Last posts on debord2024-03-28T15:11:30+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/debord/atom.xmlOlivier Leguayhttp://www.inclassablesmathematiques.fr/about.htmlLes trois gagnants 2016 de ”Ma thèse en 180 secondes”tag:www.inclassablesmathematiques.fr,2016-06-01:58095622016-06-01T13:50:00+02:002016-06-01T13:50:00+02:00 Le rappel de la présentation de Perrine...
<p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/9H7UQds9XM8" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p> </p><p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/96loSvYH-sE" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p> </p><p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/_awTwsLLeig" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p> </p><p>Le rappel de la présentation de Perrine Berment en mathématiques:</p><p> </p><p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/xdlVCkz-MT0" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Solkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlCollectortag:solko.hautetfort.com,2016-05-03:57966592016-05-03T07:19:00+02:002016-05-03T07:19:00+02:00 Le propre de la société du spectacle telle que Debord l'a définie est...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt;">Le propre de la <em>société du spectacle</em> telle que Debord l'a définie est d’accorder toujours à chaque élément de sa contestation la place marchande qui lui reviendra un jour ou l’autre dans son système. C’est ainsi que les meilleurs slogans du carnavalesque mai 68 vinrent finalement s’échouer dans une campagne de pub de la grande distribution : « il est interdit d’interdire de vendre moins cher », clamèrent à l’occasion des quarante ans du mouvement l’agence Australie, en quatre visuels déclinant les « combats » de l'enseigne qui lui avait passé commande : parapharmacie, essence, culture et sacs plastiques jetables. « Sous les pavés, la consommation », personne ne fut ainsi plus éloquent quant à la postérité de 68 que le bien nommé Leclerc. Avant de venir s’échouer dans cette salutaire mise à nu, les tracts contenant les slogans les plus détonants de ce funeste mois étaient passés, il est vrai, par quelques expositions à Beaubourg pour bobos nostalgiques, et avaient battu quelques records à Drouot, entre un vinyle des Beatles et une planche de Tintin. Les spécimens les plus brillants de la génération 68 qui s’étaient illustrés tout en braillant <em>ni Dieu ni maître </em>rue des écoles indiquaient par là où se trouvaient ses dieux et quels étaient ses véritables maîtres à penser.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt;">Alors que l’Assemblée Nationale s’apprête une fois de plus à dilapider les voix et les sous des contribuables en de vains débats, la contestation de la loi El Khomri [dont personne ne dénonce véritablement les pires méfaits]<a style="color: #000000;" href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>, <em>se poursuit dans la jeunesse</em>, aiment à commenter sur les plateaux des chaînes infos les spécialistes de la vie politique française. Ils auraient aimé, ces spécialistes-là, avoir autre chose à se mettre sous la dent que la lassitude des riverains et l’exaspération des commerçants devant les scènes de casse et de dégradation. Il est certain, au passage, que si en lieu et place de Nuit Debout, un mouvement organisé par l’extrême droite eût porté sur la place publique la nécessité pour la France de quitter au plus vite la zone euro, peut-être que Hollande, Valls et ses sbires auraient commandé une évacuation manu militari des lieux. Sans doute les éminences socialistes espéraient-elles, au moment où, comme la comique ministre de l’Education Nationale, mi clown, mi garçon manqué, toutes exprimaient à demi-mots leurs soutien pour ce mouvement naissant, l’éclosion de je ne sais quel Podemos versus Marianne. Ils n’eurent qu’une « kermesse au milieu de l’indifférence », comme l’académicien Finkielkraut le fit sagement remarquer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 12pt;">Mais une kermesse, même insignifiante [ qu’est-ce qui a le pouvoir de signifier un peu plus qu’une image dans cette société du spectacle, dont le fondement est la défaite de toute pensée? ] se doit d'avoir aussi ses slogans. Un slogan, c'est comme un selfie, un instantané de la vacuité qui passe avant de rejoindre l'insignifiant néant d'où il est sorti. Et j'avoue que ces deux visuels placardés à l'entrée d'un lycée par un vaillant militant, parce qu'ils expriment toute la stupidité des temps et toute la veulerie de ses dirigeants, méritent qu'on s'attarde sur eux quelques secondes. Parce que le slogan final par lequel se clôt la litanie pour décérébrés dysorthographiés qui clôt le second, oui, est vraiment collector...</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5361257" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/02/1047584295.jpg" alt="3cf780ec-8df5-41e6-82e6-d02801a8c7bb.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5361258" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://solko.hautetfort.com/media/00/00/3808609662.jpg" alt="photo 1.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1"><span style="font-size: 10.0pt; font-family: 'Perpetua',serif;">[1]</span></a> <span style="color: #000000;">l'article 6 stipule que «<em>la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l'exercice d'autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché</em>.» Ainsi, le transfert des fêtes religieuses chrétiennes vers les fêtes musulmanes est en cours et l’islamisation des mœurs se met en place avec la bénédiction de ce gouvernement d’islamo gauchistes corrompus</span></p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlDe Marx à Debord, vers l’abolition de l’argent Conférence de Francis Cousin à Lilletag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-04-20:57896792016-04-20T00:05:00+02:002016-04-20T00:05:00+02:00 De Marx à Debord, vers l’abolition de l’argent Conférence de Francis...
<div class="surlignable"><p style="text-align: center;"><img id="media-5348748" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/00/1431665069.jpg" alt="cousincarr-8cc17.jpg" width="455" height="644" /></p><h1 class="crayon article-titre-38739 entry-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;">De Marx à Debord, vers l’abolition de l’argent</span></h1><h1 class="crayon article-titre-38739 entry-title"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;">Conférence de Francis Cousin à Lille</span></h1></div><div class="surlignable textearticle"><div class="crayon article-texte-38739 texte entry-content"><p><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #999999;">L’équipe d’<strong>E&R Lille</strong> accueillera <strong>Francis Cousin</strong> le samedi <strong>30 avril 2016</strong> à <strong>15h</strong> pour une conférence sur la « dictature démocratique du spectacle de la marchandise ».</span></p><p><iframe width="560" height="315" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="https://www.youtube.com/embed/iboqNIAtukU" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p> </p></div></div>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlEcruretag:theatrummundi.hautetfort.com,2015-06-06:56355062015-06-06T23:12:00+02:002015-06-06T23:12:00+02:00 Personne, mieux que Shakespeare, n'a su comment se passe la...
<p style="text-align: center;"><img id="media-5065696" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/4188622658.png" alt="littérature,théâtre,technique,néant,journalisme,debord,technique" /></p><p> </p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><em>Personne, mieux que Shakespeare, n'a su comment se passe la vie.</em></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Debord</span></p><p style="text-align: right;"> </p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify; mso-add-space: auto;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;">– Il est de moins en moins question de théâtre ici, non ?</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify; mso-add-space: auto;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;">– Il n’a jamais été question de ça, en fait.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify; mso-add-space: auto;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;">– Tu ne causes pas <em style="mso-bidi-font-style: normal;">technique</em> ?</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify; mso-add-space: auto;"><span style="line-height: 107%; font-family: 'Times New Roman',serif; font-size: 14pt; mso-bidi-font-weight: bold;">– Voilà. Quant au reste, je vous emmerde.</span></p><p style="margin: 0cm 0cm 8pt; text-align: justify; mso-add-space: auto;"> </p><p> </p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlLe retour de la grammaire trop géniale à Sarkotag:theatrummundi.hautetfort.com,2014-09-19:54509532014-09-19T20:06:00+02:002014-09-19T20:06:00+02:00 Phrase extraite du texte de "retour" publié ce jour vers 17h sur le mur...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4695699" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/669104919.jpg" alt="smil.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Phrase extraite du texte de "retour" publié ce jour vers 17h sur le mur du citoyen Nicolas Sarkozy :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #0000ff; font-family: times new roman,times; font-size: medium;">"Nous devons faire émerger de nouvelles réponses face aux inquiétudes des Français, à leur interrogation sur la pérennité de la France, à la nécessité d’affirmer sa personnalité singulière, à la promotion de son message culturel qui est sans doute la plus belle part de notre héritage."</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Outre que "faire émerger de nouvelles réponses" pue à mort la langue de bois, "faire émerger de nouvelles réponses <em>face</em>" à quoi que ce soit est d'une laideur absolue.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Mais enfin, il s'agit donc :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><span style="color: #0000ff;">de faire émerger de nouvelles réponses face aux inquiétudes des Français</span> (bon, bon, c'est pas si pire, pour causer comme l'ex-président)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><span style="color: #0000ff;">de faire émerger de nouvelles réponses face à leur interrogation sur la pérennité de la France</span> (c'est un peu lourdingue et concon, mais à peu près français, à moins qu'il ne faille comprendre au fond que la pérennité de la France, on s'en bat les couilles, et qu'aux interrogations on va répondre <em>non </em>puisqu'on va comme en 2007 continuer à tout dissoudre dans l'UE - mais bon, sur un malentendu, ça peut marcher, comme disait un philosophe français)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><span style="color: #0000ff;">de faire émerger de nouvelles réponses face à la nécessité d'affirmer sa personnalité singulière</span> (c'est un peu confus, je crois qu'il veut parler de la personnalité de la France, mais étant qui il est, on peut l'entendre autrement... Il aurait quand même été plus simple de parler d'une nouvelle façon d'affirmer la personnalité singulière de la France (même si personnalité singulière est assez couillon), ça aurait évité aux mauvais esprits dans mon genre de comprendre immédiatement qu'il veut s'y opposer)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;"><span style="color: #0000ff;">de faire émerger de nouvelles réponses face à la promotion de son message culturel</span> (à la France, donc, hein) <span style="color: #0000ff;">qui est sans doute la plus belle part de notre héritage</span> (et là, patatras, faut revenir au début)</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Il faut reprendre lentement donc, pour voir si Nicolas Sarkozy ne dit quand même pas plus ou moins, sur les deux derniers points, le contraire de ce qu'on peut penser qu'il veut dire (je vais finir par croire à l'inconscient): l'effet tient à cela que sur les deux premiers points, l'émergence de nouvelles réponses a pour but de <span style="color: #ff0000;">faire disparaître ou dissiper</span> les inquiétudes des Français et leur interrogation sur la pérennité de la France, (ce que veut sans doute signifier le <em>face</em>), mais plus sur les troisième et quatrième points; à moins que... à moins qu'il ne faille lire, quitte à anaphoriser un peu à la François Hollande, que :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #ff0000; font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Nous devons faire émerger de nouvelles réponses pour dissiper les inquiétudes des Français, pour dissiper leur interrogation sur la pérennité de la France, pour dissiper la nécessité d'affirmer la personnalité singulière de la France, pour dissiper la promotion de son message culturel qui est sans doute la plus belle part de notre héritage.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">C'est en fait ce que j'avais compris à ma première lecture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Et je tiens à préciser que tout est cohérent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Il suffit de partir du quatrième et de remonter au premier :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">4. La culture française, on s'en fout.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">3. La voix de la France, on s'en fout, on suit Washington et Berlin.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">2. La pérennité de la France, c'est fini, on est dans l'UE, et la pérennité de toute façon c'est pas l'éternité, France éternelle d'ailleurs ça fait facho, pérennité en revanche ça a son petit côté PME et moi aussi, comme Valls, j'aime l'entreprise...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">1. Les inquiétudes des Français ? Oh, vous n'avez pas compris qu'il n'y en avait plus vraiment, des Français ? Comment alors s'inquièteraient-ils ?</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Je sais, lu comme ça, on dirait du Hollande...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">Mais peu de gens parmi le peu de gens qui vont lire le papier de Sarkozy liront d'une façon aussi tordue; et ils liront ce qu'ils liront, voilà, adieu.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times new roman,times; font-size: medium;">PS : Je précise <em>aux crétins et aux militants</em> (pour reprendre une formule à Guy Debord) que ce billet est simplement humoristique (j'en connais qui ne le pigent que si on le leur dit). </span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
nauherhttp://off-shore.hautetfort.com/about.html...Fors l'esprit (pour clore 2013)tag:off-shore.hautetfort.com,2013-12-29:52533742013-12-29T09:54:00+01:002013-12-29T09:54:00+01:00 "Sil faut choisir, je me dirai barrésien" Louis Aragon, Les...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4375572" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/01/02/2845714057.jpg" alt="politique,écriture,france,culture,multiculturalisme." /></p><p style="text-align: center;">"Sil faut choisir, je me dirai barrésien"</p><p style="text-align: center;">Louis Aragon, <em>Les Lettres françaises, </em>16 décembre 1948</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large; color: #000000;">Sous la plume de Francesco Guicciardini, écrivain et diplomate florentin, dans le courant du XVIe siècle <span style="font-size: small;">(1)</span> : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">"Toutes les cités, tous les Etats, tous les royaumes sont mortels <span style="font-size: small;">(2)</span> ; </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">toute chose soit par nature soit par accident un jour ou l'autre arrive à </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">son terme et doit finir ; de sorte qu'un citoyen qui voit l'écroulement </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">de sa patrie, n'a pas tant à se désoler du malheur de cette patrie et de </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">le malchance qu'elle a rencontrée cette fois ; mais doit plutôt pleurer </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">sur son propre malheur ; parce qu'à la cité il est advenu ce qui de </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">toute façon devait advenir, mais le vrai malheur a été de naître à ce </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">moment où devait se produire un tel désastre."</span></span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;">Cette réflexion est fort belle parce qu'elle rappelle la complexité du rapport qu'une personne donnée peut avoir avec l'entité politique et culturelle dans laquelle elle s'est forgée. Il y a bien plus qu'un lien, une véritable <em>relation</em>. Et il faut entendre la relation dans la double acception du terme : ce qui relie et ce qui relate. Faire sien le lieu où nous vivons, et cela, non sur le mode personnel, comme une convenance ou un accommodement, mais comme héritier, ou commensal à une table qui fut mise bien avant que nous fussions nés ou arrivés en ce lieu.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;">Le mot <em>patrie</em> est devenu aujourd'hui, comme le mot <em>nation</em>, une ignominie. Les mondialistes et autre différentialistes français l'exècrent, sauf en deux occasions, lorsqu'il s'agit des autres (à qui on reconnaît le droit de pleurer et de revendiquer leur attachement à la terre) et de foot (un maillot les fait mouiller, semble-t-il). Ils sont internationaux à Paris et patriotes à l'étranger (ce qui n'est qu'une nouvelle formulation de ce que dénonçait Gabriel Matzneff en 1982, quand il fustigeait ceux qui voulaient "être de gauche à Paris et barrésiens à Tel-Aviv [...] railler sur les bords de la Seine le goût des racines, de la tradition, de la terre et des morts, et l'exalter sur les rives du Jourdain". La seule évolution (mais elle est sensible) porte sur le lieu de comparaison. La gauche a abandonné les rives du Jourdain pour d'autres destinations exotiques. Le message reste pourtant le même. C'est celui d'un cosmopolitisme mondain (pour les plus riches) et aspirant à la mondanité (pour les autres qui s'illusionnent, quand ils ont encore un peu de culture, sur le modèle gidien comme idéal pour lutter contre le modèle barrésien. Nous en reparlerons dans l'année. Promis.)</span><span style="text-align: center; font-size: large;"> qui noie le pois(s)on dans un vernis multiculturaliste dont la dernière formalisation est les élucubrations sordides du rapport sur l'intégration auquel <a href="http://www.juanasensio.com/archive/2013/12/26/les-managers-de-la-cohesion-nationale-raport-sur-l-integration-pierre-mari.html#more"><span style="color: #ff0000;">Pierre Mari</span></a>, chez <em>Stalker</em>, règle son compte sur un plan lexical et donc idéologique d'une façon remarquable. Ils ne peuvent se sentir toucher par les mots de Guicciardini, ceux qui se prétendent du monde, et pour une très bonne raison : nous ne sommes jamais du monde, sinon dans l'ordre des idées et des affinités électives qui demandent que l'on creuse son sillon d'abord pour pouvoir comprendre le sillon d'autrui. Ils ne peuvent comprendre Guicciardini parce que ces citoyens du monde sont avant tout les thuriféraires volontaires (pour les conscients) ou idiots (pour les autres) d'un ordre qui se veut justement mondial. Ils ne comprennent pas (ou alors trop bien) qu'une telle revendication porte moins une humanité que l'on voudrait solidaire qu'un marché que l'on voudrait sans entraves.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;">Les individus qui voient en des personnes comme moi, alarmées qu'elles sont du délitement de la culture, de l'abandon de l'Histoire, du reniement d'un héritage antique et judéo-chrétien, des crypto-fascistes, des réacs délirants, voire des xénophobes à enfermer (toutes ces insultes font sourire. Elles servent trop, et pour trop de monde.), ces individus-là devraient se demander pourquoi cette alarme prend le plus souvent les traits de la mélancolie et non ceux de la colère, pourquoi elle s'exprime en dépit du bonheur qu'il y aurait à vivre retranché du monde, dans le seul territoire, déjà si vaste, des livres, des tableaux et des sonates, pourquoi elle agite un esprit ayant atteint le demi-siècle, un âge tel que du désastre il n'en verra rien, que cet esprit pourrait s'en laver les mains, se dire que de l'enfant qu'il regarde jouer ou de l'adolescente qui lui sourit dans le bus, il n'en a cure. Après moi, le déluge. La douce pente de l'indifférence est tentante mais elle ne peut se prendre que si je renie ce dont je suis le fruit, que si je pratique assidûment la <em>selbsthass</em> -haine de soi- réclamée par les terroristes intellectuels au pouvoir, que si je ne rends pas à mon père et à ma mère, et au-delà d'eux, à l'Histoire de ceux qui m'ont précédé, quelle que soit leur origine, ce qu'ils m'ont donné de français, que si je ne crois plus à la grandeur des édifices pluri-séculaires, à la beauté des tableaux, aux charmes des paysages nourris de l'esprit européen, que si j'oublie la grandeur de Rome, le mystère de Venise, la rigueur de Paris, l'éclat de Séville, que si je ne crois plus, à ma modeste place, à mon rôle de <em>passeur</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;">Face à cela, la médiocrité assassine (j'écris en conscience : assassine) de nos gouvernants <span style="font-size: small;">(3)</span> donne envie de polémiquer, d'user de la langue venimeuse qui fit le sel des XIXe et XXe siècles. Mais ils sont tellement méprisables que ce serait affaiblir son honneur. Il faut donc alléger son cœur autrement, ouvrir de petites fenêtres sur le sensible et le relégué pour espérer toucher celui qui lit. Non pas pour plaire mais parce que les chemins de traverses, les routes dérobées sont aussi le moyen de s'émerveiller du détail et d'ironiser sur la glaise du temps présent et de combattre ses statues boueuses. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(1)Cet extrait se trouve dans Guy Debord, <em>Panégyrique</em>, tome 1, Gallimard, 1993</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">(2)On connaît la formule choisie par Paul Valéry, dans La Crise de l'esprit, en 1919 : </span><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles."</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(3)Médiocrité assassine englobant ainsi : le reniement à la laïcité et l'oreille attentive au communautarisme, la haine délirante du catholicisme et la complaisance envers l'islamisme, le mariage pour tous et le démantèlement de la politique familiale, l'instrumentalisation des -phobies diverses et la faiblesse à appliquer la loi, l'abandon de la souveraineté nationale et la soumission aux diktats de l'ultra-libéralisme, la fascination sportive et médiatique et le mépris des petites gens...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: small;">Photo : Simon Marsden.</span></strong></span></p>
nauherhttp://off-shore.hautetfort.com/about.htmlMaudit adverbe...tag:off-shore.hautetfort.com,2013-12-04:52378932013-12-04T19:39:00+01:002013-12-04T19:39:00+01:00 Décidément, le socialisme présidentiel est prostatique....
<p style="text-align: center;"><img id="media-4353147" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/02/01/2290297244.jpg" alt="Bruce Davidson cirque.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;">Décidément, le socialisme présidentiel est prostatique. Mitterrand, jadis, le normal président aujourd'hui. Souhaitons que la bénignité affichée (après coup) de l'intervention ne soit pas un énième mensonge <span style="font-size: small;">(1)<span style="font-size: large;">. Il vaudrait mieux pour la santé du premier intéressé.</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: large;">Mais la question qui nous occupe est d'un autre ordre. Elle concerne plutôt le service après-vente de la divulgation, et comme de grands duettistes, c'est le premier ministre qui est monté au créneau pour défendre son chef. Et le transparent nantais n'y est pas allé par quatre chemins. Il a minoré l'affaire. Soit. Cela ne suffisait pas. Il voulait montrer son indignation. Très important, cette chose : montrer son indignation. Le modèle, c'est Hessel. Et, après lui, tout peut être passé à la moulinette de la considération morale. Jean-Marc Ayrault est alors catégorique. Cette information révélée longtemps après les faits est le signe d'une "dérive" de la transparence. L'amoureux de la langue appréciera. La transparence, érigée en vertu démocratique, en signe majeur de la maturité politique (<em>la politique autrement</em>, vous savez, cette énorme escroquerie...), a aussi ses travers. On s'en doutait. Beaucoup dénoncent depuis longtemps cette spectacularisation de la vie, cette mise en scène permanente de soi. L'analyse de Guy Debord, malgré ses limites et sa datation, a servi de boussole pour s'orienter dans un monde où domine l'écran total et totalitaire <span style="font-size: small;">(2)</span>. Sur ce point, la saillie du premier ministre est une sorte de répétition de l'arroseur arrosé. </span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: large;">Mais il y a mieux. Dans le même mouvement, le matignonesque ajoute à propos de l'opération présidentielle : "C'est banal. On peut respecter ça. On n'est pas toujours obligé d'étaler sa vie privée." Sublime moment où celui qui ne sait pas parler (soyons clair : qui ne sait pas contrôler sa communication quand elle se fait à chaud) dévoile un mensonge plus gênant, une rouerie de basse politique et une tactique très moderne. Rappelons encore une fois ce propos d'Umberto Eco : "Où est l'auteur ? Dans l'adverbe bien sûr." L'adverbe est souvent, en effet, le signe par quoi la vérité du discours affleure, le canal grâce auquel une autre voix se fait entendre, ce qui serait l'inter-dit du discours, sa fracture (ici, une vraie fracture politique). Ainsi fleurit le <em>toujours</em>. Il y a donc quelque chose qu'on ne peut pas <em>toujours</em> faire, qu'on n'est pas <em>toujours</em> obligé de faire ! Qu'est-ce à dire ? Que l'histoire dont il est question est une exception à la règle, que cette discrétion enfreint les principes sacrés dirigeant l'hyper-modernité de la <em>présence</em> politique ? À quelle obligation le politique se soumet-il qu'il en fasse une quasi essentielle ? "Étal(er) sa vie". </span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: large;">Dès lors, puisque la soustraction de l'information chirurgicale au public n'est pas que du silence, mais aussi un manquement à un principe qui régit désormais le/la politique, il faut convenir que le normal président a par ailleurs comme habitude d'étaler sa vie privée. CQFD.</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;">Disons qu'il en aura usé comme les autres, et pour le dire plus durement, comme le grand Autre dont il moqua le côté bling-bling. Sa maîtresse (à défaut de pouvoir l'appeler autrement) au Palais, sa modernité de couple, ce n'était donc rien d'autre : étaler sa vie privée. Ceux qui s'en moquaient (et j'en suis) avaient donc raison. Le plus amusant (enfin, relativisons) est peut-être que cet adverbe, comme un scrupule, trahit le point de vue de celui qui est censé défendre son supérieur. Une sorte d'aveu inconscient de la désastreuse entourloupe que constitue la normale présidence. À voir...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;">Pour prolonger sur l'agaçant parfum de l'adverbe, de ce toujours qui fait tâche, avec la forme négative adjointe, on pourra aussi rappeler que les politiques en usent abondamment. <em>On ne peut pas toujours ceci, on ne peut pas toujours cela... </em>Et le plus souvent, cette formulation a un double objectif : se laver les mains de son incompétence ou de son impuissance ; s'arranger des principes démocratiques pour faire des coups d'État. Souvenez-vous, après le référendum de 2005. On ne peut pas toujours faire confiance au vote populaire. Heureusement, en 2007, le Congrès, Versailles, la Sainte Alliance européenne... Un truc énorme, énorme, bien plus énorme qu'une prostate...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large; color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(1)Précisons néanmoins qu'il n'est nullement question de fustiger le mensonge en soi. Mentir n'est mal. Il n'est qu'une des potentialités de l'échange. Il a son utilité et ses noblesses. Même Rousseau en convenait, c'est dire...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(2)Et l'on sait que l'écran, c'est aussi ce qui fait écran...</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: small;">Photo : Bruce Davidson</span></strong></span></p>
Kralyhttp://lessongesdunenuit.hautetfort.com/about.htmlGuy Debord : Parcours de la pensée...tag:lessongesdunenuit.hautetfort.com,2013-04-11:50386122013-04-11T05:00:00+02:002013-04-11T05:00:00+02:00
<p><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/1iC_4_kCr38?list=PLB623457D1D9EC896" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p>
Kralyhttp://lessongesdunenuit.hautetfort.com/about.htmlThéorie(s) situationniste(s)...tag:lessongesdunenuit.hautetfort.com,2013-04-02:50330222013-04-02T05:00:00+02:002013-04-02T05:00:00+02:00 Le projet situationniste repose sur : le communisme de...
<p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;"><img id="media-4042269" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lessongesdunenuit.hautetfort.com/media/00/02/1915680420.14.jpeg" alt="situationnisme,debord,engagement,thèses,comprendrte,savoir,réflexion,idéologie,intelligence" />Le projet situationniste repose sur :</span></p><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">le <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Communisme de conseils" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme_de_conseils"><span style="color: #ffff00;">communisme de conseils</span></a> : lutte <a class="mw-redirect" style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Révolution" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution"><span style="color: #ffff00;">révolutionnaire</span></a> pour l'abolition des États et du capitalisme et l'instauration de l'<a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Autogestion" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Autogestion"><span style="color: #ffff00;">autogestion</span></a> généralisée par le pouvoir des <a class="mw-redirect" style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Conseils ouvriers" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseils_ouvriers"><span style="color: #ffff00;">conseils ouvriers</span></a> (<a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Démocratie directe" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie_directe"><span style="color: #ffff00;">démocratie directe</span></a>). Les situationnistes luttent avant tout pour une société égalitaire débarrassée des rapports marchands, c'est-à-dire pour le <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Communisme" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme"><span style="color: #ffff00;">communisme</span></a>.</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">la révolution de la vie quotidienne, projet <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Libertaire" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertaire"><span style="color: #ffff00;">libertaire</span></a> et <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Hédonisme" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9donisme"><span style="color: #ffff00;">hédoniste</span></a> que l'on pourrait résumer par ce slogan : « Vivre sans temps mort et jouir sans entrave ».</span></li></ul><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">La révolution de la vie quotidienne ne peut se faire que dans le cadre de l'<a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Autogestion" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Autogestion"><span style="color: #ffff00;">autogestion</span></a> généralisée, sur des bases égalitaires, et en supprimant les rapports marchands. Elle s'appuie sur plusieurs idées :</span></p><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">l'abolition du spectacle en tant que rapport social ;</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">la participation des individus (refus des représentations immuables) ;</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">la communication (refus des médiations en tant que séparées<sup id="cite_ref-3" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Internationale_situationniste#cite_note-3"><span style="color: #ffff00;">3</span></a></sup>) ;</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">la réalisation et l'épanouissement de l'individu (opposés à son aliénation) : le libre usage de soi-même est un des aspects de cet épanouissement, mais globalement, la subjectivité radicale de chacun-e est censée se développer dans le refus des contraintes de la rentabilité, et ce dans tous les domaines, tout en gardant la responsabilité de ses actes ;</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">l'abolition du travail en tant qu'aliénation et <em>activité séparée de la vie qui va</em>, résumée par un slogan, que <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Guy Debord" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Debord"><span style="color: #ffff00;">Guy Debord</span></a> s'attribue, écrit à la craie sur un mur du quai aboutissant sur la Seine de la rue de Seine en 1952 (à <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Paris" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris"><span style="color: #ffff00;">Paris</span></a>) : « Ne travaillez jamais » ;</span></li></ul><ul style="line-height: 1.5em; list-style-type: disc; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 1.6em; list-style-image: url(data:image/png; base64,ivborw0kggoaaaansuheugaaaauaaaanaqmaaabb8jblaaaablbmvex///8auow5qsojaaaaaxrstlmaqobyzgaaabnjrefucb1jyeabbqw/wlcagqeagpidyt0ivcsaaaaasuvork5cyii=); text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">le refus de toute activité séparée du reste de la vie quotidienne : les situationnistes luttent pour l'abolition de l'art contemplatif, des loisirs en tant que séparés de la vie de tous les jours, de l'Université et pour la réunification de toutes les activités humaines : la fin de la <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Division du travail" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Division_du_travail"><span style="color: #ffff00;">division du travail</span></a> et des séparations entre les différentes sciences. Ils ne font ainsi que reprendre le projet communiste de Marx : l'autogestion communiste permet à l'activité de production de ne plus être un travail<sup id="cite_ref-4" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Internationale_situationniste#cite_note-4"><span style="color: #ffff00;">4</span></a></sup> et de fusionner avec toutes les autres activités humaines sous une forme <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Art" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Art"><span style="color: #ffff00;">artistique</span></a> et <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Poésie" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A9sie"><span style="color: #ffff00;">poétique</span></a>. Ainsi, l'activité de production n'est plus séparée de la réalisation individuelle, des loisirs et de la <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Sexualité" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sexualit%C3%A9"><span style="color: #ffff00;">sexualité</span></a>. De manière plus générale, le projet situationniste aspire à ce que toutes les activités humaines prennent une forme poétique : celle de la libre création de situations par les individus.</span></li></ul><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">Pour décrire le stade moderne du capitalisme, <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Guy Debord" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Debord"><span style="color: #ffff00;">Guy Debord</span></a> réutilise le concept de « spectacle » évoqué par Marx. Ce concept a plusieurs significations. Le spectacle est avant tout l'appareil de <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Propagande" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Propagande"><span style="color: #ffff00;">propagande</span></a> du pouvoir capitaliste, mais c'est aussi « un rapport social entre des personnes médiatisé par des images ».</span></p><dl style="margin-top: 0.2em; margin-bottom: 0.5em;"><dd style="line-height: 1.5em; margin-left: 1.6em; margin-bottom: 0.1em; margin-right: 0px;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">« Le spectacle est la religion de la marchandise »</span></dd></dl><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">Il apparaît avec la <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Société de consommation" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_de_consommation"><span style="color: #ffff00;">société de consommation</span></a>, dans les <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Années 1930" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%C3%A9es_1930"><span style="color: #ffff00;">années 1930</span></a>. <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Guy Debord" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Debord"><span style="color: #ffff00;">Guy Debord</span></a> distingue trois formes de spectacle, dont la dernière succède aux deux autres :</span></p><ol style="line-height: 1.5em; margin-top: 0.3em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 3.2em; list-style-image: none; text-align: justify; padding: 0px;"><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">le spectaculaire <em>concentré</em> des sociétés <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Totalitarisme" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme"><span style="color: #ffff00;">totalitaires</span></a> (<a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Capitalisme d'État" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme_d%27%C3%89tat"><span style="color: #ffff00;">capitalisme d'État</span></a>) ;</span></li><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">le spectaculaire <em>diffus</em> des sociétés libérales ;</span></li><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">le spectaculaire <em>intégré</em>, qui est la fusion des deux premiers dans le cours de l'histoire. Anticipant ainsi la chute des démocraties socialistes et leur intégration dans le système capitaliste global il offre une première définition de la post-politique.</span></li></ol><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ffff00;">Alors qu'en <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Union des républiques socialistes soviétiques" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_des_r%C3%A9publiques_socialistes_so
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCOMPTE-RENDU DE LA SÉANCE ”PRENDRE SON TEMPS EST-CE LE PERDRE ?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2012-10-14:48653562012-10-14T21:58:00+02:002012-10-14T21:58:00+02:00 Thème du débat : " Prendre son temps est-ce le perdre ?" ...
<p style="text-align: justify;"><strong style="font-size: small;">Thème du débat : "<span style="color: #ffff00;">Prendre son temps est-ce le perdre ?" </span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">28 septembre 2012 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée.</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le vendredi 28 septembre 2012, le café philosophique de Montargis faisait sa rentrée avec un sujet choisi par les participants du précédent rendez-vous : "<span style="color: #ffff00;">Prendre son temps est-ce le perdre?</span>" Environ 60 personnes étaient présentes pour ce nouveau débat.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">En préambule de cette 25ème séance, Claire et Bruno présentent les grandes lignes de cette quatrième saison.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Si l’objectif et le fonctionnement du café philo restent le même, dit Claire, quelques changements seront apportés cette année. Un changement dans l’horaire d’abord : les séances auront toujours lieu un vendredi par mois (le dernier si possible) mais elles commenceront à 19 heures au lieu de 18 heures 30 et ce, pour des raisons personnelles, "afin de ne pas arriver ventre à terre, pris que nous sommes par le temps !" Ensuite, l’ambition des séances à venir est d’apporter au sein des débats de la Chaussée encore plus de références et de sujets philosophiques – et ce, même s’il est vrai qu’un sujet comme le temps peut-être autant considéré comme un thème philosophique classique, digne d’une épreuve de baccalauréat, qu’une interrogation très concrète ancrée dans notre vie quotidienne. Enfin, une nouvelle rubrique est instaurée dès cette séance de septembre <em>: </em></span><span style="font-size: small;"><em>"Le bouquin du Mois"</em> (<a title="Rubrique "Le Bouquin du Mois"" href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/le-bouquin-du-mois/" target="_blank" rel="noopener">voir aussi ce lien</a> et la rubrique à gauche). Chaque mois, et dans la mesure du possible, une œuvre philosophique importante sera présentés en fin de débat. Pour cette première séance, le choix a été porté sur <em>L’Existentialisme est un Humanisme</em> de <a title="Sartre" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a>, essai commenté par Claire en fin de débat <em>(cf. infra)</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Bruno présente les prochains rendez-vous du café philosophique de Montargis : le 19 octobre 2012 (et non plus le 26 octobre comme nous l’annoncions précédemment), le 30 novembre 2012, le 21 décembre 2012 (un café philo intitulé provisoirement : "Fin du monde ou la peur peut-elle être bonne conseillère ?"), le 25 janvier 2013, le 22 février 2013, le 29 mars 2013 (séance co-animée par des élèves de Terminale), le 26 avril 2013, le 31 mai 2013 (une séance spéciale "Le café philo passe le bac") et enfin le 28 juin 2013 (un café philo spécial consacré à la violence conjugale). Ce calendrier est susceptible d’être modifié. </span><em><span style="font-size: small;">Voir aussi la rubrique "Calendrier des prochaines séances" à droite.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette séance de rentrée, intitulée "Prendre son temps est-ce le perdre?", commence par une première intervention d’une participante qui entend répondre par l’affirmatif à ce qui est une préoccupation ressentie par nombre de personnes : nous pouvons nous sentir bousculés dans notre quotidien par des obligations sociales et professionnelles. Il est souvent difficile de s’arrêter, de se poser et de prendre le temps de souffler, un luxe que peuvent se permettre notamment les personnes retraitées, libérées presque totalement d’obligations d’emploi du temps. Ainsi, nous passons notre temps et notre vie dans des préoccupations vaines et matérielles qui nous éloignent de l’essence de notre existence : prendre le temps de savourer le présent, s’écouter soi-même, méditer, une oisiveté que <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a> qualifie lui-même, comme le dit un participant, d’excellent moyen de vivre sa vie (<em>Essais</em>, <a title="Les Essais de Montaigne" href="http://fr.wikisource.org/wiki/Essais" target="_blank" rel="noopener">cf. lien vers cette oeuvre</a>). D’emblée la notion de divertissement <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal" target="_blank" rel="noopener">pascalienne</a> prend tout son sens : "<em>La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement ; et cependant c’est la plus grande de nos misères</em>" (<em>Pensées</em>, 171-414). Une contradiction est apportée à cette critique de ce mouvement qui peut nous être imposer : se hâter dans des tâches – ne pas prendre son temps – est une obligation dans notre vie en société. Mon travail – en entreprise, dans une administration, avec mes clients, à l’école, etc. – doit être fait dans un certain laps de temps, sauf à considérer qu’autrui, cet autrui qui dépend de mon travail, qui y participe même – un collègue, un professeur, un élève, un client, etc. – ne soit lésé, voire aliéné !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cela pourrait donc signifier, appuie un troisième participant, que cette vitesse dont nous faisons les frais, est, quelque part, non pas aliénante, mais source de liberté. "</span><em style="font-size: small;">La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme</em><span style="font-size: small;">" dit </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Milan_Kundera" target="_blank" rel="noopener">Milan Kundera</a><span style="font-size: small;"> (</span><em style="font-size: small;">La Lenteur</em><span style="font-size: small;">), auteur qu’une personne dans l’assistance cite avec justesse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Prendre son temps interroge notre rapport au travail, résume Bruno, mais aussi à l’économie. Comme le dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Debord" target="_blank" rel="noopener">Guy Debord</a>, "<em>Le temps pseudo-cyclique est celui de la consommation de la survie économique moderne, la survie augmentée, où le vécu quotidien reste privé de décision et soumis… à la pseudo-nature développée dans le travail aliéné.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les exemples sont nombreux de cette importance donnée à l’action immédiate. N’avons-nous pas, dit Claire, l’exemple de ces deux Présidents de la République : l’un, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarkozy" target="_blank" rel="noopener">Nicolas Sarkozy</a> ayant donné une place prépondérante à la réaction immédiate à tel ou tel événement d’actualité – et qui fut critiqué à de nombreuses reprises pour cela – et de l’autre son successeur à la tête de l’État, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Hollande" target="_blank" rel="noopener">François Hollande</a>, soucieux de réflexion et d’actions dans la durée, une position qui lui est tout autant critiquée ? Chacun voudrait des résultats là, tout de suite, chez l’un, lorsque chez l’autre on pouvait dénoncer la précipitation voire l’emportement dans ses décisions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette dictature de l’immédiateté fait des victimes en nombre : abreuvés que nous sommes par les médias (encore pourrait-on les nommer "<em>i-mmédias</em>" !), nous avons le plus grand mal – et c’est encore plus vrai pour les jeunes générations – à prendre du recul sur l’actualité, à réfléchir en profondeur sur un sujet. Il apparaît que les jeunes générations sont particulièrement en première ligne de ce recul du sens critique. Le traitement de l’information, nous arrivant en flux ininterrompu, est réduit à sa portion congrue, alors même que les outils qui sont mises à notre disposition pourraient faire de nous des êtres extraordinairement bien <em>in-formés</em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ces outils sont notre chance mais aussi, paradoxalement, une source d’aliénation. Bruno prend l’exemple des courriers électroniques qui ont grandement facilité notre vie quotidienne : combien de "temps perdu" avant l’apparition des e-mails et des SMS lorsque tel ou tel devait rédiger et envoyer une lettre ; aujourd’hui, au contraire, écrire se fait en quelques secondes, dans l’immédiateté. Ces technologiques relativement récentes nous ont, certes, permis de "libérer du temps". Cependant, tout se passe comme si ce temps libéré ne servait en propre qu’à nous assigner de nouvelles tâches. Ce n’est plus la liberté qui est érigée en maître mot de nos sociétés post-modernes mais l’efficacité et une gestion optimisée du temps et que nombre de cadres connaissent bien (ce sont les formations professionnelles ad hoc pour "optimiser le temps"). Un participant, singulièrement ancien chef d’entreprise, se fait critique sur cette priorité donnée, en milieu professionnelle, à l’accélération des tâches et à l’importance, vaine selon lui, du travail accompli dans la vitesse : "<em>Travailler vite ne sert à rien : je le sais d’expérience… L’essentiel est que le travail soit fait et bien fait…</em>" </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Il est patent de constater que la lenteur a été encouragée par nombre de philosophes et de penseurs, de </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a><span style="font-size: small;"> ("<em>Je passe le temps, quand il est mauvais et incommode ; quand il est bon, je ne le veux pas passer, je le retâte, je m'y tiens. Il faut courir le mauvais et se rasseoir au bon.</em>") à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_de_Beauvoir" target="_blank" rel="noopener">Simone de Beauvoir</a> ("<em>Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue</em>") en passant par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Schopenhauer" target="_blank" rel="noopener">Schopenhauer</a> ("<em>Tout ce qui est exquis mûrit lentement.</em>"). Plus près de nous, Hartmut Rosa, de l'université Friedrich-Schiller d'Iéna, parle dans son essai <em>Accélération</em> de "<em>critique sociale du temps</em>" en tant que source d’aliénation dans nos sociétés post-modernes (<a href="http://www.lemonde.fr/societe/article_interactif/2010/08/29/le-monde-magazine-au-secours-tout-va-trop-vite_1403234_3224.html" target="_blank" rel="noopener">cf. ce lien pour aller plus loin</a>). Un participant cite également l’essai <em>Éloge de la Lenteur</em> de <a href="http://www.ddmagazine.com/333-Eloge-de-la-lenteur-slow-movement.html" target="_blank" rel="noopener">Carl Honoré</a>. Pourtant, il existe singulièrement un philosophe – et pas des moindres – qui a encouragé de son côté l’occupation pleine et entière du temps. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon" target="_blank" rel="noopener">Platon</a> – puisque c’est de lui dont il s’agit – affirme ainsi : "<em>Il faut que l'emploi du temps de tous les hommes libres soit réglé dans la totalité de sa durée, à commencer presque depuis l'aube du jour sans la moindre interruption jusqu'à l'aube du jour suivant.</em>" Voilà un projet qui étonne les participants du café philo ! Encore faut-il préciser, dit Bruno, que ce projet – digne de <a title="Le roman de George Orwell" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1984_%28roman%29" target="_blank" rel="noopener"><em>1984</em></a> – visait les hommes libres, déjà déchargés du travail dévolu aux esclaves, aux femmes et aux étrangers (les </span><span style="font-size: small;"><em>metoikos</em></span><span style="font-size: small;">)...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Que le temps – notre temps – soit "perdu" revient à nous interroger sur ce qu’est ce temps et en quoi il est nôtre. Cette étape dans notre débat est essentielle mais particulièrement ardue, dit Claire en citant <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Augustin" target="_blank" rel="noopener">saint Augustin</a> : "<em>Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais : mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas !</em>" Le temps a-t-il réellement été bien défini par les philosophes, interroge une participante ? Le connaît-on réellement? Ce temps de l’horloge – cette horloge qui guide nos journées pour le meilleur et pour le pire – n’est-il pas un instrument artificiel ? Répondre par l’affirmatif c’est nier ce temps biologique qui fait que le jeune enfant réclame nourriture et sommeil à des intervalles précises. Le temps a été un sujet débattu depuis des lustres par les philosophes. Claire évoque <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Kant" target="_blank" rel="noopener">Emmanuel Kant</a> (<em>Critique de la Raison pure</em>) qui a cristallisé une définition du temps : il considère le temps comme ayant la forme a priori de notre sensibilité. Il est transcendant à tout, c’est-à-dire que tous les phénomènes présupposent son existence. Sa représentation nous est malgré tout (et c’est paradoxal !) bien différente : ce temps, facteur d’ordre et horizon indépassable, nous apparaît bien réel (ainsi, nous n’éprouvons pas le temps de nos rêves, bien qu’ils soient composés d’événements se succédant). Comment aller plus loin dans cette explication du temps ? Au XXème siècle, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bergson" target="_blank" rel="noopener">Henri Bergson</a> affirme que ce temps transcendant est aussi un temps vécu. Il suppose que chacun expérimente sa propre appréhension du temps. C’est le temps-durée qui rend un événement extrêmement long lorsqu’il est considéré comme peu agréable (un cours ennuyeux, par exemple) ou (trop) court lorsque cet événement m’apporte satisfaction (un rendez-vous amoureux, un film passionnant, etc.), ce que chacun de nous a expérimenté, dit une participante. Ce temps-durée, notre temps-durée, est aussi le temps du mouvement et du changement continuel, ce changement inexorable qui nous approche de notre mort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">C'est à l’aune de cette fin inéluctable que se mesure notre appréhension au temps et à la manière dont nous l’avons utilisé. N’est-ce pas la préoccupation de chacun d'entre nous ? L’utilisation de ce temps qui nous est imparti (un temps déifié, ajoute un participant pour qui Dieu est le Temps !) semble être la condition d’une vie bien remplie, ou, au contraire, d'une "vie bien ratée" – pour reprendre le titre d’un recueil de nouvelles de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Autin-Grenier" target="_blank" rel="noopener">Pierre Autin Grenier</a> (<em>Toute une Vie bien ratée</em>). Cette boutade ouvre en réalité la porte d’un formidable problème existentiel. Ce temps-durée s’écoulant sans cesse (cf. la célèbre citation d’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclite" target="_blank" rel="noopener">Héraclite</a> : "<em>Tout s’écoule.</em>"), chaque seconde de notre existence est une seconde terminée, morte pour ainsi dire. En rejoignant le passé et ces autres souvenirs, il ne reste qu’une étroite fenêtre ouverte : celle du futur. Et quel futur ! Un futur angoissant au sens existentiel puisque chaque décision est le déchirement de devoir faire un choix inexorable et qui n’appellera aucun retour en arrière. Claire cite d'ailleurs une conversation récente avec un adolescent (et lycéen), angoissé littérallement par cette perspective. Prendre son temps est-ce le perdre ? A cette question, force est de constater que de toute manière "notre temps" est appelé à disparaître, à être perdu. Sauf, ajoute Claire, si l’on se prend à rêver de faire machine arrière et de revivre (voire de réparer) nos années passées, comme le montre si admirablement le film récent <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2012/09/28/camille-redouble-si-on-pouvait-tout-recommencer.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Camille redouble</em></a>. Charmante et utopique solution ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Finalement, notre seule arme véritable est dans l’action. L’existence précédant l’essence, comme le répétait </span><a style="font-size: small;" title="Sartre" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a><span style="font-size: small;">, il convient que nous nous construisions au milieu de nos semblables, grâce à ce temps qui nous est imparti. Notre temps, finalement, doit être celui de nos actions. </span><span style="font-size: small;">Qu’on ne s’y trompe pas, précise Claire : la phrase sartrienne emblématique "<em>L’enfer c’est les autres</em>" n’est en rien un appel à la défiance envers mes contemporains : c’est la constatation que l’autre est celui ou celle par qui mon existence prend son sens. </span><span style="font-size: small;">Je suis grâce à mes relations avec l’autre, cet autre qui me construit autant que je me construits. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #ff00ff;"><strong><span style="font-size: small;">Notre (premier) bouquin du mois</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans la continuité directe de ce débat, c’est une nouvelle fois </span><a style="font-size: small;" title="Sartre" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a><span style="font-size: small;"> qui est évoqué, à travers une de ses œuvres les plus emblématiques : <em>L’Existentialisme est un Humanisme</em> (<a href="http://ebookbrowse.com/l-existentialisme-est-un-humanisme-doc-d219198132" target="_blank" rel="noopener">Pour aller plus loin, rendez-vous sur ce lien</a>). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Claire présente cet ouvrage éminemment important, publié après la sortie de l’œuvre majeure de </span><a style="font-size: small;" title="Sartre" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><em><span style="font-size: small;"> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/L%E2%80%99%C3%AAtre_et_le_n%C3%A9ant" target="_blank" rel="noopener">L</a></span></em><span style="font-size: small;"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/L%E2%80%99%C3%AAtre_et_le_n%C3%A9ant" target="_blank" rel="noopener"><em>’Être et le Néant</em></a> qui avait suscité incompréhension pour ne pas dire rejet. <em>L’Existentialisme est un Humanisme</em>, sorti en 1946, est la transcription d’une conférence donnée par </span><a style="font-size: small;" title="Sartre" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><span style="font-size: small;"> en octobre 1945. Contr
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlspectacle, arnaques et culturestag:hoplite.hautetfort.com,2012-03-08:30211132012-03-08T22:21:09+01:002012-03-08T22:21:09+01:00 ...
<blockquote><h3><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/61341650.jpg" target="_blank"><img id="media-3478193" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://hoplite.hautetfort.com/media/02/00/1805385694.jpg" alt="finkielkraut,tintin" /></a></h3></blockquote><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><blockquote><p>"Le président-candidat a annoncé mardi soir que le durcissement de la législation sur les étrangers lors de son premier mandat allait se poursuivre en cas de réélection.</p><p><a href="http://plus.lefigaro.fr/tag/immigration" target="">Immigration</a>et sécurité. Les sujets sur lesquels le chef de l'État a longtemps été jugé le plus crédible aux yeux des Français devaient revenir sur le devant de la scène mardi soir, lors de son intervention sur France 2.</p><p>D'emblée, abordant la question de l'immigration, le chef de l'État a tenu à réaffirmer que la France est «le pays le plus généreux d'Europe. Et l'on voudrait complexer la France?», interrogeait-il, faisant référence à la politique de fermeté qu'il défend. Il ajoutait: «Allez donc essayer de rentrer aux États-Unis, si vous n'avez pas un emploi!»" <a href="http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/07/01039-20120307ARTFIG00293-sarkozy-veut-accueillir-deux-fois-moins-d-etrangers.php">source</a></p></blockquote><p> </p><p>Ce qu’il y a de bien avec les grosses ficelles de nos cacocrates, c’est que ça marche toujours; plus le mensonge est gros, mieux il passe, répétait le socialiste Goebbels. Notre conducator à talonnettes et ses sarko boys nous font le coup régulièrement, dés que le temps se couvre, en fait. <em>Forum de l’identité nationale</em>, <em>gestion des mineurs délinquants</em>, <em>couvre feu</em> inapplicable dans des quartiers désertés par tous les acteurs étatiques, <em>show aérien</em> <em>des</em> <em>reconduites</em> d’Afghans ou de Roms, etc. Tous les <em>marronniers sécuritaires</em> sont de sortie dés qu’approche quelque scrutin d’importance et que croit la terrible menace à moustache d’un vote populiste !</p><p>Ou comment tondre l’électorat libéral de droite justement préoccupé de questions sécuritaires ou identitaires (et l’électorat de gauche à roulettes qui <a href="http://www.youtube.com/watch?v=-eUF6AqTWck&feature=related">s’est fait claquer la gueule à la Techno-mix-parade™</a> se <em>réappropriant</em> ainsi le réel). Je n’évoque même pas nos « socialistes » ou libéraux de gauche, pour lesquels toute préoccupation identitaire/ sécuritaire ne peut relever que de la nostalgie vichyste et du retour nauséabond aux funestes HLPSDNH. Sorte de <em>rhétorique antifasciste</em> psittaciste usée jusqu’à la corde mais –semble-t-il- encore rentable. Pour résumer, d’un côté, un discours sécuritaire inopérant (et conçu comme tel, le pitre sarko etant aux affaires depuis des années sans que la situation n’ait changé d’un iota pour les malheureux exposés aux menées de ce nouveau lumpen prolétariat métissé et généreux), de l’autre, un discours soft et transgressif, déculpabilisant pour les uns (les pépites) et culpabilisant pour les autres (les souchiens), prônant un vivre ensemble utopique et incapacitant.</p><p>A ce <em>spectacle sécuritaire récurrent</em> et parfaitement scénarisé, répond le <em>spectacle identitaire</em> du moment. Ce questionnement identitaire est évidemment fondamental pour tout homme, famille ou communauté (nationale ou supra nationale). Je ne m’attarderai pas la dessus ni sur le déni de son importance par nos libéraux de gauche; même réflexe débile –au sens propre- de réductio ad Hitlerum que pour les questions de sécurité et délinquance.</p><p>Pourquoi un spectacle, me dira-t-on ?</p><p>Pour plusieurs raisons :</p><p>-la première est liée à la forme que prennent nos sociétés libérales et là-dessus, je suis l’excellent Michéa, démystificateur de la modernité : nos sociétés aujourd’hui n’ont plus de démocratiques que le nom et sont en fait constituées, à l’intérieur, par le marché, et à l’extérieur par le droit (celui des individus). Mais l’état moderne est fondamentalement et <em>axiologiquement neutre</em>, ou tend à l’être. Ce qui signifie que nos sociétés ne sont plus ancrées dans un ensemble de valeurs partagées (langue, culture, histoire) et déterminant une structure identitaire (un nomos) se projetant dans une vision du monde, une fin (télos) communes. Le propre de la mondialisation libérale me semble être l’essor de <em>sociétés anomiques</em> (hors le nomos du Marché et celui du Droit), axées essentiellement sur <em>l’individu</em>, son meilleur intérêt, ses fins propres, ses droits illimités et sa propension naturelle à essayer de les étendre; sorte de guerre de tous contre tous validée par un état prompt à <em>délégitimer tout valeur morale commune</em>, <em>toute quête identitaire</em>. Il n'y a d'identité nationale que lorsque existe une <em>conscience communautaire</em> et le sentiment d'une <em>appartenance</em>, d'un <em>destin commun</em>, de <em>raçines communes</em>, c'est-à-dire précisément <em>tout</em> ce qu'haïssent nos modernes spectaculaires...</p><p>-la deuxième est l’irruption sur le continent européen de groupes communautaires entiers (sortes de nouvelles invasions barbares) au moment même ou l’homme européen, <em>l’individu psychologique</em> de Lasch –<em>an historique et séparé</em>-, pétri de culpabilité et doutant par essence, a cessé d’imposer aux immigrants sa culture propre, autochtone, et va même, de façon pathologique, jusqu’à se renier, et encourager les nouveaux venus à rester ce qu’ils sont, c'est-à-dire des étrangers. <em>L’acculturation est un crime</em>, à dit Erdogan ! Et au fond, je suis d’accord. Mais ce qui me différencie de nos modernes clercs metissophiles, vivrensemblesques et apôtres du multiculturalisme c’est la certitude que cette idéologie, qui se traduit dans des politiques ineptes, ne peut <em>que</em> se terminer en guerre de tous contre tous, main invisible du marché et doux commerce ou pas. Pour le contrôle du territoire et l’imposition de sa propre weltanschauung. Et non pas dans ce grand <em>mall festif, climatisé et multiculturel</em> que je vois s’édifier autour de moi et qui serait naturellement pacifié par les vertus du marché.</p><p>-la troisième est la dissolution du sentiment identitaire européen. J'y reviendrai.</p><p>Le triomphe consenti de la racaille.</p><p>Il y a quelques mois je m’étais interrogé sur la longévité exceptionnelle de ces centaines de ghettos extra européens désertés par les souchiens (comme dit l’allochtone -et non pas indigène- et gentille Houria, si aimée de nos média). Ces quelques zones de non droits gangrenées par ce <em>lumpen prolétariat</em> hostile et violent ne me semblent pas être un obstacle bien significatif à l’autorité Etatique (qui sait faire mal quand elle le souhaite) et tout me porte à croire que cette longévité n’est pas fortuite et que les puissants du moment <em>-ces global leaders- s’accommodent</em> très bien de cette lèpre moderne. Mais pourquoi maintenir un taux de délinquance élevé ?</p><p>- Eventuellement parce que ce sont des consommateurs absolus (fringues, portables, entertainment de masse (tittytainment), bouffe abjecte, etc.) et de précieux soutiens à la croissance (reconstruction d’écoles ou de bibliothèques, renouvellement du parc automobile, subventions diverses, etc.). De parfaits abrutis décérébrés par quelques années de gardiennage et d’ensauvagement au sein de l’EN et répondant servilement aux campagnes publicitaires en <em>forme de rebellitude</em> que le système produit à jet continu. Tout cela pour un investissement quasi nul : des gamins perdus d’admiration pour Tony Montana, pour le fric facile, la satisfaction immédiate du moindre désir, sortes de générations spontanées de consommateurs compulsifs et violents…quelques points de PIB, quoi,</p><p>- Parce qu’ils sont un instrument redoutable de <em>transformation du paysage social</em> de nos contrées : en détruisant chaque jour un peu plus ces lieux de sociabilité ordinaire et populaire qu’étaient banlieues, villages et campagnes (bientôt), empreints de <em>tradition</em> (on dirait <em>populisme</em> de nos jours) et de cette <em>common decency</em> dont parle Orwell et facteurs de résistance naturels à l’emprise de ce grand marché globalisé, ce nouvel ordre globalitaire du Même,</p><p>- Parce qu’ils sont un <em>alibi permanent</em> (le décor) au spectacle sécuritaire ordinaire décrit plus haut, déclinable à l’infini aux cohortes de crédules, sorte d'instrument efficace de <em>contrôle social,</em></p><p>- Mais surtout peut-être parce qu’ils constituent l<em>’avant-garde du décor humain </em>de ce projet Babel prévoyant, notamment pour l’Europe vieillissante et culpabilisée à outrance au nom de l’« accueil inconditionnel de l’autre » et d’un relativisme culturel débridé, un remplacement démographique à grande échelle, ce « grand remplacement » auquel fait référence Renaud Camus et qui pourrait simplement aboutir à la quasi-disparition des européens de souche et de leur culture millénaire. Mais quelle importance pour nos technocrates hors-sol et nomades ? L’Europe, telle que nous la connaissons (peuples, langues et cultures) est en danger de disparaître. Les Barroso (trotskyste recruté par la CIA), Cameron, Sarkosy, Strauss-Kahn ou Obama voient d’un très bon œil la perspective d’une accélération massive d’une immigration Africaine et Proche Orientale et, pourquoi pas, à terme, l’intégration à la zone euro du Maghreb, de la Turquie et d’Israël…Les moins crétins de nos dirigeants, ceux qui ont gardé un minimum de bon sens, savent pertinemment qu’on ne mélange pas impunément des peuples aussi différents, que des cultures aussi antagonistes et irréductibles ne peuvent vivre en paix sur le même territoire et que la violence de tous contre tous (ce cauchemar de Hobbes), la guerre civile propre à toutes les sociétés multiculturelles est l’avenir de ce continent. Sans doute une explication au déluge de propagande festive et vivrensemblesque que produisent nos think tanks libéraux-libertaires, dans une tentative (Spectacle également ?) dérisoire de recréer un minimum de lien social alors même qu’ils en sapent quotidiennement les conditions. Qu’importe le chaos s’il est festif? Et que la croissance est là ? Et que festivus peut continuer à recycler ses yaourts bios achetés à son nouveau Carrefour Market™ tout en bookant sa semaine *** à Marrakch ? Hmm ?</p><p>A mon humble avis, la <em>responsabilité première de ce désastre</em> incombe aux peuples européens eux-mêmes qui semblent avoir besoin de quelques pseudo élites nomades et anomiques attalinoïdes pour leur dire <em>qui ils sont et ce qu’ils doivent faire</em>. Ou peut-être (hypothèse favorable) savent-ils trés bien, consciemment ou pas, ce qui les différencie des autres peuples du monde (sans que cela comporte le sentiment quelconque d’une supériorité, d’ailleurs) mais n’ont pas leur mot à dire (je rappelle sans cesse, pour les étourdis, le 54/92 du TCE en France, meilleure illustration de la non représentation absolue de notre pseudo démocratie représentative…) et semblent, par leur comportement passif, accréditer l’idée que les cultures européennes seraient <em>les seules au monde</em> à pouvoir –à devoir- sans dommage accepter sur leur sol des communautés entières, étrangères voire hostiles à leur tradition et à leur esprit, à devoir se fondre joyeusement dans une pseudo civilisation universelle régie par <em>ces idéaux de substitution</em> <em>bankables</em> que sont la <em>tolérance</em>™, <em>les droits de l’homme</em>™ et <em>l’anti racisme</em>™. Nulle culture n’est immortelle.</p><blockquote><p><em>« (…) Nulle inconséquence, pourtant, ne saurait être reprochée à Lévi-Strauss. On ne voit pas par quel enchantement des hommes enfoncés chacun dans sa culture seraient saisis d’une passion spontanée pour les genres de vie ou les formes de pensées éloignées de leur tradition. Si, d’autre part, la richesse de l’humanité réside exclusivement dans la multiplicité de ses modes d’existence, si l’honneur d’avoir crée les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie, ainsi que l’écrit Lévi-Strauss et comme le disent en d’autres termes les grandes professions de foi de l’UNESCO, alors la mutuelle hostilité des cultures est non seulement normale mais indispensable. Elle représente le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leurs propres fonds, les ressources nécessaires à leur renouvellement. » (La défaite de la pensée, A Finkielkraut, 1987)</em></p><p><em>« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de <strong>spectacles</strong>. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation. » Debord, La société du spectacle, 1967.</em></p></blockquote><p>Au début de notre histoire, il y a la colère et la violence, celle d'Achille à l'encontre d'Agamemnon qui lui ravit sa captive, la belle Briséis...et la mesure, celle de Parmenion devant l'hubris conquérante du grand roi Macédonien.</p><p>Souhaitons que les Européens sachent retrouver en eux ce qui fit<!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";} --> <!--[endif]--> leur force et leur grandeur. Sinon des générations d'<em>hilotes de Carrefour Market™</em> militant dans des <em><a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/09/97001-20101209FILWWW00681-l-iranienne-sakineh-aurait-ete-liberee.php">comités anti-lapidations</a></em> de quartiers partout en Europe en 2100...sorte d'ataraxie spectaculaire et crépusculaire.</p><p>photo: c'est la journée de la femme!</p><p>NB: en me relisant je me rends compte que je suis encore loin de l'anarque de Jünger. encore trop anarchiste. mon côté chrétien sans doute: il m'importe encore de changer le monde...ça passera.</p><p><br /><br /><iframe width="420" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/bruYvS2j_Ok" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p> </p><p>réponse: on ment et on veut pas savoir! merci jfk^^<br /><br /></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlPochadetag:theatrummundi.hautetfort.com,2011-12-16:40010422011-12-16T14:28:00+01:002011-12-16T14:28:00+01:00 « Oublier les principes. Les assimiler au point de les...
<p style="text-align: center;"><a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/827787659.jpg" target="_blank"><img id="media-3344073" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/3517179982.jpg" alt="ArcTriomphe36.jpg" /></a></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 2.0cm; text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">« Oublier les principes. Les assimiler au point de les oublier. »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 2.0cm; text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Copeau</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">J’ai écrit la pièce assez lentement et sans effort, me distrayant une semaine à cette activité, quoique pas plus d’une heure ou deux par jour.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Je m’arrêtais chaque fois avant de buter, avant le point où bientôt je ne verrai plus où emmener l’improvisade. Légère avance sur moi des choses à écrire demain, et que j’abandonnais au sommeil, aux aléas de la vie, espérant les retrouver transformées, joyeux déjà de les déformer encore, de simplement les transcrire sans souci d’y coller trop.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Je cesse en général de lire quand je dois écrire dans de brefs délais, mais les lectures dans lesquelles j’étais plongé cette semaine-là m’ont grandement aidé et sans elles, sans leur recours quotidien, je ne me serais sans doute pas tenu à cette légèreté d’ensemble, à cette façon de traiter à la va-vite, presque par-dessus la jambe, certains sujets réputés lourds. Car ce par-dessus la jambe-là est une manière de sérieux, de ce sérieux précisément qui fait tourner bourrique le sérieux ordinaire et envoie dinguer les culs-de-plomb.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">C’étaient d’abord <em>Eugène Onéguine</em> dans la traduction de Markowicz et <em>La Tradition secrète du nô</em> de Zéami par René Sieffert, auxquels s’est ajouté ensuite <em>Les Femmes savantes.</em> Je ne pense pas d’ailleurs qu’il faille chercher aucune influence directe des deux premiers, sinon peut-être vaguement chez le second, et sans sous-estimer la considérable étendue de mon ignorance, dans la réflexion autour de ce qu’est un fantôme – et dans la façon dont la fable avoue ses personnages tels.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Et après tout, peut-être la pièce traite-t-elle moins de ces sujets à peine politiques dont on nous poisse chaque jour et qu’elle s’ingénie à survoler, que du point de savoir ce que c’est qu’un fantôme, et si par hasard nous en sommes ; ou pas.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; text-indent: 7.1pt;" align="left"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Les conditions faites au théâtre contemporain, presque réduit par l’étroitesse de ses moyens à la plate anecdote, empêchent ordinairement le poète dramatique – qui n’a d’ailleurs plus tellement le goût de penser qu’il aurait pu l’être – d’exercer sa fonction : dire le monde. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Dire le monde ne peut évidemment pas être confondu avec la manie ridicule de dénoncer ceci ou de dénoncer cela selon les urgences jetables de tel ou tel courant médiatique du que dalle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">On peut bien sûr se plaindre à l’infini, avec plus ou moins de raison, des conditions lamentables volontairement faites à ce qui reste de l’art dramatique, et au fond ne rien faire d’autre qu’imputer au pouvoir – en surplus de sa responsabilité dans l’imbécillité consentie de ses choix – la médiocrité intrinsèque de la plupart des productions dramatiques, textes et spectacles ici confondus.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">A l’inverse, on peut relever la gageure et utiliser la réduction imposée des effectifs de personnages à conter un monde au pouvoir étriqué, faible, dépourvu de grandeur et de poésie, au fond désirant seulement ne plus être, en dépit qu’il l’ignore. Oui, tel pourrait bien être le travail paradoxal d’un poète dramatique. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Avec la légèreté pour élégance et le sourire au milieu des édifices en ruine.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Tout cela… sans doute n’est pas très important ni bien neuf, et le manichéisme prévaut encore : quoi qu’il soit couramment admis en privé qu’ « on a connu bien pire », le pouvoir est très vilain pas beau et les artistes si gentils subversifs. C’est une espèce de dogme, ou de naïve antienne moins établie sur sa raison que sur le nombre incalculable de fois qu’elle est psalmodiée ; c’est aussi une machine à organiser ces fameux concerts de rien où l’on trame des réputations de virtuose à des ahuris qui pissent dans des violons. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Cela revient aussi à dire, en inversant la perspective pour se placer du côté du pouvoir, qu’on a toujours besoin d’un plus idiot que soi. Revers parfois perçu, vaguement, par une mince frange d’artistes qui trouvent légitime, du coup, de se considérer comme avancés – quand, incapables d’en rien conclure vraiment, ils n’en sont que plus enfoncés.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Lesquels artistes enfoncés ont bien naturellement tendance à se venger par l’insulte spectaculaire la plus plate sur le peu de public qu’il leur reste, peu que le pouvoir quant à lui transforme immédiatement, pour citer ce bon Debord, en « chiffres dans des graphiques que dressent des imbéciles ». Puis, aux frais d’une Princesse en guenilles, on sable le champagne à la démocratisation culturelle.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Tout cela, donc, pourrait n’être pas réjouissant, et pourtant le devient sitôt qu’on considère que nul n’est jamais pris pour un con qui n’y trouve son intérêt ou son confort. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">On dirait un sujet de comédie…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Faire allusion, petite touche à petite touche, à ces soi-disant lourds sujets qu’il faudrait être fou pour traiter sérieusement au théâtre (mais la folie a bonne presse), m’a paradoxalement rendu plus sensible la question du fantôme – cas extrême et révélateur du théâtre dans le théâtre… </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Voilà le départ. Des personnes vivantes acceptent de regarder d’autres personnes vivantes faire, dans un espace circonscrit, comme si elles étaient d’autres personnes qui n’existent pas ; des vivants prêtent un temps leur vie à des fantômes, leur souffle à des poèmes.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Une convention seconde veut maintenant que, dans ce cadre premier (et indépendamment de toute idée de naturalisme, symbolisme, surréalisme, etc.), on admette que ces fantômes sont des personnes réelles, nommées ici personnages pour aider à la distinction.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Dans ma petite pièce, un personnage se meurt : lui apparaît alors, et à lui seul, un fantôme, en quelque sorte son double inversé. Mais bientôt ce fantôme devient matériellement perceptible, physiquement présent à tous les personnages, ce qui relativise considérablement, me semble-t-il, son statut initial de fantôme, et leur statut initial de personnages réels.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">Quant au point de savoir ce qu’en peuvent penser dans la salle les personnes vivantes, je vous abandonne la conclusion, dont il y a plusieurs. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">J’avais en tête ce titre, <em>Le Souverain, le Diable et moi,</em> depuis bien plus d’un an quand j’ai commencé à écrire. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">L’idée scénique initiale, à la limite de l’exercice d’improvisation, avait été de mettre quelques personnages en lutte pour la possession paisible, c’est-à-dire de gré ou de force acceptée par les autres, d’une chaise, unique élément présent au plateau. Je prenais quelques notes maigrelettes, généralement sous forme de dialogue, le reste ne me servant de rien. Mon but alors, par ailleurs tout à fait disproportionné à mes moyens techniques et intellectuels, était de traiter de façon directe, presque didactiquement, de la souveraineté, comment on l’acquiert, la conserve et la perd. Bref, ce n’était pas du tout partie pour faire pochade, mot que j’ai préféré de justesse à celui de récréation.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">C’est quand j’ai abandonné tout à fait ce projet à la fois colossal et débile, n’ayant en quelque sorte plus rien à écrire, que je me suis donné une semaine pour faire la pièce. La lie des idées était déposée et comme je n’ai rencontré pour ainsi dire aucun frein technique, veillant seulement à la simplicité des phrases, j’ai pu laisser couler ce qui venait cette semaine durant. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">La chaise, trône étique, a laissé place à une table – siège aussi, tombe, simple table, piédestal, lit, autel, arc de triomphe… –, personnage finalement plus tangible que les provisoires fantômes s’agitant à son entour ou sur lui, quoique très indéfini lui aussi… </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-indent: 7.1pt;"><span style="line-height: 115%; font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 115%;"> </span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlFontenoy ne reviendra plus...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2011-02-16:31075982011-02-16T17:15:00+01:002011-02-16T17:15:00+01:00 Les éditions Stock viennent de publier Fontenoy ne reviendra plus ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Stock viennent de publier <em><strong>Fontenoy ne reviendra plus</strong></em>, ouvrage de <strong>Gérard Guégan </strong>consacré à Jean Fontenoy, journaliste, aventurier et romancier des années 30, passé du communisme au fascisme, qui s'est suicidé à Berlin en avril 1945, désespéré par la défaite de l'Allemagne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L'auteur, qui a créé les éditions Champ libre avec Gérard Lebovici, est une des figures de l'ultra-gauche des années 70 et est, notamment l'auteur de <strong><em>Debord est mort, Le Che aussi. Et alors ? Embrasse ton amour sans lâcher ton fusil </em></strong>(Librio, 2001).</span></p><p><img id="media-2894732" style="margin: 0.7em auto; display: block;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/2992680251.jpg" alt="Fontenoy.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"« Comme je viens d’une époque, voire d’un monde, où chacun jurait de rester éternellement fidèle à ses convictions, je me suis souvent demandé pourquoi tant de figures énergiques avaient ensuite, et sans trop tarder, tourné la page de leur jeunesse. Cette question – qu’est-ce qui pousse un homme à changer de camp, à passer, par exemple, de la gauche la plus enragée à la droite la moins clémente ? – a fini par m’obséder. J’aurais pu en tirer la matière d’un pamphlet si ce n’est que je voulais toucher au-delà du cercle des convaincus. Aussi ai-je ressuscité un écrivain du siècle dernier, Jean Fontenoy, qui, pour reprendre le mot de Malraux, fut partout où cela comptait, tout du moins dans ses 20 ans : la Grande Guerre, Dada, Octobre, Maïakovski, Lénine et Trotski, Moscou et Shangai, etc. Or, lui qui était né pauvre, que l’école de la République avait su distinguer et dont les livres avaient séduit aussi bien Kessel que Colette, Blanchot que Céline, voilà que, contre toute attente (il avait dénoncé le nazisme dès 1933), il se fit soudain fasciste. Quelques années plus tard, non sans logique (et aussi par haine de la lâcheté), il ne lui resterait plus qu’à partir se suicider dans Berlin assiégée par l’Armée rouge. </span><br /><span style="font-size: small;">Reste que je n’ai écrit <em>Fontenoy ne reviendra</em> plus que pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées. Et nos refus. » Gérard Guégan</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ni récit ni biographie, le nouveau livre de Gérard Guégan est porté par une figure si romanesque au destin si tragique qu’il ressemble et se situe avant tout en littérature. C’est le roman de Fontenoy. Ses engagements, ses amours, ses obsessions, ses déguisements, l’histoire d’un homme qu’on rêverait tout à la fois de rencontrer et de fuir, d’aimer et de quitter, comme il n’aura cessé de se quitter lui-même. </span><br /><span style="font-size: small;">C’est sans doute bien Brice Parain qui aura donné avant Gérard Guégan sur Fontenoy le sentiment le plus juste : « Il y a eu Jean (Fontenoy). Je n’ai pas eu d’autre ami parce que les autres que j’ai connus étaient ou sont moins honnêtes que lui, je veux dire plus arrangeurs au fond. Arrangeur, il l’était comme vous le dites, mais il n’a pas triché avec la littérature, ou la poésie, comme vous voudrez, il a préféré devenir une crapule plutôt qu’un protégé de Paulhan, c’est tout de même beaucoup. »"</span></p></blockquote>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlBande de cons ! (un film d'avant-garde avec de vrais morceaux de La Rochefoucauld dedans)tag:theatrummundi.hautetfort.com,2011-01-10:30602162011-01-10T22:53:00+01:002011-01-10T22:53:00+01:00 A Guy, Jean-Luc et Lulu la Bouchère... – Mais on ne voit même pas...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2838537" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/318831661.jpg" alt="plante-carnivore-nepenthes-rafflesiana.jpg" /></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: small; font-family: times new roman,times;"><em><span style="color: #ff0000;">A Guy, Jean-Luc et Lulu la Bouchère...</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Mais on ne voit même pas de culs dans ce film.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Complètement décousu. Ce film n’a aucun sens.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– C’est ça, l’avant-garde ! Bande de cons, bande de bande de cons.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">– <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Mon court-métrage est décousu</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Si ça continue on verra le trou de mon</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">–<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Court-métrage est décousu</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Bande de cons, bande de trous du cul. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Il faudrait tout de même que quelqu’un dise quelque chose d’intelligent.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Vas-y, toi !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span><span style="font-family: Times New Roman;">– <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Allez, Jean-Luc, montre-nous tes fesses</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Allez, Jean-Luc, montre-nous ton</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">– <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Court-métrage qu’est décousu.</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– « Les personnes faibles ne peuvent être sincères. »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– C’est pour moi que tu dis ça ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Coupez !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Sérieusement, il n’y a pas une once de sincérité dans ce film. « Les personnes faibles ne peuvent être sincères. » Ce film est donc le fait d’une personne faible.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Sérieusement : « Le refus des louanges est un désir d’être loué deux fois. » Mais d’un autre côté : « Le vrai moyen d’être trompé, c’est de se croire plus fin que les autres. »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– C’est pour moi que tu dis ça ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Sérieusement, c’est un film fait seulement pour qu’on trouve intelligent son auteur. Et ça marche !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Non ! Pas du tout ! Ça marche jamais !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">– Bande de cons, bande de bande de cons. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium; mso-spacerun: yes;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p>
hoplitehttp://hoplite.hautetfort.com/about.htmlSpectacle contemporain et éloge de la transgressiontag:hoplite.hautetfort.com,2009-12-13:25134232009-12-13T19:20:00+01:002009-12-13T19:20:00+01:00 Normal 0 21 MicrosoftInternetExplorer4...
<p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";} --> <!--[endif]--></p> <p class="MsoNormal">"Thucydide, au livre VIII, chapitre 66, de La Guerre du Péloponnèse dit, à propos des opérations d’une autre conspiration oligarchique, quelque chose qui a beaucoup de parenté avec la situation où nous nous trouvons : « <i>Qui plus est, ceux qui y prenaient la parole étaient du complot et les discours qu’ils prononçaient avaient été soumis au préalable à l’examen de leurs amis. Aucune opposition ne se manifestait parmi le reste des citoyens, qu’effrayait le nombre des conjurés. Lorsque quelqu’un essayait malgré tout de les contredire, on trouvait aussitôt un moyen commode de le faire mourir. Les meurtriers n’étaient pas recherchés et aucune poursuite n’était engagée contre ceux qu’on soupçonnait. Le peuple ne réagissait pas et les gens étaient tellement terrorisés qu’ils s’estimaient heureux, même en restant muets, d’échapper aux violences. Croyant les conjurés bien plus nombreux qu’ils n’étaient, ils avaient le sentiment d’une impuissance complète. La ville était trop grande et ils ne se connaissaient pas assez les uns les autres, pour qu’il leur fût possible de découvrir ce qu’il en était vraiment. Dans ces conditions, si indigné qu’on fût, on ne pouvait confier ses griefs à personne. On devait donc renoncer à engager une action contre les coupables, car il eût fallu pour cela s’adresser soit à un inconnu, soit à une personne de connaissance en qui on n’avait pas confiance. Dans le parti démocratique, les relations personnelles étaient partout empreintes de méfiance et l’on se demandait toujours si celui auquel on avait affaire n’était pas de connivence avec les conjurés. Il y avait en effet parmi ces derniers des hommes dont on n’aurait jamais cru qu’ils se rallieraient à l’oligarchie.</i>» Si l’histoire doit nous revenir après cette éclipse, ce qui dépend de facteurs encore en lutte et donc d’un aboutissement que nul ne saurait exclure avec certitude, ces Commentaires pourront servir à écrire un jour l’histoire du spectacle ; sans doute le plus important événement qui se soit produit dans ce siècle ; et aussi celui que l’on s’est le moins aventuré à expliquer. En des circonstances différentes, je crois que j’aurais pu me considérer comme grandement satisfait de mon premier travail sur ce sujet, et laisser à d’autres le soin de regarder la suite. Mais, dans le moment où nous sommes, il m’a semblé que personne d’autre ne le ferait."</p> <p class="MsoNormal"><a href="http://pagesperso-orange.fr/dumauvaiscote/commentaire4.htm">(Guy Debord, Commentaires sur la Société du Spectacle, 1988)</a></p> <p class="MsoNormal">*********************************************************************************************************************</p> <p class="MsoNormal"><a href="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/1110341924.jpg" target="_blank"><img src="http://hoplite.hautetfort.com/media/00/00/975924616.jpg" id="media-2160649" alt="mussolini.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" name="media-2160649" /></a>De passage à Valencia, tantôt, déambulant le nez en l’air parmi le chaos architectural fait de palais baroques, de façades romanes et de constructions ultra-modernes, je tombais sur un petit attroupement sur un trottoir du quartier hype de la vieille ville ; des passants écartés, tonfa à la main, par quelques flics cernant deux bonhommes, genre retraités SNCF, qui avaient disposé sur une table de camping une dizaine de livres à la gloire de Primo de Rivera et de la Phalange…La disproportion entre l’étalage insignifiant de ces deux vieillards nostalgiques d’un <i>ordre révolu</i> et la présence fébrile de policiers, garants du <i>nouvel ordre</i>, était évidement risible. La démocratie en danger, à n’en point douter.</p> <p class="MsoNormal"> </p> <p class="MsoNormal">(photo: "<i>Jouissez sans entrave</i>" dit le Duce)</p> <p class="MsoNormal">********************************************************************************************************************</p> <p class="MsoNormal">Et, décidément, rien ne me sera épargné. En rentrant hier soir, je croise en ma bonne ville une sorte d’exposition pitoyable intitulée « Divers Cité »…Bon, faut que je développe un minimum : quinze crétins (blacks à casquette de baseball, rebeus en survets lacoste immaculés parlant fort et agitant les mains au décibels d'une cacophonie infecte propre à réjouir les suppots de Diam's, façon rapeur de sous district ethnique, et jeunes caucasiens à dreadlocks, fringues ethniques et T-shirts à la gloire du <a href="http://hoplite.hautetfort.com/archive/2006/12/18/che-guevara-l%E2%80%99envers-du-mythe.html">Carnicerito de la Cabana</a>, etc..) occupés à distribuer quelques tracts ineptes appellant au <i>sempiternel projet Babélien, vivrensemblesque et métissé</i>, modèle anthropologique dont la faillite historique ne semble nullement constituer un obstacle ("il n’ya pas de pire menteur qu’un témoin oculaire", disaient les disciples de Béria) à la marche radieuse de l’<i>entreprise Progressiste</i>…Secondairement, en rentrant ma berline autrichienne (hors d’âge) dans mon garage, je me demandais ce qui pouvait expliquer l’attrait mystérieux de ces <i>clowns invertébrés à dreadlocks</i>, sans doute excellent lecteurs de Libé, des Inrocks et, pour les plus malins, du courrier des Lecteurs de Télérama, pour la <i>racaille ordinaire</i>, cette fraction la mieux visible du <i>lumpenprolétariat</i> * urbain moderne (prompte au travers de diverses thérapies de bolossage festif de toubabs, à leur montrer sa reconnaissance...).</p> <!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables /> <w:SnapToGridInCell /> <w:WrapTextWithPunct /> <w:UseAsianBreakRules /> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 10]> <mce:style><! /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman";} --><!--[endif]--> <p class="MsoNormal">Au-delà de la récupération évidente de ces abrutis décérébrés par l’<i>industrie du Spectacle</i> (Debord) labellisée « rebel attitude », il faut sans doute y voir cet <i>amour inconditionnel de la transgression</i>, propre à toute la clique progressiste (de « droite » comme de « gauche »), et qui commande la <i>destruction méthodique</i> de toute valeur, tout ordre symbolique et de toute tradition établie. (Au nom, bien sur de la lutte héroïque -de la <i>résistance</i>, mieux, de la <i>rebellion</i>- contre l'<i>oppression patriarcale, cléricale et militaire</i> contemporaine, dont chacun peut mesurer les ravages quotidiens...)</p> <p class="MsoNormal">C’est ça : ce que partagent les <i>sociologues d’état</i> ("doctorants en sciences sociales" et autres "enseignants" à l'EHESS) des pages rebonds de Libé, si emblématiques de la « gauche » contemporaine, et ce lumpen prolétariat dérisoire fringué ethnik™ et rebel™, voire ékitabl™, c’est cette culture de la transgression, masque de la désacralisation de tout et de tous <i>sponsorisée par quelques firmes globalisées</i>. Cool.</p> <p class="MsoNormal"><object height="344" width="425" data="http://www.youtube.com/v/QvcKX4gK18Q&hl=fr_FR&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash"><param name="wmode" value="transparent"></param><param name="wmode" value="transparent" /> <param name="allowFullScreen" value="true" /> <param name="allowscriptaccess" value="always" /> <param name="src" value="http://www.youtube.com/v/QvcKX4gK18Q&hl=fr_FR&fs=1&" /> <param name="allowfullscreen" value="true" /></object></p> <p class="MsoNormal">(le rock désacralisé par Iggy, archéopunk s'il en est! il reste des transgressions aimables... hé hé)</p> <p>* « Le lumpenprolétariat (terme emprunté de l’allemand où le mot « Lumpen » veut dire « haillons »), éléments déclassés, voyous, mendiants, voleurs, etc. Le lumpenprolétariat est incapable de mener une lutte politique organisée ; son instabilité morale, son penchant pour l’aventure permettent à la bourgeoisie d’utiliser ses représentants comme briseurs de grève, membres des bandes de pogrom, etc. » ( in Manifeste du Parti Communiste, Engels)</p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDebord et la question des immigréstag:metapoinfos.hautetfort.com,2009-11-11:24630562009-11-11T19:13:08+01:002009-11-11T19:13:08+01:00 A l'heure où les medias s'agitent autour du pseudo-débat sur l'identité...
<p>A l'heure où les medias s'agitent autour du pseudo-débat sur l'identité nationale, il paraît intéressant de se pencher sur cette note de <strong>Guy Debord</strong>, figure de proue du situationnisme et auteur de <em><strong>La société du spectacle</strong></em>, consacrée à la "question des immigrés", et écrite en 1985.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/1577317948.jpg" alt="Debord.jpg" id="media-2096082" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></div> <div style="text-align: center"></div> <blockquote> <div style="text-align: justify;"> <p> </p> <p>"Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie — c’est-à-dire l’illusion pseudo-économique — l’a apportée, et le spectacle l’a traitée.</p> <p>On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre. Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone !</p> <p>Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture.</p> <p>Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ;<br /> et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition<br /> du pain ?). On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent.</p> <p>Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ? Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail : on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics.</p> <p>Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement. En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’AIgérie est nord-africaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux USA qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »). Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !</p> <p>Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités : « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France. » Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions » certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des « terroristes » réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais).</p> <p>Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté anti-raciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une « juste xénophobie ». Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat.</p> <p>Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, de Français ? On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans. Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même.</p> <p>Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.</p> <p>Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.</p> <p>Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français. qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.</p> <p>Il vivra des gens sur la surface de la terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains."</p> <p>Guy Debord 1985 (in Guy Debord, <em>Correspondance</em>, volume 6 janvier 1979 - décembre 1987)</p> <p> </p> </div> </blockquote>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlSur Mauvaise paixtag:theatrummundi.hautetfort.com,2009-10-31:24456782009-10-31T23:17:00+01:002009-10-31T23:17:00+01:00 A Ambre, dont je ne sais rien ; aux autres...
<div style="text-align: center"><i><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/1700321396.jpg"></a></span></i></div> <p align="right" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: right;" class="MsoNormal"> </p> <p align="right" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: right;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">A Ambre, dont je ne sais rien ;</span></span></i></p> <p align="right" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: right;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">aux autres lecteurs, connus et inconnus, amis ou ennemis, de ce blog.</span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Commençons, par goût pour l’auto-dérision, par citer l’un de nos meilleurs auteurs comiques, heureusement décédé :</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Ayant ainsi à tenir compte de lecteurs très attentifs et diversement influents, je ne peux évidemment parler en toute liberté. Je dois surtout prendre garde à ne pas trop instruire n’importe qui. »</span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;">Guy Debord, <i>Commentaires sur la société du spectacle</i></span></b></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/2010281312.jpg"></a></span></div> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/2010281312.2.jpg"><img name="media-2074797" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/1544150668.2.jpg" alt="Kill Bill.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-2074797" /></a></div><div style="text-align: center"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/2010281312.jpg"></a></span></div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">J’ai ouvert un nouveau fichier à minuit passé. Etant passablement fatigué, je voulais écrire une note courte sur le sujet qui m’avait occupé pendant la journée comme pendant quantité d’autres journées ces vingt dernières années : <i style="mso-bidi-font-style: normal;">ce que c’est qu’une phrase </i>; et comme je ne suis pas tellement capable de théorie, en donner une illustration qui pourrait reprendre, sans lui être toutefois redondante, cette autre note étrangement intitulée <i><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2009/05/07/defaire-la-folie.html">Défaire la folie</a></i>. Ainsi ai-je écrit la trop brève nouvelle <i style="mso-bidi-font-style: normal;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2009/10/29/mauvaise-paix.html">Mauvaise paix</a></i>, dont la concision même tient avant tout à la fatigue que je vous dis<i style="mso-bidi-font-style: normal;"> </i>; nouvelle, donc, que j’ai mise en ligne de suite, pour ainsi dire sans relire. Bon débarras. Roule, Mimile.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Au réveil, hier matin, café debout, je la relis. Et m’aperçois que je n’ai pas du tout écrit ce que je voulais, ou pensais. La surprise, néanmoins, n’est pas désagréable. Je souris.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je souris de penser que j’avais commencé de rédiger cette fiction à la première personne du singulier, ce qui eût permis peut-être à de mauvais lecteurs de croire accéder à je ne sais quelles révélations privées ; mais plus encore de comprendre que ce qui m’allait de soi, et que dans ma concision je n’ai pas pris la peine de préciser, allait de toute évidence n’être que très peu compréhensible à mon lecteur, fût-il de bonne foi et quoique la bonne foi ne soit à l’ignorance de nul secours.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Comme la nouvelle est brève, je vais la couper en deux, puis examiner comme je l’entends chaque partie.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Première partie :</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Il a levé le nez de son café et il l’a regardée. Puis il a prononcé, assez lentement, la phrase qui s’était formée dans son cerveau. Et il l’a regardée la recevoir. Et, pour ainsi dire, il a vu la phrase exploser dans sa tête. Il a regardé ses yeux s’embuer et admiré l’effort qu’elle faisait pour retenir les larmes. Puis il a repris, par gentillesse, la conversation anodine qu’ils tenaient jusque là. »</span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il y a donc dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Mauvaise paix</i> un homme et une femme. L’homme dit à la femme une phrase qui manque la faire pleurer.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Et c’est à peu près tout.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Nous ne savons pas où sont ces gens. On sait seulement que l’homme boit un café. Mais le nombre des lieux dans lesquels un homme peut boire un café n’est pas fini. Du lit au troquet en passant par la thermos des randonnées…</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Nous ne savons pas davantage quelle heure il est, et rien ne dit, par exemple, que ce café soit celui du matin.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Nous ne savons pas qui ils sont l’un pour l’autre. Rien ne nous en est dit. Ils peuvent être un couple – au sens de la copule –, ou des amis, ou des amants, ou des collègues, ou simplement des connaissances (comme on dit) ou des parents (père-fille, mère-fils).</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span> Mais je sais néanmoins, en choisissant de ne pas écrire tout cela, que le simple fait d’écrire qu’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">un homme dit à une femme une phrase qui manque la faire pleurer</i> donnera instantanément l’idée – ne me demandez pas pourquoi, puisque j’ignore même qui sont la plupart de mes lecteurs actuels – à tout lecteur adulte et sain d’esprit que ces personnes-là couchent ensemble, ou ont couché ensemble ou sont sur le point de le faire ; et que là se trouve, pour ainsi dire le nœud de l’affaire, même si une pruderie bien compréhensible préférera parler d’amour où je parle de coucher.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">A telle enseigne que je peux même me permettre de ne pas <i style="mso-bidi-font-style: normal;">donner</i> au lecteur cette phrase que dit l’homme à la femme (et cela tombe foutrement bien car, pour tout vous dire, au moment d’écrire cette histoire, je n’ai pas la moindre idée d’une phrase choc, sincère<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ou vacharde à glisser là).</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ce qui est d’autant plus amusant que nous ne savons pas non plus quelle est cette conversation qui a précédé <i style="mso-bidi-font-style: normal;">cette phrase</i> inconnue, conversation que l’homme, voyant l’effet produit par sa phrase, décide de reprendre « par gentillesse ».</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je tiens quant à moi, au vu de tout ce que nous ne savons pas, que mesurer un peu objectivement le degré d’ironie contenu dans ce « par gentillesse » est impossible, mais aussi que les hypothèses, du fait même de l’absence de ces précisions, sont toutes également recevables.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Puisqu’ici, c’est le lecteur qui, en quelque sorte et avec plus ou moins de conscience, raconte l’histoire ou du moins, s’en fait l’interprète, sans se départir le moins du monde de mettre au compte de l’auteur ce qui lui-même le dérange dans sa propre interprétation.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Tout cela me va très bien.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Bien. Venons-en maintenant au moment que, pour parler vulgairement, « ça chiotte un peu ».</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Deuxième partie :</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">« C’est bien plus tard qu’il a compris qu’il s’était aussi fait mal. Mais il a bien failli, une fois encore, ne pas s’en apercevoir. – Mais elle, tu l’aimes ? C’est le genre de questions auxquelles, sincèrement, il n’a jamais eu de réponse. Du coup, il a plutôt tendance à dire oui. Pour avoir la paix. »</span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Donc, cette arbitraire seconde partie commence par un assez vague mais assez explicite à mon goût « C’est bien plus tard… » destiné à signifier, en somme, et pour tomber à la tautologie, que du temps a passé. Oui, c’est assez simple, désolé.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Nous ne savons pas néanmoins combien de temps. Certes.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> J’imagine pourtant qu’un lecteur attentif, je veux dire ayant remarqué que la phrase précédente commençant par un « Puis… » était encore relative à la conversation en cours, peut déduire que ce « bien plus tard » est quant à lui relatif à un quelconque moment – non précisé donc – postérieur à cette conversation de la première partie mettant aux prises un homme et une femme.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">On m’objectera peut-être que j’aurais pu signifier cette ellipse en ouvrant un nouvel et second paragraphe. Objection rejetée. Je tiens à mon histoire en un paragraphe unique.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Jusque là, donc, en gros, ça se tient.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais voilà le problème (<i>mea culpa</i>).</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il y a une phrase, à présent. Une phrase parlée. Introduite par un tiret et posant une question.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">« – Mais elle, tu l’aimes ? »</span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">C’est là que ça chiotte, donc.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ou plutôt. C’est là que ça coince. Ça passe, si vous voulez. Mais ça passe en coinçant.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Pourquoi ? Parce que le locuteur n’est pas précisé. Et que je cours le risque que mon lecteur aille penser, allez savoir pourquoi ! que la question se rapporte à la conversation de la première partie. Alors que pourtant nous sommes dans ce « bien plus tard » où il n’est plus question que de l’homme seul. Ça coince parce que si mon lecteur se met à penser que cette question a été ou est posée par la femme de la première partie, il est justifié à continuer de penser que cet homme et cette femme sont un couple – au sens toujours de la copule – et qu’il est question d’adultère dans mon texte. Et si tel est le cas, le sens se ferme. Et telle n’est point ma volonté (mais on a l’inconscient qu’on peut – j’ai acheté le mien d’occase et je ne cesse de me ruiner en réparations diverses).</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Non. Cette phrase devait être, et elle peut certes être lue ainsi, ce qui ne suffit pas, bien plus explicitement, la question que se pose à lui-même cet homme à présent seul à propos de cette femme avec laquelle il a eu, bien avant, cette conversation dont nous savons que nous ne savons rien.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">De sorte qu’il y ait toujours deux personnages seulement, et aucun troisième pour ainsi dire « hors champ ».</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais cela n’est pas assez clair. <i>Mea culpa.</i></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">J’aurais en somme dû être plus précis pour que la situation entre cet homme et cette femme ne puisse pas être réduite à une hypothèse certaine !</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">J’aurais pu écrire, par exemple :</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Il se demanda s’il aimait cette femme. »</span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Pas s’il aimait <i>encore</i> cette femme. Non, juste, s’il aimait cette femme.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Mais voilà.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Cette phrase écrite ainsi eût ruiné ma nouvelle.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Puisque je me demandais simplement <i>ce que c’est qu’une phrase.</i></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Et que je voulais simplement montrer comment, en somme, une seule phrase fout le bran.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">En somme, il y a la première phrase, celle qui manque faire pleurer la femme, dont nous ne savons rien. <i>Elle n’est pas là : il n’y a pas de phrase.</i></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Et la seconde, que nous pouvons lire en toutes lettres, et que tout le monde comprend à côté, moi le premier.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je ne ferais bien sûr croire à personne que cette phrase parle d’<i>amour</i> par hasard. Et que le lecteur, toujours un peu plus salace qu’il ne voudrait, pense en termes de <i>coucheries.</i> (Cartésien tendance Freud grave, le <i>coïto ergo sum</i> n’est pas le moins lourdingue ni le moins partagé des symptômes de notre basse époque.)</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;">That’s all, folks !</span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 115%;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times new roman,times;">[PS :Rassurez-vous. Je ne vais pas faire un commentaire comme celui-ci pour chaque billet publié sur TM.]</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; line-height: 115%;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlThéâtre des idéestag:theatrummundi.hautetfort.com,2009-05-05:21780742009-05-05T15:19:00+02:002009-05-05T15:19:00+02:00 Pour commencer : Je ne suis évidemment pas compétent...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Pour commencer :</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je ne suis évidemment pas compétent pour parler de ce dont je parle. J’en ai donc profité pour aller vite, et ne citer précisément personne dans le texte qui suit. Je ne suis pas intellectuellement formé – et aussi, j’ai ce goût stupide pour l’exagération et la caricature – <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pour dire mon désaccord avec des esprits incomparablement plus brillants que le mien (ne point lire ici d’ironie), qu’il s’agisse de ce géant de Platon, ou, plus proches de nous dans le temps, de Brecht, Vitez, Bond (Edward, hein, pas James) ou Badiou…et même, quoique nettement moins concerné ici, Ionesco…Puisque j’en suis à nommer de façon pas du tout exhaustive les gens que je ne cite pas, je vais – pour compenser ! – citer deux phrases d’autres excellents auteurs – lesquelles phrases, je l’espère, sembleront à certains d’emblée éliminatoires –, que l’écriture hâtive de mon texte m’a ramenées en mémoire. La première ne se laisse pas épuiser par sa simplicité :</span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Personne, mieux que Shakespeare, n’a su comment se passe la vie.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Guy Debord, <i>Panégyrique</i></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">…quant à la seconde, plus complexe pour qui n’a pas à l’esprit que pour un chrétien le Christ en sa double nature, homme et Dieu, est la Vérité, et conséquemment que toute autre prétendue vérité…</span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="mso-bidi-font-family: Arial;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Si l’on me prouvait que le Christ est hors de la vérité et qu’il fût réel que la vérité soit hors du Christ, je voudrais plutôt rester avec le Christ qu’avec la vérité.</span></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="mso-bidi-font-family: Arial;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Fédor Dostoïevski, Lettre à Nathalie Fonvisine, 1854</span></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">J’ajoute finalement une troisième citation, de formulation magnifique en sa fin, pour enchaîner sur la précédente et ouvrir enfin sur mon petit texte :</span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est cet imprévisible, cet inconnu de la nature humaine qui est le grand intérêt de Dostoïevski. L’homme est un inconnu pour lui-même et il ne sait jamais ce qu’il est capable de produire sous une provocation neuve.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Paul Claudel, <i>Mémoires improvisés</i></span></span></span></b></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/00/722141666.jpg"><img name="media-1737236" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/00/1165272429.jpg" alt="Holbein_Christ.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1737236" /></a></span></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Les hommes s’affrontent.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ils ont des idées, bien sûr. Ils ne sont pas d’accord.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais ce sont les hommes qui s’affrontent.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Pas les idées. Il n’y a pas, <i>dans la réalité</i>, de vie de l’idée.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça ne veut pas dire que les idées n’évoluent pas, etc. La vie de l’idée, c’est une image, une métaphore. La mort de l’idée, aussi…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça ne saigne pas, une idée.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce qui ne signifie pas que ça ne soit pas dangereux, potentiellement ou réellement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce qui ne signifie pas que ça ne puisse pas tuer des hommes, une idée.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce sont des armes, les idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est important, les armes. C’est nécessaire. C’est nécessaire à l’affrontement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A l’affrontement des hommes.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A la beauté de l’affrontement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A la beauté des hommes.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Un homme qui a une arme peut aussi bien ne pas l’utiliser, ce me semble.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ou l’utiliser mal. Ou ne pas savoir l’utiliser.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ou l’utiliser moins bien que l’homme en face.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Même si son arme est meilleure, mieux pensée, mieux conçue, mieux réalisée, plus maniable, plus puissante, plus dangereuse.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Un homme, quand on y regarde de près, ça n’est jamais vraiment d’accord avec ses propres idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Un homme, ça ne se confond pas avec ses idées, ça ne s’y réduit pas.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça a même souvent des idées contradictoires.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça ne sait pas toujours bien ce que ça veut.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il hésite, l’homme. Ou bien il n’hésite pas.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et s’il n’hésite pas, voyez-vous, il aurait pu.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il peut mourir aussi. Faire une crise cardiaque. Au moment qu’il tenait sous sa coupe, sous la coupe de son arme, son ennemi.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça n’est guère prévisible, un homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Sinon, d’ailleurs, il n’y aurait rien à prévoir.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Sinon, l’homme n’essaierait pas de prévoir.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et il n’aurait jamais le moindre espoir.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">On peut avoir l’idée que l’espoir est vain, bien sûr.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais ça ne peut pas empêcher l’homme d’espérer.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Même celui qui pense vain tout espoir.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Enfin, en conscience ou pas, un homme, regardé d’un peu près, ça n’est pas d’accord avec ses idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça peut défendre son idée. Ou la trahir. Ou la défendant, la trahir.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">En conscience ou bien pas en conscience.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça peut prendre conscience de ce qu’il fait, un homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Pas une idée. Si l’idée bouge, se déplace, cogne, c’est que l’homme la manipule.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Avec son peu de force et son peu de logique.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Avec hésitation peut-être, et avec maladresse toujours.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est ce que je trouve beau, d’ailleurs.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il ne coïncide pas à son idée. Il ne s’y ajuste pas.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Même quand il le voudrait.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est ça qui est beau, je trouve.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et c’est ce qui le sauve, finalement, l’homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Oui. Le sauve.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Personnifier une idée me semble une chose fondamentalement anti-théâtrale.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça me semble un détournement philosophique de la chose théâtrale.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une façon qu’aurait la philosophie, prétendument du dessus, d’annexer la chose théâtrale.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une sorte de maladie que le théâtre peut facilement contracter ; à laquelle il est en tout cas largement exposé.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A laquelle, plusieurs fois même, il a largement succombé.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une maladie de la technique. De la technologie. Finalement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">(Si les idées sont bien des armes, des outils de guerre. Et même peut-être, comme on dit, des outils <i>intelligents</i> – ce qui est sinon mensonge, abus de langage. Il y a la technique pour les former et la technologie pour les utiliser, ces armes qu’on parle.)</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">N’allez pas croire que je n’aime pas les idées. Ou les armes.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est beau – ça peut même être fascinant. Et ça peut être utile. Puisque c’est fait pour ça.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et comme c’est dangereux, une idée, pour soi comme pour autrui, il faut s’y exercer.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il faut apprendre. Les choses dangereuses, justement, sont celles qui le plus demandent apprentissage. Apprentissage et exercice. Travail.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">L’homme a intérêt de savoir manier son arme. A intérêt à faire de l’arme son prolongement à lui, l’homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">(Et pas l’inverse. Pas l’inverse. S’il est fasciné par son arme, son idée, et capturé par ce fétiche qu’il en aura fait, il ne s’en servira pas correctement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et déjà que savoir s’en servir correctement, de l’arme, ne lui garantit rien, à lui, l’homme, le mortel…)</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et bien sûr qu’il faut faire du théâtre avec des idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Avec des armes et des affrontements.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Avec des hommes qui s’affrontent avec des armes.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais des hommes qui ne soient pas salopement ramenées à leurs seules armes ou à leurs seules idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Personnifier une idée me semble une maladie fondamentalement anti-théâtrale.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une maladie terrible, qui réduirait l’homme à son arme et l’arme à sa seule efficace.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Qui représenterait l’homme comme une machine logique, ou dialogique si vous y tenez, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>aux prises avec une situation ambiguë.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une maladie terrible, à certains terriblement rassurante aussi, qui ferait de l’homme une simple unité comptable.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Comme une munition. Une munition à utiliser dans la grande bataille invertie des idées.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><span style="font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: SimSun; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-bidi-language: AR-SA;"><span style="font-size: medium;">(C’est de ça en tout cas que c’est le miroir, un théâtre des idées.)</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Un théâtre des idées, ça vous aura vite fait de tourner à l’idéologie.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et le pluriel à idées, ça vous aura vite fait de masquer qu’il n’y a de fond en comble à l’œuvre qu’une idéologie.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Une seule à la fois, du moins.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et que la chose tout entière a déjà tourné propagande.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça vous aura vite fait d’être plus mort que vrai.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Avec cet air de vous faire croire qu’on trouve la vérité par les idées, par leur confrontation.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Qu’est-ce que ça serait donc, cette vérité qui déboucherait sur de bons résultats tout vrais sur le papier ou la scène et jamais dans la vie (je sais, ce dernier mot est scandaleux) ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Comprenez-moi, je ne nie pas du tout l’existence des situations ambigües.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Bien au contraire. Mais enfin, elles ne naissent pas comme ça, tout armées, pour donner à l’homme des problèmes sur lesquels exercer sa raison.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">(C’est une idée d’écolier, ça ; ou de professeur d’université (ce sont les derniers écoliers, ces gosses que la III° République n’aurait pas entrés en sixième et qui finissent thésards tout emberlificotés dans des mots un peu trop compliqués pour eux et masquant mal leurs petites opinions sur le monde).)</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est l’homme, qui est ambigu.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et partant, pour ainsi dire, toutes les situations dans lesquelles il se trouve.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Toutes situations humaines, donc.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Parce qu’il n’est justement <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>pas une machine logique, l’homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça n’a pas peur, ça ne panique pas, une machine. Pas davantage ça n’hésite, espère ou bande.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">(Même si ça peut rater aussi, s’enrayer, une machine. Preuve que c’est de fabrication humaine, peut-être, et donc que c’est vicié de départ. Mais ça ne meurt pas, une machine ; ça s’arrête, explose, dysfonctionne, ça ne meurt pas. Ça ne crève pas. Ni même ne saigne. (C’est moins qu’une bête.))</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Alors qu’un homme, je l’ai dit, ça n’est pas prévisible.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça peut même, assez vite, faire n’importe quoi, un homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et pas du tout ce qu’il voulait. Et même mourir. N’importe quand et même n’importe comment.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ou se tirer une balle dans le pied, dans la précipitation.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A cause d’une femme, d’un frère, d’une névrose, d’une pression artérielle, d’un mot, d’un taux d’alcoolémie.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ça n’est pas du tout fiable, un homme.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est même pour ça que c’est beau.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlDisparitionstag:theatrummundi.hautetfort.com,2009-04-20:21547952009-04-20T00:54:00+02:002009-04-20T00:54:00+02:00 « On croyait savoir que l’histoire était apparue, en...
<div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/02/541305931.jpg"><img name="media-1708082" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/02/882591870.jpg" alt="Titus_Livius.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1708082" /></a></span></b></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">« On croyait savoir que l’histoire était apparue, en Grèce, avec la démocratie. On peut vérifier qu’elle disparaît du monde avec elle. »</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Guy Debord, <i>Commentaires sur la société du spectacle</i> (1988)</span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Depuis septembre, j’ai acheté seulement deux livres sortis dans l’année. L’un est vendu par l’éditeur pour un roman, dont je suis parvenu, en me forçant, à lire seulement vingt pages (je l’offre à qui veut, n’ayant pas de cheminée) ; l’autre, un <i>récit</i> dont je tenterai plus tard peut-être de dire quelques mots. Lire un roman contemporain est aujourd’hui une chose qui, <i>a priori</i>, ne m’intéresse pas du tout ; dois-je en conclure que ma passion pour les imbéciles s’éteint ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify; tab-stops: 84.0pt;" class="MsoNormal"><span style="mso-tab-count: 1;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je m’amuse donc à lire Machiavel, notamment ses <i>Discours sur la première décade de Tite-Live</i>, un livre qui, bien mieux qu’un Emmanuel Todd par exemple, permet de comprendre notre monde, et la condition sous-impériale qui est celle de notre pays… Ce qui m’amuse moins, c’est qu’il est apparemment impossible de mettre la main sur une édition en poche de l’<i>Histoire romaine</i> de Tite-Live (restent donc les admirables Budé bilingues des Belles Lettres, en plus ou moins 34 tomes, certains tomes étant en deux volumes, et chaque volume tournant en gros autour des 30 ou 35 euros).</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">J’ai tendance à me dire, quitte à me faire traiter de paranoïaque, que c’est précisément à cela – faire disparaître les anciens et les classiques – que sert la fabrication massive de livres tout<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> juste bons à brûler ! Pour quelle raison autrement publierait-on Bobin, Angot, Haenel, Pennac, Onfray ou BHL, j’en passe (et même des meilleurs…) ? La sous-littérature que nous calamitons à flux-tendu vers des pseudo-élites prêtes à accepter leur bolossage mérité (le mot bolo, dans l’argot de la racaille, dit en somme la vérité du mot bobo, puisqu’il substitue au diminutif de bohème celui de lopette) ressemble à certaines « discothèques » ordinaires que je connais : on n’y trouve presque rien dont la composition (le mot est risqué) date d’avant 1960…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">« Il faut pourtant ajouter, à cette liste des triomphes du pouvoir, un résultat pour lui négatif : un Etat, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement. »</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Le même Debord, au paragraphe suivant.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/1176258977.jpg"><img name="media-1708085" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/293178157.jpg" alt="sarkozy piscine.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1708085" /></a></span></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">[PS (23/04/2009) : En fait, si, on peut trouver Tite-Live en GF.]</span></em></span></div>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlVu à la télétag:lapinos.hautetfort.com,2009-04-10:21404172009-04-10T09:29:00+02:002009-04-10T09:29:00+02:00 Vu Alain Badiou à la télé. Bonne tête de philosophe grec. Quand on voit le...
<p style="text-align: justify;"><strong>Vu Alain Badiou à la télé. Bonne tête de philosophe grec. Quand on voit le niveau moyen des profs de philo. censés avoir passé un concours élitiste et qui sont pour la plupart incapables d'exprimer une idée générale cohérente, on peut dire que Badiou "redore" le blason de sa corporation.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Il faut dire que je soupçonne Raphaël Enthoven, l'ex. de Carla B., de n'inviter dans son émission de philo sur "Arte" (poilâde garantie !) que des sombres crétins, et laids si possible, afin de paraître brillant par comparaison.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Surtout il n'y a pas chez Badiou le côté "Marx pour les bobos" comme il y a chez Debord, Baudrillard ou Daniel Bensaïd, qui aurait sûrement fait dégueuler Marx et Engels. C'est une menace de mort qui pèse sur le prolétariat que défendent Marx et Engels, comme aujourd'hui en Chine ou en Afrique, en Inde, et pas une menace de baisse du pouvoir d'achat.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Ce qui fait la supériorité de Badiou, au-delà de ses capacités rhétoriques, c'est la teneur scientifique de son propos, notamment dans le domaine historique. Un des traits caractéristiques du capitalisme, c'est d'étouffer l'histoire pour la ramener au niveau de la chronologie ou de l'expertise-comptable.</strong></p> <p style="text-align: center;"><strong>*</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Là où on ne peut pas cautionner les propos de Badiou, c'est lorsqu'il parle de "discipline du raisonnement mathématique". Bien sûr le raisonnement algébrique est essentiellement puritain et contraire au matérialisme de Marx. Toutes les prétendues "lois économiques libérales", monétaires ou autres, dont Marx a dégagé les ressorts une par une, sont sous-tendues par une algèbre puritaine. On constate d'ailleurs que l'argument télégénique indépassable d'un crétin comme Guy Sorman : <em>"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes possibles"</em>, vient directement de la "science" boche de Leibniz, science méprisable qui a pour effet de réduire les réalités physiques à de simples slogans.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Badiou ne va pas jusqu'à faire des mathématiques un mode de pensée communiste privilégié, heureusement, mais même lorsqu'il qualifie le raisonnement mathématique de "rigoureux" et "discipliné", il va trop loin ; il est en-deça de Simone Weil qui avait détecté le caractère irrationnel des travaux de Max Planck et l'avait dénoncé comme un usurpateur. Le raisonnement algébrique est fondamentalement binaire et paradoxal, c'est-à-dire chaotique. Le chaos des modèles astronomiques par exemple (abusivement qualifiés d'astrophysiques), ce chaos est extrapolé des modèles algébriques eux-mêmes.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Qu'est-ce que ça signifie ? ça signifie que dès lors qu'une modélisation algébrique d'une réalité physique présente un caractère de "finitude" ou de "continuité" (par ex. le monde fini de Kopernik ou l'univers en forme de soucoupe des frères Bogdanoff), il est fondamentalement truqué et on peut le réfuter. Les fameux "trous noirs" ne sont que du rapiéçage, rapiéçage d'un grand 'patchwork' algébrique débile.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>Ce que Platon n'avait pas compris, c'est que la symétrie n'est que le masque de la laideur ; la symétrie cache le chaos comme le miroir cache l'image, et la poésie est complètement réversible. C'est ce que révèle Aristote, dans sa <em>"Physique"</em>, et en quoi il surpasse Platon.</strong></p> <p style="text-align: justify;"><strong>En somme, Badiou est un communiste qui fait l'éloge de la musique, alors que c'est du côté du dessein que Marx, Engels ou Simone Weil se situent, plus près des étoiles par conséquent.</strong></p> <p style="text-align: justify;"> </p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlArtistes distingués contre grandeurs moralestag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-11-27:19183532008-11-27T00:10:00+01:002008-11-27T00:10:00+01:00 Et Sarpédon dit à Glaucos au douzième chant de l’ Iliade...
<div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/1627578039.jpg"><img name="media-1419543" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/00/455220588.jpg" alt="Homère.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1419543" /></a></span></b></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et Sarpédon dit à Glaucos au douzième chant de l’<i>Iliade</i> : « Ami, si échappant à cette guerre, nous devions pour toujours être exempts de la vieillesse et de la mort, je resterais moi-même en arrière… Mais mille morts sont incessamment suspendues sur nos têtes ; il ne nous est accordé ni de les éviter ni de les fuir. Marchons donc. »</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Debord, <em>In girum imus nocte et consumimur igni</em></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Citation du vieil Homère, qu’on lit ainsi en Pléiade, dans la traduction de Robert Flacelière :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ah ! s’il nous suffisait, mon brave ami, de fuir la bataille aujourd’hui pour n’avoir plus jamais à redouter la mort non plus que la vieillesse, tu ne me verrais pas lutter au premier rang, ni t’envoyer toi-même au combat glorieux. Mais puisqu’en fait, toujours et quoi que nous fassions, les démons du trépas, innombrables, nous guettent, et que nul des mortels ne peut leur échapper, allons ! et procurons la gloire à quelqu’un d’autre, ou plutôt, gagnons-la, nous, aux dépens d’autrui.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Contrairement à ce que je m’imaginais, connaissant <i>grosso modo</i> « l’histoire » que racontent ces deux œuvres admirables, j’ai eu un grand plaisir à lire l<i>’Iliade</i>, tandis que l<i>’Odyssée</i> me fut pénible. Les ruses d’Ulysse mêmes me semblaient plus extraordinaires dans ce décor planté tout entier pour l’affrontement brutal qui devait voir la légendaire défaite d’Ilion que dans la succession de situations faites, dirait-on, tout spécialement pour permettre leur seul déploiement que décline l’<i>Odyssée</i>.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais peut-être nous faut-il, Homère ayant composé deux ouvrages si différents, en préférer un seul. Il se peut bien, après tout, que ce goût pour l’un ou l’autre de ces chefs d’œuvre soit déterminant, et que quantité des œuvres produites par l’Occident tiennent en effet, qu’elles le sachent et s’en soucient ou non, plutôt de l’un ou plutôt de l’autre…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">S’entretenant longuement, pour la radio, avec Jean Amrouche en 1951-1952 (<i>Mémoires improvisés</i>), Paul Claudel répond ainsi à son interlocuteur, à propos du <i>Soulier de satin :</i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">AMROUCHE. – […] Ainsi, par exemple, ai-je été très frappé de voir qu’un homme comme Gide avait, je crois, profondément apprécié vos premières œuvres, du temps que Gide se sonnait lui-même comme chrétien, du temps que les problèmes religieux l’intéressaient, l’inquiétaient, il m’avait semblé qu’il était vraiment capable de participer profondément à vos drames. Et voici que, en 1929, nous découvrons cette note célèbre de son <i>Journal,</i> après qu’il eut achevé de lire <i>Le Soulier de Satin : « Achevé</i> Le Soulier de Satin <i>de Claudel : Consternant ! »</i> Bref, tout se passe comme si une porte qui était demeurée ouverte jusqu’à quelques années de là, s’était tout à coup fermée, et qu’il ne pouvait plus pénétrer dans cet univers !</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">CLAUDEL. – Eh ben, c’est son affaire ! Tout ce que je peux dire, c’est que pour entrer dans mon drame, il n’y a précisément aucun besoin d’être chrétien, il y a besoin simplement, si je peux dire, d’être claudélien ; pas plus que pour entrer dans Homère, il n’y a besoin de croire aux différents dieux et aux différents pouvoirs surnaturels qu’il fait marcher sur la scène, mais il faut au moins avoir un certain sens du surnaturel, un certain sens des grandeurs morales, des grandeurs providentielles qui se mêlent continuellement aux affaires humaines. Et il peut arriver que des gens, d’ailleurs fort artistes et fort distingués, soient complètement rebutés par ce côté grandiose qui dépasse la vie de tous les jours. Je ne vous en citerai qu’un exemple, emprunté justement au <i>Journal</i> de Gide. Il cite une conversation avec Valéry, dans laquelle Valéry lui dit : « <i>Peut-il y avoir quelque chose de plus ennuyeux que</i> L’Iliade <i>? »</i> Et Gide lui répond : « <i>Oui, il y a</i> La Chanson de Roland !<i> »</i> Ça prouve deux hommes, d’ailleurs parfaitement distingués et artistes dans leur genre, mais non seulement peu attirés, mais même violemment rebutés par des grandeurs morales qui leur sont inaccessibles. Personne ne croira que, si distingués qu’ils soient, que Valéry et Gide aient raison ; seulement il s’agit là d’un monde pour eux qui est fermé.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Eh bien, un homme qui regarde <i>Le Soulier de Satin</i> n’a pas besoin d’être chrétien complètement convaincu, mais il a besoin certainement d’avoir un désir d’autre chose, un désir de surnaturel, d’avoir des sentiments profonds qu’il a à exprimer, et il en trouve le lieu, le paysage, si vous voulez, dans ce drame où beaucoup de choses lui échappent mais qui, cependant, lui paraît adapté comme peut l’être une serre, par exemple, au développement<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> de certains sentiments inarticulés qu’il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> portait en lui-même.</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il y a certes une rouerie manifeste dans cette façon qu’a Claudel de parler de Gide et Valéry, mais il y a plus encore quelque chose de profond à opposer <i>artistes et distingués</i> à <i>grandeurs morales.</i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et positivement, à comparer le drame à une serre…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> <span style="font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: SimSun; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-bidi-language: AR-SA;">Note : Je ne sais pas quelle traduction d’Homère utilise Debord, grand amateur des traductions « classiques », plus littéraires que littérales. Tradition hélas perdue, que je dirais de francisation, et à laquelle on doit aussi d’aller à Rome, Berlin ou Londres plutôt qu’à Roma, « Berline » ou London, d’écouter Bak et Mozart et non pas Barrrrr et Modzarte, de lire Machiavel et Le Tasse etc. ; et que les Don Diègue et Rodrigue de Corneille (ou de Claudel, tiens) ne soient pas de banals Diego Rodriguez…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
Solkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlIn Girum imus noctetag:solko.hautetfort.com,2008-11-07:18863882008-11-07T16:30:00+01:002008-11-07T16:30:00+01:00 En 1978, peu de temps avant sa mort, Guy Debord proposait ce long...
<p style="text-align: justify;">En 1978, peu de temps avant sa mort, Guy Debord proposait ce long métrage qui débute ainsi "Je ne ferai dans ce film aucune concession au public..." La voix de Guy Debord lisant son texte (on le trouve dans <strong><em>l'In quarto</em></strong> de Gallimard) s'égrène alors, tandis qu'en plan fixe se justaposent des images en noir et blanc. "<strong><em>Guy Debord a inventé le film sans fin</em></strong>" écrira Maltin Peltier dans le Quotidien de Paris. C'est que le spectacle du monde et le monde du spectacle apparissent sans fin, en effet, pour qui cherche là dedans un commencement, une histoire, son histoire. A l'occasion du billet d'hier sur <strong><em>la fabrication du héros électoral</em></strong> et de l'allusion de Bertrand Redonnet à Guy Debord, l'amie <a href="http://certainsjours.hautetfort.com/">Frasby</a> m'a laissé en lien cet extrait que sa sagacité est allée dénicher sur <em>Daily Motions</em>. Merci à elle, et merci à tous les commentateurs qui passent sur ce blog. Pour mémoire, Guy Debord s'est suicidé le 30 novembre 1994 dans sa maison à Champot.</p> <p><a href="http://www.dailymotion.com/video/xfnaq_guy-debord-in-girum-extraits_shortfilms">http://www.dailymotion.com/video/xfnaq_guy-debord-in-girum-extraits_shortfilms</a></p> <div style="text-align: center"><strong><em>Nous tournons en rond dans la nuit,et sommes dévorés par le feu</em></strong></div> <div style="text-align: center"></div> <div style="text-align: center"><img src="http://solko.hautetfort.com/media/01/02/433321471.jpg" alt="781382.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1380093" /></div> <div style="text-align: center"></div>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlTragédie, farce (1), par Stéphanie M.tag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-10-06:18307942008-10-06T11:49:00+02:002008-10-06T11:49:00+02:00 0. Préface pour plus tard ...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/1844313163.jpg"><img name="media-1315352" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/497029779.jpg" alt="Paul Newman Liz Taylor.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1315352" /></a></span></b></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">0. Préface pour plus tard</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: medium;"> </span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est par pitié que j’écris. J’ECRIS PAR PITIE. Au point paradoxal de retournement du mépris. Là exactement où ce qui doit être adressé aux pitoyables est lui-même nécessairement impitoyable et prend le nom glorieux de Pitié, donc. TOUT EST A MERCY, donc.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je n’ai pas vraiment voulu ce qui suit, que j’avais idiotement commencé en anglais. La ville par la fenêtre, c’est un morceau cubique noir de New York (que j’ai quittée) sous un ciel bleu acier. Les personnages sont Lui, Elle, et Moi (hélas). Il y a mon histoire finie avec un homme marié, et le souvenir d’un enfant mort (le sien). Après coup, je me suis dit que j’avais pas mal instrumentalisé l’homme dans ce poème (dramatique ?). Et alors ? Qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce qui est bien plus emmerdant, c’est qu’il faudra des tas de machines et du temps pour représenter ça, qui est juste du brouillon violent. Et que donc la spontanéité (fausse, trafiquée pourtant) sera partie en couilles. Et on fera passer l’obscurité pour de la profondeur. Alors que merde, c’est juste de l’obscurité. Ça s’appelle <i>Tragédie</i> parce qu’il n’y en a pas.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Juste l’agonie rendue presque indolore, morphine à flux tendu.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Novembre 2004, Stéphanie M., New York/Marseille<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ACTE I</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">1. Linteau (Dans la ténèbre)</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Au cas où ce ne serait pas clair, je lève un doigt à la poésie, à la littérature, à tous les arts, j’emmerde tous ces abrutis défenseurs de toutes les cultures subsalopes, j’érige bien haut mon médius d’honneur à l’humanisme catafalqué administrant sa charge létale rétroactive, je regrette que la Parole ne soit pas crevée et avec elle les animaux parlants en leur absolue totalité, je regrette la Création. Personne ne peut plus rien pour moi. MERCI. TROIS FOIS MERCI. En ce temps-là, je serai assis, du sable lentement coulera dont mes mains impuissantes n’ont retenu nulle sensation, et le petit garçon vint à moi, viendra encore, disant : <i>« Père, je suis un soldat, je fais ce que tu veux, je suis ce que tu veux. »</i> Je le regardai longuement ET infiniment, m’entendant dire enfin : « JE NE PEUX RIEN TE DEMANDER. » Ce qui nous sépare est infiniment rien, mon petit enfant mort, ô infiniment rien. Et je songeai combien l’absence est incuse. – Ce matin, dans un instant d’arrêt de tout, en regardant la toute-petite, je me suis effondré de joie, pour toujours, de joie, oui, de joie. Il y eut un soleil neuf et tout lui sera dû. Je ruisselais, mais <i>invisiblement</i>. OUI.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Je suis comme les chats, mon amour, j’ai plusieurs vies ; mais je les vis toutes ensemble, délicatement. Il ne s’agit pas ici, vois-tu, d’opinions personnelles ou de choses comme ça. Au contraire. Cette époque a pilonné le langage, tellement qu’il y en a plus. Même les ruines à présent, sont détruites. Il faut tout réinventer : les mots, l’amour, les corps. On va rire.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">2. Publicité pour <i>Tragédie</i> (Debord et moi)</span></span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A la place du film, sa description :</span></span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">LUI. – Gros plan sur la bouche de l’actrice. Dézoom très lent durant tout ce qui suit :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE<i>. –</i> J’ai été embauchée dans cette publicité pour <i>Tragédie</i> et on m’a dit qu’il fallait que je montre mon cul parce que je suis encore jeune et pas trop mal foutue et que, bon,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ce sont justement ces culs-là qui font vendre… Or je ne montre pas mon cul mais ma gueule parce que ma gueule, c’est ce que moi j’ai intérêt à vendre… tandis que mon cul seul, mon cul sans ma gueule quoi, qui va deviner qu’il est le cul de cette gueule-là ?…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Visage de l’actrice, derrière lequel peut-être on devine un miroir. Plan fixe :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> C’est <i>l’unité de la misère</i> qui se cache sous ces oppositions apparentes. Chaque marchandise déterminée lutte pour elle-même, ne peut pas reconnaître les autres, prétend s’imposer partout comme si elle était la seule.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Dézoom lent, lequel fait apparaître dans le miroir des arbres, de la verdure, du ciel… :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Mais bon, il faut que je vous vende ce truc-là, <i>Tragédie</i>… et après tout je ne vois pas quelle différence ça fait, ma gueule ou mon cul, sauf que ma gueule on voit bouger les lèvres, l’essentiel c’est que je sois payée et comme c’est encore un machin culturel à la con mon cul qui cause est subventionné par tout un tas de saloperies publiques administratives ou quoi… Ce qui dit bien ce que ça veut dire. <i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-size: medium;"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";">LUI. – On voit à présent le buste nu de l’actrice ainsi que, dans le miroir derrière elle, l’homme qui tient la caméra </span><span style="font-family: "Times New Roman";"><em>:</em></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> A l’acceptation béate de ce qui existe peut aussi se joindre comme une même chose la révolte purement spectaculaire : l’insatisfaction elle-même est devenue une marchandise dès que l’abondance économique s’est trouvée capable d’étendre sa production jusqu’au traitement d’une telle matière première. En concentrant en elle l’image d’un rôle possible, la vedette, représentation spectaculaire de l’homme vivant, concentre ce mouvement de banalisation qui, sous les diversions chatoyantes du spectacle, domine mondialement la société moderne.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 0cm; text-align: justify;" class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – On voit à présent l’actrice totalement nue, amorphe, banalement assise sur une chaise de merde et tenant un papier plié à la main :</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Bref, pendant qu’on regarderait mon cul je devais dire quelques phrases assez simples et pas drôles avec un air pénétré, enfin je veux dire un ton ému ou un truc comme cela, une voix comme saisie par la beauté un peu plouc quand même de cette espèce de poème autobiographique qui, il faut bien le dire, est quand même vachement plus simple que le reste du bordel que mon cul était ou serait censé vous vendre… Bon, voilà le machin…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – L’actrice déplie son papier, pivote et tourne le dos à la caméra, posant ses genoux sur le siège et ses coudes sur le haut du dossier, en clair – hypocritement et non – elle ne nous montre pas tant son cul qu’elle ne nous tourne ostensiblement le dos, et lit lentement :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>– … [Le problème, c’est qu’on ne comprend pas du tout ce qu’elle dit… Alors on n’a qu’à dire ma préface, ou des bouts de ma préface.] <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">LUI. – L’actrice revient vers nous, et les larmes-aux-yeux. Zoom rapide jusqu’à son visage, lent jusqu’à ses yeux :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Rezoome un peu connard, je pleure tellement c’est émouvant. Et ça, je veux que ça se voie…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Long silence. Puis, matérialisée par quelques secondes d’écran noir, fin du film… Qui reprend aussitôt du début, mais sans le son. Voix de l’actrice, off :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> L’humanisme de la marchandise prend en charge la culture et les loisirs de l’humanité et domine tout simplement ces sphères en tant qu’économie politique. Le reniement achevé de l’homme prend en charge la totalité de l’existence.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Achetez <i>Tragédie.</i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText3"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">– Le langage de la communication s’est perdu, ainsi que l’exprime l’anéantissement de tout art.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– C’est mon cul qui vous parle.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText3"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">– Plus l’exigence de cet art est grandiose, plus sa véritable réalisation est au-delà de lui.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mon cul aime <i>Tragédie</i> et il vous parle de la communication de l’incommunicable.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Il n’y a pas d’autre monde que celui-là.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Débrouillez-vous avec lui.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– On vous aime.</span></span></span></p> <p><span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2008/10/07/tragedie-farce-2-par-stephanie-m.html"><span style="font-size: medium;">La suite est ici.</span></a></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><br clear="all" style="page-break-before: always;" /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlAccélérer la catastrophe (2)tag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-01-04:13911952008-01-04T00:10:00+01:002008-01-04T00:10:00+01:00 – C’est quoi, Papa, un progressiste ?...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– C’est quoi, Papa, un progressiste ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– C’est un type comme tout le monde, et qui donc chute, mais qui, enivré sans doute par sa propre chute, trouve justement qu’il chute <i>vers le haut</i>…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Tu ne crois pas au Progrès, toi ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mais si. Je veux bien croire qu’en travaillant, on peut faire des progrès.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Pourquoi tu n’es pas progressiste, alors ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Parce que je ne crois pas à la magie.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Et la magie, c’est quoi, alors ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Justement, c’est croire qu’on s’élève lorsque l’on suit sa pente.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– C’est comme le progressisme, alors ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Oui, c’est de la folie furieuse. Allez, file te coucher, il est tard.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Je regarde les livres sur la table.</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">L’Empire du moindre mal<em>, magnifique essai de Jean-Claude Michéa.</em></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Le Soulèvement contre le monde secondaire<em>, de Botho Strauss.</em></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Dominium mundi<em>, de Pierre Legendre.</em></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Entre autres…</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">J’allume une cigarette, je me sers un whisky.</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">J’ai sous le nez, sur Causeur.fr, un texte d’Elie Barnavi sur la laïcité...</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Je précise à d’éventuels nouveaux lecteurs, que j’ai pris récemment la déplorable habitude d’appeler Sarkozy le Président Grenelle (dans ce texte, pour une fois, la citation de Grenelle est exactement empruntée à son modèle dans la réalité). C’est un personnage que j’invente. Un personnage comique, je le précise. J’ai la joie de vous annoncer (c’est une exclusivité) que le prénom de ce personnage est Michel, ce qui permet à ses amis de l’affubler du gentil sobriquet de Mickey. Welcome to Wonderland…</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Bref, on nage en plein suicide. Il est onze heures du soir…</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Et la laïcité, Papa, c’est quoi ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mais bordel de merde, je n’en sais rien, moi. Pardon. Ça veut dire que tout ce qui s’est passé avant 1789 est un immense paquet de sanguinaires saloperies, et ce qui s’est passé depuis aussi, à deux ou trois exceptions près. Et ça veut dire que nous, nous qui avons bien sûr tout pigé, nous sommes sinon vachement bons du moins sur le point de le devenir en sortant tout à fait de l’humanité.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mais comment on le sait, qu’on est bon ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mais on l’a décidé, mon petit gars. Après Auschwitz, on s’est dit que ce serait vachement bien de devenir bons ; et on a décrété qu’on l’était, toujours cette putain de baguette magique. Puisqu’avant, c’était mal.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Ah ? Mais bon, la laïcité, c’est quoi ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Il y a des curés dans ton école ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Non.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Eh bien, tu vois, c’est ça, la laïcité.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Oui… Mais des curés, c’est quoi ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Des gens d’avant. Qui croient en Dieu.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Quand c’était mal, alors ? Mais Dieu, alors…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Tu ne veux pas me foutre la paix, dis ? Pardon. Laisse-moi fumer peinard devant mon écran d’ordinateur et va te coucher, mon grand.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Je ne sais d’ailleurs pas moi-même clairement distinguer ce qui, dans la suite de ce texte, relève de la farce et ce qui relève du tragique.</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">(La même chose à la fois m’atterre et me fait rire.</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">J’aime penser que c’est un don ; mais c’est un don pénible.)</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><em><span style="font-size: medium;">Je vais donc vous coller là tout un tir de barrage de citations diverses, qui vont faire vachement bien, avant mes conneries de dialogues de piliers de bars (non-fumeurs).</span></em></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« Le réactionnaire n’est précisément pas cet empêcheur ou cet incorrigible rétrograde que fait de lui la dénonciation politique – il marche au contraire en tête quand il s’agit de rappeler le souvenir de quelque chose d’oublié. Il a ici et maintenant <i>devant</i> lui les voiles épais de l’illusion technique et du vide de sens, et il veut les fendre, au moins pour des moments lucides, dans lesquels se révèlent Présence, Sens et Logos. »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Botho Strauss, <i>Le Soulèvement contre le monde secondaire.</i></span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« Si le Droit constitue, pour le libéralisme politique, l’instance de régulation suprême qui doit se substituer à toutes les autres, ce n’est naturellement pas à la manière, jugée arbitraire et étouffante, des anciens montages normatifs – que ce soient, là encore, ceux de la coutume, de la religion ou de la vertu républicaine. La « théorie de la justice » sur laquelle se fonde la nouvelle autorité du Droit a, en réalité, peu de chose à voir avec ce que la philosophie traditionnelle avait jusqu’alors pensé sous ce nom. Elle ne se soucie plus, en effet, de définir des Idées ou de saisir des Essences, c’est-à-dire de s’exprimer au nom d’une quelconque « Vérité », quel que soit le statut métaphysique de cette dernière. Bien plus que d’une « théorie de la justice », il conviendrait plutôt de parler à son sujet d’une théorie de l’<i>ajustage</i> ou de l’<i>ajustement</i>. Pour l’essentiel, en effet, il s’agit seulement de mettre au point les combinaisons institutionnelles les plus efficaces, donc de <i>calculer au plus juste</i> le système de poids et contrepoids (<i>checks and balances</i>, disent les philosophes anglo-saxons) qui permettra de maintenir l’équilibre des libertés rivales en leur imposant un minimum d’exigences – en leur garantissant, si l’on préfère, le <i>taux d’imposition existentielle</i> le plus bas possible. Une théorie libérale de la justice ne doit donc engager, par principe, aucune réflexion philosophique particulière sur ce que pourrait être la <i>meilleure manière de vivre</i>. Elle se limite, au contraire, à définir les conditions techniques d’un simple <i>modus vivendi</i>. »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Jean-Claude Michéa, <i>L’Empire du moindre mal (Essai sur la civilisation libérale)</i></span></strong></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« C’est pourquoi j’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité positive, c’est-à-dire d’une laïcité qui tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout.</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">» […] La France a beaucoup changé. Les citoyens français ont des convictions plus diverses qu’autrefois. Dès lors la laïcité s’affirme comme une nécessité et oserais-je le dire, une chance. Elle est devenue une condition de la paix civile. »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Mickey Grenelle, <i>discours au Palais du Latran</i></span></strong></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« La « neutralité axiologique » revendiquée par le libéralisme a parfois de curieuses conséquences. Rien ne peut logiquement interdire, en effet, que l’on utilise le <i>racisme lui-même</i>, à titre pédagogique, si l’on a de bonnes raisons de penser que c’est un moyen politique efficace pour parvenir à l’égalité des droits (c’est le principe de toute <i>affirmative action</i>). C’est ainsi que Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République, a pu tranquillement déclarer (lors d’une émission de Frédéric Taddéi, diffusée sur France 3), et sans susciter, <i>cela va de soi</i>, la moindre réaction politique ou médiatique, que la première condition pour « rééduquer le reste de la société occidentale », était de considérer tous « les Blancs » comme des « sous-chiens » (Cf. <i>Marianne</i>, 30 juin 2007). »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Jean-Claude Michéa, <i>L’Empire du moindre mal (Essai sur la civilisation libérale)</i></span></strong></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« Question « bonheur », les experts savent. Qu’y a-t-il de plus enviable que la non-mort assurée, la « Fontaine de Jeunesse », les muscles et la peau en bon état, l’esprit léger, un sexe performant, l’idéal de consommer sans trêve ? »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Pierre Legendre, <i>Dominium mundi (L’Empire du management)</i></span></strong></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">« Mais ce n’est quand même pas une raison pour aller tomber dans l’excès. Les chrétiens recyclés sur ce module, on le comprend, ne vont pas être des Bloy ou des Bernanos. Le conciliaire a été le nom de leur propre « spectaculaire intégré ». Ils se sont fièrement ralliés à la démocratie spectaculaire. Les yeux de la foi leur en comptent les merveilles. »</span></strong></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><strong><span style="font-size: medium;">Guy Debord, <i>« Cette mauvaise réputation… »</i></span></strong></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/f7e3cca0e224218c462e3e71c5fff760.jpg"><span style="font-size: medium;"><img name="media-751736" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/0e54b271f8b86944e4d9de2122cbcb37.jpg" alt="f7e3cca0e224218c462e3e71c5fff760.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-751736" /></span></a></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">I</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Tu crois à la laïcité, toi ? – Pardon ? – Peut-être que ça existe la laïcité, mais je ne vois pas du tout pourquoi il faudrait y croire. – Peut-être que c’est une religion, après tout. – Une religion de substitution ? – Ouais, une religion du vide, une manifestation enfin du nihilisme… – La laïcité, c’est un machin inventé pour en finir, ou au moins réduire, amoindrir la présence et l’influence de l’Eglise catholique en France. – En même temps, les laïcs ont toujours existé : un laïc, c’était juste quelqu’un qui n’était pas entré dans les ordres, non ? – Les choses alors se jouaient en France entre ceux qui étaient chrétiens et ceux qui ne l’étaient plus, ou ne voulaient plus l’être. – Entre les fils qui suivaient, tant bien que mal, leurs pères, et ceux qui, métaphoriquement ou pas, leur tranchaient la tête.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">II</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– L’autre question, c’est celle de la Référence, je crois. La société libérale (et j’entends par là aussi bien la gauche que la droite, aussi bien la droite que la gauche) tend à évacuer l’idée même de Référence : elle ajuste simplement son droit en fonction des groupes de pression. Qu’ils soient avoués ou non, visibles ou pas. – C’est bien ce que je dis : la laïcité est une religion de transition, une coque vide. Elle ne garantit rien. – Ce que met en place la société libérale, c’est en somme ce que Michéa appelle « neutralité axiologique ». – Ceux qui sont là, en somme, ont toute latitude à revendiquer tout ce qu’ils veulent, et quoi que ce soit. – Oui. La justice tranchera. – Et elle tranchera de plus en plus n’importe comment, puisqu’elle-même sera privée de toute Référence… elle aura à faire avec des concepts bidons, comme celui de « laïcité positive ». Ce que ça <i>vend</i>, ce concept, c’est que le Principe majeur de la République, c’est de s’adapter à ce qui vient, quoi que ce soit. Et croyez-moi, ça va se <i>vendre</i>. – Pour parodier le bon Houellebecq, je dirais que la « laïcité positive » du Président Grenelle est une <i>dhimminution du domaine de la République</i>.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">III</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– La laïcité d’aujourd’hui est donc bien obligée de considérer de la même façon, indépendamment de tout critère simplement historique, et avec le même respect imbécile, toutes les religions, prôneraient-elles ouvertement l’assassinat ou la soumission des infidèles et la lapidation des femmes adultères – entre autres joyeusetés ; ce qui est aussi idiot que le serait de manifester le même respect à toutes les politiques. Hitler ne faisait-il pas de la politique ? Et Staline ? Et Mao ? Etc… – Merde. Et les valeurs républicaines ? – Ne faites pas rire. Elles n’ont plus aucune légitimité. La démocratie les engloutit. La démocratie d’opinion, et la possibilité de luttes d’influences juridiques, à grands coups de procès médiatiques. La République institue la démocratie, et la démocratie spectaculaire d’opinion fomente les communautarismes les plus inouïs, des plus débiles aux plus meurtriers en passant par toute une gamme de produits pornographiques (lesquels sont peut-être, hélas, nos derniers vecteurs d’ « intégration »), qui prolifèrent à une vitesse carcinomique, ravagent tout, implantent leurs métastases… – Jouer la République contre la démocratie, aujourd’hui, pourrait même être considéré comme une atteinte aux valeurs républicaines. On ne joue plus la carte de la République que pour l’évider tout à fait. – C’est que la République est une idée très ancienne, bien plus vieille que la Révolution française. La République n’est pas du tout une idée moderne, et c’est bien pour cela qu’elle s’effrite et s’effondre sous les coups du modernisme libéral déchaîné. – C’est une idée grecque de réalisation essentiellement <i>romaine</i>, d’ailleurs. Dans la façon du moins dont elle nous est parvenue. – « Rome, l’unique objet de mon ressentiment »… – C’est quoi, ça, c’est Nietzsche ? – Mais non, patate, c’est Corneille : la dernière fois qu’a brillé sur la France l’exaltation du courage antique devenu catholique, mettons… – Et Péguy ? – Mais Corneille et Péguy, c’est une ligne droite…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">IV </span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mon Dieu, mais ici, nous ne sommes même plus vraiment catholiques, ni chrétiens… – Voilà bien pourquoi il ne nous demeure plus qu’à défendre la République. – Mais c’est une impasse, vu ce qu’elle est, et à quel point déjà elle est tout effondrée. – La République et la laïcité, donc. – La laïcité ne connaît que la religion chrétienne, et elle s’imagine, naïvement, mais la naïveté est un facteur de crime, que toutes les religions du monde sont bâties comme la religion chrétienne. Alors que pas du tout, en fait. – Je suis bien d’accord que c’est une impasse, désormais, la République. – Alors quoi ? – Alors rien. Il s’agit peut-être seulement de mourir, et de savoir le faire. – Nous avons des racines, qui, elles, sont chrétiennes. Indiscutablement. – Mais ces racines indiscutablement chrétiennes, <i>de quoi</i> exactement sont-elles les racines ? – La question n’est pas tant de savoir si nous pouvons éviter la guerre civile, que de savoir s’il faut l’éviter, non ? – D’ici là, en tout cas, l’Union européenne aura tout à fait fini d’adhérer à la Turquie (et pas l’inverse, merci bien). – Oui, oui, c’est toujours votre lumineuse idée barje d’accélérer la catastrophe, en somme…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">V</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– L’ancienne laïcité a permis de transformer l’Eglise catholique française en ce machin relativo-droitdelhommiste qui semble supplier ses derniers fidèles d’aller voir ailleurs que c’est pareil tout en admettant par avance qu’ils n’auront donc plus aucune raison de revenir. – Ouais, et la nouvelle <i>laïcité</i> <i>positive</i> du déplorable Grenelle ne fera jamais rien qu’adapter la France à l’islam, islam qui <i>donc</i> se radicalisera ouvertement de plus en plus. Que voulez-vous, c’est le Progrès. – Rien n’arrêtera ça. Parce qu’il faudrait restreindre drastiquement, c’est-à-dire de façon réellement républicaine, le concept de laïcité, et repréciser, comme le disait je ne sais plus où Alain Finkielkraut, quelles sont exactement les indispensables <i>lois de l’hospitalité</i>. Mais rien n’arrêtera ça. Sauf peut-être le fait que ça pète. Et le plus tôt sera le mieux. – Mais pourquoi ? – Parce que nous nous affaiblissons dramatiquement d’heure en heure, mon cher.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et vive quand même la République !</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p>
Le Sciapodehttp://lepoignardsubtil.hautetfort.com/about.htmlSurréalistes et situationnistes, surréalistes anglais, deux livres sur ces questionstag:lepoignardsubtil.hautetfort.com,2007-12-06:13523592007-12-06T14:45:00+01:002007-12-06T14:45:00+01:00 Je reproduis sans difficulté ci-dessous deux...
<div align="justify"><strong><font size="3"> </font><font size="2"> <font face="verdana">Je</font> reproduis sans difficulté ci-dessous deux annonces récemment arrivées dans ma boîte aux mails (qui n'a jamais-z-aux-mails...), c'est en provenance des Editions Dilecta, basées à Paris dans le 12e arrondissement, et c'est répercuté par le site Infosurr (site internet en reconstruction actuellement):</font></strong></div> <div align="justify"><font size="2" color="#008000"><em><strong>"Surréalistes et situationnistes, vies parallèles</strong></em></font></div> <div align="justify"><font size="2" color="#008000"><strong>Par Jérôme Duwa</strong></font></div> <div align="justify"></div> <div align="justify"><font color="#007F40"><b><br /></b>La rencontre d'André Breton et de Guy Debord n'a jamais eu lieu. Selon Debord, il allait de soi que l'un excluait l'autre : Breton et le surréalisme appartenaient au passé, celui-la même que la Seconde Guerre mondiale venait d'engloutir, en sorte que tout était à recommencer.<br /> Ce jugement expéditif à l'égard du surréalisme méritait d'être reconsidéré dans un esprit étranger à tout réglement de compte. Divergence fondamentale ou intime parenté occultée par des rivalités de façade ? Une histoire détaillée des relations mouvementées entre surréalistes de Paris et de Bruxelles avec Guy Debord et ses amis restait à écrire pour comprendre, notamment, un des ressorts de la construction de l'identité situationniste.<br /> Cet essai, que complète une anthologie composée de tracts, d'une dizaine d'illustrations et des textes de Jean-Louis Bédouin, André Breton, Claude Courtot, Adrien Dax, Guy Debord, Tom Gutt, Simon Hantaï, Gérard Legrand, Marcel Marien, Benjamin Péret, José Pierre, Jean Schuster, Jan Strijbosch, Raoul Vaneigem et Joseph Wolman, permet de remonter le cours tumultueux de ces vies parallèles.<br /> Professeur de philosophie, docteur en histoire de l'art, Jérôme Duwa se consacre aux avant-gardes du XXe siècle et a publié des études sur les surréalistes et les situationnistes dans différentes revues, dont <i>Archives et documents situationnistes</i> et <i>Pleine marge</i>. Il collabore régulièrement à <i>Infosurr</i>, <i>CCP</i> et à <i>La Revue des revues</i>. Chercheur associé à l'IMEC, il travaille sur les revues et les fonds d'archives surréalistes conservés par cette institution et prépare pour 2008 une exposition et une publication sur Mai 68.<br /> 240 pp., 14x20 cm., 26 euros, parution février 2008.</font></div> <div align="center" style="text-align: left"><font color="#007F40"><img name="media-706177" width="118" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/00/02/60a21388b1a7e2a094c752cfc285008a.jpg" alt="5107c6c3ded54abe07b1c8a65a4e0c2f.jpg" height="129" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" title="André Breton" id="media-706177" /> <img name="media-706179" width="117" src="http://lepoignardsubtil.hautetfort.com/media/02/01/1eb120ce77222f5a8f15f0970ca2a2bc.jpg" alt="985e443874f38055c90119ac03006a88.jpg" height="129" style="margin: 0.7em 0px; width: 117px; height: 129px; border-width: 0px" title="Guy Debord" id="media-706179" /></font></div> <div align="justify"><br /> <br /> <font color="#007F40"><b><font color="#008000"><big><i>Au treizième coup de minuit</i><br /></big>"Anthologie du surréalisme en Angleterre"<br /> Editée, traduite et préfacée par Michel Remy<br /> Couverture de Desmond Morris</font> <br /></b> <br /> Méconnue car inédite et difficile d'accès, victime d'une époque hantée par la Seconde Guerre mondiale, le surréalisme anglais n'en est pas moins riche, fébrile et authentique. Dans son refus du définitif et du cohérent, dans son accueil de l'unique et de l'évanescent, il témoigne, à partir de 1936, de la persistance de "l'esprit surréaliste" à la définition duquel il participe pleinement, avec une incontestable vigueur. Pour témoigner de cette grande richesse théorique et créatrice du surréalisme anglais, cette anthologie comprend les manifestes et déclarations collectives du groupe surréaliste en Angleterre, et quelques deux cents pages de poèmes et textes (1935-1980) de Roland Penrose, David Gascoyne, Emmy Bridgewater, Ithell Colquhoun, Simon Watson Taylor, Humphrey Jennings, Toni del Renzio et bien d'autres encore. <em>Au treizième coup de minuit</em> rassemble de surcroît, en plus d'un dictionnaire en fin d'ouvrage, un choix significatif d'une trentaine de dessins des artistes surréalistes anglais, notamment Desmond Morris - connu mondialement comme Ethologue et auteur du <i>Singe nu</i>, mais aussi membre du groupe surréaliste en Angleterre dès 1949 - dont une illustration est reproduite en couverture de l'ouvrage.<br /> Michel Remy, spécialiste d'art et de littérature modernes et contemporains britanniques, est considéré comme un des meilleurs connaisseurs du surréalisme en Angleterre. Fondateur des Editions Marges et de la revue <i>Flagrant Délit</i>, il est l'auteur d'ouvrages sur David Gascoyne (<i>David Gascoyne ou l'Urgence de l'inexprimé</i>, Nancy, 1985), Desmond Morris (<i>L'Univers surréaliste de Desmond Morris</i>, Paris-Londres, 1991), de la première étude sur le surréalisme anglais en peinture, écriture, sculpture, cinéma et politique (<i>Surrealism in Britain</i>, 1999) et l'un des quatre auteurs de l'anthologie bilingue de la poésie anglaise (Paris, Gallimard, La Pléiade, 2005). Il enseigne actuellement à l'université de Nice.<br /> 312 pp., 14x20 cm., 24 euros, parution février 2008."</font></div> <div align="justify"></div> <div align="justify"> <strong>Pour voir les couvertures de ces deux livres à paraître aux éditions Dilecta, <a href="http://www.editions-dilecta.com/TRANSFERT/SURREALISME.pdf">suivez ce lien...</a></strong></div> <div align="center">* </div> <div align="justify"> </div> <div align="justify"> <strong>Une petite remarque à propos du livre de Michel Remy, cependant. Pourquoi, quand on veut traiter du surréalisme anglais, ne pas citer, dans l'annonce du livre qu'on lui consacre, deux personnalités aussi importantes pour le surréalisme en Angleterre que l'ont été Jacques-Bernard Brunius et E.L.T. (Edouard Léon Théodore) Mesens?</strong></div> <div align="center"></div> <div align="justify"><font face="verdana"><strong> </strong></font></div>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlDe quoi Sarkozy est-il le nom ? d'Alain Badioutag:theatrummundi.hautetfort.com,2007-12-04:13487392007-12-04T01:30:00+01:002007-12-04T01:30:00+01:00 Je n’ai pas lu et ne lirai évidemment pas le dernier...
<div style="text-align: center"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/296399309c94eb0b84df53f81240f5c8.jpg"><img name="media-701446" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/01/3331011bdae078233fa4d8641f528662.jpg" alt="296399309c94eb0b84df53f81240f5c8.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-701446" /></a></div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Je n’ai pas lu et ne lirai évidemment pas le dernier ramassis d’Alain Badiou.</font></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt" class="MsoNormal"> </p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt" class="MsoNormal"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">1. La bonne réponse</font></font></b></p> <p align="justify" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Quant à la question posée : <i>De quoi Sarkozy est-il le nom ?</i> la réponse est (je vous le dis tout de suite pour que vous n’ayez pas l’idée une seconde de vous procurer ce fleuron de la pensée cacochyme) : Sarkozy est le nom du pétainisme transcendantal.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Du pétainisme transcendantal ! vous avez bien lu.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ce qui, en soi, bien sûr, ne veut rien dire.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Il ne peut pas ne pas le savoir, ça, Badiou.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Mais quand même, transcendantal, ça fait vachement philosophique.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Et le philosophique, merde, ça ne se contredit pas comme ça.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Il faut de sacrés diplômes.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Et justement, ça tombe bien, c’est Badiou qui les fourgue.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Pas tous, bien sûr. Seulement les bons.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">(Je ne parle pas de philosophie ici, je parle bien de philosophique. Badiou est quelqu’un qui fait du philosophique, exactement comme Michel Onfray ou Tariq Ramadan.)</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Le pétainisme transcendantal, néanmoins, ça ne veut rien dire.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Sinon qu’Alain Badiou, du haut de ses chaires, autorise ses affidés à assimiler systématiquement, quoi que par ailleurs il arrive, Sarkozy au pétainisme.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ils ne se gêneront pas, d’ailleurs.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Quitte à se débarrasser vite fait du « transcendantal ».</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Lequel n’est d’ailleurs là que pour ça.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Sarkozy, c’est Pétain quoi, merde.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ça, au moins, c’est de la philo.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">2. A qui s’adresse réellement Badiou ?</font></font></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ce qui est formidable, tout de même, c’est que Badiou lui-même, sans bien le savoir cette fois, argumente contre son propre livre.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Dans un chapitre où il avance huit points pour convaincre son lecteur de je-ne-sais-trop-quoi (n’ayant pas lu cette pelote de déjection), il pose (je cite de mémoire) qu’un journal publié par de riches managers n’a pas à être lu par des gens qui ne sont ni riches ni managers – ce qui revient peu ou prou à exiger qu’on ne lise rien du tout, qu’on ne regarde rien du tout, etc. ou alors seulement Badiou.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Mais c’est là que notre philosopheur s’emmêle quelque peu les pinceaux…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Parce qu’il faut alors, pour être aussi badiousien qu’un crétin surdiplômé, admettre avec et contre l’auteur qu’un livre publié par un éditeur parisien d’extrême-gauche n’a pas à être lu par des gens qui ne sont ni éditeurs ni parisiens ni d’extrême-gauche…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Le bouquin de Badiou, même, en droit (je dis : en droit pour rigoler), ne devrait être lu au fond que par <a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2007/10/28/fabula-rasa.html">Michel Surya.</a></font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ce serait bien suffisant.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">3. Zoon politikon</font></font></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Badiou cite également Sartre : « Tout anticommuniste est un chien. »</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">C’est une phrase magnifique, évidemment.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Un chien, je ne sais pas si vous vous en rendez bien compte, n’est pas un être humain.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Oui, un chien n’est pas un être humain.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Il faut partir des choses simples.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ça ne parle pas, un chien.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Donc, ça n’a pas son mot à dire.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Pour ainsi dire : par définition.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Ça ne devrait donc pas pouvoir parler, en tout cas.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">(Les chiens ont des prétentions démesurées, de nos jours.)</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Et si ça parle quand même, il faut y remédier.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Mais surtout…</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cela s’abat, un chien.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">D’où l’expression.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Abattu comme un chien.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cela s’abat, un chien.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Qui veut tuer son chien l’accuse d’anticommunisme.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">C’est la sagesse même.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">La sagesse populaire.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Cela s’est déjà vu, d’ailleurs.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Mais il y a mieux, bien sûr.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Mais il y a plus pratique.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">On ne dénombre pas les chiens abattus.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Personne n’a jamais eu l’idée de dénombrer les chiens abattus ou enfermés au vingtième siècle, par exemple.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Un chien, cela appartient à son <i>maître</i>.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Et son <i>maître</i> a sur lui droit de vie et de mort.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Si vous ne comprenez pas ça, c’est que vous êtes définitivement bouché à la dialectique badousienne.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">A la dialectique, quoi. La vraie.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">(C’est que vous n’êtes pas Michel Surya, bien sûr.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Et c’est certainement regrettable.)</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><b><font size="3"><font face="Times New Roman">4. Conclusion</font></font></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">Badiou est professeur de philosophie (<i>sic</i>) dans quelques institutions nationales naguère prestigieuses. On a les fonctionnaires de la République qu’on peut. Je veux dire : On a les fonctionnaires qu’on peut. Et aussi : On a la République qu’on peut.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><font size="3" face="Times New Roman">PS : Dans <i>Le Perroquet</i> du 11 novembre 1981, Badiou s’était avisé de flatter Guy Debord ; ce dernier ne lui aura répondu qu’en citant <i>in extenso</i> son article dans l’opuscule <i>Ordures et décombres déballés à la sortie du film</i> In girum imus nocte et consumimur igni <i>par différentes sources autorisées.</i> Debord avait en somme remis Badiou à sa place ; il ne l’a pas quittée.</font></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 9pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p>
Raymond ALCOVEREhttp://raymondalcovere.hautetfort.com/about.htmlLe spectacle en général, comme inversion concrète de la vietag:raymondalcovere.hautetfort.com,2006-12-14:7850312006-12-14T18:56:51+01:002006-12-14T18:56:51+01:00 Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent...
<p><em><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/images/medium_UN_SANG_TROP_COMMERCIAL_COULE_DANS_NOS_VEINES_2_.JPG" alt="medium_UN_SANG_TROP_COMMERCIAL_COULE_DANS_NOS_VEINES_2_.JPG" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation. La spécialisation des images du monde se retrouve, accomplie, dans le monde de l'image autonomisé, où le mensonger s'est menti à lui même. Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.</em></p> <p><em>Guy Debord, La société du spectacle</em></p> <p><em>Photo : Gildas Pasquet</em></p>
lipcarehttp://a-t-l-a-s.hautetfort.com/about.htmlBonjour décembretag:a-t-l-a-s.hautetfort.com,2006-12-01:7655842006-12-01T22:30:00+01:002006-12-01T22:30:00+01:00 «Voici donc Noël et son cortège d'antiques frayeurs. Les magasins sont...
<font color="#666633"><i>«Voici donc Noël et son cortège d'antiques frayeurs. Les magasins sont pleins d'incroyables saloperies, et ce dont on a besoin, on ne le trouve plus.»</i><br /> <br /> <br /> Cette phrase me hante chaque année depuis au moins 15 ans. Elle est dite par Eddie Constantine dans «Allemagne neuf zéro», le plus beau film de JLG.<br /> Pour attaquer ce satané mois de décembre, je vous offre une petite vidéo. La suite est disponible sur le site de Zagdanski, <a href="http://www.zagdanski.com/" target="_blank">ici</a></font><br /> <br /> <div><object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,29,0" width="300" height="249"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/7AdgA3xB1hsfU4SSn" /> <param name="quality" value="high" /> <param name="menu" value="false" /> <param name="wmode" value="" /> <embed src="http://www.dailymotion.com/swf/7AdgA3xB1hsfU4SSn" wmode="" quality="high" menu="false" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" type="application/x-shockwave-flash" width="300" height="249" /></object><br /></div>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlLundi 16 octobretag:houdaer.hautetfort.com,2006-10-16:10752052006-10-16T07:15:00+02:002006-10-16T07:15:00+02:00 Le quatrième numéro de « La...
<span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana"><span> </span> Le quatrième numéro de « <span style="color: maroon"><a href="http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-26416-la-sur-de-l-ange-n4-a-quoi-bon-dieu.htm"><span style="color: maroon">La sœur de l’ange</span><font color="#000066"> </font></a></span>» vient de sortir. Il vaut ses 18, 50 €. Je ne suis pas peu fier d’y présenter (brièvement) un texte de Vialatte ainsi que d’y glisser une (longue) nouvelle. Du côté des noms connus : Debord, Philippe Corcuff, Andrée Chédid, Jean-Yves Leloup, André Chouraqui etc. Un cahier passionnant consacré au « Grand jeu ». Crépu et Bernanos. Yannis Constantinidès & Sophie Deltin pour « Nietzsche et la fiction ». Comment résumer les 250 pages de ce numéro ?</span> <p> </p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlManège industrieltag:houdaer.hautetfort.com,2006-08-19:10791272006-08-19T10:45:00+02:002006-08-19T10:45:00+02:00 Jamais pris des poses « situ », et pour cause… Quand j’ai...
<p align="justify"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana">Jamais pris des poses « situ », et pour cause… Quand j’ai découvert Debord, il avait été déjà bien récupéré (détail rigolo : à 16 ans, je croyais que lui et <span style="color: maroon"><a href="http://infos.samizdat.net/article339.html"><span style="color: maroon">Manchette</span></a></span> ne formait qu’un seul et même bonhomme !).</span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana">C’est donc sur le tard que je m’invite chez Guy D. (qui a « <i>Guy D. »</i> combien de personnes ?) pour creuser sa moquette. Et voilà que je découvre ses <span style="color: maroon"><a href="http://confrontations.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=69"><span style="color: maroon">notes sur l’immigration</span></a></span>. Ça fait très, très mal.</span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana">Pour se soigner après une telle lecture, faites rouler souris et yeux vers les sites de <span style="color: maroon"><span style="color: maroon"><a href="http://virginiepoitrasson.blogspot.com/">Virginie Poitrasson</a></span></span> et de <span style="color: maroon"><a href="http://www.marie-ange-sebasti.fr/"><span style="color: maroon">Marie-Ange Sebasti</span></a></span>.</span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana">Je descends en bas de chez moi, re-lire le re-cueil de l’une de ces poétesses au pied d’un <span style="color: maroon"><span style="color: maroon">toboggan digne du Couloir de la Chimie</span></span>.</span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana"><a target="_blank" href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/e8ab57d471d9ef3d0055f8b2c00bce95.jpg"><img src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/e8ab57d471d9ef3d0055f8b2c00bce95.jpg" alt="e8ab57d471d9ef3d0055f8b2c00bce95.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></a></span></div>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlsur Manchettetag:houdaer.hautetfort.com,2005-06-28:11001372005-06-28T06:35:00+02:002005-06-28T06:35:00+02:00 Où il est intelligemment question de Manchette…
<p><span style="font-size: 14pt; color: maroon; font-family: Verdana"><span style="color: maroon"><a href="http://quadruppani.samizdat.net/spip.php?article32">Où</a></span></span> <span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana">il est intelligemment question de Manchette…</span></p> <div style="text-align: center"><span style="font-size: 14pt; font-family: Verdana"><a target="_blank" href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/86c9bdd3c7ea75b50be0740489b6aa2c.jpg"><img src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/86c9bdd3c7ea75b50be0740489b6aa2c.jpg" alt="86c9bdd3c7ea75b50be0740489b6aa2c.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></a></span></div>