Last posts on dilection2024-03-28T18:13:42+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/dilection/atom.xmlNotehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlL'amour, le guide et la morttag:almasoror.hautetfort.com,2014-05-02:53603512014-05-02T10:44:00+02:002014-05-02T10:44:00+02:00 Aimer Aimer, n'est-ce pas vivifier, faire vivre (comme on donne...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><strong>Aimer</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><a name=":27s"></a>Aimer, n'est-ce pas vivifier, faire vivre (comme on donne la vie), prendre soin, faire en sorte que l'autre puisse vivre mieux ?</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">En ce sens, l'amour tel que le voient les romantiques peut mener au contraire de l'amour. Être atteint par l'amour comme par une flèche, ressentir des joies et douleurs violentes qui nous arrachent notre maîtrise de nous-même et enchaînent notre volonté, lorsque nous appelons ces phénomènes « amour », nous ressemblons à un alcoolique invétéré qui nommerait son vice : « oenophilie ». Ainsi, planter sa famille car on « aime » quelqu'un d'autre, autrement dit parce que quelqu'un d'autre a accaparé notre attention, n'est pas faire preuve d'amour envers cet autre qui nous « capte », mais plutôt faire preuve de désamour et de destruction envers les gens que l'on se devait d'aimer. Il est aisé d'aimer ce qui vient séduire notre cœur, puisque le cœur n'a plus qu'à se laisser emporter ; mais la puissance de l'amour consiste à assurer une constance envers notre prochain.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Authentique, l'amour ne provoque pas de destruction personnelle. Le sacrifice est un leurre, car peu de personnes en sont capables, et souvent c'est le manque d'estime de soi qui mène à se vouer aux autres en acceptant sa propre destruction. Le sacrifice alors devient moyen de se faire accepter par d'autres, de traîner une vie qu'on se sent incapable de mener dignement, pour des raisons biographiques. Aimer autrui est plus facile lorsqu'on s'aime soi-même, c'est pourquoi « aime-ton prochain comme toi-même ». Ton prochain, même s'il est pénible. Qui ne voudrait pas aimer l'humanité entière à l'exception de la personne qui vit à côté de lui ? Pourtant, désirer sa survie autant que la sienne et oeuvrer à faire son bonheur, c'est peut-être cela, l'amour.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><strong>Guider</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Il existe, dans la ville portuaire des Sables d'Olonne, une chapelle Notre-Dame de Bonne-Espérance, dont la statue de la madone est la proue d'un navire scandinave qui s"échoua sur la côte, sans faire de morts, il y a quelques siècles de cela. Sur un pupitre, un cahier somnole en attendant les visiteurs. Et si la chapelle paraît souvent vide, force est de constater la trace de passages : car toujours de nouvelles prières sont inscrites sur les pages de ce cahier. De mystérieux, d'invisibles prieurs se succèdent furtivement.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Moi, un jour, je priais dans une église vide, comme abandonnée au milieu de la ville grouillante. C'était une de ces églises qui se bondent le dimanche matin et que presque personne ne hante le reste de la semaine. Je priais le Christ de m'indiquer comment concilier ma vie avec l'Eglise, et où trouver mon troupeau et notre pasteur, lorsqu'une voix emplit mon crâne : « Toi, tu peuples mes églises vides ». Depuis, j'accomplis mon destin d'arpenteuse des églises délaissées.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Si les églises sont vides, c'est sans doute parce que, comme le dit l'évangile, le troupeau se détache des mauvais pasteurs et cherche à se regrouper autour des bons. Bergers, bergers ! Nous voudrions tant être guidés vers la colline verdoyante...</p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><strong>Mourir </strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Je ne vois pas de meilleure préparation à la mort que de s'entraîner tous les jours à mourir, c'est à dire à tirer sa révérence et dire adieu au monde, à accepter que le monde tourne sans soi, à laisser les commandes aux successeurs. S'exercer à mourir, quand on y pense, se confond avec s'exercer à vivre ou à aimer. Il s'agit, trois fois, de renoncer à considérer les fluctuations affectives de notre moi pour accepter d'entrer de plain-pied dans l'inconnu du monde, de l'autre, de la mort.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">J'observe que beaucoup critiquent la vie et haïssent la mort, ce qui paraît contradictoire. Telle femme qui se languit de vivre encore après la mort de son époux, et qui, lorsque le cœur menace de lâcher, s'affole à l'idée d'être arrachée à une vie qu'elle abhorre. Tel homme découvrant les résultats d'une analyse médicale et pleurant une condamnation qui le délivrera pourtant d'une vie dont il se plaint sans relâche. Moi-même, je me suis vue veule et ridicule, lorsque, au milieu d'une dépression où je ressassais des idées de suicide, on m'a proposé de prendre l'avion. La peur de ce moyen de transport et l'idée d'un crash m'ont fait évoquer quelques minutes des possibilités alambiquées de bateau et de train, jusqu'à ce que je me souvienne que j'avais la veille encore grinché au téléphone en laissant entendre à ma Consolatrice mon envie d'en finir. Pouvais-je être assez idiote pour proférer une lassitude extrême de la vie et craindre un crash ? Je décidai sur le champ de ne plus évoquer mes états morbides et de prendre l'avion chaque fois que j'en aurais l'occasion.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Aimer, vivre et mourir ne sont qu'une seule et même action, qui puise sa source dans l'élan vital, le désir de transformation et l'horreur salvatrice du don. Chercher à retenir, à conserver, c'est patienter dans les limbes d'un purgatoire où l'on ne vit ni ne meurt, et s'engager dans cette vie, c'est accepter de la perdre. Dès lors qu'on ne cherche plus sa survie personnelle, il devient si facile d'aimer.</p>
Prietohttp://www.chemindamourverslepere.com/about.htmlPrière : Ô Mère, voici vos enfantstag:www.chemindamourverslepere.com,2012-12-15:49288012012-12-15T08:05:00+01:002012-12-15T08:05:00+01:00 « Ô Marie, que n'ai-je en mes mains tous les coeurs des hommes pour vous...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;">« Ô Marie, que n'ai-je en mes mains tous les coeurs des hommes pour vous les consacrer ! Que ne suis-je maître de tout l'univers pour l'enchaîner à vos pieds ! Je croirais ma mort la plus heureuse si je pouvais mourir à force de travailler à vous faire aimer... Ô Marie, si aimable en vous-même, si aimable dans tous vos rapports avec vos enfants, nous sommes tous à vous, soyez la reine de nos pensées, de nos paroles, de nos actions, régnez sur nous, vous et votre Fils : <em>Dominare nostri, tu et Filius tuus</em>... Ô Mère, ô Mère, voici vos enfants : <em>Mulier, ecce filius tuus</em>. Ce pécheur qui revient à Dieu après s'être égaré, c'est votre enfant : <em>Ecce filius tuus</em> ; inspirez-lui la douleur de ses péchés, la haine de son corps, l'amour de la pénitence. Cette âme tiède qui languit et se traîne au service de Dieu, que rien ne touche, que rien ne remue, c'est encore votre enfant : <em>Ecce filius tuus</em> ; ouvrez-lui les yeux, portez dans son coeur ce trouble salutaire, cette émotion profonde qui fait faire enfin un généreux effort. Ce serviteur inutile, sans énergie pour le bien, dont les jours sont vides et stériles, c'est votre enfant : <em>Ecce filius tuus</em> ; faites-lui honte de cette mollesse, arrachez-le à cette indolence, faites-en un homme, pour en faire un chrétien. Ce coeur partagé qui voudrait être à Dieu sans se quitter soi-même, qui n'a jamais offert un sacrifice sans faire quelque réserve, c'est aussi votre enfant : <em>Ecce filius tuus</em> ; soutenez sa faiblesse, donnez-lui le courage de s'immoler tout entier avec sa volonté et son amour-propre, avec ses mille désirs et sa vanité. Ce juste qui soupire après une justice plus parfaite, qui voudrait aimer toujours davantage ce qu'il aime déjà, ah ! celui-là surtout est votre enfant : <em>Ecce filius tuus</em> ; allumez dans son coeur les flammes jalouses du saint amour ; faites-le marcher sur vos traces de vertus en vertus, et rendez-le au milieu de nous la bonne odeur de Jésus-Christ. Ô Marie, mère de miséricorde, mère de la dilection et de la divine grâce, notre consolation, notre espoir, notre vie, nous sommes tous vos enfants, sanctifiez-nous, tenez-nous sous votre main pour fixer nos coeurs dans le saint amour, afin que nous vous aimions et votre Fils Jésus à la vie, à la mort, dans le temps et dans l'éternité. Amen. »</span><br /><br /><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <strong>Abbé André-Jean-Marie Hamon</strong> (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, <em>Les amabilités incomparables de Marie</em>, extrait d'un Discours adressé à des séminaristes, in "Retraites pastorales et discours divers" (2 tomes), Librairie Victor Lecoffre, Paris.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><img id="media-3882740" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/02/00/2949456510.jpg" alt="Immacolata_Barocci.jpg" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"><span style="color: #008080;"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Federico_Barocci" target="_blank"><span style="color: #008080;">Federico Barocci</span></a></span> (dit Barocci ou Baroccio, 1535-1612) : L'Immaculée Conception (v.1575)<br />Galerie des Marches, Urbino (Province de Pesaro, Italie)</span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlHistoire d'amourtag:theatrummundi.hautetfort.com,2010-11-10:29811992010-11-10T15:35:00+01:002010-11-10T15:35:00+01:00 Dilige et...
<p style="text-align: center;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><p style="text-align: center;"><img id="media-2742360" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/794496255.jpg" alt="pierrot le fou.jpg" /></p></span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%; text-align: right;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%; text-align: right;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%; text-align: right;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dilige et quod vis fac.</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Le discours amoureux n’a pas de tout temps pourri tout, ravagé le monde sous sa rhétorique imbécile et bonasse, mièvrerie et perversion incluses.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Quand Charles annonce à Aude la mort de son fiancé, elle n’entre pas dans un discours lamentatoire, elle refuse net de rencontrer tout autre jeune homme, même le fils de Charles ; pas davantage elle ne se dit, discours scientifique hors de ses gonds et salopement romancé, que de toute façon son amour à phéromones de merde n’eût pas duré plus de trois ans, – non, tout simplement, elle meurt de suite. La grande classe. C’est en fait d’amour plus éloquent qu’un tas de fadaises, fût-il magnifiquement bout-rimé.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">L’amour courtois viendra plus tard ployer le monde occidental sous son éducatif ennui colossal. Les seigneurs et leurs gars sont à la guerre sainte en Orient, croisade contre djihad, et les dames décident de la façon dont doivent leur causer les petits hommes restés sur place – je caricature à la machette et je m’en tape ; le voilà, ton discours amoureux ; c’est pour toujours le discours de l’arrière et il tiendra ! Il vaincra, même ! il finira même par vaincre la civilisation duquel il est sorti tout désarmé (tout le monde n’est par Corneille, Shakespeare ou même Turold) ! – Ah, vieux faible Racine aux vers parfaits, et puis les joulies belles Lumières que voilà ! et ainsi de suite de Charybde en Scylla, jusqu’à ce que l’amoureux discours soit tout fragmenté de pâmoison, milliards de miettes à présent…<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Que veux-tu que je te dise ? Quelque chose comme ça : Aimez, aimez si vous ne pouvez faire autrement, mais putain, fermez vos gueules !</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Quand, disais-je, Charles empereur annonce à Aude dont c’est la première et dernière apparition, que son Roland est mort à Roncevaux, elle meurt, voilà, et tout cela dans la seule laisse 268 du poème occupe quinze décasyllabes , cent cinquante syllabes quoi, deux minutes grand maxi, on n’est pas chez l’Arioste.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: 150%; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Voici la laisse 268 (avec ses vingt-deux vers) :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Li empereres est repairet d’Espaigne</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">E vient a Ais, al meillor sied de France ;</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Muntet et palais, est venut en la sale.</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">As li Alde venue, une bele damisele.</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Ço dist al rei : « O est Rolland le catanie,</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Ki me jura cume sa per a prendre ? »</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Carles en ad e dulor e pesance,</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Pluret des oilz, tiret sa barbe blance :</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">« Soer, cher’ amie, d’hume mort me demandes.</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Jo t’en durai mult esforcet eschange :</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Ço est Loewis, mielz ne sai a parler ;</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Il est mes filz e si tendrat mes marches. »</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Alde respunt : « Cest mot mei est estrange.</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Ne place Deu ne ses seinz ne ses angles</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Après Rollant que jo vive remaigne ! »</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Pert la culor, chet as piez Carlemagne,</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Sempres est morte. Deus ait merci de l’anme !</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Franceis barons en plurent e si la pleignent.</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">Dans la traduction de Joseph Bédier :</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Empereur est revenu d’Espagne. Il vient à Aix, le meilleur siège de France. Il monte au palais, il est entré dans la salle. Voici que vient à lui Aude, une belle demoiselle. Elle dit au roi : « Où est-il, Roland le capitaine, qui me jura de me prendre pour femme ? » Charles en a douleur et peine. Il pleure, tire sa barbe blanche. « Sœur, chère amie, de qui t’enquiers-tu ? D’un mort. Je te ferai le meilleur échange : ce sera Louis, je ne sais pas mieux te dire. Il est mon fils, c’est lui qui tiendra mes marches. » Aude répond : « Cette parole m’est étrange. A Dieu ne plaise, à ses saints, à ses anges, après Roland que je reste vivante ! » Elle perd sa couleur, choit aux pieds de Charlemagne. Elle est morte aussitôt : que Dieu ait pitié de son âme ! Les barons français en pleurent et la plaignent.</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: 150%; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;">(Et comme ne disait pas vraiment Belmondo dans le film de Godard, si vous n’avez pas d’humour, allez vous faire foutre.)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: times new roman,times;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><p style="text-align: center;"><img id="media-2742361" style="display: block; margin: 0.7em auto;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/1130260351.jpg" alt="chanson roland.jpg" /></p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p>