Last posts on nihilisme2024-03-29T14:34:20+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/nihilisme/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlNihilisme généralisé/ La société ”pathologique” et l'angoisse face à la vietag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-05-19:63827832022-05-19T18:34:12+02:002022-05-19T18:34:12+02:00 Nihilisme généralisé/ La société "pathologique" et l'angoisse...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6358810" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2976433927.jpg" alt="shutterstock_619960997_370864.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Nihilisme généralisé/ La société "pathologique" et l'angoisse face à la vie</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Claudia Castaldo</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Source: https://www.destra.it/home/nihilismo-diffuso-la-societa-patologica-e-ansia-della-vita/</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Parmi les processus de déspiritualisation que connaît l'anthropologie contemporaine, celui de la sécularisation des questions de sens est le plus inquiétant. Depuis que le nihilisme de la société technologique post-moderne, courant vétéran issu de la fin du sacré compris en termes religieux autant qu'éthiques, a redimensionné l'espace intérieur de l'homme, les angoisses constitutives de l'être humain ont été adaptées au monde scientifique et clinique dans lequel nous nous trouvons, dans lequel il n'y a de place que pour la "vie nue" (Agamben) dépouillée de la dimension de l'au-delà. Ainsi, le désir ardent de l'inconnu et la tension vers le transcendant ont été remplacés par la peur concrète et réifiée du monde, par l'obsession de la maladie et du corporel, qui se transforment en une attitude de préoccupation angoissée et épuisante de l'existence elle-même.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le monde médicalisé qui prend l'apparence d'une clinique, soutenu par des poussées technico-scientifiques, prive l'individu de l'effort d'excavation intérieure pour faire remonter à la surface les questions spirituelles, qui méritent au contraire une réflexion approfondie qui doit toujours rester vivante. Les pulsions de la conscience sont progressivement dé-potentialisées pour être remplacées par une anxiété généralisée dirigée sans discernement contre la vie elle-même.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'approfondissement de la dimension eschatologique, dépassée par la modernité et l'héritage d'un monde mythico-spirituel tombé en ruine, n'est pas permis. Les gens peuvent toutefois déverser cette fonction anthropologique et psychologique fondamentale sur le front émotionnel, puisque les émotions semblent plus faciles à vivre intérieurement. La peur et l'espoir sont intensément perçus, et c'est sur eux que peuvent se fonder des comportements et des attitudes de masse détachés de tout examen attentif effectué par la raison: c'est l'accomplissement parfait de la société pathologique par excellence, dans laquelle les sentiments se déchaînent sans passer par l'examen de la rationalité. Les énergies psychiques et intellectuelles consacrées à la dimension du destin ultime, qui anime l'homme dans sa quête de sens, en ont été détournées pour être tournées vers la création d'un espace privé et irrationnel où règnent la paranoïa, les angoisses et les inquiétudes. L'exploitation de ces instincts intimes par les institutions et les médias permet un contrôle total sur les individus, qui se laisseront manœuvrer de l'extérieur pour mettre fin au sentiment de précarité et d'instabilité dans lequel ils sont contraints de vivre.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6358811" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3692515092.jpg" alt="words-on-chalkboard-womans-hand-on-face.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La vie est vécue dans la peur dévorante générée par ce qui échappe au contrôle humain, et c'est sur cette peur anxiogène et omniprésente que les systèmes politiques <em>phobocrates </em>établissent leur consensus, en l'alimentant constamment. <span style="color: #ffcc99;">Les gens sont stimulés à l'anxiété de sorte qu'ils se réfugient dans leur monde émotionnel personnel à la recherche d'une paix intérieure, perdant le contact avec la réalité factuelle et n'étant plus capables d'analyser lucidement les faits.</span> Ils deviennent des jeunes gens problématiques, anxieux et paranoïaques, ayant toujours besoin d'aide et de consolation, qui, comme des enfants impuissants, n'ont ni la force de supporter le douloureux sentiment d'égarement et de privation qui vide sans cesse leurs existences, ni le courage de rêver les fondations d'un monde nouveau.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="color: #ffcc99;">L'explication causale et rationnelle des événements est remplacée par une foi aveugle dans les récits dominants</span> et par conséquent dans les solutions bizarres proposées aux problèmes sociaux, qui apaisent momentanément les âmes tourmentées des ineptes perpétuellement effrayés. Pour faire face aux vides laissés par le manque de spiritualité, la société de l'angoisse remplit ses cavités intérieures de récits passionnants, pleins de passions contradictoires, qui semblent, seulement en apparence, restaurer une partie de cette profondeur spirituelle oubliée, que même l'homme moderne continue de rechercher bien qu'il ne se soit pas doté des outils mentaux pour la refonder et la cultiver. Règles et tabous de guerre pour faire face à l'absence de valeurs éthiques ; obsession, peur et espoir en lieu et place de la recherche spirituelle de l'au-delà.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le vide laissé par la dé-spiritualisation de l'homme se remplit d'anxiété.</span></strong></span></p>
J.-P. Chauvinhttp://jean-philippechauvin.hautetfort.com/about.htmlLe vandalisme des imbéciles, encore... (Sorbonne, 2006-2022)tag:jean-philippechauvin.hautetfort.com,2022-04-16:63770012022-04-16T19:48:26+02:002022-04-16T19:48:26+02:00 Les incidents de cette semaine à la Sorbonne m’ont rappelé de...
<p class="Textbody" style="text-align: justify;"> </p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Verdana', sans-serif;">Les incidents de cette semaine à la Sorbonne m’ont rappelé de mauvais souvenirs : ceux d’une précédente occupation de la célèbre et symbolique université parisienne, en mars 2006, qui avaient (déjà) donné lieu à des dégradations importantes du patrimoine culturel et universitaire des lieux et, en particulier, des bibliothèques. Rebelote, donc, jeudi dernier. L’argument des vandales se voulait politique : « Contre Macron et contre Le Pen, contre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle », disaient-ils. Au regard des dégâts et de l’attitude de ces petits messieurs de l’antifascisme autoproclamé, je doute que leur message ait été entendu, bien au contraire. Sans doute sont-ils les « idiots utiles » d’un régime ou d’un système qu’ils prétendent combattre mais que, en définitive, ils renforcent dans ses certitudes et ses attitudes, tout aussi fausses et déplorables que les leurs. </span></em></span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><em><span style="font-family: 'Verdana', sans-serif;">J’ai décidé de republier cette note ancienne et fort courte du printemps 2006 : que pourrais-je y rajouter, en fait, de vraiment original ? </span></em></span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">« Lors de l'occupation de la Sorbonne, vendredi dernier, et malgré les précautions des étudiants responsables, des vandales, se réclamant vaguement (alibi ou véritable engagement ?) de "l'anarchisme", s'en sont pris à une bibliothèque (celle, je crois, de l'Ecole nationale des Chartes) pour se servir des livres comme projectiles contre les CRS. Mais certains ouvrages anciens (dont certains de 1829 et 1879) ont été purement et simplement brûlés dans la cour de la Sorbonne : cela m'a profondément choqué, je l'avoue, plus en tout cas que quelques vitres brisées ou quelques bouteilles volées dans la cave de l'université...<u></u></span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">« J'aimerai bien savoir, d'ailleurs, quels sont les titres de ces ouvrages livrés au feu et les raisons de leur incendie : le hasard ou un choix idéologique ? En tout cas, tout autodafé de livres m'est insupportable, et cela rappelle de bien sinistres époques et habitudes que l'on croyait, sinon révolues, en tout cas réservées à d'autres régions du monde. Brûler un livre me choque car, à travers le papier qui flambe, c'est aussi des connaissances, des savoirs ou des hypothèses, des théories, parfois des erreurs, en somme tout ce qui est la nature même de la réflexion humaine et de sa liberté.</span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">« Suis-je trop "sentimental" ? Peut-être, mais, au-delà de l'incendie de quelques vieux textes, il me semble que les personnes qui se comportent comme des barbares consumant ce qu'ils ne veulent ni lire ni comprendre sont fort révélatrices d'un état d'esprit inquiétant : celui de la "négation", d'une sorte de nihilisme qui ronge une société peu soucieuse de la mémoire et de la pensée. En brûlant ces livres, les incendiaires ne se rendent-ils pas compte qu'ils font, aussi, le jeu d'un "Système" qu'ils prétendent pourtant refuser, celui de la "consommation-consumation", du "tout-jetable", du "présent éternel et marchandisé", contre l'esprit et sa possible liberté même ?</span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">« C'est parfois au cœur des bibliothèques que, dans nos sociétés transparentes, se cachent les mots et les pensées de la liberté : il est vrai que certains craignent ces "forêts immobiles" qu'il me plaît de parcourir en flânant de livre en livre... </span></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"> </p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"> </p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">(13 mars 2006, pour la première édition)</span></em></p><p class="Textbody" style="text-align: justify;"> </p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlAlan Vega, punk ultimetag:jemiriel.hautetfort.com,2021-06-21:63228112021-06-21T08:40:00+02:002021-06-21T08:40:00+02:00 Quand Alan Vega est mort, le 16 juillet 2016, les médias, dont...
<p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Quand Alan Vega est mort, le 16 juillet 2016, les médias, dont <em>Libération</em>, sont revenus de manière détaillée sur son étrange carrière. À l’origine plasticien à New York, Vega s’était rapidement tourné vers la musique. Dès la fin des années 60, il entend parler du mot « punk », et est l’un des premiers à s’engager dans ce qui deviendra une nouvelle et excessive avant-garde. En 1971, Vega crée avec son acolyte Martin Rev le mythique groupe Suicide.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Dans son très exhaustif ouvrage sur le punk (<em>No future</em>, Une histoire du punk, éd. Perrin, 2017), Caroline de Kergariou retrace les débuts de Suicide, et rapporte quelques propos rétrospectifs de Vega sur cette aventure artistique si grandement subversive : « Même les punks n’aimaient pas Suicide, se souvenait Alan Vega. Nous étions les punks ultimes puisque même les punks nous haïssaient. »</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Je pensais à tout cela en écoutant <em>Mutator</em>, un nouveau CD sorti récemment, qui reprend des vieilles bandes de studio enregistrées par Vega entre 1995 et 1997. La pochette du disque, hélas, ne donne quasiment aucune indication sur la manière dont le chanteur-compositeur a travaillé. Elle ne donne pas non plus le texte des « chansons » ‒ mais faut-il appeler cela des chansons ? </span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Les premières secondes, on a l’impression d’une inspiration « gothique », puis la musique prend un caractère planant. C’est du « protopunk » authentique, un son typiquement urbain, avec des bruits récupérés par Alan Vega lui-même au fil de ses inspirations. L’ensemble fait passer une impression d’inquiétude, de détresse énorme, de dépression.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Un morceau s’intitule « Psalm 68 ». Cela veut-il dire que Vega a repris les paroles de ce psaume, l’un des plus désespérés ? « <em>Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux / me sont entrées jusqu’à l’âme. / J’enfonce dans la bourbe du gouffre, / et rien qui tienne ; / je suis entré dans l’abîme des eaux / et le flot me submerge... » </em>J’ignore en fait si Vega a utilisé le texte du psaume dans son morceau. </span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Il me semble qu’Alan Vega, icône <em>underground </em>du punk digital, est avant tout un artiste nihiliste, s’affirmant comme tel. Il prolonge une sorte de <em>dissémination</em>, pour reprendre le terme de Jacques Derrida. Cela signifie, selon moi, que son parcours ‒ comme, mettons, celui de Lautréamont ‒ s’éloigne peu à peu du <em>logos </em>originel, pour se perdre, <em>mais de manière sublime</em>, dans une forme d’expression errante, désolée, qui aurait aboli tout repère. C’est aussi cela, peut-être, que nous dit cette reprise du psaume 68.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: Book Antiqua, serif;"><span style="font-size: medium;">Il faut donc écouter <em>Mutator</em> en étant convaincu que cette musique est une illustration parfaite des temps actuels, une tentative d’enserrer en quelques sons protopunks l’essence de notre actualité factice. C’est une musique mystérieuse, qui arrive comme à la fin de l’histoire, et qui renoue en même temps, en quelque sorte, avec les rythmes primitifs, ceux des Pygmées par exemple, que j’aime tant. Vega aura bouclé la boucle, et c’est pourquoi il est tellement <em>nécessaire</em>.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; font-size: 10pt;">Alan Vega, <em>Mutator. </em>Sacred Bones Records.</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlYukio Mishima et ses masques...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2021-06-16:63217592021-06-16T16:00:00+02:002021-06-16T16:00:00+02:00 Les éditions L'Harmattan viennent de publier un essai de Stéphane Giocanti...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Les éditions L'Harmattan viennent de publier un essai de <strong>Stéphane Giocanti</strong> intitulé <em><strong>Yukio Mishima et ses masques</strong></em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Ecrivain et historien de la littérature, Stéphane Giocanti est notamment l'auteur, d'une biographie de Maurras, intitulée<strong><em> Maurras - Le chaos et l'ordre</em></strong> (Flammarion, 2006), d'<em><strong>Une histoire politique de la littérature</strong></em> disponible en collection de poche (Champs Flammarion, 2011) d'une biographie de <em><strong>Pierre Boutang</strong></em> (Flammarion, 2016) ainsi que d'un roman, <em><strong>Kamikaze d'été</strong></em> (Rocher, 2008).</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><img id="media-6267985" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3677863335.jpg" alt="Giocanti_Yukio Mishima et ses masques.jpg" /></span></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">" Pour le monde entier, Yukio Mishima (1925-1970) n'est pas seulement un visage symbolique du Japon : il est avant tout l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. L'auteur de <em>Confession d'un masque</em>, du <em>Pavillon d'Or</em> et de <em>La mer de la fertilité</em>. Cependant, depuis sa mort spectaculaire, les erreurs, les clichés et les récupérations ont foisonné, alors que de nombreuses pages (notamment théâtrales) demeurent non traduites. Il est temps d'apporter au public francophone un éclairage suffisamment synthétique et renouvelé, qui tienne compte des sources japonaises et internationales. Vu de loin (et de près), aucun écrivain n'a autant baigné dans un tel fleuve de contradictions. Ivre d'Eros et travaillé par Thanatos, fidèle et infidèle aux samouraïs, classique et romantique à la fois, « impérialiste » et « gay », malade du nihilisme finalement en prise avec la plus grande source spirituelle du Japon (le bouddhisme), Mishima n'a cessé de multiplier les masques. Les uns, pour se cacher, les autres, pour se révéler. Autant de chemins qui nous font accéder à ses romans, à son théâtre, à sa critique et à sa troublante personnalité artistique. "</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe Nihilisme en Six Questionstag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-05-31:63192482021-05-31T18:35:15+02:002021-05-31T18:35:15+02:00 Café Noir N.25 Le Nihilisme en Six Questions ...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6263697" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/328972881.jpg" alt="81s3i-l9v1L.jpg" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #99cc00;">Café Noir N.25</span></strong></h1><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: 'arial black', sans-serif;">Le Nihilisme en Six Questions</span></strong></h1><div id="info" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><div id="info-text" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"></div></div><div id="menu" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><div class="fill style-scope yt-interaction"> </div></div><div id="container" class="style-scope ytd-sentiment-bar-renderer"><div id="like-bar" class="style-scope ytd-sentiment-bar-renderer" style="width: 100%;"></div></div><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" tabindex="-1" href="https://www.youtube.com/channel/UC-UDteeBU6qwVef_TWpDk7w"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/ytc/AAUvwngVztagguaXz4liZZZf0_KG_26rGds8IFt51fD2=s48-c-k-c0x00ffffff-no-rj" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="container" class="style-scope ytd-channel-name"><div id="text-container" class="style-scope ytd-channel-name"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UC-UDteeBU6qwVef_TWpDk7w"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 14pt;"><strong><span style="color: #ccffcc;">AVATAR Media Editions / Edizioni</span></strong></span></a></div></div></div></div></div></div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="subscribe-button" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="notification-preference-button" class="style-scope ytd-subscribe-button-renderer"><div class="fill style-scope yt-interaction"> </div></div></div></div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Friedrich Nietzsche, Arthur Schopenhauer, Johann Wolfgang von Goethe, Martin Heidegger, etc. </span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. </span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Émission du vendredi 28 mai 2021 avec Pierre Le Vigan & Gilbert Dawed. </span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto">Pierre Le Vigan – <span style="color: #99cc00;"><em>Achever le Nihilisme</em></span> (Éditions Sigest) </span><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #999999;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/redirect?event=video_description&redir_token=QUFFLUhqa1JSQlRkVkZ2VjluTm9IeVFYVjZtTHNqMUtNd3xBQ3Jtc0trUXNIcWVFS0ltcE9PNmp5SHRMUlkyMUJBdDd2QzU2MzFZYzFyVjZVUjI1V0lERksyMmgyamYwY2lHMXJxdzBXOGF3ZnJsZ29DalJkdzhZRmU3SUFvZWQySENuQXVhUU9SUV9pSWE5QURXSWFiMWVmcw&q=https%3A%2F%2Fedsigest.blogspot.com%2F2019%2F01%2Fachever-le-nihilisme.html" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://edsigest.blogspot.com/2019/01...</a></span></strong></span></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mSK8Tgbcwjw" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></span></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlComprendre le fatum pour surmonter le nihilismetag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-05-12:63154642021-05-12T10:11:04+02:002021-05-12T10:11:04+02:00 Pierre Le Vigan: Comprendre le fatum pour surmonter le...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6257659" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3384451029.jpg" alt="1200px-Antony_Gormley_-_Another_Place_-_Crosby_Beach_02.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Pierre Le Vigan:</span></strong></span></p><h1 style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Comprendre le <em>fatum</em> pour surmonter le nihilisme</strong></span></h1><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">L’homme est un animal réflexif. Il vit et se regarde en train de vivre. Il en est de même des peuples. Ils font leur histoire, mais ils ne savent que rarement l’histoire qu’ils font. Mais ils se regardent faire l’histoire. Celle-ci leur apparait comme destin. Ce qui est destin est ce qui a eu lieu. Ce n’est aucunement l’inéluctable. Mais ce n’est pas non plus un hasard. C’est pourquoi il nous faut toujours regarder notre destin comme quelque chose qui nous était échu. Il nous enseigne sur ce que nous fûmes et sur ce que nous sommes. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Le <em>fatum</em>, le destin, c’est l’acceptation de la vie comme porteuse de sens. Accepter le <em>fatum</em>, ce n’est pas être fataliste sur notre situation personnelle ou notre situation historique. Ce n’est pas être téléologique, et penser que les choses ne pouvaient pas être autrement. C’est être conscient qu’il y a un sens dans ce qu’elles ont été, peut-être une grandeur dans le malheur, et un malheur dans la grandeur (le fait que la Russie s’est trouvée amenée à dominer l’Europe de l’est durant plus de 40 ans, de 1945 à 1949 en est un bon exemple). C’est surtout savoir que si nous avons une liberté, cette liberté n’est pas sans limites, ni sans responsabilités. Voir et accepter les limites de notre propre liberté, c’est une force, car toute lucidité est une force. C’est pourquoi acquérir le sens du <em>fatum</em> n’est pas un renoncement à vivre et à agir. Le sens du <em>fatum</em> n’exclut pas de vouloir changer le cours des choses, le cours de nos vies, le cours de l’histoire. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-6257661" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2680107503.jpg" alt="41zilsQO4xL.jpg" />Le <em>fatum</em> est d’abord le sentiment de l’unité du monde. Diogène Laerce (3<sup>ème</sup> s. av. JC) dit : « Dieu, l'Intellect, le Destin et Zeus ne font qu'un » (<em>Vies et doctrines des philosophes illustres</em>, VII, 135, Livre de poche / Classique, 1999). Il est ensuite, avec les stoïciens, le sentiment des causalités nécessaires pour que les choses adviennent, de l’interaction de toutes choses (ou encore principe de sympathie universelle), et du principe de non-contradiction qui régit le réel : une chose ne peut être et ne pas être. « Le destin est la somme de toutes les causes », résume Marc-Aurèle en une formule qui est celle du stoïcisme tardif, de plus en plus causaliste. Le <em>fatum</em> c’est l’acceptation que la volonté, et le caractère de chacun, puissent ne pas suffire à changer les choses et soi-même. Ce n’est pas le renoncement à essayer de forger son destin, à avoir des ambitions pour soi et les autres. Le sentiment du <em>fatum</em> n’est pas le nihilisme. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Qu’est-ce que le nihilisme ? C’est l’idée que rien ne vaut la peine de vouloir. Nietzsche distingue le nihilisme passif, qui constate que toutes les valeurs établies sont ruinées par leur propre imposture, et le nihilisme actif, qui veut sur cette table rase refonder par la seule volonté de nouvelles valeurs. « Je suis aussi une fatalité », écrit Nietzsche (<em>Ecce Homo</em>). Il écrit aussi dans une lettre à Georg Brandes, le 20 novembre 1888, à propos de l’<em>Antéchrist</em> : « - Mon "<em>Inversion de toutes les valeurs</em>", dont le titre principal est <em>l'Antéchrist</em>, est terminée ». C’est-à-dire qu’à la piété, Nietzsche a opposé la volonté, à la charité, il oppose la générosité, à la complaisance pour la faiblesse, il oppose l’admiration de la force. En d’autres termes, rien ne peut empêcher la volonté de l’homme, et certainement pas une autorité supra-humaine, de donner du sens au monde. Mais pour Nietzsche, toutes les donations de sens ne sont pas équivalentes. « Le mal suprême fait partie du bien suprême, mais le bien suprême, c'est le bien créateur. » (<em>Ecce Homo</em>, « Pourquoi je suis une fatalité »). Un mal aussi incontestable et profond que la guerre n’a t-il pas pu être vu comme « une revanche de l’enthousiasme orgiaque » par Jan Patocka (<em>Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire</em>, Verdier, 1988) ? La violence peut être nihiliste, mais, comme l’ont vu Michel Maffesoli et René Girard, elle peut aussi être fondatrice. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">C’est assez signifier la question de l’ambiguïté de la volonté : la volonté peut tourner sur elle-même. Elle peut être pure « volonté de volonté » c’est-à-dire nihilisme actif, non au sens de Nietzsche (qui détruit pour reconstruire), mais au sens d’un nihilisme destructeur. De son coté, Léo Strauss avait bien montré que l’énergie nihiliste pouvait trouver l’un de ses aboutissements dans le nazisme (<em>Nihilisme et politique</em>, Rivages, 2000), en tant que ce dernier est héritier du positivisme (croyance scientiste au progrès) et de l’historicisme (croyance mystique en un âge d’or et millénarisme).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Positivisme et historicisme millénariste : un cocktail explosif.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-6257662" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1410935945.jpg" alt="41oqpoPF1nL._SX328_BO1,204,203,200_.jpg" />Après ce que Jan Patocka a justement appelé la « traversée de la mort » (<em>Essais hérétiques</em>, op.<em> </em>cit<em>.</em>), représentée par les heurs et malheurs, drames inouïes et désillusions du XXème siècle, se pose la question des fondements de la volonté. Vouloir, mais pour quoi faire ? L’énergie est un bien, mais il faut aussi l’appliquer à un bien. Le bilan de la traversée du XXème siècle est double. 1/ le nihilisme acharné, destructeur et radicalisé, le nihilisme qui dit que « puisque certaines choses sont fichues, que tout soit fichu ». 2/ le nihilisme « mou » qu’est la fatigue. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">La « bonne fatigue » d’après le travail, celle qu’évoque Peter Handke (<em>Essai sur la fatigue</em>, Gallimard, 1991) doit, en effet, ici être opposée à une fatigue structurelle qui est une sorte de découragement, d’« à quoi-bon », d’acédie, selon Evagre et Cassien, et s. Thomas d’Aquin, qui précède même toute action, comme le dit Jean-Louis Chrétien (<em>La fatigue</em>, Minuit, 1996). C’est alors une grande fatigue de la volonté. Le découragement ou ce que Jacques Arènes et Nathalie Sarthou-Lajus appellent justement « La défaite de la volonté » (éponyme, Seuil, 2005), trouvent leur origine dans deux distorsions modernes du <em>fatum,</em> c’est-à-dire du destin. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">La première distorsion est celle qui dit que le destin moderne est que tout est possible et que tout ce qui sera possible sera réalisé. A l’échelle des subjectivités individuelles, à qui il est requis d’être « inventif », « créatif » et même « récréatif », on conçoit qu’un gouffre d’angoisse et d’incertitude s’ouvre. Quelle place subsiste pour la volonté personnelle si un mouvement anonyme et irréversible – la technique – rend tout possible et toute possibilité inéluctable ? </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">La deuxième distorsion qui affecte la volonté et incline au découragement est la vision désenchantée et déterministe de la société. Si la reproduction sociale et culturelle est si fortement déterminée que le disent les sociologues tels Pierre Bourdieu, et si, en même temps, le destin est tout entier social, fait de conformité à la norme et d’intégration, quelle place y a t-il encore pour l’exercice de la volonté ? </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">L’illusion de la toute-puissance et l’illusion de l’impuissance se rejoignent ainsi pour décourager l’exercice de la volonté. La négation du manque comme constitutif de la vie des hommes remplace toute énergie pour chercher à combler une incomplétude. Soit on remplit un manque par un produit ou par une pratique – et c’est l’addiction – ou bien on s’enlise dans l’ennui. La recherche d’excitations et d’excitants aboutit à la perte de la présence à soi et de la présence aux autres, à l’incapacité de faire des expériences dans la durée, donc à avoir une réelle expérience de la vie. Nous sommes ici à l’opposé du précepte de James Joyce : « Ô vie, je vais pour la millionième fois à la rencontre de la réalité de l’expérience » (<em>Dedalus</em>).</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6257663" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1063238778.jpg" alt="838_michelangelo_caravaggio_065.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L’hyperémotivité contemporaine et l’hypersensibilité nourrissent le narcissisme qui demande lui-même en retour des réassurances hyper-protectrices (cellules de soutien psychologique, etc). La volonté opiniâtre de continuer son chemin, quel qu’il soit, défaille. La société valorise la repentance plutôt que l’orgueil et la persévérance. On assiste ainsi à une déstabilisation des fondements de la volonté d’une part par le discours du bougisme, par un lent travail de sape de la longue durée de l’autre. L’instrument de ce dernier ? L’ennui. Or, l’ennui est le contraire de l’activation de la volonté, comme le montre Lars Fr. H. Svendsen (<em>Petite philosophie de l’ennui</em>, Fayard, 2003). C’est pourquoi entre le chagrin et le néant, ou entre le chagrin et l’ennui, certains - le mélancolique en l’occurrence – choisissent le chagrin (inguérissable de préférence). </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mais si la volonté du mélancolique est une vraie volonté, c’est une volonté triste. C’est une des passions tristes dont parle Spinoza. Une volonté sereine suppose un <em>fatum</em> sans fatalisme ni culpabilité. Selon Job (<em>Livre de Job</em>, 9, 28 : « Je suis effrayé de toutes mes douleurs. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent »), nul n’est innocent de ses maux. A défaut de trouver le responsable en soi-même, on peut toujours passer sa vie à chercher un coupable ailleurs. Il faut balayer ces âneries. Chercher un coupable, c’est justement là qu’est l’erreur. C’est là qu’est l’impasse. 0C’est le chemin du ressentiment, et c’est aussi le principe de nombre de pathologies. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Michel Houellebecq résume les temps modernes en indiquant en substance que nous avons gardé du christianisme la honte mais enlevé le salut, ou encore, gardé le péché mais enlevé la grâce (<em>Les particules élémentaires</em>). D’où le désarroi contemporain. Voire. La honte et le péché ne sont pas la même chose. La honte renvoie à l’honneur, le péché renvoie à la culpabilité, à la faute morale. Ne cherchons pas la morale dans un monde supralunaire. Nous n’avons nul besoin d’un salut éternel. Nous devons remplacer le sentiment du péché par celui de la honte, qui, quand elle survient, n’est autre que le sentiment de l’honneur perdu. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">« Chacun est responsable de son choix, la divinité est hors de cause », écrit Platon (<em>La République</em>, livre X, 617, « le mythe d’Er le Pamphylien», Gallimard, 1993). Le choix (<em>hairesis</em>) de vie s’apparente toujours pour Platon à une partie de l’âme qui est la volonté. « Déclaration de la vierge Lachésis, fille de Nécessité. Âmes éphémères ! C'est le début pour une race mortelle d'un autre cycle porteur de mort. Ce n'est pas un "démon" qui vous tirera au sort, mais vous allez vous choisir vous-mêmes un "démon" (le démon des Grecs n’a pas un sens négatif mais désigne une semi-divinité entre le monde des dieux et celui des hommes- PLV). Que le premier que le sort désigne se choisisse le premier une vie à laquelle il sera uni par nécessité. Mais l'excellence n'a pas de maître ; selon qu'il lui accordera du prix ou ne lui en accordera pas, chacun en aura beaucoup ou peu. Celui qui choisit est seul en cause ; dieu est hors de cause. » (Platon, ibid.). </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><img id="media-6257665" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/474792888.jpg" alt="838_400px-epikouros_met_11.90.jpg" />Toutefois, entre les choix et les conséquences des choix se glisse le hasard. C’est le <em>clinamen</em> d’Epicure. C’est une déviation dans la chute des atomes qui fait qu’ils ne tombent pas exactement où on les attend et que la vie nait de cette déviation, de cet écart entre l’attendu et l’inattendu. Le tragique du <em>fatum,</em> c’est cela, c’est l’incertitude du destin. Elle a de quoi faire peur. « La pensée du hasard est une pensée d’épouvante », indique Clément Rosset (<em>Logique du pire</em>, PUF, 1971). Mais l’homme est celui qui détermine, non pas le triomphe du Bien, mais sa forme, non pas le triomphe du Beau, mais encore sa forme. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">L’homme ne détermine pas son destin, mais il donne à son destin un<em> style</em>. Si le<em> fatum</em> des Antiques est « ce qu’a annoncé l’oracle », l’histoire d’une vie est toujours celle d’une liberté. L’homme a toujours des libertés. L’<em>amor fati</em> est ainsi l’amour du monde compris comme liberté souterraine toujours cheminant sous les apparentes contraintes, comme liberté de s’ouvrir aux événements, au <em>kaïros</em> – au moment opportun. Le <em>kaïros </em>ne dépend pas de nous, mais le saisir ou pas dépend de nous.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Ainsi, avec Nietzsche, l’<em>amor fati – </em>l’amour du destin - constitue la voie même de la sortie du nihilisme, faisant d’Apollon « l’éminence grise » de Dionysos, comme dit Mathieu Kessler (<em>L'esthétique de Nietzsche</em>, P.U.F, 1998). « On ne soigne pas le destin », disait Cioran (<em>La tentation d’exister</em>). Il voulait dire : « On n’en guérit pas ». Mais il est toujours temps de lui donner un style et de se réveiller de toute servitude. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">PLV </span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Pour aller plus loin :</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">- <span style="color: #99cc00;"><em>Le malaise est dans l’homme</em>,</span> de Pierre Le Vigan, la barque d’or, 2017. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.amazon.fr%2Fmalaise-est-dans-lhomme-psychopathologie-ebook%2Fdp%2FB076P99DMY&psig=AOvVaw2Qiqlp8wToWNJWtj8pw4Bg&ust=1620667282401000&source=images&cd=vfe&ved=0CA0QjhxqFwoTCKi-oqCOvfACFQAAAAAdAAAAABAD">https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.amazon.fr%2Fmalaise-est-dans-lhomme-psychopathologie-ebook%2Fdp%2FB076P99DMY&psig=AOvVaw2Qiqlp8wToWNJWtj8pw4Bg&ust=1620667282401000&source=images&cd=vfe&ved=0CA0QjhxqFwoTCKi-oqCOvfACFQAAAAAdAAAAABAD</a></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>-</em> <span style="color: #99cc00;"><em>Achever le nihilisme</em>,</span> de Pierre Le Vigan, Sigest, 2019.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://www.amazon.fr/Achever-nihilisme-manifestations-th%C3%A9ories-perspectives/dp/2376040221">https://www.amazon.fr/Achever-nihilisme-manifestations-th%C3%A9ories-perspectives/dp/2376040221</a> </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">- <em><span style="color: #99cc00;">Face à l’addiction,</span></em> de Pierre Le Vigan, La barque d’or, 2019.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&am
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlPierre Le Vigan sur Achever le nihilismetag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-11-18:62781972020-11-18T14:35:49+01:002020-11-18T14:35:49+01:00 Pierre Le Vigan sur Achever le nihilisme "Nietzsche et le...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6194585" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2985680380.jpg" alt="maxresdefaultplvnih.jpg" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif;">Pierre Le Vigan sur <em>Achever le nihilisme</em> </span></strong></span></h1><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #99cc00;">"Nietzsche et le nihilisme"</span></h1><div id="info" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><div id="info-text" class="style-scope ytd-video-primary-info-renderer"> </div></div><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="list-container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" tabindex="-1" href="https://www.youtube.com/channel/UCq8YvIVuOwyyWMsmpeUr7iw"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/ytc/AAUvwnjgXth10R72hgwLpfTrAAsX_HdDBS7wlnX6DwKhtA=s48-c-k-c0xffffffff-no-rj-mo" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="container" class="style-scope ytd-channel-name"><div id="text-container" class="style-scope ytd-channel-name"><span style="font-size: 14pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #99cc00;"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="color: #99cc00;" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UCq8YvIVuOwyyWMsmpeUr7iw">Pierre LE VIGAN</a></span></div></div></div></div></div></div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="subscribe-button" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div></div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Autour de mon livre ACHEVER LE NIHILISME, paru chez SIGEST en 2019.</span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/v_85byVd6u4" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6194586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/328972881.jpg" alt="81s3i-l9v1L.jpg" /></span></strong></div></div>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlMexique/Romantag:jemiriel.hautetfort.com,2019-08-27:61721722019-08-27T10:30:00+02:002019-08-27T10:30:00+02:00 L'Amérique du Sud est un vivier artistique assez remarquable...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> L'Amérique du Sud est un vivier artistique assez remarquable et très créatif, que ce soit pour le cinéma ou la littérature, et sans doute pour beaucoup d'autres disciplines également. Cet été, je suis par exemple allé au cinéma voir le magnifique film de l'Argentin Benjamin Naishtat, <em>Rojo. </em>Cela faisait longtemps que je n'avais été autant fasciné. Pour cette rentrée littéraire, j'ai décidé de m'intéresser à une œuvre de ces pays-là. Je savais que les éditions Métailié en publient beaucoup ; depuis 1979, date de leur création, c'est un peu leur spécialité, même si elles proposent par ailleurs des romans d'autres pays ou des ouvrages de sciences humaines. En regardant sur leur site ce qu'elles sortent pour cette rentrée, j'ai eu mon attention attirée par une notice de présentation assez intrigante à propos du livre d'un certain Daniel Saldaña Paris (né à Mexico en 1984), intitulé <em>Parmi d'étranges victimes.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> Je dois dire que ce fut une bien belle lecture. Le personnage principal, le jeune Rodrigo, travaille dans un musée où il s'occupe de la communication. Il mène une vie parfaitement "pré-bureaucratique", comme il le dit, sans définir réellement ce qu'il entend par là. Mais nous le suivons avec une grande précision dans les événements très restreints de son quotidien, principalement l'observation d'une poule dans le terrain vague qui jouxte son immeuble. Cette poule prend une immense importance pour Rodrigo, jusqu'à la folie. Puis, à la suite d'une plaisanterie dont il est la victime, il est contraint de se marier à une femme "postmoderne" sans intérêt. Cette union ne troublera presque pas sa léthargie, et sera l'occasion pour lui de réfléchir sur ses rapports avec autrui : "Communiquer, admet-il, consiste précisément à éluder la sincérité pour parvenir à des accords." Son lien avec la communauté reste improbable. Une sorte d'attente métaphysique l'envahit complètement, et il pourrait tout doucement sombrer dans la schizophrénie, peut-être le suicide, s'il ne décidait finalement de partir pour une bourgade lointaine, où vit sa mère. Il y rencontrera l'amant de celle-ci, un universitaire en année sabbatique, ainsi qu'un gourou californien qui se révélera avoir une grande importance à la fois directe et indirecte dans la suite des événements. La deuxième partie du roman, après quelques développements sur un auteur fictif qui ressemble beaucoup à Arthur Cravan, fait preuve d'une grande inventivité et ne déçoit pas le lecteur. Daniel Saldaña Paris n'a pas son pareil pour nous décrire le monde sauvage du Mexique profond, et ses rituels plus ou moins traditionnels à base d'alcool et d'hypnose. Sera-ce là-bas la rédemption pour Rodrigo, voire la rencontre de l'amour ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> Le roman de Daniel Saldaña Paris présente la logique d'un axiome mathématique. Nous connaissons déjà, dans la littérature, ce type de personnage qui, proche du nihilisme, sombre dans l'ennui et l'apathie. L'auteur sait évoquer cette précarité humaine, cette solitude individuelle avec componction, et beaucoup d'humour. Il est même quelquefois sur le point de se perdre volontairement dans l'abjection. Mais il ne s'arrête pas là, quelque chose le retient, comme une forme d'espoir qu'il faut aller chercher au fond de soi-même, pour se réconcilier peut-être avec le monde. Cette expérience a souvent été tentée en vain. Elle débouchait systématiquement sur l'échec. Ici, c'est un peu comme si, enfin, elle aboutissait. Le titre du roman est emprunté à un poème d'Arthur Cravan. Sans doute est-ce plus qu'un signe. La référence à un poète de cette génération est décisive, comme si l'avant-garde continuait, aujourd'hui, et offrait une réponse claire. <em>Parmi d'étranges victimes </em>est un roman superbement dirigé vers ce genre de solution radicale, comme si l'homme, de fait, n'avait qu'un seul choix : celui d'accéder véritablement à lui-même pour essayer tout simplement de <em>vivre.</em> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Daniel Saldaña Paris, <em>Parmi d'étranges victimes. </em>Traduit de l'espagnol (Mexique) par Anne Proenza. Éd. Métailié, 20 €.</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlEn finir avec le cancer du nihilisme...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2019-08-24:61706532019-08-24T13:00:00+02:002019-08-24T13:00:00+02:00 Le 3 juin 2019, Pierre Bergerot recevait, sur TV libertés ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Le 3 juin 2019, <strong>Pierre Bergerot</strong> recevait, sur <em><a href="http://www.tvlibertes.com/">TV libertés</a></em>, <strong>Pierre Le Vigan</strong>, à l'occasion de la publication de son essai intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2019/02/18/achever-le-nihilisme-6129755.html"><em><strong>Achever le nihilisme</strong></em></a> (Sigest, 2019).<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Urbaniste, collaborateur des revues <a href="http://www.revue-elements.com/"><em>Eléments</em></a>, <em>Krisis</em> et <em>Perspectives libres</em>, Pierre Le Vigan a notamment publié <strong><em>Inventaire de la modernité avant liquidation</em></strong> (Avatar, 2007), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2009/10/14/le-front-du-cachalot.html"><em><strong>Le Front du Cachalot</strong> </em></a>(Dualpha, 2009), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2011/10/16/la-banlieue-contre-la-ville.html"><strong><em>La banlieue contre la ville</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2011), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/06/24/ecrire-contre-la-modernite.html"><strong><em>Écrire contre la modernité</em></strong></a> (La Barque d'Or, 2012), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/06/07/de-la-devastation-certaine-d-un-monde-au-possible-surgissement-du-neuf.html"><em><strong>Soudain la postmodernité</strong></em></a> (La Barque d'or, 2015), <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2017/09/28/de-romulus-a-le-corbusier-les-metamorphoses-de-la-ville-5984207.html"><em><strong>Métamorphoses de la ville - De Romulus à Le Corbusier</strong></em></a> (La Barque d'Or, 2017). </span></span></p><p> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/pm0MKn8VJ30" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlPierre Le Vigan : en finir avec le cancer du nihilismetag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-06-07:61568122019-06-07T13:34:12+02:002019-06-07T13:34:12+02:00 Pierre Le Vigan : en finir avec le cancer du nihilisme ...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6000502" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3744918285.jpg" alt="plv-nihi.jpg" width="425" height="638" /></p><h1 class="title style-scope ytd-video-primary-info-renderer"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;">Pierre Le Vigan : en finir avec le cancer du nihilisme</span></h1><div id="meta" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="meta-contents" class="style-scope ytd-watch-flexy"><div id="container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="list-container" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope ytd-video-owner-renderer" href="https://www.youtube.com/channel/UCyamXi0qEQJghCjJbj__aWQ" aria-label="Chaîne officielle- TVLibertés"><img id="img" class="style-scope yt-img-shadow" src="https://yt3.ggpht.com/a/AGF-l7-nf1mz-nK9CE9vmERD1wH-jESVrzFcJ5ID2w=s48-mo-c-c0xffffffff-rj-k-no" alt="" width="48" /></a><div id="upload-info" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><div id="owner-container" class="style-scope ytd-video-owner-renderer"><a class="yt-simple-endpoint style-scope yt-formatted-string" spellcheck="false" href="https://www.youtube.com/channel/UCyamXi0qEQJghCjJbj__aWQ"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #99cc00; font-family: arial black, sans-serif;">Chaîne officielle- TVLibertés</span></span></strong></a></div></div></div></div></div></div><div id="top-row" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><div id="subscribe-button" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div></div><div id="content" class="style-scope ytd-expander"><div id="description" class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pierre Le Vigan est philosophe. Après une étude approfondie de Nietzsche et Heidegger, il publie "Achever le nihilisme" aux éditions Sigest. Un essai sur une idéologie selon laquelle les choses ne signifient rien et vont vers rien. Une force qui ronge l'homme et détruit le désir du bien et de la vie.</span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/pm0MKn8VJ30" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></strong></div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div><div class="style-scope ytd-video-secondary-info-renderer"> </div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa paléogénétique des Indo-Européens...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2019-03-18:61356452019-03-18T16:00:00+01:002019-03-18T16:00:00+01:00 Nous vous signalons la parution du nouveau numéro de la revue Nouvelle...
<p><span style="font-size: 10pt;">Nous vous signalons la parution du nouveau numéro de la revue <em>Nouvelle Ecole</em> (n°68, année 2019), dirigée par <strong>Alain de Benoist</strong>, avec un dossier consacré à la paléogénétique des Indo-Européens. La revue est disponible sur le site de <a href="http://www.revue-elements.com/nouvelle-ecole-Paleogenetique-des-Indo-Europeens.html">la revue <em>Éléments</em></a> ainsi que sur celui de <a href="https://krisisdiffusion.com/revue-nouvelle-ecole/303-nouvelle-ecole-n68-paleogenetique-indo-europeens.html">la revue <em>Krisis</em></a>. Les parisiens pourront également la trouver à <a href="https://www.lanouvellelibrairie.fr/">la Nouvelle Librairie</a>.</span> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967452" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/02/536805090.jpg" alt="indo-européens,alain de benoist,georges dumézil,carl schmitt,albert camus,louis aragon,nihilisme,jean-marie legrand,paul matillion,jean-marie sanjorgepatrick bouts,jean-michel vivien,adn,génétique" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">" La découverte, à partir du XVIIIe siècle, de la parenté de la quasi-totalité des langues européennes, auxquelles il faut encore ajouter certaines langues de l’Asie centrale et d’une partie du Proche-Orient, a constitué un tournant décisif de l’histoire de la linguistique. Pour les désigner, on parle de langues indo-européennes. Depuis deux siècles, la recherche a permis d’établir que leur parenté ne se limite pas au vocabulaire de base, mais aussi à la syntaxe, aux structures grammaticales, aux racines et au mode de formation des mots. <br /> <br /> Elle a aussi montré que les langues indo-européennes dérivent les unes des autres de manière «arborescente», en sorte qu’il est possible, par la reconstitution linguistique, de restituer les traits essentiels de la langue-mère originelle d’où elles sont issues, l’indo-européen commun. Toute langue supposant des locuteurs, la question s’est posée du même coup d'identifier la ou les populations qui ont parlé et développé l’indo-européen commun, d'identifier aussi la culture matérielle qui était la leur et de situer son emplacement sur la carte. De l’indo-européen, on est ainsi passé aux Indo-Européens. C’est l’irritante question du foyer d’origine qui, dans le passé, a donné lieux aux hypothèses et aux supputations les plus diverses. Jusqu’à une période toute récente, on ne disposait pour étudier les Indo-Européens que de moyens relativement limités. La discipline essentielle était (et demeure) bien sûr la linguistique. L’archéologie a aussi joué un rôle. <br /> <br /> S’y ajoutent enfin les nombreux travaux, tels ceux de Georges Dumézil et de bien d’autres chercheurs, qui portent sur l’étude comparée des religions indo-européennes, des mythes, des épopées, des formulaires poétiques, etc. Or, depuis quelques décennies seulement, on dispose d’un nouveau moyen d’aborder la question. La mise au point de techniques de laboratoire, notamment le séquençage de l’ADN, a ouvert des perspectives décisives permettant d'identifier les porteurs de l’indo-européen commun et de restituer l’histoire de leurs migrations. Une chose est sûre : l’Europe ancienne s’est développée à partir de trois composantes majeures, que sont les chasseurs-cueilleurs du paléolithique, les agriculteurs du néolithique et les populations indo-européennes. Sur ces dernières, dont nous parlons les langues encore aujourd’hui, et dont nous portons les gènes, on en sait désormais beaucoup plus grâce à la paléogénétique. "<br /> <br /> <strong>Au sommaire</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Le peuplement de l’Europe. La révolution de la paléogénétique et les Indo-Européens (<em>Patrick Bouts</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Le cas français. L’indo-européanisation du territoire à travers les migrations (proto-)celtiques et ses impacts génétiques (<em>Jean-Michel Vivien</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Index technique, carte récapitulative et bibliographie (<em>Patrick Bouts</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Document : Lettres de Georges Dumézil à Alain de Benoist (1969-1981).</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">L’étude comparée des religions indo-européennes. Recherches actuelles et perspectives (<em>Anders Hultgård</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">La théorie de l’institution chez Maurice Hauriou, Santi Romano et Carl Schmitt. Une pensée juridique antimoderne (<em>Paul Matilion</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Louis Aragon ou les ambiguïtés du national-communisme (<em>Jean-Marie Sanjorge</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Albert Camus ou la pensée de la limite (<em>Marc Muller</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"><span class="fiche" style="font-size: 10pt;">Le nihilisme, une affirmation à l’envers (<em>Jean-Marie Legrand</em>)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCioran: The Postwar European Nihilismtag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-01-27:61240542019-01-27T12:45:32+01:002019-01-27T12:45:32+01:00 Cioran: The Postwar European Nihilism Guillaume Durocher...
<div class="itemblock"><div class="head"><p style="text-align: center;"><img id="media-5944728" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1644661219.jpg" alt="cioranpendule.jpg" width="570" height="285" /></p><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black, sans-serif;"><strong>Cioran: The Postwar European Nihilism</strong></span></div><div class="head"> </div><div id="contents-holder" class="entry"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><a style="color: #999999;" title="Articles, Columns, and Major Blog Posts by Guillaume Durocher" href="http://www.unz.com/author/guillaume-durocher/" rel="author">Guillaume Durocher</a> </strong></span></div><div class="entry"> </div><div class="entry"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span class="datewords" style="font-family: arial black, sans-serif; font-size: 18pt;">Ex: http://www.unz.com </span></span></strong></span><br /><section class="open"><div class="section-holder"><p id="p_1_1" class="container"><span style="font-size: 14pt; color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span class="contents"> <em>Emil Cioran, </em><span style="color: #99cc00;">De l’inconvénient d’être né</span><em> (Paris: Gallimard, 1973).</em></span></strong></span></p><p id="p_1_2" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5944729" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1551000992.jpg" alt="inconvénient.jpg" />Growing up in France, I was never attracted to Emil Cioran’s nihilist and pessimistic aesthetic as a writer. Cioran was sometimes presented to us as unflinchingly realistic, as expressing something very deep and true, but too dark to be comfortable with. I recently had the opportunity to read his <em>De l’inconvénient d’être né</em> (On the Trouble with Being Born) and feel I can say something of the man.</span></strong></span></p><p id="p_1_3" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">The absolutely crucial fact, the elephant in the room, the silently screaming subtext concerning Cioran is that he had been in his youth a far-Right nationalist, penning positive appraisals of <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2016/10/hitler-in-the-german-consciousness/" href="https://www.counter-currents.com/2016/10/hitler-in-the-german-consciousness/">Adolf Hitler</a> and a moving ode to the murdered Romanian mystic-fascist leader <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2016/10/ode-to-the-captain/" href="https://www.counter-currents.com/2016/10/ode-to-the-captain/">Cornelius Zelea Codreanu</a>. Cioran had hoped for the “transfiguration” of Romania into a great nation through zeal and sacrifice. Instead, you got utter defeat and Stalinist tyranny and retardation. I’d be depressed too.</span></strong></span></p><p id="p_1_4" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">A perpetual question for me is: <em>Why</em> did such great intellectuals (we could add Louis-Ferdinand Céline, Ezra Pound, Knut Hamsun, Mircea Eliade . . .) support the “far-Right”? This is often not so clear because the historical record tends to be muddied both by apologetics (“he didn’t really support them”) and anathemas (“aha! You see! He’s a bad man!”). Like <a style="color: #999999;" title="https://archive.org/details/1990-10th-IHR-John-Toland-speaks" href="https://archive.org/details/1990-10th-IHR-John-Toland-speaks">John Toland</a>, I don’t want to condemn or praise, I just want to understand: Why did he believe in this? Was it:</span></strong></span></p><ol><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Fear of communism?</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Skepticism towards democracy and preference for a stable, spirited regime? (That argument was very popular among thinking men in the 1920s, even the notorious <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2018/06/the-truth-about-the-kalergi-plan/" href="https://www.counter-currents.com/2018/06/the-truth-about-the-kalergi-plan/">Count Coudenhove-Kalergi</a>, spiritual godfather of the European Union, supported Italian Fascism on these grounds!)</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Racialism?</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Anti-Semitism?</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Opposition to decadence?</span></strong></span></li><li><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">The dangerous propensity of many intellectuals for ecstatic spasms and mystical revolutions?</span></strong></span></li></ol><p id="p_1_5" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">In Cioran’s case, his Right-wing sentiment appears to have been motivated by 1), 2), 4) 5), and perhaps especially 6).</span></strong></span></p><p id="p_1_6" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">After the war, Cioran renounced his Right-wing past. This may have been motivated by understandable revulsion at the horrors of the Eastern Front and the concentration camps. In any event, this was certainly not a disinterested move. Mircea Eliade – a fellow supporter of Codreanu who later thrived as a historian of religions at the University of Chicago, infiltrating the academy with Traditionalists – wrote of Cioran in his diary on September 22, 1942: “He refuses to contribute anything to German newspapers, in order not to compromise himself in the eyes of his French friends. Cioran, like all the others, foresees the fall of Germany and the victory of Communism. This is enough to detach him from everything.”<a id="footnoteref_1" class="footnote" style="color: #999999;" href="http://www.unz.com/gdurocher/cioran-the-postwar-european-nihilism/#footnote_1">[1]</a></span></strong></span></p><p id="p_1_7" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">There had been a thriving far-Right French literary and intellectual scene, with writers who often had had both a fascist and pan-European sensibility. The <em>Libération</em> in 1944 put an end to that: Robert Brasillach was executed by the Gaullist government during the <em>Épuration</em> (Purge) despite the protestations of many fellow writers (including André Malraux and Albert Camus), Pierre Drieu La Rochelle committed suicide, and Lucien Rebatet was jailed for seven years and blacklisted.</span></strong></span></p><p id="p_1_8" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5944730" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2302443609.jpg" alt="larmessaints.jpg" />As literally an <em>apatride</em> metic (he would lose his Romanian citizenship in 1946), Cioran, then, did not have much of a choice if he wished to exist a bit in postwar French intellectual life, which went from the fashionable Marxoid Jean-Paul Sartre on the left to the Jewish liberal-conservative Raymond Aron on the right. (I actually would speak highly of Aron’s work on modernity as measured, realistic, and empirical, quite refreshing as far as French writers go. Furthermore he was quite aware of Western decadence and made a convincing case for <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2014/11/the-jew-as-citizen-part-1/" href="https://www.counter-currents.com/2014/11/the-jew-as-citizen-part-1/">the culturally-homogeneous nation-state</a> as “the political masterpiece.”) Although Cioran had written several bestsellers in his native Romania, he had to adapt to a French environment or face economic and literary oblivion. What’s an apology secured under coercion actually worth?</span></strong></span></p><p id="p_1_9" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">This is the context in which we must read <em>De l’inconvénient d’être né</em>. These are the obsessive grumblings of a depressed insomniac. (Cioran’s more general mood swings between lyrical ecstasy and doom-and-gloom suggest bipolar disorder.) His aphorisms often ring true, but equally tend to be hyperbolic or exaggerated, and are almost always negative, like a demotivational Nietzsche. In some respects <em>preferable</em> to Nietzsche, insofar as the great explosion the German hysteric foresaw is past us, and his brand of barbaric politics seems quite impossible in this century. Cioran, like Nietzsche and Spengler, knows that nihilism and decadence are the order of the day, but living in the <em>postwar era</em>, he can certainly no longer hope that “blond beasts” or “Caesarism” might still save us. Cioran in this sense is more relatable, he is talking about <em>our world</em>.</span></strong></span></p><p id="p_1_10" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cioran despairs at the inevitable mediocrity of human beings and the vain <em>temporality</em> of the human condition. (What’s the point of even a good feeling or event, if this event will, in a second, disappear and only exist in my memory, which will in turn disappear? This will no doubt have occurred to thoughtful, angsty teenagers.) Birth, <em>embodiment</em>, is the first tragedy – like the fall of man – from a perfect non-existence, with limitless potentiality, to a flawed and stunted being.</span></strong></span></p><p id="p_1_11" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Jean-François Revel observes: “Imagine Pascal’s mood if he had learned that he had lost his bet, and you’ll have Cioran.”</span></strong></span></p><p id="p_1_12" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">A question: Was Cioran’s despair more motivated by being a Rightist spurned by destiny or by his own dark temperament? Would he have written such works in a triumphant Axis Europe?</span></strong></span></p><p id="p_1_13" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cioran is like a Buddha (the spiritual figure most often cited in <em>De l’inconvénient</em>) who stopped halfway, that is to say, at nihilism and despair. But Siddhartha Gautama went further, from the terrifying recognition of our impermanent and insubstantial experiential reality, to a new mental state, <em>reconciled with this reality</em>, to the path of sovereignty and freedom.</span></strong></span></p><p id="p_1_14" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Had I been able to meet him, I’d have invited Cioran to my <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2019/01/zen-the-samurai-ethos-death/" href="https://www.counter-currents.com/2019/01/zen-the-samurai-ethos-death/"><em>Zendō</em></a> – where speaking, indeed all expression of human stupidity, is formally banned through the most truthful silence. And how good is truth for the soul!</span></strong></span></p><p id="p_1_15" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">The Way of Awakening is not found in books.</span></strong></span></p><p id="p_1_16" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Actually, Cioran’s Buddhist connection should be dug into. The Zen monk <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2017/08/the-secret-of-the-way-of-the-sword/" href="https://www.counter-currents.com/2017/08/the-secret-of-the-way-of-the-sword/">Taisen Deshimaru</a> was in Paris passing on the Dharma to Europe at exactly the same time, in the 1970s.</span></strong></span></p><p id="p_1_17" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-5944731" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/294064778.gif" alt="cimesdésespoir.gif" />My initial response to <em>De l’inconvénient</em> was annoyance that it had been written (I can quite understand <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2019/01/cioran-aesthete-of-despair/" href="https://www.counter-currents.com/2019/01/cioran-aesthete-of-despair/">Alain Soral’s frustration with Cioran</a>). The postwar Cioran can certainly seem like an umpteenth authorized manifestation of the ‘glamorously aesthetic’ French <em>décadent</em> intellectual, the misunderstood genius, the starving artist, who is just way ‘too deep’ for his own good or for you plebs to grasp.</span></strong></span></p><p id="p_1_18" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">I remember his 1941 <em>On France</em>, a perversely playful <em>ode</em> to <em>decadent</em> <em>France</em> (those three words together disgust me), as an ostensibly appalling little work. France <em>does not</em> need any more encouragement on the downward path.</span></strong></span></p><p id="p_1_19" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Cioran certainly has a morbid fascination with spiritual rot.</span></strong></span></p><p id="p_1_20" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">The Germans of the nineteenth and early twentieth centuries were already quite right to want to preserve themselves from the contagion of French decadence (oh sure, there’s a <em>straight line</em> of <em>Kultur</em> from <a style="color: #999999;" title="https://twitter.com/GuiDurocher/status/1083345548172816386" href="https://twitter.com/GuiDurocher/status/1083345548172816386">the “Indo-Germans”</a> to <a style="color: #999999;" title="https://www.youtube.com/watch?v=5yaGPWBaj68" href="https://www.youtube.com/watch?v=5yaGPWBaj68">Frederick the Great’s Prussia</a>); right up to the May-June 1940 editions of <em>Signal</em> understatedly mocking the infertile French with photographs of fez- and turban-wearing Negro and Mohammedan <a style="color: #999999;" title="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prisonniers_de_guerre_français_de_la_Seconde_Guerre_mondiale" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prisonniers_de_guerre_français_de_la_Seconde_Guerre_mondiale">POWs</a>. (Apologies for not providing a direct link to the relevant <em>Signal</em> issues, apparently our historians have still not got around to digitizing this publication, peak circulation 2.5 million in 1943.)</span></strong></span></p><p id="p_1_21" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sorry, krauts, it came anyway through the <a style="color: #999999;" title="https://www.youtube.com/watch?v=Rr8ljRgcJNM" href="https://www.youtube.com/watch?v=Rr8ljRgcJNM">North-American route</a>!</span></strong></span></p><p id="p_1_22" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>De l’inconvénient</em> initially reinforced my impression that the postwar Cioran was not worth reading. However, there are some hopeful diamonds in the despairing rough. Some of Cioran’s aphorisms are actually <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2019/01/the-motivational-cioran/" href="https://www.counter-currents.com/2019/01/the-motivational-cioran/">quite inspiring</a>, such as the following: “Any overcoming of desire empowers us. We have all the more control over this world as we take our distance from it, when we do not commit to it. Renunciation confers limitless power” (p. 44). (And let us bear in mind again Eliade’s paraphrase above, that it was the prospect of German defeat and communist triumph which was “enough to detach him from everything.”)<a id="footnoteref_2" class="footnote" style="color: #999999;" href="http://www.unz.com/gdurocher/cioran-the-postwar-european-nihilism/#footnote_2">[2]</a></span></strong></span></p><p id="p_1_23" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">On one level, Cioran’s work is a legitimate expression of the depths of postwar despair. From the psychological point of view, man really was (and is still, despite a few flickers) sinking more and more into untruth, into materialism and consumerism and ‘choice,’ into a childish view of life, one not cognizant of our nature as mortal, social, and unequal beings. All the truths contained in our dying traditions, however imperfect the latter were, are forgotten.</span></strong></span></p><p id="p_1_24" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Amidst the politically-harmless mass of depressing and demotivational thoughts, Cioran sneaks in some very true observations about <a style="color: #999999;" title="https://www.counter-currents.com/2019/01/cioran-on-decline/" href="https://www.counter-currents.com/2019/01/cioran-on-decline/">decadence</a>. This shows, as plainly as anything, that he remained a man of the Right in his heart.</span></strong></span></p><p id="p_1_25" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">I believe Cioran provides a key to understanding his nihilist work in this book, namely:</span></strong></span></p><p id="p_1_26" class="container"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span class="contents" style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">We get a grip on ourselves, and we commit all the more to being, by react
J.-P. Chauvinhttp://jean-philippechauvin.hautetfort.com/about.htmlContre tous les nihilismes.tag:jean-philippechauvin.hautetfort.com,2018-05-14:60515952018-05-14T19:25:10+02:002018-05-14T19:25:10+02:00 Ce lundi matin, un peu avant 5 heures, l'université de Rennes 2, si chère à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;">Ce lundi matin, un peu avant 5 heures, l'université de Rennes 2, si chère à mon cœur pour de multiples raisons, a été évacuée par les forces de l'ordre, à la demande (bien tardive) du président Olivier David. Enfin, ai-je soupiré à la découverte de cette information ! Mais, au regard des images diffusées par les journaux et les télévisions, j'ai pu constater, au moins visuellement, l'état des dégâts, et ce n'est guère réjouissant. Au demeurant, cela ne donne pas vraiment bonne impression de cette contestation qui est moins étudiante que nihiliste. D'ailleurs, les slogans barbouillés sur les murs intérieurs se bousculent au risque de ne plus rien y comprendre, et l'énorme inscription « Vive la Commune » qui surplombe le corps central de l'université et du grand hall ne trouve pas exactement de confirmation ou d'explication dans tous les hurlements graphiques qui, sans beaucoup d'imagination, reprennent des revendications ou des textes que l'on entend depuis trois décennies dans les « quartiers perdus de la République » : <strong>tristesse d'une parodie de « révolte » qui semble, à quelques exceptions près, n'être que le soulèvement des médiocrités et des égoïsmes conjugué à l'application d'une « déconstruction » qui, en définitive, ne sert que cette société capitaliste de consommation que les mutins du jour disent combattre, en écriture inclusive et avec force théories racialistes et communautaristes</strong>... Nous voici bien loin du soulèvement de la vie que Maurice Clavel espérait en Mai 68 !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;">Et pourtant ! Il y aurait tant à dire sur notre société et sa République, et tant de nobles causes à défendre, à promouvoir : or, sur les murs peinturlurés de Rennes 2, pas de slogans écologistes, ni régionalistes, ni culturels, ni « socialistes ». Juste une logorrhée anti-policière et anticapitaliste sans raisons : Marx, que les Blacks Blocs du 1<sup>er</sup> Mai présentaient pourtant sur leur banderole de tête, n'est pas plus présent que Lénine ou Mao, jadis « chez eux » à Rennes 2, du temps où le PCMLF (Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, maoïste) hantait les couloirs de l'université. En fait, je ne regrette pas l'absence des « grandes figures » de la Révolution, je déplore juste l'inculture de la plupart des bloqueurs de ses dernières semaines, et ce qui vaut pour Rennes vaut également pour Paris-Tolbiac ou Nanterre, entre autres. Nous sommes aussi bien loin de l'humour, que l'on peut apprécier ou non, de certains slogans de Mai 68, et de l'imagination graphique de l'époque, aujourd'hui imitée ou plutôt copiée sans grâce, qui donnaient un air parfois original et festif à une époque qui ne l'était pas toujours, loin s'en faut. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;">La commémoration de Mai 68 n'a pas eu lieu, même si c'est bien son cinquantenaire en ce moment : s'il y a souvenir et quelques publications d'inégale valeur, certaines fort intéressantes et d'autres plus anecdotiques sur « les événements » et leurs effets depuis leur déroulement, le souffle de l'époque est bien retombé et l'esprit n'y est plus, à tous les sens du terme, pourrait-on ajouter. Certes, les temps sont aujourd'hui plus incertains et les perspectives paraissent moins engageantes et moins prometteuses qu'il y a cinquante ans, la mondialisation déployant ses grandes ailes noires sur notre pays désarmé et désormais si dépendant des autres pour ne pas avoir voulu maintenir l'effort initié par les Capétiens et renouvelé par le fondateur de la Cinquième République. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;">Pourtant, la clameur de <strong>Clavel</strong> et les colères inscrites dans l'éternité de <strong>Bernanos</strong> auraient de quoi inspirer ceux qui ne se satisfont pas de ce monde-ci : n'est-il pas urgent de les reprendre, contre tous les nihilismes, ceux de la société de consommation et de son consommatorisme individualiste de masse comme ceux de la destruction acharnée des racines littéraires et civilisationnelles, linguistiques même, de ces remparts sans lesquels la barbarie envahit le monde et détruit l'esprit ? Car <strong>le vrai combat, au-delà du politique mais pas sans lui, est là</strong>, et il touche à la nature, au sens même de notre « <strong>humble et précieuse humanité</strong> »... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Verdana;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"> </span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlVous avez dit nihiliste ?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-10-05:59865072017-10-05T18:15:37+02:002017-10-05T18:15:37+02:00 Vous avez dit nihiliste ? par Pierre Le Vigan...
<div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3361" style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5700270" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3679519614.jpg" alt="Prometheus_Engineer-642x362.jpg" /></p><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3362" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Vous avez dit nihiliste ?</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3363" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3364" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">par Pierre Le Vigan</span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3365" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> </span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3366" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3367" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Méphistophélès affirme, dans le <em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3368">Faust</em> de Goethe : « il serait mieux que rien n’existât, car tout ce qui existe est digne d’être détruit ». Le nihilisme, c’est en ce sens la jubilation de vouloir détruire. Mais détruire, c’est faire beaucoup d’honneur à ce que l’on veut abattre. D’autant que se pose une autre question, car le nihilisme est ambigu : veut-on tout détruire ou faire partout régner le Rien ? Il est difficile en tout cas d’affirmer le nihilisme : c’est là une contradiction. Or, croire mollement au nihilisme est à peu près aussi inepte que croire mollement en la vie. Cela va être le problème du nihilisme. Est-il l’abandon de tous désirs ? Une sorte d’ataraxie ? Ou un désir forcené du Rien ?</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3369" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3370" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Qui n’a pas été accusé de nihilisme ? Les accusations de nihilisme sont venues de toutes parts et ont touché toutes sortes d’idées. Jacobi considérait la philosophie de Kant comme nihiliste, ainsi que celle de son contemporain Fichte. Faire du sujet ou de la raison un absolu serait nier le monde, le réduire à un rien (Le contresens sur Kant était total). Nihiliste a encore désigné la poésie romantique allemande telle que la voyaient ses adversaires. Nihiliste serait encore le socialisme de Proudhon selon Donoso Cortès. Nihilistes selon l’Église les idées de Feuerbach sur la religion (pour Feuerbach, Dieu est une projection de l’homme à l’extérieur de lui-même). Un Feuerbach qui disait pourtant : « L’homme est fait pour connaître, pour aimer, pour vouloir » (quoi de moins nihiliste ?). Nihiliste : ainsi sera aussi qualifié l’individualisme absolu de Max Stirner. </span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3371" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3372" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Nihiliste : un mot valise ? Communément, nihiliste désigne quelqu’un qui nie la valeur de la plupart des choses. Rarement de toutes. Les nihilistes russes niaient la valeur et le sens de la plupart des institutions, mais pas la valeur et le sens de la destruction de celles-ci. Le nihilisme est rarement total. Un personnage de Houellebecq dit : « Je ne m’intéresse qu’à ma bite, et à rien » (<em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3373">La possibilité d’une île</em>). Ce n’est pas du nihilisme, c’est sans doute une monomanie.</span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3374" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> </span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3375" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3376" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3377">Le nihilisme dans l’Antiquité</em></span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3378" style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3379" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3380"> La question du nihilisme vient de loin. Dans l’Antiquité, le nihilisme n’est qu’un nihilisme de l’être. L’hédonisme sensualiste de l’école cyrénaïque en est une des manifestations. Il ne s’agit aucunement de nier le monde mais de nier qu’il y ait de l’être derrière les étants. Tout est déjà là, pensent les cyrénaïques. Le monde se tient présent à lui-même, sans arrière-monde. Pour Gorgias et les sophistes (qui, étymologiquement, ne sont rien d’autre que des spécialistes de la sagesse), seuls sont réels les phénomènes. Ceux-ci se mesurent en fonction du point de vue de chacun. Il n’y a ainsi rien d’absolu, ni d’absolument vrai. Il n’y a pas d’absolu de la vérité – ce qui annonce Nietzsche. Voilà ce que veut dire la formule « l’homme est la mesure de toute chose » (Protagoras). Mais cela signifie que la finitude est la mesure de l’infini. En d’autres termes, l’infini est nié comme l’une des dimensions du monde. </span><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3381">On a aussi pu voir du nihilisme dans le scepticisme antique : « Pyrrhon lui-même a souvent été présenté comme une sorte de sophiste, par exemple dans la légende qui nous le montre si incertain de l’existence des choses sensibles qu’il s’en va se heurter contre les arbres et les rochers, et que ses amis sont obligés de l’accompagner pour veiller sur lui. » (Victor Brochard, <em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3382">Les Sceptiques grecs,</em> 1887). Nier que nos sens et nos expériences nous disent quelque chose du monde est une forme de nihilisme. Les sceptiques ne sont certains que d’une chose : il faut douter de tout. Quel paradoxe : être certain qu’il faut douter de tout, c’est être certain de quelque chose. C’est croire. Sur quoi bute ultimement le nihilisme ? Sur la croyance en lui-même. Le danger est, alors, moins le nihilisme (qui est impossible) que le relativisme généralisé et l’ironie à tout va. Mais, en fait, les sceptiques pensent qu’il ne faut pas douter de la vie. Il ne faut pas douter de ce qui apparaît, de ce qui se manifeste, il faut simplement douter qu’il y ait un fondement à cela. Tout est phénoménal, rien n’est nouménal. Il n’y a donc pas de place pour le nouménal (qui serait la possibilité de connaître les choses en soi, indépendamment de la façon dont elles nous apparaissent). Voilà qui est assez moderne. Kant disait que le nouménal existe mais qu’on ne peut le connaître. Wittgenstein nous dit que, de ce qui n’est pas phénomène, on ne peut rien dire. Nous ne sommes pas loin des sceptiques. Mais c’est un scepticisme méthodique, visant à dégager les vraies certitudes des fausses certitudes. Ce n’est pas là du nihilisme. C’est simplement le sens des limites de ce que nous pouvons connaître ou pas. </span></span></strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5700271" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/83409353.jpg" alt="illuminati.jpg" /></p></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3383" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3384" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Nihiliste en un sens sont les « philosophes-chiens », les cyniques. L’un d’eux, Diogène de Sinope, nie qu’il faille s’adapter aux moeurs de la société. Il prône une ascèse de rupture sociale, assise sur un universalisme désincarné. C’est, comme dit Platon, un « Socrate qui a mal tourné ». De son côté, Antisthène niait la possibilité des idées au sens de Platon, et anticipait sur la pensée de Wittgenstein comme quoi ne sont dicibles que des tautologies (il anticipait aussi sur le stoïcisme de fait de l’auteur du <em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3385">Tractatu</em>s). Il était dans la lignée de Parménide. Nihiliste Wittgenstein ? Certainement pas. Logicien radical, plus simplement.</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3386" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3387" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Nihiliste. Tourgueniev emploie ce mot dans <em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3388">Pères et fils</em> (1861) : « - Voulez-vous que je vous dise exactement, mon oncle, quel homme est Bazarov ? - Je t'en prie, mon cher neveu. - Il est nihiliste. - Comment ? demanda Nicolas Petrovitch [...] - Il est nihiliste, répéta Arkadi. - Nihiliste, dit Nicolas Pétrovitch, cela vient du latin 'nihil',' rien', autant que je puis en juger ; donc ce mot désignerait un homme qui ne veut rien. »</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3389" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3390" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Bazarov, chez Tourgueniev, ne croit qu’en la science. « La nature n’est pas un temple mais un atelier […] ». En ce sens, le nihilisme du personnage de Tourgueniev est un scientisme, ou encore un positivisme. Le nihilisme russe veut délivrer la culture du romantisme. Il s’agit de désenchanter le monde. Nihiliste serait la science sans la révélation, affirme Franz Xaver von Baader, philosophe et mystique catholique allemand, dans ses Leçons sur la philosophie religieuse (1827) (il sera beaucoup lu par Walter Benjamin). C’est justement ce nihilisme qu’affirment ses tenants russes.</span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3391" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> </span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3392" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3393" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3394">Le nihilisme totalitaire des révolutionnaires</em></span></strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3395" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3396" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Nihilisme actif, celui qui veut le rien ? ou nihilisme passif, celui qui voit le rien partout ? Appliqué à la politique, le nihilisme n’est en tout cas aucunement passif. Anacharsis Cloots, député à la Convention, proche des hébertistes, déclare que « la république des droits de l’homme n’est ni théiste ni athée : elle est nihiliste ». Il est guillotiné en mars 1794. Ni théiste, ni athée ? Ce n’aurait pas été l’avis de Robespierre, promoteur du culte de l’être suprême, une religion antinihiliste. Mais il y a une logique de la Révolution française, comme il y en a une du nazisme et du bolchevisme. Le nihilisme a beaucoup à voir avec la volonté de détruire, avec le culte de la table rase inauguré par la Révolution française, comme le relève Albert Camus dans <em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3397">L’homme révolté</em> (1951). « Dans les années 50, tous, sauf lui, sont aveugles à la mort de la Révolution. Camus le dit : ‘’Aucune parousie, ni divine ni révolutionnaire ne s’est accomplie’’. Nietzsche avait vu la mort de Dieu, Camus celle du substitut athée de Dieu, la Révolution », écrit Robert Redeker (<em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3398">Valeurs actuelles,</em> 16-23 janvier 2014). Albert Camus voit le nihilisme dans le révolutionnarisme extrême, celui qui justifie tous les moyens par les fins. Au nihilisme, Camus oppose l’art, et la révolte à l’état pur. « Peut-on éternellement refuser l’injustice sans cesser de saluer la nature de l’homme et la beauté du monde ? Notre réponse est oui ». Le remède camusien contre le nihilisme est la « pensée de midi », c’est l’amour du destin. Camus écrit : « Soustraire l’homme au destin revient à le livrer au hasard ». C’est pire. Si nous ne croyons plus au vrai et au faux, nous ne pourrons plus avoir comme critère que l’efficacité, « ce qui marche », et la force. En ce sens, Camus critique Nietzsche de l’intérieur. Il opère une déconstruction de la déconstruction nietzchéenne. </span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3399" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3400" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Dans un autre registre, on a pu, à bon droit, parler de nihilisme à propos du nazisme. Certes, le nazisme ne nie pas toutes les valeurs, mais il nie toutes les valeurs qui ne réussissent pas. Quand on ne croit qu’à la lutte pour la vie, et à l’écrasement nécessaire des faibles, on n’est pas loin du nihilisme. Ce nihilisme des moyens et non pas des fins a sans doute son prototype dans le national-socialisme, relevait Léo Strauss (<em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3401">Nihilisme et politique,</em> regroupement de trois essais de 1941 et 1962). Ce n’était pas seulement le cas du nazisme. Le léninisme – et la stalinisme bien entendu – était lui aussi, au nom de fins se voulant « sublimes » – au sens de Kant – la théorisation de la légitimité de tous les moyens, totalitaires, répressifs et criminels. Nier qu’il y ait un enjeu éthique dans les moyens est déjà une forme du nihilisme. Société sans classe ou société de race pure : le nihilisme peut renvoyer à un désir de pureté. Qui attend trop du monde ne peut qu’être déçu par le monde. C’est alors un nihilisme des moyens, plus que des fins. C’est encore le cas des nihilistes terroristes, les révolutionnaires russes du XIXe siècle, et les terroristes djihadistes de notre siècle, à la différence que les premiers visaient avant tout des hommes politiques, les autres des foules désarmées de civils.</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5700274" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3910540874.jpg" alt="funambule-au-clair-de-lune.jpg" /></p></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3402" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> </span></strong></span></div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3403" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3404" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3405">Le nihilisme de la démocratie procédurale</em></span></strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3406" style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3407" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Gianni Vattimo a tenté de faire la synthèse d’un marxisme revisité par Georg Lukacs, et de Heidegger. Critique de la réification de l’homme et critique de la métaphysique comme oubli de la situation existentiale de l’homme se rejoignent (<em id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3408">La fin de la modernité,</em> 1987). Il s’agit de réfuter ce qui nie l’homme ou une partie de l’homme. Gianni Vattimo critique la conception classique, dite encore bourgeoise, du sujet autonome. À l’encontre d’un foucaldisme primaire, il ne s’agit pas pour Gianni Vattimo de faire du marginal, du lumpenprolétaire, du fou, de l’incarcéré, un nouveau grand sujet de l’histoire, après le héros, le marchand, l’intellectuel. À l’inverse de ce que fait Heidegger dans ses ouvrages sur Nietzsche, Gianni Vattimo interprète Heidegger à la lumière de Nietzsche. En séparant l’être des étants, Heidegger représenterait une forme de nihilisme. </span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><br id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3409" /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span id="yiv4104320962yui_3_16_0_ym19_1_1507201822855_3410" style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> On ne peut ici suivre Vattimo : l’écart entre l’être et les étants les sépare tout autant qu’il fait pont (lien) entre eux. Cet entre-deux est un avec-les-deux. Selon Gianni Vattimo, la fin de la métaphysique et des idéologies (il lie les deux) laisse place à une forme de nihilisme. Cette fin vide de leur sens les affrontements politiques et sociaux. Si personne ne croit à des fondements ultimes, à quoi bon se battre ? Voire. Car, s’il ne reste plus de fondements, il reste le calcul, le ressentiment, l’argent. Dés que l’on sort des sociétés de sobriété, la valeur d’usage s’efface devant la valeur d’échange. Gianni Vattimo en arrive à défendre ce paradoxe : la démocratie ne peut être fondée que sur l’histoire de la dissolution des fondements éthiques. En d’autres termes, la démocratie apparaît à la fin de toute civilisation, puisqu’il n’y a civilisation que s’il y a fondements. Vattimo le reconnait : la démocratie « est en elle-même nihiliste ». (entretien au Magazine littéraire, 279, juillet 1990). N’est-ce pas exact seulement dans le cas d’une conception hors-sol de la démocratie ? Ce qui e
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlDie Entzauberung der Welttag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-08-27:59741052017-08-27T07:59:42+02:002017-08-27T07:59:42+02:00 Die Entzauberung der Welt Stefan Martin Ex:...
<article id="post-733" class="post-733 post type-post status-publish format-standard has-post-thumbnail hentry category-kultur-und-literatur tag-moderne tag-philosophie tag-vdst-muenchen clearfix"><div class="author-gravatar"><header><p style="text-align: center;"><img id="media-5677571" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/746965726.jpg" alt="entz00690-1024x575.jpg" /></p><h1><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black,sans-serif;"><strong>Die Entzauberung der Welt</strong></span></h1><p><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: arial black,sans-serif;"><strong>Stefan Martin</strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://aka-blaetter.de</span> </strong></span></p><div class="resize"><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Immer deutlicher treten die Fehlentwicklungen der Moderne zu Tage. Werner Kunze beschäftigt sich mit der Frage, ob die Moderne noch zukunftstauglich ist. Herausgekommen ist eine brillante Analyse des herrschenden Zeitgeistes.</span></strong></span></p></div></header><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Das Unbehagen an der Moderne wächst. Es mehren sich die Stimmen derer, die eine kritische Bestandsaufnahme fordern. „Die herrschende Kultur des Westens ist ganz ersichtlich an immanente Grenzen gestoßen, sie ist erschöpft, wie nach einer durchtanzten Nacht, ihr Make-up rissig“ konstatiert der Bundesverfassungsrichter Udo Di Fabio in seinem 2005 erschienen Buch „Die Kultur der Freiheit“.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die Epoche der Moderne beginnt mit der Französischen Revolution und ihrer populären Forderung nach Freiheit, Gleichheit und Brüderlichkeit. Der Königsberger Philosoph Immanuel Kant gibt den Leitspruch der Aufklärung „Sapere aude. Habe Mut, dich deines eigenen Verstandes zu bedienen“ aus. Fortan soll der Mensch ein selbstbestimmtes, von allen gesellschaftlichen und religiösen Zwängen befreites Leben führen. Ratio und Vernunft stehen im Zentrum der Bewegung. Die Aufklärer glauben zutiefst an die Veränderbarkeit der politisch-sozialen Verhältnisse. Nicht wenige, wie der Franzose Auguste Comte (1798–1867) sehen in dem aufkeimenden Zeitalter der Moderne das finale, unübertreffliche Stadium der Geschichte.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Und heute, so fragt Werner Kunze: Haben sich die weitreichenden Hoffnungen und Erwartungen der Gesellschaftsingenieure von 1789 erfüllt? Zweifellos hat der wissenschaftlich-technische Fortschritt eine bewundernswerte Verbesserung unserer materiellen Lebensverhältnisse bewirkt. Wir leben gesünder, behaglicher und komfortabler als jemals zuvor. Aber sind wir auch glücklicher? Augenscheinlich ist dem nicht so. Die rapide Abnahme der Geburtenzahl in Deutschland, das Auseinanderbrechen der Familienbande – von der Politik oft verharmlosend als Patchwork-Glück dargestellt – und die drastische Zunahme psychischer Erkrankungen wie Burn-Out und Depression sprechen für sich und können, so Werner Kunze, von Menschen guten Willens nicht länger ignoriert werden. Ein ganzes Heer von Psychologen, Psychiatern und Sozialarbeitern ist mittlerweile nötig, um die psychischen Schäden in unserer Gesellschaft wenigstens oberflächlich zu behandeln.</span></strong></span></p><h2><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Der Fortschritt wird’s schon richten!</span></strong></span></h2><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wie stellt sich die Moderne uns heutigen Zeitgenossen dar? Der Autor nähert sich der Frage aus der Vogelperspektive, um das große Ganze besser in den Blick nehmen zu können. Er hofft so, zu übergeordneten Erkenntnissen zu gelangen, denn „wer sich nur in der Froschperspektive bewegt, braucht sich nicht zu wundern, wenn er zumeist nur Schlamm und Dreck sieht“. Zu den Charakteristika der Moderne zählt Kunze die enthemmte Beschleunigung, die Ausrichtung des einzelnen an der Masse, eine nie da gewesene Konzentration auf das Materielle mit Geld als universellem Bewertungsmaßstab sowie die offenkundige Orientierungs- und Ziellosigkeit der gesellschaftlichen Eliten. Der Fortschritt wird’s schon richten!</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5677572" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2087809263.jpg" alt="Zeit-der-Beschleunigung.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die Beschleunigung hat nahezu alle Lebensbereiche erfasst. Das Rad der Moderne dreht sich schneller und schneller. Wo das Ziel abhanden kommt, werden Tempo und Schnelligkeit zum Selbstzweck erhoben. Besonders offenkundig wird dies in der Politik. Was heute noch im Brustton der Überzeugung verkündet wird (die Renten / die Banken etc. sind sicher, der Mindestlohn / die Wehrpflicht / die Atomkraft etc. stehen nicht zur Debatte), ist schon morgen Schnee von gestern.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ein weiteres Kennzeichen der Moderne sieht Kunze in der Vermassung: Massenmedien, Massengeschmack, Massenverhalten. Niemand zwingt uns, groteske Casting-Shows anzuschauen und Dieter Bohlen dabei zu beobachten, wie er vor laufender Kamera Minderjährige bloßstellt. Auch unsere Daten im „sozialen Netzwerk“ Facebook hinterlegen wir ganz freiwillig. Der allseits propagierte Individualismus steht dabei in krassem Gegensatz zur freiwilligen Ausrichtung des Individuums an der Masse. Trashfernsehen, Facebook & Co. sind auffälliger Ausdruck dieses Zeitgeist-Phänomens.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Nicht zuletzt ist es die einseitige Betonung des Materiellen, die den Zeitgeist prägt. Mehr als 200 Jahre nach dem Beginn der Aufklärung hat die materialistische Weltanschauung, nach der nur das als existent gilt, was sich nach naturwissenschaftlichen (und damit vermeintlich objektiven) Gesetzmäßigkeiten erklären lässt, auf ganzer Linie gesiegt. Längst ist der Materialismus in den Bereich des Privaten übergeschwappt. Von der Beherrschung der Natur durch den wissenschaftlich-technischen Fortschritt ist es nur noch ein kleiner Schritt zur Beherrschung der zwischenmenschlichen Angelegenheiten. Menschliche Beziehungen werden verzweckt. Oder wie es der Soziologe Aldo Haesler jüngst in der ZEIT ausdrückte: „Heute dienen menschliche Beziehungen als Rohstoff, um einen künstlichen Mehrwert herzustellen. In unserer Vorstellung ist jede Beziehung ein potentielles Win-Win-Spiel.“ Networking nennt man das auf Neudeutsch.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5677573" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/4168245067.jpg" alt="Heimat-Karlsruhe-Heimattage-Baden-Württemberg.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Immaterielle menschliche Bedürfnisse wie Geborgenheit, Liebe, Gefühle, Ästhetik und Phantasie bleiben zunehmend auf der Strecke. Völlig zu Recht beklagt der Autor eine Halbierung des Menschen: „Heute gilt es als chic, cool zu sein, nüchtern, distanziert, emotionsfrei. Wir sprechen vom falschen Pathos, kennen aber auch kein richtiges mehr. Wir sind innerlich ärmer, weil rationaler geworden.“ Den Preis für die unser gesamtes Leben durchdringende Intellektualisierung und Rationalisierung hat Max Weber bereits 1919 benannt: Die Entzauberung der Welt. Wehmütig erinnert Kunze an die nach zwei verlorenen Weltkriegen verschüttet gegangene Tradition des deutschen Idealismus. Noch Fichte, Hölderlin, Hegel und Schelling sahen den Menschen als ganzheitliches Wesen mit einem elementaren Bedürfnis nach Sinn und Methaphysik. Besonders angetan haben es ihm die deutschen Romantiker. Hier gerät Kunze nachgerade ins Schwärmen: „Der Romantik gebührt das Privileg, sich als erste Bewegung mit den grundsätzlichen Fragen der Moderne kritisch auseinandergesetzt zu haben. Sie behält einen Ehrenplatz als eine der schönsten und sympathischsten Blüten am prächtigen Baum der deutschen Kultur- und Geistesgeschichte“. In der romantischen Hinwendung zu Gemüt, Gefühl, Freundschaft und Liebe erblickt er einen nach wie vor existenten, heute jedoch leider fast ausgetrockneten Teil der deutschen Volksmentalität. Sehr früh habe sich die deutsche Romantik gegen den kalten Rationalismus gewandt und mit Leidenschaft versucht, der Tradition, der Gefühlsseite des Menschen, der Poesie und der Musik ihren Platz zu geben.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wie anders die heutigen Zeiten! Von Transzendenz und Religion erwarten wir schon lange keinen Halt mehr. Das letzte soziale Band in unserer Gesellschaft scheint das Geld zu sein. Wo menschliche Nähe, Empathie und Geborgenheit zum knappen Gut verkommen und Gefühle bestenfalls als peinlich gelten, fungiert das immer unsichtbarer werdende Geld als letztes Schmiermittel im Räderwerk der modernen Gesellschaft. Man mag sich gar nicht vorstellen, was passiert, wenn sich die materiellen Lebensverhältnisse – beispielsweise in Folge einer weiteren Eskalation an den Finanzmärkten oder der plötzlichen Verknappung fossiler Energieressourcen – merklich verschlechtern.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Zu den Paradoxien der Moderne gehört, dass sich viele der aufklärerischen Ideen in ihr Gegenteil verkehrt haben. Stichwort: freie Meinungsäußerung. Heutzutage wird jeder, der gegen die vom Zeitgeist verordneten Dogmen verstößt, an den medialen Pranger gestellt. Zu diesem Dogmenbestand zählen: Das Individuum hat Vorrang vor der Gemeinschaft, alle Menschen sind prinzipiell gleich, der Mensch ist von Natur aus gut, Prägungen durch Herkunft, Abstammung, Begabung, Vererbung existieren nicht oder sind irrelevant. Wer vom vorgegebenen Tugendpfad (Thilo Sarrazin, Eva Herman) abweicht, wird zum Abschuss freigegeben. Mit Meinungsfreiheit hat das freilich nichts mehr zu tun. Die modernen Tugendwächter, die ständig auf der Lauer liegen, um Verstöße gegen die Political Correctness aufzuspüren und anzuprangern, haben augenscheinlich ihren John Stuart Mill (1806–1874) nicht gelesen. In seiner Schrift „Über die Freiheit“ weist Mill eindringlich auf die Gefahr des Despotismus über das Individuum hin: „In der Diskussion darf keine Meinung, mag sie noch so vereinzelt sein, unterdrückt werden. Denn wie können wir sicher sein, ob die Meinung, die wir uns anschicken zu unterdrücken, eine falsche Meinung ist?“ Vor der Gefahr des „Despotismus der Gesellschaft über das Individuum“ sind auch so genannte offene Gesellschaften nicht gefeit.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Eindrucksvoll führt Kunze dem Leser die Kollateralschäden der Moderne vor Augen. Jede dritte Ehe in Deutschland wird geschieden, in Großstädten gar jede zweite. 37 % aller erwachsenen Frauen leben als Single. Die Zahl der Patchwork-Familien steigt kontinuierlich. Logische Folge der Auflösung der Familienbande (im Zusammenspiel mit der rasenden Beschleunigung des Lebens) ist die starke Zunahme psychischer Erkrankungen wie Burn-Out und Depression, deren Behandlung 2008 Kosten von knapp 15 Milliarden Euro verursachte. Neben Managern, Sozialarbeitern und Akademikern sind in zunehmendem Maße Kinder und Jugendliche davon betroffen.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5677574" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2061308066.jpg" alt="mai-68jjjjjj.jpg" /></span></strong></span></p><h2><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die Bilanz der 68er „Kultur“-Revolution ist verheerend</span></strong></span></h2><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Auch die Bevölkerungsentwicklung gibt Anlass zur Sorge: Die Geburtenrate in Deutschland ist seit der 68er-Kulturrevolution um die Hälfte (!) gesunken. Demographieforscher können die weitere Entwicklung ziemlich genau vorhersagen: In 100 Jahren werden noch ca. 25 Millionen Deutsche in unserem Land leben. Der eigentliche Skandal besteht laut Kunze darin, dass „unsere Volksvertreter mitsamt den öffentlichen Medien kein Wort des Entsetzens oder auch nur des Bedauerns über die Katastrophe verlieren, dass die jahrhundertelange Geschichte der Deutschen im 21. Jahrhundert endgültig und unwiderruflich zu Ende geht.“</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die düstere Stimmungslage in Deutschland drückt sich nicht zuletzt in der wachsenden Distanz der Menschen zur Demokratie aus. Nach einer im September 2009 veröffentlichten Umfrage sind gut zwei Drittel der Deutschen überzeugt, „von den Parteien belogen zu werden.“ Jeder dritte Deutsche hat kein Vertrauen mehr in die Demokratie.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wie konnte es dazu kommen? Die Ursachen für die besorgniserregende Entwicklung in Deutschland sieht Kunze in der 68er Bewegung, an der er kein gutes Haar lässt. Keineswegs handele es sich dabei um eine längst vergangene Protestbewegung Flower Power bewegter Studenten, sondern um manifestierten Zeitgeist. Dieser trete als „unsichtbarer Dirigent auf, den niemand ausdrücklich gerufen hat, dem sich aber fast alle beugen.“ Als Ahnherren der 68er Bewegung macht Kunze den Philosophen Jean Jacques Rousseau (1712–1778) aus. In dessen 1755 veröffentlichter Schrift „Abhandlung über den Ursprung der Ungleichheit unter den Menschen“ stellt Rousseau die Behauptung auf, der Mensch sei von Natur aus gut und erst durch Kultur und Zivilisation verdorben worden. Anders ausgedrückt: Wenn wir den guten Menschen wieder auffinden wollen, müssen wir zur Natur zurück. Die 68er-Adepten der Frankfurter Schule um Adorno, Horkheimer und Marcuse griffen Rousseaus These vom „guten Menschen im Naturzustand“ begierig auf und verleibten sie ihrer verqueren Philosophie ein. Seither gehört es zur festen Überzeugung der 68er und ihrer Nachfahren im Geiste, den Menschen von den Zwängen und Verpflichtungen des Staates, der Arbeit, der Familie, der Gesellschaft etc. zu befreien.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Tatsächlich trifft Kunze hier einen wunden Punkt. Das Gesellschaftsbild der 68er beruht auf einem naiven und vollkommen realitätsfremden Menschenbild. Die Mär vom „edlen Wilden“ ist durch moderne Forschung längst widerlegt (selbst den Hippies ist es mit Drogenunterstützung nicht gelungen, dem paradiesischen Naturzustand näher zu kommen). In der Abrechnung mit der 68er Generation entfacht Kunze einen wilden Furor. Ihre Weigerung, die Ambivalenz des Menschen anzuerkennen, zeuge von mangelndem Realitätssinn und ideologischer Verblendung. Der Mensch sei eben nicht nur vernünftig und gut, sondern bisweilen auch egoistisch, verantwortungslos und niederträchtig. Mit Verve prangert er die Radikalität an, mit der die 68er gewachsene kulturelle Errungenschaften, angefangen von bürgerlichen Tugenden bis hin zu staatlichen Institutionen, zerstört haben.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5677576" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3815131123.jpg" alt="romantik-blaue-blume-540x304.jpg" /></span></strong></span></p><h2><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Es gibt sie noch, die blaue Blume</span></strong></span></h2><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die Symptome sind damit benannt. Doch welche Therapie empfiehlt Kunze? Es geht nicht ohne die Ergänzung durch die Kant’sche Pflichtethik, insbesondere nicht ohne die Ausrichtung am Gemeinwohl. Es geht nicht ohne die Reaktivierung von bürgerlichen Tugenden wie Fleiß, Anstand, Verlässlichkeit und Verantwortungsbewusstsein. Es geht nicht ohne die Rückbesinnung auf bewährte Traditionen. Es geht zuallerletzt nicht ohne die Rückeroberung der Meinungsmacht im Lande.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Und des Autors persönlicher Wunsch? „Eine gewisse Rückbesinnung auf die Romantik. Von Zeit zu Zeit und bei passender Gelegenheit. Es gibt sie noch, die blaue Blume, sie hat sich nur vor den profanen Blicken versteckt.“</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Werner Kunze: <span style="color: #99cc00;">„Die Moderne. Ideologie, Nihilismus, Dekadenz”. </span> Bublies Verlag 2011, 336 S., 19,80 Euro.</em></span></strong></span></p></div></article><div class="author clearfix"><div class="author-about"><h3><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><a style="color: #999999;" href="http://aka-blaetter.de/author/stefan/">Stefan Martin</a></span></strong></span></h3><p class="author-description"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">geb. 1979, Ingenieur, VDSt Freiberg. </span></strong></span><br /> <br /><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> <a style="color: #999999;" href="http://aka-blaetter.de/author/stefan/">.<span style="color: #ffcc99;">.. alle Beiträge von diesem Autor</span></a></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5677577" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1490985710.jpg" alt="werner-kunze-die-moderne-ideologie-nihilismus-dekadenz.jpg" /></p></div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe nihilisme en Europe et ses ennemis...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2017-05-11:59412822017-05-11T10:00:00+02:002017-05-11T10:00:00+02:00 Vous pouvez découvrir l'entretien donné par François Bousquet à Daria...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Vous pouvez découvrir l'entretien donné par <strong>François Bousquet</strong> à Daria Douguine, pour <a href="https://www.geopolitica.ru/fr"><em>Geopolitika</em></a>, à l'occasion du Colloque de l'Iliade, le 18 mars 2017. Il évoque la question de la lutte contre le nihilisme...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Rédacteur en chef adjoint de <a href="http://www.revue-elements.com/index.php">la revue <em>Éléments</em></a>, François Bousquet vient de publier La droite buissonnière (Rocher, 2016).</span></p><p> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/ukKsw2BY_54" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlGiorgio Caproni ou la fin de l'idylletag:jemiriel.hautetfort.com,2016-07-23:58293372016-07-23T11:17:00+02:002016-07-23T11:17:00+02:00 Giogio Caproni (1912-1990) est l'un des plus grands poètes...
<p style="text-align: left;"><img id="media-5420285" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/02/02/4037457290.jpg" alt="Caproni 3.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: times new roman,times,serif;"> Giogio Caproni (1912-1990) est l'un des plus grands poètes italiens du XXe siècle, et pourtant il aura fallu attendre jusqu'à aujourd'hui pour avoir une traduction complète de ses œuvres en français. Je me souviens, il y a quelques années, de la revue <em>Po&sie </em>qui proposait à ses lecteurs quelques extraits du <em>Passage d'Énée</em>, avec une traduction du fameux poème "Les bicyclettes". C'était certes suffisant pour attirer l'attention sur un auteur vraiment unique, qu'on n'oubliait pas. Le volume qui est sorti aux éditions Galaade, il y a déjà un petit moment, et qui regroupe l'œuvre poétique complète de Caproni dans notre langue, est donc un événement des plus importants. Il donne la possibilité d'avoir enfin une vue d'ensemble de ce travail poétique, commencé en 1932, et qui a subi de belles métamorphoses jusqu'aux années 1980. J'ai pris un grand plaisir à lire cet épais volume, et à me plonger dans cet univers plein de surprises, avec peut-être une thématique souterraine qu'on perçoit assez rapidement, et qui serait celle d'un "désespoir tranquille", comme l'écrit quelque part Caproni. En effet, face à une modernité assez terrible (une sorte de nihilisme propre au XXe siècle), le poète a eu peu de marge de manœuvre. Il est toujours "Un homme seul, / reclus dans sa chambre". La nuit est son lot : "Que voulez-vous que je demande. / Laissez-moi dans ma nuit. / Rien que cela. Que je voie." Caproni a très bien perçu l'angoisse du vide, qui baignait une société en plein bouleversement : "Vide / du blé qui un jour avait atteint / (dans le soleil) la hauteur du cœur." Parfois moraliste, souvent métaphysicien, Caproni sait montrer la distorsion nouvelle qui s'impose dans la pensée, sous l'éclairage du Nietzsche de la mort de Dieu : "Dieu n'existe / qu'à l'instant où tu le tues." On a dit souvent que Caproni était le poète de l'oxymore. Cela est vrai. Il fallait cette ambiguïté fondamentale pour faire apparaître ce qui restait d'<em>être</em> dans le monde, tâche à laquelle la poésie s'attèle traditionnellement, même si cette ambition est vouée désormais à un quasi-échec : "Je suis revenu, écrit Caproni, là où je n'ai jamais été." Comme chez tout grand auteur, on sent chez lui ce désir de "franchir l'humain", comme le disait Dante, mouvement inlassable de la parole, de la voix poétique. Ce travail, alors, ouvre désespérément un espace littéraire qui nous laisse figés devant la chute vertigineuse qu'il nous propose, – tout en ne cessant de nous conserver, marque distinctive de Caproni, dans une douceur particulière qui rend cette chute plus humaine.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: times new roman,times,serif;">Giorgio Caproni, <em>L'Œuvre poétique</em>. Traduit de l'italien par Jean-Yves Masson, Isabelle Lavergne, Bernard Simeone et Philippe Renard. Édition établie et présentée par Isabelle Lavergne et Jean-Yves Masson. Éd. Galaade. 45 €.</span></p>
Front de la Contre-Subversionhttp://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/about.htmlJulius Evola : Psychanalise de la ”contestation”tag:frontdelacontre-subversion.hautetfort.com,2015-08-18:51383442015-08-18T23:26:00+02:002015-08-18T23:26:00+02:00 Un des signes de l'affaiblissement de la culture actuelle est...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><img id="media-5132753" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/00/01/1185952555.jpg" alt="705460197.jpg" /></span></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Un des signes de l'affaiblissement de la culture actuelle est l'attention qu'on accorde à ce qu'on appelle le mouvement contestataire en général, et, en particulier, comme ne soit pas important, au contraire : mais il ne l'est que factuellement, comme signe des temps, et c'est uniquement en ces termes qu'il devrait être envisagé.<br /><br /></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le « virus </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">»</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> des courants en question est une réaction violente contre les aspects négatifs du monde actuel ; mais ce qui est encore plus caractéristique, c'est qu'il ne s'agit dans tout cela que de manifestations instinctives désordonnées et anarchisantes, qu'on ne justifie en aucune manière en indiquant ce au nom de quoi on nie et on conteste. Même s'il n'était pas évident qu'elle obéit à des influences marxistes ou communistes, le fond « existentiel </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">»</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> de cette jeunesse contestataire n'en serait pas moins suspect. Un de ses dirigeants, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit" target="_blank">Cohn-Bendit</a>, a déclaré que ce pour quoi il lutte, c'est l'avènement d'un « homme-nouveau </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">»</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> : mais on a oublié de dire ce qu'est cet <span>« homme-nouveau </span>», et, si jamais il devait avoir pour modèle l'immense majorité des contestataires actuels dans leur individualité, leur comportement et leurs choix électifs, il n'y aurait qu'à dire : non merci, on s'en passera.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: large;">En raison de l'absence d'une vraie contrepartie et la prédominance d'un fond irrationnel, on peut dire, sans être malveillant, que le mouvement contestataire mériterait une étude existentielle et psychanalytique plus qu'une analyse culturelle. Il nous semblait que c'était là le cadre que s'était tracé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Levy_Moreno" target="_blank">M. Moreno</a>, dans une brochure récemment publié aux Éditions RAI sous le titre de <em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Psychodynamique de la contestation</em>, puisque cet auteur est un spécialiste dans le domaine des recherches psychologiques modernes. Mais, à la lecture, il apparaît qu'il manque au fond à ces recherches les principes nécessaires pour parvenir à des résultats sérieux et plausibles.<br /><br />Quand, dans cette étude de Moreno, comme caractéristiques principales du mouvement contestataire contemporain, on indique l'anti-autoritarisme et, en conséquence, la défense de l'instinct contre toute forme de « répression » (particulièrement dans le domaine sexuel), puis l'anarchisme, on ne va pas au-delà de ses aspects les plus évidents et tapageurs ; on ne touche pas encore le domaine des impulsions profondes et inconscientes dont s'occupe la psychanalyse. On n'entre dans ce domaine que lorsque, après avoir défini comme « patriarcal » (en se référent à l'exercice correspondant d'une autorité) le type de système qu'on conteste, on fait intervenir le fameux complexe d'Œdipe. Pour la psychanalyse freudienne, et, comme on le sait, c'est un de ses dogmes, chacun de nous souffrirait de ce complexe, conçu comme un sombre héritage ancestral revivifié par certaines expériences infantiles présumées ; la révolte qu'il comporte contre le père va jusqu'à la volonté de le supprimer. L'explosion collective de ce complexe latent serait une des racines souterraines de la contestation actuelle.<br /><br />Tout ceci n'est guère convaincant. Il faudrait d'abord démontrer que le « système » actuel est marqué par l'idée du « père » et de son autorité. Or, tout au plus, cela pouvait être le cas en partie, pour l'Europe jusqu'à la première guerre mondiale, mais, dans le monde actuel, ce qui règne, c'est la démocratie, le socialisme, l'égalitarisme, le socialitarisme, et ainsi de suite, qui ont tous le signe contraire, car, comme quelqu'un l'a affirmé à juste titre, toutes ces formes politico-sociales ont un caractère « féminin » et « maternel ». Ce qui, en revanche, a le signe masculin et paternel, c'est cet État monarchique, aristocratique et hiérarchique dont il est actuellement difficile de trouver encore quelques traces. Mais, pour réfuter et expliquer tout à la fois la thèse œdipienne, on peut se référer avant tout à la théorie psychanalytique, car elle reconnait l'« ambivalence » du complexe d'Œdipe : celui qui en est atteint déteste le père tout en l'admirant et en l'enviant ; il veut l'éliminer seulement pour prendre sa place et jouir de ses privilèges.<br /></span></span><br /><span style="font-family: times new roman,times; font-size: large;">Or, ce qui est remarquable, c'est que cet aspect est absent de l'arrière-plan de la « contestation ». Le « père » n'est nullement « admiré » et « envié ».<br /><br />On ne veut pas prendre sa place. Toute forme d'autorité fait voir rouge à la nouvelle génération. C'est donc là que ressort l'autre caractéristique, celle que nous avons déjà signalée, l'aspect purement, hystériquement anarchique, auquel, au fond tout le reste sert ici de prétexte.<br /><br />Ceci témoigne, du point de vue humain général, d'un phénomène régressif. Il conviendrait d'avoir une bonne fois pour toutes les idées claires sur cette « répression » tant critiquée. Platon a dit qu'il vaut mieux que celui qui ne dispose pas en lui d'un principe souverain l'ait au moins en dehors de lui. Tout ordre normal comporte certaines limitations, qui ne visent pas tant à contraindre qu'à soutenir celui qui n'est pas capable de se donner une loi, une forme, une discipline. Naturellement, un système peut entrer en crise et se scléroser ; ces limitations peuvent alors prendre un aspect étroit, simplement « répressif », pour tenter de contenir encore, dans une certaine mesure, le désordre et la dissolution. Mais, dans ce cas, pour passer à la "contestation", il faudrait se justifier, c'est-à-dire montrer qu'il ne s'agit pas là d'une simple aversion pour toute discipline intérieure, mais bien de l'élan vers une vie plus authentique. Mais, actuellement, on est loin de pouvoir constater quelque chose de semblable.<br /><br />Il est à constater au contraire que les individus s'identifient à la partie instinctive, irrationnelle et informe de l'être humain (à son "sous-sol"), partie qui, dans tout type humain supérieur, n'est pas "refoulé" de manière étroite, mais tenue à une certaine distance et freinée. Les liens du mouvement contestataire avec la soit-disant révolution sexuelle dans ses aspects les plus troubles et hybrides, la connivence avec des "petits chefs", des drogués et d'autres individus du même genre, sont significatifs, tout comme le spectacle qu'offrent certains secteurs dans lesquels un système "répressif" est de plus en plus supplanté par le système "permissif".</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman,times; font-size: large;">Que fait-on de ce nouvel espace, de cette nouvelle liberté ? Il y a de plus en plus de symptômes qui montrent que toute la "révolte" est conditionnée par le bas, contrairement à cette révolte, au fond aristocratique, qui pouvait encore caractériser certains individus de la génération précédente, à commencer par Nietzsche, par le meilleur Nietzsche. Ce sont justement certaines phrases de Nietzsche (auteur qui n'est jamais mentionné par les contestataires actuels, qui se sont entichés de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Herbert_Marcuse" target="_blank">Marcuse</a> et compagnie, parce qu'ils sentent instinctivement que sa révolte, beaucoup plus vaste, est de nature différente, aristocratique) qu'il convient de citer ici.</span><br /><br /><span style="font-family: times new roman,times; font-size: large;">Zarathoustra dit : "<em>Tu te dis libre ? Je veux connaître ta pensée maîtresse, mais non pas apprendre que tu as échappé à un joug. Es-tu quelqu'un qui avait le droit de s'échapper d'un joug ? Il en est qui perdent leur dernière valeur en rejetant leur sujétion. Libre de quoi ? Qu'importe à Zarathoustra ? Mais ton œil clair doit m'annoncer : libre pour quoi ?</em>" Et Zarathoustra d'avertir que le solitaire qui n'a aucune loi au-dessus de lui, qui n'a que sa liberté informe, court à sa perte.<br /><br />Quand on veut déterminer l'origine de la force motrice et de la "psychodynamique" du mouvement contestataire, on voit donc qu'elle est bien située dans cette zone obscure de l'être humain au fond subpersonnelle et infra-intellectuelle, élémentaire, sur laquelle la psychanalyse a concentré l'attention ; ce sont des manifestations régressives et explosives de ces couches, analogues aux nombreuses fissures d'un monde en crise. Reconnaître les aspects contestables et méprisables de ce monde n'y change rien. Quand un mouvement révolutionnaire manque de valeurs authentique restauratrices et n'est pas porté par un type humain représentant une légitimité supérieure, il faut s'attendre à passer un stade encore plus critique et destructif que celui dont on est parti.<br /><br />Puisque les présente notes s'inspirent de la brochure de Moreno, nous ferons remarquer, pour finir, que ce professeur de psychiatrie, après avoir mentionné l'interprétation œdipienne purement freudienne de l'arrière-plan inconscient de la contestation, la critique et la rejette partiellement, et considère qu'on devrait plutôt faire appel à une théorie de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Gustav_Jung" target="_blank">C. G. Jung</a>. Comme on le sait, la conception de Jung est quelque peu différente de celle de Freud. Il a repris de Platon le concept d'"archétype" et l'a transposé du plan métaphysique sur celui de l'"inconscient collectif". Dans l'inconscient collectif vivraient encore à l'état latent, dans les profondeurs de l'individu, certaines structures dynamiques, les "archétypes", qui pourraient réapparaître dans certaines conditions critiques, individuelles ou collectives, transportant les personnes. Il y aurait plusieurs archétype de ce genre, liés à certaines "figures" symboliques. L'un d'eux serait le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_int%C3%A9rieur" target="_blank"><em>puer aeternus</em></a>, incarnation de l'aspect préconscient et originel de l'âme collective qui, comme l'enfant, est "devenir en puissance", et, par conséquent, principe de renouvellement, de revitalisation de tout ce qu'un individu ou une culture a rejeté ou refoulé.<br /><br />Or, à la lumière de la psychanalyse, selon Moreno, le mouvement contestataire témoignerait de l'irrésistible émergence de cet archétype, du <em>puer aeternus</em>, dans la nouvelle génération, qui ne se reconnait plus dans les symboles surannés que lui impose le "système". Somme toute, son jugement final est positif.<br /><br />Pour suivre Moreno dans cette construction tirée par les cheveux, il faudrait d'abord que nous prenions au sérieux la "mythologie" de Jung, que nous rejetons au contraire tout autant que celle de Freud, pour des raisons que nous avons eu l'occasion d'exposer ailleurs. Au fond, cette lubie du <em>puer aeternus</em> ne nous semble pas très différente de la fétichisation de la jeunesse, autre phénomène régressif contemporain : le jeune, voix de l'avenir, détenteur de valeurs nouvelles et authentiques, à qui on devrait tout permettre, et de qui on devrait apprendre, au lieu de l'éduquer et de le former. D'autre part, une fétichisation de l'enfant lui-même était déjà partie des anticipations anti-autoritaires de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_Montessori" target="_blank">pédagogie de Montessori</a> et d'autres, et elle s'est poursuivie avec la découverte de l'enfant "créateur", "artiste", et ainsi de suite. Avec Jung, le <em>puer</em> est passé au rang d'archétype, et, comme on l'a vu par l'interprétation de Moreno, au rang d'archétype révolutionnaire positif. L'image au fond sympathique que Freud avait brossée de l'enfant, en le présentant au contraire comme un "pervers polymorphe", a donc été invertie. Pour notre part, nous sommes prêt à accepter qu'il y ait un <em>puer aeternus</em> en acte dans le subconscient des contestataires (selon les vues de Moreno), mais seulement en prenant l'enfant comme tel, démythifié, et, donc, en nous référant à un état de nature ou à un infantilisme fort ennuyeux. <em>Puer aeternus</em> ou non, il conviendrait donc de l'envoyer au lit, tout virulent et tyrannique qu'il soit, si nous ne vivions pas dans un monde défaitiste.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5140756" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/01/00/818002951.jpg" alt="julius evola,crise,nihilisme" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Julius Evola <em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; text-align: center;">– Phénoménologie de la subversion</em>, 1984<em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; text-align: center;"><br /></em>Troisième partie : La soit-disant contestation globale,<br />Chap. II : Psychologie de la "contestation"<br />Édition de l'Homme Libre, 2004, p. 129-135.</span></p>
Front de la Contre-Subversionhttp://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/about.htmlDominique Venner : « Du nihilisme à la tradition »tag:frontdelacontre-subversion.hautetfort.com,2015-05-15:55498562015-05-15T22:56:00+02:002015-05-15T22:56:00+02:00 Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><img id="media-5041405" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/02/02/1619013545.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" />Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin.<br /><br /></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Réponse naturelle au nihilisme, la tradition ne postule pas le retour à un passé mort. Elle ne plaide pas pour les quenouilles ou les calèches. Elle ne postule pas une théorie politique ou sociale. Elle est ce qui donne un sens à la vie et l'oriente. Elle porte en elle la conscience du supérieur et de l'inférieur, du spirituel et du matériel.<br /><br />La tradition pérenne d'un peuple ne se confond pas avec les traditions, même si les coutumes portent parfois une part de l'authentique tradition. Celle-ci est l'expression la plus haute et quasi « divine » d'une grande communauté charnelle et historique. Elle est son être éternel. Elle lui donne ses principes, ses vérités permanentes, capables de traverser les fluctuations temporelles.<br /><br />Elle plonge dans l'histoire, mais elle est au-delà et en deçà. Elle n'est pas antérieure par la chronologie. Le primordial n'est pas le primitif. Il s'appréhende dans la durée. La tradition est une strate profonde, une assise spirituelle, un cadeau des dieux. Pas plus que le langage, elle n'est une création volontaire.<br /><br />Sans que nous le sachions, elle continue de vivre en nous. Comme un leitmotiv musical, elle est le thème conducteur. Elle est fondatrice. Elle est ce qu'il y a de plus ancien et de plus proche. Elle est la traduction d'une façon unique d'être des hommes et des femmes devant la vie, la mort, l'amour, le destin. Elle porte les principes qui transcendent la vie, les pensées et les actes.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5041442" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/02/00/1666829966.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><br />L'essence du nihilisme<br /></strong><br />La domination universelle du nihilisme fait qu'un Européen conscient de sa tradition </span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large; line-height: 18px;">– un traditioniste donc </span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large; line-height: 18px;">– se trouvera des points d'accord et de complicité avec des Chinois, des Hindous, des Africains qui pensent et vivent également selon leur tradition spécifique. En dépit de tout ce qui les différencie, ils ont en commun de ne pas croire aux illusions du <em>Progrès</em>.<br /><br /><img id="media-5041435" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/01/02/1786233085.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" />Si la tradition fait bon ménage avec des progrès spécifiques, elle se gausse de la religion du progrès et de sa croyance en une amélioration constante de l'humanité par la raison, la science et le « développement ». Ce en quoi elle rejoint les tendances les plus modernes. On a découvert par exemple que, si les Sioux et les Cheyennes d'autrefois n'avaient pas inventé le chemin de fer, ils possédaient par contre une sagesse leur commandant de ne pas saccager la nature ni de massacrer les bisons. De là, on peut induire que la sagesse se place plus haut dans l'ordre de la transcendance que les chemins de fer. Ce qui revient à dire que la spiritualité liée à la sagesse </span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large; line-height: 18px;">– autres mots pour la tradition </span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">– devrait inspirer les choix de la vie, de préférence à la logique matérialiste et provisoire des chemins de fer.<br /></span></span><br /><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">Si une telle réflexion est à prendre au sérieux, c'est qu'elle éclaire la fonction de la tradition, son rôle générateur qui est de donner du sens Politique, science, création artistique, et même religion, n'ont pas en elles leur finalité. Au sein de chaque culture, tant que règne l'harmonie, ces catégories prennent leur sens par rapport à la finalité supérieure de la tradition.<br /></span></span><br /><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">Le contraire de la tradition, n'est pas la « modernité », notion confuse et limitée, mais le nihilisme. Nietzsche définissait celui-ci comme la conséquence de la mort de Dieu, ce qui était restrictif. Il serait plus exact de parler de la disparition du sacré dans la nature, la vie, l'amour, le travail, l'action. Autrement dit la disparition du sens qui hiérarchise les valeurs de vie, en plaçant ce qui est supérieur au-dessus de ce qui est inférieur. [...]<br /></span></span><br /><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;"><img id="media-5041458" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/01/01/185206061.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" />Jünger a suggéré que, pour se représenter le nihilisme, il faut moins songer à des poseurs de bombes ou à de jeunes activistes lecteurs de Nietzsche, qu'à des hauts fonctionnaires glacés, des savants ou des financiers dans l’exercice de leur fonction. Le nihilisme n'est rien d'autre en effet que l'univers mental requis par leur état, celui de la rationalité et de l'efficacité comme valeurs suprêmes. Dans le meilleur des cas, il se manifeste par la volonté de puissance et, le plus souvent, par la plus sordide trivialité. Dans le monde du nihilisme, tout est soumis à l'utilitaire et au désir, autrement dit à ce qui est, qualitativement, inférieur. Le monde du nihilisme est celui qui nous a été fabriqué. C'est le monde du matérialisme appliqué, la nature transformée en poubelle, l'amour travesti en consommation sexuelle, les mystères de la personnalité expliqués par la libido, et ceux de la société étudiés par la lutte des classes, l'éducation ravalée en fabrique de spécialistes, l'enflure morbide de l'information substituée à la connaissance, la politique rétrogradée en auxiliaire de l'économie, le bonheur ramené à l'idée qu'en donne le tourisme de masse, et, quand les choses tournent mal, la glissade sans frein vers la violence. Ce paysage est cependant parsemé de nombreux îlots préservés – y compris, bien entendu, chez des hauts fonctionnaires, des savants et des financiers, prouvant la perpétuelle aptitude à renaître de la tradition.</span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">[...]</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;"><strong>Habiter un monde et s'y enraciner<br /></strong><br />S'il appartient aux hommes de donner un sens à ce qui n'en aurait pas sans eux, ils ne sont pas dotés pour autant du pouvoir de s'affranchir de leur existence spécifique. L'utopie de l'autonomie du « sujet » par la raison, de l'émancipation des liens et des normes, a engendré les résultats brillants que l'on sait. L'individualisme moderne avait prétendu faire de l'homme un être autonome, autosuffisant, libre de toute attache cosmique, ethnique et même sexuée, un égal parmi les égaux. On a vu ! Ayant perdu la protection rassurante des anciennes communautés et des anciennes croyances, l'individu roi est tôt ou tard saisi par l'effroi du vide et par l'angoisse. Il se réfugie alors dans les stupéfiants de la consommation et l'hypertrophie d'un « moi » asservi à ses désirs.<br /><br />L'expérience concluante du nihilisme enseigne <em>a contrario</em> qu'être homme c'est être de quelque part, appartenir à une lignée, à une tradition, parler et penser dans une langue antérieure à toute mémoire, que l'on reçoit à son insu et qui forme la perception de façon définitive. Être homme c'est habiter un monde et s'y enraciner. Nos racines, nos liens ancestraux, ceux de la culture et des valeurs nous font hommes et femmes réels, liés à la nature, héritiers sans mérite, dotés d'une identité, même quand nous la refusons.<br /><br /><img id="media-5041473" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/02/00/3496653823.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" />Pour tout homme non dénaturé, le centre du monde est son pays, c'est-à-dire un territoire, un peuple, une histoire, une culture et des représentations à nuls autres comparables ou réductibles. Ce pays est l'effet d'un choix pour celui qui est déchiré entre plusieurs origines. Maurice Barrès, chantre de l'enracinement, était de famille auvergnate, mais il s'est <em>voulu</em> lorrain. Les migrations de notre portée, ce qui ne va pas sans drames ni douleurs. Dans l'un de ses livres, Jean Raspail évoque ainsi une île des Antilles où furent éliminés les Indiens caraïbes, victimes des microbes européens et des métissages avec les anciens esclaves noirs. Pourtant, certains métis dans les veines de qui coulent quelques gouttes du sang caraïbes, se réclament de cet héritage et, pathétiquement, le maintiennent dans leur cœur. On objectera qu'il ne suffit pas de se vouloir caraïbe pour l'être. Au moins est-on quelque chose. Et quand bien même le support serait imaginaire, il aide à vivre.<br /><br />Il aide aussi à répondre à la question fondamentale entre toutes : <em>qui sommes nous ?</em> A cette question éternelle, les hommes et les peuples répondent par ce qui compte le plus pour eux. « Ils se définissent en termes de lignage, de religion, de langue, d'histoire, de valeurs. »<br /><br />Il n'est pas nécessaire de s'opposer à d'autres pour être conscient de soi, bien que l'on ne s'affirme jamais tant qu'en s'opposant. On ressent également d'autant mieux la chaleur du clan si l'on se trouve placé sous la menace d'un ennemi. A croire que celui-ci est nécessaire au bien-être moral autant que l'ami, et pas seulement pour favoriser la manifestation d'une identité. On peut faire confiance à la fortune pour prodiguer de tels bienfaits. Les peuples vivent rarement dans l'isolement, condition véritable de la paix. Dès que se côtoient leurs territoires ethniques, économiques ou spirituels, le conflits surgit. Et les hommes en sont rarement maîtres. C'est pourquoi imputait aux dieux la cause de la guerre.</span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">[...]</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;"><strong>Vivre selon notre tradition<br /></strong><br />Le désir de vire notre propre tradition sera ressenti à l'avenir avec d'autant plus de force que s'aggravera le chaos du nihilisme. Pour se retrouver, l'âme européenne, si souvent tendue vers les conquêtes et l'infini, est vouée à faire retour sur elle-même par un effort d'introspection et de connaissance. Sa part grecque et apollinienne, si riche, offre un modèle de sagesse dans la finitude, dont l'absence sera toujours plus douloureuse. Mais cette douleur est nécessaire. Il faut passer par la nuit avant d'accéder à la lumière.<br /><br />Pour les Européens, vivre selon leur tradition suppose d'abord un éveil de la conscience, une soif de vraie spiritualité qui s'exerce par la réflexion personnelle au contact d'une pensée supérieure. Le niveau d'instruction n'est pas une barrière. « Savoir beaucoup de choses, disait Héraclite, n'instruit pas l'intelligence. » Et il ajoutait : « A tous les hommes il est accordé de se connaître. L'austérité n'est pas de règle. Xénophane de Colophon donnait même cette recette agréable : « C'est au coin du feu, en hivers, allongé sur un lit bien douillet, après un bon dîner, en buvant du vin doux et en grignotant des pois chiches grillés, qu'il faut se poser ces questions : Qui es-tu ? D'où viens-tu ? » Plus exigeant, Épicure recommandait deux exercices : tenir un journal et s'imposer un examen de conscience quotidien. C'est ce que pratiquèrent les stoïciens. avec les <em>Pensées</em> de Marc Aurèle, ils nous ont légué le modèle de tous les exercices spirituels.<br /><br /></span></span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;"><img id="media-5041433" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/01/00/3731640675.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" width="246" height="162" />Prendre des notes, lire, relire, apprendre, répéter quotidiennement quelques aphorismes d'un auteur à la tradition, voilà qui donne un appui. Homère ou Aristote, Marc Aurèle ou Épictète, Montaigne ou Nietzsche, Evola ou Jünger, bien d'autres encore. La seule règle est de choisir ce qui tire vers le haut en éprouvant du plaisir au texte.<br /><br /></span></span><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">Vivre selon la tradition, c'est se conformer à l'idéal qu'elle incarne, cultiver l'excellence par rapport à sa nature, retrouver ses racines, transmettre l'héritage, être solidaire des siens. Cela veut dire également chasser de soi le nihilisme, même si l'on sacrifie en apparence aux normes pratiques d'une société qui lui est asservie par le désir. Cela implique une certaine frugalité afin de se limiter pour se libérer des chaînes de la consommation. Cela signifie encore donner une forme à son existence en se prenant pour juge exigeant, le regard tourné vers la beauté réveillée de son cœur, plus que vers la laideur d'un monde en décomposition.</span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5043143" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://frontdelacontre-subversion.hautetfort.com/media/00/00/3226471810.jpg" alt="dominique venner,nihilisme,tradition" /></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #141823; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="line-height: 18px;">Dominique Venner, <em>Histoire et tradition des Européens</em>, 2002<br />Extraits du chapitre 2 : Du nihilisme à la tradition<br /><a href="https://www.editionsdurocher.fr/livre/fiche/histoire-et-traditions-des-europeens-9782268073088" target="_blank">Édition du Rocher</a>, p. 15-49.</span></span></p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlNietzsche, Heidegger et le nihilismetag:jemiriel.hautetfort.com,2015-03-19:55862272015-03-19T11:46:00+01:002015-03-19T11:46:00+01:00 Heidegger estimait que c'était avec Nietzsche que se...
<p style="text-align: left;"><img id="media-4975660" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/00/01/3642943210.jpg" alt="nietzsche nihilisme.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Heidegger estimait que c'était avec Nietzsche que se clôturait l'histoire de la métaphysique, dont Platon avait ouvert le cours. Nietzsche a établi en effet la remise en cause des "valeurs", sur lesquelles était fondée la civilisation occidentale. "La mort de Dieu" résume ce tournant. Heidegger le met aussitôt en relation avec un autre concept nietzschéen, "la volonté de puissance", qui lui semble adéquat pour créer des valeurs nouvelles à partir du champ de ruines. On perçoit évidemment ici le danger, en quelque sorte l'<em>arbitraire</em>, qui peut en résulter. La pensée de Nietzsche recélait des virtualités, dont lui-même aurait certainement été effrayé s'il avait pu savoir que par la suite elles seraient "récupérées" de la sorte. Heidegger a cru que l'avènement du nazisme était propice au règne de "valeurs" à réinventer, et que celles-ci allaient éclore sur les terres fumantes de nihilisme du IIIe Reich. Heidegger écrivait par exemple dans son cours sur Nietzsche du semestre 1941-1942 : "il faut que toute participation humaine à l'accomplissement du <em>nouvel ordre</em> porte en soi l'insigne de la<em> totalité</em>" [souligné par moi]. Heidegger mène très loin les idées de Nietzsche, profitant de leur nature antidémocratique. L'histoire devait cependant donner tort à Heidegger et à son exploitation philosophique du "nihilisme extrême". Il n'en reste pas moins que l'ordre démocratique qui s'installa après la guerre ne résolut pas entièrement la question ; et qu'il la laissa même en plan, dans une sorte d'ambiguïté fondamentale, qui fit que le nihilisme put encore avoir de beaux jours devant lui. Je préfère sans doute cette tranquillité imparfaite, toute nihiliste soit-elle. Elle n'interdit pas par exemple, quant à elle, le retour à quelques traditions anciennes, pour tenter d'apporter des réponses pacifiques au malaise qui continue. Le nihilisme n'a pas été qu'une crise passagère, la métaphysique elle-même en a été affectée, comme ont su le reconnaître Nietzsche, et Heidegger à sa suite. Mais le diagnostic seul était bon ; il reste toujours à l'homme la tâche si périlleuse de trouver les remèdes appropriés à ce mal profond, qui ne cesse pas. Enjeu très incertain, comme je le pense, face au monde moderne.<br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: x-small;">Illustration : photographie de Nietzsche</span> </p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlSoumission ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2015-01-06:55270352015-01-06T16:00:00+01:002015-01-06T16:00:00+01:00 " Ce livre m'a foutu la gerbe. " Ali Baddou (Canal plus, 5 janvier...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" <em>Ce livre m'a foutu la gerbe.</em> " <strong>Ali Baddou</strong> (Canal plus, 5 janvier 2015)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" <em>Tout se passe comme si Houellebecq ne tenait pas à nous faire aimer le monde qui vient.</em>" <strong>Pierre Bérard</strong>, <em>Houellebecq ou les vacances du dernier homme</em> (<a href="http://www.revue-elements.com/elements-Le-IIIe-millenaire-a-commence-le-11-septembre.html"><em>Eléments n°103</em>, décembre 2001</a>)</span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><em><strong>Soumission</strong></em>, le nouveau roman de <strong>Michel Houellebecq</strong>, publié aux éditions Flammarion, sera en librairie le mercredi 7 janvier. Il est précédé depuis plus d'un mois par une rumeur de scandale liée à son thème un tantinet urticant : la conversion à l'islam d'un professeur de faculté sur fond de victoire du candidat d'un parti musulman à l'élection présidentielle de 2022. Provocation, nihilisme, désespérance ? Au lecteur de se faire son opinion...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4837993" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/3761372541.jpg" alt="Soumission Houellebecq.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;">" A la fin du second mandat de François Hollande, alors que s'opposent au deuxième tour Marine Le Pen et une alliance des partis de tous bords et du candidat de la Fraternité musulmane, la question se pose d'un système influencé par un Islam qui gagne du terrain sur le front politique et intellectuel. François, professeur à Paris III, se retrouve confronté à la transformation de son université. "</p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa terreur des mots : ceci n'est pas un attentat !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-12-26:55199932014-12-26T10:00:00+01:002014-12-26T10:00:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur le site...
<p><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue cueilli sur le site <a href="http://idiocratie2012.blogspot.fr/"><em>Idiocratie</em></a> et consacré aux "actes isolés" qui ont marqué l'actualité de ces derniers jours...</span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4825717" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/409857415.jpg" alt="Bombe.jpg" width="473" height="355" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: Cambria,serif; font-size: large;">La terreur des mots, ceci n'est pas un attentat</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Ce n’est pas possible. C’est inconcevable. On nous avait pourtant promis la fin de l’histoire, la fin des guerres, la fin des frontières, la fin des religions, la fin des fanatismes, la fin des fins, la vraie der des ders, et voilà que ça repart. Nous étions pourtant bien tranquilles entre Européens, dans le petit vase clos de notre espace Schengen, convaincus d’avoir pour de bon réussi à abolir le passé, le présent et l’avenir, pour rêver d’un futur sans lendemain, un présent perpétuellement remis à jour : le jour sans fin, le vrai. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Et voilà que, pour commencer, l’ours russe sort les griffes, furieux qu’on lui piétine les pattes tandis que le sommeil de l’Europe au bois dormant est troublé par des fous furieux, dont il est impossible d’évaluer le nombre et qu’aucun plan vigipirate ne peut arrêter, répondant à l’appel de Daesh et se mettant en tête de <a href="http://www.20minutes.fr/societe/1504883-20141219-nouvelle-video-daesh-faites-exploser-france">faire exploser la France</a> en fonçant sur des piétons dans un marché de Noël ou en attaquant un commissariat. Tandis que l'on était occupé dans les journaux à débattre du cas Zemmour ou de la place des crèches de Noël dans les mairies, la réalité s’est rappelée à notre mauvais souvenir. Le réveil est forcément un peu difficile. Madame le Procureur de la République à Dijon a avancé que le forcené qui a blessé treize personnes dans sa ville n'était qu'un simple déséquilibré dont les actes <a href="http://www.lepoint.fr/justice/dijon-il-ne-s-agit-absolument-pas-d-un-acte-terroriste-22-12-2014-1891720_2386.php">ne relevaient pas de l'entreprise terroriste</a>. Comme si tous les types qui décapitent, roulent sur des piétons ou abattent des fillettes dans les cours d'école au nom de l'Islam n'étaient pas des déséquilibrés. Mais le procureur de Dijon avance que le fou furieux a simplement crié "Allahu Akbar" pour se donner du coeur à l'ouvrage. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a d’ailleurs confirmé ces propos relayés par les <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/attaques-en-serie-un-desequilibre-n-est-pas-un-terroriste_1635207.html" target="_blank">grands médias</a>. Il est donc établi qu’un type qui fonce à cinq reprises dans la foule en hurlant "Allahu Akbar" ne commet pas d'attentat. Il a simplement un coup de chaud, ce n'est pas un acte terroriste. Ceci n'est pas une pipe, écrivait Magritte en peignant une pipe. La langue de bois est devenue une véritable œuvre d'art contemporaine, à force d'absurdité. Les Mac Carthy et Jeff Koons peuvent aller se rhabiller, leurs provocations font pâle figure à côté des perles langagières qui dérivent dans l'immensité du vide politique.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Mais en dépit de ces exorcismes médiatiques, le ready-made assassin a fait des émules, malheureusement pour le procureur de Dijon et Bernard Cazeneuve et surtout pour les victimes. Deux heures après Dijon, c'est Nantes qui était la cible d'un autre "déséquilibré", choisissant lui de foncer à travers un marché de Noël et faisant onze blessés. Vingt ou trente minutes après l'attentat, les médias ont attendu avec angoisse que l'on confirme ou non la nouvelle: le conducteur avait-il crié lui aussi "Allahu Akhbar"? Il s'agissait de pouvoir labelliser avec certitude ce deuxième acte de violence, comme si la cible choisie pour l'attaque n'était pas assez symbolique. Le président annonçait la tenue d'une réunion ministérielle d'urgence, dont il ressortira sans doute qu'il convient désormais d'interdire les marchés de Noël ou d'apposer sur les tableaux de bord des voitures des autocollants invitant à la modération religieuse avant de prendre le volant.</span></span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Ceux qui prétendent en Irak ou en Syrie servir l'Islam </span></span><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">traditionaliste</span></span><span style="font-family: Cambria,serif;"> </span><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">sont des déséquilibrés au même titre que ceux qui se jettent en voiture dans la foule ou ceux qui décident d'aller "faire le djihad" dans leur califat de déséquilibrés. Etait-il vraiment utile de préciser que ces fous de dieu sont des fous furieux ? Ces fous-là d’ailleurs ne servent ni dieu ni aucune sorte de tradition. Le fondamentalisme de Daesh et de ses multiples excroissances fanatisées n’est qu’un nihilisme parmi d’autres. L’islamisme renouvelé de 2014 ne propose qu’une table rase sommaire et ultra-radicale : plus de culture, plus de religion, plus d’histoire, seulement une sorte de mystique dévoyée mêlant la sacralisation de la violence à une caricature de théocratie qui séduit tous les laissés pour compte et les ratés, tous les <a href="http://www.amazon.fr/Le-perdant-radical-hommes-terreur/dp/2070781771">perdants radicaux</a>, comme l’écrivait Enzensberger, choisissant de se reconvertir en soldats de dieu après avoir cessé de révérer le dieu Argent, lassés de ne pas devenir les petits arrivistes qu’ils rêvaient d’être. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">Ceci devrait poser question à l’Islam dans lequel cette « nouvelle radicalité » prétend trouver ses racines et sa justification morale. Cela devrait aussi poser question à l’imam de Lunel, ce prétendu religieux qui cautionne la barbarie nihiliste au nom des « enfants de la Palestine », comme le chauffard en croisade de Dijon prétendait agir « par empathie avec les enfants de Tchétchénie ». Cela devrait enfin interroger les sociétés qui produisent ou accueillent ce genre de fanatiques sans oser les nommer clairement, une société qui fait tellement profession de se détester qu’elle est une cible parfaite pour cet Islam-là qui se rêve à nouveau guerrier et conquérant, une société qui oppose sa propre vacuité au vide de « cette religion sans culture », de cette « <a href="http://www.amazon.fr/La-sainte-ignorance-religion-culture/dp/2020932660">Sainte Ignorance </a>». </span></span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;">La ridicule affaire des crèches de Noël a montré à quel point une minorité agissante raisonne encore en France, comme si nous étions encore au XIXe siècle ou coincés pour l’éternité dans un mauvais Don Camillo : ces « libres penseurs » prisonniers de leurs dogmes qui ne supportent rien de leur propre culture, ces antifas qui chassent les spectres d’une histoire qu’ils ne connaissent pas pour mieux ignorer les excès d’un monde qu’ils ne veulent pas voir. Le nihilisme de Daesh, des jeunes djihadistes ou des déséquilibrés qui attaquent les commissariats ou foncent sur les marchés en hurlant « Allahu Akhbar » répond au nihilisme d’une société qui renonce à son histoire, qui renonce à exister et qui renonce même à nommer ses agresseurs, de peur qu’ils la frappent plus durement. Il fut un temps où Sartre compagnon de route enjoignait de prêcher le mensonge pour ne pas désespérer Billancourt. Aujourd’hui, alors que la gauche se fiche bien de Billancourt, il faut intervenir en Irak mais pas à Kobané pour éviter de tuer un jeune djihadiste français, de même qu’après trois actes de terreur, certes perpétrés par des individus isolés mais revendiqués au même cri d’ « Allahu Akhbar », il faut parler de déséquilibrés pour ne pas désespérer les banlieues. Les pouvoirs publics semblent tétanisés à l’idée de nommer l’islamisme ou le terrorisme au lieu de continuer à parler d’actes isolés, sans aucun lien les uns avec les autres. Bien sûr qu’il s’agit d’actes isolés mais il existe un lien tellement évident entre ces trois attaques, qui ont eu lieu pour certaines à quelques heures d’intervalle, qu’il paraît presque surréaliste de le nier. Il s'agit bien de crimes directement liés à l’islam fondamentaliste, un islamisme qui se donne les apparences du traditionalisme mais qui ne représente en réalité qu'un avatar intégriste et sérieusement déséquilibré de notre modernité elle-même en piteux état. Cette espèce de mascarade islamo-</span><span style="font-size: medium;">nietzschéenne pour imam en basket et petits aspirants-bourreaux fait mine de se dresser contre la réussite tapageuse de l'occident pour mieux prendre pour modèle sa décrépitude</span><span style="font-size: medium;">, caricaturant à travers les explosions de violence individuelle l’atomisation et la fragmentation de notre société, transformant les revendications individuelles insatisfaites en un radicalisme religieux qui prend le relais d’un modèle d’intégration en panne et suscite aujourd’hui des vocations chez les populations autochtones comme allogènes. Confrontés à cette menace qui nous est pourtant familière, nous sommes désarmés par des années d’autoflagellation et de terrorisme intellectuel tandis que nos dirigeants sont tétanisés par la crainte de ne pouvoir préserver la paix sociale ou de « stigmatiser », faute suprême, péché mortel. On voit donc la batterie habituelle d'experts nous expliquer que le tueur à la voiture qui se mutile avant d'être pris est "borderline". Que le déséquilibré n'est pas un terroriste car il n'a pas de plan organisé. Peut-être n'ont-ils pas compris que le terrorisme contemporain est plus sauvage est plus imprévisible qu'ils ne peuvent le prévoir car il recrute aujourd'hui, pour sa nouvelle croisade, au sein des cohortes de déséquilibrés dont notre société a patiemment nourri les psychoses, généreusement accueilli le mépris et </span><span style="font-size: medium;">complaisamment</span> <span style="font-size: medium;">entretenu la haine. Notre société ne peut pas nommer clairement aujourd'hui cet ennemi car cela impliquerait de nommer tout aussi clairement son impuissance et sa lâcheté. Nous n’avons pas besoin de Daesh ou de ses émules pour nous faire peur : quand il s’agit de nommer nos maux, nous sommes terrorisés par nos propres mots. </span></span></p><p style="text-align: justify;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Cambria,serif;"><span style="font-size: medium;"><strong>Des idiots</strong> (<em>Idiocratie</em>, 23 décembre 2014)</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe néo-nihilisme, nouveau mal françaistag:euro-synergies.hautetfort.com,2014-12-25:55189122014-12-25T00:05:00+01:002014-12-25T00:05:00+01:00 Le néo-nihilisme, nouveau mal français: quelles réponses? ...
<div class="title"><p style="text-align: center;"><img id="media-4823374" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3652795244.jpg" alt="histoire-du-nihilisme.jpg" /></p><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: xx-large; color: #ff6600;"><strong>Le néo-nihilisme, nouveau mal français: quelles réponses? </strong></span></div><div class="illustration"> </div><div class="illustration"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">par Jean-Yves Le Gallou</span></strong></span></div><div class="chapo"><div class="ladate"> </div><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Ex: http://www.bvoltaire.fr </span></strong></span></div><div class="pf-content"><p><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #99cc00;"><strong>Les Français sont abrutis par la propagande médiatique. Celle-ci véhicule un néo-nihilisme ahurissant.</strong></span></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Ce néo-nihilisme repose sur une négation des réalités. Négation des origines et de leur importance. Négation du Grand Remplacement de populations. Négation de l’existence même d’un peuple français historique. Négation de l’échec de tout processus d’assimilation des immigrés venus de loin. Négation de l’islamisation de la société et des mœurs. Négation de l’échec de la « conception citoyenne de la nation » devenue simple paravent du communautarisme. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Ce néo-nihilisme nie aussi les réalités anthropologiques. Il prétend déconstruire les différences de sexe. Tout en promouvant un « homosexualisme » militant, négateur du mariage et des liens de filiation. Sa vision est celle de l’immédiateté, du grand carnaval de l’<em>Homo festivus</em> et de la Gay Pride.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><img id="media-4823376" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1640177688.jpg" alt="NIHILISME ARROSE003.jpg" />Promu par les médias de l’oligarchie, ce néo-nihilisme est devenu l’idéologie dominante de la classe politique. Par connivence d’abord : journalistes et politiques déjeunent ensemble, voyagent ensemble, dînent ensemble… et plus si affinités. Par désir mimétique aussi : pour un politique, la recette pour se faire inviter à la télévision, c’est de tenir un discours média-compatible. Résultat : ceux qui devraient donner du sens se rallient – peu ou prou – au néo-nihilisme de l’État-spectacle et de l’<em>Homo festivus</em>. D’où le discrédit des partis politiques : Front de gauche, écolos, PS, UMP. À force de rechercher la dédiabolisation/banalisation, c’est le Front national lui-même qui pourrait perdre le crédit de sa différence. Or, suivre le vent n’est rien d’autre qu’« une ambition de feuille morte ».</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Face à cette verticale du pouvoir médias/politiques, les réactions viennent des profondeurs du peuple. D’où l’ampleur des manifestations sociétales : de la <em>Manif pour tous</em>, du Printemps français, des Bonnets rouges et peut-être demain d’un PEGIDA (les mouvements anti-islamisation en Allemagne) à la française.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Les réactions viennent aussi des intellectuels. D’hommes et de femmes qui savent qu’ils ont le « devoir de vérité ». D’hommes et de femmes qui osent penser la radicalité : des essayistes comme Éric Zemmour ou Hervé Juvin, des écrivains comme Renaud Camus ou Richard Millet, des artistes ou critiques d’art comme Aude de Kerros, des esprits indépendants comme Robert Ménard ou Béatrice Bourges.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">À eux de donner du sens. À eux de rappeler que la patrie (la terre des pères) n’a de sens que si elle porte une identité charnelle et civilisationnelle. À eux de rappeler qu’il n’y a pas de communauté nationale sans réalité substantielle, croyances communes, valeurs morales et sociales partagées et leur hiérarchie. À eux de rappeler qu’il y a des permanences anthropologiques et culturelles à respecter. À eux de rappeler que la souveraineté n’a de sens que si elle est enracinée.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Le renouveau ne passera pas par les structures anciennes tributaires des conformismes. Il viendra de la mise en forme par les intellectuels dissidents des aspirations profondes du peuple. Il sera possible grâce au contournement des médias par Internet et les réseaux sociaux.</span></strong></p></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlVers l'archipel des vraies richesses...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-11-24:54941522014-11-24T16:00:00+01:002014-11-24T16:00:00+01:00 Nous vous signalons la parution des huitième et neuvième numéros (Été et...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Nous vous signalons la parution des huitième et neuvième numéros (Été et Automne 2014) de la belle revue </span></span><a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><strong><em><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Figures de proues</span></span></em></strong></a><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">, dirigée par <strong>Pierre Bagnuls</strong>. On y découvrira un choix de textes toujours aussi superbe.<br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Il est possible de s'abonner ou de commander ce numéro (ainsi que les numéros précédents) sur le site de la revue : <a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><strong><em>Figures de proues</em></strong></a></span></span></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4768456" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/1902306866.jpg" alt="Figures de proues 8-9.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><blockquote><p class="paragraph_style_1" style="padding-top: 0pt;"><span style="font-size: small;"><strong>Au sommaire du numéro 8 :</strong></span></p><p class="paragraph_style_1" style="padding-top: 0pt;"><span style="font-size: small;"><strong>Editorial</strong></span></p><span style="font-size: small;"><span class="Puce">•</span>Solstice d’été : une quête solaire <em>par Pierre Bagnuls</em></span><br /><p class="paragraph_style_3"> </p><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Figures</strong></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Avertissement : Âge d’or et éternel retour <em>par Jean Cazeneuve</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• L’invitation au voyage <em>par Charles Baudelaire</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• La céleste voûte trame le septentrional retour des dieux solaires<em> par Friedrich Hölderlin</em> </span></p><p class="paragraph_style_3"> </p><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Textes de méditation</strong></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Et Alexandre trancha le nœud gordien… <em>par Ernst Jünger</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• L’homme titanesque <em>par Friedrich Georg Jünger</em></span></p><p class="paragraph_style_3"> </p><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Les sources vives</strong></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Le nihilisme est devant la porte : d’où nous vient ce plus inquiétant</span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">de tous les hôtes ? (suite et fin) par Pierre Bagnuls</span></p><p class="paragraph_style_3"> </p><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Textes de réflexion</strong> </span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Les êtres de crépuscule<em> par Roger Caillois</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Penser, écrire, c’est le premier moyen que l’on ait de combattre<em> par Thierry Maulnier</em> </span></p><p class="paragraph_style_3"> </p><p class="paragraph_style_1"><strong><span style="font-size: small;">Textes fondateurs</span></strong></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Le Parsifal de Wagner : un opéra comme initiation à la vie <em>par Saint-Loup</em></span></p><span style="font-size: small;"> • Ici, l’espace naît du temps<em> par Saint-Loup</em></span><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote><blockquote><span style="font-size: small;"><strong>Au sommaire du numéro 9 :</strong></span></blockquote><blockquote><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Editorial</strong></span></p><p class="paragraph_style_1"><span style="font-size: small;"><strong>Textes fondateurs sur le nihilisme</strong></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• L’esprit a mené l’homme où il ne savait point aller <em>par Paul Valéry</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Psychologie de l’homo economicus <em>par Werner Sombart</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• La hauteur des temps <em>par José Ortega y Gasset</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Nous n’avons pas encore donné notre réponse au Sphinx qui est né de nous </span><span style="font-size: small;"><em>par Thierry Maulnier</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Au sein de la mer d’insignifiance absolue <em>par Jacqueline Russ</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• La vie humaine doit être vouée à quelque chose <em>par José Ortega y Gasset</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• En développant l’avoir, c’est l’être qui se trouble <em>par Jean Onimus</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Le rôle de la culture est d’apprivoiser la vie <em>par Jean Onimus</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Le lucide doit traverser le néant <em>par Jean Onimus</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Etrangers à nous-mêmes, exilés dans un monde qui nous ignore… </span><span style="font-size: small;"><em>par Jean Onimus</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Il faut lier la recherche de la vérité à un effort pour la vivre </span><span style="font-size: small;"><em>par Jean-Marie Domenach</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• La présence d’une vérité dans le coeur des hommes constitue le meilleur</span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">garant de la survie des peuples <em>par Chantal Delsol</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Doute, réalité et mondes intérieurs <em>par José Ortega y Gasset</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au fond du désespoir </span><span style="font-size: small;"><em>par Pierre-Henri Simon</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Nous ne savons rien, nous ne voyons rien, nous ne pouvons rien… </span><span style="font-size: small;"><em>par Guy de Maupassant</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Le questionnement présuppose l’expérience du mystérieux, du problématique </span><span style="font-size: small;"><em>par Jan Patocka</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• L’illusion est espoir éternel, éternelle gaieté, éternelle attente</span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;"><em>par Guy de Maupassant</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Nihilisme de masse et « dernier homme » <em>par Jacqueline Russ</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• L’amour à l’époque de la mort de Dieu <em>par Paul van den Bosch</em></span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Sens de la quête et instinct quêteur</span></p><p class="paragraph_style_3"><span style="font-size: small;">• Je te hais parce que tu es là, pareil à un lever de soleil au matin de la route </span><span style="font-size: small;"><em>par Julien Gracq</em></span></p><span style="font-size: small;"> • Merlin l’éveilleur et le sens de la quête <em>par Philippe Le Guillou</em></span></blockquote><p style="text-align: center;"> </p><p> </p><p> </p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlDieu est morttag:lapinos.hautetfort.com,2014-09-01:54386602014-09-01T23:51:54+02:002014-09-01T23:51:54+02:00 Extrait du chapitre de mon "Dialogue avec l'Antéchrist" consacré à...
<p><em>Extrait du chapitre de mon "Dialogue avec l'Antéchrist" consacré à l'athéisme de F. Nitche.</em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">«Dieu est mort» : tout en contribuant à la renommée de son auteur, ce constat a donné lieu à une interprétation erronée de la doctrine de Nietzsche. Celle-ci n'est pas athée au sens moderne le plus courant, mais païenne ou antiquisante. Or l'Antiquité païenne n'a pas connu l'athéisme, mais tout au plus une certaine indifférence à l'égard de la théologie de la part de rares philosophes.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Nietzsche avance la thèse d'un escamotage de dieu imputable au christianisme. La "mort de dieu" indique le terme de cette évolution, au détriment d'une notion païenne authentique de dieu ou du divin. Paradoxalement cette translation de dieu de la Nature à la rhétorique a entraîné une tension religieuse plus forte. N. juge cette évolution néfaste, car excessivement aliénante et conduisant au nihilisme. La mort de dieu n’a donc pas pour conséquence l’irréligion, bien au contraire.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">A l'opposé de Nietzsche se situe l'athéisme de Ludwig Feuerbach, dont l'influence sur la culture moderne est plus marquée, comme l'art moderne atteste, plus rhétorique (démonstratif) que l'art antique pris par Nietzsche pour modèle.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">L'analyse par L. Feuerbach des rituels chrétiens («L'Essence du Christianisme»), d’où celui-ci déduit que la métamorphose de la théologie en anthropologie constitue un progrès de la conscience, contredit l'interprétation morale de Nietzsche. Cependant elle confirme sa thèse selon laquelle la culture moderne est comme «suspendue à la question de dieu». Le dieu chrétien hante la culture moderne comme un fantôme ; il a remplacé les dieux concrets, identifiables à la Nature, auxquels l’Antiquité rendait un culte plus sain.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Par ailleurs la démonstration de Hegel d'un progrès historique indexé sur les valeurs chrétiennes concorde avec l'élucidation par Feuerbach d'une religion chrétienne propice à l'émancipation de la raison humaine de la chrysalide de la théologie. Or la démonstration de Hegel tend à réduire dieu à un "concept historique". Perspectives et projets humains reçoivent grâce à Hegel l’onction chrétienne. Mais, que la référence chrétienne soit conservée (Hegel), ou bien qu’elle soit jugée démodée (Feuerbach), l’homme s’est hissé au rang des dieux sur la foi de sermons apparemment chrétiens.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C'est contre cette anthropologie chrétienne que l'athéisme de Nietzsche se dresse, afin de restaurer un culte moins fanatique.</p><p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il reste à examiner dans un autre chapitre si la théologie chrétienne ouvre bien droit à un développement anthropologique, et si la suggestion d’un accomplissement du salut chrétien dans le temps a un quelconque fondement évangélique. La validité de la psychologie de l'histoire moderne selon Nietzsche, en dépend.</p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlSous le regard des barbares...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-06-23:53953402014-06-23T10:02:00+02:002014-06-23T10:02:00+02:00 Nous reproduisons ci-dessous un texte remarquable de Philippe...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> Nous reproduisons ci-dessous un texte remarquable de <strong>Philippe Grasset</strong>, cueilli sur son site De Defensa et consacré à la barbarie post-moderne, promue par le système...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Philippe Grasset a récemment publié <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2014/03/01/la-grace-de-l-histoire-5304119.html"><strong><em>La Grâce de l'Histoire</em></strong></a> (Mols, 2014).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4603378" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/3550260542.jpg" alt="Djihadisme.jpg" /></p><blockquote><h2 class="common-article"><span style="font-size: medium;">Sous le regard des barbares</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">J’avoue que les scènes diverses dont nous ont accablé les vidéos tournés par les islamistes, ou pseudo-islamistes, du groupe ISIS ou pseudo-ISIS (ou EIIL) lancé à l’assaut de l’antique Bagdad passé à la tronçonneuse du très <em>clean</em> Petraeus, scènes en Irak ou bien en Syrie qui le sait, ces scènes d’exécutions sommaires de pauvres hères ligotés, aveuglés par un bandeau, à genoux et psalmodiant une phrase ou l’autre de contrition forcée, tout cela fait passer le frisson de la barbarie. C’est la barbarie même qui s’exprime, primaire, sauvage, furieuse quoiqu’habitée étrangement et terriblement d’une détermination sans faille. C’est l’évidence même et on ne peut se le dissimuler une seconde ; c’est-à-dire qu’aucun parti-pris, aucun engagement ne devraient le dissimuler, et, de même, aucun parti-pris ni aucun engagement ne devraient bénéficier de la condamnation et du dégoût qui viennent à l’esprit et soulèvent le cœur. Pourtant il y a à voir à cet égard... Nous débusquons le monstre-Système, assez aisément si l’on veut bien, par ce simple détail de sémantique : dans la description de la chose affreuse, le qualificatif de “médiéval” vient souvent sous la plume de tel ou tel commentateur devenu par contraste immensément vertueux, le plus souvent anglo-saxon et immensément civilisé, nous signifiant qu’il s’agit de pratiques d’un passé sombre et obscur. Aussitôt un voile se déchire car ce qualificatif-là, n’est-ce pas, c’est déjà prendre parti en nous disant qu’une telle barbarie est “médiévale”, qu’elle nous vient d’une autre époque, et que notre aujourd’hui, notre modernité dissolue dans notre postmodernité, ont repoussé ce spectre à jamais. Passons outre mais voyons voir, tout de même...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ainsi procède-t-on, par amalgame de l’image, du cliché, du lieu absolument commun. Ce qui ne cesse de me stupéfier, c’est à quel point les régiments de la postmodernité, les défenseurs du Système, sont quitte de toute réelle humanité dans la façon dont il profite de chaque ignominie atroce de leur temps (on verra quelques lignes plus loin), pour faire la promotion de leur temps. Ces gens, pauvres hères de l’esprit, sont totalement, c’est-à-dire d’une façon totalitaire en eux-mêmes, les serviteurs-esclaves du Système.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cela me conduit à ce jugement après avoir vu telle ou telle vidéo de tel ou tel islamiste vidant son chargeur de Kalachnikov dans le dos de ses prisonniers ligotés, bâillonnés, aveuglés et mis à genou : non seulement cet acte n’a aucune signification directe d’un point de vue général et symbolique, – c’est-à-dire qu’il ne condamne pas rétrospectivement le temps “médiéval”, – mais au contraire sa signification indirecte nous conduit à condamner leur temps, c’est-à-dire notre temps présent. La cause est simple, et vite entendue. On sait bien que cette barbarie soi-disant “médiévale” a été réveillée, ranimée, relancée, rééquipée, remise à neuf pour les besoins de la cause, je veux dire de leur cause dont on voudrait nous faire croire que c’est notre cause, – et plus encore, que c’est une cause, quelque chose qui mérite le nom de “cause” ... On sait bien par quels chemins tortueux et vicieux ont été rallumés les incendies artificiels des extrémismes religieux. (On se reportera à l’inoxydable Brzezinski, <em>circa</em> 1979, préparant le soulèvement afghan à grands coups de manœuvres de la CIA – voir le <a class="gen" href="http://www.dedefensa.org/article-les_origines_du_d_sordre_pr_sent_par_brzezinski_en_janvier_1998_31_07_2005.html">31 juillet 2005</a>.) Je conclus à ce point avant d’en venir à l’essentiel : cette barbarie primaire sur vidéo, passé le frisson qu’on a dit, n’amène en moi aucune considération générale directe, notamment concernant la soi-disant sauvagerie “médiévale” de retour parmi nous. Cette barbarie primaire, qui est un montage-Système de notre modernité-postmodernité, voulu par le Système, ne nous ramène pas au temps “médiéval” ; elle nous conduit au contraire directement dans notre temps de la modernité-postmodernité. L’exécuteur à la Kalachnikov, souscripteur d’un ISIS/EIIL couvert de dollars fraîchement imprimés par la <em>Fed</em>, doit tout à leur temps ; il est notre rejeton, notre héritage, notre monstre accouché de nous. Il nous désigne, il nous dénonce, immanquablement. Ainsi passons-nous, comme subrepticement, de leur barbarie primaire à notre barbarie intérieure.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Effectivement, l’image ne ment pas, comme la plume qui en fait le commentaire ; elle est la marque indubitable de l’acte monstrueux, et ainsi la barbarie primaire des bourreaux allumés de ISIS/EIIL est absolument et indirectement enfantée par notre “barbarie intérieure”... L’expression utilisée vient du titre de l’essai de Jean-François Mattei, <em>La barbarie intérieure</em>, qui porte comme précieux sous-titre : <em>Essai sur l’</em><em>immonde</em> <em>moderne</em> (1), – et cela nous permet de passer à l’essentiel. Mattei définit ici et là, dans son essai, ce qu’il entend par “barbarie intérieure :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">« <em>L’histoire de l’Europe, et plus tard du monde, montrera dès lors l’étrange cadeau d’une barbarie qui, vaincue par la civilisation qu’elle avait terrassée, s’est retrouvée transposée au cœur de la civilisation elle-même...</em> [...] <em>Tout s’est passé comme si la barbarie, sous l’influence du monde intérieur du christianisme, s’était progressivement défaite de sa violence extérieure pour se convertir en une cruauté, ou une insensibilité, intérieure. Après l’avènement du christianisme, le barbare, ce ne sera plus l’Autre, à l’extérieur du “limes” impérial, mais le civilisé Meme, à l’intérieur de la conscience...</em>»</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comme complément de cette citation pour définir la barbarie intérieure, qui est évidemment celle de l’indifférence du monde, la barbarie posée comme par défaut au-dedans de soi et qu’on cherche à écarter, comme on chasse une mouche agaçante dans le chef des terribles cruautés du monde, qui deviennent la transmutation et l’expression opérationnelle de notre propre cruauté intérieure, sans que nous nous en avisions, par indifférence tout cela, – on ajoutera cette observation de Robert Redeker (2) : «<em>La domination de l’indifférence est l’une des grandes singularités de notre modernité tardive. Tout dans notre société concourt à fabriquer à échelle industrielle cet être sans souci que j’appelle l’indifférent. L’histoire – comme d’ailleurs les paysages, œuvre de dizaines de générations de paysans – n’est plus pour lui qu’un spectacle. Il n’est plus lié à l’histoire nationale et aux paysages par aucun lien charnel...</em>»</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette barbarie intérieure de l’être indifférent, le “dernier homme” qu’annonçait Nietzsche, n’a pas de meilleur champ d’expérimentation aujourd’hui que l’Ukraine... (La piètre basse-cour de l’“histoire-tout-court” de notre temps métahistorique où se sont réfugiés la plupart ces <em>sapiens</em> n’est pas une simple image. Elle existe, en pleine agitation, aisément identifiable, sur une carte, selon des références bien déterminées, en latitude et longitude. Elle est bien un “champ d’expérimentation” actif, où le Système s’essaie à créer des nouveaux modes d’humanité, où leur bassesse peut s’étaler dans son “bourbier” selon le terme employé par Platon autant que par Plotin, pour rester dans cette veine sublime... Mattei encore : «<em>L’image traditionnelle du “bourbier”</em> [...] <em>est récurrente chez Platon, du Phédon à La République, avant de devenir dans le néoplatonisme, en premier lieu chez Plotin. Mais Platon lui associe, dans un des textes fondateurs de sa philosophie, au septième livre de La République, le terme de “barbare”, indiquant par là que le fond de l’âme humaine, aussi opaque qu’un bourbier, est impropre à la lumière. La barbarie, – “la matière, le bloc, la fange, la géhenne”, murmure la Bouche d’Ombre chez Hugo, – se trouve ainsi dès l’origine liée au destin de l’âme dans la philosophie...</em>»)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ce “champ d’expérimentation actif” de la barbarie, initié et opérationnalisé par le Système, se trouve bien en Ukraine aujourd’hui, parallèlement à l’Irak, mais d’une façon particulière et si spécifique que la chose mérite un développement spécifique et particulier. Le concept de “barbarie intérieure” y trouvera tous ses composants et toute son universalité, sa globalisation d’époque, de l’époque de la globalisation. On connaît, – je parle de ceux qui veulent connaître, question d’en faire l’effort, – la situation en Ukraine... L’armée ukrainienne et ses multiples appendices tordus, vicieux, mafieux et mercenaires, continue à pilonner les villes et les villages du Donbass, au nom d’un pouvoir qui est un rassemblement d’êtres dissolus et déstructurés, dont l’âme est “aussi opaque qu’un bourbier”, sans honneur ni parole, faisant assaut de mensonges inconscients et de vitupérations haineuses, tremblants de n’être pas assez du parti de la fange et de l’ombre pour satisfaire leurs maîtres dont ils ignorent qu’il n’y en a qu’un, – et qu’il se nomme le Système, la Bête tentaculaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La vérité de la situation en Ukraine est suffisamment manifestée, attestée, ouverte à notre intelligence et à notre intuition par les moyens clandestins du système de la communication lorsqu’il est de bon usage par une résistance antiSystème. Nous avons tous les témoignages qu’il faut, par les outils triomphants de la communication de la modernité, ses vidéos, ses photos, ses témoignages, ses interviews, etc. Par conséquent, nous disposons de l’évidence d’une campagne dite “de terreur”, où la force qui en a la charge pilonne sans trop de risque les bâtiments civils, les institutions publiques, les appartements anonymes comme les hôpitaux, sans discrimination, presque avec une sorte de souci d’égalité. Je ne dis pas que c’est un carnage monstrueux, que c’est un génocide sans égal, parce qu’en vérité je n’en sais rien ; mais l’on peut aisément savoir, par un simple effort civique de recherche facile de la connaissance, qu’il s’agit de ce que je décris, d’une campagne de terreur contre des populations civiles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">On comprendra, je l’espère avec ferveur, que ce n’est, de ma part, prendre parti en aucune façon. Je suis en-dehors de ce débat et je dirais même au-dessus, parce que j’estime que ce débat n’est pas le vrai, que la seule chose qui importe pour garder une certaine hauteur est d’identifier ce qui est antiSystème dans telle ou telle occurrence, dans autant de crises, d’incidents, d’affrontements, pour soutenir le phénomène le temps qui importe, dans ce qui devient pour un instant ou pour un moment sa lutte à mort contre le Système. Il n’y a donc rien de politique (encore moins d’idéologique) dans ce cas comme dans mon propos, d’aucun parti, d’aucune chapelle, rien du tout. Ce qui m’importe, dans l’occurrence décrite, c’est bien de débusquer le barbare fondamental, le barbare de notre barbarie intérieure... Et il se trouve justement, dans ce cas, que ce n’est pas le bidasse ukrainien, le tordu de <em>Pravy Sektor</em> ni le psychopathe d’<em>Akademi</em> (ex-<em>Blackstone</em>) ou l’agent un peu exalté d’un service polonais quelconque, tous ceux qu’on retrouve dans la campagne “anti-terroriste” de terreur. Le barbare intérieur, c’est nous, ici, dans nos pays.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L’Ukraine est champ d’expérimentation à plus d’un titre, et il l’est précisément et particulièrement dans le champ du déni de la vérité d’une situation, par automatisme, par fermeture, par enfermement dans “la matière, le bloc, la fange, la géhenne”, – ce champ bienheureux de l’indifférence où l’on ne voit rien. Il s’agit donc bien de notre barbarie intérieure. Jusqu’à l’Ukraine-2014, il n’existait aucune occurrence où les communautés dites-civilisées, chez nous, dans cet Occident du monde abîmé dans son <em>hybris</em>, aient si manifestement, si extraordinairement et consciencieusement, mais aussi en toute inconscience je crois, si complètement ignoré ce qui se passe sous leur regard vide.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">On sait comment fonctionne notre système de la communication. Des événements font l’objet de toute son attention, pour telle ou telle raison qu’importe, d’autres sont complètement ignorés. L’Ukraine (ce qu’on désigne comme la “crise ukrainienne”, à partir de son premier paroxysme de février 2014) fait partie de la première catégorie. L’événement a donc été suivi, commenté, chargé d’intenses significations antagonistes, disséqué, disputé, etc. On connaît la musique, avec les affrontements de communication qui vont avec, les polémiques, les <em>narrative</em>, les montages, etc., d’une façon désormais connue entre les tenants du Système (la presse-Système et le reste) et la résistance antiSystème, tout cela à la lumière encore éclatante des précédents libyens et syriens. Mais avec l’Ukraine, il s’est passé quelque chose de singulier. A partir d’un certain moment, disons vers quelque part début-avril ou courant-avril, lorsque la crise s’est concentrée sur la campagne “anti-terroriste” lancée par Kiev contrer le Sud-Est du pays, tout a semblé se contracter, se replier, se refermer et se fermer ; les lumières se sont éteintes, du côté du Système, la salle s’est vidée, les portes se sont fermées, les cadenas ont claqué. A part quelques éclats ici ou là qu’il était difficile d’ignorer, quelque événement politique ou “militaire” plus imposant que les autres, tout s’est passé dans le paysage de la communication comme s’il n’y avait plus rien à voir, comme si l’animation furieuse de la crise et des affrontements s’était dissipée en un lendemain silencieux de fin de saison, puis transformée en une immobilité sans accident ni relief particulier. Soudain, en Ukraine, il n’y eut plus rien, ou tout comme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Je crois bien que c’est la première fois qu’un tel phénomène se produit, que le Système, sans doute lassé d’avoir à argumenter pour imposer sa <em>narrative</em>, peut-être craignant finalement de n’y pas parvenir, rompt brusquement en disant en toute simplicité : “voilà, c’est fini”. Je ne parle pas ici d’efficacité, d’une opération d’étouffement de la communication réussie, etc., car l’on sait bien que ce n’est pas le cas, que, dans tous les réseaux antiSystème, sous la plume des commentateurs du domaine, chez les résistants, leurs relais divers, au contraire la description et la dénonciation de la vérité de la situation se sont poursuivies et se poursuivent toujours. Je parle du Système et de ses gros moyens en général, et, par conséquent, de tous ceux qui le suivent et qui obtempèrent, en le sachant un peu ou en l’ignorant souvent, qu’importe. Tous ceux-là se sont brusquement fermés à la vérité du monde qu’ils discutaient et contestaient l’instant d’avant, ils l’ont écartée, ils lui ont tourné le dos avec une telle effronterie et une telle impudence, et une telle inconscience d’ailleurs, que l’on en reste coi. Certes, et encore une fois, ils n’ont pas réussi à anéantir cette vérité du monde, mais ce n’est nullement ce qu’il m’importe de montrer et je crois même que ce n’était pas leur but ... Ce qui m’importe ici, c’est bien la soudaine et éclatante démonstration de la barbarie intérieure qui les habite, qui est bien le caractère de notre temps, car cette ignorance soudaine, ce basculement dans l’indifférence, et cela quel que soit votre parti et le parti-pris, – voilà bien la parfaite illustration de ce que l’on nomme “barbarie intérieure”. Elle n’a pas les mains tachées de sang, cette barbarie, elle n’a pas le regard furieux du bourreau ni la Kalachnikov au canon fumant, mais à tout prendre on comprend que je dise qu’elle est beaucoup plus effrayante, qu’elle est d’une terrible horreur d’un degré au-delà et en-dessous. Cette barbarie intérieure est celle du regard vide et tourné vers soi, et encore plus vide de ce fait, celle des âmes désagrégées dans l’entropie du nihilisme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">... Par conséquent, ils ignorent, ces barbares intérieurs à eux-mêmes, que les événements se sont poursuivis et se poursuivent. D’ailleurs, est-il bien nécessaire de les en instruire ? Poser la question, n’est-ce pas, on croirait que c’est déjà y répondre. (Mon Dieu, combien est lourde cette sorte de quasi-certitude, combien nous attriste cette désagrégation, cet éparpillement d’eux-mêmes de nos contemporains, de nos compagnons égarés et leurrés.) ... Mais qu’y puis-je enfin, – toute cette aventure, toute cette quête épuisante et sublime, toutes ces vérités que nous devons affronter, toute ces angoisses que nous devons supporter et dont je connais la cause, tout cela est hors des standards de leur “histoire-tout-court”, de leur petite histoire ripolinée et blanchie par les maîtres-mandarins de nos établissements-Système qui réécrivent la vérité du monde. Tout cela est de l’ordre de la métahistoire, et il faut leur annoncer avec la précaution nécessaire qu’on prend pour les âmes fragiles et fangeuses, et déjà dissoutes, qu’ils ont déjà perdu et qu’ils doivent songer à changer de parti, comme ils font en général dans cette sorte de situation... (Car au fond ils ne sont pas mauvai
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSur le nihilisme européen...tag:euro-synergies.hautetfort.com,2014-05-18:53695492014-05-18T00:05:00+02:002014-05-18T00:05:00+02:00 Sur le nihilisme européen... Nous vous signalons la parution du...
<h3 id="p3" style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;"><strong>Sur le nihilisme européen...</strong></span></h3><div class="posttext"><div class="posttext-decorator1"><div class="posttext-decorator2"><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">Nous vous signalons la parution du septième numéro (Hiver 2014) de la belle revue <a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><span style="color: #c0c0c0;"><em><span style="color: #336699;">Figures de proues</span></em></span></a>, dirigée par Pierre Bagnuls. On y découvrira des textes choisis et une foule de citations sur le thème de l'Europe et du nihilisme européen, agrémentés par de superbes illustrations en couleurs. Du beau travail !<br /></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">Il est possible de s'abonner ou de commander ce numéro (ainsi que les numéros précédents) sur le site de la revue : <a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><span style="color: #c0c0c0;"><em><span style="color: #336699;">Figures de proues</span></em></span></a></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><img id="media-4553470" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/1949966025.jpg" alt="Figures de proues 7.jpg" /></span></strong></p><blockquote><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600; font-size: large;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Au sommaire :</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Éditorial</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Europe - </em><em>9 </em><em>novembre </em><em>1989: </em><em>la cicatrice concentrationnaire fut <br />symboliquement refermée </em><span style="font-style: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">L'auteur, la société, la liberté</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>La pensée remonte les fleuves </em><span style="font-style: normal;">par Charles-Ferdinand Ramuz </span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Figure</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Face au soleil de minuit: un solstice d'été septentrional </em><span style="font-style: normal;">d'après Marc Augier, </span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Hommage</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• <em>En mémoire de Dominique Venner </em></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Les sources vives</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Le nihilisme est devant la porte: d'où nous vient </em><span style="font-style: normal;">ce </span><em>plus inquiétant </em><em><span style="text-decoration: none;">de tous les hôtes? </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Textes fondateurs</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Changement de paradigme et crise de la conscience européenne</em> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Alexandre Koyré</span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;">Commencer avec le soleil </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par David Herbert Lawrence</span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;">Le monde paraît sans valeur </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Friedrich Nietzsche </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;">Fondements du nihilisme européen </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Jean-Edouard Spenlé </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;">Tout est venu </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">à </span></span><em><span style="text-decoration: none;">l'Europe et tout en est venu </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Paul Valéry</span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;">Quels rêves </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">a </span></span><em><span style="text-decoration: none;">faits l'homme? </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Paul Valéry </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">•<span style="font-style: normal;">Ce </span></span><em><span style="text-decoration: none;">que nous savons, ce que nous pouvons, </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">a </span></span><em><span style="text-decoration: none;">fini par s'opposer </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">à </span></span><em><span style="text-decoration: none;">ce que nous sommes </span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">par Paul Valéry </span></span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Texte dé-fondateur</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Extraits des discours sur l'Europe </em><span style="font-style: normal;">de Julien Benda </span></span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Propos sur la dé-fondation européenne</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;">• <em>Des dangers d'une intelligence désincarnée et inorganique: <br />le nihilisme en pensées et en actes </em><span style="font-style: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span></strong></p></blockquote></div></div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlSur le nihilisme européen...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-05-13:53671132014-05-13T16:00:00+02:002014-05-13T16:00:00+02:00 Nous vous signalons la parution du septième numéro (Hiver 2014) de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Nous vous signalons la parution du septième numéro (Hiver 2014) de la belle revue </span></span><a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><strong><em><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Figures de proues</span></span></em></strong></a><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">, dirigée par <strong>Pierre Bagnuls</strong>. On y découvrira des textes choisis et une foule de citations sur le thème de l'Europe et du nihilisme européen, agrémentés par de superbes illustrations en couleurs. Du beau travail !<br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Il est possible de s'abonner ou de commander ce numéro (ainsi que les numéros précédents) sur le site de la revue : <a href="http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html"><strong><em>Figures de proues</em></strong></a></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4553470" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/1949966025.jpg" alt="Figures de proues 7.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Au sommaire :</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Éditorial</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>Europe - </em><em>9 </em><em>novembre </em><em>1989: </em><em>la cicatrice concentrationnaire fut <br />symboliquement refermée </em><span style="font-style: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>L'auteur, la société, la liberté</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>La pensée remonte les fleuves </em><span style="font-style: normal;">par Charles-Ferdinand Ramuz </span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Figure</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>Face au soleil de minuit: un solstice d'été septentrional </em><span style="font-style: normal;">d'après Marc Augier, </span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Hommage</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• <em><span style="font-weight: normal;">En mémoire de Dominique Venner </span></em></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Les sources vives</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>Le nihilisme est devant la porte: d'où nous vient </em><span style="font-style: normal;">ce </span><em>plus inquiétant </em><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">de tous les hôtes? </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Pierre Bagnuls </span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Textes fondateurs</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>Changement de paradigme et crise de la conscience européenne</em> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Alexandre Koyré</span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Commencer avec le soleil </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par David Herbert Lawrence</span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Le monde paraît sans valeur </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Friedrich Nietzsche </span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Fondements du nihilisme européen </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Jean-Edouard Spenlé </span></span></span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Tout est venu </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à </span></span></span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">l'Europe et tout en est venu </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Paul Valéry</span></span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">• </span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Quels rêves </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">a </span></span></span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">faits l'homme? </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Paul Valéry </span></span></span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: none;">•<span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Ce </span></span></span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">que nous savons, ce que nous pouvons, </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">a </span></span></span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">fini par s'opposer </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à </span></span></span><em><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ce que nous sommes </span></span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Paul Valéry </span></span></span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Texte dé-fondateur</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;">• <em>Extraits des discours sur l'Europe </em><span style="font-style: normal;">de Julien Benda </span></span> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>Propos sur la dé-fondation européenne</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small;">• <em>Des dangers d'une intelligence désincarnée et inorganique: <br />le nihilisme en pensées et en actes </em></span><span style="font-style: normal;"><span style="font-size: small;">par Pierre Bagnuls</span> </span></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"> </p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlL'attente de Pâquestag:jemiriel.hautetfort.com,2014-04-20:53515942014-04-20T20:57:00+02:002014-04-20T20:57:00+02:00 Entre la Passion et la Résurrection, il y a le Samedi Saint...
<p style="text-align: left;"><img id="media-4527572" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/01/00/2213207459.jpg" alt="pialat.jpg" /></p><p style="text-align: left;"> <em>Entre la Passion et la Résurrection, il y a le Samedi Saint où tout est silence, éternelle attente. C'est le jour du grand Néant, jour de la mort infinie, où plus rien n'est dit, où tout est interrogation et désespoir. Ce jour annonce Pâques, mais Pâques n'est pas encore là. Et quand Pâques enfin surgit, comme une délivrance de la parole, le jour blanc qui l'a précédé retombe de lui-même, vaincu par une affirmation plus puissante que lui. Mais est-ce vraiment le cas ? Les exemples que j'utilise, dans le texte qui suit, tournent autour de la résurrection, mais sont néanmoins imprégnés d'un esprit de défaite dont je trouve l'origine dans le nihilisme contemporain. A chacun de se faire sa propre idée. On réagit tous très différemment à "l'arrêt de mort" du Samedi Saint.</em></p><p style="text-align: left;"><em> </em> Les pages les plus émouvantes de <em>La Nouvelle Héloïse</em> sont sans conteste celles relatant les derniers moments et la mort de Julie. C'est Wolmar, le vieux mari, qui s'en acquitte pour Saint-Preux, désormais muet et retenu au loin. Wolmar emploie dans cette lettre une apostrophe assez étonnante adressée à l'amant de sa femme, quand il en arrive au moment où celle-ci trépasse : "Adorateur de Dieu, Julie n'était plus..." On pourrait, me semble-t-il, renverser la formule et dire, avec peut-être plus de véracité : <em>Adorateur de Julie, Dieu n'était plus... </em>La mort de Julie est en effet la fin du monde pour eux tous, l'arrivée du chaos, et même de la folie pour son amie Claire — qui essaiera de se ressaisir cependant, sans y parvenir tout à fait, comme le montre l'ultime lettre du roman. Le trouble est d'ailleurs si grand, parmi la famille et les domestiques, qu'une rumeur finit par circuler et prendre de l'ampleur, selon laquelle Julie serait soudainement revenue à la vie. "Il fallait qu'elle ressuscitât, écrit Wolmar, pour me donner l'horreur de la perdre une seconde fois." Lui-même du reste y croit un instant, et le lecteur aussi, qui a eu le temps de s'attacher à cette très belle héroïne, devenue presque une sainte. Les romanciers, je l'ai remarqué, hésitent souvent à faire ressusciter leurs personnages (heureusement, d'ailleurs...). Blanchot, dans <em>L'Arrêt de mort</em>, ouvre une simple parenthèse pour décrire le malaise indicible du bref retour à la vie de J., avant qu'elle ne meure, cette fois pour toujours. Le cinéma, lui, et c'est dans la nature même de cet art de l'illusion et de la lumière, n'a jamais hésité pour sa part à faire ce pas de plus. Alors que Bernanos, dans <em>Sous le soleil de Satan</em>, laissait vains les efforts de l'abbé Donissan auprès du garçonnet mort, le cinéaste Maurice Pialat <em>(photo)</em>, dans l'adaptation tirée du livre, a filmé le petit enfant revenant à la vie dans les bras de sa mère. Dans l'expérience vécue de chacun, je crois que nous ressentons également quelque chose de trouble : devant le cadavre d'un être cher, qui n'a jamais espéré et craint qu'il se réveille soudain, et, à bout de forces, souhaité finalement que non ?</p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlNotre nihilismetag:jemiriel.hautetfort.com,2014-03-25:53311692014-03-25T07:30:00+01:002014-03-25T07:30:00+01:00 Dans son numéro de mars-avril, la revue Esprit a l'apparente...
<p><img id="media-4495504" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/02/01/914767289.jpg" alt="nancy.jpg" /> Dans son numéro de mars-avril, la revue <em>Esprit</em> a l'apparente bonne idée de nous parler du nihilisme. Plus précisément de "notre nihilisme". Car, depuis deux siècles au moins, le nihilisme nous possède, et l'on ne peut faire l'impasse sur lui, sous peine de ne rien comprendre. Nietzsche en a établi la généalogie, et le faisait remonter au christianisme qui, en dévaluant le monde réel au profit d'un mirage religieux, nous aurait plongés dans le désespoir et la noirceur. Depuis, nous vivons dans un monde où les valeurs s'évaporent dangereusement. Les articles de cette revue <em>Esprit</em> essaient, non sans mal, de faire le tour de la question. L'interview de Jean-Luc Nancy <em>(photo)</em> a cependant retenu mon attention. Présenté comme l'héritier du philosophe Jacques Derrida, il offre ici un large panorama historique de la pensée nihiliste, auquel le lecteur peut se référer. Je retiendrai quelques propos sur Maurice Blanchot, pierre angulaire du nihilisme, et auquel Nancy va bientôt consacrer un nouveau livre. "Je n'aime pas les récits de Blanchot, confie-t-il, pas au sens où ce n'est pas mon goût, mais parce qu'ils exposent constamment un refus du récit — grande affaire blanchotienne — parce que le récit porte quelque chose du contingent, de l'accidentel, de la transformation alors que le non-récit de Blanchot pense montrer une pleine présence." Déclaration intéressante, mais que je me permets de contredire immédiatement : je trouve au contraire effective cette "pleine présence" dans les récits de Blanchot. La critique de Nancy a néanmoins l'avantage de préciser la question — qui est bel et bien la question de la modernité, et donc, par voie de conséquence plus ou moins directe, la question du nihilisme. C'est en ces termes qu'on doit à mon avis la poser, et non pas, par exemple, en dissuadant à cor et à cri les lecteurs de lire le <em>Catéchisme de l'Eglise catholique</em>, comme le font dans ce numéro les auteurs d'<em>Esprit</em>, revue pourtant influencée par le personnalisme <em>chrétien</em> d'Emmanuel Mounier ! Un autre article m'a plutôt intéressé : "Al-Quaida et le nihilisme des jeunes", par Olivier Roy, spécialiste de l'islam. Sa thèse est que les attentats-suicides perpétrés par de jeunes musulmans sont "une question de génération" plus que de religion. La société mondialisée sécrète des conditions de vie complètement aberrantes, centrées sur un matérialisme appauvrissant qui ne laisse aucune place à la dimension spirituelle. Les jeunes sont facilement désespérés par un tel état de fait, et, qu'ils habitent un pays arabe ou aux Etats-Unis, ils sont pour cette raison susceptibles de passer d'autant plus volontiers à l'action violente, au sacrifice ultime de leur vie comme acte de résistance. Ils se révoltent en fin de compte contre des "formes de nihilisme", dont l'empire s'impose à eux sans autre remède possible; du moins le croient-ils. Je me souviens d'un film de Bruno Dumont, <em>Hadewijch</em>, en 2008, qui montrait avec une pertinence remarquable ce processus à l'œuvre chez une jeune fille (jouée par Julie Sokolowski). Chrétienne fanatique, elle se rapprochait de jeunes amis islamistes afin de commettre un attentat. Bruno Dumont montrait avec finesse la lente dérive de son héroïne perdue, sans complaisance ni répulsion. C'était un portrait très touchant, démonstration parfaite d'un nihilisme qui contamine tout, en une surenchère perpétuelle qui aboutit à la catastrophe. Cercle vicieux dont il ne sera pas facile de sortir !</p><p><em><span style="font-size: xx-small;">Esprit</span></em><span style="font-size: xx-small;">, "Notre nihilisme", n° 403 , mars-avril 2014. 20 €.</span></p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlMaurice Blanchot et le nihilismetag:jemiriel.hautetfort.com,2014-01-30:52854522014-01-30T15:52:00+01:002014-01-30T15:52:00+01:00 Durant de nombreuses décennies, Maurice Blanchot (photo) a...
<p style="text-align: left;"><img id="media-4422085" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/01/02/1484230706.jpg" alt="blanchot photo.jpg" /></p><p style="text-align: left;"> Durant de nombreuses décennies, Maurice Blanchot <em>(photo)</em> a représenté un pôle nihiliste assez incontournable de la modernité. Il en était pour ainsi dire la conscience morale, sans pour autant reculer devant l'impasse fondamentale qu'une telle attitude impliquait, et qu'il décrit lui-même très bien : "Chaque fois que la pensée se heurte à un cercle, c'est qu'elle touche à quelque chose d'originel dont elle part et qu'elle ne peut dépasser que pour y revenir." Peu d'espoir est laissé à cette pensée, et néanmoins Blanchot ne cessera de creuser ce sillon, condamné par on ne sait quelle fatalité à ce travail de Sisyphe. Rares sont les livres, aujourd'hui, qui proposent de mettre en question cette œuvre de Blanchot au nihilisme si parfaitement élaboré. Il y faut une grande audace. Or, c'est précisément ce qu'a entrepris de nous offrir, de façon très intéressante, Frédérique Toudoire-Surlapierre, dans son récent essai aux éditions de Minuit, <em>Oui/Non</em>, où elle dégage avec beaucoup d'adresse une problématique qui éclaircit bien le débat. Relisant Blanchot parmi d'autres auteurs, elle pointe du doigt les "apories" du nihilisme, et n'y va pas de main morte : "Ce <em>non </em>de l'imminence fatale, écrit-elle à propos du roman de Blanchot intitulé <em>Le</em> <em>Dernier Homme</em>, n'est pas seulement le signe d'une faiblesse ni d'un goût de Blanchot pour les apories, mais un procédé littéraire qui permet, sans contredire le pessimisme ni la désillusion, l'émergence de la poétisation — qui est une consolation, aussi mince et dérisoire soit-elle." Il m'est, je dois l'avouer, arrivé parfois de ressentir l'effet d'un "procédé", dans certaines pages de Blanchot, comme un essoufflement nihiliste inévitable. Bien sûr. Et Frédérique Toudoire-Surlapierre a raison de le souligner. Mais il y a, je le pense, à côté, des pages qui ne peuvent que nous toucher en plein cœur. La fin de <em>L'Arrêt de mort</em>, ainsi, est particulièrement émouvante, et Derrida la cite d'ailleurs à plusieurs reprises dans "Survivre", le fameux texte qu'il a consacré à ce roman. Ici, l'art de Blanchot, appelons-le nihilisme ou autrement, laisse passer cette très grande transparence de la vie, ou de la "survie", pour reprendre le terme de Derrida. Trouver une vérité afin d'apporter une réponse infaillible, l'homme n'est pas encore en mesure de le faire. Par contre, scruter la littérature ou la philosophie, oui, et c'est encore la façon la plus agréable à mon avis de pratiquer le nihilisme.</p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Frédérique Toudoire-Surlapierre, <em>Oui/Non</em>. Ed. de Minuit, "Paradoxe". 2013. 19,50 €.</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDe quoi la haine contre Dieudonné est-elle le nom ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-01-15:52697032014-01-15T10:00:00+01:002014-01-15T10:00:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Pierre Le Vigan...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de <strong>Pierre Le Vigan</strong>, cueilli sur <a href="http://www.voxnr.com/"><em>Voxnr</em></a> et consacré à l'affaire Dieudonné...</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4399256" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/969148623.jpg" alt="Valls Dieudonné.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-size: medium;"><strong>La haine contre Dieudonné. De quoi est-elle le nom ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour Bertrand Delanoé, c’est un « criminel », pour le patron de L’Express, il faut « l’éradiquer ». C’est une sorte de virus, il relève de l’hygiène sociale. Il faut en tout cas interdire ses tournées, lui faire rendre gorge de ses dettes fiscales (on ne passe pas l’éponge comme pour L’Huma !). On est proche de l’appel au lynchage (il est vrai qu’il a le profil idéal). Il ne s’agit évidemment pas de Bertrand Cantat, mais de Dieudonné. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Ses spectacles sont pourtant privés (il sera même privé de spectacles bientôt…), il ne vit pas de subventions publiques, les murs du métro ne sont pas inondés d’affiches vantant ses sketches. Ses vidéos ne sont accessibles qu’à ceux qui les cherchent. Bref, on peut apprécier ou pas l’humour de Dieudonné, y mettre des guillemets, voire trouver ses spectacles du plus mauvais goût (on peut même s’en contrefiche !) mais si le mauvais goût devient un critère, que penser de la diffusion de nombre de clips de rap ou de pseudo-comiques sur les chaines publiques. Et Philippe Val, et Nicolas Bedos c’est le bon goût pour tous ?</span><br /><br /><span style="font-size: small;">Le fond des choses c’est que l’humour a toujours quelque chose à voir avec la critique sociale. Par définition, l’humour ne peut pas faire l’unanimité. "Dieudo" fait dans l’« hénaurme », le provoquant et le transgressif. Et alors ? Il n’a tué personne. Ce n’est pas Breivik, Youssouf Fofana, Mohammed Merah. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">De quoi la haine contre Dieudonné est-elle le nom ? De l’imposture de nos gouvernants. Car le monstrueux Fofana, de quoi était-il le fruit ? Du nihilisme de notre civilisation, du cynisme immigrationniste de nos dirigeants, de l’idéologie de l’argent-roi qu’ils ont tant contribué à répandre. Et l’atroce Merah, qui a tué des soldats français et des enfants français juifs ? Venait-il des « réseaux Dieudonné » ? Non. Il est le fruit de la politique de l’Occident. Il est le fruit du jeu américain en Afghanistan contre les Russes, puis des deux guerres contre l’Irak, puis de l’intervention française en Libye qui a fait sauter Kadhafi, barrière contre le terrorisme d’Al-Qaïda, il est le fruit de notre action belliciste visant à alimenter la guerre civile en Syrie, il est le fruit de notre destruction des frontières et des identités. Et les jeunes dépouillant morts et blessés à Brétigny sur Orge lors de l’accident ferroviaire ? Ils étaient inspirés par Dieudonné ? Non, là aussi, ils étaient le fruit de notre nihilisme, de l’inconscience de nos gouvernants, de leur court-termisme, de leur mépris de ce que, quand on bouscule l’équilibre toujours fragile des civilisations, on déclenche des catastrophes en chaîne. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">L’ « affaire » Dieudonné relève d’une stratégie de nos gouvernants : banaliser la vraie violence en créant un écran de fumée. Un de plus. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Pierre Le Vigan</strong> (<em>Voxnr</em>, 11 janvier 2014)</span></p></blockquote>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlVolte-facetag:jemiriel.hautetfort.com,2014-01-11:52685582014-01-11T07:03:00+01:002014-01-11T07:03:00+01:00 Heidegger n'a pas désiré que ce volume paraisse de son vivant....
<p><img id="media-4397681" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/02/00/3392014729.jpg" alt="heidegger beiträge.jpg" /> Heidegger n'a pas désiré que ce volume paraisse de son vivant. Nous ne pouvons que formuler des hypothèses sur ce choix. Etape capitale de sa réflexion sur le nihilisme, ces <em>Apports à la philosophie </em>tentent d'édifier une nouvelle manière de penser, tournée vers l'avenir. "Ici, écrit Heidegger dans les premières pages, tout est axé sur l'unique question en quête de la vérité de l'estre : sur son questionnement." Voilà ce qui sous-tend de manière centrale cet effort vers ce qu'il appelle aussi "la pensée commençante". Il n'est pas étonnant que, dans la triste époque que nous traversons, un tel projet fasse naître de lui-même des réticences, des oppositions. La vague philosophie qu'on sert au malheureux public contemporain n'a pour effet que de diluer les problèmes et de passer à côté du vrai "questionnement". Avec Heidegger, il en va autrement. Pour s'en convaincre, il n'est que de feuilleter la table des matières de ces <em>Apports</em>, traduits, quoi qu'on ait pu annoncer, de manière <em>lisible</em> par François Fédier. D'ailleurs, une traduction est toujours perfectible, et là n'est pas le problème. Arrêtons-nous peut-être un instant aujourd'hui sur les quelques lignes de présentation qui ont trait à l'<em>Edition intégrale. </em>L'éditeur nous signale qu'en tête du premier volume, Heidegger "a voulu que figurent trois mots qui valent pour toute l'édition : <em>Wege — nicht Werke</em>", c'est-à-dire : "Des chemins — non des œuvres". Nous sommes ici au cœur même de la "question", au cœur de ce que ce texte peut avoir de massivement révolutionnaire. L'éditeur commente de la manière suivante cette position : "l'effort de Heidegger doit être compris comme tentative visant à quitter le monde de l'œuvre, ou peut-être plus exactement : visant à rendre possible de nous acquitter du formidable événement historial que constitue, pour le monde moderne, le fait d'avoir déjà, pour la plupart du temps à son insu, quitté le monde de l'œuvre". Précision décisive. La pensée véritable chemine hors de l'œuvre, en un <em>dés-</em>œuvrement seul susceptible d'en libérer la pleine mesure. C'est là tout un éclairage global sur le XXe siècle et celui qui commence, dans tous les domaines de la pensée et de l'art. C'est l'espoir de nouvelles cartes à jouer pour <em>ceux qui n'ont pas renoncé</em>. Impressionnante "volte-face", pour reprendre le terme allemand <em>die Kehre</em>, ainsi traduit par François Fédier, gageons que la lecture de ces <em>Apports</em>, d'ores et déjà inépuisable, n'a pas fini de remuer nos esprits trop souvent prisonniers d'un confort intellectuel appauvrissant, et qu'elle pourra nous conduire vers ce que Maurice Blanchot qualifiait de "rapports nouveaux, toujours menacés, toujours espérés, entre ce que nous appelons œuvre et ce que nous appelons désœuvrement". A suivre, donc.</p><p><span style="font-size: xx-small;">Martin Heidegger. <em>Apports à la philosophie. De l'avenance. </em>Traduit de l'allemand par François Fédier. Editions Gallimard, 2013. 45 €.</span></p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlHors de l'être, hors du fairetag:jemiriel.hautetfort.com,2013-12-04:52377602013-12-04T10:44:00+01:002013-12-04T10:44:00+01:00 Si jamais je venais à bout de ma lecture de Heidegger, je...
<p style="text-align: left;"><img id="media-4352973" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/01/02/2102832741.jpg" alt="heidegger3.jpg" /></p><p style="text-align: left;"> Si jamais je venais à bout de ma lecture de Heidegger, je dirais sans doute, encore une fois, qu'en parlant de l'être de manière centrale, le philosophe a malgré tout soupçonné l'intérêt de se situer "hors de l'être". C'est une intuition que je ressens confusément chez lui, et qui irait d'abord de pair, me semble-t-il, avec "l'oubli de l'être" dont il est si souvent question dans ses textes, et qui ouvre d'ailleurs <em>Etre et Temps.</em> Dans <em>Les Concepts fondamentaux de la métaphysique</em>, Heidegger se tourne vers Nietzsche, pour concevoir avec lui un instant "l'être comme dernière fumée d'une réalité en train de s'évaporer". Cette approche paradoxale de l'être comme "comble du néant" ne sera à vrai dire jamais <em>explicite </em>dans l'œuvre de Heidegger, évidemment. A lire avec attention certains passages, j'ai cependant la conviction que cette idée demeure sous-jacente, sans doute jamais développée jusqu'à son terme, mais bien là, comme une perspective hors champ : "Nous séjournons dans le domaine de l'être sans être pour autant directement admis en lui, tels des apatrides dans leur patrie la plus propre, si toutefois nous sommes en droit d'appeler ainsi notre propre essence. Nous séjournons dans un domaine sans cesse sillonné par la lancée et le rejet de l'être." Reste à savoir, après cela, si ce "rejet de l'être", à peine esquissé par Heidegger, pourrait être ou non rapproché du désœuvrement intime qui conduirait le <em>Dasein</em> non seulement hors de l'être, mais aussi hors du "faire". Je serais tenté, on le sent, d'entrer dans cette pensée, quitte à poser encore et toujours la question du nihilisme.</p>
Jacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlEdouard Levétag:jemiriel.hautetfort.com,2013-11-11:52186162013-11-11T11:56:00+01:002013-11-11T11:56:00+01:00 Quand j'habitais à la campagne, j'avais épinglé sur le mur...
<p style="text-align: left;"><img id="media-4322977" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://jemiriel.hautetfort.com/media/01/02/2345187002.jpeg" alt="AVT_Edouard-Leve_8970.jpeg" /></p><p style="text-align: left;"> <em>Quand j'habitais à la campagne, j'avais épinglé sur le mur de mon bureau, au-dessus de mon ordinateur, cette photo en noir et blanc d'Edouard Levé.Tout à côté, j'avais par ailleurs placé une reproduction d'un portrait de Michel Leiris peint par Francis Bacon – attendant rêveusement de posséder l'original. L'un et l'autre étaient là comme deux astres sombres, deux "désastres", grandes sources d'inspiration pour moi, pour ma vie, mes rares écrits. Je trouvais qu'ils avaient beaucoup de points communs, mais la mort prématurée de Levé a sans doute empêché de mettre entièrement au jour cette proximité. De Leiris, je reprenais souvent </em>Le Ruban au cou d'Olympia<em>; et d'Edouard Levé, surtout deux titres qui m'avaient littéralement fasciné : </em>Autoportrait <em>(2005) et </em>Suicide <em>(2008), tous deux publiés aux éditions P.O.L.</em></p><p style="text-align: left;"> J'aimais la façon dont Edouard Levé en est venu à écrire, déplaçant son expérience d'artiste conceptuel vers une littérature de fragments. Livres discrets que les siens, peu nombreux, quasiment <em>jansénistes</em>, dans lesquels il faisait passer une désespérance ironique mais profonde. A force de se désosser soi-même au moyen d'une écriture au scalpel, presque blanche, de se gommer dans la superfluité des choses, Levé en est arrivé, en quelque sorte "objectivement", à l'idée de suicide comme à la conclusion de tout art conceptuel qui se respecte : un mouvement tautologique parfaitement circulaire, qui se referme sur lui-même et, surtout, ajouterai-je, pleinement contemplatif, pleinement passif, donc improductif, voire nihiliste. Le pendant de la contemplation est toujours le désœuvrement, avec ses conséquences les plus critiques. D'autres que lui ont choisi de se contenter de disparaître socialement, comme Stanley Brouwn; Edouard Levé, lui, a décidé de disparaître pour de bon, dix jours après avoir remis à son éditeur un manuscrit intitulé <em>Suicide</em>. "Performance artistique ultime", comme on l'a dit ? Ou plus intimement, logique personnelle poussée jusqu'au bout ? Tout cela en même temps, peut-être. Qui pourrait le savoir ? Dans son<em> Autoportrait</em> de 2005, Levé annonçait le programme dès la première phrase, restée fameuse : "Adolescent, je croyais que <em>La Vie mode d'emploi</em> m'aiderait à vivre, et <em>Suicide mode d'emploi</em> à mourir." Le conceptuel a fini par investir tout le terrain, ne laissant plus à ce qu'on appelle le <em>narratif</em> (le vécu, la vie matérielle) le moindre espace pour respirer. Ce pourrait être au reste une assez bonne définition de la dépression – et de l'art conceptuel lui-même ! Edouard Levé était génial et exemplaire.</p>
Boreashttp://verslarevolution.hautetfort.com/about.htmlRévolution républicainetag:verslarevolution.hautetfort.com,2013-06-10:50944712013-06-10T23:00:03+02:002013-06-10T23:00:03+02:00 « (...) La situation politique en France comporte (...)...
<p style="text-align: center;"><a href="http://verslarevolution.hautetfort.com/images/Veilleurs.jpg" target="_blank"><img src="http://verslarevolution.hautetfort.com/images/Veilleurs.jpg" alt="" width="560" /></a></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">« (...) <em>La situation politique en France comporte</em> (...)<em> quelque chose de radicalement nouveau, incompréhensible à la seule science politique et dont la compréhension requiert l’adoption d’un point de vue philosophique. La seule révolte contre la dictature nihiliste ne suffirait pas à produire un mouvement de la nature de celui que nous observons. Un principe spirituel nouveau est à l’œuvre ici. C’est en cela qu’il y a réellement révolution.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">C’est une mutation soudaine qui s’est produite, et ce qu’on en voit n’est qu’un début. Nous ne sommes plus en présence d’un affrontement droite/gauche traditionnel en France, avec d’un côté les "conservateurs", ou la "réaction", et de l’autre un "front progressiste". Nous sommes au contraire en face d’un retournement dialectique d’ampleur historique, conduisant au renouvellement complet des règles du jeu et, en particulier, à une renaissance très originale de l’idée républicaine.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Cette </em>légitimité<em> qui s’oppose aujourd’hui à cette </em>légalité<em> (ou apparence de légalité) qui n’a jamais fait défaut aux pires tyrannies, c’est encore et toujours, en France, la légitimité républicaine et c’est celle de l’Histoire. Mais qu'est-ce que la République ? Nous allons essayer de le dire.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">La plupart des Français, chacun à leur manière, sont des républicains et des démocrates. Ils n’en ont pas tous conscience, parce que l’idée de la liberté et celle de la République ont souvent fait l’objet d’interprétations idéologiques, d’accaparements sectaires ou partisans. Cependant, tous inscrivent leur vie dans l’Histoire de la France, de son Etat, de sa République et de sa démocratie.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Si une crise politique majeure est en train de s’ouvrir dans le pays, c’est que l’opposition à une loi barbare exprime aujourd’hui, avec les mots particuliers propres à certains, non pas un conservatisme d’inertie, ou une réaction sans imagination, mais la pure essence de la doctrine républicaine française, profondément transformée par un effort infini et victorieux pour s’extirper de cette barbarie. Ce profond renouveau républicain, face au despotisme oligarchique et nihiliste, inspire la formation d’un projet d’avenir crédible et motivant, auquel l’oligarchie libertaire n’a rien à opposer.</em> (...)</span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">En un mot, une idée rénovée de la République est en train d’émerger en France. Elle est susceptible d’unir à terme toutes ses traditions (politiques, philosophiques, mystiques) et de la refonder, à la fois structurée, noble, libre, démocratique, conforme à son caractère historique et génialement accueillante aux flux de la nouveauté historique.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><br /></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Le combat pour le mariage, l’emploi et l’entreprise dans les territoires, la lutte contre une idéologie tyrannique (d’égoïsme radical libertaire et amoral - ou plutôt, dont l’immoralité militante est devenue une morale paradoxale), tels sont les trois piliers de ce mouvement qui lutte aussi pour les droits humains fondamentaux. L’idée de la liberté absolue, une fois détachée de prémisses individualistes et rattachée au sens de la famille, de la vie et de l’action dans le monde, comporte clairement l’ouverture d’une dimension mystique, le respect de cette dimension, de la personne qui est en le siège, et une tension continuelle vers une justice à la fois utopique et patiemment raisonnable. Tel est l’esprit qui surgit, celui de la nouvelle République française.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">L’opposition définitive du peuple des familles à une loi barbare tient d’abord à ceci, qu’installant l’arbitraire dans la cellule élémentaire de la société, c’est à dire le couple et sa descendance, elle justifie pour demain la soumission de tous à l’arbitraire indéfini des idéologues et de leurs fantasmes. Comme ces derniers sont des intolérants qui excluent tous leurs contradicteurs du cercle qui a droit de déterminer le consensus démocratique sans reconnaître en cela aucune règle objective, il est évident que ce qu’on appelle, presque par dérision, la démocratie, consiste pour le peuple à obéir sans discuter aux volontés arbitraires des idéologues et des oligarques.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Mais, l’opposition du peuple tient ensuite et surtout au fait que cette législation ferme radicalement l’horizon de la liberté absolue et abolit ainsi la République. La liberté se trouvant réduite à une interprétation matérialiste, individualiste, excluant Dieu, la Nature et même la Raison transcendantale, fait forcément corps avec le principe de toute idéologie, formulé dans Les Démons par Dostoïevski :</em> "Je commence par la liberté absolue et je termine par la dictature totale".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">La prise de conscience des familles n’est que le début d’une prise de conscience nationale demain unanime. Celle-ci va se produire lorsque conflueront l’indignation des couches populaires économiquement opprimées par l’ordre libertaire, et la ferme détermination des familles culturellement opprimées, par ce même ordre libertaire. Se rajouteront en outre à ces deux forces la résistance des patrons et des entrepreneurs écrasés par l’ordre fiscal et administratif, qui constitue un véritable système de privilèges au bénéfice de l’oligarchie libertaire.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Quand les trois grands fleuves sociaux auront mêlé leurs eaux, quand l’ennemi commun aura été identifié, l’oligarchie ne pourra plus régner en divisant et il se produira un renouvellement profond à la fois de la démocratie et de la doctrine républicaine aujourd’hui corrompue. La France refera son unité, elle retrouvera un dynamisme et son Histoire, dans une nouvelle résistance mettant à bas un despotisme.</em> (...) »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><a href="http://www.henrihude.fr/mes-reflexions/50-democratiedurable/305-la-republique-des-veilleurs" target="_blank">Henri Hude</a></span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlFrontières invisibles...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-03-30:50307152013-03-30T16:05:00+01:002013-03-30T16:05:00+01:00 Les éditions Apopsix viennent de publier Frontières invisibles , un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Apopsix viennent de publier <em><strong>Frontières invisibles</strong></em>, un roman d'anticipation de <strong>Jean</strong> <strong>Barret. </strong>L'auteur, avocat, s'est d'abord fait connaître par l'écriture de nouvelles de science-fiction...<br /></span></p><blockquote><p style="text-align: center;"><img id="media-4038457" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/1677772137.jpg" alt="frontieres-invisibles.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" Peut-on s'attaquer au Système ? Peut-t-on le faire tomber ? Le héros de ce livre en est persuadé. Pour lui, les maux de la société tiennent à la dégénérescence du système social, religieux et économique et les oligarchies qui tiennent le monde en esclavage. Pour sauver l'homme et le libérer, il faut détruire la bête planétaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Loin d'une simple utopie, le héros va nourrir une réflexion globale et critique du monde actuel qui le conduira à mener un assaut d'une extrême violence contre toutes les structures en place, prenant en otage le pays tout entier dans une mise en scène cruelle et impossible à stopper. La manoeuvre est extrême, sans pitié. L'objectif : anéantir l'humain dans son mode de fonctionnement actuel, faire naître le chaos pour que fleurisse un monde nouveau, affranchie de toutes les routines et habitudes morbides qui sclérosent notre époque.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Plus percutant que le 11 septembre, plus définitif que Fight Club, plus activiste que les Anonymous, <em>« Frontières invisibles »</em> n'est pas un roman mais un livre d'anticipation sociale considéré comme le plus subversif de la littérature underground des trente dernières années.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Si vous ne supportez plus le système mondial injuste et décadent, le mensonge quotidien comme seule vérité, de vivre une existence ordinaire sans avenir... Si vous êtes prêts à changer radicalement et définitivement le cours de votre vie, bienvenue au delà des frontières invisibles. " </span></p></blockquote><p> </p>
Fabien Rotheyhttp://fabienrothey.hautetfort.com/about.htmlLes Exutoires et les plaisirs du désespoirtag:fabienrothey.hautetfort.com,2012-09-14:48329842012-09-14T01:16:00+02:002012-09-14T01:16:00+02:00 Le Naufragé , Thomas Bernhard Der Untergeher ...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: x-large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> <span lang="DE">Le Naufragé</span><span lang="DE-AT">, Thomas Bernhard</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="mso-ansi-language: DE-AT;" lang="DE-AT">Der Untergeher</span></p><p style="text-align: center;"><span style="mso-ansi-language: DE;" lang="DE"> </span><img id="media-3745221" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fabienrothey.hautetfort.com/media/00/02/905954564.jpg" alt="le naufragé, thomas bernhard" /></p><p style="text-align: center;">Riccardo Carobbio, <em>Sconosciuto 04</em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La première fois qu’on lit Thomas Bernhard, on se laisse séduire par ce nihilisme qu’il verse et reverse partout. Ou alors on se lasse, et l’on s’ennuie. Dans les deux cas, on commet l’erreur de le prendre beaucoup trop au sérieux. En effet, contrairement à ce que l’auteur pourrait nous faire croire dans ses interviews, ses romans nous montrent qu’ils ne cautionnent pas cette noirceur dont il badigeonne toute chose à grands coups de rouleau. Thomas Bernhard ne cache pas les causes peu nobles qui produisent et alimentent l’exhibition de considérations aussi pessimistes. Entraîné par le rythme des répétitions, le lecteur n’y prête pas attention. Il les cherche d’autant moins qu’il pressent que cette découverte mettrait un terme au plaisir qu’il goûte à adhérer, fièrement ou en catimini, à ce long filet de désespoir.</span> </p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Vanité et désespoir</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le narrateur, Wertheimer et Glenn Gould étudient ensemble le piano. Les deux premiers se rendent compte que Glenn joue beaucoup mieux qu’eux. Ils auraient pu devenir des virtuoses, mais ils n’auraient jamais atteint son niveau. Alors, ils abandonnent. Et tout le roman va tourner autour de cet abandon. « Mais Glenn, quand il vint en Europe et assista au cours de Horowitz, était déjà le génie, et nous, à cette époque, nous avions déjà échoué, pensai-je »<a title="" href="#_edn1">[i]</a> Parler d’échec (et plus tard le provoquer) plutôt que de se considérer prosaïquement comme le second présente un avantage : jouer avec le désespoir, en tirer un plaisir qui pallie la chute de la vanité. Choisir le malheur, s’y enfoncer par tous les moyens, telle est la stratégie de Wertheimer. Le narrateur n’a aucun mal à la déceler :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">« Mais du point de vue de Wertheimer, Glenn Gould fut toujours un homme heureux, comme moi, ce que je sais, car il me l’a suffisamment dit, pensai-je, il me reprochait que je fusse heureux, tout au moins plus heureux que lui, qui, la plupart du temps, se considérait comme le plus malheureux de tous. Wertheimer fit tout pour être malheureux, pour être l’homme malheureux dont il parlait toujours, pensai-je, parce qu’indubitablement ses parents avaient essayé de rendre heureux leur fils, encore et encore, mais Wertheimer les avait toujours rejetés, de la même manière qu’il avait rejeté sa sœur quand elle essayait de le rendre heureux. »<a title="" href="#_edn2">[ii]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wertheimer refuse d’être heureux pour pouvoir profiter de sa vision désespérée du monde, la développer longuement en l’appliquant à toutes choses. Et le narrateur, même s’il croit pouvoir le cacher en démystifiant Wertheimer, est au fond exactement comme lui. Ses constants noircissages nous le prouvent. Il est certes un peu plus fin, un peu moins extrémiste, il apporte parfois quelques nuances, mais il est régi par le même mécanisme souterrain. Ce sont les exagérations et le manque de retenue de Wertheimer qui permettent la mise à jour des lois qui gouvernent leurs comportements et leurs pensées. Sans ce double, le narrateur aurait dû les extirper de lui-même, et il est évident que sa vanité l’en aurait empêché, ou du moins, elle l’aurait poussé à mentir par omission ou par embellissement. Car le narrateur de Thomas Bernhard diffère en cela du héros du sous-sol de Dostoïevski qu’il ne prend aucun plaisir à s’abaisser ou à se dénigrer. Il évite autant qu’il peut de se présenter sous un mauvais jour. Wertheimer lui permet de garder la haute idée qu’il se fait de lui tout en ne cachant pas les différents modes de médiocrité, de mauvaise foi et d’égoïsme que leur “échec” a formé et consolidé dans leur façon de vivre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Vouloir être le plus malheureux de tous, rejeter régulièrement ceux qui veulent le rendre heureux permet à Wertheimer de jouir de son désespoir, et surtout de l’idée qu’il s’en fait. Ce personnage, par sa position symétrique et son comportement grotesque, autorise à jeter un soupçon sur la vision désespérée du narrateur lui-même (et du même coup, sur tous les personnages similaires de Thomas Bernhard). Même si ce dernier prend soin de davantage la dissimuler (c’est tout simplement sa position de narrateur qui le lui permet: il peut conduire le récit comme il l’entend), il est motivé lui aussi par la même vanité de martyre. Seulement, au lieu de noircir sa vie (et se prétendre directement malheureux), il noircit sa vision du monde (pour que, par induction, on comprenne la profondeur de son malheur). Il est plus subtil, mais, au fond, il est motivé par les mêmes demandes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le malheur s’est transformé en valeur. C’est pourquoi, paradoxalement, Wertheimer serait beaucoup plus malheureux sans son malheur :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">“Je pouvais vraiment dire qu’il était certes malheureux dans son malheur, mais il aurait été plus malheureux s’il avait perdu en une nuit son malheur, si on l’en avait privé en un instant, ce qui aurait été une preuve qu’il n’était, au fond, absolument pas malheureux, mais heureux, même si c’était par et avec son malheur, pensai-je. Après tout, beaucoup, pour avoir été profondément immergés dans le malheur, sont au fond heureux, pensai-je, et je me dis que Wertheimer, probablement, avait été en réalité heureux, parce qu’il avait continuellement conscience de son malheur, il pouvait se réjouir de son malheur. »<a title="" href="#_edn3">[iii]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ce passage est une démystification de l’attitude désespérée que l’on colle habituellement à Thomas Bernhard. La volonté du malheur, l’exhibition de la vision noire du monde qui en découle et qui le justifie, est une ruse de la vanité. Ce choix du désespoir entretient une relation ambivalente avec le bonheur : s’il ne rend certes pas heureux, il évite d’être malheureux. Il permet le plaisir du dénigrement, l’abaissement de tout ce qui menace notre vanité. Le désespéré peut se considérer comme supérieur à tout et à tous. C’est une position bien trop avantageuse pour qu’on la quitte facilement. On a plutôt tendance à s’y enfoncer, à la justifier en multipliant les aphorismes nihilistes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Bien sûr, il n’en découle pas que l’on doit être heureux pour être crédible, mais seulement que le malheur ne se vit pas dans la neutralité. L’abandon de la musique par Wertheimer et le narrateur leur permet, par le désespoir, de gagner la supériorité qu’ils avaient visiblement perdue dans ce domaine. Une supériorité totale, puisqu’elle invalide, en noircissant son objet, toute autre prétention.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Une des causes du suicide de Wertheimer est la mort de Glenn Gould. En effet, son malheur prenait son origine dans le constat de l’indéniable supériorité de ce musicien. Il cachait cette blessure d’orgueil en alimentant son désespoir et en rembarrant toute personne voulant le rendre heureux. Une fois cette cause disparue, sa blessure s’amenuise, et son désespoir, n’ayant plus à en compenser la douleur, perd de sa trempe et de sa vivacité. Le bien-fondé de son malheur vacille. « Wertheimer avait peur de perdre <em>son malheur</em> et c’est à cause de cela et de rien d’autre qu’il se suicida, pensai-je. »<a title="" href="#_edn4">[iv]</a> La disparition du pianiste canadien retire à Wertheimer tout le socle sur lequel il avait fondé sa façon de vivre et la tournure de son esprit. La lutte pour le rétablissement de sa vanité après la déchéance occasionnée et personnifiée par Glenn Gould motivait ce désespoir dans lequel il habitait. Une fois celui-ci décédé, il n’est plus animé par rien. Il est vidé de l’énergie négative grâce à laquelle il vivait.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Mimétisme et aveuglement</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Cependant, la vanité produite par le désespoir ne suffit pas à Wertheimer. En effet, elle est confinée à la négativité, elle ne peut prétendre qu’au sapement des concurrents. Elle ne construit aucun pôle de valeur solide sur lequel se reposer. C’est pourquoi ce personnage est condamné à une imitation perpétuelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">« Wertheimer était un imitateur incessant, il imitait tout ce qu’il croyait être au-dessus de lui, même s’il n’en avait pas les moyens, comme je le vois maintenant, pensai-je, il avait absolument voulu être artiste et à cause de cela il avait sombré dans la catastrophe. De là aussi son agitation, ses constants et pressants allés et venus, son incapacité à rester calme, pensai-je. Et son malheur déboucha sur sa sœur, qu’il tortura pendant des décennies, pensai-je, il l’enferma dans sa tête, comme je le pensai, pour ne plus jamais la laisser sortir. »<a title="" href="#_edn5">[v]</a> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Il a trop longtemps aspiré à être artiste, il l’a trop ardemment désiré pour pouvoir totalement l’oublier. Mais puisqu’il a noirci ce domaine comme tous les autres, qu’il y a renoncé avec éclat, il ne peut pas chercher à développer une valeur à l’intérieur de lui. Il en est réduit à se jeter sur des succédanés sans prendre conscience qu’ils remplacent sa visée initiale, le piano, dans laquelle il a échoué. Il imite des personnes pour ne pas avoir l’air de considérer des domaines que son désespoir lui fait dénigrer. Son mimétisme n’est pas premier : ce n’est pas lui qui crée le désir de briller dans un domaine valorisant. Il permet au contraire d’intercaler une personne entre lui et la valeur dont il aimerait secrètement se doter. Le mimétisme est chez lui une stratégie pour pouvoir tendre en douce vers ce qu’il passe son temps à déprécier sans y croire tout à fait. Il lui permet de ne pas prendre conscience de sa contradiction. Wertheimer est enclin à imiter tout ce qu’il considère comme supérieur à lui. Mais cette imitation est fugitive. Comme elle ne peut pas se déplacer sur le domaine que valorise la personne imitée, ce qui rentrerait en contradiction avec le nihilisme qu’il passe son temps à professer, elle ne possède pas de base sur laquelle elle peut être cultivée. Alors elle s’éteint, pour repartir ensuite dans une nouvelle imitation. L’agitation de Wertheimer procède de son incapacité à se contenter de sa vision du monde négative, ou, dit autrement, à éteindre son aspiration à se doter d’une valeur positive. Il est travaillé par une excitation, un désir dont il se cache l’objet, et qu’il ne peut canaliser dans aucun cadre de valeur. Il est alors condamné à de sempiternels et vains mouvements. Ou alors, comme on le verra par la suite, à la violence émissaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le mimétisme permet à Wertheimer de contenter sa vanité par l’intermédiaire d’une personne dont il se sert comme écran pour se cacher la valeur qu’il a fait profession de dénigrer. Ou peut-être simplement imite-t-il une personne valorisée pour avoir l’illusion, par un mode de pensée magique, d’être lui aussi valorisé. Dans tous les cas son mimétisme est un aveuglement. C’est pourquoi il peut le conduire à des actions qui lui sont objectivement défavorables. « L’imitateur m’imitait en tout, y compris en ce qui était à l’évidence dirigé contre lui, pensai-je »<a title="" href="#_edn6">[vi]</a> Un démystificateur de plateau télé parlerait de masochisme, de plaisir à s’humilier. Thomas Bernhard représente au contraire l’aboutissement d’un processus. Jouer contre soi n’est pas le but recherché. Il n’y a pas nécessairement un désir ou un plaisir à la base de toute adoption d’une position désavantageuse. Seul le critique avide d’une cause directe et claire peut se fourvoyer en le prétendant. Il cache fièrement son esprit simpliste derrière le prétendu scandale de son explication, et il rate la complexité du phénomène que Thomas Bernhard articule littérairement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Le narrateur parvient à donner l’illusion qu’il s’est détaché de Glenn Gould et de l’échec cuisant qu’il représente. Wertheimer a plus de mal à passer outre, il a besoin d’un auxiliaire, d’un intermédiaire ; c’est pourquoi il imite le narrateur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">« Wertheimer n’était pas indépendant, pensai-je. Dans beaucoup de domaines, il était plus sensible que moi, mais en fin de compte, et ce fut son défaut majeur, il était doté de faux sentiments, c’était réellement un <em>naufragé</em>, pensai-je. Comme il n’avait pas le courage de copier ce qui était important pour lui chez Glenn, il copiait tout de moi, ce qui ne lui était profitable en rien, puisqu’il n’avait rien copié de moi d’utile pour lui, mais toujours seulement des choses inutiles, ce qu’il ne voulut jamais comprendre, bien que je n’aie cessé de le lui faire remarquer, pensai-je. »<a title="" href="#_edn7">[vii]</a> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wertheimer est dépendant d’autrui. Il a besoin des autres pour satisfaire sa vanité. Puisqu’il n’est structuré par rien, son mimétisme est irrationnel. La clairvoyance lui est interdite, car sinon il verrait clair dans le ridicule de ses stratégies d’évitement et de remplacement. Il se condamne à suivre aveuglément ce qui finit par devenir une obsession inepte.</span></p><h2 style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Bouc émissaire</span></h2><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">On appellera violence émissaire celle qui vise à soulager un malaise dont la cause ne se trouve pas dans l’objet visé par la violence, ou du moins pas entièrement. On appelle bouc émissaire l’objet de cette violence. Il peut être innocent, coupable, il peut mériter cette violence, et même bien plus, là n’est pas la question.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Une pensée émissaire est un développement d’idées et d’articulations motivé par cette violence ou qui cherche à la rendre possible. Elle peut être fulgurante comme un libelle, ou complexe et abstraite, délayant la violence, ne la provoquant que par endroits.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La violence émissaire peut se manifester sous le mode de la critique, la dépréciation, l’abaissement, le noircissement, la culpabilisation, l’imputation. Son objet n’est pas nécessairement humain, il peut être une abstraction, un lieu, etc. Pourtant, il est très souvent lié (et la violence a toujours la possibilité de s’engouffrer pleinement dans ce lien) à un homme, un groupe d’hommes où à l’humanité en général. On peut facilement supposer que quand le narrateur de Thomas Bernhard noircit des pans de la vie, de la culture ou du climat autrichien, souvent d’ailleurs de la manière la plus délirante qui soit, il s’attaque ou il imagine qu’il s’attaque à certains Autrichiens, il cherche à les provoquer ou à les blesser.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Comme celui de Dostoïevski, le sous-sol de Thomas Bernhard laisse une place immense au besoin de bouc émissaire. De même que la vanité poussait Wertheimer vers les autres, la volonté d’abaisser autrui, ou de le faire souffrir, le conduit pareillement à se lier avec les autres. Sa relation avec sa sœur est entièrement fondée sur le mécanisme psychologique du bouc émissaire : il se sert d’elle pour évacuer ses malaises en la malmenant. Et c’est en ce sens qu’il a besoin d’elle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">« Le jour où sa sœur l’abandonna, il jura de la haïr éternellement et il ferma tous les rideaux de l’appartement de Kohlmarkt pour ne plus jamais les ouvrir. Il parvint à tenir quinze jours, et le quinzième jour il rouvrit les rideaux de l’appartement de Kohlmarkt et il se précipita comme un fou dans la rue, affamé de nourriture et d’êtres humains. »<a title="" href="#_edn8">[viii]</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Wertheimer n’est pas un ermite. Il est trop dépendant des autres. Il en éprouve un besoin aussi impérieux que celui de se nourrir. Malgré tous ses serments, il lui faut retrouver des humains pour satisfaire sa vanité ou apaiser son aigreur dans la violence émissaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Pour éviter de penser que c’est son échec en tant que pianiste qui la rendu malheureux, Wertheimer cherche une autre explication, c’est-à-dire un autre bouc émissaire pour justifier son malheur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>« J’ai eu une enfance déprimante</em>, disait toujours Wertheimer, <em>j’ai eu une jeunesse déprimante</em>, disait-il, <em>j’ai eu des études déprimantes, j’ai eu un père qui me déprimait, une mère qui me déprimait, des professeurs déprimants, un environnement qui me déprimait continuellement.</em> »<a ti
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe nietzschéen progressiste est mal barré !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-03-10:46242522012-03-10T10:04:00+01:002012-03-10T10:04:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Frédéric Schifter ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de <strong>Frédéric Schifter</strong>, cueilli sur <a href="http://www.causeur.fr/"><em>Causeur</em></a> et consacré aux tentatives de récupération de Nietzsche par la gauche progressiste...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3469932" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/2465756452.jpg" alt="Nietzsche.jpg" /></p><p> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><strong>Le nietzschéen progressiste est mal barré</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Il est temps de procéder au nettoyage sémantique des termes de ressentiment et de nihilisme utilisés à tort et à travers par les béotiens qui se piquent de nietzschéisme. C’est principalement dans <em>La généalogie de la morale</em> (1887) que Nietzsche développe la notion de ressentiment et explicite celle de nihilisme. Il y explique que le ressentiment ressortit à une pathologie ethnique. Il est une passion mortelle pour les grandes civilisations fondées sur la conquête et l’esclavage, passion qui infecte le monde depuis l’Antiquité. C’est la haine que vouèrent à leurs maîtres successifs les Juifs dominés, humiliés, persécutés. Comme cette haine manquait de la vitalité physique qui l’aurait mue en une saine violence, elle s’exprima sous la forme sublimée d’une morale subversive. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Faute de devenir un peuple de guerriers, les Juifs, par lâcheté et par ruse, se firent prêtres. C’est ainsi que le plus vil instinct de revanche devint la plus sophistiquée des spiritualités, la culpabilisation l’arme la plus redoutable. Les forts et les nobles qui autocélébraient en toute innocence leur brutalité, leur cruauté, leur égoïsme de caste dominante, eurent à affronter, venant de leurs esclaves, des discours venimeux leur reprochant de servir le Mal et, par là, d’être, en raison même de leur supériorité sociale, humainement inférieurs aux faibles, aux difformes, aux pauvres, aux minables en qui s’incarne le Bien. Ces maîtres sans autres états d’âmes moraux que leurs désirs d’affirmer leur volonté de puissance et qui, pour cela même, se pensaient Bons, Beaux et Grands, finirent par se sentir coupables et par épouser les valeurs qu’ils méprisaient allégrement : la compassion, le souci de l’égalité, le renoncement à la violence. Ils se laissèrent enjuiver — et/ou christianiser, le christianisme étant pour Nietzsche la forme la plus toxique du judaïsme. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">« Tout ce qui sur terre a été entrepris contre les “nobles”, les ”puissants”, les ”maîtres”, le ”pouvoir”, n’entre pas en ligne de compte, si on le compare à ce que les Juifs ont fait : les Juifs, ce peuple sacerdotal qui a fini par ne pouvoir trouver satisfaction contre ses ennemis et ses dominateurs que par une radicale transmutation de toutes les valeurs, c’est-à-dire par un acte de vindicte essentiellement spirituel. Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d’une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont les Juifs, qui, avec une formidable logique, ont osé le renversement de l’aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu.) Ils ont maintenu ce renversement avec l’acharnement d’une haine sans borne (la haine de l’impuissance) et ils ont affirmé : ”Les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons ; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu; c’est à eux seuls qu’appartiendra la béatitude — par contre, vous autres, vous qui êtes nobles et puissants, vous êtes de toute éternité les mauvais, les cruels, les avides, les insatiables, les impies, et, éternellement, vous demeurerez aussi les réprouvés, les maudits, les damnés !”»[GM, I, 7].</span><br /><span style="font-size: small;"> « On sait qui a recueilli l’héritage de cette dépréciation judaïque […] », poursuit Nietzsche, désignant par là la philosophie des Lumières et la Révolution française, les mouvements démocratiques, égalitaristes, socialistes, anarchistes. Je rappelle au passage que le sous-titre de la Généalogie de la morale est Écrit polémique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Or, c’est « […] à propos de l’initiative monstrueuse et néfaste au-delà de toute expression que les Juifs ont prise par cette déclaration de guerre radicale entre toutes », que Nietzsche forge sa notion de nihilisme. Nihiliste, pour Nietzsche, est toute forme de pensée charitable, solidaire, éprise de justice et d’égalité, féministe, compassionnelle, en un mot humaniste qui, par ressentiment, ou au nom du Bien — c’est la même chose —, nie et condamne la volonté de puissance telle que, précisément, la concevaient et l’exerçaient joyeusement et sans remords les « fauves », les « prédateurs », les « brutes blondes », bref, les races appelées à commander et fonder des civilisations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Telle est la conception du ressentiment et du nihilisme selon Nietzsche et il n’en a jamais eu une autre — ce fut même son thème obsessionnel. En faire un penseur de la démocratie, un intellectuel de gauche avant l’heure, relève purement et simplement de la confusion mentale ou de l’escroquerie — l’une n’empêchant pas l’autre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Frédéric Schiffter</strong> (<em>Causeur</em>, 4 mars 2012)</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlA bout de souffle...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-02-18:46024012012-02-18T16:35:00+01:002012-02-18T16:35:00+01:00 Les éditions de La Méduse viennent de publier un nouvel ouvrage de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions de La Méduse viennent de publier un nouvel ouvrage de <strong>Thibault Isabel</strong>, intitulé <strong>A<em> bout de souffle - Etudes et entretiens sur l'épuisement du monde civilisé</em></strong>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> Contributeur régulier de la revue <a href="http://www.revue-elements.com/krisis-Le-Chaos-.html"><em>Krisis</em></a> , Thibault Isabel a déjà publié, aux éditions de La Méduse, un ouvrage passionnant consacré au cinéma, <em><strong>La fin de siècle du cinéma américain,</strong></em> un recueil d'articles de philosophie politique, <em><strong>Le champ des possibles</strong></em>, et un essai intitulé <em><strong>Le paradoxe de la civilisation</strong></em>. Ces ouvrages peuvent être commandés sur <a href="http://www.thibaultisabel.com/page49a.html">le site personnel</a> de l'auteur.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><blockquote><p class="Normal-P"><span class="Body-Text-2-C1" style="font-size: small;"><img id="media-3443066" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/1728179198.jpg" alt="A bout de souffle.jpg" /></span></p><p class="Normal-P" style="text-align: justify;"> </p><p class="Normal-P" style="text-align: justify;"><span class="Body-Text-2-C1" style="font-size: small;">On peut raisonnablement estimer que, depuis la nuit des temps, tous les représentants de notre espèce connaissent épisodiquement des moments de déprime ; le mal-être, le flou identitaire et la douleur d’exister font jusqu’à un certain point partie intégrante de notre condition. On peut imaginer aussi que certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres à ce que nous appelons aujourd’hui la « dépression », que ce soit pour des raisons purement psychologiques, liées à l’éducation, ou pour des raisons physiologiques, liées au circuit neurologique et hormonal du corps.</span></p><p class="Normal-P" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C1">Mais il y a néanmoins tout lieu de penser que notre époque est la proie d’un sentiment exacerbé de malaise intérieur. Depuis le tournant des années 1830 et l’entrée brutale dans la révolution industrielle, l’Occident semble ainsi submergé par une vague plus ou moins généralisée de « spleen », que les auteurs romantiques qualifiaient avec optimisme de « mal du siècle », sans savoir que nous l’éprouverions encore près de deux cents ans après eux… Notre art s’en est largement fait l’écho, tout au long du XX</span><span class="Normal-C">e</span><span class="Body-Text-2-C1"> siècle, de même que nos publications médicales, nos magazines, nos reportages télévisés et nos conversations. La « dépression » est partout, superficiellement soignée par les traitements pharmacologiques à la mode, comme une rustine apposée sur un navire en voie de perdition.</span></span></p><p class="Normal-P" style="text-align: justify;"><span class="Body-Text-2-C1" style="font-size: small;">Les textes rassemblés ici se proposent de faire le point sur quelques-uns des aspects les plus marquants de cet étrange nihilisme contemporain, dont le surpassement constituera sans doute le principal défi des siècles à venir.</span></p><p class="Body-Text-2-P0" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">Sommaire </span><span class="Body-Text-2-C0">:</span></span></p><p class="Normal-P0" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">A</span><span class="Body-Text-2-C2">VANT</span><span class="Body-Text-2-C0">-</span><span class="Body-Text-2-C2">PROPOS</span></span></p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">La crise est dans l’homme. Suicide et mal de vivre à l’ère de l’hypermodernité </span></span></p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">NTRETIEN</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">La foire aux chimères. Lendemains qui chantent et voix de Cassandre</span></span></p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">NTRETIEN</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">Le juste milieu. Une réflexion païenne sur la politique, la morale et la religion</span></span></p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P1" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – S</span><span class="Body-Text-2-C1">lavoj Zizek, interprète d’un monde virtualisé</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">La fraternité virtuelle des Français</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C3">Pulp Fiction</span><span class="Body-Text-2-C1">. Anatomie d’un simulacre</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. –</span><span class="Body-Text-2-C1"> Maturité et responsabilité morale dans l’œuvre cinématographique de David Mamet</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">Le populisme américain</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">NTRETIEN</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">La violence civilisée et celle qui ne l’est pas ..</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">NTRETIEN</span><span class="Body-Text-2-C0">. –</span><span class="Body-Text-2-C1"> Le désir et la contrainte. Remarques sur le processus de civilisation</span><span class="Body-Text-2-C0"> </span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">Penser avec la Chine</span></span></p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"> </p><p class="Body-Text-2-P2" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span class="Body-Text-2-C0">E</span><span class="Body-Text-2-C2">TUDE</span><span class="Body-Text-2-C0">. – </span><span class="Body-Text-2-C1">Sagesse pratique contre modélisation théorique. Une analyse comparée des mentalités chinoises et européennes</span></span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlBen Laden, le bouc-émissaire idéal ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-02-15:45966122012-02-15T16:33:00+01:002012-02-15T16:33:00+01:00 Les éditions de la Différence publient cette semaine un essai de Bruno de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions de la Différence publient cette semaine un essai de <strong>Bruno de Cessole</strong> intitulé <em><strong>Ben Laden, le bouc émissaire idéal</strong></em>. Critique littéraire à <em>Valeurs actuelles</em>, Bruno de Cessole a publié en 2011, chez L'Editeur, <span style="font-size: small;"><strong><em>Le défilé des réfractaires</em></strong>, un recueil qui rassemble une cinquantaine de portraits d'écrivains insoumis.</span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3435730" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/4090147687.jpg" alt="Ben Laden.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Tout pouvoir a besoin d’un ennemi. L’Amérique, première puissance mondiale, se trouve brutalement sans adversaire idéologique après la chute de l’URSS. Ben Laden, champion du fondamentalisme islamiste, que l’Amérique avait inventé et formé contre les Soviétiques, n’aurait-il pas pu combler le vide laissé par l’effondrement du communisme russe et symboliser « le meilleur ennemi » ? s’interroge Bruno de Cessole. Altérité d’autant plus facile à propager qu’elle réanime la très ancienne mythologie des croisades toujours vivace dans la mémoire collective. Cette équation a-t-elle sorti l’Occident de son nihilisme fondamental ou bien n’était-elle qu’un leurre trop fragile pour masquer l’avènement d’un nouveau rapport de force mondial qui révèle combien le déclin de l’Occident s’avère inéluctable ?" </span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlGeneration Lovecraft: Die Flucht in den konservierten Raumtag:euro-synergies.hautetfort.com,2011-12-26:41618372011-12-26T00:05:00+01:002011-12-26T00:05:00+01:00 Generation Lovecraft: Die Flucht in den konservierten Raum...
<table class="contentpaneopen"><tbody><tr><td class="contentheading" width="100%"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: xx-large; color: #ff6600;"><a class="contentpagetitle" href="http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/3035-generation-lovecraft-die-flucht-in-den-konservierten-raum"><span style="color: #ff6600;">Generation Lovecraft: Die Flucht in den konservierten Raum</span></a></span></td><td class="buttonheading" align="right" width="100%"><a title="PDF" href="http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/3035-generation-lovecraft-die-flucht-in-den-konservierten-raum?format=pdf" rel="nofollow"><br /></a></td><td class="buttonheading" align="right" width="100%"><a title="Drucken" href="http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/3035-generation-lovecraft-die-flucht-in-den-konservierten-raum?tmpl=component&print=1&layout=default&page=" rel="nofollow"><br /></a></td><td class="buttonheading" align="right" width="100%"><a title="E-Mail" href="http://www.blauenarzisse.de/index.php/component/mailto/?tmpl=component&link=963678a70295a09a57dcf87992913e3ba212bd36"><br /></a></td></tr></tbody></table><table class="contentpaneopen"><tbody><tr><td valign="top"><p><span class="small" style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde; color: #c0c0c0;">Geschrieben von: Dietrich Müller </span></p></td></tr><tr><td class="createdate" valign="top"><p> <span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde; color: #c0c0c0;">Ex: http://www.blauenarzisse.de/</span></p></td></tr><tr><td valign="top"><p style="text-align: left;"><img style="float: left; margin: 5px;" src="http://www.blauenarzisse.de/images/lovecraft.jpg" alt="" width="150" height="150" border="0" /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Meine Generation dankt langsam ab. Sie hat ihren Part gespielt, ihre Aufgabe an der Geschichte vollzogen. Hedonisten ohne Plan, die der großen Symbolzertrümmerung den nötigen Schub gaben, damit alles über die Kante fiel. Es war wohl nötig. Die Kinder der „Generation Kohl“, welche ihre Lektion aus der „geistig-moralischen Wende“ gezogen hatten. Das es nämlich keine Geistigkeit und keine Moral gebe und auch keine Wende, sondern nur einen sinnlosen Trott, dem der Mensch folgt. Wir waren eine materialistische, eine nihilistische Generation. Das Produkt und die Gegenwart waren uns alles, denn alles war im Überfluss vorhanden. Der Westen war Trumpf im drögen Spiel, es galt nur zu kollaborieren und zufrieden zu verwesen. Alles gemacht.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Heute ist nichts mehr im Überfluss vorhanden. Das Wort Freizeit, vorher noch Gebot der Stunde, hat einen schalen Klang bekommen, sogar einen leicht despektierlichen. Von meinen Bekannten und Freunden gleichen Alters sind ungefähr ein Viertel durch Suizid abgetreten, ein großer Teil hat immerhin hart dorthin gearbeitet.</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Die Party ist vorbei!</span></strong></span><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Der Rest wurde eskapistisch oder verschwand in ominösen Berufen fernab der Gegenwart. Eine ganze Generation auf dem Rückzug, in Auflösung begriffen wie eine geschlagene Armee. Was wir der Jugend kurz hinter uns lassen, ist ein zweifelhaftes Geschenk: Das früher alles besser, alles leichter war. Das der beste Teil gelaufen sei und man nicht mehr so einfach durchs Leben komme. Das es nun mühevoll sei. Doch keine Party.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Ich stehe hier ein bisschen zwischen den Stühlen. Ich war nicht richtig meiner Generation angeschlossen, aber ich teilte wohl doch mehr Punkte mit ihr, als mir lieb ist. Freilich lehnte ich den Hedonismus ab. Meine Exzesse hatten immer etwas Verbissenes an sich, zeugten von einer durchaus masochistischen Neigung; sich mit Lust selbst zu zerstörten, weil man keinen Sinn kannte und keine Autorität akzeptierte.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Es war der Schrei, der ein Echo verlangte: Gewaltig, versessen und ohne ein Gefühl von Verantwortung. Pure gegenwärtige Energie. Ein Kraftakt gegen sich selbst und die verlornen Ordnungen. Ein Verlangen nach elementarer Antwort im Ausdruck absoluter Katastrophe. Schön und dumm – wie die Jugend eben ist. Ich vermisse sie nicht.</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Die neuen Ordnungshüter kamen wie Phoenix aus der Asche<br /> </span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Heute ist aber eine Generation schneidiger Erneuerer angetreten und hebt sich – scheinbar wie Phoenix aus der Asche – aus den Ruinen einer ruinierten Gesellschaft. Den kaputten Kollektiven wird da mit einem trotzigen Ordnungswahn entgegengegangen, der jeder Beschreibung spottet. Man ist bereit einen Unterschied zu machen und betet einen Katalog an Forderungen und an Leistungswille hinunter: Der Mensch muss arbeiten, er muss glauben, er muss bereit sein sich zu fügen im Großen, in seinem Umfang aber die irre gewordene Welt zur Ordnung rufen.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Lauter selbst ernannte Kreuzritter, die den Katalog der Sekundärtugenden ebenso aufsagen können wie Stellen aus der Bibel. Man hißt alte Symbole: Das Kreuz Christi, die Fahne der BRD, die Fahne Preußens, man hat das „Buch der Bücher“ am Nachttisch und übt sich in früher Monogamie (so gut es geht...). Ausgezogen, aufgezogen den Weltenlauf gerade zu rücken. Konservative Revolution mit dem Ruf nach Autorität; dem Anspruch darauf?</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Es regiert Lovecraft und keine Konservative Revolution: Über den negativen Pessimismus</span></strong></span><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Alles Mumpitz. Was regiert ist das „Prinzip Lovecraft“. Gestorben ist der seltsame, bittere Mann im Jahre 1937 mit gerade mal 46 Jahren. Gelebt hat er nicht, aber viel geschrieben. Eine Ehe geführt, welche wie ein peinlicher Zufall wirkt. Die Migrantenströme im New York der 20er-Jahre besehen und für rassischen Dreck befunden. Zurückgeflohen in die nicht vorhandene Idylle der Provinz, wo er sich vor dem Leben versteckte und von der Epoche abkapselte, die er so sehr hasste. Bis er endlich unter den qualvollen Schmerzen des in ihm wuchernden Krebses verstarb und damit seiner puritanischen Meinung scheinbar nachdrücklich Gewicht gab, dass der Körper, das Fleisch widerlich seien.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Was da nach den ruinösen Resten meiner Generation verglühend vergangenen Träumen hinterherjagt, ist keine Konservative Revolution, denn das bedürfte eines offensiven Gestus, eines aggressiven Optimismus mit Sendungsbewusstsein. Das ist nicht vorhanden, sondern der Wille zur erzwungenen Ordnung im beschränkten Kreis des eigenen Selbst. Es ist kein Aufstand, sondern ein Angstruf gegenüber einer Zeit, die man nicht versteht und nicht kontrollieren kann. Was man vertritt, ist Ruhe und Ordnung beim Tanz auf dem Vulkan. Pardon. Natürlich beim Gleichschritt hin zum Krater.</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Die schöne Bundesrepublik, das Altersheim<br /> </span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Man verlangt sich selbst und andere zur Ordnung zu rufen, weil man das Chaos als unerträglich empfindet und die Zeit als Barbarei. Man huldigt der Xenonphobie. Europa als bedrängte Welt und Deutschland als Schlachtfeld zerfallender Kultur, die man quasi im Wohnzimmer konservieren muss.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Reformieren: Ja. Revoltieren: Nein. Das Alte soll bewahrt werden. So schön ist die BRD, wenn nur nicht so viele Idioten und Türken da wären. Sehnsucht nach dem „Eisernen Besen“ in der Stille der musealen Eigentumswohnung. Ruhe muss gewahrt werden durch die leise Reform abseits vom Leben. Sich selbst zügeln, damit man andere hoffentlich zügelt. Und hoffen, dass der große Umbruch an einem selbst noch einmal vorbeizieht. Denn eigentlich will man nur in Ruhe und Frieden leben. Ähnlich wie in einem Altersheim. Niemals aufgeschreckt durch Veränderung oder vitale Energieentladung.</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Die konservierenden Konservativen sind in Wahrheit Nihilisten</span></strong></span><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Das ist kein Konservatismus, das ist ein konservierter Raum, bestückt mit Symbolen und Werten, die man Marken gleich übernommen hat. Es wird eine Scheinwelt konstruiert mittels derer man sich auf der Flucht vor dem Leben befindet. In diesen Raum hinein soll dann die Saat geworfen werden: Die Familienplanung als Keimzelle zur Rettung bedrohter Ordnung. Lächerlich. Versponnen. Feige.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Wie Lovecraft ist diese Generation nicht wirklich konservativ, sondern im Kern nihilistisch. Sie erkennt die Macht der Sinnlosigkeit absolut an und setzt dieser ein Gemälde entgegen, gegenständlich im Ausdruck. Bitte nicht berühren, nicht interpretieren. Bewegungslosigkeit als Kraftprobe. Jesus als Pantomime. Disziplin im Stilstand. Preußen als ewiger Haltbefehl – auf dem Friedhof.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Wie Lovecraft auch, so hat diese Generation etwas nekrophilies an sich. Ghule, die sich an der deutschen und europäischen Geschichte vergreifen und das faulige Fleisch von den alten Knochen ziehen. Schamlos. Peinlich. Neurotisch.</span></strong><br /> <br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> Scham vor der eigenen Lebensunfähigkeit</span></strong></span><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Deshalb reagieren sie auch aufgeschreckt und verlegen, wenn man ihre Grabschändungen ans Licht zerrt. Sie kümmert die Geschichte nicht, weil sie das Leben und die Menschen lieben, sondern weil sie nach Ausreden suchen, um sich an der Historie zu vergreifen um der Gegenwart zu entgehen. Selbst für einen rauschhaften Totentanz sind sie noch zu träge, darin den leichenfressenden Guhlen, die nicht umsonst die niedrigsten Kreaturen der Nacht darstellen, gleich. Kein deutscher Furor, kein römischer Stoizismus. Nicht Pracht, nicht Herrlichkeit von geistiger Aristokratie. Nur morbide Gärgase einer Bewegung auf mikroskopischer Ebene.</span></strong><br /> <br /><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Die Generation Lovecraft. Lovecraft starb am Ende aus Scham ob der eigenen Lebensunfähigkeit.</span></strong></p></td></tr></tbody></table>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe nihilisme européen...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-12-03:38891502011-12-03T16:44:00+01:002011-12-03T16:44:00+01:00 " J'enseigne de dire non en face de tout ce qui rend faible - de tout ce...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"<em>J'enseigne de dire non en face de tout ce qui rend faible - de tout ce qui épuise.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: small;"> J'enseigne de dire oui en face de tout ce qui fortifie, de ce qui accumule les forces, de ce qui justifie le sentiment de la vigueur.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><em>Jusqu'à présent on n'a enseigné ni l'un ni l'autre : on a enseigné la vertu, le désintéressement, la pitié ou même la négation de la vie. tout cela sont les valeurs des épuisés.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br /></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Mille et une nuits viennent de rééditer en format de poche <strong><em>Le nihilisme européen</em></strong>, le premier livre de <em>La volonté de puissance</em>, l'ouvrage posthume de<strong> Friedrich Nietzsche</strong><strong><em></em></strong>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3318993" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/02/2967761612.jpg" alt="Nihilisme européen.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Dès les années 1880 Nietzsche projette un ouvrage qui exposerait toute sa philosophie, mais il ne peut le mener à bien. Juste après sa mort, sa soeur Elisabeth établit le texte à partir de fragments, selon le plan laissé par l’auteur en mars 1887. Le Nihilisme européen est le premier des quatre livres de La Volonté de puissance : 86 fragments qui dressent le bilan de la situation philosophique de l’Occident moderne, caractérisé par le nihilisme d’une société malade, épuisée, décadente, « où le faible se nuit à lui-même ». Nietzsche analyse l’essence du nihilisme comme une dévalorisation de la vie et de l’existence. Il y voit trois responsables : le christianisme, l’esprit rationnel et l’esprit critique, et leur donne un nom : Kant, Rousseau, Schopenhauer, Wagner."</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlEducation : le grand abandon...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-11-07:38564522011-11-07T10:24:00+01:002011-11-07T10:24:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Le Vigan , cueilli...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de <strong>Pierre Le Vigan</strong>, cueilli sur <a href="http://www.voxnr.com/"><em>Voxnr</em></a> et consacré à l'éducation. Pierre Le Vigan vient de publier, aux éditions de La Barque d'or, un essai intitulé <strong><em>La banlieue contre la ville</em></strong>, disponible sur le site <a href="http://la-barque-d-or.centerblog.net/">La barque d'or</a>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3278369" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/3987908408.jpg" alt="education_moderne.jpg" width="315" height="187" /></p><p> </p><blockquote><div class="cTexte" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><strong>Education : le grand abandon</strong></span></div><div class="cTexte" style="text-align: justify;"> </div><div class="cTexte" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Depuis Jacques Ellul nous savons que la modernité consiste à croire que tout problème a une solution technique. Il suffit en tous domaines de trouver la bonne technique : celle qui est la plus efficace. En matière d’éducation, nous en sommes là. Les pédagogues ont développé l’idée qu’il faut expérimenter le plus possible, et que des méthodes nouvelles permettront de surmonter les échecs de l’école. Il faudrait ainsi « apprendre à apprendre ». Comment ? Par petits groupes, par le travail « collectif », sous le patronage d’un « prof-animateur » et non plus de Monsieur ou Madame le professeur. Le tuteur remplace l’enseignant, qui était déjà une version dégradée du professeur. Le travail en petits groupes évite de se poser la question des notes individuelles, remplacées au mieux par une « évaluation » collective voire plus simplement par la validation d’un savoir-être : s’intégrer au groupe, réciter les mantras sur les « droits citoyens », les « écogestes », etc. Les petits groupes valident aussi la communautarisation de la société : chacun dans son groupe, c’est au fond l’individualisme à une échelle collective, soit ce qu’il y a de pire dans le communautarisme, à savoir non pas la communauté mais la tribu, et la juxtaposition des tribus sans lien entre elles. C’est en d’autres termes la fin de l’espace public. Nous allons ainsi vers « un pays libanisé » dit Natacha Polony (Le pire est de plus en plus sûr, Mille et une nuits, 2011). C’est le règne du chacun pour soi et du chacun chez soi, chacun dans sa communauté – celle-ci n’étant qu’une caricature des liens communautaires anciens. Avec la fin de l’espace public c’est bien sûr aussi la fin de la France qui se profile. C’est le grand abandon.</span><br /><br /><span style="font-size: small;">De quoi s’agit-il pour les maîtres de notre politique éducative ? De déconstruire le concept de nation au nom de la diversité. Entendons-nous : la diversité des origines existe, et en France existent même les « petites patries » locales dont parlait Jules Ferry (et qu’il ne niait nullement mais voulait lier en une nation tel un bouquet), et a fortiori la diversité des origines avec l’immigration de peuplement. Mais à partir du moment où des millions de personnes ont été amenées à vivre en France et à s’y installer définitivement il est prioritaire de leur donner les moyens de s’y acclimater. Comment ? En enseignant d’abord l’histoire de France et d’Europe, la géographie, la langue française. Et en enseignant d’une certaine façon. Parce qu’il ne suffit pas de se mettre ensemble autour d’une table pour apprendre. Il n’y a pas à désamorcer l’angoisse de ne pouvoir arriver à apprendre. Qui ne l’a pas connue ? Cette angoisse est naturelle. Elle peut justement être desserrée en avançant sur des bases fermes, solides, universelles dans notre pays. Il fut une époque où tel jour à telle heure tous les écoliers de France faisaient la même dictée. Ce n’était pas si idiot. Cela indique un chemin : une éducation dans un pays doit être universelle, commune, en continuité d’un bout à l’autre du territoire. Elle doit créer un socle de références communes, et cela d’autant plus que les origines de chacun sont diverses. En effet, ce socle commun est d’autant plus nécessaire que manque la culture commune entre les élèves, d’autant plus nécessaire quand elle se résume au consumérisme et à l’américanisation des moeurs. C’est pourquoi la tendance actuelle dans l’éducation est néfaste. Quelle est-elle ? Elle est de valoriser les expérimentations, les autonomies des établissements d’enseignement. C’est le discours de la dérégulation appliqué à l’école après avoir été appliqué à la finance à partir des années 1980-90. Dans l’école post-républicaine, chacun expérimente, et chacun s’évalue. Au nom de la créativité. Un beau mot pour dire la fin d’un socle commun de connaissances. Depuis la loi Fillon de 2005 cette tendance s’accélère. Les expérimentateurs libéraux se retrouvent au fond d’accord sur la même politique que les « innovants » libertaires. Daniel Cohn-Bendit est l’archétype politicien de cette convergence. Tous deux, libéraux et libertaires, ont cessé de croire à l’espace public de l’éducation. Du fait de leur action conjointe, culturelle pour les libertaires, politique pour les libéraux (de droite ou de gauche), la tribalisation des établissements est en marche, en phase avec la tribalisation-barbarisation de la société. Dans le même temps, l’idée de savoirs à connaitre est abandonnée au nom de l’efficacité économique, que défendent aussi bien la droite que la gauche. Les savoirs laissent la place à des « compétences », concept flou à la mode. C’est un processus de dé-civilisation : il s’agit non plus de maitriser des connaissances, de les évaluer par des notes forcement individuelles, de progresser vers un savoir donnant la capacité d’être citoyen mais d’acquérir un savoir-être utilitaire, bref d’être adaptable dans le monde de l’entreprise. Fluide et flexible. Dans ce domaine la démagogie face à la préoccupation de l’emploi fait rage, surfant sur l’angoisse des Français. On ne parle d’ailleurs plus de métiers, qui supposent des connaissances précises mais de l’emploi, qui suppose une malléabilité continue. Il s’agit donc de créer l’homme nouveau flexible. Dévaloriser les connaissances précises et valoriser les « savoirs-être » c’est la révolution anthropologique de l’école nouvelle, l’école d’après la France et d’après la République, l’école d’après les nations (en tout cas les nations d’Europe). Curieusement la campagne électorale de 2007 s’est jouée sur d’autres thèmes. C’est en défendant, dans la lignée d’Henri Guaino, les principes d’une école républicaine que Nicolas Sarkozy a gagné, y compris en séduisant un électorat de gauche sur ces questions. (Il n’est pas exclu qu’il tente la même manœuvre). A t il appliqué ses principes affichés dans les meetings et discours ? Aucunement. La droite, malgré quelques tentations de bonnes mesures sous Xavier Darcos, est vite revenue avec Luc Chatel à la conception de l’enseignant-animateur, une conception plus en rapport avec l’air du temps. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">En conséquence, la sélection sociale se fait de plus en plus en dehors de l’école publique, gratuite et laïque. L’abandon de la méritocratie prive les classes populaires de toute possibilité d’ascension sociale. A la place de l’ascenseur social par l’école publique un leurre est mis en place : c’est la diversité chère à tous nos gouvernants, de la droite américanisée à la gauche multiculturelle à la Jack Lang en passant par l’omniprésent Richard Descoings patron de « sciences po Paris », membre du club Le Siècle et diversito-compatible s’il en est. A ce stade, le chèque-éducation représenterait l’officialisation de la fin de l’école républicaine. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est pas appliqué. Trop voyant. Trop symbolique. Il manifesterait trop clairement cette fin : il s’agit en d’autres termes de maintenir la fiction, le manteau vide de l’éducation « nationale, laïque et publique ». La diversité participe de l’abandon de la méritocratie. De quoi s’agit-il ? De faire entrer des élèves dans des institutions prestigieuses en les exonérant de l’accès classique, en ouvrant une voie privilégiée. Comme si on reconnaissait implicitement qu’ils sont incapables de réussir le concours normal de ces institutions – ce qui est faux sauf que ce ne serait sans doute pas les mêmes qui seraient admis. A l’inverse, une bonne politique républicaine serait de développer des aides aux devoirs, des bourses d’étude, des internats d’excellence pour aider à la réussite dans ces concours des jeunes issus de milieux populaires. Avec la « politique de la diversité » il s’agit en fait de former une petite élite hyper-adaptée au système économique et de lui offrir la collaboration (lucrative : les jeunes de la diversité admis dans les grandes écoles choisissent souvent… la finance) avec le turbocapitalisme tandis que l’immense masse des jeunes de banlieue resteraient l’armée de réserve du capital. Nous avons donc du coté des gouvernants, de droite comme de gauche, des pédagogistes ou ludo-pédagogistes pour qui chaque jeune doit découvrir en lui ses « savoirs faire enfouis » et développer un savoir-être basé sur le « vivre–ensemble », une autre formule magique. Et nous constatons dans le même temps que ce spontanéisme éducatif est prôné tandis que la barbarisation de certains jeunes, pourtant bel et bien passés par l’école s’accroit (cf. L’affaire Ilan Halimi). C’est en fait l’abandon de la dimension verticale de l’éducation qui est en cause dans la perte des repères que l’on observe. Il y a toujours eu des gens rétifs à se conformer à une certaine noblesse d’âme. Mais il fut un temps où on enseignait cette noblesse. Chacun savait plus ou moins qu’elle existait, sans s’y conformer pour autant. Désormais, le nihilisme qui se manifeste dans la société et dans l’éducation tend à dire que tout vaut tout, que l’élève doué et/ou travailleur doit être noyé dans le groupe. Pour ne pas « stigmatiser » les nuls. Face à cela les instructionnistes sont ceux qui disent : il y a des choses à apprendre, et pas seulement des savoirs être à acquérir. En d’autres termes le meilleur apprentissage du « savoir-être » - si on tient vraiment à avancer cette notion - c’est le sens de l’effort et du travail. On appelle aussi les instructionnistes les « républicains ». Je suis républicain. C’est de cela qu’il s’agit : d’affirmer que la République est autre chose qu’une démocratie des ayants droits où chacun serait réduit à un consommateur tranquille, avec une pondération raisonnable d’insurgés incendiaires, de façon à entretenir la peur sécuritaire (bien légitime face à des agressions bien réelles) et à empêcher toutes luttes sociales, si nécessaires pourtant, si légitimes quand le système de l’hypercapitalisme financier attaque les classes populaires, les salariés et les classes intermédiaires avec une détermination sans précédent. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Refaire une instruction publique et républicaine pour former des citoyens qui iraient vers les luttes de libération sociale et nationale du peuple de France c’est là l’enjeu.</span></div></blockquote><blockquote><span style="font-size: small;"><strong>Pierre Le Vigan</strong> (<em>Voxnr</em>, 5 novembre 2011)</span><div class="cTexte" style="text-align: justify;"> </div></blockquote>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlMode d'emploitag:theatrummundi.hautetfort.com,2011-02-21:31139292011-02-21T00:10:00+01:002011-02-21T00:10:00+01:00 ...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2902325" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/1803608197.jpg" alt="20février2011.2.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Est-ce que, quand tu écris une phrase, il faut comprendre le contraire ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui, aussi. Et ne pas juger.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je vais bien, je me repose, je vous emmerde tous, adieu.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">(Quelle espèce d’homme es-tu donc ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">C’est ce que je commence à me demander.)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Non, attendez, je plaisante.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La différence, s’il te plaît, entre une phrase où tu plaisantes et une où tu ne plaisantes pas ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Aucune. Ou le moment.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Et comment sait-on dans quel moment tu es ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">On ne sait pas.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Restez, restez, je vous aime, je n’ai rien à foutre de rien ni de vous.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu annules toujours tout ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">J’essaie de faire silence.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais ça cause quand même sans cesse.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais ça cause quand même sans cesse.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Où il y a accord, il y a ironie supérieure. Poursuivons.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu improvises, là ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Ça révèle, oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Détruire et diviser ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">J’aime. Et fondre tout cela.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Fondre en quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">C’est ça, la question. Le lieu du doute.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais tu doutes, toi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Très peu. Toujours pour des foutaises.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">En quoi crois-tu ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">En rien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">En rien de ce monde.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu vois un autre monde auquel croire ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Non.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors rien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ni ce monde-là ni un autre.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Nihilisme ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La question se pose.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Pas de plus grande faucuterie que de ne pas se la poser. Peut-être même faut-il répondre : Oui. Mais répondre Oui pour que Non.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La réponse, maintenant. La tienne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Je la réserve. Pour autant que je la tienne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu te défiles ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Non.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Si pas le néant, quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Dieu.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors, réponds : Nihilisme ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Peut-être. Ou juste le néant.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Dieu ou le néant ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dieu </em>et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">le néant.</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La peur ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La peur de mourir ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Sans doute. Mais pas d’abord. Je suis trop jeune encore…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais tu m’emmerdes, dégage, connard.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dieu </em>et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">le néant. Ensemble. L’un par l’autre.</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">C’était mon autoportrait métaphysique improvisé du 20 février 2011 ; il ne m’a rien apporté et il serait bon qu’il ne vous apporte rien non plus.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0p
O.Bhttp://vivrecestlechrist.hautetfort.com/about.htmlL'au-delà : projection d'un désir ? Les grandes religions (5)tag:vivrecestlechrist.hautetfort.com,2011-01-01:30465912011-01-01T07:00:00+01:002011-01-01T07:00:00+01:00 82 Dans le cadre de ce consensus de base, la différence...
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; color: red; font-size: 10pt;">82</span></strong><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">Dans le cadre de ce consensus de base, la différence de base devient, elle aussi, immédiatement évidente quand nous en venons à parler concrètement et à nous fixer sur des religions déterminées. Comparons par exemple - car nous ne pouvons traiter ici de toutes les grandes religions - la position chrétienne avec ce qui représente sans doute la position la plus extrêmement opposée, le <span style="color: #800080;">bouddhisme</span>. Celui-ci a montré toutes ses virtualités en s'imposant au cours des siècles à partir de l'Inde, au nord (Chine, Corée, Japon : bouddhisme septentrional du <span style="color: #800080;">Mahâyâna</span>) et au sud (Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge : bouddhisme méridional du <span style="color: #800080;">theravâda</span>) et y a survécu jusqu'à présent, contre toute attente des missionnaires chrétiens, même dans un monde de plus en plus sécularisé. Il a prouvé ainsi non seulement sa capacité d'adaptation à l'évolution sociale en Orient, mais aussi son attrait persistant sur les intellectuels occidentaux. Qu'on songe seulement à Schopenhauer, Richard Wagner, Heidegger, Whitehead !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">Or, ce que les chrétiens croient ou ont cru, quand ils parlent de l'état final, nous est familier : il est alors question du ciel et du chemin « par où l'on va au ciel ». Le <span style="color: #800080;">bouddhisme</span>, en revanche, est très souvent considéré non seulement comme athée, mais même comme <span style="color: #800080;">nihiliste</span>. On se réfère alors volontiers au terme de <span style="color: #800080;">nirvana</span> par lequel les bouddhistes désignent l'état final de l'homme et du monde. Mais qu'est-ce que le nirvâna ? <span style="color: #800080;">Nirvana</span> (de la racine sanscrite <em>va</em> : « souffle ») signifie « évanescence » ou « extinction » dans un état de repos sans désir, sans souffrance, sans conscience, <span style="font-size: xx-small;">[<strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="color: red;">83]</span></strong></span> sans fin, comme une bougie s'éteint ou<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>comme une goutte de pluie se fond dans la mer. C'est là l'idée fondamentale du <span style="color: #800080;">bouddhisme</span> déjà exprimée dans les « <span style="color: #800080;">quatre vérités saintes </span>» du <span style="color: #800080;">Bouddha </span>: celui qui, par la maîtrise de sa soif de vivre et par l'illumination, est parvenu à l'extinction de ses désirs et a donc obtenu le repos pour son propre moi, expérimentera de son vivant, quoique de façon imparfaite, le <span style="color: #800080;">nirvana</span>. Mais celui qui, durant sa vie, n'a pas triomphé de son égoïste soif de vivre se condamne lui-même à renaître après la mort (« <span style="color: #800080;">réincarnation </span>»). Seul celui qui meurt illuminé est définitivement arraché à la contrainte de la renaissance : il trouve accès à la plénitude du <span style="color: #800080;">nirvana. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">Si l'on compare la position chrétienne et la position bouddhiste, dans leur formulation extrême, on peut faire ressortir une <em>différence de base </em>qui pourrait bien n'être pas seulement caractéristique du christianisme et du bouddhisme mais, dans une large mesure, des religions d'origine sémitique, donc de la tradition judéo-christiano-islamique et des <span style="color: #800080;">religions d'origine indienne</span>, donc de la tradition hindo-bouddhique. Au regard de l'état final, cette différence de base peut être décrite, très schématiquement bien sûr, par les tendances prédominantes suivantes :</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">- Fondamentalement, la tradition judéo-christiano-islamique a du monde (et de cette vie) une conception positive ; elle y voit une <span style="color: #800080;">bonne création de Dieu</span>, de sorte que la <span style="color: #800080;">rédemption</span> de l'homme s'opère dans ce monde. La <span style="color: #800080;">tradition hindo-bouddhique </span>a du monde (et de cette vie) une conception surtout négative ; elle y voit une illusion, une apparence, de sorte que la rédemption de l'homme s'opère hors de ce monde.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">- La tradition judéo-christiano-islamique (prônant une voie active par la justice et par l'amour) ne connaît qu'une seule vie de l'homme dans laquelle tout se décide pour l'éternité. Au contraire, la tradition hindo-bouddhique (préférant la voie mystique de l'effacement et de l'illumination) connaît plusieurs vies dans lesquelles l'homme peut se purifier de plus en plus et parvenir à la perfection.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">- Foncièrement, la tradition judéo-christiano-islamique considère l'état final de l'homme et du monde comme être et plénitude (le plus souvent dans le sens personnel) ; la tradition bouddhiste surtout <span style="mso-spacerun: yes;"> <span style="font-size: xx-small;">[</span></span><span style="font-size: xx-small;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="color: red;">84]</span></strong> </span>y voit par contre non-être et vide (dans un sens le plus souvent apersonnel). </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: small;">Ces différences semblent remettre complètement en cause le consensus de base qu'on a dit. Reste-t-il encore un point commun, et une discussion là-dessus a-t-elle encore un sens ? </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10pt;"><span style="font-size: small;">La constatation schématique de tendances opposées en leur formulation extrême devrait tout d'abord aiguiser notre regard. Il nous faut - pour autant que cela est possible dans le cadre que nous nous sommes fixé - l'analyser de plus près et la nuancer. La réalité des religions, tant d'origine sémitique qu'indienne, est, on le sait bien, très complexe et source de dissentiments. De plus, dans ce contexte, je laisserai de côté tout ce que la critique estimerait à bon droit appartenir à la discussion avec les religions ; à savoir que, dans toutes les religions mondiales (tout comme dans le christianisme), il y a des doctrines et des pratiques qui sont différentes et contradictoires ; à côté de la réflexion et de la discussion théoriques, il y a d'une part l' expérience spirituelle et d'autre part la pratique ; à côté des monuments de théorie spéculative (souvent très abstraits et apersonnels), il y a la pratique populaire de la foi (de caractère souvent très personnel) ; à côté d'une philosophie, d'une ascèse, une spiritualité sublime d'élévation, il y a aussi des <span style="color: #800080;">superstitions</span> cachées ou massives, une sensualité grossière sous un simple vernis spirituel. Il s'agit ici pour moi d'esquisser à l'aide des notions opposées que je viens d'énoncer les différents modèles de croyance en l'éternité. Entre eux, me semble-t-il, demeure quelque chose de commun en dépit de la diversité des systèmes de référence. Un dialogue en tout cas devrait être possible. (…)</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10pt;"><span style="font-size: small;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal; margin: 0cm 0cm 0pt; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10pt;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"> <span style="font-size: x-small;"> A suivre....</span></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: small;">Hans Küng - Vie éternelle ? Ed du Seuil , 1985 ISBN 978-2-02-008604-2</span></span></p>
O.Bhttp://vivrecestlechrist.hautetfort.com/about.htmlL'au-delà : projection d'un désir ? Karl Jaspers (3)tag:vivrecestlechrist.hautetfort.com,2010-12-30:30433592010-12-30T07:00:00+01:002010-12-30T07:00:00+01:00 60 La philosophie de Karl Jaspers tourne également...
<p><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: small;"><p style="text-align: justify;"> <span style="font-size: xx-small;"><span style="font-size: xx-small;"><span style="color: #ff0000;">60</span> </span><span style="font-size: small;">La philosophie de <span style="color: #800080;">Karl Jaspers </span>tourne également autour de </span><span style="color: #ff0000;"><span style="font-size: xx-small;">61</span></span></span><span style="font-size: small;"> l'homme, de sa liberté existentielle, de son être-soi dans la communication avec autrui. C'est un fait de portée considérable que l'homme soit exposé sans cesse à des crises profondes et tombe inéluctablement dans des situations où il touche à des limites : " <span style="color: #800080;">situations-limites</span>" - le fameux mot clé de la <span style="color: #800080;">philosophie de Jaspers </span>dans l'expérience angoissante du caractère inévitable du combat, de la <span style="color: #800080;">souffrance</span>, de la <span style="color: #800080;">faute</span>, dans l'expérience du destin immuable, dans la <span style="color: #800080;">mort </span>d'un être cher ou dans la pensée de sa propre mort. Partout ici-bas menacent l'échec, la <span style="color: #800080;">désespérance</span>, le <span style="color: #800080;">désespoir nihiliste</span>. Peut-on y échapper ? Seulement en acceptant cette situation, en y consentant sans réserve, en acquiesçant même à la mort.</span></p></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un saut hors du désespoir, vers l'<span style="color: #800080;"> être-soi </span>et vers la <span style="color: #800080;">liberté</span>, doit être fait. Un saut qui n'est possible que si l'homme se reconnaît comme doté par autrui, tout comme il peut faire l' expérience qu'il ne s'est pas créé lui-même et doit son existence à autrui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">C'est en effet dans la plus extrême <span style="color: #800080;">situation d'échec </span>qu'il devient possible pour l'homme de faire l'expérience fondamentale de cette "<span style="color: #800080;">transcendance</span>" qui ne s'identifie pas au monde, et sans laquelle l'existence humaine, au vrai sens du mot existence, ne serait pas possible. Si les hommes peuvent traverser des situations limites, s'ils peuvent tenir sans broncher, même dans la mort, ce n'est pas par eux-mêmes, mais grâce à un "secours", différent de tout secours venant de ce monde, et que seule peut connaître d'expérience la<span style="color: #800080;"><em> foi philosophique </em></span>; oui, une foi ; mais selon <span style="color: #800080;">Jaspers</span> une foi sans révélation, une foi pour laquelle une seule chose est certaine, c'est qu'il y a une <span style="color: #800080;">transcendance</span>, sans qu'on puisse dire <em>ce qu'elle est</em>. Ainsi, selon Jaspers, la dureté de l'existence ne peut être contournée, mais c'est en elle qu'on peut justement appréhender la transcendance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">C'est pourquoi il s'oppose à toute tentative visant à donner valeur absolue à la réalité, fût-ce à la vie et à la mort : si l'on donne valeur absolue à la vie indépendamment de la mort, on perd de vue la <strong><span style="color: #800080;">transcendance</span></strong>, pour ne plus voir qu'une existence qu'on imagine prolongée jusqu'à l'infini. Si l'on donne valeur absolue à la mort, la transcendance est occultée, parce qu'il ne reste que l'anéantissement. Mais si vie et mort sont identiques - ce qui n'a aucun sens pour notre esprit, de sorte que, dans l'effort pour penser cela, s'accomplit le passage à la transcendance -, la mort <span style="font-size: xx-small;"><strong><span style="color: #ff0000;">62</span></strong></span> n'est pas ce qui est visible dans la matière morte (celle qui n'est pas encore vivante, ou celle qui ne l'est plus comme dans le cadavre) ; la vie n'est pas ce que laisse voir la vie indépendante de la mort, ni la mort indépendante de la vie. Dans la transcendance, la mort est accomplissement de l' être en tant qu'il est vie unie à la mort."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Que peut-on tirer de la comparaison de ces trois positions philosophiques ? - Ici encore il ne s'agit que d'un bilan provisoire.</span></p><p><p> </p></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-size: small;"> A suivre...</span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Hans Küng - Vie éternelle ? Ed du Seuil , 1985 ISBN 978-2-02-008604-2</span></span></em></p><p><p><p><p><p><p style="text-align: justify;"> </p></p></p></p></p><p><p><p><p style="text-align: justify;"> </p></p></p></p><p><p><p style="text-align: justify;"> </p></p></p><p><p style="text-align: justify;"> </p></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><p><span style="font-size: small;"> </span></p></p></p>
Boreashttp://verslarevolution.hautetfort.com/about.htmlWikileaks et la ”dynamique formidable”tag:verslarevolution.hautetfort.com,2010-12-07:30172772010-12-07T01:26:34+01:002010-12-07T01:26:34+01:00 "Ceux qui attendent une révolution, un coup d’Etat, un...
<p style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://verslarevolution.hautetfort.com/images/Thor_by_Johannes_Gehrts.jpg" alt="Thor_by_Johannes_Gehrts.jpg" /></p></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>"Ceux qui attendent une révolution, un coup d’Etat, un nouveau président, comme événement déclencheur d’une séquence complètement nouvelle, ceux-là n’ont pas raison. Ces événements surviendront peut-être, sans doute même, mais ils ne seront que les conséquences d’un changement beaucoup plus fondamental, qui prend sa source, qui s'abreuve à notre perception générale (psychologie) de la réelle situation de cette crise terminale, notamment, pour notre cas, par l’influence de nos psychologies percevant cette sorte d’événements que l’on décrit selon ses caractères véritables. L’essentiel est de bien percevoir la vérité du monde, et la séquence </em></span><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>–</em></span><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/WikiLeaks" target="_blank">Wikileaks</a> nous y aide – encore une fois, quels que soient les buts, les intentions, les desseins cachés ou non, la qualité et les vertus et vices des acteurs impliqués. La séquence-Wikileaks nous montre que la mise en cause du Système ne dépend en rien, en aucune façon, des avatars divers de la situation terrestre et des plans divers des acteurs humains – les intentions ou pas d’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Julian_Assange" target="_blank">Assange</a>, Wikileaks et compagnie –, mais bien d’une dynamique formidable qui est en train de s’ébranler et qui risque bien de secouer le monde, et qui nous dépasse évidemment".</em></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><a href="http://www.dedefensa.org/article-le_systeme_se_decouvre_et_hurle_de_fureur_04_12_2010.html" target="_blank">Philippe Grasset</a></span></p><p><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">"<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9v%C3%A9lations_de_t%C3%A9l%C3%A9grammes_de_la_diplomatie_am%C3%A9ricaine_par_WikiLeaks" target="_blank">Cablegate</a>, dans sa version n°3 (les câbles diplomatiques), quoi que prétendent les uns et les autres, quels que soient les arguments ronflants sur les droits de l’homme et la liberté de la presse, représente la première très grande offensive nihiliste à l’échelle globale dans l’histoire des insurrections et des révolutions, volontairement ou involontairement mais dans tous les cas systématiquement et stratégiquement. Ils ne veulent rien, ils ne peuvent rien vouloir d’autre que casser – casser la machine, taper sur la bête, frapper le Système là où ça fait mal. (...)</span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"> Le Système est une entité colossale de puissance, qui ne permet à rien de constructif de se faire à cause de cette puissance, et qui a perdu elle-même tout sens, tout aspect constructif et structurant – si elle en eut jamais, d’ailleurs, ce que nous réfutons absolument puisque ce Système n’est rien de moins que “<a class="gen" href="http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_la_source_de_tous_les_maux_ddecrisis_10_09_2010.html" target="_blank">la source de tous les maux</a>”. C’est une idée qu’on trouve déjà chez l’historien britannique <a class="gen" href="http://www.dedefensa.org/article-la_civilisation-imposture_rubrique_analyse_de_defensa_volume_17_n20_du_10_juillet_2002_27_07_2002.html" target="_blank">Arnold Toynbee</a>, mais qu’il n’a pas poussée assez loin. Cette puissance colossale, invincible, irrésistible, couplée à cette absence abyssale et vertigineuse de sens, donne la machine, le monstre, le Système le plus totalement nihiliste qu’on puisse concevoir, l’inversion même du sens du monde et du sens de la vie, la négation de la Tradition et de la structuration de l’univers. Pour lutter contre cette chose, une seule technique qui est celle du contre-feu (brûler une bande de terrain sous contrôle devant un incendie incontrôlé, pour priver cet incendie d’aliment lorsqu’il arrive sur cette bande déjà brûlée) : opposer le nihilisme au nihilisme, frapper le monstre sans autre but que le frapper..." </span></em></p><p><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><a href="http://www.dedefensa.org/article-nihilisme_contre_nihilisme_06_12_2010.html" target="_blank">Philippe Grasset</a></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlArtiste en colèretag:theatrummundi.hautetfort.com,2010-11-20:29949622010-11-20T22:31:00+01:002010-11-20T22:31:00+01:00 Il est très énervé, mais...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il est très énervé, mais comme il est inoffensif, il l'est à contretemps, ce qui fait simplement de son énervement une manière de plainte : </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;">– Vache, je ne m’en remets pas, je te jure, elle m’a parlé comme à un larbin.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;">– Oui, elle aurait été plus habile de te parler comme si tu n’en étais pas un. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;">Alors que non. Il va maintenant, pour lui bien montrer qu'il n'est pas un larbin, faire de lui-même plus que ce qu'elle exige. Elle est si sympathique, aussi.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; color: #003366;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSobre el Nihilismo y la Rebeldia en Ernst Jüngertag:euro-synergies.hautetfort.com,2010-07-07:28104372010-07-07T00:10:00+02:002010-07-07T00:10:00+02:00 Sobre el Nihilismo y la Rebeldía en Ernst Jünger...
<h2 class="date" style="text-align: left;"><a href="http://elfrentenegro.blogspot.com/2010/06/sobre-el-nihilismo-y-la-rebeldia-en.html"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: arial black,avant garde;">Sobre el Nihilismo y la Rebeldía en Ernst Jünger</span></span></span></span></span></a></h2> <div class="date" style="text-align: left;"> <div class="post"> <div class="hentry post"> <div class="post"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"> </span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><span style="color: red;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;"><span style="font-size: medium;">Por Ricardo Andrade Ancic</span></span></strong></span></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><em><span style="color: red;"> </span></em><span style="color: #666666;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;">(Tomado de "</span></strong></span></span></span></span><a href="http://elvalordelasruinas.blogspot.com/"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;">El Valor de las Ruinas</span></strong></span></span></span></span></a><span style="color: #666666;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;">")</span></strong></span></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><span style="color: #666666;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;"> </span></strong></span></span></span></span></div> </div> <div class="hentry post"><span style="font-size: x-small; color: #666666;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;">Ex:</span></strong></span></span></span> <a href="http://elfrentenegro.blogspot.com/"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde;">http://elfrentenegro.blogspot.com/</span></strong></span></span></span></a></span> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><br /></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>I</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><img id="media-2538727" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/941826880.jpg" alt="ernst_junger_en_1948.jpg" />Ernst Jünger (1895-1998), autor de diarios claves sobre lo que se llamó la estética del horror, así como de un importante ensayo -El Trabajador- acerca de la cultura de la técnica moderna y sus repercusiones, está considerado, incluso por sus críticos más acerbos, como un gran estilista del idioma alemán, al que algunos incluso ponen a la altura de los grandes clásicos de la literatura germánica. Fue el último sobreviviente de una generación de intelectuales heredada de la obra de Oswald Spengler, Martin Heidegger, Carl Schmitt y Gottfried Benn. Apasionado polemista, nunca estuvo ajeno de la controversia política e ideológica de su patria; iconoclasta paradójico, enemigo del eufemismo, "<em>anarquista reaccionario</em>" en sus propias palabras, abominador de las dictaduras (fue expulsado del ejército alemán en 1944 después del fracaso del movimiento antihitlerista) y las democracias (dictaduras de la mayoría, como las llamó Karl Kraus, líder espiritual del círculo de Viena). En 1981, Jünger recibió el premio Goethe en Frankfurt, máximo galardón literario de la lengua germana. Sus obras, varias de ellas de carácter biográfico, giran sobre el eje de protagonistas en cuyas almas el autor intenta plasmar una cierta soledad y desencantamiento frente al mundo contemporáneo; al tema central, intercala disquisiciones acerca del origen y destino del hombre, filosofía de la historia, naturaleza del Estado y la sociedad. Por sobre esto, sus obras constituyen un llamado de denuncia y advertencia ante el avance incontenible y abrasador del nihilismo como movimiento mundial, a la vez que se convierten en guías para las almas rebeldes ante este proceso avasallador.<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <a id="more" name="more"></a> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>II</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>Pero, ¿qué es el nihilismo? Jünger, en un intercambio epistolar con Martin Heidegger, expuso sus conceptos sobre el nihilismo en el ensayo Sobre la línea (1949). Basándose en La voluntad de poder de F. Nietzsche, lo define, en primer término, como una fase de un proceso espiritual que lo abarca y al que nada ni nadie pueden sustraerse. En sí mismo, es un proceso determinado por "la devaluación de los valores supremos", en que el contacto con lo Absoluto es imposible: "Dios ha muerto". Nietzsche se caracteriza como el primer nihilista de Europa, pero que ya ha vivido en sí el nihilismo mismo hasta el fin. De esto Jünger recoge un Optimismo dentro del Pesimismo característico de este proceso, en el sentido de que Nietzsche anuncia un contramovimiento futuro que reemplazará a este nihilismo, aun cuando lo presuponga como necesario. También recoge síntomas del nihilismo en el Raskolnikov de Dostoievski, que "actúa en el aislamiento de la persona singular", dándole el nombre de ayuntamiento, proceso que puede resultar horrible en su epílogo, o ser la salvación del individuo luego de su purificación "en los infiernos", regresando a su comunidad con el reconocimiento de la culpa. Entre las dos concepciones, Jünger rescata un parentesco, el hecho de que progresan en tres fases análogas: de la duda al pesimismo, de ahí a acciones en el espacio sin dioses ni valores y después a nuevos cometidos. Esto permite concluir que tanto Nietzsche como Dostoievski ven una y la misma realidad, sí bien desde puntos muy alejados.<br /> <br /> Jünger se encarga de limpiar y desmitificar el concepto de nihilismo, debido a todas las definiciones confusas y contradictorias que intelectuales posteriores a Nietzsche desarrollaron en sus trabajos, problema para él lógico debido a la "imposibilidad del espíritu de representar la Nada". Como problema principal, distingue el nihilismo de los ámbitos de lo caótico, lo enfermo y lo malo, fenómenos que aparecen con él y le han dado a la palabra un sentido polémico. El nihilismo depende del orden para seguir activo a gran escala, por lo que el desorden, el caos serían, como máximo, su peor consecuencia. A la vez, un nihilista activo goza de buena salud para responder a la altura del esfuerzo y voluntad que se exige a sí mismo y los demás. Para Nietzsche, el nihilismo es un estado normal y sólo patológico, por lo que comprende lo sano y lo enfermo a su particular modo. Y en cuanto a lo malo, el nihilista no es un criminal en el sentido tradicional, pues para ello tendría que existir todavía un orden válido.<br /> <br /> El nihilismo, señala Jünger, se caracteriza por ser un estado de desvanecimiento, en que prima la reducción y el ser reducido, acciones propias del movimiento hacia el punto cero. Si se observa el lado más negativo de la reducción, aparece como característica tal vez más importante la remisión del número a la cifra o también del símbolo a las relaciones descarnadas; la confusión del valor por el precio y la vulgarización del tabú. También es característico del pensamiento nihilista la inclinación a referir el mundo con sus tendencias plurales y complicadas a un denominador; la volatización de las formas de veneración y el asombro como fuente de ciencia y un "vértigo ante el abismo cósmico" con el cual expresa ese miedo especial a la Nada. También es inherente al nihilismo la creciente inclinación a la especialización, que llega a niveles tan altos que "la persona singular sólo difunde una idea ramificada, sólo mueve un dedo en la cadena de montaje", y el aumento de circulación de un "número inabarcable de religiones sustitutorias", tanto en las ciencias, en las concepciones religiosas y hasta en los partidos políticos, producto de los ataques en las regiones ya vaciadas.<br /> <br /> Según lo expresado en Sobre la línea, es la disputa con Leviatán -ente que representa las fuerzas y procesos de la época, en cuanto se impone como tirano exterior e interior-, es la más amplia y general en este mundo. ¿Cuáles son los dos miedos del hombre cuando el nihilismo culmina? "El espanto al vacío interior, obligando a manifestarse hacia fuera a cualquier precio, por medio del despliegue de poder, dominio espacial y velocidad acelerada. El otro opera de afuera hacia adentro como ataque del poderoso mundo a la vez demoníaco y automatizado. En ese juego doble consiste la invencibilidad del Leviatán en nuestra época. Es ilusorio; en eso reside su poder". La obra de Jünger trastoca el tema de la resistencia; se plantea la pregunta sobre cómo debe comportarse y sostenerse el hombre ante la aniquilación frente a la resaca nihilista.<br /> "En la medida en que el nihilismo se hace normal, se hacen más temibles los símbolos del vacío que los del poder. Pero la libertad no habita en el vacío, mora en lo no ordenado y no separado, en aquellos ámbitos que se cuentan entre los organizables, pero no para la organización". Jünger llama a estos lugares "la tierra salvaje", lugar en el cual el hombre no sólo debe esperar luchar, sino también vencer. Son estos lugares a los cuales el Leviatán no tiene acceso, y lo ronda con rabia. Es de modo inmediato la muerte. Aquí dormita el máximo peligro: los hombres pierden el miedo. El segundo poder fundamental es Eros; "allí donde dos personas se aman, se sustraen al ámbito del Leviatán, crean un espacio no controlado por él". El Eros también vive en la amistad, que frente a las acciones tiránicas experimenta sus últimas pruebas. Los pensamientos y sentimientos quedan encerrados en lo más íntimo al armarse el individuo una fortificación que no permite escapar nada al exterior; "En tales situaciones la charla con el amigo de confianza no sólo puede consolar infinitamente sino también devolver y confirmar el mundo en sus libres y justas medidas". La necesidad entre sí de hombres testigos de que la libertad todavía no ha desaparecido harán crecer las fuerzas de la resistencia. Es por lo que el tirano busca disolver todo lo humano, tanto en lo general y público, para mantener lo extraordinario e incalculable, lejos.<br /> <br /> Este proceso de devaluación de los valores supremos ha alcanzado, de algún modo, caracteres de "perfección" en la actualidad. Esta "perfección" del nihilismo hay que entenderla en la acepción de Heidegger, compartida por Jünger, como aquella situación en que este movimiento "ha apresado todas las consistencias y se encuentra presente en todas partes, cuando nada puede suponerse como excepción en la medida en que se ha convertido en el estado normal." El agente inmediato de este fenómeno radica en el desencuentro del hombre consigo mismo y con su potencia divina. La obra de Jünger, en este sentido, da cuenta del afán por radicar el fundamento del hombre.<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>III</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>Uno de los síntomas de nuestra época es el temor. Aquel temor que hace afirmar al autor que toda mirada no es más que un acto de agresión y que hace radicar la igualdad en la posibilidad que tienen los hombres de matarse los unos a los otros. A lo anterior, hay que agregar la inclinación a la violencia que desde el nacimiento todos traemos, según lo señalado en su novela "Eumeswil" (1977). . Por eso el mundo se torna en imperfecto y hostil. Su historia no es sino la de un cadáver acechado una y otra vez por enjambres de buitres. Esta visión lúgubre de la realidad, en la que se encuentra una reminiscencia schopenhaueriana, fue sin duda alimentada por la experiencia personal del autor, testigo del horror de dos guerras implacables que no hicieron más que coronar e instaurar en el mundo el culto a la destrucción, al fanatismo y la masificación del hombre. El avance de la técnica, a pesar de los beneficios que conlleva, a juicio de Jünger tiene la contrapartida de limitar la facultad de decisión de los hombres en la medida en que a favor de los alivios técnicos van renunciando a su capacidad de autodeterminación conduciendo, luego, a un automatismo generalizado que puede llevar a la aniquilación. La pregunta que surge entonces es cómo el hombre puede superarlo, a través de que medios puede salvarse. La respuesta de Jünger, en boca de uno de sus personajes principales, el anarca Venator: la salvación está en uno mismo. El anarca, que nada tiene que ver con el anarquista, expulsa de sí a la sociedad, ya que tanto de ésta como del Estado poco cabe esperar en la búsqueda de sí mismo. El no se apoya en nadie fuera de su propio ser; su propósito es convertirse en soberano de su propia persona, porque la libertad es, en el fondo, propiedad sobre uno mismo.<br /> <br /> Aparecen en este momento dos afirmaciones que pueden aparecer como contradictorias: el hombre inclinado a la violencia desde su nacimiento, y el hombre que debe penetrar en un conocimiento interior con el fin de descubrir su forma divina. Jünger afirma que la riqueza del hombre es infinitamente mayor de lo que se piensa. ¿Cómo conciliar esto con el carácter perverso que le atribuye al mismo? Al responder esto, el escritor apela a una instancia superior a la que denomina Uno, Divinidad, lo Eterno, según lo que se colige sobre todo en su obra posterior a 1950. La relación entre el hombre y lo Absoluto, expuesta por el maestro alemán, se entiende del siguiente modo: el ser, forma o alma de cada uno de nosotros ha estado, desde siempre, es decir, antes de nacer, en el seno de la Divinidad, y, después de la muerte, volverá a estar con ella. Antes de nacer, es tal el grado de indeterminación de esa unidad en lo Uno que el hombre no puede tener conciencia de la misma. Sólo cuando el nacimiento se produce, el hombre se hace consciente de su anterior unidad y busca desesperadamente volver a ella, al sentirse un ser solitario. Es allí cuando debe dirigirse hacia sí mismo, penetrar en su alma que es la eterna manifestación de lo divino. En el conócete a ti mismo, el hombre puede acceder a la forma que le es propia, proceso que para Jünger es un "ver" que se dirige hacia el ser, la idea absoluta. Señala en El trabajador que la forma es fuente de dotación de sentido, y la representación de su presencia le otorga al hombre una nueva y especial voluntad de poder, cuyo propósito radica en el apoderamiento de sí mismo, en lo absoluto de su esencia, ya que el objeto del poder estriba en el ser-dueño... En consecuencia, en ese descubrimiento de ser atemporal e inalterable que le confiere sentido, el hombre puede hacerse propietario de éste y convertirse en un sujeto libre. En caso contrario, quien no posea un conocimiento de sí mismo es incapaz de tener dominio sobre su ser no pudiendo, por tanto, sembrar orden y paz a su alrededor. En conclusión, esta inclinación a la violencia que surge con el nacimiento del hombre, en otras palabras, con su separación de lo Uno en la identidad primordial y primigenia dando lugar a la negación de la Divinidad, puede ser dominada y contrarrestada en la medida que el hombre se convierta en dueño de sí mismo, para lo cual es fundamental el conocimiento de la forma que nos otorga sentido.<br /> <br /> La sustancia histórica, señala Jünger, radica en el encuentro del hombre consigo mismo. Ese encuentro con el ser supratemporal que le dota de sentido lo simboliza con el bosque. En su obra El tratado del rebelde afirma: "La mayor vigencia del bosque es el encuentro con el propio yo, con la médula indestructible, con la esencia de que se nutre el fenómeno temporal e individual". Es, entonces, el lugar donde se produce la afirmación de la Divinidad, al adquirir el sujeto la conciencia misma como partícipe de la identidad con lo Eterno.<br /> <br /> El Verbo, entendido como "la materia del espíritu", es el más sublime de los instrumentos de poder, y reposa entre las palabras y les da vida. Su lugar es el bosque. "Toda toma de posesión de una tierra, en lo concreto y en lo abstracto, toda construcción y toda ruta, todos los encuentros y tratados tienen por punto de partida revelaciones, deliberaciones, confirmaciones juradas en el Verbo y en el lenguaje", enuncia en El tratado del rebelde. El lenguaje es, en definitiva, un medio de dominación de la realidad, puesto que a través de él aprehendemos sus formas últimas, en la medida en que es expresión de la idea absoluta. En una época tan abrumadoramente nihilista como la contemporánea, el propio autor describe como el lenguaje va siendo lentamente desplazado por las cifras.<br /> <br /> En la obra de Jünger, el hombre que no acepta el "espíritu del tiempo" y se "retira hacia sí mismo" en busca de su libertad, es un rebelde. A partir de un ensayo de 1951, Jünger había propuesto una figura de rebelde a las leyes de la sociedad instalada, el Waldgänger que, según una antigua tradición islandesa, se escapa a los bosques en busca de sí mismo y su libertad. Posteriormente, el autor desarrolla la figura del rebelde en la novela Eumeswil, publicada en 1977, definiendo la postura del anarca, tipo que encarnaría el distanciamiento frente a los peores aspectos del nihilismo actual; o como el único camino digno a seguir para los hombres de verdad libres.<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>IV</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>Como en Heliópolis, en Eumeswil, Jünger nos presenta un mundo aún por llegar: se vive allí el estado consecutivo a los Grandes Incendios -una guerra mundial, evidentemente- y a la constitución y posterior disolución del Estado Mundial. Un mundo simplificado, en que aparecen formas semejantes a las del pasado: los principados de los Khanes, las ciudades-estados. El autor marca el carácter postrero del ambiente que da a su novela, comparándola a la época helenística que sigue a Alejandro Magno, una ciudad como Alejandría, ciudad sin raíces ni tradición. De modo análogo, en la sociedad de Eumeswil las distinciones de rangos, de razas o clases han desaparecido; quedan sólo individuos, distinguidos entre ellos por los grados de participación en el poder. Se posee aún la técnica, pero como algo más bien heredado de los siglos creadores en este dominio. La técnica permite, por ejemplo -siendo esto otro rasgo alejandrino-, un gran acopio de datos sobre el pasado, pero este pasado ya no se comprende.<br /> <br /> Se enfrentan en Eumeswil dos poderes: el militar y el popular, demagógico, de los tribunos. Del elemento militar ha salido el Cóndor, el típico tirano que restablece el orden y, con él, las posibilidades de la vida normal, cotidiana, de los habitantes. Pero se trata de un puro poder personal, informe, que ya no puede restaurar la forma política desvanecida. Por lo demás tampoco en Eumeswil se tiene la ilusión de la gran política; no se trata siquiera de una potencia, viviendo como vive bajo la discreta protección del Khan Amarillo. En suma, son las condiciones de la civilización spengleriana, las de toda época final en el decurso de las culturas. "Masas sin historia", "Estados de fellahs", como señala Jünger.<br /> <br /> El protagonista y narrador de la novela es Martín Venator, "Manuelo" en el servicio nocturno de la alcazaba del Cóndor. Es un historiador de oficio: aplica al pasado sus cualidades de observador, y de allí las reflexiones sobre el tiempo presente. Su modelo es, sin duda, Tácito: senador bajo los Césares, celoso del margen de libertad que aún puede conservar, escéptico frente a los hombres y frente al régimen imperial.<br /> <br /> Venator también es camarero, barman en la alcazaba: como en las cortes de otra época, el servicio personal y doméstico al señor resulta ennoblecido. El camarero suele ser asimismo un observador, y en este terreno se encuentra con el historiador.<br /> <br /> El historiador se retira voluntariamente al pasado, donde se encuentra en realidad "en su casa", y en este modo se aparta de la política. La derrota, el exilio, han sido a veces la condición de desarrollo de una vocación historiográfica -Tucídides en la Antigüedad, por ejemplo-, pero en otras ocasiones el historiador ha tomado parte activa de las luchas de su tiempo. En la novela, tanto el padre como el hermano del protagonista también son historiadores, pero, a diferencia de éste, están ideológicamente "comprometidos": son buenos republicanos, liberales doctrinarios, cautos enemigos del Cóndor más ajenos al mundo de los hechos que éste representa. Ellos deploran que "Manuelo" haya descendido a tan humilde servicio al tirano. Servicio fielmente prestado, pero en ningún caso incondicional. Entre los enemigos del Cóndor están los anarquistas: conspiran, ejecutan atentados... nada que la policía del tirano no logre controlar. De ellos se diferencia claramente Venator: no es un anarquista, es un anarca.<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>V</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>La mejor definición para la posición del anarca pasa por su relación y distinción de las otras figuras, las otras individualidades que se alzan, cada una a su modo, frente al Estado y la sociedad: el anarquista, el partisano, el criminal, el solipsista; o también, del monarca absoluto, como Tiberio o Nerón. Pues en el hombre y en la historia hay un fondo irrenunciable de anarquía, que puede aflorar o no a la superficie, y en mayor o menor grado, según los casos. En la historia, es el elemento dinámico que evita el estancamiento, que disuelve las formas petrificadas. En el hombre, es esa libertad interior fundamental. De tal modo que el guerrero, que se da su propia ley, es anárquico, mientras que el soldado no. En aparente paradoja, el anarquista no es anárquico, aunque algo tiene, sin duda. Es un ser social que necesita de los demás; por lo menos de sus compañeros. Es un idealista que, al fin y al cabo, resulta determinado por el poder. "Se dirige contra la persona del monarca, pero asegura la sucesión".<br /> <br /> El anarca, por su parte, es la "contrapartida positiva" del anarquista. En propias palabras de Jünger: "El anarquista, contrariamente al terrorista, es un hombre que en lo esencial tiene intenciones. Como los revolucionarios rusos de la época zarista, quiere dinamitar a los monarcas. Pero la mayoría de las veces el golpe se vuelve contra él en vez de servirlo, de modo que acaba a menudo bajo el hacha del verdugo o se suicida. Ocurre incluso, lo cual es claramente más desagradable, que el terrorista que ha salido con bien siga viviendo en sus recuerdos...El anarca no tiene tales intenciones, está mucho más afirmado en sí mismo. El estado de anarca es de hecho el estado natural que cada hombre lleva en sí. Encarna más bien el punto de vista de Stirner, el autor de El único y su propiedad ; es decir, que él es lo único. Stirner dice: "Nada prevalece sobre mí". El anarca es, de hecho, el hombre natural". No es antagonista del monarca, sino más bien su polo opuesto. Tiene conciencia de su radical igualdad con el monarca; puede matarlo, y puede también dejarlo con vida. No busca dominar a muchos, sino sólo dominarse a sí mismo. A diferencia del solipsista, cuenta con la realidad exterior. No busca cambiar la ley, como el anarquista o el partisano; no se mueve, como éstos en el terreno de las opciones políticas o sociales. Tampoco busca trasgredir la ley, como el criminal; se limita a no reconocerla. El anarca, pues, no es hostil al poder, ni a la autoridad, ni a la ley; entiende las normas como leyes naturales.<br /> <br /> No adhiere el anarca a las ideas, sino a los hechos; es en esencia pragmático. Está convencido de la inutilidad de todo esfuerzo ("tal vez esta actitud tenga algo que ver con la sobresaturación de una época tardía"). Neutral frente al Estado y a la sociedad, tiene en sí mismo su propio centro. Los regímenes políticos le son indiferentes; ha visto las banderas, ya izadas, ya arriadas. Jünger afirma, además, que aquellas banderas son sólo diferentes en lo externo, porque sirven a unos mismos principios, los mismos que harán que " toda actitud que se aparte del sistema, sea maldita desde el punto de vista racional y ético, y luego proscrita por el derecho y la coacción." No obstante, el anarca puede cumplir bien el papel que le ha tocado en suerte. Venator no piensa desertar del servicio del Cóndor, sino, por el contrario, seguir lealmente hasta el final. Pero porque él quiere; él decidirá cuando llegue el momento. En definitiva, el anarca hace su propio juego y, junto a la máxima de Delfos, "conócete a ti mismo", elige esta otra: "hazte feliz a ti mismo".<br /> <br /> La figura del anarca resplandece verdaderamente, como la del hombre libre frente al Estado burocrático y a la sociedad conformista de la actualidad. Incluso aparece en algunas ocasiones en forma más bien mezquina, a la manera del egoísmo de Stirner: "quien, en medio de los cambios políticos, permanece fiel a sus juramentos, es un imbécil, un mozo de cuerda apto para desempeñar trabajos que no son asunto suyo". "(El anarca) sólo retrocede ante el juramento, el sacrificio, la entrega última". "Sólo cabe una norma de conducta" -dice Attila, médico del Cóndor, anarca a su modo- "la del camaleón..."<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>VI</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>La cuestión es si el anarca se constituye en una figura ejemplar para cierto tipo de hombres que no se reconozcan en las producciones sociales últimas. Pues si el anarca es la "actitud natural" -"el niño que hace lo que quiere"-, entonces nos hallamos ante simples situaciones de hecho que no tienen ningún valor normativo ni ejemplar. Desde siempre los hombres han querido huir del dolor y buscar lo agradable; por otro lado, apartarse de una sociedad decadente y que llega a ser asfixiante es una cosa sana. Venator invoca a Epicuro como modelo; debería referirse más bien a Aristipo de Cirene, discípulo de Sócrates y fundador de la escuela hedonista, quien proponía una vida radicalmente apolítica, "ni gobernante ni esclavo", con la libertad y el placer como únicos criterios. Jünger reconoce, y muy de buena gana, que el tipo de anarca se encuentra, socialmente hablando, en el pequeño burgués, piedra de tope de más de una corriente de pensamiento: es ese artesano, ese tendero independiente y arisco frente al Estado. La figura del anarca es más familiar al mundo anglosajón, especialmente al norteamericano, con su sentido ferozmente individualista y antiestatal: del cowboy solitario o del outlaw al "objetor de conciencia". Están en la mejor línea del anarca y el rebelde contra la masificación burocrática. Se sabe, por supuesto, en qué condiciones sociales han florecido estos modelos.<br /> <br /> Pero las sociedades "posmodernas" actuales se distinguen por el más vulgar hedonismo; su tipo no es el del "superhombre", sino el del "último hombre" nietzscheano, el que cree haber descubierto la felicidad. El tipo del "idealista" y del "militante" pertenecen a etapas ya superadas; hoy, es el individuo de las sociedades "despolitizadas", soft, que toma lo que puede y rehusa todo esfuerzo. ¿Cuál es la diferencia de este tipo de hombre con el anarca? La respuesta radica en que el segundo está libre de todas las ataduras sentimentales, ideológicas y moralistas que aún caracterizan al primero. En verdad, la figura de Venator está históricamente condicionada: aparece en una de esas épocas postreras en la cuales nada se puede ya esperar. Lo que hay que esclarecer es si efectivamente nuestra propia época es una de ellas. Pero lo dicho sobre el anarca tiene un alcance mucho más universal: en cualquier tiempo y lugar se puede ser anarca, pues "en todas partes reina el símbolo de la libertad".<br /> <br /> La senda del anarca termina en la retirada. Venator ha estado organizando una "emboscadura" temporal -según lo que el mismo Jünger recomendaba en Der Waldgang (1951)-, para el caso de caída del Cóndor. Al final, seguirá a éste, con toda su comitiva, en una expedición de caza a las selvas misteriosas más allá de Eumeswil: una emboscadura radical, o la muerte, no se sabe el desenlace. Del mismo modo, en Heliópolis, el comandante Lucius de Geer y sus compañeros se retiran en un cohete, con destino desconocido. Pero eso sí, después de haber luchado sus batallas, al igual que los defensores de la Marina en Sobre los Acantilados de Mármol no buscan refugio sino después de dura lucha con las fuerzas del Gran Guardabosques. Pero ¿de qué se trata esta "emboscadura"?<br /> <br /> El anarca hace lo que Julius Evola, el gran pensador italiano, recomienda en su libro Cabalgar el tigre: "La regla a seguir puede consistir, entonces, en dejar libre curso a las fuerzas y procesos de la época, permaneciendo firmes y dispuestos a intervenir cuando el tigre, que no puede abalanzarse sobre quien lo cabalga, esté fatigado de correr". Lo que Evola llama "tigre", Jünger lo denomina "Leviatán" o "Titanic".<br /> El anarca se retira hacia sí mismo porque debe esperar su hora; el mundo debe ser cumplido totalmente, la desacralización, el nihilismo y la entropía deberán ser totales: lo que Vintila Horia llama "universalización del desastre". Jünger enfatiza que emboscarse no significa abandonar el "Titanic", puesto que eso sería tirarse al mar y perecer en medio de la navegación. Además: "Bosque hay en todas partes. Hay bosque en los despoblados y hay bosque en las ciudades; en éstas, el emboscado vive escondido o lleva puesta la máscara de una profesión. Hay bosque en el desierto y hay bosque en las espesuras. Hay bosque en la patria lo mismo que lo hay en cualquier otro sitio donde resulte posible oponer resistencia... Bosque es el nombre que hemos dado al lugar de la libertad... La nave significa el ser temporal; el bosque, el ser sobretemporal...". En la figura del rebelde, por tanto, es posible distinguir dos denominaciones: emboscado y anarca. El primero presentaría las coordenadas espirituales, mientras el segundo da luces sobre su plasmación en el "aquí y ahora". Jünger lo define más claramente: "Llamamos emboscado a quien, privado de patria por el gran proceso y transformado por él en un individuo aislado, está decidido a ofrecer resistencia y se propone llevar adelante la lucha, una lucha que acaso carezca de perspectiva. Un emboscado es, pues, quien posee una relación originaria con la libertad... El emboscado no permite que ningún poder, por muy superior que sea, le prescriba la ley, ni por la propaganda, ni por la violencia".<br /> <br /></strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>VII</strong></span></span></span></div> <div class="entry-content post-body" style="text-align: left;"><br /> <span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong>El nihilismo y la rebeldía... La figura del anarca es la de quien ha sobrevivido al "fin de la historia" ("carencia de proyecto: malestar o sueño"). El último hombre no puede expulsar al anarca que convive junto a él. Su poder radica en su impecable soledad y en el desinterés de su acción. Su sí y su no son fatales para el mundo que habita. El anarca se presenta como la victoria y superación del nihilismo. Las utopías le son ajenas, pero no el profundo significado que se esconde tras ellas. "El anarca no se guía por las ideas, sino por los hechos. Lucha en solitario, como hombre libre, ajeno a la idea de sacrificarse en pro de un régimen que será sustituído por otro igualmente incapaz, o en pro de un poder que domine a otro poder".<br /> <br /> El anarca ha perdido el miedo al Leviatán, en el encuentro con la médula indestructible que le dota de sentido para luego proyectarse y reconocerse en el otro, en la amada, en el hermano, en el que sufre y en el desamparado, puesto que Eros es su aliado y sabe que no lo abandonará...<br /> <br /> La actitud del anarca puede ser interpretada desde dos perspectivas, una activa y otra pasiva. Esta última verá en la emboscadura, y en el anarca que la realiza, la posibilidad de huir del presente y aislarse en aquella patria que todos llevamos en nuestro interior; al decir de Evola, la que nadie puede ocupar ni destruir. Pero no debe confundirse la actitud del anarca como una simple huida: "Ya hemos apuntado que ese propósito no puede limitarse a la conquista de puros reinos interiores". Mas bien se trata de otro tipo de acción, de un combate distinto, "donde la actuación pasaría entonces a manos de minorías selectas que prefieren el peligro a la esclavitud". Minorías que entiendan que emboscarse es dar lucha por lo esencial, sin tiempo y acaso sin perspectivas. Minorías que, como el propio Jünger lo expresa, sean capaces de llevar adelante la plasmación de una "nueva orden", que no temerá y, por el contrario, gustará de pertenecer al bando de los proscritos, pues se funda en la camaradería y la experiencia; orden que pueda llevar a buen término la travesía más allá del "meridiano cero", y se prepare a dar una lucha en el "aquí y ahora"...<br /> <br /> "En el seno del gris rebaño se esconden lobos, es decir, personas que continúan sabiendo lo que es la libertad. Y esos lobos no son sólo fuertes en sí mismos: también existe el peligro de que contagien sus atributos a la masa, cuando amanezca un mal día, de modo que el rebaño se convierta en horda. Tal es la pesadilla que no deja dormir tranquilos a los que tienen el poder".</strong></span></span></span></div> </div> </div> </div>