Last posts on tacite2024-03-28T21:02:32+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/tacite/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL'empire euro-américain, Tacite et les droits de l'hommetag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-11-15:64715332023-11-15T18:53:00+01:002023-11-15T18:53:00+01:00 L'empire euro-américain, Tacite et les droits de l'homme...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6490414" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1352682037.jpg" alt="Wien-_Parlament-Tacitus.jpg" width="495" height="655" /></span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt;">L'empire euro-américain, Tacite et les droits de l'homme</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Federico Leo Renzi</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-impero-euro-americano-tacito-e-i-diritti-umani</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'une des grandes questions de l'histoire ancienne peut nous éclairer sur la situation actuelle : pourquoi Tacite, sénateur de la république romaine, a-t-il écrit un ouvrage comme son <em>Agricola </em>qui contenait une critique féroce de l'impérialisme romain ? Pourquoi un membre de l'élite romaine a-t-il remis en cause les fondements idéologiques de l'expansionnisme romain ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour nous, la réponse est simple : parce que Tacite a vécu à l'apogée de l'empire (une apogée qui s'est produite immédiatement après les guerres civiles), qu'il croyait fermement en ses valeurs (la <em>pax romana</em> et la suprématie de la loi sur le chaos barbare) et qu'il a vu comment, dans la pratique, ces valeurs étaient pliées à de simples appétits de conquête territoriale. Son travail ne visait pas à démolir les idéaux de l'Empire romain, mais à appeler la classe dirigeante latine à les réaliser.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">1900 ans plus tard, un phénomène similaire s'est produit dans l'empire euro-américain : les droits de l'homme ont été la charte des valeurs élaborée par l'empire euro-américain à son apogée, et se sont imposés après le désastre des guerres fratricides (première et deuxième guerres mondiales) pour redonner un élan idéal à un impérialisme désormais en crise idéologique. Les vives protestations qui ont eu lieu en Occident à partir des années 1960 parce qu'entre les proclamations officielles et la réalité des faits, les droits de l'homme n'étaient guère respectés, reposaient sur l'idée que l'empire à son apogée avait la force politico-économique de réaliser ses idéaux, sans les plier aux bas intérêts des nécessités économiques et géopolitiques du moment.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, que le conflit actuel au Moyen-Orient illustre parfaitement : l'empire euro-américain est en crise, et il ne fait même plus semblant de respecter des lois pour justifier l'usage de sa force, il se contente de frapper le plus fort possible là où il perçoit un danger (réel ou supposé) pour l'éliminer, indifférent aux lois qu'il a lui-même élaborées pour se modérer.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Faire appel aux droits de l'homme pour pousser les élites occidentales à contraindre Netanyahu & co. à un cessez-le-feu n'a donc guère de sens : cela en aurait eu il y a 30 ans, lorsque les États-Unis et l'Europe étaient au faîte de leur puissance, mais maintenant qu'ils se sentent assiégés par des empires émergents (Russie, Chine, Inde, etc.), toute la rhétorique sur la limitation de la force et la protection des peuples les plus faibles n'est guère plus qu'un bruit de fond.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En bref, le problème est le suivant : Tacite nous enseigne que les empires se donnent des règles pour modérer l'usage de la force et produisent une classe dirigeante qui croit en ces règles lorsqu'elles sont à leur apogée, pour ensuite les rejeter dès que l'empire entre en crise et que les règles précédemment élaborées se heurtent à la nécessité de survivre. Le choc pour nous, Occidentaux, est donc double : la guerre actuelle nous confronte au fait que nos élites, après nous avoir inculqué de force le culte des droits de l'homme, ne les considèrent guère plus que comme du papier à jeter, et que notre empire est en crise profonde, peut-être irréversible.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'Occident est donc nu, et nous avons découvert que sans vêtements, il n'offre pas un grand spectacle.</span></strong></span></p>
ivre de livreshttp://asautsetagambades.hautetfort.com/about.htmlLa nuit des orateurs — Hédi Kaddourtag:asautsetagambades.hautetfort.com,2021-09-23:63386952021-09-23T05:28:00+02:002021-09-23T05:28:00+02:00 Nous sommes à Rome et je vous propose de rencontrer Publius Cornelius...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Nous sommes à Rome et je vous propose de rencontrer <span style="color: #c92626;"><strong>Publius Cornelius Tacitus</strong></span>, bref Tacite vous l’aurez compris.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6295338" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/01/01/794810881.jpg" alt="tacite" /></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #c92626; font-size: 12pt;">Tacite </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Tacite n’a encore rien écrit, les<span style="color: #c92626;"><strong> Annales </strong></span>viendront plus tard. Il est le mari de <span style="color: #c92626;"><strong>Lucretia Agricola</strong></span>, femme de haute noblesse, elle est l’amie de <span style="color: #c92626;"><strong>Domitien</strong></span> l’empereur actuel, cette proximité va t elle suffire à protéger Tacite de la colère de l’empereur ?<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6295339" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/00/01/4131361206.jpg" alt="tacite" width="312" height="387" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #c92626;">Domitien </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Quel est le tord de <span style="color: #c92626;"><strong>Pline,</strong></span> de <span style="color: #c92626;"><strong>Senecio </strong></span>et de <span style="color: #c92626;"><strong>Tacite </strong></span>? Celui d’avoir défendu une province mise en coupe réglée par un préfet aux ordres de Domitien. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">C’est suffisant pour compromettre les trois hommes et risquer la colère de l’empereur qui<span class="Apple-converted-space"> </span></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>tue comme il éternue </em>»<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6295344" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/01/01/363390552.jpg" alt="tacite" width="262" height="393" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #c92626;">Pline le Jeune</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #c92626;"><span style="color: #000000;">Tout peut passer pour un </span><strong>crime de lèse-majesté </strong></span>: un mot de trop, une référence littéraire, un geste, alors avoir pris fait et cause pour un opposant !!!<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">C’est peut être la nuit qui précède leur arrestation, la mort dans l’infamie<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">L’entourage de Domitien est là pour le servir et même pour anticiper sur ses désirs, <span style="color: #c92626;"><strong>Norbanus </strong></span>le préfet de sa garde prétorienne est près à toutes les bassesses.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6295347" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/02/2186164067.jpg" alt="tacite" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt; color: #c92626;">La garde Prétorienne</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Lucretia va combattre contre Domitien à fleuret moucheté, contre <span style="color: #c92626;"><strong>Flavie </strong></span>la maitresse en titre de son mari, c’est une longue nuit qui s’avance.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Une superbe réflexion sur le pouvoir et ses dérives.<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Rumeurs, complots, dénonciations, tout sent la pourriture, le danger, la mort.<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">C’est violent, noir, une réflexion sur le pouvoir sans concessions aucunes.<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Le roman prend des allures de <span style="color: #c92626;"><strong>manuel de survie</strong></span> par temps de tyrannie.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">L’écriture m’a plu, la fin n’est pas tout à fait réussie, c’est un péché véniel par rapport à l’art <span style="color: #c92626;"><strong>d’hédi Kaddour </strong></span>pour nous transporter en un siècle plein de fureur et de bruit<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Si vous voulez avoir un aperçu du règne de Domitien je vous renvoie à Lucien Jerphagnon et à son histoire de Rome<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><table style="border-collapse: collapse; width: 64.84149855907782%; height: 287px; margin-left: auto; margin-right: auto;" border="1"><tbody><tr><td style="width: 47.94218299711815%;"><p style="text-align: center;"><img id="media-6295350" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/02/934947910.jpg" alt="tacite" /></p></td><td style="width: 47.94218299711815%;"><p><img id="media-6295351" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/00/01/886910991.jpg" alt="tacite" /></p></td></tr></tbody></table><p><span style="color: #c92626;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Les livres<span class="Apple-converted-space"> </span></span></strong></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">La nuit des orateurs<span class="Apple-converted-space"> </span>Hédi Kaddour<span class="Apple-converted-space"> </span>Editions Gallimard<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Histoire de la Rome antique<span class="Apple-converted-space"> </span>Lucien Jerphagon<span class="Apple-converted-space"> </span>Editions Hachette pluriel <br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Les Divins Césars<span class="Apple-converted-space"> </span>Lucien Jerphagnon Editionts<span class="Apple-converted-space"> </span>Tallandier<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlTacite et le message anti-impérialistetag:euro-synergies.hautetfort.com,2018-10-25:60995642018-10-25T00:10:00+02:002018-10-25T00:10:00+02:00 Tacite et le message anti-impérialiste Les Carnets de...
<div class="page-header article"><p style="text-align: center;"><img id="media-5904687" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2011266232.jpg" alt="Tacite-2.jpg" width="604" height="476" /></p><h1><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Tacite et le message anti-impérialiste </strong></span></h1></div><div class="well article"><h2><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><a class="article-section-title" style="color: #999999;" href="http://www.dedefensa.org/blog/les-carnets-de-nicolas-bonnal-1">Les Carnets de Nicolas Bonnal</a></strong></span></h2></div><div class="body article"><h2 class="titleset_b.deepgreen"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Ex: http://www.dedefensa.org</strong></span></h2><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les extraits que vous allez lire sont de Tacite (Agricola, XXX-XXXII). Ils exposent le message national, rebelle et anti-impérial du chef de la résistance bretonne à l’envahisseur romain qui l’attaque avec son armée mondialisée, ses mœurs sexuelles dépravées et ses impôts incroyables et son esclavage assorti. Ils sont d’une actualité brûlante et valent tous les écrits de résistance postérieurs. Lisez-les bien par conséquent :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> « Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5904690" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/428612167.jpg" alt="51X1TNV36PL._SX210_.jpg" />Voici les propos qu’on lui prête :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">XXX. 1. « Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. 2. Alors, prendre les armes pour combattre – un honneur que revendiquent les braves – c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres ! 3. Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> On se croyait loin des invasions impériales en Bretagne. Mais comme a dit Guy Debord à la fin des années 80, « dans un monde unifié, on ne peut s’exiler » :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son cœur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. 4. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. 5. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance. »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> L’empire romain ressemble à notre empire actuel néolibéral. Il pille, il est omniprésent, il est sexuellement dépravé et insatiable ; il profane le monde et notre humanité.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« 6. Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. 7. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient. XXXI. 1. La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et sœurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5904691" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4166345497.jpg" alt="823773.jpg" />Selon ce grandiose Calgacus, on est là aussi pour être rincés par les impôts qui n’ont jamais été aussi élevés (France, Allemagne, USA) pour les couches faibles et moyennes dans ce monde pourtant si libéral :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« 2. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais. 3. Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. 4. Au sein du personnel domestique, tout esclave acheté en dernier lieu est tourné en ridicule, même par ses compagnons d’esclavage. De la même façon, dans ce monde domestiqué depuis bien longtemps, on nous voue à l’extermination: nous qui sommes les derniers venus, nous ne valons rien ! »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> Extraordinaire Calgacus ou Tacite ! Les peuples n’ont plus de patrie et ils sont remplacés comme dans notre nouvelle économie de plantation (on déplace les esclaves, on remplace les locaux, on envoie les bénéfices à Dubaï ou Wall Street). Description des envahisseurs romains si proches des anglo-américains contemporains (le thème est repris par Geoffroy de Monmouth, X, voyez mon livre sur Perceval et la reine) :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> « XXXII. 1. Croyez-vous vraiment que les Romains soient aussi vaillants à la guerre que dévergondés dans la paix ? Il n’y a que nos divergences et nos différends pour mettre en valeur ces gens, qui font des défauts de leurs ennemis la gloire de leur propre armée. Or cette armée n’est qu’un ramassis des peuples les plus disparates. Seules des circonstances favorables préservent son unité, que des revers réduiront en miettes. Mais, peut-être, pensez-vous que, tout en offrant leur sang pour asseoir ce pouvoir étranger, des Gaulois et des Germains et – quelle honte ! – bien des Bretons, qui furent plus longtemps les ennemis que leurs esclaves, se sentiront retenus par des sentiments de fidélité et d’attachement ? 2. La crainte et l’effroi sont de bien faibles liens d’amitié et, quand ils sont dépassés, ceux qui n’ont plus peur se mettent à haïr ».</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Calgacus espère faire reculer l’armée de l’envahisseur en évoquant la patrie et la famille, les deux réalités les plus massacrées à notre époque.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« 3. Tout ce qui fait vaincre est de notre côté. Ici, les Romains n’ont pas d’épouses qui enflamment leur courage, pas de familles pour les blâmer s’ils ont fui. Beaucoup n’ont pas de patrie ou peut-être est-ce une autre que Rome. 4. Ils ne sont que peu nombreux. Ils ne connaissent rien de cette terre et cela les fait trembler : le ciel lui- même, la mer, les forêts, c’est l’inconnu tout autour d’eux ! Tout se passe comme si les dieux nous avaient livrés des prisonniers enchaînés ! 5. Ne vous laissez pas impressionner par de vains dehors ni par l’éclat de l’or et de l’argent, qui ne protège ni ne blesse. 6. C’est dans les rangs mêmes de l’ennemi que nous recruterons nos propres troupes. 7. Les Bretons reconnaîtront leur propre cause ! Les Gaulois se souviendront de leur liberté perdue ! Tout comme viennent de le faire des Usipiens, tous les autres Germains déserteront ! 8. »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">On a peur de résister, sauf quand on a plus mal que peur. La résistance ne doit alors plus effrayer car c’est cela ou l’esclavage et la mine :</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">« Après cela, qu’est-ce qui nous fera encore peur ? Des fortins vides ? Des colonies de vieillards ? Des municipes en mauvaise posture où se déchirent ceux qui se soumettent de mauvais gré et ceux qui les dominent injustement ?</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ici, il n’y a que leur général, ici, il n’y a que leur armée. Là d’où ils viennent, on paie des impôts, on peine dans les mines et tous les autres sévices s’abattent sur ceux qui sont asservis. Subirons-nous ces outrages à jamais ou nous en vengerons-nous tout de suite dans cette plaine ? Marchez au combat en pensant à vos aïeux et à vos fils ! »</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Rassurons le système : Calgacus fut tué, les bretons écrasés (XXXVII), et les héritiers anglo-saxons devinrent les meilleurs impérialistes de l’histoire !</span></strong></span></p><h2 class="titleset_c.deepgreen"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Bibliographie</span></strong></span></h2><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nicolas Bonnal – Perceval et la reine</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Guy Debord – Commentaires sur la Société du Spectacle</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Niall Ferguson – Empire_How Britain made the modern world</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Geoffrey of Monmouth – History of the kings of Britain – book X – In Parentheses publications</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tacite – Agricola (sur Wikisource_ traduction Danielle De Clercq-Douillet)</span></strong></span></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlUne révolte de légionnaires racontée par Tacitetag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-12-13:58865202016-12-13T17:34:56+01:002016-12-13T17:34:56+01:00 Une révolte de légionnaires racontée par Tacite par Nicolas...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5523557" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/505924068.jpg" alt="grego.jpg" /></p><h2 class="titleset_b.deepgreen"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Une révolte de légionnaires racontée par Tacite</strong></span></h2><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Nicolas Bonnal</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.dedefensa.org </span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les romanichels et les stars veulent plus de réfugiés ? Les stars hollywoodiennes votent pour Hillary ? Les stars ne veulent pas de Trump ? Nos acteurs subventionnés ont honte d’être français ?</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Petite explication.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tacite l’admirable… Voici comment il nous dépeint une agitation politique, celle des légionnaires, si proches, finalement, d’une révolte des étudiants, d’un printemps arabe, d’une péripétie mondaine. On devine l’importance du théâtre et du spectacle comme facteur de subversion et de manipulation des sociétés ; ce qu’ont rappelé Jean Chrysostome ou saint Basile dans leurs sermons.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C’est dans le livre 1 des Annales, chapitre XVI et XVII, qu’on a mal lu (et traduit) à l’école… Nous sommes sous Tibère.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Telle était à Rome la situation des affaires, quand l’esprit de révolte s’empara des légions de Pannonie ; révolte sans motif, si ce n’est le changement de prince, qui leur montrait la carrière ouverte au désordre et des récompenses à gagner dans une guerre civile. »</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le printemps légionnaire va éclater. Il vient de l’inactivité et de l’oisiveté, si propices à déclencher des troubles. La mutinerie débute comme une fable d’Esope. Et là intervient un acteur. On sait le rôle que jouent les acteurs dans les révolutions (Couthon, Collot en France), le rôle subversif du théâtre et du spectacle moderne.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Il y avait dans le camp un certain Percennius, autrefois chef d’entreprises théâtrales </em>(dux olim theatralium operarum)<em>, depuis simple soldat </em>(dein gregarius miles)<em>, parleur audacieux </em>(procax lingua),<em> et instruit, parmi les cabales des histrions, à former des intrigues </em>(et miscere coetus histrionali studio doctus)<em>. Comme il voyait ces esprits simples en peine de ce que serait après Auguste la condition des gens de guerre, il les ébranlait peu à peu dans des entretiens nocturnes ; ou bien, sur le soir, lorsque les hommes tranquilles étaient retirés, il assemblait autour de lui tous les pervers ».</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Percennius reprend les poncifs des révolutionnaires de toutes les époques, ceux qui remplacent un ordre ancien par un désordre nouveau. Plus question d’obéir :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Enfin lorsqu’il se fut associé de nouveaux artisans de sédition, prenant le ton d’un général qui harangue, il demandait aux soldats "pourquoi ils obéissaient en esclaves à un petit nombre de centurions, à un petit nombre de tribuns. Quand donc oseraient-ils réclamer du soulagement, s’ils n’essayaient, avec un prince nouveau et chancelant encore, les prières ou les armes ? »</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tacite voit que dans une révolution tout repose sur une manipulation : les gens doivent être convaincus qu’ils sont malheureux. C’est à cette condition qu’ils sont prêts à tout risquer.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5523559" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/190369346.jpg" alt="FM06_Gil.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le style indirect, Tacite le manie de main de maître. Ce génie historien comprend avant les stratèges des propagandes et les agitateurs professionnels les méthodes <em>de contagion mentale</em>, comme disait Gustave Le Bon. Il écrit plus loin :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Presque dans le même temps et pour les mêmes raisons, les légions de Germanie s’agitèrent plus violemment encore, étant en plus grand nombre… Quand on apprit la fin d’Auguste, une foule de gens du peuple, enrôlés depuis peu dans Rome, et qui en avaient apporté l’habitude de la licence et de la haine du travail, remplirent ces esprits grossiers de l’idée "que le temps était venu, pour les vieux soldats, d’obtenir un congé moins tardif, pour les jeunes d’exiger une plus forte paye, pour tous de demander du soulagement à leurs maux et de punir la cruauté des centurions."</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Deux mille ans après le théâtre se met au service du bolchévisme révolutionnaire, sous la plume de la <em>dame anglaise</em>traduite par Taine (Un séjour en France, uqac.ca) :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>« Les drames produits au commencement de la révolution sont calculés, en général, pour corrompre les mœurs et le goût de la nation</em><em>, et beaucoup d’entre eux sont écrits avec assez d’habileté pour atteindre leur but; mais ceux qui ont paru dans les deux dernières années sont si stupides et si dépravés, qu’il faut que ce goût et cette moralité aient été complètement atrophiés pour qu’ils aient été acceptés un seul instant.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>La faute en est surtout au despotisme du gouvernement, qui a fait de la scène un pur engin politique et n’a admis à la représentation que des pièces qu’un homme honnête et intelligent n’aurait jamais consenti à écrire</em><em>. Par là une foule d’écrivassiers, sans talent comme sans pudeur, sont devenus les directeurs exclusifs des amusements publics, et, si le bruit d’un théâtre constitue le succès, ils peuvent se flatter d’avoir mieux réussi que jamais Racine ou Molière. Si la pièce était trop immorale et trop ennuyeuse, on se garait de l’indignation publique en l’assaisonnant d’injures contre la monarchie et la religion ou d’une niche à l’adresse de M. Pitt. Un auditoire indigné ou impatient est trop heureux d’acheter une réputation de patriotisme en applaudissant des sottises qu’il trouve difficile à supporter. D’ailleurs le théâtre regorgeait d’espions, et il était dangereux de censurer une pièce révolutionnaire, si détestable qu’elle fût; peu de gens avaient le courage de critiquer un auteur patronné par les surintendants de la guillotine... »</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Et notre spectacle dure et conditionne toujours, sous forme de films, proclamations, <em>émissions</em> (sic).</span></strong></p>
marieFhttp://esca-litt-hist.hautetfort.com/about.htmlL'historien Suétone avait aussi un talent d’écrivaintag:esca-litt-hist.hautetfort.com,2016-07-06:58233542016-07-06T11:06:00+02:002016-07-06T11:06:00+02:00 Pour chacune de ses principales biographies, Suétone a suivi un plan...
<p><span style="font-size: 11pt;"><font>Pour chacune de ses principales biographies, Suétone a suivi un plan uniforme : il conte d’abord la vie du prince avant son avènement, puis énumère les faits de son règne, en rapportant ses vices et ses vertus, en donnant des détails sur son genre de vie, sur sa personne. Ensuite il passe aux présages qui ont annoncé sa mort, au tableau de ses funérailles, et aux évènements qui les ont suivies. Nulle considération générale, nulle vue d’ensemble, rien que des détails. Bien plus, Suétone ne se préoccupe pas de savoir si ces détails sont caractéristiques : le lecteur fera son choix. En tout cas pour lui, il est suffisant qu’ils soient vrais. Du reste, jamais de passion, pas même de préférences : il ne songe pas, comme Tacite, en faisant son enquête, à assurer l’immortalité à la vertu et à vouer le vice à l’infamie. Sa curiosité, très vive, n’a d’autre objet qu’elle-même. Il enregistre toutes choses avec une parfaite impassibilité. Ce serait l’idéal du désintéressement scientifique, si ce n’était le comble de la froideur. </font></span></p><p><span style="font-size: 11pt;"><font>En fait Suétone n’a pas composé une histoire, mais il a laissé les matériaux les plus précieux aux historiens à venir. Son extraordinaire tranquillité d’âme nous assure qu’il ne songe jamais à tromper le lecteur. Sa curiosité minutieuse, patiente et exacte est une garantie qu’il ne s’est guère laissé tromper lui-même. Comme il n’a aucune préoccupation d’artiste, qu’il ne choisit pas, qu’il dit tout ce qu’il sait, il peut aider à reconstituer des physionomies complètes, sans aucun trait de fantaisie. Avec lui apparaît une nouvelle conception de l’histoire, que Quintilien formulait déjà en disant « l’histoire a pour but d’exposer, non de prouver ». </font></span></p><p><span style="font-size: 11pt;"><font>Donner à des faits exacts une forme précise et nette, là se borne l’ambition littéraire de Suétone. Il lui est toutefois arrivé d’atteindre à l’éclat et, soutenu par son sujet, à tracer un grand tableau : c’est quand il a raconté la mort de Néron. La fuite du tyran dans la nuit, ses hésitations devant la mort, sa folie de métromane qui fait des citations d’Homère quand ses ennemis approchent, son attendrissement vaniteux sur le « grand artiste » que Rome va perdre en lui, puis ce cadavre « avec ces yeux ouverts et fixes, objet d’horreur et d’épouvante pour ceux qui le regardaient », ce mélange de grotesque et de terrible, tout cela forme une scène telle que Montesquieu a pu dire : « Deux chefs-d’œuvre : la mort de Pompée dans Plutarque, et celle de Néron dans Suétone ». Tout cela pour dire qu’une fois au moins Suétone a eu l’honneur de pouvoir suppléer à Tacite, car la fin du règne de Néron manque dans les <em>Annales</em>.</font></span></p><p><span style="font-size: 11pt;"><font>Michel Escatafal</font></span></p>
marieFhttp://esca-litt-hist.hautetfort.com/about.htmlSuétone, l’historien de douze Césarstag:esca-litt-hist.hautetfort.com,2016-02-29:57671202016-02-29T17:41:00+01:002016-02-29T17:41:00+01:00 Suétone a été le contemporain de Tacite et a écrit sur le même temps, ce...
<p style="text-align: justify;"><font><img id="media-5307187" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://esca-litt-hist.hautetfort.com/media/02/02/1136897657.jpg" alt="Suetone.jpg" />Suétone a été le contemporain de Tacite et a écrit sur le même temps, ce qui signifie un voisinage compliqué compte tenu du génie de Tacite. C’est la raison pour laquelle il serait imprudent de comparer Suétone à Tacite. Il faut donc le juger en lui-même et reconnaître que son œuvre, très inférieure aux <em>Annales</em>, ne laisse pas d’être intéressante. </font></p><p style="text-align: justify;"><font>Nous ignorons le lieu de naissance de Suétone qu’on place généralement entre les années 75 et 77, en pleine époque du règne de Vespasien (69-79). Fils d’un officier subalterne, il servit sans doute lui-même, suivant l’usage romain, et débuta assez jeune au barreau. Bientôt sa vocation littéraire se fit jour, car, en l’an 105, Pline le priait vivement de publier ses ouvrages. Son érudition le rendit vite célèbre, au point que ce même Pline, dans une lettre à Trajan, proclama Suétone « le plus savant de tous les Romains ». </font></p><p style="text-align: justify;"><font>Cela étant la fortune ne lui vint pas avec la réputation. A ce propos nous savons, par une lettre de Pline encore, que ses ressources ne lui permettaient d’avoir qu’une fort modeste villa. Après la mort de Trajan (117), quand Hadrien monta sur le trône, Suétone devint son secrétaire, la nature de ses travaux le désignant à la faveur d’un prince, grand amateur d’archéologie. Mais un différent avec l’impératrice Sabine, très soucieuse de l’étiquette de la cour, fit rentrer Suétone dans une retraite d’où il ne sortit plus jusqu’à sa mort (130).</font></p><p style="text-align: justify;"><font>Il avait donné des œuvres très nombreuses, toutes sur des sujets d’archéologie et d’histoire, des traités sur les jeux des Grecs, sur les jeux et les spectacles des Romains, sur l’armée romaine, des commentaires, des biographies sur les poètes et les rhéteurs célèbres, enfin son chef d’œuvre, les <em>Vies des douze Césars</em>, seul ouvrage qui, par chance, soit intégralement conservé. Dans un prochain article, j’évoquerai plus longuement la valeur de cette œuvre, et le vrai talent d’écrivain de Suétone.</font></p><p><font>Michel Escatafal</font></p>
marieFhttp://esca-litt-hist.hautetfort.com/about.htmlA propos du caractère de Sénèque et de son enseignementtag:esca-litt-hist.hautetfort.com,2014-08-02:54215302014-08-02T07:27:50+02:002014-08-02T07:27:50+02:00 Il y a dans la vie de Sénèque des actes que rien n’excuse, mais que tout...
<p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il y a dans la vie de Sénèque des actes que rien n’excuse, mais que tout explique. Il ne pouvait empêcher ni l’assassinat de Britannicus, ni celui d’Agrippine. Néanmoins, en mourant, il pouvait se dispenser d’avoir à louer le parricide.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il eut le tort de vivre quelques années de trop, non par lâcheté sans doute, mais parce qu’il pensa pouvoir encore faire quelque bien et prévenir de nouveaux crimes. L’illusion était grande et on est libre de la lui reprocher. Mais il ne faut pas en abuser contre un homme qui fut dupe et victime autant que complice. Il ne faut pas surtout reprendre contre lui les accusations des délateurs de son temps, refuser toute autorité, toute dignité à son caractère et dire comme Saint-Evremond : « Il est ridicule qu’un homme qui vivait dans l’abondance et se conservait avec tant de soin, ne prêchât que la pauvreté et la mort ». </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Entre les mœurs et les écrits de Sénèque, il n’y a point de contradiction. Sans doute il posséda d’immenses richesses, mais il les posséda un peu à son corps défendant et en fit bon usage : sa bienfaisance était proverbiale, comme en a témoigné Juvénal. Quand il le fallut, il se priva sans peine des jouissances de la fortune et, gaiement, vécut comme un pauvre : « Mon matelas est à terre et moi sur mon matelas. De deux manteaux l’un sert de couverture et l’autre de courtepointe. Il n’y a rien à retrancher de notre dîner, car il est prêt en moins d’une heure. Mais, comme je ne suis jamais sans figues, non plus que sans tablettes, elles me servent de viande quand j’ai du pain, et de pain quand je n’ai point de viande ».<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Par la façon dont il mourut, il montra bien qu’il n’était point esclave de l’amour de la vie et, ainsi, sa conduite appuie les paroles par lesquelles il se défendait contre les reproches de ses ennemis : « Je n’aime pas les richesses, mais je les préfère…je ne rejette pas celles que je possède, mais je les domine. Je veux qu’une matière plus ample soit fournie à ma vertu…En quelque moment que la nature rappelle mon âme, ou que ma raison la délivre, je m’en irai en prouvant que j’aimais les belles études et la bonne conscience ». Il est d’ailleurs bien étonnant qu’on ait si vivement attaqué un homme qui n’eut point d’arrogance, qui ne prétendit jamais avoir atteint la perfection et au contraire confessa volontiers sa faiblesse. « C’est bien tard, nous dit-il, après m’être lassé à courir de tous côtés, que j’ai connu le droit chemin…J’ai reconnu les effets des préceptes salutaires par l’application que j’en ai faite sur mon propre mal. Il n’est pas tout à fait guéri, mais du moins ne s’aggrave plus ».</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Sénèque pensait que nul ne saurait donner efficacement un enseignement moral, s’il ne le fortifie par ses exemples : « Platon et Aristote, et tous les philosophes qui se sont partagées en diverses sectes, ont plus appris des mœurs que de la doctrine de Socrate ». Il lui parut, comme il nous paraît, que sa vie ne lui interdisait pas d’être un maître de sagesse. Et de fait ses leçons furent précieuses à bien des titres, souvent par le tact et le bon sens, plus souvent par l’ingéniosité et l’éloquence, toujours par la bonne volonté et l’ardeur qu’il y apporte. Il avait vraiment la vocation de l’enseignement, comme en témoigne ces deux phrases : « Je ne prends plaisir à apprendre quelque chose que pour l’enseigner aux autres. Je refuserais même la sagesse, si elle m’était offerte à condition de la tenir cachée et de ne la communiquer à personne ».<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Avec de pareilles dispositions, il devait naturellement chercher par tous les moyens à agir fortement sur ceux à qui il s’adressait. Aussi son premier soin fut-il de restreindre le nombre de ses disciples pour pouvoir bien les connaître. Avec une attentive pénétration il les observe, tient compte de leur âge, de leur condition, surprend les secrets de leur cœur, entre dans les replis de leur conscience, et alors, approprie ses conseils à leur nature et à leur fortune.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">A un jeune homme comme Sérénus, affecté de langueurs sans cause, de tristesses sans motif, qui s’ennuie et ne sait quoi faire de son existence, il prescrira la vie politique qui occupera son âme. Un autre jour, sans doute parce qu’il avait affaire alors à quelque ambitieux ardent, il vantera la retraite, l’abstention politique (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">De la brièveté de la vie</em>). Il n’y a d’utile que ce qui est possible, ce qui signifie qu’il faut se garder d’avoir trop d’exigences. Lucius est procurateur en Sicile, et il jouit d’une trop grande opulence. Sénèque en célébrant la pauvreté, n’ira point lui demander de se dépouiller de ses richesses. « Oh, que celui-là est grand, lui dit-il, qui se sert de sa vaisselle de terre comme si c’était de la vaisselle d’argent ! Mais celui-ci n’est pas moindre, qui se sert de vaisselle d’argent comme si c’était de la vaisselle de terre. En vérité c’est une imbécilité d’esprit de ne pouvoir supporter les richesses ». </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Rien d’absolu, comme nous pouvons le constater, dans cet enseignement. Il tient compte des personnes plus que des abstractions et Sénèque applique, en morale, ce que pourrait dire un médecin de notre époque : « Il n’y a pas de maladies ; il y a des malades ». Pas de préceptes généraux, mais beaucoup de maximes pratiques fréquemment répétées sous des formes diverses. « Ce qui nous est salutaire doit souvent être manié et retourné, afin que cela nous soit familier, que nous l’ayons sous la main ». En même temps, persuadé qu’on enseigne mal, lorsqu’on ennuie, Sénèque se met en grande dépense d’esprit pour intéresser à ce qu’il dit. Il est tout plein de comparaisons ingénieuses : veut-il montrer comme nous sommes aveugles sur nos défauts ? « La folle de ma femme, nous dit-il, a perdu subitement la vue…Elle ne sait pas qu’elle est aveugle, elle croit que c’est la maison qui est obscure, et prie son gouverneur de l’en déloger. Or sachez que ce défaut qui nous fait rire nous est commun avec cette folle ». Il place de piquants tableaux de mœurs, au point que certains ont écrit que plusieurs de ces tableaux appelait la comparaison avec La Bruyère. Enfin, sa riche mémoire lui fournit en abondance les anecdotes qui délassent et renouvellent l’attention, et qu’il sait conter à merveille. Tacite avait bien raison de dire de lui qu’il « donnait des grâces à la sagesse ».</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: 11pt;"><span style="font-family: Times New Roman;">Michel Escatafal</span></span></p>
O.Bhttp://vivrecestlechrist.hautetfort.com/about.htmlLes récits de la Passion 02tag:vivrecestlechrist.hautetfort.com,2014-04-14:53466412014-04-14T12:01:00+02:002014-04-14T12:01:00+02:00 Textes tirés du livre du P. Raymond E. Brown - " Lire les Évangiles...
<p><strong style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: small;">Textes tirés du livre du P. Raymond E. Brown - " Lire les Évangiles pendant la Semaine sainte et à Pâques " - Cerf 2009</span></em></strong></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-size: x-small; color: #ff0000;"><strong>13</strong></span> Les différents types de caractères personnifiés dans le drame de la <strong><span style="color: #0000ff;">Passion</span></strong> servent un objectif religieux. Nous autres, <span style="color: #0000ff;"><strong>lecteurs</strong></span> ou auditeurs, sommes censés participer en nous demandant comment nous nous serions comportés dans le <strong><span style="color: #0000ff;">procès</span></strong> et la crucifixion de Jésus ; à quel personnage du récit puis-je m'identifier ? La distribution de rameaux risque de m'assurer trop vite que je me serais trouvé dans la foule qui acclamait Jésus. N'est-il pas plus vraisemblable que je me sois trouvé au nombre des disciples qui ont fui le danger et l'ont abandonné ? A certains moments de mon existence n'ai-je pas joué le rôle de Pierre reniant Jésus, ou même Judas le trahissant ? Ne me suis-je pas trouvé comme le<strong><span style="color: #0000ff;"> Pilate</span></strong> de Jean, essayant d'éviter de décider entre le bien et le mal ? Ou comme le Pilate de Matthieu, ai-je pris une mauvaise décision puis me suis lavé les mains pour que l'on rapporte que j'étais innocent ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;">Ou bien, ce qui est encore plus plausible, ai-je été parmi les chefs religieux qui ont condamné Jésus ? Si cela semble n'être qu'une lointaine possibilité, c'est parce qu'on a souvent compris les motivations des opposants de façon simpliste. Il est vrai que le rapport que fait Marc d'un jugement conduit par les chefs des prêtres et le <strong><span style="color: #0000ff;">Sanhédrin</span></strong> dépeint des juges malhonnêtes dont la décision est prise d’avance, au point de rechercher des <strong><span style="color: #0000ff;">faux témoins</span></strong> contre Jésus. Mais nous devons accepter que des motifs apologétiques aient coloré les évangiles : n'oublions pas <span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #ff0000;">14</span></strong></span> l'enseignement officiel de notre Eglise (Commission biblique pontificale en 1964), qui dit que dans la prédication apostolique et dans la rédaction des évangiles, le souvenir de ce qui s'est passé durant la vie de Jésus est affecté par la situation qu'ont connue les communautés chrétiennes.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="font-size: medium;">Parmi les facteurs d'influence, on compte la nécessité de tracer un portrait équilibré de Jésus dans un monde gouverné par la loi romaine. L'historien romain <span style="color: #0000ff;"><strong>Tacite</strong></span> garde de Jésus le souvenir négatif d'un criminel condamné à mort par le procurateur de Judée, Ponce Pilate. Les chrétiens pouvaient faire oublier une attitude aussi négative en prenant <span style="color: #0000ff;"><strong>Ponce Pilate</strong></span> comme porte-parole de l'innocence de Jésus. Si l'on regarde l'un après l'autre les récits de Marc, Matthieu, Luc et Jean, on voit que le portrait de <span style="color: #0000ff;"><strong>Pilate</strong></span> le montre avec de plus en plus d'insistance comme un juste juge qui a reconnu que Jésus n'a aucune culpabilité politique. Les auditeurs romains de l'évangile avaient la même conviction que Pilate que Jésus n'était pas un criminel.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="font-size: medium;">Autre facteur d'influence, l'hostilité qui régnait entre l'Eglise primitive et la <span style="color: #0000ff;"><strong>Synagogue</strong></span> ; l'attitude attribuée à " tous " les responsables juifs (Mt 27,1) peut avoir été l'attitude de quelques uns seulement. Il serait bien étonnant que le groupe des chefs juifs qui avait affaire à Jésus n'ait pas comporté quelques politiciens " ecclésiastiques " vénaux cherchant à se débarrasser d'un danger possible menaçant leur position (la famille du <span style="color: #0000ff;"><strong>Grand Prêtre</strong></span> Hanne dont <strong><span style="color: #0000ff;">Caïphe</span></strong> faisait partie est mal notée dans la mémoire juive). Il serait tout aussi étonnant que la majorité d'entre eux n'ait pas été composée d'hommes sincèrement religieux qui pensaient servir Dieu en débarrassant Israël d'un fauteur de troubles comme Jésus (voir Jn 16,2). A leurs yeux, Jésus pouvait être un <strong><span style="color: #0000ff;">faux prophète</span></strong>, détournant le peuple du droit chemin par son attitude permissive quant au sabbat et envers les pécheurs ; les quolibets des Juifs après la comparution de Jésus devant le <strong><span style="color: #0000ff;">Sanhédrin</span></strong> prennent pour base son statut de prophète (Mc 14, 65) et, selon la Loi de <span style="color: #ff0000; font-size: x-small;"><strong>15</strong></span> Deutéronome 13, 1-6, le faux prophète devait être mis à mort de peur qu'il ne détourne Israël du vrai Dieu.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="font-size: medium;">J'ai suggéré qu'en nous assignant un rôle dans l'histoire de la <span style="color: #0000ff;">Passion</span> de Jésus, nous nous découvririons peut-être parmi ses opposants. Il en est ainsi parce que les lecteurs de l'évangile sont souvent des gens sincèrement religieux et profondément attachés à leur tradition. Jésus était un défi à la tradition religieuse parce qu'il en soulignait l'élément humain - un élément trop souvent identifié à la volonté de Dieu (voir Mt 15,6). Si Jésus fut traité avec dureté par les gens étroitement religieux de l'époque, qui étaient des Juifs, il est fort probable qu'il serait traité avec la même dureté par les gens étroitement religieux d'aujourd'hui, y compris chrétiens. L'élément fondamental de la réaction à Jésus n'est pas l'arrière-fond juif mais une certaine mentalité religieuse.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><em><strong><span style="font-size: medium;">A suivre...</span></strong></em></p><p><span><span style="font-size: medium;"> </span><span style="font-size: small;"> </span></span></p>
Littérature de partouthttp://litteraturedepartout.hautetfort.com/about.htmlValérie Rouzeau, Neige rientag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2014-01-16:52726542014-01-16T05:00:00+01:002014-01-16T05:00:00+01:00...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4403204" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/02/3716306591.8.jpg" alt="imgres.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="color: blue;">Conf</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Lorsque vous relirez Tacite lorsque vous relirez</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">(Si on lisait d'abord si on lisait)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Nul n'ignore comme chacun sait</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Nous ne reviendrons pas sur le célèbre chapitrou</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">(Si on venait déjà pour commencer)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Que tout le monde connaît</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>*</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="color: blue;">Manœuvres</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">À l'étroit les trois huit</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Virés salaires de rien</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Micheline Michelin</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Paradis pour demain</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Allez toi va-t-en vite</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">virée ç'a l'air de rien</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">Micheline Michelin</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;">On te remercie bien</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">Valérie Rouzeau, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Neige rien</em> dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Pas revoir</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">suivi de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Neige rien</em>, La Table ronde, 2010, </span></p><p><!--[if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:AllowPNG/> </o:OfficeDocumentSettings></xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves>false</w:TrackMoves> <w:TrackFormatting/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:DrawingGridHorizontalSpacing>18 pt</w:DrawingGridHorizontalSpacing> <w:DrawingGridVerticalSpacing>18 pt</w:DrawingGridVerticalSpacing> <w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery>0</w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery> <w:DisplayVerticalDrawingGridEvery>0</w:DisplayVerticalDrawingGridEvery> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:DontGrowAutofit/> <w:DontAutofitConstrainedTables/> <w:DontVertAlignInTxbx/> </w:Compatibility> </w:WordDocument></xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="276"> </w:LatentStyles></xml><![endif]--> <!--[if gte mso 10]><style> /* Style Definitions */table.MsoNormalTable{mso-style-name:"Tableau Normal";mso-tstyle-rowband-size:0;mso-tstyle-colband-size:0;mso-style-noshow:yes;mso-style-parent:"";mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;mso-para-margin:0cm;mso-para-margin-bottom:.0001pt;mso-pagination:widow-orphan;font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";mso-ascii-font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-fareast-font-family:"Times New Roman";mso-fareast-theme-font:minor-fareast;mso-hansi-font-family:Cambria;mso-hansi-theme-font:minor-latin;}</style><![endif]--> <!--StartFragment--> <!--EndFragment--></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 155.95pt;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">p. 103-104.</span></p>
Le déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlLA ROCHEFOUCAULD : SES MEILLEURES MAXIMES CLASSÉES PAR THÈMEStag:dernieregerbe.hautetfort.com,2013-09-15:57776102013-09-15T03:10:00+02:002013-09-15T03:10:00+02:00 Ayant...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><img id="media-5326325" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/00/00/3887396679.jpg" alt="La Rochefoucauld" /> Ayant déjà rassemblé il y a quelques semaines <a href="http://dernieregerbe.hautetfort.com/archive/2013/06/16/citations-choisies-des-caracteres-de-la-bruyere.html">les meilleures sentences de La Bruyère</a>, je me devais de faire de même pour l’autre grand aphoriste du Grand Siècle, ce dont je m’acquitte en ce jour qui est le quatre-centième anniversaire de sa naissance. Mon choix est très large, puisqu’il regroupe pas moins de 245 maximes (dont 228 tirées des <em>Maximes</em> <a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>, soit un peu plus de 35% du recueil qui en comprend 641 en comptant les supprimées et les écartées). Cette collection a le mérite non seulement d’une impeccable sûreté <a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>, mais aussi d’un classement thématique qui, je pense, en facilitera la consultation, en même temps qu’il en dégage les lignes de force <a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>. Je donne la référence des deux éditions les plus complètes parmi celles qui sont facilement accessibles, celle de la Pléiade et celle de la Pochothèque <a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> Les rubriques que j'ai constituées, accessibles directement par un clic, sont : </span><br /><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><a href="#misère">De la misère de notre nature</a> </span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><a href="#connaître">De la difficulté à connaître un individu</a> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#inconstance">De notre inconstance fondamentale</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#égocentrisme">De notre égocentrisme souverain</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#amour-propre">De la tyrannie et des ruses de l'amour-propre</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#duper">De notre facilité à nous duper nous-mêmes</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#hypocrisie">De l'hypocrisie qui empreint toutes nos actions</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#vices">De la toute-puissance de nos vices</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#amour">De l'amour, de ses pièges et des tourments</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#femmes">Des femmes et de leur frivolité</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#amitié">De l'amitié et de ses tromperies</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#vieillesse">Des amertumes de la vieillesse</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#sots">Des sots et des petits esprits</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#habiles">Des grandes âmes et des habiles</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#monde">Du train du monde</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><br /><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#observations">Quelques observations neutres</a><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"> </span><a style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;" href="#sagesse">Quelques conseils de sagesse</a></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><a name="misère"></a>DE LA MISÈRE DE NOTRE NATURE</span></strong><strong><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><br /></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. La philosophie triomphe aisément des maux passés et des maux à venir, mais les maux présents triomphent d'elle. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°22 ; Pléiade, 1964, p. 406 ; Pochothèque, 2001, p. 117).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Peu de gens connaissent la mort : on ne la souffre pas ordinairement par résolution, mais par stupidité et par coutume, et la plupart des hommes meurent parce qu’on ne peut s’empêcher de mourir. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°23 ; Pléiade, 1964, p. 406 ; Pochothèque, 2001, p. 118).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525;">Pour bien savoir les choses, il en faut savoir le détail, et comme il est presque infini, nos connaissances sont toujours superficielles et imparfaites. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°106 ; Pléiade, 1964, p. 417 ; Pochothèque, 2001, p. 137).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. La folie nous suit dans tous les temps de la vie. Si quelqu’un paraît sage, c’est seulement parce que ses folies sont proportionnées à son âge et à sa fortune. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°207 ; Pléiade, 1964, p. 430 ; Pochothèque, 2001, p. 160).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Les gens heureux ne se corrigent guère, et ils croient toujours avoir raison quand la fortune soutient leur mauvaise conduite. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°227 ; Pléiade, 1964, p. 433 ; Pochothèque, 2001, p. 166).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. Il est aussi ordinaire de voir changer les goûts, qu’il est extraordinaire de voir changer les inclinations. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°252 ; Pléiade, 1964, p. 437 ; Pochothèque, 2001, p. 173).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">S’il y a des hommes dont le ridicule n’ait jamais paru, c’est qu’on ne l’a pas bien cherché. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°311 ; Pléiade, 1964, p. 445 ; Pochothèque, 2001, p. 186).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">On trouve des moyens pour guérir de la folie, mais on n’en trouve point pour redresser un esprit de travers. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°318 ; Pléiade, 1964, p. 446 ; Pochothèque, 2001, p. 187).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">Nous arrivons tout nouveaux aux divers âges de la vie, et nous y manquons souvent d’expérience, malgré le nombre des années. <a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a></span> (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°405 ; Pléiade, 1964, p. 456 ; Pochothèque, 2001, p. 205).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">L’esprit nous sert quelquefois à faire hardiment des sottises. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°415 ; Pléiade, 1964, p. 458 ; Pochothèque, 2001, p. 207).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Nos ennemis approchent plus de la vérité dans les jugements qu'ils font de nous, que nous n'en approchons nous-mêmes. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°458 ; Pléiade, 1964, p. 463 ; Pochothèque, 2001, p. 215).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. Comme la plus heureuse personne du monde est celle à qui peu de choses suffit, les grands et les ambitieux sont en ce point les plus misérables, puisqu’il leur faut l’assemblage d’une infinité de biens pour les rendre heureux. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em> ; Maximes posthumes n°522, Pléiade, 1964, p. 477 ; Maximes écartées n°1, Pochothèque, 2001, p. 267).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Les plus sages le sont dans les choses indifférentes, mais ils ne le sont presque jamais dans leurs plus sérieuses affaires. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em> ; Maximes supprimées n°591, Pléiade, 1964, p. 491 ; Maximes supprimées n°22, Pochothèque, 2001, p. 246).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. On n’est pas assez heureux pour oser croire ce que l’on souhaite, ni même assez heureux aussi pour être assuré de ce qu’on craint le plus. On est assujetti à une incertitude éternelle, qui nous présente successivement des biens et des maux qui nous échappent toujours. </span>(La Rochefoucauld, <em>Réflexions diverses</em>, chap. VIII. « De l’incertitude de la jalousie » ; Pléiade, 1964, p. 514 ; Pochothèque, 2001, p. 717). <a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. [Ceux] qui n'ont rien de faux dans le goût, ni dans l'esprit [<span style="font-family: 'Trebuchet MS'; font-size: small;">…</span>] sont très rares, puisque, à parler généralement, il n'y a presque personne qui n'ait de la fausseté dans quelque endroit de l'esprit ou du goût. / Ce qui fait cette fausseté si universelle, c'est que nos qualités sont incertaines et confuses, et que nos vues le sont aussi : on ne voit point les choses précisément comme elles sont; on les estime plus ou moins qu'elles ne valent, et et on les fait point rapporter à nous en la manière qui leur convient, et qui convient à notre état et à nos qualités. (La Rochefoucauld, <em>Réflexions diverses</em>, chap. XIII. « Du faux » ; Pléiade, 1964, p. 520 ; Pochothèque, 2001, p. 726).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><a name="connaître"></a>DE LA DIFFICULTÉ À CONNAÎTRE UN INDIVIDU</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. Il est plus facile de paraître digne des emplois qu’on n’a pas que de ceux que l’on exerce. <a href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a></span> (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°164 ; Pléiade, 1964, p. 424 ; Pochothèque, 2001, p. 150).</span><span style="color: #252525; background: white;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"> <img id="media-5691178" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/01/01/3877203769.jpg" alt="la rochefoucauld,maximes,jean marchand,louis martin-chauffier,oeuvres complètes,pléiade" /></span><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">La plupart des hommes ont, comme les plantes, des propriétés cachées que le hasard fait découvrir. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°344 ; Pléiade, 1964, p. 449 ; Pochothèque, 2001, p. 192).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Les occasions nous font connaître aux autres, et encore plus à nous-mêmes. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°345 ; Pléiade, 1964, p. 449 ; Pochothèque, 2001, p. 192).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. La fortune fait paraître nos vertus et nos vices, comme la lumière fait paraître les objets. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°380 ; Pléiade, 1964, p. 453 ; Pochothèque, 2001, p. 200).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Il est plus aisé de connaître l'homme en général, que de connaître un homme en particulier. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°436 ; Pléiade, 1964, p. 460 ; Pochothèque, 2001, p. 211).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Il faudrait pouvoir répondre de sa fortune, pour pouvoir répondre de ce que l’on fera. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em> ; Maximes supprimées n°574, Pléiade, 1964, p. 488 ; Maximes supprimées n°11, Pochothèque, 2001, p. 244).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. Comment peut-on répondre de ce qu’on voudra à l’avenir, puisque l’on ne sait pas précisément ce que l’on veut dans le temps présent ? </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em> ; Maximes supprimées n°575, Pléiade, 1964, p. 488 ; Maximes supprimées n°12, Pochothèque, 2001, p. 244).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. On ne peut répondre de son courage quand on n’a jamais été dans le péril. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em> ; Maximes supprimées n°616, Pléiade, 1964, p. 494 ; Maximes supprimées n°42, Pochothèque, 2001, p. 251).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;"><a name="inconstance"></a>DE NOTRE INCONSTANCE FONDAMENTALE</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. La durée de nos passions ne dépend pas plus de nous que la durée de notre vie. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°5 ; Pléiade, 1964, p. 403 ; Pochothèque, 2001, p. 113).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l’une est presque toujours l’établissement de l’autre. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°10 ; Pléiade, 1964, p. 404 ; Pochothèque, 2001, p. 114).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Le caprice de notre humeur est encore plus bizarre que celui de la fortune. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°45 ; Pléiade, 1964, p. 409 ; Pochothèque, 2001, p. 122).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Rien ne doit tant diminuer la satisfaction que nous avons de nous-mêmes que de voir que nous désapprouvons dans un temps ce que nous approuvions dans un autre. (La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°51 ; Pléiade, 1964, p. 409-410 ; Pochothèque, 2001, p. 124).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. <span style="color: #252525; background: white;">La constance en amour est une inconstance perpétuelle, qui fait que notre cœur s’attache successivement à toutes les qualités de la personne que nous aimons, donnant tantôt la préférence à l’une, tantôt à l’autre : de sorte que cette constance n’est qu’une inconstance arrêtée et renfermée dans un même sujet. </span>(La Rochefoucauld, <em>Maximes</em>, n°175 ; Pléiade, 1964, p. 426 ; Pochothèque, 2001, p. 152).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #252525; background: white;">. Il y a deux sortes de constance en amour : l’une vient de ce que l’on trouve sans cesse dans la personne que l’on aime de nouvea
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlTacitus’ Germaniatag:euro-synergies.hautetfort.com,2011-10-15:38092002011-10-15T00:05:00+02:002011-10-15T00:05:00+02:00 Tacitus’ Germania By Andrew Hamilton Ex:...
<p id="BlogTitle"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;">Tacitus’ <em>Germania</em></span></p><p id="BlogDate"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><span style="color: #c0c0c0;">By <span style="text-decoration: underline;">Andrew Hamilton</span> </span></span></p><p><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><span style="color: #c0c0c0;">Ex: http://www.counter-currents.com/</span></span></p><div id="BlogContent"><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><a href="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/Book-cover.jpg" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="alignright size-full wp-image-18231" style="float: left;" title="[Book cover]" src="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/Book-cover.jpg" alt="" width="162" height="254" /></span></a> Tacitus’ <em>Germania</em>, a short monograph on German ethnography written c. 98 AD, is of great historical significance. The transmission of the text to the present day, and certain adventures and tensions surrounding it, make for an interesting story.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Roman historian and aristocrat Cornelius Tacitus (c. 55–c. 117 AD) was the author of several works, more than half of which have been lost. What remains of his writings are divided into the so-called “major [long] works,” the <em><a href="http://www.amazon.com/gp/product/0812966996/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=countercurren-20&linkCode=as2&camp=217145&creative=399369&creativeASIN=0812966996" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">Histories</span></a> <sup>[2]</sup><img style="border: medium none ! important; margin: 0px ! important;" src="http://www.assoc-amazon.com/e/ir?t=countercurren-20&l=as2&o=1&a=0812966996&camp=217145&creative=399369" alt="" width="1" height="1" border="0" /></em> and the <em><a href="http://www.amazon.com/gp/product/0812966996/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=countercurren-20&linkCode=as2&camp=217145&creative=399369&creativeASIN=0812966996" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">Annals</span></a> <sup>[2]</sup><img style="border: medium none ! important; margin: 0px ! important;" src="http://www.assoc-amazon.com/e/ir?t=countercurren-20&l=as2&o=1&a=0812966996&camp=217145&creative=399369" alt="" width="1" height="1" border="0" /></em>, jointly covering the period 14–96 AD, and the “minor [short] works”: <em><a href="http://www.amazon.com/gp/product/0872208117/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=countercurren-20&linkCode=as2&camp=217145&creative=399373&creativeASIN=0872208117" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">The Dialogue on Orators, Agricola, </span></a> <sup>[3]</sup></em><a href="http://www.amazon.com/gp/product/0872208117/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=countercurren-20&linkCode=as2&camp=217145&creative=399373&creativeASIN=0872208117" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">and</span></a> <sup>[3]</sup><em><a href="http://www.amazon.com/gp/product/0872208117/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=countercurren-20&linkCode=as2&camp=217145&creative=399373&creativeASIN=0872208117" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;"> Germania</span></a> <sup>[3]</sup><img style="border: medium none ! important; margin: 0px ! important;" src="http://www.assoc-amazon.com/e/ir?t=countercurren-20&l=as2&o=1&a=0872208117&camp=217145&creative=399373" alt="" width="1" height="1" border="0" /></em>. Tacitus, a senator, is believed to have held the offices of quaestor in 79, praetor in 88, consul in 97, and proconsul or governor of the Roman provinces in “Asia” (western Turkey), from 112–13.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The <em>Germania</em> is a short work, not really a “book.” My copy, “Germany and Its Tribes,” is a mere 23 pages long—albeit in moderately small wartime print on thin paper containing no notes, annotations, maps, illustrations, or other editorial aids. It was translated from the Latin by Alfred Church and William Brodribb in 1876 and published in <em>The Complete Work of Tacitus</em> by Random House’s Modern Library in 1942.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The <em>Agricola</em>, about Roman Britain, is roughly the same length. Agricola, the general primarily responsible for the Roman conquest of Britain and governor of Britannia from 77–85 AD, was Tacitus’ father-in-law.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The <em>Germania</em> has been the most influential source for the early Germanic peoples since the Renaissance. Its reliable account of their ethnography, culture, institutions, and geography is the most thorough that has survived from ancient times, and to this day remains the preeminent classical text on the subject. The book signifies the emergence of the northern Europeans from the obscurity of archaeology, philology, and prehistory into the light of history half a millennium after the emergence of the southern Europeans in Homer and Herodotus.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Though Tacitus at times writes critically of the Germans, he also stresses their simplicity, bravery, honor, fidelity, and other virtues in contrast to corrupt Roman imperial society, fallen from the vigor of the Republic. (It has been said that no one in Tacitus is good except Agricola and the Germans.)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Tacitus’ book is based upon contemporaneous oral and written accounts. During the period knowledge of northern Europe increased rapidly. Roman commanders produced unpublished memoirs of their campaigns along the lines of Caesar’s <em>Commentaries</em>, which circulated in Roman literary circles. Diplomatic exchanges between Rome and Germanic tribes brought German leaders to Rome and Roman emissaries to barbarian courts. And Roman traders expanded traffic with the barbarians, generating, perhaps, more knowledge than the military men.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">According to Jewish classicist Moses Hadas, Tacitus “never consciously sacrifices historical truth. He consulted good sources, memoirs, biographies, and official records, and he frequently implies that he had more than one source before him. He requested information of those in a position to know” and “exercises critical judgment.”</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Other Ancient Accounts of the Germans</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Prior to Tacitus’ narrative, a Syrian-born Hellenistic Greek polymath of the first century BC, Poseidonius, may have been the first to distinguish clearly between the Germans and the Celts, but only fragments of his writings survive.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Julius Caesar did not penetrate very far east of the Rhine, so his knowledge of the Germans, expressed in <em>De Bello Gallico</em> (<em>On the Gallic War</em>, c. 50 BC), was limited.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The Roman Pliny the Elder’s <em>Bella Germaniae</em> (<em>German Wars</em>, c. 60s–70s AD) probably contained the fullest account of the people up to Tacitus’ time, but it has been lost.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Pliny, the foremost authority on science in ancient Europe, had served in the army in Germany. When Mount Vesuvius destroyed Herculaneum and Pompeii, he was stationed near present-day Naples, in command of the western Roman fleet. Eager to study the volcano’s destructive effects firsthand, he sailed across the bay, where he was suffocated by vapors caused by the eruption.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Following the <em>Germania</em>, the most important ancient work discussing northern Europe was Ptolemy’s <em>Geography</em>, written in the 2nd century AD. Ptolemy is the Alexandrian astronomer best-known for positing the Ptolemaic System. The <em>Geography</em> named 69 tribes and 95 places, many mentioned by no other source, as well as major rivers and other natural features.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">From late antiquity, no extensive study of the Germanic peoples has survived, if one was ever written, and no single writer treated the migrations in a coherent way.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Loss and Rediscovery</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">At some point during the collapse of classical civilization and the migrations of late antiquity the text of the <em>Germania</em><em> </em>was lost for more than a thousand years. It resurfaced only briefly, in Fulda, Germany in the 860s, where it and the other short works were probably copied. A monk at Fulda quoted from it verbatim at the time. Subsequently it was lost again.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In 1425 rumors reached Italy that manuscripts of Tacitus survived in the library of Hersfeld Abbey near Fulda. One of these contained the shorter works. In 1451 or 1455 (sources differ) an emissary of Pope Nicholas V obtained the manuscript containing the lesser works and brought it to Rome. It is known as the Codex Hersfeldensis.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In Rome, Enea Silvio Piccolomini, later Pope Pius II, examined and analyzed the <em>Germania</em>, sparking interest in the work among German humanists, including Conrad Celtes, Johannes Aventinus, and Ulrich von Hutten.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Its first publication in central Europe occurred at Nuremberg in 1473–74; the first commentary on the text was written by Renaissance humanist Beatus Rhenanus in 1519.</span></strong></p><div id="attachment_18234" class="wp-caption alignright" style="width: 197px;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><a href="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/1st-pg.-of-Germania-tacitus_germania_aesinas.jpg" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="size-medium wp-image-18234" style="float: left;" title="1st pg. of Germania-tacitus_germania_aesinas" src="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/1st-pg.-of-Germania-tacitus_germania_aesinas-187x300.jpg" alt="" width="187" height="300" /></span></a> <sup>[4]</sup></span></strong><p class="wp-caption-text"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">The first page of Germania, the Codex Aesinas</span></strong></span></p></div><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The Codex Hersfeldensis was then lost again for half a millennium. (This time, of course, the content survived in published form.) Then, in 1902, a portion of the Codex Hersfeldensis was rediscovered by priest-philologist Cesare Annibaldi in the possession of Italian Count Aurelio Balleani of Iesi (Italian: Jesi), a town located in the Marches of central Italy. The manuscript had been in the family’s possession since 1457. This single text, the oldest extant version, became known as the Codex Aesinas. (I.e., the Aesinas is believed to consist of portions of the lost manuscript from Hersfeld.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">One scholar has summarized the tremendous impact the text’s rediscovery in 1455 has had on European history:</span></strong></p><p style="padding-left: 30px;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The rediscovery of the <em>Germania</em> in the late fifteenth century was a decisive event in the study of the ancient Germanic peoples. Renaissance scholarship endowed Roman literary texts with outstanding authority, as well as making them more widely available. At the same time, a rise in German national feeling led to heightened interest in ancient texts which illuminated the Germanic past. . . . The <em>Germania</em> . . . was used to cement a link between the Germans of Tacitus and the Germans of the early modern period. From about 1500 onward the <em>Germania</em> was rarely far from serious discussion of German national identity, German history and even German religion. Fresh impetus was given to it in the nineteenth century and, of course, the racial purity, valour and integrity of the Germans as portrayed by Tacitus had immense appeal to the National Socialist hierarchy in the 1920s and 1930s. (Malcolm Todd, <em>The Early Germans</em>, 2d ed., Oxford: Blackwell, 2004, p. 7)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Among others, the <em>Germania</em> influenced Frederick the Great, Johann Fichte, <a href="http://www.counter-currents.com/2011/05/herders-theory-of-the-volksgeist/" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">Johann Gottfried von Herder</span></a> <sup>[5]</sup>, and Jakob Grimm.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Key to the rediscovery, preservation, transmission, and social and racial influence of the <em>Germania</em> over the past 500 years have been Renaissance humanism, modern (pre-21st century) scholarship, the invention of printing, liberalism, nationalism, and racial science.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">A Dangerous Book</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Since the Renaissance, the <em>Germania</em> has provided the most significant historical evidence of the early Germanic peoples.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The inevitable identification of the ancient Germans with their descendants commenced soon after the book’s discovery. Historians, philologists, and archaeologists all added pieces to the mosaic, so that by the time unification occurred in 1871 the early history of the Germans was firmly grounded.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The <em>Germania</em> influenced at least one 20th century leader decisively. Young Heinrich Himmler in September 1924 read Tacitus during a train ride and was captivated. At the time he was personal assistant to Gregor Strasser, leader of the National Socialist Freedom Movement (<em>Nationalsozialistische Freiheitsbewegung</em>).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In contemporaneous notes, Himmler wrote that Tacitus captured “the glorious image of the loftiness, purity, and nobleness of our ancestors,” adding, “Thus shall we be again, or at least some among us.”</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In 1936, the year of the Berlin Olympics, Hitler personally requested of Mussolini that possession of the Codex Aesinas be transferred to Germany. Mussolini agreed, but changed his mind when the proposition turned out to be unpopular among his people.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">A facsimile copy was made for the Germans and Rudolph Till, chairman of the Department of Classical Philology and Historical Studies at the University of Munich, and a member of the Ahnenerbe (a racial think tank co-founded by Heinrich Himmler in 1935), studied the manuscript in Rome in the months prior to the war. The Ahnenerbe published Till’s findings as <em>Palaeographical Studies of Tacitus’s</em> Agricola <em>and</em> Germania <em>Along with a Photocopy of the Codex Aesinas</em> in 1943.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">German ideologist <a href="http://www.counter-currents.com/2011/08/alfred-rosenberg-in-translation/" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">Alfred Rosenberg</span></a> <sup>[6]</sup> and SS chief Heinrich Himmler both retained intense interest in the Codex. Mussolini’s government fell in 1943. In July 1944 Himmler dispatched an SS commando team to rescue the manuscript. The unit searched three Balleani family residences in Italy without success.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The Codex was in fact stored in a wooden trunk bound with tin in the kitchen cellar of one of the residences, the Palazzo on the Piazza in Jesi. (There is a 1998 <a href="http://www.gazette.de/Archiv/Gazette-6-September1998/Gastkolumne.html" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">online newspaper account in German</span></a> <sup>[7]</sup> about this affair that relies upon Jewish writer Simon Schama’s 1996 <em>Landscape and Memory</em> for its authority.)</span></strong></p><div id="attachment_18233" class="wp-caption alignright" style="width: 310px;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><a href="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/Palazzo-Balleani-in-Jesi.jpg" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="size-medium wp-image-18233" title="Palazzo Balleani in Jesi" src="http://cdn.counter-currents.com/wp-content/uploads/2011/09/Palazzo-Balleani-in-Jesi-300x225.jpg" alt="" width="300" height="225" /></span></a> <sup>[8]</sup></span></strong><p class="wp-caption-text"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Palazzo Balleani in Jesi</span></strong></span></p></div><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">The upshot was that possession of the manuscript remained in the hands of the <a href="http://www.nytimes.com/1989/07/25/obituaries/aurelio-baldeschi-balleani-italian-nobleman-85.html" rel="external"><span style="color: #c0c0c0;">Bal