Last posts on pétainisme2024-03-28T23:12:26+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/pétainisme/atom.xmlLe Photonhttp://lephoton.hautetfort.com/about.htmlC'était le 19 novembre...tag:lephoton.hautetfort.com,2023-11-19:19050732023-11-19T23:51:00+01:002023-11-19T23:51:00+01:00 1381. L'annonce de la nomination du duc Jean I er de Berry (assis en...
<p>1381.</p><p style="text-align: center;"><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/00/1631437468.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-2756522" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/00/2514353641.jpg" alt="Les très riches Heures du duc de Berry.jpg" /></a></p><p>L'annonce de la nomination du duc Jean I<span style="font-size: x-small;">er</span> de Berry (assis en bas à droite, sur l'enluminure extraite des <em>Très Riches Heures</em>) comme lieutenant général du roi fou Charles VI en Languedoc attise dans cette province la révolte des Tuchins, qui a commencé dès septembre contre la pression fiscale. Cette insurrection unissant des paysans, des artisans et des nobles, durera trois ans et s'étendra de Toulouse jusqu'à Nîmes et Uzès, pour toucher ensuite l'Auvergne de 1384 à 1389. Le tuchinat jouera un rôle décisif dans la formation d'une identité régionale languedocienne.</p><p>1665.<br />Mort à Rome du peintre français Nicolas Poussin. En 1640, il avait été appelé par Louis XIII pour décorer le palais du Louvre, mais avait dû repartir en Italie après s'être heurté à la jalousie et aux intrigues de ses compatriotes. Originaire des Andelys, il évolua au cours de sa vie vers un art de plus en plus dépouillé. Son influence fut considérable sur la peinture du XVIIe siècle.</p><p>1806.<br />Les troupes françaises occupent Brême et Hambourg, qui sont en partie détruites. Autour des deux villes se formera un nouveau département français, à partir du 1er janvier 1811 : les Bouches-de-l'Elbe, avec Hambourg comme chef-lieu.</p><p>1895.<br /><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/01/788762454.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-2756513" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/00/01/2947294923.jpg" alt="Pierre Gaxotte.jpg" /></a>Naissance, à Revigny-sur-Ornain (Meuse), de l'historien Pierre Gaxotte (<em>La Révolution française</em>, <em>Le Siècle de Louis XIV</em>). Secrétaire de Charles Maurras durant la Première Guerre mondiale, il deviendra rédacteur en chef des hebdomadaires <em>Candide</em> et <em>Je suis partout </em>(juqu'en janvier 1940), entrera en 1953 à l'Académie française et sera nommé en 1967 conservateur du musée de Chantilly.</p><p><br />1917.<br />Plusieurs centaines de milliers d'Italiens et d'Autrichiens s'affrontent à la bataille de Monte Grappa, au cours de l'un des combats les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale.</p><p>1920.<br />S'adressant au IIIe congrès du Komsomol, Lénine donne aux jeunes soviétiques le mot d'ordre : "Apprendre, apprendre, apprendre". Il ajoute : "L'école ancienne avait, elle aussi, sa valeur et son utilité". Peu après, le gouvernement soviétique procède à la "stabilisation" de l'école, en faisant rétablir les examens d'entrée à l'université, les programmes, les horaires hebdomadaires et la discipline. L'ultragauche se déchaîne contre ces mesures. En 1929, la théorie de la "mort de l'école" sera encore formulée par Schoulgine, Pistrak et Epstein.</p><p>1940.<br />Le cardinal Pierre Gerlier, primat des Gaules et archevêque de Lyon depuis 1937, déclare : "Pétain, c'est la France, et la France, aujourd'hui, c'est Pétain".</p><p>1945.<br />Mort dans une clinique de Padoue de l'universitaire Carlo Biggini, ancien ministre de l'Éducation de la République sociale italienne. Ancien recteur de l'Université de Pise, c'est lui qui avait obtenu que le philosophe Giovanni Gentile soit enterré dans la basilique Santa Croce de Florence après son assassinat.</p><p>1962.<br />Mort à Genève de l'écrivain et diplomate géorgien Grigol Robakidsé. Influencé dans sa jeunesse par Nietzsche et les symbolistes, il fut en 1919 le secrétaire de la délégation géorgienne à la Conférence de paix de Paris. Émigré en Allemagne en 1931, il publia l'essentiel de son œuvre en langue allemande et fut l'ami de Carl Schmitt et Werner Sombart. À Tiflis, une université privée porte aujourd'hui son nom.</p><p>2014.<br />Mort à Leeds du philosophe anglais Roy Bhaskar, fondateur de l'école du réalisme critique (<em>A Realist Theory of Science</em>, 1975).</p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlL'énigme Mitterrand...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-05-10:33504792011-05-10T10:25:00+02:002011-05-10T10:25:00+02:00 Le trentième anniversaire du 10 mai 1981 est une bonne occasion pour...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le trentième anniversaire du 10 mai 1981 est une bonne occasion pour revenir avec ce texte de <strong>Dominique Venner</strong>, l'éditorial du dernier numéro de <em>la Nouvelle Revue d'Histoire</em>, sur le personnage complexe et énigmatique qu'était <strong>François Mitterrand</strong>... </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><blockquote><p style="text-align: center;"><img id="media-3023456" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/509208512.jpg" alt="mitterrand-pétain.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;">Mitterrand et le mystère français</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Au centre de toutes les interrogations que soulève l’itinéraire sinueux et contradictoire de François Mitterrand, sujet de notre dossier, figure en première place la photo devenue fameuse de l’entrevue accordée à un jeune inconnu, futur président socialiste de la République, par le maréchal Pétain, à Vichy, le 15 octobre 1942.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ce document était connu de quelques initiés, mais il n’a été cautionné par l’intéressé qu’en 1994, alors qu’il voyait venir la fin de sa vie. Trente ans plus tôt, à la veille de l’élection présidentielle de 1965, le ministre de l’Intérieur du moment, Roger Frey, en avait reçu un exemplaire. Il demanda une enquête qui remonta jusqu’à un ancien responsable local de l’association des prisonniers, dont faisait partie François Mitterrand. Présent lors de la fameuse entrevue, il en possédait plusieurs clichés. En accord avec le général De Gaulle, Roger Frey décida de ne pas les rendre publics.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un autre membre du même mouvement de prisonniers, Jean-Albert Roussel, en possédait également un tirage. C’est lui qui donna à Pierre Péan le cliché qui fit la couverture de son livre, Une jeunesse française, publié par Fayard en septembre 1994 avec l’aval du président.</span><br /><span style="font-size: small;">Pourquoi, Mitterrand a-t-il soudain décidé de rendre public son pétainisme fervent des années 1942-1943, qu’il avait nié et dissimulé jusque-là ? Ce n’est pas une question anodine. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Sous la IVe République, en décembre 1954, à la tribune de l’Assemblée nationale, Raymond Dronne, ancien capitaine de la 2e DB, devenu député gaulliste, avait interpelé François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur : « Je ne vous reproche pas d’avoir arboré successivement la fleur de lys et la francisque d’honneur… » « Tout cela est faux », répliqua Mitterrand. Mais Dronne riposta sans obtenir de réponse : « Tout cela est vrai et vous le savez bien… »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le même sujet fut abordé de nouveau à l’Assemblée nationale, le 1er février 1984, en plein débat sur la liberté de la presse. On était maintenant sous la Ve République et François Mitterrand en était le président. Trois députés de l’opposition de l’époque posèrent une question. Puisque l’on parlait du passé de M. Hersant (propriétaire du Figaro) pendant la guerre, pourquoi ne parlerait-on pas de celui de M. Mitterrand ? La question fut jugée sacrilège. La majorité socialiste s’indigna et son président, Pierre Joxe, estima que le président de la République était insulté. Les trois députés furent sanctionnés, tandis que M. Joxe rappelait haut et fort le passé de résistant de M. Mitterrand.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ce passé n’est pas contestable et pas contesté. Mais, au regard de la légende bétonnée imposée après 1945, ce passé de résistant était incompatible avec un passé pétainiste. Et voilà donc qu’à la fin de sa vie, M. Mitterrand décida soudain de rompre avec le mensonge officiel qu’il avait fait sien. Pourquoi ?</span><br /><span style="font-size: small;">Pour être précis, avant de devenir peu à peu résistant, M. Mitterrand avait d’abord été un pétainiste fervent comme des millions de Français. D’abord dans son camp de prisonnier, puis après son évasion, en 1942, à Vichy où il fut employé par la Légion des combattants, grand rassemblement mollasson d’anciens combattants. Comme il trouvait ce pétainisme-là beaucoup trop endormi, il se lia à quelques pétainistes « purs et durs » (et très anti-allemands), tel Gabriel Jeantet, ancien cagoulard, chargé de mission au cabinet du Maréchal, l’un de ses futurs parrains dans l’ordre de la Francisque. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le 22 avril 1942, il écrivait à l’un de ses correspondants : « Comment arriverons-nous à remettre la France sur pied ? Pour moi, je ne crois qu’à ceci : la réunion d’hommes unis par la même foi. C’est l’erreur de la Légion que d’avoir reçu des masses dont le seul lien était le hasard : le fait d’avoir combattu ne crée pas une solidarité. Je comprends davantage les SOL (1), soigneusement choisis et qu’un serment fondé sur les mêmes convictions du cœur lie. Il faudrait qu’en France on puisse organiser des milices qui nous permettraient d’attendre la fin de la lutte germano-russe sans crainte de ses conséquences… » C’est un bon résumé du pétainisme musclé de cette époque. Tout naturellement, au fil des événements, notamment après le débarquement américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942, ce pétainisme évolua vers la résistance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La fameuse photo publiée par Péan avec l’accord du président provoqua un ouragan politique et médiatique. Le 12 septembre 1994, le président, miné par son cancer, dut s’expliquer à la télévision sous l’œil noir de Jean-Pierre Elkabbach. Mais contre toute attente, sa solitude d’accusé, doublée d’une détresse physique évidente, parut injustes, provoquant un élan de sympathie. L’interrogatoire d’Elkabbach avait suscité une réaction : « Mais pour qui se prend-il, celui-là ? » Ce fut un élément capital du rapprochement des Français avec leur président. Non que le bilan politique du personnage ait été approuvé. Mais l’homme, soudain, était devenait intéressant. Il avait acquis une épaisseur inattendue, celle d’une histoire tragique qui éveillait un écho dans le secret du mystère français.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Dominique Venner </strong>(<em>La Nouvelle Revue d'Histoire</em>, mai-juin 2011)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Note</p><p style="text-align: justify;">(1). Le SOL (Service d’ordre légionnaire) fut constitué en 1941 par Joseph Darnand, ancien cagoulard et héros des deux guerres. Cette formation nullement collaborationniste fut officialisée le 12 janvier 1942. Dans le contexte nouveau de la guerre civile qui se déploie alors, le SOL sera transformé en Milice française le 31 janvier 1943. On se reportera à La NRH n° 47, p. 30 et à mon Histoire de la Collaboration, Pygmalion, 2002.</p></blockquote>
Pataouetehttp://patawet.hautetfort.com/about.htmlLe jour ou tout a basculé ! Sur le pétainisme d'hier ... et d'aujourd'huitag:patawet.hautetfort.com,2010-07-17:28237052010-07-17T07:17:00+02:002010-07-17T07:17:00+02:00 Cette année, on a célébré avec encore plus de faste que d'habitude le 18...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Cette année, on a célébré avec encore plus de faste que d'habitude le 18 juin et son appel.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">J'ai, par contre, été interpellé par le nombre de livre et d'articles relatant les jours précédents cet appel et plus particulièrement le 17 juin 1940, le jour ou tout a basculé.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Je vais essayer de vous présenter une synthèse, de ces lectures et en particulier de 2 articles de Jean-Pierre Azéma et de Jean-François Kahn.<a href="http://patawet.hautetfort.com/media/02/01/1844969093.jpg" target="_blank"><img id="media-2554389" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://patawet.hautetfort.com/media/02/01/547691360.jpg" alt="Livres 2.jpg" name="media-2554389" /></a></span></span></p> <div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><a href="http://patawet.hautetfort.com/media/02/00/199911290.jpg" target="_blank"><img id="media-2554383" style="margin: 0.7em 0;" src="http://patawet.hautetfort.com/media/02/00/1728405936.jpg" alt="Livres 1.jpg" name="media-2554383" /></a></span></div> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></p> <h2>Et si on parlait de l'appel … du 17 juin</h2> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Cet appel-là, toute la France l'entendit. Il remua les âmes et bouleversa les cœurs. On s'y rallia en masse. On encensa celui qui l'avait lancé. On se donna à lui.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Je veux parler de l'appel du 17 juin ...</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><a href="http://patawet.hautetfort.com/media/00/00/1649877225.jpg" target="_blank"><img id="media-2554390" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://patawet.hautetfort.com/media/00/00/575694569.jpg" alt="gouvernements.jpg" name="media-2554390" /></a>Le 17 juin 1940, c'est le maréchal Pétain qui s'adresse à la nation. Il vient d'être nommé chef du gouvernement. Et que lui dit-il, à cette nation vaincue: qu'elle doit cesser le combat. Avant même de connaître les conditions d'un éventuel armistice: Avant même de savoir ce que l'ennemi exigera pour prix de cette-reddition. Ce qui signifiait donc: «Jetez vos armes et livrez-vous à lui. »</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Que dit-il encore? Qu'il faut être réaliste! Qu'il ne s'agit pas d'organiser une impossible résistance, de préparer une hypothétique libération, mais de se mortifier, de battre sa coulpe, pour se régénérer par et dans le malheur intériorisé. Se purger, en somme, des miasmes de la République. Les Français, précisera-t-il quelques jours plus tard, ont trop revendiqué. Ils ont obtenu la semaine de 40 heures, les congés payés, ils se sont grisés de démocratie, ils ont osé contester « la discipline que les subordonnés doivent à l'autorité des chefs », bousculer (ne serait-ce qu'en réhabilitant le capitaine Dreyfus) les « élites naturelles à qui revient le commandement », ils ont désacralisé le travail en promouvant les loisirs. Il est donc normal, il est donc nécessaire, il est donc juste qu'ils le paient. Très cher.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Or, ce n'est pas l'appel du 18 Juin auquel les français vont, dans un premier temps, se rallier majoritairement. Mais celui du 17 juin.</span></span></p> <h2>Parce qu'il a une vertu formidable:</h2> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana,geneva;">Il flatte toutes les lâchetés, mais en intégrant cet esprit d'abandon et de démission à un discours qui consiste à stigmatiser 1'« esprit de jouissance », c'est-à-dire le manque de courage et d'effort. Il dit aux Français: « rendez-vous! », mais au nom des héros de Verdun. Il leur demande de déserter le combat, mais en entonnant des chants guerriers! Il propose aux vices l'alibi du crucifix. A la désertion, l'habillage du martyre. Mieux: sur les paroles de trahison, il va systématiquement plaquer des airs patriotiques. On livre la nation à l'envahisseur, mais on empaquette cette forfaiture dans la rhétorique nationaliste la plus exacerbée. On se couche en brandissant l'étendard de Jeanne d'Arc. Pour mieux se mettre au service de l'occupant, on enfile la capote de Bonaparte. On invoque à tout bout de champ le vainqueur d'Austerlitz pour mieux se gargariser de Waterloo.</span></span></p> <h2>D'emblée, le pétainisme, c'est cela :</h2> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Le laxisme entortillé dans le discours de la rigueur. Une « épargne » exaltée par les fauteurs et exploiteurs de tous les déficits. Le triomphe des privilèges camouflés derrière une excommunication du pouvoir de l'argent. Une phobie logomachique de la finance bénie par l'amicale de la grande banque et un anticapitalisme déclamé avec la vive approbation du grand capital.</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">On peut résumer les choses autrement : un pouvoir qui brade la patrie, qui écartèle toutes les familles et livre le travail français à l'ennemi; un pouvoir qui représente ceux qui, à l'heure de Valmy, se gobergeaient à Coblence, ceux qui faisaient travailler dans les mines des enfants de 10 ans et ceux qui toujours étouffèrent le travail sous la spéculation, prend pour devise, quoi? : "Travail, famille, patrie"!</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Et, alors, erreur historique, bévue gigantesque, ces valeurs-là, qui furent naguère « progressistes », la gauche républicaine les offrit sur un plateau à la droite pétainiste qui les avait kidnappées.</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">L'escroc devint propriétaire de ce qu'il a escroqué. A l'assassin on livra la dépouille de ce qu'il avait assassiné.</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Entre l'appel du 17 juin et celui dl 18 Juin, lequel choisirent les français ? On connaît la réponse convenue: ils choisirent unanimement, ou presque, l'homélie défaitiste. Mais, faute d'instruments qui eurent permit de les sonder, qu'en sait-on?</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Tordons le cou aux clichés: en réalité, ce qui étonne, compte tenu du climat de l'époque, de la chape de plomb qui s'abattit tout de suite sur un peuple assommé par l'ampleur de la catastrophe et qu'une propagande unilatérale submergeait, c'est le nombre de citoyens ordinaires, de quidams jaillis de la France du bas et du milieu, civils comme militaires, jeunes gens comme adultes, mais aussi aristocrates comme roturiers, qui, très vite et spontanément, affrontèrent les plus invraisemblables obstacles pour se rallier à ce qui n'était qu'une voix dans la nuit. Celle d'un quasi-inconnu.</span></span></p> <p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Ce qui est vrai, en revanche, tragiquement vrai, c'est que la France des sommets, de tous les sommets, sommet de l'économie, de la finance, de l'expertise, de l'intelligence, de la fonction publique, du journalisme, de l'armée, de la magistrature, que cette France-là, elle, confrontée aux deux appels, choisit comme un seul homme celui du 17 juin.</span></span></p> <h2>Triste litanie,</h2> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Un seul préfet s'insurge : Jean Moulin. Parmi la tripotée de généraux, un seul (qui réside en Indochine) se rallie. Un seul amiral. Aucun juge. L:Académie française s'offre tout entière au Maréchal. La presse ne se vend pas, elle se donne. En quarante-huit heures. Aucun grand patron ne rejoint Londres (le général de Gaulle, dépité, en fera publiquement le constat). Aucun banquier, même en catimini, ne propose de soutenir la France libre. Aucun prélat ne lui apporte sa bénédiction. Un député de droite, un seul, Kérillis (qui ne figure même pas dans les dictionnaires) propose dans un premier temps son appui. Quelques rares socialistes, mais du rang, des sans-grades.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Le pétainisme, en fait, est une constante de notre histoire. Une forme d'invariance qui se recompose sans cesse.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">On repousse La Fayette, mais on fait appel à Brunswick. Plutôt les Prussiens que les démocrates! En 1870, un autre maréchal de France, Bazaine, capitule pour ne pas avoir à servir la République. Les privilèges sont ma patrie. L'argent est hors sol. Plutôt l'étranger qui impose mes idées que ma propre nation qui les bride.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">En ce sens, certains de ces communistes staliniens qui, après guerre, acceptèrent que Moscou imposât "leur idéal" à leur peuple et contre leur peuple, se comportèrent quelque part en pétainistes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Alain Duhamel a récemment consacré, dans Libération, une excellente chronique à ce constat : tout gouvernement est aujourd'hui confronté à deux électorats, celui qui s'exprime par le suffrage universel et celui des marchés.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Or, combien se réjouissent et ne s'en cachent guère (Alain Minc s'en félicite ouvertement) de voir les marchés imposer leurs exigences, fussent-elles radicalement contraires aux aspirations des électeurs? Pétainisme d'aujourd'hui.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Un philosophe à la mode identifiait, dans un petit livre très polémique, le sarkozysme au pétainisme. C'était absurde.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Ce qui est vrai, en revanche, c'est que la rhétorique qui infusait le pétainisme a pris si peu de rides qu'on la retrouve aujourd'hui, à l'identique, dans le discours d'une très large fraction de la droite, sarkozyste y compris.</span></span></p> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><a href="http://patawet.hautetfort.com/media/02/00/255745319.jpg" target="_blank"><img id="media-2554393" style="margin: 0.7em 0;" src="http://patawet.hautetfort.com/media/02/00/666593386.jpg" alt="Hitler.jpg" name="media-2554393" /></a></span></div> <p><span style="color: #ff6600;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Sur le pétainisme d'hier ... et d'aujourd'hui</span></span></span></p> <h2>L'idéologisme camouflé</h2> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">D'abord (et tout le Pétain de l'appel du 17 juin est là, l'idéologisme camouflé en "pragmatisme" et en "réalisme". Mais aussi la phobie des fonctionnaires, des profs "politisés", des syndicats "revendicatifs", des acquis sociaux repeints en privilèges, de l'égalité caricaturée en «égalitarisme», de la réduction du temps de travail (les 40 heures en 1940), de la démocratisation des loisirs (les congés payés à l'époque), du parlementarisme (vive le mode de scrutin qui permet de verrouiller les débats), culte du chef et du guide, et donc adhésion sans réticence à toutes les formes de pouvoir personnel, obsession du désordre, insensibilité totale à la thématique du pluralisme et de l'indépendance de l'information, accent mis sur l' "identitarisme national", une xénophobie light dissimulant un internationalisme de fait, idéalisation du gouvernement d' "experts" et, surtout, on l'a dit, cette capacité à enrouler la démission nationale dans les plis du drapeau tricolore ou à offrir au grand capital des mercuriales anticapitalistes protectrices qu'il approuve sans complexes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Que sous-entend Pétain le 17 juin, et qu'il précisera sans ambiguïté par la suite : que la première leçon de la défaite, c'est qu'il faut s'aligner sur le modèle du vainqueur. Brader le nôtre et se convertir à celui-là.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Or, que disaient nos néolibéraux avant la crise? La même chose.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Au demeurant, quelle question pose-t-on prioritairement depuis soixante-cinq ans à propos de Pétain? A-t-il trahi?</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Accessoirement, il a tenté de liquider, applaudi par un bon tiers des Français, l'héritage de 1789 : la liberté, l'égalité, la fraternité, les droits de l'homme, la laïcité, la tolérance, la démocratie, la République bien sûr ...</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif;">Tout!</span></span></p>