Last posts on icônes2024-03-29T16:57:37+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/icônes/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLuc-Olivier d’Algange: Notes sur l'Art sacré - L'Icône ou la vertu du paradoxetag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-06-10:63210992021-06-10T11:14:23+02:002021-06-10T11:14:23+02:00 Luc-Olivier d’Algange Notes sur l'Art sacré L'Icône ou la...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6267022" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1305259955.jpg" alt="dadb9ceb685bba8ad38daed2083c7599.jpg" /></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt; color: #999999;"><strong>Luc-Olivier d’Algange</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 36pt; color: #ff6600;"><strong>Notes sur l'Art sacré</strong></span></p><p style="text-align: left;" align="center"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif; font-size: 18pt; color: #99cc00;"><strong>L'Icône ou la vertu du paradoxe</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Qu'est-ce que la Beauté ? Si l'on croit en une relativité générale des goûts et des valeurs, la question est dépourvue de sens. L'historicisme abonde extrêmement dans cette opinion qui veut à tout prix ôter de nos intelligences le pressentiment d'une clef de voûte. Tout, nous dit-on, est aléatoire, fugitif, le Vrai et le Beau n'ont ni essence, ni substance, livrés qu'ils sont au hasard des circonstances et des subjectivités. Telle est la <em>doxa</em> moderne: « Le message, c'est le médium », - la surface ne renvoie à rien d'autre qu'à elle-même, la forme est purement matérielle. Face à cette <em>doxa</em> dont la nature même est de devenir totalitaire, sans doute le moment est-il venu d'affirmer la <em>vertu du paradoxe</em>.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6267007" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4161305698.jpg" alt="519WlWQKX2L._SX321_BO1,204,203,200_.jpg" />Nous sommes quelques-uns uns à penser que la réalité est elle-même de nature paradoxale, que la nature du monde est une double nature. Au-delà de l'opinion, de la croyance, de la conviction, débute la seule véritable aventure spirituelle. Le Mystère religieux est le paradoxe suprême. Comment être à la fois homme et Dieu ? Se tenir au cœur de ce questionnement, c'est laisser s'approcher de soi le seuil de la beauté. Toute méditation sur la beauté naît d'un éloge du paradoxe. Dans la splendeur du Beau s'unissent les clartés intelligibles du Vrai et les flammes du pur amour. Alors que la <em>doxa</em> nous tient dans la dualitude de la croyance et de la non-croyance, l'expérience paradoxale de la déification nous fait tomber dans l'abîme de la clef de voûte du Très-Haut, - que les métaphysiques orientales nomment la non-dualité. La déification, la <em>théosis</em>, nous rappelle Jean Biès dans son beau livre <em>Athos, la montagne transfigurée</em>, est la fin dernière de l'être humain: « <em>Les Pères en font la base, la raison d'être du christianisme, proclamant </em>Dieu s'est fait homme pour que l'homme se fasse Dieu<em>, avec d'innombrables variations sur le thème. Par sa philanthropie, Dieu devient homme afin que, par la grâce, l'homme devienne Dieu en réunissant dans son hypostase le divin et l'humain. Par sa naissance même, l'homme est un être qui tend à se dépasser, qui aspire vers tout autre que soi. Car il est consubstantiel à l'humanité du Christ, comme celui-ci l'est à la divinité du Père. Adage patristique: Dieu ne parle qu'aux dieux ».</em></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Dans cette procession déifiante, les étapes sont des étapes de Beauté. Dans la perspective traditionnelle, qui est métaphysique et universelle, la Beauté n'est pas relative, hasardeuse, encore moins « matérielle ». La Beauté est l'<em>empreinte</em>, le sceau héraldique de l'invisible, qui n'est pas l'inconnu mais l'Intelligible. Dans la perspective métaphysique qui lui est propre, la Beauté advient dans l'irradiation d'une rencontre entre les mondes que séparent habituellement le Mal, la profanation, la veulerie ou l'habitude. La Beauté n'est pas aléatoire mais révélatrice, et tel est son divin paradoxe de montrer ce qu'elle voile et de dévoiler ce qu'elle révèle dans un seul geste. La méditation de la Beauté s'écarte ainsi du domaine un peu vague de la philosophie ou de l'esthétique pour entrer dans l'exactitude de la Gnose.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6267008" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1200841333.jpg" alt="51wRpd9UHhL.jpg" />La Gnose débute là où cessent les idées générales, les convictions, fussent-elles religieuses. Le sens de la Beauté révèle la beauté du Sens. Au sortir des ténèbres de l'insignifiance et de la laideur, qui sont, avec la brutalité, les caractères dominant du monde moderne, nous apercevons, écrit Jean Biès « <em>ce que l'orthodoxie nomme l'éclat trisolaire et sans crépuscule de l'esprit, et l'Alchimie, la Rubedo</em> ». La rubescence aurorale est le signe immanent du recommencement, - signe qui suppose, en ce monde, l'inscription transcendante du Symbole.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Alors que l'image moderne s'assujettit à l'objet, dans ce comble de l'idolâtrie et de l'aliénation qu'est le message publicitaire, l'image, dans la perspective métaphysique, est une pure émanation de la Présence. La différence entre le sacré et le profane est aussi simple et difficile à comprendre que la différence qui existe entre la Présence et la représentation. Quitter le monde profane, c'est quitter le monde des représentations pour entrer dans le monde de la présence. Ce que les kabbalistes nomment la descente sur nous de la Schekhina, correspond à l'effusion lumineuse du Paraclet. Ce qui est à jamais, ce qui est de tous temps, ce qui est par-delà tous les temps, dans l'exacte certitude du vif de l'Instant, c'est la Présence et la révélation de la Présence est la « clairière de l'être », pour reprendre la formule de Martin Heidegger. Etre dans la Présence, c'est quitter la fuite en avant des représentations qui s'abolissent les unes, les autres dans l'accélération de leur éloignement du Principe. L'être est l'éclaircie et le sens de la Présence est la lumière qui en émane.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Tout, dans l'image, se joue dans la lumière. L'image est un mode de révélation ou d'obstruction de la lumière, selon qu'elle invite à la Présence de l'être, qui est le site véritable de Prière, ou qu'elle nous emprisonne dans les représentations. L'icône est sans doute l'une des formes les plus accomplies de la révélation de la lumière à travers le visage, symbole de la sainteté de l'Autre dans sa rencontre avec le Même. Sainteté du visage, grandeur du regard, équanimité souveraine sur le seuil du plus grand péril, l'icône nous invite dans le silence bruissant du face à face, à reconnaître la douce clarté de la Présence. Enfin, nous sommes là, dans la clairière que le temps sacré dessine pour nous, non plus dans le ressassement du passé, avec ses ressentiments et ses griefs, non plus dans l'anticipation vaine et impie, mais <em>au coeur</em>.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6267009" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2638424862.jpg" alt="107890383_o.jpg" />Qu'est-ce que le péché contre l'Esprit, le seul irrémissible, si ce n'est être délibérément <em>sans cœur</em> ? Les terribles méfaits du monde moderne, ses aberrations meurtrières, ne proviennent-ils pas, pour l'essentiel, de l'exotérisme dominateur et des utopies sans charité qui sont autant de façon de déserter le cœur de la Présence, de choisir l'écorce et le futur ? L'Age Noir est bien l'âge des représentations meurtrières, soit qu'elles annihilent en nous le sens de la Beauté présente, soit qu'elles exigent que l'on tue pour elles. Entre la lumière et l'entendement, la représentation profane est un écran, alors que l'icône révèle en nous, lorsque nous nous abîmons dans sa contemplation, la lumière dont nous émanons: « <em>Il n'était pas la lumière mais le témoin de la lumière. La lumière véritable qui illumine tout homme venait dans le monde. Elle était dans le monde et le monde existait par elle, et le monde ne l'a pas connue. </em>» (Jean,I, 8-10)</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Quelle est la provenance de la Lumière ? Au sens métaphysique, la lumière est elle-même <em>primordiale</em>, de même que toute primordialité est lumineuse. La Tradition primordiale se révèle par épiphanies, qui sont autant de signes de l'Intelligible dans le monde sensible. Dans le chapitre sur la lumière et la pluie, des <em>Symboles fondamentaux de la Science sacrée</em>, René Guénon souligne la connivence alchimique de l'eau et de la lumière. Des pluies lumineuses, invoquées par les Chamanes jusqu'à la rimbaldienne « <em>mer allée avec le soleil</em> », l'intelligence poétique sut toujours reconnaître, dans l'alliance de l'eau et de la lumière le Symbole par excellence. N'est-ce point par la médiation de l'eau que la lumière révèle les couleurs qui la composent ? La splendeur n'est-elle point l'œuvre de la surface des eaux lorsque l'éclat solaire s'y répercute ? Dans la tradition taoïste, l'épiphanie prend la forme de la rencontre nuptiale de la lumière et de l'eau. Ainsi que l'écrit Houai-nan Tseu: « <em>Le Carré (la terre) préside au manifeste. Le manifeste est exhalaison de souffle, c'est pourquoi le feu est lumière extériorisée. Le caché est le souffle contenu; c'est pourquoi l'eau est lumière intériorisée</em>. »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Or, tel est précisément le secret de l'icône: la rencontre par l'image, en elle, et au-delà d'elle, du feu de la lumière<em> extériorisée</em>, par les lignes et les ors, et de l'eau de la lumière<em> intériorisée</em> du regard. L'icône est une liturgie du regard. L'homme, face à l'icône est ravi par la dialogie subtile des prunelles. L'eau intériorisée du regard est l'infinie interprétation du feu de la lumière extériorisée de celui qui voit. Voir et être vu se confondent nuptialement en une seule opération de l'entendement. Cette opération outrepasse clairement le domaine de la mystique pour entrer dans celui de la Gnose, ou, plus exactement, de la <em>métaphysique</em>, au sens que René Guénon sut redonner à ce mot. L'image, conçue dans la perspective métaphysique donne lieu à une expérience intérieure où ce que les modernes, imbus de leurs caractères accidentels, nomment leur « subjectivité », n'a plus aucune part.</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><img id="media-6267010" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1662243927.jpg" alt="unnamedrgsfas.jpg" />Pour prendre la mesure des possibilités d'éclaircissement intérieur de l'image, de ses vertus d'enseignement au sens prophétique, sans doute devrons-nous nous placer au cœur même de la question théologique, telle que surent la poser les mystiques rhénans, ainsi Maître Eckhart écrivant: « <em>L’œil par lequel je vois Dieu et l'œil par lequel Dieu me voit sont un seul et même œil</em> ». Le mystère de l'icône tient sa source dans le mystère de l'Incarnation. « <em>Les sens affinés, </em>écrit Paul Evdomikov<em>, perçoivent sensiblement l'Insensible, ou mieux, le Transsensible. Le beau apparaît comme un éclat de la profondeur mystérieuse de l'être, de cette intériorité qui témoigne de la relation intime entre le corps et l'esprit.</em> » L'icône nous est un enseignement sur la nature du monde et le secret du regard que le monde porte sur nous dans le silence de ses manifestations et que nous lui rendons dans la contemplation et dans l'oraison. « <em>Dieu crée par la pensée, et la pensée devient œuvre </em>» dit Jean Damascène. De même, écrit Paul Evdokimov, « <em>pour Saint-Maxime, la nature sensible n'est pas matérialiste dans sa profondeur, elle est chargée des énergies et représente même une certaine condensation du monde spirituel et intelligible. On peut dire dans ce sens que la matière est l'épiphénomène de l'esprit</em>. »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>L'Art sacré nous invite à une vision iconologique du réel. L'icône est plus proche de la nature profonde du réel que ne l'est la réalité elle-même, emprisonnée dans ses représentations utilitaires. L'art « réaliste » est avant tout un art de l'illusion dont les mérites se limitent au savoir-faire de l'artiste. L'Art sacré, lui, donne accès, par l'amoureuse liturgie du regard, à la connaissance de la réalité, et, plus profondément encore, à la pensée qui donne naissance à la réalité. L'Art sacré nous porte à ce seuil de l'entendement divin où la pensée devient œuvre. C'est en ce sens que l'on peut dire que l'icône est plus proche de la pensée de Dieu que ne l'est la nature elle-même, pur épiphénomène de l'esprit. L'Art sacré, par l'oraison dialogique qu'il instaure au cœur le plus intérieur du réel, nous révèle la transparence du monde.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267011" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4127401138.jpg" alt="819WNS8EALL.jpg" /></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Qu'est-ce que la transparence du monde ? Est-ce la destruction des surfaces, la triomphe de la lumière, l'abolissement de toute chose dans l'éclat ? Le mystère de l'Incarnation nous donne à penser la connaissance et le salut dans l'épreuve du temps. Mais épreuve ne signifie point soumission. L'Art sacré est là pour nous dire que le mystère de l'Incarnation transfigure la nature et la chair de l'intérieur. La glorification des corps débute par l'ensoleillement intérieur de la connaissance, de la Gnose: « <em>L'éternité des créatures, </em>précise Paul Evdokimov<em>, n'est pas l'absence du temps, ni surtout notre temps tronqué de sa fin mais sa forme positive. C'est le temps dans lequel le passé est entièrement conservé et le présent ouvert sur l'infini des éons: c'est le Mémorial du Royaume, le fait de se référer et d'être totalement présent au regard de l'Eternel.</em> »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>Toute approche attentive et fervente d'une œuvre d'Art sacré établit le spectateur dans une autre temporalité où il cesse précisément d'être spectateur pour devenir le coauteur de l'œuvre qu'il contemple et dont la connaissance est sa propre connaissance autant que la connaissance du Tout-Autre. Si quelque incertitude subsiste quant à la distinction de l'Art sacré et de l'art profane, qu'il suffise de s'interroger sur la temporalité de la rencontre entre l'œuvre et la pensée. Certes, le motif religieux ne suffit pas à faire l'Art sacré, et l'absence apparente d'un symbolisme reconnaissable ne fait pas l'œuvre profane. Dans sa destination essentielle et son accomplissement, toute œuvre est sacrée, et l'on voit bien qu'un poème de Verlaine ou d'Apollinaire vaut bien, dans la charité du cœur et la justesse de la vision, toute la littérature dévote de ces deux derniers siècles, si imbue d'elle-même et si vaine ! L'image sacrée, du seul fait qu'elle nous délivre une véritable connaissance, universelle et métaphysique, change notre situation existentielle. Nous ne sommes plus un « moi » face à un « objet » mais le site miroitant d'un échange qui outrepasse toute condition. Ainsi, écrit Paul Evdokimov, « <em>chaque instant peut s'ouvrir du dedans sur une autre dimension, ce qui nous fait vivre dans l'instant, dans le présent éternel. C'est le temps sacré ou liturgique. Sa participation à l'absolument différent change sa nature. L'éternité n'est ni avant, ni après le temps, elle est cette dimension sur laquelle le temps peut s'ouvrir. </em>»</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>L'Art sacré est l'invitation faite à s'élever, à se retrouver dans la Chambre Haute, qui est le véritable lieu de la communion eucharistique. Ce qui est en Haut est au Cœur. Le fond du cœur est le point le plus haut de l'Intelligible que nous atteignons par l'intercession des Anges de la Présence. L'Art sacré est la Face de Dieu tournée vers le monde. Telles sont les prémisses élémentaires de toute compréhension de la science sacrée des Symboles: « <em>Le Verbe</em>, écrit René Guénon<em>, le Logos, est à la fois Pensée et Parole: en soi Il est l'Intellect divin qui est le lieu des possibles; par rapport à nous, Il se manifeste et s'exprime par la Création où se réalisent dans l'existence actuelle certains de ces mêmes possibles qui, en tant qu'essence, sont contenues en lui de toute éternité. La Création est l'œuvre du Verbe; elle est aussi, et par là même, sa manifestation, son affirmation extérieure; et c'est pourquoi le monde est comme un langage divin pour ceux qui savent le comprendre.</em> »</strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;"><strong>La coalescence, dans l'œuvre d'Art, de la vision et de l'Intellect, nous porte d'emblée sur l'orée où la nature et la Surnature, le monde physique et le monde métaphysique se rencontrent. Le monde, nous dit René Guénon, est un langage divin. La Création est l'œuvre du Verbe. L'Art sacré indique le site métaphysique de la compréhension du sens le plus profond de la Création. Ce que le monde des représentations, la « société du spectacle », pour reprendre l'expression pertinente de Guy Debord, nous interdit d'atteindre, c'est précisément le sens de la rencontre, le mystère de la communion des esprits. Monde de la séparation, <em>diabolique</em> si l'on en croit l'étymologie, le monde moderne apparaît comme une titanesque manœuvre de diversion opposée à la recherche du Vrai et du Beau, colonnes du Temple de la contemplation.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6267014" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/39982
SUR du VENT par Henri CHEVIGNARDhttp://surduvent.hautetfort.com/about.htmlICÔNEStag:surduvent.hautetfort.com,2017-08-03:59677172017-08-03T21:30:00+02:002017-08-03T21:30:00+02:00 icônes d'or et de charbon violons ardents qui...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5667444" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://surduvent.hautetfort.com/media/01/00/2686786637.jpg" alt="céramique,or,charbon," /></p><p> </p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">icônes</span></p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">d'or et de charbon</span></p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';"> </span></p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">violons ardents</span></p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">qui soufflent ras</span></p><p style="padding-left: 60px;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Trebuchet MS';">d'Estonie</span></p><p> </p><p> </p>
Equisetum (prêle)http://prele.hautetfort.com/about.htmlRencontre oecuménique dans la Drômetag:prele.hautetfort.com,2015-01-27:55455062015-01-27T12:08:00+01:002015-01-27T12:08:00+01:00 Vu à la télévision Au cours de l’émission du...
<p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong><em>Vu à la télévision</em></strong></span></p><p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Au cours de l’émission du dimanche matin sur France 2, rassemblant des représentants de quatre Églises Chrétiennes (catholique, protestante, arménienne et orthodoxe ) de la région de Valence, j’ai découvert qu’un chemin d’unité est amorcé dans cette région française. Cette démarche en faveur de l’œcuménisme repose sans doute sur le désir et l’engagement de ses représentants. Toutefois on peut penser que c’est un bel exemple à donner à toutes celles et tous ceux qui « s’abreuvent à la même source …, qui savent communier dans la division et prier ensemble malgré des liturgies différentes ».</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Trois expériences fort intéressantes nous ont été présentées. La première sur le support de la peinture d’icônes à St Jean en Royans. Cet atelier rassemble catholiques, protestants et orthodoxes dans un même Esprit. Grâce à ce support commun, ils travaillent tous sur leur vie intérieure et finissent par oublier qu’ils sont de confessions différentes…</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Puis nous avons pris connaissance de l’engagement social concret du diaconat protestant de la Drôme et de l’Ardèche en faveur des exclus dans ces régions : Roms, réfugiés, SDF, chômeurs, personnes malades ou handicapées… Ils agissent en partenariat avec le Secours Catholique. Cette action œcuménique sociale et ce rapprochement entre les Eglises me semble un point positif très encourageant.</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Enfin, l’émission a mis en lumière le cas de l’église de Baumont les Valence, où le pasteur et le prêtre officient alternativement dans le même bâtiment, là où autrefois une grande porte séparait les espaces.</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">J’en viens à me demander si nous avons vu, ce dimanche, une sorte de laboratoire où se prépare une « liberté de conscience sur le même socle ». Cela y ressemble beaucoup, ne trouvez vous pas?!</span></p><p> </p><p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Lyliane</span></em></p>
Boreashttp://verslarevolution.hautetfort.com/about.htmlMichel Maffesoli, sociologue de la postmodernitétag:verslarevolution.hautetfort.com,2012-02-07:45907332012-02-07T23:48:00+01:002012-02-07T23:48:00+01:00 « (...) Il faut comprendre que quelqu’un ou quelque chose...
<p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://www.youtube.com/embed/jsF_6JXv-UA" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">« (...) <em>Il faut comprendre que quelqu’un ou quelque chose fonctionne parce qu’il ou elle est en phase avec l’esprit du temps. On n’insiste pas assez là-dessus : en termes plus sociologiques, on parlerait de "figure emblématique". C’est une figure autour de laquelle on s’agrège, consciemment ou inconsciemment. Ces figures perdurent tant qu’elles sont en phase avec cet imaginaire-là.</em> (...)</span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">La modernité a été marqué par les grandes séparations, entre le mysticisme et le matérialisme ou encore la culture et la nature par exemple. Le post-modernisme par contre repose sur une liaison des contraires. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Nous entrons actuellement dans un cycle très long. Autant la modernité était une période tournée vers l’avenir, que nous n’avons connu que sur sa fin, autant la post-modernité est un temps plus long, qui ne fait que commencer. Quelqu’un qui parvient à s’inscrire dans ce mouvement peut facilement durer plusieurs décennies.</em> (...)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>le second aspect du mythe contemporain, en plus de la rencontre des contraires : le mythe de l’enfant éternel. La grande figure actuelle ne doit pas vieillir. Au XIXème siècle, il fallait avoir l’air d’un adulte sérieux, producteur et reproducteur. Aujourd’hui, la figure emblématique pratique le jeunisme : elle parle, s’habille, est jeune. Ces attitudes ne sont pas forcément conscientes. Elles peuvent être le fruit d’une forme d’animalité.</em> (...)</span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">aujourd’hui, personne ne veut vieillir. Même ridés, même avec des cheveux gris ou blancs, les gens vont continuer de chercher à s’habiller jeune et à rester jeunes dans leurs esprits. C’est ce que les ethnologues appellent le jeunisme.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Il y a un aspect magique dans cette notion. En choisissant une idole, on devient en partie cette idole. "J’en fais partie", pourrait-on dire, "elle est riche et je suis pauvre, elle est restée jeune et moi j’ai vieilli, mais je suis malgré tout comme elle".</em> (...)</span></p><p class="size-10" style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>A un moment donné, à la manière du portrait de Dorian Gray,</em> [la figure emblématique] <em>pourrait du jour au lendemain se déstructurer. L’aura, la magie qui</em> [l'entourent]<em>, pourraient s’affaiblir. On ne peut pas savoir quand mais effectivement, elle pourrait se déconstruire du jour au lendemain et la figure de la jeunesse éternelle pourrait ainsi disparaître.</em></span></p><p class="size-10" style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>A un moment donné, elle pourrait ne plus savoir comment entretenir l’image de jeunesse. La figure emblématique est un haut-parleur de ce qui est dit en douce. Elle exprime de manière visible ce que les gens vivent et ressentent de manière invisible. Il est parfaitement envisageable que, artère aidant, fatigue aidant ou tout simplement habitude aidant, elle ne parvienne plus à raconter ce qui se passe dans l’inconscient collectif.</em> »</span></p><p class="size-10" style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><a href="http://www.atlantico.fr/decryptage/madonna-secret-moins-viellir-fans-embleme-societe-post-moderne-refuse-vieillir-michel-maffesoli-280537.html" target="_blank">Source</a></span></p>
VALERIE BERGMANNhttp://valeriebergmann.hautetfort.com/about.htmlhttp://www.wix.com/valebergmann/yayouchkatag:valeriebergmann.hautetfort.com,2011-12-03:38928582011-12-03T19:50:03+01:002011-12-03T19:50:03+01:00Denisehttp://specialdujour.hautetfort.com/about.htmlToilettes unisexestag:specialdujour.hautetfort.com,2011-08-08:37363152011-08-08T13:35:00+02:002011-08-08T13:35:00+02:00 Je suis demeurée perplexe devant ces deux portes de toilettes....
<p style="text-align: center;"><a href="http://specialdujour.hautetfort.com/media/01/02/1269309182.JPG" target="_blank"><img id="media-3150662" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://specialdujour.hautetfort.com/media/01/02/1488492913.JPG" alt="IMG_1873.JPG" width="363" height="313" /></a></p><p style="text-align: left;">Je suis demeurée <strong>perplexe</strong> devant ces <strong>deux portes</strong> de toilettes. Laquelle devais-je choisir? Si vous remarquez bien, les deux <strong>icônes sont identiques</strong> et asexuées (ou plutôt <em>bi-sexuées</em>).</p><p style="text-align: left;">La différence etre les deux accès réside plutôt dans <strong>la largeur</strong> de la porte.</p><p style="text-align: left;">Il faudrait donc choisir <strong>en fonction de sa corpulence</strong>, plutôt que de son sexe...</p><p style="text-align: left;">Bien entendu, j'ai opté pour celle de droite.</p><p style="text-align: left;"><strong>Où ça?</strong></p><p style="text-align: left;">Je vous donne un indice: quelque part à <strong>Montréal</strong>, un lieu à vocation culturelle que <strong>bien peu</strong> de gens ont visité...</p>
jeanplumehttp://misterplume.hautetfort.com/about.htmlSortir de la matricetag:misterplume.hautetfort.com,2008-11-17:19029412008-11-17T21:18:00+01:002008-11-17T21:18:00+01:00 Et si tout était gelé, depuis ce fameux jour ou le Fils de l’Homme...
<p> </p><p>Et si tout était gelé, depuis ce fameux jour ou le Fils de l’Homme fut crucifié ?<br />Si nous n’étions que rêves évoluant dans un Univers créé par les Icônes du temps passé ?<br />En majorité, des corps vidés du substrat de l’Essence, pilotés par des hordes de démons, tyrans notoires<br />Ici bas le prince de ce monde jeté en terre qui multiplie ses séductions avant que son heure ne sonne...<br />Ici et là surnagent des êtres sauvés, vivants, en paradis, pour fruit de leur fidélité sans faille : les fidèles d’amour<br />Les saints et justes devenus anges viennent à leur rescousse pour les conduire à la joie pleine, justice divine…</p><p> </p><p><br />La crucifixion du Corps aura sans doute ancré tous les hommes dans l’enfer de la mort, sans qu’ils le sachent<br />Plongés dans un profond sommeil, ils feraient tout pour ne pas qu’on les réveille de la tranquillité du tombeau<br />Une malédiction prenant fin lors de la co-naissance par le souffle divin et à l’aube d’une Résurrection imminente...<br />Le jour où la Lumière percera le verrou des derniers remparts de la geôle, la Vie reprendra son cours habituel<br />Ce sera l’organique contre le mental, les cœurs vivants contre la technologie de défense suscitée par la pensée<br />La supériorité des uns, amis de l’argent roi sera mise à bas par la suprématie de l’agent Loi qui est Dieu.</p><p> </p>
A lirehttp://blogdesebastienfath.hautetfort.com/about.htmlProgramme ultra-modernité: les deux premières réunions (2007-2008)tag:blogdesebastienfath.hautetfort.com,2007-12-13:14286252007-12-13T21:35:00+01:002007-12-13T21:35:00+01:00 Vous vous intéressez aux activités du programme GSRL "Religions et...
<p><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/00/9b692ec550997b189176270213ccd5ed.jpg" id="media-797533" alt="70cec959686cf309cfa491bca01acb13.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797533" />Vous vous intéressez aux activités du <b>programme GSRL "Religions et religiosités minoritaires en ultra-modernité"</b>?</p> <p>Vous avez raison, c'est passionnant! Et pour le prouver, jetez un oeil sur les compte-rendus ci-dessous, qui restituent l'essentiel des deux premières séances de ce programme au cours de l'année universitaire 2007-2008.</p> <p><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/02/00/5e2bd6694a7124aad5cdc9a60434b627.jpeg" id="media-797536" alt="f1fd7bacf8713620eac29ed4c271d650.jpeg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797536" /><b>SEANCE 1. 29 octobre 2007</b><br /> <br /> Cette première réunion du <a href="http://www.gsrl.cnrs.fr/">programme GSRL «Religions et religiosités minoritaires en ultra-modernité»</a> pour l’année 2007-2008 a été l’occasion, outre le tour de table traditionnel, de préciser les objectifs fixés pour cette troisième année:</p> <p><br /> -poursuivre la réflexion sur l’extension et les limites de la notion d’ultra-modernité (suivant les aires géographiques),<br /> -prolonger la tradition GSRL d’expertise sur les groupes religieux minoritaires (après une journée sur l’adventisme en 2006-2007, une journée est prévue cette année sur le mormonisme, le 10 mars 2008),<br /> -continuer à former et valoriser des doctorants (Frédéric Dejean prévu comme intervenant principal le 14 février 2008),<br /> -et maintenir un mode de fonctionnement du type Atelier de travail, en encourageant davantage de courtes présentations d’ouvrages lors des tours de table.<br /> <br /> Cette réunion a par ailleurs permis de faire le point sur le projet d’enquête sur les mutations religieuses en région parisienne, intitulé <a href="http://dieuchangeaparis.hautetfort.com/"><i>Dieu Change à Paris (DCP)</i></a>.</p> <p><a href="http://dieuchangeaparis.hautetfort.com/archive/2007/11/20/enfin-une-reponse-de-l-anr-16-octobre-2007.html#more">Retoqué par l’ANR</a>, ce projet reste mobilisateur et sera poursuivi sur un mode décentralisé, sous la forme de différentes opérations de recherche, qui comporteront chaque fois leur financement propre.<br /> <br /> <br /> <br /> <img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/02/de97af60fae75fbe400b27bebceb331d.jpg" id="media-797431" alt="383f89e1c3ef81fbed786bfa9bc20ae6.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797431" height="105" width="141" /><b>SEANCE 2. 29 novembre 2007: journée d’étude sur l’orthodoxie</b><br /> <br /> Les études sur les mondes orthodoxes ont longtemps été compliquées par le Rideau de fer, qui freinait la possibilité d’une étude libre et indépendante.</p> <p>Désormais, et depuis au moins 15 ans, le champ est largement ouvert aux sociologues, anthropologues, historiens, et d’immenses chantiers restent à explorer, dans une configuration où, il faut bien le dire, l’orthodoxie reste un peu marginalisée en France en tant que terrain d’étude pour les sciences sociales.</p> <p>Cette journée a eu pour but de contribuer, avec d’autres, à stimuler ce terrain de recherche, encore insuffisamment étudié en France, en encourageant à décloisonner les champs et à favoriser les comparaisons.</p> <p>Elle a été rendue possible par l’implication de Steven Headley et de Kathy Rousselet, les concepteurs de cette journée, deux chercheurs également associés dans un projet de recherche sur les mondes orthodoxes (PICS).</p> <p>Devant 11, puis 9 personnes (on aurait aimé davantage d’auditeurs, surtout vu la grande qualité des exposés!), les présentations ont survolé la situation française puis deux aspects du terrain russe orthodoxe actuel.</p> <p> </p> <div style="text-align: center"><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/01/01/d53bee3235b1df66d4b9a1842e2356f0.jpg" id="media-797439" alt="d53bee3235b1df66d4b9a1842e2356f0.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt" name="media-797439" /></div> <p align="center"><b>De gauche à droite, <a href="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/01/00/5eed663b762e33ca40261d126dab2477.jpg" title="media-797551" id="media-797551" name="media-797551">Kathy Rousselet, Steven Headley, Irène Semenoff-Tian-Chansky</a></b></p> <p> </p> <p><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/01/00/d934808021d0a01dd25cc857088e4c12.jpg" id="media-797433" alt="77667895e9f9f24c635851e17b8973b1.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797433" /><b>L'émigration orthodoxe en France, enjeux et questions</b></p> <p><br /> <b>Steven Headley</b> a commencé par évoquer «la sociologie de l’émigration orthodoxe récente en France et dans l’Union Européenne: réactions pastorales et juridictionnelles.»<br /> Il a pointé le contraste entre l’émigration russe blanche (d’origine très aisée) des années 1920-40 et l’émigration actuelle, marquée par des situation économiques très difficiles. De nombreux éléments entrent en jeu pour comprendre le champ religieux orthodoxe français.</p> <p>D’abord, le niveau paroissial ; ensuite, le contexte socio-économique général dans lequel s’insèrent les fidèles, notamment les nombreux immigrés venus d’Europe de l’Est depuis la chute du Rideau de fer (logiques de diasporas) ; ensuite le niveau institutionnel national: qui parle au nom des orthodoxes?</p> <p><br /> Enfin, le niveau international, avec la question du rôle des Églises-mères dont dépendent les évêchés français (non-territorialisés): Églises russe, syrienne, roumaine, serbe, grecque... Représentant moins de 200.000 fidèles, 21 monastères et une quarantaine de paroisses, en manque de prêtres, les orthodoxes français démontrent une étonnante diversité où s’entrechoquent pression migratoire, logique de conversion (50% des fidèles seraient aujourd’hui des convertis) et éclatement institutionnel.</p> <p><br /> L’essor des monastères orthodoxes pose bien la question du positionnement actuel des orthodoxes français dans une société sécularisée ultra-moderne. Le succès rencontré par ces lieux témoigne d’un besoin d’échanges personnalisés (plus faciles avec les moines qu’avec les rares prêtres de paroisse). Il révèle aussi une aspiration à une reliogiosité de l’intensité, qui contraste avec l’impact sécularisateur de l’immersion dans les grandes villes françaises. Les monastères peuvent ainsi apparaître comme des lieux de refuge, de résistance par rapport à une société sécularisée et ultra-moderne. Mais ils se nourrissent aussi de ce contexte ultra-moderne, et du besoin de devantage d’intimité, de suivi personnalisé, de «souci de soi».</p> <p> </p> <p><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/01/edb7c028c023ce0bde0b715223dbc374.jpg" id="media-797434" alt="8730d3e15fb6e86bd5699596e9d53d08.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797434" /><b>Le culte des icônes mariales</b></p> <p><br /> <b>Irène Semenoff-Tian-Chansky</b> (Université de Caen) a ensuite traité le sujet suivant: «Le culte des icônes mariales en Union Sociétique et en Russie depuis la révolution de 1917».<br /> <br /> Le culte des icônes de la Mère de Dieu était déjà très ancré à Byzance, il a été repris et cultivé en Russie orthodoxe: le culte des icônes est la pratique religieuse sans doute la plus répandue en Russie. La pratique religieuse régulière ne touche qu’une très faible portion de la population: seuls 2 à 4% de la population russe est aujourd’hui réellement intégrée à l’Eglise orthodoxe!</p> <p>Mais une large majorité de Russes cultivent en revanche une réelle dévotion autour des icônes. Presque tous les Russes ont une icône dans leur maison ou leur voiture. Il s’agit de quelque chose de très naturel, de presqu’instinctif.</p> <p>L’icône la plus populaire est celle de la Mère de Dieu. Ensuite vient celle de St Nicolas. Le Christ apparaît en 3e position. Il existe 400 types d’icônes différents de la Mère de Dieu. L’icône est présente de la naissance à la mort de chaque Russe. Elle est présente lors des rites de passage, elle sert à bénir les lieux de travail, les galeries marchandes, les locaux de la milice, les voies navigables, les frontières (vol /procession de 1999...)... Mais le rôle 1er de l’icône, c’est d’aider le chrétien à prier.</p> <p><br /> D’une manière générale, Irène Semenoff-Tian-Chansky insiste sur le retour en force de la piété traditionnelle dans l’ère post-soviétique, avec un accent sur l’identité orthodoxe du pays, notoire notamment chez Vladimir Poutine, qui n’hésite pas à faire allusion à la «Sainte Russie».</p> <p>L’Eglise orthodoxe, très discrète sur les miracles attribués aux icônes avant 1992, ne fait plus rien pour démentir les miracles, au contraire. Des processions peuvent aujourd’hui rassembler jusqu’à 25.000 personnes autour d’une icône. Le culte des icônes apparaît aujourd’hui comme très ambivalent. Il est adapté à un individu assez sécularisé, non pratiquant, de l’ère post-soviétique. Mais il peut aussi se faire symbole de non-différenciation, à dimension politique, holiste.</p> <p> </p> <p style="font-weight: bold"><img src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/00/02/5c96fb5c3bb31329fa0758fe8d112c4a.jpg" id="media-797442" alt="961cb6e2310b598f838664fa9a778ee0.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt; float: left" name="media-797442" />Les nouveaux martyrs de la foi</p> <p>Enfin, <span style="font-weight: bold">Kathy Rousselet</span>, directrice de recherche à la FNSP, a présenté un exposé sur «Les nouveaux martyrs de la foi en Russie».<br /> Cette thématique est devenue aujourd’hui incontournable en Russie, en référence aux martyrs persécutés durant des décennies sous le régime soviétique.</p> <p>Depuis la chute du Rideau de fer, une longue suite de canonisations a «redonné à l’Église orthodoxe sa virginité», souligne Kathy Rousselet, au sens où cette revalorisation des martyrs permet aussi de faire passer aux oubliettes l’attitude équivoque de la hiérarchie orthodoxe vis-à-vis du pouvoir soviétique...</p> <p><br /> Aujourd’hui, l’Église orthodoxe a effectué un retour en force spectaculaire sur la scène publique russe, en capitalisant sur le prestige des «martyrs». Ce retour en force, illustré en cette année 2007 par la réconciliation entre l’Église orthodoxe russe et l’Église orthodoxe hors-frontière, se cristallise autour de certains lieux emblématiques, dont le site de <b>Boutovo</b>.<br /> Sur ce site où ont été fusillés, au total, environ 20.000 personnes, 1000 «martyrs de la foi» ont été exécutés. Parmi ces derniers, 300 ont été canonisés. Boutovo est devenu un lieu de mémoire de la Grande Russie, où Vladimir Poutine s’est rendu avec le patriarche.<br /> <b>Ekaterinburg</b> (lieu de l’assassinat du tsar Nicolas II et de sa famille) constitue un autre lieu de mémoire récemment promu, dans la foulée de ce grand courant de canonisation qui a atteint la famille impériale en 1992 (canonisation de la soeur aînée de la tsarine et de sa servante). <br /> Lieu où cohabitent des virtuoses religieux, des intégralistes, mais aussi une religiosité populaire, Ekaterinburg exalte un «nous» patriotique un peu ambigu, qui cohabite avec une spiritualité mystique individuelle ou familiale («on prie moins pour le salut de la Russie que pour ses propres enfants»).<br /> Personnages héroïques dont la vie prend volontiers une tournure tragique, les saints contribuent à l’unité de la nation, et affirment le mythe national d’une continuité qui transcende les ruptures politiques.</p> <p>Le retour en force de ces saints et martyrs, qui va de pair avec l’affirmation de nouveaux lieux de mémoire à caractère religieux, illustre la difficulté à transposer la problématique de l’ultra-modernité en terrain russe. Oui certes, il y a des processus d’individualisation, une sécularisation manifeste (faible pratique religieuse régulière), ainsi qu’une «modernité» héritée de la période soviétique.<br /> Mais cette modernité, parce qu’elle a été imposée de manière autoritaire, a laissé place, après la chute du Rideau de fer, à un paysage très incertain, balloté entre une exaltation d’un nouveau monisme religio-politique et la poursuite d’une modernité sécularisante propice à l’individualisation des croyances.</p>