Last posts on uzeb2024-03-29T08:48:48+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/uzeb/atom.xmlfredlautrehttp://lantidote.hautetfort.com/about.htmlLE RYTHME, LE COLLECTIF ET LE PUBLICtag:lantidote.hautetfort.com,2016-05-03:57959192016-05-03T09:00:00+02:002016-05-03T09:00:00+02:00 Avec John Mayall et son groupe (Blue Mitchell, Clifford Solomon, Larry...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><img id="media-5359958" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/00/01/2626713649.jpg" alt="004.jpg" />Avec John Mayall et son groupe (Blue Mitchell, Clifford Solomon, Larry Taylor, Ron Selico, Freddy Robinson), l’événement rythmique collectif se produit dans « </span><em><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Book Antiqua','serif';">Good times boogie</span></em><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"> », et dure environ une minute, à partir de 5’15". C'est là que les gars cessent de jouer une musique qu'ils ont apprise : ils se sont trouvés ! A ce moment, ils sont devenus la musique en personne. En nom collectif. Mais ce qui se passe sur scène vient aussi de ce qui se passe avec la salle.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><br /><iframe width="360" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/NWfx1hSeM-c?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Cela ne s'explique pas. Et ça ne dure pas, les instants à saisir par les oreilles. J'ai eu le même sentiment en entendant « <span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em>What is this thing called love ? </em></span>» par le trio Jarrett, Peacock, DeJohnette (c'est dans <span style="text-decoration: underline;">Whisper not</span>, Paris, 1999, à partir de 8'33", quand Jarrett réduit son piano à un "Salt Peanuts" répétitif et discret, pour accompagner la fin du solo de Peacock, mais surtout l'effervescent solo de DeJohnette à la batterie, on ne peut pas s'y tromper : c'est à la reprise du thème que le public, n'en pouvant plus, éclate).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Ce qui m’intéresse dans « </span><em><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Book Antiqua','serif';">Mile 0</span></em><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"> », dans le disque <u>Uzeb live in Europe</u>, c’est, en même temps que<img id="media-5359960" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/02/00/783328289.2.jpg" alt="003.jpg" /> l’événement collectif, la guitare basse d'Alain Caron qui, pendant presque tout le morceau (elle se tait parfois) et de sa technique assez particulière, fouette l’oreille de son timbre ultramétallique, comme un plectre impitoyable. La composition du morceau dans son ensemble, le thème principal en particulier, n’enlève rien à cette impression d’entraînement irrésistible. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Là encore, l’enthousiasme du public fait une bonne part du travail.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"> C'est comme le professeur, quand il est face à une classe d'excellence. De deux choses l'une : soit il s'écrase comme une bouse de vache. Soit il se transcende et devient plus grand que lui-même, gravant quelques moments inoubliables dans quelques mémoires, à commencer par la sienne.</span></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><br /><iframe width="480" height="270" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/YkOlCP-Pln0?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Il n’y a pas à tortiller du croupion, la présence active du public lors de l’enregistrement donne corps et consistance à la croyance, comme une confirmation éclatante, que j'ai raison de vibrer à ce que je suis en train d’écouter.</span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><img id="media-5359961" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/01/1416689473.jpg" alt="001.jpg" />Il se produit quelque chose d'analogue quand j'écoute, de l'immense Oum Khalsoum (Om Kalsoum, Om Khaltoum, Oum Khoultoum ou comment que son nom s'écrive), l'enregistrement public de "Ana Fe Entezarak" (46'35"), de "Ahl El Hawa" (45'35") ou de "Keset El Ams" (mon préféré, 58'30") : l'enthousiasme des hommes qui sont là m'explique quelque chose de ce qu'il faut entendre et retenir du chant de "la perle de l'Orient". C'est précisément pourquoi je n'ai d'elle que des enregistrements publics.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Ou quand j'écoute "Sweet and lovely" (Erroll Garner, Eddie Calhoun, Kelly Martin,<img id="media-5359962" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/02/01/332434833.jpg" alt="002.jpg" /> 5'35"), qu'on trouve dans <span style="text-decoration: underline;">One world concert</span>, en entier, mais attention à partir de 3'47" : à un moment donné, il se passe quelque chose du côté de la pulsation et de la syncope. Là encore, c'est à saisir, parce que ça ne dure pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Sans public, un artiste n'est rien qu'une sale manie. C'est Brassens qui le dit, dans "Le mauvais sujet repenti" (la chanson qui finit par le délicieux : "Comme je n'étais qu'un salaud, J'me fis honnête"). C'est le même Brassens qui chante « <span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em>Si le public en veut, je les sors dare-dare. S'il n'en veut pas, je les remets dans ma guitare, Refusant d'acquitter la rançon de la gloire, Sur mon brin de laurier, je m'endors comme un loir </em></span>» (on a reconnu les "Trompettes de la renommée").</span></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><br /><iframe width="360" height="270" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/rslShTbqNbo?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Il a raison. Brassens a toujours raison. Même quand il a tort. Il a un vrai public. C'est même pour ça que Brassens a pu devenir Tonton Georges.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';">Voilà ce que je dis, moi.</span></p>