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Zébra
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Trop de blabla
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2020-04-04T13:33:09+02:00
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Caricature par ZOMBI
<p>Caricature par ZOMBI</p><p style="text-align: center;"><img id="media-6113258" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/02/01/3039557386.jpg" alt="webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,covid-19,presse,salomon,confinement,dessin,satirique,zombi" /></p>
Jean-Marie Thévoz
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Saynète : Le roi Salomon
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2020-03-13T17:53:00+01:00
2020-03-13T17:53:00+01:00
8.3.2020 1 Rois 3 Saynète : Le roi Salomon 1 Rois 3 :...
<p style="margin-bottom: 0cm;">8.3.2020</p><p style="margin-bottom: 0cm;">1 Rois 3</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Saynète : Le roi Salomon</p><p style="margin-bottom: 0cm;">1 Rois 3 : 4-28 1 Corinthiens 3 : 16-17</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger les textes : <a id="media-6101212" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/46089591.pdf">Saynète 2020-03-08.pdf</a> <a id="media-6101214" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/3629984539.pdf">P-2020-03-08.pdf</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Saynète des enfants : <br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-style: normal;">1. </span><em>Salomon enfant joue avec son épée sur la musique « je voudrais déjà être roi »</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : Nous allons vous raconter l’histoire de Salomon, fils du roi David. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon enfant: Je suis Salomon, le fils du roi ; plus tard je serai le roi du monde.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">2. <em><span style="background: transparent;">David est sur son trône. A ses côtés les gardes, Salomon jeune et Nathan le prophète.</span></em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : Plusieurs années ont passé. Salomon a bien grandi et va devenir roi à son tour. Venez avec nous assister à son couronnement. Le prophète Nathan va verser de l’huile sacrée sur le nouveau roi.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">David : Mon fils bien-aimé, tu as acquis de l’expérience et de la sagesse ; il est temps maintenant d'être désigné officiellement comme le prochain roi. Le prophète Nathan va te bénir.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Salomon s’approche de Nathan pour oindre le jeune roi Salomon.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">La foule : Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon ! </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><em>La foule acclame le nouveau roi avec de la musique.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">3. <em>David est couché sur un lit et Salomon debout à ses côtés.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : Le temps passe, David est très vieux et il va bientôt quitter ce monde. Il parle avec Salomon et lui transmet ses dernières volontés…</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">David : Mon fils, moi je m’en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme ! Observe l’ordre de Dieu en marchant dans ses voies et en gardant ses commandements écrits dans la Loi de Moïse.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Mais… je ne suis pas encore assez grand, je n’ai pas assez d’expérience, je ne vais pas savoir faire. J’ai besoin de toi et de tes conseils.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">David : Je te fais confiance, tu vas gagner en expérience. Mais surtout confies-toi en Dieu; demande-lui toujours ce dont tu as besoin. Il te guidera. Fais-lui confiance.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : David meurt et il est enterré avec ses pères, ses ancêtres. Salomon prend sa succession. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">4. <em>Salomon est couché dans son lit. Il dort.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : Salomon est devenu roi. Il s’est marié. Il s’occupe maintenant des affaires du pays comme il peut. Un soir qu’il dort, il fait un rêve. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Dieu : Salomon, Salomon, écoute : Demande-moi ce que tu veux ; je te le donnerai.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : ô Dieu, tu as été bon avec mon père David car il était un roi juste et bon. Moi je suis un roi débutant, je suis tout jeune et je ne sais pas gouverner. Donne-moi donc un esprit ouvert et un cœur attentif à mon peuple. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Dieu : Tu ne me demandes pas la richesse, tu ne me demandes pas de vivre longtemps, tu ne me demandes pas la mort de tes ennemis, mais tu me demandes l’intelligence et la sagesse pour bien gouverner. Alors, je vais te donner ce que tu demandes et je te donnerai en plus la richesse, une longue vie et la paix dans ton royaume. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">5. <em>Salomon est assis sur son trône. Il a un garde de chaque côté.</em> </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Narratrice : David avait construit le palais royal du temps de son vivant mais à cause des guerres il n’a pas pu construire le temple de Dieu à Jérusalem. Maintenant qu’il n’y a plus de guerre, Salomon va pouvoir accomplir cette mission. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Qu'on fasse venir mes architectes ! Je vais faire construire le temple de Jérusalem.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Les architectes arrivent avec leurs aides qui portent le plan. Ils déroulent un très grand plan.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Architecte 1 : Voici notre projet majesté. Comme vous nous l'avez demandé - Majesté - nous avons prévu un Temple magnifique. Le Temple sera constitué de trois espaces. D'abord une grande cour tout public. Elle pourra accueillir le peuple et les visiteurs de tous les pays. Tout le monde y aura accès. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Architecte 2 : Ensuite, il y aura le bâtiment du Temple lui-même. Il sera allongé, de 30 mètres de long sur 10 mètres de large et de 15 mètres de hauteur. En pierre à l'extérieur et tout tapissé de bois précieux à l'intérieur. Le Temple sera réservé au peuple d'Israël, à ceux qui vénèrent notre Seigneur Dieu. C'est là qu'aura lieu le culte. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Architecte 1 : Enfin le troisième espace sera une pièce entièrement fermée, plus petite, qui contiendra l'arche de l'alliance avec les tables de la Loi. Elle sera toute tapissée d'or fin. Cet endroit est réservé à Dieu seul. Personne ne peut y entrer, sauf le grand-prêtre une seule fois par année pour obtenir le Grand Pardon pour tout le peuple. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Architecte 2 : Nous vous proposons - Majesté - de voir avec le roi du Liban pour obtenir le bois de cèdre et les objets en bronze pour le culte. Les plans sont prêts. Nous attendons les ordres pour commencer à bâtir ce Temple magnifique qui honorera grandement le Dieu d'Israël. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon adulte: Vous avez bien travaillé, je suis content d'accomplir la promesse de mon père David et de faire construire un Temple à Jérusalem. Que les travaux commencent ! </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">6. <em>Salomon, les gardes et les experts.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Ce sera vraiment un beau temple, un temple magnifique, un temple digne de mon règne... </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Deux femmes arrivent en se disputant et en tirant un bébé chacune vers soi.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : C’est mon enfant !!</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 2 : Lâche-le ; il est à moi.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : Menteuse ! Je vais me plaindre au roi.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Silence !! Que se passe-t-il ?</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : Nous allons tout vous expliquer. Nous habitons dans la même maison sans personne d’autre avec nous.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 2 : Nous avons accouché à quelques jours près. Pendant la nuit nous avions chacune notre bébé à côté de nous. Son bébé est mort. Pendant que je dormais, elle a échangé nos bébés. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : Non, ce n'est pas vrai, tu mens !!</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 2 : Quand je me suis réveillée, j’ai vu que ce n’était pas mon bébé. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : C’est le contraire. C’est mon enfant qui est vivant.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 2 : Non, c’est le mien qui est vivant. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : STOP !! Je vais juger votre affaire mais je vais d’abord consulter mes experts. Quelle solution est-ce que vous proposez ?</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Expert 1 : Il faut attendre que l’enfant soit assez grand pour voir à quelle mère il ressemble. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Expert 2 : Je propose d’aller voir dans la maison s’il y a des traces qui nous permettent de voir dans quel lit l’enfant est mort. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Expert 3 : Je propose que les deux mères gardent l’enfant à tour de rôle. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Hum hum, hum…. Ça va prendre beaucoup de temps tout ça. Gardes ! amenez-moi mon épée ! </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Je vais couper l’enfant en deux, chacune en aura une moitié.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 2 : NON !!!!! Laissez-le vivre ! Donnez-lui l’enfant vivant.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Femme 1 : Il ne sera ni à moi, ni à toi, coupez-le en deux !</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Salomon : Donnez l’enfant vivant à cette femme. C’est celle qui voulait que l’enfant vive qui est la vraie mère. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Applaudissements de la foule - tous les enfants et les catéchumènes - </em>Chant d’allégresse.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">© Paroisse St-Jean (EERV) - Lausanne, 2020</p><p style="margin-bottom: 0cm;">(Le droit de publication commerciale est réservé, le droit de jouer la saynète est libre, merci de citer la source.)</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: 10pt;">Message : </span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Chers frères et soeurs en Christ,</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Salomon est le roi qui a construit le premier Temple de Jérusalem, nous dit la Bible. Ce Temple est divisé — comme le sera plus tard le Temple reconstruit par Hérode, celui qu'a fréquenté Jésus — en trois espaces.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Ces trois espaces sont imbriqués les uns dans les autres, comme des boîtes ou des poupées russes. Le plus grand espace est une grande cour, à ciel ouvert, qui accueille tout le monde. C'est l'espace public, pour les croyants comme pour les visiteurs. A l'intérieur de cette cour se trouve le bâtiment du Temple. Seuls les prêtres entrent dans ce bâtiment, dans cet espace. C'est un espace réservé. A l'intérieur de ce bâtiment se trouve une chambre plus petite, qui est le lieu saint, même le saint des saints, un espace où étaient placées l'arche de l'alliance et les tables de la Loi. C'est le lieu sacré de la présence divine. Personne n'a le droit d'y entrer, sauf un prêtre, qui y entre une fois par année pour le Grand Pardon. Voilà pour l'architecture et l'organisation du Temple de Salomon.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Mais voilà que l'apôtre Paul nous dit que nous sommes — nous-mêmes — le Temple de Dieu et que l'Esprit saint habite en nous. Paul nous invite à faire une analogie entre le Temple et nous, nos personnes, nos corps. C'est ce que les enfants ont représenté sur les deux panneaux que vous pouvez voir derrière moi. Le coeur y représente l'espace sacré.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Notre coprs est notre interface avec le monde, avec notre environnement. C'est par notre corps, nos sens, que nous entrons en relation avec les autres. Notre relation au monde se joue aussi en trois espaces : un espace public, un espace personnel et un espace privé, sacré. Notre espace public commence à peu près à une distance de coude autour de nous. Nous ne sommes pas génés quand un inconnu se place à cette distance. Par contre cela nous dérange s'il se colle à nous ou s'il vient s'asseoir sur nos genoux. Il serait clairement entré dans notre espace personnel. Notre espace personnel est comme une bulle proche de notre corps. C'est un espace réservé, personne n'a le droit d'y entrer sans notre accord, notre consentement.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Et puis nous avons un espace tout à fait privé, intime, celui de nos pensées secrètes. C'est là que se trouve notre être profond, ce qui fait que nous sommes uniques. Personne ne peut y entrer sauf nous-mêmes. Nous y habitons — et mystérieusement, c'est aussi là que Dieu habite en nous. C'est un espace que Dieu protège en nous — c'est pourquoi l'apôtre Paul dit que si quelqu'un voulait détruire cet espace en nous, Dieu s'en prendrait à lui pour nous défendre. Nous sommes le Temple de Dieu, Dieu habite en nous parce qu'il trouve que nous avons de la valeur. Dieu trouve que c'est le plus beau lieu où habiter. Nous valons tous infiniment, nous sommes précieux aux yeux de Dieu.</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">Amen</p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2020</p>
Fodio
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Les Sirènes ou la volupté
tag:fodio.hautetfort.com,2017-02-08:5908577
2017-02-08T11:29:00+01:00
2017-02-08T11:29:00+01:00
La fable des Sirènes grecques* convient fort bien aux pernicieux attraits de...
<p align="justify">La fable des Sirènes grecques* convient fort bien aux pernicieux attraits de la volupté, mais, dans l'application qu'on en a faite jusqu'ici, et qui est assez juste quant au fond, on a saisi que ce qui se présentait à première vue. Cette sagesse des Anciens peut être comparée à des raisins mal foulés, et dont on a exprimé quelques sucs en y laissant ce qu'il y avait de meilleur.</p><p align="justify">Les sirènes étaient les filles d'Achéloos, le fleuve et de Terpsichore, une des neuf muses. (...)</p><p><img src="http://fodio.hautetfort.com/media/00/01/479381351.jpg" id="media-5562402" alt="" /></p><p align="justify">Dans les premiers temps elles eurent des ailes, mais ayant fait aux muses un défi téméraire (musical principalement) qu'elles perdirent donc, ces ailes qui en était l'enjeu, leur furent ôtées. De ces plumes arrachées aux sirènes, les muses se firent des espèces de couronnes, de sorte que depuis cette époque elles ont toutes des ailes sur la tête, à l'exception d'une seule, Terpsichore, la mère des sirènes.</p><p align="justify">Ces dernières habitaient certaines îles à l'aspect le plus riant. Lorsque de la hauteur où elles se tenaient ordinairement elles apercevaient des vaisseaux, elles s'efforçaient de séduire les navigateurs par leurs chants mélodieux, tâchant d'abord de les engager à s'arrêter, puis de les attirer jusqu'à elles, et, lorsqu'elles y parvenaient, après s'être saisies d'eux, elles les égorgeaient. Leur chant n'était rien moins qu'uniforme et monotone, mais elles savaient en varier le mode, le ton et la mesure, pour l'approprier au naturel et au goût de ceux qu'elles voulaient séduire. Par le moyen de cet art perfide, elles avaient fait périr un si grand nombre d'homme que la surface des îles qu'elles habitaient paraissait d'une blancheur éclatante à cause des ossements dont elles étaient recouvertes. Cependant on pouvait se prémunir contre ce fléau par deux sortes de moyens, dont l'un fut employé par Ulysse et l'autre par Orphée. Le premier ordonna à tous ses compagnons de se boucher les oreilles avec de la cire. Pour lui, voulant faire l'épreuve des effets de ces chants, mais sans courir de risque, il se fit attacher au mât de son vaisseau en défendant à tous ses compagnons, sous des peines très sévères, de le détacher même dans le cas où il le leur ordonnerait. Quant à Orphée, jugeant cette précaution inutile, il se mit à chanter les louanges des dieux en s'accompagnant de sa lyre, et d'un ton si élevé, que sa voix couvrant tout à fait celle des sirènes, celle-ci ne produisit plus aucun effet.</p><p align="justify"> </p><p align="justify">Cette fable se rapporte visiblement aux mœurs et quoi que le sens de cette allégorie soit des plus faciles à saisir, elle n'en est pas moins ingénieuse. Les voluptés ont pour cause principale l'abondance, l'affluence des biens, avec un sentiment de joie et d'expansion. Lorsque les hommes étaient encore plongés dans la plus profonde ignorance, ils cédaient aux premières séductions venues. Les voluptés, qui avaient alors des ailes, les entraînaient rapidement ; mais par la suite, la science et l'habitude de réfléchir, qui les mirent en état du moins de réprouver les premiers mouvements de l'âme et de prévoir les conséquences de ces plaisirs auxquels ils étaient tentés de se livrer, ôtèrent aux voluptés leurs ailes. Heureux effet des sciences qui donna aux muses plus de relief et de dignité ; car lorsqu'on se fut assuré, par l'exemple de quelques âmes fortes, que la philosophie pouvait inspirer le mépris des voluptés, elle parut quelque chose de sublime et d'élevé, c'est-à-dire qu'elle parut capable d'élever l'âme au-dessus du limon terrestre auquel elle semblait être restée attachée jusqu'à cette époque, et de donner pour ainsi dire des ailes à la pensée humaine dont le siège est la tête. Cette muse qui, suivant la fable, étant la mère des sirènes, fut la seule qui n'eut point d'ailes, représente les sciences et les arts frivoles, qui n'ont pour objet que le simple amusement. En effet les productions de ce genre semblent vouloir arracher aux muses les plumes dont leur couronnes sont formées, pour les rendre aux sirènes.</p><p align="justify"> </p><p align="justify">Si les sirènes résidaient dans des îles c'est parce qu'en effet les voluptés cherchent ordinairement des lieux écartés et tâchent de se dérober au regard des hommes. Le chant des sirènes, son pernicieux effet et cet art perfide avec lequel elles le variaient sont des choses dont l'application est assez connue et qui désormais n'ont plus besoin d'explication. Mais la blancheur de ces îles, occasionnée par la grande quantité d'ossements dont elles étaient couvertes, est une circonstance qui renferme un sens plus caché et plus profond. Ceci paraît destiné à faire entendre que les exemples, aussi frappants que multipliés, des malheurs auxquels on s'expose en se livrant trop aux voluptés, sont des avertissements presque toujours insuffisants et très rarement écoutés.</p><p align="justify"> </p><p align="justify">Reste à expliquer cette partie de la fable qui indique les remèdes, et qui, bien que facile à comprendre n'en est pas moins judicieuse et ne mérite pas moins d'attirer notre attention. Or, ces antidotes contre le poison de la volupté se réduisent à trois : la philosophie fournit les deux premiers et la religion le troisième. Le premier est de remonter à la source du mal en évitant avec le plus grand soin toutes les occasions tentatrices et les objets trop séduisants, comme le firent les compagnons d'Ulysse, conformément à l'ordre de leur chef, remède qui ne convient et qui n'est absolument nécessaire qu'aux âmes faibles et vulgaires représentées dans la fable par les les compagnons d'Ulysse. Les âmes plus élevées, armées d'une ferme résolution, peuvent braver la volupté et même s'exposer impunément aux plus dangereuses tentations. Disons plus, elles aiment à faire ainsi l'épreuve de leur vertu et l'essai de leurs forces. Elles ne dédaignent même pas s'instruire de tous ces détails frivoles qui concernent les voluptés, non pour s'y livrer mais pour mieux les connaître. C'était ce que Salomon disait de lui-même après avoir fait l'énumération très détaillée de tous les plaisirs dont il jouissait ou pouvait jouir, inventaire qu'il termine ainsi : « Et la sagesse n'a pas laissé de demeurer avec moi. ».</p><p align="justify">Ainsi les héros de cette trempe ont assez de force pour demeurer en quelque sorte immobiles au milieu des objets les plus séduisants et s'arrêter sur le penchant même du précipice. La seule précaution qu'ils prennent, à l'exemple d'Ulysse, c'est d'interdire à ceux qui les entourent les conseils pernicieux et ces lâches complaisances qui amollissent et ébranlent l'âme la plus ferme. Mais le plus sûr et le plus puissant des remèdes, c'est celui d'Orphée, qui, en chantant les louanges des dieux sur un ton très élevé, couvrit la voix enchanteresse des sirènes et en prévint ainsi les dangereux effets. Les profondes méditations sur les choses divines l'emportent sur les voluptés, non seulement par leur puissant effets, mais par les plaisirs aussi vifs que purs qui en dérivent.</p><p align="justify"> </p><p align="justify">D'après François Bacon in La Sagesse des Anciens.</p><p align="justify"> </p><p align="justify"><em>*Les sirènes nordiques à queue de poisson sont une invention beaucoup plus récente (moyen âge).</em></p><p align="justify"> </p>
Annabel Andre Laurent
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un mois de janvier à votre rencontre
tag:annabelandrelaurent.hautetfort.com,2016-02-12:5758820
2016-02-12T09:12:01+01:00
2016-02-12T09:12:01+01:00
Le mois de Janvier, comme chaque année est un mois "chargé" durant lequel...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Le mois de Janvier, comme chaque année est un mois "chargé" durant lequel s’enchaînent les cérémonies de vœux, les AG, les visites, ... moments importants d'écoute, d'échange et de rencontre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">C'est souvent autour d'un morceau de galette ou d'un verre, lors d'un moment de convivialité que les langues se délient, que l'on apprend ce qui peut bloquer ou faire avancer un dossier. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">C'est là aussi que l'on prend le temps de faire réellement connaissance et que les relations se créent, ... éléments indispensables pour que l'on puisse ensuite travailler tous ensemble au delà des idées reçues ou des clivages personnels et politiques. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Voici, dans le désordre, un léger aperçu de ce mois, en image :</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/02/1506212505.jpg" target="_blank"><img id="media-5291772" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/02/472892079.jpg" alt="voeux asso.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Voeux aux associations anneciennes</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/00/01/3256361969.jpg" target="_blank"><img id="media-5291774" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/00/01/2926327476.jpg" alt="visite salomon.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Visite de Salomon</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/3000466946.jpg" target="_blank"><img id="media-5291751" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/3269534222.jpg" alt="voeux cgpme.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">voeux de la CGPME</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/187165317.jpg" target="_blank"><img id="media-5291752" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/667666467.jpg" alt="ag fca.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">AG du FCA (Football Club d'Annecy)</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/1274477759.jpg" target="_blank"><img id="media-5291753" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/3726289234.jpg" alt="multi combat.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Stage Multi sports de Combat avec Annecy Karaté</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/3481198506.jpg" target="_blank"><img id="media-5291755" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/306594113.jpg" alt="salon apprentssage roche.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Salon de l'apprentissage à La Roche Sur Foron</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/1941042048.jpg" target="_blank"><img id="media-5291756" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/1846061259.jpg" alt="fagith affiche.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/01/1927559753.jpg" target="_blank"><img id="media-5291764" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/01/1471507482.jpg" alt="g=fagith.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">AG de la Fagith</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/2552830694.jpg" target="_blank"><img id="media-5291757" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/537582177.jpg" alt="hockey.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Match de Hockey</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/416055239.jpg" target="_blank"><img id="media-5291765" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/02/1441765656.jpg" alt="audience tgi.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Audiences solennelles au Tricbunal</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/803265118.jpg" target="_blank"><img id="media-5291766" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/02/00/628252180.jpg" alt="box thai.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Championnat du monde de box Thaï avec Boraakseedam</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/01/1689971612.jpg" target="_blank"><img id="media-5291768" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/01/1664561842.jpg" alt="repas usar.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">repas du club de Rugby d'Annecy</p><p style="text-align: center;"><a href="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/02/4093567227.jpg" target="_blank"><img id="media-5291770" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://annabelandrelaurent.hautetfort.com/media/01/02/4036894439.jpg" alt="chasseurs.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">Vœux de la fédération de chasse 74</p><p> </p>
Solko
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Que sacrifions-nous ? (2)
tag:solko.hautetfort.com,2015-05-26:5628717
2015-05-26T10:54:00+02:00
2015-05-26T10:54:00+02:00
Tout en surveillant une épreuve de BTS dans un bâtiment en préfabriqué dont...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Perpetua, serif; font-size: large; color: #000000;">Tout en surveillant une épreuve de BTS dans un bâtiment en préfabriqué dont même la Bulgarie des Soviets rougirait, je me plongeais dans les livres de Samuel que je n’avais pas relus depuis des décennies. L’histoire de Samuel, celles de Saül et de David, celle enfin de son fils Salomon sont traversées par un même souffle narratif, un magnifique lyrisme historique dont le cœur poétique, l’établissement de la royauté d’Israël par Yahvé Sabaot, irradie pleinement chaque péripétie, comme en témoigne une phrase comme celle-ci : « Remplis ta corne d’huile et va. Je t’envoie chez Isaï de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils le roi que veux ». La cithare de David ainsi me berçait, me faisant oublier l’indigne servitude des candidats qui m’entouraient et ma propre servitude plus indigne encore parmi eux, dans ce lieu à mi chemin entre le hangar, l’entrepôt et la salle d’examen, en quoi se résumaient à mon sens toute la tristesse et la duplicité de cette rouée et veule République. Le souffle épique des guerres de David, le murmure si spécifiquement doux de ses prières m’emportaient, tandis que les heures s’écoulaient. Au début du livre des Rois (2,2) David mourant dit à son fils Salomon : « Je m’en vais par le chemin de tout le monde ». « De toute la terre », traduit Augustin Crampon. Ou encore « de tous les hommes ». L’Ecclésiaste prolongera l'hymne en soufflant un peu plus tard dans ces pages sublimes: Vanité, vanité, tout est vanité et poussière au vent…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Perpetua, serif; font-size: large; color: #000000;">A quoi en effet sommes-nous tous en train de perdre notre vie ? Que sacrifions-nous ? A la source de toute chose, bonne ou mauvaise, David voyait Dieu. Dieu le comblant de grâce ou le laissant se morfondre dans le péché. Je me disais qu’assurément, ni lui ni Salomon ne comprendraient les mots, les gestes des créatures qui m’entouraient, ni à quoi la société des hommes exigeait qu'ils appliquassent leur attention. Assurément, ces rois antiques ne comprendraient rien à notre goût pour les droits de l’homme, notre science, notre technologie, les prétendues valeurs de notre infirme raison. Nada. De cela nous pouvons être sûrs, et pour certains d’entre nous, fiers jusqu’à la plus glaçante des terreurs. Mais nous ? Que comprenons-nous encore de leur parole ? de leur foi ? Gavés d’idioties contemporaines, nous irons pourtant à notre tour « par le chemin de tout le monde ». Qu’aurons-nous sacrifié à nos médiatiques idoles, aux stupides politiciens qui s'engraissent à nos frais ? Le meilleur de nous-mêmes, j’en ai bien peur, notre foi, notre espérance, notre charité, dans les débats stériles des démocraties modernes où tout est si diaboliquement inversé, dans la lutte pour la survie existentielle de chacun, dans l’affirmation hautaine de nos vaines opinions ? </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Perpetua','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: large; color: #000000;">« Distinguez ma cause du milieu d’une nation infidèle, de l’homme injuste et fourbe, délivrez moi » : c’est ce que chantait David, une supplique du dehors et du dedans, c’est ce que le prêtre chante au bas de l’autel avant le saint sacrifice, et c’était comme un baume de pur grâce répandu dans la précarité significative de ces bâtiments en préfabriqués où s'édifient les servitudes de demain…</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5053166" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/00/939406760.jpg" alt="Jgr1TsDwgrQ7WfmEGz8JpA1hO4g.jpg" /></p><p style="text-align: center;">David, église Notre Dame à Boulogne sur Mer</p>
Jean-Marie Thévoz
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Ezéchiel 34. Dieu juge !
tag:clamans.hautetfort.com,2014-11-27:5498396
2014-11-27T10:56:00+01:00
2014-11-27T10:56:00+01:00
23.11.2014 Ezéchiel 34 Dieu juge ! Ezéchiel 34 :...
<p>23.11.2014<br />Ezéchiel 34<br />Dieu juge !<br /><br />Ezéchiel 34 : 15-24 Matthieu 25 : 31-46<br /><br />Télécharger la prédication : <a id="media-4775746" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/1885079885.pdf">P-2014-11-23.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />C’est aujourd’hui le dernier dimanche de l’année ecclésiastique. Dimanche prochain, nous commençons le temps de l’Avent, la montée vers Noël. Pour ce dernier dimanche de l’année, les lectures bibliques proposées portent sur le jugement dernier, sur la fonction de Dieu juge. Dieu comme juge, cela ramène peut-être certains des années en arrière, lorsque parents ou pasteurs nous faisaient peur avec un Dieu juge, un Dieu qui punit, un Dieu qui gronde. <br />On pourrait bien sûr laisser cette image aux oubliettes de l’Histoire… et se dire qu’il faut tourner la page. Alors oui, il y a une page à tourner, mais faisons-le consciemment, sans jeter le bébé avec l’eau du bain. <br />La Bible nous présente, de temps en temps, un Dieu qui juge. Et on le verra dans le programme d’Exploration biblique de l’hiver, dès janvier prochain, autour des Psaumes, parce que la figure du Dieu juge est très présente dans les Psaumes. <br />Alors, comment comprendre que la Bible nous présente en même temps un Dieu juge et un Dieu d’amour ? Est-ce compatible, et comment ? Je vais montrer que c’est compatible à une condition : il ne faut pas confondre le droit biblique et le droit romain. <br /> Notre culture occidentale est bâtie sur le droit romain. Encore aujourd’hui, les étudiants qui font le droit à l’université ne coupent pas au cours de droit romain et à un peu de latin. Le droit romain, figuré par une statue aux yeux bandés (pour ne pas faire de différences entre les personnes) avec une balance dans une main (pour l’équité) et une épée dans l’autre (pour la punition), est un droit qui tranche, qui recherche le coupable et qui le punit. <br />Le but du juge est d’envoyer le méchant en prison quand la loi le lui permet. Le tribunal ne s’occupe que du coupable. La victime doit faire un second procès, au civil, si elle veut obtenir une réparation. <br />Le droit biblique est tout différent. Le droit biblique est un droit fondé sur la réparation, sur la réhabilitation de la victime. Regardez ce qui se passe avec Zachée, lorsqu’il est confronté à Jésus. Zachée était un homme malhonnête et il veut changer du tout au tout. Et bien, il indemnise ses victimes. Aucune punition n’est proposée par Jésus. Zachée a fait ce qu’il fallait, il est juste aux yeux de Jésus en s’occupant des victimes. <br />Prenons un autre jugement, celui de Salomon. Pas de recherche de cause, de coupable, de faute. Ce qui est recherché, c’est « à qui rendre l’enfant vivant » ! Il s’agit d’éviter de rajouter une injustice à un malheur. Ce qui est recherché, c’est comment rendre justice à la mère de l’enfant vivant. <br />C’est ce que nous est décrit aussi Ezéchiel lorsqu’il dépeint Dieu comme le berger, juge de son troupeau. Celui qui juge est le berger, celui qui prend soin du troupeau, celui qui est le propriétaire et qui veut que son troupeau soit florissant, en bonne santé et en bonne entente. <br />Ici il est bien dit que juger, c’est veiller sur les plus faibles. On a déjà là l’esquisse de la parabole de la brebis perdue. Il y a un parti pris pour le faible, pour la victime potentielle, pour le vulnérable et le fragile. Le juge est là pour les protéger contre les menées des forts, des puissants, des sans-gêne, des violents. On a même une touche contre les pollueurs qui gâchent l’herbe et l’eau de leurs voisins. <br />Le juge contrôle, limite, met des barrières aux comportements de ceux qui pensent pouvoir empiéter sur les droits de tous. Ce sont des mesures de protection, et c’est bien le rôle de la justice, du droit, des lois, de limiter le pouvoir des forts pour que les moins bien lotis, les minorités puissent vivre sans être opprimés ou lésés. <br />Le jugement, dans le droit biblique, est vraiment de porter secours, de sauver le faible des griffes du pouvoir des puissants. Et c’est bien ce qu’on lit dans les Psaumes lorsqu’il est question d’un Dieu juge. Il juge ceux qui empiètent sur les droits des plus faibles. C’est pourquoi la Bible peut associer la fonction de juge et de berger, parce que « juge » pourrait être remplacé par le mot « protecteur ». C’est tout le contraire du juge inique de la parabole, du juge qui méprise ou qui écrase. <br />Comme il n’y a pas beaucoup de bergers dans notre cadre de vie, on pourrait prendre l’image de l’enseignant qui doit veiller à ce que les élèves qui ont le plus de peine aient toute leur place dans la classe, en faisant taire les élèves qui ont toujours la bonne réponse et en accordant plus d’attention à ceux qui ont plus de peine. <br />Le jugement présenté dans l’Evangile selon Matthieu (Mt 25:31-46) s’inspire largement des images d’Ezéchiel et du droit biblique. Mais ce jugement opère un glissement intéressant de la fonction de juge dans le sens de protecteur. <br />On a vu que dans le droit romain, il faut trouver un coupable. Avec un tel système, si on ne veut pas tomber dans la chasse aux sorcières, il faut des juges professionnels. La justice, la recherche et la punition des coupables, ne peut pas être l’affaire de tous, sinon il serait question de vengeance ou de vendetta. La justice romaine doit être étatisée pour être juste. <br />Il en va autrement de la justice biblique et c’est ce que met en avant cette parabole du jugement. La réhabilitation de la victime, l’attention au plus faible, le soutien du plus pauvre, sont les critères pour départager les moutons des chèvres. C’est pourquoi — autant d’un côté que de l’autre — la réaction est l’étonnement : Quand avons-nous… ? Cette justice n’est plus l’apanage seulement du juge, du berger, du Messie, du protecteur. <br />Cette justice est l’affaire de tous ! Tout le monde, à son niveau de vie et de compétence peut intervenir autour de lui pour faire appliquer la justice biblique. <br />La justice biblique est l’affaire de tous ! Elle devient notre affaire dès que nous sommes en contact avec le Christ qui nous la transmet. Mais par un retournement incroyable, cette justice dans les plus petits gestes devient le moyen par lequel nous entrons au contact du Christ. « Chaque fois que vous l’avez fait, c’est à moi que vous l’avez fait » dit Jésus. <br />La justice biblique est l’affaire de tous ! C’est la mise en pratique de l’amour reçu de Dieu, la charité (caritas en latin, agapè en grec), mais c’est aussi le canal par lequel nous nous approchons directement du Christ. Comme chaque humain est une figure du Christ, chaque humain est une occasion de rencontrer le Christ. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2014</p>
Prieto
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Jeudi 13 mars 2014
tag:www.chemindamourverslepere.com,2014-03-13:5321199
2014-03-13T07:04:00+01:00
2014-03-13T07:04:00+01:00
Calendrier liturgique
<p style="text-align: center;"><span style="color: #008080; font-size: small; font-family: georgia,palatino;"><span style="color: #990000;"><strong><a title="Calendrier liturgique mensuel" href="http://www.spiritualite-chretienne.com/au_fil_des_jours/calendrier_liturgique_2014_03.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Calendrier liturgique</span></a></strong></span></span></p>
Xavier JASSU
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Les Eléments
tag:lapinos.hautetfort.com,2013-07-16:5122923
2013-07-16T20:50:00+02:00
2013-07-16T20:50:00+02:00
Voici comment la sagesse de Salomon relègue au rang de l'idolâtrie le culte...
<p style="text-align: justify;">Voici comment la sagesse de Salomon relègue au rang de l'idolâtrie le culte des éléments auquel la culture de vie de Nitche se rattache :</p><p style="text-align: justify;">"Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui n'ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni, par la considération de ses oeuvres, reconnaître l'Ouvrier.</p><p style="text-align: justify;">Mais ils ont regardé le feu, le vent, l'air mobile, le cercle des étoiles, l'eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l'univers.</p><p style="text-align: justify;">Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu'ils sachent combien le maître l'emportent sur elles ; car c'est l'Auteur même de la beauté qui les a faites.</p><p style="text-align: justify;">Et s'ils en admiraient la puissance et les effets, qu'ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites.</p><p style="text-align: justify;">Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie celui qui en est le Créateur.</p><p style="text-align: justify;">Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche ; car ils s'égarent peut-être en cherchant dieu et en voulant le trouver.</p><p style="text-align: justify;">Occupé de ses oeuvres, ils en font l'objet de leurs recherches, et s'en rapportent à l'apparence, tant ce qu'ils voient est beau !</p><p style="text-align: justify;">D'autre part, ils ne sont pas non plus excusables ; car, s'ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n'ont-ils pas connu plus facilement le Maître ?"</p><p style="text-align: justify;">Sagesse, XIII, 1-9.</p>
Prieto
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Mercredi 13 mars 2013
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2013-03-13T09:34:00+01:00
2013-03-13T09:34:00+01:00
Calendrier liturgique
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #008080;"><strong><a title="calendrier liturgique mensuel" href="http://www.spiritualite-chretienne.com/au_fil_des_jours/calendrier_liturgique_2013_03.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Calendrier liturgique</span></a></strong></span></p>
Prieto
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20 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise
tag:www.chemindamourverslepere.com,2013-02-20:4994365
2013-02-20T10:28:00+01:00
2013-02-20T10:28:00+01:00
Le Jugement dernier - le signe de Jonas (Lc 11, 29-32 - cf Mt 12, 38-42)...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><strong>Le Jugement dernier - le signe de Jonas (Lc 11, 29-32 - cf Mt 12, 38-42)</strong></span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« "Les Ninivites s’élèveront au jour du jugement contre ce peuple, et le condamneront, parce qu’ils ont fait pénitence à la prédication de Jonas, et cependant celui qui est ici est plus grand que Jonas". Jonas était le serviteur, et moi le Maître. Il est sorti d’une baleine, et je sortirai vivant du tombeau. Il a annoncé à un peuple la ruine de sa ville, et moi je vous annonce le royaume des cieux. Les Ninivites ont cru sans aucun miracle. Et moi j’en ai fait un très grand nombre. Ils n’avaient reçu aucune instruction avant la prédication de ce prophète, et moi je vous ai instruits de toutes choses, et je vous ai découvert les secrets de la plus haute sagesse. Jonas est venu aux Ninivites comme un serviteur qui leur parlait de la part de son maître, et moi je suis venu en Maître et en Dieu. Je n’ai point menacé comme lui, je ne suis point venu pour vous juger, mais pour vous offrir à tous le pardon de vos péchés.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">De plus ces Ninivites étaient un peuple barbare, au lieu que les Juifs avaient toujours entendu les prédications des prophètes. Personne n’avait prédit aux Ninivites la naissance de Jonas, et les prophètes avaient prédit de Jésus-Christ une infinité de choses, et les événements répondaient ponctuellement aux prophéties. Jouas prit la fuite, et voulut se dispenser de sa prédication, de peur d’être raillé des Ninivites ; et moi qui savais devoir être attaché en croix et moqué, je suis néanmoins venu. Jonas ne put souffrir d’être méprisé de ceux qu’il devait convertir, et moi je souffre pour eux la mort, et une mort honteuse, et je leur envoie encore après moi mes apôtres pour achever mon ouvrage. Enfin Jonas était un étranger inconnu aux Ninivites ; et moi je suis de la même race que les Juifs, et j’ai selon la chair les mêmes aïeux qu’eux. On pourrait trouver ainsi d’autres avantages de la prédication de Jésus-Christ sur celle de Jonas, si on s’arrêtait à les bien considérer. Mais Jésus-Christ ne se contente pas de cet exemple. Il en joint aussitôt un autre.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">"La reine du midi s’élèvera au jour du jugement contre ce peuple, et le condamnera, parce qu’elle est venue des extrémités de la terre, pour entendre la sagesse de Salomon, et cependant celui qui est ici est plus grand que Salomon." Cet exemple est encore plus puissant que le premier. Car Jonas au moins alla trouver les Ninivites, mais la reine du midi n’attendit pas que Salomon la vînt trouver. Elle le prévint et le visita dans son royaume. Elle ne considéra ni son sexe, ni sa qualité d’étrangère, ni l’éloignement des lieux. Elle se résolut à ce long voyage, non par la terreur des menaces, ni par la crainte de la mort, mais par le seul amour de la sagesse : "Et cependant celui qui est ici est plus grand que Salomon."</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">Là c’est une femme qui va trouver un roi ; ici au contraire c’est un Dieu qui cherche des hommes. Elle vient trouver Salomon des extrémités de la terre ; et moi, descendu du haut du ciel, je viens vous chercher dans vos bourgs et dans vos villes. Salomon discourait sur les arbres et sur les plantes, ce qui ne pouvait pas être fort utile à celle qui le venait chercher ; et moi je vous annonce des choses également terribles et salutaires.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">Après donc les avoir mis dans leur tort, et leur avoir prouvé par tant de raisons, qu’ils ne méritaient point le pardon de leurs péchés ; après avoir montré et par l’exemple des Ninivites, et par celui de la reine du midi que leur désobéissance et leur incrédulité ne venait pas de la faiblesse du maître qui les instruisait, mais de leur opiniâtreté inflexible ; il leur déclare enfin le châtiment qui devait fondre sur eux. Il ne le fait que par des énigmes obscures, mais qui ne laissent pas d’imprimer la crainte dans les esprits. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><strong>Saint Jean Chrysostome</strong>, <em>Homélie XLIII sur Saint Matthieu</em> (2-3), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">Source : <span style="color: #008080;"><a title="Abbaye Saint Benoît" href="http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/matthieu/043.htm" target="_blank"><span style="color: #008080;">Abbaye Saint-Benoît</span></a></span>.</span></p>
Xavier JASSU
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Sagesse et immortalité
tag:lapinos.hautetfort.com,2012-11-22:4906160
2012-11-22T23:49:00+01:00
2012-11-22T23:49:00+01:00
Toute pensée s'élève contre la mort, tout désir s'y plie ; voici ce que dit...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Toute pensée s'élève contre la mort, tout désir s'y plie ; voici ce que dit le grand roi Salomon, que Francis Bacon, alias Shakespeare, prit en exemple :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em>"Méditant ces pensées en moi-même, et réfléchissant en mon coeur que l'immortalité est le fruit de l'union avec la sagesse, qu'il y a dans son amitié une noble jouissance, et dans les oeuvres de ses mains des richesses inépuisables, qu'on acquiert la prudence avec elle, et la gloire à prendre part à sa conversation : j'allai de tous côtés, cherchant le moyen de l'avoir avec moi."</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Sagesse, chap. IX, 17.</span></p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
1 Rois 3. Les rêves dans la Bible (IV). Le rêve de Salomon.
tag:clamans.hautetfort.com,2011-07-25:3722940
2011-07-25T11:19:00+02:00
2011-07-25T11:19:00+02:00
1 Rois 3 24.7.2011 Les rêves dans la Bible (IV). Le rêve de Salomon. 1...
<p><br />1 Rois 3<br />24.7.2011<br />Les rêves dans la Bible (IV). Le rêve de Salomon.<br /><br />1 Rois 3 : 4-15 Romains 7 : 15-23</p><p>télécharger la prédication : <a id="media-3133786" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/1648321755.pdf">P-2011-07-24.pdf</a><br /><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Voici le quatrième volet de cette série de prédications consacrées aux rêves dans la Bible. Et c'est le rêve de Salomon qui clôt cette série. Salomon est le troisième roi d'Israël. Il règne après Saül et David. Il est le fils de David et Bethsabée. Il accède au trône après les 40 années de règne de David, mais il est encore tout jeune : "un petit jeune homme" dit-il lui-même dans son rêve (1R3:7). <br />Le roi Salomon, c'est le roi de tous les superlatifs dans la Bible. Son règne n'est marqué par aucun conflit majeur, ce qui permet à Salomon d'encourager un commerce extensif avec les pays voisins et gérer des ressources immenses. Il lève beaucoup d'impôts, mais exploite également les régions voisines, notamment les célèbres "mines du roi Salomon" qui seront une source immense de richesse. <br />Ces richesses alimentent une cour et une armée nombreuses qui lui vaudront le respect des rois et des pharaons voisins, avec lesquels il conclut des alliances. Il épouse même la fille d'un pharaon. Et, comme chacun le sait, il reçoit la reine de Saba à la cour et sera le roi qui fera construire le Temple de Jérusalem. Voilà pour la façade, pour l'apparat, l'apparence, ce que décrivent les chroniques royales : tout est magnifique, tout est majestueux. <br />C'est là que le rêve intervient dans notre réflexion. Le rêve — dans notre vision moderne — est la lucarne ouverte sur notre inconscient, sur le continent obscur qui habite au fond de nous. Et je vais relire le rêve de Salomon avec cette vision moderne, comme une porte ouverte dans le subconscient de Salomon. <br />Essayons — à l'intérieur de ce rêve et par delà la façade de la littérature de cour qui doit magnifier son roi — de découvrir les pensées intimes de Salomon. Salomon rêve alors qu'il est au sanctuaire de Gabaon, là où la tente de l'Alliance ramenée du désert est plantée. <br />Salomon vient de succéder à David et il vient se recueillir devant Dieu. Le rêve est le lieu de rencontre entre Dieu et le roi. Le rêve est un moment de contact, de dialogue, mais sans image à décrypter à la différence du rêve de Jacob (Gn 28). Le rêve est donc composé seulement d'un dialogue entre Dieu et Salomon. <br />La thèse freudienne qui a fondé la psychanalyse est de voir dans le rêve l'expression des désirs profonds de l'individu, les désirs qu'il ne peut pas formuler consciemment. Et ce rêve de Salomon porte expressément sur le désir, puisque le rêve s'ouvre sur cette proposition de Dieu : "Demande-moi quelque chose et je te le donnerai !" (v.5) en d'autres termes : "Que désires-tu, je te le donnerai !"<br />Donc, on peut imaginer que Salomon est venu dans le temple de Dieu à Gabaon avec une prière non formulée et que le rêve agit comme un révélateur de son désir, de son besoin. Cela est explicité dans la suite, dans les mots que Salomon utilise pour formuler et expliquer les raisons de son choix. <br />Après l'éloge de son père David, Salomon dit ceci : <br />"Oui, Seigneur mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi pour succéder à mon père David. Mais moi, je suis encore trop jeune pour savoir comment je dois remplir cette tâche. Et je me trouve soudain à la tête du peuple que tu as choisi, ce peuple si nombreux qu'on ne peut pas le compter." (1R3:7-8).<br />Dans ces mots "c'est toi qui m'as fait roi pour succéder à mon père David" je vois comme une accusation angoissée. Comme si Salomon disait : "Je suis dans une situation que je n'ai pas choisie et j'ai peur." Ce qui est renforcé par la suite avec les mots "Je suis trop jeune pour savoir comment remplir cette tâche." Ce rêve est plein de l'angoisse de celui qui va devoir affronter un rôle, une tâche pour laquelle il n'est pas préparé, pour laquelle il ne se sent pas à la hauteur. <br />Ce rêve angoissé est ce que j'appelle "un rêve professionnel." Je ne sais pas si vous en faites, mais moi, cela m'arrive. Mon rêve professionnel, c'est de venir à l'église pour assister au culte comme simple paroissien et de me voir interpeller à l'entrée et m'entendre dire que je suis de service. J'ai deux minutes pour imaginer une prédication, une liturgie et choisir les cantiques…<br />Le rêve professionnel exprime les angoisses liées au travail et je pense que chaque profession à sa version propre. Dans son rêve, Salomon exprime son doute, son angoisse, sa peur à propos de sa nouvelle charge de roi. <br />Mais dans un deuxième temps, il exprime également qu'il a le désir d'assumer cette tâche, c'est pourquoi il demande l'intelligence d'un esprit ouvert pour être capable de régner sur ce peuple nombreux. Il ne se dérobe pas. <br />Le rêve est donc révélateur de nos ambiguïtés, de nos ambivalences, de nos sentiments d'incapacités en même temps que de nos aspirations à bien faire. Les deux aspects sont donc présents en filigrane dans ce rêve : l'humilité face à la réalité ressentie de nos maigres ressources et la confiance de recevoir les forces pour arriver à l'idéal espéré. <br />L'apôtre Paul a mis en évidence (Rm 7) cette ambivalence qui nous habite tous, entre notre volonté de faire le bien et les forces qui nous retiennent ou nous en empêchent. Nous sommes constamment tiraillés entre cette force de vie, cette force créatrice, tournée vers le haut et le bien et ces résistances, en nous, qui nous freinent ou nous bloquent. Ces résistances qu'on peut entendre nous chuchoter à l'oreille : tu n'y arriveras pas; tu n'en es pas capable, tu n'es qu'un imposteur…<br />Mais le rêve de Salomon ne s'arrête pas là. Il y surgit la parole divine qui approuve la demande de Salomon et appuie la force de vie, la force créatrice et fait taire les voix du doute. Dieu approuve la demande de Salomon. Comme promis, Dieu donne ce qui est demandé, mais plus encore, il donne même ce qui n'a pas été demandé. <br />Dieu entend l'ambivalence de nos désirs et de nos peurs, mais il se montre généreux avec nous, il donne de surcroît. Il encourage en nous nos aspirations les plus hautes. Il nous donne les moyens et les ressources dont nous avons besoin pour assumer nos tâches. <br />Le rêve de Salomon, Dieu le réalise. De quoi rêvons-nous ? Quels projets allons-nous placer devant la générosité de Dieu pour recevoir l'appui qu'il nous promet ? Nous pouvons faire confiance dans la générosité de Dieu, il fait taire nos doutes et appuie notre force créatrice. Confions lui nos projets. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2011</p>
Fernand Louis Olbec
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Salomon et Jésus
tag:lafaceclairedelanuit.hautetfort.com,2010-10-30:2889139
2010-10-30T01:02:00+02:00
2010-10-30T01:02:00+02:00
« Je voudrai que l’intelligence fut reprise...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2640997" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/02/01/2963357914.jpg" alt="jesus-ressuscite_~.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt 35.4pt; text-indent: 35.4pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt 35.4pt; text-indent: 35.4pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt 35.4pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">« Je voudrai que l’intelligence<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>fut reprise au démon et rendue à Dieu » Jean Cocteau.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt 35.4pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt 35.4pt; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000;"><span style="font-family: Calibri;">SALOMON ET JESUS</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000; font-family: Calibri;">Jésus était il plus intelligent que Salomon ? Il est bien difficile de répondre à une telle question .N’ y a-t-il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pas<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mille ans<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’écart<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>entre les deux hommes ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000; font-family: Calibri;">"<em>Il y a plus d'une sagesse et toutes sont nécessaires au monde; il n'est point mauvais qu'elles alternent</em>" (1)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000; font-family: Calibri;">L’Evangile nous rapporte qu’à 12 ans, Jésus étonnait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>les docteurs de Jérusalem<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>par la sagesse de ses réponses (1bis).Enfant surdoué ? Il semble en tout cas que l’école ne l’a pas déformé.D'ailleurs, y avait il une école à Nazareth ? Jésus ne<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>parlait pas comme un fort en thème. Il ne récitait pas une leçon apprise par cœur.(2). Il parlait en homme qui a et fait autorité, en homme de conviction, à tel point que des soldats envoyés pour l’arrêter, s’en retournent en disant « jamais homme n’a parlé comme cet homme ».A Nazareth, ses concitoyens s’étonnent<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de son discours<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>alors<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qu’ils savent<span style="mso-spacerun: yes;"> qu'il est le fils du charpentier et charpentier lui même et non avocat ou rabin</span> et qu'ils connaissent sa famille.(3) Les gens qu’on lui envoie<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour le prendre au piège ,se retrouvent souvent le bec cloué ,parfois<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avec <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un humour « désarmant » (4).A Lire l’évangile<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>deux mille ans après, on est en admiration à chaque page<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>devant la pertinence des images<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et des histoires (paraboles)qui nous introduisent<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dans une pensée d’une grande profondeur . Une pensée qui a bouleversé la philosophie de l'époque en privilégiant <span style="text-decoration: underline;">la personne</span>,"rétablissant chaque individu dans sa pleine dignité et sa pleine liberté".(4bis)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"> </span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="text-decoration: underline;">AU CHAPITRE 11 DE L’EVANGILE DE LUC, JESUS AFFIRME QU’IL EST PLUS GRAND QUE SALOMON <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">:</strong></span></span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"> </span><span style="font-size: small; font-family: Calibri;">«<span style="text-decoration: underline;"> </span><em><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">La reine de midi se dressera le jour du jugement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avec les hommes de cette génération et elle les condamnera, car elle vint<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>des extrémités de la terre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour écouter la sagesse de Salomon, et</span></strong><span style="text-decoration: underline;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"> il y a ici plus</strong><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>que Salomon</strong> »</span><span style="mso-tab-count: 5;"> </span></em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;">Jésus<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>se garde bien de parler de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>son Q I <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et de le comparer à celui de Salomon, s’il y a plus que Salomon dans<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sa présence et son action, c’est que le royaume qu’il inaugure<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>est plus vaste que celui de Salomon, il concerne le monde entier, c’est le royaume de Dieu son Père. Jésus <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>est plus qu’un sage<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>brillant, il est la Sagesse<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>elle-même. Après les événements, durant les années<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’approfondissement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de la foi <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la période<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>post pascale, les chrétiens vont<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>méditer sur<span style="mso-spacerun: yes;"> la personne de </span>Jésus<span style="mso-spacerun: yes;"> , </span>Sagesse de Dieu.. St Jean commence son Evangile<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ainsi : « <em>Au commencement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>le Verbe était, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu »</em>.Le Verbe, c’est la Parole et la Sagesse de Dieu .Jésus est ce « <em> Verbe qui<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>s’est fait chair </em>». « <em>Il était la lumière<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>véritable qui éclaire tout homme … .et de sa plénitude nous avons tous reçu ». (5</em>) <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Faire une lecture chrétienne<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>du livre de la Sagesse,(7) des chapitres 7 à 10<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>est <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>éclairant pour répondre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à la question<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>posée au début de cette note.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;">.Si vous êtes intelligents, vous aurez compris, il y faut du <strong>cœur: "cor ad cor loquitur"(6)</strong> C'est aussi un<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>don de Dieu. Je <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>le <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>lui demande<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour toi mon lecteur, comme Salomon le demanda pour<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>lui-même un jour dans un dialogue avec Son Seigneur. (8)</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;">(1)Margtuerite Yourcenar,mémoires d'Hadrien.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium; font-family: Calibri;"> </span><span style="font-size: medium; font-family: Calibri;"> </span><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;">(1bis) Luc ch2 : 46-47 : "<em><span style="font-size: small;">Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu </span>des docteurs, </em></span><em>les écoutant, les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses ».</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(2)Luc ch.2 /40 : « <em>L’enfant grandissait, se développait et se remplissait de <strong>sagesse</strong>. Et la grâce de Dieu reposait sur lui. » </em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(3) Luc ch. 4 / 22 « <em>Tous lui<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>rendaient témoignage et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>étaient dans l’admiration devant <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>les paroles pleines de grâce qui sortaient de sa bouche </em>».</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(4) Luc ch. 20 /25: « <em>Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Ils ne purent prendre en défaut sa parole<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et, tout<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>surpris de sa réponse, ils gardèrent le silence.</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(4bis)Le Christ philosophe , Frédéric Lenoir chez Plon.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(5) St Jean<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ch.1 /16.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(6)devise du cardinal newman que Benoit XVI vient de béatifier."<span style="text-decoration: underline;">le coeur parle au coeur"</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(7) Livre de la Sagesse<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ch.7/22 : « <em>Il y a dans la <strong>Sagesse</strong>, un <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Esprit intelligent</strong> ,saint, unique, multiple, subtil, mobile, distinct, sans tache, clair, inaltérable, aimant le bien, diligent, indépendant, bienfaisant, ami de l’homme, ferme, assuré, tranquille, qui peut tout, surveille tout, et pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils. </em>»</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: Calibri;">(8) »<em>Moi qui ne suis qu’un tout jeune homme, et ne sais comment gouverner. Il te faudra donner<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à ton serviteur, un<strong> cœur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></strong>qui ait de l'intelligence et de l’entendement. »… </em>«<em> Cette demande plut au Seigneur »…Puisque tu as demandé cela<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et non pour toi une longue vie ou les richesses ou la mort de tes ennemis…Je te donne un <strong>cœur sage<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></strong>et perspicace » 1er livre des rois .3 /9,ch10 et 11.</em></span></p>
Xavier JASSU
http://lapinos.hautetfort.com/about.html
L'Amour de Shakespeare
tag:lapinos.hautetfort.com,2009-10-12:2410833
2009-10-12T15:21:00+02:00
2009-10-12T15:21:00+02:00
S’agissant de Shakespeare, il faut se garder de l’indécrottable niaiserie...
<p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">S’agissant de Shakespeare, il faut se garder de l’indécrottable niaiserie sentimentale qui est le trait dominant de la bourgeoisie et de sa science scolastique depuis le XIXe siècle. Les sentiments conduisent au merdoiement ultime ; et le tragédien le sachant maintient sa dialectique à distance de la police des moeurs. La prude salope Ophélie peut aller se faire voir au couvent, comme une bonne "fille à papa". Romance est bonne pour le physiologiste ; mieux vaut dire carrément pour le gastronome et sa méditation digestive, le chrétien gastéropode.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">Aussi est-il parfaitement vain de reprocher à Shakespeare son "manque de psychologie" comme tel ou tel poète nationaliste/thésard appointé s'est permis. Les thésards, dans Shakespeare, sont Rosencrantz et Guildenstern, et on sait ce qu'il advient d'eux enfin.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">Le poème <i>"Phénix et Colombe"</i>, partie du "Martyre d'amour" ("Loues Martyr" - 1601) dont la traduction méritoire de François-Victor Hugo ne souligne pas assez l'aristotélisme ou l'"ontologie" shakespearienne appliquée à l'apocalypse, se compose de trois parties. Je choisis d'en présenter d'abord la dernière (Oraison, "Thrène"), dont l'arrière-plan théologique est le plus aisé à traduire. Avant de revenir au début du cantique et à sa partie centrale la plus ardue à expliquer, compte tenu du cancer baroque en phase terminale où nous sommes, la conversion définitive de l'Eglise romaine à des "valeurs actuelles" parfaitement sinistres.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">Le rôle d'assassin dévolu au temps dans l'oeuvre de Shakespeare permet à lui seul de reconnaître une pensée matérialiste chrétienne ; ça empêche de faire de Shakespeare un auteur baroque et de le mêler au culte bourgeois de la musique, des horloges, de la balistique et des miroirs, sans compter le concile "tridentin". Le franc-maçon Joseph de Maistre a vu juste en marquant Shakespeare comme un ennemi de son christianisme ottoman ; grâce soit rendue à de Maistre pour une sincérité dont ses héritiers, adeptes d'une théocratie chrétienne en apparence plus molle, parfaitement narcissique mais non moins meurtrière, sont incapables aujourd'hui. L'avantage des cercles délimités par le compas de de Maistre, c'est qu'ils sont nets.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">Shakespeare peint dans <i>"Troïlus et Cresside"</i> Ajax en héros diabolique ; du crâne fendu d'Ajax jaillirait de la musique. Nul hasard chez Shakespeare.</p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>III. ORAISON ("Thrène")</strong></span></p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>"Beauté, Vérité et Excellence, la Grâce en toute simplicité, dans ces scories sont incluses :</strong></span></p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>La mort désormais est là où niche le phénix ; tandis que la poitrine de la loyale colombe repose bel et bien dans l'Eternité.</strong></span></p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>Sans laisser de postérité : non pas à cause de leur infirmité, mais du mariage dans la chasteté.</strong></span></p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>La Vérité peut paraître sans être ; la Beauté triomphe, mais ce n'est pas elle. Vérité et Beauté peuvent être enterrés.</strong></span></p> <p style="text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong>A cette urne laissons se rendre ceux qui sont, ou beaux, ou vrais ; murmurons pour ces oiseaux morts une prière."</strong></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong><br /></strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La gloire pour le phénix, le salut éternel pour la colombe du sionisme chrétien. Shakespeare, rompu aux sciences naturelles comme aux Saintes Ecritures reprend le symbole de la colombe, oiseau incarnant l'Esprit chrétien de sagesse charitable, déjà présent dans les écrits prophétiques juif ou grec en tant que tel. Persée vainqueur de la Méduse est ainsi représenté sur certains cratères antiques, escorté d'une colombe. Athéné, plus souvent associée à la chouette et sa vision nocturne, l'est aussi parfois à une colombe ; le pouvoir de retourner la tête de Méduse contre ses ennemis est d'ailleurs offert par Persée à la déesse qui incarne l'esprit de Zeus.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Shakespeare fait certainement partie des humanistes jusqu'à Voltaire inclus qui pensent que les Grecs, d'une manière ou d'une autre, ont élaboré une religion dont l'imaginaire provient largement de l'Ancien Testament, prophéties apocalyptiques incluses. Le plus sérieux de ces savants humanistes est François Bacon puisqu'il jette les bases historiques de cette thèse, tout en énonçant une des plus anciennes théories de la dérive des continents (C. Darwin s'y serait rallié à la fin de sa vie, ce qui si cela est vrai implique la mort du darwinisme dans l'esprit de Darwin lui-même, car il n'y a pas hormis celle d'Aristote de science naturelle moins radicalement opposée à l'idée de transformisme et de progrès par mutation, la mutation étant pour Bacon, ontologiquement et symboliquement, un fait statique.)</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le phénix, lui, oiseau du Sud (l'emblème du Mexique, par exemple, et qui signifie "rouge sang", "écarlate") est pris comme un symbole luciférien en raison de son rapport avec le soleil (Apollyon est le nom de l'ange de l'abîme, Abaddon en hébreu) et de son pouvoir mythique de régénération dans le temps. Le culte du soleil et la pratique des sacrifices humains dans l'Antiquité comme dans les religions du Nouveau Monde ont été rapportées aux humanistes de la Renaissance dont l'eschatologie ne peut se passer de cette géographie. Est-il besoin d'insister sur le fait que l'esprit de la Renaissance que Shakespeare exprime est à mille lieues de l'existentialisme nazi, du cartésianisme ou du christianisme antitrinitaire du dernier pape ?</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La régénération dans le temps est bien sûr liée à l'engendrement et à la postérité. Les sonnets ont pu être traduits parfois comme l'incitation par Shakespeare à la procréation de tel ou tel hypothétique amant !!! Alors que la strophe invite à la chasteté, à l'imitation du Christ ou de la vierge Marie ; on peut aussi citer l'Apocalypse de saint Jean, principale source d'inspiration de l'auteur du chant (<i>"Et ils chantaient comme un chant nouveau devant le trône (...) et nul ne pouvait apprendre ce cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont eux qui accompagnent l'Agneau partout où il va." Ap. XIV, 3 ;</i> ces cent quarante-quatre mille qui ont leur place au ciel sont précisément appelés "martyrs" dans la vision de l'évangéliste.)</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le culte du temps, s'il est un des aspects essentiels d'une philosophie germanique nazie que Joseph Ratzinger n'hésite pas à recycler (le sinistre Hans Küng a publiquement invité son confrère à adopter totalement l'anti-histoire de Hegel - Hitler excepté), ce culte est interprété -au-delà de Shakespeare- par la science de la Renaissance comme étant démoniaque et lié au débordement d'âme animiste, facteur de superstitions et de croyance païenne dans la métempsycose.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">L'antimonachisme de Shakespeare, à la suite de Rabelais, indique qu'il impute aux clercs le retour en force de l'animisme. Difficile pour nous qui sommes contemporains du pacte entre la religion républicaine "laïque" et les églises chrétiennes, objets d'un mépris croissant et proportionnel au nombre de "paroissiens" qu'elles comptent, de comprendre que l'Eglise pour les humanistes qui la critiquent est devenue une puissance séculière, et que c'est cet aspect qu'ils combattent le plus vigoureusement ; d'autant plus difficile que la scolastique laïque tente de faire croire que la religion de l'Etat actuelle est héritière de l'humanisme "via" la Révolution française, hypothèse parfaitement chronologique et absurde, renforcée par la muséographie boche de Freud, Nitche, Panofsky ou Malraux, suborneurs de l'art dont l'astuce consiste à assimiler l'art de la Renaissance à l'architecture jusqu'à aboutir au plus pédérastique fétichisme que le Capital se charge de fourguer à l'aide de sa vaseline médiatique et de ses petits caporaux éditorialistes.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Quant aux "oiseaux morts", le lien dans la sagesse des Anciens entre le vent et la puissance de Typhon, facteur des tremblements de terre selon Aristote, ce lien n'incite pas Shakespeare en dehors de la colombe ou de l'aigle à regarder les oiseaux comme des créatures liées à l'Esprit saint. Une pénétration plus forte de la pensée matérialiste d'Aristote, distingué de Platon (L'université aujourd'hui qualifie de "néo-platonicien" un savant comme François Bacon qui rejette Socrate et Platon en tant que porteurs d'un paganisme presque aussi ésotérique que celui de la secte pythagoricienne !) implique que la Renaissance accorde au symbolisme une valeur scientifique plus grande qu'aux signes mathématiques (dont la svastika est un résumé plus-que-parfait). Comme la poésie charrie des éléments mathématiques, le genre tragique que Shakespeare préfère repose au contraire sur une physique matérialiste. Le tyrannie au cours des siècles est aussi indissociable des mathématiques qu'elle l'est de la musique, langages qui exaltent tous deux la vertu et la puissance, une harmonie factice qui dissimule le chaos et l'entropie spirituelle. Les "trous noirs" cinématiques ne font que refléter le néant de l'âme de ces fonctionnaires du culte de soi-même. On ne calcule des "théories des cordes" que pour mieux aller se pendre...</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour la science baroque, l'éternité est remplie du sifflement des astres. Pour la Renaissance au contraire, le requiem n'est pas le fracas des instruments de l'hystérique Mozart, qui feront le régal du bourgeois. Mais revenons au début du cantique :</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>I.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Que l'oiseau du plus sublime cantique, sur le seul arbre d'Arabie, soit le héraut triste et trompette pour les chastes ailes obéissant à son appel.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Mais toi, strident messager, nuisible annonciateur de Satan, augurant la fin de la fièvre, de cette troupe ne t'approche pas !</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Proscrit soit de cette assemblée tout volatile au plumage tyrannique - hors l'aigle, sa plume royale, qui garde la règle sévère de ces obsèques.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Que le prêtre en surplis blanc sache de cette musique funèbre être le cygne devin de mort, de peur que le requiem ne perde son droit.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Quant à toi, corbeau triplement archaïque que fabrique le genre noir, avec le souffle que tu donnes et reprends, retourne plutôt à nos convois funèbres.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C'est le "Cantique des cantiques" de Salomon qui est évoqué d'emblée (<i>"Oui, tu es belle, mon amie ; oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe."</i> Cant. I,15) ; ou encore : <i>"Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car voici que l'hiver est fini ; la pluie a cessé, elle a disparu. Les fleurs ont paru sur la terre, le temps des chants est arrivé ; la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans nos campagnes ; le figuier pousse ses fruits naissants, la vigne en fleur donne son parfum. Lève-toi mon amie, ma belle, et viens ! Ma colombe, qui te tiens dans la fente du rocher, dans l'abri des parois escarpées."</i> Cant. II,10).</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- L'arbre d'Arabie renvoie, lui, à l'olivier dont la colombe dans la Genèse ramène une branche à Noé après la défaillance du corbeau. L'olivier est fréquemment associé dans l'Ancien Testament au pays de Canaan. On pense là encore bien sûr à Athéné et au fait que l'olivier est lui aussi symbole de l'Esprit (le palmier a été évoqué par certains commentateurs, mais Shakespeare précise le "seul" -sole- arbre d'Arabie et le palmier pousse sous toutes les latitudes).</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- L'intérêt de la Renaissance pour les écrits prophétiques, que ses plus grands peintres ont traduit en peinture, a poussé certains humanistes à rapprocher le dialogue entre le sage Salomon et son épouse aux yeux de colombe, de la femme de l'apocalypse de saint Jean, épouse du Christ. La "mariolâtrie" du XIXe siècle assez largement satanique, et celle qui l'est plus encore de la bourgeoisie gaulliste qui n'hésitent pas à mettre le Nouveau Testament au service de son dessein nationaliste, ont conduit à interpréter nombre d'oeuvres médiévales ou renaissantes comme des représentations de Marie, la servante du Seigneur, là où l'épouse du Christ est représentée (typiquement lorsque celle-ci est revêtue par Jésus son époux d'un vêtement blanc, symbole de la pureté et de la virginité des élus à la veille de la seconde résurrection).</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- L'aigle accompagne non seulement saint Jean, "fils du Tonnerre", mais Zeus, que l'humanisme chrétien incorpore fréquemment comme le Dieu de l'Ancien Testament à sa théologie chrétienne. Les autres oiseaux symboles de tyrannie : coq, paon, etc. sont pris par Shakespeare pour des oiseaux qui, jusque dans leurs couleurs, évoquent le diable (A. Hitchcock s'est-il inspiré de Shakespeare ?).</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Le corbeau, oiseau vain depuis la Genèse et sa substitution par une colombe, symbolise dans l'imaginaire chrétien la synagogue de Satan et un clergé temporel dont le pouvoir repose sur le monopole d'ensevelissement des morts. Certain spécialiste de la religion romaine a pu écrire aussi que l'aigle romain est en réalité un corbeau, ce qui est plausible compte tenu du goût des Romains pour le carnage, les pompes funèbres et les divertissements macabres. Il est en outre prêté au corbeau comme au phénix la vertu de renaître trois fois dans le temps.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Le cygne, dans lequel le christianisme romantique (Villiers de l'Isle-Adam) a pu voir un symbole de la poésie étranglée par la bourgeoisie industrielle, Shakespeare en fait un symbole du prêtre annonciateur de la fin du temps.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Vient ensuite l'antienne, où Shakespeare développe une théologie que Léon Bloy essaiera en vain de relever au XIXe siècle, malgré l'hostilité du clergé à toute théologie extra-sulpicienne. Le "Pilate XV" de Léon Bloy précède notre "Pilate XVI" et ses conférences face à des parterres de notables plus compromis les uns que les autres dans la prostitution capitaliste baptisée "valeurs actuelles", le christianisme social de Mauriac bâti sur un noeud de vipères. Cette eschatologie se concentre sur l'étrange propension de Lucifer à parodier le Christ. Tous les deux sont dits "porteurs de lumière" dans les saintes écritures et "étoiles du matin". Le coït est dit "amour" bien qu'il soit plutôt appétit ou possession. Il est logique que le prolongement de l'accident du temps ait entraîné Shakespeare à élucider ce mystère qui laisse l'apôtre des Gentils lui-même perplexe et constitue la toile de fond de l'histoire (<i>"C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et de deux ils deviendront une seule chair." Ce mystère est grand ; je veux dire, par rapport au Christ et à l'Eglise."</i> Eph. V,31-32)</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;">II. ANTIENNE</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>"Ainsi aimèrent-ils comme doublon, l'être étant présent mais en un seul. Deux personnes, aucune division. Le nombre ici dans l'amour anéanti.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Coeurs scindés, mais non encore écartés ; un vide, mais pas d'espace visible entre la colombe et sa maîtresse. Mais en eux il y avait un étonnement.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Ainsi l'amour entre eux brillait-il tel que la colombe pouvait voir brûler son droit dans le regard du phénix. Chacun était le moi de l'autre et réciproquement.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>Le principe ravageur était donc que la personne n'était unie ; deux noms pour une seule nature. Mais ni une ni double n'étant appelée.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>La logique elle-même brouillée voyait la division s’accroître de la multiplication par cette double négation commune."</strong></span></p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">[Il ne faut pas s’étonner de lire dans Shakespeare des sentences qui paraissent sonner comme une condamnation prophétique du capitalisme en tant que poésie luciférienne ; il n’est pas en cela un homme très différent de Dante Alighieri, déjà lui-même témoin scandalisé trois siècles auparavant de la corruption de l’Eglise et sa collusion avec le pouvoir politique entre les mains des marchands de Florence. On n’est pas loin de l’attitude de Ben Laden vis-à-vis de l’Arabie Saoudite aujourd’hui, de ses chefs religieux et politiques qui compromettent l’islam dans le trafic d’armes avec les nations occidentales impies… à cette différence que Shakespeare comme Dante va en chrétien se tourner logiquement vers les écrits prophétiques ; car comme dit le chancelier François Bacon : <i>« La prophétie est comme l’histoire. »</i> Dans le sens de l'opposition par Shakespeare de la logique matérialiste au rationalisme luciférien, voir aussi les sonnets n°69 et 144.]</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>"Le simple fut si bien composé, qu'elle se lamenta : "Comment un couple peut-il simuler la concorde de l'unité ?"</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>L’amour a sa raison mais la raison aucune, si elle s'avère être ce qui peut causer la perte.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #ff0000;"><strong>L'oraison ci-dessous est dédiée à la Colombe et au Phénix, co-divinités et astres d'amour, formant le choeur de la scène tragique."</strong></span></p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">La véritable "théorie de la relativité" que Shakespeare élabore dans ce passage n'est pas surprenante dans la mesure où une telle théorie est déjà présente dans la <i>"Physique"</i> d'Aristote (déjà sous-jacente au poème de l'Alighieri, dont la Béatrice n'est autre que "l'Eglise des bienheureux" elle aussi, et non une vulgaire donzelle dont Dante se serait entiché). Il a fallu tout le culot du philosophe nazi Heidegger et de sa secrétaire très particulière Hannah Arendt pour inclure le matérialisme d'Aristote aux spéculations de la philosophie boche luciférienne, alors même que la <i>"Physique"</i> d'Aristote représente à peu près la négation de la culture italo-boche. Il ne paraît pas inutile de souligner que la trahison du matérialisme d'Aristote est passée par la philologie de traduction en traduction superposées, juxtaposées, comparées, ressuscitant ainsi la gnose médiévale moisie.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">Chaque mot semble pesé dans cette opposition de la foi et de la raison luciférienne à la charité et à la logique véritable de l'Esprit. Dans cette opposition de l'amour vertueux, légal mais fatal, à l'amour-vrai, don de l'Esprit. Cette théologie inspire aussi les "Sonnets". Et renvoie aux réactions divergentes entre Hamlet et Horatio -ange ou démon ?- face au spectre sur le chemin de ronde d'Elseneur, au milieu de la nuit.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">L'étonnement ("wonder"), que l'on retrouve aussi chez Dante, entre la colombe et sa maîtresse, fait allusion à : <i>"(...) Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus ; et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. (...) Et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. <span style="font-style: normal;">Ap. XVII, 6-7-8.</span>"</i> L'épouse du Christ est décrite sous des jours très différents dans l'Apocalypse, y compris sous les traits d'une putain (La Gertrude d'"Hamlet" ; Dante dans son <i>"Enfer"</i> : <i>"A vous, bergers, mirait l'Evangéliste, quand la putain qui sied dessus les eaux avec les rois lui parut s'enivrer..."</i>). L'étonnement est pour le pêcheur d'hommes Jean, fils de Zébédée, de voir l'épouse du Christ en si mauvaise posture.</p> <p style="text-align: justify;" class="MsoNormal">La "scène tragique" est bien sûr l'histoire, pour Shakespeare comme pour Eschyle ou Homère. Il faut pour déblatérer à propos de la fin de l'Histoire comme le cuistre moderne/antimoderne, n'y être jamais entré.</p> <p class="MsoNormal"><span style="color: #ff0000;"><strong><br /></strong></span></p>
gonfalonniere
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Prière pour demander le Saint-Esprit
tag:dominique-le-tourneau.hautetfort.com,2009-05-30:2208050
2009-05-30T05:25:00+02:00
2009-05-30T05:25:00+02:00
Salomon a demandé à Dieu de lui envoyer la Sagesse, c'est-à-dire le...
<p></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><img src="http://dominique-le-tourneau.hautetfort.com/media/01/02/873994416.jpg" id="media-1775072" alt="Salomon.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Salomon a demandé à Dieu de lui envoyer la Sagesse, c'est-à-dire le Saint-Esprit (Sagesse 9, 1-2.4.9-10) :</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;">« Seigneur de miséricorde, qui avez tout fait par votre parole, et qui par votre sagesse avez établi l'homme pour qu'il dominât sur les créatures que vous avez faites, (...) donnez-moi cette sagesse qui est assise avec vous sur votre trône, et ne me rejetez pas du nombre de vos enfants. (...)</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;">Vous avez avec vous votre sagesse, qui connaît vos œuvres, et qui était présente lorsque vous formiez l'univers ; elle savait ce qui est agréable à vos yeux, et quelle est la rectitude de vos préceptes. Envoyez-la de vos cieux très saints, et du trône de votre grandeur, afin qu'elle soit avec moi et qu'elle travaille avec moi, et que je sache ce qui vous est agréable. »</span></p>
Yannick Fer
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Diasporas asiatiques dans le Pacifique : état des lieux
tag:yannickfer.hautetfort.com,2007-08-08:1169508
2007-08-08T21:50:00+02:00
2007-08-08T21:50:00+02:00
À l’invitation du réseau Asie-IMASIE, un atelier en deux parties ( 1 et 2...
<div align="justify">À l’invitation du réseau Asie-IMASIE, un atelier en deux parties (<a href="http://www.reseau-asie.com/cgi-bin/prog/pform.cgi?langue=fr&Mcenter=colloque&TypeListe=showdoc&email=&password=&ID_document=443" target="_blank">1</a> et <a href="http://www.reseau-asie.com/cgi-bin/prog/pform.cgi?langue=fr&Mcenter=colloque&TypeListe=showdoc&email=&password=&ID_document=444" target="_blank">2</a>) sur le thème «<b><font color="#333300"><i>diasporas asiatiques dans le Pacifique, histoire des représentations et enjeux contemporains</i></font></b>» aura lieu le 26 septembre prochain à Paris, dans le cadre du congrès biannuel du réseau. L’occasion de faire un premier état des lieux des recherches sur ces communautés d’origine asiatique du Pacifique, souvent figures idéales de l’étranger symbolisant un ensemble d’évolutions qui les dépassent: globalisation économique, pluralisme culturel et religieux, migrations et urbanisation. Petit tour d’horizon.<br /> <br /> <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/02/cfaf760674d5fdae007a371f464d7138.jpg" id="media-490053" alt="933a12904d9e1781873e95853ba91cf7.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-490053" height="106" width="168" /> Le dernier rapport de l’<a href="http://www.unfpa.org/" target="_blank">UNFPA</a>, le fonds des Nations-Unies pour les populations, souligne que l’Océanie est aujourd’hui la région du monde qui compte le taux le plus important de migrants (15,6%), concentrés en Nouvelle-Zélande et en Australie. <b>La Nouvelle-Zélande</b>, dont nous parlera <a href="http://www.otago.ac.nz/profiles/staff/paolavoci.html" target="_blank">Paola Voci</a>, enseignante en langues et cultures chinoises à l’université d’Otago (Dunedin), comptait au recensement de 2006 9,2% de sa population d’origine asiatique, dont les deux tiers vivent dans la région d’Auckland. La plus importante communauté est chinoise – 147570 personnes et une augmentation de 40,5% entre 2001 et 2006 – devant les Indiens (104583, +68,2%) et les Coréens (30792, +61,8%). Les politiques migratoires néo-zélandaises expliquent en partie la grande diversité religieuse observable dans une société où une personne sur quatre se déclare pourtant sans religion : bouddhistes, hindous, sikhs, mais aussi églises chrétiennes coréennes ou samoanes, etc… une mosaïque culturelle qui se combine avec la multiplicité des courants protestants (voir par exemple <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2006/08/10/histoire-et-mesaventures-des-freres-larges-et-etroits-en-ter.html" target="_blank">ma note du 16 août 2006</a> sur les communautés darbystes).</div> <div align="justify"> </div> <div align="justify">À <b>Fidji</b>, comme je l'expliquais dans <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2006/12/10/fidji-etat-chretien-ou-democratie-pluraliste-les-eglises-chr.html" target="_blank">une note du 11 décembre dernier</a>, les coups d’État survenus depuis 1987 ont tous à voir avec la <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/01/01/4f7eaf64e727b2b33f089a4a2868b4da.jpg" id="media-490643" alt="34763013c52ff599f2a83b1a86945efe.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-490643" />coexistence dans ce pays – dans une proportion proche de 50/50 – de Fidjiens d’origine autochtone («ethnic Fijians») à 99% chrétiens et de Fidjiens d’origine indienne («Indo-Fijians»), dont la présence remonte à la fin du 19ème siècle, lorsque les Britanniques sont allés chercher en Inde la main d’œuvre pour les plantations de cannes à sucre. Ceux-ci sont très majoritairement hindous, avec environ 15% de musulmans et quelques chrétiens. Certaines églises chrétiennes, comme l’église méthodiste, qui rassemble 36% de la population (66% des Ethnic Fijians), défendent aujourd'hui une conception de l’identité fidjienne fondée sur la terre (les Indo-Fidjiens n’ont pas le droit d’être propriétaires fonciers), les traditions et le christianisme. En prônant l'instauration d'un État chrétien, elles cherchent à exclure les Indo-fidjiens du pouvoir et considèrent parfois, sous couvert de "réconciliation", que la seule manière de donner au pays une unité nationale serait de convertir ces derniers au christianisme.</div> <p> </p> <div align="justify">Les communautés chinoises du Pacifique, souvent très présentes dans le commerce (dans beaucoup d'îles de Polynésie française, aller au magasin se dit "aller chez le Chinois"), ont longtemps été stigmatisées par les autorités coloniales (et parfois religieuses) ou les populations locales, surtout en période de crise économique. Pendant l'entre-deux-guerres, les milieux coloniaux français de <b>Tahiti</b> ne cessaient d'agiter le "péril chinois", mettant en avant la "cupidité agressive" des Chinois, face à <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/01/01/813a210e306a92b5579e8499a100c1d3.jpg" id="media-490103" alt="b6ae7ae04303f9a6343e19880d10c0a1.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-490103" height="108" width="167" />laquelle le peuple polynésien - "une race primitive, naïve, enfantine", écrivait l'abbé Rougier - serait sans résistance. Des réflexions que l'on peut malheureusement encore entendre, sous des formes à peine différentes, au détour de quelques conversations d'aujourd'hui. L'histoire des Chinois de Tahiti, majoritairement de culture hakka, a donné lieu à de nombreuses publications et travaux universitaires, les plus récents étant le livre de B. Saura, <i>Tinito</i> (Au Vent des îles, 2002), <i>Identité Hakka à Tahiti</i> d'E. Sin Chan (Teite, 2005) - qui participera à l'atelier - ou encore la thèse de A.-C. Trémon, "Les Chinois en Polynésie française. Configuration d'un champ des identifications", soutenue en 2005 à l'EHESS. Au cours de mes recherches sur le pentecôtisme en Polynésie française, je me suis moi-même intéressé aux circonstances de l'implantation du pentecôtisme, au début des années 1960, au sein de la communauté hakka de Tahiti, qui a été à l'origine de la première église pentecôtiste polynésienne, l'église Alléluia (voir l'article <a href="http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00067765/en/" target="_blank">"Le pentecôtisme en Polynésie française, une histoire hakka"</a>). L'église catholique a par ailleurs créé pour les Polynésiens de culture chinoise une paroisse extra-territoriale, dans le sillage du concile Vatican II qui prônait une meilleure prise en compte des langues et des cultures locales.</div> <p> </p> <p align="justify">Dans beaucoup d'îles, les <b>commerçants chinois</b> ont servi d'exutoire lors de tensions politiques: les manifestations contre le gouvernement tongien et son refus de procéder à des réformes démocratiques significatives, en novembre 2006 (voir aussi <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2006/09/13/mort-du-roi-tupou-iv-diaspora-eglises-et-democratie-a-tonga.html" target="_blank">ma note du 13 septembre 2006</a>), ont frappé les magasins chinois du centre-ville de Nuku'alofa, la capitale. À Honiara, capitale des îles Salomon, plusieurs centaines de commerçants chinois avaient connu le même sort en avril 2006, comme le rappelle P. de Deckker dans un article paru <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/01/30d0c4bdd4b28002e71af499102470ca.jpg" id="media-490651" alt="3140c5d9863da4a298a661c8259896cf.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-490651" />en juin dernier dans le magazine <a href="http://www.tahiti-pacifique.com/" target="_blank">Tahiti Pacifique</a>: les manifestants les accusaient d'avoir financé la campagne électorale du premier ministre élu, qui dût finalement démissionner.</p> <p align="justify">D'autres communautés asia- tiques paraissent moins exposées et ont moins mobilisé l'attention des chercheurs. Nous aurons l'occasion de les évoquer, avec les interventions de J.-L. Maurer, auteur en 2006 d'un livre intitulé <i>Les Javanais du Caillou. Sociologie historique de la communauté indonésienne de Nouvelle-Calédonie</i> (Maison des sciences de l'homme), Dominique Jouve qui s'est intéressée aux représentations des Javanais et Vietnamiens de Nouvelle-Calédonie dans la littérature et Virginie Riou, qui après une thèse à l'EHESS sur colons français des Nouvelles-Hébrides (actuellement Vanuatu), s'intéresse désormais aux parcours des travailleurs tonkinois sous contrat et de leurs descendants du début des années 1920 à nos jours.</p> <p> </p> <p align="justify">Enfin, les micro-États du Pacifique sont au coeur d'<b>enjeux diplomatiques</b> et économiques concernant les relations entre l'Occident et les puissances asiatiques ainsi que la rivalité entre la Chine continentale et Taiwan, qui se disputent notamment le soutien des Océaniens à l'ONU. Fabrice Argounes, doctorant à Science Po Bordeaux, et Sarah Mohammed-Gaillard nous en parleront lors de l'atelier de septembre prochain. Selon le recensement établi par P. de Deckker dans son article cité plus haut, "Taiwan bénéficie actuellement du soutien des îles Marshall, Kiribati, Palau, Tuvalu et les îles Salomon", ce qui représente un cinquième de ses soutiens et après avoir perdu ceux de Tonga (en 1998), de Nauru (en 2002) et avoir espéré en vain celui du Vanuatu (en 2004). Rude concurrence, qui se joue aussi à travers les suventions accordées à des économies insulaires souvent fragiles.</p> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"><b><font color="#800000">* Illustrations</font></b> (de bas en haut): fête de la communauté chinoise à Auckland (Nouvelle-Zélande) ; temple hindou à Nandi (Fidji) ; Nouvel An chinois à la cathédrale Maria No te hau de Papeete (Tahiti) ; magasin chinois de Tahiti - <i>pour les amateurs, cette photo fait partie d'une série de 25 photos remarquables</i>, <b>à voir sur le blog <a href="http://tahitianguy.canalblog.com/albums/magasins_de_tahiti/index.html" target="_blank">"Tahitian Guy"</a></b>.</div>