Last posts on kantisme2024-03-29T03:18:23+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/kantisme/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe ”droit cosmopolite” de Kant est à l'origine du bienfait suicidaire de l'immigrationtag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-12-01:63517222021-12-01T14:38:10+01:002021-12-01T14:38:10+01:00 Le "droit cosmopolite" de Kant est à l'origine du bienfait...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6315254" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2546433313.jpg" alt="8231207lpw-8241898-article-emmanuel-kant-jpg_4224233_1250x625.jpg" width="590" height="295" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Le "droit cosmopolite" de Kant est à l'origine du bienfait suicidaire de l'immigration</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>par Francesco Lamendola</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Ex: https://www.centrostudilaruna.it/il-diritto-cosmopolitico-di-kant.html</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Que le 'bonisme' masochiste et suicidaire de l'Union européenne et de la culture dominante face au phénomène, programmé et voulu d'en haut et pas du tout spontané comme il nous est présenté par les médias, de l'immigration/invasion africaine et asiatique au sein des pays du Vieux Continent, a ses matrices idéologiques dans le droit naturel, fondé sur la reconnaissance des "droits naturels" de l'individu, et plus encore dans le cosmopolitisme des Lumières, fondé sur l'hypothèse que la terre entière est la propriété collective de tous les hommes sans distinction, est trop connue pour être répétée. </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce qui n'est peut-être pas clair pour tout le monde, c'est à quel point la pensée de celui qui est considéré (à tort) comme le plus grand philosophe du XVIIIe siècle et l'apogée de tout le mouvement des Lumières, Emmanuel Kant, l'auteur de la <em>Critique de la raison pure</em> et de la <em>Critique de la raison pratique, </em>le destructeur de la métaphysique et le destructeur de la théologie, en somme, y a joué un rôle : l'homme qui a résumé la croisade du Logos instrumental et calculateur contre la tradition et, en particulier, contre la <em>philosophia perennis, </em>laquelle avait accompagné et soutenu la conscience spirituelle de la civilisation européenne pendant plus de deux millénaires.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6315256" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1384335133.jpg" alt="9782711613809-475x500-1.jpg" />C'est Kant, dans son célèbre pamphlet intitulé <em>La paix perpétuelle, </em>qui a formulé, de la manière la plus explicite, l'idée que l'hospitalité accordée à tout individu dans tout État relève de son "droit" inaliénable, et a articulé la séquence conceptuelle qui l'a conduit à exprimer une telle conviction, en lui donnant le statut, ou du moins l'apparence, d'un argument philosophiquement rigoureux et impeccable ; Il vaut donc la peine de suivre les étapes de ce raisonnement et de voir s'il est vraiment aussi logique et cohérent que son auteur et ses nombreux admirateurs, d'hier et d'aujourd'hui, l'ont montré et continuent de le croire.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em>La paix perpétuelle</em> ("<em>Zum ewigen Frieden</em>", 1795) n'est ni un traité de philosophie politique ni un traité d'éthique, mais simplement un schéma juridique visant à établir certains points sur lesquels les États pourraient s'entendre pour écarter le danger de la guerre. Kant ne croit pas à la bonté naturelle de l'homme ; en revanche, il montre qu'il pense possible que l'homme, qui n'est pas bon par nature, puisse domestiquer ses instincts guerriers par une série de formules juridiques, ce qui est une contradiction dans les termes. Si l'homme n'est pas capable de vraie bonté, comment la paix peut-elle lui venir de sa raison? La Raison vit-elle une vie propre, ou tombe-t-elle sur terre depuis les hauteurs du ciel?</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6315259" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/2091696404.jpg" alt="François_Barthélemy_Directeur.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6315260" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/584600130.jpg" alt="Fürst_Hardenberg.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le schéma de base de l'œuvre de Kant s'inspire, comme on le sait, de la Paix de Bâle, signée le 5 avril 1795 entre le représentant de la Convention thermidorienne, François Barthélemy, et l'ambassadeur prussien Karl August von Hardenberg : c'est-à-dire entre la première république révolutionnaire d'Europe et une monarchie absolue, typique de l'Ancien Régime. La plupart des clauses du traité étaient en fait secrètes, tout comme l'article final du pamphlet de Kant, à la saveur purement maçonnique, qui stipulait qu'en cas de différends internationaux graves, les gouvernements des États concernés consulteraient l'avis des "philosophes".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La paix de Bâle est en fait le résultat d'un compromis cynique entre deux egos opposés et non d'un désir sincère de paix entre les puissances européennes, ce qui était impossible étant donné l'incompatibilité évidente entre un gouvernement issu de la Révolution française et fondé sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, et sur le trinôme "liberté, fraternité, égalité", et les hautes monarchies absolues, toujours fondées sur les ordres privilégiés, qui ne pouvaient assister sans réagir au triomphe de la bourgeoisie, ni pardonner le procès et la condamnation à mort de Louis XVI, déjà roi de droit divin.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le cynisme du compromis provenait du fait que Frédéric-Guillaume II de Hohenzollern voulait avoir les coudées franches à l'Est, écraser la grande insurrection polonaise et se tailler la part du lion dans le troisième et dernier partage de cette malheureuse nation (alors qu'il devrait céder Varsovie à la Russie et se contenter d'une copropriété avec cette dernière et l'Autriche, soit, en pratique, la troisième place) ; tandis que la Convention thermidorienne avait désespérément besoin de consolider son pouvoir dans la France dévastée par les deux années 1793-94, dominée par les Jacobins et les Sans-culotte, et de renforcer les classes supérieures et moyennes en tant que classe dirigeante.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il n'est pas clair si Kant s'est rendu compte qu'il s'agissait essentiellement d'une trêve et que l'épreuve de force entre la Révolution et les monarchies de l'Ancien Régime (soutenues pour des raisons non idéologiques, mais purement commerciales et financières, par la monarchie constitutionnelle anglaise) n'était que reportée jusqu'à ce que les deux parties retrouvent leur force, ou s'il croyait vraiment que cela "démontrait" la possibilité que des systèmes de gouvernement radicalement différents puissent établir des relations de bon voisinage et s'entendre pour éviter de futures guerres.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6315262" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3300059070.jpg" alt="vers-la-paix-perpetuelle-essai-philosophique.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour notre part, nous serions enclins à privilégier la seconde hypothèse: qui, si elle était vraie, ne serait pas en faveur de la clairvoyance et de la perspicacité du philosophe de Königsberg, dont la lucidité était évidemment assombrie par toute une série de préjugés issus des Lumières sur la raisonnabilité "naturelle", sinon la bonté naturelle, des êtres humains. Il n'en reste pas moins que l'ajout du fameux article secret dément toute la structure de l'ouvrage, si naïvement confiant dans l'efficacité d'un système de règles juridiques internationales qui réaliserait ce que le désir authentique de paix des gouvernements et de leurs peuples respectifs, en lui-même, ne semble pas pouvoir réaliser.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais il ne s'agit pas ici de discuter de la "paix perpétuelle", schéma toujours aussi fantaisiste, né de l'ivresse rationaliste des Lumières, si ce n'est pour en souligner un aspect particulier : le droit cosmopolite, c'est-à-dire le droit à la citoyenneté "universelle", en raison de ses convergences évidentes et significatives, qui ne peuvent pas être accidentelles, avec la situation qui se détermine actuellement entre les organes de direction de l'Union européenne et une grande partie (mais pas la totalité) des gouvernements des nations qui en font partie, et le phénomène massif et imparable de migration/invasion en provenance d'Afrique et d'Asie, qui provoque aujourd'hui un véritable remplacement de la population européenne par une nouvelle population mixte, de nature à mettre en danger la tradition culturelle et l'identité ethnique même du Vieux Continent.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C'est ainsi que Simonetta Corradini et Stefano Sissa <em>(Capire la realtà sociale.</em> Sociologie, méthodologie de la recherche, Bologne, Zanichelli, 2012, pp. 146-147) :</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> "Le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804), dans un pamphlet intitulé "Vers la paix perpétuelle" (1795) a illustré un projet de mise en œuvre de la paix mondiale par le droit. Le texte se présente comme un hypothétique traité international divisé en articles, et divisé en articles PRELIMINAIRES et DEFINITIFS.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> Les "préliminaires" définissent ce que les États ne doivent pas faire : ne pas conclure de traités de paix en réservant tacitement des prétextes pour une guerre future (sinon la suspension de la guerre serait un simple armistice), acquérir un État indépendant par héritage, échange, achat ou don (l'État est une société d'hommes et non une marchandise), ne pas avoir d'armées permanentes (elles constituent une menace pour les autres États, incitent à la concurrence en matière d'armement), ne contractent pas de dettes publiques pour faire la guerre, n'interfèrent pas par la force dans la constitution et le gouvernement d'un autre État, ne s'engagent pas dans des actes d'hostilité pendant une guerre qui rendraient la confiance mutuelle impossible à l'avenir.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> L'aspect le plus novateur est constitué par les trois articles finaux qui représentent la partie propositionnelle du projet d'un ordre international capable de garantir la paix. Ils concernent trois niveaux distincts, celui du droit constitutionnel qui régit les relations entre l'État et ses citoyens (art. 1), celui du droit international qui régit les relations entre les États (art. 2) et celui du droit cosmopolite (art. 3) par lequel tous les citoyens de la planète deviennent titulaires de droits et de devoirs qui dépassent leur statut de sujets d'un État donné. Le droit cosmopolite est une nouvelle branche du droit. Les articles finaux sont rédigés comme suit:</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> -<span style="color: #ff6600;"> La constitution civile des États</span> doit être républicaine. Selon Kant, une constitution républicaine, dans le sens où le peuple est représenté, est propice à la paix, car si ce sont les citoyens qui décident d'une guerre, sachant que la charge sera sur eux, ils seront très prudents dans leurs décisions.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> - <span style="color: #ff6600;">Le droit international</span> doit être fondé sur un fédéralisme d'États libres. La seule façon de sortir d'un état de guerre permanent est la formation d'une ligue d'États dont le but est de préserver la liberté et la sécurité d'un État pour lui-même et en même temps pour les autres États confédérés. Kant ne considère pas la formation d'un seul État mondial comme souhaitable, car elle pourrait conduire à un terrible despotisme.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> - <span style="color: #ff6600;">Le droit cosmopolite</span> doit être limité aux conditions de l'hospitalité universelle.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> L'HOSPITALITÉ est le droit d'un étranger arrivant sur le territoire d'un autre de ne pas être traité de manière hostile. Ce n'est pas un droit d'hospitalité auquel on peut faire appel, mais un "DROIT DE VISITE" auquel tous les hommes ont droit, c'est-à-dire le droit de s'offrir à la sociabilité en vertu du droit à la possession commune de toute la surface de la Terre. Le philosophe rappelle comment les puissances européennes ont échangé le DROIT DE VISITE contre la conquête des terres des autres et condamne le colonialisme. Il observe également que, compte tenu des relations qui se sont établies entre les peuples de la Terre, "la violation du droit qui s'est produite EN UN point de la terre s'est produite en TOUS les points, de sorte que l'idée d'un droit cosmopolite n'est pas une représentation fantastique d'esprits exaltés, mais une intégration nécessaire d'un code non écrit, tant du droit public interne que du droit international, afin d'établir un droit public en général et d'instaurer ainsi une paix perpétuelle dont, à cette condition seulement, nous pouvons nous flatter de nous approcher continuellement."</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> Selon le philosophe, trois tendances de la société favorisent cette évolution, à savoir le caractère pacifique des républiques, la force unificatrice du commerce mondial et la fonction de contrôle de la sphère publique, c'est-à-dire la communauté des citoyens qui, en tant qu'êtres rationnels, examinent et discutent les actions des gouvernements.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6315267" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/998448106.jpeg" alt="9782253067504-001-T.jpeg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais regardons de plus près les propositions politico-juridiques de Kant.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les articles préliminaires sont un chapelet de bonnes intentions, qui ne valent même pas le coût de l'encre avec laquelle ils ont été écrits. Qui, ou quoi, pourrait empêcher un gouvernement de signer un traité de paix, avec la réserve tacite de reprendre la guerre, dès que les conditions deviennent plus favorables ? Qui, ou quoi, pourra empêcher un État d'en acquérir un autre par héritage, échange, etc., chose qui s'est toujours produite jusqu'à présent et à laquelle personne ne s'est jamais opposé (tout comme personne ne s'opposera au traité de Campoformio de 1797, qui a partagé la République millénaire de Venise entre l'Autriche et la France) ? Les armées permanentes : certes, elles sont une menace constante pour la paix ; mais qui peut empêcher les États les plus forts d'imposer le respect de leur volonté de désarmement (des autres), et, quant à eux, de l'ignorer allègrement ? Ne pas contracter de dette publique pour faire la guerre : d'accord; mais la dette publique peut se transformer, comme nous le voyons aujourd'hui, en une arme de guerre elle-même, manipulée par des banques et des institutions financières sans scrupules. À l'époque de Kant, la dette finançait les guerres ; à notre époque, ce sont les guerres (financières) qui génèrent la dette publique. Le philosophe allemand ne l'avait pas prévu : pourtant, il y avait exactement un siècle (en 1694) que la Banque d'Angleterre était née, et le phénomène de la mondialisation de la finance était déjà visible à son époque. Et que signifie donc que les armées, dans la guerre, doivent s'abstenir d'actes d'hostilité qui rendent impossible la confiance mutuelle dans l'avenir ? Quels sont ces actes ? Une épuration ethnique, comme celle menée par les Britanniques en Acadie, au détriment des Français ; ou une guerre bactériologique, comme celle menée, là encore, par les Britanniques, au détriment des Amérindiens (les couvertures infectées par la variole données par Lord Amherst aux Amérindiens) ? Qui peut empêcher le plus fort d'utiliser des moyens de guerre particulièrement cruels et dévastateurs, sinon la force ? On fait la guerre pour la gagner : elle est, disait Clausewitz, la continuation de la politique par d'autres moyens. Vouloir imposer des limites aux moyens de guerre de l'armée pour des raisons politiques est une idée qui part de bonnes intentions, mais qui est littéralement dénuée de sens dans la pratique. Voyez ce qui s'est passé lors de la Première Guerre mondiale avec la guerre sous-marine allemande : les politiques, c'est-à-dire le gouvernement, voyaient très bien que cela conduirait à l'intervention des États-Unis, mais cela semblait efficace, et les militaires n'étaient pas prêts à y renoncer : et c'est leur point de vue qui a prévalu, car, dans les guerres modernes, la décision finale appartient aux " spécialistes ", et la politique est nécessairement contournée.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6315268" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3015389548.jpg" alt="M549469_La-Maison-de-Kant-a-Koenigsberg.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour en venir aux derniers articles, dès
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlPetit bond en arrièretag:lapinos.hautetfort.com,2007-04-19:9937772007-04-19T16:06:51+02:002007-04-19T16:06:51+02:00 AVANT-PROPOS Je souhaiterais dissiper le soupçon comme qui dirait qu'un...
<B><CENTER>AVANT-PROPOS</CENTER></B> Je souhaiterais dissiper le soupçon comme qui dirait qu'un antiphilosophe comme moi, "quelque part", ne serait rien d'autre qu'un philosophe qui se cache, voire s'ignore ! Qu'il me soit permis d'évoquer pour ça un souvenir, tant qu'il est encore frais. Voici : j'étais jeune alors, plutôt oisif, j'étais étudiant et j'habitais une jolie ville de province en grande partie peuplée de gens qui me ressemblaient. Un ensemble de matières aussi dissemblables que l'allemand et l'anglais figuraient au programme de mes études. Je me préparais ainsi un cervelle "baroque" ; en revanche, j'estimai à vue d'œil, dès la "rentrée", que la variété des types humains et féminins qui composaient ma classe était un peu réduite ; je résistai aussi longtemps que je pus aux avances d'une grande blonde aux yeux bleus, très musclée, prénommée Gwendoline, avec des tresses bien sûr, par pur respect humain de ma part ; qu'est-ce qu'on peut être con quand on a dix-sept ans !… mais c'est une autre histoire. Mon esprit, disons "positif", et mon humour, plutôt épais, je dois l'admettre, me valaient d'écoper de sales notes en philosophie. Il faut dire aussi que l'exercice de la dissertation est un exercice assez schématique en soi, alors si vous l'appliquez à une matière aussi subtile que la philosophie, c'est à tomber la tête la première dans le néant ! Conçoit-on l'ennui que serait une dissertation de mathématiques !? Oui ? eh bien cette approximation permet à ceux qui n'ont jamais composé de dissertation de philosophie de s'en faire une idée assez exacte. Pour ceux qui ne seraient pas convaincus, même en mathématiques on ne se gêne pas pour faire des approximations. <B><CENTER>CHAPITRE I</CENTER></B> Dans une telle impasse, qu'auriez-vous fait, à ma place ? Moi, j'ai nié la philosophie en bloc ; face à un prof de philo, ça m'a paru la meilleure tactique. Dès l'introduction, j'écrivis que, les plus grands philosophes, dès qu'ils furent assez grands et vaccinés, s'empressèrent de se débarrasser du costume ridicule et démodé de philosophe, pour en revêtir un autre ; qui celui d'historien, d'économiste, de poète ou de prophète - tout sauf philosophe ! Ensuite, puisqu'il faut bien meubler, je racontai mes dernières vacances d'été, assaisonnées de galipettes un peu fictives, imitant J.-J. Rousseau - ou Voltaire, en tâchant de les présenter comme étant "universelles". C'était déjà un lieu commun dépassé à l'époque de voir en Voltaire un philosophe confortablement assis ; ses ennemis le dépeignaient plutôt comme un habile négrier, ses amis comme un poète, un artiste véritable ; on s'accordait seulement sur son intelligence ; si Voltaire revenait aujourd'hui, il présenterait plutôt le "Journal de 20 heures", un job dans ce genre, car "philosophe" ça n'a plus tout à fait le même cachet ; les philosophes sont sur des sièges éjectables. Ça serait le seul présentateur du JT à écrire lui-même le texte de son prompteur, sans fautes de français, et tout le monde attendrait avec impatience l'heure du JT. En vain. Mon professeur lissa ses moustaches en me rendant ma copie ; elles avaient poussé de la même manière que Nitche à cacher sa bouche et attraper toutes les miettes au passage de chaque morceau, ce qui trahit un esprit peu pragmatique ; il hocha la tête en signe de réflexion, mais s'entêta à me prescrire la lecture de tout un tas de penseurs polonais, danois ou allemands, <I>« o-bli-ga-toires »</I>. Ma bête noire, ma tête de Turc, je me rappelle que c'était Kant, Emmanuel Kant. Un esprit positif, au sens de réfractaire, voit vite à quel point la notoriété de Kant est largement usurpée, un signe des temps. Dans une époque où les demi-savants font la loi, Kant peut passer pour un esprit fort, et encore, il y a beaucoup de conformisme dans l'attitude de ceux qui éprouvent de la commisération vis-à-vis des "raisons" de Kant. Devant des savants entiers, Kant passerait pour un demi-habile, au mieux, le genre qui admet sans trop se poser de questions que l'homme descend du singe - est-ce que vous me suivez ? En France, au XVIIIe siècle, à peu de distance de Molière, nul doute qu'on eût jeté des tomates à la figure de Kant ! Un gugusse qui prétend éliminer Dieu de ses calculs, sous prétexte qu'on ne peut pas prouver son existence, si ce gugusse ne croit pas en Dieu lui-même, qu'Il n'a pas de réalité assez concrète pour lui, passe encore, on peut l'admettre, aussi étrange et bestiale que cette incrédulité puisse paraître. Mais, car il y a un mais, si ce gugusse croit lui-même en Dieu, comme c'est le cas de Kant, son raisonnement ressemble à un gag, au petit film des frères Lumière, l'"Arroseur arrosé". On est en devoir d'émettre un sérieux doute sur la santé mentale de Kant si l'on est véritablement athée ou véritablement chrétien ; il n'y a que des crétins pour se sentir "obligés" vis-à-vis de Kant - les crétins, une espèce que l'évolution sociale semble nettement favoriser en ce moment. Je sentis que mon professeur n'était pas loin d'éprouver les mêmes sentiments, mais je ne les formulai pas assez poliment pour qu'il me donnât la moyenne. <B><CENTER>CHAPITRE II</CENTER></B> Donc, si je n'avais pas grignoté, ici ou là, dans le droit fiscal ou dans les déclinaisons allemandes, quelques notions utiles, je crois que je serais mort d'anémie intellectuelle avant la fin de l'année scolaire. Par chance, vers le mois d'avril, un événement se produisit qui allait changer le cours de mes études. Mon prof de philo, à mesure qu'il voyait que jamais je ne saurais jongler avec des concepts, des chiffres, des valeurs, des bilans, etc., me prédisait un avenir de plus en plus sombre, une absence de réussite sociale totale. C'est alors qu'ému par mon cas, il fit quelque chose que sa morale de professeur de philosophie réprouvait vivement : il m'autorisa à étudier le philosophe de MON choix et à le lui présenter dans un exposé AUSSI PEU didactique que possible. Par patriotisme, et vu que je suis Normand, j'élus d'emblée le plus grand philosophe normand, celui qu'on surnomme communément par chez moi le "viking", ou encore le "menhir" de la pensée", j'ai nommé le fort, le doux Alphonse Allais. Je n'eus ensuite pas beaucoup d'efforts à faire : Allais a tant de souffle, il est si saillant, si ponctué, voire croustillant, acide ou amer en fonction de l'horaire des marées, en un mot il a un tel don d'ubiquité, que mon professeur fut bouleversé à la lecture de mon compte-rendu synthétique. Je n'avais pas fait autre chose que recopier deux pages du "maître", en fait, afin de ne pas trahir sa pensée, désireux qu'elle parût au regard de mon professeur dans toute sa complexité. De ce choc, il résulta un changement immédiat pour moi : mon professeur me dispensa pour le reste de l'année d'assister à son cours de philosophie. Ainsi j'eus le loisir de m'initier à la natation dans une piscine olympique, natation dont je suis toujours adepte, et qui me procure sagesse et humidité. <B><CENTER>CHUTE</CENTER></B> Je n'ai pas de nouvelles depuis, de mon professeur de philosophie, vous savez ce que c'est, la vie désunit parfois ce qu'elle a unit mystérieusement, les desseins du Très-Haut sont impénétrables, etc. Je l'ai perdu de vue mais reste persuadé d'un truc, c'est que s'il vit encore aujourd'hui, s'il n'a pas sombré dans la folie, et cette moustache en forme de râteau était une signe avant-coureur, c'est que chaque semaine, au moins, il lit, deux pages d'Alphonse Allais.