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Christian COTTET-EMARD
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Carnet / Rendez-vous manqués au milieu de nulle part
tag:cottetemard.hautetfort.com,2015-10-27:5705507
2015-10-27T00:23:00+01:00
2015-10-27T00:23:00+01:00
Quand je suis un peu cafardeux, je recherche le gras, les chips. Avec du...
<p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;"><img id="media-5196267" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cottetemard.hautetfort.com/media/02/02/1183735425.JPG" alt="chips,whisky,vernon subutex,virginie despentes,scotch,bourbon,lagavulin,woodford,blog littéraire de christian cottet-emard,note,carnet,journal,autobiographie,écriture de soi,prairie journal,christian cottet-emard,livre,rock,saint-saëns,brahms,elgar,franck,liszt,années 80,association musique évolution,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,europe" />Quand je suis un peu cafardeux, je recherche le gras, les chips. Avec du scotch ou du bourbon. Une bouteille me fait des mois, heureusement, car je ne prends pas les premiers prix. N’ayant plus de Lagavulin et de Woodford, j’ai fini par dénicher au fond de l’armoire deux flacons de whisky bas de gamme hérités du bar d’un défunt. J’ai jeté l’un à l’évier, vraiment imbuvable, et me suis dépanné avec l’autre, acceptable. </span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;">Une amie m’a prêté <em>Vernon Subutex</em> de Virginie Despentes et je me retrouve aujourd’hui à ramer avec ce roman parce que j’essaie toujours d’être attentif aux livres que me prêtent les amis, non pas parce que je me serais spontanément tourné vers une telle littérature mais parce que je trouve normal de tenir compte des conseils de lecture, surtout lorsqu’ils viennent de personnes proches. Je rame avec Despentes parce que pour moi, elle parle d’une autre planète. Pas moyen de me sentir concerné, pas la moindre empathie pour ses personnages, leurs préoccupations, leur monde, leur style, leur vie. J’ai eu du mal à commencer le livre, à le continuer jusqu’à une centaine de pages, à me forcer à doubler la mise et là, page deux cents et quelques, les jeux sont faits, je cale. La quatrième de couverture nous explique que Vernon Subutex est <em>« le dernier témoin d’un monde révolu, l’ultime visage de notre comédie inhumaine, notre fantôme à tous »</em> , comme si l’on nous vendait une fresque alors qu’il n’est question de rien d’autre que de vieux fêtards branchouilles traînant leur gueule de bois depuis l’adolescence dans trois rues de Paris. </span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;">J’ai déjà des difficultés avec les références musicales qui sont pourtant censées être celles des gens de mon âge mais manque de chance, déjà adolescent, je n’écoutais que du classique. Encore aujourd’hui, Saint-Saëns (eh oui, Camille Saint-Saëns !) est un de mes compositeurs préférés et en ce moment, avant de commencer à écrire ce carnet, j’écoutais <em>Scenes from the Bavarian Highlands</em> d’Edward Elgar, dans la version pour piano et chœur. C’est dire... </span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;">Alors, le rock... J’en ai certes entendu mais jamais écouté de ma propre initiative, même au sommet de ma crise d’adolescence. Un lycéen de ma classe de seconde avait quand même réussi à me traîner quelques temps dans des préfas et des salles plus ou moins paroissiales où des types de <em>l’Association Musique Évolution</em> produisaient du son. À cette époque, j’écoutais en boucle les <em>Variations symphoniques</em> de César Franck, les deux concertos pour piano de Brahms et ceux de Liszt, alors, le boucan de <em>l’Association Musique Évolution</em>, ça me passait loin, très loin au-dessus des oreilles, malgré les décibels. Quant aux idoles rock des grandes scènes nationales ou mondiales dont j’entendais baragouiner les noms par leurs pâles imitateurs puant la vieille clope et la bière tiède, leur tintouin et leur théâtre pseudo rebelle ne m’inspirait pas plus. À seize ans, je considérais déjà que le rock était à la contestation ce que la musique militaire est à la musique, juste une autre façon de marcher au pas. Comme prévu, le rock a aujourd’hui mal vieilli et son public de quinquas embourgeoisés jusqu’aux ongles des orteils avec. Despentes confirme, si j’ai bien lu. </span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;">Mais peut-être ai-je mal lu car pour moi, Despentes est pénible à lire. Pour certains paragraphes, j’aurais besoin d’une traduction. De toute manière, Vernon Subutex n’est pas le sujet de ce carnet. Le sujet, c’est que ma laborieuse lecture des deux cents premières pages m’a juste une fois de plus rappelé que je n’ai pas aimé l’époque de ma jeunesse, ni ses musiques ni ses idées qui n’étaient d’ailleurs pas des idées mais des poses gonflées du plus grotesque esprit de sérieux. Étrange sentiment, surtout au moment des débuts d’inventaire, que celui de n’avoir jamais adhéré à ce que partageaient les jeunes de mon âge. </span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"><span style="font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: medium;">Les années 80 et ce qui a suivi dans le domaine de la culture grand public : un arrière-goût de rendez-vous manqué au milieu de nulle part, où en dehors de la bulle protectrice et créative de la vie privée, il n’y avait probablement rien ni personne à attendre.</span></span></p><p style="font: normal normal normal 18px/normal 'Times New Roman'; color: #222222; text-align: justify; margin: 0px;"> </p><p><em><span style="font-family: 'times new roman',times; font-size: small;">(Photo © Christian Cottet-Emard, Barcelone)</span></em></p><p><a title="WebAnalytics" href="http://www.xiti.com/xiti.asp?s=563914" target="_top"><script type="text/javascript">// <![CDATA[Xt_param = 's=563914&p=page_ du_ jour';try {Xt_r = top.document.referrer;}catch(e) {Xt_r = document.referrer; }Xt_h = new Date();Xt_i = '<img width="39" height="25" border="0" alt="" ';Xt_i += 'src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?'+Xt_param;Xt_i += '&hl='+Xt_h.getHours()+'x'+Xt_h.getMinutes()+'x'+Xt_h.getSeconds();if(parseFloat(navigator.appVersion)>=4){Xt_s=screen;Xt_i+='&r='+Xt_s.width+'x'+Xt_s.height+'x'+Xt_s.pixelDepth+'x'+Xt_s.colorDepth;}document.write(Xt_i+'&ref='+Xt_r.replace(/[<>"]/g, '').replace(/&/g, '$')+'" title="Internet Audience">');// ]]></script></a></p><noscript>Mesure d'audience ROI statistique webanalytics par <img width="39" height="25" src="http://logv4.xiti.com/hit.xiti?s=563914&p=page_du_jour" alt="WebAnalytics"></noscript>
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CHOURMO, JEAN-CLAUDE IZZO
tag:lantidote.hautetfort.com,2012-08-29:4811178
2012-08-29T09:00:00+02:00
2012-08-29T09:00:00+02:00
Pensée du jour : « Mais, dès que le soleil reparaît, les dames se...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Pensée du jour : « <span style="font-family: impact,chicago;">Mais, dès que le soleil reparaît, les dames se remettent nues au soleil ; ce sont de magnifiques personnes ; elles ont des cuisses monumentales, deux fois plus nombreuses que leurs corps qui sont étendus parallèlement sur de grandes plates-formes en bois au bord de la piscine de Levallois. On les voit du train, en passant ; ensuite on voit un grand cimetière ; et ensuite la fabrique de jambons Olida</span> ».</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">ALEXANDRE VIALATTE</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Je viens de relire <span style="text-decoration: underline;">Chourmo</span>, de JEAN-CLAUDE IZZO. Dix ans après. Il ne m’en restait strictement rien, hormis la poursuite finale, spectaculaire, qui coûte la vie aux deux truands, et que j’ai eu bien du plaisir à retrouver. C’est un polar. Au rayon polar, c’est plutôt un bon. Il fait partie de la « trilogie marseillaise », pris en sandwich entre <span style="text-decoration: underline;">Total Khéops</span> et <span style="text-decoration: underline;">Soléa</span>. Solea, c’est un titre de MILES DAVIS, dans <span style="text-decoration: underline;">Sketches of Spain</span> (hyperconnu). "Total Khéops", si je me souviens bien, ça a quelque chose à voir avec le chaos. "Chourmo", je l’ai lu, mais je ne m’en souviens déjà plus. Ce n’est peut-être pas si grave : vocabulaire djeunz d'il y a quinze ans. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Au bout de la trilogie, Fabio Montale, le héros, se fait dessouder. Il ne boira plus de Lagavulin. <img id="media-3713013" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/01/2759559574.jpg" alt="LAGAVULIN.jpg" />C’est un whisky. C'est <span style="text-decoration: underline;">son</span> whisky. « </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: 'Century Gothic','sans-serif'; font-size: 14pt; mso-bidi-font-family: Arial;">Pungent and potent, with richly peaty, deep, smoky flavor</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">. » Ça, c'est la publicité. Beaucoup trop tourbé (comme "peaty" l’indique) à mon goût, comme tous les Islay. C’est pour ça que je préfère les Speyside, ou « Triangle d’or », entre Inverness et Aberdeen (Glenfiddich, Glenfarclas, Glenlivet, Lands of Scotland, mais Arran n’est pas mal quand même …). On imagine mal un détective sans les pieds sur le bureau et un verre à la main (dans l'autre main, c'est la cigarette). Même Maigret se fait monter des bières.</span> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Le roman policier, donc, j’aime bien. J’en ai lu beaucoup. A Corbeyssieu, il y avait plusieurs mètres de rayons, en haut de l’escalier de la « petite maison ». Le polar, c’est devenu un « genre » en soi, il paraît. Pour ainsi dire, une profession. C’est comme la science fiction. Le livre pour enfants. La bande dessinée. La littérature a fait des petits. Des sous-produits. La littérature s’est divisée. Et en se divisant, elle s'est hiérarchisée. Ce qui est bien, avec le polar, c'est que d'une lecture à l'autre, on oublie. C'est même sans doute fait pour ça.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Remarquez, la littérature divisée, ça ne date ni d’hier (une des meilleures blagues que je connaisse : « <span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-large;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Quelle est la différence entre un pigeon ? – C’est qu’il ne sait ni voler</em></span> », je sais, c'est réservé à une élite). EUGENE SUE, déjà. Et PAUL FEVAL. Et MICHEL ZEVACO. Et tous les feuilletonistes du 19<sup>ème</sup> siècle, très doués pour pisser de la copie jour après jour. « Populaire », on disait, avec une moue de mépris au coin de la lèvre.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Est-ce que ça disqualifie toute hiérarchie ? Non, mille fois non. Un livre qui vous fait passer un bon moment, c’est bien, mais ça n’a rien à voir avec un livre qui vous bouleverse. Encore moins avec celui qui change votre vie. Non, la littérature est aussi hiérarchisée que l’amour. Il y a les passades, le cul, vous ne vous rappelez ni le prénom, ni le visage. Une vague modalité du plaisir. Un élément du décor. A la rigueur la chaudepisse. Je parle d’avant le sida. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Et puis il y a le grand amour. Avec, entre les deux, toute la gamme des intensités possibles. Infiniment plus que neuf échelons, comme la pauvre échelle de Monsieur Richter. Oui, tout ça est très hiérarchisé, quoi qu'en dise et en pense notre époque, niveleuse acharnée, égalisatrice à la "<span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>je ne veux voir qu'une tête</em></span>" (dit-elle en se fourrant le doigt dans l'oeil), uniformisatrice fanatique et raboteuse intégriste. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Le roman policier, c’est comme ces amours que vous avez plaisir à retrouver de temps en temps, mais que ça n’ira jamais plus loin. Vous deux le savez. Un attachement amoureux. Un point de repère. Mais ce n’est pas le grand amour, vous savez, ce soudain torrent de la passion qui vous embarque, puis qui vous laisse échoué, hébété, sur le trottoir d’un petit matin, quelque temps après, sans force, à vous demander ce qui vient de se passer. Un petit matin terrible et inoubliable. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Le roman policier, franchement, je n'imagine pas un instant que quiconque puisse ne lire que ça. Arrive à n'en pas sortir et à s'en contenter. Cela vaut pour la SF, la BD, etc. SAINT THOMAS D'AQUIN en personne ne disait-il pas doctement : « <span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>Timeo hominem unius libri</em></span> » ? Il avait bien raison : je crains l'homme d'une seule sorte de livre. De même que je ne conçois pas qu'on puisse ne lire que de la grande littérature, ou n'écouter que de la grande musique. Le monde est trop divers pour que l'homme s'isole dans ce qu'on appelle trop commodément (et si pauvrement) une « passion ». Le timbre poste, l'étiquette de camembert, la plaque publicitaire émaillée. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Mon polar à moi n’est donc pas aussi ambitieux et dévorant qu'une passion amoureuse. Ce qu’il me faut, c’est un SIMENON (n'importe lequel des 368) <span style="text-decoration: underline;">de temps en temps</span>, sinon un CHANDLER (<span style="text-decoration: underline;">La Dame du lac</span> est formidable), ou un CHESTER HIMES (<span style="text-decoration: underline;">L'Aveugle au pistolet</span>, par exemple, un livre qui a du poil aux pattes), ou un PETER CHENEY (qui a un peu mal vieilli). A la rigueur, <span style="text-decoration: underline;">La Chair de l'orchidée</span>, de JAMES HADLEY CHASE (dont GEORGE ORWELL dit beaucoup de mal, et qui lui reproche, en tant qu'Anglais, de faire plus "trash" que les auteurs américains, juste pour vendre autant qu'eux).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Chourmo</span></span><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">, c’est intéressant. C'est déjà pas mal. La faiblesse du bouquin ? Le Front National. Fabio Montale fait une phobie politique. Il arrache même, dans le bureau de son ancien collègue Pertin qu’il ne peut pas encadrer (que c’est même réciproque), une affiche vantant le syndicat de flics affilié aux méchants fachos. On sent que ça drague le lecteur de gauche. Attention, ça ne veut pas dire que je vote pour MARINE : déjà, avant qu'elle ouvre la bouche je me sens « <span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>tout fatigué de la vague MARINE</em></span> » (<span style="text-decoration: underline;">Parfum exotique</span>, les majuscules sont de moi). De toute façon, je ne vote plus, c'est un principe.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Je l'affirme en direct : le Front National, l’histoire n’en a pas besoin, même si l’auteur s’efforce de lui faire une place dans le scénario. Il a ménagé quelques diverticules, c'est normal, car il faut que le lecteur aille sur des voies de garage, avant d'être illuminé par la solution. Ici, le truc vicelard (magouille avec des islamistes de choc) ne marche pas très bien. Le militantisme affaiblit le polar. Et la littérature en général. C'est ma conviction. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"><img id="media-3720191" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/02/487059046.jpg" alt="jean-claude izzo,total kheops,chourmo,solea,trilogie marseillaise,marseille,roman policier,polar,lagavulin,feuilleton,eugène sue,paul féval,michel zévaco,hiérarchie des valeurs" /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Par contre (mon prof d’allemand, monsieur MOIROUD, nous serinait : « </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: 'Century Gothic','sans-serif'; font-size: 14pt; mso-bidi-font-family: Arial;">On ne dit pas "par contre", on dit "en revanche"</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> ». Eh bien là, il l’a dans l’os, bien fait pour lui.), ce qui carbure au maximum, c’est le fond de l’intrigue, et j’avoue que ce genre de mécanique horlogère de précision, chaque fois, ça m’épate. Je vous raconte.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Guitou est l’ado chéri de sa mère Gélou (ces diminutifs … !). Pendant les vacances, il est tombé raide dingue de Naïma. Alors, comme il a dans le même temps fait la connaissance de Mathias, il se fait prêter pour une nuit sa chambre. D’abord, il pique 1000 francs dans la caisse de sa mère, pour aller de Gap à Marseille, qu'il se fait piquer à peine sorti de la gare. Seulement, c’est dans la même nuit qu’Hocine Draoui se fait trucider (un ennemi du FIS algérien). Juste à l’étage au-dessus. Et l’idiot, alerté par un bruit (le revolver était muni d'un silencieux), ouvre la porte, et c’est là qu’il reçoit la balle de 38 (9 mm, balle de 9,6 ou 10,2 g suivant option) qui ne pardonne rien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Il faut savoir que Gélou est la sœur de Fabio Montale, l’ex-flic marseillais. Qui met du temps à comprendre que Guitou est mort, et qui est donc bien embêté pour sa soeur. On le serait à moins. Je passe sur les voies de dérivation de l’intrigue principale. Le problème essentiel qu’a à résoudre l’auteur de polar, c’est le timing. Quand doit-il donner au lecteur l’élément qui va le surprendre tout en faisant avancer la mécanique ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">JEAN-CLAUDE IZZO fait ça très bien. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Voilà ce que je dis, moi.</span></p><p> </p><p><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-fareast-language: EN-US; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">A suivre.</span></p><p> </p><p> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p>