Last posts on enthoven2024-03-28T18:36:07+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/enthoven/atom.xmlylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlCoco, dessinatrice de presse à Charlie Hebdo, et le philosophe Raphaël Enthoventag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2019-11-02:61874562019-11-02T20:50:00+01:002019-11-02T20:50:00+01:00
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ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlLe meilleur de 2018/2019 - Raphaël Enthoven : ”Les gens désirent se détester plus que parler”tag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2019-07-25:61217462019-07-25T14:35:00+02:002019-07-25T14:35:00+02:00
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Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du débat ”La liberté a-t-elle un prix?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-07-28:60691602018-07-28T21:37:00+02:002018-07-28T21:37:00+02:00 Le café philo se réunissait pour l’avant-dernière fois cette 9e saison au...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philo se réunissait pour l’avant-dernière fois cette 9e saison au Belman le vendredi 22 juin 2018 pour cette question : "<em>La liberté a-t-elle un prix ?</em>" Le débat commence par un extrait de l’émission de Raphaël Enthoven portant sur Sartre qui disait : "<em>Si Dieu n’existe pas, tout est permis.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Sur cette question, un premier participant commence par dire que la liberté n’est pas cotée en bourse. D’emblée, cette notion de prix ne se rattache nullement à une valeur monétaire et à une cagnotte que l’on mettrait en place pour se servir en liberté. Pour un autre intervenant, la liberté, qui n’est jamais acquise, aurait un prix non-monnayable et difficilement quantifiable : celui de notre vigilance, de la revendication et du combat. Ce n’est pas un prix économique mais un "<em>prix social et psychologique</em>".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour une autre personne du public, la liberté a bien un prix : celui de ma responsabilité. Je ne peux être libre que si j’assume mes responsabilités. Par ailleurs, ma liberté serait cet espace entre moi et les autres, et cette liberté me contrant a des règles et des lois, des conventions dans une société où je vis. Sauf qu’on ne peut pas tous accepter dans ses choix. La liberté est une pièce, disait Jacques Attali, où est inscrit à l’avers la notion de précarité. Ce serait un des prix de cette liberté.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3236724818.2.jpg" id="media-5846847" alt="" /></p><p><span style="font-size: 10pt;">La question de ce soir fait entrer en jeu l’aspect monétaire. Se demander si la liberté a un prix s’est se demander si elle est monnayable, si c’est un don, si c’est quelque chose de vendu, de donné, d’acquis. Et si c’est une richesse, quelle valeur lui donner ? Et puis, il y a effectivement cette notion de responsabilité chère à Sartre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une intervenante revient sur la notion de prix. On parle bien, dans le domaine judiciaire, de "libérer quelqu’un sous caution." L’aspect pécuniaire rentre bien en ligne de compte dans cette notion de liberté. Toujours dans le domaine de la justice, il est indéniable qu’une personne souhaitant défendre sa liberté lorsqu’elle est mise en accusation, aura intérêt à mettre le prix pour se trouver un bon avocat susceptible de le défendre au mieux. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/3754775690.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5846848" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/2133200377.jpg" alt="enthoven,sartre,hobbes,rousseau,montesquieu,thomas d’aquin,attali,sade,nietzsche,marx" /></a>Suis-je libre ? est-il demandé. "<em>L’homme est libre : sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains</em>" écrivait s. Thomas d’Aquin. Il est fait remarqué en cours de débat que les préceptes de notre pays sont : <em>"Liberté, égalité fraternité</em>." Or, c’est le mot liberté qui apparaît en premier. Or, Emmanuel Todt remarque, de son côté, qu’anthropologiquement, le peuple français serait "<em>libertaire et égalitaire</em>," le peuple allemand serait, lui, "<em>autoritaire et inégalitaire</em>", le peuple russe serait "<em>autoritaire et égalitaire</em>" et le peuple anglais serait "<em>libertaire et inégalitaire.</em>" Ces trois mots permettent de brosser à gros trait une description anthropologique de quelques peuples européens. Le libéralisme vient aussi du concept de liberté : liberté d’entreprendre, de s’enrichir sans lois contraignantes. Mais si la liberté est si présente, au moins dans notre vision française de ce concept, la part laissée à l’égalité et à la fraternité n’irait-elle pas en s’amenuisant ? Les pères fondateurs de la démocratie française et du "<em>liberté égalité fraternité</em>" avaient ajouté cette dernière locution : "ou la mort." La mort pouvait, à leurs yeux, être le prix de cette liberté. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une personne du public réagit en disant que la liberté est la vie et qu’elle ne se donne pas : la liberté se prend, et parfois avec des contraintes, comme le rappelle une autre personne du public en prenant pour exemple ces personnes sortant de prison et qui regrettent cette servitude : "<em>Ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance. Ils finissent par s’habituer au poison, celui de nous apprendre à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. Ainsi, la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude</em>" disait Étienne de La Boétie. On n’est pas libres dans tous les domaines. Dans certains on, est soucis à des contraintes, mais notre être appelle à être libre et à ce que les autres doivent être libres. "<em>On n’est pas libre tout seul : on est libre en fonction des autres.</em>" Le fait de pratiquer sa liberté n’est possible qu’avec les autres. Mais on prend des risques car être libre c’est aussi permettre qu’autrui le soit, et si autrui n’est pas d’accord avec vous, allons-nous nous risquer à défendre notre position ou bien chercher la paix et se taire ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/3876950414.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5846849" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/2481917341.2.jpg" alt="enthoven,sartre,hobbes,rousseau,montesquieu,thomas d’aquin,attali,sade,nietzsche,marx" /></a>Il a été question, plus haut, de responsabilité. De quoi parlons-nous lorsque l’on parle de responsabilité ? La liberté, dit une intervenante c’est assumer ses actes et les conséquences de ses actes. Je peux faire ce que je veux, mais dans ce cas je prends le risque d’en payer éventuellement le prix. D’une certaine manière, considérer qu’autrui est libre, tout comme moi, c’est accepter sa promiscuité et les contraintes de la liberté d’autrui. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une intervenante parle de l’importance des instincts qui, en soi, seraient la plus parfaite manifestation de notre liberté. La liberté pourrait aussi être un moyen de défense, dans un milieu contraignant : lutter contre des coutumes et des traditions aliénantes pour survivre, telles ces filles qui luttent pour s’en sortir dans un milieu machiste. L’instinct de survie pourrait être le dernier espace de liberté lorsqu’on n’en a plus. Mais est-ce vraiment la liberté ? N’est-ce pas une contrainte bénéfique qui permet de s’en sortir ? La liberté ne pourrait-elle pas être d’abaisser son orgueil et de maîtriser ses passions et avoir un empire sur elles : en d’autres termes, <em>"régner comme un tyran sur elle ?</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La liberté est-elle différente selon les circonstances de notre naissance, de notre santé ou de notre environnement, mais aussi de notre travail ( "<em>À la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures</em>" disait Marx)". Et selon le contexte, j’ai un espace de liberté. Après, que puis-je faire de cet espace de liberté ? Le garder tel quel, l’hypothéquer en prenant des risques ou tenir compte des autres ou non ? La liberté est facteur du potentiel que l’on a. La liberté publique est elle aussi fonction de notre époque et de notre lieu de naissance et cette liberté publique s’impose à nous. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Arrêtons-nous sur cette notion de liberté publique. Il est question de règles du jeu qui s’imposent via la société où nous vivons. Le droit codifie notre espace de liberté, et les gens prennent cet espace ou ne le prennent pas. Les citoyens ont la liberté ensuite de faire ou de ne pas faire. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1604709617.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5846850" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1092397242.jpg" alt="enthoven,sartre,hobbes,rousseau,montesquieu,thomas d’aquin,attali,sade,nietzsche,marx" /></a>Dans la liberté, on a la notion de libre-arbitre : un enfant est impulsif et il est mû par ses instincts, mais régulé par son environnement. À différents stades de la vie, on a une certaine liberté, avec des autocensures qui s’effectuent en fonction des héritages culturels notamment. On ne vit pas tout seul : pour une intervenante, la liberté serait une illusion dans la mesure où nous aurions des freins, conscients ou inconscients. "<em>La liberté ce n’est pas de pouvoir tout faire, mais c’est pouvoir s’empêcher de faire ce qu’il ne faut pas faire</em>" dit une personne du public pour paraphraser Sartre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une citation de Montesquieu est mise en avant : "<em>La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent.</em>" Pour lui, on ne peut être libre qu’à l’intérieur de la loi commune. Est-ce en soi le prix de la liberté ? Ou bien la liberté pourrait-elle sortir de ce carcan ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Mais la loi serait aussi variable : est autorisé ce qui n’est pas interdit. On parle dans ce cas moins de carcan que de restrictions. Le prix de la liberté-elle pas la restriction de la liberté ? Cette restriction permettant à la liberté du plus grand nombre de s’exprimer et de protéger aussi le plus grand nombre. Être libre, disait Nelson Mandela, c’est ne pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui permette et renforce la liberté des autres. Pour les libertariens, on peut faire ce que l’on veut à partir du moment où on ne nuit à personne. Un autre participant cite Jean-Jacques Rousseau : "<em>La liberté c’est l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La vision de Rousseau est évolutive dans sa réflexion et invite à se pencher sur cette notion de pacte social : "<em>Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Thomas Hobbes parle d’un autre contrat social, celui du <em>Léviathan </em>: les citoyens défendent leur liberté individuelle en acceptant de confier à l’État/Léviathan une parcelle de leur liberté pour vivre dans la paix. Ils acceptent de léguer à cet État la violence légitime, au risque d’en faire un monstre oppressif : "<em>Cela fait, la multitude ainsi unie en une seule personne est appelée une République, en latin Civités. Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel, auquel nous devons, sous le Dieu immortel notre paix et notre protection.</em>" Rousseau écrivait également ceci : "<em>Dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.</em>" Il reste au peuple la liberté de s’élever contre un État qui viendrait à rompre ce contrat social. Le prix à payer pour rester libre, ne serait-ce pas, dans cet ordre d’idée, de connaître ses droits ? Une citation éclaire cette idée : "<em>Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté, qu’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir : il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté, mais bien gagné sa servitude</em>" écrivait Étienne de La Boétie.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Le débat s’intéresse au droit, justement, et avec la manière dont les lois sont faites. La loi est le résultat de rapports de forces (élections, lobbies, etc.). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/1731272111.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5846851" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/700421199.jpg" alt="enthoven,sartre,hobbes,rousseau,montesquieu,thomas d’aquin,attali,sade,nietzsche,marx" /></a>La liberté, pour un participant, serait par essence conflictuelle : dès lors que l’on exerce sa liberté, on rencontre les différences avec l’autre. Le prix à payer pour la liberté pourrait bien être le consensus afin de pouvoir en relative paix avec l’autre et les autres. On a parlé de cette contrainte qu’est la liberté, mais il y a aussi des contraintes physiques, à l’exemple de ces aventuriers qui choisissent une liberté rude et exigeante, mettant en danger leur intégrité physique. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La liberté totale pourrait être un danger et pourrait conduire à une aliénation. Celui qui illustrerait le plus cette conception est Sade, théoricien controversé d’une liberté totale au mépris des conventions, des lois et de la morale : "<em>Tout espèce de chaîne est une folie, tout lien est un attentat à la liberté physique dont nous jouissons sur la surface du globe.</em>" Pour Sade, je peux et je dois tout faire parce que je suis libre. Il existe un autre exemple : celui du satanisme LaVeyen dont la règle première est : "<em>Fais ce que tu veux sera le tout de la loi.</em>" La liberté totale serait donc, quelque part, satanique. Mais si la liberté est totale, réagit une intervenante, on en revient à la nature de l’homme. Est-il bon ou mauvais ? Pour un animateur du café philo, la pire privation de liberté ne serait-elle pas de faire totalement ce que l’on veut ? Et obéir à ses passions sans faire ce que l’on veut. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans la notion de liberté, il y a une échelle de valeurs. La liberté de penser, personne ne songerait à l’interdire, quant à la liberté d’expression, elle peut susciter des oppositions. Quand est-on vraiment libre, finalement ? Chacun peut à sa manière construire pièce par pièce son existence, se libérer de contraintes pour construire son vrai soi après avoir accouché du vrai soi, dans la douleur. Les personnes qui peuvent se targuer d’avoir une vraie liberté pourraient être celles qui décrochent de l’existant. Il y a aussi l’exemple de ces chercheurs qui, intellectuellement, ont l’intuition de réalités scientifiques inédites. Mais ces hommes de sciences qui parviennent à se libérer de dogmatismes, ne pourraient-ils pas eux-même être aliénés dans leur propre vie privée, à l’exemple de Nietzsche ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On a parlé de Hobbes et de ce Léviathan chargé de défendre les citoyens et d’exercer une violence légale : le prix de la liberté ne serait-elle pas la sécurité ? Une sécurité qui pourrait être une contrainte, voire une contrainte dans notre propre liberté. L’État a besoin de cela pour assurer la paix. On lâche un peu de sa liberté, dit un participant, pour laisser les pouvoirs publics s’occuper de notre paix. La liberté s’éprouve et s’expérimente, dit une personne du public. L’autre peut nous aider à aborder la liberté, mais c’est à chacun d’entre nous d’éprouver la liberté. Philippe Lançon, un des rescapés de l’attentat de Charlie Hebdo en 2015, a éprouvé jusque dans sa chair cette liberté : "<em>S'il y a une chose que cet attentat m'a rappelée, sinon apprise, c'est bien pourquoi je pratique ce métier dans ces deux journaux - par esprit de liberté et par goût de la manifester, à travers l'information ou la caricature, en bonne compagnie.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/4145678678.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5846852" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/2711209701.jpg" alt="enthoven,sartre,hobbes,rousseau,montesquieu,thomas d’aquin,attali,sade,nietzsche,marx" /></a>Or, le législateur a aussi imaginé des lois pour contraindre les libertés de citoyens, à l’exemple du Patriot Act aux États-Unis (écoutes téléphoniques, traçages des communications, procédures judiciaires spécifiques, etc.). La liberté de penser ce n’est pas la liberté de dire n’importe quoi, dit une personne du public, avec le danger de dérapages des hommes de loi (emprisonnements de militants écologiques par exemple, fake news pratiqués par des autorités publiques). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il pourrait y avoir quelque chose de plus important que la liberté : une certaine éthique, une certaine valeur de l’homme. En France, on est plus à l’aise avec l’égalité qu’avec la la liberté, qui fait intrinsèquement partie de notre vie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Finalement, le prix de la liberté ce pourrait être l’angoisse existentielle, mais aussi la peur de devoir sortir pour dire non : "<em>Est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde il est responsable de tout ce qu'il fait</em>" disait Sartre. Peut-être que la meilleure manière d’appréhender et de vivre notre liberté, conclut une personne du public, serait de philosopher et notamment d’apprendre aux enfants de maternelle à philosopher. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philo fixe son prochain et dernier rendez-vous, qui sera exceptionnel, aux Tanneries d’Amilly, le samedi 23 juin pour une "Philo sous les Arbres," avec un débat portant sur cette question : "<em>Qu’est-ce que les contes à nous raconter ?</em>", dans le cadre des (f)estivales des Tanneries. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Le 21 septembre, le café philo commencera sa dixième saison avec un sujet qui sera défini au cours de l'été.</strong></span></p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlTraits d'Union - Interview de Raphaël Enthoventag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2018-05-06:60476212018-05-06T09:49:26+02:002018-05-06T09:49:26+02:00
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Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du débat: ”Tout doit-il être fait par passion?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-04-10:60424142018-04-10T21:45:00+02:002018-04-10T21:45:00+02:00 Environ 40 participants étaient présents pour la séance du 23 mars au...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Environ 40 participants étaient présents pour la séance du 23 mars au Belman, "T<em>out doit-il être fait par passion ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La séance commence par l<a href="https://www.youtube.com/watch?v=kCtU3lq9JpA" target="_blank" rel="noopener noreferrer">a diffusion d’un court extrait de l’émission de Raphaël Enthoven, Philo, portant sur les passions.</a> </span><span style="font-size: 10pt;">La séance commence par une question ouverte sur le thème du débat de ce soir mais aussi sur des exemples de passions. Finalement qu’est-ce qu’être passionné ? Un premier intervenant parle de ses passions pour les sciences astronomiques, physiques, électroniques, informatiques ou en intelligence artificielle. Être passionné c’est aller très loin dans ses actes et dans ses réflexions, dans tous les domaines. Il serait difficile d’avoir plusieurs passions dans sa vie, et toute sa vie. Cette personne parle de "beauté" en évoquant ses passions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y aurait plusieurs objets de passions, mais une forme d’"unité" dans cette passion. Ce dont il est question est bien de savoir si l’enjeu n’est pas dans l’objet de la passion. D’autre part, dans la question "<em>Tout doit-il être fait par passion ?</em>", il y a ce fameux "tout" globalisant à la fois notre énergie, notre temps et aussi, quelque part, cette multiplicité des passions, passées ou en devenir et comme autant de "champs de bataille à conquérir", comme l’a montré le premier intervenant.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/386814003.jpg" id="media-5798588" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le terme de passion devrait être défini sous le prisme de l’étymologie : "<em>Passion</em>" provient du latin patior, pati, et homonyme grec pathos, signifiant la souffrance, le supplice, état de celui qui subit, passivité. La référence à la Passion du Christ vient évidemment en tête. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion, avec ses notions péjoratives, peut aussi être un moteur dans notre vie, comme le dit une autre personne du public. La passion dans la création est le premier pas vers une progression, un travail et une forme de construction de soi. Il y a une rationalité qui est au cœur de cette passion : "<em>un peu de raison dans la passion c’est très bien.</em>" Mais la passion est surtout cet état qui ne nous rend plus maître de nous-même, qui nous dépossède et nous fait oublier ce qui nous entoure. Cela peut être, comme le disent plusieurs participants, l’artiste qui passe des heures à travailler, créer, progresser, quitte à émerveiller comme c’est le cas de telle ou telle danseuse. Prendre autant d’heures pour une passion tient, quelque part, de la folie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3784309689.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798592" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/658218247.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Le point de départ de la passion serait une capacité en germe, un talent qui ne chercherait qu’à être développé. Un autre débat a lieu au sujet du dilemme nature ou culture : la passion pourrait être un talent que l’on développerait à tort ou à raison ou bien une recherche. Pour un intervenant, il y aurait en jeu derrière la passion la soif et la capacité de curiosité pour se développer dans une démarche de recherche – dans un environnement toutefois favorable ajoute une autre personne. La passion qui cherche un chemin peut aussi être une souffrance, par exemple lorsque le peintre créé dans une forme de douleur physique – mais aussi avec une notion de plaisir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Peut-on séparer raison et passion comme le faisait Descartes, se demande un participant ? La raison donne des réponses à des questions, alors que la passion va vers un but, sans réponse particulière. Qu’est-ce qui peut guider l’être dans la passion si, comme le disait Stephen Hawking, l’homme est dépourvu de libre-arbitre ? Ce qui le guide est son environnement mais aussi ses rencontres et le hasard. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion ne serait ni bonne ni mauvaise ("<em>Les passions ne sont en elles-mêmes ni bonnes ni mauvaises</em>" disait Saint Thomas d’Aquin) mais l’objet de la passion peut être nocif (la passion du jeu, la jalousie ou l’envie par exemple) ou utilisé à mauvaise escient. La passion serait un frein à notre raison, avec la fameuse expression "dépassionner le débat." La question est donc de savoir à qui on destine la passion : "<em>Une affection qui est une passion est une idée confuse</em>" comme l’écrivait Spinoza. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">Pour une participante certaines passions n’amènent rien, <a href="https://youtu.be/wysNR6md3Og" target="_blank" rel="noopener noreferrer">à l’exemple de ces foules de fans</a>. Or, la passion peut être plus forte que tout et ne passe plus par la raison, sans être définie comme un hobby. Un autre participant répond par la notion de temps passé à telle ou telle activité et qui peut aliéner notre vie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion, positive lorsque l’on travaille sur une création ou dans le sport, peut aussi déposséder, nous enfermer, nous mettre à l’état "<em>d’auto-hypnose</em>", oublier l’autre et enlever toute raison. En parlant d’objets de la passion, ne pourrions-nous pas faire un parallèle avec la passion amoureuse ? Dans la passion amoureuse, l’autre n’est plus qu’un objet. Ce qui nous intéresse n’est pas l’amour mais la possession, dans une souffrance qui peut avoir un "<em>effet miroir</em>" entre soi et l’autre. Il y aurait une forme de possession "<em>diabolique</em>" dans ces passions. La passion amoureuse, souvent idéalisée ("la personne aimée est mise sur un piédestal), créé une dépendance qui peut conduire à des actes inhabituels. Une personne du public parle de dépendance à des hormones volatiles qui peuvent faire perdre toute notion de raison ("<em>La cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas</em>"). Sur la passion amoureuse, deux ouvrages sont cités : le roman du Montargois Yvan Caldérac, <em>Venise n’est pas en Italie</em> et la BD de Jim et Cabane, <em>Héléna</em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/701424103.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798593" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/2362285823.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Une question est posée : peut-on aimer sans passion? Pour y répondre, une participante donne trois définitions de l’amour définies par la philosophie et la psychanalyse, avec une seule qui est mot en jeu la passion : l’eros qui est l’amour passionné, la philia qui est l’amour fraternel et l’agapé qui est l’amour absolu pour un objet extérieur comme l’art ou la beauté. L’amour peut donc se passer de passion (qui n’est, du reste, jamais pérenne : "<em>l’amour dure trois ans</em>") au profit de l’amour-tendresse (philia).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette participante revient sur la définition de la passion : la passion pourrait être définie comme une relation entre un sujet et un objet. Pour Freud, le sujet opère un dessaisissement sur l’objet dont il est passionné. La passion est en soi mais elle nous dépasse aussi : elle nous aliène autant qu’elle nous transcende. Il peut y avoir des bonnes ou des mauvaises passions, selon l’objet de ces passions. Pour Rousseau, l’amour de soi et la pitié sont de bonnes passions ; quant à la propriété et l’argent, ce sont des passions vénales donc négatives. D’autre part la passion peut conduire à des comportements jugés comme bons ou mauvais. La passion peut transcender un sujet comme elle peut l’amener à des comportements qu’il n’aurait pas dans d’autres circonstances, à l’exemple Andromaque dans Racine ou des personnages de Balzac dans la Comédie humaine. Ces personnes sont dessaisis : la passion serait une maladie de l’âme comme l’écrivait Kant. On peut s’oublier de la passion et en être esclave comme le disait Phèdre ("<em>C’est Venus toute entière à sa proie attachée</em>"). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Devons-nous rejeter, ou sinon nous méfier de la passion ? Hegel disait que "<em>Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.</em>" Un participant reprend la citation en la renversant : "<em>Le plus grave dans le monde s’est toujours fait par passion.</em>" Nos passions individuelles ne concernent finalement que nous, ou du moins notre environnement proche. Mais dans un contexte global, nous devons nous méfier de la passion (née dans le cerveau reptilien) qui peut être cataclysmique, à l’exemple de la religion. La raison (dans le néocortex) serait à placer au-dessus, car c’est elle qui régule et modère des passions désordonnées et nocives en plus de donner des explications au monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La raison aurait des vertus politiques ou citoyennes ("<em>la raison d’état</em>"), alors que la passion serait plus de l’ordre de l’individuel. Dans cette raison d’état dont nous parlions, on donne des réponses dans un monde en mutation avec ses dangers ("la bombe technologique" par exemple). La raison serait le régulateur dans des mouvements passionnés, bons ou mauvais. Plusieurs spécialistes en géopolitique s’intéressent d’ailleurs à la géographie des émotions collectives et aux passions. Des cartes montrent des zones plutôt dominées par la peur, d’autres par la frustration et d’autres encore par l’espoir. Raymond Aron avait le premier déclaré qu’au XXe siècle c’était la passion – ou les passions – qui avait bouleversé le monde, charriant des guerres meurtrières et des totalitarismes. Le conflit israélo-palestinien, par exemple, très localisé, prend des dimensions planétaires à cause d’émotions collectives. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/3725001176.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798595" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/1879091963.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Le débat s’intéresse aussi à la création. Pour un intervenant, la passion fait surgir quelque chose – des notes de musique, une phrase, une pensée, une intuition ou une forme sculptée – mais c’est ensuite à la raison de s’en saisir pour l’enrichir. Mais à quel moment, comme en amour, peser la passion et la raison ? Une personne du public parle de modération. Les passions ne seraient pas forcément productives d’après elle. Il s’avère aussi que dans le public, plusieurs membres de l’assistance se déclarent peu passionnées : qui dit passion dit obsession, pour reprendre une phrase prononcée. Ce qui ne signifie pas ne pas avoir de centres d’intérêt...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui fait, se demande une participante, que l’on passe de l’intérêt à la passion ? N’y aurait-il pas dans la passion une forme d’anormalité ? La passion amoureuse serait, par contre, une forme de partage, contrairement par exemple à la passion de l’artiste qui accoucherait une œuvre d’art pour transmettre simplement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Voltaire disait que "<em>Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer.</em>" Pour lui, sans passion n’aurait aucun sens. Pour une intervenante, qui réagit à cette phrase de Voltaire, la passion peut être difficile à vivre mais, justement, elle nous fait vivre : Freud disait que la passion est la libido, et le plus haut degré de libido est la pulsion de vie. Sans la libido et sans la passion nous serions des êtres morts. La passion peut donc nous faire tenir debout.la passion peut aussi être un "outil formidable" plus qu’une véritable aliénation pour un retour vers soi afin de connaître ses véritables désirs (Est-ce que j’ai vraiment envie de faire cela ? Et pourquoi?), avant de "greffer un peu de raison dessus et prendre une direction. De là, le passionné se retourne vers soi et s’interroge sur sa propre existence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Raison sans passion ou passion sans raison ? est-il demandé. Pour un participant, le monde ne peut plus s’offrir de grands passionnés, alors que le monde a plus besoin de raison. Mais un passionné fait-il forcément n’importe quoi ? Passions et raisons ne s’opposent pas forcément. Hume disait dans le Traité des Passions que la passion peut être égoïste mais elle pouvait aussi être une norme sur laquelle se greffe la raison. Je vois ce dont j’ai envie, ce qui est au fond de moi, et après je m’en sers pour me donner une direction et me détacher de mes désirs égoïstes. On peut tempérer ses passions par des intérêts extérieurs (l’école, l’éducation, l’environnement, etc.). Encore faut-il que cette régulation pour se raisonner existe…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1534939418.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798598" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/2011578352.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Tout doit-il être fait avec raison ? La raison manquerait de fantaisie, une fantaisie qu’apporte la passion. La passion aurait tendance à nous enchanter le monde, alors que la raison nous ferait retomber sur terre et nous désenchanter le monde. Pour un participant, on peut très bien avec la raison déboucher sur de la création : la qualité d’une force, ce n’est pas tant son intensité que sa direction. Finalement, pour faire vivre la passion, nous aurions besoin de ce frein qu’est la raison. Et la raison, dans les sciences comme dans certaines techniques, peut amener à l’émerveillement si proche de la passion. "La raison sans les passions serait presque un roi sans sujets" disait Denis Diderot.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour conclure la soirée, trois sujets sont mis au vote pour la séance du <strong>18 mai 2018</strong> : "<em>Qu’est-ce qu’être normal ?</em>", "<em>Avons-nous besoin d’être reconnus par les autres ?</em>" et "<em>La mort, est-ce celle des autres ?</em>" Le sujet choisi pour cette séance de mai est "<strong>Qu’est-ce qu’être normal ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>La prochaine séance du café philo aura par contre lieu le 13 avril, exceptionnellement à la Médiathèque,</strong> avec trois sujets mis au vote et choisis par les utilisateurs de la Médiathèque ; "<em>Y a-t-il des guerres justes ?"</em>, "<em>Les paroles engagent-elles autant que les actes ?</em>" et <strong>"<em>Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?</em>"</strong> C’est finalement ce dernier sujet qui fera l’objet d’un débat à la Médiathèque de Montargis, <strong>le 13 avril, à 18 heures (et non pas 19 heures comme de coutume).</strong></span></p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlEurope 1, Raphaël Enthoven - La non-mixité, c’est la seconde mort de Martin Luther Kingtag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2018-04-06:60409732018-04-06T18:39:03+02:002018-04-06T18:39:03+02:00
<p><iframe width="480" height="270" frameborder="0" src="//www.dailymotion.com/embed/video/x6hcf5o" allowfullscreen="allowfullscreen" allow="autoplay"></iframe></p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlNon Fiction : L’ami du présent qui passe (Raphaël Enthoven)tag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2018-03-25:60360012018-03-25T15:30:00+02:002018-03-25T15:30:00+02:00 « Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, c’est mon habitude d’aller sur les...
<p><em>« Qu’il fasse beau, qu’il fasse laid, c’est mon habitude d’aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C’est moi qu’on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d’Argenson. Je m’entretiens avec moi-même de politique, d’amour, de goût ou de philosophie. J’abandonne mon esprit à tout son libertinage. Je le laisse maître de suivre la première idée sage ou folle qui se présente, comme on voit dans l’allée de Foy nos jeunes dissolus marcher sur les pas d’une courtisane à l’air éventé, au visage riant, à l’œil vif, au nez retroussé, quitter celle-ci pour une autre, les attaquant toutes et ne s’attachant à aucune. Mes pensées, ce sont mes catins. »</em></p><p>Ainsi commence le <em>Neveu de Rameau</em>, auquel Sartre ajoutait que mettre la métaphysique dans les cafés, c’était ne pas la mettre sur le trottoir. Hier le banc d’Argenson et le café de la Régence, aujourd'hui la radio et les réseaux sociaux : il y a du <em>Neveu de Rameau </em>dans ce recueil de <em>Morales provisoires</em>. Leur auteur, vagabond mental, ne paie pas la catin philosophique pour qu'elle reste, mais pour qu'elle s'en aille : avide, non pas de s'approprier ses pensées, de les chérir, mais bien plutôt de passer à autre chose : de penser à autre chose, une fois qu'on s'est livré au plaisir de les penser.</p><p><a href="https://www.nonfiction.fr/article-9284-lami-du-present-qui-passe.htm"><strong>Lire la suite</strong></a><br />____________________<br />____________________</p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlRaphaël Enthoven : L'égalité recule chaque fois qu'on l'impose (juin 2016)tag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2017-10-02:59853092017-10-02T03:57:05+02:002017-10-02T03:57:05+02:00
<p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/3VfEEx2w6lw" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlLa philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle se noie en secourant des enfantstag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2017-07-24:59657822017-07-24T16:05:59+02:002017-07-24T16:05:59+02:00 La philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, 53 ans, s’est noyée...
<p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/106775442.jpg" id="media-5663903" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, 53 ans, s’est noyée vendredi après être allée porter secours à des enfants sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle (Var), a appris l’AFP dimanche auprès de ses proches.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">"Grande philosophe, psychanalyste, elle nous aidait à vivre, à penser le monde d’aujourd’hui", a réagi la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, sur Twitter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">«Elle était merveilleuse. Sa mort est un scandale», a twitté le philosophe Raphaël Enthoven.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Anne Dufourmantelle avait publié de nombreux essais, dont <em>Éloge du risque</em> (2011), <em>Intelligence du rêve</em> (2012), <em>Puissance de la douceur</em> (2013) ou <em>Défense du secret</em> (2015)...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><a href="http://www.liberation.fr/societe/2017/07/23/la-philosophe-et-psychanalyste-anne-dufourmantelle-se-noie-en-secourant-des-enfants_1585753" target="_blank" rel="noopener noreferrer">La Suite ici...</a></strong></span></p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlFondation Jean Jaurès - L’imbécile montre la lune et le sage regarde le doigt : débat avec R. Enthoven et D. Grozdanovittag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2017-05-13:59417112017-05-13T11:00:00+02:002017-05-13T11:00:00+02:00 La tendance à tout penser en termes « très intelligents »...
<div style="position: relative; height: 0; padding-bottom: 56.25%;"><iframe width="640" height="360" style="position: absolute; width: 100%; height: 100%; left: 0;" src="https://www.youtube.com/embed/lnynHyZRr9A?ecver=2" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></div><p>La tendance à tout penser en termes « très intelligents » est-elle propre à notre époque ? N’est-ce pas dans cette attitude que se trouve la vraie bêtise, qui nous empêche de voir les choses simplement ? Et que disent de notre époque les objets qui en sont les symboles ? Les philosophes Raphaël Enthoven et Denis Grozdanovitch sont venus en débattre à la Fondation Jean-Jaurès, à l’occasion de la sortie de leurs nouveaux livres – respectivement Little Brother (Gallimard, 2017) et Le génie de la bêtise (Grasset, 2017).</p>
Kralyhttp://lessongesdunenuit.hautetfort.com/about.htmlSur la bêtise... (1)tag:lessongesdunenuit.hautetfort.com,2015-08-14:56700152015-08-14T05:00:00+02:002015-08-14T05:00:00+02:00 La bétise n'épargne personne. De la même façon que l'on n'échappe pas...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #ff6600; font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; line-height: 21px;"><img id="media-5125996" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lessongesdunenuit.hautetfort.com/media/02/00/328508898.jpg" alt="bêtise,deleuze,Enthoven,sartre,rousseau,pensée,france culture,interview,réflexion,comprendre,savoir,connaître" />La bétise n'épargne personne. De la même façon que l'on n'échappe pas selon Sartre à la tentation d'aliéner sa propre liberté et de se prendre pour une chose. D'ailleurs, Sartre lui-même jouait à l'intellectuel comme d'autres après lui jouèrent à être Jean-Paul Sartre.</span><br style="color: #073763; font-family: Philosopher; font-size: 15px; line-height: 21px;" /><span style="color: #ff6600; font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; line-height: 21px;">Le savoir n’a jamais soulagé la vanité, et tout homme, si vigilant soit-il, finit toujours par prendre la pose et s’endormir sur l’oreiller de ses lauriers. La bêtise n’est donc pas une affaire de contenu, c’est une affaire de forme. Elle tient moins à ce qu’on dit, qu’à l’importance qu’on lui donne. En ce sens, personne n’est plus bête que celui qui ignore qu'il l'est. La bêtise, ce n’est pas Forrest Gump, conscient de son handicap, mais plutôt les sarcasmes de ses camarades de classe, ravis de leur cruauté.</span><br style="color: #073763; font-family: Philosopher; font-size: 15px; line-height: 21px;" /><span style="color: #ff6600; font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; line-height: 21px;">« C’est la raison, dit Rousseau, qui replie l’homme sur lui-même ; c’est par elle qu’il dit en secret, à l’aspect d’un homme souffrant, péris si tu veux, je suis en sûreté. »</span><br style="color: #073763; font-family: Philosopher; font-size: 15px; line-height: 21px;" /><span style="color: #ff6600; font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; line-height: 21px;">La bêtise n’est pas l’adversaire de l’intelligence, mais plutôt de l’intranquillité. La bêtise, c’est l’antalgique auquel on doit de ne pas souffrir des souffrances d’autrui. La bêtise ne pense pas, mais elle est indispensable. De la même façon que les hommes sans courage renoncent à toute individualité pour se cacher dans la foule et crier avec elle, la bêtise donne un peu le sentiment de la sécurité. Elle fait comme s’il suffisait d’avoir un toit pour être à l’abri, ou d’habiter dans une tour d’ivoire pour ne jamais mourir. Sous l’effet de la bêtise, le monde ramolli, l’intersubjectif devient l’interchangeable, l’intime devient l’impudique, l’insoumission devient l’institution. La bêtise s’impose quand la discussion capitule devant l’argument d’autorité, ou quand, à force de parler à tout le monde, celui qui parle n’a soudain plus rien à dire : la bêtise, c’est la « positive attitude ».</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><div style="color: #073763; font-family: Philosopher; font-size: 15px; line-height: 21px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ff6600;"><span style="color: #ff0000;"><a style="text-decoration: none; color: #ff6a00;" href="http://www.franceculture.com/emission-deleuze-contre-la-b%C3%AAtise-2006-05-05.html"><span style="color: #ff0000;">Deleuze contre la bétise</span></a></span>, <em>Raphaël Enthoven (in Macadam Philo; France Culture, 18 mars 2005)</em></span></div>
MILIQUEhttp://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/about.htmlDERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT: GRICHKA BOGDANOFFtag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2014-03-30:53348512014-03-30T00:04:00+01:002014-03-30T00:04:00+01:00 DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT GRICHKA BOGDANOFF...
<p style="text-align: center;"><iframe width="481" height="139" src="http://www.franceinfo.fr/player/export-reecouter?content=1145523" frameborder="0" scrolling="no"></iframe></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large;"><strong>DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large; color: #0000ff;"><strong> GRICHKA BOGDANOFF</strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Les frères Bogdanoff lisent les Enthoven père et fils. Grichka reconnaît que son jumeau, Igor, et lui, lisent souvent les mêmes livres en même temps. En ce moment, ils s'intéressent au "Dictionnaire amoureux de Marcel Proust" de Jean-Paul et Raphaël Enthoven.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>L'animateur de télévision, docteur en mathématiques appliquées, apprécie Proust pour son rapport au Temps, qui fascine tant les jumeaux Bogdanoff.</strong></span></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlARTE PASSE LE BACtag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2011-05-22:35693102011-05-22T13:43:00+02:002011-05-22T13:43:00+02:00 En prévision des épreuves du baccalauréat, la chaîne franco-allemande...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/149211701.jpg" target="_blank"><img id="media-3044867" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0pt;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/2580792464.jpg" alt="RE.jpg" /></a>En prévision des épreuves du baccalauréat, la chaîne franco-allemande Arte proposera les 5 et 12 juin à 13H30 deux numéros du magazine "<span style="color: #ffff00;"><strong>Philosophie</strong></span>" spécialement dédiés aux lycéens qui vont plancher sur le précieux sésame. Au programme de ces "révisions", la première émission sera consacrée à Descartes et le second à Spinoza. Ces émissions seronte ensuite consultables sur le site Internet <a title="Arte+7" href="http://videos.arte.tv/fr/videos#/tv/coverflow///1/100/" target="_blank">Arte+7</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCOMPTE-RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE SUR LE PÈRE NOËLtag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2010-12-30:30459362010-12-30T12:36:00+01:002010-12-30T12:36:00+01:00 Thème du débat : "Le Père Noël est-il un imposteur ?"...
<p style="text-align: justify;"><strong style="font-size: small;">Thème du débat : </strong><span style="font-size: small;"><strong><strong><strong><strong><strong><span style="color: #ffff00;">"Le Père Noël est-il un imposteur ?"</span></strong></strong></strong></strong></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">17 décembre 2010 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.</span></strong></span></p><p>E<span style="font-size: small;">nviron 25 personnes étaient présentes pour cette séance intitulée "<strong><span style="color: #ffff00;">Le Père Noël est-il un imposteur ?</span></strong>", un café philosophique "spécial fêtes de fin d'année". </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le thème choisi est un clin d’œil à cette période de fin d’année unanimement célébrée comme un moment de fête, de rencontres et, pour nombre de croyants chrétiens, de commémoration d’un événement religieux. Mais est-ce si évident ? demande Claire. Et d’abord, qu’est-ce qui se cache derrière Noël et le Père Noël ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Bruno commence par faire une brève histoire du 25 décembre, dont la fixation comme date marquant la naissance du Christ, est loin d’être simple ni non plus évidente : pendant les premiers siècles, non seulement on ne célébrait pas la date de naissance de Jésus mais en plus cette date, même approximative, est inconnue. Théologiquement, il n’y avait d’ailleurs aucun intérêt particulier à la connaître. Il est même probable que ce Jésus ne soit même pas né en hiver car, nous disent les <em>Évangiles</em>, il est né dans une étable vide (donc sans animaux, partis sans doute en transhumance, soit approximativement du mois de mars à la fin octobre)… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette fixation de Noël date de 326. On la doit à l’initiative de l’empereur <a title="Biographie de Constantin" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_Ier_%28empereur_romain%29" target="_blank" rel="noopener">Constantin</a> qui n’était pas, contrairement à ce que l’on croit, le premier empereur chrétien puisqu’il ne s’est fait baptiser que sur son lit de mort. En réalité, il a été pendant tout son magistère un souverain dans la droite ligne de la religion traditionnelle romaine (païenne). Par contre, il a été soucieux d’instaurer une réconciliation entre chrétiens et non chrétiens après des siècles de persécutions. La fixation de Noël comme date anniversaire est un symbole fort : le 25 décembre a été choisi car elle correspondait à une fête païenne populaire, celle du <a title="Sol Invictus" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_Invictus_%28religion%29" target="_blank" rel="noopener">Sol Invictus</a>. Cette fête vient de Perse (actuelle Iran) et a été ramenée par les soldats romains au cours du Ier siècle ap. JC. Le 25 décembre, on célébrait la naissance de <a title="Mithra" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra" target="_blank" rel="noopener">Mithra</a>, dieu solaire né après le solstice d’hiver dans une grotte et dont la mère… était une vierge (tout comme la mère de Jésus, selon les croyances chrétiennes). On a par la suite confondu cette célébration de </span><span style="font-size: small;"><a title="Mithra" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra" target="_blank" rel="noopener">Mithra</a></span><span style="font-size: small;"> avec une autre divinité, syrienne celle-là, le Soleil Invaincu (ou </span><span style="font-size: small;"><a title="Sol Invictus" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sol_Invictus_%28religion%29" target="_blank" rel="noopener">Sol Invictus</a></span><span style="font-size: small;">). Comme le remarque une participante, Noël a donc été une fête qui s’est substituée (plus précisément "juxtaposée" précise Bruno) à une fête païenne.</span> <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2010/12/15/une-histoire-du-25-decembre-l-invention-de-noel.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-size: small;">Pour avoir plus d’informations sur cette histoire du 25 décembre sur ce lien.</span></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">S’agissant du Père Noël, Claire avoue qu’en préparant ce café philosophique elle est allée de surprise en surprise en découvrant la complexité de ce personnage archiconnu, et sans doute le dernier "dieu magique" de notre civilisation. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2010/12/17/histoires-de-pere-noel1.html" target="_blank" rel="noopener">Plus d’informations sur l’histoire mouvementée du Père Noël cliquez sur ce lien</a>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour comprendre ce bon vieux Père Noël, il convient de faire un peu d’ethnologie, grâce à <a title="Biographie de Claude Lévi-Strauss" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_L%C3%A9vi-Strauss" target="_blank" rel="noopener">Claude Lévi-Strauss</a>, qui l’a étudié suite à un fait divers insolite survenu à Dijon le 24 décembre 1951. À l’époque, pour protester contre un personnage jugé "païen", l’archevêque de l’époque décide de brûler publiquement un mannequin du Père Noël en place publique. Bruno précise que début novembre, les actualités internationales ont été témoins d’un fait divers analogue, un archevêque argentin ayant proclamé devant ses ouailles (y compris devant des enfants !) "la non-existence du Père Noël"… <a href="http://www.zigonet.com/p%e8re-no%ebl/en-pleine-messe-des-enfants-apprennent-que-le-pere-noel-n-039-existe-pas_art18237.html" target="_blank" rel="noopener">cf. cette brève d’actualité</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L’archevêque avait-il en tête une idée plus politique ? Il ne fait pas oublier qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'Europe voir sur son territoire la domination pacifique mais néanmoins outrageante des États-Unis. Le Père Noël apparaît comme une "créature américaine", héritée du Santa Clauss ou s. Nicolas. Elle est née au milieu du XIXème siècle et est devenue populaire au cours des années 30 grâce à l’essor de la publicité : la dominante rouge du costume du Père Noël ne vient-il pas de publicités imprimées de la firme Coca-Cola, soucieuse de donner envie aux petits Américains (et plus tard les Européens) de boire leur célébrissime boisson pendant l’hiver et non pas seulement en été ? Certes, ajoute Claire, cette explication relativement connue est séduisante ; pour autant, n’oublions pas que rien n’est simple s’agissant du Père Noël : son costume vient autant du fameux Coke que d’une lointaine tradition d’un s. Nicolas portant le costume pourpre, couleur symbolique du pouvoir royal ou impérial. Voilà qui fait du Père Noël un souverain beaucoup moins bienveillant que l'imagerie traditionnelle ! De la même manière, ajoute Bruno, les traditions et coutumes entourant Noël ont une histoire riche et compliquée (on l’a vu avec l’histoire du 25 décembre) : la bûche, symbole de vie éternelle, devait brûler toute la nuit et était un symbole de vie éternelle ; les guirlandes sont une tradition romaine (on se déguisait le 25 décembre lors des Saturnales, en l’honneur du Sol Invictus)... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Mieux, Claude Lévi-Strauss, ajoute Bruno en citant des passages de l’article du célèbre ethnologue, voit dans la figure du "très occidental" Père Noël, popularisé pendant la période du Plan Marshall, une figure non seulement beaucoup plus ancienne mais aussi beaucoup plus lointaine : la tribu des Pueblos en Amérique du sud célèbre les kachinas, personnages mythiques chargés de récompenser les enfants et qui sont finalement, ajoute l’auteur de <em>Tristes Tropiques</em>, en charge de l’initiation des jeunes pour le passage à l’âge adulte : "O<em>n voit tout de suite que la croyance au Père Noël n’est pas seulement une mystification infligée plaisamment par les adultes aux enfants ; c'est, dans une très large mesure, le résultat d'une transaction fort onéreuse entre les deux générations."</em> <a href="http://agoras.typepad.fr/regard_eloigne/2009/12/en-1952-cl-levi-strauss-publiait-un-texte-dans-les-temps-modernesle-p%C3%A8re-no%C3%ABl-supplici%C3%A9ce-texte-est-moins-connu-puisqu.html" target="_blank" rel="noopener">Plus d'informations sur l'étude de Lévi-Strauss ici</a>.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le Père Noël est au diapason, pour ne pas dire au croisement de ces traditions multiséculaires dont l’origine reste souvent pour la plupart obscure. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Alors, pourquoi croire au Père Noël, personnage imaginaire et magique venant chaque année à date fixe récompenser les bons enfants ? Et d’abord, s'interroge Claire, n’est-ce pas terrible de cultiver le mensonge de cette croyance irrationnelle, "raconter des histoires" à seule fin d’encourager nos progénitures à se tenir sage ? Pour cela, on utiliserait un artifice astucieux et imparable : un bonhomme imaginaire à qui on ne peut rien cacher et qui viendrait récompenser ceux qui le méritent (les kachinas ne sont plus très loin). Y a-t-il une morale dans cette croyance ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La réponse de nombre de participants est que cette croyance, pour amorale qu’elle soit, participe à une sorte de "magie de Noël", des souvenirs que beaucoup ont eu - voire construisent de toute pièce ! - lorsqu’ils étaient enfant. Cet imaginaire construit en quelque sorte les adultes en devenir. Le Père Noël serait-il, comme pour les indiens Pueblo un personnage initiatique ? Sont échangés au cours de ce café philo des souvenirs de Noël qui montrent toute l’importance du Père Noël, même si – et chacun le regrette – Noël apparaît comme une fête commerciale jusqu’à l’excès !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cet aspect très moderne et aussi le fait que Noël reste un événement toujours très marqué du sceau du christianisme pourrait entraîner une certaine désaffection, même minoritaire, de cette fête. Or, il n’en est rien : non seulement, tel un tabou, cette célébration reste plébiscitée mais en plus, ajoute une personne de l’assistance, celui ou celle qui, volontairement, refuserait de changer ses habitudes le 25 décembre peut difficilement s’empêcher de marquer le coup à cette période de l’année, même si c’est un 22 ou un 23 décembre : le symbole est donc toujours là !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une personne suggère que l’importance que l’on accorde à cette date vient du solstice d’hiver, de cette fête ancestrale célébrée à l’occasion du Sol Invictus : à partir du 24 décembre, les hommes célèbreraient le rallongement des jours et "le passage des ténèbres à la Lumière" (un symbole puissant récupéré par les Pères de l’Église pour parler de la naissance de Jésus). Ne serait-on pas sensible à cette importance de l’année ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Finalement, l’homme du XXIe siècle n’est-il pas toujours modelé inconsciemment par des croyances anciennes ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Bruno revient sur ce fait-divers de 1951 au cours duquel un ecclésiastique avait brûlé un mannequin de cet "imposteur de Père Noël" : en le brûlant, paradoxalement, il a fait renaître une autre divinité… païenne : Saturne. Celui-ci, un autre ancêtre de notre bon vieux Père Noël voyait en effet son effigie solennellement sacrifiée. Lévi Strauss commente ainsi : "<em>grâce à l'autodafé de Dijon, voici donc le héros reconstitué avec tous ses caractères, et ce n'est pas le moindre paradoxe de cette singulière affaire qu'en voulant mettre fin au Père Noël, les ecclésiastiques dijonnais n'aient fait que restaurer dans sa plénitude, après une éclipse de quelques millénaires, une figure rituelle dont ils se sont ainsi chargés, sous prétexte de la détruire, de prouver eux-mêmes la pérennité."</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #ffff00;"><strong><span style="font-size: small;">Le Blind-test du café philo</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La dernière partie du café philosophique consistait en un blind-test, spécial philosophie (bien sûr !). Voici les questions et les réponses de ce jeu-concours : </span></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">1. Quel philosophe est l’auteur de cette phrase "Je pense donc je suis" ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="Cogito ergo sum" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cogito_ergo_sum" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">René Descartes</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">2. Quel penseur français a écrit <em>Les Provinciales</em> ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="Les Provinciales" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Provinciales" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Blaise Pascal</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">3. Qui a ordonné à l’être humain de penser par lui-même et a, par là, prôné la philosophie des Lumières ? <span style="color: #ff00ff;"><strong>Réponse </strong></span>: <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Emmanuel Kant</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">4. Un compositeur français a transcrit en musique de larges extraits de Platon dans l’œuvre lyrique Socrate. Quel est ce compositeur ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="Socrate de Satie" href="http://www.music-story.com/erik-satie/erik-satie-oeuvres-pour-piano" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Erik Satie</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">5. Quel philosophe français présente l’émission "Philosophie" sur Arte ? <span style="color: #ff00ff;"><strong>Réponse </strong></span>: <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapha%C3%ABl_Enthoven" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Raphaël Enthoven</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">6. Quelle est la seule sagesse de Socrate ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">qu’il ne sait rien </span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">7. D’après le philosophe anglais Hobbes, qu’est-ce que l’homme pour l’homme ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="L'homme est un loup pour l'homme" href="http://www.oodoc.com/2669-hobbes-le-citoyen-ou-les-fondements-de-la-vie-politique.php" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">un loup</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">8. Selon Hegel, quel mouvement doit prendre la pensée pour se faire philosophie ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="La dialectique" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dialectique" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">le mouvement dialectique</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">9. Qui a dit : "Rira bien qui rira le dernier" ? <span style="color: #ff00ff;"><strong>Réponse </strong></span>: <a title="Téléchargez le Crépuscule des Idoles" href="http://www.laphilosophie.fr/telechargement.php?id=361" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Friedrich Wilhelm Nietzsche</span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">10. Dans le roman<em> Le Nom de la Rose</em> d'Umberto Eco quel philosophe est au centre des crimes qui ensanglantent une abbaye médiévale ? <strong><span style="color: #ff00ff;">Réponse </span></strong>: <a title="Le Nom de la Rose" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Nom_de_la_rose" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #ffff00;">Aristote </span></a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">11. Question subsidiaire : combien de cafés philosophiques ont eu lieu à Montargis ? (avec celui-ci) <span style="color: #ff00ff;"><strong>Réponse </strong></span>: <span style="color: #ffff00;">10</span></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un grand bravo au gagnant qui repart avec l’excellent essai de François Châtelet, <em>Une Histoire de la Raison</em>.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Claire et Bruno concluent ce café philosophique par fixer <span style="color: #ffff00;"><strong>rendez-vous le vendredi 28 janvier 2011</strong></span>. Cette nouvelle séance portera sur un sujet que les participants proposent de laisser libre aux animateurs. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> </span></p>