Last posts on numérotation2024-03-28T14:42:17+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/numérotation/atom.xmlgalaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (52)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-04-24:60459782018-04-24T07:35:00+02:002018-04-24T07:35:00+02:00 Ne sachant que faire, nous reprîmes le tableau élaboré à Paris chez...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">Ne sachant que faire, nous reprîmes le tableau élaboré à Paris chez Mathias. Que pouvait-il nous apprendre suite aux événements de la nuit ? Il leur était à peu près sûr qu’en ce qui concernait les ravisseurs, il ne pouvait s’agir que d’un seul individu. Enlever deux personnes en une nuit en des lieux différents semblait irréaliste. De plus, pourquoi enlever ces personnes ? Pour l’argent ? Nous aurions déjà reçu une demande de rançon puisqu’ils connaissaient l’adresse de l’hôtel et vraisemblablement notre existence. Ils avaient été capables de faire le lien entre Claire et notre petit groupe et l’existence du professeur et, probablement également, de sa confrérie. Il s’agissait donc forcément de personnes ayant une connaissance de nos recherches et intéressées par celle-ci. Ce qui nous semblait le plus probable étaient soit une organisation religieuse ou idéologique, voire en mal de connaissance, soit un État dominant cherchant à tout prix à maintenir son omniprésence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Et si nous cherchions ce qui peut intéresser ces organisations ou ces États dans nos recherches, me dit Mathias. Cela nous permettrait peut-être d’éliminer ou d’infirmer certaines hypothèses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Nous avons principalement, jusqu’à présent, et sans doute par manque de compétences, axés nos approfondissements sur la cosmologie et ses investigations par les nombres. Très peu en ce qui concerne les aspects philosophiques et religieux. On pourrait peut-être éliminer les églises, non ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Je ne crois pas. Les églises ont toujours été les premières à être bien renseignées et à s’intéresser à tout ce qui concerne l’origine du monde et aux lois de son évolution. Elle a condamné de grands savants, mais elle a également laissé des ecclésiastiques faire des recherches. Deux exemples : le Père Teilhard de Chardin, paléontologue et philosophe, pour qui matière et esprit sont deux faces d'une même réalité, et le chanoine Georges Lemaître, physicien et astronome, qui élabora sa théorie de l’atome primitif, début temporel de l’univers. Pour moi, les églises sont tout à fait susceptibles d’intervenir dans nos recherches si celles-ci s’avèrent innovantes ou risquent de remettre en question l’existence de Dieu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Soit, gardons-les présentes à l’esprit, accordais-je à Mathias.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Tu ne crois pas si bien dire. Pour elles, l’Esprit, avec un grand E, est le moteur essentiel de l’univers et de la vie. La matière n’est que la manifestation de la divinité. Étonnant d’ailleurs de constater que certains scientifiques, tel Jean E. Charon, énoncent que chaque grain de matière possède une part de mémoire et donc de possibilité de choix, donc de liberté. Pour ces physiciens, l’esprit ne serait pas le propre de l’homme. La spiritualité serait ainsi contenue à l‘intérieur de certaines particules de "matière". La matière et l’esprit seraient deux aspects d’une même réalité, la matière étant l’endroit et l’esprit l’envers.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– C’est bien l’objet de notre entreprise, concilier la physique et la philosophie, la cosmologie et la théologie. Nous avons donc des précurseurs, scientifiques et visionnaires, voire mystiques.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;">– Oui, mais ils ne sont malheureusement pas écoutés.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (51)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-04-15:60436252018-04-15T07:51:00+02:002018-04-15T07:51:00+02:00 En début d’après-midi, nous prîmes rendez-vous avec le Commissari capo du...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">En début d’après-midi, nous prîmes rendez-vous avec le Commissari capo du rione<a href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">[1]</span></a> où se trouve l’hôtel. Celui-ci, après avoir écouté et posé quelques questions, désigna un ispettori superiori<a href="#_ftn2" name="_ftnref2"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">[2]</span></a> qui parlait français pour l’enquête. Il leur déclara que c’est parce qu’ils avaient reçu un appel téléphonique désignant un enlèvement qu’ils pouvaient bénéficier d’une enquête. Une simple disparition ne suscite pas l’ouverture de recherche pour un adulte, comme en France, ajouta-t-il. Ils avaient convenu de ne pas s’étendre sur leurs recherches et de se présenter comme de simples touristes en visite à Rome. Mais ils durent bientôt entrer dans les détails.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">L'inspecteur fut étonné d’apprendre que Claire était partie sans toucher à sa chambre, vêtue telle qu’elle y était arrivée. Serait-elle partie volontairement, comme si elle avait été appelée, probablement par l’intermédiaire de son téléphone portable ? Ce qui signifierait que la ou les personnes qui s’étaient emparées d’elle la connaissaient et connaissaient son numéro.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Connaissez-vous l’adresse du professeur ? Nous demanda l’inspecteur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Nous ne connaissons que son lieu de travail qui est la villa Médicis où il est en charge des relations entre la ville de Rome et les résidents.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Savez-vous s’il y habite ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Je ne crois pas, mais je n’en suis pas certain. Seule Claire pourrait nous le dire, remarquais-je.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Demain matin, j’irai à l’Académie de France pour en savoir un peu plus. Cela va être une enquête longue et difficile, car, pour des raisons diplomatiques, il faut être discret et ne rien laisser apprendre à la presse. Vous connaissez la presse romaine, elle est à peu près semblable à celle de la France, surtout depuis l’apparition d’internet. Ne vous attendez pas à des résultats immédiats, sauf si bien sûr les ravisseurs se manifestent. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Oui, mais d’un autre côté, je ne vois pas pourquoi ils les ont enlevés s’ils n’ont rien à nous demander.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– N’oubliez pas qu’ils détiennent déjà deux membres de votre groupe. Cela peut leur suffire. Là-dessus, il prit congé non sans nous rappeler de garder le contact et l’appeler si nous disposions d’éléments nouveaux.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">[1]</span></a> Les Rioni sont les quartiers situés dans le centre historique de Rome.</p><p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">[2]</span></a> L’équivalent d’un commandant de police en France.</p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (50)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-04-10:60421462018-04-10T07:33:00+02:002018-04-10T07:33:00+02:00 – Quant à la quintessence, autant que je souviens, c’est ce qu'il y a de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Quant à la quintessence, autant que je souviens, c’est ce qu'il y a de meilleur, de plus précieux dans quelque chose ou chez quelqu'un. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– C’est la définition habituelle. Mais n’oublions pas que la quintessence vient du latin </span><a href="https://fr.wiktionary.org/wiki/quintus#la"><em><span style="font-size: 11.0pt;">quinta</span></em></a> <a href="https://fr.wiktionary.org/wiki/essentia#la"><em><span style="font-size: 11.0pt;">essentia</span></em></a><span style="font-size: 11.0pt;">, soit « cinquième essence » et s’ajoute chez les philosophes anciens aux quatre premiers (la terre, le feu, l’air, l’eau) et en assure la cohésion ou la vie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– J’avoue que pour un informaticien, tu es assez bon sur l’origine des mots. Bravo ! Mais cela nous apprend-il quelque chose ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Peut-être, de manière indirecte. C’est ce qu'il y a d'essentiel, de plus important dans un ouvrage, dans une œuvre, dans un concept et que l'on présente sous une forme résumée et condensée. Connaître ce mot de passe et savoir l’utiliser pourraient conduire à entrer dans un secret jalousement gardé par une barrière intellectuelle ou mystique. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Quelque chose comme les différents sens de l’écriture dont Origène parle dans son homélie sur les nombres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Oui, ce pourrait être ça. La bible raconte l’histoire de la rencontre entre l’humanité et Dieu, mais elle est aussi terrain d’expérimentation de la vie spirituelle de tout homme et conduit à la découverte de soi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Ainsi, ce mot de passe, parce qu’il s’appelle quintessence, pourrait être une ouverture vers une autre compréhension ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– C’est une possibilité, pas une certitude. Mais elle vaut la peine d’être creusée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Donc, si je comprends bien, les ravisseurs pourraient être intéressés par nos connaissances et tenter de se les procurer. Ce pourrait donc être un organisme qui aurait également pénétré dans notre base de données pourtant très sûre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– N’allons pas si vite. Ne laissons pas marcher notre imagination.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">On avait donc avancé, même si rien n’était résolu. Ils étaient vivants, on pouvait presque communiquer avec eux. L’homme paraissait intelligent, donc on pouvait négocier avec lui. On disposait d’un mot de passe sans savoir à quoi il pouvait servir. Ce n’était déjà pas mal. À nous de découvrir la suite. Mais comment et de quelle suite s’agit-il ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt;">– Dans tous les cas, il faut maintenant mettre les carabiniers dans le coup. Il est temps de faire une déclaration pour qu’ils tentent de retrouver Claire et le professeur. </span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (49)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-04-04:60404482018-04-04T07:01:00+02:002018-04-04T07:01:00+02:00 – Clément, c’est Claire. Nous sommes en danger. Enlevés. On ne sait qui. Un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Clément, c’est Claire. Nous sommes en danger. Enlevés. On ne sait qui. Un homme, grand, brun, avec lunettes, vêtu d’un costume gris, l’air intelligent, sans autre signe particulier. Nous ne savons où nous sommes. Ah oui, un mot de passe employé par l’homme : quintessence. Je ferme, il arrive. Ne rappelle pas !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Je n’eus pas le temps d’ajouter quelque chose et, de toute façon, j’étais tellement surpris que je n’aurais su quoi dire ou demander. Trop tard ! Mathias me regardait. Je n’avais pas eu le temps de mettre le mode haut-parleur. Il me voyait secoué et se demandait ce qui se passait. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est un coup de fil de Claire. Très bref. Elle me disait qu’elle et le professeur (elle a dit nous, donc je pense qu’il s’agit du professeur) avaient été enlevés. Elle ne sait pas qui ou quelle organisation les a enlevés et ignore où elle se trouve. Elle a parlé d’un homme qui porte des lunettes, grand, brun, sans signe particulier. Elle a ajouté qu’il semblait intelligent. Elle a parlé d’un mot de passe : « quintessence ». Pour quoi faire, elle n’a rien spécifié, car elle a ajouté qu’il arrivait. Elle a coupé aussitôt.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Et tu ne lui as posé aucune question ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je n’ai pas eu le temps. Il fallait surtout que je l’écoute, puis elle a dû raccrocher parce que l’homme s’approchait, m’a-t-elle dit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Nous n’en saurons donc pas plus. Au moins, nous les savons en vie. Dieu soit loué ! Mais que pouvons-nous faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Nous n’avons, tentais-je de résumer, que deux éléments nouveaux en dehors du fait que nous les savons en vie. Premièrement, ils ont été kidnappés par un homme non identifiable. Mais les éléments d’identification sont pratiquement inexistants. Deuxièmement, nous avons un mot : quintessence. Cherchons d’abord au plus simple : le mot de passe. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Le mot de passe, me dit Mathias, je connais. Je peux même te donner la définition de Wikipédia : un mot de passe est un mot ou une série de caractères utilisés comme moyen d'authentification pour prouver son identité lorsque l'on désire accéder à un lieu protégé, à une ressource ou à un service dont l'accès est limité et protégé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Mais cela peut également être, avec une définition plus large qui existait avant l’informatique un signe de reconnaissance entre initiés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est vrai. L’informatique n’a pas tout changé !</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (48)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-03-30:60391632018-03-30T10:46:43+02:002018-03-30T10:46:43+02:00 Le soir de ce premier jour d’investigation dans les notes de Claire, nous...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Le soir de ce premier jour d’investigation dans les notes de Claire, nous avions convenu de faire un point de situation pour confronter nos points de vue, remarques, intérêts, voire points remarquables que nous avions trouvés. Mathias commença :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Pour ma part, j’estime que ces notes ont une réelle richesse. Elles constituent, me semble-t-il, une bonne synthèse des différentes théories d’interprétation des différentes religions : leurs rôles réels, leurs doctrines, leurs influences évidemment et, bien sûr, leurs nuisances. Mais je constate, à travers ce que j’ai lu, qu’une étude des dogmes, doctrines, rites des religions ne nous apprendra pas grand-chose. Nous pourrons creuser, creuser encore, nous aurons toujours quelque chose à découvrir, mais serons-nous plus avancés dans notre objectif, j’en doute. Il y a dans toutes les religions, ou au moins la plupart, une part d’adhésion sentimentale ou intellectuelle ou encore sociale, qui en fausse la vision. Elles demandent de croire en leurs dogmes, c’est-à-dire d’adhérer à une image de Dieu qu’on ne peut penser que selon leurs critères. Dieu ne s’impose pas à notre évidence : il faut croire en lui, ou pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est une démarche subjective inverse de la démarche objective de la science où tout passe par l’expérimentation. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, effectivement. La science ne demande pas une adhésion spontanée. Elle démontre et laisse son interlocuteur croire ou non à sa démonstration qui s’appuie sur une expérience et des conclusions tirées de celle-ci. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Pourtant, répliquais-je, il a bien fallu une force d’adhésion au départ suffisamment convaincante pour que de nombreuses personnes croient, s’engagent et vivent leur foi. Et cette force constitue bien une expérience personnelle au même titre qu’une expérience de physique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, nuança Mathias, mais c’est une expérience qui ne peut être partagée, alors que l’expérience scientifique consiste à prouver la véracité d’un fait en démontrant à tous son existence que tous peuvent partager.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Si je comprends bien, la religion implique de croire et non forcément de vivre ce que la religion déclare comme vrai. C’est pourquoi beaucoup pensent que la religion s’arrête à une croyance à laquelle il convient d’adhérer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je te ferai remarquer que toutes les religions ne voient pas l’adhésion de leurs pratiquants de la même manière. Prenons par exemple le Zen. Seule l’expérimentation de la pratique du non-mental compte. De même pour le yoga au travers des exercices corporels ou mentaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est exact, confirmais-je, et c’est pourquoi les religions dites révélées disent qu’il ne s’agit pas de religion, mais simplement d’états psychologiques à atteindre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est vrai qu’il y a une différence fondamentale entre les religions révélées et les autres, soit les religions orientales, soit les religions dites naturelles des philosophes des XVII et XVIII<sup>es </sup>siècles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"><span style="font-size: 12pt;">La sonnerie de mon téléphone portable me coupa. Je décrochais et j’entendis la voix de Claire, une voix effrayée, très faible, comme téléphonant en cachette.</span> </span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (44)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-03-09:60327822018-03-09T07:15:00+01:002018-03-09T07:15:00+01:00 – En fait, remarquais-je, tout ceci ne nous apprend rien de plus que ce...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– En fait, remarquais-je, tout ceci ne nous apprend rien de plus que ce que nous savions déjà. Il faudrait maintenant entrer dans une recherche beaucoup plus poussée des individus, organisations ou États susceptibles d’être intéressés, ce qui n’est pas une moindre affaire. Mais on peut y réfléchir. Prenons par exemple, la catégorie des religions. Lesquelles énumérer ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Eh bien, tout d’abord, la religion catholique, organisée, institutionnelle, détentrice ainsi de pouvoirs sur les sociétés et le affaires du monde. Ce n’est pas nouveau et il est inutile d’énumérer les exemples.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est vrai, mais est-ce si sûr de nos jours ? Il me semble que l’église a perdu beaucoup de pouvoir temporel et que la société civile et les notions de laïcité bloquent leurs prétentions.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Justement, raison de plus pour inciter certains fanatiques à agit pour un retour à leur capacité de pouvoir.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je vous ferai remarquer, dit Mathias, que l’Islam est au moins autant, sinon plus, susceptible d’avoir les mêmes raisonnements et donc les mêmes actions. Je dirai même, beaucoup plus susceptible.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est exact. On pourrait même la faire passer en premier dans l’ordre des probabilités, en raison des événements actuels et de leur montée en puissance dans tout le Moyen-Orient. Leurs capacités à utiliser Internet pourraient même nous inciter à étudier en premier lieu cette possibilité. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Pour poursuivre notre tour des religions, je pense que l’orthodoxie et le judaïsme pourraient également être concernés.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">–Oui, certes, mais pas pour les mêmes raisons, me semble-t-il. Se mêlerait alors un fort aspect politique et étatique, que serait la défense de la Russie telle que l’imagine Poutine ou la défense du peuple hébreu, moteur de l’action du gouvernement de Tel-Aviv. Ce qui réduit considérablement leur intervention. Ces États attendraient simplement que nos recherches soient beaucoup plus avancées pour intervenir.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est exact. Gardons-les, mais pour des recherches ultérieures.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Voyez-vous d’autres religions qui pourraient être intéressées ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est assez réduit, je dirai même inexistant. Les religions et courants religieux issus du Bouddhisme sont moins organisés, plus foncièrement pacifiques et moins missionnaires. Je pense qu’on peut les écarter. Les religions hindouistes peuvent être plus guerrières, mais elles restent géographiquement tournées vers l’Asie et idéologiquement et historiquement plutôt pacifiques, comme le Bouddhisme. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Alors, pour devenir plus pragmatique, conclut Vincent, il faut se concentrer sur l’Islam et l’Église catholique principalement, voire l’Orthodoxie et le Judaïsme. Êtes-vous d’accord ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Ce fut unanime et cela représentait déjà un travail énorme et une recherche de renseignements trop importante pour trois personnes, d’autant plus que les deux autres possibilités d’acteurs n’avaient pas encore été envisagées : les organisations à visées dominantes et les États. </span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (42)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-03-01:60304702018-03-01T07:47:00+01:002018-03-01T07:47:00+01:00 Je souhaitais revoir les artistes avec lesquels nous avions conversé lors...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Je souhaitais revoir les artistes avec lesquels nous avions conversé lors de notre visite à la villa Médicis. Vous vous souvenez que j’avais pris le rôle de directeur d’une agence de communication pour nous introduire auprès des artistes résidents. Cela restait une bonne introduction pour aller prendre le pouls. Je pris le temps tout d’abord pour me promener dans les jardins, puis pour admirer la vue sur Rome et enfin pour visiter ce magnifique palais qui est bien plus qu’une simple villa. Je me laissais aller à regarder les pièces d’exposition et les tableaux qui ornaient les murs et me présentais vers seize heures à l’académie. Rappelant mon rôle, je demandais à voir le jeune artiste qui travaillait sur les chiffres en verre. Après quelques minutes d’attente, je fus introduit dans son atelier.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je me souviens très bien de vous, me dit Pierre Englebert, et du jour auquel nous nous sommes vus. C’était il y a peu quand le professeur vous faisait visiter les logements de quelques pensionnaires et leurs travaux. Plus particulièrement de votre tête lorsque le professeur se fâcha à propos du nombre qui devait achever le lustre en verre que j’étais en train de faire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Cela s’est donc tant vu ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, nous nous sommes habitués à de telles sorties. Mais vous, quelle tête !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– J’avoue avoir été un peu surpris, sinon décontenancé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, le professeur est parfois abrupt, décalé et surprend les visiteurs par des remarques originales traitant tantôt de cosmologie, tantôt de philosophie et tantôt de religion et même de mystique. C’est un être assez étonnant qui ne s’arrête pas à ce qu’il connaît et qui tente d’élargir en permanence sa vision du monde sur des sujets à l’extrême pointe de la recherche. C’est pour cela que les pensionnaires l’apprécient malgré ses sorties parfois scabreuses. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– À ce propos, savez-vous pourquoi celui-ci vous a dit « Non, pas zéro, orez ! » Est-ce habituel chez lui ou cette injonction est-elle nouvelle ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Vous devez vous souvenir qu’il l’a en partie explicité. Mais je ne l’avais jamais auparavant entendu dire quelque chose de cet ordre. Cela doit dater de trois à six mois au plus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Cet orez dont il parle a à voir avec l’infini, mais j’avoue que pour l’instant, je ne vois pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Il parle assez souvent d’infini potentiel ou en puissance et d’infini en acte. Je concède que je ne suis pas capable de bien distinguer les deux notions. Il a repris une fois la définition d’Aristote, « l’infini est ce qui est tel que lorsqu’on en prend une quantité, c’est-à-dire quelque grande que soit la quantité qu’on prend, il reste toujours quelque chose à prendre »<a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>. Je pense que c’est ce qu’il appelle l’infini en puissance : il est toujours possible de l’augmenter dès l’instant où l’on découvre quelque chose de plus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est sans doute ainsi, tentais-je d’expliquer, que Jean Duns Scot prétend que l’infini n’est pas ce qui laisse toujours quelque chose derrière, mais bien ce qui excède le fini selon toute proportion déterminée ou déterminable<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>. Mais ce qui me semble le plus intéressant chez Scot, c’est la transposition qu’il fait de la physique à la métaphysique. Il parle d’ « être infini actuel, indépassable en entité », qui serait « véritablement un tout, et un tout parfait ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Mon interlocuteur resta coi. Il semblait avoir du mal à me suivre. Peut-être me trompais-je et le professeur n’avait jamais parlé de ces comparaisons possibles entre le monde physique et le monde spirituel. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[1]</span></a> Aristote, <em>Physique</em>, III, 6, 206 b 32-207 a 15[207 a 7-8], dans Sondag 2005, p.119 </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[2]</span></a> Quolibet V (Olms, p. 118) dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Infini#Sondag,_''Duns_Scot_:_la_métaphysique_de_la_singularité''">Sondag, <em>Duns Scot : la métaphysique de la singularité</em></a>, p. 107 </span> </span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (41)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-25:60294102018-02-25T07:13:00+01:002018-02-25T07:13:00+01:00 – Bon, revenons à nos moutons, dit Vincent. Mais si tel était le cas que...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Bon, revenons à nos moutons, dit Vincent. Mais si tel était le cas que nous venons d’évoquer, il est probable que le professeur n’est pas concerné et qu’il s’est absenté pour une autre raison. Donc deux hypothèses : une agression ou un enlèvement qui d’ailleurs est qualifié d’agression par la police.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Dans le fond, est-il possible qu’il n’y ait eu en premier lieu une agression ou un enlèvement et que celui-ci se soit transformé en accord avec Claire ou le professeur pour des raisons d’informations qu’ils jugeaient très intéressantes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Ce n’est pas impossible. Mais tout de même quelque peu invraisemblable. Disons une chance sur dix.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Bon, dis-je. Nous avons à peu près fait le tour des possibilités en ce qui concerne l’incident qui a provoqué leur disparition. Mais finalement cela ne nous avance guère. Nous n’en savons pas plus. Où peuvent-ils être ? Pourquoi si l’incident est voulu par eux ou par qui autrement ? Posons-nous donc la question des causes. Pourquoi cette absence non explicitée ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"> – Très sérieusement, je ne crois pas à un vol de valeurs. C’est donc pour des documents ou encore pour leur soutirer une information qu’ils auraient disparu. Ou également pour qu’ils donnent volontairement une information à quelqu’un. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Toutes ces suppositions me paraissent intéressantes. En effet que peuvent avoir à cacher Claire ou le professeur : le fruit de leurs investigations et travaux. Rien d’autre. C’est donc bien à notre recherche que l’on s’en prend et à l’avancée de nos travaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Alors, qui peut chercher à percer notre secret ? Il me semble que nous avons déjà abordé cette question et que l’on a identifié des personnes ou organisations qui pourraient être intéressées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, c’est vrai. Tu te souviens, c’était au début de notre recherche sur qui remplaçait le zéro par orez. On avait même fait un tableau. Il faut le reprendre et essayer d’aller plus loin. Nous nous sommes peut-être trompés et creuser plus avant notre analyse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– N</span>e poursuivons pas, dis-je. Attendons de disposer du tableau que Vincent va extraire de la base de données et puis nous réfléchirons à nouveau. Rendez-vous ce soir vers 19 heures pour reprendre le brainstorming. Pendant ce temps, je vais aller faire un tour à la villa Médicis. Mathias, que feras-tu ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je vais faire le tour de l’actualité des chercheurs en cosmologie ainsi que celle des recherches théologiques et spirituelles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"> – Bon. Alors, à tout à l’heure !</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (40)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-21:60283142018-02-21T07:09:00+01:002018-02-21T07:09:00+01:00 – oui, au lieu d’un homme à suivre, ils pourraient avoir découvert un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– oui, au lieu d’un homme à suivre, ils pourraient avoir découvert un endroit où le téléphone ne passe pas et ils ne peuvent s’en éloigner parce qu’il a trop d’importance pour eux et qu’il faut le surveiller.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, une sorte de cave ou de tunnel. Mais pourquoi ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– il est aussi possible qu’ils ne puissent communiquer parce qu’ils risquent d’être écoutés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– c’est aussi une possibilité effectivement. Mais cela me semble peu probable, car ils peuvent mettre le téléphone sans le son et envoyer un SMS.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Bon, arrêtons nos spéculations sur une disparition volontaire. Il me semble qu’il serait intéressant de se poser la question d’une disparition involontaire, c’est-à-dire provoquée par quelqu’un, telle qu’un enlèvement, un accident ou autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Au fait, nous n’avons pas interrogé la police. Ils se pourraient qu’ils aient été arrêtés sous un prétexte quelconque ou que quelqu’un est signalé une agression.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est une hypothèse, mais tellement peu probable. Disons, moins de 3% de chance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je parle italien couramment, dit le hacker Vincent. Je vais les appeler.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Il sort, cherche le numéro de la police et leur pose la question. Toutes les informations étant centralisées il devrait avoir une réponse assez vite. Trois minutes plus tard, Vincent revient et nous fait un signe de négation. Rien auprès de la police. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Nous pouvons donc écarter l’hypothèse d’un accident ? suggéra Mathias.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– En principe oui, sauf si cet accident n’a pas été signalé ou a été camouflé. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Dans ce cas, il s’agit très probablement d’une agression volontaire, n’est-ce pas ? Alors, passons à cette autre hypothèse, ajouta Mathias.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est-à-dire ? Un enlèvement ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– cela est possible, mais pourquoi ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Nous verrons le pourquoi plus tard. En dehors de l’enlèvement, il y a en effet ce qui a été évoqué tout à l’heure, une attaque pour leur voler quelque chose : argent, bijoux, biens ou même documents.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Pourquoi pas ? Claire nous a souvent dit qu’elle accompagnait le professeur à des réunions et qu’ils emportaient toujours une serviette pleine de documents. Cela est tout à fait plausible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, mais pas au moment du coucher. Souvenez-vous que nous n’avions rien de prévu hier soir. Je l’ai laissé devant sa porte après le diner, dis-je en me rappelant ce qui s’était passé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Mais peut-être quelqu’un est passé ensuite avant qu’elle ne se couche. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est possible, mais dans ce cas le veilleur de nuit l’aurait vu sortir. Il m’a dit qu’il n’avait vu personne ni entrer ni sortir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Il s’est peut-être absenter ne serait-ce qu’un bref temps, ne serait-ce qu’une envie pressante.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Eh bien! Nous pourrons l’interroger ce soir puisqu’il est là à partir de neuf heures.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– N’oublions pas non plus qu’on a écarté une agression puisque la police n’a eu aucun compte-rendu de ses agents sur le terrain.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (38)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-12:60256722018-02-12T07:09:00+01:002018-02-12T07:09:00+01:00 En fin d’après-midi, je décidai d’appeler notre informaticien à Paris. Il...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">En fin d’après-midi, je décidai d’appeler notre informaticien à Paris. Il devait être rentré du travail et pourrait peut-être me donner de bons conseils. Celui-ci décrocha tellement rapidement qu’il en fut surpris. « Oui, un pressentiment », confirma-t-il. Je le mis au courant de l’absence de Claire et du professeur, sans que les deux défections soient forcément liées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Ce que tu me dis me paraît grave. Certes, les deux absences ne sont pas forcément liées, mais il y a cependant de grandes chances que ce soit le cas. Mais pourquoi ? Elle n’aurait pas laissé quelque chose dans sa chambre, un papier, un signe discret, quoi que ce soit qui indique qu’elle partait et éventuellement pourquoi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je n’ose pas trop retourner dans sa chambre, car s’il y a une enquête de police, on pourrait m’objecter que je cherchais à cacher des preuves. Mais ce matin, je n’ai rien vu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je te propose d’attendre pour aller à la police. Elle ou ils vont peut-être rentrer ce soir ou cette nuit. Je crois cependant qu’il serait bon que nous venions, moi et Vincent, à Rome pour t’aider. Il me semble difficile pour toi d’assumer seul cette absence et les recherches nécessaires. Nous prenons le premier vol demain matin et serons auprès de toi en fin de matinée. Cela te convient-il ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, cela me paraît plus sage. Nous ne serons pas trop de trois pour effectuer nos recherches et poursuivre notre mission, car très probablement les deux sont liées. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">L’après-midi fut longue et la soirée encore plus. Aucune nouvelle, ni de Claire, ni du professeur. Je pris soin de téléphoner à la villa Médicis en demandant que l’on me joigne si l’un de deux se manifestait au bureau. Mais je ne reçus aucun appel.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (37)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-08:60245882018-02-08T07:13:00+01:002018-02-08T07:13:00+01:00 Je décidais d’attendre jusqu’à l’heure du déjeuner avant d’alerter. Mais...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Je décidais d’attendre jusqu’à l’heure du déjeuner avant d’alerter. Mais qui ? Je ne savais. Autant l’avouer, j’étais décontenancé, quasiment perdu dans cette ville que je connaissais peu et dans un milieu qui, cette fois-ci, me semblait hostile. Je décidais de sortir plutôt que de tourner en rond dans ma chambre et de me ronger les sangs. Mais sitôt dehors je me dis que peut-être Claire pourrait me faire parvenir un message à l’hôtel. J’avais cependant pris la précaution de me munir de mon téléphone portable, au cas où. Je déambulais le long du Tibre, contemplant ses eaux noires, en me demandant ce qu’elle avait bien pu faire. Soudain, je me rendis compte que la première chose à faire était de téléphoner au professeur Mariani pour savoir si elle avait rejoint son lieu de travail ce matin. Je m’assis sur une grosse pierre et composai le numéro de son bureau. La seule personne que je réussis à joindre était une femme de ménage de la villa Médicis. J’eus beaucoup de mal à lui expliquer que je voulais parler au professeur Mariani ou à sa secrétaire particulière, mais elle ne les avait vu ni l’un ni l’autre ce matin. Diable, comment cela se faisait-il ? Je commençais à m’inquiéter réellement. Non seulement Claire avait disparu, mais également le professeur. Cela aurait-il un lien avec sa confrérie ? Cependant, je savais qu’il arrivait assez fréquemment au maître de ne se rendre au bureau qu’en début d’après-midi. Donc, ne pas paniquer et attendre jusque vers trois heures pour retéléphoner. Je rentrai à l’hôtel pour déjeuner et demandai au portier si l’on avait laissé un message à mon intention. Rien. Attendons encore un peu. Je passais le repas à envisager diverses circonstances qui auraient pu amener une telle situation. Mais je dus avouer que rien d’intéressant ne sortit de ce soliloque, mes pensées étaient trop embrouillées et manquaient totalement de cohérence. À deux heures trente, je retéléphonai à la villa Médicis, mais ni le professeur ni Claire n’était apparu. La personne que j’eus au bout du fil me dit qu’il était assez fréquent que Monsieur Mariani s’absente une journée et que cela n’avait rien d’anormal. « Peut-être a-t-il eu besoin de son assistante », ajouta-t-il en pensant à notre collègue. Je ne pus rien en tirer de plus et n’étais pas plus avancé. Je remontai dans ma chambre, inquiet, ne sachant que faire. Inutile d’aller à la police. Tout d’abord je ne parlais pas suffisamment bien italien et de toute façon, ce que mon correspondant de la villa Médicis m’avait dit ne m’inclinait pas une telle démarche. La police m’aurait simplement dit d’attendre, qu’il n’y avait aucune raison de s’angoisser. Et pourtant, j’étais inquiet.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (36)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-02-04:60233922018-02-04T00:23:00+01:002018-02-04T00:23:00+01:00 Claire me raconta le lendemain ce qui s’était passé. Nous avions la réponse...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Claire me raconta le lendemain ce qui s’était passé. Nous avions la réponse que nous cherchions sans que nous ayons eu besoin de la rechercher. Mais, que nous apprenait-elle ? Pas grand-chose. Certes nous savions que le professeur était quelque peu exalté, idéaliste même, qu’il pouvait à certains moments disjoncter et ne plus savoir ce qu’il disait, mais c’est tout. Qu’en conclure ? Nous pouvions lui faire confiance quant à la franchise de ces paroles et de son action, mais jusqu’à une certaine limite, difficilement identifiable. Que faire ? Nous décidâmes d’en référer à ceux qui étaient restés à Paris.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Trop risqué, dit Vincent. Il est sans doute sincère et vrai, mais il est incontrôlable. Nous ne pouvons nous reposer sur quelqu’un qui peut déjanter à tout moment.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Certes, mais ils peuvent nous apporter un soutien réel dans nos réflexions, dit Mathias. Depuis l’incident du remplacement du zéro par l’orez, nous n’avançons plus. Ils apporteraient un souffle nouveau, une autre manière de voir. À nous de tenir notre homme pour nous livre ses secrets.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est vrai, mais nous livrons également les nôtres. Et ils sont avancés quoi que vous en pensiez, dit Claire. Oui, certes, agrandir notre cercle serait utile, mais après tout, que savons-nous de ce qu’ils ont découvert. Avons-nous eu une seule fois accès à leur propre connaissance ? Alors, de quel côté la balance doit-elle pencher ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est exact. Nous devons savoir ce qu’ils cachent derrière leurs apparences doucereuses avant de nous engager avec eux. Quant aux membres de la confrérie du professeur, sans doute faudrait-il mieux faire connaissance avec eux, puis passer ensemble un pacte, même derrière le dos du professeur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Je m’interposai :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Sûrement pas ! Celui-ci est ouvert et vrai, ne cherchons pas à le tromper, cela pourrait nous en coûter. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Soit, alors mêlons-nous à eux sans perdre notre autonomie ! Mais ne perdez pas trop de temps pour pouvoir rentrer à Paris au plus tôt et reprendre nos recherches.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (31)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2018-01-15:60173252018-01-15T09:04:00+01:002018-01-15T09:04:00+01:00 Reprise du nombre manquant (voir le 19/05/2016), sans vous cacher que ce...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #ff0000; font-size: 10pt;">Reprise du nombre manquant (voir le 19/05/2016), sans vous cacher que ce texte m'a demandé beaucoup de travail pour lui donner une certaine cohérence au regard des sujets scientifiques évoqués. Mais poursuivons l'aventure...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Je ne vous cache pas que nous avons des opposants, voire des ennemis. Il y a bien sûr les églises officielles qui estiment que ce genre de recherche est néfaste et doit être combattu. Il y a aussi les hommes de sciences qui, eux, estiment qu’ils sont les seuls autorisés à utiliser les résultats des études scientifiques et à tirer des conclusions. Mais je pense que vous connaissez cela aussi bien que moi. Nous nous sommes organisés en confrérie, car nous avons rassemblés de nombreuses personnes intéressées par notre projet. Je me charge de les trier, c’est-à-dire de leur faire passer une sorte d’examen de passage. Les épreuves portent sur leur moralité, et nous avons des indicateurs extérieurs qui nous renseignent sur leurs connaissances scientifiques et leur capacité à raisonner logiquement. Nous n’avons ni tabou ni doctrine et chacun peut entrevoir les solutions de manière différente.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, je l’ai constaté lors de votre réunion, dit Claire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– N’est-ce pas ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– En fait, reprit le professeur, nous avions l’intention de vous contacter et de vous proposer des échanges d’information, peut-être même, une coopération qui pourrait être fructueuse pour nos deux camps. Je pense que vous avez dû arriver à la même conclusion ou presque.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– En effet. Je tiens cependant à vous dire que nous sommes peu nombreux et pas forcément très savants. Mais nous sommes passionnés et entêtés, prêts à travailler d’arrache-pied pour atteindre ce résultat qui pourrait donner un autre avenir à l’humanité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Dans ce cas, nous sommes faits pour nous entendre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je dois seulement avant tout échange, en avertir le reste de notre groupe qui se trouve à Paris de façon à ce que nous puissions nous préparer à travailler en commun.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– C’est la moindre des choses. Eh bien, je pense que nous avons tout dit et que nous pouvons nous donner rendez-vous dans quelques jours, une fois que l’ensemble de votre groupe sera d’accord. Merci pour tout, cher ami, et à bientôt.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Oui, merci également à vous, professeur, et au revoir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Nous repartîmes avec Claire dans la rue, passant devant la fontaine de Trévise. Les pièces luisaient au fond de l’eau et chaque touriste en jetait une, immuablement. Quelle superstition !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Les choses semblaient simples et claires. Le professeur nous apportait son soutien avec son équipe plus étoffée que la nôtre, nous mettions à sa disposition notre base de données et nous établissions un programme commun de recherche. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Le soir même, nous téléphonâmes à Paris. Nous expliquâmes nos visions communes, la bonne volonté du professeur, l’intérêt d’une coopération. Cependant, Mathias posa la bonne question : « Mais que veut-il dire quand il remplace le mot zéro par le mot orez ? » Aussi surprenant que cela peut paraître, nous avions bien demandé des explications, mais, dans le feu de l’action, il avait subtilement esquivé la réponse. Nous avions oublié de la répéter et ne savions toujours pas quelles étaient ses raisons. Nous avouâmes notre oubli et Vincent, toujours méfiant, nous dit qu’il fallait à tout prix savoir ce qu’il en était avant de conclure quelques chose avec ce groupe. Ils parlèrent également de la question du devenir de Claire. Fallait-il qu’elle poursuive auprès du professeur son travail de secrétaire particulière ou devait-elle rompre et adopter une autre position et laquelle ? Nous nous regardâmes et nos pensées se rencontrèrent : oui, il fallait à tout prix qu’elle poursuive auprès de Mariani de façon à en savoir plus et à pouvoir le surveiller quotidiennement. Ils en convinrent, mais il l’essentiel était de savoir ce que le professeur entendait par orez.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (30)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-07-11:58250322016-07-11T07:44:00+02:002016-07-11T07:44:00+02:00 Le lendemain, nous entrâmes, Claire et moi, au bar Fontana di Trevi. Ce...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Le lendemain, nous entrâmes, Claire et moi, au bar Fontana di Trevi. Ce n’était qu’une modeste gelateria, mais ses glaces étaient réputées. Le professeur était assis sur une chaise près de la porte d’entrée. Il fut surpris de me voir avec Claire qu’il supposait se trouver à la villa Médicis. Cela nous permit de gagner du temps.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Que faites-vous là ? lui demanda-t-il aussitôt. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Eh bien, professeur, lui répondis-je, nous sommes intéressés par votre confrérie. Vous avez aimablement invité Claire Pertuis, une collègue, à une réunion pour vous servir de secrétaire. Elle connaît maintenant votre intérêt pour la cosmologie et plus particulièrement ce qu’on appelle l’infini et le néant. Je vous avoue que nous aussi sommes particulièrement attentifs à toutes les découvertes et rapprochements pouvant exister dans ce domaine, que ceux-ci soient d’ordre physique et mathématique ou spirituel et psychologique. Nous savons que vous avez fouillé dans notre base de données et fait quelques modifications. Hier, vous avez à nouveau utilisé le terme d’orez et j’avoue que nous attendons de vous quelques explications.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Ainsi, c’est vous qui disposez d’une base de données intéressantes, mais qui contient une erreur. Soit. Je reconnais cette ingérence. Mais avant de vous expliquer quelles sont mes raisons, je voudrais vous expliquer de manière plus implicite ce que nous recherchons. Claire a dû vous l’expliquer en partie. Mais elle ne possède pas l’ensemble des clés lui permettant de comprendre toutes nos motivations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Ne croyez-vous pas que vous avez fait une erreur en prenant votre secrétaire avec vous pour cette réunion ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Non, je ne le pense pas et d’ailleurs sa présence ici le confirme. J'ai bien fait puisque vous m’interrogez sur nos motivations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Mais elle aurait pu être une espionne qui s’ingérait dans votre organisation et vous prenait vos idées pour les exploiter d’une manière qui ne vous convenait pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– J’ai eu suffisamment l’occasion d’examiner le comportement de ma secrétaire pour constater à la fois sa curiosité et sa droiture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Au fond, que cherchez-vous avec votre confrérie ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">–Nous sommes un ensemble assez hétéroclite de personnes aux motivations différentes, mais qui ont également un but commun : réconcilier la science et la religion, les deux pôles de l’intelligence humaine qui semblent jusqu’à maintenant fondamentalement opposés. Nous pensons que cette réconciliation amènera irrémédiablement la paix entre les hommes par la synthèse entre la croyance sans preuve et la conviction expérimentale sans révélation intime. Cette réconciliation amènera une nouvelle ère d’entente entre les hommes, une élévation dans la manière de penser les problèmes et de trouver les méthodes pour les résoudre. Nous recherchons la synthèse entre la matière et l’esprit, ce qui représente une aventure humaine extraordinaire qui vaut les efforts que nous entreprenons.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (29)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-07-07:58229002016-07-07T07:25:00+02:002016-07-07T07:25:00+02:00 – Oui, orez pour ce dernier ajout à votre sculpture, ajouta le professeur...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; background-image: none; background-repeat: repeat; background-attachment: scroll; background-position: 0% 0%; background-clip: border-box; background-origin: padding-box; background-size: auto auto;">– Oui, orez pour ce dernier ajout à votre sculpture, ajouta le professeur Mariani.</span><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> Vous ne pouvez terminer votre œuvre sur un zéro ! Elle s’écroulerait dès sa mise en place définitive. Elle doit être fermée par un orez qui lui donnera la puissance et la beauté de l’univers. L’orez est le contraire du zéro. Le zéro n’est rien, l’orez est tout, au-delà du monde visible et matériel. Il est assimilable à l’Un (la gangue de conception de la matière, l’atome initial) plus l’infini qui n’est qu’une possibilité du monde matériel. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Tous, nous regardions le professeur. Son visage exalté montrait sa tension intérieure. Il ressemblait à un dieu, légèrement illuminé par la forge où le verre en fusion attendait. Il faisait chaud, les gouttes de transpiration tombaient de son front. Il dut sortir un mouchoir de sa poche et essuyer ses lunettes. Je jubilais. Il s’était trahi, volontairement ou non, et m’avait livré involontairement une des clés de notre recherche. Je savais maintenant que c’était bien lui qui avait modifié notre base de données. Mais il ne l’avait pas fait de manière antagoniste. Non, il avait modifié le zéro pour nous donner une piste de réflexion importante et nous faire progresser. J’admirais son humilité et la candeur avec laquelle il cachait son jeu. Mais tout cela était-il vrai ou s’agissait-il d’une comédie qu’il jouerait dans un autre but ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">L’assemblée choisit de se taire et de faire comme si le professeur n’avait rien dit. Un artiste présent posa une question technique à laquelle le sculpteur répondit et les paroles du professeur furent oubliées par la plupart des participants. Pourtant, elle marquait l’ouverture d’une nouvelle ère, la création d’un chiffre nouveau dont il fallait maintenant justifier l’existence. Je laissais se terminer les présentations des œuvres et au moment où je devais remercier le professeur, je lui glissais à voix basse mon désir de le revoir à propos de l’orez. Son œil s’alluma, il me regarda d’une manière étrange et murmura :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Quand vous voulez. Disons demain, à 18 heures, au bar Fontana di trevi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Je lui serrais la main sans rien pouvoir ajouter, car il était déjà accaparé par une couple qui venait le saluer. Je sortis et me précipitais à l’hôtel pour expliquer à Claire ce que j’avais appris. Nous décidâmes d’aller ensemble au rendez-vous. Il comprendrait alors que Claire n’était pas une véritable secrétaire, mais cela le contraindrait à s’impliquer plus dans une conversation de fond et surtout à expliciter le rôle de sa confrérie. Nous décidâmes cependant de téléphoner à nos deux compagnons restés à Paris et de leur demander leur avis. Ceux-ci n’étaient pas unanimes. Mathias se ralliait à notre point de vue, mais Vincent restait réticent : « Et si tout cela était une comédie de sa part pour nous faire parler et nous contraindre à dévoiler nos recherches ! » Le risque subsistait, mais comment le lever ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– D’accord, ajouta Vincent, parlez-lui, mais ne dévoilez pas notre groupe. Dites simplement que vous travaillez sur la compréhension des aspects physiques et spirituels de la cosmologie. Vous pouvez lui dire que nous savons que c’est lui qui a modifié notre base de données, mais ne lui dites pas comment et qui.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (28)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-07-02:58218702016-07-02T07:22:00+02:002016-07-02T07:22:00+02:00 Quelques jours plus tard, nous reçûmes de Paris un mail :...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Quelques jours plus tard, nous reçûmes de Paris un mail : « Monsieur Lorenzo Caramelis est cosmologiste. Il a obtenu son diplôme en astronomie à l’université de Padoue. Il travaille sur la modélisation des formations d’amas de galaxies. C’est un homme passionné par l’évolution de l’univers et, évidemment, des galaxies. Madame Maria Pietri est philosophe et s’intéresse à la notion d’infini dans la pensée métaphysique et à la distinction entre l’infini, qui se dit de Dieu, et l’indéfini qui désigne quelque chose dont on ne peut prouver les bornes. Il semble que le groupe du professeur Mariani ait des préoccupations assez semblables aux nôtres. Il faut que vous déterminiez pourquoi, quitte à vous dévoiler quelque peu ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Nous avions le feu vert du groupe, à nous de jouer ! Ce n’était pas évident. Quelles allaient être les réactions du professeur ? Serait-il coopératif ou, au contraire, s’opposerait-il à toutes idées d’entente ? Difficile à dire. Peut-être serait-il bon de savoir comment, face à un cas assez similaire dans la méthode, mais très différente concernant le sujet, il réagirait. Nous convenons que ce ne serait pas Claire, mais moi-même, qui essayerait d’obtenir l’information. Elle était trop proche du professeur et il aurait immédiatement une impression d’espionnage. Mais comment s’y prendre ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">J’eus l’idée de me présenter comme délégué d’une agence en communication venant de Paris pour promouvoir l’action de la France dans l’art contemporain auprès des habitants et touristes de Rome. L’objet était peu en rapport avec nos préoccupations et celle du professeur, mais étant en charge des pensionnaires, il ne pouvait échapper à ce genre de sollicitation. Il s’agissait de faire connaissance avec les artistes résidents et de rechercher quelles pourraient être les actions de promotion qu’on pourrait entreprendre. Le professeur nous accompagnerait dans nos démarches auprès de ceux-ci, ce qui me permettrait de faire connaissance et de tester sa capacité d’ouverture. Ma première rencontre fut fructueuse, le professeur s’avérait plus coopératif que je le pensais. Après la présentation des artistes résidents, il fit part de nombreuses idées concernant les relations avec la ville de Rome, puis également d’une promotion avec une certaine Confrérie de l’Infinitude. Il avait en effet remarqué qu’un des résidents travaillait d’une manière très particulièrement sur des sortes de montres tableaux qui se portaient au poignet. Il peignait avec une loupe d’horloger, au millimètre près et avait dénommé sa technique « peinture de l’infinitésimal ». Il prétendait que certains membres de la confrérie pourrait l’aider à promouvoir ses travaux, voire à lui en commander. Ainsi le professeur s’avérait prêt à aider quiconque en faisant appel à sa confrérie. Un autre résident lui montra ses travaux. C’étaient de véritables sculptures de chiffres entremêlées qui formaient des équations difformes, mais réelles et qui donc signifiaient un ordre préétabli. Ces objets se suspendaient au plafond, formant des lustres dont la lumière douce irradiait la salle et inclinait à la réflexion. Il montra celui qu’il réalisait. Les chiffres étaient en verre et soufflés à l’aide d’un tube creux. A chaque ajout d’un chiffre, il fallait chauffer l’ensemble, pas trop pour ne pas le déformer, découper l’endroit d’insertion du nouveau chiffre et réaliser avec soin l’assemblage. Le garçon expliquait comment il allait introduire un zéro au sein de la masse assemblée lorsque le professeur lui dit : « Non, pas zéro, orez ! » Discrètement, les résidents se regardèrent, semblant se dire « <em>Mais de quoi nous parle-t-il ?</em> » </span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (27)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-27:58194532016-06-27T07:30:00+02:002016-06-27T07:30:00+02:00 Un vieil homme prit la parole. Il semblait fatigué, mais restait très...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Un vieil homme prit la parole. Il semblait fatigué, mais restait très organisé dans sa tête, l’œil brillant et malicieux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Je souhaite tout d’abord rappeler que l’infini ne peut exister que parce que le fini s’est manifesté et existe. Celui-ci est notre réalité et est dénombrable. Ce qui est plus surprenant, c’est que l’homme ait inventé le zéro avant la notion d’infini. Je rappelle que tous les systèmes de numération commencent au un : une existence est au moins une et constitue une unité. Les autres nombres sont composés d’unités. D’ailleurs, pour les Grecs, le un n’était pas un nombre, mais ce par quoi le nombre est. Euclide énonce qu’un nombre est la multitude composée d’unités. C’est pour cette raison que le zéro n’est apparu que beaucoup plus tard. Le nombre étant fait d’unités, on ne pouvait concevoir le calcul qu’à partir de l’existant et non de l’inexistant. Le zéro n’a d’abord été qu’un signe permettant une notation de chiffres élevés ; puis il est devenu un chiffre, puis, enfin, un nombre, le nombre nul qui est le résultat de la soustraction d’un entier d’avec lui-même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Avant de poursuivre l’histoire des nombres, je souhaiterai intervenir, dit un petit homme presque chauve avec de petites lunettes rondes, faisant penser au visage de Gandhi, mais vêtu d’un complet du dernier chic. Notre président a parlé de l’infinitude et non de l’infini, c’est-à-dire de qualitatif plutôt que de quantitatif. Il me semble que nous sommes là, avec les systèmes de numération, exclusivement dans le quantitatif.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Mais mon cher, êtes-vous capable de savoir quand vous passez de l’un à l’autre et comment ? Y a-t-il un langage spécifique à la qualité qui s’oppose à la quantité ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">C’était une femme dans la cinquantaine qui avait parlé, un peu agacée par cette intervention qui n’apportait rien de constructif. Elle semblait convaincue qu’il était nécessaire d’aborder le problème du rien pour comprendre celui du tout et au-delà.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Claire, au cours de cette diversion, se dit que tout ce qui était évoqué ici ressemblait quelque peu à ce que leur groupe avait lui-même examiné. S’agissait-il d’un groupe qui pourrait constituer soit un atout, soit une concurrence, soit même, éventuellement, un adversaire ? Le petit homme chauve reprit la parole :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Je reconnais qu’il y a là matière à ne pas trop s’étendre. Cependant, le zéro est également un chiffre qui fait passer du positif au négatif. Et l’on peut, pourquoi pas, imaginer un infini positif se résumant au toujours plus grand, à un infini négatif, toujours plus petit. On pourrait alors penser que cela conduit au zéro. Eh bien, non !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Le vieil homme qui avait résumé l’histoire de l’unité et de la multiplicité, ajouta :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– c’est bien ce que je voulais souligner. Le zéro n’est pas un simple signe de nullité ou d’inexistence. Il a une magie propre qui permet d’aller au-delà de la simple numération et de passer aux fractions et à l’algèbre. Quant à l’infini, Aristote explique que l’infini n’est lié qu’à la quantité, qu'il doit être défini, s’il existe, et qu’enfin il ne peut être appréhendé comme une totalité, donc il lui est impossible d’exister en acte. Il n’existe qu’en puissance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Oui, l’infini pourrait se définir comme un lieu qui s’éloigne dès que l’on s’en approche. Il ne peut exister comme une chose bien définie. S’il était en acte, comme c’est également un nombre, il serait à la fois pair et impair, divisible et indivisible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Ce raisonnement semble vrai, mais Richard Dedekind et Georg Cantor, deux mathématiciens allemands, ont démontré l’existence d’un infini en acte. Ne me demandez pas comment, j’en serai incapable. Mais ce qui est sûr, c’est que personne ne conteste cette découverte. Cantor alla jusqu’à même prétendre qu’il existe une infinité d’infinis et il invente les nombres transfinis disant par-là que la numéricité est une condition nécessaire de l’infinité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Claire buvait ces paroles. Elle se sentait en étroite liaison avec cet homme qui expliquait de manière simple ces concepts déconcertants. Lorsqu’il termina, elle faillit applaudir, mais, grâce au ciel, elle se rappela pourquoi elle était là et reprit son travail de secrétaire, une secrétaire particulièrement attentive à ce qui se disait. Elle commença à se demander ce qu’elle devait faire, parler au maître de leurs propres recherches ou ne rien dire quitte à laisser s’échapper une coopération possible. Elle décida finalement de m’en parler. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">La soirée se poursuivit dans la même facture, questions et réponses se succédèrent. On parla de la numération de position et de l’emploi du zéro, de la numération binaire, du 60, nombre très divisible. On parla peu cependant de l’infini que l’on opposa au zéro. Le sujet de la réunion tel que l’avait annoncé le professeur ne fut que très, très partiellement traité. Comme l’avait dit l’homme qui ressemblait à Gandhi, on s’intéressa plus au quantitatif qu’au qualitatif. Visiblement, le groupe réuni ici n’était pas plus avancé que le nôtre sur ce sujet. Au retour, le maître s’endormit dans la voiture, laissant Claire à ses interrogations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Elle me fit part le lendemain ce cette soirée et me demanda ce que nous devions ou pouvions faire : nous dévoiler ou ne rien dire et attendre ? Nous savions ce que le professeur faisait, mais nous ne savions pas pourquoi. Lui, par contre, ne savait pas que nous savions. Au cours de la réunion, il n’avait pas parlé de notre existence. Il semblait ignorer tout rapport entre ce que nous avions mis dans notre base de données et la présence de Claire auprès de lui. Devions-nous en discuter avec nos deux collègues à Paris ? Probablement. Mais qu’avions-nous à dire sur les intentions du professeur ? Claire transcrit ses notes dans un rapport de plusieurs pages qu’elle remit le lendemain au professeur. Celui-ci la remercia sommairement, semblant y attacher peu d’importance. Il lui demanda d’en faire des photocopies et donna les adresses de chaque participant pour qu’elle leur envoie. Il semblait lui faire entièrement confiance. Ces adresses furent envoyées à nos deux comparses restés à Paris en leur demandant de se renseigner sur leurs propriétaires.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (26)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-26:58194522016-06-26T09:26:43+02:002016-06-26T09:26:43+02:00 Ils durent s’organiser. Ils décidèrent qu’une surveillance était maintenant...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Ils durent s’organiser. Ils décidèrent qu’une surveillance était maintenant plus utile à la villa qu’à la bibliothèque du Vatican. Claire se présenta à une annonce recrutant une secrétaire. Elle fut embauchée et eut la chance de se retrouver dans l’équipe du professeur Mariani qui n’était autre que le vieillard entrevu à Paris, puis à Rome. Que faisait-il ? Il fallait le découvrir derrière ses occupations courantes et connues. Apparemment, il était en charge des pensionnaires et de l’étude des religions. On peut légitimement se demander ce que l’étude des religions avait à faire avec la villa Médicis, mais c’était ainsi et cela ne gênait personne. Très vite, Claire fut vite au fait des activités du professeur Mariani : matinée consacrée à l’administration de pensionnaires, après-midi plus vague, voire très vague, passée en promenades, visites, réflexions, enseignement. Huit jours plus tard, rien ne transparaissait d’autres types d’activités. Claire se lassait de jouer la secrétaire de direction, gérant les horaires et les rendez-vous. Je me promenais dans Rome sans toutefois pouvoir en apprécier véritablement le charme, étant préoccupé par ce qui nous avait amené là. Je suis même retourné à la bibliothèque du Vatican pour trouver de nouveaux indices ou compléments à notre recherche.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Un soir Claire ne rentra pas à son heure habituelle. Je me dis qu’elle avait dû faire quelque course et qu’elle allait surgir d’un moment à l’autre. Mais les heures passèrent, huit heures, dix heures, minuit, toujours rien. Je m’inquiétais, puis finis par m’endormir dans un fauteuil. A trois heures, elle arriva et me réveilla, excité. Elle avait enfin percé le secret du professeur Mariani. Il avait bien une double vie, enfin, presque. En fin d’après-midi, au moment de partir, Mariani demanda à Claire si elle pouvait rester, car il avait une mission à lui confier : pouvait-elle l’accompagner à une réunion où il lui faudrait prendre des notes et en faire un condensé à lui remettre le lendemain. Notre amie n’eut aucune peine à acquiescer à cette demande. Le professeur semblait satisfait de sa bonne volonté et ils partirent en voiture vers le quartier de Trastevere. Malheureusement, Claire ne connaissait pas suffisamment Rome pour pouvoir retrouver la maison devant laquelle ils s’arrêtèrent. Ils descendirent quelques marches et sonnèrent à une porte cochère. Une jeune fille vint leur ouvrir et, sans un mot, ils la suivirent, traversant un jardin assez sobre, puis pénétrèrent dans une maison. Ils descendirent un escalier assez raide et se retrouvèrent dans une sorte de loggia donnant sur le Tibre. Une dizaine de personnes étaient là, semblant les attendre. Chacune d’entre elles saluèrent le professeur en l’appelant maître. Celui-ci expliqua la présence de Claire, ce qui parut tranquilliser certains. Ils s’installèrent autour d’une table, Claire assise à la gauche du maître. Elle sortit son ordinateur et annonça qu’elle était prête à transcrire ce qui se dirait.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Mesdames, Messieurs, commença le professeur Mariani, vous connaissez les règles de notre confrérie : ne parler qu’exclusivement du sujet que nous traitons. Aujourd’hui nous allons parler d’un fait singulier : l’infinitude de la création. Avant de vous céder la parole, je souhaite simplement expliciter ce titre de façon à éviter toute incompréhension. Vous savez comme moi que l’infinitude est la qualité de ce qui est infini. Elle se rapporte au qualitatif plutôt qu’au quantitatif. La création serait donc infinie et non un phénomène fini comme on l'a longtemps cru. Cependant, en allant plus loin, parle-t-on d’infini spatial, d’infini temporel ou d’infini conceptuel, voire même d’infini spirituel. Cela mérite une discussion que je vous prie de commencer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Merci, monsieur le Président, dit un des messieurs assis à la table. Cette introduction n’est pas négligeable et nous nous efforcerons de rester cadrés dans le sujet que vous nous avez aimablement décrit. J’ai bien noté la différenciation que vous faites des différentes compréhensions que l’on peut avoir de l’infini. On peut s’interroger sur l’infini spatial. Est-il semblable à l’infini temporel. L’un peut-il exister sans l’autre ? Probablement pas d’après Einstein, le cadre espace-temps étant indissociable. Mais j’accepte volontiers les différences entre les infinis matériel (Einstein entendait également la matière dans son continuum), conceptuel et l’infini spirituel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Claire observait cet homme d’une cinquantaine d’années, les cheveux grisonnants, un beau port de tête et un costume savamment repassé, apparemment riche, mais sympathique. Elle observa également les autres comparses autour de la table. Chacun semblait avoir des qualités et des manques différents. Une seule jeune femme se tenait légèrement sur sa droite, l’œil vif, la chevelure coiffée un peu à la garçonne, mais néanmoins sage. Elle sembla vouloir dire quelque chose, mais se retint. </span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (25)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-21:58171732016-06-21T04:45:00+02:002016-06-21T04:45:00+02:00 Le lendemain, j’étais dans l’avion pour Rome à côté de Claire et nous nous...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Le lendemain, j’étais dans l’avion pour Rome à côté de Claire et nous nous demandions ce que nous allions découvrir. C’était assez exaltant, mais également un peu angoissant. Nous trouvâmes un petit hôtel pas trop loin du Vatican, passâmes une bonne nuit et nous présentâmes dès neuf heures à la bibliothèque. Nous nous inscrivîmes auprès de la secrétaire en précisant, dans la rubrique objet d’étude, des recherches concernant les mathématiques et la cosmologie. Elle nous décrivit l’organisation de la bibliothèque et l’emploi de la base de données, nous remercia de nos inscriptions et nous laissa seuls. Faisant semblant de chercher un livre spécifique, nous nous trouvâmes bientôt devant l’ordinateur, sans toutefois lui prodiguer un intérêt excessif. Nous nous installâmes à une table voisine, pourvu de livres que nous faisions semblant d’étudier et qui suscitait de notre part de nombreuses notes écrites. La journée passa. Deux ou trois habitués vinrent se servir de l’ordinateur, mais juste quelques secondes, pour chercher une référence. La bibliothèque ferma sans que nous ayons vu le vieil homme. Durant la nuit, comme j’avais du mal à dormir, je pensais à tous ces événements et remarquai tout à coup que les interventions du pirate suivaient la mise en base de données de nouveaux documents. Mais oui, c’était bien cela ! Tant qu’on ne change pas nos données, il ne se passe rien, ce qui est compréhensible. Et les corrections n’ont bien sûr lieu que sur les nouvelles données. J’en parlai au petit déjeuner avec Claire qui acquiesça. Elle me dit que justement elle avait un texte à enregistrer. Elle l’envoya aussitôt et nous partîmes pour la bibliothèque. Je commençai la première permanence, Claire devait me rejoindre trois heures plus tard. Dix minutes avant son arrivée le vieil homme apparut. Il semblait fatigué, mais la tête toujours rayonnante. On voyait que le cerveau fonctionnait sans difficulté et qu’il savait ce qu’il faisait. Claire arriva à ce moment-là. Discrètement, je lui fis un signe des yeux qu’elle comprit immédiatement. Elle s’installa à la table en face moi et l’observa sans mot dire. Il sortit de sa poche de veste un papier et commença à taper ce qui semblait un code, car il allait sans cesse du texte au clavier, vérifiant la justesse de sa frappe. Il appuya sur entrée (enfin nous l’avons supposé !) et attendit quelques secondes avant de taper un court texte. Il prit soin de fermer patiemment les portes de la base de données, puis remis l’ordinateur dans sa configuration d’attente. Nous avions convenu avec Claire de ne pas l’interpeler, mais de le suivre de façon à connaître son environnement. Nous profitâmes de notre présence simultanée pour nous distribuer les rôles de la filature. Claire le suivit jusqu’au moment où il se retourna. Je pris alors le relais laissant Claire disparaître dans la foule. Nous passâmes devant le château saint Ange, puis traversâmes le Tibre pour nous diriger vers la villa Médicis. Là, en jetant un dernier coup d’œil dehors, il entra. Claire me rejoint discrètement. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Comment se fait-il qu’il entre dans l’académie de France ? me demande-t-elle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Il va falloir le découvrir, lui répondis-je.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (24)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-20:58171722016-06-20T07:42:00+02:002016-06-20T07:42:00+02:00 – Ça y est ! On va bientôt savoir qui c’est ! J’avais tendu un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Ça y est ! On va bientôt savoir qui c’est ! J’avais tendu un piège en intégrant vos derniers documents sur notre base de données. Eh bien, il a changé un nouveau mot. Zéro est bien toujours modifié et dénommé Orez, mais vous aviez évoqué l’antizéro. Il n’est pas appelé anti-orez.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Dis-moi tout de suite comment il l’appelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Eh bien, il ne l’appelle pas. Il le remplace par un zéro barré avec une barre horizontale au milieu, signe que l’ordinateur peut reproduire en tapant le zéro, puis en le barrant. Pour l’instant ce signe, ou peut-être pourrait-on dire ce chiffre, n’a pas de nom.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– et tu me dis que nous allons savoir de qui il s’agit ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Oui, bien sûr. Il y a une caméra installé dans la bibliothèque qui filme ceux qui utilisent l’ordinateur. Il suffit que Claire appelle son cousin et nous aurons le film, donc la tête et même plus de celui qui s’en est servi. Demande à Claire quand elle pourrait avoir la bande.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– D’ici une demi-journée maximum, répondit Claire. Il va nous être envoyé par Internet et nous pourrons la visualiser sans difficulté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Alors, c’est parti !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Ce ne fut que le lendemain matin que Claire reçut la bande. Elle eut le courage d’attendre que tous soient là pour ouvrir le paquet. Ce n’était qu’une petite clé USB qu’elle introduisit dans son ordinateur. Tous étaient les yeux rivés sur l’écran, sans mot dire, presque haletants. On voyait clairement l’ordinateur, la caméra était placé au trois-quarts avant et permettait de bien visualiser toute personne l’utilisant. On vit un petit vieillard s’avancer, s’installer tant bien que mal en face de l’ordinateur, et taper. Dès qu’il commença, ce fut magique. On le voyait réfléchir et taper, taper, taper, c’est-à-dire dicter ces ordres à la machine avec une célérité époustouflante. Il savait ce qu’il faisait et il le faisait bien. Mais ce n’était qu’un petit vieillard aux poils blancs, noueux, les sourcils broussailleux, une moustache fourni, les lunettes sur le nez. L’œil vif cependant, éclairé d’une lueur subtile, comme enfiévré. Un contraste saisissant entre le personnage et la personne. Quand il eut fini, il ramassa ses papiers, jeta un dernier coup d’œil à ses instructions, les envoya d’un clic, puis ferma l’ordinateur, redevenant le personnage falot qu’il semblait être. Rien ne l’avait distrait et il repartait maintenant le nez au vent, comme un vieillard inculte et dépassé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Mais qui donc est ce bonhomme ? s’exclama Mathias.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Oui, c’est un drôle de personnage, constata Vincent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Malheureusement, cela ne nous apprend pas grand-chose, ajoutais-je. Qui est-il ? Pourquoi vient-il sur cet ordinateur ? Que cherche-t-il ? Aucune réponse à ces questions.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Enfin Claire réagit :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Comment ? Vous avez exactement ce que vous avez demandé, l’image de celui qui modifie notre base de données et cela ne vous suffit pas. Vous ne pouvez tout avoir d’un coup. Votre patience est limitée. Prenons le temps, d’abord de réfléchir, puis d’agir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Réfléchir, oui, mais à quoi ? Qu’un vieillard anonyme se serve de cet ordinateur ne nous apprend rien, malheureusement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">– Vous voulez sans doute disposer d’une fiche de police qui vous dise son origine, ce qu’il fait, pourquoi il ne fait, quelles conséquences cela va avoir, etc. Il faut nous mettre en piste et tenter de récupérer ces informations à partir de ce que nous connaissons. Ce qui signifie dans un premier temps que l’un d’entre nous, ou deux, aille voir sur place et suive cet homme.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (23)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-15:58147782016-06-15T07:56:00+02:002016-06-15T07:56:00+02:00 Au retour de Claire, nous reprîmes nos travaux de recherche et de réflexion...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Au retour de Claire, nous reprîmes nos travaux de recherche et de réflexion là où nous les avions laissés. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;"> – On peut se poser une autre question, m’annonça-elle. Le zéro signifie rien. Dans le monde matériel, rien signifie absence de matière. Or, et c’est l’’expérience qui nous le prouve, dans le monde matériel, il y a toujours de la matière. Seul le monde de la pensée est immatériel et donc n’en contient pas. On peut donc en conclure que le zéro n’est qu’une illusion de la pensée. Cela me rappelle les dessins inventés par l’artiste suédois Oscar Reutersvärd qui a découvert en 1934 l’impossible construction à trois chevrons et qui a ensuite multiplié cette forme d’illusion en augmentant ou en diminuant le nombre de chevrons. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, je crois que la Suède lui a consacré de nombreux timbres qui reprenaient cette découverte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est vrai. Mais, cette amusante illusion fut redécouverte de manière mathématique par Roger Penrose qui en publie le dessin dans le British Journal of Psychology en 19581. Dénommée <em>Triangle de Penrose</em>, il ne peut exister que sous la forme d’un dessin en deux dimensions. Il représente un objet solide, fait de trois poutres carrées s’entrecroisant. Il a étendu l’idée à d’autres polygones, le carré, le pentagone, l’hexagone, mais l’effet d’optique n’est pas aussi frappant. Un autre peintre, ou plutôt un graveur, Maurits Cornelis Escher, a ensuite, de manière très original, exploité ces découvertes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– J’ai vu une exposition de ses œuvres, remarquais-je. C’était extraordinaire. Je me souviens d’une gravure de 1961 dénommé <em>La cascade</em> où l’eau coule et remonte la pente pour à nouveau retomber de manière si vraisemblable qu’il faut y regarder à deux fois pour comprendre qu’il ne s’agit que d’une illusion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Eh bien, ne peut-on pas penser que le zéro est également une illusion de la pensée qui n’a rien à voir avec le monde matériel ? Il n’existe pas et n’est que la frontière entre la matière et l’antimatière. Le zéro n’existe que dans la pensée et est certes un bel objet conceptuel, mais l’avez-vous vu dans la nature ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est vrai, mais n’oublie pas qu’il est également le point qui permet de passer des nombres positifs aux nombres négatifs et que tout cela est parfaitement logique et démontré.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, c’est vrai, mais ce passage est-il illusion ou réalité ? Cela me rappelle le paradoxe d'Achille et de la tortue, formulé par Zénon d'Élée. Achille ne peut rattraper la quelle que soit sa vitesse, car, chaque fois qu'Achille passe par le point où se trouvait la tortue, celle-ci, pendant ce temps, progresse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Et cependant il la double…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui. Nos sens nous trompent et faussent notre raisonnement. Voilà à quoi sert la pensée : à rétablir la vérité. Le monde matériel n’est compréhensible que grâce au monde de la pensée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Alors peut-on dire, lui demandais-je, que Dieu ne serait qu’une illusion créée non plus par une vision d’un agencement matériel particulier, mais, inversement, par une illusion conceptuelle qui ne peut exister.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– On pourrait le croire et c’est la tendance de nombreux savants qui ne croient que ce qu’ils constatent matériellement. C’est le fameux mot de Staline : « Le pape ! Combien de divisions ? » Enfin, presque !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Pas tout à fait, mais peu importe. Alors que faites-vous des situations miraculeuses et interventions divines constatées de par le monde, quel que soit les lieux et les opinions ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Personne n’a jamais pu prouver que celle-ci étaient vraies. Disons qu’elles sont pour l’instant inexplicables. Mais viendra un jour où l’on saura les expliquer de manière logique et scientifique. C’est tout au moins ce que croient beaucoup de septiques rationnels. Il faut cependant creuser plus avant dans ces domaines qui semblent malgré tout prometteurs parce que n’ayant jamais été exploités de manière sérieuse en raison d’un a priori scientifique qui doit maintenant être dépassé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, cela me rappelle les expériences de Near Death Expérience dénombrées par quelques scientifiques, suite aux travaux de Raymond Moody et d’Elisabeth Kübler-Ross, tous deux américains et thanatologues. Elles commencent à être prises au sérieux, alors que les risées fusaient dès que quelqu’un osait évoquer une quelconque possibilité de réalité sur ce que racontaient bon nombre de patients.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Mais nous fûmes interrompus par mon téléphone portable. C’était Vincent.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (22)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-11:58128232016-06-11T07:42:00+02:002016-06-11T07:42:00+02:00 – Oui, c’est certain, nous dit-il à notre arrivée. C’est un ordinateur du...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, c’est certain, nous dit-il à notre arrivée. C’est un ordinateur du Vatican, tu sais, ceux qui sont mis à disposition du public à la bibliothèque. Nous ne nous étions pas trompés, les religions sont bien les plus intéressées par ce genre de recherche. C’est leur fonds de commerce et il peut remettre en cause leur existence propre. Si quelqu’un découvrait qu’il n’y a pas de Dieu et qu’il pouvait le prouver, toutes les églises s’effondreraient. Cela pourrait engendrer de véritables guerres civiles, car il y aurait évidemment toute une catégorie de personnes qui ne pourraient l’admettre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il est sûr que cela ne serait pas de tout repos. Le raisonnement humain peut-il, lui-même sujet à l’erreur, constituer une preuve véritable ? Mais ne rentrons pas dans ces considérations et revenons à notre préoccupation : qui ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– J’avoue que ceci est encore inconnu. Qui se sert de cet ordinateur et l’a détourné de son objet, la recherche de documents dans une bibliothèque contenant des milliers, voire des millions de livres écrits dans de nombreuses langues ? Cela nous ne le savons pas. Pour l’instant, le Vatican n’a pas été mis au courant. Seul mon ami policier et nous-mêmes savons ce qu’il en est. Il m’a fait ses recommandations. Il ne faut surtout pas que cela s’ébruite, surtout chez les officiels. Aussitôt tout ceci serait qualifié de Très Secret-défense et le relais serait pris par les spécialistes sans que nous puissions poursuivre nos investigations. On pourrait finir par une rupture des relations diplomatiques entre la France et le Vatican, voire l’Italie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Alors, comment faire pour savoir qui se sert de cet ordinateur ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– J’avoue que pour l’instant je ne vois. Peut-être auriez-vous des idées ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, c’est possible, énonça Claire. J’ai quelqu’un de ma famille, un de mes neveux qui est un jeune prêtre et actuellement affecté au Vatican. Il pourrait peut-être faire quelque chose. Je ne sais pas, peut-être installer une caméra devant l’ordinateur, ce qui nous permettrait d’identifier le pirate. L’ennui est que cela met quelqu’un d’autre dans la confidence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, mais a-t-on le choix ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Je ne sais pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Ne trouvant pas d’autres pistes, notre groupe fit confiance à Claire qui fut chargée de contacter son parent. Elle dut se rendre elle-même à Rome, ne pouvant évoquer cette affaire par téléphone. Ce fut fait, une caméra fut installée, coincée entre deux piles de livres, face à l’ordinateur. L’attente commença. On ne savait si au cours des derniers jours le pirate avait pénétré dans notre base de données. Alors on attendait, mais aucun changement sur nos documents ne fut signaler par l’un ou l’autre d’entre nous.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (21)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-05:58107062016-06-05T07:38:00+02:002016-06-05T07:38:00+02:00 Le lendemain, je retrouvais Claire à la bibliothèque. Elle avait passé une...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Le lendemain, je retrouvais Claire à la bibliothèque. Elle avait passé une mauvaise nuit, rêvant d’insectes envahissant son lit pendant son sommeil. Cela venait probablement de nos réflexions sur les intrusions dans notre réseau. Je fis une plaisanterie du genre : « Nous avons besoin d’intrusion pour nous secouer et nous réveiller ! », mais je n’eus pas l’impression que cela l’aidait beaucoup. J’avais moi-même mal dormi cette nuit, l’esprit préoccupé par ce que nous avions travaillé hier et la conclusion de Claire : « Mais alors l’antimatière du zéro, c’est Dieu ! » Cette exclamation m’avait semblé toute droite sortie de l’intuition et d’une découverte inopinée et j’avais admiré Claire de sa capacité de déduction intuitive. En réfléchissant, j’en vins à prendre conscience d’une faille dans ce raisonnement. Tout d’abord Dieu est distinct de toute matière. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Dis-moi, j’ai réfléchi à ce que nous avons échangé hier et, en particulier, à ta sentence intuitive dans laquelle tu disais que Dieu serait l’antimatière du zéro. Finalement cela me semble erroné.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est bien possible. Je ne prétendais pas avoir dit quelque chose d’extraordinaire. C’était une sorte de boutade. Mais explique-moi pourquoi ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Tout simplement parce que Dieu n’est pas matériel. Qu’est-il ? Personne ne le sait, mais ce que l’on sait, c’est qu’il est autre que le monde matériel. On ne peut le qualifier d’antimatière, car celle-ci est bien, malgré tout, de la matière. En effet, d’après Paul Dirac, le savant qui a découvert l’antimatière, pour chaque particule, il existe une antiparticule correspondante, qui est tout à fait semblable sauf qu’elle a une charge opposée. On peut aller jusqu’à envisager des galaxies et des univers constitués uniquement d’antimatière<a href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif;">[1]</span></a>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Mais ce ne sont que des suppositions mathématiques qui ne sont confirmées que dans le monde quantique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il y a une deuxième objection qui me semble également importante. Le zéro n’est que l’appellation du rien, il ne peut donc pas disposer d’antimatière n’étant pas par définition constitué de matière.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Je te concède cette deuxième objection. Mais on pourrait justement dire que le zéro, qui n’est qu’une invention humaine, n’existe que parce qu’il a été conçu dans le monde matériel et pour le comprendre. Donc, il doit comporter une antiparticule spécifique, attribut indispensable à toute création.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Tu as réponse à tout, Claire. Je confirme ton intuition, même si j’en ai douté quelque peu !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">La boutade de Claire nous avait fait avancer. Certes, d’un tout petit pas. Ce n’est que par ces petits pas, très petits, que nous arriverons à notre fin. Claire avait l’avantage de ne pas s’attarder sur ses erreurs, mais de relancer sa machine à penser grâce à ce jeu bien humain de l’échec relanceur du succès. Peu de gens sont pourvus de cette qualité qui fait que la compréhension de la somme des échecs peut amener le succès d’un projet si celui-ci est bien conduit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Mon téléphone portable se mit à sonner. C’était Vincent, très excité, qui nous dit savoir quel était la machine pratiquant les intrusions. Il n’en dit pas plus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Nous arrivons, lui dis-je, stimulé par cette incroyable nouvelle.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">(1) <span style="font-family: 'Times New Roman',serif;">Voir le site du CERN sur l’antimatière (</span><span style="font-family: 'Times New Roman',serif;"><a href="http://home.cern/fr/topics/antimatter">http://home.cern/fr/topics/antimatter</a></span><span style="font-family: 'Times New Roman',serif;">).</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (20)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-06-01:58083982016-06-01T07:28:00+02:002016-06-01T07:28:00+02:00 J’avoue que cette réflexion me fit froid dans le dos, même si sa...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">J’avoue que cette réflexion me fit froid dans le dos, même si sa formulation était malhabile. Cela paraissait tellement irréel et, par ailleurs, tellement logique que j’en restai sidéré.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Allons donc déjeuner, me fit-elle, toujours aussi pragmatique. Au cours du repas, elle me parla de tout et n’importe quoi, en femme intéressée par mille détails de la vie, qui me faisait douter que c’était la même qui avait formulé les réflexions de la matinée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Au moment où nous allions nous remettre au travail, je reçus un coup de fil de Vincent :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il y a du nouveau. Il s’est manifesté et j’ai réussi à le piéger. On va pouvoir savoir qui il est ou, tout au moins, connaître l’ordinateur à partir duquel il opère. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Comment as-tu fait ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Je t’expliquerai. Viens avec Claire, nous pourrons en discuter !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Mathias et Vincent était déjà là, discutant énergiquement. Vincent nous expliqua sommairement ce qu’il avait mis en place et comment il avait pu découvrir l’adresse IP du hacker. Claire et moi n’y avons rien compris, d’autant plus que les expressions employées par Vincent consistent en sigles ou acronymes en anglais dont la signification nous échappait. Nous avons simplement retenu qu’il avait mis en place un système de détection d’intrusion de type hôte (HIDS) et un système de prévention d’intrusion (IPS). Il connaît maintenant l’identité de l’intrus et il ne lui reste plus qu’à rechercher qui est la personne derrière l’ordinateur. Une grande victoire en somme, n’est-ce pas ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Vincent était très fier de son exploit. Mais en réalité, il ne nous apprenait pas grand-chose. Il ne pouvait que poursuivre ses recherches pour en savoir plus, avant que nous ayons une idée claire du ou des intrus. Il précisa cependant qu’il ne s’agissait pas du piège dont nous avions parlé la veille, qui était un piège d’ordre stratégique visant à réellement connaître nos intrus, mais simplement un piège technique permettant d’identifier quel est l’ordinateur qui nous attaquait. Ce n’était qu’un premier pas, mais important.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Si je comprends bien, nous pouvons éventuellement nous protéger de ces intrusions, nous savons d’où elles viennent, mais ne savons pas qui est derrière tout cela, résuma Claire, toujours pragmatique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est à peu près cela, répondit Vincent. Mais, c’est déjà beaucoup, fit-il remarquer. De plus, je vais tâcher de me procurer le nom du propriétaire de l’ordinateur espion. J’ai des connaissances dans la police numérique à qui j’ai rendu des services il y a peu. Nous devrions pouvoir disposer de ce nom.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Une bonne nouvelle, enfin !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Là-dessus, nous nous quittâmes et chacun rentra chez lui. Lydie m’attendait, impatiente. Cette histoire avec mes compagnons l’irritait sans qu’elle ose le dire ouvertement. Elle me répéta que nous avions des comportements de gamins ou d’étudiants attardés et que cela pourrait mal finir. Se doutait-elle de ce qui allait se passer ?</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (19)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-05-28:58073032016-05-28T07:36:00+02:002016-05-28T07:36:00+02:00 J’avais choisi de poursuivre nos recherches avec Claire. Je commençais à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">J’avais choisi de poursuivre nos recherches avec Claire. Je commençais à apprécier cette jeune femme décidée. Elle était opiniâtre, ne craignait pas les affrontements, savait prendre des chemins détournés pour arriver à ses fins, mais restait modeste et ne se mettait pas en avant. De plus, elle était jolie lorsqu’elle s’enflammait pour son sujet, lorsqu’elle levait un doigt de certitude avec une flamme dans les yeux et qu’elle cherchait à convaincre, le corps emporté par son élan intellectuel. Elle me rappelait deux sculptures de Camille Claudel, <em>Le Dieu envolé</em>, un bronze datant de 1894, et L’implorante (1898, aussi dénommée <em>La</em> <em>Jeunesse</em> ou <em>L’imploration</em> ou <em>La Suppliante</em>). Elle y mettait une telle ardeur qu’on adhérait à ses idées avant même d’être de les avoir comprises. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Nous avions décidé de nous intéresser à l’antimatière, forme miroir de la matière. Elle a été découverte en 1931 par Paul Dirac qui cherchait une forme relativiste pour l'équation de Schrödinger, équation de base de la mécanique quantique. Elle s’applique autant à la physique des molécules qu’à la cosmologie à ses états premiers quand l’univers se réduisait à une particule élémentaire. Il ne s’agissait pas d’entrer dans les considérations des savants, mais de voir quelles analogies ces découvertes pouvaient contenir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Comment pourrais-je comprendre quelque chose à ces considérations qui dépassent même la physique et sont issues de concepts purement mathématiques ? me disait Claire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Ce qui nous intéresse, c’est en quoi cela pourrait changer notre approche du monde quotidien et nous dévoiler les interactions entre le monde des physiciens et le monde des philosophes, voire des mystiques, répondais-je. Il doit bien y avoir une explication permettant le passage du monde expérimental au monde spéculatif, plus flou, mais s’appuyant également sur une certaine logique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Mais pourquoi ce terme d’antimatière ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– En fait les antiparticules ressemblent assez aux particules usuelles, sauf que lorsqu’une particule rencontre une antiparticule correspondante, cela provoque une réaction qui les annihile et fait apparaître d’autres particules. Ainsi, il n’y a pas seulement attirance ou aversion, mais il peut y avoir une troisième hypothèse, celle d’un changement d’état des particules par leur mise en relation. De la conjonction ou de l’opposition naît une autre chose qui est différente.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est bien l’objet de nos recherches, me semble-t-il ? S’interrogea Claire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, même si nous ne l’avions pas formulé ainsi jusqu’à présent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Ainsi, le zéro ne serait pas seulement un séparateur entre le positif et le négatif, mais pourrait être à l’origine d’explications différentes et pourrait donner lieu à des découvertes qu’on n’avait pas soupçonnées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, pourquoi pas. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">De manière imperceptible, Claire avait tracé une voie nouvelle dans nos recherches : y avait-il un antizéro, pendant du zéro connu et utilisé ? Ce ne pouvait être l’infini qui, en fait, n’a pas de fin et est plus un point d’interrogation qu’une réalité concrète. Je fis part de mes réflexions à la jeune femme et celle-ci s’exclama aussitôt :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Mais alors l’antimatière du zéro, c’est Dieu !</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (18)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-05-24:58059252016-05-24T07:29:00+02:002016-05-24T07:29:00+02:00 Je remplis les cases du tableau et me dit que cela représentait beaucoup de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Je remplis les cases du tableau et me dit que cela représentait beaucoup de possibilités. Je séparai également les pays dominants des pays émergents en ajoutant pour ces derniers la connaissance dont ils ne disposent pas en comparaison avec les pays dominants.</span></p><table style="float: left; height: 412px;" width="590"><tbody><tr><td style="text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Catégorie</span></p></td><td style="text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Sous-catégorie</span></p></td><td style="text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Motivation</span></p></td><td style="text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">But</span></p></td><td style="text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Lieu</span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Petits groupes, voire Individus</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Argent</span></p><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Domination</span></p><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Connaissance</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Organisations</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Églises et sectes</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Religion, idéologie</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Mafias</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Argent</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Scientistes</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">États<br /></span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Dominants</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Domination, argent</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Pays émergents : </span></p><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Brésil, Inde</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">pouvoir</span></p><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Paradis fiscaux</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 8pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr></tbody></table><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 10pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Le retour dans la salle de notre groupe marqua la déception de tous. Cela ne nous avançait pas à grand-chose ; Le champ de recherche était si large qu’il devenait impossible à mettre en œuvre avec nos faibles moyens.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Vincent qui exprimait le scepticisme de tous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Eh bien, on réfléchit ! répondis-je, un peu agacé par son scepticisme permanent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– J’ai une idée, dit Claire. Tout d’abord, nous pouvons laisser tomber la colonne but et la remplacer par indice. Avons-nous des indices qui peuvent nous faire pencher plus sur une motivation que sur une autre ? Nous pourrions même noter ces indices de 1 à 3 en termes de probabilité. Ainsi en est-il de l’argent ! Nous nous sommes un peu obnubilés sur celui-ci parce qu’il est le nerf de la guerre. Mais au stade où nous en sommes de nos recherches, est-il véritablement une motivation ? Je ne crois pas. De plus, pourquoi se manifester en remplaçant un mot par un autre. Dans ce cas, ils resteraient discrets et ne se feraient pas connaître de cette manière. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Pour l’argent, ajouta Mathias, je ne mettrai même pas 1, disons 0,5 pour ne pas laisser tomber cette hypothèse. Tu as raison, elle est peu probable au stade où nous en sommes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Si nous poursuivons notre réflexion, fit remarquer Vincent, on peut raisonnablement penser qu’il en est de même pour le pouvoir. Les États ou organisations intéressés par la domination que pourrait donner une recherche comme la nôtre doivent bien rire en regardant, s’ils y ont accès, ce que nous avons produit. Allez, mettons 1 dans la colonne indice en face du pouvoir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– en dehors des indices de probabilité de telle ou telle motivation, le changement de nom constitue également un multiplicateur de cette probabilité. Ainsi, ce changement, sans autre modification, me semble un indice plus fort dans le cas de la religion et de l’idéologie que dans le cas de la connaissance. On pourrait mettre 2 ou 2,5 pour ce cas particulier, non ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Je suis d’accord. Et nous avons bien avancé déjà ! constata Mathias. Avez-vous d’autres idées ou suggestions à faire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Chacun se regarda, mais personne ne dit mot. Le brainstorming était terminé, on n'en tirerait plus rien aujourd’hui. Je retirai juste le 2,5 dans la case correspondant à la religion et l’idéologie pour inscrire 3 et mis 2 en face des cases connaissance. Tous semblèrent approuver ce petit changement, cela mettait en évidence l’indice le plus probable. Mathias s’empressa de recopier sur son ordinateur le tableau qui se présentait maintenant comme suit :</span></p><table style="height: 615px;" width="578"><tbody><tr><td width="121"><p align="center"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Catégorie</span></p></td><td width="121"><p align="center"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Sous-catégorie</span></p></td><td width="121"><p align="center"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Motivation</span></p></td><td width="121"><p align="center"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Indice</span></p></td><td width="121"><p align="center"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Lieu</span></p></td></tr><tr><td rowspan="2" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Individuels </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Individus</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt;"><strike><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></strike></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">pouvoir</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">0,5</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">2</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Petits groupes</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">pouvoir</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">0,5</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">1</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">2</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td rowspan="3" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Organisations</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Églises et sectes</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">religion, idéologie</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">3</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Mafias</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">0,5</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Scientistes</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">2</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td rowspan="3" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">États<br /></span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Dominants</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">pouvoir</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">1</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">0,5</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Pays émergents : </span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Brésil, Inde</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">pouvoir</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">connaissance</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">1</span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">2</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr><tr><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">Paradis fiscaux</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">argent</span></p></td><td style="width: 121px; text-align: center;" width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;">0,5</span></p></td><td width="121"><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Century Schoolbook',serif;"> </span></p></td></tr></tbody></table><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Arrêtons-nous donc là pour le brainstorming, dit Mathias, mais distribuons-nous les tâches ! Comment allez plus avant ? Je vois deux solutions. La première, c’est de recherche d’autres indices, informations, questions sur Internet en rapport avec ce qui est inscrit dans le tableau. La seconde, mais je dis tout de suite que je ne sais pas comment, serait de tendre un piège aux intrus pour en savoir plus sur leurs motivations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Excellente idée, m’exclamai-je, mais il faut trouver comment. De plus, cela suppose qu’ils sauront que nous connaissons leur existence. Est-ce bien le moment ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– A mon avis, ils le savent déjà. Nous leur avons donné des signes : changement d’organisation de notre base de données, arrêt brusque d’entrée de données au changement de nom. C’est plus que suffisant me semble-t-il !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Tout ceci ne nous dit pas quel genre de piège nous pouvons installer, ajouta Claire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, c’est vrai. Que proposes-tu ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– J’avoue que pour l’instant, rien. Il faut y réfléchir. Le piège doit être simple, non ambigu ; il doit permettre d’identifier clairement le ou les auteurs et, si possible, de les empêcher de refaire la même chose. Je propose que la moitié d’entre nous réfléchisse au piège à tendre et l’autre moitié continue de rechercher des éléments de réflexion sur notre sujet. Personnellement je prends la réflexion, je ne suis pas très forte en stratégie. Qu’en pensez-vous ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Nous nous quittâmes sur ces paroles après nous être partagés les rôles et donnés rendez-vous deux jours plus tard. C’était court, mais cela nous permettrait de faire un premier point de situation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 10pt; color: #000080;">PS. Pardonnez-moi, je n'ai pas trouvé dans le système Hautetfort comment tracer les lignes d'un tableau.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (16)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-05-14:58006312016-05-14T07:51:00+02:002016-05-14T07:51:00+02:00 – Il me semble que la première question est : qui est derrière tout...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il me semble que la première question est : qui est derrière tout cela, dis-je. Tant que nous n’aurons aucune information, nous ne pourrons rien faire et surtout pas contrer ses actions. Pour cela, il faut rechercher dans le contexte dans lequel nous sommes immergés : la fac, tout d’abord, puis les lieux où nous avons effectué des recherches, puis nos connaissances et familles. Aurions-nous laissé s’échapper quelques mots qui auraient pu déclencher des interrogations parmi nos proches dont certains ne sont pas sûrs ? Qu’en pensez-vous ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela nécessite que l’on recherche de nombreuses informations, sur Internet et ailleurs. Avons-nous le temps de le faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est le seul moyen. Tant que l’on ne saura pas de qui il s’agit et pourquoi, nous n’avancerons pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, nous sommes d’accord. Mais, et après ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Après nous analyserons la situation. Est-elle contrôlable ? Peut-on avoir des alliés qui pourraient nous aider ? Quelle est notre part de responsabilité dans tout cela ? Nous nous interrogerons alors pour décider si nous avons réellement une crise ou non, c’est-à-dire en quoi la situation est insatisfaisante.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela ne résoudra rien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Certes, mais nous verrons plus clair. Nous saurons ce qui se passe et cela nous permettra, dans un deuxième temps, de comprendre ce qui se passe. Nous pourrons alors envisager vers quelle situation nous comptons aller, c’est-à-dire quelle situation future rechercher. Enfin, dans un troisième temps, nous envisagerons les stratégies possibles pour passer de cette situation présente insatisfaisante à la situation future recherchée. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Toute cette démarche est nécessaire ? demanda Claire. Cela me semble long.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, sans doute, mais c’est le seul moyen d’avoir en main toutes les données du problème et les solutions envisageables. Savoir, puis connaître, puis anticiper, puis décider et enfin mettre en œuvre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Alors, mettons-nous au travail, proposa Mathias. Un peu de brainstorming nous réveillera les méninges ! Vous connaissez la règle : on ne discute pas chaque proposition, on émet des idées, puis, ensuite, on les trie rationnellement. Qui est derrière tout cela ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Dans tous les cas, dit Claire, on a trois catégories : un individu seul, une organisation et enfin un Etat, voire plusieurs Etats.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Commençons par les individus seuls, dis-je.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Eh bien, dit Mathias, il peut y avoir un plaisantin qui nous fait faire des nœuds au cerveau, un malin qui cherche à se faire connaître et qui prépare une sortie vers les médias avec un truc sensationnelle. Alors il cherche à nous piéger et il attend une information intéressante. Le mobile : la renommée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il peut également y avoir, répondit Vincent, un maître-chanteur qui a flairé la bonne affaire : nous contraindre à payer pour qu’il garde secrète les informations qu’il nous a subtilisées. Le mobile : l’argent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela peut également être un individu qui s’intéresse à l’ésotérisme de manière maladive, un passionné de l’inédit. Le mobile : la passion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– ou encore quelqu’un qui cherche à approfondir le sujet parce qu’il s’y intéresse lui-même et qu’il a trouvé là une infinité de détails et d’études qu’il ne peut trouver ailleurs. Le mobile : la connaissance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– cela peut aussi être l’inverse. Quelqu’un qui voit qu’on est plus avancé que lui dans nos recherches et qui tient absolument à découvrir le premier ce chiffre qu’il ne sait définir. Le mobile : connaissance, renommée, voire pouvoir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– On peut aussi penser à quelqu’un qui recherche une emprise sur les autres car sa découverte peut lui permettre d’accéder à une forme de domination. Son mobile : le pouvoir psychologique pouvant aller jusqu’au pouvoir physique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– N’oublions pas non plus la crainte de la découverte d’une nouveauté qui modifierait nos rapports avec la vie et la mort. Le mobile : la peur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– La folie ne semble pas être un mobile à retenir. Ce n’est le cas que pour un crime. Eliminons-la. Mais rappelons-nous que certains sont prêts à tout pour être cités dans les médias. Le mobile reste alors la renommée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Très vite, il y eut de nombreux mobiles possibles. Claire proposa de faire une synthèse de ce que nous avions trouvé sans entrer dans les détails du pourquoi et ou du comment. Il y avait en premier lieu l’argent, puis le pouvoir, la connaissance, la renommée. L’un de nous fit remarquer que tous ces mobiles étaient négatifs, personnels, intéressés. Peut-il y avoir des mobiles désintéressés ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, pourquoi pas ! répondit aussitôt Mathias. Imaginons quelqu’un qui en sait plus que nous et qui, au courant de notre recherche, tente de nous aider. Il pourrait prendre contact avec nous plus tard après avoir vu comment nous nous débrouillons avec l’élément qu’il nous a donné. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Ce serait donc un mobile parfaitement altruiste, mais pourquoi ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Faire avancer la recherche ou faciliter la mise en place d’une nouvelle société, ou encore révéler une nouvelle forme de connaissance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– On va se perdre dans toutes ces possibilités. Disons simplement que le mobile serait désintéressé. Est-ce possible ? Oui, je crois, même si les chances sont minces que cela existe.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (15)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-05-10:57991202016-05-10T07:01:00+02:002016-05-10T07:01:00+02:00 – Il me semble que la première question est : qui est derrière tout...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il me semble que la première question est : qui est derrière tout cela, dis-je. Tant que nous n’aurons aucune information, nous ne pourrons rien faire et surtout pas contrer ses actions. Pour cela, il faut rechercher dans le contexte dans lequel nous sommes immergés : la fac, tout d’abord, puis les lieux où nous avons effectué des recherches, puis nos connaissances et familles. Aurions-nous laissé s’échapper quelques mots qui auraient pu déclencher des interrogations parmi nos proches dont certains ne sont pas sûrs ? Qu’en pensez-vous ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela nécessite que l’on recherche de nombreuses informations, sur Internet et ailleurs. Avons-nous le temps de le faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– C’est le seul moyen. Tant que l’on ne saura pas de qui il s’agit et pourquoi, nous n’avancerons pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, nous sommes d’accord. Mais, et après ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Après nous analyserons la situation. Est-elle contrôlable ? Peut-on avoir des alliés qui pourraient nous aider ? Quelle est notre part de responsabilité dans tout cela ? Nous nous interrogerons alors pour décider si nous avons réellement une crise ou non, c’est-à-dire en quoi la situation est insatisfaisante.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela ne résoudra rien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Certes, mais nous verrons plus clair. Nous saurons ce qui se passe et cela nous permettra, dans un deuxième temps, de comprendre ce qui se passe. Nous pourrons alors envisager vers quelle situation nous comptons aller, c’est-à-dire quelle situation future rechercher. Enfin, dans un troisième temps, nous envisagerons les stratégies possibles pour passer de cette situation présente insatisfaisante à la situation future recherchée. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Toute cette démarche est nécessaire ? demanda Claire. Cela me semble long.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Oui, sans doute, mais c’est le seul moyen d’avoir en main toutes les données du problème et les solutions envisageables. Savoir, puis connaître, puis anticiper, puis décider et enfin mettre en œuvre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Alors, mettons-nous au travail, proposa Mathias. Un peu de brainstorming nous réveillera les méninges ! Vous connaissez la règle : on ne discute pas chaque proposition, on émet des idées, puis, ensuite, on les trie rationnellement. Qui est derrière tout cela ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Dans tous les cas, dit Claire, on a trois catégories : un individu seul, une organisation et enfin un État, voire plusieurs États.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Commençons par les individus seuls, dis-je.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Eh bien, dit Mathias, il peut y avoir un plaisantin qui nous fait faire des nœuds au cerveau, un malin qui cherche à se faire connaître et qui prépare une sortie vers les médias avec un truc sensationnelle. Alors il cherche à nous piéger et il attend une information intéressante. Le mobile : la renommée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Il peut également y avoir, répondit Vincent, un maître-chanteur qui a flairé la bonne affaire : nous contraindre à payer pour qu’il garde secrète les informations qu’il nous a subtilisées. Le mobile : l’argent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Cela peut également être un individu qui s’intéresse à l’ésotérisme de manière maladive, un passionné de l’inédit. Le mobile : la passion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– ou encore quelqu’un qui cherche à approfondir le sujet parce qu’il s’y intéresse lui-même et qu’il a trouvé là une infinité de détails et d’études qu’il ne peut trouver ailleurs. Le mobile : la connaissance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– cela peut aussi être l’inverse. Quelqu’un qui voit qu’on est plus avancé que lui dans nos recherches et qui tient absolument à découvrir le premier ce chiffre qu’il ne sait définir. Le mobile : connaissance, renommée, voire pouvoir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– On peut aussi penser à quelqu’un qui recherche une emprise sur les autres car sa découverte peut lui permettre d’accéder à une forme de domination. Son mobile : le pouvoir psychologique pouvant aller jusqu’au pouvoir physique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– N’oublions pas non plus la crainte de la découverte d’une nouveauté qui modifierait nos rapports avec la vie et la mort. Le mobile : la peur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– La folie ne semble pas être un mobile à retenir. Ce n’est le cas que pour un crime. Éliminons-la. Mais rappelons-nous que certains sont prêts à tout pour être cités dans les médias. Le mobile reste alors la renommée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Très vite, il y eut de nombreux mobiles possibles. Claire proposa de faire une synthèse de ce que nous avions trouvé sans entrer dans les détails du pourquoi et ou du comment. Il y avait en premier lieu l’argent, puis le pouvoir, la connaissance, la renommée. L’un de nous fit remarquer que tous ces mobiles étaient négatifs, personnels, intéressés. Peut-il y avoir des mobiles désintéressés ?</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (14)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2016-05-06:57966462016-05-06T07:35:00+02:002016-05-06T07:35:00+02:00 Sans doute, ceux qui suivent ce blog depuis un certain temps, se...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em>Sans doute, ceux qui suivent ce blog depuis un certain temps, se souviennent-ils d'un récit commencé mais jamais fini. Il s'est arrêté le 6 septembre 2015, au 13e épisode et s'appelait "Le nombre manquant". Il n'y eut pas de suite.... en attente d'inspiration, je l'avoue... J'étais à court d'idées et ne savais comment poursuivre un récit commencé sans en posséder la fin. Eh oui, il faut faire son apprentissage d'écrivain et avouer ses erreurs et insuffisances.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em>Le sujet me tient à cœur, mais il est difficile et me cause bien du souci. En voici la suite, qui poursuit l'aventure entre science et mystique à la recherche d'un nombre à découvrir qui n'est ni le Zéro, ni le Un, ni l'Infini et qui résume tous les nombres.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em>Alors, si le cœur vous en dit, poursuivons l'aventure, retrouvons les élèves du professeur Foiras et tâchons de la mener à son terme que j'ignore encore, ou presque, et dont je ne connais pas les péripéties.</em> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Cinq jours plus tard, nous nous retrouvions chez Mathias. Un simple coup de fil nous avait prévenus. Pas de mail, pas de rencontre. Nous avions convenu d’arriver à cinq minutes d’intervalle pour ne pas donner la puce à l’oreille de nos poursuivants éventuels. Peut-être nous surveillaient-ils ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Une fois tous réunis, Mathias prit la parole.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Résumons-nous. Nous avions trouvé le moyen de cacher aux autres nos recherches, par pure précaution. Bien nous en a pris. Quelqu’un, au moins une personne, connait maintenant l’existence de notre base de données. On en a la preuve par le changement de nom du zéro en orez. Pourquoi ce changement de nom ? On ne le sait. Quelles sont les motivations de celui ou ceux qui l’ont fait ? Quelles sont les conséquences pour nous, pour nos recherches ? Cela va-t-il nous contraindre à abandonner ? Et derrière ces interrogations de premier degré, on peut se demander si nous sommes tous fiables. Cela pourrait-être l’un d’entre nous qui est à l’origine de cette farce. Comment en être sûr ? Deuxième question, que signifie ce mot : orez. Je pense que chacun d’entre vous avez remarqué que c’est le mot zéro écrit à l’envers. Cela a-t-il une signification ? Est-ce un message que l’on tenterait de nous faire passer. Il est tout de même bizarre qu’ayant réussi une première fois ce tour de passe-passe, l’auteur recommence de la même manière sans même se cacher. On peut croire qu’il le fait exprès. J’avoue que toutes ces questions sans réponse me laissent perplexe et vous aussi, sans doute. Va-t-on devoir abandonner nos recherches pour d’abord tenter de savoir de quoi il s’agit ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Mathias nous regardait d’un œil inquisiteur et nous sentions une tension intérieure en chacun de nous. Nous en vînmes à nous regarder bizarrement. Heureusement, Claire intervint. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Tout d’abord, je veux dire qui si nous poursuivons comme cela, c’est la fin de notre groupe. Nous avons réussi à créer une certaine confiance entre nous, à nous soutenir dans nos recherches, à même réfléchir ensemble, chacun apportant sa pierre ne fonction de ses compétences. Aujourd’hui notre dispositif craque. C’est une véritable crise qui détruit notre unité et nous conduit à la faillite de nos recherches. Est-ce ce que nous voulons ? Pour ma part, je prône la plus grande clairvoyance là-dessus. Ou nous restons unis, ou nous nous séparons. Peut-être est-ce ce que cherche celui ou ceux qui jouent avec nos nerfs ? Ne nous laissons pas faire. Tout d’abord, disons-nous tout ce que nous avons sur le cœur en termes d’interrogations, voire de reproches.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Parlons-en justement, répondit Vincent. Tu es bien la première à être soupçonnable. Nous avions déjà constitué notre groupe et tu débarques comme un cheveu sur la soupe, sans que l’on sache exactement pourquoi. Certes tu nous a aidé à faire de notre SGBD une réalité, mais ne serait-ce pas ton intérêt si tu voulais te joindre à nous ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Je me crus obligé d’intervenir :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Quelle supposition injurieuse. Claire s’est donnée pleinement à nos recherches et nous a permis de constituer une base solide. Certes, celle-ci est à nouveau dévoilée. Mais pourquoi l’accuser d’en être la cause ? Rien ne te permet de le penser.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Mathias prit la parole. Il était jusqu’à présent resté muet.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">– Si nous commençons comme cela, nous allons nous détruire nous-mêmes, sans l’aide de personne. Il nous faut des questions claires, sans rapport avec votre prénom et votre personne, puis nous pourrons commencer à tenter d’y répondre. Je vous propose en premier lieu la recherche d’une méthodologie. Comment allons-nous organiser nos interrogations, quelles questions se posent, dans quel contexte et quelles solutions sont possibles, quelles qu’elles soient ? Bref, quelles méthode de raisonnement devons-nous employer pour faire face à nos interrogations ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook',serif; font-size: 12pt;">Nous étions passés près d’une autre crise, plus sévère, celle de la dissolution de notre groupe. Ces quelques paroles eurent l’effet souhaité. Vincent demanda même pardon à Claire qui lui accorda volontiers celui-ci. Chacun semblait reparti sur ses rails, regardant la même perspective, un point à horizon où se rejoignaient nos interrogations. Premier temps, construire la méthodologie nous permettant de découvrir les bonnes questions à se poser. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 13)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-09-06:56806702015-09-06T07:37:00+02:002015-09-06T07:37:00+02:00 Trois heures du...
<p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Trois heures du matin. Un coup de fil me réveilla. C’était Vincent.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Ils ont recommencé, m’annonça-t-il.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– De quoi me parles-tu ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Les pirates. Ils sont à nouveau entrés dans notre base malgré toutes précautions prises.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Comment le sais-tu ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– A nouveau, le terme zéro est devenu orez. Dans tous les documents et pas seulement dans un des ordinateurs du réseau. Ce qui signifie qu’ils connaissent notre système de sauvegarde et qu’ils peuvent modifier nos fichiers sans aucune difficulté.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Ce que je ne comprends pas, c’est le pourquoi de ce changement de nom. Es-tu sûr qu’il n’y a pas d’autres modifications ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Absolument sûr ! J’ai passé ma soirée à vérifier avec le comparateur. Je n’ai vu que cette différence.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est peut-être un message que l’on cherche à nous faire passer.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Peut-être. Mais il est bien incompréhensible. Cela peut aussi être l’œuvre d’un mauvais plaisant qui cherche à nous prouver son habileté. Enfin, et ce serait plus inquiétant, ce peut-être une affaire beaucoup plus sérieuse. Un espionnage qui laisse intentionnellement une trace pour voir nos réactions et anticiper. Ceci pourrait alors être l’œuvre soit d’un niveau étatique, soit du niveau d’une organisation inconnue qui cherche quelque chose, mais quoi ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Si c’est cela, nous sommes mal partis, constatai-je. Que comptes-tu faire ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Pour l’instant je ne sais. Mais nous devons en discuter, donc nous réunir très rapidement et nous poser la question de l’action à mener.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Cela me semble logique. On se réunit aujourd’hui ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, cet après-midi, à quatorze heures. Tu peux ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, aucun problème. Alors, à cet après-midi.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Notre petit groupe se réunit après le déjeuner : analyse, hypothèses, recherche de solutions. Mais peu de choses en sortie. Il fallait en savoir plus sur les intentions de l’auteur du piratage et rien pour l’instant ne nous avait mis sur la voie.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Tendons-leur un piège, dit tout à coup Mathias. S’ils tombent dedans nous saurons qui ils sont et ce qu’ils veulent.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Excellente idée, mais quel piège et comment les attirer ? répliqua Vincent.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– La première des choses est de savoir ce qui les intéresse dans nos recherches, dit Claire. Est-ce l’aspect scientifique, la numérologie et la cosmologie ? Est-ce l’aspect métaphysique, les notions d’infini vues par les philosophes ? Est-ce l’aspect ésotérique, les confusions possibles entre le zéro, le néant, l’infini et le tout ? Pourquoi ne pas mettre dans un nos textes récents une allusion à une découverte fondamentale dont on ne mettra que quelques bribes qui attireront les pirates et nous révèleront leurs motivations.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Qu’est-ce que vous proposez concrètement, demanda Vincent, toujours avec une pointe d’ironie vis-à-vis de l’intruse, comme il l’appelait lorsqu’elle était absente.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Pourquoi tout d’abord ne pas tenter de savoir s’ils sont intéressés par l’argent, le pouvoir ou la renommée, dit Mathias, avant de savoir quel est le sujet de leur recherche.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– L’idée de Claire me semble excellente, dis-je. Que vaut-il mieux ? Rechercher le sujet ou le mobile. C’est à étudier. Il faut maintenant que chacun réfléchisse à la manière d’attirer nos faussaires. Coupons à nouveau notre base du réseau et mettons-nous au travail. Rendez-vous dans deux jours chacun avec une proposition acceptable. Nous choisirons ce qui nous semble le meilleur.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">L’ensemble des participants acquiescèrent. Vincent fit cependant remarquer que mettre à l’abri la base de données donnerait une indication claire aux pirates. Nous savons que nous avons été piratés et nous nous posons la question de savoir ce que nous devons faire. Peut-être valait-il mieux faire comme si nous ne nous étions aperçus de rien et chercher la parade sans donner l’alerte.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je pense qu’il a raison, dit Mathias. Evitons de nous servir de la base et ne nous contactons pas pendant quelques jours en faisant semblant d’être très occupés à autre chose.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Sur ces recommandations, la séance fut levée.</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 11)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-08-30:56771982015-08-30T07:12:00+02:002015-08-30T07:12:00+02:00 A notre première...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;"> A notre première réunion, je parlai de cette jeune femme. Elle s’appelait Claire Pertuis. Je racontai notre double rencontre, ses explications et la justesse de ses arguments. Ils écoutèrent, hochèrent la tête et me laissèrent carte blanche. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Mais, testes-la, me dirent-ils.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je décidai de commencer par le test concernant ses capacités à intégrer notre groupe. J’en parlai à Mathias, qui était, lui, en charge de trouver un réseau capable de prendre en compte nos données. Il me répondit qu’en effet, il n’avait pas avancé dans ce domaine, ne sachant à qui s’adresser.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Le lendemain, je rencontrai Claire. Sans lui parler librement de notre groupe, je lui fis part de nos recherches et de la difficulté que nous avions à créer une base de données multiples. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Sachez que je n’y connais rien en ordinateurs. Oui, je sais utiliser la bureautique de base, Word, Power Point, voire, dans ses fonctions basiques, Excel. Mais c’est tout. Alors je ne vois pas comment je pourrais vous aider dans ce domaine.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Nous ne vous demandons pas de créer le système. Simplement, de trouver le moyen de disposer d’une multitude d’ordinateurs en réseau que nous utiliserons pour cacher nos données.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je peux essayer, mais sans aucune garantie que je vais trouver. Laissez-moi deux jours, car je n’ai pour l’instant aucune idée.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Deux jours plus tard, Claire me téléphona. </span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je pense avoir trouvé ce que vous cherchez. Puis je vous voir ?</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je m’empressai de lui fixer un rendez-vous. Dès son arrivée, elle me fit part de ce qu’elle pensait être un bon plan.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– D’après ce que j’ai compris de vos explications, il faut pouvoir cacher vos données dans des ordinateurs dont les propriétaires ne savent pas ce qu’ils contiennent, qui constituent néanmoins un réseau accessible, mais privé, qui puisse vous servir d’hébergement anonyme. Je crois que j’ai trouvé.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Elle me raconta sa rencontre avec sa tante parisienne, une brave demoiselle de soixante-sept ans dont la passion était le macramé. Elle faisait partie d’un club de macramé et ses membres échangeaient leurs réalisations sur Internet. Grâce au neveu d’une des affiliées, qui était ingénieur informatique, ce club avait créé <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un véritable réseau privé qui leur donnait une assurance de discrétion.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Pourquoi ne pas utiliser ce réseau totalement anonyme pour planquer vos données de manière aléatoire dans les ordinateurs. Le club a une audience mondiale puisqu’il y a des abonnées de nombreux pays du monde. Votre hacker s’introduit dans le club par mon intermédiaire et vous profitez du réseau, ni vu, ni connu.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Il est vrai, me dis-je, que personne ne songerait à fouiller dans les ordinateurs de personnes âgées qui ne s’intéressent qu’au macramé. Rien que ce nom ferait fuir la plupart des gens.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-bidi-font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Le seul ennui, c’est que vais devoir faire comme si je me passionnais pour le macramé, dit-elle en riant.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Après en avoir parlé aux autres, je lui donnais le feu vert et la mis en contact avec Vincent. Le courant ne passait pas bien entre eux deux. Elle se méfiait de lui. Il s’introduisait dans les machines sans qu’on le sache et elle ne pouvait admettre que cela pouvait être fait pour une bonne cause. Lui, Vincent, avait du mal à admettre une femme dans notre groupe très fermé. Il pensait que toute femme ne peut s’empêcher de divulguer à n’importe qui ce qu’elle sait sans en mesurer les conséquences. </span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">L’affaire fut, malgré tout, rondement menée. En deux semaines, Claire fut intégrée dans le club et put partager ses idées sur les points de macramé avec une multitude de vieilles dames en mal d’embrouille de cordages, tout cela avec la complicité de sa tante qui ne se doutait absolument pas des causes du revirement de sa nièce en ce qui concernait l’art des nœuds. Claire transmit à Vincent son adresse e-mail et celui prépara l’installation de notre base de données dans le réseau. En vieux briscard, il introduisit dans un premier temps de nombreuses données qui n’avaient rien à voir avec celles que nous voulions abriter. Chacun de nous avait pour consigne de modifier ces pages, de les utiliser à qui mieux mieux de façon à voir si le système se comportait sans problème. L’expérience dura un mois pendant lequel les faits et gestes de Claire furent suivis de près par Vincent. Rien ne put lui donner à penser qu’elle jouait un double jeu. Elle se comportait normalement, sans s’intéresser au réseau hormis les nouveaux nœuds qu’elle s’efforçait maladroitement d’inventer pour justifier sa présence au club. </span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Un mois plus tard, elle fut intégrée dans notre groupe et initiée à nos recherches. Elle ne fut pas étonnée par ce que nous lui avons révélé. Elle s’y attendait et cela correspondait à ce qu’elle souhaitait : percer le mystère du cosmos et de la vie. Quelle aventure !</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 10)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-08-28:56763532015-08-28T07:22:00+02:002015-08-28T07:22:00+02:00 Mathias fut chargé de la recherche du réseau d’ordinateurs. Vincent...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Mathias fut chargé de la recherche du réseau d’ordinateurs. Vincent mènerait ses investigations sur les pirates. Je poursuivrai seul nos recherches, étant l’ignorant du numérique.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je passais l’après-midi dans la bibliothèque de Beaubourg. Elle contient de nombreux livres qui concernent à la fois l’ésotérisme, les religions, la cosmologie, l’astronomie et les modèles cosmologiques intégrant le Big Bang, l’expansion de l’univers, les multivers et bien d’autres spécificités du cosmos. Je recherchais un livre traitant de l’énergie noire qui représente à peu près 68% de la densité totale de l’univers, mais dont la nature est inconnue. Je tentais de revenir à ce à quoi le professeur Foiras nous avait initiés. Consultant le fichier des ouvrages, je sentis tout à coup sur mon bras une main ferme, mais patiente. Je levais les yeux et retrouvai la jeune femme que j’avais déjà vue une fois et que je pouvais éventuellement soupçonner d’avoir piraté notre base de données. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Bonjour, Monsieur, me dit-elle d’une voix claire, vous cherchez quelque chose. Je peux peut-être vous aider.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Ce n’était qu’un constat. Il signifiait sans doute qu’elle s’y connaissait, mais en quoi, puisqu’elle ne savait pas quel était l’objet de nos recherches, en dehors de ce que je lui avais dit.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Bonjour, Mademoiselle. Je poursuis mes recherches tranquillement et n’ai plus la célérité des jeunes. Je ne pourrai pas vous suivre si vous m’aider, alors à quoi servirait de vous dire ce que je cherche.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Cela vous permettrait d’aboutir plus vite, donc de creuser plus votre sujet pour vous amener à une réflexion plus approfondie.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Le raisonnement était juste. Elle ne payait pas de mine, mais elle savait ce qu’elle voulait et semblait s’y connaître. Je n’osais cependant lui dévoiler l’objet de nos recherches, tout en me demandant si effectivement elle ne pourrait pas nous être d’une aide précieuse. Je décidais de faire un test. Je lui expliquais ce qui concernait l’énergie sombre (ou noire, c’est la même !) et ma recherche de livres traitant du sujet, dont en particulier l’accélération de l’expansion de l’univers. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je connais bien ce sujet. J’ai travaillé dessus au cours de ma thèse, bien que celle-ci ne portait pas strictement sur ce point. On trouve de nombreux livres en anglais, mais bien peu en français.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Ainsi elle était thésarde et semblait savoir de quoi elle parlait. Elle n’avait pourtant pas l’air d’être une matheuse : ni boutons sur le visage, ni vêtements godiches, ni lunettes d’écaille. Elle avait un visage calme, une peau légèrement rose, peu bronzée il est vrai, des pommettes saillantes, mais sans exagération, les yeux clairs, presque bleus clairs à l’exception d’une pointe bleu marine en approchant de la pupille. Comme son visage était penché vers moi, j’eus l’occasion de faire ce constat. Il me sembla de bon augure. Ses lèvres étaient assez minces, mais d’un dessin irrésistible. Sa coiffure auburn lui donnait un air insolite. Elle l’avait coupé court, mais suffisamment nuageuse pour ne pas faire masculin. Enfin, au-delà de ces apparences, elle semblait très à l’aise, presque culottée. De plus, elle avait le sourire aux lèvres, semblait avenante et impressionnait peu ceux qui pouvait parler avec elle. Avouons-le, je fus séduit, ce qui ne signifie pas que je tombais amoureux et qu’il y eut l’impulsion bien connue d’une personne âgée vers les êtres jeunes. Non, je voyais simplement une jeune femme ouverte, attentive et, ma foi, intéressante.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je me levai et lui proposai d’aller à la cafétéria pour parler de nos préoccupations. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">–Tout d’abord toutes mes félicitations pour votre parcours. Vous m’avez l’air bien armé pour la suite. Mais que voulez-vous faire ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est mon problème. En fait je ne sais pas exactement.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Apparemment, l’astronomie ne l’intéressait pas suffisamment pour qu’elle se consacre entièrement à cette discipline. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Qu’est-ce qui vous intéresse réellement ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– En fait, je ne suis pas directement intéressée par les sciences dures, malgré ma thèse. Je m’intéresse à ce qui peut sembler à certains des contes philosophiques. Ce qui m’intéresse, c’est un mélange de science et de philosophie, voire de spiritualité.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est-à-dire ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Vous savez comme moi que la science est arrivée aux confins d’une compréhension autre que scientifique et même philosophique. Elle se pose la question de l’origine du cosmos et rejoint par-là la philosophie des Grecs et la théologie des Pères de l’Eglise et les réponses que donnent chacune des religions. La difficulté actuelle n’est plus de trouver au travers d’une discipline, mais de nouer des relations entre celles-ci de façon à éliminer contes, souhaits ou doctrines. C’est, je pense, une future discipline à part entière. Mais la plupart de savants, philosophes et théologiens récusent une telle approche. La vérité est pour eux dans leur seule discipline et ils ne veulent pas en démordre.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Tout à coup, je réalisai que ses centres d’intérêt étaient semblables aux nôtres et qu’elle était proche de notre vision. J’en fus enthousiasmé. Une recrue de choix ! Mais... Doucement. Il fallait la dédouaner de toute velléité de piratage et la tester sur son aptitude à intégrer notre groupe.</span></span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;"><br /></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 9)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-08-24:56742792015-08-24T07:33:00+02:002015-08-24T07:33:00+02:00 Réunion de crise. Nous nous mîmes au travail. Mathias expliqua pour...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Réunion de crise. Nous nous mîmes au travail. Mathias expliqua pour quelles raisons il était persuadé que nous avions eu une visite. Cela nous parut évident à tous. Mais il s’agissait d’abord d’interdire toute nouvelle pénétration ou de se déconnecter d’Internet, ce qui nous laissait sans possibilité de recherche. Il importait également de savoir qui pouvait chercher à nous pirater. C’était pour ces deux points l’affaire de Vincent, notre hacker. Se déconnecter n’était évidemment pas un problème. Interdire un nouveau piratage lui semblait à sa portée. Le dernier point était moins palpable. Il se mettrait à cette recherche dès qu’il aura réussi à trouver le moyen d’interdire toute intrusion. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Deux jours plus tard, Vincent nous téléphona :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– On peut se réunir. J’ai quelque chose à vous proposer qui devrait nous garantir contre les intrusions. Rendez-vous ce soir, à dix-huit heures chez Mathias.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Chacun de nous attendit avec impatience la fin d’après-midi, arriva en avance d’un quart d’heure, si bien qu’à dix-sept heures cinquante nous pûmes commencer la réunion. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– J’ai trouvé et cela me semble solide. J’ai réfléchi avant de trouver la solution. C’est en lisant le journal hier matin que j’ai résolu notre problème. Il y avait un article sur les postes radio à évasion de fréquence, en fait des postes radio à étalement de spectre par saut de fréquence. Certains pays, dont les Etats-Unis, se plaignaient de plages de fréquence insuffisantes pour l’ensemble de leurs systèmes de transmission. Lisant cela, je me suis dit qu’il devait être possible de fragmenter nos fichiers, de les introduire dans de nombreux ordinateurs et de concevoir un logiciel permettant, grâce à un système robot informatisé, muni de clés de chiffrement, de définir un ordre de récupération des documents. Ils pourraient alors être lus, voire modifier, puis le travail achevé, être à nouveau dispersés et renvoyés dans les ordinateurs utilisés en changeant bien sûr l’ordre dans lequel ils sont intégrés dans chacun de ceux-ci. Comprenez-vous le principe ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Cela me semble assez clair, dis-je, mais est-ce possible techniquement ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Avec un peu de travail cela semble possible. Il faut juste concevoir le logiciel permettant d’effectuer toutes ces manipulations en temps compressé. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Il me semble que toutes les données doivent auparavant être cryptées, ce qui compliquerait sérieusement le travail des pirates, dit Mathias.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est effectivement ce que j’ai prévu, ce qui demande un logiciel extrêmement rapide.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– En fait, c’est une sorte de SGBD un peu plus complexe, n’est-ce pas ? demanda Mathias qui avait quelques connaissances en informatique.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Tout à fait, un système de gestion de base de données permettant l’accès permanent et rapide à nos données que personne ne peut lire car elles sont dispersées dans de nombreux disques durs.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Combien de temps penses-tu qu’il te faut pour mettre ce système au point ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je ne sais. Au moins une dizaine de jours, me semble-t-il.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Et d’ici là que fait-on avec nos données ?</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– On n’y touche pas, on les déconnecte de la toile et on travaille sans filet, chacun rassemblant ses recherches dans son propre ordinateur qu’il ne connecte plus. Tous les deux jours, on se rassemble et on fait le bilan de nos recherches. Toi, Mathias, tu devrais pouvoir sans difficulté te charger de cette tâche.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est parti ! s’exclama Mathias d’un air réjoui. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">On avait trouvé une solution au premier problème. On avait une solution de principe pour le deuxième problème et dès que Vincent aurait mis au point son logiciel, nous nous attaquerions au troisième. Que demander de mieux !</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Neuf jours plus tard, Vincent nous dévoila son système. Apparemment complexe, il était cependant simple à utiliser, trafiquant les données de manière caché aux utilisateurs. Mais il fallait encore trouver les ordinateurs qui cacheraient les fragments de données. Il convenait de disposer d’un minimum de confiance pour introduire nos fichiers, même cryptés dans des machines que nous ne contrôlions pas. Cela supposait également de créer un double impérissable de ces données, car un ordinateur lambda peut tomber en panne, être cassé, volé ou être l’objet de tout autre incident qui pouvait effacer ou détruire les fragments de données, rendant ainsi incohérente notre base.</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 8)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-08-23:56739002015-08-23T05:22:00+02:002015-08-23T05:22:00+02:00 Je ne réalisais que plus tard, dans la journée, l’importance de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je ne réalisais que plus tard, dans la journée, l’importance de l’information. Pourquoi s’introduire dans notre base de données ? Je me dis d’abord que tous pouvaient faire la même chose : chercher sur Internet les informations concernant les aspects philosophiques, scientifiques, ésotériques, des nombres et concepts liés à la numération. Alors pourquoi nous pirater ? Certes, tout est rassemblé, ce qui évite les recherches auxquelles nous avions déjà consacré beaucoup de temps. Mais est-ce une réelle motivation de piratage ? Sûrement pas. Il doit y avoir autre chose. Mais quoi ?</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Nous nous étions bien douté que ce nombre manquant détenait vraisemblablement un pouvoir important. Celui qui le découvrirait aurait sans doute accès à des capacités d’action jusqu’ici insoupçonnées. Pensez donc : créer un pont entre le connu et l’inconnu, ou plutôt avoir accès à l’inconnu, tous les inconnus, grâce à une nouvelle manière de compter. Tout homme détenant un tel secret ne pourrait que chercher à l’utiliser et ne pourrait le garder pour lui. Il deviendrait aussitôt la proie d’une telle concupiscence<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qu’il devrait être protégé en permanence, donc enfermé au secret. Je comprenais que nous n’avions jamais réfléchi aux conséquences de nos travaux. Nous faisions cela de manière entièrement désintéressée, comme une sorte de hobby ou comme un défi à relever. Mes réflexions à ce propos étaient jusque-là assez embrouillées. La nuit suivante me permit de placer dans les différentes cases les éléments d’analyse. Cela me sauta aux yeux pendant mon jogging matinal, le lendemain. Comme quasiment tous les matins, je courais dans les rues de Paris, soit le long des quais, soit dans les jardins. J’en profitais pour réfléchir le plus sérieusement possible à mes préoccupations insolubles. Je courais, je regardais la vie s’écouler à la vue des passants et tout d’un coup me venait une idée en rapport avec mes réflexions. Elle était le souvent insolite et pas forcément très claire, ou plutôt, elle n’était pas immédiatement en rapport avec celles-ci. Mais très vite, j’entrevoyais des rapprochements insolites. A peine rentré, je consignais par écrit mes intuitions. Auparavant, il m’était souvent arrivé d’oublier ce que j’avais entrevu. C’était perdu pour toujours, bêtement, par négligence ou parce que j’étais pris par quelque chose de plus urgent. Ce jour-là, je n’eus nul besoin de noter. L’inquiétude me frappa instantanément : notre engagement avait des côtés dangereux et nous devions nous tenir sur nos gardes. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je pensais d’abord à Vincent, le hacker. Comment l’avions-nous inclus dans nos travaux ? Etait-il quelqu’un de fiable ? Je ne savais quoi répondre à cette interrogation. Et même, Mathias ? Ah, oui, lui me semblait sans faille. Nous avions conçu ensemble ce projet et il avait autant, sinon plus, d’idées que moi. Il me sembla que c’était une preuve suffisante. Ma femme ? Non. Elle m’avait mis en garde elle-même de manière assurée. Je me demandais maintenant si elle n’avait pas raison. Il faudra que je lui en parle, mais doucement. Ne pas éveiller de crainte en elle ! Le professeur Foiras ? Nous ne lui avions rien dit de nos recherches. Nous l’avions juste interrogé sur ce qu’il avait avancé plusieurs fois concernant la matière noire et l’immensité de notre ignorance. Il s’en tenait à un simple constat, une évidence au regard de ces observations, et ne s’intéressait pas spécifiquement à l’accès à ces données inconnues. Non, nous ne connaissions personne à qui nous aurions pu mettre la puce à l’oreille, même involontairement. Peut-être Vincent. C’est tout. Il faudrait en avoir le cœur net.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Soudain, alors que j’amorçais mon retour vers notre appartement, je pensai à une femme qui m’avait abordé à la bibliothèque de Beaubourg. Elle avait vu les trois livres que j’étudiais et s’était intéressée à moi en prenant prétexte des titres de ces livres. J’étais dans ma période mystique, pensant trouver des éléments intéressants dans ces documents peu lus et encore moins étudiés. Il s’agissait du « Livre des secrets », de Bhagwan Shree Rajneesh, de « Le centre de l’être » de Karlfried Dürkheim et de « La voie de la perfection » de Bahrâm Elâhi. Cet éclectisme la surprenait. Nous avions parlé assez longuement de ces enseignements. Elle voulait savoir ce qui me motivait dans ces recherches. Je lui avais répondu que seules les interrogations que je me posais sur la vie, la mort, le monde me poussait à chercher des réponses. Elle devait avoir un peu moins de la quarantaine, elle était jolie, fine, peut-être un peu effacée ou, tout au moins, son apparence n’était pas sa préoccupation première. Elle semblait intelligente, posait des questions argumentées, ne perdant pas le fil de ses pensées. Nous avions échangé nos cartes avec nos adresses-mails respectives. Mais nous ne nous étions pas recontactés, remettant chaque jour à plus tard l’envoi d’un message nous permettant de poursuivre notre conversation. Oui, il est possible que disposant de mon adresse-mail elle ait pu entrer dans nos échanges avec mes deux autres compagnons. Mais comment ? N’étant pas informaticien et encore moins hacker, j’étais incapable de savoir si cela était possible. Encore un point à vérifier.</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 7)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-08-22:56735172015-08-22T07:31:00+02:002015-08-22T07:31:00+02:00 Nous continuâmes bien évidemment à suivre les cours à la Sorbonne, mais...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Nous continuâmes bien évidemment à suivre les cours à la Sorbonne, mais nous étions ensorcelé par notre question : y a-t-il un nombre exprimant le tout, du zéro à l’infini en passant par le un et l’ensemble de la numérotation ? Mais rien ne venait. Nous tournions en rond. Et encore ! Nous restions plutôt sur place, immobilisés dans nos interrogations théoriques sans pouvoir en sortir. Une fois de plus Lydie me donna quelques signes d’impatience auquel je ne pris pas garde.</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Un matin, Mathias me téléphona d’un air catastrophé :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Nous avons été piratés !</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Comment cela, piratés ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, tu sais, toutes nos recherches, je les ai confiées à notre hacker. Elles ne tenaient plus sur mon ordinateur, pas assez de mémoire. Il a créé une base de données privée, en principe inaccessible, que seuls quelques initiés peuvent consulter et, encore moins, modifier. Eh bien, ce matin en consultant une fiche sur le Rien, je me suis rendu compte qu’elle avait été transformée. J’en avais gardé un exemplaire sur ma machine et il est différent de celui que j’ai consulté.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Quelle différence ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Cela semble idiot, mais cela ne porte que sur quelques mots, par exemple, le mot ZERO a été retourné. Il est écrit OREZ. Et je peux t’assurer que je n’ai rien touché, ni le hacker qui est maintenant aussi pris par note recherche que nous le sommes.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Y a-t-il d’autres changements ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je ne sais, je t’ai téléphoné dès que je me suis rendu compte de cette intrusion, car il y en a eu une. Je suis formel. Pour l’instant notre hacker tente de remonter à l’origine et d’identifier l’auteur. Mais cela peut demander plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avec la possibilité de ne pas aboutir. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Et comprends-tu la raison de cette inversion ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je t’avoue que non. Pourquoi avoir fait cela ? C’est mettre en évidence le fait que l’on sait ce qu’il y a dans notre mémoire collective. Alors je ne vois pas l’intérêt de le dévoiler, si ce n’est de montrer que l’on s’intéresse à nos recherches. Pourquoi ? Va-t’en savoir. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– J’espère que notre hacker a modifié tous les codes et clés d’entrée ainsi que le cheminement des options possibles. Il faut à tout prix empêcher toute intrusion dans notre base de données.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, cela a été fait aussitôt. Mais on a déjà l’impression que ces nouveaux codes sont déjà percés et empruntés. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Pourquoi ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est Vincent, notre hacker, qui me l’a dit. Il le sent, mais il ne sait pas encore comment.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Dans ce cas, il faut tout simplement fermer notre base de données ou au moins la déconnecter de la toile, en attendant de trouver une solution.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, je pense que tu as raison. Je vais le dire à Vincent. Ou plutôt, non. Je te le passe.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Oui, Vincent, je pense qu’il faut tout de suite déconnecter notre base de données du réseau. Nous avons rassemblé trop d’éléments qui pourraient intéresser des organisations qui chercheraient à les exploiter, qu’elles soient religieuse, sectaire, mafieuse, financière, voire même des Etats.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Celui-ci en convint et la base de données fut déconnectée en attendant que nous trouvions une solution pour empêcher toute intrusion, ce qui était le travail de Vincent, le hacker.</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 6)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-07-24:56596462015-07-24T07:04:00+02:002015-07-24T07:04:00+02:00 Je décidais d’en savoir plus. Ayant entendu parler d’une sorte de secte...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je décidais d’en savoir plus. Ayant entendu parler d’une sorte de secte taoïste et encouragé par Mathias à qui j’avais fait part de mes trouvailles, je cherchai à m’introduire auprès de celle-ci. Il existait une boutique dans le 3</span><sup><span style="font-size: small;">ème</span></sup><span style="font-size: medium;"> arrondissement qui vendait des ouvrages de ce genre. Avec beaucoup de diplomatie, je commençai à m’intéresser aux livres, puis suis entré en conversation avec le libraire, un homme d’une cinquantaine d’années, l’air vif et l’œil acerbe. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Auriez-vous en magasin L’espace du rêve de François Cheng, aux éditions Phébus ? Lui demandai-je.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En réalité, peu importait ce livre dont j’avais entendu parler par un ami amateur de peinture orientale. Je voulais entrer en contact avec quelqu’un qui connaissait cette secte.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Non, mais je peux vous le procurer pour après-demain si vous le désirez. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je m’intéresse à la tradition chinoise et au taoïsme. J’ai lu l’importance du trait accompagné du vide dans lequel il se dessine. Cette vision insolite m’intéresse. Elle est à rapprocher de l’importance du vide dans la sculpture. Voir le vide pour imaginer le plein et donner aux formes leur signification.</span></span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Il est vrai que François Cheng est un des seuls orientalistes à pouvoir expliquer cette vision du monde spécifique à la pensée chinoise. Je me souviens d’une seule phrase qui résume si bien cette pensée : "Dans la peinture comme dans l'Univers, sans le Vide, les souffles ne circuleraient pas, le Yin-Yang n'opérerait pas".</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Connaissez-vous une école ou un lieu de réflexion sur cette forme de pensée ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Non, pas directement. Mais je peux vous conseiller un livre assez intéressant intitulé « Méditation taoïste », d’Isabelle Robinet, qui explicite la méditation taoïste jusqu’à la dissolution libératrice.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Vous ne connaissez vraiment personne qui puisse m’aider à m’introduire dans ce genre de société ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Hélas, non. Malgré la présence de nombreux chinois en France depuis quelques années, je n’ai jamais entendu parler de secte chinoise taoïste enseignant en France. Je ne dis pas qu’il n’en existe pas. Je sais qu’il existe quelques communautés en Europe, mais quant à vous dire où elles se trouvent et ce qu’elles font, j’en suis incapable.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je repartis sans en savoir plus. Il m’avait également expliqué que la vision principale du taoïsme est celle d’une unité primordiale. Le tout est Un. Les hommes distinguent la plupart du temps le monde divin et spirituel et le monde humain et matériel. Le taoïsme prétend que tout est en relation avec tout, que tout est à la fois cause et conséquences de tout. Mieux même, on avançait que le Tout est plus que la somme de ses parties, que le Un est plus que tout. Un contient le Tout et tout exprime le Un puisque tout émane du Un.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Il me renvoya au Tao To King, ce livre dont les interprétations sont multiples. Je ne pus en obtenir plus, malgré mes interrogations pressantes. Il prit le livre qu’il avait en rayon et me lut quelques extraits : </span></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="color: windowtext; font-family: 'Times','serif'; mso-bidi-font-size: 13.5pt;"><span style="font-size: medium;">Car l'être et le néant s'engendrent.<br /></span><span style="font-size: medium;"> Le facile et le difficile se parfont.<br /></span><span style="font-size: medium;"> Le long et le court se forment l'un par l'autre.<br /></span><span style="font-size: medium;"> Le haut et le bas se touchent.<br /></span><span style="font-size: medium;"> La voix et le son s'harmonisent.<br /></span><span style="font-size: medium;"> L'avant et l'après se suivent.</span></span> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="color: windowtext; font-family: 'Times','serif'; mso-bidi-font-size: 13.5pt;"><span style="font-size: medium;">C'est pourquoi le sage adopte la tactique du non-agir,<br /></span><span style="font-size: medium;"> et pratique l'enseignement sans parole.<br /></span><span style="font-size: medium;"> Toutes choses du monde surgissent<br /></span><span style="font-size: medium;"> sans qu'il en soit l'auteur.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Et le Tao s’achève presque sur ces paroles :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman; font-size: medium;">C'est par le non-faire<br />que l'on gagne l'univers.<br />Celui qui veut faire<br />ne peut gagner l'univers.<br /></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Rien d’autres. </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Une nouvelle porte s’ouvrait à nos recherches. Mais était-ce la bonne ? Cela nous sembla un peu trop énigmatique pour que nous puissions nous intéresser de beaucoup plus prêt à une secte qui n’existait sans doute pas. Cependant, nous avions appris qu’effectivement les contraires peuvent non s’opposer, mais au contraire se rejoindre dans une sorte de synthèse ou de transformation intérieure et ouvrir à un autre monde, différent, où les règles et les comportements n’ont plus rien à voie avec la vision habituelle. Mais cela avait-il à voir avec notre problème : le chiffre manquant, résumant les autres chiffres en une synthèse percutante qui ouvre à l’inconnu ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Une fois de plus, nous nous trouvions devant une impasse. Il fallait rebrousser chemin et chercher au travers d’autres voies. Mais lesquelles ?</span></span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite 5)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-07-19:56580752015-07-19T07:25:00+02:002015-07-19T07:25:00+02:00 En fait nous n’étions pas plus avancés dans notre quête. Il nous avait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En fait nous n’étions pas plus avancés dans notre quête. Il nous avait plutôt embrouillés le cerveau sans nous apporter quelque chose de constructif. Mais il nous avait dit quelque chose d’essentiel, qui resurgit avant de quitter Mathias : un vrai hacker ne compte que sur lui. Je lui en fis part. Il me regarda effaré et dit :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Tu sais bien que nous sommes incapables de résoudre ce problème. Personne ne la fait et très peu se pose la question. Comment veux-tu que nous arrivions à un résultat ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est vrai, mais pourquoi ne pas essayer puisque la question nous passionne. Et puis, nous sommes deux. A deux, nous pouvons nous soutenir le moral, corriger les erreurs de l’autre, grandir en marchant.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Nous nous quittâmes par une accolade qui avait valeur de promesse. Nous irions jusqu’au bout. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Le lendemain Mathias me téléphona. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Le hacker nous a parlé de l’union des contraires en nous disant que cette notion se trouve exposée en philosophie. As-tu quelque connaissance sur le sujet ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Ainsi il me tutoyait depuis que nous avions passé notre pacte. Loin de me choquer, cette familiarité renforça notre entente.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Non, mais je vais chercher tenter d’en avoir une idée claire. Je te rappelle dans deux jours.</span></span> </p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Mais tout d’abord, que signifiait l’union des contraires. Anaximandre prétend que tout naît de la séparation des contraires. Très vite, allait s’opposer la réflexion entre une loi de l’Un et une loi des contraires. La première avance que le monde est un, la seconde affirme qu’il est de nature binaire, dans la complémentarité comme dans l’opposition. Effectivement, nous avons tendance à voir le monde en tandem. L’Un ne serait-il pas l’addition de deux opposés, créant ainsi une sagesse naturelle dépassant celle des nombres ? Kant n’a-t-il pas avancé la notion d’antinomie : « </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: medium;">Dans la résolution d'une antinomie, il importe seulement que deux propositions qui se contredisent en apparence, ne se contredisent pas en fait et puissent se maintenir l'une à côté de l'autre</span></em><span style="font-size: medium;"> (...) »</span><a style="mso-footnote-id: ftn1;" title="" name="_ftnref1" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=128360#_ftn1"><span><span style="mso-special-character: footnote;"><span><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA;">[1]</span></span></span></span></a><span style="font-size: medium;"> Rien ne pourrait être pensé sans son contraire. Plutôt que d’opposition, on peut penser le monde en termes de complémentarité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je me souvins alors d’un poème de Lao-Tseu :</span></span><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En effet, le caché et le manifeste naissent l'un de l'autre.<br />Le difficile et le facile se complémentent l'un et l'autre.<br />Le long et le court se montrent l'un l'autre.<br />Le haut et le bas se définissent l'un par l'autre.<br />La voix et le son s'harmonisent l'un et l'autre.<br />L'arrière et l'avant se suivent.<br /></span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Ainsi, à côté de la vision occidentale pour laquelle la différence crée le monde (rien ne peut être pensé sans son contraire) apparaît une vision orientale pour laquelle toute chose est harmonie par complémentarité. Pythagore prétend que le monde dépend de l’interaction entre les contraires (mâle/femelle, sec/humide, froid/chaud...). Lao Tsé énonce le contraire : la gauche et la droite sont les deux faces d’une même réalité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Cependant intuitivement, d’autres sentent que ce n’est pas si simple. Que le binaire soit contradictoire ou complémentaire, il est, avant tout. Que la symétrie règne sur le monde ou qu’inversement elle ne soit qu’une invention humaine, il y a toujours deux ou encore +1 et -1. Le zéro est toujours au milieu, séparateur de toutes choses. On ne peut réellement parler d’union des contraires, tout au moins dans le monde réel. Peut-être y a-t-il en mathématiques des possibilités d’assemblage grâce à des théorèmes particuliers. Mais je ne suis pas suffisamment pointu dans ce domaine pour me prononcer.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Etant assez proche de Lydie, je lui fis part de mes recherches. Elle m’écouta attentivement, hochant parfois la tête, approuvant du menton, mais restant profondément étrangère à notre histoire. Elle me répéta ce qu’elle m’avait dit quelques jours auparavant : « Prend garde. La passion conduit à bien des erreurs et détruit de nombreux couples. Ne te laisse pas prendre aux pièges de la passion. Oui, la connaissance c’est l’infini, mais un infini imaginaire, un puits sans fond. Seule compte l’action dans notre monde. » Elle n’ajouta cependant pas, comme elle l’avait fait la fois précédente, que l’action est le zéro. Elle commençait à douter de ses propres affirmations. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Si tu veux à tout prix poursuivre sur cette voie, n’oublie pas la théorie avancée par le français Georges Polti (1867-1946) dans son livre « Les 36 situations dramatiques</span><a style="mso-footnote-id: ftn2;" title="" name="_ftnref2" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=128360#_ftn2"><span><span style="mso-special-character: footnote;"><span><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; font-size: 12pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA;">[2]</span></span></span></span></a><span style="font-size: medium;"> ». </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– De quoi me parles-tu ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Polti prétend qu’il existerait, pour tout type de scénario, 36 situations dramatiques de base. </span></span><span style="mso-ansi-language: FR;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Chacune d’elle est explicitée par des exemples dans la vie réelle, mais également le roman, les contes et le théâtre, à toutes les époques et </span><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-size: medium;">sur tous les continents. A travers ces situations, Polti prétend avoir recensé toutes les émotions que peut éprouver un être vivant au cours de sa courte vie.</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Si je comprends bien cet homme sait tout sur la vie !</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Ce n’est pas exactement cela. Il ignore les situations de rapprochement entre les hommes. Il ne voit que les intentions d’opposition, que ce qui singularise un homme par rapport à un autre homme. Comme tous les Occidentaux, il voit la division au lieu de constater l’unité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Mais en quoi tout ceci me concerne ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Il y a une situation qui t’intéresse. C’est la 9 : « Être audacieux : un personnage tente d’obtenir l’inatteignable. » Mais cette situation est à rapprocher de la 30</span><sup><span style="font-size: small;">ème</span></sup><span style="font-size: medium;"> : « L'ambition : un personnage est prêt à tout pour concrétiser son ambition. » Prends garde. On franchit vite le pas entre la première situation et la seconde. Et celle-ci est bien une situation dramatique.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Ne sachant que répondre à ces mises en garde, je prétextais un rendez-vous urgent et passais un imperméable. Comme je partais, Lydie m’embrassa sur la bouche et me dit :</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Bientôt, je serai contrainte de te dire à Dieu si tu poursuis dans cette voie délirante.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je ne compris pas sur le moment pourquoi elle m’avait dit cela. Ce n’est que beaucoup plus tard que cette phrase me revint à l’esprit.</span></span></p><hr align="left" size="1" width="33%" /><p> </p><div style="text-align: justify; mso-element: footnote-list;"><div id="ftn1" style="mso-element: footnote;"><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><a style="mso-footnote-id: ftn1;" title="" name="_ftn1" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=128360#_ftnref1"><span><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><span><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 10pt; mso-ansi-language: EN-GB; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="EN-GB">[1]</span></span></span></span></span></a><span style="color: black; font-family: 'Book Antiqua','serif'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-size: small;">Emmanuel Kant, </span><em><span style="font-size: small;">Critique de la faculté de juger</span></em><span style="font-size: small;">, 1790, Section II, §57, p165.</span></span></p></div><div id="ftn2" style="mso-element: footnote;"><p style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><a style="mso-footnote-id: ftn2;" title="" name="_ftn2" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=128360#_ftnref2"><span><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><span><span style="font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 10pt; mso-ansi-language: EN-GB; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="EN-GB">[2]</span></span></span></span></span></a><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: small;">Georges Polti, </span><em><span style="font-size: small;">Les 36 situations dramatiques</span></em><span style="font-size: small;">, Paris, Mercure de France, 1895.</span></span></span></p></div></div><p style="text-align: justify;"> </p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite : 4)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-07-16:56556732015-07-16T07:04:00+02:002015-07-16T07:04:00+02:00 J’entendis une voix sûre d’elle, ronde, élégante mais pas recherchée,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">J’entendis une voix sûre d’elle, ronde, élégante mais pas recherchée, incisive aussi, une voix peu ordinaire parce qu’elle utilise la résonance de la poitrine de façon naturelle. Elle me plut aussitôt. Allez dire pourquoi ! Il entra le premier suivi de Mathias. Il était grand, pas trop, un mètre quatre-vingt au plus, mais il se tenait droit ce qui augmentait cette impression de grandeur. Je ne sais si vous l’avez remarqué, mais généralement les gens assez grands se tiennent un peu courbés pour se mettre à la portée des autres. Lui rayonnait de sa hauteur, sans aucune gêne. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Les présentations faites, nous nous assîmes autour de la table basse, et Mathias, beau parleur, expliqua les raisons de notre intérêt pour ses travaux. Il écoutait tranquillement, l’air calme et reposé, approuvant parfois d’un hochement de tête, s’étonnant d’une mimique des sourcils, s’interrogeant d’un écarquillement des yeux. Il avait une tête puissante, presque ronde, les cheveux en bataille, le cou assez épais. Mais cette morphologie ne l’empêchait pas d’être très mobile, très expressive, à la manière d’un oiseau de proie, regardant sur plusieurs côtés en même temps, rapidement, attentivement. Une tête captivante avec un sourire rare, mais ouvert. Cependant, en réponse à une explication maladroite de Mathias, il marqua sa réprobation d’une manière sans doute exagérée, trop franche et trop brusque. Attention, ne pas trop se frotter à sa réprobation, me dis-je. Mathias le comprit et conclut assez rapidement ses explications difficiles et quelque peu embrouillées.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Le hacker ne fit aucune allusion à ce discours. Il expliqua comment il était « entré en hack », c’était son expression, comme on entre en religion.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Le hack est une manipulation permettant de contourner un problème, une sorte de bricolage qui sépare des blocs d’écriture et les réorganise de façon à créer une nouvelle cohérence qui permet de faire fonctionner le système même s’il est protégé. Je me suis toujours intéressé à l’écriture mathématique. Lorsque j’étais enfant, je réfléchissais déjà à l’agencement des nombres et plus particulièrement aux paradoxes qu’ils contiennent. Vous connaissez bien sûr cette phrase de Bertrand Russel : « Les mathématiques sont la seule science où on ne sait pas de quoi on parle, ni si ce qu'on dit est vrai. » J’aimais cette ambiguïté des mathématiques. Dans le même temps les nombres sont le moyen de cerner la réalité d’une manière particulièrement efficace, mille fois plus que les paroles. Ils rendent compte des caractéristiques de chaque objet, voire de chaque concept, mais également de leur rapport avec les autres choses. D’ailleurs les nombres sont les seuls mots de la langue française à avoir deux écritures : lettres et chiffres. Cela montre bien leur ambiguïté. Progressivement, à force de manipuler les nombres, je me suis passionné pour les bases de numération : pourquoi d’autres, tels les Anglais, comptaient dans leur monnaie sur une base de douze chiffres? Pourquoi le temps se compte de 60 en 60 ? Qu’est-ce que la numérotation binaire ? Pourquoi les ordinateurs ne comptent qu'avec deux chiffres?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En une prise de parole, il était entré dans nos interrogations, l’air de rien, parlant de ses souvenirs d’enfance. Il semblait très en avance sur nous dans ces réflexions. L’œil de mon ami Mathias brillait. Il était tout ouï. Pourtant, rien ne se passa comme il l’espérait. Il s’attendait à un discours explicatif donnant des pistes de réflexion, voire des solutions aux questions que nous nous posions. Mais progressivement, le hacker se mit à s’interroger comme s’il était seul en face de ce problème. Il nous oubliait. Son discours devient une péroraison intérieure à laquelle il était difficile d’adhérer par manque de compréhension.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– </span><span style="font-size: medium;">La dualité a toujours été présente dans la pensée humaine. Pourtant il lui fallut du temps pour s’imposer dans les mathématiques. Joseph Diaz Gergonne, après Poncelet, s’est intéressé à la géométrie projective qui étudie les propriétés des figures qui sont stables par projection. Très vite, la dualité apparut dans de nombreuses disciplines mathématiques. Elle se développa d'abord en géométrie, puis en algèbre, en analyse fonctionnelle, en théorie des graphes. La dualité dépasse d’ailleurs les mathématiques. Elle entre en jeu dans la philosophie. Elle indique une duplicité dans laquelle les deux éléments de correspondent et se complémentent. Pire même, certains philosophes, ou peut-être mystiques, pensent que les contraires se rejoignent en un certain point, ou certain plan, changeant ainsi la face du monde.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Il poursuivit pendant un quart d’heure, mais tous avait décroché, malgré une attention éperdue. Lorsqu’il s’arrêta, ils n’eurent aucune question à poser. Ils étaient abasourdis, la mâchoire décrochée, l’œil vide, le cerveau sans aucun circuit neuronique activé. Il les regarda, compris qu’il s’était laissé aller, s’excusa et leur proposa d’en reparler de manière plus approfondie. Leur dialogue, qui fut un monologue, en resta là. Ils échangèrent des banalités, se serrèrent la main chaleureusement et se donnèrent rendez-vous la semaine suivante. Après son départ, Mathias se contenta de dire :</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– C’est vraiment un être supérieur. Je n’ai rien compris à sa démonstration ou plutôt ses raisonnements. Mais il a dès le départ enregistré notre problème, celui de la dualité. Ce n’est certes pas l’explication finale et ne conduit pas directement à la découverte d’un nouveau nombre, mais c’est une approche originale prometteuse. </span></span> </p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite : 3)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-07-14:56526122015-07-14T07:27:00+02:002015-07-14T07:27:00+02:00 Dans mon lit, je me suis longuement retourné. Et si réellement on...
<p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Dans mon lit, je me suis longuement retourné. Et si réellement on trouvait une piste ? J’étais profondément excité. Je me suis relevé à un moment pour vérifier sur Internet ce que mon ami entendait par hacker. Je découvris qu’un hacker est une personne qui cherche à comprend et qui comprend même, de façon approfondie, le fonctionnement interne d’un système. C’est un passionné, un peu comme l'étaient les radio-amateurs il y a quelques dizaines d'années. Ce sont eux qui ont créé l’Internet. Leur savoir-faire s’enrichit chaque jour dans des domaines comme la programmation, la sécurité informatique, l’administration d’un système ou de réseau, et même l’architecture matérielle d’un ordinateur. Un hacker n’a rien à voir avec les crackers qui agissent illégalement et de manière malveillante. En fait le hacker est un bidouilleur de première classe pour qui toute informatique est libre par nature. Son but : créer une prouesse informatique, seule hiérarchie dans leur monde. Cette explication me permit de faire connaissance avec un hacker et d’envisager une collaboration.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Lydie, ma femme, à qui j’avais raconté ma rencontre avec l’informaticien, me dit :</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Prends garde. La passion conduit à bien des erreurs et détruit de nombreux couples. Ne te laisse pas prendre aux pièges de la connaissance. Elle est à l’opposé de l’action, c’est-à-dire de la vie. La connaissance c’est l’infini, l’action c’est le zéro.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En une phrase bien sentie, elle avait résumé le problème. On peut toujours penser</span><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-size: medium;">à une infinité de sujets, même les plus irrationnels et les plus impossibles. Mais on ne pourra jamais faire des actions contraires aux lois de l’univers. Le zéro est contraint par le un, voire par les millions de zéro plus un chiffre avant le 1. Il se heurte à l’entendement d’un chiffre pour exprimer sa puissance. Sans le un, le zéro n’existe pas, seul l’infini peut encore exister.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Quelques jours plus tard, je reçu un coup de téléphone. C’était mon ami l’informaticien, Mathias de son prénom.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Il est disponible demain.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Qui ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Mais le hacker dont nous avons parlé l’autre jour. Il est décidé à vous rencontrer. Il ne sait pas exactement pourquoi, mais il faut en profiter, car il peut rester plus de quinze jours sans voir quelqu’un.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Nous avons pris rendez-vous pour le lendemain. Mathias semblait aussi impatience que moi. J’arrivai chez lui avec dix minutes d’avance. Il habitait une sorte de studio en haut d’un immeuble dans le 5</span><sup><span style="font-size: small;">ème</span></sup><span style="font-size: medium;"> arrondissement. Il était encombré d’écran, d’appareils, de haut-parleurs</span><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-size: medium;">et tout baignait dans une lueur vert pomme que procuraient les boutons ornant certains instruments. Il avait cependant aménagé dans un coin une sorte de petit salon avec un canapé, deux fauteuils et une table basse. Il m’y entraîna, me fit assoir et prit la précaution de m’expliquer ce qu’il ne convenait pas de dire en sa présence. Par exemple, le terme « incompréhensible » le met dans une rage qui lui coupe tous ses moyens. Alors, à éviter. De même, le terme « chercheur ». Il ne peut pas les voir. D’après lui, ils ne font que chercher, mais ils ne trouvent jamais. Ce sont des interrogateurs, mais pas des résolveurs. Ils laissent leur esprit rêver dans un monde confus et volontairement compliqué et se perdent dans des raisonnements tordus qui ne mènent nullement part. Parfois, l’un d’eux trouve quelque chose. C’est la gloire. Il met un habit de soirée, monte sur une estrade, reçoit un objet en or devant un parterre d’applaudisseurs et fait l’objet de nombreux articles de journaux vantant son intelligence, son ouverture d’esprit, son agilité naturelle. Mais la plupart du temps, ils finissent directeur de recherche, un poste administratif qui lui retire toute faculté de penser. Tout alors est lié aux chiffres. Combien coûte tel appareil, combien faut-il engager de chercheurs, combien de temps faut-il pour avoir l’espoir de…</span></span></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR;">– Un vrai hacker ne compte que sur lui, me dit Mathias. Il se met face à un problème, se fait une réserve de sandwichs et de bières, ferme sa porte à clé et commence à réfléchir. Cela peut durer plusieurs jours, parfois même plusieurs semaines. Il ne dormira pratiquement pas pendant ces jours de concentration. Sa machine intellectuelle fonctionne à plein régime. Il émet des hypothèses, les vérifie, les écarte jusqu’à ce que l’une d’entre elles se révèle prometteuse. Il approche, presque, il redouble de réflexion. Jamais une impatience, l’expression d’un manque d’aide ou une vielle résurgence envers la société. Le hacker n’a…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR;">La sonnerie de la porte d’entrée émit un bruit bizarre, comme le couinement d’un lapin qui se fait prendre la patte dans un piège. Mathias se leva :</span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; font-size: medium; mso-ansi-language: FR;">– Le voici. Je suis impatient.</span></p>
galaventhttp://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/about.htmlLe nombre manquant (récit insolite : 2)tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2015-07-10:56519842015-07-10T07:02:00+02:002015-07-10T07:02:00+02:00 En effet. Cette histoire de zéro n’est pas tout à fait logique. Le zéro...
<p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">En effet. Cette histoire de zéro n’est pas tout à fait logique. Le zéro est une bascule ; il permet de passer de droite à gauche et inversement, comme il permet de passer du positif au négatif. Chaque chiffre est un point quantifiable. Le zéro est-il un chiffre ? C’est plutôt une zone d’ombre, un trou noir dans notre tête comme il y a des trous noirs dans l’univers. Cette zone d’ombre est difficile à cerner. A quel millionième de millionième appartient-il, avant le un ou avant le moins un ? Je n’ai pas de réponse. Mais si l’on va aux autres extrémités, le zéro voisine l’infini. Ne serait-il pas le jumeau de ce nombre qui n’est, non plus, pas un nombre.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Je me trouvais au jardin des Plantes. Il était neuf heures du matin, par un beau temps qui réjouissait la vue et les odeurs. Mais je ne voyais rien. Oui, je constatais que je devenait accro. Je sais que tous les passionnés sont accros. Je sais même que rien ne se fait de bon ou de bien dans l’univers sans un peu et même beaucoup de passion. Mais dans le même temps, j’avais toujours tenu pour fêlés les hommes ou les femmes qui n’avait, pour toute une vie, qu’un seul but dans un seul domaine, parfois risible. Ainsi ceux pour qui l’argent est tout. Peu importe la façon de le gagner et les compromis auxquels il vous entraîne. Ceux également pour qui la notoriété seule compte. Ils sont prêts à se compromettre pour un article dans un journal quelconque. Je vouais par contre une certaine admiration pour le terme « Renaissance man », utilisé aux Etats-Unis pour désigner les personnes cultivées dans de nombreux domaines et dont l’objectif est de se connaître soi-même. Mais quel travail cela demandait ! Certains jours, j’étais prêt à arrêter. De toute ma vie, je ne pourrai jamais acquérir ces connaissances et, encore moins, en faire une synthèse qui en vaille la peine. Alors, à quoi bon !</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Pourtant je persistais, à côté d’autres passions : la plongée sous-marine, la théorie de la musique, la poésie, et bien d’autres encore. Je m’acharnais à entrer en connaissance avec l’univers. Bien vaste sujet, si vaste qu’il m’aspirait progressivement. J’étais comme une étoile naine, perdu dans l’immensité inconnue.</span><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-size: medium;">J’expliquais à l’informaticien cette énigme : transformer la dualité « Un – Zéro » en un nombre synthèse qui permettrait de passer d’un monde à l’autre et de revenir. Il me regarda un moment. Je voyais dans ses yeux l’affolement qu’introduisait cette idée. Il devait se demander si j’étais normal. Non, évidemment ! Mais les grandes découvertes ne proviennent-elles pas de personnes quelconques qui se posent des questions que personne de sérieux ne se pose. Après une minute de silence, il répondit :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Sujet intéressant ! Mais sommes-nous assez avancés pour nous poser cette question ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Une affirmation, une question en réponse à une question. Je veux de vraies réponses, moi ! Je le dis brutalement, peut-être trop, mais peu importe. J’avais déclenché un intérêt nouveau pour une question urgente. Et notre informaticien s’y plongea, jusqu’au cou.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Deux jours plus tard, il revint vers moi, me prit par le coude et m’entraîna vers la place de la Sorbonne. Il me fit assoir près de la fontaine et me dit, d’un ton de confidence :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– J’ai trouvé !</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Quoi donc ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 3pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– pas encore le nombre. Mais un chemin probable qui doit y mener.</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Mon esprit, alors à mille lieux de cette affaire, fut retourné en une seconde. Je le regardais attentivement. Il ne semblait pas se moquer de moi. Il était très sérieux, raisonnable et passionné lui aussi. Il commença à me donner des explications que j’eus beaucoup de mal à suivre et encore plus à comprendre. Aussi suis-je incapable de vous répéter son discours. Je fus néanmoins convaincu d’une avancée dans le domaine, légèrement certes, mais importante. Si j’avais bien compris, il s’agissait de trouver le mot qui réconcilie les opposés, ce que je savais déjà. Mais comment ? La nature de notre monde n’était-elle pas de fonctionner par paire d’opposition, voire, parfois, de conciliation, mais toujours par pair. Alors comment arriver, dans ce monde, à atteindre un nombre qui fonctionne seul, sans pair. Jusqu’à présent il n’y avait que le zéro et l’infini</span><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-size: medium;">qui fonctionnait ainsi. Le troisième nombre, l’irréalisable, méritait d’être découvert. Il devait faire la synthèse entre le un, premier des nombres, et le zéro, qui n’est pas réellement un nombre palpable. Ce nouveau nombre était-il possible, sous quelle forme ?</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">Nous parlions poussés par l’inspiration, l’imagination, la créativité. Nos cerveaux correspondaient sans perte de temps, en harmonie, bien huilés. C’était un plaisir. Mais nous n’avons pu avancer au-delà de ces quelques pauvres idées. Comment trouver ce court-circuit entre les oppositions ou les contraires, c’était toute la question ! Juste au moment de nous quitter, il me dit :</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 6pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Century Schoolbook','serif'; mso-ansi-language: FR;"><span style="font-size: medium;">– Je connais un hacker spécial. C’est lui le chemin. Il fait des trucs incroyables. Je l’ai connu grâce à mon fils qui est également informaticien. Je vous le présenterai un jour, prochainement.</span></span></p>
Fernand Louis Olbechttp://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/about.htmlimmatriculationtag:lafaceclairedelanuit.hautetfort.com,2010-05-22:27320042010-05-22T01:11:00+02:002010-05-22T01:11:00+02:00 Voici une note un peu délirante ,onirique ,...
<div style="text-align: center"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><img src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/01/01/173412867.jpg" alt="2plaquebelge.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-2443106" /></span></div> <div style="text-align: center"><img src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/00/02/1487644858.jpg" alt="plaquesim.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-2443113" /></div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><img src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/00/00/2055449122.2.jpg" alt="plaques i.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-2443093" /></p> <div style="text-align: center"><img src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/00/00/47477341.jpg" alt="!plaques BMW.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-2443101" /></div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><img src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/02/01/1047889410.jpg" alt="carte_departement_france.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" id="media-2443128" /><span style="color: #000000;">Voici une note<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> un peu délirante ,onirique , surréaliste. A lire<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en diagonale .Si vous partagez les fantasmes des 3 lettres, faites le moi savoir. Je me sens un peu seul dans mes rêveries.</span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="color: #000000;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">Devant moi<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ce matin, une voiture immatriculée<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à l’ancienne<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> avec<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> trois lettres au centre : D C D.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;"> Ce n’était pas un corbillard, le conducteur était bien vivant.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Le numéro de ma voiture a trois lettres aussi : C Q Y <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(c’est qui ? C’est moi forcément !)<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Était ce moi<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> le <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>futur DCD <span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ? Sans nul doute, ça arrivera <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mais pas trop vite. De toutes façons j'étais en vélo ce matin, un vélo pas encore immatriculé.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">Je ne regrette pas trop le temps des<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> immatriculations départementales car<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à part<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> le numéro de mon<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> département et celui des voisins, je retiens peu les autres.(1). Par contre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> je regretterais les trois lettres au centre remplacées maintenant par trois chiffres. Elles<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> me faisaient fantasmer et patienter aux feux rouges.Et vous ?</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">De A à Z, de <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">abc ,abs ou ace<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>zoo, zou ou<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> zut</b>, c’est fou ce qu’il y a de mots en trois lettres.(2). En plus, les sigles interdits au scrabble<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> mais<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> autorisés<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> aux cruciverbistes <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sont aptes eux aussi <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>à vous faire fantasmer.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">L’autre jour dans un bouchon dans un vaste rond point <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>les trois lettres des plaques alignées à la queue <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">leu <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>leu</b> m’ont tenu un discours : <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">COU, AIR, VIS, COQ ,RUT, COL, SON, CRI, CAR, CRS, PUR, DUR, CUL, SUR, SON,</b> <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">KOB</b> .En français courant, j’ai<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> fantasmé <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de façon « surréaliste » <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ces <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>trois lettres en plaques, alignées dans le rond point <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et voici la phrase : le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">cou</b> en <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">l’air,</b> je <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">vis</b> le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">coq en rut</b> lever le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">col</b> pousser <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">son cri car</b> un <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">crs pur</b> et <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">dur</b> le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">cul sur son kob</b> notait <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">CQY<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></b> et c’était moi ,le distrait , bien entendu. Le distrait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> aux trois lettres <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qu’un excité en Ferrari<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>klaxonnait, moi que le CRS houspillait car je bouchais <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la circulation .La Ferrari<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> avait sur sa plaque un Q T F,<span style="mso-spacerun: yes;"> que</span> j’ai traduit de l’italien : <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Q</i></b><i style="mso-bidi-font-style: normal;">u’est ce que <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">T</b>u <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">F</b>ous</i> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et j’ai répondu « BST »ce qui veut dire basta en SMS collé sur la Laguna stationnée sur ma droite ! J’avais BEL <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>AIR comme un ANE <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sur Logan dépassant un RAT sur une <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Coccinelle. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>En<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> avançant brutalement je suis rentré dans le COU, je dis bien le COU<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qu’immatriculait une SMART que j’ai envoyé<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en l’AIR<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> sur le COQ d’une Kango et le BEL et <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>AIR de <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>deux<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> motos. Carambolage <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>du rond point des 3 lettres aurait <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>plaisanté la presse en dénonçant le CQY, c’était encore moi, le grand distrait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qui avait failli emboutir le CAR du CRS, SON CUL sur le KOB. Vous allez me dire, c’est quoi un KOB ?(2)<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Ce sont les trois lettres sur la plaque d’immatriculation d’une Mercédès bleue, quinze voitures<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> au dessus.J'ai une bonne vue .C’est aussi prétendent les scrableurs et leur dictionnaire "accomodant'" une antilope des marais, bonne nageuse, parait il. (ça peut servir à surnager dans le flux de la circulation et à bien placer son K sur un triple au scrabble) .</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Tandis que vous roulez, les trois lettres vous font voyager : KWA<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en Afrique sub- saharienne, KOT en Belgique, KSI dans la Grèce antique, KIR<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en Bourgogne, KIT en Suède, KIF au Maroc, BEL en ILE et un grand CON<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> dans le derrière <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de l’estafette de la gendarmerie. .Vous voyez que l’on ne s’ennuie <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pas avec les trois lettres, on voyage<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> au-delà<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de l’Hexagone<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> et de ses départements. C’est la mondialisation<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> éducative ,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ludique et onirique.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">J’ai vu une Rolls marquée BCB. J’ai ajouté mentalement G <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour faire bon genre. J’ai vu <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>aussi <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>une vieille <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Renault immatriculée <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>CGT<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> et <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>une Peugeot flambant neuve CGC<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> se rentrer dedans, c’était devant un quatre- quatre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Opel <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>flambant<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> neuf<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> marqué CNP (F rajouté par mes soins) . . <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>J’ai vu aussi<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> une<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> vielle chiotte <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>immatriculée <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>O Q P derrière le V V C <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’une Volsk Wagen , mais là je ne vous raconte pas .! J’ai vu une Ford Blanche conduite par un noir, ce qui est banal sauf que sur la plaque, il y avait KKK. Un corbillard <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>doré et emplumé immatriculé ROI devant une deux chevaux <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>immatriculée <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>RMI , voila les choses bien ordonnées socialement <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>me suis-je dit ,c’était <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un Lundi ,avec un <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>RTT <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>collé <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>devant moi <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sur une Evasion qui <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>précédait une caravane<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> marquée ROM . J’avais soif, il faisait chaud, je me suis fait doubler par une décapotable marquée BOC, j’ai accéléré pour la suivre, le BOC s’est envolé. J’ai doublé une voiture gris souris marqué RAT et je suis resté<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> longtemps coincé derrière un très vieux camion poussiéreux marqué M O I, c’est alors que je me suis vu dans le rétro. Une voiture me suivait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> immatriculée CKY, C’est qui ? Cette fois ce n’est pas moi. Moi c’est, CQY , n’empêche, je me suis trouvé bien poussiéreux et tout gris en me garant<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> derrière<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ce cabriolet <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>immatriculé P U E <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qui avait mauvaise haleine derriére un KGB sur un fourgon de police.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">Toute <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>cette rêverie <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>va <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>bientôt finir ! Ne resteront<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> que 3 Chiffres<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> encadrés de deux fois deux lettres,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> un petit<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>numéro pour le département et un sigle pour la région. Bientôt fini les voyages et les fantasmes<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en 3 lettres. Restent les chiffres ; mais ils ne m’ont jamais fait<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> rêver .Je ne provoquerais plus de bouchons dans les ronds points, je ne rentrerais plus dans le COU d’une Smarte, ni dans le CUL du CRS ni sur le COQ en RUT sur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> sa M O B ou sa K O B ,je ne sais plus. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Je n’irriterais plus<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> les italiens clacksonneurs (3) et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> le CRS sifflera<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> la fin de la <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>récréation. Et vous ? Connaissez-vous les trois lettres de l’immatriculation de votre voiture ? Les avez-vous encore ? Vous font-elles rêver ? Vous évoquent-elles quelque chose ? Dites<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> les moi, j’<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>éviterais de vous rentrer dedans. CQY, c’est la mienne. Si ce n’est MOI d’ailleurs, c’est donc mon frère. Alors , Salut petit frère, attention à ton volant et ne rentre pas dans une clio C Q Y,car ce serait M O I et ça fait M A L .</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="color: #000000;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: #000000;">. J'ai vu aussi</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: #000000;">.</span></span></span><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;"> <span style="font-size: large;">E N D <span style="font-size: small;">sur une ambulance et</span> F I N <span style="font-size: x-small;">derriére un corbillard . . Toute ma rêverie n' a t'elle pas commencé par <span style="font-size: large;">DCD</span> . J'rarrête là ,ça devient dangereux Avec mes regrets éternels !</span></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="color: #000000;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="color: #000000;"> </span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="color: #000000;"> </span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;">(1)C’</span><span style="font-size: small; font-family: Calibri;">est dommage<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de les avoir abandonnés car c’était un jeu<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> distrayant pour les enfants qui n’apprennent plus<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à l’école les départements par cœur, mais <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qui le faisaient en jouant, et oubliaient<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de se disputer dans la voiture, durant quelques temps.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">(2) demandez aux joueurs de scrabble, ils<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> parlent une langue étrange<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en employant des mots dont ils ne connaissent pas toujours le sens mais qui rapportent des points aux<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> heureux possesseurs de K, d’Y, de X <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et de W.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Calibri;"><span style="color: #000000;">(3) l’ordinateur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> m’indique<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> une autre orthographe : un « clac sonneur ». Qu’il sonne<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ou pas, je ne marche pas. (Un K c’est dix points au scrabble. et un clac ,c'est autre chose,c'est pas mon truc)</span></span></p>