Last posts on éboueurs2024-03-29T09:20:25+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/éboueurs/atom.xmlGregDamonhttp://gregoiredamon.hautetfort.com/about.htmlEboueurtag:gregoiredamon.hautetfort.com,2012-12-14:49282802012-12-14T14:24:00+01:002012-12-14T14:24:00+01:00 je ne citerai pas de noms mais c'était une époque extraordinaire...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3882024" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://gregoiredamon.hautetfort.com/media/00/01/4292975255.jpg" alt="éboueurs.jpg" /></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">je ne citerai pas de noms </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">mais c'était une époque extraordinaire</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">le bonheur était vendu en sachets dans les stations-services</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"> et la langue se débitait au kilooctet</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">on pouvait s'en procurer à n'importe quelle heure</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">la mâcher autant qu'on voulait</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">la digérer</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">et la renvoyer par la fibre optique prévue à cet effet</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">à l'époque</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">j'aimais bien travailler </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">dans un abattoir</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"> puis dans une usine agroalimentaire</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"> puis dans un fast-food</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">je ne voyais plus des hommes et des femmes</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">mais des tubes digestifs parlants</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">à ceux qui me plaisaient je mettais</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">double-mayonnaise et triple bacon </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;">ma façon à moi de dire <em>je vous aime</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"><em><br /></em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"> j'aurais aimé être aussi éboueur</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"> mais ça ne s'est jamais fait</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: large;"><br /></span></p>
Le Corbeau 78http://corboland78.hautetfort.com/about.htmlLes étrennes que je ne donne pastag:corboland78.hautetfort.com,2012-01-04:42448962012-01-04T07:00:00+01:002012-01-04T07:00:00+01:00 La tradition veut qu’en janvier on donne leurs étrennes à certaines...
<p>La tradition veut qu’en janvier on donne leurs étrennes à certaines professions, telles que concierges, éboueurs, facteurs et autres. Je pressens que vous me voyez venir, mais qu’importe je continue sur ma lancée, ce n’est pas ce poste de dépenses qui grève le plus mon budget, pour la bonne raison que je n’en distribue pas !</p><p>Après avoir consulté le Grand Robert, mon ami qui sait tout, j’ai bien noté sa définition du terme « étrennes » et je vous la recopie pour information : « gratifications que l’on donne en fin d’année aux domestiques et à certains employés ».</p><p>N’ayant pas de domestiques à mon service, une partie des éventuels bénéficiaires de ce pourboire sont éliminés d’office de ma liste. Quant aux autres, quels sont-ils ? Analysons le cas de chacun d’entre eux.</p><p>La concierge vient en tête de la liste bien évidemment. Pas de chance pour elle, ou coup de pot pour moi, je n’ai pas de concierge. Il y a bien des gardiens par groupe d’immeubles, mais leur rôle n’est pas très net, ils ne s’occupent pas des poubelles, ni du courrier et ne prennent pas les paquets livrés quand vous êtes absents ! Une fois dressée la liste de tout ce qu’ils ne font pas, on ne voit pas de raison pour leur glisser la pièce. </p><p>Et le facteur me direz-vous ? Lui, c’est particulier. Je n’ai rien contre le facteur, mais j’ai beaucoup à dire contre la Poste, or, l’un étant le représentant de l’autre, je reconnais qu’il paye pour la boutique qui l’envoie. Et si j’examinais de près sa prestation, je suis certain que je pourrais lui imputer la mauvaise distribution de mes magazines qui s’égarent, de formulaires d’avis de passage déposés dans ma boîte aux lettres avec retard, bref, toutes ces petites contrariétés qui m’agacent assez pour que lui aussi ne touche pas le billet qu’il espère peut-être.</p><p>Autre profession qui revendique l’encaissement d’étrennes, les éboueurs. Chez nous, ils ont la décence de ne pas se présenter à nos portes. Notre domaine est clos et interdit aux voitures, les poubelles sont ramassées en interne par des employés payés par le syndicat des copropriétaires, puis déposées en un lieu unique, dans des containeurs appropriés, ce qui facilite le ramassage des ordures par les employés de la ville, je n’ai donc aucune raison de leur filer ma monnaie.</p><p>Il ne reste plus que les pompiers. C’est vrai que je n’ai pas grand-chose à leur reprocher, si ce n’est cette manie déplorable de circuler en ville, sirènes hurlantes et à toute vitesse. A part ça, ce sont souvent de sympathiques garçons, toujours prêts à rendre service. Mais je ne sais pas, s’ils ne passent plus, ou bien si, l’âge venant, je n’entends pas sonner à ma porte, toujours est-il que cela fait plusieurs années que je n’ai pas vu leur casque rutilant dans l’encadrement de ma porte d’entrée. J’avouerai que cela ne me manque pas réellement.</p><p>Donc pour moi, les étrennes c’est comme les pourboires, c’est un surcoût qui n’a aucune raison d’être. Sauf, éventuellement, quand le job pour lequel l’employé est déjà payé, est accompagné d’un service particulier et gracieusement offert. Là, en remerciement, je peux mettre la main au porte-monnaie. Mais « un service particulier et gracieusement offert », vous voyez ça souvent, vous ? </p>
Le Corbeau 78http://corboland78.hautetfort.com/about.htmlLe chant des sirènestag:corboland78.hautetfort.com,2011-01-06:30529562011-01-06T07:00:00+01:002011-01-06T07:00:00+01:00 Hier, comme tous les premiers mercredis du mois à midi, le chant lugubre des...
<p>Hier, comme tous les premiers mercredis du mois à midi, le chant lugubre des sirènes résonne sur la ville. Indifférents, nous vaquons tous à nos occupations. Le carillon des cloches de l’église le dimanche pour la messe ou le samedi pour un mariage, le cri de la sirène en début de mois, ces musiques attirent à peine notre attention tant elles nous sont familières.</p><p>Seul leur silence pourrait encore nous alerter, d’ailleurs combien de fois me suis-je fait cette réflexion n’ayant pas entendu hurler la sirène de la caserne des pompiers depuis longtemps, « Tiens ! On n’entend plus la sirène ? ». Etonné, déconcerté par cette perception d’un vide, par cette absence silencieuse, plutôt que par la stridence connue. « On façonne l’argile pour en faire des vases, mais c’est du vide interne que dépend leur usage » nous enseigne Lao-tseu.</p><p>Quant au branle des cloches de Saint-Vigor il ne me parvient qu’aidé et porté par le souffle du vent d’ouest et encore faut-il que je tende l’oreille. Autant dire que lorsque je suis chez moi, ce n’est qu’à la nuit tombée, du fond de mon lit et si le vent est favorable que je perçois l’écho des heures qui s’égrènent dans le lointain.</p><p>Si mon oreille – à m’escrimer à faire de jolies phrases vous pourriez penser que je suis malformé ou handicapé, mais j’en ai une paire comme tout le monde, d’oreilles ! – s’accommode facilement du beuglement des sirènes ou d’une volée de cloches en folie, elle supporte beaucoup moins bien le tintamarre du camion qui ramasse les poubelles. Ca y est, je n’ai pas pu m’en empêcher, nous étions en pleine poésie musicale et patatras ! le décor s’écroule, nous voici plongés dans le trivial. Que viennent faire les éboueurs dans ce court instant de bonheur quasi bucolique me demanderez-vous ? Ils sont pourtant partie prenante dans le grand orchestre urbain, notes dissonantes, fracas métallique, ils sont la touche de modernité sonore qui nous tire de notre rêverie au mieux, de notre sommeil au pire quand ils passent de bonne heure. Les entendre fait souffrir nos oreilles, ne pas les ouïr signifie qu’ils sont en grève et fait souffrir nos narines.</p><p>On peut aimer les violons et détester la timbale, mais c’est le mariage parfait entre tous les instruments d’un grand orchestre qui révèlera la beauté d’une symphonie, même si plus prosaïquement mes cloches, sirènes et poubelles ne jouent qu’une symphonie de l’ancien monde. </p><p> </p><p> </p>