Last posts on zarka2024-03-29T08:02:26+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/zarka/atom.xmlAtelier des Idéeshttp://www.rupture-et-metamorphose.org/about.htmlREFAIRE L'EUROPE.tag:www.rupture-et-metamorphose.org,2019-02-11:61280442019-02-11T14:59:38+01:002019-02-11T14:59:38+01:00 REFAIRE L’EUROPE . Sous la direction de : Yves Charles ZARKA. Avec...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 14.0pt;">REFAIRE L’EUROPE</span>. Sous la direction de : Yves Charles ZARKA. Avec Jürgen HABERMAS. PUF. 22 €.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Yves Charles ZARKA est philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes et directeur de la revue Cités.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Jürgen HABERMAS est un philosophe de notoriété mondiale, l’un des principaux représentants de l’Ecole de Francfort.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Extraits synthétiques.</strong></p><ol style="text-align: justify;"><li><strong><span style="font-size: 14.0pt;"> Introduction. Quel avenir pour l’Europe ? Y-Ch. ZARKA. </span>(1/2 page sur 4 pages.)</strong></li></ol><p style="text-align: justify;"><strong>Rien n’est plus difficile à concevoir que l’avenir… Prévoir l’avenir ou prétendre le dire, en dessiner même des modèles est non seulement risqué mais exposé à un échec assuré...Il s’agit donc de déterminer ce que nous pouvons faire pour que le projet d’Union européenne ne soit pas rangé dans le grenier des utopies humaines, pour que l’horizon de démocratie et de paix ne disparaisse pas sous les coups redoublés de forces adverses. C’est le présent qu’il s’agit de penser et de faire dans la perspective de l’avenir. Considérer l’avenir dans le présent, telle est la tâche philosophique qui anime cet ouvrage...L’idée européenne fut dès le départ politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’effondrement qu’elle venait de connaître au cours de la Seconde Guerre mondiale...Mais cette dimension politique est vite passée au second plan, parce qu’elle risquait de compromettre l’aspiration qu’elle avait promue...Les politiques mirent donc au premier plan autre chose que le politique, à savoir l’union économique, avec le marché commun, puis monétaire, avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser la construction européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes (Schengen).</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>La transition de l’économique et financier au politique n’a pas eu lieu pour deux raisons au moins.</strong></p><ol style="text-align: justify;"><li><strong> Les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples. Comment s’étonner que ceux-ci puissent vivre l’Europe comme une réalité étrangère leur imposant une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique ?</strong></li><li><strong> Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance qui ont été réalisées depuis les années 1970, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme, en supprimant les limites que le premier libéralisme avait posées. Résultat : le politique a perdu pied. L’emprise du néolibéralisme a été telle qu’il s’est mondialisé...Or, dans ce cadre, l’économie et surtout le système financier ont pris le pouvoir ; Un pouvoir que l’on peut dire antipolitique… La croyance (<em>de la droite et de la</em> <em>gauche)</em> en la capacité d’autorégulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause de ce déplacement des lieux de pouvoir… Loin que nous ayons atteint un stade terminal de l’histoire, nous connaissons actuellement une double régression sociale et politique…</strong></li></ol><p style="text-align: justify;"><strong>Les peuples ressentent l’Europe comme étrangère. Le politique s’est lui-même soumis aux lois des marchés dérégulés. Tels sont les deux aspects de la crise gravissime de l’Union européenne.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Que faire ? Réponse : non pas tout refaire depuis le début, mais réorienter la construction européenne en mettant au centre de celle-ci la réflexion sur l’idée d’une Europe démocratique…</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Il s’agit de construire les concepts susceptibles de permettre de penser : d’abord, un objet politique nouveau parce que ni le paradigme fédéral, ni le paradigme confédéral ne peuvent convenir. Ensuite, une démocratie européenne qui ne supprime pas les démocraties nationales : une démocratie supranationale donc, mais non postnationale.</span></strong><strong><span style="color: #002060;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #385623;">A suivre. Prochain chapitre de Jürgen HABERMAS, « Les dilemmes de la démocratie : l’exemple de la crise actuelle de l’Union européenne.</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Annie Keszey. (Domaines : notreputeaux.com/ rupture-et-metamorphose.org/atelier-idées.org)</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong> </strong></p>
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<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 14.0pt;">REFAIRE L’EUROPE</span>. Sous la direction de : Yves Charles ZARKA. Avec Jürgen HABERMAS. PUF. 22 €.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Yves Charles ZARKA est philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes et directeur de la revue Cités.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Jürgen HABERMAS est un philosophe de notoriété mondiale, l’un des principaux représentants de l’Ecole de Francfort.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Extraits synthétiques.</strong></p><ol style="text-align: justify;"><li><strong><span style="font-size: 14.0pt;"> Introduction. Quel avenir pour l’Europe ? Y-Ch. ZARKA. </span>(1/2 page sur 4 pages.)</strong></li></ol><p style="text-align: justify;"><strong>Rien n’est plus difficile à concevoir que l’avenir… Prévoir l’avenir ou prétendre le dire, en dessiner même des modèles est non seulement risqué mais exposé à un échec assuré...Il s’agit donc de déterminer ce que nous pouvons faire pour que le projet d’Union européenne ne soit pas rangé dans le grenier des utopies humaines, pour que l’horizon de démocratie et de paix ne disparaisse pas sous les coups redoublés de forces adverses. C’est le présent qu’il s’agit de penser et de faire dans la perspective de l’avenir. Considérer l’avenir dans le présent, telle est la tâche philosophique qui anime cet ouvrage...L’idée européenne fut dès le départ politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’effondrement qu’elle venait de connaître au cours de la Seconde Guerre mondiale...Mais cette dimension politique est vite passée au second plan, parce qu’elle risquait de compromettre l’aspiration qu’elle avait promue...Les politiques mirent donc au premier plan autre chose que le politique, à savoir l’union économique, avec le marché commun, puis monétaire, avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser la construction européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes (Schengen).</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>La transition de l’économique et financier au politique n’a pas eu lieu pour deux raisons au moins.</strong></p><ol style="text-align: justify;"><li><strong> Les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples. Comment s’étonner que ceux-ci puissent vivre l’Europe comme une réalité étrangère leur imposant une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique ?</strong></li><li><strong> Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance qui ont été réalisées depuis les années 1970, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme, en supprimant les limites que le premier libéralisme avait posées. Résultat : le politique a perdu pied. L’emprise du néolibéralisme a été telle qu’il s’est mondialisé...Or, dans ce cadre, l’économie et surtout le système financier ont pris le pouvoir ; Un pouvoir que l’on peut dire antipolitique… La croyance (<em>de la droite et de la</em> <em>gauche)</em> en la capacité d’autorégulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause de ce déplacement des lieux de pouvoir… Loin que nous ayons atteint un stade terminal de l’histoire, nous connaissons actuellement une double régression sociale et politique…</strong></li></ol><p style="text-align: justify;"><strong>Les peuples ressentent l’Europe comme étrangère. Le politique s’est lui-même soumis aux lois des marchés dérégulés. Tels sont les deux aspects de la crise gravissime de l’Union européenne.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Que faire ? Réponse : non pas tout refaire depuis le début, mais réorienter la construction européenne en mettant au centre de celle-ci la réflexion sur l’idée d’une Europe démocratique…</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Il s’agit de construire les concepts susceptibles de permettre de penser : d’abord, un objet politique nouveau parce que ni le paradigme fédéral, ni le paradigme confédéral ne peuvent convenir. Ensuite, une démocratie européenne qui ne supprime pas les démocraties nationales : une démocratie supranationale donc, mais non postnationale.</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #385623;">A suivre. Prochain chapitre de Jürgen HABERMAS, « Les dilemmes de la démocratie : l’exemple de la crise actuelle de l’Union européenne.</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;">Annie Keszey. (Domaines : notreputeaux.com/ rupture-et-metamorphose.org/atelier-idées.org)</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #002060;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong> </strong></p>
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<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong><span style="font-size: 14pt; background-color: #ffffff;">REFAIRE L’EUROPE</span>. Sous la direction de : Yves Charles ZARKA. Avec Jürgen HABERMAS. PUF. 22 €.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Yves Charles ZARKA est philosophe, professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes et directeur de la revue Cités.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Jürgen HABERMAS est un philosophe de notoriété mondiale, l’un des principaux représentants de l’Ecole de Francfort.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Extraits synthétiques.</strong></span></p><ol style="text-align: justify;"><li><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong><span style="font-size: 14pt; background-color: #ffffff;"> Introduction. Quel avenir pour l’Europe ? Y-Ch. ZARKA. </span>(1/2 page sur 4 pages.)</strong></span></li></ol><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Rien n’est plus difficile à concevoir que l’avenir… Prévoir l’avenir ou prétendre le dire, en dessiner même des modèles est non seulement risqué mais exposé à un échec assuré...Il s’agit donc de déterminer ce que nous pouvons faire pour que le projet d’Union européenne ne soit pas rangé dans le grenier des utopies humaines, pour que l’horizon de démocratie et de paix ne disparaisse pas sous les coups redoublés de forces adverses. C’est le présent qu’il s’agit de penser et de faire dans la perspective de l’avenir. Considérer l’avenir dans le présent, telle est la tâche philosophique qui anime cet ouvrage...L’idée européenne fut dès le départ politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’effondrement qu’elle venait de connaître au cours de la Seconde Guerre mondiale...Mais cette dimension politique est vite passée au second plan, parce qu’elle risquait de compromettre l’aspiration qu’elle avait promue...Les politiques mirent donc au premier plan autre chose que le politique, à savoir l’union économique, avec le marché commun, puis monétaire, avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser la construction européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes (Schengen).</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>La transition de l’économique et financier au politique n’a pas eu lieu pour deux raisons au moins.</strong></span></p><ol style="text-align: justify;"><li><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong> Les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples. Comment s’étonner que ceux-ci puissent vivre l’Europe comme une réalité étrangère leur imposant une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique ?</strong></span></li><li><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong> Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance qui ont été réalisées depuis les années 1970, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme, en supprimant les limites que le premier libéralisme avait posées. Résultat : le politique a perdu pied. L’emprise du néolibéralisme a été telle qu’il s’est mondialisé...Or, dans ce cadre, l’économie et surtout le système financier ont pris le pouvoir ; Un pouvoir que l’on peut dire antipolitique... La croyance (<em>de la droite et de la</em> <em>gauche)</em> en la capacité d’autorégulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause de ce déplacement des lieux de pouvoir... Loin que nous ayons atteint un stade terminal de l’histoire, nous connaissons actuellement une double régression sociale et politique...</strong></span></li></ol><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Les peuples ressentent l’Europe comme étrangère. Le politique s’est lui-même soumis aux lois des marchés dérégulés. Tels sont les deux aspects de la crise gravissime de l’Union européenne.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000; background-color: #ffffff;"><strong>Que faire ? Réponse : non pas tout refaire depuis le début, mais réorienter la construction européenne en mettant au centre de celle-ci la réflexion sur l’idée d’une Europe démocratique...</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000; background-color: #ffffff;"><strong>Il s’agit de construire les concepts susceptibles de permettre de penser : d’abord, un objet politique nouveau parce que ni le paradigme fédéral, ni le paradigme confédéral ne peuvent convenir. Ensuite, une démocratie européenne qui ne supprime pas les démocraties nationales : une démocratie supranationale donc, mais non postnationale.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080;"><span style="background-color: #ffffff;"><strong> </strong></span><span style="background-color: #ffffff;"><strong>A suivre. Prochain chapitre de Jürgen HABERMAS, « Les dilemmes de la démocratie : l’exemple de la crise actuelle de l’Union européenne.</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong>Annie Keszey. (Domaines : notreputeaux.com/ rupture-et-metamorphose.org/atelier-idées.org)</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000080; background-color: #ffffff;"><strong> </strong></span></p>
Atelier des Idéeshttp://www.notreputeaux.com/about.htmlREFAIRE L'EUROPE.tag:www.notreputeaux.com,2013-06-12:50960252013-06-12T15:34:44+02:002013-06-12T15:34:44+02:00 Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE. Refaire...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong>Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE.</strong></span><br /><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #000080;">Refaire l’Europe, c’est passer de l’Europe économique néolibérale en faillite à une Europe politique, démocratique, des peuples. L’harmonisation entre les états et l’invention d’une souveraineté européenne équitable entre tous sont des obligations complexes, indispensables pour consolider, promouvoir et parfaire l’Union européenne.</span></strong><br /><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Yves Charles ZARKA est professeur à la Sorbonne, chaire de philosophie politique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Jürgen HABERMAS est un grand théoricien allemand en philosophie et sciences sociales.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Image : lesmotsontunsens.com</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">HIER. L’histoire limpide de la construction européenne d’après Yves Charles ZARKA. </span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">L’idée européenne fut, au départ, politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’affrontement qu’elle venait de connaître au cours de la seconde guerre mondiale. Il s’agissait de mettre fin aux guerres interétatiques dans l’espace européen. L’Europe s’était déchirée pendant des siècles, elle venait d’être le théâtre de la barbarie la plus extrême, la barbarie nazie. Mais cette dimension politique originaire est vite passée au second plan, à partir de la difficulté à thématiser les transferts de souveraineté. Les politiques mirent donc au premier plan l’Union économique avec le marché commun, puis monétaire avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser l’économie européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Pour deux raisons l’évolution de l’Europe économique vers l’Europe politique n’a pas eu lieu :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples qui se sont vus imposer une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance, réalisées dans les années 70, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme. Le politique a perdu pied. Le néolibéralisme s’est mondialisé. L’économie et le système financier ont pris le pouvoir, un pouvoir antipolitique. Les états européens et autres y ont contribué. La croyance en la capacité d’auto- régulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause du déplacement des lieux de pouvoir. Or le néolibéralisme a produit une crise qui a risqué de faire basculer dans le désastre l’économie du monde et s’est révélée totalement contraire à la démocratie. Si l’Union européenne s’effondre en raison de la crise financière dont la crise de la dette est une conséquence, c’est principalement à cause d’une faute politique partagée par les gouvernements de droite et de gauche…</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">AUJOURD’HUI. Les erreurs de gestion de la crise.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Jürgen HABERMAS.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les gouvernements libéraux ne reposent pas moins sur les impôts que sur les votes. Ils doivent satisfaire de ce fait aux exigences légales, infrastructurelles et fiscales nécessaires aux investissements rentables, de même qu’aux demandes civiles d’égalité, de liberté, de justice sociale et de sécurité des statuts, de distribution des services de première nécessité et des biens élémentaires. Il n’existe pas de mécanisme permettant d’assurer l’équilibre entre ces demandes concurrentielles, voire incompatibles, en temps de crise.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le déséquilibre économique de l’Eurozone ne fera que s’aggraver dans l’avenir. Il ne pourra être éliminé qu’au moyen d’une harmonisation différenciée des politiques nationales, économiques, fiscales et sociales. Le gouvernement allemand a soutenu et obtenu, depuis 2011, un accord sur des politiques nationales individuelles d’austérité, sur des procédures communes de supervision, ainsi que la confection de mécanismes de sanction en cas de transgression. Mais l’accord souffre de trois défaillances majeures :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- le diktat des politiques d’austérité est contre- productif au regard d’une reprise de contrôle politique sur les marchés financiers débridés,</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- l’idée d’un système à une règle unique pour tous ne s’accorde pas avec la nécessité d’établir des programmes publics différentiels, en fonction de niveaux de développement économiques différents, dans le contexte de cultures économiques différentes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Le clair-obscur des pressions et des soumissions à contrecœur induit par le pacte « euro plus » du 25 mars 2011 nuit à la pertinence démocratique nécessaire.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- </span><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Yves Charles ZARKA.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les décisions prises jusqu’à ce jour sont aveugles à la réalité de leurs effets. L’unique solution qui consiste à soumettre les populations à une austérité de plus en plus sévère produit l’effet inverse de l’effet attendu, c'est-à-dire, la récession, l’accroissement du chômage, la diminution des recettes fiscales, la perte de confiance des populations envers leurs dirigeants et l’apparition de mouvements sociaux parfois violents. La crainte de la démocratie par les dirigeants qui ne consultent pas les peuples est la matrice de tous les populismes. Les gouvernements ne comprennent pas ce qui se passe parce qu’ils pensent encore que le marché est un principe d’autorégulation et de vérité…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le politique doit sortir de l’état de servilité et de délitement profond dans lequel il s’est mis lui-même. Il faut restaurer le domaine public et reprendre le pouvoir des mains du marché. La concurrence imposée aux travailleurs isole les individus et les rend vulnérables, un retour au collectif, aux biens et valeurs communes devient urgent…Fonder une Europe démocratique est incompatible avec ces affaiblissements coupables de la démocratie.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les nations ne veulent pas se dissoudre dans un ensemble plus grand où elles ne se reconnaîtraient plus et perdraient la maîtrise de leur présent et de leur avenir.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tant qu’on imaginera le partage de souveraineté comme une perte ou un transfert d’une part de la souveraineté nationale à une instance supranationale par délégation ou par subsidiarité, les problèmes persisteront… </span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">DEMAIN. L’Europe politique.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong>Jürgen HABERMAS</strong>.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Il faut donc repenser complètement le partage de souveraineté. Le partage ne se ferait pas entre les états qui composent l’Union, ni entre les deux étages états et Union selon des processus déjà connus dans le monde mais, pour la première fois, entre les peuples européens d’une part et les citoyens européens de l’autre. Le partage de souveraineté se ferait entre les mêmes sujets acteurs doublement citoyens et consultés différemment selon qu’ils le sont au niveau national ou au niveau européen. La volonté exprimée au niveau européen ne serait donc plus extérieure pour aucun européen et ce qui est perdu au niveau des états se retrouverait au niveau de l’Europe. Une organisation fine serait à construire, en particulier la mise en place d’un nouvel espace public commun de débats, de délibérations et de discussions dont la gestion ne saurait être confiée ni à des politiques, ni aux médias…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">« Refaire le monde » aux éditions PUF approfondit cette proposition politique et philosophique à partir de nombreuses autres contributions. Ce livre est offert à François Hollande.</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">François HOLLANDE. Conférence de presse du président de la République le16 mai 2013.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-family: times new roman,times;">Un début d’espoir.</span> François Hollande dit passer à l’offensive, veut sortir l’Europe de sa torpeur et la France souhaite être un trait d’union entre les états du nord et ceux du sud, évolution unificatrice pacifique. Son opposition à la doctrine du « tout-austérité » de Bruxelles est affirmée parce que c’est un échec. Il reprend une proposition ancienne de Pierre Bérégovoy, celle d’un gouvernement économique de la zone euro, autour d’un véritable président nommé pour une durée longue…il harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social, par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale…Le président a exprimé sa volonté de favoriser l’emploi des jeunes, au niveau européen aussi et de concrétiser une communauté européenne de l’énergie. Le président envisage l’éventualité d’une union politique européenne et c’est, enfin, le titre remarquable d’un projet. Mais aucune précision n’est encore donnée sur la nature, le contenu de ce projet qui demande une sérieuse réflexion et de nombreux débats pour dépasser la proposition allemande classique de fédéralisme et de transferts de souveraineté. Peu de points financiers ont été abordés mais il s’agissait aussi de rétablir, en Europe, un climat coopératif adouci. <span style="font-family: times new roman,times;">L’euroscepticisme reste le risque majeur.</span></span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">www.atelier-idees.org</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Annie Keszey.</span></p>
Atelier des Idéeshttp://www.rupture-et-metamorphose.org/about.htmlREFAIRE L'EUROPE.tag:www.rupture-et-metamorphose.org,2013-06-12:50960162013-06-12T15:28:25+02:002013-06-12T15:28:25+02:00 Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE. Refaire...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;">Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE.</span></strong><br /><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #000080;">Refaire l’Europe, c’est passer de l’Europe économique néolibérale en faillite à une Europe politique, démocratique, des peuples. L’harmonisation entre les états et l’invention d’une souveraineté européenne équitable entre tous sont des obligations complexes, indispensables pour consolider, promouvoir et parfaire l’Union européenne.</span></strong><br /><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Yves Charles ZARKA est professeur à la Sorbonne, chaire de philosophie politique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Jürgen HABERMAS est un grand théoricien allemand en philosophie et sciences sociales.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Image : lesmotsontunsens.com</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">HIER. L’histoire limpide de la construction européenne d’après Yves Charles ZARKA. </span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">L’idée européenne fut, au départ, politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’affrontement qu’elle venait de connaître au cours de la seconde guerre mondiale. Il s’agissait de mettre fin aux guerres interétatiques dans l’espace européen. L’Europe s’était déchirée pendant des siècles, elle venait d’être le théâtre de la barbarie la plus extrême, la barbarie nazie. Mais cette dimension politique originaire est vite passée au second plan, à partir de la difficulté à thématiser les transferts de souveraineté. Les politiques mirent donc au premier plan l’Union économique avec le marché commun, puis monétaire avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser l’économie européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Pour deux raisons l’évolution de l’Europe économique vers l’Europe politique n’a pas eu lieu :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples qui se sont vus imposer une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance, réalisées dans les années 70, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme. Le politique a perdu pied. Le néolibéralisme s’est mondialisé. L’économie et le système financier ont pris le pouvoir, un pouvoir antipolitique. Les états européens et autres y ont contribué. La croyance en la capacité d’auto- régulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause du déplacement des lieux de pouvoir. Or le néolibéralisme a produit une crise qui a risqué de faire basculer dans le désastre l’économie du monde et s’est révélée totalement contraire à la démocratie. Si l’Union européenne s’effondre en raison de la crise financière dont la crise de la dette est une conséquence, c’est principalement à cause d’une faute politique partagée par les gouvernements de droite et de gauche…</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">AUJOURD’HUI. Les erreurs de gestion de la crise.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Jürgen HABERMAS.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les gouvernements libéraux ne reposent pas moins sur les impôts que sur les votes. Ils doivent satisfaire de ce fait aux exigences légales, infrastructurelles et fiscales nécessaires aux investissements rentables, de même qu’aux demandes civiles d’égalité, de liberté, de justice sociale et de sécurité des statuts, de distribution des services de première nécessité et des biens élémentaires. Il n’existe pas de mécanisme permettant d’assurer l’équilibre entre ces demandes concurrentielles, voire incompatibles, en temps de crise.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le déséquilibre économique de l’Eurozone ne fera que s’aggraver dans l’avenir. Il ne pourra être éliminé qu’au moyen d’une harmonisation différenciée des politiques nationales, économiques, fiscales et sociales. Le gouvernement allemand a soutenu et obtenu, depuis 2011, un accord sur des politiques nationales individuelles d’austérité, sur des procédures communes de supervision, ainsi que la confection de mécanismes de sanction en cas de transgression. Mais l’accord souffre de trois défaillances majeures :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- le diktat des politiques d’austérité est contre- productif au regard d’une reprise de contrôle politique sur les marchés financiers débridés,</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- l’idée d’un système à une règle unique pour tous ne s’accorde pas avec la nécessité d’établir des programmes publics différentiels, en fonction de niveaux de développement économiques différents, dans le contexte de cultures économiques différentes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Le clair-obscur des pressions et des soumissions à contrecœur induit par le pacte « euro plus » du 25 mars 2011 nuit à la pertinence démocratique nécessaire.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- </span><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Yves Charles ZARKA.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les décisions prises jusqu’à ce jour sont aveugles à la réalité de leurs effets. L’unique solution qui consiste à soumettre les populations à une austérité de plus en plus sévère produit l’effet inverse de l’effet attendu, c'est-à-dire, la récession, l’accroissement du chômage, la diminution des recettes fiscales, la perte de confiance des populations envers leurs dirigeants et l’apparition de mouvements sociaux parfois violents. La crainte de la démocratie par les dirigeants qui ne consultent pas les peuples est la matrice de tous les populismes. Les gouvernements ne comprennent pas ce qui se passe parce qu’ils pensent encore que le marché est un principe d’autorégulation et de vérité…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le politique doit sortir de l’état de servilité et de délitement profond dans lequel il s’est mis lui-même. Il faut restaurer le domaine public et reprendre le pouvoir des mains du marché. La concurrence imposée aux travailleurs isole les individus et les rend vulnérables, un retour au collectif, aux biens et valeurs communes devient urgent…Fonder une Europe démocratique est incompatible avec ces affaiblissements coupables de la démocratie.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les nations ne veulent pas se dissoudre dans un ensemble plus grand où elles ne se reconnaîtraient plus et perdraient la maîtrise de leur présent et de leur avenir.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tant qu’on imaginera le partage de souveraineté comme une perte ou un transfert d’une part de la souveraineté nationale à une instance supranationale par délégation ou par subsidiarité, les problèmes persisteront… </span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">DEMAIN. L’Europe politique.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Jürgen HABERMAS.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Il faut donc repenser complètement le partage de souveraineté. Le partage ne se ferait pas entre les états qui composent l’Union, ni entre les deux étages états et Union selon des processus déjà connus dans le monde mais, pour la première fois, entre les peuples européens d’une part et les citoyens européens de l’autre. Le partage de souveraineté se ferait entre les mêmes sujets acteurs doublement citoyens et consultés différemment selon qu’ils le sont au niveau national ou au niveau européen. La volonté exprimée au niveau européen ne serait donc plus extérieure pour aucun européen et ce qui est perdu au niveau des états se retrouverait au niveau de l’Europe. Une organisation fine serait à construire, en particulier la mise en place d’un nouvel espace public commun de débats, de délibérations et de discussions dont la gestion ne saurait être confiée ni à des politiques, ni aux médias…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">« Refaire le monde » aux éditions PUF approfondit cette proposition politique et philosophique à partir de nombreuses autres contributions. Ce livre est offert à François Hollande.</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">François HOLLANDE. Conférence de presse du président de la République le16 mai 2013.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-family: times new roman,times;">Un début d’espoir.</span> François Hollande dit passer à l’offensive, veut sortir l’Europe de sa torpeur et la France souhaite être un trait d’union entre les états du nord et ceux du sud, évolution unificatrice pacifique. Son opposition à la doctrine du « tout-austérité » de Bruxelles est affirmée parce que c’est un échec. Il reprend une proposition ancienne de Pierre Bérégovoy, celle d’un gouvernement économique de la zone euro, autour d’un véritable président nommé pour une durée longue…il harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social, par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale…Le président a exprimé sa volonté de favoriser l’emploi des jeunes, au niveau européen aussi et de concrétiser une communauté européenne de l’énergie. Le président envisage l’éventualité d’une union politique européenne et c’est, enfin, le titre remarquable d’un projet. Mais aucune précision n’est encore donnée sur la nature, le contenu de ce projet qui demande une sérieuse réflexion et de nombreux débats pour dépasser la proposition allemande classique de fédéralisme et de transferts de souveraineté. Peu de points financiers ont été abordés mais il s’agissait aussi de rétablir, en Europe, un climat coopératif adouci. <span style="font-family: times new roman,times;">L’euroscepticisme reste le risque majeur.</span></span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">www.atelier-idees.org</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">www.notreputeaux.com</span></p>
Atelier des Idéeshttp://www.atelier-idees.org/about.htmlREFAIRE L'EUROPEtag:www.atelier-idees.org,2013-06-12:50960052013-06-12T15:16:00+02:002013-06-12T15:16:00+02:00 Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE. Refaire...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> Yves Charles ZARKA, Jürgen HABERMAS, François HOLLANDE.</span><br /><br /><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><span style="font-size: medium; color: #000080;">Refaire l’Europe, c’est passer de l’Europe économique néolibérale en faillite à une Europe politique, démocratique, des peuples. L’harmonisation entre les états et l’invention d’une souveraineté européenne équitable entre tous sont des obligations complexes, indispensables pour consolider, promouvoir et parfaire l’Union européenne.</span></strong></span><br /><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Yves Charles ZARKA est professeur à la Sorbonne, chaire de philosophie politique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Jürgen HABERMAS est un grand théoricien allemand en philosophie et sciences sociales.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Image : lesmotsontunsens.com</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">HIER. L’histoire limpide de la construction européenne d’après Yves Charles ZARKA. </span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">L’idée européenne fut, au départ, politique. Elle visait à sauver l’Europe de l’affrontement qu’elle venait de connaître au cours de la seconde guerre mondiale. Il s’agissait de mettre fin aux guerres interétatiques dans l’espace européen. L’Europe s’était déchirée pendant des siècles, elle venait d’être le théâtre de la barbarie la plus extrême, la barbarie nazie. Mais cette dimension politique originaire est vite passée au second plan, à partir de la difficulté à thématiser les transferts de souveraineté. Les politiques mirent donc au premier plan l’Union économique avec le marché commun, puis monétaire avec l’euro comme monnaie unique. On pensait ainsi faire progresser l’économie européenne sur le plan des échanges, de la circulation des biens et des personnes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Pour deux raisons l’évolution de l’Europe économique vers l’Europe politique n’a pas eu lieu :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- les institutions européennes ont été conçues et mises en place sans la participation des peuples qui se sont vus imposer une volonté hétéronome, administrative, bureaucratique, sans légitimité démocratique.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Les dérégulations successives de l’économie et surtout de la finance, réalisées dans les années 70, en particulier par Valéry Giscard d’Estaing, Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont rendu possible l’expansion sans limites du néolibéralisme. Le politique a perdu pied. Le néolibéralisme s’est mondialisé. L’économie et le système financier ont pris le pouvoir, un pouvoir antipolitique. Les états européens et autres y ont contribué. La croyance en la capacité d’auto- régulation d’un marché libéré de toute réglementation politique ou juridique est la principale cause du déplacement des lieux de pouvoir. Or le néolibéralisme a produit une crise qui a risqué de faire basculer dans le désastre l’économie du monde et s’est révélée totalement contraire à la démocratie. Si l’Union européenne s’effondre en raison de la crise financière dont la crise de la dette est une conséquence, c’est principalement à cause d’une faute politique partagée par les gouvernements de droite et de gauche…</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">AUJOURD’HUI. Les erreurs de gestion de la crise.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Jürgen HABERMAS.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les gouvernements libéraux ne reposent pas moins sur les impôts que sur les votes. Ils doivent satisfaire de ce fait aux exigences légales, infrastructurelles et fiscales nécessaires aux investissements rentables, de même qu’aux demandes civiles d’égalité, de liberté, de justice sociale et de sécurité des statuts, de distribution des services de première nécessité et des biens élémentaires. Il n’existe pas de mécanisme permettant d’assurer l’équilibre entre ces demandes concurrentielles, voire incompatibles, en temps de crise.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le déséquilibre économique de l’Eurozone ne fera que s’aggraver dans l’avenir. Il ne pourra être éliminé qu’au moyen d’une harmonisation différenciée des politiques nationales, économiques, fiscales et sociales. Le gouvernement allemand a soutenu et obtenu, depuis 2011, un accord sur des politiques nationales individuelles d’austérité, sur des procédures communes de supervision, ainsi que la confection de mécanismes de sanction en cas de transgression. Mais l’accord souffre de trois défaillances majeures :</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- le diktat des politiques d’austérité est contre- productif au regard d’une reprise de contrôle politique sur les marchés financiers débridés,</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- l’idée d’un système à une règle unique pour tous ne s’accorde pas avec la nécessité d’établir des programmes publics différentiels, en fonction de niveaux de développement économiques différents, dans le contexte de cultures économiques différentes.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- Le clair-obscur des pressions et des soumissions à contrecœur induit par le pacte « euro plus » du 25 mars 2011 nuit à la pertinence démocratique nécessaire.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">- </span><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times; color: #000000;">Yves Charles ZARKA.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les décisions prises jusqu’à ce jour sont aveugles à la réalité de leurs effets. L’unique solution qui consiste à soumettre les populations à une austérité de plus en plus sévère produit l’effet inverse de l’effet attendu, c'est-à-dire, la récession, l’accroissement du chômage, la diminution des recettes fiscales, la perte de confiance des populations envers leurs dirigeants et l’apparition de mouvements sociaux parfois violents. La crainte de la démocratie par les dirigeants qui ne consultent pas les peuples est la matrice de tous les populismes. Les gouvernements ne comprennent pas ce qui se passe parce qu’ils pensent encore que le marché est un principe d’autorégulation et de vérité…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le politique doit sortir de l’état de servilité et de délitement profond dans lequel il s’est mis lui-même. Il faut restaurer le domaine public et reprendre le pouvoir des mains du marché. La concurrence imposée aux travailleurs isole les individus et les rend vulnérables, un retour au collectif, aux biens et valeurs communes devient urgent…Fonder une Europe démocratique est incompatible avec ces affaiblissements coupables de la démocratie.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les nations ne veulent pas se dissoudre dans un ensemble plus grand où elles ne se reconnaîtraient plus et perdraient la maîtrise de leur présent et de leur avenir.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tant qu’on imaginera le partage de souveraineté comme une perte ou un transfert d’une part de la souveraineté nationale à une instance supranationale par délégation ou par subsidiarité, les problèmes persisteront… </span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">DEMAIN. L’Europe politique.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Jürgen HABERMAS.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Il faut donc repenser complètement le partage de souveraineté. Le partage ne se ferait pas entre les états qui composent l’Union, ni entre les deux étages états et Union selon des processus déjà connus dans le monde mais, pour la première fois, entre les peuples européens d’une part et les citoyens européens de l’autre. Le partage de souveraineté se ferait entre les mêmes sujets acteurs doublement citoyens et consultés différemment selon qu’ils le sont au niveau national ou au niveau européen. La volonté exprimée au niveau européen ne serait donc plus extérieure pour aucun européen et ce qui est perdu au niveau des états se retrouverait au niveau de l’Europe. Une organisation fine serait à construire, en particulier la mise en place d’un nouvel espace public commun de débats, de délibérations et de discussions dont la gestion ne saurait être confiée ni à des politiques, ni aux médias…</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">« Refaire le monde » aux éditions PUF approfondit cette proposition politique et philosophique à partir de nombreuses autres contributions. Ce livre est offert à François Hollande.</span><br /><br /><strong><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">François HOLLANDE. Conférence de presse du président de la République le16 mai 2013.</span></strong><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Un début d’espoir. <span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">François Hollande dit passer à l’offensive, veut sortir l’Europe de sa torpeur et la France souhaite être un trait d’union entre les états du nord et ceux du sud, évolution unificatrice pacifique. Son opposition à la doctrine du « tout-austérité » de Bruxelles est affirmée parce que c’est un échec. Il reprend une proposition ancienne de Pierre Bérégovoy, celle d’un gouvernement économique de la zone euro, autour d’un véritable président nommé pour une durée longue…il harmoniserait la fiscalité, commencerait à faire acte de convergence sur le plan social, par le haut et engagerait un plan de lutte contre la fraude fiscale…Le président a exprimé sa volonté de favoriser l’emploi des jeunes, au niveau européen aussi et de concrétiser une communauté européenne de l’énergie. Le président envisage l’éventualité d’une union politique européenne et c’est, enfin, le titre remarquable d’un projet. Mais aucune précision n’est encore donnée sur la nature, le contenu de ce projet qui demande une sérieuse réflexion et de nombreux débats pour dépasser la proposition allemande classique de fédéralisme et de transferts de souveraineté. Peu de points financiers ont été abordés mais il s’agissait aussi de rétablir, en Europe, un climat coopératif adouci</span>. L’euroscepticisme reste le risque majeur.</span><br /><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">www.atelier-idees.org</span><br />Annie Keszey</p>