Last posts on stanislavski2024-03-28T13:45:43+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/stanislavski/atom.xmlSolkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlSerguiev Possad 1 : Savva le Magnifiquetag:solko.hautetfort.com,2017-08-17:59719032017-08-17T14:48:00+02:002017-08-17T14:48:00+02:00 Il fait une température idéale lorsque, après avoir perdu un peu de temps...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">Il fait une température idéale lorsque, après avoir perdu un peu de temps pour acheter le billet idoine devant les guichets automatiques, je grimpe dans un wagon du train parvenu enfin à quai, gare de Iaroslav (</span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">Ярославский вокзал</span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">). De l’autre côté du couloir central, un vieil homme affable s’installe et dépose sur la banquette qui lui fait face son accordéon. P</span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">as mal de places de libres, encore, d‘autant que les rangées sont larges et qu'on y tient largement à six. Quelques minutes plus tard, un bonhomme d'une quarantaine s’installe à mes côtés et engage la conversation en russe. Je lui réponds en anglais. L’« electrichka » démarre lourdement et l’accordéoniste entame un air sur son instrument. </span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/01/02/1894545236.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673608" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/02/1843142530.JPG" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">Pendant ce temps, l’inconnu m’explique qu’il est aussi musicien, batteur, plus exactement, et me fait écouter ce que ça donne sur un smartphone qui a l’air d‘avoir vécu autant que son propriétaire. L</span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">a porte du compartiment s’ouvre tout soudain, et une femme chargée de sacs emplis de livres de cuisine commence à faire l’article. Le vieux qui a fait le tour des voyageurs avec sa casquette en profite pour mettre les voiles dans un autre wagon, et l’inconnu me sourit d‘un air goguenard, l’air de dire « ça roule ! ». Ça roule, en effet, et déjà nous avons laissé la banlieue de Moscou pour un ciel plus limpide. Je vais à Serguiev, <em>da</em> ! Lui continue jusqu’au bout, à Iaroslav. À chaque arrêt, un va-et-vient important de voyageurs munis de sacs. La ligne dessert scrupuleusement toute la banlieue nord de Moscou, puis les premiers villages dans lesquels les Russes possèdent leurs datchas. Et entre chaque gare, tandis que le train fonce, des vendeurs à la sauvette qui proposent des livres, des peignes, de la colle extra-forte, des sous-vêtements. Les plus pros ont même des petits micros portatifs.</span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/02/01/1532313845.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673611" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/01/4045870420.JPG" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">Mon batteur se lève brusquement et disparaît à l’autre bout du compartiment : quelques minutes plus tard, un contrôleur qui biffe d‘un trait de bic bleu nonchalant mon aller-retour à 352 roubles. Il a coincé mon Kerouac russe plus loin ou bien est-il descendu de lui-même pour attendre le prochain train ? Je l'aperçois un peu plus tard sur le quai à la gare suivante, tandis que le convoi redémarre. Enfin, Serguiev Possad ! A la capitale, les passages souterrains sont légions et la foule bien disciplinée, ici une petite troupe de voyageurs commence à traverser la voie au plus pressé...</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/01/02/760187736.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673613" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/02/3271160618.JPG" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">Aux abords de la petite gare, des femmes âgées proposent de leur acheter des bouquets de fleurs. Non loin de ce petit kiosque, je tombe nez à nez avec Savva Ivanovitch Mamontov, l'ancien directeur de cette ligne Moscou Iaroslav. Mamontov fut surtout un mécène, propriétaire de la maison d’Abramtsevo et animateur du cercle d‘artistes qui domina la vie culturelle moscovite des années 1880-1890 : ami de Repine qui réalisa son portrait et de Rimski-Korsakov, de Stanislavski et de Mussorgsky, fondateur de l’Opéra privé russe qui lança Chaliapine. Il fut à ce titre l’un de ceux qui introduisirent la mise en scène dans l’Opéra, renouvelant toute la dramaturgie du vingtième siècle naissant. Pour parfaire sa légende, « <em>Savva le Magnifique</em> », comme le surnommèrent ses amis artistes dans un clin d'oeil à Laurent de Médicis, finit diffamé et ruiné en 1918, suite à des soupçons de détournement de fonds au sein de la compagnie férroviaire. Comme quoi les liaisons entre l'art et l'industrie finissent souvent quelque peu dangereuses. La statue garde cependant fière allure :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/00/01/3074609491.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673614" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/01/2762565428.JPG" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Century, serif; color: #000000;">Le grand artiste d'opéra russe Chaliapine déclara au sujet de son ami mécène en 1933 à Londres : « Je voudrais me souvenir de mon ami et professeur, Savva Ivanovich Mamontov qui a consacré toute sa vie, sa connaissance et son capital au service de l'art désintéressé ». L'art désinteressé : un rêve, un mythe, presque, un siècle plus tard, une grâce aux parfums irréels, le don de soi à la beauté, alors que triomphent dans toutes les capitales le marketing et les marchés financiers. Stanislavski, dans <em>Ma Vie dans l’art,</em> raconte : « Les spectacles étaient répétés, préparés, au sens des décors et des costumes, en deux semaines. Dans cet intervalle de temps, le travail continuait nuit et jour et la maison [de Mamontov] était transformée en un immense atelier. Les jeunes et les enfants, les parents et les amis affluaient chez lui de toutes parts et participaient au travail commun. Certains mélangeaient les couleurs, d’autres enduisaient la toile d’une couche préparatoire, aidant les peintres qui peignaient les décors, d’autres encore s’occupaient des meubles et des éléments fabriqués. (…) Chez les femmes on coupait et on cousait les costumes, sous le contrôle des peintres eux-mêmes que l’on ne cessait d’appeler à l’aide pour des explications. (…) Tout ce travail se déroulait au milieu du fracas et des coups de marteau des travaux de menuiserie qui venaient du grand bureau-atelier du propriétaire des lieux. On y construisait les tréteaux et la scène. (…) Au milieu de ce bruit et du vacarme, il [Mamontov] écrivait la pièce, pendant qu’en haut, l’on répétait les premiers actes. » </span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/00/02/150393005.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673615" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/02/3019042490.jpg" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">Mamontov, par Repine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;">Mais bon ! Malgré toute la religiosité qui entoure cet immense personnage de la culture russe, suis-je venu en pèlerinage à Serguiev Possad, l’un des cœurs les plus palpitants de l’orthodoxie russe, seulement pour lui rendre hommage ? </span><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Century',serif;"> Un peu plus loin, la vue sur La Laure de la Trinité Saint Serge surgit, à couper le souffle : une cathédrale à cinq dômes, plusieurs églises, un palais, un clocher à 88 mètres et des académies religieuses parsemées autour …</span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><a style="color: #000000;" href="http://solko.hautetfort.com/media/02/00/674913499.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5673616" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/00/2634755295.JPG" alt="savva ivanovitch mamontov,serguiev possad,moscou,gare de iaroslav,electrichka,littérature,abramtsevo" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000;">A suivre ...</span></p><p style="text-align: center;"> </p>
L U Chttp://l-illustretheatre.hautetfort.com/about.htmlAnecdotetag:l-illustretheatre.hautetfort.com,2009-06-24:22583212009-06-24T22:45:00+02:002009-06-24T22:45:00+02:00 Dans les dernières scènes de Marathon Man , le personnage incarné par...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong>Dans les dernières scènes de <em>Marathon Man</em>, <span style="color: #008000;">le personnage incarné par Dustin HOFFMAN</span> se confronte à Christian SZELL, ex-dignitaire Nazi, incarné lui par Laurence OLIVIER.</strong> Juste avant le tournage de la scène, sensé être à bout de souffle, Dustin HOFFMAN part faire un footing afin d’être plus crédible.<br /> <strong>Légende où vérité :</strong> Une fois de retour, il se serait étonné que Laurence OLIVIER ne se livre à aucune préparation pour cette scène. Celui-ci aurait alors répondu : « Et si vous vous contentiez de jouer ? ».<br /> <br /> <strong><span style="color: #008000;">Certains disent qu’en réalité</span>, l’acteur shakespearien</strong> voulait signifier son agacement sur la vie dissolue d’HOFFMAN en lui envoyant cette pique ;<br /> D’autres prétendent que Dustin HOFFMAN, en plein divorce, tentait d'oublier ses soucis en se consacrant au travail et que Laurence OLIVIER, qui connaissait ses problèmes, voulait lui faire comprendre qu'il savait et qu'il lui donnait son soutien.<br /> <br /> <strong><span style="color: #008000;">Vrai ou faux</span>, tout le monde s’en moque.</strong> En effet, cette célèbre anecdote a fait le tour des cours de théâtre du monde entier. Et, c’est le cas de le dire, en matière d’art dramatique il y a plusieurs écoles, fort différentes.<br /> Deux grands courants se dégagent : l’un se réclame de l’enseignement de Stanislavski et se résume en un mot, « VÉRITÉ » (en fait, c’est plus compliqué que ça, mais je veux faire court) ; l’autre se réclame du théâtre élisabéthain ou même de la commedia dell’arte, royaume du symbole, de la représentation, du faux au service du vrai.<br /> Dans cet exemple, on l’aura compris, Dustin HOFFMAN étant issu de l’Actor’s Studio représente le "camp" Stanislavski et Laurence OLIVIER le courant shakespearien.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 10pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong>J’avoue que depuis plusieurs années maintenant, <span style="color: #008000;">je balance entre ces deux voies, sans jamais pouvoir trancher</span>.<br /></strong>Faut-il grossir de vingt kilos pour pouvoir jouer le rôle de Jack la Motta dans <em>Raging Bull</em> ?<br /> Faut-il au contraire jouer sur des tréteaux nus, avec un fond noir et une chaise comme seul accessoire ?<br /> Faut-il pendant deux heures se concentrer sur ses malheurs pour arriver sur le plateau déjà plein de chagrin et les larmes prêtes à jaillir ou bien faut-il s’échauffer avec un training d’acteur pour s’assouplir les articulations ?<br /> <br /> Et surtout, surtout, existe-t-il un cours d’art dramatique où l’on enseigne tout cela à la fois ? Un endroit où l’on formerait des comédiens capables de s’adapter à n’importe quel metteur en scène…<br /> <br /> « Et si vous vous contentiez de jouer ? » Mais tous les comédiens jouent — ou rêvent de jouer.</span></p> <div style="text-align: center"><img src="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/media/02/00/1664559154.jpg" alt="Illustre-Stanislavski.jpg" id="media-1841894" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /><br /> <span style="FONT-FAMILY: Verdana; FONT-SIZE: 10pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA"><span style="font-family: Verdana; font-size: 8pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="color: #0000ff;">Konstantin Stanislavski, de son vrai nom Konstantin Sergeyevich Alexeyev</span></span></span></div>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlUne didascalietag:theatrummundi.hautetfort.com,2007-10-26:12800972007-10-26T20:00:00+02:002007-10-26T20:00:00+02:00 Malgré le mépris latent, formidable dont elles sont...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><font size="3" face="Times New Roman"><img name="media-619875" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/204969197369c005165b3cde868004e5.jpg" alt="b638d830d47f8dc45b77e18657fc8104.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-619875" /></font></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Malgré le mépris latent, formidable dont elles sont environnées, et comme auréolées – texte inutile, indication irréalisable, etc.<span> </span> –, j’aime les didascalies (« <span class="tlfcdefinition"><i>instructions</i> données <i>par un auteur</i> dramatique <i>aux acteurs</i> sur la manière d'interpréter leur rôle</span> » – c’est moi qui souligne –, selon le <i>Trésor de la langue française</i>).</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ma préférence, ce jour, va à celle qui ouvre l’acte II de <i>La Cerisaie</i>, d’Anton Tchekhov.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3"><font face="Times New Roman"><i>La Cerisaie</i>, représentée pour la première fois en 1904 par le Théâtre d’Art de Constantin Stanislavski, est la dernière œuvre d’un Tchekhov malade, mourant, péniblement écrite de 1901 à 1903.</font></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Le seul acte nécessitant un décor d’extérieur ne se déroule pas, comme peut-être on aurait pu s’y attendre à la lecture du titre, dans la cerisaie. Non sans raison. La cerisaie demeure ce lieu mythique, déjà passé, auquel nul ne peut plus désormais accéder.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">La didascalie ouvrant cet acte II n’est pas seulement une description, c’est avant tout une vision. Elle est très simple, très claire, l’ordre dans lequel elle se déploie est le plus judicieux.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cette apparente description d’un paysage, aussi, est une chronologie. Elle raconte, sans tomber jamais au symbolisme, le passé tristement abandonné d’un monde mourant, et son avenir inéluctable, sans doute pas même clairement souhaité.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">D’un certain point de vue, cette didascalie (que je donne ici dans la traduction d'André Markowicz, Babel Actes Sud, 1992) dit toute la pièce :</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p align="justify"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">« Une prairie. Une petite chapelle abandonnée depuis longtemps, qui penche sous le poids de l’âge ; tout à côté, un puits, de grandes pierres, sans doute d’anciennes pierres tombales, et un vieux banc. On voit le chemin qui mène à la propriété de Gaev. A l’écart, de hautes rangées de peupliers forment une masse sombre : c’est la limite de la cerisaie. Au loin, une série de poteaux électriques, et, loin, très loin à l’horizon, les contours flou d’une grande ville, qu’on ne peut voir que lorsqu’il fait très beau, très clair. Le soleil va bientôt se coucher. »</font></font></b></p> <p> </p>