Last posts on schumpeter2024-03-29T09:32:32+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/schumpeter/atom.xmlZedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDerniers délires de l'art contemporain...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-01-27:52811292014-01-27T10:00:00+01:002014-01-27T10:00:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue caustique de Luc Ferry ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue caustique de <strong>Luc Ferry</strong>, cueilli sur <a href="http://www.lefigaro.fr/"><em>Le Figaro</em></a> et consacré à l'art contemporain au travers d'un exemple assez illustratif...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4415918" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/3275812587.jpg" alt="Ferrari Lavier.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><strong>Derniers délires de l'art contemporain</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La semaine dernière, coincé dans l'avion, mal assis et à l'étroit comme il se doit, j'ouvre le dernier numéro de Classic & Sports Car et le moral remonte. À vrai dire, je manque m'étrangler de rire: j'y apprends qu'à la dernière <a href="http://plus.lefigaro.fr/tag/fiac" target="">Foire internationale d'art contemporain</a> <a href="http://plus.lefigaro.fr/tag/bertrand-lavier" target="">Bertrand Lavier</a>, un artiste qui s'est déjà taillé une solide réputation de «subversivité novatrice» en posant un réfrigérateur sur un coffre-fort (quel génie!), <a href="http://www.fiac.com/galeries/yvon_lambert" target="_blank">expose une Ferrari Dino accidentée trônant sur un socle blanc. Je suggère à mon lecteur d'acheter la revue ou d'aller sur Internet pour se faire de visu une idée du désastre</a>: toit écrasé, ailes défoncées, pare-brise explosé, roues crevées, capot disloqué, bref, une voiture à laquelle on a fait faire un tonneau, comme on en voit dans toutes les casses du monde. Rien d'autre à signaler, aucun ajout ni effet esthétique particulier. Or Lavier trouve un acheteur qui lui offre 250.000 dollars en échange du tas de ferraille. Juste pour information: on peut trouver le même modèle de Ferrari en parfait état de marche pour moins de 50.000 dollars. L'heureux propriétaire du chef-d'œuvre aurait donc pu s'offrir cinq Dino rutilantes au même prix, en faire détruire une si ça lui chantait, et prendre le volant des autres. Comme on peut s'en douter, celui qui préfère l'épave n'est ni un ouvrier ni un paysan. Il s'agit, comme d'habitude dans l'art contemporain, d'un grand capitaine d'industrie. Si l'artiste d'aujourd'hui se dit volontiers «de gauche», à tout le moins «anarchiste», son acheteur, lui, est en général de droite et bien installé. Et il n'est guère difficile d'imaginer ce qui lui passe par la tête: le bolide ratatiné illustre jusqu'au grotesque sa logique à lui, celle de la «destruction créatrice» chère à Schumpeter. Et il en est tout ébaubi : enfin un art qui lui ressemble! À vrai dire, le seul dans l'histoire humaine où il puisse se mirer, le seul qui lui renvoie son image et le conforte dans sa logique d'entrepreneur. Passionné d'innovations, n'est-il pas, lui aussi, un acteur de cette «révolution permanente» en laquelle Marx, avant même Schumpeter, voyait déjà l'essence du capitalisme? Pour tenter de comprendre cette étrange alchimie, le rédacteur en chef de la revue téléphone au commissaire-priseur qui a réalisé la vente. Ce dernier lui explique, mots savants à l'appui, que Lavier se situe dans la tradition de Dada et Duchamp, dont il repousse encore (mais cent ans après quand même…) les limites de l'audace créatrice. Comme eux, et là il faut citer, «il fait table rase des valeurs traditionnelles de l'art, liées à l'esthétisme et au travail». Bien vu, en effet: il n'y a dans cette «œuvre» ni vision du monde, ni beauté, ni métier, seulement, comme le précise encore l'habile vendeur, une volonté de «tourner l'œuvre d'art en dérision». Il s'agit de rompre avec les traditions, dans le style de l'urinoir de Duchamp qui «bouscule» la sacralisation muséale et compassée de l'œuvre d'art classique, celle qui visait la beauté et demandait malgré tout du savoir-faire. À nouveau, bien vu: dans le genre dérision dérisoire, la réussite est totale. Le journaliste prend alors le risque de passer pour le roi des beaufs: notre Huron demande timidement si, d'aventure, en faisant faire un tonneau à une Ferrari, il pourra espérer lui aussi transformer le plomb en or? Hélas non, lui répond l'homme de l'art, car il faut bien du temps et une maîtrise consommée de la communication moderne pour installer son nom et ses «œuvres» dans un marché dont les arcanes n'ont rien à envier à ceux du CAC 40. Bonne nouvelle, malgré tout, sinon pour l'histoire de l'art, du moins pour les quelques Dino 308 encore en circulation… Trouvant peut-être ses propres réponses quelque peu indigentes, le commissaire-priseur se sent obligé d'y aller de son petit couplet métaphysique. Pas d'œuvre contemporaine sans un laïus sur la «fin de toutes choses», le «tragique de la condition humaine» et l'horizon du «sens de la vie». Pourquoi détruire cette pauvre voiture? Pour «montrer la finitude des êtres», la «vanité des possessions», «l'inanité de la consommation», pour faire comprendre, en somme, que «tout passe». Whaou! Heidegger et le dalaï-lama n'ont qu'à bien se tenir! On est clairement sur les cimes, on côtoie des abîmes. Quelle audace dans la pensée! Sans cette œuvre d'une puissance inouïe, qui aurait osé s'aventurer à des hauteurs aussi vertigineuses? Franchement, à part peut-être Mme Michu - et encore - je ne vois pas…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Luc Ferry</strong> (Le Figaro, 22 janvier 2014)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlInternet, un bistro ?tag:heresie.hautetfort.com,2010-07-25:28389082010-07-25T23:39:00+02:002010-07-25T23:39:00+02:00 Dans son dernier billet, Bruno Roger-Petit s'émeut de la fermeture...
<p>Dans son dernier billet, <a title="Bruno Roger-Petit" href="http://www.lepost.fr/article/2010/07/25/2163641_la-tentation-jean-francois-kahn-arreter-son-blog-parce-que-l-on-aime-plus-la-france-du-net.html">Bruno Roger-Petit s'émeut</a> de <a href="http://www.jeanfrancoiskahn.com/Que-voulait-etre-ce-blog_a194.html">la fermeture annoncée du blog de Jean-François Kahn</a> et déplore la fin des bistrots que l'Internet moderne n'a jamais remplacé. Comparant l'ancienne et la nouvelle institution, il conspue les tombereaux de haine que charrie la seconde, toute de noir et de blanc. Bruno Roger-Petit fait à mon avis une première erreur : c'est le public spécifique des commentateurs de blogues politiques, littéraires ou encore économiques qu'il vise en priorité. Or, ce public-là n'est pas représentatif de la population des bistrots, ni de ceux d'aujourd'hui, ni de ceux d'hier. Il y a <a href="http://jegper.blogspot.com/">un expert des bistros</a> sur la blogosphère, mais c'est un OVNI.</p> <p>La population qui peuple les fils de commentaires de la Toile, sur les blogues, la presse officielle ou ailleurs est avant tout symptomatique des intellectuels que Schumpeter décrit dans <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/29/l-atmosphere-sociale-du-capitalisme.html">son atmosphère sociale et intellectuelle du capitalisme</a>.</p> <p><span style="color: #3d3d3d; line-height: 16px;"><em>« Les</em> <strong><em>intellectuels</em></strong> <em>sont effectivement des gens qui manient le verbe écrit ou parlé et qui se différencient des autres écrivains ou orateurs par le fait qu'</em><strong><em>ils n'assu ment aucune responsabilité directe</em></strong> <em>en ce qui concerne les affaires pratiques. Cette dernière caractéristique en explique une autre : l'intellectuel, en général,</em> <strong><em>ne possède aucune des connaissances de première main que fournit seule l'expérience</em></strong><em>. Une troisiè me caractéristique consiste dans l'attitude critique de l'intellectuel, déterminée à la fois par sa position d'observateur - et même, dans la plupart des cas, de profane (outsider) - et par le fait que</em> <strong><em>sa meilleure chance de s'imposer tient aux embarras qu'il suscite ou pourrait susciter</em></strong><em>. Profession de l'individu sans profession? Dilettantisme professionnel?</em> <span style="text-decoration: underline;"><em>Gens qui parlent de tout parce qu'ils ne comprennent rien</em></span><em>? »</em></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Mais alors ? Si nombreux sur la Toile ces intellectuels ( généralement de second plan, au demeurant) ?</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Schumpeter a l'explication une fois de plus :</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;"><em>L</em><strong><em>a surproduction des intellectuels peut créer des incapacités de travail d'un type particulièrement déconcertant</em></strong><em>.</em><strong><em>L'homme qui a fréquenté un lycée ou une université devient facilement psychiquement inemployable dans des occupations manuelles sans être devenu pour autant employable, par exemple, dans les professions<br /> libérales</em></strong><em>.</em> <strong><em>[...].</em></strong><em><br /> Par ailleurs,</em> <strong><em>tous ces bacheliers et licenciés, en chômage ou mal employés ou inemployables, sont refoulés vers les métiers dont les exigences sont moins précises</em></strong> <em>ou dans lesquels comptent surtout des aptitudes et des talents d'un ordre différent.</em> <strong><em>Ils gonflent les rangs des intellectuels, au strict sens du terme</em></strong><em>, c'est-à-dire ceux sans attaches professionnelles, dont le nombre, par suite, s’accroît démesurément. Ils entrent dans cette armée avec une</em> <strong><em>mentalité foncièrement insatisfaite</em></strong>.</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Parierons-nous que ce sont eux que nous retrouvons sur la Toile ? Il faut <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/10/08/capitalisme-socialisme-et-democratie-les-intellectuels-inemp.html">terminer de lire le billet d'origine</a>, et, idéalement, consulter <a href="http://classiques.uqac.ca/classiques/Schumpeter_joseph/capitalisme_socialisme_demo/capitalisme.html"><em>Capitalisme, Socialisme et Démocratie</em></a> (chapitre XIII, 2) pour achever le raisonnement et bien comprendre quelles relations ces individus entretiennent avec le capitalisme, au demeurant.</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Pour revenir à Bruno Roger-Petit, ne ratons toutefois pas une occasion de l'égratigner : pour quelqu'un qui se plaint de cet univers électronique bicolore, j'ai souvenir d'avoir lu une association de la ligne éditoriale de Marianne au Vichysme simplement parce que le magazine s'interrogeait sur la manière dont la France pouvait gérer son immigration et avait repris entre autres l'un de mes billets sur le permis à points et l'immigration.</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Je l'ai dit <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2010/07/23/jessi-done-goofed-jessi-tu-t-es-fait-avoir.html">quand j'ai évoqué Jessi</a>, Internet est une formidable caisse de résonance. Après, les échos qui se démultiplient n'ont pas forcément l'heur ni l'amabilité de le faire de manière cohérente. On ne peut pas bloguer si l'on n'est pas capable de supporter le vacarme, corrélat immédiat du succès d'estime. Le vacarme est d'autant plus fort que personne ne peut vraiment dire chut à quelqu'un qui éructe dans un commentaire ou un billet (je ne me prive d'ailleurs pas moi-même d'éructer de temps à autre...).</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Évidemment, un bistro, c'est bien pratique : on peut jouer à l'anthropologue et quitter les lieux très content de soi, avec le sentiment de plénitude que donne la certitude d'être christiquement descendu parmi le populo. Sur Internet, il en va autrement : on est aux prises avec son semblable, et il n'existe rien tant de plus insupportable pour un intellectuel qu'un autre intellectuel...</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">In fine, ce n'est pas la France que révèle Internet, contrairement à ce que titre Bruno Roger-Petit, mais son lumpen-intellectuariat ! En outre, je ne crois pas que <em>«finissent par s'imposer, comme dans la vie publique, les «dynamiteurs, pollueurs, obsédés et allumés»</em>.</span></span></p> <p><span style="color: #3d3d3d;"><span style="line-height: 16px;">Regardons les divers classements de blogues <a href="http://www.wikio.fr/blogs/top/politique">çà</a> et l<a href="http://blogonet.fr/topblogs/politique.html">à</a>, si je veux bien admettre qu'il y a quelques excités, mais dans l'ensemble, ce sont surtout des gens raisonnables et pondérés qui battent le haut du pavé.</span></span></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlMais si François, il a raison, Schumpeter !tag:heresie.hautetfort.com,2010-01-13:25572932010-01-13T23:57:00+01:002010-01-13T23:57:00+01:00 J'ai lu les voeux à la presse de François Bayrou , et je suis tombé sur cet...
<p>J'ai lu <a href="http://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/bayrou-voeux-2010-130110.html" title="Mouvement Démocrate">les voeux à la presse de François Bayrou</a>, et je suis tombé sur cet intéressant passage :</p> <p><i>La vieille loi de l’économie, la loi schumpétérienne de la destruction créatrice, je suis désolé de le dire aux économistes que je lis et respecte, cette loi ne marche plus. On nous disait : « Laissez partir sans regret les entreprises de main d’œuvre. Concentrez vous sur l’innovation, les nouveaux produits et les nouveaux services. Vous créerez plus de valeur ajoutée, vous gagnerez plus de nouveaux emplois que ceux que vous perdrez. », choisissez le haut de gamme contre le bas de gamme et ce sera un avenir heureux, nous disait-on. Peut-on le dire sans ruser ? En France, en tout cas, cela ne marche plus</i>.</p> <p>Mais François, l'analyse de Schumpeter, ce n'est pas un remède, c'est juste un constat. Et justement, ce qu'il analyse se produit précisément en France : c'est faute d'innovation, d'une véritable révolution industrielle que les emplois se barrent ailleurs pour les secteurs vieillissant. Il faut changer de logiciel, comme le dit à juste titre parfois Corine Lepage. Je ne dis pas que son logiciel est exactement celui que je prendrais, mais elle a raison sur le principe.</p> <p>Nous vivons l'ouragan capitaliste, qui redistribue les cartes, à l'heure actuelle : simplement, pour l'instant, nous avons hissé les voiles en grande partie à contre-vent, et, nous risquons à tout moment d'être balayés.</p> <p>Cela dit, tu poses très bien le problème de l'industrie en France :</p> <p><i>La question qui se pose alors est celle de la dérive continue, de la véritable hémorragie, qui déplace notre outil industriel, nos unités de production et finalement nos emplois. Et il n’est pas vrai que ces emplois seront remplacés par d’autres si l’outil industriel est parti. Cela n’est pas vrai</i>.</p> <p>Tout comme toi, je pense qu'il convient de mener une véritable politique de relocalisation, mais, en même temps, je ne sais pas si la solution est envisagée en de bons termes.</p> <p><i>Cette politique de relocalisation, elle doit être globale. Nous devons mettre l’Europe devant ses responsabilités dans la guerre des monnaies, banque centrale aussi bien que responsables politiques de l’Union. Ça, c’est l’Europe. Les questions environnementales, elles doivent être traitées au niveau de l’union. Mais beaucoup dépend de nous, Français : nous avons perdu des pans entiers de production, des secteurs industriels entiers qui ont déserté notre pays. Pourtant nous savons produire des avions qui sont les meilleurs du monde, des logiciels, de l’agro-alimentaire, de la chimie. Il n’y a aucune raison que notre nation d’ingénieurs se résigne. Nous croyons à la reconquête de secteurs entiers, grâce à l’automatisation, à la qualité des techniciens, à la proximité, aux process de production numérique, par exemple. Mais cela ne se fera pas tout seul. Il faut que l’État dirige la manœuvre de reconquête. Non pas pour rester, mais pour initier, pour faire essaimer. Et notamment en concentrant l’aide sur les PME naissantes ou en développement. En leur facilitant la vie, en protégeant les jeunes pousses. En allant les chercher ailleurs s’il le faut pour les transplanter sur le sol français dans les secteurs où nous avons abandonné le savoir-faire, le « know how » comme on dit</i>.</p> <p>Moi, je doute que nous puissions reconquérir les secteurs perdus, ou, du moins, pas sous la forme sous laquelle nous les avons connus. Mais nous pouvons peut-être en implanter de nouveaux, en revanche...</p> <p>Toi, François, tu penses, comme Corinne Lepage, que c'est l'État qui doit promouvoir cela ; je n'en suis pas convaincu. A mon sens, c'est plutôt comme facilitateur que je vois le rôle de l'État. Et je reviens à cet effet à mes premières amours économiques, je pense que c'est Christian Blanc qui avait raison avec ses clusters. Les pôles de compétivité demeurent, à mon avis, l'option à privilégier pour tenter de relancer la mécanique. Sauf que nous n'avons plus beaucoup de temps, désormais, pour reprendre la main ; il ne suffira pas de laisser s'implanter des sociétés, des startup, des SSII et compagnie dans des zones ad hoc : il va falloir vraiment passer à la vitesse supérieure pour leur créer un environnement favorable. C'est, j'en ai l'impression, sur ce point qu'il y a encore un gros travail à faire. Tu voulais faire de la France un pays pro-entreprise, eh bien il y a du boulot. En France, le seul point positif pour les entreprises, ce sont les infrastructures. Le reste...</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlValls devrait lire l'hérétiquetag:heresie.hautetfort.com,2009-07-26:23022002009-07-26T11:41:00+02:002009-07-26T11:41:00+02:00 Décidément, au parti socialiste, j'ai toujours trouvé qu'ils n'étaient pas...
<p>Décidément, au parti socialiste, j'ai toujours trouvé qu'ils n'étaient pas au point avec l'économie capitaliste. Manuel Valls est persuadé que l'ouragan capitaliste de Schumpeter accouche d'une <a href="http://www.marianne2.fr/Manuel-Valls-maitrise-l-anglais-mais-pas-encore-Schumpeter_a181617.html">création destructrice</a>. Mais non, Manuel, Régis Soubrouillard a raison : c'est une destruction créatrice, voyons ! C'est bien la peine d'avoir lu Capitalisme, Socialisme et Démocratie et d'en avoir rendu compte en plusieurs notes ici. <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/04/capitalisme-socialisme-et-democratie-5-la-destruction-creatr.html">Donc, petit rappel</a> :</p> <p><i>L'ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le développement des organisations productives, depuis l'atelier artisanal et la manufacture jusqu'aux entreprises amalgamées telles que l’U.S. Steel, constituent d'autres exemples du même <b>processus de mutation industrielle</b> - si l'on me passe cette expression biologique - qui <b>révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs</b>. Ce processus de <span style="color: #993300;"><b>Destruction Créatrice</b></span> <b>constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c'est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et <span style="text-decoration: underline;">toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s'y adapter</span></b>.</i></p> <p><i>En deuxième lieu, puisque nous avons affaire à un processus organique, l'analyse du fonctionnement d'un élément spécifique de l'organisme - par exemple, d'une entreprise ou branche distincte - est, certes, susceptible d'élucider certaines particularités du mécanisme, mais non de conduire à des conclusions plus générales. <b>Chaque mouvement de la stratégie des affaires ne prend son véritable sens que par rapport à ce processus et en le replaçant dans la situation d'ensemble engendrée par lui</b>. <b>Il importe de reconnaître le rôle joué par un tel mouvement au sein de l'ouragan perpétuel de destruction créatrice</b> - à défaut de quoi il deviendrait incompréhensible, tout comme si l'on acceptait l'hypothèse d'un calme perpétuel</i>.</p> <p>Et puisque Valls cite Schumpeter pour justiffier le rôle de la gauche et (horresco referens !) le blairisme comme modèle, je le renvoie à un autre de mes commentaires sur l'ouvrage de Schumpeter. <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/11/28/capitalisme-socialisme-et-democratie-3-monopoles-et-destruct.html">Le seul fondament valable de toute économie sociale, c'est le capitalisme</a>.</p> <p>Extrait de ma note d'alors :</p> <p><i>Schumpeter observe ainsi que contrairement à une idée reçue, en système capitalisme, les riches ne deviennent pas plus riches tandis que les pauvres deviennent plus pauvres. Certes, dans notre France du XXIème siècle, les écarts se sont accrus, mais, non parce que les pauvres sont devenus plus pauvres, mais parce que les riches le sont devenus en proportion plus vite que les pauvres. Les Marxistes, n'osant plus s'exprimer en valeur absolue, désormais, choissent des parts relatives pour tenter de démontrer l'immoralité des affreux capitalistes. La méthode a fait long feu, et les faits sont obstinés. Schumpeter avait raison, et il n'est pas possible de se soustraire à l'implacable réalité ni de la tordre pour essayer de lui faire dire ce qu'elle ne peut dire.</i></p> <p><i>Il remarque également que les reflux réguliers de l'économie capitaliste correspondent simplement au renouvellement des structures industrielles et sont généralement suivis d'une avalanche de biens de consommation à bon marché. Pour qui douterait de la pertinence actuelle de cette analyse, il suffit de considérer l'apparition de l'informatique au début des années 70 et ce qu'il s'est ensuiv</i>i.</p> <p>Il est de bon ton aujourd'hui de vouer aux gémonies le capitalisme. Nos sociétés repues de biens de consommation et de bien-être ne savent pas se montrer reconnaissantes envers leur bon serviteur. Les chiens mordent la main de leur maître. Ceci me fait penser à mai 68 : trop nourris, trop riches, trop bichonnés, il devenait possible de s'en prendre à la société de consommation. Ce sont les mêmes qui en ont profité plus que tout autre par la suite.</p> <p>Pour revenir à Valls, s'il croît que le blairisme est l'avenir du socialisme en France, alors on est vraiment mal barré. Je crois que le blairisme, c'est ce que je déteste le plus dans le socialisme.</p> <p>Je ne me reconnais pas du tout dans l'analyse qu'en donne Régis Soubrouillard :</p> <p><i>Tentant d’apporter un nouveau souffle à son parti, l’éléphanteau Valls n’a pas trouvé mieux que d'en appeler à Anthony Giddens, l’inspirateur du blairisme, la troisième voie, soit l’expérience gestionnaire la plus efficace du capitalisme. Cette gauche de l’adaptation, d’inspiration libérale qualifiée par le politologue Ernst Hillebrand de « centro-technocratisme » qui va à l’encontre de tous les fondamentaux de l’identité historique de la gauche s'est pourtant révélée une impasse</i>.</p> <p>Mais non voyons : ce n'est ni du libéralisme, ni du capitalisme. C'est une sorte d'assistanat adapté à l'économie de marché, mâtiné de discours et de pratiques réactionnaires (par exemple s'en prendre aux adolescentes qui sont enceintes). Blair, ce fut en Angletette le début de la politique du spectacle et du mensonge (chômage masqué, déficits galopants, alignement inconditionnel sur l'Amérique Bushiste, peopolisation). Je ne parle pas de son admiration pour Margaret Thatcher ni de ses contacts étroits avec le magnat de la presse le plus populiste du monde anglo-saxon, Robert Murdoch.</p> <p>Si c'est tout ce que la gauche peut proposer aujourd'hui, elle peut aller se rhabiller, ce n'est pas la peine...</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlLe MoDem, un espoir pour l'initiative privéetag:heresie.hautetfort.com,2008-09-07:17881142008-09-07T00:26:00+02:002008-09-07T00:26:00+02:00 Je le faisais quelques réflexions sur l'économie sociale de marché, que je...
<p>Je le faisais quelques réflexions sur l'économie sociale de marché, que je comparais avec l'économie socialiste (non-marxiste, mais celle de nos socialistes à nous). Il y a sur le fond, une différence fondamentale entre les socialistes et nous, même les sociaux-démocrates : les socialistes se défieront toujours de l'initiative privée. Certes, les plus réalistes d'entre eux, en admettent la nécessité, mais ils n'en voient pas les bienfaits, et la considèrent comme une fatalité qu'il faut réguler et encadrer autant que faire se peut.</p> <p>Au MoDem, nous pensons tout l'inverse : nous estimons au contraire que l'initiative privée, la créativité, doivent être libérées autant que faire se peut. Mais, nous avons une très large différence d'appréciation à ce sujet avec la droite classique, et a fortiori avec les néo-libéraux. Nous jugeons que le néo-libéralisme ne libère pas plus l'initiative privée que le socialisme. Il l'enferme dans d'autres carcans non moins étouffants que l'étatisme. Le rendement financier aveugle, entre autres, surtout quand il est le fait d'un actionnariat de pression sans lien avec l'entreprise. C'est, je le crois, l'une des pistes de l'économie sociale de marché telle que la pense François Bayrou, et ceux qui se retrouvent dans cette idée. En particulier, il y a une ligne de fracture nette entre le capitalisme financier et le capitalisme entrepreneurial. Le second au lieu de se subordonner à l'entreprise a au contraire soumis les entreprises à une logique de plus en plus folle.</p> <p>En un sens, nous sommes les héritiers de Schumpeter, car ce dernier avait anticipé le mouvement de déresponsabilisation à la tête des entreprises. Quand l'on voit aujourd'hui les comités directeurs récompenser à coups de millions d'euros les plus incapables des grands patrons, on ne peut que se dire que Schumpeter avait vu juste.</p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme,Socialisme et Démocratie (11) : que reste-t-il de la démocratietag:heresie.hautetfort.com,2008-02-29:14750802008-02-29T07:30:00+01:002008-02-29T07:30:00+01:00 Le dernier chapitre de Capitalisme,Socialisme et démocratie aborde la...
<p><b><font color="#999999">Le dernier chapitre de Capitalisme,Socialisme et démocratie aborde la nature même de la démocratie elle-même. Et vu ce que je lis sur la démocratie (directe ou non) sur la blogosphère (tout aprticulièrement MoDem), je vais me faire un plaisir de citer ici-même la manière dont Schumpeter met complètement en pièces la doctrine classique de la démocratie. Dans un billet suivant,on rigolera bien avec la volonté du peuple...</font></b></p> <p><b><font color="#999999"> </font></b><br /> Elle consiste donc à soutenir qu'il existe un « bien commun », faisceau de lumière projeté sur les problèmes politiques, qu'il est toujours facile de distinguer et que l'on peut faire percevoir à toute personne normale en recourant à des arguments rationnels. On ne peut donc trouver aucune excuse pour quiconque ne distingue pas le bien commun, ni même aucune explication pour l'existence de tels aveugles, sinon, à part l'ignorance (à laquelle il peut être remédié), la stupidité ou quelque intérêt antisocial. En outre, ce bien commun implique des réponses précises à toutes les questions spécifiques, si bien que chaque fait social et chaque mesure prise ou à prendre peuvent être classés sans équivoque comme « bons ou mauvais »</p> <p><b><font color="#999999">Le fameux "bien commun"...Vous allez voir ce qu'il en fait du bien commun, Schumpeter... </font></b></p> <p><br /> En premier heu, <b>il n'existe aucune entité consistant dans un bien commun uniquement déterminé sur lequel tous les hommes puissent tomber d'accord ou puissent être mis d'accord par la force convaincante d'arguments rationnels</b>. L'absence d'une telle unité de vues ne tient pas primordialement au fait que certaines personnes peuvent désirer autre chose que le bien commun, mais au fait beaucoup plus fondamental que le bien commun doit nécessairement signifier des choses différentes pour des individus et groupes différents.<br /> <br /> En second lieu, même si un lieu commun suffisamment précis - tel que le <b>maximum utilitariste de satisfaction économique se révélait comme acceptable</b> pour tous, il ne s'ensuivrait aucunement que des réponses également précises pourraient être données aux problèmes spécifiques à résoudre. <b>Les divergences d'opinions en pareilles matières pourraient être suffisamment sérieuses pour entraîner la plupart des conséquences inhérentes à un désaccord « fondamental »</b> sur les fins elles-mêmes.<br /> <br /> Mais, en troisième lieu et en conséquence des deux propositions précédentes, <b>la conception particulière, adoptée par les utilitaristes, de la volonté du peuple ou volonté générale s'évanouit en fumée</b>. En effet, cette conception présuppose l'existence d'un bien commun, uniquement déterminé et discernable par tous. A la différence des romantiques, les utilitaristes n'avaient aucune prescience de cette entité semi-mystique douée d'une volonté propre, de cette « âme du peuple » dont l'école historique de jurisprudence a fait si grand état. Ils faisaient ingénument dériver leur « volonté du peuple » des volontés individuelles. Or, à moins qu'il n'existe un centre - le bien commun vers lequel gravitent, tout au moins à long terme, toutes les volontés individuelles -, ce type particulier de volonté générale « naturelle » ne saurait se réaliser. Le centre de gravité utilitariste, d'une part, unifie les volontés individuelles, tend à les fondre, sous l'influence de discussions rationnelles, en une volonté du peuple, et, d'autre part, confère à cette dernière, en exclusivité, la dignité éthique proclamée par le credo démocratique classique. <b>Ce credo ne consiste pas simplement à idolâtrer la volonté du peuple en tant que telle, mais il est fondé sur certaines hypothèses relatives à l'objet « naturel », sanctionné par la raison utilitaire, de cette volonté. Or, aussitôt que la notion de bien commun se dérobe, la réalité et la dignité de ce type de volonté générale disparaissent du même coup</b>. Et les deux piliers de la doctrine classique tombent inévitablement en poussière.</p> <p><b><font color="#999999">Ce dernier chapitre m'intéresse particulièrement, parce que la méthode de Schumpeter, c'est de volontairement accumuler les obstacles et d'anéantir les idées reçues (qui ont encore cours aujourd'hui !!!) afin de proposer une forme alternative imparfaite, sans doute, mais possible de la démocratie</font></b>.</p> <p><b><font color="#999999">Au chapitre des mythes, j'aborderai ce qu'il dit de la volonté du peuple dans un prochain billet, et cela sera saignant. J'exprimerai également une réserve sur l'utilitarisme que condamne Schumpeter. Il me semble qu'une société marchande se constitue parce que chacun pense pouvoir trouver un avantage personnel par combinaison avec l'avantage personnel d'autrui ; tout du moins, c'est ainsi que Mises, par exemple, de l'école autrichienne, avec son modèle praxéologique, s'imagine que se forme le marché. Je ne dis pas que le marché est un bien commun au sens moral du terme, mais un bien commun au sens du bien que tous possèdent, oui, d'une certaine manière, certainement. Donc, ce bien commun, finalement, il pourrait bien prendre la place du bien commun moral de la doctrine classique. Et j'ajoute que Montesquieu, dans l'Esprit des lois, voit d'un bon oeil le commerce pour tout ce qu'il apporte en termes de paix et d'échanges. Cette position, que j'ai nourrie de mes lectures est à discuter, mais, je la dis ici aussi pour dire que je n'adhère pas forcément à 100% aux affirmations de Schumpeter. Ce que j'apprécie, c'est sa manière de ridiculiser le romantisme benêt et naïf qui aboutit aux pires dévoiements, et l'assurance tranquille du capitaliste convaincu.</font></b></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlQue pèse la blogosphère ?tag:heresie.hautetfort.com,2008-02-18:14705942008-02-18T09:30:00+01:002008-02-18T09:30:00+01:00 Je viens de lire un article fort intéressant, sur Marianne2 dont...
<p>Je viens de lire un <a href="http://www.marianne2.fr/Apple-et-Nicolas-Sarkozy,-troublants-succes_a83916.html">article fort intéressant, sur Marianne2</a> dont j'approuve tout à fait la conclusion.</p> <p>« <b>Enfin, le monde des «netoyensr» s'est refermé sur lui-même en un dense réseau où l'on se cite et se référence les uns les autres, où l'on parle le même jargon, où l'on blogue à propos des blogs autant que des sujets dont on blogue, au point qu'il devient possible d'oublier qu'il existe un autre monde, qui ne nous lit pas</b>.»</p> <p>C'est exactement ce qui m'agace de plus en plus au sein de la blgopshère. Il y a une espèce d'aristocratie qui n'en peut plus d'arrogance et de sentiment d'évoluer dans des sphères supérieures, et qui se donne une importance qu'elle n'a sans doute pas. En fait, elle rejoint progressivement l'attitude commune des intellectuels français et autres courtisans du pouvoir. Schumpeter a écrit des choses admirables sur ces gens-là.</p> <p> Je reviens sur le <b>chapitre XIII</b> de <u>Capitalisme, Socialisme et Démocratie</u></p> <p>Dans la seconde partie, la sociologie des intellectuels, Schumpeter écrit :</p> <p>« Néanmoins, l'intellectuel typique ne se souciait guère de monter sur le bûcher, toujours dressé pour les hérétiques, mais, en règle générale, il préférait grandement prendre sa part d'honneurs et de confort. or, tout compte fait, et <b>bien que les humanistes aient été les premiers intellectuels disposant d'un publie au sens moderne du terme, de tels avantages ne pouvaient être dispensés que par les princes spirituels ou temporels</b>. »</p> <p>et plus loin, il complète son propos sur les moyens de parvenir aux dits honneurs :</p> <p>« Cependant les honneurs et les émoluments peuvent être obtenus par des procédés divers. <b>L'obséquiosité et la flatterie sont souvent moins fructueuses que l'arrogance et l'insulte</b>. »</p> <p>C'est, globalement, ainsi que je vois les choses. J'ajouterai que le blog est un phénomène d'autant plus français, qu'outre la tradition autobiographique française, c'est aussi une posture qui convient bien pour le coq dressé sur ses ergots. Il peut ainsi claironner à tue-tête avec la sensation d'avoir un auditoire réservé. Ainsi, l'aristocratie ne se réduit pas à quelques blogs fameux, et le phénomène du coq est généralisé.</p> <p> La réalité est que nos pauvres blogs sont bien peu de choses et pèsent, au final bien peu. Bien moins que ce que nous leur prêtons. Et nos blogs politiques aussi. Quand on dissèque les chiffres, que reste-t-il ? Je table, ce mois-ci, sur 8 000 visiteurs uniques c'est à dire au moins 8 000 lecteurs différents. Mais un article, la plupart du temps, recueille 100 à 200 visites, et même les plus lus n'excèdent guère 700 à 800 visites. A moins de titrer Carla Bruni ou Laure Manaudou nue, on ne peut espérer vraiment plus. Que l'on observe la géo-localisation, ce que je peux voir, et pour une campagne municipale, par exemple, il m'est aisé de réaliser que je vais toucher avec un seul article une trentaine, à peine, d'électeurs concernés par l'actualité de mon billet. Sur ces trente là, les 3/4 seront déjà convaincus dans un sens ou dans l'autre. Il en reste 10 à 15, finalement, qui n'ont peut-être pas de positions nettes. Heureux si je réussis à en convaincre, ou si je contribue à en convaincre ne serait-ce qu'un seul avec mon billet. </p> <p>Revenons à nos blogueurs : allez dans la rue, et <b>demandez au premier badaud croisé qui est Versac. Il n'en saura 99% du temps fichtre rien. Les <u>Embruns</u> ? Pour lui ce sera certainement une <u>plage bretonne ou vendéenne</u>. <u>Tedcrunch</u> sera certainement une <u>marque de chocolat</u>, et <u>Fred Cavazza</u> du <u>café</u></b>...</p> <p>Bref, nul n'est besoin de citer la fable fameuse de La Fontaine sur la grenouille et le boeuf, fable qu'au demeurant il emrpunta à Phèdre ou Esope. Mais à défaut de la citer, je pense que la blogosphère toute entière devrait la méditer, cette fable... </p> <p>Oh, et puis zut, je la copie intégralement :</p> <p align="center"><b>Une Grenouille vit un bœuf<br /> Qui lui sembla de belle taille.<br /> Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,<br /> Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille<br /> Pour égaler l'animal en grosseur,<br /> Disant : Regardez bien, ma sœur ;<br /> Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?<br /> - Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?<br /> - Vous n'en approchez point. La chétive pécore<br /> S'enfla si bien quelle creva.<br /> Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :<br /> Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,<br /> Tout petit Prince a des Ambassadeurs,<br /> Tout Marquis veut avoir des Pages.</b></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (10) : performance publiquetag:heresie.hautetfort.com,2008-01-10:13874622008-01-10T14:00:00+01:002008-01-10T14:00:00+01:00 Encore quelques chapitres de l'ami Schumpeter, dans Capitalisme,...
<p><b><font color="#999999">Encore quelques chapitres de l'ami Schumpeter, dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie : certains se sont réclamés de Schumpeter pour affirmer la supériorité du socialisme sur le capitalisme en raison de la comparaison des deux organigrammes qu'effectue Schumpeter.</font></b></p> <p><b><font color="#999999"> Il faut dire que l'organigramme tel que l'envisage l'auteur n'a plus grand chose de marxiste : d'une part, il l'imagine vidé de sa substance moralisante et idéologisante (l'argent c'est pas bien,les bourgeois sont des méchants, être riche c'est honteux, mort aux profiteurs) d'autre part, il rhébilite l'appât du gain au sein de l'économie publique qu'il décrit, excluant radicalement toute comparaison avec le système soviétique d'ailleurs, qu'il assimile à une mascarade.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Il écrit, par exemple, au chapitre 18 sur les archanges et les demi-dieux :</font></b></p> <p>« L'appel aux archanges, à son tour, est l'écho de la thèse bien connue selon laquelle les modalités d'existence socialistes présupposeraient un niveau moral dont on ne saurait espérer que les hommes, tels qu'ils sont, puissent s'y hausser.<br /> <br /> Les socialistes n'ont d'ailleurs qu'à s'en prendre à eux-mêmes si des arguments de ce calibre ont jamais apporté de l'eau au moulin de leurs adversaires. <b>Ils ont, en effet, discouru à perte de vue sur les horreurs de l'oppression et de l'exploitation capitalistes qu'il suffirait, soi-disant, de faire disparaître pour révéler d'emblée la nature humaine dans toute sa beauté</b> ou, en tout cas, pour amorcer un processus éducatif qui réformerait les âmes humaines jusqu'à les hausser au niveau moral réclamé 1. <b>Ils se sont ainsi volontairement exposés, non seulement au reproche de flatter les masses à un degré absurde, mais encore au ridicule d'avoir épousé une doctrine à la Rousseau, depuis longtemps discréditée</b>. Or, ces socialistes auraient parfaitement pu se passer de ces histoires de brigands, car les arguments de bon sens ne leur faisaient aucunement défaut pour étayer leur cause. »</p> <p> </p> <p><font color="#999999"><b>Dans son régime socialiste, on cultive avant toutes choses la performance, et, à cet effet, Schumpeter réintroduit la récompense au mérite et l'appât du gain afin de favoriser la compétence et la productivité. </b></font></p> <p>« Mieux vaut reconnaître sans plus attendre qu'il serait également irréaliste, soit de se reposer exclusivement sur un sens du devoir purement désintéressé, soit de dénier catégoriquement le rôle important que cette vertu est susceptible de jouer. Même si l'on tient complètement compte des différents facteurs apparentés au sens du devoir, tels que la satisfaction que procurent le travail et le commandement, un système quelconque de récompenses, tout au moins sous la forme de promotion et de prestige sociaux, n'en aurait pas moins, on est en droit de le présumer, son utilité. D'une part, en effet, l'expérience quotidienne nous enseigne qu'il est difficile de trouver un homme ou une femme, quelle que soit leur élévation d'esprit, dont l'altruisme ou le sens du devoir ne comportent pas, dans quelque mesure, un alliage de ce que l'on pourrait désigner par le terme d'égoïsme désintéressé ou, si l'on préfère, de vanité ou de désir de s'affirmer. D'autre part, il est évident que l'attitude psychologique sous-jacente à ce désir, dont les manifestations sont souvent attendrissantes, est plus profondément enracinée que le système capitaliste lui-même et fait partie de la logique de l'existence au sein de n'importe quel groupe social. Par conséquent, on aurait tort d'en faire bon marché en discourant sur le microbe capitaliste qui infecte les âmes et vicie leurs penchants « naturels ». »</p> <p>«Quant au <b>traitement préférentiel</b> en termes de revenu réel, il convient d'observer, en premier lieu, que, dans une certaine mesure, une telle pratique, tout à fait indépendamment de sa vertu stimulante, <b>a pour but de ménager rationnellement le stock de ressources sociales existant</b>. De même que les chevaux de course et les taureaux de concours sont les bénéficiaires reconnaissants de faveurs qu'il ne serait ni rationnel, ni possible d'accorder à tous les chevaux et à tous les taureaux, de même, si l'on entend respecter les principes de la rationalité économique, l'on doit réserver un traitement préférentiel aux hommes qui réalisent des performances exceptionnelles.» </p> <p><font color="#999999"><b>Il suggère de placer les individus issus de la bourgeoisie au sein de l'appareil productif aux postes de responsabilités afin d'y insuffler l'esprit de pragmatisme et d'efficacité de le classe bourgeoise. </b></font></p> <p>« Toutefois, il ne serait aucunement malaisé d'installer les hommes de souche bourgeoise aux places qui leur conviennent à l'intérieur de la bureaucratie socialiste, ainsi que de remodeler leurs habitudes de travail. Nous verrons plus tard que, tout au moins dans le cas d'une socialisation réalisée lorsque les temps auront été révolus, les conditions d'une adhésion morale à l'ordre de choses socialiste et d'un transfert des loyalismes en faveur de ce régime seraient probablement remplies, sans qu'il soit besoin de commissaires pour aboyer aux chausses des réfractaires ou pour les mordre. »</p> <p><b><font color="#999999">En termes modernes, installer aux postes-clef de l'administration des individus issus du privé qui auraient fait leur preuve... </font></b></p> <p><font color="#999999"><b>Son administration publique partage nombre de points communs avec l'entreprise monopolistique dont il s'est évertué à démontrer la supériorité en régime capitaliste dans plusieurs chapitres précédents (voir notamment Pratiques monopolistiques). </b></font></p> <p><b><font color="#999999">Il soulève le principal problème, à mes yeux, en tout cas, inhérent à la gestion bureaucratique :</font></b></p> <p>« La méthode bureaucratique de traitement des affaires et l'atmosphère morale qu'elle diffuse exercent fréquemment, à n'en pas douter, une influence déprimante sur les esprits les plus actifs. Cette inhibition tient principalement à la difficulté, inhérente à la machine bureaucratique, de concilier les conditions mécaniques de son fonctionnement avec l'initiative individuelle. »</p> <p><font color="#999999"><b>Il va de soi que trouver une solution à ce mal consubstantiel à l'administration publique pourrait s'avérer intéressant pour tous ceux qui cherchent à réformer nos administrations. </b></font></p> <p>«Cette machine ne laisse fréquemment que peu de liberté aux initiatives, mais beaucoup de liberté aux manœuvres hostiles visant à les étouffer. Un tel état de choses peut développer chez les fonctionnaires l'impression décourageante de la vanité de leurs efforts, laquelle engendre, à son tour, une mentalité qui s'extériorise dans des critiques stérilisantes dirigées contre les efforts d'autrui. » </p> <p><b><font color="#999999">Tiens, allez savoir pourquoi, cela me rappelle quelque chose... </font></b></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlL'homme civilisé selon Schumpetertag:heresie.hautetfort.com,2008-01-02:13906922008-01-02T18:10:00+01:002008-01-02T18:10:00+01:00 Je poursuis Capitalisme, Socialisme et Démocratie, et en suis arrivé aux...
<p>Je poursuis Capitalisme, Socialisme et Démocratie, et en suis arrivé aux remarques préalables de Schumpeter sur la Démocratie. J'y reviendrai plus tard, mais je voulais juste soumettre aux lecteurs de ce blog cette définition de l'homme civilisé que je trouve très belle alors qu'il parle de la solidité des convictions démocratiques :</p> <p><b> L'homme civilisé se distingue du barbare en ce qu'il réalise la fragilité relative de ses convictions et néanmoins les défend sans reculer d'un pas.</b></p> <p>Je vais en faire la devise de mon blog. Si, au MoDem, nous faisions nôtre une telle déclaration, j'en serais heureux. Ce que j'aime de Schumpeter, c'est sa propension à être impitoyable avec ses propres convictions. Nous aurons l'occasion d'en reparler ici.</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlStatistiques de fréquentation pendant l'année 2007tag:heresie.hautetfort.com,2008-01-01:13887372008-01-01T12:55:00+01:002008-01-01T12:55:00+01:00 statistiques de fréquentation pour le mois de décembre et pour l'année 2007...
<h3><span>statistiques de fréquentation pour le mois de décembre et pour l'année 2007 en général.<br /></span></h3> <table style="width: 265pt; border-collapse: collapse" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="353"> <tbody> <tr style="height: 22.5pt" height="30"> <td style="border: 0.5pt solid windowtext; width: 68pt; height: 22.5pt; background-color: transparent" class="xl24" height="30" width="90"><font face="Arial" size="2"><b>2007</b></font></td> <td style="border-style: solid solid solid none; border-color: windowtext; border-width: 0.5pt 0.5pt 0.5pt medium; width: 56pt; background-color: transparent" class="xl26" width="75"><font face="Arial" size="2"><b>Visites</b></font></td> <td x:str="Visiteurs" style="border-style: solid solid solid none; border-color: windowtext; border-width: 0.5pt 0.5pt 0.5pt medium; width: 60pt; background-color: transparent" class="xl26" width="80"><font face="Arial" size="2"><b>Visiteurs</b></font></td> <td style="border-style: solid solid solid none; border-color: windowtext; border-width: 0.5pt 0.5pt 0.5pt medium; width: 81pt; background-color: transparent" class="xl27" width="108"><b><font face="Arial" size="2">Visites par jour<span> </span> (Moyen / Max)</font></b></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Janvier</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2847</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">1523</font></font><br /></td> <td x:str="'6 / 19" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font face="Arial" size="2">91<span> </span> / 281</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Février</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2040</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">802</font></font><br /></td> <td x:str="'18 / 41" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font face="Arial" size="2">72<span> </span> / 116</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Mars</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2356</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">831</font></font><br /></td> <td x:str="'38 / 64" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font face="Arial" size="2">76 /119</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Avril</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2249</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">617</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font face="Arial" size="2">74 /101</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Mai</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">10893</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">7810</font></font><br /></td> <td x:str="'12 / 24" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">351 /1198</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Juin</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">3920</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">1455</font></font><br /></td> <td x:str="'32 / 68" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">130 /214</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Juillet</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2950</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">1409</font></font><br /></td> <td x:str="'41 / 72" style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">95 /252</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Août</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">4482</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2405</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">144 /294</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Septembre</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">5456</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">2804</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">181 /395</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font face="Arial" size="2">Octobre</font></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">6543</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">4020</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">211 /675</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font size="2"><font face="Arial">Novembre</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">7378</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">4239</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">245 /397</font></td> </tr> <tr style="height: 12.75pt" height="17"> <td style="border-style: none solid solid; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt; height: 12.75pt; background-color: transparent" class="xl25" height="17"><font size="2"><font face="Arial">Décembre</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">9908</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl25"><font size="2"><font face="Arial">5740</font></font><br /></td> <td style="border-style: none solid solid none; border-color: windowtext; border-width: medium 0.5pt 0.5pt medium; background-color: transparent" class="xl28"><font face="Arial" size="2">319 /574</font></td> </tr> </tbody> </table> <p>A peu près 60 000 visites, au total mais 33 500 visiteurs uniques, sans compter le taux de re-visite.</p> <p>Voici donc mes statistiques de l'année. Depuis le 11 décembre 2007, j'ai installé un compteur autonome très performant, et bien plus précis. Difficile de projeter 20 jours sur une année, mais à ce qu'il semble, entre 25 et 30% des visiteurs viennent de Paris intra-muros. En 20 jours, j'ai des lecteurs venus de 967 villes différentes qu se sont connec(és sur mon blog. 62 pays différents ont également visité mon blog. La France, sur ces 20 jours, toujours, totalise 87% des lectures. Pour affiner ces données, il faudra évidemment du temps.</p> <p>Le billet le plus lu est un ancien billet, <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/11/15/soutenir-buttho-oui-mais-fatima-pas-benazir.html">celui qui concerne Fatima Bhutto</a>, qui date de novembre 2007, à une date où l'actualité tragique n'avait pas rattrappé cette jeune et jolie poétesse. L'affrontement google-wikipedia, <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/20/nintendo-schumpeter-et-la-wii.html">la vision schumpeterienne de la WII</a>, <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/23/le-dernier-des-mohicans.html">le sort politique de Thierry Benoît</a> et le <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/16/le-modem-invente-la-social-finance-a-paris.html">programme économique dans le domaine financier</a> de Marielle de Sarnez à Paris sont ensuite les billets qui ont intéressé le plus les lecteurs. Notez qu'il faut demeurer prudent, puisqu'un billet qui est publié plus tôt dans le mois augmente sa probabilité de visites supplémentaires.</p> <p>Les trois ordres de Pascal et Bayrou, les considérations sur le Nouveau Centre ou encore les vues de Nicolas Sarkozy sur Marielle de Sarnez, ont également intéressé les lecteurs. Tout cela demeure très relatif, évidemment, puisque cela concerne de 80 lecteurs au moins à 550 lecteurs au plus pour les billets concernés, avec un très net avantage pour le premier cité.</p> <p>Ces chiffres font de <b><a href="http://heresie.hautetfort.com/">Démocratie et hérésie économique</a></b> un <b>blog moyen</b>, avec une <b>assez bonne fréquentation</b>, mais <b>peu de lecteurs réguliers</b> (en comparant le ratio visiteur/visites, on comprend qu'il doit y avoir approximativement une trentaine de lecteurs très réguliers sur ce blog) très loin encore de ténors comme Farid Taha, Quitterie Delmas, Ma vie en Narcisse ou encore Ginisty pour citer quelques blogs oranges parmi les plus fameux de la blogopshère MoDem.</p> <p> J'en profite pour souligner <b>le peu fiabilité des classements des annuaires de blogs</b> : <b>plus j'ai progressé en lecteurs, plus j'ai reculé chez Technorati</b>, ce qui est ridicule : dans le temps où je passais de 2500 visiteurs uniques à 5500, j'ai reculé en page rank de 4500 à 8500. Absurde.</p> <p><b>Wikio est un peu mieux, mais à peine</b>. Je recule petit à petit dans son classement, après avoir réalisé une entrée fracassante, alors que mes visiteurs augmentent. Bref, comme quoi, ce que cela vaut, c'est sans doute assez peu de choses au final. </p> <p>Il faudrait que j'écrive à Fatima Bhutto, parce que mon blog arrive en 3ème lien quand on tape son nom dans google en décembre : sans surprise, elle est le mot-clef le plus recherché sur mon blog, Bayrou et le MoDem ne venant qu'assez largement après. Il ne faut pas oublier que les classements des blogs bougent de semaines en semaines, donc il est, là aussi difficile d'établir une règle. Par exemple au mois de mai 2007, j'arrivais en 5ème position pour Mouvement Démocrate, d'où le record de fréquentation.</p> <p>Bref, dans la fréquentation d'un blog, beaucoup de données sont si incidentes, qu'il est toujours difficile de généraliser. </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme,Socialisme et Démocratie (9) : Atmosphère sociale et intellectuels en régime capitalistetag:heresie.hautetfort.com,2007-12-30:13858162007-12-30T07:50:00+01:002007-12-30T07:50:00+01:00 Les derniers chapitres de Capitalisme, Socialisme et Démocratie que j'ai...
<p><b><font color="#666699">Les derniers chapitres de Capitalisme, Socialisme et Démocratie que j'ai lus, m'ont à la fois laissé sur ma faim et à la fois procuré un intense sentiment de satisfation, par lequel j'avais peine à retenir un ricanement mauvais, tant je trouvais pertinent certaines de ses évocations :-) Voici ce que Schumpeter écrit, en introduction du chapitre 13 :</font></b></p> <p>« Enfin, nous avons observé que le capitalisme donne naissance à une mentalité d'objecteurs qui, après avoir détruit l'autorité morale de multiples institutions non capitalistes, en vient à se tourner contre les propres institutions de ce régime. Le bourgeois découvre, à sa grande stupéfaction, que l'esprit rationaliste ne s'en tient pas à mettre en question la légitimité des rois ou des papes, mais que, poursuivant son offensive, il s'en prend à la propriété privée et à tout le système des valeurs bourgeoises.»</p> <p><b><font color="#666699">Je suis un peu étonné, pour le coup, du manque de perspicacité de Schumpeter : il constate à raison que des phénomènes sociaux suivent les phénomènes économiques au sein de la société capitaliste. Mais, il n'imagine pas que ces phénomènes sociaux puissent évoluer de la même manière que les phénomènes économiques, c'est à dire avec un processus de création destructrice appliquée au social. Certes, l'un des aspects du Capitalisme, c'est de tendre à saper un certain nombre de valeurs qui le constituent, mais, sa force c'est d'être régulièrement capable de les récupérer ! Si Schumpeter avait connu mai 68 puis sa récupération ultérieure par les forces commerciales, il aurait été soufflé ! ou encore toute la publicité que l'on a pu tirer du mythe guévariste. Dans un domaine plus sérieux, la constitution de panier d'actions de société respectant une charte éthique et environnementale, tout simplement parce que ces sociétés sont plus perfomantes sur la durée : elles présentent en effet moins de risques, puisqu'elles respectent les législations et qu'elles inspirent confiance, ce qui est fondamentale dans une société et un marché de crédits comme le nôtre ! </font></b></p> <p><b><font color="#666699">L'essence du capitalisme, c'est aussi de générer toujours plus de droit, parce que ces droits sont une sécurité pour le commerce et l'économie, même s'ils peuvent par ailleurs engendrer marginalement des rigidités. Tout le chapitre est un développement de l'idée exprimée en introduction. Bien sûr, en fin psychologue, Schumpeter observe des phénomènes justes : notamment, il a très bien pressenti la nature de l'agitation gauchiste, et il dresse un panorama saisissant des démagogues de tout poil s'emparant du discours anti-capitaliste. Faut-il pour autant réduire l'évolution sociale du capitalisme à cette agitation ? Je ne le pense pas.</font></b></p> <p><b><font color="#666699">Il n'en reste pas moins des moments savoureux : Schumpeter n'aime pas <u><font color="#000000">le type de l'intellectuel</font></u> vain et débatteur, et ses interrogations rhétoriques et observations sont souvent jubilatoirement cruelles :</font></b></p> <p>« Ce type social est malaisé à définir et cette difficulté est même l'un des symptômes associés à l'espèce. <b>Les intellectuels ne forment pas une classe sociale</b> au sens où les paysans ou les travailleurs industriels constituent de telles classes. Ils accourent de tous les coins de la société et une grande partie de leurs activités consiste à se combattre entre eux et à former les avant-gardes d'intérêts de classes qui ne sont pas les leurs. Néanmoins, les attitudes de groupe qu'ils prennent et les intérêts de groupe qu'ils développent sont suffisamment accentués pour que beaucoup d'intellectuels adoptent les comportements généralement associés au concept de classe sociale.»</p> <p> <b><font color="#666699">J'aime bien le «ils acourrent» : on sent qu'il a envie de dire qu'ils se précipitent à la curée, le père Schumpeter...Mais il se lâche vraiment dans cet autre passage :</font></b></p> <p>« Les <b>intellectuels</b> sont effectivement des gens qui manient le verbe écrit ou parlé et qui se différencient des autres écrivains ou orateurs par le fait qu'<b>ils n'assument aucune responsabilité directe</b> en ce qui concerne les affaires pratiques. Cette dernière caractéristique en explique une autre : l'intellectuel, en général, <b>ne possède aucune des connaissances de première main que fournit seule l'expérience</b>. Une troisième caractéristique consiste dans l'attitude critique de l'intellectuel, déterminée à la fois par sa position d'observateur - et même, dans la plupart des cas, de profane (outsider) - et par le fait que <b>sa meilleure chance de s'imposer tient aux embarras qu'il suscite ou pourrait susciter</b>. Profession de l'individu sans profession? Dilettantisme professionnel? <u>Gens qui parlent de tout parce qu'ils ne comprennent rien</u>? »</p> <p><b><font color="#666699">Il ne les aime pas, n'est-ce pas ? J'ai eu déjà l'occasion d'en parler dans <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/10/08/capitalisme-socialisme-et-democratie-les-intellectuels-inemp.html">un autre billet</a>, d'ailleurs. On comprend mieux la position de Schumpeter si l'on lit le chapitre 11, la civilisation du Capitalisme. En réalité, il y a un fond protestant très fort qui émerge chez Schumpeter : il aime l'idée de l'homme self made man, qui se forme tout seul, entreprend, et crée : un peu l'idéal des premiers protestants émigrés en Amérique, finalement. Pour ces hommes d'action, les intellectuels sont avant tout des ratiocinateurs. Très certainement, Schumpeter distingue les hommes de lettres ou les philosophes des intellectuels, même s'il ne le dit pas excplicitement. On croit comprendre, toutefois, à son analyse, qu'il a conservé une dent contre ces derniers...</font></b></p> <p><font color="#666699"><b>C'est assez amusant : le côté systématiquement critique de l'intellectuel, allez savoir pourquoi, cela me rappelle quelque chose de déjà vu sur la blogosphère... Un peu comme <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/06/21/la-politique-compassionnelle.html">la politique compassionnelle</a> du samedi 29 décembre 2007...<br /></b></font></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlL'entreprise dans l'environnement capitalistetag:heresie.hautetfort.com,2007-12-26:13717682007-12-26T07:30:00+01:002007-12-26T07:30:00+01:00 Je n'adhère pas à tout ce que dit Jean Peyrelevade, et notamment à un...
<p><font color="#999999">Je n'adhère pas à tout ce que dit Jean Peyrelevade, et notamment à un discours un peu trop convenu à mon goût sur les actionnaires. Mais, sur le fond, je me retrouve tout à fait dans ce qu'il dit de l'entreprise, et trouve plutôt sympathique la définition d'une entreprise privée comme un bien public, non au sens où il s'agit de la taxer, mais au sens où l'entreprise privée produit du "bien" public. A comparer avec la définition que Schumpeter donne et du capitalisme, et de l'entrepreneur. Il y a certes des différences, mais je pense que les deux économistes se rejoignent en partie sur l'entreprise.</font></p> <p><b>Dans un long entretien, Jean Peyrelevade aborde franchement les transformations du capitalisme. Il met notamment en exergue le caractère insoutenable du modèle capitaliste actuel : insoutenable du point de vue du développement durable, insoutenable du point de vue des inégalités.</b></p> <p align="justify"><b>Est-ce que l’on doit ou est-ce que l’on peut parler de crise du capitalisme ?</b><br /> <br /> Pas pour l’instant. Nous avons une machine qui est assez efficace, qui fabrique quand même un niveau de croissance mondiale qui jusqu’à présent n’a jamais été atteint. Avoir pratiquement 5% de croissance mondiale sur plusieurs années, c’est une exception historique. La crise actuelle des subprimes américains est une crise liée simplement à l’immobilier, et aux modes de financement de l’immobilier des ménages modestes aux Etats-Unis, c’est une crise de régulation banquière et financière. Elle ne met pas en cause le fonctionnement de l’ensemble de la machine, du moins je ne le crois pas. Simplement, le mode de développement actuel de cette machine globale, parfaitement efficace, qui une fois de plus, n’est pas encore en crise, est insoutenable à long terme pour deux raisons. L’une, fondamentale, est que ce développement est incompatible avec les ressources naturelles de la planète. On parle beaucoup de développement durable mais pour l’instant, le développement, tel qu’il continue à se faire n’est pas durable, de ce point de vue. Deuxièmement, c’est effectivement un développement qui fabrique, à l’intérieur de chaque pays-et c’est vrai aussi dans les pays développés, ce qui est nouveau-une inégalité croissante entre la couche, peu nombreuse mais extrêmement influente et importante en pouvoir des gens qui sont « aux commandes de la machine »,-ce sont des gens qui s’enrichissent énormément et très rapidemment. Et ce phénomène d’inégalité croissante au profit d’une « classe », parce qu’il faut l’appeler comme ça, une classe sociale nouvelle, réduite en nombre mais extrêmement riche et extrêmement puissante, se produit, dans tous les pays, pas seulement dans les pays émergents, dans les pays en développement où c’est un phénomène très classique au moment du décollage économique … mais de la même manière, aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en France. Et donc cela, je pense, politiquement et socialement, n’est pas tenable à terme. Et de ce point de vue là, je trouve que Nicolas Sarkozy a été, à lui seul, un symbole éclatant de la constitution de cette nouvelle classe sociale, entre la soirée au Fouquet’s, le soir de son élection, et les vacances sur le yacht de Vincent Bolloré … D’une certaine manière, notre nouveau Président de la République veut montrer qu’il appartient à cette classe sociale.<br /> <b><br /> Quel objectif réaliste face à cette double limite du capitalisme ?</b><br /> <br /> Je pense que l’échelle des richesses doit être définie pays par pays, ce ne peut être un objectif mondial. Chaque pays est responsable de sa solidarité nationale et de son modèle de redistribution. En tout cas, il me semble qu’en France, il est de notre responsabilité politique de faire en sorte que il n’y ait aucune couche sociale, aussi réduite soit elle, qui par fonction, creuse de manière extraordinaire, une inégalité de revenu et de patrimoine avec la moyenne de la population. Le phénomène qui est en train de se passer met en cause notre manière de « vivre ensemble ».<br /> <br /> <b>Est-ce cette inégalité qui a créé le désamour des Français pour la mondialisation ?</b><br /> <br /> C’est un des aspects mais ce n’est pas l’aspect dominant dans la méfiance des Français envers la mondialisation. Je pense que ce qu’ils voient d’abord, c’est la redistribution des cartes à l’échelle mondiale qui fait qu’il y a une respécialisation de chaque pays, y compris le nôtre, sur un certain nombre de créneaux, et donc il y a des emplois supprimés, des secteurs qui souffrent du fait de la mondialisation. Je crois que la population voit surtout les emplois supprimés, du fait de cette redistribution des cartes. Elle voit aussi qu’il y a des gens qui en bénéficient. Quand ce sont les cadres, les ouvriers ou les employés d’Airbus ou d’Alstom, c’est très bien. Mais quand les gens qui en profitent font la une des magazines people, s’affichent avec tout leur luxe, en même temps que les vedettes du showbiz ou du sport, dans un mode de vie qui est clairement différent de celui de la moyenne de la population, cela provoque des réactions plus mitigées. Compte tenu de la culture, de l’histoire et de la mentalité française, cette apparition d’une caste, d’une classe supérieure privilégiée, est une circonstance qui aggrave le dépit de la mondialisation, j’en suis convaincu.<br /> <br /> <b>Quelles pistes, quelles lignes pour construire un modèle de développement économique qui réduise ces inégalités que vous avez définies ?</b><br /> <br /> Il y a une piste qui me paraît extrêmement importante : lever la confusion qui règne en France entre l’entreprise, partie d’un système productif, et les intérêts des individus. Les entreprises sont des biens collectifs même quand elles sontde droit privé, l’entreprise est un être en soi, avec ses actifs, son appareil industriel et l’on doit tout faire, dans la compétition mondiale, dans le mouvement de mondialisation, pour les renforcer. Mais on a tendance en France a confondre, c’est très clair dans la politique actuelle de Nicolas Sarkozy, c’est malheureusement aussi très clair dans les prises de position du patronat, du MEDEF ou de la CGPME, c’est malheureusement aussi assez apparent dans le discours convenu en faveur des PME, il y a une confusion dont je ne saurais dire si elle est volontaire ou inconsciente, entre le patrimoine de l’entreprise et les intérêts matériels de ses propriétaires, de ses actionnaires, des gens qui la gèrent. Autant l’entreprise mérite un soin particulier, autant je ne vois aucune raison, absolument aucune pour que les revenus du capital ou les revenus du travail aient un traitement en matière de prélèvement fiscal et de cotisations sociales qui serait différent. Or, c’est le cas aujourd’hui, si l’on parle des stocks options, de l’exonération des droits de succession jusqu’à un niveau très élevé, de bouclier fiscal, de la diminution de la fiscalité sur les dividendes, on voit bien que, quelles que soient les justifications particulières de chacune de ces mesures, on est en train de favoriser de manière extrême les propriétaires, les actionnaires de l’entreprise ou ses grands managers et non pas l’entreprise elle-même.<br /> <br /> <b>C’est cette logique qui est à l’œuvre dans le cadre de la fiscalité des dividendes ?</b><br /> <br /> La diminution de la fiscalité des dividendes n’apporte rien aux entreprises, n’augmente en rien la marge des entreprises, n’améliore en rien la compétitivité des entreprises. Pour le même effort fiscal, il eût mieux valu baisser d’autant l’impôt sur les sociétés, ce qui d’ailleurs, au bout de la course, aurait fini par procurer le même avantage économique aux actionnaires. Mais au moins, au passage, on aurait renforcé la marge et la compétitivité des entreprises. Ce qui montre bien qu’en France, la droite et en tout cas la droite sarkozienne et une large partie du patronat considèrent que lorsque l’on favorise les actionnaires, les mandataires sociaux, on a aidé et favorisé l’entreprise. C’est est un raisonnement complètement faux. Il faut soigneusement distinguer ce qui relève du patrimoine collectif, c’est-à-dire l’entreprise en tant que partie de l’appareil productif et les individus qui n’ont aucune raison, absolument aucune d’être traités fiscalement de manière plus favorable que l’ouvrier ou l’employé de base.<br /> <br /> <b>C’est aussi par ce chemin que passe la réconciliation des Français avec l’entreprise ?</b><br /> <br /> Absolument. Les entreprises sont impopulaires ? Parce que les Français ont très bien compris que c’est le lieu où se forment des fortunes individuelles qu’ils considèrent, à tort où à raison, comme illégitimes. On ne réconciliera pas les Français avec l’entreprise tant que la distribution des fruits produits par l’entreprise ne sera pas plus républicaine.</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (8) : entrepreneur, espèce menacée...tag:heresie.hautetfort.com,2007-12-23:13776672007-12-23T14:25:00+01:002007-12-23T14:25:00+01:00 Je poursuis ma lecture de Capitalisme, Socialisme et Démocratie,et, sans...
<p>Je poursuis ma lecture de Capitalisme, Socialisme et Démocratie,et, sans surprise, je m'intérsse cette fois aux menaces qui pèsent sur la fonction d'entrepreneur. Il faut bien comprendre que pour Schumpeter, <b>la pierre angulaire, quasi-unique du capitalisme, c'est l'entreprise</b>, <u>dans toute sa polysémie</u>, c'est à dire et en tant qu<b>'institution</b>, et en tant qu'<b>action</b>. Par suite, tout ce qui tend à réduire la liberté d'entreprendre tend à effacer l'essence-même du capitalisme.</p> <p>«Nous avons vu que le rôle de l'entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou, plus généralement, une possibilité technique inédite (production d'une marchandise nouvelle, ou nouvelle méthode de production d'une marchandise ancienne, ou exploitation d'une nouvelle source de matières premières ou d'un nouveau débouché, ou réorganisation d'une branche industrielle, et ainsi de suite)»</p> <p>Au chapitre 12, il met notamment en évidence les facteurs d'effondrement qui minent l'entreprise et l'entrepreneur. Avec une très grande claivoyance, il observe que la dé-responsabilisation au sein de l'entreprise anihile progressivement le rôle de l'entrepreneur.</p> <p>En cause, l<b>'automotasion de la RD</b>, les <b>unités de production industrielle géantes</b> ( qui anéantissent les petites entreprises), <b>l'actionnariat irresponsable</b> (que l'on songe, à ce sujet, aujourd'hui, aux désordres financiers), la <b>bureaucratisation</b> des gros systèmes.</p> <p>- «<b>L'unité industrielle géante parfaitement bureaucratisée n'élimine pas seulement, en « expropriant » leurs possesseurs, les firmes de taille petite ou moyenne</b>, mais, en fin de compte, <b>elle élimine également l'entrepreneur</b> et exproprie la bourgeoisie en tant que classe appelée à perdre, de par ce processus, non seulement son revenu, mais encore, ce qui est infiniment plus grave, sa raison d'être» </p> <p>Il faut dire que les mouvements de concentration actuels ne viennent pas infirmer les déclarations de Schumpeter. De là à éliminer la bourgeoisie, c'est à discuter : il serait plus juste de dire que ce mouvement entraîne une mutation. En revanche, oui, certainement, ces grosses unités tendent à détruire l'esprit d'entreprise, et, en ce sens, l'entrepreneur bourgeois, pour autant que l'on considère que le bourgeois est nécessairement un entrepreneur. Il est vrai que Schumpeter, dans le chapitre précédent, la Civilisation du Capitalisme, a estimé qu'entreprise et bourgeoisie étaient consubstanstielles.</p> <p>- « <b>Le progrès technique devient toujours davantage l'affaire d'équipes de spécialistes entraînés</b> qui travaillent sur commande et dont les méthodes leur permettent de prévoir les résultats pratiques de leurs recherches. Au romantisme des aventures commerciales d'antan succède rapidement le prosaïsme, en notre temps où <b>il est devenu possible de soumettre à un calcul strict tant de choses qui naguère devaient être entrevues dans un éclair d'intuition générale</b>» </p> <p> Sur ce point, <u>il me faut contester Schumpeter.</u> <b>Il n'a pas vu venir la nouvelle révolution industrielle que constituait l'informatique, et a fortiori Internet</b>. Il n'a eu la confiance nécessaire dans la force du capitalisme pour générer un nouveau far-west entrepreneurial. Or, dans ce nouveau champ, <b>ce sont bien des individus et non des équipes, qui par un éclair de génie, ont construit des empires colossaux</b>. Bill Gates avec Microsoft en est l'exemple le plus frappant, mais il n'est pas le seul. Que l'on songe au français qui avait créé Multimania dans les années 90 : quelques milliers euros d'investissement à la base et une revente pour 90 millions de dollars !</p> <p>Plus récemment, <u>l'exemple de Second Life est édifiant</u>. Il y a trois années, <b>Monsieur Linden vivait péniblement de son travail avec à peine 1500 à 2000 euros de salaire par mois</b>. <b>Aujourd'hui, il emploie 220 personnes</b>. Schumpeter l'a dit, la force du capitalisme, c'est sa cacpacité à se renouveler. Et je suis sûr que nous aurons des surprises également avec les énergies renouvelables. Je vois apr exemple avec un intérêt certain les particuliers commencer à produire leur électricité et à la revendre à EDF.</p> <p> - «le processus capitaliste s'attaque, au dedans des grandes entreprises, à son propre cadre institutionnel (nous continuons à considérer la « propriété » et la « liberté de contracter » comme des éléments caractéristiques de cet ensemble). Sauf dans les cas, qui continuent d'ailleurs à présenter une importance considérable, où une société est pratiquement appropriée par un seul individu ou par une seule famille, la silhouette du propriétaire et, avec elle, l'œil du maître ont disparu du tableau. <b>Nous y trouvons des dirigeants salariés ainsi que tous les chefs et sous-chefs de service. Nous y trouvons les gros actionnaires. Et aussi les petits actionnaires</b>. Le <u>premier groupe tend à acquérir la mentalité de l'employé</u> et il s'identifie rarement aux intérêts des actionnaires, même dans les cas les plus favorables, c'est-à-dire ceux dans lesquels il s'identifie aux intérêts de la société, en tant que personne morale. <u>Le second groupe</u>, même s'il considère ses relations avec la société comme permanentes, même s'il se comporte effectivement comme la théorie financière voudrait que les actionnaires se comportassent, <u>n'agit pas néanmoins, ni ne réagit comme le ferait un propriétaire</u>. Pour ce qui est du <u>troisième groupe</u>, les <u>petits actionnaires ne se soucient le plus souvent guère</u> de ce qui n'est, pour la plupart d'entre eux, qu'une faible source de revenu, et d'ailleurs, qu'ils s'en soucient ou non, ils ne se dérangeront pas pour autant, sinon dans les cas où ils cherchent à exploiter, directement ou par personnes interposées, les moyens dont ils disposent pour incommoder les administrateurs.»</p> <p> C'est tellement bien vu que je ne vois pas grand chose à ajouter. Nous sommes en plein dans une probmlématique très actuelle, et ce qui me navre, pour autant que je m'en souvienne, c'est qu'à ma connaissance, Schumpeter n'a pas proposé de solutions ni même d'issue à cette crise. <b>J'espère simplement qu'au MoDem, nous parviendrons à solutionner cette grave faille dans le système capitaliste</b> et l'économie de marché, car elle pèse comme une menace permanente, désormais, sur l'économie mondiale. </p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlNintendo, Schumpeter et la WIItag:heresie.hautetfort.com,2007-12-20:13734872007-12-20T09:30:00+01:002007-12-20T09:30:00+01:00 On entend (et on lit aussi sur la Toile) beaucoup l'idée que Nintendo...
<p style="margin-bottom: 0cm" align="justify"><font color="#999999">On entend (et on lit aussi sur la Toile) beaucoup l'idée que Nintendo organiserait délibérément une pénurie de WII sa dernière console de jeu. A vrai dire, Schumpeter, au chapitre 8 de Capitalisme, Socialisme et Démocratie, s'est penché sur les pratiques monopolistiques afin de démontrer que la plupart du temps, il ne s'agit pas pour les entreprises de maintenir artificiellement prix et production dans un certain état afin de maintenir un profit assuré, c'est à dire de se créer une situation stable, mais, bien plutôt de se doter d'une couverture dans un temps limité pour se protéger de certains aléas du marché. Une telle attitude doit se comprendre à l'aune de ce que Schumpeter appelle <b><a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/04/capitalisme-socialisme-et-democratie-5-la-destruction-creatr.html">la destruction créatrice, dont j'ai eu l'occasion de parler</a></b> sur ce blog. </font><br /> </p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">Si, par exemple, un risque de guerre est assurable, personne ne reprochera à une firme de recouvrer le coût des primes sur les acheteurs de ses produits. Or, ce <b>risque, même s'il n'existe aucun moyen de l'assurer, n'en constitue pas moins un élément du prix de revient à long terme</b> et, dans ce cas, <b>une stratégie des prix visant au même objet pourra donner l'impression d'impliquer des restrictions évitables et d'engendrer des profits excessifs</b>. De même, si un brevet ne peut être pris ou si, au cas où il serait accordé, il ne procurerait pas une protection efficace, il peut être nécessaire de prendre d'autres dispositions aux fins de justifier l'investissement - par exemple, d'appliquer une politique de prix permettant d'amortir plus rapidement qu'il ne serait rationnel de le faire si les aléas commerciaux étaient moins élevés, ou encore de procéder à des investissements supplémentaires en vue de se ménager une capacité de production excédentaire, réservée à des fins offensives ou défensives. De même, <b>si des contrats à long terme ne peuvent être conclus à l'avance, une firme qui procède à des investissements considérables peut être amenée à imaginer d'autres procédés pour s'attacher solidement les clients présomptifs</b>.</p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify"> <font color="#999999">J'écoutais ce matin sur BFM les explications de <b>Pierre Cuilleret</b>, le directeur de la société <b>Micromania</b>, qui distribue la <b>WII</b> en France, et son commentaire était édifiant : il expliquait très bien comment Nintendo ne cherchait pas sciemment à réduire sa production, mais rapperlait simplement que cette entreprise avait failli plusieurs fois couler en raison d'un sur-investissement dans un produit qui n'avait pas percé comme attendu. De ce fait, elle préférait, dès lors, miser sur un succès moindre, quitte à perdre du chiffre d'affaires. </font></p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify"><b><font color="#999999">Cela me paraît tout à fait l'illustration de ce qu'écrit Schumpeter. </font></b></p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">Quand il analyse ces stratégies d'affaires d'un point de vue instantané, <b>l'économiste ou le fonctionnaire-enquêteur observe des politiques de prix qui lui semblent abusives et des restrictions de production</b> qu'il assimile à un refus d'exploiter toutes les possibilités de vente. Mais il ne voit pas que les agissements de cette nature constituent, au milieu de « l'ouragan perpétuel », de simples incidents, souvent inévitables, qui encouragent, bien loin de le freiner, le processus d'expansion à long terme. Une <u>telle affirmation n'est pas davantage paradoxale que celle consistant à dire</u> : <b>les automobiles <i>parce qu'elles sont munies de freins</i> roulent plus vite que si elles en étaient dépourvues</b>.</p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify"><font color="#999999">Bon, il y a tout de même parfois des ententes sur les prix, objectivement. Mais, en effet, ces ententes n'ont sans doute pas pour objet de se garantir une rente, une attitude qui serait extrêmement dangereuse pour l'avenir, mais bien de couvrir des risques. Le gouvernement a vendu à des prix records les licences de téléphonie, sous le ministère de Jospin. Je sais qu'il y a des profits monumentaux à attendre de ces licences, mais les sommes demandées étaient tellement énormes, sans compter les investissements nécessaires dans le développement du réseau, que je me suis demandé si les entreprises des téléphonie ne prenaient pas des risques inconsidérés, a fortiori en considérant la nature éminemment concurentielle du marché.</font> <font color="#999999">En tout cas, très probablement, pour revenir à notre WII, il n'y a pas de pénurie sciemment organisée. </font></p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">« Comme nous l'avons vu, de telles entreprises sont agressives par nature et manient l'arme de la concurrence avec une réelle efficacité. Certes, leur intrusion ne saurait manquer, sinon dans des cas très exceptionnels, d'accroître en quantité ou d'améliorer en qualité la production totale, soit directement, par l'application de la nouvelle méthode - celle-ci ne fût-elle à aucun moment pleinement exploitée -, soit par la pression qu'elle exerce sur les firmes préexistantes. Cependant <b>les conditions dans lesquelles sont placés ces agresseurs sont telles que, pour atteindre leurs objectifs offensifs ou défensifs, ils ont besoin d'armes supplémentaires</b>, à côté des avantages de prix ou de qualité - ceux-ci devant d'ailleurs être constamment manipulés dans une intention stratégique, en sorte que, à tout moment considéré, les <b>firmes novatrices donnent l'impression de se borner à restreindre leur production et à maintenir des prix élevés</b>. »</p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify"> <font color="#999999">C'est tellement explicite, que je ne vois pas quoi dire d'autre. Schumpeter a tout de même anticipé avec une impressionnante préscience les problèmes économiques de notre époque. Nous abordons souvent ces questions avec le regard consumériste qui caractériste l'immédiateté de notre société de consommation. Or, ce regard s'étend très peu dans le temps. On peut par exemple supposer, et c'est très vraisemblable, que l'apparition de "générations" de processeur est fallacieuse, en ce sens que l'on aurait pu bien plus vite accéder à de plus performants processseurs. Mais il faut peut-être songer que les profits engendrés par cette célérité moindre couvrent certainement une large part des dépenses de RD nécessaires pour les entreprises.</font></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (7) : homo economicustag:heresie.hautetfort.com,2007-12-19:13718032007-12-19T10:30:00+01:002007-12-19T10:30:00+01:00 La civilisation du capitalisme est le 11ème chapitre de Capitalisme...
<p><b><font color="#999999">La civilisation du capitalisme est le 11ème chapitre de <u>Capitalisme Socialisme et Démocratie</u>. Schumpeter examine dans ce chapitre les fondamentaux historiques du capitalisme.</font></b></p> <p>Il y a cinquante mille ans, l'homme a affronté les dangers et les chances de son milieu avec un comportement qui, selon certains « préhistoriens », sociologues et ethnologues, équivalait grossièrement à l'attitude des primitifs modernes 1. Deux éléments de cette attitude sont particulièrement importants à notre point de vue : la nature « collective » et « affective » du processus mental des primitifs et, s'y superposant partiellement, le rôle de ce que, faute d'un meilleur terme, j'appellerai la magie. <b>Par « nature collective et affective » je fais allusion au fait que, dans les petits groupes sociaux indifférenciés ou peu différenciés, les idées collectives s'imposent d'elles-mêmes à l'esprit individuel beaucoup plus strictement que ce n'est le cas dans les grands groupes complexes</b>: et aussi au fait que ces petits groupes aboutissent à leurs conclusions et décisions par des méthodes qui, au point de vue qui nous préoccupe, peuvent être caractérisées par un critérium négatif : le dédain pour ce que nous appelons la logique et, notamment, pour la règle de non-contradiction. En second lieu, <b>j'entends par magie l'emploi d'un système de croyances qui, certes, ne font pas complètement abstraction de l'expérience</b> - aucun rite magique ne saurait survivre à une série ininterrompue d'échecs - <b>mais qui insèrent dans la succession des phénomènes observés des entités ou des influences émanant de sources non empiriques</b>.</p> <p><b><font color="#999999">Moi, j'aime bien sa définition de la magie. Et comme nous avons actuellement à la tête de notre pays un spécialiste des incantations en tout genre, je laisse au lecteur le soin de savourer cette excellente dé finition de Schumpeter. J'en déduis d'ailleurs que Sarko est un grand shaman... </font></b></p> <p>[...]la pensée ou le comportement rationnels et une civilisation rationaliste [...] impliquent un élargissement, lent mais continu, du secteur de la vie sociale à l'intérieur duquel les individus ou les groupes ont accoutumé de <b>faire face à une situation</b> donnée, premièrement en essayant <b>d'en tirer plus ou moins</b> (mais jamais complètement) <b>le meilleur parti</b> possible, <b>en se fiant à leurs propres lumières</b>; deuxièmement, <b>en agissant en conformité avec les règles de cohérence</b> que nous groupons sous le terme « logique »; et, troisièmement, <b>en se fondant sur des hypothèses</b> satisfaisant aux deux conditions suivantes : que <b>leur nombre soit réduit au minimum</b> et que chacune d'elles soit <b>susceptible d'être exprimée en terme d'expérience potentielle</b></p> <p> <b><font color="#999999">Voilà, ça, c'est l'apparition de l'UDF, tout aprticulièrement la Nouvelle UDF de 2002, dans la politique. Je suis sûr que ceux qui étaient là à sa fondation se retrouveront dans cette définition de la pensée rationnelle.</font></b></p> <p>[...] </p> <p>Ceci dit, <b>l'attitude rationnelle s'est, apparemment, imposée avant tout à l'esprit humain sous la pression de la nécessité économique</b>. C'est à notre tâche économique quotidienne que nous sommes, en tant que race, redevables de notre entraînement élémentaire au raisonnement et au comportement rationnels : toute logique, je n'hésite pas à J'affirmer, dérive du schéma de décision économique ou, pour employer l'une de mes formules favorites, le schéma économique est la matrice de la logique. Cette opinion me paraît plausible pour les raisons suivantes. <b>Supposons que tel homme « primitif » fasse usage de la machine la plus élémentaire de toutes, déjà appréciée par nos cousins les gorilles : un bâton, puis que ce bâton se brise entre ses mains. S'il essaie de remédier à cet accident en récitant une <u>formule magique</u></b> - il pourrait, par exemple, murmurer : <b>« Offre et Demande »</b> ou <b>« Planisation et Contrôle »</b>, dans l'espoir que, après avoir répété neuf fois ces mots, les deux fragments se rassembleraient - ceci revient à dire que notre homme n'est pas encore sorti du cercle de la pensée pré-rationnelle.</p> <p><b><font color="#999999">Mouaaarrrrfff ! Toute ressemblance avec des faits récents ... Alors il y a deux gorilles qui sont dans un arbre, l'un est au PS et l'autre est à l'UMP. Ils ont un bâton qui se brisent. Alors le gorille UMP dit... et puis le gorille PS...Pas mal, non, l'histoire drôle ?<br /></font></b></p> <p><b>Mais s'il essaie de découvrir le meilleur procédé pour réunir les deux morceaux ou pour se procurer un nouveau bâton, il agit rationnellement, au sens où nous entendons ce terme</b>.</p> <p><b><font color="#999999">Voilà, là, c'est l'apparition de l'homo democraticus sapiens sapiens...</font></b></p> <p>Cependant il est évident que, à l'occasion de cette circonstance comme de la plupart des autres circonstances économiques, <b>l'échec fonctionnel d'une formule magique sera beaucoup plus frappant que ne saurait être l'échec d'une formule visant à ce que notre homme l'emporte dans un combat, soit heureux en amour ou décharge sa conscience du poids d'un remords</b>. Ceci tient au déterminisme inexorable et, dans la plupart des cas, au caractère quantitatif qui distinguent le secteur économique des autres secteurs de l'activité humaine, et peut-être aussi à la banalité inexcitante inhérente au retour perpétuel des besoins et des satisfactions économiques. Or, une fois qu'il a été forgé, le comportement rationnel s'étend, sous l'influence pédagogique des expériences favorables, aux autres sphères d'activité et, ici encore, il initie les humains à cette entité remarquable : le Fait. </p> <p><font color="#999999"><b>Mouais. J'aimerais partager l'optimisme de Schumpeter, mais pour l'extension du comportement rationnel...Il faudrait en parler à l'omni-président qui a souvent du mal avec les faits...</b></font></p> <p> <b><font color="#999999">Ah, et ça, c'est pour les alter, marxistes, trosko, guévaristes, et cetera... :</font></b></p> <p>Il convient de mentionner notamment deux points. J'ai signalé précédemment que la <b>législation sociale</b> ou, plus généralement, les réformes institutionnelles en faveur des masses n'ont <b>pas</b> été simplement <b>une charge imposée à la société capitaliste par la nécessité inéluctable de soulager la misère</b> toujours croissante des pauvres, mais que, tout en relevant automatiquement le niveau d'existence des masses par le jeu de son fonctionnement, <b>le régime capitaliste a également fourni les moyens matériels d'une telle législation « <u>et la volonté</u> » de les mettre en oeuvre</b>. Or, les mots entre guillemets appellent une explication complémentaire, ressortissant au principe du rationalisme généralisé. <b>Le processus capitaliste rationalise le comportement et les idées et, ce faisant, chasse de nos esprits, en même temps que les croyances métaphysiques, les notions romantiques et mystiques de toute nature</b>. Ainsi, il remodèle, non seulement les méthodes propres à atteindre nos objectifs, mais encore les objectifs finaux en eux-mêmes. </p> <p> <b><font color="#999999">C'est un processus que pour ma part, j'ai constaté, en effet. Je pense , par exemple que l'investissement socialement responsable, le développement durable sont des objectifs remodelés par le capitalisme, en raison de sa rationnalité sous-jacente</font></b>.</p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlQuel Paris pour le MoDem ?tag:heresie.hautetfort.com,2007-12-17:13659142007-12-17T07:25:00+01:002007-12-17T07:25:00+01:00 Après la critique du bilan de Bertrand Delanoë , Valérie Sachs...
<p><img src="http://heresie.hautetfort.com/media/00/01/90e5a2c1f1276a16b0f44a430c6b19f1.jpg" id="media-721623" title="Valérie Sachs,UDF-MoDem" alt="c50f5843be6b473d4cf33ae5f96f4949.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-721623" />Après la <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/12/11/le-bilan-de-delanoe.html">critique du bilan de Bertrand Delanoë</a>, <b>Valérie Sachs</b> (UDF-MoDem) évoque dans son analyse le Paris qui demeure à édifier et fixe les grandes lignes de ce que pourraient être les objectifs d'une prochaine majorité municipale, à l'évidence, en rupture avec les méthodes de gouvernance qui ont prévalu jusqu'ici.</p> <p>Le <a href="http://www.marielledesarnezpourparis.fr/realiser-a-paris/139/">projet de <b>Marielle de Sarnez</b></a> pour la finance (que je commenterai prochainement) intègre très clairement la plupart des analyses de Valérie Sachs : <b>le secteur financier est l'un des piliers de l'économie à Paris</b>. C'est bien pour cela que nous tenons, sur ce blog, <u>le programme économique du MoDem comme le meilleur de tous à Paris</u>.</p> <p>Valérie Sachs fait émerger clairement une ligne directrice à travers les objectifs fixés. Ce-faisant, <b>son positionnement politique et économique est de la même teneur que le nôtre</b> : en effet, à considérer nos références économiques, <b>Schumpeter</b> évoquant <a href="http://heresie.hautetfort.com/archive/2007/11/28/capitalisme-socialisme-et-democratie-4-le-probleme-du-chomag.html">la force du capitalisme pour résorber le problème du chômage</a>, ou <b>Christian Blanc</b> dont nous avons salué à plusieurs reprises la clairvoyance en dépit de nos divergences politiques, c'est <b>la même logique qui est à l'oeuvre</b>.</p> <p>Dans un prochain billet, je montrerai comment à partir d'une analyse de la situation new-yorkaise par Valérie Sachs on peut tenter une prospective sur <b>ce que la finance pourrait apporter en termes de richesses et d'emplois à Paris</b>. Ce qu'un certain nombre de lecteurs attendent avec impatience est donc désormais très proche, puisque c'est la <b>prochaine étape</b>. J'en donne déjà le titre : <b>des milliers d'emplois pour Paris</b> ! </p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify"><b><span style="font-family: Futura; color: navy">De quel Paris rêvons-nous ?</span></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm"><span style="font-family: Futura">Entre mythe et réalité,</span> <span style="font-family: Futura">Paris dispose d’atouts économiques et structurels, liés à des investissements publics de long terme, d’infrastructures de pointe, d’un capital culturel inouï, d’une main d’œuvre qualifiée, d’une géographie de rêve. Paris <span>a su se spécialiser sur des activités à forte valeur ajoutée, sur des marchés de niche, et reste après Londres une capitale attractive,</span> à la fois capitale internationale, politique, économique et culturelle. Mais Paris fait face à une quadruple concurrence : internationale, européenne, nationale et régionale -où toutes les communes d’Île-de-France sont en rivalité constante avec Paris enfermé dans son périmètre historique- quand il lui faudrait créer une synergie « régionale », structure de base nécessaire à la compétition européenne et mondiale. <b>Paris n’a pas vocation à se spécialiser sur les projets culturels subventionnés, Paris is <i>now open for business</i></b><a href="#_ftn1" title="_ftnref1" name="_ftnref1"><span class="MsoFootnoteReference"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size: 12pt; font-family: Futura">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><b><i> </i></b>!</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm"><span style="font-family: Futura">N</span><span style="font-family: Futura">ous ne voulons pas d’un Paris muséifié, vieillissant, mais d’une capitale internationale ayant les moyens d’assurer un avenir et d’attirer à elle une population jeune, dynamique, et qualifiée.<span> </span> Il s’agit de construire, sans faux tabous, une politique non pour les rentiers mais pour les professionnels, les actifs… Et la spirale vertueuse se réenclenchera… Les « classes moyennes » ne seront pas contraintes de quitter Paris, y fonderont une famille, investiront, consommeront, le commerce de proximité retrouvera un avenir,… Et Paris revit. </span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify"><b><span style="font-family: Futura; color: navy">Nos objectifs</span></b></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt"><b><span style="font-family: Futura">Nous souhaitons répondre au déficit d’offre dont souffre la France,</span></b> <span style="font-family: Futura">et proposer des pistes adaptées à Paris et à ses compétences élargies.</span> <span style="font-family: Futura">Centrer un programme électoral sur le développement économique marque une rupture et entérine positivement une situation encore inédite pour Paris : la prise en compte de la concurrence régionale, nationale, européenne et internationale de plus en plus exigeante, les mutations économiques et sociales qui en découlent. L’acceptation que le monde « d’hier » n’est plus.</span><span style="font-family: Futura">Il va nous falloir parler de l’investissement des entreprises sans faire fuir les électeurs. </span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt"><span style="font-family: Futura">Au risque de nous répéter, nous souhaitons développer une <b>véritable ambition économique pour Paris</b> autour de d</span><span style="font-family: Futura">eux mots-clef : <b>souplesse et innovation</b>.</span> <b><span style="font-family: Futura">Il s’agit d’une rupture</span></b> <span style="font-family: Futura">avec la philosophie de l’équipe Delanoë</span><span style="font-family: Futura"> dont</span> <span style="font-family: Futura">les programmes économiques sont trop souvent confiés à des acteurs qui multiplient les guichets d’aides et développent <b>une bureaucratie de contrôle plus que d’innovation.</b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt"><span style="font-family: Futura">Paris doit garantir un environnement</span> <span style="font-family: Futura">« parisien »</span> <span style="font-family: Futura">propice aux entreprises,</span> <span style="font-family: Futura">qui <b>associe sans cloisonnements de statuts ou de culture, chercheurs publics et privés, créateurs d’entreprises, investisseurs et dirigeants</b>.</span> <span style="font-family: Futura">La Ville de Paris, <b>de simple co-contractant, deviendrait un véritable partenaire économique par des participations financières ciblées mais d’envergure.</b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm"><span style="font-family: Futura">Notre mission est de convaincre la prochaine majorité municipale de s’appuyer sur les</span> <span style="font-family: Futura">trois secteurs-phares qui <b>offrent à Paris les moyens de ses rêves,</b></span> <span style="font-family: Futura">de poursuivre de grandes ambitions et d’affronter ses nouveaux défis :</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 72pt; text-align: justify; text-indent: -18pt"><!--[if !supportLists]--><span><span>-<span style="font-family: 'Times New Roman'; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 7pt; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal"> </span></span></span> <!--[endif]--><span dir="ltr"><span style="font-family: Futura">L’industrie financière, essentiellement parisienne (cadre du « Grand Paris »), qui emploie 700 000 emplois, et contribue à hauteur <b>de 4,5% à la richesse nationale.</b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 72pt; text-align: justify; text-indent: -18pt"><!--[if !supportLists]--><span><span>-<span style="font-family: 'Times New Roman'; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 7pt; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal"> </span></span></span> <!--[endif]--><span dir="ltr"><span style="font-family: Futura">Le Luxe<a href="#_ftn2" title="_ftnref2" name="_ftnref2"><span class="MsoFootnoteReference"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size: 12pt; font-family: Futura">[2]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>, second secteur économique français et le tourisme<a href="#_ftn3" title="_ftnref3" name="_ftnref3"><span class="MsoFootnoteReference"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size: 12pt; font-family: Futura">[3]</span></span><!--[endif]--></span></span></a> : secteurs</span></span> <span style="font-family: Futura">créateurs d’emplois, peu touchés par la délocalisation, à</span> <span style="font-family: Futura">réelles fonctions sociologiques positives comme la recherche de l’excellence, le respect de l’éthique ou la préservation du tissu social.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.4pt"><span style="font-family: Futura">L’objectif est de garantir un <b>modèle social parisien</b></span> <span style="font-family: Futura">qui n’accepte plus que 12% de sa population vive avec moins de 750 euros par mois, compte 58 000 Rmistes, et 109 000 demandeurs de logement social, soit une augmentation de 20% en 6 ans</span><b><span style="font-size: 14pt; color: navy">.</span></b></p> <p class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; color: navy"> </span></b></p> <div><!--[if !supportFootnotes]--><br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <!--[endif]--> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText"><a href="#_ftnref1" title="_ftn1" name="_ftn1"><span class="MsoFootnoteReference"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></a> <span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-family: Arial">Christine Lagarde a utilisé la formule pour la France.</span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><a href="#_ftnref2" title="_ftn2" name="_ftn2"><span class="Caractredenotedebasdepage"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'">[2]</span></span><!--[endif]--></span></span></a> <span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-family: Arial">Il est inutile de rouvrir la polémique entre Voltaire et Rousseau, luxe et tourisme s’adressent aux étrangers et aux Français : gens « ordinaires ».</span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify"><a href="#_ftnref3" title="_ftn3" name="_ftn3"><span class="Caractredenotedebasdepage"><span><!--[if !supportFootnotes]--><span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'">[3]</span></span><!--[endif]--></span></span></a> <span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-family: Arial">20% des emplois de la capitale dépendent directement ou indirectement du secteur du tourisme.</span></span></p> <p class="MsoFootnoteText"><span class="Caractredenotedebasdepage"><span style="font-family: Arial"> </span></span></p> </div> </div> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (6) : monopoles et concurrentstag:heresie.hautetfort.com,2007-12-10:13577762007-12-10T08:35:00+01:002007-12-10T08:35:00+01:00 Au chapitre VIII de Capitalisme, Socialisme et Démocratie, Schumpeter pose...
<p><font color="#999999">Au chapitre VIII de Capitalisme, Socialisme et Démocratie, Schumpeter pose une question majeure : que se passe-t-il si une ou des entreprises restreint (restreignent) la(leur production) afin maintenir des situations acquises et maximiser les profits ?</font></p> <p> <font color="#999999">La réponse de Schumpeter risque de choquer plus d'un lecteur : en réalité, une telle manière d'agir pour une ou des entreprises ne rentrent pas dans le cadre d'une gestion malthusienne d'une situation acquise, car, ce serait, dans l'ouragan de la destruction créatrice, comme le dit Schumpeter, un risque majeur.</font></p> <p><font color="#999999">La réalité, c'est qu'il s'agit surtout d'une stratégie pour couvrir des risques, et donc, il est assez logique que les entreprises gèrent finalement rationnellement ces derniers.</font></p> <p><font color="#999999">Ainsi, si un observateur ne voit lui que des politiques de prix abusives, il ne réalise pas que c'est au contraire le signe d'une nouvelle phrase d'expansion.</font></p> <p><font color="#999999">Plutôt que de prendre les exemples de Schumpeter, il suffit de considérer l'évolution de l'informatique et du matériel informatique : il est évident, par exemple, que la puissance des processeurs ne gravit des degrés qu'avec l'idée de générer des produits subséquents à intervalles réguliers.</font></p> <p><font color="#999999">Mais ce-faisant, les entreprises qui les fabriquent préparent de nouvelles générations de matériel. </font></p> <p><font color="#999999">On a soupçonné parfois certaine sgrandes entreprises de conserver sous le coude ou d'acquérir les brevets de technologies qui aurient pu remettre en question toute la structuration de leur production, et on peut penser sur ce sujet aux constructeurs automobiles et aux grands pétroliers, pour notre monde contemporain. </font></p> <p><font color="#999999">Mais Schumpeter a envisagé ce cas de figure, et voici ce qu'il répond :</font></p> <p>« Dès qu'une grande entreprise moderne se sent en mesure d'en couvrir les frais, elle s'empresse (aux États-Unis) d'installer un service de recherches dont chaque agent sait que son gagne-pain dépend du succès avec lequel il mettra au point des perfectionnements inédits. Or, une telle pratique ne suggère évidemment aucune aversion à l'égard des progrès techniques. Or ne saurait davantage nous opposer les cas dans lesquels des brevets acquis par de grandes entreprises n'ont pas été exploités rapidement ou même ne l'ont pas été du tout. En effet, une telle carence peut s'expliquer par des motifs parfaitement légitimes : par exemple, il peut advenir que le procédé breveté se révèle à l'expérience comme étant défectueux ou, tout au moins, comme n'étant pas susceptible d'être appliqué sur une base commerciale. Or, ni les inventeurs eux-mêmes, ni les économistes enquêteurs, ni les fonctionnaires ne peuvent être tenus, en pareille matière, pour des juges affranchis de toute opinion préconçue et leurs rapports ou protestations risquent facilement de nous livrer une image tout à fait déformée de la réalité .</p> <p><br /> [...]<br /> <br /> Ceci revient à dire que la gestion adoptera toujours une nouvelle méthode de production susceptible, selon ses prévisions, de produire un flux plus important de revenu futur pour chaque unité du flux correspondant de dépenses futures (ces deux flux étant escomptés en valeurs actuelles) que ne saurait le faire la méthode antérieurement appliquée. La valeur de l'investissement passé, qu'il ait ou non pour contre-partie une dette consolidée à rembourser, n'intervient à aucun degré dans de telles décisions, sinon au sens et dans la proportion où elle entrerait dans les calculs servant de base aux décisions d'une gestion socialiste. Dans la mesure où l'emploi des vieilles machines économise des frais futurs par comparaison avec les résultats de l'introduction immédiate des nouvelles méthodes, le résidu de leur valeur d'emploi rentable constitue, bien entendu, un élément de décision tant pour le gérant capitaliste que pour le gérant socialiste, mais, à défaut d'un tel résidu, l'un ou l'autre de ces gérants passe un trait sur ce matériel périmé, toute tentative pour conserver sa valeur à l'investissement passé entrant en conflit tout autant avec les règles dérivant du motif du profit qu'avec celles déterminant le comportement d'un commissaire socialiste.</p> <p><font color="#999999"> Cela me semble assez bien dit.</font></p> <p>On aurait néanmoins tort de croire que des firmes privées possédant un équipement dont la valeur est compromise par une nouvelle méthode contrôlée par ces mêmes firmes - si elles ne la contrôlent pas, le problème et la base du réquisitoire n'existent pas - n'adopteront la dite méthode que si le coût unitaire total obtenu avec le nouveau procédé est plus faible que le coût unitaire variable obtenu avec l'ancien, ou si l'investissement antérieur a été intégralement amorti conformément au plan adopté avant l'entrée en ligne de la nouvelle méthode. En effet, si l'on s'attend à ce que les nouvelles machines, une fois installées, survivent au delà de la période antérieurement prévue pour l'emploi des anciennes machines, leur valeur résiduelle escomptée d'après cette date constitue un autre élément dont on doit faire état. Pour des raisons analogues, il est faux de croire qu'une gestion socialiste, agissant rationnellement, adopterait toujours et immédiatement n'importe quelle méthode nouvelle susceptible de comprimer le coût unitaire global de production, ni qu'une telle pratique serait socialement avantageuse.</p> <p> </p> <p>Il existe cependant un autre élément qui affecte profondément le comportement en pareille matière et que l'on perd invariablement de vue. On pourrait le définir par l'expression « conservation ex ante du capital dans l'attente d'un progrès futur ». Fréquemment, sinon dans la plupart des cas, une firme en pleine activité n'a pas seulement à répondre à la question de savoir si elle doit ou non adopter une méthode nouvelle, bien définie, de production, pouvant être tenue pour la meilleure connue et dont on est fondé à croire que, sous sa forme actuelle, sa supériorité relative se maintiendra pendant un certain temps. Une machine d'un type nouveau ne constitue, en règle générale, qu'un chaînon d'une série de perfectionnements et peut devenir sans tarder désuète. En pareil cas, il ne serait évidemment pas rationnel de suivre la série chaînon par chaînon sans prendre en considération la perte de capital subie à chaque reprise. La véritable question est celle de savoir lequel de ces chaînons doit être saisi par l'entreprise et la réponse doit consister en un compromis entre des considérations qui reposent en grande partie sur des intuitions. Toutefois, l'entreprise devra, en général, attendre un certain temps afin de se faire une opinion sur l'évolution technique. Or, aux yeux d'un observateur placé à l'extérieur, un tel comportement pourra facilement passer pour une tentative visant à étouffer le progrès aux fins de conserver les valeurs de capital existantes. Et pourtant, le plus patient des « camarades » se révolterait à bon droit si une gestion socialiste était assez déraisonnable pour suivre l'avis d'un théoricien en mettant chaque année au rancart ses outillages et équipements à peine usés. </p> <p><font color="#999999">Le texte est un peu long, mais il méritait d'être copié intégralement. En filigrane,Schumpeter soulève un autre problème, pas économique, celui-là, mais lié plutôt au statut et à la position de l'observateur de faits économiques. Ce n'est pas dans l'instant que l'on peut véritablement estimer la stratégie d'une entreprise, mais sur la durée.</font></p> <p><font color="#999999">Enfin, aux chapitre IX et X, Schumpeter évoque le développement des pays neufs et à leur développement. Il se demande notamment si une expansion économique demeurera possible une fois ces derniers tous développés.</font></p> <p><font color="#999999">Sa réponse est édifiante</font> :</p> <p>De même, comme nous l'avons reconnu au cours du chapitre précédent, <b>les possibilités d'initiative offertes par les nouvelles zones à exploiter furent certainement uniques en leur genre, mais seulement au sens où le sont toutes les chances économiques</b>. Il est parfaitement gratuit d'admettre, non seulement que « la fermeture de la frontière » doit causer un vide, mais encore que les initiatives quelconques susceptibles de se substituer aux initiatives de colonisation seront inévitablement moins importantes, quel que soit le sens que l'on prête à cet adjectif. <b>Il est, au contraire, parfaitement possible que la conquête de l'air soit plus importante que ne le fut la conquête des Indes</b> : <b>nous n'avons pas le droit de confondre les frontières géographiques avec les frontières économiques</b>. </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (5) : la destruction créatricetag:heresie.hautetfort.com,2007-12-05:13503862007-12-05T07:25:00+01:002007-12-05T07:25:00+01:00 Me voici donc au chapitre 7 de Capitalisme Socialisme et Démocratie....
<p><b><font color="#808080">Me voici donc au chapitre 7 de Capitalisme Socialisme et Démocratie. Impressionnante profondeur de vue de Schumpeter. On se demande comment les premiers libéraux ont pu s'imaginer le capitalisme idéal comme un état de concurrence pure et parfaite réalisée ad vitam aeternam.</font></b></p> <p><font color="#808080"><b>L'essence du capitalisme, c'est tout l'inverse : bien au contraire, c'est de rompre en permanence tout état d'équlibre commercial, et de fonctionner, par essence en état de concurrence imparfaite, tout simplement parce qu'une position est remise en permanence en question</b></font>. </p> <p><b><font color="#808080">Mais écoutons plutôt Schumpeter. </font></b></p> <p>La point essentiel à saisir consiste en ce que, quand nous traitons du <b>capitalisme</b>, nous avons affaire à un <b>processus d'évolution</b>.</p> <p>[...] </p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">Le <b>capitalisme</b>, répétons-le, constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique et, non seulement <b>il n'est jamais stationnaire</b>, mais <b>il ne pourrait jamais le devenir</b>. Or, ce caractère évolutionniste du processus capitaliste ne tient pas seulement au fait que la vie économique s'écoule dans un cadre social et naturel qui se transforme incessamment et dont les transformations modifient les données de l'action économique : certes, ce facteur est important, mais, bien que de telles transformations (guerres, révolutions, etc.) conditionnent fréquemment les mutations industrielles, elles n'en constituent pas les moteurs primordiaux. Le caractère évolutionniste du régime ne tient pas davantage à un accroissement quasi-automatique de la population et du capital, ni aux caprices des systèmes monétaires - car ces facteurs, eux aussi, constituent des conditions et non des causes premières. <b>En fait, l'impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle - tous éléments créés par l'initiative capitaliste</b>.</p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">[...] </p> <p style="margin-bottom: 0cm" align="justify">L'ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le développement des organisations productives, depuis l'atelier artisanal et la manufacture jusqu'aux entreprises amalgamées telles que l’U.S. Steel, constituent d'autres exemples du même <b>processus de mutation industrielle</b> - si l'on me passe cette expression biologique - qui <b>révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique, en détruisant continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs</b>. Ce processus de <font color="#993300"><b>Destruction Créatrice</b></font> <b>constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c'est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et <u>toute entreprise capitaliste doit, boa gré mal gré, s'y adapter</u></b>. </p> <p> <b><font color="#999999">Pour ma part, quand je lis la <u>Croissance et le Chaos</u> de Christian Blanc, que je cite souvent, c'est exactement ce dernier avertissement que j'y vois. Or, en France, à plusieurs égards, nombre d'éléments de notre structure économique ont vieilli, et mal, sans parler de ceux qui ont disparu</font></b>. <b><font color="#999999">Il suffit de lire la page de garde du quotidien Le Monde du mercredi 05 décembre 2007 ; on y trouve le titre suivant :</font></b> <b>les multinationales des pays émergents arrivent</b></p> <p><b><font color="#999999">Chine, Inde et Brésil fournissent le gros du contingent des nouveaux challengers, dont le Boston Consulting Group (ceux-là même auxquels Nicolas Sarkozy a fait appel pour élaborer son programme), cabinet de conseil en stratégie, établit le classement.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">De plus, et cela, je le rajoute ici, nous autres nantis de longue date, nous nous croyons à l'abri grâce à nos services, et tout particulièrement nos services financiers. Or, ce que je pressens, c'est que bientôt, nous serons concurrencés également sur ce segment. Il y a donc une véritable urgence à laquelle nos responsables politiques doivent s'atteler. Or, la Destruction Créatrice, j'ai bien l'impression que pour l'instant, c'est le dernier souci de notre gouvernement...</font></b> </p> <p><b><font color="#999999">Je conclus avec cette dernière citation, toujours dans le même chapitre :</font></b></p> <p>En deuxième lieu, puisque nous avons affaire à un processus organique, l'analyse du fonctionnement d'un élément spécifique de l'organisme - par exemple, d'une entreprise ou branche distincte - est, certes, susceptible d'élucider certaines particularités du mécanisme, mais non de conduire à des conclusions plus générales. <b>Chaque mouvement de la stratégie des affaires ne prend son véritable sens que par rapport à ce processus et en le replaçant dans la situation d'ensemble engendrée par lui</b>. <b>Il importe de reconnaître le rôle joué par un tel mouvement au sein de l'ouragan perpétuel de destruction créatrice</b> - à défaut de quoi il deviendrait incompréhensible, tout comme si l'on acceptait l'hypothèse d'un calme perpétuel. </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (4) : le problème du chômagetag:heresie.hautetfort.com,2007-11-30:13400432007-11-30T07:50:00+01:002007-11-30T07:50:00+01:00 A la fin du chapitre V, Schumpeter aborde le problème du chômage en régime...
<p><b><font color="#999999">A la fin du chapitre V, Schumpeter aborde le problème du chômage en régime capitaliste :</font></b></p> <p><b>Cependant, qu'il soit durable ou temporaire, qu'il empire ou non, le chômage, on ne saurait le contester, est et a toujours été un fléau</b>. Dans la prochaine partie de cet ouvrage, nous aurons à apprécier son élimination possible en tant que l'un ces éléments de supériorité que le système socialiste peut faire valoir. Toutefois, je considère que <b>la tragédie réelle ne consiste pas dans le chômage en soi, mais dans le chômage aggravé par l'impossibilité de subvenir adéquatement aux besoins des chômeurs sans compromettre les conditions du progrès économique ultérieur:</b> en effet, de toute évidence, la souffrance et la dégradation - la destruction des valeurs humaines - que nous associons au terme chômage (mais non pas le gaspillage de ressources productives inutilisées) seraient largement éliminées et <b>le chômage cesserait pratiquement d'être un objet d'effroi si la vie des chômeurs n'était plus sérieusement affectée par la perte de leurs emplois</b>. Certes, l'on ne saurait dénier que, dans le passé - disons, environ jusqu'à la fin du XIXe siècle -, le régime capitaliste, non seulement se serait refusé à accorder une telle garantie aux chômeurs, mais aurait même été tout à fait hors d'état de le faire. Cependant, étant donné qu'il serait désormais en mesure de leur procurer la sécurité à laquelle ils aspirent, pourvu qu'il maintienne pendant un demi-siècle le rythme de ses accomplissements antérieurs, cet argument anticapitaliste doit, dans le cas d'espèce, rejoindre au cimetière de l'histoire les tristes spectres du travail des enfants, de la journée de seize heures, de la chambre habitée par cinq personnes - c'est-à-dire de toutes les tares qu'il est tout à fait équitable de souligner quand on apprécie le coût social des achèvements capitalistes du passé, mais qui cessent d'être nécessairement pertinentes lorsque l'on soupèse les possibilités alternatives de l'avenir. <b>Notre époque se situe quelque part entre les insuffisances manifestées par l'évolution capitaliste au cours de ses premières phases et les réalisations susceptibles d'être accomplies par le système parvenu à sa pleine maturité</b>. Aux États-Unis, tout au moins, la meilleure partie de l'œuvre capitaliste pourrait, dès à présent, être réalisée sans imposer une tension excessive au système. Les difficultés à surmonter ne paraissent pas tellement consister dans le défaut d'un excédent de ressources suffisant pour effacer les ombres les plus noires du tableau social - mais elles consistent, d'une part, dans le fait que de 1931 à 1940, des mesures d'inspiration anti-capitaliste ont gonflé le nombre des chômeurs au delà du minimum inévitable et, d'autre part, dans le fait que <b>l'opinion publique, dès qu'elle prend conscience du devoir à remplir envers les chômeurs, s'oriente immédiatement vers des méthodes irrationnelles de financement des secours et vers des méthodes relâchées et onéreuses de gestion de ces secours</b>.<br /> <br /> <b>Une grande partie de l'argumentation précédente vaut pour les possibilités futures (et, dans une large mesure, immédiates) inhérentes à l'évolution capitaliste en ce qui concerne la protection des vieillards et des malades, l'éducation, l'hygiène, etc.</b> De même, en se plaçant au point de vue des foyers individuels, on pourrait raisonnablement s'attendre à ce qu'un nombre croissant de marchandises sortent de la zone des biens économiques (et donc rares) et deviennent pratiquement disponibles jusqu'à satiété. <b>Une telle situation pourrait être réalisée par voie d'arrangements soit conclu entre des sociétés productrices et des offices publics, soit de nationalisation ou de municipalisation, car le développement progressif de telles institutions constituerait, bien entendu, l'un des traits de l'évolution future du capitalisme même si. à tous autres égards, il devait rester libre d'entraves</b>.</p> <p><b><font color="#999999">C'est tellement bien vu et bien pensé que je ne sais pas quoi dire de plus. Il a tout prévu, tout finement analysé, notamment les réactions irrationnelles de l'opinion publique en matière de chômage et plus généralement de protection sociale. Voilà, c'est exactement cela notre problème, en France... </font></b></p> <p><b><font color="#999999">Et ils ne manquent pas, les responsables politiques qui soulignent l'irrationalité de la gestion du chômage. La difficulté politique, c'est de faire accepter ce fait à l'opinion publique. Mais, une chose est sûre, et cela, je ne sais pas si Schumpeter s'en est occupée, c'est que <font color="#000000">l'on ne peut rien faire accepter à l'opinion publique sans équité</font>. Or, c'est bien le coeur du projet social et économique du MoDem et de François Bayrou. C'est à mon avis une première réponse à la difficulté soulevée par Schumpeter. </font></b></p> <p><b><font color="#808080">J'aurai l'occasion d'y revenir, et notamment de comparer équité et égalité, en montrant comment la seconde est un leurre, tandis que la première est fondatrice. Et, sur ce point, j'appellerai en renfort de grands philosophes.</font></b></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (3) : le capitalisme, fondement de la sociale-économietag:heresie.hautetfort.com,2007-11-28:13399872007-11-28T17:40:00+01:002007-11-28T17:40:00+01:00 J'en suis arrivé aux chapitre V, VI, VII et VIII de Capitalisme, Socialisme...
<p>J'en suis arrivé aux chapitre V, VI, VII et VIII de Capitalisme, Socialisme et Démocratie qui figurent dans la seconde partie de l'ouvrage.</p> <p>Tout d'abord, Schumpeter se livre à quelques fines observations : il note que le capitalisme, en poursuivant la perfomrance qu'il a réalisée au cours de la 1ère moitié du XXème siècle sur sa seconde moitié, éliminerait tous les symptômes de la pauvreté telle qu'elle est définie à son époque.</p> <p>Sur ce point, il ne s'est pas trompé si l'on considère les pays développés. Cela vaut, évidemment, dès lors que l'on ne déclare pas la couverture de besoins primaires relative au niveau de développement de la société.</p> <p>Et cela ne vaut pas pour nombre de pays pauvres, mais, on pourrait rétorquer que ces pays n'ont justement pas connu de systèmes politiques leur permettant de faire fonctionner leur économie selon des règles capitalistiques. On ne peut également incriminer des évènements politiques extérieurs tels que les guerres et les fléaux naturels, même s'il se trouvera toujours des marxistes tendance alter-mondialiste et/ou tiers-mondiste pour expliquer que c'est la nature du capitalisme d'exploiter les peuples et donc de provoquer les troubles politiques ad hoc. Dans sa première partie, Schumpeter a clairement montré comment la théorie de l'exploitation d'une classe par l'autre ne tenait pas, ce que j'ai résumé lors de mes deux premiers billets sur ce blog. Je n'y reviens donc pas.</p> <p>Il observe ainsi que contrairement à une idée reçue, en système capitalisme, les riches ne deviennent pas plus riches tandis que les pauvres deviennent plus pauvres. Certes, dans notre France du XXIème siècle, les écarts se sont accrus, mais, non parce que les pauvres sont devenus plus pauvres, mais parce que les riches le sont devenus en proportion plus vite que les pauvres. Les Marxistes, n'osant plus s'exprimer en valeur absolue, désormais, choissent des parts relatives pour tenter de démontrer l'immoralité des affreux capitalistes. La méthode a fait long feu, et les faits sont obstinés. Schumpeter avait raison, et il n'est pas possible de se soustraire à l'implacable réalité ni de la tordre pour essayer de lui faire dire ce qu'elle ne peut dire.</p> <p>Schumpeter observe également que les reflux réguliers de l'économie capitaliste correspondent simplement au renouvellement des structures industrielles et sont généralement suivis d'une avalanche de biens de consommation à bon marché. Pour qui douterait de la pertinence actuelle de cette analyse, il suffit de considérer l'apparition de l'informatique au début des années 70 et ce qu'il s'est ensuivi. </p> <p>« <b>en d'autres termes» écrit Schumpeter, «nous constatons que l'évolution capitaliste améliore progressivement le niveau d'existence des masses, non pas en vertu d'une coïncidence, mais de par le fonctionnement même de son mécanisme. L'évolution capitaliste accomplit ce résultat à travers une série de vicissitudes dont la sévérité est proportionnelle à la rapidité du progrès réalisé - mais elle l'accomplit effectivement. Les problèmes relatifs à l'approvisionnement des masses en marchandises ont été, l'un après l'autre, résolus avec succès , au fur et à mesure qu'ils ont été placés à la portée des méthodes de production capitaliste</b>.» </p> <p>Bien vu. </p> <p>Mieux encore : le capitalisme rend possible des avancées sociales spectaculaires. </p> <p>Citons encore Schumpeter :</p> <p><b>« La technique et l'ambiance de la lutte pour la législation sociale obscurcissent deux faits, évidents en soi, à savoir que, en premier lieu, une partie de cette législation est conditionnée par une réussite capitaliste préalable (en d'autres termes par une création antérieure de richesses due à l'initiative capitaliste) et que, en second lieu, beaucoup de mesures développées et généralisées par la législation sociale ont été auparavant amorcées par l'action de la classe capitaliste elle-même . Ces deux faits doivent, bien entendu, être ajoutés au total des achèvements capitalistes. Or, si le système pouvait poursuivre sa course comme il l'a fait au cours des soixante années ayant précédé 1928 et si un revenu de $ 1.300 par tête d'habitant venait ainsi à être effectivement réalisé, il est facile de voir que tous les vœux formulés jusqu'à nos jours par n'importe quels réformateurs sociaux - pratiquement sans exception, y compris même la majeure partie des utopistes - ou bien recevraient automatiquement satisfaction, ou bien pourraient être accomplis sans que le fonctionnement du système capitaliste en soit appréciablement troublé. En pareil cas, notamment, de larges allocations versées aux chômeurs représenteraient une charge parfaitement supportable, voire même légère. Certes, un laisser-aller excessif en matière de politique d'emploi ou de financement des secours de chômage pourrait, en tous temps, donner naissance à des problèmes insolubles »</b>. </p> <p>Chapeau Schumpeter : il avait même mis en garde contre les dérives d'un système de protection sociale qui ne serait pas financé. Une demi-siècle plus tard, on retrouve la même observation, sur ce dernier point, tout du moins, dans le livre de Christian Blanc, la Croissance ou le Chaos, et dans le programme politique et économique de François Bayrou.</p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (2) : Théorie de la Valeurtag:heresie.hautetfort.com,2007-11-17:13197942007-11-17T08:25:00+01:002007-11-17T08:25:00+01:00 Schumpeter aborde au chapitre III de la première partie de Capitalisme,...
<p>Schumpeter aborde au chapitre III de la première partie de <u>Capitalisme, Socialisme et démocratie</u>, intitulé "Marx l'économiste" une question essentielle, car son retentissement se fait entendre à nos oreilles jusqu'à nos jours, non en raison de sa pertinence économique, mais bien d'attentes éthiques qui la jouxtent.</p> <p>Marx, comme Ricardo, a bâti une théorie de la Valeur basée sur le travail. L'un comme l'autre énoncent que la valeur de chaque marchandise (dans l'hypothèse de la concurrence parfaite et de l'équilibre parfait, chez Ricardo) est proportionnelle à la quantité de travail incorporée dans cette marchandise, pourvu que ce travail ait été effectué conformément aux normes existantes de l'efficacité productive (en somme que nul n'ait sciemment feignassé, si je puis me permettre l'expression, ou encore qu'un incompétent fini n'ait dirigé la fabrication, accroissant ainsi le temps "socialement nécessaire".</p> <p> Or, Ricardo et Marx, en ramenant la valeur à la quantité d'heures de travail, négligent bien des aspects :</p> <p>- la situation de monopole, ou à défaut d'oligopole.</p> <p>- la question de savoir si le travail est une source ou la cause de la valeur économique</p> <p>Outre que cette théorie n'est utilisable qu'en cas de concurrence parfaite, elle nécessité aussi que le travail soit totalement homogène, faute de quoi, il devient nécessaire d'introduire des hypothèses supplémentaires.</p> <p>Il faut ajouter un autre élément qui est la nécessaire rentabilité du capital investi.</p> <p>Or, pour contourner cette difficulté (qui ne faisait pas sourciller Ricardo !) Marx a introduit entre le capital constant et le capital variable.</p> <p> Marx a raisonné sur ce point en pur économiste : il a considéré le travail comme une marchandise comme une autre, et non comme un phénomène distinct, et à ce titre, a estimé qu'on pouvait lui appliquer une théorie de la valeur. De là, il estime que le nombre d'heures ouvrées entrant dans la production du stock de travail emmagasiné sous forme du corps d'un travailleur correspond à la quantité d'heures ouvrées nécessaires pour le vêti, le loger, le nourrir et cetera... </p> <p>Or, dit Mzrx, une fois que les Capitalistes ont acquis ce "stock" ils sont en mesure de le faire travailler davantage que ce qu'il a coûté en temps de "fabrication".</p> <p>En s'appropriant cette plus-value, les Capitalistes, selon Marx, "exploitent" le travailleur. Et voilà comment Marx applique sa théorie de la valeur au travail humain.</p> <p> Seulement, pour que cette théorie tienne ne serait-ce qu'un tout petit peu, il faudrait que</p> <p>1. La situation soit celle d'une concurrence pure et parfaite</p> <p>2. La situation économique soit complètement statique, ce qui est contradictoireavec l'essence même du capitalisme.</p> <p>La seule chose que l'on pourrait admettre , c'est que ces plus-values se recréent incessament parce que le système capitaliste peine à demeurer durablement en équilibre.</p> <p>Enfin, encore faut-il admettre que la marchandise-travail ait une valeur équvalente à la quantité d'heures ouvrées appliquées à sa production, or, une telle affirmation n'a évidemment rien d'une évidence, et ce n'est pas peu dire... </p> <p>Enfin, dernier aspect, si la plus-value repose uniquement sur la valeur de l'énergie laborieuse, cela revient aussi à dire que le capital constant (c'est à dire celui que l'on n'affecte pas aux salaires) ne produit aucune valeur.</p> <p>Donc, si l'on suit la logique marxiste, pour réaliser un maximum de profit, il faudrait que la composition organique des capitaux des entreprises soient dirigées vers le travail de l'ouvrier, ce qui est économiquement complètement idiot. </p> <p>Marx ajoute que les Capitalistes convertissent en moyens de production les plus-values réalisées sur le dos des ouvriers ; on peut traduire cette affirmation par l'équation "épargne=investissement". Mais, en réalité, l'investissement est nécessaire non pour accumuler les moyens de production, mais surotut pour pouvoir se transformer , tant l'essence du Capitalisme est d'être une lutte incessante entre entrepreneurs. et le fléchissement des profits ne vient pas des contradictions du capitalisme, mais de ce que se prépare une nouvelle vague dans le processus capitaliste : l'économie capitaliste ne saurait être stationnaire, elle doit être révolutionnée de l'intérieur en permanence, par des initiatives nouvelles, des marchandises nouvelles, de nouvelles mthodes de production, ou de nouvelles possibilités commerciales.</p> <p>Les vagues de plus-value permettent de préparer cette évolution. Car toute entreprise est contrainte de procéder à des investissements pour survivre.La concentration des capitaux s'inscrit évidemment dans cette logique, et non dans celle d'accroître les profits sur le dos des travailleurs.</p> <p> </p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie (1) : Marx et ses ouaillestag:heresie.hautetfort.com,2007-11-06:13033002007-11-06T23:50:00+01:002007-11-06T23:50:00+01:00 Depuis le temps que je me réclame de Joseph Aloïs Schumpeter, je me suis...
<p><font color="#999999"><b>Depuis le temps que je me réclame de Joseph Aloïs Schumpeter, je me suis dit qu'il était grand temps que je rende compte ici de son ouvrage majeur. A vrai dire, je dois admettre honteusement que moi-même, je ne connaissais Schumpeter que de manière bien trop fragmentaire. Ce travers va donc être réparé, puisqu'en parallèle de mes lectures sur Montesquieu, j'ai ouvert les pages de <u><font color="#800000">Capitalisme, Socialisme et Démocratie</font></u>.</b></font></p> <p><font color="#999999"><b>Et je dois dire que je n'ai pas été déçu : Schumpeter est doté d'un esprit acéré et corrosif et ses arguments sont toujours aussi pertinents que puissants. Pour ne rien gâcher, il écrit extrêmement bien et fait preuve d'un grand sens de l'humour. </b></font></p> <p><font color="#999999"><b> J'ai notamment adoré le premier chapitre, Marx le Prophète. Tout en reconnaissant le génie du théoricien, Schumpeter n'est pas dupe du marxisme.</b></font></p> <p><font color="#999999"><b>Le champ lexical de la foi et de la religion occupe une large part de ce premier chapitre. On rit à gorge déployée dès la première page, avec des petites notes féroces de bas de page de ce genre :</b></font></p> <p><b>La qualité religieuse du marxisme explique également une attitude caractéristique da marxiste orthodoxe à l'égard de ses contradicteurs. A ses yeux, tout comme aux yeux de tout croyant en une foi, l'opposant ne commet pas seulement une erreur, mais aussi un péché. Toute dissidence est condamnée, non seulement du point de vue intellectuel, mais encore du point de vue moral. Aucune excuse ne saurait être invoquée en sa faveur à partir du moment où le Message a été révélé</b>. </p> <p><b><font color="#999999">Et, plus avant, pour expliquer l'avènement du marxisme :</font></b></p> <p><b>Or, à des millions de cœurs humains le message marxiste du paradis terrestre du socialisme apportait un nouveau rayon de lumière en donnant un nouveau sens à la vie.</b> L'on peut traiter, si l'on veut, la religion marxiste de contrefaçon ou de caricature de la foi - il y aurait beaucoup à dire en faveur de cette thèse -, mais l'on ne saurait contester la grandeur d'un tel achèvement, ni lui marchander son admiration. </p> <p><font color="#999999"><b>Et ce premier chapitre regorge de moments savoureux de ce type : un authentique régal, à lire pour commencer la journée de bonne humeur. </b></font></p> <p><font color="#999999"><b>Je ne résiste pas à la tentation, et j'en cite deux autres :</b></font></p> <p><b>le socialisme marxiste appartient au groupe des religions qui promettent le paradis sur la terre </b></p> <p><b><font color="#999999">Excellent, non ? Et dites-moi si vous ne reconnaissez pasle militant marxiste ou crypto-marxiste dans cette nouvelle saillie schumpeterienne :</font></b></p> <p>Certes, une partie, d'ailleurs très minime, <b>du succès de Marx peut être attribuée au stock, qu'il met à la disposition de ses ouailles, de phrases incandescentes, d'accusations passionnées et d'attitudes vengeresses, prêtes à être utilisées sur n'importe quelle tribune </b></p> <p> <b><font color="#999999">Trop fort:-D</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Cela dit, Schumpeter annonce la couleur dès ce premier chapitre : s'il admire Marx pour la rigueur de ses constructions logiques, et pour une culture certaine du personnage, doublée au demeurant d'honnêteté, il escompte bien mettre à jour ses falsifications.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Et la première est d'ordre psychologique, je fais la citation ad hoc :</font></b></p> <p><b>En procédant de la sorte et en attribuant - d'une manière tout à fait injustifiée - aux masses son propre mot d'ordre de la « conscience de classe », Marx a, sans aucun doute, falsifié la véritable psychologie de l'ouvrier (centrée sur le désir de devenir un petit bourgeois et d'être aidé par la puissance politique à accéder à cette position),</b> mais, dans la mesure où son enseignement a été suivi d'effet, il a élargi et ennobli cette mentalité.</p> <p><b><font color="#999999">J'ai tout de même le fort sentiment que Schumpeter tape juste : il n'y a qu'à voir comment se sont reconstitués les privilèges au sein de classe ouvrière jusque dans les ex-pays soviétiques. Attribuer une conscience morale a priori à un groupe d'individus est un mensonge : sur ce point, Spinoza, dans son <u>Traité politique</u>, cherche à démontrer comment les valeurs morales découlent de l'association des humains en une entité politique. Je suis fort sceptique sur ce point. Spinoza reconnaît d'ailleurs que ce sont nos appétits qui nous guident avant tout, et cela, quand bien même nous sommes constitués en entité politique.</font></b></p> <p><b><font color="#999999"> La seconde, d'ordre sociologique est bien plus percutante encore : Marx a tenté de plaquer de force sa théorie des classes sociales à ce qui avait précédé le monde bougerois, c'est à dire la féodalité. Il y a donc pour lui une continuité dans la possession des moyens de prdocution et du capital. or, historiquement, rien n'est plus faux.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Schumpeter écrit justement dans le second chapitre, Marx le Sociologue :</font></b></p> <p>Comme la plupart des méthodes d'accumulation initiale valent également pour l'accumulation ultérieure - l'accumulation primitive, en tant que telle, se poursuivant à travers toute l'ère capitaliste - il n'est pas possible de soutenir que la théorie marxiste des classes sociales soit satisfaisante, sinon pour expliquer les difficultés relatives aux processus d'un passé lointain. </p> <p><b>[...] </b></p> <p><b>la réussite dans les affaires ne constitue évidemment pas en tous lieux la seule voie d'accès à l'éminence sociale ; or, une telle condition serait nécessaire pour que la propriété des moyens de production détermine causalement la position d'un groupe dans la structure sociale.</b> Cependant, même s'il en était ainsi, définir cette position par la propriété serait aussi peu rationnel que de définir un soldat comme un homme ayant, par chance, un fusil. <b>La notion d'une cloison étanche entre les gens qui (avec leurs descendants) seraient une fois pour toutes des capitalistes et les autres qui (avec leurs descendants) seraient des prolétaires une fois pour toutes n'est pas seulement, comme on l'a souvent signalé, entièrement dépourvue de réalisme, mais encore elle ignore le phénomène le plus frappant relatif aux classes sociales - à savoir l'ascension et la décadence continues des familles individuelles, accédant aux couches supérieures ou en étant exclues.</b> Les faits auxquels je fais allusion sont tous évidents et incontestables. La raison pour laquelle ils n'apparaissent pas dans la fresque marxiste ne peut tenir qu'à leurs implications non-marxistes. </p> <p><b><font color="#999999">Ce qui est frappant, c'est de voir comme nos alter-mondialistes et autres avatars crypto-marxistes modernes répliquent exactement les mêmes divagations. A certains égards, dans le domaine scolaire, le bourdieusisme avec les fameux "héritiers" poursuit la même logique.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">En plein système capitaliste, la transformation sociale a bien existé, et le cas le plus probant en est la terre-mère du capitalisme, l'Amérique : jusqu'au début des années 70, les plus gros patrons d'entreprise viennent à plus de 90% de classes sociales très modestes.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Plus récemment, Bill Gates vient de la classe moyenne. Et l'une des milliardaires les plus fameuses, J.K Rowling, a vécu dans la misère, à moins de 400 euros par mois.</font></b></p> <p><b><font color="#999999">Alors, messieurs les gauchistes, cessez, s'il vous plaît avec vos falsifications mahonnêtes. Est-ce à dire que les privilèges n'existent pas ? Gare au discours inversement réducteur, bien évidemment, mais privilèges est-il le mot adapté, et à supposer qu'ils existent, ces privilèges sont-ils nécessairement indus ? et quand bien même sembleraient-ils héréditaires, cela signifie-t-il que cet état de fait est une fatalité ?</font></b></p> <p><b><font color="#999999">La réforme, d'essence démocratique, est nécessaire quand une catégorie d'individus verrouille les leviers du pouvoir, mais cela n'a pas forcément de rapport direct avec une lutte des classes, et, en tout les cas, s'il s'agit de castes, leur catégories logiques ne traversent nullement l'histoire, et l'expliquent encore moins. </font></b></p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlCapitalisme, Socialisme et Démocratie : les intellectuels inemployables et la haine du capitalismetag:heresie.hautetfort.com,2007-10-09:12567372007-10-09T07:40:00+02:002007-10-09T07:40:00+02:00 Je ne résiste pas à l'envie de publier cette analyse de Jospeh Schumpeter...
<p><b><font color="#999999">Je ne résiste pas à l'envie de publier cette analyse de Jospeh Schumpeter sur la surnumération des "intellectuels" dans une société. Incroyable acuité intellectuelle de cet homme...Je trouve que l'on trouve très bien expliquée ici la "haine" du petit intellectuel pseudo-gauchiste pour le capitalisme. A vrai dire, l'intellectuel gauchiste s'en accomode finalement très bien dès lors qu'il en tire un avantage.</font></b></p> <p><b><font color="#FF0000">Chapitre XIII, II, Sociologie de l'intellectuel 4ème point.</font></b></p> <p> En second lieu, qu'il y avait ou non chômage des <b>intellectuels</b>, <b>leur multiplication donne naissance à des conditions d'emploi peu satisfaisante</b>s - affectation à des travaux inférieurs ou salaires moins élevées que ceux des ouvriers les mieux rémunérés.<br /> En troisième lieu, <b>la surproduction des intellectuels peut créer des incapacités de travail d'un type particulièrement déconcertant</b>. <b>L'homme qui a fréquenté un lycée ou une université devient facilement psychiquement inemployable dans des occupations manuelles sans être devenu pour autant employable, par exemple, dans les professions<br /> libérales</b>. <b>Une telle faillite</b> peut tenir <b>soit à un manque d'aptitude naturelle</b> - parfaitement compatible avec la réussite aux examens universitaires -, <b>soit à un enseignement inadéquat</b> : or, ces deux risques se multiplient toujours davantage, en nombres relatifs et en nombres absolus, au fur et à mesure qu'un nombre plus élevé de sujets est drainé vers l'enseignement supérieur et que le volume d'enseignement réclamé grossit indépendamment du nombre des individus que la nature a doués du don d'enseigner. A négliger ces déséquilibres et à agir comme si la création d'écoles, de lycées, d'universités supplémentaires se ramenait purement et simplement à une question de gros sous, on aboutit à des impasses trop évidentes pour qu'il soit besoin d'y insister. Quiconque ayant à s'occuper de nominations à des postes est personnellement qualifié pour formuler une opinion autorisée et peut citer des cas dans<br /> lesquels, sur dix candidats à un emploi, possédant tous les titres universitaires requis, il n'en est pas un seul qui soit capable de l'occuper convenablement.<br /> Par ailleurs, <b>tous ces bacheliers et licenciés, en chômage ou mal employés ou inemployables, sont refoulés vers les métiers dont les exigences sont moins précises</b> ou dans lesquels comptent surtout des aptitudes et des talents d'un ordre différent. <b>Ils gonflent les rangs des intellectuels, au strict sens du terme</b>, c'est-à-dire ceux sans attaches professionnelles, dont le nombre, par suite, s’accroît démesurément. Ils entrent dans cette armée avec une <b>mentalité foncièrement insatisfaite</b>. <b>L'insatisfaction engendre le ressentiment</b>. Et c<b>elui-ci prend fréquemment la forme de cette critique sociale</b> qui, nous l'avons déjà reconnu, constitue dans tous les cas, mais spécialement en présence d'une civilisation rationaliste et utilitaire, l'attitude typique du spectateur intellectuel à l'égard des hommes, des classes et des institutions. Récapitulons : nous avons trouvé un groupe nombreux dont la situation nettement caractérisée est colorée d'une teinte prolétaire; <font color="#FF0000"><b>un intérêt collectif modelant une attitude collective qui explique d'une manière beaucoup plus réaliste l'hostilité du groupe envers le régime capitaliste que ne saurait le faire la théorie</b></font> (équivalant à une rationalisation au sens psychologique du terme) <font color="#FF0000"><b>selon laquelle l'indignation vertueuse de l'intellectuel dressé contre le capitalisme serait simplement et logiquement provoquée par le spectacle d'exactions honteuses</b></font> - théorie qui ne vaut pas mieux que celle des amoureux quand ils prétendent que leurs sentiments sont la conséquence logique des mérites de l'objet de leur passion 1. En outre, notre théorie rend également compte du fait que, loin de diminuer, cette hostilité s'accentue chaque fois que l'évolution capitaliste se traduit par une nouvelle réussite.</p> <p><b><font color="#999999"> Excellent, vraiment excellent. J'adore ce passage. Trop beau, et trop fort, il n'y a rien à ajouter.</font></b></p>