Last posts on didascalies2024-03-28T15:55:01+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/didascalies/atom.xmlPascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlUne didascalietag:theatrummundi.hautetfort.com,2007-10-26:12800972007-10-26T20:00:00+02:002007-10-26T20:00:00+02:00 Malgré le mépris latent, formidable dont elles sont...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><font size="3" face="Times New Roman"><img name="media-619875" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/204969197369c005165b3cde868004e5.jpg" alt="b638d830d47f8dc45b77e18657fc8104.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-619875" /></font></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Malgré le mépris latent, formidable dont elles sont environnées, et comme auréolées – texte inutile, indication irréalisable, etc.<span> </span> –, j’aime les didascalies (« <span class="tlfcdefinition"><i>instructions</i> données <i>par un auteur</i> dramatique <i>aux acteurs</i> sur la manière d'interpréter leur rôle</span> » – c’est moi qui souligne –, selon le <i>Trésor de la langue française</i>).</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ma préférence, ce jour, va à celle qui ouvre l’acte II de <i>La Cerisaie</i>, d’Anton Tchekhov.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3"><font face="Times New Roman"><i>La Cerisaie</i>, représentée pour la première fois en 1904 par le Théâtre d’Art de Constantin Stanislavski, est la dernière œuvre d’un Tchekhov malade, mourant, péniblement écrite de 1901 à 1903.</font></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Le seul acte nécessitant un décor d’extérieur ne se déroule pas, comme peut-être on aurait pu s’y attendre à la lecture du titre, dans la cerisaie. Non sans raison. La cerisaie demeure ce lieu mythique, déjà passé, auquel nul ne peut plus désormais accéder.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">La didascalie ouvrant cet acte II n’est pas seulement une description, c’est avant tout une vision. Elle est très simple, très claire, l’ordre dans lequel elle se déploie est le plus judicieux.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cette apparente description d’un paysage, aussi, est une chronologie. Elle raconte, sans tomber jamais au symbolisme, le passé tristement abandonné d’un monde mourant, et son avenir inéluctable, sans doute pas même clairement souhaité.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">D’un certain point de vue, cette didascalie (que je donne ici dans la traduction d'André Markowicz, Babel Actes Sud, 1992) dit toute la pièce :</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p align="justify"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">« Une prairie. Une petite chapelle abandonnée depuis longtemps, qui penche sous le poids de l’âge ; tout à côté, un puits, de grandes pierres, sans doute d’anciennes pierres tombales, et un vieux banc. On voit le chemin qui mène à la propriété de Gaev. A l’écart, de hautes rangées de peupliers forment une masse sombre : c’est la limite de la cerisaie. Au loin, une série de poteaux électriques, et, loin, très loin à l’horizon, les contours flou d’une grande ville, qu’on ne peut voir que lorsqu’il fait très beau, très clair. Le soleil va bientôt se coucher. »</font></font></b></p> <p> </p>