Last posts on mallarmé
2024-03-29T15:45:07+01:00
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Raymond ALCOVERE
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Mallarmé, par Nadar, 1890
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2023-09-13:6461217
2023-09-13T18:35:57+02:00
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<p><img id="media-6474900" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/01/02/3556248822.jpg" alt="Mallarmé, Nadar" /></p>
Christian Jougla
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”BRISE MARINE” PAR MALLARME
tag:christianjouglaecrivain.hautetfort.com,2019-07-04:4804905
2019-07-04T16:17:15+02:00
2019-07-04T16:17:15+02:00
"Brise marine La chair est triste, hélas !...
<p> <span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif;"> <span style="font-size: 10pt;"> <span style="color: #ff9900;"> </span><span style="color: #ff9900;">"Brise marine</span><br /><br /><span style="color: #ff9900;">La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.</span><br /><span style="color: #ff9900;">Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres</span><br /><span style="color: #ff9900;">D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !</span><br /><span style="color: #ff9900;">Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux</span><br /><span style="color: #ff9900;">Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe</span><br /><span style="color: #ff9900;">Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe</span><br /><span style="color: #ff9900;">Sur le vide papier que la blancheur défend</span><br /><span style="color: #ff9900;">Et ni la jeune femme allaitant son enfant.</span><br /><span style="color: #ff9900;">Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,</span><br /><span style="color: #ff9900;">Lève l'ancre pour une exotique nature !</span><br /><span style="color: #ff9900;">Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,</span><br /><span style="color: #ff9900;">Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !</span><br /><span style="color: #ff9900;">Et, peut-être, les mâts, invitant les orages</span><br /><span style="color: #ff9900;">Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages</span><br /><span style="color: #ff9900;">Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...</span><br /><span style="color: #ff9900;">Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots ! "</span><br /><br /><span style="color: #ff9900;">(Stéphane Mallarmé).</span></span></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3722837" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://christianjouglaecrivain.hautetfort.com/media/00/02/3617545232.jpg" alt="brise marine,mallarmé,poème" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia,palatino;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #ff00ff;"><em> Séducteur</em> (1952) par René Magritte.<br /></span></span></span></p>
Ange Heurtebise
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L'homme a créé Dieu le sixième jour.
tag:angeheurtebise.hautetfort.com,2018-11-10:5352975
2018-11-10T11:10:00+01:00
2018-11-10T11:10:00+01:00
J'ai la nostalgie de l'éternité, le goût du néant et, la...
<p><img src="http://angeheurtebise.hautetfort.com/media/02/01/2608938929.jpg" id="media-5912666" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-size: medium; color: #000000; font-family: 'trebuchet ms', geneva;"><strong>J'ai la nostalgie de l'éternité, le goût du néant et, la nuit, quand je me dissous dans un sommeil sans images, je me désincarne. Le dégoût d'une vie misérable est souvent, plus ou moins consciemment, associé au désir d'une délivrance. Et si celle-ci prend parfois la forme naïve du paradis chrétien – délivrez-nous du mal – elle peut aussi exprimer l’aspiration toute simple à n’être plus rien. Etre éternel ou ne plus être, voici le yin et le yang, lumière et ténèbres. Depuis l’enfance, je suis parti en quête d’un paradis poétique dans l’enfer d’une vie prosaïque. Si je devais lancer un défi à Dieu, ce serait de refuser d’entrer dans le jeu vain du créateur et de la créature. Qu’en est-il de la divine providence lorsque l’on marche sans but au hasard des rues ? L’arbitraire qui décide des destinées est-il le bras armé de Dieu ou une dérisoire manifestation du chaos originel ? « Jamais un coup de dés n’abolira le hasard » écrivait Mallarmé, le hasard qui est l’irréductible preuve du néant. L’homme a créé Dieu le sixième jour parce qu’il s’ennuyait et aussi parce qu'il a toujours eu horreur du vide. Ce qu’il y a de divin en chacun de nous est avant tout la marque de notre profonde humanité, de ses limites et aussi celle de l’absence de perspectives au bout de chaque vie individuelle.</strong></span></p>
Paola Pigani
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Amica
tag:paolapigani.hautetfort.com,2017-08-11:5970638
2017-08-11T18:15:00+02:00
2017-08-11T18:15:00+02:00
©paolapigani Un coup de langue jamais n'abolira le...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5671622" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://paolapigani.hautetfort.com/media/02/01/732366314.jpg" alt="amica.jpg" />©paolapigani</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;">Un coup de langue jamais n'abolira le hasard</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p>
MCSJuan
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”La poésie comme vivre...”, Aédàn...
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2017-04-04:5929011
2017-04-04T02:27:00+02:00
2017-04-04T02:27:00+02:00
La poésie comme vivre qui inclut l'idée plutôt que de lui obéir. La...
<p><span style="font-size: 12pt;"><img id="media-6158523" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/1543030643.jpg" alt="poésie,spiritualité,sagesse,corps,yoga,chi qong,un jardin derrière le portique,spiritualité sauvage,spiritualité non-duelle,poésie de l’éveil et sagesses du corps,étoiles,la résidence de la solitude et de la lumière,méditations pyrénéennes,méditations,le visage du vent d’est,citations,livres,poètes,mallarmé,kenneth white,aédàn,ananda " />La poésie comme vivre qui inclut l'idée plutôt que de lui obéir. La poésie comme rappel à ce qui est vivant en soi, à ce qui toujours échappe : comme cet instant. Être-devenir dans un mouvement qui en même temps se saisit et en même temps relâche, qui embrasse et qui se défait. La poésie, essence de vitalité qui brûle les lèvres, éveille les sens et parfois déchire, parfois nous adoucit le cœur.</span></p><p>Ananda (Aédàn)</p><p>Texte en accueil d’un site entre poésie et mystique (ou sagesse), <em>Un jardin derrière le portique</em>, Ananda. / Sous-titre, <em>Poésie de l’ éveil et Sagesses du Corps</em>. Site d’Ananda… (<span style="text-decoration: underline;">MISE à JOUR</span>. L'auteur a supprimé le site. On le retrouve sur sa <span style="text-decoration: underline;">page Facebook</span>, <em>Spiritualité sauvage</em>, et avec le nom <span style="text-decoration: underline;">Aédàn</span>. Lien ci-dessous...).</p><p>Je mets en illustration la couverture d'un livre de <span style="text-decoration: underline;">Kenneth White</span> dont le titre peut représenter la démarche d'Ananda/Aédàn et dire le "lieu" de son écriture...</p><p>L’auteur (poète, traducteur, artiste, enseignant) utilise, pour lui-même, des noms contextuels, donc, suivant le contexte, on le reconnaîtra tel ou tel. Comme Aédàn pour sa page Facebook sur la spiritualité non-duelle (avec un si beau nom : « <span style="text-decoration: underline;">Spiritualité sauvage</span> »)... <a href="https://www.facebook.com/SpiritualiteSauvage">https://www.facebook.com/SpiritualiteSauvage</a></p><p>Il est ce « garçon vêtu d’étoiles » qui apparaît dans un de ses fragments poétiques. Spiritualité au sens mystique (ou sage) du terme. Ou poésie telle que définie par <span style="text-decoration: underline;">Mallarmé</span>, qu’il cite dans une note de lecture du « <span style="text-decoration: underline;">Journal</span> » : « la seule tâche spirituelle » (<span style="text-decoration: underline;">lettre à Léo d’Orfer</span>, 27 juin 1884)... (<span style="color: #ff0000;">lien inactif, donc supprimé</span>).</p><p>Regard. Ouvrir la page d’un autoportrait bleu (revenir à l’accueil), celui de l’arbre de la colonne vertébrale intérieure : ce qui n’étonnera pas ceux qui pratiquent un yoga (comme lui, et comme moi autrefois) ou un chi qong (comme moi, depuis qu’autrefois a été remplacé par un très long maintenant durable de pas mal d’années…)... (<span style="color: #ff0000;">Lien supprimé.</span>.. Imaginez la représentation de la structure intérieure du corps, os et énergie).</p><p>Lisant ce texte introductif, « <span style="text-decoration: underline;">La poésie comme vivre </span>», (programme et manifeste), et d’autres pages du « <span style="text-decoration: underline;">jardin derrière le portique</span> », je pense à un poème de <span style="text-decoration: underline;">Kenneth White</span>, dans un ouvrage que j’ai posé tout en haut d’une bibliothèque, pas sur un rayon de livres, mais sur le dessus, entre les pages dures d’un livre objet où je glisse des trésors, pour être sûre de retrouver facilement ce mince volume, sans qu’il risque d’être perdu, comme d’autres, dans la masse des pages entassées. Retrouver le recueil, d’abord (mais pas seulement) pour une page, où tout est dit d’une démarche particulière, celle qui accepte la rareté du poème, pour que le sens soit le résultat d’une lente alchimie qui réussira à capter l’essence du langage à la frontière du silence, des significations dont la grammaire est celle du regard. Texte de méditant, pour qui l’écriture est pratique de sagesse, exercice sur soi, tissage de l’être. Sans cesse revenir sur l’espace de la page, sculpter les mots le vide le temps les sons. </p><p>Ainsi interfèrent, ici, trois visages de la seule poésie, écriture, qui m’intéresse vraiment : celle qui ne cherche pas le paraître d’un jeu formel, mais déblaie justement les masques, en arrachant l’illusion vaine, couche par couche. Vers un centre. Tout en malaxant, sculptant, les sons et les images… </p><p><span style="text-decoration: underline;">Aédàn/Ananda, Mallarmé, Kenneth White</span>… </p><p><em>MC San Juan</em></p><p>...</p><p>Voici ce qu’écrit <span style="text-decoration: underline;">Kenneth White</span> :</p><p><span style="font-size: 12pt;">« Travaillant et retravaillant</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> les mêmes textes</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> jour après jour</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> perdant tout sens</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> de ‘production’ et de ‘publication’</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> toute idée d’une ‘réputation’ à forger</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> engagé plutôt dans quelque chose</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> — loin de toute littérature —</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> que l’on pourrait pertinemment nommer</span></p><p><span style="font-size: 12pt;"> un yoga poétique »</span></p><p> <span style="font-size: 8pt;">La résidence de la solitude et de la lumière / </span><span style="font-size: 8pt;">Méditations pyrénéennes 1</span></p><p> <span style="font-size: 8pt;">William Blake and co. édit. (1978)</span></p><p><span style="text-decoration: underline;">Kenneth White</span>, liens… (pour situer le lien...).</p><p><span style="text-decoration: underline;">Les livres</span>… <a href="http://bit.ly/2nVYGkY">http://bit.ly/2nVYGkY</a> </p><p><span style="text-decoration: underline;">Site officie</span>l, accueil… <a href="http://www.kennethwhite.org">http://www.kennethwhite.org </a></p><p>.....................</p><p><span style="text-decoration: underline; color: #ff0000;"><img id="media-6010547" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/02/3368033973.jpg" alt="poésie,spiritualité,sagesse,corps,yoga,chi qong,un jardin derrière le portique,spiritualité sauvage,spiritualité non-duelle,poésie de l’éveil et sagesses du corps,étoiles,la résidence de la solitude et de la lumière,méditations pyrénéennes,méditations,le visage du vent d’est,citations,livres,poètes,mallarmé,kenneth white,aédàn,ananda " />MISE à JOUR</span>. <span style="text-decoration: underline;">NOTE du 6 juillet 2019</span>. À l'occasion de la sortie du <span style="text-decoration: underline;">livre</span> d'<span style="text-decoration: underline;">Aédàn</span>, <span style="text-decoration: underline;">Célébrations & Crépuscules</span>... <a class="" href="http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2019/07/06/spiritualite-sauvage-et-le-livre-d-aedan-6162504.html" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">http://tramesnomades.hautetfort.com/archive/2019/07/06/spiritualite-sauvage-et-le-livre-d-aedan-6162504.html</span></a></p><p><span style="text-decoration: underline;">Rappel</span>. <span style="text-decoration: underline;">Sa PAGE Facebook</span>, <span style="text-decoration: underline;">Spiritualité sauvage</span>... <a href="https://www.facebook.com/SpiritualiteSauvage">https://www.facebook.com/SpiritualiteSauvage</a></p>
fredlautre
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GEORGES PEREC : LA DISPARITION
tag:lantidote.hautetfort.com,2016-03-21:5777180
2016-03-21T09:00:00+01:00
2016-03-21T09:00:00+01:00
1 C’est curieux, n’est-ce pas,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Arial','sans-serif';"><img id="media-5325378" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/01/533523057.jpg" alt="1969 LA DISPARITION.jpg" /><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;">1</span></span><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">C’est curieux, n’est-ce pas, l'exceptionnelle biographie de Georges Perec par David Bellos m’a donné envie de rouvrir plusieurs livres de et sur l’écrivain. Parmi ceux-ci, le moindre n’est pas <u>La Disparition</u>, le désormais célébrissime lipogramme en « </span><em><span style="font-size: 14pt;">e </span></em><span style="font-size: 14pt;">», que les gens informés ont, paraît-il, beaucoup lu.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Le plus curieux dans l’affaire, c’est que le procédé est aujourd’hui très célèbre, mais qu’il n’a plus jamais, sauf erreur, donné lieu à la naissance d’un livre aussi digne d’attention. En littérature, <u>La Disparition</u> occupe la même place que « </span><em><span style="font-size: 14pt;">ptyx </span></em><span style="font-size: 14pt;">» dans le sonnet de Mallarmé, un « </span><em><span style="font-size: 14pt;">hapax </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (du grec « </span><em><span style="font-size: 14pt;">une seule fois</span></em><span style="font-size: 14pt;"> »). Disons-le : le roman de Perec, d’après ce que je sais (mais je peux me tromper) n’a rien de connu qui puisse lui être comparé. Comme si l’auteur avait tué le genre en lui donnant naissance.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">J’ai donc relu <u>La Disparition</u>, ce roman de trois cents pages conçu et écrit avec une visible jubilation à partir de ce que le romancier s’est à lui-même interdit : la lettre la plus fréquente de la langue française. Un tour de force. Mieux, je dirai un numéro d’équilibriste. Ou plutôt de contorsionniste. On ne se lance pas, en effet, un tel défi sans s’exposer aux rudes nécessités de la langue. En français, se priver du « </span><em><span style="font-size: 14pt;">e </span></em><span style="font-size: 14pt;">», c’est réduire drastiquement la richesse du vocabulaire : une gageure.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Inutile de le nier : ça oblige à des acrobaties sans nom, je veux dire que Perec est évidemment obligé de tricher avec la langue, et même avec l’histoire (avec sa grande hache) : « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Au nom du salut public, un Marat proscrivit tout bain, mais un Charlot Corday l’assassina dans son tub </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (p.13). « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Charlot Corday </span></em><span style="font-size: 14pt;">», il fallait oser. Je l’avoue, en tombant sur la trouvaille, j’ai bien rigolé. Et je dirai que c’est un peu le problème du livre tout entier : il fait souvent rire ou sourire (pourquoi le nier ?), mais on le prend rarement au sérieux.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Car c’est un livre bourré de clins d’œil faits au lecteur invité à devenir une sorte de complice. Par exemple, quand je tombe sur « </span><em><span style="font-size: 14pt;">l’arbin </span></em><span style="font-size: 14pt;">», « <em>l'oisir </em>», « </span><em><span style="font-size: 14pt;">sa vision qui l’hantait </span></em><span style="font-size: 14pt;">», « </span><em><span style="font-size: 14pt;">sarbacan </span></em><span style="font-size: 14pt;">», « </span><em><span style="font-size: 14pt;">bousins </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (pour bouseux), je dis pourquoi pas. Je veux bien sourire encore, face à « </span><em><span style="font-size: 14pt;">un fort migrain</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">aux cordons vocaux</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">tout allait à vau-l’iau</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">la mail-coach, un vrai guimbard</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Ah ! Moby Dick ! Ah maudit Bic ! </span></em><span style="font-size: 14pt;">». A propos de Moby Dick, Perec se permet de résumer à sa façon lipogrammatique le chef d’œuvre de Melville. Je retiens ceci : « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Puis, au haut du grand mât, il plantait, il clouait un doublon d’or, l’offrant à qui saurait voir avant tous l’animal </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (mais, sauf erreur, Achab enfonce le doublon d’un coup de masse, sans le clouer).</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Allez, j’accepte encore de m’amuser, avec « </span><em><u><span style="font-size: 14pt;">Blanc ou l’Oubli</span></u></em><em><span style="font-size: 14pt;"> d’Aragon</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">il s’agissait, dit-il, d’un rond portant au mitan un trait droit, soit, si l’on voulait, d’un signal s’assimilant à l’indication formulant la prohibition d’un parcours</span></em><span style="font-size: 14pt;"> », « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Trois chansons du fils adoptif du Commandant Aupick </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (vous avez compris ce qu’il y a à comprendre : <u>Blanche ou l’Oubli</u>, le sens interdit, Charles Baudelaire).</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">J’apprécie aussi, à l’occasion, d’enrichir mon vocabulaire : je ne connaissais pas « </span><em><span style="font-size: 14pt;">baralipton </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (je ne suis pas très fort en syllogismes), « </span><em><span style="font-size: 14pt;">avaro </span></em><span style="font-size: 14pt;">» (la tuile !) et quelques autres. Mais je me dis que l’auteur attige, qu’il en rajoute quand il écrit : « </span><em><span style="font-size: 14pt;">mais pour qui j’urai alors d’avoir un amour constant </span></em><span style="font-size: 14pt;">», « <em>nous avions naquis </em>», ou « </span><em><span style="font-size: 14pt;">la coruscation d’un automnal purpurin </span></em><span style="font-size: 14pt;">». Soyons honnête : il m’est arrivé de me laisser prendre au récit, en des moments qui ne sont pas trop rares, heureusement. Georges Perec est excellent quand il fait oublier la contrainte formelle. Mais la plupart du temps, elle reste là, sous votre nez, à vous narguer, trop visible et parfois laborieuse.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Cette contrainte, il la formule d’ailleurs explicitement : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">« </span><em><span style="font-size: 14pt;">Mais, plus tard, quand nous aurons compris la loi qui guida la composition du discours, nous irons admirant qu’usant d’un corpus aussi amoindri, d’un vocabulariat aussi soumis à la scission, à l’omission, à l’imparfait, la scription ait pu s’accomplir jusqu’au bout.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><em><span style="font-size: 14pt;">Abasourdis par l’inouï pouvoir marginal qui, contournant la signification tabou, la saisit pourtant, la produit pourtant par un biais subtil, la disant plus, l’ultradisant par l’allusion, l’association, la saturation, nous garantirons, lisant, la validation du signal sans tout à fait l’approfondir. </span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><em><span style="font-size: 14pt;">Puis, à la fin, nous saisirons pourquoi tout fut bâti à partir d’un carcan si dur, d’un canon si tyrannisant</span></em><span style="font-size: 14pt;"> » (p.196).</span><em><span style="font-size: 14pt;"> </span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">On pense évidemment à la célèbre histoire d’Edgar Poe <u>La Lettre volée</u>, où Dupin, ce précurseur de Sherlock Holmes, grâce à la subtilité de son raisonnement, perce le secret et déjoue la machination du ministre qui voulait du mal à une grande dame. Je laisse de côté les savantes considérations, célèbres parmi les intellos, que Jacques Lacan a posées sur la nouvelle de Poe. L’idée, c’est que les gens ne remarquent pas, en général, ce qui leur crève les yeux. Comme l’écrit Perec : « </span><em><span style="font-size: 14pt;">Oui, fit Savorgnan, disons qu’Anton tout à la fois montrait mais taisait, signifiait mais masquait</span></em><span style="font-size: 14pt;"> » (p.111).</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Révéler un secret tout en le taisant, tout le paradoxe qui court dans l’œuvre de Georges Perec est là.</span><span style="font-size: 14pt;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'times new roman', times, serif;">Voilà ce que je dis, moi.</span></p>
Pascal Adam
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Note sur la littérature...
tag:theatrummundi.hautetfort.com,2015-04-28:5612207
2015-04-28T18:14:36+02:00
2015-04-28T18:14:36+02:00
30. Voilà bien la place qui échoit désormais à l’employé aux écritures....
<p style="text-align: center;"><img id="media-5021460" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/3943719822.jpg" alt="salle-de-cours-ancien-lycc3a9e-agricole-douai-wagnonville.jpg" /></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">30. Voilà bien la place qui échoit désormais à l’employé aux écritures. Certes, l’écrivain par nature fut toujours un esseulé, mais longtemps il échafauda dans les marges – où il se trouvait pour cela repoussé – des constructions littéraires audacieuses vouées un moment à l’incompréhension et au rejet d’une société qu’il défiait, anticipant la liberté nouvelle, la beauté de demain, dans une langue qui faisait trembler ou rougir ses contemporains dont il se donnait en somme pour tâche de révéler l’étroitesse de vues. C’était un réprouvé ; on le craignait ; on ne voulait le voir ni l’entendre. Aujourd’hui, l’indifférence qu’il inspire est juste nuancée parfois d’un peu de pitié amusée. On admet sa logorrhée sibylline comme celle du dément ou de l’ivrogne. Il parle une langue qui a lâché sa prise sur le réel, qui est d’emblée aussi absconse pour ses non-lecteurs que celle de Montaigne ou de du Bellay dans le texte. Son soufre relève la fadeur du monde dans la mesure où un morceau de sucre trempé dans l’Atlantique modifie le taux de salinité des sept mers. Se produit pour la littérature ce qui s’est produit pour la peinture : tout le monde s’en fout. Elle n’a plus de sens. Le talent est là toujours – de même que l’on trouverait d’excellents cochers de diligence s’ils voulaient s’en donner inutilement la peine – mais la lettre a vécu ; <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aboli bibelot d’inanité sonore.</em> Ce ne sont pas les chefs d’œuvre qui manquent sans doute, seulement on s’en fout, voilà, on n’en a plus rien à foutre, des chefs d’œuvre. Le chef d’œuvre est même un peu ridicule aujourd’hui, comme son nom l’indique, comme le couvre-chef. Il n’est pas de ce monde. N’y a-t-il pas déjà assez de monuments pour notre ennui ? L’écrivain est une espèce de fantôme qui trouve quelques lecteurs encore, eux-mêmes des fantômes qui ne sauraient reconnaître sous peine de tout à fait se dissoudre que le château qu’ils hantent est désormais inhabité, au mieux transformé en musée, que leur culture est devenue une chimère sans avenir, que le monde n’en veut plus – s’en fout mais alors – et s’apprête à s’en passer complètement, que le bâillement de l’écolier est un abîme où tous les livres disparaissent, que le cerveau nouveau, toujours aussi capable certainement, a développé d’autres aptitudes incompatibles, des circuits de pensée où le train du langage déraille avec son chargement. Comment croire encore à l’avènement de circonstances propices de nouveau à la naissance d’un lecteur de Mallarmé ou de Blanchot ? La littérature ne mord plus, elle n’agrippe plus, n’accroche plus – encore un peu s’agrippe, s’accroche, comme une naufragée au bastingage ; mais elle pèse trop, on ne veut plus d’elle à bord, des pieds lui écrasent les doigts. Elle ne s’enfonce plus comme un coin dans le réel ; elle supplie plutôt pour y garder sa place, elle se fait toute petite. Son temps est révolu, toutes ses tentatives pour s’adapter et complaire à l’époque jouent contre elle, accélèrent son agonie ; s’émousse dans ces postures ce qui lui restait de violence, de révolte, d’ironie. Comment y croire encore ? L’auteur s’obstine, trop engagé, devenu à peu près inapte à tout autre activité, mais sa littérature est sans illusions, sabotée, suicidaire. Sa bombe artisanale crépite dans ses mains, pauvre fusée d’artifices. Il écrit comme on s’immole par le feu quand tout est déjà cuit. Et, bien sûr, il refusera d’admettre que son analyse de la situation, désespérément lucide, ne trahit que sa propre lassitude.</span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;">Eric Chevillard, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’auteur et moi</em></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; text-indent: 7.1pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt;"> </span></strong></p>
Solko
http://solko.hautetfort.com/about.html
L'absente de tous bouquets
tag:solko.hautetfort.com,2015-02-22:5564731
2015-02-22T20:31:00+01:00
2015-02-22T20:31:00+01:00
« À quoi bon la merveille de transposer un fait de nature...
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span class="apple-converted-space"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed','sans-serif'; mso-bidi-font-family: Arial; color: #252525;"> <span style="color: #000000;">« </span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed','sans-serif';">À quoi bon la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition</span><span class="apple-converted-space"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif;"> </span></span><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed','sans-serif';"><span id="189" title="Page:Mallarmé - Vers et prose.djvu/189"></span>vibratoire selon le jeu de la parole, cependant : si ce n’est pour qu’en émane, sans la gêne d’un proche ou concret rappel, la notion pure ?</span></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif; color: #000000;"> Je dis : une fleur ! et hors de l’oubli où ma voix relègue aucune couleur, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets. »</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif; color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed','sans-serif';"><span style="color: #000000;">Frappé – suffit pour cela de</span> <span style="color: #ff0000;"><a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Vers_et_Prose/Divagation_première"><span style="color: #ff0000;">quelques lignes de Mallarmé</span></a></span> <span style="color: #000000;">relues – du peu de goût, d’enclin, d’affection de ce présent infect pour la poésie, la qualité vibratoire du son, la résonance absolue du signe en l’esprit dans la richesse et la tension de tout son arbitraire. Race maudite nous voici devenus, race plusdite même, race sans poètes tandis que les mots de la tribu mallarméenne un à un jetés à l’encan sont mis en procès dans l’imaginaire populaire par l’infectieux agent politicien. </span></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif; color: #000000;">Quelques lignes d’une langue non point morte mais tue, à l’heure que le jeu de la parole se borne au vent imbu du dire et que la notion pure se retire, et que le concret bat tambour, ignare et assourdissant !</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif; color: #000000;">Oserai-je même dire : une fleur, de peur que sitôt ne frappe à ma porte la salopette d'un livreur du <em>Monoprix</em>, son bouquet éteint à la main, vide de tout risque et stupidement présent sur la page où nul ne l’aurait désigné ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Gill Sans MT Condensed', sans-serif; color: #000000;">A quoi bon donc cette merveille du pur poème, sinon la protection d’un son dans l’écrin de la suggestion, infime et seul écran face à la honte déjà toute bue dans le calice du signe de l'horreur de demain ?</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4916892" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/02/00/2953306143.jpg" alt="mallarmé,crise de vers,poésie,littérature,signe,sémiologie,propagande" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: small;"><em>Portrait de Stéphane Mallarmé par Manet,<span style="color: #333333; line-height: 36px; text-align: start;"> 1876</span></em></span></p>
Carmen SERGHIE LOPEZ
http://elargissement-ro.hautetfort.com/about.html
Anniversaires 2014
tag:elargissement-ro.hautetfort.com,2014-01-10:5267115
2014-01-10T07:11:00+01:00
2014-01-10T07:11:00+01:00
(De mes photos) Happy 7th Birthday, Rowen...
<p id="yui_3_13_0_ym1_6_1389273764830_27" style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px;"><span id="yui_3_13_0_ym1_6_1389273764830_47"><img id="media-4395675" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/3809051395.jpg" alt="001fleurs rouges vert.jpg" /></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px;"><span style="color: #000000;"><em>(De mes photos)</em></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px;"><span><span style="color: #000080;"><em><strong><br /></strong></em></span></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px;"><span id="yui_3_13_0_ym1_6_1389273764830_47"><span style="color: #000080;"><em><strong>Happy 7th Birthday, Rowen Valentina! La multi ani! </strong></em></span></span></p><p id="yui_3_13_0_ym1_6_1389273764830_27" style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><br /></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><em><strong><span id="yui_3_13_0_ym1_6_1389273764830_50">Bon Anniversaire, CEFRO, 6 ans, malgré tout! <a href="http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2013/12/14/temp-145ba6b045321cb9e9351a07d0abf982-5246470.html">On continue.</a></span></strong></em></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><em><strong><span><br /></span></strong></em></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><em><strong><span><br /></span></strong></em></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000000;"><span style="color: #000080;">Les deux dés, que je garde dans mon porte-monnaie, sont tombés hier pour la première fois dans cette combinaison (six-six). Ils sont tombés vraiment par hasard, lorsque j'ai renversé le porte-monnaie sur le bureau, pour compter...Le plus petit (blanc), je l'ai trouvé après le départ de ma mère, dans son appartement dont la vente allait donner CEFRO en France.. L'autre (brun), je l'ai trouvé dans cet appartement (condominium) à Charleston loué pour quelques jours de vacances, lors du premier séjour aux States en 2007. Même si pour Mallarmé <em>un coup de dés jamais n'abolira le hasard</em>, selon les dernières théories, il paraît que celui-ci n'existe pas.</span></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><br /></span></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"> Et la chanson (de Rowen): </span><a style="background-color: transparent; font-size: 13.63636302947998px;" href="http://youtu.be/BD9EPeGWoLQ">http://youtu.be/BD9EPeGWoLQ</a></p><p style="padding: 0px; margin: 0.1em 0px; font-family: HelveticaNeue, 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: 13.63636302947998px; background-color: transparent;"><span style="color: #000080;"><em><strong><span><img id="media-4395686" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://elargissement-ro.hautetfort.com/media/02/01/1245406785.jpg" alt="001 (17).jpg" /></span></strong></em></span></p>
Littérature de partout
http://litteraturedepartout.hautetfort.com/about.html
Jean Bollack, Au jour le jour
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2013-10-05:5186334
2013-10-05T05:00:00+02:00
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...
<p> </p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4271752" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/02/02/1436176884.jpg" alt="1744157056.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;"><span style="mso-spacerun: yes;">Mallarmé</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">X 631</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pour Mallarmé, tout écrit est vers, et fournit la matière du beau ; il est « partout dans la langue où il y a rythme »<a style="mso-endnote-id: edn;" title="" name="_ednref" href="#_edn1"></a>, même si le plus souvent le rythme que porte l'énoncé est entravé. Il n'existe donc pas de frontière — de la prose peut-être, mais guère de la poésie.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>En ce temps de révolution, la souveraineté de l'alexandrin subsistait et tout le reste venait en second, contestait son autorité et l'ébranlait — on a une matière et sa décomposition. Mallarmé, dans un entretien, forcément plus public, qu'il accorde, retraduit la situation, moins pour se trouver lui-même que pour la faire comprendre à d'autres et expliciter sa pensée. Il embrasse la littérature dans sa totalité, retient tout ce qui peut y prétendre. Il se fait le critique expert des œuvres les plus lues, et prend pour critère le pouvoir créateur d'une poésie, redéfinie, et jamais soumise à la réalité immédiate. La création même, le pouvoir démiurgique nouveau sont revendiqués ; ils forment le domaine réservé du lettré, et suscitent les objections d'un interlocuteur profane.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Baskerville; color: #0000ff;">Jean Bollack, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Au jour le jour</em>, P.U.F, 2013, p. 532. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 70.9pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Baskerville; color: #ff0000;">©Photo Tristan Hordé</span></p><p> </p><div style="mso-element: endnote-list;"><br clear="all" /><hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="edn" style="mso-element: endnote;"><p class="MsoEndnoteText"><span style="color: #0000ff;"><a style="mso-endnote-id: edn;" title="" name="_edn1" href="#_ednref"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #0000ff;"><span style="font-family: Baskerville;">1</span></span><span style="font-family: Baskerville;"> Mallarmé, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Œuvres complètes</em>, édition Henri Mondor, Paris, 1945, p. 867.</span></span></p></div></div>
Fichtre
http://fichtre.hautetfort.com/about.html
The-blue-pipe - V - and she is soon to be mine - Alphonse Rabbe
tag:fichtre.hautetfort.com,2013-05-17:5057693
2013-05-17T07:00:00+02:00
2013-05-17T07:00:00+02:00
Extrait d' Album d'un Pessimiste,...
<p><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"> </span></span></span><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: x-small;"> </span></span></span></p><p><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><strong><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #000000;">Extrait d'</span><em><span style="color: #000000;">Album d'un </span><span style="color: #000000;">Pessimiste, </span></em><span style="color: #000000;">1835 (posthume), </span></span><span style="color: #000000;"><span style="text-decoration: underline;">Alphonse Rabbe (1784-1829)</span> :</span></span></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;"><strong><span style="color: #333399; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Jeune homme, allume ma pipe ; allume et donne, pour que je chasse un peu l'ennui de vivre ; pour que je me livre à l'oubli de toutes choses, tandis que ce peuple imbécile, avide de grossières émotions, précipite ses pas vers la pompeuse cérémonie du sacré coeur, dans l'opulente et superstitieuse Marseille.</span></span></span></strong></span> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080050" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/3779279706.jpg" alt="Rimbaud, verlaine, leonardo di caprio, pipe, tabac, fumer" width="321" height="247" /> <img id="media-4080063" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/2290269162.jpg" alt="rimbaud, verlaine, pipe" width="196" height="248" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: x-small;">Image du film "Rimbaud Verlaine" (1995), Leonaro di Caprio Rimbaud croqué par Verlaine</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Pour moi, je hais la multitude et son stupide empressement : je hais ces tréteaux sacrés ou profanes, ces fêtes, aux prix desquels un peuple malheureux consent si aisément à l'oubli des maux qui l'accablent. Je hais ces marques d'un servile respect, que la foule abusée prodigue à qui la trompe et l’opprime. Je hais ce culte d'erreur qui absout le crime, contriste l'innocence et pousse au meurtre le fanatique, par ses inhumaines doctrines d'exclusion. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Pardonnons aux dupes ! Tous ceux qui vont là, se sont promis du plaisir. Infortunés humains ! nous poursuivons sur toutes les routes ce fantôme attrayant. N'être pas où l'on est, changer de place et d'affections, quitter le supportable pour le pire ; voguer de nouveautés en nouveautés pour obtenir une sensation de plus ; vieillir chargé de désirs non satisfaits, mourir enfin d'avoir vécu, telle est notre destinée. </span></span></span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080068" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/01/1241547498.jpg" alt="gregory peck" width="263" height="310" /> <img id="media-4080069" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/4271799490.jpg" alt="humphrey bogart" width="252" height="310" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Gregory Peck Humphrey Bogart</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #333399;"><strong>Que cherché-je moi-même au fond de ton petit fourneau, ô ma pipe ? Je cherche, comme un alchimiste, à transmuer les chagrins du présent en passagères délices.</strong></span> Je pompe ta vapeur à coups pressés, pour porter dans mon cerveau une heureuse confusion, un rapide délire préférable à la froide réflexion. Je cherche le doux oubli de ce qui est, le rêve de ce qui n'est pas, et même de ce qui ne peut pas être. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Tu me fais payer tes consolations faciles : le cerveau s’use et s'alanguit peut‑être, par le retour journalier de ces mouvements désordonnés. La pensée devient paresseuse, et l'imagination se fait vagabonde, par l'habitude d'ébaucher en vacillant d'agréables fictions. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">La pipe est la pierre de touche des nerfs : le véritable dynamomètre de la fibre déliée. Jeunes gens qui cachez une organisation délicate et féminine sous des vêtements d'hommes, ne fumez pas, ou redoutez de cruelles convulsions ; et, ce qui serait plus cruel encore, la perte des faveurs de Vénus. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #333399; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><strong>Fumez, au contraire, amants malheureux, esprits ardents et inquiets, obsédés du poids de vos pensées</strong>. </span></span></span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080074" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/2833524669.JPG" alt="Mallarmé, manet" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Mallarmé par Manet</span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080076" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/3834189250.jpg" alt="van gogh, pipe, autoportrait" width="406" height="457" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Van Gogh, autoportrait</span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080095" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/1480538055.jpg" alt="monet autoportrait, pipe, tabac" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Monet, autoportrait</span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><br />Les savants de l'Allemagne tiennent une pipe à côté de leur écritoire. C'est à travers les flots de fumée de tabac, qu'ils poursuivent les vérités de l'ordre intellectuel et transcendantal. Voilà pourquoi leurs ouvrages, toujours un peu nuageux, passent la portée de nos philosophes français, que la mode et les salons obligent de s'imbiber de parfums plus suaves et plus gracieux. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Lorsque le député des muses d'Erlangen arriva dans la maison de Kotzebue, le vieillard, avant que de venir le joindre, lui fit présenter du café et une pipe. Ce signe d'une hospitalité touchante ne désarma point l'intrépide jeune homme : une larme vint mouiller sa paupière ; mais il persista. Pourquoi ? il s'immolait pour la liberté. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Le malheureux travaille le jour ; et le soir, quand son pain est gagné, les bras croisés, devant sa porte en ruines, il dissipe dans la fumée de sa pipe le peu de pensée que le repos de ses membres pourrait lui laisser. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">J'honore vos intentions, philosophes modernes qui voulez que cet homme réfléchisse, raisonne, discute, approuve ou blâme, tout comme vous. Par l'exercice de sa pensée, il évitera, je l'avoue, quelques‑uns des nombreux écueils de la vie ; il échappera à quelques embûches ; mais il tombera dans l'abîme du doute et s'instruira tristement du néant de son propre coeur. Ah ! tant que l'ordre éternel ne lui fera pas des destins meilleurs, laissez-le boire et fumer; c'est le plus sûr. <br />Maupertuis ne fut pas un homme vulgaire : il avait mesuré le pôle, et sondé les mystères de la génération. Enhardi par ses premiers succès, il entreprit de lever le voile qui cache à nos yeux le monde inconnu. Il voulut relever le trépied prophétique de l'avenir ! L'infortuné ! son châtiment suivit de près cette audace insensée... </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Bientôt, se plongeant dans l'oubli de lui‑même, il se tua par l'usage immodéré des spiritueux. N'eût‑il pas mieux valu pour lui, fumer et moins penser ? s'étourdir doucement chaque jour, au lieu de s’empoisonner en désespéré, à grands flots d'eau-de-vie! Objet digne de pitié, même pour ces misérables Lapons, qu'il avait si curieusement observés ! </span></span></span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080084" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/487004596.jpg" alt="cary grant" width="259" height="333" /> <img id="media-4080086" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/3144644248.jpg" alt="clarck gable" width="255" height="334" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: x-small;">Cary Grant Clarck Gable</span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080091" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2252566039.jpg" alt="gary cooper" width="258" height="359" /> <img id="media-4080092" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/2420532791.jpg" alt="henry fonda" width="263" height="359" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Gary Cooper Henry Fonda</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">O ma pipe, que je te dois de biens ! Qu'un importun, un sot discoureur, un méprisable fanatique vienne à m'aborder, soudain je tire un cigare de mon étui ; je commence à fumer, et dès lors si je suis condamné au déplaisir de l'entendre, j'échappe du moins au supplice de lui répondre.</span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Par intervalles, un sourire amer fait contracter mes lèvres ; et le sot s'applaudit, croyant que je l'approuve. Il attribue à l'effet du cigare indiscret 1’expression équivoque dont je paie son babil... il redouble d audace... Mais suffoqué de son impertinence, je pousse tout à coup les flots d'une épaisse fumée amassée dans ma bouche, comme le dépit dans mon sein. </span></span></span></p><p align="justify"><strong><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">J'exhale tout à la fois une vapeur brûlante et une indignation contrainte. Oh ! que la sottise d'autrui est nauséabonde à qui déjà est mécontent et las de son propre poids !... je le submerge de fumée... que ne puis-je 1’asphyxier, le sot, de la lave de mon petit volcan ! ... </span></span></span></strong></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080109" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/01/4150564292.jpg" alt="Dali" width="283" height="273" /> <img id="media-4080120" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/1705843852.jpg" alt="Errol Flynn" width="234" height="273" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Dali</span> <span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;"> Errol Flynn</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Mais lorsqu'un ami, aimable d'esprit et de coeur, vient au‑devant de moi, le plaisir de la pipe me rend plus vif encore le bonheur de cette rencontre. Après les premiers discours qui s'élancent rapides, tandis que le punch enflammé dissipe, dans la flamme pétillante, les parties spiritueuses dont la liqueur surabonde, les verres se touchent... Ami, de ce jour en un an, puissions‑nous vider la coupe fraternelle, sous des auspices meilleurs ! </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Alors nous allumons nos cigares : pressé de lui parler de mille choses diverses, je laisse souvent éteindre le mien, et il me donne de son feu... je suis comme un vieil époux qui rallume vingt fois de suite, sur les lèvres d'une jeune beauté, 1’énergie de sa flamme vingt fois impuissante ; ô mon ami, quand donc luiront des jours plus heureux ? </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Dis‑le moi, mon ami : dans les lieux d'où tu viens, les hommes sont‑ils pleins d'espérance et de courage ? Gardent‑ils une fidélité constante au culte de notre grande divinité ? Combien de temps encore nous faudra‑t‑il ronger le frein humiliant qui nous condamne au silence... </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Qu'il me tarde de jeter ma part de servitude ! Qu'il me tarde de voir réduire en poudre les titres vains de la tyrannie qui nous opprime ! De voir les cendres d'un diadème déshonoré se dissiper au souffle des patriotes, comme la cendre de ma pipe se dissipe au mien. Mon âme est lasse d'attendre je calcule avec effroi les manoeuvres d'une ténébreuse perversité. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Regarde comme ce peuple, soulevé tout entier par l'infâme secte de Loyola, court se précipiter au-devant de leurs bizarres processions : vieux et jeunes, hommes et femmes, tous s'empressent de recevoir leurs hypocrites et inutiles bénédictions. Les imbéciles ! Si la peste passait en procession, ils iraient la voir aussi. Dis‑moi ? Un tel peuple est‑il fait pour la liberté ? N'est‑il pas plutôt condamné à vieillir enfant dans les langes d'un double esclavage ? </span></span></span></p><p align="justify"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4080126" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/01/4195127136.jpg" alt="Rainier" width="214" height="217" /> <img id="media-4080127" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/2303562292.jpg" alt="andré breton" width="289" height="217" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;">Rainier André Breton</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Heureusement la liberté a ses secrets et ses ressources. Ce peuple, qui nous semble à jamais abruti, s'instruit cependant, et s'éclaire chaque jour : pardonnons aux esclaves de courir aux distractions. Souffrons qu'une mère impudique se flatte que ses filles passeront pour vierges, quand elles auront été bénies. Ne nous étonnons pas que de vieux scélérats espèrent suer le levain du crime, en se fatiguant à porter des simulacres méprisés.</span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Les hommes sont encore enfants ; pourtant le genre humain grandit, et brise, en marchant, ses lisières. Le temps approche où il n'écoutera plus le boiteux qui criera d'arrêter, où il ne demandera plus son chemin à l'aveugle. Que le monde s'éclaire, Dieu le veut... Pour nous, fumons en attendant une aurore nouvelle. </span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">O ma pipe ! Je te dois chaque jour cet emblème expressif d’humilité que la religion ne place qu’une fois par an sur le front de 1’adorateur chrétien. L'homme n est que cendre et poussière... C'est, en effet, tout ce qui reste à la fin, du coeur le plus tendre ou le plus magnanime, du coeur le plus enivré de joie et d'orgueil, ou le plus consumé de peines amères.</span></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: book antiqua,palatino; color: #000000; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">Ce faible reste, ces cendres mêmes le plus léger zéphyr le
Pascal Adam
http://theatrummundi.hautetfort.com/about.html
Grande clarté
tag:theatrummundi.hautetfort.com,2012-12-15:4929530
2012-12-15T23:30:46+01:00
2012-12-15T23:30:46+01:00
Que les poètes s’inspirent plus de la...
<p style="text-align: center;"><a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/3618547816.jpg" target="_blank"><img id="media-3883846" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/3348742420.jpg" alt="proust jeune.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; line-height: 115%; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><span style="line-height: 115%;">Que les poètes s’inspirent plus de la nature, où, si le fond de tout est un et obscur, la forme de tout est individuelle et claire. Avec le secret de la vie, elle leur apprendra le dédain de l’obscurité. Est-ce que la nature nous cache le soleil, ou les milliers d’étoiles qui brillent sans voiles, éclatantes et indéchiffrables aux yeux de presque tous ? Est-ce que la nature ne nous fait pas toucher, rudement et à nu, la puissance de la mer ou du vent d’ouest ? A chaque homme elle donne d’exprimer clairement, pendant son passage sur la terre, les mystères les plus profonds de la vie et de la mort. Sont-ils pour cela pénétrés du vulgaire, malgré le vigoureux et expressif langage des désirs et des muscles, de la souffrance, de la chair pourrissant ou fleurie ? Et je devrais citer surtout, puisqu’il est la véritable <em>heure d’art</em> de la nature, le clair de lune où pour les seuls initiés, malgré qu’il luise si doucement sur tous, la nature, sans un néologisme depuis tant de siècles fait de la lumière avec de l’obscurité et joue de la flûte avec le silence.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><span style="line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><span style="line-height: 115%;">Proust, <em>Contre l’obscurité</em>, 1896</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><span style="line-height: 115%;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong><span style="line-height: 115%;"> </span></strong></span></p>
Christian Jougla
http://christianjouglaecrivain.hautetfort.com/about.html
”LE TOMBEAU D'EDGAR POE” DE MALLARME
tag:christianjouglaecrivain.hautetfort.com,2012-08-19:4807907
2012-08-19T20:01:00+02:00
2012-08-19T20:01:00+02:00
"Le Tombeau d'Edgar Poe Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité...
<p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: georgia,palatino; color: #ff9900; font-size: small;"> "Le Tombeau d'Edgar Poe<br /><br />Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,<br />Le Poète suscite avec un glaive nu<br />Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu<br />Que la mort triomphait dans cette voix étrange !<br /><br />Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange<br />Donner un sens plus pur aux mots de la tribu<br />Proclamèrent très haut le sortilège bu<br />Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.<br /><br />Du sol et de la nue hostiles, ô grief !<br />Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief<br />Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,<br /><br />Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,<br />Que ce granit du moins montre à jamais sa borne<br />Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur."<br /><br />(Stéphane Mallarmé).<br /></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p> </p><p align="center"><img id="media-3712824" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://christianjouglaecrivain.hautetfort.com/media/01/02/2671317019.jpg" alt="le tombeau d'edgar poe,mallarmé,poème" /></p><p><span style="color: #ff00ff;"> Edgar Allan Poe.</span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3712826" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://christianjouglaecrivain.hautetfort.com/media/00/00/2563011563.jpg" alt="le tombeau d'edgar poe,mallarmé,poème" /></p><p> </p><p> <br /><span style="font-family: georgia,palatino;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #ff00ff;"> Monument à la mémoire d'Edgar Poe,</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia,palatino;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #ff00ff;"> dans le cimetière presbytérien de Baltimore.<br /></span></span></span><span style="font-family: georgia,palatino;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #ff00ff;"> (Il fut placé, en 1913, à l'emplacement originel de la tombe de l'écrivain).<br /><br /></span></span></span></p>
nauher
http://off-shore.hautetfort.com/about.html
Sonner matines
tag:off-shore.hautetfort.com,2012-03-02:4621019
2012-03-02T00:01:00+01:00
2012-03-02T00:01:00+01:00
Cloître de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac Un commentaire de Sophie...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3466197" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/00/01/2795063155.jpg" alt="poésie,langage,mallarmé,rêverie" width="553" height="322" /></p><p style="text-align: center;">Cloître de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac</p><p align="JUSTIFY"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Un commentaire de <a href="http://strictement-confidentiel.com/">Sophie K.</a> sur un <a href="http://off-shore.hautetfort.com/archive/2012/02/25/chant-du-demi-jour.html">texte récent</a> m'a ramené, par un effet de ricochets amusant, à une réflexion sur le rapport singulier (et la beauté -ou la laideur- tout aussi singulière) du mot. Elle utilisait la belle expression « sonnant matines ». Belle expression, en effet, parce qu'elle activait un découpage du jour désormais archaïque <span style="font-size: small;">(1)</span> et que l'absence de l'article défini accroissait encore la distance où pouvait se réfugier l'évocation, ce que ne nous offre pas la ritournelle <em>Frère Jacques</em>, quand on demande au religieux de « sonne(r) les matines ». Ce <em>presque</em>-<em>rien</em> manquant, ce signe médiéval de la langue était délicieux.</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">L'ironie du hasard a fait que le lendemain je me suis retrouvé au rayon frais d'une moyenne surface, devant des œufs et, notamment, des œufs bio, marque <em>Matines</em>. J'ai tout de suite pensé que pour certains, alors, ce mot si doux à mon oreille, ancré dans un imaginaire de cellules monastiques, de cloître silencieux, aux sculptures apocalyptiques (comme à Moissac), dans la froidure d'un novembre forestier, alors que des pas glissent sur la pierre divine, ce mot pouvait n'être que l'assurance d'un produit de qualité, une idée soudaine de gâteau ou de tortilla.</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Si j'essaie de comprendre pourquoi le mot <em>matines</em> à une coloration si différente, alors qu'il est le même, en apparences, j'avancerai que dans l'expression médiévale le /t/ acquiert du mot qui le précède l'éclat tintinnabulant d'une cloche, pourtant discrète (à l'inverse de la dérisoire sonnette moderne) comme un paysage flamand de Huysmans, ou ésotérique, à la manière d'une esquisse de Bertrand. Dans sa récupération commerciale, il est plombé de la rondeur indigeste du /œ/ mis en boîte par six ou par douze. Au premier horizon, une poésie de l'instant furtif, de la musique intérieure d'une conscience qui s'incarne dans le lointain ; au second, la lourdeur prévisible de l'estomac.</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Il n'y a rien de mal à sentir cette différence : elle ne condamne pas le prosaïsme de la marque mais de cette étrangeté cocasse (du moins pour moi) j'ai vu resurgir un souvenir estudiantin. Le très spirituel Jean Rohou, qui nous éclairait avec délice sur la littérature classique et ses enjeux esthétiques et politiques, se gaussa un jour (à quelle occasion ? Mystère) des extases mallarméennes, et notamment du dernier vers de <em>L'Azur </em>:</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em> Je suis hanté ! L'azur ! L'azur ! L'azur !</em></span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ce que d'aucuns envisageaient, à travers la répétition, comme le signe de l'indicible, à travers le sémantisme, comme un infini où se perdre jusqu'à l'aphasie, lui le ramenait, sourire malicieux aux lèvres, au premier azur de sa jeunesse, soit une marque (là aussi...) d'essence et des bidons de carburant. L'image n'avait bien sûr rien qui puisse éveiller la rêverie. Il reprit son cours, convaincu que nous n'en penserions pas moins, vu que nous suivions par ailleurs les cours de Jean-Luc Steinmetz, grand mallarméen devant l'Éternel. </span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les mots ont ainsi un sens commun qui déploie un univers circonscrit, lequel nous utilisons selon l'usage. Ils ont aussi un territoire poétique que nous pouvons pourtant, au-delà de tout, récuser. Car il nous arrive de les <em>habiter</em> autrement (pas tous mais certains, et selon des configurations hétérogènes et aléatoires -pour l'esprit- ), de les habiller d'apparat ou de dégoût. La raison en est parfois claire, parfois obscure. Peut-être n'est-ce pas le cas pour tout le monde... Ils sont là, en nous, comme des quasi objets qui agrègent autour d'eux une part de notre vie. Ils ont une histoire, et leur histoire croise la nôtre. Ils sont sans doute un trémail de notre passé, au même titre que les souvenirs physiques dont le corps n'a pas voulu se débarrasser.</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ils ne sont pas loin, parfois, de ces êtres que nous aimons ou détestons, sans pouvoir mettre sur ces sentiments des mots, des mots justement...</span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: medium;">(1)Tout emploi du temps obéit aujourd'hui à l'ordre strict et directif du minutage. C'est un horaire insensible, à la mathématique implacable. C'est un engrenage de montres et de pointeuses.</span></span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><br /></span></p><p align="JUSTIFY"><span style="font-size: large; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><strong> Photo : X</strong></span><br /></span></p>
fredlautre
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PETITE HISTOIRE DU DESASTRE (2)
tag:lantidote.hautetfort.com,2011-12-19:3996836
2011-12-19T09:00:00+01:00
2011-12-19T09:00:00+01:00
Résumé : je ne vois que ce que je sais, et je ne fais que ce que j’ai...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Résumé : je ne vois que ce que je sais, et je ne fais que ce que j’ai appris (proverbe telugu). </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">La transparence a disparu lorsque les peintres ont cru dur comme fer saisir le monde « tel qu’il était », au moment où il était. Autrement dit, l’illusionnisme a été à son comble quand il a changé de camp. Avant, les peintres savaient qu’ils étaient des prestidigitateurs, qu’ils étaient capables de faire apparaître la nature dans le salon, sur le mur en face de la cheminée. On les admirait pour ça. On peut appeler ça de l’humilité <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(voire de l’orgueil). Ou de la lucidité. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Et puis les photographes sont arrivés, l’index appuyé sur un bouton, qui ont confisqué la transparence à leur unique profit et usage. Alors, les peintres se sont drapés dans leur dignité, bouffis d’orgueil. Ils sont devenus opaques. Leur personne a commencé à compter. La vitre est devenue un écran. Qu’est-ce que la photo leur laissait ? Du coup, les impressionnistes ont attiré l’attention sur la façon d’appliquer les couleurs, et fait de l’artiste un personnage, au prétexte qu’ils introduisaient sur la toile le MOMENT. Ah, le moment !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Alors c’est vrai, ils avaient des arguments à faire valoir. Et des arguments techniques, s’il vous plaît. Assumés. Mine de rien, ils ont jeté à la poubelle la ligne, la surface, le modelé, le dégradé. C’est vrai, ça, quand tu regardes <span style="text-decoration: underline;">Le Bassin d’Argenteuil</span>, de CLAUDE MONET, mais que tu le regardes de vraiment près, tu ne vois plus rien. Rien que des taches de couleur séparées les unes des autres. La peinture a divorcé du dessin.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pourquoi croyez-vous qu’on les a méprisés, quand on a vu ce qu’ils faisaient ? Pour l’unique raison qu’ils balançaient l’Académie comme un détritus. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Certains ont ensuite appelé ça « divisionnisme ». Je veux bien. Moi, je dirais volontiers que les impressionnistes ont inventé le PIXEL. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>L’impressionnisme est l’ancêtre du numérique en image. C’est lui qui a ouvert la voie. Et je ne parle pas de SEURAT : jetez seulement un œil, mais de très près, sur <span style="text-decoration: underline;">Un Dimanche d’été à la Grande-Jatte</span> ou sur <span style="text-decoration: underline;">Le Cirque</span>, vous m’en direz des nouvelles. Mais c’est un extrémiste, on a même appelé ça « pointillisme », à force d’être pointilleux. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Donc de près, vous ne voyez aucun « sujet ». Pour le distinguer, il faut prendre un peu de recul. C’est là que la transparence se recompose, c’est là qu’on a la Seine, l’ombrelle, la meule, la cathédrale de Rouen. Les impressionnistes, finalement, ils n’ont pas rompu avec la nature. Seulement avec l’Académie. Alors même que c'est une peinture savante, peut-être seulement un peu plus « scientifique ». </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Ça veut dire une chose : les impressionnistes ne cherchent pas à rendre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« <em style="mso-bidi-font-style: normal;">la chose, mais l’effet qu’elle produit</em> » (ça c’est MALLARMÉ qui l’a dit, autour de 1860, pour dire que ça remonte). Non la chose, mais l'effet. Elle est là la rupture. Ils intellectualisent, quoi. Ben oui, c’est qu’une peinture comme celle-là, il faut du raisonnement pour y parvenir.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">On est en route vers l’abstraction. Je ne dis pas pour aimer les impressionnistes, puisque tout le monde les aime, mais pour les comprendre, il faut de la pensée. Contrairement à ce qu’on pense, ça demande un effort. Et à l’arrivée, finablement (comme on disait chez moi), ils ne sont pas si épastrouillants qu’on le dit. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">En délaissant le modelé, le dégradé, la ligne, les impressionnistes ont eu l’impression de casser la vitre qui s’interposait encore entre l’œil et la nature. En fait, ils ont posé la première pierre d’un mur de séparation. Celui sur lequel le Capitaine Haddock se casse le nez dans <span style="text-decoration: underline;">Les 7 boules de cristal</span>. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">L’effet principal de l’impressionnisme sur la manière de peindre est de rompre avec le continu de la nappe de couleur, qui avait prévalu jusqu’à eux. Ce que certains appellent « décomposition lumineuse ». Et dans le fond, ce n’est pas grand-chose. Je sais qu’il y a des précédents, mais ça reste disséminé ici ou là. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Après les<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>impressionnistes, cette manière <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>s’impose et se généralise. Irréversible. C’est une vraie catastrophe, qui s’est appelée plus tard « modernité <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">». </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">On peut dire que le peintre impressionniste hésite encore à sauter le pas. Il met un pied dans le sable mouvant de la rupture (le divisionnisme), mais il garde l'autre dans la glèbe grasse de la tradition (la représentation du réel). J'aime bien donner dans la métaphore bien lourde, de temps en temps. C'est rigolo, non ? C'est aussi ce qui fait de tous les amoureux de la peinture impressionniste des aventuriers timorés, des explorateurs en pantoufle, des révolutionnaires conservateurs. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Aimer la peinture impressionniste, c'est, dans le fond, ne pas s'opposer à la « marche vers la modernité », tant que celle-ci ne fait pas « table rase du passé ». C'est « aller vers l'ombre » sans « lâcher la proie ».</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Car dans la modernité, au diable la transparence et l’illusion. C'est fini. Adieu, veaux, vaches et tout ce qui va avec. Qu’on se le dise : l’artiste devient un homme libre. Il a su « s’affranchir » de la réalité. Même que ANTONI TAPIES a publié un livre intitulé <span style="text-decoration: underline;">La Réalité comme art</span>.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il s’est montré capable de « transgresser » le « pacte » de la représentation. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Il prend sa toile pour ce qu’elle est : une toile, une page blanche, sur laquelle il peut projeter n’importe quoi. C’est là que la peinture devient sa propre fin. L’impasse, quoi. « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Une impasse sans issue dont on ne peut sortir, oui, chef !</em> », déclare l’inspecteur Crouton dans le magnifique <span style="text-decoration: underline;">Libellule s’évade</span>, BD de MAURICE TILLIEUX. L’artiste est artiste parce qu’il a décidé que c’était comme ça. Il fait ce qu’il veut. Il est libre, Max. La toile est devenue un but en soi, le mur du fond, l’horizon bouché, l’absence d’au-delà. L’artiste y projette sa dimension restreinte. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Alors, vous avez CEZANNE avec sa Sainte-Victoire découpée en quadrilatères, vous avez DERAIN, qui schématise en couleurs unies un paysage avec sa perspective, mais sans son volume (<span style="text-decoration: underline;">La Côte d’Azur près d’Agay</span>), vous avez BRAQUE, et les cubes de ses <span style="text-decoration: underline;">Maisons à l’Estaque</span>. Bref, vous avez toute la MODERNITÉ. Et ça se passe après la rupture et la décomposition impressionnistes. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Une fois que vous avez « déconstruit » la méthode, que vous l’avez pulvérisée et réduite à ses composantes, les artistes vont pouvoir piocher dans cette sorte de bibliothèque, en extraire un élément, et faire carrément de cet élément un style, qui fait qu’on le reconnaît au premier coup d’œil. Par exemple, FERNAND LEGER parle des lignes, formes et couleurs comme des « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">trois grandes quantités plastiques</em> ». Eh oui, c’est comme ça qu’on parle. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Ça peut être la géométrie perpendiculaire (MONDRIAN), la ligne courbe (GEORGES MATHIEU ou CY TWOMBLY, vous savez, celui du tableau « souillé » par le baiser amoureux d’une visiteuse, à Saint-Etienne, il me semble), le dessin (les gribouillons enfantins de DUBUFFET), la surface (par exemple SIMON HANTAÏ), la couleur (MARC ROTHKO, YVES KLEIN), la matière (ANTONI TAPIÈS). On n’en finirait pas. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">KAZIMIR MALEVITCH a pu peindre <span style="text-decoration: underline;">Carré blanc sur fond blanc</span>. Même qu’il a appelé ça « suprématisme ». PIERRE SOULAGES a pris le contrepied en appliquant du noir sur du noir. Il paraît (on me l’a dit) que c’est très très fort. Si on le dit, ce n’est pas moi qui vais contredire. </span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Et ne me parlez pas de PABLO P., l’opportuniste en chef de la peinture moderne, qui payait ses restaurants en signant la nappe pour la plus grande joie du patron. Ce despote cynique gardera toujours à mes yeux les traits et le nom que le même MAURICE TILLIEUX lui a donnés dans <span style="text-decoration: underline;">Popaïne et vieux tableaux</span> (la suite du précédent) : OBLAP OSSAPIP (très jolie trouvaille). PABLO P. n’est finalement qu’un grossier éjaculateur : de la vitalité à en être malade, mais pas de morale. Exactement comme un certain DSK. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Et encore heureux êtes-vous si vous êtes épargné par l’œuvre qui exige la participation du spectateur ; ou bien l’œuvre d’ « art brut » (les productions des fous, mais aussi de GASTON CHAISSAC) ; ou encore l’œuvre d’ « art pauvre » (KOUNELLIS, MARIO MERZ, PIERO MANZONI). </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt
Solko
http://solko.hautetfort.com/about.html
Sur la scène
tag:solko.hautetfort.com,2011-01-28:3083310
2011-01-28T11:07:00+01:00
2011-01-28T11:07:00+01:00
J’ai trop souvent l’impression, lorsque je me rends au théâtre, que cet art...
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">J’ai trop souvent l’impression, lorsque je me rends au théâtre, que cet art a cessé d’être le grand rassembleur qu’il fut jadis, pour n’être plus, parmi d’autres, qu’un anodin représentant en images. Voilà pourquoi, contraint par l’époque, je peux passer de longs mois à ignorer son chemin qui me fut cher. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Et puis soudain, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">cinq</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">six</em> spectacles, une sorte de boulimie presque involontaire, comme à la recherche d’ébranlements considérables dans la température des fondations éboulées. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Rejoindre le lieu d’où voir, et cet instinct égaré : « Le désespoir en dernier lieu de mon Idée qui s’accoude à quelque balcon lavé à la colle ou de carton-pâte », larmoyait Mallarmé (1) – et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">larmoyer</em> est à entendre ici sous un jour positif –, tenter la clé du spectacle.</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Georgia","serif"; color: #000000;"><span style="font-size: small;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Longtemps, la culture des gens de théâtre – à cela la vive crainte que le bourgeois toujours leur porta – fut de ne rien conserver de lui-même : là, un soir efface l’autre, et chacun mérite la nouvelle et seule énigme d’une représentation ; on dit que c’est ainsi que le pape succède non pas à son prédécesseur, mais à Pierre lui-même. Comme si rien de trop ne comptait jamais, brûler les planches, flamber son cœur en guise de martyre, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">jouer</em> fut longtemps le seul mystère du comédien. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Et dans un geste aussi aristocratique que catholique, centon échappé de la crèche, par le parvis de la cathédrale jusqu’au miroir de sa loge, l’homme de théâtre garda cela comme un honneur, à travers les siècles de possession. Telle fut sa coquetterie, qu’une maison jalouse dût ne durer, par nature qu’un instant. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Malgré l’aride travail qu’avait été l’édification de la précédente, assembler les poutres de la prochaine avec la ferveur d’un débutant, le compagnonnage d’un averti, le métier de l’artisan au déclin. Tant d’œuvres perdues, soit. Mais tant d’œuvres surgies de cette perte, consubstantielles. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Tant d’autres, dans tous les sens du terme, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">passées</em>. Tel, ce que la naissance doit à la mort.</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia,palatino; color: #000000; font-size: medium;">Il est, de nos jours, question de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">captation </em>de spectacles. Le metteur en scène, économe de son talent, devient réceptacle de son seul répertoire. Puisqu’il naquit <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de l’électricité, l’électricité le grille, en quelque sorte. Et,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>comme au cinéma, fige l’essor de sa parole. Moi, spectateur, il me faut alors redoubler de vigilance ; réserver mes applaudissements à quelques rares secondes : lorsque, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">quand même</em>, loin de la performance, le souffle de l’acteur ranime mon instant. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Georgia","serif"; color: #000000;"><span style="font-size: small;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Georgia","serif"; color: #000000;"><span style="font-size: small;"> </span></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Georgia","serif";"><span style="font-size: small;"><span style="color: #000000;"><strong>(1) Mallarmé</strong>, </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: #000000;">Crayonné au théâtre</span></em></span></span></p>
Pascal Adam
http://theatrummundi.hautetfort.com/about.html
Truc mauvais
tag:theatrummundi.hautetfort.com,2010-12-18:3031748
2010-12-18T01:16:00+01:00
2010-12-18T01:16:00+01:00
C’est assez amusant, d’écrire un truc vraiment mauvais. On ne peut...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2803467" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/3069417415.jpg" alt="livres-38507.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">C’est assez amusant, d’écrire un truc vraiment mauvais. On ne peut peut-être rien faire de plus méchant. <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ubu Roi,</em> par exemple, est volontairement très mauvais. C’est pour cela que c’est un chef d’œuvre, sans doute. Et que la chose de Jarry la plus potache a éclipsé les mallarméennes autres, très littéraires, difficiles certes, mais difficiles pour pas grand-chose, ce qui est un comble. On ne fait rien de plus méchant que d’être mauvais exprès, peut-être, au sens où ces adjectifs-là sont synonymes. On est alors à mille lieux des mauvais livres, et des simplement pas mauvais ; à mille lieues du médiocre s’efforçant vers je ne sais quelle idée, même haute, qu’il a de la littérature, de ce qu’elle doit être. A mille lieues du format. De ce qu’il faut faire. De ce qu’on croit qu’il faut faire. Et pire, de ce qu’on croit qu’il faut dire. Ou ne pas dire. Ou prouver (alors qu’il n’y a rien à prouver). Toutes ces choses qu’on fait par rapport. Pour entrer. Pour avoir l’air, en somme. Tous ces bouquins au final qui ne sont que des cartes de visite, pour entrer dans le monde mondain ou dans les gonzesses, peu importe. Cartes qu’il faut refaire ensuite au goût du jour, pour rester dans quoi on est entré, pour ne pas se faire sortir du loft (yeah). C’est déjà cuit. Non pas pour la farce littérature, chose morte, journalisme de standing, mais pour dire quoi que ce soit vraiment, par le coup de poing dans les balloches à la Jarry ou par la très haute poésie à la française, à la Proust. Ça va être assez difficile à entendre, mais Shakespeare et Dostoïevski ne manquent pas du tout d’endroits où ils sont extraordinairement mauvais, vraiment méchants, à cogner fort et bas, et une part de leur beauté tient sans doute à cela. Tout l’entre-deux qui cherche quoi dire, qui se demande comment on peut se placer, avant-gardistes et imitateurs des anciens même combat, vous comprenez on est au XXIème siècle tout de même, la messe est dite hin hin et il n’y a pas moyen de ne pas tartiner son cul sur la page, soyons inrockuptibles et musiquons à la mords-moi-le-nœud. Les prétentions mondaines voudraient péter plus haut que ce cul dont elles ont haute idée, certes (et de quoi d’autre, étant ce qu’elles sont, pourraient-elles avoir haute idée ?). Elles auront seulement pété, au mieux laissé quelques traces dans des bouquins qui, tout de même, Dieu merci, n’intéresseront plus personne dans les trois jours, au mieux trois mois. Ça ne sent pas du tout la chair, mais la merde. Et voilà encore Amandine Néssouzyx, angot de sous-préfecture récemment parvenue à Parmerde, qui nous raconte comment elle se fait chier même par tous les trous bourrée. Passons. Moi-même qui vous cause, j’ai retrouvé dans ma bibliothèque quelques slips sales oubliés là, des sollers – le seul écrivain convaincu d’avoir gagné sa guerre du kitsch, d’avoir par la grâce de son intercession formidable kitschisé tout ce qui n’était pas initialement kitsch –, un béhachel ronflant qu’on m’a probablement offert, cinq barthes simpson, quatre mille douze beigbeders et assimilés, du vent, du vent, des vents. Tout de même pas d’onfray comme un gardon congelé ni de dantzig pour mourir. A la poubelle sous la neige tout ça ! Car tout ça est juste mauvais, et pas pour un denier méchant – je cause là des livres, hein, pas des kilos d’ordureries sociales variées, c’est la vie, qu’il a fallu contorsionner pour enfin fourguer la moraline au chaland alphabétisé (d’après lui-même, du moins) –, c’est également à des années-lumière de toute beauté. C’est tiède, c’est mou, chargé à blancs, ça se défile, ça veut juste vendre, le rêve de l’île de Ré, des minets, des minets, oui, mais décoiffants, décoiffés... Au bout de la chaîne, dans la télé où l’on se looke, ces fouille-merdes payés pour ça causent déontologie avec des airs d’aristocrates fin de race, car il faut voir comment les parvenus imitent ce qu’ils peuvent, les pauvres, et se la pètent d’emblée fin de race, avec un air usé (de n’avoir rien fait) tout à fait fabriqué, et dans cette fabrication-là pourtant il y a toute la vérité dont ils sont finalement capables et qu’ils ne soupçonnent pas. Ils sont juste mauvais, oui, ces auteurs, mais pas méchants, fac-similés d’armes, modèles de collection, répliques – des faux, quoi. Bref. C’est amusant, disais-je, d’écrire un truc vraiment mauvais. Ce que j’essaie par ailleurs. Je voulais vous en parler, mais je renonce. C’est tout le billet de ce soir (bonsoir) qu’est parti en sucette, ça délasse. Et puis, vous savez quoi, je crois que tout ça n’a vraiment plus aucune importance. Je me contrefous assez de passer pour un con et j’aurai toujours l’air d’un foutu prolo pour des minets ; on m’a demandé l’autre jour qui était le plus grand écrivain français, j’ai répondu Molière, on m’a regardé comme si j’étais débile léger, esprit scolaire (mon cul). Tant mieux. D’ailleurs, je suis débile léger. Je n’ai jamais rien compris. J’abandonne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; mso-spacerun: yes;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p>
DH
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L'Azur, de Mallarmé
tag:vivelescouleurs.hautetfort.com,2010-06-01:2755424
2010-06-01T19:24:00+02:00
2010-06-01T19:24:00+02:00
De l'éternel azur la sereine ironie Accable, belle...
<p><span style="font-family: Arial; font-size: small; color: #888888;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://27.media.tumblr.com/tumblr_l83lh15J8P1qzfoxxo1_500.jpg" alt="By kindled light we thought we saw the bronze of fall.&#8212;Delmore Schwartz, from &#8216;Darkling Summer, Ominous Dusk, Rumorous Rain&#8217;(Image by Andrew Wallace)" /> </span></span></p><p><span style="font-family: Arial; font-size: small; color: #888888;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></p><p><span style="font-family: Arial; font-size: small; color: #888888;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">De l'éternel azur la sereine ironie<br /> Accable, belle indolemment comme les fleurs<br /> Le poète impuissant qui maudit son génie<br /> A travers un désert stérile de Douleurs.<br /> <br /> Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde<br /> Avec l'intensité d'un remords atterrant,<br /> Mon âme vide, Où fuir?<br /> Et quelle nuit hagarde<br /> Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant?<br /> <br /> Brouillards, montez! versez vos cendres monotones<br /> Avec de longs haillons de brume dans les cieux<br /> Que noiera le marais livide des automnes<br /> Et bâtissez un grand plafond silencieux!<br /> <br /> Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse<br /> En t'en venant la vase et les pâles roseaux<br /> Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse<br /> Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.<br /> <br /> Encor! que sans répit les tristes cheminées<br /> Fument, et que de suie une errante prison<br /> Eteigne dans l'horreur de ses noires traînées<br /> Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon!<br /> <br /> - Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours! donne, ô matière<br /> L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché<br /> A ce martyr qui vient partager</span> <span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">la litière<br /> Où le bétail heureux des hommes est couché.<br /> <br /> Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle vidée<br /> Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur<br /> N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idée<br /> Lugubrement bâiller vers un trépas obscur...<br /> <br /> En vain! L'Azur triomphe, et je l'entends qui chante<br /> Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus<br /> Nous faire peur avec sa victoire méchante,<br /> Et du métal vivant sort en bleus angelus!<br /> <br /> Il roule par la brume, ancien et traverse<br /> Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr<br /> Où fuir dans la révolte inutile et perverse?<br /> Je suis hanté. L'Azur! L'Azur! L'Azur! I'Azur!</span></span></p><p><span style="font-family: Arial; font-size: small; color: #888888;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> </span></span></p><p><span style="font-family: Arial; font-size: small; color: #888888;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Photo de </span></span><a href="http://www.flickr.com/photos/awphoto"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small; background-color: #fefefe; line-height: 1em; text-align: left;">Andrew C Wallace</span></a></p>
Jean-Pierre WILLEMS
http://willemsconsultants.hautetfort.com/about.html
Apprendre c'est faire
tag:willemsconsultants.hautetfort.com,2010-05-14:2744976
2010-05-14T00:05:00+02:00
2010-05-14T00:05:00+02:00
Peut être faut-il attribuer à un certain scientisme ou positivisme propres...
<p style="text-align: justify;">Peut être faut-il attribuer à un certain scientisme ou positivisme propres au 19ème siècle, cette phrase de Paul Valéry : "Tu ne m'apprends rien si tu ne m'apprends à faire quelque chose". Mais si cette phrase avait été dite par Tchouang-Tseu on y aurait vu l'illustration de ce que l'homme n'est qu'activité et que celle-ci associe indissolublement corps et esprit. Ailleurs, en Afrique par exemple, on pourrait y voir la traduction que tout savoir a une traduction directe, de la même manière qu'une amulette de mauvaise augure peut véritablement provoquer la mort de celui qui la reçoit. La résistance est peut être plus forte pour qui a été nourri, directement ou non, de Platon et/ou de religion et qui est habitué à distinguer le monde des idées et la vie matérielle ou encore la vie terrestre et la vie céleste. Pourtant, qu'est-ce qu'une connaissance qui jamais ne se traduit en acte ? quid du rêve que l'on tient pour une simple rêverie sans lendemain (heureusement, l'inconscient veille !).</p> <div style="text-align: center"><img src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/02/00/1490959754.jpg" id="media-2457344" alt="Redon, Le rêve.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></div> <div style="text-align: center">Odile Redon - Le rêve</div> <div style="text-align: center"><br /></div> <div style="text-align: justify;">La fameuse trilogie savoir, savoir-faire, savoir-être a peu de sens au regard de l'affirmation de Valéry. Le savoir sans le faire n'existe pas et le savoir être est une tautologie puisque être c'est déjà faire. Bref, rien à tirer de ce trio et on défie quiconque de démontrer l'intérêt pratique de cette distinction.</div> <div style="text-align: justify;">Pour élargir un peu le propos, à quoi bon la vie sociale, la vie culturelle, les voyages si toute expérience n'agit pas sur le cours de votre vie ? Paul Valéry encore : "Mon âme a plus de soif d'être étonnée que de toute autre chose. L'attente, le risque, un peu de doute, la vivifient bien plus que ne le fait la possession du certain". Pouvez-vous lire ce quatrain de Mallarmé sans que votre manière d'aimer ne s'en trouve modifiée ?<br /></div> <div style="text-align: center;">Nous promenions notre visage,</div> <div style="text-align: center;">(Nous fumes deux, je le maintiens)</div> <div style="text-align: center;">Sur maints charmes de paysages,</div> <div style="text-align: center;">O soeur, y comparant les tiens.</div> <div style="text-align: center;"><br /></div> <div style="text-align: center;">(Mallarmé - Prose pour Des Esseintes)</div> <div style="text-align: justify;"> <div style="text-align: center"><img src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/02/00/287821922.JPG" id="media-2457382" alt="DSC05565.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" height="275" width="383" /></div> </div>
Solko
http://solko.hautetfort.com/about.html
Le XXIème siècle fait joujou avec le XIXème
tag:solko.hautetfort.com,2009-10-15:2412921
2009-10-15T06:40:26+02:00
2009-10-15T06:40:26+02:00
Nerval : El desdichado Baudelaire :...
<p><br /> <object data="http://www.youtube.com/v/j1IoHUsfjtM&rel=1" height="355" type="application/x-shockwave-flash" width="425"><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/j1IoHUsfjtM&rel=1" /></object></p> <p><strong>Nerval</strong> : <em>El desdichado</em></p> <p> <br /> <object data="http://www.youtube.com/v/69eZg-VeE4w&rel=1" height="355" type="application/x-shockwave-flash" width="425"><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/69eZg-VeE4w&rel=1" /></object></p> <p><strong>Baudelaire</strong> : <em>A une passante</em></p> <p><br /> <object data="http://www.youtube.com/v/zMeE1tNJiwA&rel=1" height="355" type="application/x-shockwave-flash" width="425"><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/zMeE1tNJiwA&rel=1" /></object></p> <p><strong>Rimbaud</strong> : <em>Ophélie</em></p> <p> </p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Connaissiez-vous ces horreurs en caoutchouc ?</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Moi non.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">J’ai découvert cela sur un blog « pédagogique ».</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Je m’imagine, à seize ou dix-huit ans, ayant des poètes une telle vision.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Chamallow, chamallow.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;"> </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Brrrr….</span></span></p> <p> </p>
WG
http://www.guydarol.com/about.html
EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 3. LA VOIE
tag:www.guydarol.com,2009-07-28:1146403
2009-07-28T06:45:00+02:00
2009-07-28T06:45:00+02:00
C’est un parcours que nous portions en nous....
<p> </p> <div style="text-align: center;"><a href="http://www.guydarol.fr/media/00/02/3eb17c555d1343ee5cd07816304d6641.gif" target="_blank"><span style="color: #008000;"><img id="media-462243" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://www.guydarol.fr/media/00/02/3eb17c555d1343ee5cd07816304d6641.gif" alt="3eb17c555d1343ee5cd07816304d6641.gif" name="media-462243" /></span></a></div> <div style="text-align: center;"><br /> <span style="color: #000000;"><br /></span></div> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #008000;"><span style="color: #000000;">C’est un parcours que nous portions en nous. Tracé par de malsaines lectures. Celles qui permettent de tenir face à l’institution scolaire. Face aux œuvres imposées qu’il est impossible d’aborder de plain-pied.</span> <strong><span style="color: #000000;">Racine</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Corneille</span></strong> <span style="color: #000000;">nous étaient jetés en pâture à l’âge de 14 ou 15 ans. On y aurait ajouté</span> <strong><span style="color: #000000;">Malherbe</span></strong><span style="color: #000000;">, on était sûr de nous détourner à jamais de l’espace littéraire. Au fond, c’est cela que nous recherchions en soulevant les jupes des libraires, en grivelant à l’étal des Prisus. On espérait l’aigre des mots, des phrases à torgnoler les maîtres, des textes vengeurs et sales. Semblables à nos boules puantes.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #008000;"><span style="color: #000000;">On finissait par trouver. Comme la fenêtre que l’on pousse pour passer de la classe à la cour. Issue de secours. Rampe d’escalier à chevaucher vite. Comme de sécher, fuguer, voler. On cherchait le sel. Plus de textes pralinés, ponctués proustien. On finissait par magiquement trouver :</span> <strong><span style="color: #000000;">Lautréamont</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Mallarmé</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Albert-Birot</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Tzara</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Breton</span></strong><span style="color: #000000;">,</span> <strong><span style="color: #000000;">Reverdy</span></strong><span style="color: #000000;">. Nous savions le chemin à suivre, la voie de passage.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">L’école suggérait une ligne sagittale, droite. Nous trouvions la spirale, le déplacement courbe. Un paysage toujours changeant.</span> <strong><span style="color: #800000;">Guy Darol</span></strong></p> <p> </p>
Pascal Adam
http://theatrummundi.hautetfort.com/about.html
L'aversion officielle
tag:theatrummundi.hautetfort.com,2009-05-09:2185257
2009-05-09T23:14:00+02:00
2009-05-09T23:14:00+02:00
Je donne ici une nouvelle scène de Pour une Culutre...
<div style="text-align: center"><span style="font-size: medium;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/977107966.jpg"><img src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/935147486.jpg" alt="Culutre.aff.NB.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1746195" name="media-1746195" /></a></span></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Je donne ici une nouvelle scène de <i>Pour une Culutre citoyenne !</i>, laquelle met aux prises, si j’ose dire, un jeune metteur en scène (<i>sic</i>) et son conseiller théâtre (<i>sic</i> aussi) d’une institution nationale point nommée.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Les comédiens jouant cette scène, dans le spectacle que nous avons donné, et qui, <i>étrangement</i>, n’a guère tourné, étaient Arnaud Frémont et Elena Lloria Abascal.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Cette scène, chaque fois, fut la plus drôle, et, dans les discussions âpres qui parfois ont pu suivre le spectacle, elle ne fut jamais considérée comme porteuse d’une exagération manifeste.</span></span></p> <p><span style="font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: SimSun; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">Elle suit, d’un bloc.</span></span></span></p> <div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/00/736787888.JPG"><img name="media-1746143" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/00/64993656.JPG" alt="IMG_5195.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1746143" /></a></span></b></div> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"> </p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"> </p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;">7. L’AVERSION OFFICIELLE</span></span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">Un bureau quelconque dans une administration de province. Il pleut.</span></span></span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Entrez, entrez. Paulette Frigaud, votre nouvelle conseillère théâtre.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Benoît Molart, nom d’artiste Edouard Leglaire, oui, comme les supermarchés ou presque, metteur en scène de la Compagnie Résistance.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Bien sûr. On m’a dit beaucoup de bien de vous, Benoît. Enfin, de votre travail. Des collègues metteurs en scène. C’est assez rare. Ca tombe bien, on a les crédits pour promouvoir un jeune. On peut se tutoyer ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Ah oui, oui. On peut.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Tes spectacles – à ce qu’on m’a dit – sont très politiques, à la fois subversifs et citoyens. Bref, ils font l’unanimité.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Mais poétiques, surtout. Je viens un peu du théâtre, mais plus je me réalise pleinement moi-même, plus je vais faire d’autres formes informelles et plus ouvertes. Mais bon, surtout plus poétiques, donc.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Tu as raison. Ce qu’on dit doit être flou. C’est ce qu’il faut pour être universel.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Evidemment. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. Le poétique peut tout dire et, du coup, il dit tout. Et puis, aujourd’hui, il faut soigner son réseau : c’est notre grand challenge de compagnie.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – C’est vrai que le plus important, en artistique, c’est la gestion du <i>qu’en dira-t-on</i>. Alors, cette prochaine création ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – C’est une absolue création totale. Une adaptation théâtrale, ludique et citoyenne de <i>Un coup de dés jamais n’abolira le hasard</i> de Stéphane Mallarmé.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – C’est quoi, <i>le hasard de Stéphane Mallarmé</i> ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Non. <i>Un coup de dés jamais n’abolira le hasard</i>. Point. De Stéphane Mallarmé.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Mallarmé ? C’est un auteur contemporain ? il y en a tellement.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Presque. Disons la grande avant-garde poétique du XIX°. Illisible, au demeurant…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Ah oui, Mallarmé. Je ne te voyais pas t’embarquer dans ces vieilles lunes. Attention au sens, Benoît, hein, attention. Seul fait sens désormais ce qui n’en a pas.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Bien sûr. Justement, on a déjà commencé à répéter. Et ce qui se passe, c’est que le texte disparaît. Les images du poème sont géniales, le texte trop difficile, je ne traite donc que les images. Et ça, je vais vous dire, ça désacralise sacrément…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – J’aime mieux ça. Tu utilises du multimédia ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Je n’ai pas les moyens. Mais oui, j’en aurais bien besoin.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Je peux peut-être rallonger l’enveloppe. Les délais de la commission nouvelles technologies sont passés, mais je peux arranger ça en défendant vivement ton projet. Il y avait un vieux con avec un Molière au décor en vidéo, on le dégagera gentiment, mais chut…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Merci. Dans ce cas, je vais m’y mettre dès maintenant.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Oui, il faut être absolument moderne, Benoît.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Je travaille déjà avec un jongleur ukrainien. Il jongle avec des dés géants en mousse créés par un marionnettiste chilien.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Et tout ça à Saint-Marcellin-des-Pleutres. Vive l’Europe. Les marios, les arts du cirque, c’est génial. Et ça véhicule à la pelle des messages citoyens.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Rien n’est plus porteur de citoyenneté que le jonglage, je crois. C’est très fort, poétiquement. Mais j’ai aussi une chorégraphe bulgare…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Ca paraît nécessaire, en effet.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Et comment. Le mouvement du corps dans l’image est d’autant plus important qu’il n’y a plus que l’image. Il faut que le spectacle soit fascinant, le spectateur privé de tout espace critique doit être plongé dans un bain matriciel d’approbation subversive.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Et sinon, il racontait quoi le texte de Malbarré ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – De Mallarmé. C’est une histoire de coup de dés dans l’eau sur un navire qui sombre. Pour réaliser ça, nous travaillons en théâtre d’objets : le bateau est représenté par une cafetière. A un moment, on voit le bras d’un type qui se noie et cette séquence est jouée par un épluche-légumes géant.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Ce qui est intéressant, c’est que ça fait presque un spectacle jeune-public. Je peux peut-être là aussi vous aider à trouver des représentations supplémentaires. Elle n’est pas trop sombre, cette noyade ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Au contraire, c’est stylisé comme un geste d’espoir tout entier tourné vers l’avenir. La Compagnie Résistance travaille d’ailleurs avec une volonté artistique pédagogique et citoyenne. La poésie de Mallarmé, une fois débarrassée de son texte élitiste et bourgeois, est dans ses images simples parfaitement accessible à tous. En premier lieu aux enfants, c’est-à-dire à l’avenir. Comme quoi tout se tient. D’ailleurs, j’ai changé le titre en <i>Jamais Dédé n’abolira le hasard</i>.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Il y a un jeu de mots. C’est une démarche forte. Quelle tournée pour ce spectacle ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – J’ai déjà une dizaine de dates partout dans la Région administrative.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Mais avec ça, c’est Paris qu’il te faut. C’est un projet standard pour une salle branchée multimédia…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Je sais, oui. D’autant que j’ai un musicien. Le texte en somme est devenu musique, ça aurait plu à Mallarmé.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Pas trop classique, j’espère, le musicien ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Non, non, c’est un percussionniste marocain qui vient spécialement du Languedoc-Roussillon. Et ce qu’il produit est repris en temps réel par un informaticien.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – J’imagine que ça universalise la fable.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – A mort, oui. C’est une invitation au voyage, au rêve, à l’émotion, une ode à la vie multi-ethnique et au partage inter-média.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – C’est vraiment une totale création, Benoît. Exactement ce qu’on cherche, nous autres, au Ministère. Pile dans les cadres. Dis, tu sais que c’est l’année de l’islam en France ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Cette année ? Déjà l’année dernière, non ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Il y a eu l’année de l’Algérie, celle de l’Iran, c’est au tour de l’islam trans-frontalier. Globalisation oblige.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Où voulez-vous en venir ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Tutoie-moi, Benoît. Grâce à ton percussionniste marocain, je peux te brancher sur ce réseau-là. Des manifestations internationales. Tu es dans le concept à mort. Jonglage, vidéo, danse, marionnettes, théâtre d’objets. Et pas de texte, donc ouverture à l’international. Leur programme n’est pas bouclé. Tout ça pour défendre l’idée d’un islam de paix, tolérant, ouvert et pacifique. Antiracisme citoyen : éloges de la presse garantis.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Je ne m’étais pas attendu à rencontrer quelqu’un d’aussi cool et enthousiaste. C’est super que l’Etat lui-même abolisse les frontières.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – L’Etat, désormais, c’est l’Autre. Avec une majuscule. Et l’Autre, c’est moi. Alors, il ne faut pas me décevoir, chéri.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Génial. Du texte de Mallarmé, j’ai quand même gardé une phrase ; la dernière.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Dommage. C’est quoi ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METEUR EN SCENE. – Toute Pensée émet un coup de dés.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Bof.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Seulement, ce qui est génial, c’est que je l’ai retournée.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LA CONSEILLERE. – Ah ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;">LE METTEUR EN SCENE. – Un seul coup de dés émet tout plein de pensées.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: medium;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/1063484192.JPG"><img name="media-1746147" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/1255575181.JPG" alt="IMG_5166.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1746147" /></a></span></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: small;">Pour d'autres scène de <em>Pour une Culutre citoyenne !</em>, chercher dans la colonne de droite, en capitales d'imprimerie TOUT FAUT 3.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: small;">Les photos sont d'Alexandre Viala.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;" class="MsoHeader"><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p>
S.
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Chorégraphiquement fui...
tag:lesvoilesdesalome.hautetfort.com,2008-06-14:1658262
2008-06-14T10:04:00+02:00
2008-06-14T10:04:00+02:00
« Voici définie une parfaite méthode de lecture: remplaçons la...
<p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR" lang="FR">« <a href="http://lesvoilesdesalome.hautetfort.com/archive/2008/06/09/salome-electrique-interlude.html" target="_blank">Voici</a> définie une parfaite méthode de lecture: remplaçons la danseuse par Mallarmé lui-même, substituons au texte chorégraphique les figures verbales d'un poème, et nous aurons trouvé le moyen le plus commode d'entrer dans son univers tout en restant fidèle à sa leçon. » <b>(Jean-Pierre Richard</b> in <b><i>L’Univers imaginaire de Mallarmé</i>)</b></span></p> <div style="text-align: center"><img src="http://lesvoilesdesalome.hautetfort.com/media/01/02/994771660.jpg" id="media-1065667" alt="Beardsley.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt" name="media-1065667" /></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Un univers mallarméen dans lequel on pourrait <a href="http://lesvoilesdesalome.hautetfort.com/archive/2005/02/10/considerations-sur-l-art-du-ballet-et-la-loie-fuller.html" target="_blank">entrer</a> si la leçon fidèlement suivie n’était pas, justement, que le seuil sied au spectateur, que le lecteur aussi peut judicieusement y demeurer songeur.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"> </p> <div align="justify"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Songeons donc un instant, à l’orée de la rampe et du chemin, en cette arrière-scène de bas-côtés… <span> </span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"> </p> <div align="justify"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Mallarmé, de fait, n’est pas <a href="http://lesvoilesdesalome.hautetfort.com/archive/2008/06/09/salome-electrique-interlude.html" target="_blank">la Danseuse</a>, ne saurait donc lui être tout à fait substitué. Accepter ainsi une méthode de lecture où les figures verbales seraient équivalentes aux figures chorégraphiques, où la stylistique des corps pensant égalerait celle de l’esprit se faisant chair, n’est-ce pas en effet céder sans façon au célèbre démon de l’analogie ? <span> </span><span> </span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"> </p> <div align="justify"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Et d’ailleurs le poète ne joue guère ici à se féminiser d’entrechats. Loin, bien loin de cette « virginité de site étranger, à tout au-delà, pas songé, » il est celui qui se promène en <i>terra cognita</i>, celui</span> <span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR" lang="FR">qui flâne aussi en « une matinée bientôt d'été, en un jardin » se « remémor[an]t, pour les exclure, les sensations de la saison théâtrale récente. »</span> <span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">En d’autres mots, tandis que la Danseuse de la mémoire de Mallarmé habilla le néant virtuel de sa danse, peupla la nudité scénique de sa chorégraphie, il avance quant à lui pas à pas au présent dans la réalité. Là où la danse fut affaire de figures à bâtir et de fleurissements en devenirs, le poète reste celui qui choisit, exclut et puis décide non pas de faire surgir l’ampleur immense du tissu de ses pensées en expansion, mais bien d’élire, en esthète, ses souvenirs. Une seule danse (c’est-à-dire une unique danseuse) trouve grâce ainsi en sa mémoire – affaire de diamants, de virevoltes d’hivers et puis d’étendues vierges – Hérodiade en somme, irrémédiablement inscrite en ses pensées.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"> </p> <div align="justify"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Au fil de la promenade, les impressions mémorielles éparses de Mallarmé infusent le texte entier et, s’y glissant, la chorégraphie de Loie Fuller tisse aussi quelques métaphores arachnéennes de soie en jeux de voiles et de lumière. Art de l’éphémère papillonnant que celui des tourbillons épanouis de tissus propagés, cette solitaire danse qui tel un inestimable joyau scintillait l’hiver précédent, brille encore, précieuse et rare, sous la plume du poète. <span> </span><span> </span><span> </span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"> </p> <div align="justify"></div> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify; line-height: normal" align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">Or, loin de Paris et de la scène, le promeneur va bientôt laisser ce « </span><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR" lang="FR">hâtif soleil naturel » dissiper toute « réminiscences citadines. » Ce qui demeurera alors et qui demeure encore n’est autre que le texte, tandis que la vision silencieuse et muette, cette vision au charme pourtant spirituel s’est déjà effacée, dispersée par la mode. Car la foule « en stupeur, » trouvera de nouveau une « délicieuse éclosion contemporaine, suggestive, spéciale. » De la fulgurance en éclair de ce qui fut la « forme théâtrale de poésie par excellence »</span> <span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">–</span> <span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR" lang="FR">momentané seyant aux ailes des papillons comme aux plis d’éventails</span> <span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman','serif'" xml:lang="FR-CA" lang="FR-CA">– il ne reste donc rien, à jamais, de tangible. Mais fixant son vertige, Mallarmé a happé, aussi, des lueurs insaisissables. Vestige alors ou ruines que ce froufrou des phrases, longues et soudain incises, ces vagues fascinantes poursuivies doucement en adverbes qui s’allongent, délicieux décombres inscrits sur le papier de ce qui se nomma, un jour, peut-être, chorégraphie.</span></p>
S.
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Salomé électrique - Interlude
tag:lesvoilesdesalome.hautetfort.com,2008-05-15:1654972
2008-05-15T23:36:00+02:00
2008-05-15T23:36:00+02:00
« Quand, au lever de rideau, dans une salle de gala ou tout local, apparaît...
<p align="justify">« Quand, au lever de rideau, dans une salle de gala ou tout local, apparaît ainsi qu'un flocon, d'où soufflé ? miraculeux, la Danseuse, le plancher évité par bonds ou que marquent les pointes, immédiatement, acquiert une virginité de site étranger, à tout au delà, pas songé ; et que tel indiquera, bâtira, fleurira la d'abord isolante Figure. Le décor gît, futur, dans l'orchestre, latent trésor des imaginations ; pour en sortir, par éclats, selon la vue que dispense la représentante ça et là de l'idée à la rampe. Pas plus ! or cette transition de sonorités aux tissus (qu'y a-t-il, mieux à un voile ressemblant, que la musique !) est, visiblement, ce qu'accomplit la Loïe Fuller, par instinct, avec ses crescendos étalés, ses retraits, de jupe ou d'elle, instituant le séjour. L'enchanteresse crée l'ambiance, la tire ainsi de soi et l'y rentre, succinctement ; l'exprime par un silence palpité de crêpes de Chine. » <strong>(Stéphane Mallarmé <a href="http://lesvoilesdesalome.hautetfort.com/tag/mallarm%C3%A9" target="_blank">cf.</a> )</strong></p> <p style="text-align: center;"><object height="344" width="425" data="http://www.youtube.com/v/fIrnFrDXjlk&hl=en&fs=1&rel=0&color1=0x3a3a3a&color2=0x999999" type="application/x-shockwave-flash"><param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/fIrnFrDXjlk&hl=en&fs=1&rel=0&color1=0x3a3a3a&color2=0x999999" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p> <p align="justify"><br /> « Voici définie une parfaite méthode de lecture: remplaçons la danseuse par Mallarmé lui-même, substituons au texte chorégraphique les figures verbales d'un poème, et nous aurons trouvé le moyen le plus commode d'entrer dans son univers tout en restant fidèle à sa leçon. »<br /> <strong>(Jean-Pierre Richard</strong> in <strong><i>L’Univers imaginaire de Mallarmé</i>)</strong></p>
Raymond ALCOVERE
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Imaginer Mallarmé...
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-05-14:1616490
2008-05-14T17:46:56+02:00
2008-05-14T17:46:56+02:00
"Imaginer Mallarmé dans un embouteillage sur une autoroute. Baudelaire...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/02/02/577903709.jpg" alt="577903709.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-1015348" />"Imaginer Mallarmé dans un embouteillage sur une autoroute. Baudelaire idem. Proust, idem. Rimbaud à Baïkonour. Céline à Shangai. Saint-Simon partout. Il s'en tire mieux. Pourquoi."</p> <p>Philippe Sollers, Carnet de nuit</p> <p>Mallarmé par Manet</p> <p> </p>
Solko
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Kantor et Mallarmé
tag:solko.hautetfort.com,2008-04-26:1591556
2008-04-26T01:05:00+02:00
2008-04-26T01:05:00+02:00
Du 25 Juin au 25 juillet 1986, Tadeusz Kantor a dirigé un séminaire...
<p align="justify"></p> <p align="justify"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi;">Du</span></strong> <span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;">25 Juin au 25 juillet 1986, Tadeusz Kantor a dirigé un séminaire à l’Ecole d’Art Dramatique de Milan. Chanceux furent les douze élèves qui y participèrent. Chanceux, ô combien ! « Les Artistes doivent étudier, découvrir, reconnaître et laisser derrière eux les régions conquises. » Le texte de ces 12 leçons, dites « de Milan » existe, on le trouve dans la collection <b><i>Papiers d’Acte Sud</i></b>.: « Votre étude ne sera pas scolaire, elle doit être créative », dit-il en apéritif aux douze chanceux présents ces jours-là. Un artiste assène Kantor, « n’est pas un professionnel comme un autre ». Pire : «la professionnalisation théâtrale de plus en plus marquée conduit à sa défaite (il parle alors du théâtre en général). » Pour lui, rien n’est pire que cette assurance froide, lucide et somme toute irréprochable du technicien qui en effet est devenu maître de son art. Cette mise en garde contre l’acteur professionnel rappelle un peu le dégoût qu’exprimait au début de l’autre siècle Anatole France dans une bonne vieille phrase de <i>spectateur,</i> à propos du Guignol de la rue Vivienne et de ses comparses en bois et en tissu : « Je leur sais un gré infini de remplacer les acteurs vivants. Les acteurs vivants me gâtent la comédie. J’entends les <i>bons</i> acteurs. » Cela rappelle aussi cette boutade de Gordon Craig, au début du siècle : «Il faudrait que tous les acteurs meurent de la peste. »</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Kantor fit en effet disparaître les acteurs, au sens traditionnel du terme. L’abstraction qu’il évoque sans cesse dans les <b><i>Leçons de Milan</i></b>, et qui est le contraire de l’incarnation, au sens où on dit «qu’un acteur a bien joué son rôle », cette abstraction n’est pas si éloignée de celle à laquelle revient sans cesse Mallarmé dans sa <b><i>Crise de vers</i></b> « <i>Je dis : une fleur</i> ! », proclamait ce dernier « <i>et musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets</i> » Et en effet, comme Mallarmé abolit la performance ordinaire du mot pour le montrer à la tribu sous un jour qui rende un sens plus pur, un jour <i>essentiel,</i> disait le maître des mardis, le maître de Milan abolit la performance ordinaire de l’acteur afin de montrer par cette abolition les contours grotesques et pathétiques de l’être humain, dans une abstraction presque sacrée. Car ce n’est bien, en définitive, que lui<i>, l’être humain</i>, qui l’intéresse, <i>l’être humain,</i> cet objet pauvre dont Tadeusz Kantor se fit, sa vie durant, le montreur, - au sens où il y eut un temps, dans les villages de Pologne, de nulle part, d'ici et d’ailleurs, <em><span style="font-family: "Cambria","serif"; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi;">des montreurs d’ours.</span></em> L’abstraction dont il parle, ce n’est jamais que cela, le corps de l’acteur ou bien la silhouette de l’objet retirés du circuit de la consommation, exposés comme le fut le ready made de Duchamp, exhibés, mais jamais <i>représentés</i>, tout comme le mot de Mallarmé, retiré de la conversation, et comme pris dans le gel, «<em><span style="font-family: "Cambria","serif"; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi;"> le</span></em> <i>vierge, le vivace et le bel aujourd’hui</i>… », acteurs, objets, mots, signes visibles, palpables jamais absolument ou définitivement compris…</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: "Cambria","serif"; color: black; font-size: 12pt; font-weight: normal; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-weight: bold; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi;"> </span></strong></p> <p align="justify"> </p>
Raymond ALCOVERE
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Intraduisible
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2006-11-21:749411
2006-11-21T21:45:00+01:00
2006-11-21T21:45:00+01:00
Mallarmé, intraduisible, même en français. Jules Renard, Journal (1 er...
<em><strong>Mallarmé, intraduisible, même en français.<br /></strong>Jules Renard, Journal (1<sup>er</sup> mars 1898)</em>
S.
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CONSIDÉRATIONS SUR L'ART DU BALLET ET LA LOÏE FULLER
tag:lesvoilesdesalome.hautetfort.com,2005-02-10:1654948
2005-02-10T23:09:00+01:00
2005-02-10T23:09:00+01:00
RELATIVEMENT à la Loïe Fuller, en tant qu'elle se propage de tissus...
<p align="justify"><span xml:lang="FR" lang="FR">RELATIVEMENT à la Loïe Fuller, en tant qu'elle se propage de tissus épanouis alentour et ramenés à sa personne par l'action d'une danse solitaire, depuis un hiver, au rare étonnement des parisiens devant une révélation, tout a été dit en des études quelques unes presque des poèmes ; mon intention n'est de rien ajouter. Plutôt comme tout à l'heure, parmi les bois ou les prés et l'eau, avant d'autoriser un hâtif soleil naturel à tout à fait dissiper mes réminiscences citadines, je m'y complus ; fixer, la seule, indiscutablement, qui mérite une arrière-attention, vu que l'esprit chez moi s'obstine à en tirer ce que, peut-être, elle signifia. Le don, de toute ingénuité et avec certitude fait, par cet exotique fantôme, au Ballet, selon moi la forme théâtrale de poésie par excellence, je le déclare inestimable. Reconnaître cet apport, entier et dans ses conséquences, me plaît ; tard, à la faveur du recul.<br /> <br /> Une banalité s'interpose à travers de l'éblouissement, entre le spectacle dansé et vous ; l'empêchement à ce que cette extériorité satisfasse la suprême délicatesse, comme par exemple y atteint le plaisir trouvé dans la lecture des vers, découle seulement de l'inintelligence, chez le librettiste, des moyens subtils qu'il emploie : celui-ci ne pénètre l'arcane de la Danse. La restaurer, et son esthétique, outre-passe quelques notes à côté, où, du moins, je dénoncerai, à un point de vue facile et proche, une erreur ordinaire à la mise en scène : aidé comme je suis, inespérément et soudain, par la solution que déploie, avec le vaste jeu seul de sa robe, ma très peu consciente ou volontairement ici en cause<br /> inspiratrice.<br /> <br /> Quand, au lever de rideau, dans une salle de gala ou tout local, apparaît ainsi qu' un flocon, d'où soufflé ? miraculeux, la Danseuse, le plancher évité par bonds ou que marquent les pointes, immédiatement, acquiert une virginité de site étranger, à tout au delà, pas songé ; et que tel indiquera, bâtira, fleurira la d'abord isolante Figure. Le décor gît, futur, dans l'orchestre, latent trésor des imaginations ; pour en sortir, par éclats, selon la vue que dispense la représentante ça et là de l'idée à la rampe. Pas plus ! or cette transition de sonorités aux tissus (qu'y a-t-il, mieux à un voile ressemblant, que la musique !) est, visiblement, ce qu'accomplit la Loïe Fuller, par instinct, avec ses crescendos étalés, ses retraits, de jupe ou d'elle, instituant le séjour. L'enchanteresse crée l'ambiance, la tire ainsi de soi et l'y rentre, succinctement ; l'exprime par un silence palpité de crêpes de Chine.<br /> <br /> Selon ce sortilège et aussitôt va de la scène disparaître, comme dans ce cas une imbécillité, la plantation traditionnelle de stables ou opaques décors si en opposition avec la mobilité limpide chorégraphique. Châssis peints ou carton, toute cette intrusion, maintenant, au rancart ; voici rendue au Ballet l'authentique atmosphère, ou rien,une bouffée sitôt éparse que sue, le temps d' une évocation d' endroit. La scène libre, au gré de la fiction, exhalée du jet d' un voile avec attitudes et le geste, devient le très pur résultat.<br /> <br /> Originellement ou hors de cet emploi, l'exercice, étudié comme invention, comporte une ivresse féminine et simultané un accomplissement, je le dirai, industriel : la ballerine se pâme certes, au bain terrible des étoffes, souple, radieuse, froide et elle illustre tel thème circonvolutoire à quoi tend la voltige d'une trame loin éployée, pétale et papillon géants, conque ou déferlement, tout d'ordre net et élémentaire. L'art jaillit incidemment, souverain : de la vie communiquée à des surfaces impersonnelles eurythmiques, aussi du sentiment de leur exagération, quant à la figurante : et de l'harmonieux délire.<br /> <br /> Rien n'étonne que ce prodige naisse d'Amérique, et c'est grec. Classique en tant que <span> </span>moderne tout à fait. Au même instant on goûte de la surprise comme devant une innovation exempte d'attaches ou de précédent et quelque réminiscence poind que cela n'a pas été sans se produire par exemple dans les réjouissances de la civilisation asiatique reculée, où fut tout : qu'une femme associât l'envolée de vêtements à sa danse vertigineuse et puissante au point de les soutenir, à l'infini, comme l'image de sa seule expansion.<br /> <br /> Le charme, oui, tient en cet effet, spirituel. Si j'ai montré du coup le changement qu'au Ballet, exempt de tout accessoire que la présence humaine, rétabli, porte l'introduction d'une telle nouveauté, ce demeure aussi ma tentation d'en scruter la poésie, conforme au principe du genre.<br /> <br /> Toute émotion vient de vous et, constituant votre milieu, vous élargit à ses confins. Ainsi par ce dégagement multiple de plis, autour d'une nudité, grand, orageux, planant en le contradictoire vol où l'ordonne celle-ci ; elle se magnifie à une ampleur démente jusqu' à s'y dissoudre, la robe évoluant comme seule et uniquement en train. Avec ce droit, centrale, car tout obéit à son impulsion ; puis épuisée en le tourbillon, dehors, de sa puissance, elle s'évoque soudain, par sa volonté disséminée aux extrémités diamantales de chaque aile et darde sa statuette, stricte, humaine, debout ; morte aussi de l'effort à ressaisir en leur libération presque d'elle les derniers sursautements attardés d'écume et de lueur.<br /> <br /> -- Ou le métrage, ici évalué, de ses effluves.<br /> <br /> Fusion, sans arrêt, aux véloces étoffes elles-mêmes se muant selon une agitation virtuelle : joignez la fantasmagorie du reflet oxhydrique par nuances inouïes de crépuscule ou de grotte, leur rapidité en l'échange de passion, sourire, deuil, colère, délice, il faut pour les mouvoir, prismatiques ainsi simplement, avec violence ou diluées, la furie diaprée d'une âme comme mise à l'air ici par un artifice.<br /> <br /> Silencieuse tant ! que proférer un mot à son sujet, durant qu'elle se manifeste, très bas et pour l'édification de quelque voisinage, sembla impossible, à cause que d'abord elle confondait : la vision, peut-être, ne sera pas éteinte sous un peu de prose que voici. A mon avis, il importait, ou que la mode disperse cette délicieuse éclosion contemporaine, suggestive, spéciale, d'en extraire la leçon même sommairement.<br /> <br /> Comment, dans ma promenade, une matinée bientôt d'été, en un jardin, tandis que je me remémorais, pour les exclure, les sensations de la saison théâtrale récente, seul cela, un “ numéro “ de café-concert à vrai dire extraordinaire, m'apparut-il ainsi que valant malgré sa décoloration déjà que j'en résumasse, pour mon profit, le sens, je ne sais : excepté que, probablement, cette exhibition avait plusieurs mois représenté la somme de beauté supérieure que proposa une capitale à l'intelligence du poëte et à la stupeur de la foule.</span></p> <div align="justify"></div> <p align="justify"> <a href="http://www.geocities.jp/mal_archives/NO.html" target="_blank"><b>Stéphane Mallarmé.</b></a></p>