Last posts on saint-loup2024-03-29T15:40:00+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/saint-loup/atom.xmlZedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlNouveaux Cathares pour Montségur...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2020-08-21:62569622020-08-21T13:00:00+02:002020-08-21T13:00:00+02:00 Les éditions Auda Isarn viennent de rééditer un roman de Saint-Loup...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Les éditions Auda Isarn viennent de rééditer un roman de <strong>Saint-Loup</strong> intitulé <em><strong>Nouveaux Cathares pour Montségur</strong></em>. Aventurier, journaliste engagé et écrivain, Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est l'auteur de nombreux récits et romans dont <em><strong>Face nord</strong></em>, <strong><em>La peau de l'Aurochs</em></strong>, <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/02/14/la-nuit-commence-au-cap-horn-5559151.html"><em><strong>La nuit commence au Cap Horn</strong></em></a> (Transboréal, 2015) et <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2020/07/08/la-republique-du-mont-blanc-6250538.html"><em><strong>La République du Mont-Blanc</strong></em></a> (Auda Isarn, 2020).<br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6160964" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3240031635.png" alt="Saint-Loup_Nouveaux Cathares pour Montségur.png" /></p><p> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">" Paru en 1969, <em>Nouveaux Cathares pour Montségur</em> s’inscrit dans le <em>Cycle des Patries charnelles</em> de l’écrivain-guerrier Marc Augier, dit Saint-Loup (1908-1990). Ce roman évoque le destin aventureux et bouleversé de plusieurs amis ajistes, pionniers, comme l’auteur, de l’aventure des Auberges de jeunesse créées par Léo Lagrange. Quand la guerre arrive, certains s’engagent dans la Résistance, d’autres dans la Milice ou la SS. Mais le secret qui les relie tous, c’est la rencontre en 1937 avec le SS Otto Rahn qui hante Montségur à la recherche du vrai Graal. Pour Rahn, ce Graal est contenu dans des tablettes de pierre gravées en écriture païenne enchevêtrée. Son secret : la loi du Sang.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em>Nouveaux Cathares pour Montségur</em> est l’un des meilleurs romans de Saint-Loup, avec un sens du tragique, l’évocation de plusieurs pages d’histoire, au premier rang desquels la geste cathare, SS et de l’Occitanie dont l’auteur relie les fils coupés et cachés. Le personnage mystérieux et envoûtant d’Auda Isarn, moderne Esclarmonde de Foix, achève de donner à ce livre son caractère unique et inoubliable. "<br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlEléments pour une pensée extrême...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2016-02-05:57549022016-02-05T16:00:00+01:002016-02-05T16:00:00+01:00 Les éditions du lore viennent de publier Eléments pour une pensée extrême...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les éditions du lore viennent de publier <em><strong>Eléments pour une pensée extrême</strong></em>, un recueil de textes de <strong>Georges Feltin-Tracol</strong>. Animateur du site de réflexion non-conformiste <a href="http://www.europemaxima.com/"><em>Europe Maxima</em></a>, Georges Feltin-Tracol est notamment l'auteur de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2013/07/06/un-combat-pour-l-europe.html"><em><strong>Bardèche et l'Europe</strong></em></a> (Bouquins de Synthèse nationale, 2013), de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2014/09/13/en-liberte-surveillee-5444885.html"><strong><em>En liberté surveillée - Réquisitoire contre un système liberticide</em></strong> </a>(Bouquins de Synthèse nationale, 2014) ou de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2014/10/27/thierry-maulnier-un-itineraire-singulier-5476205.html"><em><strong>Thierry maulnier, un itinéraire singulier</strong></em></a> (Auda Isarn, 2014).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5284451" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/3367453109.jpg" alt="Pensée extrême.jpg" /></p><blockquote><div id="more_info_sheets" class="sheets align_justify"><div id="idTab1" class="rte"><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" « Bien des guerres ont d’abord été pensées dans les bibliothèques », écrivait en 1936 Cioran dans <em>Transfiguration de la Roumanie</em>. La remarque du futur moraliste francophone est pertinente : ce recueil, <em>Éléments pour une pensée extrême</em> en est la preuve flagrante par sa contribution au grand combat des idées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Georges Feltin-Tracol y démonte aussi bien l’emprise médiatique que la question lancinante de la langue commune des Européens, la fragmentation socio-territoriale de la France que l’émergence désormais imminente de grands espaces civilisationnels, les manifestations et méfaits de la tyrannie républicaine que des exemples de guérilla intellectuelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Évoquant quelques-unes des grandes figures dissidentes contemporaines de la dissidence occidentale (Dominique Venner, Maurice Bardèche, Carl Schmitt, Saint-Loup), Georges Feltin-Tracol dissocie volontiers la France charnelle des terroirs enracinés, intégrée dans une Europe des identités autochtones, nationales et populaires, d’une République hexagonale décadente aux valeurs mondialistes mortifères. Par l’intermédiaire des BAD, un modèle de contre-société à promouvoir, il en appelle au rejet impérieux de la seconde pour sauver la première du « Grand Remplacement » en cours.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Provocateur, polémique, radical, <em>Éléments pour une pensée extrême </em>vise le bankstérisme, les FemHaine, les sordides valeurs républicaines, le bellicisme humanitaire, la société suédoise, le désordre sécuritaire, l’OTAN, la non-Europe de Bruxelles, les oligarchies politico-mafieuses, les tentatives fallacieuses d’« union nationale », le grotesque Charlie…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Par ces temps d’incertitude et après l’échec du mouvement trop timoré de la « Manif pour tous », ce recueil se détourne des fausses solutions nationales et conservatrices. Dans l’obscurité des consciences, cette torche doit permettre la prise salutaire du<em> glaive</em> régénérateur. "</span></p></div></div></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlUne Croisade contre le Graal ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2015-06-29:56461532015-06-29T16:00:00+02:002015-06-29T16:00:00+02:00 Les éditions Camion noir viennent de rééditer Croisade contre le Graal -...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Camion noir viennent de rééditer <strong><em>Croisade contre le Graal - Grandeur et chute des Albigeois</em></strong>, d'<strong>Otto Rahn</strong>, un classique de l'Histoire secrète. Le personnage d'Otto Rahn, historien, archéologue, fasciné par le catharisme et membre de la SS, a été popularisé par <strong>Louis Pauwels</strong> et <strong>Jacques Bergier</strong> dans <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2013/06/01/le-matin-des-magiciens.html"><em><strong>Le matin des magiciens</strong></em></a>, ainsi que par <strong>Saint-Loup</strong> dans <strong><em>Nouveaux Cathares pour Montségur</em></strong>. Il passe également pour avoir inspiré le personnage d'<a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2011/07/14/derriere-le-masque-d-indiana-jones.html">Indiana Jones, créé au cinéma par Steven Spielberg</a>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5084762" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/385461220.jpg" alt="Croisade contre le Graal.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" Croisade contre le Graal est un livre qui mérite doublement d’être lu. Tout d’abord pour ce qu’il nous conte : la lutte acharnée de l’Église catholique contre l’hérésie cathare qui dura de 1209 à 1255 et qui ravagea le Languedoc et le comté de Toulouse. Ensuite, pour l’étrange personnalité de son auteur, Otto Rahn, dont on sait qu’il a inspiré à Steven Spielberg le personnage d’Indiana Jones. Rahn mena plusieurs expéditions en Ariège, où il pensait prouver la véracité historique de la légende du Parzifal de Wolfram von Eschenbach et ainsi trouver le Graal qu’il considérait être un symbole païen. Cet individu fut pour le moins hors du commun puisque ce spécialiste des Cathares, des troubadours et de la littérature romane du Moyen Âge fut aussi membre de la SS à partir de 1935, où, en tant qu’archéologue, il poursuivit ses recherches sur le Catharisme et le Graal. Incorporé à l’état-major de Himmler, il y rencontre Karl Wolff et entretient des relations avec le mystérieux Karl Maria Wiligut, surnommé le « Raspoutine de Himmler ». En 1939, il démissionne de l’organisation après que son homosexualité ait été dénoncée. Son destin s’achève le 13 mars 1939, sur le glacier de l’Empereur sauvage, en Autriche, où il est retrouvé mort de froid, à la manière de l’Endura cathare. Il y a là tous les éléments pour faire de Croisade contre le Graal un ouvrage sulfureux et maudit à ne pas mettre entre toutes les mains... "</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa nuit commence au Cap Horn...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2015-02-17:55591512015-02-17T16:00:00+01:002015-02-17T16:00:00+01:00 Les éditions Transboréal viennent de rééditer le récit de Saint-Loup...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Transboréal viennent de rééditer le récit de <strong>Saint-Loup</strong> intitulé <em><strong>La nuit commence au Cap Horn</strong></em>. Aventurier, journaliste et écrivain Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est l'auteur de nombreux récits et romans dont <em><strong>Face nord</strong></em> et <strong><em>La peau de l'Aurochs</em></strong>.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4906413" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/2117353262.jpg" alt="La nuit commence au Cap Horn.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" Au péril de sa vie, un pasteur écossais débarque en Patagonie afin de convertir les Indiens de la Terre de Feu. Mais le courage et l'abnégation ne suffisent pas toujours : par-delà le vent, le froid et la solitude, il est des lois – humaines, naturelles, cosmiques – qui, transgressées, conduisent inévitablement à des tragédies. Ainsi les Onas, les Yaghans et les Alakaloufs, peuples encore fiers au début du XIXe siècle, n'ont pas vu le soleil austral se lever à l'aube du siècle suivant. La parole de l'Evangile s'était offerte à eux... Puissante réflexion sur l'héroïsme et le sens du sacrifice, ce roman épique enrichi d'éléments ethnographiques ne décrit pas seulement l'agonie des tribus fuégiennes : au-delà du bien et du mal, il pose la question du progrès, de l'universalisme et de la colonisation, et réévalue la notion même de civilisation. "</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlÀ propos de « Nouveaux cathares pour Monségur » de Saint-Louptag:euro-synergies.hautetfort.com,2015-02-04:55498042015-02-04T00:08:00+01:002015-02-04T00:08:00+01:00 À propos de « Nouveaux cathares pour Monségur » de Saint-Loup...
<p id="BlogTitle" style="text-align: left;"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #ff6600;">À propos de « Nouveaux cathares pour Monségur » de Saint-Loup</span> </span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">par Rüdiger NON CONFORME</span></strong></span></p><p id="BlogDate" style="text-align: left;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com </span></strong></span></p><div id="BlogContent" style="text-align: left;"><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img id="media-4887970" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/298016549.jpg" alt="nvxcath2956457755.jpg" />J’ai comme l’impression qu’on ne lit plus beaucoup Saint-Loup (nom de plume de Marc Augier) aujourd’hui, ce que je ne peux que déplorer. Aussi, si ces quelques considérations sur l’un de ses ouvrages phares pouvaient donner à d’aucuns l’envie de se plonger dans l’œuvre de ce grand écrivain, j’en serais ravi.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Grand écrivain, oui, c’est indéniable. Et même si l’homme était avant tout un écrivain de combat aux idées bien trempées, il mérite d’être (re)découvert tant son talent peut séduire au-delà du lecteur typique de notre mouvance. Comme le savent ses lecteurs, Saint-Loup mettait énormément de lui-même dans ses livres et mêlait à ses convictions des thèmes chers qui avaient beaucoup compté dans son parcours personnel : la noblesse de comportement devant la vie, le dépassement de soi par le sport (ou la guerre) ou encore la joie de la camaraderie telle qu’on la pratiquait dans les Auberges de Jeunesse avant la Seconde Guerre mondiale.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><em>Nouveaux cathares pour Monségur</em>, premier volume du cycle des « Patries charnelles », entraîne le lecteur dans l’Occitanie de la fin des années 1930 à la fin des années 1960 et prend comme fil directeur le combat identitaire occitan. L’Occitanie étant l’une de ces nombreuses patries charnelles constituant l’Europe voulue par Saint-Loup, une Europe fédérale respectueuse de toutes ses identités régionales. Ce combat « régionaliste » est ainsi illustré dans ce roman datant de 1968 par une galerie de personnages bien différents dont les opinions (tant politiques que religieuses), les choix devant l’histoire de leur temps, les évolutions et les divergences apportent l’essentiel de la matière ici développée.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">L’ombre de la croisade contre les Albigeois plane sur le récit et, pour bien des protagonistes de l’histoire, c’est la déclaration de guerre faite à l’Occitanie par la France du Nord au XIII<span style="font-style: normal; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal; font-feature-settings: normal; font-language-override: normal; font-kerning: auto; font-synthesis: weight style; font-variant: normal;">e</span> siècle. En effet, pour Roger Barbaïra, héros du livre, « la France n’est pas la terre de mes pères », c’est « une patrie qui n’a d’autres contours qu’idéologiques ». Partant de ce postulat que la France écrase l’Occitanie depuis le Moyen Âge et que celle-ci se doit d’être libérée, Roger Barbaïra et sa bande de compagnons issue des Auberges de Jeunesse vont tout faire pour lutter contre cette domination vue comme étrangère. Et c’est là que la plume de Saint-Loup s’exprime, à mon sens, le mieux. Quelle stratégie adopter à l’aube de la Seconde Guerre mondiale pour ces jeunes gens bien différents, tant dans la personnalité que dans les opinions politiques, mais unis par le combat identitaire ? Certains choisiront Vichy, d’autres le maquis communiste; Barbaïra choisira la S.S. Ils en viendront à s’entretuer ou à s’entraider, dépassés par les événements de la grande guerre civile européenne. Le combat continuera ensuite après la guerre, pour ceux qui y auront survécu et qui seront restés fidèles, avec d’autres moyens.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Comme dans beaucoup de livres de Saint-Loup, on retrouve l’idée de la dureté de l’engagement. Celui qui s’engage pour une cause fait face à de multiples difficultés et la guerre vécue par les différents acteurs de cette fresque occitane en sera la meilleure illustration : combattre ou s’engager au sens large, ce n’est pas aller dans le sens de la facilité, bien au contraire. Les péripéties de ceux qui auront choisi le mauvais camp et qui deviendront des « maudits » illustrent cela à merveille : ils seront traqués, torturés et tués par ceux qui prétendaient combattre pour la « paix », la « dignité » et les « droits de l’homme » et qui sont toujours adulés et loués de nos jours puisque, dans le monde moderne, il y a des persistances qui ont la vie dure.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img id="media-4887972" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2987590662.jpg" alt="sl380539376.jpg" />Au-delà de la question identitaire, <em>Nouveaux cathares pour Monségur</em> est un voyage en Occitanie, dans ses châteaux, ses montagnes, ses légendes. C’est l’occasion aussi pour Saint-Loup de traiter de religion et en particulier du catharisme. Cette foi est ainsi celle de ce mystique personnage qu’est Auda Isarn (dont le nom a été repris par une célèbre maison d’édition). Membre de la bande d’amis de Roger Barbaïra, sa beauté froide la rend désirable à bien des hommes qui s’opposeront pour l’avoir mais une telle femme, dotée d’une telle foi, peut-elle réellement appartenir à un homme et lui dévouer sa vie? Auda Isarn fait partie de ces femmes un peu mystérieuses voire insaisissables que l’on retrouve dans l’œuvre de l’auteur, telle la fameuse Morigane de <em>Plus de pardons pour les Bretons</em>, et est résolument le personnage le plus énigmatique de l’histoire.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Saint-Loup profite de son récit pour y fondre différents éléments ésotériques. C’est ainsi la rencontre entre Otto Rahn, l’auteur de <em>Croisade contre le Graal</em> et de <em>La cour de Lucifer</em>, d’une part et Roger Barbaïra et ses amis d’autre part qui donnera à ces derniers le goût du combat pour leur identité. C’est encore Otto Rahn qui mettra Barbaïra sur la piste des « vérités éternelles » par sa recherche du Graal dans les grottes proches de Monségur. Ce Graal, sous la plume de Saint-Loup, n’est plus la coupe qui recueillit le sang du Christ mais les tables de lois des Aryens « en écriture païenne enchevêtrée » dont la redécouverte changerait la face du monde moderne, ce qui explique les recherches menées par Rahn, en mission spéciale en 1938, puis par une section de l’<em>Ahnenerbe</em> à laquelle Barbaïra prêtera main forte durant la guerre avant de s’engager dans la <em>Waffen</em> S.S. Cet engagement s’explique par le fait que Barbaïra veut donner à l’Occitanie une place digne de ce nom dans l’Europe nouvelle et c’est seulement par le sang versé à la guerre qu’elle l’aura selon lui. De plus, il n’est plus, à l’aube de son départ sur le front de l’Est, qu’un simple combattant régionaliste. Il sait que ce combat fait partie d’un mouvement plus vaste, d’une conception totale du monde, d’une <em>Weltanschauung</em> où l’élément spirituel se mêle à l’élément biologique.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Qui sont ces nouveaux cathares évoqués par le titre du livre ? Vous le découvrirez avec cet ouvrage passionnant et extrêmement bien écrit, doté d’une interprétation très personnelle de l’histoire de l’Occitanie. <em>Nouveaux cathares pour Monségur</em> recèle de multiples richesses qui en font un très grand roman et un ouvrage absolument indispensable pour qui veut comprendre ou découvrir Saint-Loup.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: right; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Rüdiger Non Conforme</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">• Saint-Loup, <em>Nouveaux cathares pour Monségur</em>, Presses de la Cité, 1968; réédition Avalon, 1986.</span></strong></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana; min-height: 15.0px;"> </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; text-indent: 14.0px; font: 12.0px Verdana;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">• D’abord mis en ligne sur <em>Cercle non conforme</em>, le 17 novembre 2014.</span></strong></p></div><hr class="Divider" style="text-align: center;" /><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=4107</span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSur la notion de patrie charnelletag:euro-synergies.hautetfort.com,2013-03-05:50054592013-03-05T00:15:00+01:002013-03-05T00:15:00+01:00 Robert STEUCKERS: Causerie à bâtons rompus sur la notion de...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3999501" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4140267169.jpg" alt="br6707029.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Robert STEUCKERS:</span></span></strong></span></p><h1 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;"><strong><span lang="NL"><span>Causerie à bâtons rompus sur la notion de patrie charnelle</span></span></strong></span></h1><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #99cc00; font-size: large;"><strong><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Conférence prononcée à Nancy, à la tribune de “Terre & Peuple” (Lorraine), le 10 mars 2012</span></em></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></em></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">La notion de patrie charnelle nous vient de l’écrivain et militant politique Marc Augier, dit “Saint-Loup”, dont le monde de l’édition —en particulier les “Presses de la Cité”— a surtout retenu les récits de son aventure militaire sur le Front de l’Est pendant la seconde guerre mondiale. Mais l’oeuvre de Saint-Loup ne se résume pas à cette seule aventure militaire, ses récits de fiction, son évocation des “Cathares de Montségur” ou de la Terre de Feu argentine le hissent au niveau d’un très grand écrivain, ce qu’il serait devenu indubitablement pour la postérité s’il n’avait traîné une réputation de “réprouvé” donc de “pestiféré”. Dans les écrits de ce Français très original, il y a beaucoup plus à glaner que ces seules péripéties militaires dans un conflit mondial du passé qui ne cesse de hanter les esprits, comme le prouve l’existence de belles revues sur papier glacé, comme “39-45” ou “Ligne de front”, par exemple. Il faut se rappeler, entre bien d’autres choses, qu’il a été l’initiateur des auberges de jeunesse sous le “Front Populaire”, lorsqu’il était un militant socialiste, incarnant un socialisme fort différent de celui des avocats aigris, “maçonneux”, encravatés et radoteurs-rationalistes: le socialisme du camarade Marc Augier (qui n’est pas encore Saint-Loup) est joyeux et juvénile, c’est un socialisme de l’action, du grand “oui” à la Vie. Saint-Loup, que je n’ai rencontré que deux fois, en 1975, était effectivement un homme affable et doux mais amoureux de l’action, de toute action amenant des résultats durables, hostile aux chichis et aux airs pincés des psycho-rigides qui ont incarné les établissements successifs dont la France a été affligée. </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h3 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;" lang="NL"><em><span>Un monde qui devrait être tissé de fraternité</span></em></span></strong></span></h3><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><img id="media-3999502" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/834748081.jpg" alt="augier-dit-saint-loup.jpg" />Le terme “action”, en politique, dans l’espace linguistique francophone, possède une genèse particulière. Maurras utilise le mot dans le nom de son mouvement, l’Action Française, sans nécessairement se référer à la philosophie du catholique Maurice Blondel, auteur d’un solide traité philosophique intitulé “L’Action”, pour qui l’engagement pour la foi devait être permanent et inscrit dans des “oeuvres”, créées pour le “Bien commun” et qu’il fallait perpétuer en offrant ses efforts, sans tenter de les monnayer, sans espérer une sinécure comme récompense. En Belgique, le Cardinal Mercier, correspondant de Blondel, donnera une connotation politisée, sans nul doute teintée de maurrassisme, à des initiatives comme l’Action Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB), dont émergeront deux phénomènes marquants de l’histoire et de l’art belges du 20ème siècle: 1) le rexisme de Degrelle en tant que dissidence contestatrice fugace et éphémère du “Parti Catholique”, et, 2) dans un registre non politicien et plus durable, la figure de Tintin, qui agit dans ses aventures pour que le Bien platonicien ou la justice (divine?) triomphe, sans jamais faire état de ses croyances, de ses aspirations religieuses, sans jamais montrer bondieuseries ou affects pharisiens. Cette dimension aventurière, Saint-Loup l’a très certainement incarnée, comme Tintin, même si son idiosyncrasie personnelle ne le rapprochait nullement du catholicisme français de son époque, amoureux des productions graphiques d’Hergé via la revue “Coeurs Vaillants”; en effet, Saint-Loup est né dans une famille protestante, hostile à l’Eglise en tant qu’appareil trop rigide. Ce protestantisme se muera en un laïcisme militant, exercé dans un cadre politique socialiste, se voulant détaché de tout appareil clérical, au nom du laïcisme révolutionnaire. Saint-Loup crée en effet ses auberges de jeunesse dans le cadre d’une association nommée “Centre laïque des Auberges de Jeunesse”. Dans cette optique, qui est la sienne avant-guerre, le monde idéal, s’il advenait, devrait être tissé de fraternité, ce qui exclut tout bigotisme et tout alignement sur les manies des bien-pensants (et là il rejoint un catholique haut en couleurs, Georges Bernanos...). </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h2 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt;" lang="NL"><em><span>Contre la “double désincarnation”</span></em></span></strong></span></h2><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Les linéaments idiosyncratiques de la pensée émergente du jeune Marc Augier conduisent bien entendu à une rupture bien nette avec l’ordre établi, parce que l’ordre est désormais désincarné et qu’il faut le réincarner. Comment? En recréant de la fraternité, notamment par le biais des auberges de jeunesse. Aussi en revenant aux sources de toutes les religions, c’est-à-dire au paganisme (option également partagée par Robert Dun). Sur le plan politique, les options de Saint-Loup sont anti-étatistes, l’Etat étant une rigidité, comme l’Eglise, qui empêche toute véritable fraternité de se déployer dans la société. Saint-Loup ne sera donc jamais l’adepte d’un nationalisme étatique, partageant cette option avec le Breton Olier Mordrel, qui fut, lui, condamné à mort par l’Etat français en 1940: le militant de la Bretagne libre va alors condamner à mort <em style="mso-bidi-font-style: normal;">en esprit</em> l’instance (de pure fabrication) qui l’a condamné à mort, lui, le Breton de chair et de sang. Chez Saint-Loup, ces notions de fraternité, de paganisme, d’anti-étatisme postulent en bout de course 1) une vision de l’espace français comme tissu pluriel, dont il ne faut jamais gommer la diversité, et 2) une option européenne. Mais l’Europe, telle qu’elle était, telle qu’elle est aujourd’hui, aux mains des bien-pensants, n’était et n’est plus elle-même; elle est coupée de ses racines par un christianisme étranger à ses terres et par la modernité qui est un avatar laïcisé de ce christianisme éradicateur. Constater que l’Europe est malade et décadente revient donc à constater une “double désincarnation”.</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h3 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;" lang="NL"><em><span>Les deux axiomes de la pensée charnelle</span></em></span></strong></span></h3><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><img id="media-3999505" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1283752420.jpg" alt="060807_100457_PEEL_RY9d9G.jpg" />Cette perception de l’Europe, de nos sociétés européennes, se révèle dans le roman “La peau de l’aurochs”, géographiquement situé dans une vallée valdotaine. Les Valdotains de “La peau de l’aurochs” se rebiffent contre l’industrialisation qui détruit les traditions populaires (ce n’est pas toujours vrai, à mon sens, car dans des régions industrielles comme la Lorraine, la Ruhr ou la Wallonie du sillon Sambre-Meuse sont nées des cultures ouvrières et populaires riches, d’où les sculpteurs Constantin Meunier et Georges Wasterlain ont tiré leurs créations époustouflantes de beauté classique). Et les Valdotains du roman de Saint-Loup veulent aussi préserver les cultes ancestraux, ce qui est toujours plus aisé dans les régions montagneuses que dans les plaines, notamment en Suisse, où les dialectes des vallées se maintiennent encore, ainsi que dans tout l’arc alpin, notamment en Italie du Nord où une revue comme “Terra Insubre” défend et illustre les résidus encore bien vivants de la culture populaire lombarde et cisalpine. “La peau de l’aurochs” est un roman qui nous permet de déduire un premier axiome dans le cadre de la défense de toutes les identités charnelles: la PRESERVATION DE NOTRE IDENTITE = la GARANTIE DE NOTRE ETERNITE. Cet axiome pourrait justifier une sorte de quiétisme, d’abandon de toute revendication politique, un désintérêt pour le monde. Ce pourrait être le cas si on se contentait de ne plus faire que du “muséisme”, de ne recenser que des faits de folklore, en répétant seulement des traditions anciennes. Mais Saint-Loup, comme plus tard Jean Mabire, ajoute à cette volonté de préservation un sens de l’aventure. Nos deux auteurs s’interdisent de sombrer dans toute forme de rigidité conceptuelle et privilégient, comme Olier Mordrel, le vécu. Le Breton était très explicite sur ce recours permanent au “vécu” dans les colonnes de sa revue “Stur” avant la seconde guerre mondiale. De ce recours à l’aventure et au vécu, nous pouvons déduire un second axiome: les RACINES SONT DANS LES EXPERIENCES INTENSES. Ce deuxième axiome doit nous rendre attentifs aux oppositions suivantes: enracinement/déracinement, désinstallation/installation. Avec Saint-Loup et Mabire, il convient donc de prôner l’avènement d’une humanité enracinée et désinstallée (aventureuse) et de fustiger toute humanité déclinante qui serait déracinée et installée.</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">On ne peut juger avec exactitude l’impact de la lecture de Nietzsche sur la génération de Saint-Loup en France. Mais il est certain que la notion, non théorisée à l’époque, de “désinstallation”, est une notion cardinale de la “révolution conservatrice” allemande, relayée par Ernst Jünger à l’époque de son militantisme national-révolutionnaire puis, après 1945, par Armin Mohler et, à sa suite, par la “nouvelle droite”, via les thèses “nominalistes” qu’il avait exposées dans les colonnes de la revue munichoise “Criticon”, en 1978-79. La personnalité volontariste et désinstallée, en retrait (“withdrawal”, disait Toynbee) par rapport aux établissements installés, est celle qui, si la chance lui sourit, impulse aux cycles historiques de nouveaux infléchissements, lors de son retour (“return” chez Toynbee) sur la scène historico-politique. Cette idée, exposée dans la présentation que faisait Mohler de la “révolution conservatrice” dans sa célèbre thèse de doctorat, a été importée dans le corpus de la “nouvelle droite” française par Giorgio Locchi, qui a recensé cet ouvrage fondamental pour la revue “Nouvelle école”. </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h3 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;" lang="NL"><em><span>Saint-Loup, Tournier: la fascination pour l’Allemagne</span></em></span></strong></span></h3><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><img id="media-3999507" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3062873774.jpg" alt="le-roi-des-aulnes.jpg" />Le socialiste Marc Augier, actif dans le cadre du “Front populaire” français de 1936, découvrira l’Allemagne et tombera sous son charme. Pourquoi l’Allemagne? Dans les années 30, elle exerçait une véritable fascination, une fascination qui est d’abord esthétique, avec les “cathédrales de lumière” de Nuremberg, qui s’explique ensuite par le culte de la jeunesse en vigueur au cours de ces années. Les auberges et les camps allemands sont plus convaincants, aux yeux de Marc Augier, que les initiatives, somme toute bancales, du “Front populaire”. Il ne sera pas le seul à partager ce point de vue: Michel Tournier, dans “Le Roi des Aulnes”, partage cette opinion, qui s’exprime encore avec davantage de brio dans le film du même titre, réalisé par Volker Schlöndorff. Le célèbre créateur de bandes dessinées “Dimitri”, lui aussi, critique les formes anciennes d’éducation, rigides et répressives, dans sa magnifique histoire d’un pauvre gamin orphelin, devenu valet de ferme puis condamné à la maison de correction pour avoir tué le boucher venu occire son veau favori, confident de ses chagrins, et qui, extrait de cette prison pour aller servir la patrie aux armées, meurt à la bataille de Gallipoli. Le héros naïf Abel dans “le Roi des Aulnes” de Schlöndorff, un Abel, homme naïf, naturel et intact, jugé “idiot” par ses contemporains est incarné par l’acteur John Malkovich: il parle aux animaux (le grand élan, la lionne de Goering, les pigeons de l’armée française...) et communique facilement avec les enfants, trouve que la convivialité et la fraternité sont réellement présentes dans les camps allemands de la jeunesse alors qu’elles étaient totalement absentes, en tant que vertus, dans son école française, le collège Saint-Christophe. Certes Schlöndorff montre, dans son film, que cette convivialité bon enfant tourne à l’aigreur, la crispation et la fureur au moment de l’ultime défaite: le visage du gamin qui frappe Abel d’un coup de crosse, lui brise les lunettes, est l’expression la plus terrifiante de cette rage devenue suicidaire.Tournier narre d’ailleurs ce qui le rapproche de l’Allemagne dans un petit essai largement autobiographique, “Le bonheur en Allemagne?” (Folio, n°4366).</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h3 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;" lang="NL"><em><span>Une vision “sphérique” de l’histoire </span></em></span></strong></span></h3><p class="MsoNormal" style="text-align: left
Kurganhttp://fierteseuropeennes.hautetfort.com/about.htmlSaint-Louptag:fierteseuropeennes.hautetfort.com,2012-12-16:49298872012-12-16T14:47:00+01:002012-12-16T14:47:00+01:00 Saint-Loup Marc Augier (19 mars 1908 – 16...
<p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small;"><strong><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><img id="media-3884358" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/media/01/02/1798904341.jpg" alt="Saint-Loup+Moto.jpg" width="432" height="382" /></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000; font-size: medium;"><strong><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Saint-Loup</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="color: #000000;">Marc Augier (19 mars 1908 –</span> <span style="color: #ff0000;">16 décembre</span> <span style="color: #000000;">1990) </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: xx-small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">--------------------------------------------------------------</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: xx-small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong>L’Homme du Grand Midi</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="color: #000000;">J’ai découvert</span> <a href="http://vouloir.hautetfort.com/archive/2012/02/14/saint-loup.html">Saint-Loup</a> <span style="color: #000000;">en décembre 1961. J’avais dix-huit ans et me trouvais en résidence non souhaitée, aux frais de la Ve République, pour incompatibilité d’humeur avec la politique qui était alors menée dans une Algérie qui n’avait plus que quelques mois à être française. On était à quelques jours du solstice d’hiver – mais je ne savais pas encore, à l’époque, ce qu’était un solstice d’hiver, et ce que cela pouvait signifier. Depuis j’ai appris à lire certains signes.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Lorsqu’on se retrouve en prison, pour avoir servi une cause déjà presque perdue, le désespoir guette. Saint-Loup m’en a préservé, en me faisant découvrir une autre dimension, proprement cosmique, à l’aventure dans laquelle je m’étais lancé. à corps et à cœur perdus, avec mes camarades du mouvement Jeune Nation. Brave petit militant nationaliste, croisé de la croix celtique, j’ai découvert avec Saint-Loup, et grâce à lui, que le combat, le vrai et éternel combat avait d’autres enjeux, et une toute autre ampleur, que l’avenir de quelques malheureux départements français au sud de la Méditerranée. En poète – car il était d’abord et avant tout un poète, c’est-à-dire un éveilleur – Saint-Loup m’a entraîné sur la longue route qui mène au Grand Midi de Zarathoustra. Bref, il a fait de moi un païen, c’est-à-dire quelqu’un qui sait que le seul véritable enjeu, depuis deux mille ans, est de savoir si l’on appartient, mentalement, aux peuples de la forêt ou à cette tribu de gardiens de chèvres qui, dans son désert, s’est autoproclamée élue d’un dieu bizarre – « un méchant dieu », comme disait l’ami Gripari.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">J’ai donc à l’égard de Saint-Loup la plus belle et la plus lourde des dettes – celle que l’on doit à qui nous a amené à dépouiller le vieil homme, à bénéficier de cette seconde naissance qu’est toute authentique initiation, au vrai et profond sens du terme. Oui, je fais partie de ceux qui ont découvert le signe éternel de toute vie, la roue, toujours tournante, du Soleil Invaincu.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Chaque livre de Saint-Loup est, à sa façon, un guide spirituel. Mais certains de ses ouvrages ont éveillé en moi un écho particulier. Je voudrais en évoquer plus particulièrement deux – sachant que bien d’autres seront célébrés par mes camarades.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Au temps où il s’appelait Marc Augier, Saint-Loup publia un petit livre, aujourd’hui très recherché, <em>Les Skieurs de la Nuit</em>. Le sous-titre précisait : <em>Un raid de ski-camping en Laponie finlandaise</em>. C’est le récit d’une aventure, vécue au solstice d’hiver 1938, qui entraîna deux Français au-delà du Cercle polaire. Le but ? « <em>Il fallait, se souvient Marc Augier, dégager le sens de l’amour que je dois porter à telle ou telle conception de vie, déterminer le lieu où se situent les véritables richesses.</em> »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le titre du premier chapitre est, en soi, un manifeste : « <em>Conseil aux campeurs pour la conquête du Graal. </em>» Tout Saint-Loup est déjà là. En fondant en 1935, avec ses amis de la SFIO et du Syndicat national des instituteurs, les Auberges laïques de la Jeunesse, il avait en effet en tête bien autre chose que ce que nous appelons aujourd’hui « les loisirs » – terme dérisoire et même nauséabond, depuis qu’il a été pollué par Trigano.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Marc Augier s’en explique, en interpellant la bêtise bourgeoise : <em>« Vous qui avez souri, souvent avec bienveillance, au spectacle de ces jeunes cohortes s’éloignant de la ville, sac au dos, solidement chaussées, sommairement vêtues et qui donnaient à partir de 1930 un visage absolument inédit aux routes françaises, pensiez-vous que ce spectacle était non pas le produit d’une fantaisie passagère, mais bel et bien un de ces faits en apparence tout à fait secondaires qui vont modifier toute une civilisation ? La chose est vraiment indiscutable. Ce départ spontané vers les grands espaces, plaines, mers, montagnes, ce recours au moyen de transport élémentaire comme la marche à pied, cet exode de la cité, c’est la grande réaction du XXe siècle contre les formes d’habitat et de vie perfectionnées devenues à la longue intolérables parce que privées de joies, d’émotions, de richesses naturelles. J’en puise la certitude en moi-même. À la veille de la guerre, dans les rues de New York ou de Paris, il m’arrivait soudain d’étouffer, d’avoir en l’espace d’une seconde la conscience aiguë de ma pauvreté sensorielle entre ces murs uniformément laids de la construction moderne, et particulièrement lorsqu’au volant de ma voiture j’étais prisonnier, immobilisé pendant de longues minutes, enserré par d’autres machines inhumaines qui distillaient dans l’air leurs poisons silencieux. Il m’arrivait de penser et de dire tout haut : Il faut que ça change… cette vie ne peut pas durer</em> ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Conquérir le Graal, donc. En partant à ski, sac au dos, pour mettre ses pas dans des traces millénaires. Car, rappelle Marc Augier, « <em>au cours des migrations des peuples indo-européens vers les terres arctiques, le ski fut avant tout un instrument de voyage</em> ». Et il ajoute : « <em>En chaussant les skis de fond au nom d’un idéal nettement réactionnaire, j’ai cherché à laisser derrière moi, dans la neige, des traces nettes menant vers les hauts lieux où toute joie est solidement gagnée par ceux qui s’y aventurent </em>». En choisissant de monter, loin, vers le Nord, au temps béni du solstice d’hiver, Marc Augier fait un choix initiatique.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">« <em>L’homme retrouve à ces latitudes, à cette époque de l’année, des conditions de vie aussi voisines que possible des époques primitives. Comme nous sommes quelques-uns à savoir que l’homme occidental a tout perdu en se mettant de plus en plus à l’abri du combat élémentaire, seule garantie certaine pour la survivance de l’espèce, nous avons retiré une joie profonde de cette confrontation [...]. Les inspirés ont raison. La lumière vient du Nord… [...] Quand je me tourne vers le Nord, je sens, comme l’aiguille aimantée qui se fixe sur tel point et non tel autre point de l’espace, se rassembler les meilleures et les plus nobles forces qui sont en moi </em>».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Dans le grand Nord, Marc Augier rencontre des hommes qui n’ont pas encore été pollués par la civilisation des marchands, des banquiers et des professeurs de morale.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Les Lapons nomades baignent dans le chant du monde, vivent sans état d’âme un panthéisme tranquille, car ils sont : « <em>en contact étroit avec tout un complexe de forces naturelles qui nous échappent complètement, soit que nos sens aient perdu leur acuité soit que notre esprit se soit engagé dans le domaine des valeurs fallacieuses. Toute la gamme des croyances lapones (nous disons aujourd’hui « superstitions »avec un orgueil que le spectacle de notre propre civilisation ne paraît pas justifier) révèle une richesse de sentiments, une sûreté dans le choix des valeurs du bien et du mal et, en définitive, une connaissance de Dieu et de l’homme qui me paraissent admirables. Ces valeurs religieuses sont infiniment plus vivantes et, partant, plus efficaces que les nôtres, parce qu’incluses dans la nature, tout à fait à portée des sens, s’exprimant au moyen d’un jeu de dangers, de châtiments et de récompenses fort précis, et riches de tout ce paganisme poétique et populaire auquel le christianisme n’a que trop faiblement emprunté, avant de se réfugier dans les pures abstractions de l’âme</em> ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le Lapon manifeste une attitude respectueuse à l’égard des génies bienfaisants, les Uldra, qui vivent sous terre, et des génies malfaisants, les Stalo, qui vivent au fond des lacs. Il s’agit d’être en accord avec l’harmonie du monde : « <em>passant du monde invisible à l’univers matériel, le Lapon porte un respect et un amour tout particuliers aux bêtes. Il sait parfaitement qu’autrefois toutes les bêtes étaient douées de la parole et aussi les fleurs, les arbres de la taïga et les blocs erratiques… C’est pourquoi l’homme doit être bon pour les animaux, soigneux pour les arbres, respectueux des pierres sur lesquelles il pose le pied.</em> »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">C’est par les longues marches et les nuits sous la tente, le contact avec l’air, l’eau, la terre, le feu que Marc Augier a découvert cette grande santé qui a pour nom paganisme. On comprend quelle cohérence a marqué sa trajectoire, des Auberges de Jeunesse à l’armée européenne levée, au nom de Sparte, contre les apôtres du cosmopolitisme.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Après avoir traversé, en 1945, le crépuscule des dieux. Marc Augier a choisi de vivre pour témoigner. Ainsi est né Saint-Loup, auteur prolifique, dont les livres ont joué, pour la génération à laquelle j’appartiens, un rôle décisif. Car en lisant Saint-Loup, bien des jeunes, dans les années 60, ont entendu un appel. Appel des cimes. Appel des sentiers sinuant au cœur des forêts. Appel des sources. Appel de ce Soleil Invaincu qui, malgré tous les inquisiteurs, a été, est et sera le signe de ralliement des garçons et des filles de notre peuple en lutte pour le seul droit qu’ils reconnaissent – celui du sol et du sang.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cet enseignement, infiniment plus précieux, plus enrichissant, plus tonique que tous ceux dispensés dans les tristes et grises universités, Saint-Loup l’a placé au cœur de la plupart de ses livres. Mais avec une force toute particulière dans <em>La Peau de l’Aurochs</em>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ce livre est un roman initiatique, dans la grande tradition arthurienne : Saint-Loup est membre de ce compagnonnage qui, depuis des siècles, veille sur le Graal. Il conte l’histoire d’une communauté montagnarde, enracinée au pays d’Aoste, qui entre en résistance lorsque les prétoriens de César – un César dont les armées sont mécanisées – veulent lui imposer leur loi, la Loi unique dont rêvent tous les totalitarismes, de Moïse à George Bush. Les Valdotains, murés dans leur réduit montagnard, sont contraints, pour survivre, de retrouver les vieux principes élémentaires : se battre, se procurer de la nourriture, procréer. Face au froid, à la faim, à la nuit, à la solitude, réfugiés dans une grotte, protégés par le feu qu’il ne faut jamais laisser mourir, revenus à l’âge de pierre, ils retrouvent la grande santé : leur curé fait faire à sa religion le chemin inverse de celui qu’elle a effectué en deux millénaires et, revenant aux sources païennes, il redécouvre, du coup, les secrets de l’harmonie entre l’homme et la terre, entre le sang et le sol. En célébrant, sur un dolmen, le sacrifice rituel du bouquetin – animal sacré car sa chair a permis la survie de la communauté, il est symbole des forces de la terre maternelle et du ciel père, unis par et dans la montagne –, le curé retrouve spontanément les gestes et les mots qui calment le cœur des hommes, en paix avec eux-mêmes car unis au cosmos, intégrés – réintégrés – dans la grande roue de l’Éternel Retour.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">De son côté, l’instituteur apprend aux enfants de nouvelles et drues générations qui ils sont, car la conscience de son identité est le plus précieux des biens : « <em>Nos ancêtres les Salasses qui étaient de race celtique habitaient déjà les vallées du pays d’Aoste.</em> » et le médecin retrouve la vertu des simples, les vieux secrets des femmes sages, des sourcières : la tisane des violettes contre les refroidissements, la graisse de marmotte fondue contre la pneumonie, la graisse de vipère pour faciliter la délivrance des femmes… Quant au paysan, il va s’agenouiller chaque soir sur ses terres ensemencées, aux approches du solstice d’hiver, et prie pour le retour de la la lumière.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ainsi, fidèle à ses racines, la communauté montagnarde survit dans un isolement total, pendant plusieurs générations, en ne comptant que sur ses propres forces – et sur l’aide des anciens dieux. Jusqu’au jour où, César vaincu, la société marchande impose partout son « nouvel ordre mondial ». Et détruit, au nom de la morale et des Droits de l’homme, l’identité, maintenue jusqu’alors à grands périls, du Pays d’Aoste. Seul, un groupe de montagnards, fidèle à sa terre, choisit de gagner les hautes altitudes, pour retrouver le droit de vivre debout, dans un dépouillement spartiate, loin d’une « civilisation » frelatée qui pourrit tout ce qu’elle touche car y règne la loi du fric.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Avec La Peau de l’Aurochs, qui annonce son cycle romanesque des patries charnelles, Saint-Loup a fait œuvre de grand inspiré. Aux garçons et filles qui, fascinés par l’appel du paganisme, s’interrogent sur le meilleur guide pour découvrir l’éternelle âme païenne, il faut remettre comme un viatique, ce testament spirituel.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Aujourd’hui, Saint-Loup est parti vers le soleil.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; color: #000000; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Au revoir camarade. Du paradis des guerriers, où tu festoies aux côtés des porteurs d’épée de nos combats millénaires, adresse-nous, de tes bras dressés vers
Kurganhttp://fierteseuropeennes.hautetfort.com/about.htmlL'âge d'ortag:fierteseuropeennes.hautetfort.com,2012-05-21:47242162012-05-21T23:22:00+02:002012-05-21T23:22:00+02:00 Cian aperçut la pierre levée qui portait les swastikas superposées,...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><img id="media-3383054" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/media/00/00/2865099242.jpg" alt="Saint-Loup_portrait.jpg" />Cian aperçut la pierre levée qui portait les swastikas superposées, s’arrêta et dit : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Je l’ai découverte en me promenant au lever du jour. Jamais je n’ai vu ce genre d’Hevoud double, et vous ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Mon père avait transporté ici cette pierre qu’il trouva dans l’île où je suis née. Il m’en expliqua le symbole. Quand la swastika tourne vers la gauche c’est qu’elle représente la croix des hommes qui vivent « avec le temps », ceux qui ne résistent pas à l’évolution, donc à la dégradation universelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cian sursauta et murmura : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">C’est le symbole des Celtes, aussi bien irlandais que bretons ! Celui d’une race qui dégénère !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">La Morigane reprit : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Quand la swastika accomplit sa rotation vers la droite, elle devient l’emblème des hommes « contre le temps », ceux qui veulent renverser l’évolution, remonter le cours de la décadence, retrouver avant le terme fatal la pureté originelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- C’est la croix du Parti National Socialiste allemand, n’est-ce pas ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Oui. Mais les hommes « contre le temps » ne réussissent jamais. On ne s’oppose pas à l’évolution. Il faut que ce qui doit être soit… Quant à la double swastika que vous avez vue et que je crois unique, du moins en Europe, c’est la croix des hommes « au-dessus du temps ». Les deux mouvements s’annulent, stoppant pour une période plus ou moins longue la dégradation universelle. L’accord parfait entre toutes formes vivantes s’établit alors. Les hommes aiment les bêtes qui le leur rendent. Et les dieux sont parmi nous puisque tous les hommes sont dieux…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cian répliqua, mi-convaincu mi-sceptique : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Alors ? C’est l’âge d’or ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- C’est ce qu’en des époques très anciennes, les hommes « au-dessus du temps » qui le vécurent appelaient l’âge d’or.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Et vous pensez qu’il reviendra, Morigane ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- J’en suis persuadée. Mais, avant, le monde devra passer par la porte étroite des grandes catastrophes que préparent aussi bien les hommes « avec le temps », par leur lâcheté, que les hommes « contre le temps » par leur précipitation. Ce qui doit être sera, mais en son temps seulement.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 5pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong>Saint-Loup</strong>, extrait de : « Plus de Pardons pour les Bretons »</span></p>
Kurganhttp://fierteseuropeennes.hautetfort.com/about.htmlIls ont rêvé l'Europe des Patries charnellestag:fierteseuropeennes.hautetfort.com,2012-05-14:47155392012-05-14T12:12:00+02:002012-05-14T12:12:00+02:00 Ils ont rêvé l'Europe des Patries charnelles Par Jean...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong><span style="font-size: medium;">Ils ont rêvé l'Europe des Patries charnelles</span></strong> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 1pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: Verdana; font-size: small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Par Jean Mabire</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Des idées qui nous sont aujourd’hui familières – enfin et heureusement ! – n’ont pas toujours la longue histoire que certains imaginent. Ainsi en est-il de ce qu’on nomme tantôt l’Europe des régions, tantôt l’Europe des Ethnies, tantôt l’Europe des Peuples, tantôt l’Europe des Patries charnelles, toutes notions assez synonymes surgies d’un combat guère plus ancien, celui de l’Europe des Minorités.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Parce que le XIXe siècle avait vu la naissance de l’unité italienne et de l’unité allemande, certains le nommèrent un peu hâtivement le siècle des Nations. C’était aller vite en besogne et y voir un prélude à cette Europe des Nations qui fut le grand échec du XXe siècle. C’était oublier une des grandes lois de la nature, donc de la politique : les réalités vivantes ne sont jamais semblables et on ne peut appeler – comme aujourd’hui – du même nom de “nation” des entités aussi diverses que l’Espagne ou le Luxembourg, pourtant membres l’une et l’autre à part entière de cette communauté Européenne, qui a décidé de se construire sur les Etats existants, un peu comme en Afrique qui tient encore compte des frontières coloniales et non des réalités tribales.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Dans ce mariage de la carpe et du lapin, le fameux slogan de l’unité dans la diversité – belle formule par elle-même – se réduit à un vœu pieux. Comment inclure dans un ensemble une Allemagne fédérale, bien vivante en ses Länder et une France centralisée, prise dans le corset d’un bi-séculaire jacobinisme ? Pour un observateur attentif, la “nation” en Europe se confond rarement avec “l’Etat”.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small;"><strong><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">L’idée européenne</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Il ne faut pas croire que l’idée d’Europe, au cours d’une très longue histoire, se soit confondue avec celle des patries qui la composent. Héritier d’une vieille tradition “européenne” (où s’étaient déjà illustrés ses compatriotes normands Pierre Dubois, le légiste coutançais, Philippe le Bel et l’abée de Saint-Pierre, l’adversaire du Roi-Soleil), Pierre Drieu La Rochelle écrivit en 1931 un essai très justement intitulé l’Europe contre les patries. C’était l’époque du rêve Européen de certains combattants de 14-18, qui mesuraient, avec un Aristide Briand, toutes les folies d’un traité de Versailles ayant crée de nouvelles “patries” aussi monstrueuses que la Tchécoslovaquie ou la Yougoslavie, héritières non du fédéralisme instinctif de l’empire des Hasbourg mais d’une conception “républicaine” et centralisée d’inspiration jacobine.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">La plupart des partisans d’une Europe politique ne voyaient pas cette contradiction interne, car ils ne songeaient qu’à l’unification totale du continent, prêts à accepter une hégémonie qui n’était plus espagnole ou autrichienne comme au temps de l’Ancien Régime, ni française comme au Siècle des Lumières et surtout de l’Empire napoléonien mais fatalement, par sa position centrale et son dynamisme. Prussienne, allemande, germanique, cette Europe conduisait, sans le dire, à l’emprise d’une nouvelle hégémonie, celle de la première puissance continentale. On retrouvait finalement le rêve jacobin et bonapartiste. A l’Europe de Genève d’entre les deux guerres et à son échec, succédait inévitablement en 1940 la réalité de l’Europe de Berlin. C’est pourquoi il devait séduire tout à la fois des hommes de gauche et des technocrates. Voir à ce sujet le remarquable essai de L’Europe nouvelle de Hitler de Bernard Bruneteau (Le Rocher, 2003).</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">L’Europe unie des Européens démocrates comme celle des Européens “fascistes” (les guillemets s’imposent) était fatalement une Europe uniforme avant d’être une Europe en uniforme. L’idée européenne que prônaient les nationaux-socialistes au moment de la Croisade contre le Bolchevisme prétendait respecter les anciennes nations. Il ne pouvait rien en être, surtout en pleine guerre totale et le général Vlassov, par exemple, devait connaître bien des malheurs. Il ne fut jamais question d’une Europe fédérale et il fallut attendre 1945 pour que le fédéralisme devînt un peu à la mode.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-size: small;"><strong>Le génie de Fouéré</strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Mais alors d’où vient l’idée de cette Europe des régions dont nous nous réclamons aujourd’hui ? Absolument pas des partisans de l’unité Européenne de l’Entre-Deux-Guerres, à commencer par le fameux comte Goudenhove-Kalergi, né en 1894 à Tokyo de père Autrichien et de mère Japonaise, et pour qui les Etats-Unis d’Europe de son mouvement paneuropéen, fondé à Vienne en 1922, n’étaient que les Etats alors existants.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">La réaction viendra de la base, c’est à dire des militants des “minorités”. C’est au début de l’année 1937 que paraît le premier numéro de la revue Peuples et Frontières, consacré, déjà, au Pays Basque péninsulaire, alors que la Guerre d’Espagne faisait rage et que le franquisme, férocement unitaire, était en train de triompher. Qui était l’animateur de Peuples et Frontières (qui portait le sous-titre de “revue d’information sur les peuples opprimés d’Europe occidentale”) ? Tout simplement le Breton Yann Foueré, né en 1910, qui devait par la suite écrire un superbe livre-manifeste L’Europe aux cent drapeaux (1968) et qui vit toujours à Saint-Brieuc, portant allègrement et combativement ses 94 printemps.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Alors que s’affrontaient démocraties et fascismes, nationalismes et internationalismes, droites et gauches, naquit un mouvement précurseur que la Seconde Guerre Mondiale ne pourra que totalement fracasser. Mais les 25 numéros de Peuples et frontières n’avaient pas semé en vain.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le plus européen des penseurs politiques européens, Drieu La Rochelle, avait accueilli, il faut le dire, le mouvement Breton de Breiz Atao par des sarcasmes de Normand (vieille querelle gauloise du Couesnon) dont on trouve un triste témoignage dans un articulet fielleux de la Nouvelle Revue Française. Pendant la guerre, cependant, Drieu fut le seul à entrevoir l’idée d’une Europe fédérale. Il faut lire à ce sujet deux textes essentiels dans Le Français d’Europe. Le premier fut écrit en 1942 et parut en 1943 dans la revue Deutschland-Frankreich. Il s’intitule “France, Angleterre, Allemagne”. Le second, encore plus significatif, fut publié dans la NRF, en mars 1943, sous le titre “Notes sur la Suisse”. On y voit évoqué le mythe d’une Europe en quelques sorte helvétique qui serait celle des peuples et non des nations. Drieu se suicida. Le Français d’Europe fut pilonné et on n’en parla plus.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cependant l’esprit de Peuples et Frontières, tel qu’il avait été développé jusqu’à la mi-juin 1939, ne pouvait disparaître. On va le retrouver au lendemain de la guerre, dans le cadre de la revue Fédération et surtout du Mouvement Européen des Régions et Minorités, animé par Joseph Martray, l’ancien bras droit de Yann Foueré, alors “empêché” et exilé en Irlande. Curieux mouvement qui enchanta mes vingt ans. Pour la première fois, on y était intégralement Européen sans renier sa communauté d’origine. On était Européen parce que Breton ou Flamand, Ecossais ou Catalan. Je me souviens d’un magnifique congrès à Versailles, ce devait être en 1947 ou 1948. L’amphithéâtre était décoré des blasons de tous les peuples alors “interdits”. De chacun d’eux partait un ruban écarlate rejoignant une vaste couronne de feuillage dominant l’assemblée. Cela avait une allure de solstice des peuples et j’avais passé quelques nuits avec des copains à assurer cette multicolore décoration d’une salle frémisante d’enthousiasme. Un second congrès eut lieue à Leeuwarden, capitale de la Frise occidentale, aux Pays-Bas. j’y étais aussi…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: Verdana; font-size: small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Idée née à la base</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Il faut savoir qu’il régnait alors une ambiguïté qui n’a pas totalement disparu : le ton était donné par les “minorités”, souvent à la base linguistique et les “régions” étaient mal reconnues.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">On n’avait pas trop su où mettre les Normands, puisqu’ils prêchent un dialecte d’oïl ou parlent plus simplement la langue de Malherbe et de Corneille. Etaient donc absents de ces réunions “européennes” les Français, les Allemands, les Anglais, les Italiens, les Espagnols… L’Europe des minorités l’emportait sur l’Europe des peuples ! On devrait par la suite retrouver les mêmes dérives dans les ouvrages du professeur Guy Héraud, qui vient de disparaître en janvier 2004, et dont le beau livre L’Europe des ethnies (1963) souffre de reposer exclusivement sur des critères linguistiques, qui ne devraient pas être les seuls. C’était bien l’avis de mon vieil ami Paul Sérant. L’auteur de La France des minorités (1965) avait pourtant compris que l’Europe devait arborer cent drapeaux (et j’en dénombrais pour ma part trois fois plus, si l’on voulait que toutes les “régions” de la future Euro-Sibérie soient présentes.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cette idée de l’Europe des Régions n’est pas venue de quelque sommet bruxellois ou strasbourgeois mais de la base. Elle est née de militants enracinés dans leur terroir et non pas de fonctionnaires internationaux pris de l’envie de transformer l’Europe technocratique en un gigantesque puzzle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">L’Europe des minoritaires ou des régionalistes, peu importe leur étiquette, a plus d’un demi-siècle d’existence. C’est le serpent de mer qui ressurgit périodiquement. On l’a vue, il y a une vingtaine d’année, s’exprimer à Copenhague par l’organe puissant et rural de Pierre Godefroy, député-maire de Valognes et ancien collaborateur de la revue Viking, un de mes plus vieux campagnons de combat identitaire. C’est à lui que je dois d’avoir connu l’oeuvre du grand réformateur Danois Nicolas Grundtvig (1783–1872) et de ses hautes écoles populaires.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ne nous y trompons pas. Tous les “régionalistes” ne sont pas Européens, pas plus que tous les “Européens” ne sont régionalistes. On l’a bien vu avec le livre de Jean Thiriart, Un Empire de 400 millions d’hommes : l’Europe (1964). Nationaliste Européen de l’espèce jacobine et ennemi farouche des mouvements identitaires qui étaient à ses yeux séparatistes, il se voulut chef autoritaire mais, avant même sa mort, il avait sclérosé son propre mouvement par les outrances du caporalisme le plus sectaire. Il est peu d’exemple qu’une aussi grande idée laisse aussi peu de traces dans l’aventure d’une génération malgré quelques admirables militants.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small;"><strong><span style="font-family: Verdana; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le prophète</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Le vrai prophète de l’Europe des peuples ne fut pas un chef de bande mais un authentique écrivain. Il s’agit de Saint-Loup. On n’a pas assez insisté sur la rupture qu’il peut y avoir entre les idées qui furent les siennes au temps des auberges de jeunesse du Front Populaire ou des Jeunes de L’Europe Nouvelle (JEN) de l’occupation et des idées qu’un tout nouveau public devait découvrir dans quelques-uns des romans du chantre des “patries charnelles”.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ancien volontaire du Front de l’Est, il avait rompu avec l’idée d’une Europe une-et-indivisble à la mode jacobine, telle que le voyait les dirigeants du Reich national-socialiste. Magnifique romancier à l’imagination fertile, Marc Augier avait de la vérité historique une vision qui rejoignait celle d’un alexandre Dumas : il inventa littéralement une Europe des “patries charnelles”, dont il attribua la paternité aux éléments oppositionnels de la SS et dont il publia la carte dans son récit historique Les SS de la Toison d’or (1975).</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Sous le titre de “l’Europe des Ethnies” figure ainsi un projet dont il prétendait qu’il était tiré “des cartes ébauchées par le clan non pangermaniste de la Waffen SS”, dans lequel chaque province d’Europe “recevait son autonomie culturelle totale et restait dépendante de la fédération pour l’économie, la politique étrangère et la défense”.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">En attribuant à la SS un découpage en contradiction formelle avec le vieux projet pangermaniste d’un seul empire allant de la Norvège à la Flandre et du Tyrol à l’Estonie, l’écrivain fondait un mythe gigantesque, encore présent au XXIème siècle. Mais il l’enfermait dans une dangereuse nostalgie en l’accouplant à une incapacitante diabolisation. Lier l’Europe des peuples au combat crépusculaire du IIIe Reich ne sert pas cette cause qui repose sur un évident contre-sens historique. Sous cet aspect, un homme comme Jean Thiriart, qui fut dans sa prime jeunesse membre de l’association culturelle wallonne AGRA (Amis du Grand Reich Allemand) était plus “dans la ligne” hitlérienne que le sergent Marc Augier de la LVF !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Il n’est pas besoin de chercher de tels parrainages enfouis dans les cendres de l’Histoire. Transformer en fédéral un vieux rêve unitaire n’en est pas moins une belle trouvaille.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Saint-Loup aura beaucoup fait pour que l’idée de l’Europe des Ethnies (ou des Régions ou des Peuples) ait abouti à remplacer chez beaucoup de jeunes, le mot nationaliste par le terme identitaire. Les romans du Cycle des Patries charnelles, comme Nouveaux Cathares pour Montségur ou Plus de pardons pour les Bretons, sont l’œuvre d’un prodigieux éveilleur. Ces récits, où l’imagination transfigure la réalité h
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.html”LE BLOC” de Jérôme Leroytag:houdaer.hautetfort.com,2012-01-28:45753572012-01-28T12:27:00+01:002012-01-28T12:27:00+01:00 « C’était Brou qui conduisait. Il avait une Fiat Polski...
<p> </p><p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/02/3714441992.jpg" target="_blank"><img id="media-3407967" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/02/1152098984.jpg" alt="leroy,jérôme leroy,gallimard,série noire,extrême-droite,michaux,mabire,saint-loup,drieu" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">« C’était Brou qui conduisait. Il avait une Fiat Polski verte, une vraie caisse à savon, qui n’avait aucune tenue de route. L’habitacle puait le tabac et l’alcool. Tu montas à l’arrière avec Simon. Le CRS était le seul du groupe à avoir une carrure encore plus impressionnante que la tienne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">C’était un garçon mélancolique qui vivait tout le temps à la caserne de Darnétal, contrairement à nombre de ses collègues. Il en devenait populaire car il était toujours prêt à rendre service pour les astreintes du week-end ou des jours fériés.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Simon était persuadé, sincèrement persuadé, que les Soviétiques allaient franchir le Rhin et que Giscard était un agent du KGB, tout comme Mitterrand. La gauche avait perdu les dernières législatives, celles de 78, mais ça ne le rassurait pas. Il souffrait de fait d’une légère paranoïa et passait ses loisirs à lire dans sa chambrée des magazines de cul comme ses collègues : il n’aurait pas voulu qu’on le prenne pour une tafiole. Mais, dès qu’il se retrouvait seul, il se gavait de romans d’espionnage avec une prédilection pour les SAS que lui prêtait Brou. Pour aggraver les choses, Brou lui prêtait aussi des romans de Saint-Loup et de Jean Mabire.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Il te demanda de sa voix douce ce que tu lisais et sans que tu saches au juste ce qui te prit, tu lui lus un extrait d’ « Union libre » :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ma femme aux jambes de fusée</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ma femme aux mollets de moelle de sureau</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ma femme aux pieds d’initiales</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Aux pieds de troupeaux de clés aux pieds de calfats qui boivent</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ma femme au cou d’orge imperlé</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Ma femme à la gorge de Val d’or</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">De rendez-vous dans le lit même du torrent</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Aux seins de nuit »</span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Tu fus presque gêné par sa réaction.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Là, au milieu des clients, du bruit de la rue qui couvraient brièvement les conversations à chaque entrée ou sortie d’un client, les yeux du CRS s’étaient emplis de larmes et il répétait mécaniquement :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">- Qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Depuis, tu lui prêtais ou lui offrais très régulièrement de la poésie. Après Breton, ce fut <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Alcools</em> qu’il aima moins, René Char qu’il n’aima pas du tout, Verlaine, Rimbaud, Musset. Inexplicablement, Simon eut une véritable passion pour <span style="color: #800000;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/tag/michaux"><span style="color: #800000;">Michaux</span></a></span> dont il ne se lassait pas. Bien qu’il t’ait demandé de garder cette dilection secrète, « ils vont se foutre de ma gueule », et que tu n’aies rien dit, cela finit par se savoir.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Jean Emile fut effondré. Il trouvait de très mauvais aloi que l’homme d’action s’émollie avec des vers.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Brou, lui, fut plus tolérant et indiqua que nous étions là dans une vieille tradition occidentale, celle des guerriers poètes. Il parla de Charles d’Orléans ou de <span style="color: #800000;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/tag/drieu"><span style="color: #800000;">Drieu</span></a></span>.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">Simon, rassuré, n’eut plus à se cacher mais il était très étrange, tout de même, de l’entendre murmurer comme une prière des extraits de <em>Misérable Miracle</em>, alors que vous incendiez au cocktail Molotov la permanence d’un conseiller général communiste du côté du Petit-Quevilly. »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';">« LE BLOC » de Jérôme Leroy <span style="font-size: small;">(lien vers le site de l'auteur dans la colonne "Passerelles" à gauche), éd. Gallimard, Série Noire.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: small;">Une <span style="color: #800000;"><a href="http://antifixion.blogspot.com/2011/11/le-bloc-de-jerome-leroy.html"><span style="color: #800000;">critique du livre</span></a></span> par Thierry Marignac, auteur du récent et tout aussi excellent "<span style="color: #800000;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/archive/2011/11/08/milieu-hostile-de-marignac-un-livre-qui-vous-veut-du-bien.html"><span style="color: #800000;">MILIEU HOSTILE</span></a></span>".</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: small;">Une <span style="color: #800000;"><a href="http://archaion.hautetfort.com/archive/2011/11/23/sur-le-bloc-de-jerome-leroy.html"><span style="color: #800000;">autre critique du livre</span></a></span> signée Christopher Gérard.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';"><span style="font-size: small;">Je vous épargne les papiers parus dans la presse traditionnelle, aussi nombreux qu'insignifiants.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif';"> </span></p>
Kurganhttp://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/about.htmlL’âge d’ortag:dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com,2012-01-13:44354402012-01-13T13:49:00+01:002012-01-13T13:49:00+01:00 Cian aperçut la pierre levée qui portait les swastikas superposées,...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><img id="media-3383054" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dieunaussprechlichenkulteneditions.hautetfort.com/media/00/00/2865099242.jpg" alt="Saint-Loup_portrait.jpg" />Cian aperçut la pierre levée qui portait les swastikas superposées, s’arrêta et dit : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Je l’ai découverte en me promenant au lever du jour. Jamais je n’ai vu ce genre d’Hevoud double, et vous ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Mon père avait transporté ici cette pierre qu’il trouva dans l’île où je suis née. Il m’en expliqua le symbole. Quand la swastika tourne vers la gauche c’est qu’elle représente la croix des hommes qui vivent « avec le temps », ceux qui ne résistent pas à l’évolution, donc à la dégradation universelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cian sursauta et murmura : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">C’est le symbole des Celtes, aussi bien irlandais que bretons ! Celui d’une race qui dégénère !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">La Morigane reprit : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Quand la swastika accomplit sa rotation vers la droite, elle devient l’emblème des hommes « contre le temps », ceux qui veulent renverser l’évolution, remonter le cours de la décadence, retrouver avant le terme fatal la pureté originelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- C’est la croix du Parti National Socialiste allemand, n’est-ce pas ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Oui. Mais les hommes « contre le temps » ne réussissent jamais. On ne s’oppose pas à l’évolution. Il faut que ce qui doit être soit… Quant à la double swastika que vous avez vue et que je crois unique, du moins en Europe, c’est la croix des hommes « au-dessus du temps ». Les deux mouvements s’annulent, stoppant pour une période plus ou moins longue la dégradation universelle. L’accord parfait entre toutes formes vivantes s’établit alors. Les hommes aiment les bêtes qui le leur rendent. Et les dieux sont parmi nous puisque tous les hommes sont dieux…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Cian répliqua, mi-convaincu mi-sceptique : </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Alors ? C’est l’âge d’or ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- C’est ce qu’en des époques très anciennes, les hommes « au-dessus du temps » qui le vécurent appelaient l’âge d’or.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- Et vous pensez qu’il reviendra, Morigane ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">- J’en suis persuadée. Mais, avant, le monde devra passer par la porte étroite des grandes catastrophes que préparent aussi bien les hommes « avec le temps », par leur lâcheté, que les hommes « contre le temps » par leur précipitation. Ce qui doit être sera, mais en son temps seulement.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 5pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong>Saint-Loup</strong>, extrait de : « Plus de Pardons pour les Bretons »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlPierre Vial présente ”Nouveaux Cathares pour Montségur” de Saint-Louptag:euro-synergies.hautetfort.com,2011-10-24:38354732011-10-24T00:13:00+02:002011-10-24T00:13:00+02:00 Pierre Vial présente "Nouveaux Cathares pour Montségur" de Saint-Loup...
<p style="text-align: center;"><iframe width="480" height="379" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" frameborder="0" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x9tbtf"></iframe><br /><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #ff6600;"><strong><a href="http://www.dailymotion.com/video/x9tbtf_lectures-identitaires-n-3_webcam" target="_blank"><span style="color: #ff6600;">Pierre Vial présente "Nouveaux Cathares pour Montségur" de Saint-Loup</span></a></strong></span><em></em></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlHommage à Saint-Louptag:euro-synergies.hautetfort.com,2010-12-25:30311092010-12-25T00:05:00+01:002010-12-25T00:05:00+01:00 Hommage à Saint-Loup Pierre VIAL Ex:...
<p><span style="font-size: xx-large; color: #ff6600; font-family: arial black,avant garde;"><strong><small>Hommage à Saint-Loup</small></strong></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><small>Pierre VIAL</small></span></strong></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><small>Ex: <a href="http://tpprovence.wordpress.com/">http://tpprovence.wordpress.com/</a></small></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;"><em>Il y a vingt ans aujourd’hui disparaissait Saint-Loup. En la mémoire de ce héros, nous publions un texte de Pierre Vial,</em> L’Homme du Grand Midi<em>, paru dans</em> Rencontres avec Saint-Loup<em>, publié par l’association des Amis de Saint-Loup. C’est du même ouvrage que sont extraits les illustrations de Marienne.<br /></em></span></strong></span></p><div class="entry"><p><span style="font-size: large; color: #ffff00; font-family: arial black,avant garde;"><strong>L’Homme du Grand Midi </strong></span></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><img id="media-2802602" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3657590888.jpg" alt="europe-saint-loup.jpg" /></span>J’ai découvert Saint-Loup en décembre 1961. J’avais dix-huit ans et me trouvais en résidence non souhaitée, aux frais de la Ve République, pour incompatibilité d’humeur avec la politique qui était alors menée dans une Algérie qui n’avait plus que quelques mois à être française. On était à quelques jours du solstice d’hiver – mais je ne savais pas encore, à l’époque, ce qu’était un solstice d’hiver, et ce que cela pouvait signifier. Depuis j’ai appris à lire certains signes.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Lorsqu’on se retrouve en prison, pour avoir servi une cause déjà presque perdue, le désespoir guette. Saint-Loup m’en a préservé, en me faisant découvrir une autre dimension, proprement cosmique, à l’aventure dans laquelle je m’étais lancé. à corps et à cœur perdus, avec mes camarades du mouvement Jeune Nation. Brave petit militant nationaliste, croisé de la croix celtique, j’ai découvert avec Saint-Loup, et grâce à lui, que le combat, le vrai et éternel combat avait d’autres enjeux, et une toute autre ampleur, que l’avenir de quelques malheureux départements français au sud de la Méditerranée. En poète – car il était d’abord et avant tout un poète, c’est-à-dire un éveilleur – Saint-Loup m’a entraîné sur la longue route qui mène au Grand Midi de Zarathoustra. Bref, il a fait de moi un païen, c’est-à-dire quelqu’un qui sait que le seul véritable enjeu, depuis deux mille ans, est de savoir si l’on appartient, mentalement, aux peuples de la forêt ou à cette tribu de gardiens de chèvres qui, dans son désert, s’est autoproclamée élue d’un dieu bizarre – « un méchant dieu », comme disait 1’’ami Gripari.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">J’ai donc à l’égard de Saint-Loup la plus belle et la plus lourde des dettes – celle que l’on doit à qui nous a amené à dépouiller le vieil homme, à bénéficier de cette seconde naissance qu’est toute authentique initiation, au vrai et profond sens du terme. Oui, je fais partie de ceux qui ont découvert le signe éternel de toute vie, la roue, toujours tournante, du Soleil Invaincu.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Chaque livre de Saint-Loup est, à sa façon. un guide spirituel. Mais certains de ses ouvrages ont éveillé en moi un écho particulier. Je voudrais en évoquer plus particulièrement deux – sachant que bien d’autres seront célébrés par mes camarades.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Au temps où il s’appelait Marc Augier, Saint-Loup publia un petit livre, aujourd’hui très recherché, <em>Les Skieurs de la Nuit.</em> Le sous-titre précisait : <em>Un raid de ski-camping en Laponie finlandaise</em>. C’est le récit d’une aventure, vécue au solstice d’hiver 1938, qui entraîna deux Français au-delà du Cercle polaire. Le but ? «<em> Il fallait,</em>se souvient Marc Augier<em>, dégager le sens de l’amour que je dois porter à telle ou telle conception de vie, déterminer le lieu où se situent les véritables richesses. »</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Le titre du premier chapitre est, en soi, un manifeste : « Conseil aux campeurs pour la conquête du Graal. » Tout Saint-Loup est déjà là. En fondant en 1935, avec ses amis de la SFIO et du Syndicat national des instituteurs, les Auberges laïques de la Jeunesse, il avait en effet en tête bien autre chose que ce que nous appelons aujourd’hui « les loisirs » – terme dérisoire et même nauséabond, depuis qu’il a été pollué par Trigano.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Marc Augier s’en explique, en interpellant la bêtise bourgeoise : « Vous qui avez souri, souvent avec bienveillance, au spectacle de ces jeunes cohortes s’éloignant de la ville, sac au dos, solidement chaussées, sommairement vêtues et qui donnaient à partir de 1930 un visage absolument inédit aux routes françaises, pensiez-vous que ce spectacle était non pas le produit d’une fantaisie passagère, mais bel et bien un de ces faits en apparence tout à fait secondaires qui vont modifier toute une civilisation ? La chose est vraiment indiscutable. Ce départ spontané vers les grands espaces, plaines, mers, montagnes, ce recours au moyen de transport élémentaire comme la marche à pied, cet exode de la cité, c’est la grande réaction du XXe siècle contre les formes d’habitat et de vie perfectionnées devenues à la longue intolérables parce que privées de joies, d’émotions, de richesses naturelles. J’en puise la certitude en moi-même. À la veille de la guerre, dans les rues de New York ou de Paris, il m’arrivait soudain d’étouffer, d’avoir en l’espace d’une seconde la conscience aiguë de ma pauvreté sensorielle entre ces murs uniformément laids de la construction moderne, et particulièrement lorsqu’au volant de ma voiture j’étais prisonnier, immobilisé pendant de longues minutes, enserré par d’autres machines inhumaines qui distillaient dans l’air leurs poisons silencieux. Il m’arrivait de penser et de dire tout haut : « Il faut que ça change… cette vie ne peut pas durer » ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Conquérir le Graal, donc. En partant à ski, sac au dos, pour mettre ses pas dans des traces millénaires. Car, rappelle Marc Augier, « <em>au cours des migrations des peuples indo-européens vers les terres arctiques, le ski fut avant tout un instrument de voyage</em> ». Et il ajoute : « <em>En chaussant les skis de fond au nom d’un idéal nettement réactionnaire, j’ai cherché à laisser derrière moi, dans la neige, des traces nettes menant vers les hauts lieux où toute joie est solidement gagnée par ceux qui s’y aventurent</em> ». En choisissant de monter, loin, vers le Nord, au temps béni du solstice d’hiver, Marc Augier fait un choix initiatique.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">« <em>L’homme</em> <em>retrouve à ces latitudes, à cette époque de l’année, des conditions de vie aussi voisines que possible des époques primitives. Comme nous sommes quelques-uns à savoir que l’homme occidental a tout perdu en se mettant de plus en plus à l’abri du combat élémentaire, seule garantie certaine pour la survivance de l’espèce, nous avons retiré une joie profonde de cette confrontation [...]. Les inspirés ont raison. La lumière vient du Nord… [...] Quand je me tourne vers le Nord, je sens, comme l’aiguille aimantée qui se fixe sur tel point et non tel autre point de l’espace, se rassembler les meilleures et les plus nobles forces qui sont en moi</em> ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Dans le grand Nord, Marc Augier rencontre des hommes qui n’ont pas encore été pollués par la civilisation des marchands, des banquiers et des professeurs de morale.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Les Lapons nomades baignent dans le chant du monde, vivent sans état d’âme un panthéisme tranquille, car ils sont : « <em>en contact étroit avec tout un complexe de forces naturelles qui nous échappent complètement, soit que nos sens aient perdu leur acuité soit que notre esprit se soit engagé dans le domaine des valeurs fallacieuses. Toute la gamme des croyances lapones (nous disons aujourd’hui</em> « superstitions » <em>avec un orgueil que le spectacle de notre propre civilisation ne paraît pas justifier) révèle une richesse de sentiments, une sûreté dans le choix des valeurs du bien et du mal et, en définitive, une connaissance de Dieu et de l’homme qui me paraissent admirables. Ces valeurs religieuses sont infiniment plus vivantes et, partant, plus efficaces que les nôtres, parce qu’incluses dans la nature, tout à fait à portée des sens, s’exprimant au moyen d’un jeu de dangers, de châtiments et de récompenses fort précis, et riches de tout ce paganisme poétique et populaire auquel le christianisme n’a que trop faiblement emprunté, avant de se réfugier dans les pures abstractions de l’âme</em> ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Le Lapon manifeste une attitude respectueuse à l’égard des génies bienfaisants, les Uldra, qui vivent sous terre, et des génies malfaisants, les Stalo, qui vivent au fond des lacs. Il s’agit d’être en accord avec l’harmonie du monde :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">« <em>passant du monde invisible à l’univers matériel, le Lapon porte un respect et un amour tout particuliers aux bêtes. Il sait parfaitement qu’autrefois toutes les bêtes étaient douées de la parole et aussi les fleurs, les arbres de la taïga et les blocs erratiques… C’est pourquoi l’homme doit être bon pour les animaux, soigneux pour les arbres, respectueux des pierres sur lesquelles il pose le pied.</em> »</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">C’est par les longues marches et les nuits sous la tente, le contact avec l’air, l’eau, la terre, le feu que Marc Augier a découvert cette grande santé qui a pour nom paganisme. On comprend quelle cohérence a marqué sa trajectoire, des Auberges de Jeunesse à l’armée européenne levée, au nom de Sparte, contre les apôtres du cosmopolitisme.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Après avoir traversé, en 1945, le crépuscule des dieux. Marc Augier a choisi de vivre pour témoigner. Ainsi est né Saint-Loup, auteur prolifique, dont les livres ont joué, pour la génération à laquelle j’appartiens, un rôle décisif. Car en lisant Saint-Loup, bien des jeunes, dans les années 60, ont entendu un appel. Appel des cimes. Appel des sentiers sinuant au cœur des forêts. Appel des sources. Appel de ce Soleil Invaincu qui, malgré tous les inquisiteurs, a été, est et sera le signe de ralliement des garçons et des filles de notre peuple en lutte pour le seul droit qu’ils reconnaissent – celui du sol et du sang.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Cet enseignement, infiniment plus précieux, plus enrichissant, plus tonique que tous ceux dispensés dans les tristes et grises universités, Saint-Loup l’a placé au cœur de la plupart de ses livres. Mais avec une force toute particulière dans <em>La Peau de l’Aurochs</em>.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Ce livre est un roman initiatique, dans la grande tradition arthurienne : Saint-Loup est membre de ce compagnonnage qui, depuis des siècles, veille sur le Graal. Il conte l’histoire d’une communauté montagnarde, enracinée au pays d’Aoste, qui entre en résistance lorsque les prétoriens de César – un César dont les armées sont mécanisées – veulent lui imposer leur loi, la Loi unique dont rêvent tous les totalitarismes, de Moïse à George Bush. Les Valdotains, murés dans leur réduit montagnard, sont contraints, pour survivre, de retrouver les vieux principes élémentaires : se battre, se procurer de la nourriture, procréer. Face au froid, à la faim, à la nuit, à la solitude, réfugiés dans une grotte, protégés par le feu qu’il ne faut jamais laisser mourir, revenus à l’âge de pierre, ils retrouvent la grande santé : leur curé fait faire à sa religion le chemin inverse de celui qu’elle a effectué en deux millénaires et, revenant aux sources païennes, il redécouvre, du coup, les secrets de l’harmonie entre l’homme et la terre, entre le sang et le sol. En célébrant, sur un dolmen, le sacrifice rituel du bouquetin – animal sacré car sa chair a permis la survie de la communauté, il est symbole des forces de la terre maternelle et du ciel père, unis par et dans la montagne –, le curé retrouve spontanément les gestes et les mots qui calment le cœur des hommes, en paix avec eux-mêmes car unis au cosmos, intégrés – réintégrés – dans la grande roue de l’Éternel Retour.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">De son côté, l’instituteur apprend aux enfants de nouvelles et drues générations qui ils sont, car la conscience de son identité est le plus précieux des biens : « Nos ancêtres les Salasses qui étaient de race celtique habitaient déjà les vallées du pays d’Aoste. » et le médecin retrouve la vertu des simples, les vieux secrets des femmes sages, des sourcières : la tisane des violettes contre les refroidissements, la graisse de marmotte fondue contre la pneumonie, la graisse de vipère pour faciliter la délivrance des femmes… Quant au paysan, il va s’agenouiller chaque soir sur ses terres ensemencées, aux approches du solstice d’hiver, et prie pour le retour de la la lumière.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Ainsi, fidèle à ses racines, la communauté montagnarde survit dans un isolement total, pendant plusieurs générations, en ne comptant que sur ses propres forces – et sur l’aide des anciens dieux. Jusqu’au jour où, César vaincu, la société marchande impose partout son « nouvel ordre mondial ». Et détruit, au nom de la morale et des Droits de l’homme, l’identité, maintenue jusqu’alors à grands périls, du Pays d’Aoste. Seul, un groupe de montagnards, fidèle à sa terre, choisit de gagner les hautes altitudes, pour retrouver le droit de vivre debout, dans un dépouillement spartiate, loin d’une « civilisation » frelatée qui pourrit tout ce qu’elle touche car y règne la loi du fric.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Avec <em>La Peau de l’Aurochs</em>, qui annonce son cycle romanesque des patries charnelles, Saint-Loup a fait œuvre de grand inspiré. Aux garçons et filles qui, fascinés par l’appel du paganisme, s’interrogent sur le meilleur guide pour découvrir l’éternelle âme païenne, il faut remettre comme un viatique, ce testament spirituel.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Aujourd’hui, Saint-Loup est parti vers le soleil.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Au revoir camarade. Du paradis des guerriers, où tu festoies aux côtés des porteurs d’épée de nos combats millénaires, adresse-nous, de tes bras dressés vers l’astre de vie, un fraternel salut. Nous en avons besoin pour continuer encore un peu la route. Avant de te rejoindre. Quand les dieux voudront.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Pierre Vial<br /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Source <em>: Club Acacias.</em></span></strong></p></div>
nauherhttp://off-shore.hautetfort.com/about.htmlLa présomptiontag:off-shore.hautetfort.com,2010-03-24:26558562010-03-24T07:03:00+01:002010-03-24T07:03:00+01:00 Le narrateur de la Recherche n'est pas seulement l'homme de la mémoire...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Le narrateur de la <em>Recherche</em> n'est pas seulement l'homme de la mémoire involontaire. Il est aussi, souvent, le témoin involontaire : celui de la cruauté de la demoiselle Vinteuil et de son amie, celui de la reconnaissance entre Charlus et Jupien,... Il est dans les coulisses, dans l'envers du décor et, de fait, dans le revers des choses et des êtres. Parfois pour donner la leçon, montrer toute la maîtrise qu'il a sur le monde, faire étalage de sa lucidité. Parfois, comme ici, quand son ami Saint-Loup lui présente celle qu'il aime, pour rappeler que nul ne peut se prévaloir d'une totale connaissance des individus. Et le paramètre amoureux ne doit pas servir d'explication : le constat proustien est bien plus désarmant.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tout à coup, Saint-Loup apparut accompagné de sa maîtresse et alors, dans cette femme qui était pour lui tout l'amour, toutes les douceurs possibles de la vie, dont la personnalité mystérieusement enfermée dans un corps comme dans un Tabernacle était l'objet encore sur lequel travaillait sans cesse l'imagination de mon ami, qu'il sentait qu'il ne connaîtrait jamais, dont il se demandait perpétuellement ce qu'elle était en elle-même, derrière le voile des regards et de la chair, dans cette femme, je reconnus à l'instant «Rachel quand du Seigneur», celle qui, il y a quelques années-les femmes changent si vite de situation dans ce monde-là, quand elles en changent-disait à la maquerelle: «Alors, demain soir, si vous avez besoin de moi pour quelqu'un, vous me ferez chercher.»</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Et quand on était «venu la chercher» en effet, et qu'elle se trouvait seule dans la chambre avec ce quelqu'un, elle savait si bien ce qu'on voulait d'elle, qu'après avoir fermé à clef, par précaution de femme prudente, ou par geste rituel, elle commençait à ôter toutes ses affaires, comme on fait devant le docteur qui va vous ausculter, et ne s'arrêtant en route que si le «quelqu'un», n'aimant pas la nudité, lui disait qu'elle pouvait garder sa chemise, comme certains praticiens qui, ayant l'oreille très fine et la crainte de faire se refroidir leur malade, se contentent d'écouter la respiration et le battement du coeur à travers un linge. A cette femme dont toute la vie, toutes les pensées, tout le passé, tous les hommes par qui elle avait pu être possédée, m'étaient chose si indifférente que, si elle me l'eût contée, je ne l'eusse écoutée que par politesse et à peine entendue, je sentis que l'inquiétude, le tourment, l'amour de Saint-Loup s'étaient appliqués jusqu'à faire-de ce qui était pour moi un jouet mécanique-un objet de souffrances infinies, le prix même de l'existence. Voyant ces deux éléments dissociés (parce que j'avais connu «Rachel quand du Seigneur» dans une maison de passe), je comprenais que bien des femmes pour lesquelles des hommes vivent, souffrent, se tuent, peuvent être en elles-mêmes ou pour d'autres ce que Rachel était pour moi. L'idée qu'on pût avoir une curiosité douloureuse à l'égard de sa vie me stupéfiait. J'aurais pu apprendre bien des coucheries d'elle à Robert, lesquelles me semblaient la chose la plus indifférente du monde. Et combien elles l'eussent peiné! Et que n'avait-il pas donné pour les connaître, sans y réussir!</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Je me rendais compte de tout ce qu'une imagination humaine peut mettre derrière un petit morceau de visage comme était celui de cette femme, si c'est l'imagination qui l'a connue d'abord; et, inversement, en quels misérables éléments matériels et dénués de toute valeur pouvait se décomposer ce qui était le but de tant de rêveries, si, au contraire, cela avait été, connue d'une manière opposée, par la connaissance la plus triviale. Je comprenais que ce qui m'avait paru ne pas valoir vingt francs quand cela m'avait été offert pour vingt francs dans la maison de passe, où c'était seulement pour moi une femme désireuse de gagner vingt francs, peut valoir plus qu'un million, que la famille, que toutes les situation enviées, si on a commencé par imaginer en elle un être inconnu, curieux à connaître, difficile à saisir, à garder. Sans doute c'était le même mince et étroit visage que nous voyions Robert et moi. Mais nous étions arrivés à lui par les deux routes opposées qui ne communiqueront jamais, et nous n'en verrions jamais la même face.</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><strong><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> Le Côté de Guermantes</span></span></em></strong></p><p style="text-align: justify;"> </p>