Last posts on solitude
2024-03-29T09:38:11+01:00
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Littérature de partout
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Gustave Roud, Journal 1916-1976
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2022-10-24:6408033
2022-10-24T05:00:00+02:00
2022-10-24T05:00:00+02:00
...
<p style="text-align: center;"> <img id="media-6396495" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/01/02/1377815183.jpg" alt="Gustave Roud.jpg" /></p><p style="font-size: medium; font-family: Garamond, serif; color: #000000; font-weight: 400; padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16pt; font-family: Baskerville, serif;">Je pense parfois : c’est ma solitude qui a altéré si profondément ma joie au spectacle du monde. Si jadis (sans que je voulusse l’analyser) elle naissait d’une correspondance que j’établissais entre une passion dominante, un sentiment que l’heure exaltait et tout ce qui entourait ma présence centrale, de plus en plus maintenant elle nécessite pour s’épanouir un calme désespéré, une tristesse sans sursauts où je me sens peu à peu descendre. C’est alors que naît pour ainsi parler mon regard véritable. Posé sur chaque chose, il l’épuise lentement, et je savoure tout objet pour lui-même et pour l’accord qu’il forme avec d’autres sans rien sentir d’autre en moi lui répondre et lui <em>donner un sens</em> ; c’est dire que je ne peux plus traduire, et moins encore interpréter le monde visible, mais seulement transcrire ce qui transparaît sous l’incessante variation de l’heure, de ses éléments éternels, par le sens des mots, leur musique, et le rythme de la phrase, l’âme aussi dépouillée qu’un peintre.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Garamond, serif; color: #000000; font-weight: 400; padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Garamond, serif; color: #000000; font-weight: 400; padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16pt; font-family: Baskerville, serif; color: #0000ff;">Gustave Roud, <em>Journal, 1916-1976</em>, Zoé, 2022, p. 91-92.</span></p>
Faelys
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Mauvais sang, Loic Clément & Lionel Richerand
tag:www.petitesmadeleines.fr,2022-07-24:6393466
2022-07-24T14:04:00+02:00
2022-07-24T14:04:00+02:00
Un opus d'ombre et de lumière pour ce "conte des cœurs perdus" par...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.petitesmadeleines.fr/media/01/01/2062454495.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6374867" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.petitesmadeleines.fr/media/01/01/1264402012.png" alt="fantastique,solitude,amitié,angoisse" /></a></p><p style="text-align: center;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://petitesmadeleines.hautetfort.com/media/02/00/1460675085.gif" alt="coeur_026.gif" /></p><p style="text-align: center;">Un opus d'ombre et de lumière pour ce "conte des cœurs perdus" par le duo Clément et Richerand !</p><p style="text-align: center;">Un album pour exorciser l'angoisse de la solitude.</p><p style="text-align: justify;">Lionel Clément n'hésite pas. Il n'hésite pas à aborder des thèmes durs, vrais et exigeants dans ses œuvres pour enfants. Il n'hésite pas à inventer cette superbe série de "contes des cœurs perdus" qui se répondent, se complètent, se mêlent. Il innove encore, en invitant des illustrateurs différents mais toujours flamboyants, à ses côtés. (en retournant les albums, la mosaïque des 4èmes de couv' est bien belle, essayez)</p><p style="text-align: justify;">Pour "Mauvais sang", c'est à Lionel Richerand de poser ses dessins ciselés, fantastiques et fourmillants de références, sur l'univers incroyable de Tristan Ténébrae. <em> "un vampire millénaire à l'apparence d'un petit garçon de 8 ans. Angoissé, ce drôle de Nosferatu est perclus de stress et d'inquiétudes trop nombreuses pour être listées et que malheureusement le dévoué Mr Jingle, son majordome Orang Outang, peine à tempérer. Mais sa rencontre avec Aurore, cheffe de tribu d'une curieuse famille d'accueil, va changer la donne."</em></p><p style="text-align: justify;">Bravo pour cette alchimie fascinante entre texte et illustrations ! C'est juste merveilleux, avec un panel d'émotions profondes sublimées par des pages hypnotiques qu'on peut relire mille fois. S'il aborde des thématiques sombres d'anxiété, de deuil, de solitudes, le scénariste distille aussi généreusement son humour vif, ses clins d’œil pétillants et une belle dose d'humanité. </p><p style="text-align: justify;">Quand les liens de cœur choisis chassent les nuages de la vie (et de la mort), ça donne un album addictif qui est à la fois émouvant, optimiste et un peu foufou. Un album qui célèbre les familles recomposées, les pancakes au déjeuner, les fantômes, les majordomes orang-outan et le joyeux bazar de la vie en général !!</p><p style="text-align: justify;">Prochain opus de la série attendu en octobre, je fais une croix sur le calendrier....</p><p style="text-align: justify;"><em>Mauvais sang</em>, Loic Clément et Lionel Richerand, éditions Delcourt (janvier 2022), 41p., 11,50€</p><p style="text-align: justify;"><a href="http://www.petitesmadeleines.fr/" target="_blank" rel="noopener">Blog littérature jeunesse, blog livres, blog lecture, littérature jeunesse, livres jeunesse, blog livres ado</a>,</p>
galavent
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Quand ?
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2022-02-22:6367491
2022-02-22T04:04:26+01:00
2022-02-22T04:04:26+01:00
Seul au monde… Poids de la solitude enfermée Il erre dans cette soupe...
<p style="padding-left: 120px;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Seul au monde…</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Poids de la solitude enfermée</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Il erre dans cette soupe</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Et ne goûte que l’amertume</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Te souviens-tu de tes jeunes années </span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Quand tes parents</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Également seuls au monde</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Respiraient à pleins poumons </span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Le printemps de leur jeunesse</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Et tu es là aussi</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Empli de tes films passés</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Bousculé dans tes retranchements</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">L’œil vif d’éclairs de vie</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Mais qui ne marquent plus</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Sur la page blanche des jours</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">L’humanité s’étouffe</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">De trop de résurgences</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Enfoui dans la glace du passé</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Monte l’avenir que tu ne peux voir</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Tes enfants et petits-enfants</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Te regardent et se disent :</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">« Quel est cette pointe</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Qui perce ton cœur !</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Ton tour viendra</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Tu seras seul</span><br /><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Avant de fermer tes yeux ! »</span></p>
galavent
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Haïku
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2021-10-27:6346159
2021-10-27T06:49:00+02:00
2021-10-27T06:49:00+02:00
Une seconde : il dort et franchit le fil. le vide émerge !...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;"><img id="media-6306420" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/media/02/00/4167795227.jpg" alt="14-01-26 Hélicéchappée 16.jpg" width="349" height="349" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Une seconde :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">il dort et franchit le fil.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">le vide émerge !</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">plus rien n'existe.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">es-tu enfin seul ?</span></p>
Littérature de partout
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Baudelaire, Fusées
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2021-09-15:6337399
2021-09-15T05:00:00+02:00
2021-09-15T05:00:00+02:00
Dieu est un scandale, — un scandale qui rapporte. Il n’y a que deux...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6293315" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/01/903065052.jpg" alt="baudelaire,fusées,scandale,goût,élégiaque,solitude" /></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;">Dieu est un scandale, — un scandale qui rapporte.</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;">Il n’y a que deux endroits où l’on paie pour avoir le droit de dépenser, les latrines publiques et les femmes.</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;">Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire.</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;">Cet homme est si peu élégiaque, si peu éthéré, qu’il ferait horreur même à un notaire.</span><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;"> </span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;">Après une débauche, on se sent toujours plus seul, plus abandonné.</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Baskerville',serif;"> </span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-size: 16pt; font-family: 'Baskerville', serif; color: #0000ff;">Baudelaire, <em>Fusées</em>, dans <em>Œuvres complètes</em>, Pléiade/Gallimard, 1961, p. 1258, 1258, 1259, 1262, 1265.</span></p>
Note
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Liquidités
tag:almasoror.hautetfort.com,2021-08-22:6333438
2021-08-22T22:51:00+02:00
2021-08-22T22:51:00+02:00
Où es-tu ? Je suis perdue. La société liquide m'a noyée. J'ai laissé...
<p style="text-align: center;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/01/360555490.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6286789" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/01/1289863479.jpg" alt="20210822_224136.jpg" /></a></p><p>Où es-tu ? Je suis perdue. La société liquide m'a noyée. J'ai laissé partir le train du souvenir. J'attends assise à côté de ma vie. Je regards les gens vieillir. Je regarde les enfants naître. Je m'appelle sans me reconnaître. J'ose espérer parfois qu'il y aura demain autre chose à contempler que le vide entre mes mains. Les gens qui dansent autour de nous tendent les doigts sans nous toucher. Un verre se boit, une toile se peint, dans l'appartement des voisins. Je souris à des inconnus qui passent en rendant les regards, je marche sans savoir pourquoi je n'ai plus de clé dans la poche, plus d'adresse au fond de mon cœur, plus de maître dans mon esprit. J'ose espérer parfois qu'il y aura un jour un rythme rassurant pour peupler mes journées, pour structurer mes nuits, pour piloter ma vie vers un destin en devenir.</p>
Prieto
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Méditation - Prions !
tag:www.chemindamourverslepere.com,2021-07-25:6328778
2021-07-25T05:05:00+02:00
2021-07-25T05:05:00+02:00
« Puisque nous devons prier, puisqu'il faut prier, prions ! Prions avant de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Puisque nous devons prier, puisqu'il faut prier, prions ! Prions avant de parler, avant de travailler ; prions dans l'action, prions dans le repos, prions au milieu des foules, prions dans la solitude, prions partout, prions sans interruption. La prière est une puissance d'apostolat mise à notre disposition. S'il y avait quelque chose de meilleur pour nous que la prière, notre Seigneur nous l'aurait appris ; mais il a enseigné et il nous recommande surtout de veiller et de prier, de faire pénitence. Que notre vie soit donc une vie de prière ! "<em>Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous marchiez, soit que vous travailliez ou vous reposiez</em>, disait saint Paul, <em>faites tout pour la gloire de Dieu</em>", ce qui certainement veut dire en priant. Vie contemplative... Vie apostolique ! La première assurant le succès de l'autre ! C'est un peu paradoxal, mais ce ne l'est qu'apparemment, la réalité est affirmative. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Marthe Robin</strong> (1902-1981), "<span style="color: #3366ff;"><a style="color: #3366ff;" href="http://www.boutique-foyer-chateauneuf.com/index.php?id_product=9&controller=product" target="_blank" rel="noopener">Au fil des jours - Extraits du journal de Marthe Robin</a></span>" - 29 janvier 1930, Éditions Foyer de Charité, 2012.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-6279607" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/01/1195686406.jpg" alt="bougie_mains_4ba.jpg" /></span></p>
nauher
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Chambre 215
tag:off-shore.hautetfort.com,2021-06-15:5213272
2021-06-15T16:52:00+02:00
2021-06-15T16:52:00+02:00
Elle s'est effacée devant lui pour le laisser passer. Il s'est retourné...
<p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; color: #000000; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Elle s'est effacée devant lui pour le laisser passer. Il s'est retourné vers elle, encore dans l'embrasure. Un instant entre eux deux. Elle a compris. Elle reviendra dans cinq minutes. Tout peut se faire en si peu de temps, de ranger, de vider, ou pas, aussi. Il n'y a pas <em>grand chose, </em>comme on dit. On parle parfois très vite. Il s'est assis dans le fauteuil où, hier, il était, dans l'angle, à le regarder dormir à moitié, échangeant quelques mots décousus quand il ouvrait l'œil. Le soleil arrive en transversale. Il y a l'odeur persistante de camphre, d'éther et de bouillon. Midi. Le lit est encore emmêlé du drap. Les fils de perfusions pendent. Puis les objets, ce qu'il avait amené avec lui. Deux magazines de mots croisés, force 3-4, parce qu'il était devenu assez fort, avec le temps, deux romans, policiers sûrement, un paquet de bonbons Kréma. Son réveil et sa radio, comme deux petites boîtes propres. Faire sa chambre. Faire de l'impersonnel sa chambre, même transitoire. Sur le dossier de l'une des deux chaises, le blouson qu'il n'avait pas voulu mettre dans la penderie, pour dire qu'il n'allait pas s'éterniser. En se penchant un peu, il voit, dans le renfoncement ce qui fait office de table de chevet, le boîtier ouvert, les lunettes posées dessus, et dans le même mouvement son regard embrasse les pantoufles au pied du lit, dont une est retournée, et un paquet de Kleenex qui traîne.</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; color: #000000; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La porte s'ouvre. Il n'esquisse pas un geste ; elle lui dit qu'elle est désolée.</span></p>
Zébra
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Comic-strip by Reyn (37)
tag:fanzine.hautetfort.com,2021-05-25:6318062
2021-05-25T15:58:26+02:00
2021-05-25T15:58:26+02:00
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM - traduit de l'américain...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6261910" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/02/00/988981179.jpg" alt="webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,comic-strip,reyn,afistfulofbabies,solitude,eldon,cri,humour,gag" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Extrait du site <a title="Afistfulofbabies" href="https://afistfulofbabies.com" target="_blank" rel="noopener"><em>AFISTFULOFBABIES.COM</em></a></strong></p><p style="text-align: center;"><strong>- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.</strong></p><p style="text-align: center;"> </p>
comptines
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LE CHÂTEAU DES PAPAYES
tag:librairiecomptines.hautetfort.com,2021-04-24:6311698
2021-04-24T16:33:38+02:00
2021-04-24T16:33:38+02:00
roman Sara PENNYPACKER, traduit de l'anglais (États-unis) par...
<p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong><img id="media-6250979" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://librairiecomptines.hautetfort.com/media/02/00/563963225.jpg" alt="papayes.jpg" />roman </strong></span><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><strong>Sara PENNYPACKER, traduit de l'anglais (États-unis) par Faustina FIORE<br />Éd. Gallimard jeunesse, mars 2021 , 348 pages – 16,00 €</strong></span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour Ware, onze ans, l'été ne s'annonce pas joyeux. Suite à la chute de sa grand-mère et à son hospitalisation, le voilà obligé de quitter la résidence pour seniors où il passait un été idéal entre la piscine et la construction d'une maquette géante de château-fort.<br /></span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Condamné à « nouer des relations sociales enrichissantes avec d'autres enfants »dans un centre de loisirs déprimant, pour que ses parents puissent travailler plus (et gagner plus afin de devenir propriétaires de leur maison) il désespère de trouver un peu de solitude pour pouvoir s'adonner tranquillement à son passe-temps préféré : la rêverie.<br /></span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C'est grâce à un trou dans la clôture que Ware va trouver son échappatoire : le terrain de l'église qui jouxte le centre de loisirs a été abandonné et est sur le point d'être vendu... Formidable opportunité de jeu pour un enfant à l'imagination débordante ! Ware entreprend donc de transformer les ruines de la vieille église en un véritable château-fort. Il sera aidée par la débrouillarde et mystérieuse Jolène, qui semble elle bien décidée à installer une plantation de papayes sur le terrain – et surtout à faire fortune… Finalement, cet été pourrait bien être inoubliable !</span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ware, jeune garçon rêveur qui pose sur le monde un vrai regard d'artiste, verra ses rêves passer l'épreuve du monde réel. Jolène, quant à elle, devra apprendre à faire confiance pour atteindre ses objectifs, et réussir à faire pousser ses papayes. Entre jardinage, aménagement des douves et confidences, c'est une véritable amitié qui va réunir ces deux enfants solitaires.</span><br /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Avec cette galerie de personnages sensibles et attachants, l'auteure de <em><strong>Pax et le petit soldat </strong></em>signe un roman touchant, inspirant et plein d'optimisme ; un véritable hymne à la créativité et à la nature qui donne envie de créer des châteaux et de faire pousser des forets de papayes !</span></p><p><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Nathalie Ventax</span></p><p> </p><p> </p>
Prieto
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Sanctuaire intérieur
tag:www.chemindamourverslepere.com,2021-03-21:6304690
2021-03-21T05:05:00+01:00
2021-03-21T05:05:00+01:00
« Il faut s'habituer à prier en tout lieu comme en tout temps. Le lieu de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Il faut s'habituer à prier en tout lieu comme en tout temps. Le lieu de la prière, c'est l'âme et Dieu qui l'habite. Quand vous prierez, suivant le conseil de Jésus, entrez dans la chambre intime et retirée de votre âme, enfermez-vous là, et parlez à votre Père dont le regard aimant cherche votre regard. Voilà le vrai temple, le sanctuaire réservé. On le porte avec soi ; on peut sans cesse ou s'y tenir ou y rentrer bien vite après quelque sortie. Il faut en faire un lieu bien propre ; il faut l'orner : le grand ornement, c'est Dieu même. Il doit y retrouver ses traits. Ses traits, ce sont ses perfections. Participées par notre âme elles prennent le nom de vertus. L'âme qui les porte est belle de la beauté divine. Les vertus nous refont à l'image de Dieu, à l'image du divin Fils qui est venu les pratiquer ici-bas pour nous montrer les traits divins.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Dans ce sanctuaire réservé, nouveau ciel et royaume de Dieu, la solitude et le silence doivent régner. Dieu est seul avec lui-même. Les Personnes divines ne portent pas atteinte à cette solitude ; elles la constituent. L'amour qui les anime les ferme à tout ce qui n'est pas lui : la cité est immense mais close, et Dieu seul l'occupe qui est "tout en tous" (1Co 15, 28). L'âme qui prie doit reproduire cette solitude, s'emplir de lui, rejeter tout autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Le colloque qui s'engage alors est silence...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">C'est vers cette unité que nous tendons quand nous sommes enfermés en Dieu. il est devenu tout, nous le lui disons et nous ne savons plus dire autre chose. C'est le silence de l'âme rentrée en elle-même et occupée de Celui qu'elle y trouve... »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Dom Augustin Guillerand</strong> (1877-1945), <em>Face à Dieu</em>, Parole et Silence, 1999.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-6239411" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/01/4007739138.jpg" alt="Augustin Guillerand,prière,âme,Dieu,vertus,sanctuaire,solitude,silence" /></span></p>
nauher
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Un instant de grâce, Maciej Dakowicz.
tag:off-shore.hautetfort.com,2021-03-18:5701085
2021-03-18T09:18:00+01:00
2021-03-18T09:18:00+01:00
Après Édouard Boubat et Lewis Baltz...
<p style="text-align: justify;"><em> </em><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #000000;">Après</span><a style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; text-align: justify;" href="http://off-shore.hautetfort.com/archive/2015/01/13/edouard-boubat-l-etendue-du-desir.html"> <span style="color: #0000ff;">Édouard Boubat</span></a><span style="text-align: justify;"> </span><span style="color: #000000;">et</span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="color: #0000ff;"><a style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; text-align: justify;" href="http://off-shore.hautetfort.com/archive/2015/01/23/la-confusion-des-plans-lewis-baltz.html"><span style="color: #0000ff;">Lewis Baltz</span></a></span><span style="text-align: justify;">,</span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="color: #000000;">le troisième pan photographique d'un exil insulaire.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">La photographie appartenant à la tradition sociologique n'est pas une nouveauté. On la retrouve déjà, dans une démarche évidemment moins <em>orientée </em>qu'elle ne le sera au siècle suivant, chez certains photographes, à commencer par le célèbre Eugène Atget. Il s'agit en l'espèce de documenter la réalité à travers l'œuvre d'une prise qui est, par essence, toujours limitée dans son cadrage.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce genre de photographies est centré sur les hommes et, faut-il s'empresser d'ajouter, sur leurs misères. De fait, cette pratique est d'une nature doublement, voire quadruplement ambiguë. Dans le discours sous-jacent, c'est le risque de se confondre avec son sujet, par empathie, de ne pas savoir maintenir la distance (et cela de la manière la plus simple : jusqu'où puis-je m'approcher de l'<em>objet</em> ?) ; c'est aussi la tentation de choisir la dramatisation, ce qui revient à chercher coûte que coûte le <em>pathos, </em>et d'imposer, comme le déplorait Barthes à propos des images-choc, une lecture édifiante à celui qui regarde. Cette double tentation, en fait, investit son objet pour défendre un prétendu discours progressiste et/ou de contestation <span style="font-size: small;">(1). <span style="font-size: large;">Sur un autre plan, complémentaire : celui des choix formels, le risque est double aussi : privilégier les effets symboliques, avec les indices qui parlent ; accentuer la stylistique, et ce point de vue, le noir et blanc a un souvent un revers cruel et désagréable. </span></span></span><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La question générale de la distance, à la fois technique et intellectuelle, est pour ce genre d'entreprise. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">Si l'on s'arrête sur le travail de Maciej Dakowicz, à Cardiff, on retiendra d'abord que celui-ci a arpenté pendant cinq ans le centre ville les fins de semaine, dans les rues "chaudes", afin de saisir l'essence d'une jeunesse en dérive, dans un mélange prétendument festif déchaînement alcoolisé, d'affrontements larvés, et d'amours le plus souvent sans lendemain. Crise existentielle, crise sociale, crise politique : tout y est. Le livre qui illustre cette longue expérience humaine et artistique n'échappe pas aux écueils que nous évoquions. L'ensemble est impressionnant. Trop peut-être. L'œil est perpétuellement en alerte. Le choix de la couleur et la vivacité des tons n'y sont pas pour rien <span style="font-size: small;">(2)</span>. Dakowicz creuse le sillon du désastre et le lecteur est souvent happé par la consternation alors qu'il devrait ralentir sa route devant ce panorama étourdissant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">Et dans ce monde de désordre jaillit une perle : une aventure photographique à la fois poétique et poignante.</span></p><p style="text-align: justify;"><img id="media-5185890" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/01/01/21259545.jpg" alt="Dakowicz_ce-carrefour-de-queen-street-est-strategique.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Où commence la magie ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">On peut toujours être séduit par la rigueur de la composition qui fait du dos du "personnage" central le pivot dans la distribution des plans. Soit. On peut également remarquer que la focale choisie amortit le choc des couleurs et que le rouge, assez repoussant, à gauche, et la dominante blanche, pauvre, à droite perdent une grande partie et de leur agressivité et de leur fadeur, ce par quoi l'œil conserve l'idée d'une unité qui ne va pourtant pas de soi. Mais ces deux axes ne concernent en fait que la périphérie de la scène, de ce qui, justement, se détache du monde tout en le convoquant. Ils renvoient à l'échappée possible du regard, quoique celui-ci soit inéluctablement aspiré par la "scène centrale". Prouesse d'un fond qui se noie sans disparaître, comme une réminiscence nécessaire devant la vitalité du premier plan.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">Le centre. Du jaune et du bleu. Couleurs primaires qui s'entremêlent ; vifs et ardents comme dans un tableau de Van Gogh. La chemise de l'homme est un ciel, décomposé (ou recomposé), <em>carrelé, </em>une toile à la fois abstraite et géométrique. Au milieu de cette toile de fond (mais toile mise en avant aussi), les souliers, bleus, de la jeune femme, avec ses petites géométries blanches. Continuité de la chemise et des escarpins, et des étoiles qui brillent. Il y a donc au cœur de la photo un monde à part, qui se concentre à la manière d'une peinture, moitié post-impressionniste, moitié expressionnisme abstrait. Cela suffit-il pour donner à ce cliché cette force d'âme ? Évidemment pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;">Le sujet. Ce que Dakowicz saisit ; c'est-à-dire découpe dans l'espace et dans le temps. Autrement dit : une histoire. Moment crucial du baiser. Le premier ? Le énième ? Le dernier ? Nous n'avons que l'embarras du choix, même s'il n'est pas décisif. Plus sensible : baiser caché (à l'objectif) et non volé (à ses "auteurs"). Tout le contraire des très convenus cadrages de Doisneau à l'Hôtel de Ville ou d'<span style="line-height: 25.6000003814697px;">Alfred Eisenstaedt sur l'avenue new yorkaise. Tout y est surjoué <span style="font-size: small;">(3)</span>, évident, pour ne pas dire vulgaire <span style="font-size: small;">(4)</span>. Dans l'œuvre de Dakowicz resurgit cette étrangeté proprement photographique, que l'on ne peut trouver en peinture. Quand, avec cette dernière, il n'y a ni hors-champ, ni autre temps de prise : le monde y est fermé, centripète et fixe, la photographie, parce qu'elle saisit un instant du monde, donne toujours l'illusion que le cliché donné à voir aurait pu être <em>autre</em>. En l'espèce, nous aurions pu voir les deux amoureux que Dakowicz a voulu ne pas montrer. Ainsi l'œuvre se détermine-t-elle sur un fond de frustration quant à ce qu'il faut appeler notre tentation voyeuse. Impossible de regarder cette scène sans y penser. Or, ce léger agacement autour de la privation est en même temps ce qui permet de poétiser ce face-à-face dérobé, de nous orienter vers autre chose que les visages et de rediriger notre attention sur un élémentaire bien plus prometteur, en fait.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;"><span style="line-height: 25.6000003814697px;">Il y a la main sur la nuque, sur laquelle l'indécision, là encore, plane. Est-elle langoureuse ou insistante ? Vient-elle, par un mouvement un peu sec, de rapprocher le désir des deux êtres, ou bien s'agit, par le même geste, de lui signifier (à lui) son désir (à elle) ? Jusqu'à quel point le romanesque a-t-il une place dans cette histoire, ou bien faut-il y comprendre que l'on conclut un <em>night one stand</em> de rigueur ? On peut ainsi multiplier les hypothèses à l'infini, vainement, avec une inspiration plus ou moins débordante. La magie de l'indétermination du sens. Classique et plutôt convenu.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;"><span style="line-height: 25.6000003814697px;">En fait, l'éclat de cette photo réside dans les escarpins. Point quasi central de cette aventure nocturne et esthétique et forme concentrée d'une rêverie sur la beauté sortant du désordre. Certainement, diront ceux qui connaissent les soirées anglaises (ici galloises), c'est là chose courante que de voir les demoiselles se déchausser pendant ces soirées, et pour des raisons qui ont peu à voir avec une quelconque poésie existentielle : elles ne veulent pas abîmer ce bien précieux <span style="font-size: small;">(5)</span>, elles ont mal aux pieds, elles ne veulent pas tomber et la pente est plutôt raide. Rien de bien excitant, soit. Mais ce ne sont justement pas ces considérations sociales et techniques qui fondent l'émerveillement devant ce cliché de Dakowicz. Plutôt le retour inopiné d'un imaginaire dont on sait qu'il n'a pourtant pas sa place ici, celle du conte de fée. La pantoufle de vair de Cendrillon. Ces deux escarpins que retient une main invisible sont une sorte de faille magique dans l'histoire. Ils ne sont ni un <em>punctum</em> barthésien (trop en évidence), ni un élément sociologique, mais le fondement même de la narration sous-jacente de la photographie. Dakowicz transgresse en quelque sorte l'ordre de son sujet (les nuits agitées de Cardiff) pour basculer dans un territoire symbolique de la féerie la plus convenue, laquelle ne peut plus être convenue parce que tout ce qui entoure ces deux escarpins sont un déni de ce même lieu commun que sont les histoires de princesse. La photographie de Dakowicz est proprement extraordinaire puisqu'elle nous confronte, sans le moindre montage, sans le moindre excès stylistique, à deux mondes antagonistes. C'est là qu'est l'émotion profonde du récit en suspens. Quoi qu'il puisse se passer après (ce qui veut dire d'ailleurs : quoi qu'il se soit passé, dans la mesure où le cliché apparaît postérieurement à ce qui a/aura été vécu), l'œuvre s'échappe de son propos sociologique. Un endroit assez quelconque, pour ne pas dire minable, deux êtres sans aucun doute à leur place dans ce capharnaüm : le commun en somme. Et au milieu une paire de chaussures qui nous fait penser à un prince, à une princesse, à un désir, même illusoire, de s'abstraire du monde, d'accéder, comme il nous arrive tous de le vivre, à cette fantasmagorie de ne pas être là où nous sommes. Ces escarpins sont une métaphore de l'autre qu'on voudrait être sans pouvoir jamais l'être ; ils sont aussi le signe de ce désir d'ailleurs, alors que la réalité englue dans la répétition de ces rites hebdomadaires par quoi on exorcise son ennui. Et le fait même qu'ils ne soient plus au pied, qu'ils soient, d'une certaine manière, destitués de leur puissance de métamorphose rend ce que l'on regarde plus terrible encore.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;"><span style="line-height: 25.6000003814697px;">Voilà ce qui poigne dans cette photo, voilà ce qu'elle pointe. Et pour s'en convaincre, il suffit de rester avec le même Maciej Dakowicz, dans les mêmes eaux, dans les mêmes temps, pour saisir combien le détail, la fracture, le glissement, tout ce qui dérange en fait, est essentiel à la photographie.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;"><span style="line-height: 25.6000003814697px;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><img id="media-5193269" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/01/01/1930218274.jpg" alt="maciej dakowicz_cardiff_after_dark_street_couple_cigarette.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;"> Photographie creuse, vide, des êtres lointains et une cigarette. De la cendre...</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">(1)La sociologie, plus encore depuis qu'elle s'est forgée une vague armature intellectuelle chiffrée et quelques modélisations mathématiques, aime la misère comme la petite vérole le bas-clergé breton. De fait, elle aime les bas-fonds, la relégation, la douleur, le périphérique. On trouve peu d'études sur les "dominants", et dans ce contexte le couple Pinçon-Charlot fait figure de curiosité (mais, au moins, pour les entretiens, peuvent-ils goûter de temps à autres aux chocolats de Patrick Roger ou aux éclairs de Philippe Conticini...).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">(2)Le lecteur remarquera que les griefs faits au noir et blanc sont ici destinés à la couleur. Il n'y a pas de contradiction et surtout : cela ne signifie pas qu'ils sont équivalents. La question n'est pas qu'une affaire de choix mais aussi d'usage.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">(3)Je laisse de côté le débat de la fausse spontanéité chez Doisneau et celui de l'agression pour l'épisode de New York.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">(4)La vulgarité n'est pas ici une question morale. Elle procède d'une facilité à combiner sans risque le discours et la matière du discours. Il n'y a, à mon sens, pas de différence entre les deux photos évoquées et une affiche publicitaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #000000;">(5)Tout homme qui connaît un tant soit peu les femmes sait que celles-ci ont deux passions en matière de représentation sociale, tournant parfois à l'obsession : les chaussures et les sacs à main. Bien plus que les vêtements : robes, jupes,... ou les bijoux. Pour la lingerie, nous entrons dans le cadre privé, ce qui est fort différent.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #000000;"> </span></span></p>
Sabine
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Ils sont partis sans moi ...
tag:sabineetassocies.hautetfort.com,2021-03-16:6303815
2021-03-16T11:00:02+01:00
2021-03-16T11:00:02+01:00
Et j'ai tellement aimé ça ! J'avais annoncé une fin...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6237871" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://sabineetassocies.hautetfort.com/media/02/02/474864633.png" alt="ElleestouMaman _.png" /></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Et j'ai tellement aimé ça !</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">J'avais annoncé une fin temporaire à ce blog. Et me revoilà ! </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">On va dire que je tiens mes promesses, c'était temporaire. Mais là n'est pas le sujet.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Le sujet c'est que j'ai passé une semaine seule à la maison alors que les associés et leur père étaient partis à la montagne.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Et c'était tellement bien !</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La semaine avant les vacances ayant été particulièrement difficile sur le plan scolaire (hum, hum) j'attendais donc les vacances avec GRANDE impatience.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Spoil alert : quelle naïveté.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je ne sais pas quelle mouche avait piqué CHAQUE associé, mais la première semaine a été compliquée sur TOUS les plans. </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ils m'ont tous cassé les oreilles, les pieds et la tête avec leurs histoires, leurs chamailleries, leurs estomacs jamais comblés et leur sweat taché au bout d'une journée. </span><br /><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">De mon côté, le vase était déjà trop plein, il débordait de tous les côtés et l'idée m'est venue de le vider complètement en ne partant pas avec eux à la montagne pour la 2e semaine des vacances.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Les associés étaient désemparés quand je leur ai annoncé ! Lol, ils n'en ont rien à eu à faire, ils avaient certainement besoin de prendre quelques distances avec leur étouffante mère eux aussi. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Faut pas se le cacher, j'avais quand même bien les boulettes de les laisser gagner les montagnes sans moi, je culpabilisais un peu de ce besoin d'être seule (on le dit souvent mais on passe rarement à l'action) et jusqu'à leur départ, j'avais une boule dans la gorge.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Qui s'est fait la malle aussitôt la voiture sortie de la cour le dimanche matin à 7h10.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La première journée, ils étaient en partie sur la route alors bien évidemment, j'ai pensé qu'ils allaient tous mourir dans un accident de voiture et que je me retrouverais définitivement seule. On ne se refait pas, HEIN.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ce premier dimanche sans eux fut dont assez particulier. J'ai beaucoup parlé toute seule (et je parlais en plus tout bas une fois la nuit tombée !) et j'ai à peine mangé. J'ai beaucoup marché avec le chien resté me tenir compagnie. Ou alors c'est moi qui tenait compagnie au chien, puisque que la première chose que m'ont demandé les trois petits était "et Pepsi, ça va ?!".</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Dès le deuxième jour, je me suis prise en main : direction Picard pour faire le plein de surgelés exotiques et passer le moins de temps possible en cuisine ! </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Finalement, je n'ai pas acheté tant de trucs que ça mais je n'ai mangé que ce que j'aimais. Je me suis même acheté des mini-glaces et j'ai bu quelques verres de vin blanc en guise d'apéro tout au long de ces SIX jours.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je vous passe la maison qui reste à peu près rangée (je suis quand même assez bordélique aussi …), le lave vaisselle qui ne tourne que deux fois (et encore c'était pour éviter que ça ne sèche sur la vaisselle). Par contre, j'ai bien enchainé les lessives tous les jours, car les associés avaient <em>rangé</em> leur chambre avant de partir.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Chez vous aussi quand ils <em>rangent </em>leur chambre c'est dans les bacs à linge que ça se voit ? </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Avant leur départ je m'étais dit "je ferai ça. Et puis ça. Ah et pourquoi pas ça aussi."<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je n'ai strictement rien fait. Vu pratiquement personne (je n'en avais pas envie).</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">J'ai beaucoup marché, lu, regardé Friends et pu voir Mum sur Arte que Grand mari ne voulait pas voir. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">J'ai mangé devant la télé. Je me suis levée tôt et j'ai rêvassé devant mon café. J'ai écouté la radio sans devoir baisser le son pour écouter un associé. J'ai décidé de ce que je voulais faire et de comment j'allais le faire. J'ai pris tout mon temps pour ne rien faire quelque fois. <br />J'ai eu la trouille les deux premières nuits, je n'ai pas bien dormi et puis plus rien.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je n'ai pas fait les magasins. J'ai pris le temps à la bibliothèque de Saint-Robert. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">On a fait des face time plusieurs fois par jour. Je leur ai beaucoup parlé à chacun.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ne plus les avoir sous les yeux pour de vrai, m'a éloigné de certains problèmes qui me minaient la tête. <br /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ils ne m'ont pas du tout manqué. J'ai tellement su profiter de mes moments de solitude, que jamais je ne me suis dit "oh j'aimerais tellement être avec eux, en plus ils ont un temps magnifique". </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La météo était belle aussi chez moi (ça a pesé dans ma décision).</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Que je ne parte pas avec eux, a pas mal fait réagir mon entourage familial et amical proche. Ils ont mieux vu ou ont réalisé mon épuisement. Mais ils ont vite été rassurés quand je leur ai dit que c'était la bonne décision (j'ai passé pas mal de temps au téléphone aussi).</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Et Grand Mari ? Fidèle à son habitude, il m'a laissé faire ce que je voulais. N'a pas eu peur de partir seul avec eux. Les enfants sont tous grands, ils savent tous skier (ils ont fait du ski de rando une partie de la semaine), ils savent se gérer et rester seuls à l'appartement… bref, ils étaient en vacances (les devoirs avaient pratiquement tous étaient faits avant le départ) et en ont tous bien profité : resto drive en bas de l'immeuble, raclette, apéro, film sur l'ordi (pas de TV dans la location) et bons moments sportifs tous ensemble.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je ne sais pas si mon mari m'a mieux comprise mais il a géré, c'est tout. Comme je l'ai fait de nombreuses fois en Bretagne avec des enfants bien plus petits. Et comme je le fais chaque été depuis …</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Les retrouvailles n'ont pas été particulièrement dingues. Ils sont rentrés vendredi soir. Tout le monde était content. Cela n'a pas résolu les problèmes, mais j'ai pu vider mon vase.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Je me suis écoutée, et ça faisait bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Depuis cette fois où <a href="http://sabineetassocies.hautetfort.com/archive/2017/06/01/maman-prend-quelques-jours-de-vacances-seule.html" target="_blank" rel="noopener">j'étais partie seule</a> 2 jours. </span></p>
nauher
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Hic et nunc
tag:off-shore.hautetfort.com,2021-03-07:6301950
2021-03-07T13:14:00+01:00
2021-03-07T13:14:00+01:00
Photo : Philippe Nauher
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6234616" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/01/00/3455673788.JPG" alt="lyon,misère,ville,solitude,démocratie" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Photo : Philippe Nauher</strong></span></p>
S. Lle noel
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Vive l'autre !
tag:defensederire.hautetfort.com,2020-12-10:6283328
2020-12-10T12:30:00+01:00
2020-12-10T12:30:00+01:00
Qui aurait pu croire il y a un an, au moment de préparer les étrennes, les...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"><img id="media-6202617" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://defensederire.hautetfort.com/media/02/01/1903675662.jpg" alt="coronavirus, solitude, lien social, deconfinement, reveillon" />Qui aurait pu croire il y a un an, au moment de préparer les étrennes, les réveillons et les bons vœux de la nouvelle année qu’un tour de soleil plus tard nous serions coincés pour les fêtes, qu’ils nous seraient fortement conseillés, avant d’être peut-être obligés, de choisir cinq personnes maxima avec qui passer le réveillon. La crise sanitaire nous bouscule et nous conduit à nous poser des questions existentielles profondes, au-delà de la stupidité administrative et règlementaire dans la gestion de cette pandémie.</span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Si certains doivent éliminer des noms, d’autres n’ont pas même une personne à inviter, pas un seul congénère avec qui se retrouver. La solitude est exacerbée. Elle est peut-être mise un peu plus en lumière que les autres années cette part sombre de la société, de cette solitude qui mine des individus bien plus qu’un coronavirus...</span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Plus que l'accès au paradis artificiel de la consommation (quoique pour certains, c’est l’Alpha et l'Omega), avec les restrictions sociales c’est bien notre humanité qui est remise en cause, au travers de l’empêchement des liens sociaux de s’exprimer. </span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Si l’enfer c’est les autres, nous nous rappelons que c’est aussi le paradis. Et si nous l’avions oublié, la crise du COVID nous le rappelle. Nous sommes des animaux sociaux et entre échanger avec </span><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">les autres homo</span><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> sapiens et se complaire dans un acte de consommation, nous savons où se situe l'essentiel.</span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Il est dans la rencontre, dans l’échange, dans la construction du lien. Le plus difficile, c’est au final l’absence ou la réduction drastique que sont les moments de convivialité. C'est l’apprentissage de l’altérité, de la solidarité et c’est pour cela que ces confinements, ces distanciations sociales sont problématiques. </span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Même si au final, vous serez moins ou plus, faire l’exercice du choix des cinq personnes, c’est remettre en perspective ce à quoi nous aspirons.</span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Qui sera présent ? des amis, la famille, des inconnus ? Avec qui ne souhaite-t-on pas réveillonner, qui veut ont protéger, qui au contraire pourrions-nous infecter sans culpabilité ? Entre cultiver les relations existantes et laisser libre cours à la rencontre avec l’inconnu, faire société est un savant mélange, savant mélange qu’il faut préserver et ne pas oublier... </span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span data-contrast="auto"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;">Pour que cette année 2020, si particulière, ne soit pas qu’une année de perdition, concentrons-nous et cultivons ce qu’elle nous a rappelé : de l’importance du lien social, au quotidien, de ces échanges même fugaces, qui nous font nous sentir vivants. Si nous cultivons ce rappel, alors elle n’aura pas été qu’une année merdique....</span></span><span data-ccp-props="{"201341983":0,"335551550":6,"335551620":6,"335559739":160,"335559740":259}"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Calibri',sans-serif;"> </span></span></p><p> </p>
Zébra
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Comic-strip by Reyn (16)
tag:fanzine.hautetfort.com,2020-10-17:6270430
2020-10-17T01:03:37+02:00
2020-10-17T01:03:37+02:00
Extrait du site AFISTFULOFBABIES.COM - traduit de l'américain...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6182111" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/01/00/3059994269.jpg" alt="webzine,bd,zébra,fanzine,gratuit,bande-dessinée,comic-strip,reyn,afistfulofbabies.com,solitude,technologie,connexion,informatique,humour,gag" width="660" height="254" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Extrait du site <a title="Afistfulofbabies" href="https://afistfulofbabies.com" target="_blank" rel="noopener"><em>AFISTFULOFBABIES.COM</em></a></strong></p><p style="text-align: center;"><strong>- traduit de l'américain avec l'aimable autorisation de l'auteur, Reyn.</strong></p>
galavent
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Courir pour se trouver
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-19:6239638
2020-05-19T07:48:00+02:00
2020-05-19T07:48:00+02:00
Vibrer à l’unisson de la nature Entrer en phase avec elle Et se...
<p align="center"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Vibrer à l’unisson de la nature</span></p><p align="center"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Entrer en phase avec elle</span></p><p align="center"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Et se laisser aller sans protester</span></p><p align="center"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Courir, courir, encore courir</span></p><p align="center"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Jusqu’à ce que le but ne soit que de se trouver</span></p><p style="text-align: justify;" align="center"> </p><p style="text-align: justify;" align="center"><em><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">Une carte et la volonté d'aller au bout de soi, chaque matin aller à l'aventure et sortir de ses habitudes. Prendre la voiture, faire quelques kilomètres et laisser son coursier en ayant mémorisé la boucle à faire. Puis partir en respirant la liberté d'être comme le vent...</span></em></p>
galavent
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Edward Hopper
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-04-22:6231564
2020-04-22T06:15:00+02:00
2020-04-22T06:15:00+02:00
https://www.youtube.com/watch?v=sWFewI_bfDA La beauté derrière la...
<p style="text-align: center;">https://www.youtube.com/watch?v=sWFewI_bfDA</p><p style="text-align: center;"><br /><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/sWFewI_bfDA?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">La beauté derrière la banalité de la vie quotidienne.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">Elle ne tient qu'à l'absence du décor social qui habituellement voile notre regard sur les choses.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">La vie crue d'un homme du XX° siècle.</span></p>
Estrella Oscura
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Sur les ossements des morts d'Olga Tokarczuk
tag:lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com,2020-04-15:6230002
2020-04-15T15:42:00+02:00
2020-04-15T15:42:00+02:00
Dans un petit village complètement paumé de la Pologne (on peut...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6118891" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/02/3162661466.jpg" alt="sur les ossements des morts,olga tokarczuk,mort,meurtre,village,solitude,astrologie,protection,animaux,environnement,astres,enquête,prix nobel de littérature" width="345" height="299" /></span></p><p style="text-align: justify;"><strong>Dans un petit village complètement paumé de la Pologne</strong> (on peut difficilement faire plus reculé) non loin de la frontière tchèque, vivent à l'année trois seuls personnages - les autres sont des estivants : Janina Doucheyko qui déteste son prénom, étonnante petite bonne femme vieillissante, ancienne ingénieure des ponts, professeure d'anglais pour le plaisir, férue d'astrologie et de William Blake ; Matoga, homme taciturne et bourru entre deux âges qui caractérise typiquement, si l'on en croit Janina notre narratrice, "l'autisme testostéronien" (l'explication relative à ce syndrome est absolument savoureuse); et Grand Pied, un braconnier tout à fait détestable tant envers les hommes qu'envers la nature et les animaux - mais puisque Janina ne mâche ni ses mots ni son regard, évidemment notre appréciation est biaisée d'entrée de jeu. <br />Par une nuit d'hiver <span style="text-decoration: line-through;">un voyageur</span>, Matoga vient réveiller Janina (elle me détesterait de répéter si souvent son prénom. <em>Mea culpa</em>) pour lui apprendre la mort de notre troisième homme. La posture de ce dernier, au milieu de sa cuisine, est terrifiante et pourtant les deux survivants s'occupent de lui. Les preuves présentes sur les lieux orientent la mort vers un accident stupide : Grand Pied avait tué une biche qu'il avait décidé de déguster dans la foulée et s'est étouffé avec un petit os. Pas de quoi fouetter un chat. Sauf que, sur le chemin de la maison, Janina croise plusieurs biches immobiles, silencieuses, en alerte. Il lui semble que ce ne peut être une coïncidence. Et si, d'une façon ou d'une autre, façon qui sans doute nous échappe, les animaux s'étaient vengés de l'ignominieux braconnier ? Ce qui semble être une théorie farfelue alimentée par une vieille amusante mais un peu toquée avec ses histoires de planètes, de signes et de maisons, n'est peut-être pas si farfelu que ça, considérant les morts qui suivent et dans lesquelles les animaux ont tous quelque chose à voir.</p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">"Et maintenant, faites attention ! disait ce pouce. Faites bien attention, car vous voilà face à quelque chose que vous ne pouvez voir, le point de départ d'un processus qui vous est inaccessible et qui pourtant mérite réflexion. Car il nous a tous réunis en ce lieu et en cet instant, dans cette petite maison du plateau, en pleine nuit, au milieu de la neige; Moi, un cadavre, et vous, des êtres humains vieillissants et d'une importance relative. Mais ce n'est qu'un début. C'est maintenant seulement que tout va commencer." </span>(Il n'y a pas un petit côté prologue de tragédie antique là, sans déconner?)</p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong>Je choisis volontairement d'accentuer, dans ce petit résumé très lacunaire, la trame policière du récit</strong> qui n'en est, en fait, que la partie émergée de l'iceberg - de cela il faut bien avoir conscience. Autant te dire que si tu cherches spécifiquement un récit haletant, un <em>page turner</em>, passe ton chemin. Entendons-nous bien : la surface de ce roman se dessine comme une trame policière mais ce n'est pas du tout un roman policier. Je choisis de procéder ainsi parce que c'est le subterfuge littéraire qu'Olga Tokarczuk a choisi pour habiller ce roman complexe et je ne vois pas sous quel prétexte je prétendrais faire mieux qu'elle.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Mais laisse-moi tout de même t'éclairer sur les raisons qui font de ce texte un roman étonnant</strong> - outre que le mélange des genres ne lui permet de rentrer dans aucune case ce qui, à mon sens, est déjà extrêmement bon signe (en même temps, la nana a reçu un Prix Nobel, j'enfonce donc des portes ouvertes). La narratrice est à la fois très banale - elle vit seule, cuisine des soupes et c'est à peu près tout, sort pour travailler et faire ses courses, côtoie fort peu de gens, souffre de maux de son âge. Bref, sa vie est réglée comme une horloge - et d'une originalité assez rafraichissante - Janina n'a aucun filtre, elle n'hésite même pas à dire ce qui pourrait la faire passer pour folle, elle est d'une ironie désopilante y compris à l'égard d'elle-même, elle est passionnée par la poésie de Blake qu'elle traduit avec un ancien élève et elle lit la vie de tous à travers le spectre des astres.</p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">Les étincelles proviennent de la source même de la lumière et sont faites de la clarté la plus pure, disent les légendes les plus anciennes. Lorsqu'un être humain doit naître, une étincelle se met à chuter. Elle traverse d'abord les ténèbres du cosmos, puis les galaxies, et avant de tomber ici, sur la Terre, elle se cogne encore, la pauvre, contre les orbites des planètes. Chacune la contaminant de ses propriétés, l'étincelle s'assombrit et s’éteint peu à peu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">C'est d'abord Pluton qui trace les contours de cette expérience cosmique en dévoilant les principes de base : la vie n'est qu'un événement de courte durée qui s'achève par la mort, laquelle permettra un jour à l'étincelle de sortir du piège ; c'est la seule issue possible. La vie est un sorte de champ d'expérimentation d'une extrême exigence. Tout compte dans une vie, tout ce que l'on entreprend, aussi bien nos pensées que nos actes, non pas à cause d'un châtiment futur ou d'une récompense, mais parce qu'ils servent à construire notre monde. C'est ainsi que le mécanisme fonctionne. Dans sa chute, l'étincelle pénètre l'atmosphère de Neptune et se perd dans ses émanations brumeuses. Pour la consoler, Neptune lui offre toutes sortes d'illusions : espoir de s'en sortir, rêves de voler, imagination, narcotiques livres. Uranus, la pourvoit d'une aptitude à la révolte, il sera pour elle celui qui détient la mémoire de ses origines. Lorsque l'étincelle traverse les anneaux de Saturne, il devient clair qu'elle n'échappera pas à la prison, sous diverses formes. Camp de travail, hôpital, règles et formulaires, corps en souffrance, maladie mortelle, décès d'un être aimé. </span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">Heureusement, Jupiter est là pour lui donner du réconfort, de la dignité et de l'optimisme ; un beau cadeau : le "ça va aller". Mars y ajoute la force et l'agressivité, ça peut toujours servir. En passant à proximité du Soleil, l'étincelle est éblouie au point que sa conscience s'étiole, il ne lui reste qu'un petit moi, rabougri, séparé de tout. Je me l'imagine ainsi : un tronc, une existence estropiée, aux ailes arrachées, une mouche martyrisée par des enfants cruels. Pourra t-elle seulement survivre dans les ténèbres ? Bénies soient les déesses ! Car c'est maintenant au tour de Vénus de se trouver sur la trajectoire de la Chute. Elle offre à l'étincelle le don d'amour et de compassion, la seule chose qui puisse encore la sauver, elle et les autres étincelles. Grâce aux présents de Vénus, elles pourront s'unir et s'entraider. Juste avant de tomber pour de bon, l'étincelle fait encore un crochet par une petite planète curieuse qui fat penser à un lapin hypnotisé, car au lieu de tourner sur elle même, elle avance rapidement, subjuguée par le Soleil - il s'agit de Mercure. Mercure lui donne le langage, la possibilité de communiquer. En passant près de la Lune, l'étincelle reçoit une chose aussi insaisissable que l'âme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">C'est alors seulement qu'elle tombe sur la Terre et, instantanément, s'incarne dans un corps. Celui d'un humain, d'un animal ou d'une plante.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">Voilà pour l'essentiel.</span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong>Aussi, au mélange des genres s'ajoute le mélange des tons.</strong> Bien des considérations au fil du récit sont peu réjouissantes, soyons clairs, eu égard à la solitude, la vieillesse, la maladie, la culpabilité, la liberté, la place de l'homme en tant qu'être vivant parmi d'autres, le sort infligé à ces autres êtres vivants. Il est question d'éthique, de métaphysique, de politique dans ce roman - en épluchant les feuilles de l'artichaut, on comprend donc qu'Olga Tokarczuk écrit fondamentalement un roman philosophique (tu comprends pourquoi on est loin du polar ?). Mais tout cela sans y toucher. Avec une simplicité déconcertante. Le roman se lit comme du petit lait, dans un style fluide, très facilement accessible et, ce qui ne gâche rien puisque plusieurs chapitres d'affilée se concentrent parfois sur le quotidien banal de Janina, avec une verve piquante toute en naïveté qui apporte ironie et légèreté. Je le disais à propos de <span class="st">Sōseki</span> l'autre jour mais c'est exactement le même constat ici : de même qu'un pain est immangeable sans un bon pétrissage (coucou la cinquième semaine de confinement), un roman se révèle facilement indigeste sans ironie. On se balade donc tout du long avec l'air de ne pas y toucher dans un roman très profond et ce contraste, ma foi, est des plus plaisants.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Évidemment, j'étais la cliente toute désignée pour ce roman</strong> - je suis moi-même férue d'astrologie (et ce qu'elle en dit prête autant à sourire qu'à s'interroger sur cette question là aussi, soit-dit en passant), végétarienne, solitaire et un peu toquée à mes heures perdues (la folle aux chats en devenir quoi) - mais ce texte vous sera encore plus intéressant si vous n'êtes rien de tout ça parce que, précisément, il ne s'adresse pas à un public rallié d'avance. <em>Sur les ossements des morts</em> pose les questions cruciales du présent et du futur de notre société ; en ce sens-là, il s'adresse à tout le monde - à part peut-être à ceux qui estiment avoir déjà des réponses (mais ces gens-là lisent-il ?).</p><p style="text-align: justify;"><strong>Pour ma part, je ressors à la fois interpellée, piquée, émue, amusée et curieuse de cette lecture inclassable.</strong> Je la dois à un sacré nombre de chroniques élogieuses sur cette auteure - à juste titre, je peux le dire à présent. Merci à tous les auteurs de ces chroniques - pardon, d'ailleurs, de ne pas tous vous relayer ici. Merci particulièrement à <a href="http://www.lireetmerveilles.fr/pages/lectures/sur-les-ossements-des-morts-olga-tokarczuk.html">Marilyne</a> et surtout à <a href="https://ellettres.wordpress.com/2020/02/11/sur-les-ossements-des-morts-dolga-tokarczuk/">Ellettres</a> (qui m'a offert ce roman dans notre dernier swap ♥) grâce à qui une chaîne de lectrices de Tokarczuk s'est créée ici ! Charge à moi de la poursuivre ! J'espère y avoir contribué avec ce modeste billet.</p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">C'est à la tombée du jour que se produisent les choses les plus intéressantes, car alors les différences s'estompent. Je pourrais très bien vivre dans un crépuscule sans fin. </span></p></blockquote>
galavent
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Vie collective
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-29:6224797
2020-03-29T01:37:20+01:00
2020-03-29T01:37:20+01:00
Vie collective, une plaisanterie subie : Chaque homme, seul, au milieu...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Vie collective, une plaisanterie subie : Chaque homme, seul, au milieu de tous. Et chacun se referme sur son monde comme un enfant abandonné.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #800080;">Trouver l’amour au-delà des visages.</span></p>
Bruno Chiron
http://www.bla-bla-blog.com/about.html
Chanter dans les forêts de Sibérie avec Jean-Baptiste Soulard
tag:www.bla-bla-blog.com,2020-03-17:6220231
2020-03-17T00:00:00+01:00
2020-03-17T00:00:00+01:00
Jean-Baptiste Soulard propose avec Le silence et l'eau un de ces...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/1771718586.jpg" id="media-6101875" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Jean-Baptiste Soulard propose avec <em>Le silence et l'eau</em> un de ces bijoux qui capte l'intérêt dès les premières notes. <em>Sois le dernier</em>, qui ouvre cet opus tout en acoustique et voix, est un hymne au voyage et à la solitude apaisante mais aussi aux récits lointains : "<em>Sois le premier à me raconter ces histoires /Sois la première à m'en parler / Soi-disant qu'il nous console/ Terre d'asile mystérieuse/ Soir-disant ivre d'alcool/ Loin de l'enfer loin de nos doutes.</em>" L'ailleurs de Jean-Baptiste Soulard est au cœur de ce magnifique premier album, véritable consolation pour nous, sédentaires : un authentique voyage du départ vers le <em>Grand Baïkal</em> dans sa "<em>station Baïkonour.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu'on se le dise : Sylvain Tesson a son pendant musical : Jean-Baptiste Soulard s’est inspiré de <em>Dans les Forêts de Sibérie</em> pour imaginer un opus folk nomade et aventurier. À l'instar de l'auteur de <em>La Panthère des neiges</em> (éd. Gallimard), il parle de la nature brute, des voyages à la rencontre de soi-même et de la fuite de l'hypermoderne solitude. Mais aussi chantre de la Russie des terres, "<em>refuges de cœur.</em>" Pour l'accompagner, Jean-Baptiste Soulard a invité des artistes comme J.-P. Nataf, Luciole, Blick Bassy, Raphaël Personnaz qui a joué dans le film <em>Dans Les Forêts de Sibérie</em>... et Bessa que l'on retrouve sur le premier extrait <em>Grand Baïkal</em>.</span></p><blockquote><p style="text-align: justify; padding-left: 80px;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>En écho aux mots de Sylvain Tesson</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’ex fondateur du groupe <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/05/10/le-grand-paon-est-un-animal-de-nuit-6050531.html" target="_blank" rel="noopener">Palatine</a> fait de son opus le carnet de voyage d’un aventurier et artiste à la recherche d’un silence salvateur et d’une nature fondamentale : "<em>Isba, isba / Cabane d'asile / Isba m'en tombent les bras / Calme-moi d'avril</em>" (<em>Isba</em>).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Derrière l'âpreté de cet album un magnifique album, faisant écho aux mots de Sylvain Tesson : "<em>Si on me demande pourquoi je me suis enfermé ici je répondrais que j'avais de la lecture en retard...</em>" (<em>Dans Les Forêts de Sibérie</em><em>). Le Silence et l'Eau</em> de Jean-Baptiste Soulard est à la fois un opus à la facture pop-folk drakienne et un authentique champ expérimental pour "<em>une vie ralentie</em>" (<em>Asile</em>). Autrement dit, une forme d’utopie pour l’abandon de la vie moderne au profit d'une nature brute. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Comble chevalier</em> est un titre pop plus sophistiqué sur le thème d'un serment à l'exil : la fuite vers le silence et la nature, comme un "<em>emblème</em>" (<em>Cerbère</em>), devient un acte noble et un combat. Le voyage dans les grandes plaines sibériennes ne sont pas pour autant des parties de plaisir : "<em>Brûler brûler au fer rouge / brûler brûler au fer bleu / Il nous faut un seau d'eau pour éteindre l'incendie…</em>" les piqûres d'insectes, la souffrance, les aléa climatiques : la beauté de la nature sait se faire payer chère, mais lorsqu'elle s'offre, elle sait être généreuse et lumineuse (<em>Débâcle</em>) et peut aussi proposer des rencontres humaines incroyables (<em>Leur peau).</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Au fur et à mesure que l'album se déroule, l'album devient souriant et moins grave, comme si l'auditeur se trouvait en terrain familier (<em>Les vents contraires, Respirer</em>) : "<em>Parvenir à respirer sans forcer le combat / Partir / Parvenir à décoller sans écarter les bras / Réussir.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Fondamental, unique et majestueux.</span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Jean-Baptiste Soulard, <em>Le Silence et l'Eau</em>, Horizon / Un Plan Simple / Sony, 2020</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.facebook.com/soulard.jeanbaptiste" target="_blank" rel="noopener">https://www.facebook.com/soulard.jeanbaptiste</a></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/05/10/le-grand-paon-est-un-animal-de-nuit-6050531.html" target="_blank" rel="noopener">"Le Grand Paon est un animal de nuit"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2017/02/26/et-au-milieu-coule-le-rhin-5915339.html" target="_blank" rel="noopener">"Et au milieu coule le Rhin"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Z63yJr88B60" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
nauher
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Tête froide
tag:off-shore.hautetfort.com,2020-02-02:6209320
2020-02-02T00:46:49+01:00
2020-02-02T00:46:49+01:00
Il n’y aura pas de messe, personne pour prendre en charge la douleur, lui...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Il n’y aura pas de messe, personne pour prendre en charge la douleur, lui donner un semblant de distance. Vous serez invités à vous recueillir dans une pièce inhumaine, avant que la crémation commence, qui se déroulera sans vous, et c’est là que, pour toi, le bât blesse. Sans vous. Il sera seul face au feu, glissant dans le four jusqu’à la totale désintégration, seul, livré à la machine, à la technique ardente et économique, dont chacun se détournera pour sortir dehors, restant quelques instants plantés comme des idiots sur le parking, avant de rentrer à la maison. Ni cérémonie, ni sacré. Et le sacré sert justement à accepter ce qui n’est pas de l’ordre du monde, tout en étant dans le monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Gain de temps, gain de place. On aura roulé doucement, galéré pour trouver une place parce que ce jour-là, il y a foule dans le quartier et tu ne sais pas pourquoi. On aura proposé du café à Mireille, Paule et Jacques, aux parents de Christophe qui sont venus soutenir ta mère. Et toi, le dernier, tu seras sorti de la pièce maudite, posant une main tremblante sur le cercueil. Voilà. Tu seras sorti le dernier sans trop savoir ce que cela change. Tu t’éternises. Un employé s’approche doucement ; d’un regard étudié, il te fait comprendre que le temps est venu. Tu n’essaies pas de mégoter une rallonge, comme dans l’enfance, quand tu essayais de repousser l’heure d’aller au lit. Tu les rejoins sur le parking. Ils t’attendent. Fabienne fait la moue. Elle doit croire que tu veux te rattraper.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 14pt;">Ni messe, ni cérémonie. Une simple opération. Et le lendemain, vous aurez récupéré l’urne pour la répandre dans un carré vert et ridicule, un si mal nommé <em>jardin du souvenir</em>, où ta mère versera les cendres blanches, fines et légères, blanches à cause du calcium des os, s’envolant à moitié sous le coup des rafales de vent. Alors la pluie se mettra à tomber drue ; tout le monde filera aux voitures, en courant. Parce que tu voudras rester, tu balanceras les clés de la voiture à ta sœur. Tu rentreras par tes propres moyens, tu appelleras un taxi. Sous ton parapluie, tu regarderas le ciel laver la pelouse, réduire les cendres en moins qu’elles-mêmes, en une bouillie infâme, anéantissant en quelques minutes l’apparence d’une vie, dont tu sentiras alors que tu en es l’étrange dépositaire, et ce sera une bien terrible charge que de perpétuer le souvenir de celui que tu as manqué de son vivant… Un jour, plus personne ne parlera de lui, sinon toi peut-être. Les cendres sont noyées. Personne ne saura qu’il y avait, à Saint-Quentin, et à l’usine d’Origny-Sainte-Benoîte, un Momo te faisant visiter l’usine où il travaille, jouant l’obséquieux devant son chef de service, gloussant de la réussite précoce de son aînée qui entre en médecine à seize ans, ajoutant qu’elle a mis la barre haut, sans finir sa phrase, mais tu l’entends, tu as douze ans, tu l’entends ce commentaire inachevé qui jette le doute sur qui tu es, et que, d’une certaine manière, tu confirmeras en décrochant ton bac à dix-sept ans seulement, incapable d’emprunter la voie royale et médicale que l’arracheuse de dents aura pris, elle.</span></p>
SUR du VENT par Henri CHEVIGNARD
http://surduvent.hautetfort.com/about.html
VISAGE
tag:surduvent.hautetfort.com,2020-01-20:6204683
2020-01-20T21:30:00+01:00
2020-01-20T21:30:00+01:00
solitude totale à visage découvert rencontre...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6077863" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://surduvent.hautetfort.com/media/02/01/130170038.jpg" alt="visage," /></p><p> </p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">solitude</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">totale</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';"> </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">à visage découvert</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">rencontre</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Cambria; color: #000000; padding-left: 40px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">infinie</span></p><p> </p><p> </p>
galavent
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Auréolée de bonheur
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2019-12-20:6199628
2019-12-20T07:16:00+01:00
2019-12-20T07:16:00+01:00
Auréolée de bonheur, elle avançait lentement Tout portait à croire...
<p style="padding-left: 120px;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Auréolée de bonheur, elle avançait lentement</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Tout portait à croire qu’elle ne croyait plus à la vie</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Elle avait tout quitté, son mari et sa maison</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Et maintenant errait en quête d’inspiration</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Le jour se levait et ses yeux s’ouvraient enfin</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Sur un monde nouveau si dissemblable de l’ancien</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Plus rien ne l’attachait au passé, ni même au présent</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Auréolée de bonheur, elle avançait lentement</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Elle allait sans savoir et même sans penser</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Le gouffre devant ses pieds : « Où tes pas te mènent-ils ? »</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Savait-elle ce qu’elle voulait et ce qu’elle était ?</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Elle était belle comme les blés un jour d’orage</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Ses cheveux poudrés de lumière flottaient au vent</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Sa robe volait autour de ses jambes brunies</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Un bracelet cliquetait sur son bras émouvant</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Un sourire enfin dessinait son avenir</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Auréolée de bonheur, elle avançait lentement</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Arrivée à la porte, elle se retourna et dit :</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">« Me voici, Seigneur ! Je quitte une vie tracée</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Pour te suivre sans savoir où je vais</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Je n’ai qu’une certitude et qu’un seul espoir</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Ta présence permanente au fond du cœur</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Délestée des visions de l’humanité</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Et qui devient tout, emplie de parfum suave</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Qui me fait trembler de peur et m’attire néanmoins</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Adieu, monde des hommes, j’entre dans le noir</span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Et entrevois déjà l’amour qui m’enflamme »</span></p><p style="padding-left: 120px;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;">Auréolée de bonheur, elle avançait lentement<br />Elle ouvrit la porte, avança sans regarder<br />Sentit le silence et l’obscurité l’envahir<br />Elle entendit les ouvriers monter le mur<br />S’agenouilla et laissa son cœur s’épancher<br />Plus rien, sauf la mort, ne pourra désormais<br />L’empêcher de connaître le souffle de l’inconnu<br />Qui donne accès au tout ! </span></p><p style="padding-left: 120px;"> </p><p><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #0000ff;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt; color: #000000;"><span style="font-size: 10pt; color: #0000ff;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #0000ff;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif;"><span style="font-size: 8pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; color: #993366;"><span style="color: #000000;"><span style="background-color: #ffffff;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">© Loup Francart</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p>
Prieto
http://www.chemindamourverslepere.com/about.html
Méditation - Solitude
tag:www.chemindamourverslepere.com,2019-11-06:6188181
2019-11-06T05:05:00+01:00
2019-11-06T05:05:00+01:00
« La solitude peut devenir l'écrin de la présence, de l'amour qui est...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« La solitude peut devenir l'écrin de la présence, de l'amour qui est Quelqu'un. « La cellule c'est le Ciel » écrivait Guillaume de Saint-Thierry dans sa <em>Lettre aux Frères du Mont-Dieu</em>. Ce n'est pas quelqu'un qu'on attend pour dans vingt ans ou après la mort... Il est là. Et s'Il est là, vraiment là, alors s'ouvre sur l'infini la porte de la chambre cachée. Elle s'ouvre afin que s'établisse une connivence avec ce qu'il y a, dans l'humanité, de plus universel, de plus ignoré aussi. C'est comme une complicité qui peut-être ne se concrétisera jamais sur cette terre mais qui est totalement réelle avec les millions de personnes humaines blessées par une solitude insupportable parce que non choisie, imposée par la vie : celle de l'isolement, de l'exclusion, de l'humiliation et de toutes ces formes de pauvreté qui privent l'homme de sa dignité. Le désert invisible de la souffrance qui attend dans le silence de leur cri le visage du véritable Amour.</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Cette solitude, c'est Quelqu'un. C'est l'Unique reconnu comme unique. C'est Dieu seul choisi pour Lui seul. Dans l'absolu d'une démarche qui n'a rien à voir avec un idéal de perfection inatteignable pour nos pauvres humanités. Mais c'est Lui parce qu'Il est Lui, parce qu'Il est l'Amour et que cela suffit. Cette solitude nous pousse irrésistiblement à rencontrer le Christ de la manière la plus directe qui soit, sans faire de détour : être face à sa Personne qui est là, présente dans le secret, et qui dans la foi nous montre le Père trop bon, mais vraiment trop bon, qui n'est que Père et qui n'a que faire de sa paternité sinon la donner. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Sœur Isabelle</strong>, sœur de Bethléem, <em>in</em> Inès de Warren, <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://www.editions-salvator.com/A-22269-cet-amour-que-le-monde-oublie.aspx" target="_blank" rel="noopener">Cet Amour que le monde oublie</a></span> (ch.4), Salvator, Paris, 2013.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-6053117" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/00/741594823.jpg" alt="desert-soleil_6a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">(<span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://www.getyourguide.com/doha-l1885/sunrise-desert-safari-with-camel-ride-and-sand-boarding-t224361/" target="_blank" rel="noopener">Crédit photo</a></span>)</span></p>
Bruno Chiron
http://www.bla-bla-blog.com/about.html
Marie Noël, jour après jour
tag:www.bla-bla-blog.com,2019-11-02:6187398
2019-11-02T17:06:00+01:00
2019-11-02T17:06:00+01:00
C’est l’une des très grandes femmes de lettres du XXe siècle – à l’égal...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/323816561.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6051958" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/2392061803.jpg" alt="marie noël,poésie,poèmes,religion,dieu,solitude,christianisme,colette nys-mazure" /></a>C’est l’une des très grandes femmes de lettres du XXe siècle – à l’égal d’une Colette, selon Montherlant – mais dont la renommée peine à s’imposer. Marie Noël est oubliée, et c’est injuste. Il faut dire aussi que cette auteure bourguignonne (comme Colette, d’ailleurs), n’aura jamais bougé d’Auxerre et a cultivé une forme de discrétion tout au long de sa vie ("<em>Et quand tu m’écouterais, / Quand tu suivrais à mesure / Tous mes gestes, tous mes pas, / Par le trou de la serrure… / Tu ne me connaîtrais pas</em>"), discrétion qui lui a survécu, hélas. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est temps sans doute, de découvrir ou, pourquoi pas, de redécouvrir Marie Noël (1883-1967), récompensée en son temps de prestigieux prix (Académie Française, Société des gens de lettres ou Société des Poètes). <em>Le Chant des Jours</em> que publient les éditions <a href="https://www.editionsddb.fr/livre/fiche/le-chant-des-jours-9782220096278" target="_blank" rel="noopener">Desclée de Brouwer</a>, et dont le titre renvoie à ses <em>Chansons,</em> est une manière d’entrée en douceur dans une œuvre à la tonalité incomparable, tour à tour sombre, lumineuse, désespérée et aux éclats de lumière incroyables. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La romancière et essayiste <a href="http://www.colettenysmazure.be/" target="_blank" rel="noopener">Colette Nys-Mazure</a> a compilé dans cet ouvrage une sélection de textes, toujours très brefs, pour rendre Marie Noël accessible au plus grand nombre : "<em>Quoi de mieux qu’un livre de poche lu par bribes dans le métro, l’avion, à la pause-café ou dans un lit d’hôpital, glissé sous l’oreiller à la place du téléphone ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Le Chant des Jours</em> c’est 365 jours avec Marie Noël, donc. Chaque mois de l’année correspond à une thématique abordée : la difficulté de se connaître soi-même, l’amour espéré et redouté, le repli et l’envol, la détresse et la confiance, la nature, les exigences de la création, le chez-soi, la solitude, le temps et la croyance. Une sorte d’almanach, donc, qui n’est pas sans rappeler cet autre : <em>Almanach pour une jeune fille triste</em> (2011, posthume).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le choix éditorial a été de proposer des textes extraits de poèmes s’étalant sur plusieurs jours, à l’instar de <em>Ronde</em> : "<em>Mon père me veut marier, / Sauvons-nous, sauvons-nous par les bois et la plaine, / Mon père me veut marier, / Petit oiseau, tout vif te laisseras-tu lier ?</em>" (7-12 juillet). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’humour et l’autodérision ("<em>Je ris… Je me moque un peu de moi</em>") est présent, sans pour autant que Marie Noël ne doute que l’écriture est ce qui la fait avancer, avec toujours le regard d’une femme croyante, pieuse (<a href="https://www.lyonne.fr/auxerre-89000/actualites/le-proces-en-beatification-de-l-uvre-poetique-de-marie-noel-officiellement-ouvert-aujourd-hui_12679648/" target="_blank" rel="noopener">un procès en béatification est d’ailleurs en cours</a>), mais d’une grande humilité.</span></p><blockquote><p style="padding-left: 80px;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>Le regard noëlien d’une femme rejetée, rappel d’un amour de jeunesse déçu</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette grande solitaire (<em>"Il se fait tard. Personne ne viendra plus maintenant…</em>") se confie via des textes denses, qui chantent le dépouillement, les autres ou la nature, autant que le malheur, le désespoir ou la mort, "<em>entre révolte et acquiescement</em>", comme le souligne Colette Nys-Mazure. Et avec toujours une importance laissée au sacré et à la foi. Les passages choisis pour les premiers jours de février renvoient ainsi au <em>Cantique des Cantiques</em> ("<em>Mon bien-aimé descend la colline fleurie / De blé noir, / Très lentement par les champs pâles… C’est le soir</em>"), mais cette fois avec le regard noëlien d’une femme rejetée, rappel d’un amour de jeunesse déçu ("<em>Mon bien-aimé passa, voilé de rêverie, / L’âme ailleurs, / Sans rien me dire hélas ! Sans me voir, et j’en meurs</em>"). L’amour apparaît chez elle comme un Souverain Bien inaccessible, et en tout cas pour lequel elle ne semble pas être destiné ("<em>Dans l’Amour, si grand, si grand, / Je me perdrai toute / Comme un agnelet / Dans un bois sans route</em>").</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cet amour inaccessible et finalement cette solitude qui l’a pesée toute sa vie ("<em>J’ai tellement besoin d’un ami que je l’invente</em>"), on le doit sans nul doute à une éducation rigide, tiraillée entre un père philosophe, agnostique et dur ("<em>- Va prier le soleil pour que mon champ prospère. / C’est ta dot qui mûrit dans nos blés. / Oui, mon père</em>") et une famille pétrie dans une culture catholique extrêmement rigide ("<em>Sommes-nous au couvent ?</em>" demande-t-elle avec une ironie mordante) : une éducation qui est pour beaucoup dans le parcours personnel et artistique de Marie Noël ("<em>Famille d’autrefois en province, composée de gens qui retombent – les femmes surtout – indéfiniment les uns sur les autres</em>"). L’auteure parle également d’une des grandes déchirures de sa vie : la mort prématurée de son jeune frère Eugène en 1904 ("<em>Sœur, la chanson d’amour que tu savais naguère, / Celle où passe un oiseau, chante-la… / Oui, mon frère</em>" fait-elle dire à cet enfant qu'elle ne cessera jamais de pleurer). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Artistiquement, le lecteur trouvera dans <em>Le Chant des Jours</em> des textes consacrés à son travail littéraire. Marie Noël l'appréhende comme une artisane à la recherche de la phrase parfaite, sans fioriture ("<em>Ce que tu as dit en dix mots, tâche de le dire en sept. En trois si tu peux</em>") mais aussi comme une poétesse en recherche perpétuelle ("<em>Je voudrais retrouver le pays natal de ma poésie, le nid perdu de ma chanson</em>").</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Femme de lettres importante, mais aussi croyante tourmentée, Marie Noël résume elle-même ce qui pourrait définir son œuvre : "<em>J’ai toujours pensé que pour découvrir dans un poète la source subconsciente de sa Poésie, il n’était que de noter les mots qui reviennent le plus fréquemment, les plus involontairement dans son incantation. Chez moi j’ai trouvé : chemin, noir, perdu, pâle, seul…</em>" Il est à cet égard frappant que ce ne sont pas des termes ayant trait à la religion ou à Dieu qu'elle choisit. Profondément croyante, Marie Noël n’en retira finalement que peu de réconfort : "<em>Dieu n’est pas un lieu tranquille,</em>" écrit-elle pleine d'amertume dans un texte que le lecteur trouvera singulièrement à la date du 25 décembre.</span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">Marie Noël, <em>Le Chant des Jours</em>, textes choisis par Colette Nys-Mazure<br />Ed. Desclée de Brouwer, 2019, 141 p. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.marienoelsiteofficiel.fr" target="_blank" rel="noopener">http://www.marienoelsiteofficiel.fr</a></span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.marie-noel.asso.fr" target="_blank" rel="noopener">http://www.marie-noel.asso.fr</a><br /><a href="http://www.colettenysmazure.be/" target="_blank" rel="noopener">http://www.colettenysmazure.be</a><br /></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2015/05/08/ca-caille-les-belettes-5618702.html" target="_blank" rel="noopener">"Ça caille les belettes"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2019/08/07/dante-voyage-au-bout-de-l-enfer-6168881.html" target="_blank" rel="noopener">"Dante, voyage au bout de l'enfer"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/uS26mai_avs" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Soutenez Bla Bla Blog et tenez-vous informés des derniers blablas</span></span></strong><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;">en vous abonnant gratuitement à notre newsletter</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
Note
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Ne pas tomber.
tag:almasoror.hautetfort.com,2019-10-23:6185156
2019-10-23T19:12:00+02:00
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Suivre le fil du temps qui reste, incertain, mais présent. C'est ce...
<p style="text-align: center;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/02/921972.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6048210" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/02/02/248245315.jpg" alt="musique ambient,solitude,vagues,deru,neveux" /></a></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Suivre le fil du temps qui reste, incertain, mais présent. C'est ce soir que je suis seule. C'est ce soir que je suis ivre. C'est ce soir que je suis libre. Une musique d'ambient m'accompagne. Dans ses silences, se prolonge le silence qui m'entoure. Parce que la route est cachée par des arbres qui se dénudent. Peu à peu, la nuit tombe comme un rêve sombre sur mes pensées. J'aurais voulu écrire, mais l'air est trop intense. Des odeurs d'herbes fines montent jusqu'à la fenêtre. Trois petites lumières douces aménagent ma pénombre. Une folie susurre à mon oreille d'entamer la métamorphose irréversible ; je l'écoute sans succomber à son piège. J'aime cet instant ; j'aime cette instance. Je songe à mes neveux qui s'endorment peut-être, dans de petits lits franciliens. Chacun d'entre eux m'a donné une raison de tenir debout, de chanter, de danser. Toutes les lectures de ma vie ont infusé mon monde intérieur, je suis ce que je suis et ce que j'ai acquis en tournant des pages pleines de phrases. C'est le phrasé d'une vie, le verbe incarné, le rêve descendu de la pensée pour prendre corps. Sa résonance, d'écho en écho, se multiplie à l'infini. Alors que la musique définit un labyrinthe aux formes molles, telles des tubes glissants, l'inspir et l'expir ralentissent et se déploient, comme des vagues qui ne s'arrêteront jamais. Ce soir, dans la verdeur sublime de l'impulsion, je chevauche ma propre respiration.</p><p style="padding-left: 240px;"><iframe width="160" height="95" src="https://www.youtube.com/embed/11JITPeYAWs" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Jacques-Emile Miriel
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Mexique/Roman
tag:jemiriel.hautetfort.com,2019-08-27:6172172
2019-08-27T10:30:00+02:00
2019-08-27T10:30:00+02:00
L'Amérique du Sud est un vivier artistique assez remarquable...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> L'Amérique du Sud est un vivier artistique assez remarquable et très créatif, que ce soit pour le cinéma ou la littérature, et sans doute pour beaucoup d'autres disciplines également. Cet été, je suis par exemple allé au cinéma voir le magnifique film de l'Argentin Benjamin Naishtat, <em>Rojo. </em>Cela faisait longtemps que je n'avais été autant fasciné. Pour cette rentrée littéraire, j'ai décidé de m'intéresser à une œuvre de ces pays-là. Je savais que les éditions Métailié en publient beaucoup ; depuis 1979, date de leur création, c'est un peu leur spécialité, même si elles proposent par ailleurs des romans d'autres pays ou des ouvrages de sciences humaines. En regardant sur leur site ce qu'elles sortent pour cette rentrée, j'ai eu mon attention attirée par une notice de présentation assez intrigante à propos du livre d'un certain Daniel Saldaña Paris (né à Mexico en 1984), intitulé <em>Parmi d'étranges victimes.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> Je dois dire que ce fut une bien belle lecture. Le personnage principal, le jeune Rodrigo, travaille dans un musée où il s'occupe de la communication. Il mène une vie parfaitement "pré-bureaucratique", comme il le dit, sans définir réellement ce qu'il entend par là. Mais nous le suivons avec une grande précision dans les événements très restreints de son quotidien, principalement l'observation d'une poule dans le terrain vague qui jouxte son immeuble. Cette poule prend une immense importance pour Rodrigo, jusqu'à la folie. Puis, à la suite d'une plaisanterie dont il est la victime, il est contraint de se marier à une femme "postmoderne" sans intérêt. Cette union ne troublera presque pas sa léthargie, et sera l'occasion pour lui de réfléchir sur ses rapports avec autrui : "Communiquer, admet-il, consiste précisément à éluder la sincérité pour parvenir à des accords." Son lien avec la communauté reste improbable. Une sorte d'attente métaphysique l'envahit complètement, et il pourrait tout doucement sombrer dans la schizophrénie, peut-être le suicide, s'il ne décidait finalement de partir pour une bourgade lointaine, où vit sa mère. Il y rencontrera l'amant de celle-ci, un universitaire en année sabbatique, ainsi qu'un gourou californien qui se révélera avoir une grande importance à la fois directe et indirecte dans la suite des événements. La deuxième partie du roman, après quelques développements sur un auteur fictif qui ressemble beaucoup à Arthur Cravan, fait preuve d'une grande inventivité et ne déçoit pas le lecteur. Daniel Saldaña Paris n'a pas son pareil pour nous décrire le monde sauvage du Mexique profond, et ses rituels plus ou moins traditionnels à base d'alcool et d'hypnose. Sera-ce là-bas la rédemption pour Rodrigo, voire la rencontre de l'amour ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> Le roman de Daniel Saldaña Paris présente la logique d'un axiome mathématique. Nous connaissons déjà, dans la littérature, ce type de personnage qui, proche du nihilisme, sombre dans l'ennui et l'apathie. L'auteur sait évoquer cette précarité humaine, cette solitude individuelle avec componction, et beaucoup d'humour. Il est même quelquefois sur le point de se perdre volontairement dans l'abjection. Mais il ne s'arrête pas là, quelque chose le retient, comme une forme d'espoir qu'il faut aller chercher au fond de soi-même, pour se réconcilier peut-être avec le monde. Cette expérience a souvent été tentée en vain. Elle débouchait systématiquement sur l'échec. Ici, c'est un peu comme si, enfin, elle aboutissait. Le titre du roman est emprunté à un poème d'Arthur Cravan. Sans doute est-ce plus qu'un signe. La référence à un poète de cette génération est décisive, comme si l'avant-garde continuait, aujourd'hui, et offrait une réponse claire. <em>Parmi d'étranges victimes </em>est un roman superbement dirigé vers ce genre de solution radicale, comme si l'homme, de fait, n'avait qu'un seul choix : celui d'accéder véritablement à lui-même pour essayer tout simplement de <em>vivre.</em> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Daniel Saldaña Paris, <em>Parmi d'étranges victimes. </em>Traduit de l'espagnol (Mexique) par Anne Proenza. Éd. Métailié, 20 €.</span></p>
Le Sciapode
http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/about.html
Dictionnaire du Poignard subtil
tag:lepoignardsubtil.hautetfort.com,2019-07-21:6165779
2019-07-21T11:13:00+02:00
2019-07-21T11:13:00+02:00
Solitude : "Ne plus aimer sa mère fracture...
<p style="text-align: left;"><img id="media-6015618" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/02/00/3551459231.6.jpg" alt="Poignard-gaulois-(Encyclopé.jpg" width="147" height="35" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><strong><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;">Solitude :</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"> "Ne plus aimer sa mère fracture radicalement l'existence. C'est comme si on vivait avec un cœur différent de celui des autres. Ne plus aimer sa mère vous laisse profondément seul au monde, vous ampute. On ressent de la honte, on connaît le dégoût. On se croit volontiers un monstre."</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"> Jean-Pierre Sautreau, <em>Une Croix sur l'enfance</em>, Nouvelles sources, 2019.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"> <span style="font-size: 12pt;">(Ce récit est un salubre – et pathétique – témoignage d'un homme que ses parents ont livré, pieds et poings liés, alors qu'il était un enfant de onze ans, aux séminaires des curés de Vendée, dont les élèves des années 1960 se mettent aujourd'hui à parler, révélant outre les attouchements et autres violences intrusives criminelles, plus généralement, le système de lobotomisation des consciences, la coercition généralisée due à l'éducation et au système religieux catholiques qui ont toujours eu pour but d'abolir toute pensée individuelle critique, et par là, toute liberté ; Eric Le Blanche (voir<a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/archive/2019/06/02/une-nouvelle-decouverte-dans-le-champ-de-l-art-brut-eric-le-6155671.html"> notes</a> <a href="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/archive/2019/07/03/rappel-l-exposition-eric-le-blanche-commence-le-4-juillet-6161817.html">précédentes</a>), peintre muraliste autarcique de Vendée, a écrit dans une de ses lettres retrouvées qu'il "donnait son âme et son corps à Dieu". Au regard des témoignages de crimes pédophiles qui affluent depuis quelque temps, en Vendée et ailleurs, concernant les prêtres, cette phrase du pauvre Le Blanche prend aujourd'hui un sens des plus inquiétants, voire tragiques...)</span></span></span></p>
Estrella Oscura
http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/about.html
La péninsule aux 24 saisons d'Inaba Mayumi
tag:lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com,2019-04-16:6127609
2019-04-16T19:22:00+02:00
2019-04-16T19:22:00+02:00
C'est le monde des origines, chacun de nous y a vécu un jour. ...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;"><em><img id="media-5973088" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/01/02/293956568.jpg" alt="inaba mayumi,la péninsule aux 24 saisons,éditions philippe picquier,élisabeth suetsugu,vie,nature,saisons,contemplation,méditation,solitude,silence,océan,forêt,paix,cocon" width="320" height="434" />C'est le monde des origines, chacun de nous y a vécu un jour.</em> </span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><a href="http://www.lireetmerveilles.fr/pages/lectures/la-peninsule-aux-24-saisons-mayuki-inaba.html">Grâce à Marilyne</a> </strong>(que ferais-je sans elle ?)<strong>,</strong> je me suis retrouvée avec ce livre entre les mains après notre rencontre en juillet dernier. Je savais qu'il devrait attendre le bon moment : le problème avec les livres paisibles et méditatifs - les japonais sont maîtres dans cet art-là - c'est qu'ils peuvent fatalement devenir ennuyeux et creux lorsqu'on s'y force mal à propos. Je l'ai donc laissé tranquillement faire sa vie sur mes étagères et ai mis plusieurs semaines à le lire en entier, picorant ici ou là quelques tranches de vie de la narratrice, jusqu'au moment où elle m'a suivie plusieurs jours sans discontinuer. Son récit a priori insignifiant a fini par m'être un cocon délicat qui parvint à adoucir mes journées. </p><p style="text-align: justify;"><strong>Cette narratrice est une femme d'âge mûr</strong> (nous n'en saurons pas plus si ce n'est, tardivement et furtivement, qu'elle est ménopausée). Défiant toutes les pressions sociales, elle est célibataire, sans enfant et l'heureuse maîtresse d'un chat (inutile de vous dire qu'elle m'a été spontanément très sympathique). Lassée du rythme effréné de la capitale japonaise où elle réside depuis trente ans, elle décide de partir un an dans sa maison au bord du monde, à quatre heures de train. La voilà à la péninsule aux 24 saisons. </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Je vivrais de la terre. J'irais dans la mer. Je deviendrais pêcheur et chasseur, j'apprendrais à pêcher à la ligne, à cultiver la terre. Quelle vieillesse luxueuse ! </span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong>Son quotidien est rythmé de longues balades dans la nature,</strong> d'observations, de cueillettes et de rencontres diverses avec le petit monde humain et animal qui peuple ce territoire reculé. Sous le vernis extrêmement anecdotique du propos se dessine une manière revigorante d'accueillir les plaisirs simples de l'année - et d'accepter aussi son lot d'impondérables. Vivre autant que possible en harmonie avec les saisons n'a rien d'idyllique, évidemment. Le corps est parfois très occupé et les journées bien remplies mais il y a un délice certain à évoluer de concert avec l'intégralité du vivant - c'est peut-être bien la meilleure méditation qui soit. </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Même si je ne parlais à personne de toute la journée, la forêt et les champs retentissaient de chuchotements. Toute la vie de la nature parlait. </span></p></blockquote><p style="text-align: justify;">J'ai eu quelques claques littéraires dernièrement - vous voyez tous de quoi je parle, l'impression de se prendre un uppercut au détour des pages (il faudrait que je les chronique un de ces 4 d'ailleurs). Et bien ici, c'est exactement le contraire. J'ai vécu en suspension avec la narratrice, ai écouté le silence et pris le temps de savourer ses lignes simples, sans prétention, mais très justes dans leur intention. C'est vraiment bon, parfois, de prendre ce temps de pause - comme m'y invitait Marilyne dans le commentaire de son billet - pour se rappeler quelques essentiels. </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Est-ce Buson qui a chanté l'"aveuglante lumière de la lune sur les rochers de l'hiver" ? On croit entendre le craquement de la lumière sur les branches, sur la moindre pierre. Les ombres noires dans la forêt, la rangée de petits arbres devant l'entrée, la route qui passe devant la maison en plan incliné, tout déborde du crépitement silencieux des éclats tranchants du clair de lune. Moi, je me penche sur la profondeur des ténèbres silencieuses où ni voiture ni âme ne passe, et mon oreille savoure l'ineffable plaisir d'être absorbée par la densité du silence. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5970236" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/01/01/688529493.jpg" alt="inaba mayumi,la péninsule aux 24 saisons,éditions philippe picquier,élisabeth suetsugu,vie,nature,saisons,contemplation,méditation,solitude,silence,océan,forêt,paix,cocon" width="339" height="226" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Un mois au Japon chez <a href="http://www.myloubook.com/2019/03/10/un-mois-au-japon-2019-le-programme/">Lou</a> et <a href="http://www.lelivroblog.fr/archive/2019/03/10/challenge-un-mois-au-japon-2019-6134865.html?fbclid=IwAR0cQgZ0GIf6IxP81Am6uoZdAI7utQfV-yBPMZm6XIbPzuuAoRdQxI-gR6Q">Hilde</a></strong></p></blockquote>
Littérature de partout
http://litteraturedepartout.hautetfort.com/about.html
Carol Snow, Artiste et modèle
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2019-03-04:6132858
2019-03-04T05:00:00+01:00
2019-03-04T05:00:00+01:00
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<p><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p><p style="text-align: center;"> <img id="media-5959360" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/01/01/2547921973.jpg" alt="AVT_Carol-Snow_1664.jpg" /></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"> </p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> <span style="color: #0000ff;"> Le dos de la blouse blanche </span></span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">Le dos de la blouse blanche boutonnée de boutons blancs</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">— ou le dos de la femme</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">emplissant la blouse blanche —</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">en sorte que les boutons tiraient sur les boutonnières</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">et ça faisait des plis</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">je suis restée assise derrière ça pendant toute la lecture.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">J’avais essayé de décrire comment il semblait facile </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">d’être dehors — feuilles et herbe</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">attentive à verdir en guise de compagnie : combien ma difficulté</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">à vivre seule était exacerbée par les objets</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">que j’avais choisis ou qu’on m’avait donné, par la nécessité</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> permanente d’avoir à les reconnaître </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">— ce que, à l’image de la poupée </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">passant tendrement toute la nuit avec moi, </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;">je savais n’être qu’illusion.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif; color: #0000ff;">Carol Snow, <em>Artiste et modèle</em>, traduction de l’anglais (États-Unis) Maïtreyi et Nicolas Pesquès, éditions Unes, 2019, p. 45.</span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p><p style="font-size: medium; font-family: Calibri, sans-serif; color: #000000;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville, serif;"> </span></p>
Littérature de partout
http://litteraturedepartout.hautetfort.com/about.html
Yosa Buson, Haïku (traduction Joan Titus-Carmel)
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2018-08-30:6075894
2018-08-30T05:00:00+02:00
2018-08-30T05:00:00+02:00
La pauvreté m'a saisi à l'improviste...
<h3 style="font-size: 15px; color: #5b5d75; font-family: Tahoma, Arial, sans-serif;"> </h3><p style="font-size: 12px;"><span style="color: #ff0000;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> La pauvreté</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">m'a saisi à l'improviste</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> ce matin d'automne</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> Près d'un poirier</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">je suis venu solitaire</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> contempler la lune</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> Le batelier —</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">sa perche arrachée des mains</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> tempête d'automne</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> Il brama trois fois</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">puis on ne l'entendit plus</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> le cerf sous la pluie</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> Une solitude</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">plus grande que l'an dernier</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> fin d'un jour d'automne</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> Le mont s'assombrit</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">éteignant le vermillon</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;">des feuilles d'érables</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">Yosa Buson, <em>Haiku</em>, traduits du japonais et</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">présentés par Joan Titus-Carmel, Orphée/</span></p><p style="font-size: 10.9090909957886px; padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville;"><span style="color: #0000ff;">La Différence, 1990, n.p.</span></span></p>
Estrella Oscura
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Les jolies BD de l'été
tag:lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com,2018-08-11:6071650
2018-08-11T17:59:00+02:00
2018-08-11T17:59:00+02:00
Vous le savez, je ne chronique quasiment plus mes lectures BD. [En même...
<p style="text-align: justify;">Vous le savez, je ne chronique quasiment plus mes lectures BD. [En même temps, en ce moment, je ne chronique plus grand chose, il faut bien le dire. Rattraper mon retard ne va pas tarder à friser l'impossible (spéciale dédicace à <a href="https://ellettres.wordpress.com/">celle qui sait</a>). Cette année, plus encore que les précédentes, c'est l'été de tous les laisser aller. Je ne lis même pas grand chose. Les quatre romans entamés le mois dernier sont toujours d'actualité sur ma table de chevet, et loin d'être terminés, alors que j'avais une PAL estivale de l'espace et mille autres envies de lectures. <br />Finalement, je fais autre chose. C'est bien aussi.]</p><p style="text-align: justify;"><strong>N'empêche que j'ai bouquiné trois BD assez géniales, chacune dans leur genre, et j'avais envie de vous les partager. </strong>N'avoir aucune règle, c'est décidément la meilleure manière de bloguer. </p><p style="text-align: center;">*</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-5851119" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/02/16488267.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" width="227" height="319" />Je commence donc avec L'excellentissime <strong><em>Emma G. Wildford</em> d'Edith et Zidrou</strong>, deux auteurs que j'adore décidément (du moins, c'est ce que je comprends enfin, à force de me précipiter systématiquement sur leurs parutions respectives. Imaginez ce que ça donne lorsqu'ils publient ensemble...)</p><p style="text-align: justify;"><strong>Emma est une jeune femme des années 20. </strong>Elle est issue d’une famille aisée tout ce qu’il y a de plus normale. Sa sœur aînée, surtout, semble suivre la voie toute tracée pour elle. Après avoir épousé un banquier quelconque et soporifique, elle attend maintenant son premier enfant. Emma n’a cure de cette sorte de vie rangée : Elle entend rester libre et composer sa vie et ses œuvres poétiques selon son désir, non celui de la société.<br />Voilà plus d’un an maintenant qu’elle attend des nouvelles de l’homme qu’elle aime, Charles, un explorateur parti pour la Norvège sous l’égide de la Royal Geographical Society. Tout semble indiquer qu’il a disparu… Emma se refuse pourtant à lire l’enveloppe qu’il lui a laissée dans cette éventualité et préfère partir seule à l’aventure, à son tour, pour le retrouver.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Avec cette BD, c'est d'abord les yeux qui sont séduits : l’objet livre est magnifique ! </strong>La couverture s’ouvre comme un écrin et le récit délicieux renferme nombre d’indices qui nous permettent d’avancer de concert avec Emma sur le chemin des retrouvailles et de la liberté. Ainsi, nous découvrons tour à tour une photographie, un ticket de transport<span style="color: red;"> </span>et, évidemment, la lettre fatidique de Charles.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Au fur et à mesure de son voyage, Emma grandit un peu plus.</strong> Celle qui partait initialement pour retrouver l’amour va se découvrir à chaque étape du voyage. Aussi, la fin du livre sonne comme un commencement. C’est touchant, lumineux, et plein d’humour : un vrai régal !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-5851121" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/01/01/2388502013.jpeg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" /><br /><br /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5851123" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/00/1166962464.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" /></p><p style="text-align: center;">*</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-5851124" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/02/743933230.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" width="221" height="289" />Dans un esprit également suranné mais plus déjanté, j'ai adoré le premier acte de <strong><em>L'esprit de Lewis</em> de Santini et Richerand </strong>paru dans la collection Métamorphose des excellentes éditions Soleil (qui ont également publié <em>Emma G. Wildford</em>, au passage, mais dans la collection Noctambule.)</p><p style="text-align: justify;"><strong>Dans l'Angleterre victorienne, Lewis se désespère d'avoir perdu sa mère qui était tout pour lui.</strong> Unique héritier des propriétés familiales, il préfère en céder les trois quarts à ses sœurs, mi-choquées mi-réjouies, pour ne conserver que celle, reculée, de Childwickbury, cette demeure de vacances qui renferme tous ses souvenirs heureux. Il s'y rend derechef au grand étonnement de tous malgré l'hiver et le long voyage que cela occasionne. Il est décidé à écrire son premier roman et est persuadé que la solitude et la mélancolie de Childwickbury lui seront propices. Sauf que ce n'est pas le cas. Lewis peine à écrire. Les papiers froissés s'entassent et Lewis commence à s'interroger. Jusqu'au jour où intervient la plus surprenante des muses : un fantôme sans mémoire qui tente de l'effrayer, en vain...</p><p style="text-align: justify;"><strong>Avec cette BD-là, on est en plein dans l'imaginaire anglais fin dix-neuvième.</strong> Les auteurs reprennent tous les codes de ces romans fantastiques un peu sombres, mystérieux, à la fois romantiques et décadents et, surtout, terriblement séduisants : un héros seul, malheureux, original et en mal d'inspiration, une vieille bâtisse isolée pleine de souvenirs et de fantômes - au sens propre comme au figuré, des phénomènes étranges et inexpliqués et cette rêverie, évidemment, qui nous fait tout fantasmer. C'est drôlement efficace pour qui aime ce genre d'ambiance - Je suis la cliente toute désignée, vous l'aurez compris. Vivement le deuxième et dernier acte !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-5851126" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/02/1447696943.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" /></p><p style="text-align: center;">*</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-5851127" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/00/3743231097.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" width="228" height="314" />Je termine avec une merveilleuse trouvaille belge (merci les bonnes librairies, de mettre ce genre de petites perles de ce genre en avant) : <strong><em>Dryades</em> de Tiffanie Vande Ghinste</strong>. </p><p style="text-align: justify;"><strong>Yacha bosse dans une librairie bruxelloise mais s'y ennuie un brin.</strong> Elle est souvent seule puisque son coloc est par monts et par vaux. Elle rêve d'autre chose, clairement, et voilà qu'il apparaît en la personne de Rudica à qui elle propose de sous-louer la chambre vacante de l'appartement. Rudica a un passé énigmatique, une chevelure de sirène et un don naturel avec les gens et les plantes. A elles deux, elles décident de transformer un quotidien morne en une création joyeuse perpétuelle. Elle redonnent vie, à leur manière, et cela ne plaît pas à tout le monde. </p><p style="text-align: justify;"><strong>Ce livre-là, c'est un peu l'histoire de deux sorcières modernes, à travers un graphisme épuré et une mise en couleur poétique.</strong> Voilà comment un bonheur et des envies différents semblent tout d'abord étonnants aux yeux de tous, puis suspects, et enfin terrifiants. Voilà comment ce qui n'est pas compris doit être éradiqué. Malgré ce constant lucide et peu réjouissant, Tiffanie Vande Ghinste nous invite au plus lumineux des messages : être ouvert, savourer le jour présent et surtout, trouver le bonheur n'importe où, y compris (voire surtout) dans l'inattendu et la re(-)création. Cette lecture-là est une respiration salvatrice. </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5851130" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/01/2511799267.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" /><br /><br /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5851132" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/02/2967925163.jpg" alt="emma g. wildford,zidrou,edith,amour,liberté,émancipation,poésie,expédition,disparition,solitude,création,l'esprit de lewis,santini,richerand,métamorphose,éditions soleil,fantôme,fantastique,passion,inspiration,mort,dryades,tiffanie vande ghinste,la boîte à bulles,sorcière,sorcière moderne,vie,essentiel,inattendu,nouveau,différent" /></p><p style="text-align: center;">*</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p>
galavent
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solitude de l'homme moderne
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-07-16:6066672
2018-07-16T06:37:00+02:00
2018-07-16T06:37:00+02:00
L'homme d'aujourd'hui se meurt hors de la société et il n'a jamais été...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">L'homme d'aujourd'hui se meurt hors de la société et il n'a jamais été aussi seul dans la société. L'apprentissage de la solitude volontaire est l'apprentissage de la connaissance de soi alors que la solitude dans la société entraîne la révolte ou l'inaction. Le monde d'aujourd'hui est un monde de solitaires par obligation, aussi n'y a-t-on jamais autant vu de révoltés ou d'inactifs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">Le seul moyen de lutter contre la révolte ou l'inaction est de résister à la solitude involontaire et de redonner place aux valeurs, c'est-à-dire le bien, le bon, le vrai, le beau, le juste.</span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;"><br /></span></p>
Prieto
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Méditation - Prier comme un enfant
tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-07-15:6066420
2018-07-15T05:05:00+02:00
2018-07-15T05:05:00+02:00
« Oh ! la prière d'un véritable enfant de Dieu, comme elle est belle et...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Oh ! la prière d'un véritable enfant de Dieu, comme elle est belle et mystérieuse ! Elle a quelque chose de la prière même de Jésus que certains ont essayé de décrire d'une manière touchante : Jésus priant seul sur les montagnes de Palestine, dans la solitude et le silence des nuits d'Orient.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> Qui pourrait dire quelque chose de ces divins colloques entre le Père et le Fils, dont la pensée seule nous ravit tout en nous aidant à prier, c'est-à-dire à parler cœur à cœur avec notre Père du Ciel tout aimant et tant aimé ?</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> Rien du reste ne nous satisfait plus que les paroles mêmes de Jésus qui ont alors un sens si plein, si profond, si mystérieux.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><em>Notre Père qui êtes aux Cieux</em>. Le Père de Jésus, du Verbe incarné, qui est aussi le mien.<br /> <em>Que Votre Nom soit sanctifié !</em> Lui seul mérite la gloire et tant d'hommes la Lui refusent et L'offensent !<br /> <em>Que Votre Règne arrive</em>. Tous les hommes Lui appartiennent et si peu Le connaissent et L'aiment !<br /> <em>Que Votre Volonté soit faite</em>. Moi qui ai l'immense bonheur de Vous connaître, je ne veux vivre que pour faire cette aimable et toujours paternelle volonté.<br /> <em>Sur la terre comme au ciel</em>. Oui, jusque là ! N'être qu'un avec Vous, un seul esprit, un seul coeur, une seule volonté. C'est là ma mission, comme aussi la source de mon bonheur au ciel et déjà ici-bas.<br /> Car dans la mesure où je Vous aimerai <em>Vous me donnerez le pain de chaque jour, Vous me pardonnerez mes offenses... Et Vous ne me laisserez pas succomber à la tentation, mais Vous me délivrerez du mal</em>.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> Dans l'état dont nous parlons, cette prière dite lentement dans le silence, en présence de Dieu, est pleine ; elle dit tout, elle contient tout, elle suffit à tout. »</span><br /><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>Dom Godefroid Bélorgey</strong> (1880-1964), Abbé auxiliaire de N.D. de Cîteaux, <em>Dieu nous aime </em>(Ch. premier, III), Éditions du Cerf, Paris, 1949.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-5841814" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/01/1342741720.jpg" alt="enfant_priere_47a.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;">(<span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://kicks105.com/top-ten-list-of-funniest-prayers-by-kids/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Crédit photo : Charles Ostrand</a></span>)</p>
Prieto
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Intention de prière du pape pour le mois de juillet
tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-07-01:6063338
2018-07-01T05:15:00+02:00
2018-07-01T05:15:00+02:00
Les prêtres dans leur mission pastorale : « Pour que les prêtres qui...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Les prêtres dans leur mission pastorale :</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> « Pour que les prêtres qui souffrent de la fatigue et de la solitude dans leur travail pastoral, soient aidés et consolés par l’amitié du Seigneur et de leurs frères. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Source : <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://www.prieraucoeurdumonde.net/intentions-2018/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">prieraucoeurdumonde.net</a></span>.</span></p>
syb24
http://untempspoursoi.hautetfort.com/about.html
Caroline, accro à son i-phone ?
tag:untempspoursoi.hautetfort.com,2018-06-08:3100963
2018-06-08T14:10:00+02:00
2018-06-08T14:10:00+02:00
Caroline a 24 ans. Elle est étudiante en lettres et a de nombreux amis...
<p>Caroline a 24 ans. Elle est étudiante en lettres et a de nombreux amis qu’elle voit régulièrement. A chaque fois qu’elle les quitte, elle leur envoie -grâce son i-phone- des SMS capitaux comme « c’était cool hein ! » « on se voit demain » « tu fais quoi ? » « je suis trop vénère de bosser ce soir » ou des MMS d’elle en train de réviser avec son chat sur le clavier. Une façon de rester en contact avec sa tribu. Rien de grave quoi ! Ca lui permet aussi de se la péter devant les copines. Une façon de montrer : « Il y a des gens qui m’aiment moi ! ».</p><p>Lorsqu’elle est avec ses proches, elle reçoit des SMS d’autres amis qui ne sont pas là. Alors, elle leur répond. Ça énerve ses parents qui se demandent s’il ne vaut pas mieux communiquer avec elle par mobile plutôt que de lui parler en direct ! Au moins, elle ne pourrait plus répondre à d’autres personnes en même temps… Quoique !</p><p style="text-align: center;"><img id="media-2886490" style="margin: 0.7em 0;" src="http://untempspoursoi.hautetfort.com/media/02/01/3741139457.2.jpg" alt="addiction,telephone,solitude,vide,stress,angoisse" /></p><p>Son téléphone bipe aussi pour qu’elle intervienne dans différents espaces virtuels qui nécessitent des actions régulières. Ce n’est pas compliqué, son i-phone reste toujours dans sa main, au cas où ! Tantôt, elle a les écouteurs sur les oreilles pour écouter de la musique, tantôt pour écouter/répondre aux messages. Elle dégaine plus vite que son ombre. Même quand elle se couche, le téléphone reste à portée d’œil et de main car il sert de réveil et, on ne sait jamais, quelqu’un pourrait lui envoyer un SMS avant qu’elle ne sombre dans le sommeil.</p><p> </p><p> </p><p class="MsoNormal"><img id="media-2886482" class="MsoNormal" src="http://untempspoursoi.hautetfort.com/media/02/01/1371387809.jpg" alt="tel addiction4.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p>Seulement voilà ! Caroline est devenue tellement accro de son i-phone qu’elle ne sait plus ce que c’est que d’être avec elle-même, ce que c’est que la solitude. <strong>Elle a oublié ce que c’est que de rêvasser, de contacter ce vide régénérateur, source d’inspiration et d’intuition.</strong> Rester connectée lui permet de s’étourdir, de s’anesthésier et de ne plus ressentir ces pointes d’angoisse ou d’anxiété qui cherchent à s’exprimer. <strong>Elle ne sait plus être présente à ce qui se passe ici et maintenant</strong>, tant elle est morcelée dans différentes conversations ou univers virtuels. L’outil, certes très utile, a pris possession de son espace intérieur sans qu’elle s’en rende compte. Bien au contraire, elle n’y voit que des avantages ! C’est comme son père qui bosse 15 heures par jour sous prétexte d’assumer les charges de la famille. Elle sait bien que lui, c’est sûr, il est accro au travail. Elle, on ne l’y prendra pas !</p>
nauher
http://off-shore.hautetfort.com/about.html
presque rien (avec Didier Squiban)
tag:off-shore.hautetfort.com,2018-06-03:3113352
2018-06-03T23:45:00+02:00
2018-06-03T23:45:00+02:00
Il n'y a rien. Ou si peu. Presque rien. Si un jour vous y...
<p style="text-align: justify;"><a href="http://fr.wrs.yahoo.com/_ylt=A0WTf2z3nW9NeS4ARVtlAQx.;_ylu=X3oDMTBwdHZyc2IyBHBvcwM4BHNlYwNzcgR2dGlkA0kxMjJfNzE-/SIG=1mgr8kv7p/EXP=1299189367/**http%3a//fr.images.search.yahoo.com/images/view%3fback=http%253A%252F%252Ffr.images.search.yahoo.com%252Fsearch%252Fimages%253Fp%253Dmol%2525C3%2525A8ne%252Bimages%2526ei%253DUTF-8%2526fr%253Dyfp-t-703%2526fr2%253Dtab-web%26w=1024%26h=686%26imgurl=www.survoldefrance.fr%252Fphotos%252Fhighdef%252F24%252F24016.jpg%26rurl=http%253A%252F%252Fwww.survoldefrance.fr%252Faffichage2.php%253Fimg%253D24016%2526lieu%253DIle%252Bde%252BMol%2525E8ne%2526f%253D0%2526prev_suiv_link%253D1%26size=194KB%26name=image%2bsuivante%2bp...%26p=mol%25C3%25A8ne%2bimages%26oid=772f6b9b5a3f9bb37697de263f6c9046%26fr2=tab-web%26no=8%26tt=4960%26sigr=12v07cl12%26sigi=11hlst868%26sigb=136rhr1rp%26type=JPG%26.crumb=ipoPeseaMxe"> </a></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Il n'y a rien. Ou si peu. Presque rien. Si un jour vous y veniez, à Molène, il faudrait que vous ne vous attendiez à rien. C'est un morceau de caillou, à peine élevé au-dessus de la mer, pas même promontoire où vous pourriez vous croire aventurier, pas même territoire liminaire d'avant l'infini de l'Océan (il y a Ouessant un peu plus loin, qui râfle la mise). Rien. Ni mégalithes, ni cromlech. N'attendez pas non plus quelque micro-climat pour en faire un jardin improbable, comme la divine surprise de Bréhat. Rien, un caillou qui, lorsque vous le repérez sur la carte, vous dissuade, par sa petitesse, de la moindre prétention pédestre : en une heure, vous aurez pris possession de ce royaume insulaire, avec des maisons quelconques regroupées autour d'une église tout aussi insipide. Si vous voulez faire respirer vos chaussures de randonnée, descendez au sud, allez à Belle-île... Ici, rien qu'une promenade sans attrait pendant laquelle vous apercevrez au loin les pinces rapaces des goémoniers, avant de revenir à quelques centaines de mètres de l'embarcadère, de vous asseoir sur le muret devant la plage et de contempler la mer. Et vous n'aurez plus qu'à attendre le bateau du soir qui vous ramènera au Conquet, ce même bateau que vous aurez pris le matin, roulis léger et franche brise, débarquant seuls (les autres vont à Ouessant) pour une journée de pur désoeuvrement. La mer y est magnifique, d'un bleu turquoise ouvrant, avec l'irrégularité des nuages et des fonds qui semblent se répondre, sur des béances sombres, presque noires.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">C'est là que Didier Squiban est venu en mai 1997 enregistrer une série de trois suites pour piano à partir de thèmes bretons. L'album s'intitule <em>Molène</em>. Certes on peut toujours prendre pour un signe de snobisme absolu ces envies de lieux improbables pour un travail qui ne semble guère s'y prêter. Un Steinway transbordé, quand il y a tant de studios prévus à cet effet. Il y tenait et toutes les pièces de cet album sont imprégnées du son de l'église dressée face au large. Alors, vous vous y rendrez, vous y pénétrerez et loin d'oublier que c'est lieu de culte, et non salle de concert, vous chercherez de quelle relation (au sens, surtout, d'un récit qui se forge, sans qu'on en connaisse vraiment le ruissellement, les zones de friction -ici entre la musique traditionnelle et la religiosité armoricaine-) Squiban a nourri l'ébène et l'ivoire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Vous aurez la musique dans la tête, à fixer la mer infiniment, pour les sept ou huit heures à venir, non comme un vacancier qui soigne son bronzage (il ne fait pas si chaud), mais en pensant que des gens vivent ici et que pour rien au monde ils ne voudraient se rattacher pleinement au temps qui passe, au monde qui court, à l'histoire qui file : le continent, la banale continuité des lieux, le passage anodin d'une commune à une autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Une fois l'album achevé, Squiban l'a joué en avant-première aux îliens, comme un partage unique. Après, seulement, la musique qui était devenue d'une certaine manière con-substantielle au lieu pouvait partir, comme un homme à qui on dirait d'aller voir ailleurs, sûrs que l'on est qu'il n'oubliera jamais son origine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Je suis donc venu à Molène, durant l'été 2000, pour quelques heures, et j'ai renoncé à saisir le mystère de ce souffle qui avait rendu impératif que la musique, pour un homme seul au piano, soit nourrie de ce lieu-ci, de ce bout de caillou sans attrait, où il n'y a rien, absolument rien (mais, peut-être est-ce cet absolu d'herbes folles et de terres maigres qui a donné aux phrases musicales une certaine couleur...). Et je n'ai pas été déçu de ce mutisme du décor, de mon aphasie d'homme en quête. Il y a parfois grand bonheur d'être défait, de se laisser à l'abandon et de rien faire son viatique, avant de voir le bateau accoster pour le retour en terre ferme. Oui, rien, et de n'y rien comprendre, pour une fois, fera partie de la magie...<br /></span></p><p><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><br /> <object style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" data="http://www.youtube.com/v/iLti2weRdzU&rel=1" type="application/x-shockwave-flash" width="425" height="355"><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/iLti2weRdzU&rel=1" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/iLti2weRdzU&rel=1" /></object> <br /></span></p>
Xavier JASSU
http://lapinos.hautetfort.com/about.html
Léopardi ou la solitude
tag:lapinos.hautetfort.com,2018-04-02:6039864
2018-04-02T01:31:11+02:00
2018-04-02T01:31:11+02:00
Le propre de l'homme est le goût de la solitude, pourrait-on dire, tandis...
<p style="text-align: justify;"><strong>Le propre de l'homme est le goût de la solitude, pourrait-on dire, tandis que les espèces inconscientes la craignent.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Improprement ou injustement qualifié de penseur "pessimiste" ou "misanthrope", Léopardi s'en défend dans son <em>"Zibaldone"</em>:</strong></p><p style="text-align: justify;"><em><strong>- Ma philosophie ne mène pas à la misanthropie, comme on pourrait le croire en la considérant de manière superficielle, ce dont beaucoup l'accusent. Elle exclut au contraire toute misanthropie et tend naturellement à guérir, à faire disparaître cette humeur néfaste, cette haine (qui, si elle n'est pas systématique, n'en est pas moins réelle) que tant de gens, qui ne sont pas philosophes et qui ne voudraient passer pour misanthropes, éprouvent continuellement ou occasionnellement envers leurs semblables en raison du mal que leur font, avec ou sans raison, les autres hommes.</strong></em></p><p style="text-align: justify;"><em><strong>Ma philosophie rend la nature coupable de tout, et en disculpant les hommes, elle déplace la haine et les plaintes vers un principe plus élevé, vers la véritable origine des maux des êtres vivants.</strong></em></p><p style="text-align: justify;"><strong>Ici Léopardi éclaire le sens véritable du péché chrétien, qui n'accuse pas l'homme, ou n'accroît pas la haine de soi mais accuse la nature et souligne l'impasse du "droit naturel" des païens ou des élites politiques (qui en tous temps et sous tous les régimes sans exception tirent leur légitimité et leurs moyens du droit naturel).</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Au passage, Léopardi élucide pourquoi il y a tant de haine dans le socialisme qui s'avance au nom de l'amour de l'Humanité et a pourtant fait couler le sang des hommes comme aucune autre religion auparavant, attisant des querelles violentes dont l'humanité ne se remettra peut-être jamais. Les socialistes sont en effet ces gens "qui ne voudraient pas passer pour misanthropes", tantôt par ruse, tantôt par esprit moutonnier.</strong></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Note
http://almasoror.hautetfort.com/about.html
Textos d'un dimanche après-midi
tag:almasoror.hautetfort.com,2018-02-27:6030084
2018-02-27T16:41:00+01:00
2018-02-27T16:41:00+01:00
« Il y a des soirs si beaux, en cette saison, dans ce pays, qu'ils...
<p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY">« <em>Il y a des soirs si beaux, en cette saison, dans ce pays, qu'ils vous tordent le cœur comme une serpillière. Et l'on ne sait pas si c'est à cause de tout ce qu'ils offrent, ou bien de tout ce qui nous manque à travers eux. Nous n'avons pas la jeunesse, nous n'avons pas l'amour, nous n'avons pas la gloire, nous n'avons pas l'argent, la vie bat mille fois plus fort ailleurs, avec ses corps exposés, ses désirs satisfaits peut-être, ses grandes affaires, ses rires, sa nervosité, ses grandes idées. Ici nous traversons la campagne dans le silence parfait du soir, parmi l'été déjà sur son déclin. De grandes maisons coites, sur des crêtes offertes, boivent l'immensité du ciel et la lumière apaisée, de toutes leurs hautes fenêtres grandes ouvertes. Est-ce que c'est vivre ? Est-ce que c'est être mort ? La voiture glisse si légèrement qu'on pourrait s'envoler avec elle. Déchirantes déchirées, on croirait s'enfoncer dans les limbes.</em></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><em>À la radio, Michel Dalberto, pour tout arranger, joue merveilleusement deux des dernières sonates de Schubert. </em>»</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Renaud Camus</strong>, <em>IN</em> <span style="text-decoration: underline;">Derniers jours</span>, Journal de l'année 1997</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong><em>Il y a quelques jours, un dimanche, un échange de textos entre un homme au repos dans le quartier de l'Opéra et une femme lézardant au soleil d'un dernier étage plus au Nord :</em></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Aimes-tu la ville de Marseille ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Beaucoup. Je me vois y vivre assez facilement.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Moi aussi, de plus en plus. Même si c'est assez sale, pour ne pas dire cradissime. Mais le soleil, la chaleur et le relief qui descend sur la mer...</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Voilà. Et puis la saleté c'est aussi la vie, en un sens. On peut même y voir une forme d'esthétique. Naples est un peu sale mais je ne l'imagine pas plus belle si elle était récurée de fond en comble.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : La saleté comme preuve de vie, je ne sais pas. Jean-Nathanaël me disait la semaine dernière que Belleville était le dernier quartier vivant de Paris avec la Goutte d'Or. Or ce sont surtout les derniers quartiers crades. Le silence, la pureté, la grâce, l'évanescence, la symétrie, l'harmonie, ne sont en rien selon moi des synonymes de mort. Au contraire, ils sont ce qui me fait aimer la vie. La nature sauvage n'est ni sale ni toujours bruyante ou bigarrée. La vie palpite aussi dans le calme.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Ne confonds-tu pas la vie cérébrale et la vie humaine ? Je fais souvent cette erreur aussi. L'humain ne vit ni dans une forêt sauvage, ni dans une oeuvre d'art. Mais peut-être ne sommes-nous pas de très bons humains toi et moi.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Non, mais je me sens justement un animal et je trouve que certains membres de notre espèce se laissent aller à la crasse comme des animaux de ferme qui macèrent dans leur foin. Je préfère les chiens bien léchés de canapés ou les chevaux sauvages. J'avoue que Barbès me paraît constituer une nullité civilisationnelle que je ne confonds ni avec la pauvreté (un village péruvien très pauvre, c'est propre) ni avec l'urbanisme (Copenhague est propre) mais avec un laisser-aller culturel, langagier, physique et moral qui me déplait.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Je comprends. Ce Quartier où vit Fabrice est ma limite aussi. C'est vraiment <em>too much</em>.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Et puis le cerveau est tout aussi naturel que des selles. Pourquoi une rue remplie de crachats serait-elle plus vivante qu'une salle du château de Chantilly ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Parce qu'elle l'est. Déjà c'est une rue de Paris, pas une salle de musée. Je suis certain que tu peux trouver meilleur parallèle à ton propos. Le caractère vivant, au sens de la concentration d'humains dans un lieu, n'est pas incompatible avec la propreté mais c'est souvent le fait d'un contrôle extrême : Disneyland par exemple. Entre la vie de la foule de Disneyland et celle de Barbès, je préfère tout de même Barbès. Moins de contrôle, plus de liberté et donc de licence de saleté, etc. <br />Mais je ne vivrais ni dans l'un ni dans l'autre, je suis trop comme toi. Mon quartier de l'Opéra est vivant par exemple et pas trop sale mais c'est une foule de touristes et d'acheteurs. C'est une vie étrange, moins imprévisible et poétique que celle de Belleville, de Marseille ou de Naples. Parfois j'ai l'impression que c'est une fausse vie. Scénarisée.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : J'ai l'impression que tu confonds la vie et la multitude. Mon parallèle n'était certes pas bon. Mais le monde est-il plus vivant aujourd'hui que lorsque'il ne comptait que 20 millions d'habitants sur la planète ? Une cage de souris surpeuplée est-elle plus vivante qu'un terrier de mulots dans un champ ? <br />Oui, remarque, quantitativement il y a plus de vivants. Mais la surpopulation réduit aussi beaucoup l'envergure d'une vie. <br />La vie scénarisée est pour moi la vraie vie. C'est pourquoi j'aime les rites antiques. Notre beauté animale à nous, tient dans les rites et notre nullité, dans l'agglutinement informe.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Pour moi la vie c'est la concentration humaine en effet. Le reste c'est une idée intellectualisée de la vie, quand je regarde une forêt ou l'océan je sais bien qu'ils sont pleins de vie au sens biologique du terme mais je ne me sens pas partie de cela dans ma chair. Quand je suis au milieu de mes semblables, même s'ils sont très différents de moi culturellement ou sociologiquement, je me sens dans la vie. La vie humaine. La vie des foules qui dorment sur elles-mêmes, Tokyo, Calcutta, Paris, Manhattan, quand tu n'es qu'une forme parmi la fourmilière, que tu es à la fois très seul et plein des autres. Que leur vie déborde sur toi, qu'elle te choque et t'agrippe parfois à contre-courant. Je sens alors la vie des hommes et des femmes. <br />C'est intéressant ce que tu dis sur la vie scénarisée et le rite.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Incroyable ! Moi je ne me sens pleinement en vie que seule et en silence face à la ligne bleue des Vosges ou à l'océan Atlantique. Ou dans une église romane perdue dans la campagne. Sinon j'ai l'impression d'être dans une queue chez Carrefour. Seul le rite esthétique me permet de supporter la promiscuité car je peux encore rêver d'éternité. Dans la foule, je me sens sans âme, sans identité. Mon corps n'est plus qu'un bout de viande avec un numéro de sécurité sociale.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : C'est ça. Et pourtant quand tu es seule face à l'océan, tu es juste seule. Comme on le sera au tombeau.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Une poule en batterie n'est pas seule dans un tombeau.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Par définition. Je ne mange que de la volaille de Bresse.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : En fait, peut-être que tout dépend de la manière dont on se sent en relation avec les autres et avec le monde.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Exactement. C'était où je voulais en venir.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Faudrait savoir d'où ça vient.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Comme toujours, des névroses personnelles et des expériences. Je pense.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : Oui. Voire des premiers jours passés sur cette terre, des premiers bruits, des premières visions.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Alexis</strong> : Et de cette chose étrange qu'on appelle les traits de caractère qui font que deux personnes qui ont vécu les mêmes choses n'y réagissent pas pareil.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Bénédicte</strong> : C'est vrai. Les traits de caractère qui sont uniques, comme les traits du visage.</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p>
galavent
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Retrouver la stabilité dans le mouvement
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-10:6025133
2018-02-10T07:10:00+01:00
2018-02-10T07:10:00+01:00
Le monde moderne se définit par le mouvement. Il est la cause de l’anxiété...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif; font-size: 12pt;">Le monde moderne se définit par le mouvement. Il est la cause de l’anxiété de l’homme face à la vie quotidienne. Ce mouvement peut se dissocier en temps et déplacement, chacun de ces deux facteurs du mouvement étant psychologiquement contradictoire puisqu’un déplacement implique une perte de temps et une perte de temps demande une accélération du rythme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif; font-size: 12pt;">Ce mouvement a bien sûr des conséquences sur la société. L’homme d’aujourd’hui se meurt hors de la société et il n’a jamais été aussi seul dans la société. L’apprentissage de la solitude volontaire est l’apprentissage de la connaissance de soi, alors que la solitude dans la société entraîne la révolte ou l’inaction. Le monde d’aujourd’hui est un monde de solitaires par obligation, aussi n’y a-t-il jamais autant eu de révoltés ou d’inactifs.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif; font-size: 12pt;">Le seul moyen de lutter contre la révolte ou l’inaction est de résister à la solitude involontaire. Elle est plus souvent morale que matérielle et est due au mouvement. Il faudrait redonner à la vie matérielle et spirituelle la stabilité qu’elle a perdue, retrouver les valeurs immuables.</span></p><p> </p>
Prieto
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Méditation - Dans le silence de la nuit...
tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-01-03:6013245
2018-01-03T05:05:00+01:00
2018-01-03T05:05:00+01:00
« Celui qui veut prier en paix ne tiendra pas seulement compte du lieu,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Celui qui veut prier en paix ne tiendra pas seulement compte du lieu, mais du temps. Le moment du repos est le plus favorable et lorsque le sommeil de la nuit établit partout un silence profond, la prière se fait plus libre et plus pure. « Lève-toi la nuit, au commencement des vigiles, et épanche ton cœur comme de l'eau devant le Seigneur ton Dieu » (Lm 2,19). Avec quelle sûreté la prière monte dans la nuit, quand Dieu seul en est témoin, avec l'ange qui la reçoit pour aller la présenter à l'autel céleste ! Elle est pure et sincère, quand la poussière des soucis terrestres ne peut pas la salir. Il n'y a pas de spectateur qui puisse l'exposer à la tentation par ses éloges ou ses flatteries.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> C'est pourquoi l'Épouse [du Cantique des Cantiques] agit avec autant de sagesse que de pudeur lorsqu'elle choisit la solitude nocturne de sa chambre pour prier, c'est-à-dire pour chercher le Verbe, car c'est tout un. Tout est en lui : les remèdes à tes blessures, les secours dont tu as besoin, l'amendement de tes défauts, la source de tes progrès, bref tout ce qu'un homme peut et doit souhaiter. Il n'y a aucune raison de demander au Verbe autre chose que lui-même, puisqu'il est toutes choses. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>St Bernard</strong> (1091-1153), <em>Sermon 86</em> sur le Cantique des Cantiques (3), Trad. Béguin, Seuil, 1953.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><span style="color: #008080;"> <a style="color: #008080;" href="http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome04/cantique/index.htm" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Texte intégral des Sermons sur le Cantique des Cantiques</a></span>.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-5746390" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/01/01/1127069061.jpg" alt="ciel_etoiles-3a.jpg" /></span></p>
Cinéma militant
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Darknet (Dark Net)
tag:cinemamilitant.hautetfort.com,2017-12-31:6012262
2017-12-31T17:59:27+01:00
2017-12-31T17:59:27+01:00
Réalisation : Peter Richardson, Jeremy Siefer Année de...
<p><strong><img id="media-5744583" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cinemamilitant.hautetfort.com/media/02/02/373364697.jpg" alt="Darknet (Dark Net),internet,réseaux sociaux,solitude,cybercriminalité,puces rfid,contrôle social,documentaire,peter richardson,jeremy siefer,2016,2017" />Réalisation :</strong> Peter Richardson, Jeremy Siefer</p><p><strong>Année de sortie :</strong> 2016, 2017</p><p><strong>Pays :</strong> États-Unis</p><p><strong>Durée :</strong> 2 saisons de 8 épisodes de 27 minutes environ</p><p style="text-align: justify;">Cette série documentaire est consacrée aux transformations – essentiellement négatives – du monde engendrées par le développement d’Internet et des nouvelles technologies du numérique.</p><p style="text-align: justify;">Chaque épisode traite particulièrement d’un ou deux thèmes dont entre autres: le harcèlement à travers les réseaux sociaux, les rançongiciels, l’électrosensibilité, l’hacktivisme, les puces RFID et le <em>biohacking,</em> les bitcoins, le conspirationnisme, la pédopornographie, le <em>revengeporn</em>, la vidéosurveillance et la reconnaissance faciale.</p><p style="text-align: justify;">Plus d’informations concernant chaque épisode pris isolément à cette page :</p><p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Dark_Net_(TV_series)#Episodes">https://en.wikipedia.org/wiki/Dark_Net_(TV_series)#Episodes</a></p><p> </p><p>La saison 1 est visible en VO ou <a href="https://www.youtube.com/watch?v=VBp1in5kwU4">VF</a> (22 minutes par épisode) sur YouTube notamment.</p><p>Le torrent de la saison 2 (VO) est disponible sur The Pirate Bay.</p>
Estrella Oscura
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Lettre à un otage d'Antoine de Saint Exupéry
tag:lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com,2017-10-22:5991820
2017-10-22T20:32:00+02:00
2017-10-22T20:32:00+02:00
Qui dit texte autobiographique avec la Seconde Guerre Mondiale en...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-5710176" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/00/2279003319.jpg" alt="lettre,lettre ouverte,autobiographie,histoire,guerre,seconde guerre mondiale,saint exupéry,emigration,exil,isolement,solitude,amitié,humanité,espoir,joie,partage" width="319" height="399" />Qui dit texte autobiographique avec la Seconde Guerre Mondiale en toile de fond, dit souvent fête à mémé, tristesse et désespoir. Vu l'ampleur du saccage, comment pourrait-il en être autrement ? Saint-Exupéry ne déroge pas complètement à cette règle dans sa lettre ouverte, initialement prévue comme la préface de <em>33 jours</em> de Léon Werth, l'otage du titre, avant d'être remaniée et envisagée comme autonome.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Le texte s'ouvre sur une première partie d'une mélancolie lancinante</strong> où le narrateur apparaît d'autant plus perdu, dans le Lisbonne de 1940, qu'il ne se reconnaît pas en la tripotée de joyeux riches expatriés qu'il rencontre. L'ombre de la guerre, c'est évidemment la peur et la mort, mais aussi le déracinement et le remords de la fuite. Contrairement à ces autres émigrants, Saint Exupéry ne poursuit pas un but pécuniaire - mettre son argent à l'abri - mais politique - convaincre les Etats-Unis d'entrer en guerre. Il n'empêche qu'il porte douloureusement le poids de son départ comme un manquement à ceux qui restent. </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Alors commence le vrai voyage, qui est hors de soi-même. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong>La véritable interrogation de ce récit se dessine alors ici : comment continuer à être soi, comment rebondir, se reconstruire et espérer</strong> lorsqu'on est amputé de ses racines, et que la guerre invite à la haine de l'autre et à la suspicion perpétuelle ? Loin de la solitude subie que provoque une foule sans visages, c'est dans une solitude paisible et consentie que l'être se rassérène. Le désert le rappelle au point cardinal de sa géographie intérieure : l'amitié. </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Et comme le désert n'offre aucune richesse tangible, comme il n'est rien à voir ni à entendre dans le désert, on est bien contraint de reconnaître, puisque la vie intérieure loin de s'y endormir s'y fortifie, que l'homme est animé d'abord par des sollicitations invisibles. L'homme est gouverné par l'Esprit. Je vaux, dans le désert, ce que valent mes divinités. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote><p style="text-align: justify;"><strong>La simplicité et la tendresse des relations humaines</strong>, développées à travers autant d'anecdotes mettant en scène Léon Werth ou des soldats ennemis, <strong>brodent l'espoir profond et ravivé d'une humanité riche de toute sa diversité capable de projeter l'avenir d'une entente universelle.</strong></p><blockquote><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente. </span></p></blockquote><blockquote><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Auprès de toi, je n'ai pas à me disculper, je n'ai pas à plaider, je n'ai pas à prouver ; je trouve la paix. </span></p></blockquote><p style="text-align: justify;">Certains le liront comme un vœu pieu tant l'Histoire se charge régulièrement de nous décourager ; d'autres comme le souffle vivifiant qui redonne la foi. Une chose est sûre : à lire ce court et beau texte de Saint-Exupéry<strong>, ne pas perdre espoir, en certaines périodes particulièrement sombres et troublées, apparaît clairement comme une sacrée preuve de courage. </strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 10pt;">Cette qualité de la joie n'est-elle pas le fruit le plus précieux de la civilisation qui est la nôtre ? Une tyrannie totalitaire pourrait nous satisfaire, elle aussi, dans nos besoins matériels. Mais nous ne sommes pas un bétail à l'engrais. La prospérité et le confort ne sauraient suffire à nous combler. Pour nous qui fûmes élevés dans le culte du respect de l'homme, pèsent lourd les simples rencontres qui se changent en fêtes merveilleuses. </span></p></blockquote>
Littérature de partout
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Pascal Quignard, Petits traités, V
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2017-10-06:5986569
2017-10-06T05:00:00+02:00
2017-10-06T05:00:00+02:00
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<p style="text-align: center;"> <img id="media-5700400" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/00/00/2100461059.jpg" alt="Quignard.jpg" /></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">De librorum delectu</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> La lecture sert à faire resurgir ceux qui furent. Elle sert à faire s’approcher ce qui n’est pas. Elle sert à faire parler ceux qui sont sans voix. Par elle des ombres et des silencieux se rencontrent. Elle sert à les faire participer à l’existence que les vivants mènent. Autant que ceux qui vivent auprès de nous, autant que ceux que nous avons aimés, autant ceux dont les livres nous conservent les noms. La lecture sert de cette façon à nous inclure dans ce « rien ». Elle sert à nous réapproprier à ceux qui ont cessé d’être ou qui le cessent, à ce défaut en eux qui nous fit entre leurs jambes, et à ce vide en nous qui lui correspond sur le champ.</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> La prière.</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> La continuation des vivants et des morts. </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> La lecture sert à transformer la solitude en une communauté dénuée de « soi ». Une solidarité des « errants assis ».</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">Pascal Quignard, <em>Petits traités</em>, tome V, Maeght éditeur, 1990, p. 163.</span></p>
MILIQUE
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SOLITUDE
tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2017-08-18:3892233
2017-08-18T08:34:00+02:00
2017-08-18T08:34:00+02:00
SOLITUDE Il n’est qu’un funambule chancelant...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3322942" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/media/00/00/1998484934.jpg" alt="funambule.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 18pt; color: #008000;"><strong>SOLITUDE</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Il n’est qu’un funambule chancelant</strong> </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Sur le fil étroit de ses incertitudes.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"> </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Et il fouille,</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Inspecte encore les silences</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>A la recherche des mots qu’elle ne dit pas.</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Il l’appelle de tout le cri de sa solitude,</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Puis murmure sa présence apaisée et,</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>Dans le secret rompu de sa page blanche,</strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>La nuit consentante le rapproche d’elle.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"> </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: 14pt;"><strong>P. MILIQUE</strong></span></p>
Littérature de partout
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Yasmina Reza, Nulle part
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2017-08-03:5968399
2017-08-03T05:00:00+02:00
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<p style="text-align: center;"> <img id="media-5668192" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/02/901508654.jpeg" alt="Yasmina Reza.jpeg" /></p><p><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> <span style="color: #0000ff;"> Nathan</span></span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;">Il me dit à partir de maintenant j’aimerais bien qu’on ne me regarde plus par la fenêtre. Je réponds bon d’accord, bien sûr, c’est normal, tu veux être indépendant. Et j’ajoute, ou alors une fois de temps en temps. Il dit, d’accord, une fois de temps en temps, mais par exemple pas aujourd’hui. Je répète, non, non, une fois de temps en temps, ça veut dire presque jamais, juste une fois de temps en temps. Il approuve. Il met son cartable sur ses épaules, il dit, une fois de temps en temps, si on a envie on peut le faire. Je dis voilà. Je l’embrasse à la porte en le serrant. Il dit en partant, si tu veux, on peut se regarder demain. Je réponds, ne t’inquiète pas, je trouve ça normal de vouloir être seul.</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">Yasmina Reza, <em>Nulle part</em>, Albin Michel, 2005, p. 23-24.</span></p>
Littérature de partout
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Cesare Pavese, Le métier de vivre
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2017-07-25:5965798
2017-07-25T05:00:00+02:00
2017-07-25T05:00:00+02:00
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<p style="text-align: center;"> <img id="media-5663929" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/00/4063682876.jpg" alt="cesare-pavese-santo-stefano-belbo.jpg" /></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;">Qu’importe de vivre avec les autres, quand chacun des autres se fiche des choses vraiment importantes pour chacun ?</span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;">Un homme qui soufre, on le traite comme un ivrogne. « Allons, allons, ça suffit, secoue-toi, allons, ça suffit… »</span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;">La chose secrètement et la plus atrocement redoutée arrive toujours.</span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;">« Il a trouvé un but dans ses enfants. » Pour qu’ils trouvent eux aussi un but dans leurs enfants ? Mais à quoi sert cette escroquerie générale ?</span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 180px;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">Cesare Pavese, <em>Le métier de vivre</em>, traduction Michel Arnaud, Gallimard, 1958, p. 64, 81, 82, 93.</span></p>
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
Derrida : ”J'ai senti qu'au fond j'appartenais à cette solitude”
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2017-07-01:5959194
2017-07-01T02:41:00+02:00
2017-07-01T02:41:00+02:00
J'ai senti qu'au fond j'appartenais à cette solitude. Jacques Derrida...
<p><img id="media-5653275" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/02/3887044849.jpg" alt="DERRIDA.jpg" /><span style="font-size: 14pt;">J'ai senti qu'au fond j'appartenais à cette solitude.</span></p><p><span style="font-size: 8pt;">Jacques Derrida et son refus du communautarisme, dans le même esprit qu'Amin Maalouf ou Amartya Sen...</span></p><p>Oui. Même quand la communauté est un refuge, car subissant des attaques, même quand (natifs déplacés) on n'a de région qu'une terre mentale, trouver un équilibre entre le "dedans" de ses appartenances et de ses langages singuliers, et le "dehors" de l'identité commune. Juste humains. Même si cela fait traverser des zones obscures et solitaires. Lumineuses, au bout du compte.</p><p>France Culture, 2O-01-2016... <a href="https://www.franceculture.fr/2016-01-20-une-enfance-douloureuse-en-algerie-a-voix-nue-jacques-derrida-15">https://www.franceculture.fr/2016-01-20-une-enfance-douloureuse-en-algerie-a-voix-nue-jacques-derrida-15</a></p><p> </p><p> </p><p>texte © MC San Juan</p>
Littérature de partout
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Madame de Staël, Corinne ou l'Italie
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2017-06-19:5955292
2017-06-19T05:03:00+02:00
2017-06-19T05:03:00+02:00
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<p style="text-align: center;"> <img id="media-5646295" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/00/00/2394584605.jpg" alt="madame de Staël.jpg" /></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;"> Chapitre II</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> Voyager est, quoi qu’on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie Lorsque vous vous trouvez bien dans quelque ville étrangère, c’est que vous commencez à vous y faire une patrie ; mais traverser des pays inconnus, entendre parler un langage que vous comprenez à peine, voir des visages humains sans relation avec votre passé et avec votre avenir, c’est de la solitude et de l’isolement sans repos et sans dignité ; car cet empressement, cette hâte pour arriver là où personne ne vous attend, cette agitation dont la curiosité est la seule cause, vous inspire peu d’estime avec vous-même, jusqu’au moment où les objets nouveaux deviennent un peu anciens, et créent autour de vous quelques doux liens de sentiment et d’habitude.</span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p style="padding-left: 210px;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: Baskerville; color: blue;">Madame de Staël, <em>Corinne ou l’Italie</em>, dans <em>Œuvres</em>, édition Catriona Seth, Gallimard/Pléiade, 2017, p. 1008-1009.</span></p>