Last posts on dimey2024-03-28T15:29:30+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/dimey/atom.xmlNorberthttp://postescriptum.hautetfort.com/about.htmlComediante tragediante …tag:postescriptum.hautetfort.com,2014-08-15:54289692014-08-15T21:43:00+02:002014-08-15T21:43:00+02:00 On est tous des drogués Des fainéants alcooliques Qui ne pensent...
<p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"><em>On est tous des drogués<br />Des fainéants alcooliques<br />Qui ne pensent qu'à draguer<br />Et jouer de la musique<br />Des poètes ratés<br />Intellectuels gauchistes<br />Des pseudo révoltés<br />Des bourgeois anarchistes<br /><br />On est tous des tarés<br />Juste bons pour l'asile<br />Des âmes torturées<br />Qui s'admirent le nombril<br />Des valeurs falsifiées<br />Des hippies à la manque<br />Des requins de vivier<br />Avec un compte en banque<br /><br />Ça peut paraître drôle<br />Mais c'est nous qu'on vient voir<br />Le soir au music-hall<br />Dans notre meilleur rôle<br />Et nos tours dérisoires<br /><br />On est tous des pédés<br />Des pervers, des immondes<br />Des mendiants cravatés<br />Qui se croient gens du monde<br />Des cabots, des paumés<br />Qui se croient gens de lettres<br />Parce qu'ils ont fait rimer<br />Deux ou trois chansonnettes<br /><br />Ça peut paraître drôle<br />Mais c'est nous qu'on vient voir<br />Le soir au music-hall<br />Dans notre meilleur rôle<br />Et nos tours dérisoires<br /><br /><br />On est tous des pédés<img id="media-4659073" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://postescriptum.hautetfort.com/media/00/01/1167987232.jpg" alt="Le clown G Esposito.jpg" /><br />Des mendiants cravatés<br />Qui n'aiment pas travailler<br />Qui ne pensent qu'à briller<br />Des cabots, des paumés<br />Qui parfois font rimer<br />Je t'aime avec tu m'aimes<br />Avec je t'aime, tu m'aimes </em></p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Et oui, <em>Ça peut paraître drôle Mais c'est vous qu'on vient voir Le soir au music-hall</em> et dans les festivals. Vous les saltimbanques, comédiens, gugusses (c'est là ma gloire dit Micheline Dax) tragédiens, clowns et arlequins, jongleurs de mots et de notes, chantistes et poètes...</p><p style="margin-bottom: 0cm;">L'interprète est-il l'homme de ses chansons ? Le comédien est-il l'homme de ses rôles ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Renan Luce est-il ce mafieux <em>Repenti </em>puisqu'il le chante à la première personne. Comme Sardou chante à la première personne <em>Je suis pour .</em>.. L'auteur de chansons est parfois l'homme de ses chansons, mais quand Pia Colombo crée <em>Avec ta gueule de métèque,</em> ça démarre pas, quand Moustaki chante « <em>Avec <strong>ma</strong> gueule de métèque</em> » ça devient un tube.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Le comédien qui chante, fait vivre des personnages, l'interprète fait vivre des chansons, le comédien va vers le personnage, l'acteur tire le personnage à lui. Parfois, le personnage, fictif ou réel, envahit l'interprète, l'habite en prenant toute la place. Béla Lugosi aurait été vampirisé au sens propre par Dracula, légende ou réalité ? Alain Delon parle de lui à la troisième personne, et Johnny s'est assez volontiers pris pour Presley. Lama s'est pris pour Napoléon...Inspiration, admiration, imitation, incarnation ?</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img id="media-4659074" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://postescriptum.hautetfort.com/media/00/02/1780811198.JPG" alt="Annick Cisaruk AAA.JPG" />Lors des Jours Ferré, une interprète est apparue trop expressive pour quelques personnes, dans une de ses chansons, Ferré était-il un ramollo de l'interprétation ? Faisait-il dans la bluette déphosphatée ? Il ne viendrait à personne, enfin j'espère, de dire qu'Annick Cisaruk est trop expressive quand elle fait revivre les chansons de Ferré. En revanche, un comédien interprétant Ferré, en s'accompagnant au piano entre dans un exercice plus compliqué. S'il fait le choix comme Jean Paul Farré de se démarquer résolument du modèle, encore que sur le plan capillaire, il y a du Ferré, le public qui connaît son Ferré dans le moindre bécarre, peut être troublé s'il y a rénovation trop audacieuse qui sort des rails bien tracés.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> Dans un autre spectacle le groupe Gevrey-Chambertin fait revivre Gainsbourg, au sens propre, le chanteur est tellement Gainsbourien que c'en est troublant, mais c'est un show avec plusieurs partenaires musiciens. C'est une mise en tableaux vivants des chansons de Gainsbourg.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> Autre exemple, il y a quelques années, Agnès Debord a créé un spectacle sur les chansons de l'amour vache des années 30... Chansons qui traînent dans des souvenirs en images noir et blanc avec des chanteuses d'époque qui renvoient à nos grands-mères, ou arrière grands-mères.. Et voir revivre ces chansons interprétées par une très jolie fille de 25 ans leur donne un éclat contemporain, l'amour sera toujours l'amour, dans tous ses états.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img id="media-4659075" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://postescriptum.hautetfort.com/media/02/02/3794452168.jpg" alt="Dimey Mischler.jpg" />Bernard Dimey a été souvent mis à l'honneur avec des chansons centrées sur le folklore de Montmartre, côté les p'tites femmes de Pigalle et leur environnement, mais Dimey ce n'est pas que <em> Syracuse </em> ou <em>Le cul de ma soeur </em>»... C'est <em>L'enfant maquillé </em>, <em>Mémère</em> (et Pépère) et des chants désespérés, superbes, et c'est une comédienne, Valérie Mischler, qui a le mieux mis en scène toutes les facettes de ce géant du verbe et de la chanson.</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Comme Annick Cisaruk avec Ferré, femmes et comédiennes, elles s'affranchissent plus facilement de ce qui peut être incarnation de l'auteur, pour donner une dimension nouvelle aux chansons. En faire découvrir certaines peu connues, comme <em>J'm'appelle la lune </em> difficile à chanter pour un homme.</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><img id="media-4659076" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://postescriptum.hautetfort.com/media/02/01/134491219.jpg" alt="Depoix rec 07-04-2014 20-07-01.04 (113).jpg" />Il a été beaucoup question dans le microcosme de la chanson <em>de parole, </em>ou<em> à texte, </em>ou<em> qui raconte</em> , du spectacle d'Emmanuel Depoix, trop Ferré pour certains, épatant pour d'autres. Ayant vu des extraits de 3 ou 4 chansons dans des spectacles collectifs, j'ai été ravi de son interprétation de la chanson <em>Les 400 coups</em> même si c'est très Ferré, ça m'a rappelé que Ferré n'a pas toujours été le prophète imprécateur des longs textes lyriques, il a été ce Ferré chantiste narquois et rigolard, celui qui chantait aussi <em>Les amoureux du Havre</em> ou <em>Monsieur Barclay</em> que je n'ai jamais vu en scène dans ses jeunes années; ma première rencontre pour de vrai, c'était en 1982, à Roanne dans sa période Ferré bande orchestre lyrique, et c'est l'image qui reste en surimpression quand j'entends Ferré, le vieux lion rugissant.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Alors, si Emmanuel Depoix me fait revivre un Ferré plus jeune, tout est relatif, disons Léo à 40 ans, je crois que ça peut me plaire. Parce que ça resitue un auteur dans son contexte de vie, de création. C'est le personnage qui revit, en scène. Et c'est peut-être ce qui va m'intéresser quand je verrai ce spectacle. Même si les chansons n'ont pas d'âge, il y a un âge plus crédible que l'autre pour certains rôles ou certaines chansons... Comme <em>Faut vivre </em> de Mouloudji, pas sûr qu'on soit convaincant à 20 ans avec ce texte d'âge mûr.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Idem pour Cyrano, souvent joué par des comédiens quadra (alors que celle qui joue Roxane a en général moins de 25 ans) Cyrano a 21 ou 22 ans, un an ou deux de plus que Roxane, Depardieu est bien, mais il joue à 40 ans le rôle d'un jeune homme de 20 ans... mort à 36 ans … Est-ce bien raisonnable ?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Après les coups de chaleur de l'été, j'attends Emmanuel Depoix « en entier » avec son Ferré, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: right;">Norbert Gabriel</p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">La chanson en introït est de Georges Moustaki.</p><p>Photos NGabriel (sauf Bernard Dimey)</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p> </p>
Norbert Gabrielhttp://resistancechanson.hautetfort.com/about.htmlCréation et chanson...tag:resistancechanson.hautetfort.com,2014-07-28:54185962014-07-28T16:16:00+02:002014-07-28T16:16:00+02:00 La chanson de création, je suis pour... Encore faut-il s'entendre...
<p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><img id="media-4641324" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://resistancechanson.hautetfort.com/media/02/00/70562605.jpg" alt="marie dubas.jpg" />La chanson de création, je suis pour... Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on entend par là. La réduction de « création » aux Auteurs qui chantent nous aurait privé de quelques chansons de Queneau, <em>Si tu t'imagines,</em> de Sartre,<em> La rue de Blancs manteaux,</em> de Raymond Asso, <em>Mon légionnaire,</em> de Dimey, <em>Syracuse, s</em>'il n'y avait eu « que » des interprètes comme Juliette Gréco, Marie Dubas, et Edith Piaf, Montand, complétez la liste à votre idée. Et aussi Aragon, <em>L'affiche rouge </em> (et quelques autres) qui a été interprété par Ferré après avoir été mis en musique. Catherine Sauvage, ou Annick Cisaruk aujourd'hui ont donné à Ferré des interprétations exceptionnelles qui l'ont porté vers un plus grand public. Faudra-t-il oublier Leprest, puisqu'il n'est plus chanteur ?</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Guidoni chantant Leprest, ce ne serait pas de la création ? Et Claire Elzière, avec un album comportant 10 chansons inédites de Leprest? </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">La sectorisation implacable « les ACI ou rien » est aussi une forme de sectarisme. Heureusement, l'évidence et le réalisme ouvrent parfois les yeux (et les oreilles) Un patron de festival faisant profession de foi de n'avoir que des ACI ne s'est pas privé d'inviter un spectacle sur Barbara, un autre sur Leprest et un troisième sur Ferré, très « reprises » puisque c'est le terme utilisé qui dévalue l'interprétation quand il s'agit du répertoire en chanson. Qui est la seule à bénéficier de cette condescendance vaguement méprisante, aurait-on dans l'idée de dire que la Callas a fait des reprises de Lucie de Lammermoor, parce que Fanny Tacchinardi-Persiani a créé le rôle et les grands airs en 1839?</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Evidemment, l'Opéra et la canzonetta, faut pas mélanger... Quoi que... Caruso n'a pas eu d'état d'âme à chanter le classique <em>Rigoletto</em> et <em>Ô sole mio</em>, la canzonetta italiana par excellence.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><img id="media-4641325" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://resistancechanson.hautetfort.com/media/01/01/2853372507.jpg" alt="Bernard_Dimey.jpg" />Le spectacle vivant ne devrait pas se priver du répertoire de Dimey, de Brel, de Barbara, de Bécaud, au prétexte qu'ils ne sont plus sur scène. Et le festival Dimey, entre autres, n'aurait plus de raison d'être. D'autant qu'une fois vus revus et re-re-entendus, les standards multi rabâchés, il y a des trésors dans les textes de Dimey, qui mériteraient ce qu'a fait Madeleine Ferré avec Aragon, par exemple, un découpage réduction d'un long poème du <em>Roman</em> <em>inachevé</em> pour en faire une chanson, <em>L'étrangère </em> ... Dimey, c'est des textes grandioses, <em>La mer à boire, Testament, Manque à vivre, Le bestiaire de Paris, Je ne dirai pas tout</em>, au lyrisme lucide et désespéré, d'une profonde humanité, qui ne transparaît pas toujours dans les chansons cul-rieuses auxquelles il est réduit parfois.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Un autre intérêt de s'intéresser à la chanson du répertoire, c'est qu'elle permet un étalonnement des valeurs. On peut prendre en référence, la version actualisée chaque année de ce pamphlet «<em> Les temps difficiles »</em>... par Bernard Joyet, un véritable hommage à Ferré, tant dans le fond que la forme. On peut aussi y ajouter la très belle mise en musique de «<em> Pépère </em>» un texte de Dimey, par Catherine Bedez pour le spectacle "Valérie Mischler chante Dimey", projet initié par Michel Célie il y a quelques années. Depuis Valérie Mischler est aussi auteur de ses chansons.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">La chanson de création, c'est aussi une formidable version de <em>Federico Garcia</em>, par Claire Guyot, avec un prolongement tiré du Romancero gitano, mis en guitare magnifiquement par Yorfela.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Il y a quelques années, avant de devenir ACI, Agnès Debord a remis dans leur jeune âge les chansons des années 30-40, celles qu'on entend chantées par des grands mères, mais qui ont été créées par des jeunes femmes accortes et impertinentes, ce qu'Agnès Debord représente très bien dans toutes les acceptions des termes. C'est ce genre de chanson que j'aime, sans étiquette ni label superflu, pourvu qu'elle soit vivante.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><em>Les chansons... Les chansons venues du fond des âges<br />De l´époque où le roi faisait battre tambour<br />Jusqu´au Temps des cerises, le plus bel héritage<br />Le plus joli fleuron de la chanson d´amour<br />J´aurais tellement aimé écrire La vie en rose<br />Croiser Monsieur William entre Ostende et Paris<br />Sur le port d´Amsterdam cultiver ma cirrhose<br />C´est du Petit bonheur mais ça n´a pas de prix<br /><br />Les chansons... Les refrains qu´on fredonne en sourdine<br />Entre l´île Saint-Louis et le pont Mirabeau<br />Quand Mon pote le Gitan s´endort dans sa verdine<br />C´est comme un beau poison qu´on aurait dans la peau<br />Moi qu´écris des chansons pour occuper mes heures<br />Je voudrais en faire une qu´on n´oublierait jamais<br />Afin que, parmi vous, un peu de moi demeure<br />Comme une fleur vivace aux Marches du palais.</em></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal;" align="LEFT"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Salut Dimey !</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; text-align: right;" align="LEFT"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Norbert Gabriel</span></p><p><span style="font-size: small;"><strong><span style="font-size: x-small;">Extrait de "<em>Moi qu'écris des chansons</em>" Bernard Dimey</span></strong><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: small;"> </span></p><p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p> </p>
Norberthttp://postescriptum.hautetfort.com/about.htmlRadio days ...tag:postescriptum.hautetfort.com,2011-04-23:32777242011-04-23T17:33:00+02:002011-04-23T17:33:00+02:00 « Le monde ouvert à ma fenêtre Que je referme ou non...
<p> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER">«<em><strong>Le monde ouvert à ma fenêtre<br />Que je referme ou non l’auvent<br />S’il continue de m’apparaître<br />Comment puis-je faire autrement »</strong></em></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Dans mes gènes, il doit y avoir un mélange de spaghettis-opéra, de paella-flamenco, sur fond de TSF , avec quelques beaux nuages de jazz venus par le fil magique qui traversait la cuisine. En ce temps-là, la TSF, c'était du solide, du respectable, du cossu, un bel appareil en bois verni, d'un format imposant, installé sur un guéridon bien campé, un coffre en noyer ou en acajou avec quelques cadrans, pour voyager autour du monde, Llubjana, Novosibirsk, Radio Andorra, Pékin, Moscou, Marseille, Paris, et même radio Lyon qui émettait de Fourvière, 7 kms à vol d'oiseau. Et on entendait aussi bien la mère Cottivet raconter ses gognandises que la voix de Moscou ou de Radio Andorra. Et Rigoletto par les ténors de La Scala de Milan.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Pour ce qui est des langages radioteurs, la mère Cottivet et Radio Andorra m'étaient plus accessibles que Radio Moscou ou Stockholm, mais c'était pas grave, il suffisait de surveiller l'oeil vert du cadran, quand il était bien ouvert, et bien vert, c'était tout bon, que ça parle en lyonnais, en moscovite, ou en bachi bouzouk, septentrional, j'étais branché sur le monde</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">(pour les non initiés, les « gognandises » ce sont des plaisanteries de canuts et autres gones lyonnais, et la mère Cottivet, c'est l'ancêtre d'Anne Roumanoff, ou de Florence Foresti.)</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">La TSF, ce fut un des premiers mystères m'ayant confronté aux incohérences du monde des grandes personnes.. Un jour, j'ai appris que ça voulait dire Téléphonie Sans Fil. Or, en fait de fil, il y en avait un qui traversait toute la cuisine-salle à manger-salon-salle de bains-lavabo, il partait de l'angle Nord-Nord-Ouest pour s'amarrer 8 ou 9 mètres plus loin dans l'angle Sud-Sud -Est. Dans l'angle NNO, il était relié au poste de TSF qui était campé près de la fenêtre et du fauteuil. LE fauteuil de pépé Nani.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">A l'autre bout, il était fixé à un clou. (le fil de fer, pas pépé Nani)</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Donc pour de la téléphonie sans fil, c'était paradoxal. Pépé Nani m'a montré par l'exemple ce qu'il en était, en sortant sur la galerie, ce grand balcon couvert de 27 mètres avec glycines et géraniums, il m'a indiqué vers le Nord Nord Est la colline de Fourvière, et son émetteur radio. Là c'était clair, j'entendais la mère Cottivet jaboter dans la cuisine, alors qu'elle devait être sur la tour de Fourvière, et entre la tour et moi, il n'y avait pas de fil. Voilà pour le sans fil. Quant à mon fil de fer qui traversait la cuisine, c'était pas un bête fil de fer, mais une antenne, nuance ! Branchée on the world ! Avec des voix mythiques, magiques, porteuses de tous les envols oniriques<span style="background: none repeat scroll 0% 0% transparent;">.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">J'ai l'impression d'avoir connu personnellement Geneviève Tabouis qui attaquait ses chroniques politiques « <em>les</em> <em>Dernières nouvelles de demain</em>, par son célèbre « <em>Attendez-vous à savoir...»</em> et on savait de quoi demain serait fait. Même si à 8 ou 9 ans , on se sent plus concerné par les nouvelles de la Croix Rousse ou du Tour de France que par les amphigouris diplomatiques entre le Kremlin et Washington, la musique des mots et la voix de Geneviève Tabouis, c'était comme des contes un peu ésotériques, avec de temps en temps un nom familier croisé dans une leçon de géographie ou d'histoire. Ou dans une chanson...</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"><span style="font-family: Times New Roman,serif;"><span style="font-size: small;"><em><span style="color: #000000;"><strong>Sa voix claquait comme l'écume</strong></span> <br /><span style="color: #000000;"><strong>Et parlait d'horizons perdus</strong></span> </em></span></span></p><p align="CENTER"><span style="font-family: Times New Roman,serif;"><span style="font-size: small;"><em><span style="color: #000000;"><strong>C'est à Hambourg à Santiago</strong></span> <br /><span style="color: #000000;"><strong>à White Chappel ou Bornéo</strong></span> <br /><span style="color: #000000;"><strong>C'est à Hambourg, à Santiago</strong></span> <br /><span style="color: #000000;"><strong>à Rotterdam ou à Frisco</strong></span> </em></span></span></p><p style="text-align: justify;" align="LEFT">ou à Valparaiso, et dans un port quelque part, «<em><strong> le bar des 5 parties du monde » </strong></em> attendait nos futures escales en espérant y rencontrer une de ces chanteuses qui vous tatouent les souvenirs d'empreintes indélébiles Irène Lecarte hier, Valérie Mischler aujourd'hui, grâce à qui on devinait que</p><p style="text-align: justify;" align="LEFT"> </p><p align="CENTER"><em><strong>« Tout ce qu'on apprend dans le regard des femmes, "</strong></em></p><p align="CENTER"><em><strong>« Ni le feu, ni le fer n'y pourront jamais rien »</strong></em></p><p align="CENTER"><em><strong><br /></strong></em></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Finalement les temps n'ont pas changé depuis la mère Cottivet qui me parlait par le truchement des fils de fer et des ondes invisibles. Aujourd'hui, en 2011, j'ai des nouvelles du monde par le voisin du dessus, figurez-vous que ce garçon est journaliste, il traverse les pays pour allez voir là bas si nous sommes concernés par les frères humains qui subissent les cahots et chaos des agitations et révolutions faisant l'ordinaire de la vie des hommes depuis la nuit des temps.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Mais recevoir ces infos par le voisin du dessus, Etienne de la radio, ça ajoute une dimension supplémentaire. D'abord, il pourrait prendre un mauvais coup, ça me fait souci parfois... Ensuite, « <em>le monde ouvert à ma fenêtre </em>» prend un relief et une présence intenses, on lit un truc dans le journal, on voit des images à la télé, c'est loin, c'est un peu abstrait, mais quand c'est une voix familière, une voix qui correspond à quelqu'un qu'on croise dans l'escalier, ça change beaucoup de choses, me voilà devenu témoin privilégié, celui qui connait la voix qui raconte, qui ME raconte.. Et je deviens un auditeur particulier, j'ai une sorte d'exclusivité, un supplément de conscience citoyenne et mondialiste.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="CENTER"><em><strong>Le monde ouvert à ma fenêtre<br />Et que je brise ou non la glace<br />S’il continue à m’apparaître<br />Que voulez-vous donc que j’y fasse </strong></em></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Je ne sais pas pourquoi, mais la plupart des images proposée par la télévision ne m'apportent pas grand chose, pourquoi n'ont-elles pas la puissance d'une photo de Capa, de Cartier-Bresson, de Gilles Caron, d'Eugène Smith, et quelques uns de ces chevaliers du Leica qui allaient au contact?</p><p style="margin-bottom: 0cm;">Au prix de leur vie parfois.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Mais la radio … elle me dessine des paysages plus vrais que ceux que j'aperçois dans les étranges lucarnes, et comme elle ne me souligne pas les différences de bronzage, de vêtures, d'habitation, j'ai souvent le sentiment que les bombes qui tombent ici ou là-bas pourraient bien me tomber dessus, ici et maintenant. Et parfois j'ai même le parfum d'une recette exotique en prime..</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Quand Manu Dibango chante « <em>et la nuit descend sur le village </em>» avec la grand mère qui prépare le bon «<em> foufou </em>» j'en ai eu l'eau à la bouche... Il m'a fallu plusieurs années pour l'avoir vraiment sur la langue, en passant à Yaoundé sous Montmartre, côté marché Dejean pour les voisins qui connaissent le quartier...</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Les mondes bariolés de musiques et de couleurs exotiques, je les croise tous les jours, entre Dejean et Ornano, c'est un patchwork des gens du monde, il y manque bien quelques Inuits, un ou deux Cheyennes, mais pour le reste, on voyage sans frontière. J'ai même rencontré un australien aborigène au coin de la rue Labat et du boulevard Barbès</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et dans les agoras improvisées qui fleurissent avec enthousiasme dès que le printemps revient, il arrive des scènes que Prévert aurait aimé conter sur une photo de Doisneau et un air de Crolla. Sur une placette, près du kiosque à journaux, des groupes informels devisent avec animation, il y a des africains de toutes les Afriques, des maghrébins, quelques hindous, vêtus à la mode de Guerrisol ou des marques en vue, des dames en boubou, en robes créoles, en pantalons djean Denim et de Tati, certaines en petites jupes à fleurs dansant sur leurs jambes bronzées caramel, et contrairement au folklore montmartrois de naguère, ce n'est plus à la longueur de la jupe qu'on suppute de la vertu de ces dames. C'est même exactement l'inverse, les petites vertus se parent de pantalons sobres, et de tenues plutôt discrètes, revoyez vos fondamentaux sur les attributs vestimentaires et les uniformes de profession, aujourd'hui, la péripatéticienne qui attend le chaland émoustillé sur le banc public n'expose plus la marchandise à l'étal, elle fait <em>boutique son cul</em> sans ostentation, question de précaution policière, mais je digresse, revenons à nos agoras improvisées.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Dont l'une m'a laissé ébloui, voilà : sur la placette précitée, plusieurs groupes de 4 ou 5 personnes discutent, je passe près de quelques africains bon teint, les uns avec casquette US, dûment siglée, un autre avec un bonnet rasta, un autre porte une sorte de panama, ils semblent écouter un grand gaillard taillé footballeur américain, maillot «<em> les lions indomptables </em>» avec un timbre vocal cuivré à la Manu Dibango, et au moment où je passe à portée de voix, cet athlète body buildé Rambo est en train d'expliquer le mythe de la caverne de Platon... Je suis revenu sur mes pas pour faire semblant de voir les affiches du kiosque, et vérifier que ce n'était pas une hallucination auditive, mais non, et il avait un contradicteur-débatteur, un jeune homme mince, plutôt africain de l'Est, et look étudiant. ..</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><em>Le mythe de la caverne,</em> en débat à 19h15, dans la rue...</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">En vérité je vous le dis, un monde où on croise sur un trottoir banal de quartier cosmopolite, des gens qui dissertent de Platon et sa caverne, alors que le groupe voisin s'excite sur la finale Lille-PSG de la Coupe de France, ce monde ne peut pas être foncièrement mauvais.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et même si Etienne me raconte parfois des trucs pas drôles de Lybie ou d'ailleurs, le monde ouvert à ma fenêtre n'est pas toujours aussi désespérant quand je le visite entre Barbés et Ornano.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Le mythe de la caverne, un soir d'Avril, sur un banc parigot, c'est bien la preuve que le plus inattendu peut surgir à chaque coin de rue.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et merci le printemps pour ces jolies passantes qui fleurissent de ci de là, avec des <em>jupes aussi courtes qu'une pensée du front national. </em><span style="font-style: normal;"><span style="font-weight: normal;">Et ça fait des économies de tissu par dessus le marché.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">On n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="RIGHT">Norbert Gabriel</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="RIGHT"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Portrait de famille: mon grand-père Giovanni - pépé Nani- avec l'accent tonique sur le "Na" pour que ça chante, avait dans ces années-là entre 55 et 56 ans, et pour bien le situer, il ne craignait pas de faire des roulades dans l'herbe en lutte amicale avec des gamins de 20 ans... qu'il mettait minables ... C'était un grand père mais pas un pépé, d'ailleurs pépéNani, c'est en un seul mot que je l'entends, et puis on l'appelait Nani, pas pépé... jusqu'à ce qu'il soit arrière grand-père.</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Crédits: « <em>Le monde ouvert à ma fenêtre »</em> Jean Ferrat</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- Chris Gonzales, <em>des jupes aussi courtes qu'une pensée du front national, </em>c'est un extrait d'une chanson « le centre ville » de l'album Zipholo, c'est pas tout neuf, mais c'est extra.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">- avec l'aide bienveillante de quelques uns de mes maîtres de pensée ou de lecture, ou de chanson,</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><em><strong>Mac Orlan, Moustaki, Dimey, </strong></em></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><em><strong><br /></strong></em></p><p style="margin-bottom: 0cm;">et surtout , spéciale dédicace à<strong> Etienne Monin, de Radio France</strong>, ma TSF indispensable.</p><p style="margin-bottom: 0cm;">(avec un merci pour différentes raisons à Kriss, Jean-Charles Aschéro, Claude Villers, qui ne sont plus sur les ondes, et à ceux qui continuent le voyage, là-bas si .... la vie continue.)</p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-2999092" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://postescriptum.hautetfort.com/media/02/01/4209974803.jpg" alt="radio,voyage,chansons,dimey,moustaki" width="208" height="126" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p>
absoluhttp://www.listesratures.fr/about.htmlLE FRANÇAIStag:www.listesratures.fr,2007-03-02:9085462007-03-02T13:50:00+01:002007-03-02T13:50:00+01:00 Moi qui vis à Paris depuis plus de vingt ans, Qui suis né quelque part...
<div align="center"> <center> <p align="center"><font size="2" face="verdana">Moi qui vis à Paris depuis plus de vingt ans,<br /> Qui suis né quelque part au coeur de la Champagne,<br /> Jusqu'à ces temps derniers je m'estimais content,<br /> Mais tout est bien fini, la panique me gagne.<br /> Quand je lève mes yeux sur les murs de ma ville,<br /> Moi qui n'ai jamais su plus de trois mots d'anglais,<br /> Je dois parler par gestes... et c'est bien difficile...<br /></font></p> </center> </div>