à 97,78 %)</span><em><span style="font-family: georgia, palatino;">. </span></em></span><span style="font-family: Georgia;">Je n’ai retenu aucune des nombreuses anecdotes rapportées par Renard : pour être d’une lecture plaisante, elles présentent néanmoins un intérêt surtout documentaire et comique. J’ai écarté également toutes ces phrases détachées qui sont la marque la plus originale de son </span><span style="font-family: georgia, palatino;"><em>Journal</em></span><span style="font-family: Georgia;">. Suivant ma pente et mon goût pour les moralistes, je n’ai sélectionné que des aphorismes. Il y en a quatre-cents-soixante-cinq.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Georgia;"> Les rubriques que j'ai constituées sont : <a href="#autoportrait">Autoportrait</a> ; <a href="#vie">La vie</a> ; <a href="#mort">La mort</a> ; <a href="#religion">Religion</a>; <a href="#hommes">Les hommes</a> ; <a href="#psychologie">Psychologie</a> ; <a href="#femmes">L'amour et les femmes</a> ; <a href="#paradoxes">Paradoxes et cynisme</a> ; <a href="#morale">Morale</a>; <a href="#politique">Politique</a> ; <a href="#lettres">Les lettres</a>.</span></span><br /> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong><span style="color: black;"><a name="autoportrait"></a>AUTOPORTRAIT </span></strong></span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J'essaie de fuir la vie et ses tracas, de me réfugier, comme on dit, dans le rêve, et j'ai rêvé toute la nuit que je n'étais pas fichu de trouver mon chapeau. (Jules Renard, « Noisettes creuses », mai 1894, repris dans <em>Le Vigneron dans sa vigne</em> ; Pléiade tome I, 1970, p. 847).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Ce qui me plaît me plaît moins que ce qui me déplaît ne me déplaît. (Jules Renard, « Noisettes creuses », mai 1894, repris dans <em>Le Vigneron dans sa vigne</em> ; Pléiade tome I, 1970, p. 848). </span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. C'est l'homme que je suis qui me rend misanthrope. (Jules Renard, « Noisettes creuses », mai 1894, repris dans <em>Le Vigneron dans sa vigne</em> ; Pléiade tome I, 1970, p. 850).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Chez moi, un besoin presque incessant de dire du mal des autres, et une grande indifférence à leur en faire. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 23 octobre 1887, Pléiade, 1972, p. 7). </span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: black;">. La peur de la vie. À la façon dont les plus petites choses m'impressionnent, je me demande quelles douleurs me réserve l'avenir. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1</span><span style="font-size: 8pt;"><sup><span style="color: black;">er</span></sup></span><span style="color: black;"> novembre 1887, Pléiade, 1972, p. 9-10). <img id="media-5304985" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/02/00/693276443.jpg" alt="jules renard,journal,pléiade" /><br /></span></span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J'aime les hommes plus ou moins, selon que j'en tire plus ou moins de notes. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 25 novembre 1889, Pléiade, 1972, p. 48).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Soyez tranquille ! Je n’oublierai jamais le service que je vous ai rendu. (Jules Renard, <em>Journal</em>,18 juin 1891, Pléiade, 1972, p. 96). </span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’aimerais mieux ma famille, si elle avait commis un grand crime que je pourrais étudier ; mais, si j’avais commis le crime moi-même, alors, le bonheur de ma vie serait assuré. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 30 janvier 1892, Pléiade, 1972, p. 115).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’ai déjà des ennemis parce que je n’ai pas pu trouver de talent à tous ceux qui m’ont dit que j’en étais plein. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 11 juin 1892, Pléiade, 1972, p. 129).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Oui, je sais. Tous les grands hommes furent d'abord méconnus ; mais je ne suis pas un grand homme, et j'aimerais autant être connu tout de suite. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 28 avril 1893, Pléiade, 1972, p. 159).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je ne m'embête nulle part, car je trouve que, de s'embêter, c'est s'insulter soi-même. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 5 septembre 1893, Pléiade, 1972, p. 171).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Oh ! critique, je comprends très bien votre critique. Vous savez, entre nous, moi, je ne me plais pas toujours, non plus. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 14 octobre 1893, Pléiade, 1972, p. 179).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Chaque fois que je viens de parler un peu trop longtemps à quelqu'un, je suis comme un homme qui s'est grisé et qui, tout honteux, ne sait où se fourrer. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 7 décembre 1893, Pléiade, 1972, p. 190).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Ce qui n’est pas du théâtre m’ennuie, mais ce qui est du théâtre m’ennuie aussi. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 27 février 1894, Pléiade, 1972, p. 207).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. La gloire d'hier ne compte plus ; celle d'aujourd'hui est trop fade, et je ne désire que celle de demain. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 20 mars 1894, Pléiade, 1972, p. 211).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. On se met en colère contre les vieux, mais je vois très bien que, dans deux ou trois années, je ne pourrai plus lire un livre de jeune. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 21 mars 1894, Pléiade, 1972, p. 211).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je n'ai pas eu ce que je désirais tant, et, un peu plus tard, je me suis aperçu qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas réalisé mon désir têtu. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 29 mai 1894, Pléiade, 1972, p. 228).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’ai vite assez de mes amis. Quand je les aime trop, je leur en veux et, quand ils ne m’aiment plus, je les méprise. Je ne suis bon à rien, ni à me conduire en propriétaire, ni à faire la charité. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 29 novembre 1894, Pléiade, 1972, p. 250).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’étais né pour les succès de journalisme, la gloire quotidienne, la littérature abondante : la lecture des grands écrivains a changé tout cela. De là, le malheur de ma vie. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 12 décembre 1894, Pléiade, 1972, p. 252).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je sais pourquoi je déteste le dimanche : c'est parce que des gens, occupés à rien, se permettent d'être oisifs comme moi. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 29 juin 1895, Pléiade, 1972, p. 280).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je veux faire une année exceptionnelle, et je commence par me lever tard, par trop bien déjeuner et par dormir dans un fauteuil jusqu’à trois heures. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1<span style="font-size: 8pt;"><sup>er</sup></span> janvier 1896, Pléiade, 1972, p. 310).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Vous me croyez vain parce que je dis que j’ai du talent. Mais qu’est-ce que cela me fait, d’avoir du talent ? C’est du génie que je voudrais ; et ma modestie consiste à me désespérer de n’avoir pas de génie. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 22 janvier 1897, Pléiade, 1972, p. 386).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je cours les dangers du succès. J’espère bien en sortir vainqueur, c’est-à-dire dégoûté. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 6 avril 1897, Pléiade, 1972, p. 402).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. [Mon père] mort, il me semble que je serai comme un chef désigné : je pourrai faire ce que je voudrai. Plus personne n’aura le droit de me juger sévèrement. Un tout petit enfant serait triste s'il savait que personne ne le grondera jamais. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 17 avril 1897, Pléiade, 1972, p. 406).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Mes mots feront fortune ; moi pas. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 30 juillet 1897, Pléiade, 1972, p. 428).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Quand je donne un billet de cent francs, je donne le plus sale. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 27 mars 1898, Pléiade, 1972, p. 476).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Tout malheur qui ne m’atteint pas n’est qu’un rêve. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1<span style="font-size: 8pt;"><sup>er</sup></span> avril 1898, Pléiade, 1972, p. 479).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Ne me demandez pas d'être bon : ne me demandez que d'agir comme si je l'étais. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1<span style="font-size: 8pt;"><sup>er</sup></span> avril 1898, Pléiade, 1972, p. 481).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Il ne me manque que d'avoir été mêlé à des grandes choses. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 30 avril 1898, Pléiade, 1972, p. 484).</span></p><p class="Arial" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Je voudrais, moi aussi, tout comprendre et tout sentir. Mais, pauvre escargot que je suis, l’horizon infini, que je ne touche pas, blesse mes cornes. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 10 mai 1898, Pléiade, 1972, p. 485).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Comment voulez-vous que je dise l'exacte vérité quand je parle ? J'ai déjà tant de peine à l'écrire ! (Jules Renard, <em>Journal</em>, 29 mai 1898, Pléiade, 1972, p. 489).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je sais nager juste assez pour me retenir de sauver les autres. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 20 juillet 1898, Pléiade, 1972, p. 494).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’aime la solitude, même quand je suis seul. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 20 juillet 1898, Pléiade, 1972, p. 495).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J'aime tant mon village que je n'aime pas voir les autres s'y installer. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 8 août 1898, Pléiade, 1972, p. 499).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je voudrais être lu par la minorité, et connu par la majorité. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 15 août 1898, Pléiade, 1972, p. 501).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je marche sur la terre et sous les étoiles, entre la réalité et le rêve. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1<span style="font-size: 8pt;"><sup>er</sup></span><sup> </sup>octobre 1898, Pléiade, 1972, p. 505).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Mon père voit mes défauts, mais je remarque ses ridicules. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 1<span style="font-size: 8pt;"><sup>er</sup></span><sup> </sup>octobre1898, Pléiade, 1972, p. 506).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je n’ai jamais éprouvé d’émotion sincère au théâtre, sauf à mes pièces. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 31 octobre 1898, Pléiade, 1972, p. 507).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je me jette à vos pieds, madame, s’il y a un bon coussin. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 4 novembre 1898, Pléiade, 1972, p. 508).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Si je ne gagne pas d’argent, je tâcherai de tourner ça en vertu. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 5 novembre 1898, Pléiade, 1972, p. 508).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Dès que je suis seul, c’est-à-dire sans un livre, me voilà médiocre : mon tirant d’eau diminue. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 28 juin 1899, Pléiade, 1972, p. 537).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Une fois ma résolution prise, je reste encore indécis. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 18 juillet 1899, Pléiade, 1972, p. 541).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Sensible à tout, j'ai pris la sotte habitude de dire : « Tout m'est égal ». (Jules Renard, <em>Journal</em>, 27 juillet 1899, Pléiade, 1972, p. 543).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je n'admets pas que l'on contrarie mes projets, surtout quand j'ai la certitude de ne jamais les mettre à exécution. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 6 septembre 1899, Pléiade, 1972, p. 546).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. J’ai peur de ne pas aimer le monde simplement parce que le monde n’est pas à mes pieds. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 2 janvier 1900, Pléiade, 1972, p. 561).</span></p><p style="text-align: justify; background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; color: black;">. Je ne peux pas regarder une feuille d’arbre sans être écrasé par l’univers. (Jules Renard, <em>Journal</em>, 16 juin 1900, Pléiade, 1972, p. 587).</sp
Naturelhttp://fredaunaturel.hautetfort.com/about.htmlL'échelle de Cotronetag:fredaunaturel.hautetfort.com,2013-07-11:51191262013-07-11T09:16:39+02:002013-07-11T09:16:39+02:00 C'est quand même bizarre, le comportement humain. Il y a ceux qui pensent...
<p><span style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 17px;">C'est quand même bizarre, le comportement humain. Il y a ceux qui pensent aux autres avant eux-mêmes (on peut les positionner à 10, sur une échelle de 0 à 10 - on les appelle les altruistes), et ceux qui pensent à eux avant tout (on peut les positionner à 0. On les appelle les égoïstes). </span><br style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 17px;" /><br style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 17px;" /><span style="color: #333333; font-family: 'lucida grande', tahoma, verdana, arial, sans-serif; font-size: 13px; line-height: 17px;">L'idéal, pour un bon équilibre, est d'essayer de se situer à 5 sur cette échelle (On l'appellera l'échelle de Cotrone : c'est mon invention : là, je pense à moi). Trouver le juste équilibre pour aider les autres, sans se négliger soit-même. Ou, à l'inverse, penser à soit, sans négliger les autres. Comme cela vous convient le mieux :)</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlEnracinement et universalisme...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-02-05:49767202013-02-05T10:05:00+01:002013-02-05T10:05:00+01:00 « Le déracinement intégral (…) constitue bien, pour tout libéral...
<blockquote><p style="text-align: justify;">« <em>Le déracinement intégral (…) constitue bien, pour tout libéral conséquent, l’unique condition préalable de toute société réellement libre et universelle. </em>»</p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Vous pouvez lire ci-dessous un extrait d'un entretien avec <strong>Jean-Claude Michéa</strong>, publié dans le journal espagnol <em>El Confidential</em>, et reproduit sur <a href="http://ragemag.fr/"><em>Ragemag</em></a>. </span><span style="font-size: small;">Auteur de plusieurs essais essentiels, <strong>Jean-Claude Michéa</strong> a récemment publié <em><strong>Le complexe d'Orphée - La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès </strong></em>(Climats, 2011).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3953565" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3037013316.jpg" alt="BHL_Dombasle.jpg" width="378" height="363" /></p><p><span style="font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><blockquote><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;"><strong>1/ Pourquoi les élites font-elles l’éloge d’un mode de vie nomade et itinérant ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">La mobilité perpétuelle du capital et du travail est au cœur même de la logique capitaliste. Elle est le seul moyen – soulignait déjà Adam Smith – de permettre à l’offre et à la demande de s’ajuster de façon optimale. De là, la nécessité libérale d’un monde sans frontières dont l’invitation permanente à la mobilité – géographique ou professionnelle – constitue aujourd’hui la valeur centrale. Dans la mesure où la gauche occidentale contemporaine considère désormais ce cadre du capitalisme mondialisé comme historiquement indépassable – au nom de l’idée, médiatiquement imposée par Bernard-Henri Levy et les « nouveaux philosophes », selon laquelle toute volonté de rompre avec le capitalisme ne pourrait conduire qu’au goulag – il est donc logique que la célébration du caractère émancipateur de la mobilité généralisée soit devenue un rouage essentiel de son nouveau programme. Le problème c’est que ce mode de vie « nomade » (qui est d’abord, on l’oublie trop souvent, celui des élites globales et du monde médiatique) ne saurait être universalisé sans contradiction.</span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">Contrairement à l’illusion que s’efforcent de répandre les classes dirigeantes, il faut rappeler, en effet, que le fameux « tourisme de masse » ne met en jeu que 4% de la population mondiale et que l’immigration, au sens strict, n’en concerne que 2% (même en comptabilisant les nombreux « expatriés » des pays riches). Si ce nouveau mode de vie sans frontière devait devenir la norme – comme le capitalisme global l’exige à présent – on se heurterait donc rapidement à des problèmes écologiques et énergétiques insurmontables (sans même prendre en considération le fait qu’il rendrait impossible tout investissement affectif durable et tout lien social solide). L’ONU elle-même reconnaissait, dans un rapport récent, que d’ici 2050 il sera absolument indispensable de réduire de façon drastique « les transports automobile et aérien et le commerce international à longue distance ». Avec cet éloge du mode de vie migratoire et de la mobilité généralisée on retrouve donc, sous une autre forme, l’éternel problème que posera toujours le projet libéral d’une croissance infinie dans un monde fini.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;"><strong>2/ Comment articuler enracinement et universalisme ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La question de l’enracinement est particulièrement complexe, ne serait-ce que parce qu’elle autorise bien des dérives. Il faut donc d’abord rappeler – conformément aux enseignements de base de l’anthropologie et de la psychanalyse – que l’aptitude à donner, recevoir et rendre (c’est-à-dire l’aptitude à dépasser son idéal de toute-puissance infantile et à s’inscrire sous les chaînes humanisantes de la réciprocité) ne s’acquiert habituellement que dans ces relations en face à face qui définissent la socialité primaire (la famille, le village, le quartier, le lieu de travail etc.). Il est, en effet, extrêmement difficile d’accéder au sens des autres – ou d’intégrer une quelconque « loi symbolique » (Lacan) – quand on n’a jamais connu la moindre relation un peu stable ou, a fortiori, quand son seul partenaire est un écran d’ordinateur. Bien entendu, cela ne signifie pas que les dispositions à la solidarité qui auront pu prendre naissance dans ce cadre local s’appliqueront ensuite automatiquement aux autres groupes humains (nous savons bien, malheureusement, qu’une communauté n’est jamais si unie que lorsqu’elle a su s’inventer des boucs émissaires). Le processus d’universalisation critique qui permettra éventuellement d’élargir à d’autres communautés les relations de confiance et de réciprocité forgées au sein de ces « groupes primaires » (Charles Cooley, 1864-1929) ne saurait être « naturel » (même si on ne doit pas négliger le fait que toutes les sociétés connaissent, par ailleurs, les principes de l’alliance et de l’hospitalité). Il exigera toujours un travail de remise en question éthique et politique, fondé sur la prise de conscience – comme l’écrivait Levi-Strauss – que l’humanité ne s’arrête pas aux frontières de la tribu. Et aucun « sens de l’histoire » ne rend un tel travail « inéluctable » ni même « irréversible »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">De ce point de vue, la critique des limites d’une vie purement locale – de son étroitesse culturelle et des risques de « repli identitaire » qu’elle inclut par définition – est forcément au cœur de toute démarche universaliste qui – à l’image de celle qui sous-tend le projet socialiste – entend bien élargir à des groupes humains toujours plus vastes, voire à l’humanité toute entière, le bénéfice de ces habitudes premières de loyauté, de générosité et de reconnaissance. Toute la question est alors de déterminer quelle conception des rapports dialectiques entre l’universel et le particulier est la plus à même de favoriser l’avènement d’une société véritablement « ouverte » et qui ne renoncerait pas pour autant à encourager cet esprit du don et ces pratiques de solidarité qui ne peuvent surgir qu’à partir d’un enracinement culturel particulier. Or pour les libéraux (et particulièrement pour les libéraux de gauche) la réponse ne saurait faire aucun doute. Leur philosophie utilitariste les amène toujours, en effet, à saisir les impératifs traditionnels du don et de la réciprocité sous leur seul aspect « étouffant » et « culpabilisant» (un psychanalyste verrait sans doute dans cette forme d’affectivité un effet classique des ravages exercés dans l’enfance par une mère possessive et castratrice ou par un père absent).</span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">D’un point de vue libéral, l’idée même de dette symbolique – ce que nous devons, par exemple, à nos parents, nos voisins ou nos amis – ne peut être comprise que dans sa dimension contraignante (il suffit de relire Adolphe de Benjamin Constant) et jamais dans ce qu’elle peut aussi avoir d’humainement enrichissant et donc d’émancipateur. C’est pourquoi, aux yeux des libéraux, l’individu ne saurait connaître de liberté effective que s’il parvient à s’arracher définitivement au monde étouffant des appartenances premières (on songe à tous ces films hollywoodiens qui diabolisent les modes de vie de l’« Amérique profonde ») et à placer sa nouvelle existence – celle du self made man qui ne doit plus rien à personne – sous la seule protection tutélaire des mécanismes impersonnels du marché autorégulé et du droit procédural. Deux institutions censées être « axiologiquement neutres » et qui ne font appel, par définition, qu’à l’« égoïsme rationnel » du sujet (Ayn Rand), sans jamais exiger de lui la moindre implication psychologique ou morale. En ce sens, le déracinement intégral (dont la figure platonicienne de l’ « intellectuel sans attache » de Karl Mannheim représente une forme extrême) constitue bien, pour tout libéral conséquent, l’unique condition préalable de toute société réellement libre et universelle (et c’est ce qui explique, au passage, que le mépris de la vie paysanne ait toujours formé le noyau dur de l’imaginaire capitaliste).</span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">Tout le problème est ainsi de déterminer dans quelle mesure un monde sans frontière, qui se serait émancipé de toutes les contraintes traditionnelles du don et de l’échange symbolique, pourrait encore être dit véritablement humain. S’il est clair, en effet, que l’expérience locale ne peut jamais constituer que le point de départ de l’aventure humaine, il est non moins clair que c’est le développement dialectique des acquis moraux et culturels liés à cette expérience première – et non leur négation abstraite – qui seul pourra conduire à un monde effectivement commun, autrement dit à un monde dont les valeurs universelles ne seront jamais séparables du cheminement concret qui aura permis à chaque peuple – à partir de ses traditions culturelles particulières – de se reconnaître en elles et de se les approprier (rien n’est donc plus absurde, de ce point de vue, que l’idée qu’on pourrait exporter les « droits de l’homme » par la seule force des baïonnettes). C’est ce que Miguel Torga avait su formuler de façon admirable lorsqu’il écrivait, en 1954, que « l’universel, c’est le local moins les murs » (le penseur occitan Felix Castan évoquant, quant à lui, l’idéal d’un monde situé « à mi-chemin du tout abstrait et du tout enraciné »). C’est pourquoi le célèbre avertissement que Rousseau avait placé au début de l’Emile s’applique plus que jamais au monde uniformisé du marché-roi et du droit abstrait. « Défiez vous – écrivait-il – de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres les devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins ». C’était assurément une critique lucide et prophétique de ces nouvelles élites globales (et de tous ceux qui en ont intériorisé l’imaginaire touristique) qui entendent désormais décider du destin de tous les peuples de la terre en fonction de leur seul intérêt égoïste. Il est à craindre, en effet, qu’un « citoyen sans frontière » ne puisse jamais devenir un véritable citoyen du monde.</span></p></blockquote>
MILIQUEhttp://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/about.htmlLE JOURNAL DE PERSONNE: ”DECLINAISON”tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2012-10-31:48825702012-10-31T19:26:00+01:002012-10-31T19:26:00+01:00 Femme magnifique à l'intensité hors-norme. ...
<p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/eaX6E_m1olM" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">Femme magnifique à l'intensité hors-norme. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">Superbe et talentueuse... </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">A l'écriture riche et précise.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">Il est important de ne pas passer à côté</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">Ne manquez pas de vous rendre sur son site: c'est une mine! </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">http://www.lejournaldepersonne.com/</span></strong></span> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">Ou sur sa chaine Youtube: </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> <span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;">http://www.youtube.com/watch?v=VuiAdm6sSFE&feature=mfu_in_order&list=U </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #0000ff; font-size: medium;"><br /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong>Que nous dit la juive Polonaise</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> La première à avoir vu la vie en rose</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et pour cause</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Elle s’appelle… Rose, Rosa, Rosam</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Non ce n’est pas une vanne</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> On ne l’a jamais vu sur les marches du festival de Cannes</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Oui j’en suis une fan</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> De Rose, Rosa, Rosam… Son nom : Rosa Luxemburg</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Celle qui nous a prié de croire que l’ascenseur social sera toujours en panne</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Tant que l’homme se préoccupera davantage de son cul que de son crâne</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> En prenant sa vessie pour une lanterne et sa guenon pour Mariane</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Non… je plane!</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Plus sérieusement, que nous dit Rosa, Rosam</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Que le capitalisme n’est pas l’œuvre de la pulsion de vie…</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Mais le chef d’œuvre de la pulsion de mort…</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> À l’image du scorpion le capitalisme vit aux dépens de ceux qu’il asservit</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il se nourrit en pourrissant ceux qu’il prétend nourrir</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> C’est sur la tête des autres qu’il opère et prospère</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Espèce de gangrène… il aliène toutes les natures saines</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il a besoin de sang neuf, pour s’étendre</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> De se répandre pour se vendre</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et dès qu’il a vidé une substance</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il en cherche une autre, puis une autre</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Jusqu’à les vider de leur sang, de leur sens</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Le capitalisme est un monstre vivant</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Une sorte de Leviathan</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Qui ruine à terme, tous les existants</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> De l’Amérique il n’en a fait qu’une bouchée</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> De l’Europe un marché… de dupes</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et de la Chine , un panaché</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Un échec déguisé</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Le capitalisme tue pour ne pas mourir</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Donne la mort pour rester en vie</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il nous a persuadé tous</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et une fois pour toutes</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Que c’est toujours le soi qui passe avant les autres</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> C’est son réalisme</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et qu’il faut être niais pour chercher à ce que les autres passent devant soi</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Parce que ça ne s’invente pas : l’amour de soi.</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Parce qu’il y a une nature humaine qui fait de l’égoïsme le premier et l’unique mobile</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Avec le capitalisme</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il ne faut pas rêver</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> C’est toujours un constat d’huissier</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Que dit Rose… Rosa… Rosam</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Que le mondialisme permet au capitalisme , de relever encore la tête… et de se maintenir malgré ses vices et ses sévices.</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Et tant qu’il n’a pas annexé toutes les régions du monde</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Il continuera de sévir et de nuire</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Une seule note d’espoir : le capitalisme périra dès qu’il aura achevé ses conquêtes, c’est à dire contaminé toute la planète…</strong></span><br /><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong> Ce jour-là, on sera tous morts de réalisme</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #339966; font-family: arial black,avant garde; font-size: medium;"><strong>Je t’aime Rosa</strong></span></p>
icnidhttp://anvedj.hautetfort.com/about.htmlÉgoïste une fois, égoïste toujourstag:anvedj.hautetfort.com,2012-02-17:46024152012-02-17T00:35:29+01:002012-02-17T00:35:29+01:00 L'égoïsme est-il une maladie ? Pourquoi ne pas se poser une telle...
<p>L'égoïsme est-il une maladie ?<br /><br />Pourquoi ne pas se poser une telle question, puisque de nombreuses catastrophes trouvent leur origine dans « l'EGO » démesuré de dirigeants qui conduisent leur peuple à la misère uniquement pour avoir voulu être DEVANT. D'ailleurs, la PARANOÏA de bons nombres de dirigeants est, elle, reconnue comme maladie. Seul détail, lorsqu'elle apparaît, il est trop tard, le régime autoritaire est en place, et ceux qui en profitent cachent le problème pour leur plus grand profit immédiat. <br /><br />Que ce soit le « devant » de la scène, la PREMIÈRE page des journaux, la UNE des radios, sans compter les médias, ou les cours, selon les époques, une constante se dégage : la futilité, qui a conduit des milliers d'hommes et de femmes à la mort ou à la ruine. Pour des questions de préséance, de fierté, (mal placée), de grandeur (nous en avons déjà parlé!), l'Histoire ne peut que nous présenter la facture sur les monuments aux morts, d'ailleurs oubliés en quelques décennies. Car nos civilisations, faites de grandeurs et de décadences, sont portées à la démesure et aux illusions. Démesure, car diriger tend plus à faire perdre le sens des réalités qu'à se remettre en cause, et illusion, surtout pour ceux qui croient que ceux qui décident le font en connaissance de cause. <br /><br />L'égoïsme tend à vivre au présent, dans l'instant, en improvisant pour faire croire que l'avenir a été prévu. Or, que disent les expressions courantes : « le sort en est jeté, l'avenir est entre nos mains, il faut avancer, l'avenir nous rendra plus savants,... » Surtout du vide, car l'égoïste se moque du sort des autres, ce qui l'intéresse, c'est le plaisir que lui procure l'instant, quitte à payer ensuite très cher, mais qu'importe, l'improvisation y pourvoira. Et d'improvisation en improvisation, les catastrophes s'accumulent, puisqu'il y a incompatibilité entre la réflexion sur le futur et le plaisir de la grandeur de l'instant. Ces catastrophes que de tels individus ne peuvent reconnaître les conduit inexorablement à reprocher aux autres la dégradation, eux-mêmes ne pouvant se tromper. Ils s'entourent donc de miroirs pour ne rien voir, et suivant le niveau de leurs interlocuteurs dans l'arène internationale, la situation continue à empirer. <br />Depuis plusieurs siècles, c'est le progrès technique qui a sauvé beaucoup de monde d'un côté, tandis qu'il déclenchait les plus grandes guerres jamais connues. Mais à bien y regarder, les politiques n 'ont pas changé, toujours aussi prétentieux, et toujours aussi égoïstes, toujours aussi préoccupés d'eux-mêmes. <br />Malheureusement pour nous, nous baignons dans un système de catégories sociales toutes organisées sur le même principe : mentir pour obtenir des avantages illusoires, est-ce bien raisonnable ? Seul le système coopératif et la mutualité tentent de développer une pensée alternative, mais ils sont facilement écartés, refusant les lumières de « la rampe ». <br /><br />Nous vous proposons donc de tester ceux qui se présentent à vos suffrages sur la manière dont vous ressentez leur égoïsme, en observant leur environnement humain (conseillers par exemple), leurs habitudes (restaurants, voyages personnels, …), leurs actions à long terme, …<br /><br />Bien sûr, ce ne sont pas ceux qui font le plus de bruit qui vont être intéressants, et il va falloir donc se forcer la main pour surprendre les instituts de sondage et autres méthodes destinées à tromper une fois de plus les citoyens sur leurs véritables besoins.</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlUn idéal de perfection individuelletag:heresie.hautetfort.com,2010-09-15:29012442010-09-15T23:12:00+02:002010-09-15T23:12:00+02:00 J'entends souvent dans la bouche de proches ou de gens que je côtoie que...
<p>J'entends souvent dans la bouche de proches ou de gens que je côtoie que notre société est individualiste, égoïste, même. Et l'on déroule, çà et là, les phrasés sur les nécessaires solidarités, ou encore la redistribution des richesses.</p><p>C'est saisissant de voir à quel point l'égoïsme ne réside pas dans notre modèle de société mais vraiment dans les comportements individuels. Et il ne faut pas s'y tromper : l'égoïsme n'a pas de couleur politique. Les mêmes qui déclarent vertueusement être les défenseurs du service public sont parfois les premiers à rejeter avec un égoïsme forcené bien que gêné la différence. La religion n'est pas non plus une sauvegarde. J'ai à l'esprit le statut particulier du handicap.</p><p>Pas de pitié pour les crapauds dans nombre d'établissements du second degré : ici, dans le public, refus de présence d'auxiliaire de vie scolaire dans les classes par certains enseignants, par exemple, parce qu'ils perçoivent l'AVS comme une "gêne" ; là-bas, dans le privé, une mère pratiquante, habituée de la messe de 11h00 le dimanche refuse catégoriquement une fusion avec un établissement pour handicapés parce qu'elle ne veut pas que ses enfants fréquentent des "tarés".</p><p>A désespérer de la nature humaine. Ils peuvent bien crever, ces pauvres gamins pas gâtés par les hasards de la fortune, auxquels on refuse toute mansuétude, toute assistance pour des motifs largement irrecevables.</p><p>Sur le fond, la générosité, ce ne peut être une politique publique. C'est avant tout un comportement individuel, un idéal de perfectionnement personnel.</p><p><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><em>N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux</em>.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;"><a href="http://t.m.p.free.fr/textes/le_manuel.html">Manuel, VIII</a></span>, Épictète</span></p><p> </p><p> </p>
gonfalonnierehttp://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/about.htmlL'égocentrismetag:dominique-le-tourneau.hautetfort.com,2009-07-02:22397642009-07-02T05:53:00+02:002009-07-02T05:53:00+02:00 Je m'amuse parfois d'une image physique de nos cœurs, qui sont faits...
<p></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;">Je m'amuse parfois d'une image <i>physique</i> de nos cœurs, qui sont faits intimement d'une énorme injustice et d'une petite justice combinées. J'imagine qu'il y a dans chacun de nous un atome im<img src="http://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/media/02/00/1449224444.jpg" id="media-1815471" alt="NanoparticulesdeMagnetiteSeLiantAvecArsenicDansEau.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />portant entre nos atomes, et constitué par deux <i>grains d'énergie</i> qui voufraient bien se séparer. Ce sont des énergies contradictoires, mais indivisibles. La nature les a jointes pour toujours, quoique furieusement ennemies. L'un est l'éternel mouvement d'un gros <i>électron positif,</i> et ce mouvement engendre une suite de sons graves où l'oreille intérieure distingue sans nulle peine une profonde phrase monotone : <i>Il n'y a que moi. Il n'y a que moi. Il n'y a que moi, moi, moi...</i> Quant au petit électron radicalement négatif, il crie à l'extrême de l'aigu, et perce de la sorte plus cruellement le théme égotiste de l'autre : <i>Oui, mais il y a un tel... Oui, mais il y a un tel... Tel, tel, tel</i>. Et tel autre ! Car le nom change assez souvent...</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"> </p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;">Paul Valéry, <i>Monsieur Teste</i>, Lettre d'un ami.</span></p>