Last posts on thucydide2024-03-29T16:04:17+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/thucydide/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlThucydide, Athènes et notre empire anglo-américaintag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-07-14:63920792022-07-14T21:17:56+02:002022-07-14T21:17:56+02:00 Thucydide, Athènes et notre empire anglo-américain Nicolas...
<div class="body article"><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6372702" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2669018071.jpg" alt="thediplomat_2015-05-06_13-29-20.jpg" width="478" height="718" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Thucydide, Athènes et notre empire anglo-américain</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Nicolas Bonnal <span style="font-family: 'arial black', sans-serif;">(2019)</span><br /></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Après beaucoup d’autres, la Turquie membre de l’OTAN et deuxième armée du vieux débris n’obéit plus à l’empire sémiotique et thalassocratique anglo-saxon, et elle se réunit au grand projet eurasien. Petit cap de l’Asie occupé depuis 1945, l’Europe libérale poursuivra peut-être sa voie dans l’anéantissement. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais voyons Thucydide. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Rien ne ressemble à nos Etats-Unis bien-aimés comme l’Athènes de Thucydide, si enjolivée par les historiens, et qui dévasta et terrorisa la Grèce pendant presque un siècle après les trop célébrées « guerres médiques » (cf. la victoire en solo contre l’Allemagne ou le « jour du débarquement »). Aucun tribut, aucune brutalité ne furent épargnés aux habitants de Mytilène, de Chio ou de Mélos, par nos démocrates devenus fous, et qui ne s’arrêtèrent pas en si bon chemin, même après la raclée de Syracuse. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L’arrogance messianique américaine (« la nation indispensable ») trouve aussi un original dans le discours de Périclès : « nous sommes la nation modèle, nous sommes la seule démocratie, vous n’êtes rien ou pas grand-chose », etc. Périclès innove aussi en imposant à ses auditeurs rétribués (le peuple se fait payer en effet pour accomplir sa tâche démocratique) <em>la guerre préventive </em>contre Sparte, et il montrera aux malheureux hellènes que les démocrates n’ont rien à envier aux barbares pour les raffinements de cruauté. Périclès déclare même (livre I, CXLIII.) : « Ne laissez pas subsister en vous le remords d'avoir fait la guerre pour un motif futile. Car c'est de cette affaire soi-disant sans importance que dépendent l'affirmation et la preuve de votre caractère… »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et d’ajouter avant nos anglo-américains : « La maîtrise de la mer <em>(thalasses kratos ) </em>est fondamentale <em>(mega gar)</em> »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6372703" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/699377465.jpg" alt="38452ba647_126138_pericles-canonique.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais on reprendra les discours des athéniens et des méléiens, sommet de Thucydide et sans doute de l’histoire-matière ; c’est La Fontaine expliqué enfin aux grandes personnes.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Livre V de la Guerre du Péloponnèse :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="LXXXIX"></a>LXXXIX. - Les Athéniens. De notre côté, nous n'emploierons pas de belles phrases ; nous ne soutiendrons pas que notre domination est juste, parce que nous avons défait les Mèdes ; que notre expédition contre vous a pour but de venger les torts que vous nous avez fait subir. Fi de ces longs discours qui n'éveillent que la méfiance ! Mais de votre côté, ne vous imaginez pas nous convaincre, en soutenant que c'est en qualité de colons de Lacédémone que vous avez refusé de faire campagne avec nous et que vous n'avez aucun tort envers Athènes. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nietzsche admirait la dimension sophiste de Thucydide. Je ne suis pas d’accord. Thucydide n’aimait pas Cléon, qui était leur disciple. Thucydide comprend surtout que les Athéniens deviennent des gangsters comme l’empire finissant américain, gangsters qui ont la bombe, que n’avaient pas les Grecs, je ne l’oublie pas. Les Athéniens se sentent protégés et invincibles :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCI"></a>XCI. - Les Athéniens. En admettant que notre domination doive cesser, nous n'en appréhendons pas la fin. Ce ne sont pas les peuples qui ont un empire, comme les Lacédémoniens, qui sont redoutables aux vaincus (d'ailleurs, ce n'est pas contre les Lacédémoniens qu'ici nous luttons), mais ce sont les sujets, lorsqu'ils attaquent leurs anciens maîtres et réussissent à les vaincre. Si du reste nous sommes en danger de ce côté, cela nous regarde ! Nous sommes ici, comme nous allons vous le prouver, pour consolider notre empire et pour sauver votre ville. Nous voulons établir notre domination sur vous sans qu'il nous en coûte de peine et, dans notre intérêt commun, assurer votre salut. »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6372704" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/129039381.jpg" alt="M02080700812-large.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">On menace méchamment comme Bolton :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCII"></a>XCII. - Les Méliens. Et comment pourrons-nous avoir le même intérêt, nous à devenir esclaves, vous à être les maîtres ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCIII"></a>XCIII. - Les Athéniens. Vous auriez tout intérêt à vous soumettre avant de subir les pires malheurs et nous, nous aurions avantage à ne pas vous faire périr.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCIV"></a>XCIV. - Les Méliens. Si nous restions tranquilles en paix avec vous et non en guerre sans prendre parti, vous n'admettriez pas cette attitude ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCV"></a>XCV. - Les Athéniens.Non, votre hostilité nous fait moins de tort que votre neutralité ; celle-ci est aux yeux de nos sujets une preuve de notre faiblesse ; celle-là un témoignage de notre puissance. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Retenez-la celle-là : votre hostilité nous fait moins de tort que votre neutralité. Jusqu’où faudra-t-il se soumettre ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Emmanuel Todd a rappelé que l’empire s’attaque à des petits pays périphériques. Idem pour Athènes :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="XCIX"></a>XCIX. - Les Athéniens. Nullement ; les peuples les plus redoutables, à notre avis, ne sont pas ceux du continent ; libres encore, il leur faudra beaucoup de temps pour se mettre en garde contre nous. Ceux que nous craignons, ce sont les insulaires indépendants comme vous l'êtes et ceux qui déjà regimbent contre une domination nécessaire.Ce sont eux qui, en se livrant sans réserve à des espérances irréfléchies, risquent de nous précipiter avec eux dans des dangers trop visibles. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le discours est superbe et les athéniens presque généreux. Evitez le martyre, vous afghans, irakiens, libyens, iraniens, yéménites :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="CIII"></a>CIII. - Les Athéniens. L'espérance stimule dans le danger ; on peut, quand on a la supériorité, se confier à elle ; elle est alors susceptible de nuire, mais sans causer notre perte. Mais ceux qui confient à un coup de dés tout leur avoir - car l'espérance est naturellement prodigue - n'en reconnaissent la vanité que par les revers qu'elle leur suscite et, quand on l'a découverte, elle ne laisse plus aucun moyen de se garantir contre ses traîtrises. Vous êtes faibles, vous n'avez qu'une chance à courir ; ne tombez pas dans cette erreur ; ne faites pas comme tant d'autres qui, tout en pouvant encore se sauver par des moyens humains, se sentent sous le poids du malheur trahis par des espérances fondées sur des réalités visibles et recherchent des secours invisibles, prédictions, oracles et toutes autres pratiques, qui en entretenant leurs espérances causent finalement leur perte. »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6372705" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1050404830.jpg" alt="9782080700889-475x500-1.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Rassurons les bourgeois du <em>Monde</em>, du <em>Figaro </em>et de BFM. Dieu est bourgeois, et il est aussi américain qu’athénien. On en veut pour preuve cette envolée suivante :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #999999;" name="CV"></a>CV. - Les Athéniens. Nous ne craignons pas non plus que la bienveillance divine nous fasse défaut. Nous ne souhaitons ni n'accomplissons rien qui ne s'accorde avec l'idée que les hommes se font de la divinité, rien qui ne cadre avec les prétentions humaines. Les dieux, d'après notre opinion, et les hommes, d'après notre connaissance des réalités, tendent, selon une nécessité de leur nature, à la domination partout où leurs forces prévalent.Ce n'est pas nous qui avons établi cette loi et nous ne sommes pas non plus les premiers à l'appliquer. Elle était en pratique avant nous ; elle subsistera à jamais après nous. Nous en profitons, bien convaincus que vous, comme les autres, si vous aviez notre puissance, vous ne vous comporteriez pas autrement. Du côté de la divinité, selon toute probabilité, nous ne craignons pas d'être mis en état d'infériorité. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans la tyrannie un seul homme se prend pour Dieu. Dans la démocratie, tout le système politique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les Méléiens finissent martyrs :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vers la même époque les Méliens enlevèrent une autre partie de la circonvallation, où les Athéniens n'avaient que peu de troupes. Puis arriva d'Athènes une seconde expédition commandée par Philokratès fils de Déméas. Dès lors le siège fut mené avec vigueur ; la trahison s'en mêlant, les Méliens se rendirent à discrétion aux Athéniens. Ceux-ci massacrèrent tous les adultes et réduisirent en esclavage les femmes et les enfants. Dès lors, ils occupèrent l'île où ils envoyèrent ensuite cinq cents colons. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Athènes est tellement insupportable qu’on se range autour de Sparte et qu’on rappelle même les Perses. Note du traducteur Talbot :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Sparte, soutenue par les Perses, confia le commandement de ses troupes à Lysandre. Elle fut d'abord vaincue à la bataille des îles Arginuses, mais Lysandre infligea aux Athéniens la défaite décisive d'Ægos-Potamos ; puis il s'empara du Pirée et d'Athènes. Athènes dut signer la paix. Son empire fut entièrement détruit (404). Le récit de ces événements se trouve dans les Helléniques de Xénophon, dont l'œuvre était considérée dans l'antiquité comme un supplément à celle de Thucydide. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Justement on va vous le citer Xénophon toujours grâce à Wikisource (ou à Remacle.org). C’est dans les Helléniques, livre 2 :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">6. Toute la Grèce aussi, immédiatement après le combat naval, avait abandonné le parti des Athéniens, à l'exception des Sauriens, qui, après avoir massacré les notables, se maintinrent maîtres de la ville. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">7. Après cela, Lysandre envoya des messagers à Agis, à Décélie, et à Lacédémone, pour annoncer qu'il revenait avec deux cents navires. Alors les Lacédémoniens sortirent en masse avec les autres Péloponnésiens, sauf les Argiens, sur l'ordre de Pausanias, l'autre roi de Sparte. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">8. Quand ils furent tous réunis, Pausanias les conduisit contre Athènes et campa dans le gymnase appelé Académie. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">9. Lysandre étant venu à Égine, rendit la ville aux Éginètes, après en avoir assemblé le plus qu'il put. Il en fit autant pour les Mèliens et pour tous les autres qui avaient été chassés de leur patrie. Ensuite, ayant ravagé Salamine, il vint mouiller près du Pirée avec cent cinquante vaisseaux et il empêcha les transports d'y entrer. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">10. Les Athéniens, assiégés par terre et par mer, ne savaient que faire, n'ayant ni vaisseaux, ni alliés, ni blé. Ils ne voyaient pas d'autre moyen de salut que de se résigner à subir ce qu'ils avaient fait, non par vengeance, mais par une arrogance criminelle, aux citoyens des petits États, sans autre grief que leur alliance avec Lacédémone. »</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6372706" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3137073683.jpg" alt="shutterstock_1211372806-1024x585.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais les Spartiates seront moins cruels que les Athéniens. Toujours Xénophon :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« 20. Mais les Lacédémoniens déclarèrent qu'ils ne réduiraient pas en servitude une ville grecque qui avait rendu un grand service à la Grèce, quand elle était menacée des plus grands dangers, et ils firent la paix à condition que les Athéniens abattraient les Longs Murs et les fortifications du Pirée, qu'ils livreraient leurs vaisseaux, sauf douze, rappelleraient les exilés, reconnaîtraient pour ennemis et pour amis ceux de Lacédémone et suivraient les Lacédémoniens sur terre et sur mer partout où ils les conduiraient. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">21. Théramène et ses collègues rapportèrent ces conditions à Athènes. À leur entrée, ils se virent entourés d'une foule immense, qui craignait de les voir revenir sans avoir rien conclu; car il n'était plus possible de tenir, vu le nombre de ceux qui mouraient de faim. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">22. Le lendemain, les ambassadeurs annoncèrent à quelles conditions les Lacédémoniens accordaient la paix. Théramène porta la parole et déclara qu'il fallait se soumettre aux Lacédémoniens et abattre les murs. Quelques-uns protestèrent; mais l'immense majorité l'approuva et l'on décida d'accepter la paix. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">23. Après cela, Lysandre pénétra dans le Pirée, les exilés rentrèrent et l'on sapa les murs au son des flûtes avec un enthousiasme extrême, s'imaginant que ce jour inaugurait pour la Grèce une ère de liberté. »</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La démocratie, cela finira par se savoir un jour, n’assure ni la liberté de sa population ni celle des pays lointains, surtout quand elle devient impérialiste : voyez l’Angleterre où la démocratie parlementaire fut toujours un self-service oligarchique, ploutocratique, impérial. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La suite à la prochaine croisade démocratique, et la conclusion à Périclès qui voyait la gaffe venir dans le d
MCSJuanhttp://tramesnomades.hautetfort.com/about.html1. ANTISÉMITISME. Constats et analyses... (dossier, note 1/5)tag:tramesnomades.hautetfort.com,2019-02-14:61288682019-02-14T23:51:00+01:002019-02-14T23:51:00+01:00 "Quand le juif est en danger, le monde est en...
<div><img id="media-6157832" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/00/4162403788.jpg" alt="antisémitisme,antisémites,sionisme,antisionisme,judaïsme,juifs,musulmans,islamistes,thucydide,magda hollander-lafon,g.bidault,jean-yves camus,delphine horvilleur" /></div><div> </div><div> </div><div> </div><div>"Quand le juif est en danger, le monde est en danger. On commence toujours par ce petit peuple-là"</div><div>Magda Hollander-Lafon, 91 ans</div><div>rescapée d’ Auschwitz, où elle fut déportée à 16 ans.<div>FranceTV… <a href="https://bit.ly/2Sc3Fdk" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2Sc3Fdk</a></div></div><div><span style="text-decoration: underline;">L'antisémitisme est pluriel</span><strong style="color: #cc99ff; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="text-decoration: underline;">.</span> </strong><span style="color: #cc99ff; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Celui de l'extrême droite, racines historiques anciennes. Celui des complotistes (le complotisme a pour matrice une obsession antisémite fantasmatique). Celui de l'ultra gauche (alibi du soutien aux Palestiniens, l'anti-sionisme est le masque). Celui des islamistes (racines anciennes, aussi) et de leurs sphères d'influence (ils ont les moyens, y compris financiers, de diffuser leur propagande, qui s'appuie sur un substrat idéologique et culturel déjà favorable dans certains milieux). </span></div><div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"><span style="color: #cc99ff; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 10pt;">Quelle réponse à cela ? Elle doit tenir compte de cette pluralité. Il y a des idéologues à combattre, idéologiquement et juridiquement, et des publics à instruire (éducation des jeunes, qui ne peut se régler en deux heures de cours mais par un long travail d'explication, de formation au décryptage de la presse et des divers médias). Tous les secteurs de la société doivent s'impliquer. Et les citoyens, dans leur réseau de vie. Ne rien laisser passer, réagir. Il doit y avoir aussi une réponse politique, par des décisions fermes. Pour cela il faudrait que les élus refusent le clientélisme qui est encore la cause de compromissions choquantes. Et il faudrait que cesse un certain angélisme qui aveugle les décideurs et rend possible l'entrisme, dans les institutions, de personnalités douteuses promues pour des rôles qu'elles ne pourront tenir sans détourner les objectifs officiels vers des buts autres. Or ce n'est pas encore le cas. De plus, des alliances économiques avec des dictatures théocratiques entraînent des alliances d'autre type qui limitent la capacité de filtrer (et stopper) des réseaux d'influence clairement antisémites. </span></div></div><div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"> <span style="font-size: 10pt;"> </span></div><div>Pour comprendre, l’<span style="text-decoration: underline;">Histoire</span> est nécessaire. Lire cette chronique dans la <span style="text-decoration: underline;">revue <span style="color: #cc99ff; text-decoration: underline;">Books</span></span> (l’actualité par les livres, à la lumière des livres…). Un <span style="text-decoration: underline;">DOSSIER sur les racines de l’antijudaïsme</span>… Chronique et liens vers d’autres articles. L’extrême droite, l’antisémitisme comme matrice.</div><div><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.books.fr/lhistoire-de-lantijudaisme/" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://www.books.fr/lhistoire-de-lantijudaisme/</a> </span></div><div> </div><div><div><span style="text-decoration: underline;">Une définition simple de l’antisémitisme</span>, sur une page du <span style="text-decoration: underline;">site <span style="color: #cc99ff; text-decoration: underline;">Toupie</span></span>. En exergue, la citation d’Émile Zola, sa lettre à la jeunesse, contre l’antisémitisme. Et rappel étymologique, divers sens, Histoire, mots associés (antisionisme, sionisme…).</div><div><span style="font-size: small;"><a href="http://www.toupie.org/Dictionnaire/Antisemitisme.htm" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">http://www.toupie.org/Dictionnaire/Antisemitisme.htm</a></span></div></div><div> </div><div><div id="ydpa903853dyiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643ymail_android_signature"><span style="font-size: 10pt;">Constat, donc, "<span style="text-decoration: underline;">Le climat politique favorise l’antisémitisme</span>", <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Books</span>...</span></div><div id="ydpa903853dyiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643ymail_android_signature"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.books.fr/propice-a-lantisemistisme/" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://www.books.fr/propice-a-lantisemistisme/</a> </span></div></div><div> </div><div><div><span style="text-decoration: underline;">Gauche non atteinte ?</span> Faux… Parcours historique et actuel, qui complète bien le dossier de Books. "<span style="text-decoration: underline;">Cette gauche antisémite"</span>… Sur le <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">blog Thucydide</span>, dont un exergue est une citation de Thucydide ("<span style="text-decoration: underline;">Se reposer ou être libre, il faut choisir"</span>) et l’autre une citation de <span style="text-decoration: underline;">Raymond Aron</span> ("<span style="text-decoration: underline;">Connaître le passé est une manière de s’en libérer"</span>). <span style="text-decoration: underline;">Thucydide ?</span> Historien grec qui fut "le premier qui ait voulu discerner derrière le factuel et l’instantané ‘la cause la plus vraie’" (<span style="text-decoration: underline;">G. Bidault</span>, site thucydide.com, présentation). C’est l’objectif de ce blog Thucydide : éclairer le présent en sachant le passé…<span style="font-size: 10pt;"> </span></div><div><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://bit.ly/2Sai5uj" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2Sai5uj</a></span></div><div> </div></div><div><span style="text-decoration: underline;">Mais l’extrême droite actuelle ?</span> (Marginale, dit <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Jean-Yves Camus</span>, spécialiste de l’extrême droite dont l’article qui suit reprend les analyses : marginale par rapport à l’antisémitisme islamiste. Mais elle réactive ses obsessions, notamment par des publications nauséabondes.)… <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Libération</span>, "<span style="text-decoration: underline;">Des néonazis aux somaliens, une extrême droite protéiforme</span>"<span style="font-size: 10pt;">... <a href="https://bit.ly/2SJbCMc" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2SJbCMc</a></span></div><div> </div><div><span style="text-decoration: underline;">Et le FN ?</span> (Dont les fondateurs étaient proches de l’idéologie nazie… et qui a comme symbole la flamme empruntée à un parti fasciste italien…) ? <span style="text-decoration: underline;">J<span style="color: #cc99ff; text-decoration: underline;">ean-Yves Camus</span>,</span> spécialiste des extrêmes droites, donc, pense que l’antisémitisme s’y estompe et que <span style="text-decoration: underline;">M. Le Pen</span> n’est ni antisémite ni négationniste.</div><div>Pourtant certains qui le sont se retrouvent dans ses fréquentations… (cf. bal des néonazis à Vienne il n’y a pas si longtemps). Il y a eu un nettoyage, et même l’exclusion de <span style="text-decoration: underline;">J-M Le Pen</span> pour des propos inqualifiables, oui. Mais les électeurs du FN ont des « réflexes » antisémites. Et une des causes de cette évolution du FN vers moins d’antisémitisme est aussi un transfert tactique. La cible du FN est devenue l’islamisme (mais de telle manière que cette cible devient facilement l’islam quel qu’il soit, et donc les musulmans comme communauté). Lire sur <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">L’Express</span>…<span style="font-size: 10pt;"> <a href="https://bit.ly/2tp3eCq" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2tp3eCq</a></span></div><div> </div><div><span style="text-decoration: underline;">Confusions</span>. Des révoltes contre le capitalisme peuvent se traduire par une lutte contre un capitalisme imaginaire, fantasmé, avec de fausses racines, des obsessions, et un antisémitisme qui croit (complotisme) servir une lutte légitime mais qui n’est que mensonge. <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Analyse libertaire </span>de "<span style="text-decoration: underline;">L’antisémitisme comme anticapitaliste tronqué</span>."<span style="font-size: 10pt;">... <a href="http://sortirducapitalisme.fr/166-l-antisemitisme-d-extreme-droite" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">http://sortirducapitalisme.fr/166-l-antisemitisme-d-extreme-droite</a></span></div><div> </div><div id="ydpa903853dyiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643ymail_android_signature"><div>"<span style="text-decoration: underline;">Les différents visages d'une haine antijuive insidieuse et banalisée</span>". D<span style="color: #cc99ff;">eux pages d'un ample article du<span style="text-decoration: underline;"> Monde</span></span>, chronique qui analyse l<span style="text-decoration: underline;">es différentes composantes de l'antisémitisme</span> dans différents milieux, lieux (sociaux, géographiques), et courants politiques. L'article rappelle les clichés, préjugés, projections fantasmatiques antisémites. Sur le réseau social russe <span style="text-decoration: underline;">VK</span> (où ont déménagé Dieudonné et Soral) les tabous tombent et l'antisémitisme de ceux qui les suivent s'affirme sans honte, est-il noté. L'historien <span style="text-decoration: underline;">Marc Knobel</span> est cité plusieurs fois. Il constate notamment que l'antisémitisme est "une courroie de mobilisation". Les croix gammées signent l'appartenance à l'extrême droite. Comme un certain langage. Ainsi cette altercation que rappelle la chronique, où un gilet jaune (qui se présente comme un journaliste GJ) interpelle Mounir Mahjoubi avec cette question au sujet du mouvement des GJ : "Est-ce qu'on peut dire que le bétail goy se rebelle?". Et il y a la gauche ou extrême gauche, surtout,"antisioniste", <span style="text-decoration: underline;">l'antisionisme comme masque ou alibi de l'antisémitisme</span>, souvent (si ce n'est toujours, à mon sens, car il s'accompagne généralement d'un refus de reconnaître l'existence du pays). <span style="text-decoration: underline;">Jean-Yves Camus</span>, lui, cité dans l'article, considère que ce peut être une opinion politique dont la limite est claire : "Admissible jusqu'au moment où il nie l'existence d'Israël en tant qu'Etat. A partir de là ça devient de l'antisémitisme." (...) "Soixante-dix ans après la création de l'État, ne pas lui reconnaître le droit à l'existence est antisémite, car c'est signer l'arrêt de mort des juifs qui y vivent." Autre antisémitisme, celui, "insidieux","feutré", d'une bourgeoisie de tradition chrétienne. Enfin, un antisémitisme musulman (qui a montré sa face terroriste dans plusieurs attentats visant des Juifs, dont des enfants, à Toulouse, et qui a aussi une face autre, celle du harcèlement à l'école ou dans les quartiers). Le soutien aux Palestiniens est le prétexte, et la "concurrence mémorielle" une motivation. (La Shoah est difficilement reconnue dans son horreur spécifique de génocide industrialisé.). Cet antisémitisme arrange l'extrême droite qui voudrait lui attribuer tous les faits, et chercherait aussi à mobiliser des juifs contre les musulmans, objectif pervers (sous prétexte de lutte contre l'islamisme). Mais des musulmans (de croyance ou de culture) s'engagent eux aussi contre les dérives antisémites qu'ils constatent. Des <span style="text-decoration: underline;">initiatives</span> sont mentionnées. Comme la création de "<span style="text-decoration: underline;">Citoyenneté possible</span>" par <span style="text-decoration: underline;">Souâd Belhaddad</span>, qui dit, notant la levée des tabous de langage, que "<span style="text-decoration: underline;">Braver le tabou du verbe, c'est se préparer au passage à l'acte.</span>". Ou les rencontres coordonnées par <span style="text-decoration: underline;">Marouane</span> à <span style="text-decoration: underline;">SOS-Racisme</span>, "<span style="text-decoration: underline;">Salam, Shalom, Salut</span>". La chronique dans <span style="color: #cc99ff;"><span style="text-decoration: underline;">Le Monde</span>.</span>..</div><div><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://lemde.fr/2WUijJC" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://lemde.fr/2WUijJC</a></span></div></div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"><span style="font-size: 10pt;">...</span></div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"><span style="color: #cc99ff;"><span style="text-decoration: underline;">Delphine Horvilleur,</span> <span style="text-decoration: underline;">rabbin libéral</span></span>, exprime un souhait qui est aussi une réaction au climat qui accompagne le mouvement des GJ. Oui, pas ou peu de réactions (ou individuelles et ponctuelles) aux multiples dérives antisémites autour des manifestations des GJ - ce qui a libéré la parole de haine. Tags, injures, slogans, confusions complotistes, banderoles, quenelle à la manière de Dieudonné, commentaires problématiques sur les pages Facebook. On a vu quelques personnes, GJ, intervenir ponctuellement lors d'agressions avec injures antisémites, mais pas un refus général s'exprimer. Pas un refus de ceux qui continuent à manifester, pour enfin rejeter toute alliance avec des extrémistes associés idéologiquement à des négationnistes. C'est un fait. Delphine Horvilleur insiste sur le fait que l'antisémitisme est aussi un symptôme qui montre que la nation elle-même est en danger. Elle note que les agressions des racistes visent aussi des morts, signe que la haine concerne l'essence des êtres, leur identité. Et elle dit que la lutte contre l'antisémitisme est l'affaire de tous. Émission (et page) sur <span style="color: #cc99ff;"><span style="text-decoration: underline;">Europe 1</span>.</span>..<span style="font-size: 10pt;"> <a href="https://bit.ly/2tsgIgH" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2tsgIgH</a></span></div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"><span style="font-size: 10pt;">…</span></div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643">Dans un <span style="text-decoration: underline;">e<span style="color: #cc99ff; text-decoration: underline;">ntretien au Figaro</span></span><span style="color: #cc99ff;">, <span style="text-decoration: underline;">Delphine Horvilleur</span></span>, encore, explique ce qui, dans l’antisémitisme, est spécifique . En ligne seul le début de l’article est lisible (réservé aux abonnés), mais il y est déjà noté un point essentiel. Aux Juifs on reproche ce qu’on imagine qu’ils ont qu’on n’a pas ("suspicion d’usurpation"), alors qu’aux autres communautés subissant un racisme on va reprocher de n’avoir pas ce qui les ferait semblables ou plus proches. </div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643">...<span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">CITATIONS</span>, relevées dans la suite… "La figure du Juif ce n’est pas que la figure de l’autre, c’est l’autre qui me ressemble trop. Cela renvoie tout un chacun au fait qu’il y a de l’autre en lui." (…) "<span style="text-decoration: underline;">L’antisémitisme… relève d’un territoire mental singulier.</span>" Elle considère qu’on ne pourra jamais supprimer l’antisémitisme complètement, mais qu’on peut "donner des clés" pour comprendre "les conditions économiques, sociales, politiques, qui favorisent l’émergence de l’antisémitisme". </div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643">Au sujet du mouvement des "gilets jaunes" elle dit que, s’il n’est pas antisémite en tant que tel, sa manière de contester le pouvoir, son rejet des élites, et "la grille de lecture complotiste de certains manifestants" le rendent "perméable à la langue antisémite". Il y a possible "appel d’air" pour des idées "nauséabondes". Donc, dit-elle, "Il est de la responsabilité de ceux qui sont engagés dans ce mouvement de se désolidariser et de dénoncer sans aucune ambiguïté ces expressions haineuses." Et le reste de la population doit "prendre conscience" de ce que l’augmentation de l’antisémitisme signifie pour tous. Signe que "quelque chose de la nation est en faillite". Et.. "<span style="text-decoration: underline;">L’antisémitisme est toujours un prélude</span>", l’annonce d’un effondrement, si ce n’est pas combattu par tous.</div><div id="ydp17b28e48yiv7625306496ydp1ab00880yiv0892790643"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://bit.ly/2EiV8Sc" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2EiV8Sc</a></span></div><div><span style="font-size: 10pt;">...</span></div><div><pre><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Le président de la Conférence des rabbins européens</span>,<br /></span>"<span style="text-decoration: underline;">L'antisémitisme s’aggrave et conduit au pire"</span>,<br /> <span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Le JDD</span>...<span style="font-size: small;"><a class="" href="https://bit.ly/2ttWXVV" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">https://bit.ly/2ttWXVV</a></span></pre></div><div><span style="font-size: 10pt;">........................</span></div><div><span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff; font-size: 12pt;">REPÈRES</span><span style="font-size: 10pt;">...</span></div><div><div><span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff;">Définition de l’antisémitisme de l’IHRA</span> (en anglais)… </div><div><a class="" href="https://www.holocaustremembrance.com/working-definition-antisemitism" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer"><span style="font-size: small;">https://www.holocaustremembrance.com/working-definition-antisemitism</span></a></div><div><span style="text-decoration: underline;">Sur la définition de l’antisémitisme de <span style="color: #cc99ff; text-decoration: underline;">l’IHRA</span></span> (<span style="color: #cc99ff;">en français</span>)… </div><div><a class="" href="https://ajcfrance.com/2019/02/22/la-definition-de-travail-de-lantisemitisme-de-lihra" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer"><span style="font-size: small;">https://ajcfrance.com/2019/02/22/la-definition-de-travail-de-lantisemitisme-de-lihra</span></a></div><div><span style="font-size: small;">........................</span></div><div><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline; color: #cc99ff; font-size: 12pt;">SIGNALER</span>... (publications ou faits)</span></div><div><div><div><span style="text-decoration: underline; font-size: small;">CRIF</span>… <span style="font-size: small;"><a class="" href="http://www.crif.org/fr/signalement" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">http://www.crif.org/fr/signalement</a> </span></div><div><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;">LICRA</span>… <a class="" href="http://www.licra.org/signaler" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">http://www.licra.org/signaler</a> </span></div></div><div><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;">GOUV.fr</span>… <a class="" href="https://www.internet-signalement.gouv.fr/" target="_blank" rel="nofollow noopener noreferrer">ht
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa mesure de la force...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2018-04-07:60399852018-04-07T16:00:00+02:002018-04-07T16:00:00+02:00 Les éditions Tallandier viennent de publier sous le titre La mesure de la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les éditions Tallandier viennent de publier sous le titre <strong><em>La mesure de la force</em></strong>, le traité de stratégie de l’École de guerre rédigé par <strong>Martin Motte</strong>, <strong>Georges-Henri Soutou</strong>, <strong>Jérôme de Lespinois</strong> et <strong>Olivier Zajec</strong>. On doit notamment à Martin Motte et Georges-Henri Soutou un ouvrage consacré aux vues de Charles Maurras sur la politique extérieure de la France, <strong><em>Entre la vieille Europe et la seule France : Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale</em></strong> (Economica, 2009). Olivier Zajec est l'auteur, en particulier, de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2016/03/21/l-invention-de-la-geopolitique-americaine-5777599.html"><em><strong>Nicholas John Spykman - L'invention de la géopolitique américaine</strong></em></a> (PUPS, 2016).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5794354" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/2682866057.jpg" alt="Motte_Mesure de la force.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" La pensée stratégique occidentale peine à définir une ligne d’action crédible face aux « nouvelles conflictualités » : elle est écartelée entre la tentation du tout-technologique et la fascination pour les approches venues de la sociologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, etc. Or, la technique n’est qu’un facteur de l’équation stratégique et les sciences sociales, certes indispensables, ne sauraient se substituer aux connaissances militaires fondamentales. Ces connaissances sont au cœur du présent ouvrage. La guerre reste le « caméléon » dont parlait Clausewitz : sous des apparences toujours évolutives, son essence ne change pas. La compréhension des conflits actuels suppose de savoir décrypter les formes guerrières d’aujourd’hui d’après les principes stratégiques de toujours. Les auteurs de ce livre prolongent ici leur enseignement à l’École de guerre. Leur contact permanent avec les armées les fait bénéficier d’une information inégalée sur les évolutions stratégiques en cours – « guerres hybrides », « stratégie du flou », concurrence pour la haute mer, robotisation, militarisation de l’espace extra-atmosphérique, cyberattaques, retour du nucléaire… Leur formation d’historiens de la stratégie et des relations internationales leur permet de replacer ces évolutions dans la longue durée d’une réflexion jalonnée par les écrits de Sun Tzu, Thucydide, Xénophon, Machiavel, Napoléon, Clausewitz, Jomini, Mahan, Corbett, Foch, Douhet, Fuller, Castex, Lawrence, Liddell Hart, De Gaulle, et bien d’autres encore. "</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlTocqueville et Thucydide face au bellicisme américaintag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-08-30:58408892016-08-30T00:05:00+02:002016-08-30T00:05:00+02:00 Tocqueville et Thucydide face au bellicisme américain par...
<div class="body article"><p style="text-align: center;"><img id="media-5442988" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/4238959932.jpg" alt="thucydides_360x450.jpg" /></p><h2 class="titleset_a.deepgreen" style="color: #75714d; font-size: 2em; text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Tocqueville et Thucydide face au bellicisme américain</strong></span></h2><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Nicolas Bonnal</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.dedefensa.org</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Les médias officiels (tous subventionnés, et à coups de milliards encore) se vantent de faire élire Hillary Clinton, jeune candidate du nouvel ordre mondial de facture oligarchique et humanitaire. Tout cela promet, mais que ne fera-t-on pas pour doubler une dette US qui se monte à 19 300 milliards de dollars. Ce matin je lis dans la presse espagnole qu’il faudrait empêcher Poutine de détruire la Syrie !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Avec les Américains nous sommes en guerre contre les russes, contre la Chine, contre les orthodoxes, contre les terroristes, contre le nucléaire ; contre la grippe aviaire, contre le racisme, contre le machisme, contre tout le reste.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Et pourquoi ? Comment expliquer ce dynamisme ?</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Régime messianique et parfait devant l'éternité, la démocratie impose des devoirs. La démocratie se doit de montrer l'exemple et de châtier le contrevenant. Ce n'est pas moi qui l'écrit, mais Thucydide via l’archange Périclès.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dans sa guerre du Péloponnèse, il raconte la Guerre de Trente ans menée par les Athéniens contre le reste de la Grèce et, s'ils l'avaient pu, contre le reste du monde. Thucydide cite au livre II (chapitres XXXV-XL) les grandes lignes du discours du stratège Périclès, qui convainc son peuple de démarrer la guerre. J'en cite les principaux points, où Périclès ne cesse de marteler son message : la supériorité ontologique de la démocratie qui lui fait un devoir d'éliminer tout adversaire. En effet,</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> « Notre constitution politique n'a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins ; loin d'imiter les autres, nous donnons l'exemple à suivre. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Cette excellence du modèle démocratique suppose une supériorité ontologique citoyenne. La race devient supérieure si elle est démocrate. Le citoyen est exemplaire :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois et, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés et qui, tout en n'étant pas codifiées, impriment à celui qui les viole un mépris universel. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Périclès oppose non pas Athènes à Sparte, mais Athènes et sa démocratie à la Grèce entière, à tout le monde en fait. Qu'on en juge :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">«Voici donc en quoi nous nous distinguons : nous savons à la fois apporter de l'audace et de la réflexion dans nos entreprises. Les autres, l'ignorance les rend hardis, la réflexion indécis.»</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Après le bâton, la carotte. Périclès lie déjà la démocratie à la jouissance matérielle, qui frappera tant Tocqueville lors de son voyage en Amérique. La démocratie athénienne a déjà inventé la société des loisirs :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> « En outre pour dissiper tant de fatigues, nous avons ménagé à l'âme des délassements nombreux ; nous avons institué des jeux et des fêtes qui se succèdent d'un bout de l'année à l'autre, de merveilleux divertissements particuliers dont l'agrément journalier bannit la tristesse. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Les Athéniens se faisaient payer pour aller au théâtre !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Périclès célèbre, comme plus tard Voltaire, le commerce et la mondialisation :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« L'importance de la cité y fait affluer toutes les ressources de la terre et nous jouissons aussi bien des productions de l'univers que de celles de notre pays. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> D'ailleurs, si la richesse est importante, tout le monde doit devenir riche !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Chez nous, il n'est pas honteux d'avouer sa pauvreté ; il l'est bien davantage de ne pas chercher à l'éviter. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5442989" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/326645075.jpg" alt="tocqueville_360x450.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Le messianisme démocratique est métaphysique et belliciste, donnant raison au cher Héraclite, pour qui la guerre était la mère de toute chose !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Périclès pérore tout joyeux :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Nous avons forcé la terre et la mer entières à devenir accessibles à notre audace, partout nous avons laissé des monuments éternels des défaites infligées à nos ennemis et de nos victoires. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ce tableau narcissique, digne de celui du discours d'Obama à West Point, justifie toutes les guerres :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Telle est la cité dont, avec raison, ces hommes n'ont pas voulu se laisser dépouiller et pour laquelle ils ont péri courageusement dans le combat ; pour sa défense nos descendants consentiront à tout souffrir. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ou comme dit le « penseur néocon » Kagan, les Américains — les démocraties, en fait — viennent de Mars. Les Iraniens, les Russes, les Chinois et les... Vénusiens n'ont qu'à bien se tenir.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Quant à la morale des peuples démocratiques, on laisse juges nos lecteurs avec la note sur le Discours de la réforme de Démosthène (disponible sur Remacle.org) :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Après la mort d'Épaminondas, dit Justin, les Athéniens n'employèrent plus, comme autrefois, les revenus de l'État à l'équipement des flottes et à l'entretien des armées : ils les dissipèrent en fêtes et en jeux publics ; et, préférant un théâtre à un camp, un faiseur de vers à un général, ils se mêlèrent sur la scène aux poètes et aux acteurs célèbres. Le trésor public, destiné naguère aux troupes de terre et de mer, fut partagé à la populace qui remplissait la ville» Cet usage, fruit pernicieux de la politique de Périclès, avait donc introduit dans une petite république une profusion qui, proportion gardée, ne le cédait pas au faste des cours les plus somptueuses.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Tocqueville avait deviné lui l’agressivité américaine : pourtant la géographie avait bien isolé les Etats-Unis !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« La fortune, qui a fait des choses si particulières en faveur des habitants des États-Unis, les a placés au milieu d'un désert où ils n'ont, pour ainsi dire, pas de voisins. Quelques milliers de soldats leur suffisent, <em>mais ceci est américain et point démocratique. </em>»</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> Ce qui est démocratique, c’est d’avoir déclenché 200 guerres et bâti mille bases de par le monde.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Car gare aux armées démocratiques !</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Tous les ambitieux que contient une armée démocratique souhaitent donc la guerre avec véhémence, parce que la guerre vide les places et permet enfin de violer ce droit de l'ancienneté, qui est le seul privilège naturel à la démocratie… Nous arrivons ainsi à cette conséquence singulière que, de toutes les armées, celles qui désirent le plus ardemment la guerre sont les armées démocratiques. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Enfin notre historien révèle la vraie raison. C’est la même arrogance que celle de Périclès soulignée plus haut (II, troisième partie, chapitre 16) :</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Les Américains, dans leurs rapports avec les étrangers, paraissent impatients de la moindre censure et insatiables de louanges. Le plus mince éloge leur agrée, et le plus grand suffit rarement à les satisfaire ; ils vous harcèlent à tout moment pour obtenir de vous d'être loués ; et, si vous résistez à leurs instances, ils se louent eux-mêmes. On dirait que, doutant de leur propre mérite, ils veulent à chaque instant en avoir le tableau sous leurs yeux. Leur vanité n'est pas seulement avide, elle est inquiète et envieuse. Elle n'accorde rien en demandant sans cesse. Elle est quêteuse et querelleuse à la fois. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Cette agressivité humanitaire se transmettra à un Hollande ou à un Sarkozy. Qu’on trouve un tzar ou un grand khan, et nous sommes prêts pour une énième croisade.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">On sait aussi le rôle que joue la presse en démocratie. Je fournis la guerre, avait dit l’autre (Randolph Hearst, alias Citizen Kane), quand il s’agit de voler Cuba aux espagnols avec le beau résultat que l’on sait (Castro, les missiles et tutta quo). L’historien Joseph Stromberg a montré que le but de cette guerre était la Chine - via les Philippines. Et ils y sont toujours…</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Revenons à notre plus grand esprit.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dans le dernier et splendide chapitre de ses Souvenirs, Tocqueville insiste sur le rôle de la presse qui pousse toujours à la guerre en démocratie. On est en 1849 en Angleterre, ce beau pays qui laisse crever ses irlandais tout en continuant d’exporter viandes et blés de la verte Erin. Mais on veut faire la guerre à la Russie et à l’Autriche pour défendre… la sainte Turquie qui défend l’humanité et les droits de l’homme ! Et c’est pendant l’été… Tocqueville ajoute au passage que les réfugiés politiques hongrois dévastent la sinistre république helvétique qui leur a donné asile. Les Allemands en riraient aujourd’hui… Mais passons.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Pendant cet intervalle, toute la presse anglaise, sans distinction de parti, prit feu. Elle s’emporta contre les deux empereurs et enflamma l’opinion publique en faveur de la Turquie. Le gouvernement anglais, ainsi chauffé, prit aussitôt son parti. Cette fois il n’hésitait point, car il s’agissait, comme il le disait lui-même, non seulement du sultan, mais de l’influence de l’Angleterre dans le monde. Il décida donc : 1° qu’on ferait des représentations à la Russie et à l’Autriche ; 2° que l’escadre anglaise de la Méditerranée se rendrait devant les Dardanelles, pour donner confiance au sultan et défendre, au besoin, Constantinople. On nous invita à faire de même et à agir en commun. Le soir même, l’ordre de faire marcher la flotte anglaise fut expédié. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">La France républicaine toujours soumise aux Anglo-Saxons était invitée à emboîter le pas. Six ans plus tard le second empire faisait la guerre à la Russie, dix ans plus tard à l’Autriche. On comprend pourquoi le coup d’Etat de Badinguet n’avait pas dérangé Londres et Palmerston, premier grand architecte du nouvel ordre mondial.</span></strong></p><h4 style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Nicolas Bonnal</span></strong></h4></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa stratégie oubliée...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2015-06-22:56432152015-06-22T16:04:00+02:002015-06-22T16:04:00+02:00 Les éditions Economica viennent de publier un essai de Hans Delbrück...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Economica viennent de publier un essai de <strong>Hans Delbrück</strong> intitulé <em><strong>La stratégie oubliée - Périclès, Frédéric le Grand, Thucydide et Cléon</strong></em>. Historien et homme politique allemand, Hans Delbrück est un des fondateurs de l'histoire militaire moderne.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5079598" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/597111718.jpg" alt="Stratégie oubliée_Delbrück.jpg" /></p><blockquote><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.65pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none; vertical-align: middle;"><span style="font-size: small;">" La stratégie d’anéantissement, fondée sur la destruction des forces ennemies, s’impose-t-elle nécessairement lors d’une guerre ? Les Allemands en furent convaincus à partir de leur victoire de 1870, et ils interprétèrent Clausewitz en ce sens. Illustrée par Moltke, cette doctrine fut érigée en dogme. Elle inspira Ludendorff qui, en 1914-1918, vit dans la guerre totale l’ultime planche de salut.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.65pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none; vertical-align: middle;"><span style="font-size: small;">Or il y eut, dès les années 1880, une voix pour contester cette conception de la guerre, celle de Hans Delbrück. En 1890, l’année où tout bascule, avec la disgrâce de Bismarck et l’avènement de la Weltpolitik du Kaiser, Delbrück publie La Stratégie de Périclès. Il y rappelle ce qu’on avait oublié ou négligé : qu’à côté de la stratégie d’anéantissement, Clausewitz en avait envisagé une autre, visant à user la volonté de vaincre de l’ennemi. Et Delbrück démontre que la stratégie de Frédéric le Grand comme celle de Périclès participaient de cette seconde espèce de guerre, que Clausewitz n’avait pas eu le temps de théoriser.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; line-height: normal; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none; vertical-align: middle;"><span style="font-size: small;">Delbrück ne fut pas écouté, mais l’Histoire fut plus sévère encore pour ses détracteurs, qui conduisirent le Reich à la défaite de 1918. Relire Delbrück aujourd’hui, dans une Europe qui doute d’elle-même, c’est redécouvrir une pensée rigoureuse mais passionnée, nourrie aux sources de l’Europe des Lumières comme du classicisme athénien. C’est se remémorer l’idée fondamentale de Clausewitz, la subordination de la guerre à la politique et, contre le fatalisme de l’ascension aux extrêmes, faire le pari de l’intelligence. "</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlQu’est-ce qu’un événement ?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2015-02-01:55486982015-02-01T00:05:00+01:002015-02-01T00:05:00+01:00 Qu’est-ce qu’un événement? par Grégoire Gambier Ex:...
<div class="single_post_image"><a class="blog_index_image_load" style="background: no-repeat center center; display: block; position: relative; height: 375px; width: 660px;" title="Qu’est-ce qu’un événement ?" href="http://institut-iliade.com/quest-ce-quun-evenement/"><span id="411_img_1"><img class="hover_fade_js" style="opacity: 1;" title="Qu’est-ce qu’un événement ?" src="http://institut-iliade.com/wp-content/themes/odyssee/lib/scripts/timthumb/thumb.php?src=http://institut-iliade.com/wp-content/uploads/2015/01/Thucydide.jpg&w=652&h=367&zc=1&q=100" alt="Qu’est-ce qu’un événement ?" width="652" height="367" /></span></a></div><h2 class="post_title"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;"><strong>Qu’est-ce qu’un événement?</strong></span></h2><p><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">par Grégoire Gambier</span></strong></span></p><div class="really_simple_share really_simple_share_button robots-nocontent snap_nopreview" style="min-height: 33px;"><div class="really_simple_share_facebook_like" style="width: 140px;"><div class="fb-like fb_iframe_widget" data-href="http://institut-iliade.com/quest-ce-quun-evenement/" data-layout="button_count" data-width="140" data-action="recommend"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Ex: http://institut-iliade.com </span></strong></span></div></div></div><h4><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les attaques islamistes de ce début janvier 2015 à Paris constituent à l’évidence un événement. Tant au sens historique que politique et métapolitique – c’est-à-dire total, culturel, civilisationnel. Il provoque une césure, un basculement vers un monde nouveau, pour partie inconnu : il y aura un « avant » et un « après » les 7-9 janvier 2015. Au-delà des faits eux-mêmes, de leur « écume », ce sont leurs conséquences, leur « effet de souffle », qui importent. Pour la France et avec elle l’Europe, les semaines et mois à venir seront décisifs : ce sera la <em>Soumission</em> ou le <em>Sursaut</em>.</span></strong></span></h4><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Dans la masse grouillante des « informations » actuelles et surtout à venir, la sidération politico-médiatique et les manipulations de toute sorte, être capable de déceler les « faits porteurs d’avenir » va devenir crucial. Une approche par l’Histoire s’impose. La critique historique, la philosophie de l’histoire et la philosophie tout court permettent en effet chacune à leur niveau de mieux reconnaître ou qualifier un événement. « <em>Pour ce que, brusquement, il éclaire</em> » (George Duby).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">C’est donc en essayant de croiser ces différents apports qu’il devient possible de mesurer et « pré-voir » les moments potentiels de bifurcation, l’avènement de l’imprévu qui toujours bouscule l’ordre – ou en l’espèce le désordre – établi. Et c’est dans notre plus longue mémoire, les plis les plus enfouis de notre civilisation – de notre « manière d’être au monde » – que se trouvent plus que jamais les sources et ressorts de notre capacité à discerner et affronter le <em>Retour du Tragique</em>.</span></strong></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tout commence avec les Grecs…</span></strong></span></h3><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Ce sont les Grecs qui, les premiers, vont « penser l’histoire » – y compris la plus immédiate.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Thucydide ouvre ainsi son <em>Histoire de la guerre du Péloponnèse</em> : « <em>Thucydide d’Athènes a raconté comment se déroula la guerre entre les Péloponnésiens et les Athéniens. Il s’était mis au travail dès les premiers symptômes de cette guerre, car il avait prévu qu’elle prendrait de grandes proportions et une portée dépassant celle des précédentes.</em> (…) <em>Ce fut bien la plus grande crise qui émut la Grèce et une fraction du monde barbare : elle gagna pour ainsi dire la majeure partie de l’humanité</em>. » <sup>(1)</sup></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Tout est dit.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Et il n’est pas anodin que, engagé dans le premier conflit mondial, Albert Thibaudet ait fait « <em>campagne avec Thucydide</em> » <sup>(2)</sup>…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Le Centre d’Etude en Rhétorique, Philosophie et Histoire des Idées (<a href="http://www.cerphi.net" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;">www.cerphi.net</span></a>) analyse comme suit ce court mais très éclairant extrait :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">1) Thucydide s’est mis à l’œuvre dès le début de la guerre : c’est la guerre qui fait événement, mais la guerre serait tombée dans l’oubli sans la chronique de Thucydide. La notion d’événement est donc duale : s’il provient de l’action (accident de l’histoire), il doit être rapporté, faire mémoire, pour devenir proprement « historique » (c’est-à-dire mémorable pour les hommes). C’est-à-dire qu’un événement peut-être méconnu, mais en aucun cas inconnu.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">2) Il n’y a pas d’événement en général, ni d’événement tout seul : il n’y a d’événement que par le croisement entre un fait et un observateur qui lui prête une signification ou qui répond à l’appel de l’événement. Ainsi, il y avait déjà eu des guerres entre Sparte et Athènes. Mais celle-ci se détache des autres guerres – de même que la guerre se détache du cours ordinaire des choses.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">3) Etant mémorable, l’événement fait date. Il inaugure une série temporelle, il ouvre une époque, il se fait destin. Irréversible, « <em>l’événement porte à son point culminant le caractère transitoire du temporel</em> ». L’événement, s’il est fugace, n’est pas transitoire : c’est comme une rupture qui ouvre un nouvel âge, qui inaugure une nouvelle durée.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">4) L’événement ouvre une époque en ébranlant le passé – d’où son caractère de catastrophe, de crise qu’il faudra commenter (et accessoirement surmonter). Ce qu’est un événement, ce dont l’histoire conserve l’écho et reflète les occurrences, ce sont donc des crises, des ruptures de continuité, des remises en cause du sens au moment où il se produit. L’événement est, fondamentalement, altérité.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">5) Thucydide, enfin, qui est à la fois l’acteur, le témoin et le chroniqueur de la guerre entre Sparte et Athènes, se sent convoqué par l’importance de l’événement lui-même. Celui-ci ne concerne absolument pas les seuls Athéniens ou Spartiates, ni même le peuple grec, mais se propage progressivement aux Barbares et de là pour ainsi dire à presque tout le genre humain : l’événement est singulier mais a une vocation universalisante. Ses effets dépassent de beaucoup le cadre initial de sa production – de son « avènement ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Repérer l’événement nécessite donc d’évacuer immédiatement l’anecdote (le quelconque remarqué) comme l’actualité (le quelconque <em>hic et nunc</em>). Le « fait divers » n’est pas un événement. Un discours de François Hollande non plus…</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Il s’agit plus fondamentalement de se demander « ce que l’on appelle événement » au sens propre, c’est-à-dire à quelles conditions se produit un changement remarquable, dont la singularité atteste qu’il est irréductible à la série causale – ou au contexte – des événements précédents.</span></strong></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Histoire des différentes approches historiques de « l’événement »</span></strong></span></h3><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">La recherche historique a contribué à défricher utilement les contours de cette problématique.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">L’histoire « positiviste », exclusive jusqu’à la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, a fait de l’événement un jalon, au moins symbolique, dans le récit du passé. Pendant longtemps, les naissances, les mariages et les morts illustres, mais aussi les règnes, les batailles, les journées mémorables et autres « jours qui ont ébranlé le monde » ont dominé la mémoire historique. Chronos s’imposait naturellement en majesté.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Cette histoire « événementielle », qui a fait un retour en force académique à partir des années 1980 <sup>(3)</sup>, conserve des vertus indéniables. Par sa recherche du fait historique concret, « objectif » parce qu’avéré, elle rejette toute généralisation, toute explication théorique et donc tout jugement de valeur. A l’image de la vie humaine (naissance, mariage, mort…), elle est un récit : celui du temps qui s’écoule, dont l’issue est certes connue, mais qui laisse place à l’imprévu. L’événement n’est pas seulement une « butte témoin » de la profondeur historique : il est un révélateur et un catalyseur des forces qui font l’histoire.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Mais, reflet sans doute de notre volonté normative, cartésienne et quelque peu « ethno-centrée », elle a tendu à scander les périodes historiques autour de ruptures nettes, et donc artificielles : le transfert de l’Empire de Rome à Constantinople marquant la fin de l’Antiquité et les débuts du Moyen Age, l’expédition américaine de Christophe Colomb inaugurant l’époque moderne, la Révolution de 1789 ouvrant l’époque dite « contemporaine »… C’est l’âge d’or des « 40 rois qui ont fait la France » et de l’espèce de continuum historique qui aurait relié Vercingétorix à Gambetta.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Cette vision purement narrative est sévèrement remise en cause au sortir du XIX<sup>e</sup> siècle par une série d’historiens, parmi lesquels Paul Lacombe (<em>De l’histoire considérée comme une science</em>, Paris, 1894), François Simiand (« <em>Méthode historique et science sociale</em> », <em>Revue de Synthèse historique</em>, 1903) et Henri Berr (<em>L’Histoire traditionnelle et la Synthèse historique</em>, Paris, 1921).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Ces nouveaux historiens contribuent à trois avancées majeures dans notre approche de l’événement <sup>(4)</sup> :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">1) Pour eux, le fait n’est pas un atome irréductible de réalité, mais un « objet construit » dont il importe de connaître les règles de production. Ils ouvrent ainsi la voie à la critique des sources qui va permettre une révision permanente de notre rapport au passé, et partant de là aux faits eux-mêmes.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">2) Autre avancée : l’unique, l’individuel, l’exceptionnel ne détient pas en soi un privilège de réalité. Au contraire, seul le fait qui se répète, qui peut être mis en série et comparé peut faire l’objet d’une analyse scientifique. Même si ce n’est pas le but de cette première « <em>histoire sérielle</em> », c’est la porte ouverte à une vision « cyclique » de l’histoire dont vont notamment s’emparer Spengler et Toynbee.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">3) Enfin, ces historiens dénoncent l’emprise de la chronologie dans la mesure où elle conduit à juxtaposer sans les expliquer, sans les hiérarchiser vraiment, les éléments d’un récit déroulé de façon linéaire, causale, « biblique » – bref, sans épaisseur ni rythme propre. D’où le rejet de l’histoire événementielle, c’est-à-dire fondamentalement de l’histoire politique (Simiand dénonçant dès son article de 1903 « <em>l’idole politique</em> » aux côtés des idoles individuelle et chronologique), qui ouvre la voie à une « nouvelle histoire » incarnée par l’Ecole des Annales.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4886121" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1933874662.jpg" alt="thu6451.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><em>Les Annales</em>, donc, du nom de la célèbre revue fondée en 1929 par Lucien Febvre et Marc Bloch, vont contribuer à renouveler en profondeur notre vision de l’histoire, notre rapport au temps, et donc à l’événement.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Fondée sur le rejet parfois agressif de l’histoire politique, et promouvant une approche de nature interdisciplinaire, cette école va mettre en valeur les autres événements qui sont autant de clés de compréhension du passé. Elle s’attache autant à l’événementiel social, l’événementiel économique et l’événementiel culturel. C’est une histoire à la fois « totale », parce que la totalité des faits constitutifs d’une civilisation doivent être abordés, et anthropologique. Elle stipule que «<em> le pouvoir n’est jamais tout à fait là où il s’annonce </em>» (c’est-à-dire exclusivement dans la sphère politique) et s’intéresse aux groupes et rapports sociaux, aux structures économiques, aux gestes et aux mentalités. L’analyse de l’événement (sa structure, ses mécanismes, ce qu’il intègre de signification sociale et symbolique) n’aurait donc d’intérêt qu’en permettant d’approcher le fonctionnement d’une société au travers des représentations partielles et déformées qu’elle produit d’elle-même.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Par croisement de l’histoire avec les autres sciences sociales (la sociologie, l’ethnographie, l’anthropologie en particulier), qui privilégient généralement le quotidien et la répétition rituelle plutôt que les fêlures ou les ruptures, l’événement se définit ainsi, aussi, par les séries au sein desquelles il s’inscrit. Le constat de l’irruption spectaculaire de l’événement ne suffit pas: il faut en construire le sens, lui apporter une « valeur ajoutée » d’intelligibilité <sup>(5)</sup>.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">L’influence marxiste est évidemment dominante dans cette mouvance, surtout à partir de 1946 : c’est la seconde génération des Annales, avec Fernand Braudel comme figure de proue, auteur en 1967 du très révélateur <em>Vie matérielle et capitalisme</em>.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img id="media-4886125" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3161306630.jpg" alt="braudel.jpg" />Déjà, la thèse de Braudel publiée en 1949 (<em>La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II</em>) introduisait la notion des « <em>trois temps de l’histoire</em> », à savoir :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">1) Un temps quasi structural, c’est-à-dire presque « hors du temps », qui est celui où s’organisent les rapports de l’homme et du milieu ;</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">2) Un temps animé de longs mouvements rythmés, qui est celui des économies et des sociétés ;</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">3) Le temps de l’événement enfin, ce temps court qui ne constituerait qu’« <em>une agitation de surface</em> » dans la mesure où il ne fait sens que par rapport à la dialectique des temps profonds.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Dans son article fondateur sur la « <em>longue durée</em> », publié en 1958, Braudel explique le double avantage de raisonner à l’aune du temps long :</span></strong></p><ul><li><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">l’avantage du point de vue, de l’analyse (il permet une meilleure observation des phénomènes massifs, donc significatifs) ;</span></strong></li><li><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">l’avantage de la méthode (il permet le nécessaire dialogue – la « fertilisation croisée » – entre les différentes sciences humaines).</span></strong></li></ul><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Malgré ses avancées fécondes, ce qui deviendra la « nouvelle histoire » (l’histoire des mentalités et donc des représentations collectives, av
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlhoplitestag:hoplite.hautetfort.com,2014-11-28:22115052014-11-28T22:40:13+01:002014-11-28T22:40:13+01:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
<p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";} --> <!--[endif]--></p><blockquote><p class="MsoNormal"><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/563574675.jpg" target="_blank"><img id="media-1779578" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/9642606.jpg" alt="Hoplite Battle.jpg" name="media-1779578" /></a></p></blockquote><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal">Relu récemment l’histoire de la guerre du Péloponnèse par Thucydide, puis la même revisitée par Victor Davis Hanson, célèbre historien Américain de l’antiquité (Carnage et culture, Le modèle occidental de la guerre). Il est banal de dire que cette guerre civile de presque trente ans a détruit le monde Grec. Le récit factuel et terrifiant fait de cette guerre fratricide par Thucydide dont la rigueur tranche avec la merveilleuse épopée Homérique et le lyrisme dont fait preuve Hérodote dans sa recension des guerres médiques permet de comprendre le caractère résolument révolutionnaire de ce conflit interminable.</p><p class="MsoNormal">Jusqu’alors, la guerre obéissait à des règles précises, instituant des limites à ne pas franchir entre peuples de même sang. Longtemps provoquée par des conflits de frontières entre cités voisines, la guerre était un jeu sanglant, un combat se déroulant dans un espace clos, préalablement défini, dans lequel les hoplites, les citoyens capables de payer leur équipement, étaient disposés en rangs serrés, bouclier à main gauche, le flanc droit protégé par le combattant voisin, les derniers rangs tenus par quelques vétérans à même de contenir les mouvements de terreur des plus jeunes obligés d’avancer sur le corps de leurs amis, frères ou pères…La victoire, contrairement à nos guerres <em>modernes et démocratiques</em> ne revenait pas à la phalange qui avait détruit le plus grand nombre d’ennemis, mais à celle qui avait exercé la poussée la plus forte et n’avait pas perdu de terrain, conservant ainsi une maîtrise toute symbolique du territoire. Il s’agissait donc d’une guerre, certes meurtrière, mais <em>contrôlée,</em> dans laquelle on prenait garde à ne jamais mettre en péril l’équilibre social et démographique des cités, l’ennemi d’un jour pouvant être l’allié de demain.</p><p class="MsoNormal">Ce modèle traditionnel de la guerre entre cités grecques allait être remis profondément en cause durant cette guerre du Péloponnèse par la durée des affrontements, qui deviennent permanent pendant prés de trente ans (431-404), par la multiplication des théâtres d’opération, par le petit nombre d’affrontement de type hoplitique, par l’apparition d’une guerre mobile de pillages, d’escarmouches, par l’apparition d’armes de jets (archers) jusqu’alors méprisées par les combattants, par l’importance des batailles navales donnant un rôle important aux équipages des trières composés de citoyens de second rang, peu considérés, par l’importance croissante de l’argent, nerf de la guerre. La guerre ritualisée menée par l’élite des cités se transforme en guerre totale recourrant largement à des mercenaires, voire des esclaves, et à l’argent des Perses. Plus important est l’évolution de l’esprit de la guerre qui voit l’abandon de ces lois immémoriales communes à tous les grecs. Massacres de populations civiles, profanation de temples, morts gardés en otages pour empêcher toute sépulture décente, autant de sacrilèges, d’horreurs, jusque là réservés aux étrangers à l’<em>oekuméné</em>, aux barbares, ignorants des lois grecques de la guerre. Thucydide décrit ainsi une scène terrible au décours de la bataille livrée dans le port de Syracuse, où les Athéniens furent défaits. Les morts et les blessés furent abandonnés sur le champ de bataille, livrés aux pires souffrances et à une sépulture indigne…</p><p class="MsoNormal">Dans <em>La campagne avec Thucydide (1922)</em>, Albert Thibaudet, combattant de la première guerre mondiale, consigne dans sa tranchée, jours après jours (à la manière de Jünger), toutes les similitudes que cette guerre fratricide présente avec la guerre du Péloponnèse, montrant bien le caractère novateur et suicidaire de ces guerres totales.</p><p class="MsoNormal">En passant. Bon we!</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlnécessitétag:hoplite.hautetfort.com,2014-07-27:54178592014-07-27T10:36:29+02:002014-07-27T10:36:29+02:00 ...
<blockquote><p><em><img id="media-4640288" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/3161108206.jpg" alt="Watts-Emeutes.jpg" /></em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em>"On peut poser le problème autrement encore, dit l'Ethnologue. Je m'inspire ici d'une remarque de Georges Corm (Le nouveau gouvernement du monde). Compare ce qu'ils gagnent avec ce que gagnent les gens exécutants, comme le dit cet auteur, "les tâches les plus essentielles à la survie des sociétés (ainsi le personnel infirmier, le personnel enseignant, les médecins généralistes ou les services d'aide à domicile ou même, dans un autre registre, le balayage des rues, les travaux manuels et pénibles du batiment, les travaux de saisie informatique, etc.)". Compare et ensuite dis-moi ce que tu penses d'un régime qui tolère de tels écarts, et non seulement les tolère mais les laisse se creuser toujours davantage, comme c'est aujourd’hui le cas. D'un tel régime et de son échelle de valeurs. A ton avis?" </em></p><p><em>(Eric Werner, Compare, 23/01/2012, Le début de la fin, Xénia)</em></p></blockquote><p>L'Ethnologue de Werner a évidemment raison.</p><p>Et 90, mettons 99 % des gens de cette planète, pensent comme lui.</p><p>Tout le problème, comparaison faite, réside dans le fait que les idées sans le pouvoir, sans la force, ne sont rien.</p><p>Un rapport de force.</p><p>Mais rien de neuf:</p><blockquote><p><em>"L'examen de ce qui est juste, on l'accomplit seulement quand il y a nécessité égale de part et d'autre. Là où il y a un fort et un faible, le possible est excuté par le premier et accepté par le second. [...] Toujours, par une nécessité de la nature, chacun commande partout où il en a le pouvoir."</em></p><p><em>(Thucydide, La guerre du Péloponnèse, cité par Simone Weil, L'Iliade ou le poème de la force- merci hélène:))</em></p></blockquote>
Kurganhttp://fierteseuropeennes.hautetfort.com/about.htmlPas de liberté sans vaillance...tag:fierteseuropeennes.hautetfort.com,2013-01-25:49678742013-01-25T11:13:00+01:002013-01-25T11:13:00+01:00 « Des hommes illustres ont pour tombeau la terre entière. Leur mémoire...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">« Des hommes illustres ont pour tombeau la terre entière. Leur mémoire ne se conserve pas seulement dans leur pays, où on leur élève des stèles avec des inscriptions, mais aussi en terre étrangère, où, à défaut d’épitaphe, leur souvenir reste gravé non dans la pierre, mais dans l’esprit de chacun. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Prenez donc ces hommes pour modèles. Considérez à leur exemple qu’il n’y a pas de bonheur sans liberté et pas de liberté sans vaillance et ne vous laissez pas émouvoir par les périls de la guerre. »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong>Thucydide</strong>, « La guerre du Péloponnèse », Oraison funèbre de Périclès, II-43.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Note empruntée à : <strong><a href="http://dhdc2917.eu/">Du Haut Des Cimes</a></strong>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">>>> <a href="http://dhdc2917.eu/des-hommes-illustres/">http://dhdc2917.eu/des-hommes-illustres/</a></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><img id="media-3940009" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/media/00/02/779782550.jpg" alt="périclès,thucydide,guerre,guerriers,vaillance,mémoire,liberté" width="264" height="404" /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">>>> <a href="http://www.tomafineart.com/gallery/greek.html">http://www.tomafineart.com/gallery/greek.html</a></span></p>
Le déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlLE FELD-MARÉCHAL VON BONAPARTE, de JEAN DUTOURD (revue critique)tag:dernieregerbe.hautetfort.com,2011-03-06:31310192011-03-06T09:14:00+01:002011-03-06T09:14:00+01:00 ...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino;"> </span><span style="font-size: small; font-family: 'andale mono', times; color: #000000;"><span style="font-family: georgia, palatino;"><br /><img id="media-3580171" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/00/62227969.jpg" alt="dutourd,le feld-maréchal von bonaparte,flammarion" /></span></span><span style="font-family: georgia, palatino; color: #000000;"> </span><span style="font-family: georgia, palatino; color: #000000;"><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;">L<span style="font-size: small; color: #000000;">e titre vient d'une rêverie uchronique : si la France n'avait pas acheté la Corse en 1768, Napoléon n'aurait pas été Français. Il se fût sans doute engagé au service de l'empereur d'Autriche, se fût forcément fait remarquer, eût obtenu des commandements d'armées et eût fini, au terme de sa carrière, par recevoir le bâton de feld-maréchal, en récompense de ses guerres victorieuses contre les Ottomans, la Russie ou la Prusse.</span></span></span><br /><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> Mais cette fantaisie romanesque n'occupe que quelques pages dans le livre (p. 143-144, 153-155, 159, 164-168), dont le propos véritable est cerné par le sous-titre, repris de Montesquieu : « Considérations sur les causes de la grandeur des Français et de leur décadence ». Une formule dailleurs trompeuse, car Dutourd ne se penche nullement sur les causes de la grandeur de la France, qui est pour lui la donnée de base de l'histoire européenne avant 1789. Seule l'intéresse la décadence de la France, c'est-à dire sa chute consécutive à la Révolution : on voit qu'il suffit de la situer dans le temps pour l'expliquer. </span><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">Le Feld-Maréchal von Bonaparte</em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> est en quelque sorte le prolongement du </span><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">Vieil homme et la France</em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">, <img id="media-4094688" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/02/02/2389226454.jpg" alt="jean dutourd,le vieil homme et la france,flammarion" />dont il reprend la forme et l'allure, mais ce second volet est très décevant, car la pensée y est consternante par son simplisme et sa fausseté, ne faisant que ruminer une hostilité absolue à la Révolution. Le ton bonhomme rend la lecture de ce livre plus plaisante que celle des </span><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">Considérations sur la France</em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> </span> <span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;">du comte Joseph de Maistre, mais les deux pamphlétaires rivalisent dans l'absurdité aveugle.</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;"> Certes, comme toujours chez Dutourd, moraliste digne de la grande lignée française, on trouvera des observations aigües et suggestives, comme celle-ci : « Il faut se garder de donner un nom aux choses : tant qu'elles n'en ont pas, elles n'existent pas, ou elles existent à peine ; en revanche, sitôt qu'elles sont désignées, décrites, exprimées, cataloguées, fût-ce faussement, on peut tout redouter » (p. 63). Toutefois ces aphorismes lucides appartiennent à l’observation des mœurs. Dès qu'il s'aventure dans le domaine historique ou politique, Dutourd se fourvoie complètement, non seulement dans les principes, mais même dans les faits. Par haine de la cuistrerie, il refuse d'adjoindre à son texte la moindre note en bas de page et ne donne donc jamais la référence de ses citations. Cette fausse élégance est l'alibi de la paresse, car il n'a pas fait l'effort de vérifier ce que lui fournissait sa mémoire : par exemple, il attribue à Wilde une boutade de W.C. Fields (p. 102), il date de 1767 au lieu de 1768 la vente de la Corse à la France (p.143), il croit qu'Ulysse Grant n'a fait qu'un mandat alors qu'il a été réélu en 1872 (p. 112). Il prétend étourdiment qu' « en 1919, on ne refusait rien à la France » (p. 16), comme si on l'avait laissée reprendre la rive gauche du Rhin ou remorceler l'Allemagne par une Rhénanie et une Bavière indépendantes ! Bien plus grave, il croit que Louis XVI n'aurait jamais vendu la Louisiane aux EUA, comme l'a fait Bonaparte en 1803 (p. 108) : c'est oublier que la France avait dû céder la Louisiane à l'Espagne en 1762, et que c'est le Premier Consul qui la récupéra par le traité de San Ildefonso le 1<span style="font-size: 8pt;">er</span> octobre 1800 ! Et encore ne s'agit-il que de ce qu'un rapide refeuilletage m'a fait sauter aux yeux. Si on regroupait les erreurs à rectifier et les chimères à dissiper, il y aurait peut-être une vingtaine d'interventions à faire. Tout ce qui, sur le plan historico-spéculatif, tient à peu près la route, vient de Bainville. À l'inverse, toutes les considérations spécifiques à Dutourd sur les bienfaits de la monarchie sont presque toujours hautement fantaisistes. Par exemple, sa rêverie sur une « grande Louisiane française vivant côte à côte en bonne intelligence » avec l'Amérique yanquie (p. 110) relève d'un fantasme assez dérisoire : la disproportion démographique était trop énorme. Il suffit de voir comment les Américains se sont comportés à l'égard des régions mexicaines qu'ils guignaient : infiltrations de colons, menées subversives, soutien à un parti sécessionniste, absorption de l'état fantoche (Texas), et guerre en bonne et due forme pour les autres, débouchant sur l'annexion (Arizona, Colorado, Californie, Nevada, Nouveau-Mexique, Utah). On ne voit pas pourquoi il en eût été différemment pour une Louisiane française. (Quant à un éventuel soutien militaire de la métropole, il eût sans doute connu, à la fin, le même sort que les autres guerres coloniales.)</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;"> Les considérations dutourdiennes tournent entièrement autour de deux idées : a) Tous nos malheurs viennent de la Révolution Française ; b) Il s'en est fallu d'un cheveu que celle-ci n'éclatât pas. Bref, le plus puissant royaume du monde s'est effondré par la seule faute d'un grain de sable dans l'urètre de Cromwell, ah non, à cause de l'incompréhensible apathie de Louis XVI (p. 60), ou de la chaleur de juillet 1789 à Paris, ou du regard perçant du maître de poste de Sainte-Menehould (p. 86), etc.</span><br /><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> Il est regrettable que Dutourd n'ait pas médité cette forte pensée de son modèle déclaré (chap. 18 des </span><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">Considérations </em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">de Montesquieu) : <img id="media-4094694" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/02/00/330870154.2.jpg" alt="montesquieu,considérations,romains,folio,grandeur,décadence" /></span><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;">« Ce n’est pas la Fortune qui domine le monde. On peut le demander aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils se gouvernèrent sur un certain plan, et une suite non interrompue de revers lorsqu’ils se conduisirent sur un autre. Il y a des causes générales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie, l’élèvent, la maintiennent, ou la précipitent ; tous les accidents sont soumis à ces causes, et, si le hasard d’une bataille, c’est-à-dire une cause particulière, a ruiné un État, il y avait une cause générale qui faisait que cet État devait périr par une seule bataille. En un mot, l’allure principale entraîne avec elle tous les accidents particuliers. » Mais non, tournant le dos à Montesquieu (et à Thucydide et Polybe avant lui), Dutourd préfère adopter résolument la philosophie de l'Histoire de Pascal, ce maître d'erreurs qui n'a jamais rien entendu à l'Histoire : « Le nez de Cléopâtre est la seule explication du monde. Tout tient toujours à un quart de millimètre de chair au milieu du visage. Il n'y a pas d'autre philosophie de l'Histoire que celle exprimée par Pascal dans une pensée de deux lignes » (p. 86). Du coup, n'importe quoi peut arriver n'importe quand, et si les Français ont été longtemps glorieux, ils n'en ont aucune vanité à tirer, puisque c'est le seul hasard qui leur a fait tirer quelques bons numéros à la loterie des siècles...</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;"> Croire que tous nos malheurs procèdent de la Révolution est un manichéisme si désolant qu'il décourage la polémique. Croire que la Révolution est un accident absolu, surgi de nulle part plutôt que préparé par des décennies d'Ancien régime, relève soit de l'ignorance soit de la bêtise. Dutourd sait pourtant que Tocqueville a démontré la continuité entre l'Ancien Régime et la Révolution, mais il lui reproche de n'en avoir pas tiré la conclusion que la Révolution était inutile (p. 62-63). Que n'en a-t-il tiré lui-même la conclusion que la Révolution n'était pas un pur accident !</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;"> Toute réflexion sur le bilan de la Révolution française est nulle et non avenue si elle ne se fonde pas sur une comparaison avec la grande sœur ennemie de la France, l'Angleterre. Mesurer le mal que la Révolution a fait à la France n'a de sens que si on mesure parallèlement le bien que l'Angleterre a tiré de son autre façon d'accéder à la modernité. Manière de poser le problème qui, du reste, dévoile déjà une partie de la solution : <img id="media-4094701" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/02/00/1515866998.gif" alt="joseph de maistre,considérations sur la france" />l'Angleterre n'a-t-elle pris qu'un autre chemin pour arriver au même but que nous, ou bien s'est-elle déportée vers une destinée si éloignée de la nôtre qu'elle nous est devenue complètement étrangère ? La réponse est dans la question, n'est-ce pas... Aux petits maistro-maurrassiens </span><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;">actuels qui continuent de croire que la France se porterait infiniment mieux si le descendant de Louis XVI était toujours sur le trône, il faut sans relâche poser la même question : croyez-vous vraiment que la prospérité soit tellement plus enviable, la société tellement plus vivable, les mœurs tellement plus estimables, l'air tellement plus respirable, l'État tellement plus formidable, la créativité tellement plus admirable, dans cette Grande-Bretagne où règne toujours la descendante de George III ? L'avantage de ce pays qui a fait le choix que nous aurions dû faire selon eux est-il à ce point écrasant ? Et avant même de porter un jugement de valeur, qu'en est-il simplement de la différence entre la France républicaine et la Grande-Bretagne monarchiste, deux siècles après la Révolution ? Compte tenu des spécificités culturelles antérieures des deux nations, le maintien de la monarchie a-t-il, depuis deux siècles, donné aux Anglais un visage radicalement autre que celui que la République nous a modelé ?</span><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia, palatino;"> Je suis loin de porter un jugement globalement positif sur la Révolution, et à vrai dire je pense aussi que la France eût beaucoup gagné à l'éviter. Mais lui attribuer TOUS nos malheurs, et surévaluer de façon délirante ses conséquences, est tout simplement ridicule. Quoique sa lecture soit divertissante et même stimulante, ce livre montre qu'une thèse pertinente peut être sabotée par de mauvais arguments. </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> Dutourd est avant tout un esprit littéraire, au bon et au mauvais sens du terme. C'est un contemporain de La Bruyère, de Diderot, de Stendhal, de Flaubert, de France, de Gide. Cela confère à ses livres de moraliste non seulement un grand charme, mais aussi une grande valeur, car c'est un cadeau exceptionnel de la Providence d'avoir fait vivre un esprit aussi caduc parmi nos contemporains : en ouvrant ses livres de chroniques ou de critique littéraire, on peut se faire une idée de ce que les susnommés auraient pensé des évènements et des œuvres de notre temps, délectable anachronisme. Mais, presque toujours, la grande faille de l'esprit littéraire est de ne pas percevoir la soumission de l'esprit à la matière, c'est-à-dire le poids de l'économie et de la technique dans la marche de l'Histoire. On ne peut guère exiger d'un esprit littéraire qu'il soit aussi imprégné de Fernand Braudel et de Lewis Mumford. </span><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">Le Feld-Maréchal von Bonaparte</em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;"> en est une magnifique illustration : son auteur croit très sérieusement que la face de la terre eût été radicalement changée sans la Révolution française, comme si le monde actuel résultait plus de celle-ci que de la révolution industrielle, comme si l'empire du capitalisme et de la société de consommation n'était pas assez prégnant pour pouvoir échapper aux institutions politiques d'un pays parmi d'autres. Plus grave, ou plus comique : il va jusqu'à s'imaginer qu' « une France bourbonienne eût sensiblement retardé le progrès des sciences et des techniques » (p. 135). Parce que, bien sûr, dans l'Angleterre des Hanovre et des Saxe-Cobourg, comme dans l'Allemagne des Hohenzollern, le progrès a été incomparablement plus lent que dans la France républicaine... N'est-ce pas pourtant la Révolution qui a guillotiné Lavoisier, arguant qu'elle n'avait pas besoin de savants ?</span><br /><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: x-small;"><br /></span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: small;">PS : La présentation du revers de couverture est d'une gigantesque prétention : « C'est le livre le plus incorrect politiquement qui ait été publié depuis deux siècles. Il va à l'encontre de tout ce qui est posé en principe et enseigné tant en France qu'ailleurs. L'auteur passera pour un fou ou un assassin d'idées admises, ce qui est toujours agréable pour un homme de lettres, même si sa marchandise est boïcottée par les bien-pensants ». J'ai trop de sympathie envers Dutourd pour m'appesantir sur cette forfanterie sénile.</span><br /><span style="font-family: 'andale mono', times; font-size: x-small;"><br /></span><span style="font-family: 'andale mono', times; font-size: small;">Jean Dutourd : <em>Le Feld-Maréchal von Bonaparte</em>, Flammarion, 1996.</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa force et le droit...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-01-19:30714692011-01-19T17:49:00+01:002011-01-19T17:49:00+01:00 Les éditions du Seuil publient Thucydide, la force et le droit , le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions du Seuil publient <em><strong>Thucydide, la force et le droit</strong></em>, le texte d'un cours donné par le philosophe Cornélius Castoriadis à l'EHESS et consacré à <strong>Thucydide</strong>, l'auteur de <strong><em>La guerre du Péloponnèse </em></strong>et le créateur de l'histoire politique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2850651" style="margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/4157653361.jpg" alt="Castoriadis.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"L’année 1984-1985 de l’enseignement de Cornelius Castoriadis à l’EHESS a été consacrée pour l’essentiel à Thucydide. L’auteur a voulu en particulier montrer, à travers l’analyse de l’Oraison funèbre attribuée par l’historien à Périclès, à quel point la grande création démocratique athénienne du Ve siècle fut consciente d’elle-même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Mais Castoriadis ? sans céder aux anachronismes et aux projections auxquels les interprétations de l’historien ont trop souvent succombé de nos jours ? retrouve également chez Thucydide un monde par certains côtés étonnamment semblable au nôtre, dans lequel des biens qui nous semblent précieux à l’intérieur de certaines frontières ne semblent plus compter au-delà, où seule la force prévaut ; un monde aussi dans lequel la dynamique de l’opposition entre des pôles de puissance aboutit à des conflits ouverts où les calculs rationnels se tissent inextricablement avec les passions."</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><br /> </p></blockquote>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlDes mallestag:theatrummundi.hautetfort.com,2010-08-11:28560852010-08-11T16:18:00+02:002010-08-11T16:18:00+02:00 ...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait toujours un peu fait ça, finalement, ne rien faire et chauffer au soleil sur son banc une maïs qu’il ne pensait pas à fumer plantée à la gueule.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Un jour, je n’y tenais plus, j’avais descendu les trois marches du perron à la main une bouteille et deux verres et je m’étais assis à côté de lui.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Qu’est-ce que tu fais, mon vieux ?</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">J’ai rempli les deux verres dans son silence.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Poème.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il a dit ça, pas fort du tout, ou bien c’est ce que j’ai entendu.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Eh bien, écris-les sur du papier tes poèmes et je les ferai circuler.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait alors comme chassé une mouche.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je crois bien que je l’emmerdais et qu’il se serait levé s’il lui était resté plus d’une jambe.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Pas des poèmes, un.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Ça m’avait laissé coi.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Mon verre était fini et il n’avait pas touché au sien.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Un seul poème ?</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait comme encore chassé une mouche.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">J’ai allumé une cigarette en regardant la sienne toujours immobile au coin de ses lèvres.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Merde, et il raconte quoi ?</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il n’a pas chassé de mouche cette fois-là, il a seulement fait une sorte de moulinet pas fini qui semblait vouloir pourtant prendre tout avec lui.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Ça n’était sans doute pas un poème pour les trous du cul de la ville ni pour les bouseux de la cambrousse.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Ce jour-là, j’avais donc bu pour nous deux la bouteille et grillé<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> plusieurs clopes tandis que la sienne demeurait immuable. Puis le silence des jours était revenu comme chez lui.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Dans sa chambre, quand plus tard je l’ai débarrassée, j’ai trouvé des tas de documents sur la guerre depuis en gros qu’on s’en souvient. Et d’autres malles encore que j’ai refusé d’ouvrir avant de les foutre au feu.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait toujours un peu fait ça, finalement, ne rien faire et chauffer au soleil sur son banc une maïs plantée à la gueule, mais dernièrement il ne faisait pour ainsi dire plus que ça.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait l’air de ne rien faire, mais si on regardait bien, on pouvait deviner qu’il était sur trop de fronts à la fois. Mais je dis ça après coup.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">A un moment, il a juste basculé lentement sur le banc.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Il avait pile soixante piges. Je l’ai fait enterrer avec son vieux bouquin tout annoté de la guerre du Péloponnèse.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je crois qu’il faisait un poème pour les soldats qui ont bien raison de ne rien lire, alors à quoi bon écrire même une broque, hein.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Après, il n’y a plus eu qu’à vendre la maison à un connard qui l’a rasée peu après.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Bien sûr, tout l’intérêt de ce texte tient dans l’étrange emploi qu’il fait des temps du passé.</span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000080;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"> </span></span></span></span></p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlChutes et créations des civilisationstag:almasoror.hautetfort.com,2010-02-15:25570442010-02-15T08:51:00+01:002010-02-15T08:51:00+01:00 Texte & photo par Sara Édith & Laure à...
<p> </p> <p style="text-align: center;">Texte & photo par <a target="_blank" href="http://universdesara.org/">Sara</a></p> <p> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/00/5131643.jpg"><img style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" alt="Edith et Laure.jpg" id="media-2214848" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/00/1728212619.jpg" name="media-2214848" /></a></div> <div style="text-align: center"><i>Édith & Laure à Saint-Georges de Didonne</i></div> <p> </p> <p> </p> <p><span>La Gaule, au VI° siècle.<br /> Cela fait un siècle que les francs ont déferlé sur la Gaule avant et après d'autres peuples barbares, venus du nord et de l'est. L'empire romain d'occident s'est écroulé doucement. Les structures anciennes tiennent tant bien que mal : les sénateurs restent les personnages importants du pays.<br /> Le christianisme s'installe. Les évêques sont souvent choisis dans les vieilles familles gallo-romaines. C'est le cas de Grégoire de Tours, l'auteur de "L'histoire des francs".<br /></span></p> <p><span>Cependant, le faste, la haute culture romaine, elle-même héritée des grecs, s'effondre. Les gens, issus de famille autrefois cultivées, le savent : cela les inquiète, ils s'en plaignent. Conscient de l'insuffisance de sa propre instruction, Grégoire de Tours décide cependant d'écrire ce qu'il voit, ce qu'il vit. C'est grâce à lui que les historiens connaissent cette période mieux que celles qui vont suivre.<br /></span></p> <p><span>"<i>Le culte des belles lettres est en décadence et même il se meurt dans les villes de Gaule. Aussi tandis que de bonnes et mauvaises actions s'accomplissaient, que la barbarie des peuples se déchaînait, que les violences des rois redoublaient, que les églises étaient attaquées par les hérétiques et protégées par les catholiques ;(…) on ne pouvait trouver un seul lettré assez versé dans l'art de la dialectique pour décrire tout cela en prose ou en vers métriques. Souvent beaucoup se lamentaient en disant : "Malheur à notre époque parce que l'étude des lettres est morte chez nous et qu'on ne trouve dans le peuple personne qui soit capable de consigner par écrit les événements présents". Or comme je ne cessais d'entendre ces réflexions et d'autres semblables, je me suis dit que pour que le souvenir du passé se conservât, il devait parvenir à la connaissance des hommes à venir même sous une forme grossière. (…) Mais tout d'abord je prie les lecteurs de m'excuser si dans les lettres et les syllabes, il m'arrive de transgresser les règles de l'art de la grammaire que je ne possède pas pleinement</i>."<br /> <br /></span></p> <p><span>Un millénaire auparavant, Thucydide, l'historien grec, écrit une œuvre inachevée sur les guerres qui ont provoqué la chute d'Athènes. Toute la différence est là, dans le style. A travers les traductions, on sait que Thucydide est un auteur d'une civilisation accomplie, qu'il bénéficie d'une haute culture. Pourtant lui aussi raconte la détresse des hommes de son pays :<br /> <br /></span></p> <p><span>"<i>Il est clair que le pays appelé aujourd'hui Hellade n'était pas autrefois habité de façon stable. Il fut à l'origine le théâtre de migrations et les populations abandonnaient sans résistance les terres qu'elles occupaient, sous la pression des nouveaux arrivants qui se trouvaient être chaque fois plus nombreux. Le commerce était inexistant. Par terre comme par mer, les communications étaient peu sûres. On ne tirait du sol que ce qui était strictement nécessaire pour subsister et il n'y avait pas d'excédent qui permit de capitaliser. On ne faisait pas de plantations, car on se demandait toujours s'il n'allait pas survenir à un moment ou à un autre quelque intrus qui s'en approprierait le produit et cela d'autant plus facilement qu'il n'y avait pas de murailles. Comme on pensait pouvoir trouver n'importe où la subsistance journalière, on décampait sans difficulté."</i></span></p> <p><span><i><br /></i></span></p> <p><span><i>Seulement, pour lui c'est du passé. Il vit dans la plus ville la plus célèbre et la plus enviée de son temps. Il ne sait pas qu'il décrit le début de la chute de sa civilisation. De même que Grégoire ne sait pas qu'il raconte les débuts d'une grande civilisation, en croyant décrire la fin de celle dont il est issu.<br /></i></span></p> <p><span><i>Deux livres pour inciter à méditer sur notre civilisation.</i></span></p> <p> </p> <p><i><a target="_blank" href="http://universdesara.org/">Sara</a></i></p> <p> </p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlLa formation de la société européennetag:almasoror.hautetfort.com,2009-09-04:22999812009-09-04T11:14:00+02:002009-09-04T11:14:00+02:00 L’Europe peut être une société traditionnelle d’avenir...
<p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: large;"> L’Europe peut être une société traditionnelle d’avenir</span></strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: center;"><a target="_blank" href="http://almasoror.hautetfort.com/media/01/02/2057457670.jpg"><img style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" alt="P2.21 chat roux.jpg" id="media-1891154" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/01/02/627507873.jpg" name="media-1891154" /></a></div> <p style="text-align: center;">photo <a target="_blank" href="http://universdesara.org/">Sara</a></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong>EDITO</strong> <strong>-</strong> L’Europe peut être une société traditionnelle d’avenir, dont le peuple est l’élite, et dans laquelle la ociété repose sur un socle commun. L’Europe peut être une société traditionnelle d’avenir dont les citoyens connaissent, comprennent, ont l’intelligence de toute la société au niveau de sa complexité. Mais la formation qu’une telle exigence requiert est un défi presque impossible...</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Les sociétés traditionnelles et les sociétés modernes</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;">Dans une société traditionnelle, chacun connaît les rouages de toutes les activités, la composition de tous les objets. L’être humain sait de quoi est constitué chaque pan de sa maison, il sait comment chaque chose a été fabriquée. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Dans une société moderne, l’environnement matériel est si complexe que l’individu ne connaît que l’apparence des choses. Il ne sait pas précisément de quoi est composé la sauce qu’il met dans son plat ; il ne comprend pas comment le conservateur a été inséré dans les pâtes, ni de quoi est fait le plastic du paquet. S’il allume son ordinateur et peut faire jouer de la musique ou jouer en ligne à un jeu vidéo, il est hors d’état de décrire tant l’objet ordinateur lui-même que le système de la Toile ou encore quelle est la matérialité de la musique qu’il entend et qu’il ne voit que sous forme de signe sur l’écran. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Ces sociétés reflètent donc deux sortes d’intelligence. D’une part l’intelligence globale, qui est celle de la société traditionnelle, et qui fait de chacun de ses membres un être complet et autonome, habité de toute sa culture et capable de la transmettre entièrement. D’un autre côté, l’intelligence éclatée, disséminée parmi les humains qui composent la société et qui seraient incapables de recréer leur monde ailleurs. Bien entendu, entre les deux modèles il y a sans doute un milieu, qui allie les deux intelligences sans épouser leurs limites. <br /> <br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Le défi européen</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;">Le défi, justement, pour l’Europe, est de créer des citoyens qui connaissent, comprennent, ont l’intelligence de toute leur société au niveau de sa complexité. Mais la formation qu’une telle exigence requiert est un défi presque impossible. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Nous devons pourtant relever ce défi : nous le devons absolument, car c’est ainsi seulement que nous pourrons faire cohabiter les deux créations occidentales : la technique et la démocratie. <br /> </p> <p style="text-align: center;">La dérive, c’est la réduction de ces deux créations à la troisième, néfaste : le consumérisme. Le citoyen qui ne connaît que les manettes extérieures des machines, les slogans pré mâchés des idées, n’est qu’un consommateur. Il consomme sa citoyenneté, et par là même il l’annihile. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Celui qui connaît le fonctionnement intrinsèque des choses, physiques et intellectuelles, de son environnement, celui-là créée et recrée le monde, le nourrit et s’en nourrit, à chaque acte, à chaque parole. Celui-là est le créateur conscient de la société dans laquelle il vit. En cela il lui permet de durer plus longtemps. Il l’a intégrée dans ses fondements, ce qui ne l’empêche pas – au contraire – de la critiquer. </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><i>Le peuple peut être l’élite...<br /> </i></strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Les élites et les peuples</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;">Une éducation citoyenne réussie donne à chacun une confiance dans sa valeur et dans celle de l’autre. La société démocratique est réussie si elle donne à chacun, à tous les gens d’Europe, les moyens de vivre, d’être heureux, de jouer un rôle positif dans la société et d’y inscrire le parcours individuel de leur choix.<br /> </p> <p style="text-align: center;">Cette exigence fait que les Grecs, et Rousseau après eux, estimaient qu’une démocratie ne fonctionne bien que lorsqu’elle concerne des communautés petites et homogènes. Là seulement tous sont citoyens, tous sont capables de l’être. Pourtant, il faudra relever le défi dans une société immense et hétérogène, la société européenne. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Si nous ne faisons pas cela, nous aurons deux peuples d’Europe : une aristocratie transeuropéenne, et le peuple, composé des peuples d’Europe… Outre le fait que cette situation ne satisfait a priori pas nos valeurs, il est fort douteux qu’une telle société puisse pérenniser : en effet, si le sentiment qu’il n’y a pas de place au soleil pour tout le monde domine, alors la société ne sera pas défendue par la majorité, et elle ne perdurera pas. Une fracture sociale, c’est la mort. Grâce à une éducation gratuite d’excellence pour une société sans caste, l’Europe sera digne de ses citoyens, et ses citoyens seront à même de la rendre paisible et riche. Seules les sociétés qui échouent à former leurs citoyens ont besoin d’une élite.<br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Education et responsabilité pour un projet commun</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;">Plus nous sommes éduqués, plus nous avons de libertés, et plus sommes en mesure de les conserver. Nous devenons responsables. Sans responsabilité intrinsèque à chaque citoyen et aux relations qui les unissent, alors, d’une part le public détruira le privé (hyperprésence des acteurs sociaux, réglementation à outrance pour pallier aux aberrations et aux plaintes), et d’autre part, les replis communautaires, qui s’installent forcément dans un espace vidé du principe d’universalité, figeront les identités, et par là, détruiront la liberté d’expression et de développement. Alors la démocratie tournera à l’ochlocratie. L’ochlocratie (le pouvoir de la foule) s'oppose à la démocratie (le pouvoir du peuple), en privilégiant la somme des intérêts les plus individuels et les plus grossiers aux dépens de l’intérêt général et du développement de chacun. C’est, comme l’écrivit John Macintosh en 1791, « le despotisme de la cohue et non le gouvernement du peuple ». <br /> </p> <p style="text-align: center;">C’est pourquoi l’éducation ne doit pas tirer vers les particularités, vers le bas, mais bien vers le haut. L’Europe doit être culturelle. Elle ne peut se satisfaire d’être constituée d’une population hallucinée par la télévision, avide de droits sur mesure pour les « communautés », de viandes de milliards d’animaux sacrifiés à l’autel de l’hyperconsommation, et de jeux et divertissements de masse. A cet égard il est urgent de réagir ; il est urgent de naviguer selon un rêve commun, celui de la formation de tous les citoyens à la technique, à la culture, et au projet européen. </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: large;">Le socle commun à la Cité européenne</span><br /></strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">L’avenir repose sur le passé</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">Nous vivons, comme la plupart des sociétés du monde d’aujourd’hui, dans une société de la connaissance, c'est-à-dire une société dans laquelle information et moyens techniques sont entremêlés et indissociables. Pour vivre en phase avec une telle société, nous avons besoin d’un bagage technique solide. Mais que peut on attendre, à long terme, d’une société de la connaissance si cette connaissance n’est que fonctionnelle ? La connaissance profonde des idées, des arts et de leur histoire, est essentielle, pour que notre société soit aussi culturelle, chargée de sens, de desseins.<br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">C’est pourquoi il faudrait que la formation des Européens repose sur un socle commun à tous les pays, axé autour de deux angles : la formation technique et la formation culturelle. Ce serait une erreur de privilégier l’un de ces angles en dévalorisant l’autre. Les techniques, les langues, le droit et l’histoire sont des disciplines qui existent depuis toujours en Europe, et correspondent à la fois à la connaissance du passé, aux nécessités du présent et à la possibilité de l’avenir. </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Techniques, informatiques</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">La formation technique est une condition de la survie individuelle et collective.<br /> </p> <p style="text-align: center;">Dans une société de la connaissance, une personne dénuée de connaissances techniques, incapable de se mettre à jour, est hors d’état de tenir un rôle valorisant. La formation aux techniques informatiques, aux possibilités multiples de communication par la Toile, y est dès lors nécessaire à l’autonomie du citoyen. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Dans une société très développée techniquement, une connaissance adéquate, bien que non spécialisée, des fonctionnements industriels et des enjeux énergétiques, paraît nécessaire pour que le citoyen puisse réfléchir aux sujets qui concernent l’avenir de la planète et de l’humanité. Le domaine réservé des spécialistes est donc une catastrophe démocratique. En démocratie, c’est le peuple qui mène la barque par son vote. S’il a méconnaissance des enjeux qui émanent de son vote, n’est-il pas hors d’état d’exercer son pouvoir ? <br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Langues </span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">La formation linguistique doit consister en deux choses. La première nécessité linguistique de tout Européen est de connaître sa langue parfaitement – ce qui passe souvent par des études littéraires classiques. On oublie que ce fait n’est pas si évident, et qu’une connaissance aléatoire et non culturelle de sa propre langue est un frein à une insertion épanouissante dans la société : l’inégalité face à la langue et à l’expression, difficile à mesurer, se constate cruellement dans les rapports sociaux. <br /> </p> <p style="text-align: center;">La seconde formation linguistique nécessaire consiste à être en mesure d’utiliser plusieurs langues avec aisance. Dans un monde multilingue, le monolinguisme est également un barrage à l’insertion et à un engagement entier dans la société. La possession de deux langues dès l’enfance me paraît être un minimum.<br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Droit </span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">Le système du droit est celui sur lequel l’Europe est fondé, et qu’elle a fortement contribué à implanter dans le monde et les relations internationales. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Notre société est bâtie sur le droit, et régie par le droit au jour le jour. Pourtant, ces deux aspects du droit, théorique et pragmatique, ne sont pas enseignés à l’école. Le droit ne fait pas même l’objet d’une initiation. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Il faudrait instaurer cette double formation au droit, théorique et pratique, dès le secondaire. <br /> </p> <p style="text-align: center;">L’étude de la théorie du droit (les fondations du droit, les aspects et enjeux d’un Etat de droit) donnerait aux citoyens européens une culture sur les piliers même de leur société. Tandis qu’une formation sur son utilisation concrète dans la société donnerait à chacun les connaissances pratiques qui lui permettent de diriger sa vie dans un monde entièrement régi par le droit, et comblerait le gouffre tragique qui sépare « ceux qui savent » de ceux qui ne sont pas initiés.<strong> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium;">Histoire européenne</span><br /> </strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">N’est-il pas essentiel, pour la cohésion de la société, de recevoir une formation géographique, historique et culturelle sur toute l’Europe ? <br /> </p> <p style="text-align: center;">La compréhension intellectuelle et culturelle du monde dans lequel nous vivons permet de consommer mais aussi de créer, de savoir mais aussi de penser. Sans la connaissance de l’histoire, le citoyen est stupide, malmené par les miasmes et illusions du présent, tellement forts qu’ils annihilent tout. Un bagage solide concernant le passé permet de n’être pas (trop) entraîné par les flux de l’immédiateté, et de garder le cap de l’avenir.<br /> </p> <p style="text-align: center;">C’est essentiel aussi pour l’avenir lointain de l’Europe. <br /> </p> <p style="text-align: center;">Il semble illusoire de penser que l’on peut développer une vision commune si le sens d’un passé ne nous lie pas, même si les interprétations de ce passé demeurent variées et conflictuelles. Nous avons besoin de quelque chose de commun qui accompagne les Institutions, qui leur insuffle vie et sens, et les rende ainsi durables. Ne pas ancrer l’Europe dans son vieux passé, aussi éclaté qu’il soit, c’est vouloir construire autre chose que l’Europe. <br /> <br /> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong><i><span style="font-size: medium;">Nous franchirons la muraille !</span><br /> </i></strong></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;">L’Europe véritablement démocratique exige des citoyens égaux en droits, mais aussi en formation. C’est ainsi que l’Europe sera digne de ses citoyens ; c’est ainsi que ses citoyens seront au niveau de l’Europe, et préviendront l’oligarchie.<br /> </p> <p style="text-align: center;">Le défi est immense. Il semble impossible. Que l’Europe estime cela impossible, et elle ne vivra pas longtemps comme une démocratie. Qu’elle prouve que c’est possible, et elle vivra son rêve européen et démocratique. “L'épaisseur d'une muraille compte moins que la volonté de la franchir “ - Thucydide, <i>Histoire de la guerre du Péloponnèse<br /> </i></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><i>Edith de CL in Newropeans Magazine, 2006</i></p> <p style="text-align: center;"> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlAbus de pouvoir, le sens de l'histoiretag:heresie.hautetfort.com,2009-05-04:21755982009-05-04T06:58:00+02:002009-05-04T06:58:00+02:00 J'ai entamé la lecture du livre de François Bayrou, Abus de pouvoir. Une...
<p>J'ai entamé la lecture du livre de François Bayrou, Abus de pouvoir. Une première remarque, tout d'abord : je le trouve bien mieux écrit que tous ses livres précédents, et de loin. Contrairement à Projet d'espoir qui avait été écrit dans l'urgence et en 2 mois (le style s'en était fortement ressenti) ce livre-là, François Bayrou le mûrit depuis des mois.</p> <p>Une seconde remarque, ensuite : comme d'habitude, la presse se jette sur quelques passages qu'elle défigure et qu'elle se renvoie en échos sans prendre la peine d'effectuer une lecture complète de l'ouvrage. Par exemple, le terme fameux d'enfant barbare dont il affuble Sarkozy, il s'en explique, mais qui a pris la peine d'en lire les précisions ? Barbare, chez Bayrou, ne renvoie pas à une acception morale du terme, comme on pet l'entendre quand on parle du Gang de Barbares et de son taré de chef, Youssouf Fofana, mais à l'acception qu'en font les Gréco-Romains. Nicolas Sarkozy est <i>barbare</i> non parce qu'il serait inhumain ou cruel, mais en ce qu'il méprise et ignore les fondations culturelles et morales de la France. En tentant de lui imposer un modèle qui lui est fondamentalement étranger, il fait oeuvre de <i>barbarie</i> civilisationnelle. Voilà ce qu'entend par là François Bayrou. Et rien d'autre. Ce n'est pas une insulte ni une attaque personnelle, comme l'ont voulu une large part des commentateurs.</p> <p>Mais ce qui m'a particulièrement intéressé, au point où j'en suis, du moins, c'est le savant mélange de religiosité, de science historique et de psychologie qui caractérise la pensée de Bayrou dès qu'il évoque la France. Il observe ainsi que <i>la blessure ignorée d'une génération atteint méchamment les générations suivantes</i>. Que le père ou la mère soient blessés d'un grand secret, et les enfants ou même les descendants, ne pourront se délivrer du mal qui les empoisonnent qu'en le dévoilant par leur propre analyse.</p> <p>J'aime beaucoup cette idée, parce que je crois profondément qu'elle est la pierre angulaire qui permet de comprendre les peuples. Comme le dit Bayrou citant dans la foulée de sa pensée le prophète Ézéchiel, <i>les parents mangeront des raisins verts et les dents des enfants en seront agacés</i>.</p> <p>Paradoxalement, la Bible dit par la suite exactement le contraire avec Jérémie citant Ézéchiel : <i>les parents mangeront des raisins verts et les dents des enfants en seront agacés</i>. <i>Mais chacun paiera pour ses fautes. Tout homme qui mangera des raisins verts, ses dents, à lui, seront agacées</i>. Et c'est sans doute l'erreur de ceux qui imaginent que Sarkozy n'est et ne sera jamais qu'un épiphénomène. Tout comme l'esprit d'un individu, la conscience d'un peuple se souvient, et de même que chez l'individu, le souvenir inconscient prend des formes étranges, parfois terribles, les méandres de l'inconscient collectif d'un peuple peuvent être parfois inquiétants.</p> <p>Je ne suis pas étonné que Bayrou ait été si sensible à la question de la dette pendant la campagne présidentielle. Son inquiétude principale, c'était de ne pas laisser aux générations futures un fardeau impossible à porter. On retrouve Ézéchiel. Et les apports de la psychanalyse. Que l'on ne s'y trompe pas : il y a là une véritable conception de l'histoire. Même si l'on s'abstient de dire ce que l'on fait, et c'est bien ce que Bayrou reproche à Sarkozy, les choses se perpétuent malgré tout via l'inconscient collectif.</p> <p>Plus simplement, c'est la méthode historique de Thucydide qui transparaît aussi en filigrane, derrière le propos de Bayrou : <i>« Si l'on veut voir clair dans les événements passés et dans ceux qui, à l'avenir, en vertu du caractère humain qui est le leur, présenteront des similitudes ou des analogies, qu'alors, on les juge utiles, et cela suffira : ils constituent un trésor pour toujours (</i>κτῆμα ἐς αἰει<i>), plutôt qu'une production d'apparat pour un auditoire du moment »</i> (I, XXII, 4).</p> <p>On comprend mieux l'indignation de Bayrou quand il évoque le projet de Sarkozy de créer un musée de l'Histoire de France. Pour Bayrou, l'histoire de France, c'est la France ! pas une chose que l'on peut muséifier ! pas, comme le dit Thucydide, en somme, <i>une production d'apparat pour un auditoire du moment</i>...</p> <p>Je pourrais développer longuement encore mon propos, mais, ce que je vise à conclure, et que la critique ne comprend pas, c'est que ce livre n'est pas un brûlot politique : il va bien au-delà.</p> <p> </p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlde la supériorité des athéniens sur les spartiatestag:almasoror.hautetfort.com,2009-04-15:19499292009-04-15T18:23:00+02:002009-04-15T18:23:00+02:00 Fragment La rubrique Fragment offre des morceaux de textes classiques,...
<p style="text-align: center;"><b>Fragment</b><br /> <br /> La rubrique Fragment offre des morceaux de textes classiques, connus ou inconnus, qu'il est heureux de relire.</p> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: center"><a href="http://universdesara.org/" target="_blank"><img src="http://almasoror.hautetfort.com/media/01/00/1226454707.jpg" id="media-1456908" alt="125lford ph34 Sam+Edith.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-1456908" />Phot Sara<br /></a></div> <p style="text-align: center;">Les Corinthiens reprochent aux Lacédémoniens (habitants de Sparte) de ne pas les défendre contre les Athéniens. Ils comparent la passivité de Sparte à l'esprit d'entreprise d'Athènes. C'était il y a deux mille cinq cents ans.</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: left;">Thucydide<br /> La Guerre du Péloponnèse<br /> Traduction de Denis Roussel<br /> <br /> "Entre eux et vous, quel contraste ! Vous ne vous ressemblez en rien. Ils sont novateurs, prompts à concevoir, prompts à réaliser ce qu'ils ont décidé. Vous ne songez, vous, qu'à maintenir l'état des choses existant. Jamais il ne vous vient une idée neuve et, au moment d'agir, vous manquez même à l'indispensable. Leur audace dépasse leurs moyens ; ils risquent plus que de raison et, dans les moments critiques, ils gardent bon espoir. Chez vous, les entreprises restent en deçà des moyens ; vous vous défiez même des plus sûrs avis de la raison et, aux heures de péril, vous pensez n'en jamais sortir. Ils se plaisent dans l'action comme vous dans les atermoiements. Ils partent volontiers pour les pays étrangers, tandis que vous tenez par-dessus tout à rester chez vous. Ils comptent, en partant, accroître leurs possessions. Vous craignez de compromettre par de telles expéditions jusqu'à vos biens acquis. S'ils l'emportent sur l'ennemi, le plus qu'ils peuvent, ils poussent leur avantage, et, en cas d'échec, ils cèdent le moins de terrain possible. En outre, si l'Athénien sait, plus que tout autre, faire don de sa personne à la patrie, nul ne sait aussi bien que lui conserver, en se dépensant pour elle, toutes les ressources de son jugement propre. Quand ces gens n'atteignent pas l'objectif qu'ils s'étaient fixé, ils ont l'impression qu'on les dépouille de ce qui leur appartient, et, si une expédition vient à leur rapporter quelque avantage, c'est pour eux un résultat médiocre en comparaison de ce qui leur reste à faire. S'ils viennent à échouer dans quelque tentative, c'est pour eux un manque à gagner qu'ils compensent par de nouvelles espérances. La rapidité avec laquelle ils entreprennent ce qu'ils ont décidé fait de ce peuple un cas unique : chaque fois qu'ils forment un dessein, l'espérance et la possession pour eux ne font qu'un. Pour arriver à tout cela, ils peinent leur vie durant dans les travaux et les périls. Ils profitent fort peu de leurs possessions, occupés qu'ils sont à acquérir toujours. Les jours de fête, pour eux, sont ceux où ils font ce qu'ils ont à faire et les loisirs de l'inaction leur sont plus pénibles que le tracas des affaires. Bref, on pourrait justement caractériser les Athéniens par une formule et dire qu'il est dans leur nature de ne pas rester en repos et de n'en pas laisser aux autres."<br /></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlSouviens-toi du Kosovo, petit Kouchner!tag:hoplite.hautetfort.com,2008-08-12:17511762008-08-12T17:51:00+02:002008-08-12T17:51:00+02:00 J'évoquais dernièrement le danger que pouvait représenter...
<div><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/164813357.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/373377547.jpg" id="media-1218359" alt="article_CPS.HLG56.201007162844.photo00.photo.default-512x300.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-1218359" /></a></div> <div>J'évoquais dernièrement le danger que pouvait représenter l'intégration dans l'UE de la Turquie en raison de ses frontiéres avec cette région du Caucase, parmi les plus dangereuses, tempétueuses au monde...belle illustration que nous fournit aujourdhui ce conflit ouvert entre Russes et Géorgiens; d'autant plus que la Géorgie (provisoirement) pro-occidentale ne manque jamais de rappeler sa volonté aprés son intégration à l'OTAN (prévue en décembre 2008...) d'intégrer l'UE...</div> <p class="MsoNormal">Il ne fait pas de doute que l'incursion des troupes Géorgiennes en Ossétie du Sud, province Géorgienne sécéssionniste soutenue par la Russie et sous tutelle tripartite depuis 1992 (Russe, Géorgienne et Osséte), a fourni aux Russes l'occasion inespérée de reprendre la main dans le Caucase en récupérant ces deux provinces d'Ossétie et d'Abkhasie, Russes puis Soviétiques du XVIIIéme siécle à 1991 avant d'être Géorgiennes.</p> <p class="MsoNormal">L'indépendance accordée au Kosovo par les Occidentaux il y a peu au grand dam de la Serbie pro-Russe et au mépris d'une résolution des nations-unies assurant pourtant la souveraineté Serbe, fournit la légitimité nécessaire aux Russes qui n'attendaient que cela. Sur quelle légitimité internationale peuvent en effet maintenant s'appuyer aujourdhui Européens et Américains pour contester ce "droit d'ingérence" de la puissance tutéllaire régionale Russe qui, en plus, à la finesse de justifier son intervention en s'appuyant sur les accusations de "nettoyage ethnique" mené par les forces Géorgiennes, accusations qu'avait utilisé le camp Occidental pour justifier son ingérence dans le conflit du Kosovo...</p> <p class="MsoNormal">Vu l'évolution du conflit, il parait probable que la Russie a déjà récupéré ces deux provinces Caucasiennes stratégiques (corridor pétrolier depuis l'Azerbaidjan vers la Turquie, donc l'aprovisionnement en pétrole européen..) et qu'elle va profiter de l'occasion pour faire tomber le régime pro-occidental de Tbilissi.</p> <p class="MsoNormal">Ou comment les chancelleries occidentales ont enterré un peu vite la Russie, état phare de la civilisation orthodoxe, estimant naturelle l'intégration à l'OTAN et au monde occidental de la Géorgie, aprés l'Ukraine. La diplomatie occidentale Pandoresque pro Américaine est donc prise dans ses contradictions. Il n'y aura évidemment pas un soldat Américain sur le sol Géorgien, pas d'affrontement direct OTAN-Russie, les Américains et l'UE ayant trop besoin de la bonne volonté russe dans le dossier Iranien..</p> <p class="MsoNormal">Pas non plus de résolution des nations unies à l'encontre de la Russie, droit de véto Russe oblige.</p> <p class="MsoNormal">Les Occidentaux aux mains liées par leur diplomatie inepte en sont réduits à quémander la modération à l'ours Russe vis-à-vis du régime Géorgien en particulier, sachant que le sort des deux provinces sécéssionnistes Géorgiennes est sans doute déjà réglé. Réduits également à admirer l'habileté politique et stratégique des Russes de retour dans les affaires du monde...</p> <p class="MsoNormal">Au milieu de ce combat diplomatique et géostratégique de Titans entre Russie et OTAN, évoquant les plus belles heures de la guerre froide, l'évacuation en catastrophe du ministricule Kouchner, dont l'égo surdimensionné est inversement proportionnel à l'insignifiance la plus stratosphrérique, pourrait fournir une occasion de sourire si tout cela ne mettait pas en évidence la minceur de la diplomatie Européenne. Mais comment disposer d'une diplomatie efficace lorsque l'on ne possède pas de forces armées crédibles et que le concept d'Europe se résume à un hypermarché vidé de toute substance historique et de toute dynamique identitaire? Les pays Baltes, la Pologne, l'Ukraine, tous les pays de l'ancien bloc Soviétique ont définitivement compris que l'Union Européenne n'existe pas, ni politiquement ni militairement en particulier, et que s'il venait aux Russes l'envie de s'étendre plus à l'Ouest, le secours ne viendrait jamais de Bruxelles mais éventuellement des USA via l'OTAN. Quelle belle démonstration.</p> <p class="MsoNormal">Thucydide évoquant la puissance de la thalassocratie Athénienne-et par extension de toute cité Grecque- montrait que celle-ci émanait de trois éléments: la flotte, l'argent et les hauts murs qui ceinturaient la cité elle-même et la route qui menait au port du Pirée. Il n'est pas trop tard pour comprendre que l'Union Européenne ne dispose d'aucuns de ces éléments et ne peut donc aucunement peser dans ce type de conflit.</p> <p class="MsoNormal">Contrairement à l'homo festivus occidental, l'homo poutinus n'est pas, lui, sorti de l'histoire. Et entend le montrer. Il y a encore des bonnes nouvelles.</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlAvril 1968, l'Amérique gagne le Têt et perd la guerretag:hoplite.hautetfort.com,2008-04-22:15868172008-04-22T20:18:00+02:002008-04-22T20:18:00+02:00 « Bien des erreurs furent commises et tout particulièrement...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> <font face="Times New Roman" size="3">« Bien des erreurs furent commises et tout particulièrement l’expédition de Sicile. Pourtant s’il y eut faute dans cette affaire, ce fut moins parce qu’on avait sous-estimé l’adversaire auquel on s’attaquait, que parce que les hommes qui avaient fait partir cette expédition se rendaient mal compte des moyens qu’il fallait mettre à sa disposition. Tout occupés à s’entre déchirer dans la compétition engagée dans la direction du peuple, ils affaiblirent le corps expéditionnaire et provoquèrent dans la cité même les premiers troubles politiques. (…) Athènes ne succomba que lorsqu’elle se fut épuisée dans les discordes intérieures. »</font></p> <p><font face="Times New Roman" size="3">Thucydide, La guerre du Péloponnèse. II, 65, 12-13.</font></p> <p><br /> <object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,29,0" width="425" height="355"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/KF7g6cOoymA&rel=1" /> <param name="quality" value="high" /> <param name="menu" value="false" /> <param name="wmode" value="" /> <embed src="http://www.youtube.com/v/KF7g6cOoymA&rel=1" wmode="" quality="high" menu="false" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" type="application/x-shockwave-flash" width="425" height="355" /></object></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">L’offensive des communistes du Vietcong, puissamment armés et encadrés par les communistes Soviétiques et Chinois, durant les fêtes du Têt fin janvier 1968 sont un tournant de la guerre par procuration que se livrèrent Américains et communistes au Vietnam.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Dans la nuit du 30 au 31 janvier 68, des milliers de Vietcong vont envahir le sud Vietnam et attaquer les principaux centres civils militaires Américains et sud vietnamiens, en particulier, Saigon, Hué et Khesanh qui sont devenus des symboles de la contre offensive victorieuse que vont mener les troupes américaines.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">En quelques semaines en effet, les troupes nord vietnamiennes, malgré une lutte à mort, maison par maison <span> </span>dans les ruines de Saigon ou Hué, vont être écrasées lors de la contre-attaque américaine qui obligea cette armée surpuissante, prototype de l’armée occidentale recherchant un affrontement direct, bref et meurtrier, à pratiquer la guérilla urbaine et à débusquer un par un des snipers Vietcong bien équipés et entraînés.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Alors que la télévision américaine multipliait les images d’atrocités et les interviews de marines écoeurés, le silence était presque total sur les innocents massacrés par les communistes Vietcong. Et il était encore moins question de souligner – ou dire simplement- l’ampleur de la victoire militaire de l’armée américaine. A Hué, ancienne cité impériale, au prix de pertes faibles (150 morts), les américains réussirent à chasser 10000 hommes d’un centre urbain fortifié, alors qu’ils avaient été surpris et qu’ils étaient inférieurs en nombre.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Le massacre de 6000 hommes et femmes (fonctionnaires, militaires, médecins, prêtres et enseignants) raflés et exécutés systématiquement (coup de pioche ou revolver) par les communistes dés leur entrée à Hué ne fit jamais les gros titres de la presse américaine.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Une décennie après la défaite des Etats-Unis, Keyes Beech, journaliste américain chevronné qui connaissait bien l’Asie, a mis en perspective la couverture médiatique de la guerre du Vietnam : « <i>Les media ont contribué à perdre la guerre. Ils y ont contribué, non pas du fait de quelque conspiration massive mais à cause de leur façon de rendre compte du conflit. Ce que l’on semble souvent oublier, c’est que la guerre a été perdue aux Etats-Unis, non pas au Vietnam. Les troupes américaines n’ont jamais perdu une seule bataille ; mais elles n’ont jamais gagné la guerre. </i>» (Cité par Victor Davis Hanson, Carnage et culture, p 505)</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Jean Lacouture, « pointure » du journalisme de guerre à la française relate aussi son expérience au Vietnam : « <i>Mon comportement a parfois été davantage celui d’un militant que d’un journaliste. J’ai dissimulé certains défauts du nord Vietnam en guerre contre les Américains parce que je pensais que la cause des nords vietnamiens était assez bonne (…) ; je jugeais inopportun<span> </span> de dénoncer la nature stalinienne du régime nord vietnamien au moment même ou Nixon bombardait Hanoi.</i> » (op cité, p 505)</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font face="Times New Roman" size="3">Dans les deux premières années qui suivirent la chute de Saigon (1975-1977), il y eut presque deux fois plus de victimes civiles en Asie du sud est qu’en dix ans d’engagement Américain (1965-1974) pour des causes diverses : basculement de la totalité du Vietnam, du Laos et du Cambodge dans l’orbite communiste donc exécutions sommaires, collectivisation de l’économie donc misère famine et conditions de vie effroyables, camps de concentrations, exode massif, bref l’ordinaire de tout régime communiste. « <i>Si l’on ouvrait les portes, tout le monde partirait du jour au lendemain</i> », avoue à cette époque et en privé l’attachée de presse communiste d’Ho Chi Minh ville…(S Karnow, Vietnam, p 32)</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> * </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal">PS: grâce à Rogémi, lecteur érudit de ce blog, voici un complément d'analyse trouvé sur le blog schizodoxe avec un court extrait [terrible] du livre de Jean-francois Deniau "Mémoires de sept vies".</p> <p><br /> Jean-François Deniau évoquant ce souvenir de 1988 :<br /> <br /> La vérité est que les Américains furent battus par les Américains, du jour où l’opinion aux Etats-Unis se retourna, notamment parce que la conscription ne touchait plus seulement les Noirs et les chômeurs mais les classes aisées, les étudiants des campus. Et ceux qui allaient à pied la nuit gagnèrent. Encore vingt ans plus tard, j’aurai l’occasion d’une nouvelle discussion avec un Américain sur l’Indochine. Henry Kissinger est venu à Paris pour le quinzième anniversaire des accords, invité à un colloque universitaire qui se tient aux lieux mêmes de la conférence USA-Viêt-nam, avenue Kléber. Nous déjeunons ensemble. Il y a du point de vue militaire et diplomatique quelque chose qui m’a toujours surpris: la façon dont les Américains vont lâcher le Sud-Viêt-nam. L’offensive du Viêt-minh (et cette fois pas en poussant des vélos à l’abri de la jungle comme à Diên Bien Phû) déferle par Ban Methuot. De véritables colonnes, blindés et camions, contournent par l’intérieur les positions de l’armée du Sud. (En débordant par la droite, en laissant l’ennemi sur sa gauche, aurait dit le colonel du secteur. Très facile de tirer…) Pourquoi l’Amérique n’a-t-elle pas bougé ?<br /> <br /> Kissinger. - Parce que l’Amérique était engagée dans une négociation avec Hanoi pour l’éventuelle libération d’aviateurs capturés lors des bombardements sur le Nord. Nous n’étions même pas sûrs de leur nombre, la presse américaine ne s’intéressait qu’à ce sujet, très émotionnel. La télévision montrait les photos des disparus et de leurs familles sans nouvelles.<br /> <br /> - Alors vous n’avez rien fait ?<br /> <br /> - Alors nous n’avons rien fait. Il était très facile d’écraser avec l’aviation toutes les colonnes d’assaut du Viêt-minh. Je l’ai proposé au Président. Pour la première fois, la victoire décisive était à notre portée. Cela aurait pris moins de vingt-quatre heures. Et toute la situation basculait en faveur de nous et du Sud-Viêt-nam. Le risque était que Hanoi arrête les conversations sur les aviateurs américains prisonniers, risque que Ford ne voulait pas prendre. J’ai expliqué que le Viêt-minh serait bien obligé de les renouer après sa défaite, et dans des conditions bien meilleures pour nous… Le Président m’a dit avec un soupir :<br /> <br /> « On voit bien, Henry, que vous n’êtes pas un élu. » Avant d’arriver avenue Kléber où je l’emmène-en voiture, Henry Kissinger me confie : « Cette conférence anniversaire m’ennuie énormément. Elle est publique, et la salle va être truffée de ces intellectuels de la gauche américaine, pacifistes et prosoviétiques, qui ont inventé l’expression “la sale guerre” et qui vont une fois de plus m’accuser d’être un nazi et un criminel. Ils me fatiguent. » Ce n’est pas ainsi que les choses vont se passer. A la tribune, un éminent représentant de la Sorbonne, historien. Je siège, invité d’honneur, à sa gauche. À sa droite des journalistes français très connus. La salle est bondée. Kissinger parle une petite demi-heure sur la conférence de l’avenue Kléber et son prix Nobel, sans rien apporter de nouveau. Le président de séance demande s’il y a des questions dans la salle. Alors se lève une Vietnamienne dont l’âge est difficile à dire, peut-être 45, 50 ans.<br /> <br /> - Je m’appelle Thu-Lin. J’ai 23 ans. Mon père., officier dans l’armée du Sud-Viêt-nam, est mort de faim et de maladie dans un camp de rééducation à régime sévère. Ma mère et mon frère ont été égorgés devant moi et jetés à la mer quand nous avons fui, boat people. J’ai été violée onze fois, et vendue à un réseau de prostitution a Bangkok. Monsieur Kissinger, quand vous vous levez le matin, quand vous vous rasez, est-ce que vous pouvez vous regarder dans la glace? Silence de mort. Le président tousse et suggère :<br /> <br /> - Nous allons regrouper les questions, pour permettre au professeur Kissinger clé mieux répondre. Hum, hum. Y a-t-il une autre question ? Alors un Vietnamien, sans âge, se lève.<br /> <br /> -je m’appelle NguyenThan. J’ai 60 ans. J’ai été conseiller des troupes américaines. J’ai continué à me battre avec mon unité contre les communistes encore après la chute de Saigon. Pour l’honneur. Les communistes ont tué sur place la moitié d’entre nous. Les autres ont disparu. Parce que j’étais le chef, on ne m’a pas tué, on m’a mis dans une cage comme un animal, et on m’a promené de village en village avec un écriteau « traître au peuple, traître à la patrie ». Les enfants me jetaient de la boue et des excréments. Monsieur Kissinger, prix Nobel de la paix, comment faites-vous pour réussir à dormir.<br /> <br /> Toute la salle est pleine de Vietnamiens qui se sont organisés et vont se lever tour à tour pour dénoncer les horreurs de la répression communiste et de la misère du peuple. Le président ne sait plus quoi dire. Face a ces revenants, Kissinger est pâle comme un revenant. C’est le porte-parole de cette gauche intellectuelle et pacifiste américaine, qu’il redoutait, qui va le sauver. Un Américain se lève et dit :<br /> <br /> - Je suis le rédacteur en chef de Remparts, revue qui a joué un très grand rôle dans l’arrêt de la guerre du Viêt-nam en mobilisant l’opinion américaine contre elle. Ce n’est pas M. Kissinger qu’il faut attaquer sur les conséquences de la paix. Il n’a pas capitulé devant le Viêt-minh. Il a été battu par nous. La séance est suspendue.</p> <p> *</p> <p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/1638078240.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/1638078240.jpg" id="media-1004655" alt="1638078240.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" /></a></p> <p class="MsoNormal">Cette image d’Eddie Adams a fait le tour de la planète et a indubitablement influé sur le cours de la guerre du Vietnam.<br /> En 1969, le photographe a remporté le prix Pulitzer pour sa photo d'un Viêt-cong exécuté sommairement en pleine rue par un policier sud-vietnamien.<br /> Adams a capté l'instant de cette mort, et l'image a fait le tour du monde.<br /> Elle allait devenir un des symboles de la guerre du Vietnam, choquant l’opinion publique américaine. Elle a été utilisée par plusieurs opposants au conflit pour prouver que la guerre n'avait pas été gagnée.<br /> Des années plus tard, M. Adams était encore hanté par cette photo, qu'il n'exposait pas dans son studio. Il considérait qu'elle ne rendait pas justice au policier sud-vietnamien, Nguyen Ngoc Loan. Selon le photographe, le policier était un héros.</p> <p> </p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlLe mystère Carla Brunitag:heresie.hautetfort.com,2008-03-31:15408802008-03-31T07:22:00+02:002008-03-31T07:22:00+02:00 J'avoue que la nouvelle épouse de Nicolas Sarkozy m'intrigue. A vrai dire,...
<p>J'avoue que la nouvelle épouse de Nicolas Sarkozy m'intrigue. A vrai dire, pour l'instant, il me semble qu'elle n'a pas fait un faux pas. En fait, elle semble fort discrète, si bien que l'on ne sait pas quel est son rôle auprès du Président, à suppposer qu'elle souhaite seulement avoir un rôle. Curieuse relation que la leur. En fait, c'est dingue, mais je ne sais pas quoi dire vraiment à son sujet. J'ai l'impression qu'elle ne cherche pas à s'impliquer politiquement, même si elle a ses propres opinions. Mon sentiment, en fait, c'est que Nicolas Sarkozy et elle n'ont pas les mêmes convictions, mais qu'ils vivent un amour passion très ardent. La question que je me pose, mais c'est une interrogation littéraire et psychologique, pas une interrogation politique, c'est ce qu'il restera de ce mariage au fil des ans.</p> <p>En fait, ils ont eu un coup de foudre l'un pour l'autre, si on résume la situation. J'avais pensé au Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil pour me figurer leur relation, mais en fait, cela ne tient pas vraiment. Carla Bruni m'apparaît plus comme un improbable téléscopage entre la Présidente de Tourvel et la Marquise de Merteuil, et Nicolas Sarkozy est bien trop primaire pour un vicomte de Valmont.</p> <p>Je ne parviens pas à trouver de figures littéraires qui correspondraient à Nicolas Sarkozy, à quelques exceptions près, mais il faut aller les chercher dans la Grèce antique, du côté des chefs de parti dans l'Athènes de Périclès. </p> <p>A la rigueur, il me ferait bien penser à Cléon, l'un des chefs du parti populaire pendant la Guerre du Péloponèse. Un peu le même genre. D'une certaine manière, Cléon est un peu l'ancêtre du bling-bling. Pour se faire une bonne idée de Cléon, <a href="http://www.mediterranee-antique.info/Divers/Cleon.htm">cette excellente page</a> de H.Lantoine. Cléon promettait tout et n'importe quoi aussi. Tenait-il ses promesses ? Faudrait que je relise la Guerre du Péloponèse. J'aime bien ce que Lantoine dit de Cléon :</p> <p><font color="#0000FF">Ce que nous savons du caractère de Cléon montre qu’il devait être très ambitieux </font> <font color="#0000FF">[...] nous nous trouvons en face d’un homme d’une nature violente, d’une humeur fanfaronne, porté, par sa jactance même, aux résolutions extrêmes. Il n’eut pas besoin pour séduire le peuple athénien de le corrompre, car il avait tout ce qui plaît au peuple : de l’audace, du patriotisme, et un talent de parole incontestable ; il eut le bonheur de naître à Athènes, dans une démocratie qui fut plus sage et plus modérée qu’il ne l’était lui-même [...]</font></p> <p>S'il y en a qui veulent bien rigoler, ils peuvent lire les Acharniens d'Aristophane, et bien étudier le personnage de Lamachos (traduit par Vatenguerre par Debidour) : qu'ils ne s'étonnent pas s'ils croient reconnaître quelqu'un... Mais il y a encore mieux avec le Paphlagonien des Cavaliers. Dans la pièce il est entré récemment comme intendant chez un sympathique vieillard d'Athènes répondant au doux nom de Lepeuple. ça ne s'invente pas... </p> <p>Si l'on veut comprendre le contexte, il faut savoir que Cléon s'était fait fort de flanquer une branlée aux Spartiates, alors que Nicias, un homme politique modéré, était d'avis de temporiser. En fait, Cléon avait la critique facile, il n'était pas stratège (général). Pas de pot pour lui, Nicias, exaspéré avaitfini par démissionner, et du coup, Cléon sétait retrouvé stratège. Sauf qu'll existait un plan pour venir à bout des Spartiates, et ce plan, c'était un fin général qui l'avait mis au point, Démosthène (pas l'ennemi de Philippe de Macédoine et le défenseurde la démocratie athénienne : ça, c'est bien plus tard) qui faisait équipe avec Nicias, partageait son analyse, et était tout autant critiqué par Cléon . Cléon n'eut plus qu'à l'appliquer, et qu'à s'adjuger la victoire à bon compte...au demeurant, cela ne régla rien, comme on le vit par la suite...</p> <p>Tout ça pour se dire que je me demande comment il est possible qu'un téléscopage de la marquise de Merteuil et de la Présidente de Tourvel tombe amoureuse d'un Cléon de droite. Bref, je ne sais pas quoi écrire, en ce moment.</p> <p> </p>