Last posts on tiersen2024-03-28T17:09:31+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/tiersen/atom.xmlGregDamonhttp://gregoiredamon.hautetfort.com/about.htmlExterminateur d'accordéoniste/ Mes métiers #7tag:gregoiredamon.hautetfort.com,2016-09-27:58522462016-09-27T07:00:00+02:002016-09-27T07:00:00+02:00 je me passe les mains à la solution hydro-alcoolique j'espère que ce...
<p><span style="font-size: 14pt;">je me passe les mains à la solution hydro-alcoolique</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">j'espère que ce type n'avait pas une maladie de peau</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">du genre qui suite des trucs jaunâtres</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">du genres qui te fait des cloques rouges partout sur le visage</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">sensible comme des muqueuses en camping deux étoiles</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">mais je suis bien content</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">ni moi</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">ni les Tos du bar la Bascule</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">ni les trentenaires chauves avec lunettes rondes et porte-bébé</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">n'auront plus à se taper Amélie Poulain à l'accordéon tous les dimanches</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">moi</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">je n'ai jamais pu saquer les fascistes</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">qui se permettent de décider quel genre de nostalgie</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">je dois m'infliger</span></p><p> </p>
GregDamonhttp://gregoiredamon.hautetfort.com/about.htmlPendez les accordéonistes !tag:gregoiredamon.hautetfort.com,2015-10-18:57022642015-10-18T22:23:00+02:002015-10-18T22:23:00+02:00 cher accordéoniste qui joues le dimanche aux heures de marché sur la place...
<p><span style="font-size: large;">cher accordéoniste qui joues le dimanche aux heures de marché sur la place Saint-Louis</span></p><p><span style="font-size: large;">je t'emmerde</span></p><p><span style="font-size: large;">je te balance toutes les malédictions qu'a pu inventer mon arrière-grand-mère</span></p><p><span style="font-size: large;">je fabrique une poupée à ton effigie et je la larde d'impayés du Trésor Public</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">ça ne suffit pas que tu donnes à cette place un aspect encore plus bobo que d'habitude</span></p><p><span style="font-size: large;">(appelle-moi bobo : je fais le marché une fois de temps en temps </span></p><p><span style="font-size: large;">ça me permet de fumer ma clope en faisant mes courses)</span></p><p><span style="font-size: large;">il faut aussi que tu nous ramènes Tiersen</span></p><p><span style="font-size: large;">Tiersen c'est − avec Manu Chao −</span></p><p><span style="font-size: large;">l'enfoiré qui a ruiné mes quinze ans</span></p><p><span style="font-size: large;">qui a fait de la fin des années 90 et du début des années 2000</span></p><p><span style="font-size: large;">une période invivable</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">mais tu vois</span></p><p><span style="font-size: large;">c'était aussi mes quinze ans</span></p><p><span style="font-size: large;">alors quand tu ressors tes BO de bluettes montmartroises en toc<br /></span></p><p><span style="font-size: large;">c'est le dégel</span></p><p><span style="font-size: large;">c'est comme si tu me retournais la peau pour la faire sécher de l'intérieur</span></p><p> </p><p><span style="font-size: large;">cher accordéoniste qui joues le dimanche aux heures de marché sur la place Saint-Louis</span></p><p><span style="font-size: large;">pour ton information</span></p><p><span style="font-size: large;">j'ai déjà horreur de la nostalgie</span></p><p><span style="font-size: large;">mais s'il y a une chose dont j'ai encore plus horreur</span></p><p><span style="font-size: large;">c'est qu'on me la confisque</span></p><p><span style="font-size: large;">ma nostalgie</span></p><p><span style="font-size: large;">qu'on me la sorte du ventre et qu'on la fasse puer à la face de tous les passants</span></p><p><span style="font-size: large;">................................................................................................</span></p><p><span style="font-size: large;">devant les gosses en plus </span></p><p> </p>
Hornusshttp://lame-son.hautetfort.com/about.htmlEpisode VI: Fabien Martintag:lame-son.hautetfort.com,2010-01-19:25662312010-01-19T15:31:00+01:002010-01-19T15:31:00+01:00 Au début des années 2000, dans le sillage des Biolay, Bénabar, Delerm and co...
<p>Au début des années 2000, dans le sillage des Biolay, Bénabar, Delerm and co est apparu une nouvelle génération d'auteur-compositeur-chanteur très vite rangée sous l’appellation médiatiquement contrôlée "nouvelle chanson française". Cette nouvelle vague vocale s’apprête en 2010 à célébrer ses dix ans d’existence. Retour dans le désordre sur les albums phares (une trentaine) des trentenaires talentueux qui à leur manière décompléxée ont repris le flambeau des Murat, Miossec, Dominique A ou Katerine des années 90 dont l’écriture leur avait ouvert d’autres voies</p> <p> </p> <p><b><img src="http://lame-son.hautetfort.com/media/01/02/628943715.jpg" id="media-2225798" alt="MartinFabien.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2225798" /><a target="_blank" title="site myspace" href="http://www.myspace.com/fabienmartin">Fabien Martin. <i>Comme un seul homme</i> (Universal Music, 2006)</a></b></p> <p>Fabien Martin, un blaze anodin pour un Français de 32 ans qui exige pourtant attention. Surtout depuis qu'il a eu l'intelligence d'élargir la focale de l'écriture sentimentalo-cocasse que charriait <i>Ever Everest</i> (2005). Quand il s'était fait remarquer en détournant "La vie en rose", le standard chanté par Edith Piaf, dans une version tragi-comique rebaptisée "La vie morose". Un beau fait d'armes que son premier album ne confirmait hélas pas pleinement.</p> <p>Moins portés sur ce second degré à la longue aussi niaiseux que pénible, <i>Comme un seul homme</i> puise musicalement surtout aux sources du rock et de la pop anglo-américaine. Du coup, son répertoire gagne en âpreté. Tandis que les textes se sont quant à eux bonifiés en contours imagés, en empathie sociale, en profondeur et en climats aussi, bref en maturité. Ce qui faisait de cet originaire de Chatenay-Malabry un cousin lointain et aventureux des Bashung, Noir Désir, Kat Onoma, Dominique A ou autres Yann Tiersen. De quelques-uns des interprètes qui ont réussi le mariage d'une grammaire rock avec une forme de chanson à texte.</p> <p>Avec son titre d'ouverture, un manifeste mélodique baptisé "Toute une vie" traitant sous ses airs légers du désarroi contemporain, <i>Comme un seul homme</i> annonce à merveille les clairs-obscurs à venir. La force de Fabien Martin tient ainsi à sa capacité d'évoquer et de questionner singulièrement les affres et contradictions de nos courtes et parfois tristes vies terrestres sous un vernis d'innocence: "Entendre de belles paroles/Pas seulement le cours du pétrole/Nos vies valent bien plus que ça." Pour souligner ce parti pris, il aime d'ailleurs à citer une petite perle de Jean-Luc Godard: "On est tous les enfants de Karl Marx et Coca-Cola."</p> <p>Album aux résonances actuelles, <i>Comme un seul homme</i> voit pourtant l'auteur et compositeur plonger souvent dans le passé. Tout en gardant l'humain au centre de ses réflexions chantées. Dans "1936", il a ainsi imaginé une ballade vertigineuse à partir d'une phrase empruntée à un combattant républicain lors de la guerre d'Espagne: "Nous avons perdu toutes les batailles, mais c'est nous qui avions les plus belles chansons." Cette marche fraternelle sur le ressenti d'un type en instance d'exécution, Martin dit l'avoir enregistrée les yeux bandés et les mains attachées!</p> <p>Ailleurs, le chanteur qui affiche une voix plus ample et assurée que sur son disque inaugural s'offre aussi un retour plus léger dans le Paris d'avant-guerre. Sans tomber dans le piège de la nostalgie "accordéonisée" à tout va. Son "Paris Gangster" retrace les difficultés d'adaptation. Les fins d'époque comme nos peurs ou nos utopies mises à mal inspirent subtilement la plume de Fabien qui, tel un Martin Guerre réveillant les regards sur la condition humaine, s'attache à ce qui fait hier comme aujourd'hui basculer les destins. A l'image de "La grande aventure", chanson-épopée existentialiste au crescendo lyrique asphyxiant. Le passé pour révéler le présent, il y a aussi recours en adaptant deux poèmes du méconnu Paul-Jean Toulet (1867-1920). Chansons libres formellement, révoltes sourdes...voilà au final un captivant insoumis.</p>