Last posts on iliade2024-03-29T10:42:43+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/iliade/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe traité d'Alaksandu: le mythe de Troie ressuscité dans un document ancien en langue hittite ?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2023-07-17:64527152023-07-17T21:42:39+02:002023-07-17T21:42:39+02:00 Le traité d'Alaksandu: le mythe de Troie ressuscité dans un...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6462750" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2190797997.jpg" alt="549399ac8d1319677e6daa194fc1c801.jpg" width="587" height="881" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Le traité d'Alaksandu: le mythe de Troie ressuscité dans un document ancien en langue hittite ?</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>Marco Scarsini</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 10pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/il-trattato-alaksandu-il-mito-di-troia-rivive-in-un-antico-documento-in-lingua-ittita-267006/</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les âpres batailles dans la plaine de Troie racontées par Homère ont façonné l'imaginaire collectif des Européens pendant des millénaires. Nous avons tous lu ou entendu au moins une fois les récits de la colère du puissant Achille, de la fureur de Diomède ou de la loyauté dévouée d'Hector, et nous nous sommes délectés des voyages du rusé Ulysse pour rentrer chez lui après plus de dix ans de guerre. La guerre de Troie occupe une place si importante dans notre patrimoine culturel que, pendant des siècles, les historiens et les érudits se sont efforcés de rechercher sa véracité historique dans des documents ou, comme le grand Heinrich Schliemann, grâce à d'heureuses découvertes archéologiques.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6462751" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2542547648.jpg" alt="Troy_Museum_Hittite_Treaty_0022.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le traité d'Alaksandu</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En effet, certains indices sur cet événement, qui s'est avéré décidément capital pour les anciens géniteurs de notre civilisation, sont apparus au fil du temps pour matérialiser les rêves des passionnés, jusqu'alors relégués au rang de mythes. C'est le cas du "Traité d'Alaksandu", une inscription en langue hittite qui nous est parvenue en bon état et qui décrit précisément un accord d'amitié et d'alliance entre le roi de Wilusa, Alaksandu, et l'empereur hittite Muwatalli II. Dans ce traité, rédigé par les scribes de Muwatalli, le souverain hittite fait référence à l'ancienne amitié entre Wilusa et Hattuša (la capitale hittite) et à la récente destruction de la cité anatolienne qui, grâce à l'appui hittite, avait été reprise et replacée sous l'autorité du jeune souverain Alaksandu, qui avait échappé à la défaite de son royaume.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le fait que ce document soit daté de la fin du 13ème siècle avant J.-C. et qu'il évoque la destruction de la ville de Wilusa par des bandes d'Ahhiyawa (terme hittite désignant les Achéens) a conduit de nombreux chercheurs à l'identifier comme le récit historique de la célèbre guerre chantée par Homère, et ce pour plusieurs raisons. Le nom de Wilusa, à la fois en raison de la situation géographique de la ville antique et de l'assonance, est associé à Ilium, l'ancienne Troie ; en outre, Alaksandu, le nom du souverain rétabli sur le trône après sa destruction par les Achéens, ressemble beaucoup à Alexandre, le vrai nom du prince Pâris.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6462752" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3322241508.jpg" alt="turquie-ilion-troie-acropole-jc-golvin.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Divergences avec le mythe de Troie</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Certains éléments, cependant, ne cadrent pas, à mon avis, avec cette interprétation. Si cet article ne prétend pas à affirmer la véracité historique, les sources qui nous sont parvenues étant très peu nombreuses et trop circonstancielles pour retracer l'histoire de la "guerre de Troie" en lignes claires, le traité d'Alaksandu présente trop de divergences avec le mythe qu'Homère nous a transmis.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tout d'abord, la destruction de Wilusa est imputée à un chef de combat du nom de Piyama-Radu ; il apparaît dans plusieurs autres sources parmi les souverains anatoliens de la côte ouest et est décrit davantage comme un brigand et un rebelle contre la souveraineté hittite que comme un grand roi d'une coalition achéenne comme devrait l'être la figure d'Agamemnon. Piyama-Radu nous est également décrit comme le chef d'un contingent achéen, mais certainement pas comme le dirigeant d'une cité, plutôt comme un aventurier, peut-être un mercenaire au service des dirigeants d'Ahhiyawa eux-mêmes. Même le fait que le jeune Alaksandu soit remis sur le trône après la reconquête d'"Ilium" ne coïncide pas avec la version de l'Iliade, puisque Pâris est tué pendant la guerre et, surtout, que toute la lignée de Priam est soit éteinte, soit réduite en esclavage par les souverains achéens. En résumé, si le traité d'Alaksandu se réfère à la chute de Troie, ce qui est probable, il ne s'agit presque certainement pas du même siège que celui chanté par Homère.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6462753" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/2185709433.jpg" alt="maxtroyfault.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'autre siège</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais de quoi parle donc ce document ancien ? C'est une fois de plus la mythologie qui vient à notre secours, car les grands rois achéens, Ulysse, Achille, Ajax, ne sont pas les seuls Grecs célèbres à avoir affronté et conquis la forteresse de Troie, mais avant eux, elle a également été détruite par le grand Héraclès et un petit groupe de fidèles et d'amis guerriers. Selon le mythe, le héros le plus célèbre de la Grèce antique a sauvé la fille de Laomédon, chef perfide de Troie, d'un énorme sacrifice réclamé par la colère des dieux. En échange de ce sauvetage, Héraclès avait réclamé les chevaux divins du roi, mais Laomédon n'a pas tenu sa parole et a poursuivi le héros avec acharnement après que sa fille Hésione a été sauvée. Seul le jeune prince Priam, fils du roi troyen, prend la parole pour défendre l'honorable hôte, mais il est vite réduit au silence.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Quelque temps plus tard, Héraclès revint sous les murs de Troie, non plus en tant qu'ami et invité, mais en tant que conquérant sauvage à la tête d'une petite armée de vaillants héros achéens, dont Telamon (le père de l'Ajax chanté par Homère). Troie tomba bientôt sous la fureur vengeresse d'Héraclès, qui tua Laomédon et tous ses fils, à l'exception du jeune Priam, qui fut épargné pour les paroles aimables qu'il avait autrefois réservées au Grec.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6462754" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/506236197.jpg" alt="6a7f6f6e786884e764288773ce0c5295.jpg" width="386" height="663" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Analogies avec le traité</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vous ne voyez pas de similitudes avec le traité d'Alaksandu? Le jeune Priam qui, dernier survivant d'une lignée de rois, est reçu sous la protection des plus puissants souverains hittites et rétabli sur le trône, semble ressembler définitivement à la figure d'Alaksandu et à ses vicissitudes ; de même, le mode de guerre du mythe d'Héraclès est très proche de celui rapporté dans les documents qui parlent de cette affaire, puisque l'affrontement est rapide et n'implique pas d'immenses armées et de puissants alliés de part et d'autre comme dans le cas de l'expédition d'Agamemnon. Et puis il y a justement le cas de Piyama-Radu. Ce n'est pas un grand roi, mais un guerrier itinérant, un Achéen (peut-être, ou du moins un parent) qui passe la plupart de son temps sur les terres d'Anatolie et non à régner sur une cité mycénienne. La vie de Piyama-Radu est faite de guerre, d'affrontements, d'aventures, comme celle d'Hercule ! Il est une épine dans le pied des souverains d'Anatolie et des puissants Hittites, précisément parce qu'il ne représente aucun pouvoir institutionnalisé, mais seulement lui-même et, à la limite, son petit contingent de guerriers impitoyables, de guérilleros (tout comme nous sont décrits les héros qui accompagnent Héraclès dans l'accomplissement de sa vengeance).</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le sens des mythes</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En somme, si Piyama-Radu doit correspondre à un chef grec, pourquoi serait-ce Agamemnon et non Héraclès, beaucoup plus ressemblant? Le traité d'Alaksandu semble vouloir absolument nous communiquer quelque chose. Il semble nous crier à tous que les mythes, que les aèdes chantaient dans les salles des rois d'Europe il y a des milliers d'années, sont en fait une véritable histoire de nos ancêtres transmise oralement pendant des générations. Il semble nous dire qu'Héraclès n'était pas seulement une belle figure créée pour éduquer les enfants, mais un chef courageux qui a conduit des centaines d'hommes à la guerre et à l'aventure ; il semble nous dire que Troie n'était pas seulement l'heureuse intuition d'un barde d'origine grecque. Serons-nous jamais certains de trouver dans les événements d'Alaksandu et de Piyama-Radu une correspondance avec l'histoire de Priam et d'Héraclès ? Probablement pas, mais bon, n'est-ce point bon de rêver ?</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Marco Scarsini</span></strong></span></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlSire Orphéetag:archaion.hautetfort.com,2022-05-04:63801632022-05-04T20:36:00+02:002022-05-04T20:36:00+02:00 Rémi Soulié, dont le patronyme évoque le soleil du Rouergue...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6354755" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/00/1232042102.jpg" alt="IMG_0521.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt;"><span style="font-family: Garamond, serif;">Rémi Soulié, dont le patronyme évoque le soleil du Rouergue (pensons à Soulès, le vrai nom d’Abellio), est le </span><span style="font-family: Garamond, serif;">disciple du philosophe Pierre Boutang, à qui il a consacré un fervent essai ; il est aussi spécialiste de Nietzsche et de Péguy. Depuis une vingtaine d’années, il publie des livres rares et recherchés où il dévoile par étapes un paysage mental des plus singuliers, et où s’</span><span style="font-family: Garamond, serif;">exprime une saine méfiance à l’égard de l’homme de l’Âge sombre, celui de l’homme « diminué ».</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6354758" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/02/1109060127.jpg" alt="1641666829.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Cette quête de sens quasi alchimique, il la poursuivait tout récemment dans <em>Les Métamorphoses d’Hermès</em>, où il tentait de mieux définir ce frère d’Apollon et père de Pan, à la fois dieu de l’Olympe et ami des mortels, héraut et messager, interprète de la volonté divine. Intercesseur et guide secret, Hermès traverse notre inconscient depuis l’Égypte (Thot) jusqu’à la France du Grand Siècle, jusqu’aux poètes romantiques (Blake et Nerval), jusqu’aux rôdeurs des confins.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Aujourd’hui, il se penche sur la figure d’Orphée, fils d’un roi thrace et de la muse Calliope, époux malheureux d’Eurydice, qu’il va rechercher - et perdre à nouveau - jusque dans les Enfers. <em>Orpheus</em>, en grec, fait probablement référence à <em>orphnos</em>, l’obscurité – il est donc le Ténébreux… mais un ténébreux double, comme nombre de figures helléniques (Apollon en personne n’étant pas univoquement solaire).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Comme dans ses essais antérieurs, Rémi Soulié fait ici preuve d’une densité de pensée vertigineuse, qui peut parfois se traduire par un déluge de références. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Pour paraphraser Mallarmé, « Avant Homère, quoi ? Orphée ». Nous sommes bien à la source du miracle grec, entre ordre et chaos, lumières et ténèbres, science et oracle. Un lai breton du XIVème siècle, <em>Sir Orfeo</em>, fait le lien avec l’univers celtique et les archétypes indo-européens tels que la primauté de la Nuit ou l’arbre cosmique. Rémi Soulié perçoit bien le caractère paradoxal d’Orphée, figure secrète, éminemment prémoderne, qui inspira un autre mage thaumaturge, lui aussi revenu du monde des morts.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Christopher Gérard</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Rémi Soulié, <em>Les Âges d’Orphée. La Lyre et la Voix</em>, La Nouvelle Librairie, 75 pages, 7€</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Chez le même éditeur, <em>Les Métamorphoses d’Hermès</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">*</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">**</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Lire aussi :</span></p><p style="text-align: justify;">http://archaion.hautetfort.com/archive/2021/02/19/les-metamorphoses-d-hermes-6298702.html</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlLa Lyre et le Caducéetag:archaion.hautetfort.com,2022-04-27:63788752022-04-27T20:32:00+02:002022-04-27T20:32:00+02:00 Disparu en 2020, Jean-François...
<p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Garamond',serif; color: black;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6352919" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/01/2981119466.jpg" alt="jean-francois-gautier-athenes-olympe-2014.jpg" /></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;"> Disparu en 2020, Jean-François Gautier, dont j’ai naguère chroniqué sa lumineuse défense du polythéisme, <em>A Propos des Dieux</em>, avait, dans les années 90, publié deux essais remarqués, <em><span style="font-family: 'Garamond',serif;">L’Univers existe-t-il ?</span></em> et <em><span style="font-family: 'Garamond',serif;">Claude Debussy. La musique et le mouvant</span></em>, tous deux chez Actes Sud. Nous correspondions déjà depuis quelque temps. D’emblée, le personnage avait suscité chez moi une sorte de fascination : docteur en philosophie avec une thèse sur Gorgias et la sophistique, assistant à l’Université de Libreville, et donc promis à une carrière sans histoire de mandarin, n’avait-il pas rompu les amarres pour se lancer dans des recherches personnelles, devenant même rebouteux après de brillantes études d’étiopathie ? Voici ce qu’il nous disait alors dans un mémorable entretien accordé à ma revue <em>Antaios</em> à laquelle il allait collaborer, notamment avec des études sur Héraclite et Cioran : « Dans une société où l’on ne peut plus se révolter qu’en faveur du système en place, et jamais contre lui, les carrières n’ont plus d’objet : elles n’enrôlent que des séides. Tous ceux qui m’avaient fourni un état, l’Université, la presse et l’édition, je les ai quittés, de manière parfois un peu rude, à la mesure de l’empressement qu’ils mettaient à me convaincre de rester. Je retrouvais là, par mes propres voies, la défiance de mes maîtres Julien Freund et Lucien Jerphagnon à l’égard des institutions. Et me voici rebouteux de village comme d’autres furent cordonniers ou polisseurs de verres, libre de mon emploi et débarrassé des comptes à rendre. » La figure d’Antée lui paraissait fondamentale : l’évoquer lui semblait une façon de dire : « seul est secourable ce qui n’a pas de sens fixé par avance, et qui est assez fidèle pour incliner à en fabriquer un. Telle est la Terre. » Il ajoutait, et ces mots de l’été 1996 sont loin d’avoir pris la moindre ride : « Nul ne connaît les conditions pratiques du retour d’Antée. Il naîtra avec l’immense lassitude que fabriquent les sociétés modernes, due au servage du sens qu’elles imposent pour mieux faire aimer leurs marchandises. Quels mythes en seront les porteurs, les médiateurs ? Nul ne le sait, mais certainement pas l’Univers, ni le code génétique ou les particules élémentaires. »</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;">Cet homme savant, issu du terroir charentais – et influencé, nous confie son fils, par le style de Jacques Chardonne, était musicien, cuisinier, marin – et quel critique d’art ! Une sorte de Pic de la Mirandole, accessible et plein de sympathie pour ses cadets. Dans sa première lettre, voici ce que, magistral, il m’écrivait pour me mettre en garde contre les illusions « restauratrices » : « L’avenir est plus aux franciscains et aux anarques qu’aux croisés des grandes batailles. Il vaut mieux apprendre une manière de faire et de vivre qu’une manière de dire ou de convaincre. L’exemplarité instaure ; le reste, même s’il croit restaurer, s’enlise. »</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6353235" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/01/4134669139.jpg" alt="279237980_5133817036641028_3577762729021890202_n.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;">Aujourd’hui, je retrouve ce ton, cette généreuse lucidité dans le joli recueil de ses contributions à l’Institut Iliade, assorties de quelques hommages. Le lecteur y découvrira la synthèse de sa réflexion sur le divers comme norme et le refus des illusions <em>monomanes</em> - l’Un, pour ce polythéiste d’une rare cohérence, était proche du Rien. Ce parfait connaisseur des mythes grecs rappelait aussi que l’Espérance reste un mal, le tout dernier à stagner au fond de la jarre ouverte par la calamiteuse Pandore. Jean-François Gautier avait aussi développé le couple Hestia-Hermès, la vierge et l’ange, symbolisant la pérennité et le mouvement. Aussi, ce concept de <em>Mitsein, </em>corollaire du <em>Dasein</em>, être-avec allant de pair avec être-là, car les Européens, depuis les origines (helléniques) distinguent ce qui est chez eux de ce qui est dehors. Écoutons ce sage : « choisir la nature comme socle de représentation de la vie individuelle ou civique est une manière décidée de conjuguer le nécessaire (politique) de l’action collective et le contingent (éthique) de sa mise en œuvre pratique, toutes choses que l’individualisme contemporain s’efforce depuis des décennies de contourner. » Ou ce brillant raccourci grammatical : « Les Européens n’aiment pas être le complément de quoi que ce soit, ils préfèrent être les sujets de l’action, c’est-à-dire, chez eux, les maîtres de leur sort. »</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;">Nulle illusion de salut, mais l’énigme du monde, un monde éternel sans fin ni début ; l’honnête reconnaissance de l’inconnaissable et le refus des rassurantes certitudes – telle est l’inoubliable leçon du regretté Jean-François Gautier.</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;"> </span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;">Christopher Gérard</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;"> </span></p><p style="background: white; text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif; color: black;">Jean-François Gautier, <em><span style="font-family: 'Garamond',serif;">La Lyre et le Caducée, </span></em><em><span style="font-family: 'Garamond',serif;">Institut Iliade -</span></em>Nouvelle Librairie, 138 pages, 16 €</span></p><p style="background: white; text-align: justify;"> </p><p style="background: white; text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6352921" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/00/2382164251.jpg" alt="JFG1.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe suicide dans le monde grectag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-04-06:63079142021-04-06T11:58:49+02:002021-04-06T11:58:49+02:00 Le suicide dans le monde grec Par Álex Capua Ex:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6244860" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3727761623.jpg" alt="h5c8U2Kp9ndSApV2AC91gsnrUYU@350x368.jpg" width="430" height="452" /></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Le suicide dans le monde grec</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Par Álex Capua</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: <a style="color: #999999;" href="https://animasmundi.wordpress.com/2021/03/30/el-suicidio-en-el-mundo-griego/">https://animasmundi.wordpress.com/2021/03/30/el-suicidio-en-el-mundo-griego/</a></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ajax et Achille</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans la Grèce antique, existait une croyance selon laquelle l'âme, après le rituel funéraire, ne commençait pas sa vie ultra-terrestre immédiatement après la mort et qu'elle errait près du cercueil, bien qu'elle ne prenne généralement pas les traits caractéristiques du défunt, mais plutôt la forme d'un homoncule. Cependant, dans le traitement <em>post mortem,</em> les personnes dont le décès est dû à un suicide, ne sont ni enterrées ni incinérées. Une explication claire : les suicidés appartenaient à la classe des morts qui n'avaient pas de statut. Dans des villes comme Thèbes, ou à Chypre, par exemple, les cadavres suicidaires étaient jetés de l'autre côté de la frontière. À Athènes, selon Platon, les suicidés n'avaient le droit d'être enterrés qu'aux frontières de douze districts, ce qui signifiait un morceau de terre à l'écart du monde social et ordonné.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Par conséquent, les funérailles font partie d'un complexe de rites funéraires qui, à son tour, appartient au complexe des rites liés à la mort. Il faut noter que, dans la mort, il y a un rite de séparation, puis une période liminale, et enfin un rite d'incorporation. Les rites funéraires appartiennent donc au groupe des rites d'incorporation, dont le but est la transition des morts vers le monde ultra-terrestre et, d'une manière particulière, l'adaptation des vivants à la nouvelle situation créée après le départ d'un des membres de la famille.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans la Grèce antique également, il existait des traditions concernant le suicide volontaire des personnes âgées, une pratique qui indique qu’existait la coutume d'éliminer les personnes âgées.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6244861" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1612388761.png" alt="ajax.png" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">D'autre part, les philosophes pensaient que l'homme n'avait pas le droit de mourir de son plein gré. Celui qui a expulsé violemment l'âme de son corps n’a pas permis à son âme d'être complètement libre, parce qu'elle n'avait pas encore achevé son cycle d'apprentissage dans la vie terrestre, parce que la mort devrait être pour l'âme une libération du corps, et non une chaîne, mais, si elle était forcée de partir, l'âme serait de plus en plus enchaînée au corps. Et, à vrai dire, les âmes ainsi arrachées erraient longtemps autour du corps, de sa tombe, ou du lieu où le suicide avait été perpétré. En bref, la seule mort louable est celle à laquelle on s'est préparé à l'avance.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le suicide était donc considéré comme une mort maudite, puisqu'il ne permet pas à l'âme de trouver son havre de paix, étant considéré comme une mort impure. Cependant, selon Épicure, dont la pensée est associée aux atomistes, le sage peut adoucir la douleur physique par le souvenir des joies passées, et, dans le cas où cette douleur serait insupportable, il lui reste toujours la possibilité de mettre fin à son tourment par le suicide.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans la société grecque, les hommes meurent sur le champ de bataille, accomplissant ainsi l'idéal de la civilité. La ville leur accorde une belle tombe et une oraison funèbre élogieuse avec plusieurs jours de rituels. Dans la tragédie grecque, le suicide n'est pas un "acte héroïque" mais une "solution tragique" que la morale réprouve. Aristote affirme qu'’’une sorte de déshonneur accompagne le suicidé, qui est regardé comme coupable envers la société’’ et définit la mort provoquée de sa propre main comme un acte injuste que la loi ne permet pas et un déshonneur qui accompagne celui qui se donne la mort. De même, Platon affirmait que "se tuer soi-même était un acte injuste", sauf dans trois cas: parce qu'il est ordonné par l'État, parce qu'il est contraint par un malheur ou parce qu'il a encouru l'ignominie. Œdipe, la mère d'Œdipe, se pend après avoir appris son inceste avec son propre fils Œdipe et le déshonneur familial que représente la lignée de Laïus.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le suicide d'Ajax était très populaire dans la Grèce antique :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Selon la légende, le père d'Ajax lui conseilla de se battre avec des armes mais aussi avec l'aide des dieux, ce à quoi il répondit que même le plus lâche pouvait gagner avec l'aide des dieux. Avec cette réponse, il gagnait l'inimitié des dieux, qui, comme il arrive dans beaucoup de légendes grecques, les deux choses qu'ils ne pardonnaient pas étaient l'hybris et le manquement au culte.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6244862" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/687340856.jpg" alt="-7Lw7l8WsgWlDnYbQG1nxj6yZlc@550x326.jpg" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ajax, le héros de Salamine, est privé du trophée des armes d'Achille à cause des manœuvres d'Ulysse. En désespoir de cause et sous le coup de la colère, Ajax attaque ses hommes avec l'intention de tuer Agamemnon, Ménélas et Ulysse. Athéna lui barre la route et parvient à le confondre pour que ses attaques soient dirigées vers le bétail qui constitue le butin de guerre des Grecs. Devant les murs de Troie, Ajax l'invincible prend conscience de la grande humiliation dont il a été victime et sombre dans un abattement qui le conduit au suicide. Les supplications de son peuple ne servent à rien. Une fois mort, les Atrides décident d'interdire sa sépulture, mais Ulysse, qui était son ennemi irréconciliable, intercède pour Ajax et fait en sorte qu'à sa dernière heure, celui qui était proscrit et persécuté pour son crime contre la propriété grecque, reçoive les honneurs qui correspondent au soldat qui fut héroïque pendant ce long affrontement.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Avant son suicide, selon l'intrigue de la pièce de Sophocle, Ajax invoque plusieurs dieux grecs : Zeus pour convoquer son demi-frère Teucros et empêcher que son cadavre ne soit profané ; Hermès, pour le conduire aux demeures infernales ; les Erinnyes (les déesses de la vengeance), pour tourmenter les Grecs ; le Soleil, pour apporter ses messages à Salamine ; la Mort, pour venir à sa rencontre. Et adressant un dernier adieu à Salamine, à Athènes, aux fontaines, aux fleuves et aux plaines de Troie, il se donne la mort en se couchant sur son épée.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6244863" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2783641824.jpg" alt="ajax.jpg" width="356" height="263" /></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Lorsqu'Ulysse descend aux enfers, dans le XIe chant de l'Odyssée, il se retrouve face à Ajax :</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ajax, fils de l'irréprochable Télamon, n'oublieras-tu pas, même dans la mort, ta colère contre moi au nom des armes infâmes? Les dieux ont donné aux Argiens cette cécité, car tu as péri comme rempart pour les Achéens. Nous, Achéens, pleurons ta mort comme nous avons pleuré la vie du fils de Pélias. Et personne d'autre n'est responsable que Zeus, qui détestait l'armée des Danéens belliqueux et vous a mis à mort. Viens ici, souverain, pour entendre notre parole et nos explications. Et contrôlez votre colère et votre esprit généreux. Je disais ainsi, mais il ne me répondit pas.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En bref, les mortels ne sont pas autorisés à s'ôter la vie sans un ordre divin. Pour ceux-ci, il est prescrit de les enterrer à l'écart des autres, sans gloire et dans l'anonymat.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ouvrages de référence recommandés :</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Bremmer, J. N. “El concepto del alma en la antigua Grecia”. Ediciones Siruela.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Rohde, E. “Psique: la idea del alma y la inmortalidad entre los griegos” Fondo de Cultura Económica</span></strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlHomère dans la Baltique : essai sur la géographie homériquetag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-03-30:63064212021-03-30T00:41:00+02:002021-03-30T00:41:00+02:00 Homère dans la Baltique : essai sur la géographie homérique...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6242536" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/247054510.jpg" alt="Homer_British_Museum.jpg" width="473" height="597" /></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Homère dans la Baltique : essai sur la géographie homérique</strong></span></p><p><span style="color: #99cc00; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Un livre de Felice Vinci (*) paru aux Editions Fratelli Palombi à Rome</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pourquoi, Homère dans la Baltique ? Depuis l'Antiquité, tous les chercheurs ont été surpris par les nombreuses et inexplicables contradictions de la géographie de l'Iliade et de l'Odyssée concernant des lieux méditerranéens comme, par exemple, la situation et la topographie d'Ithaque, la configuration de son archipel, l'aspect plat du Péloponnèse, etc. Plutarque est celui qui nous donne la clé pour entrer dans le monde réel des deux poèmes lorsque, dans l'une de ses œuvres, <em>De fade quae in orbe lunae apparet,</em> il affirme une chose étonnante : Ogygia, l'île de la déesse Calypso, se trouverait dans l'Atlantique Nord" à cinq jours de navigation de cette île que nous appelons maintenant la Grande-Bretagne".</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6242537" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/59812806.jpg" alt="811SJHHbuhL.jpg" width="447" height="621" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le monde d'Homère dans la Baltique et l'Atlantique Nord</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Voici le début de nos recherches: en effet, l'archipel des Färöer, où se trouve une île appelée "Mykines", correspond parfaitement aux indications de Plutarque. De plus, sur une des îles du même archipel, appelée <em>Stòra Dimun,</em> face à la mer, se trouve une montagne appelée Högoyggj. D'ici, en suivant toujours les indications détaillées de l'Odyssée sur la route vers l'Est qu'Ulysse a suivie après avoir quitté l'Ogygie, on peut identifier le pays des Phéaciens, "Escheria", sur la côte méridionale de la Norvège: près de Stavanger, on découvre une région très riche en témoignages archéologiques de l'âge du bronze et, de plus, dans l'ancienne langue du Nord "skerja" signifiait "récif". En suivant ce littoral, un examen comparatif attentif nous permet de découvrir le véritable archipel d'Ithaque parmi les îles du Danemark, car selon l'Odyssée, près d'Ithaque se trouvaient trois îles principales : Dulychius ("la longue" en grec, introuvable en Méditerranée), Same et Zacinthe, qui correspondent respectivement à Langeland ("le long pays" en danois), Aere et Tâsinge, les principales îles de l'archipel danois du "Sud-Fyn". Et Ithaque, la patrie d'Ulysse, quelle est-elle ? Il s'agit simplement de l'actuelle Lyo, qui lui correspond parfaitement par sa position géographique: en effet, comme l'Odyssée le souligne à plusieurs reprises, elle est située à l'extrémité occidentale de l'archipel et à côté d'Aero; de plus, Homère nous apprend qu'entre Ithaque (Lyo) et Same (Aero) se trouvait une autre petite île, Asteris, qui correspond en fait à l'actuelle Avernako. Or, si l'Ithaque méditerranéenne est très différente de l'Ithaque homérique non seulement par sa situation dans l'archipel mais aussi par sa topographie, Lyo correspond à la patrie d'Ulysse tant dans les détails morphologiques que topographiques. On y trouve par exemple le "Port de Forcis" et le "Rocher du Corbeau" (un dolmen néolithique dans la partie occidentale de l'île). À l'est de Lyo se trouve le "Péloponnèse" homérique - ou "l'île de Pylos" - où régnaient les rois Atreus et Nestor, c'est-à-dire la grande île de Sjaelland (où se trouve aujourd'hui Copenhague, la capitale du Danemark). En effet, cette île est plate et correspond à la description d'Homère. Au contraire, le Péloponnèse grec n'est ni plat ni insulaire, malgré son nom ; il est néanmoins situé au sud-ouest de la mer Égée, c'est-à-dire dans une position correspondant à celle du Sjaelland dans la Baltique : voilà encore un témoignage de la transposition des noms géographiques faite par les Achéens lorsqu'ils descendirent du nord pour atteindre le sud de l'Europe.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6242538" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/413422535.jpg" alt="9788860601537.jpg" width="405" height="559" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et les voyages d'Ulysse après la guerre de Troie? Alors qu'il était sur le point d'atteindre Ithaque, il fut chassé de sa patrie par une tempête, après quoi il eut de nombreuses aventures dans des lieux fabuleux avant d'atteindre l'île d'Ogygie : aventures dont le cadre, comme nous allons le voir, est certainement celui de l'Atlantique Nord, où Plutarque nous a indiqué la situation d'Ogygie. En effet, l'île Aeolia, où règne le "roi des vents", fils d'Hippocrate, c'est-à-dire "le fils du chevalier", est l'une des îles Shetland (peut-être Yell) où soufflent les vents terribles et où vivent aussi de petits chevaux. Les Cyclopes - qui ressemblent aux Trolls, les géants mythiques du folklore norvégien dont la mère s'appelle "Toosa" - se sont installés sur la côte norvégienne (où il y a un "Tosen-fjorden"). La région des Lestrigones se trouvait également sur la même côte, plus au nord: l'Odyssée nous apprend que les journées y sont très longues. Et où se trouve l'île "Lamoy" (c'est-à-dire le "Lamos" homérique), l'île de la magicienne Circé, où le soleil est visible à minuit et où ont lieu les levers de soleil qui tournent (Homère les appelle "les danses de l'Aurore"), danses qui se retrouvent sous la forme des "danses d'Ushas" de la mythologie védique dont parle Tilak dans son ouvrage <em>Origine polaire de la tradition védique</em> ? Cette île peut être identifiée à Jan Mayen, au nord du cercle polaire. Il convient de noter que jusqu'au début de l'âge du bronze, le climat du Nord était beaucoup plus chaud. Il faut également noter que les "Wandering Rocks" (les rochers mouvants) sont des icebergs et que Charybde correspond sans doute au célèbre tourbillon appelé Maelström, près des îles Lofoten. Après l'épisode de Charybde, Ulysse débarque sur l'île de Trinacria, c'est-à-dire "le Trident" ; or, à côté du Maelström, il existe certainement une île à trois pointes appelée Vaeroy.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6242540" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3910050246.jpg" alt="Draper_Herbert_James_Ulysses_and_the_Sirens.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L</span></strong></span><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">es Sirènes, qu'Ulysse rencontre avant d'atteindre le détroit de Charybde, sont en réalité des récifs très dangereux pour les marins qui sont attirés par le murmure mélancolique du ressac, et qui, s'ils s'en approchent en croyant que la côte est proche, courent le risque de s'échouer. Ainsi, le "chant des sirènes" est une métaphore comparable à celle des <em>kennings</em> de la littérature nordique. Enfin, le "fleuve océan" de la mythologie grecque correspond au Gulf Stream, qui longe les côtes de la Norvège jusqu'à la mer glaciaire arctique.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En un mot, ces aventures, probablement inspirées des récits de marins de l'âge du bronze sur la mer du Nord, datent d'une époque où la navigation était très développée, surtout en Norvège où le climat était plus doux qu'aujourd'hui, et rappellent les routes océaniques des marins de l'époque telles qu'elles ont été revues par l'imagination du poète ; ces aventures deviendraient incompréhensibles si elles étaient transposées dans un tout autre contexte, à savoir la Méditerranée.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6242541" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2555615695.jpg" alt="513AS6RYABL._SX292_BO1,204,203,200_.jpg" />Notre enquête porte maintenant sur la situation de Troie : il existe aujourd'hui des chercheurs, comme le célèbre professeur anglais Moses Finley, qui nient que la Troie homérique puisse coïncider avec la ville découverte par Heinrich Schliemann sur la colline de Hissarlik en Anatolie. En effet, la ville chantée par Homère était située au nord-est de la mer, en face du "vaste Hellespontine" (dont on sait qu'il est très différent du détroit des Dardanelles), et l'historien médiéval danois Saxo Grammaticus a plusieurs fois fait mention d'un village des "Hellespontines", ennemis des Danois, dans la Baltique orientale. Or, dans une région du sud de la Finlande, entre les villes d'Helsinki et de Turku, on trouve de nombreux noms de lieux similaires aux noms de lieux et de villages alliés aux Troyens mentionnés dans l'Iliade: Askainen, Reso, Karjaa, Nâsti, Lyökki, Tenala, Killa, Kiikoinen, Aijala, et bien d'autres. De plus, des noms de lieux tels que Tanttala et Sipitä (le roi mythique Tantalus était enterré sur le mont Sipylus) ne rappellent pas seulement la géographie homérique mais évoquent aussi toute la mythologie grecque. Et Troie, où la trouve-t-on ? Au centre de cette région baltique, où se trouvent de nombreux témoignages archéologiques de l'âge du bronze, nous découvrons un lieu dont la morphologie est extraordinairement similaire aux descriptions homériques, c'est-à-dire un territoire vallonné dominant une plaine traversée par deux rivières, c'est-à-dire un territoire qui descend vers la mer avec une zone plus accidentée. Et puis nous découvrons que la cité du roi Priam a survécu aux pillages et aux incendies des Achéens et qu'elle a gardé son nom presque inchangé jusqu'à ce jour: c'est "Toija", comme on l'appelle maintenant. La vraie Troie est un paisible village finlandais qui a oublié son passé glorieux et tragique. Quelques kilomètres plus loin en mer, là où se trouvait l'ancien littoral, le village appelé Aijala rappelle cette plage qu'Homère appelle, en grec, "aigialos" (Iliade XIV, 34), la plage où les Achéens avaient débarqué et établi leur camp retranché.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C'est pourquoi, dans les récits de l'Iliade, un "brouillard épais" s'abat souvent sur les guerriers qui combattent dans la plaine de Troie. Il est maintenant facile de comprendre pourquoi la mer d'Ulysse ne ressemble en rien à la mer brillante de la Grèce, mais est toujours décrite comme "grise" et "brumeuse": le monde homérique est empreint de la rigueur du climat nordique, dans lequel prédominent le froid, le vent, le brouillard, la pluie, la tempête, la glace et la neige (Iliade XII, 284), et où le soleil et la chaleur sont absents. En effet, les personnages d'Homère sont toujours enveloppés dans de lourds manteaux de laine - des manteaux semblables à ceux que l'on trouve dans les tombes danoises de l'âge du bronze - même pendant la saison la plus propice à la navigation. En bref, ce monde homérique n'a rien à voir avec les plaines torrides d'Anatolie. De plus, les murs de Troie, faits de pierres et de rondins, ressemblent davantage à ceux des anciennes cités du Nord qu'à ceux des puissantes forteresses mycéniennes.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6242542" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2351587609.jpg" alt="619QPOKLpuL._SX331_BO1,204,203,200_.jpg" />Ainsi, ce qui est étrange dans la longue bataille, dans la partie centrale de l'Iliade, avec deux midi (XI, 86 ; XVI, 777) et une "nuit terrible" (XVI, 567) mais sans aucune interruption des combats pendant la nuit - ce qui est impossible dans le bassin méditerranéen, où toutes les batailles sont interrompues par l'obscurité - est immédiatement expliqué : il s'agit d'une description de la nuit claire du solstice d'été dans les hautes latitudes qui permet aux troupes reposées de Patroclus, qui sont entrées dans le combat le soir, de combattre sans repos jusqu'au lendemain.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et maintenant, après avoir découvert le monde d'Ulysse dans les îles danoises et celui de Troie dans le sud de la Finlande, le "Catalogue des navires", tiré du chant II de l'Iliade, nous permet de reconstituer tout l'univers perdu d'Homère et de la mythologie grecque en suivant les côtes de la Baltique dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Un exemple: la région de Stockholm correspond à la Béotie homérique; ici, la baie suédoise de Norrtälje, d'où partent aujourd'hui les ferry-boats pour Helsinki, correspond à l'ancienne Aulide béotienne, où la flotte achéenne se rassemblait avant de partir pour Troie. Autre exemple : dans l'archipel d'Åland, entre la Suède et la Finlande, l'actuelle Lemland est Lemnos, où les Achéens s'arrêtaient pendant la traversée, tandis qu'au retour de la guerre ils passaient devant Chios, qui correspond à Hiiumaa, ou Chiuma, une île estonienne. Notons également que près de Stockholm, Täby est Thèbes, la ville d'Œdipe, Tyresö rappelle le devin thébain Tirésias, et une colline appelée Nysättra est le mythique mont Nyssa, où naquit le thébain Dionysos. L'Athènes d'origine de Thésée se trouvait sur la côte sud de la Suède, près de Kalkskrona: en effet, selon le dialogue de Platon, <em>Critias,</em> elle était située dans une plaine sinueuse avec de nombreux fleuves, très différente de sa morphologie actuelle ; ensuite, le "Catalogue des navires" mentionne les régions du Péloponnèse, de Dulychium et de l'archipel d'Ithaque, selon une séquence impossible en Méditerranée, et confirme son identification avec Sjaeltand, Langeland et Lyo, déjà obtenue par l'Odyssée. La Crète, qu'Homère n'appelle jamais "île" mais "le vaste pays", était située le long de la côte polonaise de la Baltique: c'est pourquoi l'art minoen crétois ne fait aucune allusion à la mythologie grecque (d'ailleurs, le nom de la Pologne, "Polska", rappelle les "Pélasgiens", habitants mythiques de la Crète). De plus, en suivant le mythe de Thésée et Ariane, qui nous dit qu'entre "Crète" et "Athènes" se trouvait l'île de Naxos, nous pouvons voir qu'entre les côtes polonaises et suédoises se trouve une île, Bornholm, avec une ville appelée Nekso. Toujours selon le "Catalogue", le long de la longue côte finlandaise, la ville mythique de Jason, Yolco, correspond à l'actuelle Jolkka, près du golfe de Botnie. Toujours en Finlande, le mont Pallas (Pallastunturi) ressemble à Pallas, c'est-à-dire à Athéna, et la rivière Kyrön (Kyrönjoki) évoque le centaure Chiron, et semble indiquer que les Lapons actuels seraient les descendants des mythiques Lapithes, ennemis des Centaures. Ainsi, dans le monde balte, on trouve aussi d'autres peuples que l'on croyait perdus: les descendants des Danaens et des Curètes homériques seraient respectivement les Danois actuels et les habitants de Curlandia, une région de Lettonie.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6242543" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2668136311.png" alt="zwuho0rosvv41.png" width="513" height="566" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Et que dire de l'île de Paros, "à une journée de navigation du fleuve Égypte", et de la ville appelée "Thèbes d'Égypte", qui, selon Homère, était proche de la mer ? C'est l'une des plus célèbres énigmes de la géographie homérique, car l'île égyptienne de Paros se trouve près de la côte, devant le port d'Alexandrie, et la ville de Thèbes est à une centaine de kilomètres à l'intérieur des terres. Or, le fleuve qui, dans la Baltique, se trouve dans une position correspondant à celle du Nil est la Vistule. En effet, devant son embouchure (un delta semblable à celui du fleuve africain), au milieu de la Baltique (c'est-à-dire "à une journée de navigation"), se trouve une île appelée Fårö. C'est donc ici que Ménélas rencontre Protée, le "Vieux de la mer", que l’on retrouve dans la figure du "marmendill", un devin de la mythologie nordique. De plus, à la même bouche du fleuve, la ville polonaise de Tczew rappelle le nom de la Thèbes homérique. Quant à l'Égypte que nous connaissons, son ancien nom était "Kemi", tout comme celui de Thèbes était "Wò'se" : les noms actuels ont été donnés par les Mycéniens qui, après leur descente en Méditerranée, ont voulu reconstituer ici leur monde d'origine.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En somme, la géographie homérique, qui souffre en Méditerranée d'innombrables et irrémédiables contradictions, trouve sa place naturelle dans le monde balto-scandinave: cette localisation nordique dessine un tableau géographique, morphologique, toponymique et climatique totalement cohérent avec le monde des deux poèmes et de la mythologie grecque. De plus, la civilisation chantée par Homère présente des affinités singulières avec celle des Vikings, ainsi qu'avec leur mythologie, malgré l'énorme distance temporelle qui les sépare. Toutefois, les spécialistes ont remarqué que le monde homérique semble nettement plus archaïque que celui des Mycéniens, apparus en Grèce aux alentours du XVIe siècle avant J.-C. De toute évidence, ces derniers, qui étaient de grands navigateurs et commerçants, ont immédiatement établi des contacts avec les civilisations méditerranéennes les plus raffinées après leur arrivée en zone méditerranéenne: c'est la raison de leur évolution rapide.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour le reste, en ce qui concerne l'origine nordique de la civilisation mycénienne, tout cela est corroboré par les preuves archéologiques recueillies en Grèce. En effet, l'archéologie l'a constaté (Prof. Martin P. Nilsson, <em>Homère et Mycènes,</em> Londres 1933, pages 71-86) :</span></strong></span></p><ol><li><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">la présence d'une grande quantité d'ambre, probablement balte, dans les tombes mycéniennes les plus anciennes et son absence dans les autres;</span></stron
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlLes Métamorphoses d'Hermèstag:archaion.hautetfort.com,2021-02-19:62987022021-02-19T18:04:00+01:002021-02-19T18:04:00+01:00 Dans Racination , un essai d’une vertigineuse...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6229219" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/02/1641666829.jpg" alt="soulie-hermes.jpg" /></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Garamond','serif';"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt;"><span style="font-family: Garamond, serif;">Dans <em>Racination</em>, un essai </span><span style="font-family: Garamond, serif;">d’une vertigineuse densité</span><span style="font-family: Garamond, serif;">, publié par le regretté Pierre-Guillaume de Roux, Rémi Soulié convoquait </span><span style="font-family: Garamond, serif;">Homère et Hölderlin, Heidegger et Mistral, tant d’autres poètes et voyants, tous <em>singuliers,</em> pour conjurer le grand naufrage et pour exalter « l’amitié originelle et émerveillée avec le monde, le dévoilement de l’universelle sympathie analogique ».</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6229220" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/00/1879557582.jpg" alt="005752135.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Rémi Soulié, dont le patronyme évoque le soleil du Rouergue (pensons à Soulès, le vrai nom d’Abellio, l’un de ses maîtres), y exprimait une saine méfiance à l’égard de l’abstraction qui détache sans pour autant résoudre l’énigme du monde. Cette quête de sens, il la poursuit avec vaillance et ténacité, comme l’un de ces solitaires de jadis, à qui ce Cathare fait parfois songer. Il s’attaque aujourd’hui aux métamorphoses d’Hermès, le fils de Zeus et de Maïa (il rappelle que, en sanskrit, <em>maïa</em> signifie l’illusion), frère d’Apollon et père de Pan, à la fois dieu de l’Olympe et ami des mortels, héraut et messager, interprète de la volonté divine, guide et intercesseur. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Hermès maîtrise les arts du secret ; il est voleur dès le berceau, un tantintent coquin, parjure même, magicien et, comme le soulignait l’helléniste Walter Friedrich Otto, « maître de la bonne occasion ». Soulié rappelle que ce dieu des passages, capable d’ingéniosité et d’une troublante désinvolture, est présent dans tout l’héritage européen depuis Homère, et jusque dans la pensée mahométane sous le nom d’Idris. Connu aussi sous le nom romain de Mercure, Hermès <em>trois fois très grand </em>continue de fasciner, de l’Egypte (Thot !) à la France du Grand Siècle. Néoplatoniciens, adeptes discrets de l’Art royal, poètes romantiques (Blake !) et scientifiques des confins le saluent à leur manière comme leur guide secret. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">La sienne de manière, à Rémi Soulié, se révèle contre-moderne, révulsé qu’il est par ce qu’est devenu cet homme sans qualités, dur et aveugle, émotif et calculateur. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Un curieux essai à ajouter au <em>Corpus hermeticum</em> et qui paraît chez le même éditeur, dans la même collection que le précieux <em>A propos des Dieux</em> de Jean-François Gautier, un autre ami récemment disparu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Christopher Gérard</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;">Rémi Soulié, Les Métamorphoses d’Hermès, La Nouvelle Librairie – Institut Iliade, 69 pages, 7€. Chez le même éditeur, Rémi Soulié postface une belle <em>anthologie Friedrich Nietzsche</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6229222" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/02/619414824.jpg" alt="philosophie, pierre-guillaume de roux" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 24pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlJean-François Gautier, penseur du diverstag:archaion.hautetfort.com,2020-06-07:62442732020-06-07T20:00:19+02:002020-06-07T20:00:19+02:00 Jean-François Gautier collabora, il y a près d’un quart de...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6142620" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/3797414225.jpg" alt="livre-gautier-dieux.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Jean-François Gautier collabora, il y a près d’un quart de siècle, à ma revue <u>Antaios</u>, au moment de la publication simultanée de deux essais remarqués <em>L’Univers existe-t-il ?</em> et <em>Claude Debussy. La musique et le mouvant</em>, tous deux chez Actes Sud. D’emblée, le personnage suscita chez moi une sorte de fascination : docteur en philosophie, assistant à l’Université de Libreville, et donc promis à une carrière sans histoire de mandarin, ce disciple de Julien Freund et de Lucien Jerphagnon, deux grands maîtres de la pensée non conformiste, rompit les amarres pour se lancer dans des recherches personnelles, devenant même rebouteux après de brillantes études d’étiopathie sous la houlette de Christian Trédaniel – encore un personnage haut en couleurs ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Son essai, <em>Le Sens de l’histoire</em> (Ellipses), est un modèle de lucidité et de courage intellectuel. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Il signe un court et dense essai, vraiment bienvenu, <em>A propos des Dieux</em>, publié avec un goût parfait par l’Institut Iliade, où il défend avec intelligence la pensée polythéiste, dont l’un des leitmotive pourrait bien être « Pourquoi pas ? » Pourquoi pas des correspondances entre Hermès et Hestia, entre Apollon et Dionysos ? Pourquoi ne pas faire le pari de la malléabilité, de l’assimilation et de l’identification ? Pourquoi ne pas comprendre le divin comme fluide, en perpétuel mouvement ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Impensable posture pour le monothéiste qui, sans toujours y croire, prétend détenir une vérité intangible, gravée sur des tablettes, aussi fermée aux apports extérieurs que muette sur ses sources. Plus faible sa croyance intime, plus tenace son obsession de convertir autrui – une <em>mono</em>manie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt;"><em><span style="font-family: Garamond, serif;">Pluri</span></em><span style="font-family: Garamond, serif;">voque en revanche, le langage polythéiste traduit et interprète sans cesse ; monotone, le monothéiste se bloque pour se déchirer en controverses absurdes – les hérésies. A la disponibilité païenne, à la capacité de penser le monde de manière plurielle répond la crispation abrahamique, source de divisions et de conflits : ariens contre trinitaires, papistes contre parpaillots, shiites contre sunnites – <em>ad maximam nauseam</em>. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Toutefois, on aurait tort, et Jean-François Gautier l’illustre bien, de minimiser l’un des fondements des polytéismes, à savoir <em>le principe hiérarchique</em> : les panthéons ne sont jamais des ensembles désordonnés ni des accumulations de divinités interchangeables, mais bien des hiérarchies célestes de puissances (Dieux, saints, anges, esprits,…) à la fois autonomes et complémentaires, regroupées en armatures souples et organiques, <em>stratifiées</em>. Tout polythéisme se fonde sur une hiérarchie des figures divines, souvent exprimées par le biais du schème de la parenté – les généalogies divines. Ces configurations hiérarchiques sont illustrées par le mythe, le rite et l’image, tous trois liés à une cité, qui traduit de la sorte son identité profonde. Rien de moins « dépassé », rien de moins « exotique » que ces principes éternels qui furent nôtres des siècles durant. Les paganismes d’Europe ont disparu en tant que religions organisées, mais les Dieux, immortels par définition, demeurent présents, en veille, prêts à <em>servir</em>. Tout cela, Jean-François Gautier le dit avec autant de talent que d’érudition dans cette défense du divers <em>comme norme et comme identité. </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Très juste, cette articulation qu’il propose entre <em>Dasein</em> (être-là) et ce qu’il appelle <em>Mitsein</em> (être-avec) : les deux vont bien de pair. Très juste, l’idée que le paganisme en Europe ignore le Livre à prétentions universelles qui dicterait une vérité unique valable en tous temps et en tous lieux au détriment de vérités partielles, locales et plurielles. Nulle illusion de salut, nulle espérance au sens chrétien, mais l’énigme du monde, un monde éternel sans fin ni début, l’honnête reconnaissance de l’inconnaissable et le refus des rassurantes certitudes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Gautier ne le cite pas, mais je pense qu’il doit beaucoup à Clément Rosset, lui aussi lecteur attentif des Tragiques. Il ne cite pas non plus Jean-François Mattéi, dont la (re)lecture le rendrait un tantinet moins sévère à l’égard de Platon – vaste débat.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Un essai dynamique au sens propre, une belle leçon de polythéisme dans la lignée d’Héraclite, entre équilibre et affrontement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Christopher Gérard</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">Jean-François Gautier, <em>A propos des Dieux</em>, Nouvelle Librairie, 64 pages, 7 €</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond, serif;">* Une broutille à corriger, page 44, <em>aristos </em>est bien le superlatif d’<em>agathos</em>, et non son comparatif ; il signifie donc « <strong>le</strong> meilleur ». </span></p><p><span style="font-size: 16.0pt; font-family: 'Garamond','serif';"> </span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa nature comme socle !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2020-04-14:62296862020-04-14T10:00:00+02:002020-04-14T10:00:00+02:00 Vous pouvez découvrir ci-dessous une superbe vidéo de l' Institut Iliade...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Vous pouvez découvrir ci-dessous une superbe vidéo de l'<strong><a href="https://institut-iliade.com/"><em>Institut Iliade</em></a></strong> sur le thème de la nature qui vient annoncer le sujet du prochain colloque, dont la date a été déplacée au samedi 19 septembre 2020.</span></p><p> </p><p> <iframe width="373" height="210" src="https://www.youtube.com/embed/WNTcJeYoIFs" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlAchille, le héros tragique...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2017-03-04:59152102017-03-04T16:00:00+01:002017-03-04T16:00:00+01:00 Les éditions Ellipses ont récemment publié un essai historique d 'Aurore...
<p><span style="font-size: 10pt;">Les éditions Ellipses ont récemment publié un essai historique d<strong>'Aurore Noirault</strong> consacré à <em><strong>Achille</strong></em>, le guerrier grec, héros de l'Iliade. L'auteur est professeur de Lettres classiques...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5573181" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/172076118.jpg" alt="Noirault_Achille.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Achille, ce guerrier grec, né d'une déesse et d'un mortel, plongé dans le Styx par sa mère afin de le rendre invulnérable, est encore connu de nos jours pour sa participation à la guerre de Troie, illustrée dans l'Iliade, l'épopée écrite par Homère au VIIIe siècle avant notre ère. Promis à une destinée fulgurante, bénéficiant de l'aide bienveillante des dieux, il mène derrière son bouclier de sanglants combats contre les Troyens, massacrant ses ennemis sans aucune pitié. Sa violence se déchaine surtout contre Hector, qui a tué Patrocle, son ami le plus cher, son autre lui-même. Pourtant, sous l'armure étincelante du guerrier quasi invincible, se dévoile au fil des pages une personnalité complexe, révélant tout le paradoxe du héros. Celui dont le nom est principalement associé à la cruauté, à la fureur et à la colère est aussi capable d'une grande humanité. Un trait mortel précipitera son destin funeste ; la flèche décochée par Pâris et guidée par Apollon l'atteindra au talon, seul endroit vulnérable de son corps. Cet ouvrage se propose de retracer la légende auréolée de gloire du divin Achille, en partant des textes antiques jusqu'aux représentations modernes. Modèle en sculpture et en peinture, héros tragique par excellence, il est également source d'inspiration musicale : sa force hors norme conduit un groupe comme Led Zeppelin à en faire une véritable star du rock. Le personnage d'Achille signe aussi le retour de l'Antiquité sur grand écran, attestant le renouveau du genre du péplum, comme pour répondre à l'aspiration profonde du guerrier d'atteindre à l'immortalité. "</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLa ruse et la force...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2017-02-22:59128162017-02-22T16:00:00+01:002017-02-22T16:00:00+01:00 Les éditions Perrin viennent de publier un essai de Jean-Vincent Holeindre...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les éditions Perrin viennent de publier un essai de <strong>Jean-Vincent Holeindre</strong> intitulé <em><strong>La ruse et la force - Une autre histoire de la stratégie</strong></em>. Docteur de l'EHESS, Jean-Vincent Holeindre est professeur de science politique à l'université de Poitiers et directeur scientifique de l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (IRSEM). Il préside l'Association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5569580" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/2000241667.jpg" alt="Holeindre_La ruse et la force.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Au VIII<sup>e</sup> siècle avant J.-C., Homère expose de manière frappante la dualité qui fonde la stratégie. Dans l'<em>Iliade</em> et l'<em>Odyssée</em>, le poète grec met en scène la guerre à travers deux personnages phares. Achille, héros de la force, est un soldat : son honneur est au-dessus de tout. Ulysse, héros de la ruse, est un stratège : seule la victoire compte. Cette opposition de la force et de la ruse structure dès l'origine l'histoire de la stratégie dans le monde occidental.</span><br /><span style="font-size: 10pt;"> Jusqu'à présent, la force a davantage attiré l'attention des historiens. La ruse apparaît rarement comme un élément majeur de la stratégie. Au contraire, elle fait figure de repoussoir et se présente comme l'apanage du faible ou de l'étranger. Cet « orientalisme » militaire et stratégique n'est pas recevable, parce qu'il ne reflète pas la réalité historique et se fait l'écho d'un discours idéologique. Il s'agit donc d'en finir avec cette lecture stéréotypée afin de comprendre ce que la stratégie, dans le monde occidental, doit à la ruse, en identifiant les moments clés de son histoire, des guerres antiques aux mouvements terroristes du XXI<sup>e</sup> siècle. Se déploie ainsi une histoire longue de la stratégie, dégagée des préjugés culturels et ethniques, qui met en scène, pour la première fois et de manière systématique, le dialogue ininterrompu de la ruse et de la force. "</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLes autres avant les nôtres, l'idéologie Big Other...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2016-04-26:57928572016-04-26T10:00:00+02:002016-04-26T10:00:00+02:00 Nous reproduisons ci-dessous le texte de l'intervention de François...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous reproduisons ci-dessous le texte de l'intervention de <strong>François Bousquet</strong>, rédacteur en chef-adjoint de la revue <a href="http://www.revue-elements.com/"><em>Éléments</em></a>, au colloque de l'<em><a href="http://institut-iliade.com/">Institut Iliade</a></em>, consacré au réveil de la conscience européenne, qui s'est déroulé à Paris le 9 avril 2016 et qui a rassemblé plus de mille participants.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5354768" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/1646279902.jpg" alt="Bousquet_Iliade 2016.jpg" width="497" height="302" /></p><blockquote><p class="post_title" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>L’idéologie Big Other, les autres avant les nôtres</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Vous connaissez le <em>Big Brother</em> de George Orwell – il a acquis une notoriété mondiale ; vous avez entendu parler de <em>Big Mother</em> qui décrit indifféremment les nouvelles sociétés matriarcales ou la sollicitude maternante de l’Etat poule ; mais si vous n’avez pas lu la réédition du <em>Camp des saints</em>, vous ne connaissez peut-être pas <em>Big Other</em>, le Grand Autre, le Tout Autre. <em>Big Other</em>, c’est le nom que Jean Raspail a donné à la nouvelle religion des temps modernes : la religion de l’Autre, du lointain, de la différence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Comme dans <em>1984</em>, <em>Big Other</em> s’est doté d’une novlangue – la rhétorique des droits de l’homme –, d’un parti – le parti du Bien – et d’un système de surveillance : l’implacable surmoi antiraciste que nous sommes censés avoir intériorisé et qui fonctionne comme un tribunal de la conscience. Le tout dessine la religion de l’Autre, ce qu’on appelle en philosophie l’altérité. L’altérité, c’est l’autre compris comme ce qui est extérieur à soi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais c’est là justement où le bât blesse : l’autre n’est désormais plus extérieur à soi, c’est nous-mêmes qui sommes devenus extérieurs à notre propre tradition, à notre nature historique, à notre être authentique, étrangers, pour ainsi dire, à notre propre culture. L’amour de l’autre – un amour excessif, malsain, morbide – est exclusif : il implique de renoncer à la possession de soi pour adopter, sinon épouser, le seul point de vue de l’autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>L’étranger élevé au rang de modèle</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il ne s’agit pas de le nier, cet autre. C’est à lui que nous devons d’exister en tant que communauté singulière, en tant que non-autre, selon l’arithmétique de l’identité, qui procède par discrimination et retranchement, mais de constater que lui seul a désormais droit de cité. Il a pris toute la place. C’est la seule parole autorisée. Assorti d’une majuscule, l’Autre est devenu, sous les espèces de l’idéologie des droits de l’homme et de l’antiracisme, une logomachie d’autant plus tyrannique qu’elle est philosophiquement inconsistante. Il y a un enfer et un paradis. Il y a la haine de soi et son corolaire l’amour de l’autre, l’une étant la condition de l’autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">C’est là un nouveau chapitre du nihilisme européen, le « plus inquiétant de tous les hôtes », dit Nietzsche. C’est une maladie létale qui s’est emparée de l’âme européenne. La haine de soi en est le principe actif : idéalisation du non-identique, survalorisation de l’étranger, fétichisation de l’Autre. Dans tous les cas, <em>Big Other</em> est notre créancier et nous lui sommes indéfiniment redevables. Tel est désormais « le fardeau de l’homme blanc », non plus la responsabilité endossée par Kipling, mais la culpabilité. Résultat : on va passer notre temps à nous excuser et à les excuser.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Car il ne faut pas se leurrer. Si la discrimination positive n’existe pas encore formellement dans les textes, elle est omniprésente dans les têtes, consciemment ou inconsciemment. L’étranger a été élevé au rang de modèle. Toute la société est traversée par un désir de l’Autre. Ce désir se traduit de mille façons. Aujourd’hui, la mode est de dire qu’il y a trop d’hommes blancs partout, dans le cinéma, aux Oscars, à la télévision, dans le monde de l’entreprise ou de la politique. Hier, c’était de s’extasier sur Obama, qui, sur la seule couleur de sa peau, bénéficiait d’une présomption d’innocence et d’un préjugé d’excellence. Tous les mois, c’est le baromètre des présumées personnalités préférées des Français (les Omar Sy, Yannick Noah et autres Zinedine Zidane). Ce sont des baromètres prescripteurs : ils ne disent pas la température qu’il fait, mais celle qu’il doit faire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La société est obsédée par les minorités visibles, sans voir que ce sont les majorités qui deviennent invisibles. De fait, plus du quart du corps électoral n’a aucune représentation médiatique sans que cela offusque les belles âmes. Et que dire du quasi-monopole de la gauche culturelle dans les médias ? Le problème n’est donc pas savoir s’il y a trop de Blancs ou non à la télévision, c’est qu’ils professent tous les mêmes idées.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Quelles sont-elles, ces idées ? L’antiracisme, l’hypertolérance, la xénophilie – en un mot, l’amour de l’Autre. Même un chercheur comme Pierre-André Taguieff a été jusqu’à parler d’une disposition xénophile érigée en norme par les formes contemporaines de l’antiracisme. Mais Taguieff est bien seul. Autant le racisme a été décrypté de long en large, désossé, psychanalysé, pathologisé et même et surtout judiciarisé, autant l’antiracisme est resté vierge. C’est une terre inconnue pour la recherche universitaire. Ce qui fait qu’on a étudié jusqu’à la nausée la haine des étrangers, mais pas l’amour de l’étranger. Il y aurait pourtant fort à faire, tant cette xénophilie a pris dans notre monde un caractère hégémonique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>La religion de l’antiracisme</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Car qui préside aux destinées morales de notre monde, qui contrôle nos consciences ? L’antiracisme, rebaptisé par Alain Finkielkraut « le communisme du XXI<sup>e</sup> siècle ». Il fonctionne comme une idéologie de rechange au marxisme. La continuation du trotskisme par d’autres moyens. Construire une société sans race (et non plus sans classe), dans laquelle l’homme serait un agneau pour l’homme. Un vrai conte de fée. La Fontaine se serait contenté d’en tirer une fable. Nous, on en a fait une religion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">C’est Hitler qui l’a ironiquement inventée. Sans lui, pas de sociétés multiraciales. C’est l’épouvantail qu’on agite sans cesse pour faire plier les peuples. En le mettant à mort rituellement, hystériquement, en l’exorcisant sans cesse, on n’en finit pas de ressusciter son fantôme. Ce qui fait que Hitler est devenu plus important mort que vivant. C’est « la deuxième carrière » du chancelier, dont Renaud Camus a jeté les contours dans un texte magistral. Sa carrière posthume, de loin la plus remplie, celle qu’il a commencée comme revenant au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, venu hanter les consciences européennes. L’astre noir qui a entraîné une longue éclipse de la raison et du sens commun – et qui nous enjoint d’accueillir l’Autre – en l’occurrence les migrants – comme une armée de libérateurs, au cri de « willkommen » !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">De quoi nous libère-t-il ? De notre mauvaise conscience. C’est la première fois qu’une armée d’occupation est reçue en libératrice. Les journalistes, les artistes – les « artistrocrates », disait Philippe Murray, qui méprisent le tiers état que nous sommes –, les enseignants, les travailleurs sociaux, tout ce pandémonium de traîtres de comédie, de démons de petite envergure, de pharisiens de la bonté, de gnous interchangeables, en appellent à l’esprit d’humanité, au besoin devant les tribunaux. Impossible d’allumer son poste sans tomber sur l’un d’entre eux. On se croirait au prêche et à confesse. Quand on a entendu l’un, on a entendu l’autre. C’est le conformisme à tous les étages. Ils raisonnent comme les bancs de sardines se déplacent, sans dévier d’un iota de la ligne du Parti. Pas un pour racheter l’autre. C’est la pensée gramophone, disait Orwell. Ils tournent en boucle, ils récitent leur gloubi-boulga sur la diversité, leur prêchi-prêcha « citoyen ». Un embouteillage de bons sentiments et d’idées courtes. La combinaison moléculaire de l’ignorance et de l’arrogance. Tout y passe. Un vrai défilé. Les tartes à la crème de l’antiracisme, les lieux communs victimaires, les clichés sur le misérabilisme et j’en passe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Alors, d’où vient cette langueur qui s’est emparée de l’âme européenne, cette mollesse dans laquelle elle se dissout comme dans une solution émolliente ? Eh bien, <em>Big Other</em>, ce que Jean Raspail a récemment appelé <em>Big Other</em>, a une longue et vieille histoire, mais jusqu’à peu cette histoire n’avait pour ainsi dire aucune incidence. Ce n’est que depuis un demi-siècle qu’elle a pris une importance démesurée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Généalogie du mal</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Quitte à remonter loin dans le temps, difficile d’occulter le début de notre ère, marqué par l’avènement du christianisme, qui va donner lieu à une première expression de l’autre contenue dans l’amour évangélique du prochain. Mais on fera justement valoir que le prochain n’a jamais exclu l’amour du proche, ni l’amour du même. Et du reste, cette nouvelle religion – l’idéalisation de la figure de l’autre, qui emprunte indiscutablement de nombreux motifs au Nouveau Testament – s’est déployée dans un monde tardif, crépusculaire, largement postchrétien, en tout cas déchristianisé ou en passe de le devenir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Je crois plutôt, s’il faut assigner un commencement à cette histoire, qu’il faut la faire démarrer au choc qu’a constitué la découverte de l’Amérique. Il y avait certes jusque-là des étrangers sous les traits du barbare : le Romain pour le Grec, le Germain pour le Romain, le Maure pour le chrétien, le Mongol pour le Vénitien Marco Polo. Mais pour découvrir l’Autre, le tout autre, l’altérité radicale, il faut attendre 1492 et Christophe Colomb : la découverte, au sens fort du mot, de l’Amérique, laquelle a produit en retour un électrochoc. C’est dans ce contexte, celui de la découverte du Nouveau Monde, qu’il faut se situer pour comprendre comment la figure de l’autre est entrée en collision avec la conscience européenne, ou plutôt l’inverse. Pour le meilleur et pour le pire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En France, c’est Montaigne, le grand Montaigne, qui en sera le premier interprète – on pourrait presque dire le premier théoricien. Montaigne renverse, et il a quelques raisons de le faire, le couple du civilisé et du barbare, du Même et de l’Autre, dans un célèbre passage de ses <em>Essais</em>, intitulé « Des cannibales » (notez qu’en Espagne, vous avez un peu plus tôt Bartolomé de Las Casas, qui se range du côté des Indiens, lors de la controverse de Valladolid). Montaigne s’inspire d’un bref épisode de la colonisation française du Brésil, ce qu’on appelait alors la « France antarctique », pour démontrer combien l’Europe civilisée plongée dans les guerres de religion n’est pas moins barbare que les peuplades anthropophages du Sud, sinon plus, parce que celles-ci se contentent de rôtir occasionnellement des corps pour les manger, alors que nous dressons des bûchers pour les brûler, en attendant qu’ils rôtissent en enfer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Montaigne pose les éléments de langage de ce qui deviendra bien plus tard, en philosophie et en anthropologie, l’altérité. Ils fleuriront au XVIII<sup>e</sup> siècle, second acte de naissance, quand les Lumières – et avec elles la bonne société – vont broder autour du thème du bon sauvage, des bergeries champêtres et des robinsonnades à la Paul et Virginie. Des rêveries de songe-creux, ce qu’étaient alors les salons de l’aristocratie. C’est ce monde-là que Rousseau a pris pour cible dans son <em>Émile</em> : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les XIX<sup>e</sup> et XX<sup>e</sup> siècles vont poursuivre ce rêve de virginité et d’innocence aux antipodes. Songez à Gauguin en Polynésie, Stevenson aux Samoa, au stupéfiant et si ironiquement prémonitoire<em> Les Immémoriaux</em> de Victor Segalen qui retrace la façon dont les Tahitiens ont trahi leurs dieux pour épouser les nôtres (en vérité, c’est ce qui menace de nous arriver, à nous Européens, d’épouser le Dieu, les us et les coutumes, le langage, de notre colonisateur – l’Autre). On peut ajouter à cela la découverte des arts primitifs en pleine crise des arts au début du XX<sup>e</sup> siècle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Les effets pervers du relativisme culturel</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais toute cette généalogie de l’Autre serait restée sans conséquence, politiquement parlant, si on s’en était tenu à un éloge de l’exotisme, du bucolique et du lointain. Dans l’opération, on aurait découvert non seulement l’Autre, mais aussi l’existence d’une pluralité des mondes. En sortira la notion de relativisme culturel. Vous la connaissez. Toutes les cultures se valent. Le relativisme culturel, la critique de l’ethnocentrisme, n’appartiennent en propre qu’à l’espace occidental. Vous n’entendrez aucun natif, aucun indigène, de quelque culture qu’ils soient, affirmer que toutes les cultures se valent. Au contraire, ils discriminent les cultures suivant un ordre de préférence. D’ordinaire, les sociétés ont tendance à valoriser leur propre culture et à dévaloriser celles de l’étranger (sauf rares cas de fascination).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">A bien des égards, ce relativisme culturel fonde la supériorité de l’Occident. Cette supériorité, c’est de douter de sa propre supériorité. C’est là un trait éminemment socratique. Au commencement de la philosophie grecque, il y a une démarche critique, elle-même à l’origine de la méthode scientifique. Elle arrache la communauté au cycle des déterminations, au risque de se perdre dans un relativisme ambiant. Toute la philosophie grecque est traversée par la tentation du scepticisme, même chez Socrate. Mais Socrate nous met néanmoins en garde contre le scepticisme des sophistes. Son doute sera de bon aloi. Il consistera à dire qu’il sait qu’il ne sait pas. Il faut retenir la leçon. Si le propre de l’Europe, c’est la démarche critique (et par là même autocritique), cette démarche doit rester positive, constructive et s’arrêter au seuil de l’autodénigrement. « Il est bon qu’une nation soit assez forte de tradition et d’honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs, disait Albert Camus dans ses « Chroniques algériennes ». Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu’elle peut avoir encore de s’estimer elle-même. Il est dangereux en tout cas de lui demander de s’avouer seule coupable et de la vouer à une pénitence perpétuelle. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette pénitence affectera les sociétés européennes après 1945. En marge du marxisme et à la veille des décolonisations, un nihilisme textuel, sous les traits de la théorie critique, gagne les esprits. L’altérité et la différence envahissent peu à peu le champ philosophique. Dans la foulée, la théologie devient expiatoire, la sociologie misérabiliste, l’ethnologie doloriste.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’Université se met au goût du jour, avant de diffuser ce nihilisme textuel dans la sous-culture médiatique. Mention spéciale à la sociologie, qui va traquer les représentations et les stéréotypes de l’étranger, sans voir qu’elle va elle-même construire de nouvelles représentations et imposer un stéréotype positif de l’étranger, pour en dernière analyse célébrer l’étranger en nous. Car nous sommes tous des immigrés, nous sommes tous des étrangers.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un homme va jouer un rôle de premier plan, par le prestige dont il jouit : Jean-Paul Sartre. Il va complaisamment endosser le rôle naguère tenu par les frères flagellants qui sévissaient au Moyen Age aux marges de l’hérésie. Mais Sartre ne pouvait pas se flageller longtemps, il lui a fallu flageller les autres. C’est lui qui va populariser un thème à la riche postérité, celui de la dette, « nouvel œcuménisme de la pénitence » (George Steiner). Des croisades jusqu’aux colonisations, l’Europe aurait contracté une dette infinie à l’égard du reste du monde. Il ne fait aucun doute que l’irruption de la civilisation technicienne a été une catastrophe pour l’ancien monde. Qui le niera ! L’ancien monde a disparu, mais il a disparu ici et là-bas, non pas seulement aux antipodes, mais en Europe aussi. Or, l’ethnologie ne pleure que le deuil du lointain, pas celui de la civilisation rurale et paysanne européenne, pas l’ancien monde féodal et plébéien d’Europe. C’est bien simple : cet univers n’existe pas dans cette vision du monde ethno-décentrée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Sartre et les autres…</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il n’est qu’à lire la préface de Sartre aux <em>Damnés de la terre</em> de Frantz Fanon. Un monument de haine de soi et d’insincérité
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlWar and the Iliad ~ Simone Weiltag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-03-17:57754952016-03-17T09:01:37+01:002016-03-17T09:01:37+01:00 War and the Iliad ~ Simone Weil THE ILIAD, or the Poem...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5322108" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1598938049.jpg" alt="simone_weilforza.jpg" /></p><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong><a style="color: #ff6600;" href="https://chazzw.wordpress.com/2012/01/04/war-and-the-iliad-simone-weil/" rel="bookmark">War and the Iliad ~ Simone Weil</a></strong></span></h1><div class="entry entry-content"><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;"><span style="color: #99cc00;">THE ILIAD, or the Poem of Force</span> </span></strong></span></h3><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">(L’Iliade, ou le poeme de la force)</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: https://chazzw.wordpress.com</span> </span></strong></span></p><blockquote><p style="padding-left: 60px; text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em><span style="font-size: 18pt; color: #99cc00;">The true hero, the true subject, the center of the “Iliad” is force.</span><br /> </em></span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Thus opens Simone Weil’s essay. She calls the <em>Iliad</em> the <em>p<em>urest</em> and loveliest of mirrors </em>for the way it shows force as being always at the center of human history. Force is that <em>x that </em>turns those who are subjected to it <em>into a thing.</em> As the <em>Iliad</em> shows us time and time again, this force is relentless and deadly. But force not only works upon the object of itself, its victims – it works on those who posses it as well. It is <em>pitiless</em> to both. It <em>crushes</em> those who are its victims, and it <em>intoxicates</em> those who wield it. But in truth, no man ever really posseses it. As the <em>Iliad</em> clearly shows, one day you may wield force, and the next day you are the object of it.</span></strong></p><blockquote><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>In this poem there is not a single man who does not at one time or another have to bow his neck to force.</em></span></strong></span></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Weil points out that the proud hero of Homer’s poem, the warrior, is first seen weeping. Agamemnon has purposely humiliated Achilles, to show him who is master and who is slave. Ah, but later it is Agamemnon who is seen weeping. Hector is later seen challenging the whole Greek army and they know fear. When Ajax calls him out, the fear is in Hector. As quickly as that. Later in the poem its Ajax who is fearful: <em>Zeus the father on high, makes fear rise in Ajax </em>[Homer]. Every single man in the <em>Iliad</em> (Achilles excepted) <em>tastes a moment of defeat in battle. </em></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Weil catches things, subtle things that show us the marvel of the <em>Iliad.</em> The tenet of justice being blind for instance, and its being meted out to all in the same way, without favoritism. He who lives by force shall die by force was established in the <em>Iliad</em> long before the Gospels recognized this truism.</span></strong></p><blockquote><p><span style="color: #99cc00; font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Ares is just, and kills those who kill</em> [Homer]</span></strong></span></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">The weak and the strong both belong to the same species: the weak are never without some power, and the strong are never without some weakness. Achilles, of course, is Exhibit A. The powerful feel themselves indestructible, invulnerable. The fact of their power contains the seeds of weakness. Chickens, my friends, will always come home to roost. The very powerful see no possibility of their power being dimished – they feel it unlimited. But it is not. And this is where Weil gets deep into the heart of the matter. If we believe we are of the powerless then we see those who have what seems to be unlimited power as of another species, apart. And vice versa. The weak cannot possibly inherit the earth. They are …well. too weak, too different too apart, too unlike that powerful me. Dangerous thinking.</span></strong></p><blockquote><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Thus it happens that those who have force on loan from fate count on it too much and are destroyed. </em></span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>But at that moment in time, this seems inconceivable, failing to realize that the power they have is not inexhaustible, not infinite. Meeting no resistance, the powerful can only feel that their destiny is total domination. This is the very point where the domineering are vulnerable to domination. The have exceeded </em><em>the measure of the force that is actually at their disposal. Inevitably they exceed it since they are not aware that it is limited. And now we see them commited irretrievably to chance; suddenly things cease to obey them. Sometimes chance is kind to them, sometimes cruel. But in any case, there they are, exposed, open to misfortune; gone is the armor of power that formerly protected their naked souls; nothing, no shield, stands between them and tears.</em></span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5322109" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/2811505108.jpeg" alt="Iliade-ou-le-poeme-de-la-force_8907.jpeg" />Overreaching man is for Weil <em>the main subject of Greek thought. Retribution, Nemesis. </em>These are buried in the soul of Greek epic poetry. So starts the discussion on the nature of man. <em>Kharma</em>. We think <span style="text-decoration: underline;">we</span> are favored by the gods. Do we stop and consider that they think <span style="text-decoration: underline;">they</span> are favored by the gods. If we do, we quickly (as do they) put it out of our heads. Time and time again in the see-saw battle that Homer relates to us, we see one side (or the other) have an honorable victory almost in hand, and then want more. Overreaching again. Hector imagines people saying this about him.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Weil writes chillingly on death. We all know that we are fated to die one day. Life ends and the end of it is death. The future has a limit put on it by that fact. <em>For the soldier, death <span style="text-decoration: underline;">is</span> the future. </em>Very similar to the way a person struggling with a surely deadly disease looks at death. It’s his future. As I struggle to deal with my brain cancer, struggle for the way to align it with the life remaining to me, I realize that my future is already defined by my death which is straight ahead. The future is death. It’s very much in my thoughts. Generally we live with a realization that we all die, as I’ve said. But the very indeterminate nature of that death, of that murky future, allows us to put it out of our minds. We go about the task of living. Terminal diseases make us think about the task of dying.</span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Once the experience of war makes visible the possibility of death that lies locked up in each moment, our thoughts cannot travel from one day to the next without meeting death’s face.</em></span></strong></span></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Weill tells us that the <em>Iliad</em> reveals to the reader <em>the last secret of war. </em>This secret is revealed in its similes. Warriors, those on the giving end of force, are turned into things. Things like fire, things like flood waters, things like heavy winds or wild beasts of the fields. But Homer has just enough examples of man’s higher aspirations, of his noble soul, to contrast with force, and give us what <span style="text-decoration: underline;">might</span> be. Love, brotherhood, friendship. The seeds of these attributes, of these moments of grace, of these values in man, make the use of force by man all the more tragic and life denying.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">I recall thinking as I read the <em>Iliad</em> that it was uncanny how many times I thought of the phrase ‘God is on our side’, so we shall prevail. The irony, or the bitter truth of this position is that the two opposing sides, if they had only one thing in common, it would be this simple belief: We are on the right side, and ‘they’ are on the wrong side.</span></strong></p><blockquote><p><span style="font-size: 14pt; color: #99cc00;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Throughout twenty centuries of Christianity, the Romans and the Hebrews have been admired, read, imitated, both in deed and word; their masterpieces have yielded an appropriate quotation every time anybody had a crime they wanted to justify.</em></span></strong></span></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Simone Weill concludes with her belief that since the <em>Iliad</em> only flickers of the genius of Greek epic has been seen. Quite the opposite, she laments.</span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="color: #99cc00; font-size: 14pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Perhaps they will yet rediscover the epic genius, when they learn that there is no refuge from fate, learn not to admire force, not to hate the enemy, not to scorn the unfortunate.</em></span></strong></span></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Amen to that, Simone.<em> </em></span></strong></p></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlL'Institut Iliade fête son premier solstice d'hiver !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-12-20:55172152014-12-20T19:09:00+01:002014-12-20T19:09:00+01:00 L'Institut Iliade, fondé en mémoire de Dominique Venner, démarre demain,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L'Institut Iliade, fondé en mémoire de Dominique Venner, démarre demain, jour du solstice d'hiver, son activité en direction du public.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Vous pouvez découvrir ci-dessous sa vidéo de présentation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le site de l'institut sera accessible à partir de demain : <a href="http://institut-iliade.com/">Institut Iliade</a> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><iframe width="470" height="354" src="http://www.youtube.com/embed/vi6TPn25FU8" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLe sourire d'Homère...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2014-12-19:55151192014-12-19T16:00:00+01:002014-12-19T16:00:00+01:00 Les éditions de Fallois ont publié en septembre un essai de Jean Soler...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions de Fallois ont publié en septembre un essai de <strong>Jean Soler</strong> intitulé <strong><em>Le sourire d'Homère</em></strong>. Agrégé de lettres classiques et ancien diplomate, Jean Soler s'est spécialisé dans l'histoire et la philosophie des monothéismes et a écrit plusieurs livres sur le sujet comme <strong><em>L'invention du monothéisme</em> </strong>(de Fallois, 2002) ou <strong><em>La violence monothéiste</em></strong> (de Fallois, 2009). Son essai <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/07/26/qui-est-dieu.html"><em><strong>Qui est Dieu ?</strong></em></a> (de Fallois, 2012) a déclenché <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/07/26/qui-est-dieu.html">une violente polémique</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2013/01/20/pacte-budgetaire-europeen-le-coup-d-etat.html">revue <em>Eléments</em> (n°146, janvier-mars 2013)</a> a publié un entretien avec Jean Soler, et on peut également trouver un texte de cet auteur dans la <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/04/29/religion-monotheisme-polytheisme.html">revue <em>Krisis</em> (n°36, février 2012)</a>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4816892" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/02/2274188496.jpg" alt="Sourire d'Homère.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">« Il y a deux mille neuf cents ans, à la charnière de l'Europe et de l'Asie, sur les bords de la Méditerranée, une poignée d'hommes qui parlaient grec ont imaginé puis mis par écrit deux épopées, l'Iliade et l'Odyssée, qui ont inauguré la littérature occidentale. Ces œuvres, quels qu'en soient les auteurs - donnons-leur, par convention, le nom d'Homère -, relèvent du divertissement. Un poète jouait de la cithare en psalmodiant des vers harmonieux et rythmés devant des auditeurs qui oubliaient pour un temps leurs préoccupations. Il leur racontait des histoires, vraisemblables ou non, qui les captivaient, les émouvaient ou les faisaient rire.Se demander ce que ces récits, comme on le fait généralement, peuvent avoir d'historique, me semble incertain et sans réel intérêt. Je traite l'Iliade et l'Odyssée comme des fictions littéraires qui nous parlent encore, après avoir passionné les Grecs pendant mille ans et s'être diffusées dans l'espace méditerranéen, jusqu'à ce que le dieu supposé unique évince tous ses concurrents. Même si ces épopées ne poursuivent aucun but didactique, elles transmettent la vision du monde et les valeurs du peuple qui les a conçues. C'est cette vision, ce sont ces valeurs que je me propose de restituer.J'ai tâché de faire, avec Homère, pour la civilisation grecque et, plus largement, méditerranéenne, le même travail de remontée aux sources que celui que j'ai effectué, avec la Bible, pour la civilisation hébraïque et les monothéismes qui en sont issus. Ce livre est un complément ou plutôt un préambule à la synthèse de la pensée grecque que j'ai rédigée dans La Violence monothéiste, sous l'intitulé « Le modèle grec », et que j'ai fait suivre d'un « Parallèle entre Athènes et Jérusalem ».Pour traduire Homère, j'ai privilégié l'exactitude du sens, sans essayer de rendre, par des moyens forcément artificiels, la métrique et la musicalité du vers homérique. Et je donne des citations très nombreuses, souvent étendues, pour que le lecteur puisse contrôler sur pièces ce que j'avance, et qu'il ait un contact direct, comme dans une anthologie, avec le texte même d'Homère, plutôt qu'au travers de thèses échafaudées à son sujet.Homère, rien qu'Homère ! Pour le plaisir. » Jean Soler</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlEntretien avec Philippe Conrad, Président de l'Institut ILIADEtag:euro-synergies.hautetfort.com,2014-07-12:54086382014-07-12T00:05:00+02:002014-07-12T00:05:00+02:00 Entretien avec Philippe Conrad, Président de...
<p> </p><div class="post"><div class="copy"><p><strong><img style="margin-right: auto; margin-left: auto; display: block;" src="http://media.tumblr.com/bf650f94a6a43fcace084d6b6922cdf9/tumblr_inline_n8i1n4qWGA1r5ed6h.jpg" alt="" /></strong></p><p style="text-align: left;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600; font-family: arial black,avant garde; font-size: xx-large;"><strong>Entretien avec Philippe Conrad, Président de l'Institut ILIADE</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #99cc00; font-size: medium;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">(Breizh-info.com) - A la veille du 21 juin 2014, au sommet du Mont Olympe, a été fondé <a href="http://www.dominiquevenner.fr/2014/06/fondation-de-linstitut-iliade/" target="_blank"><span style="color: #99cc00;">l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne</span></a>. Souhaité par Dominique Venner, cet Institut a pour vocation de transmettre les traditions de la civilisation européenne et de former à sa connaissance et à son histoire.</span></strong></span><br /><span style="color: #99cc00; font-size: medium;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> L’Institut accompagnera tous ceux qui refusent le grand effacement, matrice du grand remplacement. Son président est Philippe Conrad, que Breizh-info.com a interrogé en exclusivité afin qu’il présente les fondements de cette nouvelle université des Européens.</span></strong></span></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Breizh-info.com : <span style="color: #ff6600;">Pouvez-vous présenter les évènements qui ont conduit à la création de l’Institut Iliade ?</span></span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Philippe Conrad : Par son sacrifice volontaire, le 21 mai 2013 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, Dominique Venner entendait faire de son geste une protestation, mais également une fondation. Une protestation contre l’assoupissement des consciences face aux tentatives d’effacement de notre mémoire et de nos identités, et en particulier au « <em>grand remplacement</em>» justement dénoncé par l’écrivain Renaud Camus. « <em>Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations</em>« , écrivait Dominique dans sa dernière lettre. Il s’y insurgeait également « <em>contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire</em>« .</span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Mais son geste se voulait également une fondation, pour contribuer au maintien de l’identité de la France et de l’Europe, au réveil de nos peuples et de notre civilisation. Il avait d’ailleurs exprimé plus explicitement la volonté que se continue son œuvre, à savoir un travail de réflexion, de méditation sur la longue histoire de l’Europe, en tant que prise de conscience indispensable au réveil civilisationnel. C’est cette volonté que nous confirmons aujourd’hui en créant l’<em>Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne</em>. Au-delà de l’œuvre de Dominique Venner, il s’agit d’inscrire son travail dans la durée, notamment chez les jeunes générations, avec la certitude que Nietzsche avait raison : « <em>Le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire</em>« . Notre mémoire, notre histoire, nos valeurs constituent la matrice du nécessaire réveil européen. Encore faut-il les connaître et les transmettre !</span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Breizh-info.com : <span style="color: #ff6600;">Quels sont vos objectifs? Quand l’institut va-t-il ouvrir ses portes?</span></span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Philippe Conrad : L’Institut ILIADEa pour vocation principale la transmission de la longue mémoire européenne. Cette transmission est de nature « verticale », en direction prioritaire des jeunes Européens qui souhaitent retrouver les racines de leur identité dans un monde en crise. Car les « <em>temps de confusion</em> » dont parle notamment Christophe Levallois pour caractériser la fin d’une certaine forme de Modernité appellent un réarmement intellectuel et moral qui passe par la réappropriation de ce que nous sommes. Cet objectif de transmission ne relève pas seulement de la formation. Il est également horizontal, basé sur la communication, la diffusion de toute information ou analyse utile à cette démarche d’ordre didactique. Il existe beaucoup d’initiatives, revues, cercles de réflexion qui participent de cet effort de réveil de la conscience européenne, et qui méritent d’être mieux connus. Une place essentielle sera bien sûr accordée à l’histoire, dont Dominique Venner faisait à juste titre la matrice d’une méditation profonde de l’à-venir et le lieu de l’imprévu, où tout reste possible. Mais notre approche se veut aussi plus large, en abordant les autres aspects de la civilisation européenne, comme le renouveau des traditions populaires ou la promotion de notre patrimoine. </span></strong></p><p class="ecxp2" style="text-align: left;"><strong><span style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">C’est pourquoi, à côté de cycles de formation, de réunions que nous organiserons ou conseillerons à nos amis au regard de leur intérêt, et de commissions de travail interne sur des sujets particuliers, comme l’éducation, nous proposerons un site Internet qui sera à la fois une plateforme de diffusion, de relais des meilleures initiatives, et un centre de ressources où seront notamment mis en ligne une « bibliothèque idéale », un recueil de citations choisies, des suggestions de parcours « clé en mains » sur les hauts lieux de la culture et de la mémoire européennes… Le chantier est vaste ! Nous tablons sur un lancement de ce site Internet, comme du premier cycle de formation, au début de l’année 2015.</span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Breizh-info.com : <span style="color: #ff6600;">Le faible engouement de la jeunesse notamment pour la lecture et pour l’apprentissage de son histoire vous inquiète-t-il? Comment y remédier?</span></span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Philippe Conrad : On ne soulignera jamais assez, de ce point de vue, la responsabilité du naufrage du système éducatif français. En particulier l’abandon de l’enseignement des <em>Humanités</em>, qui avait façonné l’univers mental, culturel, des Européens depuis plusieurs siècles, et dont on mesure aujourd’hui les conséquences délétères. En attendant celles que ne va pas manquer de produire le sacrifice de l’histoire de France dans les programmes du collège et du lycée… Mais la jeunesse est la première aujourd’hui à manifester un besoin de retour aux fondamentaux. J’en veux pour preuve, par exemple, son engagement résolu au sein du mouvement d’opposition au « mariage homosexuel », et plus largement aux réformes « sociétales » promues par le pouvoir politique. Ce mouvement générationnel atteste de nouveaux questionnements parfaitement en phase avec notre projet. Il porte en germe un renouveau possible. </span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Il y a d’autres signaux encourageants, comme la bonne santé de la littérature de jeunesse, d’où émergent des ouvrages et des auteurs tout à fait intéressants, et qui laissent à penser que le terreau est paradoxalement peut-être plus fertile aujourd’hui qu’il y a dix ou vingt ans. Ce qui nous oblige à être les plus performants possible en matière de transmission, en utilisant davantage les nouveaux moyens de communication propres aux nouvelles générations – même si le livre reste indispensable à la fois comme outil (de travail) et comme objet (culturel).</span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Breizh-info.com : <span style="color: #ff6600;">Comment vous contacter? Vous aider? Quels sont vos besoins?</span></span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Philippe Conrad : D’ores et déjà, les internautes peuvent nous contacter via <a href="mailto:contact@institut-iliade.com"><span class="ecxs2" style="color: #c0c0c0;">contact@institut-iliade.com</span></a>, ne serait-ce que pour être tenu au courant des premières activités. Nous aurons bien sûr besoin de moyens financiers pour assurer le développement du site Internet, organiser les manifestations prévues et les sessions de formation – notamment pour parrainer des auditeurs qui ne disposeraient pas de ressources suffisantes pour se déplacer ou acheter les ouvrages et revues nécessaires. A rebours des dérives actuelles, nous entendons que l’argent ne constitue pas un critère de sélection des meilleurs ! </span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><strong><span class="ecxs1" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Mais dans cette phase de fondation, l’essentiel est sans doute de diffuser l’information, notamment auprès des jeunes – mais pas seulement – qui pourraient être intéressés par les projets de formation. Transmettre la mémoire et la tradition européennes est une nécessité vitale, qui s’imposera encore davantage pour les générations à venir. Il revient à chacun que la flamme se transmette, et avec elle non seulement l’espoir mais la possibilité du réveil de notre civilisation ! </span></strong></p><p class="ecxp1" style="text-align: left;"><br /><strong><span style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><em>[</em><a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;"><em>cc</em></span></a><em>] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.</em></span></strong></p></div></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlFondation de l'Institut ILIADEtag:euro-synergies.hautetfort.com,2014-07-11:54080722014-07-11T00:05:00+02:002014-07-11T00:05:00+02:00 Fondation de l’Institut ILIADE: A la veille du...
<div class="footer " style="display: none;"> </div><div class="bottom"> </div><div class="post"><div class="copy"><p><span class="ecxuserContent" data-ft="{"tn":"K"}"><img style="margin-right: auto; margin-left: auto; display: block;" src="http://media.tumblr.com/5b2b48285a16be5cecb3d60677b6176a/tumblr_inline_n8g9ozqx841r5ed6h.jpg" alt="" /></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span class="ecxuserContent" style="color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;" data-ft="{"tn":"K"}"><span style="color: #ff6600; font-family: arial black,avant garde; font-size: xx-large;">Fondation de l’Institut ILIADE:</span><br /><br /> A la veille du 21 juin 2014, au sommet du Mont Olympe, a été fondé l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne.<br /><br /> Souhaité par Dominique Venner, cet Institut a pour vocation de transmettre les traditions de la civilisation européenne et de former à sa connaissance et à son histoire. <br /><br /> Son président est Philippe Conrad. <br /><br /> L’Institut accompagnera tous ceux qui refusent le grand effacement, matrice du grand remplacement.<br /><br /> Quand l’esprit se souvient, le peuple se maintient !</span></strong></p></div></div>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlUlysse contre Achilletag:lapinos.hautetfort.com,2014-03-14:53223802014-03-14T16:39:04+01:002014-03-14T16:39:04+01:00 En réponse au commentaire de Fodio ( "Les femmes gémissaient ; mais sous...
<p style="text-align: justify;">En réponse au commentaire de Fodio (<span style="line-height: 16.799999237060547px;">"Les femmes gémissaient ; mais sous prétexte de gémir sur Patrocle, c'était chacune sur son propre malheur". Pour l'aspect misogyne d'Homère. </span><span style="line-height: 16.799999237060547px;">Zeus soutient les Grecs effectivement contre la majorité des autres dieux, il me semble. Pourtant c'est par amour pour Achille ; tu me diras que ce dernier meurt assez pitoyablement, mais comment expliquer cette préférence de Zeus pour Achille ?) </span>:</p><p style="text-align: justify;">Il faut comprendre l'Iliade et l'Odyssée comme un ensemble, un diptyque. La religion d'Ulysse est une alternative à celle d'Achille.</p><p style="text-align: justify;">A cet égard "l'Enéide" de Virgile est une régression. L'Enéide fonde un culte national assez creux, une anthropologie et non une théologie. Cette précision est utile, s'agissant du rapport entre Homère et Shakespeare, dans la mesure où ce dernier fait table rase de la culture latine occidentale, qui repose sur la filiation entre les nations modernes et Troie ou Rome.</p><p style="text-align: justify;">Autrement dit, si Achille est bien le héros de l'Iliade et le chéri de Zeus, c'est Ulysse le héros de Homère et son favori. Achille témoigne d'une religion radicalement différente de celle d'Ulysse. Homère indique que Achille est en proie au déterminisme religieux, son ressort est psychologique, tandis que Ulysse, lui, au contraire, est libre ; autrement dit, Homère indique que la voie de la sagesse n'est pas un chemin naturel. Cela est probable en raison de la déception d'Achille aux enfers, qui serait disposé à échanger toute sa gloire, en définitive, contre la vie, c'est-à-dire la possibilité d'un meilleur choix.</p><p style="text-align: justify;">On pense d'ailleurs ici à la diatribe de Francis Bacon contre les soldats, aux yeux desquels ne comptent rien que le vin, les femmes et la musique. Bacon sait d'ailleurs parfaitement que, sans leurs soldats, les nations ne sont rien, ce qui implique du point de vue culturel d'encourager systématiquement le militarisme ou le militantisme (l'intellectuel moderne "engagé" n'est que le masque du prêcheur nationaliste, c'est-à-dire du pourvoyeur de charnier).</p><p style="text-align: justify;">L'expression d'une sagesse ou d'une spiritualité contre-nature de la part d'Homère, outre la misogynie, permet de discerner en lui un "tragédien juif". Homère ouvre une brèche dans la philosophie naturelle, c'est-à-dire le culte égyptien ou oedipien.</p><p style="text-align: justify;">Ce qui déclenche la colère de Platon, c'est la promotion par Homère de la conscience religieuse individuelle à travers Ulysse, incompatible avec le culte providentiel païen archaïque. Platon est plus moderne que Homère, parce qu'il est plus archaïque. Homère, lui, énonce une théologie qui n'est en principe pas tributaire du temps, et qui a le défaut, du point de vue élitiste ou platonicien, de n'être d'aucun usage sur le plan politique ou éthique.</p><p style="text-align: justify;">- De la même manière, on pourrait dire que dans le théâtre de Shakespeare, du moins pour les tragédies situées dans l'ère chrétienne, tous les personnages de Shakespeare confessent la foi chrétienne. Comme il se doit, selon la doctrine catholique romaine, les rois et les princes d'Occident sont, comme Achille est le chéri de Zeus, les favoris de dieu, portant sur eux les insignes de la foi chrétienne. Il n'est pas moins vrai qu'aux yeux de Shakespeare, ce type de culte providentiel est nécessairement païen et satanique. <em>"Mon royaume pour un cheval !"</em> : Shakespeare révèle en l'occurrence la véritable nature du culte des potentats occidentaux, et pourquoi ils sont les moins bien placés pour comprendre le sens spirituel de l'histoire.</p><p style="text-align: justify;">Autrement dit, Homère part d'un poème religieux ou d'un thème nationaliste classique, comparable à l'Enéide ou à "Star Wars", dans lequel il introduit la critique, c'est-à-dire l'ingrédient qui a le don de faire voler en éclats la culture. Shakespeare se comporte de la même façon par rapport à la culture médiévale, mélange de paganisme et de christianisme.</p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlHomère, tragédien juif ?tag:lapinos.hautetfort.com,2014-03-12:53204702014-03-12T13:49:19+01:002014-03-12T13:49:19+01:00 Homère est-il un tragédien juif comme je le soutiens ? Homère et...
<p style="text-align: justify;"><strong>Homère est-il un tragédien juif comme je le soutiens ? Homère et Shakespeare ne partagent-ils pas à travers les siècles la volonté de faire voler en éclats la culture, c'est-à-dire l'athéisme ?</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Le savant chrétien Francis Bacon a bien conscience, ainsi qu'il l'explique dans ses "Essais", que parler d'athéisme à propos de l'antiquité est un anachronisme.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Nous voulons parler ici d'athéisme au sens du "cléricalisme", c'est-à-dire la captation du "phénomène divin" par tel ou tel clergé, assortie de la définition de dieu par ce clergé, afin de servir les intérêts d'une élite politique. L'histoire des hommes est émaillée de tels complots. Le complot des juifs pharisiens est sans doute le plus connu. Mais le "Hamlet" de Shakespeare est fait pour rappeler l'épisode du prophète Daniel et du complot déjoué des prêtres babyloniens.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>On peut comprendre ce conflit en termes profanes, puisqu'il oppose de la même façon la technologie et la science. En effet, il est fait état dans les deux cas d'une même prétention scientifique -les régimes technocratiques modernes en ont même fait le "nec plus ultra" de la conscience humaine-, mais la réalité de l'histoire des sciences est celle d'un conflit entre la science technique et les savants.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>L'hostilité de Platon à Homère est donc la première piste. Derrière l'accusation typiquement cléricale d'impiété visant Homère et les mythes homériques, y a-t-il de la part de Platon une volonté plus profonde de défendre le culte égyptien antagoniste de la religion de Moïse, c'est-à-dire cette philosophie naturelle à laquelle est associé par les prophètes chrétiens le nombre de la bête 666. La foi juive de Homère pourrait expliquer sa relative impiété vis-à-vis des figures du zodiaque. Il convient de parler d'impiété relative, car "L'Iliade" n'est pas un pamphlet. On peut penser que le récit de "L'Iliade" vise plutôt le dévoilement complet d'un culte, partiellement occulté par le clergé chargé de sa diffusion. Ainsi le lecteur en sait plus long en lisant "L'Iliade" que le héros Achille du fait de son initiation. Le destin de Troie est celui de l'homme civilisé, ou qui se croit tel, béni des dieux mais non du dieu de Moïse.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Au plan civil, Platon juge Homère indécent : mais précisément la religion de Moïse et le christianisme ne tiennent pas compte du plan civil, qu'ils décrivent comme une impasse.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>De même, du point de vue de Shakespeare, la culture est l'instrument principal du négationnisme de l'histoire, et donc du salut.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>On peut voir dans la constance des clercs et philosophes platoniciens à travers les âges à vilipender Homère, une preuve supplémentaire de la profondeur de cet antagonisme ; y compris lorsque ce culte platonicien/pythagoricien opère sous couvert du christianisme, comme c'est le cas en ce qui concerne Dante Alighieri, étrangement guidé par un prêtre du culte romain ennemi à travers le paradis, le purgatoire et l'enfer, et théoricien d'un culte impossible, analogue au culte mahométan.</strong><strong><br /></strong></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlGuerre et rhétoriquetag:lapinos.hautetfort.com,2014-03-03:53128662014-03-03T11:24:00+01:002014-03-03T11:24:00+01:00 "Moderne" et "démocratique" se dit aussi de la guerre sans merci que...
<p style="text-align: justify;"><strong>"Moderne" et "démocratique" se dit aussi de la guerre sans merci que l'homme se livre en ces temps avancés où nous sommes rendus. L'hypocrisie et le cynisme contemporains feraient presque passer la guerre de Troie pour un match de rugby courtois.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Mais, derrière le tissu de rhétorique afin d'accommoder la guerre à l'idée de progrès, les caractères restent les mêmes : il faut encore des types avides de gloire et obéissant au destin comme Achille pour trucider. On reste toujours aussi sourd aux cassandres qui prévoient que la technocratie mène au pire. La femme demeure toujours symboliquement l'enjeu de la guerre, c'est-à-dire que les actes de guerre sont commis par des féministes, ou des imbéciles dont l'éloge du sexe dissimule un comportement prédateur.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>De mauvais critiques estiment qu'il y a de la part d'Homère dans l'Iliade une esthétique de la guerre. C'est ne pas voir qu'il y a au contraire dans la guerre moderne et démocratique une part de laideur rhétorique extraordinaire. Ce n'est donc pas parce que la guerre moderne est un bourbier infâme de mots et de justifications anthropologiques hypocrites que Homère fait briller la guerre.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Le propos d'Homère est bien plutôt de souligner le fondement guerrier de la culture. De sorte qu'il n'est aucune culture qui ne prenne sa source dans la violence, non seulement la culture grecque : s'il en était une, Homère serait périmé depuis longtemps.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Un homme de culture est fondamentalement bestial, voilà ce que veut dire Homère en substance dans "l'Iliade". C'est la raison pour laquelle les chrétiens sont tentés de voir en Homère un tragédien juif, en raison de son mépris pour la culture, caractéristique de Jésus-Christ et des prophètes. Comprenez qu'on ne peut fonder une culture sur l'interdiction absolue de tuer figurant dans les tables de Moïse. La meilleure preuve en est du saccage systématique par les hommes de cultures chrétiens ou juifs à travers les millénaires de la mythologie chrétienne ou juive qui recèle ce mépris de la culture.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Ce que Homère entend "par-delà la culture", c'est-à-dire n'étant pas soumis à la loi du destin, il nous le dit dans "L'Odyssée".</strong></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlNietzsche e o Mundo Homéricotag:euro-synergies.hautetfort.com,2013-09-07:51511862013-09-07T00:05:00+02:002013-09-07T00:05:00+02:00 Nietzsche e o Mundo Homérico Por Carolina Figueroa León*...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4230450" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1409805360.jpg" alt="Diane-Kruger-Helene-de-troie.jpg" /></p><h3 class="post-title entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;"><strong><a href="http://legio-victrix.blogspot.be/2012/08/nietzsche-e-o-mundo-homerico.html"><span style="color: #ff6600;">Nietzsche e o Mundo Homérico</span></a></strong></span></h3><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"> Por Carolina Figueroa León*</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;">Ex: http://legio-victrix.blogspot.com</span><br /></span></strong></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> <img id="media-4230452" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/4252409747.jpg" alt="nag1.jpg" />Nietzsche desde o princípio apresentou um apego ao mundo grego, uma idealização deste como estrutura social, ideológica e intelectual. Esta aproximação não é especificamente com a época clássica, mas com a época arcaica que é representada através dos poemas homéricos.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Tomando em conta que o ideal que surge neste período se baseia na luta de poder, na excelência de uma classe aristocrática que é representada através dos heróis e através da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">areté</em>. Neste período em que o filósofo encontra a essência do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">grego</em>, porque é o momento em que se desenvolve da melhor forma a condição inerente ao ser humano: o instinto e a vontade de poder. Portanto, ao tomar esta leitura deixamos de lado a visão de que estes poemas remetem necessariamente à época micênica, senão que por sua vez estão carregados de elementos ideológicos, morais e sociais correspondentes à época em que escreve Homero.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Para compreender como este ideal guerreiro baseado em uma moral agonística se encontra na sociedade aristocrática arcaica é necessário analisar a obra homérica, a qual se deve relacionar com o contexto do século VIII a.c. e desde aí contrastar com as posturas de Nietzsche, as quais se encontram em seus primeiros escritos mais filológicos como <em style="mso-bidi-font-style: normal;">O Estado grego </em>e<em style="mso-bidi-font-style: normal;"> A luta de Homero.</em></span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Portanto, é importante analisar o contexto histórico de enunciação destas epopeias, ver se este realmente se vê representado em ditas obras e finalmente analisar o problema a partir da leitura nietzschiana da cultura grega.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> O mundo homérico e a moral agonística</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> O chamado mundo homérico é o que historicamente corresponde à época arcaica da cultura grega, em que se assentam as bases do crescimento e surgimento das grandes polis. Para Nietzsche é neste momento específico em que se daria o apogeu da cultura grega, não o mundo clássico que foi modificado pelo Romantismo e os filólogos classicistas: “Mas os gregos aparecem ante nós, já que a priori, precisamente pela grandeza de sua arte, como os homens políticos por excelência (...) Tão excessivo era nos gregos tal instinto (...) a expressão triunfal de tigres que mostravam ante o cadáver do inimigo; em suma, a incessante renovação daquelas cenas da guerra de Tróia, em cuja contemplação se embriagava Homero como puro heleno”[1].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Para começar esta análise é necessário nos remeter à época arcaica em si, para logo trabalha-la em comparação à homérica. A época arcaica é quando se destaca a imagem de um governo aristocrático precedente à democracia. Para autores como Francisco Rodríguez Adrados, este período é denominado a sociedade homérica, já que se baseia na mesma estruturação social que dão conta os poemas homéricos, posto que na cabeça da sociedade está o rei (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Basileus</em>) e este é secundado por aristocracia que na épica é representada na imagem dos heróis. Portanto, os pontos de reconstrução do ideal aristocrático se dão em Homero, quem logra encarná-los em seus poemas. Para Rodríguez Adrados isto se deveria a que o pensamento racional em que foi constituído esta aristocracia se baseia no mito principalmente. Portanto, Homero plasma através de suas obras tal realidade, a qual se mescla com a mitologia existente de Micenas, mas por sua vez e com maior força aludindo a seu século [2].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Frente à utilização dos mitos como reconstrução de identidade e histórica, Rodríguez Adrados refere: “Se trata de uma sabedoria tradicional, de um espelho de conduta posto no passado e no aceitado tradicionalmente, que não tem porque ter uma coerência absolutamente rigorosa” [3].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Dentro deste tipo de sociedade vemos a imagem do homem que é similar aos deuses, com a única diferença que é mortal. Esta aristocracia por sua vez se caracteriza por uma moral agonística que se assenta nos valores como honra (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">time</em>) e virtude ou excelência (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em>). Estes se encontram presentes já em grande medida na epopeia grega: “A moral da aristocracia grega é na epopeia essencialmente competitiva ou agonística” [4].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Esta imagem podemos percebê-la já que na maior parte do pensamento dos heróis, no caso da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em>, por exemplo: Glauco narra como seu pai Hipóloco o manda lutar a Tróia, o dizendo que é preferível que regresse morto, antes que derrotado e sem lograr ser o primeiro em batalha: “<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Me insto muitas vezes a ser o primeiro e me destacar entre os outros e a não desonrar a linhagem de meus pais que foram os primeiros em Feira e na vasta Licia</em>” [5].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Frente a esta imagem da desonra da linhagem surge a noção de que o herói sempre deve ser virtuoso e é a partir deste elemento que surge o conceito de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em>. Esta excelência em primeiro momento se dá a nível de linhagem, já que sempre o herói é de uma família nobre. Esta traz o prêmio e a fama, o qual se demonstra através das botinhas que se recebia (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Geras</em>) logo depois da façanha.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> A <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> que surge no ideal heroico é o que conforma a excelência da nobreza da sociedade arcaica, já que neste ideal assentam suas bases, que resgatam esses reis e heróis, porque são a representação de sua classe.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Finley também se refere á idéia que a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> heroica é símbolo da nobreza quando nos afirma que isto se faz patente em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>: “Particularmente na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>, a palavra “herói” é uma expressão de classe para toda a aristocracia, e as vezes até parece compreender todos os homens livres”[6].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Podemos tomar o afirmado por Finley no seguinte fragmento da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>: “<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Amanhã – indicou Atena a Telêmaco – convoca no ágora os heróis aqueus</em>” [7]. É nesse sentido que a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> se converte em um valor de ensinamento frente a esta sociedade. O que já é afirmado por Jeager em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">A Paideia</em> [8] <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Para ele, o ideal de aretê</em> é exemplificado através dos mitos heroicos. Precisamente neste sentido a educação do século VIII se baseia nas epopeias. Os cantos épicos se convertem em uma educação moral, em que se ensina que a aristocracia possui uma excelência que é natural. Mas apesar de ser uma condição imanente ao nobre, a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> se deve demonstrar individualmente. Portanto, há que esforçar-se para conseguí-la, o que se vê na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em> quando nos narra que Aquiles foi treinado para vencer na arte da guerra por Fênix. O que nos apresente no canto IX quando Fênix trata de persuadir Aquiles para que volte a lutar com os aqueus: “O ancião cavaleiro Peleo quis que eu te acompanhasse no dia em que te enviar de Ptía a Agamenon. Todavia criança e sem experiência da funesta guerra nem do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">ágora</em> (...) e me mandou que te ensinará a falar e a realizar grandes feitos (...) te criei até fazer-te o que és”[9].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Neste ponto vemos que não só importa a natureza especial do nobre, mas que há que desenvolvê-la e a partir disto é que se reconhece seu mérito.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Seguindo com as características desta excelência, surge a imagem da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em>, que se relaciona com a opinião que o resto possui do herói, é esta a que da posteridade e transcendência encarnada na Fama. Portanto, como antes mencionei, tal valor se representa através dos objetos materiais como os despojos de guerra. Portanto, a culminação desta <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em> é a Glória ou <em style="mso-bidi-font-style: normal;">kleos</em>. Neste sentido ocorre a disputa entre Aquiles e Agamenon, já que ninguém dos dois pôde ficar sem uma escrava, que seja o exemplo tangível de seu triunfo. É por isso que a única forma para que Agamenon não perca sua honra ao entregar sua escrava a Apolo é remover a de Aquiles, posto que este é um igual.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Ao revistar este exemplo de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em> vemos que no mundo aristocrático não há uma diferença entre o parecer e o ser, ambos elementos são a mesma coisa, portanto, o que prima é a aparência principalmente. Devido a esta visão do homem é que surgiria a antes mencionada <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em> que é a opinião, a que afirma o reconhecimento por parte do outro. Ao conseguir tal aceitação o herói pode chegar a tal (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">euphrosyne</em>), que se representa através do despojo e do banquete “ O <em style="mso-bidi-font-style: normal;">agathós</em> ou homem destacado tem alguns meios de fortuna proporcionados. Isto se deduz do paralelismo que se estabelece entre <em style="mso-bidi-font-style: normal;">a time</em> ou honra de cada chefe e a parte de despojo que recebe”[10].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Outro ponto importante é o das riquezas, que também é outro componente da excelência. O qual se representa através das pertenças do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">oikos</em>, tais como terras, gado, criados, escravos, etc. Todos estes bens se transmitem diretamente por via de herança. Daqui podemos desprender como nos afirma Rodríguez Adrados que, quando o nobre não pratica a guerra, desfruta da riqueza em seu lugar. Isto nos fica bastante claro na imagem do Banquete em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em> [11].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Para concluir este imaginário do mundo homérico me parece importante ressaltar que: “É uma sociedade voltada para o mundo, não a outra vida nem ao homem interior; mas com um ideal de heroísmo ao próprio tempo. O ideal se encarna no nobre, o homem superior ou excelente, cuja <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> é fundamentalmente competitiva, mas pode desembocar no sacrifício ou na alegria de um viver refinado” [12].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> <img id="media-4230459" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1024349332.jpg" alt="Diane-Kruger-Troie.jpg" />Tomando esta citação compreendemos que a aristocracia se conforma a partir de sua riqueza, e devido a isto é fundamental entre os nobres fomentar vínculos com seus iguais, o qual se dá através da hospitalidade, já que se atende a alguém do mesmo valor moral e social. Neste sentido também se volta importante uma espécie de relação de parentesco dentro da que surge certo intercâmbio econômico representado em presentes (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">hedna</em>). Na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em> se faz patente esta relação de hospitalidade através da narração da viagem de Telêmaco pelas cortes gregas, onde é bem recebido e por sua vez se atende tal como se formara parte da família, sem importar de onde venha, nem as fronteiras que os separam. Outro exemplo chave é o fato que conduz à Guerra de Tróia, a falta da hospitalidade de Paris (Alexandre) frente a Menelau ao raptar Helena.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> A luta de Nietzsche</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> O fascínio do filósofo pelo grego parte já de sua infância, na época em que vive com seu avô materno, quem o aproximará ao grego a partir das leituras de Homero que realiza. É neste ponto que o grego se converte em um refúgio para Nietzsche, quem detesta a educação petista na que cresceu, já que o grego se converte na antítese e anti-utopia frente á miséria de sua existência cotidiana cristã-protestante. A partir deste fascínio surge uma imagem do grego que irá contra o pensamento filológico de sua época, para quem a essência do grego se daria no século V ateniense, em pleno Classicismo. Para Nietzsche isto não é o grego, mas o pré-clássico, principalmente assentado no pré-socrático e em Homero.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> O que se relaciona com as afirmações de Arsênio Ginzo em seu artigo “Nietzsche e os gregos”: “Nietzsche havia chegado cedo à conclusão de que a visão da Grécia transmitida pelo Classicismo alemão era instatisfatória. Já com anterioridade à publicação de O nascimento da tragédia, Nietzsche havia distanciado da imagem da Grécia dos clássicos alemães (...) A partir de 1869, quando começa sua atividade como professor em Basiléia, Nietzsche mostra claramente que resulta insatisfatória essa imagem da Grécia (...) A razão do rechaço nietzschiano consistia em que primeiro os clássicos e depois seus epígono
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLes raisons de vivre et les raisons de mourir sont bien souvent les mêmes...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-06-23:51040402013-06-23T10:05:00+02:002013-06-23T10:05:00+02:00 Nous reproduisons ci-dessous le très bel hommage d' Alain de Benoist ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous le très bel hommage d'<strong>Alain de Benoist</strong>, prononcé le 31 mai 2013 à Paris, à l'occasion d'une cérémonie en l'honneur de <strong>Dominique Venner</strong>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4155053" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/2373044601.jpg" alt="Chevaliers.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong><span style="font-size: medium;">Les raisons de vivre et les raisons de mourir sont bien souvent les mêmes</span></strong><br /></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Les raisons de vivre et les raisons de mourir sont bien souvent les mêmes. Tel était le cas indéniablement pour Dominique Venner dont le geste a cherché à mettre en accord profondément sa vie et sa mort. Il a choisi de mourir de la manière qui, disait il, constituait l’issue la plus honorable en certaines circonstances et en particulier lorsque les mots deviennent impuissants à décrire, à exprimer ce que l’on ressent. Dominique Venner est mort finalement comme il avait vécu, dans la même volonté, dans la même lucidité, et, ce qui frappe le plus tous ceux qui l’ont connu, c’est de voir à quel point toute sa trajectoire d’existence se situe dans une ligne à la fois claire et droite, une ligne parfaitement rectiligne d’une extrême droiture. </span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>L’honneur au-dessus de la vie</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Le geste accompli par Dominique Venner est évidemment un geste dicté par le sens de l’honneur, l’honneur au-dessus de la vie, et, même ceux qui pour des raisons personnelles ou autres réprouvent le suicide, même ceux qui contrairement à moi ne le trouvent pas admirable, doivent avoir du respect pour son geste, car on doit avoir du respect pour tout ce qui est accompli par sens de l’honneur. </span></p><p style="text-align: justify;" align="CENTER"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Je ne vous parlerai pas de politique. En juillet 1967, Dominique Venner avait définitivement rompu avec toute forme d’action politique. Il regardait, en observateur attentif, la vie politique et il faisait connaître, bien entendu, son sentiment. Mais je crois que l’essentiel pour lui était ailleurs, et beaucoup de choses qui ont été déjà été dites aujourd’hui le montrent à foison.</span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana;">Au dessus de tout, Dominique Venner plaçait l’éthique et cette considération première était déjà la sienne lorsqu’il était un jeune activiste. Elle est restée la sienne, lorsque peu à peu le jeune activiste s’est mué en historien, en historien méditatif, comme il le disait. Si Dominique Venner s’intéressait tellement aux textes homériques dans lesquels il voyait les textes fondateurs de la grande tradition immémoriale européenne, c’est que </span><span style="font-family: Verdana;"><em>l’Iliade </em></span><span style="font-family: Verdana;">et </span><span style="font-family: Verdana;"><em>l’Odyssée</em></span><span style="font-family: Verdana;">, c’est d’abord l’éthique : les héros de </span><span style="font-family: Verdana;"><em>l’Iliade</em></span><span style="font-family: Verdana;"> ne délivrent aucune leçon de morale, ils donnent des exemples éthiques, et l’éthique est indissociable, bien sûr, d’une esthétique. </span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>C’est le beau qui détermine le bien</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Dominique Venner ne faisait pas partie de ceux qui croient que le bien détermine le beau, il était de ceux qui pensent que le beau détermine le bien ; il croyait en l’éthique et les jugements qu’il portait sur les hommes, ce n’était pas tant en fonction de leurs opinions ou de leurs idées, mais en fonction de leur plus ou moins grandes qualités d’être, et d’abord de cette qualité humaine par excellence qu’il résumait en un mot : la tenue.</span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>La tenue</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana;">La tenue, qui est une façon d’être, une façon de vivre et une façon de mourir. La tenue qui est un style, ce style dont il avait si bellement parlé, dans </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Le Cœur rebelle</em></span><span style="font-family: Verdana;">, son livre paru en 1994, et, bien sûr, aussi dans tous ses ouvrages et je pense plus particulièrement au livre qu’il avait publié en 2009 sur l’écrivain allemand </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Ernst Jünger</em></span><span style="font-family: Verdana;">, et dans ce livre Dominique disait très clairement que, si Jünger nous donnait, nous donne un grand exemple, ce n’est pas seulement par ses écrits, mais c’est aussi parce que cet homme, qui a eu une vie si longue et qui est mort à 103 ans, n’a jamais failli aux exigences de la tenue.</span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Dominique Venner était un homme secret, attentif, exigeant, et d’abord exigeant de lui-même ; il avait intériorisé en quelque sorte toutes les règles de la tenue : ne jamais se laisser aller, ne jamais se répandre, ne jamais s’expliquer, ne jamais se plaindre car la tenue appelle et va vers la REtenue. Evidemment, lorsque l’on évoque ces choses, on risque d’apparaître aux yeux de beaucoup comme l’habitant d’une autre planète, à l’époque des smartphones et des Virgin Mégastores, parler d’équanimité, de noblesse de l’esprit, de hauteur de l’âme, de tenue, c’est là employer des mots dont le sens même échappe à beaucoup, et c’est sans doute la raison pour laquelle les Béotiens et les Lilliputiens qui rédigent ces bulletins paroissiens de la bien-pensance que sont devenus les grands médias aujourd’hui ont été incapables pour la plupart de comprendre le sens même de son geste qu’ils ont essayé d’expliquer par des considérations médiocres.</span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>Une façon de protester contre le suicide de l’Europe</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Dominique Venner n’était ni un extrémiste ni un nihiliste et surtout pas un désespéré. Les réflexions sur l’histoire auxquelles il s’était livré pendant si longtemps l’avaient amené, au contraire, à développer un certain optimisme. Ce qu’il retenait de l’histoire c’est qu’elle est imprévisible et qu’elle est toujours ouverte, qu’elle fait les hommes, et que la volonté des hommes la fait également. Dominique Venner récusait toutes les fatalités, toutes les formes de désespoir.</span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Je dirais paradoxalement, parce qu’on ne l’a pas suffisamment remarqué, que son désir de se donner la mort était une façon de protester contre le suicide, une façon de protester contre le suicide de l’Europe auquel il assistait depuis tant de temps. </span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>Un suicide d’espérance pensé comme acte de fondation</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Dominique Venner ne supportait tout simplement plus de voir l’Europe qu’il aimait, sa patrie, sortir peu à peu de l’Histoire, oublieuse d’elle même, oublieuse de sa mémoire, de son génie, de son identité, vidée en quelque sorte de cette énergie dont pendant tant de siècles elle avait su faire preuve ; c’est parce qu’il ne supportait plus ce suicide de l’Europe que Dominique Venner lui a opposé le sien, qui, lui, n’était pas un suicide d’affaissement, de démission mais au contraire un suicide d’espérance.</span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">L’Europe, disait Dominique, est en dormition. Il a voulu la réveiller. Il a voulu, comme il le dit, réveiller les consciences assoupies. Il faut donc être très clair sur ce point : il n’y a aucun désespoir dans le geste de Dominique Venner. Il y a un appel à agir, à penser, à continuer. Il dit : je donne, je sacrifie ce qui me reste de vie dans un acte de protestation et de fondation. C’est ce mot de « fondation », je crois, qui doit être retenu ; ce mot de « fondation » qui nous a été légué par un homme dont le dernier souci a été de mourir debout. </span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>Un samouraï d’Occident</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana;">Dominique Venner n’était pas non plus un nostalgique, mais il était un véritable historien qui s’intéressait, bien sûr, au passé en vue de l’avenir ; il ne faisait pas de l’étude du passé une consolation ou un refuge ; il savait simplement que les peuples qui oublient leur passé, qui perdent la conscience même de leur passé, se privent par là même d’un avenir. L’un ne va pas sans l’autre : le passé et l’avenir sont deux dimensions de l’instant présent mais pas n’importe lesquelles : des dimensions de profondeur. Et dans cette démarche, Dominique Venner se souvenait, bien sûr, d’un certain nombre de souvenirs et d’images. Il avait le souvenir des héros et des dieux homériques ; il avait le souvenir des vieux Romains, de ceux qui l’ont précédé dans la voie de la mort volontaire : Caton, Sénèque, Regulus, tant d’autres. Il avait en mémoire les écrits de Plutarque et les histoires de Tacite. Il avait en tête le souvenir de l’écrivain japonais Yukio Mishima, dont la mort à tant d’égards ressemble tellement à la sienne et ce n’est certes pas un hasard si le livre, le dernier livre qu’il aura publié et qui va paraître d’ici quelques semaines et qui sera publié par Pierre Guillaume de Roux, s’appelle </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Un samouraï d’Occident </em></span><span style="font-family: Verdana;">: un samouraï d’Occident ! Et dans les images sur la couverture de ce livre </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Un samouraï d’Occident</em></span><span style="font-family: Verdana;">, on voit une image, une estampe, une gravure célèbre : </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Le Chevalier, la Mort et le Diable</em></span><span style="font-family: Verdana;">, de Dürer. Cette gravure, Dominique Venner l’a choisie à dessein. C’est à ce personnage du chevalier que Jean Cau, il y a quelque temps, avait consacré un livre admirable qui portait d’ailleurs ce titre : </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Le Chevalier, la Mort et le Diable</em></span><span style="font-family: Verdana;">. Dans l’une de ses toutes dernières chroniques, rédigée quelques jours à peine avant sa mort, Dominique Venner a précisément écrit un texte d’hommage à ce chevalier qui, dit il, chemine et cheminera, continuera toujours de cheminer, vers son destin, vers son devoir, entre la mort et le diable.</span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana;"><em><strong>Le Chevalier, la Mort et le Diable</strong></em></span><span style="font-family: Verdana;"><strong> : gravé par Dürer en 1513</strong></span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana;">Et Dominique Venner dans cette chronique relevait un anniversaire. C’est en 1513, il y a très exactement 500 ans, que Dürer a gravé cette estampe </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Le Chevalier, la Mort et le Diable</em></span><span style="font-family: Verdana;">, et cette insistance m’a donné personnellement une idée, un geste, que tout le monde peut faire, très simple : je suis allé voir les dates de naissance et de mort de Dürer, l’homme qui a gravé, il y a très exactement 500 ans, </span><span style="font-family: Verdana;"><em>Le Chevalier, la Mort et le Diable</em></span><span style="font-family: Verdana;">, et je me suis aperçu que Dürer était né en 1471, qu’il était né le 21 mai 1471. Dürer est né un 21 mai, Dominique Venner a choisi de mourir un 21 mai. Si c’est une coïncidence, elle est extraordinaire, mais on n’est pas forcé de croire aux coïncidences. </span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>Le cœur rebelle sera toujours là</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;">Voilà ce que je voulais vous dire en souvenir de Dominique Venner qui maintenant est parti dans une grande chasse sauvage, dans un paradis où l’on voit voler les oies sauvages. Ceux qui l’ont connu, et moi je le connaissais depuis 50 ans, ceux qui l’ont connu se disent sans doute qu’ils ont perdu un ami ; je crois qu’ils ont tort, je crois que depuis le 21 mai 2013 à 14h42 ils doivent savoir, au contraire, qu’il sera désormais nécessairement toujours là. Toujours là aux côtés des cœurs rebelles et des esprits libres confrontés depuis toujours à l’éternelle coalition des Tartuffes, des Trissotins et des Torquemadas.</span></p><p style="text-align: justify;" align="RIGHT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><strong>Alain de Benoist </strong>(31 mai 2013)<strong><br /></strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="RIGHT"><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><br /></span></p></blockquote>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlGrec contre latintag:lapinos.hautetfort.com,2013-03-18:50190322013-03-18T13:24:17+01:002013-03-18T13:24:17+01:00 "(...) Mais après la Réforme, il fut confirmé que le latin était le langage...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">"(...) Mais après la Réforme, il fut confirmé que le latin était le langage de l'Eglise catholique, et le grec celui de la culture protestante (sans compter, bien sûr, les langues vernaculaires dans lesquelles la Bible protestante était traduite). Le concile de Trente (1545-1563) interdit aux catholiques la lecture des Bibles grecque et hébraïque, sauf dans le cas de chercheurs spécialement autorisés, et aux yeux de l'Eglise de Rome l'étude du grec devint synonyme d'hérésie. En conséquence, plusieurs savants hellénistes furent condamnés au bûcher en 1546 pour "offense à la foi" par le catholique roi de France François Ier, en dépit de la royale dévotion aux arts et aux lettres. Dans les pays protestants, par contre, l'étude du grec était encouragée assidûment et, jusque dans les colonies protestantes, le grec devint un élément du cursus scolaire ordinaire. En 1778, par exemple, le recteur Hans West ouvrit à Christiansted une école où l'on enseignait aux enfants des planteurs les oeuvres d'Homère et d'autres poètes classiques. Ne pas connaître le grec devint, dans les pays protestant, un signe d'ignorance. Dans Le Vicaire de Wakefield, roman d'Oliver Goldsmith datant de 1766, le recteur de l'Université de Louvain, un sot, s'en vante en ces termes : <em>"Vous me voyez, jeune homme, je n'ai jamais appris le grec, et je ne pense pas qu'il m'ait jamais manqué. J'ai eu la coiffe et la robe de docteur sans le grec ; j'ai dix mille florins par an sans le grec ; je mange de bon appétit sans le grec ; et, bref... ne connaissant point le grec, je ne crois pas qu'on y trouve quelque bien."</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Cette opposition eut des conséquences considérables : à partir du XVIIe siècle, Homère fut étudié avec rigueur dans les universités anglaises, allemandes et scandinaves, alors qu'en Italie, en Espagne et en France on le négligeait au profit de Virgile et de Dante. (...)"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em>(Alberto Manguel, L'Iliade et l'Odyssée)</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Avec Shakespeare, le plus grand helléniste britannique, l'orientation de l'Angleterre est nette vers le grec. Sans la traduction et la compréhension d'Homère, l'Occident n'aurait pas connu la tragédie. Elle se serait limitée au drame bourgeois et du carnaval dionysiaque, à l'opéra pour les bonnes femmes et les officiers de cavalerie.</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlUn éducateur pour les Européens ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-01-02:42341682012-01-02T16:35:00+01:002012-01-02T16:35:00+01:00 Les éditions Pardès viennent de publier Homère - Guide des citations ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Pardès viennent de publier <em><strong>Homère - Guide des citations</strong></em>, un ouvrage réalisé par <strong>Olivier Meyer</strong>. Ce dernier, journaliste de profession est déjà l'auteur chez le même éditeur d'un guide des citations de Nietzsche. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3364129" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/3839746708.jpg" alt="Homère.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Se réapproprier Homère, c'est renouer avec le fil de la tradition européenne grâce auquel l'Europe redeviendra une vraie civilisation et ne sera plus seulement un Marché commun. <em>«Si nous n'avions jamais connu ni les péchés de Sodome, ni les chimères de l Égypte et de Babylone»</em>, disait Goethe, Homère <em>«serait resté notre Bible»</em>. Et, de fait, à l'époque de la Grèce classique, les écoliers apprennent à lire et à écrire avec lui, récitant: <em>«Homère n'est pas un homme, c'est un Dieu.»</em> Tout au long de sa vie, le Grec ancien se réfère à Homère qu'il connaît par coeur comme à un code de valeurs aristocratiques guidant son action au quotidien. Voilà le secret, le coeur, de ce que les modernes appelleront le «miracle grec». Selon la célèbre formule de Platon, Homère est «l'éducateur de la Grèce». Il ne tient qu'a nous qu'il redevienne l'éducateur de l'Europe. Les citations réunies dans ce guide sont tirées de l'<em>Iliade</em> et de l'<em>Odyssée</em>, dans la fidèle traduction de Leconte de Lisle. Classées par thème (de A comme Action à V comme Virilité), elles constituent un viatique pour l'excellence européenne; à l'image d'Alexandre le Grand qui ne se séparait jamais de son exemplaire de l'<em>Iliade</em>. Dans ce Guide des citations d'Homère, l'auteur n'a qu'une ambition: redonner à l'aède grec sa première place aux yeux des Européens; renouant alors avec leur plus longue mémoire, leurs livres sacrés, l'<em>Iliade</em> et l'<em>Odyssée</em>, ils redeviendront un peuple jeune à la vitalité créatrice d'avenir." </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">«<em>Au commencement de la poésie de notre race, il y a Homère.»</em> Robert Brasillach</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">«<em>Homère est pour moi le maître en courage et en sérénité.»</em> Marcel Conche </span></p></blockquote>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlL'injustice faite à Quintustag:heresie.hautetfort.com,2011-12-24:41287152011-12-24T17:02:00+01:002011-12-24T17:02:00+01:00 Tout récemment, je faisais savoir que j'avais été l'heureux destinataire...
<p>Tout récemment, je faisais savoir que j'avais été l'heureux destinataire d'une tablette, chose utile au possible pour emporter une petite bibliothèque avec soi en toutes circonstances. Toutefois, les ebooks, ce n'est pas gagné : le choix est bien trop restreint à l'heure actuelle. On trouve évidemment quelques classiques, mais le compte n'y est pas. Pour moi qui suis pétri d'humanités grecques, je construis mes ebooks à partir de deux grandes sources d'ouvrages : le site de <a href="http://remacle.org/">Philippe Remacle</a> et <a href="http://mediterranees.net/">Méditerranées</a> . Ce ne sont évidemment pas les seuls, on trouve des trésors à la <a href="http://bcs.fltr.ucl.ac.be/">Bibliotheca Selecta Classica</a> ou encore chez <a href="http://ugo.bratelli.free.fr/index.php">Nimispauci</a>.</p><p>Bref, comme je déteste lire des livres sur un ordinateur, même portables, je n'avais jamais eu l'occasion de lire autrement qu'en diagonale les Post Homerica de Quintus de Smyrne. C'est un poète grec qui aurait vécu vers le IIIème ou IVème siècle après Jésus Christ. Il a eu l'excellente idée d'écrire une suite à l'Iliade d'Homère. Quand je pense que jeune, je l'ai tant cherchée, cette suite. Mais comme je n'en connaissais pas l'existence, c'est à travers les tragédies de Sophocle, d'Euripide et d'Eschyle que j'ai pris connaissance du devenir des héros qui m'avaient fait rêver. Beaucoup plus tard, j'ai découvert les hymnes homériques puis Apollonios de Rhodes, mais j'ai toujours trouvé assez peu substantiels ces deux derniers écrits. Je connaissais toutefois la chute de Troie par l'Énéïde que j'ai découvert deux-trois ans après l'Iliade.</p><p>J'ai trouvé sur Quintus de Smyrne des jugements très sévères. Pour ma part, j'ai lu presque d'une traite sa Suite de l'Iliade et j'y ai retrouvé les héros et l'atmosphère de l'Iliade tels que je les avais connus dans ma première jeunesse. On lui reproche de faire une copie conforme de ce qu'Homère a déjà écrit et de n'apporter aucune originalité particulière à son récit. Il y a pourtant des évolutions significatives : Quintus rompt, par exemple, avec la tradition qui veut qu'Achille ait été tué par Pâris. Dans son récit, c'est Apollon qui intervient directement. C'est assez étonnant. Aucun immortel n'agit à ce point directement dans l'Iliade pour tuer un héros. Certes, Apollon frappe le dos de Patrocle, certes, Athéna se saisait de la lance d'Achille pour la lui rapporter, mais il n'y a pas d'attaques directes.</p><p>On a retenu les noms d'Hector et d'Achille, mais l'Iliade avait déjà montré qu'Ajax (le fils de Télamon) était sans doute plus puissant qu'Hector, lui aussi. Quintus montre nettement la complicité qui unit Achille et Ajax, notamment dans le premier livre qui relate la geste de Penthélisée, une amazone fille du dieu Arès. C'est quelque chose qui n'était pas apparu à ce point dans l'Iliade. Il faut dire que la jeune femme ne manque pas de courage (de témérité ?) puisqu'elle attaque simultanément Ajax et Achille au corps à corps. Lorsqu'elle meurt et qu'Achille lui enlève son casque, il réalise alors qu'il serait tombé amoureux d'elle s'il l'avait vue autrement qu'en tenue de combat. L'armée grecque, à commencer par les Atrides, est elle-même émue par la beauté de la jeune fille au point de proposer aux Troyens de leur rendre le corps sans négociations ni rançon. La colère d'Arès est terrible, et il faut toutes les objurgations des dieux pour le dissuader de venger sa fille. J'observe à ce sujet qu'il paraît bien moins ridicule que dans l'Iliade : il envisage de tuer Achille, au risque d'être foudroyé par Zeus, mais finalement, ce qui le retient ce n'est pas la crainte du dieu de la foudre, mais le souvenir que Zeus aussi a perdu un grand nombre d'enfants. Une manifestation d'empathie et une certaine forme de sagesse dont il aurait été bien incapable chez Homère.</p><p>La geste de Memnon met en scène un héros troyen d'une puissance presque similaire à celle d'Achille : le combat entre Hector et Achille avait été bref dans l'Iliade. Il en va tout autrement de celui qui oppose Memnon, le fils de l'Aurore à Achille. Il dure toute la journée, est très incertain, et les deux héros se blessent. Véritablement, la fin d'Achille eût été plausible à considérer la puissance de son adversaire. Les deux portent d'ailleurs des armures forgées par Héphaïstos que nul autre ne pourrait revêtir.</p><p>Il est vrai que le récit se déroule selon un ordonnancement qui fait largement penser à celui de l'Iliade. Il n'y a pas de nouveautés autres que celles que j'ai signalées. On peut toutefois relever que Quintus en rajoute dans la métaphore, tout le règne animal y passe ou presque. Je ne m'attendais pas à voir des guerriers qui suivent un chef au combat comparés à une colonne d'oies, mais manifestement cela a semblé pertinent à Quintus, puisque c'est ainsi qu'il décrit les Troyens <a href="http://mediterranees.net/mythes/troie/posthomerica/chant6.html">à l'arrivée d'un nouveau défenseur en la personne d' Eurypyle le fils de Télèphe</a> (donc petit-fils d'Héraklès) :-) </p><p><em>Ainsi, quand des oies enfermées dans une cage voient venir l'homme qui leur donne la pâtée, elles se réjouissent, et il aime aussi à les voir ; ainsi les fils de Troie se réjouissaient en voyant le vaillant Eurypyle</em></p><p>De toutes façons, dans l'Antiquité, une épopée n'a pas pour but d'être créative, elle doit se montrer au contraire souvent répétitive. Ensuite, Quintus voulait écrire une suite à l'Iliade : je ne sais pas ce que cela donne en grec ancien (le grec homérique est un peu particulier, alors j'ai du mal à imaginer un grec vivant 1100 ans après répliquant les formes nominales ou verbales d'Homère), mais en français, on n'y voit que du feu ou presque.</p><p>En somme, voilà mon conseil : récupérez <a href="http://mediterranees.net/mythes/troie/posthomerica/index.html">les pages internet du livre</a>, ou alors farfouillez dans des bibliothèques spécialisées à la recherche d'une édition/traduction de l'oeuvre, mais dans tous les cas de figure, lecture recommandée, a fortiori si vous avez lu l'Iliade. </p><p><em><br /></em></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL'Iliade et noustag:euro-synergies.hautetfort.com,2010-06-13:27792242010-06-13T00:10:00+02:002010-06-13T00:10:00+02:00 L’Iliade et nous par Claude BOURRINET Le...
<p id="BlogTitle"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong><span style="font-size: xx-large;"><span style="font-family: arial black,avant garde;">L’Iliade et nous</span></span></strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: arial black,avant garde;">par Claude BOURRINET</span></span></strong></span></span></span></p> <p id="BlogDate"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong><img src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/1480180218.jpg" alt="iliada.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" id="media-2501110" />Le monde homérique est un rêve. Et comme tout rêve, il est ce que nous possédons de plus intime et de plus lointain. Rien n’est plus légitime, pour les historiens, d’y chercher des indices de réalité. Je veux parler des reflets déformés, anachroniques ou non, de relations économiques, sociales, humaines, qui traduisent des conditions de civilisations entremêlées, entre la période mycénienne – et même avant, jusqu’aux souvenirs du monde minoen – et la fin de l’âge sombre, de 1500 à 750 avant notre ère, environ. L’érudition a ses raisons, et il est donné à notre âge scientiste de considérer un legs poétique comme un document d’étude à peu près comme un autre.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>C’est évidemment une grave erreur, inévitable.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Les Hellènes ne considéraient pas l’<em>Iliade</em> et l’<em>Odyssée</em> ainsi, bien que les Alexandrins, rompus à la pédante habitude d’anatomiser les textes, les eussent alourdis d’exégèses allégoriques et de commentaires moralisateurs. Avant eux, Platon avait mis en garde : il dit, dans <em>La République</em>, qu’Homère « est l’instituteur de la Grèce et que pour l’administration et l’éducation des hommes il mérite qu’on le prenne et qu’on l’étudie, et qu’on règle selon ses préceptes toute sa conduite ». Il est vrai qu’il place cet éloge dans la bouche d’admirateurs que rencontrerait Glaucon, fils d’Ariston, et que lui, le philosophe des Idées, préférait « se souvenir qu’en fait de poésie il ne faut admettre dans la cité que des hymnes aux dieux et des éloges des gens de bien. »</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Ce qui, il faut en convenir, constitue un programme certes admirable, mais fort réduit dans son ambition de rendre compte du monde, et tout autant limité dans ses qualités imaginatives, sans évoquer pour l’instant la réelle efficacité d’une telle manière d’aborder la création artistique, la <em>poiêsis</em>.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Comme le principe de l’art mimétique prévalut durant presque toute l’histoire de l’Europe, et que l’affirmation horatienne : <em>Ut pictora poiêsis</em>, y présida, il fallut bien qu’il restât quelque séquelle du soupçon jeté par Platon sur l’image, même chez le Poète par excellence, le père de l’Europe, le premier de tous les enchanteurs qui nourrirent l’esprit des Européens. La Fontaine lui-même, qui, pourtant, fit sienne la tentative somme toute assez bien réussie d’une résurrection du langage des dieux, répéta, dans <em>Le Pouvoir des fables</em>, cette dénonciation, pour ainsi dire pascalienne, de l’inévitable divertissement, du fatal détournement, qui fait oublier l’essentiel au peuple, à savoir que Philippe est sur le point d’avaler la Grèce.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>À propos d’orateur, il y a, au chant II de l’<em>Iliade</em>, un épisode assez tumultueux où <em>Odusseus</em> (« en colère »), c’est-à-dire Ulysse, remet le <em>demos</em> dans le droit chemin. À notre tour, comme les Hellènes, regardons si nous pouvons trouver dans la fable matière à enseignement.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Rappelons les faits brièvement.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Je laisse de côté la raison ultime de la tuerie et des souffrances sans nom qui allaient suivre la « détestable colère d’Achille », le ressort secret de la Guerre de Troie, le dessein d’un Zeus qui, attentif aux demandes de la Terre, peinant sous le poids d’une humanité trop prolifique, avait décidé de décimer celle-ci par des guerres dévastatrices. <em>Nil novi sub sole</em>, rien de nouveau sous le Soleil, le passé est le miroir du futur. Les voies des dieux étant éternelles, tel sera notre avenir…</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>La querelle qui oppose Achille à Agamemnon au sujet des captives, Chryséis et Briséis, n’est que prétexte à soutenir son rang et à manifester son orgueil. L’assemblée des Achéens convoquée par le fils de Thétis se contente d’assister à la violente confrontation entre l’Atride et le roi des Myrmidons. Le monde homérique est un univers aristocrate, une cime où évoluent des aigles, une terre impitoyable où se donnent libre cours la férocité et l’avidité, sans rien de « moral », de prédateurs pour lesquels la nature a légué une place de choix. Le <em>demos</em> assiste sans intervenir à ce choc entre Grands. Il n’est que le témoin de ce duel oral, qui pourrait devenir rapidement physique, si n’était la vigilance d’Athéna. L’<em>Iliade</em>, comme l’<em>Odyssée</em>, privilégie le point de vue des nobles. Tout est perçu selon leurs codes. La hiérarchie des valeurs, les notions de convenance et de bienséance dépendent de leur vision du monde. Leur intérêt matériel est mis en parallèle avec leur fonction : il manifeste leur excellence et témoigne de leur bravoure, dont le fruit est le butin et les cadeaux. Nous avons affaire ici à un théâtre tragique, ostentatoire, tourné vers la vie, sensible, à l’extrême, à la caducité de celle-ci, et à la jouissance, sous toutes ses formes, de l’existence. L’éclat de la Geste doit, avant de disparaître dans l’Achéron aux ombres fuyantes et mélancoliques, jeter une lueur divine sur le terrible royaume de la destruction qu’est la Terre des mortels. Une telle destinée n’est réservée qu’à une élite, aux héros. Le « peuple » est inutile pour assurer la reconnaissance de leur valeur. Celle-ci ne peut s’exercer qu’i<em>nter pares</em>.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Or, il est singulier, au regard d’un moderne imprégné par le mythe de la démocratie athénienne, de constater qu’une telle logique, qui se trouve aussi dans l’<em>Odyssée</em>, ait pu convenir aux aspirations de l’ensemble des Grecs pendant des siècles, et pas seulement des aristocrates. Il faut croire que ces tendances correspondent à une disposition de l’esprit humain, magnifiquement illustrée par Nietzsche dans son <em>Zarathoustra</em>. La tâche qui nous reviendrait serait de les traduire selon notre situation, qui est celle d’un monde dégénéré. Car le monde d’Homère, qui, déjà, notait combien le monde avait décliné, est mort. Nous sommes dans l’univers du dernier homme. Et pourtant, l’<em>Iliade</em> nous tient un langage que nous pouvons encore comprendre, qui va droit au cœur des êtres bien nés. Qui ne vivrait encore avec le chant du Poète, qui n’a guère son égal ? Il suffit de lire, même en français. Résonne alors un timbre sublime dans l’âme du lecteur, et les vibrations rehaussent le cœur.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Le chant II présente une assemblée encore plus chaotique que la précédente, celle du chant I. L’acteur principal de cet épisode est Ulysse. Nous allons nous attarder particulièrement sur la signification d’une péripétie, qui commence comme une farce, puisque Agamemnon, trompé par le Songe, messager de Zeus, est pris au mot lorsque, voulant imprudemment mettre à l’épreuve les Achéens, les hommes de troupe, pris de panique, se précipitent vers leurs nefs pour rejoindre leurs patries.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Ulysse, donc, désespérant de l’évolution d’une situation qui semble mettre fin à l’aventure troyenne, inspiré par Athéna, réagit vivement.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Son comportement obéit à deux systèmes de représentation : qu’il ait affaire aux pairs, il agit avec courtoisie, mais fermeté ; qu’il soit en présence du <em>demos</em>, il réagit plus brutalement, usant du sceptre d’Agamemnon comme d’une trique, un peu comme frère Jean des Entommeures se saisit du « baston de la croix, qui estoit de cueur de cormier, long comme une lance, rond à plain poing et quelque peu semé de fleurs de lys », pour donner sur les ennemis qui pillaient les vignes du Seigneur.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Arrêtons-nous sur cette figure du sceptre, emblème de roi et d’orateur.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Celui que tient Ulysse n’est pas n’importe lequel : c’est celui « que jadis a ouvré le labeur d’Héphaïstos. Celui-ci l’a remis à sire Zeus, fils de Cronos. Zeus alors l’a remis au Messager, Tueur d’Argos. Sire Hermès l’a remis à Pélops, piqueur de cavales. À son tour, Pélops l’a remis à Atrée, le pasteur d’hommes. Atrée mourant l’a laissé à Tyeste riche en troupeaux. Et Tyeste, à son tour, le laisse aux mains d’Agamemnon… ».</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Si l’accent est mis sur l’origine de cet instrument hautement politique qu’est le sceptre, c’est qu’il permet d’appréhender une dimension de la prise de parole devant une assemblée que nous avons perdue avec la démocratisation de l’expression publique et la confusion des voix. Or, le politique pose des questions essentielles, souvent inavouées, liées à l’organisation de la société. Qui doit parler ? Qui possède un statut tel qu’il est naturel, convenable et incontestable qu’il en soit ainsi ? Le caractère inviolable de celui qui tient le sceptre rappelle ce privilège du tribun romain. Nous ne sommes pas ici dans le cas contemporain où le politique se trouve laïcisé, désacralisé, profané. Dans le monde archaïque d’Homère, la légitimité politique vient dans haut. Le <em>mana</em> du sceptre est d’origine divine, et ne puise pas sa puissance de l’assentiment du peuple. En fait, la démocratie donne l’illusion d’un pouvoir qui se passe bien d’une telle onction. Seulement, ce n’est qu’une illusion. Les Athéniens confiaient l’élection de leurs représentants au hasard. Ce n’était pas mal trouvé, si le hasard est le jouet des dieux. Nous faisons, quant à nous, comme s’ils étaient choisis par la libre volonté du peuple, comme si la libre volonté existait, sans parler du peuple, qui n’est qu’une hypothèse idéologique. Dans la réalité, la classe politique contemporaine n’est qu’une parodie de noblesse, qui se coopte hypocritement, et joue une pièce qui n’a certes pas la grandeur de celles de jadis. Autres temps, autres mœurs…</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Si le sceptre est l’expression et l’illustration matérielle du politique, cela signifie qu’il traduit le monopole de la parole et celui de la violence. Tout pouvoir étatique, même embryonnaire, se réfère à ces deux compétences. Que fait Ulysse ? Il remet à la raison les rois et les héros, avec des termes persuasifs, « avec des mots apaisants », usant tour à tour de l’éloge et de la crainte. En revanche, quand il croise un « homme du peuple », du <em>demos</em>, il le frappe avec le sceptre et le remet à sa place, pour employer une formule triviale mais très vraie dans ce cas-là. « Chacun ne va pas devenir roi, ici, parmi nous, les Achéens », profère-t-il dans une profession de foi antidémocratique. « Avoir trop de chefs ne vaut rien : qu’un seul soit chef, qu’un seul soit roi… », ajoute-t-il. Et l’aède de conclure : « Ainsi il parle en chef et remet l’ordre au camp. »</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Encore faut-il faire la part entre deux catégories au sein du peuple. Car intervient Thersite. Dans un monde où l’apparence est reine, il paraît normal que celui-ci soit pourvu, à l’encontre des héros, d’attributs physiques rédhibitoires, frisant la caricature. Son comportement aussi est inspiré par la haine des Grands, la jalousie, le ressentiment et la tentation de la désertion. Il est, pour ainsi dire, un subversif, un révolutionnaire, un bolchevik. Il souhaite presque la défaite de son propre pays. Au moins ne fera-t-il rien pour sa victoire, qui n’est pas la sienne, mais celle des aristocrates, « qui s’en mettent plein les poches ». Ulysse n’est pas tendre avec lui car, non content de l’agonir d’injures, il le corrige sévèrement, suscitant en même temps chez les autres pitié et contentement.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Il est utile de s’arrêter un moment pour peser cette anecdote très significative. La guerre, avant l’avènement de la cité-État grecque, la <em>polis</em>, relève d’un projet personnel. C’est parce qu’Hélène avait suivi, de grès ou de force, Alexandre Pâris à Troie qu’Agamemnon, pour venger Ménélas, avait rameuté un certain nombre de « rois », qui étaient soit des vassaux, soit des alliés, soit de simples aventuriers. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une guerre nationale, car dans le monde homérique, c’est la famille qui prévaut, ou bien l’<em>oïkos</em>, c’est-à-dire ce que sera la « <em>villa</em> » latine, une cellule économique autarcique fondée sur des relations d’interdépendances fortes et hiérarchisées, un monde organique solidaire. Bien sûr, derrière le prétexte passionnel, il y a la rapacité : la guerre est pourvoyeuse de butin autant que de mort. C’est une occasion de s’enrichir. Mais c’est une affaire privée, et, à ce titre, le peuple (celui qui ne fait pas partie des troupiers, « serviteurs » (<em>thérapôn</em>) qui font le voyage guerrier, comme Mérion, <em>thérapôn</em> du roi Idoméné de Crète), la perçoit avec une certaine indifférence, pourvu qu’elle n’ait pas trop d’incidences dans sa propre existence. Le seul cas où il se trouve dans la nécessité d’y participer est lorsque la survie même de la communauté est en question, comme c’est le sort de Troie. Alors le peuple participe aux combats, d’une façon ou d’une autre. C’est une guerre totale.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Dans les temps modernes, les progrès de l’idée républicaine ont conduit à la l’idée de conscription, et à la guerre telle que nous en avons vu les ravages durant les deux dernières guerres mondiales. Dans l’avenir, étant donné que les conflits sont de plus en plus pris en charge par des professionnels et des techniciens, l’implication du « peuple » devient un paramètre de plus en plus malaisé à situer, si l’on écarte sa fonction invariable de servir de cible. Et dans le contexte actuel de mondialisation des oligarchies et des interventions militaires aux buts confus, la question est de savoir s’il est légitime de donner son assentiment à des actions guerrières qui paraissent ne satisfaire que les intérêts d’une pseudo-noblesse, en fait d’une ploutocratie, qui n’a rien à voir avec l’aristocratie achéenne. La question se pose évidemment autrement pour un soldat qui, sur le théâtre des opérations, est guidé par le sentiment de l’honneur et le sens de la camaraderie. Cependant, une telle réflexion doit être menée, car il n’est pas impossible qu’à un certain moment il ne faille prendre des résolument singulièrement concrètes.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Une fois l’ordre établi et l’assistance attentive, Ulysse prend la parole. Songeons qu’Ulysse n’a pas bonne presse dans la mémoire grecque et occidentale. Comme le déclare Philoctète, dans la pièce éponyme de Sophocle : « Il a toujours à la bouche, je le sais, le mensonge et la fourberie. » Aussi est-il un personnage ambivalent, quelque peu oriental dans sa gouaille et l’agilité de sa langue. Athéna le loue de savoir mentir. Il trompe Polyphème, le Cyclope. Il est celui qui use de cette faculté que les Grecs appellent la <em>Métis</em>, l’intelligence pratique, ou l’ingéniosité rusée. Après que Zeus eut avalé celle-ci, le père des dieux engendra Athéna de son crâne fendu par Héphaïstos. La déesse, chaste et guerrière, est la protectrice du Seigneur d’Ithaque, qui échappe à l’opprobre liée à l’emploi du mensonge grâce à son caractère héroïque. Ne réagit-il pas vivement, chez les Phéaciens, à la cour du roi Alcinoos, lorsqu’un noble insinue qu’il ressemblerait plutôt à un marchand phénicien (universellement méprisés) qu’à un héros ? Ulysse n’est pas couard, ni efféminé comme Pâris. Il ne trompe pas comme les négociants qui parcourent les mers en quête de bonnes affaires et qui manient tous les moyens de persuasion pour des buts mercantiles. Sa fourberie provient d’un esprit qui demeure paysan. Combien la bourde de Glaucos, qui échange, au nom des liens d’hospitalité, son armure d’or contre l’armure de bronze de Diomède (« habile comme un dieu ») est-elle susceptible d’être contée aux jeunes et aux anciens, autour de l’âtre, comme une bonne blague et une excellente affaire ? Il est vrai aussi que le monde des dieux n’est pas exempt de fourberies diverses. Quant à l’éthique guerrière, elle s’accommode de la ruse, non de celle de l’archet qui se cache pour décocher un carreau mortel, mais de celle que force la nécessité, Ulysse ayant par exemple à faire face à d’innombrables prétendants sans scrupule, ou qui relève d’une tactique militaire éprouvée : personne dans l’antiquité grecque n’aurait osé médire les Lacédémonien pour avoir mimé la fuite devant les Mèdes avant de retourner brusquement les rangs serrés d’Hoplites pour massacrer l’ennemi approché trop près.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Il n’en demeure pas moins que le monde héroïque est solidement fondé sur la franchise, celle que la force librement déployée manifeste, la loyauté et la droiture.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Ulysse fait partie de cette catégorie de personnages, comme Nestor, à qui il a été accordé en plus de la prudence (la sagesse) l’art de la persuasion, notamment « politique ». Dans l’<em>Odyssée</em>, l’omniprésence des navires constitue un symbole. On sait que pour Platon, ce motif devint un exemplum philosophique. Ulysse commande, dirige, tente même des expériences lors de l’épisode des sirènes. Il n’est pas toujours obéi, loin de là. Ses compagnons sont ainsi tous tués pour avoir sacrifié les bœufs du dieu Soleil, Hélios, malgré les avis de leur chef.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Dans le chant II de l’<em>Iliade</em>, le futur concepteur du cheval dit « de Troie » s’adresse à des amis, non à ennemis. Une empathie virtuelle existe autour de valeurs communes, que son discours va explicitées (ces valeurs étant au demeurant partagées tout autant par les Troyens). Le résultat est atteint, car, à la fin de la harangue, « les Argiens poussent un grand cri, et les nefs, à l’entour, terriblement résonnent de la clameur des Achéens, qui applaudissent tous à l’avis du divin Ulysse », réaction populaire qui fait penser à celle produite par le discours de Marc Antoine, après l’assassinat de César, discours qui se déploie sur le même registre émotionnel.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Sur quoi insiste en substance ce discours ? D’abord sur le sentiment de honte : celle d’humilier son seigneur, d’avoir manqué à « la promesse qu’ils t’[Agamemnon] ont faite », de détruire Ilion. Celle de se comporter comme des « jeunes enfants ou des veuves » (c’est-à-dire des êtres sans grande importance dans un monde de guerriers). Le deuxième point, après la <em>captatio benevolentiae</em>, qui repose sur une certaine compréhension des souffrances endurées, est l’appel à la mémoire collective. L’orateur narre longuement un prodige (une mère oiseau dévorée avec ses huit petits par un serpent bientôt pétrifié par Zeus) s’étant déroulé à Aulis, interprété par le devin Calchas, qui annonçait l’issue heureuse du conflit au bout de dix ans. <em>Muthos</em> signifie parole, récit. Ulysse n’use pas de concepts, d’une explication (déroulement) argumentative rationnelle et serrée. Il utilise la fable (histoire), et pire pour nous, modernes sceptiques et quelque peu voltairiens, le récit d’un « miracle ». Personne ne met en doute la réalité du phénomène, parce que tous ont vu, mais aussi parce qu’un tel fait entre dans l’horizon mental et imaginaire des Grecs de cette époque (par la suite, on abordera le mythe selon deux instances : la croyance populaire, et l’instrumentalisation philosophique, allégorique, plus distanciée). Mais il n’existe pas de point de vue « laïc », dans l’<em>Iliade</em>. La pleine expansion de la vie s’appuie sur son amplification sacralisée dans la sphère divine. La rupture n’a pas encore eu lieu.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Le point commun de ces deux piliers que sont l’honneur et la mémoire est la fidélité : fidélité à un homme, à une parole, aux dieux qui ont fait signe. Les deux strates de réalité, celle des mortels et celle des immortels, sont inextricablement mêlées. Même si les dieux prennent parfois la distance qui est la leur, et laissent parfois entrevoir, dans leurs rires et leurs regards, une réalité cosmique extra humaine, ils prennent part aux circonstances « historiques », et les actes possèdent ainsi une signification qu’on pourrait nommer eschatologique.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Certes, un voltairien soupçonnerait volontiers Ulysse d’avoir berné, mené comme des enfants, les Achéens. Ses dons d’orateur sont ceux que les sophistes cultiveront de façon néfastes chez les rejetons de l’aristocratie athénienne. Ce sont des qualités que les Spartiates mépriseront. Les beaux parleurs ont mauvaise réputation chez les hommes d’action. Sauf quand la rhétorique est dirigée efficacement vers cette même action. Les grands généraux, César, Alexandre, Napoléon, étaient pourvus de ce talent d’entraîneurs d’hommes. Ce qui compte, c’est le résultat, l’efficacité, au demeurant, résidant aussi dans l’expression d’une volonté commune, qui confère au chef une représentativité indiscutable. Les discours rationnels, le logos pesant des arguments élaborés, froids, contrairement à ceux qui expriment violemment passions et affirmation des valeurs, sont, dans l’<em>Iliade</em>, presque aussi inexistants que l’argent. Ulysse ne fait que rappeler franchement le devoir. Dans une société de la honte, il n’est pas besoin de chercher la vérité. Elle est là, éclatante dans la parole déployée, comme le cœur du monde est là, devant les yeux, sous la lumière claire du Soleil.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Dans l’<em>Iliade</em>, on ne se voile que rarement (exception faite d’Ulysse, comme on l’a vu).</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Aussi bien, finalement, l’<em>Iliade</em> est-elle moins un rêve qu’un tableau, d’un réalisme cru, de ce qu’était peut-être une société sans beaucoup de fards. Société qui doit beaucoup à la mentalité paysanne : les aristocrates hellènes détestaient la mer, étant des gens de la Terre (même si Homère rejette le culte de Déméter). <em>Thalassa</em> n’est pas un terme d’origine indo-européenne. Le monde moderne issu de l’individualisme et du culte de l’argent ne peut comprendre combien l’horizon noble rencontre celui du peuple des champs et des montagnes. Les métaphores naturelles très nombreuses dans les deux épopées d’Homère ne sont pas présentes par hasard. Elles relèvent souvent d’un sens aiguisé de l’observation, comme on le voit chez le paysan ou le guerrier.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Reste le problème de l’utilisation du mythe dans l’action politique. Georges Sorel en avait fait un levier pour soulever et renverser le monde bourgeois.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Mais la question demeure de la nature d’un mythe qui réunirait autour de valeurs communes les contempteurs de la société moderne.</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Quels sont donc actuellement les mythes assez puissants pour fédérer des groupes ou des nations autour de valeurs communes ?</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Claude Bourrinet</strong></span></span></span></p> <hr style="text-align: center;" class="Divider" /> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com</strong></span></span></span></p> <p><span style="color: #c0c0c0;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: trebuchet ms,geneva;"><strong>URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=224</strong></span></span></span></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlMythomanetag:lapinos.hautetfort.com,2008-12-04:19228122008-12-04T08:07:00+01:002008-12-04T08:07:00+01:00 Pour l'idéologue Lévi-Strauss, 'L'Iliade' et 'L'Odyssée' sont des récits...
<p style="text-align: justify;"><strong>Pour l'idéologue Lévi-Strauss, 'L'Iliade' et 'L'Odyssée' sont des récits mythologiques. Pour un communiste ou un catholique, c'est au contraire Homère qui incarne la Science et Lévi-Strauss le mythomane laïc.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>La détresse intellectuelle du régime laïc est telle qu'on n'attend même pas que le biscornu Lévi-Strauss ait passé l'arme à droite ou à gauche pour décharger des monceaux de couronnes de fleurs sur sa dépouille étique. Gageons que le bonhomme d'Ormesson aura droit au même charivari, et toute l'absurdie capitaliste à sa suite, qui mange déjà les pissenlits par la racine.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>La Science s'arrête là où la mystification laïque commence. Les portraits de Monsieur Lévi-Strauss père présentent un certain intérêt ; les spéculations de son fils aucun. La fameuse et pompeuse 'structure' de Lévi-Strauss a pour effet de tout aplanir.</strong></p> <p style="text-align: justify;"> </p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlArtistes distingués contre grandeurs moralestag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-11-27:19183532008-11-27T00:10:00+01:002008-11-27T00:10:00+01:00 Et Sarpédon dit à Glaucos au douzième chant de l’ Iliade...
<div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/1627578039.jpg"><img name="media-1419543" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/455220588.jpg" alt="Homère.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1419543" /></a></span></b></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et Sarpédon dit à Glaucos au douzième chant de l’<i>Iliade</i> : « Ami, si échappant à cette guerre, nous devions pour toujours être exempts de la vieillesse et de la mort, je resterais moi-même en arrière… Mais mille morts sont incessamment suspendues sur nos têtes ; il ne nous est accordé ni de les éviter ni de les fuir. Marchons donc. »</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Debord, <em>In girum imus nocte et consumimur igni</em></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Citation du vieil Homère, qu’on lit ainsi en Pléiade, dans la traduction de Robert Flacelière :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ah ! s’il nous suffisait, mon brave ami, de fuir la bataille aujourd’hui pour n’avoir plus jamais à redouter la mort non plus que la vieillesse, tu ne me verrais pas lutter au premier rang, ni t’envoyer toi-même au combat glorieux. Mais puisqu’en fait, toujours et quoi que nous fassions, les démons du trépas, innombrables, nous guettent, et que nul des mortels ne peut leur échapper, allons ! et procurons la gloire à quelqu’un d’autre, ou plutôt, gagnons-la, nous, aux dépens d’autrui.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Contrairement à ce que je m’imaginais, connaissant <i>grosso modo</i> « l’histoire » que racontent ces deux œuvres admirables, j’ai eu un grand plaisir à lire l<i>’Iliade</i>, tandis que l<i>’Odyssée</i> me fut pénible. Les ruses d’Ulysse mêmes me semblaient plus extraordinaires dans ce décor planté tout entier pour l’affrontement brutal qui devait voir la légendaire défaite d’Ilion que dans la succession de situations faites, dirait-on, tout spécialement pour permettre leur seul déploiement que décline l’<i>Odyssée</i>.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais peut-être nous faut-il, Homère ayant composé deux ouvrages si différents, en préférer un seul. Il se peut bien, après tout, que ce goût pour l’un ou l’autre de ces chefs d’œuvre soit déterminant, et que quantité des œuvres produites par l’Occident tiennent en effet, qu’elles le sachent et s’en soucient ou non, plutôt de l’un ou plutôt de l’autre…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">S’entretenant longuement, pour la radio, avec Jean Amrouche en 1951-1952 (<i>Mémoires improvisés</i>), Paul Claudel répond ainsi à son interlocuteur, à propos du <i>Soulier de satin :</i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">AMROUCHE. – […] Ainsi, par exemple, ai-je été très frappé de voir qu’un homme comme Gide avait, je crois, profondément apprécié vos premières œuvres, du temps que Gide se sonnait lui-même comme chrétien, du temps que les problèmes religieux l’intéressaient, l’inquiétaient, il m’avait semblé qu’il était vraiment capable de participer profondément à vos drames. Et voici que, en 1929, nous découvrons cette note célèbre de son <i>Journal,</i> après qu’il eut achevé de lire <i>Le Soulier de Satin : « Achevé</i> Le Soulier de Satin <i>de Claudel : Consternant ! »</i> Bref, tout se passe comme si une porte qui était demeurée ouverte jusqu’à quelques années de là, s’était tout à coup fermée, et qu’il ne pouvait plus pénétrer dans cet univers !</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">CLAUDEL. – Eh ben, c’est son affaire ! Tout ce que je peux dire, c’est que pour entrer dans mon drame, il n’y a précisément aucun besoin d’être chrétien, il y a besoin simplement, si je peux dire, d’être claudélien ; pas plus que pour entrer dans Homère, il n’y a besoin de croire aux différents dieux et aux différents pouvoirs surnaturels qu’il fait marcher sur la scène, mais il faut au moins avoir un certain sens du surnaturel, un certain sens des grandeurs morales, des grandeurs providentielles qui se mêlent continuellement aux affaires humaines. Et il peut arriver que des gens, d’ailleurs fort artistes et fort distingués, soient complètement rebutés par ce côté grandiose qui dépasse la vie de tous les jours. Je ne vous en citerai qu’un exemple, emprunté justement au <i>Journal</i> de Gide. Il cite une conversation avec Valéry, dans laquelle Valéry lui dit : « <i>Peut-il y avoir quelque chose de plus ennuyeux que</i> L’Iliade <i>? »</i> Et Gide lui répond : « <i>Oui, il y a</i> La Chanson de Roland !<i> »</i> Ça prouve deux hommes, d’ailleurs parfaitement distingués et artistes dans leur genre, mais non seulement peu attirés, mais même violemment rebutés par des grandeurs morales qui leur sont inaccessibles. Personne ne croira que, si distingués qu’ils soient, que Valéry et Gide aient raison ; seulement il s’agit là d’un monde pour eux qui est fermé.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Eh bien, un homme qui regarde <i>Le Soulier de Satin</i> n’a pas besoin d’être chrétien complètement convaincu, mais il a besoin certainement d’avoir un désir d’autre chose, un désir de surnaturel, d’avoir des sentiments profonds qu’il a à exprimer, et il en trouve le lieu, le paysage, si vous voulez, dans ce drame où beaucoup de choses lui échappent mais qui, cependant, lui paraît adapté comme peut l’être une serre, par exemple, au développement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de certains sentiments inarticulés qu’il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> portait en lui-même.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il y a certes une rouerie manifeste dans cette façon qu’a Claudel de parler de Gide et Valéry, mais il y a plus encore quelque chose de profond à opposer <i>artistes et distingués</i> à <i>grandeurs morales.</i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et positivement, à comparer le drame à une serre…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> <span style="font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: SimSun; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-bidi-language: AR-SA;">Note : Je ne sais pas quelle traduction d’Homère utilise Debord, grand amateur des traductions « classiques », plus littéraires que littérales. Tradition hélas perdue, que je dirais de francisation, et à laquelle on doit aussi d’aller à Rome, Berlin ou Londres plutôt qu’à Roma, « Berline » ou London, d’écouter Bak et Mozart et non pas Barrrrr et Modzarte, de lire Machiavel et Le Tasse etc. ; et que les Don Diègue et Rodrigue de Corneille (ou de Claudel, tiens) ne soient pas de banals Diego Rodriguez…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlMort de l'homicide Hectortag:hoplite.hautetfort.com,2008-09-15:18016102008-09-15T20:50:00+02:002008-09-15T20:50:00+02:00 Achille, qui avait bu et mangé, venait d’achever son repas, et même la...
<div style="border: 1pt solid windowtext; padding: 1pt 4pt;"> <p class="MsoNormal" style="border: medium none; padding: 0cm;">Achille, qui avait bu et mangé, venait d’achever son repas, et même la table était encore devant lui. Le grand Priam entra sans être aperçu ; et, s’approchant d’Achille, il lui prit les genoux et baisa ses mains terribles, homicides, qui lui avaient tué tant de fils. Lorsqu’un mortel, en proie à un fatal égarement, a commis un meurtre dans sa patrie, et que, réfugié sur une terre étrangère, il entre dans la maison d’un homme opulent, la stupeur s’empare des assistants : de même, Achille demeura stupéfait à la vue de Priam, semblable aux dieux : et ses compagnons, également stupéfaits, se regardèrent l’un l’autre.</p> <p class="MsoNormal" style="border: medium none; padding: 0cm;">Alors Priam, suppliant, lui adressa ces paroles : « <i>Souviens toi de ton père, Achille égal aux dieux : il est de mon âge, et touche, comme moi, au terme fatal de la vieillesse. Peut-être des voisins l’assiègent et le pressent, et il n’a personne pour écarter de lui la ruine et la mort. Mais lui, du moins, en apprenant que tu vis, se réjouit dans son cœur ; et, de plus, il espère tous les jours voir son cher fils de retour de Troie. Mais moi, infortuné que je suis, j’avais engendré des fils vaillants dans la vaste Troie, et, pas un d’eux, je crois, ne me reste…Le seul que j’avais et qui défendais la ville et nous même, tu l’as tué naguère tandis qu’il combattait pour sa patrie : Hector n’est plus. C’est pour lui que je viens aujourd’hui aux vaisseaux des Grecs, et, pour te racheter son corps, j’apporte une magnifique rançon. Eh bien respecte les dieux, Achille, et, prends pitié de moi-même, au souvenir de ton père. Je suis plus à plaindre que lui : car j’ai pu faire ce que n’a fait encore aucun autre mortel vivant sur la terre : j’ai touché avec la main le menton de celui qui a tué mon enfant.</i> » Il dit ; et Achille, en songeant à son père, sentit le besoin de pleurer ; il prit le vieillard par la main, et, le repoussa doucement. Tous deux se ressouvenaient : Priam, prosterné aux pieds d’Achille, pleurait abondamment l’homicide Hector ; Achille pleurait, tantôt son père, tantôt Patrocle, son ami ; et la maison retentissait de leurs sanglots. Quand le divin Achille se fut rassasié de larmes, il s’élança aussitôt de son siège, releva le vieillard en le prenant par la main ; et, touché de pitié pour cette tête blanche et cette barbe blanche, il lui adressa ces paroles ailées : « <i>Ah! Malheureux, tu as supporté bien des maux dans ton cœur ! Comment as-tu osé venir seul vers les vaisseaux des Grecs, et paraître aux yeux de l’homme qui t’as tué tant et de si valeureux fils ? Tu as certes un coeur de fer. Mais allons, assieds-toi sur ce siège : quelque affligés que nous soyons, laissons les douleurs reposer au fond de notre âme : car rien ne sert de gémir amèrement.</i> »</p> <p class="MsoNormal" style="border: medium none; padding: 0cm;"><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/610133966.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/286222368.jpg" id="media-1279896" alt="280px-Achilles_Hector_Louvre_G153.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-1279896" /></a>Iliade, XXIV, 475-524</p> </div> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">Achille, fils de Pélée, s’est vengé de la mort de son ami Patrocle en égorgeant Hector, fils de Priam et héros de Troie, puis en outrageant son cadavre, sous les murailles d’Ilion et sous les yeux de son épouse, Andromaque. Priam, protégé par Hermès, se décide à aller seul dans le camp des Grecs pour supplier Achille de lui rendre la dépouille de son fils et lui rendre les honneurs du bûcher.</p> <p class="MsoNormal">L’entrevue du vainqueur redoutable et du vieux père suppliant est pour moi une des scènes les plus <i>pathétiques</i> de la poésie grecque ; ainsi, Achille se laisse fléchir et rend à Priam le cadavre de son fils. Alors, tandis que les Grecs, pour honorer la mémoire de Patrocle, célèbrent des jeux, les Troyens rendent à Hector les derniers honneurs. L’Iliade se termine sur le récit de ces funérailles.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">(Achille gardant le corps d'Hector)</p>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlInsulte trotskyste, insulte en politiquetag:heresie.hautetfort.com,2008-06-16:16645002008-06-16T06:53:00+02:002008-06-16T06:53:00+02:00 Excellent travail que celui de cette équipe du CNRS au sein de l'Université...
<p>Excellent travail que celui de cette équipe du CNRS au sein de l'Université de Bourgogne, qui s'est penchée sur <a href="http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/atip_insulte/index.html">l'insulte en politique</a> au cours de l'histoire.</p> <p>On rigole bien à la lecture du document, mais encore plus quand on va chercher <a href="http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/atip_insulte/insulteurs/insulteurs_synthese2.htm">du côté des trotskystes</a> : on y apprend notamment que "centriste" est l'une des pires insultes sinon l'insulte suprême en langage trotsko. Voilà qui va bien faire rigoler le MoDem :-D</p> <p>Les auteurs de l'étude s'intéressent aussi aux insultes politiques dans la littérature des auteurs les plus célèbres : ils ont relevé un passage d'anthologie dans le Roi Jean, pas piqué des vers, et ils comptent s'attaquer à Homère et Aristophane, apparemment. A mon avis, ils vont s'amuser. Dans l'Iliade, par exemple, il y a le discours d'Hector à Pâris, ou encore les échanges entre Thersite et Ulysse. Aristophane, cela regorge tellement de crudités de toutes sortes qu'il n'y a que l'embarras du choix...</p> <p>J'ai trouvé sur le site quelques insultes assez rigolotes, à propos de Bonaparte en 1801 que je copie ici :</p> <p> <i>« Malgré ce coquin de Bonaparte, nous viendrons à bout de tous. Ce Bonaparte n’est autre chose qu’un coyon couronné de bouzes de vaches. Nous le ferons péter.»</i></p> <p>ça manque, ce vocabulaire fleuri, aujourd'hui. Manque d'imagination, sans doute...</p> <p>L'insulte proférée par Patrick Devedjian à Anne-Marie Comparini (MoDem) il y a quelques mois est présentée et analysée dans <a href="http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/atip_insulte/insultes/gpl/insultes_gpl_d5.htm">« Salope, pute »</a> (rubrique « insultés », gros plan « l'insulte à mort ? »).</p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlLe merveilleux chez Homèretag:hoplite.hautetfort.com,2007-11-24:13329482007-11-24T11:45:00+01:002007-11-24T11:45:00+01:00 Le merveilleux est partout dans l’œuvre d’Homère. Les dieux se mêlent sans...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Le merveilleux est partout dans l’œuvre d’Homère. Les dieux se mêlent sans cesse à l’action. Certains héros, comme Achille et le troyen Enée, ont pour mère des déesses. Beaucoup d’autres sont en relation directe et constante avec quelque divinité qui les conseille, les encourage, leur donne la victoire ou assure leur retraite. Les évènements humains sont gouvernés par les dieux, qui parfois même, prenant une forme humaine, descendent en personne des hauteurs de l’Olympe dans la plaine de Troie pour prendre part à la mêlée. Aphrodite, un jour, est ainsi blessée par Diomède, et rentre en gémissant dans le palais des dieux.</font> <font size="3" face="Times New Roman">Ou Athéna ramassant la javeline d’Achille aux pieds prompts qu’il venait de lancer sur Hector, et la lui redonnant afin qu’il puisse continuer le combat : « <em>Balançant la javeline dont l’ombre s’allonge, il la lança devant lui. L’illustre Hector, faisant face, la vit et l’évita. Il avait vu le coup d’avance et s’était baissé. La javeline de bronze vola par-dessus lui et se planta dans le sol. Pallas Athéna la saisit, l’enleva et la redonna à Achille, sans qu’Hector, le pasteur d’hommes, s’en aperçut.</em> » (Iliade, XXII, 264-307)</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><a target="_blank" href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/7d8fa156062d9ad9a5ad9d0c4d7a35ca.gif"><font size="3" face="Times New Roman"><img name="media-682927" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/7d8fa156062d9ad9a5ad9d0c4d7a35ca.gif" alt="7d8fa156062d9ad9a5ad9d0c4d7a35ca.gif" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-682927" /></font></a></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Quand Voltaire écrivit la Henriade, il crut devoir, lui aussi, pour obéir aux prétendues règles de l’épopée, introduire dans son poème quelques apparitions surnaturelles. Mais ce n’était là qu’un artifice, et les artifices de ce genre se révèlent toujours par un certain désaccord avec le ton général de l’œuvre.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Dans Homère, au contraire, le merveilleux est sincère et naïf. Le poète mêle sans cesse les dieux aux évènements de son poème, parce que les hommes de son temps concevaient ainsi le rôle de la divinité. L’imagination des grecs du IXème siècle leur faisait voir dans les phénomènes de la nature des forces divines en action. Zeus (Jupiter) tonnait en haut de l’Olympe ; Poséidon (Neptune) ébranlait la mer et la calmait tour à tour ; Phébus [épithète d’Apollon signifiant « pur » ou « lumineux »] éclairait le monde ; les grands dieux se partageaient le gouvernement suprême de la nature. Une infinité de nymphes, de satyres, de divinités secondaires peuplaient les eaux et les bois.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Toutes ces divinités étaient fort loin de la perfection infinie dont l’idée nous parait aujourd’hui inséparable de la notion même de Dieu. Les dieux Homériques sont des êtres supérieurs à l’humanité, mais qui lui ressemblent beaucoup. Ils ont capables de justice et de bonté, mais aussi de caprice et de passion. Cependant, ils sont plus forts et plus beaux que les hommes, plus intelligents aussi et plus puissants. Comme ils personnifient les plus nobles instincts de la race grecque, ils aiment l’ordre, la mesure, l’harmonie. Ils ont le sentiment de la justice. Le culte qu’on leur rend à pour objet de se les concilier ; la fumée des victimes qui monte vers le ciel leur est agréable ; mais formés à l’image d’une race naturellement douce et humaine, ils n’exigent pas d’autres victimes que des animaux, et la Grèce héroïque, en règle générale, ne pratique déjà plus les sacrifices humains, restés si fréquents chez certains peuples de l’Asie.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Tel le culte que rendit Ulysse, au nom des Achéens [désigne les Grecs en général chez Homère, tous ceux sans distinction qui combattent devant Troie], à Phoïbos Apollon lorsqu’il rendit à son père, Chrysès, sa fille Chriséis captive d’Agamemnon et objet du courroux d’Achille dans l’Iliade : « <i>Chrysès, le seigneur suzerain Agamemnon m’a amené pour t’amener ton enfant et sacrifier à Phoïbos une sainte hécatombe au nom des Danaens</i> [autre nom des Achéens, chez Homère], <i>afin de nous rendre propice le seigneur dieu qui, à présent, sur les Argiens </i>[idem] <i>a laché les chagrins, cause de gémissements sans nombre</i>. » <em>A ces mots, il la lui mit dans les mains, et celui-ci reçut son enfant avec joie. Promptement, en l’honneur du dieu, ils mirent en place l’hécatombe fameuse, alignée autour de l’autel bien bati. (…) Quand on eut fait des vœux et jeté devant soi les grains d’orge répandus, d’abord on tira sur les têtes, on égorgea, on écorcha, on coupa et détacha les cuisses. On les couvrit entièrement de graisse, que l’on mit de chaque coté en plaçant par-dessus des morceaux crus. Le vieillard les brula sur du bois fendu et fit dessus la libation avec le vin qui flamboie. (…) Quand ils eurent chassé l’envie de manger et de boire, les jeunes garçons couronnèrent de boisson les cratères et ils firent à tous, suivant la règle, la première distribution dans les hanaps. Tout le jour, le chœur des jeunes Achéens, pour rendre le dieu propice, chanta un beau péan, célébrant l’infaillible en ses œuvres ; Et lui, à les entendre, avait l’âme réjouie</em>. (Iliade, I, 452-497)</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"><a target="_blank" href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/14f383ad5577b1e0580fdf0b9ad3d2ce.jpg"><img name="media-682939" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/01/14f383ad5577b1e0580fdf0b9ad3d2ce.jpg" alt="14f383ad5577b1e0580fdf0b9ad3d2ce.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-682939" /></a></p> <font size="3"><font face="Times New Roman"><i><span style="color: black">Amphore peinte, Quatrième siècle avant Jésus-Christ. Achille et Patrocle jouent au Jeu des Villes (Poleis en grec), une variante de notre jeu de dames.</span></i></font></font> <span style="color: black"><font size="3"><font face="Times New Roman"> </font></font></span> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt" class="MsoNormal"> </p>
la bacchantehttp://lesilesindigo.hautetfort.com/about.htmlCOMMENT J'AI PÊCHÉ ULYSSEtag:lesilesindigo.hautetfort.com,2007-08-04:11652402007-08-04T01:15:00+02:002007-08-04T01:15:00+02:00 Il y a de cela quelques minutes, par désoeuvrement ou plus exactement par...
<div style="text-align: center;"><img id="media-511735" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt;" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/02/02/808a50fe6c3a3427f804c7dfc39c3579.jpg" alt="0fcde36b6e1380e55ec58abf01447f26.jpg" /></div><p>Il y a de cela quelques minutes, par désoeuvrement ou plus exactement par désir de faire oeuvre -toute modeste soit-elle, quelque chose comme un billet ou un post- je relisais l'à-propos de mon blog dans lequel j'affirme en toute fausse innocence ce qui suit :</p><div>Tentative d'exploration de l'archipel Littérature jeunesse,</div><div>Et dans mon sac, l'<em>Atlas des Géographes d'Orbae</em>.</div><p>Soudain, il me semble plus simple de pointer sur la carte IGN (0519 OT) du Finistère Sud toutes les failles de la côte, d'y rajouter toutes les îles - souvenirs épars de ces cassures qui narguent le continent - que de dénombrer mon archipel. Bien rusé celui qui dira ce qu'est la Littérature jeunesse ou ce qu'elle n'est pas : la présence de l'étiquette "à partir de tel âge" saura-t-elle suffire ? Il est vrai que dans La Littérature, aucun livre n'a jamais été estampillé d'un "à partir de quarante ans" ! Que faire alors de ces éditeurs dits jeunesse qui se sont toujours refusés à toute discrimination de type poussins-benjamins-cadets, quant aux seniors s'abstenir ? Alors quoi ? La présence d'illustrations ? La notion d'album ? La simplicité d'un récit ? Autant d'écueils à éviter.</p><p>J'ai dit bravo à l'Education Nationale le jour où elle a eu l'audace de faire entrer dans les programmes de 6ème <em>L'Iliade</em> et <em>L'Odyssée.</em> Deux pierres angulaires désormais dites "jeunesse"!</p><p>Il est un genre qui se fiche de tous ces questionnements peut-être bien stériles: la poésie. Regardez les albums Mango : hétéroclites, du Moyen Âge jusqu'au slam. Il n'est jamais trop tôt pour faire l'expérience du poème, se rendre compte qu'en ce domaine le sens unique n'existe pas, ni le sens interdit, d'ailleurs.</p><p>Lire un poème, c'est accepter à la suite du poète de cheminer dans l'inconnu. Nul besoin d'être un marin chevronné pour prendre ce risque. Accepter de ramasser sur la plage, <em>Algues, sable, coquillage et crevettes,</em> alors que nous espérions un poisson.</p><div style="text-align: center;"><img id="media-484611" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt;" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/02/00/fb0614ab1daabce1380452892a5c0ea6.jpg" alt="b310d69d09bf3c7f36b25448c7645275.jpg" /></div><p>Lire, c'est accepter que les mots soient "en jeu", alors les frontières gardées par des doigts niais ne sont plus de mise. Si cette nuit, une femme lit quelque part <em>Les treize tares de Théodore</em> de Susie Morgenstern tandis qu'une collégienne finit <em>Au bonheur des dames</em>, il ne m'en faut pas plus pour sourire.</p><p>J'en étais là de mes pensées itinérantes et je ne savais plus trop où les faire aboutir. En attendant un sursaut de ma muse, j'ai tapé la date d'ouverture de mon blog, le 16 juin, dans Wikipédia. Ce n'est autre que le Bloomsday qui est apparu, les fameuses vingt-quatre heures de Léopold Bloom, le 16 juin 1904, racontées par Joyce dans <em>Ulysse</em>. Or ce roman est pour moi un continent à lui tout seul. Combien de fois en ai-je commencé la lecture ? Combien de fois ai-je tenté de le déjouer en prenant un chapitre au hasard ? Si sur celui-là seulement, on pouvait mettre "à partir de trente-huit ans", je courrais le chercher dans ma bibliothèque...</p>
Yfighttp://yfigexnihilo.hautetfort.com/about.htmlLa guerre de Troie à la sauce bolchevick de l'ouesttag:yfigexnihilo.hautetfort.com,2007-05-23:10557652007-05-23T14:20:00+02:002007-05-23T14:20:00+02:00 J’ai, en son temps, dit ce que je pense d’un film comme ‘je me trouve très...
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">J’ai, en son temps, dit ce que je pense d’un film comme ‘je me trouve très beau’.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Mais si la création cinématographique est en panne et ne produit que des navets atones et insipides, il y a des raisons que la raison nous ordonne de combattre avec la plus fiévreuse ferveur.<span> </span> Ayons le courage de Pénélope !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Si le cinoche est moche, la littérature (officielle – pour reprendre le critère approximatif de Pidi (dans l’intimité, je l’appelle ‘Pidi’) ) et malheureusement, l’art itou n’ont rien à lui envier en termes de décrépitude et miasmes réunis.<span> </span> D’ailleurs, ils sont si étroitement liés par les liens du pognon qu’ils ne forment plus qu’un seul bloc informe et inepte.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Qu’elle est exactement la gangrène intellectuelle de notre temps ?</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Qu’est-ce qui fait que notre culture s’effiloche en bouloches putrides et stériles ?</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Un film comme Troie, par exemple, diffusé récemment sur une chaîne publique, est une horrible <span> </span><b>m e r d e</b> !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Ces américains qui se prennent pour des rambos ne sont que des trouduculs !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Ce film, inspiré (en fait copié) de l'Iliade, poème épique d'Homère, ne respecte rien du texte d'origine, il fait de cette épopée magique une histoire laïque et plate comme les encéphalogrammes du réalisateur et des acteurs, expurgée de ses déesses et ses dieux qui sont toute la culture et la spiritualité des Grecs.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Faire jouer des acteurs dans un contexte aseptisé pour ne pas avoir à montrer aux petits amerlocks (bouffeurs obèses de shamalow et de crispies) qu’il y eut d’autres religions que la leur, c’est de la dictature intellectuelle.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Et ce n’est pas une, mais toutes les productions hollywoodiennes qui sont ainsi lavées de toute scorie contraire à l’idéologie hamburger.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">C'est à vomir !!!!!!!</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Et pourtant, des millions de connards français hébétés ont regardé ce lisier sans pince à linge sur le nez pour se prémunir des pestilences ni lunettes de soudeur pour se protéger les yeux des images javélisées.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Voilà !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Après ça, on peut même dénaturer, comme le fit en son temps un comique croupier : timsit<span> </span> (je crois)<span> </span> 'Notre dame de Paris'.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Bref ! pour ces gens là, pas de conscience, pas de respect, pas d'honneur .... seul compte le fric et en son nom ils se croient tout permis !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Il faut choisir son camp !</span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">C’est Ahéna qui pousse <span> </span>Pandare fils de Lycaon <span> </span>à tirer de son arc une flèche assassine à double titre sur Ménélas et c’est Athéna encore qui dévie le jet pour que la flèche freinée par la boucle du ceinturon de Ménélas ne fasse que le blesser et que reprenne la guerre qui s’étiolait dangereusement pour le spectacle des dieux.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Et les injures, les invectives, les quolibets …. Tout ça, tout ce qui participe à l’ingéniosité du texte en est minutieusement épuré.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">235 Ah ! Poltrons ! cœurs pourris ! vous n’êtes que des femelettes !</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">245 Le divin Ulysse :</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"><span> </span> « Thersite , ô crieur d’agora, ô grand diseur de riens,</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"><span> </span> Cesse de vouloir à toi seul en remontrer aux rois,</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"><span> </span> J’affirme ici qu’il n’est pas plus lâche que toi … »</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Et Achille le Péléide aux pieds légers à l’Atride Agamemnon :</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 49.5pt; text-indent: -31.5pt"><!--[if !supportLists]--><span style="font-size: 14pt"><span>225<span style="font-family: 'Times New Roman'; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; font-size: 7pt; line-height: normal; font-size-adjust: none; font-stretch: normal"> </span></span></span> <!--[endif]--><span style="font-size: 14pt">« Homme assoiffé de vin, face de chien, poule mouillée !</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 18pt"><span style="font-size: 14pt">[ ….. ]</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 18pt"><span style="font-size: 14pt"><span> </span> Ô roi glouton il faut que tu commandes à des lâches</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 18pt"><span style="font-size: 14pt">[ ….. ] »</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin-left: 18pt"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Où sont les néo-nazistes ?</span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Je le redis, il faut choisir son camp !</span></p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Le mien a toujours été, est et sera celui de la vérité et du libre arbitre.</span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt">Si j’avais eu la mauvaise idée de naître à une autre époque ou dans d’autres lieux, je serais mort depuis longtemps, je n’aurais pas supporté de naître américain.</span></p>