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Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à tous les peuples de la terre
tag:clamans.hautetfort.com,2023-12-26:6463560
2023-12-26T08:34:00+01:00
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(27.12.1998) Luc 2 Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à...
<p>(27.12.1998)</p><p>Luc 2</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="CENTER">Jésus est envoyé pour étendre la libération de Dieu à tous les peuples de la terre</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Exode 6 : 2-8 Luc 13 : 10-17 Luc 2 : 27-35</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte <a id="media-6478464" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/4239483748.pdf">P-1998-12-27.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Deux jours après Noël, nos yeux sont encore plein des étoiles et des paillettes de cette fête, plein d'images de la crèche, de toutes les crèches que nous avons vues chez nous, chez des proches ou dans les vitrines des magasins. Dès la semaine prochaine les santons vont regagner leurs cartons, avec les boules et les étoiles.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">La crèche, l'âne et le boeuf, voilà des éléments qui ont leur place à Noël, dans le Noël traditionnel, dans le récit de Noël rédigé par l'évangéliste Luc (et encore, sans la mention du boeuf!).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Pourtant, Jésus lui-même a parlé de la crèche, de l'âne et même du boeuf. Vous l'avez peut-être entendu dans le récit de la guérison de la femme courbée :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Hypocrites que vous êtes ! Le jour du sabbat, chacun de vous détache de la crèche son boeuf ou son âne pour le mener boire, n'est-ce pas ? Et cette femme, descendante d'Abraham, que Satan a tenue liée pendant dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ses liens le jour du sabbat ?" (Luc 13:15-16)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Jésus, la crèche, l'âne et le boeuf, des liens qui peuvent nous faire rapprocher ce récit de guérison du récit de Noël de Luc 2. Si Luc a placé la naissance de Jésus dans une étable, c'est sûrement pour nous révéler quelque chose de significatif sur la mission et l'identité de Jésus. Dans tout ce chapitre 2 de son évangile, Luc construit l'identité de Jésus et nous révèle sa mission. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Immédiatement après la naissance dans l'étable, vient la présentation au Temple et la rencontre avec Siméon. Cette rencontre est très révélatrice et va resserrer les liens entre les récits de la petite enfance de Jésus et le récit de la guérison de la femme courbée. Que dit Siméon ?</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Maintenant, Seigneur, ta promesse s'est réalisée : tu peux laisser ton serviteur mourir en paix. Car j'ai vu de mes propres yeux ton salut." (Luc 2:29-30).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Les traductions ont toujours quelque chose de piégeant. Littéralement Siméon dit : "Maintenant tu délies, tu délivres ton serviteur". C'est exactement le même mot que Jésus utilise pour dire à la femme "tu as été déliée, délivrée (Luc 13:12). Cette guérison est en même temps un accomplissement de la mission de Jésus et une révélation de la vraie identité de Jésus, c'est-à-dire son identité avec Dieu, son identité de Fils de Dieu, dans le sens où celui qui accomplit les actes de Dieu est vraiment le Fils de Dieu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Oui, la mission de Jésus est la libération, c'est l'accomplissement du travail de Moïse, un accomplissement au niveau universel. Moïse a été choisi par Dieu pour délivrer un peuple de l'emprise d'un autre peuple, pour délivrer Israël de l'esclavage en Égypte.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Moïse avait une grande mission, mais un mission locale, une mission exemplaire et unique — puisqu'elle allait devenir le modèle, le signe concret — de la puissance de Dieu, de l'amour de Dieu pour son peuple.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">A travers Moïse, Dieu veut arracher son peuple à un esclavage concret pour en faire un exemple dans le monde. Pour la première fois dans l'histoire du monde : l'histoire va être écrite par et pour les plus faibles, les héros ne seront pas les puissants, les rois, mais les esclaves, les humbles, les sans-voix et les sans-armes.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le paradoxe de l'humble qui naît dans une étable et qui malgré tout est celui que Dieu fait roi est déjà là dans l'histoire de l'Exode. Moïse - Jésus, les parallèles sont nombreux et volontaires, parce que leurs missions sont identiques, même si les moyens sont différents. Dieu poursuit toujours le même objectif, mais par des moyens différents.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Le libération et le salut sont toujours les objectifs de Dieu. Si Moïse a été envoyé pour libérer Israël et seulement Israël, Jésus a été envoyé pour étendre cette libération à tous, à tous les peuples de la terre, comme Siméon le rappelle :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Maintenant, Seigneur, ta promesse s'est réalisée : tu peux laisser ton serviteur mourir en paix. Car j'ai vu de mes propres yeux ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples : c'est la lumière qui te fera connaître aux nations du monde et donnera de la gloire à Israël, ton peuple." (Luc 2:29-32).</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette libération est offerte à tous les peuples, mais s'adresse à chacun, un à un, comme à cette femme courbée, et aux autres personnes que Jésus va croiser tout au long de son chemin.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais cette libération n'est pas du goût de tous, car elle ne va pas sans perte de privilèges. Moïse a dû affronter l'obstacle du Pharaon. Jésus a dû affronter l'obstacle des Pharisiens. Nous affrontons les obstacles de ceux qui profitent de notre asservissement.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">En offrant la libération, en révélant la vraie nature de sa mission, Jésus révèle par contrecoup la vraie nature du monde : un monde d'esclavage, de corruption, d'oppression, de mensonge. Et ce monde ne se laisse pas mettre au grand jour sans se rebiffer, sans résister, sans tuer. Toute cette histoire finira par la mise à mort de Jésus, ce qui, par l'ironie de l'histoire et la volonté de Dieu, ne fera que confirmer la vérité de cette révélation.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Oui, la prophétie de Siméon est vraie :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"— Dieu a choisi cet enfant pour causer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de Dieu auquel les hommes s'opposeront, et il fera ainsi apparaître en pleine lumière les pensées cachées dans le coeur de beaucoup." (Luc 2:34-35)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette contradiction est encore au coeur de ce monde, au coeur de l'existence. Aussi, à chaque moment — et ce temps de fin d'année, de bilan et de nouvelles résolutions peut en être un particulier — est-il nécessaire de refaire le point, de se replacer devant Dieu pour réorienter notre vie et se demander : pour l'année qui vient, voulons-nous être de ceux qui s'opposent à Dieu ou voulons-nous être ses bras, ses yeux, sa bouche ?</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;">© Jean-Marie Thévoz, 2023</p>
Jean-Marie Thévoz
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Creuser, approfondir et trouver le roc sur lequel construire sa personnalité.
tag:clamans.hautetfort.com,2022-07-03:6381141
2022-07-03T07:13:00+02:00
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(20.6.1999) Luc 6 Creuser, approfondir et trouver le roc sur lequel...
<p>(20.6.1999)</p><p>Luc 6</p><p>Creuser, approfondir et trouver le roc sur lequel construire sa personnalité.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Deutéronome 10 : 12-19</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Hébreux 13 : 1-3</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Luc 6 : 46-49</p><p style="margin-bottom: 0cm;">télécharger le texte : <a id="media-6356216" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/472807949.pdf">P-1999-06-20.pdf</a></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Chers amis,</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">C'est aujourd'hui la Journée des réfugiés, pour le pays et pour l'Eglise. C'est une occasion pour réfléchir à leur sort et au nôtre, une occasion de marquer notre solidarité au travers de l'offrande et d'autres signes. Aujourd'hui, l'offrande sera faite en faveur des organismes d'Eglise qui s'occupent de réfugiés.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Comme vous le savez, les habitants de Bussigny, cette année, n'ont pas attendu ce jour pour marquer concrètement leur solidarité envers les réfugiés arrivés récemment du Kosovo. Depuis le mois d'avril, la commune et des personnes bénévoles se sont réunies et mises au travail pour organiser l'accueil et l'accompagnement des réfugiés arrivés à fin mai.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Je trouve cette mobilisation formidable. J'aimerais relever ces élans de solidarité qui se sont manifestés et traduits concrètement. Tout cela est réjouissant et nous montre — en contre point de ce qui s'est passé au Kosovo — qu'on peut encore espérer en l'humain, en l'humanité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">L'accueil, l'hospitalité, la solidarité font partie de ce que Dieu essaie de susciter en chaque être humain, font partie de ce que Dieu attend de son peuple. Dans les paroles du Deutéronome qui vous ont été lues, il y a des propos très forts dans ce sens :</span></span></p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-left: 0.99cm; margin-right: 1.47cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">"Le Seigneur est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable, qui n'avantage personne et ne se laisse pas corrompre par des cadeaux. Il prend la défense des orphelins et des veuves, et il manifeste son amour pour les étrangers installés chez vous, en leur donnant de la nourriture et des vêtements. Vous donc aussi, aimez les étrangers qui sont parmi vous; rappelez-vous que vous étiez des étrangers en Egypte." (Dt 10:17-19)</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Cette partie du Deutéronome fait partie du livre qui a été retrouvé dans le Temple vers 640 av. J.-C. et qui a provoqué la réforme du roi Josias, racontée dans 2 Rois 22—23. C'était une période troublée. Le royaume du nord, la Samarie, était tombée aux mains du roi d'Assyrie. Jérusalem avait même été assiégée un demi-siècle plus tôt par Sennachérib et miraculeusement libérée. Malgré cette précarité, Dieu affirme son identité en protégeant le faible et le déraciné et en demandant à son peuple de faire de même, en se souvenant de leur propre précarité en Egypte.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Même lorsque le pays est menacé, Dieu refuse de devenir un Dieu exclusivement national. Dieu affirme et confirme au contraire la nécessité de l'ouverture, comme s'il entrevoyait le risque contenu dans tout nationalisme qui s'affirme contre l'étranger : risque de haine, de division, risque d'épuration ethnique, risque de déportation. Il n'y a qu'un façon de vivre heureux et en paix, c'est de s'ouvrir et d'accepter son voisin, quel qu'il soit, et de l'aimer comme son prochain. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Mais, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile ! Il ne suffit pas de le vouloir pour le pouvoir, pour arriver à le faire. Il y a en nous des émotions, des sentiments qui nous retiennent, qui paralysent les élans que notre esprit voudrait lancer ! "Aimez les étrangers qui sont parmi vous" (Dt 10:19) cela ne vient pas tout seul.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Là, le problème, ce n'est pas l'étranger ou le réfugié. Le problème, c'est notre peur, notre sentiment de peur. Lorsque nous avons peur, nous sommes comme l'homme qui a bâti sa maison directement sur le sol. Quand l'eau monte, cet homme a de bonnes raisons d'avoir peur, car il sait que sa maison va être emportée. La peur est un sentiment normal, approprié, dans ces circonstances. La peur va peut-être même le sauver si elle lui fait quitter sa maison avant qu'elle ne soit emportée.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Lorsque Jésus raconte cette petite histoire des deux maisons, il n'a cependant pas l'intention de nous donner un cours d'architecture ! Jésus raconte cette histoire pour nous parler de la construction de notre personnalité, de notre identité.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Il voit deux façons de construire sa personnalité. Une façon qui garantit de rester solide face aux événements et catastrophes qu'apporte l'existence et une façon qui nous laisse désemparés, le jouet des éléments, vivant dans la peur de la prochaine tempête.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Toute personne sort de l'enfance et de l'adolescence en ayant reçu un terrain pour y construire sa maison. L'humain sensé, nous dit le texte, fait trois choses : il creuse, il approfondit, il trouve le roc sur lequel poser les fondations de sa maison.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Creuser, c'est d'abord gratter la surface des choses. Ne pas se contenter de ce qui est visible et superficiel. C'est aller au-delà des apparences pour chercher l'invisible. C'est la première étape, dépasser l'évidence pour chercher le sens.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Approfondir, c'est continuer la démarche en explorant en profondeur ce qu'on a reçu comme terrain. Il faut continuer à déblayer, ôter et trier ce qu'on a reçu alors qu'on n'avait pas encore un discernement suffisant pour savoir ce qui serait utile et ce qui ne l'est pas. Pendant cette deuxième étape, on peut collecter des matériaux utiles pour construire la maison telle qu'on la veut.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Trouver le roc pour poser les fondations, c'est le résultat de ce travail. Il y a au fond de nous-mêmes, un roc posé par Dieu sur lequel on peut construire solidement, une maison inébranlable, une identité qui ne sera pas balayée par le premier orage venu.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Ce roc se trouve dans la Parole de Dieu et sa pratique, nous rappelle Jésus. Ce roc, on le trouve nommé dans le texte du Deutéronome : "Autrefois, le Seigneur ne s'est attaché qu'à vos ancêtres, c'est eux qu'il a aimés; et maintenant c'est vous, leurs descendants, qu'il a choisis parmi toutes les nations" (Dt 10:15) "c'est eux qu'il a aimés, maintenant c'est vous qu'il a choisis". </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Beaucoup entendent cette parole, mais ne la mettent pas en pratique dans leur vie, c'est-à-dire qu'ils ne se l'attribuent pas à eux-mêmes, personnellement. Ils pensent que cette parole n'est pas vraiment pour eux, qu'ils ne la méritent pas vraiment, qu'ils ne sont pas à la hauteur pour la recevoir. Et pourtant... elle est bien dite à chacun, à vous tous, individuellement.</span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Sur ce roc, il est possible de construire une personnalité solide. Assez solide pour ne pas se sentir menacée, même lorsque les journaux annoncent ce qu'ils appellent "un flot" de réfugiés. Sur ce roc, il est possible de construire une maison suffisamment solide pour rester ouverte et accueillante. </span></span></p><p style="text-indent: 0.99cm; margin-top: 0.42cm; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;"><span style="font-size: small;">Amen</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Geneva, serif;">© Jean-Marie Thévoz, 2022</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Un parcours de vie
tag:clamans.hautetfort.com,2019-02-14:6128445
2019-02-14T18:55:00+01:00
2019-02-14T18:55:00+01:00
Luc 15 10.2.2019 Un parcours de vie Colossiens 3 : 12-17...
<p>Luc 15</p><p>10.2.2019</p><p>Un parcours de vie</p><p>Colossiens 3 : 12-17 Luc 15 : 11-24</p><p>Télécharger le texte : <a id="media-5952332" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/02/3808976788.pdf">P-2019-02-10.pdf</a></p><p> </p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chers frères et sœurs en Christ, </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Cette parabole de Jésus intitulée le "Fils prodigue" est probablement la parabole la plus connue de l'évangile. C'est aussi celle qui résume avec le plus d'intensité la bonne nouvelle de l'évangile : Dieu nous accepte inconditionnellement. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Un danger nous guette cependant lorsque nous entendons et méditons cette parabole, c'est de "noircir" le premier fils pour faire ressortir avec plus de relief la bonté du père. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le père n'est-il pas d'autant meilleur que le fils est un fieffé vaurien, un gaspilleur de fortune et coureur de jupon ? Attention, cela n'est pas dans notre récit, c'est dans la suite, dans la bouche du frère aîné qui essaie de dénigrer son frère. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Ne tombons pas dans le piège — contraire à l'évangile — de faire de cette parabole une morale pour tenir tranquille les enfants et vanter la sagesse anticipatrice des parents. Cette parabole ne nous est pas donnée comme instrument de pouvoir parental, mais comme parole libératrice pour tous ! Cherchons à entendre la parabole sans trop de parasites !</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Cette parabole nous expose un parcours de vie assez ordinaire, en raccourci. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">1) Première étape. Arrivé à l'âge adulte, un fils décide de prendre son envol, de quitter le nid familial. Il demande sa part d'héritage à son père. Rien ne nous indique qu'il y ait de la part du fils de l'agressivité dans sa demande, ou de la réticence à y répondre de la part du père. Le père partage entre ses deux fils et le cadet prend la part qui lui revient et s'en va.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Quitter le père, la famille pour chercher son autonomie, ses propres valeurs, son propre accomplissement, sa propre personnalité, c'est le chemin normal de tout individu.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">2) Deuxième étape, le fils fait sa vie là-bas et dépense l'avoir, les biens qu'il avait reçu. Ici on pourrait bien sûr faire le reproche de n'avoir pas été prudent, économe, etc. Mais n'est-ce pas dans la nature des choses, des biens de consommation, d'être consommés. Chez nous aussi le frigo se vide chaque semaine. Le problème n'est pas qu'il se vide, c'est comment faire pour pouvoir le remplir à nouveau chaque semaine ! </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">En plus là-bas, la famine survient, c'est-à-dire la pénurie de tous les biens, même à acheter. Ici se joue — dans la vie du fils, mais dans toute vie, je crois — la lutte entre l'être et l'avoir. Le fils a eu l'illusion — en demandant sa part à son père — de recevoir assez pour vivre toute sa vie, comme si ces biens allaient combler les besoins de son être toute sa vie. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Une publicité disait : "Il y a des choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste, il y a notre carte de crédit." Le passage que vit le fils et que nous avons tous un jour à traverser est de découvrir ce qui s'achète et ce qui ne s'achète pas, ce qui relève de l'avoir et ce qui relève de l'être. Souvent nous sommes dans la confusion, parce que tout notre environnement — un environnement essentiellement commercial — nous dit : "Consomme et tu seras heureux" c'est-à-dire : satisfais tous tes besoins d'avoir et ton être sera comblé !</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le fils découvre qu'il a épuisé son avoir sans que son être en soit comblé. Il se découvre seul, éloigné des siens, avec un manque intérieur terrible, exprimé par la faim qu'il éprouve en regardant les porcs se gaver.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">3) Alors il se met à réfléchir. C’est la troisième étape. Il fait un voyage intérieur à la recherche de ses vrais besoins. Il réalise son manque, son vide intérieur, et là se passe en lui un double mécanisme. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">D'un côté, il s'auto-accuse et se culpabilise de son chemin. Il passe de la découverte de son vide intérieur à un sentiment d'indignité. Il retourne le mal qu'il vit contre lui, pour en conclure qu'il a perdu son être. Il se trouve indigne. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">D'un autre côté, il remonte à la source où a commencé son malheur et où est la source où il pourrait retrouver à nourrir son être intérieur. C'est ainsi qu'il décide de retourner vers son père tout en lui demandant un statut d'ouvrier, parce qu'il pense avoir perdu sa dignité de fils. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">4) Dernière étape du parcours : rien ne se passe comme l'avait prévu le fils. Le père ne porte aucun jugement. Le père ne fait pas la morale à son fils. Le père ne cherche pas une faute ou des erreurs. Il coupe court à toute accusation d'indignité. Il ne veut aucun arrangement autour d'un statut inférieur qui permettrait — aux yeux du fils — une réintégration.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Jamais, dans les yeux du père, le fils n'a changé de statut. Jamais, il n'a cessé d'être précieux, important, plein de valeur. Le père ne voit que le parcours malheureux, il ne voit aucune indignité. Il n'y a pas de reproches, seulement la joie des retrouvailles. Le fils a fait son parcours de vie, il a été par le chemin qu'il avait choisi et il a découvert ce dont il avait besoin. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Le père accepte ce parcours et se réjouit de ce que son fils qui était près de la mort intérieure a retrouvé le chemin de la vie. Un grand festin marque ces retrouvailles, une grande fête est nécessaire pour marquer cette renaissance de l'être du fils à la vie. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Chaque être humain est engagé dans ce parcours où il doit trouver son chemin personnel pour retrouver son être intérieur et participer à ce repas de fête que Dieu nous offre. </span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Aujourd'hui, Dieu nous ouvre les bras, il nous invite à la fête dans son Royaume. Laissons-nous accueillir comme les vrais enfants du Père.</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">Amen</span></p><p class="Prdication"><span lang="FR">© Jean-Marie Thévoz, 2019</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Reconstituer l’équipe des Douze apôtres
tag:clamans.hautetfort.com,2018-08-30:6076014
2018-08-30T11:44:10+02:00
2018-08-30T11:44:10+02:00
Actes 1 26.8.2018 Reconstituer l’équipe des Douze apôtres Deutéronome...
<p>Actes 1</p><p>26.8.2018</p><p>Reconstituer l’équipe des Douze apôtres</p><p>Deutéronome 1 : 9-15 1 Corinthiens 15 : 3-11 Actes 1 : 15-26</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5858011" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/3130137490.pdf">P-2018-08-26.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Le livre des Actes des Apôtres raconte les débuts de l’Eglise, à la suite de l’Ascension de Jésus. Dans ses dernières paroles, Jésus annonce aux disciples qu’ils recevront bientôt l’Esprit saint et qu’ils seront ses témoins : <a href="http://clamans.hautetfort.com/archive/2018/08/13/que-s-est-il-passe-apres-la-resurrection-6072163.html">à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’au bout de la terre</a>.</p><p>C’est la mission de la première Eglise et le livre des Actes va dépeindre cette extension géographique de Jérusalem jusqu’à Rome.</p><p>Après avoir défini la mission de l’Eglise, l’auteur des Actes — qu’on nomme Luc, puisque les Actes font suite à l’Évangile selon Luc — s’emploie à décrire ceux qui composent cette première Eglise. Elle est composée des disciples que Jésus a choisis, entourés d’une petite foule de croyants, évaluée ici à 120 personnes.</p><p>Pour ceux d’entre vous qui ont les événements de la Passion en tête, l’équipe des disciples n’y a pas particulièrement brillé. L’un des Douze — Judas — a livré Jésus à ses bourreaux. Un autre — Pierre — a renié trois fois son maître. Tous les autres se sont enfuis. Il ne restait que les femmes au pied de la croix.</p><p>Il y a donc quelques histoires à reprendre pour repartir d’un bon pied. C’est Pierre qui se lève dans le groupe. Il reprend l’initiative, il ne baisse pas les bras. Il faut régler la défection de Judas, reconstituer le groupe des Douze.</p><p>Pierre part du constat que Judas avait reçu sa part de service : il doit être remplacé pour que l’équipe soit au complet, pour que la mission puisse être remplie. Pierre ne s’attarde pas sur Judas, la façon dont il est mort révèle le jugement porté sur lui. La page est tournée. Pierre regarde l’avenir et la mission. Reconstituer les Douze, c’est affirmer la permanence des promesses divines.</p><p>Le chiffre Douze a une signification symbolique. On a vu Moïse (Deut. 1:9-15) demander à chaque tribu d’Israël de nommer des représentants pour juger et administrer. Douze disciples, cela fait un représentant pour chaque tribu d’Israël. Cela manifeste que le message de Jésus est destiné — en premier lieu — au peuple d’Israël tout entier. Il ne doit pas manquer un seul témoin, comme dans la parabole de la brebis ou de la drachme perdue. Personne n’est abandonné, n’est laissé sur le côté du chemin. La bonne nouvelle est inclusive.</p><p>L’équipe des Douze doit donc être complète. Et Luc énumère deux critères pour choisir la bonne personne, plus précisément pour être apôtre.</p><p>a) il faut avoir accompagné Jésus de son baptême à son ascension. Il faut donc le connaître et avoir entendu son enseignement, avoir vécu la montée à Jérusalem et les événements de la Passion.</p><p>b) il faut « être témoin de la résurrection ». Cette expression fait problème dans sa concision. La résurrection elle-même a eu lieu dans le secret du tombeau et les Evangiles n’en font pas le récit. Par contre, ils nous relatent des temps où Jésus apparaît à ses disciples. Il faut donc comprendre cette expression comme la capacité à attester de l’identité — il est le même — du Jésus terrestre et du Christ ressuscité.</p><p>Le candidat doit donc connaître Jésus, dans son ministère terrestre et dans ses manifestations de Ressuscité. C’est nécessaire pour avoir le titre d’apôtre et pour entrer dans le cercle des Douze et remplacer Judas.</p><p>Dans cette définition d’apôtre — avoir suivi Jésus et vu le Christ ressuscité — Luc n’envisage pas de succession apostolique. Une seule génération — les témoins directs du Jésus terrestre — peut remplir ce rôle d’apôtre.</p><p>La définition d’apôtre n’a pas toujours été aussi restrictive, puisque Paul se désigne lui-même comme apôtre — le moindre des apôtres, mais apôtre quand même, alors que Paul n’a pas suivi Jésus. D’une part il était trop jeune, d’autre part, il était dans le camp des persécuteurs de l’Eglise. Il se désigne cependant comme « apôtre » au sens étymologique du terme, parce que le Christ ressuscité lui est apparu sur le chemin de Damas et parce qu’il s’est reconnu comme « envoyé » (signification d’apostolos - apôtre) du Christ.</p><p>Les Onze disciples choisissent deux candidats, ils prient en demandant à Dieu de choisir, puis ils tirent au sort. Le tirage au sort était fréquent pour les fonctions du Temple de Jérusalem — Zacharie avait été tiré au sort (Luc 1:9) pour entrer dans le sanctuaire où il reçu la révélation de la naissance de Jean Baptiste.</p><p>D’habitude, dans l’Eglise, c’est l’Esprit saint qui fait des choix, sans tirage au sort. Mais, là, Luc est cohérent, le saint Esprit sera donné à la Pentecôte, il est trop tôt pour qu’il intervienne.</p><p>Le sort tombe sur Matthias. Les Douze sont à nouveau au complet, la mission va pouvoir être entreprise et réalisée.</p><p>Aujourd’hui, le souci d’avoir des équipes complètes à la tête de l’Eglise (des Régions et des Paroisses) est le même. C’est au printemps prochain que toutes les autorités de notre Eglise (vaudoise) seront renouvelées, à commencer par les Conseils paroissiaux et les bureaux des Assemblées paroissiales en mars 2019, puis les Conseils régionaux, les délégués aux Assemblées régionales et au Synode, puis finalement en juin l’élection du Conseil synodal par ce nouveau Synode.</p><p>Nous serons à la recherche de personnes qui connaissent Jésus à travers les Ecritures et la prière, et qui peuvent témoigner de la vie que Dieu nous donne.</p><p>Nous avons besoin de l’appui de toute l’Eglise pour discerner les dons et les charismes de chacun pour avoir à chaque place la bonne personne. Aucun don, aucune compétence n’est négligeable ; aucun appui n’est superflu pour que l’Evangile puisse être annoncé et reçu par ceux qui en ont besoin. La mission de l’Eglise reste la même, annoncer l’amour de Dieu à tous ceux qui en ont soif.</p><p>Amen</p>
Jean-Marie Thévoz
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Que s’est-il passé après la résurrection ?
tag:clamans.hautetfort.com,2018-08-13:6072163
2018-08-13T11:32:00+02:00
2018-08-13T11:32:00+02:00
Actes 1 12.8.2018 Que s’est-il passé après la résurrection ? 1 Thess...
<p>Actes 1</p><p>12.8.2018</p><p>Que s’est-il passé après la résurrection ?</p><p>1 Thess 4 : 13-18 Actes 1 : 1-8 Actes 1 :9-14</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5851947" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/3381055484.pdf">P-2018-08-12.pdf</a></p><p> </p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Le livre des Actes des Apôtres s’ouvre par une dédicace à un certain Théophile (prénom qui signifie « celui qui aime Dieu ») exactement comme l’Évangile selon Luc (Lc 1:1). En fait, ces deux livres, Luc et Actes, sont l’œuvre en deux parties d’un même auteur, que la tradition a le nommé « Luc ». Après avoir récolté les éléments pour écrire son Évangile, il fait une œuvre novatrice en rassemblant les événements qui suivent.</p><p>En effet, que s’est-il passé après la résurrection ? Seul le livre des Actes nous le dévoile par un récit. Les lettres de Paul et des autres apôtres nous ouvrent aussi une fenêtre sur cette période, mais de manière indirecte et discontinue. C’est pourquoi le livre des Actes est si intéressant. Je vais y consacrer mes prédications des prochains mois.</p><p>Comme vous l’avez entendu, Luc a choisi le récit de l’Ascension comme récit charnière entre ses deux livres. L’Évangile dépeint le temps de Jésus et les Actes racontent le temps de l’Eglise, ou plus précisément le temps du Saint Esprit. Il y a une insistance sur la transition, le passage, la transmission du témoin — de Jésus au Saint Esprit — dans ce début du livre des Actes, qui culmine avec le récit de la Pentecôte (Ac 2).</p><p>Jésus s’en va, mais il est remplacé par la venue du Saint Esprit qui devient la présence actualisée de Jésus auprès des disciples. Luc partage ainsi l’histoire du salut en trois parties : (i) l’histoire d’Israël jusqu’à Jean-Baptiste ; (ii) le temps de Jésus, de sa naissance à l’Ascension ; (iii) le temps du Saint Esprit depuis la Pentecôte.</p><p>La gestion du temps est une question qui préoccupe beaucoup les premiers chrétiens. C’est la question que les disciples posent à Jésus dans ce dernier dialogue. Quand Jésus leur annonce qu’ils vont recevoir bientôt le Saint Esprit, ils demandent : « Est-ce que ce sera à ce moment que tu établiras ton royaume en Israël ? » (Ac 1:6)</p><p>La question qui préoccupe les premiers chrétiens c’est : « Quand est-ce que le Christ revient ? On appelle ce retour du Christ « la parousie ». Quand donc aura lieu la parousie ? Paul avait déjà dû répondre à cette question dans sa lettre aux Thessaloniciens (1Thess 4:13-18) : certains chrétiens sont morts avant le retour du Christ et cela inquiète. Pourquoi sont-ils morts alors que Paul annonce la résurrection ? Dans sa réponse, Paul dit en même temps qu’il n’y a pas à s’en faire pour ceux qui sont déjà morts, ils ressusciteront, et il dit aussi que certains de cette génération, dont lui-même, verront le retour du Christ avant de mourir. Paul écrit cette première lettre autour de l’an 50. Luc écrit le livre des Actes autour des années 90, quarante années ont passé. La position sur la parousie a évolué.</p><p>La réponse de Jésus aux disciples est une fin de non recevoir : cette question du moment de la parousie ne doit pas être un sujet de préoccupation, la réponse — les temps et les moments — n’appartiennent qu’à Dieu.</p><p>Mais si le temps d’attente se prolonge… que faire de ce temps ? C’est à cette question que répond le livre des Actes. Que faire du temps entre le départ de Jésus et son retour, car Luc n’a pas renoncé à l’idée de retour, les deux messagers du ciel confirment que « celui qui a été enlevé reviendra de la même manière que vous l’avez vu partir » (Ac 1:11).</p><p>Mais ce retour n’est pas daté, peut-être même pas proche, nous en savons quelque chose.</p><p>Si cet intervalle s’allonge, alors il y a place pour des événements, pour une histoire, pour des histoires et l’Histoire avec un grand H. C’est cette Histoire que Luc nous a écrite, une histoire qui dépeint l’origine de l’Eglise et sa finalité.</p><p>Le don de l’Esprit Saint est assorti d’une mission et c’est cette mission qui remplit l’intervalle entre le départ et le retour du Christ. C’est le début de cette mission que nous décrit Luc dans ce livre des Actes.</p><p>La mission est formulée ainsi : «Vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu’au bout de la terre.» (Ac 1:8) Et c’est sur ce plan qu’est construit le livre des Actes. Les apôtres prêchent d’abord au Temple de Jérusalem (Ac 3; 4; 5:20). Lorsqu’ils en sont chassés, il partant en Samarie (Ac 8), puis à Antioche et Damas. Paul évangélise l’Asie Mineure (la Turquie actuelle) puis la Grèce. Finalement arrêté, Paul demande à comparaître devant l’empereur et il est emmené à Rome (Ac 28). L’Évangile est parvenu dans la capitale. De là, avec les témoins suivants, il pourra poursuivre son avancée jusqu’au bout de la terre.</p><p>Luc, par son histoire des origines de l’Eglise, donne de l’importance au temps, au temps présent. Il montre comment l’action de Dieu s’inscrit concrètement dans la vie de tous les jours des communautés. L’Eglise n’est pas un petit groupe assis les yeux rivés sur le ciel. L’Eglise est une communauté qui bouge, qui voyage, qui témoigne dans toutes sortes de situations et devant toutes sortes de personnages, souvent les autorités.</p><p>L’Eglise nous est présenté avec plusieurs facettes :</p><ol><li>a) Elle semble idéale quand on la lit unie, persévérante dans la prière et partageant ses bien entre tous (Ac 1:14 ;2:42,46 ;4:31-32 ;5:12,42).</li><li>b) Elle est aussi persécutée (Ac 5; 7; 8; 12; 16; 19; 21), l’objet de revers (Ac 8:4; 14:50 ;17).</li><li>c) Elle est aussi incrédule, freinant en face aux nouveautés. On le voit dans l’épisode de Pierre avec Corneille (Ac 10 et 11), où on dirait que Dieu dois mettre toute son énergie pour convaincre Pierre d’abord, puis le conseil de l’Eglise (Ac 15) que les païens peuvent entrer dans la communauté de l’Eglise. L’Eglise ne semblait pas prête à penser que tous les êtres humains sont accueillis impartialement par Dieu.</li><li>d) Enfin l’Eglise que nous dépeint Luc est en croissance. Il le montre par l’expansion géographique, de Jérusalem à Rome, et l’expansion numérique (Ac 2:41). Mais l’expansion la plus importante est celle du son ouverture sociale universelle. Aucune catégorie sociale, économique, de genre, de race, de religion, d’origine etc. ne peut constituer une barrière à l’amour de Dieu.</li></ol><p>Cette vision de l’Eglise est bien dans la ligne de Jésus, accueillant et guérissant tous ceux qui venaient à lui.</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2018</p>
Jean-Marie Thévoz
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Le miracle de Pâques, c’est que Jésus nous fait comprendre le sens de la croix
tag:clamans.hautetfort.com,2018-04-18:6043943
2018-04-18T09:35:00+02:00
2018-04-18T09:35:00+02:00
1.4.2018 Le miracle de Pâques, c’est que Jésus nous fait comprendre le sens...
<p>1.4.2018</p><p>Le miracle de Pâques, c’est que Jésus nous fait comprendre le sens de la croix</p><p>Esaïe 53 : 7-12 Osée 5 : 15 — 6 : 3 Luc 24 : 33-48</p><p> </p><p>télécharger le texte : <a id="media-5801293" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/315978694.pdf">P-2018-04-01.pdf</a></p><p>Chers frères et sœurs en Christ,</p><p>Aujourd'hui, nous rappelons, nous commémorons, mais surtout, nous voulons vivre, nous imprégner de la journée qui a changé la face du monde : le dimanche de Pâques. C'est pour les disciples le premier jour de la semaine après la fête de la Pâque. Une journée tout en contraste que nous allons suivre dans l'Evangile de Luc.</p><p>La fête de la Pâque a dû être triste, douloureuse pour les disciples. Ils pleurent la mort de Jésus, arrivée le vendredi précédent, une mort ignominieuse pour leur maître et ami. En cette aube d'après sabbat, les femmes vont au tombeau pour s'occuper du corps de Jésus, les rites funéraires ne pouvant avoir lieu pendant le sabbat.</p><p>Les femmes trouvent le tombeau vide et vont raconter leur découverte aux autres disciples. Pour eux, c'est du délire de bonnes femmes ! Seul Pierre va vérifier. Mais il en revient perplexe. Le tombeau vide ne fait pas l'effet d'une révélation.</p><p>Deux compagnons quittent alors le groupe pour aller à Emmaüs. On connaît leur rencontre avec Jésus (Luc 24 : 13-35), qu'ils ne reconnaissent pas jusqu'au moment où Jésus rompt le pain avec eux, mais disparaît. C'est le soir, ils retournent cependant à Jérusalem témoigner de leur expérience. Là, ils trouvent les disciples qui ont aussi quelque chose à leur dire : « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Simon l'a vu ! » (Luc 24:34).</p><p>C'est alors que Jésus se matérialise au milieu d'eux. J'utilise — moi — ce terme "se matérialise" parce qu'il rend bien l'ambiguïté de la situation. Luc — lui — dit : "Jésus se tint au milieu d'eux." C'est comme s'il n'était pas entré par la porte, c’est pourquoi les disciples le prennent pour un esprit, un fantôme. C'est pourquoi Jésus doit se faire reconnaître en montrant ses mains et ses pieds.</p><p>Même là — encore — les disciples restent incrédules, nous dit Luc ! Jésus décide alors de leur demander à manger. Mais même cela ne suffit pas. Jésus doit leur "ouvrir l'intelligence en leur expliquant les Ecritures." (Lc 24:45)</p><p>Il est intéressant de remarquer que pour Luc, les signes matériels ne sont pas convaincants, les signes matériels ne sont pas les éléments qui conduisent à la foi, à la reconnaissance de Jésus. Il est clair pour Luc — et pour les premiers chrétiens — que ces récits d'Evangiles ne posent pas la question de l'identité physique et biologique de Jésus, mais de son identité spirituelle ! Il ne s'agit pas de reconnaître un Jésus réanimé, revenu à la vie comme Lazare, mais de reconnaître "le Seigneur", "le Vivant."</p><p>Cette reconnaissance ne passe pas par nos yeux, mais par la communion, le partage du pain et par la Parole, la compréhension de l'Ecriture. Il s'agit de reconnaître que dans la vie de ce Jésus qui a été crucifié se réalisait, s'accomplissait le plan de Dieu, la révélation de l'amour total de Dieu envers tous les humains. Dieu ne cherche pas à éblouir par un miracle — même le miracle de la résurrection — il cherche à être entendu et compris.</p><p>Le miracle de Pâques, le miracle de la résurrection, c'est l'action de Dieu lorsqu'il ouvre l'intelligence des disciples pour qu'ils comprennent les Ecritures, pour que nous comprenions les Ecritures.</p><p>Pâques doit nous amener à comprendre les récits de la Bible, les récits de personnages victimes de malheurs, de persécutions. Surtout comprendre que ces personnages ne sont pas poursuivis par Dieu, mais qu'au contraire, Dieu se tient à leurs côtés — même si c'est contre toutes les apparences !</p><p>Comme le dit le Chant du Serviteur souffrant d'Esaïe : "Le Seigneur approuve son serviteur accablé et il rétablit celui qui avait offert sa vie à la place des autres." (Es 53:10) Et il en est ainsi à travers tout l'Ancien Testament. Dieu est aux côtés d'Abel, de Joseph, d'Urie, de Naboth, de Jérémie, de Daniel, de même qu'il sera aux côtés d'Etienne et de tous les martyrs chrétiens ultérieurs.</p><p>La révélation, c'est que Jésus crucifié explique les Ecritures. Le récit de la mort et de la résurrection met en lumière tout ce qui se trouve déjà écrit. Et maintenant Jésus ouvre aussi notre intelligence, notre esprit, pour que nous puissions relire nos vies à sa lumière, à la lumière de Pâques, à la lumière de la résurrection.</p><p>Le miracle de Pâques, c'est de pouvoir se retourner et voir dans nos vies la présence de Dieu, de voir ses pas à côté des nôtres, de voir qu'il était là pour nous guider, pour nous consoler, pour nous réjouir. La joie de Pâques, c'est de laisser notre esprit s'ouvrir à cette présence, d'avoir foi d'être accompagnés maintenant, d'être accompagnés toujours.</p><p>Alors, Joyeuses Pâques à tous !</p><p>Amen</p><p>© Jean-Marie Thévoz, 2018</p>
joliefille
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Vaiteani rafraichit avec Silver Ocean
tag:netravaillezjamais.hautetfort.com,2017-06-15:5954539
2017-06-15T16:07:00+02:00
2017-06-15T16:07:00+02:00
Vaiteani nous fait plonger dans son océan musical avec un premier album...
<p><img id="media-5645164" style="margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://netravaillezjamais.hautetfort.com/media/00/02/3088207138.jpg" alt="Vaiteani, album" /></p><h2>Vaiteani nous fait plonger dans son océan musical avec un premier album plein d'amour et de vibrations soul/world.</h2><p>Le couple d'amoureux Vaiteani a de quoi nous plaire : ils sont beaux, charismatiques, et leur musique a le parfum d'aventures qui nous plait comme avec le clip de Silver Ocean. Luc à la musique et Vaiteani au chant, on vous conseille de les écouter car avec un premier titre, O Vai puis avec le nouveau Silver Ocean, ils devraient vite faire le tour du monde. Leur musique pop enferme des effluves de Tahiti où ils ont enregistré l'album, sûrement la raison de ce souffle océanique qui traverse l'album, prévu pour la rentrée chez Sony Music.</p><h3>Pour regarder O Vai de Vaiteani</h3><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Q5fbcEBwK7s" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><h3>Et aussi Silver Ocean :</h3><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/7QH0pn_dl8w" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p>Voilà un duo à découvrir ! Elle, Tahitienne, est née aux antipodes, où après sa formation classique au piano, elle apprit la guitare en autodidacte. Lui, Alsacien, a grandi bien loin des Tropiques, à Strasbourg où il apprit la guitare puis les percussions. C’est là qu’ils vont se rencontrer, en 2009, autour d’une même passion : la musique et le résultat est ce premier album magistralement réussi.</p><h2>Le site officiel de <a href="http://www.vaiteani.com/">Vaiteani</a></h2><p><img id="media-5645167" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://netravaillezjamais.hautetfort.com/media/00/02/540438649.jpg" alt="vaiteani, Silver Ocean" /></p>
Jean-Marie Thévoz
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Rappeler qu’on peut rencontrer tout le monde.
tag:clamans.hautetfort.com,2016-01-18:5746386
2016-01-18T10:51:00+01:00
2016-01-18T10:51:00+01:00
Luc 7 17.1.2016 Rappeler qu’on peut rencontrer tout le monde. Luc 7 :...
<p>Luc 7<br />17.1.2016<br />Rappeler qu’on peut rencontrer tout le monde.<br /><br />Luc 7 : 36-50 Luc 19 : 1-10<br /><br />Télécharger le texte : <a id="media-5273396" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/1281323169.pdf">P-2016-01-17.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Vous avez entendu le récit de deux rencontres que Jésus a faites, l’une chez Simon le pharisien, avec une femme que les gens de la maison disqualifiaient et l’autre avec Zachée, un homme méprisé et haï par les habitants de son village pour sa rapacité. <br />J’ai choisi ces deux récits, parce qu’ils sont représentatifs des rencontres que Jésus se permettait. <br />A. Jésus osait aller au devant des autres et faire des rencontres improbables ou carrément interdites. Dans un pays occupé, il rencontre des romains, il guérit même le serviteur d’un officier romain (Lc 7:1-10). Il rencontre des agents du fisc qui récoltent l’impôt pour l’occupant, c’est le cas de Lévi/Matthieu (Mt 9:9-13) et Zachée. Il converse avec des étrangers, des syriens (Luc 6:17-19), des cananéens (Mc 7:24-30), des samaritains (Jn 4). Il parle, voir il touche ou est touché par des femmes (Mt 9:20-22), ce qui était considéré comme absolument inconvenant. Il entre en contact avec des handicapés, des infirmes, des malades et des personnes bannies de la société pour le risque de contagion : les lépreux (Luc 17:11-19). <br />Les Evangiles nous racontent toutes ces rencontres pour nous dire à quel point Jésus sortait de l’ordinaire, bousculait les barrières sociales, combien il n’avait pas peur des conventions et du qu’en-dira-t-on. Il ne le faisait pas pour choquer ou ridiculiser la société dans laquelle il vivait. Il faisait cela pour transmettre le message divin suivant : Devant Dieu chaque être humain a la même valeur ; Devant Dieu chaque être humain est important ; Tous peuvent vivre ensemble devant Dieu ; Tous peuvent vivre les uns avec les autres : les barrières peuvent tomber. <br />B. Quand Jésus renverse les barrières, ce n’est pas pour détruire, mais pour construire le vivre ensemble. Dans chaque rencontre, il repêche la personne exclue, limitée, handicapée, pour la remettre debout et la réintroduire dans sa communauté de vie. C’est pourquoi tant des rencontres de Jésus nous sont racontées sous la forme de guérisons, de résurrection ou de démons chassés. Jésus est là pour redonner de la vie, pour redresser ce qui a été tordu, pour réhabiliter ceux qui ont été exclus. <br />C. Ainsi, les Évangiles ne sont pas des textes de morale ou des listes de principes. Ce sont des récits qui nous content, qui nous racontent la vie de Jésus. Ils nous racontent son existence parmi les humains pour nous dire qu’un vivre ensemble est possible, qu’il est souhaitable, que c’est même la seule issue pour sortir de la violence du monde. <br />Les Evangiles nous disent aussi le coût qu’il y a à se risquer sur cette voie de la rencontre. Jésus se fait des amis parmi les personnes rencontrées, mais il se fait aussi des ennemis parmi ceux qui profitent des barrières et des haines entre groupes différents. Et Jésus en payera le prix, de sa vie. <br />Ainsi, les Évangiles et la Bible racontent une vision du monde, celle d’un monde fondé sur l’égale valeur de tous les individus, une valeur garantie en Dieu. La Bible nous raconte un monde où chacun est invité à honorer ce Dieu qui garantit la valeur de chacun. Un monde où chacun est invité à aimer son prochain, puisque ce prochain est aimé de Dieu, que ce prochain est un représentant, une image du Christ lui-même. <br />Voici le narratif, l’histoire — en résumé — que l’Évangile, la Bible nous propose, propose à la société d’aujourd’hui ! Une histoire qui dit notre origine commune (tous créés à l’image de Dieu) ; notre présent commun (tous aimé de Dieu) ; et notre destin commun (vivre ensemble en frères et sœurs). <br />D. Mais, comme vous le savez, ce message, cette histoire, est aujourd’hui délaissée, n’est plus racontée, enseignée… Le message chrétien est traité de ringard, de vieux, de dépassé. Le christianisme est jeté aux orties avec toutes les autres religions, accusées ensemble de ne susciter que des guerres de religion et des massacres, voir la dernière <a href="http://www.la-croix.com/Editos/Charlie-Hebdo-un-dieu-assassin-2016-01-04-1399648">couverture</a> de <a href="http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/bande-dessinee/un-dieu-arme-d-une-kalachnikov-a-la-une-du-numero-special-de-charlie-hebdo-233071">Charlie Hebdo</a>. Tout le monde se donne le mot pour dénigrer les religions. Mais qui dit aujourd’hui le besoin de vivre ensemble ? Qui dit d’où nous venons, pourquoi nous sommes ici et quel est notre destin pour l’avenir ? Personne.<br />Il n’y a plus de récit commun ! Nous sommes dans une société morcelée où chaque âge, chaque groupe, a des références différentes. Et nos jeunes vont chercher sur YouTube ou sur Google l’histoire du monde et de leur avenir. Au mieux ils y trouvent des séries romantiques et des ados déjantés pour leur expliquer le pourquoi de la vie. Mais ils y trouvent aussi toutes les théories du complot, tous les « illuminati » ou les djihadistes du monde. <br />Pas étonnant que tant de personnes — qui n’ont aucun ancrage — partent à la dérive et suivent la première théorie séduisante qui fera d’eux le héros médiatique d’un moment, parfois le moment de leur mort. <br />Que voulons-nous pour nos enfants ? Nous avons dans le christianisme une tradition éprouvée, solide, qui met l’amour comme but suprême. Certes, notre tradition chrétienne doit être relue et reformulée en termes compréhensibles pour nos contemporains. Mais je crois fermement qu’elle contient tous les éléments pour un vivre ensemble en paix, dans le respect et la tolérance, y compris de ceux qui trouvent les mêmes valeurs dans une autre doctrine ou une autre religion.<br />Jésus, par sa vie et ses rencontres, nous montre trois choses :<br />1. On peut rencontrer tout le monde. Chaque personne est un trésor, chaque personne est aimable, quels que soient son origine, sa religion, sa culture. <br />2. L’ouverture et la confiance sont des valeurs sûres. Elles nous permettent d’aller à la rencontre de tous et ce mouvement vers les autres, avec ouverture et confiance, les aident à déployer le meilleur d’eux-mêmes. <br />3. Cette voie n’est pas facile et elle peut coûter cher. Il y a des ennemis de l’ouverture et il n’y a pas d’autres façons de les rencontrer que d’aller vers aussi, désarmés, au risque de sa vie. <br />Jésus n’a cessé de prêcher l’amour et vivre l’ouverture dans toutes ces rencontres, et il en a payé le prix, le prix de sa vie. Mais c’est justement parce qu’il est allé jusqu’au bout, jusqu’au bout avec amour, sans violence et sans haine, que son message est le plus fort, que son message est encore entendu et vécu aujourd’hui, que son message est plus actuel que jamais, que son message est plus nécessaire que jamais. <br />C’est ce message d’amour inconditionnel qui vaincra la haine, la violence et la terreur qu’on veut nous imposer. C’est ce message d’espérance que nous avons à diffuser auprès de nos enfants, de nos proches, de nos voisins et dans le monde entier. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz 2016</p>
Prieto
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Samedi 18 octobre 2014
tag:www.chemindamourverslepere.com,2014-10-18:5470701
2014-10-18T05:19:00+02:00
2014-10-18T05:19:00+02:00
St Luc , évangéliste St Luc, par Le Greco (1602),...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #990000; font-family: georgia,palatino; font-size: small;"><strong><span style="color: #008080;"><a title="St Luc, évangéliste" href="http://missel.free.fr/Sanctoral/10/18.php" target="_blank"><span style="color: #008080;">St Luc</span></a></span><span style="color: #000000;">, évangéliste</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino;"> <img id="media-4727839" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/02/1361169911.jpg" alt="Saint,Luc,évangéliste,Paul de la Croix,prêtre,confesseur,fondateur,Rome,Pierre d'Alcantara,prêtre,Arénas,Espagne,Asclépiade,évêque,martyr,Antioche,Syrie,Athénodore,Néocésarée,le Pont,Just d'Auxerre,enfant martyr,Sinomovic,Saint-Just-en-Chaussée,Beauvais,Sainte,Tryphonia de Rome,veuve,martyre,Julien l'Ermite,Mont Sinaï,Marynos,Saints,Procule,Eutyque,Acuce,martyrs,Pouzzoles,Campanie,Amable,Aimable,Riom,Auvergne,Blanche,,martyre,Talgarth,soeur,Ste Nonna,Pays de Galles,Gwendoline,Gwenn,mère,St Guénolé,Armorique,Monon,ermite,Ardennes,Nassogne,Brabant,Gabriel,Kermidolis,Egypte,Pierre de Tsetinie,moine,métropolite,prince du Montenegro,Bienheureux,David Okelo,Gildas Irwa,Paimol,mission,Kalongi,Ouganda" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: small; font-family: georgia,palatino;"><strong>St Luc, par Le Greco (1602), Cathédrale de Tolède</strong></span></p><div style="text-align: center;"><span style="color: #008080; font-size: small; font-family: georgia,palatino;"><span style="color: #990000;"><strong><a title="Calendrier liturgique mensuel" href="http://www.spiritualite-chretienne.com/au_fil_des_jours/calendrier_liturgique_2014_10.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Calendrier liturgique</span></a></strong></span></span></div>
Prieto
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Vendredi 18 octobre 2013
tag:www.chemindamourverslepere.com,2013-10-18:5199205
2013-10-18T07:28:00+02:00
2013-10-18T07:28:00+02:00
St Luc , évangéliste Calendrier liturgique Mois du...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino;"><span style="color: #990000;"><strong><span style="color: #008080;"><a title="St Luc, évangéliste" href="http://missel.free.fr/Sanctoral/10/18.php" target="_blank"><span style="color: #008080;">St Luc</span></a></span><span style="color: #000000;">, évangéliste</span><br /><br /><span style="color: #008080;"><a title="Calendrier liturgique mensuel" href="http://www.spiritualite-chretienne.com/au_fil_des_jours/calendrier_liturgique_2013_10.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Calendrier liturgique</span></a></span><br /><br /><span style="color: #008080;"><a title="Mois du Rosaire" href="http://www.spiritualite-chretienne.com/marie/priere_3.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">Mois du Rosaire</span></a></span></strong></span></span></p>
Fernand Louis Olbec
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Charade (réédition)
tag:lafaceclairedelanuit.hautetfort.com,2013-08-24:2340603
2013-08-24T00:07:00+02:00
2013-08-24T00:07:00+02:00
Mon premier est un berge r, mon deuxième est une ménagère , mon...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;"><img id="media-1944155" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/00/01/1286457884.jpg" alt="bon-pasteur.jpg" />Mon premier est un <em style="mso-bidi-font-style: normal;">berge</em>r, mon deuxième est une <em style="mso-bidi-font-style: normal;">ménagère</em>,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> mon troisième est un riche <em style="mso-bidi-font-style: normal;">paysan,</em> mon<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> tout <span style="text-decoration: underline;">:<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">trois <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>larmes <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de joie aux « objets perdus</strong> ». </span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Mon premier est un <em style="mso-bidi-font-style: normal;">berger</em><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à la recherche d’une brebis <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">p<em style="mso-bidi-font-style: normal;">erdue</em>.</span></strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Mon deuxième est une <em style="mso-bidi-font-style: normal;">ménagère</em><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qui balaye la maison, retrouve une pièce<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;">perdue</span></em></strong> et invite ses voisines à faire la fête</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Mon troisième est <em style="mso-bidi-font-style: normal;">un riche paysan</em><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qui<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> voit revenir son fils qui était <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;">perdu</span></em></strong> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>après qu'il ait claqué la porte.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Le berger<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> met la brebis <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>sur ses épaules, rassemble amis et voisins et leur dit : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">«<strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">réjouissez</span></strong> vous avec moi</em> ».<strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Première larme de joie.</strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">La ménagère qui a retrouvé sa pièce assemble amis et voisins et leur dit : <em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;">« <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Réjouissez</strong></span> vous avec</em> <em style="mso-bidi-font-style: normal;">moi </em>». <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Deuxième larme de joie</strong>.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Le<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> riche paysan fait tuer le veau gras<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> et dit : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">« Il fallait festoyer<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> et <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">se réjouir</span></strong><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> car ton frère était</em> <em style="mso-bidi-font-style: normal;">perdu et il est retrouvé</em> ».<strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Troisième larme de joie</strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">Une larme de joie</span></strong><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> au coin de l’œil du berger, de la ménagère et du riche paysan, c’est une perle<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qui ne s’achète pas, même à prix d’or. <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Une larme<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de joie</strong> pour<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> souligner<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> l’émotion<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> du pardon, des retrouvailles, de la miséricorde .<strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">Trois larmes <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de joie aux « objets perdus »</span> </strong></span></span><span style="font-size: medium;">et surtout retrouvés. (1)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">J’ai vu pleurer un homme rude lisant la lettre de son fils l’invitant au baptême de Sophie, sa petite fille. Depuis plusieurs années père et fils ne se parlaient plus : <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="text-decoration: underline;">Larmes<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de joie, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>aux objets perdus</span></strong> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et à la tendresse retrouvée. Miracle<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> qui prend sa source dans la naissance d’un bébé nommé Sophie, force étonnante de la vie dans<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> sa fragilité. Il a suffit de cette larme pour rendre actuelle ma charade<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> « parabolique » et virtuelle. Les trois<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> paraboles de la miséricorde écrite par Luc en noir sur blanc (2) prennent de la couleur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> en devenant actuelle<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> comme<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> dans les films qui passent<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> sans plus d’explication<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> du<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> grisé<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de scènes<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> passées<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à la couleur du présent. <span style="mso-spacerun: yes;"><br /></span><br style="mso-spacerun: yes;" /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">Elles prennent de la couleur avec l'élection et la réélection d'Obama aux Etats unis apres des décennies d'apartheid, avec la libération de Mendéla en 1990 et son élection en 1994 à la présidence de l'Afrique du Sud suivi de tout un travail de réconciliation nationale(3).Elles ont pris de la couleur avec la chute du mur à Berlin , la levée du rideau de fer, et l'Europe de nouveau réunie. Les larmes de joie s'imposent. Comment peut on être morose dans notre siécle alors que nous vivons de telles réconciliations ?Les nostalgiques du passé ont la mémoire courte. Le 20 éme siécle est derriére nous et c'est bien ainsi.Deux guerres mondiales, plusieurs génocides,l'extermination programmée des juifs et des tsiganes,des guerres coloniales partout sur la planéte, la guerre froide avec l'équilibre de la terreur et la bombre atomique.Tout cela est derriére nous et nous pansons encore les plaies.Il nous faut encourager les pacificateurs , les hommes du pardon et de réconciliation . Il nous faut refuser la haine et la vengeance.'"C'est la miséricorde que je veux et non les sacrifices" rappelait Jésus en invitant ses disciples de maniére insensée et choquante à aimer leurs ennemis.(3bis)<br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">(1) Luc<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> chapitre 15 en son entier.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">(2)Pas de couleur en Luc sinon le blanc<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> des vêtements de Jésus à la transfiguration et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> des anges<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> à la résurrection.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">(3)"C'est la réconciliation et le pardon que mit au premier rang de ses préoccupations Nelson Mendela, qui fût pendant 18 ans le matricule 46664 sur l'ile prison de Robben Island...La sagacité et la profondeur d'une telle vision politique sont saisissantes"..."Le pardon,écrivait Vladimir Jankélévitch... a en commun avec la folie de l'amour d'avoir pour objet celui qui ne le mérite pas."..:Chronique de Philippe Meyer ,journaliste à France-culture le 28 Juin 2013.<br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">(3bis) Matthieu ch 5 / 28 à 45 : "Vous avez appris qu'il a été dit oeil pour oeil, dent pour dent et moi je vous dit de ne pas tenir tête au méchant :au contraire , quelqu'un te donne t il un soufflet sur la joue droite,tends lui encore l'autre..."</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="color: #000000;">"Vous avez appris qu'il a été dit :tu aimeras ton prochain et tu hairas ton ennemei. Eh bien moi je vous dis :Aimez vos ennemis , priez pour vos persécuteurs;ainsi vous serez les fils de votre pére qui est aux cieux,car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons".. <br /></span></span></p>
L U C
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AU REVOIR ET MERCI
tag:l-illustretheatre.hautetfort.com,2013-04-19:5049738
2013-04-19T17:05:00+02:00
2013-04-19T17:05:00+02:00
Ce blog existe depuis 7 ans. Il m’a demandé du temps et de l’énergie,...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: small; font-family: verdana,geneva;"><span style="color: #008000;">Ce blog existe depuis 7 ans.</span> Il m’a demandé du temps et de l’énergie, mais je l’ai fait volontiers — pour contribuer au bel édifice du Spectacle Vivant, un peu… et beaucoup pour me faire plaisir.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4067446" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/media/01/00/4219684303.jpg" alt="illustre,théâtre,luc,bonnifay" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: verdana,geneva;">Que restera-t-il de ces 2557 jours ? Les chiffres parlent difficilement. Je peux juste constater que les premières semaines, en avril 2006, il n’y avait qu’une petite vingtaine de lecteurs par jour. Aujourd’hui, vous êtes 140 à venir visiter le site quotidiennement. Une anecdote à ce propos :</span><br /><span style="font-size: small; font-family: verdana,geneva;"> Jusqu’en décembre, les outils statistiques de <em>Haut-et-fort</em>, la plateforme qui m’héberge, ne faisaient pas le tri entre les visiteurs "humains" et les simples robots informatiques qui scannent à longueur de journée les milliards de pages du Web. Depuis janvier, le tri est fait et les chiffres de la fréquentation ont été ajustés en conséquence. De 190 visiteurs uniques par jour, le blog a dégringolé à 140… ce qui laisse entendre que 50 robots viennent tous les jours de la semaine visiter l’Illustre Théâtre ; on en conclura que les robots sont des machines cultivées…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><img id="media-4067453" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/media/02/00/3336793215.jpg" alt="illustre,théâtre,luc,bonnifay" /><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">7 années et 351 articles, pratiquement 1 par semaine.</span></strong><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> Certains confidentiels mais d’autres plus populaires. Par exemple, l’article que j’avais réalisé sur la <span style="color: #ff0000;"><strong><a title="Lien vers l'article." href="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/archive/2008/11/18/la-diacosmie-c-est-enorme.html" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">Diacosmie</span></a></strong></span> reste, chaque mois, ma note la plus lue. Je ne sais pourquoi, peut-être parce que personne d’autre n’a songé à réaliser un billet sur le sujet...<br />Des interviews de gens d’ici mais aussi d’ailleurs, comme <span style="color: #ff0000;"><strong><a title="Lien vers l'article." href="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/archive/2006/06/06/le-chaud-et-le-froid.html" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">Jean Franval</span></a></strong></span> qui avait accepté que je vienne lui poser des questions ½ heure avant d’entrer en scène !<br />Ou encore la directrice juridique de la SACD, qui avait apporté ses <strong style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><span style="color: #ff0000;"><a title="Lien vers l'article." href="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/archive/2011/10/07/l-illustre-theatre-un-combat-pour-la-comprehension.html" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">éclaircissements</span></a></span></strong> (par e-mail, certes).<br />Des pics d’affluence, jusqu’à 576 visiteurs en un jour. Las, c’est parce que j’avais lors d’un <span style="color: #ff0000;"><strong><a title="Lien vers l'article." href="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/archive/2010/11/24/comment-ai-je-pu-oublier.html" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">compte-rendu</span></a></strong></span> reproduit une liste de mots, dont certains étaient très salaces.<br />Des photos de spectacle, de lieux, <strong style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">mais aussi de belles affiches</strong> : certaines ont été collectionnées dans un album.<br />Et puis la fameuse <em style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">Colonne de Gauche</em>, qui comporte aujourd’hui pas mal de liens intéressants.<br /></span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana, geneva;">Des lecteurs qui me sont proches ; des anonymes aussi, bien sûr, beaucoup. Et certains que l’on n’attendait pas : Dario Larouche, directeur du </span><span style="font-family: verdana, geneva;"><strong style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><span style="color: #ff0000;"><a title="Lien vers l'article." href="http://www.lesclapotisdunyoyo2.blogspot.fr/" target="_blank"><span style="color: #ff0000;">Théâtre 100 Masques</span></a></span> </strong>dans la ville de Saguenay au Québec…<br />Des habitués, qui ont inscrit une bonne partie des 493 commentaires — bel effort de contribution.<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva;">Il y a même un<strong><span style="color: #ff0000;"><a title="Lien vers l'article." href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fando_et_Lis" target="_blank"><span style="color: #ff0000;"> article de Wikipedia</span></a></span></strong> qui cite un de mes articles, celui sur la pièce <em>Fando & Lis</em>, de Fernando Arrabal.<br />7 ans passés à traquer les "fôte d'ortografe" parce que</span></span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">…</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"> parce que je suis comme ça</span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;">…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva;"><strong style="font-family: verdana, geneva; font-size: 12pt;">7 ans aujourd’hui, est-ce l’âge de raison ? Une raison pour arrêter ? <span style="color: #008000;">Je mets ici un terme à cette belle aventure.</span> A vous toutes et à vous tous qui avez l’immense qualité de vous intéresser au Spectacle Vivant, je vous dis au revoir et merci.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4067449" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/media/01/00/3156426527.jpg" alt="illustre,théâtre,luc,bonnifay" /></p>
Solko
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La peur et l'étonnement
tag:solko.hautetfort.com,2013-03-31:5031721
2013-03-31T11:08:00+02:00
2013-03-31T11:08:00+02:00
Quoi de plus lyrique, quoi de plus rationnel également, que cette...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Quoi de plus lyrique, quoi de plus rationnel également, que cette découverte du tombeau vide, tel que le texte de Luc le relate ? Les femmes, tout d’abord, le découvrent. Elles sont <em>perplexes</em>, puis saisies d’<em>effroi</em>. Exhortées par les anges qui apparaissent, elles se souviennent alors des paroles du Christ : « il faut que le Fils de l’Homme se relève de la mort le troisième jour ». Elles se souviennent de ces paroles et elles sont <em>rassurées</em>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Alors elles vont voir les apôtres. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Les Onze qu’elles rencontrent pensent qu’elles radotent. Ils sont <em>incrédules</em>. Peut-être même <em>moqueurs</em>. Pierre se rend à son tour au tombeau et le découvre vide : il en revient<em> étonné</em>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">En quelques lignes, les sentiments humains fondamentaux sont ainsi égrenés. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Devant l’inconnu, la perplexité. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Devant l’effroi, le souvenir, le recours à la parole, l'amour.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Devant l’irrationnel, la moquerie.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Devant l’incompréhensible, l’étonnement.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Ce récit, indépendamment de ce qu’il conte, ordonne les instants de la vie intérieure, en en fixant les seuils et les passages de l’un à l’autre. C’est pour cela qu’il est un acte de raison. En son centre, un grand absent, celui qui, métonymiquement, n’a laissé que des « linges » et qui, à partir de ce jour, parce qu’il devient vraiment un mystère, domine la scène en devenant le grand présent.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4040033" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/01/01/2552588122.jpg" alt="520px-Resurrection_of_Christ_and_Women_at_the_Tomb_by_Fra_Angelico_(San_Marco_cell_8).jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: small; color: #000000;"><span style="line-height: 115%; font-family: Verdana, sans-serif;">Fra Angelico,<span class="apple-converted-space"> </span><em>La Résurrection du Christ </em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: small; color: #000000;"><span style="line-height: 115%; font-family: Verdana, sans-serif;"><span style="font-size: 7.5pt; line-height: 115%;">(couvent de San Marco, Florence.</span><span style="font-size: 12pt; line-height: 115%; font-family: 'Gill Sans MT', sans-serif;">)</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><br /></span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 17. Le Royaume de Dieu ne s'observe pas, il se vit
tag:clamans.hautetfort.com,2013-03-18:5018886
2013-03-18T10:41:00+01:00
2013-03-18T10:41:00+01:00
Luc 17 17.3.2013 Le Royaume de Dieu ne s'observe pas, il se vit Matthieu 6...
<p>Luc 17<br />17.3.2013<br />Le Royaume de Dieu ne s'observe pas, il se vit<br /><br />Matthieu 6 : 16-18 Luc 17 : 20-30<br />téléchargez ici la prédication : <a id="media-4020253" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/947638170.pdf">P-2013-0317.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Nous vivons le dernier dimanche du temps de la Passion, dimanche prochain nous vivrons les Rameaux, l'entrée de Jésus à Jérusalem, puis le procès de Jésus, son exécution à vendredi-saint et sa résurrection à Pâques. <br />Les évangiles mentionnent que Jésus annonce par trois fois sa Passion pour préparer ses disciples à ce qui va arriver à Jérusalem, pour les préparer à comprendre et survivre à la perte de leur maître. Dans le texte de Luc que nous avons entendu, Jésus annonce pour la deuxième fois sa Passion. Il le fait à la suite d'une demande de quelques pharisiens. <br />Ces pharisiens lui demandent : "Quand est-ce que viendra le Royaume de Dieu ?" (Lc 17:20) Luc ne parle pas de piège, ici, il est possible que la demande soit sincère. Ces pharisiens attendent vraiment le Royaume de Dieu, que Dieu se révèle à tous et établisse son règne de justice et de paix. Nous aspirons aussi à ce que la justice et la paix règnent et nous nous demandons aussi quand cela viendra. <br />Mais Jésus va les décevoir — peut-être nous décevoir aussi. Jésus répond en deux temps. D'abord, il dit que le Royaume de Dieu ne vient pas ! En tout cas pas de manière observable, pas de manière constatable, objectivable. <br />On ne peut pas se mettre en mode "observation" et attendre de voir ! Ce n'est pas par l'observation, par la surveillance — de signes, d'augures ou des astres — qu'on peut voir le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu est inaccessible pour l'observateur extérieur, le Royaume de Dieu ne s'observe pas, il se vit ! <br />C'est ce que Jésus dit dans un deuxième temps : "Inutile de dire : il est là ou il est ici, en fait le Royaume de Dieu est au milieu de vous." (Lc 17:21) Jésus nous dit : le Royaume de Dieu est au milieu de vous. Ce "au milieu de vous" peut se traduire soit par "à l'intérieur" de chacun, si le vous est considéré comme une série d'individus, soit par "au milieu de vous" ou "parmi vous" si l'on considère le vous comme une communauté, un groupe. Dans les deux cas, l'accent porte sur l'intérieur, sur l'intériorité. <br />Jésus dit aux pharisiens : Cessez de chercher à l'extérieur ce qui se trouve à l'intérieur. Cessez d'observer, impliquez-vous, mouillez-vous ! Le Royaume de Dieu n'est pas quelque chose à observer, c'est quelque chose à vivre de tout son être. <br />On ne connaît pas la réaction de ces pharisiens à cet enseignement. Le récit continue avec un enseignement qui est destiné aux disciples, à ceux qui s'impliquent. Jésus les met en garde, il les averti que les temps à venir vont être difficile. C'est un texte difficile que je vais paraphraser pour vous communiquer ce que j'en comprends. : <br />« Vous allez être privés de ma personne et votre plus grand désir sera de retrouver — ne serait-ce qu'un jour — ce que vous vivez maintenant. Ce désir vous rendra fragiles vis-à-vis de ceux qui ont des réponses et des solutions à tout. On vous dira : Il est ici, il est là ! Ne les suivez pas, ne vous précipitez pas vers ces promesses illusoires. Quand je reviendrai ce sera évident, vous me reconnaîtrez du premier coup (comme un éclair se voit dans le ciel d'orage). <br />Mais d'abord, je dois traverser ma Passion. En ce qui concerne mon retour — la Parousie — ce sera comme le Déluge ou Sodome et Gomorrhe, cela surprendra ceux qui n'ont pas changé de vie. Vous mes disciples, je vous prépare à ce changement de vie. Acceptez que je doive souffrir. » Voilà ma traduction libre de ce passage difficile.<br />Nous sommes dans le temps de la Passion, nous ne sommes pas encore dans le temps du retour glorieux du Christ. Nous avons à vivre dans ce temps intermédiaire, dans ce temps du monde où le Christ continue de souffrir tant que des êtres humains souffrent. <br />Le Royaume de Dieu n'est pas encore advenu et établi sur cette terre, mais nous vivons de la promesse que Jésus a établi ce Royaume de Dieu en nous et parmi nous, ses disciples. <br />Ici et maintenant, nous avons deux tâches qu'il nous appartient de réaliser et une tâche qui ne nous appartient pas. La tâche qui n'est pas la nôtre, c'est de faire advenir le Royaume de Dieu sur terre, c'est la tâche de Dieu et de Dieu seul. Tous les humains qui ont voulu faire le bonheur de tous n'ont réussi qu'à établir des dictatures et un surcroît de malheurs. <br />Nos deux tâches sont celles-ci : 1) consolider en nous le Royaume de Dieu, c'est-à-dire la présence du Christ en nous. C'est une tâche intérieure, de développement spirituel, d'approfondissement. Creuser en nous le désir de Dieu. Ce chemin se fait personnellement, dans le tête-à-tête avec Dieu, comme l'enseigne Jésus dans le sermon sur la montagne (Mt 5—7). Il ne faut pas chercher le paraître devant les humains, mais la récompense que Dieu donne pour ce qui est fait dans le secret de son cœur. <br />2) La deuxième tâche est éthique et altruiste, elle est tournée vers l'extérieur, vers les autres. Si nous n'avons pas la tâche d'établir le Royaume de Dieu sur la terre, nous avons par contre la tâche que chacun de nos actes soit compatible avec la justice de ce Royaume. Nous avons une responsabilité vis-à-vis du monde et des autres, sur cette terre : que nos actes soient imprégnés de l'amour de Dieu. <br />Ces actions responsables et éthiques sont inspirées et nourries de notre face à face avec Dieu. Ainsi, répondre à notre première tâche, cultiver notre vie spirituelle intérieure, devient le terreau de l'accomplissement de notre deuxième tâche : agir humainement envers tous. <br />Le temps de la Passion est notre temps d'apprentissage. Le don du Christ à vendredi-saint et à Pâques nourrit et inspire aussi bien notre vie intérieure que notre action vers l'extérieur. <br />Les pharisiens voulaient voir et observer la venue du Royaume de Dieu. Jésus nous dit que nous avons d'abord à le vivre de l'intérieur, dans sa Présence pour qu'il devienne visible dans nos actes. <br />Que toutes nos actions soient remplies de l'amour que le Christ a pour chacun de nous, pour rendre visible ce Royaume de Dieu que nous attendons. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2013.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 16. La conversion du gérant habile
tag:clamans.hautetfort.com,2013-02-20:4987349
2013-02-20T08:06:00+01:00
2013-02-20T08:06:00+01:00
Luc 16 27.2.2000 La conversion du gérant habile Luc 3 :...
<p>Luc 16<br />27.2.2000<br />La conversion du gérant habile<br />Luc 3 : 7-14 Luc 16 : 1-9<br /><br />Téléchargez la prédication ici : <a id="media-3970501" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/00/928285632.pdf">P-2000-02-27.pdf</a></p><p>Franchement, qu'est-ce qu'on peut tirer de cette histoire, de cette parabole du gérant malhonnête et astucieux. Qu'est-ce qui a pris Jésus ce jour-là de nous raconter une histoire pareille ? Qu'est-ce qui a pris à Luc de placer cette histoire dans son Evangile ? En tout cas, son étrangeté est une garantie pour nous de son authenticité. Si Jésus ne l'avait pas prononcée lui-même, jamais personne n'aurait eu l'audace de placer ces paroles dans sa bouche.<br />On pourrait comprendre que Jésus raconte cette histoire de gérant malhonnête en nous disant de faire le contraire, comme un contre exemple, comme une voie à ne pas suivre. Mais ici, la morale que Jésus donne à cette histoire est : "Le maître de ce gérant malhonnête le loua d'avoir agi si habilement." (Luc 16:8). Cette histoire immorale doit donc nous servir d'exemple !<br />De quoi Jésus veut-il nous parler, que veut-il nous faire comprendre ? Reprenons l'histoire pour ne rien manquer :<br />• Un propriétaire apprend que son gérant gaspille ses biens.<br />• Il le convoque, lui annonce son licenciement, et lui demande d'établir le bilan de sa gestion, un inventaire, avant de partir.<br />• Le gérant est paniqué, il se voit sans avenir, sans ressource et sans ami. Il ne voit pas vers quelle activité se reconvertir. Il est perdu et cherche son salut. C'est là qu'il se révèle astucieux : avec les derniers pouvoirs qui lui restent, il allège les dettes de ses clients, avec l'espoir — pas forcément une assurance — que ces débiteurs soulagés, reconnaissants, pourront ou voudront bien le recueillir lorsqu'il aura perdu son emploi.<br />C'est l'astuce, l'intelligence de cette dernière manoeuvre que le maître loue ! (sûrement pas le gaspillage de ses biens ou la remise des dettes de ses débiteurs).<br />1. Première leçon à tirer : nous avons à être aussi inventifs et intelligents que les gens malhonnêtes dans nos missions, dans nos tâches, dans nos relations. C'est comme si Jésus nous disait : "Voyez quelle énergie les gens mettent à trouver des solutions habiles pour se sortir d'un mauvais pas. Mettez autant d'énergie à développer, à maintenir ou préserver les relations qui comptent pour vous !<br />2. Deuxième leçon à tirer : voyez comme tant de gens transforment le bien en mal — on lit cela tous les jours dans les journaux — appliquez-vous avec autant de soin que ce gérant à transformer le mal en bien, les dettes en amitié. Le maître loue les efforts du gérant plus que les moyens utilisés ou les résultats obtenus.<br />3. Et puis, il y a une troisième chose intéressante : lorsque le gérant est acculé, qu'il se sent perdu, il change complètement son point de vue, sa façon de faire, il opère un renversement complet, — ce que j'aimerais appeler une conversion. Lorsque l'argent va le lâcher (il va être renvoyé), il se tourne d'un coup vers le relationnel. Il change brusquement de cheval lorsqu'il réalise qu'il avait misé sur le mauvais. Il réalise que la seule chose importante dans la vie, et surtout dans les coups durs, c'est d'avoir des amis.<br />La conversion du gérant est un changement de valeurs. Même plus, c'est un changement de système, de cadre de référence.<br />Il a vécu pleinement dans le système économique de l'argent, profitant du système, jouant selon ses règles, peut-être se jouant des règles. Mais il prend conscience tout à coup — au moment d'en être éjecté — que ce système n'assure aucune sécurité. En vitesse, il essaie de convertir la valeur économique en valeur relationnelle, comme quelqu'un convertirait sa monnaie locale en pleine dévaluation en or ou en monnaie forte pour sauver ce qui peut l'être encore.<br />Cette parabole nous confronte donc à l'existence de ces deux systèmes qui subsistent en parallèle : d'un côté, l'économie de l'argent (que l'Evangile nomme Mammon) et de l'autre, l'économie du Royaume de Dieu ou de l'agapè (l'agapè est le terme grec qui signifie l'amour dans le Nouveau Testament). Ces deux économies ne fonctionnent pas selon les mêmes règles. <br />L'économie de l'argent fonctionne selon les principes de la rareté et de la compétition. Le gâteau a une certaine taille et si je veux une plus grosse part, quelqu'un en aura une plus petite.<br />L'économie de l'agapè ou du Royaume de Dieu fonctionne au contraire selon les principes de l'abondance et du partage. Il y a une quantité illimitée d'amour et son partage ne fait que le multiplier.<br />C'est pourquoi Jésus dit aussi, quelques versets plus loin : <br />"Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres; il haïra l'un et aimera l'autre; il sera fidèle à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent." (Luc 16:13). <br />Ce qui signifie pour moi qu'on ne peut pas appliquer en même temps les règles de l'économie de l'argent et celle de l'économie de l'agapè. En d'autres termes, on ne peut pas appliquer les règles de l'économie de l'argent dans le domaine des relations interpersonnelles sans se détourner de ce que Dieu nous demande de vivre. Il est insensé d'être avare d'amour alors qu'on ne risque jamais d'en manquer.<br />La conversion du gérant — qui lui vaut la louange du maître — nous encourage donc à réfléchir au type de règles (économiques) que nous mettons en oeuvre dans notre vie. La conversion du gérant nous encourage à miser sur l'économie du Royaume de Dieu pour nous en sortir, pour vivre pleinement.<br /> * * *<br />Reste à voir ensuite, comment nous pouvons mettre à profit l'économie de l'argent pour promouvoir l'économie du Royaume de Dieu, comme Jésus nous y exhorte lorsqu'il dit : <br /><br />"Et moi je vous dis : faites-vous des amis avec les richesses de ce monde, afin qu'au moment où elles viendront à vous manquer on vous reçoive dans les demeures éternelles. (Luc 16:9).<br />Amen<br /><br />© Jean-Marie Thévoz, 2013</p>
Xavier JASSU
http://lapinos.hautetfort.com/about.html
Apocalypse de Luc
tag:lapinos.hautetfort.com,2012-12-28:4940238
2012-12-28T16:54:20+01:00
2012-12-28T16:54:20+01:00
Il convient de rappeler que tous les évangiles ont un but de révélation de...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Il convient de rappeler que tous les évangiles ont un but de révélation de la force divine supérieure aux puissances naturelles. De celles-ci l'éthique et les sociétés humaines dépendent, ce qui explique que l'annonce du triomphe du Paraclet ou de l'Esprit constitue une menace pour l'édifice humain. Plus les hommes s'élèvent dans la hiérarchie humaine, nous dit Shakespeare, plus on les verra lutter naturellement contre l'Esprit, usant aujourd'hui en particulier de la force de persuasion et d'intimidation des technocrates sur les peuples.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">"Quand vous entendrez parler de guerres et de bouleversements, ne soyez pas terrifiés; car il faut que cela arrive d'abord; mais ce n'est pas tout de suite la fin." Il [le Messie] leur dit alors : "On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines, et il y aura des choses effrayantes et de grands signes dans le ciel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, on vous poursuivra, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous emmènera devant rois et gouverneurs, à cause de mon nom. Cela aboutira pour vous au témoignage. Prenez donc la résolution de ne pas vous exercer par avance à vous défendre, car moi, je vous donnerai bouche et science, auxquelles tous vos adversaires ne pourront résister ni contredire. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos proches et vos amis, et ils en feront mettre à mort d'entre vous. Vous serez en haine à cause de mon nom. Et pas un cheveu de votre tête ne périra. C'est par votre constance que vous gagnerez l'esprit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Mais lorsque vous verrez des armées investir Jérusalem, sachez alors que sa désolation est arrivée. Alors, que ceux qui seront dans la Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront dans la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y rentrent pas. Car ce seront des jours de châtiment, en accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes dans ces jours-là, car il y aura une grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple ! Ils tomberont au fil de l'épée et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils, jusqu'à ce que les temps des Gentils soient accomplis.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d'anxiété pour ce qui doit arriver à l'univers, CAR LES PUISSANCES DES CIEUX SERONT EBRANLEES. Alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec grande puissance et grande gloire.(...)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos coeurs ne s'alourdissent dans les excès de table, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l'improviste, comme un filet; car il viendra sur tous ceux qui habitent la face de la terre entière. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous soyez en état d'échapper à tout ce qui doit arriver et de vous maintenir devant le Fils de l'homme."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">(Luc, chap. XXI, 9-36)</span></p>
Prieto
http://www.chemindamourverslepere.com/about.html
18 octobre : Sanctoral
tag:www.chemindamourverslepere.com,2012-10-18:4868889
2012-10-18T09:00:00+02:00
2012-10-18T09:00:00+02:00
Comme au calendrier traditionnel : St Luc , évangéliste Vie de St...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><strong>Comme au calendrier traditionnel :<br /><br /><a title="St Luc, évangéliste" href="http://www.introibo.fr/18-10-St-Luc-evangeliste" target="_blank"><span style="color: #000000;">St Luc</span></a>, évangéliste</strong><br /><br />Vie de <a title="St Luc, évangéliste" href="http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20121018&id=7337&fd=0" target="_blank"><span style="color: #000000;">St Luc</span></a> (Ier s.)<br /><br /><strong><a title="St Pierre d'Alcantara" href="http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20121018&id=7386&fd=0" target="_blank"><span style="color: #000000;">St Pierre d'Alcantara</span></a>, franciscain espagnol († 1562)</strong><br />(fêté demain au calendrier traditionnel)</span></p>
L U C
http://l-illustretheatre.hautetfort.com/about.html
MÊME LES CONS ONT DROIT AU BONHEUR
tag:l-illustretheatre.hautetfort.com,2012-09-03:4822374
2012-09-03T22:07:00+02:00
2012-09-03T22:07:00+02:00
Non, ce n'est pas un essai philosophique, c'est tout simplement le titre...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Non, ce n'est pas un essai philosophique, c'est tout simplement le titre du <span style="color: #008000;">prochain spectacle d'Alfred</span>,</strong> dont la première a lieu demain, mardi 4 septembre, au Théâtre du Cours, à 20h00.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Alfred joue le rôle d'une femme,</strong> exécutive woman qui dirige une grande entreprise et qui, par manque de temps, a décidé de se faire faire un enfant par un de ses employés.<br />Malheureusement pour elle, l'homme qu'elle a selectionné (interprété par-moi-même !) est aussi bête qu'empoté.<br />Acceptera-t-il la proposition ? Qu'obtiendra-t-il en échange ?</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3730437" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://l-illustretheatre.hautetfort.com/media/01/02/1641561821.JPG" alt="Alfred, Luc, comédie, théâtre du Cours" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Le titre, ainsi que le visuel de l'affiche,</strong> vous indiqueront tout de suite qu'il s'agit là d'une comédie, destinée à faire travailler les zygomatiques.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Je recommande souvent de ne pas trop abuser de ces "machines à rire", mais je n'en interdis pas non plus la fréquentation. C'est une question de dosage.</span></p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 11. Se préparer une vieillesse heureuse (III)
tag:clamans.hautetfort.com,2012-09-03:4821651
2012-09-03T10:14:00+02:00
2012-09-03T10:14:00+02:00
Luc 11 26.8.2012 Se préparer une vieillesse heureuse (III) Jean 13 :...
<p>Luc 11<br />26.8.2012<br />Se préparer une vieillesse heureuse (III)<br /><br />Jean 13 : 4-8 Luc 11 : 9-13<br /><br />Téléchargez la prédication ici : <a id="media-3729447" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/00/1480409878.pdf">P-2012-08-26.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Pendant ce mois d'août, nous nous demandons comment se préparer une vieillesse heureuse. Nous avons vu que la société ne donne de valeur aux personnes qu'en fonction de leur productivité, de leur utilité. Il faut donc chercher ailleurs sa valeur au moment où la vieillesse arrive. <br />Nous avons vu que l'extrême vieillesse fige les attitudes et le caractère acquis au fil du temps. Il est donc primordial de se former longtemps auparavant le caractère qu'on veut avoir pendant sa vieillesse. Nous avons vu aussi que ce qui nous donne de la valeur pendant la vie active repose sur des capacités que nous risquons de perdre avec l'âge. Une transformation de la base, du socle de notre valeur est donc nécessaire. Cette valeur ne doit pas reposer sur l'action, mais sur l'être. <br />Nous avons vu que ce sentiment d'accomplissement de notre vie, nous pouvons le trouver — après le sentiment d'utilité de la vie active — dans le sentiment d'être bon, de faire de belles actions. Ce que Jésus appelait "accumuler un trésor dans le ciel (Mt 6:20). Le changement nécessaire, c'est de passer d'être gratifié par le fruit de ses activités, à être gratifié par sa façon d'être avec et pour les autres. <br />Aujourd'hui, j'aimerais encore faire un pas en avant dans cette quête de pouvoir être, tout simplement être, pour être heureux. C'est une étape de plus, parce que faire du bien, c'était encore faire quelque chose. Bien sûr, c'est à maintenir aussi longtemps que possible dans sa vie, mais quand on ne peut plus rien faire, que reste-t-il ? <br />Il reste à être, ce qui se décline de plusieurs façons, être là; attendre; se souvenir; prier ou méditer; et finalement recevoir. Aujourd'hui, j'aimerais me concentrer sur ce "recevoir." Dans mes visites en EMS, je rencontre beaucoup de personnes qui ont de la peine à recevoir ce qui leur est donné. Recevoir chaque jour leur nourriture. Recevoir de l'aide pour se déplacer. Recevoir des soins corporels. <br />C'est leur état de dépendance et de toujours avoir besoin de recourir à quelqu'un pour des gestes accomplis auparavant par eux-mêmes qui est difficile. Notre société prône l'autonomie, l'indépendance, voir l'autarcie. C'est une attitude de puissants, d'orgueilleux qui veulent ne rien devoir à personne. C'est une attitude d'aveugles aussi, qui ne voient pas que tout ce qu'ils consomment et achètent est le fruit d'une chaîne de coopération qui a fait que le produit a passé de mains en mains pour arriver jusque dans leur assiette ou entre leurs mains. <br />Notre société jette le discrédit sur la dépendance individuelle alors qu'elle entretient des dépendances globales bien plus graves. Le problème, c'est que nous avons intériorisé ce discrédit et nous avons honte de demander et de recevoir. Nous avons honte d'appeler à l'aide, même si nous avons travaillé dans un domaine qui aide autrui ! <br />Nous sommes dans la situation de Pierre qui refuse de se laisser laver les pieds par Jésus — alors qu'on peut imaginer que Pierre, au cours des étapes de leurs déplacements, a déjà lavé les pieds de Jésus. Nous préférons être dans la situation de celui qui donne, parce que c'est une situation dominante. La dette est chez celui qui reçoit le service. <br />Garder cette attitude orgueilleuse qui empêche de recevoir, qui empêche de recevoir ce qu'on nous donne, les services des autres, c'est nous garantir une vieillesse malheureuse. D'où vient cette honte, ou cet orgueil ? <br />C'est ce que Jésus essaie de nous faire découvrir, autant dans le Sermon sur la Montagne que dans le lavement des pieds. Nous ne croyons pas à la bonté de l'autre, à la générosité de l'autre. "Si donc vous qui êtes mauvais donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père qui est dans les cieux vous donnera-t-il le Saint-Esprit, le don suprême !" (Luc 11:13). "Si je ne te lave pas les pieds, tu n'auras aucune part à ce que j'apporte !" (Jn 13:8). <br />Refuser ce que nous apportent les autres, c'est refuser les dons qui viennent de Dieu, c'est refuser de reconnaître que nous sommes interdépendants, mais que la vie est possible malgré cela, ou plutôt à cause de cela. Martin Luther, le réformateur, disait que les saints sont ceux qui se savent totalement dépendants de Dieu (cité par Margot Kässmann, Au milieu de la vie, Genève, Labor et Fides, 2012, p.121). Etre totalement dépendant de Dieu, c'est remballer tout orgueil de ne vouloir dépendre de personne. <br />Apprendre à donner, pour avoir un sentiment d'accomplissement intérieur, c'est une étape importante de notre préparation à vieillir. Apprendre à recevoir, simplement pour donner à l'autre sa chance de donner, est une autre étape tout aussi importante dans notre préparation à vieillir.<br />Pour résumer les étapes. Nous sommes utiles pendant nos années de productivité. Nous pouvons être bons pour construire une base, un socle qui nous donne un sentiment d'accomplissement qui éclaire notre être quand nous sommes forcés d'en faire moins. Nous pouvons devenir justes en reléguant aux oubliettes l'orgueil de l'autarcie et la honte de la dépendance, en développant une juste reconnaissance envers toute la chaîne de ceux dont nous dépendons — tout au long de notre vie — pas seulement dans la vieillesse. Nous ne cultivons pas nous-mêmes notre café, ni ne construisons nous-mêmes nos voitures ou nos téléphones…<br />Nous pouvons devenir justes en reconnaissant le caractère communautaire de l'existence. Nous avons été valorisé par nos rôles utiles et le bien que nous avons fait. Soyons justes en acceptant de recevoir de bon cœur et avec reconnaissance que d'autres puissent — dans leur étape de vie — se montrer utiles envers nous en accomplissant leur profession et se montrer bon envers nous par des gestes gratuits à notre égard. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2012<br /><br /></p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 24. Lire la Bible dans une perspective nouvelle.
tag:clamans.hautetfort.com,2012-05-16:4717784
2012-05-16T08:49:00+02:00
2012-05-16T08:49:00+02:00
Luc 24 13.5.2012 Lire la Bible dans une perspective nouvelle. Luc 24 : 36-49...
<p>Luc 24<br />13.5.2012<br />Lire la Bible dans une perspective nouvelle.<br />Luc 24 : 36-49<br />Téléchargez la prédication ici : <a id="media-3584092" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/01/2370611993.pdf">P-2012-05-13.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Depuis Pâques, nous suivons l'Evangile de Luc, le chapitre 24, qui nous présente les apparitions du Christ ressuscité. Un premier récit avec les femmes devant le tombeau vide, récit de Luc où les femmes repartent vers les disciples sans avoir vu Jésus, mais fortes de la parole des anges. Un second récit, celui des pèlerins d'Emmaüs, où Jésus chemine avec eux, sans qu'ils ne le reconnaissent tout de suite, où Jésus leur explique toutes les Ecritures et où leurs yeux s'ouvrent au moment de la fraction du pain. Mais alors, il disparaît de leur vue. Enfin ce troisième récit, où Jésus apparaît aux disciples, mais où ceux-ci le prennent pour un esprit, un fantôme. Après avoir montré ses pieds et ses mains et mangé du poisson, Jésus leur explique à nouveau les Ecritures. <br />Il y a donc deux thèmes dans le récit d'aujourd'hui : montrer que Jésus n'est pas un fantôme et renvoyer aux Ecritures pour comprendre le ministère de Jésus. C'est ce deuxième thème que j'aimerais aborder aujourd'hui, parce qu'il me semble central dans la pensée de l'évangéliste Luc. Comprendre les Ecritures, ce qu'elles disent du Christ, c'est vraiment l'enseignement central du Christ ressuscité. Souvenez-vous de ce que disent les anges aux femmes : "Rappelez-vous ce qu'il vous a dit lorsqu'il était encore en Galilée : « Il faut que le Fils de l'homme soit livré à des pécheurs, qu'il soit cloué sur une croix et qu'il se relève de la mort le troisième jour. »" (Luc 24:6-7). Les femmes sont mises en mouvement lorsqu'elles se souviennent des paroles de Jésus annonçant sa Passion. <br />Ensuite, dans le récit des pèlerins d'Emmaüs, on lit ceci :" Alors Jésus leur dit : « Gens sans intelligence, que vous êtes lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffre ainsi avant d'entrer dans sa gloire ? » Puis il leur expliqua ce qui était dit à son sujet dans l'ensemble des Écritures, en commençant par les livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes." (Luc 24:25-27). Après coup, les disciples réalisent : "N'y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ?" (v.31). Enfin le troisième récit : "Jésus leur dit : « Quand j'étais encore avec vous, voici ce que je vous ai déclaré : ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les livres des Prophètes et dans les Psaumes, tout cela devait se réaliser. » Alors il leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprennent les Écritures, et il leur dit : « Voici ce qui est écrit : le Messie doit souffrir, puis se relever d'entre les morts le troisième jour." (Luc 24:44-46). <br />Dans les trois récits, le renvoi — pour comprendre et croire — porte toujours sur les souffrances du Messie, de l'envoyé de Dieu, du Christ. L'enseignement de tout ce chapitre, de ces trois récits est que la clé de compréhension de la vie et de la mort de Jésus se trouve dans la Bible. <br />Jésus invite les disciples à reprendre la lecture de la Bible avec un angle nouveau, une question nouvelle, une lumière, une perspective nouvelle ! Il ne s'agit pas de lire des histoires diverses sur les patriarches, le peuple hébreu, les rois d'Israël. Il s'agit de découvrir la trace de Dieu dans l'histoire des êtres humains. Il s'agit de reprendre toute la lecture sous un jour nouveau, faire une nouvelle recherche avec une nouvelle grille d'interprétation. Il s'agit de lire entre les lignes des histoires pour voir la trace du Christ, pour découvrir le projet de Dieu, déjà écrit en filigrane dans le Premier Testament. C'est ainsi que Jésus leur ouvre l'intelligence (v.45).<br />Et c'est bien ce dont nous avons besoin — à nouveau — aujourd'hui, pour nous et pour nos contemporains. Pourquoi personne ne lit-il plus la Bible aujourd'hui ? Parce qu'on ne sait plus quoi y chercher qui nous concerne, qui concerne aujourd'hui. Il semble que ce ne soient plus que de vieilles histoires. Exactement comme pour les disciples avant la croix. <br />Jésus donne aux disciples une clé d'interprétation nouvelle. Il leur dit (v.46-47) : Dans l'Ecriture, vous allez voir le Messie souffrir, ressusciter le troisième jour et annoncer le changement de mentalité vers la libération. A nous, aujourd'hui, de laisser tomber les interprétations anciennes qui nous enferment et reprendre la lecture avec ces critères retrouvés.<br />A. Premier critère. Où et comment les textes montrent-ils que Dieu souffre avec l'humanité ? Ça c'est un changement de perspective ! L'évangile nous dit : Dieu souffre. Dieu souffre avec l'humanité, avec le malade, avec l'endeuillé, avec l'humilié, avec celui qui est trompé. Chercher où et comment les textes nous montrent que Dieu souffre de nos situations et qu'il est à nos côtés. La Bible n'est pas muette de ce côté-là. <br />B. Deuxième critère. Chercher partout où Dieu relève, où il fait pencher les choses du côté de la vie, où il transforme le malheur en promesse de vie, là où il suscite la résilience. L'évangile nous dit : Dieu ressuscite, il relève, il transforme le malheur en ressource, en relèvement. La Bible n'est pas muette de ce côté-là. <br />C. Troisième critère. Cela se passe le troisième jour. Etrange critère. Je le comprends comme disant : il faut savoir — non pas attendre passivement mais— laisser mûrir ! Nous voudrions que la résurrection ait lieu une seconde après la mort. Nous voudrions que nos malheurs cessent avant d'avoir commencé. Nous voudrions que la souffrance cesse tout de suite, que le deuil ne suscite pas de peine. La vie a un rythme, le corps a son rythme, l'âme a son rythme. Il faut apprendre "la calme lenteur de toute germination*." La Bible n'est pas muette de ce côté-là. <br />D. Enfin, le quatrième critère pour relire la Bible, c'est de voir qu'elle annonce "la conversion en vue de la rémission des péchés" dit Luc. Voilà du vocabulaire qu'il faut apprendre à traduire, et traduire avec les critères précédents. La "conversion" (metanoia), c'est un changement de l'esprit, c'est le changement de perspective dont j'ai déjà parlé. Dans tout son ministère, Jésus a parlé et agit pour changer les mentalités. Il a défait les liens entre maladie et faute, entre maladie et exclusion, entre différence de nationalité ou de sexe et mépris, entre contrainte et service libre de Dieu, pour ne citer que quelques-uns de ces changements. La "conversion pour la rémission." La rémission, c'est l'action de laisser partir, c'est le mot qui est utilisé pour libérer quelqu'un de ses obligations militaires ou pour remettre une dette. C'est donc libérer d'un fardeau, de quelque chose qui empêche d'être libre. Enfin, il y a ce terme de "péché" (la rémission des péchés) qui nous embarrasse aujourd'hui, tellement il a été lié à la faute, à la faute morale. Bien sûr, nous ne sommes pas exempts de fautes, mais les malheurs n'arrivent jamais en proportion de nos fautes. Le mot grec signifie, à la base : manquer sa cible. Il n'y a aucune connotation morale. C'est la flèche de l'archer qui dévie de sa trajectoire et qui manque sa cible. D'où la notion d'égarement, puis de se tromper de chemin, jusqu'à l'idée de faute. <br />Le changement de perspective que Jésus a toujours voulu faire comprendre, c'est que notre situation de vie ne tient pas de la faute, mais plutôt de la déviation de trajectoire, de la trajectoire voulue par Dieu. Et Jésus est venu pour nous remettre sur la bonne trajectoire, c'est pourquoi il peut pardonner la déviation du paralytique et le remettre debout. <br />Le changement de perspective auquel Jésus nous invite dans la lecture de la Bible et de notre trajectoire de vie, c'est à être libéré de notre égarement, à être libéré du fardeau qui consiste en l'obligation de réussir notre vie. Notre vie est faite de trajectoire en zigzag, de réussites et d'échecs, de joies et de deuils, de gestes amicaux et de coups tordus. <br />Le Christ ressuscité nous invite à trouver Dieu au cœur de nos souffrances et de nos rattages, comme un ami bienveillant, à patienter jusqu'au troisième jour pour être relevé et pour recevoir cette compréhension que Dieu œuvre en nous pour nous libérer de la peur de rater notre vie. <br />Amen.<br /><br />* Règle de Reuilly, p. 57.<br />© Jean-Marie Thévoz</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 24. Pas de vision directe du ressuscité, pour l'évangéliste Luc.
tag:clamans.hautetfort.com,2012-05-14:4715728
2012-05-14T15:32:00+02:00
2012-05-14T15:32:00+02:00
Luc 24 6.5.2012 Pas de vision directe du ressuscité, pour l'évangéliste Luc....
<p>Luc 24<br />6.5.2012<br />Pas de vision directe du ressuscité, pour l'évangéliste Luc.<br />Luc 24 : 13-35<br /><br />Télécharger la prédication ici : <a id="media-3581878" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/2398156748.pdf">P-2012-05-06.pdf</a><br /><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Christ est ressuscité ! C'est ce que nous proclamons depuis Pâques, comme chrétiens. C'est ce que les premiers chrétiens ont proclamé, cru et transmis, et que d'autres chrétiens ont relayé jusqu'à aujourd'hui. Il y a des Eglises encore aujourd'hui, et nous sommes-là en ce moment, parce que ce message a été proclamé. <br />Il n'en reste pas moins que cette proclamation reste difficile à comprendre, à saisir ou à accepter. Et c'est bien aussi ce que nous dit le récit de Luc, de ces "pèlerins d'Emmaüs" qui cheminent, qui s'éloignent de Jérusalem pour retourner chez eux. Ils étaient montés à Jérusalem plein d'espoir, ils pensaient que ce Jésus était celui qui allait délivrer Israël (Luc 24:21). Ils rentrent attristés, déçus, tout a mal tourné. <br />C'est dans ce contexte, cette situation, triste et bouchée, que Luc vient parler de résurrection, de Jésus ressuscité. Luc veut nous faire comprendre de quelle nature est la résurrection. Luc était médecin, il avait fait des études, ce n'était pas un illuminé, prêt à croire une fable ou l'illumination d'exaltés. Luc ne cherche donc pas à éblouir ou à aveugler par des éclairs. C'est le contraire; le récit est tout en retenue, Luc est même extrêmement économe dans ses récits d'apparition de Jésus. <br />Dans ce récit des "pèlerins d'Emmaüs" Jésus chemine avec Cléopas et un autre homme, mais sans qu'ils ne le reconnaissent. Pour eux deux, c'est un inconnu qui chemine avec eux. Cela peut-être n'importe quel voyageur. Ensuite, quand les yeux de Cléopas et de l'autre homme s'ouvrent, Jésus disparaît. Jésus n'est reconnu qu'après coup. (v.31)<br />Pourquoi Luc joue-t-il à ce jeu de cache-cache ? Parce qu'il doit exprimer par des mots une réalité qui nous échappe, une réalité inconnue, toute nouvelle : Jésus est présent malgré le fait qu'il soit mort sur la croix. Sa présence persiste au-delà du mur de la mort. Mais cette présence n'est pas celle de quelqu'un qui aurait été réanimé, ni la présence d'un fantôme. <br />Cette présence de Jésus chemine avec nous et dialogue avec nous. Jésus n'est ni sous terre, ni loin dans le ciel, il est sur les chemins de nos vies et il vient pour partager nos moments de vie et il vient incognito. <br />Nous ne pouvons pas dire — à coup sûr — "il n'est pas là maintenant !" parce que nous ne le voyons pas. Il est dans notre cheminement. Il est dans notre questionnement, dans nos interrogations, dans nos déceptions ou nos joies. <br />Il nous invite à penser notre vie. "De quoi discutiez-vous", "qu'est-il arrivé" demande-t-il. Il nous invite à raconter ce que nous vivons, à mettre des mots sur les faits, sur nos pensées, sur nos sentiments, sur nos émotions. <br />Alors, ce processus nous met en contact avec nous-mêmes, avec notre être intérieur, avec notre histoire, pour coller ensemble, pour rassembler les différents épisodes de nos vies pour en faire un récit qui ait du sens. C'est dans ce processus que les yeux des deux hommes vont s'ouvrir. Ils racontent leur histoire, leurs pensées, leurs sentiments. <br />Ensuite, Jésus fait deux choses : a) il relie ces faits et ces pensées avec la tradition, l'histoire du peuple d'Israël qu'on trouve dans l'Ecriture, dans la Bible. b) ensuite il répète les gestes que les disciples ont vécu : le partage du pain, vécu lors du dernier repas avec Jésus. <br />Là, ça leur fait tilt. Leurs yeux s'ouvrent, ils comprennent, l'histoire a, tout à coup, un sens. Ce qui était absurde et désespérant prend la forme d'une histoire avec un plan, un but, une orientation. La mort de Jésus n'était pas la fin de l'histoire, mais le début. Jésus n'a pas été assassiné, mais il a donné sa vie pour nous ouvrir les yeux. <br />Quand tout s'illumine pour ces deux disciples, Jésus n'a plus besoin d'être assis avec eux à la table, la présence de Jésus est maintenant en eux-mêmes, ils sont habités, ils peuvent se lever, se relever — c'est le verbe de la résurrection qui est utilisé là. Ils peuvent retourner à Jérusalem vers les autres disciples, parce que l'histoire commence maintenant. <br />Dans ce récit, ce que Luc montre, c'est qu'il y a deux lieux où l'on peut reconnaître la présence du Christ : premièrement, c'est dans les Ecritures, dans la Bible. A la lumière du Premier Testament, la vie de Jésus et sa mort prennent un sens nouveau, qui est le début d'un histoire et non le terminus. Deuxièmement, c'est dans le partage du pain, dans la Cène que se révèle la vie du Christ ressuscité. C'est là, dans l'Ecriture et dans la Cène que se révèle la vie du Christ ressuscité. <br />Pour Luc, il n'y a pas de vision directe du ressuscité. Il n'y a pas besoin de vision directe pour être croyant, pour comprendre. La vérité du Christ n'est ni sous terre dans un tombeau, ni au ciel — en sécurité dans le ciel, loin de la méchanceté humaine. Non, la vérité du Christ est dans cette présence invisible parmi nous qui se vit dans le lien entre notre histoire et l'histoire des croyants racontée dans la Bible et dans le partage du pain, signe du partage des biens et du partage des soucis de la vie quotidienne. <br />A nous d'ouvrir les yeux pour voir qui chemine avec nous. Pour entendre les questions que nous posent ceux qui cheminent avec nous. Pour entendre les liens que tissent notre histoire avec les personnages de la Bible. Pour reconnaître le Christ dans ceux qui partagent le pain de l'existence avec nous. <br />Christ n'est ni enfermé dans son tombeau, ni éloigné dans le ciel. Il chemine avec nous pour nous ouvrir les yeux, pour nous relever et pour nous donner la vraie vie avec lui. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2012</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 24. ”Souvenez-vous des paroles que Jésus vous a dites en Galilée.”
tag:clamans.hautetfort.com,2012-04-13:4674448
2012-04-13T09:54:00+02:00
2012-04-13T09:54:00+02:00
Luc 24 8.4.2012 "Souvenez-vous des paroles que Jésus vous a dites en...
<p>Luc 24<br />8.4.2012<br />"Souvenez-vous des paroles que Jésus vous a dites en Galilée."<br />Luc 23 : 50-56 Luc 24 : 1-12<br /><br />Télécharger le texte de la prédication : <a id="media-3532695" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/4251601203.pdf">P-2012-04-08.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Nous avons vu à Vendredi saint comment l'Evangéliste Luc interprète la Passion de Jésus. Luc présente la mort de Jésus sur la croix comme une injustice frappant un innocent. Jésus est présenté comme la figure du Juste qui souffre, mais qui garde confiance. Il pardonne à ses bourreaux. Il donne espérance au malfaiteur qui reconnaît ses propres fautes et témoigne de l'innocence de Jésus. Il remet à Dieu son esprit en toute confiance. <br />Comment Luc nous présente-t-il maintenant la résurrection ? Cela commence par la mise au tombeau. Dans cette scène sont mis en place les lieux et les personnes qu'on retrouve le dimanche matin. La tombe est un tombeau individuel, neuf, n'ayant pas servi. Il est vu et reconnu par les femmes qui vont s'occuper, après le sabbat, de la toilette mortuaire et des rites funéraires. Il n'y aura pas de confusion de lieu ni de dépouille lors du retour des femmes. <br />Ainsi, tout repose pendant le samedi, dans une stricte observance du commandement divin. <br />A l'aube du lendemain du sabbat, notre dimanche, les femmes reviennent pour les rites funéraires. Elles ont à l'esprit les gestes traditionnels qui rendent hommage aux morts et nous préparent à la séparation. Elles ne s'attendent donc pas du tout à ce qu'elles vont trouver et ne pas trouver. <br />Elles trouvent la pierre roulée et elles ne trouvent pas le corps du Seigneur Jésus. Et le récit nous dit là qu'elles ne savent pas quoi faire. Elles sont venues avec leur savoir-faire — le rite funéraire — mais il n'y a plus de mort. Elles sont désemparées. <br />Apparaissent deux hommes avec des vêtements de lumière qui vont dire les paroles décisives : "Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts. Il n'est pas ici, il est réveillé" (Luc 24:6) et "Souvenez-vous des paroles qu'il vous a dites en Galilée !" (v.6). Ces paroles sont les annonces de la Passion que Jésus a répété trois fois aux disciples. <br />Lorsqu'elles se souviennent, lorsqu'elles rassemblent leurs souvenirs, alors elles repartent du tombeau pour retrouver les autres disciples et elles leur racontent ce qu'elles ont vu. Mais les disciples ne les croient pas, pas encore. Seul Pierre doute assez pour aller voir de ses propres yeux et confirme que le tombeau est vide. <br />Voilà le récit du matin de Pâques rapporté par Luc. <br /> Ce récit de Luc se différencie des trois autres Evangiles en ceci : chez Luc, les femmes vont du tombeau vide vers les disciples sans rencontrer Jésus. Dans les trois autres Evangiles, les femmes découvrent le tombeau vide d'abord, mais sur le chemin du retour elles rencontrent le Christ ressuscité et c'est de cette rencontre que les femmes vont témoigner auprès des disciples. <br />Ici, Luc fait le tour de force de nous donner le récit de la résurrection sans rencontre avec le Ressuscité ! Que faut-il en penser ? <br />Je crois que Luc place les femmes directement dans la situation de ses auditeurs et de ses lecteurs, ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui, dans une situation où ni elles, ni nous, ne voyons de nos yeux le Christ ressuscité. Nous ne pouvons plus dire : c'était plus facile pour ces femmes que pour nous aujourd'hui ! Nous sommes dans la même situation que les disciples, les disciples sont dans la même situation que nous. Tout repose sur la foi. <br /> Ce qui est intéressant dans le récit de Luc, c'est de voir comment naît et se développe la foi. Les témoins aux vêtements de lumière disent aux femmes : "Souvenez-vous des paroles que Jésus vous a dites en Galilée." (v.6). Et le déclic se passe effectivement pour les femmes (v.8) lorsqu'elles se remémorent les paroles de Jésus. <br />Ce processus de remémoration, c'est le fait de mettre ensemble, de relier des événements, de faire des liens entre des mots et des faits. C'est ainsi que l'on donne sens à une suite de faits dans sa vie, quand on peut se dire : "En fait, tout se tient !" ou "Cela prend sens !" ou encore "Je comprends maintenant."<br />Mettre les choses ensemble se dit en grec "symbolon" ce qui est le contraire de séparer, diviser qui se dit "diabolon." Cela parle par soi-même. <br />Le lieu de la révélation, dans le récit de Luc, c'est la mémoire qui permet de mettre ensemble des éléments qui n'avaient pas encore de liens. Ce dimanche matin, les événements de la vie de Jésus prennent sens. Les femmes découvrent — devant le tombeau vide — que la vie du Juste n'est pas anéantie, mais que Dieu l'a relevée. Le Vivant n'est pas parmi les morts. Et c'est toute la vie de Jésus qui en témoigne. <br />C'est la vie de Jésus qui est une attestation de la résurrection, pas une apparition ou une autre. C'est pourquoi Jésus n'apparaît pas aux femmes et que la première "apparition" de Jésus, chez Luc, devant les pèlerins d'Emmaüs, sera simultanément une transposition dans le pain et une disparition aux yeux des pèlerins (Luc 24:31).<br />Chez Luc, la résurrection se passe avant tout dans le témoignage de la vie de Jésus avant sa mort, pas après la croix. Après la croix, c'est le Saint-Esprit qui témoigne de la présence de Jésus. <br />C'est pourquoi, sans avoir vu Jésus, les femmes peuvent aller témoigner auprès des disciples de la résurrection du Christ. <br />Et c'est la chaîne des témoins qui commence et se déroule. Des deux hommes vêtus de lumière aux femmes; des femmes à Pierre et aux premiers disciples; des disciples aux habitants de Jérusalem, puis jusqu'aux extrémités de la terre, jusqu'à nous. C'est une chaîne qui ne doit pas être interrompue. <br />A chacun de se demander : Qu'ai-je entendu ? Qu'ai-je reçu ? De quelle parole puis-je me souvenir qui fasse lien, qui fasse sens et témoigne de la résurrection dans ma vie ? <br />C'est de cette vie-là, de ce sens-là que je suis appelé à témoigner. Le Vivant est présent dans ma vie. <br />Amen. <br />© Jean-Marie Thévoz, 2012</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 23. Luc présente la mort de Jésus comme une erreur judiciaire
tag:clamans.hautetfort.com,2012-04-10:4673180
2012-04-10T11:06:00+02:00
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Luc 23 6.4.2012, Vendredi-saint Luc présente la mort de Jésus comme une...
<p>Luc 23<br />6.4.2012, Vendredi-saint<br />Luc présente la mort de Jésus comme une erreur judiciaire<br />Luc 23 : 22-56<br />Télécharger la prédication : <a id="media-3531128" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/01/1113257810.pdf">P-2012-04-06.pdf</a></p><p><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />Nous sommes face au mystère de la mort de Jésus, face au mystère de la croix. Un mystère, pas une énigme, car nous savons comment cela s'est passé. L'enquête est close, les faits sont établis, nous savons comment Jésus est mort. Ce qui reste un mystère, c'est pourquoi est-il mort ?<br />Les apôtres dans leurs lettres, puis les quatre Evangélistes, nous livrent chacun des pistes d'interprétation, pour répondre à la question "Pourquoi est-il mort ?"<br />Le mystère ne signifie pas qu'il n'y a aucune réponse. L'existence du mystère signifie plutôt qu'aucune de ces réponses n'épuise le sujet. Même, toutes ces réponses ensemble ne comblent pas nos interrogations. <br />Comment cela a-t-il pu arriver, que l'humanité présente puisse faire exécuter le Fils de Dieu ? Chacun de nous a besoin d'aborder ce mystère et de trouver une réponse qui le satisfasse, une réponse qui fasse sens, pour soi. <br />En rédigeant le récit de la Passion, l'Evangéliste Luc apporte la réponse de sa communauté Le fruit de méditations, de réflexions, d'études des Ecritures et de la vie de Jésus. <br />Dans son récit du procès et de la mort de Jésus, Luc met en évidence l'innocence de Jésus. Par trois fois, Pilate déclare qu'il ne trouve aucun raison de condamner Jésus (Luc 23:4, 14, 22). Ensuite, seul Luc rapporte le dialogue entre les deux malfaiteurs sur les croix. L'un accusant Jésus et l'autre protestant : "Pour nous cette punition est juste (…), mais lui n'a rien fait de mal." (v.41). Enfin, troisième témoignage — une fois que Jésus est mort — l'officier romain déclare : "Réellement, cette homme était juste" (v.47). Ainsi Luc nous présente-il la mort de Jésus comme une erreur judiciaire, comme la mise à mort d'un innocent, d'un juste. <br />Et Luc montre les conséquences catastrophiques pour l'humanité et la création tout entière. Luc est le seul à parler des femmes qui suivent Jésus sur le chemin de Golgotha et à rapporter les paroles de Jésus : "Ne pleurez pas à cause de moi ! Pleurez plutôt sur vous et vos enfants" (v. 28). Jésus met en évidence que son exécution n'est que la figure, la mise en exemple de toutes les mises à mort injustes à venir dans l'Histoire. Ou si l'on regarde en miroir, il avertit qu'il nous faudra regarder les malheurs, les victimes futures comme son propre martyre. <br />On peut penser ici à toutes les femmes et tous les enfants, victimes collatérales des conflits violents, ou celles directement visées et abusées, utilisées, pour faire plier et décourager les aspirations à la liberté. Dans ces femmes et ces enfants, c'est la Passion du Christ qui se répète. Et chaque fois que ces martyres se répètent, c'est le ciel qui s'obscurcit sur toute la terre, de midi à trois heures. Métaphore pour dire la tristesse de Dieu de voir des humains torturés et maltraités. <br />Ainsi, dans son récit de la Passion, Luc nous montre toute la noirceur du monde en train d'assassiner le Juste, celui qui venait apporter la lumière aux humains. En ce moment, le Juste est réduit à l'impuissance, la lumière s'éteint, le mal triomphe. <br />Il y a cependant, dans le récit de Luc, trois lampes qui brillent dans cette obscurité : ce sont les trois paroles de Jésus sur la croix. <br />1) "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (v.34). Jésus demande à son Père de ne pas ajouter du malheur au malheur. La situation est déjà assez sombre pour ne pas y ajouter des punitions supplémentaires. La culpabilité est évidente, les hommes se punissent assez eux-mêmes en agissant comme cela. Il n'y a rien à y ajouter. <br />2) Sur la croix, Jésus répond en ces termes à la demande du malfaiteur qui reconnaît l'innocence de Jésus : "Je te le déclare, c'est la vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis" (v. 43). Une parole de délivrance et d'espérance. Il y a une issue pour ceux qui savent identifier où est le mal et où est le bien, pour celui qui sait distinguer entre le bourreau et la victime. <br />Le récit de la Passion lui-même doit nous servir de grille de lecture, de grille d'interprétation dans notre lecture des nouvelles du monde. Nous devons apprendre à distinguer victimes et bourreaux. Jésus sur la croix, se tient résolument aux côtés des victimes, victimes tant des malheurs que de l'injustice. <br />3) Au moment de mourir, Jésus crie : "Père, je remets mon esprit entre tes mains" (v.46). Une parole de confiance, une parole de certitude, le Père est là, près du Fils, les bras ouverts. Quand toute la violence du monde et des humains s'est liguée contre Jésus, il n'est pas seul, il n'est pas abandonné. Dieu est de son côté, il peut se réfugier en Lui et Lui remettre sa vie. <br />Ces trois paroles illustrent, dans ces sombres événements, trois repères qui vont permettre de traverser la nuit de la mort et préfigurer Pâques : le pardon, l'espérance et la confiance. <br />Le pardon sur le passé, sur notre passé, pour se relever comme le paralytique et nous mettre en marche à la suite de Jésus. L'espérance qui nous assure un avenir, l'espérance du royaume de Dieu, qui nous donne un but et une tâche pour mettre un peu de lumière dans notre monde obscur. La confiance pour notre présent, confiance dans la bonté, la bienveillance de Dieu qui veille sur nous comme un Père lorsque nous traversons l'obscurité. <br />La mort du Juste nous montre l'obscurité du monde, mais le Juste a allumé les lampes — au cœur de cette obscurité — du pardon, de l'espérance et de la confiance. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2012</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 6. ”Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous”
tag:clamans.hautetfort.com,2012-03-26:4652875
2012-03-26T11:10:00+02:00
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Luc 6 25.3.2012 "Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous"...
<p>Luc 6<br />25.3.2012<br />"Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous"<br />1 Thess 5 : 15-18 Luc 6 : 46-49<br />Télécharger la prédication : <a id="media-3506060" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/1123493264.pdf">P-2012-03-25.pdf</a><br /><br />"Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous."<br />J'ai entendu cette phrase étrange dans une émission de radio qui parlait de la recherche du bonheur. "Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous." Cette phrase m'a donné à réfléchir sur le lien entre ce que fait notre corps et ce que nous pensons. Quand notre corps tient un objet, cela influence notre pensée. Quand nous faisons certains gestes, cela oriente notre esprit dans une direction plutôt que dans une autre. <br />Cette phrase veut nous dire que notre regard, notre attention ne sont pas les mêmes selon que nous avons un marteau, un tournevis, un sarcloir ou une éponge à la main. <br />Nous avons l'habitude de penser que tout est dans la tête. Que c'est notre cerveau qui dirige, que ce sont nos pensées qui nous façonnent. Nous pensons prendre des décisions de manière rationnelle et les faire exécuter par notre corps. La tête commande et le corps obéit, c'est notre façon habituelle de voir les choses. <br />Et pourtant, combien de fois voyons-nous que c'est inefficace ! Entre nous, combien de temps avez-vous tenu les bonnes résolutions de Nouvel An ? Depuis combien de temps essayez-vous de vous débarrasser d'une certaine habitude… sans y parvenir ? <br />Hélas, souvent, la volonté ne suffit pas ! L'apôtre Paul — déjà — ne disait-il pas : "Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas" (Rom 7:19). <br />Peut-être bien que nous prenons les choses à l'envers ? Nous cherchons à dominer le corps par l'esprit, peut-être vaut-il mieux en faire un allié, un collaborateur, un associé, un ami. <br />"Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous." Cette phrase m'a fait penser à cette parole de Jésus à propos des deux maisons. Jésus oppose deux attitudes : celui qui écoute sa parole et la met en pratique et celui qui écoute sa parole et ne la met pas en pratique. Remarquez que les deux personnes écoutent la Parole de Jésus. <br />La différence est dans la mise en pratique, dans la mise en route du corps, dans la mobilisation de tout l'être. L'intuition formidable de Jésus, c'est que la vie n'est pas seulement affaire de pensée, de réflexion, de volonté, d'intention. La vie est affaire d'action, d'émotion, de pratique, d'exercice, de mise en mouvement du corps, d'action transformatrice du monde. <br />Je vous donne un exemple : au collège, j'avais un copain qui était tombé amoureux d'une camarade de classe. Celle-ci faisait de l'équitation. Mon copain s'est alors acheté un livre sur l'équitation. Il pensait pouvoir en apprendre assez sur l 'équitation — dans un livre — pour se rapprocher de cette fille. C'est sûr : il pouvait parler d'équitation, mais il ne savait pas monter à cheval. <br />Ce que Jésus veut nous dire, c'est qu'on peut connaître la Bible par cœur, si on n'a pas de pratique, si on n'a pas exercé ce savoir dans la vraie vie, ça ne sert à rien. <br />Et Jésus précise à quoi sert cette pratique, il en définit le but : à construire une maison solide dans la tourmente, ce qui est une image pour décrire une personnalité qui résiste aux épreuves de la vie. Le but est donc de construire sa personnalité pour pouvoir vivre heureux, sage ou serein, malgré les tempêtes de l'existence. <br />Le savoir théologique ou psychologique ne suffit pas. Il faut s'être exercé. Il ne suffit pas de lire un livre pour savoir monter à cheval. Ce que Jésus nous dit, c'est que la pratique crée l'état d'esprit et la compétence, en même temps. <br />Je vais prendre un exemple qui sera aussi la matière sur laquelle vous pourrez vous exercer toute la semaine qui vient, si vous le souhaitez. Je vais prendre l'exhortation de Paul aux Thessaloniciens : "Soyez joyeux, priez sans cesse, soyez reconnaissants en toute occasion." (1 Thess 5:16-18). <br />Cela ressemble typiquement à un ordre du genre : "Soyez spontanés !" impossible à mettre en œuvre ! Comment je fais si je ne suis pas joyeux ? Comment je fais s'il ne m'arrive rien de positif pour lequel être reconnaissant ? <br />Et bien, ça ne marche pas, en effet, si on met la charrue avant les bœufs, si on pense qu'il faut d'abord être joyeux pour se sentir bien; s'il faut d'abord qu'il nous arrive quelque chose de vraiment bien ou d'extraordinaire pour être reconnaissant. C'est lié à l'idée que nos émotions doivent diriger nos comportements. <br />Et si l'inverse était possible aussi, et si l'inverse était vrai ? <br />J'aimerais vous parler d'un journaliste new-yorkais, A. J. Jacobs — spécialiste des paris un peu fous (son expérience précédente avait consisté à lire l'Encyclopédie Britannica en entier !) — ce journaliste a décidé de vivre selon la Bible pendant une année*. Lui, juif agnostique complet, a voulu tenter l'expérience d'obéir à tous les commandements bibliques, les uns après les autres. <br />Et il est tombé sur ce commandement de Paul : "Soyez reconnaissants en toutes circonstances." Et il a essayé. Voici ce qu'il dit de cette expérience-là : "Je commence à voir la vie différemment. Quand on remercie Dieu à la moindre petite joie — à chaque repas, chaque fois qu'on se réveille, chaque fois qu'on boit une gorgée d'eau — on ne peut pas s'empêcher d'être davantage reconnaissant de la vie elle-même, du fait improbable et miraculeux qu'on existe." (p.242). Et il ajoute : "le comportement façonne les émotions" (p.409).<br />"Celui qui tient un marteau dans la main cherche des clous." Celui qui lève les mains vers le ciel pour rendre grâce trouve toutes sortes d'occasions de remercier et par là même embellit sa vie et la rend joyeuse. <br />Lancez-vous dans cette mise en pratique, prenez un carnet ou une feuille de papier dans votre poche et notez toutes les petites choses agréables qui vous arrivent, que vous voyez autour de vous, et vous verrez qu'il y en a, et vous serez surpris de les voir s'accumuler, vous en découvrirez de nouvelles, vous vous arrêterez à des choses à côté desquelles nous passions sans les voir. <br />Ecouter les paroles de l'Evangile et les mettre en pratique n'est pas un devoir, un pensum, une charge, c'est le chemin d'une vie heureuse, d'une vie sereine et solidement établie. <br />Amen<br /><br />* A. J. Jacobs, <a href="http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/lannee-ou-jai-vecu-selon-la-bible">L'année où j'ai vécu selon la Bible</a>, Actes Sud, 2008 (Babel 1007), traduit de l'américain par Yoann Gentric.</p><p><a href="http://www.ajjacobs.com/books/yolb.asp">Site de Jacobs en anglais</a><br />© Jean-Marie Thévoz, 2012</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 10. Apprendre à habiter chacun de ses gestes
tag:clamans.hautetfort.com,2011-11-01:3849542
2011-11-01T14:54:00+01:00
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Luc 10 9.10.2011 Apprendre à habiter chacun de ses gestes Eccl. 3 :...
<p>Luc 10<br />9.10.2011<br />Apprendre à habiter chacun de ses gestes<br />Eccl. 3 : 1-4 Lc 10 : 38-42</p><p>télécharger ici la prédication : <a id="media-3271452" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/3403226171.pdf">P-2011-10-09.pdf</a><br />Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers catéchumènes et familles, <br />J'ai choisi pour le message d'aujourd'hui de partir d'une rencontre de Jésus — comme je l'ai fait il y a quinze jours pour l'accueil des nouveaux catéchumènes. C'est au travers des récits de ses rencontres et de ses actions que nous découvrons qui est Jésus et c'est en découvrant qui est Jésus que nous pouvons découvrir qui est Dieu. C'est en tout cas ce que nous croyons comme chrétiens : c'est le Christ qui nous donne accès à Dieu. <br />Dans ce récit Jésus rencontre deux femmes. Jésus entre dans la maison de Marthe et Marie, deux sœurs. Dans l'Evangile de Jean, on découvre qu'elles ont encore un frère qui s'appelle Lazare — mais il n'apparaît pas dans le récit de Luc — et nous apprenons que Jésus fréquente souvent cette maison de Béthanie (Jn 11:1).<br />Marie et Marthe connaissent donc bien Jésus. Des habitudes ont été prises. Quand Jésus arrive, Marthe s'occupe de préparer le repas et Marie s'assied auprès de Jésus pour parler, pour écouter. Les choses se sont établies comme cela, mais, comme le récit nous le fait découvrir, cette situation crée un malaise : Marthe est fâchée et elle va se plaindre auprès de Jésus de l'attitude de sa sœur Marie. Marthe se plaint d'être seule à assurer le service alors que sa sœur ne fait rien en restant à écouter Jésus. <br />Jésus répond à Marthe, mais sans désavouer l'attitude de Marie dont il dit qu'elle a choisi la bonne part et qu'il ne va pas la lui enlever. Traditionnellement, pendant longtemps, cette réponse a été comprise comme la désapprobation de l'activisme de Marthe et la valorisation de l'attitude contemplative de Marie. En résumé, mieux vaut une vie de prière et de lecture de la Bible qu'une vie active dans le monde. <br />Je pense qu'on peut dépasser ce clivage "action-contemplation" issu d'une lecture superficielle de ce récit. Essayons de voir plus en détail le dialogue entre Marthe et Jésus :<br />"Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour accomplir tout le travail ? Dis-lui donc de m'aider." (v.40) <br />Essayons d'imaginer la scène : Marthe bondit hors de la cuisine et s'en prend à Jésus "Ça ne te fait rien…" On voit la colère de Marthe, elle est irritée, fâchée, mais derrière cette colère on voit la souffrance. Si Marthe se plaint, c'est qu'elle se sent lâchée, abandonnée dans sa cuisine, seule, isolée, en train de ruminer que sa sœur ne fait rien, ne l'aide pas et profite de l'invité. <br />Il y a là — en plus du sentiment d'abandon — une certaine jalousie : moi aussi j'aimerais être là-bas en train d'écouter Jésus, être dans sa présence. Mais au lieu de ce bon moment, Marthe est débordée par toutes les tâches d'accueil et de préparation du repas. Donc, quand elle n'en peut plus, elle sort et va râler auprès de Jésus. <br />On s'attendrait à ce que Marthe demande à Jésus de la sortir de là, mais ce n'est pas ce qui se passe. C'est le deuxième aspect de ce dialogue : la demande est décalée. Marthe en veut à sa sœur, mais elle s'en prend à Jésus ("Ça ne te fait rien que…" et "Dis à ma sœur de m'aider"). Marthe est incapable de formuler une demande directe. Au lieu de s'adresser à sa sœur en disant "J'ai besoin de ton aide" ou "Veux-tu venir m'aider" elle râle et donne des ordres. <br />Combien de fois agissons-nous aussi de cette façon indirecte et décalée ? Marthe n'est pas à blâmer, elle agit comme tout le monde, elle agit comme nous tous : nous passons plus de temps à râler, à nous plaindre — pas toujours au bon endroit — plutôt que de voir ce dont nous avons besoin et de le demander directement à la personne qui peut nous le donner. La colère est une émotion et une force qui est positive lorsque nous arrivons à la transformer en une demande — polie — envers la bonne personne. <br />Jésus reçoit donc cette demande décalée. Comment réagit-il ? Il répond : "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses." Jésus commence par dire deux fois le prénom de Marthe. Une façon de prendre contact, de créer un lien personnel avec elle. "Marthe, Marthe, je suis avec toi, regardons-nous et voyons ce qu'on peut faire ensemble." <br />Ensuite Jésus reformule ce qui se passe pour Marthe : il reconnaît la réalité que vit Marthe. Oui, elle vit dans l'inquiétude et le débordement. Jésus ne gomme pas les sentiments de Marthe, il les reconnaît, il en donne quittance. <br />Ensuite seulement, Jésus pose une affirmation énigmatique : "Une seule chose est nécessaire." Face à la tempête de sentiments qui agite Marthe, Jésus pose la question de l'essentiel, des priorités. "Quelle est la seule chose nécessaire ?" Et il montre Marie, la sœur de Marthe, pour dire qu'elle a choisi l'essentiel et que cet essentiel ne lui sera pas ôté à cause du désarroi de Marthe. <br />Cet essentiel n'existe pas à un seul exemplaire qu'il faille le retirer à Marie pour le donner à Marthe ! Marthe peut le trouver aussi. Marthe peut aussi découvrir l'essentiel qu'a trouvé Marie. <br />Ce que Marie a choisi, c'est d'habiter son présent. Ce que Marthe n'arrive pas à faire, c'est d'habiter son propre présent, qui peut aussi bien être le présent du service. Marthe a l'impression de ne pas avoir choisi ce qu'elle fait. Elle râle donc pour ce qu'elle "doit" faire. Elle râle pour ce que les autres ne viennent pas faire avec elle. <br />Comment prenons-nous la vie ? Comment choisissons-nous d'habiter notre présent ? Comme catéchumène, comment vais-je vivre mon année de catéchisme ? Comme une corvée que d'autres ne font pas ou comme un moment où profiter de découvrir quelque chose à vivre avec des copains ? <br />Comme mère de famille, comment est-ce que je vis mes activités ? Comme des corvées, avec des courses, du ménage, du travail, ou bien comme des moyens de faire plaisir à ceux que j'aime ? <br />Comme père de famille, comme employé, comme patron, qu'est-ce que j'ai ? De dures journées pour avoir de quoi boucler les fins de mois et ça ne suffit pas toujours ou une façon de participer à la construction de la société, de mon entreprise, d'un projet ?<br />Marie habite son écoute de Jésus et elle se sent bien. Marthe n'arrive pas à habiter son service et elle se sent mal. Jésus n'oppose pas action et écoute. Il nous invite à habiter pleinement chaque geste, chaque activité que nous faisons au fil du temps. Habiter pleinement notre présent, c'est la bonne part et elle ne sera pas retirée à ceux qui l'ont trouvée. <br />Jésus nous invite à trouver comment habiter notre vie, en choisissant ce que nous faisons, en comprenant pourquoi nous faisons les choses, en orientant nos actions vers un but. A partir de cela, il n'y a aucune activité inutile ou dégradante. Tout prend sens et nous avons trouvé la meilleure part. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2011</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 7. La foi chrétienne, c'est découvrir une personne, la comprendre et la suivre
tag:clamans.hautetfort.com,2011-10-13:3821968
2011-10-13T11:09:00+02:00
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Luc 7 25.9.2011 La foi chrétienne, c'est découvrir une personne, la...
<p>Luc 7<br />25.9.2011<br />La foi chrétienne, c'est découvrir une personne, la comprendre et la suivre<br />Lc 7 : 36-50</p><p>Téléchargez le texte ici : <a id="media-3241813" href="http://clamans.hautetfort.com/media/00/02/1255497561.pdf">P-2011-09-25.pdf</a><br /><br />Chers catéchumènes, chers parents, chères paroissiennes, chers paroissiens, <br />"Mais qui est cet homme ?" se demandent les invités au repas auquel participe Jésus. Qui est cet homme Jésus pour que aujourd'hui — 2'000 ans plus tard — il y ait des Eglises, des paroisses, des cultes où on continue de parler de lui, de lui rendre un culte. <br />Qui est cet homme Jésus pour que des parents inscrivent leurs enfants au catéchisme pour qu'ils apprennent à connaître Jésus ? Qui est cet homme Jésus ? C'est bien ce qu'il y a à découvrir dans le parcours de catéchisme, comme dans les cultes de chaque dimanche. <br />La foi chrétienne n'est pas un ensemble de croyances à apprendre ou à adopter, ou de gestes à répéter. La foi chrétienne, c'est s'attacher à une personne, à la découvrir, à la comprendre et à la suivre. Dans le christianisme, la personne de Jésus est le message. La Bible est aujourd'hui notre source d'information sur Jésus, sur ce qu'il a fait (dans le Nouveau Testament) et sur d'où il vient (dans l'Ancien Testament). <br />Ce matin, nous nous arrêtons sur une petite scène de la vie quotidienne de Jésus, un repas où il est invité. Jésus a été invité chez Simon le Pharisien. Les pharisiens sont des gens très religieux. Ils veulent vivre selon la loi divine, telle qu'ils la comprennent. L'accent est mis sur la pureté. Ils doivent éviter tout ce qui pourrait les souiller, les rendre impurs, sales aux yeux de Dieu. Ce qui fait qu'ils doivent éviter les contacts avec les gens qui ne se lavent pas, ou qui ont des métiers salissants ou pas très honnêtes (les collecteurs d'impôts) ou qui sont d'une autre religion (comme les romains) ou encore éviter les contacts avec les femmes qui ne sont pas de leur famille. <br />Jésus — on le voit dans d'autres textes — ne partage pas ces points de vue. Il entre dans toutes les maisons où on l'invite, il s'invite même chez des romains ou chez des collecteurs d'impôts comme Zachée. C'est une des premières choses qu'on découvre de la personnalité de Jésus : il ne met pas de barrière entre les gens et lui, il est ouvert et accueillant. <br />Ce n'est pas le cas des pharisiens, aussi est-ce un scandale pour Simon lorsqu'un femme inconnue entre chez lui et se met à toucher les pieds de Jésus. Aussitôt, Simon se met à juger cette femme et Jésus ! Cette femme sans gène ne peut être qu'une femme dérangée ! Et que Jésus ne s'aperçoive pas qu'elle dépasse toutes les limites et les convenances le fait dégringoler dans l'estime de Simon qui pense : "Si Jésus était vraiment un prophète (un homme proche de Dieu) il saurait qu'il ne doit pas se laisser faire." (Lc 7:39). Ainsi, Simon le Pharisien croit tout savoir, qui est cette femme et qui n'est pas Jésus. <br />Jésus saisit ce qui se passe, il voit combien Simon est en train de juger tout le monde ! Mais Jésus ne se met pas à blâmer Simon. Jésus ne se met pas — comme nous en général — en position de miroir (il est fâché alors je me fâche, il m'agresse alors je lui rends). Non, Jésus se met à raconter une petite histoire qui semble ne rien avoir à faire avec la situation. <br /><br />"Si deux homme te doivent de l'argent et que tu supprimes leurs dettes, à l'un 500.- et à l'autre 50.-, qui te sera le plus reconnaissant ?" (v.41-42) <br />Simon, qui a du bon sens, voit bien que plus la dette remise est élevée, plus grande sera la reconnaissance. Alors Jésus lui explique comment il voit les choses entre la femme et lui, Simon. Simon n'a vu que l'extérieur de cette femme, son apparence. Jésus, lui, a vu l'intérieur de cette femme, il a vu l'intention du geste, l'amour qui remplissait ses gestes, ses larmes, ses cheveux et ce parfum. <br />Simon voyait le dérangement extérieur dans son organisation du repas. Jésus voit l'amour de cette femme dans chacun de ses gestes. En révélant l'inspiration intérieure des gestes de la femme à son égard et le manque de ces mêmes gestes chez Simon, Jésus les amène à se connaître eux-mêmes. <br />Jésus fait prendre conscience à Simon qu'il a manqué d'amour. Simon a manqué d'amour, de prévenance à l'égard de Jésus, mais plus encore Simon a manqué d'amour reçu. N'est-il pas celui qui pensait n'avoir pas (ou presque pas) de dette envers Dieu tellement il obéit bien aux lois de pureté ? <br />Jésus fait découvrir tout cela à Simon, toujours sans le blâmer, sans lui faire de reproche. Jésus n'est pas celui qui punit, il est celui qui libère celui qui annonce le pardon — comme il le dit à la femme. <br />Ce récit nous fait comprendre comment Jésus agit, comment il se comporte à notre égard, comment il est là pour nous révéler à nous-mêmes comment nous vivons, comment nous sommes en relation avec les autres. <br />Nous avons découvert le personnage de Jésus à travers cette histoire, nous comprenons comment il agit, quelle attitude il a à notre égard. Il reste à suivre Jésus dans ses manières de faire. Bien sûr, on peut rester spectateur, comme les autres invités au repas auquel Jésus participe et qui se demandent à la fin du repas : "Mais qui est cet homme ?"<br />Mais nous pouvons aussi relever le défi d'aller à la rencontre de cet homme Jésus, d'essayer de le comprendre à travers la lecture de la Bible et de la participation à la vie de l'Eglise, et finalement prendre la décision de le suivre. <br />Le christianisme n'est pas un savoir, ou une ensemble de dogmes. Le christianisme est un choix de vie. Le choix de découvrir Jésus, de le comprendre et de le suivre. <br />Amen<br />© Jean-Marie Thévoz, 2011</p>
Creseveur
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1500 suppressions de classe et 16000 enseignants de moins pour la rentrée 2011
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2011-09-07T15:53:47+02:00
2011-09-07T15:53:47+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-3188565" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/00/00/1737876442.jpg" alt="Une rentrée merveilleuse.jpg" /></p>
Jean-Marie Thévoz
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Jean 1. Noël, une lumière dans la nuit !
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2010-12-30T08:54:00+01:00
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Jean 1 25.12.2010 Noël, une lumière dans la nuit ! Luc 2 :...
<p>Jean 1<br />25.12.2010<br />Noël, une lumière dans la nuit ! <br />Luc 2 : 1-20 Jn 1 : 1-10</p><p>téléchargez la prédication : <a id="media-2820959" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/00/3242887308.pdf">P-2010-12-25.pdf</a></p><p><br />Chers Amis,<br />Nous voici à nouveau devant ce récit de Noël de l'Evangile de Luc, ce récit de la naissance de Jésus, avec la crèche et la visite des bergers; ce récit premier de l'Evangile qui a été alimenté ensuite de toutes les légendes et de tous les contes que nous avons entendus, années après années; les ajouts avec le bœuf et l'âne, les rois mages et tous les personnages qui viennent porter des cadeaux ou leur simple présence comme dans les crèches provençales.<br />Tous ces embellissements par rapport au récit premier, nous aident et nous trompent sur ce qu'est Noël ! Nous aident et nous trompent dans notre compréhension du sens de la venue de Jésus. <br />Les contes nous aident à percevoir le caractère merveilleux, voir incroyable du cadeau de Dieu. Il nous donne son Fils, il vient habiter parmi nous. Cela doit être salué par un accueil digne de Lui, digne de ce don suprême. <br />Aussi faut-il des histoires pour dire que toute le monde accourt à la crèche et vient avec un cadeau. Et il faut aussi que soit souligné que la richesse du cadeau n'est pas dans son prix ou sa beauté, mais dans le don intérieur, dans le don de soi qu'il implique. <br />Et puis les contes soulignent la part divine, la part miraculeuse de cette naissance par les conversions, les guérisons, les transformations du cœur qui ont lieu à la vue de Jésus. L'avare devient généreux, le tyran devient compatissant, l'obscurité devient lumière. <br />Tout cela nous amène à entrevoir le pouvoir transformateur de Jésus sur nous et sur notre être intérieur. <br />Mais d'un autre côté, ces légendes peuvent aussi nous tromper sur ce qui se passe dans cette étable, ce qui se passe à ce moment entre Dieu et le monde. <br />Tous ces cadeaux déposés devant la crèche masquent la pauvreté assumée et acceptée du Fils de Dieu qui naît pauvre et misérable dans une étable. <br />Tout ce monde qui se presse pour voir l'enfant Jésus masque le fait que seuls quelques bergers appelés par les anges ont fait le déplacement. Cela masque les absents. Le Fils de Dieu débarque dans le monde, hors du champ des caméras, dans l'anonymat. Dieu vient sur terre incognito, personne n'est là. <br />L'étoile, la joie, l'émerveillement masquent le fait que la vie de Jésus va être marquée par la persécution et le rejet, pour finir abandonné de tous. Il n'y a que quelques femmes au pied de la croix. <br />Je ne veux pas gâcher la fête en soulignant le côté obscur du récit. Je souhaite seulement qu'on accepte ces deux faces et que nous pouvons les garder toutes les deux. <br />C'est ce que l'Evangéliste Jean met en mot, lui qui ne met pas la naissance de Jésus en scène. Il résume le venue de Jésus en quelques mots qui reflètent les deux aspects que j'ai mis en évidence : "La lumière brille dans l'obscurité, mais l'obscurité ne l'a pas reçue." (Jn 1:5). <br />Oui, Noël, c'est la venue de cette lumière divine dans notre monde obscur. Nous avons donc bien raison de fêter Noël et de fêter Noël un 25 décembre, au plus sombre de la nuit, là où les nuits sont les plus longues. Et nous avons bien raison de mettre des bougies, des illuminations dans la nuit, parce que Noël, c'est bien la lumière qui brille dans l'obscurité. <br />Mais ce que nous voyons aussi, c'est que cette lumière n'est pas reçue, elle n'est pas reconnue ni acceptée. Au point que Noël devient une corvée pour les gens. <br />Avez-vous vu les deux sondages parus simultanément mercredi dernier dans 24Heures et dans Migros Magazine ? Dans Migros Magazine la question posée était celle-ci : Vous réjouissez vous de fêter Noël ? Un tiers répond : Non (35%), un tiers répond : Bof ! (33%) et un tiers répond : Oui, j'adore ! (32%). Dans 24Heures, la question était : Pour vous, Noël, est-ce un plaisir ou une corvée ? Deux tiers des gens répondent : Une corvée (59%) et un tiers : Un plaisir (35%), 6% sans opinion. <br />Dans ces deux sondages, seul un tiers des gens se réjouissent de fêter Noël !<br />Aujourd'hui, l'obscurité ne reçoit pas la lumière. Ce qui devrait être une fête avec des retrouvailles en famille, des cadeaux et de la joie devient pour deux tiers de la population un jour de tensions familiales, un jour où le poids des dépenses est plus lourd ce celui du don, où la fête devient corvée. <br />L'obscurité du récit de Noël est en train de reprendre le pas sur la lumière, sur la joie. C'est triste et c'est dommage. Cela montre que le combat pour la lumière est toujours d'actualité. <br />L'étable était dans l'obscurité de la nuit, mais à l'intérieur brille la lumière divine. Et ce jour-là, les bergers sont venus — appelés par les anges. Ce matin, vous êtes venus, comme les bergers, pour voir cette lumière et vous réjouir de cette naissance de l'enfant Jésus. <br />Vous êtes les bergers recueillis devant le Sauveur. Alors réjouissez-vous de cette lumière qui nous est donnée. Oublions un moment l'obscurité du dehors. Repoussons l'obscurité pour adorer la lumière divine qui nous est donnée. <br />Jésus nous dit : "Je suis la lumière du monde." (Jn 8:12) et c'est cette lumière qu'il nous donne qui nous permet à notre tour de devenir lumière pour le monde, comme Jésus l'a dit dans le Sermon sur la Montagne : "Vous êtes la lumière du monde !" (Mt 5:14). <br />Ce matin, laissons-nous baigner dans cette lumière divine, malgré l'obscurité du monde, pour nous réjouir de sa venue.<br />Amen<br /><br />© Jean-Marie Thévoz, 2010</p>
Jean-Marie Thévoz
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Actes 10-11. Et L'Eglise devint universelle...
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Le livre des Actes raconte l'expansion du christianisme de Jérusalem à Rome, comme l'accomplissement de l'ordre de mission donné aux disciples par les derniers mots de Jésus à l'Ascension : " Vous serez mes témoins, vous parlerez de moi à Jérusalem, dans la région de Judée et de Samarie et jusqu'au bout du monde." (Ac 1:8).</p><p class="Prdication">Nous avons vu la prédication de Philippe en Samarie dimanche passé et aujourd'hui nous vivons l'entrée de l'Evangile dans le monde romain. Et bien cette entrée ne va pas de soi. Elle ne va pas de soi pour Pierre. Elle ne va pas de soi pour les apôtres et les frères restés en Judée, puisqu'ils demandent des comptes à Pierre à son retour de Césarée et que celui-ci doit raconter en détail ce qui s'est passé.</p><p class="Prdication">La place que prend cet épisode dans le livre des Actes, le nombre et la répétition, dans le récit même des interventions divines — visions, paroles, anges, parlé en langue, descente de l'Esprit saint — pour justifier cette ouverture, montre que la résistance, au sein de l'Eglise primitive a dû être forte.</p><p class="Prdication">Pierre lui-même a dû se laisser convaincre. Il a cette fameuse vision de la nappe remplie d'animaux purs et impurs et dans lesquels il doit se servir pour manger. Il a une réaction d'horreur : "Jamais ! Jamais je n'ai rien mangé d'impur ou d'interdit !" (Ac 10:14).</p><p class="Prdication">Toute la vie d'un croyant juif de l'époque est construite sur la distinction du pur et de l'impur. Les païens n'en tiennent pas compte et ils sont donc souillés. Si l'on veut appartenir au peuple de Dieu, il faut distinguer ce que Dieu a déclaré pur et ce qu'il a déclaré comme interdit. C'est la base de la vie pieuse. Cela a conduit les juifs à vivre une vie séparée des autres, n'entrant pas dans les maisons des romains (c'est ainsi que les autorités juives ne voulaient pas entrer dans le palais de Ponce Pilate, Jn 18:28), partageant encore moins leurs repas — la nourriture ayant pu être consacrée aux idoles.</p><p class="Prdication">Dans ce contexte, Pierre a cette vision de la nappe. Le récit nous dit alors que Pierre cherche encore la signification de cette vision. Il n'en voit pas tout de suite les conséquences. C'est à ce moment de sa réflexion qu'un romain le fait chercher.</p><p class="Prdication">C'est avec six compagnons qu'il se rend chez Corneille. Entendant qu'un ange a parlé à Corneille, il ose entrer dans sa maison pour lui parler du Christ. Le lien entre la vision de la nappe et la demande de l'officier romain se fait petit à petit. Tout de vient clair lorsqu'il réalise que le Saint-Esprit est descendu sur Corneille et sa maison. Là, il voit que rien de fait plus obstacle à ce qu'il reçoive le baptême, c'est-à-dire qu'il entre dans l'Eglise, dans le peuple de Dieu.</p><p class="Prdication">Pierre ressort donc transformé de la maison de Corneille, c'est presque un récit de la conversion de Pierre ! Il y a chez lui un véritable changement de mentalité, un changement de vision du monde. Pierre passe d'un monde cloisonné où chaque peuple, où chaque ethnie, où chaque culture vit séparée l'une de l'autre (ce qu'on appelle le communautarisme aujourd'hui) à une société ouverte où chacun peut non seulement se croiser mais se rencontrer, se toucher, se rassembler et manger à la même table !</p><p class="Prdication">Mais Pierre n'est pas au bout de son chemin. Il a fait son chemin personnel, mais il doit encore convaincre l'ensemble de la communauté. Avec ironie, Luc, l'auteur des Actes, montre par là que les obstacles ou les résistances au message de Dieu sont souvent plus forts à l'intérieur de l'Eglise qu'à l'extérieur. A ce moment-là (mais est-ce seulement à ce moment-là ?) l'Eglise n'a pas tellement envie de devenir universelle. L'Eglise n'a pas tellement envie de changer, de s'ouvrir.</p><p class="Prdication">Pierre va donc reraconter tout le parcours, sa vision, celle de Corneille, la rencontre, la descente du Saint-Esprit et le baptême à ceux qui doutent du chemin qu'il a pris. Et c'est comme si Pierre disait : moi aussi je ne voulais pas aller par ce chemin, moi aussi je suis le premier surpris, mais je n'ai rien pu faire, la volonté de Dieu s'est imposée à moi, les signes étaient là. Comment pourrais-je résister à la voix du ciel qui me disait : "Ne considère pas comme impur ce que Dieu a déclaré pur." (Ac 11:9). Et Pierre de conclure son plaidoyer : "Qui étais-je donc pour m'opposer à Dieu." (Ac 11:17).</p><p class="Prdication">Les apôtres et les autres membres de l 'Eglise se rangent alors derrière Pierre. L'Eglise peut devenir universelle. Les barrières sont tombées.</p><p class="Prdication">Pour nous aujourd'hui cela paraît tout naturel, normal. Mais pour l'Eglise d'alors, cette position de Pierre est comparable à la demande d'un politicien suisse d'offrir le passeport suisse à toute personne qui en ferait la demande, sans autre condition que de prononcer la phrase : "J'aime la Suisse et je respecterai ses lois." Vous percevez les réactions que cela entraînerait ?</p><p class="Prdication">"Ne considère pas comme impur ce que Dieu a déclaré pur." (Ac 11:9). Cette phrase a façonné le christianisme et n'a pas fini de déployer ses effets. Elle est un défi pour tous les chrétiens et elle est un défi pour toutes les autres religions.</p><p class="Prdication">Cette phrase signifie d'abord l'abolition de toutes les barrières entre les humains. C'est l'abolition de toutes les discriminations entre humains et comme telle à la source de la Déclaration universelle des droits humains qui déclare que toute personne a des droits "sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation." (Article 2).</p><p class="Prdication">Cela nous interroge sur les barrières que nous maintenons en place dans l'Eglise ou dans la société. Plus important pour nous aujourd'hui — en tant qu'Eglise — cela nous rappelle que cette abolition des barrières est voulue par Dieu lui-même, ce qui signifie que nous ne devons pas, que nous ne pouvons plus ériger des barrières au nom de Dieu, au nom du culte ou au nom de la religion.</p><p class="Prdication">C'est un véritable défi pour notre XXIe siècle qui voudrait que chacun vive chez soi et qu'on ne mélange pas les communautés différentes ! Pour rester fidèles, apprenons à faire tomber toutes les barrières.</p><p class="Prdication">Amen</p><p class="Prdication">© Jean-Marie Thévoz, 2010</p><!--EndFragment--><p> </p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 19. Jésus ne regarde pas l'apparence, mais les blessures intérieures.
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Luc 19 4.7.2010 Normal 0 0 1 11 51 1 1 77...
<p>Luc 19</p> <p class="Prdication">4.7.2010</p> <p class="Prdication"><!--[if gte mso 9]><xml> <o:DocumentProperties> <o:Template>Normal</o:Template> <o:Revision>0</o:Revision> <o:TotalTime>0</o:TotalTime> <o:Pages>1</o:Pages> <o:Words>11</o:Words> <o:Characters>51</o:Characters> <o:Lines>1</o:Lines> <o:Paragraphs>1</o:Paragraphs> <o:CharactersWithSpaces>77</o:CharactersWithSpaces> <o:Version>11.1282</o:Version> </o:DocumentProperties> <o:OfficeDocumentSettings> <o:AllowPNG /> </o:OfficeDocumentSettings> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:DoNotShowRevisions /> <w:DoNotPrintRevisions /> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery>0</w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery> <w:DisplayVerticalDrawingGridEvery>0</w:DisplayVerticalDrawingGridEvery> <w:UseMarginsForDrawingGridOrigin /> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--StartFragment--><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Jésus ne regarde pas l'apparence, mais les blessures intérieures.</span></p> <p class="Prdication"><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Luc 15 : 1-7, Luc 19 : 1-10</span></p> <p class="Prdication"><span style="font-size: 12pt; font-family: Times;">Télécharger la prédication : <a id="media-2583613" name="media-2583613" href="http://clamans.hautetfort.com/media/01/01/294053360.pdf">P-2010-07-04.pdf</a><br /></span></p> <p class="Prdication">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</p> <p class="Prdication">C'est la première fois que je prêche sur ce récit de Zachée. Pour moi, il a un goût d'enfance : une retraite d'enfant à Crêt-Bérard sur ce récit et une chanson, "C'était un homme, haut comme trois pommes…" Et puis cette fin très moralisatrice d'un homme qui fait don de la moitié de sa fortune et promet de réparer les torts financiers qu'il a commis. Est-ce qu'on a encore envie d'entendre qu'il faudrait renoncer aux biens matériels pour être un bon chrétien ? Tout ça fait que je n'ai jamais eu trop envie de me lancer dans une prédication autour de ce personnage.</p> <p class="Prdication">Pourtant, il y a quelque chose qui doit être différent dans ce récit. Ce n'est pas un récit de tristesse, mais de joie. Au centre de ce récit, il y a la joie de Zachée. Cette joie est l'exact contrepoint de la fin du récit de l'homme riche qui repart tout triste après sa rencontre avec Jésus et que Luc nous raconte un chapitre plus tôt dans son Evangile (Lc 18:18-30).</p> <p class="Prdication">Zachée est joyeux de sa rencontre avec Jésus. Donc quelque chose a changé pour lui dans sa rencontre avec Jésus. Partons à cette recherche. Qui est Zachée ? Luc nous le présente en nous donnant son nom, son métier : il est chef des agents des impôts et son statut social : il est riche. Plus loin, il nous dit qu'il est de petite taille.</p> <p class="Prdication">De ce portrait social, il faut esquisser un portrait un peu plus psychologique. De par son métier, qui implique une collaboration avec les romains et les autorités, il est craint, mais aussi méprisé voire haï. Les gens à qui il prélève l'impôt ne l'aiment pas et les élites intellectuelles ou religieuses le voient comme compromis avec l'occupant et jouissant de richesses pas propres.</p> <p class="Prdication">Il fait partie des exclus, avec la contrepartie — étant riche — qu'il peut acheter ce qu'on ne lui donne pas. Personne ne l'invite chez soi, mais il peut inviter à ses banquets, et on ne peut sûrement pas refuser ses invitations. Mais il doit bien sentier que les gens viennent chez lui contre leur gré, par obligation. Zachée peut faire de grandes fêtes, tout y est, la nourriture, le vin, les danseuses et les jongleurs, mais quelle valeur à la fête si le cœur des convives n'y est pas ?</p> <p class="Prdication">C'est là que la rencontre avec Jésus va être décisive. (Je passe sur l'épisode du sycomore — on pourrait sûrement y voir toutes sortes de symboles. Pour moi ce passage anecdotique, mais inutile dans la logique du récit et du message évangélique, atteste juste de l'authenticité de la rencontre.) Le point central de cette rencontre, c'est le contraste entre le mépris de la foule vis-à-vis de Zachée — et par ricochet vis-à-vis de Jésus qui parle à Zachée — et le fait que Jésus choisit justement de s'inviter chez lui.</p> <p class="Prdication">Remarquez bien, ce n'est pas Zachée qui invite Jésus chez lui, malgré son désir de voir Jésus, malgré son stratagème pour le voir en montant sur l'arbre au risque de voir se multiplier les quolibets à son égard. Oui, Zachée a envie de voir Jésus, non ce n'est pas lui qui l'invite. C'est Jésus qui s'invite chez Zachée. C'est Jésus qui prend l'initiative de s'inviter.</p> <p class="Prdication">Je ne pense pas que Jésus s'impose, je pense que Jésus s'invite chez Zachée pour lui signifier deux choses : (i) c'est mon désir de venir chez toi, sous-entendu, je ne viens pas par obligation; (ii) tu es digne de me recevoir, parce que je ne fais pas de différence entre les personnes. Toutes les personnes ont de la valeur aux yeux de Jésus, parce que Jésus regarde au cœur des gens.</p> <p class="Prdication">Jésus ne regarde pas l'apparence, mais il regarde les blessures intérieures, pour venir y mettre le baume de son amour. A la limite, pour Jésus, plus grande est la blessure, plus il va s'occuper de cette personne. Plus grand est le manque d'amour, plus grand est le besoin d'être aimé, plus Jésus va consacrer de temps à cette personne. "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus" dit la fin du récit.</p> <p class="Prdication">Voilà que Jésus s'invite chez celui qui ne voyait défiler chez lui que des gens forcés, achetés, dégoûtés. Voilà enfin quelqu'un qui s'intéresse à lui, à ce qu'il est vraiment, un être humain, avec sa part d'ombre, mais aussi sa part de lumière — celle que tous les autres lui dénient.</p> <p class="Prdication">Où est-il dit que Zachée, avant sa rencontre avec Jésus, était foncièrement mauvais, un escroc, un voleur ? C'est la foule qui le dit, pas le narrateur. (Est-ce que vous avez fait le calcul proposé par le récit ? J'ai toujours aimé les maths et je me suis toujours dit : il y a quelque chose qui cloche dans ce récit. Comment Zachée peut-il en même temps donner la moitié de sa fortune aux pauvres et rembourser quatre fois ceux à qui il a trop demandé si toute sa fortune reposait sur des malversations ?)</p> <p class="Prdication">Zachée n'était pas forcément plus malhonnête que la moyenne des gens ! Ni complètement intègre, ni complètement malhonnête. Faut-il dire comme un banquier suisse ?</p> <p class="Prdication">Revenons à Jésus. Ce qu'il donne à Zachée, c'est ce qu'il n'avait jamais reçu : une place. Une place dans son peuple "c'est aussi un enfant d'Abraham" dit Jésus. Une place, une filiation, un enracinement, une considération. Voilà ce qui libère intérieurement Zachée.</p> <p class="Prdication">Jusque-là il devait acheter sa place dans la société. Maintenant que cette place lui est donnée, il n'a plus besoin de son argent dans ce rôle. L'argent peut maintenant servir à autre chose qu'à assurer son être. Zachée peut disposer de son argent autrement. La valeur de Zachée n'est plus dans sa fortune, elle est dans son être. Jésus a déplacé cette valeur. C'est là le point intéressant de ce texte, qui peut nous amener à réfléchir à notre place et à notre valeur.</p> <p class="Prdication">D'où tenons-nous notre place ? Qui nous la donne ? D'où tenons-nous notre valeur ? Qui nous la donne ? Ou en d'autres termes : où est notre manque ? Qu'est-ce qui nous comble ? Comment cherchons-nous à combler notre manque ?</p> <p class="Prdication">Comme Zachée, nous sommes en quête d'être comblés. Nous sommes en route, nous cherchons — et nous ne sommes pas mauvais de ne pas avoir complètement trouvé — comme Zachée.</p> <p class="Prdication">Retenons — comme avec Zachée — que Jésus déplace le sens de notre quête, renverse l'ordre des choses. C'est lui qui nous invite. C'est lui qui se met à notre recherche lorsque nous sommes perdus. Il n'attend pas que nous soyons guéris pour nous rencontrer, il vient à notre rencontre pour nous guérir.</p> <p class="Prdication">Amen</p> <p class="Prdication">© Jean-Marie Thévoz, 2010</p> <!--EndFragment-->
Jean-Marie Thévoz
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Luc 6. Dimanche des réfugiés : étendre la main et l'ouvrir
tag:clamans.hautetfort.com,2010-06-24:2802120
2010-06-24T08:54:00+02:00
2010-06-24T08:54:00+02:00
Luc 6 20.6.2010 Dimanche des réfugiés : étendre la main et l'ouvrir...
<p>Luc 6</p> <p>20.6.2010</p> <p>Dimanche des réfugiés : étendre la main et l'ouvrir</p> <p>Télécharger en pdf : <a id="media-2527725" name="media-2527725" href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/376845363.pdf">P-2010-6-20.pdf</a></p> <p>Luc 6 : 1-5, Luc 6 : 6-11</p> <p> </p> <p class="Prdication">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</p> <p class="Prdication">Voyez vous le contraste entre ces deux récits de l'Evangile ?</p> <p class="Prdication">D'un côté ces mains qui s'activent, qui arrachent et frottent les épis, ces mains qui travaillent, qui apaisent la faim ! Mais voilà que les autorités du lieu déclarent à Jésus : "C'est illégal ! Tes disciples sont dans l'illégalité. C'est un jour de sabbat !"</p> <p class="Prdication">De l'autre côté, cette main desséchée, paralysée, incapable de se tendre, ni pour donner ni pour recevoir. Et Jésus qui veut redonner vie à cette main. Mais voilà que les autorités du lieu déclarent à Jésus : "C'est illégal ! Ne te lance pas dans l'illégalité. C'est un jour de sabbat !"</p> <p class="Prdication">Le jour du sabbat a été donné dans le Décalogue pour en faire un jour pour se souvenir du don de la création, un jour fait pour recevoir, recevoir la Création, recevoir autrui, se recevoir. Un jour fait pour rendre grâce, pour être dans la reconnaissance face au Créateur et face à autrui, en qui reconnaître le visage et la présence de Dieu. Un jour pour se souvenir d'une libération qui rend la vie à nouveau possible. Quelle dérive a poussé le sabbat de la libération à l'interdit ?</p> <p class="Prdication">Ces épis arrachés et frottés le jour du sabbat pour apaiser la faim des disciples nous rappellent que nos mains sont faites pour la liberté, libérées pour servir la vie, pour s'ouvrir et permettre la rencontre, pour se tendre et pour recevoir. Ces épis arrachés et frottés le jour du sabbat, ce geste des disciples — interdit pas la loi juive mais autorisé par Jésus — nous rappellent que nous vivons d'une libération et d'un don reçus du Christ.</p> <p class="Prdication">Mais vivons-nous vraiment avec les mains libres ? Avons-nous les mains libres pour recevoir ? Cette main desséchée, paralysée, mise en avant aux yeux de tous, nous questionne. Pourquoi cette tentation constante de revenir à l'interdit ?</p> <p class="Prdication">Lorsque nos lois, nos méfiances, nos préjugés façonnent une société qui paralyse l'autre et le prive de ses capacités de contribuer, de donner : que sommes-nous en train de faire ?</p> <p class="Prdication">Quand celui qui ne travaille pas assez vite, quand celui qui n'est plus assez rentable, quand celui qui est malade, quand celui qui est réfugié est stigmatisé : que sommes-nous en train de faire ?</p> <p class="Prdication">Lorsque nous acceptons que des hommes et des femmes — en groupe — soient dénoncés, avant enquête, comme des assistés, des profiteurs ou comme des abuseurs : que sommes-nous en train de faire ?</p> <p class="Prdication">Lorsque nos lois se font l'écho de nos peurs : que sommes-nous en train de faire ? N'avons-nous pas à nouveau verrouillé le sabbat. N'avons-nous pas, nous aussi, besoin d'être questionnés, interpellés, guéris ?</p> <p class="Prdication">Nous avons vraiment besoin de nous souvenir que tout homme, toute femme, dans ce monde, vit de pouvoir donner et recevoir. Nous qui nous définissons si souvent par ce que nous faisons, par notre travail, nous devrions le savoir. Nous devrions sentir combien il est douloureux de se voir priver de la possibilité de contribuer à la vie sociale par notre travail. Nous devrions sentir combien il est douloureux de voir ses compétences, ses talents, ses dons ignorés, laissés de côté.</p> <p class="Prdication">Comme êtres humains, nous savons combien nous avons besoin de donner autant que de recevoir. Donner de notre temps, donner de notre savoir-faire, mettre nos compétences au service de la société, d'une association et pourquoi pas de la paroisse.</p> <p class="Prdication">Pourquoi en aurions-nous besoin, mais pas eux. Eux, les chômeurs ou les retraités d'ici, trop vite mis sur la touche; eux les réfugiés qui arrivent ici avec le rêve de pouvoir participer et qui trop souvent se trouvent paralysés par nos peurs, nos préjugés, nos lois.</p> <p class="Prdication">Je rappellerai juste un chiffre à propos des réfugiés : ils constituaient 6 personnes pour 1'000 habitants en Suisse à fin 2009. 6 pour 1'000, cela représente 48 personnes sur les 8'000 habitants de Bussigny. Pas de quoi penser être débordés et ériger des murs juridiques.</p> <p class="Prdication">Pour ce dimanche des réfugiés, la campagne de l'EPER s'intitule "Miser sur les compétences." En parallèle, l'OSAR (Organisation suisse d'aide aux réfugiés) fait sa campagne avec le slogan : "Les réfugiés ont tout abandonné, sauf leur talent." C'est une façon de répéter aujourd'hui la parole de Jésus : "Etends la main" pour que des vies retrouvent leur sens, pour que des personnes puissent sortir de la paralysie à laquelle ont les a obligés.</p> <p class="Prdication">En Eglise, nous cheminons à la suite d'un homme libre, Jésus. Sa vie tout entière a pris la forme d'une vie sabbatique, une vie reçue de Dieu et sanctifiée par tous ses actes. Une vie qu'il a donnée à l'humanité pour nous libérer, pour nous guérir.</p> <p class="Prdication">A sa suite, notre vie est appelée à devenir vie sabbatique, une vie consacrée à Dieu, non pas dans l'interdit de faire quoi que ce soit de peur de transgresser un commandement, mais dans la liberté d'aller et venir, de rencontrer, de frotter des épis dans ses mains pour faire jaillir de la nourriture. Une vie qui se sait redevable, reçue d'un don premier et d'une libération. Une vie qui fait de la place à l'autre, y compris pour l'exclu, pour le réfugié afin que l'échange et le don soient possibles.Une vie qui fait de la place aux talents de chacun, afin qu'il soit possible pour tous, de donner et de recevoir, de se réjouir des compétences, des capacités, de la créativité de tous ceux qui vivent à nos côtés.</p> <p class="Prdication">Pour que je puisse reconnaître en mon prochain, qu'il soit suisse ou étranger de première, deuxième ou troisième génération, l'image du Dieu créateur, le Christ me dit aujourd'hui à moi aussi : "Etends la main." Soit vivant, vis ta vie, soit sans crainte, sans paralysie. Il y a une place pour toi dans ce pays ou dans le Royaume de Dieu, comme il y a une place pour chacun, pour chacune dans le cœur de Dieu.</p> <p class="Prdication">"Etends la main" dit Jésus. Ensemble, nous sommes invités à être guéris, à vivre les mains déliées, ouvertes, pour recevoir de Dieu, et les uns des autres.</p> <p class="Prdication">Ensemble, nous sommes appelés à devenir acteurs dans la société, chacun avec ses compétences, chacun avec son savoir et son histoire. Nous sommes appelés à devenir collaborateurs d'une humanité où chacun est quelqu'un, où chaque homme, chaque femme est reconnu comme image du Dieu créateur, capable de contribuer à la construction du monde, un monde qui peut ressembler toujours davantage au Royaume des cieux que Dieu promet.</p> <p class="Prdication">Amen</p> <p>Texte d'après les propositions homilétiques de l'EPER : Dimanche des réfugiés du 20.6.2010.</p> <p>© Jean-Marie Thévoz, 2010</p>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Conte : De Noël à la Croix
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Il était beau, de la beauté immatérielle des créatures célestes, et son âme était limpide comme une goutte de rosée. Aussi les autres anges, serviteurs du Très-Haut, lui réservaient-ils leurs plus doux sourires et leurs plus innocentes gâteries.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Les plus jeunes, qui servent d'estafettes et de courriers, et qui sillonnent constamment l'éther d'un astre à l'autre pour distribuer les consignes de la journée, l'appelaient de loin pour jouer avec lui. Les anges adultes, qui ont reçu le gouvernement d'une province de l'espace céleste : soleil, nébuleuse ou constellation, lui apportaient en cadeau des fleurs cueillies sur de lointains rivages. Quand aux archanges, qui ne se dérangent que dans de très rares occasions, parce qu'ils se tiennent constamment en présence du Seigneur, il l'appelaient pour le faire sauter sur leurs genoux.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Mais, il n'est pas bon, même pour un petit ange, d'être gâté. Certes, nous savons que le Malin n'a point accès dans le Royaume des Cieux où les enfants de Dieu sont gardés contre toutes ses atteintes; cependant, à force d'être choyé, notre petit ange était devenu capricieux. Et comme il n'est point d'usage, là-haut, de contraindre personne, on ne faisait qu'en sourire doucement.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Or, la nuit où Jésus naquit, un grand cri retentit dans le Ciel, et les anges de Dieu s'assemblèrent des contrées les plus distantes pour aller, sur la terre, apporter aux hommes le message de Noël. Ils étaient douze légions.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Ils descendirent à travers l'espace, et la Judée resplendit de leur surnaturelle clarté. Les bergers qui vivaient aux champs, virent cette grande lumière, et le cantique inoubliable s'éleva :</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><i>Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux ! Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes !</i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Jamais, depuis lors, l'univers n'a retenti de pareils accents. Les anges, êtres spirituels, chantent non seulement de leur bouche, mais de tout leurs corps, de toute leur pensée, de toute leur âme. Ils chantent, pleins d'amour, sans fatigue, sans effort; leur être tout entier résonne et vibre de joie comme un violon.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Les anges s'abaissèrent encore, et c'est sur cette terre elle-même autour de l'étable de Bethléem qu'ils vinrent camper. Ils entourèrent le lieu saint d'un rempart de beauté et d'harmonie. Quelques-uns, même purent entrer; Jésus reposait dans la crèche; les bergers et les mages s'étant approchés se mirent à genoux et les anges se joignirent à eux. Toutes les voix célébraient leur reconnaissance envers Dieu.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Seul, au premier rang, le petit ange, la bouche close se taisait.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Il avait décidé qu'il ne chanterait pas. Simple caprice ? Oui, mais la bouche n'a-t-elle pas été créée pour la louange de Dieu ? Quand nos lèvres s'ouvrent, la gloire du Seigneur remplit notre cœur, et le mal n'a point de prise sur nous. Mais quand nos lèvres se ferment, en un si beau jour… et que nous sommes sur la terre…</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et le Malin, qui guette la moindre de nos défaillances, aperçut le petit ange qui ne chantait pas. Il pénétra aussitôt dans son cœur et lui ouvrit les yeux : il lui montra l'humilité de la crèche et la fragilité du bébé Jésus, identique aux enfants des hommes. Il lui fit voir Joseph et Marie comme de pauvres paysans incultes. Il lui fit trouver ridicule la dévotion éperdue des adorateurs.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Et c'est pour cet enfant-là, songeait-il, que sont toutes ces musiques, tous ces cadeaux, tous ces hommages ! On dit bien qu'il est le Messie; cependant, il n'est pas aussi beau que moi, et puis, il a faim, il a soif, et il pleure comme les petits des hommes; depuis qu'il est né, plus personne ne fait attention à moi; tout le monde se tourne vers lui. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">C'est la jalousie qui inspirait au petit ange ces vilaines pensées : non, ah! non, il ne pouvait pas se réjouir de la gloire d'un autre enfant. Il ne voulait plus se souvenir que l'enfant de la crèche était le Fils bien-aimé du Père, et que toute créature dans les Cieux et sur la Terre n'a été appelé à la vie que pour célébrer ses louanges.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"> </p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">La nuit de Noël s'achevait. Les anges remontèrent au Ciel. Et quand leur petit compagnon d'un mouvement instinctif voulut les suivre, il ne le put pas, car ses ailes étaient tombées de ses épaules. Il resta seul dans la nuit.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et quand les bergers, au petit jour, sortirent de l'étable, ils trouvèrent devant la porte un enfant vêtu d'une longue robe blanche, et qui semblait avoir froid. Comme leur cœur était, ce matin-là, rempli de bonté, ils le couvrirent et l'emmenèrent chez eux, pour en faire un berger. Et ils lui donnèrent le nom de "Tolac" ce qui signifie "vermisseau".</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Les bergers ne furent pas récompensés de leur bon mouvement. Tolac était beau de figure et très intelligent, mais il dédaignait ses parents adoptifs, qu'il trouvait pauvres et grossiers. Le travail lui répugnait. Dès qu'il fut en âge de se débrouiller, il s'en alla vers la grand-ville, avec l'intention d'y devenir un prince de ce Monde.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Nous ne raconterons pas ici les étapes de sa vie. Ce serait une bien longue et triste histoire : en effet, plus il grandissait, plus le souvenir de ses origines le poussait à mépriser les hommes qu'il savait inférieurs.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">S'il avait au moins accepté d'être un homme comme les autres, son intelligence lui eût permis de devenir l'un des premiers d'entre eux. Mais il se sentait d'une autre race. Toutes ses pensées, ses paroles et ses actes étaient dictés par le culte qu'il avait de lui-même. Sa jalousie envers tout ce qui le dépassait était tellement insatiable, qu'il ne pouvait même plus entendre parler de Dieu sans une sourde irritation. Le culte qu'on adressait à la divinité exaspérait son orgueil.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Lorsqu'il eut atteint l'âge adulte, Tolac parcourut la mer, apprit le grec, visita Athènes, Rome et Alexandrie.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Partout son charme et sa science lui attiraient des amis. Les succès qu'il remportait lui faisaient espérer les meilleures places, mais son incapacité de s'attacher à autre chose qu'à soi-même, éloignait bientôt de lui tous les cœurs. Il s'en irritait et s'aigrissait et quand ses amis l'abandonnaient, il s'en allait ailleurs.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">N'ayant pu l'emporter par la science, Tolac se jeta dans la débauche. Rentré en Judée, il étonna ses contemporains par le faste de sa vie scandaleuse. Sa maison devint le rendez-vous des moqueurs auxquels il enseignait à blasphémer. A trente-cinq ans, le corps déjà usé, animé d'une fureur croissante contre l'humanité, il rassembla quelques désespérés et se livra au brigandage. Il n'épargnait aucun voyageur, pas même les femmes et les enfants. Il pénétrait dans les synagogues le jour du sabbat et insultait Dieu. Il frappait les rabbins et s'emparait des prémices et de l'argent consacré. Sa cruauté était telle que tout le monde le redoutait. Les Juifs s'adressèrent à Ponce Pilate pour qu'il les débarrassât de lui. Tolac fut pris et conduit enchaîné à Jérusalem où le gouverneur ordonna qu'il fût crucifié.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Le lendemain, on l'emmena au Calvaire avec deux autres condamnés : un brigand comme lui et un patriote galiléen, qui prétendait-on, avait prêché la révolte contre Rome. Sur la poitrine de ce dernier oscillait un écriteau ironique ainsi rédigé : <i>Le Roi des Juifs.</i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Tolac éprouva tout d'abord pour ce compagnon d'infortune une certaine sympathie, mais il fut bientôt écoeuré par son attitude pitoyable. Tandis que les deux brigands marchaient crânement, la tête haute à travers la foule imbécile, le Galiléen, trébuchant sous sa croix, pleurait avec des femmes et des enfants qui se lamentaient sur lui.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Les trois hommes furent crucifiés. Le supplice de la soif atroce et du lent déchirement de leur chair commença. La foule se moquait du malheureux roi des Juifs : « Il a sauvé les autres et ne peut se sauver lui-même ! S'il est le roi d'Israël, qu'il descende de sa croix et nous croirons en lui ! Il s'est confié en Dieu, que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime ! »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Tolac, en ricanant, tordait déjà sa bouche pour joindre ses insultes aux leurs, lorsqu'un cri des passants l'arrêta : « Si tu est le Fils de Dieu, descends de ta croix ! »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Si tu es le Fils de Dieu ? … » Tolac tourna la tête vers le Galiléen et son regard d'ange déchu reconnut aussitôt, sous la couronne d'épines, l'enfant de Bethléem, le Fils de Dieu !</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Alors son cœur se souleva d'une haine triomphante : « Ah ! te voilà, mon rival ! disait-il en lui-même. Tu as voulu les hommages du monde entier, tu m'as enlevé la part d'admiration qui me revenait, tu m'as fait chasser du Paradis, tu as cru que les hommes s'agenouilleraient devant toi, comme les anges de la nuit de Noël ! Voilà ce que l'on gagne à vouloir faire le Sauveur ! Mais sur la terre, ce n'est pas Dieu qui règne, c'est le Malin ! Tu es vaincu. J'ai la satisfaction d'avoir contribué à ta défaite et d'assister, mourant à ta déchéance. Ta honte. C'est l'abaissement de Dieu lui-même. Je vais disparaître, mais je t'entraîne dans le néant avec moi ! »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Comme s'il avait entendu les paroles que Tolac avait prononcées au-dedans de lui-même, Jésus tourna le tête et regarda le brigand. Tolac soutint fièrement ce regard : il était prêt à la lutte. Il attendait que Jésus répondît à sa haine par de l'indignation. Il y aurait de dures paroles peut-être, mais Tolac ne se laisserait pas abaisser !</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Or Jésus ne dit rien. Ses yeux étaient extrêmement tristes et extrêmement bons. Ils semblaient dire :</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Je te reconnais, moi aussi, je sais qui tu es : l'ange déchu de ma nativité. Tu as voulu m'abattre et tu as réussi. C'est bien à cause de toi que je suis ici, à cause de ta jalousie et de celle de tous les hommes. C'est par ton crime que je vais mourir. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Mais, chose étrange, le langage des yeux de Jésus n'offrait à Tolac l'occasion d'aucune revanche.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Si Jésus s'était mis en colère, Tolac se serait senti le plus fort, il se serait réjoui de l'avoir fait descendre à son niveau. Mais il ne s'attendait pas à une telle douceur.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et les yeux de Jésus continuaient de parler :</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Oui, c'est à cause de toi et pour toi que je meurs. J'aurais pu te rejeter. C'est ce que tu voulais, n'est-ce pas ? Eh bien, non ! Tu ne m'empêcheras pas de t'aimer, pauvre ange déchu. Je remporte sur toi la victoire de l'amour en donnant ma vie pour toi. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et soudain le regard brillant et dur de Tolac se mouilla de larmes. Sous les yeux de Jésus, il baissa la tête.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Or, à ce même instant, l'autre brigand, excité par la foule, se mit à injurier Jésus : « N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous ! »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Tolac ne put supporter d'entendre insulter par un autre Celui qui volontairement s'était abaissé pour lui. Sans comprendre encore ce qui se passait en lui, il redressa la tête, ouvrit la bouche et se mit à défendre d'une voix forte son nouvel ami : « Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et d'avoir ainsi, de sa bouche, confessé le Dieu qu'il avait tant haï, Tolac se trouva soudain libéré de sa jalousie. Il se souvint aussitôt du cantique appris jadis pour la nuit de Noël et se mit à chanter les strophes :</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><i>Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux ! Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes !</i></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Ce n'était certes plus la voix pure d'un enfant, ni la voix céleste d'un ange qui s'élevait ainsi, mais la voix rauque d'un homme tombé très bas, et près de mourir.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Ce n'était certes par un chant harmonieux, mais un hymne quand même et un témoignage rendu devant l'autre brigand. Et quand Tolac eut terminé la strophe de Noël, il y ajouta la strophe de Vendredi-Saint :</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes, mais celui-ci n'a rien fait de mal. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« Jésus n'a rien fait de mal ! songeait Tolac. Il était saint et c'est moi qui l'ai conduit à la mort en voulant me mettre à sa place ! Ah ! si je pouvais, à la dernière heure, tenter quelque chose pour le délivrer ! Mais il est trop tard. Jésus va mourir et moi aussi. Dieu est tout de même vaincu ! »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Le regard de Tolac se tourna vers Jésus pour quêter au moins un peu d'espoir, mais la tête du Sauveur était penchée en avant, et ses yeux semblaient déjà voilés par la mort. Alors comme la vie de Tolac s'enfuyait également de son propre corps et que l'ombre de la mort envahissait son âme, sa bouche, plus croyante que son cœur, confessa de nouveau le Rédempteur en criant d'une voix forte : « Fils de Dieu, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Les lèvres de Jésus bougèrent à peine, mais Tolac entendit distinctement la réponse : « Je te le dis, en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">En cet instant, Tolac reconnut ce qu'il avait toujours su, lorsqu'il était encore un ange et même lorsqu'il reniait son Dieu.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">« L'amour est plus fort que la mort. Dieu ne peut périr. Celui qui vient de me donner sa vie ressuscitera. Par lui, je ressusciterai aussi. »</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;">Et il se laissa glisser dans la mort.</p> <p class="MsoNormal" style="text-indent: 1cm;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family: Arial;">© Récit de André Trocmé, Des anges et des ânes, Genève, Labor et Fides, 1965, p. 9-16</span></p> <!--EndFragment-->
Beren
http://brelevenez.hautetfort.com/about.html
La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon Saint Luc
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2010-03-23T21:02:00+01:00
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<div style="text-align: center"><img src="http://brelevenez.hautetfort.com/media/01/02/227799196.JPG" id="media-2352479" alt="a.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /> <div style="text-align: center"><img src="http://brelevenez.hautetfort.com/media/01/00/1244891724.JPG" id="media-2352482" alt="b.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /> <div style="text-align: center"><img src="http://brelevenez.hautetfort.com/media/01/02/2001970172.JPG" id="media-2352484" alt="c.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /> <div style="text-align: center"><img src="http://brelevenez.hautetfort.com/media/02/01/982286356.JPG" id="media-2352486" alt="d.JPG" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></div> <br /></div> </div> </div>
Jean-Marie Thévoz
http://clamans.hautetfort.com/about.html
Luc 7. Jésus est fâché ! Il déteste les excuses qui permettent de se dérober.
tag:clamans.hautetfort.com,2010-02-02:2589753
2010-02-02T12:05:00+01:00
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Il déteste les excuses qui permettent de se dérober.</span></p> <p class="Prdication"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times;">Télécharger en pdf : <a href="http://clamans.hautetfort.com/media/02/02/359676097.pdf" id="media-2481455" name="media-2481455">P-2010-1-31.pdf</a></span></span></p> <p class="Prdication">Luc 7: 18-48</p> <p class="Prdication">Chères paroissiennes, chers paroissiens,</p> <p class="Prdication">Jésus est fâché ! Oui, Jésus est fâché. Vous ne l'avez pas senti à la lecture de ces récits ? Oui, moi je sens toute l'exaspération de Jésus vis-à-vis de ceux qu'il rencontre. Il y a d'abord les envoyés de Jean Baptiste qui veulent savoir si Jésus est vraiment le Messie, ou pas.</p> <p class="Prdication">Pour répondre à leur question, Jésus ne dit rien, il part dans une frénésie de guérison, maladies, maux, souffrance, aveuglement; Jésus guérit à tour de bras. Puis, enfin, il parle aux envoyés : "Allez raconter à Jean ce que vous avez vu." (Luc 7:22) Une façon de dire : "Mais ouvrez les yeux ! Ce que je fais est explicite, non ?" Il faudrait une patience d'ange pour ne pas être exaspéré par cette incrédulité. Mais peut-être que Jésus avait cette patience ?</p> <p class="Prdication">Ensuite, Jésus interpelle les foules qui le suivent et qui avaient suivi Jean Baptiste auparavant. C'est une foule mélangée, le petit peuple, mais aussi ceux qui collaborent avec les Romains et collectent pour eux les taxes et les impôts, et quelques représentant des autorités, les scribes et de la bourgeoisie, les pharisiens. (Luc 7:29-31)</p> <p class="Prdication">Ils étaient attirés par Jean Baptiste. Maintenant, ils suivent Jésus qui se demande ce qu'ils cherchent. "Qu'êtes-vous aller chercher auprès de Jean Baptiste ?" (Luc 7:24-26) Qu'est-ce qui vous attirait chez lui ? Ni la fragilité, ni le luxe, peut-être le message ?</p> <p class="Prdication">Et Jésus sait que les gens ont été partagés. Le peuple et les collecteurs d'impôts ont demandé le baptême à Jean, alors que d'autres l'ont rejeté, il était trop extrémiste pour eux. Et Jésus — pensant tout haut, fâché contre leur versatilité, leurs incohérences — se demande à quoi il peut comparer la génération qu'il a sous les yeux.</p> <p class="Prdication">Alors, il les compare à un groupe d'enfants qui joue sur la place publique. Enfin, ils voudraient jouer, mais ils restent inertes. L'un propose : "Et si on jouait à la noce ?" Mais personne ne bouge, c'est bôf… Alors, un autre propose : "Vous êtes tellement amortis qu'on devrait jouer à l'enterrement !" (Luc 7:32) Mais même cette provocation ne fait bouger personne.</p> <p class="Prdication">Voilà à quoi ressemble cette génération dit Jésus à travers cette parabole, une génération d'indifférents, de blasés, de sans réaction, d'apathiques. Immobiles, bloqués, paralysés, repliés sur eux-mêmes.</p> <p class="Prdication">Je vous avais dit que Jésus était fâché. Oui, il voudrait secouer cette génération. Vous n'êtes contents de rien ni de personne. Jean Baptiste est venu comme un ascète et vous avez dit : « Il a un démon » (Luc 7:33). Je viens et je me mêle à la vie, je mange avec tout le monde et cela ne vous convient pas non plus. Qu'est-ce qui cloche ? Qu'est-ce qui vous paralyse ?</p> <p class="Prdication">Dans notre génération aussi on a cette impression de paralysie. Les gens ne s'engagent plus, ils ne sortent plus de chez eux pour des activités en commun. Toutes les sociétés locales ont de la peine à trouver des gens pour leurs Comités. chacun est scotché devant son journal ou sa TV. On entend beaucoup d'excuses : "J'ai trop à faire, je n'ai pas le temps. Je ne peux pas m'occuper de toute la misère du monde. Ce que je peux faire, ce n'est qu'une goutte d'eau dans la mer, c'est inutile. D'ailleurs, les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres. Ou encore : aider n'aide pas, mais maintient dans la dépendance."</p> <p class="Prdication">Autant de phrases qui servent à justifier l'inaction, l'immobilisme, la paralysie. De nos jours, il faut dépasser les 100'000 morts pour faire bouger les gens, n'est-ce pas ? Pas vous qui vous êtes déplacés ce matin à l'église, je parle de ceux qui sont restés chez eux.</p> <p class="Prdication">C'est contre cet immobilisme que Jésus se fâche. Et avec sa petite parabole, il coince ceux qui cherchaient à se défiler. Ceux qui avaient de bonnes excuses pour ne pas suivre Jean Baptiste, Jésus les coince, ils devraient le suivre lui !</p> <p class="Prdication">Jésus accuse, Jésus critique ces excuses, ces raisonnements qui justifient l'immobilisme, le retrait, la non-intervention, le non-engagement. Qui voulez-vous suivre si vous ne suivez ni celui qui jeûne, ni celui qui mange ? Qui voulez-vous suivre si vous ne suivez pas celui qui vit isolé dans le désert, ni celui qui se mêle à la vie des humains ? Décidez-vous nom d'une pipe !</p> <p class="Prdication">Jésus est fâché ! Mais fâché contre les excuses, les raisonnements tordus qui servent de paravent, d'échappatoire aux engagements ou aux responsabilités. Jésus n'a jamais coincé personnes sur ses faiblesses, ses incapacités, ses infirmités ou ses vulnérabilités. Par contre, il est intraitable face à l'hypocrisie, face aux raisonnements dilatoires, face à la logique tordue qui permet la fuite.</p> <p class="Prdication">Je pense que c'est ce qu'il dit dans la conclusion de la parabole, une conclusion un peu énigmatique dans nos traductions. Le texte grec nous dit ceci : "la sagesse est justifiée par tous les enfants de la sagesse" ce qui est généralement compris comme "seuls les sages peuvent reconnaître la sagesse" dans le même sens qu'il dit ailleurs "Que ceux qui ont des oreilles pour entendre écoutent" (Luc 8:8).</p> <p class="Prdication">Mais si Jésus est fâché, je pense qu'il met de l'ironie dans cette phrase. Alors, il faut la comprendre comme disant : les enfants de la sagesse justifient la sagesse, ce qui signifie en termes actuels : "les raisonneurs donnent raison à leurs raisons" ou en termes plus communs : "vous pouvez remballer vos excuses."</p> <p class="Prdication">Jésus est fâché parce qu'il déteste l'hypocrisie et les excuses qui permettent de se dérober à ses devoirs ou à la volonté de Dieu. Mais, tout fâché qu'il est, Jésus n'abandonne pas sa tendresse et sa compassion, comme le montre le récit suivant où il est invité à manger chez Simon le pharisien.</p> <p class="Prdication">Jésus combat toutes nos excuses, toutes nos dérobades, pour nous amener au cœur de la vie, là où il y a la joie des chansons et de la danse, comme les émotions de tristesse ou de colère dans les moment de perte.</p> <p class="Prdication">Jésus cherche à désarmer notre raison, nos bonnes raisons pour ouvrir notre cœur à nos sentiments et à nos émotions, pour ouvrir notre cœur à la présence de l'autre, à l'amour et à la charité. Jésus nous ouvre le cœur pour nous redonner toute notre mobilité, pour chanter et danser et pour nous permettre d'approcher les autres en confiance.</p> <p class="Prdication">Laissons Jésus nous guérir de nos paralysies et nous mettre en mouvement vers notre prochain.</p> <p class="Prdication">Amen</p> <p class="Prdication">© Jean-Marie Thévoz, 2010</p> <!--EndFragment--><!--EndFragment-->
Paroisse St Pierre
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Quelques nouvelles des groupes de lecture de l'Evangile de St Luc
tag:saintpierre-bonsecours.hautetfort.com,2010-02-01:2589069
2010-02-01T22:15:00+01:00
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Epinal ; musée de l'Image Depuis octobre, 37 personnes se...
<div style="text-align: center;"><img src="http://saintpierre-bonsecours.hautetfort.com/media/01/02/1388088330.jpg" alt="luc.jpg" id="media-2253561" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" /></div> <div style="text-align: left"> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Epinal ; musée de l'Image</span></div> </div> <p>Depuis octobre, 37 personnes se retrouvent tous les mois pour lire ensemble l'<strong>Evangile de St Luc.</strong></p> <p>Durant les mois de Janvier, février et mars, les réunions ont lieu par quartier et la personne qui reçoit est chargée d'inviter autour d'elle dans son quartier. Nous avons commencé avec la rue du Clos Hinzelin, et rues avoisinantes et nous étions 17 pour se rencontrer, se connaître car la plupart étaient des nouveaux et pour lire ensemble les chapitres 3 et 4 de St Luc. Ce fut un moment très fort et très étonnant de dialogue entre "voisins" et l'occasion d'une rencontre en profondeur.</p> <p>Voici la suite du programme:</p> <p>- 3 février salle du 57 bis av de Lattre de Tassigny pour les extérieurs à la paroisse</p> <p>- 10 février chez Anne Marie Cordier pour l'avenue de Strasbourg</p> <p>- 16 mars pour l'outre canal chez Desandes</p> <p>- <strong>18 mars pour TOUS</strong> à St Pierre lecture méditée et chantée de la Passion selon St Luc</p> <p>- <strong>6 avril : 20H</strong> avec collation pour tous rencontre finale.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 2. Noël, c'est Dieu auprès de nous : Emmanuel !
tag:clamans.hautetfort.com,2010-01-13:2555786
2010-01-13T07:13:00+01:00
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Tout ne va-t-il pas de plus en plus mal ? Ne nous demandons-nous pas, avec l'ensemble de nos contemporains : mais où est Dieu, que fait-il, nous a-t-il abandonnés ?</p> <p class="Prdication">Je crois que nous rêvons encore à un Dieu Père Noël, qui nous donne les cadeaux que nous avons commandé, qui soit partout au même moment à réaliser nos rêves. Nous rêvons encore d'un Dieu tout-puissant qui nous remplace dans nos tâches et nos devoirs. Pourtant, à Noël, Dieu se présente justement autrement. Il n'est plus le Dieu de l'Histoire et des pouvoirs. Il est un Dieu humble et sans pouvoir, juste présent dans notre monde à nous, juste présent avec nous, à nos côtés, dans l'impuissance du bouleversement des situations. Il se glisse dans les interstices de l'Histoire, pour nous rejoindre dans l'intimité de nos relations. Alors j'ai cherché dans mon environnement, dans ce que je vis, où Dieu se refuse et où il se révèle comme Emmanuel, Dieu avec nous.</p> <p class="Prdication">J'ai parcouru les rues de Lausanne et de Bussigny, j'y ai vu des décorations brillantes et des lumières étincelantes pour faire ambiance de Noël, mais je n'ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai lu les journaux avec impatience relater la rencontre des grands à Copenhague, j'ai attendu des décisions pour sauver notre planète, mais je n'y ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai regardé le film du dimanche soir, je me suis distrait, mais je n'ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai vu une grand-maman prendre dans ses bras son petit-fils, pour le soulager de son chagrin, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois des bergers s'agenouiller devant un bébé couché dans une crèche et s'émerveiller, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">J'ai visité des cathédrales, des abbayes magnifiques, même des mosquées à l'architecture impressionnante, mais je n'ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai lu que l'empereur Auguste avait donné l'ordre de recenser tous les habitants de l'empire romain, mais je n'y ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai vu des hommes et des femmes se réunir dans un salon et prier les uns pour les autres, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">J'ai vu une mère relever son enfant et souffler sur son genou avec tendresse, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois une communauté d'hommes et de femmes se rassembler dimanche après dimanche dans son lieu de culte, malgré les sarcasmes sur les Eglises vides, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">J'ai vu tomber le mur de Berlin (dans mon fauteuil) puis commémorer les 20 ans de cette chute et je me suis demandé…, mais je n'y ai pas vu Dieu.</p> <p class="Prdication">Je vois les chefs d'Etats se rassembler, G7, G20, pour faire des promesses d'améliorer le monde, sans rien perdre de leurs profits, mais je doute d'y voir Dieu.</p> <p class="Prdication">J'ai vu un homme pleurer du fond de sa détresse et déposer une fleur sur la tombe de son épouse, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois des jeunes s'exercer ensemble à la foi, au chant et à la prière, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">J'ai lu qu'un lépreux guéri était retourné dire merci pour sa guérison, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Des mages sont allés au Palais d'Hérode pour y chercher le roi des juifs qui devait naître, mais ils n'y ont pas trouvé Dieu.</p> <p class="Prdication">Je connais quelques personnes qui vont voir des résidents en EMS, bien après avoir perdu le proche qui s'y trouvait, juste pour y apporter un peu de chaleur, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">J'ai vu des mages apporter des présents dans une étable, sur la foi de quelques lignes de l'Ecriture sainte, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois des femmes faire des cakes et des gâteaux pour le marché missionnaire, un apéritif ou la fête paroissiale, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois des hommes et des femmes se rassembler pour partager le pain et le vin et créer une communauté, par delà leurs différences, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Je vois que l'esprit de Noël vit encore. Que Dieu nous ouvre les yeux pour le voir chaque jour à nos côtés. Joyeux Noël, Dieu avec nous, Emmanuel !</p> <p class="Prdication">Amen</p> <p class="Prdication">© Jean-Marie Thévoz, 2010</p> <!--EndFragment-->
Paroisse St Pierre
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Lecture de l’Evangile de St Luc
tag:saintpierre-bonsecours.hautetfort.com,2009-12-13:2513229
2009-12-13T17:35:42+01:00
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Mardi 15 décembre 20H-22H salle St Vincent de Paul Lecture commune...
<p><span style="font-size: medium;"><span style="color: #993366;"><strong>Mardi 15 décembre 20H-22H salle St Vincent de Paul</strong></span></span></p> <p>Lecture commune de St Luc chapitre 2.</p> <p> <i>On peut toujours participer même si on n'a pas pu venir aux rencontres précédentes.</i></p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 12. Allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.
tag:clamans.hautetfort.com,2009-06-09:2231121
2009-06-09T09:40:00+02:00
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Luc 12 31.5.2009 Allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde...
<p>Luc 12</p> <p>31.5.2009<br /> Allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.<br /> Gn 2 : 4b-8 Ac 2 : 1-4 Lc 12 : 49-50<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens, chères familles,<br /> La Pentecôte marque dans le parcours des Evangiles un aboutissement. Après le départ de Jésus — à l'Ascension — les disciples reçoivent l'Esprit de Dieu pour être, en eux, la présence de Jésus pour les guider dans leur nouvelle vie.<br /> Mais la Pentecôte n'est pas seulement — même si c'est déjà beaucoup — un événement pour les disciples, pour les croyants, pour les chrétiens. Je crois que la Pentecôte est l'aboutissement, l'achèvement, l'accomplissement de l'œuvre créatrice de Dieu. La Pentecôte est l'achèvement de la création voulue par Dieu, pas seulement pour les croyants, mais pour tous les humains, pour toute l'humanité. La création n'est pas un projet pour les seuls croyants, mais l'aventure dans laquelle est embarquée toute l'humanité et toute la terre.<br /> L'être humain ne naît pas achevé, accompli. L'être humain vient à la vie, tout petit, dépendant, vulnérable, mais en même temps avec un infini de possibilités. L'être humain est un être en développement, en devenir, et le temps de notre existence nous est donné pour accomplir notre développement, notre vocation.<br /> La Bible en parle en images à décrypter, elle nous signale des étapes, des passages, des perspectives. Dans un des récits de création, on entend que Dieu fait l'être humain — Adam — à partir de la terre en façonnant de la poussière, puis en lui insufflant l'haleine de vie (Gn 2:7).<br /> (1) Premier élément : la terre, ce qui fait que nous sommes des terriens, des êtres liés à notre planète. Nous avons un corps, nous sommes un corps et notre société insiste beaucoup pour que nous nous occupions de cette partie de nous-mêmes ! Il faut se nourrir et bien. Il faut l'entretenir (sport), il faut l'embellir (il y a quantité de produit qu'on veut nous vendre pour cela), il faut le soigner, le satisfaire, etc… Mais nous ne sommes pas que de la chair.<br /> (2) Nous sommes animés par cette haleine de vie que Dieu nous a insufflé. On pourrait dire que ce sont nos émotions qui nous font nous sentir vivants : la joie et la tristesse, la peur ou la colère, l'envie ou la satisfaction. Cela nous anime, cela nous meut, parfois cela nous déborde et nous nous laissons emporter,<br /> (3) Mais la vie ne s'arrête pas là non plus. Dieu nous appelle à ne pas en rester là, au corps et aux émotions; il nous appelle à tisser des relations, à développer des liens, à faire circuler l'affection et l'amour. Nous découvrons là une nouvelle dimension, marquée autant par le beau et le bien que par l'échec et le mal. Autant on se sent bien lorsqu'on est aimé, autant la souffrance nous assaille lorsqu'une parole nous blesse et met en cause l'affection éprouvée.<br /> La Bible en parle en termes d'eau. L'eau de la source ou du puits qui donne la vie, rafraîchit ou purifie. L'eau du baptême qui efface toute vie ancienne pour permettre un recommencement dans nos relations. L'eau de la Mer Rouge traversée pour sortir de l'esclavage et inaugurer une nouvelle liberté. L'eau du Jourdain, franchie pour quitter le désert et entrer dans la terre promise.<br /> Nous avons, dans nos vies, à franchir des étapes, à quitter des états pour de nouveaux horizons, nous avons à dépasser des sentiments négatifs pour entrer dans de nouvelles relations. Une vie nouvelle pour des relations nouvelles. Dieu nous offre la possibilité, à tout moment, de puiser à la source de la vie pour devenir ressources pour d'autres. Dans ces passages, nous recevons un nouveau souffle.<br /> (4) Mais la Bible nous parle encore d'une étape supplémentaire : le feu. Vous avez entendu cette phrase énigmatique de Jésus : "Je suis venu apporter le feu sur la terre et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé !" (Luc 12:49).<br /> Phrase énigmatique, parce qu'on associe le feu avec la destruction, avec la colère de Dieu, avec le jugement ou la vengeance, il n'y a qu'à penser à Sodome et Gomorrhe. Or nous avons de Jésus l'image de quelqu'un apportant la paix, le calme, la sérénité et un amour que nous confondons trop souvent avec la simple gentillesse.<br /> Dans la Bible, le feu est souvent associé à la violence ou au jugement, c'est vrai, mais pas seulement. Il est aussi le lieu de la révélation de la présence divine. Pensez au buisson ardent que découvre Moïse dans le désert (Ex 3:2). En regardant un feu on voit les étincelles et la fumée s'élever dans les airs. Le feu est ce qui élève l'âme vers Dieu, ce qui éclaire, illumine notre esprit. Il donne de l'ardeur, il embrase et là l'image débouche sur un amour dévorant, sur un amour communicatif, contagieux, qui transforme tout ce qu'il touche.<br /> En donnant sa vie pour nous sur la croix, Jésus a allumé le feu de l'amour, du don de soi. Le feu, les flammes que reçoivent les disciples à la Pentecôte sont un second baptême, une révélation de cet amour contagieux que nous communique le Christ.<br /> Comme dernière étape, Dieu nous appelle à une élévation nouvelle dans nos relations. Il ne s'agit pas seulement d'avoir de bonnes relations avec les autres, d'être en bonne entente et de pouvoir co-habiter tous ensemble sur cette même planète. Il s'agit de construire un monde plus pacifique, plus accueillant pour tous.<br /> Comme le feu, c'est un jugement sur la violence de ce monde, sur tous ses disfonctionnements et tous les égoïsmes rassemblés. C'est un feu qui plaide pour la destruction du mal, mais par le don de soi, pas par la destruction de l'autre. Jésus allume un feu sur la terre, mais un feu d'amour, une passion dirigée vers la vie, vers le soutien et le développement, vers la justice et la paix. Une passion qui combat toujours dans le plus grand respect de l'autre.<br /> Le Christ sur la croix nous a montré la voie : à nous d'allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.<br /> Avec l'air et la terre, nous sommes des habitants de cette terre. Avec l'eau, nous puisons à la vie de Dieu et nous devenons des ressources de vie pour ceux qui nous entourent. Avec le feu de l'amour, nous accomplissons dans notre existence la finalité de la création voulue par Dieu.<br /> Dieu souhaite que nous soyons des feux qui éclairent, qui réchauffent, qui transmettent la chaleur de l'amour, de son amour infini autour de nous. Voilà ce que nous recevons à la Pentecôte, voilà ce à quoi nous sommes appelés, voilà notre vocation.<br /> Amen<br /> © Jean-Marie Thévoz, 2009</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 4. Directives pour une Eglise dynamique
tag:clamans.hautetfort.com,2008-05-27:1635600
2008-05-27T16:16:00+02:00
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Luc 4 25.5.2008 Une prédication de Martin Luther King Luc 4 :...
<p>Luc 4</p> <p>25.5.2008<br /> Une prédication de Martin Luther King<br /> Luc 4 : 16-21 Mt 11 : 28-30<br /> <br /> Directives pour une Eglise dynamique.<br /> Prédication prononcée par Martin Luther King en l'église baptise d'Ebenezer à Atlanta, le 5 juin 1966.<br /> <br /> J'aimerais ce matin vous soumettre l'hypothèse que nous, disciples de Jésus-Christ et responsables de la vie de son Eglise, avons aussi quelques directives de base à suivre. Quelque part, derrière le mince voile d'éternité, Dieu présente ses directives. Et à travers ses prophètes et plus encore par son fils Jésus-Christ, il déclare : « Il y a des choses que mon Eglise doit accomplir. Il y a des directives que mon Eglise doit suivre. » Et si nous, dans l'Eglise ne voulons pas que les crédits de grâces du trésor divin soient coupés, nous devons suivre ces directives. Elles nous sont clairement données dans les mots prononcés par notre Seigneur et Maître, un jour lors de sa venue au Temple, alors qu'il cite Esaïe : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il ma conféré l'onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, il m'a envoyé guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté, proclamer une année d'accueil par le Seigneur. » (Lc 4:6-22) Ce sont les directives.<br /> <br /> L'Eglise, voyez-vous, n'est pas un club social (…). L'Eglise n'est pas un centre de divertissement (…)<br /> En dernière analyse, l'Eglise a un but. L'Eglise se bat avec ce qui compte le plus pour l'homme. Et par conséquent elle doit suivre certaines directives. (…)<br /> <br /> Commençons par réfléchir au fait que si l'Eglise veut suivre ces directives, elle doit guérir ceux qui ont le cœur brisé. Il n'y a probablement pas de situation plus tourmentée que d'avoir le cœur brisé. Voyez-vous le fait d'avoir le cœur brisé ne traduit pas une condition physique, mais une condition d'épuisement spirituel. Et qui d'entre vous n'a jamais éprouvé cela ? Je dirais même qu'une telle condition est le fruit de la désillusion. Et je ne crois pas que beaucoup de mes auditeurs ce matin n'aient jamais éprouvé cela.<br /> <br /> (…)MLK donne 3 exemples : Un jeune qui ne peut faire les études qu'il espérait faire, un couple qui voit se briser le rêve de leur mariage et une famille qui lutte pour élever ses enfants mais les voit emprunter une mauvaise voie. Il reprend…<br /> <br /> Et c'est ainsi que grandit la tragédie ultime de la vie, ce quelque chose qui brise le cœur. Qui ce matin n'en a jamais fait l'expérience ? Lorsque le cercueil passe dans l'allée centrale. Cette expérience que l'on appelle la mort, l'irréductible dénominateur commun entre tous les hommes. Et personne ne peut perdre un bien-aimé, une mère, un père, une sœur, un frère, un enfant, sans en avoir le cœur brisé. Avoir le cœur brisé est une réalité de la vie.<br /> Et dimanche après dimanche, semaine après semaine, des gens se rendent à l'église de Dieu avec le cœur brisé. Ils ont besoin de paroles d'espérance. Et l'Eglise a une réponse — si elle n'en a pas, ce n'est pas une Eglise. L'Eglise doit dire en substance qu'avoir le cœur brisé est un fait de la vie. Qu'il ne s'agit pas de fuir lorsque vous en faites l'expérience. Ni de réprimer. Ni de traiter avec cynisme. Ne devenez pas méchants lorsque cela vous arrive. L'Eglise doit proclamer aux hommes et aux femmes que le vendredi saint est un fait de la vie, que l'échec fait partie de la vie. Certains ne dépendent que de leurs succès, que de ce qu'ils accomplissent. Aussi, lorsque surviennent les difficultés et les fardeaux de la vie, il ne peuvent les assumer.<br /> Mais l'Eglise doit dire à ces hommes que le vendredi saint fait autant partie de la vie que Pâques, l'échec autant que la réussite, la désillusion autant que l'accomplissement. Et l'Eglise doit dire aux gens de prendre en charge leur fardeau, leur peine, les inciter à y être attentifs, à ne pas les fuir. Dites-vous, c'est ma peine et je dois la porter. Examinez-la sérieusement et interrogez-vous : “Comment puis-je transformer ce handicap en avantage ?"<br /> C'est le pouvoir que Dieu vous donne. Il ne dit pas que vous n'aurez pas de tension, que nous n'éprouverez pas de désillusion, que vous échapperez aux ennuis et aux difficultés. Mais ce que dit la religion, c'est ceci : Si vous avez foi en Dieu, Dieu a le pouvoir de vous donner un équilibre intérieur au travers même de votre peine. Aussi ne laissez pas votre cœur se troubler. « Si vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jn 14:1) Une autre voix résonne : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. » (Mt 11:28) Comme pour dire : Venez à moi, vous tous qui êtes écrasés. Venez à moi, vous tous qui êtes frustrés. Venez à moi, vous tous dont les esprits sont assombris par les nuages de l'anxiété. Venez à moi, vous qui n'en pouvez plus. Venez à moi, vous tous qui avez le cœur brisé. « Venez à moi, vous tous qui êtes chargés de lourds fardeaux, et je vous donnerai le repos. » (Mt 11:28) Et le repos que donne Dieu est un repos qui dépasse toute compréhension. Le monde ne comprend pas ce genre de repos, car c'est un repos qui vous rend capables de tenir au milieu de la tempête et de vous maintenir dans un calme intérieur. Si l'Eglise suit ses directives, elle guérit ceux qui ont le cœur brisé. <br /> <br /> Deuxièmement, quand l'Eglise suit ses directives, elle proclame la libération des captifs. C'est le rôle de l'Eglise : libérer les gens. Cela signifie simplement libérer ceux qui sont esclaves. Cependant, notez-le, certaines Eglises ne lisent jamais cette partie. Certaines Eglises ne s'estiment pas concernées par la libération de quiconque. (…) Ensuite vous avez un autre groupe, assis, qui aimerait bien faire quelque chose à propos de l'injustice raciale, mais qui craint les représailles sociales, politiques ou économiques, d'où son silence. (…)<br /> L'Eglise est appelée à libérer ceux qui sont captifs, libérer ceux qui sont victimes de l'esclavage de la ségrégation et de la discrimination, ceux qui sont pris dans l'esclavage de la peur et du préjugé.<br /> <br /> Et l'Eglise [3e], si elle agit en conformité avec ses directives, doit prêcher l'année de la faveur du Seigneur. Vous savez, l'année de la faveur du Seigneur, c'est une année de faveur aux yeux de Dieu parce qu'elle remplit les exigences de son Royaume. Quelques-uns en lisant ce passage estiment qu'il évoque une période au-delà de l'histoire, mais je vous le dis ce matin, l'année de la faveur du Seigneur peut se réaliser cette année. Et l'Eglise doit le prêcher.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est n'importe quelle année où l'homme décide de bien agir.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est n'importe quelle année où l'homme cessera de lyncher et de tricher. (…)<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes apprendront à vivre fraternellement ensemble.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes hisseront leur théologie à la hauteur de leur technologie. (…)<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes hisseront leur moralité à la hauteur de leur mentalité.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les dirigeant du monde s'assiéront à la table de négociation et comprendront que [comme le disait Kennedy] à moins que le genre humain ne mette un terme à la guerre, c'est la guerre qui mettra un terme au genre humain.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes martèleront leurs épées pour en faire des socs de charrue, et leurs lances des serpes.; où les nations ne se lèveront plus les unes contre les autres et n'apprendront plus à faire la guerre. (Es 2:4) (…)<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes feront pour les autres ce qu'ils voudraient qu'ils leur fissent à eux-mêmes.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes aimeront leurs ennemis, béniront ceux qui les maudissent et prieront pour ceux qui les calomnient.<br /> L'année de la faveur du Seigneur, c'est cette année où les hommes découvriront que Dieu les a tous créés d'un seul sang pour peupler la surface de la terre (Ac 17:26).<br /> <br /> Ce sont les directives, et si seulement nous les suivons, nous serons prêts pour le Royaume de Dieu, accomplissant ce que l'Eglise de Dieu est appelée à faire. Nous ne serons pas un club social. Nous ne serons pas un petit centre de divertissement. Mais nous serons concernés par quelque chose de sérieux, apporter le Royaume de Dieu sur terre.<br /> Il me semble entendre le Dieu de l'univers s'adresser à l'Eglise en souriant : « Tu es une grande Eglise, car j'ai eu faim et tu m'as donné à manger. Tu es une grande Eglise, car j'étais nu et tu m'as vêtu. Tu es une grande Eglise, car j'étais malade et tu m'as visité. Tu es une grande Eglise, car j'étais en prison et tu m'as apporté consolation en venant à moi. » (Mt 25:35-36) Et c'est cette Eglise-là qui va sauver le monde.<br /> « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a conféré l'onction pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la libération et pour prêcher l'année de la faveur du Seigneur. » (Es 61:1-2)<br /> <br /> © Extraits tirés du livre : Martin Luther King, Minuit, quelqu'un frappe à la porte, Les grands sermons de Martin Luther King, Paris, Bayard, 2000, pp. 119-127 (traduction de l'américain par Serge Molla).</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 24. Nous avons plus de chance, nous aujourd'hui, que les disciples au matin de Pâques.
tag:clamans.hautetfort.com,2008-04-03:1546436
2008-04-03T08:57:00+02:00
2008-04-03T08:57:00+02:00
Luc 24 23.3.2008 Nous avons plus de chance, nous aujourd'hui, que les...
<p>Luc 24</p> <p>23.3.2008<br /> Nous avons plus de chance, nous aujourd'hui, que les disciples au matin de Pâques.<br /> Luc 18 : 31-34 Luc 24 : 1-12<br /> <br /> <br /> Chers amis,<br /> Ce matin, nous fêtons la résurrection du Christ ! Ce matin, nous nous rappelons le premier dimanche de Pâques, la première aube pascale où les femmes ont découvert le tombeau vide et ont été porter la nouvelle de la résurrection aux autres disciples !<br /> Nous avons raison de nous réjouir, nous avons raison de laisser éclater notre joie et notre foi en la résurrection, car nous pouvons le faire, aujourd'hui, bien mieux que les disciples au premier matin de Pâques. Oui, je crois que nous avons plus de chance, nous aujourd'hui, que les disciples au matin de Pâques. Il nous est plus facile de croire au Christ ressuscité aujourd'hui, au XXIe siècle, que le surlendemain de la mort de Jésus.<br /> Je sais que la plupart des gens regrettent le passé et qu'ils pensent qu'il aurait été plus facile d'être croyant, de croire à la résurrection en assistant aux apparitions de Jésus avec ses disciples. Et bien, je crois que c'est une erreur.<br /> D'abord, lisons les textes, tels qu'ils sont écrits, et non pas tels que nous les imaginons. Les femmes arrivent au tombeau pour embaumer un corps qu'elles ne trouvent pas. Leur réaction ? "Elles ne savent que penser"(v.4). Perplexité. Ensuite "elles sont saisies de frayeur" (v.5) lorsque deux messagers leur apparaissent. Ces femmes vont raconter aux autres disciples ce qu'elles ont vu et entendu et les disciples trouvent leurs propos "absurdes" (v.11). Les disciples ne croient pas les femmes. Pierre part vérifier ce que disent les femmes. Il voit les bandes de lin dans le tombeau et retourne "très étonné" (v.12) chez lui.<br /> Où est la foi ? Perplexité, peur, incrédulité, étonnement. Voilà les divers états d'esprit des proches de Jésus le jour de Pâques ! De foi ? Aucune ! Les disciples sont déstabilisés, pleins de questions. Que se passe-t-il ? Que s'est-il passé ?<br /> Une piste leur a été donnée : "Rappelez-vous ce qu'il vous a dit en Galilée." (v.6) La foi va naître de la mémoire, du rappel des paroles et des gestes de Jésus. Ce que Jésus a fait et dit se réalise ! Ce que Jésus a annoncé à propos de Dieu et de lui-même arrive, se passe. Une transformation s'effectue, une lumière s'allume qui donne sens à ce qui a été vécu avec Jésus, à ce qu'il a dit, à ce qu'il a fait.<br /> Jésus n'apparaît même pas dans le récit du tombeau vide raconté par Luc ! Ce n'est qu'après un travail de mémoire et les gestes du partage du pain que les disciples d'Emmaüs reconnaissent que Jésus a fait chemin avec eux auparavant.<br /> La foi ne naît pas de la vision de la résurrection (elle ne nous est jamais montrée ou décrite), la foi naît de la vision des effets de la résurrection dans la vie de tous les jours.<br /> C'est là notre grand avantage par rapport aux disciples. Les disciples n'ont que quelques heures, quelques jours derrière eux, pour voir les effets de la résurrection autour d'eux. Nous avons vingt siècles d'histoire du monde.<br /> La résurrection elle-même reste un mystère indéchiffrable, mais ses traces dans notre histoire sont lisibles. Elle laisse une trace chaque fois que ce qui devait être une fin, un terminus, ouvre à un nouveau début; chaque fois que ce qui devait être un anéantissement ouvre à un réveil, à un surgissement, à une renaissance. Chacun en a des exemples dans sa propre vie.<br /> La résurrection du Christ est la façon qu'a eue Dieu de mettre son sceau, sa signature sur les paroles et les gestes de Jésus. Et notre monde — malgré toute l'obscurité qu'il comporte encore — porte les marques nombreuses de la dynamique de vie des paroles et des gestes de Jésus. C'est la puissance de la résurrection dans notre monde !<br /> Sans la résurrection, le message de Jésus serait tombé dans l'oubli.<br /> Sans la résurrection, nous ne vivrions pas sous le signe de l'égale valeur de tous les êtres humains, comme enfants d'un même Père, nous serions une société de castes avec ses hommes libres et ses esclaves ou ses parias.<br /> Sans la résurrection, nous ne vivrions pas la liberté individuelle, y compris celle de quitter le Père comme le fils prodigue.<br /> Sans la résurrection, nous n'aurions pas d'émancipation des femmes ou de protection des enfants.<br /> Sans la résurrection, nous n'aurions pas de combat pour la justice sociale et d'attention aux plus pauvres, aux plus démunis ou aux opprimés.<br /> Sans la résurrection, nous n'aurions pas de séparation entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique, amalgame qui a conduit Jésus sur la croix.<br /> Sans la résurrection, nous n'aurions pas cette attention constante au prochain qui a fait naître les hôpitaux, la Croix-Rouge et les organisations humanitaires.<br /> Nous ne savons toujours pas comment Jésus est ressuscité, nous ne savons pas l'expliquer et le décrire, mais nous pouvons lire dans le monde les signes, les effets, les conséquences de la résurrection. C'est pourquoi je pense que nous avons plus de chance que les disciples au matin de Pâques. Joyeuses Pâques à tous !<br /> Amen<br /> © Jean-Marie Thévoz, 2008</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 13. Jésus fait de l'attention au prochain la vraie façon de consacrer le temps qui est réservé à Dieu.
tag:clamans.hautetfort.com,2008-02-07:1451724
2008-02-07T09:04:00+01:00
2008-02-07T09:04:00+01:00
Luc 13 27.1.2008 Jésus fait de l'attention au prochain la vraie façon de...
<p>Luc 13</p> <p>27.1.2008<br /> Jésus fait de l'attention au prochain la vraie façon de consacrer le temps qui est réservé à Dieu.<br /> Exode 20 : 1-11 Luc 13 : 10-17<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens,<br /> Jésus n'a pas craint de choquer ! Jésus n'a pas craint de diviser !<br /> L'Evangéliste Luc nous rapporte quatre guérisons réalisées par Jésus le jour du sabbat dans des synagogues. Cela nous montre d'une part que Jésus avait l'habitude de se rendre de synagogue en synagogue pour dispenser son enseignement, et d'autre part qu'il était attentif aux situations qui se présentaient à lui.<br /> Jésus ne cherchait pas la polémique ou l'affrontement pour faire passer ses idées, mais il ne renonçait pas à intervenir en fonction des réactions de son entourage. C'est là qu'on voit la totale liberté que vivait Jésus : liberté d'intervenir chaque fois que le besoin se fait sentir, liberté d'intervenir quelles que soient les réactions ou les conséquences qui peuvent survenir.<br /> Jésus ne se laisse dicter sa conduite par personne, il ne vise que la transmission de l'amour que Dieu a pour tous les êtres humains. C'est avec cette ouverture aux autres et avec cette liberté que Jésus se retrouve dans une synagogue, un jour de sabbat, face à une femme handicapée depuis 18 ans.<br /> Le sabbat — jour chômé, jour de repos et de culte — est l'objet du 4e commandement du Décalogue :<br /> "N'oublie jamais de me consacrer le jour du sabbat. Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c'est le sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni tes enfants, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi. Car en six jours j'ai créé le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, puis je me suis reposé le septième jour. C'est pourquoi moi, le Seigneur, j'ai béni le jour du sabbat et je veux qu'il me soit consacré." (Ex 20:8-11).<br /> Comment honorer ce commandement, comment y obéir ? La question se posait au temps de Jésus, comme elle se pose encore aujourd'hui pour nos dimanches. Mais restons au temps de Jésus. Le commandement est très affirmatif, mais pas très descriptif. Il faut consacrer, réserver ce jour-là. N'y faire aucun travail, même ne faire faire aucun travail par ses serviteurs et ses servantes, pas même par ses animaux domestiques ! Mais qu'est-ce qui relève du travail ?<br /> Il y a toute une jurisprudence, une casuistique qui tente de définir ce qui est du travail et ce qui n'en est pas. Jésus semble connaître cette casuistique puisqu'il reproche à ses auditeurs — qui le blâment pour cette guérison — de mener leurs bêtes à l'abreuvoir pendant le jour du sabbat. Laisser une bête assoiffée parce que c'est le jour consacré à Dieu devait être considéré comme inhumain. Et c'est justement là-dessus que Jésus va baser son argumentation pour redéfinir la volonté de Dieu contenue dans ce 4e commandement.<br /> Remarquez que la discussion vient après la guérison. Le récit raconte d'abord la guérison par Jésus, et il le fait d'une façon qui renvoie à Dieu et au Dieu créateur : Jésus, voyant la femme, prononce une parole affirmative : "Tu es délivrée de ta maladie." (Lc13:12). C'est la parole du Dieu créateur ou recréateur. Une parole forte et efficace, qui rappelle Genèse 1. Ensuite vient le geste, la réalisation de la guérison et la louange de la femme guérie. Jésus se pose donc en maître de la vie, ensuite, il va expliquer et enseigner pour que son geste puisse être compris et interprété correctement, c'est-à-dire comme une nouvelle façon de comprendre la Loi, la volonté de Dieu.<br /> Le chef de la synagogue est indigné par le geste de Jésus parce que pour lui c'est une transgression de la Loi de Dieu. Pour le chef de la synagogue, l'ordre des choses c'est : 6 jours de la semaine pour s'occuper des êtres humains et 1 jour — le sabbat — pour s'occuper de Dieu. "Revenez donc vous faire soigner pendant un jour ouvrable" et tout sera propre en ordre.<br /> Jésus vient déranger ce bon ordre classificateur. Il le fait violemment par la guérison, il le fait en douceur dans l'explication. En se servant de leur propre casuistique, Jésus leur fait voir qu'eux-mêmes n'arrivent pas à s'en tenir vraiment à cet ordre entre jours ouvrables et sabbat. Ils font déjà des aménagements. Lorsqu'ils trouvent quelque chose d'inhumain, ils se sont donnés la permission de faire une exception, notamment pour détacher les bêtes et les mener ou les laisser aller à l'abreuvoir.<br /> Jésus entre dans cette brèche pour montrer que ce qu'ils font pour leurs bêtes, ils peuvent le faire pour un être humain ! Cette femme, liée par Satan, peut être déliée le jour du sabbat. Là, Jésus va plus loin que l'exception tolérable, il en fait un devoir. Cela est visible dans le fait que ces guérisons le jour du sabbat se multiplient dans les évangiles. S'occuper de son prochain qui souffre n'est pas une exception tolérable, c'est un devoir devant Dieu. C'est même la bonne façon d'honorer Dieu. Là où les hommes voudraient séparer le service envers le prochain du service envers Dieu, Jésus les lie.<br /> Jésus fait de l'attention au prochain — de son relèvement — une façon, même la vraie façon, d'honorer Dieu, de lui consacrer le temps qui lui est réservé.<br /> Cet épisode se passe à la synagogue. Mais l'action de Jésus a une portée symbolique qui peut retentir jusque dans le Temple de Jérusalem. Le Temple était divisé en cours successives jusqu'au centre du Temple, le Saint des Saints. Les non-juifs ne pouvaient entrer que dans la première cour. Les femmes ne pouvaient entrer que dans la deuxième cour. Les hommes juifs dans la troisième où se trouvait l'autel des sacrifices. Finalement seuls les prêtres pouvaient entrer dans le lieu saint et seul le grand prêtre, une seule fois par année, dans le Saint des Saints.<br /> En guérissant le jour du sabbat, Jésus renverse ces barrières, Dieu lui-même s'approche de cette femme en la guérissant. Elle est — bien qu'infirme, bien que femme — en contact avec le Saint des Saints quand Jésus la touche. Toutes les barrières qui limitent l'accès à Dieu tombent par l'action de Jésus. Il en a fallu du temps pour que ces barrières détruites par Jésus le soient aussi dans nos sociétés. Peu à peu dans l'histoire, et sous la poussée des chrétiens et souvent aussi de personnes hors des Eglises — mais qui avaient saisi cette intention de Jésus — ont été abolis :<br /> • l'esclavage,<br /> • la ségrégation, l'apartheid, le racisme légitimé.<br /> Et dans nos Eglises :<br /> • la discrimination envers les étrangers (tous ont le droit de vote à l'assemblée paroissiale et peuvent être élus dans les divers Conseils d'Eglise ou au Synode)<br /> • la discrimination envers les femmes (elles ont accès au ministère et à tous les postes à responsabilité)<br /> • et finalement — mais là l'Eglise n'est pas en avance — la reconnaissance des personnes quelle que soit leur orientation sexuelle, comme membre de notre Eglise et leur accès à des responsabilités dans l'Eglise.<br /> La guérison de cette femme à la synagogue par Jésus a créé une division parmi ceux qui étaient présents ce jour-là, comme nous le rapporte le récit. Jésus n'a pas craint de choquer ou de diviser pour affirmer — au prix de sa vie — que Dieu aime tout être humain et ne se laisse pas enfermer par les classifications humaines. L'amour de notre prochain — quel qu'il soit — est l'inscription dans la réalité de notre amour pour Dieu.<br /> Amen<br /> © Jean-Marie Thévoz, 2008</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 2. Veillée de Noël
tag:clamans.hautetfort.com,2008-01-02:1390152
2008-01-02T12:33:00+01:00
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24.12.2007 Il est recommandé de lire les textes bibliques indiqués...
<p>24.12.2007<br /> <br /> Il est recommandé de lire les textes bibliques indiqués<br /> <br /> Genèse 28 : 10-15<br /> <br /> Un homme en chemin s'est couché où la terre s'est montrée accueillante.<br /> Malgré la pierre sous son oreille, il rêve.<br /> Rêve d'un homme, rêve de l'humanité :<br /> que le ciel s'ouvre et que le divin descende,<br /> qu'il descende, lui le Très-Haut,<br /> pour voir ce qui se passe ici très bas.<br /> Oui, se rend-il compte de ce que nous vivons ici-bas ?<br /> Voit-il ? Sait-il ? Comprend-il ?<br /> <br /> Un homme rêve et voit une échelle où les messagers du divin descendent et remontent,<br /> descendent et remontent.<br /> Ces messages descendent, porteurs d'une bonne nouvelle :<br /> "A travers toi et tous tes descendants,<br /> je bénirai toutes les nations de la terre." (Gn 28:14)<br /> <br /> Et ces messagers remontent, avec les prières,<br /> les demandes et les louanges des humains.<br /> Dieu va-t-il entendre la demande la plus pressante<br /> de l'être humain, de l'humanité :<br /> "Vient Seigneur Très-Haut, viens nous visiter !"<br /> <br /> Luc 2 : 1-20<br /> <br /> Un homme et une femme en chemin<br /> se sont arrêtés là où une porte s'est ouverte.<br /> Malgré la paille sous son oreille, un nouveau-né dort.<br /> Il est le rêve d'un homme depuis plus de 1'000 ans.<br /> Il est le rêve de l'humanité depuis toujours :<br /> que le divin descende,<br /> que le Très-Haut descende jusqu'au sol de cette terre<br /> pour voir ce qui s'y passe.<br /> <br /> Ce soir, le Très-Haut repose sur la paille d'une crèche,<br /> dans le froid de la nuit,<br /> et dans la chaleur d'un amour maternel et paternel.<br /> Ah? c'est donc ainsi que cela se passe chez les humains !<br /> <br /> Maintenant, il voit, il sait, il comprend,<br /> non pas du haut de l'échelle, mais tout en bas, au ras du sol.<br /> Dieu a pris chair, il prend corps, notre corps et notre chair,<br /> pour vivre notre vie, notre existence, nos joies et nos douleurs.<br /> <br /> C'est lui-même qui est descendu l'échelle, cette fois-ci.<br /> C'est lui-même qui apporte à toutes les nations sa bénédiction,<br /> C'est lui-même qui reçoit — en ouvrant ses yeux et ses oreilles —<br /> les plaintes, les demandes et les louanges des humains.<br /> C'est lui-même qui descend nourrir l'humanité de son amour,<br /> apporter sa lumière.<br /> C'est lui-même qui vient rendre visite à son peuple.<br /> Alléluia.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 11. Jésus nous apprend à relier entre eux les points lumineux dispersés de notre existence
tag:clamans.hautetfort.com,2007-12-14:1365315
2007-12-14T17:15:00+01:00
2007-12-14T17:15:00+01:00
7.10.2007 Jésus nous apprend à relier entre eux les points lumineux...
<p>7.10.2007<br /> Jésus nous apprend à relier entre eux les points lumineux dispersés de notre existence<br /> Jean 9 :1-7 Luc 11 : 33-35<br /> <br /> Les lectures bibliques parlaient de lumière, je vais donc allumer deux bougies (<i>Je les pose par terre, derrière la table de communion, elles sont invisibles</i>). Les voyez-vous ? Sont-elles bien placées ? (<i>Je les reprend et les place sur un bougeoir en hauteur</i>).<br /> Le propre de la lumière, c’est d’être visible, d’apporter la clarté. Le propre de la lumière, c’est de rendre visible, d’illuminer ce qu’il y a alentour. Sinon, elle ne sert à rien !<br /> La lumière, à bien y réfléchir, est utile seulement par rapport à nous. A quoi sert d’allumer la lumière dans une pièce où ne sommes pas ? Elle brûle en vain. C’est nous qui avons besoin de lumière, pour nous déplacer, pour lire, pour vivre. C’est pourquoi nous préférons la lumière à l’obscurité, que nous donnons une valeur positive à la lumière et négative aux ténèbres.<br /> Dans les trois petites phrases de Jésus dans l’Evangile de Luc, la lumière occupe trois places différentes. D’abord, c’est une lumière qui doit être placée en haut, sur le porte-lampe, pour nous éclairer. Elle est face à nous, en dehors de nous.<br /> Puis Jésus parle de l’œil qui est comme la partie de notre corps qui y laisse entrer la lumière. Aujourd’hui, on pourrait dire que l’œil est comme l’objectif de l’appareil photo. S’il est propre et bien réglé, il laisse entrer une image nette et belle. S’il est endommagé ou opaque : pas d’image, ou une image transformée, déformée. Les porteur de lunettes connaissent cela : quand on ne les a pas sur le nez et qu’on les cherche, on risque de se cogner aux meubles ou de trébucher dans l’escalier parce que notre image n’est pas nette ! Nous ne sommes pas en lien avec la réalité, mais avec une image déformée de la réalité.<br /> Enfin dans la troisième phrase, Jésus dit « remets-toi en question, est-ce que ta lumière n’est pas obscurité ? » Quelle image du monde as-tu en toi ? A quelle réalité correspond-elle ? Est-elle un vrai reflet ou une image déformée, une illusion, une tromperie, un faux-semblant ? C’est une grave remise en question ! Est-ce que votre lumière est lumière ou obscurité ? Est-ce que ce que vous croyez être la réalité est une image vraie de la réalité, ou une image trompeuse de la réalité ?<br /> C’est une vraie question, parce que nous n’avons pas un accès direct à la réalité. La réalité passe toujours par une image reconstruite de la réalité. On peut discuter cela à propos de choses matérielles. Mais on ne peut pas le remettre en doute en ce qui concerne les réalités immatérielles que sont les relations.<br /> Un exemple : quand je demande : « M’aime-t-il ? M’aime-t-elle ? Me veut-il du bien ou du mal ? Puis-je lui faire confiance ou dois-je me méfier ? » La réponse dépendra de déchiffrage des divers signes. Il m’a offert du chocolat, ou des fleurs. Elle n’est pas venue au rendez-vous…<br /> Nous passons notre temps à chercher à déchiffrer le comportement des autres et nous y ajoutons nos croyances propres : exemple d'observation : il est nerveux.<br /> - Croyance 1 « j’ai dû faire quelque chose de faux, alors il doit être fâché ». Décision en conséquence : je fais mieux de m’éloigner, il pourrait déverser sa colère.<br /> - Ou croyance 2 : « sa journée de travail a dû être pénible » et « il aime ma présence ». Décision en conséquence : je vais m’approcher de lui et essayer de le réconforter. La relation va être différente selon la croyance choisie !<br /> La Bible, par des récits imagés et symboliques essaie de nous ouvrir les yeux sur certaines croyances, ou nous propose de nouvelles croyances. Ainsi, dans le récit de la guérison de l’aveugle-né, Jésus essaie de casser la croyance selon laquelle le malheur est le résultat du péché, donc d’une punition divine. Jésus dit non. Le malheur est un malheur, point. Il n’est en rien relié à une faute quelconque. Et Jésus ajoute le geste à la parole, en rendant la vue à cet homme, signifiant par là que Dieu cherche au contraire à nous sortit du malheur, pas à nous y plonger.<br /> Nous avons beaucoup d’autres croyances fausses (ce que Jésus appelle de la lumière qui est obscurité). Par exemple : les autres sont responsables de nos malheurs, il faut donc nous en débarrasser. Par exemple : acquérir des objets nous rendra heureux. Par exemple : quand il / elle aura changé, alors je pourrai être heureux. Ces types de croyances sont des points d’obscurité en nous, que Jésus met en lumière. C’est en cela que « Jésus est la lumière du monde ». Il nous offre une autre lecture du monde. Il nous aide à déchiffrer le monde d’une manière nouvelle.<br /> Il nous apprend à lire le monde, à y déchiffrer des signes. Il ne suffit pas de voir avec les yeux pour déchiffrer une image. Un apprentissage est nécessaire. Deux exemples :<br /> a) lorsqu’un médecin fait une échographie d’un bébé dans le ventre de sa mère, il voit le bébé bien avant nous, parce qu’il l'a appris. Pour nous, c’est un écran de TV avec de la neige. Ce n’est que lorsqu’il nous montre où est la tête, le cœur, les membres, qu’on se met à voir, à comprendre l’image. <br /> b) Lorsqu’on regarde un ciel étoilé, on voit une foule de points lumineux dispersés, sans ordre. Mais une fois que quelqu’un vous a dit « ici, c’est la Grande Ourse, ou Orion, et vous fait relier les points entre eux, vous ne verrez plus un semi d’étoiles, mais des formes significatives, même si ces points ne sont reliés que dans votre tête.<br /> Jésus nous apprend à relier entre eux les points lumineux dispersés de notre existence. Pour que notre vie prenne un sens, un dessin qui devienne lisible peu à peu. Mais cela demande un apprentissage. Cela demande d’entendre ou de lire les textes bibliques, de manière à ce que jaillissent des liens, dans notre tête ou dans cette de nos enfants : ah, c’est dans ma vie comme dans ce récit …<br /> Voilà un point de repère, un phare qui me permet de m’orienter, de suivre la côte ou d’éviter un écueil. Ces phares, ces lumières, dans la géographie biblique et dans nos vies sont (brièvement) :<br /> 1) l’amour est la substance de la vie ;<br /> 2) la confiance est la base de toute relation ;<br /> 3) juger ne mène à rien, essayez la compréhension ;<br /> 4) le malheur n’est jamais une punition divine, car Dieu est bon ;<br /> 5) ce que vous voyez de ténèbre en vous, Dieu peut le guérir et le transformer en lumière.<br /> Je pourrais continuer ainsi, mais j’en garde pour de prochains dimanches. Mettez-vous à cet apprentissage, enseignez cela à vos enfants et vous aurez tous les repères nécessaires naviguer en sécurité dans la vie.<br /> Amen.</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 10. ”Si j'étais blessé, ne voudrais-je pas que quelqu'un se penche sur moi pour me secourir ?”
tag:clamans.hautetfort.com,2007-11-28:1339423
2007-11-28T11:40:00+01:00
2007-11-28T11:40:00+01:00
Luc 10 24.11.2002 "Si j'étais blessé, ne voudrais-je pas que quelqu'un...
<p>Luc 10</p> <p>24.11.2002<br /> "Si j'étais blessé, ne voudrais-je pas que quelqu'un se penche sur moi pour me secourir ?"<br /> Es 30 : 18-21 Luc 10 : 25-37<br /> <br /> Chers amis,<br /> Un homme, un spécialiste de la Torah, la loi juive, vient vers Jésus avec la grande question, celle qui habite tous ceux qui cherchent Dieu : "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ?" (Lc 10:25), ce qui peut signifier deux choses : "Comment être pleinement heureux ?" et "Comment être en pleine communion avec Dieu ?", deux choses qui n'en font qu'une pour les sages.<br /> Le maître de la loi connaît même la réponse à sa propre question : les deux grands commandements ! La réponse n'est pas nouvelle, le maître de la loi est frustré. Il pose donc une nouvelle question : "Qui est mon prochain ?"<br /> C'est là que se tend le piège dans lequel doit tomber Jésus. Il semble que le maître de la loi veuille faire dire à Jésus qu'il est impossible d'accomplir la loi, donc de recevoir la vie éternelle. Aimer tous les humains est une tâche hors de notre portée, c'est un fardeau trop lourd, une exigence écrasante, personne ne peut y arriver ! Donc, j'ai le droit d'abandonner, de ne pas essayer.<br /> Un fardeau trop lourd, une tâche écrasante, un chemin trop raide pour remonter la pente, c'est aussi ce que l'on ressent lorsqu'on est frappé de plein fouet par le deuil, un accident, une maladie. Dans ces situations, on entend tellement de "Tu devrais... sortir, voir du monde, te distraire" de "Tu ne devrais pas... t'isoler, te morfondre, continuer de pleurer" et on reprend soi-même : "je devrais...", "je ne devrais pas...", "il faut que...", "je ne peux pas continuer..." Un fardeau trop lourd d'obligations, de pressions de l'entourage.<br /> Jésus va-t-il entrer dans cette ronde épuisante ? Jésus raconte simplement une histoire. Il ne désigne pas de prochains, il ne fait pas de catégories, il ne pose pas d'exigences. Jésus raconte l'histoire d'un homme à qui il arrive un malheur.<br /> Sur le chemin de sa vie, il est arrêté, il est dépouillé, dépossédé, frappé, jeté à terre. Jésus nous emmène au coeur de la vraie vie — qui est aussi faite de malheurs et d'épreuves — dans une situation concrète où il est question de vie et de mort, de secours ou d'abandon, d'indifférence ou de compassion.<br /> Le blessé est le personnage central de l'histoire de Jésus, nous ne pouvons manquer de nous sentir concernés. - Lorsque le prêtre passe et change de trottoir, c'est avec les tripes du blessé que nous ressentons son manque de compassion. - Lorsque passe le lévite, c'est avec la colère du blessé que nous nous demandons "c'est la religion qui lui apprend à détourner les yeux ?"<br /> En racontant une histoire, Jésus retourne la perspective du maître de la loi. La question n'est plus "qui dois-je aimer ?" mais : "Si j'étais blessé, ne voudrais-je pas que quelqu'un se penche sur moi pour me secourir ?". De plus, peu importe qu'il soit de mon pays ou étranger, de ma religion ou de celle de mes ennemis !<br /> Ce que Jésus dit au maître de la loi c'est : "Lorsque tu réalises que tu es blessé, meurtri, vulnérable et que quelqu'un se penche vers toi pour te secourir, alors il sera évident pour toi de reconnaître ton prochain, même dans le Samaritain que tu hais d'habitude !<br /> Reconnaître ses blessures, sa souffrance, son besoin d'aide (parfois en laissant sa fierté de côté, en abandonnant son "Je peux toujours me débrouiller tout seul"), c'est le début de l'ouverture de son coeur à la vie.<br /> Après un malheur, un accident, une maladie, un deuil, souffrir et reconnaître que l'on souffre, que l'on est triste, que l'on est en colère, parce que c'est injuste, reconnaître que l'on a besoin d'être recueilli, pansé, accompagné, soulagé... c'est le premier pas vers le retour à la vie.<br /> Sur le chemin de sa vie, il a y souvent des personnes qui passent sans voir nos blessures, nos souffrances, nos tristesses, mais, il y a toujours quelqu'un aussi qui a souffert et qui reconnaît la même douleur, quelqu'un qui a compassion et qui apporte l'huile et le vin du soulagement.<br /> Le Samaritain qui s'arrête auprès du blessé est la figure de celui qui connaît la souffrance d'être exclu, mal-aimé, blessé. Ici le Samaritain est celui qui préfigure le Christ en croix, celui qui éprouve toutes nos souffrances, jusqu'à la mort.<br /> Aujourd'hui, le Christ passe sur le chemin de nos vies et s'arrête auprès de chaque blessé pour prendre soin de lui et le relever. C'est lui qui nous remet debout après que nous ayons été abattus. C'est lui qui nous redonne vie, vie intérieure, goût à la vie. Ce qui nous est impossible, c'est le Christ qui l'effectue en nous, c'est lui qui nous donne la vie, la vraie vie, la plénitude.<br /> "Que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle?" Comment être pleinement heureux ? Comment être en pleine communion avec Dieu ? Jésus nous dit :<br /> Reconnais ton malheur et ta souffrance et vois : je m'approche de toi et je prends soin de toi. Accueille-moi et nous ferons route ensemble.<br /> Amen<br /> © Jean-Marie Thévoz, 2007</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 14. Nous n'avons pas à gagner notre place dans la vie, elle nous est donnée.
tag:clamans.hautetfort.com,2007-10-03:1247970
2007-10-03T12:35:00+02:00
2007-10-03T12:35:00+02:00
Luc 14 23.9.2007 Nous n'avons pas à gagner notre place...
<p>Luc 14 23.9.2007<br /> Nous n'avons pas à gagner notre place dans la vie, elle nous est donnée.<br /> Jn 13:33-35 Luc 14:15-22<br /> <br /> Chers catéchumènes, chers parents, chers paroissiens,<br /> Je suis heureux de vous voir rassemblés dans cette église. Vous avez répondu à notre invitation de commencer le catéchisme par ce culte et de la prolonger par un repas. Nous sommes en train de vivre la parabole que Jésus a racontée et que nous venons d'entendre.<br /> En juin, j'ai envoyé 104 invitations à participer au catéchisme et aujourd'hui, vous êtes 26 à être là pour le commencer. Sur quatre envois, j'ai reçu trois refus et une acceptation, comme dans la parabole. Mais je ne vais pas m'attarder sur les excuses de ceux qui ne voulaient pas venir. Nous sommes-là pour nous réjouir avec vous qui avez répondu positivement à cette invitation !<br /> Cette parabole de Jésus nous parle de la vie et de la réalité, de la vie réelle, de celle que nous vivons. Mais en nous parlant de la vie, Jésus veut aussi nous parler de Dieu et de la place qu'il occupe dans la vie et dans notre vie.<br /> Jésus compare le Royaume de Dieu à une invitation à un festin. D'abord, c'est quoi le Royaume de Dieu ? Le Royaume de Dieu, c'est une façon de parler de l'univers tel que Dieu le souhaite. C'est le monde dans lequel Dieu voudrait que l'on puisse vivre. Ce n'est pas un monde virtuel comme Second Life, ce n'est pas non plus le paradis qui ne se trouverait qu'après la mort. C'est un monde à l'intérieur de notre monde présent, un espace où on essaie de vivre avec d'autres règles et codes que dans le monde que nous voyons. <br /> Comment fonctionne le monde autour de nous ? Souvent comme la jungle, c'est la loi du plus fort. Un monde dur, où il faut se faire sa place, se bagarrer, se vendre, lutter pour qu'on ne nous marche pas sur les pieds ou qu'on nous respecte. Un monde où l'on doit faire ses preuves, faire de bons résultats, de bonnes notes, réussir, être plus forts ou meilleurs que les autres. Un monde où il faut faire gagner son équipe. Qu'est-ce qu'il est exigeant !<br /> Qu'est-ce que c'est difficile d'être à la hauteur de ce qu'on attend de nous ! On peut même avoir l'impression qu'on ne nous pardonnera pas nos erreurs, nos faiblesses, nos défaillances. Il faut gagner ou passer pour un looser.<br /> En même temps, ce monde nous montre plein de trucs pour réussir et être heureux. Il faut porter telle marque de vêtements pour plaire aux copains, il faut avoir le dernier natel ou X-box pour se faire remarquer par les autres et ne pas passer pour un nul. Il faut se faire belle, essayer le maquillage avant les autres copines, porter le T-shirt le plus petit possible, écouter la bonne musique pour être acceptée par les autres. Et encore, ce n'est pas gagné d'avance parce que la mode change d'un jour à l'autre…<br /> Cette vie-là, ça ressemble à un jeu de Super-Mario : il faut attraper tous les bonus possibles et surmonter tous les obstacles pour réussir, sinon on perd sa vie.<br /> L'idée principale de ce monde, c'est que vous partez sans rien dans la vie et qu'il faut tout gagner au fur et à mesure.<br /> L'idée principale dans le monde de Dieu, au contraire, c'est que Dieu nous a entièrement équipé au départ et que ce que vous avez, vous ne pouvez ni le perdre, ni vous le faire voler.<br /> <br /> C'est difficile à croire puisqu'on naît tout nu, tout fragile et complètement dépendant de ses parents. Mais le bébé : il vit et il a déjà la force de la vie en lui. Les parents sont là pour l'aider à développer ce qui est déjà en lui : la confiance dans la vie. Chacun naît avec toute l'estime de soi dont il a besoin pendant toute sa vie.<br /> Bien sûr, il arrive — presque toujours — que cette estime de soi, elle se couvre de poussière au cours du temps. Elle est là, mais on doit la déterrer, la dépoussiérer, la retrouver au fond de soi-même.<br /> Cette estime de soi, elle est dans l'invitation que Dieu nous a donnée. Dieu nous invite à nous servir de cette confiance qu'il nous fait, de cette estime de soi qu'il nous a donnée pour profiter du festin de la vie.<br /> Mais beaucoup ne s'en servent pas. Ils trouvent d'autres choses à faire. Ils oublient que la vie est un festin à croquer et ils s'emploient à faire toutes sortes de choses pour gagner ce qu'ils ont déjà en eux-mêmes, sans le savoir.<br /> Nous avons tous reçu l'invitation : Vis ta vie. Mais beaucoup n'en font rien. Ils restent passifs devant la vie, ils font ce qu'on leur demande de faire, sans chercher quel sens a la vie. Mais quelques-uns deviennent actifs et cherchent à répondre à cette invitation, à prendre leur vie en main, à chercher le sens de la vie et le sens qu'ils peuvent donner à leur propre vie.<br /> En nous donnant cette invitation, cette vie, Dieu nous dit : "Tu n'as pas besoin de gagner cette vie, tu n'as pas besoin de prouver — à toi ou aux autres — que tu la mérites : je te la donne, tu l'as, elle est à toi." "Tu es déjà aimé" et tu n'a rien à faire de plus pour exister, pour te faire valoir. Voilà l'idée fondamentale du monde de Dieu.<br /> Après cela, comme on n'a plus à se préoccuper de se faire accepter, on a de l'énergie pour se tourner vers les autres, pour les aimer. C'est pourquoi Jésus nous a dit "aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés." Cela devient possible, parce que nous n'avons pas besoin de gagner l'amour des autres, il nous est déjà donné.<br /> C'est à la découverte de cet amour, de cette liberté que vous allez vous engager dans le catéchisme. Peut-être que quelques parents suivront ce chemin en parallèle. Jésus ne disait-il pas à la fin de sa parabole, après avoir été chercher de nouveaux participants à son festin : "il y a encore de la place…"<br /> Amen<br /> @ Jean-Marie Thévoz, 2007</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 3. Sommes-nous des disciples de Jean-Baptiste ou de Jésus ?
tag:clamans.hautetfort.com,2007-02-19:890942
2007-02-19T17:15:00+01:00
2007-02-19T17:15:00+01:00
28.1.2007 Luc 3. Sommes-nous des disciples de Jean-Baptiste ou de Jésus...
<p>28.1.2007</p> <p>Luc 3.<br /> Sommes-nous des disciples de Jean-Baptiste ou de Jésus ?<br /> Luc 3 : 1-3 Luc 5 : 27-32 Luc 5 : 33-35<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens,<br /> Ce matin, je vous invite à vous pencher avec moi sur le personnage de Jean-Baptiste, celui que les Evangiles dépeignent comme le Précurseur de Jésus. Tous les Evangiles mentionnent Jean-Baptiste, sa prédication, le fait qu'il baptise Jésus et qu'il est tué par Hérode. Mais tous les Evangiles prennent bien soin de souligner que Jean-Baptiste n'est qu'un messager, qu'il n'est pas le Messie, même s'il est un prophète, et que c'est Jésus le personnage important. Cela reflète bien la pensée des chrétiens, de notre époque comme celle des chrétiens de la première Eglise.<br /> Mais cela ne reflète probablement pas leur importance respective de leur vivant. Il est fort probable que, dans ces années 30 de notre ère, Jean-Baptiste ait été beaucoup plus important, beaucoup plus connu que Jésus. Plusieurs indices plaident dans ce sens.<br /> D'abord, c'est Jean-Baptiste qui baptise Jésus, ce qui donne à Jean-Baptiste une ascendance certaine sur Jésus. Ensuite, cette insistance des Evangiles à assurer que Jésus est plus important que Jean-Baptiste et que Jésus baptise davantage de disciples que Jean (Jn 4:1) et que Jean-Baptiste affirme n'être pas le Messie, tout cela nous laisse imaginer qu'il fallait convaincre des gens qui étaient persuadés du contraire à cause de ce qu'ils avaient vu ou entendu. Enfin, le grand historien de l'histoire juive, Flavius Josèphe, mentionne Jean-Baptiste appelant les juifs à se détourner du péché et à se faire baptiser ainsi que son exécution par Hérode, alors qu'il n'écrit pas un mot sur Jésus !<br /> Ainsi donc, on peut en déduire que, pour les contemporains de Jésus et de Jean-Baptiste, ce dernier était plus important et plus connu que Jésus de Nazareth. Pourtant, aujourd'hui, c'est le contraire. Les disciples de Jean ont disparu et les chrétiens sont nombreux sur toute la terre. Qu'est-ce que cela signifie pour nous aujourd'hui ?<br /> Je crois que cela veut dire d'abord que le succès immédiat n'est pas synonyme de vérité absolue ou de pérennité. Cela signifie aussi que le message de Jésus a une portée plus profonde, plus fondamentale pour l'être humain que le message de Jean-Baptiste, même s'il a pu — en son temps — drainer les foules et attirer l'attention d'un historien. Alors, voyons quels sont les messages de chacun et en quoi la différence est significative.<br /> Quel est le message de Jean-Baptiste ? « Changez de comportement, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos fautes » (Luc 3:3). Jean-Baptiste appelle à un changement de vie, à un changement de comportement pour adopter une vie qui plaise à Dieu. Le baptême est le signe de cette volonté de changement.<br /> On reconnaît là un appel à la conversion comme premier pas dans sa vie avec Dieu, une conversion comme condition d'une réconciliation avec Dieu. Voici la prédication de Jean-Baptiste, elle paraît très évangélique, très proche de la prédication de Jésus.<br /> En quoi la prédication de Jésus diffère-t-elle de celle de Jean-Baptiste ? Il est important de connaître cette différence, parce que c'est ce qui a fait que les disciples de Jean-Baptiste ont disparu et que ceux de Jésus-Christ se sont répandus sur toute la terre. En plus, il est essentiel pour soi, pour vivre comme un chrétien et pas — à son insu — comme un disciple égaré de Jean-Baptiste au XXIe siècle.<br /> La prédication de Jean-Baptiste avait trois temps : 1. changer, 2. être baptisé, 3. être pardonné. Jésus renverse fondamentalement ce schéma. En tout premier, il pardonne (voir la guérison du paralytique quelques lignes plus haut : Luc 5:17-26), ensuite, il relève ou il appelle (voir Lévi à sa table de péage : Luc 5:27-32), enfin, en réponse à ce geste premier de Dieu, le disciple répond, se lève, marche, suit Jésus.<br /> <br /> Pour expliquer cela avec deux images, on peut dire que Jean-Baptiste dit ceci : "Marchez 30 km et au bout vous aurez un repas pour prix de vos efforts." Mais Jésus dit : "Venez, mangez, recevez ce dont vous avez besoin, ensuite vous aurez la force de marcher ces 30 km." Pour Jésus, il n'y a pas de conditions pour obtenir l'amour de Dieu. Cet amour existe, il est là en abondance sur la table, chacun est accepté à ce banquet sans conditions.<br /> C'est bien ce que les pharisiens ont observé en comparant les disciples de Jean-Baptiste avec ceux de Jésus : « Les disciples de Jean, de même que les nôtres, jeûnent souvent et font des prières; mais tes disciples, eux, mangent et boivent. » (Luc 5:33) Oui, ce n'est pas drôle de peiner chaque jour pour acquérir la bienveillance de Dieu, si d'autres, à côté, font la fête en obtenant cette même bienveillance, sans effort. La colère des pharisiens, c'est la colère du fils aîné de la parabole du fils prodigue (Luc 15).<br /> Le chrétien est celui qui fait confiance à Dieu qu'Il lui donne en abondance, avant la route. Et cela devient un plaisir que de faire la route, d'avancer dans la vie en sachant que tout ce dont nous avons besoin nous est donné à chaque instant.<br /> Bien sûr, cela ne signifie pas que la route soit toujours facile. Elle peut être tortueuse, pleine d'épreuves et d'embûches, mais nous n'y sommes pas seuls et chaque matin, avant de nous y engager, nous pouvons demander à Dieu ce dont nous avons besoin pour la journée. Alors n'oublions pas d'avancer comme des disciples de Jésus, aimés, pardonnés et nourris, avant même que nous nous levions chaque matin.<br /> Amen<br /> <br /> © 2007, Jean-Marie Thévoz</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 2. Au cœur des nuits de notre monde, vient une lumière.
tag:clamans.hautetfort.com,2007-01-12:825181
2007-01-12T16:55:00+01:00
2007-01-12T16:55:00+01:00
Luc 2 25.12.2006 Au cœur des nuits de notre monde, vient une lumière. Es...
<p>Luc 2<br /> 25.12.2006<br /> Au cœur des nuits de notre monde, vient une lumière.<br /> Es 9 : 1-6 Luc 2 : 1-20<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers Amis,<br /> En entrée de ce culte, nous avons chanté un cantique (PCT 263) qui commence par cette phrase : "Après la longue et sombre nuit, le ciel a rayonné…" Noël est une fête joyeuse, une occasion de se réjouir pour tout ce que Dieu a fait pour nous, pour nous avoir donné son fils Jésus. C'est une fête joyeuse, justement en contraste avec la nuit qui recouvre le monde, avec le mal, l'injustice, l'adversité, le deuil que chacun rencontre dans la vie.<br /> Cette lumière de Noël est une bonne nouvelle, justement parce qu'elle vient briller dans l'obscurité. Esaïe parlait de la situation politique de son époque : une Jérusalem assiégée par les Assyriens, avec l'aspiration qu'un chef politique de la lignée de David vienne les délivrer, militairement.<br /> Luc, dans sa présentation de la naissance de Jésus indique aussi le contexte politique. Il cite César Auguste, l'empereur de Rome et Quirinius, gouverneur de Syrie, donc un pays d'Israël occupé par les romains. Il présente Joseph soumis aux contraintes de cet occupant qui veut recenser les habitants pour fixer l'impôt, le tribut à payer à César. Voilà la nuit, l'adversité dans laquelle vit le peuple d'Israël au temps de Jésus. Une adversité qui se marque aussi dans le fait que Jésus naît dans une étable et qu'il est déposé dans une crèche.<br /> Lorsqu'il nous est dit que les bergers passaient la nuit dans les champs, l'Evangéliste joue sur le double sens de la nuit. Il y a la réalité de devoir veiller sur les troupeaux, mais il y a aussi le sens symbolique d'un peuple qui vit dans l'obscurité, loin de Dieu. C'est à ces bergers que Dieu vient révéler — en premier, en primeur — son action.<br /> "Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur brilla autour d'eux." Cette gloire du Seigneur qui brille rappelle la nuée qui guidait le peuple hébreu dans le désert, nuée sombre le jour et brillante la nuit, dans laquelle Dieu se voile pour protéger son peuple, parce qu'on ne peut pas voir Dieu. C'est pourquoi les bergers ont peur, d'abord, et que l'ange doit les rassurer. Les bergers reçoivent le message de l'ange et se mettent en mouvement, en route vers Bethléem. Ce déplacement, ce voyage est un des points communs dans les récits de Noël de Luc et de Matthieu qui raconte le voyage des mages. A part cela, et la lumière, ils n'ont rien en commun.<br /> Oui, l'action de Dieu met les humains en route. Déjà Marie et Joseph avaient dû se mettre en route de Nazareth vers Bethléem, puis les mages en suivant l'étoile, pour un long voyage, maintenant les bergers, parce qu'ils sont animés de curiosité et de confiance dans le message de l'ange. Chacun se met en route donc.<br /> Dieu vient, il prend chair en Jésus, il s'approche des humains, c'est le chemin que Dieu fait dans notre direction. Ensuite, c'est à nous de nous mettre en marche et de le rejoindre à Bethléem. Dieu ne nous traite pas comme des incapables ou des assistés, il attend que nous fassions une partie du chemin. C'est sa façon de ne pas nous contraindre, c'est sa façon de nous laisser notre liberté, notre capacité d'initiative. Il glisse son invitation dans notre cœur, à nous d'y répondre.<br /> Les bergers ont cru et se sont mis en route pour découvrir ce qui leur était promis. "Il faut que nous voyions ce qui est arrivé." Quelle est cette lumière dans la nuit ? Qu'est-ce que Dieu apporte pour notre salut et pour le salut du monde ?<br /> "Ils trouvèrent Marie, Joseph et le bébé couché dans la crèche." C'est toujours émouvant de voir un nouveau-né, dans un berceau à la maternité, dans une poussette. Chacun se penche et s'émerveille : "comme il est petit ! Je ne me souvenais pas qu'un nouveau-né était si petit, ils grandissent tellement vite !" Un nouveau-né, c'est une espérance, c'est une promesse de vie, de nouveauté.<br /> Chaque naissance apporte un espoir, une promesse, un accomplissement. Voilà un être nouveau qui va assumer son destin, qui va apporter sa touche de nouveauté, de beauté dans le monde. Il va être quelqu'un de spécial et unique pour le monde.<br /> Mais que doivent penser les bergers en voyant ce nouveau-né ? N'est-ce pas un nouveau-né comme tous les autres ? Qu'a-t-il de spécial pour mériter le déplacement des anges du ciel ?<br /> Oui, on peut repartir de la crèche avec des sentiments contrastés selon ce qu'on attendait de cette visite. On peut repartir de la crèche avec de la déception, comme beaucoup de nos contemporains. Etre déçu de tout ce qu'on n'y a pas vu, pas trouvé. Déçu de ne pas y trouver le Dieu dont on rêve, celui qui devrait résoudre tous nos problèmes, arrêter tous nos conflits, combler tous nos besoins.<br /> Ou bien l'on peut repartir avec la joie de ce qu'on y a vu, de ce qu'on y a trouvé : un Dieu qui préserve notre liberté, un Dieu qui nous invite à agir et nous en donne la force. On peut repartir avec des yeux neufs qui voient au-delà du tangible la promesse des situations et la promesse des êtres.<br /> Il y a dans chaque être que nous côtoyons la même humanité que celle que Jésus est venue habiter. Il y a dans chaque être la même promesse que celle qui habite le nouveau-né dans sa crèche.<br /> A nous de voir cette humanité avec des yeux neufs, à nous de lui faire un espace pour qu'elle passe de l'état de promesse à celui de réalité, à nous de participer à cette germination.<br /> Au cœur des nuits de notre monde, vient une lumière, une chaleur, une tendresse qui peut tout transfigurer. Joyeux Noël.<br /> Amen<br /> Bible,Christianisme,Prédication,Spiritualité,Vie Quotidienne,Education,Protestant,<br /> © 2007, Jean-Marie Thévoz</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 15. ”La drachme perdue” Dieu à la recherche des êtres humains
tag:clamans.hautetfort.com,2007-01-08:817438
2007-01-08T09:25:00+01:00
2007-01-08T09:25:00+01:00
Luc 15 18.1.98 "La drachme perdue" Dieu à la recherche des êtres humains...
<p>Luc 15<br /> 18.1.98<br /> "La drachme perdue" Dieu à la recherche des êtres humains<br /> Ps 36 : 6-12 Eph. 1 : 3-10 Luc 15 : 1-10<br /> <br /> Chers frères et soeurs en Christ,<br /> Aujourd'hui, je vais vous parler du plan secret de Dieu qui est évoqué dans la lettre aux Ephésiens. Ce plan, Jésus l'a révélé dans diverses paraboles. Pour aujourd'hui, j'ai choisi la parabole dite de la "drachme perdue". Cette parabole est précédée de la parabole de la "brebis perdue" et suivie de la parabole du "Fils prodigue". Ce sont trois mauvais titres qui insistent sur ce qui a le moins d'importance.<br /> Ces trois paraboles pointent dans la même direction, quelque chose de perdu est retrouvé, un mouton, une pièce de monnaie, deux fils. A travers ces paraboles, nous trouvons un message qui nous ouvre une porte sur le vrai visage de Dieu, sur la relation que Dieu a avec nous et sur nous-mêmes, notre cheminement spirituel.<br /> A. Le vrai visage de Dieu. Placée entre les deux autres paraboles, le récit de la femme qui cherche sa pièce de monnaie nous rappelle que Dieu n'est pas exclusivement masculin, même s'il est d'abord comparé à un berger, puis à un père de famille.<br /> Notre parabole de la recherche de la pièce perdue est l'équivalent, au féminin, de la recherche du mouton égaré. Jésus raconte une histoire où c'est une femme qui tient le rôle de Dieu. Elle cherche une pièce, dans la maison. Lorsqu'elle l'a trouvée, elle appelle ses amies et ses voisines. Dieu n'est pas seulement le Bon Berger, il est aussi la Bonne Ménagère, un Dieu maternel, capable de souffler sur les écorchures de nos genoux, capable d'enlacer tendrement ses enfants et de leurs donner de gros poutous dans le cou.<br /> B. La parabole nous révèle Dieu en action et au travers de cette action le lien qui se tisse entre Dieu et nous. Le berger (plutôt riche) ne veut pas perdre un mouton, devenir moins riche. La femme, (plutôt pauvre) ne veut pas perdre une pièce, devenir plus pauvre. Dieu ne consent pas à perdre qui que ce soit. Dieu souffre d'un manque chaque fois qu'un humain s'éloigne et se perd. C'est lui qui engage immédiatement des recherches pour retrouver sa plénitude, son intégrité, et il n'aura pas de relâche avant d'avoir retrouvé ce qui est perdu.<br /> Ne nous faisons pas d'illusions sur ce que signifie l'humain qui se perd et qui est retrouvé, du point de vue de Dieu. Une pièce de monnaie pense-t-elle ? Peut-elle se perdre elle-même, ou revenir d'elle-même dans le porte-monnaie ? Peut-elle se repentir ? La drachme illustre la totale passivité de l'être humain lorsqu'il est question de son salut ! C'est Dieu qui engage les recherches. C'est Dieu qui se bouge, qui de démène. C'est le regard de Dieu, cette recherche, qui nous donne de la valeur. C'est à ses yeux que nous avons un prix infini, non par le prix de nos efforts.<br /> Dieu nous cherche et nous retrouve. Mais que se passe-t-il après, une fois que nous sommes revenus dans le troupeau, dans le porte-monnaie, dans la maison du Père ?<br /> C. Notre cheminement spirituel. Certainement, nous avons à éviter de laisser notre coeur se dessécher (comme celui des pharisiens) et nous mettre à juger ceux du dehors. Nous avons un cheminement spirituel à faire, et je crois que les trois paraboles à la suite nous révèlent des étapes pour notre vie intérieure sur ce chemin.<br /> Il nous arrive à tous, à un moment ou à un autre de notre vie de vivre une crise où nous éprouvons soudainement un vide, un manque. La première quête est souvent de partir à la recherche de ce qui nous manque. Une recherche au travers de voyages, de dépaysements, de lectures, bref des recherches à l'extérieur de nous-mêmes. Nous faisons la même chose que le berger qui part dans le désert chercher ce qu'il a perdu. Cela peut nous satisfaire un temps, mais souvent le manque resurgit.<br /> La quête alors peut se faire intérieure, ce que nous cherchons est peut-être à l'intérieur de nous-mêmes, dans notre être. Comme la femme nous allumons une lampe pour éclairer notre caractère, notre personnalité. Nous prenons le balai pour chercher partout et ne pas laisser un coin de notre existence inexploré. Et nous cherchons avec soin pour trier ce que nous ne voulons pas garder et ce qui a de la valeur et que nous préservons.<br /> Les coups de balai nous conduiront à l'aboutissement de notre quête lorsqu'ils auront créé la place nécessaire à celui qui nous cherche assidûment; lorsque nous aurons compris que c'est le Père qui vient au devant de nous, que c'est lui qui alimente la source qui est au plus profond de nous.<br /> La quête intérieure, c'est découvrir le portrait de Dieu que nous avons esquissé plus haut, du Dieu qui cherche ses enfants sans relâche.<br /> C'est pourquoi, il faut renommer toutes ces parabole et parler du berger, de la femme et du père qui cherchent jusqu'à ce qu'ils trouvent, parce que Dieu ne supporte pas d'être séparé d'un seul d'entre nous.<br /> <br /> Amen.<br /> <br /> © 2007, Jean-Marie Thévoz</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 1. Double nature du Christ : Dieu devenu vrai homme en Jésus
tag:clamans.hautetfort.com,2006-12-27:801130
2006-12-27T09:05:00+01:00
2006-12-27T09:05:00+01:00
Luc 1 22.12.2002 Double nature du Christ : Dieu devenu vrai homme en...
<p>Luc 1<br /> 22.12.2002<br /> Double nature du Christ : Dieu devenu vrai homme en Jésus<br /> Es 42 : 1-9 Luc 1 : 26-33<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens,<br /> Dimanche dernier, souvenez-vous, nous avons constaté que les quatre évangiles nous présentaient des récits extrêmement différents de la naissance de Jésus. Il est impossible de faire concorder ces récits, sauf sur un point où ils sont absolument unanimes : tous présentent, à leur manière, Jésus comme le Fils de Dieu.<br /> Nous avons vu également que cette confession de foi « Jésus est le Fils de Dieu » en même temps que l'affirmation « Jésus est pleinement humain » est au coeur de la foi chrétienne. En tant que chrétiens, nous confessons Jésus comme vrai homme et comme vrai Dieu, ce qu'on appelle, dans notre jargon de pasteur : la double nature (divine et humaine) du Christ.<br /> Dans les premiers temps de l'Eglise — avec le témoignage des apôtres qui ont côtoyé Jésus — il n'y avait pas de difficultés à accepter que Jésus ait été un homme. Le plus difficile était de convaincre les auditeurs que Jésus était plus qu'un bon prophète. Il fallait convaincre les juifs que Jésus était le Messie qu'ils attendaient. Il fallait convaincre les non-juifs que Jésus était de nature divine et qu'il réalisait vraiment les promesses de Dieu, plutôt qu'il ne répétait des promesses anciennes qui se réaliseraient plus tard.<br /> Les évangiles de l'enfance de Jésus, le début des évangiles de Matthieu et de Luc sont écrits pour nous persuader de cette filiation avec Dieu, du caractère divin du Christ. Mais il ne suffisait pas d'établir ce lien divin avec Jésus, pour asseoir, dans l'esprit des auditeurs, cette nature divine. Il faut encore persuader les auditeurs que Dieu peut prendre forme humaine, que Dieu peut s'abaisser à devenir humain. Ainsi, ce n'est pas la nature humaine de Jésus de Nazareth qui fait problème, mais le fait que Dieu puisse devenir humain, prendre forme humaine, s'incarner.<br /> L'affirmation de la double nature du Christ va alors rencontrer deux fronts d'opposition qui tous deux contestent l'incarnation de Dieu.<br /> A. Le premier se développe au sein du judaïsme, avec la contestation que ce Jésus soit le Fils de Dieu, mais sans contester qu'un jour le Messie viendra. Le judaïsme ne conteste pas la possibilité que Dieu se révèle au travers d'un homme, puisqu'il attend le Messie, mais il conteste que ce Jésus-là soit le Messie attendu. Les juifs attendent toujours le Messie, ce Jésus-là n'est pas le Fils de Dieu.<br /> B. Un second front s'ouvre avec l'islam. L'islam conteste l'idée même que Dieu puisse prendre lui-même une forme humaine pour rencontrer les humains face à face. La question n'est donc pas que cela soit Jésus ou un autre. Le fait même que cela arrive est impossible à leurs yeux. « Dieu est grand », il ne peut pas s'abaisser à prendre forme humaine, c'est incompatible avec sa grandeur, sa majesté. Il n'y a pas de messianisme en islam, pas de retour du Prophète, pas d'attente d'une venue.<br /> De cette impossibilité à penser que Dieu puisse s'abaisser et souffrir en devenant humain est née (bien avant l'islam) une autre opposition à la double nature, une opposition qui s'attaque à la nature humaine du Christ. On donne à ce mouvement le nom de docétisme (du latin : docet = il paraît). Dans cette pensée, Dieu est bien venu visiter les humains sur la terre, mais sans prendre de risques, notamment le risque de souffrir et de mourir. Dieu n'aurait pris que l'apparence (docet), que l'habit de l'homme, un peu comme les cyborg dans la science-fiction (6PO avec une peau humaine).<br /> Le docétisme a été combattu comme une hérésie grave. Nier la nature humaine du Christ, c'est rejeter l'incarnation de Dieu, abolir sa proximité, c'est renoncer à Noël et à Pâques qui deviennent des mascarades trompeuses.<br /> La foi chrétienne, c'est bien tenir ensemble la nature humaine et la nature divine du Christ, malgré les difficultés à les penser les deux ensemble.<br /> Si Jésus n'est pas de nature divine, les promesses de Dieu ne sont pas réalisées, Jésus ne peut pas être notre sauveur, la vie n'a pas été transformée et la mort n'a pas été vaincue.<br /> Si Jésus n'est pas Dieu devenu pleinement humain, alors Dieu ne s'est pas approché des humains, de nous.<br /> A Noël, comme chrétiens, nous confessons que Dieu, le majestueux, le Tout-puissant, a laissé au ciel les attributs de sa puissance, pour vivre la difficile vie des êtres humains.<br /> Dieu a pris le risque inouï — pour un Dieu — de vivre neuf mois dans le ventre d'une femme, de naître dans une situation précaire, de grandir et de devenir un homme, pleinement.<br /> Dieu a pris ce risque inouï de ne pas s'entourer des précautions de la richesse et du luxe pour naître dans un palais et vivre à la cour.<br /> Dieu a pris le risque inouï de dire la vérité de son amour, suscitant des réactions de haine, jusqu'à sa mort sur la croix.<br /> Dieu a pris le risque inouï de vouloir vivre, éprouver, ressentir, aimer, être déçu ou enthousiasmé, comme tout être humain dans la vie.<br /> Ainsi, il est proche de chacun d'entre nous, plein de compassion et de compréhension, il est véritablement Emmanuel, Dieu avec nous !<br /> Amen<br /> <br /> © 2006, Jean-Marie Thévoz</p>
Jean-Marie Thévoz
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Luc 1. En chemin dans ce temps de la réalisation, orienté vers le temps de l'achèvement.
tag:clamans.hautetfort.com,2006-12-18:789914
2006-12-18T10:20:00+01:00
2006-12-18T10:20:00+01:00
Luc 1 3.12.2006 En chemin dans ce temps de la réalisation, orienté vers...
<p>Luc 1<br /> 3.12.2006<br /> En chemin dans ce temps de la réalisation, orienté vers le temps de l'achèvement.<br /> 1 Pierre 2:4-10 Luc 1:5-17 Luc 1:18-25<br /> <br /> Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers Amis,<br /> Pendant tout cette année 2006, nous avons fêté les 40 ans de notre paroisse. Nous nous sommes retrouvés pour des moments conviviaux, repas et rallye; pour des moments de partage spirituel; pour des moment musicaux et finalement pour des conférences qui nous ont rappelé nos racines et notre évolution. Nous n'avons pas vécu tout cela par nostalgie des temps passés, révolus. Au contraire, nous l'avons fait pour vivre et redynamiser notre présent, pour nous rendre compte que nous sommes nourris par nos racines et que la vie se déploie dans le présent, dans la ramure de l'arbre qui tend vers le ciel.<br /> Oui, nous vivons dans cette tension entre les racines et le faîte, entre la terre et le ciel. L'histoire de Zacharie et d'Elisabeth que l'évangéliste Luc place au début de son Evangile est aussi dans cette tension entre la terre et le ciel, entre le passé et l'avenir.<br /> Luc raconte ainsi comment, du Temple, surgit la promesse d'un temps tout nouveau, celui de la venue du Messie. Le Temple de Jérusalem où officie Zacharie appartient au passé. Au moment où Luc rédige son Evangile, les romains l'ont déjà détruit, il n'existe plus. Et pourtant, c'est bien de là, de cette racine du passé qui a nourri tout un peuple pendant des siècles, que naît la nouveauté.<br /> Le rythme du temps de Dieu n'est pas notre rythme à nous. Le temps de Dieu est le temps de la patience, c'est le temps de "la calme lenteur de toute germination"*1. C'est Lui qui prépare le temps de sa révélation, à petits pas, lentement, au fil des générations.<br /> Il a commencé par choisir un couple, Abram et Saraï, il a accompagné leurs enfants, il en a formé une grande famille, puis tout un peuple. Peuple errant dans le désert, puis nation établie. Royaume, un temps uni, un temps divisé. Peuple et rois admonestés par les prophètes, vaincus puis déportés, rassemblés puis revenus d'Exil. Enfin réunis dans un troisième Temple, ce peuple va être visité, d'abord par un précurseur, puis par le Messie.<br /> Né dans une famille de prêtres, élevé dans la tradition sacerdotale, Jean Baptiste deviendra un prêcheur au désert, aplanissant le chemin du Messie. Dieu nous déroute dans sa façon de ne pas compter le temps et dans sa façon d'être toujours ailleurs, là où nous n'irions pas le chercher. Jean Baptiste reçoit une mission "former un peuple prêt pour le Seigneur" (Luc 1:17). Jean Baptiste est à la charnière de deux temps : le temps de la préparation et le temps de la réalisation.<br /> Le temps de la préparation, c'est le temps que je viens de décrire où Dieu prépare la venue du Christ en se révélant petit à petit à son peuple pour le préparer à sa descente sur terre. Long chemin qui constitue la racine nourricière du temps de la réalisation de la venue de Jésus.<br /> Le temps de la réalisation, chaque génération le vit, depuis le premier Noël jusqu'au temps présent. C'est le temps de l'édification, de la construction de l'Eglise, peuple du Seigneur. Chaque personne est une pierre qui a sa place dans l'édifice. Peu importe que certains aient été dans les premières pierres posées et que nous arrivions presque 2000 ans plus tard. Chaque pierre est nécessaire à l'édifice, chacun a une place réservée dans le peuple du Seigneur.<br /> A chacun d'entre nous est redonnée la mission de Jean Baptiste : "former un peuple prêt pour le Seigneur." Nous formons une communauté où nous avons tous un rôle, une fonction. Avec nos diverses capacités et compétences, nous sommes tous appelés à devenir et à rassembler le "peuple prêt pour le Seigneur."<br /> Nous sommes en chemin dans ce temps de la réalisation et ce chemin est orienté vers le temps de l'achèvement. Le temps de l'achèvement, celui où Dieu régnera visiblement sur la terre, est notre horizon, comme il a été l'horizon des générations précédentes. C'est un temps que nous ne pouvons vivre qu'en espérance, mais qui donne un sens, une orientation à notre vie et à notre chemin.<br /> Nous savons que nous voulons une société plus juste, plus équitable, un monde où les valeurs humaines et relationnelles l'emportent sur les intérêts et l'égoïsme. Nous savons que nous marchons et travaillons en direction de cet horizon avec les forces que Dieu nous donne.<br /> Dans ce temps de l'Avent, nous vivons dans l'attente de ce surgissement du temps de Dieu. Dans ce temps de la réalisation, il est venu, pauvre et faible dans une étable — là où on ne l'attendait pas ! Sur notre<br /> chemin, un temps s'ouvre devant nous, un temps à écrire, à dessiner, à inventer.<br /> Nous avons fêté les 40 ans de notre paroisse pour nous rappeler nos racines, parce que c'est des racines que monte la sève qui nourrit la ramure et le faîte. Mais la vie de l'arbre est dans la ramure, c'est là que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid.<br /> Nous avons — en tant qu'Eglise et chacun en tant que croyant — toujours la même responsabilité que Jean-Baptiste : ouvrir un chemin vers l'horizon et "former un peuple prêt pour le Seigneur." Ne perdons pas cet objectif spirituel de vue pendant que nous cheminons. Formons ensemble un peuple prêt pour le Seigneur !<br /> Amen<br /> <br /> *1 La Règle de Reuilly, Réveil et Publications, Lyon, 1996, p. 57<br /> <br /> © 2006, Jean-Marie Thévoz</p>