Last posts on roumanie2024-03-28T23:28:31+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/roumanie/atom.xmlJean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlUne enfance en Moldavie soviétiquetag:jplongre.hautetfort.com,2024-03-11:64886842024-03-11T08:59:00+01:002024-03-11T08:59:00+01:00 Lorina Bălteanu, Cette corde qui m’attache à la terre , traduit du...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6517239" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/2139006381.jpg" alt="roman,moldavie,roumanie,lorina bălteanu,marily le nir,Éditions des syrtes,jean-pierre longre" width="97" height="162" />Lorina Bălteanu, <em>Cette corde qui m’attache à la terre</em>, traduit du roumain par Marily le Nir<span style="color: black;">, <span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; background: white;">Éditions des Syrtes,</span> </span>2024</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Années 1960-1970. En brefs épisodes, une fillette raconte sa vie quotidienne dans un village où se mêlent traditions rurales et contraintes plus ou moins explicites dues au régime en vigueur – le pays qui est devenu en 1991 la République de Moldavie étant alors intégré à l’URSS. Cela pour l’environnement extérieur. Mais il y a plusieurs couches de lecture dans cette narration menée avec une grande finesse : les relations familiales, avec les frères et sœurs, les parents (« Maman veut que Papa soit comme elle le veut, elle »), les grands-parents, si différents les uns des autres, sans oublier la famille éloignée ; les relations avec d’autres enfants et des figures marquantes du village, la guérisseuse, la bibliothécaire, le « beau garçon » qui « a fait le malheur de bien des filles », et surtout de celle qu’il a épousée, le milicien, Ileana qui a mauvaise réputation…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Et surtout, la vie intérieure de la fillette qui manifeste un sens aigu de l’observation tout en se laissant aller à des désirs d’ailleurs, qui fait preuve d’une intelligence précoce alliée à une fraîche naïveté enfantine. Elle combat les soucis de la vie et les petites ou grandes vexations en rêvant et en s’appropriant lucidement ses rêves : « Moi, j’aime tous mes rêves et je ne veux pas les mélanger avec ceux de mes frères. » Parmi les incitations, il y a surtout la « tante Muza », qui vit à Bucarest et dit connaître Paris. « Je parcours le monde en pensée, avec elle, parfois je vais encore plus loin, là où elle n’est pas encore parvenue, et même la voix fâchée de maman ne peut pas me faire revenir. » En fait, les gestes familiers et les petites préoccupations de la vie quotidienne sont essentiellement tournés vers l’hypothétique départ, espoir et lucidité mêlés : « La nuit, quand l’envie de partir me reprend, je sors ma lampe de poche de sous l’oreiller et, à sa lumière, je recompte mes sous à l’insu de tous. Il n’y en a pas encore assez. Moi, je veux partir loin et, pour ça, il m’en faut encore plus. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Il n’y a apparemment rien d’exceptionnel dans ce livre. Vie familiale, vie sociale, vie scolaire, échappées réelles et imaginaires… Mais Lorina Bălteanu, qui, née en Moldavie et vivant à Paris, connaît bien le contexte de son sujet, sait parfaitement camper des ambiances et montrer les vicissitudes de la vie à travers les mots d’une enfant qui n’hésite pas à dire ce qu’elle a à dire, qui n’a pas froid aux yeux – des yeux qu’elle a vifs et acérés (d’ailleurs la plupart du temps elle « rêve les yeux ouverts »). Et si la matière narrative est puisée dans un réel historiquement et géographiquement précis, l’autrice la transforme en un récit dont la portée est à la fois générale et profondément humaine. C’est là le véritable art du roman. </span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="https://editions-syrtes.com">https://editions-syrtes.com</a> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Parution le 22 mars 2024</span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlNouveau manuel de survie poétiquetag:jplongre.hautetfort.com,2024-02-09:64840512024-02-09T11:50:50+01:002024-02-09T11:50:50+01:00 Radu Bata, L’amertume des mots doux , « adages ma non...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6510410" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/02/83056006.jpg" alt="poésie, adages, images, francophone, roumanie, radu bata, gwen keraval, rodica costianu, éditions unicité, Jean-Pierre Longre" width="114" height="160" />Radu Bata, <em>L’amertume des mots doux</em>, « adages ma non troppo », <span style="font-family: Verdana, sans-serif; color: #000000; background: white;">Éditions Unicité, 2024</span></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les multiples talents littéraires de <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu+bata">Radu Bata</a> ne sont plus à démontrer. Mais pour le plaisir de l’inventaire et pour le rafraîchissement de la mémoire, on peut en rappeler quelques-uns. Inventeur des « poésettes » destinées à mettre la poésie à la disposition de qui en veut, traducteur et propagateur de la poésie roumaine dans le monde francophone, avec à son actif et jusqu’à ce jour trois (3 !) volumes de <em>Blues roumain</em>, prolifique compositeur de recueils de textes brefs et denses, que modestement il a intitulés, par exemple, <em>Mine de petits riens</em>, mais qui, s’ils sont effectivement une mine, ne sont pas rien, il poursuit maintenant avec un titre aussi oxymorique que prometteur, <em>L’amertume des mots doux</em>. Double promesse tenue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Doux ou amers, doux et en même temps amers, les mots sont quoi qu’il en soit de la fête. Passés à la moulinette de l’imagination (voir l’illustration fantastique de couverture par Gwen Keraval) et de leur musique propre, ils font feu de tout bois entre terre et ciel, entre océan et soleil, entre amour et mort, entre horizon et nuages, ces nuages chers à l’auteur et qui, avec « l’air de la mer », permettent de « tenir / dans ce monde qui expire. » Les nuages et, bien sûr, la poésie (car oui, malgré ses dénégations, Radu Bata est bien un poète), authentique « manuel d’entraînement / pour survivre en milieu hostile. » Car il ne faut pas s’y tromper, si fête des mots il y a (on y reviendra), le vertige du temps, l’espoir et le désespoir, le « désert des hommes », l’incessant sentiment de l’exil, « chemin qui ne finit jamais » ou « mariage blanc avec une veuve noire » – tout cela laisse à penser que l’amertume est le moteur de la moulinette.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Mais Radu Bata ne s’en laisse pas compter, et chez lui l’invention est une arme de combat, qui sous la douceur cache une redoutable efficacité. S’il est resté fidèle aux mots de sa langue natale, ceux de sa langue d’adoption n’ont pas de secrets pour lui, et il en joue sans vergogne : polysémie, jeux sonores, associations verbales, images surprenantes, mystérieuses résonances lexicales que soulignent les dessins de Rodica Costianu, tracés en courbes suggestives au fil de la plume… Et n’oublions pas l’humour, dont l’auteur a un sens aigu et dont il ne s’est jamais départi, exorcisant ainsi, entre autres, l’angoisse du « désamour » et de l’errance permanente. Voyez le dernier texte, un poème intitulé « Mon parcours professionnel dit avec des fleurs ». Tout un programme… Évidemment, le chroniqueur aurait envie de multiplier les citations ; mais il ne serait plus chroniqueur. Alors il se contentera de finir ainsi : « Le poète est devin / il sait de quoi sont faits les ciels de demain » ; ou, si l’on préfère : « L’écrivain est un globe-trotter / qui tourne autour de son nombril ». Poète ou écrivain, les deux en fait, il est toujours en mouvement, et c’est à ce prix qu’il survit et nous aide à survivre. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><a href="http://www.editions-unicite.fr/"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #0066cc; background: white;">www.editions-unicite.fr</span></a> </span></p><p><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #0066cc; background: white;"><a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu+bata">Radu Bata</a> </span></span></p>
Le Photonhttp://lephoton.hautetfort.com/about.htmlC'était le 5 février...tag:lephoton.hautetfort.com,2024-02-05:20325452024-02-05T17:21:00+01:002024-02-05T17:21:00+01:00 1794. Devant le Comité de salut public, Robespierre déclare : "La terreur...
<p>1794.<br />Devant le Comité de salut public, Robespierre déclare : "La terreur n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible, elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie".</p><p>1807.<br />Mort à Londres de Pascal Paoli, héros de l'indépendance de la Corse. Élu "général de la nation", il avait gouverné l'île en 1755. En 1769, il avait dû s'exiler, au lendemain de la défaite des milices corses contre les troupes de Choiseul à Ponte-Novo, l'année même de la naissance de Napoléon Bonaparte. Ce dernier, âgé de vingt ans, lui avait écrit en 1789 : "Je naquis quand la patrie périssait."</p><p>1848.<br />Naissance à Paris de l'écrivain français d'origine flamande Joris-Karl Huysmans. Fonctionnaire au ministère de l'Intérieur, successivement naturaliste (<em>Les sœurs Vantard</em>, 1879), symboliste et décadentiste <br />(<em>À Rebours</em>, 1884), il se ralliera finalement à un mysticisme chrétien quasi médiéval (<em>Là-bas</em>, 1891) sans jamais se défaire d'un style halluciné.</p><p>1920.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/01/417212691.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/01/1868824963.jpg" alt="Tristan Tzara par Delaunay (1923).jpg" /></a>Fondé quatre ans plus tôt à Zurich, le mouvement Dada organise sa première manifestation artistique parisienne au Grand Palais, à l'initiative de Tristan Tzara.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><br /><br />1937.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/01/2069315171.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/01/2011814529.JPG" alt="Lou Andreas-Salomé.JPG" /></a>Mort à Göttingen (Allemagne) de l'écrivain Lou Andreas-Salomé. Tour à tour amie, muse et inspiratrice de Friedrich Wilhelm Nietzsche, Rainer Maria Rilke, Gerhart Hauptmann et Sigmund Freud, elle dut toute sa vie durant affronter les calomnies que suscitait sa vie "scandaleuse".</p><p> </p><p> </p><p> </p><p><br />1953.<br />Iuliu Maniu, ancien président du Conseil des ministres du royaume de Roumanie, président du Parti national paysan, meurt dans sa cellule de la prison de Sighet, où il était incarcéré depuis 1947 dans des conditions abominables.</p><p>1966.<br />À Berlin, une manifestation étudiante contre la guerre au Vietnam marque l'apparition en Europe d'un phénomène politique nouveau, d'origine américaine : le gauchisme universitaire.</p><p>1976.<br />Prenant la parole à Montpellier au nom du mouvement viticole, Emmanuel Maffre-Baugé lance un appel à la mobilisation occitane et déclare : "Est-il une phrase plus raisonnable que de dire : « nous voulons vivre au pays » ?"</p><p>1982.<br />Mort à Leerbeek, dans le Limbourg néerlandais, du poète flamand Wies Moens. Défenseur de l'idée pan-néerlandaise ("thioise"), condamné en 1920 à quatre ans de prison pour "activisme", il fut le fondateur de l'hebdomadaire <em>De Vlag</em> et participa en 1931 à la création par Joris Van Severen du Verdinaso (Ligue des nationaux-solidaristes thiois).</p><p>2023.<br />Mort à Lillebonne du militant régionaliste Didier Patte, fondateur en 1971 du Mouvement normand, né de la fusion de l'Union pour la Région normande et de la Fédération des Étudiants de Rouen. Il œuvra toute sa vie en faveur de la réunification de la Normandie.</p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la patrie françaisetag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-12-16:64760422023-12-16T15:34:08+01:002023-12-16T15:34:08+01:00 Cioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6497849" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2217566631.jpg" alt="3a46b51e2f9ba52a0c6e4680840b2b82.jpg" width="478" height="679" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 24pt;"><strong>Cioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la patrie française</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Gennaro Malgieri</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://electomagazine.it/cioran-quando-lanima-della-patria-romena-di-origine-si-fonde-con-la-patria-francese/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Emil Cioran (1911-1995) est le plus grand écrivain non français du 20ème siècle. Son roumain semble avoir été traduit dans la langue de Montaigne avec un naturel étonnant. Comment la "francisation" à laquelle il s'est consacré dès son débarquement sur les bords de la Seine en 1937 a fait de lui le connaisseur le plus pénétrant de l'âme de sa nouvelle patrie, alors qu'il n'a jamais renié celle d'origine, dont il a puisé les personnages pour considérer la France avec la mentalité du Slave et l'expérience du "Parisien": à la fois actif et pessimiste, indolent et cynique. Les deux aspects de son caractère se transforment en aphorismes sublimes et abyssaux, comme dans ses réflexions sur la France, écrites en 1941, sur ce qui allait devenir son pays avant même qu'il ne l'ait décidé.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6497851" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2499220759.jpg" alt="De-la-france.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En effet, il était naturel pour Cioran de choisir la France comme "lieu" de son voyage existentiel et spirituel, car il y voyait reflétées les contradictions qui l'agitaient. Et son opuscule intitulé <em>De la France,</em> proposé il y a quelque temps en Italie par les éditions Voland pour la première fois, confirme son amour critique pour son pays d'adoption, dans l'histoire duquel il s'immerge presque avec volupté, en soulignant son excentricité et sa tendance à se décomposer avec insouciance, pourrait-on dire, pour ensuite se relever en s'accrochant à une grandeur ancestrale toujours remise en question, même par ceux qui avaient tout intérêt à la préserver. Je pense à un Chateaubriand, mal aimé de Cioran, qui, comme De Maistre (curieusement aimé du Roumain), s'est attaché à revigorer l'idée d'une France éternelle - enveloppée de christianisme dont le "génie", surtout pour le premier, est plus esthétique que religieux, qui aurait dû reprendre la vocation carolingienne de sa mission universelle et qui, au lieu de cela, s'est retrouvée à manier l'universalisme laïque de la Grande Révolution, ruisselante de sang et d'intolérance, embrassée, trahie et essentiellement niée par son dernier César, comme en témoigne le Mémorial de Sainte-Hélène.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cioran fait ses adieux à la langue roumaine en optant pour le français avec <em>Divagations,</em> le dernier livre écrit dans son idiome natal. Il s'agit d'un tournant existentiel plutôt que littéraire. La lecture, enfin rendue possible par sa publication chez l'éditeur italien Lindau, le confirme pleinement.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6497852" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2630336425.jpg" alt="0230c7f8a393c3e44121b01236b5aca0.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Contrairement à ses textes antérieurs, marqués par de fortes influences philosophiques, Cioran, dans ce premier recueil d'aphorismes encore non mûrs, suspendu entre de petits essais et de minuscules considérations extemporanées, une œuvre en somme dépourvue de projet unitaire, contrairement à ses textes ultérieurs, révèle une tendance à une mélancolie cosmique sublimée par la perception d'une réalité à la fois insaisissable et décadente. Il tend l'oreille au silence qui enveloppe l'univers et y perçoit le vide. Sans espoir et sans Dieu. Un énorme abîme qu'il voit devant lui, au fond duquel il s'efforce d'entrevoir un but à la vie. La décomposition de l'existence, qu'il approfondira dans les grands textes de sa maturité, est évoquée dans <em>Divagations </em>non pas à la manière d'un nihiliste "idéologique", comme on pourrait le penser, mais d'un percepteur de sensations qui l'amènent à décrire l'évanescence de tout ce qui l'entoure, esquissant une théorie de l'abandon qui caractérisera la "mise en pièces" de la modernité qui se fera plus tard avec la minutie d'un anatomopathologiste.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Que nous dit donc ce livre ? Simplement que le monde, comme le note Costantin Zaharia dans la préface de l'édition originale, "est absurde dans son essence et que le tumulte qui l'agite ne porte aucun signe de signification". Un état de souffrance permanent, en somme. Au point que le livre s'ouvre sur cette profession de foi: "Nous ne donnons voix qu'à des douleurs sans nom; les autres, qui forment la trame des instants, nous les jetons à la poubelle de l'évidence". Et rien ne semble apaiser ce malaise intériorisé au point de rendre surprenants les "exercices d'admiration" que Cioran proposera plus tard, esquissant des figures majestueuses qui puisent dans le désespoir des raisons d'espérer et de renaître, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Mais dans <em>Divagations,</em> il n'y a de place que pour l'anéantissement.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6497855" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2078468585.jpg" alt="716d2lB4I8L._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">J'en veux pour preuve : "Quand j'observe le silence ultramontain des paysages, l'impassibilité sublime des arbres, la dilapidation du soleil sur des cristallisations vertes qui étonnent et troublent l'esprit, quand on connaît les gisements de la sensibilité, une nostalgie sans contenu monte à la surface du cœur, embrassant l'espace avec une majesté suave et funèbre, alors la beauté m'apparaît comme le poison le plus fort qu'ait jamais goûté l'âme".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">On ne saurait mieux décrire la douleur d'une âme qui a passé toute sa vie à chercher quelque chose, doutant jusqu'à la fin qu'elle le trouverait.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cioran est le symptôme d'un malaise. Exagéré, sans doute, consciemment. C'est pourquoi ses textes se lisent comme un bréviaire séculaire dans lequel il n'est pas difficile de discerner, parmi d'innombrables aspérités, des éclats d'affliction sincère qui reflètent notre condition précaire de créatures imparfaites abandonnées au bord de l'inconnu.</span></strong></span><br /><br /></p>
Le Photonhttp://lephoton.hautetfort.com/about.htmlC'était le 30 novembre...tag:lephoton.hautetfort.com,2023-11-30:19229602023-11-30T09:35:00+01:002023-11-30T09:35:00+01:00 1670. Louis XIV décide la création de l'Hôtel des Invalides, à l'intention...
<p>1670.<br />Louis XIV décide la création de l'Hôtel des Invalides, à l'intention des soldats infirmes ou gravement blessés. Les travaux de construction sont confiés aux architectes Léopold Bruant et Jules Hardouin-Mansart. "Quel spectacle, fera dire Montesquieu à son Persan, que de voir rassemblées dans un même lieu toutes ces victimes de la patrie, qui ne respirent que pour la défendre et qui, se sentant le même cœur et non plus la même force, ne se plaignent que de l'impuissance où elles sont de se sacrifier pour elle".</p><p>1830.<br />Mort à Rome du pape Pie VIII (Francesco Saverio Castiglioni). Né en 1761 dans la région d'Ancône, élu en 1829, il conclut un concordat avec la Hollande. Sous sons pontificat, l'usurpateur portugais Don Miguel, dont il avait reconnu l'autorité, fit emprisonner 28 000 personnes, en fit décapiter ou empoisonner 1125, et contraignit 40 000 autres à l'exil. Pie VIII soutint aussi la politique de Charles X, à qui il suggéra l'adoption des ordonnances de 1830, qui aboutirent à une révolution de rue. Il refusa, avant sa mort, de reconnaître l'élection de Louis-Philippe.</p><p>1895.<br />S'étant fait mettre en congé pour un an, l'écrivain et poète français Charles Péguy commence la rédaction de sa première <em>Jeanne d'Arc</em>.<br /><br />1935.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/01/2794153580.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-4778487" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/01/156097432.jpg" alt="littérature,portugal,histoire,roumanie,nazisme,cinéma,1935,1938,1969" /></a>Mort à Lisbonne de l'écrivain et poète portugais Fernando Pessoa. Auteur d'une œuvre mélancolique de première importance, il démultiplia son identité en s'inventant des hétéronymes, parmi lesquels le païen Alberto Caeiro, le classique Ricardo Reis et le "whitmanien" Álvaro de Campos. Il écrivit aussi son <em>Livre de l'intranquillité</em> (inachevé et publié à titre posthume) sous le nom de Bernardo Soares.</p><p><br />1938.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/02/1631520831.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-2774008" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/02/356698097.jpg" alt="Corneliu Zelea Codreanu.jpg" /></a>Agissant sur l'ordre du ministre roumain de l'Intérieur, voire du roi Charles II, des policiers se présentent à la prison de Bucarest où se trouve détenu Corneliu Zelea Codreanu, fondateur de la Garde de Fer, favorable à l'instauration d'un régime inspiré du nazisme. Censé être transféré dans un autre établissement, il est embarqué dans un camion avec treize autres légionnaires. En forêt de Jilava, les quatorze détenus sont abattus puis aspergés d'acide pour empêcher l'identification des corps.</p><p>1954.<br />Mort à Ebersteinburg, près de Baden-Baden, du chef d'orchestre et compositeur allemand Wilhelm Furtwängler. Synthétisant la tradition d'interprétation inaugurée par Richard Wagner, il conduisit à son apogée l'Orchestre symphonique de Berlin, auquel il s'identifia toute sa vie. Le gouvernement français lui décerna la Légion d'honneur en février 1939.</p><p>1969.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/02/713958855.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-2774022" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/02/362022907.jpg" alt="Pierre Schoendoerffer.jpg" /></a></p><p>Parution du livre <em>L'Adieu au roi</em>, du cinéaste français Pierre Schoendoerffer (<em>Pêcheur d'Islande</em>, <em>La 317ème Section</em>, <em>Le Crabe-tambour</em>). Ce roman obtiendra le prix Interallié et sera porté au cinéma par l'Américain John Milius en 1989, sous le même titre.</p><p>1994.<br />Auteur de <em>La Société du spectacle</em> (1967) et fondateur de l'Internationale situationniste, l'écrivain, cinéaste et théoricien politique Guy Debord se donne la mort à Bellevue-la-Montagne, en Haute-Loire, à l'aide d'une arme à feu. Ses cendres seront dispersées dans la Seine, à hauteur de l'Île de la Cité.</p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe ”Zalmoxis” de Mircea Eliadetag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-11-29:64733842023-11-29T19:29:00+01:002023-11-29T19:29:00+01:00 Le "Zalmoxis" de Mircea Eliade par Joakim Andersen...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493723" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1755694352.jpg" alt="Zamolxe.jpg" width="577" height="324" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Le "Zalmoxis" de Mircea Eliade</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Joakim Andersen</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/10/30/mircea-eliade-zalmoxis/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le spécialiste roumain des religions Mircea Eliade (1907-1986) est une source d'enrichissement pour les universitaires et les critiques de la civilisation, notamment parce que ses critiques s'inscrivent dans une perspective de droite. Dans sa jeunesse, il a été proche de la Garde de fer nationaliste et, en exil, il a fréquenté Evola, Dumézil, Bataille et le cercle Eranos de Carl Jung. Sa critique de la civilisation s'appuie sur une connaissance approfondie des sociétés et des cultures historiques, qui démontre avec force à quel point l'Occident moderne est devenu déviant. En outre, il manque quelque chose que les comparaisons avec d'autres cultures montrent comme la dimension mythique est universellement humaine; son absence est remplie de pseudo-mythes, de manies et de problèmes de santé.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493729" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1980843216.jpg" alt="Mircea_Eliade_young.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493731" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2582150172.jpg" alt="737357468.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Eliade a écrit de manière initiée et passionnante sur tous les sujets, de l'initiation et des forgerons aux chamans et à l'éternel retour. Un ouvrage intéressant est <em>Zalmoxis - The Vanishing God. </em>Il s'agit d'un recueil d'articles intitulé <em>"Comparative Studies in the Religions and Folklore of Dacia and Eastern Europe"</em> (Études comparatives des religions et du folklore de la Dacie et de l'Europe de l'Est). En termes d'histoire religieuse, ils sont unis par un intérêt pour les créations religieuses qui manquent d'expression écrite et, souvent, de critères chronologiques. Eliade a écrit qu'en étudiant le folklore roumain, il a souvent rencontré des problèmes méthodologiques similaires à ceux rencontrés dans l'étude des peuples "primitifs". En même temps, il était conscient que la rencontre avec les valeurs religieuses archaïques pouvait être fructueuse pour l'homme moderne, "ces univers de valeurs spirituelles archaïques enrichiront le monde occidental autrement qu'en ajoutant des mots à son vocabulaire (mana, tabu, totem, etc.) ou à l'histoire des structures sociales". On reconnaît ici Eliade comme un critique de la civilisation, soucieux de rappeler à l'homme moderne ce qu'il a perdu. Un fil conducteur intéressant de Zalmoxis, étant donné que les articles se concentrent sur la patrie d'Eliade, est la tentative d'identifier les aspects de l'âme populaire. Eliade était bien conscient que le monde religieux des Géto-daces ne correspond pas nécessairement à celui que nous trouvons dans le folklore roumain, mais l'approche est fructueuse et peut être utilement appliquée au folklore suédois également.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493734" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1512632247.jpg" alt="EHESS_DANA_2013_01.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493737" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/1217668817.jpg" alt="hzalloult.jpg" width="423" height="317" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans l'introduction de "Les Daces et les loups", Eliade constate que les Roumains sont un peuple de loups. De nombreuses tribus indo-européennes s'identifient au loup, notamment par le biais de noms ethniques tels que daoi/daker, hyrkanoi, orkoi et hirpi sorani. Il existe un lien évident avec les associations cultuelles masculines dans lesquelles le loup jouait souvent un rôle central. Parfois, des tribus entières semblent avoir adopté le nom de loup à partir de ces associations, parfois des <em>Männerbünde</em> ont conquis d'autres groupes et leur ont donné leur nom. C'est une lecture fascinante, mais qui n'est probablement pas nouvelle pour les lecteurs de notre site suédois Motpol. Eliade résume tout cela en disant que "l'essentiel de l'initiation militaire consistait à transformer rituellement le jeune guerrier en une espèce d'animal sauvage prédateur. Il ne s'agissait pas seulement de courage, de force physique ou d'endurance, mais "d'une expérience magico-religieuse qui changeait radicalement le mode d'être du jeune guerrier. Il devait transmuter son humanité en accédant à une fureur agressive et terrifiante qui le transformait en un carnivore enragé".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493741" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2434502152.png" alt="LangThraco-Illyri.png" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493744" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3495908302.jpg" alt="77720672-alba-iulia-roumanie-30-avril-2017-des-soldats-daces-en-costume-de-bataille-présents-à-l-apulum.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493745" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3617536312.png" alt="554px-Roman_Dacia_de.svg.png" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Eliade a constaté que les Roumains étaient un peuple de loups à trois égards. Ils descendaient des Daces, conquis par les Romains, qui à leur tour descendaient de Rémus et Romulus ("les fils du dieu-loup Mars, allaités et élevés par la louve du Capitole"). Seul un tel peuple pouvait assimiler les Daces. La Roumanie moderne est ensuite née de l'invasion des terres daco-romaines par Gengis Khan et ses descendants, où l'on retrouve le mythe du loup ("le mythe généalogique des Gengis-Khanides proclame que leur ancêtre était un loup gris descendu du ciel et accouplé à une biche").</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493748" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2660012129.2.jpg" alt="Eliade's_Chamanisme.jpg" width="160" height="262" />La section sur Zalmoxis est également intéressante, Eliade comparant son culte à la fois aux mystères initiatiques comme ceux d'Éleusis et au chamanisme. Il évoque l'immortalité de l'âme, le symbolisme des grottes, les <em>katabasis</em>, l'immortalité, Pythagore, les dieux-ours, les Jordanes, la confusion entre les chèvres et les Goths, et les traces de chamanisme dans la Grèce antique. Il est fascinant de constater que le chaman apparaît en partie dans les récits de philosophes tels que Parménide et Pythagore. Cependant, la conclusion d'Eliade est que Zalmoxis était un représentant des mystères plutôt que des chamanes. Il mentionne également que Zalmoxis a été rapidement assimilé par le Christ, ce qui est logique étant donné les grandes similitudes entre les deux personnages. D'autres figures ont survécu jusqu'à l'époque moderne dans le folklore roumain, mais Zalmoxis a presque complètement disparu. Du moins jusqu'à ce qu'une renaissance nationale, à l'époque moderne, fasse revivre l'archétype indigène, "toujours et partout Zalmoxis est revivifié parce qu'il incarne le génie religieux des Daco-Gètes, parce que, en dernière analyse, il représente la spiritualité des "autochtones", des ancêtres presque mythiques conquis et assimilés par les Romains". L'union du pouvoir religieux et du pouvoir séculier apparaît ici comme un fil rouge, une caractéristique nationale, de l'époque dacienne à la Garde de fer et à Ceausescu.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un chapitre passionnant sur l'histoire des religions traite d'un mythe de la création qui revient chez les Roumains, les Bulgares, les Russes, les Polonais et les Roms de Transylvanie, mais aussi chez plusieurs peuples d'Asie et d'Amérique du Nord. Le monde est recouvert d'eau, Dieu et le Diable se rencontrent et le Diable prend de la boue au fond de la mer. Dans certaines versions du mythe, il tente ensuite de noyer un Dieu endormi en le faisant rouler dans l'eau, mais au lieu de cela, la masse terrestre se développe. Dans d'autres versions, moins dualistes, un oiseau aide Dieu pendant le processus de création. Dans plusieurs variantes, Dieu est alors inopinément passif et a besoin d'aide pour achever la création. Eliade retrace ici une relation avec le dieu du ciel plutôt lointain, un <em>deus otiosus,</em> chez plusieurs peuples d'Eurasie. Dans une société chrétienne, elle peut également séparer le Créateur des éléments de la création tels que le mal et le péché, "la distance de Dieu est directement justifiée par la dépravation de l'humanité. Dieu se retire au ciel parce que les hommes ont choisi le mal et le péché". Eliade a également constaté qu'il semble s'agir d'un mythe ancien qui a atteint l'Amérique du Nord et l'Europe, souvent influencé par le dualisme iranien, où le Diable a remplacé l'aide de Dieu dans le port des animaux.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6493749" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3427509053.jpg" alt="Moldavia's_coat_of_Arms_of_1481.jpg" width="199" height="222" />Un passage intéressant de Zalmoxis raconte comment le prince Dragos a fondé la Moldavie à la suite d'une chasse à l'aurochs, une version des mythes sur la chasse rituelle et les guides animaux. C'est notamment un animal sauvage qui a montré aux Vandales le chemin de Gibraltar ; de même, les Huns ont trouvé leur chemin vers des terrains de chasse plus civilisés au-delà des marécages. Eliade a également abordé le symbolisme du cerf et du taureau. Dans d'autres chapitres, il aborde la mandragore, le monachisme, le chamanisme roumain et l'importante ballade Miorita. Cette dernière est très populaire parmi les Roumains, Eliade affirmant qu'elle exprime l'âme populaire ("nous sommes en présence d'une création populaire encore vivante, qui touche l'âme populaire comme aucune autre ; en d'autres termes, il y a une "adhésion" totale et spontanée du peuple roumain aux beautés poétiques et au symbolisme de la ballade"). Dans le chapitre consacré à Miorita, il aborde également ce qu'il appelle le christianisme cosmique, une version sud-est européenne de la foi.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans l'ensemble, comme d'habitude, l'ouvrage est très facile à lire. Certaines sections peuvent être plus pertinentes que d'autres, les chapitres sur le peuple des loups et le mythe de la création m'ayant personnellement davantage intéressé, mais Eliade est intéressant quel que soit le sujet qu'il aborde. L'approche consistant à explorer l'âme populaire roumaine à travers l'étude des coutumes et du folklore est inspirante et peut fournir des pistes à ceux qui souhaitent faire quelque chose de similaire avec les Suédois.</span></strong></span></p>
Le Photonhttp://lephoton.hautetfort.com/about.htmlC'était le 22 novembre...tag:lephoton.hautetfort.com,2023-11-22:19103462023-11-22T23:40:00+01:002023-11-22T23:40:00+01:00 1875. Le prince Orloff, ambassadeur de Russie à Paris, invite à déjeuner...
<p>1875.<br />Le prince Orloff, ambassadeur de Russie à Paris, invite à déjeuner l'éditeur Hetzel et lui conseille de changer le titre du nouveau livre de Jules Verne. Celui-ci ne s'appellera donc pas <em>Le Courrier du tsar</em>, mais <em>Michel Strogoff</em>.</p><p>1890.<br />Naissance à Lille de Charles de Gaulle.</p><p>1892.<br />Mort à Lille du compositeur et chansonnier français Alexandre Desrousseaux, auteur de plusieurs centaines de chansons, dont la plus célèbre, <em>Le p'tit Quinquin</em>, s'est rapidement imposée comme l'hymne officieux de Lille.</p><p>1916.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/02/513697535.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-2126439" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/02/169329769.JPG" alt="Jack London.JPG" /></a>Mort à Glen Allen (Californie) de l'écrivain américain John Griffith Chaney, alias Jack London. Ancien chasseur de phoques, chômeur et vagabond, l'auteur de <em>Croc-Blanc</em> et de <em>La Route</em>, qui fut surnommé le "Kipling du Grand Nord", prôna toute sa vie durant un socialisme d'inspiration nietzschéenne, où le prolétariat tenait la place du Surhomme.</p><p> </p><p> </p><p>1933.<br />Un étudiant roumain, membre du Mouvement légionnaire de Corneliu Codreanu, Virgil Teodorecu, est abattu par la police à Constanta (Dobroudja). Dans les semaines qui suivent, meurtres et attentats se multiplient. Le 10 décembre, la Garde de fer est dissoute pour la troisième fois.</p><p>1963.<br />Mort à Los Angeles de l'écrivain et philosophe anglais Aldous Huxley. Surtout connu pour ses expériences avec les psychotropes et pour son roman <em>Le Meilleur des Mondes</em> (1932), qui anticipe l'avènement d'une société de contrôle total, il parraina en 1936, avec Alexis Carrel, le Centre d'étude des problèmes humains fondé par Jean Coutrot.</p><p>1971.<br />Le prix Goncourt est attribué à l'écrivain "hussard" français Jacques Laurent, fondateur de <em>La Parisienne</em>, pour son roman <em>Les Bêtises</em>.<br /><br />1996.<br /><img id="media-2762707" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/01/3813321032.jpg" alt="Robert Jaulin.jpg" />Mort à Grosrouvre (Yvelines) de l'ethnologue français Robert Jaulin. Après avoir effectué de nombreux séjours chez les Indiens d'Amérique latine, il dénonça dans <em>La Paix blanche</em> (1970) la destruction des cultures "primitives" par la "décivilisation occidentale".</p><p> </p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlVoyage en Roumanietag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-11-20:64719152023-11-20T17:36:00+01:002023-11-20T17:36:00+01:00 ( Mes photos -Le Danube à Galatzi ) En novembre 2022,...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6491224" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/02/4197407476.JPG" alt="voyage,roumanie,commémoration,administration,photos,vidéos" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Mes photos -Le Danube à Galatzi</em>)</span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">En novembre 2022, j'écrivais la note <span style="color: #003366;"><em><strong>Un voyage très triste</strong></em></span> </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2022/12/03/un-voyage-tres-triste.html">http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2022/12/03/un-voyage-tres-triste.html</a></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">La raison de mon récent voyage a été triple: commémorer l’anniversaire d’un an du décès de mon frère, signer un document administratif pour la concession familiale, clôturer le compte bancaire que j’avais à la BRD Société Générale. J’ai réservé mon aller-retour chez KLM-Air France, Nice-Paris-Bucarest, pour fin octobre-début novembre, en évitant de me retrouver là-bas à la date même du douloureux événement. Chacun gère ses émotions comme il sait ou comme il peut. Moi, j’ai mis au point, au fil du temps, une technique spéciale, intégrée à ma symbolique personnelle, selon laquelle je ne refais jamais le chemin de ce que j’ai vécu, mais j’y change les quelques éléments concrets qui sont dans mon pouvoir (que je peux contrôler). C’est-à-dire, je ne tourne pas en rond, je continue. Souvenons-nous que le héros du roman parcourt un chemin, traverse une leçon, et qu’il ne peut revenir le même après un voyage. Au XII e siècle, quand le roman est né (et dont je me suis occupée, d’ailleurs), il introduit une différence essentielle par rapport au genre héroïque : son personnage voyage et quand le voyage touche à sa fin, le roman finit lui aussi. Mais, le déchiffrement du sens de l’existence, la découverte du principe qui régit l’harmonie se trouve à l’intérieur de l’homme, l’agencement des faits et des événements ne sert que de prétexte pour comprendre. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">J’ai donc réussi à faire ce que je m’étais proposé, avec un seul bémol. L’employée de l’administration du cimetière où se trouve la concession familiale (administration qui fait partie de la mairie), tout en étant informée de mon arrivée pour quelques jours, n’avait toujours pas finalisé le dossier qui avait été déposé cinq mois auparavant. Je n’ai pas pu signer l’acte en question. Néanmoins, je ne voulais pas insister ou m’énerver, et encore moins donner un petit quelque chose à l’employée, selon la coutume qui ne meurt jamais. Comme je connais la fonction publique en Roumanie, j’avais anticipé. J’ai coupé court, en donnant chez le notaire une procuration à mon proche qui signera pour moi l’acte en question au moment où le dossier sera finalisé… </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">A la banque, tout a été rapide, j’ai signé un formulaire, j’ai remis la MasterCard et j’ai récupéré mon modeste montant. Ce compte à la BRD Société Générale, que j’alimentais un minimum mais régulièrement, m’était utile pour payer en ligne avec peu de risque (des articles sur Amazon, des abonnements pour mes blogs). Seulement, il devenait difficile à gérer depuis l’étranger: faire coïncider actualisation des données personnelles et retrait de la carte bancaire en personne. Il avait surtout une valeur affective pour moi, parce que je l’avais ouvert lors du décès de ma mère, en 2007, avec la moitié de la vente de l’appartement de mes parents (l’autre moitié revenait à mon frère), et surtout parce que, avec cet argent-là, personnel, j’ai créé ma microentreprise en France (CEFRO). Il représentait un pont symbolique entre mon pays d’origine et le pays où je vis depuis trente ans. Mais les symboles ont, eux aussi, une vie, donc une limite, et il ne faut surtout pas s’obstiner à les conserver quand ils ont perdu leur signification.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le temps a été magnifique, chaud et ensoleillé, et le Danube vraiment bleu, traversé par de longues péniches. La frontière ukrainienne n’est pas loin. Rentrée de ce court séjour, j’ai créé un Album photos et j’ai ajouté quelques vidéos sur ma petite chaîne YouTube.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Voici le lien à l’Album (il est visible probablement dans la version ordinateur): </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/album/roumanie-galatzi-octobre-novembre-2023/%20">http://elargissement-ro.hautetfort.com/album/roumanie-galatzi-octobre-novembre-2023/ </a></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">et à la chaîne YouTube. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="https://youtu.be/idRZszHTD4w?si=LF5I8HItP6JFm7vE">https://youtu.be/idRZszHTD4w?si=LF5I8HItP6JFm7vE</a></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="https://youtu.be/eSUsAas0V7Y?si=YvKIu9qGI8ltDGSu">https://youtu.be/eSUsAas0V7Y?si=YvKIu9qGI8ltDGSu</a></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="https://youtu.be/W6ehvr5Wui0?si=OmsRuQH6yNOPM6-0">https://youtu.be/W6ehvr5Wui0?si=OmsRuQH6yNOPM6-0</a></span></p><p> </p><p> </p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlLes massacres et les silencestag:jplongre.hautetfort.com,2023-10-01:64634142023-10-01T18:55:00+02:002023-10-01T18:55:00+02:00 Lionel Duroy, Mes pas dans leurs ombres , Mialet-Barrault, 2023 Son...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6478178" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/01/3297655445.jpeg" alt="Roman, Histoire, francophone, Roumanie, Lionel Duroy, Miallet-Barrault, Jean-Pierre Longre" width="103" height="164" />Lionel Duroy, <em>Mes pas dans leurs ombres</em>, Mialet-Barrault, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Son nom de famille est Codreanu, et pourtant Adèle, dont les parents ont émigré en France à l’époque de Ceauşescu, ne s’est jamais vraiment intéressée à la Roumanie. C’est à l’occasion d’un reportage à Bucarest, où l’envoie son rédacteur en chef, que la journaliste va découvrir l’histoire de son pays d’origine, ainsi que le passé trouble de son ascendance : son grand-père, qui fut un haut responsable communiste, n’a-t-il pas été auparavant un militant de l’extrême-droite antisémite sous le général Antonescu ? C’est en tout cas ce que vont lui révéler des habitants de Iaşi, la ville de sa famille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Prise de passion pour ses recherches sur les massacres de Juifs, dans les années 1940, entre la Roumanie, la Moldavie et l’Ukraine, confortée par la lecture des livres d’Aharon Appelfeld et d’Edgar Hilsenrath, elle va parcourir les lieux de ces massacres et se poser des questions sur leur oubli : « Découvrant au même moment ce qu’avait été l’existence des Roumains sous le communisme (dont je n’avais rien voulu savoir de la part de mes parents) et le massacre des Juifs par ces mêmes Roumains, je confondais les époques, passais de l’une à l’autre comme si elles étaient liées. J’ai cherché à comprendre pourquoi mon cerveau établissait ce lien et je suis parvenue à me le formuler : des Juifs avaient été tués sous le régime fasciste du général Antonescu (combien ? je n’en savais rien) et ils l’avaient été une deuxième fois sous le régime communiste par l’interdiction de se souvenir d’eux, par l’effacement de leurs noms des mémoires et des livres d’histoire. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Périple historique (le livre donne beaucoup de précisions sur les lieux et les dates), il s’agit aussi d’un périple individuel et initiatique : les découvertes faites par Adèle bousculent sa vie sentimentale (elle se sépare de son mari, trouve un nouvel amour en Moldavie), sexuelle (sa frénésie d’exploration du passé rejaillit en quelque sorte sur ses désirs charnels), familiale, puisqu’elle dévoile à son père le passé de son grand-père, probablement complice de massacres de Juifs (« En plus d’être un menteur, ton père était probablement un salaud, peut-être même un assassin […]. Je me demande même si, au fond, tu le savais mais préférais que cela reste enfoui ») et citoyenne, puisque la Moldavie et la Roumanie, malgré le passé tu, malgré tout, semblent devenir son propre pays. <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/lionel+duroy">Lionel Duroy</a>, qui avec <a href="http://jplongre.hautetfort.com/archive/2018/04/29/qu-etions-nous-en-train-de-vivre-6046998.html"><em>Eugenia</em></a> avait déjà fait des pogroms (celui de Iaşi en particulier) un thème dramatique, historique et romanesque, élargit ici le champ de vision, en passant toujours par les yeux et les mots d’une héroïne à fleur de peau. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.mialetbarrault.fr">www.mialetbarrault.fr</a> </span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.html”Brussels, My Love!”tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-09-12:64609762023-09-12T14:11:00+02:002023-09-12T14:11:00+02:00 ( Photo-Selfie. Je n'ai pas trouvé une illustration ) Vous...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6474579" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/02/2661555879.JPG" alt="euronews,émission,pnrr,roumanie,corruption" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Photo-Selfie. Je n'ai pas trouvé une illustration</em>) </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Vous connaissez, sans doute, cette émission diffusée sur la chaîne <span style="color: #003366;"><em><strong>Euronews</strong></em> </span>en week-end. Des députés, des maires, des politiques débattent sur des sujets qui nous concernent. Bien entendu, dans un registre plutôt abstrait, théorique, puisque c’est le langage feutré des hautes administrations. </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le niveau concret, c’est autre chose. On le voit, on y est confronté dans la vie de tous les jours, et il se présente en fonction des capacités des dirigeants à gérer leurs propres pays européens. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">La Roumanie, qui avait finalement déposé un PNRR, n’arrive pas à accéder aux milliards d’euros parce qu’elle refuse pratiquement de mettre en place les réformes que la CE demande : aligner les pensions spéciales énormes, dont bénéficient certains individus des Services, de l’Armée, de la Justice, etc. Il faut noter qu’en Roumanie, considérée toujours officiellement le pays le plus pauvre de l’UE, les fonctionnaires du service public ont des salaires de dizaines de milliers d’euros. La Roumanie a aussi le plus grand nombre de parlementaires, ainsi que des ministères qui explosent de postes inutiles, créés pour les membres des clans familiaux et politiques. Des sinécures, partout. Le pays des sinécures. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Il est évident que le mécanisme gigantesque de la corruption à tous les étages, tous les niveaux, toutes les branches, demande énormément d’argent. En principe, les fonds européens ne peuvent être détournés, donc à quoi bon faire des projets pour les encaisser, quand on arrive très bien à faire des montages financiers entre les structures de l'Etat et des structures privées, plus ou moins fictives, et tout le monde gagne. Comme dit le proverbe roumain: on vole son propre chapeau (d'ailleurs, un mode de fonctionnement ancestral). Sans parler du fait que le pays n'a jamais eu une stratégie nationale, en rien. En même temps, qui pourrait faire des projets ? Dernièrement, le gouvernement a renoncé à 77O millions d'euros par le PNRR, destinés à la réhabilitation et à la construction d'un nombre d'hôpitaux. Or, avec l'Education, la Santé est le domaine le plus catastrophique. "Le PNRR représente la chance de la Roumanie de sortir d'un sous-développement comparable à des pays d'Asie ou d'Afrique", écrit le quotidien <em>ziaristii.com.</em> Sauf que la Corruption avance main dans la main avec sa sœur jumelle l’Incompétence. Les deux rongent ce pays, dirigé par la deuxième ou la troisième génération issue de la nomenklatura du Parti unique et de la Securitate. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Revenons au nerf de la guerre, l’argent (bien qu’il n’y ait aucune guerre en Roumanie, et encore moins contre cette gangrène tenace depuis trois décennies de "démocratie"). Que fait donc le gouvernement ? Il augmente les taxes et il emprunte (en toute discrétion, autrement dit en cachette) sur les marchés financiers (vous imaginez à quel taux, car il s’agit de la Roumanie…). Pendant ce temps, tout un monde pourri et inconscient vit sans soucis, fait des alliances de clans dans des mariages somptueux, achète et investit dans la pierre à l’étranger, etc. La belle vie de la "Romanian rotten upper class". Les gens meurent dans les hôpitaux (s'ils y vont, car ils évitent), les foyers pour personnes âgées ou handicapées sont des mouroirs (des patrons voyous font des affaires avec l'Etat sur les mêmes principes d'appartenance au clan familial ou politique), les routes sont meurtrières (drogue, conduite sans permis, et une justice à la tête du client...), il n'existe plus aucune compagnie aérienne digne de ce nom vers le reste de l'Europe (<em>Tarom</em> est mourante, <em>Blue Air</em> a succombé à sa propre corruption), ce qui fait qu'un billet d'avion est ridiculement cher. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Vous pouvez toujours regarder l’émission <em><span style="color: #003366;"><strong>Brussels, My Love</strong></span></em>, vous n’entendrez jamais cela. </span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlJuifs contre bétailtag:jplongre.hautetfort.com,2023-09-06:64047982023-09-06T11:05:30+02:002023-09-06T11:05:30+02:00 Lire, relire... Sonia Devillers, Les exportés , Flammarion, 2022, J'ai...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6391821" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/02/517748364.jpg" alt="récit, histoire, francophone, Roumanie, Sonia Devillers, Flammarion, Jean-Pierre Longre" />Lire, relire... Sonia Devillers, <em>Les exportés</em>, Flammarion, 2022, J'ai lu, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Ils s’appelaient Harry et Gabriela, et Sonia, leur petite-fille, les a bien connus. Juifs sans le vouloir, mais obligés de l’être. « Je savais qu’ils étaient juifs, mes grands-parents. Je savais aussi qu’ils n’y accordaient aucune importance, qu’ils ne portaient même plus de nom juif. » Ils ne parlaient pas de ce qu’ils avaient vécu avant et pendant la guerre, accréditant ainsi l’idée que l’antisémitisme n’avait pas sévi en Roumanie, le pays où ils habitaient. Et pourtant… Pogroms, emprisonnements, déportations, tout cela avait bien eu lieu. Mais pour Harry et Gabriela Greenberg, qui prirent le nom de Deleanu parce qu’ils se sentaient plus roumains que juifs, « la franche horreur se situait ailleurs, dans cet exil forcé de 1961, ce voyage si terrorisant de Bucarest à Paris, vécu par ma mère lorsqu’elle avait quatorze ans. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6473161" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/01/3069257718.jpg" alt="récit,histoire,francophone,roumanie,sonia devillers,flammarion,j'ai lu,jean-pierre longre" width="100" height="163" />Le livre relate toutes les étapes, ô combien éprouvantes, accidentées, périlleuses que sa famille maternelle (son arrière-grand-mère, ses grands-parents, sa mère, sa tante) dut franchir, eux qui avaient eu foi dans le communisme et qui devinrent des parias, pour parvenir à fuir la dictature et les sévices et arriver à Paris, échangés contre… des machines agricoles et du bétail (en particulier des porcs). Car la Roumanie de 1960-1961 avait grandement besoin de renforcer son matériel agricole et son cheptel. Un homme, trafiquant habile, aventurier ambigu et sans grands scrupules (qui pourtant rendit de grands services à nombre de Juifs roumains, dont la famille Deleanu), Hongrois devenu Ukrainien puis Britannique, Henry Jacober, fut la cheville ouvrière de ce troc. Un chapitre entier est consacré à la reproduction (traduite) de documents que Sonia Devillers a trouvés dans les dossiers de la Securitate, et qui dressent la liste des « personnes autorisées à quitter le pays » en échange de vaches, cochons, moutons, taureaux (tous de bonne race), ainsi que de machines agricoles performantes – listes à l’appui là aussi. Cette période plutôt artisanale fut suivie, après l’arrivée au pouvoir de Ceauşescu, d’un commerce identique et même accéléré, mais avec comme monnaie d’échange des centaines de milliers de dollars… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Le témoignage familial de Sonia Devillers, plein d’anecdotes émouvantes, est au cœur du récit. Mais il est l’occasion d’une véritable enquête historique sur les Juifs roumains du XXe siècle, où l’autrice s’appuie non seulement, en journaliste chevronnée, sur les témoignages directs et sur les archives, mais aussi sur des ouvrages comme ceux de Mihai Sebastian, Matatias Carp, Radu Ioanid, Ion Pacepa, qui montrent que la succession des régimes (notamment fascisme puis communisme), n’a jamais épargné les Juifs, quels qu’ils soient. Les statistiques sont formelles : « À la fin des années1930, la Roumanie comptait 750 000 juifs roumains. Au cours de la seconde guerre mondiale, la moitié d’entre eux furent assassinés. » Ajoutons à cela les 130 000 qui, vivant en Transylvanie, furent déportés à Auschwitz. « Au sortir de la guerre, la Roumanie ne comptait plus que 350 000 citoyens d’origine juive. […] Quatre décennies plus tard, lorsque Nicolae Ceauşescu fut renversé en 1989, les juifs étaient moins de 10 000 dans le pays. Ils avaient physiquement disparu. La Roumanie était bel et bien devenue un pays sans juif. » Ce récit est aussi l’occasion d’une réflexion sur l’exil, les racines, la langue : la mère de Sonia, Marina, arrivée adolescente de Roumanie, épousa ensuite un Français, et ne parla à sa fille qu’en français ; celle-ci parle donc sa « langue paternelle » - sauf si l’on considère la langue maternelle comme celle de la mère patrie… Finalement, évoquant la figure, le sort et les écrits de Georges Perec, elle interroge une judéité qu’elle ne ressent pas, et le sentiment de l’exil : « Je suis étrangère à quelque chose de moi-même. » Familial, pathétique, historique, dramatique, <em>Les exportés</em> résonne aussi comme un questionnement personnel dans lequel le lecteur ne peut se sentir que profondément impliqué. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p><a href="https://editions.flammarion.com"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">https://editions.flammarion.com</span></a><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></p><p><a href="http://www.jailu.com"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">www.jailu.com </span></a></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlDéni ou acceptation?tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-07-25:64538952023-07-25T16:33:12+02:002023-07-25T16:33:12+02:00 ( Photo- Rue à Nice ) Comme nous savons bien, même sans...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6464371" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/02/303407028.JPG" alt="roumanie,trente-trois ans,tableau,recadrage" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Photo- Rue à Nice</em>)</span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Comme nous savons bien, même sans l’avoir à l’esprit consciemment, autour des événements importants et qui ont marqué notre vie, nous ressentons la trace laissée par l’événement, sous une forme ou sous une autre. Bien entendu, nous pouvons toujours recadrer un souvenir, parce que, à chaque fois que nous le récupérons, nous le modifions un peu, le plus de recul nous faisant reconstituer un tableau quelque peu différent, vu sous un autre angle. C’est, d’ailleurs, l’art du recadrage, dont parle <span style="color: #003366;"><strong>Watzlawick</strong></span>, et qui est utilisé en thérapie : <em>la transformation porte sur ce qui arrive, et non sur son pourquoi</em>.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Dans une note de 2013, je revoyais « <em>mon tableau</em> » des 23 années depuis que j’avais mis les pieds en France. Me voilà, à quelques jours de l’anniversaire des 33 années. Est-ce un anniversaire ? Oui, étymologiquement. Presque biblique, comme chiffre, c’est l’âge officiel de Jésus, n’est-ce pas…</span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">L’élément nouveau dans cette reconstitution du tableau, c’est la lassitude, une sorte de résignation plutôt philosophique, où l’espoir occupe une place réduite, mais où la capacité de révolte est paradoxalement intacte. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pendant trente-trois ans, la Roumanie a travaillé constamment à tuer dans l’œuf toute compétence professionnelle réelle, en tissant avec méthode une toile solide faite de corruption, de clientélisme, de népotisme, à tous les niveaux de la société, et à des degrés variables. Le résultat: le règne de l’imposture et de l’incompétence arrogante et agressive, travestie en démagogie identitaire, en susceptibilité nationaliste et religieuse. Des responsables politiques qui n’ont aucune qualification ou profession et, naturellement, aucune vision. Comment pourraient-ils en avoir, bardés de diplômes achetés, trafiqués, de titres ahurissants ? La Roumanie ne sera jamais capable d’autre chose que de <em>copy/paste</em> (copier/coller) dans tout, et elle restera toujours un pays dirigé par les gens des Services. Ceux-ci ne sont pas exactement les mêmes qu'à l'époque de la dictature communiste, forcément, certains sont à la retraite ou sont morts, d'autres sont des hommes d'affaires, des politiques, ou de hauts fonctionnaires, mais l'esprit est resté. Une jeune génération, issue de toutes sortes d'académies nationales de sciences économiques ou de police (<em>la pépinière</em>) est, en règle générale, de la même « famille » et renforce le même système - comme en Russie, cela ne pourra disparaître, telle une hydre éternelle. A l’heure des réseaux sociaux, des théories du complot, de la propagande autrement, des influenceurs rémunérés et des 'patriotes' bénévoles, leur action s’est évidemment adaptée. Un seul objectif : protéger l’hydre, peu importe où se trouvent ses têtes, dans la Justice, dans les institutions de l’Etat, dans les partis politiques, dans les affaires...</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Dans une note de 2016, je me donnais la peine de traduire du roumain un article signé par un psychologue, article qui m’avait paru assez pertinent parce qu’il faisait une observation de bon sens: tant que nous serons dans le déni de ce qui nous arrive, nous n’en sortirons pas. Récemment, j’ai eu l’occasion d’écouter un autre psychologue roumain, recteur d’université celui-ci, qui est convaincu que la solution pour la morale dans notre société se trouve dans la religion et dans la pratique de celle-ci. L’église orthodoxe est, sans doute, ravie de ce soutien. Nous sommes au XXIe siècle, mais les valeurs humanistes n’ont qu’à attendre encore dans ces régions-là…</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Toutefois, en relisant aujourd'hui l’article en question, je dirai qu’il ne s'agit ni de déni ni d’acceptation, dans le sens d’accepter une réalité, de la regarder en face avec lucidité, afin d’opérer un changement. Loin de là, et c’est pourquoi la Roumanie n'a pas d’issue, et c'est pourquoi son cas est spécial. Il est question de <strong>se complaire sciemment</strong>, de critiquer un état de choses d’une part, et de l’entretenir, de le nourrir, chacun à son échelle, dans ses interactions individuelles, professionnelles, politiques, d’autre part. La toile est indestructible, forte et primitive (comme écrit ce Larousse de 1906 : <em>Roumain : race forte et primitive</em> ).</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Trente-trois ans après la chute officielle du communisme, le tableau n’est pas beau à voir, et c’est le moins que l’on puisse dire. Dans le même temps, est-ce que l’OTAN et l’UE pourront nous empêcher de sombrer? </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2013/07/31/23-ans-5132885.html">http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2013/07/31/23-ans-5132885.html</a></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2016/11/02/le-deni.html">http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2016/11/02/le-deni.html</a></span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlLe foisonnant persil de Suisse romandetag:jplongre.hautetfort.com,2023-04-13:64371072023-04-13T11:30:45+02:002023-04-13T11:30:45+02:00 Le Persil Journal n° 206-207-208, février 2023 Près de...
<p style="text-align: justify;"><strong><em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6437921" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/02/3164872283.jpg" alt="revue, Le Persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, jean-pierre longre" width="96" height="171" />Le Persil Journal </span></em></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">n° 206-207-208, février 2023 </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Près de Lausanne pousse toujours un florissant <em>Persil</em>, « journal inédit », c’est-à-dire composé uniquement de textes nouveaux. Le numéro de février 2023 donne « parole et silence » à des auteurs de Suisse romande, à commencer par Raluca Antonescu (comme Marius Daniel Popescu originaire de Roumanie, et autrice francophone confirmée), avec un extrait de <em>L’aile nord</em>, où la protagoniste, embauchée comme femme de ménage dans un hôtel, subit de drôles de relations avec les chambres qu’elle entretient, « coincée dans [une] absurdité implacable. » L’auteur « invité », Jacques Gélat, écrivain et scénariste, propose à la fin du numéro un récit au centre duquel l’abandon (maternel) et le désir de meurtre (filial), le manque d’amour, la velléité de vengeance et « le passage du temps » donnent sa puissance particulière à l’écriture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6437922" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/00/4125272486.jpg" alt="revue, Le Persil, francophone, suisse, roumanie, marius daniel popescu, jean-pierre longre" width="105" height="188" />Entre les deux, le foisonnement que l’on attend toujours du fameux journal grand format. Des proses réalistes ou non (Karine Yakim Pasquier, Odile Cornuz, Pauline Desnuelles, Philippe Veuve, Dania Miralles, Cornélia de Preux, Juliette Dezuari), du théâtre (Philippe Jeanloz), de la poésie bardée de citations (Marie Patrono, Anicée Willemin), des poèmes tendance haïkus (Philippe Fontannaz), des proses et des vers en alternance (Maud Armani)… Le tout est ponctué par un « Voyage en Suisse » photographique de Patrick Gilliéron Lopreno et par des lignes ambulantes de Marius Daniel Popescu en personne !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Trois numéros en un, beaucoup de belle matière, beaucoup de branches, beaucoup de feuilles – encore un <em>Persil </em>à dévorer. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Le Persil journal</span></em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">, Marius Daniel Popescu, avenue de Floréal 16, 1008 Prilly, Suisse.</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Tél. +41.21.626.18.79</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.facebook.com/journallitterairelepersil"><span style="color: black;">www.facebook.com/journallitterairelepersil</span></a> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">E-mail : <a href="mailto:mdpecrivain@yahoo.fr"><span style="color: black;">mdpecrivain@yahoo.fr</span></a> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Association des Amis du journal Le persil : <a href="mailto:lepersil@hotmail.com"><span style="color: black;">lepersil@hotmail.com</span></a></span></p>
Le Photonhttp://lephoton.hautetfort.com/about.htmlC'était le 4 avril...tag:lephoton.hautetfort.com,2023-04-04:21302602023-04-04T21:50:00+02:002023-04-04T21:50:00+02:00 188. Naissance à Lyon de Marcus Aurelius Antonius, le futur empereur...
<p>188.<br />Naissance à Lyon de Marcus Aurelius Antonius, le futur empereur Caracalla.</p><p>1292.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/00/1464466617.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/01/00/1174303689.jpg" alt="Nicolas IV.jpg" /></a>Mort du pape Nicolas IV (Jérôme Masci). Premier pape franciscain, il avait promulgué en juillet 1289 une constitution allouant aux cardinaux la moitié des revenus du Vatican.</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><br />1588.<br />Naissance à Malmesbury du philosophe anglais Thomas Hobbes, auteur du <em>Leviathan</em>, l'un des fondateurs de la politologie moderne.</p><p>1768.<br />Louis-Antoine de Bougainville et l'équipage de ses navires, <em>L'Étoile</em> et <em>La Boudeuse</em>, débarquent pour la première fois à Tahiti. L'accueil des indigènes est cordial. Le 12, trois insulaires ayant été blessés par des marins, Bougainville fait aussitôt mettre aux fers les coupables.</p><p>1774.<br />Mort à Londres de l'écrivain anglo-irlandais Oliver Goldsmith. Son œuvre la plus connue, <em>The Deserted Village</em>, est un vigoureux plaidoyer en faveur du monde rural exploité par l'industrie naissante.</p><p>1871.<br />Chargé de la répression des mouvements populaires insurrectionnels à Lyon et à Marseille, le général Henri Espivent de La Villeboisnet fait bombarder le quartier de la préfecture de Marseille, dernier îlot de résistance des communards marseillais. Les insurgés comptent 150 morts et plus de 500 prisonniers.</p><p>1929.<br />Mort à Ladenburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) du constructeur automobile Karl Benz.</p><p>1945.<br />Inscrit par défi à la Milice le jour du débarquement en Normandie, le jeune critique de théâtre, écrivain et poète fasciste Jean Turlais, engagé dans les rangs de la Première armée française, est tué sur le front d'Alsace par un éclat d'obus allemand.</p><p>1952.<br />Mgr Benedetto Falcucci écrit dans <em>L'Osservatore romano</em> : "Beaucoup d'aspirations communistes sont justes et méritent d'être accueillies avec enthousiasme".</p><p>1992.<br />Mort en exil à Madrid de l'écrivain roumain Vintila Horia. Il avait obtenu en 1960 le prix Goncourt pour son livre <em>Dieu est mort en exil</em>, mais avait dû y renoncer à la suite d'une cabale déclenchée contre lui par André Wurmser dans <em>L'Humanité</em>.</p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlAvril 2023tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-04-01:64360792023-04-01T08:00:00+02:002023-04-01T08:00:00+02:00 ( Photo- Des pâquerettes, comme des euros) Peu avant...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6436421" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/01/1613135348.jpg" alt="fonds ue,roumanie,absorption impossible" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Photo- Des pâquerettes, comme des euros)</em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Peu avant Pâques, voici l'Evangile roumain (étymologiquement, la Bonne Nouvelle): la Roumanie est prête à absorber les dizaines de milliards d’euros européens grâce à son PNRR ! Elle va monter des projets nécessaires et remarquables dans l’infrastructure des transports (chemins de fer, routes et autoroutes, avions), l’éducation, le système de santé, l’administration. Pour mettre tout cela en oeuvre, elle va bénéficier de la vision claire, stratégique, de ses dirigeants politiques, conseillés (comme le veut la tradition) par des Services modernes et efficaces. Mais elle va bénéficier surtout des hautes compétences professionnelles des milliers de porteurs de projets, engagés joyeusement dans ce vaste chantier de reconstruction digne d’un pays européen démocratique et fier de l’être. </span></p><p><span style="color: #333399;"><em><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">C’est un poisson d’avril, bien entendu.</span></strong></em></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">La réalité est plutôt dans cette note que j'ai écrite en juillet 2020, quand le pactole a été voté par l’Union Européenne, lors d’un sommet historique à Bruxelles. Aujourd'hui, c'est clair et net: la Roumanie n'a rien à faire de ces fonds-là, l'absorption est impossible, on reste comme on est, ça va, non? Enfin, elle continue à se dégrader et à dégringoler ce qu'il lui reste encore de la pente.</span></p><p><a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2020/07/22/ce-pactole-europeen-qui-va-partir-en-fumee.html"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Ce pactole européen qui va partir en fumée</span></a></p><p> </p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlUne enfance sous Ceauşescutag:jplongre.hautetfort.com,2023-03-04:64313792023-03-04T15:35:00+01:002023-03-04T15:35:00+01:00 Daniel Horia, Je suis né roumain , éditions Paquet, 2023...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6429844" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/2851056451.jpg" alt="Bande dessinée, autobiographie, francophone, Roumanie, Da,iel Horia, éditions Paquet, Jean-Pierre Longre" width="158" height="158" />Daniel Horia, <em>Je suis né roumain</em>, éditions Paquet, 2023</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">« L’époque d’or », prétendait le régime roumain. Une époque bien difficile en réalité : les restrictions, les rationnements, les files d’attente devant les magasins, les coupures d’électricité, la délation, la méfiance mutuelle, l’indifférence, la corruption… C’est sur ce fond plutôt sombre que le petit Daniel a commencé sa vie. Devenu adulte, il cherche ses plus lointains souvenirs, qui « affluent, s’entremêlent et se chevauchent comme une vague colorée aux mille sons et sentiments. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Alors ils s’égrènent, les souvenirs de l’adulte, à hauteur de l’enfant qu’il était entre 1984 et 1986. Une vie de garçon de 3, 4, 5 ans, entre ses parents et ses grands-parents – une mère aimante et inquiète qui, on l’apprendra, a tenu malgré les épreuves à mettre son enfant au monde, des grands-parents paternels et maternels au passé et aux personnalités différentes mais tous attentifs à leur petit-fils, dont ils s’occupent avec affection et avec la proximité que l’on trouvait dans la tradition roumaine. C’est pour le petit garçon la découverte de la nature (la montagne, le parc Cişmigiu de Bucarest, le magnifique jardin de l’un des grands-pères), du bricolage (avec l’autre grand-père), de l’amitié, mais aussi de la cruauté au jardin d’enfants, de la maladie et de la douleur, du monde des grands qui n’est pas sans secrets, sans failles… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6429845" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/3519842137.jpg" alt="Bande dessinée, autobiographie, francophone, Roumanie, Da,iel Horia, éditions Paquet, Jean-Pierre Longre" width="108" height="159" />C’est d’ailleurs avec subtilité que l’auteur, qui devenu adulte a su ce qui s’est passé dans la famille et plus généralement dans la société roumaine des années 1980, laisse à l’enfant ses propres soucis d’enfant. Les souvenirs ne sont pas seulement factuels : ils sont ceux des rêves, des préoccupations, voire des soupçons d’un petit garçon. Avec le réalisme du vécu, un réalisme par moments teinté d’humour (voir par exemple la scène du restaurant où aucun des plats figurant sur la carte n’est disponible, ou l’accueil rébarbatif des employées de magasin), et avec une sensibilité teintée de discrétion, les complexités de la mémoire sont parfaitement rendues par la narration et les dialogues, ainsi que par les images colorées, lumineuses, souriantes, tendres, avec parfois de tragiques contrastes – le gris et le noir de la souffrance, les vifs éclats de la colère ou la brusquerie des catastrophes (celle de Tchernobyl, dont le nuage radioactif arrivant sur Bucarest ponctue l’album). <em>Je suis né roumain</em> est une belle autobiographie, qui éveillera la nostalgie ou les regrets de ceux qui ont vécu une enfance comparable, qui à d’autres apprendra un certain nombre de choses, et qui pour tous combine les plaisirs de la lecture graphique, historique, psychologique et littéraire. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.editionspaquet.com">www.editionspaquet.com</a></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><span style="text-decoration: underline;">Daniel Horia sera présent</span> : </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">À Lyon le 9 mars : Libraire Expérience de 16:00 à 19:00.<br />À Montbrison le 10 mars : Librairie D'une Bulle à l'Autre de 14:30 à 18:30.<br />À Vienne le 11 mars : Librairie Les Bulles de Vienne à partir de 10:00</span></p><p> </p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLa dépression roumainetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-02-19:64290412023-02-19T12:05:00+01:002023-02-19T12:05:00+01:00 ( P hoto- Des vêtements pour le décédé, à la morgue )...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6426230" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/2813852483.JPG" alt="roumanie,pensions de service,dispositifs cardiaques,système" /></span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>P</em><em>hoto- Des vêtements pour le décédé, à la morgue</em>)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Cette semaine, en Roumanie, deux aspects plus déprimants que d’autres, à mes yeux. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le premier est lié au Plan National de Relance et de Résilience (PNRR) censé apporter plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais il faut avancer des projets viables, ce qui n’a rien de nouveau depuis que le pays est entré dans l’UE. La Roumanie a toujours eu le plus bas taux d’absorption de fonds européens, et cela pour des raisons très simples: elle ne peut plus détourner facilement les fonds, car la Commission a multiplié les conditions à remplir, et elle n’est pas non plus capable de monter des projets pour la collectivité (même pas la construction d’une autoroute !). Ses élus préfèrent les contrats avec l’Etat, une porte ouverte à la corruption, au clientélisme, aux sinécures.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Et voilà que la Commission Européenne conditionne les fonds du PNRR par les réformes concrètes dans le domaine des <em>pensions de service </em>(appelées aussi <em>spéciales</em>, des montants énormes, difficilement imaginables pour un pays pauvre comme la Roumanie), et par une réforme plus ample du système public des retraites. On lit sur le site du gouvernement cette information concernant les actes normatifs adoptés dans la réunion de fin décembre 2022 : <em><span style="color: #3c3c3c; background: white;">Les modifications adoptées établissent le fait que les pensions de service seront calculées à partir de l'ancienneté dans la spécialité et avec la réduction du pourcentage de calcul lié au revenu du travail, et la période minimale</span><span style="color: #3c3c3c; background: white;"> </span></em><span style="color: #3c3c3c; background: white;"><em>de cotisation sera similaire à celle appliquée dans le système public de retraite</em>.</span></span></p><p><span style="color: #3c3c3c; background: white; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je vais traduire en langage accessible, car il ne faudra surtout pas imaginer que les pensions insolentes vont disparaître par un coup de baguette magique dans un pays profondément corrompu. En fait, la Roumanie fait ce qu’elle sait faire depuis toujours, elle s’efforce de jouer sur les deux tableaux : d’un côté, elle s’engage auprès de la Commission, et de l’autre côté elle met toute son <em>intelligence</em> en œuvre afin de trouver des artifices et des combines juridiques pour conserver les avantages d’une armée de parlementaires, de magistrats, de militaires, etc. C'est comme cela qu'il faudra lire la note du gouvernement. </span></p><p><span style="color: #3c3c3c; background: white; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le deuxième aspect, macabre, semble relever de l’éthique professionnelle individuelle, ou de la conscience, tout court. Néanmoins, ne nous y trompons pas, il relève du système roumain, dans son ensemble. Un médecin cardiologue à l’hôpital de Iasi a réalisé, depuis 2017, un nombre de 238 prélèvements de dispositifs médicaux sur des personnes décédées et les a réimplantés à des patients. On parle de pots-de vin et aussi du fait que certains diagnostics étaient fictifs, et que les interventions n'étaient pas nécessaires. L’enquête vient de commencer, mais il est difficile de croire à la responsabilité d’un seul individu dans ce type d’opération. En tout cas, entre le système sanitaire roumain et le système judiciaire roumain, on a de faibles chances de voir la lumière. On comprend bien qu’il s’agit finalement d’un mode de fonctionnement, d’un mode de pensée, et que ce pays ne s’en sortira jamais. Comme le résument bien ces lignes lues sur un réseau social : <em>Ce pays est un cancer. Des médecins, des fonctionnaires, des enseignants, des notables, des directeurs, des citoyens lambda, partout rien d'autre que des métastases avancées. Nous nous noyons dans l’incompétence, l’indifférence, la bêtise, le népotisme, l’arrivisme, l’avidité, la peur, la fraude, comme dans un marécage</em>. </span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlDe Zalmoxis à Gengis Khan: religions et folklore de la Dacie et de l'Europe de l'Est selon Eliadetag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-02-05:64267312023-02-05T19:10:49+01:002023-02-05T19:10:49+01:00 De Zalmoxis à Gengis Khan: religions et folklore de la Dacie et...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6422768" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/839513986.jpg" alt="herodotus-800x445.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>De Zalmoxis à Gengis Khan: religions et folklore de la Dacie et de l'Europe de l'Est selon Eliade</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Giovanni Sessa</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: <a style="color: #999999;" href="https://www.paginefilosofali.it/da-zalmoxis-a-gengis-khan-religioni-e-folklore-della-dacia-e-delleuropa-orientale-secondo-eliade-giovanni-sessa/">https://www.paginefilosofali.it/da-zalmoxis-a-gengis-khan-religioni-e-folklore-della-dacia-e-delleuropa-orientale-secondo-eliade-giovanni-sessa/</a></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mircea Eliade, l'éminent historien roumain des religions, bien qu'ayant vécu la majeure partie de sa vie en exil à l'étranger, a conservé un lien étroit avec la culture de son propre peuple et, surtout, un intérêt jamais dissimulé pour la spiritualité de l'ancienne Dacie. En témoigne, de manière très détaillée, son ouvrage intitulé <em>Da Zalmoxis a Genghis Khan. Le religioni e il folklore dell'Europa orientale</em> (= "De Zalmoxis à Gengis Khan. Les religions et le folklore de l'Europe orientale"), que l'on peut trouver en librairie grâce aux Edizioni Mediterranee, édité par Horia Corneliu Cicortaş et avec une traduction d'Alberto Sobrero (pour les commandes : 06/3235433, <span style="color: #ffcc99;">ordinipv@edizionimediterranee.net</span>, pp. 275, euro 27,00). Ce volume a été publié pour la première fois en France en 1970. Il est sorti en Italie en 1972 et, vu son discret succès critique et commercial, a été traduit dans de nombreuses langues en peu de temps. Le texte se compose de huit chapitres: six d'entre eux sont des reprises d'essais précédents publiés dans des magazines et des périodiques. Deux chapitres sont spécialement conçus pour ce livre.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6422769" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/52258071.jpg" alt="9788827231852-fr-300.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le premier d'entre eux fait référence à Zalmoxis et traite de l'histoire religieuse des Gétes & Daces. Un autre essai est consacré à la relation entre cette ancienne population et les loups, tandis qu'un article sur la "Ballade du mouton devin" est destiné, selon les intentions d'Eliade, à compléter les cinq autres essais sur les traditions populaires roumaines. Ils traitent respectivement des mythes cosmogoniques dualistes, de la chasse rituelle, de la légende de Maître Manole, des pratiques chamaniques et du culte de la mandragore. La référence du titre à Gengis Khan, nous rappelle Cicortaş, est purement symbolique: "puisque les invasions mongoles ne sont pas mentionnées dans le livre" (p. 8), alors qu'elles ont joué un rôle fondamental dans la formation de l'imaginaire des Daco-Romains, notamment par rapport à l'ancêtre totémique identifié dans le Loup gris. Il ne faut pas oublier que, pour Eliade, "le culte de Zalmoxis et tous les mythes, symboles et rituels qui informent le folklore religieux des Roumains ont leurs racines dans un univers de valeurs spirituelles antérieur à l'apparition des grandes civilisations du Proche-Orient ancien et de la Méditerranée" (p. 17).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6422770" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1779306148.jpg" alt="md737357468.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cela explique l'intérêt pour ce patrimoine spirituel, qui n'a jamais failli chez l'érudit. Elle s'est d'abord manifestée à la fin des années 1920, après le séjour du savant en Inde, mais est revenue se manifester dans les années 1940, avant et après la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus, Eliade avait fondé, en 1938, la première revue internationale roumaine d'études historico-religieuses, intitulée, non par hasard, <em>Zalmoxis</em>. Sur le texte que nous présentons, l'intellectuel a travaillé entre 1968 et 1969, à une époque où il était occupé à peaufiner certaines de ses œuvres les plus érudites. Sans cette concomitance d'engagements, <em>De Zalmoxis à Genghis Khan </em>"aurait probablement été beaucoup plus vaste" (p. 11). En effet, l'auteur avait prévu d'ajouter à la première édition des chapitres consacrés à d'autres aspects de la ritualité et du folklore de la Roumanie et de l'Europe de l'Est. Le lecteur de la nouvelle édition italienne trouvera en annexe l'essai que l'historien des religions a consacré à l'exégèse des <em>căluşari</em>, fêtes masquées saisonnières.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6422771" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1079248859.jpg" alt="91VwXvD0ZRL._AC_UF700,800_QL80_.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cet essai confirme également l'importance méthodologique attribuée par Eliade, dans le comparatisme historico-religieux, à la dimension ethnologique. Il recourt continuellement, pour aller au fond des choses, au sens caché des mythes et des rituels: "à l'héritage culturel du folklore [...] Une source précieuse surtout dans le cas des peuples dits "non scripturaires"" (p. 11). Le chercheur est fermement convaincu que l'humus spirituel des Daces ne pouvait être appréhendé que "dans l'univers des valeurs spécifiques des chasseurs et des guerriers, ou plus précisément à la lumière des rites initiatiques de nature militaire" (p. 18). Plus précisément, la duplicité ambiguë, chthonique et tellurique, de Zalmoxis "devient compréhensible lorsque le sens initiatique de l'occultation et de l'épiphanie du dieu est révélé" (p. 18). Le mythe cosmogonique roumain, à la lumière de cette intuition, ne peut être réduit, <em>sic et simpliciter,</em> aux dualismes des Balkans et de l'Asie centrale, mais doit être lu, note Eliade, à travers le thème de la "lassitude de dieu": "une expression surprenante de ce <em>deus otiosus</em> réinventé plus tard par le christianisme populaire, dans la tentative désespérée de rendre dieu étranger aux imperfections du monde et à l'apparition du mal" (p. 18).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La même "chasse rituelle", pratiquée aux premiers temps de la Dacie, pour l'intellectuel roumain doit être placée à l'origine de la principauté de Moldavie. Le monastère d'Argeş parvient également à rendre son symbolisme explicite, non pas simplement par rapport aux mythes de construction, mais par rapport aux autres: "le sens originel d'un sacrifice humain primitif" (p. 18). L'une des ballades populaires les plus connues de Roumanie, la <em>Mioriţa </em>présente la fonction oraculaire des animaux dans la Dacie antique.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6422774" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/928542136.jpg" alt="mandrake_611x.jpg" width="422" height="608" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le culte de la mandragore, s'il est interprété correctement, met en évidence le lien étroit entre la Vie et la Mort. Lire ce livre, c'est être projeté dans un univers archaïque d'une grande profondeur symbolique. Eliade, dans ces pages, a transmis à l'époque contemporaine l'héritage immémorial sur lequel s'est construite la civilisation européenne. Une occasion à ne pas manquer, à ne pas gaspiller, à l'heure où la culture de l'annulation entend faire une <em>tabula rasa</em> de notre mémoire historique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Giovanni Sessa</span></strong></span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLa culture nationaletag:elargissement-ro.hautetfort.com,2023-01-15:64224962023-01-15T14:41:00+01:002023-01-15T14:41:00+01:00 ( Mes photos- Des jacinthes de Nice , en souvenir de mon frère)...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d;"><img id="media-6416840" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/00/01/2894345011.JPG" alt="culture nationale,roumanie,eminescu" /></span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d;">(<em>Mes photos- Des jacinthes de</em> <em>Nice</em>, <em>en souvenir de mon frère)</em></span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d;">En Roumanie, le 15 janvier est </span>le Jour de la culture nationale, c’est le jour de naissance du poète <span style="color: #003366;"><strong>Mihai Eminescu</strong></span> (<span style="color: #41494d; background: white;">15 janvier 1850). </span>J’ai cherché dans les <strong>Archives</strong> de ce blog et j’ai retrouvé trois notes à ce sujet, et avec lesquelles je suis toujours d’accord, donc je les résume.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Selon la formule consacrée, <span style="color: #003366; background: white;">Eminescu</span><span style="color: #41494d; background: white;"> est un poète national et universel. National, il l’est sans l’ombre d’un doute, mais son universalité réside dans les thèmes de ses poèmes (l’amour, la nature, l’histoire, le devenir), plutôt que dans une notoriété au-delà des frontières culturelles de la Roumanie. La vérité est que très peu de traductions valables ont pu le faire connaître, et seulement dans deux-trois langues de large circulation. <span style="color: #41494d;">Il faut remarquer que la littérature roumaine est quasiment une inconnue dans le patrimoine universel. C'est le destin d'une langue confinée dans un espace entre l'Occident et l'Orient, et parlée uniquement par son peuple, lequel, à travers son histoire, a été préoccupé par se défendre, survivre, se débrouiller, imiter. Chercher un site sur Eminescu pour lire, en traduction, ses poèmes, je ne le conseille pas. J'ai vu quelques sites qui avaient massacré les poésies, vraiment. Aucun service rendu à l'esprit du poète, bien au contraire. On ne peut s'improviser traducteur de poésie, il faut connaître, dans une égale mesure, la langue source et la langue cible. L'amour ne justifie pas tout. </span></span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d; background: white;"><span style="color: #41494d; background: white;">Alors, affirmer que « le grand poète Eminescu est traduit dans toutes les langues » est, encore une fois, l’un des nombreux rêves de grandeur typiquement roumains, assez loin de la réalité. Comme on le sait bien, on ne traduit pas la poésie, mais on la transpose, et cela parce que la métaphore est liée aux règles sémantiques de profondeur propres à l’esprit de chaque langue, à sa philosophie, c’est-à-dire à sa perception et à sa vision d’elle-même et du monde. C’est la vision qu’une langue exprime qui lui donnera accès à l’universalité. Vouloir, ce n’est pas toujours pouvoir. Dans ma bibliothèque à Nice, j’ai un recueil de poésies d’Eminescu, dans une édition scolaire du temps de mes études (ou de celles de mon fils), apportée de Roumanie, et un billet de banque de 1000, avec le portrait du poète, et qui n’est plus valide. Je les expose sur le bureau, ma façon de marquer le jour</span>. </span></span></p><p style="background: white;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d; background: white;">En janvier 2009, j’ai fait un voyage de quelques jours en Roumanie. Je suis tombée au moment de la célébration des 159 ans de la naissance du poète national, mais aussi d'un scandale qui agitait la classe politique roumaine, plus exactement les clans politiques. J'ai également pu suivre en direct la transmission de la cérémonie d'investiture du président américain, et j'ai parlé au téléphone avec mon fils pour lui dire surtout de rester là où il se trouvait, c'est-à-dire aux States, car la Roumanie serait la même, sinon pire, dans cinquante ans. Il existe une vérité qui crève les yeux, en 2023 la même qu’en 1880, quand le poète écrivait ses articles de journal. Ce quelque chose est profondément enraciné chez nos dirigeants et chez nos politiques, appelons-le comme vous voulez : imposture, mauvaise foi, opportunisme, corruption, etc. « <em>Le mal essentiel qui ronge la vitalité de notre peuple, c’est la démagogie </em>», écrivait Eminescu. Plus actuel que jamais. </span></span></p><p style="background: white;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d; background: white;">Souvenons-nous aussi : </span>« <em>Pour qu’une nation compte, il faut que la moyenne en soit bonne. Ce qu’on appelle civilisation ou simplement société n’est rien d’autre que la qualité excellente des médiocres qui la composent. </em>» (E.M. Cioran, <em>Ecartèlement</em>)</span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlPoésies sans fintag:jplongre.hautetfort.com,2023-01-08:64212472023-01-08T18:50:00+01:002023-01-08T18:50:00+01:00 Radu Bata, Le Blues roumain , vol. 3, anthologie implausible de...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6415069" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/1448630326.jpg" alt="Poésie, Roumanie, Radu Bata, Muriel Augry, Cali, Charles Gonzalès, Éditions Unicité, Jean-Pierre Longre" width="106" height="166" />Radu Bata, <em>Le Blues roumain</em>, <em>vol. 3,</em> <em>anthologie implausible de poésies</em>. Préambule de Muriel Augry, préface de Cali, mot de la fin de Charles Gonzalès, <span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #3d3d3d; background: white;">Éditions Unicité</span>, 2022</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Il y a eu l’anthologie « imprévue », puis l’anthologie « désirée », et maintenant voici l’anthologie « implausible ». Implausible, certes, mais il est bien là, ce troisième volume bourré de poésies de toutes sortes, d’auteurs d’une diversité à peine croyable. Il fallait un lecteur insatiable et averti, un traducteur infatigable et affectueux (il nous le redit : ses traductions sont « hypocoristiques »), un esprit aussi ouvert que celui de Radu Bata pour nous livrer un florilège qui n’a pas d’équivalent dans la langue française. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Car <em>Le Blues roumain</em>, dans sa surprenante abondance, ses séduisantes sinuosités, son infinie liberté, n'a rien de traditionnel, rien d’académique. À côté des valeurs sûres comme Ana Blandiana, Mircea Cărtărescu, Mircea Dinescu, Paul Vinicius, Nichita Stănescu, Andrei Crăciun et Radu Bata en personne, il y a toutes celles et tous ceux que l’on découvre avec les délices de la nouveauté et l’émotion d’une affection partagée. Oui, il les aime, ses poètes, Radu Bata, et cet amour s’insinue, se répand chez les lecteurs – à des degrés divers, bien sûr, mais sans faux-semblants. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Ne touchons pas aux textes, ne les déflorons pas à coups de citations arbitraires ou d’analyses érudites (qui toutefois prouveraient, s’il en était besoin, que nous avons affaire à de la poésie au plein sens du terme). Laissons-les nous parler de la vie quotidienne, de la souffrance des âmes et des corps, du temps et de la mémoire ; laissons-les nous chanter les rêves fous et la douce douleur du « dor », l’amour et la tendresse, le bonheur au conditionnel ; laissons-les nous montrer les images paisibles de la nature et les visions fantastiques de l’esprit ; laissons-les nous évoquer la Roumanie avec son passé, sa tsuica, les tramways de Bucarest et son « Paysan du Danube » ; laissons-les nous présenter Eminescu, Mozart, Jung, Breton ou Vlad l’Empaleur ; laissons-les fustiger avec nous les abus de notre époque et espérer un avenir de simplicité, de sincérité, de gentillesse… Voilà, s’il fallait lui trouver une utilité, à quoi sert la poésie. Entre langue roumaine et langue française, « les vers murmurent à travers l’Europe », comme nous le fait entendre Ana Pop Sirbu ; et on en redemande ! Disons-le avec Andrei Crăciun : « Il est naturel que la poésie n’ait pas de fin ». </span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les auteurs</span></u></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> : </span></strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;"><a href="https://www.facebook.com/luminita.amarie?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Luminita Amarie</span></a>, Alexandru Andrieş, <a href="https://www.facebook.com/andreea.apostu.16?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Andreea Apostu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/axinte.serban?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ş</span><span style="color: windowtext;">erban Axinte</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/ana.barton.7?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ana Barton</span></a>, Radu Bata, <a href="https://www.facebook.com/anca.beidac.98?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Anca-Iulia Beidac</span></a>, Ana Blandiana, Geo Bogza, <a href="https://www.facebook.com/dorina.brandusalanden?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Dorina Brându</span><span style="color: windowtext;">ş</span><span style="color: windowtext;">a Landén</span></a>, Emil Brumaru, <a href="https://www.facebook.com/portalelectric?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ion Calotă</span></a>, Virgil Carianopol, Ana Căbulea, <a href="https://www.facebook.com/cartarescu.mircea?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Mircea C</span><span style="color: windowtext;">ă</span><span style="color: windowtext;">rt</span><span style="color: windowtext;">ă</span><span style="color: windowtext;">rescu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/denisa.comanescu.9?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Denisa Com</span><span style="color: windowtext;">ă</span><span style="color: windowtext;">nescu</span></a>, Ben Corlaciu, George Coşbuc, <a href="https://www.facebook.com/andrei.craciun.1804?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Andrei Crăciun</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/corina.monea?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Corina Da</span><span style="color: windowtext;">ş</span><span style="color: windowtext;">oveanu</span></a>, Mircea Dinescu, Adrian Diniş, <a href="https://www.facebook.com/gabriel.dinu.5?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Gabriel Dinu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/adela.efrim?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Adela Efrim</span></a>, Vasile Petre Fati, <a href="https://www.facebook.com/raluca.feher.3?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Raluca Feher</span></a>, Irina-Roxana <a href="https://www.facebook.com/profile.php?id=100010599587510&__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Georgescu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/mugur.grosu?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Mugur Grosu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/cristina.hermeziu?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Cristina Hermeziu</span></a>, Claudiu Komartin, <a href="https://www.facebook.com/malinalexa?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Alexandra-Mălina Lipară</span></a>, Aurelian Mares</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, Mariana Marin, Ioan Mateiciuc, Andra Mateuc</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ă</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, <a href="https://www.facebook.com/stefan.manasia.5?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ş</span><span style="color: windowtext;">tefan Manasia</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/CiprianMacesaru?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ciprian Măceșaru</span></a>, Marin Mălaicu Hondrari, <a href="https://www.facebook.com/rozana.mihalache?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Rozana Mihalache</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/stefania.mihalache?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ş</span><span style="color: windowtext;">tefania Mihalache</span></a>, Andrei Mocu</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ț</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">a, Ion Mureşan, <a href="https://www.facebook.com/Nedelcoff?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Emilia Nedelcoff</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/nicolaescu.daniela.7?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Dana Nicolaescu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/bagdadbijulica?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Felix Nicolau</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/andrei.novac.564?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Andrei Novac</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/dana.novac?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Dana Novac</span></a>, Cosmin Perţa, <a href="https://www.facebook.com/mornaila.viorica?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Violeta Pintea</span></a>, Rică Poindronescu, <a href="https://www.facebook.com/ioanes.pop.3?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Ioan Es Pop</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/savu.popa.5?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Savu Popa</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/radmila.popovici.5?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Radmila Popovici</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/profile.php?id=100009286320779&__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Sorina Rînda</span><span style="color: windowtext;">ş</span><span style="color: windowtext;">u</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/mihai.radu.125?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Mihai Radu</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/petronelaelena2?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Petronela Rotar</span></a>, Carmen Secere, <a href="https://www.facebook.com/roxanabauduin?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Roxana Sicoe-Tirea</span></a>, Ana Pop Sirbu, <a href="https://www.facebook.com/octavian.soviany?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Octavian Soviany</span></a>, Cătălina Stănescu, Nichita Stănescu, Ioana Maria Stăncescu, <a href="https://www.facebook.com/elena.stinga.5?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Elena Stîngă</span></a>, Petre Stoica, <a href="https://www.facebook.com/robert.serban.98?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl19I_Mykc1n_bQbGf5qX1T_a_F51Lc6TAeXiuxeXKEhreZERj2dZJE6iqcl2dXs5PXMx9R4raD2lxyPl4f5uC-IbpjH2cNnTMBwCrGo295u5Mmh1ebHbe-s3xRtGrTToOkUnxkGZpOz-ENVdjOYhLH2Z8FA0rjNrEu_Dg&__tn__=-%5dK-y-R"><span style="color: windowtext;">Robert </span><span style="color: windowtext;">Ş</span><span style="color: windowtext;">erban</span></a>, <a href="https://www.facebook.com/iulian.tanase555?__cft__%5b0%5d=AZVO-SwJjV2dz3mYFqbndS9MqAOut0SBtjmUADW537s-DCovOfwl
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlUn voyage très tristetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-12-03:64152252022-12-03T18:06:00+01:002022-12-03T18:06:00+01:00 ( Mes photos -Le Danube en Roumanie ) Mon unique frère est décédé...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6406724" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/1320733965.JPG" alt="Roumanie, administration, décès" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Mes photos -Le Danube en Roumanie</em>)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Mon unique frère est décédé le 20 novembre dernier, au volant, sur une route départementale à 50 km de sa ville de résidence, G., en Roumanie. Il a eu un malaise, a perdu le contrôle de la voiture qui est entrée sur le contre-sens, a heurté un petit pont et s’est renversée. Il est resté incarcéré environ trente minutes, jusqu'à l’arrivée des secours, qui n’ont pas réussi à le ressusciter. Le médecin légiste a constaté l’arrêt cardiaque.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">J’essaie de trouver un vol Nice-Amsterdam-Bucarest (avec KLM), durée 6 heures, puisque je fais un détour, je monte vers le nord pour descendre vers Bucarest, mais c’est la seule possibilité pour faire concorder les horaires, car ensuite je dois prendre un train de Bucarest à G. (un train qui met quatre heures pour 250 km). Le lendemain, je vais avec un proche à l’entreprise de pompes funèbres (elle a proposé ses services immédiatement après l’accident, plus exactement, c’est le policier qui a établi le procès-verbal de l’accident qui nous a passé le responsable au téléphone…). Une telle société en Roumanie s’occupe des obsèques tout court, c’est-à-dire de l’enterrement selon le rite orthodoxe (lequel est compliqué), et non des démarches administratives. Celles-ci sont de l’absurde à l’état pur. Je vais à la morgue pour laisser au médecin légiste les vêtements complets que l’entreprise de pompes funèbres nous a choisis, et pour régler la taxe d’embaumement. Avec ce document, je dois obtenir le certificat de décès, pour obtenir ensuite le certificat d’inhumation dans la tombe de la famille. Mais d’abord, il faut le tampon du procureur de service (le ministère public), et ensuite il faut aller à la mairie de la petite localité F., le lieu du décès. Je ne comprends pas pourquoi le certificat de décès ne peut être établi par la mairie de domicile du défunt, de la ville de G., pourquoi il n’y a pas de transmission de données, pourquoi rien n’est prévu pour ces situations. Si mon frère était décédé à l’autre bout de la Roumanie, à 1000 km distance de sa ville de résidence, il aurait fallu que la famille aille chercher le certificat de décès à 1000 km. J’obtiens du procureur qu’il mentionne comme lieu de décès G., la ville de résidence, et je me présente donc à la mairie. La fonctionnaire refuse catégoriquement de prendre en compte la mention du procureur, elle exige le certificat de décès établi par la mairie de F., la petite localité à 50 km de G., où a eu lieu l’accident. J’explique en vain qu’il m’est difficile de me rendre là-bas, que le défunt est déjà déposé dans la chapelle pour la veillée, et qu’il faut obtenir le certificat d’inhumation puisque l’enterrement est fixé pour le lendemain. C’est impossible. Mon proche m’emmène en voiture à F. A la mairie, la fonctionnaire me dit que le document signé par le procureur n’est pas bon, il a mentionné G., or il faut F. Je lui suggère de mettre un tiré entre les noms des deux localités, ce qui serait logique, puisque F. est une commune de G. Ah non, ce n’est pas possible, il faut que je retourne voir le procureur à G. afin qu’il modifie le papier. Je sens que je vais m’écrouler : retourner à G., 50 km, et ensuite revenir à F., 50 km, et le défunt attend (on peut le dire) dans la chapelle. Finalement, un ange passe quelque part, et la fonctionnaire dit qu’elle va voir monsieur le maire. Nous attendons, moi et mon proche, plus de vingt minutes, pendant lesquelles je me mets à prier, à ma façon : <em>Mon Dieu, si vous existez, soulevez cette chape de bêtise pour que je m’en sorte</em>. Et Dieu consent. La fonctionnaire revient dans son bureau, elle a parlé au procureur, etc., enfin, elle va faire une exception, et elle commence un long travail de transcription du certificat de décès dans de nombreux registres. Avec le précieux certificat, de nouveau les 50 km jusqu'à G., cette fois au cimetière, où, après plusieurs copies et signatures, on me délivre le certificat d’inhumation. Le fossoyeur responsable de la parcelle où se situe la tombe m’explique ce qu’il faut faire, quels matériaux il faut que je procure. Je l’écoute ahurie, mais c’est la version officielle, la plus longue, la version courte est <em>ça vous revient à tant, et je m’occupe de tout, demain tout est prêt</em>. Toute personne sensée choisit la version courte. Je me dis que si je réussis à faire reposer mon frère dans la tombe de la famille, c’est déjà gagné.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Mais ce n’est pas fini. Comme il faut retrouver la seule héritière, sans laquelle beaucoup d’aspects restent non résolus, je m’adresse à l’Etat civil de T.M, j’explique, j’envoie en documents attachés le certificat de décès, mon passeport, et quelques précisions. La ville de T.M est en Transylvanie, donc plus civilisée que la ville de G., à la frontière est de la Roumanie. L’Etat civil me répond qu’il faut d’abord payer 5 lei (environ 1 euro), une taxe pour informations fournies, dans un compte, et ensuite leur envoyer la quittance. Ils pourront interroger la base de données et entamer une procédure de recherche. Et là, le comble de l’absurde est que je ne réussis pas à acquitter les 5 lei dans le compte de l’Etat civil de T.M. A la Poste, on me demande le code fiscal de cette administration. On ne me l’a pas communiqué, je vais sur le site, je ne le trouve pas. Je vais à la banque, mais je n’ai pas de compte bancaire en lei, et de toute façon, il faut indiquer le code fiscal de l’Etat civil/la mairie de T.M, sans lequel la transaction risque d’être rejetée. J’appelle la mairie de T.M, demain c’est fête nationale, le téléphone est mis en dérangement, j’appelle un autre service, enfin, quelqu'un veut bien aller chercher ce code fiscal et me dicte les chiffres. Je passe plus de trois heures à essayer de payer une taxe de 5 lei dans le compte d’une administration roumaine. Une administration digne d’une république bananière, avec des systèmes obsolètes, et une informatisation précaire. Le plus terrible, c’est qu’ils ne se rendent pas compte, cela leur semble normal. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je me trouve encore en Roumanie le jour de la fête nationale. De la grisaille, de la pluie et de la neige mêlées, du patriotisme, du kitch, des popes, des costumes et des traditions, une avalanche de félicitations adressées aux <em>Roumains de partout</em>. Je pars le lendemain, un train à 5 heures du matin, et deux vols, Bucarest-Paris-Nice. A Paris, à l’aéroport CDG, j’ai peur de rater la correspondance, le terminal 2F est énorme, et une file de plus de 150 personnes qui attendent devant la Police aux frontières, où un seul guichet est ouvert, finalement avec deux policiers. J’arrive de justesse à la porte d’embarquement, où, après le contrôle du passeport, on me dit que, le vol étant complet, je devrai déposer mon bagage à main en soute. Mais je n’ai pas prévu de cadenas, c’est un tout petit bagage pour la cabine. Cela ne fait rien, on me rassure, on lui attache une cordelette et on me dit de le laisser dans le couloir, avant d’entrer dans l’avion. Cela me met en colère, vraiment, je refuse, car je ne comprends pas pourquoi c'est mon bagage qui a été choisi, tandis que les passagers entrent avec des valises beaucoup plus volumineuses. Le commandant de bord fait son apparition, il me dit que c’est aléatoire, et que chez Air France les bagages ne sont pas égarés, la compagnie se porte garante, etc. Je me sens contrariée jusqu'aux larmes, je regagne mon siège, heureusement il est côté couloir. Je reconnais l’agent au sol qui avait enregistré mon petit bagage en soute, elle entre dans l’avion et passe dans l’allée, et je lui fais remarquer : « C’est vous qui avez enregistré mon bagage en soute, vous avez pris mon passeport en priorité. Vous n’avez pas honte ». Elle ne répond pas. Mais je vise juste : « aléatoire », ça tombe sur un passeport roumain qui voyage en classe économique. Je refuse la collation, je demande seulement un verre d’eau et je prends un quart de propranolol. Au moment de sortir de l’avion, j’entends le commandant dire en roumain <em>la revedere</em>,<em> </em>cela m’est adressé, mais je ne réagis pas. Je me dis que je viens de quitter le Pays de la Bêtise pour entrer dans le Pays de l’Arrogance.</span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlL'activité de recherchetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-10-18:64071862022-10-18T19:39:39+02:002022-10-18T19:39:39+02:00 ( New York -Photo crédit Claudiu Nedelea ) Dans le...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;"><img id="media-6395177" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/00/3568164187.jpg" alt="recherche,science,classement universités,roumanie,plagiat" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">(<em>New York -Photo crédit Claudiu Nedelea</em>) </span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">Dans le récent classement <strong><span style="color: #003366;">THE</span></strong> (<span style="color: #003366;"><em>Times Higher Education</em></span>) des meilleures universités mondiales, on retrouve Oxford pour la sixième année consécutive. Si vous consultez le classement, vous ne serez pas surpris: le monde anglo-saxon domine largement. Les critères de la méthodologie de classement sont cinq: la qualité des enseignements (30%), la recherche (30%), l’influence des travaux de recherche (15%), l’international (7,5%), les revenus issus de la recherche, à savoir la capacité d’une université à vendre des innovations issues de la recherche auprès des entreprises (2,5%). On peut lire sur le site que l’influence de la recherche est mesurée par le nombre de fois où les travaux que publie une université sont cités par des chercheurs du monde entier. Cela indique dans quelle mesure chaque université contribue à la somme des connaissances humaines: quelles recherches ont été reprises et développées par d’autres chercheurs, et si elles ont été partagées au sein de la communauté scientifique mondiale afin d’enrichir notre compréhension, quelle que soit la discipline.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;"> Les 100 meilleures universités se trouvent au Royaume-Uni (11), aux Etats-Unis (38), en Allemagne (7), en Australie (6), au Canada (5), en Chine (6), en Suisse (3), en France (3), en Belgique (2), au Japon (1), au Singapour (1), en Suède (1), à Hong Kong (1), aux Pays-Bas (1), en Corée du Sud (1). J’ai trouvé le classement des meilleures universités en France, ainsi que des meilleures écoles de commerce, et l’Université Côte d’Azur (où j’ai obtenu mon doctorat) y est inscrite également. </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">J’ai aussi vu quelque part une carte de l’Europe et du nombre des universités, par pays, incluses dans le classement THE. Certains pays ont le chiffre zéro, comme la Roumanie. Cela ne signifie pas qu’elle ne possède pas d’universités, voici <a href="https://unifac.net/universites-en-roumanie/">un site où sont répertoriées les 54 universités roumaines</a>. Je n’en connaissais que trois, Iasi, Bucarest, Cluj. Il existe d’autres classements mondiaux, comme le QS, où l'on trouve les universités de Bucarest et de Cluj au rang 1001-1200, en 2023, et l’université de Iasi au rang 1201-1400. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">Si nous revenons aux critères mentionnés par THE, nous comprenons que c’est la qualité de la recherche scientifique, donc sa contribution réelle au progrès des connaissances humaines, qui fait la différence entre les nombreuses universités dans le monde. </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">Alors, quand vous assistez en Roumanie à tant de révélations concernant le plagiat constaté dans les thèses de doctorat de personnalités publiques, ministres, etc., vous vous posez naturellement des questions sur les coordinateurs de ces thèses, lesquels sont forcément des universitaires. Quelle qualité de la recherche, si recherche il y a ? Il est vrai que les révélations, dues aux investigations tenaces de quelques journalistes, ont poussé des membres du gouvernement à démissionner, mais le plagiat, les diplômes fabriqués s’inscrivent dans une tendance inquiétante depuis trente ans. Ce n’est pas l’amour de la recherche et de la découverte qui motive nos politiques à obtenir un doctorat, mais les avantages que confère ce diplôme en Roumanie. En France, au contraire, il vaut mieux ne pas avoir un doctorat (sauf si vous êtes dans le circuit universitaire), car sur le marché de l’emploi vous êtes sur-qualifié, ce qui n’est pas bien… Mais vous pouvez toujours créer votre travail avec la satisfaction d’avoir ajouté une pierre minuscule au patrimoine des idées. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #54546b; background: white; font-size: 10pt;">En ce moment, je lis un ouvrage passionnant. L’auteur, <span style="color: #003366;"><strong>Matthew Walker</strong></span>, est professeur de neurosciences et de psychologie, directeur du laboratoire Sommeil et neuro-imagerie de l’université de Berkeley, et professeur de psychiatrie à l’université de Harvard. Je lis l’édition parue en français <span style="color: #003366;"><strong><em>Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves</em></strong></span>, <span style="color: #003366;">Editions La Découverte, Paris, 2018</span>. J’écrirai une présentation dans une note sur le site <a href="http://www.cefro.pro"><span style="color: #003366;"><strong>CEFRO</strong></span></a>, prochainement, mais jusque-là, j’ai commandé sur Amazon l’édition originale en anglais pour l’offrir à mon fils. Voilà un exemple de recherche qui sert à faire avancer la science et qui nous aide tous. </span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlL'Histoiretag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-09-09:64002792022-09-09T17:52:00+02:002022-09-09T17:52:00+02:00 Il existe des événements de l’Histoire, comme celui que nous vivons ces...
<div class="m8h3af8h l7ghb35v kjdc1dyq kmwttqpk gh25dzvf n3t5jt4f"><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Il existe des événements de l’Histoire, comme celui que nous vivons ces jours-ci - la disparition de l’extraordinaire Reine des Britanniques -, lesquels vous renvoient à votre malheureuse appartenance. Et l’écart apparaît de nouveau comme énorme. La Reine Elisabeth II a été couronnée la même année où Staline est mort. Nous étions déjà sous un régime soviétique, et le Roi Michel avait été contraint d’abdiquer et de s’exiler. Il a tenté de revenir après la Chute du Mur. Mais c’était sans connaître la mesure exacte de "l’œuvre" du communisme et de sa Police politique (la <em>Securitate</em>) dans un pays qui avait déjà un important retard historique, et que la Monarchie avait transformé en Etat moderne, tant bien que mal.</span></div><div dir="auto"> </div></div><div class="l7ghb35v kjdc1dyq kmwttqpk gh25dzvf jikcssrz n3t5jt4f"><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je retrouve ces quelques lignes dans le texte que j’ai écrit entre septembre 1990-septembre 1991:</span></div><blockquote><div dir="auto"> </div><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Pour que le cirque soit complet, le gouvernement roumain vient d’expulser grossièrement le Roi, arrivé le premier jour de Noël. La télévision, fidèle à son "objectivité", a agité l’image d’une monarchie-épouvantail, et, dans un chœur offensé, la majorité écrasante du parlement, la presse du Front, les commères hystérisées, les vieilles communistes et les gens de bien ont protesté contre la présence fulgurante du souverain ».</span></div></blockquote></div><div class="l7ghb35v kjdc1dyq kmwttqpk gh25dzvf jikcssrz n3t5jt4f"><div dir="auto"> </div><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Trente-deux ans après, certains se demandent si la Roumanie pourrait être différente de ce qu’elle est…Non, elle ne pourrait pas, "l'oeuvre" du communisme et de la Securitate s’est transmise aux générations qui ont suivi, telle une modification génétique dont on ne se rend même pas compte. Et d’ailleurs, ce qui reste de la Maison Royale est bien autre chose aussi.</span></div></div>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlAdieu, Camarade Gorbatchev!tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-09-03:63993142022-09-03T16:31:00+02:002022-09-03T16:31:00+02:00 ( Chicago -Photo crédit Claudiu Nedelea ) De nombreux commentaires,...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6383564" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/01/3836353992.jpg" alt="gorbatchev,années 90,roumanie,texte témoignage" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Chicago -Photo crédit Claudiu Nedelea</em>)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">De nombreux commentaires, dans tous les médias du monde, rappellent le rôle joué par le leader soviétique dans l’Histoire des années 1980 à 1991: la tentative de réformer le communisme, la fin du Rideau de Fer, la dislocation de l’URSS. Si, en arrivant au pouvoir, <strong>Mikhaïl Gorbatchev</strong> croyait que le système pouvait être modernisé, et que le Parti était son allié, il a dû se rendre à l’évidence que cela n’était pas vraiment possible. Tous ceux qui ont connu le communisme savent que c’est un dogme idéologique, et que toute ouverture est vouée à l’échec. On y reste, comme dans une religion. Pour en sortir, on émigre. Ou on le casse complètement. Regardez les derniers vestiges, Cuba, la Corée du Nord, le Venezuela, comme ils sont prospères et respectent les droits de l'homme. Ou bien la Russie aujourd'hui...</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Il y a trente ans, à l’arrivée en France, j’ai eu l’occasion d’entendre l’opinion assez courante (et ahurissante pour moi) selon laquelle le communisme était bon en soi, mais qu’il avait été mal appliqué… Je ne veux pas penser à la décennie 1980, en Roumanie. Elle a été tellement horrible, que la <em>perestroïka</em> et le <em>glasnost</em> du "grand frère" de l’Est nous paraissaient une fenêtre vers l’Occident. Bien sûr, un leurre. </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je vais donc me limiter à choisir quelques extraits d’un texte personnel, écrit entre septembre 1990-septembre 1991, et que je ne relis pas souvent. Il figure sur le blog, avec la mention à la fin: <em>Tous les droits concernant ce texte appartiennent à son auteur</em>.</span></p><blockquote><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Un ciel gris d’octobre, le vent qui me donne toujours des maux de tête, et les feuilles qui font des tourbillons moqueurs devant mes pieds, quand, après six heures de classe, je rentre à la maison. Il n’est pas question de monter dans l’un des rares bus archipleins, dont les portes ne ferment jamais.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je descends lentement le boulevard, à l’entrée d’une crèmerie on fait de nouveau la queue, c’est sans doute pour du fromage ; en face du magasin, près de chez moi, une autre foule attend des chaussures. Je suis si fatiguée que, même si l’on vendait du papier de toilette ou des allumettes, je ne pourrais plus rester debout encore une heure ou deux. Heureusement, D est rentré avant moi, et il est déjà en train de faire griller quelques tranches de poisson, je n’ai pas cuisiné hier, la semaine vient de commencer et C va déjeuner chez maman, ce n’est que le dîner qui sera de nouveau un problème. On mange pour manger, on entasse les assiettes dans l’évier, il n’y a pas d’eau. Lui, il va se coucher, il a passé dix-sept heures à attendre les citernes à essence, il est parti à trois heures du matin et il est rentré à dix heures du soir, il a tenu ses cours cependant et a mangé un morceau chez un copain qui habite près de la station-service. Je n’ai pas trouvé pour C de papier de couleur, ni de cahiers, je n’ai pas trouvé de détergents, de serviettes, de sel, d’eau minérale, d’ampoules électriques, de coton. Je décide de ne plus rien chercher, de me passer de tout ou de m’ingénier à essayer des remplaçants primitifs, comme dans une robinsonnade absurde. Des magasins vides, des immeubles de mauvais goût, qui ne sont que des abris, des odeurs pestilentielles se dégageant des poubelles trop pleines ou oubliées, des gens mal lavés et mal habillés, aux visages idiots ou déprimés, l’image d’une misère qui tarit les sources mêmes de l’existence…Alors, une question enfantine, horrible et tragique, se glisse dans ma tête : "et si l’on vendait ce pays ? Il n’y a plus rien à faire."</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Je viens de regarder un film français sur la télévision roumaine et sur la manière dont elle a reflété les événements de cette année. Il est bien possible que les Français aient saisi, à travers la subtilité de ce ciné-vérité, le gros mensonge, mais moi, à part un sentiment de ridicule amer, je me suis sentie frustrée dans l’attente de voir, une fois pour toutes, la réalité de ce printemps, surprise objectivement par un étranger et dévoilée à nos gens perfidement trompés et déroutés. A un moment donné je me suis dit que les nôtres avaient peut-être mutilé la cassette, dans leur style bien connu, puisqu'il en avait résulté une image curieusement favorable au pouvoir actuel, ce qui, après tout, devenait même comique…[ <strong>il s’agit du documentaire de Serge Moati</strong>]</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« La situation est de nouveau explosive en cette fin de décembre qui a accumulé toute la tension de l’énorme tromperie, du mensonge presque grotesque mimant le langage de la démocratie. On sort dans les rues, on déclenche des grèves, les étudiants restent l’unique espoir, mais certains finissent par se laisser intimider. Le pays est devenu l’empire de la haine, de la corruption, de la délation, il est scindé. Dieu seul pourrait faire un miracle et éclairer l’âme et la raison de tant d’abrutis qui soutiennent, par une soumission et par une patience devenue leur seconde nature, cette nouvelle nomenklatura qui, en pur style soviétique, une fois au pouvoir, ne cède devant aucun argument. (…) J’ai envie de vomir à chaque fois que j’allume la télévision. La galerie zoo des parlementaires, la démagogie lamentable du pouvoir qui manigance pour faire croire que nous sommes libres et qu’ils sont les meilleurs, les irremplaçables, et que les autres sont des fascistes qui déstabilisent…(…) Avant, je n’aurais jamais soupçonné qu’un si grand nombre de gens étaient atteints par le cancer du communisme. Ils peuvent très bien remplir quelques classes : les anciennes et les actuelles grosses légumes, ensuite ceux qui pendant des années ont triché, volé ce qu’ils ont pu, les débrouillards, les incompétents qui redoutent un système compétitif, les vieux, effrayés par la perspective de tout renversement, et, à la fin, ceux qui vivent comme des bêtes, qui n’imaginent même pas que la vie pourrait être humaine et civilisée. Il est vraiment désespérant, tragique, de constater que la conscience et l’âme ont été horriblement mutilées. (…) C’est la semaine du 16-23 décembre, la ville de Timisoara est une protestation violente, les démonstrations et les appels désespérés à la grève générale se heurtent au mépris, au cynisme et aux menaces affichées par l’équipe solidement ancrée des officiels, qui jouent une comédie effrontée. Je refuse d’être femme, mère, épouse, professeur, citoyenne roumaine, née Roumaine, je voudrais être un petit cafard noir, dans un trou noir. Ne le suis-je pas ? »</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« Mon voyage recommence, mais le chemin inverse rapetisse toutes les dimensions autour de moi. Je ne retrouve plus l’éclat qui m’avait éblouie, il y a un mois, et Stuttgart est un endroit familier, où je me débrouille avec aisance. Après avoir téléphoné à A, j’achète <em>Romania Libera</em> et juste comme à ma première descente, je sens les larmes glisser et la même révolte m'écoeurer. Rien n’avait changé là-bas, au contraire, tout a empiré. Mais, dans le fond, qu’est-ce que j’avais cru? Je passe soixante-douze heures assise ou debout, sans pouvoir m’allonger un peu dans une couchette, en regardant mes pauvres pieds enflés, serrés dans des espadrilles. J’arrive avec un retard symétrique de cinq heures dans la gare de Bucarest, qui, avec ses tubes de néon aveugles, paraît le comble de la misère. J’avais réussi à appeler de Prague, D m’attend, heureux de me revoir mais déçu. <em>Vraiment, tu n’aurais pas eu le moyen de rester ? Tu te rends compte qu’ici c’est l’enfer ?</em> Nous passons la nuit à l’hôtel de la gare, où il avait réservé, je raconte comme je peux, avant de sombrer dans un sommeil douloureux, balancée par le branlement du train. A cinq heures du matin, l’appel de la réception nous réveille, comme convenu. Les yeux fermés, je décroche dans un geste réflexe et remercie en français. J’allume, et c’est à peine au moment où je vois la chambre minable et le cafard noir, surpris sur le mur d’en face, que j’ai le choc du retour. »</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa russophilie et la russophobie comme facteurs géopolitiques en Europe de l'Esttag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-05-18:63826232022-05-18T18:57:15+02:002022-05-18T18:57:15+02:00 La russophilie et la russophobie comme facteurs géopolitiques en...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6358625" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1647441382.jpg" alt="drapeaux-de-pays-de-l-europe-de-l-est-97110058.jpg" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>La russophilie et la russophobie comme facteurs géopolitiques en Europe de l'Est</strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="color: #999999;">par le comité de rédaction de Katehon</span></strong></span></p><p><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;">Source: https://www.ideeazione.com/russofilia-e-russofobia-come-fattori-geopolitici-nelleuropa-orientale/</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le rôle clé dans la position des pays est joué par la présence ou l'absence d'élites souveraines au pouvoir.</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'opération militaire spéciale (SVO, abréviation russe) menée par la Russie en Ukraine dure depuis trois mois et est loin d'être terminée. Cette longue campagne n'aurait pas été possible sans l'assistance militaire sans précédent de l'OTAN au régime ukrainien. Les pays d'Europe de l'Est limitrophes de l'Ukraine jouent un rôle clé à cet égard. D'une part, c'est par le territoire de ces États que passent les livraisons d'équipements militaires. Ils fournissent également de vieilles armes soviétiques, avec lesquelles l'armée ukrainienne a l'habitude de travailler. D'autre part, ce sont ces pays qui accueillent la plus grande part des réfugiés ukrainiens. Ils supportent les principaux coûts et risques d'une confrontation avec la Russie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans cette optique, le facteur idéologique acquiert une importance particulière. La russophobie ancrée dans la psychologie nationale ou, au contraire, une attitude traditionnellement amicale ou neutre envers la Russie peuvent être des facteurs influençant la stabilité dans un pays donné. À cet égard, les pays d'Europe de l'Est ne sont pas homogènes.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Slovaquie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En avril, les autorités slovaques ont livré à l'Ukraine leur système unique de défense aérienne S-300. La livraison du complexe a eu lieu en secret. L'opposition s'est fortement opposée à ce geste. Elle a accusé les autorités slovaques d'entraîner le pays dans le conflit et de réduire ainsi la capacité de défense du pays. Les États-Unis ont promis d'envoyer des systèmes de défense aérienne Patriot à la Slovaquie. Toutefois, ils seront contrôlés par du personnel militaire non slovaque, ce qui prive la Slovaquie du contrôle de son espace aérien, dé-souverainisant de la sorte ce petit pays.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6358626" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4042209708.jpeg" alt="fico.jpeg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'ancien premier ministre slovaque et leader du parti Smer-SD, Robert Fico (photo), affirme que "le transfert des S-300 pour la défense aérienne à l'Ukraine est un acte de guerre aux conséquences imprévisibles pour la Slovaquie".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Malgré les protestations, le Premier ministre slovaque Eduard Heger est allé plus loin et, le 12 avril, a proposé de fournir des avions MiG-29 slovaques à l'Ukraine. L'armée de l'air slovaque possède une douzaine de ces appareils. Auparavant, même la Pologne n'osait pas prendre une telle mesure, craignant les attaques russes sur son territoire. Dans le même temps, malgré la propagande anti-russe, un tiers des Slovaques soutiennent l'opération militaire spéciale russe en Ukraine.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 4 mai, la Slovaquie a également annoncé qu'elle était prête à réparer les équipements militaires ukrainiens endommagés. Ainsi, la république, où les sentiments pro-russes, a-t-on noté, étaient les plus prononcés parmi tous les pays d'Europe centrale avant l'opération militaire spéciale, est la plus intensément impliquée dans les hostilités parmi tous les pays du flanc oriental de l'OTAN. La raison en est que ce pays est le moins "sujet" de sa propre histoire. En 2018, la Slovaquie a connu sa "révolution colorée", les manifestations "anti-corruption" fomentées par l'Occident ont conduit à la démission de Robert Fico, puis à la perte de la majorité parlementaire par le parti Smer-SD. Le gouvernement slovaque peut être contraint de faire ce que même la Pologne n'ose ouvertement pas faire. Cette politique s'accompagne de répressions : ils tentent de priver Robert Fico de son mandat de député et l'arrêtent pour avoir divulgué des informations sur les violations fiscales de ses adversaires (les informations auraient été obtenues illégalement). Auparavant, un autre leader de l'opposition, le chef du parti populiste de droite <em>Notre Slovaquie,</em> Marian Kotleba, a été privé de son mandat parlementaire sur la base d'accusations forgées de toutes pièces.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pologne</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 30 mars, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que la Pologne "établissait des normes d'un certain type" sur ce que l'on appelait auparavant la russophobie. Varsovie se sent comme un nouveau centre de l'Europe qui, sur la vague du sentiment anti-russe, tente de démontrer son leadership. D'une part, cela s'applique à la France et à l'Allemagne. D'autre part, la Hongrie. Le vice-premier ministre du gouvernement polonais et véritable leader du parti au pouvoir Droit et Justice, Jaroslaw Kaczynski, a déclaré que la Pologne "ne peut plus coopérer" avec la Hongrie tant que celle-ci ne change pas de cap.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nous parlons de la coopération entre la Hongrie et la Russie. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban tente de bloquer toute tentative d'imposer des sanctions européennes sur le gaz et le pétrole russes, car elles "tueraient la Hongrie". La Hongrie est également le seul pays européen à réclamer une enquête objective et indépendante sur la tragédie de Bucha. D'autres ont déjà accusé la Russie de tout.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">"Lorsque le Premier ministre Orban dit qu'il ne peut pas voir ce qui s'est exactement passé à Bucha, on devrait lui conseiller de consulter un ophtalmologue", a poursuivi le chef du parti <em>Droit et Justice</em> au pouvoir.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Malgré la tentative de la Pologne de jouer les premiers violons dans le concert russophobe des puissances occidentales, cela n'a pas amélioré ses relations avec Bruxelles. Les dirigeants conservateurs de la Pologne sont depuis longtemps en conflit prolongé avec les dirigeants de l'UE. Pour cette raison, l'UE a suspendu l'allocation de fonds à la Pologne.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6358628" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2613631768.jpg" alt="file7j0qhwk6gc8pxzwedga.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 4 mai, le président polonais Andrzej Duda (photo) a déclaré dans une interview au <em>Wall Street Journal</em> que pour lui "la présence de troupes américaines dans notre région" est une garantie contre "l'expansion de la politique impériale russe". Il a souligné qu'il serait "très heureux si ces troupes restaient ici de façon permanente".</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Hongrie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La décision de Viktor Orban de payer le gaz russe en roubles pourrait entraîner l'isolement de la Hongrie, a menacé le ministre allemand de l'économie Robert Habeck.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Selon lui, les actions du Premier ministre hongrois contredisent la décision du G7 de payer l'énergie russe dans les devises stipulées dans les contrats: dollars et euros. Ainsi, l'UE commence déjà à mettre en œuvre sa politique d'isolement, qui a été clairement évoquée en prévision de la victoire électorale d'Orban.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La position de la Hongrie a été critiquée par d'autres pays de l'OTAN et de l'UE pendant les mois de l'opération militaire spéciale. Les dirigeants ukrainiens ont accusé Budapest de planifier la saisie de territoires ukrainiens (sans noter l'existence de tels plans en Pologne). En conséquence, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est retrouvé sur le site <em>Myrotvoretz</em> dans la liste des ennemis de l'Ukraine.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans l'UE, la Hongrie s'oppose fermement aux plans visant à imposer un embargo pétrolier à la Russie, même avec une prolongation pour la Hongrie et la Slovaquie jusqu'à la fin de 2023. Parmi les pays d'Europe centrale et orientale, la Hongrie adhère à la position la plus indépendante, ce qui complique la construction d'un front commun anti-russe.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Roumanie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En Roumanie, le pompage de la société par la propagande anti-russe a conduit à une attaque terroriste contre l'ambassade de Russie le 6 avril, lorsqu'un citoyen local faisant l'objet d'une enquête pour pédophilie s'est déclaré ukrainien et a foncé sur les grilles de l'ambassade de Russie à Bucarest, après quoi il s'est immolé avec sa voiture.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Roumanie, en cas d'escalade du conflit en Transnistrie, pourrait prendre le contrôle de la République de Moldavie, selon des sources médiatiques russes. Le sud de la Bessarabie - une partie de la région ukrainienne d'Odessa, séparée du principal territoire ukrainien par une barrière naturelle - l'estuaire du Dnestr - revêt également une importance stratégique pour la Roumanie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Roumanie, comme la Pologne, joue un rôle clé dans l'approvisionnement de l'Ukraine en carburant et en armes occidentales. La présence des troupes américaines dans le pays augmente. Dans le même temps, la Roumanie intensifie sa coopération avec l'Ukraine pour envoyer des marchandises via la Moldavie. Par conséquent, la Roumanie devient d'une importance capitale dans la fourniture d'armes au sud de l'Ukraine et à la région d'Odessa et dans l'exportation de produits ukrainiens.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6358630" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/309738307.jpg" alt="_70w4224.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Bulgarie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En Bulgarie, des manifestations ont eu lieu tout au long du mois d'avril contre les livraisons d'armes à l'Ukraine. Les manifestations étaient organisées par le parti parlementaire "Vazrazhdane" ("Renaissance"). Le président Rumen Radev (photo) s'est opposé à la fourniture d'une assistance militaire à l'Ukraine. La décision de Gazprom de suspendre les ventes de gaz à la Bulgarie a heurté les positions des russophiles bulgares. Cependant, cette situation a été causée par le refus du gouvernement du pays lui-même d'acheter du gaz en roubles.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le 4 mai, le parlement bulgare (à l'exception des députés de <em>Renaissance) </em>a voté en faveur de la fourniture d'une assistance humanitaire et militaro-technique à l'Ukraine. Kiev souhaiterait réparer ses équipements militaires en Bulgarie et exporter des céréales via le port de Varna (les ports roumains sont déjà pleinement utilisés par l'Ukraine). Le président Radev a critiqué la décision du parlement, déclarant qu'"il y a un danger d'entraîner la Bulgarie dans ce conflit". Selon le chef de l'État, "le conflit ne sera pas court, il s'intensifiera et nécessitera des solutions raisonnables, et le terme même d'"assistance militaro-technique" est plutôt vague et risqué".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il convient de noter qu'en Bulgarie, le niveau de soutien à la Russie au cours des derniers mois (février à mai) a chuté de 32% à 25%. En même temps, il faut tenir compte du fait que dans le contexte de la propagande hystérique anti-russe et de la réticence de nombreux Bulgares à parler aux sociologues de leur véritable état d'esprit, par peur de la répression et de l'ostracisme, dans le contexte du discours anti-russe dominant dans les médias, 25% est un chiffre substantiel. Dans cette situation, au moins un quart de la population déclare ouvertement son désaccord avec le récit anti-russe.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Grèce</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En Grèce, tout comme en Bulgarie, des manifestations contre la fourniture d'armes à l'Ukraine ont eu lieu début avril. Cependant, aujourd'hui, les principaux arguments des manifestants sont la critique de l'augmentation des prix de l'énergie associée à l'adhésion de la Grèce aux sanctions anti-russes.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En général, les facteurs de russophilie ou de russophobie ne jouent pas un rôle particulier en Grèce. Les principales forces anti-guerre du pays sont la gauche. La détérioration de la vie des gens ordinaires est un facteur clé pour contrer l'implication dans le conflit. En général, dans les pays de l'OTAN d'Europe de l'Est, le facteur russophilie et russophobie joue un rôle en Slovaquie et en Bulgarie, où les forces pro-russes étaient auparavant au moins un peu évidentes. C'est dans ces pays que se pose aujourd'hui la question de la stabilité politique et d'éventuelles élections anticipées en raison de problèmes politiques internes, mais un facteur externe agit comme un catalyseur : le conflit en Ukraine et la perspective d'être entraîné dans une guerre avec la Russie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans les États baltes, en Pologne et en Roumanie, la situation est plus stable. Toutefois, d'une manière générale, la pression de Washington, Londres et Bruxelles est si forte que l'opposition des forces pro-russes en Bulgarie et en Slovaquie risque d'être brisée. Le rôle clé dans la position des pays, comme le montre l'exemple de la Hongrie, est joué par la présence ou l'absence d'élites souveraines au pouvoir. Dans le premier cas, même l'expérience historique relativement négative des relations avec la Russie ne fait pas obstacle à une évaluation sobre de la situation. Au contraire, dans les pays totalement dépendants de l'Occident et dotés d'élites faibles, aucune expérience historique positive ne joue un rôle particulier ; de plus, il est possible en peu de temps de "raviver" la conscience de la majorité de la société par une exposition médiatique intense.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">16 mai 2022</span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLucian Blaga: Vision, identité et culture populairetag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-03-09:63703782022-03-09T11:38:59+01:002022-03-09T11:38:59+01:00 Augusto Fleck Vision, identité et culture populaire...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6340564" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2737835571.png" alt="Sem-titulo.png" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Augusto Fleck</strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Vision, identité et culture populaire</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Source: http://novaresistencia.org/2022/03/08/visao-identidade-e-cultura-popular/</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il existe un long débat au sein des sphères dissidentes et conservatrices sur la position de la culture populaire, des structures les plus caractéristiques du peuple aux festivals et à l'art produit à l'écart des cercles élitistes et bourgeois. Avec l'aide de la philosophie du poète roumain Lucian Blaga, nous pouvons réfléchir à la manière dont cette culture est proprement le fruit de notre "vision".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Lucian Blaga est un philosophe peu connu en dehors de la sphère universitaire roumaine. Sa poésie, en revanche, est plus répandue et fait même l'objet de traductions en portugais, bien que son impression et sa lecture soient également limitées. Philosophe entre deux mondes, sous l'influence de l'idéalisme et de la poésie d'Allemagne ainsi que de la culture roumaine qui l'entourait, Blaga a également dialogué intensément avec la métaphysique et la phénoménologie.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6340566" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4253252391.jpg" alt="1508181780.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans le domaine de l'épistémologie, il a eu l'audace de réaliser que les catégories kantiennes qui sous-tendaient la physique moderne étaient insuffisantes pour lire adéquatement la nouvelle physique et pour saisir la conscience de la connaissance dans son ensemble, en proposant que dans l'horizon des mystères, non seulement la lumière qui atténue le mystère produit la connaissance, mais qu'il existe un autre type de "cognoscence" qui intensifie et radicalise le mystère jusqu'à sa limite.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6340567" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1765819055.jpg" alt="9782825108222_1_75.jpg" />Comme produit de ses réflexions, une théorie entièrement nouvelle sur les processus de formation culturelle émerge, puisqu'il a compris l'homme lui-même comme une sorte de mutation ontologiquement culturelle, la culture étant une réponse imagée ou métaphorique de l'homme pour comprendre le mystère qui se trouve au-delà de l'horizon. L'horizon, pour Blaga, est une sorte d'atmosphère axiologique, d'orientation ou de forme, capable de donner un sens à la création culturelle. La culture est donc une manifestation ou une cristallisation anthropologique et géosophique d'horizons spatiaux subconscients.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans l'ordre, cet horizon spatial subconscient produit chez l'homme une "vision", une capacité qui fait de lui, en fait, un Homme. C'est lorsqu'il contemple l'horizon et réfléchit à sa finitude, qui reflète la finitude même de l'être, que la nature "rompt" avec son imperturbable sommeil conscient et en vient à exister pour le mystère et à le tenter.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cette vision, bien sûr, est la muse la plus fondamentale du processus créatif et culturel. La culture n'est pas, comme l'a supposé la modernité à bien des égards, un ensemble de structures fonctionnelles produites par l'homme pour le maintien de son bien-être physique et la garantie de ses biens, mais une condition stylistique et linguistique qui donne un sens au sujet, des outils pour traiter le mystère.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6340568" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3088904081.jpeg" alt="metadata-image-47154308.jpeg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dans le sillage de ce processus, chaque identité qui se forme est une matrice stylistique et structurelle correspondant à la relation entre l'horizon spatial (subconscient), la vision et l'horizon phénoménal de chaque peuple, un "être-avec historique". C'est pourquoi, contrairement aux animaux, la culture humaine posséderait, pour Blaga, tant de différences organisationnelles et dynamiques. Ainsi, exister ne peut réellement avoir un sens qu'à partir d'une vision spécifique sous laquelle nous modulons notre interaction avec le monde. Dans ce sens, Blaga dialogue à la fois avec les "styles civilisationnels" de Spengler, l'être de Heidegger et la cosmologie civilisationnelle de Douguine. Un amalgame presque typiquement roumain de leurs philosophies, pour être précis. Nonobstant la roumanité intrinsèque des images proposées par Blaga, ses catégories proposent une universalisation métaphysique, épistémologique et anthropologique qui peut être adéquate dans un autre système linguistique, tel que le nôtre (ndt: lusophone).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6340569" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2814461455.jpg" alt="6c4cd32483285b53c6bdd6364a4cf438e3065fda6a53ef4d4ad4e34014c778f5.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Par conséquent, la culture populaire en tant que création identitaire à partir de la vision est un élément irrémédiablement concret de la relation existentielle et quotidienne de l'homme avec ce qui le rend homme.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cela nous ramène, en quelque sorte, au problème de la culture populaire vs la culture de masse, tant en ce qui concerne la production artistique que le statut de nos fêtes populaires, sévèrement critiquées pour être barbares, immondes, etc.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La critique de la culture populaire est un thème récurrent dans les milieux conservateurs comme symptôme de décadence. En fait, il ne semblera pas étrange à tout traditionaliste de réaliser que lorsqu'une civilisation s'épuise dans la véritable essence de son esprit et que le crépuscule approche - ou plutôt, lorsque sa vision devient floue et que l'horizon n'est pas plus contemplatif qu'une obscurité métaphysique - l'art même produit sera en quelque sorte d'affecté.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le problème de cette interprétation et du comportement subséquent, consistant à fétichiser l'exotique et l'exogène culturel, est une mauvaise compréhension de la civilisation même dont on fait partie. Il faut reconnaître qu'à l'orée de notre existence, aucun type de création culturelle ne dialogue avec l'aspect mystérieux et révélateur de l'existence aussi bien que la nôtre. Douguine souligne cet aspect lorsqu'il applique au cosmos la condition d'accès à l'infini, l'unité dans la multiplicité, l'immersion totale dans le particulier comme condition de l'éternel.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6340570" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1418485608.jpg" alt="2019102958559782749265490.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cela ne signifie pas, par exemple, un rejet total de ce qui est extérieur, car les grandes œuvres ont également le pouvoir de toucher le mystère par le biais de métaphores et de les exposer de telle sorte qu'une comparaison soit possible. La philosophie est aussi un art de la traduction.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les deux éléments les plus troublants s'avèrent être : (1) une aliénation complète du sujet par rapport à son identité culturelle propre, tandis qu'il cherche dans le passé des cultures anciennes et éteintes, dans son sommet et sa mémoire apollinienne, une sorte d'ode à la beauté comme forme catégorique (2); une réduction de l'art populaire contemporain à l'état décadent du monde, une généralisation dangereuse et potentiellement délétère.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Même aux heures les plus sombres de la nuit de la civilisation, chaque peuple possède encore sa puissance immanente et un mouvement vers l'horizon et la cristallisation révélatrice. C'est cela qui potentialise le renouvellement de la puissance vers l'éternel que les fêtes populaires et l'art de notre peuple produisent, à travers notre matrice stylistique, sans avoir à recourir au plâtre effrité et décoloré des époques culturelles antérieures.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En réalité, toutes ces préoccupations et ces excès découlent de la même inquiétude et du même manque de soin qui imprègnent presque tout le travail intellectuel : savoir séparer ce qui est universel et qui relève de la démarche philosophique, anthropologique et métaphysique, de ce qui est particulier et qui reflète un horizon spécifique, qui ne manque pas, même dans l'abîme, de toucher et de dialoguer intimement avec le mystère qui nous rend humains.</span></strong></span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLa guerre aux portes de l'Europetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-02-28:63684992022-02-28T08:48:00+01:002022-02-28T08:48:00+01:00 ( Mes photos -Couleurs symboliques ) Ce qui me touche...
<p><img id="media-6338420" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/02/1946833213.2.JPG" alt="ukraine,russie,poutine,guerre,ue,otan,roumanie" /></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6338421" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/00/1668367742.2.JPG" alt="ukraine,russie,poutine,guerre,ue,otan,roumanie" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Mes photos -Couleurs symboliques</em>)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Ce qui me touche particulièrement, en suivant les informations, c'est la responsabilité tragique que doit ressentir un président qui défend son pays encerclé et attaqué. Et sa solitude aussi, car l'Alliance atlantique ne peut intervenir, en tant que telle. Au-delà de toutes les explications historiques et politiques qui sont avancées ces jours-ci, je vois le cas psychiatrique du décideur de cette guerre, <em>sa</em> guerre. Il vient d'ordonner à son chef d'état-major et à son ministre de la Défense de "mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat", et on comprend ce que cela signifie.. Un historien roumain, Madalin Hodor, publie dans <em>Revista 22</em> l'article "<em>In capul lui Vladimir Putin</em>" (<em>Dans la tête de Poutine)</em> et il explique que le leader russe ne voudrait pas réécrire l'histoire, mais plutôt lui apporter des corrections, car il n'aimerait pas comment les choses se sont passées. Il me semble que ce désir de vouloir corriger l'histoire est le délire messianique du président orthodoxe, ancien agent du KGB, un délire qui a dû évoluer sensiblement ces dernières années. Comme souvent, un délire peut être structuré, et c'est son cas. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Quatre jours après l'invasion russe en Ukraine, un quotidien américain (<em>The Newyorker</em>) remarque une évidence: la stratégie de l'Ouest aurait donné à Poutine une raison pour attaquer, mais maintenant il est clair qu'il en avait depuis longtemps l'intention, peu importe ce qu'auraient fait les Etats-Unis et l'Europe. Pendant vingt ans, des hommes politiques, des chefs d'Etat ont cultivé Poutine, en voyant en lui un facteur de stabilité en Russie. Cela s'est avéré faux, car l'histoire ne ment pas, et elle se répète, comme on le constate.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Aujourd'hui, on a l'occasion de voir concrètement que les deux seules réalisations de la Roumanie, depuis la chute du Mur, sont l'appartenance à l'UE et à L'OTAN. </span></p><p><span style="color: #003366;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Update. 7 mars</span></strong></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Douze jours après, la situation en Ukraine s'aggrave, des villes sont tombées ou sont encerclées, l'expansion russe se poursuit. La Russie ouvre des couloirs humanitaires vers... la Russie et la Biélorussie, une manière de déporter les gens, de s'en servir comme des boucliers humains. Le président français a dénoncé "le cynisme moral et politique de V.Poutine", tout en affirmant la volonté de continuer à "mener la pression diplomatique pour que la guerre s'arrête".</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Hier soir, j'étais en train de regarder un débat, et c'est avec tristesse que je constatais, pour la énième fois, que certains intellectuels, hommes politiques, n'arrivaient toujours pas à comprendre ce que le régime soviétique avait représenté dans les pays de l'Est. Autrement, ils auraient compris pourquoi ces pays avaient demandé à adhérer à l'OTAN dès la fin des années '90, ainsi qu'à l'UE. Et je sais pourquoi je ne lirais pas de poèmes d'Aragon, le stalinien (j'y ai été obligée, à l'époque où j'étudiais la littérature française, à l'université de Bucarest). Parce que même en ce moment, où les bombes russes tombent sur un Etat indépendant, au coeur de l'Europe, il existe des intellectuels et des hommes politiques qui s'efforcent de nuancer, en affirmant que nous n'avons pas bien su approcher Monsieur Poutine... </span></p>
Bruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlCher papa, insupportable pèretag:www.bla-bla-blog.com,2022-02-21:63657642022-02-21T00:00:00+01:002022-02-21T00:00:00+01:00 Toni Erdmann fait partie de ces films qu’il faut prendre le temps de...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/01/297191586.jpg" id="media-6333484" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><em>Toni Erdmann</em> fait partie de ces films qu’il faut prendre le temps de découvrir pour apprécier les personnages, leurs évolutions, leurs contradictions et aussi la subtilité des rapports humains. La réalisatrice Maren Ade (également au scénario) a construit avec patience un duo inattendu, mené par deux grands comédiens, Peter Simonischek et Sandra Hüller </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ines est une femme d’affaire installée en Roumanie pour raisons professionnelles. Cette cadre froide, célibataire sans enfant, </span><span style="font-size: 10pt;">Winfried, un retraité débonnaire que l’on pourrait dire venant d’une époque révolue – celle de mai 68 s’il était français – cultive l’art de la blague potache, avec cet air de clown triste qui le rend justement irrésistible. </span><span style="font-size: 10pt;">Il est bien à l’opposé de sa consultante de fille, partie en mission en Roumanie pour les besoins de sa boîte qui met au point un plan d’externalisation qui risque d’avoir des conséquences sociales importantes. </span><span style="font-size: 10pt;">Des conséquences sociales qui ne font ni chaud ni froid à la business woman. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lorsque son père débarque en Roumanie à l’improviste, la jeune femme est déstabilisée par cet homme aux antipodes d'elle-même. Winfried finit par la quitter et revenir au pays, mais c’est pour mieux revenir en Roumanie quelques jours plus tard, cette fois grimé sous le pseudonyme de Toni Erdmann, une caricature de VIP (il se présente comme ambassadeur allemand). Ines ne peut assister qu’impuissante à la nouvelle intrusion de son père fantasque, capable de ruiner ses rendez-vous professionnels et privés et renvoyant à sa fille une image déformée de sa propre vie. </span></p><blockquote><p style="padding-left: 80px; text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>La longue étreinte d’Ines et de Winfried restera longtemps dans les mémoires</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lors de sa présentation à Cannes en 2016, <a href="https://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/08/16/toni-erdmann-mon-pere-persona-non-grata_4983174_3476.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Monde</em> a parlé de <em>Toni Erdlmann</em> comme une "<em>onde de choc</em>"</a> salutaire et d’une drôlerie incroyable, avec cet humour grinçant et pince-sans-rire que propage l’incroyable Peter Simonischek, dans le rôle de Winfried/Toni Erdmann. Sandra Hüller casse pareillement la baraque dans son interprétation diamétralement opposée d'une business woman collet monté à la beauté glaciale, dénuée de toute fantaisie, et dont l’unique but semble se résumer à des tableaux Excel et des rapports économiques sur la meilleure manière d’améliorer la rentabilité d’un groupe international. Comment la fille et le père vont-ils cohabiter, tant leur monde est diamétralement opposé ? Vont-ils finir par se comprendre ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Maren Ade déplie avec patience l’histoire de ces retrouvailles inattendues, souvent drôles, jusqu’à la dernière partie du film où le loufoque fait une incroyable irruption dans la vie d’Ines, à la faveur d’une réception dont nous ne dévoilerons rien. La nouvelle irruption du père devient tout aussi inattendue, avec un message tout en symbole et une courte scène bouleversante et silencieuse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En 2016, le jury de Cannes a "oublié" <em>Toni Erdmann</em>, ce qui a étonné les professionnels comme le public qui avait découvert ce film à la très grande richesse, menée par un duo de comédiens si soudé que la longue étreinte d’Ines et de Winfried restera longtemps dans les mémoires.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.france.tv/films/2715005-toni-erdmann.html" target="_blank" rel="noopener">Vite, à découvrir et redécouvrir ! </a> </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;"><em>Toni Erdmann</em>, comédie dramatique germano-autrichienne de Maren Ade,</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;">avec Peter Simonischek et Sandra Hüller, 2016, 162 mn</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.france.tv/films/2715005-toni-erdmann.html" target="_blank" rel="noopener">https://www.france.tv/films/2715005-toni-erdmann.html</a></span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.hautetcourt.com/films/toni-erdmann/" target="_blank" rel="noopener">https://www.hautetcourt.com/films/toni-erdmann/</a></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2022/01/23/boite-noire-critique-6362003.html" target="_blank" rel="noopener">"Au cœur du BEA"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2022/01/16/incendies-theatre-film-critique-6360555.html" target="_blank" rel="noopener">"Abominables additions"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/cTnJ_45jEnk" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlIllogique et impossibletag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-02-08:63650052022-02-08T16:15:31+01:002022-02-08T16:15:31+01:00 ( Mes photos - Le Danube à Galati, août 2005 ) En juillet 2020, en...
<p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000; background: white;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/00/01/3454178512.jpg" alt="24-08-05_1731.jpg" /></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000; background: white;">(<em>Mes photos - Le Danube à Galati, août 2005</em>)</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000; background: white;">En juillet 2020, en pleine pandémie et au lendemain du sommet historique de l’UE, j’écrivais ici la note « <em>Ce pactole européen qui va partir en fumée </em>». Je rappelle ce texte d‘il y a deux ans, car la situation en Roumanie ayant empiré après des mois de crise politique, de luttes internes, de coups bas entre les leaders des partis au gouvernement, de compromis lamentables et inefficaces, il ne fait aucun doute que le pactole européen (le fameux plan de résilience et de redressement) va partir en fumée. Je disais que les bonnes intentions exprimées par le Président Iohannis ne pouvaient pas être mises en doute (ne serait-ce que parce que c'est le Président qui parle) : les presque 80 milliards d’euros obtenus par la Roumanie seraient destinés à des travaux d’infrastructure, de modernisation de systèmes publics, à la construction d’hôpitaux et d’écoles. Ce serait le plan de relance économique post-pandémie. </span></p><p><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; background: white;"> </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><em><span style="background: white;">« C’est un jour important pour la Roumanie, un jour important pour le projet européen, et nous allons avancer, cet argent devra être utilisé à la reconstruction de la Roumanie. »</span></em></span></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000000; background: white;">Mais c'est une </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #000000; background: white;">simple déclaration officielle qui n’engage personne. On connaît la réalité: le pays est le résultat de trente années de pillage, de corruption et d’incompétence institutionnalisée, d'émigration. Avec un Etat de droit qui n’en est pas un, avec un maillage clientéliste au niveau de toutes les structures administratives, avec l’argent public siphonné par les réseaux mafieux et les intérêts des partis politiques, il est tout simplement </span><strong>illogique</strong> de croire qu'un renversement de situation serait possible. Autrement dit, nous avons besoin d’une stratégie, ce que la Roumanie n’a jamais eu (enfin, à part la l’édification du communisme...). Il est vrai que l’UE traverse la plus grande crise depuis sa création, et que l’accord trouvé après d’âpres négociations est unique car, pour la première fois dans son histoire, l’UE s’endette collectivement : une enveloppe globale de 750 milliards d’euros, dont 390 non-remboursables et 360 de prêts. Mais souvenons-nous que la Roumanie se distingue entre tous par la plus faible capacité d’absorption des fonds européens. Elle n’avance pas de projets pour accéder aux fonds, son système mafieux spécifique fait que les responsables politiques, administratifs, etc., ont leurs propres business et des contrats avec l’Etat. Alors, faire de grands projets d’investissements publics, d’infrastructure, n’intéresse personne. <em><strong>Tout se concentre autour du jeu politique qui doit profiter au maximum au système mafieux complexe.</strong> </em><strong><em>Celui-ci ne pourra être démantelé, c’est </em>impossible.</strong> Il peut exister, par-ci par-là, dans tel ou tel ministère, de rares personnes honnêtes ayant un cursus international, mais en vérité, elles sont impuissantes, et finalement elles seront remplacées ou elles jetteront l’éponge. Le manque de compétences est un aspect presque tabou en Roumanie, normalement on devrait en avoir honte, si l’on est lucide. Et quand on est compétent, on est broyé par le système qui est le plus fort, cela va de soi. Le plus triste, c’est la fraude intellectuelle qui prospère justement parce que les compétences réelles sont absentes. Bien entendu, la Roumanie va <em>se débrouiller</em> pour monter certains projets et accéder à une partie des fonds disponibles dès l’automne (pour le plan de relance post-pandémie). Que va-t-elle en faire? </span></p><p style="background: white;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt; color: #000000;"><span style="background: white;">En principe, cela devra se passer d’après un schéma bien connu, comme je l’écrivais dans une note en 2008 (le fait que l’on se trouve, plus de douze ans après, dans un plus grand désastre, ne changera pas le mécanisme, peut-être que les 5% de commission deviendront 10%)</span>. « <em>La Mafia des fonds européens vole l'argent des agriculteurs : l’accès aux fonds européens est filtré par une Mafia composée justement de fonctionnaires habilités à aider les investisseurs dans le montage des projets et dans l'obtention des subventions. Ces mafieux exigent un pourcentage de 5% des fonds débloqués. Ils proposent "du conseil" dans la rédaction et la validation du dossier. Voici plus loin le cas d'un haut fonctionnaire de l'Agence des Paiements et des Interventions pour les Agriculteurs (APIA), institution qui joue un rôle déterminant dans l'approche des fonds européens. (...) APIA est une institution mammouth qui comprend une armée de fonctionnaires grassement payés (des salaires en milliers d'euros) et qui n'ont toujours pas réussi à faire les démarches nécessaires pour recevoir les fonds UE (...).</em>» </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt; color: #000000;"><span style="background: white;">Dans les premières années qui ont suivi son adhésion, la Roumanie a produit une mafia des fonds européens, et des sommes colossales ont été détournées. (Dans les </span><em><strong><span style="background: white;">Archives </span></strong></em><span style="background: white;">de ce blog</span><span style="background: white;"> on pourra trouver plusieurs articles consacrés au sujet inépuisable des fonds européens, en tapant un mot-clé dans la case </span><em><strong><span style="background: white;">Rechercher</span></strong></em><span style="background: white;">, par exemple "<em>fonds UE</em>".) Avec le temps, l’UE a mis en place des mécanismes de vérification qui ont fait diminuer l’intérêt pour les programmes européens financés, étant donné qu'on ne pouvait plus frauder aussi facilement. Alors, on s’est tourné vers la combine des partenariats bilatéraux, tout le monde y étant gagnant, moins le pays dans l'ensemble, qui, lui, a continué de s’enfoncer, moins les citoyens ordinaires qui, eux, ont trouvé la solution de l’émigration. </span></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMircea Eliade et la Garde de Fertag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-02-03:63637742022-02-03T15:22:46+01:002022-02-03T15:22:46+01:00 "Mircea Eliade et la Garde de Fer", livre de Claudio Mutti...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6330998" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3521678326.jpg" alt="Ro-1.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>"Mircea Eliade et la Garde de Fer", livre de Claudio Mutti</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Une critique de Riccardo Rosati</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 10pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Ex: https://www.ereticamente.net/2016/05/mircea-eliade-e-la-guardia-di-ferro-di-claudio-mutti-recensione-a-cura-di-riccardo-rosati.html?fbclid=IwAR0WbrOzMm5iO54pYlDuR3BiIDhO6foulDq0JPzsXhA2WOxqxBzHtcjF8RA</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6330999" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2432874768.jpg" alt="Ro2-184x300.jpg" />Le livre de Claudio Mutti est un outil précieux pour comprendre le passé gardiste d'Eliade. C'est un livre petit mais important, qui présente une recherche méticuleuse des sources, une opération qui n'est certainement pas facile, puisque pendant la période de la dictature en Roumanie, beaucoup de documents ont été détruits. Il s'agit d'un ouvrage qui éclaire la période all'ant de 1936 à 1938, alors qu'Eliade était membre du mouvement de la Légion de l'Archange Michel, ou Garde de Fer, comme on l'appelle souvent en Europe occidentale. Cette relecture actualisée de l'ouvrage que Mutti a consacré en 1989 au célèbre historien des religions démontre une fois de plus combien le savant italien est un point de référence pour approfondir le "légionnaire" Eliade. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le texte s'ouvre sur une citation de Franco Cardini, qui soutient que la Garde de Fer est un phénomène qui doit être étudié : "[...] d'un point de vue sociologique et anthropologique-ethnologique plutôt qu'idéologico-politique [...]". Mutti est bien conscient de la nécessité d'analyser l'implication directe d'Eliade dans les événements de son pays non pas dans une perspective idéologique qui serait limitative, mais dans une perspective spirituelle, active et participative. L'esprit et l'âme, comme l'a fait l'érudit roumain pendant une partie de sa vie, doivent être mis au service du Peuple et non de soi-même, et c'est déjà une leçon importante que nous pouvons tirer de ce livre.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un autre élément souligné par Mutti concerne la pertinence autobiographique dans la fiction d'Eliade : "Il existe cependant une partie de la production d'Eliade dans laquelle la donnée autobiographique n'est pas déclarée, mais est souvent habilement dissimulée dans le contexte d'une intrigue fictive, tout en conservant une transparence lucide". Il le fait avec un style d'écriture très particulier : un ton apparemment "froid" et enclin à la synthèse, mais qui s'avère captivant, poussant à lire la page suivante et ainsi de suite, posant des questions auxquelles on tente, et souvent on réussit, à donner des réponses. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331006" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2517115382.jpg" alt="3278904956.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C'est le cas de <em>Forêt interdite</em> (1955)... s'agit-il d'un roman autobiographique ? Mutti conclut qu'il ne l'est pas, bien qu'il se déroule dans le camp de prisonniers de Miercurea Ciuc, où le philosophe des religions a été emprisonné. Le voyage de Mutti dans le militantisme d'une certaine jeunesse roumaine, à travers le récit d'Eliade, avec des épisodes aussi héroïques que vrais, est vraiment évocateur. Nous nous rappelons, par exemple, comment dans le camp d'internement, Nae Ionescu (le professeur d'Eliade) a créé une "université légionnaire" ou lorsque les membres de la Garde se relayaient avec une précision militaire dans la prière et le jeûne. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il y a des universitaires qui ont connu la prison ou, comme dans ce cas, un camp d'internement. Aux yeux de la droite progressiste d'aujourd'hui, cela suscite la peur et la suspicion, comme si cela diminuait la valeur du chercheur qui se heurte à une politique oppressive, corrompue et injuste. Mais c'est précisément tout ce qui relève du militantisme et de l'engagement qui les dérange, ainsi que les actes de courage. C'est ce qui est arrivé à Fosco Maraini au Japon, mais on ne parle jamais de son emprisonnement volontaire, on se contente de dire qu'il s'est coupé le doigt pour obtenir les faveurs des militaires japonais. Un intellectuel qui vit en captivité génère un monde en lui-même, il doit le faire pour survivre. Dans le cas de Gramsci, la prison a été paradoxalement sa grande chance, mais quand il s'agit d'un penseur de droite, tout devient hooliganisme, subversion, <em>ille nihil dubitat qui nullam scientiam habet.</em></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un chapitre du livre s'intitule "La dernière chance de la Roumanie", reprenant les mots d'Emil Cioran. Pouvons-nous emprunter cette phrase aujourd'hui pour affirmer que la pensée traditionnelle est la dernière chance de l'Occident ? Cioran avait-il donc raison de croire que le salut de la société moderne résidait dans la "destruction de la démocratie"? Le texte de Mutti n'évite pas les réflexions de ce genre, étant empreint de ce courage nécessaire aujourd'hui pour dénoncer les ténèbres qui dominent le monde, comme lorsqu'il parle, sans mâcher ses mots, du "veto sioniste" qui a empêché la candidature d'Eliade au prix Nobel. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En outre, Mutti n'hésite pas à aborder de front les problèmes socioculturels de la société contemporaine, en utilisant avec profit une perspective traditionnelle. C'est ce qu'il a fait lors d'une conférence sur René Guénon qui s'est tenue à Rome il y a quelques années, au cours de laquelle il a réussi à proposer une lecture du philosophe français qui n'était finalement pas cérébrale et "alchimique" - comme cela arrive ponctuellement chez presque tous les soi-disant guénoniens - en stigmatisant le rôle occulte de Basile Zaharoff (1849 - 1936) (photo) : une figure malheureuse, peu connue et étudiée, mais qui a dirigé le destin du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. Cela nous semble être la seule façon possible d'être un traditionaliste, l'audace d'entrer dans la lutte, même politique si nécessaire ! </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331007" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1158594430.jpg" alt="sir-basil-zaharoff.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Eliade lui-même le dit clairement avec ses propres mots : "Pour moi, qui ne croyais pas au destin politique de notre génération (ni à l'étoile de Codreanu), une déclaration par laquelle je me dissociais du Mouvement semblait non seulement inacceptable, mais même absurde". Il y a donc un temps pour la recherche et un temps pour l'engagement ; l'un ne doit jamais prévaloir sur l'autre, mais ils ne doivent pas non plus entrer en conflit. Le monde occidental dans lequel nous vivons ne peut pas s'abreuver d'ésotérisme pur, c'est une étape complexe et il a besoin, avant de l'atteindre, d'un éveil, qui passe inexorablement par le fait de rendre la Tradition compréhensible, d'expliquer comment elle n'est pas une "fuite du monde", mais une puissante rentrée dans celui-ci, non pas tant pour le détruire, dans une tentative de remettre anachroniquement les mains de l'histoire à zéro, mais pour le "rectifier" de manière évolutive.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Riccardo Rosati.</span></strong></span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLes narratifs de l'extrémismetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-01-12:63599182022-01-12T14:54:00+01:002022-01-12T14:54:00+01:00 ( Mes photos - L'autoroute à huit bandes vers Atlanta. Décembre 2021 )...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/00/02/3474546431.JPG" alt="DSC_1097.JPG" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Mes photos - L'autoroute à huit bandes vers Atlanta. Décembre 2021</em>)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">J'ai voulu partager un article de l'historien <span style="color: #003366;"><strong>Madalin Hodor</strong></span> en lui donnant une version en français:</span></p><p><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">"<strong><span style="color: #003366;">Ce qui se cache derrière les narratifs de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR). Ce n’est pas une plaisanterie, mais un danger"</span></strong></span></em></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Vous trouverez le texte d'origine ici: <a href="https://revista22.ro/opinii/madalin-hodor/pericolul-aur-nu-e-o-gluma-ce-se-ascunde-in-spatele-narativelor-sale">https://revista22.ro/opinii/madalin-hodor/pericolul-aur-nu-e-o-gluma-ce-se-ascunde-in-spatele-narativelor-sale </a> </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">"L’existence des extrêmes dans une société démocratique est toujours le signe que les choses ne vont pas bien. Les extrêmes sont comme les symptômes de la maladie. Plus leurs messages sont fréquents, plus le discours haineux est présent, et plus l’antisémitisme, l’homophobie, la xénophobie font leur place dans l’espace public. La démocratie est en train de tomber malade. Il est très peu probable que les manifestations extrémistes disparaissent à l’avenir, puisque nous vivons dans un monde qui doit faire face à de nouveaux défis et où les individus se radicalisent facilement, en rapport direct avec l’extension des moyens de communication et des réseaux sociaux. Néanmoins, que ces manifestations demeurent marginales et exceptionnelles, c’est une chose, et qu’elles prennent une forme politique organisée, c’en est une autre. L’<em>Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) </em>est le véhicule d’un tel extrémisme. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Issu apparemment de nulle part et créant la surprise, le parti politique de Simion et de Târziu a réussi, en moins d’une année, à obtenir un score électoral invraisemblable dans les sondages. Il dépasse l’<em>USR</em> (<em>Union sauvez la Roumanie</em>), et apparemment le <em>PNL</em> (<em>Parti national libéral</em>), surtout après les luttes intestines qui ont récemment déchiré les libéraux. Le <em>PSD</em> (<em>Parti social-démocrate</em>) jouit encore d’une position confortable, mais peut-être pas pour longtemps, vu que l’<em>Alliance</em> élargit son bassin d’électeurs. Son dirigeant, M. Ciolacu, ne manquera pas de s’apercevoir que faire double jeu n’est pas toujours gagnant. Il n’aura, d’ailleurs qu’à regarder de plus près l’histoire de l’entre-deux-guerres. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pendant que certains commentateurs parlent (souvent avec admiration) des habiletés de communication, de la propagande et de la manière dont les leaders <em>AUR</em> savent profiter des erreurs de nos gouvernants, beaucoup moins nombreux sont ceux qui s’inquiètent de leur discours antisémite, de leurs nostalgies assumées pour l’époque Ceausescu, de leur militantisme anti-européen et de leur populisme débridé. En plus, pour ces « problèmes mineurs », ils ne sont pas pris au sérieux et sont regardés avec condescendance. De l’antisémitisme ? Mais vous exagérez, c’est juste des paroles. Après tout, il n’existe pas d’antisémitisme en Roumanie. Si l’on y réfléchit, on n’a jamais eu d’antisémitisme en Roumanie. Quand on leur pose directement la question s’ils ont des sympathies pour les légionnaires ou s’ils sont antisémites, les leaders <em>AUR</em> s’esquivent : soit ils nient farouchement, en invoquant tout de suite les libertés individuelles et la démocratie, soit ils prennent un air étonné ou amusé, en essayant de minimiser le sujet. Ceux qui les accusent reçoivent des colis contenant des calmants, et tout cela fait le délice de leurs fans et supporters sur Facebook.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">En plus, il y a un dilemme. Comment aborder ce genre de sujet ? Ecrire sur l’<em>Alliance</em> reviendrait à<em> lui accorder de l’importance</em>, ou <em>à lui donner une tribune</em>, mais d’autre part, ignorer sciemment un réel danger n’est pas la meilleure idée non plus. En fait, il ne s’agit en aucun cas d’une plaisanterie, et cela parce que ce rien de ce que disent et font les leaders <em>AUR</em> n’est nouveau. C’est une reprise de problèmes et de thèmes anciens. Et c’est bien là le problème : le ferment, le sol où l’<em>Alliance</em> a pris racine.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Son sol, elle l’a reçu en héritage du communisme, plus exactement du nationalisme-communisme de l’époque Ceausescu, laquelle époque avait réalisé un mélange spécifique des symboles et de l’idéologie nationaliste légionnaire et de la variante « patriotique » du communisme de type roumain. Ceausescu voulait se situer dans la lignée des princes roumains, à commencer par le chef Burebista (d’où l’exaltation des origines daces, l’un des filons ayant alimenté l’<em>Alliance</em>), et cette lignée regardait avec espoir la formation de l’ethnocentrisme roumain et sa victoire sur les <em>étrangers</em>. L’ <em>Occidental</em> (l’étranger ennemi) et l’<em>Occident</em> étaient les ennemis par excellence du régime Ceausescu, dont la propagande disait exactement la même chose que celle de l’<em>Alliance</em> aujourd'hui. Le seul intérêt des Occidentaux est d’asservir les Roumains et de maintenir le pays dans un état de sous-développement économique, afin d’exploiter ses ressources. Vous reconnaissez le discours ? Eh bien, oui, c’est le même.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">C’est un narratif utilisé par l’<em>Alliance pour l’unité des Roumains</em>. Sauf que ses leaders, qui se présentent comme des anticommunistes farouches (G.Simion fait beaucoup de cas de son Master dans l’histoire du communisme) ne précisent pas où ils sont allés le chercher. Nous voilà, bien sûr, devant une source d’inspiration qui a été stylisée et ramenée dans l’actualité. Ceausescu<em> combattait l’Occident</em> en construisant des usines, en remboursant la dette et en poussant à plus d’économie et à plus de travail, tandis que Simion déplore le fait que la Roumanie ait détruit les fabriques construites pendant le communisme, et qu’elle soit devenue <em>un marché pour toutes les ordures de l’UE</em>. Les impérialistes occidentaux de Ceausescu ont changé de nom, ils s’appellent aujourd'hui l’Union Européenne, que les leaders <em>AUR</em> considèrent comme une dictature économique, sociale, et pourquoi pas, sexuelle. Une dictature dont le but est d’anéantir tout ce qui est roumain : le costume traditionnel, la langue, la religion.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Néanmoins, ce serait une erreur de croire que l’<em>Alliance</em> ne possède que ce seul narratif, bien au contraire, elle est un mélange de narratifs, et c’est d’ailleurs ce qui explique son impact sur l’électorat. Ses leaders ne voient aucun problème à utiliser les nostalgies pour l’époque Ceausescu d’un pays <em>qui était hier une grande puissance</em> dans la même phrase qui condamne le communisme. Ce qui fait d’ailleurs de Simion et des autres un vrai danger, c’est le populisme sans limite. L’<em>Alliance,</em> qui n’a absolument aucun programme politique, à part des généralités et des slogans, a une seule stratégie : celle de dire à tous ce qu’ils veulent entendre et de tout leur promettre. Une parfaite démagogie adaptée à l’électorat actuel.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Par exemple, quand ils exhibent les nostalgies pour l’époque Ceausescu et mettent une touche noire sur l’UE, ils ciblent également l’électorat plus âgé, qui ne s’est jamais adapté aux réalités après 1990, et la Diaspora, qui éprouve du ressentiment à l'égard de sa situation. L’<em>Alliance </em>a réussi la performance de dépasser l’<em>USR</em> (qui avait déjà compris l’importance de l’électorat vivant à l’étranger) et de s’attirer la majorité de cet électorat formé de gens de condition modeste, et qui s'étaient expatriés en l’absence de possibilités en Roumanie. Elle leur vend donc un narratif qui répond à leurs frustrations.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Comme j’expliquais, l’<em>Alliance</em> ratisse large dans les sédiments de la société roumaine des trente dernières années, mais d’abord dans ces zones-là, où Vadim Tudor et le PPDD avaient trouvé des voix, et où d’autres tentatives de récupération politique avaient plus ou moins réussi. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Bien entendu, ils ne sont pas les premiers antisémites, ni les premiers nationalistes. Ces deux ingrédients ont été toujours là, dans la société roumaine sortie brusquement et brutalement du communisme avec une vitesse qui n’a pas laissé de place à une analyse basique de ce qui avait existé auparavant. Valeurs et idées se sont combinées en un mélange toxique, dans lequel la résistance anticommuniste a été associée à certaines figures notoires du mouvement légionnaire, le nationalisme est resté sur les mêmes fondements formulés par Ceausescu, en devenant forcément un combat contre <em>l’ennemi de l’intérieur</em>, et l’antisémitisme quelque chose qui était accepté tacitement et de façon complice, telle une croyance secrète impossible à manifester publiquement, par peur. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour comprendre à quel point l’antisémitisme des leaders <em>AUR</em> est bien réel, il faut comprendre qu’il ne se limite pas à la formation politique telle quelle, mais qu’il est également partagé, sous des formes variées, par des hommes politiques venant de zones fréquentables - des personnes de l’Administration, de l’Armée, des Services, des formateurs d’opinion. Ils sont nombreux ceux qui soutiennent l’<em>Alliance </em>dans l’ombre, qui ont accroché au mur le portrait du Maréchal Antonescu, et qui admirent secrètement l’<em>audace</em> de Simion, Târziu ou Calin Georgescu d’être antisémites <em>à visage découvert</em>.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Je crois que l’<em>Alliance</em>, par l’agenda qu’elle affiche et par ses actions amplifiées dans le contexte de la pandémie et qui deviendront plus violentes et virulentes, représente à l’heure actuelle l’une des principales menaces pour la démocratie en Roumanie. Je crois aussi qu’il faut prendre cette menace au sérieux. Cela serait possible d’autant plus que l’<em>Alliance</em> nous dit elle-même quels sont les problèmes et les vulnérabilités de la société. Si nous faisons l’effort d’écouter et de résoudre les problèmes de l’exclusion sociale, de l’éducation insuffisante, si les autorités cessent de gérer chaotiquement la pandémie, si les hommes politiques prennent leurs responsabilités et si la société civile sort de son engourdissement, nous pourrons arrêter la vague de l’extrémisme et du populisme.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Et cela, même avant de nous poser la question si les leaders <em>AUR</em> parlent sérieusement."</span></p><p> </p><p> </p><p> </p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlBonne Année 2022!tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2022-01-03:63582692022-01-03T15:51:00+01:002022-01-03T15:51:00+01:00 ( Mes photos -Roses en hiver à Nice ) Le 3 janvier...
<div><div class="ll8tlv6m j83agx80 btwxx1t3 n851cfcs hv4rvrfc dati1w0a pybr56ya"><div class="buofh1pr"><div class="j83agx80 cbu4d94t ew0dbk1b irj2b8pg"><div class="qzhwtbm6 knvmm38d"><div class="kvgmc6g5 cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql ii04i59q"><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6322634" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/00/02/230909429.JPG" alt="DSC_1265 (1).JPG" /></span></div><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Mes photos -Roses en hiver à Nice</em>)</span></div><div dir="auto"> </div><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le 3 janvier 1948, le Roi Michel quittait son pays pour un exil dont il n'est jamais revenu. J'ai retrouvé une certaine page dans mon texte <em>"Nice, mon amour...?"</em>, écrit entre 1990-1992. <em>"Début des années 1990...Entre l'Est et l'Ouest, entre l'Histoire et son histoire, où serait le vrai exil ?"</em> (Le texte est publié sur mon blog elargissement-ro). Souvenons-nous. Rien n'a changé, dans le fond, puisqu'un politicien du PSD, une brute autochtone, vient de qualifier la dynastie des rois roumains de "dégénérée". Voici l'extrait du texte écrit il y a trente ans, j'aurais pu l'écrire aujourd'hui, tout aussi bien.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto"> </div><blockquote><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">"Pour que le cirque soit complet, le gouvernement roumain vient d'expulser grossièrement le Roi, arrivé le premier jour de Noël. La télévision, fidèle à son 'objectivité', a agité l'image d'une monarchie-épouvantail, et, dans un chœur offensé, la majorité écrasante du Parlement, la presse du Front, les commères hysterisées, les vieilles communistes et les gens de bien, ont protesté contre la présence fulgurante du souverain. Trois jours après, des voix ont essayé de prendre la relève en équilibrant la vérité des faits historiques réels, et non ceux fabriqués à l'aide de l'équipe de choc soviétique, il y a quarante-cinq ans. Il est clair que nous avons conquis deux libertés, à partir de décembre dernier: celle de glorifier ouvertement et fréquemment Dieu, avec l'appui des médias, et celle de crier, entre les pages de presque mille journaux plus ou moins grands, notre défoulement national.</span></div><div dir="auto"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Les Roumains ont un goût prononcé du spectacle et se créent des comédies auxquelles ils croient pour de bon. L'approche du Nouvel An a laissé voir un air désabusé dans les rues et dans les yeux des gens, en dépit des soins de la RTV de déverser, entre l'avalanche des cantiques de Noël et des vidéo clips rock, de sages appels au consensus et à l'entente, au nom de la stabilité du pays. Un jour qui clôt une année de violence, de discorde provoquée et entretenue par les réflexes mal masqués du pouvoir. " (page 21)</span></div></blockquote></div></div><div class="qzhwtbm6 knvmm38d"><div class="taijpn5t pq6dq46d bp9cbjyn"><div class="oajrlxb2 g5ia77u1 qu0x051f esr5mh6w e9989ue4 r7d6kgcz rq0escxv nhd2j8a9 nc684nl6 p7hjln8o kvgmc6g5 cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x jb3vyjys rz4wbd8a qt6c0cv9 a8nywdso i1ao9s8h esuyzwwr f1sip0of n00je7tq arfg74bv qs9ysxi8 k77z8yql abiwlrkh p8dawk7l lzcic4wl hwddc3l5" tabindex="0" role="button" aria-label="Edit Privacy"><div class="bp9cbjyn j83agx80 taijpn5t"><div class="rl04r1d5"> </div><div class="rl04r1d5"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></div></div></div></div></div></div></div></div></div><div><div class="" dir="auto"><div id="jsc_c_7e" class="ecm0bbzt hv4rvrfc dati1w0a e5nlhep0" data-ad-comet-preview="message" data-ad-preview="message"><div class="j83agx80 cbu4d94t ew0dbk1b irj2b8pg"><div class="qzhwtbm6 knvmm38d"><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto"> </div></div></div></div></div></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlProtectionnisme et industrialisation - La théorie économique de Mihail Manoilescu. tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-12-31:63572042021-12-31T12:09:03+01:002021-12-31T12:09:03+01:00 Protectionnisme et industrialisation - La théorie économique de...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><img id="media-6321792" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1162355132.jpg" alt="Mihail_Manoilescu.jpg" width="474" height="795" /></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Protectionnisme et industrialisation - La théorie économique de Mihail Manoilescu</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Par Bogdan C. Enache</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Ex: https://blog.ignaciocarreraediciones.cl/proteccionismo-e-industrializacion-la-teoria-economica-de-mihail-manoilescu-por-bogdan-c-enache/</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">(<span style="color: #ff6600;">Note de la rédaction</span> : Mihail Manoilescu (1891-1950) était un économiste roumain très influent dans l'espace des pays périphériques, notamment en Europe de l'Est et en Amérique latine, en particulier au Brésil, au début du XXe siècle. Ses idées sur le développement de l'industrie nationale et le protectionnisme stratégique contredisent clairement l'orthodoxie néolibérale dominante, mais l'environnement dans lequel elles ont été générées et débattues présente encore de nombreuses similitudes - et donc une pertinence - avec la situation des États qui cherchent actuellement à naviguer dans un système économique mondial d'échanges asymétriques, d'exploitation commerciale et de coercition de la souveraineté aux mains d'acteurs nationaux et transnationaux et d'entités multilatérales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">(Version espagnole de Gonzalo Soaje, gonzalosoaje@ignaciocarreraediciones.cl)</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En dehors du Brésil et de la Roumanie, Mihail Manoilescu est essentiellement un économiste oublié, et même dans ce dernier pays, lorsque son nom est mentionné, il est généralement enseigné comme un théoricien du commerce ou un protectionniste, bien qu'il soit un théoricien du développement, de la croissance, du commerce et de la planification industrielle, tous réunis en un seul. En bref, il était essentiellement un théoricien implicite de la macroéconomie (1) à une époque où la macroéconomie commençait tout juste à s'imposer comme une discipline. Le peu de choses que l'économie anglo-saxonne d'après-guerre a assimilé de lui s'est produit indirectement et presque par hasard, par l'intermédiaire d'économistes en dehors du courant dominant de Paul Samuelson qui, peut-être en raison de leurs positions idéologiques "entachées", ou du peu d'attention accordée à la Roumanie après l'établissement du régime communiste, ont rarement mentionné son nom, comme ils ne l'ont pas fait, mentionnent rarement son nom, comme la "théorie des pièges du développement" de Paul Rosenstein-Rodan ou la "théorie des cycles de dépendance des produits de base" de Raul Prebisch (*), même si, dans les années 30, Manoilescu avait une énorme influence intellectuelle et politique. À l'époque, il était une sorte d'icône intellectuelle pour le groupe des économies moins développées des institutions de Genève - le Fonds monétaire international (FMI)/la Banque mondiale/l'Organisation mondiale du commerce (OMC) naissante de l'ère de la Société des Nations - contre l'orthodoxie de l'économie politique de l'époque, ainsi qu'un intervenant régulier aux conférences de style Davos organisées par les régimes d'António de Oliveira Salazar (2), de Benito Mussolini (3) et aussi d'Adolf Hitler (4). </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6321801" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1446292870.jpeg" alt="imammcge-asset.jpeg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #ff6600;">Keynes des pauvres</span> </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Bien que le lien soit rarement fait, sa théorie a plus de points communs avec celle de John Maynard Keynes qu'avec la pensée protectionniste antérieure. Dans la macroéconomie de Keynes, qui s'applique aux économies industrialisées ou développées, la théorie classique de l'équilibre de l'offre et de la demande est réfutée par l'existence de ressources inutilisées, de la pauvreté au milieu de l'abondance. Dans la théorie de Manoilescu, un programme protectionniste d'industrialisation "big push" qui brise les contraintes apparentes telles que l'avantage comparatif est basé sur l'existence de ressources sous-utilisées, d'une abondance au milieu de la pauvreté. Alors que Keynes devait s'attaquer au problème du chômage de masse dans les sociétés industrialisées, Manoilescu se concentrait sur le sous-emploi de masse dans les sociétés agraires, qui devenait également un risque politique compte tenu de l'élévation du niveau d'éducation et des attentes (en effet, le mouvement en Roumanie (**) qu'il a approché dans la dernière partie de sa carrière était, par essence, une révolte en Roumanie), en substance, une révolte de la première génération de paysans ayant reçu une éducation universitaire, une conséquence de la fracture rurale-urbaine plutôt qu'une fracture urbaine-urbaine, correspondant parfaitement à ce que Samuel Huntington définira plus tard, sans jamais faire référence à la Roumanie, comme des "révolutions rouges-vertes" simultanées dans des sociétés en mutation). </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le commerce était plus essentiel pour Manoilescu que pour Keynes, car pour une économie essentiellement agraire, en particulier une économie souffrant d'inflation en temps de guerre comme celle de la Grande-Bretagne, mais également privée de ses réserves d'or, les exportations de matières premières vers les économies industrielles étaient essentielles pour maintenir la stabilité monétaire. Il ne faut pas oublier qu'au sommet de son influence, Manoilescu était, sinon un théoricien monétaire travaillant pour l'administration coloniale britannique en Inde comme Keynes, du moins un praticien monétaire, en tant que gouverneur de la Banque nationale de Roumanie. Dans une économie où les importations consistent principalement en biens industriels, qu'ils soient destinés à l'investissement en capital ou à la consommation ostentatoire de la classe riche selon Veblen, la demande et la volatilité des prix des produits agricoles dans les pays industriels importateurs ont eu un impact négatif sur la stabilité monétaire du pays exportateur. Par conséquent, l'industrialisation par la substitution des importations et le protectionnisme promus par la théorie de Manoilescu avaient non seulement une dimension de croissance et de développement, mais aussi une dimension monétaire. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6321806" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2867619988.jpg" alt="século.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le libre-échange en déclin </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'intérêt de Manoilescu pour l'industrialisation et les tarifs douaniers comme moyen d'y parvenir n'était pas original. Après l'ère Cobden-Chevalier des accords de libre-échange au milieu du XIXe siècle, l'Europe s'oriente vers des politiques tarifaires bien avant le début de la Première Guerre mondiale. Bien qu'elles n'aient été officiellement indépendantes qu'en 1877, les Principautés roumaines, puis les Principautés unies de Roumanie et enfin simplement la Principauté de Roumanie ont non seulement participé, bien que souvent d'office, à la vague de libre-échange de Manchester, mais ont été une sorte de berceau de la politique de laissez-faire, à tel point que certains historiens parlent aujourd'hui encore d'une grande expérience de modernité appliquée pour la première fois sur ces terres. Étant officiellement des États vassaux de l'Empire ottoman, mais sous la protection partagée des grandes puissances de l'époque et, après 1859, pratiquement indépendants, la politique de libre-échange sans restriction sur les terres roumaines convenait non seulement aux puissances rivales mais aussi, du moins à cette période de formation de l'État-nation, aux élites roumaines, qui l'ont intériorisée après le démantèlement du monopole commercial ottoman en 1828 et y ont vu un gage de sécurité, compte tenu notamment de l'importance croissante de la route fluviale du Danube, qui a donné naissance à la première institution internationale permanente : la Commission du Danube. Ainsi, le premier et unique prince dirigeant des Principautés unies de Roumanie, Alexandru Ioan Cuza, a pu déclarer au Parlement, en harmonie quasi totale avec les libéraux de 1848 et l'opposition conservatrice, que le pays était opposé à tout régime protectionniste, car la véritable bataille de politique économique de l'époque était la redistribution de la propriété foncière. Cependant, dans les décennies qui ont suivi l'indépendance du pays et la proclamation d'un royaume, dans toute l'Europe, l'idéologie du libre-échange a atteint son apogée et a simultanément commencé à perdre du terrain. En Roumanie, ce passage d'un régime de libre-échange à une protection modérée a commencé avec la loi générale sur les tarifs de 1886, renouvelée et améliorée par la loi générale sur les tarifs de Costinescu en 1906. Cette politique établie, ainsi que sa formation saint-simonienne, ont fait de Manoilescu l'un des principaux promoteurs de l'industrialisation du pays : un néo-libéral (sic !) dans le vocabulaire politique de l'époque, c'est-à-dire un libéral qui croyait en l'utilisation de l'État pour réaliser le progrès économique, contrairement aux vieux libéraux (5) qui s'accrochaient encore au libre-échange et à une politique relativement non interventionniste, qui, dans la Roumanie de l'entre-deux-guerres, ont fini par se ranger du côté du Parti national paysan plutôt que du côté des libéraux. Ce fut le cas de Gheorghe Tașcă, le plus sérieux critique de Manoilescu en Roumanie. Selon lui, et selon d'autres économistes du Parti national paysan comme Virgil Madgearu, une politique de protectionnisme visant à accélérer l'industrialisation serait préjudiciable à la population agraire et empêcherait ou retarderait la modernisation du secteur car les agriculteurs devraient payer un coût plus élevé pour acquérir des outils. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"La protection à court terme impose un coût à court terme au consommateur pour un bénéfice national à long terme ; à long terme, pour ainsi dire, elle devrait se payer d'elle-même".</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Guerre commerciale avec l'Autriche-Hongrie</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les droits de douane de 1886 sont le résultat d'une longue guerre commerciale avec l'Autriche-Hongrie après la signature d'une convention de libre-échange en 1876 sur le mouvement du bétail. Bien que l'accord ait réduit les droits de douane et comporte une clause de libre transit mutuel, il ne contenait pas de réglementations non tarifaires telles que les réglementations vétérinaires, et les autorités de Vienne ont profité de cette lacune pour interdire les exportations de bétail roumain, décimant ainsi l'industrie et contribuant à convertir le secteur agricole roumain d'exportateur de bétail en producteur de céréales. Mais les tarifs douaniers de 1886 étaient également fondés sur l'argument de l'industrie naissante, aujourd'hui tout à fait dominante, de créer un marché pour la production industrielle nationale. Selon l'argument de l'industrie naissante à la Friedrich List, les tarifs douaniers restaient un coût irrécupérable pour les consommateurs, mais un coût temporairement irrécupérable nécessaire pour qu'une entreprise ou une industrie émerge là où il n'y en avait pas, face à une concurrence dévastatrice et pas toujours loyale. En bref, l'argument du tarif pour les industries naissantes était que, sans lui, il n'y aurait pas de marché de taille suffisante pour rendre la construction d'une usine plus rentable que l'importation de biens industriels, mais qu'une fois l'usine en activité, c'est-à-dire lorsque l'industrie arrive à maturité, le tarif, qui couvrait essentiellement le coût de l'investissement fixe dans la nouvelle industrie, n'est plus nécessaire et les biens de consommation produits peuvent alors être encore moins chers que ceux importés. Ainsi, la protection à court terme impose un coût à court terme au consommateur pour un bénéfice national à long terme ; à long terme, pour ainsi dire, elle devrait s'amortir.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6321809" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3459049684.jpg" alt="Etica-politica-coperta_02201221.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Conformément à l'industrie naissante et à la politique de développement naissante, les tarifs généraux de 1886 et 1906 n'étaient pas des mesures protectionnistes grossières. Ils prévoyaient des exemptions pour l'importation de machines et d'autres biens d'équipement nécessaires à l'investissement dans les installations de production nationales et étaient accompagnés de lois facilitant l'accès au crédit (un autre problème dans les économies moins développées) pour les entrepreneurs en herbe, qui pouvaient toutefois faire l'objet d'abus et créer une relation clientéliste corrompue entre la politique, la bureaucratie et les entreprises. Toute cette industrie de promotion des politiques commerciales, fiscales et de crédit, déjà en place depuis la fin du XIXe siècle, constitue l'arrière-plan de la théorie de Manoilescu. Mais sa théorie, bien qu'elle puisse être considérée comme une systématisation de la politique roumaine établie - du parti libéral, en particulier - du début du 20e siècle, va au-delà des arguments protectionnistes antérieurs sur certains points importants. </span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Programme de Vintilă Brătianu </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le décideur économique le plus influent de la Roumanie du début du XXe siècle est Vintilă Brătianu, issu de la famille Brătianu qui a pratiquement présidé successivement le Parti national libéral depuis sa création jusqu'aux années 1930. Il est l'auteur du programme économique libéral dont le slogan électoral a saisi l'essentiel avec une concision élégante et durable, "Par nous". Alors que Manoilescu était un fonctionnaire de bas niveau, dont le milieu familial était lié au mouvement socialiste qui, en 1899, a rejoint le Parti national libéral en tant que faction autonome, Vintilă Brătianu était l'homme politiquement et financièrement bien connecté en charge du développement de l'industrie roumaine. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6321812" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1932584971.jpg" alt="102453283_o.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pays agraire, par la proportion de l'occupation de la population et de la production nationale, la Roumanie était aussi un pays riche en ressources naturelles, surtout en ressources naturelles qui étaient alors à l'avant-garde du développement industriel, comme le pétrole. Le slogan du Parti libéral faisait avant tout référence à un débat sur la meilleure façon de promouvoir le développement de ces ressources. Le parti conservateur, bientôt remplacé, avec l'introduction du suffrage universel masculin en 1917, par le parti national paysan en tant que deuxième parti le plus important, était plus enclin à une politique de laissez-faire, comme le montre le compromis de la loi sur les mines de 1895, qui, dans le programme du parti national paysan, est devenu connu sous le nom de "politique de la porte ouverte". Cela signifiait qu'il fallait autoriser des investissements étrangers débridés, car cela correspondait aux intérêts de ses électeurs agraires orientés vers l'exportation, tandis que les libéraux promouvaient une série de politiques fiscales et réglementaires (quotas de propriété du capital, quotas de représentation de la nationalité des dirigeants, etc.), dont le point culminant était un article constitutionnel de 1923 établissant la propriété publique des ressources souterraines, conçu pour donner au gouvernement roumain et aux propriétaires roumains de l'industrie d'exploitation des ressources un rôle majeur. </span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Lien avec le socialisme </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La théorie de Manoilescu est autant le produit de la pensée et des politiques économiques libérales de l'époque que celui des débats socialistes locaux. Le principal théoricien socialiste de la Roumanie de la fin du XIXe siècle, un pays qui avait une communauté de phalanstères de type Fourrier (***) dès 1830, était un homme appelé Constantin Dobrogeanu-Gherea, l'un des fondateurs du Parti roumain des travailleurs socialistes démocratiques (1893), dont la grande originalité était d'avoir remarqué que la théorie économique marxiste orthodoxe ne correspondait pas tout à fait aux faits de pays comme la Roumanie, car au lieu d'un grand prolétariat opprimé comme en Allemagne, on pouvait trouver une grande paysannerie opprimée comme en Allemagne, on pouvait trouver une grande paysannerie opprimée dont la conscience de classe fonctionnait différemment de celle des travailleurs (David Mitrany, un théoricien britannique des relations internationales né en Roumanie au milieu du 20e siècle, écrira plus tard que l'e
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa Roumanie, l'Europe et le Projet ”Intermarium”tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-11-03:63474582021-11-03T12:25:17+01:002021-11-03T12:25:17+01:00 La Roumanie, l'Europe et le Projet "Intermarium" par Cristi...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6308131" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1603527200.jpg" alt="pologne-intermarium-alliance.jpg" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>La Roumanie, l'Europe et le Projet "Intermarium"</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Cristi Pantelimon*</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Source: article paru dans <span style="color: #ccffcc;">„Eurasia. Rivista di Studi geopolitici”, Anno XIV – n. 4, Ottobre-Dicembre 2017</span></span></strong></p><p><br /><em><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'année 2016 avait enregistré les débuts d'une nouvelle opération géopolitique sur le sol européen, sous l'appelation d'Intermarium. Tout le scénario de cette opération montre que l'Intermarium, vieille nostalgie impériale polono-lituanienne du Moyen Âge, est aujourd'hui une construction artificielle, anti-européenne, contraire aux besoins réels de la géopolitique européenne et eurasienne. Elle constitue un instrument américain de contrôle de la périphérie orientale de l'Union européenne, c'est-à-dire de l'espace de contact entre le monde allemand (et plus généralement ouest-européen) et le monde russe. La Roumanie ne semble pas intéressée à jouer le rôle que les Etats-Unis ont attribué à la Pologne et à l'Ukraine; les déclarations de ses représentants suggèrent qu'elle n'a pas l'intention de se distancer du noyau franco-allemand de l'Europe.</span></strong></em></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'été dernier, la présentation du groupe d'assistance dit Intermarium a eu lieu à Kiev, à l'hôtel Radisson Blue, qui, selon un article de presse ouvertement favorable au projet Intermarium, préfigurerait un bloc géopolitique compact, doté de tous les attributs nécessaires, et serait une "initiative de l'Est" (1). La carte qui accompagne l'article en question est vraiment audacieuse: elle indique la zone de la nouvelle construction géopolitique, en partant de la zone de l'ex-Yougoslavie, avec la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Slovénie ; il est curieux qu'elle n'inclue pas l'Albanie, qui est par ailleurs un client fidèle de l'OTAN ; elle inclut la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, l'Ukraine, la Roumanie et aussi, ce qui est extrêmement intéressant, le Belarus. Cerise sur le gâteau: la Crimée apparaît sur la carte, probablement comme une partie de l'Ukraine. L'article fait un long excursus dans la protohistoire de ce projet géopolitique, en commençant par l'union polono-lituanienne de 1569 à Lublin. En réalité, les racines du royaume polono-lituanien sont encore plus anciennes, puisque dès 1385, l'histoire rapporte l'accord politico-dynastique de Krewo, entre la reine polonaise Jadwiga et le grand-duc de Lituanie Jogaila, avec lequel les bases du futur État polono-lituanien (2) ont été posées. Si nous examinons la carte de la fédération polono-lituanienne au Moyen Âge (3), nous pouvons constater que ses territoires correspondaient plus ou moins à ceux de la Pologne actuelle, partiellement à ceux de l'Ukraine et du Belarus et aux territoires baltes, mais n'avaient aucun lien avec les régions balkaniques et roumaines. On peut en dire autant des territoires correspondant à la Hongrie, à la République tchèque et à la Slovaquie d'aujourd'hui. La vie assez courte </span></strong><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">de ce royaume polono-lituanien s'est terminée au XVIIIe siècle par le partage de la Pologne en 1772-1775 entre la Prusse, l'Autriche et la Russie. </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6308132" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4042783825.jpg" alt="Irp1569.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Si l'on laisse de côté l'histoire dramatique et troublée de la Pologne et des Polonais et que l'on revient à notre époque, une question se pose: qu'est-ce qui rend possible la relance de ce projet ? De même, nous devons répondre à une autre question: dans quelle mesure le projet actuel est-il important pour la Roumanie ? </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'article cité répond très clairement à la première question: "L'Intermarium, en sa qualité d'alliance d'Etats post-soviétiques, voudrait être le stimulus d'un projet plus ambitieux, qui irait jusqu'à mettre en commun, sur une plus grande échelle, les forces militaires de l'ensemble des pays en question", afin de créer une sorte d'alliance complémentaire à l'OTAN qui s'opposerait à l'impérialisme russe. L'article précise ensuite les éléments économiques communs de cet espace, mais aussi les éléments culturels.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6308133" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/772533361.3.jpg" alt="images.jpg" width="249" height="235" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mais l'essentiel a été dit lorsqu'il s'agit d'énoncer la finalité militaire de cette nouvelle construction géopolitique. Un autre article en faveur de l'Intermarium apporte une petite contribution: cette première conférence tenue à Kiev s'est déroulée sous les auspices du mouvement ukrainien Azov, qui a donné son nom au célèbre bataillon qui a combattu les séparatistes dans le Donbas et dont le chef suprême, Andrij Biletski, est député à la Rada ukrainienne (4). L'Intermarium serait, ni plus ni moins, "un vecteur alternatif de l'intégration européenne". En effet, les initiateurs de ce projet espèrent, même s'il s'agit pour l'instant d'une hypothèse lointaine, dans la "possibilité d'avoir des alliés au sein de la Fédération de Russie, avec le projet d'autonomie de la région de Kaliningrad, connue pour son importance stratégique dans le domaine nucléaire". Les critiques d'Andrij Biletski à l'égard de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne et des États d'Europe occidentale, accusés de détruire bureaucratiquement l'Europe, y furent largement exposées. Il est vrai qu'il existe une tendance à revenir aux valeurs traditionnelles dans le cadre des nations européennes. Enfin, l'homme politique ukrainien estime que l'ère des États-nations puissants dans le cadre de l'Europe est revenue et que l'Ukraine peut être un modèle dans cette perspective. L'article sur cette première conférence de présentation de l'Intermarium a également été repris et traduit en anglais (5). L'impression que l'on a est celle d'un programme de propagande.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Qui dirige l'orchestre d'Intermarium ?</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pour comprendre qui sont les "ténors" de cette partition, qui contient ici et là quelques notes alléchantes (pour un spécialiste de la géopolitique faisant autorité comme Robert Steuckers, l'initiative Intermarium peut être positive en principe, mais elle est aujourd'hui mise en œuvre par ceux qui cherchent à empêcher l'accord russo-allemand, qui redonnerait sa gloire au Heartland dont parlait Halford Mackinder) (6), il sera utile de citer un prestigieux analyste américain, expert dans le domaine dont nous parlons, à savoir George Friedman. Dans un article du 7 juillet 2017, l'analyste américain affirme que l'Intermarium n'est rien d'autre que l'instrument avec lequel les États-Unis tentent d'empêcher toute initiative de la Russie de se déplacer vers l'ouest: "Son but serait de contenir tout mouvement potentiel de la Russie vers l'ouest. Les États-Unis la soutiendraient. Le reste de l'Europe s'en inquiéterait" (7). En d'autres termes, l'Intermarium sera un problème tant pour la Russie que pour le reste de l'Europe. Friedman inclut également la Turquie dans ce périmètre (aux côtés de la Pologne et de la Roumanie, qu'il considère - préférence personnelle ? - états de référence de la nouvelle construction) (8). D'un point de vue économique, Friedman voit dans l'Intermarium un potentiel de réplique à petite échelle du modèle économique américain, plus "entrepreneurial" que celui de l'Europe occidentale (c'est-à-dire plus conforme aux règles du marché, donc plus proche des intérêts américains), un potentiel de perturbation pour l'Union européenne, qui a de toute façon suffisamment de raisons d'être perturbée....</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6308138" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1007000584.jpg" alt="impbu.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Pologne, qui est peut-être l'acteur le plus important de ce projet géopolitique, a certainement son propre intérêt à être attirée par celui-ci. Les raisons ne sont pas seulement liées aux relations historiques de la Pologne avec ses voisins orientaux et occidentaux. La Pologne a des ambitions régionales, qui, selon nous, ne seront pas diminuées par l'échec relatif de l'Ukraine, bien au contraire. L'historien polonais Tomasz Szczepanski (photo) le dit franchement: "Le fondement du projet Intermarium est l'objectif de créer en Europe de l'Est (ou Europe centrale et orientale), comprise comme la région entre la Russie et l'Allemagne, un pôle de puissance capable de contrebalancer la puissance des deux voisins. Le but de la création d'un tel pôle est de sécuriser la région contre les tentatives impériales de la Russie et de l'Allemagne et de créer les conditions du libre développement des nations de la région" (9). Le même historien affirme que si, d'un point de vue politique, l'Intermarium est un élément d'équilibre face à l'impérialisme russe, d'un point de vue culturel, il est plutôt opposé à l'occidentalisme. Dans cette approche, nous entendons déjà un autre niveau de discours, plus sophistiqué, bien loin de la propagande anti-russe ou anti-allemande à bon marché.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6308139" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2813049448.jpg" alt="Tomasz-Szczepanski.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'auteur polonais met les points sur les i lorsqu'il affirme que les nations de la région d'Europe de l'Est, qui ont connu l'hégémonie russe, ont davantage confiance dans une alliance avec les États-Unis (qui est loin d'être parfaite) que dans une Union européenne qui viserait géopolitiquement à évincer les États-Unis d'Europe. Les craintes de la Pologne doivent être prises en compte (l'historien polonais rappelle que, juridiquement, la constitution allemande stipule que les frontières de l'Allemagne sont celles de 1937) dans la nouvelle architecture de sécurité européenne, car les ignorer ne pourrait que conduire à une aggravation de la situation générale en Europe. Avec tous les mérites de ses observations, l'auteur polonais démontre une compréhension limitée du contexte politique global lorsqu'il met sur la table (cela semble être un leitmotiv de l'approche politique liée à l'Intermarium) le problème de Kaliningrad, qui lui semble une aberration géopolitique et une menace pour la Pologne. Il propose, sic et simpliciter, la "solution" de ce problème à l'avantage de l'État polonais...</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ces remarques montrent comment les différends historiques intra-européens empêchent une possible construction européenne avec de réelles valeurs géopolitiques, débarrassée de toutes ces querelles plus ou moins dépassées. Une telle entreprise devrait se détacher des idiosyncrasies historiques, des égoïsmes nationaux (sans ignorer les vertus et les besoins naturels des nations européennes), afin de faire de l'Europe un véritable acteur sur la scène géopolitique mondiale. Grâce à la vision de Thiriart d'une Europe de Lisbonne à Vladivostok (difficile à imposer, reconnaissons-le, au niveau mental collectif des "tribus" européennes, comme Thiriart appelait les nations comme de simples entités morales et culturelles, dépourvues de ferveur politique), nous arrivons à comprendre ce que chaque nation européenne devrait sacrifier dans le cadre d'un projet géopolitique d'intégration du continent. Voici ce qu'écrit Thiriart : "Au début du XXIe siècle, les États comptant moins de 400 ou 500 millions d'habitants seront éliminés de l'histoire. (...) La plus grande absurdité que j'ai pu lire ces dernières années est celle de "l'Europe aux cent drapeaux" (...). Les grands États, les seuls qui survivront au XXIe siècle, devront nécessairement être politiques et devront nécessairement réprimer, écraser et éradiquer toutes ces vagues identités "raciales", linguistiques et religieuses qui pourraient interférer avec l'Imperium. Seul l'État-nation politique permet la construction de grands États libres, historiquement autonomes. Hobbes a dit à juste titre: "La liberté, c'est la puissance". Aujourd'hui, pour nous, la puissance serait une république impériale qui s'étend de Dublin à Vladivostok, dans les structures d'un État unitaire et centralisé" (10).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les idées de Tomasz Szczepanski sont également pertinentes pour le cas roumain. Un géopoliticien et homme de culture de la stature d'Alexandre Douguine a récemment déclaré à Bucarest, lors de la présentation de son livre <em>Destin eurasien,</em> que la Russie a commis de nombreuses erreurs à l'égard de la Roumanie, ainsi que de l'Ukraine (11). Un tel discours, orienté vers l'avenir et non vers le passé des relations avec la Russie, est beaucoup plus approprié à la situation actuelle de l'Europe, qui doit faire face aux plus grandes provocations géopolitiques de l'après-Seconde Guerre mondiale (peut-être plus grandes que celles des années 1990, lorsque l'empire soviétique s'est effondré). Dans une telle perspective, le projet Intermarium est sans valeur. Elle ne fait que remplacer une relative (inévitable ?) hégémonie interne européenne par une hégémonie ou une ingérence géopolitique non européenne (États-Unis). Toute puissance géopolitique spatialement étrangère peut spéculer sur les différences de potentiel géopolitique entre les États européens afin de déstabiliser l'unité européenne. L'alternative à l'intégration européenne sera appelée désintégration européenne. D'autre part, l'auteur polonais cité ci-dessus souligne que les relations entre l'Intermarium (dont le noyau est posé en Pologne et en Ukraine) et la Russie ne doivent pas être inévitablement conflictuelles, au contraire. Une Russie plus "pacifique" sur le plan géopolitique serait souhaitable. À notre avis, une Russie "impérialiste" (au sens large) serait également acceptable, à condition qu'elle joue le rôle de l'hégémon idéal envisagé par Carl Schmitt (12). </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans le même sens, toujours dans une perspective allemande (cette fois-ci celle de Jordis von Lohausen), la géopolitique d'une Europe unie devra devenir la géopolitique d'un Reich idéaliste, c'est-à-dire d'un Empire qui, en tant que tel, reconnaît la valeur et la validité de toutes les nations qui acceptent de le rejoindre. Qu'une telle Europe puisse avoir plusieurs moteurs (Russie, Allemagne, France, etc.) est moins important. Il est plus important que, au-dessus de toutes ses composantes, l'intérêt général du continent prévale (13). </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le fait que l'Intermarium soit un élément dangereux pour l'unité européenne est déjà évident au vu des nouvelles concentrations de troupes russes... à la frontière de cette construction géopolitique (pour l'instant) fictive. Si la Pologne et l'Ukraine sont les piliers militaires de cette construction (à notre avis la Roumanie a un rôle moins important et nous verrons pourquoi), de nouvelles unités militaires russes apparaissent dans la zone de démarcation de ce nouvel espace, en réponse aux manœuvres de l'OTAN dans la partie orientale de l'Europe. La coagulation des sous-unités géopolitiques au sein de l'Europe prévue par Thiriart entraîne une nouvelle séparation, un nouveau rideau géopolitique, cette fois peut-être plus dangereux, car il ne s'agit plus d'une frontière idéologique, mais d'une frontière purement militaire, déplacée de Berlin à Kiev (14). </span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6308146" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2776411487.png" alt="Intermarium-Countries.png" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La place de la Roumanie dans la matrice Intermarium</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Toutes les déclarations officielles roumaines montrent que la Roumanie essaie de ne pas se distancer du soi-disant noyau dur européen, formé par l'Allemagne et la France. C'est précisément contre ce noyau dur que l'Intermarium se formera, si tant est qu'il se forme. Avec un président d'origine allemande et une histoire francophile au cours du siècle dernier, la Roumanie n'a aucune raison de jouer la carte anti-européenne choisie par la Pologne. Relativement indépendante du point de vue de la production d'hydrocarbures (les importations de gaz russe ne représentant que 15% des besoins), la Roumanie, contrairement à la Pologne, avec laquelle elle entretient de bonnes relations (l'épisode le plus marquant de la solidarité entre les deux nations est l'asile donné en 1939 par la Roumanie au gouvernement polonais), ne semble pas intéressée par le rôle de petite hégémonie locale que lui propose la Pologne avec l'Intermarium. On pourrait même dire que la Roumanie tente de concilier les deux camps, le pro-atlantique et le pro-européen, en préférant une politique attentiste. Un épisode récent important est lié à la politique d'équipement de l'armée roumaine, un domaine extrêmement sensible, à partir duquel on peut deviner l'orientation géopolitique plus générale du pays. Ainsi, la Roumanie s'est engagée à acheter des batteries de missiles Patriot et la presse a parlé d'un "accord de principe" du département d'État américain pour la transaction. Parallèlement, dans le cadre de la récente visite du président français Macron en Roumanie, les spécialistes de la défense ont entamé
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa Roumanie et les fausses alliances stratégiquestag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-11-01:63471182021-11-01T10:57:40+01:002021-11-01T10:57:40+01:00 La Roumanie et les fausses alliances stratégiques par Cristi...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6307614" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3393255292.jpg" alt="indicateur-de-la-roumanie-131897450.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>La Roumanie et les fausses alliances stratégiques</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Cristi Pantelimon*</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La Roumanie se trouve dans une situation géopolitique ambiguë, que l'on pourrait considérer comme celle des "fausses alliances". Elle privilégie la relation stratégique avec les puissances atlantistes afin de se défendre contre une prétendue agressivité de la Russie. Une telle vision et la géopolitique qui en découle n'ont aucun fondement dans la situation géo-historique de la Roumanie, un État continental par définition. Une telle alliance peut fonctionner pendant un certain temps, mais elle ne sera que conjoncturelle et opportuniste. On peut dire la même chose des États occidentaux. La seule stratégie géopolitique à long terme qui se fonde sur l'histoire du continent est la stratégie eurasiste, c'est-à-dire une tentative de consolidation du Grand Continent de Lisbonne à Vladivostok.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6307615" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2485325801.jpg" alt="5y_AF3GZO1JL8fAI_h8i7-pryXM.jpg" />La Roumanie, comme d'autres États européens, est clairement confrontée au problème des fausses alliances. Ce syntagme a été utilisé dans la longue réflexion que le géopolitologue et général autrichien Jordis von Lohausen a consacrée au destin géopolitique de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale dans son ouvrage <em>Mut zur</em> <em>Macht. Denken in Kontinenten </em>(1). Lohausen est un chercheur d'autant plus intéressant qu'il propose souvent une solution aux conflits géopolitiques passés sur le mode d'une histoire contrefactuelle, étant extrêmement crédible dans ce registre. Ses réflexions et ses solutions géopolitiques visent à renforcer une conception qui n'était pas pleinement réalisée au moment historique où les événements ont eu lieu, mais qui est encore plus évidente après la fin de ces événements. Ainsi, son continentalisme et son eurasianisme sont d'autant plus crédibles qu'au moment de la Seconde Guerre mondiale (et aussi de la Première), ils n'ont pas été pleinement soutenus par les puissances européennes, avec les conséquences qui sont sous nos yeux aujourd'hui : une Europe qui se trouve, pratiquement, à la discrétion des puissances thalassocratiques (surtout les États-Unis) et de l'OTAN (où l'influence des États-Unis est presque totale) ; une Europe qui ne peut pas résoudre ses problèmes, non pas à cause d'un manque de capacité bureaucratique, mais à cause d'un manque de vision globale d'un point de vue géopolitique et géostratégique. Le moment est venu pour l'Europe de choisir entre des alliances conjoncturelles et souvent opportunistes (celles avec les puissances thalassocratiques) et des alliances durables et logiques (peut-être plus difficiles à articuler pour le moment) avec les puissances continentales, en particulier la Russie.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6307616" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1592061254.jpg" alt="SIbP8e7zoD5DEDC2Au-VcW2QHLI.jpg" width="405" height="651" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La géopolitique : une science traditionnelle ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cette provocation est également manifeste dans le cas de la Roumanie, traversée par une véritable ligne de fracture géopolitique, quoique non déclarée, entre les adeptes de l'atlantisme d'une part et les adeptes (de plus en plus nombreux et déterminés) d'un continentalisme que la crise actuelle de l'Europe semble sortir de sa léthargie.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La géopolitique est souvent une science romantique. En d'autres termes, elle est pratiquée, en dehors de ceux qui, à un moment donné, semblent avoir la décision politique, par une série de personnes qui restent en dehors des véritables jeux de pouvoir, mais dont la mission est de créer, avec leurs idées, de véritables "états d'esprit", pour reprendre la notion de René Guénon. Ainsi, à côté de la dimension que nous avons appelée romantique (pour souligner le caractère gratuit, culturel et désintéressé de la géopolitique), ce secteur de la pensée humaine fait également ressortir son caractère profondément traditionnel, peut-être le moins mis en évidence jusqu'à présent. Si nous acceptons cette perspective, la géopolitique devient brusquement un territoire de liberté d'esprit, où ce qui n'est pas possible dans la réalité immédiate peut être considéré comme une probabilité ou une alternative créative dans le futur. Ce n'est qu'en ce sens que la géopolitique peut revendiquer une dimension créative; c'est-à-dire que ce n'est que dans la lutte avec la réalité à partir d'un certain moment qu'elle peut manifester ses qualités profondes. Une géopolitique des données concrètes et immuables, une géopolitique des faits achevés, des décisions déjà prises et du présent déjà transformé en un passé inerte est une fausse géopolitique, une géopolitique dépourvue de sens. Comme l'histoire humaine, la géopolitique est aussi une agonie (agonie comme lutte) pour la transformation des données réelles du monde, une lutte pour la revitalisation de l'humanité et son équilibre perpétuel.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il découle de ces considérations que la géopolitique, parmi de nombreuses autres possibilités d'affirmation, a pour destin essentiel la critique et la négation des états de fait apparemment établis, la critique et la négation des évidences imposées par l'idéologie, de la pensée unique, du confort dans l'acte de réflexion.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En tant que science traditionnelle, la géopolitique doit chercher, tout d'abord, à découvrir quelles sont les sources de la force géopolitique. Qu'est-ce qu'une force géopolitique ? C'est cette force qui s'oppose à la domination injuste, non traditionnelle, non naturelle d'un peuple ou d'un espace donné. Il existe une domination géopolitique naturelle et une domination géopolitique non naturelle. La domination géopolitique naturelle est celle qui se déroule dans un esprit traditionnel. Selon le géopoliticien Jordis von Lohausen, la force géopolitique doit protéger la vie. Si elle ne le fait pas et commence à protéger les aspects superficiels de la vie, la force s'ankylosera et deviendra nuisible: </span></strong></span><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"Tout pouvoir provient de la vie et est soumis au devoir de protéger la vie. Si elle perd ce sens originel, si elle se perd dans des objectifs superficiels, si elle ne cherche que le succès, alors elle se corrompt (...) Comme la flamme de la lanterne qui émet une dernière lumière avant de s'éteindre, ainsi la course à la superficialité célèbre ses triomphes, qui ne sont que la confirmation d'une réelle extinction" (2).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6307622" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2641726917.jpg" alt="21.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La Roumanie et les "tentations" stratégiques</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La géopolitique de la Roumanie actuelle est, malheureusement, tributaire des aspects non traditionnels et donc, à notre sens, non géopolitiques de l'Europe occidentale. Une Europe occidentale qui se complaît dans une "fausse alliance" (ce syntagme appartient aussi à Lohausen) avec la thalassocratie mondiale américaine. Une alliance qui, sous couvert de protection (aujourd'hui contre le "danger russe") ne fait que débiliter l'esprit vital du continent et lui rendre un mauvais service à long terme.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'aperçu de cette débilitation européenne dirigée par les États-Unis est bien illustré par Lohausen dans une postface de l'ouvrage cité. Lohausen s'exprime de la manière la plus directe qui soit: </span></strong></span><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"Cinquante ans de croissance ininterrompue de la richesse sous le parapluie nucléaire américain n'ont pas seulement érodé la conscience de soi des Européens, ils ont aussi engourdi leur vigilance et détruit leur volonté de se défendre. La richesse sans défense est toujours une invitation au vol et au pillage. Le pouvoir est comme l'eau: il ne connaît pas d'espaces vides (3). </span></strong></span><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comme dans le cas de l'Europe occidentale, l'alliance stratégique de la Roumanie avec les États-Unis est un piège caché par le besoin de protection totale.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La première idée exprimée à propos de cette alliance est qu'elle fonctionne comme une protection contre la résurgence de l'esprit agressif de la Russie. Mais ce qui apparaît de ce point de vue est une situation et une idée contradictoires. D'une part, la Russie décrite comme un État agresseur doit intensifier sa vigilance militaire et géopolitique sur la Roumanie et dès lors renforcer la fameuse alliance (le "partenariat stratégique") avec les États-Unis. En revanche, ce qui est étrange, c'est que la Russie se voit refuser la puissance géopolitique dans la même mesure, ce qui la réduit au statut d'"acteur" sur la scène internationale. On fait souvent des comparaisons qui se veulent humiliantes, en comparant le produit intérieur brut des États-Unis à celui de la Russie, ou le niveau des dépenses en armement des premiers à celui des seconds. A l'évidence, ces comparaisons aboutissent à une Russie presque caricaturale en tant que poids géopolitique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le premier geste géopolitique naturel de la Roumanie serait de reconnaître la puissance géopolitique de la Russie et de tenter de la "capturer" dans l'esprit d'une collaboration stratégique continentaliste. En effet, dans l'hypothèse d'un affaiblissement géopolitique de la Russie, la Roumanie, contrairement à ce que préconise la recette atlantiste officielle, devrait contribuer à accroître cette puissance géopolitique. Nonobstant certaines contradictions historiques entre la Roumanie et la Russie, l'intérêt du Continent, qui n'est pas occasionnel et qui n'est pas opportun, serait celui d'une collaboration mutuellement bénéfique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Toutefois, cette recette de collaboration présupposerait une image globale du continent européen qui ne correspond pas à la vision actuelle (4). Malheureusement, l'élite politique et militaire de la Roumanie actuelle semble être prisonnière d'une idée préconçue anti-russe, souvent subtilement, mais continuellement, alimentée par la "mémoire" d'épisodes historiques embarrassants dans les relations entre les deux pays (5). L'idée qu'à l'heure actuelle, la Roumanie a les mêmes intérêts géopolitiques que les États-Unis a infiltré la mentalité collective de l'élite intellectuelle roumaine. Une telle idée ne résiste toutefois pas à une analyse approfondie.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6307623" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/887289222.jpg" alt="indexMV.jpg" />Dans l'entre-deux-guerres, un célèbre sociologue et philosophe roumain (martyr du changement brutal de la situation géopolitique européenne en 1945), Mircea Vulcănescu (1904-1952), a proposé une vision intéressante des forces qui ont façonné en profondeur la civilisation roumaine. Sa théorie peut être appelée "théorie des tentations historiques" et consiste principalement en la théorisation subtile d'un mécanisme d'"éternel retour" aux origines du peuple roumain à travers le souvenir (plus ou moins une anamnèse de type platonicien) des éléments constitutifs de son ethnogenèse. Vulcănescu, cependant, ne privilégie pas l'aspect ethnique ou anthropologique au sens biologique, mais plutôt l'aspect strictement culturel et civilisationnel. "Chaque peuple, chaque âme populaire peut être caractérisée par un certain dosage de ces tentations, qui reproduisent dans son architecture interne l'interpénétration dans l'actualité spirituelle des vicissitudes historiques par lesquelles le peuple respectif est passé" (6).</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En bref, il s'agit d'une série d'attractions irrésistibles, de forces configurantes que l'on retrouve non seulement dans les périodes d'épanouissement historique, mais surtout dans les périodes de bouleversement et de provocation historiques. Les influences extérieures s'accompagnent toujours d'un douloureux processus de reconfiguration morphologique ou, peut-être, de pseudomorphose. Mais ces influences, une fois subies, deviennent des tentations ou des facteurs générateurs d'énergies historiques, des éléments de nature vitale dans l'affirmation historique d'une communauté.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Selon Vulcănescu, les plus importantes tentations historiques des Roumains sont la tentation grecque, la tentation romaine, la tentation byzantine, la tentation russe, la tentation germanique, la tentation française et la tentation thrace (que l'auteur roumain considère comme la plus importante de toutes, étant de nature "résiduelle", c'est-à-dire liée au noyau). Ces "tentations" correspondent à certaines tendances qui façonnent le cadre global de la civilisation roumaine. Comme on le voit, les Roumains, peuple profondément continental (qui, selon Marija Gimbutas (7), réside précisément dans le "foyer" de l'Europe ancienne), n'ont pas de liens spirituels profonds avec le monde d'où vient aujourd'hui leur "salut" géopolitique, le monde atlantique. Au contraire, toutes les références anciennes ou récentes de la spiritualité roumaine sont d'ordre continental. Dans ces conditions, même si l'on peut spéculer sur le fait que la géopolitique a des règles différentes de l'histoire, il n'en est pas moins vrai que l'histoire et la géographie, ensemble, fournissent les orientations les plus sûres pour la géopolitique, comprise, comme nous l'avons dit plus haut, comme une science de l'empreinte traditionnelle.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les alliances actuelles de la Roumanie et de l'Europe occidentale peuvent fonctionner. Mais ce fonctionnement n'aura jamais qu'un sens conjoncturel et opportuniste.</span></strong></span></p><p><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">* Cristi Pantelimon, sociologue, est l'auteur des ouvrages suivants : <em>Corporatisme şi economie. Critica sociologică a capitalismului, </em>Ed. Academiei Române, Bucureşti, 2009 ; <em>Prin cenuşa naţiunii,</em> Ed. Etnologică, Bucureşti, 2006 ; <em>Sociologie politică, </em>Ed. Fundaţiei România de Mâine, Bucureşti, 2005. Il a coordonné les volumes collectifs suivants : <em>Modernităţi alternative,</em> Ed. Institutului de Ştiinţe Politice şi Relaţii Internaţionale, 2013 ; (avec Antoine Heemeryck), <em>La globalisation en perspective. Elites et normes, </em>Ed. Niculescu, 2012 ; <em>Ideea naţională şi ideea europeană,</em> Ed. Institutului de Ştiinţe Politice şi Relaţii Internaţionale, Bucureşti, 2009. Il a édité : <em>Emile Durkheim, Diviziunea muncii</em> <em>sociale,</em> Ed. Antet, Bucureşti, 2007 et <em>Donoso Cortés, Eseu asupra catolicismului, liberalismului şi socialismului, </em>Ed. Antet, Bucureşti, 2007. Il est l'auteur de traductions et d'articles sur divers sujets d'actualité pour le blog www.estica.eu. En italien : <em>Vasile Gherasim e l'Eurasia spirituale, </em>"Eurasia" 4/2015. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Article paru dans: EURASIA. Revue d'études géopolitiques, Année XIII - Numéro 1, Janvier-mars 2016</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Notes: </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">1. Kurt Vowinckel, Berg am See, 1979 și 1981. Nous citons l'édition française : Jordis von Lohausen, <em>Les empires et la puissance. La géopolitique aujourdʼhui,</em> Éd. du Labyrinthe, 1996.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">2. Jordis von Lohausen, <em>Les empires et la puissance. La géopolitique aujourdʼhui, </em>Éd. du Labyrinthe, 1996, p. 78.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">3. Ibid, p. 320.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">4. De notre point de vue, ces dernières années, la vision concernant le continent européen a de nouveau subi une distorsion qui rappelle la guerre de l'information de la période de la guerre froide. Cette fois, le mal axial du monde n'est pas l'URSS, mai
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlEn Roumanietag:elargissement-ro.hautetfort.com,2021-10-30:63468442021-10-30T18:41:00+02:002021-10-30T18:41:00+02:00 Au moment où j’écris cette note, et à mon retour d’un très court voyage en...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Au moment où j’écris cette note, et à mon retour d’un très court voyage en Roumanie, le pays n’est toujours pas sorti de la crise politique provoquée par un enchaînement de sottise et de confrontation d’orgueils, et qui a mené à un emballement bête et méchant. Pour couronner le tout, l’épidémie de Covid a repris de plus belle. Je suis allée dans ma ville, au bord du Danube, et l’automne roumain, clément car je venais de loin pour la première fois depuis 2017, m’a réservé quelques journées ensoleillées, aux couleurs et aux parfums que j’avais oubliés. Je me suis détachée de l’actualité, en acceptant les gens et les choses avec philosophie : oui, la Roumanie reste différente (c’est le terme politiquement correct utilisé pour désigner le handicap). J’ai pris des photos que j’ai publiées dans un Album sur Facebook, « <span style="color: #003366;"><em><strong>Galatzi, octobre 2021</strong></em></span> » <a href="https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10158706565608651&type=3">https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10158706565608651&type=3</a> .</span></p><p><img id="media-6307352" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/4276862859.JPG" alt="DSC_0227.JPG" /> <img id="media-6307351" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/01/4197407476.JPG" alt="DSC_0218.JPG" /></p><p><img id="media-6307350" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/02/3517462545.JPG" alt="DSC_0189.JPG" /></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlNae Ionescu et la séduction d'une génération qui s'est tournée vers la Garde de fertag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-10-05:63415232021-10-05T18:48:42+02:002021-10-05T18:48:42+02:00 Nae Ionescu et la séduction d'une génération qui s'est tournée vers...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6299884" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2884561895.png" alt="Nae-Ionescu.png" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Nae Ionescu et la séduction d'une génération qui s'est tournée vers la Garde de fer</strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #99cc00;"><strong>Sa biographie, publiée par l'éditeur Castelvecchi, décrit l'atmosphère qui a également rapproché Eliade et Cioran des idées de Codreanu</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Giovanni Sessa</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: https://www.barbadillo.it/101043-nae-ionescu-e-la-seduzione-di-una-generazione-che-guardava-alla-guardia-di-ferro/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6299883" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3973650000.jpg" alt="Ionescu-2-350x483.jpg" />Dans la culture du 20e siècle, la Roumanie a joué un rôle central. L'étude et la recherche étaient les domaines dans lesquels les jeunes intellectuels de ce pays tentaient de surmonter la marginalité existentielle résultant du fait d'être né dans une province "orientale". Pensez, parmi beaucoup d'autres, à Cioran, Eliade, Noica, Vulcănescu, pour ne citer que quelques exemples exemples éminents de la " jeune génération " formée à l'école de Nae Ionescu, qui était considéré comme un maître incontesté par ces jeunes érudits précoces, à l'esprit très vif. Une biographie reconstituant la vie intellectuelle de Ionescu est désormais disponible pour les lecteurs italiens. Il est dû à la plume de Tatiana Niculescu, <em>Nae Iounescu. Il seduttore di una generazione</em> (= Le séducteur d'une génération), qui vient de paraître dans le catalogue de la maison Castelvecchi, édité par Horia C. Cicortaş et Igor Tavilla (pour les commandes : 06/8412007 ; info@castelvecchieditore.com, pp. 240, euro 22.00).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le livre commence par la reconstitution de l'environnement familial du philosophe. Il est né en 1890 à Brăila, une ville portuaire danubienne où circulaient une grande variété de marchandises et de personnes venues du monde entier. Il y a passé son enfance et une partie de son adolescence. Son père étant fonctionnaire, la famille avait un niveau de vie raisonnable. Malheureusement, cet homme est mort prématurément, laissant à ses héritiers de lourdes dettes. Des années plus tard, Nae écrira qu'il a connu "toutes les misères de la vie à l'âge où les autres ouvraient à peine les yeux sur le monde" (p. 13). Son grand-père paternel, Stroe Ivaşcu, un serf au caractère bien trempé, a joué un rôle important dans son univers intérieur. Dans son village natal de Tătaru, Stroe Ivaşcu était l'une des personnalités paysannes les plus remarquables : il s'était émancipé et avait occupé des postes administratifs, devenant un petit propriétaire terrien. Nae honorera la mémoire de son grand-père tout au long de sa vie, voyant en lui les vertus de la classe rurale, que le philosophe opposait à la dégénérescence anthropologique illustrée par la figure du citoyen moderne.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pendant ses années d'école secondaire, ses lectures socialistes et stirnériennes, ainsi que son caractère rebelle, ont conduit à son expulsion de l'école. Il passe l'examen du baccalauréat en tant qu'élève privé et s'inscrit à la faculté de littérature et de philosophie de Bucarest. Là, menant une vie de privations et de passion studieuse, il s'est prévalu de la tutelle du professeur Rădulescu-Motru. Outre l'anarchisme individualiste, il est frappé par les exercices spirituels d'Ignace de Loyola: "Il croyait [...] que ces exercices transformaient l'esprit et la volonté de ceux qui les pratiquaient en "une arme d'acier qui peut être détruite mais non vaincue"" (p. 35). C'est dans le milieu universitaire qu'il rencontre et tombe amoureux d'Elena-Margareta Fotino, la fille d'un officier et sa future épouse. Pendant leur période de séparation, les deux amoureux ont entretenu une correspondance intense qui témoigne de leur passion mutuelle. Après avoir obtenu son diplôme en Roumanie, Nae est allé en Allemagne pour son doctorat, d'abord à Göttingen, puis à Munich. Il ne s'y installe pas immédiatement, estimant que la philosophie n'est plus le centre de ses intérêts. Il écrit à sa bien-aimée: "Pourquoi te consacrer autant à la philosophie ? [...] il apporte beaucoup de pensées et beaucoup de déceptions " (p. 56). Il ne tolère même plus les conférences du père de la phénoménologie: "Husserl vaut moins qu'un sou!" (p. 56).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">À son arrivée à Munich, qui connaît alors une formidable période d'effervescence intellectuelle, notamment animée par Stefan George et les "Cosmiques", Nae s'entiche de Wagner, théoricien de l'aryanisme. Il lit de Gobinau et Chamberlain, qui voient dans le Christ "un représentant de la race aryenne, séparé de la religion juive et de l'histoire du peuple juif" (p. 67). En philosophie, les choix du jeune homme s'orientent vers une pensée non systématique et anti-moderne. Lorsque la Roumanie s'est rangée du côté de l'Entente pendant la Première Guerre mondiale, il a été emprisonné dans le camp de Celle. Il s'y lie d'amitié avec le Père Jérôme, qui l'initie à l'étude du mysticisme. Libéré, il travaille pour la maison d'édition Tyrolia à Munich et est témoin de l'agitation socialiste qui secoue la ville. C'est à cette époque qu'il semble avoir rencontré Alfred Rosenberg. De retour à Bucarest, il devient professeur d'allemand au lycée militaire du monastère de Dealu: " Dans ses relations avec ses élèves, "il était difficile de distinguer l'autorité professorale de l'affection quasi paternelle qu'il leur portait et même de l'amitié", et "l'esprit socratique de l'échange de paroles [...] amenait l'élève à clarifier ses propres problèmes " (p. 100).</span></strong></p><p> </p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6299885" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/208089580.jpg" alt="Nae-Ionescu-Opere.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il intensifie ses collaborations journalistiques et remplace Cranic, un théologien, dans les pages de <em>Cuvăntul.</em> De ces colonnes, il a lancé de véritables appels au rétablissement de la pureté originelle et mystique de l'orthodoxie roumaine en utilisant, en même temps, la connaissance de la philosophie occidentale, même contemporaine. Il a présenté un nombre considérable d'étudiants à la rédaction, dont Eliade et Sebastian. Dans ces années-là, le "mythe" Ionescu est né: les étudiants qui ont écouté ses conférences maïeutiques dans un silence religieux à l'université l'ont durablement établi. Il est devenu "un prototype à imiter sans fin et une icône vivante" (p. 136). Il se lie avec Maruca Cantacuzino, qui est bien implantée dans les cercles politiques et la haute société de Bucarest. Sa vision politique devient claire: la vie publique "a deux éléments constitutifs, les masses et la Couronne" (p. 156). Le parti "paysan" de Maniu, dont Nae se sentait proche, avait donc deux choix devant lui: la dictature des masses ou "la consolidation de la monarchie [...] qui [...] fonctionnerait alors sur la base d'un mandat mystique des masses, avec des pouvoirs illimités" (p. 156-157).</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il se range, non sans ambiguïté, du côté du retour du roi Carol et se retrouve bientôt à soutenir Codreanu et la Garde de fer, car il partage l'appel "à forger une identité nationale et ressent une forte sympathie pour la cause de la régénération morale de la société" (p. 160). Lors de l'investiture de Carol, il l'a salué comme "roi de la nation", "roi de la réalité". </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Carol voulait utiliser Ionescu comme médiateur dans les relations avec les Gardistes. Codreanu, dans les intentions de Carol II et du philosophe, devaient constituer le parti unique de la "Dictature royale". Cette proximité dangereuse, ainsi que l'ostracisme qu'il rencontre bientôt à la Cour, le conduisent en prison à plusieurs reprises: lorsqu'il est libéré, son corps, usé par les souffrances endurées, ne résiste pas à une série de crises cardiaques. Il décède le 15 mars 1940 dans la villa de Băneasa. On a dit que, comme Socrate, il avait été empoisonné. Le lendemain, Noica informe Cioran du départ du Maître, regrettant que leur génération soit orpheline : " une époque s'achève et une étonnante aventure de l'esprit s'achève également" (p. 10). Malgré les contradictions existentielles, grâce au travail de ses étudiants, la pensée de Ionescu a survécu.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Giovanni Sessa</span></strong><br /><br /></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLes envies paléolithiquestag:elargissement-ro.hautetfort.com,2021-09-30:63407702021-09-30T17:50:00+02:002021-09-30T17:50:00+02:00 ( Crédit photo Claudiu N. -L'Atlantique, Caroline du Sud ) «...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6298633" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/01/02/2226427554.jpg" alt="roumanie,crise politique,scénario rouge covid-19,les lois de la stupidité humaine,pnrr,ue" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(<em>Crédit photo Claudiu N. -L'Atlantique, Caroline du Sud</em>) </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">« <em>Nous avons une meute d’oligarques en politique dont le seul idéal est de faire tomber l’autre, de voler l’autre. Je suis dégoûtée, écoeurée, mais je n’ai pas où aller.»</em> (La <span style="color: #003366;">Reine Marie de Roumanie</span>, <span style="color: #003366;"><em>Journal de guerre</em></span>, 1917)</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Rien n’a changé depuis. Bien sûr, il y a quelques explications historiques, mais aussi une explication philosophique, fondamentale: <em><span style="color: black; background: white;">"ethos anthropou daïmon"</span></em><span style="color: black; background: white;"> -le caractère d'un homme est son destin, disaient les Grecs anciens. A cette merveilleuse époque, on avait compris que, si la vertu venait du caractère et non du savoir, elle pouvait se trouver chez l'humble et être absente chez le puissant. Or, en Roumanie, les caractères ont toujours fait défaut, à toute époque, et de là, son destin.</span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: black; background: white;">L’humanité se divise en quatre grandes catégories, écrit <span style="color: #003366;">Carlo.M.Cipolla</span> dans son livre <strong><span style="color: #003366;"><em>Les Lois fondamentales de la stupidité humaine</em></span></strong> : les <em>crétins</em>, les gens<em> intelligents</em>, les <em>bandits</em>, les êtres <em>stupides</em>, mais <em>"l'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux"</em>, plus que le bandit. Aujourd'hui, en Roumanie, il y a simplement très peu de gens intelligents, les trois autres catégories étant majoritaires. Et encore parmi ces trois, les stupides sont les plus nombreux. <em>"Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'autres individus, tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes."</em>(La troisième Loi fondamentale) </span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: black; background: white;">C'est ce à quoi nous assistons en ce moment: une scission entre les partis de la coalition de gouvernement, une compétition pour déposer des motions de censure (l'outil démocratique que le politiciens roumains affectionnent, c'est leur jouet préféré, ils s'en servent pour s'assommer réciproquement). Cela se passe donc en plein scénario rouge Covid-19, avec 20% de la population vaccinée, et bien entendu, avec la hausse des énergies et des prix en perspective. La Présidente de la CE est arrivée en début de semaine à Bucarest pour rassurer: le PNRR a reçu l'approbation, les 29,9 milliards seront là. Il ne reste qu'à se partager le gâteau, et donc le gouvernement doit imploser. La crise a commencé avec des prétextes, un courant s'est formé contre le Premier-ministre (qui, lui, a une formation et une expérience professionnelle internationale dans la finance, ce qui n'est pas si fréquent chez les responsables politiques roumains), des fouineurs officieusement accrédités ont déterré un élément privé de sa vie d'étudiant aux States, le courant a pris de l'ampleur, s'est transformé en soif de sacrifice (le bouc émissaire), jusqu'à rendre hystérique tout le pays. J'écris ici car la Roumanie n'intéresse personne, bien qu'elle gêne toujours comme un caillou dans la chaussure européenne, et parce que les politiques roumains cachent invariablement la misère sous le tapis. Les vieilles habitudes. </span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: black; background: white;">Je me souviens d'un livre lu en 2006, </span></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><em><strong><span style="color: #003366;">Le Complexe de Barbe-Bleue, Psychologie de la méchanceté et de la haine</span></strong><span style="color: #41494d;">,</span></em><span style="color: #41494d;"> (par <em><span style="color: #003366;">Jean-Albert Meynard</span></em>, Editions L'Archipel, 2006, coll. Archipsy), je lui avais consacré une petite note sur le blog. On est d’accord qu’<em>il existe mille façons de nuire</em>. Le livre démonte un mécanisme dont sont également responsables nos trois cerveaux qui traitent l'information. Il examine ce mécanisme dans une perspective allant des petits riens relationnels auxquels on ne prête pas toujours attention, mais qui sont parlants, jusqu'aux phénomènes plus complexes de notre vie sociale, tels le voyeurisme du cinéma et des médias, ou la violence idéologique et religieuse, ou le pouvoir politique.<em> </em>Le manque d'empathie, la jouissance dans la domination ou la souffrance de l'autre, la chosification et l'humiliation de l'autre, à des degrés divers, bien sûr, peuvent se trouver stimulées et nourries par la puissance de l'image, et c’est ainsi que <em>"l'audimat rejoint le physiologique". </em></span></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d;"><em>"Sous l'influence de leur cerveau instinctif, les humains ne sont pas égaux! Ils sont emprunts, quel que soit leur niveau de courtoisie ou de déférence, d'un désir de domination. Leur aspect policé, socialement correct, cache leurs envies paléolithiques. Même les relations les plus intimes sont soumises aux lois impériales du sous-cortex."</em></span></span></p><p style="background: white;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><em><span style="color: #41494d;">"Quels que soient les modèles derrière lesquelles elles s'expriment, la haine et la méchanceté font partie de notre quotidien, et les Barbe-Bleue aussi". </span></em></span></p><p style="background: white;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="color: #41494d;">Là, je suis en train de regarder faire les Barbe-Bleue roumains.</span></span></p>
Jean-Luc ROMERO-Michelhttp://www.romero-blog.fr/about.htmlNe restons pas complices !tag:www.romero-blog.fr,2021-09-30:63377782021-09-30T00:05:00+02:002021-09-30T00:05:00+02:00 Je salue l'annonce, dans son discours sur l'état de l'Union, de Ursula von...
<div style="text-align: justify;">Je salue l'annonce, dans son discours sur l'état de l'Union, de Ursula von der Leyen de refuser les produits fabriqués par des esclaves Ouïghours sur le marché européen.</div><div style="text-align: justify;">Aux Etats membres, désormais, d'avancer et de soutenir la Commission européenne. Ne restons pas complices ! <p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/01/00/3032207031.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6294008" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/01/00/2506227440.jpeg" alt="fullsizeoutput_f133.jpeg" /></a></p></div><p style="text-align: justify;"> </p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlL’enfant et l’homme-oiseautag:jplongre.hautetfort.com,2021-09-25:61747722021-09-25T20:33:00+02:002021-09-25T20:33:00+02:00 Lire, relire... Sylvie Germain, Le vent reprend ses tours , Albin...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6029831" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/02/1247484939.jpg" alt="Roman, francophone, Roumanie, Sylvie Germain, Albin Michel, Jean-Pierre Longre" width="167" height="167" />Lire, relire... Sylvie Germain, <em>Le vent reprend ses tours</em>, Albin Michel, 2019, Le livre de poche, 2021</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Nathan, enfant inattendu, venu au monde comme un intrus, un « fantôme », a été élevé non sans soins, mais sans véritable amour, par sa mère Elda. En grandissant, il se met à fuir les autres, pris d’une sorte de bégaiement qui le laisse « bouche entrouverte, les yeux embués, l’air ahuri », et qui en fait la risée de ses congénères. Or au cours de sa dixième année, sa mère remarque que son « trouble » disparaît. « L’enfant timoré et bredouillant est même devenu plus ouvert, presque bavard et enjoué par moments, utilisant des mots insolites, des tournures biscornues ou inhabituelles, citant des vers dont elle n’était pas sûre qu’il en saisît toujours le sens. ». L’explication de cette renaissance ? Il a rencontré Gavril, « saltimbanque monté sur des échasses », débiteur de syllabes incongrues, tripatouilleur de mots et de poèmes qu’il murmure à travers une espèce de tube qu’il nomme « poèmophone », homme-orchestre, joueur d’ « olifantastique » et autres instruments étranges… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6296124" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/02/2965497206.jpeg" alt="roman,francophone,roumanie,sylvie germain,albin michel,jean-pierre longre" />Une amitié complice naît entre eux, et alors commencent pour Nathan les « années Gavril », homme au passé tourmenté, qui a connu les dictatures, la violence, l’exil, et qui vivote de boulots précaires tout en versant du côté de la joie de vivre et de la fantaisie avec ses spectacles de rue. Sa fréquentation assidue bien qu’irrégulière a permis au garçon d’échapper « à l’ennui, à la routine, et surtout à la solitude et à l’inquiétude », et de développer son imagination, de « dynamiser ses pensées, ses rêves ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">De nombreuses années plus tard, en 2015, alors que la morne vie de Nathan ne s’est pas remise de ce qu’il croyait être la mort de son « homme-oiseau » dans un accident de moto dont il se juge responsable, il apprend que Gavril, qui était resté en vie, vient de disparaître de l’hôpital où il végétait, et qu’il est mort noyé dans la Seine. Taraudé par le remords de n’avoir rien su, à cause d’un mensonge, pense-t-il, de sa mère, il entame une longue enquête rétrospective sur son vieil ami, grâce notamment aux enregistrements effectués par l’assistante sociale qui l’avait pris sous son aile. Son ascendance mi allemande mi tsigane, sa vie en Roumanie, l’oppression, le pénitencier, la fuite en France… Et voilà Nathan parti sur les traces de Gavril dans son pays d’origine : Timişoara et les villages du Banat, Bucarest, l’ « enfer carcéral » de Jilava, le Bărăgan, le delta du Danube… Autant de découvertes qui entrent en résonance avec ce que les deux amis avaient vécu ensemble.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">La mémoire des événements rapportés ou vécus libère celle des mots et de la poésie. Car c’est elle, la poésie, qui, transcendant les joies et les souffrances de la vie, est le vrai fil conducteur du roman de <a href="http://jplongre.hautetfort.com/apps/search/?s=%22Sylvie+Germain%22">Sylvie Germain</a>. Depuis le bégaiement involontaire de l’enfant jusqu’au bégaiement « volubile » du poète roumano-français Ghérasim Luca (lui aussi mort, comme son ami Paul Celan, noyé dans la Seine), depuis les désarticulations verbales que Gavril opérait sur les textes de Rimbaud, Apollinaire, Ronsard, Queneau, Prévert, Mallarmé, Hugo (on en passe) jusqu’au souvenir de Benjamin Fondane et aux vers d’Ana Blandiana, c’est, par « les voix des poètes morts », le fond véritable de la vie humaine qui passe à travers la respiration du langage, et c’est « l’espoir oublié » qui renaît. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.albin-michel.fr">www.albin-michel.fr</a></span></p><p><a href="http://www.livredepoche.com"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">www.livredepoche.com </span></a></p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlLe Plantag:elargissement-ro.hautetfort.com,2021-06-11:63213752021-06-11T19:27:00+02:002021-06-11T19:27:00+02:00 ( Mes photos- Perrier- Citron Vert ) Le...
<p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6267364" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/3745600704.JPG" alt="plan national de résilience,roumanie,france,projets,compétences,dunning-kruger" /></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">(</span><em style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Mes photos- Perrier- Citron Vert</em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">)</span></p><p> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le gouvernement roumain devra revoir sa copie, son Plan national de résilience et de relance (PNRR) ayant reçu de la part de la Commission européenne pas mal d’observations. Une simple recherche en ligne nous permet de nous informer: la Roumanie n’a pas évalué les investissements de manière spécifique mais globale, les coûts ne sont pas justifiés, les méthodologies de calcul sont absentes, les informations liées aux différents projets ne sont pas claires, les données et les documents justificatifs sont insuffisants, les montants envoyés par le gouvernement et les documents comptables (en Excel) ne concordent pas... </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">J’ai jeté un regard sur le plan roumain et sur le plan français. Bien entendu, le PNRR roumain sera quelque peu différent du PNRR français - question de développement ou de retard. Le plan français, pour lequel la France sollicite un financement de la Facilité pour la reprise et la résilience à hauteur de 40 milliards d'euros, un plan préparé avec l’ensemble des administrations concernées et qui a fait l’objet d’une consultation des parties prenantes, poursuit trois priorités clefs (l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale) et comporte neuf composantes : rénovation énergétique ; écologie et biodiversité ; infrastructures et mobilités vertes ; énergies et technologies vertes ; financement des entreprises ; souveraineté technologique et résilience ; mise à niveau numérique de l’Etat, des territoires et des entreprises ; culture ; sauvegarde de l’emploi, jeunes, handicap, formation professionnelle ; recherche, Ségur de la santé/dépendance, cohésion territoriale. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le PNRR roumain (29,2 milliards d'euros) est publié sur le site du Ministère pour les investissements et les projets européens, ministère qui est le coordinateur national du processus d’élaboration avec l’ensemble des ministères et aussi le négociateur avec la Commission. Le plan est structuré autour de six domaines : transition vers une économie verte ; transformation digitale ; croissance et développement économique durable ; cohésion sociale et territoriale ; santé et résilience des institutions ; enfants, jeunes, éducation et compétences.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Depuis son entrée dans l’UE en 2007 (mais même avant, quand elle avait le statut des PECOs - pays d’Europe Centrale et Orientale), la Roumanie a bénéficié de fonds structurels et d’autres fonds européens à travers de nombreux programmes (agriculture, transports, formation, communications, etc.). Normalement, on devrait constater que ces fonds ont servi au développement de ces secteurs-là, mais il n’en est rien. Ils ont servi aux prospères affaires personnelles. Au début, l’argent européen était plus facile à détourner parce que les « projets » présentés à la Commission étaient suffisamment démagogiques et ronflants (à cause de ou grâce à la riche expérience d’une idéologie communiste basée sur des évaluations et des rapports imaginaires). Les commissaires européens à l'Elargissement, eux aussi, étaient des bureaucrates parfaits. A un moment donné, l'OLAF (l'Office de la lutte contre la fraude) est entré en scène, mais bizarrement, à chaque fois qu’il venait enquêter en Roumanie, il ne trouvait rien de suspect. Avec le temps, les conditions d’accès aux fonds européens devenant plus précises, la Roumanie a perdu sa motivation pour monter des projets… Ce qui est bien compréhensible. Elle s’est tournée plutôt vers des partenariats bilatéraux, son travail consistant à élaborer des ingénieries financières pour siphonner légalement l’argent de l’Etat.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Il est évident que la Roumanie manque de gens compétents pour réaliser de vrais projets essentiels à son évolution. Elle affiche le plus bas taux d'absorption des fonds européens. Le flou, l’approximatif, le manque de rigueur ont toujours été les caractéristiques des administrations roumaines. Elles sont la conséquence directe du clientélisme et du népotisme, comme critères de sélection partout, et de la corruption. Et cela date d’avant le communisme, car on est aussi aux portes de l’Orient. Je crois que la Roumanie illustre le mieux le syndrome Dunning-Kruger, ou l’effet de sur-confiance, qui est un biais cognitif : pour pouvoir se rendre compte de son incompétence, il faut avoir un minimum de compétence (voici la note de CEFRO qui l’explique <a href="http://www.cefro.pro/archive/2016/10/03/le-syndrome-dunning-kruger.html">http://www.cefro.pro/archive/2016/10/03/le-syndrome-dunning-kruger.html</a>). </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">J’avais l’intention d’aller chercher quelques notes dans les <span style="color: #003366;"><em><strong>Archives</strong></em></span> de ce blog et indiquer les liens, mais j’ai renoncé. Je me protège, en évitant, si je peux, de revivre les souvenirs et les émotions liés aux efforts autour du projet de Centre de formation pour lequel je n’avais pas trouvé de soutien institutionnel de la part de la Roumanie (de la France non plus, vu que le projet concernait la formation au bénéfice des cadres roumains). « Chaque pays européen est gestionnaire des fonds qu’il reçoit », me répondaient invariablement les exécutifs européens que je contactais avec persévérance. Finalement, j’ai donné une autre forme au projet initial en créant CEFRO, qui a travaillé entre 2008-2020 comme fournisseur et organisateur de cours pour deux programmes européens d'Education et de formation tout au long de la vie. Mais c’est comme si je réalisais un béret, quoique un joli petit béret, au lieu d’un manteau. En tout cas, les lecteurs de ce blog pourront toujours taper dans la case <span style="color: #003366;"><strong><em>Rechercher</em></strong></span> (la version classique du site, pas l’application) un mot-clé : fonds, corruption, projet, programmes, Roumanie, Commission européenne, compétences, fraude, etc. Une multitude de notes s’afficheront. Dix-sept-années et un tableau vivant.</span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlRécidive poétiquetag:jplongre.hautetfort.com,2021-04-29:63121162021-04-29T18:18:03+02:002021-04-29T18:18:03+02:00 Le Blues roumain, Vol. 2 , « anthologie désirée de...
<p style="text-align: justify;"><em><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; background: white;"><img id="media-6251750" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/00/1448630326.jpg" alt=": poésie, roumanie, radu bata, iulia Şchiopu, Éric Poindron, Éditions unicité, Jean-Pierre Longre" width="122" height="185" />Le Blues roumain, Vol. 2</span></strong></em><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; background: white;">, « anthologie désirée de poésies », sélection et traduction de Radu Bata, préface d’Éric Poindron, illustrations de Iulia Şchiopu, Éditions Unicité, 2021</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">On l’attendait fébrilement ou tranquillement, le second <em>Blues roumain</em>, et le voilà : <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu+bata">Radu Bata</a> a récidivé, sans pour autant reproduire à l’identique les gestes et les intentions du premier. Celui-ci était une anthologie « imprévue », composée de traductions « inopinées », celui-là est une anthologie « désirée », composée de traductions « hypocoristiques ». Comme si, la première fois, tout était venu sans crier gare, d’une manière quasiment inconsciente (voire…), alors que maintenant l’affaire est à la fois préméditée, mûrie et soutenue par une affection consciente. À vrai dire, ce n’est pas aussi simple, aussi schématique. Dans les deux cas, nous pouvons suivre sans nous poser de questions compliquées le « labyrinthe enchanté » construit par celui qui est à la fois faiseur de poésies et découvreur de poètes, inventeur et traducteur, créateur et adaptateur. Et dans le deuxième cas, même s’il est toujours aussi accessible, le chemin est encore plus long, les ramifications plus nombreuses, le regard se fait encore plus éberlué devant les ressources inépuisables de la poésie roumaine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Certes, à la sortie du labyrinthe, Octavian Soviany semble vouloir mettre un point final à la poésie : « pourquoi on n’euthanasierait pas les vieux poètes ». Mais ce serait plutôt l’occasion d’un rajeunissement radical. Voyons ce que nous dit Ana Blandiana dès l’entrée : « nous devrions naître vieux […] ensuite devenir plus jeunes et encore plus jeunes / arriver mûrs et puissants à la porte de la création ». Ou en cours de route Dragoş Popescu : « les poètes sont si beaux / qu’ils ne vieillissent jamais ». Et alors défilent sous nos yeux les turbulences d’une poésie toujours nouvelle quel que soit son âge, toujours vivante quelles que soient les conditions de sa naissance, toujours bouillonnante quelles que soient ses préoccupations. Une poésie qui chante les sensations et la sensualité, l’amour et la mort, la vie quotidienne des humains et des objets, les souvenirs et le présent, la révolte et la violence, bref tout ce qui fait que les mots bien choisis, bien choyés donnent à l’existence la puissance d’une symphonie, que ce soit sous les plumes notoires de Mihai Eminescu, Ilarie Voronca, Ana Blandiana, Mircea Cărtărescu, Nichita Stănescu, Paul Vinicius, Radu Bata lui-même, ou sous des plumes de nouvelle génération, moins célèbres, mais ô combien fécondes dans leur diversité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les mots ? Parlons-en, par exemple avec Petronela Rotar : « touche ces mots s’il te plaît / sens leur chair tendre s’étendre entre tes doigts / et fais le vœu de rester en poésie ». On devine tout au long des pages la prédilection de Radu Bata pour le maniement (ludique, expressif, musical, chaleureux) du matériau verbal. Il aurait pu écrire, comme Iulian Tănase : « j’ai été un joueur de mots / passionné / addictif ». Ce qu’il faut remarquer, c’est que la littérature née en Roumanie, en vers ou en prose, est un terreau particulièrement riche en manipulations lexicales, en mouvements syntaxiques, en registres thématiques, du lyrisme à l’absurde, du dramatique au comique, du réalisme au fantastique. Nous sommes au pays d’auteurs aussi différents que Blaga et Tzara, Eminescu et Urmuz… La Roumanie, c’est un monde poétique complexe, et cette nouvelle anthologie nous mène aux plus attirantes de ses profondeurs, aux plus exaltants de ses sommets, aux plus lumineux de ses horizons. </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">Les auteurs</span></u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;"> : Andreea Apostu, Ana Blandiana, Irina Alexandrescu, Luminit</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">a Amarie, George Bacovia, Maria Banus</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, Ana Barton, Radu Bata, Ramona Boldizsar, Dorina Bra</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̂</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ndus</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">a-Landen, Emil Brumaru, Artema Burn, Ion Calotă, Mircea Cărtărescu, Ruxandra Cesereanu, Toni Chira, Mariana Codrut</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, Denisa Comănescu, Ben Corlaciu, Traian T. Cos</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ovei, Delk Danwe, Corina Das</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">oveanu, Mina Decu, Adrian Dinis</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, Carmen Dominte, Marius Dumitrescu, Adela Efrim, Mihai Eminescu, Vasile Petre Fati, Raluca Feher, Alida Gabriela, Diana Geacăr, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Ligia Kes</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif; color: #050505; background: white;">̧</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">is</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif; color: #050505; background: white;">̧</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ian, Claudiu Komartin, Paula Lavric, Alexandra-Mălina Lipară, Ana Manon, Aurelian Mares</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">, Ioan Mateiciuc, Maria Merope, Antonia Mihăilescu, Ion Minulescu, Ion Mures</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">an, Tiberiu Neacs</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">u, Dana Nicolaescu, Felix Nicolau, Ovidiu Nimigean, Dana Novac, Eva Precub, Ioan Es. Pop, Augustin Pop, Savu Popa, Dragos</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;"> Popescu, Radmila Popovici, Ioana Maria Stăncescu, Nichita Stănescu, Roxana Sicoe-Tirea, Ana Pop Sirbu, Sorina Ri</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̂</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">ndas</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">u, Florentin Sorescu, Magda Sorescu, Călin Sorin, Octavian Soviany, Petre Stoica, Ion Stratan, Andrada Strugaru, Robert S</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif; color: #050505; background: white;">̧</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">erban, Cristina S</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif; color: #050505; background: white;">̧</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">optelea, Radu S</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Arial',sans-serif; color: #050505; background: white;">̧</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">tefănescu, Petronela Rotar, Mircea Teculescu, Iulian Tănase, Tatiana T</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">i</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̂</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">buleac, Mircea T</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">̦</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #050505; background: white;">uglea, Radu Vancu, George Vasilievici, Gabriela Vieru, Paul Vinicius, Ilarie Voronca, Vitalie Vovc.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><a href="http://www.editions-unicite.fr/"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #0066cc; background: white;">www.editions-unicite.fr</span></a></span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.html« Tout est réel, toujours »tag:jplongre.hautetfort.com,2021-04-09:61973932021-04-09T11:11:00+02:002021-04-09T11:11:00+02:00 Mircea Cărtărescu, Solénoïde , traduit du roumain par Laure Hinckel, les...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6066943" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/01/2582670489.jpg" alt="Roman, Roumanie, Mircea Cărtărescu, Laure Hinckel, les Éditions Noir sur Blanc, Jean-Pierre Longre" width="114" height="176" />Mircea Cărtărescu, <em>Solénoïde</em>, traduit du roumain par Laure Hinckel, les Éditions Noir sur Blanc, 2019, réédition Points, 2021</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Prix Millepages 2019</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Prix Transfuge 2019 du meilleur roman européen</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">La parution d’un roman de Mircea <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/mircea+cartarescu">Cărtărescu</a> est toujours un événement. C’est évidemment le cas ici, et plus encore : <em>Solénoïde </em>est un monument ; pas seulement par les dimensions extérieures du livre, mais aussi et surtout par ce qu’il renferme. Un monument qui, à l’image finale de Bucarest, le lieu de tout, se mettrait en mouvement – et alors les images se précipitent dans la tête du lecteur. Ce pourrait être celle d’un torrent que l’on tente de suivre, dont on tente de scruter les flots, le courant, le fond, les obstacles, et dont on prélève le plus souvent et le mieux possible quelques décilitres d’eau pour les examiner, avant de continuer la poursuite. Ou alors celle du labyrinthe dans lequel on se perd, on se retrouve, on se reperd en tenant un fil d'Ariane dont on espère qu'il mènera vers une issue. Ou encore celle de la spirale que l’on suit en mouvements ascendants et descendants – et dans ce cas on s’approche de l’objet qui sous-tend le roman et qui lui donne son titre. L’objet, ou les objets, puisque le sous-sol de Bucarest est parsemé de plusieurs machines du même type, les solénoïdes, ces grosses bobines en forme de spirale qui créent des vibrations et qui mettent les êtres et les choses (voire une ville entière) en mystérieuse lévitation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6240045" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/00/1356829542.jpg" alt="roman,roumanie,mircea cărtărescu,laure hinckel,les Éditions noir sur blanc,jean-pierre longre" width="115" height="170" />Mais ce thème central du roman n’en est, justement, qu’un aspect révélateur. <em>Solénoïde </em>est un roman aux multiples facettes, sorte de <em>Recherche du temps perdu</em> qui aurait été modelée par les mains de Lautréamont, de Raymond Roussel, des surréalistes et de Kafka (on en passe, car finalement les mains essentielles sont bien celles de Cărtărescu). Le canevas narratif est simple : un professeur de roumain qui a échoué dans un collège de banlieue et qui aurait voulu être écrivain (le double inversé de l’auteur, en quelque sorte), se raconte, en une superposition des souvenirs d’enfance et de la relation du présent dans une société minée par la dictature, la pauvreté matérielle et morale, mais dont certains membres sont sauvés par la vie mentale et par l’amour. Le rêve, les apparitions nocturnes, le surgissement de l’inconscient, tout cela est inscrit dans la vie. « Tu ne pouvais pas planter le rêve dans le monde, car le monde lui-même était un rêve. ». C’est pourquoi « la chasse au rêve suprême, <em>orama</em> » est l’un des chemins à suivre, sur les traces de Nicolae Vaschide, spécialiste reconnu de la question, et ancêtre d’une belle et inaccessible collègue du narrateur. Tout se tient, vous dit-on : la réalité historique et scientifique, la fiction, le rêve… et tout cela crée le réel. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Outre les récits de rêves, nombre de motifs peuplent ce récit grouillant d’êtres vivants, humains et animaux. Voyez les poux, tiques, sarcoptes de la gale, acariens et autres insectes microscopiques donnant une idée de l’infiniment petit au regard de la vastitude du ciel aux étoiles menaçantes, de la ville fantasmée avec ses avenues, ses dédales de rues, ses souterrains, ses couloirs, ses usines, ses machineries, ses « veines » et ses « artères », sa nudité : « Quand les monceaux de neige ont disparu, Bucarest s’est offerte aux regards comme un squelette aux os dispersés. Qui aurait cru que sa décrépitude de toujours – le baroque sinistre de sa ruine – puisse devenir deux fois plus triste et plus désespérée ? ». Récit grouillant aussi de faits et d’événements plus ou moins étranges : disparitions et réapparitions énigmatiques, manifestations de « piquetistes », secte protestant avec véhémence contre la mort et faisant résonner à l’infini un pathétique « à l’aide », acquisition d’une maison/bateau dont le narrateur n’aura jamais fini d’explorer les prolongements horizontaux et verticaux, anecdotes liées à l’école (celle de l’enfance, celle de l’âge adulte), mariage rapidement interrompu par le changement dramatiquement radical de l’épouse, puis l’amour, le véritable, trouvé avec Irina, et la naissance d’une petite fille, le rappel de livres précédents (par exemple <a href="http://jplongre.hautetfort.com/archive/2017/02/18/les-vertiges-de-la-memoire-5910927.html"><em>La Nostalgie</em></a>, avec l’évocation du « REM »)… Le tout passé au crible de l’humour parfois dévastateur d’un Cărtărescu jouant malicieusement avec son propre destin d’écrivain à partir de la lecture publique d’un poème (significativement intitulé <em>La Chute</em>), s’adonnant mine de rien à la ravageuse satire politico-psychosociale d’un régime jamais nommé mais omniprésent, qui gangrène la société, l’école, les familles, les individus dans leur comportement quotidien, et maniant d’une façon impayable et efficace le portrait-charge ; on serait tenté de tout citer en guise de preuve – et il faut lire les descriptions de salle des professeurs, ou le récit de la collecte obligatoire par les élèves des bouteilles, bocaux et vieux papiers tournant à l’épopée absurde et bouffonne…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Roman fantastique dans tous les sens du terme, en vérité roman réaliste, roman humoristique, roman « limpide comme le jour et complètement inintelligible » comme l’est la vie, roman dont les particularités de ton, de style, de lexique sont fidèlement rendues en français grâce à un remarquable travail de traduction, <em>Solénoïde</em> pourrait être une tragédie, celle de la « devinette du monde », celle de la destinée humaine. S’il s’agit bien de celle-ci, elle aboutit, peut-être contre toute attente mais dans une belle perspective, au triomphe de l’amour : « La devinette du monde, enroulée, intriquée, accablante, perdurera, claire comme de l’eau de roche, naturelle comme la respiration, simple comme l’amour et […] elle se versera dans le néant, vierge et non élucidée</span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: windowtext;">. ». Finalement, c’est la plongée dans le bonheur, même sous la menace d’une statue géante, sorte de commandeur infernal : « Nous nous sommes enlacés, la petite entre nous deux, soudain incroyablement heureux et ne nous souciant plus d’aucune statue ni d’aucune porte. ».</span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p> </p><p><a href="http://www.editionspoints.com"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">www.editionspoints.com</span></a></p><p><a href="http://www.leseditionsnoirsurblanc.fr/"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #990066; background: white;">www.leseditionsnoirsurblanc.fr</span></a></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="https://laurehinckel.com">https://laurehinckel.com</a></span></p><h5 style="background: white;"><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">…et du même Mircea </span><strong><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">Cărtărescu</span></strong><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;"> </span><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">vient de paraître : </span></h5><p><strong><span style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Times New Roman',serif;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #990066; background: white;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;"><img id="media-6240059" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/02/01/1516339173.jpg" alt="roman,roumanie,mircea cărtărescu,laure hinckel,les Éditions noir sur blanc,éditions pointsjean-pierre longre" />Melancolia</span></em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">, traduit par Laure Hinckel, <span style="color: #000000;">l</span></span><span style="font-size: 10pt; font-family: Verdana, sans-serif; color: #000000;">es Éditions Noir sur Blanc, 2021</span></span></span></strong></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">« Ce sont trois longues nouvelles encadrées par deux contes. <em>Melancolia</em> est un livre sur l’expérience de la séparation, sur ce trauma qui a marqué notre naissance et, par la suite, chacune de nos métamorphoses. L’immense écrivain Mircea Cărtărescu en fait ici l’étude à travers trois étapes de la vie : la petite enfance, l’âge de raison, l’adolescence.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">Un enfant de cinq ans, dont la mère est sortie, se persuade qu’il a été abandonné : « C’est là le point de départ de la mélancolie, de ce sentiment que personne ne nous tient plus par la main. » Isabel et Marcel, frère et sœur, vivent au sein d’une famille ordinaire comme deux enfants perdus dans la forêt profonde. Lorsque la fillette tombe malade, son frère se jure d’obtenir sa guérison en partant affronter ce qui le terrifie le plus. Un adolescent se questionne sur la différence sexuelle. Il tombe amoureux. Son corps change : mois après mois, il range dans une armoire les peaux devenues trop petites…</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: black;">Magnifiques variations sur les grands thèmes de l’auteur : le passage du temps, la poésie, le réel et l’irréel, le masculin et le féminin. »</span></p><p> </p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.html« Qu’étions-nous en train de vivre ? »tag:jplongre.hautetfort.com,2020-10-01:60469982020-10-01T23:46:00+02:002020-10-01T23:46:00+02:00 Lire, relire... Lionel Duroy, Eugenia , Julliard, 2018, J'ai lu, 2019...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-5806702" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/00/3583321102.jpg" alt="Roman, francophone, Roumanie, Lionel Duroy, Julliard, Jean-Pierre Longre" width="102" height="165" />Lire, relire... Lionel Duroy, <em>Eugenia</em>, Julliard, 2018, J'ai lu, 2019</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jeune fille vivant à Jassy (Iaşi en roumain) dans les années 1930, Eugenia a été élevée dans une famille apparemment sans histoires. Mais alors que l’un de ses frères, Stefan, adhère aux idées et aux actions de la Garde de fer, elle découvre grâce à l’un de ses professeurs l’écrivain juif Mihail Sebastian, qu’elle va contribuer à sauver des brutalités d’une bande de jeunes fascistes. Ainsi, au fil du temps et des rencontres, va se nouer avec lui une liaison amoureuse épisodique dans la Bucarest de l’époque, où les épisodes dramatiques n’empêchent pas les récits de festivités mondaines et culturelles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Autour des relations sentimentales et intellectuelles entre la personne réelle de l’écrivain qui, après avoir échappé aux crimes antisémites, mourra accidentellement en 1945, et le personnage fictif d’une jeune femme qui, devenue journaliste et assistant à la montée du fascisme et du nazisme, va s’impliquer de plus en plus dans la lutte et la Résistance, se déroule l’histoire de la Roumanie entre 1935 et 1945 : les atermoiements du roi Carol II devant les exactions du fascisme dans son pays et l’extension du nazisme en Europe, la prise du pouvoir par Antonescu, l’antisémitisme récurrent, la guerre aux côtés de l’Allemagne contre l’URSS, le retournement des alliances par le jeune roi Michel et les partis antinazis, le sommet de cette rétrospective étant le pogrom de Jassy, auquel Eugenia assiste épouvantée : « Je n’avais plus ma tête en quittant la questure, j’étais abasourdie et chancelante. Qu’étions-nous en train de vivre ? Était-cela qu’on appelait un pogrom ? J’avais beaucoup lu sur celui de Chişinau, en 1903, sans imaginer qu’un tel déchaînement puisse se renouveler un jour. Puisque la chose avait eu lieu, qu’elle avait horrifié le monde entier, elle ne se reproduirait plus. Ainsi pensons-nous, nous figurant que l’expérience d’une atrocité nous prémunit contre sa répétition. ». Avec, comme un refrain désespéré, la question plusieurs fois posée de savoir comment on pouvait « appeler la moitié de la population à <em>tuer</em> l’autre moitié » « dans le pays d’Eminescu, de Creangă et d’Istrati. ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6175390" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/00/3583321102.2.jpg" alt="roman,francophone,roumanie,lionel duroy,julliard,jean-pierre longre" width="106" height="173" />Car si <em>Eugenia</em> est un roman historique particulièrement documenté (on sent que <a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/lionel+duroy">Lionel Duroy</a> s’est renseigné aux bonnes sources, qu’il a scrupuleusement enquêté sur place), il s’agit aussi d’un roman psychologique, dans lequel les sentiments, les réactions et les résolutions d’une jeune femme évoluent et mûrissent. Face à l’aberration meurtrière, Eugenia passe de l’indignation naturellement spontanée à la réflexion, à l’engagement et à la stratégie, en essayant par exemple, sous l’influence ambiguë de Malaparte (encore une figure d’écrivain connu que l’on croise à plusieurs reprises), de se mettre dans la peau et dans la tête des bourreaux pour mieux percevoir d’où vient le mal et pour mieux le combattre. Et comme souvent, mais d’une manière particulièrement vive ici, l’Histoire met en garde contre ses redondances, notamment, en filigrane, contre la montée actuelle des nationalismes et le rejet de l’étranger devenu bouc émissaire. Les qualités littéraires d’<em>Eugenia</em> n’occultent en rien, servent même les leçons historiques et humaines que sous-tend l’intrigue. </span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.julliard.fr/">www.julliard.fr</a> </span></p><p style="text-align: left;"><a href="http://www.jailu.com"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">www.jailu.com</span></a></p><p style="text-align: right;"> </p>
Carmen SERGHIE LOPEZhttp://elargissement-ro.hautetfort.com/about.htmlCe pactole européen qui va partir en fuméetag:elargissement-ro.hautetfort.com,2020-07-22:62531562020-07-22T18:28:00+02:002020-07-22T18:28:00+02:00 ( Mes photos- Nice, Juillet 2020 ) Personne ne mettrait en doute...
<p><span style="font-size: 10pt;"><img id="media-6155843" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/4027230537.JPG" alt="fonds ue,plan de relance 2020,sommet ue,roumanie" /></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">(<em>Mes photos- Nice, Juillet 2020</em>)</span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Personne ne mettrait en doute les bonnes intentions du président Iohannis qui déclare, au lendemain du sommet historique de Bruxelles (le plus long depuis celui de Nice, en 2000, consacré à l’élargissement à l’Est), que les presque 80 milliards d’Euros obtenus pour son pays seront destinés aux travaux d’infrastructure, de modernisation de systèmes publics, à la construction d’hôpitaux et d’écoles. Cet argent servira le plan de relance économique post-pandémie. <em>« C’est un jour important pour la Roumanie, un jour important pour le projet européen, et nous allons avancer, cet argent devra être utilisé à la reconstruction de la Roumanie. »</em></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">C’est ce qu’il convient de dire, et c’est une simple déclaration officielle. Parce que voilà, le pays est le résultat de trente années de pillage, de corruption et d’incompétence institutionnalisée, d'émigration. Avec un Etat de droit qui n’en est pas un, avec un maillage clientéliste au niveau de toutes les structures administratives, avec l’argent public siphonné par les réseaux mafieux et les intérêts des partis politiques, il est tout simplement <strong>illogique</strong> de croire qu'un renversement de situation serait possible. Une situation solidement ancrée. L’eurodéputé Dacian Ciolos, ancien commissaire européen, président du groupe Renew Europe au Parlement européen, voit une chance historique dans ces fonds: <em>« Nous avons besoin pour la Roumanie d’une vision claire de la direction dans laquelle nous souhaitons l'engager. Il faudra une réforme de l’Etat, de l’administration, pour être sûrs que l’argent public sera correctement utilisé dans des investissements publics ».</em></span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Autrement dit, nous avons besoin d’une stratégie, ce que la Roumanie n’a jamais eu, enfin, à part l’édification du communisme… Il est vrai que l’UE traverse la plus grande crise depuis sa création, et que l’accord trouvé après d’âpres négociations est unique car, pour la première fois dans son histoire, l’UE s’endette collectivement : une enveloppe globale de 750 milliards d’euros, dont 390 non-remboursables et 360 de prêts. Mais souvenons-nous que la Roumanie se distingue entre tous par la plus faible capacité d’absorption des fonds européens. Elle n’avance pas de projets pour accéder aux fonds, son système mafieux spécifique fait que les responsables politiques, administratifs, etc., ont leurs propres business et des contrats avec l’Etat. Alors, faire de grands projets d’investissements publics, d’infrastructure, n’intéresse personne. Tout se concentre autour du jeu politique qui doit profiter au maximum au système mafieux complexe. Celui-ci ne pourra être démantelé, c’est <strong>impossible.</strong> Il peut exister, par-ci par-là, dans tel ou tel ministère, de rares personnes honnêtes ayant un cursus international, mais en vérité, elles sont impuissantes, et finalement elles seront remplacées ou elles jetteront l’éponge. Le manque de compétences est un aspect presque tabou en Roumanie, normalement on devrait en avoir honte, si l’on est lucide. Et quand on est compétent, on est broyé par le système qui est le plus fort, cela va de soi. Le plus triste, c’est la fraude intellectuelle qui prospère justement parce que les compétences réelles sont absentes. Bien entendu, la Roumanie va <em>se débrouiller</em> pour monter certains projets et accéder à une partie des fonds disponibles dès l’automne (pour le plan de relance post-pandémie). </span></p><p style="background: white;"><span style="font-size: 10pt;">En principe, cela devra se passer d’après un schéma bien connu, comme je l’écrivais dans une note en 2008 (le fait que l’on se trouve, douze ans après, dans un plus grand désastre, ne changera pas le mécanisme, peut-être que les 5% de commission deviendront 10%)</span></p><blockquote><p style="background: white;"><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;">"La Mafia des fonds européens vole l'argent des agriculteurs"</span></em><span style="font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;"> (<a href="http://www.jurnalul.ro/articole/136280/flagrant---mafia-fondurilor-europene-fura-banii-taranilor"><span style="color: #003399;">FLAGRANT - Mafia fondurilor europene fură banii ţăranilor</span></a>)</span></span></p><p style="background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;"> </span><span style="font-size: 10pt;"><em><span style="font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;">"La Roumanie est le seul pays qui, pendant la première année suivant son entrée dans l'UE (2007), n'a toujours pas eu accès à un seul euro des fonds européens. En revanche, elle a versé au budget de l'Union sa côte de 1,1 milliards euros. La réalité, c'est que l'accès aux fonds européens est filtré par une Mafia composée justement de fonctionnaires habilités à aider les investisseurs dans le montage des projets et dans l'obtention des subventions. Ces mafieux exigent un pourcentage de 5% des fonds débloqués. Ils proposent "du conseil" dans la rédaction et la validation du dossier. Voici plus loin le cas d'un haut fonctionnaire de l'Agence des Paiements et des Interventions pour les Agriculteurs (APIA), institution qui joue un rôle déterminant dans l'approche des fonds européens. (...) APIA est une institution mammouth qui comprend une armée de fonctionnaires grassement payés (des salaires en milliers d'euros) et qui n'ont toujours pas réussi à faire les démarches nécessaires pour recevoir les fonds UE (...)."</span></em><span style="font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;"> </span></span></p><p style="background: white;"><span style="font-size: 10pt; font-family: Arial, sans-serif; color: #41494d;"> Le problème, c'est si/comment l’UE entend y réagir, elle-même étant composée de fonctionnaires fort bien payés, habitués à la lenteur des procédures.. Après, il y a les divers lobbies, les networks qui se tissent entre fonctionnaires, diplomates, représentants, etc., à un niveau autre que celui du petit investisseur ou entrepreneur qui lui, souhaiterait faire quelque chose de concret, avec des euros concrets..</span></p></blockquote><p> </p><p><span style="font-size: 10pt;">Dans les <strong><span style="color: #003366;"><em>Archives</em></span></strong>, on pourra trouver plusieurs articles consacrés au sujet inépuisable des fonds européens en tapant un mot-clé dans la case <strong><span style="color: #003366;"><em>Rechercher</em></span></strong>, par exemple "<em>fonds UE</em>". En voici un, toujours de 2008 (<a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2008/07/09/les-fonds-ii-interreg.html">Les Fonds II/INTERREG</a>). Dans les premières années qui ont suivi son adhésion, la Roumanie a produit une mafia des fonds européens, et des sommes colossales ont été détournées. Avec le temps, l’UE a mis en place des mécanismes de vérification qui ont fait diminuer l’intérêt pour les programmes européens financés, étant donné qu'on ne pouvait plus frauder aussi facilement. Alors, on s’est tourné vers la combine des partenariats bilatéraux, tout le monde y étant gagnant, moins le pays dans l'ensemble, qui a continué à s’enfoncer, moins les citoyens ordinaires qui, eux, ont trouvé la solution de l’émigration. </span> </p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlEntre Seine et Danubetag:jplongre.hautetfort.com,2020-07-02:62490532020-07-02T19:22:00+02:002020-07-02T19:22:00+02:00 Radu Bata, French Kiss , « L’amour est une guerre douce »,...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6150443" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/00/2628646136.jpg" alt="French Kiss COPERTA mic.jpg" width="150" height="112" />Radu Bata, <em>French Kiss</em>, « L’amour est une guerre douce », édition bilingue français-roumain, Libris Editorial, Braşov, 2020 </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; background: white;">Que peut le lecteur, sinon continuer à lire, à relire, à contempler ? Et inciter ses semblables à lire, relire, contempler, écrivais-je à propos de <em><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif;">Survivre malgré le bonheur</span></em><strong><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif;">, </span></strong><strong><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif;">publié par Jacques André en 2018 (voir</span></strong><strong><span style="font-family: 'Verdana',sans-serif;"> ici)</span></strong></span><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif; color: #3d3d3d; background: white;">.</span></strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> Radu Bata, dont les poésettes font maintenant partie du paysage poétique français, roumain, européen (laissons donc là guillemets et autres italiques), apporte sa contribution décisive à l’exaucement de ces vœux, en offrant un nouveau recueil à l’appétit du lecteur en question. Si certains des textes du précédent recueil y sont repris, tantôt tels quels, tantôt modifiés, la majeure partie du livre comporte des nouveautés, grâce auxquelles le baiser d’amour se prolonge d’un bout à l’autre de l’Europe. Il s’agit donc de la France et de la Roumanie (l’anglais du titre est-il une manière de délicatesse ? Ne pas choisir, ne pas faire de préférences ?). En tout cas : </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">« défiant la logique</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">les vents et la géographie</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">la seine et le danube</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">ont fait l’amour</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">sur la table de brâncusi</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">dans le lit de cioran</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">sur les chaises de ionesco</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">et la seine a accouché</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">des colonnes sans fin</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">pour décorer </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">le magasin</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">de l’au-delà ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Autre nouveauté, non des moindres : le recueil est bilingue. D’un côté le roumain, de l’autre le français. Une poésie mise à la portée de tous : c’est bien ce qu’à juste titre veut l’auteur, qui se voit, que nous voyons volontiers</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> « comme un fantôme qui rêve </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> de sauver le monde</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> avec une accolade</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> entre deux méridiens ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Lecteurs de Roumanie, de France et d’ailleurs, enfants de tous pays, lisez les poésettes de Radu Bata, vous saisirez « la logique de l’amour ». </span></p><p align="right"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="https://www.facebook.com/libriseditorial.ro/">www.facebook.com/libriseditorial.ro</a> </span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlUn labyrinthe enchantétag:jplongre.hautetfort.com,2020-03-19:62214922020-03-19T10:02:00+01:002020-03-19T10:02:00+01:00 Le Blues roumain , « anthologie imprévue de poésies...
<p style="text-align: justify;"><strong><em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6103866" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/2507424159.jpg" alt="poésie, Roumanie, Radu Bata, Iulia Şchiopu, Horaţiu Weiker, Jean-Pierre Longre, Éditions Unicité" width="166" height="113" />Le Blues roumain</span></em></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">, « </span></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">anthologie </span></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">imprévue de poésies roumaines », </span></strong><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Traduction et sélection de Radu Bata, préface de Jean-Pierre Longre, illustrations de Iulia Şchiopu et Horaţiu Weiker, Éditions Unicité, 2020</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Cette anthologie a été « imprévue » par un poète, qui plus est, un poète bilingue, qui passe le plus aisément du monde de sa langue maternelle à sa langue d’adoption, et inversement. Nous pouvons donc aller en toute confiance sur ses traces, nous promener parmi ses traductions et « adaptations » (oui, l’artiste se permet tout) de textes qui n’ont jamais dit leur dernier mot, et qui, s’ils ne prétendent pas représenter toute la poésie roumaine, y font de larges et profondes incursions.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Qu’on ne s’attende pas à trouver ici quelque folklore, quelque exotisme que ce soit, même si le passé, la tradition, se rappellent à nous avec, par exemple, un quatrain d’Eminescu – qui n’a rien de folklorique. Et si le sous-titre, « Le blues roumain », fait allusion, en particulier, à la fameuse « blouse roumaine » immortalisée par Matisse, il peut renvoyer aussi au sentiment d’indéfinissable nostalgie que les Roumains condensent en un petit mot, le « dor », et à bien d’autres domaines poétiques et musicaux qui passent largement les frontières, voire les océans. Donc, pas de folklore, mais, véritablement, de la poésie d’aujourd’hui (et un peu d’hier), parfois complexe, plus souvent d’une simplicité toute suggestive, déclinée sur tous les tons, révélant toutes les sensibilités, s’adonnant à toutes les formes de vers et de prose, avec cependant, pour ainsi dire, un programme commun dévoilé dès le début par Nichita Stănescu : le poète « est touché par la grâce / et le souci des autres ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Des gestes quotidiens aux visions fantastiques, de l’attente à la résignation, de la résignation au pessimisme, du silence éloquent à la parole légère, les textes choisis par <strong><a href="http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu+bata">Radu Bata</a></strong> ouvrent des passages étroits et infinis, jamais obscurs, toujours à taille humaine. Au choix, les chemins mènent, au-delà des paradoxes du désespoir et des cimes de la solitude, vers des tableaux insolites, étranges, voire surréalistes (au vrai sens du terme), parfois impressionnistes (toujours au vrai sens), d’où ne sont pas exclus les sourires de l’humour et les éclats de la vie heureuse. Et la nature est là, qui apaise et qui rassure, qui meuble les vides de l’existence humaine et humanise la violence du réel, qui « tire les rideaux rouges du froid », semant des « flocons d’espoir », de la « douceur » et de l’harmonie. Par-dessus tout, l’amour, ses couleurs, ses lumières et ses surprises, ses déceptions quand même, les battements du cœur rythmant les pensées et les phrases, les beautés de l’ici et les plaisirs du maintenant.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">(extraits de la préface)</span></p><p style="text-align: justify;"><u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les auteurs</span></u><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> : Iuliana Alexa, Dan Alexe, Luminiţa Amarie, George Bacovia, Ana Barton, Ana Blandiana, Max Blecher, Dorina Brândușa Landén, Emil Brumaru, Artema Burn, Nina Cassian, Mircea Cărtărescu, Mariana Codruţ, Mihaela Colin, Traian T. Coșovei, Silviu Dancu, Carmen Dominte, Rodian Drăgoi, Adela Efrim, Mihai Eminescu, Raluca Feher, Anastasia Gavrilovici, Horia Ghibuțiu, Matei Ghigiu, Silvia Goteanschii, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Nora Iuga, Vintilă Ivănceanu, Claudiu Komartin, Ion Minulescu, Ramona Müller, Ion Mureșan, Iv cel Naiv, Felix Nicolau, Florin Partene, Elis Podnar, Mircea Poeană, Ioan Es Pop, Alice Popescu, Eva Precub, Petronela Rotar, Ana Pop Sirbu, Radmila Popovici, Octavian Soviany, Nichita Stănescu, Petre Stoica, Ramona Strugariu, Robert Şerban, Mihai Şora, Iulian Tănase, Mihai Ursachi, Paul Vinicius, Gelu Vlașin, Vitalie Vovc, Anca Zaharia</span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.editions-unicite.fr">www.editions-unicite.fr</a></span></p>
Jean-Pierre Longrehttp://jplongre.hautetfort.com/about.htmlL’amitié, la littérature, l’histoiretag:jplongre.hautetfort.com,2020-03-08:62052752020-03-08T17:57:00+01:002020-03-08T17:57:00+01:00 Panaït Istrati – Romain Rolland, Correspondance 1919-1935 , édition...
<p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><img id="media-6078867" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/01/02/2548407075.jpg" alt="Correspondance, francophone, Roumanie, Panaït Istrati, Romain Rolland, Daniel Lérault, Jean Rière, Gallimard, Jean-Pierre Longre" width="97" height="156" />Panaït Istrati – Romain Rolland, <em>Correspondance 1919-1935</em>, édition établie, présentée et annotée par Daniel Lérault et Jean Rière, Gallimard, 2019</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les publications de correspondances d’écrivains ont-elles un intérêt ? Non, si elles sont uniquement l’occasion de donner lieu à des anecdotes biographiques, voire à de vaines indiscrétions. Oui, si elles donnent à lire des lettres qui reflètent de fortes personnalités, qui portent témoignage de l’Histoire et qui relèvent de la vraie littérature. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Cette édition de la <em>Correspondance 1919-1935</em> entre Panaït Istrati et Romain Rolland, qui « fera date », comme l’écrit Christian Delrue dans <em>Le Haïdouc</em> de l’été 2019, répond à tous ces critères. D’autant plus que nous avons affaire à un ouvrage très élaboré, une véritable édition scientifique, dans laquelle on peut puiser à satiété. Les notes, références, explications concernant le contexte, comme les annexes (extraits divers, lettres complémentaires, analyse graphologique etc.), renforcent l’authenticité d’un ensemble qui ne comporte « aucune suppression, aucun ajout, aucune modification », reprenant « les autographes originaux ».</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6078868" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jplongre.hautetfort.com/media/00/01/4099884126.jpeg" alt="Correspondance, francophone, Roumanie, Panaït Istrati, Romain Rolland, Daniel Lérault, Jean Rière, Gallimard, Jean-Pierre Longre" width="166" height="113" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Les éditeurs précisent en outre : « Vocabulaire, orthographe, syntaxe ont été conservés en gardant un souci de lisibilité et d’homogénéité. ». C’est là un aspect primordial de ce volume, pour ce qui concerne Panaït Istrati : on peut relever, de moins en moins nombreuses au fil du temps, les erreurs, les maladresses, les « fautes » d’un homme né en Roumanie, qui a beaucoup voyagé et qui a appris le français sur le tard, seul avec ses modèles ; et les conseils encourageants de Romain Rolland, qui n’hésite pas à lui envoyer de petits tableaux de fautes à éviter (« Ne pas dire… mais…), tout en s’enthousiasmant pour le « don de style », le « flot de vie » de son correspondant. Pour qui veut étudier l’évolution linguistique et littéraire d’un écrivain qui s’évertue (et qui parvient admirablement) à passer de sa langue maternelle à une langue d’adoption, c’est une mine. « On ne saura jamais combien de fois par jour je hurle de rage, <span style="text-decoration: line-through;">et</span> m’ensanglante la gueule et brise mes dents en mordant furieusement dans cet outil <span style="text-decoration: line-through;">qui</span> rebelle à ma volonté », écrit-il à son « maître » (les ratures sont d’origine, attestant la fidélité au texte initial). Mais la volonté servira la « Nécessité » d’écrire, et on mesure à la lecture combien Istrati a progressé, et combien cette progression a servi la vigueur de son expression.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Autre aspect primordial : l’Histoire, dont les troubles et les soubresauts provoquèrent une querelle politique et une brouille d’envergure entre deux personnalités de fort tempérament. Pour le rappeler d’une manière schématique, les voyages qu’Istrati fit en URSS lui révélèrent une réalité bien différente de celle qu’il imaginait, lui dont l’idéal social et politique le portait pourtant vers le communisme. Sa réaction « consterne » un Romain Rolland resté fidèle à son admiration pour le régime soviétique. « Rien de ce qui a été écrit depuis dix ans contre la Russie par ses pires ennemis ne lui a fait tant de mal que ne lui en feront vos pages. ». Le temps a montré qui avait raison… Certes, tout n’est pas aussi simple, et l’un des avantages de cette correspondance est de montrer que, sous les dehors d’un affrontement rude et apparemment irrémédiable, certaines nuances sont à prendre en compte. Il y aura d’ailleurs une réconciliation en 1933, même si chacun campe sur ses positions à propos de l’URSS (pour Romain Rolland « le seul bastion qui défend le monde contre plusieurs siècles de la plus abjecte, de la plus écrasante Réaction », pour Panaït Istrati « lieu des collectivités nulles, aveugles, égoïstes » et du « soi-disant communisme »). Malgré cela donc, le pardon et l’amitié l’emportent, peu avant la mort d’Istrati.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Évidemment, il n’y a pas que cela. Il y a les enthousiasmes et l’idéalisme du scripteur en formation devenu auteur accompli, qui contrastent souvent avec la lassitude d’une gloire des Lettres accablée par le travail, les visites, les sollicitations. Il y a, racontées avec la vivacité d’un écrivain passionné, des anecdotes semées de savoureux dialogues et de descriptions pittoresques. Il y a les échanges sur la vie quotidienne, la santé, les rencontres, les complicités, les amitiés, les amours… Et les projets littéraires, les péripéties liées à la publication des œuvres, les relations avec d’autres artistes – tout ce qui fait la vie de deux êtres qui ont en commun la passion généreuse de la littérature. Chacun peut y trouver son compte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">En 1989, parut chez Canevas éditeur une <em>Correspondance intégrale Panaït Istrati – Romain Rolland, 1919-1935</em>, établie et annotée par Alexandre Talex, préfacée par Roger Dadoun. Une belle entreprise, qui cependant se voulait trop « lisible », effaçant les maladresses de l’auteur débutant, les scories, repentirs, ratures… Fallait-il s’en tenir à cette version fort louable, mais partielle et édulcorée ? Non. Daniel Lérault et Jean Rière ont eu raison de s’atteler à une tâche difficile, pleine d’embûches, mais qui a donné un résultat d’une fidélité scrupuleuse et d’une grande envergure historique et littéraire. </span></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Jean-Pierre Longre</span></strong></p><p align="right"><strong><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><span style="text-decoration: underline;">En complément</span> :</span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Le Haïdouc</span></em><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"> n° 21-22 (été 2019), « bulletin d’information et de liaison de l’Association des amis de Panaït Istrati » est consacré à cette <em>Correspondance</em>. Et l’un des numéros précédents (n° 14-15, automne 2017 – hiver 2018) contient un texte éclairant de </span><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;">Daniel Lérault et Jean Rière sur leur publication. Voir <a href="http://www.panait-istrati.com">www.panait-istrati.com</a> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.gallimard.fr">www.gallimard.fr</a></span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.panait-istrati.com">www.panait-istrati.com</a> </span></p><p><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Verdana',sans-serif;"><a href="http://www.association-romainrolland.org">www.association-romainrolland.org</a> </span></p>
Ferrierhttp://thomasferrier.hautetfort.com/about.htmlActualités européennes : Autriche, Espagne, Roumanie, Danemark, Islande.tag:thomasferrier.hautetfort.com,2019-11-18:61916842019-11-18T21:01:00+01:002019-11-18T21:01:00+01:00 Autriche Le mardi 5 novembre dernier, l’Autriche a voté...
<p><strong><img src="http://thomasferrier.hautetfort.com/media/00/01/3571613594.png" alt="http://thomasferrier.hautetfort.com/media/00/01/3571613594.png" /></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Autriche<br /></strong></p><p style="text-align: justify;">Le mardi 5 novembre dernier, l’Autriche a voté l’interdiction totale du glyphosate.</p><p style="text-align: justify;">En effet, le Parlement autrichien (SPÖ, FPÖ, NEOS contre ÖVP) a adopté le projet de loi interdisant dans son intégralité ce produit cancérigène (qui rappelons-le est fabriqué par Monsanto, est un des pesticides les plus utilisé au monde et classé « cancérigène probable » depuis 2015 par l’OMS), et cela constitue une nouveauté en Europe puisque l’Autriche est le premier pays à adopter une interdiction totale. Ces questions semblables (portant sur le glutamate, sur les traités de libre-échanges UE/USA) ces dernières années ont été esquivées voire délaissées par de trop nombreux dirigeants politiques (y compris « écologistes », préférant trouver des solutions dans le porte-monnaie des Européens).</p><p style="text-align: justify;"><strong>Espagne et Roumanie</strong></p><p style="text-align: justify;">Ce dimanche 10 novembre, Espagnols et Roumains étaient appelés aux urnes pour peu de surprises.</p><p style="text-align: justify;">En Espagne, la victoire du parti (PSOE) gouvernemental de Pedro Sanchez est « à la Pyrrhus ».</p><p style="text-align: justify;">Et c’est peu de le dire puisque ces législatives, la quatrième élection en quatre ans, convoquées par le président du gouvernement, étaient faites pour lui donner une (meilleure) majorité, plus stable dans un contexte rendu compliqué depuis quelques années par les indépendantistes catalans.</p><p style="text-align: justify;">Au sortir de celles-ci, il reste premier en obtenant un score de 28 % des voix (-3 sièges), devant le Parti Populaire et ses 20,8% (+22 sièges), Vox avec 15% (+28 sièges), Podemos (extrême-gauche) avec 12,8% (-7 sièges) et Ciudadanos (libéraux) avec 6,8% (-47 sièges),</p><p style="text-align: justify;">En Roumanie aussi on votait ce 10 novembre.</p><p style="text-align: justify;">Et au sortir de ce premier tour, c’est sans surprise le président sortant Klaus Iohannis (Parti National Libéral, centre-droite) qui est sorti en tête avec 36,9 % des voix, devant la sociale-démocrate et ex-première ministre Viorica Dancila (PSD) et ses 23,4 % et devant Dan Barna (USR Plus, parti pro-européen) avec 14,1 %.</p><p style="text-align: justify;">Posé en défenseur des intérêts roumains et européens (malgré un parti gouvernemental entaché il y a peu, de l’affaire de blanchiment du casier judiciaire de son chef Liviu Dragnea, condamné en 2016 à trois ans de prison avec sursis pour fraude électorale), Mr Iohannis aura à cœur de conclure, le 24 novembre prochain.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Islande/Danemark</strong></p><p style="text-align: justify;">Récemment, l’Islande a demandé au Danemark, la restitution de manuscrits médiévaux appartenant à la collection arnamagnéenne, la « Heimgskringa » (en français : saga des rois norvégiens, rédigée en vieux norrois par le poète Snorri Sturlason datant d’environ 1425), qui avaient été depuis le XVIIIe siècle légués par un érudit islandais à l’Université de Copenhague.</p><p style="text-align: justify;">Cette démarche de restitution s’inscrit dans une époque « post-coloniale » (de fait, puisque jusqu’en 1944, l’Islande était sous domination danoise) où les relations tendent à être normalisées voire renforcées et où le Danemark put accéder à une requête islandaise antérieure consistant à lui remettre une partie de la collection, débouchant derrière, en 1965, sur un traité actant la division du fonds.</p><p style="text-align: justify;">Entre 1971 et 1997, plus de la moitié des œuvres ont ainsi pu être expédiées en Islande.</p><p style="text-align: justify;">Plus récemment, Lillja Alfredsdottir (ministre islandaise de la Culture et de l'Enseignement) avait fait part de sa volonté d’obtenir une plus grand part de la collection, évoquant à l’AFP l'importance "qu'un plus grand nombre de manuscrits se trouvent en Islande".</p><p style="text-align: justify;">Ce qui n’est pas du goût de Matthew Driscoll (professeur de philologie nordique ancienne et responsable de la collection) selon lequel les manuscrits restants font partie du patrimoine culturel danois.</p><p style="text-align: justify;">Affaires à suivre donc…</p><p style="text-align: justify;"><strong>Par Eugène Guyenne (Le Parti des Européens)</strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa Roumanie, entre intégration mondialiste et partenariat multipolairetag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-11-13:61901112019-11-13T11:17:09+01:002019-11-13T11:17:09+01:00 La Roumanie, entre intégration mondialiste et partenariat multipolaire...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6056381" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/675715102.gif" alt="roumain-aire-lng.gif" /></p><h1 class="page-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>La Roumanie, entre intégration mondialiste et partenariat multipolaire</strong></span></h1><div class="field field-name-field-autor field-type-entityreference field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://www.geopolitica.ru/fr/node/72957">Calistrat M. Atudorei</a></span></strong></span></div><div class="field-item even"><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: https://www.geopolitica.ru</span> </span></strong></span></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Roumanie est un ancien pays communiste qui fait partie depuis environ une quinzaine d’années de l’intégration euro-atlantiste. Afin de mieux décrypter la situation actuelle de ce pays, je voudrais d’abord comparer brièvement l’état présent des faits avec celui qui a précédé la prétendue « révolution », qui nous a amené libéralisation, privatisation, progressisme et a imprimé une orientation générale vers la mondialisation. En substance, je pense que l’on peut dire qu’au cours de ces 30 dernières années, nous sommes passés du stade de l’oppression communiste – mais au moins nous étions toujours propriétaires des ressources et de l’économie du pays – à un triste statut de colonie dans laquelle nous n’avons presque aucune souveraineté, ni industrie, ni propriété des ressources, ni culture nationale.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Entrons maintenant dans les détails. En ce qui concerne la situation économique de la Roumanie avant 1989, on nous dit aujourd’hui qu’il n’y a pas de données officielles parce que tout, dans le communisme, était mensonger, si bien que les données fournies par le gouvernement de Nicolae Ceaușescu étaient exagérées et politisées. Ces données visaient à dépeindre la « grandeur » du communisme et du « souverain bien-aimé », mais en réalité le système économique était défectueux et inefficace. Il est vrai que la propagande mégalomaniaque était absolument réelle, mais l’idée qu’il n’y a pas de données et que le système était dysfonctionnel semble relever d’une nouvelle forme de manipulation du peuple.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En effet, n’oublions pas que la Roumanie a été l’un des très rares pays dans le monde entier à avoir réussi, au printemps 1989, à rembourser intégralement sa dette envers le FMI (21 milliards de dollars). Ensuite, tous ceux qui ont vécu à cette époque savent, par exemple, que dans chaque ville, même dans les plus petites, il y avait au moins une grande entreprise, avec des centaines ou des milliers de salariés. Au total, il y avait dans le pays environ 1200 grandes usines et entreprises qui avaient une production massive dans de nombreux domaines : machines, grands et petits véhicules, industrie extractive, habillement, industrie alimentaire… et une grande partie de la production était destinée à l’exportation. Selon les déclarations publiées par les médias centraux d’un ancien secrétaire d’État et ensuite directeur de l’Institut d’économie de l’Académie roumaine, Constantin Ciutacu, la Roumanie était dans les années 1980 parmi les 10 premiers pays d’Europe comme puissance industrielle, avec la plus forte croissance économique.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Aujourd’hui, les sociétés transnationales sont parvenues à contrôler plus de 90% du capital utilisé dans l’économie du pays et, conformément à un récent rapport rendu public par un sénateur, plus de la moitié des sociétés multinationales qui exploitent nos ressources depuis 20 ans n’ont rien payé avec les redevances qu’elles sont censées payer, selon les contrats.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Roumanie est aujourd’hui le deuxième pays le plus pauvre de l’Union européenne, avec le taux d’inflation annuel le plus élevé de l’UE.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En conséquence, au cours des dix dernières années, plus de quatre millions de citoyens de la population active ont émigré, issus des milieux les mieux formés et les plus instruits, ce qui représente plus de 20% de la population du pays. Cela nous place au 5e rang des populations émigrantes dans le monde, bien plus que dans les pays voisins.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les relations Roumanie-Moldavie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nous voyons donc quels sont les soi-disant « avantages » de notre intégration dans les structures euro-atlantistes. Aussi, peu importe à quel point le nouvel ordre politique a critiqué le régime communiste (dont je ne suis pas partisan), il semble que la situation actuelle soit bien pire. Dans ce contexte, je tiens à souligner l’orientation des négociations en cours, en vue de parvenir à une approche « européenne » entre la Roumanie et la République de Moldavie. Je considère que ces deux pays sont frères, du même genre, nous avons le même sang (à l’origine) et nous parlons la même langue, et nous sommes essentiellement unis au niveau de l’âme et de la conscience. Seuls les vicissitudes et les intérêts historiques des grandes puissances ont dessiné en 1940 une ligne de démarcation artificielle entre nous. Mais aujourd’hui, étant donné que la Roumanie est déjà occupée par l’empire mondialiste, il est tout à fait logique que l’alliance euro-atlantiste soutienne ce rapprochement entre nous comme un moyen de pénétrer plus profondément vers la Russie, qui est sa véritable cible.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce que la Russie représente aujourd’hui</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La Russie dérange l’empire mondialiste en s’opposant efficacement à ses plans. Avec la Chine, la Fédération de Russie constitue un pôle de pouvoir fort différent de l’ordre unipolaire hégémonique que veulent les États-Unis et ceux qui gouvernent réellement l’Amérique. Et les mondialistes n’essaient même pas de cacher que c’est exactement ce qu’ils veulent. La Russie est actuellement le principal pôle du christianisme dans le monde, le pôle des conservateurs des traditions morales et spirituelles chrétiennes qui ont jadis constitué la base de toute la culture européenne. Pourtant, ces valeurs chrétiennes ont été presque complètement déracinées en Occident par l’assaut de normes dites « progressistes » et « politiquement correctes ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">D’un point de vue militaire, il est important de noter que la Fédération de Russie a bloqué l’expansion impérialiste américaine qui a commencé après 2001. Le renversement du régime en Syrie, stoppé en 2017-2018, prenait la même voie que les changements de régime antérieurs, imposés en Irak, en Libye et dans d’autres pays du Moyen-Orient qui figuraient depuis longtemps sur la liste des pays à contrôler que les États-Unis avaient établie. Dans tous ces pays, l’OTAN, sous la direction des États-Unis, a attaqué sous prétexte « d’interventions humanitaires » et n’a apporté que des catastrophes à tous les niveaux, comme prix de la domination américaine. L’intervention décisive de la Russie, soutenue par la Chine, a également permis de bloquer le coup d’État vénézuélien au début de cette année. Le coup d’État poursuivait l’imposition totalement illégale d’un soi-disant nouveau « président », en fait une marionnette de la CIA. La Fédération de Russie continue d’être un facteur fondamental pour le maintien de la paix au Moyen-Orient, et je fais spécifiquement référence au fait que la coalition atlantiste dirigée par les États-Unis vise avec insistance à attaquer l’Iran.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La position délicate des pays de la zone tampon entre la Russie et la zone euro-atlantique</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Compte tenu de ce contexte international tendu, il me semble nécessaire de souligner que la Roumanie et la Moldavie, comme tous les pays de la ceinture qui relient la mer Noire à la mer Baltique, devraient choisir soigneusement avec qui elles s’allient. La décision est d’autant plus importante que les théories géopolitiques soulignent que ces États sont essentiels pour le contrôle de l’Eurasie, la principale terre continentale du monde (Heartland). Les pays respectifs occupent une position clé dans cette zone de confrontation entre les deux grandes alliances (atlantiste et continentale) et c’est pourquoi il est difficile de croire que les pays de cette zone puissent s’engager avec succès sur une voie de neutralité et d’indépendance.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une autre chose importante à souligner est qu’à mon avis, la Russie d’aujourd’hui n’est plus l’URSS d’hier. En ce sens, il est révélateur d’examiner les faits et non la propagande. Ceux qui cherchent à discréditer la Russie cherchent aujourd’hui à superposer son comportement aux anciennes pratiques de l’URSS, mais la différence est évidente pour tout analyste objectif d’un point de vue militaire, politique, idéologique ou économique. Dans le même temps, les États-Unis, qui dirigent l’alliance euro-atlantiste, sont présentés par leurs partisans comme un garant de la démocratie et de la liberté dans le monde. Pour clarifier les choses, il suffit d’examiner les actions de la Fédération de Russie, des États-Unis et de l’OTAN au cours des 20 dernières années. L’alliance OTAN/États-Unis a attaqué un nombre croissant de pays, même après la guerre froide, qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué le chaos dans ces régions.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Comment fonctionne le mondialisme</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur la base des observations faites au fil du temps, on peut décrire brièvement comment le mondialisme agit pour s’emparer du pouvoir et dominer les pays du monde. En ce qui concerne la ligne économique, la création du système pétrodollar favorise progressivement le dollar américain comme monnaie de réserve mondiale. Le système des banques nationales est centralisé, sous le contrôle d’un cartel transnational occidental. Les États sont encouragés à emprunter et à devenir débiteurs, mais les dettes augmentent ensuite de façon exponentielle. L’augmentation de la dette s’accompagne d’une perte de souveraineté et de ressources naturelles. Les États qui ont tendance à sortir du système sont soumis à des sanctions économiques qui les affectent très durement, précisément parce que les leviers fondamentaux du système sont contrôlés par l’élite mondialiste. Récemment, il n’y a pas eu beaucoup d’alternative. Mais la situation a changé depuis que de plus en plus d’États ont commencé à comprendre que la seule façon de sortir de la domination du monopole mondialiste est l’alliance avec d’autres États afin d’atteindre un ordre multiple. À cet égard, on peut noter qu’un processus ferme de « dédollarisation » a déjà commencé.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Au niveau militaire et paramilitaire, nous avons vu comment fonctionne l’empire mondialiste dans le cas des soi-disant « États voyous » : en soutenant, finançant et même en organisant des « protestations de l’opposition », déclenchant plus ou moins des « révolutions de couleur », qui aboutissent à des changements de régime. Et si ces méthodes ne suffisent pas, la nécessité d’une « intervention humanitaire » est invoquée et l’action américaine dirigée par l’OTAN entre en jeu.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur le plan social et idéologique, les structures de soutien de la société, des hiérarchies et des classes sociales ont été affaiblies : la classe des intellectuels libres et du clergé, puis la classe des petits commerçants indépendants et en général toute la classe moyenne. La mondialisation divise la société en une « élite » de très rares super-riches qui ont le pouvoir, et de l’autre côté, une grande masse de personnes tenues dans l’ignorance, la pauvreté et manipulées pour voter comme le suggèrent habilement les médias, qui sont presque entièrement détenus par l’Élite. La démocratie est devenue un instrument de nivellement et de déstructuration (atomisation) de la société sous l’angle de l’égalité et des droits de l’homme. Un exemple : dans les pays émancipés, on ne permet plus de manifester en public les éléments religieux chrétiens pour ne pas offenser les autres, plus exactement les immigrés, et c’est pourquoi la religion chrétienne doit – de l’avis des législateurs mondialistes – être isolée, marginalisée, pratiquée uniquement en privé. Les progressistes veulent aussi que la famille traditionnelle ne soit plus un modèle fondamental, ils soutiennent que les mariages LGBT peuvent être tout aussi bons. Ou que les droits de l’individu sont plus importants que les droits de la communauté. Et que l’idée même de l’existence de « nations » serait dépassée.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En ce qui concerne le concept de nation, je rappelle que, par exemple, le philosophe allemand Hegel voyait la « nation » comme l’expression d’un ordre divin manifesté sur Terre : « [L’unité de la volonté universelle et subjective se trouve, d’un point de vue archétypal] dans l’État, dans ses lois, dans ses arrangements universels et rationnels ». Dans le même ordre d’idées, l’un des plus grands historiens et hommes politiques roumains, Nicolae Iorga, a déclaré que ce qui définit une nation est une communion de conscience et d’âme entre les membres de cette nation : « Nous ne sommes pas ensemble parce qu’il y a pour tous le même régime douanier, la même administration, les mêmes circonstances quotidiennes, mais parce que la même âme nous anime tous ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pourtant, nous voyons que le progressisme et la « pensée politique correcte » de la société euro-atlantiste contemporaine tendent à uniformiser et à désagréger ces ressorts profonds de la conscience et de l’âme nationale. Il en résulte un conglomérat plat et amorphe, qui a perdu sa dimension verticale : l’enracinement dans les traditions et l’aspiration collective selon un modèle transcendant.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Se connecter à la Source (Dieu) est la meilleure voie</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Une dernière idée que je tiens à souligner est qu’une véritable alternative au système mondialiste ne peut fonctionner que si une mutation se produit au niveau de la population générale. Quelles que soient les bonnes idées que nous avons, si elles ne sont pas assimilées puis soutenues par la population, le système reste vulnérable aux coups d’État, à la corruption et à la manipulation. Et la mutation la plus importante est la reconnaissance de la dimension verticale dont je parlais tout à l’heure. Et surtout la reconnexion à la Source Divine. Dieu est l’allié invincible. C’est justement pourquoi certains essaient de faire en sorte que l’on ne s’en rende pas compte, ou qu’on l’oublie.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Source - <a style="color: #999999;" href="https://flux.md/stiri/calistrat-m-atudorei-la-roumanie-partenariat-multipolaire-video"><span style="color: #99cc00;">FLUX</span></a></span></strong></p></div></div></div><fieldset class="collapsible group-links field-group-fieldset form-wrapper collapse-processed"><legend><strong><span class="fieldset-legend" style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><a class="fieldset-title" style="color: #999999;" href="https://www.geopolitica.ru/fr/article/la-roumanie-entre-integration-mondialiste-et-partenariat-multipolaire"><span style="color: #ff6600;">Related links</span></a></span></strong></legend><div class="fieldset-wrapper"><div class="field field-name-field-int-link field-type-entityreference field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://www.geopolitica.ru/fr/article/roumanie-ceci-nest-pas-un-putsch"><span style="color: #ccffcc;">Roumanie : ceci n’est pas un putsch ?</span></a></span></strong></div><div class="field-item odd"><span style="color: #ccffcc;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #ccffcc;" href="https://www.geopolitica.ru/fr/article/multipolarite-et-societe-ouverte">Multipolarité et société ouverte</a></span></strong></span></div><div class="field-item even"><span style="color: #ccffcc;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><a style="color: #ccffcc;" href="https://www.geo