Last posts on hussards2024-03-29T15:09:53+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/hussards/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLes Hussards : la littérature contre l'existentialismetag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-01-04:63583112022-01-04T16:09:38+01:002022-01-04T16:09:38+01:00 Les Hussards: la littérature contre l'existentialisme Par...
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322934" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3512846710.jpeg" alt="liste_Les-hussards_8733.jpeg" width="486" height="363" /></span></strong></p><p><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Les Hussards: la littérature contre l'existentialisme</strong></span></p><p><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Par Esperanza Ruiz Adsuar</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: https://revistacentinela.es/los-husares-literatura-contra-el-existencialismo/</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mario Crespo s'est récemment demandé si ceux d'entre nous qui avaient commencé à écrire au même moment, dans les mêmes médias et avec des intérêts relativement communs, ne constituaient pas une génération littéraire. Seuls le temps et les lecteurs le diront. Le diplomate et écrivain a proposé "Génération Whiskas" comme nom de guerre. C'est dans l'air du temps, c'est vrai, mais cela ne résume pas l'épopée à laquelle nous sommes appelés.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nous avons des précédents. Parlons des "Hussards"</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C'est le nom donné à un courant littéraire français qui est apparu entre 1950 et 1960 en opposition à l'existentialisme qui prévalait à l'époque et, en particulier, à la pensée de Jean Paul Sartre et à l'idéologie qui la sous-tendait. Le groupe d'écrivains qui l'a constitué s'est réuni au café <em>Aux Assassins</em> autour de la publication des <em>Cahiers de la Table Ronde, </em>un magazine qui a ensuite été rebaptisé <em>La Table Ronde.</em></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322935" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3363629864.jpg" alt="la-table-ronde-1er-cahier-1.jpg" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Une réaction à l'existentialisme</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Quelque chose comme les Inklings français ? Eh bien, les écrivains anglais, y compris Tolkien, qui dans les années 1930 avait été canalisé par C.S. Lewis, avaient aussi leurs réunions hebdomadaires au pub <em>Eagle and Child </em>(Oxford) et dans la chambre du Magdalen College de l'auteur des<em> Quatre amours.</em> Mais il s'agissait plutôt de camaraderie, de lecture à haute voix, de discussions sur la production de chaque membre du cercle littéraire. Chez les Hussards, cependant, il semble y avoir un autre type de dénominateur commun : la réaction.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En effet, certains parlent d'eux comme l'expression culturelle d'une droite représentée par le groupe politique <em>Action française. </em>Cependant, toute information en ce sens doit être prise avec précaution, puisque même certains auteurs qui ont formé le mouvement, comme Michel Déon ou Jacques Laurent, sont allés jusqu'à nier son existence. D'autres, en revanche, se sont battus pour faire partie du label, comme Félicien Marceau, Kléber Haedens ou Stephen Hecquet.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Des phrases comme des couteaux</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cependant, il semble clair que les Hussards avaient un chef, Roger Nimier. Et que, paradoxalement, ce sont ses adversaires qui ont béni et promu le mouvement. En particulier, un tout jeune critique littéraire, Bernard Frank, secrétaire et bras droit de Sartre à la revue <em>Les Temps Modernes,</em> leur consacre l'article "Grognards et Hussards" dans lequel, se faisant passer pour un critique littéraire sévère, il leur accorde le statut de maîtres de la plume. Pour Frank, les adversaires du bloc de gauche sartrien "se délectent de la petite phrase dont ils se croient les inventeurs. Ils la manient comme un couteau. Dans chaque phrase, il y a la mort d'un homme".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Comme on le voit, une critique qui, loin de susciter le rejet, est stimulante pour les lecteurs lassés du Nouveau Roman, de l'expérimentalisme contemporain, et les amateurs de style court et incisif.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322938" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/3743860023.jpg" alt="nimier_rogerviollet.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322943" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/295157494.jpg" alt="ob_68de5f_roger-nimier-le-hussard-bleu.jpg" width="447" height="692" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Roger Nimier</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans le même article, le critique littéraire utilise le roman <em>Le Hussard bleu</em> de l'écrivain et journaliste français Nimier (1925-1962) pour inventer le nom sous lequel le mouvement passera à la postérité. Le roman décrit la vie d'un régiment de hussards qui occupe l'Allemagne en 1945. Les écrivains, un groupe d'amis qui expriment le désespoir d'une génération après la Seconde Guerre mondiale, le font à la hussarde, selon Bernard Frank. D'une manière rapide et violente. Contre le conformisme militant de l'humanisme existentialiste, les Hussards emploient l'humour, l'insolence, et un certain dandysme esthétique qui peut se heurter à leur amour de l'absolu et de la pureté.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cependant, l'ami Frank n'était pas favorable à ce courant littéraire et, malgré son ingéniosité à les baptiser, il manquait d'originalité dans ses déclarations ultérieures, parlant de "ce groupe de jeunes écrivains que, par commodité, j'appellerai fascistes...".</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'animosité est peut-être liée au fait que la revue des Hussards s'oppose à la domination culturelle des <em>Temps Modernes.</em> Peut-être cela a-t-il à voir avec leur signature du manifeste des intellectuels français en réponse au Manifeste des 121 soutenu par Sartre pour inviter la France à faire défection de l'Algérie. Politiquement, les Hussards défendent le contrôle français sur l'Algérie et expriment publiquement leur opposition à la politique de de Gaulle à cet égard.</span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La beauté de l'action</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Littéralement, ils ont accusé Sartre et les existentialistes d'écrire des romans à thèse. En opposition, ils ont publié des romans d'action, dans un style classique basé sur la tradition.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Leurs modèles allaient de Stendhal à Morand et à Dumas, du cardinal de Retz à Bernanos pour Nimier ou à Joseph Conrad pour Déon.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Tout comme Henry de Montherlant, qui avait un milieu aristocratique et une enfance difficile. Admirateur quasi obsessionnel des canons de beauté grecs, il est renvoyé de l'école. Son éphébophilie lui a peut-être joué un tour. Sa cécité l'a conduit au suicide.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les Hussards ont également été dirigés par Jacques Chardonne et Paul Morand, et l'auteur de <em>Bonjour, tristesse, </em>Françoise Sagan, figure souvent dans leurs rangs.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322944" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3526790174.jpg" alt="2604697838_484d79ae69_o.jpg" width="394" height="586" /></span></strong></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Sauvé de l'oubli</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Comme souvent, le mouvement est marginalisé pour ses positions non alignées sur la gauche existentialiste, et finit par s'éteindre avec les événements de 1968, la chute de De Gaulle et le tournant idéologique de Pompidou.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Cependant, dans les années 1980 et 1990, un groupe d'écrivains est né autour de la revue <em>Rive Gauche, </em>composé de Patrick Besson, Eric Neuhoff et Denis Tillinac, connu dans les milieux universitaires français sous le nom de <em>Néo-Hussards.</em></span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-6322946" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/3397633725.jpg" alt="Fabrice-Luchini-il-passe-tout-a-sa-fille.jpg" /></span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Fabrice Luchini, des années plus tard, s'est consacré à rendre hommage à ce mouvement littéraire. Acteur et promoteur des beaux-arts, il est ce que nous appellerions aujourd'hui un <em>rojipardo </em>(un "rouge-brun").<em> </em>Vieille connaissance du Parti socialiste français, il est sans doute une voix particulière. Il a progressivement changé de position idéologique et a fait quelques apparitions à la télévision dans lesquelles il déplore le socialisme. Il ne semble pas avoir quelque chose contre Le Pen, mais nous ne serons pas ceux qui le catalogueront. Luchini mérite certainement un profil séparé. Son intérêt pour sauver de l'oubli le courant littéraire des Hussards, ainsi que ses déclarations dans les médias, nous mettent sur la piste d'un personnage ayant ses propres critères.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"> </span></strong><br /><br /></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlNimier, masculin, singulier, pluriel.tag:archaion.hautetfort.com,2018-08-02:60701722018-08-02T11:25:00+02:002018-08-02T11:25:00+02:00 « Nimier écrit en français direct vivant, pas en français...
<p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5848629" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/00/3393314755.jpg" alt="littérature, hussards" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt;"><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">« Nimier écrit en français direct vivant, pas en français de traduction, raplati, mort » proclamait Céline dans une lettre à un confrère et néanmoins ami, pour dire son estime à l’égard d’un cadet. Il est vrai que Roger Nimier (1925-1962), disparu comme Albert Camus ou Jean-René Huguenin dans un accident de voiture, s’était démené sans compter pour sortir Céline du purgatoire. C’est l’une des nombreuses facettes de cet écrivain attachant qu’étudie avec rigueur et sympathie Alain Cresciucci dans une biographie qui est aussi et surtout le portrait d’« une génération heureuse qui aura eu vingt ans pour la fin du monde civilisé ». Génie littéraire à la monstrueuse précocité, dont son condisciple Michel Tournier a témoigné, Roger Nimier publia sept livres, cinq romans (dont </span><em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Le Hussard bleu</span></em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">) et deux essais (dont </span><em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Le Grand d’Espagne</span></em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">), en cinq ans, avant même d’atteindre la trentaine. Un météore donc, lui aussi, qui, en quelques années, s’impose comme le chef des Hussards, ces impertinents qui se rebellent contre le règne des idéologues marxistes et des pions humanitaires – Sartre et </span><em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">tutti quanti</span></em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">. « Libertin du siècle », comme il se définissait lui-même, Roger Nimier fut le fils spirituel de Georges Bernanos, qu’il rencontra lors de son retour d’exil. Mais aussi de Malraux et de Drieu la Rochelle, et, bien plus haut, de Retz et de La Rochefoucauld. Romancier mélancolique, critique implacable, éditeur d’élite chez Gallimard (Céline et Morand lui doivent leur renaissance), dialoguiste de cinéma (entre autres pour Louis Malle dans le sublime </span><em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Ascenseur pour l’échafaud</span></em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">), Nimier aurait pu devenir, sans cet accident stupide au volant d’une Aston Martin, l’un des maîtres de sa génération. Quinze ans après sa mort, son ami Pol Vandromme, inconsolable, le saluait en ces termes : « Son existence est humble et aristocratique. Il a découvert le rugby dont le goût rejoint bientôt chez lui celui des armes anciennes, du dessin, de la papeterie, des condiments, du champagne et de l’eau fraîche, tout ce qui brûle ou ce qui glace, tout ce qui fait la vie plus sage et plus virile, plus fidèle et plus forte. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt;"><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Christopher Gérard</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><span style="font-size: 18pt;"><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Alain Cresciucci, </span><em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">Roger Nimier. Masculin, singulier, pluriel</span></em><span style="font-family: Didot; color: #000000; font-weight: 400;">, Editions Pierre-Guillaume de Roux, 25€</span></span></p><p> </p><p> </p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlUn peu tard dans la saisontag:archaion.hautetfort.com,2017-02-16:59118182017-02-16T21:05:00+01:002017-02-16T21:05:00+01:00 Chez Richard, au Sablon Comment qualifier Un peu...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5567972" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/00/4068448339.jpg" alt="10985543_873140222708752_5247210008771540685_n.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong><em>Chez Richard, au Sablon<br /></em></strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong><em> </em></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Comment qualifier <em>Un peu tard dans la saison</em>, le dernier opus de Jérôme Leroy, livre <em>extravagant</em> que l’on déguste jusqu’à la dernière ligne ? A force de me creuser les méninges, j’ai fini par trouver : un conte œdipien. Un conte plus qu’un roman, oui, sur le crépuscule d’une civilisation, la nôtre, qui se délite et implose quand, subissant ce que la police secrète de la République appelle l’Eclipse, les citoyens, par milliers, disparaissent d’un coup, lâchant compagnes et <em>smartfaunes</em>, missions et prébendes. Au clou les <em>ordinatoires</em>, à la poubelle les badges magnétiques et les cartes en plastique. Les citoyens s’en vont sans tambours ni trompettes, happés par la fascination du vide. Ni barricades ni guerre ethnique (islam, invisible), ni krach boursier ni dictature fasciste, mais la fuite générale au désert, comme ces anachorètes de l’Antiquité tardive qui abandonnaient les villes pour se réfugier dans les déserts et les montagnes… et céder la place aux barbares, par définition peu portés à la mélancolie. Pour ce qui est d’Oedipe, les lecteurs sont priés de lire le livre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je retrouve dans ce roman bien des obsessions de Jérôme Leroy, annoncées dans ses précédents livres, de <em>Monnaie bleue</em> à <em>Big Sister </em>: la décadence, les nostalgies d’adolescent, Ostende et Rouen, les officines de l’état profond et leurs nettoyeurs, la violence donc, les poèmes de Toulet et les romans de Déon, les vins non trafiqués et les Weston lustrées à la perfection…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Une fois de plus, Leroy met en scène ses personnages fétiches, la barbouze et l’écrivain. Ici Agnès la féroce et Guillaume le faible. Une capitaine des services spéciaux, spécialiste des « affaires mouillées », comme disent les Russes (identification, localisation, neutralisation – <em>davaï</em>), qui échappe au contrôle de son colonel-amant. Un écrivain vieillissant, entretenu par une psychanalyste parisienne (nous sommes dans un roman français), souffrant d’hypertension et plein de sentiments rose bonbon (migrants & zadistes), amateur de livres rares et propriétaire, vers 2015, d’une Peugeot 504 cabriolet. L’une traque l’autre, au mépris des règles de sécurité et donc pour des raisons qui échappent à ses maîtres. La rencontre aura lieu quelque part dans le Sud, sous l’égide d’Eros et de Thanatos. Chassez le tragique… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">L’essentiel : une histoire abracadabrantesque racontée depuis le futur, où règne la Douceur, nouvel ( ?) Age d’or qui ignore la violence et l’avidité – une sorte de <em>Flower Power</em> réalisé par des phalanstères anarcho-végétariens (mais pas végans, tout de même ) vivant au quotidien (sans nuages) un communisme balnéaire (sans bureaucratie ni goulag - transats et pléiades de Morand pour tout le monde). Cela ne tient pas debout, cette histoire d’effacement généralisé et de paradis bio… mais qu’importe, puisque Jérôme Leroy est un écrivain de race, à la langue limpide, au style élégant – un musicien que l’on écoute jusqu’au bout en se disant que, décidément, le bougre a du talent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Christopher Gérard</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Jérôme Leroy, <em>Un peu tard dans la saison</em>, La Table ronde, 18€</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Sur Jérôme Leroy, voir mon Journal de lectures</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><img id="media-6491960" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/3422651018.jpg" alt="Nobles Voyageursn couverture seule.jpg" /></span></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlExit Michel Déontag:archaion.hautetfort.com,2016-12-31:58931942016-12-31T18:51:00+01:002016-12-31T18:51:00+01:00 Dans Bagages pour Vancouver , où il livrait quelques...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5536148" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/00/2460267920.jpg" alt="Déon M 2.jpg" /></p><p align="center"><strong><span style="font-size: 18.0pt; font-family: 'Garamond','serif';"> </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Dans <em>Bagages pour Vancouver</em>, où il livrait quelques souvenirs, Michel Déon évoquait, pour définir sa vision de la littérature, « une certaine dignité devant l'œuvre de la mort ». Quand je lui adressai l’étude que j’avais commise sur son œuvre, « Michel Déon, écrivain tragique », il me répondit - Déon répondait <em>toujours </em>aux lettres de ses lecteurs – que je voyais juste : celui qu'une critique facile définissait comme « l’écrivain du bonheur » était avant tout un esprit tragique que blessait profondément notre décadence. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Comment saluer cet aîné qui eut la gentillesse et l’élégance de m’encourager dès mes premiers écrits, du temps de la revue <em>Antaios, </em>et plus tard pour chacun de mes livres, lus et commentés avec une indulgence, une attention qui me mettent encore le rouge aux joues ? Entonner l’antienne des Hussards, <em>et caetera </em>? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je n’en ai ni l’envie ni surtout le cœur. Juste quelques mots : Déon incarnait pour moi la figure de l’écrivain français tel que je le rêvais, philhellène et polyglotte, nomade et sédentaire, monarchiste (et donc relié à la France des mousquetaires et des paladins), amoureux de la vie et de ses plaisirs, ouvert au sacré et tout empli d’un respect quasi païen pour le rapide destin. Et quelle élégance patricienne, discrètement anglomane : ces tweeds, ces chemises tattersall à carreaux, et ces cravates en tricot. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’aimais qu’il fût, bien davantage qu’un improbable « hussard » (Déon avait servi dans l’infanterie), l’un des ces Morandiens (Stendhal + la vitesse + la liquéfaction du monde blanc) dont je me sens si proche. J’admirais aussi chez Déon cette capacité de travail, cette opiniâtreté qui lui permirent de passer du <em>Dieu pâle</em> à <em>Un Déjeuner de soleil</em>, de <em>La Corrida</em> aux <em>Poneys sauvages</em> ou à <em>Je vous écris d’Italie</em>. Déon n’aura jamais cessé de travailler et de progresser, posture qui m’inspire un immense respect.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’aurai correspondu avec Déon pendant près d’un quart de siècle, depuis 1992, jusqu’à ces vœux que je lui ai adressés peu avant le solstice d’hiver MMXVI – et qui, pour une fois, resteront sans réponse. De ces trente ou quarante lettres et cartes (ces jolis bristols envoyés de <em>The Old Rectory, Tynagh, Co. Galway</em>), un vrai trésor, je pourrais tirer bien des lignes lucides et désespérées sur notre époque, et aussi quelques compliments que je conserve comme de précieux talismans.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Peu de rencontres en revanche : trois ou quatre, dont une ratée en Irlande, quand vers 1995, je m’approchai de son presbytère, juste assez pour admirer une jeune femme caracolant sous ses fenêtres. N’étant pas annoncé, il me parut incongru de le déranger - ce que Déon me reprocha : « vous auriez dû sonner ». En revanche, j’eus le plaisir, en juin MMXII, d’être invité à déjeuner rue du Bac. Un exquis risotto en l’écoutant évoquer ses amis Maulnier et Marceau, notre cher Pol Vandromme (que nous fêtâmes avec quelques amis à Charleroi), Laudenbach, l’Irlande, Jacques Laurent (dont la fin fut pénible – ses silences à l’Académie). A 93 ans, cravaté de vert, Déon lorgnait avec gourmandise les jambes (ravissantes) de notre voisine. Moi aussi, d’ailleurs. Sa vivacité, sa mémoire, sa courtoisie (c’est lui qui me parlait de mes livres !) m’épataient et me réjouissaient à la fois. Je buvais du petit lait en l’écoutant évoquer Nimier, dont il trouvait les essais et les critiques « absolument superbes » (qu’il préférait en effet à ses romans), ou Maurras, dont il venait de léguer à l’Académie le carnet de poésie latine rédigé de mémoire en prison - des centaines de vers latins retranscrits par un vieillard dans sa cellule, avec très peu de blancs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je ne lirai jamais le roman inachevé qu’il gardait dans ses tiroirs, quatre cents pages autour de la Révolution. Je ne recevrai plus jamais de bristol oblitéré en Eire ni de lettre courtoise du Quai Conti.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">« Une certaine dignité devant l’œuvre de la mort ». </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Que la terre vous soit légère !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Christopher Gérard</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">31 décembre MMXVI</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5536149" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/00/3438747529.JPG" alt="Déon M.JPG" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Lettre de septembre 1992, où Michel Déon évoque Maurras.</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 18pt;">Michel Déon est longuement évoqué dans :</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6491960" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/3422651018.jpg" alt="Nobles Voyageursn couverture seule.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLa Table Ronde, cet agréable refuge où régnait un climat d'improvisation ingénuetag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-05-27:58062142016-05-27T00:05:00+02:002016-05-27T00:05:00+02:00 La Table Ronde, cet agréable refuge où régnait un climat...
<div class="post-outer"><div class="post hentry"><div class="post hentry"><div class="post-footer-line post-footer-line-1" style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5379691" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/2644922921.jpeg" alt="hussards_8733.jpeg" /></p><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong><a style="color: #ff6600;" href="http://www.oragesdacier.info/2016/05/la-table-ronde-cet-agreable-refuge-ou.html">La Table Ronde, cet agréable refuge où régnait un climat d'improvisation ingénue</a></strong></span></div><div class="post-footer-line post-footer-line-1" style="text-align: left;"> </div><div class="post-footer-line post-footer-line-1" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Pierre Poucet</span></strong></span></div><div class="post-footer-line post-footer-line-1" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.oragesdacier.info</span></strong></span></div><div class="post-body entry-content"><div style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> </div><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5379700" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3095452765.jpg" alt="nim013199-1_1.jpg" />Au lancement de la Table Ronde, <em>« agréable refuge où régnait un climat d’improvisation ingénue »</em> dixit Michel Déon, la revue alors dirigée par François Mauriac collectionne quelques plumes illustres, et pour le moins hétérogènes : Albert Camus, Thierry Maulnier, Raymond Aron... <span class="Apple-style-span">mais c’est surtout Roger Nimier, Jacques Laurent, Antoine Blondin et Michel Déon qui se distinguent de leurs aînés par leur zéro de conduite.</span> Nimier, tout d’abord, qui à 23 ans publie <em>Les Épées</em>, et poursuit deux ans plus tard en 1950 avec <em>Perfide</em>, <em>Le Grand d’Espagne</em> et <em>Le Hussard bleu</em> sa chronique d’une jeunesse désabusée. Proie du mal du siècle, Nimier donne dans l’impertinence. A l’heure où tout le monde se découvre résistant, Sanders, héros du <em>Hussard bleu</em>, dit s’être engagé dans la résistance « par manque d’imagination » avant de rejoindre la Milice parce qu’il y trouve <em>« des garçons énergiques, plein de muscles et d’idéal »</em>... après tout, <em>« les anglais allaient gagner la guerre. Le bleu marine me va bien au teint. Les voyages forment la jeunesse. Ma foi, je suis resté »</em>. Tout Nimier tient dans cette phrase, ironie et dandysme. Et dans ses formules lapidaires semées à la Table Ronde, qui inciteront au peu Mauriac à foutre le camp de la revue, du genre : <em>« le silence de Monsieur Camus, dans le silence universel, n’aurait rien de très remarquable, si le même écrivain ne s’élevait pas, avec éloquence, en faveur des nègres, des palestiniens ou des jaunes »</em>, avant de conclure, au sujet d’une éventuelle guerre : <em>« nous ne la ferons pas avec les épaules de M. Sartre, ni avec les poumons de M. Camus »</em>... qui était atteint de tuberculose. </span></strong></div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5379692" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/2670979637.jpg" alt="roger-nimier-def.jpg" /></span></strong></p></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Jacques Laurent n’est pas mal non plus. C’est un peu la figure martiale des « Hussards ». C’est lui qui déclare la guerre à Jean-Paul Sartre en 1950 et met un point d’honneur à « démilitantiser » la littérature. <em>Si vis pacem para bellum</em>. Jacques Laurent fonde en 1952 <em>La Parisienne</em>, <em>« revue de caprice et d’humeur »</em>, et part à l’assaut des <em>Temps modernes</em>. Le premier numéro résume bien l’ambition : </span></strong></div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>La défaite que la littérature a subie aura été une courte victoire du politique. Le politique n’a pas tué la littérature. Il l’a engagée comme décoratrice. Il a recouru à elle pour orner son salon avant de l’ouvrir au public (...). La Parisienne se propose d’effectuer ce qu’on appelle en termes administratifs un dégagement des cadres (...). Elle ne souhaite servir rien d’autre que la littérature. Autrement dit, cette revue n’est pas un cours du soir habile. Elle vise à plaire. </em></span></strong></div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5379694" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/3652207633.jpg" alt="jacques-le-pugiliste.jpg" /></span></strong></p></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">L’opposition à la politique est bien là. Mais l’apolitisme recherché dans cet art de plaire – plutôt <em>delectare</em> que <em>docere </em>en somme – est encore et malgré tout politique. Pas seulement parce que rhétorique et politique sont les deux faces d’une même médaille, mais parce que l’affirmation de la primauté de la littérature sur la politique, l’idée de sa gratuité et de son irresponsabilité – la thématique de « l’innocence du roman » surgie à la Libération – fondent un engagement aux antipodes du paradigme sartrien. <span class="Apple-style-span">A bien des égards, d’ailleurs, les romans de Jacques Laurent peuvent se lire comme des manuels d’antimarxisme, plus précisément d’anti-hégélianisme</span>. Laurent a en horreur cette dialectique conflictuelle que ressassent tous les philosophes de l’après-guerre. Ce qu’il défend là, c’est une vision de l’histoire dominée par le règne de l’aléatoire et du contingent. On le voit chez ses héros, qui flottent à côté d’éléments dont ils ne peuvent être tenus responsables : ils ne font pas le monde, ils le subissent. Face au règne de la volonté rationnelle et souveraine, Jacques Laurent veut rétablir dans les conduites des hommes un espace de jeu et d’aléatoire. Ainsi Faypoul, le héros du Dormeur debout, déclare : <em>« Mon livre est un anti-Hegel. Celui-ci avait prétendu, comme Bossuet, éliminer le hasard et les contingences et, comme Platon, transformer l’histoire en un reflet des idées, or mon expérience et mon tempérament m’ont entraîné à considérer comme essentiels les accidents de parcours et à substituer le délire à la raison »</em>. On voit toute l’empreinte des pères fondateurs de la droite littéraire : l’histoire n’est pas le produit de la volonté humaine, mais la résultante de processus naturels ou divins. Contingence contre dialectique. Tempérament contre volonté. Providentialisme contre rationalisme. Un providentialisme, d’ailleurs, qui reste peut-être la marque distinctive de la droite littéraire depuis plus de deux siècles. Et Nimier de résumer : <em><span class="Apple-style-span">« Les hommes font leur destin, mais ils ne le sauront jamais, ce qui revient à ne rien faire »</span></em>. Reste donc à l’Homme d’expérimenter sa liberté par la gratuité du geste, l’exaltation de la vie, la célébration du moi, dans un ordre du monde où demeure « la bonne chance ». </span></strong></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Pierre Poucet, <em>Les Hussards, cavaliers des arts et des lettres </em></span></strong></div><div style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"> </span></strong></div><div style="text-align: justify;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5379696" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/3925617573.jpg" alt="deon408-11e0-948f-d63c23523df8.jpg" /></p></div></div></div></div></div>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlAndré Fraigneau ou l’élégance du phénixtag:archaion.hautetfort.com,2015-06-24:55674812015-06-24T20:06:00+02:002015-06-24T20:06:00+02:00 Mon papier sur André Fraigneau, paru sur...
<p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;" align="center"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4921568" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/02/65794941.jpg" alt="Fraigneau image.jpg" /></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"> <span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Mon papier sur André Fraigneau, paru sur le site de Causeur :</span></span></strong></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;" align="center"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="line-height: 115%;"><a href="http://www.causeur.fr/andre-fraigneau-galimard-flavigny-33406.html">http://www.causeur.fr/andre-fraigneau-galimard-flavigny-33406.html</a></span></strong></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;" align="center"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;" align="center"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong><span style="line-height: 115%;">*</span></strong></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Redécouvert pour la troisième ou quatrième fois depuis ses débuts littéraires vers 1930, André Fraigneau (1905-1991) revient parmi nous grâce à la garde rapprochée de celui qui incarna à la perfection « le gardien d’une ambition raffinée », pour citer Bertrand Galimard Flavigny. C’est à lui, ainsi qu’au travail souterrain du cher Michel Mourlet, que nous devons le magnifique ouvrage que publient avec un goût très sûr les éditions Séguier. Dans sa préface, Michel Déon évoque ce « coup de foudre de l’amitié » qui les lia à jamais, avant de céder la parole à Fraigneau lui-même, que nous écoutons répondre aux questions de Bertrand Galimard Flavigny. Cet inédit miraculeusement sauvegardé ressuscite cinquante ans de vie artistique et littéraire. Fraigneau commença par peindre et dessiner avant de choisir la plume ; il fut aussi un mélomane averti, et l’ami des Six, surtout d’Henri Sauguet. Tout un âge d’argent – oui, une fête galante - nous est décrit par la voix mélodieuse de ce prince de la jeunesse, si bien défini par cette sentence à mémoriser : « ne rien devoir à son époque, ne rien solliciter d’elle, parier contre ses goûts et ses fanatismes ». Quel plus beau programme pour les actuels semi-clandestins des Lettres ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> <span style="line-height: 115%;">Au fil des pages, apparaissent Barrès et Cocteau, Auric et Salvat, Nimier et Boutang. Et Nîmes et l’Attique dans sa lumière fauve. La Rhumerie <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et le Bœuf sur le toit, Yourcenar et Louis II de Bavière… Un festin, entre Venise et Port-Royal, entre rigueur et volupté. Janséniste fasciné par Julien l’Apostat, baroque tenté par la clôture, André Fraigneau croyait, disait-il, « à la nuit profonde et aux chemins obscurs de la Providence ». Un Romain de haute époque adouci par l’eau du Grand Fleuve, celle du Romantisme allemand. Quelques textes oubliés de l’écrivain enrichissent ce bel ensemble en démontrant par l’exemple à quelle lignée il appartenait : celle qui réunit Joinville et Morand en passant par Stendhal – style direct et ligne claire.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> <em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="line-height: 115%;">Livr’Arbitres</span></em><span style="line-height: 115%;">, l’élégante revue littéraire du courant « désinvolte » rassemble pour sa part, sous la férule de Michel Mourlet, un florilège de témoignages et de réflexions sur l’écrivain, sur ce que Mourlet nomme « une littérature aiguë, précieuse et foudroyante » : Kasbi, Eibel, Dedet et quelques autres <em style="mso-bidi-font-style: normal;">happy few</em> saluent le prince disparu, tandis que Philippe d’Hugues nous parle avec chaleur de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Chronique de Paris</em> des années de guerre, quand Fraigneau tentait de conjurer les démons de la destruction. </span><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> Une étude de quelques grands critiques littéraires, de Poulet à Sénart, clôture ce joli volume appelé à devenir un talisman.</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="line-height: 115%; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Christopher Gérard</span></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">André Fraigneau ou l’Elégance du phénix</span></em><span lang="FR" style="line-height: 115%;">, Séguier, 220 p. 21€</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span lang="FR" style="line-height: 115%;">Livr’Arbitres</span></em><span lang="FR" style="line-height: 115%;"> 16, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">André Fraigneau, prince de la jeunesse</em>, 64 p., 7€</span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span lang="FR" style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt; mso-ansi-language: FR;"><a href="http://www.livr-arbitres.com">www.livr-arbitres.com</a></span></p><p> <span style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4921569" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/00/00/2208843964.jpg" alt="A Frigneau LA.jpg" /></p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"> <span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 24pt;"><strong>Voir aussi</strong></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 24pt;"><strong><img id="media-6491960" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/3422651018.jpg" alt="Nobles Voyageursn couverture seule.jpg" /></strong></span></span></p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: center;"> </p><p> </p><p style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"> </span></p><p> </p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlPaul Morand - Roger Nimier : une correspondance...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2015-04-27:56086682015-04-27T16:00:00+02:002015-04-27T16:00:00+02:00 Les éditions Gallimard viennent de publier un recueil de la correspondance...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Gallimard viennent de publier un recueil de la correspondance qu'ont échangé entre 1950 et 1962, <strong>Paul Morand</strong>, l'auteur de <strong><em>L'homme pressé</em></strong>, et <strong>Roger Nimier</strong>, celui du <strong><em>Hussard bleu</em></strong>.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5014480" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3182426879.jpg" alt="Morand_Nimier.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" Ces 485 missives entre Paul Morand et Roger Nimier vont au galop des Hussards : pastiches littéraires, menus gastronomiques, programmes de journées et de nuits fantaisistes, analyse technique des nouveaux bolides, commentaires sur les exploits des rugbymen français et le génie de Joyce ou de Talleyrand. De 1950 au drame de septembre 1962, la connivence et l’admiration s’installent vite entre un «père» qui semble rajeunir et un «fils» qui trouve, aussi, un camarade de jeu. Dans le ton sec à l’humour insolent, c’est le guide du parfait Hussard. </span><br /><span style="font-size: small;">Leur correspondance montre également Nimier au travail, dans la presse puis chez Gallimard. Délaissant son œuvre, il défend un Morand négligé depuis la guerre et une certaine idée de la littérature. Puis il prépare secrètement son retour avec un roman de l’amitié, <em>D’Artagnan amoureux</em>, qui paraîtra un mois après sa mort. Entre-temps, Paul Morand est devenu le quatrième mousquetaire de la bande de Roger Nimier, avec Antoine Blondin et Kléber Haedens, qui sont les fidèles protagonistes de ces lettres. Sans compter bien sûr Jacques Chardonne, surnommé «le Solitaire», avec lequel tous deux correspondent en parallèle. "</span></p></blockquote>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlJacques Laurent ou le Joyce françaistag:archaion.hautetfort.com,2015-01-15:55347172015-01-15T17:17:03+01:002015-01-15T17:17:03+01:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-4849994" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/321722862.png" alt="SL JL.png" /></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlRoland Laudenbach ou l’insolencetag:archaion.hautetfort.com,2014-06-05:53852512014-06-05T17:57:00+02:002014-06-05T17:57:00+02:00 « Un esprit fort qui n’autorise...
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: 'Garamond','serif'; font-size: 16pt;"><img id="media-4584347" style="margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/01/01/2528425409.jpg" alt="RDA00150737.jpg" /></span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">« Un esprit fort qui n’autorise pas les habiles à calomnier l’honneur et les barbares à offenser la civilisation »</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Pol Vandromme</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Mea maxima culpa</em>, je confesse que, au début des merveilleuses années 80 (Mitterand, Reagan & Jean-Paul II), j’étais un étudiant dissipé, qui passait beaucoup plus de temps chez les bouquinistes que dans les amphithéâtres de mon <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Alma Mater</em>. Il est vrai que, au cours de « grands courants de la philosophie », nous devions subir l’indigeste charabia d’un ancien secrétaire de Sartre, qui eut l’unique mérite - involontaire - de me vacciner à tout jamais contre l’imposture aux mille faces. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Je préférais flâner dans diverses librairies, dont Bruxelles était riche alors et où, du premier coup d’œil, je repérais la casaque blanche et vermillon ornée du mythique <em style="mso-bidi-font-style: normal;">LTR</em> dessiné par le peintre Salvat. De mes promenades je ramenais dans ma soupente des trésors intitulés <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Songe de l’Empereur</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Minutes d’un libertin</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Au large du siècle</em>, sans oublier <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Histoire égoïste</em> - les mémoires de Jacques Laurent, auteur d’un pamphlet, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Paul et Jean-Paul</em>, que je ne lus que bien plus tard. Je faisais alors connaissance avec Pol Vandromme et Michel Déon, Gabriel Matzneff et Willy de Spens. Ma joie quand je découvris, sur une étagère haut-perchée, un exemplaire intact du <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Drieu parmi nous </em>de Jean Mabire. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Gavé de scolastique sartrienne à l’Université, je prenais en quelque sorte le maquis – un maquis blanc dont le commandant en chef, lointain, quasi mythique, se nommait Roland Laudenbach, alias Michel Braspart. Dans le joli <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Cahier</em> que LTR publia en 1974 pour ses trente ans, j’appris ce qu’il fallait savoir de cet éditeur inflexible, l’ami de Cocteau et de Genet, l’homme qui brava les interdits de la police de la pensée non seulement en éditant des proscrits (dont certain poète madrilène, un temps collaborateur de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Valeurs actuelles</em>) et des pestiférés comme Morand et Giono, victimes de la vindicte des nouveaux puritains - les amis de Sartre & consorts. J’aimais que Vandromme exaltât chez Laudenbach ce sens de l’amitié : « une amitié sur un mode divinatoire et quasi initiatique » et que l’éditeur en personne, qui fut aussi romancier et scénariste, évoquât « l’amitié qui excuse tout, qui s’exprime soit par fou rire, soit par silence et autorise une connivence aux codes secrets ». </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Une « connivence aux codes secrets » : quel plus beau programme pour un jeune rebelle de vingt ans et des poussières, en bisbille contre son époque et qui se cherchait des aînés qui ne fussent pas des pions ? </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Cette connivence, je l’ai connue, non avec Laudenbach, disparu en 1991 et que je ne rencontrai jamais (même si, dès la fin de mon service militaire, j’avais écrit 40 rue du Bac pour y solliciter un emploi), mais avec Dimitri, le fondateur de L’Age d’Homme, dans divers lieux conspiratifs tels que la cave de la rue Férou, le Café de la Mairie ou son stand de la Foire du Livre. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">J’aimais, et continue d’aimer à la folie ce côté hidalgo, intraitable sur les valeurs, sauvage même, et, je le confesse, ce parfum de conspiration. Cette générosité, dont Gabriel Matzneff témoigne dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Archange aux pieds fourchus</em>, et je ne sais plus qui, qui disait les larmes de Laudenbach à l’annonce du Prix Goncourt décerné à Jacques Laurent pour <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Bêtises…</em> publiées chez Grasset. De même, j’aimais que Laudenbach témoignât pour son confrère Lindon, des éditions de Minuit (celui-ci lui rendit la pareille lors d’un procès pour offenses au chef de l’état). </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Et quel catalogue ! Gripari et Mourlet, Volkoff et Sérant, Héduy et Schoendorffer, Anouilh et Dominique de Roux… Un feu d’artifice. Les libertins du siècle, dont nous sommes aujourd’hui les orphelins. </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Christopher Gérard</span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"> </span></p><p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Publié dans le numéro 14 de <em>Livr'Arbitres</em>, revue littéraire non conformiste <a href="http://livr-arbitres.com/">http://livr-arbitres.com/</a></span></p>
Kurganhttp://fierteseuropeennes.hautetfort.com/about.htmlPour venger A.D.Gtag:fierteseuropeennes.hautetfort.com,2013-10-08:51913112013-10-08T12:05:00+02:002013-10-08T12:05:00+02:00 Venant tout juste de me re-re-re-lire un certain "Pour venger Pépère"...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Venant tout juste de me re-re-re-lire un certain "Pour venger Pépère"<span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">…</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">D'un non moins certain A.D.G<span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">…</span> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Je me suis rendu compte, avec horreur et consternation, que nous n'avions pas encore - ne serait-ce qu'une humble et misérable fois - causé dudit <strong>A.D.G</strong> au sein de ce blog !?!! </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Alors "hop", je répare de ce pas cette hérésie, vous colle (ci-dessous) la bannière (et le lien) menant au blog "Pour venger A.D.G" (tenu par L'association des amis d'A.D.G)<span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">…</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Puis, un peu plus bas encore, trois petits (mais excellents) articles (glanés sur le net) ;</span></span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"> en espérant que tout ceci donnera envie, à ceux et celles qui ne connaissent pas encore "notre hussard du jour" d'en savoir plus<span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">… </span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Mais aussi (et surtout) de se plonger dans ses écrits. </span></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.pourvengeradg.com/" target="_blank"><img id="media-4279451" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/media/01/00/1076092535.png" alt="Association-Amis-dADG.png" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: Verdana; font-size: small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><a href="http://www.pourvengeradg.com/">http://www.pourvengeradg.com/</a></span> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: x-small; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">------------------------------------------------------------------------</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">"J'ai souvent entendu dire que le cancer est une maladie longue et douloureuse. C'est surtout une maladie chiante", disait ADG à Libération il y a un an tout juste. Le "foutu crabe" a finalement eu raison du romancier, dans la nuit de lundi à mardi, à Paris. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Né un 19 décembre </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">(comme Manchette) 1947, ADG était revenu sur la scène littéraire en 2003, avec <em>Kangouroad Movie </em>à "La Noire" (Gallimard), après un silence de près de quinze ans. Les amateurs n'avaient pas oublié ce drôle de type gouailleur, provocateur dans l'âme et le plus politiquement incorrect de tous les auteurs de polars. Reporter à Minute, secrétaire général de rédaction du Rivarol, ami intime de Le Pen et abonné aux fêtes Bleu-Blanc-Rouge, ADG avait "cessé d'être fréquentable" au début des années 80. Auparavant, il avait été l'alter ego de Jean-Patrick Manchette et l'un des principaux artisans du néopolar français. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">C'est Roger Giroux, traducteur de Lawrence Durrell, qui le découvre en 1971 et qui l'incite à publier son premier roman à la Série Noire, <em>la Divine surprise</em>, à quelques semaines d'intervalle avec la sortie du premier Manchette, <em>l'Affaire N'Gustro</em>. L'année suivante, trois romans signés ADG paraissent, toujours en Série Noire : <em>la Marche truque</em>, <em>les Panadeux</em> et <em>la Nuit des grands chiens malades</em>, première incursion dans l'univers rural de Touraine, son pays natal. </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">L'irruption du roman noir dans les humides contrées berrichonnes, où les personnages ne boivent pas du Bourbon mais du Montlouis, lui vaut un succès immédiat. Son style aussi, en héritage direct les Simonin, Blondin, Malet et, naturellement, Céline, fait merveille. L'année suivante, il publie <em>Berry Story</em>, la suite des aventures des croquants Berrichons aux prises avec une communauté hippie. Dans la foulée, il enchaîne avec un de ses probablement meilleurs romans, <em>L'otage est sans pitié</em>, où un directeur de banque se séquestre lui-même pour cambrioler son établissement, et surtout <em>Je suis un roman noir</em>, déambulation d'un auteur de roman policier rattrapé par la noirceur de son univers. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Entre-temps, ADG aura eu le loisir de régler ses comptes avec ses racines dans <em>le Grand Môme</em>, suite explicite du Grand Meaulnes d’Alain Fournier. Il faut dire que le vrai nom d’ADG est Alain Fournier. Une preuve d’humour un peu particulière de ses parents (de gauche) qui conduira le jeune Alain à, en premier lieu, prendre un pseudonyme (Alain Dreux Galloux, initiales ADG), puis à s’engager comme enfant de troupe "pour les emmerder" et enfin au FN. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Durant ces années prolixes, celui qui se définit lui-même comme "un réac pur et dur" se forge une réputation d'infréquentable. Dans les années 80, brouillé avec la plupart de ses amis de gauche, il pousse le bouchon jusqu'à se fâcher aussi avec ses amis d'extrême droite. Après une engueulade homérique avec la quasi-totalité de la rédaction de Minute, il plaque tout et part en Nouvelle-Calédonie en 1981, où il tombe amoureux à la fois du pays et d'une jeune femme du coin. Là, il découvre le Far West. "Il y avait les cow-boys, les Indiens et même le 7e de cavalerie<span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">…</span>". De là-bas, il n'a aucun mal à vendre à son ami Louis Nucéra, alors directeur de collection chez Lattès, un projet de saga de la Nouvelle-Calédonie, <em>le Grand Sud</em>. Dès les premiers événements, il en abandonne l'écriture, après publication d'un premier tome, pour créer un hebdomadaire anti-indépendantiste. Cet organe de presse douteux lui vaut la haine de la moitié de l'île, et ses trois autres romans, pas très bons selon l'auteur lui-même, lui ferment définitivement les portes des maisons d'édition parisiennes. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Colère. Il ne remet les pieds en métropole qu'en 1991. Un divorce douloureux en cours, une dépression épaisse comme un ciel d'hiver en Touraine et, pour finir, le diagnostic d'un cancer. S'il décide de se remettre à écrire, c'est sur un coup de colère. Quand Gallimard célèbre le cinquantenaire de la Série Noire, il est l'un des rares à ne pas avoir été réédité. "Un comble pour un gars qui est toujours resté fidèle à la collection". Il se lance alors dans <em>Kangouroad Movie</em>, périple australien poilant. "J'avais décidé de fabriquer une supercherie : un polar australien que j'aurais découvert et traduit. Une fois le texte publié, j'aurais annoncé que j'en étais l'auteur. Comme ça, pour les emmerder". </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Il y a un an tout juste, ADG parlait de se réacclimater à la France, de réapprendre son écriture. Il parlait d'un prochain roman où il voulait faire mourir son premier héros, Sergueï Djerbitskine, alias Machin : "Je me suis fâché avec l'ami dont je me suis inspiré pour le<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>personnage. Je lui réserve un chien de ma chienne. Pour l'emmerder". Le roman ne verra sans doute jamais le jour, mais la mort d'ADG nous emmerde bien.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><strong>Bruno ICHER</strong>, "Mort d'un emmerdeur".</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><em>Libération</em>, mercredi 03 novembre 2004. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><a href="http://www.aet-association.org/aet/institution/les-aet-qui-ecrivent-ou-qui-ont-ecrit/fiche_alain_fournier.pdf%20"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Source </span></a></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">------------------------------------------------------</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"><img id="media-4279452" style="margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; float: left;" title="" src="http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/media/01/01/4257302566.jpg" alt="ADG-01.jpg" width="121" height="166" />L'insolence des anarchistes de droite.</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong></strong><span style="font-family: Verdana; font-size: 3pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Les anarchistes de droite me semblent la contribution française la plus authentique et la plus talentueuse à une certaine rébellion insolente de l’esprit européen face à la "modernité", autrement dit l’hypocrisie bourgeoise de gauche et de droite. Leur saint patron pourrait être Barbey d’Aurévilly (<em>Les Diaboliques</em>), à moins que ce ne soit Molière (<em>Tartuffe</em>). </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Caractéristique dominante : en politique, ils n’appartiennent jamais à la droite modérée et honnissent les politiciens défenseurs du portefeuille et de la morale. C’est pourquoi l’on rencontre dans leur cohorte indocile des écrivains que l’on pourrait dire de gauche, comme Marcel Aymé, ou qu’il serait impossible d’étiqueter, comme Jean Anouilh. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ils ont en commun un talent railleur et un goût du panache dont témoignent Antoine Blondin (<em>Monsieur Jadis</em>), Roger Nimier (<em>Le Hussard bleu</em>), Jean Dutourd (<em>Les Taxis de la Marne</em>) ou Jean Cau (<em>Croquis de mémoire</em>). A la façon de Georges Bernanos, ils se sont souvent querellés avec leurs maîtres à penser. </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">On les retrouve encore, hautains, farceurs et féroces, derrière la caméra de Georges Lautner (<em>Les Tontons flingueurs</em> ou <em>Le Professionnel</em>), avec les dialogues de Michel Audiard, qui est à lui seul un archétype.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Deux parmi ces anarchistes de la plume ont dominé en leur temps le roman noir. Sous un régime d’épais conformisme, ils firent de leurs romans sombres ou rigolards les ultimes refuges de la liberté de penser. Ces deux-là ont été dans les années 1980 les pères du nouveau polar français. On les a dit enfants de Mai 68. L’un par la main gauche, l’autre par la main droite. Passant au crible le monde hautement immoral dans lequel il leur fallait vivre, ils ont tiré à vue sur les pantins et parfois même sur leur copains.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">À quelques années de distances, tous les deux sont nés un 19 décembre. L’un s’appelait Jean-Patrick Manchette. Il avait commencé comme traducteur de polars américains. Pour l’état civil, l’autre était Alain Fournier, un nom un peu difficile à porter quand on veut faire carrière en littérature. Il choisit donc un pseudonyme qui avait le mérite de la nouveauté : ADG. Ces initiales ne voulaient strictement rien dire, mais elles étaient faciles à mémoriser.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">En 1971, sans se connaître, Manchette et son cadet ADG ont publié leur premier roman dans la Série Noire. Ce fut comme une petite révolution. D’emblée, ils venaient de donner un terrible coup de vieux à tout un pan du polar à la française. Fini les truands corses et les durs de Pigalle. Fini le code de l’honneur à la Gabin. Avec eux, le roman noir se projetait dans les tortueux méandres de la nouvelle République. L’un traitait son affaire sur le mode ténébreux, et l’autre dans un registre ironique. Impossible après eux d’écrire comme avant. On dit qu’ils avaient pris des leçons chez Chandler ou Hammett. Mais ils n’avaient surtout pas oublié de lire Céline, Michel Audiard et peut-être aussi Paul Morand. Ecriture sèche, efficace comme une rafale bien expédiée. Plus riche en trouvailles et en calembours chez ADG, plus aride chez Manchette.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Né en 1942, mort en 1996, Jean-Patrick Manchette publia en 1971 <em>L'affaire N'Gustro</em>, directement inspirée de l'affaire Ben Barka (opposant marocain enlevé et liquidé en 1965 avec la complicité active du pouvoir et des basses polices). Sa connaissance des milieux gauchistes de sa folle jeunesse accoucha d’un tableau véridique et impitoyable. Féministes freudiennes et nymphos, intellos débiles et militants paumés. Une galerie complète des laissés pour compte de Mai 68, auxquels Manchette ajoutait quelques portraits hilarants de révolutionnaires tropicaux. Le personnage le moins antipathique était le tueur, ancien de l’OAS, qui se foutait complètement des fantasmes de ses complices occasionnels. C’était un cynique plutôt fréquentable, mais il n’était pas de taille face aux grands requins qui tiraient les ficelles. Il fut donc dévoré. </span><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ce premier roman, comme tous ceux qu’écrivit Manchette, était d’un pessimisme intégral. Il y démontait la mécanique du monde réel. Derrière le décor, régnaient les trois divinités de l’époque : le fric, le sexe et le pouvoir.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: Verdana; font-size: 9pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Au fil de ses propres polars, ADG montra qu’il était lui aussi un auteur au parfum, appréciant les allusions historiques musclées. Tour cela dans un style bien identifiable, charpenté
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlChargez !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-05-21:50725022013-05-21T16:05:00+02:002013-05-21T16:05:00+02:00 « Tout hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre....
<blockquote><p style="text-align: center;"><span style="font-family: sans-serif; font-size: 13px; line-height: 19.1875px; text-align: left;">« <em>Tout hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre.</em> » </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: sans-serif; font-size: 13px; line-height: 19.1875px; text-align: left;">Antoine-Charles-louis, comte de Lasalle, général de hussards, mort à 34 ans à la bataille de Wagram, en chargeant un carré de grenadiers hongrois à la tête d'un régiment de cavalerie.</span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Perrin publient cette semaine une <strong><em>Histoire de la cavalerie</em></strong> signée par <strong>Frédéric Chauviré</strong>. Docteur en histoire moderne, chargé de cours à l'université de Rennes, Frédéric Chauviré est spécialiste de la guerre et de la cavalerie.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4104770" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/01/1253100618.jpg" alt="Cavalerie.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">" Les livres consacrés au couple homme-cheval sont nombreux mais fort peu s'aventurent jusqu'au coeur du combat. C'est là tout l'intérêt d'une histoire de la cavalerie et de la charge. La cavalerie d'essence "chevaleresque" est l'arme la plus propice au déploiement des mythologies guerrières, que l'on songe au chevalier de François Ier à Marignan, au panache blanc d'Henri IV à Ivry, à la grande charge des 12000 cavaliers de Murat à Eylau ou aux cavaliers polonais lançant leur montures contre les panzers d'Hitler. </span><br /><span style="font-size: small;">Démêlant l'écheveau des représentations et des imaginations, l'auteur saisi et explique ce moment paroxystique des batailles dans toute sa complexité et donne à comprendre le rôle effectivement joué par la cavalerie sur les champs de bataille de l'antiquité à la Seconde Guerre mondiale. A travers les portraits de cavaliers flamboyant et le récit vivant des plus grandes charges de l'histoire, il remet en cause l'image d'une arme archaïque, que l'évolution de l'art militaire aurait relégué dans une position secondaire. "</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlUne littérature influencée par Maurras ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-12-07:49199492012-12-07T16:03:00+01:002012-12-07T16:03:00+01:00 Les Presses universitaires du Septentrion viennent de publier Maurassisme...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les Presses universitaires du Septentrion viennent de publier <em><strong>Maurassisme et littérature</strong></em>, un ouvrage collectif, dirigé par <strong>Michel Leymarie</strong>, <strong>Olivier Dard</strong> et <strong>Jeanyves Guérin</strong> et et dont les contributions sont issues des travaux d'un colloque universitaire. Spécialiste de l'histoire politique contemporaine et en particulier des droites radicales, </span><span style="font-size: small;">Olivier Dard est , en particulier, l'auteur d'un biographie de <em><strong>Bertrand de Jouvenel</strong></em> (Perrin, 2008) et d'une étude sur l'OAS, <strong><em>Voyage au coeur de l'OAS</em></strong> (Perrin, 2005), réédité en collection de poche.</span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3870238" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/02/418049820.gif" alt="Maurassisme et littérature.gif" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Les rapports entre nationalisme, littérature et, plus généralement, esthétique sont au coeur des contributions de ce volume intitulé « Maurrassisme et littérature ». Celui-ci est le quatrième de la série « L'Action française. Culture, société, politique », qui se propose de prendre, au-delà de Maurras dont le magistère intellectuel est indéniable, la mesure d'un pôle idéologique, politique et culturel important dans la France du premier XX<sup>e</sup> siècle. Il conserve un trait spécifique qui caractérise ce cycle : la dimension interdisciplinaire. Comme son principal objet est la sphère littéraire, les groupes et les personnalités, - de</span><span style="font-size: small;"> Mistral, Lemaitre, Claudel, Bernanos aux Hussards… -, les institutions, les revues, ce sont donc d'abord des historiens ainsi que des historiens ou théoriciens de la littérature qui sont sollicités. La doctrine de Maurras en matière littéraire, les rapports entre les ordres politique et esthétique, les réceptions favorables, réservées, voire hostiles aux oeuvres des maurrassiens sont ici étudiées."</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLire Philippe Muray !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-11-16:48967962012-11-16T16:15:00+01:002012-11-16T16:15:00+01:00 « Une histoire de la littérature en fonction des consensus qu’elle...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">«<em>Une histoire de la littérature en fonction des consensus qu’elle désespère à travers les âges serait à faire. On y croiserait les niaiseries de chevalerie (le kitsch du xvi<sup>e</sup> siècle, ce que lisaient les midinettes de l’époque) mises à mal par Cervantès, ou encore l’obscénité sulpicienne parvenue à son plus haut degré et démolie par Sade. On y trouverait Molière en train d’affliger le parti dévot. Et aujourd’hui quoi ? Quelles images “fédérantes” et intimidantes ? Notre Télébazar de la charité, probablement, avec sa légitimité quotidiennement renouvelée par l’audimat. Notre parti dévot à nous</em>. » Philippe Muray</span></p></blockquote><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier, sous la direction d'<strong>Alain Cresciucci</strong>, un ouvrage collectif intitulé <strong><em>Lire Philippe Muray</em></strong>. Alain Cresciucci, spécialiste de la littérature contemporaine est l'auteur d'une biographie d'Antoine Blondin, ainsi que de l'essai intitulé <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2011/03/11/les-desenchantes.html"><strong><em>Les désenchantés</em></strong></a> (Fayard, 2011), consacré aux Hussards, Nimier, Laurent, Blondin et Déon.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3836194" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/994251199.jpg" alt="Lire Philippe Muray.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Philippe Muray (1945-2006), partout cité sur Internet, court, désormais, le grand risque d'être réduit à une caricature de pamphlétaire ou comique Bobo. D’où l’urgence de rétablir la vérité à son sujet : loin de se revendiquer comme critique, Muray s’est, au contraire, essayé au roman. Parce que seul le roman se saisit de la réalité vivante. Problème : le monde avait changé, la « réalité » même n’était plus qu’une fiction. Usant de divers registres, armé de connaissances jusqu'au cou, il avoue multiplier les angles de vue pour tenter de circonscrire la véritable nature de notre monde : un monde bien loin de Balzac, avec ses agents d'ambiance, ses techniciennes de surface, son obsession de la fête et surtout du Bien. C'est l'histoire du "roman" murayien que raconte Lire Muray à l'aune de son expérience picturale (La Gloire de Rubens), de sa saisie de l'Histoire entre Hegel et Braudel (Le dix-neuvième siècle à travers les âges), de son rejet de la "comédie" du monde partagée avec Céline, Baudelaire et Balzac, sans oublier sa fascination pour le phénomène d' « indifférenciation » née de la désacralisation (Entretiens avec René Girard) qui dissimule une violence sans précédent. La place de Muray dans le "débat" ou plutôt le "non débat intellectuel", l'aspect très particulier de son esprit satirique, toujours épris d'authenticité, sans oublier un glossaire de ses "concepts" phares achèveront d'éclairer le lecteur sur le "code" d'interprétation à donner à son langage et à son discours."</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlCahier Nimier aux éditions de L'Hernetag:euro-synergies.hautetfort.com,2012-10-03:48519072012-10-03T00:05:00+02:002012-10-03T00:05:00+02:00 Vient de paraître: Cahier Nimier aux éditions de L'Herne ...
<div class="date-posts"><div class="post-outer"><div class="post hentry"><h3 class="post-title entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #c0c0c0; font-size: large;">Vient de paraître:</span></h3><h3 class="post-title entry-title"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;"><em>Cahier Nimier</em> aux éditions de L'Herne </span></h3><div class="post-header"> </div><div id="post-body-4541348244642661098" class="post-body entry-content"><div class="separator" style="text-align: center; clear: both;"><a style="margin-bottom: 1em; float: left; clear: left; margin-right: 1em;" href="http://www.amazon.fr/gp/product/2851971689/ref=as_li_qf_sp_asin_tl?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851971689"><img src="http://1.bp.blogspot.com/-eMCwc-_JL5g/UGgTs_qXtsI/AAAAAAAAFLQ/xfsoC-rsCuk/s640/NIMIER+L%27Herne+2012.jpg" alt="" width="488" height="640" border="0" /></a></div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: right;"><strong></strong> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><strong>A partir de 1956, Roger Nimier entre en A partir de 1956, Roger Nimier entre en correspondance avec Céline en tant que conseiller éditorial pour la maison Gallimard. Les liens avec le reclus de Meudon ne cesseront de se resserrer. Au sommaire de ce 99è Cahier, plusieurs articles consacrés à Céline : Frédéric Vitoux <span class="st">«<em> </em></span>Le fantôme de Nimier à Meudon<span class="st"><span class="st"> »</span></span>, les textes de Roger Nimier <span class="st">«<em> </em></span>Donnez à Céline le Prix Nobel !<span class="st"> »</span>, <span class="st">«<em> </em></span>Céline<span class="st"> »</span> (<em>Bulletin de la NRF</em>), des textes de Marcel Aymé et Marc Henrez et enfin une correspondance inédite Céline-Nimier. Consultez le sommaire complet <a href="http://www.editionsdelherne.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=354:cahier-nimier&Itemid=31" target="_blank"><span style="color: #c0c0c0;">ici</span></a>.</strong></span></div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"><a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2851971689/ref=as_li_qf_sp_asin_tl?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851971689" target="_blank"><span style="color: #ffcc99;"><em>Roger Nimier</em></span></a>, L'Herne, 384 pages, 39 €, 2012.</span></strong></span></div><div style="text-align: left;"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Commande possible sur <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2851971689/ref=as_li_qf_sp_asin_tl?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851971689" target="_blank"><span style="color: #ffcc99;">Amazon.fr</span></a>.</span></strong></span></div><div style="text-align: justify;"><br /><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Cinquante ans après, si déconcertant qu’ait été ce destin, le public et la critique n’en ont pas fini avec Roger Nimier. L’attestent son oeuvre au format de poche et plusieurs essais récents. Aucun livre, pourtant, ne met pleinement sous les yeux cette expérience singulière, vécue entre les années 1940 et 1960. Ce Cahier veut combler ce manque.</em></span></strong></div><div style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em> </em></span></strong></div><div style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Il ambitionne ainsi de tenir le rôle de passeur auprès du lecteur actuel.</em></span></strong></div><strong></strong><div style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>En 1948, Roger Nimier s’impose à l’âge de vingt-trois ans avec son premier roman, <em>Les Épées</em>. S’attaquant sans tarder à l’ordre intellectuel et moral instauré après la Libération, il se livre à des provocations qui lui valent bientôt des ennemis et une réputation de factieux. Mauriac, Julien Green et Marcel Aymé n’en désignent pas moins <em>Le Hussard bleu</em> en 1950 pour le Goncourt, avant que la revue de Jean-Paul Sartre fasse de ce roman l’emblème d’un groupe littéraire. Cinq autres titres ont déjà paru quand le hussard annonce en 1953 qu’il abandonne le roman pour longtemps. Rupture de ce silence, D’Artagnan amoureux présage à l’automne 1962 un retour, quand survient l’accident mortel.</em></span></strong></div><div style="text-align: justify;"><strong></strong> </div><div style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Lancée à la face d’une époque jugée décevante, l’exigence de style qui caractérise Roger Nimier s’est exercée dès le début à la fois dans le roman, la chronique et la critique. Mais elle a aussi conduit l’écrivain à jouer un personnage. Ce Cahier en esquisse donc la mise en scène, avant de s’attacher successivement aux trois volets de l’oeuvre.</em></span></strong></div><strong></strong><div style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Entretien, journal poème, correspondances et autres formes, un matériau varié tente de rendre cette multiplicité à travers le temps.</em></span></strong></div><strong></strong><div style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Tout au long de ce volume, afin de restituer l’écrivain dans sa diversité, documents originaux et témoignages entrent dans une polyphonie de points de vue. Celle-ci s’oppose délibérément à une vision dont la cohérence serait dictée par la volonté de prouver, ou inspirée par le seul souci d’admirer.</em></span></strong></div><strong></strong><div style="text-align: justify;"><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Si l’oeuvre compte une quinzaine de volumes, ce Cahier étend la connaissance de l’auteur en rendant accessibles d’importants écrits encore dispersés, ou totalement inédits.</em></span></strong><br /><strong></strong></div><div style="text-align: justify;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Pour l’interprétation, il apporte les analyses actuelles de critiques et d’écrivains, sans exclure la reprise d’articles significatifs ou fondateurs.</em></span></strong></div><div style="text-align: justify;"><strong></strong><br /><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: medium;"><em>Ainsi se développe une réponse à la question que posent une oeuvre et une figure qui résistent incontestablement au temps. Ainsi surtout peut naître, on l’espère, la tentation de relire Roger Nimier, ou de le découvrir enfin.</em></span></strong></div><strong></strong><br /><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;"><a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2851971689/ref=as_li_qf_sp_asin_tl?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851971689" target="_blank"><span style="color: #ffcc99;"><em>Roger Nimier</em></span></a>, L'Herne, 384 pages, 39 €, 2012.</span></strong></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: medium;">Commande possible sur <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2851971689/ref=as_li_qf_sp_asin_tl?ie=UTF8&tag=entreguilleme-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2851971689" target="_blank"><span style="color: #ffcc99;">Amazon.fr</span></a>.</span></strong></span></div><div style="clear: both;"> </div></div></div></div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlUn siècle au galop !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-12-10:39010382011-12-10T16:15:00+01:002011-12-10T16:15:00+01:00 Les éditions du Rocher ont publié en début d'année 2011 le journal de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions du Rocher ont publié en début d'année 2011 le journal de <strong>Christian Millau</strong> intitulé <strong><em>Journal impoli - Un siècle au galop 2011-1928</em></strong>. Journaliste, critique gastronomique, romancier, incarnation d'une droite plus éprise de vie et d'action que de théorie, Christian Millau nous livre un journal écrit d'une plume alerte où les souvenirs du siècle écoulé s'entrechoquent. A déguster au coin du feu...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3333725" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/223758681.jpg" alt="Journal impoli.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"C'est le Journal d'un jeune hussard de quatre fois vingt ans qui revit sa vie au galop. C'est le grand balayage, d'humeur et d'humour, d'irrévérence et de flamme, d'émotion et de colère d'un siècle tumultueux qui palpite sous la plume d'un écrivain libre de toutes entraves.</span><br /><br /><span style="font-size: small;">Glanés de 2011 à 1928, des souvenirs, des rencontres, qui étonnent, passionnent, serrent le coeur ou font éclater de rire. Nimier et Aymé, Morand et Céline, Vialatte et Blondin, Mauriac et Léautaud, Cendrars et Desproges, Hemingway et Orson Welles. Hitler à son balcon, Churchill avec la Callas, l'abbé Pierre au Crazy Horse... Alger sous la mitraille, les grands procès de l'OAS, le goulag de la Mer Blanche, l'été 1940... Les travelos de Singapour, les coupeurs de têtes d'Amazonie... La grande Histoire et la petite filent au galop du siècle."</span><br /><br /></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlL'humeur vagabonde...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-11-26:38801962011-11-26T16:23:00+01:002011-11-26T16:23:00+01:00 Les éditions de La Table ronde rééditent dans leur collection de poche, La...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions de La Table ronde rééditent dans leur collection de poche, La petite vermillon, le roman d'<strong>Antoine Blondin</strong> intitulé<strong><em> L'humeur vagabonde</em></strong>. Antoine Blondin a fait partie, avec Jacques Laurent, Michel Déon et Roger Nimier de ce groupe d'écrivains que le critique littéraire de gauche Bernard Franck a nommé les Hussards. </span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3307676" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/02/1229760587.gif" alt="L'humeur vagabonde.gif" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span class="texte" style="font-size: small;">"«Après la Seconde Guerre mondiale, les trains recommencèrent à rouler. On rétablit le tortillard qui reliait notre village à la préfecture.» <br />Benoît Laborie quitte femme et enfants pour tenter fortune à Paris. Rastignac triste, il s'égare dans le cimetière du Père-Lachaise. Quand il revient au pays, sa mère le prend pour un amant de sa femme et tue l'épouse supposée infidèle. Parce qu'il dégage un parfum de crime, la capitale s'offre à lui. Pas pour longtemps. Un nouveau caprice du Tout-Paris, et il est rejeté. <br /><em>L'humeur vagabonde</em> est une fable comique et triste, une petite musique aigre-douce au ton inimitable."</span><br /><br /></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLes désenchantés...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-03-12:31394392011-03-12T16:45:00+01:002011-03-12T16:45:00+01:00 Pour ceux qui ont aimé Le hussard bleu , Les corps tranquilles ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour ceux qui ont aimé <strong><em>Le hussard bleu</em></strong>, <strong><em>Les corps tranquilles</em></strong>, <strong><em>L'Europe buissonnière </em></strong>ou <strong><em>Les poneys sauvages</em></strong>, nous signalons la parution aux éditions Fayard de l'essai d'<strong>Alain Cresciucci</strong>, <em><strong>Les Désenchantés</strong></em> consacré à <strong>Roger Nimier</strong>, <strong>Jacques Laurent</strong>, <strong>Antoine Blondin</strong> et <strong>Michel Déon</strong>, les quatre hussards des années 50-60. <strong>Alain Cresciucci</strong> est l'auteur d'une biographie de Blondin et de plusieurs études sur Céline.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2933166" style="margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/3107289701.jpg" alt="Les désenchantés.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Fin 1952, un jeune critique des Temps modernes, Bernard Frank, qualifie trois jeunes romanciers - Nimier, Laurent et Blondin - de "Hussards". Ils sont accusés d´être les porte-parole des écrivains bannis par le CNE à la Libération et de servir les intérêts de la vieille littérature bourgeoise défendue par les "Grognards". Contre la caporalisation de la littérature et la théorie de l´engagement, contre le roman réduit au document, contre Sartre et l´existentialisme, ces jeunes écrivains - tous de sensibilité droitière, parfois anciens de la jeunesse d´Action française - prônent un retour au romanesque qu´ils souhaitent dépris de tout propos militant et de toute prétention didactique. Proches de la revue et des éditions de La Table Ronde, ils participent au renouveau de la presse culturelle (Opera, Carrefour, La Parisienne, Arts) et inventent un intellectuel indifférent aux hiérarchies, s´occupant aussi bien de littérature que de cinéma, d´actualité que de sport. Au milieu des années 50 on leur adjoint Michel Déon et, à la manière des mousquetaires de Dumas, les trois Hussards deviennent quatre. Leur désinvolture et leur insolence les font incarner, pour la presse de gauche, la nouvelle droite littéraire. En fait, ils expriment un mal de vivre élégant, celui d´une génération à qui la guerre a volé sa jeunesse, et qui peut prendre aussi bien les allures d´une dolce vita que du désenchantement le plus profond. A la fin des années 50, ces jeunes héros accusent la fatigue d´une existence qui n´était pas de tout repos. Et la mort de Nimier, en septembre 1962, marque la fin symbolique de l´aventure."</span></p></blockquote>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDuellistes !tag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-08-02:28386192010-08-02T16:38:00+02:002010-08-02T16:38:00+02:00 " Vous devez chercher votre ennemi, vous devez faire votre guerre,...
<blockquote> <p> "<em>Vous devez chercher votre ennemi, vous devez faire votre guerre, pour vos pensées !</em>" Friedrich Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra)</p> </blockquote> <p><strong><em>Duellistes</em></strong> : un film sublime et d'une beauté à couper le souffle !... C'est, avec <em><strong>Blade runner</strong></em>, le chef d'oeuvre de <strong>Ridley Scott</strong>. Disponible en DVD et facilement trouvable, il est à voir absolument !...</p> <div style="text-align: center;"><img id="media-2573102" style="margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/00/626622697.jpg" alt="Duellistes.jpg" /></div> <blockquote> <div style="text-align: justify;">"1800, en France… À cause d’une querelle futile dont l’origine deviendra avec le temps de plus en plus imprécise, deux officiers de l’armée napoléonienne, D’Hubert et Féraud (Keith Carradine et Harvey Keitel), vont s’affronter en duel à plusieurs reprises durant plus de quinze ans…<br /> <br /> Après avoir fourbi ses armes dans le domaine de la publicité, le réalisateur britannique Ridley Scott désirait ardemment faire ses preuves au cinéma. Sa deuxième tentative de convaincre un studio de financer un long métrage fut la bonne, même si on ne lui alloua qu’un budget minime et un temps de tournage restreint. Adapté du roman de Joseph Conrad, Le Duel, inspiré d’une histoire vraie, Les Duellistes fut tourné en Dordogne, sur les lieux mêmes de la véritable intrigue. Ridley Scott, épaulé par le chef opérateur Frank Tidy, s’est appliqué à créer une image d’une exquise beauté, jouant avec la lumière (à la manière de Stanley Kubrick dans Barry Lindon), afin de donner constamment au spectateur la sensation d’entrer dans un tableau (ce qui valut au cinéaste son surnom de Rembrandt du cinéma). Pour interpréter les deux hussards exaltés par un sens de l’honneur démesuré, Paramount avait imposé à Ridley Scott deux stars montantes de l’époque : Harvey Keitel et Keith Carradine. Devenu culte aujourd’hui, Les Duellistes a remporté le Prix du Jury à la première œuvre au festival de Cannes en 1977."</div> </blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlRoger Nimier, l'ussare blu delle lettere francesitag:euro-synergies.hautetfort.com,2009-12-09:24938702009-12-09T00:15:00+01:002009-12-09T00:15:00+01:00 Roberto Alfatti Appetiti...
<h3 class="post-title entry-title"><a href="http://robertoalfattiappetiti.blogspot.com/2006/12/roger-nimier-lussaro-blu-delle-lettere.html"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><img src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/719907375.png" alt="Nimier-09bf6(1).png" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-2136619" name="media-2136619" /><span style="color: #99ccff;">Roberto Alfatti Appetiti</span></span></span></a></h3> <h3 class="post-title entry-title"><a href="http://robertoalfattiappetiti.blogspot.com/"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><span style="color: #99ccff;">Http://robertoalfattiappetiti.blogspot.com/</span></span></span></a></h3> <h3 class="post-title entry-title"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial black,avant garde;"><span style="color: #99ccff;">Roger Nimier, l’ussaro blu delle lettere francesi</span></span></span></h3> <div class="post-header-line-1"></div> <div class="post-body entry-content"> <div style="text-align: left;"><span style="color: #99ccff;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong>Dal mensile <em>Area</em>, maggio 2003</strong></span></span></span></div> <div align="center"><strong><span style="color: #99ccff;"><br /></span></strong></div> <div align="justify"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Pochi mesi prima dell’incidente stradale del 28 settembre 1962, in cui perse tragicamente la vita, Roger Nimier, in una conversazione con François Billetdoux, disse di aver deciso di diventare scrittore per «esplorare il cuore femminile». Si trattava di una confessione sincera, un po’ spavalda, un po’ autoironica, ma anche di una mezza verità, di un elegante modo per schernirsi. L’affermazione, se da una parte serviva ad alimentare la fama di playboy impenitente, dall’altra gli era utile a dissimulare l’ardente impegno culturale che lo aveva spinto, giovanissimo, a scendere nell’arena delle lettere.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Nimier, parigino di Neuilly-sur-seine, «cattolico bretone», come amava presentarsi con una punta di vanità, discendente dell’antica casata dei conti de la Perrière, sentiva l’esigenza di dover recuperare il tempo perso, avvertiva come una imperdonabile colpa l’essere nato “soltanto” il 31 ottobre 1925, troppo tardi per essere vicino ai confrères collabos, ai vinti, agli ultras maudit, a coloro che in virtù della loro militanza nella collaborazione vennero poi sistematicamente emarginati dal mondo letterario. D’indole impetuosa, animato da un intransigente furore iconoclasta, Roger Nimier si gettò a capofitto nella vita, scegliendo di stare dalla parte sbagliata, quella che aveva appena perso, senza alcuna possibilità di rivincita, la sua battaglia. Di simpatie monarchiche, si era formato leggendo l’Action Française. Nel 1945, mentre la Francia era ancora in festa per la Liberazione, non ancora ventenne, corse ad arruolarsi nel 2° Reggimento Ussari e venne spedito di gran carriera negli Alti Pirenei. L’esilio durò meno di un anno, perché troppo forte era il richiamo della tenzone e, smobilitato, tornò a Parigi. L’unico agone praticabile rimaneva quello letterario, ben più vivace di quello ristagnante e compromissorio della politica. Al riguardo, Paul Morand non mancò mai di mettere in guardia il suo giovane amico: «Niente politica, perché tutto è perduto. Stattene tranquillo». Ma Nimier non era un tipo tranquillo, per lui «un uomo senza progetti è il nemico del genere umano».</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">A soli ventitré anni esordì presso Gallimard con il suo primo romanzo, Le spade, recentemente pubblicato in Italia, nella traduzione del curatore Massimo Raffaelli, grazie ad una piccola casa editrice padovana, Meridiano Zero. Il libro rappresentò un atto di sfida, una vera e propria dichiarazione di guerra ad un mondo culturale, quale quello francese del secondo dopoguerra, egemonizzato dalla sinistra, intento a tessere le lodi della Resistenza e ad esaltarne la superiorità etico-morale nel nome dell’incarnazione d’ideali indiscutibili. E non poteva esserci un’opera più aggressiva, sfrontata e controcorrente di Le spade, esatta antitesi del modello politicamente dominante di una letteratura ispirata dal dogma della responsabilità sociale dello scrittore. La storia, ambientata nella tumultuosa Parigi di quegli anni, è in buona parte autobiografica. La scrittura è asciutta e apparentemente trascurata, ma nello stesso tempo avvincente, ruvida nella sua sincerità, esplicita, veloce, cinematografica. Soprattutto è gettata sulla carta come una rapsodia, senza mediazioni stilistiche. E’ un lungo delirio nel quale il narratore non si preoccupa di analizzare gli avvenimenti che si susseguono, a coglierne qualche dettaglio, come se i fatti non dipendessero dalla sua stessa volontà e tutto fosse frutto di un copione già assegnato al protagonista, di una scelta già fatta. François Sanders si presenta nelle prime pagine come un ragazzino sensibile e annoiato, la cui attività principale consiste nell’annotare su un diario una minuziosa contabilità del suo onanismo. Vive un rapporto d’amore platonico, pur se progressivamente più sensuale, con la sorella Claude, che nella sottile e delicata ambiguità ricorda le vicende dei cugini René e Florence nel romanzo La ruota del tempo di Robert Brasillach (Edizioni Sette colori). Anche qui si avverte il timore del protagonista nei confronti di una maturità che sembra incombere come una minaccia, attirando su di sé la corruzione dell’ambiente esterno e determinando un fatale allontanamento dall’ideale di purezza insito nella gioventù e la fine della naturale complicità tra i due ragazzi. François inizialmente è attratto dalla Resistenza, ma rimane presto deluso dalla meschinità dei suoi compagni, che lo tradiscono e lui tradirà a sua volta. Il suo sguardo si rivolge altrove: «Nel ’44, Vichy mi rompe più che mai, ma i nazisti mi appassionano. Ho intuito la grandezza della catastrofe tedesca e gli ultimi sforzi del suo genio. Al confronto, i movimenti di resistenza mi parevano meritassero un semplice paragrafo nei manuali di storia. Vedevo in anticipo questo piccolo paragrafo, bianco e gelido, noto appena ai bravi allievi […] Non dubitavo della vittoria dei rossi. Loro portavano con sé la verità della storia – noi avremmo avuto la verità dei vinti, tanto più inebriante. In massa sentivo il nostro popolo rifluire verso i vincitori. E vedevo gli altri, i resistenti di giugno accoglierne le luride truppe a braccia aperte, adularle, adorarle». In una Parigi festante, «che scoppia di stupidità», uccide a caso tra la folla un ebreo, «solo per togliersi un capriccio», per eliminare quello che ritiene un «simbolo della nuova Francia, che mangerà a sazietà, lascerà cartacce sull’erba della domenica […] dunque, ho sparato su un simbolo […] Mi sono sottomesso all’ispirazione, ho sparato, ho sentito il dolce rinculo del calcio sulla spalla. Senza dubbio ho sussurrato: Uno di meno. Perché la buona educazione, che conta, dimostra che si può uccidere la gente senza essere comunque dei bruti». Passa tra le file della Milizia, insieme a «figli di papà in rotta con l’ideale, vecchi fascisti tubercolosi, bretoni amatori della Vandea e qualche pregiudicato – il sale della terra, come si dice». Sanders si trova più a suo agio con i duri. Forgia lui stesso un modo di chiamare Pétain, «vecchio culattone […] espressione che ha spopolato e di cui penso che la Milizia mi sia debitrice». La sua adesione al collaborazionismo è estetica, più che politica, è la sua personale reazione di fronte ad «un paese sprofondato nel disonore e con la vocazione al tradimento». «Più l’apocalisse si avvicinava alla Germania più essa diventava la mia patria […] la Germania, nel ’44, è stata il gran luogo di raduno dei desperados d’Europa. Tutta l’ebbrezza di una disfatta clamorosa e meritata si è presentata davanti a noi. I rossi non erano cattivi. Avevano l’innocenza pronta all’uso e tante altre cose. Noi li ammazzavamo e il buon Dio li accoglieva in paradiso. Mentre noialtri, il nostro Dio dei vinti ci offriva un altro piedistallo. Le notizie arrivavano dai quattro angoli del globo. Le disfatte si ammucchiavano davanti a noi per innalzarci, noi che mai avevamo goduto della vittoria».</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Come scrive lo scrittore Eraldo Affinati nella prefazione all’edizione italiana, il collaborazionismo di Sanders-Nimier, che ne avrebbe segnato irrimediabilmente la vita come «un’indelebile cicatrice», consisteva soprattutto in una «faccenda di onore e giacche inamidate, fedeltà e sigarette, colpi sferrati a vuoto verso un nemico nascosto dove meno te l’aspetti». La scelta di arruolarsi era stata compiuta perché «non era facile avere vent’anni nel 1945». Affinati cita l’annotazione che Pierre Drieu La Rochelle aveva apposto sul suo diario: «ho collaborato per non essere altrove, nel gregge che trasudava odio e paura». Stato d’animo, più che motivazione razionale, che si adatta alla perfezione alla «rivolta solitaria» di Sanders, «giovane perduto» che «accarezza la Lüger nella tasca dei pantaloni», avuta da un ufficiale delle SS in cambio «di una boccetta di profumo». Se a Sanders non rimaneva altro che brandire la rivoltella, a Nimier non restava che impugnare la penna, anzi “la spada”. Nel romanzo scrive: «Ho sempre pensato che il mondo racchiuda un gran numero di spade segrete, e che ognuna sia puntata verso un petto […] e tutte quelle spade cercano in effetti un fodero di carne». Provocatorio ed irriverente com’era, dopo la pubblicazione del libro, indossò una piccola spilla a forma di spada e, per essere sicuro degli effetti delle sue insolenze, per irritare ancor di più i resistenti, lui, che era nato nel 1925 ed era ancora un giovane studente del liceo Pasteur negli anni dell’occupazione tedesca, pronunciava con noncuranza frasi come questa: «quando ero nelle Waffen SS…».</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Quando lo scrittore Marcel Jouhandeau lesse il romanzo, raccontò che «fu come aver ricevuto uno schiaffo di gloria, di luce». Ed infatti Le spade riscosse un grande successo ed impose il giovane Nimier all’attenzione del mondo letterario parigino. Successo che si ripeté due anni dopo, con L’ussaro blu, romanzo che gli fece sfiorare la vittoria del prestigioso Prix Goncourt.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">In pochi anni Nimier “sfoderò” un libro dietro l’altro, tra cui: Il grande di Spagna (1950, dedicato a Georges Bernanos), Perfido (1950), Bambini tristi (1951, tradotto da Alfredo Cattabiani venne pubblicato in Italia nel 1964 per le Edizioni dell’Albero), Storia di un amore (1953, l’edizione italiana, sempre a cura di Longanesi, è del 1962) e, dopo un lungo periodo di inattività («una specie di voto», disse a François Billetdoux), D’Artagnan innamorato ovvero cinque anni prima (l’omaggio a Dumas era ormai in tipografia quando Nimier morì tragicamente e l’opera uscì postuma, pochi mesi dopo la sua morte, mentre in Italia Longanesi la pubblicò nel 1964).</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Nimier non si limitò ad esercitare il mestiere di narratore, come direttore editoriale di Gallimard si sentiva in dovere di lottare per riabilitare chi non c’era più, chi non era sopravvissuto, perché era morto o perché, per aver condiviso le sue stesse idee, era stato rimosso, esiliato in un limbo letterario.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Giuseppe Scaraffia, tra i pochi conoscitori italiani di Nimier, ha scritto che «indifferente all’ostracismo della sinistra, rintracciò la sua parentela dispersa dalle epurazioni letterarie». Pubblicò autori dimenticati, come Morand, lo stesso Jouhandeau e Céline, di cui divenne consigliere ed amico, sino ad essere tra i pochi intimi cui fu concesso di accompagnarne le esequie.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Nimier fu anche un brillante critico e polemista, dalle colonne de Opéra, La Table Ronde, La Parisienne e Arts, uno dei più prestigiosi settimanali culturali dell’epoca, e un convincente sceneggiatore cinematografico (firmò, tra l’altro, uno dei tre episodi del film I vinti di Michelangelo Antonioni e, insieme all’amico Louis Malle, Ascensore per il patibolo).</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Ma soprattutto fu l’animatore e il capofila di un battaglione di scrittori-intellettuali (tra i quali Jacques Laurent, Michel Déon e Antoine Blondin) che si opponeva aspramente a chi spadroneggiava nel mondo culturale e nelle case editrici, di una vera e propria “fronda” che rifiutava il romanzo esistenzialista, il settarismo e il moralismo del detestato engagement culturale francese, dominato dalla ingombrante presenza di due maître a penser come Sartre e Camus. Fu Bernard Frank, giovane giornalista che in seguito diventerà un affermato opinionista al Nouvel Observateur, a definirli per la prima volta “gli ussari”, in un articolo, Hussard e grognard, pubblicato nel dicembre 1952 su Les Temps modernes, la rivista-partito di Sartre, non pensando di battezzare così una scuola letteraria. Il termine voleva esprimere la loro vivacità, la combattività e persino l’abbigliamento, austero, quasi militare, del leader carismatico del gruppo, Nimier. La loro scrittura disinvolta era tesa a demolire la pretenziosità e la pesantezza dei letterati impegnati. Nelle loro opere gli ussari esprimevano un dichiarato rifiuto del mito della Resistenza e della sua ideologia. Atteggiamento, questo, che gli valse la fama subito di “fascisti”. Didier Sénécal, nel suo Roger Nimier à la tete des hussards (Lire, mars 1999), spiega: «Per il capo incontrastato degli ussari l’obiettivo è semplice: scandalizzare i benpensanti di sinistra e le tre principali componenti di quella intellighentia: gli stalinisti, i sartriani e i lettori de Le Monde. Il suo impegno è quello di rimettere in sella i grandi epurati della liberazione. Gli innocenti, come Jean Giono o Marcel Aymé, ma anche i colpevoli, come Jouhandeau, Chardonne e Céline».<br /> A 37 anni Nimier aveva già raccolto una ricca collezione di nemici. Del resto possedeva tutte le qualità per attirare l’invidia di colleghi ed avversari: era bello, centottantaquattro centimetri di fascino e di muscoli coltivati con la pratica del rugby e della boxe («sono attratto dal sudore e dal sangue, dalla gratuità della cosa. E potermi battere realmente mi sembra stupendo»), era borghese e voluttuosamente mondano, sempre impeccabilmente curato ed elegante, distaccato e ostentatamente cinico, come a segnare ogni volta un preciso quanto invalicabile confine tra lui e il mondo.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Amava girare a bordo delle sue luccicanti auto sportive, con la capote vezzosamente abbassata anche in pieno inverno e un bagaglio essenziale sempre a portata di mano: un pigiama, un rasoio e i volumi del Littré, il più raffinato dizionario di francese. Morand, che pure ne condivideva la passione per le auto di grandi cilindrata, gli ripeteva spesso: «Ti rimprovereranno la Jaguar per tutta la vita, il che è ottimo. Dimenticheranno perfino la tua bellezza e il tuo talento, ma la Jaguar mai».</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">E fu proprio la sua ultima fuoriserie a tradirlo, in una sera d’autunno. Nonostante l’approssimarsi dell’oscurità, uscendo da Parigi sulla sua Aston Martin DB4, lanciata «a plus de 150 à l’heure», si schiantò contro il parapetto di un ponte del raccordo ovest di Parigi. Nel necrologio che gli dedicò due giorni dopo il Journal du dimanche l’articolista si sentì in dovere di ricordare che lo scrittore «aveva avuto una Jaguar e una Delahaye» e di sottolineare come «le sue vetture erano i suoi giochi preferiti e ne scriveva lungamente nelle sue opere». Infine ricordò che «in uno dei suoi libri aveva già descritto un incidente d’auto mortale». Nel romanzo Bambini tristi, infatti, il suo alter ego, Olivier Malentraide, trova la morte in una circostanza singolarmente analoga: «Olivier spinse la macchina ai 130, passando semafori rossi, evitando al pelo i camion ed i ciclisti. Dopo aver corso per qualche minuto a quella velocità, trovò quel che era venuto a cercare in un grande cantiere dove avevano scavato delle buche profonde…». Accanto a Nimier morì la bellia scrittrice Suzy Durupt, 27 anni, che con lo pseudonimo di Sunsiaré de Larcòn aveva pubblicato con Gallimard, grazie a Nimier, il suo primo ed unico romanzo. «Ha sedotto la morte come le ha sedotte tutte» scrisse Morand.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Ed è con questa uscita di scena improvvisa e violenta che è terminata la corsa di uno de Gli Ultimi dandies (Sellerio 2002), famiglia nella quale l’autore del libro, Scaraffia, colloca a pieno titolo Nimier, racchiudendo in poche righe l’essenza della vicenda umana e artistica di Nimier: «il dandy cerca invano nel volto dei vinti un’eco delle virtù che ama: il distacco degli interessi, l’ebrezza di essere in minoranza, il gusto dell’azzardo e del gioco sempre più stretto con la morte». Sempre per rimanere alle definizioni, specialmente quando sono appropriate, come ha scritto Maurizio Serra ne L’esteta armato (Il Mulino 1991), Nimier era «l’ultimo erede degli esteti armati […] i condottieri del Bello e insieme dell’Azione […] l’aristocrazia sensuale e guerriera che nella civiltà europea degli anni Trenta teorizzò una rivolta contro la decadenza».</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Con la sua prematura scomparsa, i “moschettieri”, gli ussari, si sono dispersi nel disimpegno. Nelle librerie francesi sono continuati ad arrivare, postumi, altri libri di Nimier, a testimonianza di una vitalità che non poteva essere contenuta in una vita così breve, anche se intensa.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"><br /> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Nel 1968, con la prefazione dell’amico Paul Morand, quasi a restituire un affettuoso favore e a saldare un debito di riconoscenza, viene pubblicato il romanzo che Nimier aveva scritto ventenne e che era stato rifiutato dalle case editrici, Lo straniero, e altre opere, come Il trattato d’indifferenza, un pamphlet filosofico che raccoglie otto riflessioni scritte negli anni Cinquanta da un cinico che era ben consapevole che «non c’è cinismo senza sentimento», pagine che ci piacerebbe poter leggere presto in italiano. Chi ha orecchie per intendere, chi per passione o mestiere fa l’editore, intenda.</span></strong></span></span></div> <div align="justify"></div> <div style="clear: both;"></div> </div> <div class="post-footer"> <div class="post-footer-line post-footer-line-1"><span class="post-author vcard"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: x-small;"><strong><span style="color: #99ccff;">Pubblicato da <span class="fn">Roberto Alfatti Appetiti</span></span></strong></span></span></span></div> </div>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlMichel Déontag:archaion.hautetfort.com,2009-10-28:24408382009-10-28T18:17:00+01:002009-10-28T18:17:00+01:00 Concernant cet écrivain, voir mon livre Journal de lecture ,...
<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 10pt;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Concernant cet écrivain, voir mon livre <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Journal de lecture</em>, </span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6512142" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/02/01/1093331316.jpg" alt="littérature,hussards" /></p><p> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;">Avec <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Lettres de château</em> (Gallimard), Michel Déon nous offre un splendide exercice d’admiration. Alors que tant d'écrivains oscillent quand il s'agit de rendre hommage à leurs enchanteurs, Déon choisit de leur rendre une visite de digestion. Un lettré salue ceux qui l'ont nourri - peintres et poètes - avec une épatante capacité d’émerveillement, juste ce qu'il faut d'humour, beaucoup de gratitude et, <em>last but not least</em>, de réels moments de grâce. Ses pages sur Nicolas Poussin suscitent ainsi un bonheur qui rappellera la lecture d'<em>Un déjeuner de soleil</em> ou des <em>Poneys sauvages</em>. En quelques lignes lumineuses, Déon partage ses réflexions sur un peintre qui "a abordé des rivages inconnus, dialogué avec des puissances ou ténébreuses ou radieuses". Toulet (Déon prononce le t final), Braque et Manet, Apollinaire et Conrad nous valent des pages témoignant d'une éblouissante maîtrise sans rien de <em>brillant</em>. Non, simplement, un gentilhomme nous guide dans sa mémoire et restitue un monde, celui de l'Europe civilisée.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;">Tous les aficionados de Déon liront donc ce livre… et prieront le libraire Eric Fosse ( f</span><a href="mailto:Fossefosse.e@wanadoo.fr"><span style="font-size: large;">ossefosse.e@wanadoo.fr</span></a><span style="font-size: large;">) de leur céder, à prix d’or s’il le faut, le catalogue qu’il a édité à l’occasion des 90 printemps de MD : belle préface de Pierre Joannon (connu de tous les amoureux de l’Irlande comme des déoniens – <em style="mso-bidi-font-style: normal;">it’s all the same</em>). Et des raretés : le mythique <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Adieu à Sheila</em> (Robert Laffont, Marseille, 1944, avec envoi), <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Amours perdues</em> (Bordas, 1944), des grands papiers en veux-tu en voilà, des E.O. par dizaines, la <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Lettre à un jeune Rastignac</em> (celui-là, je l’ai !) avec envoi à Raoul Girardet, des éditions rares illustrées, le manuscrit d’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ariane à Naxos</em> relié par Miguet, celui du <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dieu pâle</em> (que MD semble considérer comme un péché de jeunesse), bref : Byzance.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;">Surtout, l’E.O. de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Plaisirs</em>, par Michel Férou, aux éditions de Paris, la mythique série blonde : le roman coquin de l’ermite de Tynagh.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;">Christopher Gérard</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: Garamond;" xml:lang="FR"><span style="font-size: large;"> </span></span></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlRencontre avec Michel Mourlettag:archaion.hautetfort.com,2009-02-02:8471642009-02-02T19:58:00+01:002009-02-02T19:58:00+01:00 Les Maux de la langue «Nous sommes entourés...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6512148" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/01/01/4040816889.png" alt="littérature,hussards,langue française" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Les Maux de la langue</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">«Nous sommes entourés d'amnésiques et de myopes qui voient de l'enrichissement dans la perte progressive de notre lexique et applaudissent la vitalité d'une syntaxe réduite à des rudiments qu'on a renoncé à enseigner»: ces lignes résument à merveille <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Maux de la langue</em>, essai d'une rare lucidité sur l'indolence des francophones devant le déclin programmé de leur langue. Avec autant d'esprit que de bon sens, l'écrivain Michel Mourlet, actif depuis plus de quarante ans, s'en prend à la capitulation des «déshérités de la langue», hypnotisés par un discours dominant qui taxe de «ringarde» toute velléité de résistance à une pollution mentale s'attaquant aux structures mêmes de notre esprit. M. Mourlet ne se contente pas d'analyser les causes du mal comme le rôle des agents destructeurs (cuistres de l'administration, pédocrates réformistes, zombies publicitaires,…), il s'attaque aussi aux fautes les plus courantes de la novlangue techno-marchande: travailler sur Paris; le servile votre attention s'il vous plaît; les grotesques show room, deal et challenge; l'absurde celles et ceux (bel exemple de gynagogie); sans oublier les inévitables incontournable ou addiction. Pourquoi cette manie du barbarisme (initialiser, finaliser), pourquoi cette docilité de perroquet devant la pensée unique? Œuvre de salubrité publique, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Maux de la langue</em> constitue non point je ne sais quel improbable <em style="mso-bidi-font-style: normal;">must</em>, mais bien le nec plus ultra d'un combat essentiel; car perdre sa langue, c'est accepter l'asservissement.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Christopher Gérard</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Michel Mourlet, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Maux de la langue</em>, France Univers, 300 p., 19 euros.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Voir: <a href="http://mourlet.blog.mongenie.com/">http://mourlet.blog.mongenie.com/</a></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Entretien avec Michel Mourlet</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Propos recueillis par Christopher Gérard</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Depuis votre premier livre, D’Exil et de mort (1963), roman salué par Paul Morand, vous n’avez cessé d’écrire. Quel genre d’écrivain êtes-vous ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Quelqu’un, me semble-t-il, qui a des curiosités multiples, répugne à la spécialisation et n’est jamais là où on l’attend. J’ai au moins cinq catégories de lecteurs : ceux qui pensent que je suis un théoricien du cinéma ; ceux qui pensent que je suis un écrivain de fiction, accessoirement essayiste de droite ; ceux qui me prennent pour un journaliste ; ceux qui ne me connaissent que pour mes activités théâtrales, pièces et critiques ; ceux enfin pour qui je suis un militant souverainiste anti-« franglais », administrateur de Défense de la langue française. Peu de gens de chaque catégorie savent que je m’occupe d’autre chose. Ces cloisons m’amusent beaucoup. En fait je crois surtout être un écrivain secret qui a horreur des gesticulations publicitaires et se ferait du souci pour l’avenir s’il avait, dans l’immédiat, une trop large audience. Dans ce sens précis, Paul-Jean Toulet ou Vialatte demeurent pour moi des modèles.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Quels ont été vos maîtres en littérature, ceux du passé et ceux que vous avez eu la chance de côtoyer ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’ai envie de répondre : Ni Dieu ni maître ! Je crois n’avoir eu que d’intimes admirations. Dans le passé et le désordre, quelques noms me viennent à l’esprit : Hugo, Valéry, Nietzsche, Racine, Vigny, La Bruyère, Stendhal, Barrès… Côtoyés : Fraigneau, Montherlant. En vérité j’ai lu ou connu personnellement – et infiniment goûté – beaucoup plus d’écrivains que cela et chacun a pu déposer en moi quelque chose de lui. Mais, comme je l’avais expliqué dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Figaro</em> en réponse à un questionnaire des années 60, je suis le dernier à pouvoir identifier de manière objective les lectures qui m’ont influencé. Au moins deux commentaires sur mes <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Chroniques de Patrice Dumby</em>, l’un de Michel Déon, l’autre de Jean-Marie Drot, m’ont attribué Larbaud comme ancêtre. Or il se trouve que j’ai peu lu Larbaud. N’est-ce pas curieux ? Il y a quelque chose que je peux ajouter néanmoins, concernant la formation des talents : les échanges d’idées, de brouillons et de remarques sur ces premiers jets entre amis du même âge, si les jeunes gens en question sont suffisamment ouverts, peuvent être féconds. Flaubert et Bouilhet en fournissent la preuve ; de même Valéry, Gide et Pierre Louÿs. J’ai expérimenté cela avec deux camarades de lycée : le futur écrivain Jacques Serguine, le futur cinéaste et producteur Pierre Rissient.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Vous avez aussi fréquenté de grands peintres. Quelles ont été les rencontres les plus décisives ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je n’ai pas assez côtoyé Salvat, qui avait créé la couverture de mon premier roman à la Table Ronde (et, par la suite, offert à mon magazine <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Matulu</em> une très belle illustration de notre dossier sur Déon), pour dire que mes rencontres avec lui furent décisives. Elles étaient plutôt une conséquence de notre commune amitié pour André Fraigneau et Roland Laudenbach. J’en profite pour dire que Laudenbach, à mon avis, fut le dernier grand éditeur parisien, un éditeur de la trempe des Bernard Grasset, Robert Denoël ou Gaston Gallimard, pour qui « littérature » signifiait quelque chose de plus que la commercialisation d’un produit. Fermons la parenthèse. En revanche, j’ai très bien connu Savignac, qui n’était pas un grand peintre mais un immense affichiste. Il avait un sens extraordinaire du gag visuel et m’enchantait par ses propos réactionnaires d’une savoureuse virulence, qui frappaient toujours juste. Je possède de lui plusieurs gouaches grand format, notamment les illustrations originales des premières éditions de mes <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Maux de la langue</em>, ainsi que l’affiche destinée à l’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Illusionniste</em> de Sacha Guitry, qui orne la couverture d’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Écrivains de France</em>. J’ai entretenu aussi, surtout à l’époque de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Matulu</em>,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> des contacts assez réguliers avec Mathieu, qui m’écrivait de superbes lettres, de son écriture de « seul calligraphe occidental », comme disait Malraux. J’en ai même conservé les enveloppes, qui mériteraient d’être encadrées. Mais le peintre dont j’ai été le plus proche, c’est sans nul doute Chapelain-Midy, dont la hauteur de vue, l’exigence esthétique, la profondeur de jugement, l’élégance morale et la complète indifférence aux modes intellectuelles correspondaient tout à fait à ce que j’attendais d’un artiste. C’est lui qui a peint l’admirable scène qui illustre la couverture de ma <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Chanson de Maguelonne</em>, rééditée il y a trois ans. Avec les épîtres qu’il m’a envoyées, on pourrait presque composer un traité de l’Art… A contrario, et sans vouloir choquer personne, j’ai rencontré une fois le sculpteur César à Monte-Carlo et ne me suis pas attardé : il m’est apparu comme l’« artiste contemporain » par excellence, un faiseur.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le cinéma occupe une place importante dans votre vie comme dans votre œuvre. Vous apparaissez dans A bout de souffle et vous passez même pour le législateur d’un courant. Qu’en est-il</em> <em style="mso-bidi-font-style: normal;">?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 6pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Effectivement, j’ai une très grande carrière d’acteur derrière moi : dans l’obscurité de la salle du Mac-Mahon où se déroule une scène d’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">À bout de souffle</em>, j’étais un des spectateurs. J’incarne également un consommateur attablé à la terrasse d’un café dans le <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Signe du Lion</em> de Rohmer, un passant dans la foule de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Vu du pont</em>, et j’ai joué deux fois mon propre rôle : dans le premier film en Cinérama, comme rapin anonyme préparant les Arts Déco à l’Académie Cola Rossi de Montparnasse, et comme auteur dramatique dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">l’Ordre vert</em>, docufiction de la jeune et combien douée Corinne Garfin ! Plus sérieusement : j’ai participe au mouvement d’agit-prop cinématographique dit « mac-mahonien », en tant que « théoricien », comme disent les auteurs de mes notices biographiques, et bien que je n’aime guère ce mot. Ainsi que je l’ai confié récemment aux <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Inrockuptibles</em> et au <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Choc du mois</em>, je préfère être considéré<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> comme l’analyste passionné d’une « expérience limite » du cinéma. (…)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 6pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’ai rencontré Otto Preminger, de qui j’ai appris la fascination cinématographique, grâce à Laura, Angel Face, le Mystérieux Dr Korvo et Sainte Jeanne. J’ai rencontré mon ennemi intime le scénariste Cesare Zavattini, à Rome, et j’ai même enregistré avec lui un long entretien qui doit dormir dans un de mes tiroirs. Il avait tout compris de la nécessité du réalisme et rien de la nécessité du choix. J’ai bavardé maintes fois avec Losey, à Londres, avant qu’il ne laissât quelque peu corrompre son esthétique brutalement rigoureuse par des enjolivures compliquées. Et Lang, bien sûr ! Dans mon prochain livre sur le cinéma, je raconterai mon dernier déjeuner avec lui. Et Tati, et Deville, et Sautet, et Astruc, et le cher Vittorio Cottafavi, que j’ai visité pour la dernière fois en 1995 à Rome où je m’étais rendu une fois de plus, pour cause de Centenaire du cinéma.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: list 0cm;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Vous venez de publier Les Maux de la langue, un impressionnant recueil de chroniques consacrées à la défense du français. Quelle en est la genèse ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Tout est parti d’une conférence que j’ai prononcée en 1981 devant un parterre d’officiers de l’École supérieure de guerre qui planchaient sur le concept de « défense globale », celle-ci devant selon moi inclure la défense de notre principal instrument de communication, de notre plus visible repère d’identité et de son trésor patrimonial. À partir de là, je me suis rendu compte que la plupart des gens étaient inconscients des enjeux géopolitiques – et même simplement personnels – du langage, et qu’ils articulaient leur idiome à peu près comme un animal aboie, rugit ou hurle ; ce qui ouvre les vannes d’un darwinisme linguistique où le plus fort en muscles et en gueule fait la loi. La question aujourd’hui se résume à ceci : puisque N millions de producteurs de Coca-Cola font ensemble plus de bruit que les autres, doit-on pour autant embaumer Molière dans un sarcophage comme Plaute et Aristophane ? Si l’on ajoute à cette question la constatation qu’en France même, N millions d’irresponsables et d’illettrés (je pèse mes mots et use de litote) s’en fichent et même parfois s’en félicitent, n’y a-t-il pas de quoi foncer dans le tas, lance en avant ? Ce fut mon cas, à partir du <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Discours de la langue</em>, dont même le Président Mitterrand, fin lettré et grand amateur de Chardonne, tint à me remercier.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">(…)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 6pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Clichy, octobre 2008.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">"Le petit-fils de Valéry Larbaud": ainsi Michel Déon définissait-il Michel Mourlet, salué dès son premier roman, <em>D'Exil et de mort</em> (1961), par André Fraigneau et Paul Morand (« une écriture dont il faut faire grand cas »). Quelques années plus tard, un autre grand esprit, Robert Poulet, le félicita pour sa lucidité et pour son mépris affirmé des "jouissances morbides de la décadence".</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Depuis plus de quarante ans, Michel Mourlet incarne ainsi sans faiblir la figure du poète-soldat, témoignant à sa manière de
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlGuy Dupré, clandestin capitaltag:archaion.hautetfort.com,2008-02-26:8676152008-02-26T16:16:00+01:002008-02-26T16:16:00+01:00 Concernant cet écrivain, voir mon Journal de lecture ,...
<p align="justify"> </p><p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 10pt;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;">Concernant cet écrivain, voir mon <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Journal de lecture</em>, </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6512151" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://archaion.hautetfort.com/media/01/00/1093331316.jpg" alt="littérature,guy dupré,nimier,hussards" /></p><p> </p><p align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong><span lang="FR" xml:lang="FR">Entretien avec Guy Dupré</span></strong></span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Christopher Gérard<em>: Qui êtes-vous? Toute votre œuvre, essais et romans confondus, témoigne d'une puissante nostalgie, celle d'un Ordre mystique et guerrier. Quelles sont les racines de cette double vocation sacerdotale et militaire?</em></span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Historiquement parlant, j’appartiens à la première génération française d’anciens non combattants. J’étais de l’une des trois classes exemptées du service militaire pour avoir été touchées, pour ceux qui n’étaient pas étudiants, par le S.T.O. À l’âge de Guy Môquet j’étudiais l’<em>Énéide</em> au lycée Henri IV dans la classe de Georges Pompidou. Un de mes camarades de seconde, au collège de Saint-Germain-en-Laye, Marco Menegoz, rejoignit un maquis en 44 : fusillé sans qu’on ait donné son nom à une station de métro. Autre condisciple, Pierre Sergent, engagé en 44 et devenu capitaine dans la Légion étrangère ; lors du putsch d’Alger, il rallia ceux que le général de Gaulle a appelé les « officiers perdus ». Un autre, Michel Mourre, affilié à dix-sept ans au francisme de Marcel Bucard, entra au séminaire, y perdit la foi, et se retira d’une autre façon du siècle en s’attelant à son monumental <em>Dictionnaire d’Histoire universelle</em>. J’avais dû, pour ma part, mes rations de survie aux Baudelaire et Rainer Maria Rilke, aux Normands Flaubert et Barbey d’Aurevilly, aux Apollinaire et Milosz qui n’avaient pas une goutte de sang français dans les veines. Sans prétendre à substituer la satiété à la disette, j’entrai dans l’après-occupation avec la volonté de me revancher sur les années de rationnement et dénutrition qui avaient menacé mes sources vives. A mon aversion pour les sectateurs de l’absurde, sartreux et camusards, se liait mon rattachement intérieur à l’ordre militaire mort à Hiroshima, où naquit la mère de mon père. Une sorte d’obligation de participer au Vème acte de l’armée sur les théâtres d’opérations extérieures, en supplantant dans son ton le souffleur. D’exprimer à ma façon « le trouble de l’armée au combat » selon l’expression du général de Gaulle, dont le général Weygand, qui lui non plus n’avait pas une goutte de sang français dans les veines, me disait qu’il « n’avait pas trop de deux églises à Colombey pour s’y confesser de ses péchés ». Au croa-croa des corbeaux au col Mao ce serait préférer le chant du cygne de l’antique honneur militaire. Chant du cygne qui me mettait dans tous <span style="text-decoration: underline;">mes états</span> – ces états qui me feraient remonter jusqu’aux débuts de la guerre franco-française, commencée avec la dégradation du capitaine Dreyfus pour finir avec l’exécution du colonel Bastien-Thiry. L’honneur du capitaine Dreyfus est de n’avoir jamais été dreyfusard. Le péché de Barrès, comme celui du Bernanos de <em>La grande Peur des Bien-Pensants,</em> est de n’avoir pas compris que Dreyfus était de leur bord, lié par le secret professionnel, et qu’il importait de l’isoler, de le détacher de son parti, pour honorer en lui l’officier perdu, l’officier sauvé d’un chapitre inédit de <em>Servitude et grandeur militaires.</em></span></p><p align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em><span lang="FR" xml:lang="FR">Parmi les constantes de votre œuvre, il y a cette loi de Sainte-Beuve. Comment s'est-elle imposée à vous?</span></em></span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">C’est dans son unique roman, <em>Volupté</em>, que Sainte-Beuve, qui fit Hugo cocu, a placé dans la bouche de son héros Amaury l’énoncé de ce que j’ai appelé la « loi de Sainte-Beuve ». Amaury, né dans les dernières années da la monarchie, raconte à un jeune ami les souvenirs de jeunesse de sa propre mère : « Comme les souvenirs ainsi communiqués nous font entrer dans la fleur des choses précédentes et repoussent doucement notre berceau en arrière ! » Pour nous, retourner vers la mémoire d’<span style="text-decoration: underline;">avant</span>, ce serait le temps que nos mères apprirent à épingler de petits drapeaux sur la carte des départements envahis. Trop jeunes pour devenir veuves, elles correspondirent avec le promis dont elles étaient les marraines de guerre. Entre la communauté des « morts pour la patrie » et nos esseulements, une transfusion s’opérait. Nous n’aurions pas trop de cette jeunesse souterraine pour réchauffer l’hiver de la feue France. Quant à la querelle entre maréchalistes et généralistes, comment aurions-nous pu opposer le général me voici au maréchal nous voilà ? Pareils à ces tritons barbus, ces monstres marins que Marcel Proust entrevoyait à l’Opéra, dans l’ombre transparente de la baignoire de la princesse de Guermantes, et dont on n’aurait su dire s’ils étaient en train de pondre, nageaient ou respiraient en dormant. Comment les jugerions-nous, les opposerions-nous, quand, à nos yeux, leur justification secrète était de nous entretenir dans le mystère douloureux et glorieux d’où tout découle et qui s’appelle le mystère du temps ?</span></p><p align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em><span lang="FR" xml:lang="FR">Votre premier roman, Les Fiancées sont froides, s'inspire du romantisme allemand bien plus que du surréalisme. Thanatos me paraît la figure tutélaire de ce livre ensorcelant, et la désertion l'un de ses thèmes principaux. Après vingt-huit ans de retraite, vous publiez Le grand Coucher, un peu votre Guerre civile. Avec Les Mamantes, vous développez le thème de la Mère (si possible veuve), préférable à la Fille (si possible vierge). Peut-on y voir le reflet d'une obsession, celle du refus d'engendrer? En fin de compte, l'écrivain n'est-il pas souvent fils et père de personne?</span></em></span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Dans chacun de mes trois romans le narrateur s’adresse à l’autre : dans <em>Les Fiancées sont froides</em> le hussard devenu écrivain public s’adresse à un hussard qui pourrait être son fils et qui a lui-même déserté ; dans <em>Le Grand Coucher</em> le récitant dédie son mémoire à la veuve qui servait d’appeau au colonel recruteur ; l’amant en deuil des <em>Mamantes</em> explique à une jeune vivante pour quelles raisons occultes il a si longtemps refusé de lui faire l’amour « à la papa ». Il y a chez les trois désertion, abandon de corps, refus de reconnaître le père comme le fils – trahison de l’histoire humanoïde au profit d’une affiliation d’ordre extra-mondain. Il leur faut transgresser la loi naturelle, substituer à la loi du sang qui régissait l’ancien pacte social la règle d’une transmission elle-même garante d’une filiation élective.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em><span lang="FR" xml:lang="FR">Quel regard jetez-vous sur les Lettres françaises d'aujourd'hui? Quelles lectures conseilleriez-vous à un impétrant?</span></em></span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Même en littérature, disait Barrès, il y a avantage à n’être pas un imbécile. Nuançons le propos : « Il y a avantage, en littérature, à ne pas entrer dans la descendance de Monsieur Homais » - avantage à ne pas prendre les lampions du 14 juillet pour les lumières du siècle. « Je m’ennuie en France, disait Baudelaire, parce que tout le monde y ressemble à Voltaire ». Aujourd’hui comme avant-hier la référence aux « lumières » est un cache-misère et le laïcisme dévot la canne blanche dont les mal-voyants se font un gourdin. A l’âge où je ne voyais pas très clair, trois livres m’avaient aidé à remettre la pendule à l’heure : <em>Les Sources occultes du romantisme</em>, d’Auguste Viatte ; <em>L’Âme romantique et le rêve</em>, d’Albert Béguin ; <em>La Poésie moderne et le sacré</em>, de Jules Monnerot. A ce trio salvateur, permettez-moi d’ajouter le théologien allemand H. Urs von Balthasar, dont Albert Béguin m’avait cité ce passage sur le temps que j’aimerais choisir comme épigraphe et épitaphe : « Des temps et des destins antérieurs reçoivent leur sens de temps et de destins ultérieurs, les temps antérieurs sont si peu enfermés dans le moment de la durée qu’ils ont occupé et si peu irrévocablement passés qu’ils restent au contraire directement accessibles en tout temps. Et cet accès est de telle nature qu’il détermine leur essence – passée seulement en apparence – et qu’il les transforme continuellement avec le progrès du temps. »</span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Paris, le 13 novembre 2006</span></p><p align="justify"><span lang="FR" style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;" xml:lang="FR">Publié dans <em>La Presse littéraire</em>, décembre 2006.</span></p>
Le Uhlanhttp://leuhlan.hautetfort.com/about.htmlDu sens de l'histoire en littératuretag:leuhlan.hautetfort.com,2005-12-18:64394432005-12-18T17:27:00+01:002005-12-18T17:27:00+01:00 Y a-t-il un sens de l’histoire en littérature comme en politique ?...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">Y a-t-il un sens de l’histoire en littérature comme en politique ? Morand était-il inscrit dans Stendhal ? Et Stendhal dans Laclos ou Voltaire ? En tout cas, les Hussards qui ont établi leur propre généalogie (pendant que les représentants du Nouveau Roman établissaient la leur) semblaient le croire, si éloignés qu’ils étaient pourtant de Hegel et de Marx. Sauf que pour eux, les Nimier et Laurent, du fait de leur appartenance à la gent réactionnaire, il ne pouvait y avoir un déploiement, mais un renouvellement ou un épuisement du sens, témoignant de sa permanence ou de sa perte.</span></p>