Last posts on levinas2024-03-29T03:31:18+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/levinas/atom.xmlJacques-Emile Mirielhttp://jemiriel.hautetfort.com/about.htmlSuggestions de lecturestag:jemiriel.hautetfort.com,2022-11-11:64111752022-11-11T07:23:00+01:002022-11-11T07:23:00+01:00 Dix livres à lire ou relire prochainement ...
<p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: xx-large;"><strong>Dix livres à lire ou relire prochainement</strong></span></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>L’Homme de Londres</em>, de Simenon </span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Roman très cinématographique, adapté par le réalisateur hongrois Béla Tarr en 2007, sur un scénario de son complice, le romancier László Krasznahorkai.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Guerre & guerre</em>, de László Krasznahorkai </span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Une œuvre romanesque qui promet une originalité très grande, et qui, en même temps, se présente comme fondamentalement européenne.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Si l’Europe s’éveille</em>, de Peter Sloterdijk </span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Un essai sur un continent en crise d’identité, qui espère en un sursaut. Loin des apologies d’une certaine Nouvelle droite, et donc sans nostalgie de la révolution conservatrice allemande du début du XXe siècle.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Sur Maurice Blanchot</em>, d’Emmanuel Levinas </span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">En une centaine de pages, un tour d’horizon fécond de l’œuvre de Blanchot, par un très grand philosophe qui fut son ami.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Dora</em>, in <em>Cinq psychanalyses</em>, de Freud</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Très belle analyse de l’hystérie, toujours d’actualité.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Méditations pascaliennes</em>,<em> </em>de Pierre Bourdieu</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Le maître livre du sociologue français. Pour comprendre le monde dans lequel on vit.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Le Sophiste</em>, de Platon</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Une pensée sur l’ontologie, qui fascina Heidegger.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Histoire d’une vie</em>, d’Aharon Appelfeld</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Contrairement à ce qu’estimait Philip Roth, l’œuvre d’Appelfeld me semble se nourrir au creuset européen de l’avant-guerre, un monde englouti dont nous portons les stigmates.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>Le Bruit et la fureur</em>, de Faulkner</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">L’Amérique, c’est-à-dire la « déconstruction », comme le disait Jacques Derrida.</span></span></p><p> </p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: x-large;"><em>La Trêve</em>, de Primo Levi</span></span></p><p><span style="font-family: 'Book Antiqua', serif; color: #333333;"><span style="font-size: medium;">Pas seulement un rescapé, mais aussi un des plus grands écrivains européens de l’après-guerre.</span></span></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du débat : ”Peut-on être seul·e au milieu des autres?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-01-02:61198512019-01-02T06:25:00+01:002019-01-02T06:25:00+01:00 Le café philosophique de Montargis se réunissait le 23 novembre 2018 pour...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait le 23 novembre 2018 pour un débat qui portait sur cette question : "<em>Peut-on être seul·e au milieu des autres?</em>" Une cinquantaine de personnes était présente pour cette nouvelle séance qui avait lieu au café Le Belman.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le débat commence par la diffusion d’un court reportage sur <a href="https://www.lexpress.fr/actualite/societe/christopher-knight-l-homme-qui-n-a-prononce-qu-un-seul-mot-en-27-ans_1945167.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">L'affaire Christopher Knight, le reclus américain</a>, l’histoire d’un exclus, ayant vécu seul de 1990 à 2017.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Au sujet de cette affaire, une participante remarque que cet homme s’est mis à l’écart du monde après le vol d’un livre mais que cette solitude voulue n’était que partielle puisque cet homme se rattachait à une certaine forme de la société – en l’occurrence la culture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Sommes-nous faits pour vivre seul ? Le mot solitude venant du du latin <em>solitudinem</em> ("<em>seul</em>"), être retiré du monde ou bien être abandonné. Un animateur rappelle cette phrase de La Genèse : "<em>Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un intervenant considère que personne n’est fait pour vivre seul, y compris sur un plan matériel. Nous sommes des être sociaux, dépendants les uns des autres. Par contre, il peut arriver que l’intégration de certaines personnes dans la société ne puisse se faire. Il convient par ailleurs sans doute à imaginer les liens pouvant exister entre les autres et ce que l’on en fait, sans aliénation et sans agression. Tous accepter des autres est dangereux et tout refuser semblerait être impossible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un autre participant remarque que même les animaux vivent en groupe. Encore faut-il garder la bonne distance entre moi et autrui. Toute la recherche de notre vie personnelle et sociale est axée sur cela. Arthur Schopenhauer prenait l’image du porc-épic : lorsque nous sommes trop proches, nous nous piquons, mais lorsque nous sommes trop loin nous avons trop froids.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mettre de la distance avec les autres peut aussi un moyen de se rapprocher de soi-même ou d’un idéal à l’image de certains mouvements religieux, d’ermites ou de sectes comme celle des Esséniens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le sujet de ce débat est la solitude et ce sentiment d’être seul et abandonné. Nous parlons aussi de notre position par rapport à autrui. Ai-je toujours besoin d’être au milieu des autres ? Lorsque Marguerite Duras dit "<em>On ne trouve pas la solitude, on la fait,</em>" il est question de cette solitude que l’on provoque pour soi. C’est une solitude volontaire qui, quelque part, peut me construire. La solitude au milieu des autres est-elle contradictoire ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais la solitude n’est pas forcément négative, réagit un participant ! Deux ou trois amis chers sont sans doute préférables à une centaine de personnes. Et se retrouver dans une foule grégaire et violente fait que la solitude peut nous protéger. La vraie question est de savoir quel est ce besoin de se retrouver au milieu d’un groupe, à l’exemple des réseaux sociaux. Il faut vouloir la communication, réagit une autre personne du public, et ce besoin n’est pas automatique. La curiosité de l’autre peut nous enrichir, mais avons-nous cette curiosité ? Et d’ailleurs, nous pouvons tourner en rond dans un groupe qui nous ressemble sans qu’il y ait d’enrichissement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em>Heureusement que la solitude existe !</em>" intervient quelqu’un de l’assistance car cette solitude peut être un carburant et permet de se ressourcer et se retrouver selon "nos besoins". De là, la question est de savoir de quelle solitude nous parlons. L’affaire Knight évoquée plus tôt traite d’abord d’isolement et de déconnexion du monde. Mais l’on peut très bien être connecté avec le monde mais être bien avec soi-même dans une solitude apaisée et choisie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Est-il possible aujourd’hui de vivre seul et de ne plus rendre de compte à personne ? s’interroge un intervenant. Il est sans doute difficile, même si nous avons besoin de nos moments de solitude. L’homme est fondamentalement angoissé lorsqu’il vit seul. Il comble donc ses angoisses grâce à ses amis, ses voisins mais aussi les écrans. Et les réseaux sociaux nous rappellent cela : on est tentés de regarder ce que font les autres et de montrer ce que nous, nous faisons. Or, même avec ces relations virtuelles, la solitude est toujours présente. Une personne de l’assistance fait remarquer à ce sujet que les réseaux sociaux proposent souvent une solution quantitative à la solitude (tant d’amis, tant d’abonnés, etc.) mais peu de solutions qualitatives, à l’exemple d’Instagram, considéré comme le réseau social le plus nocif en raison des publications parfois trop belles pour être honnêtes et pouvant vite provoquées la frustration, le sentiment <a href="https://www.viedemerde.fr/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">"<em>d’avoir une vie de merde.</em></a>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La solitude peut aussi être imposée, à l’image du prisonnier, de celui que l’on ne remarque pas dans la foule ou de ce retraité n’ayant pas de visite. "<em>La solitude est une prison</em>" écrivait Lao She. La solitude peut aussi être une pathologie, due par exemple à un traumatisme et à un dégoût des autres parce que l’on s’est trop investi. "<em>Ce qui est le plus pénible est l'absence totale de solitude</em>" disait Claude Lévi-Strauss.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">À l’inverse, vouloir être au milieu des autres ce pourrait être aussi désirer une forme de reconnaissance du groupe et un besoin, à l’exemple des moines – et encore, une personne du public considère que ces religieux sont seuls mais au milieu des autres… moines. Les adolescents désirent par exemple cette présence pour affronter le monde et pour se construire. Les réseaux sociaux accentuent cela, pour le meilleur et pour le pire. Un participant considère que l’adolescent et a fortiori l’enfant doivent avoir besoin de solitude pour se former et s’enrichir. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">Aujourd’hui, dit une autre personne du public, on a certes besoin des autres et on est entouré, mais en réalité la solitude est présente : le célibat est omniprésent, on vit seul et on meurt seul. On peut être un couple au milieu de la foule mais on peut aussi être seul au milieu de l’indifférence des autres. On vit dans une promiscuité dans des quartiers peuplés, avec un voisinage vite ignoré. La modernité fait que l’on n’a plus forcément besoin des autres pour vivre. Notre autonomie et les moyens de communication font que nos voisins et les autres ne sont plus nécessaires. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On parle des autres. Mais qui sont ces autres ? L’autre est à la fois cette personne différente de moi et celle qui me ressemble : "<em>Autrui en tant qu’autrui, n’est pas seulement mon alter-ego. Il est ce que je ne suis pas</em>" disait Emmanuel Levinas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em>La solitude n’existe pas</em>", est-il dit dans le sens du divertissement pascalien. Nous essayons de nous échapper de la solitude car, intrinsèquement, elle fait partie de nous. "<em>Quant à la solitude, c'est évidemment notre lot à tous : le sage n'est plus proche de la sienne que parce qu'il est plus proche de la vérité. Mais la solitude n'est pas l'isolement : certains la vivent en ermite, certes, dans une grotte ou un désert, mais d'autres, aussi bien, dans un monastère, et d'autres encore les plus nombreux dans la famille ou la foule</em>" disait André Comte-Sponville. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ce qui fait très peur avec la solitude, remarque une intervenante, c’est se retrouver face à soi-même. Mais "<em>quand on arrive à être en paix avec ça, on peut vivre seul et être seul, même au milieu des autres.</em>" On choisit ses amis mais pas ceux qui nous entourent, si bien qu’au milieu de la foule, l’isolement est nécessaire pour éviter les discours déplacés et les comportements insupportables.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"<em>La solitude devrait être prescrite par les médecins</em>", intervient une personne du public. Les adolescents ont besoin de relations, d’amis et de groupes. Mais, pour eux, il serait sans doute bon de s’isoler pour analyser ce qu’ils ont fait. Chez l’enfant, le repli, le jeu solitaire, la construction de scénarios imaginaires, est nécessaire à la croissance. Couper les relations fausses et biaisées est souvent nécessaire, à tout âge, mais nécessaire. Le mot "<em>solitude</em>" charrie sans doute aussi une dimension affective. Il conviendrait sans doute de préférer le terme de "<em>retrait</em>." La communication est comme la nourriture : il faut des périodes sans, avec des temps de digestion, voire de maturation. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : l’hyper connexion nous empêche de nous retrouver, grâce à la solitude par exemple. Mais nous avons aussi la responsabilité de refuser cette connexion aliénante, même s’il y a une injonction sociale de la vitesse. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La question de ce débat, "<em>Peut-on être seul·e au milieu des autres?</em>", ne pourrait-elle pas se transformer en "Peut-on être <em>soi-même</em> au milieu des autres ?" est-ce que nous ne devenons pas le groupe dans lequel on est ? Nous avons sans doute peur de s’aliéner et de devenir étranger à soi-même. Quand on lit – à l’exemple de cet ermite américain qui s’est isolé après le vol d’un livre – peut-être ne sommes-nous jamais vraiment seuls ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les animateurs s’arrêtent sur une célèbre citation de Jean-Paul Sartre : "<em>L'enfer, c'est les Autres.</em>" Cette citation "<em>tarte à la crème</em>" a été commentée par Sartre lui-même : "<em>J'ai voulu dire "l'enfer c'est les autres". Mais "l'enfer c'est les autres " a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer.</em>" Car dans la question de ce débat, la question de l’angoisse face aux autres est bien au cœur du sujet. Un participant parle aussi de la peur de la solitude que nous ne connaîtrions finalement pas. Une participante se demande s’il n’y a pas une appréhension différente de la solitude chez les hommes et chez les femmes, avec des réseaux de soutiens peut-être plus importants chez celles-ci. "<em>Qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul</em>" disait Arthur Schopenhauer. La solitude choisie – et non pas subie – permettrait de se libérer d’autrui. Être seul c’est ne plus se conformer aux conventions sociales. C’est aussi cette solitude qui est nécessaire à l’artiste pour créer, même si la grande solitude de la création peut être angoissante. Mais ne serait-ce pas une illusion ? N’avons-nous pas besoin des autres ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Finalement, être seul au milieu des autres, n’est-ce pas marquer sa singularité précisément au milieu des autres ? On ne serait pas seul pour rejeter mes alter-ego – littéralement "<em>mes autres mois</em>" – mais pour montrer que je suis un être unique. Mais cela veut aussi dire que j’assume ma solitude et ma singularité, à l’exemple de l’artiste. L’alter-ego m’altère, finalement. Qui sait si Chrisopher Knight ne s’est pas isolé suite à une dépression, pour se retrouver au milieu de la nature, et montrer son désir de puissance. Mais pour un participant, n’est-ce pas une voie sans issue ? L’enrichissement est fait pour être partagé. Henry David Thoreau, qui a fait son expérience de solitude, a cependant connu le besoin de partager ses travaux aux autres. Fernando Pessoa disait aussi : "<em>La solitude me pèse mais la compagnie des autres me désespère,</em>" cite une personne du public. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est bon de dire, dit encore une participante, que l’homme ne se forme jamais par l’expérience solitaire. Chaque personne est une pierre de notre édifice : "<em>Il est bon de redire que l'homme ne se forme jamais par l'expérience solitaire</em>" pour Alain. Nous ne sommes jamais seuls, même si nous nous isolons. Notre vie se fait au milieu des autres, ce qui rend notre vie et notre solitude plus supportable.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>La séance suivante aura lieu au Belman le 18 janvier 2019</strong>. Trois sujets sont mis au vote : L’égalité : "Quelles sont les valeurs du sport ?, "Certains sont-ils plus égaux que d’autres ?" et <strong>"Le désir n’est-il que le manque ?"</strong> C’est ce dernier sujet qui sera choisi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Il est enfin annoncé une autre séance exceptionnelle aura lieu le vendredi 26 avril à 18 heures à la Médiathèque de Montargis.</strong></span></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCOMPTE-RENDU DE LA SÉANCE ”EXISTE-T-ON QUAND PERSONNE NE NOUS REGARDE ?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2014-11-11:54862922014-11-11T09:22:00+01:002014-11-11T09:22:00+01:00 Thème du débat : "Existe-t-on quand personne ne nous regarde...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Thème du débat : <span style="color: #ffff00;">"Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">26 septembre 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le café philosophique de Montargis faisait sa rentrée le vendredi 27 septembre 2014 pour un débat intitulé "Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?" Il s'agissait du 43ème débat du café philo et le premier de cette saison 6.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un premier intervenant s'interroge ainsi au sujet de la question posée pour le débat du jour : "<em>Je suis admiré pour ce que je souhaite être ou je suis admiré pour ce que je suis? Et pourtant, je reste le même</em>". Mais que se passe-t-il lorsque le regard d'autrui n'est pas là ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un autre intervenant considère qu'il y a trois temps dans cette notion d'existence : on existe par soi-même (c'est le rapport de soi à soi), on existe par rapport aux autres (de soi à autrui) et on existe par rapport à l'univers. Notre rapport avec autrui aurait donc plusieurs réalités, même chacun pourrait vivre seul sur une île déserte pour s'interroger sur l'univers !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans le sujet de ce café philo, "<em>Existe-t-on quand personne ne nous regarde ?</em>", dit Claire, il convient en effet de s'interroger sur le terme centrale "<em>exister</em>". L'existence désigne <em>a priori</em> la réalité. Nous n'existons pas par rapport à quelque chose ou à quelqu'un : nous sommes tous des réalités comme la table est une réalité. Le regard de l'autre ne viendrait donc pas intervenir dans <em>ma</em> réalité. Quant à la réalité humaine, au sens philosophique du terme, l'existence se définit comme le témoin de cette réalité : on existe à partir du moment où l'on a conscience de cette réalité. On détermine l'existence dans la conscience de soi : j'existe car je suis conscient que je suis une réalité différente de l'autre. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ceci dit, quel est est l'impact du regard de l'autre et de la relation que j'entretiens avec autrui dans mon existence ? Est-ce que l'on est capable d'exister de façon pertinente si l'autre me définit<em> a contrario</em> de ce que je pensais ? C'est la question que pose <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre </a>: quelle est la réalité de mon identité lorsque autrui pose un regard sur moi bien différent que celui que je pensais ? La manière dont je me détermine ("<em>en mon for intérieur</em>", diraient les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sto%C3%AFcisme" target="_blank" rel="noopener">stoïciens</a>) peut être en contradiction avec ce que l'autre dit sur nous. Il y a problème philosophique lorsqu'il y a cette contradiction. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Est-ce que je dois me contenter de ce regard extérieur, me formater et me soumettre au joug du regard de l'autre ? Ou bien dois-je <em>devenir ce que je suis</em> (</span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Nietzsche</a><span style="font-size: small;">), en tant que sujet libre, en contradiction et en conflit avec les autres ? Et si je choisis cette seconde posture, que se passe-t-il lorsque je me retrouve en "<em>flagrant délit d'exister</em>" (</span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><span style="font-size: small;">) ? </span><a style="font-size: small;" href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/07/15/sartre-par-le-trou-de-la-serrure-5410840.html" target="_blank" rel="noopener">Cf. texte sur le trou de la sa serrure</a><span style="font-size: small;">. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Il est dit en cours de débat que nous ne pouvons certes pas accorder 100 % notre vision personnelle avec celle des autres ; cependant, nous passons notre temps à essayer de l'accorder, dans une suite de compromis incessants. Notre identité fait notre singularité. D'ailleurs, autrui lui-même se définit comme un <em>alter ego</em> – un "<em>autre moi</em>". La posture le plus saine serait apparemment de dire : "<em>J'ai ma singularité ; vous me regardez différemment de ce que je vois de moi ; mais je fais avec ou sans votre regard.</em>" Cependant, le problème, dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a>, se pose lorsque tous les matins je constate invariablement que je me regarde comme X alors qu'autrui me considère comme un être Y. "<em>L'enfer c'est les autres</em>" : la phrase de Garcin ne proclame pas que nous sommes incapables de vivre libre en société mais elle entend affirmer que la définition de ce que je suis c'est, finalement, ce que les autres en disent. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Toute la question est de savoir si l'on peut exister lorsque personne ne nous regarde. Nous pouvons penser à la solitude et à l'absence de reconnaissance chez les personnes âgées, source de désespérance, pouvant mener au suicide ou à un désir d'euthanasie. "E<em>xistence signifie consistance</em>", ajoute Claire. Regarder l'autre c'est aussi lui apporter sa dignité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comment survivre dans la solitude ? Un participant réagit ainsi : "<em>Parlez-moi d'moi </em><em>Y a qu'ça qui m'intéresse</em>", chantait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_B%C3%A9art" target="_blank" rel="noopener">Guy Béart</a>. Chacun a envie de reconnaissance et de retour positif de l'autre. Pour autant, nous ne devrions pas jouer de rôle (<em>personna</em>) en société et nous ne devrions pas avoir toujours besoin des autres. Nous devrions résister et nous éloigner du moule commun, de la <em>doxa</em> et penser par nous même, vivre pour soi-même, sans les autres. Ce qui implique, dit une nouvelle intervenante, d'avoir une bonne consistance, une bonne éducation, acquérir une assurance et la revendiquer, avec le respect mutuel. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Est-ce si simple ? réagit Claire. Pour <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a>, "<em>je suis le sens</em>" et, avec lui, je dois donner mon sens pour être moi-même. Or, par définition, autrui est un médiateur entre moi et moi-même. Pour <a href="http://www.psychotherapie-integrative.com/psy-integrative/edmond-marc.htm" target="_blank" rel="noopener">Edmond Marc</a>, psychiatre et ethnologue, l'enfant qui naît n'a aucune conscience de lui-même ; c'est le regard parental qui va lui indiquer qu'il est un individu à part entière. Ils lui enseignent une estime de lui. Si ce n'est pas le cas, ces individus souffrent de carences, manquent d'amour d'eux-mêmes et d'armes pour s'affirmer tels qu'ils sont devant les autres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ce qui est également en jeu, bien plus que notre liberté individuelle, est notre responsabilité. Lorsque l'on est devant la tourmente, qu'un acte moralement condamnable nous colle à la peau, que notre part de monstruosité (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/le-monstre-est-il-parmi-nous/" target="_blank" rel="noopener">cf. débat du 14 novembre 2014</a>) éclate au grand jour, comment peut-on exister sous le regard de cet autre que nous méprise ? Le jugement d'autrui qui nous catégorise intervient même très tôt dans la petite enfance, précise Claire. Comment résister à ce formatage dans ces conditions?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Être en accord avec soi-même est bien évidemment un impératif philosophique, sauf que la société est omniprésente dans ce formatage (performances, normes, etc.). Or ce formatage, dit Bruno, est quelque chose de très ancien. Pendant des siècles, chacun vivait en communauté, communauté qui modelait les individus selon tels ou tels critères. La notion de liberté individuelle était limitée : on ne choisissait pas son métier, sa famille, son époux(se), etc. L'on devait se conformer à cette société, faute de quoi il y avait le risque d'être rejeté. Si bien que le terme d'autrui est une notion "<em>très XXe siècle</em>". Avant le XXe siècle, ajoute Claire, on est dans la <em>politeia</em>. Avant l'avènement des <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lumi%C3%A8res_(philosophie)" target="_blank" rel="noopener">Lumières </a>– qui proclament que l'homme doit s'extraire du groupe pour se construire – on est dans cette <em>politeia</em>, le groupe politique, celle de la <em>polis</em> (cité).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous parlions de l'<em>alter ego</em>, l'autre <em>moi-même</em>. Bruno s'interroge sur cette notion : ce terme est-il correct ? Autrui peut-il être qualifié d'un autre "<em>moi-même</em>" ? Ne serait-il pas plus judicieux de dire qu'il est tout simplement cet autre qui n'a rien à voir avec "<em>moi</em>" ? Un autre intervenant propose que l' individu se définisse à l'aide de deux notions : l'ego et l'âme. Pour aller à la rencontre de son âme, il faut comprendre et analyser des blessures (rejets, abandons, fautes, humiliations, etc.) que l'autre nous renvoie, afin de voir ce que cela fait résonner en moi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour le meilleur et pour le pire, autrui nous parle par son regard. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Berkeley" target="_blank" rel="noopener">George Berkeley</a> dit : "<em>Exister c'est être perçu</em>". La révolution française, ajoute Claire, n'aurait aucune existence si elle n'était pas racontée. Ce café philosophique n'aurait aucune existence si personne n'en discutait avant et après ! <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a> dit qu'à partir du moment où je commence à sentir qu'il y a un moi parce qu'il y a un toi, il va falloir que l'autre me reconnaissance comme un être humain et, dans ce cas, il s'agit d'une lutte à mort. <em>Si je n'existe pour personne alors je n'existe pas !</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une intervenante rebondit en ajoutant que cette course à la reconnaissance se concrétise par des actions : on est ce que l'on fait, disait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a>. On devient aussi ce que l'on est, selon <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Nietzsche</a>. L'adolescent va par exemple s'ériger contre ses parents et un certain instinct grégaire par ses opinions politiques, ses goûts vestimentaires, etc.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La question fondamentale est finalement celle-ci : si je fais quelque chose pour être moi-même mais que personne n'est sur ma route pour le constater et/ou le juger – à la manière de Robinson Crusoé – mon existence prend-elle un sens ? Celui qui est seul, peut-il se contenter de cette solitude, considérant qu'il ou elle existe pertinemment ? Si tout le monde me tourne le dos ou si je m'exile, ai-je une existence ? Dans <em>Vendredi ou les Limbes du Pacifique</em>, Robinson trouve un miroir. Et, regardant son reflet, le naufragé se sourit, au point d'en avoir mal à la mâchoire. Il se dit que pour la première fois depuis qu'il est sur son île, il sourit. Il se dit également que ses choix d'existence n'ont aucune espèce d'importance car personne n'est là pour les notifier et les remarquer. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/07/15/tournier-vendredi-ou-les-limbes-du-pacifique-5410857.html" target="_blank" rel="noopener">Cf. aussi ce texte de Michel Tournier</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L'autre est donc nécessaire mais j'ai à devenir moi-même en essayant de transmettre à l'autre ce que je suis. Même le marginal, parce qu'il est défini comme tel, existe justement parce qu'il est défini – et ce, même si cette image peut être biaisée. Exister c'est se créer et créer, à la manière de l'artiste. Mais l'autre qui créé a aussi besoin de la reconnaissance de sa création. Un participant cite l'exemple d'une formation dynamique de groupe. Claire parle aussi du regard du professeur pour l'élève : les encouragements de l'enseignement ou la note donnée pour un devoir qui peut être dévastatrice car elle traduit une forme de jugement. </span><span style="font-size: small;">Un participant cite à ce sujet l'effet <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Pygmalion" target="_blank" rel="noopener">Pygmalion </a>(effet Rosenthal & Jacobson) consistant à attribuer de manière arbitraire un niveau à deux groupes d'élève constitués au hasard. Or, des scientifiques se sont rendus compte que les professeurs chargés de noter ces élèves leur ont donné des notes correspondant à ces niveaux de classe arbitraires. Le regard des autres conditionne nos valeurs, nos comportements, etc. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comme le dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddha" target="_blank" rel="noopener">Bouddha</a> : "<em>Nous sommes ce que nous pensons... Avec nos pensées nous bâtissons notre monde.</em>" <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Comte-Sponville" target="_blank" rel="noopener">André Comte-Sponville</a> écrit à l'article "<em>égotisme</em>" : "<em>Le fondement de tout amour et le fondement de tout bonheur</em>". Face au plus grand fléau de notre siècle – "<em>être malheureux</em>" – il faut commencer par s'aimer soi-même pour réussir à entrer dans une relation à autrui : l'autre nous renvoie ce sur quoi nous souffrons, nos blessures. La solution serait de commencer par prendre soin de soi. Cette appréhension décrite par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a> nous permet ensuite d'entrer dans une relation apaisée avec autrui. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"<em>Être défini est-ce exister ?</em>" se demande une intervenante. Est-ce si simple lorsque l'on est dans une situation complexe, et dans un monde de plus en plus dur : personne handicapée, personne âgée, ancien délinquant, qui provoquent des regards critiques d'autrui. Pour une participante, la société doit aussi être éduquée afin que les regards de jugements disparaissent et ne faussent plus la personne. Le regard qui juge peut être dévastateur et difficile à contrebalancer – par des actes, un discours notamment. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Levinas" target="_blank" rel="noopener">Emmanuel Levinas</a>, la première chose que l'autre voit de moi c'est mon visage. Dans cette importance de l'estime de soi, et avec cette appréhension du jugement de l'autre, l'approche serait sans doute de se dire : je vais vers l'autre qui me regarde comme j'aime qu'il me regarde. À partir du moment où j'ai compris que l'autre était capable de me définir comme celui ou celle que je ne suis pas, avec des caractéristiques qui me définissent pas entièrement et exhaustivement, alors je mets de côté cet autre. J'essaie de dépasser ce regard. J'affronte cet autre me défiant grâce à un discours par exemple ; ou bien je me défile pour me protéger.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comment réagir face au besoin d'autrui ? Une participante évoque le regard de l'autre et les moyens de l'affronter, sans entrer dans un moule qui pourrait certes être "<em>confortable</em>". Pour aider les personnes dans le harcèlement moral, un des moyens est de fixer des critères (efficacité, sécurité, etc.) définissant nos émotions – de plaisir ou de déplaisir – pouvant entraîner des comportements. Et le plus important est de communiquer ces critères aux autres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Finalement, dit un intervenant, Il faut trouver un bon positionnement, à la manière de Schopenhauer : si on est trop proche, tel un porc-épic, on se pique. À chacun de naviguer au milieu des autres, entre le pessimisme et l'optimisme. La norme, dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Canguilhem" target="_blank" rel="noopener">Georges Canguilhem</a> dans <em>Le Normal et le Pathologique</em>, est la moyenne. La société, de fait, ne peut pas faire autrement que considérer ce qui est normal comme ce qui est moyen, ce que tout le monde fait dans la majorité. On décrète fou, handicapé, marginal, celui qui sort de la moyenne. L'éducation doit dans cette optique éduquer à la différences. Il faut pratiquer un relativisme culturel, dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_L%C3%A9vi-Strauss" target="_blank" rel="noopener">Claude Lévi-Strauss</a>. Nos diversités, même celles qui peuvent nous heurter, font notre richesse, le critère universel devant être la dignité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Bruno conclut ce débat par deux citations. La première de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmund_Freud" target="_blank" rel="noopener">Sigmund Freud</a> : "<em>Autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire.</em>" La seconde de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Tournier" target="_blank" rel="noopener">Michel Tournier</a> : "<em>Contre l'illusion d'optique, le mirage, l'hallucination, le rêve éveillé, le fantasme, le délire, le trouble de l'audition... le rempart le plus sûr, c'est notre frère, notre voisin, notre ami ou notre ennemi, mais quelqu'un, grands dieux, quelqu'un !</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La soirée se termine comme de coutume par la mise au vote des trois sujets proposés pour la séance suivante. Trois sujets sont proposés : "Qu'est-ce que la beauté ?", "Doit-on tout faire pour être heureux ?" et "<strong>Le monstre est-il parmi nous ?</strong>" C'est ce dernier sujet qui sera choisi pour la séance du <strong>vendredi 14 novembre</strong> à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée, à partir de 19 heures.</span></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlLe Juif nazitag:lapinos.hautetfort.com,2012-03-01:46206992012-03-01T17:25:00+01:002012-03-01T17:25:00+01:00 S'il y a des chrétiens nazis, et les prêcheurs de la démocratie-chrétienne...
<p style="text-align: justify;">S'il y a des chrétiens nazis, et les prêcheurs de la démocratie-chrétienne le sont, au sens où cette doctrine procède de la transformation du christianisme en éthique ou en culture de vie, maintenant de la sorte des centaines de millions de personnes dans l'ignorance de la vraie spiritualité chrétienne, il y a aussi des juifs nazis.</p><p style="text-align: justify;">- Parlons d'abord de ceux que Hitler, par milliers, incorpora dans l'armée allemande, munis d'un certificat d'aryanité. Ils ne sont pas "juifs", objectera-t-on, puisqu'ils ont été aryanisés par Hitler. C'est exact ; ils ont renoncé à la loi de Moïse suivant la même démarche de conversion de l'amour chrétien en éthique démocrate-chrétienne, formule du crime contre l'humanité moderne. J'exagère ? Je suis un polémiste ? Les crimes contre l'humanité sont perpétrés par des masses populaires, manipulées par leurs élites. Dans cette manipulation, l'éthique joue un rôle décisif. Il n'y a rien dans le nouveau testament pour fonder une éthique. Il n'y a rien chez saint Paul non plus. L'art chrétien peut se définir comme l'art le plus pur de toute éthique. Voilà mon propos. A l'aide de l'éthique démocrate-chrétienne, ce sont des centaines de millions de personnes qui sont fanatisées, disposées favorablement au meutre légal de masse à l'aide du christianisme.</p><p style="text-align: justify;">- Je citais l'autre jour la prose parfaitement ésotérique de Jürgen Habermas - les intellectuels allemands de l'école de Francfort sont tous des voyous -, alchimistes de l'éthique chrétienne. On trouve de tels usuriers de la parole de dieu aussi parmi les juifs. Je ne parlerai pas de Sartre, importateur avec Beauvoir du national-socialisme de Hegel en France (Hegel est un admirateur de Napoléon Ier - quel rapport entre Napoléon et le communisme chanté sur tous les tons par Sartre ?... Staline ? Hitler ?). Sartre n'a rien de juif et ne prétend pas l'être. Je citerai plutôt Lévinas, analogue juif de l'imposteur chrétien Habermas ; cet énergumène est l'inventeur de la sociologie juive. Inventer une sociologie juive, comme fait Lévinas, revient à réduire le judaïsme à une théorie raciale. Exactement comme Hitler a fait avec l'éthique nationale-socialiste, mieux conscient semble-t-il que Lévinas ou Habermas du caractère nécessairement païen du droit et de l'éthique.</p><p style="text-align: justify;">Quand le sociologue Mircéa Eliade indique que le national-socialisme est une mystique du peuple allemand, copiée sur celle des juifs, c'est totalement mensonger. C'est Lévinas qui a recopié sa sociologie juive scandaleuse sur la philosophie nazie, et non l'inverse.</p><p style="text-align: justify;">L'éthique de Lévinas est très exactement le tour d'esprit par lequel les juifs justifiaient il y a deux mille ans leur volonté de lapider une femme adultère : bien sûr leur mobile était sociologique. Selon Jésus-Christ, la volonté du peuple hébreu ne se confond avec celle de dieu. La loi de Moïse n'est pas une loi éthique. Autrement dit, elle n'est pas faite pour justifier le peuple hébreu, mais pour préserver l'annonce et la venue de l'esprit en son sein, prélude à l'écrasement par l'Eglise du Christ de cette saloperie d'éthique, que le chrétien E. Swedenborg rapproche utilement de sa désignation dans l'apocalypse comme "la bête de la terre".</p>
lafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlDu bon sens un peu partout: une sociologue du CNRS parle de la burqa.tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2009-08-14:23254892009-08-14T00:05:00+02:002009-08-14T00:05:00+02:00 ...
<p> Excellent article de Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, dans <em>Le Monde</em> du 14 Août (1). Sous le titre <em>La burqa, les sophistes et la loi</em>, elle donne une belle leçon de bon sens et démonte calmement mais habilement, avec une force tranquille, les sophismes et les <strong>"étranges arguments"</strong> de certains.</p> <p> Elle se référe au <em>Bien commun</em> -expression que Boutang préférait à celle <em>d'Intérêt général</em>- et on repense, à la lecture de son texte, à cette idée d'un <em>minimum de lois, pour un maximum de moeurs</em>, qui caractérisait, selon Thibon, une société bien portante.</p> <p> Son texte est à lire, le voici.</p> <div style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/1434793559.jpg" target="_blank"><img id="media-1923787" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/1137065223.jpg" alt="nathalie heinich.jpg" name="media-1923787" /></a> </div> <p style="text-align: justify; margin: auto 0cm;"><em>La burqa, les sophistes et la loi.</em></p> <p style="text-align: justify; margin: auto 0cm;"><em>Les lois existent déjà, appliquons-les !</em></p> <p style="text-align: justify; margin: auto 0cm;"><em>D'étranges arguments sont apparus ces derniers temps à propos du débat sur le port de la burqa. Le 1er août, dans Le Monde, un enseignant à l'EHESS, Farhad Khosrokhavar, critique son éventuelle interdiction au nom de l'idée qu'elle risquerait de radicaliser le fondamentalisme islamique, alors que la France devrait " favoriser un islam modéré ".</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Le 28 juillet, un anthropologue américain spécialiste de l'islam, John Bowen, s'inquiète, sur le site Nonfiction.fr, de ce qu'une telle interdiction, relevant d'un " ordre moral ", pourrait constituer " une atteinte à la vie privée des gens, à la liberté dans la sphère privée ". Et, la même semaine, l'annonce selon laquelle cette pratique ne concernerait que " 367 femmes ", selon une enquête de la police, amène certains à estimer que, pour si peu, une loi serait inutile, voire nuisible.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Etranges arguments ! Devrait-on renoncer à légiférer contre le crime parce que celui-ci ne serait le fait que de quelques individus ? La loi n'est pas affaire de nombre, mais de principe. Le problème posé par la burqa relève-t-il de la vie privée ? Evidemment non, puisque ce qui est en question est précisément son port dans l'espace public : personne, que je sache, n'a jamais songé à l'interdire dans les domiciles !</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Le raisonnement de M. Bowen s'appuie sur une conception unilatéralement libérale de la citoyenneté, qui ne voit d'autre valeur à défendre que celle de la liberté individuelle, en vertu de laquelle tout un chacun devrait pouvoir faire tout ce qu'il veut, où il veut, comme il veut, à la seule condition qu'il soit bien mû par sa propre liberté, sans contrainte aucune. Ce faisant, il ignore qu'une autre réalité existe : celle qu'il nomme " ordre moral ", mais que d'autres ne craignent pas de nommer " intérêt général " ou " bien commun " - une valeur tout aussi fondamentale à leurs yeux que celle de la liberté des personnes.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Quant à l'idée de M. Khosrokhavar selon laquelle il faudrait s'abstenir d'interdire la burqa en France, en s'appuyant sur le précédent du foulard, qui aurait " apporté de l'eau au moulin des groupes fondamentalistes ou sectaires ", elle propose rien de moins que de déléguer aux institutions de la République le soin de faire le ménage au sein de l'islam, entre modérés et intégristes. Mais est-ce bien le rôle de nos institutions que d'intervenir dans une affaire interne à une religion ?</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Fantômes sordides</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Et si les musulmans modérés estiment que le fondamentalisme prend trop de place, pourquoi n'appellent-ils pas leurs coreligionnaires au respect des institutions du pays où ils vivent, plutôt que de demander à ces institutions de se renier elles-mêmes ? Que ne font-ils pas entendre clairement leurs voix ? Que ne se dotent-ils pas de porte-parole courageux qui condamneraient avec fermeté les excès commis au nom de l'islam, en France ou ailleurs ? Que n'appellent-ils pas à manifester contre les crimes islamistes, lorsqu'ils ont lieu ?</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Au lieu de cela, ils recommandent aux institutions républicaines de faire comme eux : surtout, pas de vagues ! Circulez, il n'y a rien à voir ! Des cercueils ambulants, des insultes vivantes à l'humanité circulant dans les rues comme si de rien n'était - chut ! Ne dites rien, il y en a que ça pourrait énerver !</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Le seul point sur lequel on peut donner raison à ceux qui ne veulent pas d'une loi contre le port de la burqa, c'est qu'elle n'est pas juridiquement nécessaire : il suffirait de faire appliquer celles qui existent déjà. Car il y a des lois pour défendre la sécurité, exigeant que tout un chacun puisse être identifié : personne ne doit pouvoir se soustraire à un contrôle d'identité. Et il y a des lois pour défendre la dignité humaine (oui, cette notion qui concerne le bien commun, au risque parfois d'entraver la liberté individuelle) : une dignité que la burqa ôte aux femmes qui la portent, en les privant de cela même qui fait l'humanité de l'être humain - son visage.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Nul besoin d'avoir lu Levinas pour le comprendre : il suffit d'avoir un jour croisé dans la rue ces fantômes sordides pour comprendre que ce qui leur est ainsi dénié - par d'autres ou par elles-mêmes, peu importe - c'est l'appartenance à l'humanité, qui permet à tout un chacun de rencontrer et de reconnaître son prochain ; et pour se sentir soi-même atteint, dans sa propre humanité, par ce spectacle dégradant.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Et ne nous y trompons pas : contrairement à l'affaire du foulard, qui appelait à juste titre l'application de la loi sur la laïcité, il ne s'agit plus d'un problème religieux, comme on voudrait nous le faire croire : les musulmans sont les premiers à rappeler que la burqa ne relève en rien d'une injonction islamique. Il s'agit, plus fondamentalement, d'un problème de rapport à la loi : un problème de mise à l'épreuve de l'autorité, de jeu infantile avec les limites de la permissivité, de déni de l'existence de principes moraux supérieurs aux caprices de la volonté individuelle. Ce pourquoi ceux qui ont autorité en la matière doivent y réagir, en faisant simplement ce pour quoi ils ont été élus ou nommés : étendre le champ d'application de ces lois au port de la burqa - et les faire appliquer.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Nathalie Heinich</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>Sociologue au CNRS</em></p> <p style="text-align: justify;">(1) : Nathalie Heinich est sociologue, directeur de recherche au CNRS. <br /> <br /> Outre de nombreux articles dans des revues scientifiques ou culturelles, elle a publié des ouvrages portant sur le statut d'artiste et la notion d'auteur (entre autres <span style="font-style: italic;">La Gloire de Van Gogh. Essai d’anthropologie de l’admiration</span>, Minuit, 1991 ; <span style="font-style: italic;">Du peintre à l’artiste. Artisans et académiciens à l’âge classique</span>, Minuit, 1993 ; <span style="font-style: italic;">Être écrivain. Création et identité</span>, La Découverte, 2000 ; <span style="font-style: italic;">L’Élite artiste. Excellence et singularité en régime démocratique</span>, Gallimard, 2005) ; l'art contemporain (entre autres <span style="font-style: italic;">Le Triple jeu de l’art contemporain</span>, Minuit, 1998) ; la question de l'identité (entre autres <span style="font-style: italic;">États de femme. L’identité féminine dans la fiction occidentale</span>, Gallimard, 1996 ; <span style="font-style: italic;">L’Épreuve de la grandeur. Prix littéraires et reconnaissance</span>, La Découverte, 1999) ; l'histoire de la sociologie (entre autres <span style="font-style: italic;">La Sociologie de Norbert Elias</span>, La Découverte, coll. Repères, <span style="font-style: italic;">Ce que l'art fait à la sociologie</span>, Minuit, 1998 ; <span style="font-style: italic;">La Sociologie de l'art</span>, La Découverte, coll. Repères, 2001 ; <span style="font-style: italic;">La Sociologie à l’épreuve de l’art. Entretiens avec Julien Ténédos</span>, Aux lieux d’être, 2006 [vol. 1], 2007 [vol. 2] ; <span style="font-style: italic;">Pourquoi Bourdieu</span>, Paris, Gallimard, 2007).</p>
lafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlQuand Jean-François Mattéi parle de Boutang, ”géant de la pensée”.....tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2009-01-26:19966402009-01-26T00:10:00+01:002009-01-26T00:10:00+01:00 Dans...
<p> Dans <em>Valeurs Actuelles</em> du 2 Janvier, Paul-François Paoli (ci dessous) demande à quatre philosophes qui <strong>"se souviennent"</strong> d'évoquer chacun un maître.</p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/1087884606.jpg"><img name="media-1513427" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/419824995.jpg" alt="paoli_web.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1513427" /></a></div> <p> BHL évoque <em>Louis Althusser, radical et étincelant</em>; Rémy Brague, <em>Raymond Fontaine, un juste caché</em>; Michel Maffesoli, <em>Julien Freund, penseur libre et non libre penseur"</em>; et Jean-François Mattéi choisit, lui, <em>Pierre Boutang, l'homme en colère.</em></p> <p><em> </em>Nous ne résistons pas au plaisir de reproduire ce petit billet. Merci à Paul-François Paoli de nous emmener ainsi, pendant quelques instants, sur les sommets....</p> <p>Jean-François Mattéi, <em>"Pierre boutang, l'homme en colère".</em></p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/01/2097572988.jpg"><img name="media-1513467" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/01/1879460002.jpg" alt="mattei_web.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1513467" /></a></div> <p> Il y a des coups de foudre de l'esprit. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Mattéi quand il a rencontré le philosophe et polémiste Pierre Boutang, qui prit la succession d'Emmanuel Lévinas comme professeur de métaphysique à la Sorbonne, en 1976.</p> <p> <strong>"Ma première impression, confirmée par la suite, fut celle d'un géant de la pensée. Il se mouvait avec une aisance incroyable dans les textes les plus difficiles et récitait par coeur le Parménide de Platon et les poésies de Rimbaud..... Il m'impressionnait, moins par son immense culture, que par le détachement avec lequel il la maîtrisait",</strong> explique Jean-François Mattéi. Hélléniste, auteur de nombreux essais, dont <em><strong>Europe, le regard vide</strong></em> (Flammarion), Jean-François Mattéi est devenu un fidèle de Pierre Boutang, mais il n'est pas sûr que celui-ci <strong>"ait été un maître en attente d'un disciple".</strong> </p> <p> Jean-François Mattéi a souvent fait le voyage de Collobrières, dans le Var, où Pierre Boutang possédait une maison sans électricité. Là, ils ont devisé à la belle étoile en dégustant un tavel bien frais, aux côtés de ceux que Boutang admettait dans sa proximité et qui prenaient le risque de se faire <strong>"engueuler"</strong> s'ils n'avaient pas lu Platon, Aristote, Saint Thomas et tant d'autres. Catholique et royaliste, Boutang, qui n'avait jamais renié Maurras, était un homme chez qui la tendresse s'accouplait souvent avec la colère. Mais quel personnage !</p> <p> <strong>"Je garde de lui le souvenir d'une fidélité à l'enfance",</strong> affirme Mattéi, qui a écrit la préface de la nouvelle édition de <strong><em>L'Ontologie du secret</em></strong>, grand oeuvre de Boutang, que réédite les <em>PUF</em> à la rentrée.</p> <p> <strong>"C'était un arpenteur de l'être qui, comme Platon et Heidegger, avait compris que la philosophie est une variation permanente sur l'archétype du voyage est que l'homme est bien un "homo viator". Il m'a appris, mieux que tout autre, le souci de la transcendance</strong>"....</p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/425360344.JPG"><img name="media-1513472" width="342" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/1976368318.JPG" alt="boutang.JPG" height="355" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" id="media-1513472" /></a></div>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlMai 68 pour les Nulstag:lapinos.hautetfort.com,2008-05-10:16109432008-05-10T11:20:32+02:002008-05-10T11:20:32+02:00En somme la commémoration de Mai 68 en 2008 réunit dans la même ferveur...
En somme la commémoration de Mai 68 en 2008 réunit dans la même ferveur nostalgique gaullistes et antigaullistes. Fin de la dispute.Ce qu’il importe de comprendre, c’est à quoi tenait le différend et sur quelle base la réconciliation incarnée par Sarkozy peut avoir lieu.On doit pour ça examiner les opinions des uns et des autres.Pour ce qui est des gaullistes, force est de constater qu’en dehors de leur chef, ils n’ont jamais eu de métaphysique bien définie. Pompidou était favorable au principe d’enterrer la hache de guerre entre les poètes et les banquiers, mais Pompidou était-il particulièrement “gaulliste” ?Mauriac ? Mauriac est l’emblème de la bourgeoisie bordelaise qui ne dit jamais ouvertement ce qu’elle pense et qu’on ne peut percer à jour qu’à travers ses romans.Bernanos ? Il faut avoir le culot d’un Sébastien Laplanque, gros garçon joufflu journaliste au <I>Figaro</I>, pour attirer l’auteur de <I>La France contre les robots</I> dans les filets du gaullisme. Il s’agit sans doute d’un clin-d’œil à Dassault, fabricant d’armes de destruction massive ou chirurgicale.Les robots, on sait à quel point De Gaulle les aimait, si possible à son image, c’est-à-dire monstrueux. C’est d’ailleurs sans doute ça la véritable idéologie gaulliste : la robotique.Sinon De Gaulle tenta d’imiter Chateaubriand. Mais qu’est-ce que la pensée de Chateaubriand sinon une pierre qui roule sans amasser de mousse, l’ancêtre du “rock’n roll”…<CENTER>*</CENTER>Le camp des soixante-huitards peut-il se prévaloir, lui, de pensées plus élevées ? Laissons de côté les acolytes, les thuriféraires Finkielkraut ou Glucksman, Alain Geismar, trop heureux de l’aubaine médiatique, pour aller directement aux grands-prêtres, Sartre, Lévinas ou Benny Lévy.Pour Lévinas, “grosso modo”, le <I>summum</I> de la modernité c’est… le Talmud, la tradition juive. On est encore à ressasser la vengeance contre l’Allemagne : “Œil pour œil…” ; difficile de ne pas prendre la philosophie de Lévinas pour autre chose que du tribalisme enveloppé dans des périphrases sophistiquées.Sartre est moins bénin, moins saisissable. Il mène une guerre de positions et ne cesse d’en changer. Il pisse sur la tombe de Chateaubriand pour mieux dissimuler qu’il n’est pas beaucoup moins futile.Un voltairien au XXe siècle, un voltairien attardé, voilà comment résumer Sartre. De Gaulle-Chateaubriand contre Sartre-Voltaire : on peut mesurer l'écart de cette façon.<CENTER>*</CENTER>Ce qui fait que les raisons qui ont pu pousser ces deux partis antagonistes à se fondre plus ou moins l’un dans l’autre, quitte à se jetter quelques slogans à la figure lors des campagnes électorales, en souvenir du bon vieux temps, ces raisons paraissent assez évidentes, sans qu’il soit besoin d’épiloguer.