Last posts on michéa2024-03-28T18:10:57+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/michéa/atom.xmlhoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlAnatomie du chaos n+1: extinction de gisements anthropologiquestag:hoplite.hautetfort.com,2020-05-01:28125802020-05-01T13:36:26+02:002020-05-01T13:36:26+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/1834675469.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-2541168" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/91555618.jpg" alt="tumblr_kzxc6uxuNU1qzs56do1_500.jpg" name="media-2541168" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>« (...) Castoriadis écrit en effet ceci : « Le capitalisme n’a pu fonctionner que parce qu’il a hérité d'une série de types anthropologiques qu’il n’a pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et weberiens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle, etc. Ces types ne surgissent pas et ne peuvent pas surgir d’eux-mêmes, ils ont été crées dans des périodes historiques antérieures, par référence à des valeurs alors consacrées et incontestables : l’honnêteté, le service de l’état, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc. Or nous vivons dans des sociétés où ces valeurs sont, de notoriété publique, devenues dérisoires, où seuls comptent la quantité d’argent que vous avez empoché, peu importe comment, ou le nombre de fois où vous êtes apparu à la télévision. » D’où l’analyse de Michéa qui soutient que c’est parce que les conditions de l’égoïsme libéral n’étaient pas encore réalisées que le marché a pu conserver, un temps, équilibre et efficacité. Tout comme le mécanisme de la pendule est stabilisé par l’inertie du balancier, la dynamique du libéralisme fut longtemps canalisé par le stock de valeurs et d’<em>habitus</em> constitué dans les sociétés « disciplinaires » antérieures et que lui-même est par nature incapable d’édifier. Ce stock une fois épuisé, l’échange marchand ne connaît plus de frein et sombre dans l’hubris.</p><p>Le raisonnement de Castoriadis montre que le libéralisme n’est historiquement viable que si les communautés où son règne est expérimenté sont, sociétalement, suffisamment solides et vivantes pour en contenir les aspects dévastateurs. Cette solidité tient autant à l’enracinement des systèmes de limitations culturelles et symboliques depuis longtemps intériorisés qu’aux régulations politiques d’un Etat qui ne s’était pas encore résolu à n’être qu’une structure d’accompagnement « facilitatrice » des « lois du marché ». C’est ce qui explique, par exemple, que dans la France des années soixante (la France du Général De Gaulle) la « croissance » connaisse un rythme soutenu et génère une augmentation réelle et générale du bien-être, alors que, entre autres données sociologiques très parlantes, le taux de délinquance demeurait à son plancher. La prégnance des anciens modèles comportementaux était encore dominante, et c’est sur cette base qu’ont pu s’accomplir les « trente glorieuses ». Dans les années suivantes, quand s’estompe la préoccupation du collectif et que triomphent les « égos émancipés », promus tant par les doctrinaires libertaires que par les slogans publicitaires, tous ces anticorps commencent à se dissoudre.</p><p>La période actuelle constitue pour Michéa l’aboutissement ultime d’une logique libérale désormais sans ailleurs et donc livrée à sa propre démonie. D’un côté l’extension indéfinie de la sphère marchande et, de l’autre la multiplication des conflits nés du relativisme moral. Autant de luttes qui se traduisent par de nouvelles contraintes et l’établissement d’une société de surveillance aux mailles sans cesse plus serrées. »</p><p>Pierre Bérard, Eléments, Printemps 2008.</p><p><img id="media-2541236" src="http://static2.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/00/02/982774936.mp3" name="media-2541236" /></p><p>(photo: fonctionnaires weberiens, music: Praise Ye Name The Lord - Kiev Seminary Choir)</p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMichéa, Mitterrand et la destruction du peuple françaistag:euro-synergies.hautetfort.com,2019-09-23:61777572019-09-23T09:52:05+02:002019-09-23T09:52:05+02:00 Michéa, Mitterrand et la destruction du peuple français Les...
<div class="page-header article"><p style="text-align: center;"><img id="media-6034670" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1371901282.jpg" alt="Jean-Claude-Michea_5475.jpg" /></p><h1><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Michéa, Mitterrand et la destruction du peuple français</strong></span></h1></div><div class="well article"><h2><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><a class="article-section-title" style="color: #999999;" href="https://www.dedefensa.org/blog/les-carnets-de-nicolas-bonnal-1"> Les Carnets de Nicolas Bonnal </a></span></strong></span></h2><h3 class="article-date"><span style="font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.dedefensa.org</span> </span></strong></span></h3></div><div class="body article"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Pour gouverner, il faut d’abord changer le sens des mots. Après on peut remplacer les gens.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Depuis 1984, une gauche libérale-libertaire aux affaires domine le paysage politique et culturel et enfonce le petit peuple dans des termes féroces. On a cité Thierry Pfister et sa lettre ouverte, on recommandera aussi le très effrayant pamphlet de Guy Hocquenghem qui en 1987 expliquait – Houellebecq le refera - cette conjonction des forces du marché et de la subversion/dérision. La page de gauche des magazines pour recommander un lobby ou une intervention en Afghanistan, la page de droite pour vendre du Vuitton. Habitué à être ainsi traité, le cerveau humain n’a plus rien d’humain et devient cette mécanique-canal humanitaire à réagir fluo et à consommer bio.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Jean-Claude Michéa a récemment rappelé ce qui s’est passé après le virage au centre de Mitterrand. Le sociétal allait remplacer le social. On l’écoute :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6034673" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/2289763924.jpg" alt="Mitterrand_(arms_folded).jpg" />« Plus personne n’ignore, en effet, que c’est bien François Mitterrand lui-même (avec la complicité, entre autres, de l’économiste libéral Jacques Attali et de son homme à tout faire de l’époque Jean-Louis Bianco) qui, en 1984, a délibérément organisé depuis l’Elysée (quelques mois seulement, par conséquent, après le fameux “tournant libéral” de 1983) le lancement et le financement de SOS-Racisme, un mouvement “citoyen” officiellement “spontané” (et d’ailleurs aussitôt présenté et encensé comme tel dans le monde du showbiz et des grands médias) mais dont la mission première était en réalité de détourner les fractions de la jeunesse étudiante et lycéenne que ce ralliement au capitalisme auraient pu déstabiliser vers un combat de substitution suffisamment plausible et honorable à leurs yeux. »</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">La farce sociétale se met encore en place, alors on peut taxer le pauvre et puis le remplacer. Insulté et ringard, ce <em>beauf</em>n’est plus digne de l’attente de nos grands commentateurs. Nota : pour imaginer la jeunesse française d’avant l’ère Mitterrand, découvrez le rebelle de Gérard Blain.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Michéa encore :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> « Combat de substitution “antiraciste”, “antifasciste” et (l’adjectif se généralise à l’époque) “citoyen”, qui présentait de surcroît l’avantage non négligeable, pour Mitterrand et son entourage, d’acclimater en douceur cette jeunesse au nouvel imaginaire No Border et No limit du capitalisme néolibéral (et c’est, bien entendu, en référence à ce type de mouvement “citoyen” que <a style="color: #999999;" href="https://comptoir.org/tag/guy-debord" target="_blank" rel="noopener">Guy Debord</a> ironisait, dans l’une de ses dernières lettres, sur ces « actuels moutons de l’intelligentsia qui ne connaissent plus que trois crimes inadmissibles, à l’exclusion de tout le reste: racisme, anti-modernisme, homophobie »). »</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Il était alors important pour le capital, qui avait eu peur du peuple pendant plus de cent ans, de se montrer branché/progressiste, et de rejeter le prolétaire promu homme de la rue dans les poubelles de l’histoire - avec la complicité achetée/enthousiaste de tous les médias. Rappelons pour les plus jeunes de nos antisystèmes que les communistes quittèrent le bateau ivre de la présidence Mitterrand en 1984, et que dans 1984, le ministère de la vérité s’abrite dans une… pyramide.</span></strong></p><p> </p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Post-Scriptum</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">On vient d’apprendre qu’EDF va disparaitre. L’électricité de France viendra d’ailleurs, comme le peuple.</span></strong></p></div>
laserlaserhttp://bijou-noir.hautetfort.com/about.htmlMichéa (sur les gilets jaunes)tag:bijou-noir.hautetfort.com,2018-12-22:61150242018-12-22T05:33:00+01:002018-12-22T05:33:00+01:00 Les gilets jaunes vus depuis le pays d’en bas, par...
<p><span style="color: #ffff00;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/2018/11/17/tm_gilets_jaunes_blocages-00_00_18_09-3949904.jpg?itok=BoQ2W5k5" alt="tm_gilets_jaunes_blocages-00_00_18_09-3949904.jpg?itok=BoQ2W5k5" width="601" height="338" /></p><div class="article main_panel"><article id="post-223734" class="main_body post-223734 post type-post status-publish format-standard hentry category-crise-sociale tag-gilets-jaunes types-reprises rcurrence-aucune importance-normal"><header class="entry-header"><h1 class="entry-title"><span style="color: #ffff00;">Les gilets jaunes vus depuis le pays d’en bas, par Jean-Claude Michéa</span></h1><p> </p><div class="action button recommend" title="Dire Merci nous aide à savoir si vous avez apprécié cet article.">Source : <a href="https://www.sudouest.fr/2018/12/17/les-gilets-jaunes-vus-depuis-le-pays-d-en-bas-par-jean-claude-michea-5663900-10275.amp.html?fbclid=IwAR14f959db2VgBmtDlwdjDmvOBhOYki0EEpAHUdvB8BDClmJXsla51tu_oY&__twitter_impression=true" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Sud Ouest, Jean-Claude Michéa</a>, 18-12-2018</div><div class="action button recommend" title="Dire Merci nous aide à savoir si vous avez apprécié cet article."> </div></header><div class="entry-content"><h3>Le mouvement des <span style="color: #ffff00;">gilets jaunes</span> est une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste, estime Jean-Claude Michéa</h3><p>Si j’ai choisi de vivre, depuis maintenant plus de deux ans, dans un petit village des Landes – à 10 kilomètres du premier commerce, du premier café et du premier médecin (26% des communes françaises, mondialisation oblige, sont déjà dans ce cas), c’est bien sûr d’abord parce que le mode de vie hors-sol, standardisé et « festif » de Montpellier m’était devenu insupportable.</p><p>Et sans doute aussi parce que j’étais assez « réactionnaire », ou assez épicurien, pour oser encore croire qu’une tomate cultivée sur place et sans manipulation chimique aurait forcément un tout autre goût que son ersatz industriel importé de Chine ou d’Australie par containers géants (lesquels, au passage, utilisent un fioul nettement plus polluant – quoique non taxé ! – que celui des voitures diesel).</p><span id="rss"></span><h3><span style="color: #ff00ff;">La colère généreuse des gilets jaunes</span></h3><p>Bien entendu, un tel changement d’univers a aussi un aspect politique. D’une part, parce qu’il correspond habituellement à une volonté d’introduire un peu plus de cohérence dans sa vie personnelle (je ne voulais pas ressembler à ces intellectuels de gauche qui célèbrent sans cesse la « mixité sociale » tout en se gardant bien d’habiter dans les quartiers les plus « sensibles » !). Et de l’autre, parce que le fait de vivre au cœur d’une région rurale m’offrait l’occasion de vérifier par moi-même à quel point la description de la France « périphérique » par Christophe Guilluy – description pourtant longtemps moquée par toute la « sociologie » mandarinale – collait au millimètre près à la réalité que j’avais sous les yeux. Et de fait, il suffit de partager la vie de ces petits paysans, artisans, éleveurs ou retraités pour lesquels – malgré leur sens aigu de l’entraide – chaque fin de mois est devenue un casse-tête insoluble, dans une région aux paysages sauvages et magnifiques mais où presque tous les transports en commun et services de proximité (pour ne rien dire des problèmes de couverture téléphonique) ont été méthodiquement sacrifiés sur l’autel des dogmes libéraux, pour que la <span style="color: #ff00ff;">colère généreuse</span> des gilets jaunes – l’expression est d’Orwell – prenne aussitôt tout son sens !</p><h3>« Ceux d’en haut » et « ceux d’en bas »</h3><p>A quoi, en effet, assistons-nous aujourd’hui sinon au retour, sous une forme inédite, de cette « question sociale » (autrement dit, de ce conflit d’intérêt qui oppose toujours, même de façon latente, « ceux d’en haut » et « ceux d’en bas ») qui, il y a peu, figurait encore au centre de toute critique socialiste ? Or c’est justement cette question sociale, et avec elle, l’idée même de « lutte des classes », que la gauche européenne – depuis sa conversion massive, au début des années 1980, au libéralisme économique, politique et culturel – tente par tous les moyens de noyer sous le flot continu de ses fameuses « questions sociétales ». <strong><span style="color: #ff00ff;">De nos jours, « être de gauche » ne signifie plus, en effet, combattre un système économique et social injuste fondé sur l’accumulation sans fin du capital. C’est, au contraire, chercher à substituer à ce combat l’unique croisade libérale « contre toutes les discriminations » – de la défense de l’écriture « inclusive » au rejet de l’alimentation carnée, en passant par l’interdiction de la fessée. Il est donc clair que la gauche est aujourd’hui devenue une force objectivement contre-révolutionnaire. Et il ne faut donc pas s’étonner si le fossé qui la sépare des classes populaires – et par conséquent de cette France périphérique où vivent la majorité des Français – ne cesse de s’agrandir (songeons, par exemple, à l’état d’hébétude dans lequel l’apparition du mouvement des gilets jaunes a plongé toute l’intelligentsia de gauche (1)).</span></strong></p><p>Situation encore aggravée par le fait que cette nouvelle gauche trouve désormais son centre de gravité électoral dans ces classes moyennes urbaines, surdiplômées et hyper-mobiles, qui non seulement ne représentent que 10 à 20% de la population mais sont aussi massivement protégées contre les effets de la mondialisation – quand encore elles n’en profitent pas. C’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle mon appel récurrent à réhabiliter la critique socialiste dérange autant les mandarin(e)s de gauche. Comme le soulignait en effet le grand socialiste américain Upton Sinclair, il est très <span style="color: #00ffff;">« difficile d’amener quelqu’un à comprendre une chose quand son salaire dépend précisément du fait qu’il ne la comprend pas » !</span></p><h3>Le retour de ce peuple théoriquement « disparu »</h3><p><span style="color: #ff00ff;">Or, le premier mérite des gilets jaunes, c’est justement d’avoir fait voler en éclats le mythe fondateur de la « sociologie » de gauche selon lequel le concept de « peuple » n’aurait plus, de nos jours, aucun sens politique, sauf à s’appliquer au seul univers des « banlieues ».</span></p><p><span style="color: #00ffff;">Car c’est bien, en effet, ce peuple théoriquement « disparu » qui non seulement fait aujourd’hui son retour en force sur la scène de l’Histoire, mais qui a même déjà obtenu – grâce à son sens politique exceptionnel et son inventivité rafraîchissante – plus de résultats concrets en quelques semaines que toutes les bureaucraties syndicales et d’extrême gauche en trente ans.</span> Il fallait donc toute la cécité de classe des « écologistes » bourgeois pour ne pas avoir vu d’emblée que sous la question ponctuelle du prix de l’essence perçait déjà – pour reprendre les mots du remarquable Appel de Commercy – « un mouvement généralisé contre le système » et, au premier chef, contre cette confiscation croissante du pouvoir des citoyens par des politiciens de métier et des juges non élus. <strong><span style="color: #ff00ff;">D’autant qu’il n’était vraiment pas difficile de comprendre – sauf à vivre, tels un BHL ou un Romain Goupil, sur une autre planète – que la revendication initiale des gilets jaunes relevait beaucoup moins de ce « culte de la bagnole » censé caractériser, aux yeux des élites « éclairées », les « beaufs » de la France périphérique (alors que toutes les études statistiques montrent au contraire que ce sont précisément les riches qui polluent le plus!) que d’une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste qui – afin que les riches deviennent toujours plus riches – doit sans cesse obliger les Français les plus modestes à parcourir toujours plus de kilomètres pour pouvoir travailler, consulter un médecin, poster une lettre, faire leurs courses ou encore trouver une école, une maternité ou un centre administratif (c’est même une des raisons pour lesquelles les gilets jaunes ont si vite redécouvert les vertus de la démocratie directe et de l’autonomie locale).</span></strong> Quel que soit donc le sort qui attend, à court-terme, ce mouvement révolutionnaire (…) il est d’ores et déjà certain que la colère du peuple ne retombera plus. Et que, tôt ou tard, les « princes qui nous gouvernent » auront à en payer le prix.</p><p>————————————————————————————————————————–—</p><p><strong><em>Note : </em></strong><br /> 1) Il est difficile de ne pas songer ici au célèbre ouvrage de Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune, publié par Maspero en 1970. Dans cet essai décapant, l’auteur rappelait comment les principaux écrivains de gauche de l’époque – mettant de côté, pour un temps, leurs griefs habituels contre la bourgeoisie et le « vieux monde » – avaient, dans leur immense majorité, applaudi la répression de la Commune de Paris (ordonnée, il est vrai, par Adolphe Thiers et Jules Favre – deux des plus grandes figures de la gauche libérale d’alors). C’est que l’appel de cette dernière à instaurer une véritable république sociale avait donné d’un coup une tout autre signification au vieux concept libéral et républicain d’égalité. De quoi confirmer, en somme, la célèbre analyse de Marx selon laquelle, s’il existe toujours « une certaine opposition et une certaine hostilité » entre la bourgeoisie économique de droite (celle qui participe directement au processus d’accumulation du capital ») et la bourgeoisie culturelle de gauche (les universitaires, écrivains ou artistes qui « tirent leur subsistance principale de l’illusion que cette classe se fait sur elle-même »), c’est une opposition et une hostilité condamnées à tomber d’elles-mêmes « chaque fois que survient un conflit pratique où la classe tout entière est menacée ».</p><p>Source : <a href="https://www.sudouest.fr/2018/12/17/les-gilets-jaunes-vus-depuis-le-pays-d-en-bas-par-jean-claude-michea-5663900-10275.amp.html?fbclid=IwAR14f959db2VgBmtDlwdjDmvOBhOYki0EEpAHUdvB8BDClmJXsla51tu_oY&__twitter_impression=true" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Sud Ouest, Jean-Claude Michéa</a>, 18-12-2018</p></div></article></div>
E. S.http://www.upgradepc.review/about.htmlUne lettre de Jean-Claude Michéa à propos du mouvement des Gilets jaunes tag:www.upgradepc.review,2018-11-23:61075332018-11-23T09:23:00+01:002018-11-23T09:23:00+01:00 Jean-Claude Michéa Une lettre à propos du mouvement des Gilets...
<p style="text-align: center;"><a href="http://www.upgradepc.review/media/01/00/2898481095.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5918351" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.upgradepc.review/media/01/00/760703633.jpg" alt="giletsjaunes,michéa,révolte lettre,manifestation,solidarité" /></a></p><p style="text-align: center;">Jean-Claude Michéa</p><p style="text-align: center;"><strong><a href="https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561">Une lettre à propos du mouvement</a><br /><a href="https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561"> des Gilets jaunes</a><br /> </strong></p><p> </p><p style="text-align: justify;">Le 21 novembre 2018</p><p style="text-align: justify;">Chers Amis,</p><p style="text-align: justify;">Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec <a href="https://collectiflieuxcommuns.fr/?Gilets-jaunes-la-democratie-en-germe">la plupart des thèses de Lieux communs</a> (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son « occidentalisme » : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine !).</p><p style="text-align: justify;">Le mouvement des « gilets jaunes » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans <em>Les Mystères de la gauche</em>) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de « Nuit Debout ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des « 10 % » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et « culturel » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux « 1 % ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine « précarisation ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : <em>Regards, Politis,</em> NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).</p><p style="text-align: justify;"><span id="more-1561"></span>Quant à l’argument des « écologistes » de cour – ceux qui préparent cette « transition énergétique » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans <em>La Guerre des métaux rares, </em>à <em>délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, </em>selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par « une idéologie de la bagnole » et par « des gars qui fument des clopes et roulent en diesel », il est aussi absurde qu’immonde : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des « plans banlieues » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le « sens de l’histoire » et la « construction européenne » !).</p><p style="text-align: justify;">Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme « signe » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de « contrôle technique ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette <em>gauche kérosène</em> – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les « Festival de Cannes ») la bonne parole « écologique » et « associative » qui ose leur faire la leçon sur ce point ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle !).</p><p style="text-align: justify;">La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa « société de croissance » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà <em>3</em><em> morts,</em> des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump ?</p><p style="text-align: justify;">Enfin, <em>last but not the least,</em> on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son <em>Black Bloc</em> et ses « <em>antifas</em> » (telle la fameuse « brigade rouge » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (<em>PMA pour tous</em>, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui !) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre <em>French American Fondation</em>), il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit !</p><p style="text-align: justify;">Très amicalement,<br /> JC</p><p style="text-align: justify;">Retrouvez cette lettre et les communiqués de Jean-Claude Michéa sur le blog <strong><em><a href="https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561">Les Amis de Bartleby</a></em></strong></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlpopulismetag:hoplite.hautetfort.com,2014-11-24:35666262014-11-24T10:28:21+01:002014-11-24T10:28:21+01:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/1828806993.jpg" target="_blank"><img id="media-3041483" style="margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/3727483119.jpg" alt="Pour préparer le changement en 2012, on a besoin de vous.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p><em>"Pour ne prendre qu’un seul exemple, il y a bien peu de chances que le mot d’ordre Volem viure al païs, qui fut, comme on l’a peut-être oublié, l’étendard des paysans du Larzac, soit désormais perçu par un jeune téléspectateur autrement que comme un appel Poujadiste à rejoindre la bête immonde.</em></p><p><em>Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est donc nécessaire de rappeler quelques faits. C’est en 1983-1984 –comme on le sait- que la Gauche française dut officiellement renoncer (car, dans la pratique, ce renoncement lui était, depuis longtemps, consubstantiel) à présenter la rupture avec le capitalisme comme l’axe fondamental de son programme politique. C’est donc à la même époque qu’elle se retrouva dans la difficile obligation intellectuelle d’inventer, à l’usage des électeurs, et tout particulièrement de la jeunesse, un idéal de substitution à la fois plausible et compatible avec la mondialisation, maintenant célébrée, du libre-échange.</em></p><p><em>Ce sera, on le sait, la célèbre lutte contre le racisme, l’intolérance et toutes les formes d’exclusion, lutte nécéssitant, bien sûr, parallèlement à la création sur ordre de diverses organisations antiracistes, la construction méthodique des conditions politiques (par exemple, l’institution, le temps d’un scrutin, du système proportionnel) destinées à permettre l’indispensable installation d’un « Front National » dans le nouveau paysage politique.</em></p><p><em>C’est donc précisément dans cette période très trouble et très curieuse –pour tout dire très Mitterrandienne- que les médias officiels furent amenés progressivement à donner au mot de populisme- qui appartenait jusque là à une tradition révolutionnaire estimable- le sens qui est désormais le sien sous le règne de la pensée unique."</em></p><p>JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, Climats 2000.</p><p><img id="media-3041493" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/1586677668.mp3" /></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlsahib, sahib!tag:hoplite.hautetfort.com,2014-09-01:18605652014-09-01T22:20:32+02:002014-09-01T22:20:32+02:00 ...
<blockquote><p class="MsoNormal"><img id="media-4675637" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/3196113063.jpg" alt="peguy,michéa,orwell,les silences du colonel bramble" /></p></blockquote><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"> </p><blockquote><p class="MsoNormal">« On oublie trop que le monde moderne, sous une autre face, est le monde bourgeois, le monde capitaliste. C’est même un spectacle amusant que de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne et le flétrissent, le même, sous le nom de bourgeois et de capitaliste. »</p><p class="MsoNormal">Péguy, Textes choisis, Gallimard, 1973, p.50.</p><p class="MsoNormal">---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------</p><p class="MsoNormal">« C’est cette nécessité de protéger la civilité et le langage traditionnels contre les effets de la domination de classe, qui est, vraisemblablement, à l’origine du besoin si souvent ressenti par Orwell de réhabiliter une certaine quantité de conservatisme. Aucune société <em>décente</em>, en effet, ne peut advenir ni même être imaginée, si nous persistons, dans la tradition apocalyptique ouverte par Saint Jean et Saint Augustin, à célébrer l’avènement de l’<em>homme nouveau</em> et à prêcher la nécessité permanente de <em>faire du passé table rase</em>. En réalité, on ne peut espérer <em>changer la vie</em> si nous n’acceptons pas de prendre les appuis appropriés sur un vaste héritage anthropologique, moral et linguistique, dont l’oubli et le refus ont toujours conduit les intellectuels révolutionnaires à édifier les systèmes politiques les plus pervers et les plus étouffants qui soient. C’est une autre manière de dire qu’aucune société digne des possibilités modernes de l’espèce humaine n’a la moindre chance de voir le jour si le mouvement radical demeure incapable d’assumer clairement un certain nombre d’<em>exigences conservatrices</em>. Telle est, de ce point de vue, la dernière et la plus fondamentale leçon de 1984 : le sens du passé, qui inclut forcément une certaine aptitude à la nostalgie, est une condition absolument décisive de toute entreprise révolutionnaire qui se propose d’être autre chose qu’une variante supplémentaire des erreurs et des crimes déjà commis.</p><p class="MsoNormal">« - A quoi devons nous boire cette fois [demanda O’Brien] ? A la confusion de la police de la pensée ? A la mort de Big Brother ? A l’humanité ? A l’avenir ?</p><p class="MsoNormal">- Au passé, répondit Winston.</p><p class="MsoNormal">- Le passé est plus important, consentit O’Brien gravement. » »</p><p class="MsoNormal">Orwell anarchist tory, JC Michéa, Climats, p 134.</p><p class="MsoNormal">--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------</p><p class="MsoNormal">“Si quelqu’un laisse tomber une bombe sur votre mère, laissez tomber deux bombes sur la sienne. Il n’y a pas d’autre alternative : ou bien vous pulvérisez des maisons d’habitation, vous faites sauter les tripes des gens, vous brûlez des enfants – ou bien vous vous laissez réduire en esclavage par un adversaire qui est encore plus disposé que vous à commettre ce genre de choses. Jusqu’à présent, personne n’a encore suggéré de solution concrète pour échapper à ce dilemme. »</p><p class="MsoNormal">George Orwell, Œuvres complètes I, p 296.</p><p class="MsoNormal">---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------</p><p class="MsoNormal">« Ecoutez maintenant une histoire vraie : c’est aux Indes que j’ai tué pour la première fois une femme…Oui oui, une femme…J’étais parti pour chasser le tigre quand en traversant la nuit un village perdu dans la jungle, un vieil indigène m’arrête :</p><p class="MsoNormal">- Sahib, sahib, un ours !</p><p class="MsoNormal">Et il me fait voir dans l’arbre une masse noire qui bougeait. J’épaule vivement, je tire, la masse s’abat dans un bruit de branches cassées, et je trouve une vieille femme que j’avais démolie pendant qu’elle cueillait des fruits. Un autre vieux moricaud, le mari, m’accable d’injures ; on va chercher le policeman indigène. Je dus indemniser la famille : cela me coûta des sommes folles, au moins deux livres.</p><p class="MsoNormal">L’histoire fut vite connue à vingt milles à la ronde. Et pendant plusieurs semaines, je ne pus traverser un village sans que deux ou trois vieux se précipitent :</p><p class="MsoNormal">- Sahib, sahib, un ours dans l’arbre !</p><p class="MsoNormal">Je n’ai pas besoin de vous dire qu’ils venaient d’y faire monter leurs femmes. »</p><p class="MsoNormal">Les silences du colonel Bramble, André Maurois.</p><p class="MsoNormal">--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------</p><p>« De nombreux militants de gauche s’insurgent encore contre la famille autoritaire, le moralisme anti sexuel, la censure littéraire, la morale du travail et autres piliers de l’ordre bourgeois, alors que ceux-ci ont déjà été sapés ou détruits par le capitalisme avancé. Ces radicaux ne voient pas que la personnalité autoritaire n’est plus le prototype de l’homme économique. Ce dernier a lui-même cédé la place à l’homme psychologique de notre temps -dernier avatar de l’individualisme bourgeois. »</p><p>(C. Lasch, La culture du narcissisme, éd climats, 2000, p 24)</p><p><br /><img id="media-4675665" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/2551906678.mp3" /></p></blockquote><div><hr class="msocomoff" align="left" size="1" width="33%" /><!--[endif]--><div><!--[if !supportAnnotations]--><div id="_com_1" class="msocomtxt" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')"><!--[endif]--><span><!--[if !supportAnnotations]--><!--[endif]--></span><p class="MsoCommentText"><span class="MsoCommentReference"><span style="font-size: 8pt;"><span><!--[endif]--></span></span></span></p><!--[if !supportAnnotations]--></div><!--[endif]--></div></div><div><div><div id="_com_1" class="msocomtxt" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')"><p class="MsoCommentText"><span class="MsoCommentReference"><span style="font-size: 8pt;"><span><!--[endif]--></span></span></span></p><!--[if !supportAnnotations]--></div><!--[endif]--></div></div>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmltolérance à la fraudetag:hoplite.hautetfort.com,2014-05-07:47222632014-05-07T18:08:20+02:002014-05-07T18:08:20+02:00...
<blockquote><p><em><img id="media-3589480" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/84073973.jpg" alt="tumblr_lxh40zI3xz1qlmllxo1_500.jpg" /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em><br /></em></p><p><em>(...) Le monde de la finance ne constitue pas une tribu, ne serait-ce que parce que ceux qui travaillent dans sa sphère se redistribuent immédiatement en deux sous-populations : les décideurs et les non-décideurs. Même les non-décideurs prennent bien évidemment des décisions, individuellement ou en tant que membres de comités, mais celles-ci sont de nature purement technique, visant à résoudre des problèmes d’ordre pratique, sans conséquences pour ce qui touche à l’interaction de la compagnie avec le monde extérieur. Les décideurs décident et lorsque les implications de leurs décisions empiètent sur le monde des non-décideurs ceux-ci ne manquent pas de les déplorer, les évoquant péjorativement comme des interférences « politiciennes ».</em></p><p><em>Personnellement, et quel que soit le titre relativement élevé dont on m’ait gratifié (« First Vice-President » au sommet de ma carrière), j’ai toujours appartenu au sein de la finance au monde des non-décideurs. La compétence dont on fait preuve alimente en permanence une dynamique de promotion et, recruté initialement par une compagnie en capacité de programmeur, je me suis retrouvé après quelques mois rebaptisé « business analyst » en raison de ma bonne culture en finance proprement dite. Les promotions peuvent cependant atteindre un plafond, un « glass ceiling » comme on dit en anglais : un plafond de verre, séparant précisément la classe des non-décideurs de celle des décideurs. Ce plafond est constitué d’un jugement porté – explicitement ou implicitement – sur la capacité du candidat à fonctionner au sein du monde plus secret des décideurs.</em></p><p><em>Les décideurs aiment caractériser le critère d’appartenance à leur club en termes de compétence, mon expérience de dix-huit ans m’a cependant convaincu que ce critère était en réalité d’un autre ordre : la tolérance personnelle à la fraude.</em></p><p><em><span style="text-decoration: underline;">Problèmes techniques et enjeux politiques</span></em></p><p><em>Une fois parvenu immédiatement au-dessous du seuil correspondant au « plafond de verre », le candidat est testé : il est invité à des réunions où sont évoquées des questions impliquant des décisions d’ordre politique. Je me souviens ainsi d’une réunion à laquelle j’avais participé et où la question posée était de savoir s’il fallait ou non rétrocéder des commissions à une compagnie qui nous transférait une portion de son chiffre d’affaires, j’imagine pour qu’elle puisse rester en-dessous d’un certain seuil fiscal, ou pour qu’elle puisse maintenir un certain statut, lui permettant de continuer à bénéficier d’un régulateur coulant par exemple. La rétrocession de commissions prendrait la forme classique de la commande d’études que nul n’aurait l’intention d’effectuer ou de la sous-facturation de services. Il ne s’agissait donc pas d’escroquerie de haut vol mais de malhonnêtetés à la petite semaine. Je m’abstins de toutes remarques mais mon silence dut être interprété en soi comme une marque de désapprobation car on ne me réinvita jamais à des réunions de ce type. Mieux, quand un peu plus tard je tombai accidentellement et sans m’en apercevoir initialement sur une supercherie de grande envergure, on me licencia aussitôt. Une alternative aurait consisté à me prendre à part et à m’expliquer de quoi il s’agissait, en me faisant comprendre que mon silence allait de soi, tactique qui était utilisée avec d’autres mais que l’on rejeta dans mon cas. Le fait que mon comportement général suggérait a priori une probité sans compromis transparut à une autre occasion, dans le cadre d’une compagnie où je découvris accidentellement que les cadres supérieurs recevaient des pots-de-vin de nos clients en échange d’un traitement plus favorable que celui prévu par les barèmes, pénalisant bien entendu la compagnie qui nous employait et plus particulièrement son propriétaire. Comme dans le cas précédent, c’était une certaine dextérité dans l’extraction et l’analyse de données appartenant à la comptabilité de mon employeur qui m’avait fait découvrir ces faits. Je fus convoqué dans les dix minutes qui suivirent ma découverte et on me dit sans ambages : « Vous comprendrez aisément que le nouveau contexte nous oblige à réclamer votre démission ».</em></p><p><em>J’aurais pu choisir de faire du bruit, mais j’entendais poursuivre mon expérience au sein du monde de la finance, et toute dénonciation de ce type m’aurait transformé en persona non grata dans l’industrie. Je m’en abstins donc prudemment. Privé d’accès à des fonds de recherche depuis 1989, je consacrai chaque fois les allocations de licenciement généreuses que l’on me consentait pour acheter mon silence à rédiger un livre relatif à ce que je découvrais, mais traité sur un plan plus général. Ce fut dans le premier cas rapporté ci-dessus : Investing in a Post-Enron World (Jorion 2003), et dans le second cas : Vers la crise du capitalisme américain ? (Jorion 2007).</em></p><p><em>Le profil que j’adoptais était celui du « savant distrait », du technicien absorbé par la résolution de problèmes purement techniques et prétendument incapable de noter les enjeux politiques du cadre au sein duquel il évolue. Cela suffisait en général à ce qu’on me laisse tranquille puisque je réalisais par ailleurs les tâches que l’on me confiait (le plus souvent d’ailleurs celles sur lesquelles mes prédécesseurs s’étaient cassé les dents, ce qui me rendait indispensable malgré mon caractère atypique et assez inquiétant). Il m’arriva pourtant un jour que l’on me rappelle en termes explicites la nature des enjeux politiques et leur préséance sur la résolution technique des problèmes. L’anecdote mérite d’être rapportée car elle est éclairante en soi quant au monde financier et au rapport de force existant entre lui et ses autorités de tutelle : le régulateur étatique qui supervise, en principe du moins, son activité.</em></p><p><em>Je faisais partie à l’époque d’une équipe de consultants introduisant dans une banque européenne (la plus importante du pays en question) le protocole de gestion du risque « VaR », Value at Risk. Les autorités de tutelle avaient imposé que les banques produisent dorénavant journellement ce chiffre de Value at Risk exprimant, pour dire les choses en deux mots, sa perte maximale probable au cours d’une période donnée, vu son exposition au risque sur les marchés. Mon rôle consistait à tester le logiciel que nous installions. J’avais pour cela créé un portefeuille fictif de l’ensemble des instruments de dette que possédait la banque, dont je calculais le prix « à la main », c’est-à-dire en ayant créé un modèle de cet instrument sur un tableur, puis je comparais les valeurs obtenues à celles que le logiciel générait pour les mêmes configurations. Or ça ne collait pas : on trouvait dans les prix des produits (en amont du calcul de la « VaR ») des erreurs de l’ordre – si je me souviens bien – de 1%, ce qui sur des portefeuilles de la taille des portefeuilles bancaires était tout à fait inacceptable.</em></p><p><em>Je demandai à examiner le code (C++), ce qu’on m’accorda, bien qu’en me maudissant silencieusement. Le code était correct et il ne s’agissait donc pas d’un bug, d’une erreur de programmation. La méthodologie VaR était codée à l’intérieur d’un module inséré lui au sein d’un logiciel beaucoup plus vaste. Je me mis à examiner les chiffres en entrée dans le module VaR en provenance du logiciel général. La source des erreurs était là. Or ce logiciel était d’usage courant depuis plusieurs années, installé dans des centaines de banques de par le monde, le vendeur bénéficiant d’une part considérable du marché. Nos services étaient coûteux pour la banque hôte et l’équipe à laquelle j’appartenais était restée bloquée depuis plusieurs jours, attendant le résultat de mes investigations. La nouvelle que j’annonçais : que le problème était en amont et beaucoup plus général que nul n’avait envisagé puisqu’il affectait la valorisation de produits financiers très répandus, jeta la consternation.</em></p><p><em>Quelques jours plus tard, la banque organisait un cocktail dans un excellent restaurant de la ville. J’étais là, mon verre à la main, quand un vieux monsieur m’aborda : « Vous savez qui je suis ? » Non, je ne le savais pas. Il me dit son nom qui m’était familier : c’était celui du numéro deux ou trois de cette grande banque dont tout le monde connaît le nom. « Et moi je sais qui vous êtes : vous êtes l’emmerdeur qui bloquez tout. Il y a une chose que vous n’avez pas l’air de comprendre mon petit Monsieur : le régulateur, ce n’est pas lui qui me dira ce que je dois faire. Non, ce n’est pas comme ça que les choses se passent : c’est moi qui lui dirai quels sont les chiffres, il ne mouftera pas et les choses en resteront là. Un point c’est tout ! » Et il tourna les talons, me plantant là, moi et mon verre.</em></p><p><em>On s’interroge aujourd’hui pourquoi dans la période qui s’acheva en 2007 les régulateurs de la finance étaient assoupis aux commandes. Mon expérience m’avait offert la réponse : le rapport de force existant véritablement entre banques et régulateurs. (...)</em></p><p><a href="http://www.pauljorion.com/blog/?p=7179">Paul Jorion</a><a href="http://www.pauljorion.com/blog/?p=7179"> 2010/source</a></p><p>*************************************************************************</p><p>Je vous suggère de lire entiérement ce texte de Jorion, tellement il est éclairant sur le fonctionnement intime et criminel de la finance globalisée. Michéa y fait une brève allusion dans son dernier opus (Le complexe d'Orphée), non sans raison. Jorion y décrit, avec l'oeil de l'anthropologue qu'il est, et du candide aussi, les situations de ruptures professionnelles que vont amener ses compétences hors-normes et sa simple probité dans un milieu, donc, ou ce qu'il est convenu d'appeller "esprit d'équipe" n'est en fait que l'aptitude à tolérer l'usage systématique de la fraude. passionnant+++</p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlLordontag:hoplite.hautetfort.com,2014-04-19:53508112014-04-19T15:58:16+02:002014-04-19T15:58:16+02:00 L'économiste Frédéric Lordon : "Il faut sortir... par franceinter...
<p><iframe width="480" height="270" frameborder="0" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x1ozyjq" allowfullscreen=""></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/x1ozyjq_l-economiste-frederic-lordon-il-faut-sortir-de-l-euro_news" target="_blank">L'économiste Frédéric Lordon : "Il faut sortir...</a> <em>par <a href="http://www.dailymotion.com/franceinter" target="_blank">franceinter</a></em></p><p>NB: analyses économiques/politiques pertinentes même si le sieur Lordon trouve rapidement quelques limites philosophiques et morales comme en témoigne sa récente et bien curieuse polémique avec l'impeccable Jean-claude Michéa, controverse entre un <em>gauchiste</em> insider du CNRS qu'est Lordon et un <em>socialiste</em> conséquent donc décent et sur laquelle l'ami Boréas a dit l'essentiel <a href="http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2013/07/10/lordon-progressiste-michea-conservateur.html">ici.</a> Bon WE à tous.</p><p>NB: comme si la gauche contemporaine (ie la gauche du capital ou les libéraux culturels) depuis au moins 83 ne s'était pas intégralement soumise aux lois d'airain du capitalisme globalisé...Lordon manichéen sur la question de la souveraineté, manière de se défausser du FN. Et comme si la droite historique française se résumait à la bourgeoisie libérale de droite hégémonique depuis 45 et son imaginaire de boutique et d'agiotage.</p><p>NB: le pauvre Guetta est gâteux depuis longtemps, me fait rire ce pitre.</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlrégénérationtag:hoplite.hautetfort.com,2014-04-03:53393962014-04-03T22:00:24+02:002014-04-03T22:00:24+02:00 ...
<blockquote><p><em><img id="media-4508280" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/762149045.jpg" alt="tumblr_m2746ccHQX1r76ot6o1_500.jpg" /></em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em>"On pourra trouver une illustration particulièrement limpide de ce déplacement de la problématique des lutte des classes au profit de la "lutte contre toutes les discriminations" chez la très libérale marie-george Buffet. L'ancienne secrétaire d'Etat de la "gauche plurielle", en effet, n'a pas hésité, en mai 2007, à déclarer que "si Guy Moquet était vivant aujourd'hui, il serait peut être membre du réseau éducation sans frontières". Tant qu'à faire parler les morts, elle aurait pu, tout aussi logiquement, annoncer à ses 2% d'électeurs que, s'ils étaient vivant aujourd'hui, Lénine militerait à Act Up et Marx dans une association de défense de la burka. Jacques Duclos, Benoit Frachon et Georges Marchais doivent certainement se retourner dans leurs tombes (pour faire parler les morts à notre tour." JC Michéa, Le complexe d'Orphée, 2011.</em></p><p><em>"Pour se faire une idée de la mission exacte de la HALDE -initialement dirigée par Louis Schweitzer, président du Medef international et membre éminent du Siècle-, on se reportera à son rapport de 2008 sur "la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires". On y apprendra ainsi -entre mille autres âneries subventionnées par l'Etat libéral- qu'il serait souhaitable d'interdire l'enseignement de la poésie de Ronsard ("discrimination envers les seniors") ou d'obliger les professeurs de mathématiques à privilégier les exercices qui valorisent l'homosexualité (on imagine une démonstration du théorème de Pythagore conduite sur ces bases épistémologiques). Comme on le voit, pour accepter de collaborer avec cette curieuse institution maccarthyste, il ne suffit donc pas d'avoir l'âme policière. Encore faut-il avoir perdu tout bon sens et tout sentiment esthétique." Ibid.</em></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlanarchiste torytag:hoplite.hautetfort.com,2014-03-24:46964282014-03-24T21:57:32+01:002014-03-24T21:57:32+01:00 ...
<blockquote><p><em><img id="media-3558619" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/535392880.png" alt="orwell, michéa, " /></em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em> </em></p><p><em>" (...) Bref, récapitulons ce que nous enseigne la pensée orwellienne, telle qu’exposée à travers cet entretien et ses (très) nombreuses scolies :</em></p><p><em>- le Progrès est un mythe, une foi dont les postulats n’ont aucune base réelle mais reposent sur l’amoralité des élites les énonçant. Comme tout dogme, il est totalitaire par essence car ne souffre aucune contestation sérieuse sans aussitôt se montrer répressif ;</em></p><p><em>- le Progressiste est un croyant, messianiste suprémaciste et amoral, mais aussi infantile, qui a peur de devenir adulte ; il est atteint d’une pathologie du lien et d’une peur adolescente du sentiment (propos de Michéa). L’humanisme des Lumières dont il se réclame est macabre et machiniste. En ce sens, le Progressiste est inhumain ;</em></p><p><em>- seul un Socialisme digne de ce nom, celui des humbles, des travailleurs, de ceux qui restent ancrés dans le réel, est viable. Non parce que le travailleur est à déifier, loin de là, mais parce qu’il conserve des valeurs comme le don agoniste, l’entraide, les fondements qui permettent à toute société humaine d’exister en tant qu’entité collective ;</em></p><p><em>- être Socialiste c’est être réactionnaire, refuser la tabula rasa et ses arguments fallacieux. En prenant conscience de cela, et à toutes fins utiles quand nous savons que l’opposition entre les partis au pouvoir est une fausse opposition, il nous appartient de voir en quoi l’opposition entre le nationalisme et le socialisme est aussi une opposition fabriquée par le pouvoir pour faire apparaître antagonistes des tendances en réalité proches et complémentaires, qui devraient faire œuvre commune.</em></p><p><em>Et à nous, nationalistes, Michéa nous donne quelques pistes de réflexion et de découverte complémentaires : Pierre Leroux, Philippe Buchez, Paul Goodman, Christopher Lasch, George Orwell, Pier Paolo Pasolini, Marcel Mauss, André Prudhommeaux… A la lecture ! </em><span style="text-decoration: underline;"><a href="http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=544:orwell-educateur-j-c-michea&catid=52:philosophie&Itemid=55">Source/Scriptoblog</a></span></p><p>***************************************************************************</p><p>Sur la criminalisation de toute critique du Progrès :</p><p>« <em>Dans les sciences progressistes de l’indignation, dont les lois sont soigneusement codifiées, la rhétorique du </em>Plus-jamais-ça<em> autorise ainsi, à peu de frais, tous les </em>morceaux de bravoure<em> possibles, tout en procurant, pour un investissement intellectuel minimal, une dose de </em>bonne conscience<em>, pure et d’une qualité sans égale. Le tout, ce qui n’est pas négligeable, pour une absence à peu près totale de danger à encourir </em>personnellement<em> (on songera tout particulièrement, ici, aux merveilleuses processions de pénitents d’avril 2002).</em> »</p><p>« <em>La mobilité perpétuelle des individus atomisés est l’aboutissement logique du </em>mode de vie capitaliste<em>, la condition anthropologique ultime sous laquelle sont censés pouvoir se réaliser l’adaptation parfaite de l’offre à la demande et « l’équilibre général » du Marché. Cette conjonction métaphysique d’une prescription religieuse (</em>Lève-toi et marche!<em>) et d’un impératif policier (</em>Circulez, il n’y a rien à voir !<em>), trouve dans l’apologie moderne du « Nomade » son habillage poétique le plus mensonger. On sait bien, en effet, que la vie réelle des tribus nomades que l’Histoire a connues, s’est toujours fondée sur des traditions profondément étrangères à cette passion moderne du déplacement compensatoire dont le </em>tourisme<em> (comme négation définitive du Voyage) est la forme la plus ridicule quoiqu’en même temps, la plus destructrice pour l’humanité. Bouygues et Attali auront beau s’agiter sans fin, leur pauvre univers personnel se situera donc toujours à des années-lumière de celui de Segalen ou de Stevenson. Sénèque avait, du reste, répondu par avance à tous ces </em>agités du Marché<em> : « C’est n’être nulle part que d’être partout. Ceux dont la vie se passe à voyager finissent par avoir des milliers d’hôtes et pas un seul ami » (Lettres à Lucilius).</em> » <span style="text-decoration: underline;">Citations tirées de l'ouvrage Orwell éducateur (Michéa).</span></p><p>La <em>common decency</em> selon André Prudhommeaux, cité par Michéa :</p><p>« <em>L’anarchisme c’est tout d’abord le contact direct entre l’homme et ses actes ; il y a des choses qu’on ne peut pas faire, quel qu’en soit le prétexte conventionnel : moucharder, dénoncer, frapper un adversaire à terre, marcher au pas de l’oie, tricher avec la parole donnée, rester oisif quand les autres travaillent, humilier un « inférieur » etc. ; il y a aussi des choses qu’</em>on ne peut pas ne pas faire<em>, même s’il en résulte certains risques – fatigues, dépenses, réprobation du milieu, etc. Si l’on veut une définition de base, sans sectarisme ni faux-semblants idéologiques, de l’anarchiste (ou plutôt de celui qui aspire à l’être), c’est en tenant compte de ces attitudes négatives et positives qu’on pourra l’établir, et non point en faisant réciter un credo, ou appliquer un règlement intérieur […] Les rapports entre le comportement (ou le caractère) d’une part, et de l’autre l’idéologie, sont ambivalents et contradictoires. Il y a souvent désaccord profond entre le moi et l’idéal du moi. Tel camarade se pose en adversaire enragé de l’individualisme « égocentrique », de la « propriété » et même de toute « vie privée », qui s’avère un compagnon impossible : persécuteur, calculateur et profiteur en diable : il pense </em>moi<em>, et il prononce </em>nous<em>.</em> » (Texte rédigé en 1956). <span style="text-decoration: underline;"><a href="http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=544:orwell-educateur-j-c-michea&catid=52:philosophie&Itemid=55">source/scriptoblog</a></span></p></blockquote><p>***************************************************************************</p><p>Par les temps (d'imposture) qui courent, il est toujours sain de revenir à certaines évidences, en l'occurrence celles figurant dans cet ouvrage de Michéa répondant à la -très progressiste et très salope- Aude Lancelin (du mal-nommé journal Libération...je propose Liquidation).</p><p>Le Spectacle promu par nos modernes et leurs <em>organes de propagande</em> <em>estampillés FFI</em> prend soin d'occulter la matrice idéologique commune (rationalisme des Lumières) des deux tendances politiques majoritaires dans ce pays (et partout ailleurs en Occident): la "gauche" progressiste (et libérale) et la "droite" libérale (et non moins progressiste) partagent ce même messianisme du Progrès et cette quête individualiste d'émancipation absolue de tout attachement familial, communautaire, géographique, historique, culturel, religieux ou civilisationnel. Les uns et les autres, comme le décrit joliment Michéa, ne sont que les deux faces du même ruban libéral juridico-marchand de Möbius. En ce sens, le pseudo affrontement politique entre "droite" et "gauche" ne peut que se résumer aux quelques marronniers pour presse people que met en avant le Spectacle et sa nombreuse domesticité à paillettes ("le vote des étrangers, pour ou contre?", "l'homoparentalité, pour ou contre?", "la dépénalisation des drogues douces, pour ou contre?", "la viande hallal, pour ou contre?", ad lib...) permettant d'occulter aux masses non agissantes gavées de tittytainment, des enjeux moins festifs mais cruciaux: quelle critique du capitalisme globalisé? quelle modèle de société? Quelle communauté? Quel contrat? Quelle identité? Quelle critique sociale? Quel développement? Quelle économie? Quelle place de l'économie? Quelle démocratie? Quelle représentation? Quel pouvoir? Quelle éducation? Quels droits? Quels devoirs? Quelles valeurs communes? Quelles vision du monde ?</p><p>Déminons immédiatement la question libérale: je nomme "libéral" ce qui correspond à ce projet de la modernité occidentale basé sur l'individualisme, la marché (les fameuses "lois naturelles de l'économie" censées transformer les vices privés en vertus publiques" selon la fable des abeilles de Mandeville), la raison, l'idéologie de Progrès, l'ideal d'autonomie, d'émancipation de toute hétéronomie (autre que celle du "marché auto-régulé" (cette blague pour <em>trader du Forex</em>..), des "droits de l'homme" et, accessoirement en Europe, celle de la Shoah, au profit de l'unification juridico-marchande de nos sociétés contemporaines ("commercial societies" d'Adam Smith) en rupture avec l'idée de communauté enracinée dans un contexte social-historique, des valeurs communes, un projet commun, en rupture avec toute affiliation ou toute détermination antérieure au Moi...Pour dire que la question libérale est plus pour moi une question de philosophie politique que de place de l'Etat dans la société civile (qui a son importance mais qui me parait secondaire; en ce sens, la France et d'autres pays en Europe issus du « compromis Fordiste » et Keynésien de l'après-guerre reposant sur un équilibre singulier (et nullement spontané) entre exigences sociales et logique marchande, trouve une place à part en raison de l'importance de la place de l'Etat et de la planification dans la société. Mais il n'en demeure pas moins que sur un plan philosophique, nos modernes restent des libéraux. Je fait volontairement l'impasse sur cette autre variété de modernes, les républicains, qui bien que nominalistes (l'homme est par nature un être radicalement indépendant) comme leurs cousins libéraux (qui eux font le pari de l’égoïsme anthropologique comme structure fondatrice) , croient eux en les vertus civiques et militaires et pensent qu'une république ne peut survivre sans ces comportements vertueux.</p><p>Mais les uns comme les autres, parce que modernes, font délibérément l'impasse sur les conditions anthropologiques de toute vie en communauté, l'obligation réciproque, l'intersubjectivité, le cycle du don et du contre-don (qui structure encore largement les rapports humains dés que l'on quitte les palais lambrissés, les couloirs de Libération ou les coulisses de la Star'ac...) théorisé par Mauss mais présent intuitivement en chacun de nous (cette "common decency" Orwellienne qui ndique simplement que certaines choses se font et d'autres pas).</p><p>Par ailleurs et concernant cette intervention étatique toujours excessive aux yeux d’un libéral conséquent (ou d'un républicain, donc), il est important de comprendre que celle-ci est directement corrélée à la disparition des protections, corporations et solidarités multiples, réciproques et naturelles des sociétés traditionnelles et communautaires. En ce sens, en s’émancipant de tout et de tous, nos modernes <em>séparés et désaffiliés</em> ne peuvent plus guère trouver assistance et protection que dans des politiques étatiques toujours plus coûteuses et envahissantes…Si l’on ajoute à cela la récente et très radicale remise en question de cet Etat-Providence sur l’autel des « nécessaires ajustements de rigueur » destinés à « rassurer les marchés », on peut avoir une idée assez juste du monde à venir tel que le concevait le penseur libéral Hobbes (la « guerre de tous contre tous »), ce monde profondément pessimiste et sombre auquel ce penseur de la modernité n’envisageait, pour éviter la guerre civile, qu’un état fort, voire tyrannique (mais non totalitaire), le <em>Léviathan, </em>seul à même de faire régner l’ordre et d’éviter le chaos. Ainsi, émancipation et Etat thérapeutique avec pseudopodes festifs et panopticoïdes avancent ensemble. C’est donc <em>parce que</em> festivus-festivus, cet homoncule hors-sol à tablette prôné par Attali et Carglass, existe et devient la nouvelle figure de la modernité que la bureaucratie étatique si décriée par tous les Marchenoir (parfois à juste titre d’ailleurs mais sans en comprendre la génèse) devient la trame de nos commercial societies…</p><p>Un dernier mot sur l'impossibilité pour un libéral conséquent de défendre des identités collectives: le libéralisme est une anthropologie individualiste radicale niant la dimension sociale première de tout homme (chacun de nous vient au monde enraciné dans un contexte social historique, dans une langue, une culture, une communauté culturele sinon ethnique, des paysages, une religion, bref une civilisation); cela ne signifie pas que des libéraux ne puissent pas défendre des identités collectives mais qu'ils le font en contradiction avec les principes dont ils se prévalent. Plus que « réactionnaire », il est aujourd’hui –plus que jamais- nécessaire d’être rebelle au monde tel qu’il ne va plus, sinon révolutionnaire, c'est-à-dire conservateur (refuser le postulat des Lumières selon lequel l'homme est radicalement seul et la société un simple conglomerat de monades vertueuses ou pas selon son inclinaison de moderne, libéral ou républicain). Et socialiste (au sens orwellien du terme…pas au sens strausskahnien). Sorte de sonderweg entre le prussianisme d’un Jünger et l’anarchisme conservateur d’un Orwell.</p><p>Bref, de mauvais bourgeois, comme disait Jünger:</p><p><em>« La domination du tiers-état n’a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d’une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d’un siècle d’histoire Allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois. »</em> Jünger, Le travailleur, 1931</p>
PPhttp://plunkett.hautetfort.com/about.htmlLe vrai visage du libéralisme [2]tag:plunkett.hautetfort.com,2013-08-07:51370602013-08-07T19:38:00+02:002013-08-07T19:38:00+02:00 Une lecture de Michéa : - « Société...
<p><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"><strong><span style="color: #ff0000;">Une lecture de Michéa :</span></strong></span> </p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><strong>- </strong></span></span><span style="font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #ff0000;"><strong><span style="color: #000000;">« Société ouverte » et politique de la nécessité :</span></strong></span></span></span><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Le libéralisme se présente donc comme le projet d'une société minimale dont le Droit définit la forme et l'Economie le contenu, sans la moindre référence à des valeurs morales et culturelles <em>partagées</em>. Ses défenseurs ont prévu une position de repli plus présentable : l' « esprit de tolérance » et le « refus du rejet d'autrui », comme éthique de substitution. Toute la question est de savoir ce que recouvre ici ce concept ambigu de tolérance.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">La plupart des dispositifs de pacification </span><em><span style="font-weight: normal;">effective</span></em><span style="font-weight: normal;"> de l'Europe moderne trouvent leur point de départ véritable au XVIème siècle, dans l'action des intellectuels et hommes de pouvoirs. Ceux-ci sont tous convaincus, </span><em><span style="font-weight: normal;">à la différence des Humanistes classiques, </span></em><span style="font-weight: normal;">que la fin des guerres de religion et un nouvel équilibre entre les puissances européennes ne pourrait être obtenus que dans les règles strictes du « réalisme politique ». Cette position supposait que toutes les parties en présence acceptent désormais de faire abstraction de leurs certitudes en matière religieuse ou de « vie bonne ». L'exigence du compromis historique, dans l'esprit des Politiques, consistait seulement en une stratégie du moindre mal.</span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Ce n'est que dans le cadre de cette anthropologie désabusée qu'il est possible de comprendre le recours constant, à partir du XVIème siècle, à l'idée métaphysique de « nécessité », clé de voûte philosophique de toutes les constructions politiques modernes, y compris sous la forme des idées de « Croissance » et de « Progrès ». Au nom de cette nécessité, sensée résoudre le penchant des hommes pour la violence, la survie collective devait donc passer par une mise en retrait de tout appel à la conscience morale ou religieuse. </span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Ce pessimisme fondamental conduisait ainsi à trouver les moyens pratiques de neutraliser l'action des différentes morales, philosophies et religions, sources de tous les maux, par une gestion purement technique et instrumentale de la « nécessité ». Le nouveau vocabulaire technique se substitue aux rhétoriques du Bien et du Salut, et constitue une des sources idéologiques les plus immédiates de la réponse libérale au problème politique moderne.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">On est loin de la belle légende des sources humanistes de l'Occident. Le compromis moderne consiste en un accommodement de son existence dans le cadre purement technique d'un </span><em><span style="font-weight: normal;">modus vivendi, </span></em><span style="font-weight: normal;">et en une privatisation des convictions morales et religieuses. La tolérance n'est ici qu'une manière froidement minimaliste de coexister avec ses contemporains. Quel rapport avec la «tolérance» telle qu'un Erasme ou un Montaigne entendaient encore sous ce mot ? Quel rapport avec ce travail long et complexe que chacun doit opérer sur lui-même pour se défaire de son égoïsme et apprendre à regarder le monde avec les yeux d'autrui ?</span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">C'est encore Milton Friedman qui a décrit avec le plus d'exactitude cynique la nature de la tolérance libérale, quand il célèbre dans le Marché le mécanisme magique permettant d'unir quotidiennement « des millions de gens, sans qu'ils aient besoin de s'aimer, ni même de se parler ». Selon cette définition, l'Autre est beaucoup moins le partenaire possible d'une rencontre toujours singulière que pur objet de consommation ou d'instrumentalisation.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">- </span><strong>Tractacus juridico-economicus : </strong><span style="font-weight: normal;">La défiance radicale envers les capacités morales des êtres humains, envers leur aptitude à vivre ensemble sans se nuire réciproquement, est au cœur de l'institution imaginaire des sociétés modernes. Le projet libéral se fonde dans cet </span><em><span style="font-weight: normal;">antihumanisme</span></em><span style="font-weight: normal;"> qui présuppose un homme incapable de vrai et de bien. Ces politiques modernistes cherchent la </span><em><span style="font-weight: normal;">moins mauvaise société possible, </span></em><span style="font-weight: normal;">et se résignent à considérer les hommes «tels qu'ils sont».</span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">Les mécanismes auto-régulateurs du libéralisme doivent d'abord être compris comme la matérialisation de cette méfiance originelle envers les capacités morales de l'humanité. Face au crime qui contient tous les crimes (l'idéal éthique tenu pour universalisable), il convient donc, au nom de la tranquillité et de la paix civile, de neutraliser toutes les formes de la </span><em><span style="font-weight: normal;">tentation morale, </span></em><span style="font-weight: normal;">religieuses ou non. Une double stratégie est donc mise en œuvre à cette fin : d'une part la désinstallation de toutes les figures traditionnelles de l'autorité politique, et de l'autre, le placement progressif de l'existence collective des individus sous le contrôle de mécanismes impersonnels et idéologiquement «neutres». Comme on le sait, pour les libéraux, il n'existe que deux mécanismes possédant cette propriété providentielle, ces deux horlogeries parallèles et complémentaires que sont le Marché et le Droit.</span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">Pour optimiser cette </span><em><span style="font-weight: normal;">société-machine </span></em><span style="font-weight: normal;">et comme condition à son libre fonctionnement, il est indispensable que l'Etat libéral sépare soigneusement l'exercice du pouvoir politique et toute considération morale ou religieuse. Mais plus encore, défendre les conditions du </span><em><span style="font-weight: normal;">laisser-faire</span></em><span style="font-weight: normal;"> le conduit à devoir briser les résistances culturelles au «changement», fondées dans les «archaïsmes» de la tradition. Il est en cela investi d'un devoir régalien de «faire évoluer les mentalités», toujours au nom de la nécessité perpétuelle de garantir à chacun la possibilité effective de jouir paisiblement de ses droits et de son indépendance privée. </span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">Les rouages de cette société fonctionnent donc d'autant plus que chaque individu renonce de lui-même à quelque travail sur lui-même et à quelque aspiration à la vie intérieure, pour y préférer la poursuite plus tranquille de ses intérêts bien compris et de ses désirs particuliers. C'est seulement à partir de cette nécessité préventive de dissuader les individus de céder à la </span><em><span style="font-weight: normal;">tentation morale, </span></em><span style="font-weight: normal;">que l'on peut comprendre, dans leur logique profonde, les évolutions </span><em><span style="font-weight: normal;">parallèles</span></em><span style="font-weight: normal;"> du Droit et du Marché modernes.</span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Contrairement aux différents Droits traditionnels qui s'en référaient à une morale fondatrice, le droit libéral se fonde dans sa neutralité axiologique. Il se prévaut donc d'une rationalité essentiellement calculatrice et procédurale, sans aucun recours à la question du bien-fondé métaphysique ou non des revendications en présence. Mais, de part cette logique même, le droit libéral est conduit à dévaler des pentes beaucoup plus raides. Ici, il semble bien que seule l' «évolution des moeurs» soit en mesure d'apporter les informations nécessaires, en éclairant à chaque étape, les présupposés demeurés jusque là inconscients du Droit constitué.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">De cette manière, apparaissent sans cesse de nouveaux motifs d'indignation, fondant ainsi les exhortations libérales à de « nouvelles avancées du Droit ». Ainsi le juriste libéral Daniel Borillo s'étonne que, deux siècles après la Révolution française, nous soyons toujours privés du droit élémentaire de «fouetter notre partenaire s'il nous le demande, </span><em><span style="font-weight: normal;">même si cela nous procure du plaisir</span></em><span style="font-weight: normal;">». Et Borillo n'a évidemment aucun mal à démasquer le présupposé moralisateur caché qui fonde cette atteinte intolérable à la liberté individuelle. Et oui, des juges prennent encore parfois appui sur l'étrange «notion de dignité humaine», donc sur une certaine idée de l'humain. </span></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;"><span style="font-weight: normal;">Traquant les «préjugés moralisateurs», le programme d'épuration libérale du Droit (ou, comme préfèrent dire les libéraux de gauche et d'extrême-gauche, la « lutte contre </span><em><span style="font-weight: normal;">toutes</span></em><span style="font-weight: normal;"> les discriminations et contre </span><em><span style="font-weight: normal;">toutes </span></em><span style="font-weight: normal;">les exclusions ») se découvre donc, lui aussi, voué par nature au mouvement sans fin. Son seul terme logique ne pourrait être que la reconnaissance officielle de ce que Hobbes avait appelé le </span><em><span style="font-weight: normal;">droit de tous sur tout.</span></em></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">La contrainte libérale de neutralité axiologique absolue produit, bien entendu, des effets identiques dans l'ordre parallèle du Marché, dont le libre développement a pour nom Croissance, unique fondement du lien social moderne selon les libéraux. Que son taux diminue ou chute, et la pacification du lien social s'en trouvera donc menacée dans ses fondements.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">La Croissance étant l'alpha et l'oméga du salut politique des hommes, il est ainsi nécessaire que la concurrence soit « libre et non-faussée », et que chaque agent opérant sur ce marché idéal (producteurs ou consommateurs), accepte de <em>jouer le jeu, </em>en s'efforçant de <em>maximiser son utilité.</em> Cela implique que ces agents ne se laissent jamais infléchir par de douteuses considérations morales ou idéologiques des effets de leurs décisions « rationnelles » sur les équilibres de la nature et de l'humanité. Selon les économistes, ces effets collatéraux de la Croissance sont de simples « externalités » négatives qu'il s'agit de laisser hors champ, car ils ne sont pas mesurables, et surtout parce qu'ils ne pourraient être appréciés qu'à l'aune de critères « idéologiques ».</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Considérer par exemple que l'industrie du divertissement et de la manipulation publicitaire logotomisent des franges entières de la jeunesse, dépossédées de leur propre humanité, supposerait en effet de s'en référer à une certaine idée de l'humanité.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">En toute cohérence philosophique, les propagandistes du Système travaillent donc à exclure de leurs calculs économiques tout ce qui pourrait s'apparenter à un <em>jugement de valeur, </em>comme par exemple dans leur mode d'évaluation du PIB, censé mesurer « scientifiquement » la Croissance. </span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Selon cette méthodologie positiviste qui définit le bonheur libéral par l'exclusion méthodologique de la <em>common decency</em>, il est a contrario parfaitement sensé de prendre en compte la production des marchandises les plus inutiles et absurdes, mais également les nuisances les plus avérées du <em>mode de destruction capitaliste </em>de la nature et de l'humanité ; autant de maux et de tragédies, ne l'oublions pas, s'inscrivant dans la logique de la nécessité d'une perfection plus grande, ici celle du taux de croissance, horizon de <em>l'empire du moindre mal.</em></span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">En ce sens, dès 1849, Thomas Carlyle, définissait l'économie politique comme <em>la science lugubre</em> par excellence. </span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">Les processus du Droit et du Marché peuvent ainsi se développer dans un parfait parallélisme, car les raisons qui commandent ce double développement sont structurellement identiques. L'<em>épuration éthique</em> est la contrepartie pratique de ce renoncement à «penser la vie humaine selon son bien ou selon sa fin» qui organise philosophiquement l'ensemble du dispositif libéral. Ce processus sans sujet doit également se déployer sans fin : c'est donc la notion même de <em>limite</em> qui devient <em>philosophiquement impensable.</em> Pour en légitimer le principe, il faudrait en effet pouvoir s'appuyer sur des <em>valeurs morales</em>.</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">C'est donc sous l'effet de sa propre logique qu'une société libérale se trouve contrainte de révolutionner constamment l'ensemble des rapports sociaux et humains. Ce constant ébranlement de tout le système social distingue l'époque bourgeoise de toutes les précédentes (cf Marx). <em>«Le but final n'est rien et le mouvement est tout » </em>(Eduard Bernstein).</span></span></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-align: center; line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><em><span style="color: #000000; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: small;">(à suivre)</span></span></em></p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="line-height: 150%; font-style: normal; font-weight: normal; margin-right: 0.95cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlAVIS DE DEMENAGEMENTtag:theatrummundi.hautetfort.com,2013-03-16:50173812013-03-16T18:26:00+01:002013-03-16T18:26:00+01:00 Crédits photographiques : Pascal Adam (Rue Camille Lenoir, Reims, le 16...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4017769" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/173814870.jpg" alt="littérature,ragemag,arthur scheuer,theatrum mundi,lettre,remerciements,rimbaud,clemenceau" /></p><p style="text-align: right;"><span style="color: #ff6600;">Crédits photographiques : Pascal Adam (Rue Camille Lenoir, Reims, le 16 mars 2013)</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><em>Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre.</em></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Rimbaud</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Chers lectrices, teurs et autres approximatifs autres,</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ce vieux blog, plus établi qu’un bordel à la prétendue Belle Epoque, vivotait tranquillement, c’est-à-dire crevait, et j’étais fatigué comme une vieille pute de venir y bosser.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’étais partagé entre les idées de le fermer proprement (comment fout-on le feu à un blog qui n’est pas assuré, au surplus ?), de l’abandonner lâchement (ainsi que déjà je faisais) ou de… ou rien ; ou il eût fallu que les billets s’y écrivissent tout seuls.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Bref, ce blog va déménager. Bientôt.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Si vous voulez le suivre, vous pouvez vous inscrire à la newsletter (c’est quelque part à droite) ; j’en ferai une, pour la deuxième fois en cinq ans. Il y a aussi (mais à gauche) une adresse mail qui est affichée, c’est la mienne. Et je vais même pour l’occase faire preuve d’une magnanimité extraordinaire et ouvrir les commentaires (histoire que votre intelligence et votre français me fassent regretter de ne pas les avoir ouverts plus souvent).</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Si vous voulez tout savoir, et je ne suis pas trop mécontent que sans doute cela déplaise aussi, il va partir chez les petits doudous michéens (1) de <a href="http://ragemag.fr/" target="_blank">Ragemag</a>. Il devrait être accessible, mais plus tard, au moins <a href="http://blogs.ragemag.fr/" target="_blank">depuis cette page-là</a>, j’imagine. En tout cas jamais très loin de cette belle citation de Clemenceau : « Il y a en moi un mélange d’anarchiste et de conservateur dans des proportions qui restent à déterminer ».</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Donc, oui, Theatrum Mundi va faire ça bientôt : déménager.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Parce que ça m’amuse. Et on ne sait jamais, ça me poussera peut-être à faire un tri dans le tas de textes inutiles, idiots, dépassés, obsolètes, qui encombrent ce blog.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Pour la petite histoire, ca a été un transfert colossal suite à un mercato d’enfer. Arthur, le patron du site, a dit : Ca te dit qu’on héberge ton blog ? J’ai dit : En soi, oui. Ça m’engage à quoi ? Il a dit : A écrire dedans. J’ai dit : Ah ouais, quand même. Là, il a écrit un gros smiley jaune de merde qui rigole et que la décence commune m’interdit de reproduire ici. Et voilà. Vous en savez autant que moi, chers lectrices, teurs et autres approximatifs autres.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">De toute façon, et quoi qu’il advienne :</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Merci à ceux qui suivront ce blog.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Merci à ceux qui l’ont suivi.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Merci aussi à ceux qui ne l’ont pas suivi et ne le suivront pas plus.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Il y a plein d’autres choses intéressantes à faire dans la vie que de lire des choses sur internet.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: right; text-indent: 7.1pt;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">P. A.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> (1) Michéen : adepte, admirateur, amateur ou lecteur du philosophe français Jean-Claude Michéa (qu'on peut lire un peu ici-même sur deux billets de 2008 et 2009 à propos de son livre <em>L'enseignement de l'ignorance </em>: <a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2008/11/14/l-enseignement-de-l-ignorance.html" target="_blank">Là</a> et <a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2009/06/01/en-attendant-darcos.html" target="_blank">là</a>).</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"> </p><p class="MsoNormal"><strong> </strong></p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlVrac de vrac # 4tag:houdaer.hautetfort.com,2013-03-14:50152202013-03-14T10:20:00+01:002013-03-14T10:20:00+01:00 Quelques jours après que le prix Kowalski de la ville de Lyon ait été...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: large;">Quelques jours après que le prix Kowalski de la ville de Lyon ait été courageusement remis pour la Xième fois à un poète de l’écurie Gallimard, je tombe sur <a href="http://poebzine.canalblog.com/archives/2013/03/08/26600754.html">ce texte</a> signé F-X Farine dans lequel il (re)fait un état des lieux de la jeune poésie en France.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: large;">Autrement ? <a href="http://www.marianne.net/Jean-Claude-Michea-Pourquoi-j-ai-rompu-avec-la-gauche_a227358.html">Ici</a>, un entretien formidable avec Michéa.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: large;">Autrement ? L’actualité ? Ce rappel de Prévert plutôt :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: large;">« <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Aujourd’hui, les poètes sortent de Science-Po ou d’autres choses… (…) ils séparent toujours l’âme du corps. Il faut toujours qu’ils expliquent l’existence du grand critique qui est là-haut et qui nous juge, avec des trompettes ou n’importe quoi. Qu’est-ce que cela peut me foutre à moi, personnellement ? Ils ont un permis de chasse. Moi, je m’en fous… Moi, je suis braconnier.</em> »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: large;"></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlImaginer une société libérale...tag:euro-synergies.hautetfort.com,2013-02-02:49726692013-02-02T00:05:00+01:002013-02-02T00:05:00+01:00 Imaginer une société libérale... « On pourrait ainsi, dans...
<p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600; font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde;"><strong>Imaginer une société libérale...</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-size: medium; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-3947168" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1943803647.jpg" alt="dereglementation-liberalisme-300x283.jpg" />« On pourrait ainsi, dans l’absolu, imaginer une société libérale dont l’économie serait entièrement tournée vers l’exportation et dont la consommation intérieure serait donc réduite au minimum (sauf, bien sûr, pour la bourgeoisie exportatrice et les catégories sociales qui lui seraient liées). Une coexistence relativement pacifique entre cette forme d’économie de marché et un pouvoir fondamentalement autoritaire (voire « conservateur ») serait alors théoriquement possible (notons que c’est d’ailleurs encore partiellement le cas en Chine « communiste », puisque la consommation privée n’y représente que 37% du PIB contre -par exemple- 71% aux Etats-Unis). En revanche, sitôt que la consommation intérieure ostentatoire (c’est-à-dire le développement d’un mode de vie capitaliste fondé sur la mode, le spectacle et la movida) commence à dépasser un certain pourcentage du PIB, il est inévitable -à plus ou moins long terme- que les « mœurs » évoluent dans un sens individualiste, narcissique et libéral (autrement dit, « de gauche », au sens contemporain du terme) et que le contrôle strictement totalitaire de la population devienne progressivement problématique, voire définitivement impossible. C’est alors que, dans l’intérêt même de l’élite au pouvoir, le vieux système du parti unique doit peu à peu céder sa place à une forme ou une autre de « régime représentatif », adoubé par la « communauté internationale » et désormais fondé -comme tous ses semblables- sur le principe de l’alternance unique (autrement dit, du « combat » savamment mis en scène par les médias officiels -sur le modèle « TF1 contre Canal Plus »- entre une gauche « citoyenne » et moderniste, chargée de reprendre systématiquement à son compte toutes les transformations morales et culturelles engendrées par la dynamique capitaliste, et une droite libérale qui doit, à l’inverse, feindre en permanence d’être conservatrice et de défendre les valeurs éthiques anticapitalistes auxquelles les classes populaires sont encore massivement attachées). Cette division du travail entre les deux faces opposées du ruban de Möbius libéral s’est toujours avérée incomparablement plus efficace que le vieux système du parti unique (et l’on comprend que la gauche et la droite libérales aient désormais un intérêt commun à présenter leur « antagonisme » électoral comme indépassable).</span></strong></span></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlfracasser le patriarcattag:hoplite.hautetfort.com,2012-06-11:29175922012-06-11T21:09:30+02:002012-06-11T21:09:30+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/638948525.jpg" target="_blank"><img id="media-2665052" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/1722663636.jpg" alt="eisenstaedt1933gm8.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p>« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs « néoconservatrices » sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire, que la « croissance » ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une <em>culture de la consommation généralisée</em>, c’est-à-dire dans cet imaginaire « permissif », « fashion » et « rebelle » dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la <em>nouvelle</em> gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, , de la publicité et du mensonge médiatique). Comme le souligne ainsi Thomas Franck (<em>Pourquoi les pauvres votent à droite</em>, Agone 2008), " c’est le monde des affaires qui, depuis les plateaux de télévision, et toujours sur le ton hystérique de l’insurrection culturelle, s’adresse à nous, choquant les gens simples, humiliant les croyants, corrompant les traditions et fracassant le patriarcat. C’est à cause de la nouvelle économie et de son culte pour la nouveauté et la créativité que nos banquiers se gargarisent d’être des « révolutionnaires » et que nos courtiers en bourse prétendent que la détention d’actions est une arme anti-conformiste qui nous fait entrer dans le millénaire rock’n’ roll." C’est donc parce qu’ « une économie de droite » ne peut fonctionner durablement qu’avec une « culture de gauche », que les <em>dictatures libérales</em> ne sauraient jamais avoir qu’une fonction historique limitée et <em>provisoire</em> : celle, en somme, de remettre l’économie sur ses rails, en noyant éventuellement dans le sang (sur le modèle Indonésien ou Chilien) les différents obstacles politiques et syndicaux à l’accumulation du Capital. <em>A terme</em>, c’est cependant le régime représentatif (dont l’ingénieux système électoral fondé sur le principe de <em>l’alternance unique</em>, constitue l’un des verrous les plus efficaces contre la participation autonome des classes populaires au jeu politique) qui apparaît comme le cadre juridique et politique le plus approprié au développement intégral d’une société <em>spectaculaire</em> et <em>marchande</em> ; autrement dit d’une société en mouvement perpétuel dans laquelle, comme l’écrivait Marx, « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée et tout ce qui était sacré est profané . »</p><p>Jean-claude Michéa, La double pensée.</p></blockquote><p>*************************************************************************************</p><p>Illustration quotidienne et réjouissante de cette analyse dans la lecture du <a href="http://www.liberation.fr/">journal Libération</a>, forme la plus accomplie de cette synthèse réussie entre économie de marché et libéralisme culturel. Torchon dont le principal actionnaire, le baron Edouard de Rothschild, ex-maoïste (dont la fortune personnelle est estimée à plus de 300 millions d'euros) a récemment fait son alyah, acquérant ainsi la double nationalité franco-israëlienne.</p><p>De quoi relativiser beaucoup de choses, me semble-t-il.</p><p>(photo: André Marie Paul Mouchard dit "Laurent Joffrin" relisant son édito, 2012)^^ un rien m'amuse<br /><br /><img id="media-2665511" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/00/02/4265111386.mp3" /><br /><br /></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlDogon du Malitag:hoplite.hautetfort.com,2012-04-23:46904722012-04-23T21:22:58+02:002012-04-23T21:22:58+02:00
<p><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/es4lCzY2lac" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmllumpen progressistetag:hoplite.hautetfort.com,2012-03-28:46548312012-03-28T14:29:50+02:002012-03-28T14:29:50+02:00 ...
<blockquote><p><img id="media-3508699" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/3576450798.jpg" alt="_59185016_miriammonsonego_byt.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>"Ecoutez, dans une affaire comme celle-là, la détresse du père, on peut peut-être la comprendre aussi." Pour lui, "il faut comprendre comment un jeune homme comme ça, de la banlieue toulousaine, peut s'engager dans une telle dérive criminelle, après avoir croisé dans son parcours, plusieurs fois, la police et la <a class="invisible" href="http://actualites.leparisien.fr/justice.html">justice</a>". <a href="http://www.leparisien.fr/toulouse-31000/laurent-pcf-on-peut-peut-etre-comprendre-la-detresse-du-pere-de-merah-27-03-2012-1926234.php" target="_blank">Pierre Laurent, secrétaire général du PCF</a></p></blockquote><p>As usual, pas un mot pour les familles des victimes du franco-algérien (et <a href="http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/27/1316372-les-considerations-mediatiques-l-ont-emporte-sur-tout-le-reste.html">informateur de la DCRI?</a>) Merah et compassion à peine voilée pour le père* d'un tueur de petite fille (photo la petite myriam, coursée dans la cour de son école et abattue à bout portant)...réaction trés symptomatique de l'imaginaire progressiste de nos modernes à plusieurs titres:</p><p>-Laurent, comme <a href="http://www.tnova.fr/essai/gauche-quelle-majorit-lectorale-pour-2012">d'autres enflures Strausskahninnes de Terra Nova</a>, a compris que le socle électoral du PCF, du PS, et globalement des partis progressistes "de gauche" n'a plus grand-chose à voir avec celui de l'aprés-guerre et des 30 glorieuses: les milieux ouvriers et populaires et les classes moyennes d'origine européenne ne votent plus que marginalement à gauche et ont reporté leur vote sur l'UMP, l'abstention et surtout le FN. PS et PC ont parfaitement analysé cette évolution et ont compris que la seule façon de reconstituer un réservoir électoral stable était d'essayer de capter le vote "jeune", le vote "féminin" et le vote "immigré". Hors de question, donc, de perdre une occasion de récupérer l'électorat muzz (ce nouveau prolétariat) au moment ou la trés grande majorité de la clique politique montre sa réprobation de l'intégrisme musulman, à bon droit.</p><p>-le pauvre Laurent est comme ses épigones progressistes, consciemment ou non, littéralement<em> fasciné</em> par la racaille, ses figures de légendes (de Tony Montana à Merah en passant par "Un prophète"), ses codes de petites frapes analphabètes, ses pseudo-valeurs de mafieux ("respect msieu!"), son imaginaire dérisoire ("faire de la thune"), son vocabulaire appauvri de sous ghetto noir, son aptitude innée à transgresser les règles et les lois et à se comporter comme le dernier des chacals, autant de choses qui font écho (en bien) chez tout progressiste conséquent à cette injonction permanente faite à chacun de <em>dépasser ses limites</em> (et celle de la société) et de <em>transgresser</em> tout ce qui peut, à un moment donné, avoir une valeur normative quelconque ("faire tomber les derniers tabous", "dépoussierer les vieux montages normatifs", etc.). Marx avait eu quelques phrases définitives sur ce<em> lumpenprolétariat</em>** composé des êtres les plus vils car capables de s'attaquer aux classes populaires et d'être instrumentalisés par l'oligarchie bourgeoise,</p><p>-sur le fond, cela illustre parfaitement la trés grande <em>confusion</em> de nos modernes progressistes (de droite comme de gauche, tous ralliés à l'imaginaire du capitalisme globalisé et tétanisés par tout regard en arrière), bien incapables (si tant est qu'ils le veuillent) de s'appuyer sur quelques valeurs normatives que ce soit pour condamner ces actes criminels. Sur quoi, en effet (sur quelles valeurs morales, philosophiques ou religieuses par essence étrangères à l'univers juridico-marchand de nos modernes) pourraient-ils s'appuyer pour condamner de tels actes? Sade, figure emblématique de cette "gauche" acquise à cet imaginaire de nomade transgenre subventionné par Bouygues et Motorola, gauche qui, de fait, a renonçé, consciemment ou pas, à toute<em> critique sociale</em> et à toute <em>défense des gens ordinaires et d'un certain conservatisme</em> ("empêcher que le monde ne se défasse" ,Camus, Discours de Suède), symbolise comme l'explique trés bien Michéa dans sa préface à l'ouvrage de Lasch (La culture du narcissisme), cette hubris moderne de destruction de tout ce qui pourrait d'une manière ou d'une autre, limiter cette injonction à l'émancipation de toute contrainte et à la satisfaction de tous les désirs:</p><blockquote><p><em>"Naturellement, à partir du moment où l’on reconnaît que le système capitaliste porte en lui — comme la nuée l’orage — le bouleversement perpétuel des conditions existantes, un certain nombre de conséquences indésirables ou iconoclastes ne peuvent manquer de se présenter. Sous ce rapport, l’un des passages les plus dérangeants de La Culture du narcissisme demeure, de toute évidence, celui où Lasch développe l’idée que le génie spécifique de Sade — l’une des vaches sacrées de l’intelligentsia de gauche — serait d’être parvenu, « d’une manière étrange », à anticiper dès la fin du XVIII<span style="font-size: 100%; vertical-align: 25%;">e</span> siècle toutes les implications morales et culturelles de l’hypothèse capitaliste, telle qu’elle avait été formulée pour la première fois par Adam Smith, il est vrai dans un tout autre esprit. « Sade — écrit ainsi Lasch — imaginait une utopie sexuelle où chacun avait le droit de posséder n’importe qui ; des êtres humains, réduits à leurs organes sexuels, deviennent alors rigoureusement anonymes et interchangeables. Sa société idéale réaffirmait ainsi le principe capitaliste selon lequel hommes et femmes ne sont, en dernière analyse, que des objets d’échange. Elle incorporait également et poussait jusqu’à une surprenante et nouvelle conclusion la découverte de Hobbes, qui affirmait que la destruction du paternalisme et la subordination de toutes les relations sociales aux lois du marché avaient balayé les dernières restrictions à la guerre de tous contre tous, ainsi que les illusions apaisantes qui masquaient celle-ci. Dans l’état d’anarchie qui en résultait, le plaisir devenait la seule activité vitale, comme Sade fut le premier à le comprendre — un plaisir qui se confond avec le viol, le meurtre et l’agression sans freins. Dans une société qui réduirait la raison à un simple calcul, celle-ci ne saurait imposer aucune limite à la poursuite du plaisir, ni à la satisfaction immédiate de n’importe quel désir, aussi pervers, fou, criminel ou simplement immoral qu’il fût. En effet, comment condamner le crime ou la cruauté, sinon à partir de normes ou de critères qui trouvent leurs origines dans la religion, la compassion ou dans une conception de la raison qui rejette des pratiques purement instrumentales ? Or, aucune de ces formes de pensée ou de sentiment n’a de place logique dans une société fondée sur la production de marchandises. » </em></p><p><em><a href="http://transatlantica.revues.org/519">source</a></em> (Michéa, préface à La culture du narcissisme de C Lasch)</p><p>* <a href="http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/03/27/01016-20120327ARTFIG00368-le-passe-trouble-du-pere-de-mohamed-merah.php">repris de justice notoire</a> lui aussi (condamné en 2000 et 2001 à 5 ans de prison ferme en France pour trafic de stupéfiants et subornation de témoins).</p><p> **<em>"Le lumpenprolétariat, dans toutes les grandes villes, constitue une masse nettement disctincte du prolétariat industriel; pépinière de voleurs et de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la société, individus sans métiers avoués, , rodeurs, gens sans aveu et sans feu différents selon le degré de culture de la nation à laquelle ils appartiennent, ne démentant jamais le caractère de Lazaroni, (...) cabales des actes de banditisme les plus crapuleux et de la vénalité la plus infâme"</em> (Les luttes des classes en France, 1850).</p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlle jour se lèvetag:hoplite.hautetfort.com,2012-03-23:46500342012-03-23T22:55:56+01:002012-03-23T22:55:56+01:00 ...
<blockquote><p><img id="media-3502689" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/02/610451225.jpg" alt="tumblr_llnw2cUKmy1qzdppzo1_500.jpg" /></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>"On songe à la célèbre "définition" de Dominque Strauss-Kahn: "Le socialisme, c'est l'espoir, l'avenir et l'innovation" (déclaration du 20/02/2011). Le lecteur aura, bien sûr, rectifié de lui-même. Ce que DSK défninit ainsi, ce n'est nullement le socialisme (notion dont il ne doit même plus avoir le moindre souvenir). C'est seulement l<em>'imaginaire de la gauche moderne</em> (ou -ce qui revient à peu près au même- celui du Fonds Monétaire International) JC Miché, Le complexe d'Orphée, 2011.</p><p> </p><p><iframe width="420" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/6Tq3guANeWE" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p></blockquote>
Pascalehttp://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/about.htmlDany-Robert Dufour, celui qu'il faut lire...tag:j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com,2011-12-28:42242772011-12-28T13:52:22+01:002011-12-28T13:52:22+01:00 C'est un billet que je voulais faire avant Noël, mais.... Je me suis fait...
<p><img id="media-3359511" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://j-ai-du-louper-un-episode.hautetfort.com/media/00/02/1759883965.jpg" alt="Dany-Robert Dufour" />C'est un billet que je voulais faire avant Noël, mais....</p><p>Je me suis fait un cadeau.... Je me suis acheté <span style="text-decoration: underline;">L'individu qui vient...après le libéralisme</span> de Dany-Robert Dufour, chez Denoël ( en plus du <span style="text-decoration: underline;">Complexe d'Orphée</span> de jean-Claude Michéa...).</p><p>Alors là, grand moment !!!! Voilà donc la réponse à ce que parfois ma soeur me dit: "Ne cherche pas, on est d'un autre monde, d'un monde d'avant"... Je pense qu'il est essentiel de lire ce livre. Ca ne nous évitera peut-être pas la catastrophe à venir de Mai 2012, mais ça nous aidera peut-être à rebâtir ( en croisant avec Michéa, entre autres).</p><p>"J'ai dû louper un épisode" devait être cela: non pas un lieu d'interrogation sur l'économie, mais sur les soubassements philosophiques du cours du capitalisme que nous vivons... Dans ma ligne de mire, Michéa, mais aussi depuis un certain temps Dany-Robert Dufour, et puis Flahaut. Mais d'une part Michéa refuse de me répondre( et il a tort, parce que je ne cherche rien d'autre que comprendre...) et ça m'a un peu tollé le moral parce que je pense que c'est un des penseurs essentiels sans lequel on ne peut bâtir une réflexion digne de ce nom...., et puis il faut que j'ose m'approcher de philosophes - et j'ai peur de ne pas être à la hauteur... J'essaierai quand même à la rentrée avec Dany-Robert Dufour, et ce d'autant plus que je viens de trouver une intervention de celui-ci sur Culture et qu'il parle vraiment bien - et qu'il a un ton humain qui laisse présager qu'il pourrait excuser la béotienne pleine de désir d'apprendre que je suis...</p><p>Aussi, en apéro, je vous renvoie à la page de Culture:<a href="http://www.franceculture.fr/2011-12-16-la-crise-et-nous"> http://www.franceculture.fr/2011-12-16-la-crise-et-nous</a>. Il est à la date du 28 Décembre. A la date du 20 décembre, il y a aussi Stiegler, un de ceux que je suis du coin de l'oiel. Puis dans ceux que je connais, on trouve aussi Dejours.</p><p>Bonne écoute, mais surtout bonne lecture !!</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlprincipe de Noahtag:hoplite.hautetfort.com,2011-11-19:23372832011-11-19T22:33:58+01:002011-11-19T22:33:58+01:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/1793296948.jpg" target="_blank"><img id="media-3301362" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/72672965.jpg" alt="michéa,noah,abruti congénital" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p>« La décomposition des solidarités locales traditionnelles ne menace pas seulement les bases anthropologiques de la résistance morale et culturelle au capitalisme. En sapant également les fondements relationnels de la <em>confiance</em> (tels qu’ils prennent habituellement leur source dans la triple obligation de <em>donner, recevoir et rendre</em>) la logique libérale contribue tout autant à détruire <em>ses propres murs porteurs</em>, c’est-à-dire l’échange marchand et le contrat juridique. Dés que l’on se place sur le plan du simple calcul (et l’égoïste –ou l’économiste- n’en connaît pas d’autre) rien ne m’oblige plus, en effet, à tenir ma parole ou à respecter mes engagements (par exemple sur la qualité de la marchandise promise ou sur le fait que je ne me doperai pas), <em>si j’ai acquis la certitude que nul ne s’en apercevra</em>. A partir d’un certain seuil de désarticulation historique de l’ « esprit du don » (matrice anthropologique de toute confiance réelle) c’est donc la défiance et le soupçon qui doivent logiquement prendre le relais.</p><p>Dans ce nouveau cadre psychologique et culturel, le cynisme tend alors à devenir la stratégie humaine la plus rationnelle ; et « <em>pas vu, pas pris</em> », la maxime la plus sûre du libéralisme triomphant (comme le sport en administre la preuve quotidienne à mesure qu’il se professionnalise et qu’il est médiatisé). Comme souvent, c’est le sympathique Yannick Noah qui a su formuler, avec sa rigueur philosophique habituelle, les nouveaux aspects de cette question morale. Son fils, Joakim, ayant récemment commis, selon les mots de Yannick lui-même, « une petite boulette » (alcool et drogue au volant d’un véhicule sans permis avec, en prime, excès de vitesse), notre héros national a aussitôt tenu à lui rappeler publiquement que l’essentiel, en l’occurrence, aurait été « <em>de ne pas se faire pécho</em> » ; ajoutant au passage, que « ça fait vingt ans que je fais le con et je suis encore populaire parce que les gens pensent que je suis un mec bien. Alors Joakim peut faire la même chose. » En hommage à cette belle leçon de pédagogie paternelle, je propose donc d’appeler <em>principe de Noah</em> la loi qui tend à gouverner une partie croissante des échanges économiques contemporains (on sait par exemple que la contrefaçon est effectivement devenue l’une des industries les plus florissantes du capitalisme moderne).</p><p>JC Michéa, La double pensée, 2008.</p><p>photo: abrutis congénitaux </p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlWelcome™tag:hoplite.hautetfort.com,2011-10-21:38356492011-10-21T23:09:00+02:002011-10-21T23:09:00+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/2912305800.jpg" target="_blank"><img id="media-3255216" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/2298323156.jpg" alt="Welcome.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>« Comme je l’écrivais dans <em>Impasse Adam Smith</em>, une vie moderne accomplie (c’est-à-dire conforme aux critères du capitalisme développé), doit, en toute logique, se réduire à une série <em>de ruptures et de déménagements</em> (dans la logique de Laurence Parisot, on dira que tout est précaire). C’est ce qui explique que le « migrant » soit progressivement devenu la figure rédemptrice <em>centrale</em> de toutes les constructions idéologiques de la nouvelle gauche libérale. Et ce, au lieu et place de l’archaïque prolétaire, toujours suspect de ne pas être assez indifférent à sa communauté d’origine, ou, à plus forte raison, du paysan que son lien constitutif à la terre destinait à devenir la figure la plus méprisée –et la plus moquée- de la culture capitaliste (les ploucs, les bouseux, les pequenods, les culs-terreux, les terroni, etc.). Sur le processus historique (dont Canal Plus est le symbole accompli) qui a ainsi conduit –en quelques décennies- à refouler le souvenir des luttes des ouvriers de Lip et des paysans du Larzac au profit de celles des clandestins de l’église Saint Bernard (et sur l’étrange pacte entre l’univers « associatif » et le monde du show-biz et des médias noué à cette occasion), on trouvera des aperçus particulièrement éclairants dans l’ouvrage de Thierry Blin, <em>L’invention des sans-papiers</em> (PUF, 2010). »</p><p>JC Michéa, Le complexe d’Orphée 2011.</p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlni Juif ni Grec, ni esclave ni maître, ni mâle ni femelletag:hoplite.hautetfort.com,2011-10-15:38257602011-10-15T22:16:08+02:002011-10-15T22:16:08+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/00/3030019345.jpg" target="_blank"><img id="media-3245288" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/00/1703675930.jpg" alt="michéa,lasch,junger" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><a href="http://www.pauljorion.com/blog/">Paul Jorion</a> disait il y a peu que « nous sommes dans l’œil du cyclone » car le calme apparent n’est que le prélude au <span style="text-decoration: underline;"><a href="http://www.leap2020.eu/Crise-systemique-globale-Premier-semestre-2012-Decimation-des-banques-occidentales_a7898.html">chaos qui vient.</a></span> (drôle d’écrire ce genre de chose..).</p><p>On chercherait en vain dans l’actualité, ou chez les penseurs, les hommes politiques de notre temps des signes ou des mots pour dire le moment inédit, et sans doute tragique, que nous vivons. Rien, moins que rien : des « primaires » « socialistes » absurdes et dérisoires organisant le spectacle de quelques progressistes partageant l’essentiel (leur appartenance au club très fermé des ploutocrates du Siècle, entre autres) avec l’archétype de vacuité vulgaire qui nous sert de président, des faits divers atroces, des taxes sur les sodas comiques, la mise en scène perpétuelle de personnages insignifiants, la dysneylandisation de tout et de tous, comme dit Millet. Ce dernier parle dans son dernier opus de « fatigue du sens » pour désigner l’effondrement de notre civilisation européenne, celui de toute verticalité structurante, de toute « architecture de sens » (Chantal Delsol) au profit (le mot qui convient) d’une horizontalité marchande, métisseuse et non contradictoire.</p><p>Hier soir je relisais quelques lignes de <em>Jardins et routes</em>, le journal de campagne de Junger, qui, à presque 40 ans, remet l’uniforme, remonte sur un cheval, traverse à nouveau cette frontière et ces villages qui portent encore les marques de la première guerre mondiale. Le regard de cet homme d’exception est un baume en ces temps incertains car il s’intéresse à l’essence du monde, non pas à ses apparences. Contrairement au libéral, l’anarque Jünger, comme le philosophe, l’artiste ou le croyant, voit autre chose. Peut-être faut-il voir dans cette posture rare l’explication de cette résilience incroyable devant l’effondrement de son pays à deux reprises et cet ethos contemplatif et serein. Cabale ainsi de suivre le vol de deux libellules au bord d’une route jonchée de cadavres de chars, d’hommes et de chevaux, capable de jouir de son bref séjour au magnifique château de Montmirail, résidence de La Rochefoucauld, entre deux marches forcées pour atteindre le front à Saint-Quentin.</p><p>Et l’on pourra se faire une idée à peu prés juste de l’avenir promis aux classes moyennes occidentales en observant la transformation accélérée de pays comme les Etats-Unis, la Grèce ou la Grande-Bretagne : paupérisation, déclassement, misère…Ou la guerre (comme l'évoquait récemment l'économiste <a href="http://www.lepoint.fr/economie/la-france-sera-le-prochain-pays-touche-par-la-crise-de-la-dette-13-07-2011-1352517_28.php">Philippe Dessertine</a> dans le Point)...</p><blockquote><p>« Si l’universalisme de la gauche est d’abord l’héritier de celui de la philosophie des Lumières, on ne saurait pour autant oublier ses racines chrétiennes et, notamment, son origine <em>Paulinienne</em> (c’est un point sur lequel Alain Badiou a eu le grand mérite d’exister). ¨Pour Saint Paul, en effet, il n’existera plus, dans le Royaume de Dieu, « ni Juif ni Grec, ni esclave ni maître, ni mâle ni femelle » (Epitre aux Galates, 3-28) parce que alors tous ne feront plus qu’ « <em>un</em> dans le Christ ». Dans cette conception désincarnée (ou <em>transgenre</em>) de l’universel (que l’on retrouverait, de nos jours, aussi bien au principe de la lutte citoyenne « contre toutes les formes de discrimination » qu’à celui de ces royaumes de Dieu modernes que sont la « communauté européenne » ou le Marché mondial), toute détermination particulière –c’est-à-dire tout agencement symbolique concret supposé enfermer un sujet (qu’il soit individuel ou collectif) dans les limites d’un héritage historique ou naturel donné- doit être pensé comme un obstacle majeur à l’avènement d’un ordre juste et, par conséquent, comme une configuration politiquement incorrecte qu’il est indispensable d’éradiquer au plus vite. Tel est bien, en fin de compte, le sens ultime de la croisade perpétuelle de la gauche et de l’extrême –gauche contemporaines contre tout ce qui pourrait impliquer une forme quelconque de filiation ou d’identité individuelle et collective –y compris sur le plan anatomique et sexuel (Judith Butler –figure emblématique de la gauche américaine moderne- tenant ainsi la drag queen pour le seul sujet politique révolutionnaire capable de remplacer efficacement l’ « ancien » prolétaire de la doctrine marxiste. Si donc la <em>loi du progrès</em> est celle qui doit inexorablement conduire des étouffantes « sociétés closes » à la merveilleuse « société ouverte » -qui oblige, en d’autres termes, l’ensemble des civilisations existantes (du monde islamique aux tribus indiennes d’Amazonie) à renoncer peu à peu à toutes ces limitations « arbitraires » qui fondaient leur identité contingente pour se dissoudre triomphalement dans l’unité <em>post-historique</em> –au sens ou l’entendait Fukuyama- d’une société mondiale uniformisée (unité dont le moteur ne saurait évidement être que le développement coordonné du libre-échange, des « droits de l’homme » et de la culture <em>mainstream</em>)- on comprend alors ce qui fait la cohérence philosophique de la gauche moderne. Pour cette dernière, en effet, c’est forcément une seule et même chose que de refuser le sombre héritage du passé (qui ne saurait appeler, par principe, que des attitudes de « repentance »), de combattre tous les symptômes de la fièvre « identitaire » (c’est-à-dire, en d’autres termes, tous les signes d’une vie collective enracinée dans une culture particulière) et de célébrer à l’infini la transgression de toutes le limites morales et culturelles léguées par les générations antérieures (le règne accompli de l’universel libéral-paulinien devant coïncider, par définition, avec celui de l’indifférenciation et de l’<em>illimitation</em> absolues). Aux yeux de l’intellectuel de gauche contemporain, il va nécessairement de soi que le respect du passé, la défense de particularismes culturels et le sens des limites ne sont que les trois têtes, également monstrueuses, de la même hydre réactionnaire. »</p><p>JC Michéa, Le complexe d’Orphée, 2011.</p></blockquote><p>La démystification du barnum progressiste contemporain reste pour moi un pur bonheur. Sans doute peut-on voir dans ce concept d’ « unité post-historique », une passerelle avec la post-histoire (ou sortie de l’histoire) de Philippe Murray qui décrivait l’avènement du triste Festivus-Festivus en Occident comme l’érection d’un univers du Bien sans ailleurs, sans extérieur, débarrassé une fois pour toutes de toute contradiction, de tout antagonisme, de tout particularisme et de tout mystère.</p><p>Une autre clef de lecture de l’absurdité de cette post-histoire globalisante et métissophile, comme horizon indépassable de la modernité (et des épigones Joffrinesques, Sarkophiles ou Attalinesques), se trouve chez Cristopher Lasch qui, dans son Moi assiégé, rappelle que « <em>la définition de l’humanité est tension, division, conflit »…</em></p><p>Bonne nouvelle, la « post-histoire » n’a pas d’avenir!</p><p>(photo: dorothea Lange, 1936)</p><p>PS: and get your money out of your bank...</p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlJournée de primaires socialistestag:houdaer.hautetfort.com,2011-10-09:38149312011-10-09T15:48:48+02:002011-10-09T15:48:48+02:00 Pour ceusses qui planent un peu trop vite & trop fort après avoir...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Pour ceusses qui planent un peu trop vite & trop fort après avoir glissé leur bulletin dans l'urne :</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><iframe width="480" height="360" frameborder="0" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xli6iq"></iframe></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Bon... Cela ne m'a pas empêché de voter pour le puissant lobby de Saône-et-Loire en espérant voir des Charolaises brouter la pelouse de l'Elysée prochainement.</span></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlle mahatma gandhi est mort!tag:hoplite.hautetfort.com,2011-10-06:38113662011-10-06T21:19:35+02:002011-10-06T21:19:35+02:00 les matins - Jean-Claude Michéa par franceculture
<p><iframe width="480" height="360" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xli6iq" frameborder="0"></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xli6iq_les-matins-jean-claude-michea_news" target="_blank">les matins - Jean-Claude Michéa</a> <em>par <a href="http://www.dailymotion.com/franceculture" target="_blank">franceculture</a></em></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe complexe d'Orphée...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-10-05:38066392011-10-05T16:15:00+02:002011-10-05T16:15:00+02:00 Les éditions Climats viennent de publier le dernier essai de Jean-Claude...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Climats viennent de publier le dernier essai de <strong>Jean-Claude Michéa</strong> intitulé <em><strong>Le complexe d'Orphée - La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès</strong></em>. Au cours des dix dernières années, Jean-Claude Michéa est devenu un des critiques du système les plus radicaux et les plus talentueux, dont les livres font date. Ses analyses à la fois subtiles et percutantes sont servies par un style d'une grande clarté. Une lecture indispensable !</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3227072" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/1952141003.jpg" alt="Complexe d'Orphée.jpg" /></p><blockquote><div id="ctl00_ContentPlaceHolder1_ucInfosComplementaires_pResume" class="actif"><div class="res" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Semblable au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du "Progrès" sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière.</span><br /><span style="font-size: small;">Voudrait-il enfreindre ce tabou - "c'était mieux avant" - qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable "populisme". C'est que Gauche et Droite ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature.</span><br /><span style="font-size: small;">La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée. Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s'est opérée cette, double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai scintillant, nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie."</span></div></div></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlthin icetag:hoplite.hautetfort.com,2011-08-30:37593412011-08-30T23:11:14+02:002011-08-30T23:11:14+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/2634132913.jpg" target="_blank"><img id="media-3177956" style="margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/1831774179.jpg" alt="3323356709.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>«<em> Elue par la mondialisation, une Nouvelle Classe politique médiatique s'est mise en place, qui associe dans un même élitisme de la richesse et du paraître, dirigeants politiques, hommes d'affaires et représentants des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s'appellent par leurs prénoms) tous convaincus de la « dangerosité » des aspirations populaires. Alexandre Zinoviev, pour désigner cette Nouvelle Classe parlait de « supra-société ». Confrontée à un peuple qu'elle redoute et qu'elle méprise à la fois, elle constitue une autorité oligarchique qui s'emploie avant tout à préserver ses privilèges et à réserver l'accès du pouvoir à ceux qui émanent de ses rangs. Ce mépris du peuple s'alimente bien entendu de la critique d'un « populisme » assimilé désormais à n'importe quelle forme de démagogie ou d' « irrationalisme » de masse. Qui parle aujourd'hui du peuple s'expose par là même au reproche de « populisme ». Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle « maladie infantile » de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante. Le recours au « populisme » fournit ainsi à la mise à l'écart du peuple une justification théorique, sinon savante.</em> » (Alain de Benoist, Krisis 2008)</p><p>«<em> Il faut toujours rappeler qu'il y a peu de temps encore, le terme de « populisme » était employé de façon tout à fait positive pour désigner certains mouvements révolutionnaires issus des traditions russes et américaines de la deuxième moitié du XIXème siècle. Ce n'est que depuis quelques années que Le Monde et les autres médias officiels se sont employés, avec beaucoup de cynisme, à conférer à ce terme (en lui-même irréprochable pour un démocrate) le sens infâmant qui est maintenant le sien) ; cela à seule fin, bien sûr, de pouvoir diaboliser comme « fasciste » ou « réactionnaire » toute inquiétude ou perplexité du peuple à l'endroit des décisions qui modifient sa vie, et que prend l'oligarchie régnante dans le silence de ses bureaux, après consultation de ses prétendus « experts</em> ». (Jean Claude Michéa, Les intellectuels, le peuple et le ballon rond, Climats 1998)</p><p>ohh i need a dirthy w</p><p><br /><img id="media-3177964" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/228768845.mp3" /><br /><br /><br /><br /></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlretour des clivagestag:hoplite.hautetfort.com,2011-06-16:36797962011-06-16T23:13:25+02:002011-06-16T23:13:25+02:00 « Clivages. (par François MARTIN du Midi Libre) Il était temps!...
<blockquote><p><a href="http://www.midilibre.fr/2011/06/14/clivages,335893.php">« Clivages.</a></p><p><a href="http://www.midilibre.fr/2011/06/14/clivages,335893.php">(par François MARTIN du Midi Libre)</a></p><p><em>Il était temps! Gauche et droite face à face. Un camp contre l’autre. Projet contre projet. Le mariage des homosexuels. La politique fiscale. La stratégie énergétique. La lutte contre l’insécurité... La campagne présidentielle a enfin démarré. Elle apporte un vent frais dans le tumulte des petites phrases anodines, des guerres picrocholines... Bien sûr, surgit également la pratique des boules puantes. Celle des chausse-trappes. Des vrais faux scandales. Le cas Luc Ferry, l’exemple de Jack Lang, le dérapage contrôlé de Chirac... Néanmoins, les débats et l’affrontement des idées sont revenus. Regardez la loi sur le mariage homosexuel. La droite revendique ses valeurs. Défend des positions conservatrices. Comme à l’époque du Pacs... La gauche prend le contre-pied en s’engageant pour demain. Tandis que l’extrême droite plonge dans l’outrance. Ouvrez le dossier fiscal ou celui du nucléaire. Là aussi, les avis divergent, évoluent ou se tranchent à la hache. Il était de bon ton de renvoyer dos à dos droite et gauche. De les mettre dans le même panier de crabes. Les populistes de tout poil et les déclinologues patentés en seront pour leur frais. Le retour des clivages est une excellente nouvelle. Avant tout pour la démocratie. </em>»</p></blockquote><p>Ha, ha ! j’adore ce genre d’édito grotesque. Pauvre françois Martin, je te prédis une brillante carrière journalistique et une belle pelure de lemming ! Mais afin de mieux saisir l’ampleur de ton dérisoire « retour des clivages » tu pourrais jeter un œil à la liste des habitués du<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle"> Siécle</a> ou bien à la façon dont votent nos députés de « gauche » et de « droite » au parlement européen…ça donne une bonne idée de cette « démocratie » en forme de cage d’acier que tu portes au pinacle, petit pitre.</p><p>*************************************************************************************</p><blockquote><p>«<a href="http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/mariage-homosexuel-pourquoi-pas-la-30607"> Mariage homosexuel : "pourquoi pas la polygamie !", demande Marine Le Pen</a></p><p><em>Parmi "les règles de notre société", "le mariage s’effectue entre un homme et une femme", a déclaré Mme Le Pen sur France Inter. (...) "Je ne pense pas qu’il soit positif de changer cette règle, parce que si on part de ce principe, on peut aller à la limite très loin dans la modification de notre civilisation", a-t-elle jugé. (...) "Pourquoi pas l’autorisation de la polygamie !", a-t-elle poursuivi. "Il existe des familles polygames, pourquoi est-ce que demain un certain nombre de groupes politico-religieux ne demanderaient pas que la polygamie, sous prétexte d’égalité des droits, soit inscrite dans le code civil français ?", a-t-elle ajouté. "Et bien, c’est une autre civilisation", a-t-elle estimé.</em></p><p><em> (...) "On peut décider pourquoi n’a-t-on le droit de se marier qu’avec un homme, et pas avec plusieurs ? Et vous aurez des gens qui le demanderont", a-t-elle assuré. Mme Le Pen a également réaffirmé qu’elle était "contre le droit d’adoption" pour les homosexuels. »</em></p></blockquote><p> </p><p>MLP, qu’il est de bon ton de faire passer pour une débile profonde ou une FAF pointe là un point clef de nos sociétés modernes nommées « démocraties libérales » (point évidement soigneusement écarté par nos modernes au profit de l'incontournable LUTTE CONTRE TOUTES LES DISCRIMINATIONS): à savoir que dés lors que nos sociétés ne sont plus régies par aucune morale religieuse, philosophique ou politique commune hormis la toute-puissance du marché (ce « doux commerce ») et le droit procédural (sorte de code de la route censé, non pas dire le Bien mais le Juste, c'est-à-dire éviter aux individus de trop se cogner entre eux), ABSOLUMENT RIEN n’est plus là pour borner l’extension infinie de nouveaux droits (des « combats » ou une « résistance à l’ordre moral » dirait un journaliste de Midi Libre ou de Télérama), par nature transgressifs et opposables, matière à une judiciarisation sans fin de nos sociétés (la « guerre de tous contre tous » disait Hobbes, l’«envie du pénal » pour Murray). L’ajustement se faisant au gré des campagnes d’opinions, des sondages ou de la puissance relative de lobbys souvent aussi minoritaires qu’agressifs et, donc, médiatisés… (ACT UP, INDIVISIBLES, INDIGENES, etc.).</p><p>Médiatisation encore bien obscure pour certains :</p><blockquote><p><em>« Dans une interview au quotidien d’Edouard de Rothschild (Libération, 10 février 2007), l’inimitable Eric Fassin s’extasie devant l’enthousiasme dont les maigres troupes du « réseau éducation sans frontières » sont devenues l’objet, et en un temps record, de la part des médias officiels (et donc également des stars du show biz) : « Dans un contexte de dérive droitière –écrit-il- qui aurait imaginé le succès de RESF ? » Soit. Admettons que notre brillant universitaire n’ait pas beaucoup d’imagination (il lui en avait fallu, pourtant pour avancer son célébrissime « On ne naît pas noir, on le devient ! »). Mais dans ce cas précis, c’est tout de même inquiétant : il suffisait, en effet, à Eric Fassin de savoir lier logiquement ses deux affirmations : c’est précisément parce que le libéralisme économique est devenu tout puissant que le réseau est aussi médiatisé. » (Jean Claude Michéa, La double pensée, 2008)</em></p></blockquote><p>Id est, lorsque les néo-français d’origine africaine et/ou de culture/religion musulmane seront non pas 5 ou 7 millions mais 10, 15 ou 25, rien n’interdira au législateur de se pencher sur la question de la polygamie, de l’institution de tribunaux communautaires islamiques, de la légalisation de pratiques rituelles ancestrales comme l’infibulation ou la lapidation de femmes adultères, voire un moratoire sur les crimes d’honneurs (ou une mission de réflexion).</p><p>J’évoque la question de l’islam parce qu’elle nous touche directement mais je ne vois pas en quoi le débarquement de plusieurs millions d’Ossètes ou de Thaïs ne produirait pas le même effet destabilisant: la question centrale reste, non pas la nature intrinsèque de l’islam et sa « compatibilité » avec nos sociétés laïques mais le NOMBRE d’allogènes et la rapidité du phénomène migratoire (un millions de musulmans ne posent pas problème, cinq ou quinze oui).</p><p>Sur le fond la question incontournable reste de savoir ce qui rend possible la vie en communauté et limite le risque de guerre civile idéologique: à mon humble avis, des "valeurs civilisationnelles communes" (Aristote), ce que ne sont ni le marché ni le droit, à l'évidence.</p><blockquote><p><iframe width="425" height="349" src="http://www.youtube.com/embed/97w9J3xpWOA" allowfullscreen="" frameborder="0"></iframe></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlnihilisme progressistetag:hoplite.hautetfort.com,2011-05-06:30383082011-05-06T10:36:13+02:002011-05-06T10:36:13+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/3216675744.jpg" target="_blank"><img id="media-2811453" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/1755209649.jpg" alt="tumblr_lakb8a4cEm1qdefbko1_500.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p>"On sait qu’en Allemagne, où grâce à la gauche la prostitution est déjà devenue « un métier comme un autre », certaines ouvrières licenciées par le Capital se sont vu logiquement proposer par l’ANPE locale, au titre de leur reconversion, l’emploi d’hôtesses de charme dans les nouveaux <em>Eros Cent</em>ers. Cette manière –appelée à se développer- de résoudre la question du chômage des jeunes ne constitue –toutefois- qu’un des aspects du problème. Si, comme le veuillent les <a href="http://www.liberation.fr/societe/0101648989-l-argentine-qui-dit-oui-au-mariage-homosexuel">borrillistes</a> et les <a href="http://www.liberation.fr/cahier-special/0101108728-elles-ont-retire-le-haut">iacubiens</a>, la prostitution est bien un métier comme les autres, et si l’une des fonctions de l’Ecole est toujours de préparer la jeunesse à ses futurs métiers, il est, en effet, logiquement inévitable que l’Education Nationale prenne en charge, dès le collège, la formation des élèves désireux de s’orienter vers ce métier d’avenir (création des diplômes, filières et options appropriées, ; définition des programmes ainsi que de la nature, théorique et pratique, des épreuves d’examen destinés à valider les compétences acquises ; constitution, enfin, des corps d’enseignants et d’inspection, indispensables pour donner vie à ce projet éminemment moderne). On attend avec impatience la préface de Jack Lang et les éditoriaux enthousiastes de <em>Libératio</em>n."</p><p>JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.</p><p><br /><img id="media-2811492" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/2476626317.2.mp3" /><br /><br /></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlla routinetag:hoplite.hautetfort.com,2011-04-26:33007652011-04-26T21:46:29+02:002011-04-26T21:46:29+02:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/02/94641861.jpg" target="_blank"><img id="media-3003387" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/02/3288528617.jpg" alt="1567275784.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p><em>« Ce n'est que de nos jours, qu'il est possible de commencer à mesurer exactement les effets politiquement catastrophiques de la croyance au caractère conservateur de l'ordre économique et libéral. C'est ce postulat insensé qui, depuis trente ans n'a cessé de conduire mécaniquement la plupart des militants de gauche à tenir l'adoption a priori de n'importe quelle posture modernisatrice ou provocatrice -que ce soit sur un plan technologique, moral ou autre- pour un geste qui serait toujours et par définition , « révolutionnaire », et « anti-capitaliste » ; terrible confusion qui, il est vrai, a toujours eu l'incomparable avantage psychologique d'autoriser ceux qui s'y soumettaient, à vivre leur propre obéissance à l'ordre industriel et marchand comme une modalité exemplaire de la « rebel attitude ».</em></p><p>(JC Michéa, Préface à La culture du narcissisme de Christopher Lasch)</p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlliquidationtag:hoplite.hautetfort.com,2011-01-03:30508792011-01-03T22:44:19+01:002011-01-03T22:44:19+01:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/122331116.jpg" target="_blank"><img id="media-2828232" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/3225754923.jpg" alt="affichepetain1.jpg" /></a></p></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p>« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs « néoconservatrices » sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou « croissance ») ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire, que la « croissance » ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une <em>culture de la consommation généralisée</em>, c’est-à-dire dans cet imaginaire « permissif », « fashion » et « rebelle » dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la <em>nouvelle</em> gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, , de la publicité et du mensonge médiatique). Comme le souligne ainsi Thomas Franck (<em>Pourquoi les pauvres votent à droite</em>, Agone 2008), " c’est le monde des affaires qui, depuis les plateaux de télévision, et toujours sur le ton hystérique de l’insurrection culturelle, s’adresse à nous, choquant les gens simples, humiliant les croyants, corrompant les traditions et fracassant le patriarcat. C’est à cause de la nouvelle économie et de son culte pour la nouveauté et la créativité que nos banquiers se gargarisent d’être des « révolutionnaires » et que nos courtiers en bourse prétendent que la détention d’actions est une arme anti-conformiste qui nous fait entrer dans le millénaire rock’n’ roll." C’est donc parce qu’ « une économie de droite » ne peut fonctionner durablement qu’avec une « culture de gauche », que les <em>dictatures libérales</em> ne sauraient jamais avoir qu’une fonction historique limitée et <em>provisoire</em> : celle, en somme, de remettre l’économie sur ses rails, en noyant éventuellement dans le sang les différents obstacles politiques et syndicaux à l’accumulation du Capital. <em>A terme</em>, c’est cependant le régime représentatif (dont l’ingénieux système électoral fondé sur le principe de <em>l’alternance unique</em>, constitue l’un des verrous les plus efficaces contre la participation autonome des classes populaires au jeu politique) qui apparaît comme le cadre juridique et politique le plus approprié au développement intégral d’une société <em>spectaculaire</em> et <em>marchande</em> ; autrement dit d’une société en mouvement perpétuel dans laquelle, comme l’écrivait Marx, « tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée et tout ce qui était sacré est profané . »</p><p>Jean-claude Michéa, La double pensée.</p><p>(photo: les fameuses HLPSDNH)</p><p> </p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlanatomie du chaostag:hoplite.hautetfort.com,2010-12-28:30430682010-12-28T13:59:03+01:002010-12-28T13:59:03+01:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/3037383175.jpg" target="_blank"><img id="media-2817345" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/2306309023.jpg" alt="2WiKtGF9Sn3mhj1292NlGm9eo1_500.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Ceux qui fréquentent Hoplite depuis un moment connaissent mes idées sur la sécession ethnique/culturelle/religieuse/sociale qu’organisent méthodiquement nos modernes libéraux-libertaires par le biais d’un remplacement démographique de grande ampleur depuis plus de quarante ans, par la destruction des cadres sociaux, environnementaux, culturels, politiques, religieux ou philosophiques des peuples européens, par l’anomie galopante et la guerre de tous contre tous : les prémisses d'une guerre civile sous-tendue par les bouleversements induits par le capitalisme globalisé (ou néo-libéralisme).</p><p>Christopher Lasch ou JC Michéa qui, au-delà de la critique de la religion du Progrès™, décrivent une autre sécession à l’oeuvre, moins visible mais non moins dangereuse, qui est celle de nos « élites ». Par « élites », j’entends cette hyperclasse hédoniste et nomade, ces <em>insiders</em>, hommes politiques rafarinesques, sportifs thuramo-compatibles, journalistes jofrinesques, écrivains attalinoïdes, sociologues woltoneux, dont le point commun est de vivre bien en étant à l’abri des conséquences désastreuses des politiques qu’ils promeuvent et qui font le malheur de beaucoup d'autres (le peuple, volontiers "populiste"), ces <em>outsiders silencieux</em>, en panne d’éducation, d’instruction, de repères, d’argent, de savoir et de sens…et de traditions (horresco referens).</p><p>« <em>Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie</em>. <em>Dans une mesure inquiétante, les classes privilégiées -les 20% les plus riches de la population, pour prendre une définition large- ont su se rendre indépendantes non seulement des grandes villes industrielles en pleine déconfiture mais des services publics en général. Elles envoient leurs enfants dans des écoles privées, elles s'assurent contre les problèmes de santé en adhérant à des plans financés par les entreprises où elles travaillent et elles embauchent des vigiles privés pour se protéger contre la violence croissante qui s'en prend à elles. Elles se sont effectivement sorties de la vie commune.</em> <em>Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier. En europe, les référendums qui se sont tenus sur la question de l'unification ont révélé une faille profonde et qui va en s'élargissant entre le monde politique et les membres plus humbles de la société qui redoutent que l'UE ne soit dominée par des bureaucrates et des techniciens dépourvus de tout sentiment d'identité ou d'appartenance nationale. Une Europe gouvernée de Bruxelles sera de leur point de vue de moins en moins sensible au contrôle des peuples. Le langage international de l'argent parlera plus fort que les dialectes locaux.</em> <em>Ce sont ces peurs qui sont sous-jacentes à la résurgence des particularités ethniques en Europe, tandis que le déclin de l'Etat-nation affaiblit la seule autorité capable de maintenir le couvercle sur les rivalités ethniques. Par réaction, la renaissance du tribalisme renforce le cosmopolitisme chez les élites</em>. » (Christopher Lasch, La révolte des élites, 1996)</p><p>Christopher Lasch a théorisé cette sécession élitaire, cette trahison de la démocratie, en 1996, dans un livre cardinal, <em>La révolte des élites</em>, qui fut bien sûr ignoré par tout le ban et l’arrière-ban de l’intelligentsia progressiste, notamment en France. Certaines vérités, certaines analyses, trop dérangeantes et anti-conformistes s’enterrant beaucoup plus facilement en les ignorant délibérément qu’en les affrontant. Jean-claude Michéa, dans une courte préface à cet ouvrage, dit l’essentiel :</p><p>« <em>Profondément enracinés dans l’économie planétaire et ses technologies sophistiquées, culturellement libérales, c’est-à-dire, « modernes », « ouvertes », voire « de gauche », les nouvelles élites du capitalisme avancé, celles qui contrôlent le flux international de l’argent et de l’information, manifestent en effet, à mesure que leur pouvoir s’accroît et se mondialise, un mépris grandissant pour les valeurs et les vertus qui fondaient autrefois l’idéal démocratique. Enclavées dans leurs multiples « réseaux », au sein desquels elles « nomadisent » perpétuellement, elles vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l’Economie comme une noble aventure « cosmopolite », alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays (on sait par exemple, que dans le monde de l’élite, situé « nulle part ailleurs », l’homme ordinaire ne peut apparaître que sous la figure moquée des Deschiens). Christopher Lasch a tenu à placer sa critique des nouvelles élites du capitalisme avancé sous le signe du « populisme », c’est-à-dire conformément au sens historique du mot, d’un combat radical pour la liberté, et l’égalité mené au nom des vertus populaires. On sait à quel point, depuis quelques années, les media officiels travaillent méthodiquement à effacer le sens originel du mot, à seule fin de pouvoir dénoncer comme « fascistes » ou « moralisateurs » (à notre époque, le crime de pensée suprême) tous les efforts des simples gens pour maintenir une civilité démocratique minimale et s’opposer à l’emprise croissante des « experts » que le système a préposé à la défense médiatique de ses nuisances, s’empresseront de faire courir le bruit –pour affecter de s’en réjouir ou pour s’en lamenter- que ce livre est « réactionnaire ». Il n’est cependant pas interdit d’espérer que le lecteur intelligent puisse encore se faire une opinion par lui-même.</em> »</p><p>Une précision s’impose concernant le terme de « libéralisme » que j’utilise régulièrement bien souvent pour en montrer les aspects obscurs et destructeurs, bien que célébré par la quasi-totalité des media occidentaux mais pas seulement. Ce mot fait référence chez moi à ce « néo-libéralisme », sorte de capitalisme globalisé devenant, mondialisation oblige, l’alpha et l’oméga des élites globalisées, occidentales ou pas.</p><p>Or, l’imposture fondamentale des thuriféraire du néo-libéralisme est de se vendre (le mot est de rigueur) comme les héritiers du libéralisme politique et économique théorisé par les grandes figures de la philosophie des Lumières : cette aberration (cette imposture), en forme d’impasse intellectuelle, éthique et morale est pourtant monnaie courante aujourd’hui et permet à tous les criminels de guerre (économique) du genre de Madoff, Goldman, Sachs, Friedman, Lehman, Volker ou Greenspan (liste non limitative) de faire passer une société malade de son hyperconsommation rabique pour une geste libérale autrement complexe et nuancée des penseurs européens du libéralisme politique et économique des XVII et XVIIème siècles. Nul doute que Smith, Ricardo, Hume, Locke, Montesquieu et de quelques-uns de leurs –véritables- héritiers comme Constant ou Tocqueville ne pourraient reconnaître une seconde leur vision éclairée et subtile d’émancipation, de liberté et d’autonomie (dans un monde ou régnaient absolutisme et religion) dans l’hubris marchande et prédatrice d’un Bernanke ou d’un Friedman et de ses Chicago boys...</p><p>L’exploit de ces apprentis sorciers, outre le fait de pouvoir encore s’afficher comme les héritiers de penseurs authentiques de l’autonomie et de la raison, est d’avoir su imposer leur doctrine « néo-libérale » que décryptent Pierre Bérard, Castoriadis, Michéa ou Lasch, à la planète entière, malgré les ravages, les prédations, les bouleversements incroyables que celle-ci produit partout.</p><p>Or cette croyance (c’en est une, aucun fondement solide autre que la foi de ses fidèles) que l’homo oeconomicus serait une créature rationnelle qui ne court qu’après son meilleur intérêt au détriment de toute autre aspiration, que la cupidité de chacun fait la richesse des nations, que le bien-être social découle d’une moindre intervention étatique dans la marche du marché (sorte de veilleur de nuit..), que les marchés s’autorégulent sans nul besoin d’intervention extérieure –notamment étatique, que la spéculation est une activité naturelle et utile à la société, que les principes économiques sus-cités doivent s’appliquer à toutes les sphères des activités humaines, que le protectionnisme des marchés nationaux ou continentaux est une aberration dangereuse n’est que principes simplistes et hégémoniques érigés en dogme intouchable à travers l’enseignement économique, les media, les bureaucraties internationales et leurs relais utiles nationaux (les Sarkosy, Strauss Kahn, Con-Bandit, Barroso, etc.).</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlSpectacletag:hoplite.hautetfort.com,2010-11-21:29957732010-11-21T16:51:00+01:002010-11-21T16:51:00+01:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/2490742829.jpg" target="_blank"><img id="media-2760098" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/2314255266.jpg" alt="tumblr_l7ulbpKUba1qa5il5o1_500.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em>« Pour la première fois, à l’initiative du Parti de Gauche de Jean-luc Mélechon et du cinéaste non-conformiste Pierre Carles, nombre des participants au dîner mensuel du Siècle, principal club d’influence Français, le 27 octobre, ont été chahutés à leur arrivée aux locaux de l’Automobile Club de France, situé place de la Concorde à Paris.. La plupart des personnalités ont préféré faire profil (très) bas, Louis Schweitzer prétendant même être Eric Fottorino du Monde. Le ministre UMP de la relance, Patric Devedjian a violemment bousculé un manifestant et les gendarmes mobiles ont du intervenir pour permettre aux « 500 qui dominent la France » de pouvoir dîner tranquillement à l’abri des regards gênants. Les manifestants entendent bien réitérer leur chahut, le mois prochain, ce qui ne pourrait que gêner la direction du Siècle ainsi que ses ùmembres, tous soucieux de la plus extrême discrétion. L’évènement a été commenté par les télévisions ainsi que par plusieurs magazines, ce qui a permis sans doute à de nombreux français de découvrir l’existence de ce cénacle d’influence.</em></p><p><em>Pour Denis Olivennes, patron du Nouvel Observateur, il s’agit d’une insupportable « dérive populiste et démagogique », pour l’histrion télévisel Michel Field, « cela faisait longtemps que l’on ne nous avait pas fait le coup des 200 familles » tandis qu’Alain-Gréard Slama, éditorialiste au Figaro, y voit un « délire ». Toujours est-il que la supposée « élite » française s’est trouvée fort marrie de devoir frayer pendant quelques instants avec les représentants de la « France d’en bas ».</em></p><p>(Faits et Documents, 15-30/11/2010)</p></blockquote><p>Je ne sais pas si le pitre Mélenchon est très représentatif de la France d’en bas (pourquoi pas, après tout) mais l’info, bien qu’anecdotique est intéressante car elle met en lumière la nature réelle du pouvoir au travers d’un lobby très puissant –autant que discret- et parfaitement éclectique ou oeucuménique comme en témoigne la liste de ses membres (<a href="http://www.syti.net/Organisations/LeSiecle.html">ici</a> ou <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle">ici</a>) : de Messier à Jospin ou de July à Ernest Antoine Seillière en passant par Rachida Dati, les époux Strauss-Kahn, Minc ou l'histrion Michel Field, comme dit Emmanuel Ratier…</p><p>Ce qui devrait suffire à <em>dessiller</em> les yeux des plus naïfs sur la nature réelle du <em>Spectacle politique</em> joué aux peuples européens par des dirigeants politiques appartenant <em>tous sans exception </em>à ce Cercle de raison dont parle le pauvre Minc et professant tous sans exception le même credo bien-pensant.</p><p>Au cas où la ratification du TCE par le congrès –censément représentatif du peuple Français- en février 2008 à une écrasante majorité (plus de 82 %) par le truchement d’une modification de la Constitution, à rebours de la volonté des français qui avaient voté NON à 54% en 2005 n’aurait été suffisamment claire sur le caractère a-démocratique des régimes actuels et sur la tartuferie sans limite de ces oligarchies arrogantes …</p><p>Libéraux-libertaires de « gauche (tendance July/Dray) et de « droite » (tendance Copé/Sarkosy) partagent l’essentiel, excellent dans cette fiction de représentation démocratique (de non-alternance absolue) rejouée périodiquement pour les besoins du calendrier électoral et ne détestent rien tant que paraître ce qu’ils sont devant nous lorsque tombent les masques : des imposteurs.</p><p>Et savent donc se retrouver sur l’essentiel (le pouvoir et sa « légitimation » par les urnes) lorsque <em>l’essentiel</em> est menacé :</p><blockquote><p><em>« Cette uniformité idéologique atteint son degré d’intensité maximal chaque fois que les institutions capitalistes sont confrontées à une menace réelle (par exemple lors des référendums sur le traité de Maastricht et sur le projet de constitution européenne), ou même simplement fantasmée (par exemple lors des élections présidentielles d’avril 2002). Le synchronisme absolu des commentaires politiques, l’ampleur des mensonges diffusés et l’inévitable mobilisation des artistes officiels peuvent alors être comparés, sans la moindre exagération, à la propagande normale des Etats totalitaires. C’est d’ailleurs dans ces moments privilégiés –quand chacun est tenu de hurler avec les loups et que les derniers masques tombent- qu’on peut se faire une idée précise du courage personnel, de la probité intellectuelle et de la valeur morale des professionnels des médias et du spectacle. »</em></p><p>(JC Michéa, La double pensée, 2008)</p></blockquote><p>(photo: une des premières réunion du Siècle en 1941)</p><p><br /><img id="media-2760218" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/763927667.mp3" /><br />NB: pendant ce temps, <a href="http://minuit-1.blogspot.com/2010/11/video-la-russie-se-prepare-t-elle-au.html">d'autres parient sur l'avenir et les nouvelles technologies</a>..ha ha!</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlgauche kérozène et nomade attalientag:hoplite.hautetfort.com,2010-11-20:29938672010-11-20T07:05:00+01:002010-11-20T07:05:00+01:00 entretien complet ici
<p><object width="480" height="271" data="http://www.dailymotion.com/swf/video/xfo7ft?additionalInfos=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xfo7ft?additionalInfos=0" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xfo7ft?additionalInfos=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>entretien complet <a href="http://www.dailymotion.com/video/xfnts4_entretien-avec-jean-claude-michea_news#from=embed">ici</a></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlencore un efforttag:hoplite.hautetfort.com,2010-11-13:29849182010-11-13T12:01:00+01:002010-11-13T12:01:00+01:00 ...
<blockquote><p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/00/2427697935.jpg" target="_blank"><img id="media-2747045" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/00/389671748.jpg" alt="tumblr_l2hmb4Llnq1qzmfnwo1_500.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><a href="http://www.midilibre.com/articles/2010/11/12/CARCASSONNE-Le-trio-avait-roue-de-coups-un-papi-1450144.php5">"Castelnaudary. Trois jeunes rouent de coups un retraité : cinq mois avec sursis.</a></p><p><a href="http://www.midilibre.com/articles/2010/11/12/CARCASSONNE-Le-trio-avait-roue-de-coups-un-papi-1450144.php5">Un trio de primo-délinquants, âgés de 18 ans, a été condamné à 5 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve de 18 mois par le tribunal de Carcassonne. Ils sont accusés d'avoir roué de coups un homme d'une soixantaine d'années en septembre dernier à Castelnaudary. Ils n'avaient pas apprécié que ce dernier leur fasse une remarque après qu'ils aient légèrement accroché une voiture en stationnement.<br /><br /> En plus de cette condamnation, tous devront également accomplir un stage de <em>citoyenneté</em>."</a></p></blockquote><p>************************************************************************************</p><blockquote><p>« <em>Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif, et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre,</em> <em>l'amorce d'un geste citoyen.</em> » (JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, Climats 2000)</p></blockquote><p>Allez, on y est presque !</p><p><object width="480" height="360" data="http://www.dailymotion.com/swf/video/x492g6_the-offspring-the-kids-aren-t-alrig_music?additionalInfos=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/x492g6_the-offspring-the-kids-aren-t-alrig_music?additionalInfos=0" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/x492g6_the-offspring-the-kids-aren-t-alrig_music?additionalInfos=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p>jo, je sais que tu <em>kifferas</em> cet échantillon de punk rock us (mouahhhah!)!</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmltypes anthropologiquestag:hoplite.hautetfort.com,2010-10-27:29626852010-10-27T21:42:00+02:002010-10-27T21:42:00+02:00 « (...) Castoriadis écrit en effet ceci : « Le capitalisme n’a...
<blockquote><p>« (...) Castoriadis écrit en effet ceci :<em> « Le capitalisme n’a pu fonctionner que parce qu’il a hérité d'une série de types anthropologiques qu’il n’a pu créer lui-même : des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et weberiens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle, etc. Ces types ne surgissent pas et ne peuvent pas surgir d’eux-mêmes, ils ont été crées dans des périodes historiques antérieures, par référence à des valeurs alors consacrées et incontestables : l’honnêteté, le service de l’état, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc. Or nous vivons dans des sociétés où ces valeurs sont, de notoriété publique, devenues dérisoires, où seuls comptent la quantité d’argent que vous avez empoché, peu importe comment, ou le nombre de fois où vous êtes apparu à la télévision. » </em></p><p>D’où l’analyse de Michéa qui soutient que c’est parce que les conditions de l’égoïsme libéral n’étaient pas encore réalisées que le marché a pu conserver, un temps, équilibre et efficacité. Tout comme le mécanisme de la pendule est stabilisé par l’inertie du balancier, la dynamique du libéralisme fut longtemps canalisé par le stock de valeurs et d’habitus constitué dans les sociétés « disciplinaires » antérieures et que lui-même est par nature incapable d’édifier. Ce stock une fois épuisé, l’échange marchand ne connaît plus de frein et sombre dans l’hubris.</p><p>Le raisonnement de Castoriadis montre que le libéralisme n’est historiquement viable que si les communautés où son règne est expérimenté sont, sociétalement, suffisamment solides et vivantes pour en contenir les aspects dévastateurs. Cette solidité tient autant à l’enracinement des systèmes de limitations culturelles et symboliques depuis longtemps intériorisés qu’aux régulations politiques d’un Etat qui ne s’était pas encore résolu à n’être qu’une structure d’accompagnement « facilitatrice » des « lois du marché ». C’est ce qui explique, par exemple, que dans la France des années soixante (la France du Général De Gaulle) la « croissance » connaisse un rythme soutenu et génère une augmentation réelle et générale du bien-être, alors que, entre autres données sociologiques très parlantes, le taux de délinquance demeurait à son plancher. La prégnance des anciens modèles comportementaux était encore dominante, et c’est sur cette base qu’ont pu s’accomplir les « trente glorieuses ». Dans les années suivantes, quand s’estompe la préoccupation du collectif et que triomphent les « égos émancipés », promus tant par les doctrinaires libertaires que par les slogans publicitaires, tous ces anticorps commencent à se dissoudre.</p><p>La période actuelle constitue pour Michéa l’aboutissement ultime d’une logique libérale désormais sans ailleurs et donc livrée à sa propre démonie. D’un côté l’extension indéfinie de la sphère marchande et, de l’autre la multiplication des conflits nés du relativisme moral. Autant de luttes qui se traduisent par de nouvelles contraintes et l’établissement d’une société de surveillance aux mailles sans cesse plus serrées. »</p><p>Pierre Bérard, Eléments, Printemps 2008.</p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlindigènes et allogènestag:hoplite.hautetfort.com,2010-10-23:29574062010-10-23T21:17:00+02:002010-10-23T21:17:00+02:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/2151051288.jpg" target="_blank"><img id="media-2712695" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/01/2103089785.jpg" alt="tumblr_lam749CWGy1qzpegpo1_1280.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>« La « neutralité axiologique revendiquée par le libéralisme a parfois de curieuses conséquences. Rien ne peut logiquement interdire, en effet, que l’on utilise <em>le racisme lui-même</em>, à titre pédagogique, si l’on a de bonnes raisons de penser que c’est un moyen politique efficace pour parvenir à l’égalité des droits (c’est le principe de toute <em>affirmative action</em>). C’est ainsi que Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la république, a pu tranquillement déclarer (<a href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/<object width="480" height="360"><param name="movie" value="http:/www.dailymotion.com/swf/video/xd7uvh?additionalInfos=0"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http:/www.dailymotion.com/swf/video/xd7uvh?additionalInfos=0" width="480" height="360" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object><br /><b><a href="http:/www.dailymotion.com/video/xd7uvh_ysouchiensy-houria-bouteldja-poursu_news">&ldquo;Souchiens&rdquo; : Houria Bouteldja poursuivie pour racisme</a></b><br /><i>envoy&eacute; par <a href="http:/www.dailymotion.com/bergheim">bergheim</a>. - <a href="http:/www.dailymotion.com/fr/channel/news">L&#039;actualit&eacute; du moment en vid&eacute;o.</a></i>">lors d’une émission de Frédéric Taddéi sur France 3</a>), et sans susciter, <em>cela va de soi</em>, la moindre réaction politique ou médiatique, que la première condition pour « rééduquer le reste de la société occidentale » était de considérer tous « les Blancs » comme des « <em>sous-chiens</em> » (cf. Marianne 30/06/2007). C’est l’occasion de préciser ici un point de vocabulaire visiblement ignoré par la plupart des professionnels du monde politique et médiatique : <em>indigène</em>, en français, signifie non pas « sauvage », « primitif » ou « colonisé » mais <em>originaire</em> d’ici (c’est au fond le synonyme exact de <em>population de souche</em>). L’antonyme de ce mot est allogène, qui signifie, à l’inverse, d’origine étrangère. Il n’est évidement pas besoin d’avoir lu Orwell pour deviner ce qui se cache toujours derrière la décision politique et médiatique d’imposer au grand public l’usage d’un mot dans un sens <em>opposé</em> à celui qui est le sien. »</p><p>JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007.</p><p> </p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlFini, l'tiercé!tag:hoplite.hautetfort.com,2010-10-13:29425952010-10-13T16:48:00+02:002010-10-13T16:48:00+02:00 "Si aucun gouvernement n’a encore pris, en France, la décision d’abolir...
<blockquote><p><em>"Si aucun gouvernement n’a encore pris, en France, la décision d’abolir les congés payés, ce n’est pas, comme on s’en doute, parce qu’aucun ministère n’y a songé ou que la classe d’affaires y serait farouchement opposée. C’est parce que, pour l’instant, aucun pouvoir ne peut se permettre de suggérer –même sous la forme de rumeurs- cette judicieuse abolition sans mettre aussitôt en danger les conditions politiques de la domination du Capital. On notera, en revanche, que pour ce qui est de la retraite, et de la sécurité sociale, les choses semblent se présenter sous un jour déjà plus favorable."</em></p><p>JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, 1999.</p><p><object width="480" height="385" data="http://www.youtube.com/v/lqVgEVKPXkk?fs=1&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.youtube.com/v/lqVgEVKPXkk?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.youtube.com/v/lqVgEVKPXkk?fs=1&hl=fr_FR" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p><p> </p></blockquote><p>Un observateur non averti de la vie politique française pourrait, à l’instar du spectacle de la pseudo-alternance entre libéraux de droite et libéraux de gauche partageant l’essentiel (c'est-à-dire pas grand-chose), croire en regardant passer les cortèges syndicaux dans les rues de nos villes, à une lutte réelle entre un <em>pouvoir hostile</em> aux intérêts des classes moyennes et des <em>syndicats représentatifs</em> des différents secteurs économiques de la société.</p><p>Mais, outre la non représentativité absolue des syndicats français, ce serait passer rapidement sur la <em>collusion</em> entre ces derniers et les principaux acteurs économiques du <em>site France</em>, comme le scandale de l’UIMM l’avait établi l’an passé : <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/11/18/01011-20091118FILWWW00410-uimm-perquisitions-dans-4-syndicats.php">on apprenait ainsi</a> en 2009 qu’entre 2000 et 2007, plus de 16 millions d’euros furent distribués aux quatre principales centrales syndicales pour fluidifier le dialogue social, <em>mettre de l’huile dans les rouages</em>, comme le dira si bien Jean Gandois…</p><p>16 millions d’euros…</p><p>De la même façon que libéraux de gauche (tendance Dray dit Jo-la-tocante) et libéraux de droite (tendance Sarko de Neuilly) se succèdent sans interruption au pouvoir dans une non alternance absolue et votent de la même façon au parlement européen (loin des journalistes de Libé et du Figaro manifestement) ou contournent le vote populaire dans une fiction de représentation entretenue par les gardiens du Temple (genre Duhamel ou Apathie), organisations syndicales et organisations patronales verrouillent et encadrent scrupuleusement toute velléité de contestation de l’ordre établi (du désordre établi, plutôt) dans un rituel spectaculaire de révolte en bois.</p><p>Concernant les cohortes de jeunes zeks <em>militants</em> devant leurs lycées; "C'est évidement pour cette école du grand nombre que l'ignorance devra être enseignée de toutes les façons concevables. Or c'est là une activité qui ne va pas de soi, et pour laquelle les enseignants traditionnels ont jusqu'ici, malgré certains progrès, été assez mal formés. L' enseignement de l'ignorance impliquera donc qu'on <em>rééduque</em> ces derniers, c'est-à-dire qu'on les oblige à "travailler autrement", sous le despotisme éclairé d'une armée puissante et bien organisée d'"experts en sciences de l'éducation". La tâche fondamentale de ces experts sera, bien entendu, de définir et d'imposer les conditions pédagogiques et matérielles de ce que Debord appellait la "dissolution de la logique": il s'agit, notons-le d'une véritable révolution culturelle car, comme le précise Debord, jusqu'à une période récente, "presque tout le monde pensait avec un minimum de logique, à l'éclatante exception des crétins et des militants". En ce sens, on pourrait dire que la réforme scolaire idéale, du point de vue capitaliste, est donc celle qui réussirait le plus vite possible à transformer chaque lycéen et chaque étudiant en un <em>crétin militant</em>."<br /><br />Michéa, ibid.</p><p><br /><img id="media-2694946" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/838932203.mp3" /><br /><br /></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlguignoltag:hoplite.hautetfort.com,2010-10-09:29365002010-10-09T10:56:00+02:002010-10-09T10:56:00+02:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/349742826.jpg" target="_blank"><img id="media-2687129" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/3595280277.jpg" alt="tumblr_l19qc12ScR1qzhi44o1_400.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Hier matin, en écoutant François Morel dans sa chronique hebdomadaire (?) j’ai compris deux choses :</p><p>-la carrière de l’humoriste était désormais assurée à perpétuité à Radiofrance,</p><p>-Morel n’est pas drôle, il est juste un serviteur zélé de l’esprit du temps.</p><p>Les deux assertions étant bien sûr liées.</p><p>Morel, dans son costume de résistant en carton ou de justicier en peau de lapin (au choix), évoquant le comportement de Pétain à l’égard de Juifs durant la seconde guerre mondiale, terminait sa chronique en rappelant combien la lutte contre toutes les discriminations reste l’alpha et l’oméga de tous, sachant toujours fécond le ventre de la bête immonde…</p><p>La soumission au <em>zeitgeist</em>, au travers de cette lutte formidable contre un adversaire fantasmé (la terrible réaction d’un ordre moral incarné –le système y veille- par quelques ligues de chaisières appartenant à la fraternité saint Pie X) ou mourru depuis longtemps (ce vieux guerrier à moustache) marque infailliblement l’appartenance de son auteur au camp du Bien (ou son adoubement par ses thuriféraires). Comme quoi, l’ascenseur social marche encore, quoiqu’on en dise.</p><p>A posteriori, la carrière –la vis comica- de Morel, des Deschiens aux cartes postales de vacances de franchouillards en vacances, cet été, semble parfaitement correspondre à la vision que se font nos élites de la France profonde et du français ordinaire : un imbécile inculte, hostile par principe aux magnifiques avancées progressistes, volontiers xénophobe et conservateur en diable…seule figure de la modernité interdite par nos modernes (selon Kolakowski).</p><p>Comment cela ne ferait-il pas écho avec la prose de Christopher Lasch :</p><p>« <em>(…) La meilleure façon de comprendre les conflits culturels qui ont bouleversé l’Amérique depuis les années 60 est d’y voir une forme de guerre des classes, dans laquelle une élite éclairée (telle est l’idée qu’elle se fait d’elle-même) entreprend moins d’imposer ses valeurs à la majorité (majorité qu’elle perçoit comme incorrigiblement raciste, sexiste, provinciale et xénophobe), encore moins de persuader la majorité au moyen d’un débat public rationnel, que de créer des institutions parallèles ou « alternatives »dans lesquelles elle ne sera plus du tout obligée d’affronter face à face les masses ignorantes. »</em> Christopher Lasch, La révolte des élites, 1995.</p><p>Ou avec celle de Michéa :</p><p>« <em>(...) Analyse [le tittytainment de Zbigniew Brzezinski] ou l’on retrouve sans trop de peine la représentation cynique et méprisante que les élites intellectuelles et médiatiques se font spontanément des gens ordinaires (de cette « France moisie » comme dirait l’élégant Sollers) : un monde peuplé de beaufs et de Deschiens, cible quotidienne des dessins de Cabu ou des Guignols de l’info. On notera ici l’étonnante puissance de récupération du système : au XIXème siècle, le Guignol était l’une des quelques armes dont disposait encore le petit peuple pour brocarder ses maîtres. Il est devenu aujourd’hui l’artillerie lourde que l’élite emploie pour se moquer du peuple. On peut imaginer ce qu’il adviendra de Robin des bois le jour où, pour des raisons d’audimat, Vivendi demandera à ses employés de lui donner à nouveau une existence télévisée. »</em> JC Michéa, L’enseignement de l’ignorance, 1999.</p><p>sinon what's up?</p><p><object width="480" height="270" data="http://www.dailymotion.com/swf/video/xemjyx_mauvais-reveil-pour-l-occident-y_news?additionalInfos=0" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="data" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xemjyx_mauvais-reveil-pour-l-occident-y_news?additionalInfos=0" /><param name="wmode" value="transparent" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="src" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xemjyx_mauvais-reveil-pour-l-occident-y_news?additionalInfos=0" /><param name="allowfullscreen" value="true" /></object><br /><strong><a href="http://www.dailymotion.com/video/xemjyx_mauvais-reveil-pour-l-occident-y_news"><br /></a></strong><em><a href="http://www.dailymotion.com/fr/channel/news"></a></em></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlCaracallatag:hoplite.hautetfort.com,2010-09-11:28946022010-09-11T21:33:00+02:002010-09-11T21:33:00+02:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/2555972100.jpg" target="_blank"><img id="media-2640586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/2220525431.jpg" alt="Photo0204.jpg" /></a></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>"Aucun être humain n'est illégal, régularisation de tous les sans-papiers"<br /><br />Ca commençait mal ce matin. La clinique de la Forêt noire qui m'appelle pour que j'aille voir un patient à moi rentré depuis 3 semaines sans que je sois au courant. Déjà ça me met de bonne humeur. Ensuite amener mes deux ainés chez le coiffeur un jour de marché...et enfin en traversant ledit marché -et aprés quelques emplettes festives- je tombe sur le collectif machin de soutien citoyen à tous les clandestins du monde. Bordel! L'ironie est dans le fait que deux secondes plus tôt, je discutais avec un jeune gars qui avait étalé sur deux tréteaux quelques livres subversifs comme Michéa ou l'encyclopédie des nuisances de Riesel (le genre de prose dont ne parlera jamais la Savigneau du Monde toute affairée qu'elle est à étouffer toute pensée originale, la pauvrette). Et un petit livre intitulé "L'imposture écologiste" avec la tronche de fion de Cohn-bandit en devanture...d'emblée ma journée s'est éclairée, allez savoir pourquoi. Et là, je tombe sur ces deux crétins à tracts. Gentils mais cons...je leur prend le tract et on cause:<br />-moi: vous, vous n'avez pas lu Michéa!<br />-elle: non, pourquoi?<br />-parce que si vous l'aviez lu, vous comprendriez que votre combat rejoint celui des multinationales que vous haïssez tant...<br />-? pourquoi, qu'elle me dit?<br />-parce que le capitalisme globalisé n'aime rien tant que ces hordes d'immigrés clandestins corvéables à merci pour lesquels vous vous battez et qui concurrencent directement les salariés européens que vous ne défendez plus.<br />-mais justement, on défend tout le monde!<br />-ouais, ouais, vous avez lu Lénine? vous connaissez l'expression "idiots utiles"? voilà, vous êtes les idiots utiles de Bouygues, vous savez bien qu'il n'ya pas de travail pour tout le monde et que vos clandestins sont un outil de paupérisation des classes moyennes et déclassement des plus fragiles, que je lui dit (suis capable de faire mon syndicaliste).<br />Là, j'ai vu qu'elle décrochait la biquette et, de fait, son collègue à barbouze et pull roulé s'est approché, sorte de caricature de Lefuneste! ho putain, me suis retenu de le lui dire!<br />Comme j'avais pas envie de subir le même discours débile une deuxième fois, me suis barré en pensant à mon apéro (petits accras, lonzu et domaine de Pratavone blanc, une merveille que Jo ne connait pas encore, ha ha!)<br /><br />Plus tard, je me suis dit que ces deux victimes étaient les héritiers de Caracalla qui avait accordé en bloc (au début du III ème siècle) la citoyenneté romaine à tous les ressortissants libres de l'Empire, quelle que soit leur origine.<br />Dans son <em>Discours sur l'histoire universelle</em>, Bossuet a commenté en ces termes la mort de la romanité:</p><p><br />"<em>Rome, épuisée par tants de guerres civiles et étrangères, se fit tant de nouveaux citoyens ou par brigue ou par raison, qu'à peine pouvait-elle se reconnaître elle-même parmi tants d'étrangers qu'elle avait naturalisés. Le Sénat se remplissait de barbares, le sang romain se mèlait, l'amour de la patrie, par lequel Rome s'était élevé au-dessus de tous les peuples du monde, n'étaient pas naturels à ces citoyens venus de dehors, et les autres se gâtaient par le mélange.</em>"</p><p>maintenant écoutons le nouvel hymne du MRAP, "Gustavo"<br /><br /><img id="media-2640675" src="http://static.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/4001506527.mp3" /><br /><br /></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmllumpenpridetag:hoplite.hautetfort.com,2010-07-20:28331152010-07-20T21:11:00+02:002010-07-20T21:11:00+02:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/1999193156.jpg" target="_blank"><img id="media-2567058" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/1629268895.jpg" alt="282598288_small.jpg" name="media-2567058" /></a></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p><em>"Soit à déterminer, par exemple, la signification politique réelle des comportements de la Caillera . Doit-on y voir, conformément aux présentations médiatiques et sociologiques habituelles, un signe normal des difficultés liées au « problème de l'intégration » ? Formulée en ces termes, la question est, de toute évidence, mal posée, c'est-à-dire posée de façon ambiguë. Si l'on parle en, effet, de l'intégration à une société, c'est-à-dire de la capacité pour un sujet de s'inscrire aux différentes places que prescrit l'échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n'est pas, « intégrée », quelles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d'intégration.</em></p> <p><em>S'il s'agit, en revanche, de l'intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations, indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l'exploitation à l'intérieur de ces quartiers expérimentaux que l'État lui a laissés en gérance.</em></p> <p><em>En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l'usage des périphéries du système, la pratique et l'imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L'ambition de ses membres n'a, certes, jamais été d'être la négation en acte de l'Économie régnante. Ils n'aspirent, tout au contraire, qu'à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l'observe J. de Maillard, « sous nos yeux, l'économie du crime est en train d'accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d'ombre des sociétés modernes, qu'elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu'on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu'aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L'économie criminelle est devenue un sous-produit de l'économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale. »</em></p> <p><em>À la question posée, il convient donc de répondre clairement que si la Caillera est, visiblement, très peu disposée à s'intégrer à la société, c'est dans la mesure exacte où elle est déjà parfaitement intégrée au système qui détruit cette société. C'est évidemment à ce titre qu'elle ne manque pas de fasciner les intellectuels et les cinéastes de la classe dominante, dont la mauvaise conscience constitutive les dispose toujours à espérer qu'il existe une façon romantique d'extorquer la plus-value. Une telle fascination intellectuelle pour la « fièvre généreuse du délinquant » (Foucault) serait, cependant, difficile à légitimer sans le concours bienveillant de la sociologie d'Etat. Cette étrange sociologie, en effet, afin de conférer aux pratiques, légales et illégales, du système qui l'emploie cette couleur « rebelle » qui les rend à la fois politiquement correctes et économiquement rentables, recourt à deux procédés principaux qui, quand on y réfléchit, sont assez peu compatibles.</em></p> <p><em>Tout d'abord, elle s'efforce d'inscrire ce qu'Orwell nommait « le crime moderne » dans la continuité des délits et des crimes d'autrefois. Or ce sont là deux univers très différents. Le bandit d'honneur des sociétés traditionnelles (le cas des pirates est plus complexe) puisait sa force et sa légitimité historique dans son appartenance à une communauté locale déterminée ; et, en général, il s'en prenait d'abord à l'État et aux divers possédants. Le délinquant moderne, au contraire, revendique avec cohérence la froide logique de l'économie pour « dépouiller » et achever de détruire les communautés et les quartiers dont il est issu . Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham. Cette activité peu honorable définit, en somme, assez bien le champ d'opérations de la sociologie politiquement correcte.</em></p> <p><em>Quant au second procédé, il consiste à présenter l'apparition du paradigme délinquant moderne - et notamment son rapport très spécifique à la violence et au plaisir qu'elle procure - comme l'effet mécanique de la misère et du chômage et donc, à ce titre, comme une réponse légitime des exclus à leur situation. Or s'il est évident que la misère et le chômage ne peuvent qu'accélérer en retour la généralisation du modèle délinquant moderne, aucun observateur sérieux - ou simplement honnête - ne peut ignorer que ce modèle a d'abord été célébré dans l'ordre culturel, en même temps qu'il trouvait ses bases pratiques dans la prospérité économique des « trente Glorieuses ». En France, par exemple, toutes les statistiques établissent que le décollage des pratiques délinquantes modernes (de même que la constitution des mythologies de la drogue) a lieu vers 1970, tandis qu'en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas il est perceptible dès 1964-1965. Expliquer le développement de la délinquance moderne (développement qui, dans un premier temps - on s'en souvient - avait été tenu par la sociologie officielle pour un pur « fantasme » des classes populaires) comme un effet conjoncturel du chômage est évidemment une procédure gagnante pour le système capitaliste. D'une part, elle conduit à présenter la « reprise économique » - c'est-à-dire l'aide accrue de l'État aux grandes firmes - comme la clé principale du problème ; de l'autre, elle dispense d'interroger ce qui, dans la logique même du capitalisme de consommation, et la culture libérale-libertaire qui lui correspond, détermine les conditions symboliques et imaginaires d'un nouveau rapport des sujets à la Loi.</em>" (JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance)</p> <p><em>" Non seulement, en effet, la pratique délinquante est, généralement, très productive (incendier quelques milliers de voitures chaque année, par exemple, ne demande qu’un apport humain et matériel très réduit et sans commune mesure avec les bénéfices ainsi dégagés pour l’industrie automobile). Mais, de plus, elle n’exige pas d’investissement éducatif particulier (sauf peut-être dans le cas de la criminalité informatique, de sorte que la participation du délinquant à la croissance du PIB est immédiatement rentable, même s’il commence très jeune (il n’y a pas ici, bien sur, de limite légale au travail des enfants). Naturellement, dans la mesure ou cette pratique est assez peu appréciée des classes populaires, sous le prétexte égoïste qu’elles en sont les premières victimes, il est indispensable d’en améliorer l’image en mettant en place toute une industrie de l’excuse, voire de la légitimation politique. C’est le travail habituel confié aux rappeurs, aux cinéastes « citoyens », et aux idiots utiles de la sociologie d’Etat. "</em> (JC Michéa, L’empire du moindre mal, 2007)</p> <p><a href="http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/20/01016-20100720ARTFIG00566-dans-notre-pays-il-n-y-a-pas-d-avenir-pour-les-delinquants.php">et pour rigoler deux minutes...</a></p> <p><br /> <img id="media-2567197" src="http://static2.hautetfort.com/backend/graphics/insert-multimedia.jpg" alt=" http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/1833637133.mp3" name="media-2567197" /></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlVous avez dit populisme ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-05-23:27563612010-05-23T17:17:00+02:002010-05-23T17:17:00+02:00 Une petite pépite sur le populisme, tirée d'une note du petit ouvrage...
<div style="text-align: center"><a href="http://www.lepeintrewalje.be/index.html"><img src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/825122582.jpg" alt="Manif.jpg" id="media-2472653" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></a></div> <p>Une petite pépite sur le populisme, tirée d'une note du petit ouvrage de <strong>Jean-Claude Michéa</strong>, réédité par les éditions Climats, <em><strong>Les intellectuels, le peuple et le ballon rond.</strong></em>L'illustration est de Waljé, peintre wallon de Courcelles...</p> <blockquote> <p style="text-align: justify;">"Il faut toujours rappeler qu'il y a peu de temps encore, le terme de «populisme»était employé de façon tout à fait positive pour désigner certains mouvements révolutionnaires issus des traditions russes et américaines de la deuxième moitié du XIXe siècle. Ce n'est que depuis quelques années que «<em> Le Monde</em> » et les autres médias officiels se sont employés, avec beaucoup de cynisme, à conférer à ce terme (en lui-même irréprochable pour un démocrate) le sens infamant qui est maintenant le sien ; cela à seule fin, bien sûr, de pouvoir diaboliser comme fasciste toute inquiétude ou perplexité du peuple à l'endroit des décisions qui le concernent et que prend solitairement l'oligarchie régnante après consultation de ses prétendus «experts»."</p> </blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLes intellectuels, le peuple et le ballon rond...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-05-19:27514802010-05-19T18:17:00+02:002010-05-19T18:17:00+02:00 "[...] Ce qui déplaît visiblement à certains adversaires du sport...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> "[...] Ce qui déplaît visiblement à certains adversaires du sport est qu'il soit éminemment populaire - que le peuple, ainsi qu'il l'a toujours fait, s'enthousiasme pour les compétitions sportives (d'autant plus qu'à notre époque, il n'a plus guère d'occasion de s'enthousiasmer pour autre chose). Or le prestige du champion est indissociable de la fierté du groupe auquel il appartient et qui se reconnaît en lui : la compétition sportive implique un monde commun et des valeurs partagées.[...]" <strong>Robert de Herte</strong>, Règne des records ou gloire des champions ?, in <em>Eléments</em> n°125, été 2007 </span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans <strong><em>Les intellectuels, le peuple et le ballon rond</em></strong>, que les éditions Climats rééditent sept ans après sa première sortie, <strong>Jean-Claude Michéa</strong>, auteur de <em><strong>L'empire du moindre mal</strong></em> et de <em><strong>Impasse Adam Smith</strong></em>, défend le football en tant que grand sport populaire et dénonce sa marchandisation. A lire avant la déferlante télévisuelle de la Coupe du monde !... </span></p><div style="text-align: center;"><img id="media-2466707" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/1792941179.jpg" alt="Michéa et le football.jpg" /></div><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Ce texte est d’abord prétexte à rendre hommage à Football, ombre et lumière, un grand livre de l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, paru aux éditions Climats en 1998. Mais Jean-Claude Michéa ne se contente pas ici de signaler l’intérêt philosophique indéniable de cet ouvrage, ni d’écrire de très belles pages sur ces footballeurs qui défièrent la gravité et donnèrent leurs noms à des gestes impensables. En dévoilant les mécanismes du mépris entretenu par une bonne partie des classes éduquées à l’encontre des sports populaires en général, et du football en particulier, il approfondit sa critique de l’Économisme, et de cette “ minorité civilisée ” chargée de mettre en pratique ses diktats. Le texte de Jean-Claude Michéa, introduit par une note de présentation de l’éditeur, sera accompagné de quelques nouvelles d’Eduardo Galeano, tirées de son livre, Football, ombre et lumière. Beckenbauer et Baggio y côtoient en bonne intelligence Camus et Pasolini. "</span></p></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlle danger populistetag:hoplite.hautetfort.com,2010-04-09:26962302010-04-09T21:53:00+02:002010-04-09T21:53:00+02:00 ...
<blockquote> <p><i><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/238046582.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/02/1714278653.jpg" id="media-2396902" alt="phpThumb_generated_thumbnailjpg.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2396902" /></a></i></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p><i>« Le modèle européen ne peut survivre sans une croissance économique plus forte et l'Europe ne peut jouer un rôle dans le monde sans plus de robustesse économique</i> », déclare M. Van Rompuy, selon ses propos traduits de l'espagnol. Or <i>« le grand danger c'est le populisme régnant et par conséquence le manque d'engagement européen. Le populisme rend difficile de prendre les mesures qu'il faudra adopter pour le futur de l'Europe. Quand je vois l'agenda économique, les défis budgétaires... je vois que nous serons obligés de prendre des mesures impopulaires dans les prochaines années</i> », ajoute-t-il. <i>« On ne pourra pas échapper à des réformes impopulaires dans les prochaines années</i> », <a href="http://www.lesoir.be/actualite/monde/2010-04-09/van-rompuy-des-mesures-impopulaires-doivent-etre-prises-763405.php">poursuit M. Van Rompuy, sans préciser lesquelles. (photo)<br /></a></p> </blockquote> <p>« Le grand danger » qu'évoque ce triste pitre au nez jaune n'est évidemment pas :</p> <p>-le dumping fiscal et social organisé au sein même de l'UE depuis ses origines,</p> <p>-ni les politiques bancaires de prêts insolvables, d'assurances inrecouvrables et de fragmentation (titrisation) sous formes d'investissements « en or » de tels actifs pourris à des clients crédules désormais ruinés,</p> <p>-ni le report sur des états, c'est-à-dire nous, de faillites bancaires hautement prévisibles et coupables,</p> <p>-ni la collusion coupable de politiciens et de responsables économiques de haut vol, alternant responsabilités politiques et économiques (tels Clinton, Obama, Geithner, Goldman, Sachs ou Strauss-Kahn),</p> <p>-ni le fait que des agences de notation, genre Fitch mon fion, qui soutinrent jusqu'au bout AIG ou Lehman Bros, fassent aujourd'hui tomber des états massivement renfloués par leurs contribuables et dont les comptabilités furent truquées (Grèce) par quelques enflures en cols blancs (Goldman-Sachs) toujours bien en cour...</p> <p>Non.</p> <p>« Les mesures impopulaires » de Mr serpillière humide, <a href="http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/presidence-de-l-europe-montrer-65124">créature du Bilderberg</a>, on croit un peu les connaître :</p> <p>-tailler à la hache dans tous les régimes sociaux,</p> <p>-fabriquer du papier en forme de billets,</p> <p>-augmenter massivement les prélèvements,</p> <p>-déréguler tous les systèmes de protection sociale et salariale,</p> <p>-amplifier une immigration de masse induisant une déflation salariale partout dans la zone euro,</p> <p>-s'aligner sur le moins disant social planétaire, détruire toutes « les rentes de situations », ces « avantages acquis » ou ces « corporations » qui ne sont souvent que l'expression et le résultat de luttes séculaires d'occidentaux pour l'amélioration de leurs conditions d'existence,</p> <p>-organiser la lutte de tous contre tous pour le bénéfice de quelques uns et le malheur du plus grand nombre,</p> <p>-délégitimer par avance toute contestation populaire de ce gosplan néo-libéral en assimilant populisme et contestation sociale.</p> <p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/1737405723.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/1353974210.jpg" id="media-2396918" alt="kitler4367.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2396918" /></a>Tt tt ! Nonnn, le danger, c'est le <span style="text-decoration: underline;"><i>terrible « populisme » à petite moustache et bras levé</i></span> (photo) qui nous rappelle les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire (HLPSDNH)...</p> <blockquote> <p>« Elue par la mondialisation, une <i>Nouvelle Classe politique médiatique</i> s'est mise en place, qui associe dans un même <i>élitisme de la richesse et du paraître,</i> dirigeants politiques, hommes d'affaires et représentants des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s'appellent par leurs prénoms) tous convaincus de la « dangerosité » des aspirations populaires. Alexandre Zinoviev, pour désigner cette Nouvelle Classe parlait de « supra-société ». Confrontée à un peuple qu'elle redoute et qu'elle méprise à la fois, elle constitue une <i>autorité oligarchique</i> qui s'emploie avant tout à préserver ses privilèges et à réserver l'accès du pouvoir à ceux qui émanent de ses rangs. Ce mépris du peuple s'alimente bien entendu de la critique d'un « populisme » assimilé désormais à n'importe quelle forme de démagogie ou d' « irrationalisme » de masse. Qui parle aujourd'hui du peuple s'expose par là même au reproche de « populisme ». Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle « maladie infantile » de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante. Le recours au « populisme » fournit ainsi à la mise à l'écart du peuple une justification théorique, sinon savante. » (Alain de Benoist, Krisis 2008)</p> <p>« Il faut toujours rappeler qu'il y a peu de temps encore, le terme de « populisme » était employé de façon tout à fait positive pour désigner certains mouvements révolutionnaires issus des traditions russes et américaines de la deuxième moitié du XIXème siècle. Ce n'est que depuis quelques années que Le Monde et les autres médias officiels se sont employés, avec beaucoup de cynisme, à conférer à ce terme (en lui-même irréprochable pour un démocrate) le sens infâmant qui est maintenant le sien) ; cela à seule fin, bien sûr, de pouvoir diaboliser comme « fasciste » ou « réactionnaire » toute inquiétude ou perplexité du peuple à l'endroit des décisions qui modifient sa vie, et que prend l'oligarchie régnante dans le silence de ses bureaux, après consultation de ses prétendus « experts ». (Jean Claude Michéa, Les intellectuels, le peuple et le ballon rond, Climats 1998)</p> </blockquote> <p>La Grèce n'est que le premier domino, les gars.</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlfini l'tiercé!tag:hoplite.hautetfort.com,2010-04-04:26831712010-04-04T01:13:08+02:002010-04-04T01:13:08+02:00 « On connaît la description par Jacques Attali de cette magnifique...
<p>« On connaît la description par Jacques Attali de cette magnifique <i>hyperclasse</i> promise à la domination du nouveau monde sans frontières : « <i>Ils ne posséderont ni entreprises ni terres, ni charges. Riches d'un actif nomade, ils l'utiliseront de façon nomade, pour eux-mêmes, mobilisant promptement du capital et des compétences en des ensembles changeants, pour des finalités éphémères dans lesquelles l'Etat n'aura pas de rôle. Ils n'aspireront pas à diriger les affaires publiques (la célébrité politique sera pour eux une malédiction). Ils aimeront créer, jouir, bouger. Connectés, informés, en réseau, ils ne se préoccuperont pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs rares enfants : seulement une éducation. Riches de surcroît, ils vivront luxueusement en nomades de luxe, souvent sans payer ce qu'ils consomment. Ils porteront le meilleur et le pire d'une société volatile, insouciante égoïste et hédoniste, partagés entre le rêve et la violence. L'hyperclasse regroupera plusieurs dizaines de millions d'individus. Ils seront attachés à la liberté, aux droits des citoyens, à l'économie de marché, au libéralisme, à l'esprit démocratique. Ils voteront, créeront des associations de consommateurs, cultiveront et développeront une conscience aiguë des enjeux planétaires ; à terme ils s'intéresseront plus à la condition humaine qu'à l'avenir de leur propre progéniture</i>. » (...)</p> <p>« Il serait donc bienvenu de reprendre sous une forme adaptée à notre époque, la vieille maxime d'August Bebel : « <i>Quand l'ennemi de classe accepte de me médiatiser, je me demande toujours quelle bourde j'ai encore bien pu commettre</i>. » Si TF1 ou Canal Plus décident de vous envoyer trois journalistes chaque fois que votre association réunit 300 personnes, il est effectivement temps de vous interroger sur ce que vous êtes réellement en train de dire ou de faire -<i>surtout</i> si quelques unes des stars les plus glauques du show-biz ont jugé excellent pour leur image de parader à vos cotés. Ou quand, par exemple, Jean-pierre Foucault accepte de poser l'une de ses inimitables questions (en l'occurrence « <i>Quel est le mot interdit au Scrabble : Zee, Zoé, Zou ou Zic ?</i>) afin que TF1 puisse contribuer à hauteur de 72 000 euros au financement du <i>Réseau éducation sans frontières</i> (Qui veut gagner des millions, jeudi 3 juillet 2008). Il est sûr qu'il va falloir maintenant beaucoup de subtilité dialectique aux têtes pensantes du Réseau pour expliquer à leurs ouailles le sens d'un si beau geste, de la part de la principale chaîne de propagande d'un Etat qu'elles jugent officiellement <i>raciste</i> et <i>policier</i>. » JC Michéa, La double pensée. 2008</p> <p><object height="385" width="640" data="http://www.youtube.com/v/7shLsnrtKT4&color1=0xb1b1b1&color2=0xcfcfcf&hl=fr_FR&feature=player_embedded&fs=1" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowScriptAccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/7shLsnrtKT4&color1=0xb1b1b1&color2=0xcfcfcf&hl=fr_FR&feature=player_embedded&fs=1" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlrebel attitudetag:hoplite.hautetfort.com,2010-03-17:26573392010-03-17T22:41:14+01:002010-03-17T22:41:14+01:00 ...
<p><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/874186240.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/01/01/1567275784.jpg" id="media-2341417" alt="big_5052_rebelle_attitude2_1_.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2341417" /></a></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p>« Ce n'est que de nos jours, qu'il est possible de commencer à mesurer exactement les effets politiquement catastrophiques de la croyance au caractère conservateur de l'ordre économique et libéral. C'est ce postulat insensé qui, depuis trente ans n'a cessé de conduire <i>mécaniquement</i> la plupart des militants de gauche à tenir l'adoption <i>a priori</i> de n'importe quelle posture modernisatrice ou <i>provocatrice</i> -que ce soit sur un plan technologique, moral ou autre- pour un geste qui serait toujours et <i>par définition</i> , « révolutionnaire », et « anti-capitaliste » ; terrible confusion qui, il est vrai, a toujours eu l'incomparable avantage psychologique d'autoriser ceux qui s'y soumettaient, à vivre leur propre obéissance à l'ordre industriel et marchand comme une modalité exemplaire de la « rebel attitude ».</p> <p>(JC Michéa, Préface à La culture du narcissisme de Christopher Lasch)</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlcooltag:hoplite.hautetfort.com,2010-03-09:26446912010-03-09T21:45:00+01:002010-03-09T21:45:00+01:00 Le plan Chatel contre l'absentéisme des profs (Le Figaro - 09.03.10)...
<blockquote> <p><span style="text-decoration: underline;"><i>Le plan Chatel contre l'absentéisme des profs</i></span> (Le Figaro - 09.03.10)</p> <p>Le ministre de l'Education nationale entend demander aux recteurs de se mobiliser pour améliorer les remplacements. Quitte à faire appel à des étudiants ou des retraités. (...)</p> <p><span style="text-decoration: underline;"><i>Une enseignante d'Histoire agressée par son élève</i></span> (Le Figaro - 09.03.10)</p> <p>Un élève de troisième d'un collège ardéchois a été convoqué devant la justice pour avoir aspergé de gaz lacrymogène vendredi son enseignante d'Histoire qui venait d'expliquer qu'al-Qaïda était une organisation terroriste, a indiqué l'enseignante aujourd'hui.<br /> <br /> Le parquet de Privas a confirmé l'agression, sans en préciser les circonstances. "Je venais d'expliquer que les attentats du 11 septembre 2001 étaient dus à l'organisation terroriste al-Qaïda, comme c'est écrit sur leur livre. Il s'est levé, a dit qu'al-Qaïda n'était pas terroriste, que les talibans non plus", a expliqué l'enseignante, également chef de ce petit établissement de Largentière.<br /> <br /> Le garçon de 15 ans a ensuite aspergé de gaz lacrymogène l'enseignante puis le conseiller principal d'éducation, qui ont été légèrement incommodés, a-t-elle ajouté, confirmant une information de la radio France Bleue. Ils ont porté plainte. Le garçon, qui va passer en conseil de discipline au sein de l'établissement, a également été convoqué devant le juge des enfants du tribunal de Privas mardi 16 mars. (...)</p> </blockquote> <p>Des étudiants! sans déconner! comment mieux cracher à la gueule des enseignants qu'en les remplaçant par des étudiants? Pourquoi pas des enfants comme chez les Kmehrs? Avec une Kalash pour les récalcitrants...misère. (mais qu'attendre d'autre d'un ex-VRP de Loréal?)</p> <p>Quant au collègien Ardéchois, je lui suggère de contacter la section locale du PS, pas trop tard pour être tête de liste dans sa région. ah! ah! (mais qu'attendre d'autre d'un jeune barbare?)</p> <p>Relu tantôt L'enseignement de l'ignorance de Michéa. Très convaincant, non seulement sur le désastre de l'éducation nationale, mais aussi sur son explication globale de ce chaos éducatif.</p> <p>Globalement, et indépendamment de causes structurelles et circonstancielles (massification de l'enseignement, dégradation du niveau des enseignants du au recrutement et à une "formation" indigente dans les IUFM, méthodes d'enseignement ineptes, abandon de l'exigence d'excellence chère à Finkielkraut, irruption du chaos sociétal dans l'enceinte scolaire, etc.), Michéa pointe la responsabilité du "marché".</p> <p>Pourquoi le marché s'accommode-t-il de la destruction de l'instruction -analphabétisme et inculture- d'une majorité d'élèves ? Parce que ces élèves sont de futurs consommateurs et qu'ils est vital pour l'économie qu'ils soient le moins cultivés et le plus aliénés possibles afin d'offrir le moins de résistance possible aux campagnes publicitaires, l'enracinement culturel et l'érudition étant des obstacles évidents à l'efficacité de la propagande consumériste...</p> <p>Pourquoi persiste-t-il quelques filières sélectives formant encore une élite de jeunes gens convenablement instruits et autonomes intellectuellement ? Parce que le marché a besoin de personnel compétent pour diriger ses bras armés que sont les grandes firmes internationales.</p> <p>Pourquoi dans les centres de formation de jeunes footballeurs utilisent-on encore des méthodes efficaces et traditionnelles éprouvées depuis l'antiquité (effort, sélection d'une élite, travail acharné, compétition impitoyable, autorité et discipline) ? Parce que le marché a besoin de jeunes footballeurs efficaces et brillants pour rapporter un maximum d'argent dans un secteur d'activité particulièrement lucratif. Ici, point n'est question de "sciences de l'éducation", de respect de la personnalité de l'élève ou d'éducation au " vivre ensemble"...</p> <p>Nul doute donc que s'il était vital pour le marché que les jeunes lycéens soient compétents et instruits, ils le seraient..</p> <p>Mais peut-être Michéa voit-il -à tort- la main invisible du marché partout ?</p> <p>On connaît le postulat de Michéa : les sociétés occidentales ne sont aujourd'hui que des sociétés de marché organisées essentiellement autour de ce dernier et encadrées par un carcan juridique extensif destiné, dans le même mouvement, à favoriser l'extension infinie de nouveaux droits et à garantir le respect de ces derniers...(sorte de quadrature du cercle progressiste).</p> <p>En 1964, Bourdieu écrit "Les héritiers", critique au vitriol de l'institution éducative et qui depuis est devenue le bréviaire de toute intelligentsia progressiste, notamment au sein de l'EN. Que dit Bourdieu ? L'école se présente comme l'égalité des chances, en fait c'est le lieu de la reproduction sociale. La bourgeoisie se reproduit par l'école. Les élèves issus des autres classes partent désavantagés par rapport au bagage acquis par imprégnation par les petits bourgeois dans leur foyer. Donc l'école c'est une machine terrible : non seulement elle reproduit les classes sociales mais elle légitime l'inégalité. Et cette critique a tellement porté qu'une école non reproductrice des "héritiers" s'est édifiée.</p> <p>Par ailleurs,au nom de l'égale dignité des individus, on a abouti à l'égale dignité des pratiques culturelles, à leur équivalence et donc à l'impossibilité de distinguer l'essentiel de l'inessentiel.</p> <p>Et c'est à partir de là que l'élitisme s'est vu affecté d'une valeur péjorative. Ce qui est très étrange puisque la République, ce n'était pas la haine de l'élitisme mais l'effort pour remplacer le critère de la naissance et de la fortune par le critère du travail et du mérite.</p> <p>L'école est ainsi l'objet d'une <i>double</i> entreprise de destruction :</p> <p>- interne, propre à l'institution, (les enseignants, les formateurs, inspecteurs, pédagogistes, sociologues de l'éducation, etc.), au nom même de la lutte contre la reproduction des inégalités et pour l'égalité des chances,</p> <p>- externe, propre à la nature même des sociétés occidentales de marché soumises à l'emprise libérale/capitalistique enjoignant à l'institution scolaire (par nature un sanctuaire) d'obéir à une logique économique (rentabilité, rendement, production, retour sur investissement, etc..) visant à produire non pas des êtres instruits et cultivés, autonomes et libres (pourquoi faire ? Voter NON au TCE ?) , mais de vrais consommateurs festifs et <i>abrutis</i> capables d'utiliser une carte bleue, un crédit revolving, capables de voter -au choix- Bayrou, Sarko ou Ségo et de garder un coin de cerveau disponible pour suivre les épisodes de la ferme des célébrités.</p> <p>Situation encore dégradée -à dessein ?- par l'arrivée massive de millions d'immigrants extra-européens, essentiellement maghrébins et sub-sahariens cumulant les handicaps (sociaux, linguistiques, culturels, etc.) et souvent <i>hostiles</i> aux cultures autochtones, tirant le niveau général des enseignements vers le bas et participant -de fait- à l'ensauvagement du monde scolaire.</p> <p>« <i>L'éducation de masse, qui se promettait de démocratiser la culture, jadis réservée aux classes privilégiées, a fini par abrutir les privilégiés eux-mêmes. La société moderne, qui a réussi à créer un niveau sans précédent d'éducation formelle, a également produit de nouvelles formes d'ignorance. Il devient de plus en plus difficile aux gens de manier leur langue avec aisance et précision, de se rappeler les faits fondamentaux de l'histoire de leur pays, de faire de s déductions logiques, de comprendre des textes écrits autres que rudimentaires.</i> »</p> <p>(Christopher Lasch. La culture du narcissisme, Climats 2000)</p> <p>« <i>Quand la classe dominante prend la peine d'inventer un mot (« citoyen ») employé comme adjectif), et d'imposer son usage, alors même qu'il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l'exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu'ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l'exclusion et l'injustice sociale, et constitue, à ce titre,</i> <i>l'amorce d'un geste citoyen.</i> »</p> <p>(JC Michéa, L'enseignement de l'ignorance, Climats 2000)</p> <p>« <i>Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ?</i> » (JC Milner, De l'école, 1984)</p> <p>« <i>Les dirigeants réunis à San Francisco (Mikaël Gorbatchev, George H W Bush, Margaret Thatcher, Vaclav Havel, Bill Gates, Ted Turner, etc.) sont arrivés à la conclusion que l'arrivée de la dénommée Société 20/80 (basée sur le principe de la Loi de Pareto) est inévitable, celle dans laquelle le travail de 20% de la population mondiale sera suffisant pour soutenir la totalité de l'appareil économique de la planète. La population restante (80 %) s'avèrera superflue, et, ne disposant pas de travail ni d'aucune forme d'occupation, nourrira une frustration croissante. Brzeziński proposât alors le tittytainment, un mélange d'aliment physique et psychologique, pour endormir les masses et contrôler leurs frustrations et protestations prévisibles. Brzeziński définit le tittytainment, comme une combinaison des mots anglais "tits" ("seins" en jargon américain) et "entertainment". Ce mot ne doit pas être appréhendé avec sa connotation sexuelle, il fait allusion à l'effet calmant, anesthésiant de l'allaitement maternel sur le bébé.</i> » (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski">source</a>)</p> <p>« <i>citius, altius, fortius</i> » dit-on...ça vient, ça vient! enjoy!</p> <p><object height="385" width="480" data="http://www.youtube.com/v/_V_nZNWPYQk&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/_V_nZNWPYQk&hl=fr_FR&fs=1&" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlMichéa contre le libéralismetag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-03-07:26396202010-03-07T17:30:00+01:002010-03-07T17:30:00+01:00 A l'occasion de la sortie en collection de poche du livre de Jean-Claude...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">A l'occasion de la sortie en collection de poche du livre de <strong>Jean-Claude Michéa</strong>, <em><strong>L'empire du moindre mal</strong></em>, nous reproduisons ici un article de <strong>Pierre Bérard</strong>, initialement paru dans la revue <em>Eléments</em> (n°128, printemps 2008).</span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><img id="media-2319207" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/772533361.jpg" alt="images.jpg" name="media-2319207" /></div><blockquote><div style="text-align: justify;"> <span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><strong>Jean-Claude Michéa contre le « moindre mal » du « meilleur des mondes » libéral !</strong></span></div><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><em>Auteur fondamental, Jean-Claude Michéa s'est toujours opposé à la « servitude libérale ». Son dernier essai s'inscrit dans cette veine, et l'approfondit : L'« empire du moindre mal », c'est notre civilisation. Dont l'état est plutôt morose...</em></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">À</span> <span style="font-style: normal;">l'oppos</span><span style="font-style: normal;">é</span> <span style="font-style: normal;">des «mutins de Panurge», ces l</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">gions de faux rebelles que le « syst</span><span style="font-style: normal;">è</span><span style="font-style: normal;">me » fabrique</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">la cha</span><span style="font-style: normal;">î</span><span style="font-style: normal;">ne pour qu'ils saturent de leurs bavardages l'espace d</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">volu</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">la contestation autoris</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">e, Jean-Claude Mich</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">a n'est pas un subversif</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">gages. Il est inconnu</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">la t</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">l</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">vision et pratiquement impossible</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">interviewer. Disciple d'Orwell et de Christopher Lasch, il publie avec</span> <em>L'empire du moindre mal</em> <span style="font-style: normal;">un livre brillant et, certes,</span> <span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">rudit, mais trouss</span><span style="font-style: normal;">é</span> <span style="font-style: normal;">d'une ironie mordante qui donne</span> <span style="font-style: normal;">à</span> <span style="font-style: normal;">sa lecture un</span> <span style="font-style: normal;">ind</span><span style="font-style: normal;">é</span><span style="font-style: normal;">niable plaisir.</span></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;">La thèse soutenue dans ce livre peut se résumer de manière lapidaire. Contrairement à ce que l'on entend souvent dire, il n'y a pas lieu de distinguer le libéralisme politique et culturel défini comme l'avancée illimitée des droits et la libération permanente des mœurs, qui a les faveurs de la « gauche », du libéralisme économique, qui rallie les suffrages de la «droite ». Si le libéralisme réellement existant présente plusieurs facettes, il est conceptuellement tout d'un bloc, chacun de ses aspects s'articulant logiquement à tous les autres. C'est un ensemble cohérent au point qu'adopter l'un de ses fragments, c'est aussitôt devoir s'accommoder de tous les autres.</span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Pour dissiper la persistante confusion intellectuelle qui pr</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">side</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">l'utilisation de ce vocable polys</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">mique, Mich</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">a se livre d'abord</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">une</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">tude g</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">n</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">alogique de la pens</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">e lib</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">rale, dont il situe classiquement les pr</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">misses au XVIIe si</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ècl</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">e. Les penseurs de cette</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">poque rompent en effet avec l'humanisme de la Renaissance et introduisent de nombreux paradigmes novateurs qui bouleversent l'ancienne repr</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">sentation du monde. Le premier de ces paradigmes appara</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">î</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">t avec l'invention de la science exp</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">rimentale de la nature et la physique galil</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">enne, «l'un des traits les plus singuliers de l'Occident moderne».</span></span></span></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><strong><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">Généalogie du libéralisme</span></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;">Cette véritable révolution théorique donne à la notion de progrès une «assise métaphysique particulièrement solide », qui favorise la croyance selon laquelle l'extension de la méthode galiléenne à l'étude de la nature humaine pourra, à l'avenir, permettre de développer une véritable «physique sociale» et créer ainsi les conditions indispensables, enfin «scientifiques» et «impartiales », pour résoudre le problème du politique. Hobbes et Spinoza sont les premiers, alors, à définir les postulats de cette «science politique» dont Auguste Comte reprit plus tard l'ambitieux dessein. Selon Michéa, il ne fait aucun doute que la révolution galiléenne a forgé une grande partie des outils philosophiques nécessaires au déploiement de l'imaginaire moderne, dont le libéralisme constitue l'énoncé le plus radical.</span></p><p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: Times New Roman,serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Un second paradigme surgit simultan</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ment d'une r</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">flexion sur les guerres de religion qui, pendant des d</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">cennies, ont mis le continent</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">feu et</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">sang. Par leur ampleur, ces conflits ont caus</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">un traumatisme durable et tous aspirent d</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">sormais</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">la paix civile. Question pos</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">e: comment</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">viter</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">l'avenir la «guerre de tous contre tous»</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">?</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">Forme de guerre qui serait, selon l'hypoth</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">è</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">se de Hobbes, la guerre «primitive» par excellence. La hantise du «plus-jamais-</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ç</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">a» conduit alors les penseurs</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">d</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">finir les conditions qui permettront au genre humain de bannir d</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">finitivement ce type de conflit. Ce refus une fois</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">tabli, la seule guerre qui demeure imaginable est la guerre de l'homme contre la nature, guerre de substitution conduite avec les armes de la science et de la technologie. Dans cette perspective, se rendre « comme ma</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">î</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">tre et possesseur de la nature », selon le mot d'ordre prom</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">th</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">en formul</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">par Descartes, devient un imp</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ratif moral. Transf</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">rer dans le travail d'arraisonnement de la nature l'</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">nergie pr</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">c</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">demment consacr</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">e</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">à</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">la guerre peut</span></span></span> <span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">ê</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">tre consid</span></span></span><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;"><span style="font-weight: normal;">é</s
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlL'empire du moindre maltag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-03-04:26354322010-03-04T18:10:00+01:002010-03-04T18:10:00+01:00 L'empire du moindre mal , le dernier essai de Jean-Claude Michéa ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><em><strong>L'empire du moindre mal</strong></em>, le dernier essai de <strong>Jean-Claude Michéa</strong>, initialement paru aux éditions Climats en 2008, sort en poche dans la collection Champs chez Flammarion. C'est l'occasion pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait de découvrir cet auteur essentiel dont la clarté, la justesse et la subtilité des analyses sont remarquables.</span></p><div><p style="text-align: center;"><img id="media-5933809" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/2446442181.jpg" alt="jean-claude michéa,michéa" /></p></div><div style="text-align: center;"> </div><blockquote><div style="text-align: justify;"><p><span style="font-size: small;">" L'ambition du libéralisme est d'instituer la moins mauvaise société possible, celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique. Pour ses partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la « tyrannie du Bien » a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à la tentation morale. Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus, et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché et traditionnellement privilégiée par la « Droite », que dans sa version culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule raison d'être de la « Gauche ». Il saisit admirablement la logique libérale dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même. D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir disparaître."</span></p></div></blockquote>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlbacktag:hoplite.hautetfort.com,2010-02-21:26195522010-02-21T17:23:00+01:002010-02-21T17:23:00+01:00 « Si nous envisageons dans leurs grandes lignes la genèse de la...
<blockquote> <p>« <i>Si nous envisageons dans leurs grandes lignes la genèse de la grandeur et de la décadence des civilisations qui ont précédé la nôtre, que voyons-nous ?</i></p> <p><i>A l'aurore de ces civilisations, une poussière d'hommes d'origine variées, réunie par les hasards des migrations, des invasions et des conquêtes. De sangs divers, de langues et de croyances également diverses, ces hommes n'ont de lien commun que la loi à demi reconnue d'un chef. Dans leurs agglomérations confuses se retrouvent au plus haut degré la caractéristiques psychologiques des foules [irrationalité, versatilité, réactions violentes, aspiration à être dominées, conduites, dangerosité]. Elles en ont la cohésion momentanée, les héroïsmes, les faiblesses, les impulsions et les violences. Rien de stable en elles, ce sont des barbares.</i></p> <p><i>Puis le temps accomplit son œuvre. L'identité de milieux, la répétition des croisements, les nécessités d'une vie commune agissent lentement. L'agglomération d'unités dissemblables commence à se fusionner et à former une race, c'est-à-dire un agrégat possédant des caractères et des sentiments communs, que l'hérédité fixera progressivement. La foule est devenue un peuple et ce peuple va pouvoir sortir de la barbarie.</i></p> <p><i>Il n'en sortira tout à fait pourtant que lorsque après de longs efforts, des luttes sans cesse répétées, et d'innombrables recommencements, il aura acquis un idéal. Peu importe la nature de cet idéal. Que ce soit le culte de Rome, la puissance d'Athènes, ou le triomphe d'Allah, il suffira pour doter tous les individus de la race en voie de formation d'une parfaite unité de sentiments et de pensées.</i></p> <p><i>C'est alors que peut naître une civilisation nouvelle avec ses institutions, ses croyances et ses arts. Entraînée par son rêve, la race acquerra successivement tout ce qui donne l'éclat, la force et la grandeur. Elle sera foule sans doute encore à certaines heures mais, derrière les caractères mobiles et changeants des foules, se trouvera ce substratum solide, l'âme de la race, qui limite étroitement les oscillations d'un peuple et règle le hasard.</i></p> <p><i>Mais, après avoir exercé son action créatrice, le temps commence cette ouvre de destruction à laquelle n'échappent ni les dieux ni les hommes. Arrivée à un certain niveau de puissance et de complexité, la civilisation cesse de grandir et, dès qu'elle ne grandit plus, elle est condamnée à décliner rapidement. L'heure de la vieillesse va sonner bientôt.</i></p> <p><i>Cette heure inévitable est toujours marquée par l'affaiblissement de l'idéal qui soutenait l'âme de la race. A mesure que cet idéal pâlit, tous les édifices religieux, politiques ou sociaux dont il était l'inspirateur commencent à s'ébranler.</i></p> <p><i>Avec l'évanouissement progressif de son idéal, la race perd de plus en plus ce qui faisait sa cohésion, son unité et sa force. L'individu peut croître en personnalité et en intelligence, mais en même temps aussi, l'égoïsme collectif de la race est remplacé par un développement excessif de l'égoïsme individuel accompagné de l'affaissement du caractère et de l'amoindrissement des aptitudes à l'action. Ce qui formait un peuple, une unité, un bloc, finit par devenir une agglomération d'individus sans cohésion et que maintiennent artificiellement pour quelques temps encore les traditions et les institutions. C'est alors que divisés par leurs intérêts et leurs aspirations, ne sachant plus se gouverner, les hommes demandent à être dirigés dans leurs moindres actes, et que l'Etat exerce son influence absorbante.</i></p> <p><i>Avec la perte définitive de l'idéal ancien, la race finit par perdre aussi son âme. Elle n'est plus qu'une poussière d'individus isolés et redevient ce qu'elle était à son point de départ : une foule. Elle en présente tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n'a plu aucune fixité et tombe à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu'elle conserve la façade extérieure crée par un long passé, mais c'est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s'effondrera au premier orage.</i></p> <p><i>Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dés que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d'un peuple.</i> » (Gustave Le Bon, Psychologie des foules, 1895)</p> </blockquote> <p>Bon, comme prévu, une bonne cargaison de phénomènes de foire cocaïnés et botoxés roulant Cayenne. Mais aussi ces montagnes magnifiques, ce froid glacial, ces quelques descentes loin du tumulte des remontées. Ces vallées d'Isère et de Romanche belles et tragiques dans leur attirail de vieilles gloires industrielles désarmées.</p> <p>Quelques lectures aussi : Le Bon, une découverte, dont ce bref passage sur le cycle des peuples m'a plu. Braudel aussi, j'en parlerai plus loin.</p> <p>L'« agglomération d'individus sans cohésion » de Le Bon m'a fait penser à la vision anthropologique pessimiste de Michéa sur ces foules anomiques et autonomes (débarrassées de toute hétéronomie religieuse, politique ou sociale mais aussi de toute tradition et de toute institution, bref des foules émancipées !) composées de monades soucieuses -avant tout- de leur meilleur intérêt dont la seule weltanschauung est désormais la jouissance sans limites de droits toujours plus nombreux et extensifs dans une société de marché judiciarisée à outrance. Le Droit comme une sorte de code de la route, n'indiquant nulle direction commune (au nom de quoi ou de qui ?) mais évitant à ces monades des collisions trop fréquentes...</p> <p>Et donc Braudel qui, dans sa <i>Grammaire des civilisations</i>, en préambule au chapitre Europe, mène une critique de l'idéal de liberté de la Renaissance et de l'Humanisme arguant que cette émancipation formidable consiste également en un éclatement des valeurs traditionnelles et des institutions établies par le temps et les hommes :</p> <blockquote> <p>« Une lettre de Descartes pose bien le problème. Si chacun, théoriquement, est libre et constitue une unité à soi seul, comment la société va-t-elle vivre, quelles règles suivra-t-elle, lui a demandé la princesse Elizabeth ? Et le philosophe répond (15 septembre 1645) : « <i>Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres et dont, par conséquent, les intérêts sont distincts de ceux du reste du monde, , on doit toujours penser qu'on ne saurait subsister seul et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore, l'une des parties de cette terre, l'une des parties de cet Etat, de cette Société, de cette famille à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance. Il faut toujours préférer les intérêts du tout dont on est partie à ceux de sa personne en particulier.</i> »</p> </blockquote> <p>Une leçon qu'ont oublié nos modernes progressistes, araisonneurs du monde patentés et incarnations de l'idéal bourgeois tel que le résuma parfaitement le jeune Marx :</p> <blockquote> <p>« <i>La bourgeoisie...partout ou elle a conquis le pouvoir, a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissaient l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité naïve dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substituée aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a dépouillée de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque là pour vénérables et qu'on considérait avec un sain respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré un voile de sentimentalité qui recouvrait les situations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent...</i></p> </blockquote> <blockquote> <p><i>[...] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c'est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d'idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d'avoir pu s'ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s'en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin,</i> <a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/402162421.2.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/1541608433.2.jpg" id="media-2293136" alt="vny5ubzj.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2293136" /></a><i>d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours.</i>» (Karl Marx et Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste, 1848.)</p> </blockquote> <p>Voilà. Sinon ces hordes hirsutes et pitoyables d'"enseignants" quotidiennement insultés et poignardés par leurs "apprenants"(parce qu'ils le valent bien, sûrement) défilant pour hurler leur trouille de faire « cours » face à ces jeunes barbares que le système produit à jet continu m'ont fait sourire tant il est <i>schizophrénique</i>, après avoir clamé pendant des années leur amour de la diversité<sup>TM</sup> et du vivrensembl<sup>TM</sup> et leur refus de transmettre quelque savoir que ce soit (instrument de la reproduction de la Domination, disait le cuistre Bourdieu...), de venir couiner sur l'ensauvagement de notre société et de <i>ses plus belles pépites</i> : on NE PEUT PAS A LA FOIS soutenir RESF (RESF-MEDEF même combat) et s'offusquer de la violence sans limites de nos jeunes barbares...</p> <p>Faudrait un minimum de cohérence, les biquets. Celle, par exemple de Jean Claude Milner, ancien Mao de la gauche prolétarienne, peut suspect de Sarkosysme primaire :</p> <p>« <i>Sait-on qu'il y a deux querelles scolaires et que la plus célèbre -séparant l'école publique de l'école privée- n'est ni la plus vraie ni la plus acharnée ? Sait-on qu'une autre querelle, traversant l'école publique elle-même, y oppose les amis du savoir à ceux qui, sous couvert de gestion, de pédagogie ou de dévouement, en réalité les haïssent ? Sait-on qu'il n'y a depuis 1945, qu'une seule et même Réforme et que les gouvernements, qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche, ont tous la même politique : mettre en place cette Réforme unique et tentaculaire ? Sait-on que cette dernière est radicalement hostile à toute école et à tout savoir ?</i> » (JC Milner, De l'école, 1984)</p> <p>Bon, adriana, qu'en penses-tu ?</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlvipère lubriquetag:hoplite.hautetfort.com,2010-02-03:25921962010-02-03T21:10:00+01:002010-02-03T21:10:00+01:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
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Crédits photo : AFP</p> <p class="MsoNormal">Pour Olivier Besancenot, une militante trotskiste peut être «féministe, laïque et voilée».</p> <p class="MsoNormal">Vendredi dernier, gare d'Argenteuil (Val-d'Oise). Olivier Besancenot effectue son premier déplacement de campagne en Ile-de-France, <a href="http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/20/01002-20100120ARTFIG00457-regionales-besancenot-tete-de-liste-en-ile-de-france-.php" target="_blank">où il mène la liste NPA</a>. À la veille du premier anniversaire du Nouveau Parti anticapitaliste, <a href="http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/02/07/01006-20090207ARTFIG00122--le-npa-un-petard-mouille-.php" target="_blank">fondé le 7 février 2009</a> sur les cendres de la LCR, le porte-parole du parti trotskiste défend un projet tout à fait révolutionnaire : permettre à une femme voilée de représenter le NPA. Sans ciller, il affirme qu'une femme peut être « féministe, laïque et voilée ». Et encore qu'une femme voilée, «c'est l'image de notre intégration dans les quartiers». Il confirme que le NPA présente - sur la liste du Vaucluse, en région Paca - une jeune candidate qui porte le voile : Ilham Moussaïd, étudiante et trésorière départementale de son parti, membre du «comité populaire» à Avignon." (<a href="http://www.lefigaro.fr/politique/2010/02/02/01002-20100202ARTFIG00688-le-npa-presente-une-candidate-voilee-.php"><span style="text-decoration: underline;">source</span>)</a></p> </blockquote> <p>Besancenot est à la gauche radicale ce que le Front national est à la Révolution Nationale: un ersatz. Le NPA (Nouveau Parti Anti-capitaliste) du facteur de Neuilly est sans doute le groupuscule politique le plus médiatisé par le Spectacle contemporain (TF1, Canal Plus, etc.) et ce seul fait devrait amener, dans un monde bien fait, les crédules bulots qui suivent ce pitre, à s'interroger sur la véritable doxa de ce "parti de gauche". Personne mieux que Michéa, à ma connaissance, n'a cerné la véritable nature de ce mouvement:</p> <blockquote> <p>« On peut découvrir, sur le site internet de Bertrand Lemennicier (l'un des quatre membres de la secte libérale du Mont-Pelerin que Luc Ferry a personnellement imposés, en 2003, au jury d'agrégation des sciences économiques), cette analyse exemplaire de Gérard Bramouillé (lui-même membre de la secte et du jury) : « L'immigré clandestin abaisse les coûts monétaires et non monétaires de la main d'œuvre. Il renforce la compétitivité de l'appareil de production et freine le processus de délocalisation des entreprises qui trouvent sur place ce qu'elles sont incitées à chercher à l'extérieur. Il facilite les adaptations de l'emploi aux variations conjoncturelles et augmente la souplesse du processus productif ». Il est donc politiquement indispensable de veiller, insiste l'universitaire patronal, à ce qu'on n'en vienne pas, par xénophobie, à faire de l'immigré clandestin « le bouc émissaire facile d'un problème difficile ». On trouvera, évidemment, dans cette analyse le fondement idéologique ultime (conscient ou inconscient) de tous les combats actuels de l'Extrême Gauche libérale (du MRAP au très médiatique « Réseau Education Sans Frontières ») pour légitimer l'abolition de tous les obstacles à l'unification juridique-marchande de l'humanité. (...)</p> <p>En France, c'est le film Dupont Lajoie (Yves Boisset, 1974) qui illustre de manière à la fois emblématique et caricaturale, l'acte de naissance d'une nouvelle Gauche, dont le mépris des classes populaires, jusque-là assez bien maîtrisé, pourra désormais s'afficher sans le moindre complexe. C'est, en effet, au lendemain de la défaite sanglante du peuple chilien, défaite dont le pouvoir alors traumatisant est, aujourd'hui bien oublié, que cette nouvelle Gauche s'est progressivement résolu à abandonner la cause du peuple (dont chacun pouvait désormais mesurer les risques physiques que sa défense impliquait) au profit d'une réconciliation enthousiaste avec la modernité capitaliste et ses élites infiniment plus fréquentables. C'est alors, et alors seulement, que l'« antiracisme » (déjà présenté, dans le film de Boisset, comme une solution idéale de remplacement) pourra être méthodiquement substitué à la vieille lutte des classes, que le populisme pourra être tenu pour un crime de pensée et que le monde du showbiz et des médias pourra devenir la base d'appui privilégiée de tous les nouveaux combats politiques, aux lieux et place de l'ancienne classe ouvrière. »</p> <p><a href="http://www.marianne2.fr/Quand-Jean-Claude-Michea-taquine-la-droite-liberale-et-la-gauche-bien-pensante_a78775.html">Jean-Claude Michéa, L'empire du moindre mal, Climats, 2009.</a></p> </blockquote> <p>CQFD</p>