Last posts on déconnexion2024-03-29T00:12:06+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/déconnexion/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlLe droit à la déconnexiontag:euro-synergies.hautetfort.com,2020-12-09:62831132020-12-09T13:50:54+01:002020-12-09T13:50:54+01:00 Le droit à la déconnexion par Jean-Paul Baquiast Ex:...
<p style="text-align: center;"><img id="media-6202355" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1645684378.jpg" alt="deconnexion.jpg" /></p><h1 class="artTitre"><span style="font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif; color: #ff6600;"><strong>Le droit à la déconnexion</strong></span></h1><div class="artAccroche"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">par Jean-Paul Baquiast</span></strong></span></div><div class="artAccroche"><span style="font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://www.europesolidaire.eu</span></strong></span></div><div class="artAccroche"> </div><div class="artAccroche"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Le droit à la déconnexion est en France un principe légal selon lequel un salarié est en droit de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels (téléphone portable, courriels, etc.) hors ds horaires de travail.</span></strong></div><div class="artCorps"><p><strong><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Ceci inclut le temps de transport travail-domicile, les congés, les temps de repos, soirée, week-end, etc</span></strong></p><p><strong><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">La France a été le premier pays à avoir intégré ce droit dans le code du travail. Elle a été rejointe par la Belgique, l'Italie et la France. Rien de tel n'existe encore, ni dans les autres Etats européens ni semble-t-il ailleurs dans le monde.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Or avec dans l'immédiat la nécessité d'un télétravail au moins partiel en conséquence de l'épidémie Covid-19 et par ailleurs la généralisation des outils permettant le travail à distance, le problème du droit à la déconnexion est évoqué dans les pays ne disposant pas d'une telle législation, y compris en Russie et en Chine.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">Selon un rapport européen datant de janvier 2020 <a style="color: #999999;" href="http://www.europesolidaire.eu/Telework and ICT-based mobile work: Flexible working in the digital age">Telework and ICT-based mobile work: Flexible working in the digital age</a> 34% des salariés, qu'il s'agisse d'hommes aussi bien que de femmes, travaillent actuellement uniquement à domicile. Or si ceci leur apporte certains avantages, en terme de flexibilité du temps de travail, il apparaît que les conséquences nuisibles sur leur santé se généralisent. Ils travaillent toute la journée, sans temps de repos le matin et le soir, y compris au temps des repas. Ils sont constamment sous tension et éprouvent de moins en moins le désir de s'informer, même grâce à la télévision. De plus les troubles du sommeil et les insomnies se généralisent. Les rapports familiaux sont en permanence dérangés. </span></strong></p><p><strong><span style="color: #999999; font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: 12pt;">Les principaux bénéficiaires de l'absence de droit à la déconnexion sont les employeurs. Ils ont vite compris les avantages qu'ils pouvaient en tirer pour pouvoir disposer de salariées toujours accessibles. Ces travailleurs ne disposent pour le moment d'aucun droit leur permettant de s'y opposer. Les organisations syndicales commencent seulement à s'en préoccuper, mais n'ont pas encore trouver le moyen de mieux protéger les travailleurs.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;">L'Union Européenne devrait se saisir du problème. D'ores et déjà, dans une résolution adoptée le 1er décembre 2020, le Committee on Employment and Social Affairs (EMPL) du parlement européen devra proposer à la Commission Européenne une directive européenne reconnaissant ce droit. Celle-ci devrait être votée en séance plénière en janvier 2021. Mais il appartiendra aux Etats-membres de la mettre effectivement en œuvre. Or comme dans ces Etats le poids politique des employeurs est considérablement plus élevé que celui des employé(e)s, le droit à la déconnexion ne semble pas près de devenir la règle </span></strong></p></div><div class="auteurArticle"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif; color: #999999;"><a style="color: #999999;" href="mailto:jp.baquiast@wanadoo.fr">Jean Paul Baquiast</a></span></strong></div>
Jean-Pierre WILLEMShttp://willemsconsultants.hautetfort.com/about.htmlLOI TRAVAIL : LE 11ème COMMANDEMENTtag:willemsconsultants.hautetfort.com,2016-08-29:58414372016-08-29T23:19:00+02:002016-08-29T23:19:00+02:00 Le soir, la nuit, le week-end et pendant les congés, tu...
<p style="text-align: justify;"> Le soir, la nuit, le week-end et pendant les congés, tu déconnecteras ! Depuis la ceinture de sécurité, en passant par les campagnes de vaccination obligatoire et la privation de vacances pour tout Ministre de la Santé pendant les périodes de chaleur, les gouvernants semblent avoir comme unique objectif de protéger les individus contre eux-mêmes. La loi Travail n’échappe pas à la règle qui créé un « droit à la déconnexion », inclut dans la négociation obligatoire sur la qualité de vie au travail.</p><p style="text-align: justify;">Cette obligation de négocier sur la qualité de vie n’est pas sans rappeler ce DRH qui, ayant sans doute compris le lien entre freeday et Friday après moulte réflexion, annonçait aux salariés dans une note de service comminatoire que le vendredi la tenue décontractée était de rigueur.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-5443964" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/01/01/1712704710.jpg" alt="IMG_4324.jpg" width="420" height="280" /></p><p style="text-align: center;">Déconnexion en zone tourmentée</p><p style="text-align: justify;">La loi travail a la même difficulté à appréhender de manière moderne, c’est à dire en inventant des solutions de son temps, la question des outils numériques. Car quel est le problème ? si l’employeur sollicite les salariés par texto, mail voire appel téléphonique, pendant une période non travaillée, il s’expose à terme à un paiement d’heures supplémentaires. Mais quid du salarié non sollicité qui souhaite se tenir au courant de la vie de l’entreprise, se connecte à l’intranet, lit ses mails ? sans que cela soit ni nécessaire ni imposé d’une manière ou d’une autre. Faut-il imposer à l’employeur de le priver de cette possibilité, comme on demande aux entreprises de pousser les gens dehors à partir d’un temps de présence maximum (confère la Croix-Rouge l’été dernier). Mais alors ne faudrait-il pas déduire du temps de présence les discussions sans rapport avec le travail, le temps pris pour régler des affaires personnelles, les petits surfs d’agrément, les pauses cigarettes, etc. Il faudrait peut être reconnaître que pour de plus en plus d’activités, la frontière entre temps de travail et temps personnel connaît quelques porosités et qu’il est temps de sortir d’un management à l’ancienne par la gestion des horaires et le contrôle des faits et gestes. Un peu de confiance et de responsabilité ne nuiraient pas. D’ici là, déconnectez ! sauf pour la lecture de ce blog, bien évidemment.</p>
Boreashttp://verslarevolution.hautetfort.com/about.html« L’éloignement hautain des gouvernants »tag:verslarevolution.hautetfort.com,2014-01-06:52638772014-01-06T02:13:35+01:002014-01-06T02:13:35+01:00 « La déconnexion technologique des élites illustre leur...
<p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://verslarevolution.hautetfort.com/images/Elite%20autiste.jpeg" alt="Elite%20autiste.jpeg" width="560" /></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">« <strong>La déconnexion technologique des élites illustre leur déconnexion de la société. En a-t-il toujours été ainsi ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><strong><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Boucheron" target="_blank">Patrick Boucheron</a> : </strong><em>L’éloignement hautain des gouvernants est le principal danger des systèmes politiques. Plutarque, dans </em>Vie de Périclès<em>, dresse le portrait du chef en démocratie : il doit savoir aller au contact du peuple, se mettre en situation d’être insulté sans jamais répliquer. C’est un dosage entre art du retrait et engagement dans la cité. Les princes de la Renaissance italienne le savaient bien, dont certains, dit-on, allaient incognito se promener sur les marchés pour entendre ce qu’on disait d’eux. Le règne de Saint Louis, au XIIIe siècle, fut celui de l’alourdissement d’un Etat de justice faisant écran entre la société et le souverain.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Cependant, comme l’a montré Jacques Le Goff, Saint Louis compensait déjà les progrès de l’Etat administratif par une politique constante de la présence ou de la représentation : ainsi la postérité a-t-elle surtout gardé de lui l’image du roi qui rend la justice sous son chêne.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">S’éloigner du peuple, c’est se délier de ce qui retient la domination, laquelle devient alors, au sens propre, absolue. L’absolutisme est bien la maladie infantile du pouvoir : en ce sens, Louis XIV est un roi moins "moderne" que Saint Louis.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><strong>Comment expliquer que les élites actuelles ne soient pas restées au contact de la société ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><strong>Patrick Boucheron :</strong> <em>L’histoire des villes est un bon révélateur de cette évolution. Pendant longtemps, en Europe, la nécessité pour les élites de vivre entourées de leur clientèle faisait obstacle à la ségrégation urbaine. Il y avait certes des quartiers pauvres, mais pas de quartiers riches. Au XVe siècle, les Médicis – qui étaient immensément riches – habitaient dans un palais au cœur de Florence qui demeurait ouvert aux clients et aux obligés. Ils exigeaient de leurs associés qu’ils continuent à vendre des tissus au détail, alors qu’ils dominaient le négoce. Non par bonté d’âme, mais par sens de leur intérêt.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">On a assisté ensuite à des stratégies politiques d’éloignement du centre comme celle de la construction de Versailles. Mais on a rarement atteint, dans l’Histoire, le niveau actuel de dissociation urbaine entre les quartiers populaires et les enclaves sécurisées des "ghettos de riches". Le changement est dû au recul d’une certaine culture partagée – les historiens des sociétés anciennes ne distinguent pas culture des élites et culture populaire –, mais aussi des valeurs chrétiennes et de ce qu’on appelait la charité. Difficile pourtant d’en être nostalgique : elle reposait sur l’idée de la pauvreté providentielle. Dieu a voulu qu’il y ait des pauvres pour sauver les riches, qui donnaient par charité et obtenaient ainsi une place au paradis. Dès lors qu’on n’y croit plus (pour l’idéologie libérale dominante, un pauvre n’est rien d’autre qu’un raté), les élites n’ont plus vraiment de raison de s’intéresser au peuple.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><strong>Les grandes révolutions technologiques et scientifiques ont, au fil des siècles, bouleversé les ordres établis. Quid de cette société numérique ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><strong>Patrick Boucheron :</strong> <em>Pierre Bourdieu employait les termes d’</em>"enfermement scolastique"<em> pour désigner cette coupure mentale et sociale. S’il existe aujourd’hui un enfermement, c’est bien celui des élites. Ces liens numériques massifs entre citoyens internautes donnent l’impression que la volonté collective de faire société est davantage assumée par les gens ordinaires que par les élites, qui sont proprement débordées. Celles-ci ne croient plus en leur capacité de vivre ensemble, ce qui sans doute n’était pas le cas au Moyen Age ou à la Renaissance.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Les élites sont sur la pente ascendante dangereuse de la toute-puissance. L’écart gouvernants-gouvernés atteint peut-être l’un de ses maxima historiques, et le taux de renouvellement des élites son minimum. Le mot qui rend le plus objectivement compte de la situation est bien celui d’"oligarchie" : le gouvernement d’un petit nombre dont les autres doutent qu’ils soient les meilleurs (par opposition à l’aristocratie). C’est une situation potentiellement dangereuse. Machiavel l’a écrit au moment de la révolution de l’imprimé. Car l’imprimerie a d’abord favorisé, au XVe siècle, la reproduction du pouvoir légitime, avant de la déborder par des appropriations incontrôlables. Entre 1520 et 1550, les effets sociaux d’un accès élargi à l’écriture ont obligé les élites à s’adapter.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>On peut imaginer que l’essor mondial d’une société numérique va servir de contre-pouvoir. C’est en tout cas une réalité sur laquelle les élites risquent fort de se casser le nez.</em> »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><a href="http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/12/26/l-ecart-entre-gouvernants-et-gouvernes-atteint-un-maximum_4340395_651865.html" target="_blank">Source</a></span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDéconnectez-vous !...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-03-20:50196102013-03-20T16:05:00+01:002013-03-20T16:05:00+01:00 Les éditions Arléa viennent de publier Déconnectez-vous ! , un essai de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Arléa viennent de publier <strong><em>Déconnectez-vous !</em></strong> , un essai de <strong>Rémy Oudghiri</strong>. Spécialiste de la prospective, l'auteur , qui travaille au sein de l'institut IPSOS, nous livre là un essai assez emblématique de la société dans laquelle nous vivons.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4021348" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/02/512449531.jpg" alt="Déconnectez-vous.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, arial, helvetica, sans-serif; font-size: small; text-align: start;">" Aujourd’hui, internet nous accompagne toujours et partout. Où que nous soyons, grâce à nos téléphones portables, nous pouvons nous connecter à tout moment. Conséquence : nous ne savons plus nous déconnecter. D’où une addiction maladive aux messages, un oubli de la présence de l’autre, un état de distraction chronique, voire un manque d’efficacité et de présence au monde… Pour certains, la connexion est un réflexe mécanique : elle a perdu toute signification. On se connecte… sans même savoir pourquoi ! Le temps est venu d’apprendre à vivre avec les nouvelles technologies. Un mouvement en faveur de la « déconnexion » est en train d’émerger dans nos sociétés. Ici et là, des individus commencent à ralentir le rythme. Ils n’hésitent plus à « débrancher » temporairement leurs appareils électroniques. Leur objectif ? Reprendre le contrôle de leur vie. S’appuyant sur ses lectures, de Sénèque à Sylvain Tesson, en passant par Thoreau et tant d’autres, Rémy Oudghiri pense que cette déconnexion salutaire est une possibilité de se retrouver soi-même et de remettre les livres et l’esprit au coeur de notre vie."</span></p></blockquote>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSamir Amin et la notion de ”déconnexion”tag:euro-synergies.hautetfort.com,2010-09-24:28992152010-09-24T00:05:00+02:002010-09-24T00:05:00+02:00 Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1986 Samir Amin et la...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2645810" style="margin: 0.7em 0;" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/00/918565972.jpg" alt="PF_AminS_JB-3.jpg" /></p><p><span style="font-size: medium; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1986</span></strong></span></p><p><span style="font-size: xx-large; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span style="color: #c0c0c0;">Samir Amin et la notion de "déconnexion"</span></strong></span></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Les thèses de l'économiste égyptien Samir AMIN, dont la réputation internatio- nale est désormais un fait acquis, demeurent objets de débat de fond. Ce qui indique leur importance. Dans La déconnexion, livre essentiellement consacré aux différentes hypothèses sérieuses de "sortie" hors du système mondial, Samir AMIN passe en revue les différentes expériences de "déconnexion" tentées dans plusieurs régions du Tiers Monde et nous propose une grille analytique inspirée du marxisme.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Il ne s'agit pas, pour l'auteur, de plaquer sur la diversité du réel une grille théorique et dogmatique. Comme Alain LIPIETZ, Samir AMIN ne croit pas que le marxisme soit une idéologie réductrice de la réalité à des déterminismes socio-économi- ques. Autrement dit, appuyant ses réflexions sur les écrits des "papes" du marxisme (MARX, LENINE mais aussi et surtout MAO ZEDONG), AMIN nie que, selon le principe orthodoxe bien connu, "l'économie, ce soit le destin".</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">La prise en compte nécessaire des cri- tères quantitatifs que sont les faits économiques et sociaux (investissements productifs, capital financier international, niveau de développement des nations selon les indices mondiaux que sont le PNB, le revenu par tête, etc.) ne signifie pas que l'on débouche obligatoirement sur un réductionnisme économique. Comme chez LIPIETZ, le "marxisme" de Samir AMIN est une méthodologie. Bien évidemment, nous ne suivrons pas l'économiste égyptien quand il affirme que le "matérialisme historique" est une clef essentielle d'appréhension du réel. Pourtant, il est utile de bien lire l'évolution de cette école "néo-marxiste" (eux-mêmes préférant se proclamer vrais continuateurs du marxisme-léninisme) qui tend à intégrer de nouveaux champs dans la tentative de compréhension du réel.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Un des champs nouveaux explorés par cette école est celui des peuples et des nations. Selon eux, il est autant impossible de faire l'impasse sur l'existence de communautés humaines structurées par une histoire et une langue commune, qu'il peut être indispensable de souligner l'hétérogénéi- té culturelle positive de ces peuples. Le "marxisme" orthodoxe refusait cette prise en compte au nom d'une démonie de l'économie qui, selon les néo-marxistes, était "anti-scientifique".</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">En appuyant ses recherches sur cette nouvelle réflexion, AMIN tente donc de faire le bilan des diverses voies choisies pour échapper au système de mondialisation économiste. Critiquant avec vigueur certaines écoles d'obédience marxiste, il constate que le capitalisme a engendré deux phénomènes apparemment contradictoires mais au fond analogues dans leurs effets: d'une part, un phénomène dit "d'hétérogénéi- sation" qui tend à diviser le monde en deux groupes économiques et humains différents et, d'autre part, un phénomène "d'homogé- néisation" ou encore de "mondialisation".</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">La première tendance est la conséquence du phénomène de "dualisation" du monde. D'un côté, un hémisphère développé économiquement, où les niveaux de vie moyens des citoyens assurent la satisfaction non seulement des besoins essentiels (nourriture, soins, éducation) mais de besoins plus artificiels (possession de biens de con- sommation à moyenne valeur ajoutée et à rapide obsolescence: télévisions, voitures automobiles à large diffusion, etc...). Cet hémisphère, Samir AMIN le nomme "euro- péen", puisque le capitalisme a été et reste encore synonyme de l'expansion européenne et du néo-colonialisme. Nous préférons, pour notre part, en nous référant à d'autres séries de critères, le nommer occidental. L'Europe fait bien sûr partie des régions ayant un très haut niveau de vie, et ayant quasi totalement éliminé les grands risques de misère collective à grande échelle que subissent encore les populations du Tiers Monde. </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Mais d'un autre point de vue, l'Europe est aussi partie intégrante de ce même "Tiers Monde". Si on veut bien refuser le critère exclusivement économique, ou même le critère racial, les Européens sont autant victimes de la croissance du capitalisme mondial que les peuples exploités du Tiers Monde. Prenons, par exemple, le critère culturel. L'éradication des cultures autochtones au profit d'une conception "civilisatrice" mondialisée, véhiculée par les médias occidentaux, touche autant les peuples européens que ceux du Tiers Monde. La manipulation médiatique constitue même une étape supérieure de colonisation que ne connaissent pas tous les citoyens des peuples moins avancés (PMA), en ce sens que les réseaux de diffusion et d'alphabétisation limitent encore cette stratégie de pénétration culturelle par les grandes firmes de production transnationalisées.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Face à ce premier hémisphère, une nébuleuse unie par une même situation de dépendance économique et financière: le Tiers Monde. La volonté déclarée pour ces derniers d'assurer à leurs peuples un niveau de vie décent leur permettant la satisfaction des besoins minimaux à chaque être humain, induit les dirigeants des pays concernés à choisir une politique de libération nationale. La décolonisation opérée dans les années 50 et 60 en est l'exemple historique le plus évident. Mais cette étape "politique" de conquête de l'indépendance nationale est-elle suffisante? Non, répond AMIN. Elle est l'étape préliminaire, mais ne résoud aucun des vrais problèmes qui se posent dans notre économie-monde.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">En effet, l'interdépendance croissante entre les Etats indépendants (juridiquement parlant) assure une nouvelle forme de domination sur les peuples pauvres par les firmes transnationales et les Etats capitalistes d'Occident. Le vrai problème qu'il faut alors résoudre est d'intégrer ou de déconnecter par rapport à ce système dominant qui est précisément le système capitaliste. </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Intégration qui peut signifier soit surexploitation des forces de travail (les stratégies de délocalisation se justifient alors en termes de coût) soit surexploitation des richesses locales (les profits sont en général transférés à l'extérieur et profitent très médiocrement à l'expansion locale) soit, enfin, augmentation réelle du niveau de vie des habitants (le cas des pays semi-industrialisés comme la Corée du Sud ou Singapour). En fait, les cas d'espèces se traduisent en général par les deux premières hypothèses. Le pouvoir politique local peut alors se tourner vers trois hypothèses majeures: dans un premier cas, il peut "jouer le jeu" du système; on constate alors le développement d'une bourgeoisie locale et quelquefois même de classes moyennes. Il y a aussi, concomittant à ce fait, aggravation des inégalités, augmentation de la migration rurale vers les villes et phénomènes indirects de "mondialisation" culturelle, en particulier consommatoires. Le pouvoir peut ensuite tenter de prendre le contrôle des richesses nationales afin de mieux répartir les bénéfices de la croissance. Selon AMIN, il ne s'agit pas encore de "construire le socialisme" mais de mieux équilibrer la croissance. La bourgeoisie devient alors "nationaliste" et prétend représenter les intérêts du peuple. Loin de condamner cette tendance nationale et populaire de certains Etats et dirigeants du Tiers Monde (NASSER en Egypte, SOEKARNO en Indonésie, etc.) au nom d'un marxisme pur et dur, AMIN considère cette étape comme globalement positive et réfute les critiques dogmatiques portées à leur encontre. A ce propos, il ne se prive pas de critiquer les thèses de "marxistes occidentaux" qui, tel Bill WARREN, ont une position hostile à tout mouvement national, au nom d'une orthodoxie idéologique et qui, AMIN le souligne, rejoint bizarrement les thèses mondialistes des ultra-conservateurs néo-libéraux des dirigeants des organismes financiers internationaux (FMI, Banque Mondiale, etc...).</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Enfin, les dirigeants peuvent décider la déconnexion. Celle-ci n'est pas une rupture brutale, pas plus d'ailleurs qu'un régime strict d'autarcie absolue. La déconnexion se présente comme la création politique d'une économie autocentrée et autorégulée. La rupture est le résultat de cette volonté de ne plus se plier aux règles établies par les bénéficiaires du système capitaliste. Par exemple en substituant à la loi de la valeur internationale la loi de la valeur nationale. A ce titre, Samir AMIN donne en exemple la voie maoïste. La déconnexion opérée pendant de nombreuses années par le gouvernement chinois a permis à la société chinoise de mettre en pratique un principe essentiel: ne compter que sur ses propres forces. Pour MAO, la révolution soviétique de Russie avait commis une grossière erreur: elle avait refusé de s'appuyer sur le binôme campagnes/villes en suivant une politique planifiée de ponctions sur la production rurale. D'où, selon MAO, la tendance dite "révisionniste" du soviétisme, qui assurait la prédominance de la ville sur la campagne.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Enfin, Samir AMIN propose une analyse sur quelques tentatives selon lui incohérentes de déconnexion: le mouvement des Verts en RFA et la révolution populaire islamique. On regrettera la faiblesse et la légereté avec lesquelles ces deux sujets sont ici traités. Mais, globalement, le livre d'AMIN est richissime en pistes idéologiques.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Ange SAMPIERU.</span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR"> </span></strong></p><p class="MsoPlainText" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: trebuchet ms,geneva;" lang="FR">Samir AMIN, La déconnexion. Pour sortir du système mondial, Editions La Découverte, Paris, 1986, 120 FF.</span></strong></p><p> </p>