Last posts on hellénité2024-03-28T22:15:35+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/hellénité/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL'hédonisme autarcique de l'école cyrénaïquetag:euro-synergies.hautetfort.com,2022-02-05:63622122022-02-05T14:37:46+01:002022-02-05T14:37:46+01:00 L'hédonisme autarcique de l'école cyrénaïque Écrit par...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6331478" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/3362794159.jpg" alt="antisthene.jpg" width="467" height="467" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>L'hédonisme autarcique de l'école cyrénaïque</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Écrit par "Noorglo" <br /></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><span style="font-family: 'arial black', sans-serif;">Ex: https://www.liberecomunita.org/index.php/filosofia/243-l-edonismo-autarchico-della-scuola-cirenaica </span> </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'école cyrénaïque s'est développée à Cyrène, une ville grecque d'Afrique du Nord, dans la première moitié du IVe siècle av. J.C. L'école s'est formée quelques décennies après la mort de son initiateur Aristippe, un Cyrénéen qui avait émigré à Athènes, étudié avec Socrate et Protagoras, puis était retourné dans sa patrie pour diffuser sa pensée. Plus qu'une véritable école, on devrait parler d'une direction philosophique variée et non unique.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331479" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/01/357633547.png" alt="2_36_orig.png" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331482" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2184104486.jpeg" alt="etaf_0768-2352_1987_mon_2_1.jpeg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'histoire de l'école cyrénaïque commence avec Aristippe de Cyrène, né vers 435 av. Il est venu à Athènes à un jeune âge et est devenu un disciple de Socrate. Nous disposons de peu d'informations sur ses déplacements après l'exécution de son maître en 399 avant J.-C., bien qu'il ait vécu un certain temps à la cour de Dionysius Ier de Syracuse. On ne sait pas exactement quelles doctrines philosophiques attribuées à l'école cyrénéenne ont été formulées par Aristippe. Diogène Laertius, à la suite de Diction le Péripatéticien et de Panetios, propose une longue liste de livres attribués à Aristippe, bien qu'il rapporte également que Sosicrate a déclaré qu'il n'avait rien écrit.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Parmi ses élèves, il y avait sa fille Arete, qui a transmis ses enseignements à son fils, Aristippe le Jeune. C'est lui, selon Aristocle de Messène, qui transforma les enseignements de son grand-père en un système complet, bien qu'il soit encore possible de dire que les bases de la philosophie cyrénaïque furent posées par Aristippe l'Ancien.<br /></span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Plus tard, l'école se scinde en différentes factions, représentées par Annicéris de Cyrène, Hégésias de Cyrène, Théodore l'athée, qui développent des interprétations opposées de la philosophie cyrénaïque, dont beaucoup sont une réponse au nouveau système hédoniste posé par Épicure. Au milieu du IIIe siècle avant J.-C., l'école cyrénaïque était devenue obsolète ; l'épicurisme avait dépassé ses rivaux cyrénaïques en offrant un système plus sophistiqué.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'école de philosophie cyrénaïque a donc été fondée par Aristippe, qui a fait du plaisir le but premier de l'existence. École non homogène, l'école cyrénaïque devait s'articuler intérieurement en diverses nuances éthiques et ne se retrouver que plus tard et en partie dans l'épicurisme. Épicure, en effet, a doté sa doctrine hédoniste d'un fondement ontologique et gnoséologique absent chez les Cyrénaïques, développant leur pensée exclusivement sur le terrain d'une éthique de la vie quotidienne, pragmatique et loin des principes théoriques. Aristippe caractérise cette orientation philosophique sur la base de l'anthropocentrisme, du sensualisme absolu, de la recherche du plaisir corporel et de l'autosuffisance individualiste.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Ce dernier point, qui caractérise l'hédonisme d'Aristippe, se traduit par l'énonciation d'un individualisme extrême et d'une autosuffisance non loin du cynisme, avec un certain mépris des conventions sociales et de toute tradition. Le plaisir immédiat et dynamique va de pair avec l'individualisme de la recherche du plaisir, embrassant chaque moment de l'existence qui peut l'offrir et sous quelque forme que ce soit. Seuls les faits humains sont dignes d'intérêt et les phénomènes naturels ne sont dignes d'intérêt que s'ils produisent du plaisir.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331481" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/4292891500.jpg" alt="61Sic8u2y9L.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Mais l'autosuffisance, cet important principe aristippéen, concerne aussi le plaisir, qu'il faut poursuivre sans en devenir dépendant, car s'il est toujours bon, donc à poursuivre en toute situation et circonstance, s'il devient possédé, il doit être abandonné car l'autosuffisance et l'autonomie individuelle sont au-dessus de tout.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le vrai plaisir est toujours et dans tous les cas dynamique (et non pas l'<em>aponeia</em> épicurienne = "absence de douleur") et constitue le véritable moteur positif de l'existence d'une personne, qui est une succession discontinue d'instants et qui doit être vécue uniquement dans le présent, en ignorant le passé et le futur : c'est une formulation <em>ante</em> <em>litteram </em>du soi-disant <em>carpe diem</em>, un message qui trouvera des adeptes et des interprètes surtout parmi de nombreux intellectuels du monde latin. Enfin, le phénoménalisme d'Aristippe est absolu, puisqu'il soutient que seul ce qui est perçu est réel: ce réductionnisme sensoriel et individualiste révèle également chez Aristippe des références indubitables à la philosophie sophistique.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331483" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/28656549.jpg" alt="Head_of_a_Woman_(the_other_side_is_head_of_a_man_-_double_portrait),_Neues_Museum_Berlin.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Plusieurs chercheurs ont tendance à déplacer la théorisation de l'hédonisme cyrénaïque d'Aristippe (l'Ancien) à son petit-fils Aristippe le Métrodacte (également appelé Aristippe le Jeune) par l'intermédiaire de sa fille Arete (buste, ci-dessus), qui était une femme cultivée et sensible à la philosophie de son père. En d'autres termes, Aristippe l'Ancien se serait limité à orienter son comportement dans une direction hédoniste (mais tout de même avec une certaine mesure) et vers un certain détachement ironique aristocratique qui favorisait plutôt les éléments d'autonomie existentielle et d'autosuffisance. Selon cette interprétation, il se serait tenu à l'écart de l'hédonisme grossier dont l'école cyrénaïque fut souvent accusée par la suite.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il serait resté fondamentalement un socratique, qui aurait conservé un certain détachement du plaisir, non sans réserves, exprimé dans l'aphorisme bien connu : "posséder le plaisir, mais ne pas être possédé par lui" (traduit en latin par <em>habere non</em> <em>haberi).</em> Il semble qu'il s'agissait d'une réponse à une critique concernant sa fréquentation d'une hétérosexuelle appelée Laide: "Je la possède, je ne suis pas possédé par elle" était sa réponse, ainsi que "il vaut mieux gagner et ne pas être esclave des plaisirs que de ne pas en profiter du tout".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Bien que, par conséquent, il ne recherchait pas seulement le plaisir catastématique "négatif" comme les épicuriens, mais surtout <span style="color: #ffcc99;">le plaisir cinétique et actif,</span> Aristippe proposait la "mesure", contrairement à certains de ses élèves qui ont été définis comme proto-Libertins pour cette raison.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Après la mort du fondateur, l'école a d'abord été dirigée par sa fille Arete et son petit-fils Aristippe le Jeune. Les disciples d'Aristippe, comme nous l'avons déjà mentionné, ne constitueront jamais une école véritablement homogène, mais développent son hédonisme dans différentes directions. Cela peut être considéré comme une confirmation du manque de théorisation de sa philosophie, puisqu'il s'est limité à indiquer une direction éthique, qui à son tour peut être interprétée de diverses manières.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En dehors d'Aristippe le Jeune, dont nous avons parlé et auquel certains attribuent une intention de radicalisation dans le même cadre hédoniste, émergent comme successeurs ultérieurs trois personnages d'une profondeur notable, même s'ils ne sont pas très bien documentés, tous trois vivant entre la seconde moitié du IVe et la première moitié du IIIe siècle avant J.-C. (donc contemporains ou légèrement plus jeunes que le IIIe siècle avant J.-C.). (donc contemporains ou légèrement plus jeunes qu'Épicure) : Hégésippe, Annicéris (ou Annicerides) et Théodore l'athée.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Vision philosophique</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les Cyrénaïques étaient des hédonistes et croyaient que le plaisir, surtout le plaisir physique, était le bien suprême de la vie. Ils considéraient le type de plaisir physique comme plus intense et plus désirable que les plaisirs mentaux. Le plaisir était pour les Cyrénaïques le seul bien de la vie et la douleur le seul mal. Socrate avait considéré la vertu comme le seul bien humain, mais il avait également accepté un rôle limité pour son côté utilitaire, permettant au bonheur d'être un objectif secondaire de l'action morale. Aristippe et ses partisans en ont tiré parti et ont élevé le bonheur au rang de facteur primordial de l'existence, niant que la vertu ait une quelconque valeur intrinsèque.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331484" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/228465007.jpg" alt="display-313.jpg" /></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Épistémologie</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les Cyrénaïques étaient connus pour leur théorie sceptique de la connaissance. Ils ont réduit la logique à une doctrine concernant le critère de la vérité. Selon eux, nous pouvons connaître avec certitude nos expériences sensorielles immédiates, mais nous ne pouvons rien savoir de la nature des objets qui provoquent ces sensations.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Toute connaissance est une sensation immédiate. Ces sensations sont des mouvements purement subjectifs, et sont douloureuses, indifférentes ou agréables, selon qu'elles sont violentes, tranquilles ou douces. En outre, elles sont entièrement individuelles et ne peuvent en aucun cas être décrites comme quelque chose qui constitue une connaissance objective absolue. La sensation est donc le seul critère possible de connaissance et de conduite. Les manières dont nous sommes affectés sont les seules que l'on puisse connaître, donc le seul but pour chacun doit être le plaisir.</span></strong></span><br /><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Éthique </span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'école cyrénaïque déduit un but unique et universel pour tous les hommes, à savoir le plaisir. Il s'ensuit que les plaisirs passés et futurs n'ont pas d'existence réelle pour nous, et que parmi les plaisirs présents il n'y a pas de distinction de genre. Socrate avait parlé des plaisirs supérieurs de l'intellect ; les cyrénaïques niaient la validité de cette distinction et affirmaient que les plaisirs du corps, plus simples et plus intenses, devaient être préférés. Le plaisir momentané, de préférence physique, est donc le seul bien pour les hommes.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331487" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/1339445660.jpg" alt="1200px-Cyrene8.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Selon les Cyrénaïques, le sage doit avoir le contrôle des plaisirs plutôt que d'en être l'esclave, sinon il éprouvera de la douleur ; cela exige du jugement pour évaluer les différents plaisirs de la vie. Selon la doctrine cyrénaïque, les lois et les coutumes doivent être prises en compte, car bien qu'elles n'aient aucune valeur intrinsèque, leur violation entraînera des sanctions désagréables imposées par d'autres. De même, l'amitié et la justice sont utiles pour le plaisir qu'elles procurent.</span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les derniers Cyrénaïques</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Les cyrénaïques postérieurs, Annicéris de Cyrène, Hégésias de Cyrène, Théodore l'athée, ont tous développé des variantes de la doctrine cyrénaïque. Selon Annicéris, le plaisir est obtenu par des actes individuels de gratification, recherchés pour le plaisir qu'ils produisent ; Annicéris a beaucoup insisté sur l'amour de la famille, de la patrie, de l'amitié et de la gratitude, qui procurent du plaisir même lorsqu'ils exigent des sacrifices.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6331488" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/389519131.jpg" alt="9782253943235-T.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Hégésippide pense que le bonheur est impossible à atteindre et que, par conséquent, le but de la vie est d'échapper à la douleur et à la tristesse. Les valeurs traditionnelles telles que la richesse, la pauvreté, la liberté et l'esclavage sont toutes indifférentes et ne produisent pas plus de plaisir que de douleur. Selon le philosophe, l'hédonisme cyrénaïque était la façon la moins irrationnelle de gérer les peines de la vie.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Pour Théodore, en revanche, le but de la vie est le plaisir mental, et non le plaisir physique, et il s'attarde davantage sur la nécessité de la modération et de la justice. Dans une certaine mesure, tous ces philosophes tentaient de répondre au défi posé par l'épicurisme.</span></strong></span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlMais qu’est-ce qui est proprement grec?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-09-21:62649492020-09-21T18:40:49+02:002020-09-21T18:40:49+02:00 Mais qu’est-ce qui est proprement grec? Par Diego Sanchez Meca...
<div class="ob-section ob-section-html"><p style="text-align: center;"><img id="media-6172729" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2711936862.jpg" alt="F111-c-guerier-riace.jpg" width="520" height="674" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="center"><span style="color: #ff6600; font-family: arial black, sans-serif; font-size: 24pt;"><strong><span style="line-height: 100%;">Mais qu’est-ce qui est proprement grec?</span></strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 18pt;">Par Diego Sanchez Meca</span></strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #999999; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.in-limine.eu </span></strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><span style="color: #ccffcc;"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Dernier paragraphe du texte de Diego Sanchez Meca, professeur de philosophie à l’université de Madrid, « Généalogie et critique de la philologie aux sources de <em>Choses humaines, trop humaines</em> », paru dans le recueil <em>Nietzsche, Philosophie de l’esprit libre</em> sous la direction de Paolo D’Iorio et Olivier Ponton, éditions Rue d’Ulm, pp. 89-95, 2004.</span></strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">On pourrait dire que les écrits philologiques de Nietzsche entre 1871 et 1875 cherchent à déterminer ce qui est proprement grec. Et cette recherche se fait sans la passion qui caractérisait La Naissance de la tragédie et les écrits antérieurs et préparatoires, rédigés en particulier sous l’influence du romantisme de Wagner. Maintenant, lorsque Nietzsche analyse par exemple la vie religieuse, le culte des dieux, il est prêt à démystifier l’idée classiciste de la religion grecque comme « religion de la beauté », pour déterminer le sens authentique de sa fonction strictement politique. Dans le cadre de cette recherche de type généalogique, la religion est considérée comme une expression parmi d’autres de la culture grecque, dans laquelle on analyse les symboles qui l’expriment, les forces sous-jacentes à ces symboles et l’origine des ces forces.</span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans cette analyse Nietzsche remarque qu’il appartient à la mentalité magique sous-jacente au culte grec de croire que, tout comme on peut maîtriser la volonté des hommes en agissant sur leur corps, on peut influer sur la volonté des dieux ou des esprits en agissant sur leurs idoles ou sur les objets matériels dans lesquels ils habitent ou s’incarnent : c’est croire qu’il est possible de négocier avec les dieux et d’user de procédés pour les maîtriser et exercer un pouvoir sur eux. Par exemple, on peut essayer d’attirer leur sympathie avec des dons ou des offrandes ; nouer une alliance avec la divinité en l’engageant par une promesse, en obtenant en échange un otage comme symbole qui reste sous le contrôle humain et qui est enfermé et protégé comme garantie de l’accomplissement de ce qui a été promis ; on peut aussi célébrer des purifications pour éliminer les forces malignes, brûler les mauvais esprits ou les éloigner avec une musique. Tous ces éléments sont des contenus du culte grec primitif<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a>. En cela les Grecs anciens ne sont pas une exception : chez tous les peuples primitifs l’aspect magique, symbolique et mimétique constitue une étape précédent la pensée causale, logique et scientifique.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6172731" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/662837331.jpg" alt="arton1803.jpg" width="411" height="480" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Contrairement à ce qui se passe chez les autres peuples, à partir de cette intelligence impure et impuissante, de cet état mental prélogique et magique, se développent cependant chez les Grecs les plus grandes œuvres et les plus hauts produits de l’esprit. En quoi consiste la différence entre les Grecs anciens et les autres peuples primitifs, cette différence qui les rend exemplaires, uniques, classiques ? C’est qu’ils ne restent pas immobilisés dans la paresse des mœurs, comme le font les peuples non civilisés. Si, dans une situation primitive, les Grecs croient que la nature est régie par un arbitraire dépourvu de toute loi, leur grandeur consiste en ce qu’ils apprennent à classer leurs expériences en généralisant les données de leurs observations et en découvrant finalement des régularités et des lois dans le cours des événements naturels. Comment les Grecs atteignent-ils cet état mental plus mûr et vigoureux ? Comment acquièrent-ils cette sérénité et cette noblesse que reflètent l’art, la science et la poésie de leur meilleure époque ? Étant donné que cette sérénité n’est pas primitive, mais manifestement acquise ou conquise, quel est le processus – se demande Nietzsche – par lequel les Grecs passent de l’aspect monstrueux de leurs dieux originels à l’aspect rayonnant et lumineux des dieux olympiens ? Et enfin, comment l’anthropomorphisme de ces dieux se forme-t-il ?</span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Nietzsche part de l’idée que les cultures s’expliquent fondamentalement par le sentiment qui les fait naître et qui illumine ou assombrit le genre de vie qui s’y développe. La pensée généalogique de Nietzsche considère, dès le départ, que ce sont des métamorphoses d’une force fondamentale d’affirmation ou de négation de la vie qui font surgir une culture et qui la transforment. C’est pourquoi, ce qu’il essaie d’analyser maintenant c’est la transformation, dans la formation du peuple grec, d’un sentiment originaire de faiblesse, de peur et de terreur face à la vie – ce en quoi les Grecs ne diffèrent des autres peuples primitifs – en un sentiment opposé, c’est-à-dire une attitude d’affirmation inspirée par la force qui ne craint plus ni la vie ni ses énigmes. C’est cela que Nietzsche cherche dans l’étude de l’évolution qui mène à l’abandon des rites obscurs et des sacrifices sanglants par lesquels les Grecs essayaient à l’origine d’apaiser les puissances infernales, pour arriver, à l’époque classique, à une solidarité exceptionnelle avec la société imaginaire de leurs dieux :</span></strong></p><ul style="text-align: left;"><li><p style="margin-bottom: 0cm;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans le culte des Grecs et dans leurs dieux, on trouve tous les indices d’un état archaïque, rude et sombre. Les Grecs seraient devenus quelque chose de très différent s’ils avaient dû y persévérer. Homère les a délivrés, avec cette frivolité qui est le propre de ses dieux. La transformation d’une religion sauvage et sombre en une religion homérique est tout de même le plus grand événement<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc"><sup>2</sup></a></span></strong></p></li></ul><p style="text-align: center;"><img id="media-6172732" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1333310496.jpg" alt="coverlg.jpg" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ce changement peut être déterminé historiquement et il peut être illustré par une lecture attentive d’Homère, Hésiode et Eschyle. De la Grèce pré-homérique à celle de Phidias il y a une transformation profonde de la sensibilité qui apparaît comme un passage des ténèbres à la lumière. Dans des fêtes comme les Diasies, quel était le dieu auquel on offrait originairement l’holocauste expiatoire de la manière la plus sombre (<em>méta stygnotètôn</em>) ? Comment les esprits souterrains des ancêtres laissent-ils la place à Zeus <em>Meilichios</em> (doux comme le miel) ? Comment, en partant des dieux-arbres ou des dieux-animaux de l’origine, les figures rayonnantes d’Apollon, Héra, Artémis surgissent-elles ? Les dieux grecs étaient, dans leur origine la plus lointaine, les animaux sacrificiels. Ils portaient en eux la force vitale que l’homme s’appropriait en mangeant leur chair et en buvant leur sang. Comment l’animal auquel on attribuait une force divine aurait-il pu ne pas devenir objet de vénération ? Un progrès important est réalisé par la transformation de cette croyance, transformation impliquée par le fait que c’est un homme qui incarne le dieu, bien qu’il porte un masque d’animal. Cet homme, le prêtre ou le roi, a donc le pouvoir – qui appartenait auparavant à l’animal sacré – d’éloigner les épidémies, de provoquer la pluie ou de stimuler la fécondité des femelles. Les Grecs homériques appellent déjà leurs dieux avec des chants bouleversants et ceux-ci combattent à leur côté sur le front de leurs armées. Le monde commence à offrir un nouvel aspect lorsque la croyance selon laquelle il serait dominé par des forces arbitraires, incompréhensibles et terrifiantes (titans, gorgones, sphinx, serpents souterrains, etc.) se dissout et qu’on commence à penser qu’il est régi par des dieux-hommes à la splendeur sereine. C’est là pour Nietzsche la démonstration que la culture grecque, qui se caractérise fondamentalement – comme toute culture – par une certaine interprétation du monde et de l’homme, se transforme suivant un changement dans l’évaluation que l’homme grec fait de lui-même en tant qu’homme. La valeur que l’homme attribue aux choses et à lui-même modifie peu à peu sa substance et son pouvoir.</span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le Grec homérique ne se considère pas originairement comme différent des dieux eux-mêmes. Contrairement à ce qui se passe chez les autres peuples primitifs, le sentiment de la différence essentielle entre les dieux et les hommes n’amène pas les Grecs à sous-estimer ce qui est humain, ni à s’humilier comme des esclaves :</span></strong></p><ul style="text-align: left;"><li><p style="margin-bottom: 0cm;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Ils voient des dieux au-dessus d’eux, mais non comme des maîtres, ils ne se voient pas non plus eux-mêmes comme des serviteurs, à la manière des Juifs. C’est la conception d’une caste plus heureuse et plus puissante, un reflet de l’exemplaire le plus réussi de leur propre caste, donc un idéal et non un contraire de leur propre essence. On se sent en affinité complète. […] On a de soi-même une noble image, quand on se donne de tels dieux<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote3sym" name="sdfootnote3anc"><sup>3</sup></a>.</span></strong></p></li></ul><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Les Grecs se voient capables de vivre en société avec des puissances aussi différentes et terribles que l’étaient leurs dieux primitifs. Elles leur sont familières et ils cohabitent comme deux castes de puissance inégale, mais de même origine, sujettes au même destin et qui peuvent discuter sans honte ni crainte. En ce sens les dieux olympiens apparaissent comme le fruit d’un effort inégalable de réflexion dans lequel la force et l’équilibre triomphent. Au passage de la statue d’Athéna, sculptée par Phidias, les Grecs fermaient encore les yeux, de crainte d’être victimes de terribles malheurs : Athéna, symbole de la sagesse, conserve le mystère inquiétant de ces obscures forces primitives. Cependant, les Grecs instaurent avec leurs dieux une sorte de jeu politique dans lequel ces derniers dominent la relation, tandis qu’ils disposent des moyens symboliques pour les contrôler. Ceci explique la rigueur des formules rituelles et l’équilibre extraordinaire du culte grec, y compris dans sa capacité d’assimilation et de transformation. De là aussi sa place centrale et fondatrice dans la <em>polis</em> et les affreux châtiments qu’entraînait le délit d’<em>asebeia</em> (impiété).</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6172733" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/622896973.jpg" alt="6car.jpg" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">De ce point de vue, le culte religieux, tout comme la tragédie, est une action (<em>Handlung</em>), un drame<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote4sym" name="sdfootnote4anc"><sup>4</sup></a>, ainsi qu’une alliance, autrement dit un ordre, un monde, un cosmos. Le Grec parie sur une affirmation de soi dans le cadre de cette rivalité agonistique avec ses dieux, il croit en la maîtrise de l’esprit sur la nature et en l’aménagement du chaos par la clarté de l’ordre et de la beauté. En ce sens, tout comme le drame musical grec, le culte fait apparaître l’énigme de la génialité : « L’œuvre d’art est […] un moyen pour la perpétuation du génie<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote5sym" name="sdfootnote5anc"><sup>5</sup></a>. » C’est en cela que la religion grecque se distingue des religions asiatiques. Pour les Grecs aussi, par exemple, le prêtre est le plus haut symbole de la relation entre les dieux et les hommes. Mais il n’en devient pas pour autant le « seigneur » des autres hommes. La famille, le clan, la phratrie, le <em>démos</em> ou la cité ont chacun leurs dieux et chacun de ces dieux a sa résidence dans un lieu et un temple précis. Il n’y a pas de dieux sous forme d’esprits diffus qui survoleraient le monde. Les dieux sont individuels et ils exigent d’être servis par un culte particulier et par des prêtres déterminés. La fonction sacerdotale en Grèce est intimement mêlée à la vie de la <em>polis</em>, elle n’est pas organisée en corporations ou hiérarchisée, tout comme cela arrive avec les dieux, leurs idoles ou les lieux de culte.</span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">D’autre part, la substitution des dieux olympiens aux forces infernales primitives et aux esprits des morts n’entraîne pas la répression des enthousiasmes religieux originaires, même les plus brutaux. La religion grecque, contrairement par exemple à la religion italique primitive jusqu’à l’avènement de l’Empire romain, est un chaos de formes et de notions de différentes origines dans lequel les Grecs surent mettre de l’ordre et de la beauté. Dans ce processus d’organisation aucun culte ne fut aboli ni repoussé : dans le panthéon grec les dieux étrangers se confondirent avec les dieux grecs<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote6sym" name="sdfootnote6anc"><sup>6</sup></a>. Cet éclectisme montre jusqu’à quel point les Grecs classiques conservent les énergies ancestrales présentes dans leurs origines : c’est une manière naïve de dire que celles-ci ne sont pas perdues. C’est pourquoi l’on peut dire que la véritable magie des grecs est en ce sens celle par laquelle ils arrivent à transfigurer les passions humaines. À la vie humaine, pleine de misère et de souffrances, les Grecs opposent l’image de leurs dieux comme image d’une vie facile et resplendissante. Dans cette opposition, la véritable grandeur de l’homme consiste à souffrir héroïquement :</span></strong></p><ul style="text-align: left;"><li><p style="margin-bottom: 0cm;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Du reste, au temps d’Homère, l’essence grecque était achevée ; la légèreté des images et de l’imagination était nécessaire pour calmer et libérer l’esprit démesurément passionné. La raison leur parle-t-elle, oh ! comme la vie leur paraît dure et cruelle. Ils ne s’abusent pas. Mais ils mentent pour jouer avec la vie : Simonide conseilla de prendre la vie comme un jeu : la douleur du sérieux leur était trop connue. La misère des hommes est une jouissance pour les dieux, quand on la leur chante. Les Grecs savaient que seul l’art peut faire de la misère une jouissance<a class="sdfootnoteanc" style="color: #999999;" href="http://www.in-limine.eu/2020/05/mais-qu-est-ce-qui-est-proprement-grec-par-diego-sanchez-meca.html#sdfootnote7sym" name="sdfootnote7anc"><sup>7</sup></a>.</span></strong></p></li></ul><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Avec sa magie, l’homme calme la fureur des immortels, mais en même temps, cette magie le séduit lui-même et le transforme, car la douleur transformée en force et en une plus grande résistance est ce qui nous élève à la condition divine.</span></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6172735" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1278114217.jpg" alt="b2d6bbf07a01403b92005c388a5cde3b.jpg" width="424" height="642" /></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="justify"><strong><span style="line-height: 100%; font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">C’est ainsi que l’é
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL’esclave-expert et le citoyentag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-12-04:60050722017-12-04T02:30:00+01:002017-12-04T02:30:00+01:00 L’esclave-expert et le citoyen À propos de : Paulin...
<div class="cartouche flex_conteneur"><div class="cartouche_titres flex_bloc_66"><div class="cartouche_titres_inner subcr"><p style="text-align: center;"><img id="media-5732424" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/2755893597.jpg" alt="ACR-ATH402237.jpg" /></p><h1 class="titre"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black, sans-serif; color: #ff6600;"><strong>L’esclave-expert et le citoyen</strong></span></h1><div class="descriptif"><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 18pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><span style="color: #99cc00;">À propos de :</span> Paulin Ismard, <span style="color: #99cc00;"><em>La Démocratie contre les experts. Les esclaves publics en Grèce ancienne</em>,</span> Seuil</span></strong></span></p></div><hr /><div class="cartouche_bis"><div class="signature"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span class="par" style="color: #999999;"> par <span class="vcard author nom_auteur"><a class="url fn spip_in" style="color: #999999;" href="http://www.laviedesidees.fr/_Demont-Paul_.html">Paul Demont</a></span> </span></strong></span></div><div class="signature"><span style="font-size: 12pt; font-family: arial black, sans-serif;"><strong><span class="par" style="color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.laviedesidees.fr</span> </span></strong></span></div></div></div></div></div><div class="entry-content chapo"><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">À Athènes, dans l’Antiquité, les tâches d’expertise étaient confiées à des esclaves publics, que l’on honorait mais qu’on privait de tout pouvoir de décision. C’est ainsi, explique P. Ismard, que la démocratie parvenait à se préserver des spécialistes.</span></strong></span></p></div><div class="texte_wrapper"><div class="entry-content texte"><div class="recense"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5732426" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/4119538921.jpg" alt="PI-couv.jpg" />Recensé : Paulin Ismard, <span style="color: #99cc00;"><em>La Démocratie contre les experts. Les esclaves publics en Grèce ancienne</em>,</span> Paris, Seuil, 2015, 273 p., 20 €.</span></strong></span></div><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans la démocratie athénienne, avec la rotation de ses magistrats et de ses conseillers choisis pour un an, ceux qui, « à l’occasion », tenaient lieu d’experts stables, étaient, selon Paulin Ismard, les esclaves publics, mais ils n’incarnaient l’État que comme « pure négativité » (p. 30), car ils étaient, en tant qu’esclaves, exclus de la sphère politique. D’où le sous-titre du livre : <em>Les esclaves publics en Grèce ancienne. </em>Qui étaient ces esclaves publics (<em>dêmosioi</em>) et quel était leur rôle ? C’est le premier objet du livre.</span></strong></span></p><h3 class="spip"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Esclavages publics antiques et modernes</span></strong></span></h3><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">On lit d’abord de brillantes et utiles analyses sur l’historiographie de l’esclavage, que Paulin Ismard résume de façon extrêmement claire et convaincante, avec ses différentes « vagues » de comparaisons très idéologiques entre l’Antiquité et l’esclavage en Amérique, tantôt pour opposer l’humanité des Anciens à la cruauté des Modernes, tantôt pour légitimer l’esclavage moderne, tantôt pour le condamner comme on condamnait l’esclavage antique. Moses I. Finley y a ajouté la distinction entre sociétés à esclaves et les véritables sociétés esclavagistes (qui seraient apparues à dans l’Athènes classique). Cette historiographie laissait de côté de nombreux aspects du si divers et si massif « phénomène esclavagiste ». Les travaux des anthropologues permettent maintenant de mieux comprendre les différents types d’esclaves royaux, et plus généralement « les esclaves publics » qui sont l’objet du livre.</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mais la genèse des <em>dêmosioi </em>dans la Grèce archaïque est problématique. Paulin Ismard tente d’abord de suggérer (« un fil ténu », p. 32, « un sentier étroit », p. 42) une sorte de continuité entre les artisans (<em>dêmiourgoi</em>) de l’époque archaïque et les <em>dêmosioi </em>de l’âge classique. Il conduit agréablement le lecteur des aèdes et des héros attachés aux rois chez Homère à l’ingénieux Dédale, que son savoir a conduit à l’esclavage auprès des rois qui voulaient l’avoir à son service, selon un schéma traditionnel (attesté par exemple chez Hérodote pour le médecin Démocédès, au service du roi Darius) : sa mention par Xénophon, selon Paulin Ismard, « loin d’être innocente », ferait de Dédale « l’emblème du mal que le régime démocratique fait à celui qui sait » — une conclusion qui peut sembler faiblement étayée (p. 46-47). Quelques contrats conservés entre une cité et un <em>dêmiourgos </em>à l’époque archaïque dans diverses cités non démocratiques permettent de mieux observer les conditions concrètes de leur emploi : un archiviste en Crète, un scribe près d’Olympie. Dans un « constat » dont il reconnaît qu’il est « hypothétique », Paulin Ismard y voit « le statut de <em>dêmosios </em>confusément défini » (p. 53). Il est difficile cependant d’adhérer à la notion d’un « passage progressif du <em>dêmiourgos </em>de l’archaïsme au<em> dêmosios </em>de l’époque classique » : l’âge classique, bien sûr, et particulièrement à Athènes, continue d’avoir des <em>dêmiourgoi </em>libres et citoyens en abondance. Pour Aristote, il est vrai, dans une petite cité, on pourrait à la rigueur concevoir une équivalence entre esclaves publics et artisans effectuant des travaux publics (<em>Politique</em>, II, 7, 1267b15 : un texte difficile, qui pourrait être examiné). L’hypothèse traditionnelle lie le développement des esclaves publics aux progrès de la démocratie athénienne, avec ses institutions complexes et la rotation des charges qui limitait la continuité de l’action publique, et au développement, « main dans la main » (selon une célèbre formule de Finley associant démocratie et société esclavagiste, p. 58), de l’esclave-marchandise à Athènes.</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Platon, dans un texte étonnant du <em>Politique</em> (290a), évoque « le groupe des esclaves et des serviteurs » dont on pourrait imaginer qu’ils constituent le véritable savoir politique de la cité. L’étude des esclaves publics éclaire la volonté platonicienne de séparer ceux que Paulin Ismard appelle joliment « les petites mains des institutions civiques » (p. 66) et le véritable homme politique. Pourtant, assistance aux juges, archivage, inventaires, comptabilité, surveillance de la monnaie, des poids et mesures, police, tout cela, que décrit très clairement et très utilement Paulin Ismard dans son chapitre « Serviteurs de la cité », était confié aux esclaves publics. Certaines tâches, rémunérées, attribuées le cas échéant par vote des citoyens, donnaient accès à des privilèges civiques ou religieux, comme la prêtrise de certains cultes. D’autres esclaves en revanche étaient affectés à divers chantiers, en grand nombre, si l’on pense à ceux qui exploitaient les mines du Laurion en Attique, qui ne sont pas examinés dans le livre, car ils ne rentrent guère dans la perspective adoptée. Par rapport à d’autres types d’esclaves publics, l’originalité grecque tiendrait à l’absence d’esclaves publics travaillant la terre (mais la documentation est limitée) ou enrôlés dans les armées (cela est corrigé p. 118 : il y avait de nombreux esclaves, en tout cas, dans la marine). Au total, les <em>dêmosioi </em>constituaient donc un ensemble extrêmement disparate, qui n’a jamais formé un corps, d’esclaves acquis surtout par achat.</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Dans une inscription de la fin du IIe siècle, bien après la démocratie classique, à propos d’un préposé aux poids et mesures à Athènes, il est question d’une <em>eleutheria</em> (qu’il faudrait corriger en<em> el[euth]era) leitourgia</em>, un « service libre » : pour Paulin Ismard, un « service public » au sens où il assure la liberté des citoyens. Cette formule restituée, tardive et unique condenserait « le paradoxe qui réside au cœur du ‘miracle grec’, celui d’une expérience de la liberté politique dont le propre fut de reposer sur le travail des esclaves » (p. 92). Les esclaves publics grecs, bien que « corps-marchandises », étaient (ajoutons : parfois) d’« étranges esclaves » (chapitre 3), jouissant de certains privilèges des citoyens, dont l’accès à la propriété et peut-être à une certaine forme de parenté, ce qui pose quelquefois le problème de la distinction entre esclave et citoyen libre. L’emploi du mot <em>dêmosios </em>suffit-il en effet à établir la qualité servile ? L’épigraphiste Louis Robert mentionne un édit déplorant que des hommes libres exercent « une fonction d’esclaves publics », ainsi qu’une épitaphe commune à Imbros pour un citoyen de Ténédos et son <em>fils </em>qualifié de <em>dêmosios</em>, et conclut qu’un <em>dêmosios</em> avec patronyme doit désigner un homme libre exerçant des tâches publiques (BE 1981, 558). Le sens de ce type de patronyme est incertain. Pour le corpus assez comparable des actes d’affranchissements delphiques, où se pose aussi cette question, Dominique Mulliez observe que le nom au génitif renvoie au père naturel de l’affranchi, <em>sans préjuger du statut juridique de la personne ainsi désignée</em> ; il s’agit parfois de l’ancien maître de l’affranchi, lequel peut ou non se confondre avec le<em> prostate</em>s. En ce qui concerne les <em>dêmosioi</em>, Paulin Ismard estime, lui, que « l’ensemble de la littérature antique (…) associe invariablement le statut de <em>dêmosios</em> au statut d’esclave » (p. 109). Il propose en ce sens une analyse nouvelle du statut d’un certain Pittalakos mentionné dans un plaidoyer d’Eschine, un<em> dêmosios</em> qu’il ne juge assimilé à un homme libre dans une procédure que faute d’un propriétaire individualisable. En Grèce, les esclaves publics pouvaient même recevoir des honneurs publics, ce qui interdit, note très justement Paulin Ismard, de faire de l’honneur une ligne de partage universelle entre liberté et esclavage (contrairement aux thèses de certains anthropologues).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5732429" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/427421007.jpg" alt="ACR-CAR51_big.jpg" /></span></strong></span></p><h3 class="spip"><span style="font-size: 12pt; color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Expertise, esclavage et démocratie</span></strong></span></h3><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Paulin Ismard se situe résolument dans la perspective du « malheur politique » contemporain, la séparation entre le règne de l’opinion et le gouvernement des experts : un savoir politique utile ne peut plus naître « de la délibération égalitaire entre non-spécialistes ». L’État, défini comme « organisation savante » (p. 11), exclut le peuple. C’est le second objet du livre que de situer la démocratie athénienne (et non plus « la Grèce ancienne ») par rapport à cette perspective. « L’expertise servile » y serait « le produit de l’idéologie démocratique », « qui refusait que l’expertise d’un individu puisse légitimer sa prétention au pouvoir » et cantonnait donc les experts hors du champ politique (p. 133, répété avec insistance).</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Mais la documentation ne permet d’atteindre que quelques experts esclaves : des vérificateurs des monnaies, ayant seuls le pouvoir et la capacité d’en garantir la validité, un greffier dans un sanctuaire. Le cas de Nicomachos, chargé par Athènes de la transcription des lois pendant plusieurs années consécutives, est différent : on le connaît par des sources hostiles, qui insistent sur le fait que c’est un fils de <em>dêmosios</em>, mais c’est un citoyen athénien, qui n’a un « statut incertain » que dans la polémique judiciaire : voici donc un citoyen expert. Ce n’est pas le seul. Paulin Ismard lui-même évoque une page plus tôt les cas célèbres d’Eubule et de Lycurgue en matière financière ; et que dire, en matière militaire et diplomatique, de Périclès, réélu 14 fois stratège consécutivement ? Ajoutons, à un moindre niveau, les secrétaires mentionnés par la <em>Constitution d’Athènes</em> aristotélicienne : leur contrôle ne peut guère avoir été seulement « formel ».</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Sur le plan idéologique, le fameux mythe de Protagoras, dans le <em>Protagoras </em>de Platon, explique que, contrairement aux compétences techniques réservées chacune à un spécialiste (à un <em>dêmiourgos</em>), une forme de savoir politique, par l’intermédiaire des notions de pudeur (ou respect) et de justice, a été donnée à tous les hommes. On y trouverait donc « une épistémologie sociale qui valorise la circulation de savoirs, même incomplets, entre égaux », « une théorie associationniste de la compétence politique », comme celle que développe l’historien américain Josiah Ober dans ses ouvrages récents sur la démocratie athénienne. Protagoras veut pourtant montrer — c’est le raisonnement qui explique ensuite le mythe dans le dialogue de Platon — que si tous les citoyens doivent partager une compétence minimale, il y a des gens plus compétents que d’autres en politique, et des maîtres, comme lui, pour leur enseigner cette expertise. Signalons à ce propos la virulence de ce débat dans le libéralisme radical anglais du XIXe siècle. John Stuart Mill, rendant compte en 1853 de l’<em>History of Greece </em>du banquier et homme politique libéral George Grote, cite avec enthousiasme ses pages sur le régime populaire :</span></strong></span></p><blockquote class="spip"><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« <em>The daily working of Athenian institutions (by means of which every citizen was accustomed to hear every sort of question, public and private, discussed by the ablest men of the time, with the earnestness of purpose and fulness of preparation belonging to actual business, deliberative or judicial) formed a course of political education, the equivalent of which modern nations have not known how to give even to those whom they educate for statesmen</em> / Le fonctionnement journalier des institutions athéniennes (qui habituaient chaque citoyen à entendre la discussion de toute sorte de question publique ou privée par les hommes les plus capables de leur temps, avec le sérieux et la préparation que réclamaient les affaires politiques et judiciaires) formait un cursus d’éducation politique dont les nations modernes n’ont pas su donner un équivalent même à ceux qu’elles destinent à la conduite de l’État ».</span></strong></span></p></blockquote><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">En revanche, lorsqu’un peu plus tard, en 1866, il commente un autre livre célèbre de Grote, <em>Plato and the other Companions of Socrates</em>, il condamne le relativisme qui est selon lui la conséquence inéluctable de sa position, et affirme avec Platon « <em>the demand for a Scientific Governor</em> » (« l’exigence d’un gouvernant possédant la science »), c’est-à-dire, dans les conditions modernes du gouvernement représentatif, « a specially trained and experienced Few » (« Un petit nombre de spécialistes éduqués et entraînés »).</span></strong></span></p><p class="selectionShareable"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">« La figure de l’expert, dont le savoir constituerait un titre à gouverner, (…) était inconnue aux Athéniens de l’époque classique » (p. 11, 16) : c’est la thèse centrale. Le mot « expert » est ambigu. Le « gouvernement » des Athéniens s’exerçait principalement par l’éloquence, sous le contrôle des citoyens, dans une démocratie directe : c’est donc dans la maîtrise de l’éloquence que se logeait pour une part l’expertise de ceux que Mill appelle « the ablest men of the time ». La question de la rhétorique, qui est sans cesse débattue à l’époque, est absente dans le livre de Paulin Ismard, car aucun esclave n’a accès à la tribune. Or, comme Aristote l’écrit (et comme Platon le pensait), même la formation technique de certains citoyens à la rhétorique devait inclure une expertise politique extérieure à la technique du langage : « les finances, la guerre et la paix, la protection du territoire, les importations et les exportations, la législation » (<em>Rhétorique</em> I, 4, 1359b).</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5732431" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/3395081554.jpg" alt="ACR-TH.jpg" /></span></strong></span></p><h3 class="spip"><span style="font-size: 12pt; color: #f
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlThe Four Elements of National Identity in Herodotustag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-06-21:58168842016-06-21T00:05:00+02:002016-06-21T00:05:00+02:00 The Four Elements of National Identity in Herodotus By...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-5398485" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1634560890.jpg" alt="herodotus.jpg" /></p><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong>The Four Elements of National Identity in Herodotus</strong></span></h1><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span class="entry-date" style="color: #999999;"> By <cite>Martin Aurelio</cite> <br /></span></strong></span></header><header class="entry-header"><span style="font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span class="entry-date" style="font-size: 12pt; color: #999999;"><span style="font-size: 18pt;">Ex: http://www.counter-currents.com</span> </span></strong></span></header><div class="entry-content"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">The Western Classical notion of identity comes to us from Herodotus’ <em>Histories</em>, written in the 5th century B.C. It’s from Herodotus that we have the story of the 300 Spartans at Thermopylae, told in the broader context of the entire Hellenic world’s successful resistance of the Persian invasion. In order to do that, the Spartans (Dorians) and Athenians (Ionians) had to overcome their differences and join together to defend what was common to both of them as Greeks. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In Book VIII, there is a scene in which the Athenians explain to a messenger from Sparta why the Spartans should side with the Athenians and not the Persians. (It should be remembered that both the ancient Greeks and ancient Persians were Indo-European peoples.)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">“First and foremost of these is that the images and buildings of the gods have been burned and demolished, so that we are bound by necessity to exact the greatest revenge on the man who performed these deeds, rather than to make agreements with him. And second, it would not be fitting for the Athenians to prove traitors to the Greek people, with whom we are united in sharing the same kinship and language, with whom we have established shrines and conduct sacrifices to the gods together, and with whom we also share the same way of life.” (VIII:144.2)</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">In this passage are no less than four criteria for being a Greek, or Hellene: <em>common religion, common blood, common language, </em>and<em> common customs</em>. (One could argue that customs are almost entirely derivative of religion and blood, but we will stick to the four-part formulation in the text.) That was 2500 years ago, but in my opinion this is still the best and most comprehensive working definition of national identity. This is because one can extract it fro m this particular situation in ancient history and apply it to virtually anywhere in the world at any time. The four elements of identity are either present or absent, to varying degrees, and a people are correspondingly either strong or weak.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">The story of the Greek resistance to Persian tyranny is the story of the self-realization and self-actualization of a people. When the four elements of identity are in place, they work together synergistically to form a kind of collective body, capable of functioning as an organic whole. The Persian army was numerically much stronger than the Greek, but most of their soldiers were conscripts from conquered territories who were forced into service. They were Persians in name only.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">It’s interesting to note that the Athenians tell the Spartan messenger that the most important reason for opposing the Persians is their desecration of Greek religious shrines. (It should be remembered that the Spartans were known as both the fiercest warriors of the ancient world and also the most pious, dividing their time more or less equally between military training and religious ritual. How Evolian.) The Classical notion of identity is thus supportive of the Traditionalist view of the primacy of religious faith — that “culture comes from the cult,” as Russell Kirk put it — but it also checks it by including the other criteria. Common faith alone will not suffice, even if it is ultimately the most important unifying factor of a culture.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">It should also be noted that the Classical definition of identity comes to us from a time prior to the reign of <em>Homo economicus</em>. (Though even then, Herodotus has the Persian king Cyrus mocking the Athenians for having “a place designated in the middle of their city [the <em>agora</em>, marketplace] in which they gather to cheat each other.”) It is a formula for the cohesion of a people and the health of a culture. It is not necessarily a formula for dominance in the world, particularly economic dominance.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Finally, the Classical definition of identity represents an ideal, a standard. As with other standards, there are bound to be deviations and variations. Elsewhere in <em>The Histories</em>, Herodotus tells us that the Athenians were originally Pelasgians — pre-Indo-European inhabitants of Greece — who “learned a new language when they became Hellenes.” (I:57.3 – I:58) The dominant influence on Classical Greek culture and identity was probably Dorian, the Indo-Europeans who conquered Greece from the north. But these Pelasgians were apparently able to assimilate and “become Hellenes,” although history shows us that Athens was always culturally and spiritually different from Sparta. Still, at the time of the Greco-Persian war, the Athenians and Spartans must have had enough in common for the Athenians to cite the four elements of their common identity to the Spartan messenger.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">But the further one moves from the quadripartite Classical definition of identity, the more the strength and cohesion of a people is diluted. This is so because the elements which give rise to feelings of <em>otherness</em> gain in power, and consequently the elements of commonality diminish. Classical identity works because it’s based on nature, both human psychological nature and larger biological nature.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Applying this model to the history of Western civilization, we can see that the peak of Western identity in terms of cohesion and strength was probably the Middle Ages. Despite the diversity of European customs and languages, Latin was the <em>lingua franca</em> that united the educated peoples of every European country, and Christianity was the faith of the whole continent. One could go to any church in Western Europe and partake in the same Latin mass. The racial identity of Europeans was, I think, a given — an obvious fact of nature that need not even be dwelt upon. This entire scenario stands in stark contrast to contemporary Europe and North America, where racial, linguistic, religious and cultural diversity are pushed to further and further extremes, with predictable consequences.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">The coming together of the greater Hellenic world to resist the Persian invasion offers an inspiration and a model for contemporary Western people who value their identity and heritage. However, it should also be remembered that ultimately, the differences between Athens and Sparta proved greater than their commonalities, and the two city-states destroyed each other in the Peloponnesian War, a mere fifty years or so after their shared victory over the Persians.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Perhaps the unspoken fifth element of identity is a common enemy.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Source: <a style="color: #999999;" href="https://martinaurelio.wordpress.com/2016/06/11/four-elements-of-identity/" rel="external">https://martinaurelio.wordpress.com/2016/06/11/four-elements-of-identity/</a> <sup>[2]</sup></span></strong></p><div id="jp-relatedposts" class="jp-relatedposts"><h3 class="jp-relatedposts-headline"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>Related</em></span></strong></h3></div></div><footer class="footer"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">URL to article: http://www.counter-currents.com/2016/06/the-four-elements-of-national-identity-in-herodotus/ </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">URLs in this post:</span></strong></p><p style="margin: 2px 0px;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">[1] Image: <span dir="ltr">http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2016/06/herodotusbust.jpg</span></span></strong></p><p style="margin: 2px 0px;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">[2] https://martinaurelio.wordpress.com/2016/06/11/four-elements-of-identity/: <span dir="ltr">https://martinaurelio.wordpress.com/2016/06/11/four-elements-of-identity/</span></span></strong></p></footer>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlUne spiritualité de la Formetag:euro-synergies.hautetfort.com,2015-11-09:57127062015-11-09T00:05:00+01:002015-11-09T00:05:00+01:00 Une spiritualité de la Forme Autore: Adriano Romualdi...
<header><p style="text-align: center;"><img id="media-5206860" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4123092000.jpg" alt="apollo.jpg" /></p><h1 class="entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: 36pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Une spiritualité de la Forme</strong></span></h1><div class="subhead" style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span class="postauthortop author vcard" style="color: #999999;"> Autore: <a class="fn" style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/autore/adriano-romualdi/" rel="author">Adriano Romualdi</a></span></strong></span></div><div class="subhead" style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span class="postauthortop author vcard" style="color: #999999;">Ex: http://www.centrostudilaruna</span></strong></span></div></header><div class="entry-content clearfix"><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Pourquoi l’Antiquité gréco-romaine a-t-elle toujours exercé une attraction si forte sur l’homme européen ? L’attribuer tout entière à la fascination que procure l’art antique serait superficiel, car l’art grec tire précisément son prestige du fait qu’il rend visible la nostalgie métaphysique pour un modèle tout à la fois corporel et spirituel. L’art grec, en somme, est lui-même une partie de la <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/temi/religione/">religiosité</a> grecque, comme le comprirent déjà <span class="bm_keywordlink"><a style="color: #999999;" href="http://www.libriefilm.com/category/autori/johann-wolfgang-goethe" target="_blank">Goethe</a></span> et Winckelmann, puis, à notre époque, un Schefold [archéologue allemand] et un Walter F. Otto. Mais même quand on met l’accent sur la “rationalité” de la Grèce antique — en l’opposant, le cas échéant, à “l’irrationalité” du <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/storia/medioevo/">Moyen Âge</a> —, on ne fait qu’interpréter banalement cette rationalité, on perd de vue sa dimension la plus profonde, où la clarté devient <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/temi/simboli/">symbole</a>, dans le credo apollinien et olympien, d’une très haute forme de maîtrise de soi.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dans le monde grec, c’est la préhistoire <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/storia/indoeuropei/">indo-européenne</a> qui se met à parler. Le premier “verbe” articulé de la civilisation grecque est la <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/temi/religione/">religion</a> olympienne. Toutes les obscures luttes préhistoriques du principe diurne contre le principe nocturne, du principe paternel contre le principe maternel, s’y donnent à voir, mais sous une forme qui atteste la victoire de la claire lumière du jour. Apollon a déjà tué Python, Thésée est déjà venu à bout du Minotaure et, sur la colline sacrée d’Arès, Oreste a été acquitté de la faute d’avoir tué “la mère”. Il s’agit là d’une “sagesse poétique”, pour reprendre l’expression de Vico, où s’exprime une conscience nouvelle, une conscience qui fit dire à Plutarque : « Rien sans Thésée. »</span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Les Olympiens</em></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Un jour nouveau se lève sur les cimes boisées du plus ancien paysage européen, répandant une clarté aurorale identique à la lumière de l’Olympe chantée par Homère :</span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« À ces mots, l’Athéna aux yeux pers disparut, regardant cet Olympe où l’on dit que les dieux, loin de toute secousse, ont leur siège éternel : ni les vents ne le battent, ni les pluies ne l’inondent ; là-haut, jamais de neige ; mais en tout temps l’éther, déployé sans nuages, couronne le sommet d’une blanche clarté […] ». [<em>Odyssée</em>, chant VI, trad. V. Bérard].</span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Le jour olympien est le jour de l’Ordre. Zeus incarne avec la spontanéité la plus puissante et la plus digne qui soit l’idée de l’ordre comme autorité. C’est une idée qui, à travers le <em>Deus-pater</em> (Iuppiter) romain, répand sa lumière bien au-delà des débuts du monde antique. Il suffit pour s’en convaincre de comparer la figure de Dieu le Père dans sa version la plus humble et patriarcale du paysan chrétien avec la notion, autrement abstraite et tyrannique, de Yahvé.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Apollon, lui, incarne un autre aspect de l’Ordre : l’Ordre comme lumière intellectuelle et formation artistique, mais aussi comme transparence solaire qui est santé et purification. Il se peut que le nom d’Apollon ne soit pas d’origine indo-européenne, même si la chose n’est pas établie, car l’illyrien <em>Aplo</em>, <em>Aplus</em> (cf. le vieil islandais <em>afl</em>, “force”), va à l’encontre de cette hypothèse, d’autant plus qu’Apollon est le dieu dorien par excellence et que la migration dorienne et la migration illyrienne ne font qu’un. Mais surtout, quand on traite d’histoire des religions, il ne faut jamais oublier que c’est le contenu qui importe, non le contenant.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5206864" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/147783383.jpg" alt="artemisjm010.jpg" /></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">L’Artémis dorienne, représentée comme une jeune fille dure, sportive et nordique, n’est pas l’Artémis d’Éphèse aux cent mamelles. Sous un nom préexistant prend forme une figure religieuse profondément nordique et indo-européenne, qui exprime sa nature farouche, athlétique et septentrionale. Une même désignation recouvre donc deux “expériences” religieuses bien différentes. De même, Marie — entendue comme la “Grande Mère”, par ex. dans le cas de la Madone de Pompéi — est différente de la Vierge Marie de Bernard de Clairvaux et du catholicisme gothique. Ce n’est pas seulement la différence existant entre la jeune fille blonde des miniatures gothiques et la “Mère de Dieu” des terres du Sud. C’est la même diversité de vision que celle qui sépare l’Artémis d’Éphèse de l’Artémis Orthia spartiate apparue avec la migration dorienne.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Comme toujours, l’essence de la conception religieuse réside dans la spécificité de sa vision du divin. Une vision non pas subjective ou, mieux, une vision subjective en tant que l’absolu, en se manifestant, se particularise et se fait image pour le sujet. Apollon et Artémis, le Christ et la Vierge sont avant tout des “visions”, des présences saisies par l’intuition intellectuelle, là où “les dieux”, degrés se manifestant à partir de l’Être, sont vraiment. <span class="bm_keywordlink"><a style="color: #999999;" href="http://www.libriefilm.com/category/autori/johann-wolfgang-goethe" target="_blank">Goethe</a></span> écrivait à Jacobi : « Tu parles de foi, moi, j’attache beaucoup d’importance à la contemplation » (<em>Du sprichst von Glaube, ich halte viel auf Schauen</em>).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Dans les divinités olympiennes, l’âme nordique de la race blanche a contemplé sa plus pure profondeur métaphysique. L’<em>eusébeia</em>, la vénération éclairée par la sagesse du jugement ; l’<em>aidos</em>, la retenue pudique face au divin ; la <em>sophrosyné</em>, la vertu faite d’équilibre et d’intrépidité : telles sont les attitudes à travers lesquelles la religion olympienne s’exprime comme un phénomène typiquement européen. Et le panthéon olympien est le miroir de cette mesure. De manière significative, même ses composantes féminines tendent à participer des valeurs viriles : comme Héra, en tant que symbole du <em>coniugium</em>, comme Artémis, en raison de sa juvénilité réservée et sportive, comme Athéna, la déesse de l’intelligence aguerrie et de la réflexion audacieuse, sortie tout armée de la tête de Zeus. C’est pourquoi Walter F. Otto a pu parler de la religion grecque comme de l’« idée religieuse de l’esprit européen » :</span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Dans le culte des anciens Grecs se manifeste l’une des plus hautes idées religieuses de l’humanité. Disons-le : l’idée religieuse de l’esprit européen. Elle est très différente des idées religieuses des autres cultures, surtout de celles qui, pour notre histoire et notre philosophie des religions, passent pour fournir le modèle de toute religion. Mais elle est essentiellement apparentée à toutes les formes de la pensée et des créations authentiquement grecques, et recueillie dans le même esprit qu’elles. Parmi les autres œuvres éternelles des Grecs, elle se dresse, majeure et impérissable, devant l’humanité. […] Les figures dans lesquelles ce monde s’est divinement ouvert aux Grecs n’attestent-elles pas leur vérité par la vie qui est encore la leur aujourd’hui, par la permanence où nous pouvons encore les rencontrer, pourvu que nous nous arrachions aux emprises de la mesquinerie et que nous recouvrions un regard libre ? Zeus, Apollon, Athéna, Artémis, Dionysos, Aphrodite… là où l’on rend hommage aux idées de l’esprit grec, il n’est jamais permis d’oublier que c’en est le sommet et, d’une certaine manière, la substance même. Ces figures demeureront tant que l’esprit européen, qui a trouvé en elles son objectivation la plus riche, ne succombera pas totalement à l’esprit de l’Orient ou à celui du calcul pragmatique » [<em>Les Dieux de la Grèce</em>, Payot, 1981, p. 31]</span></strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><img id="media-5206869" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/3003135448.jpg" alt="Tempel-Hera-II-voor.jpg" /></span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>Le monde grec</em></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">De même que le monde olympien est toujours resté vivant pour l’Européen cultivé, ainsi la civilisation grecque est demeurée exemplaire pour la civilisation européenne. Il importe cependant de comprendre correctement le sens de cette exemplarité. Si celle-ci devait valoir comme synonyme de scientificité, au sens banalement laïque du terme, alors il faudrait rappeler que l’attitude éminemment rationnelle de l’esprit hellénique n’a jamais été séparée de la foi dans le mythe comme archétype d’une raison plus haute. La rationalité de ce qui est naturel est étudiée et admirée précisément parce qu’elle renvoie à un équilibre supérieur. Chez Aristote, on trouve encore, au début de son traité de zoologie, cette citation d’Héraclite : « Entrez, ici aussi habitent les dieux » Quant à <span class="bm_keywordlink"><a style="color: #999999;" href="http://www.libriefilm.com/category/autori/johann-wolfgang-goethe" target="_blank">Goethe</a></span>, il dira que « le beau est un phénomène originel » (<em>Das Schöne ist ein Urphanomen</em>). Mais c’est surtout Platon qui nous communique le sens le plus authentique de la “scientificité” de la pensée grecque, lorsqu’il compare la rationalité d’ici-bas (la “chose”) à la rationalité de là-haut (“l’idée”) et mesure la réalité empirique avec le mètre d’une réalité éternelle. Il est celui qui dans le mythe de la caverne (<em>République</em>, VII, 514-517) illustre la logique ultime de la connaissance : par-delà les ombres projetées par le feu, il y a la réalité supérieure de la lumière solaire. En effet, l’Être, qui est le fond obligatoire de la spéculation hellénique, est aussi ce qui l’empêche de tomber dans l’intellectualisme.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Cette myopie caractéristique qui a confondu le rationalisme des Grecs avec le rationalisme des modernes a également créé l’équivoque d’un hellénisme “adorateur du corps”. Ici aussi, la gymnastique et l’athlétisme grecs ont été saisis avec superficialité. En fait, les Grecs ont exalté l’éducation du corps comme une partie de l’éducation de l’esprit. C’est le sens hellénique de la forme qui exige que le corps également reçoive une discipline formatrice. Le <em>kosmos</em> est l’infiniment grand et l’infiniment petit, l’ordre de l’univers et celui du corps humain. L’instance ultime du monde des corps et de la société est l’Ordre, tout comme l’instance ultime de la connaissance est l’Être.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Mais il va de soi que l’aveuglement principal est celui qui concerne le caractère prétendument “démocratique” de l’esprit grec. Si l’on excepte une brève période de l’histoire d’Athènes, la liberté des cités grecques a toujours été la liberté pour les meilleurs. Les partis aristocratiques et les partis démocratiques ne se séparaient que sur le nombre, plus ou moins grand, de ces “meilleurs”. Mais la masse et les esclaves restèrent toujours en dehors de l’organisation politique de la cité. C’est pourquoi toute la civilisation grecque resplendit encore de cet idéal de la sélection — l’<em>ekloghé</em> — qui a exercé une si grande fascination sur les élites de l’Occident. <a style="color: #999999;" href="http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/autori/julius-evola/">Julius Evola</a> a résumé comme suit les valeurs exprimées par la Grèce antique à son apogée :</span></strong></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« […] le culte apollinien, la conception de l’univers comme <em>kosmos</em>, c’est-à-dire comme une unité, comme un tout harmonieusement ordonné […] l’importance conférée à tout ce qui est limite, nombre, proportion et forme, l’éthique de l’unification harmonieuse des différentes puissances de l’âme, un style empreint d’une dignité calme et mesurée, le principe de l’<em>eurythmie</em>, l’appréciation du corps et la culture du corps […] la méthode expérimentale dans les applications scientifiques en tant qu’amour de la clarté par opposition aux nébulosités pseudo-métaphysiques et mystiques, la valeur accordée aussi à la beauté plastique, la conception aristocratique et dorienne du gouvernement politique et l’idée hiérarchique affirmée dans la conception de la vraie connaissance » [<em>I Versi d’oro pitagorei</em>, Atanor, Rome, 1959, p. 30].</span></strong></p></blockquote><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Ce sont des valeurs qui suffisent à attribuer à l’expérience grecque une place de premier plan dans le cadre d’une tradition européenne.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">* * *</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;"><em>La Question d’une tradition européenne</em>, Akribeia, 2014. Tr. fr.: Philippe Baillet.</span></strong></p></div>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlNietzsche e o Mundo Homéricotag:euro-synergies.hautetfort.com,2013-09-07:51511862013-09-07T00:05:00+02:002013-09-07T00:05:00+02:00 Nietzsche e o Mundo Homérico Por Carolina Figueroa León*...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4230450" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1409805360.jpg" alt="Diane-Kruger-Helene-de-troie.jpg" /></p><h3 class="post-title entry-title" style="text-align: left;"><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600;"><strong><a href="http://legio-victrix.blogspot.be/2012/08/nietzsche-e-o-mundo-homerico.html"><span style="color: #ff6600;">Nietzsche e o Mundo Homérico</span></a></strong></span></h3><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"> Por Carolina Figueroa León*</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span style="font-size: large; font-family: arial black,avant garde;">Ex: http://legio-victrix.blogspot.com</span><br /></span></strong></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> <img id="media-4230452" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/4252409747.jpg" alt="nag1.jpg" />Nietzsche desde o princípio apresentou um apego ao mundo grego, uma idealização deste como estrutura social, ideológica e intelectual. Esta aproximação não é especificamente com a época clássica, mas com a época arcaica que é representada através dos poemas homéricos.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Tomando em conta que o ideal que surge neste período se baseia na luta de poder, na excelência de uma classe aristocrática que é representada através dos heróis e através da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">areté</em>. Neste período em que o filósofo encontra a essência do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">grego</em>, porque é o momento em que se desenvolve da melhor forma a condição inerente ao ser humano: o instinto e a vontade de poder. Portanto, ao tomar esta leitura deixamos de lado a visão de que estes poemas remetem necessariamente à época micênica, senão que por sua vez estão carregados de elementos ideológicos, morais e sociais correspondentes à época em que escreve Homero.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Para compreender como este ideal guerreiro baseado em uma moral agonística se encontra na sociedade aristocrática arcaica é necessário analisar a obra homérica, a qual se deve relacionar com o contexto do século VIII a.c. e desde aí contrastar com as posturas de Nietzsche, as quais se encontram em seus primeiros escritos mais filológicos como <em style="mso-bidi-font-style: normal;">O Estado grego </em>e<em style="mso-bidi-font-style: normal;"> A luta de Homero.</em></span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Portanto, é importante analisar o contexto histórico de enunciação destas epopeias, ver se este realmente se vê representado em ditas obras e finalmente analisar o problema a partir da leitura nietzschiana da cultura grega.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> O mundo homérico e a moral agonística</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> O chamado mundo homérico é o que historicamente corresponde à época arcaica da cultura grega, em que se assentam as bases do crescimento e surgimento das grandes polis. Para Nietzsche é neste momento específico em que se daria o apogeu da cultura grega, não o mundo clássico que foi modificado pelo Romantismo e os filólogos classicistas: “Mas os gregos aparecem ante nós, já que a priori, precisamente pela grandeza de sua arte, como os homens políticos por excelência (...) Tão excessivo era nos gregos tal instinto (...) a expressão triunfal de tigres que mostravam ante o cadáver do inimigo; em suma, a incessante renovação daquelas cenas da guerra de Tróia, em cuja contemplação se embriagava Homero como puro heleno”[1].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Para começar esta análise é necessário nos remeter à época arcaica em si, para logo trabalha-la em comparação à homérica. A época arcaica é quando se destaca a imagem de um governo aristocrático precedente à democracia. Para autores como Francisco Rodríguez Adrados, este período é denominado a sociedade homérica, já que se baseia na mesma estruturação social que dão conta os poemas homéricos, posto que na cabeça da sociedade está o rei (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Basileus</em>) e este é secundado por aristocracia que na épica é representada na imagem dos heróis. Portanto, os pontos de reconstrução do ideal aristocrático se dão em Homero, quem logra encarná-los em seus poemas. Para Rodríguez Adrados isto se deveria a que o pensamento racional em que foi constituído esta aristocracia se baseia no mito principalmente. Portanto, Homero plasma através de suas obras tal realidade, a qual se mescla com a mitologia existente de Micenas, mas por sua vez e com maior força aludindo a seu século [2].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"> Frente à utilização dos mitos como reconstrução de identidade e histórica, Rodríguez Adrados refere: “Se trata de uma sabedoria tradicional, de um espelho de conduta posto no passado e no aceitado tradicionalmente, que não tem porque ter uma coerência absolutamente rigorosa” [3].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Dentro deste tipo de sociedade vemos a imagem do homem que é similar aos deuses, com a única diferença que é mortal. Esta aristocracia por sua vez se caracteriza por uma moral agonística que se assenta nos valores como honra (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">time</em>) e virtude ou excelência (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em>). Estes se encontram presentes já em grande medida na epopeia grega: “A moral da aristocracia grega é na epopeia essencialmente competitiva ou agonística” [4].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Esta imagem podemos percebê-la já que na maior parte do pensamento dos heróis, no caso da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em>, por exemplo: Glauco narra como seu pai Hipóloco o manda lutar a Tróia, o dizendo que é preferível que regresse morto, antes que derrotado e sem lograr ser o primeiro em batalha: “<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Me insto muitas vezes a ser o primeiro e me destacar entre os outros e a não desonrar a linhagem de meus pais que foram os primeiros em Feira e na vasta Licia</em>” [5].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Frente a esta imagem da desonra da linhagem surge a noção de que o herói sempre deve ser virtuoso e é a partir deste elemento que surge o conceito de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em>. Esta excelência em primeiro momento se dá a nível de linhagem, já que sempre o herói é de uma família nobre. Esta traz o prêmio e a fama, o qual se demonstra através das botinhas que se recebia (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Geras</em>) logo depois da façanha.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> A <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> que surge no ideal heroico é o que conforma a excelência da nobreza da sociedade arcaica, já que neste ideal assentam suas bases, que resgatam esses reis e heróis, porque são a representação de sua classe.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Finley também se refere á idéia que a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> heroica é símbolo da nobreza quando nos afirma que isto se faz patente em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>: “Particularmente na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>, a palavra “herói” é uma expressão de classe para toda a aristocracia, e as vezes até parece compreender todos os homens livres”[6].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Podemos tomar o afirmado por Finley no seguinte fragmento da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em>: “<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Amanhã – indicou Atena a Telêmaco – convoca no ágora os heróis aqueus</em>” [7]. É nesse sentido que a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> se converte em um valor de ensinamento frente a esta sociedade. O que já é afirmado por Jeager em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">A Paideia</em> [8] <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Para ele, o ideal de aretê</em> é exemplificado através dos mitos heroicos. Precisamente neste sentido a educação do século VIII se baseia nas epopeias. Os cantos épicos se convertem em uma educação moral, em que se ensina que a aristocracia possui uma excelência que é natural. Mas apesar de ser uma condição imanente ao nobre, a <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> se deve demonstrar individualmente. Portanto, há que esforçar-se para conseguí-la, o que se vê na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em> quando nos narra que Aquiles foi treinado para vencer na arte da guerra por Fênix. O que nos apresente no canto IX quando Fênix trata de persuadir Aquiles para que volte a lutar com os aqueus: “O ancião cavaleiro Peleo quis que eu te acompanhasse no dia em que te enviar de Ptía a Agamenon. Todavia criança e sem experiência da funesta guerra nem do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">ágora</em> (...) e me mandou que te ensinará a falar e a realizar grandes feitos (...) te criei até fazer-te o que és”[9].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Neste ponto vemos que não só importa a natureza especial do nobre, mas que há que desenvolvê-la e a partir disto é que se reconhece seu mérito.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Seguindo com as características desta excelência, surge a imagem da <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em>, que se relaciona com a opinião que o resto possui do herói, é esta a que da posteridade e transcendência encarnada na Fama. Portanto, como antes mencionei, tal valor se representa através dos objetos materiais como os despojos de guerra. Portanto, a culminação desta <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em> é a Glória ou <em style="mso-bidi-font-style: normal;">kleos</em>. Neste sentido ocorre a disputa entre Aquiles e Agamenon, já que ninguém dos dois pôde ficar sem uma escrava, que seja o exemplo tangível de seu triunfo. É por isso que a única forma para que Agamenon não perca sua honra ao entregar sua escrava a Apolo é remover a de Aquiles, posto que este é um igual.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Ao revistar este exemplo de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Ilíada</em> vemos que no mundo aristocrático não há uma diferença entre o parecer e o ser, ambos elementos são a mesma coisa, portanto, o que prima é a aparência principalmente. Devido a esta visão do homem é que surgiria a antes mencionada <em style="mso-bidi-font-style: normal;">doxa</em> que é a opinião, a que afirma o reconhecimento por parte do outro. Ao conseguir tal aceitação o herói pode chegar a tal (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">euphrosyne</em>), que se representa através do despojo e do banquete “ O <em style="mso-bidi-font-style: normal;">agathós</em> ou homem destacado tem alguns meios de fortuna proporcionados. Isto se deduz do paralelismo que se estabelece entre <em style="mso-bidi-font-style: normal;">a time</em> ou honra de cada chefe e a parte de despojo que recebe”[10].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Outro ponto importante é o das riquezas, que também é outro componente da excelência. O qual se representa através das pertenças do <em style="mso-bidi-font-style: normal;">oikos</em>, tais como terras, gado, criados, escravos, etc. Todos estes bens se transmitem diretamente por via de herança. Daqui podemos desprender como nos afirma Rodríguez Adrados que, quando o nobre não pratica a guerra, desfruta da riqueza em seu lugar. Isto nos fica bastante claro na imagem do Banquete em <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em> [11].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> Para concluir este imaginário do mundo homérico me parece importante ressaltar que: “É uma sociedade voltada para o mundo, não a outra vida nem ao homem interior; mas com um ideal de heroísmo ao próprio tempo. O ideal se encarna no nobre, o homem superior ou excelente, cuja <em style="mso-bidi-font-style: normal;">aretê</em> é fundamentalmente competitiva, mas pode desembocar no sacrifício ou na alegria de um viver refinado” [12].</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> <img id="media-4230459" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/1024349332.jpg" alt="Diane-Kruger-Troie.jpg" />Tomando esta citação compreendemos que a aristocracia se conforma a partir de sua riqueza, e devido a isto é fundamental entre os nobres fomentar vínculos com seus iguais, o qual se dá através da hospitalidade, já que se atende a alguém do mesmo valor moral e social. Neste sentido também se volta importante uma espécie de relação de parentesco dentro da que surge certo intercâmbio econômico representado em presentes (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">hedna</em>). Na <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Odisséia</em> se faz patente esta relação de hospitalidade através da narração da viagem de Telêmaco pelas cortes gregas, onde é bem recebido e por sua vez se atende tal como se formara parte da família, sem importar de onde venha, nem as fronteiras que os separam. Outro exemplo chave é o fato que conduz à Guerra de Tróia, a falta da hospitalidade de Paris (Alexandre) frente a Menelau ao raptar Helena.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"> A luta de Nietzsche</span></strong></span></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> O fascínio do filósofo pelo grego parte já de sua infância, na época em que vive com seu avô materno, quem o aproximará ao grego a partir das leituras de Homero que realiza. É neste ponto que o grego se converte em um refúgio para Nietzsche, quem detesta a educação petista na que cresceu, já que o grego se converte na antítese e anti-utopia frente á miséria de sua existência cotidiana cristã-protestante. A partir deste fascínio surge uma imagem do grego que irá contra o pensamento filológico de sua época, para quem a essência do grego se daria no século V ateniense, em pleno Classicismo. Para Nietzsche isto não é o grego, mas o pré-clássico, principalmente assentado no pré-socrático e em Homero.</span></strong></div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"> </div><div class="MsoNoSpacing" style="text-align: left;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; color: #c0c0c0;"> O que se relaciona com as afirmações de Arsênio Ginzo em seu artigo “Nietzsche e os gregos”: “Nietzsche havia chegado cedo à conclusão de que a visão da Grécia transmitida pelo Classicismo alemão era instatisfatória. Já com anterioridade à publicação de O nascimento da tragédia, Nietzsche havia distanciado da imagem da Grécia dos clássicos alemães (...) A partir de 1869, quando começa sua atividade como professor em Basiléia, Nietzsche mostra claramente que resulta insatisfatória essa imagem da Grécia (...) A razão do rechaço nietzschiano consistia em que primeiro os clássicos e depois seus epígono