Last posts on papouasie2024-03-28T10:10:20+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/papouasie/atom.xmlYannick Ferhttp://yannickfer.hautetfort.com/about.htmlMissions chrétiennes en Océanie, sur France Culturetag:yannickfer.hautetfort.com,2014-07-21:54143422014-07-21T09:59:24+02:002014-07-21T09:59:24+02:00 Je suis intervenu dans le cadre de l'émission de France Culture " Les...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-4634649" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/00/00/1215109570.jpg" alt="Rose des vents.jpg" />Je suis intervenu dans le cadre de l'émission de France Culture "<a href="http://www.franceculture.fr/emission-les-hommes-aux-semelles-de-vent" target="_blank">Les hommes aux semelles de vent</a>", qui évoquait hier, 20 juillet, l'histoire des missions chrétiennes en Océanie. Pour écouter cette émission, c'est <a href="http://www.franceculture.fr/emission-les-hommes-aux-semelles-de-vent-migrations-et-christianisme-2014-07-20" target="_blank">ici</a> (l'Océanie est en seconde partie, à partir de la 25ème minute).</p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlEntretien avec Jared Diamond : Trois leçons de Papouasietag:euro-synergies.hautetfort.com,2014-02-17:52968502014-02-17T00:09:00+01:002014-02-17T00:09:00+01:00 Entretien avec Jared Diamond: Trois leçons de Papouasie Ex:...
<p><span style="font-family: arial black, avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;">Entretien avec Jared Diamond: Trois leçons de Papouasie</span></p><div class="entry-meta" style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black, avant garde; color: #c0c0c0; font-size: large;"><strong>Ex: <a href="http://fortune.fdesouche.com/"><span style="color: #c0c0c0;">http://fortune.fdesouche.com</span></a></strong></span></div><div class="entry-content" style="text-align: left;"><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;"><img id="media-4439462" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3867211659.jpg" alt="jared-diamond.jpg" />Jared Diamond, biologiste et géographe à l’université de Californie, c’est d’abord l’auteur de deux gros livres, aussi encensés que critiqués. <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/De-l-inegalite-parmi-les-societes" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;"><em><span style="color: #aa190d;">De l’inégalité parmi les sociétés</span></em></span></a>, traduit en 2000 (Gallimard), prétendait tout simplement expliquer le pourquoi de la <em>success story</em> eurasienne. En d’autres mots, il décrivait comment ce continent européen et asiatique, favorisé par son climat et les nombreuses espèces domesticables qu’il abritait, avait au cours de l’histoire longue pris de l’avance sur les autres, et opéré une sortie considérable hors de son aire natale. Les armes, les métaux, mais par-dessus tout les épidémies, apportées par les Occidentaux, avaient assuré le succès de cette expansion mondiale. </span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;"><span style="color: #99cc00;"><a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Effondrement" target="_blank"><span style="color: #99cc00;">Effondrement</span></a>, traduit en 2006 (Gallimard), c’était le contraire : on y apprenait comment les Mayas, les habitants de l’île de Pâques, les Indiens pueblos du Nouveau-Mexique, les Vikings du Groenland, avaient méthodiquement scié la branche de leur propre civilisation en faisant de mauvais choix agricoles, alimentaires ou autres. C’était l’histoire d’autant d’échecs, contenant en germe la menace d’une plus grande catastrophe, mondiale et encore à venir, liée</span> <span style="color: #99cc00;">à l’indécrottable propension de l’espèce humaine à détruire son environnement.</span></span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;"><img id="media-4439459" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2235378209.jpg" alt="jared.jpg" />Le public a largement plébiscité ces deux ouvrages, comme en témoigne le grand nombre de langues dans lesquelles ils ont été rapidement traduits.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Les spécialistes n’ont pas toujours aimé l’assurance avec laquelle J. Diamond développe ses thèses, voire ont trouvé qu’elles étaient porteuses d’un message justifiant la colonisation européenne du monde : aux autres revenait la responsabilité de leurs échecs, à nous, le succès historique et la prise de conscience de la réalité des risques à venir. <em>Effondrement</em>, en particulier, eut à essuyer les critiques acerbes d’historiens et d’archéologues de l’île de Pâques. D’après eux, en reprenant la thèse de la déforestation volontaire de l’île par ses habitants autochtones, J. Diamond ne faisait que répandre une vulgate insultante pour les Pascuans, qui, selon eux, avaient surtout été victimes d’épidémies et d’une déportation massive vers le Pérou dans les années 1860. Depuis, la discussion reste ouverte, chacun des cas invoqués par J. Diamond ayant ses spécialistes attitrés : tel est le risque auquel s’exposent ceux qui aiment jouer dans la cour du voisin, un goût que, de toute évidence, J. Diamond possède au plus haut point.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Revoyons son parcours : docteur en physiologie en 1961, il est professeur de ladite matière dès 1966, mais s’intéresse surtout à l’avifaune de la Nouvelle-Guinée, sur laquelle il publie des articles et un livre. À la fin des années 1980, il s’intéresse à l’évolution humaine dans ses rapports avec l’environnement : ce sera pour lui l’occasion de publier un premier gros livre, <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Le-troisieme-chimpanze" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;"><em>Le Troisième Chimpanzé</em> </span></a>(1992), et de se transformer en professeur de géographie, poste qu’il occupe encore actuellement. Ses principaux ouvrages viendront un peu plus tard, mais dans l’intervalle, il travaille sur un thème qui passionne les évolutionnistes, la sélection sexuelle. Cela donne un autre petit livre (<a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Pourquoi-l-amour-est-un-plaisir" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;"><em><span style="color: #aa190d;">Pourquoi l’amour est un plaisir</span></em></span></a>, 1997).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">On le voit, les intérêts de J. Diamond sont multiples et changeants, quoique, en réalité, toujours guidés par la même curiosité pour les causes profondes et invisibles, biologiques et physiques, qui font le succès ou le déclin d’une espèce, d’une société ou d’une civilisation. Rassembler des exemples, les comparer, induire une cause probable : telle est la méthode un peu aventureuse qu’en toutes matières, J. Diamond applique, jusqu’à ce nouvel ouvrage, aussitôt traduit. Son titre énigmatique, <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/Le-monde-jusqu-a-hier" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;"><em><span style="color: #aa190d;">Le Monde jusqu’à hier</span></em></span></a>, son sous-titre on ne peut plus clair, « Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles », se complètent et déjà suffisent à faire comprendre que J. Diamond, une fois de plus, enfile un autre costume : peu d’évolution, peu de biologie, mais beaucoup d’observation humaine dans ce livre, où l’auteur, plus voyageur qu’anthropologue, compare les mérites respectifs de deux façons d’habiter le monde : l’une moderne, l’autre traditionnelle.<em> </em></span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;"><em>Le Monde jusqu’à hier </em>commence par un souvenir : le spectacle offert par le hall de l’aéroport de Port Moresby, capitale de la Nouvelle-Guinée, il y a quelques années. Qu’y avait-il de si intéressant dans cette scène ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">L’évidence d’une transformation rapide. C’était en 2006, il y avait des écrans sur tous les bureaux, des hôtesses en uniforme et rien ne distinguait cet aéroport d’un autre dans le monde. Lors de mon premier voyage, en 1964, la Nouvelle-Guinée était encore sous mandat australien, le terminal était un hangar en bois, et à Port Moresby, capitale du pays, il n’y avait qu’un seul feu rouge, à l’intersection des deux rues principales et une inscription en pidgin qui contenait un avertissement. C’est ce contraste qui m’a frappé et dont j’ai voulu rendre compte : tant de changements en si peu de temps, c’est sans doute unique dans l’histoire. Ça a été le déclencheur de ce livre.<em> </em></span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Pourquoi êtes-vous allé en Nouvelle-Guinée si souvent ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Au début, par pur goût de l’aventure. J’avais un camarade d’études qui, comme moi, rêvait de connaître les tropiques, et nous étions tous deux amateurs d’oiseaux. Alors, après mon diplôme de physiologie, nous avons arrangé un voyage au Pérou, où nous avons fait de l’alpinisme, puis en Amazonie, et là nous n’avions rien d’autre à faire que de nous promener et d’observer la nature. Nous avons publié deux articles sur les oiseaux, et nous nous sommes demandé quel était l’endroit le plus sauvage du monde : c’était la Nouvelle-Guinée. Nous avons monté une expédition ornithologique, nous y sommes allés, et j’ai adoré ce pays. Depuis, j’y suis retourné chaque fois que possible pour y observer les oiseaux, mais aussi tout le reste, parce que c’est un pays fascinant et qu’une fois que vous y êtes allé, vous trouvez le reste du monde très ennuyeux. Et puis les gens de Nouvelle-Guinée, c’était l’humanité en direct : pas de téléphone, pas de fax. Si vous aviez quelque chose à dire, il fallait le dire en face…</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Dans vos précédents livres, il y avait chaque fois une grande question sur les sociétés humaines : pourquoi elles réussissent, pourquoi elles déclinent, de quoi elles dépendent. Ce n’est plus le cas dans celui-ci ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">En fait, j’avais surtout envie de raconter mes voyages, mais mon éditeur m’a mis en garde. Il m’a dit : <em>« Jared, les gens attendent de toi quelque chose de plus ambitieux, de plus universel »</em>. Alors le livre a évolué vers une comparaison des sociétés modernes et des sociétés traditionnelles, avec l’aide d’une quarantaine d’exemples pris dans le monde entier et de références à de grands auteurs de la littérature ethnographique. Les questions de départ sont celles que je me suis posées en Nouvelle-Guinée, mais les réponses sont données de manière plus générale. Cela dit, c’est quand même le plus personnel des récits que j’ai donné de mes expériences, et aussi celui où je me risque le plus à faire des recommandations.</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Cette réflexion vous mène à opposer certains traits fondamentaux des sociétés modernes, développées, industrielles à ceux des sociétés traditionnelles. Mais de quelles sociétés s’agit-il ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Dans le prologue, j’explique qu’il s’agit de sociétés transitionnelles plutôt que traditionnelles, qui peuvent être subordonnées d’assez loin à un État, mais qui conservent encore beaucoup de pratiques du temps de leur autonomie : la façon d’élever les enfants, de traiter les anciens, d’entrer en relation avec autrui. Donc, les villages de Papouasie ou d’Amazonie ne sont pas des images exactes de ce qui a existé dans le passé, mais elles restent suffisamment différentes du mode de vie moderne pour avoir quelque chose à nous apprendre.</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Quelle serait la première leçon ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Je dirai le rapport aux inconnus, aux étrangers. Dans les sociétés traditionnelles, quelle que soit la perméabilité des groupes, vous devez toujours obtenir la permission des gens pour traverser leur territoire. Les gens ne voyagent pas très loin et non sans raison. Même s’ils se marient en dehors de leur village, ils ne passent pas certaines limites dans lesquelles tout le monde sait qui est qui. Ils ne fréquentent pratiquement pas d’inconnus, ou bien, si cela arrive, c’est toujours risqué. Si des étrangers arrivent chez vous, c’est rarement avec de bonnes intentions, et on s’en méfie beaucoup.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Dans le mode de vie moderne, dans les villes, nous croisons des tas d’inconnus chaque jour et parlons à des gens que nous ne connaissions pas cinq minutes avant. C’est tout à fait courant, et normalement sans danger particulier. Les inconnus ne sont pas considérés <em>a priori</em> comme menaçants, mais éventuellement comme des occasions de faire connaissance. Ça fait une certaine différence.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">L’homme moderne voyage par goût et trouve normal de se retrouver à des milliers de kilomètres de chez lui. À 12 ans, j’avais déjà été dans différentes régions de États-Unis et du Canada, en France, dans les îles britanniques, en Suède et en Suisse. Mes propres enfants, au même âge, avaient voyagé en Afrique, en Australie et en Europe… Dans les sociétés traditionnelles, il était rare que les gens sortent d’un périmètre très restreint.</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Quelle autre différence avez-vous remarquée et soulignée ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Il y en a une grande dans tout ce qui touche au traitement des conflits et l’administration de la justice. Dans les sociétés étatiques, il y a un monopole de la force. Si vous provoquez un accident par imprudence, l’État vous poursuivra pour avoir enfreint la loi. Son but est de punir pour dissuader. Par ailleurs, il ne s’occupe pas forcément de réparer les torts qui ont pu être commis contre des victimes et leurs proches.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Dans les sociétés sans pouvoir central, cela se passe d’une autre manière. Les différents et les agressions interviennent entre gens qui se connaissent. L’important n’est donc pas tant de faire respecter des lois que de s’assurer que les gens pourront continuer de cohabiter. On se soucie donc de réconciliation, d’apaisement, et pas particulièrement d’être juste. Ou bien, c’est la vengeance qui l’emporte, et dans ce cas rien n’est résolu.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Aux États-Unis ou en France, en cas de divorce ou de dispute familiale autour d’un héritage, la justice intervient pour dire ce qui est légal de faire : elle ne s’occupe pas de savoir si sa décision permettra aux gens de se réconcilier un jour. Ce n’est pas son problème. De manière courante, le système judiciaire moderne contribue à entretenir l’hostilité des gens qui s’adresse à lui. Le mouvement en faveur d’une justice restaurative, très actif au Canada, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, illustre un aspect de ce que nous pourrions apprendre des sociétés traditionnelles. Ce sont des choses que nous pouvons réaliser individuellement, mais qui mériteraient aussi que l’État s’y intéresse. Ça ne remplace pas la justice pénale, mais ça peut intervenir après, comme une aide à la réconciliation et à la réinsertion des gens.</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Ces sociétés ne pratiquaient-elles pas, à l’adolescence, des rites d’initiation très humiliants, parfois même très cruels ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Cela montre seulement que nous n’avons pas à imiter ni admirer tout ce qu’ils font. Certaines choses sont incompatibles avec notre conception du bien et du mal. D’autres choses sont très bonnes, comme le fait d’allaiter les bébés au sein, ou de les porter avec soi, contre son corps. Ce n’est pas toujours très compatible avec les activités professionnelles modernes, mais c’est bon pour les enfants. D’ailleurs, je ne suis pas un utopiste qui dirait que tout ce que l’on observe dans les sociétés traditionnelles est meilleur que ce que nous faisons. Loin de là : il y a des aspects insupportables, dans les mœurs des Papous, comme de liquider les enfants malingres à la naissance, les vieillards impotents, ou encore pour les femmes, de suivre leur mari dans la mort.</span></strong></p><h2 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">Il y a un aspect de la prudence des Papous qui vous a beaucoup plu. Pouvez-vous nous donner une petite leçon de « paranoïa constructive » ?</span></strong></span></h2><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">Ma femme est psychologue clinicienne, et je sais que ce qu’elle appelle « paranoïa » est une véritable maladie mentale. Le terme est assez péjoratif, mais moi je l’emploie dans un autre sens. Un jour que j’installais un campement en Nouvelle-Guinée, je montai la tente sous un arbre qui avait l’air d’être mort. Les Papous qui m’accompagnaient ont refusé tout net de dormir là : ils ont dit que l’arbre pouvait tomber dans la nuit et les écraser. J’avais beau leur expliquer que cet arbre en avait pour des années avant de tomber, ils ont tenu bon. Alors j’ai commencé à réfléchir que, chaque nuit, on entendait des arbres tomber dans la jungle. Même s’il n’y avait probablement pas plus d’une chance sur mille de se trouver en dessous, si je dormais dehors pendant trois ans, le risque était réel.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;">J’ai été influencé par ce point de vue et l’ai nommé « paranoïa constructive ». Cela correspond à une différence culturelle, liée au mode de vie beaucoup plus incertain de ces gens : pour eux, une chute, une fracture, une blessure peuvent être f
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL'ombra di Washington su Papuatag:euro-synergies.hautetfort.com,2011-12-26:41615892011-12-26T00:05:00+01:002011-12-26T00:05:00+01:00 L'ombra di Washington su Papua di Michele Paris Fonte:...
<div class="Titolo_big"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;"><strong>L'ombra di Washington su Papua</strong></span></div><p><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span class="artAutore" style="color: #c0c0c0;">di Michele Paris </span></strong></span><br /><br /><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span class="newsSottotitolo" style="color: #c0c0c0;"> Fonte: <a title="Altrenotizie" href="http://www.ariannaeditrice.it/scheda_fonte.php?id=130"><span style="color: #c0c0c0;">Altrenotizie [scheda fonte]</span></a> </span></strong></span><br /><br /></p><div id="toolbar-article"><table style="width: 596px; height: 17px;" border="0" cellspacing="0" cellpadding="0"><tbody><tr><td width="95%"> </td><td width="5%"> </td></tr></tbody></table></div><div id="toolbar-articlebody"><p><img style="float: left; margin: 5px 10px;" src="http://www.altrenotizie.org/images/stories/2011-5/papua.gif" alt="" width="300" align="left" border="0" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">La crisi costituzionale che da poco più di una settimana sta tormentando la Papua Nuova Guinea sembra essersi finalmente avviata verso una conclusione. La disputa attorno alla carica di primo ministro tra i due più popolari uomini politici della ex colonia australiana si inserisce nel quadro delle rivalità crescenti in Estremo Oriente e nell’area del Pacifico tra la Cina da un lato e gli Stati Uniti e l’Australia dall’altro.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">La crisi in Papua Nuova Guinea era esplosa in seguito alla prolungata permanenza del premier Michael Somare a Singapore, dove si era recato la scorsa primavera per ricevere cure mediche. Con Somare lontano dal paese, il presidente del Parlamento aveva allora dichiarato vacante la carica di primo ministro e, il 2 agosto, una larga maggioranza di deputati aveva proceduto ad eleggere Peter O’Neill a capo di un nuovo governo. La mossa del Parlamento era stata favorita anche dall’annuncio fatto dai familiari di Somare che quest’ultimo aveva intenzione di ritirarsi dalla politica, così come dal conseguente passaggio di molti suoi sostenitori nel campo del rivale O’Neill.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Tornato alla fine in patria, Somare - primo ministro dall’indipendenza nel 1975 al 1980, dal 1982 al 1985 e ancora dal 2002 fino alla sua rimozione qualche mese fa - aveva fatto appello alla Corte Suprema per cercare di riottenere la sua carica. Il 12 dicembre scorso, infatti, il più alto tribunale della Papua Nuova Guinea aveva dichiarato incostituzionale la nomina a premier di O’Neill, poiché il 75enne Somare non aveva rassegnato le proprie dimissioni né era stato formalmente dichiarato incapace a governare.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Anticipando la sentenza della Corte Suprema, Peter O’Neill pochi giorni prima aveva fatto però approvare una legge retroattiva che revocava il congedo temporaneo di Somare per recarsi a Singapore. Lo stesso 12 dicembre, poi, poco prima dell’emissione del verdetto della Corte, era arrivato un provvedimento che dichiarava decaduto qualsiasi membro del Parlamento che fosse rimasto al di fuori dei confini del paese per più di tre mesi. Un’ultima misura, infine, ha imposto il ritiro dalla carica di primo ministro al compimento del 72esimo anno di età.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img style="float: right; margin: 5px 10px;" src="http://www.altrenotizie.org/images/stories/2011-5/papua2.jpg" alt="" width="300" align="right" border="0" />Somare e O’Neill settimana scorsa si erano così ritrovati a capo di due gabinetti ed entrambi avevano nominato un proprio capo della polizia. In questa situazione, le tensioni nel paese erano salite alle stelle, con l’esercito e le forze di polizia chiamate a presidiare le strade della capitale, Port Moresby, per timore di possibili disordini. Nella serata del 12 dicembre, le inquietudini avevano raggiunto il culmine, quando la polizia fedele a Somare aveva impedito a O’Neill l’accesso al palazzo del Governatore Generale, Michael Ogio.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Proprio quest’ultima figura ha giocato un ruolo chiave nella crisi e nella sua risoluzione. Il Governatore Generale della Papua Nuova Guinea è il rappresentante del capo dello stato, la regina d’Inghilterra, e, pur essendo una carica in larga misura simbolica, secondo la Costituzione del 1975 ha la facoltà di dare l’assenso formale alla nomina di primo ministro. In base ai poteri assegnatigli, il 14 dicembre Ogio aveva fatto giurare i ministri scelti da Michael Somare, restituendogli di fatto la carica di capo del governo.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Per tutta risposta, il Parlamento aveva votato la sospensione dello stesso Governatore Generale, il quale è stato però reinsediato lunedì dopo una clamorosa inversione di rotta. In una lettera al Parlamento, il rappresentante della regina Elisabetta II in Papua Nuova Guinea ha infatti ritrattato la sua precedente presa di posizione, attribuendo il suo appoggio a Somare a cattivi consigli legali che gli sarebbero stati dati, riconoscendo invece la legittimità della nomina a primo ministro di Peter O’Neill.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Ciononostante, Somare non sembra ancora aver desistito dalla battaglia per riavere il suo incarico, anche se a questo punto appare estremamente improbabile che la vicenda possa avere un nuovo rovesciamento di fronte. Non solo perché negli ultimi giorni si sono moltiplicati all’interno del paese e nella comunità internazionale gli appelli ad una risoluzione rapida della crisi, per evitare ripercussioni negative sull’economia di un paese già afflitto da elevatissimi livelli di povertà, ma soprattutto perché a decidere gli esiti della crisi sono state forze esterne riconducibili alle potenze che si contendono l’egemonia nell’intera regione dell’Asia sud-orientale.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img style="float: left; margin: 5px 10px;" src="http://www.altrenotizie.org/images/stories/2011-5/papua3.jpg" alt="" width="300" align="left" border="0" />A risultare decisiva per la sorte di Michael Somare è stata in particolare la sua politica filo-cinese, che in questi ultimi anni ha complicato non poco i suoi rapporti con l’ex potenza coloniale, l’Australia. Grazie alle aperture di Somare verso Pechino, la Cina ricopre oggi un ruolo importante nel redditizio settore minerario della Papua Nuova Guinea. Uno dei progetti più ambiziosi assegnati ai cinesi è quello da 1,6 miliardi di dollari, che prevede lo sfruttamento della miniera Ramu, dove si estrae nickel e cobalto.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Peter O’Neill, al contrario, appare invece decisamente più vicino all’Australia, come dimostra l’orientamento del suo governo in questi mesi. Lo scorso ottobre, ad esempio, O’Neill ha guidato una delegazione di nove ministri a Canberra dove è stato raggiunto con il governo laburista di Julia Gillard un accordo per far tornare sul territorio della Papua Nuova Guinea un certo numero di militari e poliziotti federali australiani. L’ultimo contingente di ufficiali australiani presenti nella ex colonia era stato allontanato proprio da Michael Somare nel 2005.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">La crisi costituzionale in questo paese di 7 milioni di abitanti - situato in una posizione strategica tra Australia e Indonesia e con ingenti risorse naturali . si era sovrapposta all’importante visita dello scorso novembre nella regione da parte del presidente americano Obama, il quale aveva ribadito il ruolo aggressivo del suo paese in quest’area del globo in funzione anti-cinese. Solo qualche giorno prima, il Segretario di Stato, Hillary Clinton, aveva fatto visita proprio alla Papua Nuova Guinea durante un tour asiatico, segnalando l’interesse prioritario di Washington per un paese dove, tra l’altro, la texana ExxonMobil sta lavorando ad un progetto legato all’estrazione di gas naturale del valore di svariati miliardi di dollari.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Il disegno degli Stati Uniti in Asia sud-orientale e nel Pacifico è condiviso in pieno dal governo australiano, che non a caso nei fatti della Papua Nuova Guinea di questi mesi sembra aver giocato un ruolo decisivo. Con il beneplacito americano, Canberra si è infatti mossa attivamente dietro le quinte per assicurare l’instaurazione a Port Moresby di un governo più benevolo nei confronti degli interessi di USA e Australia, favorendo l’uscita di scena di un ormai ex primo ministro considerato troppo accomodante verso i rivali cinesi.</span></strong></p></div><p style="text-align: left;"><strong></strong><br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span class="newsSottotitolo"> Tante altre notizie su <a title="www.ariannaeditrice.it" href="http://www.ariannaeditrice.it/"><span style="color: #c0c0c0;">www.ariannaeditrice.it</span></a> </span></span></strong></p>
Yannick Ferhttp://yannickfer.hautetfort.com/about.htmlAnthropologie du christianisme en Océanie (nouvelle publication)tag:yannickfer.hautetfort.com,2009-04-19:21523882009-04-19T11:45:00+02:002009-04-19T11:45:00+02:00 Je viens de publier avec Gwendoline Malogne-Fer un livre intitulé...
<p style="text-align: justify;"><img id="media-1704937" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/00/1787444105.jpg" alt="couverture-def.jpg" width="124" height="194" />Je viens de publier avec Gwendoline Malogne-Fer un livre intitulé <a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=28489" target="_blank"><em>Anthropologie du christianisme en Océanie</em></a>, dans la collection des Cahiers du Pacifique sud contemporain. C'est d'abord l'aboutissement de plusieurs années d'animation du séminaire de formation à la recherche dans l'aire océanienne à l'école des hautes études en sciences sociales, aux côtés d'Alban Bensa et Marie Salaün (qui dirigent cette collection), de Brigitte Derlon et Jonathan Friedman. Les trois auteurs anglophones dont les textes ont été traduits et publiés dans ce livre - John Barker, Joel Robbins et Jacqueline Ryle - ont tous eu l'occasion d'intervenir dans ce séminaire. Nous les avons ensuite retrouvés en mai 2008, avec d'autres spécialistes du christianisme océanien, pour des journées d'études internationales dont j'avais alors parlé <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2008/05/16/christianisme-en-oceanie-journees-d-etudes-29-30-mai-2008.html" target="_blank">sur ce blog</a>. L'universitaire polynésienne Vahi Sylvia Tuheiava-Richaud a elle aussi présenté ses recherches sur les "codes missionnaires" des îles de la Société dans le cadre du séminaire en 2008 et Eric Wittersheim avait déjà dirigé avec Christine Hamelin un précédent numéro des Cahiers du Pacifique sud contemporain intitulé "<a href="http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=5338" target="_blank">La tradition et l'État</a>" (en 2002).</p><p style="text-align: justify;">Ce livre s'inscrit aussi dans une histoire récente de l'anthropologie océaniste, qui a débuté en 1990 lorsque <a href="http://faculty.arts.ubc.ca/barker/" target="_blank"><span style="color: #003300;"><strong>John Barker</strong></span></a> a publié un premier livre collectif marquant l'émergence d'une anthropologie du christianisme en Océanie : <em>Christianity in Oceania, Ethnographic Perspectives</em> (University Press of America). Dès les années 1980, des anthropologues s'étaient déjà intéressés au christianisme, rompant ainsi avec une approche strictement patrimoniale des cultures locales: jusque-là, il s'agissait avant tout, comme l'a écrit J. Barker, de "comprendre les systèmes culturels et sociaux indigènes avant qu'ils ne soient balayés par les forces de la modernisation", par <img id="media-1706573" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/02/1756140760.jpg" alt="john frum.jpg" width="117" height="117" />l'expansion occidentale et l'avancée du christianisme. Mais ils abordaient la religion essentiellement sous l'angle d'une confrontation entre cultures océaniennes et occidentale : comment les populations locales résistent-elles au christianisme, quelles formes de subversion de cette religion importée inventent-elles pour conserver leur identité culturelle? Les anthropologues se concentraient alors sur des formes religieuses spécifiquement océaniennes, en particulier les mouvements millénaristes désignés sous le terme générique de <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_du_cargo" target="_blank">Cargo Cults</a>.</em> Le livre de J. Barker a marqué une nouvelle étape, en élargissant le domaine de recherches à un christianisme plus "ordinaire" et en ne traitant pas le christianisme uniquement sous l'angle des relations entre les populations locales et l'Occident, mais comme un fait social majeur des sociétés océaniennes, un élément de leur identité contemporaine.</p><p style="text-align: justify;">C'est dans cette perspective que se situe notre livre, qui est organisé en deux grandes parties. La première, <strong>"missions, églises et politique"</strong>, porte sur l'histoire missionnaire et les églises chrétiennes dans leurs relations avec la colonisation, l'évolution politique des îles d'Océanie et les transformations induites par les migrations. La seconde - <strong>"conversion, prière et guérison"</strong> - se focalise sur la progression récente des mouvements pentecôtistes et charismatiques dans la région. <img id="media-1705306" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/02/77129826.jpg" alt="maisin-church.jpg" width="86" height="135" />L'article de John Barker est publié dans cette seconde partie. Il montre comment l'essor d'un mouvement de "réveil" charismatique chez les <strong><span style="color: #993300;">Maisin de Papouasie Nouvelle-Guinée</span></strong> a modifié les conceptions locales de la sorcellerie, de la guérison et de la moralité. L'anthropologue américain Joel Robbins complète cette analyse des rapports entre christianisme charismatique et cultures locales avec un article intitulé <strong><span style="color: #003366;">"Dieu n'est que parole"</span></strong>, où il souligne la confrontation entre d'un côté les conceptions traditionnelles des Urapmin de Papouasie Nouvelle-Guinée, habitués à distinguer entre action et parole et à considérer cette dernière comme peu fiable, et de l'autre le protestantisme auquel ils se sont convertis depuis la fin des années 1970 et que J. Robbins décrit comme "une religion de la parole", notamment à travers la valorisation de la prière personnelle. Enfin, cette seconde partie du livre comprend un article où je propose trois approches complémentaires du <strong><span style="color: #008000;">pentecôtisme en Polynésie française</span></strong>, à partir de récits de conversion qui conjuguent des logiques de continuité culturelle (les esprits locaux, dont l'existence est reconnue mais qu'il faut désormais combattre), des tentatives de réapropriation de la "tradition protestante" polynésienne et une individualisation des trajectoires personnelles liée aux transformations récentes de la société polynésienne.</p><p style="text-align: justify;">La première partie s'ouvre sur un article de l'universitaire polynésienne Vahi Sylvia Tuheiava-Richaud, qui revient sur une période historique essentielle à la compréhension des relations entre christianisme et politique en Océanie : l'établissement de "<strong>codes missionnaires</strong>" à Tahiti et dans l'archipel des îles Sous-le-Vent, entre 1818 et 1838. Des codes issus d'une collaboration nouée entre missionnaires protestants de la <em>London Missionary Society</em> et les chefs tahitiens pour asseoir leur pouvoir et "moraliser" la vie sociale en s'inspirant des dix commandements bibliques. <strong><span style="color: #993300;"><img id="media-1705920" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/00/01/265339635.JPG" alt="vanuatu-montmartre.JPG" width="125" height="93" />Éric Wittersheim</span></strong> - qui a notamment réalisé plusieurs films documentaires sur la vie politique du Vanuatu - analyse ensuite les relations entre colonisation et missions dans cet ancien condominium franco-britannique indépendant depuis 1980. Il s'appuie sur la trajectoire du père catholique <strong><span style="color: #003300;">Gérard Leymang</span></strong> pour mettre en évidence les contradictions d'une église catholique qui, tout en ayant favorisé l'émergence d'une conscience politique, a longtemps bridé l'engagement et la liberté d'expression du clergé local.</p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="color: #008000;">Fidji</span></strong> est sans doute le pays d'Océanie où les relations entre politique et christianisme jouent aujourd'hui le rôle le plus problématique, avec l'engagement de l'église méthodiste (majoritaire chez les Fidjiens autochtones) et des églises pentecôtistes (en nette progression) en faveur d'un État chrétien excluant de facto les Indo-Fidjiens. J'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises, encore récemment à propos d'un <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2009/03/18/autochtonies-oceaniennes-nouvelle-publication.html" target="_blank">livre collectif sur l'autochtonie</a>. Le texte de Jacqueline Ryle décrit cette situation potentiellement explosive, en montrant comment ces églises fidjiennes mobilisent la tradition, l'identité chrétienne et la terre pour élaborer un discours politique très offensif. <img id="media-1705991" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/01/52058362.jpg" alt="samoanwellington.jpg" width="134" height="100" />L'article de Gwendoline Malogne-Fer conclut cette première partie en abordant deux éléments majeurs de l'évolution récente du christianisme océanien : les rapports de genre et - pour les églises protestantes - les enjeux de l'accession des femmes au pastorat (voir ma <a href="http://yannickfer.hautetfort.com/archive/2008/01/16/religion-genre-et-pouvoir-en-polynesie-francaise-gwendoline.html" target="_blank">note de janvier 2008</a>) ; et l'influence des migrations régionales puisqu'elle s'intéresse ici à la situation d'entre-deux vécue par les femmes pasteures d'origine polynésienne dans les églises de <span style="color: #003366;"><strong>Nouvelle-Zélande</strong></span>, où vivent aujourd'hui 266,000 <span style="color: #000000;"><em>Pacific Peoples</em></span> (originaires des îles de Polynésie).</p><p style="text-align: justify;">En rassemblant ces textes, l'objectif était - comme l'indique l'introduction - "d'apporter au lecteur un aperçu de la diversité du christianisme en Océanie, à travers une exploration des rapports qu'il entretient dans différentes sociétés de la région avec les cultures, la politique et l'histoire coloniale. C'est aussi de donner à voir comment l'anthropologie peut aujourd'hui aborder ce champ de recherches essentiel à la compréhension de l'Océanie contemporaine, en replaçant le christianisme dans le cadre plus large des relations sociales, des enjeux nationaux et des migrations". Au-delà de l'Océanie elle-même, tous ceux qui s'intéressent aux "christianismes du Sud" y trouveront sans doute des outils d'analyse et des pistes de réflexion utiles.</p><p style="text-align: justify;"><strong>* Nb. </strong>(ajout du 2 février 2011). Pour lire l'introduction de ce livre - "Le christianisme, une religion d'Océanie?" -, désormais disponible en ligne sur le serveur HAL-SHS, <a href="http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00561788/fr/" target="_blank">cliquez ici</a>.</p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #008000;">Illustrations</span>: Couverture du livre (tableau de C. Deloffre), <a href="http://www.holidayforeveryday.com/?p=262" target="_blank">Songs of John Frum</a>, <a href="http://www.innovations-report.com/html/reports/social_sciences/report-46294.html" target="_blank">danseurs maisin</a>, un groupe de diacres, prêtres et évêques devant la chapelle de Montmartre au Vanuatu (<a href="http://www.ddec.nc/diocese/Vanuatu/sommaire_Vanuatu.htm" target="_blank">diocèse de Port-Vila</a>), culte samoan à la <em>Wesley Church</em> de Wellington (photo G. Malogne-Fer).</p>
Yannick Ferhttp://yannickfer.hautetfort.com/about.htmlHistoire des missions chrétiennes en Océanie (2): missions polynésiennestag:yannickfer.hautetfort.com,2007-06-17:11004882007-06-17T16:10:00+02:002007-06-17T16:10:00+02:00 Voici comme promis un aperçu du second versant de l’histoire des missions...
<div align="justify"><img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/00/01/7d0883e667878de0add51ef98ed09e33.jpg" alt="c3a123368d1ded6be2b130a97e79a7ae.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" />Voici comme promis un aperçu du second versant de l’histoire des missions chrétiennes en Océanie, qui met en scène des missionnaires océaniens ayant contribué, d’abord en appui des missions européennes puis au nom d’églises océaniennes devenues autonomes (jusqu’aux années 1980 dans certaines régions), à la diffusion du christianisme dans les îles du Pacifique.<br /></div> <div align="justify"><br /> Les missionnaires d’Océanie, le plus souvent polynésiens, sont au départ décrits par les observateurs européens non comme des missionnaires à part entière mais comme des <b><i>native teachers</i></b>, auxiliaires des missions européennes qui débutent essentiellement (mises à part quelques incursions catholiques isolées) à la fin du 18ème siècle avec l’arrivée à Tahiti de la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/London_Missionary_Society" target="_blank"><i>London Missionary Society</i></a> (LMS) protestante.</div> <div align="justify">Au 20ème siècle, ils prennent progressivement en charge des églises locales dans l’ensemble des îles du Pacifique, instaurant avec les populations locales des relations faites d’échanges culturels et parfois de rapports de domination.<br /> <br /> <font color="#000080"><b>Missions polynésiennes en Papouasie Nouvelle-Guinée</b></font><br /> <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/00/a5ff5dac8407eaa44d2634fc61148260.jpg" alt="abca847c20791e73dd77be68babe8f0e.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" height="119" width="163" /> Selon les statistiques de la <b><i>LMS</i></b>, presque la moitié des missionnaires et de leurs épouses sont morts ou ont été tués entre 1871 et 1885. Ils viennent des <a href="http://www.iles-loyaute.com/" target="_blank">îles Loyauté</a>, des <a href="http://www.cook-islands.com/" target="_blank">îles Cook</a>, de <a href="http://www.niueisland.com/" target="_blank">Niue</a> (à partir de 1874), des îles de la Société (1878) et de <a href="http://www.visitsamoa.ws/" target="_blank">Samoa</a> (1884). La <b><i>Wesleyan Methodist Mission</i></b> envoie elle aussi en Papouasie Nouvelle-Guinée des missionnaires tongiens (les Tongiens qui avaient auparavant, à partir de 1835, déjà contribué à l’implantation du méthodisme à Fidji et Samoa), des Samoans et des Fidjiens. Ils arrivent en Nouvelle-Guinée à partir de 1875, en Papouasie à partir de 1891, aux Salomon en 1902, puis dans les montagnes des Highlands au cours des années 1960. Dans les années 1970, cette mission méthodiste s’associe à l’église unie de Papouasie Nouvelle-Guinée et Salomon pour envoyer des missionnaires chez les aborigènes des territoires du nord de l’Australie.<br /> Les principales difficultés rencontrées par ces missionnaires océaniens sont liées à des maladies inconnues en Polynésie et à Fidji, comme la malaria. Leurs relations avec les populations locales sont ambivalentes : plus faciles que les relations entre missionnaires européens et Mélanésiens, mais pas sans tensions. Plusieurs auteurs évoquent en particulier des tensions avec les Tongiens et les Samoans, pour deux raisons:<br /> - D’abord, des préjugés culturels. Beaucoup de missionnaires tongiens et samoans étaient au début du 20ème siècle convaincus de leur supériorité physique, mentale et culturelle sur les Mélanésiens, un sentiment renforcé par la conviction d’apporter « la lumière à des peuples dans l’obscurité ».<br /> - Ensuite, les pasteurs samoans bénéficient, dans les villages samoans, de beaucoup d’autorité, d’attention et de dons de la part des membres d’église. Certains d’entre eux s’attendaient à pouvoir instaurer ce type de relations avec les populations de Papouasie Nouvelle-Guinée, et ont suivent suscité des résistances.<br /> Il semble en revanche qu’il y ait eu moins de tensions avec les Fidjiens, les mariages entre hommes fidjiens et femmes mélanésiennes étant assez courants, en particulier chez les missionnaires veufs.<br /> Et puis ces missionnaires ont contribué à introduire de nouvelles habitudes : ils ont enseigné de nouveaux chants, que l’on peut entendre encore aujourd’hui dans ces églises, chants en grande partie inspirés par ceux des églises de Polynésie. Ils ont introduit de nouvelles méthodes de culture, de nouvelles utilisations des plantes, du pandanus, de la fibre de coco. Ils ont diffusé de nouveaux sports comme le rugby et le cricket. Ils ont influencé le style des habitations. Sur l’île de Misima par exemple, au sud-est de la Papouasie Nouvelle-Guinée, on trouve des maisons de style tongien. Le plus souvent, c’est le style fidjien qui a été adopté.<br /> <br /> <b><font color="#003366">Histoire de Turaliare Teauariki, missionnaire des îles Cook en Papouasie (1963-1975)<br /></font></b><img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/00/0dab97cf9e809066e2072489569647a4.jpg" alt="8883699f5f8e5491d63082f95c08d460.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" /> T. Teauriki est l’un des derniers missionnaires polynésiens envoyés en Papouasie par une église protestante historique. Son récit a été publié en 1996 par Doug Munro et Andrew Thornley dans un livre intitulé <a href="http://uspbookcentre.com/store/merchant.mv?Screen=PROD&Store_Code=UBC&Product_Code=ISBN-98200201268&Category_Code=RG" target="_blank"><i><b>The Covenant Makers, Islander Missionaries in the Pacific</b></i></a> (PTC et University of South Pacific, Suva, Fidji).<br /> En 1962, T. Teauariki est pasteur à Penrhyn, dans les îles du nord des Cook. Il est devenu pasteur à l’âge de 35 ans, après une formation au Takamoa College de Rarotonga – l’école pastorale de la <i><b>Cook Island Christian Church</b></i> (CICC), issue de la LMS.<br /> Quand son épouse et lui partent en 1963, il n’y a plus eu de missionnaires des îles Cook en Papouasie depuis 40 ans et ils y sont les seuls missionnaires océaniens non samoans. Le voyage jusqu’au village reculé de Rouku, dans la région de Morehead River, comprend plusieurs étapes, au cours desquelles il leur est systématiquement rappelé que là où ils vont, les « gens sont sauvages et il y aura des difficultés et des maladies ».</div> <div align="justify">Après trois mois de formation à Rarotonga, ils prennent le bateau jusqu’aux Samoa puis l’avion pour Sydney, où T. Teauariki suit des cours à l’<a href="http://www.asopa.com.au/" target="_blank"><i><b>Australian School of Pacific Administration</b></i></a>, l’école de formation des officiers gouvernementaux australiens (Son épouse reçoit une formation en puériculture et infirmerie). Troisième étape, à Port Moresby: un missionnaire blanc en poste depuis 20 ans leur enseigne la langue Motu. À nouveau, on les met en garde: trois pasteurs locaux ont dû quitter la région, « ils ont dit que les gens étaient très sauvages et qu’il y avait beaucoup de dangers ». Quatrième étape, Daru, capitale de la province occidentale, au sud, où des gens de la Morehead River leur apprennent leur langue. Enfin, arrivée à Morehead, où ils sont accueillis par le Patrol Officer australien – c’est lui qui a demandé à l’église locale, la <i><b>Papua Ekalesia</b></i>, d’envoyer un couple missionnaire pour le village de Rouku, où ils se rendent en pirogue.<br /> <blockquote>«<i>Dès le départ – écrit T. Teauriki –, j’ai décidé de vivre près des gens. Quand j’ai vu leur mode de vie, j’ai laissé de côté toutes les leçons que j’avais prévu de leur enseigner parce que j’ai vu que ça ne voudrait rien dire pour eux. Au départ, je n’ai pas essayé de leur donner une éducation chrétienne. J’ai juste essayé de devenir amis avec eux. Je leur ai rendu visite dans le bush parce que c’est là qu’ils étaient toujours. Je m’asseyais avec eux et j’écoutais les hommes parler entre eux pour mieux apprendre leur langue. Je passais mes journées dans le bush. Le matin et le soir, j’avais des prières familiales à la maison et certains d’entre eux venaient et s’asseyaient avec nous. Mais ça ne les intéressait pas longtemps et parfois ils partaient avant la fin</i>.»</blockquote> <blockquote> </blockquote> <div align="justify">Il voulait leur apporter «la vie», il réalise qu’il doit surtout apprendre à vivre avec eux et comme <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/01/ad70e601e2552525b62b1097e4c3eb38.jpg" alt="776ee61087c27090646efafa9991c0b2.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" />eux: «personne ne m’a prévenu que ma première idée était fausse»… Plusieurs caractéristiques de la vie à Daru lui paraissent devoir être «civilisés» et on voit concrètement comment les missionnaires polynésiens intro- duisent des changements dans les modes de vie:</div> <div align="justify"><br /> - <font color="#800080"><i><b>"</b></i></font><b><font color="#800080"><i>propreté".</i></font></b> « Donc nous avons mangé avec les gens même si la nourriture était sale et que rien n’était lavé. Nous les avons invités à manger avec nous. Au début, Mama [son épouse] voulait que je les emmène à la rivière laver leurs mains avant de manger, mais j’ai dit que nous devions être patients et les laisser manger avec les mains sales ».</div> <div align="justify">- <font color="#800080"><b><i>Accouchement et soins des bébés.</i></b></font> Son épouse invite les femmes à accoucher chez elle plutôt que dans le bush (de peur que les esprits d’un enfant mort-né ne hantent le village), quelques unes acceptent mais la plupart refusent. Elle leur apprend à laver régulièrement les bébés.<br /> - <b><i><font color="#800080">Tressage et couture.</font></i></b> - Son épouse vit avec les femmes, mais évite le bush de peur des serpents. Elle leur apprend à fabriquer des objets tressés en pandanus, fibres de coco et autres plantes, ainsi que la couture, un grand classique de l’action missionnaire en direction des femmes.<br /> - <font color="#800080"><i><b>Pacification.</b></i></font> Quand il visite les autres villages, accompagné par un Daru qui a vécu cinq ans à Port Moresby, voici comment T. Teauriki se présente :<br /></div> <blockquote>«<i>Je leur disais que j’étais envoyé là par la Papua Ekalesia et que j’étais venu de Rarotonga pour apporter l’évangile. Je disais que j’étais réellement envoyé par Dieu, par le biais de l’église, et que je leur apportais la Bible. Je leur disais qu’eux et moi étions un seul peuple et que Dieu nous a fait un, et que j’étais venu pour les aider à ne faire qu’un seul peuple avec leurs voisins des autres villages.</i>»</blockquote> <blockquote> </blockquote> Il a par la suite occupé plusieurs postes, dont celui de superintendent du district de Daru, en 1966 après un intérim assuré par un Samoan (époque où les missionnaires polynésiens accèdent aux responsabilités occupées jusque-là par des Occidentaux). En 1969, on annonce que la Papua Ekalesia a décidé de ne plus faire appel à des missionnaires océaniens et qu’ils n’ont plus droit qu’à un seul séjour de 6 ans. Il rentrent fin 1975, le successeur de T. Teuariki) à la tête du district de Morehead est un Papou.<br /> Son récit est écrit dix ans plus tard, en 1985. Il termine en évoquant les liens établis entre <i>Cook Islanders</i> et Papous:</div> <blockquote> <div align="justify">«<i>Nous avons été heureux de voir que beaucoup de Papous dont les ancêtres ont reçu les premiers missionnaires des îles Cook souhaitent maintenir un lien avec notre église. En 1982, environ 50 d’entre eux sont venus visiter Rarotonga. En 1984, 147 sont venus. Il est maintenant prévu d’en envoyer encore 147 en décembre 1985. Chaque fois, ils restent deux semaines, comme invités de notre église</i>.»</div> <div align="justify"> </div> </blockquote> <div align="justify"><br /> <font color="#003366"><b>Pasteurs samoans à Tuvalu, 1865-1899</b></font><br /> <img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/00/00/159707f402e84fbb9f23273e54a27c2d.jpg" alt="656e5148fa23faaeebaf18f5821609cc.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" />Dernière histoire de missionnaires polynésiens, cette fois en Polynésie, sur l’atoll de Tuvalu. L’introduction du christianisme sur cet atoll est attribuée à un Cook Islander de la LMS, Elekana, diacre de Manihiki, qui fait naufrage en 1861 au sud de Tuvalu. Formé ensuite au Malua College, il fait partie de l’expédition de 1865 avec le missionnaire Murray et deux «teachers» samoans. À son arrivée, Murray remarque qu’il y a déjà une chapelle, que les Tuvalu ont une bible en anglais et connaissent trois chants dont deux en anglais, sans doute du fait d’un Hawaiien ayant résidé sur l’île.<br /> Aucun missionnaire européen n’a jamais résidé durablement à Tuvalu, la mission a été prise en charge par des missionnaires polynésiens, essentiellement samoans.</div> <div align="justify">On retrouve à Tuvalu les mêmes récits qu’en Papouasie Nouvelle-Guinée sur les attentes des pasteurs samoans vis à vis des paroissiens de Tuvalu, avec l’instauration d’un véritable régime LMS samoan : l’église de Tuvalu est un district de Samoa et les pasteurs samoans accumulent plus d’autorité et de richesses que les chefs locaux. La volonté des Tuvalu de dé-samoanise » leur église ne se réalise qu’après la seconde guerre mondiale : en 1947, un pasteur tuvalu demande à l’église<img src="http://yannickfer.hautetfort.com/media/02/01/29b47b12c66bd38d40b7e745efad9640.jpg" alt="213942c4a8ade5c8ca4a10999ae423e8.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 0pt 1.4em 0.7em; float: right" /> samoane de rapatrier ses pasteurs, retrait qui débute six ans plus tard.L’église indépendante de Tuvalu, <b><i>Ekalesia Kelisiano Tuvalu</i></b>, qui rassemble aujourd’hui 93% de la population, est fondée en 1969.</div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"><b><font color="#800000">Illustrations</font></b></div> <div align="justify"><i>En-tête</i>: <b>Mathias Kauage,</b> <i>The first missionary</i> (1977, <a href="http://www.nga.gov.au/Imagining/gallery.cfm" target="_blank">National Gallery of Australia</a>).</div> <div align="justify">Noir et blanc: "Young People with Maiva Shields", Port Moresby 1881-1189, l'une des premières photos de la côte papoue, prise par un missionnaire de la LMS, le Rev. W.G. Lawes (<a href="http://www.metmuseum.org/special/coaxing/view_1.asp?item=0" target="_blank">Peabody Museum</a>).<br /></div> <div align="justify"><i>Cérémonie papoue</i> et <i>Tuvalu</i> (Vaitupu Island et <span class="text">Niulakita Island)</span>: superbes photos de <b><a href="http://www.peterbennetts.com/index.php?EXP=93" target="_blank">Peter Bennets</a></b><span class="text">.</span></div> <div align="justify"><i>Homme à la pirogue</i> (Papouasie occidentale, Fly River): <a href="http://www.pacificislandtravel.com/png/about_destin/flyriveregion.html" target="_blank">pacificislandtravel.com</a></div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"><br /></div>