Last posts on montherlant2024-03-28T10:04:12+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/montherlant/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCinquantième anniversaire de la mort d'Henry de Montherlanttag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-09-24:64029522022-09-24T23:25:00+02:002022-09-24T23:25:00+02:00 Cinquantième anniversaire de la mort d'Henry de Montherlant...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389010" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2364728648.jpg" alt="Henry-de-Montherlant.jpg" width="433" height="579" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Cinquantième anniversaire de la mort d'Henry de Montherlant</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="color: #99cc00;"><em><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"La liberté existe toujours. Elle n'en paie que le prix". </span></strong></em></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Par Eduardo Nuñez</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://www.tradicionviva.es/2022/09/22/50-aniversario-de-la-muerte-de-henry-de-montherlant/?fbclid=IwAR2pDQowh7lp6hSpFz_UsAAi2s0CmoVtjiFtOmT3mczvOR8WKlhHqNCTPrQ</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Henry de Montherlant était un romancier, essayiste, dramaturge et universitaire français d'origine catalane, et l'un des meilleurs écrivains de langue française du 20ème siècle.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il est né à Paris le 20 avril 1895. Issu d'une famille noble et aristocratique, il a été éduqué dans un élitisme influencé par Maurice Barrès et Nietzsche, et était un ardent nationaliste et sportif qui combinait les valeurs du paganisme et de la religion chrétienne.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sa principale contribution à la littérature française est un cycle de quatre romans élégamment écrits, qui expriment des analyses intérieures. Sa renommée en tant que dramaturge repose sur ses nombreux drames historiques, dont "Malatesta" (1946), "Le Maître de Santiago" (1947) et "Port-Royal" (1954).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389011" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/1826573536.jpg" alt="p1060377.jpg" width="438" height="603" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Montherlant a combattu pendant la Première Guerre mondiale, une expérience qu'il a retranscrite dans son roman "Songe". Se consacrant au théâtre et aux essais, il a joué plusieurs pièces à succès telles que "La reine morte" (1934) et "La Ville dont le prince est un enfant", qui a été transformée en pièce télévisée en 1997.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De son expérience communautaire, religieuse et amicale à l'école Sainte-Croix de Neuilly, sont nés <em>Relève du matin</em> (1920), <em>La ville dont le prince est un enfant</em> (1951) et <em>Les garçons</em> (1969). Mobilisé en 1916, blessé au combat et décoré, son roman autobiographique <em>Songe </em>(1922) est une exaltation de l'héroïsme et de la fraternité. Dans ses œuvres ultérieures, <em>Les bestiaires </em>(1926), <em>Les olympiques</em> (1924), <em>Aux fontaines du désir</em> (1927), <em>La petite</em> <em>infante de Castille</em> (1929), etc., on retrouve le même esprit héroïque et fraternel que pendant la guerre, jusqu'à ce que son roman <em>Les jeunes filles </em>(1936-1939), mélange de tyrannie possessive et de renoncement, d'intégrité et d'amoralité, déclare ouvertement sa misogynie. </span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389014" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3128728761.jpg" alt="41SDVgTm22L._SX302_BO1,204,203,200_.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">À partir des années 1940, au sommet de sa maturité intellectuelle et de sa maîtrise de la langue, le théâtre occupe une place prépondérante dans sa production littéraire. De plus, la demande qu'il reçoit de la Comédie-Française d'adapter une comédie de l'âge d'or espagnol - il opte pour <em>Reinar</em> <em>después de morir </em>de Vélez de Guevara - confirme son intérêt pour les thèmes hispaniques, qui avait commencé avec <em>La petite infante de Castille:</em> <em>La reine morte</em> (1942), <em>Malatesta </em>(1946), <em>Le maître de Santiago</em> (1947), <em>Port-Royal</em> (1954), <em>Don Juan</em> (1958), <em>Le cardinal d'Espagne</em> (1960), etc. Ses œuvres reflètent sa noble éthique d'inspiration romaine, à mi-chemin entre le stoïcisme et le jansénisme, toujours à la recherche d'une esthétique virile et impériale.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389012" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1190699954.jpg" alt="Despiau_Montherlant_Les_Olympiques_1943edn.jpg" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389013" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2448888056.jpg" alt="les_olympiques-1015403-264-432.jpg" width="308" height="504" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La présence de son œuvre en Espagne commence avec la publication de <em>Las olímpicas</em> (1925), dans une version de Manuel Abril, collaborateur de <em>La Ilustración Española y Americana,</em> avec un prologue d'Antonio Marichalar, et avec <em>Los bestiarios </em>(M., Biblioteca Nueva, 1926), une traduction, ou plutôt une "restitution culturelle", de Pedro Salinas, rééditée en 1979 (M., Alianza). Le roman décrit le monde de la tauromachie et incorpore sa propre terminologie ainsi que des termes dialectaux et d'argot du sud que le traducteur non seulement transcrit, mais explique relativement souvent et tout aussi inutilement. S'il est vrai que la traduction de l'œuvre de Montherlant a commencé dans le premier tiers du 20ème siècle et s'est poursuivie dans les années 1950 avec la parution dans <em>Revista de Occidente</em> (1950) d'un volume de pièces <em>(El maestre de Santiago, Hijo de nadie, Malatesta, La reina muerta</em> et <em>Mañana amanecerá),</em> traduites par Mauricio Torra-Balarí et Fernando Vela, on ne peut pas dire qu'elle ait eu une quelconque influence littéraire, bien que sa figure et son œuvre aient suscité un certain intérêt. Il convient toutefois de mentionner l'attention portée à l'auteur par des publications culturelles de premier plan, telles que la <em>Revista de Occidente</em> et <em>Ínsula,</em> qui ont publié plusieurs articles critiques sur Montherlant, son œuvre et certaines de ses traductions en espagnol.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les pièces de théâtre transposant des figures emblématiques et des moments exceptionnels de l'Espagne du 16ème siècle ont bénéficié d'une attention particulière en tant que traductions : <em>La reina muerta,</em> dans une "version espagnole" de Fernando Díaz-Plaja (San Sebastián, Alfil, 1959 ; rééd. B., Círculo de Lectores, 1973), <em>El cardenal de España</em> (M., Aguilar, 1962), traduit par le dramaturge Joaquín López Rubio. Ces versions alternaient avec les premières de pièces telles que <em>La ciudad en la que reina</em> <em>un niño</em> (1973) et <em>La reina muerta</em> (1995). Il en va de même pour les récits à caractère nostalgique, libertaire ou anarchique : M.ª Luisa Gefaell a traduit, avec succès éditorial (1974, 3e éd.), <em>El caos y la noche</em> (B. Noguer, 1964), et Josep Palàcios a traduit l'œuvre en catalan, <em>El caos i la nit</em> (B., Proa, 1965). Il existe une édition de <em>Mi jefe es un asesino</em> (B., Noguer, 1972), traduit par Ana Inés Bonnín, de <em>La rosa de arena</em> (B., Seix Barral, 1975), traduit par José Escué, et une autre de <em>Las olímpicas</em> (Círculo de Lectores, 1979), traduit par Carlos Manzano. Dans les années 80, de nouvelles versions de certaines œuvres déjà publiées - <em>Las olímpicas</em> de Jorge de Lorbar (B., Nuevo Arte Thor, 1983) - ont été publiées à nouveau, ou traduites pour la première fois : <em>Don Juan</em> et <em>Hijo de nadie</em> de Mauro Armiño (M., Cátedra, 1989).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6389015" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3313049706.jpg" alt="montherlant-1964.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Membre de l'Académie française depuis 1960, Henry de Montherlant est l'un des grands écrivains de la littérature française contemporaine. Son œuvre prolifique nous montre un culte païen de l'action et de l'audace. "Les Olympiques" - l'œuvre préférée de Montherlant - fait l'éloge du sport, de la volonté et de la camaraderie. C'est un hymne à la jeunesse et à l'effort, dont la lecture reste toujours actuelle et jeune.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Montherlant s'est suicidé à l'âge de 77 ans le 21 septembre 1972 car, pour lui, "il s'agit moins d'avoir une vie que d'avoir une vie supérieure".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Eduardo Núñez</span></strong></span></p>
Zébrahttp://fanzine.hautetfort.com/about.htmlTrait d'esprit (X)tag:fanzine.hautetfort.com,2021-04-08:63083982021-04-08T17:04:41+02:002021-04-08T17:04:41+02:00 par MARC SCHMITT
<p><strong>par MARC SCHMITT</strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6245762" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/02/02/1726253355.jpg" alt="webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,caricature,henry,montherlant,femme,homme,braguette,chignon,citation,portrait,dessin,satire,marc schmitt" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlPierre-Yves Trémois, un grand illustrateur de Montherlanttag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-08-28:62597312020-08-28T08:13:00+02:002020-08-28T08:13:00+02:00 Pierre-Yves Trémois, un grand illustrateur de Montherlant Ex:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6164985" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/141779770.jpg" alt="Trémois-portrait.jpg" width="494" height="643" /></p><h2><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Pierre-Yves Trémois, un grand illustrateur de Montherlant</strong></span></h2><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.montherlant.be</span></strong></span></p><p class="centre"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><span style="color: #99cc00;">“Le burin m’a appris la simplicité et la simplicité est terrible.”</span><br /></em>(Trémois)</span></strong></p><p class="centre"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><span style="color: #99cc00;">“Trémois, un grand artiste cosmique.”</span><br /></em>(Montherlant)</span></strong></p><p class="centre"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><span style="color: #99cc00;">“Il y a une allégresse de la tragédie. Je pense que l’éprouvent tous les poètes tragiques.</span><br /><span style="color: #99cc00;">Derrière leur masque à la bouche retombante, il y a un visage qui rit.</span><br /><span style="color: #99cc00;">Je pense que Trémois jubilait en jettant d’un trait sûr et fort ses têtes coupées,</span><br /><span style="color: #99cc00;">ses mains sanglantes, ses Jeanne Moreau coiffées d’aigles et ses hommes.”</span><br /></em>(Montherlant)</span></strong></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Biographie de Trémois</span></strong></span></h3><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pierre-Yves Trémois est né en 1921 à Paris. Il est peintre, graveur et sculpteur.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il suivit des études à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il fut Grand Prix de Rome de Peinture en 1941. Il est membre de plusieurs Académies, dont l’Académie des Beaux-Arts, à l’Institut de France (1978).</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il a réalisé de somptueuses illustrations d’éditions de grand luxe originales de Montherlant, soit trois ouvrages de théâtre : en 1953 <em>Pasiphaé</em>, en 1960 <em>Le Cardinal d’Espagne</em>, et en 1964 <em>La Guerre civile.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br /></em>“Trémois, c’est la pureté et la décision du trait, le contraste entre la rigueur du graphisme et la liberté de l’imagination. Le trait, défi violent et sensuel qui domine la technique au point de la faire oublier, pas d’ombre, pas de couleurs, pas de sentiments, une précision diabolique, presque clinique.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il est un des plus grands graveurs de son époque. Son œuvre est en partie érotique. Il représente les corps dans une irrésistible passion, dans des enlacements très sensuels. Il se désigne d’ailleurs comme un “érotographe”. Mais nulle pornographie, nulle laideur dans ces corps nus magnifiques.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Trémois écrit ceci : <em>“L’érotisme est grave, un des moments les plus intenses de l’existence. On me traite parfois d’érotique. La morale en art n’existe pas. Elle n’existe pas non plus chez les animaux, elle n’existe pas non plus dans l’érotisme.”</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br /></em>Car Trémois est fasciné aussi par les animaux, (les batraciens notamment, et les insectes). II était très apprécié par le savant Jean Rostand qui était aussi un admirateur de Montherlant.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Trémois a illustré notamment Claudel, Jouhandeau, Jean de La Fontaine, Jean Rostand, Ovide, Giono, Verlaine, Nietzsche.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il a exposé dans toute la France, en Belgique et au Japon depuis 1962.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6164986" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1123988011.jpg" alt="article_30_tremois_02.jpg" width="495" height="652" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6164988" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1914903339.jpg" alt="montherlant_tremois.jpg" width="488" height="710" /></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Trémois et Montherlant</span></strong></span></h3><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Voici ce que Montherlant écrit de lui, en février 1971 :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>“Le matador doit entrer l’épée dans le taureau “court et droit” : c’est la formule consacrée. Le graveur doit entrer le burin dans le cuivre “pur et sûr”. Les œuvres de Trémois, qu’elles soient peintures, dessins, monotypes ou gravures, étonnent l’écrivain habitué aux tripotages infinis ; nous autres nous n’avons pas besoin de ce jet infaillible et irrévocable.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br />La pornographie, telle qu’elle est exploitée commercialement et industriellement de nos jours, rend vulgaire et assommante la chose la meilleure, la moins vulgaire et la plus vénérable du monde, qui est l’acte érotique.<br />Trémois nous rend cet acte dans sa pureté. Double pureté : celle du trait ; celle de l’intention, comme lui, nette.<br />“Le monstre biforme, la grande rose humaine, se détacha et s’envola dans la nuit.</em><em>” J’ai écrit cette phrase bien avant de connaître Trémois. Elle pourrait être une de ses légendes. Quand elles ne sont pas lovées dans des conques, ses érotiques vaguent dans un univers de soleils, de rayons, de planètes, mêlés à des pieuvres et à des médrapores. C’est l’infini intérieur dans l’infini sous-marin et stellaire.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br />Et puis les insectes nets, compliqués, avisés. Et les difformes, chéris sans doute de la nature, qui les multiplie à satiété.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br />Le monde animal attire Trémois, et le monde humain. Mais plus que tout, les planches où s’accouplent les deux règnes touchent l’auteur de </em><em>Pasiphaé. </em><em>On les dit “troubles” alors qu’elle sont limpides, et “inquiétantes” alors qu’il y a une paix sublime dans les deux règnes réconciliés par un bonheur commun.</em></span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6164991" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/589533700.jpg" alt="66779332.jpg" width="489" height="652" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br />J’ai essayé maintes fois de convaincre Colette et Gide d’aborder ce profond et sublime sujet, soutenus par leur autorité d’écrivains : je leur fournirais une documentation invraisemblable. Tentés, sentant bien que cela était important et entièrement nouveau, ils prenaient peur et se dérobaient. Un grand artiste cosmique comme Trémois s’honorerait en traitant plus loin qu’il ne l’a fait cette fusion des espèces, juste un instant, avant qu’elle ne fut rejetée avec haine dans la fosse dantesque où grouillent les préjugés.” </em>(Février 1971, texte de Montherlant dans l’ouvrage <em>Pierre-Yves Trémois, </em>aux éditions Jacques Frapier, Paris 1971)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En 1927, déjà, interviewé par Frédéric Lefèvre<em>, (Une Heure avec Henry de Montherlant</em> dans<em> Les Nouvelles littéraires </em>du 15 octobre 1927<em>), </em>Montherlant insistait déjà sur la nécessité de ne pas être choqué par un “totalisme” érotique, selon lui, naturel. Il n’aura jamais renié cette vision du monde, originale et audacieuse, mais choquant les esprits encadrés par la morale judéo-chrétienne.</span></strong></p><p><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il faut garder à l’esprit la pensée naturellement rebelle, totalement individualiste, de Montherlant en matière de mœurs.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Et cet autre texte de Montherlant<em> : “J’écrivais en 1931 sur La Rose de sable</em><em>, sans connaître encore<br />Trémois : “Ce qu’il voulait, c’était une ligne pure, et avant de la tracer, il avait de l’inquiétude, la bouche entrouverte comme un équilibriste qui se dispose à exécuter un saut périlleux.” De ce trait infaillible et irréversible, Trémois cerne les êtres et les êtres surtout dans l’instant de leur magnificence amoureuse.</em></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em><br />Puis, il y a les bêtes encornées ou ailées, ou coruscantes, ou corsetées, fixées elles aussi dans leurs magnificences.<br />Puis il y a les femmes griffues ou aquilifères, et les hommes à torsades de serpents. (…)<br />Dans l’œuvre de ce grand artiste chacun comme de raison voit ce qu’il est soi-même, ou croit être, ou veut être. Pour moi, le burin cruel qui incruste au cuivre des visions fantastiques et des grimaces de cadavres me rappelle que, avec la force, la clarté et la précision sont les trois vertus théologales de l’art.</em></span></strong></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Détails sur les œuvres de Montherlant illustrées par Pierre-Yves Trémois :</span></strong></span></h3><h4><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pasiphaé, le chant de Minos</span></strong></span></h4><p class="citation"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">de Henry de Montherlant.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Format 30 x 40 in-quarto.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tirage à 225 exemplaires.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Avant-propos inédit de l’auteur.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6164992" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2712494933.jpg" alt="292_3.jpg" /></p><p class="citation"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les 29 eaux-fortes et burins originaux ont été tirés sur les presses de R. Lacourière par J. Frélaut sur vélin spécialement fabriqué et filigrané “à la tête de taureau”.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cet ouvrage a été achevé d’imprimer par les soins de P. Bouchet à Paris en 1953.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En outre les éditions L. C. L “Les Peintres du livre” éditaient en 1967 une nouvelle forme de l’ouvrage tirée à 3000 exemplaires et comprenant la reproduction au format 21 x 22 de certaines planches de l’édition originale.</span></strong></p><h4><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le Cardinal d’Espagne</span></strong></span></h4><p class="citation"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Edition originale de Henry de Montherlant.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Format 33 x 42.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tirage à 250 exemplaires.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les 34 eaux-fortes et burins originaux, ainsi que le texte calligraphié par l’artiste des extraits du texte de Montherlant, ont été tirés sur les presses de R. Lacourière par J. et R. Frélaut.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cet ouvrage a été achevé d’imprimer par les soins de P. Viglino pour H. Lefebvre à Paris en 1960.<br />Les exemplaires ont été signés par l’éditeur et l’artiste.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6164993" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3622028641.jpg" alt="6d1e4267-dd73-411f-8159-3a52d630f1b2.jpg" /></p><p class="citation"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En plus de cette édition, un exemplaire unique a été constitué en 2 volumes grand in-folio, le premier contenant un des premiers exemplaires sur Japon, le second comprenant : 34 Monotypes</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">peints à l’encre d’imprimerie par l’artiste formant les “originaux”, tirés par Trémois sur les presses de R. Lacourière ; le manuscrit autographe de H. de Montherlant.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La couverture a été gravée au burin par l’artiste.</span></strong></p><h4><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6164994" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3034558727.jpg" alt="41jJENa0KOL._BO1,204,203,200_.jpg" />La Guerre civile</span></strong></span></h4><p class="citation"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Edition originale de Henry de Montherlant</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Format 32 x 44 grand in-folio.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tirage à 200 exemplaires.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les 25 eaux-fortes et burins originaux dont certaine planches doubles à rabat, ainsi que le texte calligraphié par l’artiste des extraits du texte de Montherlant, ont été tirés sur les presses de R. Lacourière par J. et R. Frélaut.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cet ouvrage a été achevé d’imprimer par les soins de D. Viglino pour H. Lefebvre à Paris en 1964. Tous les exemplaires ont été signés par l’éditeur et l’artiste.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La couverture, et la page de titre, ont été gravées par l’artiste au burin et à l’aquatinte.</span></strong></p><h3><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sources</span></strong></span></h3><ul><li><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Pierre-Yves Trémois</em>, avant-propos de Louis Pauwels, textes de Henry de Montherlant et de Jean Rostand, gravures monotypes, Editions Jacques Frapier, 1971</span></strong></li><li><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>OR</em>, catalogue imprimé en mars 1972 à l’occasion de l’exposition de Trémois à la Galerie Maurice Garnier</span></strong></li><li><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Monographie sur Pierre-Yves Trémois, </em>imprimée en Octobre 1974 sur les presses de la S. M. I à Paris</span></strong></li><li><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><em>Catalogue sur Pierre-Yves Trémois</em>, imprimé en octobre 1974, sur les presses de la SMI à Paris</span></strong></li></ul>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlPolémique pour une autre fois...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2018-01-18:60170342018-01-18T10:00:00+01:002018-01-18T10:00:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet , cueillie...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous reproduisons ci-dessous une chronique de <strong>Richard Millet</strong>, cueillie sur <a href="http://richardmillet.wixsite.com/siteofficiel/blog">son site personnel</a> et dans laquelle il évoque la polémique autour de l'annonce par les éditions Gallimard de la publications des pamphlets de Céline dans la bibliothèque de La Pléiade... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Auteur de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/10/31/la-confession-negative.html"><strong><em>La confession négative</em></strong></a> (Gallimard, 2009) et de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/09/14/tuer-5685045.html"><em><strong>Tuer</strong></em></a> (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé <em><strong>La nouvelle Dolorès</strong></em>. Il devrait prochainement publier son journal de l'année 1971 à l'année 1994.<br /></span></p><p> </p><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0__type_MediaPost" class=" flex_vbox" style="position: relative; display: block; -webkit-box-orient: vertical; -webkit-flex-direction: column; -ms-flex-direction: column; flex-direction: column; width: 100%; box-sizing: border-box;" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7"><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0_mediaText" class="s45" style="box-sizing: border-box; white-space: normal;" data-width="630" data-proxy-name="MediaLabel" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7.$0"><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0_mediaTextrichTextContainer" class="s45_richTextContainer s45richTextContainer" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7.$0.0"><p class="font_5" style="font-size: 16px;"><span class="color_1"><img id="media-5281001" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3331963498.2.jpg" alt="Richard Millet Liban 2.jpg" /></span></p></div></div></div><p> </p><p> </p><blockquote><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Polémique pour une autre fois</span></strong></span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Après plusieurs semaines d’une polémique qui a agité quelques arrondissements de Paris, M. Gallimard vient de « suspendre » la republication des pamphlets de Céline. L’argument « scientifique » de l’éditeur et la caution de Pierre Assouline ne l’ont pas emporté sur le concert d’opinions diverses, néanmoins attendues, car déjà énoncées maintes fois, et qui donnent l’impression d’un ballet sans paroles ni musique ni rien, puisque la non-republication des pamphlets par l’éditeur « historique » de Céline ne règle rien.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">On peut imaginer que la « polémique » incitera ceux qui n’ont pas encore lu ces textes à acheter, via Amazon, l’édition québécoise, ou à les lire en PDF – les plus curieux se procurant d’illicites reprints. Sur la question des pamphlets, j’ai, pour ma part, toujours été de l’avis de Sollers : il faut les republier ; ils font partie de l’œuvre, tout comme les écrits politiques de Bernanos, Gide, Drieu, Montherlant, Camus, Sartre...</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour le reste, cette « polémique » ne constitue pas, comme on l’a dit, une « affaire » Céline : celle-ci a eu lieu en 1945 ; ou bien Céline est une affaire à lui tout seul. Craindre que la réédition, dans l’austère collection des Cahiers de la NRF, à côté des articles d’avant-guerre de Blanchot et du <span style="font-style: italic;">Journal inutile</span> de Morand, de textes qu’on trouve aisément relève donc d’un accès de vertu : je ne sache pas que la republication, il y a trois ans, des <span style="font-style: italic;">Décombres </span>de Rebatet ait nourri l’antisémitisme en France. L’antisémitisme « culturel » est mort en 1945. Celui qui a récemment vu le jour est le fait d’une population musulmane radicalisée et/ou délinquante, qui agit au nom du cliché du « juif riche » ou encore du « sioniste » qui opprime, même à distance, le peuple palestinien, et qu’il faut donc punir. Ceux qui ont tué Ilan Halimi, plus tard Sarah Halimi, et qui ont incendié une épicerie cacher, à Créteil, la semaine dernière, n’avaient pas lu <span style="font-style: italic;">Bagatelles pour un massacre</span>. Savent-ils même lire ? Cet antisémitisme-là est là un des non-dits majeurs du gauchisme officiel, dont l’alliance objective avec l’islam sunnite suscite un « bloquage » majeur de la vie politique, en France et en Europe.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Redouter, plus largement, que les pamphlets de Céline ne corrompent la jeunesse, c’est supposer à cette dernière une capacité à lire qu’elle n’a plus. Car Céline n’est pas un écrivain facile, et nullement à la portée de ceux qui, voyous islamistes de banlieue ou petits-bourgeois connectés, ont bénéficié l’enseignement de l’ignorance qui est, selon Michéa, le propre de l’Education nationale. Un état de fait pieusement réfuté, à l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, par un magazine officiel qui voit, dans les 50 années qui se sont écoulées, un remarquable progrès de l’enseignement public : ne sommes-nous pas arrivé à 79% de bacheliers, c’est-à-dire un progrès de 20% ? En vérité il faut, en cette matière comme en toutes les autres, inverser le discours : il ne reste plus que 20%, environ, d’élèves à peu près capables de lire et d’écrire correctement le français, et de se représenter l’histoire de France autrement que par le filtre relativiste et mondialiste du néo-historicisme.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pendant que les intellectuels bataillaient, je songeais à la façon dont Daniel Barenboim avait, il y a une dizaine d’années, suscité une vive polémique en dirigeant pour la première fois du Wagner en Israël. La question de l’œuvre, de la possibilité d’une œuvre, jusque dans ses excès, ses errements, ses apories, est donc légitimement posée de façon passionnée ou prudente ; mais c’est peut-être la dernière fois qu’elle se posera, en une ère qui voit disparaître peu à peu la possibilité psychologique de connaître Wagner et de lire Céline. La jeunesse contemporaine n’a plus rien à faire de Wagner, de Céline, d’Aragon, de Ravel, de Giono, de Boulez, ou de Soljenitsyne : elle ne sait rien, et ne veut qu’être connectée à elle-même, c’est-à-dire au néant.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le problème n’est donc pas d’empêcher les jeunes gens de lire les pamphlets de Céline (et je n’userai pas de l’argument spécieux, entendu dans quelques bouches qui avancent que, comme pour <span style="font-style: italic;">Harry Potter</span>, mieux vaudrait que les jeunes lussent ces pamphlets que rien du tout) ; le problème est, brame la presse officielle, de « désintoxiquer les ados du téléphone portable ». Question en effet primordiale, et à la désintoxication du « portable », ajoutons celle du cannabis, du gauchisme culturel, du consumérisme, de la télévision, de la mondialisation. Est-ce possible ? Par quel exorcisme ? Et pour quelles valeurs autres que les fariboles « républicaines » et onusiennes ? Oui, comment retrouver le réel ?</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Richard Millet</strong> <span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.$centeredContent.$inlineContent.$SITE_PAGES.$c1q8z_DESKTOP.$inlineContent.$ppPrt7-1c8h.$inlineContent.0.$child.$0.$inlineContent.$1.$5.$0.$richTextContainer.8.0">(<span class="color_1"><em>Site officiel de Richard Millet</em>, 13 janvier 2018)</span></span></span></p></blockquote>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlAvec Montherlanttag:archaion.hautetfort.com,2017-09-21:58508692017-09-21T08:42:27+02:002017-09-21T08:42:27+02:00 Equinoxe de septembre. Levé tôt, songé à...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5460856" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/01/01/762991556.JPG" alt="H de M 1.JPG" /></p><p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;">Equinoxe de septembre.</span></p><p style="text-align: center;"><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;"> Levé tôt, songé à Montherlant et picoré dans ses livres. </span></p><p style="text-align: center;"><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;"> Lu ceci, dans <em>Garder tout en composant tout</em> : </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;">"La seule religion acceptable est la religion de l'homme, et de son principe, la vie. Si l'on tient absolument à la matérialiser, on peut le faire dans le culte des objets qui de tous temps ont symbolisé le principe fécondateur : le soleil, le feu, le taureau, etc. L'hypothèse d'une religion révélée abaisse l'homme. <em>Pas de rémunération post-mortem.</em>"</span></p><p style="text-align: center;"><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;"> Montherlant, nous sommes quelques-uns à ne pas vous avoir oublié et à persister - <em>comme si de rien n'était</em>.</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;">Sur Montherlant, </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;">voir mon étude sur la face païenne de l'écrivain dans :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino,serif; font-size: 18pt;"><img id="media-5460857" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/02/1361738917.png" alt="mont.png" /></span></p><p style="text-align: center;"> </p>
Le Uhlanhttp://leuhlan.hautetfort.com/about.htmlMontherlant moralistetag:leuhlan.hautetfort.com,2016-05-25:62031392016-05-25T23:39:00+02:002016-05-25T23:39:00+02:00 Alternance, équivalence, syncrétisme, feinte et retrait : tels sont...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; background: white;">Alternance, équivalence, syncrétisme, feinte et retrait : tels sont les principes du Montherlant moraliste. Autant dire qu’il n’est pas seulement un moraliste, mais aussi un sage, sinon un philosophe. Il n’y a point chez lui d’illusion lyrique ou de mysticisme de la contemplation ; il n’y a que de la lucidité, de la mesure et de l’indifférence. En cela, Montherlant est frère des grands esprits qu’il ne faut pas dire seulement réalistes : Montaigne, La Rochefoucauld, Nietzsche.</span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlLiberté...tag:theatrummundi.hautetfort.com,2015-06-07:56355962015-06-07T09:45:00+02:002015-06-07T09:45:00+02:00 Quand nous nous demandons pourquoi la liberté n’est plus, en ce sens,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5065833" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/2067717987.jpg" alt="littérature,ernst jünger,liberté,mort,montherlant" /></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">Quand nous nous demandons pourquoi la liberté n’est plus, en ce sens, liberté commune, nous songeons en premier lieu à l’espace. Mais dès lors, l’espace pouvait devenir trop étroit. Il fallait alors recourir aux forêts et y emmener la liberté. Et cette forêt existe encore, même au centre des métropoles.</span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">Autre exigence, plus importante, de la liberté : la crainte de la mort était inconnue. Et c’est ce qui métamorphose le monde. En ce temps-là, il y avait beaucoup d’espace et peu de crainte. De nos jours, l’espace se rétrécit sans cesse, tandis que la crainte grandit. Cela ne change rien à la liberté, toujours proche et saisissable. Montherlant l’a résumé dans une formule heureuse : « La liberté existe toujours. Il suffit d’en payer le prix. »</span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">Celui qui veut avoir la liberté pour rien révèle qu’il ne la mérite pas.</span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;"> </span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">Ernst Jünger, <em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Approches, drogues, ivresse </em>(dans la partie « Europe », au chapitre « Note sur la crapule », traduction d'Henri Plard)</span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;"> </span></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;"> </span></p>
absoluhttp://www.listesratures.fr/about.htmlMise au dringtag:www.listesratures.fr,2015-02-10:53571922015-02-10T12:33:06+01:002015-02-10T12:33:06+01:00 Quand elle était gentille , L'échappée avait le droit de rentrer....
<p style="text-align: center;"><img id="media-4899779" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/01/02/3895010468.jpg" alt="quand elle était gentille.jpg" /> <img id="media-4899781" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/01/02/4148932393.jpg" alt="l'échappée.jpg" /> <img id="media-4899783" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/00/00/446090111.jpg" alt="pitié pour les femmes.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Quand elle était gentille</strong>, <strong>L'échappée</strong> avait le droit de rentrer. <br />Au fond, il éprouvait une certaine <strong>Pitié pour les femmes</strong>.</p>
la bouche plein de terrehttp://manoeuvres.hautetfort.com/about.htmlLa carte postale du jour...tag:manoeuvres.hautetfort.com,2014-12-07:55054602014-12-07T12:59:49+01:002014-12-07T12:59:49+01:00 "On n’est vieux que le jour où l’on cesse de désirer." - Henry de...
<blockquote><p><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">"On n’est vieux que le jour où l’on cesse de désirer."</span></em><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">- </span></em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Henry de Montherlant</span><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">, La Mort qui fait le trottoir (Don Juan) </span></em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">(1956)</span></p></blockquote><p style="text-align: center;"><img id="media-4786714" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://manoeuvres.hautetfort.com/media/01/00/3131421981.jpg" alt="dimanche 7 décembre 2014.jpg" /></p><p><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens qu'écoutant une émission radiophonique avec comme invitée la chanteuse Françoiz Breut, celle-ci expliqua à quel point Frànçois Marry, alias <strong>Frànçois & The Atlas Mountains</strong> - avait apporté une touche électronique dans la production de son dernier (et joli) album (<em>La chirurgie des sentiments</em>) où se trouve une chanson d'elle que j'adore intitulée "<em>Bxl bleuette</em>", parce que j'aime Bruxelles et que, sans doute, cela me rappelle qu'à chaque fois que je m'y rends, je descends à l'hôtel des Bluets, près du Parvis de Saint-Gilles.</span><br /><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens bien d'avoir été d'abord littéralement conquis par le magnifique duo "<em>Cherchant des ponts</em>" entre Françoiz et Frànçois, puis d'avoir désiré cet album de Frànçois and the Atlas Mountains, et d'avoir décidé de l'acheter et de l'avoir bien apprécié, avec son titre-palindrome - E Volo Love - qui m'a fait penser à celui, très beau, de Guy Debord, In girum imus nocte et consumimur igni (Nous tournons en rond dans la nuit et nous serons dévorés par le feu) ainsi que l'impressionant Grand Palindrome de Perec, écrit en 1969, et composé de 1247 mots !!!</span><br /><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens aussi d'avoir été passablement épaté qu'un groupe français se retrouve sur le label anglais Domino - Will Oldham, Anna Calvi ou encore le géant Elliott Smith ! -, place d'honneur qui s'explique bien à l'écoute de ce dernier album - <em><strong>Piano ombre</strong> </em>- , qui possède une vraie originalité pop, de finesse dans les compositions, de caractère - parfois enfantin, faussement innocent -, de travail accompli - et bien accompli -, où j'y entends à la fois Talking Heads et Radiohead, et puis ce suave "<em><strong>La fille aux cheveux de soie"</strong></em> qui est la chanson qui m'obsède le plus actuellement :</span></p><blockquote><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Quand la fille aux cheveux de soie</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Me demande ce que je veux boire</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je laisse couler</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">J'aime voir tout se renverser</span></em></strong></p><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Vouloir sentir son corps</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Encore</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Si resserré</span></em></strong></p></blockquote><p><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">On connaît <strong>Maupassant</strong> pour <em>Le Horla</em>, évidemment, et on retrouve d'ailleurs l'ambiance de ce fameux texte dans l'une des trois nouvelles intitulée <em>La peur</em>, qui paraît dans ce petit recueil que vient de publier l'éditeur La Part Commune dans sa sympathique collection La Petite Part. Mais c'est surtout <em><strong>Les caresses</strong> </em>qui a attiré mon attention. Petite nouvelle composée de deux lettres, la première d'une dénommée Geneviève, la seconde d'Henri, "<em>écrites sur du papier japonais en paille de riz</em>", comme le précise le narrateur, et retrouvées "<em>dans un petit portefeuille en cuir de Russie, sous un prie-Dieu de la Madeleine, hier dimanche, après la messe d'une heure</em>", détail qui a toute son importance et clôt en beauté cet échange qui a pour objet l'amour et le désir comme le démontrent bien ces deux magnifiques passages qui appellent à l'abandon total, l'écriture de Maupassant devenant musique, et même symphonie :</span></p><blockquote><p><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">"Certes, c'est là un piège, le piège immonde, dites-vous ? Qu'importe, je le sais, j'y tombe, et je l'aime. La Nature nous donne la caresse pour nous cacher sa ruse, pour nous forcer malgré nous à éterniser les générations. Eh bien ! volons-lui la caresse, faisons-la nôtre, raffinons-la, changeons-la, idéalisons-la, si vous voulez. Trompons, à notre tour, la Nature, cette trompeuse. Faisons plus qu'elle n'a voulu, plus qu'elle n'a pu ou osé nous apprendre. Que la caresse soit comme une matière précieuse sortie brute de la terre, prenons-la et travaillons-la et perfectionnons-la, sans souci des desseins premiers, de la volonté dissimulée de ce que vous appelez Dieu. Et comme c'est la pensée qui poétise tout, poétisons-la, Madame, jusque dans ses brutalités terribles, dans ses plus impures combinaisons, jusque dans ses plus monstrueuses inventions.</span></em><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Aimons la caresse savoureuse comme le vin qui grise, comme le fruit mûr qui parfume la bouche, comme tout ce qui pénètre notre corps de bonheur. Aimons la chair parce qu'elle est belle, parce qu'elle est blanche et ferme, et ronde et douce, et délicieuse sous la lèvre et sous les mains.</span></em><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Quand les artistes ont cherché la forme la plus rare et la plus pure pour les coupes où l'art devait boire l'ivresse, ils ont choisi la courbe des seins, dont la fleur ressemble à celle des roses.</span></em></p><p><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">...</span></em></p><p><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Supprimons, si vous voulez, l'utilité et ne gardons que l'agrément. Aurait-il cette forme adorable qui appelle irrésistiblement la caresse s'il n'était destiné qu'à nourrir les enfants ?</span></em><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Oui, Madame, laissons les moralistes nous prêcher leur pudeur, et les médecins la prudence ; laissons les poètes, ces trompeurs toujours trompés eux-mêmes, chanter l'union chaste des âmes et le bonheur immatériel ; laissons les femmes laides à leurs devoirs et les hommes raisonnables à leurs besognes inutiles ; laissons les doctrinaires à leurs doctrines, les prêtres à leurs commandements, et nous, aimons avant tout la caresse qui grise, affole, énerve, épuise, ranime, est plus douce que les parfums, plus légère que la brise, plus aiguë que les blessures, rapide et dévorante, qui fait prier, qui fait commettre tous les crimes et tous les actes de courage ! Aimons-la, non pas tranquille, normale, légale ; mais violente, furieuse, immodérée ! Recherchons-la comme on recherche l'or et le diamant, car elle vaut plus, étant inestimable et passagère ! Poursuivons-la sans cesse, mourons pour elle et par elle.</span></em><br /><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Et si vous voulez, Madame, que je vous dise une vérité que vous ne trouverez, je crois, en aucun livre, les seules femmes heureuses sur cette terre sont celles à qui nulle caresse ne manque. Elles vivent, celles-là, sans souci, sans pensées torturantes, sans autre désir que celui du baiser prochain qui sera délicieux et apaisant comme le dernier baiser."</span></em></p></blockquote>
Le déclinologuehttp://dernieregerbe.hautetfort.com/about.htmlCITATIONS CHOISIES DE GABRIEL MATZNEFFtag:dernieregerbe.hautetfort.com,2014-08-22:55589532014-08-22T03:00:00+02:002014-08-22T03:00:00+02:00 L’œuvre de Gabriel...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: small;"><img id="media-5305034" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/00/01/4078498231.jpg" alt="gabriel matzneff,stoïcisme,femmes,montherlant,nietzsche,suicide,scepticisme,être soi,langue française,cette camisole de flammes,l'archange aux pieds fourchus,le sabre de didi,le dîner des mousquetaires,le défi,les passions schismatiques,le taureau de phalaris,maîtres et complices,jésus-christ,albert camus,libertinage,sénèque,histoire auguste,flaubert,supériorité,médiocres" /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: small;"> L’œuvre de Gabriel Matzneff (1936- ) me paraît présenter une homogénéité foncière, quels que soient les genres dans lesquels elle s’exprime : journal, romans, essais, chroniques. Dailleurs, il ne fait que broder autour de quelques thèmes, et on retrouve toujours les mêmes références, les mêmes idées, voire les mêmes phrases, d’un livre à l’autre<a title="" href="#_ftn1" name="_ftnref1"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[1]</span></span></a>. C’est pourquoi j’ai préféré classer ces citations en six grands thèmes, plutôt que selon le genre des livres dans lesquels elles figurent, contrairement à ce que j’ai fait le plus souvent pour les autres auteurs dont je recueille les meilleures pensées.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: small;"> Il s’agit là d’un premier choix qui est bien sûr appelé à être largement complété dans les années à venir.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: small;"> Les six grands thèmes sont : <a href="#être soi">Être soi</a> <a href="#philosophie religion">Philosophie et religion</a> <a href="#âme humaine">L'âme humaine</a> <a href="#amour femmes">L'amour et les femmes</a> <a href="#monde société">Le monde et la société</a> <a href="#littérature">Langue et littérature</a></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><strong><a name="être soi"></a>ÊTRE SOI</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Tout adolescent, à moins d’être une nouille ou un arriviste, se sent en marge de la société des adultes, il refuse d’y entrer, il répugne à prendre un état. […] Seulement, il ne suffit pas d’être rebelle à seize ans : il s’agit de s’y opiniâtrer dans l’âge adulte, et ça, c’est une autre paire de manches. / Durant l’adolescence, la singularité est le lot d’un grand nombre ; dans l’âge mûr, elle ne peut être le privilège (ou la malédiction) que de quelques-uns. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, préface, La Table ronde, 1976, p. 8).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Mieux vaut périr en restant soi-même que prospérer en se reniant et en devenant semblable à ceux que l’on méprise. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1954, La Table ronde, 1976, p. 25).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Voir des imbéciles défendre les mêmes idées que vous, quelle épreuve ! (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1956, La Table ronde, 1976, p. 41).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><span style="font-size: small;">. Si je ne peux pas vivre la vie qui me plaît, je cesserai de vivre <a title="" href="#_ftn2" name="_ftnref2"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[2]</span></span></a></span><span style="font-size: small;">. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1956, La Table ronde, 1976, p. 42). </span><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. La supériorité, quel cancer ! La différence, quelle malédiction ! comme tout serait plus simple, si j’étais un médiocre ! comme tout serait plus facile, si j’étais pareil aux autres ! (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1956, La Table ronde, 1976, p. 55). <img id="media-5305036" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/00/01/1504581817.jpg" alt="gabriel matzneff,stoïcisme,femmes,montherlant,nietzsche,suicide,scepticisme,être soi,langue française,cette camisole de flammes,l'archange aux pieds fourchus,le sabre de didi,le dîner des mousquetaires,le défi,les passions schismatiques,le taureau de phalaris,maîtres et complices,jésus-christ,albert camus,libertinage,sénèque,histoire auguste,flaubert,supériorité,médiocres" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Une nature aristocratique se reconnaît à son aptitude au loisir, à son aptitude à l’ennui. Le besoin perpétuel d’une distraction est la marque d’une âme plébéienne. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1957, La Table ronde, 1956, p. 62).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. À pactiser avec les gens qu’on méprise, on en vient à se mépriser soi-même. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 81).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Je me les roule vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais quand je vois, un mardi matin, que je ne suis pas seul à la piscine, que d’autres se dorent au soleil, j’ai un sursaut d’indignation. Qui sont ces feignants ? Pourquoi ne travaillent-ils pas ? Dès que nous partageons un privilège, il s’affadit. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 90).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Je ne suis vraiment heureux que seul. Dès qu’il me faut retrouver des humains, même si ce sont des amis, quelque chose se crispe en moi. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 93).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Les gens haïssent la singularité et ne nous tolèrent que si nous feignons d’avoir les mêmes ambitions, les mêmes goûts, les mêmes bonheurs qu’eux. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 96).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Ce que je demande à mes auteurs favoris, c’est de me justifier à mes propres yeux, c’est de me dire que j’ai raison d’être celui que je suis. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 97).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. La liberté et l’égalité, non seulement ne s’accordent pas, mais s’opposent résolument. / En fait, seule la liberté compte. L’égalité, ce n’est pas important. Un homme intelligent n’a pas à souffrir de constater qu’il existe des gens plus beaux, plus riches ou plus heureux que lui. L’essentiel, c’est ce que l’on est <em>soi</em>. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 109).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><span style="font-size: small;">. Ce sont nos défauts qui nous poussent dans la société, et nos qualités qui nous perdent <a title="" href="#_ftn3" name="_ftnref3"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[3]</span></span></a></span><span style="font-size: small;">. (Gabriel Matzneff, <em>Les Passions schismatiques</em>, préface, Stock, 1977, p. 12).</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Un écrivain est une bizarrerie de la nature, qui ne peut être mesuré à la même aune que les autres hommes. Nous avons nos lois propres, et notre morale, et notre raison. (Gabriel Matzneff, <em>Les Passions schismatiques</em>, 2. « La femme », Stock, 1977, p. 76).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Par-delà l’œuvre commune, la libération de l’individu reste une aventure personnelle, et solitaire. Mon bonheur, ce n’est que dans mon propre cœur que je puis le trouver. (Gabriel Matzneff, <em>Les Passions schismatiques</em>, 5. « L’enfant », Stock, 1977, p. 125).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Être rebelle à seize ans, c'est la banalité : chaque adolescent(e) un peu sensible l'est. Ce qui en revanche est difficile, et rare, c'est de l'être encore dans l'âge adulte. La société n'a pas besoin d'originaux, elle a besoin de citoyens dociles, et son filet est si sûrement lancé que rarissimes sont ceux/celles qui passent au travers des mailles. (Gabriel Matzneff, <em>Les Passions schismatiques</em>, Conclusion, Stock, 1977, p. 156-157).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Les hommes ordinaires s'outrecuident, lorsqu'ils prétendent à un style de vie d'hommes supérieurs. La marginalité ne peut être le lot que d'une poignée d'élus. Des élus qui sont également des damnés. […] La différence et la supériorité conjuguées se payent cher, très cher, et il serait léger de le nier. (Gabriel Matzneff, <em>Les Passions schismatiques</em>, Conclusion, Stock, 1977, p. 157-158).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><span style="font-size: small;">. Les hommes, qui ne veulent pas la liberté mais l'égalité, ne détestent en effet rien tant que la supériorité. Que dis-je, la supériorité ! La seule altérité leur est odieuse. Être différent, c'est être coupable <a title="" href="#_ftn4" name="_ftnref4"><span class="MsoFootnoteReference"><span class="MsoFootnoteReference">[4]</span></span></a></span><span style="font-size: small;">. (Gabriel Matzneff, <em>Le Défi</em>, « Le défi », La Table ronde, 1977, p. 139).</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Un franc-tireur ne doit pas traîner sa différence comme un boulet, mais il doit la porter comme une couronne. (Gabriel Matzneff, <em>Le Taureau de Phalaris</em>, « Aristocratie », La Table ronde, 1987, p. 37).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. Ce sont les tempéraments pauvres qui affectent de ne rien devoir à personne ; une âme dionysiaque, elle, éprouve de la joie à saluer ses devanciers. […] La qualité d’un homme se mesure à sa faculté d’admiration et de nostalgie. (Gabriel Matzneff, <em>Le Taureau de Phalaris</em>, « Filiation », La Table ronde, 1987, p. 127).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Un esprit libre s'attire nécessairement l'hostilité des plus médiocres d'entre ses contemporains. Il doit néanmoins tenir bon, et demeurer véridique, donc naturel. Il ne doit pas avoir peur de ses singularités, de ses passions, de ce qui fait de lui un suspect. Il doit oser être supérieur à l'approbation. Certes, celà peut se terminer par la prison, l'asile ou la balle dans la tête. Mais comme, de toute manière, il lui faudra mourir un jour, il aurait bien tort, aussi longtemps qu'il est en vie, de ne pas vivre la vie qu'il a envie de vivre, de ne pas aimer les êtres qu'il a envie d'aimer, de ne pas écrire les livres qu'il a envie d'écrire. Sur tous ces points, et quels que soient les obstacles qu'il ait à surmonter, un libre esprit doit être <em>inflexible</em>. (Gabriel Matzneff, <em>Le Taureau de Phalaris</em>, « Inflexible », La Table ronde, 1987, p. 155-156).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Un adulte a la preuve de ce que la vie ne l'a pas trop durci, racorni, lorsqu'à l'évocation des maîtres qui illuminèrent son adolescence il ressent un trouble intact. (Gabriel Matzneff, <em>Maîtres et complices</em>, chap. I, Lattès, 1994, p. 17).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. [Dans mon adolescence et ma jeunesse], je n’avais pas une minute à perdre avec quelqu’un qui ne partageait pas ma passion de l’ancienne Rome. <span style="color: black; background: white;">(Gabriel Matzneff, </span><em><span style="color: black; background: white;">Maîtres et complices</span></em><span style="color: black;">, chap. VI<span style="background: white;">, Lattès, 1994, p. </span>77<span style="background: white;">).</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Le scandale, c’est d’être soi. (Gabriel Matzneff, <em>Maîtres et complices</em>, chap. XIII, Lattès, 1994, p. 142).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">. Ce qui importe, ce ne sont pas les aléas de l’existence, mais l’idée que nous avons de nous et de notre destin. (Gabriel Matzneff, <em>Maîtres et complices</em>, chap. XXIV, Lattès, 1994, p. 251).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'trebuchet ms', geneva, sans-serif;">. L’égoïsme est la vertu dont a le plus besoin un jeune homme à l’âme singulière, qui se sent un destin exceptionnel. Se libérer de la chaîne des faux devoirs avec laquelle la société prétend nous assujettir exige beaucoup d’indifférence à l’opinion publique. (Gabriel Matzneff, <em>Maîtres et complices</em>, chap. XXI, Lattès, 1994, p. 224-225).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;"><span style="color: windowtext;">. </span><span style="mso-bidi-font-family: Helvetica; color: windowtext;">Scandaliser les imbéciles est toujours une joie pour un homme d'esprit. (</span>Gabriel <span style="mso-bidi-font-family: Helvetica; color: windowtext;">Matzneff</span>, <a href="http://www.matzneff.com/oeuvres.php?un_article=72&la_clef=7">interviou par Christian Authier sur le site internet L’opinion indépendante</a>, 31 décembre 2000).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><strong><span style="font-size: small;"><a name="philosophie religion"></a>PHILOSOPHIE ET RELIGION</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Les quatre colonnes du temple : le scepticisme de Pyrrhon, l’hédonisme d’Aristippe, l’athéisme de Lucrèce, le stoïcisme de Sénèque. Avec de semblables fondements, on est armé pour la vie – et pour la mort. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1956, La Table ronde, 1976, p. 47).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. N’en déplaise aux platoniciens de la Renaissance, je ne crois pas à la conformité du christianisme avec les sagesses d’Athènes et de Rome : il existe une opposition irréductible entre Dionysos et le Crucifié, et nous devons choisir entre une philosophie qui est affirmation du vouloir-vivre et une foi qui est négation de la vie, entre des doctrines qui tendent uniment à la possession de soi, à l’harmonie, au bonheur, et une mystique pleine de mépris pour la félicité terrestre et entièrement tournée vers la cité de Dieu, la vie future, l’au-delà. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1957, La Table ronde, 1976, p. 60).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. C’est parce que son enseignement était une perpétuelle atteinte à la sûreté de l’État que le Christ a été crucifié. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1957, La Table ronde, 1976, p. 62). <img id="media-4905790" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://dernieregerbe.hautetfort.com/media/00/01/2592407328.gif" alt="Gabriel matzneff,stoïcisme,femmes,montherlant,nietzsche,suicide,scepticisme,être soi,langue française,cette camisole de flammes,l'archange aux pieds fourchus,le sabre de didi,le dîner des mousquetaires,le défi,les passions schismatiques,le taureau de phalaris,maîtres et complices,jésus-christ,albert camus,libertinage,sénèque,histoire auguste,flaubert,supériorité,médiocres" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. L’intelligence tue l’action. / Le dernier stade du scepticisme : l’inertie contemplative. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 79).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. Ce n’est pas l’intolérance des païens qui a persécuté les chrétiens ; c’est l’intolérance des chrétiens qui a nécessité la répression païenne. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1958, La Table ronde, 1976, p. 91).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'trebuchet ms', geneva; font-size: small;">. L’optimisme : imbécile, criminel, obscène. (Gabriel Matzneff, <em>Cette camisole de flammes. Journal 1953-1962</em>, 1959, La Table ronde, 1976, p. 117).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'treb
absoluhttp://www.listesratures.fr/about.htmlPresse la terre de ses vicestag:www.listesratures.fr,2014-07-23:54149702014-07-23T12:00:00+02:002014-07-23T12:00:00+02:00 L'empire des anges , débordé...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4635642" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/02/00/528332995.jpg" alt="l'empire des anges.jpg" /><img id="media-4635643" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/01/01/1099571427.2.jpg" alt="le voleur d'enfants.jpg" width="133" height="173" /> <img id="media-4635644" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.listesratures.fr/media/01/02/3120971232.jpg" alt="les lépreuses.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><strong> L'empire des anges</strong>, débordé avec <strong>Les lépreuses</strong>, fit appel à un prestataire : <strong>Le voleur d'enfants</strong>.</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlPur et durtag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2014-06-10:53883212014-06-10T14:25:00+02:002014-06-10T14:25:00+02:00 J'avais vu une première fois cette mise en scène du maitre de Santiago ici...
<p><em>J'avais vu une première fois cette mise en scène du maitre de Santiago <a href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/07/25/le-maitre-de-santiago.html" target="_blank">ici même en 2006.</a></em></p><p><em>Cette fois ci, mon ami Gilles en rend compte:</em></p><p> On ne sera jamais assez reconnaissant à Jean-Luc Jeener de donner, avec un budget quasi nul, trois fois plus de chefs-d’œuvre classiques (au sens large) en une saison que la Comédie-Française. Bien que ne tournant pas le dos aux auteurs officiels (Molière, Shakespeare, Racine, Genet, Beckett…) chers à la nomenklatura culturelle, il exhume aussi des œuvres de dramaturges moins en cour, voire quasiment enterrés, comme Corneille, Claudel, Giraudoux ou Montherlant. Ce faisant il œuvre pour la survie de la culture, la vraie, celle qui procède de la rencontre entre un auteur unique, avec ses passions, ses obsessions et ses idiosyncrasies, et un public d’hommes libres désireux de se construire et d’en savoir plus sur eux-mêmes et sur le monde.</p><p>L’œuvre de Montherlant repose sur une observation minutieuse de l’existence et sur le souci absolu de la vérité humaine. De cette observation (qu’on peut apprécier dans des œuvres quasiment naturalistes comme <em>Les jeunes filles </em>ou <em>Les célibataires</em>), il tire une morale et une métaphysique. Cette dernière repose sur la tension permanente entre un panthéisme nietzschéen, une animalité assumée (<em>Pasiphaé, Le songe, Les bestiaires, </em>etc), et une vision détachée et nihiliste de l’existence qui le rapproche des stoïciens, des mystiques espagnols et des jansénistes (<em>Mors et Vita, Explicit Mysterium</em>). Cette apparente contradiction n’en est pas une, puisqu’elle caractérise notre condition humaine ; mais, chez Montherlant, elle débouche sur une morale, qu’il qualifie de morale de l’alternance, et qui constitue une sorte de bréviaire permettant de concilier recherche du bonheur et acceptation lucide de notre condition de mortels. Il s’agit en somme d’agir selon ses passions, comme si on les prenait au sérieux, tout en se ménageant une porte de sortie, une stratégie d’esquive, parce qu’on sait bien que l’existence ne l’est pas.</p><p>Si le héros d’une œuvre de fiction autobiographique – Alban de Bricoule, Costals – se doit donc de pratiquer constamment cet exercice spirituel, au théâtre il est tentant pour l’auteur de se dédoubler, transformant ainsi la pratique de l’alternance en conflit entre des personnages pouvant susciter un intérêt dramatique. C’est sur ce principe que repose <em>Le Maître de Santiago. </em>Don Alvaro, austère « moine-soldat », aspire à la pureté et à la transcendance divine. Il vomit l’Espagne de son temps qu’il considère comme corrompue. Il ne désire plus que s’abîmer en Dieu. Les autres chevaliers de l’ordre disent oui à la vie. Ils rêvent de conquêtes, de pouvoir ; ils ne dédaignent pas la richesse ; ils veulent le bonheur de leurs enfants et acceptent les lois de l'existence. L’un d’entre eux, Don Bernal, par calcul, parce qu’il veut que son fils épouse la fille de Don Alvaro, et que celui-ci s’enrichisse afin de la doter, tente de convaincre Alvaro d’aller briguer argent et pouvoir dans le Nouveau Monde. Rien n’y fait, pas même l'objection évidente que cette exigence n'est qu'une forme d'orgueil. L'homme est déjà dans l'au-delà; les affaires terrestres ne lui sont plus qu'une nuisance.</p><p>De nos jours ce théâtre d'idées passe paradoxalement mieux à la scène qu'à la lecture; incarnés dans des personnages, les considérations éthiques et métaphysiques, les principes généraux n'en acquièrent que plus de force -- surtout s'ils s'opposent les uns aux autres. Les valeurs portées par l’œuvre de Montherlant sont si éloignées de l'esprit contemporain qu'elle gagnent en crédibilité, exprimées par des personnages en chair et en os. La mise en scène et les acteurs -- compétents voire excellents -- sont tout entiers au service du texte. Le décor se réduit à quelques braseros, qui enfument progressivement la pièce, tout en s'éteignant petit à petit, les uns après les autres. Évocation saisissante des conditions de vie au début du XVIe siècle, mais aussi symbole. La poésie des phrases sonne, les forces vitales et spirituelles se heurtent. La pièce se termine par un long épilogue élégiaque, marqué par le christianisme le plus sombre, celui de l'Ecclésiaste et de Pascal, après que le personnage principal eut convaincu sa fille, elle qui incarne l'amour de la vie, de se sacrifier pour le rejoindre dans son culte intransigeant du Néant.</p><p><em><strong>Le maitre de Santiago</strong></em> d'<strong><em>Henry de Montherlant</em> </strong>mis en scène par <strong>Patrice Le Cadre</strong>, vu au <a href="http://theatredunordouest.com/" target="_blank">théâtre du Nord Ouest</a> le 9 juin 2014.</p><p>Gilles</p><p>Postface au compte rendu de Gilles:</p><p><!--[if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:AllowPNG/> </o:OfficeDocumentSettings></xml><![endif]--></p><p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves/> <w:TrackFormatting/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> 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Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMontherlant und der nutzlose Diensttag:euro-synergies.hautetfort.com,2013-09-29:51799572013-09-29T00:05:00+02:002013-09-29T00:05:00+02:00 Montherlant und der nutzlose Dienst von Jens Strieder...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4262231" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3482514299.jpg" alt="MACAVOY_dessin_2_montherlant.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;"><strong>Montherlant und der nutzlose Dienst </strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"> <span class="itemAuthor"> von Jens Strieder </span></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span class="itemAuthor"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;">Ex: http://www.blauenarzisse.de</span><br /></span></span></strong></p><div class="itemImageBlock" style="text-align: left;"><strong><span class="itemImage" style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> <a class="modal" title="Klicken für das Vorschau-Bild" href="http://www.blauenarzisse.de/media/k2/items/cache/a5fe069d96534a42c0b2ab6d9d74598d_XL.jpg" rel="{handler: 'image'}"><span style="color: #c0c0c0;"> <img style="width: 165px; height: auto; float: left;" src="http://www.blauenarzisse.de/media/k2/items/cache/a5fe069d96534a42c0b2ab6d9d74598d_M.jpg" alt="Montherlant und der nutzlose Dienst" /> </span></a> </span></strong></div><p style="text-align: left;"> </p><div class="itemIntroText" style="text-align: left;"><p lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Die wichtigsten Auszüge aus Henry de Montherlants <span class="numbers">1939</span> erstveröffentlichter Essaysammlung wurden im Verlag Antaios wieder aufgelegt.</span></strong></p></div><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span class="letter">V</span>ielen deutschen Lesern ist der Name Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Millon de Montherlant nicht mehr geläufig. Das gilt auch für sein Heimatland Frankreich. Es ist umso verwunderlicher, wenn man bedenkt, dass es sich bei dem <span class="numbers">1895</span> in Paris geborenen Literaten um ein Ausnahmetalent handelte, das in nahezu allen Textformen zu Hause war: Montherlant schrieb Romane, Erzählungen, Novellen, Theaterstücke, Essays und Tagebücher. Sein Gedankenreichtum, seine Beobachtungsgabe und die durch ihre Schönheit bestechende Ausdruckskraft, sprechen für sich und machen ihn zu einem der bedeutendsten Schriftsteller des <span class="numbers">20</span>. Jahrhunderts.</span></strong></p><h1 style="visibility: visible; text-align: left;" lang="de-DE"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Das Nutzlose liegt nicht im Trend</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span class="numbers">1939</span> erschien in Leipzig sein Essay-Band mit dem Titel „Nutzloses Dienen”. Damit diese Texte nicht vollends in Vergessenheit geraten, ist im Verlag Antaios ein Band erschienen, der in Form von fünf Essays eine Auswahl der im Original vertretenen Schriften aus den Jahren <span class="numbers">1928</span> – <span class="numbers">1934</span> versammelt.</span></strong></p><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Die Namensgebung des Bandes verweist sogleich auf eine literarische, aber auch lebenspraktisch orientierte Selbstkonzeption Montherlants: Eine persönliche Haltung, die einem scheinbar sinnlosen oder gar unsinnigen Handeln einen eigentümlichen Wert jenseits jeglichen oberflächlichen Utilitarismus’ beimisst.</span></strong></p><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Das Nutzlose liegt nicht im Trend, erschließt sich nicht jedem und ist vornehmlich Selbstzweck, dessen idealistischer Wert in der Herauslösung aus dem Alltäglichen, Banalen und Kollektiven liegt. Dabei dient es Montherlant auch zur Überwindung des Nihilismus: „Was mich aufrecht hält auf den Meeren des Nichts, das ist allein das Bild, das ich mir von mir selber mache”.</span></strong></p><h1 style="visibility: visible; text-align: left;" lang="de-DE"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Der überzeitliche Wert des eigenen Handelns</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Allein dieser Satz macht deutlich, dass sich die Dienerschaft auf den Dienenden selbst bezieht. Eine derartige Selbstkonzeption sollte nicht als Ausdruck von Arroganz oder Narzissmus missverstanden werden. Vielmehr geht es Montherlant darum, dem eigenen Wirken einen ideellen und überzeitlichen Wert jenseits des Egos beizugeben.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span lang="de-DE">Ein solches Verständnis</span><span lang="de-DE"> vom irdischen Dasein schlägt sich dann auch in allen fünf hier enthaltenen Texten nieder. Entscheidend scheint hierbei vor allem der Umstand zu sein, dass sich Montherlants Ethik eines nutzlosen Dienstes bei aller inneren Höhe, durch eine spezielle Form von Askese auszeichnet, die nicht nur auf Anerkennung von außen verzichtet, sondern auch nicht nach sichtbaren Bezeugungen giert.</span></span></strong></p><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span lang="de-DE">So ist für Montherlant beispielsweise die </span><a href="https://blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/item/2136-die-zeitgen%C3%B6ssische-architektur-inhaltsleer-kalt-und-beliebig" target="_self"><span style="color: #c0c0c0;" lang="de-DE">Architektur </span></a><span lang="de-DE">ein Spiegel dieser Ethik. Wo das Versailler Schloß in erster Linie durch äußeren Glanz und Prunk wirkt, jedoch nach Meinung von Montherlant nicht darüber hinausschaut, sind beispielsweise die spanischen Paläste durch die Verbindung von Schnörkel und schlichtester Einfachheit ein Zeichen von Strenge, welche zum unabdingbaren Wesensmerkmal echter Größe gehört.</span></span></strong></p><h1 style="visibility: visible; text-align: left;" lang="de-DE"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Montherlants Selbstkonzeption als Habitus</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Für Montherlant sind deshalb die einzig wertvollen Kronen diejenigen, die man sich selbst gibt, denn „[…] die gute Tat geht nicht verloren, wie vergebens sie auch gewesen ist […].” Entsprechend wird auch die „sittliche Idee” der Ehre verteidigt, die auch dann zu wahren ist, wenn sie anderen als unangemessen oder gar lächerlich erscheinen mag.</span></strong></p><p style="text-align: left;" lang="de-DE"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Das „Heldentum des Alltags” ist nicht weniger bedeutsam als beispielsweise jenes im Krieg und anderen Ausnahmesituationen. Vielmehr ist es Bestandteil der Würde des Menschen. Montherlant setzt nicht einfach andere Prioritäten als jene, die ihm hier nicht folgen können, sondern er wird auch zum Schöpfer seiner selbst, indem er die Rolle konzipiert, die er als endliches Wesen im Fortgang der Zeit spielen möchte – nicht als Schauspieler, sondern als Resultat eines inneren Bedürfnisses.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Somit ist es nur logisch, sich nicht mit dem von niederen Instinkten geleiteten, hässlichen gemein machen zu wollen. Der nutzlose Dienst ist so auch immer ein Akt der bewussten Sezession.</span></strong></p><h1 style="visibility: visible; text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Die Unabhängigkeit des Schriftstellers</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span lang="de-DE">Zugleich grenzt Montherlant in einem ebenfalls abgedruckten Vortrag, </span><span lang="de-DE">den der er</span><span lang="de-DE"> am <span class="numbers">15</span>. November <span class="numbers">1933</span> vor Offizieren der Kriegsakademie hielt, jenes Handeln aus Pflichtgefühl, Notwendigkeit oder edlen Motiven gegen ein Ehrverständnis ab, das der Unbesonnenheit anheim fällt und aus Dummheit und Leichtsinn </span>Risiken eingeht und andere Leben gefährdet.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In <em>Der Schriftsteller und das öffentliche Wirken</em> fordert Montherlant die Freiheit der Unbhängigkeit des Schriftstellers von gesellschaftlich relevanten Themen ein. Er wendet sich gegen das Schubladendenken und die Erwartungshaltung des Kulturbetriebs, die letztlich den wesentlichen Teil des dichterischen Ausdrucks unterdrücken. Vor dem Hintergrund der heute üblichen, feuilletonistischen Simplifizierungen und Rollenzuschreibungen kann man mit Gewissheit sagen, dass dieses Anliegen berechtigt war.</span></strong></p><h1 style="visibility: visible; text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Existentielle Bedrohung von innen oder außen</span></strong></span></h1><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">In einer Lage existentieller Bedrohung von innen oder außen dagegen sieht Montherlant den Schriftsteller dennoch in der Pflicht, seinen Beitrag zu leisten. Das verdeutlicht, dass die konstatierte Eigenart keine Ausrede für Verantwortungslosigkeit oder Feigheit sein kann. Ein geistig-moralischer Führungsanspruch im Sinne einer <span lang="de-DE">„</span>engagierten Literatur” lässt sich hieraus jedoch keineswegs ableiten und wird vom Autor auch verworfen.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;">Für alle, die sich für diesen großen Geist interessieren, stellt der Band trotz seiner Knappheit den idealen Einstieg für eine tiefergehende Beschäftigung mit dessen Werk und Wirkung dar.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Henry de Montherlant: <em>Nutzloses Dienen</em>. <span class="numbers">88</span> Seiten, <a href="http://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/5/nutzloses-dienen?c=7" target="_blank"><span style="color: #ffcc99;">Verlag Antaios</span></a> <span class="numbers">2011</span>. <span class="numbers">8</span>,<span class="numbers">50</span> Euro.</span></strong></span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlCliver ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-12-14:49267322012-12-14T10:11:00+01:002012-12-14T10:11:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christophe Boutin ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de <strong>Christophe Boutin</strong>, cueilli sur <a href="http://www.causeur.fr/"><em>Causeur</em></a> et qui rappelle que le combat politique passe par l'affirmation ou la création de clivages...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Professeur de droit constitutionnel, Christophe Boutin est notamment l'auteur d'un essai intitulé <em><strong>Politique et tradition</strong></em> (Kimé, 1992), consacré au penseur italien Julius Evola.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3880166" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/240691342.jpg" alt="Cliver 2.jpg" /></p><p> </p><blockquote><h1 style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;">Le discours clivant, dernier refuge du politique</span></strong></h1><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Lors de l’élection présidentielle puis pendant la double campagne interne à l’UMP (pour la présidence et l’organisation du parti en courants), un terme est revenu sous la plume des commentateurs, celui de « discours clivant ». Une expression régulièrement invoquée pour dénigrer, car le discours clivant serait politiquement irresponsable et peu à même de proposer des éléments de réponse aux maux dont nous souffrons. Il jetterait au contraire de l’huile sur le feu de nos conflits sociaux, rendant impossible toute « réconciliation » entre les forces en présence. En stigmatisant par exemple telle ou telle catégorie d’une population dont les différences ne font qu’enrichir la France, il séparerait artificiellement des communautés qui ne demandent qu’à vivre en paix. Bref, que l’on se place au niveau politique ou social, le discours clivant serait à l’opposé des règles de fonctionnement d’une « démocratie apaisée », le consensus et la gouvernance, et totalement décalé par rapport aux impératifs du monde moderne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une fois cette constatation faite, la question se pose de savoir qui décide qu’un discours est clivant, et pourquoi. Qui ? Essentiellement la classe politico-médiatique majoritaire, puisqu’il s’agit d’une hétéro-définition. Et c’est d’ailleurs le premier élément du « pourquoi » : un discours est décrété clivant dès lors qu’il émerge nettement du bruit de fond médiatique ambiant. Il rompt ce faisant avec un accord tacite censé exister sur ce qui sépare, d’une part, ce qui peut « librement » se dire ou s’écrire et, d’autre part, ce que l’on ne devrait jamais s’autoriser à formuler – et sans doute même pas à penser. Il brise ce pseudo-consensus qui est garanti, en dehors même de toute sanction pénale – même si celle-ci est de plus en plus fréquente -, par une sanction sociale qui interdit l’expression de toute pensée originale. C’est ce qu’avait parfaitement décrit Alexis de Tocqueville évoquant la démocratie américaine : <em>« la majorité trace un cercle formidable autour de la pensée. Au-dedans de ces limites, l’écrivain est libre ; mais malheur à lui s’il ose en sortir »</em><sup class="footnote"><a id="fnref-20358-1" class="scrollto" href="http://www.causeur.fr/le-discours-clivant-dernier-refuge-du-politique,20358#fn-20358-1">1</a></sup>. C’est ainsi que dans la France de 2012 on a parfaitement le droit d’être à droite… sous réserve de penser comme la gauche et de le dire haut et fort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pourtant, au vu de l’efficacité de ce type de discours (remontées spectaculaires de Nicolas Sarkozy et de Jean-François Copé, place de la motion de la « Droite forte » à l’UMP ou, de l’autre côté de l’échiquier politique, relatif succès de Jean-Luc Mélenchon), on peut penser que nombre de nos concitoyens ne se sentent plus concernés par le village Potemkine médiatique censé représenter les réalités françaises. La majorité ne serait peut-être pas là où on la prétend et le fameux « consensus » bien fragile. C’est d’autant plus vrai que la mièvrerie qui dégouline à longueur d’éditoriaux cache en fait une agression permanente clairement ressentie comme telle par une part grandissante de la population. Ce discours résolument « moderne » est en effet à l’opposé des valeurs traditionnelles du corps social, niant par exemple son histoire ou sa culture. Il n’est certes pas « clivant » par rapport au bruit de fond médiatique, puisqu’il le génère ou s’y complaît, mais il l’est par rapport à un sentiment identitaire sans lequel toute construction politique est impensable, et qu’il n’a pas réussi à éradiquer malgré la tentative de déculturation de notre société.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L’autre élément de définition du discours clivant vient de ce qu’il précise clairement ce que désire son auteur, mais aussi ce qu’il ne veut pas. Il ose présenter un Autre, c’est-à-dire un choix politique différent, opposé, inconciliable même. L’une de ses caractéristiques essentielles est donc de remplir pleinement le rôle premier du politique selon Carl Schmitt : la distinction de l’ami et de l’ennemi. Or un politique qui se déroberait à cette tâche nierait ce qui fait l’essence même de sa fonction : sa capacité à présenter un vouloir-vivre ensemble qui ne peut s’adresser qu’à un groupe clairement défini et délimité – sauf à être totalement inopérant, réduit à un plus petit dénominateur commun qui ne peut « faire société ». Définir un « ennemi » permet de se construire et d’assumer des choix. Et la démocratie repose sur la nécessaire ritualisation d’un conflit par définition « clivé », et non dans un débat édulcoré entre le même et le même</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Or la gouvernance actuelle édulcore la confrontation politique quand elle ne l’exclut pas. Loin de permettre au peuple souverain de trancher entre les choix présentés, elle justifie ses diktats par une pseudo nécessité de la modernité, perceptible seulement par quelques rares élites qui auraient dès lors un droit naturel à l’imposer à tous. Et pour faciliter les choses le discours médiatique dominant exclut sans autre procès que d’intention, soit en les niant soit en les caricaturant, les « clivants » et les « politiques » au profit des « modérés » et des « gestionnaires ». Pour souterraine qu’elle soit, cette violence est bien plus dangereuse pour ses victimes potentielles que celle qui peut résulter de l’affirmation politique d’identités contraires. Benjamin Constant avait parfaitement décrit au XIXème siècle le fonctionnement de nos clercs modernes : <em>« Ils discutent, comme s’il était question de convaincre ; ils s’emportent, comme s’il y avait de l’opposition ; ils insultent, comme si l’on possédait la faculté de répondre. Leurs diffamations absurdes précèdent des condamnations barbares ; leurs plaisanteries féroces préludent à d’illégales condamnations »</em><sup class="footnote"><a id="fnref-20358-2" class="scrollto" href="http://www.causeur.fr/le-discours-clivant-dernier-refuge-du-politique,20358#fn-20358-2">2</a></sup></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Parce que le discours clivant retrouve une nécessité de l’action politique, et parce qu’il rejoint des valeurs qui n’ont pas totalement été éradiquées du corps social, il continuera à séduire une part grandissante de l’électorat… si du moins celui-ci souhaite prendre en main son destin et affirmer ses valeurs. <em>« Se faire des amis, écrivait Montherlant, c’est un devoir de commerçant. Se faire des ennemis, c’est un plaisir d’aristocrate. »</em> Quoi qu’on en dise, la guerre entre les deux visions du monde n’est pas prête de se terminer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Christophe Boutin</strong> (Causeur, 11 décembre 2012)</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlMontherlant ou l'indignation tragique...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-11-29:49125672012-11-29T16:15:00+01:002012-11-29T16:15:00+01:00 Les éditions Hermann viennent de publier un essai de Philippe de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Hermann viennent de publier un essai de <strong>Philippe de Saint-Robert</strong> intitulé <em><strong>Montherlant ou l'indignation tragique</strong></em>. Gaulliste indépendant, journaliste et essayiste, défenseur intransigeant de la langue française, Philippe de Saint-Robert a aussi bien connu Henry de Montherlant, auquel il a déjà consacré un ouvrage, <strong><em>Montherlant ou la relève du soi</em></strong>r (Les Belles Lettres, 1992).</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3858910" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/1936751754.jpg" alt="Montherlant indignation tragique.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Montherlant s'est donné la mort il y a 40 ans, en septembre 1972. On pourrait le présenter aujourd'hui comme un avant-gardiste des «indignés» de notre époque, lui qui écrivait, dès 1935, dans Service inutile : «On m'a reproché quelquefois de n'avoir pas beaucoup d'amour, mais j'ai de l'indignation, qui est une forme d'amour».</span><br /><span style="font-size: small;"> Philippe de Saint Robert revisite tant le romancier d'avant-guerre que l'auteur dramatique de la seconde partie de sa vie. Trois sources d'inspiration, venant de sa jeunesse, irriguent cette oeuvre : le monde romain et ses cruautés, comme miroir de notre temps, le christianisme dont le fatum l'obsède sans qu'il y adhère autrement que par admiration, et enfin un patriotisme amer à la Caton, forgé au feu de la Grande Guerre et désolé par le pacifisme et la lâcheté qui s'ensuivirent et aboutirent à la défaite que l'on sait. Montherlant s'est toujours défendu d'avoir donné un théâtre de la grandeur ; ce qu'il recherche, c'est ce qu'il y a de grandeur en des êtres faibles. Lui qui se défend d'être psychologue, poursuit une quête constante de la nature et de l'âme humaines.</span><br /><span style="font-size: small;"> L'exceptionnelle qualité de son style n'explique pas l'apparent éloignement dont il souffre aujourd'hui. Les écrivains ne se démodent que dans l'esprit de ceux qui ne les ont pas lus, ou qui ne les ont pas compris. Montherlant demeure, par sa clairvoyance, plus que tout autre, un écrivain pour notre temps."</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlMontherlant aujourd'hui...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-06-07:47398942012-06-07T16:10:00+02:002012-06-07T16:10:00+02:00 Les éditions de Paris viennent de publier, sous la direction de Christian...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions de Paris viennent de publier, sous la direction de <strong>Christian Dedet</strong>, <em><strong>Montherlant aujourd'hui</strong></em>, ouvrage collectif réunissant les signatures de quinze hommes de plume ou de théâtre. Un bel hommage à l'approche du quarantième anniversaire du suicide de l'écrivain "en un jour royal d'équinoxe"... </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3612453" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/1403020279.gif" alt="Montherlant aujourd'hui.gif" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Recru de souffrance physique et désespéré par la marche du siècle, Henry de Montherlant, le 21 septembre 1972, se tirait une balle dans la bouche après avoir <span style="display: none;">absorbé - précaution supplémentaire - une ampoule de cyanure. Libre de toute éternité, le stoïcien romain venait de choisir la " sortie raisonnable ". Le courage et la dignité de cette fin - qui n'allait pas sans similitude avec le " seppuku " du Japonais Mishima - furent unanimement salués. <br />Pourtant, l'oeuvre immense de l'écrivain allait connaître une désaffection grandissante. Moins le purgatoire inévitable qui suit la disparition d'un géant des lettres que la défiance de nouveaux publics plus portés à la suspicion qu'à admettre les libertés et l'authenticité d'une vie. Il est vrai que Montherlant, de son vivant, ne se priva guère de cultiver l'équivoque et la provocation. Rappelons-nous ces formules frappées comme des médailles : " Je vous reproche de ne pas respirer à la hauteur où je respire ", dit le vieux roi Ferrante à son fils, dans La Reine morte. <br />Formules peu solubles, on en conviendra, dans le cocktail de compassionnel et de pensée unique qui caractérise notre époque. Au point de faire oublier - syncrétisme et alternance - chez ce pessimiste altier, son " extase de la vie ", sa proximité si délicate des humbles, sa solidarité maintes fois exprimée avec les peuples humiliés. Le visionnaire du Treizième César était-il coupable d'avoir annoncé la venue de temps infâmes et l'ère du Veau d'Or ?"</span></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: Garamond; font-size: small; mso-ansi-language: FR-BE;" lang="FR-BE">Textes de Christian Dedet, Sarah Vajda, Romaric Sangars, Christopher Gérard, Pierre Duroisin, Frédéric Saenen, Philippe de Saint Robert, Michel Mourlet, Bernard Quiriny, Dominique Leverd, Christophe Malavoy, Philippe Alméras, </span><span style="font-family: Garamond; font-size: small; mso-bidi-font-weight: bold;">P-V. Guitard, Jean-Luc Jeener,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Henri de Meeûs. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><br /> </p></blockquote>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlMontherlant aujourd'huitag:archaion.hautetfort.com,2012-05-22:47238122012-05-22T17:14:00+02:002012-05-22T17:14:00+02:00 Quinze écrivains et hommes de théâtre évoquent Montherlant. Ma...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3591493" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/01/00/730164228.jpg" alt="MONTH.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong>Quinze écrivains et hommes de théâtre évoquent Montherlant.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong>Ma contribution s'intitule "Voluptueux et stoïque. La face païenne de Montherlant".</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Bel ensemble consacré à Montherlant que publient les Editions de Paris à l’initiative de Christian Dedet, qui connut l’écrivain stoïcien à la fin de sa vie. Depuis sa « sortie raisonnable » à l’équinoxe d’automne 1972, Montherlant connaît une traversée du désert aussi longue qu’injuste. En cause, la métamorphose de notre société, le déclin de la culture au sens traditionnel – et de notre langue ! L’allure aussi : diabolisée de manière implicite et explicite, toute posture aristocratique est devenue incompréhensible ou effrayante pour nombre de nos contemporains. Les attaques post-mortem de divers charognards déguisés en biographes ont achevé la besogne et rassuré les ilotes. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Pourtant, quinze écrivains et hommes de théâtre, dont cinq Belges, ont répondu à l’appel pour évoquer cet immense écrivain stupidement réduit à ses faiblesses, pour dire en quoi cet homme fut grand et attachant sans pour autant sombrer dans l’hagiographie. Cette Conjuration des Quinze témoigne du caractère expansif de la galaxie Montherlant. Maître d’irrévérence, écrivain drolatique (Churchill aurait dit de lui : « depuis cinquante ans, la France n’a pas eu un humoriste de l’envergure de Montherlant » !), hellénophobe et philoromain, patriote et provocateur, archaïque et hors modes, défenseur des femmes et païen masqué, ami du peuple et aristocrate, professeur d’énergie et chantre du suicide, telles sont quelques-unes des faces de Montherlant présentées dans ce foisonnant recueil qui donne l’envie de se replonger dans l’hilarant <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Jeunes Filles</em> ou dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Solstice de juin</em>. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><span lang="FR-BE">Christopher Gérard</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span lang="FR-BE">Textes de Christian Dedet, Sarah Vajda, Romaric Sangars, Christopher Gérard, Pierre Duroisin, Frédéric Saenen, Philippe de Saint Robert, Michel Mourlet, Bernard Quiriny, Dominique Leverd, Christophe Malavoy, Philippe Alméras, </span></em><em style="mso-bidi-font-style: normal;">P-V. Guitard, Jean-Luc Jeener,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Henri de Meeûs. </em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span lang="FR-BE" style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"> </p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlPour Montherlanttag:archaion.hautetfort.com,2011-12-19:40443432011-12-19T18:58:00+01:002011-12-19T18:58:00+01:00 Alors qu’il était encore étudiant, le comte Henri de Meeûs d’Argenteuil,...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;">Alors qu’il était encore étudiant, le comte Henri de Meeûs d’Argenteuil, futur juriste dans une banque franco-belge, s’est pris de passion pour l’œuvre de Montherlant. Quarante ans après, sa ferveur est demeurée intacte : après la magnifique Journée Montherlant qu’il a organisée à Bruxelles en 2007, il a créé le site <a href="http://www.montherlant.be/">www.montherlant.be</a> , qui se révèle une mine d’or sur l’auteur de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Port-Royal</em>. Aujourd’hui, il publie <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Pour Montherlant,</em> luxueux ouvrage richement illustré, défense et illustration d’un écrivain à la fois oublié et occulté pour des raisons qui ne sont pas toujours littéraires. Montherlant s’en doutait d’ailleurs à la fin, quand il évoquait « ces deux vautours, la Calomnie et la Haine ». Henri de Meeûs ne décolère pas contre certains biographes, dont il prend le contrepied, témoignages et citations à l’appui, par exemple en étudiant les relations féminines de Montherlant, notamment l’écrivain d’origine azérie Banine, qui fut aussi éprise de Jünger. Surtout, il a pu rencontrer Elisabeth Zehrfuss, consulter son journal inédit truffé de 200 lettres de Montherlant, adressées à son amie entre 1934 et 1972. les citations qu’il propose illustrent le caractère farceur et enfantin d’un écrivain trop souvent réduit à ses poses marmoréennes (Céline ne l’appelait-il pas Buste à pattes ?). Il se risque aussi à suggérer que Montherlant élabora peut-être un plan de destruction de son œuvre pour parachever sa mort volontaire (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">aedificabo et destruam</em>). Outre une biographie, des notices sur la famille (y compris la liste des ascendants jusqu’en 1500), une copieuse bibliographie de et sur Montherlant, l’ouvrage comporte des études sur des proches, comme le poète d’ultragauche P. de Massot, et surtout Philippe Giquel, figure centrale dans la vie et l’œuvre de l’écrivain, puisque cet ancien condisciple de collège, le prince de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Ville</em>, hanta Montherlant sa vie durant<em style="mso-bidi-font-style: normal;">.</em> Divers témoignages de confrères, Green, Gide (« un homme aussi précautionneux ; si excellent écrivain qu’il puisse être »), Drieu, Mauriac (ô combien vipérin !), Martin du Gard ou encore son cousin Michel de Saint Pierre enrichissent ce beau volume, l’œuvre d’une vie.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;">Christopher Gérard</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;">Henri de Meeûs, 478 pages, 50€. Nombreuses illustrations.</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;">Edition hors commerce à commander exclusivement sur </span></em></strong><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: ArialMS; font-size: 14pt; mso-bidi-font-family: ArialMS;"><a href="http://www.montherlant/"><span style="font-family: Times New Roman;"><a href="http://www.montherlant.be">www.montherlant</a></span></a><span style="font-family: Times New Roman;">.be</span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"></em> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"></em> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;"> </span></em></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Garamond; font-size: 18pt;"> </span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlOui, le style, c'est l'homme !tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-04-01:31680262011-04-01T10:25:00+02:002011-04-01T10:25:00+02:00 Nous reproduisons ci-dessous un texte d' Alain de Benoist , paru...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un texte d'<strong>Alain de Benoist</strong>, paru initialement en 1978 dans <em>le Figaro Magazine</em>, et repris dans l'ouvrage intitulé <em><strong><a href="http://www.revue-elements.com/livres-Au-temps-des-ideologies-a-la-mode.html">Au temps des idéologies à la mode</a></strong></em> (Les Amis d'Alain de Benoist, 2009).</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-2965444" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/1475446713.jpg" alt="Montherlant 2.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><blockquote><p style="text-align: left;" align="center"><span style="font-size: small;"><strong>OUI, LE STYLE, C’EST L’HOMME !</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Il fut un temps où Paris donnait le ton. Cette mode était une grande chose. Puis les modes se sont succédé de plus en plus rapidement, devenant souvent de plus en plus absurdes. Et finalement, la mode a été qu'il n'y ait plus de mode du tout. On a commencé à s'habiller n'importe comment (c'était plus pratique), en même temps qu'on s'habituait à dire n'importe quoi et à penser avec n'importe qui. Les fabricants de salopettes ont réussi là où d'autres occupants avaient échoué : à mettre tout le monde en uniforme. Que ce soit à la radio, à la télévision ou ailleurs, la vulgarité semble être devenue la règle.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">C'est le règne du « treizième César », ce despote dont l'un des traits, disait Montherlant, est « la volonté de dégradation systématique des caractères et le détraquage systématique des esprits ». « La domination mondiale de l'imposture, et la facilité avec laquelle elle s'est imposée, grâce au snobisme né de l'abaissement de l'intelligence, écrivait-il encore, sont des nouveautés aussi importantes dans l'histoire de l'humanité que les inventions atomiques ». Déjà avant la guerre, Montherlant s'en prenait à la « morale de midinettes ». Mais c'était encore une morale – et il n'y a plus de midinettes. On est descendu plus bas.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Qu'on ne vienne surtout pas parler de manières de classe ou de mœurs de salon ! C'est dans les salons, précisément, qu'on se met en dégueulasse. Ce n'est jamais le peuple qui a donné l'exemple du laisser-aller, mais la plèbe dorée des petits marquis pour qui le « populaire » est un alibi commode pour se laisser glisser sur la planche de leurs instincts. D'ailleurs, une classe, cela peut se dépasser de deux façons : par le haut ou par le bas. Par l'aristocratisme ou par la chienlit. N'oublions pas Flaubert : « J'appelle bourgeois quiconque pense bassement ». Voilà les barrières de classes enfoncées !</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Le laisser-aller, qu'il soit vestimentaire ou intellectuel, n'est à la vérité qu'une des formes de la régression. Ce laisser-aller, sous prétexte que c'est plus « simple » ou plus « pratique », revient à perdre toute <em>forme. </em>Or, le but de la vie, c'est de se donner une forme – et subsidiairement d'en donner une au monde. La <em>distinction, </em>elle aussi, vise à donner une forme. C'est une catégorie de l'être, plus encore que du paraître. Qui nous donnerait une forme si nous ne nous en donnions nous-mêmes ?</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">On parle beaucoup des droits de l'homme ces temps-ci. On parle moins de ses devoirs. Cela a choqué Soljénitsyne, qui en parlait en juin dernier dans son discours de Harvard. La vérité est qu'on a des droits en proportion qu'on a des devoirs. Ni plus ni moins. Et parmi les devoirs de l'homme, il y a celui d'en être un, c'est-à-dire de ne pas déchoir, de ne pas tomber en dessous de sa condition. L'homme est né d'un singe redressé. Il ne lui vaut rien de se remettre à quatre pattes. Il gagne par contre beaucoup à se redresser encore. On a sans doute le droit de refuser les contraintes des autres. Mais à condition d'être capable de se contraindre soi-même.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">La conviction qui agite secrètement les sociétés modernes, c'est qu'au fur et à mesure que la vie devient plus « facile », l'effort devient inutile. C'est en réalité l'inverse. L'effort change seulement d'objet. Plus il y a d'éléments sur lesquels nous pouvons agir, plus il nous faut d'énergie pour les mettre en forme. La volonté, non l'espérance, est une vertu théologale. C'est aussi l'une des formes de la possession de soi, laquelle en italien se dit <em>maestria.</em></span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Le style, c'est l'homme : vieille formule. Iversen, le héros de <em>La ville, </em>roman d'Ernst von Salomon, déclare : « Peu importe ce qu'on pense ; ce qui compte, c'est la façon de penser ». Propos à peine paradoxal, mais qu'une certaine classe d'hommes (une classe qui n'a rien à voir avec la lutte des classes) aura toujours du mal à comprendre. L'engagement et la manière de s'engager, la lettre et l'esprit, le physique et le moral : c'est tout un. Aucun « préjugé » là-dedans : on est aussi ce qu'on paraît être.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;">Il y avait une chanson de Jacques Brel (« Voilà que l'on se couche, de l'envie qui s'arrête de prolonger le jour… ») dont le refrain était : « Serait-il impossible de vivre debout ? » Le poète Brel est-il mort au moment où de tels mots ne pouvaient plus se chanter ? On se le demande. C'est que les gens qui ne se respectent pas sont trop souvent vainqueurs des autres. Quelques années avant de se donner la mort – à la façon des vieux Romains –, Montherlant écrivait à propos du préfet Spendius, héros d'un roman que nous ne connaîtrons jamais : « Spendius feint de se tuer parce qu'il est atteint d'un mal inguérissable, et il se tue parce que c'est sa patrie qui est inguérissable ».</span></p><p align="justify"><span style="font-size: small;"><strong>Alain de Benoist</strong> (<em>Le Figaro magazine</em>, 14 octobre 1978)</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMontherlant - Céline: Match nul?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2011-01-26:30737982011-01-26T00:05:00+01:002011-01-26T00:05:00+01:00 Montherlant - Céline: Match Nul? par Alain JAMOT Ex:...
<div class="date-posts"><div class="post-outer"><div class="post"><span style="font-size: xx-large; color: #ff6600; font-family: arial black,avant garde;"><strong>Montherlant - Céline: Match Nul?</strong></span><p class="post-title"><span style="font-size: medium; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">par Alain JAMOT</span></strong></span></p><p class="post-title"><span style="font-size: medium; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Ex: <a href="http://lepetitcelinien.blogspot.com/">http://lepetitcelinien.blogspot.com/</a></span></strong></span></p><div class="post-body"><div style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/_X4QiKexPxtA/TTH_osZK8eI/AAAAAAAABRU/iYYjhkdF7vs/s1600/month48.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5562508089355858402" style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; width: 286px; cursor: pointer; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_X4QiKexPxtA/TTH_osZK8eI/AAAAAAAABRU/iYYjhkdF7vs/s320/month48.jpg" border="0" alt="" /></a>“<span style="font-style: italic;">Vous avez vu Montherlant pour son élection (à l’Académie). </span><span style="font-style: italic;">Ça va bien pour lui, il doit être content. Lui c’est Chateaubriand qui le gêne.</span></span></strong><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="font-style: italic;">Le drapé antique. Il n’y arrive pas, ça l’embête</span>.”</span></strong><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">(Céline, sur Montherlant)</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">“<span style="font-style: italic;">C’est de la littérature, aussi artificielle et aussi désuète que celle de Paul Alexis</span> <span style="font-style: italic;">ou de Paul Lombard, écrivain au style “artisse” de la fin du XIXème siècle,</span> <span style="font-style: italic;">et qui ne sera plus lue dans cinquante ans.</span>”</span></strong><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">(Montherlant, sur Céline) <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2259200389?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2259200389"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">Dictionnaire Céline</span></span></a>, Philippe Alméras.</span></strong><br /><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Mettre en vis à vis, dans un article, Montherlant et Céline, c’est un peu fouiller l’arrière-boutique un tantinet poussiéreuse de la littérature de droite d’il y a bien longtemps, celle du siècle dernier. L’aristo et le prolo, le gars de Neuilly et celui de Courbevoie, l’attentiste et le collabo, le spécialiste de la posture et la brute incapable de masquer ses sentiments et ses haines… Ont-ils quelque chose de commun, ces deux-là, à part finalement le succès, les manuels de littérature et la couverture blanche de Gallimard ?</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Quand j’ai découvert les deux coupables, il y a bien longtemps, alors que je sortais de l’enfance pour aborder les rivages un peu pénibles de l’adolescence, et que je ne connaissais de la littérature (en gros) que Bob Morane, Jules Vernes et Oui-Oui, je m’imaginais que j’allais tomber avec eux sur des types sulfureux, des serial-writers fascistoïdes, des nazillons graphomanes, des suppôts du Mal (c’est à peu près ainsi que mes profs de lettres seventies les présentaient, eux qui se délectaient de Barthes ou de Rouge, dans ma lointaine banlieue).</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Eh ben non, c’était tout le contraire ! Montherlant et Céline, y faisaient rien qu’à raconter des histoires de losers, de célibataires, de grabataires, de nanas encore turlupinées par Jésus avant de prendre la position horizontale, des histoires de misère, de dispensaire, de tuberculeux crachant leurs derniers instants dans des taudis et des galetas insalubres ! Bonjour la douche froide ! C’était donc ça, les méchants écrivains fascistes ? Je me disais bien qu’ils avaient dû se calmer avec l’âge (pour rentrer dans la Pléiade, mieux vaut éviter de rewriter <span style="font-style: italic;">Mein Kampf</span> ou <span style="font-style: italic;">Je suis partout</span>), mais qu’en fouillant dans leur production des années d’avant-guerre, ce serait bien le diable si je ne trouvais pas des trucs croustillants… Rien, nada !</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Avec eux (mais ça décrivait bien aussi Drieu La Rochelle), je découvrais que l’écrivain de droite était avant tout un triste sire, un scribe consciencieux du tragique de la déliquescence franchouille, de la décadence, du lent glissement de la patrie de Pagnol, du pastis et des charentaises vers le néant intergalactique de la fin de l’Histoire…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Point de militants nationalistes et mystiques dans leurs bouquins, oh non, pas de héros guerriers triomphants en route vers le Walhalla, non non, mais de pauvres hères au quintal, analysés, scrutés, quantifiés, dans leurs sinistres et pathétiques habitudes de cocus de l’Histoire… des types humains pas très loin des héros de polars qui déferleraient sur l’Hexagone deux ou trois décennies plus tard.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Mais comment tout cela avait-il pu commencer, et d’où leur venait alors cette réputation sulfureuse ? En fait, le truc à la base, qui les rapprochait, c’était quoi ? C’était la guerre, la vraie, la Grande Guerre, celle de 14.</span></strong><br /><br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;">La guerre, la vraie.</span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Quand elle arrive, nos deux pieds nickelés ne se dégonflent pas : Céline suit le 12e régiment de Cuirassiers où il s’est engagé en 1912, Montherlant arrive enfin à se faire incorporer en 17. Les deux sont blessés, et finissent comme auxiliaires, Céline à Londres, Montherlant en France, à l’État-Major.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant, complètement shooté à Barrès, voit des morts partout et commencera, avec <span style="font-style: italic;">La Relève du matin</span>, à broder sur le thème du sacrifice qui ne sert à rien, du héros qui meurt pour sauver un monde qui n’en vaut pas la peine.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline hallucine pour sa part sur le massacre, la boucherie, tout ce qui ressemble à un képi lui file de l’urticaire et se découvre pacifiste.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">La différence fondamentale entre eux deux se trouve déjà là, bien évidente : Montherlant suit la guerre par les journaux, assiste aux messes d’enterrement de ses potes de Sainte-Croix de Neuilly, intrigue pour enfin endosser un uniforme et se rendre utile. Et ne pas passer pour un lâche après… Céline, on ne lui demande pas son avis, allez hop le proldu, au front ! En première ligne ! Et il se bat, est blessé. Céline y va à fond, en prend plein la gueule, ne s’économise pas. Montherlant se balade en semi-touriste, malgré lui, s’engage du bout des lèvres. On retrouvera sans cesse cette opposition entre eux, dans leur vie, dans leurs livres, dans leur style.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Pour les deux hommes, c’est la douche écossaise, l’électrochoc qui les sort de la programmation sociale : et tous deux, après la guerre, vont aller découvrir le monde, car à quoi bon survivre au suicide de l’Europe si c’est pour rester enkystés dans la médiocrité ?</span></strong><br /><br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;">Voyages voyages…</span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline rame, se marie et décroche son doctorat de médecine, Montherlant compte les crânes à l’Ossuaire de Douaumont. Tout cela aura vite une fin : twenties encore remuantes, chacun va foutre le camp parce qu’il n’y a que ça à faire.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant racle les fonds de tiroirs de sa mamie et réussit à se faire publier à compte d’auteur, puis un éditeur le remarque : let’s go ! Le pognon semble arriver assez facilement, bref il se débrouille et en route : c’est le Sud, l’Espagne, l’Algérie. Loin, mais pas trop. Les colonies et les espingouins, on connaît, on prend pas trop de risque pour le rapatriement.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Pour l’illuminé de Courbevoie, c’est une autre chanson : dès 1916, l’Afrique, puis avec la SDN les États-Unis, Cuba, le Canada, l’Angleterre. Céline bosse, rencontre des gens, se tape des greluches, rumine, observe, commence à gueuler.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Mine de rien, les deux rigolos inventent à leur façon on the road again et Katmandou quarante ans avant les autres, et repèrent déjà que la France bat de l’aile, qu’elle ne se relèvera jamais plus du grand abattoir de 14, que les colonies sont un enfer pour les autochtones et les petits blancs.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">En politique, y savent pas trop où ils en sont, mais ça commence déjà à mijoter tout autour d’eux : la peur du bolchevique mine la bourgeoisie européenne, le couteau entre les dents alimente les fantasmes des rentiers et des parlementaires.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Bref, c’est le générique d’Amicalement vôtre : Montherlant/Brett Sinclair se la coule douce, découvre le sport et l’ambiance mecs sur le stade, vit dans les quartiers bourgeois et publie déjà beaucoup ; Céline/Danny Wilde bourlingue, travaille, écrit une vague nouvelle et a définitivement cessé d’être un prolo. Tout les sépare, tout les éloigne l’un de l’autre. Et puis arrivent les années trente…</span></strong><br /><br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;">Les grandes manœuvres</span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline, toujours fauche-man, a repéré qu’Eugène Dabit cartonne avec <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2070382451?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2070382451"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">Hôtel du Nord</span></span></a> et s’imagine qu’on peut se faire des couilles en or en écrivant de la prose prolétaire : l’innocent ! Un vrai réflexe de midinette ! Résultat, il pond <span style="font-style: italic;">Voyage au bout de la nuit</span> ! Et ne se rend même pas compte qu’il vient de violer la langue française et de créer une brèche dans le ronron académique.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Denoël chope l’ovni au vol juste devant Gallimard, et c’est l’entrée en fanfare : il rate le Goncourt de peu (mais reçoit le Renaudot), avec un premier roman qui deviendra l’un des plus célèbres livres français.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Il en prend déjà plein la gueule : quoi, pas de grandes périodes classiques, pas de beau style, mais des mots crados, de la misère et encore de la misère, du désespoir, des pauvres comme s’il en pleuvait, et pas de rédemption, pas de lendemains qui chantent ?</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline s’en fout, touche du pognon, se balade, écrit beaucoup. Et, au fil des années, commence à déraper : il fréquente Léon Daudet, se grise de succès, se passionne pour la politique et l’hygiène sociale, se croit tout permis, prend un premier râteau avec <span style="font-style: italic;">Mort à crédit</span> et publie en 1937 <span style="font-style: italic;">Bagatelles pour un massacre</span> : quel con ! Il a déjà commis un premier pamphlet contre les cocos de retour d’une virée en URSS, sans grand retentissement. Mais là, il est servi : l’antisémitisme est à la mode, on en redemande, et ça va lui coûter sa crédibilité. Comment un type aussi intelligent, un écrivain aussi doué a-t-il pu se laisser embarquer dans ce délire quasi-psychiatrique, ces élucubrations racialistes à la mords-moi-le-nœud ? Gide le ridiculise dans la <span style="font-style: italic;">NRF</span>. Il s’en moque, et l’année suivante, rebelote : <span style="font-style: italic;">L’Ecole des cadavres</span> !</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Fin des haricots : la malédiction Céline s’installe, <span style="font-style: italic;">Gringoire</span>, <span style="font-style: italic;">Je suis partout</span>, l’<span style="font-style: italic;">Action française</span> applaudissent, la gauche rejette notre héros dans les ténèbres, et lui, of course, se radicalise. On ne parlera désormais plus que de cela pour l’éternité, de ces deux opuscules gueulards et maladroits même si le style atteint parfois des sommets, où la haine du Juif se mêle au pacifisme, la peur de la guerre à la haine du fric. Pour le beauf de base, l’affaire est entendue : Céline, c’est de la littérature antisémite, et qui se vend bien, en plus… En 1939, les deux pamphlets sont pourtant interdits.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Pendant ce temps-là, Montherlant arrête ses rêveries sur le sport et la morale antique, et décide de surfer sur la misère lui aussi, mais plutôt celle de sa classe avec <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2070362094?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2070362094"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">Les Célibataires</span></span></a>, où deux noblaillons dépensent des trésors d’imagination pour ne rien foutre et vivre leur vie de parasites sociaux. Carton ! Il décide alors d’explorer aussi la misère sexuelle, et pond quatre tomes des <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2070368157?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2070368157"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">Jeunes filles</span></span></a>, où un Casanova froussard et cultivé fait la leçon à une Solange encore travaillée par le catholicisme : re-carton. Pour l’époque, ça sent bon l’érotisme, la provoc, la petite culotte, le crucifix et les grandes envolées élitistes. Étrange mélange, mais blockbuster de l’édition, en un temps où les curés faisaient encore recette et ne jouaient pas devant des salles vides.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant s’en met plein les fouilles à son tour, publie de nombreux petits ouvrages à tirages limités (genre <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/B0017WL4I2?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=B0017WL4I2"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">L’Eventail de fer</span></span></a>) chez des éditeurs obscurs, et se fait encore plein de pognon dessus ! Il a tout compris du business littéraire, et ne prend pas de risques idiots comme Céline : il surfe sur les fantasmes de l’époque, s’invente un personnage de pacotille, mélange d’antique, de préfasciste et de conservateur mais s’arrête avant l’erreur fatale. Il sent son public, lui donne ce qu’il souhaite, et parfois écrit pour lui-même, dans de petits essais confidentiels.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Alors Montherlant poltron et Céline courageux ? Pas si simple… Montherlant avance masqué, ses journées sont souvent des journées composées exclusivement de drague et d’écriture, et il ne veut pas trop attirer l’attention sur le penchant qu’il partage avec André Gide. Il sait aussi que si la politique peut faire parler de vous et vous lancer, elle peut aussi vous griller à vie en cas de dérapage et vous tailler un costard dont vous ne parviendrez plus à vous défaire, ad vitam aeternam… Et puis, si Montherlant, comme tous les auteurs, est vaniteux et exhibitionniste, il connaît via sa famille les rouages du monde, il sait en jouer. Alors que Céline, gros balourd génial et emporté, s’étonne des retours de flammes et des cabales. Assoiffé de reconnaissance, artistique, sociale, Céline veut tout, les gonzesses, le pognon, les gros titres et les gros tirages tout en restant lui-même, et en se permettant de délirer si bon lui semble. Oh coco, ça marche pas comme ça, et les écrivains et la politique, ça colle rarement, ils se font avoir presque à chaque fois…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant, malgré ses airs de Grand d’Espagne, calcule tout, prévoit presque tout, et avouera même avoir préféré retourner à son écritoire le 6 février 1934 plutôt que d’aller voir où en était le match Camelots du Roy/Préfecture de Police !</span></strong><br /><br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;">L’apocalypse</span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">À partir de 1940, leur différence fondamentale s’affirme encore davantage. Céline boit des coups avec Brasillach, sert la louche d’Otto Abetz (Montherlant… aussi), torche des articulets pronazis, s’inquiète des progrès de la Résistance et se fout de la gueule de Pétain.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant publie <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/B0000DTZXY?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=B0000DTZXY"><span style="font-style: italic;"><span style="color: #336699;">Le Solstice d’été</span></span></a>, vision Collège Stanislas de la victoire d’Hitler, pontifie un max mais décline très astucieusement tout appel du pied trop pressant de la Révolution Nationale. Toujours la prudence…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">À partir de la Libération, où Montherlant s’en sort après une bonne remontrance, il décide de se lancer dans le théâtre, l’opérette pied-noir revue façon Grand Siècle, et nous débite <span style="font-style: italic;">La Reine morte</span> et <span style="font-style: italic;">Le Maître de Santiago</span> ! Du beau boulot, du sublime au kilomètre, mais ça reste du toc, du chiqué, du bois peint, du faux marbre. Le militant de droite qui se pique de culture s’extasie, et s’en sert comme rempart contre Sartre et Ionesco. On a les émotions, et les références, qu’on peut…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline court sous les bombes avec le chat Bébert et sa dulcinée dans Berlin, claque du bec avec Le Vigan en Poméranie et finit dans une geôle au Danemark. Et à l’époque, le Danemark, c’est pas encore l’État providence, les blondes sublimes à la poitrine opulente et à la morale sexuelle élastique : point de porno, mais plutôt la grisaille, le froid, la faim, le protestantisme. L’horreur, quoi…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline dépérit, commence ses correspondances fleuves, et finit par rentrer en France sur une astuce légale. Le voilà parti pour la misère, encore et encore, la gueulante aigrie, la paranoïa comme raison d’être, les falzars tenus par des bouts de ficelle, la pleurnicherie incessante, le fantasme des Chinois déferlant sur l’Occident, l’Apocalypse à Meudon, le discours répétitif et saoulant d’un vieillard complètement largué et méchant comme une teigne, avec des grabataires comme clients de son cabinet médical et du bordel dans toute la maisonnée.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Il engueule Gaston Gallimard, pleure sans cesse pour un à-valoir ou une réédition pendant que ce dernier signe de confortables chèques à Montherlant, qui est quasiment sacré Trésor National Vivant et entre à l’Académie.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Alors ça finit comme un mélo : Céline meurt angoissé, aigri, cradingue sans jamais avoir triché. Et Montherlant se flingue douze ans après, ne supportant plus de devenir aveugle… et son masque se fendille définitivement.</span></strong><br /><br /><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: trebuchet ms,geneva;">Résultat des courses</span></strong></span><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Littérairement, Céline gagne haut la main. Avec Proust (et Joyce), il a propulsé l’écriture hors des remugles bourgeois et des ânonnements bécasses des profs de lettres. La littérature, avec lui, ça gueule, ça souffre, ça pète, ça picole, ça frôle les grands parcours Deleuze/Guattari : on se déterritorialise pour replanter sa casbah ailleurs, plus loin, toujours plus loin, on va de ligne de fuite en ligne de fuite, on s’immerge dans le devenir perpétuel, dans le devenir-animal, le devenir-Bébert, le devenir-totalitaire, on prend tous les risques, on explose la syntaxe, on déverse un proto-argot, on se ramasse, et on parvient même à faire sortir des écrasements historiques et sociaux des trésors de tendresse. Eh oui, comme tous les grands énervés, Céline sait aussi fondre de tendresse et d’amour pour sa meuf, son chat, ses amis, mais aussi ses pauvres, ses patients, ses prolos, ceux qui sentent la soupe, qui puent de la gueule, qui crèvent de la vérole, de la tuberculose ou du cancer, tous ceux pour qui le Front Populaire fut alors une miraculeuse épiphanie.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline écrivain de droite ? Oui, mais d’une droite métaphysique, ontologique, pour qui le surgissement de l’Être ne peut s’accompagner que d’un désespoir intégral et glaçant, d’une droite pour laquelle il n’y a pas de rédemption possible, et dont la parousie ne peut s’imaginer que comme une explosion vitaliste sans retour, un festival au lance-flammes…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant, lui, avec son beau style, ses gros tirages d’antan et ses postures agaçantes, était en fait un homme du passé. L’aboutissement plutôt que le commencement de quelque chose. Tout sonne un peu vieillot chez lui et surtout son style, un peu irréel, encore intéressant, parfois saisissant ou touchant, mais si loin, si loin… Montherlant héros d’une droite faussement moderne, qui se fait un film sur l’Ancien Régime, qui se prend le chou sur des arguties catholiques proprement inintelligibles aujourd’hui pour le Français moyen, ou qui ronchonne encore sur la perte de l’Algérie Française.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant qui a aussi sûrement agi pour la décrédibilisation de l’écrivain en tant qu’artiste et intellectuel utile et légitime à droite que Sartre et BHL à gauche, c’est dire !</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Céline anticipe notre chaos quotidien, nous file une toolbox stylistique pour nous en sortir. Montherlant nous ouvre son musée, et nous explique que quand même, avant, c’était mieux…</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Bukowski révérait Céline, et en fera un quasi-personnage dans son dernier roman.</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Montherlant, même <span style="font-style: italic;">Le Figaro</span> n’en parle plus !</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Restent les livres, au-delà des hommes et des parcours. Mais combien les lisent encore vraiment, ces deux-là ?</span></strong><br /><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;">Alain JAMOT</span></strong><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;"><a href="http://www.surlering.com/article/article.php/article/montherlant-celine-match-nul-5306"><span style="color: #336699;">surlering.fr</span></a>, 27/10/2009.</span></strong><br /><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;"><span style="font-size: x-small;">Repris sur le site </span><a href="http://www.montherlant.be/article_31_jamot.html"><span style="font-size: x-small; color: #336699;">montherlant.be</span></a></span></strong><br /><br /></div></div></div></div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlAutour du cinéma...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-09-02:28792152010-09-02T18:01:00+02:002010-09-02T18:01:00+02:00 Animée par un groupe d'étudiants messins aimant le bon boire, le bien manger...
<p>Animée par un groupe d'étudiants messins aimant le bon boire, le bien manger et la littérature, la revue <strong><em>Livr'arbitres</em></strong> sort son troisième numéro avec un dossier consacré au cinéma. On pourra aussi y lire une nouvelle de <strong>Serge Ayoub</strong>, l'auteur de <strong><em>Conte Barbare </em></strong>(éditions Le retour aux sources).</p><p style="text-align: center;"><img id="media-2622822" style="margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/3751008238.jpg" alt="Livre'arbitres 3.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Au sommaire :</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Entretien avec Philippe Alméras </strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;">« Montherlant se voulait un artiste “totaliste”, il voulait exprimer le haut comme le bas»</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>DOSSIER « AUTOUR DU CINÉMA » </strong></p><ul><li><p style="margin-bottom: 0cm;">Le cinéma sous l’occupation au prisme du regretté Louis Védrines</p></li></ul><ul><li><p style="margin-bottom: 0cm;">L’actualité rebatienne au coeur du débat par Gilles de Beaupte des Études rebatiennes et Pascal Manuel Heu, critique et historien du cinéma</p></li></ul><ul><li><p style="margin-bottom: 0cm;">Les erreurs et négligences d’un vieux cinéphile : Jean Tulard</p></li></ul><ul><li><p style="margin-bottom: 0cm;">L’irréductible Éric Rohmer : Hommage Portrait et souvenir de Pierre Gripari par Anne Martin-Conrad et Alain Paucard</p></li></ul><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Des écrivains dans la polémique : Brigneau, Zemmour et Duteurtre </strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Que lire? Version Francis Bergeron </strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>La semaine, nouvelle inédite de Serge Ayoub </strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p></blockquote>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlDes vieux parlent (et c'est intéressant)tag:houdaer.hautetfort.com,2010-02-14:26133492010-02-14T11:09:00+01:002010-02-14T11:09:00+01:00 Commençons par Ungaretti, le seul véritable Maître Yoda: ici et...
<div style="text-align: center;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/1658499529.jpg" target="_blank"><img id="media-2284571" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/236122590.jpg" alt="montherlant.jpg" name="media-2284571" /></a></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Commençons par Ungaretti, le seul véritable Maître Yoda: <a href="http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPF86632047/giuseppe-ungaretti-1ere-emission.fr.html">ici</a> et <a href="http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPF86632048/giuseppe-ungaretti-2eme-emission.fr.html">là</a>.</span></p><div style="text-align: center;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/00/619166766.jpg" target="_blank"><img id="media-2284573" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/00/1163202763.jpg" alt="dfl_079_ernest_hemingway[1].jpg" name="media-2284573" /></a></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Puis, sans transition, rendons visite à <a href="http://ostidecalvaire.blogspot.com/2010/02/blog-post_08.html">Léo malet</a> (une heure d'entretiens).</span></p><div style="text-align: center;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/1634108875.jpg" target="_blank"><img id="media-2284575" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/00/296429353.jpg" alt="bukowski.jpg" name="media-2284575" /></a></div><p> </p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.html...comme il est facile de juger, et difficile de vivre...tag:almasoror.hautetfort.com,2010-01-06:25132072010-01-06T09:13:00+01:002010-01-06T09:13:00+01:00 "On frémit..... quand on sait comme il est facile de juger, et...
<p> </p> <p style="text-align: center;">"On frémit..... quand on sait comme il est facile de juger, et difficile de vivre,<br /> et comme c’est rapide, un jugement, et comme c’est long, une vie". <br /> <br /> Montherlant</p> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://almasoror.hautetfort.com/media/01/00/1347371791.jpg"><img style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" alt="SaraV6_Dia.AmiFR.jpg" id="media-2160256" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/01/00/57089365.jpg" name="media-2160256" /></a></div> <div style="text-align: center">photo <a target="_blank" href="http://universdesara.org/">Sara</a> pour <a target="_blank" href="http://www.art-villabar.org/">VillaBar</a></div> <p> </p> <p> </p> <p><i>À propos de la pièce La guerre civil</i>e</p> <p><span>"Les serpents littéraires, biographiques et anecdotiques qui suivent les hommes sortant un peu de l’ordinaire n’ont pas effacé les traces de Pompée. Après deux mille ans, il vit encore, plein de bruits et d’actes, et comme soutenu par les jugements malveillants qu’on porte sur lui. On frémit (c’est une façon de parler, car personne ne frémit) en voyant exécuté en quatre lignes, dans les dictionnaires, l’effort de toute une vie, quand on sait comme il est facile de juger, et difficile de vivre, et comme c’est rapide, un jugement, et comme c’est long, une vie. Les historiens qui, les pieds dans des pantoufles, entre leur radiateur et leur frigidaire, et n’ayant d’autre adversaire à vaincre que la feuille de papier blanc sur laquelle ils écrivent n’impore quoi en toute impunité, les historiens ont beau jeu à traiter avec désinvolture les personnes qui ont remué ce que remua Pompée pendant trente-cinq ans, dans le chaos sanglant qu’était alors l’empire romain (étant réservé le problème de la vanité de l’action, sur lequel j’ai dit mon sentiment bien des fois). Pour moi, mon objet ici n’a pas été de juger cet homme : on ne juge que sur dossier, et les arrangeurs ne font pas un dossier. Je n’ai voulu que rêver un peu sur un immense retournement de fortune, et en sortir quelques circonstances dorées par la mélancolie de l’Histoire".</span></p> <p> </p> <p><span>Henry de Montherlant, 1958</span></p> <p> </p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlMontherlant - Une vie en doubletag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-01-02:25391132010-01-02T17:41:17+01:002010-01-02T17:41:17+01:00 Déjà auteur de plusieurs essais sur Céline ainsi que du...
<p>Déjà auteur de plusieurs essais sur <strong>Céline</strong> ainsi que du <strong><em>Dictionnaire Céline</em></strong> paru aux éditions Plon, mais aussi de plusieurs études historiques assez décapantes sur la période de Vichy, <strong>Philippe Alméras</strong> vient de publier une biographie d'Henry de Montherlant aux éditions Via Romana, intitulée <strong><em>Montherlant - Une vie en double</em></strong>. Un ouvrage qui viendra, sans nul doute, compléter, et corriger, le <em><strong>Montherlant sans masque</strong></em> de <strong>Pierre Sipriot</strong>, sorti en 1990.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/2032677056.jpg" alt="Montherlant.jpg" id="media-2193396" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" name="media-2193396" /></div> <div style="text-align: center"></div> <blockquote> <div style="text-align: justify;">"Première biographie intégrale de Montherlant, cette étude récapitule toutes les données disponibles à ce jour notamment le témoignage d'Elisabeth Zehrfuss, amie de l’écrivain qui vient de disparaître à l'âge de cent un ans. Elle avait non seulement conservé toutes les lettres reçues de lui mais tenait un journal où son grand homme tint une place prépondérante. <p align="justify"> Rien n'est occulté ici de la vie de celui qui de la Villa Saint Ferdinand de Neuilly au Quai Voltaire en passant par l'Espagne et l'Afrique est resté jusqu'à la fin des fins obstinément fidèle à son adolescence. Se partageant entre une carrière publique soigneusement conduite et une vie privée jalousement protégée, voici l'homme des couloirs séparés. Celui qui reçoit les visiteurs dans la pièce aux statues donnant sur les Tuileries côtoie celui qui note sur le vif les données de la rue que la nuit et le travail transforment en poèmes ou en scènes dramatiques avec un incroyable naturel d’attitudes contradictoires. Après sa mort, de prétendues "révélations" ont endommagé quelque temps la figure de celui qui avait eu le tort de se confier à un indiscret professionnel, Roger Peyrefitte. Par-delà la caricature, on s'aperçoit qu'il suffit de lire attentivement Montherlant pour savoir ce qu'il en est. Il s'est exprimé à travers ses <em>Carnets</em> et une œuvre multiforme dont la richesse thématique est révélatrice. Colette parlait de ses "secrets de polichinelle". Montherlant sut tout dire ou presque sans être scandaleux. C’est là sans doute un exemple à suivre."</p> <h5>L'auteur</h5> <p align="justify"><em> Né à Paris, Philippe Alméras, a mené une partie de sa carrière universitaire aux États-Unis, où il a entamé ses recherches sur les permanences de l’œuvre célinienne. Cette traversée du miroir l'a conduit à questionner les destinées de Philippe Pétain à Vichy et Charles de Gaulle à Londres. Il a notamment publié chez Robert Laffont un</em> Céline. Entre haines et passion<em> (1993) qui fait désormais autorité et un copieux</em> Dictionnaire Céline <em>chez Plon (2004).</em></p> </div> </blockquote>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlDelanoë bétonne allègrement un espace vert de plus !tag:heresie.hautetfort.com,2009-12-08:25050512009-12-08T15:38:00+01:002009-12-08T15:38:00+01:00 Et paf : cela se passe, cette fois, à la piscine Montherlant. Delanoë a...
<p>Et paf : cela se passe, cette fois, à la piscine Montherlant. Delanoë a décidément du mal avec tout ce qui est vert...On se rappelle qu'il a d'ores et déjà démoli une partie du Jardin d'Acclimatation en plein Bois de Boulogne, qu'il voulait entamer Sainte-Perrine, le seul parc vert du 16ème arrondissement ; <strong>le voilà maintenant à tenter de construire</strong> <a href="http://www.quartierdauphine.fr/" title="Quartier Dauphine"><strong>quatre immeubles de 20 mètres de haut en pleine verdure</strong></a><strong>, derrière la piscine Montherlant, à moins de 15 mètres du Bois de Boulogne</strong>.</p> <p>Procédure habituelle : ne surtout rien dire, ne consulter personne et tenter de mettre les Parisiens devant le fait accompli. La démocratie locale en version Delanoë-Hidalgo. Il faut décidément tout faire pour éradiquer définitivement la majorité de Delanoë de la prochaine mandature parisienne.</p> <p>Il paraît qu'Anne Hidalgo, son âme damnée, va prendre la tête de liste du PS à Paris. Moi, je crois que c'est clair : fusion du MoDem ou non au second tour avec une liste socialiste, à Paris, si Anne Hidalgo en est la tête de liste, rien ne m'empêchera d'appeler à voter pour Valérie Pécresse et l'UMP si le MoDem n'est pas autonome au second tour. J'en ai plus qu'assez des sales coups de Delanoë, de sa piscine Molitor interdite au bon peuple parisien, des scolaires virés du Stade Jean Bouin, des concierges dégagés d'immeubles du 20ème arrondissement, des Tours triangles imposées sans consultation, du Musée en Herbe viré du Jardin d'Acclimatation, de ses dépenses pichrocolesques en voirie (trois milliards et demi d'euros pour mieux faire ch... les Parisiens et leur infliger en prime des amendes de circulation)...Ras le bol.</p> <p>J'ai, avec ce blog, une compilation complète des méfaits de Delanoë. Je la garde au chaud tout en la complétant, mais, en 2014, je la déterrerai. En tout cas, hors de question de participer sous quelque manière que ce soit à la promotion de ses lieutenants.</p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa Reine mortetag:metapoinfos.hautetfort.com,2009-10-11:24098642009-10-11T18:42:00+02:002009-10-11T18:42:00+02:00 Ceux qui auraient raté la superbe adaptation de la pièce de Montherlant, La...
<p>Ceux qui auraient raté la superbe adaptation de la pièce de Montherlant, La Reine morte, lors de sa diffusion à la télévision au printemps, peuvent se rattraper en se procurant le DVD, qui sera édité par Citel Vidéo et sortira en novembre. Le réalisateur Pierre Boutron est servi par un Michel Aumont extraordinaire dans le rôle du roi Ferrante.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/945576176.jpg" alt="Reine morte.jpg" id="media-2029121" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></div> <div style="text-align: left;"></div> <blockquote> <div style="text-align: left;"><em>"On peut <span style="color: #000000;">avoir</span> de l'<span style="color: #000000;">indulgence</span> pour la <span style="color: #000000;">médiocrité</span> qu'on <span style="color: #000000;">pressent</span> chez un <span style="color: #000000;">enfant</span>. Non pour <span style="color: #000000;">celle</span> qui s'<span style="color: #000000;">étale</span> dans un <span style="color: #000000;">homme</span>."<br /></em></div> </blockquote>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlBâtardstag:lapinos.hautetfort.com,2009-05-01:21712402009-05-01T13:22:00+02:002009-05-01T13:22:00+02:00 L'écrivain Montherlant entré en désuétude ou presque offre un exemple...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">L'écrivain Montherlant entré en désuétude ou presque offre un exemple plutôt rare de bâtardise subtile entre l'archétype grec chaud et sec et le</span></span> <span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">tempérament romain/latin alternatif hystérique. Montherlant est complètement "à cheval", mais difficile de dire de quelle couleur est sa robe.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Autrement dit Montherlant pratique en Grec le sport et la misogynie, et il se moque en Romain de lui-même au stade. Non sans raison en tant que Romain, car sa façon de pratiquer la tragédie n'est pas dévourvue de ridicule. Et on sait ce qu'il en est de la misogynie du Spartiate.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">C'est pourquoi Montherlant et son style "mi-poétique mi-savant" sont frappés de caducité. Il allie deux métals trop différents</span></span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">. Trop Grec pour vraiment plaire à un temps qui clame par tous ses pores : <em>"Vas te faire voir chez les Grecs !"</em> Trop romain pour entrer dans le cheval.</span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlLa Guerre civile, par Henry de Montherlanttag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-03-29:15384192008-03-29T01:25:00+01:002008-03-29T01:25:00+01:00 La dernière pièce d’Henry de Montherlant...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/762718243.jpg"><font size="3" face="Times New Roman"><img name="media-928994" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/762718243.jpg" alt="762718243.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-928994" /></font></a></div> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/762718243.jpg"></a></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">La dernière pièce d’Henry de Montherlant porte le titre joli de <i>La Guerre civile</i>. Elle fut représentée pour la première fois (et non « créée », ainsi que disent les cons temporains) au Théâtre de l’Œuvre le 27 janvier 1965, mise en scène par Pierre Dux (et non « dans une mise en scène de », <i>idem</i>), dans un décor de Georges Wakhévitch (je ne vous fais pas le coup de la « scéno » plus ou moins « graphie »)… Grâce aux bons soins des éditions Gallimard, et de la Pléiade, je puis vous citer aujourd’hui l’intégralité de la première réplique de la pièce, portée par la « Figure » de la Guerre civile personnifiée (« voix de femme, dans la fosse », mentionne fort joliment la distribution), laquelle réplique ouvre l’acte premier, titré <em>Mors et fricum</em> (c'est-à-dire : mort et fric).</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">La troisième photographie nous montre Pierre Fresnay dans le rôle de Caton et Pierre Dux dans celui de Pompée. (Les première et troisième photographie proviennent du site : <a href="http://www.montherlant.be/index.html">http://www.montherlant.be/index.html</a>.)</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/1468515623.jpg"><img name="media-928993" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/1468515623.jpg" alt="1468515623.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-928993" /></a></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman"><strong><em>Rideau baissé, la voix – féminine – de la Guerre civile éclate avec véhémence, de la fosse de l’orchestre.</em></strong></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman"><strong>LA GUERRE CIVILE. – Je suis la Guerre civile. Et j’en ai marre de voir ces andouilles se regarder en vis-à-vis sur deux lignes, comme s’il s’agissait de leurs sottes guerres nationales. Je ne suis pas la guerre des fourrés et des champs. Je suis la guerre du forum farouche, la guerre des prisons et des rues, celle du voisin contre le voisin, celle du rival contre le rival, celle de l’ami contre l’ami. Je suis la Guerre civile, je suis la bonne guerre, celle où l’on sait pourquoi l’on tue et qui l’on tue : le loup dévore l’agneau, mais il ne le hait pas ; tandis que le loup hait le loup. Je régénère et je retrempe un peuple ; il y a des peuples qui ont disparu dans une guerre nationale ; il n’y en a pas qui aient disparu dans une guerre civile. Je réveille les plus démunis des hommes de leur vie hébétée et moutonnière ; leur pensée endormie se réveille sur un point, ensuite se réveille sur tous les autres, comme un feu qui avance. Je suis le feu qui avance et qui brûle, et qui éclaire en brûlant. Je suis la Guerre civile. Je suis la bonne guerre.</strong></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><strong><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/02/1331520093.jpg"><font size="3" face="Times New Roman"><img name="media-928996" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/02/1331520093.jpg" alt="1331520093.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-928996" /></font></a></strong></div>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlLe régime des mollassestag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-03-18:15204692008-03-18T00:45:00+01:002008-03-18T00:45:00+01:00 Cette interview ne paraîtra pas. Et pour cause, c’est moi qui l’ai faite....
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cette interview ne paraîtra pas. Et pour cause, c’est moi qui l’ai faite. Non pourtant sans m’inspirer de conversations bien réelles ayant eu lieu à l’issue des premières représentations de <i>Pour une Culutre citoyenne !</i> spectacle qui n’a à cette heure sombre été donné, c’est-à-dire : vendu, que deux fois et dont voici l’illustration phare (photo du décor de la dernière scène : <i>Les dévotions modernes</i>) :</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/2037650858.JPG"><img name="media-932186" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/2037650858.JPG" alt="2037650858.JPG" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-932186" /></a></div> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/2037650858.JPG"></a></div> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/1773175110.JPG"></a></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Pensez-vous qu’en France, les artistes sont muselés ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– C’est idiot ce que vous dites.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais vous-même, vous n’êtes pas du tout connu…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Et alors ? Je ne suis pas paranoïaque. Et connu de qui, d’ailleurs ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">–<span> </span> Donc, vous ne pensez vraiment pas qu’en France, des artistes sont muselés ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Non, non. Pourquoi voulez-vous que je dise ça ? Je ne crois pas que les artistes soient muselés. En même temps, un artiste muselé, on ne peut pas savoir qu’il existe. On ne peut pas promouvoir des gens en disant qu’ils sont muselés, tout de même. Enfin, si, de nos jours, on peut…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais vous, personnellement, vous n’avez jamais rencontré d’artiste muselé, n’est-ce pas ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Jamais, non, en effet.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Donc, il n’y a pas de problème.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– En effet ; et : pas de problème, pas d’artiste. Disons que s’il y a un problème, il n’est pas là.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Ah ? Et où est-il alors ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Le problème, c’est que je ne rencontre que des artistes serviles*. Alors, muselés ou serviles, de toute façon, on ne les entend pas. <i>Et voilà pourquoi votre culture est muette</i>.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– En somme, on n’entend pas du tout d’artistes en France ? Et vous dites que vous n’êtes pas parano… Mais pourquoi ces artistes, serviles selon vous, ne les entend-on pas ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– On les entend partout, bien sûr. Mais ce ne sont pas eux qui parlent. Ils sont parlés. Littéralement. En d’autres temps, on eût dit qu’ils sont possédés.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Au sens… comment dire ? religieux, c’est ça ?...</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Au sens « religieux » si vous voulez. Ou au sens des « envoûtements » d’Artaud, ça fera plus référence culturelle <i>clean</i>. Mais ça marche également au sens « libéral » : ils sont la possession d’un autre, et ne parlent jamais qu’en son nom.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– L’Etat ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– L’Etat d’une part. Le Marché d’autre part.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais les artistes que nous suivons ne cessent pas de critiquer l’Etat, le Marché…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Dont ils vivent. Bien sûr. Pour l’Etat, cela rentre dans le cadre du Suicide national qui a pour nom « démocratisation ». Quant au Marché, celui-ci sait bien que rien ne se vend comme sa contestation.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Vous maintenez qu’en France, on n’entend pas d’artistes ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Je maintiens que ceux qu’on entend ne sont ordinairement pas des artistes.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais alors, que faites-vous dans ce système ? Puisqu’enfin vous y êtes.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Je gagne ma vie. Fort malhonnêtement, j’en conviens. Je me contrefous d’être artiste.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais si demain, tout à coup, vous étiez reconnu ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Par qui ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais par les institutions, non ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Vous avez raison. Tout le système culturel français a été construit pour couper les « artistes » du public. Le public est une donnée statistique, c’est tout. Plus, c’est bien ; moins, c’est mal. Un artiste, lui, est reconnu par des experts. Experts en quoi ? Il y a un petit milieu de technocrates et de directeurs de salles, les diffuseurs d’ambiance comme je les appelle, qui décide en somme de qui est artiste (et à qui on file du pognon) et de qui ne l’est pas (et à qui on ne file pas de pognon) ; au mépris du public. Je me fous des quantités, comprenez. Le public, dans le système culturel d’Etat, ne sait jamais exactement ce qu’il va voir. Il va voir parce qu’il est abonné au boui-boui culturel du coin (ça vaut également pour Paris). Lequel boui-boui trouve généralement « citoyen » de lui présenter des trucs insupportables pour « lui faire découvrir de nouveaux univers, etc. ». Je ne comprends pas que les gens aillent encore au théâtre.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Vous n’y allez pas, vous ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">–<span> </span> Le moins possible. L’autre jour, je devais aller au théâtre. En même temps, il y avait <i>La Mort aux trousses</i>, d’Hitchcock, à la télé. J’ai hésité. Mais j’y suis allé. C’est mon métier. Mais vraiment, je ne comprends pas que les gens y aillent encore. Il n’y a plus que des gens de notre chômeuse profession, des enseignants pédagogistes et leurs hordes d’analphabètes à diplômer vite fait, quelques bobos avertis genre architectes ou psychanalystes etc. pour y aller. Toujours les mêmes paroissiens.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Vous déconnez, non ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Pas le moins du monde. Comme me le disait un ami professeur de lettres classiques : « On se fout de ma gueule dans la programmation mais, pour compenser, on me lèche le cul pour que je revienne. »</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais pourquoi vous continuez à faire de la mise en scène, alors ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Travail alimentaire. N’en déduisez pas que pour autant je n’essaie pas de le faire « bien », quoique cela veuille dire. Je fais ce qu’on me demande, selon les critères du jour… Ce qui m’intéresse, c’est d’écrire du théâtre.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Et vous croyez que ça va marcher ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Quoi ? D’écrire du théâtre, ou de le mettre en scène ? Pour écrire, je n’ai besoin que d’un papier et un crayon.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Vous ne demandez pas de bourses d’écriture à l’Etat ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Non. Je ne veux pas d’argent de l’Etat pour écrire. C’est la plus grande infamie des auteurs dramatiques que de vouloir être pris en charge par l’Etat. Non seulement ces tocards se suicident (ce qui est tout de même plutôt bienvenu), mais en plus ils assassinent le théâtre (ce qui est très encouragé par l’Etat, justement).</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais vous, vous pensez quoi, de votre spectacle ? **</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3"><font face="Times New Roman">– Ca marche assez bien avec le public. Il rit. Il apprend deux ou trois choses aussi sur l’envers de ce qui lui est présenté et les raisons pour lesquelles c’est cela, toute cette sous-culture de merde, qui lui est présenté. Mais ce sont les petits diffuseurs d’ambiance, justement, qui font barrage. C’est leur job, en effet. Mettre des imbéciles aux postes charnières est une des grandes inventions suicidaires et efficaces de l’administration française, que le monde entier nous envie, d’ailleurs… Un spectacle comme celui-ci, <i>Pour une Culutre citoyenne !</i> fait assez rire le public : il rit du milieu culturel tel que je l’étale là. Mais le diffuseur d’ambiance, s’il prend bonne note de l’adhésion du public, note aussi que mon spectacle se moque du reste de sa programmation, et en définitive : de lui-même. Donc…<span> </span></font></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Donc ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Donc : « Pas de couilles, pas d’embrouille » comme dit le principe de précaution. Et il achète autre chose, un spectacle poétique, incitant à la rêverie, et politiquement engagé, c’est-à-dire anti-théâtral. Un truc avec de la vidéo abstraite, des marionnettes informes et une danseuse vieillissante qui en surplus de son cursus académique a étudié trois semaines avec un grand maître d’Asie.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Je passe sur vos provocations, mais pourquoi politiquement engagé serait-il synonyme d’anti-théâtral ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Je parle du politiquement engagé d’aujourd’hui. Une opinion affirmée tout unilatéralement, avec au mieux un contradicteur fantoche et passablement abruti ou salopard, selon le degré de pouvoir qu’il détient, selon en somme qu’il est « beauf » ou « patron ». Le théâtre engagé est aujourd’hui pure propagande. Il n’est pas engagé au sens juste, qui est selon moi celui-ci : engagé à dire son époque. L’auteur a déjà tout jugé avant : et il récite son Libé ou son Monde diplo. Sans intérêt.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– Mais les grands spectacles subversifs à scandale, comme ceux de Jan Fabre ou autres ?</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">– C’est le théâtre de patronage d’aujourd’hui. On « patrone » pour la subversion, qui est notre nouvelle norme, c’est tout. Aucun sens là-dedans. <i>A contrario</i>, on trouve évidemment Anouilh ringard, par exemple. Giraudoux et Montherlant aussi, d’ailleurs. Il faut dire que faire caca sur scène en 2005 est incomparablement plus subversif que faire représenter <i>Antigone</i> en 1944. Bien sûr.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">J’ai assez ri comme ça. Peut-être poursuivrai-je un autre soir…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: 10pt"><font face="Times New Roman">* <span> </span>Difficile de savoir, en pareille époque, si « artiste servile » relève de l’oxymore ou de la tautologie.</font></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: 10pt"><font face="Times New Roman">** Je jure qu’on me l’a réellement posée, celle-là, et en ces termes mêmes, à l’issue du spectacle ; et que le gars qui l’a posée n’aurait pas dû le faire, non pas à cause de ma réponse, mais du fait de sa fonction…</font></span></p>
absoluhttp://www.listesratures.fr/about.htmlM. de Coëtquidantag:www.listesratures.fr,2007-05-12:10248382007-05-12T10:00:00+02:002007-05-12T10:00:00+02:00 Il se réveillait à neuf heures, et restait au lit jusqu'à dix heures et...
<p align="justify">Il se réveillait à neuf heures, et restait au lit jusqu'à dix heures et demie, lisant, tripotant les chats, et se farfouillant dans le nez. A onze heures, il faisait un tour dans le quartier jusqu'à l'heure du déjeuner, et alors rentrait. Après le déjeuner, il lisait un peu, puis se promenait dans Paris de trois à sept, bouquinant chez les revendeurs, et allant de café en café,. Jamais il ne prenait un repas au restaurant, malgré l'envie qu'il en avait parfois, parc eque sa pension était payée à la maison. Jamais il ne fit un voyage de huit jours. Jamais il ne sortait le soir, et jamais n'était invité. Par sauvagerie et horreur de se contraindre, il avait quitté le monde, n'avait plus été voir les gens qu'aux heures où il savait ne les trouver pas ; ensuite, comme il arrive, le monde le quitta, et tandis qu'au début il n'y allait pas par fantaisie d'humeur, un temps vont où s'ajouta cette raison, qu'il craignait d'y être humilié.</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlPort Royal: encore un peu d'éternitétag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2007-04-02:9647302007-04-02T19:50:00+02:002007-04-02T19:50:00+02:00 Toujours sur la scène du T.N.O ., encore des femmes aux cheveux...
<p>Toujours sur la scène du <a target="_blank" href="http://theatredunordouest.com/"><strong>T.N.O</strong>.,</a>encore des femmes aux cheveux cachés sous des coiffes noires. Mais cette fois vetues de robes d'un blanc immaculé, et croix rouges sur la poitrine: donc des religieuses. Les soeurs du couvent de <a target="_blank" href="http://www.amisdeportroyal.org/portroyal/articles.php?lng=fr&pg=65"><strong>Port Royal</strong></a> en 1664, qui pour continuer à vivre leur foi à leur façon rentrent en rébellion. Et seront dispersées. <a target="_blank" href="http://www.amisdeportroyal.org/portroyal/articles.php?lng=fr&pg=65"><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_champaigne_portrait_angelique.jpg" alt="medium_champaigne_portrait_angelique.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" /></a>L'affrontement montré ici nous est bien familier: celui d'Antigone contre Créon, celui de de Jeanne d'Arc contre Cauchon, de Don Alvaro contre le matérialisme de son époque, de l'idéal contre le pouvoir, de la pureté intransigeante contre le compromis et le réalisme, du spirituel contre le temporel, de la foi personnelle contre celle qu'encadre les canons.</p> <p>Mais ce soir, autour de quel enjeu? En quoi les doctrines de ces soeurs sont elles à ce point insupportables aux pouvoirs de l'époque? Il est extraordinaire que jamais tout au long de sa pièce <strong><font color="#FF0000">Montherlant</font></strong>ne nous l'explique vraiment. Les religieuses évoquent, du dedans, les menaces du dehors. Mais rien qui nous éclaire quant au jansénisme, la grace et les controverses théologiques. Rien sur les sujets dont elles devraient parler. Un pari sur la culture du spectateur de 1954? Celui de 2007 risque de se désintéresser un peu du sort de ces femmes, qui s'apprêtent à souffrir pour des motifs auxquels il ne comprend rien. En attendant, à huit nonnes qui attendent, on peut créer de très beaux effets: les habits blancs prennent la lumière superbement. Mais même si la langue est belle, pure et élevée, jusqu'à presque faire oublier les rumeurs qui grondent dehors le cloître, dans ce couvent l'éternité commence au bout d'un temps à durer un peu longtemps, surtout au milieu. </p> <p>Une seconde pièce commence opportunement sur un nouveau rythme avec l'irruption tonitruante en ce lieu du pouvoir temporel de l'archevêque <a target="_blank" href="http://www.amisdeportroyal.org/portroyal/articles.php?lng=fr&pg=65"><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_champaigne_exvoto.2.jpg" alt="medium_champaigne_exvoto.2.jpg" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px" /></a>de Paris- Hardouin de Péréfixe <strong><font color="#FF0000">(Jean Claude Sachot)-. </font></strong>Rouge écarlate, corpulent et volume sonore réglé à fond. L'adversaire se montre enfin, brutal ou patelin, qui empoigne littéralement les soeurs ou les embrasse avec effusion. Mais obligé d'utiliser la force faute de convaincre, réduit à perdre pour l'emporter. Et les soeurs confrontées à la question centrale de la pièce: souffrir jusqu'au martyr cette persécution est il le sublime accomplissement de leur démarche spirituelle? Ou n'est ce que folie et désobéissance, péché d'orgueil? Ou pire encore, en l'absence de Dieu, une vaine douleur. Heureusement on est chez Montherlant: on reste libre de penser et de conclure comme on le veut.</p> <p>C'est <strong>Port Royal</strong> de <strong><font color="#FF0000">Montherlant</font></strong>, mis en scène par <font color="#FF0000"><strong>Jean Luc Jeener</strong></font>, au <strong><a target="_blank" href="http://theatredunordouest.com/">T.N.O.</a></strong></p> <p><strong>Guy</strong></p> <p><em>Portrait de Mere Angélique</em> et <em>Ex voto</em>par Philippe de Champaigne (1602-1674)</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlL'importance de l'indextag:lapinos.hautetfort.com,2007-01-11:8227942007-01-11T10:15:00+01:002007-01-11T10:15:00+01:00Le Journal de l'abbé Mugnier a un avantage sur celui de Claire Fourier, il...
Le Journal de l'abbé Mugnier a un avantage sur celui de Claire Fourier, il possède un index ! Je cherche ce que le superficiel abbé* rapporte à propos de Montherlant qui bénéficie de cinq ou six "entrées" dans mon édition. En 1921 Montherlant a le pressentiment de la deuxième guerre. Elle se dessine dans un délai de cinq ans, pense-t-il. Mugnier ne fait aucun commentaire. Il a beau être plutôt démocrate-chrétien, l'abbé n'est pas dans le même état d'hébétude où sont aujourd'hui les bourgeois de la même espèce, tous à peu près persuadés que le règne de la démocratie durera mille ans et qu'elle nous préserve <I>ad vitam æternam</I> des horreurs de la guerre ; pire, qu'on risque de faire tourner le lait qui permet de fabriquer le beurre catholique si on se déclare inquiet de la bêtise et de la collaboration des clercs. <I>*Je définis l'abbé Mugnier : "Celui qui sonde le chœur."</I>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlSans Dieu ni Maitretag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-11-15:7369232006-11-15T15:40:00+01:002006-11-15T15:40:00+01:00 On ecoute: on est surpris. Et l'on doute. Est-ce vraiment...
<p>On ecoute: on est surpris.</p> <p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_mort.jpg" alt="medium_mort.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Et l'on doute. Est-ce vraiment <b><font color="#FF0000">Montherlant</font></b> qui est l'auteur de ce "<b>Don Juan</b>"? Ou alors un Montherlant qui aurait renoncé à sa manière, à ce style brillant, trés entre-deux-guerres. Pour s'aventurer du coté de la dérision, de l'ellipse, du second degré, de l'urgence. Pour sonner très contemporain, soudain.</p> <p>On est surpris, on est pas déçu. On avait écrit <a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/10/24/incompris.html">ici</a>que Montherlant ne savait pas faire rire. On se trompait. C'est un jeu de massacre, très méchant. Montherlant prend le mythe à contre-pied, tire sur la statue du commandeur à boulets rouges, secoue la thématique en tous sens. Pourtant on se se refait pas: Montherlant et Don Juan étaient fait pour se rencontrer. Le thème central reste la foi, et donc son absence, sa négation plutôt, l'instant terrible où l'on blasphème mais pourtant rien ne se passe. Ni foudre ni tremblement de terre. Juste libération ou désolation.</p> <p>Ne reste à Don Juan qu'à se livrer à une course effrénée de conquêtes, pour habiter le présent et nier le néant.</p> <p>Dom Juan éructe donc, cours, tombe, rie, sue, s'enivre- Le <b><a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/10/10/baal.html">"Baal"</a></b> de <b>Brecht</b>a trouvé un sérieux concurrent, un peu plus propre sur lui quand même- insulte le ciel en vain. Et il ne se trouve pas un personnage pour lui apporter la contradiction, la statue du commandeur n'est que l'effet d'une plaisanterie douteuse. Comme si <b>Montherlant</b> avait enfin cessé de faire semblant de croire en Dieu.</p> <p>C'est <b>"La Mort qui fait le trottoir (Don juan)"</b> m.e.s. par <b><font color="#FF0000">Sylvain Ledda</font></b>, toujours jusqu'à fin décembre, toujours au <b><a target="_blank" href="http://theatredunordouest.com/">T.N.O.</a></b></p> <p>Guy</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlLa Ville des Enfants Perdustag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-11-12:7291452006-11-12T12:45:00+01:002006-11-12T12:45:00+01:00 Il faut ouvrir les portes de "La Ville dont le Prince est un Enfant",...
<p>Il faut ouvrir les portes de <strong>"La Ville dont le Prince est un Enfant",</strong> entrer sur la pointe des pieds dans cet espace clos, aujourd’hui disparu, une institution catholique d'avant guerre. Un lieu confiné, masculin des maîtres aux élèves, un lieu codifié, les règles y sont dites, ou seulement implicites. Lieu d’abnégations, de devoir, de dévouement, de pouvoir, et d'abus de pouvoir. <img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_Montherlant.3.jpg" alt="medium_Montherlant.3.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" /></p> <p>Un lieu où l'on forge les âmes, où l'on contrôle les cœurs, et les amitiés. Les enfants sont insouciants parfois, terriblement graves le plus souvent, presque autant que leurs maîtres. Ces amitiés naissent et s’enflamment, particulières parfois, tout est dans la litote, mais rien ne porte ici à ricaner. Car quelle est la vraie nature de l'amour ? Et qui sera autorisé à dire, qui sera autorisé à décider, si cet amour est pur, ou condamnable? Celui qui en juge sera appelé plus tard à lui-même être jugé.</p> <p>Il faudra toute la pièce pour que cette réflexion- à chaque réplique sous-jacente, s'exprime au grand jour. Mais de manière assez subtile et ambiguë alors, pour que chacun puisse en tirer sa propre morale.</p> <p>Pourtant, comme toujours chez <strong>Montherlant</strong>, l'amour- qu’il soit filial, ou presque, ou non- se vit en terme de pouvoir. Cet amour est emprunt de dureté, toujours dangereusement proche de la déception et du mépris. Les personnages de Montherlant, décidément, ne savent aimer sans vaincre, ou sinon tout perdre, muets, meurtris, foudroyés. La religion est ici tout sauf une consolation, bien au contraire. Plutôt une manière de vivre le sacrifice que l’on fait ou que l’on vous impose, dans le dépassement de soi, sinon dans l'amertume et le regret.</p> <p>La construction est rigoureuse, linéaire, acétique. Le texte est joué sans affectation, au plus prés de la vérité, et en oubliant tout le reste, par trois générations de comédiens qui s'affrontent ici en duels successifs, jusqu'au final. Trois âges de l’acteur: de tout jeunes gens fougueux qui incarnent les élèves, <a target="_blank" href="http://perso.orange.fr/pascal.parsat/tele.html"><strong><font color="#FF0000">Pascal Parsat</font></strong></a>(l'abbé de Pradts), dans la force de l’art et de l’age, technique, physique, hallucinant, enfin <strong><font color="#FF0000">Robert Marcy</font></strong> (le père supérieur) imposant de retenue et d'intensité, à qui il suffit d’un regard pour jouer une situation.</p> <p>Au <a target="_blank" href="http://theatredunordouest.com/"><strong>T.N.O.</strong></a> encore, et toujours dans le cadre de l’intégrale <strong>Montherlant</strong>, mis en scène par <strong><font color="#FF0000">Jean-Luc Jeener</font>.</strong></p> <p>Guy</p>
absoluhttp://www.listesratures.fr/about.html(Re)trouvaillestag:www.listesratures.fr,2006-11-11:7332552006-11-11T21:25:00+01:002006-11-11T21:25:00+01:00 En ouvrant quelques cartons contenant ces livres qui ont orné les...
<p align="justify">En ouvrant quelques cartons contenant ces livres qui ont orné les étagères de ma bibliothèque pendant quelques années ("encartonnés" pour cause de déménagement), j'ai retrouvé quelques merveilles...</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlIncompris et tant mieuxtag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-10-24:7052962006-10-24T23:20:00+02:002006-10-24T23:20:00+02:00 Depuis un peu trop longtemps, on avait négligé Montherlant. Et l'intégrale...
<p>Depuis un peu trop longtemps, on avait négligé Montherlant. Et l'intégrale qui lui est consacrée, au <a target="_blank" href="http://theatredunordouest.com/"><b>T.N.O.</b></a></p> <p>Mais l'inconvenient des intégrales, c'est qu'il y faut tout jouer, justement. Y compris les pièces que sinon on aurait volontiers oubliées.</p> <p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_thumb_sp_9977_p.jpg" alt="medium_thumb_sp_9977_p.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; border-width: 0pt" /><b>"Un Incompris"</b>appartient à cette catégorie. Jugeons-en d'après l'argument: un jeune maniaque de la ponctualité quitte sa bien aimée, coupable de retards répétés... Sujet surprenant, et même pas une fausse bonne idée, Question texte on reste très très en dessous de <b><a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/09/10/la-reine-morte.html">"La Reine Morte"</a>-</b>est-il besoin de le préciser? - et question interprétation également. Mais pour les acteurs c'est une gageure. On admire par ailleurs les drames de Montherlant, et encore ailleurs son humour désespéré et grinçant. Mais quand l'auteur s'essaie à faire dans le léger, on découvre que cela ne sonne pas très convaincant. Avec- on ne se refait pas- au détour du texte quelques dérapages plus graves et misanthropes. Les jeunes acteurs, désorientés, sur-jouent un peu pour le coup. Au mieux bravo à eux d'avoir osé.</p> <p>Mais l'avantage des intégrales, c'est de nous amener à mettre en perspective ce que l'on aurait ignoré sinon. Ce protagoniste intransigeant, qui devant son entourage exaspéré sacrifie son bonheur-et celui des autres- sur l'autel de ses principes, nous est familier.</p> <p>Prenons le personnage, reculons de quelques siècles, rajoutons lui trente ans et un peu de religion. Révélation: C'est <strong>Don Alvaro</strong> version sitcom d'avant le J.T. - trois quart d'heures, c'est exactement le format.</p> <p>Pour ceux qui aiment les curiosités....</p> <p>Guy</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlLa Reine mortetag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-09-10:6357832006-09-10T10:30:00+02:002006-09-10T10:30:00+02:00 Ines de Castro doit mourir. Coupable d'être secrètement mariée à Pedro,...
<p>Ines de Castro doit mourir.</p> <p>Coupable d'être secrètement mariée à Pedro, fils du vieux Roi Ferrante et héritier de la couronne du Portugal. Pedro promis, pour le bien de l'État, et pour son propre malheur, à l'Infante d'Espagne.</p> <p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_180px-Inecastro.jpg" alt="medium_180px-Inecastro.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Ines de Castro doit mourir, et c'est le Roi Ferrante qui seul doit en décider. Lui même au seuil du tombeau, desséché de pouvoir et de vieillesse, fatigué de l'espoir, et même de la méchanceté.</p> <p>La puissance irraisonnée de la passion (<b><a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/07/19/pasiphae-mais-on-s-y-fie-quand-meme1.html">Pasiphae</a></b>), le dégoût du monde et du vulgaire (<b><a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/07/25/le-maitre-de-santiago.html">Le Maitre de Santiago</a></b>), l'impossiblité des rapports père-fils (<b><a target="_blank" href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/09/01/fils-de.html">Fils de personne</a></b>)... les thèmes que l'on a déjà vu abordés dans ce cycle <b>Montherlant</b> s'entremèlent à nouveau ici. Liées par cette terrible noirceur, qui fuse en aphorismes cinglants et venimeux: "En prison pour médiocrité!".</p> <p>Pourtant, autant que le pessimisme, l'amour, l'innocence trouvent aussi à s'exprimer, par la voix d'Ines, et cette voix est douce et belle. La pièce s'allège ainsi peu à peu jusqu'à son épure, en un dialogue crépusculaire et intime entre Ines et Ferrante. Ce dernier au bord de se laisser aller à ressentir, presque vivre, une dernière fois.</p> <p>S'agissant de la mise en scène de <b><font color="#FF0000">Jean Luc Jeener</font></b>, on hésite même à en parler. Tant elle est invisible, parfaite d'humilité, et ne cède à aucun effet gratuit. Souligner visuellement les pulsions charnelles qu'éprouve l'Infante pour Ines ne relève que de la lucidité. Tout se concentre sur la force de l'interprétation, dans ce lieu-le <a target="_blank" href="http://www.theatre-nordouest.com/"><b>T.N.O</b></a><b>.</b> -qui organise une proximité extrême avec les acteurs.</p> <p>En premier lieu avec <b>Philippe Desboeuf,</b> qui incarne <b>Ferrante.</b> Extraordinaire.</p> <p><span style="font-size: 10pt; color: red"><a href="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/archive/2006/09/10/la-reine-morte.html"><b>♥♥♥♥♥♥</b></a></span> </p> <p><a href="mailto:unsoirouunautre@yahoo.fr" class="null">Guy</a></p> <p>P.S. Pour en savoir plus sur l'Ines historique, lire <a target="_blank" href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3546,36-719425@51-657168,0.html">ici</a> .</p> <p>Ce qui nous fait revenir un instant au <b>"Maitre de Santiago":</b>on a vu cet été dans une vitrine de musée à Key West (Floride) une médaille de l'ordre de Santagio. Présumée portée par Bartolomé Garcia de Nodal, chevalier de l'ordre, parti sur ordre de Philippe IV aux Amériques. Disparu en 1622 au large de Cuba avec le "Nuestra Senora de Atocha" et sa cargaison d'or. Repéché plus de trois siècles plus tard.</p> <p>Le chevalier aurait du écouter Don Alvaro. Bien fait! </p> <p> </p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlFils de...tag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-09-01:6230032006-09-01T11:20:00+02:002006-09-01T11:20:00+02:00 Pas de musique, pas d'effets multimedia. Pas de bruitage, pas de...
<p>Pas de musique, pas d'effets multimedia. Pas de bruitage, pas de trucage, pas de décors. Pas de prologue, ni de commentaires au second degré, ni clins d'oeil, aucune mise à distance. Ni mouvement de projecteur, ni hémoglobine, ni fumée, ni chorégraphie, ni pluridisciplinarité, ni nudité, ni violence physique, ni costume hors contexte.</p> <p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_sp_10480_g.jpg" alt="medium_sp_10480_g.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Mais juste trois interprètes sans défauts, sur un simple plateau, au service des mots de <b><font color="#FF0000">Montherlant</font></b>, pour que ceux ci résonnent d'une incroyable violence, d'autant plus efficacement dans ce contexte dépouillé. D'une violence essentielle: celle - toute psychologique- qui s'installe au coeur d'une relation familiale. Entre un père imbu de lui même et son fils retrouvé, le "<b>Fils de Personne".</b></p> <p>Le fils est un adolescent, ni plus ni moins que cela, un coeur pur et simple. Le père ne peut l'accepter tel quel, s'obstine à la recherche impossible d'un autre lui-même. Un double idéal. Tel un Don Alvaro laïque, il occille entre élans d'affection et morgue, et la mêre, témoin, n'y peut rien. Les personnages de Montherlant, décidément, ont bien du mal à aimer.</p> <p>On a rarement l'occasion d'entendre des mots aussi cruels sur une scène de théâtre, tels ceux que le père déçu adresse à son fils, et cela constitue une provocation bien plus efficace que toutes les outrances visuelles.</p> <p>Par provocation, entendons la capacité de provoquer chez le spectateur des réactions, dont l'impact survit à la sortie de la salle.</p> <p>Le contexte- la France d'après la débâcle de 1940 qui a sépare tant des familles- est discrètement restitué par le phrasé, par les costumes, par le maquillage, par les quelques accessoires. Sans que cela n'ait au fond d'importance, sans que cela ne date la pièce. Universelle, au coeur de son sujet.</p> <p>Montée par <b><font color="#FF0000">Edith Garraud</font>,</b> et suivie de <b>"Demain il fera jour"-</b> avec les mêmes personnages et les mêmes interprètes, qu'on ira voir- promis- bientôt.</p> <p>Toujours au <a target="_blank" href="http://www.theatre-nordouest.com/"><b>T.N.O.</b></a> </p> <p>Guy</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlLe Maitre de Santiagotag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-07-26:5786872006-07-26T09:15:00+02:002006-07-26T09:15:00+02:00 On hésitait un peu, on n'osait pas vraiment, mais on s'est enfin...
<p>On hésitait un peu, on n'osait pas vraiment, mais on s'est enfin décidé: à suivre hier soir <b><font color="#FF0000">Montherlant</font>,</b>sur la pointe des pieds, le long des chemins les plus austères, ceux qui mènent aux sommets les plus élevés. On a vu <b>le Maitre de Santiago</b>. Et on aura du mal, après, à oublier.</p> <p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_Montherlant.jpg" alt="medium_Montherlant.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Le contexte: l'Espagne du début XV°, juste libérée de la domination maure, tendue vers la conquête des Amériques, et de son or.</p> <p>Le sujet: Don Alvaro, héros de la bataille de Grenade, maître de l'ordre chevaleresque de Santagio, est sollicité pour partir s'enrichir dans le nouveau monde. Qu'il puisse ainsi doter sa fille Mariana, afin qu'elle se marie avec son bien aimé. Mais Don Alvaro refuse. Tout dans ce siècle ne lui inspire que dégoût, et plus que tout la vanité d'avides conquêtes, vouées à l'échec. Il n'aspire qu'au silence, qu'à la pauvreté et à la prière. Quitte à entrainer Mariana avec lui dans la voie de l'extrème dépouillement. Jusque vers le renoncement au monde, vers l'absolu, vers Dieu ou le néant.</p> <p>La religion est donc ici évoquée dans son acceptation la plus mystique, la plus austère, la plus pure. La plus dure et intransigeante aussi. Avec un texte grave, brillant, mais d'une clarté acérée. En aucun cas un plaidoyer ou une condamnation univoque. Dans la tradition du grand théâtre d'idées, se confrontent les positions morales par la voix des personnages. Les compagnons de Don Alvaro ne se privent pas de lui dire à quel point sa recherche solitaire du salut s'accompagne de froideur et d'égoïsme, d'indifférence vis à vis du prochain, y compris vis à vis de sa fille. De lui montrer à quel point sa charité ressemble à du mépris. Mais le spectateur est adulte, à lui de méditer, et de trancher. S'il peut.</p> <p>Mais il ne s'agit pas d'un débat froid et abstrait, il s'agit de doute et de souffrance. <b><font color="#FF0000">Jean Luc Jeener</font></b>, le directeur du <a target="_blank" href="http://www.theatre-nordouest.com/"><b>T.N.O</b>.</a>, incarne Don Alvaro. Aurait-il organisé le cycle Montherlant dans son théâtre qu'à ce seul effet qu'on ne pourrait lui donner tort. S'il met de tout son corps en évidence la fragilité du personnage, ce que Don Alvaro a aussi d'effrayant, d'extrême, de presque monstrueux n'est pas pour autant occulté.</p> <p>Le texte est traité ici avec un grand respect, mais il ne pouvait être fait d'autre choix en vérité. La mise en lumière est admirable, l'espace organisé sur une diagonale avec en son extrémité une croix immense, vers laquelle jusqu'à la fin les personnage tendent.</p> <p>Guy</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlCelles qu'on prend dans ses bras - et les autrestag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-07-21:5730352006-07-21T00:30:00+02:002006-07-21T00:30:00+02:00 On écoute Montherlant , et on se sent bientôt plus...
<p><img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_sp_9977_p.jpg" alt="medium_sp_9977_p.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />On écoute <b>Montherlant</b>, et on se sent bientôt plus intelligent. Extrêmement cynique aussi.</p> <p>Campés aux trois cotés de ce triangle amoureux: un séducteur vieillissant, une oie blanche sotte et ravissante, une vieille fille sensible et intelligente. Devinez la suite, et laquelle est aimée...</p> <p>Aucune banalité pourtant, tant le ton est féroce, le texte dur et brillant. On échappe au genre, comme écrit par un Guitry aigri. Le "<i>dans les bras</i>" qui conclu le titre apparaît comme une pure concession à la censure et aux conventions: lorsque l'on rentre dans le vif du sujet les enjeux sont situés bien plus clairement. De la crudité donc, mais jamais de vulgarité ni de facilités: nous nous situons dans un univers dramatique tout à fait suranné où la subtilité est de mise dans les rapports amoureux, où chasteté et débauche constituent de véritables enjeux, où vaincre sans avoir à combattre ne satisferait pas. On pense beaucoup, on parle, on analyse, on s'interroge longuement sur la nature de l'amour. Et on couche après seulement. Cela prend ainsi toute la pièce, de décider de se laisser prendre, ou pas.</p> <p>L'auteur a souvent été qualifié de misogyne, ce qui n'était pas innocent. Mais c'est ici plutôt de misanthropie dont il s'agit. On sera juste moitié aussi cruel que lui: <b>Coralie Bonnemaiso</b>, qui incarne la malheureuse confidente, domine de très haut ses deux partenaires-pourtant loin d'être mauvais. Et l'on tombe tant sous son charme, que l'on s'étonne en fin de compte que dans la pièce son personnage soit délaissé.</p> <p>Étrange, involontaire renversement. C'est très injuste, comme tout le reste également. </p> <p>C'est toujours au <a target="_blank" href="http://www.theatre-nordouest.com/">TNO</a>, évidemment.</p>
guyhttp://unsoirouunautre.hautetfort.com/about.htmlPasiphaé- mais si, on s'y fie quand mêmetag:unsoirouunautre.hautetfort.com,2006-07-19:5713622006-07-19T18:15:00+02:002006-07-19T18:15:00+02:00 Excellente nouvelle: Le T.N.O . a entamé très discrètement depuis...
<p>Excellente nouvelle: Le <b><a target="_blank" href="http://www.theatre-nordouest.com/">T.N.O</a></b>. a entamé très discrètement depuis début Juillet un cycle <b><font color="#FF0000">Montherlant</font>.</b> L'intégrale, soit <i>seulement</i>16 pièces en alternance, c'est beaucoup moins que pour le cycle Jeanne d'Arc par exemple. On ne se pardonnerait <img src="http://unsoirouunautre.hautetfort.com/images/thumb_Pasiphae.2.jpg" alt="medium_Pasiphae.2.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />donc jamais, et puis pour d'autres raisons, de ne pas toutes les voir, d'ici fin décembre.</p> <p>Comme on est prudent, on a commencé dés hier soir. Par une entrée atypique: <b>Pasiphaé</b> m.e.s. par <b><font color="#FF0000">Damiane Goudet</font>.</b> La pièce est -semble-t-il -composée d'extraits du <b>Chant de Minos</b> de <b>Montherlant,</b> et de <b>Pasiphaé</b> d<b>'Euripide.</b>Comme on ne connaissait aucun des deux textes, on a pas été gêné par les enchaînements.</p> <p>Révision: Pasiphaé, Reine de Crète et épouse de Minos, éprouve une attirance violente et irrésistible pour un taureau. Jusqu'à y céder. De cette union naitra: le Minotaure, vous l'avez deviné.</p> <p>Le sujet était donc très improbable, littéralement monstrueux. Et délicat à représenter.</p> <p>Mais, de par la force du texte et/ou de l'interprétation, rien n'a basculé dans le ridicule, à aucun moment. Car c'était de la passion, extrême forcement, dont il était question, celle qui se considère elle-même horrifiée, qui craint et brûle de se dévoiler au monde, mais persiste à se consumer jusqu'à s'accomplir tristement, toute jouissance morte née.</p> <p>Il faisait donc très chaud, le jeu halluciné de Pasiphaé était aussi grave que le lieu, le choeur féminin chantait juste et montait en crescendo, on se sentait plus que jamais taureau.</p> <p>Guy</p>