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fredlautre
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JOURNAL DES VOYAGES 28
tag:lantidote.hautetfort.com,2013-08-11:5124464
2013-08-11T09:00:00+02:00
2013-08-11T09:00:00+02:00
Je suis toujours en vacances, mais ... … il reste des choses à...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="color: black; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Je suis toujours en vacances, mais ...</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">… il reste des choses à dire sur l'Afrique, telle qu'elle était aux alentours des années 1880. Oui, nous nous devons d'aborder ici, crânement, l'infâme époque coloniale, où le blanc méprisait stupidement le noir, le jugeant abusivement ignorant, superstitieux, souvent cruel, et où il s'en servait comme d'un outil. <br /><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="color: black; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Ce serait tout à fait idiot de nier le fait, de même qu'il est inepte (voire ignoble) de demander, comme le fait l'arrogant Louis-Georges Tin, président (et sans doute unique militant) du Conseil "Représentatif" [<em>représentatif mon oeil !</em>] des Associations Noires (CRAN, appellation abusivement calquée sur "CRIF", mis en place depuis des dizaines d'années par les Juifs), des réparations financières astronomiques pour toute la période colonialiste et esclavagiste, ou à défaut l'interdiction de <span style="text-decoration: underline;">Tintin au Congo</span>.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">Il n'y a pas de petit profit. Il n'est pas seul à vouloir se servir de l'histoire pour tenter de palper de la pépette, Louis-Georges Tin. Qui oublie bien volontiers que les premiers à avoir réduit des Noirs en esclavage furent des Noirs.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">Et que si les Blancs ont pu sans problème s'approvisionner durablement, à Gorée ou ailleurs, c'est que des Noirs n'avaient rien de plus pressé que de leur vendre d'autres Noirs, leurs « <em>frères de couleur</em> ». L'esclavage était fondé sur les principes du commerce : si les Blancs, et bien avant eux les Arabes, ont pu acheter des Noirs, c'est que des Noirs vendaient des Noirs. Il n'y a pas de demande s'il n'y a pas d'offre.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">A cet égard, la réaction que j'ai aujourd'hui quand je lis certains propos de voyageurs de l'époque du <span style="text-decoration: underline;">Journal des Voyages</span> me rassure : les auteurs de ces propos seraient aujourd'hui condamnés, avec mon adhésion, tant leurs propos sont tombés dans l'opprobre du ruisseau (Boby Lapointe), en correctionnelle, séance tenante, pour "incitation à la haine raciale", ou autre motif judiciaire.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">Les temps ont irréversiblement changé. J'y reviendrai peut-être, parce qu'il est bon que nous sachions d'où nous venons, même si le présent est actuel, et que le passé est révolu. Il est bon de voir qu'un business prospère s'est développé sur les notions de « <em>blessure mémorielle</em> » et de « <em>culpabilité historique</em> », donnant lieu à « <em>repentance</em> » et surtout à « <em>indemnisation</em> ».</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">Et que <span style="text-decoration: underline;">les enfants ne sauraient être considérés comme coupables des crimes de leurs pères</span>. D'ailleurs et heureusement, n'est-ce pas un Français (dont le nom a servi à baptiser la capitale d'un pays africain) qui a libéré des noirs esclaves, comme le montre l'illustration ci-dessous ?</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">A la rigueur, le colon pouvait considérer le noir comme un animal de trait, tout dévoué au service du seigneur à la peau claire. Le noir, en effet, ne demandait pas mieux que de tirer la calèche de ces messieurs, quand il leur prenait l'envie d'aller à la chasse aux papillons et autres insectes. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'times new roman', times, serif;"><span style="color: black; font-size: 14pt;">Je propose par-dessus le marché à la méditation de Louis-Georges Tin le document suivant, imprimé en 1946.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="color: black; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">Il est tiré d'une publication missionnaire, intitulée <span style="text-decoration: underline;">Père, parlez-nous de votre Afrique</span>, et pleine de choses délicieuses. Mon Dieu, le brave curé que voilà.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="color: black; font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 14pt;">"Moteurs à bananes", riche expression.</span></p>
fredlautre
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JOURNAL DES VOYAGES 23
tag:lantidote.hautetfort.com,2013-08-06:5124008
2013-08-06T09:00:00+02:00
2013-08-06T09:00:00+02:00
Je suis toujours en vacances, mais … j'aime toujours autant les têtes...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Je suis toujours en vacances, mais … j'aime toujours autant les têtes coupées. On ne se lasse pas de relire ces bonnes histoires du bon vieux temps, où l'on savait faire tomber les têtes comme grêle (voir l'extraordinaire - au sens propre - <span style="text-decoration: underline;">Conte du genévrier</span>, des frères Grimm). Comme dit Georges Brassens : « <span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>Il est toujours joli, le temps passé, une fois qu'ils ont cassé leur pipe </em></span>».</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4204895" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/00/00/3228961631.jpg" alt="T TÊTE A COUPER.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">"LES SACRIFICES HUMAINS : D'UN SEUL COUP L'EXECUTEUR SEPARE LA TÊTE DU CORPS"</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">J'IMAGINE BIEN, A VOIR L'INSTALLATION, LE BRUTAL DECOLLAGE DE LA TÊTE, PROPULSEE PAR LA CATAPULTE. C'EST LE DIABLE QUI BONDIT DE JOIE.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Avant de partir, j’ai tâché de bien m’avancer dans mon travail, ce qui permet à ce blog de ne pas rester totalement muet : il faut penser à tous les malheureux qui ne partent pas en voyage. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4204897" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/02/01/2198090003.jpg" alt="T TÊTE SUMATRA.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">"LE PRIX DU SANG : IL L'EMPORTE CHEZ LUI COMME UN TROPHEE"</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">CELA SE PASSE A SUMATRA</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Le Dahomey est une région si fascinante que le <span style="text-decoration: underline;">Journal des Voyages</span> s'y est fort longuement attardé pour mettre en valeur tous les atouts que le pays a pu développer pour attirer le touriste.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4204898" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/02/3099234156.jpg" alt="T TÊTE ANNAMITE.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">"IL LANÇA EN L'AIR SON DEGOÛTANT TROPHEE"</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">J'ai déjà cité en exemple les redoutables Amazones du roi d'Abomey. Voici aujourd'hui une de ces charmantes coutumes locales dont le voyageur ne se lasse jamais d'apprécier et de savourer le caractère typique, voire folklorique : les « <span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>massacres annuels</em></span>».</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4186128" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/01/370584299.jpg" alt="DAHOMEY MASSACRES ANNUELS.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">"AVENTURES PERILLEUSES AU DAHOMEY : LES MASSACRES ANNUELS"</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">A se remémorer ces délicieuses surprises que le monde sauvage, autrefois, savait ménager à nos compatriotes avides de sensations fortes, on comprend mieux l'ennui dans lequel se déplacent les touristes d'aujourd'hui, au fond de leurs énormes boîtes de conserves vitrées montées sur roulettes.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4193692" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/01/00/2945333968.jpg" alt="TÊTE COUPEE.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">AVOUEZ QUE ÇA A PLUS DE GUEULE QUE LE PEAGE DE SAINT-ARNOULT : QUAND ON AIME COUPER LES TÊTES, ON NE COMPTE PAS</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">En fait, il y a fort à parier que, dans les traditions ancestrales propres aux populations de l'ancien Dahomey, les « <span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em>massacres annuels</em></span> » tenaient lieu de ce que nos journalistes éclairés appellent depuis longtemps des «<span style="font-family: book antiqua,palatino;"><em> marronniers</em></span>». Mais nos marronniers à nous manquent de panache.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4197061" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/02/00/2901609874.jpg" alt="TÊTES2.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Vous savez, ces informations obligées qui reviennent, à date à peu près fixe, comme le panier de la ménagère, qui est déjà une sorte de rituel religieux, mais aussi les recettes féminines pour maigrir avant la plage, les meilleurs placements financiers, la rentrée scolaire, le classement des universités, des hôpitaux ou des lycées, la préparation des fêtes de Noël ou l'état du marché immobilier. Pas de quoi se relever la nuit. Heureusement, il y a le <span style="text-decoration: underline;">Journal des Voyages</span>.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4197062" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lantidote.hautetfort.com/media/00/01/2442339362.jpg" alt="TÊTES3.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Au fait, vivement le prochain dimanche de Pâques ! Au moins, Noël sera passé. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;">Qu'est-ce qu'on coupe comme têtes, dans le <span style="text-decoration: underline;">Journal des Voyages</span> !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; line-height: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 14pt;"> </span></p>
Note
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Où vont les âmes des esclaves ?
tag:almasoror.hautetfort.com,2013-02-08:4982061
2013-02-08T17:13:00+01:00
2013-02-08T17:13:00+01:00
« N'an laara, an saara » Si nous nous couchons, nous sommes morts...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3960986" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/00/02/3772010336.jpg" alt="esclaves, esclavage, âmes, Adandozan, christianisme, Bénin, baptême, Dahomey, Saint-Louis de Maranhon, Brésil, Vodou, Ghézo, extase, shango, dieu du tonnerre, ogoun, dieu de la forge, échou, dieu d'Angole, pater, ave maria, guinée, Histoire de l'Afrique noire, Joseph Ki-Zerbo, traite des noirs" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><strong><span class="st">«</span>N'an laara, an saara</strong><span class="st"><strong>»</strong><br /><em>Si nous nous couchons, nous sommes morts</em><br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span class="st">«</span>Au-dessous du vernis du christianisme qui se limitait souvent à la hâtive formalité du baptême, il s'agissait surtout des dieux animistes de la Côte du Bénin. C'est la tante du roi Ghézo qui, déportée par Adandozan, aurait introduit le culte des <em>vodouns</em> de la famille princière du Dahomey à Saint-Louis de Maranhon au Brésil. Le <em>Vodou</em> africain, avec ses rites de possession et d'extase, fut conservé à Haïti comme un viatique sur les chemins de la souffrance. Néanmoins les dieux les plus invoqués ici n'étaient plus les symboles de la fécondité ou de la prospérité agricole ni la délicieuse Yemandja, qui personnifiait l'écume enjouée, turbulente et étincelante des flots. C'étaient les dieux de la lutte, de la violence, de la rupture et du refus. Shango, dieu du tonnerre, Ogoun, dieu de la forge, Echou, l'inévitable intermédiaire des dieux mais aussi le principe dynamique du changement et le désir inassouvi. Le culte des défunts, si caractéristique de la religion des Africains, pour qui les morts ne vivent pas, mais existent plus forts qu'ici-bas, prit dans ce contexte une signification touchante jusqu'au sublime : les morts, libérés maintenant de la férule du maître-tyran, étaient censés refaire en sens inverse l'infernale traversée de l'Océan. Voguant sans entraves vers le continent bien-aimé, ils allaient rejoindre l'assemblée vénérée des ancêtres, là-bas, par-delà la "grande eau", "là-bas au pays de Guinée". De cette nostalgie pathétique témoigne la cantilène suivante :</p><p style="text-align: justify;">"Dieu d'Angole, Dieu d'Angole, tu enseigneras trois mois de prière, trois Pater, trois Ave Maria qui permettront à l'Africain de s'en retourner en Guinée"<span class="st">»</span>.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Joseph Ki-Zerbo</strong>, <span style="text-decoration: underline;">Histoire de l'Afrique noire</span>, chapitre sur <em>la traite des noirs du XV au XIX°siècle</em>.</p><p style="text-align: justify;">C'est la quatrième fois qu'AlmaSoror rend hommage à Joseph Ki-Zerbo.</p><p style="text-align: justify;">Vous pouvez lire :</p><p style="text-align: justify;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2009/02/01/le-trafic-a-la-muette.html" target="_blank">Le trafic à la muette</a></p><p style="text-align: justify;">Et <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2009/01/15/un-voyage-feodal.html" target="_blank">Un voyage comparatif à travers l'Europe et l'Afrique féodales</a>...</p><p style="text-align: justify;">Jean Bouchenoire avait en outre cité Joseph Ki-Zerbo dans sa contribution intitulée <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/11/14/un-billet-sur-mongo-beti.html" target="_blank">"Un billet sur Mongo Beti ?"</a></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3960990" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/00/01/2024952561.jpg" alt="esclaves, esclavage, âmes, Adandozan, christianisme, Bénin, baptême, Dahomey, Saint-Louis de Maranhon, Brésil, Vodou, Ghézo, extase, shango, dieu du tonnerre, ogoun, dieu de la forge, échou, dieu d'Angole, pater, ave maria, guinée, Histoire de l'Afrique noire, Joseph Ki-Zerbo, traite des noirs" /></p>
animula vagula
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Vaudou de chez Cartier
tag:animulavagula.hautetfort.com,2011-09-11:3774935
2011-09-11T23:52:00+02:00
2011-09-11T23:52:00+02:00
Vaudou de chez Cartier, ce n’est pas mon nouveau parfum. Vaudou...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>Vaudou de chez Cartier, ce n’est pas mon nouveau parfum. <span style="text-decoration: underline;"><em><a href="http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/cultures/Tous-les-dossiers/Exposition-Vaudou/galerie/p-15604-Jacques-Kerchache-a-l-origine-d-une-collection-unique.htm" target="_blank">Vaudou</a> </em></span>c’est pas doux. C’est le titre de l’expo de la Fondation Cartier que vous feriez bien de vous dégrouiller de voir (si ce n’est fait) parce qu’elle se termine le 25 septembre 2011.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/01/1148339176.jpg" target="_blank"><img id="media-3194426" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/01/2383984139.jpg" alt="affiche vaudou cartier.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>Choisissez pour cela une de ces journées étouffantes dont nous gratifient cette arrière-saison parisienne. Rien de tel qu’une atmosphère tropicale pour ajouter au mystère de ce rendez-vous avec un ensemble exceptionnel de sculptures <em>bocio </em>provenant des collectes du grand collectionneur et «<em>expert autodidacte</em>» Jacques Kerchache lors de ses voyages en Afrique de l’ouest.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/01/129584976.jpg" target="_blank"><img id="media-3194433" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/01/936043034.jpg" alt="portrait J Kerchache.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.vaudou-vodun.com/fr/toc/sommaire/#/cartier/11/le-vaudou-d-afrique-de-l-ouest/14/videos/page/1/" target="_blank"><img id="media-3194472" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/564709583.jpg" alt="archives JK 4.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-size: xx-small;">Cliquez dans l'image pour voir le film tiré des archives de Jacques Kerchache</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>Dans l’actuel Bénin (ex-Dahomey), berceau du vaudou, culte et tradition philosophico-magique ancienne. J’ai conscience de vous imposer là encore un écart par rapport à mon thème de prédilection mais quand je lis que Mawu, le plus grand des dieux vaudou, s’appelle parfois Mawu-Lisa car il est à la fois masculin et féminin, comment voulez-vous qu’Animula Vagula ne se sente pas concernée?</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/02/1311754034.jpg" target="_blank"><img id="media-3194444" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/02/4249872833.jpg" alt="photo DP 4.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong><em>Bocio</em> signifie «<em>cadavre qui a des pouvoirs</em>». Et ces statuettes en bois, faites d’une accumulation d’éléments (ossements, cauris, fibres végétales, cheveux, machoires d’animaux, cordes, cadenas, argile, huile séchée, patine sanglante sacrificielle demeurée secrète) sont des objets-passeurs entre le monde des humains et celui des esprits.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/02/2795113841.jpg" target="_blank"><img id="media-3194498" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/02/02/1913592929.jpg" alt="photo DP 2.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>Même sans leur poison ou leur substance-médecine, jadis contenus dedans, elles restent détentrices d’une force respectable qui n’est pas sans rappeler celle que nous rencontrons en fréquentant de grandes œuvres d’art brut. Avec cette force psychique, un autre monde fait irruption. La violence du choc nous frappe au cœur, de sa masse pétrifiante. C’est pas de la rigolade. Les ligatures sont là pour nous rappeler que, dans des sociétés qui n’ont pas -comme la nôtre- cantonné la sorcellerie à un rôle folklorique, on peut réellement claquer le beignet à un méchant.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/1988068426.jpg" target="_blank"><img id="media-3194481" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/690275921.jpg" alt="catalogue expo.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>Le cahier olivâtre qu’on distribue à l’entrée de l’expo contient la liste des œuvres montrées. On n’est donc jamais obsédé par les cartels quand on visite les <em>bocio</em> d’en haut (troncs d’arbres sculptés disposés en cercle comme dans la cour d’un village) et ceux de la salle du bas (statues plus petites alignées sur des supports carrés et protégées par des cubes transparents. Un peu à l’écart, le <em>Chariot de la mort</em>, un <em>bocio</em> biface, qui se reflète dans un bassin, est relié par des chaînes à des crânes de crocodiles. De quoi figer le sang!</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/00/2960973473.jpg" target="_blank"><img id="media-3194454" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/00/118879937.jpg" alt="chariot de la mort.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>La très élégante scénographie d’Enzo Mari a le mérite de servir la lisibilité. Mais son parti pris d’esthétisation (conforme à l’esprit Kerchache), s’il révèle la sauvage beauté des objets, met un peu à distance la force dont je parlais plus haut. De ce point de vue, j’avais été plus impressionnée par l’expo plus bordélique de Genève, il y a 3 ans (voir mon post <a href="http://animulavagula.hautetfort.com/archive/2008/07/03/au-pays-des-zombies.html#more" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"><em>Au pays des zombies</em></span></a> du 3.07.2008). L’ambiance fouettait davantage même si les œuvres étaient moins remarquables. Si vous avez pas 49 € pour le catalogue, raflez les documents pour les enfants. Ils sont beaux, bien faits et on peut les mettre entre les mains d’un adulte.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/1908939813.jpg" target="_blank"><img id="media-3194458" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/01/02/1760615895.jpg" alt="guide des enfants.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #003366;"><strong>C’est dire si la<a href="http://www.vaudou-vodun.com/fr/toc/sommaire/" target="_blank"><span style="text-decoration: underline;"> Fondation Cartier</span></a> n’infantilise pas son jeune public. C’est assez rare de la part d’une institution muséale pour que ça soit souligné.</strong></span></p><p><a href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/00/02/100515660.jpg" target="_blank"><img id="media-3194465" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://animulavagula.hautetfort.com/media/00/02/2066015783.jpg" alt="guide enseignants.jpg" /></a></p><p style="text-align: left;">Les photos des <span style="color: #000000;">œ</span>uvres de la collections Anne et Jacques Kerchache sont extraites du <a id="media-3194504" href="http://animulavagula.hautetfort.com/media/00/00/1363453011.pdf"><span style="text-decoration: underline;">dossier de presse </span></a>de l'exposition.</p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman';">©</span>Yujy Ono</p>