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Houdaer
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Ephéméride : le 21 août 1857, Baudelaire et son éditeur sont condamnés au terme du procès des ””Fleurs du mal”
tag:houdaer.hautetfort.com,2020-08-21:1424099
2020-08-21T08:06:00+02:00
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" Ses admirateurs peuvent tout au plus espérer pour lui qu'un jour un...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: 150%;" align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;">"<em>Ses admirateurs peuvent tout au plus espérer pour lui qu'un jour un curieux ou un raffiné logera ce fou dans un volume tiré à cent exemplaires, en compagnie de quelques excentriques crottés. Ne demandons pas plus pour <span style="color: #ff0000;"><a style="color: #ff0000;" href="http://houdaer.hautetfort.com/album/sherpas/dessin-baudelaire.html">lui</a></span> : il ne mérite pas davantage.</em>"</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; line-height: 150%;" align="justify"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><br />Jules Vallès</span></p><div style="text-align: center;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/a896a98086ea496984e08f88e6253f8c.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-791086" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" title="Baudelaire,Courbet,Vallès" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/a896a98086ea496984e08f88e6253f8c.jpg" alt="a896a98086ea496984e08f88e6253f8c.jpg" name="media-791086" /></a></div><p> </p><p> </p>
Christian Jougla
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”LE PONT” PAR GUSTAVE COURBET
tag:christianjouglaecrivain.hautetfort.com,2020-03-19:4801864
2020-03-19T16:31:03+01:00
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Gustave Courbet, parfois, recherchait le scandale. Peut-être l'attirait-il...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; color: #ff9900; font-size: 10pt;">Gustave Courbet, parfois, recherchait le scandale. Peut-être l'attirait-il parce qu'il restait énigmatique sur sa vision de l'esthétique quand il concevait une œuvre provocante.<br /></span></p><p><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; color: #ff9900; font-size: 10pt;">Mais lorsqu'il réalisa <em>Le Pont</em>, où fusionnent harmonieusement la beauté sauvage de la Nature, avec ses cascades, ses eaux translucides dont il nous semble percevoir les bruissants bouillonnements, sa végétation frémissante, ses zones d'ombre, de mystère, et l'ouvrage construit par l'homme, le pont qu'un personnage et sa monture franchissent paisiblement, pont massif et pourtant en accord avec ce site enchanteur, le peintre sut unir réalisme et idéalisme.</span></p><p><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: 10pt;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; color: #ff9900; font-size: 10pt;">Gustave Courbet démontrait, là, que réel et idéal peuvent être inséparables chez l'artiste. Peut-être son explication était-elle autre...</span><br /><br /><br /></p><p> <img id="media-3720890" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://christianjouglaecrivain.hautetfort.com/media/00/02/4278525278.jpg" alt="le pont,courbet,peinture,cascades,réalisme,idéalisme" /></p><p style="text-align: center;"><br /><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="color: #ff00ff;"><em>Le Pont</em> (vers 1864) par Gustave Courbet.<br /><br /></span></span></span></p>
Raymond ALCOVERE
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La mer à Palavas
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2019-03-03:6132965
2019-03-03T10:36:00+01:00
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Ici, la mer fait l’amour avec la terre, paisiblement. Dans une infinie...
<div class="_5pbx userContent _3576" data-ft="{"tn":"K"}"><p><span style="font-size: 14pt; color: #999999;"><img id="media-5959565" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/02/4077157391.jpg" alt="La mer à Palavas.jpg" />Ici, la mer fait l’amour avec la terre, paisiblement. Dans une infinie solitude, gris, bleu et vert sauge. Les plus belles couleurs du monde. Tout est plat à perte de vue. Seule une langue de sable sillonne entre les étangs et la mer. Au bout d’un moment, on ne sait plus où est la terre, où est l’eau.</span></p><p><span style="font-size: 14pt; color: #999999;">Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman, Éditions Lucie, 2009</span><br /><span style="font-size: 14pt; color: #999999;"> Courbet, La Mer à Palavas</span></p></div>
Bruno Chiron
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Eugène Boudin, le roi des ciels
tag:www.bla-bla-blog.com,2016-05-03:5796585
2016-05-03T00:00:00+02:00
2016-05-03T00:00:00+02:00
" Je dois tout à Boudin " disait Claude Monet à propos de celui que...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/02/4131507998.jpg" id="media-6287470" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/01/2256864437.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-5361120" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/01/1527280847.jpg" alt="boudin,monet,courbet,millet,whistler" /></a><span style="font-size: 10pt;">"<em>Je dois tout à Boudin</em>" disait Claude Monet à propos de celui que l'on peut qualifier de "<em>baliseur de l'impressionnisme.</em>" Artiste majeur du XIXe siècle, précurseur de la modernité picturale, innovateur fondamental, Eugène Boudin (1824-1898) reste l'auteur de peintres de marines et de plages normandes dont se sont inspirées pour le meilleur et pour le pire pléthores de peintres du dimanche !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Limiter Boudin à ces scènes de genre c'est oublier son apport capital dans l'histoire esthétique du XIXe siècle. Le Musée d'art moderne André Malraux (MuMa) du Havre, qui possède la deuxième plus importante collection du natif de Honfleur (325 oeuvres) propose une grande exposition consacrée : "<em>Eugène Boudin : l'atelier de la lumière</em>" (16 avril-26 septembre 2016), dans le cadre du <a href="http://www.normandie-impressionniste.fr/" target="_blank" rel="noopener">festival Normandie Impressionniste</a>. La dernière exposition havraise de ce type datait de 1906. Cette incongruité illustre les liens ambigus que Boudin entretenait avec sa ville d'adoption.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Attaché à Honfleur, le peintre est soutenu financièrement au début de sa carrière par la ville du Havre. Elle prend cependant ombrage des choix peu académique d'un artiste déjà considéré comme très doué. Peu avant sa mort, Eugène Boudin décide de léguer plusieurs toiles à sa ville de naissance. Le Havre ne devait, elle, recevoir que deux toiles. C'est son frère Louis Boudin, et surtout son exécuteur testamentaire Gustave Cahen, qui dotent Le Havre d'un fond de peintures et de dessins considérable. Et c'est un autre admirateur, Pieter Van der Velde, collectionneur et mécène, qui impulse au début du XXe siècle la vocation d'art moderne du musée havrais en faisant entrer dans ses collections des œuvres de Monet, Sisley, Pissaro, Renoir et bien entendu Boudin.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/01/2150708157.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-5361121" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/01/1547797947.jpg" alt="boudin,monet,courbet,millet,whistler" /></a>La reconnaissance réelle des impressionnistes et la paradoxale discrétion d'un peintre attachant méritent que l'on s'arrête sur celui que Corot surnommait "<em>Le roi des ciels</em>".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le MuMa s'arrête sur un parcours artistique passionnant qui a mené Boudin de la Normandie à Londres, en passant par la Bretagne, Paris et les Pays-Bas, toujours à la recherche d'une nouvelle esthétique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans ses jeunes années, lorsqu'il rencontre Jean-François Millet, l'auteur des <em>Glaneuses</em> entend le dissuader de se lancer dans la peinture, ce que Boudin fera pourtant, encouragé par Constant Troyon et Thomas Couture. Grâce à leurs encouragements et leurs appuis, il obtient une bourse du Havre où il vit depuis ses onze ans. Des natures mortes et des copies au Louvre n'apportent pas satisfaction aux édiles havraises. Le jeune peintre est déjà obnubilé par des questions esthétiques qui ne cesseront de le tarauder : les rendus de la lumière, l'immédiateté, le travail en plein air plutôt que dans l'atelier et la priorité donnée à la nature ("<em>La nature est mon grand maître</em>"). Il convainc d'ailleurs Claude Monet, de seize ans son cadet, de le suivre pour ses exécutions en pleine nature, comme le prouvent les études de barques des deux artistes : ce parti-pris s’avérera fondamental dans le devenir du futur mouvement impressionniste.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cet homme modeste, généreux et altruiste, tiraillé par ses engagements familiaux et professionnels, veut approcher un idéal esthétique : capter la beauté impalpable des paysages, saisir l'évanescence et les "<em>métamorphoses de l'enveloppe</em>" . Dès ses premiers dessins de pêcheurs dans les années 1850, Boudin immortalise la mer, le ciel, les nuages (les "<em>beautés météorologiques</em>" comme le qualifie Baudelaire) et les personnages comme fondus dans les paysages.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/1497099734.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-5361122" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/02/02/1452106229.jpg" alt="boudin,monet,courbet,millet,whistler" /></a>À partir de 1862, Eugène Boudin représente ses premières scènes de plages: Trouville (<em>La page de Trouville</em>, 1865, notamment). L'artiste affectionne ces œuvres, peu goûtées par les collectionneurs qui les qualifient "<em>d'approximatives</em>". On croirait Boudin parler d'eux lorsqu'il parle des habitants de Deauville qu'il a si souvent représentés : "<em>Bande de parasites, qui ont l'air si triomphants !</em>" Les amateurs d'art critiquent les représentations esquissées si éloignée de la peinture académique : dans les scènes de plages, les figures vues de près ont des airs de masques de carnaval, les groupes de personnages sont statiques, les silhouettes se dissolvent, les motifs disparaissent jusqu'à l'abstraction et la lumière domine. L'esquisse au service de la fluidité des tableaux prend sa revanche. Sous l'influence de Johann Barthold Jongkind, le trait est ferme, concis, économe (<em>L'embarcadère et la jetée de Trouville</em>, 1867). L'esquisse est la marque de la modernité dont les impressionnistes puis les nabis sauront se souvenir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Moderne, Boudin l'est dans le choix de ses sujets : le tourisme en Normandie, la campagne bretonne représentée dans tous ses contrastes (<em>Bretagne, Scène d'Intérieur</em>, 1865-1870 ou <em>La pointe du Raz</em>, 1887), les paysans (<em>Paysages. Nombreuses Vaches à l'Herbage</em>, 1881-1888), les travailleurs populaires <em>(Lavandières,</em> 1881-1889) ou les scènes de pêche (<em>Le Chargement du Poisson</em>, 1880). Il l'est également dans le cercle de ses relations. De 1861 à 1889, il participe au Salon des artistes français, à la demande de Puvis de Chavannes. En 1863, il est au Salon des Refusés à Paris, fréquente les plus modernes des artistes de l'époque et travaille avec Courbet et Whistler à Trouville. En 1874, Boudin participe au premier salon impressionniste, bien qu'il se considère comme ne faisant partie d'aucune école. Il reste dans la modernité lorsqu'il invente la série, ressassant les mêmes sujets (plages, ports, bateaux, soleils couchant, et cetera), mais en variant la effets de lumière. Là encore, l'art de l'esquisse est porté à son apogée lorsque Boudin créé des versions réduites de tableaux de salon, avec toujours pour obsession le rendu subtil de la lumière "<em>qui a un langage. Il faut la faire parler, il faut la faire chanter. Il ne faut pas la faire gueuler</em>." L'étude devient œuvre à part entière (<em>Étude de Ciel</em>, 1855-1862).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/01/3743858691.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-5361123" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/01/2285316889.jpg" alt="boudin,monet,courbet,millet,whistler" /></a>Travailleur infatigable, Boudin n'hésite pas à retravailler en atelier des œuvres qui sont d'abord nés en pleine nature. Lorsqu'il <em>"frotte"</em> des marines, il entend garder intact l'impression primitive au moment où il finit <em>("perle")</em> l'ouvrage dans son atelier parisien. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Après une crise de l'art qui l'oblige à vivre quelques temps aux Pays-Bas (1876), le peintre reçoit la reconnaissance de ses pairs, de l'Etat qui lui achète des peintures (<em>Marée basse</em>, 1884 puis <em>Un Grain</em>, 1886) et surtout des modernes impressionnistes. Ces derniers n'oublient pas le chemin balisé par leur aîné : le travail sur la lumière, bien sûr, mais aussi les exécutions en pleine nature, l'esquisse, la disparition du motif ou la réflexion sur le geste de l'artiste avec les séries. Boudin portait un regard plein de lucidité sur sa carrière : <em>"Si plusieurs de ceux que j'ai eu l'honneur d'introduire dans la voie, comme Claude Monet, sont emportés plus loin par leur tempérament personnel, ils ne m'en devront pas moins quelque reconnaissance, comme j'en ai dû moi-même, à ceux qui m'ont conseillé et offert des modèles à suivre.</em>"</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>"Eugène Boudin : l'atelier de la lumière", MuMa Le Havre, 16 avril-26 septembre 2016 </strong></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><strong><em>Eugène Boudin : L'Atelier de la Lumière</em>, éd. RMN,MuMa, Paris, 2016, 240 p.</strong></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><strong><a href="http://www.normandie-impressionniste.fr/" target="_blank" rel="noopener">Normandie Impressionniste</a></strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 8pt;">Eugène Boudin, Berck.<em> Le Chargement du poisson</em>, 1880, huile sur toile marouflée sur bois, 31,7 x 46,6 cm. Cambridge (Royaume-Uni), Fitzwilliam Museum © Fitwilliam Museum, Cambridge</span><br /><span style="font-size: 8pt;">Eugène Boudin, <em>Le Bassin du Commerce au Havre</em>, 1878, huile sur toile, 38 x 55 cm. Collection particulière © Photo Charles Maslard</span><br /><span style="font-size: 8pt;">Eugène Boudin, <em>Femme en robe bleue sous une ombrelle</em>, vers 1865, huile sur carton, 22,1 x 31,8 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn</span><br /><span style="font-size: 8pt;">Eugène Boudin, <em>Villefranche,</em> vers 1892, huile sur bois, 41 x 32,7 cm.Williamstown, Massachusetts (États-Unis), Sterling and Francine Clark Institute © Sterling and Francine Clark Institute, Williamstown / Michael Agee</span></p><p><iframe width="560" height="315" style="margin-right: auto; margin-left: auto; display: block;" allowfullscreen="allowfullscreen" frameborder="0" src="https://www.youtube.com/embed/95PyGJv8T9M"></iframe></p>
Alain
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Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 14. Avril 1871/oct. 1871 La Commune de Paris
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-06-28:5646406
2015-06-28T12:35:00+02:00
2015-06-28T12:35:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">« Et maintenant, mon cher Castagnary, je prends congé de vous en vous exprimant, tant en mon nom qu’en celui de quelques amis proscrits comme moi, le désir que notre malheureux pays sorte bientôt de la crise terrible qu’il traverse. » </span></em></p><p><em> </em></p><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Gustave Courbet</span></p><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><em>Dernière lettre à son ami, datée du 12 décembre 1877</em></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5085241" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/02/2612608579.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="553" height="785" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Léonce Schérer – Caricature montrant Gustave Courbet cassant des pierres. Le tableau qui le fit connaître à ses débuts était "Les casseurs de pierre", août 1871</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">La toute récente Commune de Paris s’oppose au gouvernement issu de l’Assemblée nationale qui vient d’être élue. Elle se veut un gouvernement du peuple par le peuple. Karl Marx se rallie à elle et écrit : « C’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale. » </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> De sont côté, dans une communication du gouvernement de Versailles adressée aux préfets, M. Thiers annonce que la lutte contre Paris sera poursuivie avec autant d’énergie, et sans s’arrêter aux sacrifices. Il déclenche, le 11 avril, l’offensive versaillaise.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Le 16 avril 1871, Courbet est élu député à la Commune de Paris et devient délégué du 6<sup>e</sup> arrondissement. </em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;"><strong><span style="font-size: large;">Lettre à ses parents</span> – Charenton, le 30 avril 1871</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">Me voici par le Peuple de Paris introduit dans les affaires politiques jusqu’au </span><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">cou. Président de la Fédération des artistes, membre de la Commune, délégué à la mairie, délégué à l’instruction publique : quatre fonctions les plus importantes de Paris. Je me lève, je déjeune, et je siège et préside 12 h par jour. Je commence à avoir la tête comme une pomme cuite. Malgré tout ce tourment de tête et de compréhension d’affaires sociales auxquelles je n’étais pas habitué, je suis dans l’enchantement. <em>Paris est un vrai paradis </em>! Point de police, point de sottise, point d’exaction d’aucune façon, point de dispute. Paris va tout seul comme sur des roulettes. Il faudrait pouvoir rester toujours comme cela. En un mot, c’est un vrai ravissement. Tous les corps d’état se sont établis en fédération et s’appartiennent. C’est moi qui ai donné le modèle avec les artistes de toutes sortes<span style="color: #008000;"><em> (La fédération des artistes a été fondée à l’initiative de Courbet)</em></span>. Les curés aussi sont à leurs pièces comme les autres, ainsi que les ouvriers, etc., les notaires et les huissiers appartiennent à la Commune et sont payés par elle, comme les receveurs de l’enregistrement. Quant aux curés, s’ils veulent exercer à Paris (quoiqu’on n’y tienne pas), on leur louera des églises.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">Dans nos moments de loisir, nous combattons les <em>saligauds</em> de Versailles, chacun y va à son tour. Ils pourraient lutter dix ans comme ils le font sans pouvoir entrer chez nous, et quand nous les laisserons entrer, ce sera leur tombeau. <span style="color: #008000;"><em>(Courbet voulait-il rassurer sa famille, car la Commune subit des pertes sérieuses ?)</em></span><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">Paris a renoncé à être la capitale de la France. La France ne voulait plus que Paris lui envoie ses préfets. La France doit être contente, elle est exaucée. […] Aujourd’hui Paris s’appartient. Il veut que la liberté (et il n’y a pas à y revenir) soit consacrée sur la terre. […]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: large;">Je ne sais maintenant, mers chers parents, quand j’aurai le plaisir de vous revoir. Je suis obligé de faire énergiquement tout ce travail qui m’est confié, et pour lequel j’ai eu tant de propension pendant toute ma vie, moi qui était décentralisé, en ce sens que j’étais retranché dans mon individualité pendant toute mon existence. Pour être dans le sens de la Commune de Paris, je n’ai pas besoin de réfléchir, je n’ai qu’à agir naturellement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> <span style="color: #800080;"> A Paris, la troupe souffre et les officiers manquent d'expérience. Les combats font rage dans la banlieue parisienne. Durant les quinze derniers jours de mai 1871, les événements vont s'enchainer rapidement</span></span></em><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="color: #800080;"> :</span></span></em><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="color: #800080;"> </span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em><span style="color: #800080;"> Le 16 mai, sur ordre du Comité de salut public, la Colonne Vendôme est jetée à bas par les communards. Courbet y aurait assisté.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="color: #800080; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> Le 21 mai, après un accord avec Bismarck, les troupes versaillaises de Mac-Mahon entre dans la Commune. Durant une semaine sanglante, le massacre des communards par les troupes versaillaises est impitoyable. La Commune est vaincue. La répression et les exécutions sommaires durent jusqu’au 29 mai.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Depuis le 23 mai, Courbet demeurait chez un fabricant d’instruments de musique A. Lecomte, 12 rue Saint-Gilles, près de la Bastille. Il sera arrêté le 7 juin.</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Jules Castagnary – Paris, le 8 juin 1871</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai été arrêté cette nuit à 11 h. On m’a conduit au ministère des Affaires étrangères, puis on m’a ramené au dépôt à minuit. J’ai couché dans un couloir empilé avec des prisonniers, et maintenant je suis dans une cellule, n° 24 <span style="color: #008000;"><em>(À la Conciergerie)</em></span>. Je pense être conduit à Versailles bientôt.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Si vous pouviez venir me voir, je serais très heureux de vous parler un peu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ma situation n’est pas gaie. Voilà où mène le cœur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">Afin de se justifier, et de se sauver d’éventuelles condamnations, essentiellement pour son rôle joué dans le renversement de la colonne Vendôme, l’artiste envoie plusieurs lettres de styles très proches à différentes relations afin de tenter de les mobiliser en sa faveur. L’extrait de la lettre au ministre de l’instruction publique, ci-dessous, est l’une d’entre elles :</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Jules Simon – Versailles, le 23 juin 1871</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">À Monsieur le ministre J. Simon.</span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mes intentions à propos de la colonne Vendôme</span></p><p style="text-align: justify;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Comme je l’ai déjà dit, c’est influencé par le vœu populaire qui attribuait au monument commémoratif de nos succès guerriers cette seconde invasion <span style="color: #008000;"><em>(la première invasion est celle des alliés, après Waterloo en 1815)</em></span>, et aux guerres qu’elle éternisait, tous les désastres de la France ; et c’est après en avoir référé aux artistes dans une assemblée générale où il fut décidé que les idées de ce temps et la morale actuelle répudiaient les guerres et les victoires de ce genre ; d’autre part, que ce monument était une affreuse copie de la colonne Trajane <span style="color: #008000;"><em>(colonne érigée à Rome pour commémorer les victoires de l'empereur Trajan)</em></span> et sans valeur d’art qui lui appartienne, que j’adressai au gouvernement, dit de la Défense nationale, la proposition par laquelle j’émettais le vœu que cette colonne soit déboulonnée et transportée pour être disposée en musée dans la cour des Invalides. La Chambre ne donna pas cours à cette proposition. Là finit mon action vis-à-vis de cette colonne, il n’en fut plus reparlé, je n’y tenais pas davantage.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> […]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Lorsque plus tard la Commune se décida à mettre son décret en exécution, le marché fut passé, à mon insu, par le comité exécutif, mais lorsque j’appris qu’on la faisait tomber en bloc, je m’y opposais à la Chambre et je fis même une démarche chez l’entrepreneur pour l’en détourner ; qui me répondit qu’il n’avait rien à faire à moi ; qu’il exécuterait son marché. – Mon idée était toujours de la faire transporter aux Invalides sans rien briser pour qu’il soit loisible à la population de la relever au milieu de l’esplanade des Invalides, sa vraie place, parages consacrés dans Paris aux arts et aux monuments de ce genre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Non, je ne mérite ni tant d’honneur ni tant d’indignité, […] et je décline ma compétence dans la chute de cette colonne, car je ne tiens qu’à l’honneur et la célébrité que peut me rapporter mon art.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">En proposant le déplacement de ce symbole, ce n’était pas pour l’abolir, c’était au contraire pour lui en opposer un autre (que j’ai exprimé dans ma lettre aux Allemands) <span style="color: #008000;"><em>(lettre montrée dans le chapitre précédent)</em></span>. Je proposais de le remplacer par le dernier canon acculé sur un piédestal sur trois boulets, gueule en l’air, surmonté d’un bonnet phrygien, signe de l’alliance des peuples, et la déesse de la Liberté entourant ce canon de guirlandes de fleurs. Là je devenais classique, voilà ce que c’est que la politique. - Mais non, laissons ces emblèmes, car je préférerais encore que cette rue se nomme rue de la Paix dans toute sa longueur et qu’au milieu de la place de la Paix se trouve une corbeille de fleurs avec de l’eau et au milieu une grue colossale dormant sur une patte. Ça représenterait la placidité de la nature.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Chaque citoyen a le droit d’émettre son idée sur les monuments avec lesquels il habite ; il ne s’ensuit pas qu’on doive les suivre. – Par exemple, Victor Hugo est républicain, socialiste ; et pourtant deux fois il éprouva le besoin de faire des vers sur cette colonne. Je suis républicain, socialiste, je pense autrement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Je suis d’avis qu’on respecte toutes les idées et que chacun en prenne ce qu’il veut. Je crois que c’est la liberté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Depuis mon jeune âge, je suis l’ennemi juré de la guerre (pour ce qu’elle me rapporte, je crois que j’ai raison). Je suis aussi l’ennemi juré de la peine de mort sous quelque forme que ce soit. Je ne puis empêcher ces choses, mais j’ai le droit de les blâmer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Recevez, Monsieur le ministre, toutes mes salutations.</span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Gustave Courbet</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Auguste Bachelin – Paris, prison de Mazas, mi-juillet 1871</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Vous me parlez de peinture, de poésie. Hélas, c’est bien loin de moi, je ne me rappelle plus avoir été peintre. Adieu la mer et les grands ciels. Du reste, j’ai tout perdu. Les Prussiens m’ont dévalisé mon atelier à Ornans. Le gouvernement du 4 septembre m’a converti mon bâtiment d’exposition en barricades poursuivies par les bombes. J’ai abîmé tous mes tableaux à force de déménagements, puis ils ont pourri en dernier dans des caves. Moi je suis en prison, ma mère est morte, ma famille dans la désolation, ainsi que mes amis, et mon avenir est à refaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Malheur aux gens de cœur !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">Le 30 août, Courbet est condamné à 6 mois de prison. Le 22 septembre, il est transféré à la prison parisienne de Sainte-Pélagie.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5085251" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/01/2308044748.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="554" height="705" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Portrait de l’artiste à Sainte-Pélagie, 1872, musée Courbet, Ornans</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à son amie Lydie Joliclerc – Paris, prison de Sainte-Pélagie, vers début octobre 1871</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ma chère Lydie</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ma chère brave amie, dites à Joliclerc que je vous aime tous les deux et que je pense à vous souvent. Qu’on est heureux quand on reçoit des bonnes lettres comme la vôtre, des lettres qui partent du cœur et qui vous arrivent de votre pays.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Qu’on est heureux quand on est dans les fers – « dans les fers », c’est le mot, car nous sommes bouclés tous les soirs sous des verrous qui sont comme le bras, après avoir passé la journée avec des voleurs et des assassins – qu’on est heureux, dis-je, de pouvoir penser que malgré les persécutions il vous reste des amis qui ne se laissent pas influencer par les menées criminelles de ces faux gouverneurs qui cherchent éternellement à étouffer la liberté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Dans ces moments de solitude terrible entre la vie et la mort (car vous ne pourrez jamais imaginer ce que nous avons souffert), on se reporte involontairement à son jeune âge, à ses parents, à ses amis. J’ai parcouru surtout tous les endroits que je parcourais enfant avec ma pauvre mère (que je ne reverrai plus, chagrin profond et unique, de tous les revers qui m’ont accablé depuis vous). […] C’est singulier, dans ces moments suprêmes on pense aux choses les plus naïves. La moindre des choses vous touche. Dans mon malheur j’ai eu un bonheur sans égal. Dans cet ahurissement général et barbare, bien des fois, chers amis, j’ai échappé à une mort certaine, mais je sentais que mon heure n’était pas venue.</span></p><p style="text-align:
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 13. Sept. 1870/avril 1871
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-06-21:5643591
2015-06-21T15:24:00+02:00
2015-06-21T15:24:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">Un peu d’histoire…</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Napoléon III a déclaré la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Aussitôt, l’armée française, surclassée par la moderne machine de guerre prussienne, mal préparée, ne subit que des revers. Les armées ennemies forcent les frontières en Alsace et en Lorraine et le maréchal Bazaine est bloqué dans Metz. </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Le malheureux Napoléon III, nommé « Napoléon le Petit » par Victor Hugo, venu maladroitement s’enfermer dans la cuvette de Sedan, se voit piteusement contraint à capituler, le 2 septembre 1870, devant les troupes de Bismarck.</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5080463" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/01/02/1809770509.2.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="469" height="513" /></p><p style="text-align: center;"><em style="font-size: small;"><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Honoré Daumier – Capitulation de Sedan, Caricature dans le journal Charivari, 22 septembre 1870</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-size: 11px;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">Après la proclamation de la IIIe République, le 6 septembre, les artistes de Paris nomment une commission chargée de veiller à la sauvegarde des œuvres d’art dans les musées nationaux, à Paris et dans les environs. Courbet est élu président de cette commission.</span></em></p><p style="text-align: justify;"> <em style="color: #800080; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">L’armée prussienne va assiéger Paris à partir du 18 septembre 1870. </em></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à ses parents– Paris, vers le 7 septembre 1870</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Les artistes de Paris, ainsi que Monsieur le ministre Jules Simon, viennent de me faire l’honneur de me nommer président des arts de la capitale. Je suis heureux de cela car je ne savais servir mon pays dans cette occasion n’ayant aucun goût pour les armes. Il est impossible de croire que l’invasion allemande aille jusqu’à Ornans. En tout cas, vous avez en main un talisman certain, c’est ma croix d’honneur de Bavière qui est d’un ordre élevé. <span style="color: #008000;"><em>(Croix de chevalier de première classe de l’ordre du mérite de Saint-Michel obtenu en 1869 du roi de Bavière, sur demande des artistes de Munich)</em></span>. Les allemands sont très respectueux pour leurs institutions. Présentez-là à leurs chefs et vous n’avez absolument rien à craindre.<span style="color: #008000;"><em> * </em></span> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #008000;"><em>* Les parents du peintre s’inquiétaient de l’invasion prussienne et demandaient à leur fils dans un courrier de venir à Ornans au plus tôt.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Jules Simon <em>(ministre de l’Instruction publique, des Cultes, et des Beaux-Arts sous le gouvernement de la Défense nationale) </em>– Palais du Louvre, le 11 septembre 1870</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Nous avons trouvé, au milieu de difficultés de communications qui ne feront que croître, le musée <span style="color: #008000;"><em>(musée de la Céramique à Sèvres)</em></span>, actuellement sous les feux croisés de trois forts, dont un en construction <em>à cent mètres</em>. […] Notre avis est donc que les collections artistiques y courent là <em>le plus grand danger,</em> et qu’il faut procéder en toute hâte à un <em>sauvetage immédiat</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] MM. Les fonctionnaires de la manufacture nous ont assurés qu’ils feraient part de nos observations à M. Regnault dès son retour ; nous les avons engagés de notre côté à commencer les emballages de nuit, afin de conjurer un <em>péril imminent</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre au Gouvernement de la Défense Nationale – Publiée dans Le Réveil du 5 octobre 1870</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;"> Le 14 septembre, Courbet avait proposé au gouvernement de la Défense nationale de faire déboulonner la Colonne Vendôme et de transporter les matériaux à l’hôtel de la Monnaie.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Des sots ont affecté de ne point comprendre ma lettre. Je ne demandais pas qu’on cassât la colonne Vendôme ; je voulais qu’on enlevât de votre rue dite « rue de la Paix », ce bloc de canons fondus qui perpétue la tradition de conquête, de pillage et de meurtre, et qui contraste, aussi ridiculement qu’un obusier dans un salon de femme, avec les boutiques bourrées de robes de soie, de dentelles, de rubans, de fanfreluches, de diamants, à côté de Worth le tailleur breveté des grues de l’empire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Est-ce que vous garderiez, chez vous, dans votre chambre à coucher, les traces de sang d’un assassinat ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Qu’on transporte les reliefs dans un musée historique, qu’on les dispose en panneaux sur les murs de la cour des Invalides, je n’y vois point de mal. Ces braves gens ont gagné ces canons aux prix de leurs membres <span style="color: #008000;"><em>* </em></span>: cette vue leur rappellera leurs victoires – puisqu’on appelle cela des victoires !... – et surtout leurs souffrances.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #008000;"><em>* Les canons autrichiens, conquis par Napoléon 1<sup>er</sup> à la bataille d’Austerlitz, avaient servi à l’édification de la Colonne Vendôme.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5080474" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/00/421657084.jpeg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="531" height="683" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – La fille aux mouettes, Trouville, 1865, Collection privée</span></em></span></p><!-- [if gte mso 9]><![endif]--><p> </p><p> </p><!-- [if gte mso 10]><![endif]--><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">Désormais, Courbet va s’investir dans une résistance énergique et idéaliste, dont témoignent des lettres écrites à l’armée allemande et aux artistes allemands qui seront publiées en brochure. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> L’artiste va les lire lui-même au théâtre de l’Athénée le 29 octobre 1870. Je donne, ci-dessous, quelques extraits de ces très longues lettres (elles mériteraient d’être montrées dans leur intégralité) qui sont intéressantes pour leur élan lyrique et la qualité de leur rédaction.</em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><!--StartFragment--></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><!--EndFragment--></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"> </span></p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">A L’ARMÉE ALLEMANDE ET AUX ARTISTES ALLEMANDS</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> </span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Paris, 29 octobre 1870</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong>Prologue</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Dans ce temps de siège, chacun devient fou ; ce sont les allemands qui en sont cause ; pour mon compte, de peintre que j’étais, me voici littérateur. Les littérateurs sont polytechniciens, les musiciens sont artilleurs, tous les commerçants sont généraux, les généraux sont législateurs, les juges sont soldats ainsi que les médecins, et la noblesse, qui était malade, est devenue médecin à son tour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">D’autre part, on voit des femmes amazones tenir des fusils, et des curés devenus républicains ; en un mot, chacun se paye une tranche de qu’il ne sait pas faire ; nous sommes en liberté.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">En attendant le canon, mitraillons un peu les Prussiens !</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong>A l’armée allemande</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">L’hiver approche mes pauvres gens, et vous frappez à notre porte avec de gros marteaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Comme les assiégeants de Troie, aujourd’hui vous frapperiez pendant dix ans qu’on ne vous ouvrirait pas. En ce moment nous ne pouvons rien faire pour vous ; passez votre chemin.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Passez votre chemin ! Les temps sont durs et justement nous nous mettons en ménage ; dans la prévision d’une famille, nous devons être économes, car notre fiancée n’a pas d’argent <em><span style="color: #008000;">(la fiancée est la IIIe République)</span>. </em>Cette année nous ne sommes pas riches, nous n’avons pas de foin dans nos bottes et pas même pour nos chevaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Passez votre chemin ! […]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Livrez-vous à votre nature, car il est difficile d’empêcher le mal ; vous ne nous détruirez pas et c’est vous qui porterez le châtiment de vos actes en face de l’espèce humaine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Pauvre gens ! passez votre chemin et prenez garde à vous !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Croyez-moi, vous faites fausse route ! La France revenue de cette erreur, vous fera voir qu’en aucun cas l’homme de cœur et de progrès ne peut faillir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Croyez-moi, allez-vous-en, on se moquera de vous.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Vous ne nous vaincrez pas, car nous nous battons maintenant sur le terrain de la propagande de l’idée et pour la civilisation, et toute action brutale de géant que vous déployez maintenant, en patience, en talent, en souffrance, ne sert qu’à prouver l’état de barbarie dans lequel vous avez croupi, et consolide, à votre insu, les choses que vous croyez détruire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Ah ! Tudesques, vous aurez beau faire, les Gaulois vous distanceront toujours ; malgré tous leurs revers, vous ne les empêcherez jamais d’attacher le grelot à la civilisation ; nous sommes plus subtils et plus rapides que vous dans nos conclusions et notre méthode de concrétion, quoique trop précipitée parfois, vous devancera toujours.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Chers amis d’outre-Rhin, j’avoue que vous m’étiez sympathiques et que j’ai rarement ri comme en Allemagne. En vrais patriarches, vos femmes sont en servitude, et chez vous on boit beaucoup de bière ; vous êtes beaux chez vous, et je ne saurais me passer de vos personnes, pas plus que des gens de Marseille ; seulement, on m’assure qu’en ce moment vous êtes fort en colère et que dans cet état vous êtes dangereux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Ici, nous mangeons de la vache enragée, des chevaux impropres au service, de l’âne, que sais-je ? Nous terminerons par nos rats, nos chats, nos souris ; mais nous tiendrons bon, dussions-nous devenir cannibales. Allez-vous-en, je vous en prie, vous qui aimez tant les bottes ; je suis sûr qu’à cette heure vous n’avez pas de souliers. – Allez-vous-en ! Que Dieu vous bénisse !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333399; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333399; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Croyez-moi, retournez chez vous encore un peu. – J’irai vous voir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Retournez dans votre pays : vos femmes et vos enfants vous réclament et meurent de faim. Nos paysans, qui sont venus lutter contre vos coupables entreprises, sont dans le même cas que vous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">En rentrant, criez : « Vive la République ! à bas les frontières… » Vous n’avez qu’à y gagner : vous participerez à notre pays en frères.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong>Aux artistes allemands</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">J’ai vécu avec vous par la pensée pendant vingt-deux ans, et vous avez forcé mes sympathies et mon respect. Je vous ai trouvés à l’œuvre, pleins de prudence et de volonté, hostiles à la centralisation et à la compression de l’idée. Quand nous nous rencontrions à Francfort et à Munich, je constatai nos tendances communes. Ainsi que moi, en demandant la liberté pour l’Art, vous réclamiez aussi la liberté des peuples. Au milieu de vous, je me croyais dans mon pays, chez mes frères ; nous trinquions alors à la France et à l’avènement de la République européenne ; à Munich encore, l’an dernier, vous juriez par les plus terribles serments de ne point inféoder à la Prusse.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Aujourd’hui, vous êtes tous enrégimentés dans les bandes de Bismarck ; vous portez au front un numéro d’ordre, et vous savez saluer militairement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Oui ! tracez des symboles humanitaires sur vos toiles, enfantez quotidiennement des hymnes à la fraternité, fondez en eau et en rimes ! Bismarck et Guillaume travaillent à rapiécer avec des lambeaux de chair humaine le bonnet moisi de Charlemagne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Mais votre compte réglé avec le Bonaparte, qu’allez-vous faire à la République ? Vous voulez enchaîner la Révolution ? Pauvres fous ! Vous vous mettez la corde au cou.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Hé bien, c’est un Franc-Comtois, c’est un Américain de France, qui vous le dit nettement
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 12. Oct. 1868/août 1870
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-06-13:5638742
2015-06-13T11:38:00+02:00
2015-06-13T11:38:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS «...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">« En temps ordinaire, il achevait sa soirée aux brasseries, chez « Andler » </span></em><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">ou à la « Suisse » ; puis, à l’heure de la fermeture, en été, pendant les nuits tièdes, allait prolonger sa veille sur un banc du boulevard Saint-Michel, où son ombre énorme inquiéta d’abord les sergents de ville, qui finirent par s’y habituer. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> […]</em> <em>Courbet, cette masse engourdie et fruste, avec une vision saine et un bel instinct puissant, a rayonné sur la peinture contemporaine et lui a imposé sa marque.</em></span> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Il a su garder l’indépendance, la liberté de ses sensations. […] On peut sourire en notant les faiblesses de l’homme ; il faut s’incliner respectueusement devant l’œuvre toujours vivant, toujours fier du maître. »</span></em></p><p> </p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Gustave Courbet par André Gill</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><em>Vingt années de Paris </em>– 1883</span></p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5071451" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/00/3017550439.jpeg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="382" height="616" /></p><p style="text-align: right;"><!-- [if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:PixelsPerInch>96</o:PixelsPerInch> <o:TargetScreenSize>800x600</o:TargetScreenSize> 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justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Ceci est encore plus désopilant, cette farce est drôle, il faut l’avouer, c’est moi qui dois remplacer M. Picot, <span style="color: #008000;"><em>*</em></span> M. Picot qui pendant sept ans était l’homme qui par lui-même ou par son influence me faisait refuser aux expositions de 1840 jusqu’en 1848, et pour les meilleurs choses que j’ai faites de ma vie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Comprenez-vous, mon cher ami, l’illogisme qu’il y a dans cette idée. Comment voulez-vous que j’aille au point de vue de la sottise de M. Picot exercer des représailles sur les martyrs qui entrent dans les arts, ce qu’on m’a fait souffrir de désespoir dans ma jeunesse ? Cette idée est insensée. Non, les corps établis, les académies de toutes sortes, le gouvernement autoritaire, dénotent un état de choses faux et l’entrave du progrès. Sans la révolution de février, on n’aurait peut-être jamais vu ma peinture. J’ai établi la révolte, maintenant on voit les jeunes gens de première année.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Un académicien est mis par l’organisation sociale dans une fausse position. Comment voulez-vous que cet homme exalte des talents naissants au détriment de sa propre valeur et se faire mourir lui-même bénévolement de son vivant ? C’est demander d’un homme plus qu’il ne peut faire. Regardez Napoléon : le progrès c’est lui <span style="color: #008000;"><em>(parodie de la phrase de Louis XIV : « L’Etat, c’est moi")</em></span>, et c’est par lui que la France doit avoir du génie, sans compter que l’honneur doit lui en revenir. Non, il faut enfin que quelqu’un ait le courage d’être honnête homme, et qu’il dise que l’Académie est un corps nuisible et absorbant, incapable de remplir le but de sa soi-disant mission.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Sur ce, je décline très humblement ma compétence en matière d’académies.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #008000;"><em>* Edouard Picot, peintre, entra à l’Institut en 1836. A la suite de sa mort en mars 1868, des journaux parisiens avaient annoncé que Courbet s’était mis sur les rangs pour sa succession à l’Académie.</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5071457" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/00/2131294444.jpeg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="682" height="503" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – L’immensité, 1869, Victoria and Albert Museum, Londres</span></em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Jules Castagnary– Etretat, le 6 septembre 1869</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">La question est sauvée ! Sur la demande des artistes de Munich et du comité des récompenses, je viens d’être nommé chevalier de première classe de l’ordre de mérite du Saint-Michel par Sa Majesté le Roi de Bavière.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Et l’exposition de Bruxelles faite dans le même esprit, c’est à dire les artistes nommant leur jury et le jury agissant en dehors de tout gouvernement, vient de m’accorder la médaille de l’exposition de Bruxelles à l’unanimité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Voilà enfin deux décorations que j’admets parce qu’elles sont données par nos compétiteurs et à leur corps défendant. Du reste cette décoration est plus rationnelle que la croix d’honneur, elle se nomme croix de mérite.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Voilà la voie qui s’ouvre. Il n’y aura plus besoin dorénavant d’être napoléonien pour être peintre. Une fois sorti de la <em>coupe</em> de l’Empire et de ses séides, j’ai d’un seul coup le succès de l’exposition belge, et bavaroise. Ce qui arrive là est une chose très importante car les allemands et les belges ont une envie démesurée de continuer ma peinture. </span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5071458" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/2224514448.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="656" height="559" /></p><p style="text-align: center;"><!-- [if gte mso 9]><![endif]--><p><span style="font-size: large; font-family: 'times new roman', times;"><strong>Lettre à Maurice Richard <em>(Ministre des Beaux-Arts depuis le 2 janvier) </em>– Paris, le 23 juin 1870</strong></span></p><!-- [if gte mso 10]><![endif]--><p> </p><p> </p><p><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"> Cette lettre est très importante pour Gustave Courbet car il en fit plusieurs brouillons. La version ci-dessous fut publiée dans « Le Siècle » du 23 juin 1870. Je la montre dans son intégralité.</span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Tout Courbet se trouve dans la très belle dernière phrase de cette lettre.</em></span></p><p> <em style="text-align: justify;"><span style="color: purple;"> </span></em> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Monsieur le Ministre,</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">C’est chez mon ami Jules Dupré, à L’Isle-Adam, que j’ai appris l’insertion au <em>Journal Officiel</em> d’un décret qui me nomme chevalier de la Légion d’honneur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ce décret, que mes opinions bien connues sur les récompenses artistiques et sur les titres nobiliaires auraient dû m’épargner, a été rendu sans mon consentement, et c’est vous, Monsieur le Ministre, qui avez cru devoir en prendre l’initiative.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ne craignez pas que je méconnaisse les sentiments qui vous ont guidé. Arrivant au ministère des Beaux-Arts, après une administration funeste qui semblait s’être donné la tâche de tuer l’art dans notre pays et qui y serait parvenue par corruption ou par violence, s’il ne s’était trouvé çà et là quelques hommes de cœur pour lui faire échec, vous avez tenu à signaler votre avènement par une mesure qui fit contraste avec la manière de votre prédécesseur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ces procédés vous honorent, Monsieur le Ministre, mais permettez-moi de vous dire qu’ils ne sauraient rien changer ni à mon attitude ni à mes déterminations.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mes opinions de citoyen s’opposent à ce que j’accepte une distinction qui relève essentiellement de l’ordre monarchique. Cette décoration de la Légion d’Honneur que vous avez stipulée en mon absence et pour moi, mes principes la repoussent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">En aucun temps, en aucun cas, pour aucune raison, je ne l’eusse acceptée. Bien moins le ferai-je aujourd’hui que les trahisons se multiplient de toutes parts et que la conscience humaine s’attriste de tant de palinodies intéressées. L’honneur n’est ni dans un titre ni dans un ruban, il est dans les actes et dans le mobile des actes. Le respect de soi-même et de ses idées en constitue la majeure part. Je m’honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie ; si je les désertais, je quitterais l’honneur pour en prendre le signe.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mon sentiment d’artiste ne s’oppose pas moins à ce que j’accepte une récompense qui m’est octroyée par la main de l’Etat. L’Etat est incompétent en matière d’art. Quand il entreprend de récompenser, il usurpe sur le goût public. Son intervention est toute démoralisante, funeste à l’artiste qu’elle abuse sur sa propre valeur, funeste à l’art qu’elle enferme dans les convenances officielles et qu’elle condamne à la plus stérile médiocrité. La sagesse pour lui serait de s’abstenir. Le jour où il nous aura laissés libre, il aura rempli vis-à-vis de nous ses devoirs.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Souffrez donc, Monsieur le Ministre, que je décline l’honneur que vous avez cru me faire. J’ai cinquante ans et j’ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence libre : quand je serais mort, il faudra qu’on dise de moi : « Celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est le régime de la liberté. »</span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Gustave Courbet</span></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à ses parents– Paris, le 15 juillet 1870</strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><!--StartFragment--></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt; text-align: justify;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"> C’est la guerre…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"> Le Sénat et le corps législatif votent la guerre contre la Prusse qui est officiellement déclarée le 19 juillet.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">La guerre est déclarée. Les paysans qui ont voté oui vont la payer cher <span style="color: #008000;"><em>(plébiscite du 8 mai en faveur de l’Empire)</em></span>.Tout en débutant on va tuer 500 000 hommes, et ça n’est pas fini. Les prussiens sont déjà, à ce que l’on dit, à Belfort et marchent immédiatement sur Besançon. Chacun quitte Paris. Pour moi, je pars d’ici 5 ou 6 jours pour les bains de mer, peut-être à Guernesey, chez Victor Hugo, et reviendrai à Etretat. C’est une désolation générale. La police et le gouvernement font crier « vive la guerre » dans Paris. C’est une infamie. Tous les honnêtes gens se retirent chez eux et fuient Paris.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Je suis comblé de compliments.<span style="color: #008000;"><em>*</em></span> J’ai reçu trois cents lettres de compliments, comme jamais de la vie homme au monde n’a rien reçu. De l’avis de tout le monde je suis le premier homme de France. M. Thiers m’a fait venir chez lui pour me faire des compliments. Je reçois jusqu’à des princesses pour le même but, et on m’a donné un diner de 80 ou 100 personnes pour me féliciter. C’était toute la presse de Paris et les savants. […] L’acte que je viens de faire est un coup merveilleux, c’est comme un rêve, tout le monde m’envie. Je n’ai pas un opposant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai tant de commandes dans ce moment que je ne puis pas aboutir. Aussi je pars, Paris est odieux et on peut se faire empoigner tous les jours. Je serais le 7 septembre à Ornans, pourvu que les Prussiens ne soient pas chez nous dans 8 jours…</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #008000;"><em>* Concernant le refus par Courbet de la Légion d’honneur. Sa lettre au « Siècle » fait beaucoup de bruit dans Paris. Cela blesse tous les décorés et les institutions de l’Empire.</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à ses parents – Paris, le 9 août 1870</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">Dès le début de la guerre, malgré la déclaration du maréchal Leboeuf selon qui l’armée française était prête jusqu’au dernier bouton de guêtres, la défense se désorganise rapidement. Le 12 août, le commandement général sera remis au maréchal Bazaine.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Nous sommes dans un moment indescriptible, je ne sais comment nous en sortirons. Monsieur Napoléon a fait une guerre de dynastie pour lui. Il s’est mis généralissime des armées, et c’est un <em>crétin</em> qui marche sans plan de campagne dans son orgueil ridicule et coupable. Nous sommes battus sur toute la ligne. Nos généraux donnent leur démission et on attend les ennemis à Paris. D’autre part, on dit qu’ils marchent sur la Franche-Comté. Ils ont passé le Rhin à Colmar, ils ont déjà la Lorraine et l’Alsace. […] Voilà enfin où ces fameux animaux de paysans nous ont mis en votant <em>oui</em>, voilà ce que c’est que la France napoléonienne. L’Empire, c’est l’invasion. Si cette invasion nous en débarrasse, nous y gagnerons encore, car Napoléon, en une année de règne, nous coûte plus cher qu’une invasion. Je crois que nous allons redevenir français.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">C’est un massacre abominable et tout cela pour une guerre sans motif.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 10. Nov. 1864/juin 1865
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-05-19:5622872
2015-05-19T08:42:00+02:00
2015-05-19T08:42:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="text-align: center; font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> « Elle bondit en cascade, de roches en roches, c’est une chute d’eau brisée par mille accidents : la Loue est un fleuve qui s’élance, qui tombe dans toute sa grandeur, dans toute sa beauté, bouillonne en trois jets immenses sur des blocs énormes et pressée et captive de s’affranchir, s’échappe en nuages de poussière humide, ou en innombrables cascatelles. Quelque chose qui est particulier à ce spectacle, c’est qu’il tourmente tous les sens par je ne sais quel excès d’émotion. L’œil se trouble, l’oreille s’effraie, la pensée se fatigue et s’éteint. Sur la montagne qui domine ces imposantes beautés, tout est silence." </span></em></p><p style="text-align: justify;"> </p><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Charles Nodier, « Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France, Franche-Comté,</span></p><p align="right"><em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Paris, J. Didot, 1825</span></em></p><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><em> </em></span></p><p style="text-align: center;" align="right"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5041831" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/01/00/618176934.jpg" alt="peinture,écriture,courbet,ornans,réalisme" width="574" height="425" /></p><p style="text-align: center;"><!-- [if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:PixelsPerInch>96</o:PixelsPerInch> <o:TargetScreenSize>800x600</o:TargetScreenSize> </o:OfficeDocumentSettings></xml><![endif]--> <!-- [if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves/> <w:TrackFormatting/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> 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roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> A la fin de l’année 1864 le peintre écrit deux lettres à Victor Hugo dans un style très emphatique. </em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Victor Hugo – Salins, le 11 novembre 1864</strong></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Cher Monsieur Hugo</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Les honnêtes gens partagent l’exil que vous faites pour la dignité humaine et vos convictions. Permettez-moi de vous offrir le tribut de mon admiration.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">La liberté est dans les limbes. Les hommes non sevrés attendent les messies. L’homme qui pense a été humilié au 2 décembre <span style="color: #008000;"><em>(exilé depuis le coup d’Etat du 2 décembre 1851, Victor Hugo n’avait pas voulu rentrer en France après l’amnistie générale de 1859)</em></span>, de triste mémoire, et la France ne se relève toujours pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">M. Bataille, une de vos connaissances, m’assurait que votre portrait fait par moi vous serait agréable. Si cela est, je vous le dois.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Au printemps je serai à vos ordres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Votre tout dévoué compatriote et admirateur, le peintre d’Ornans.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Victor Hugo – Salins, le 28 novembre 1864</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Cher et grand Poète</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Vous l’avez dit, j’ai l’indépendance féroce du montagnard. On pourra, je crois, mettre hardiment sur ma tombe, comme dit l’ami Buchon : « Courbet sans courbettes ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mieux que tout autre, poète, vous savez que notre pays est, heureusement en France, le réservoir de ces hommes bouleversés des fois comme les terrains auxquels ils appartiennent , mais souvent aussi taillés dans le granit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ne vous exagérez pas ma valeur. Le peu que j’ai fait était difficile à faire. Quand je suis arrivé, ainsi que mes amis, vous veniez d’absorber le monde entier, en César humain et de bonne forme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">A la fleur de votre âge, Delacroix et vous, vous n’aviez pas comme moi l’Empire pour vous dire : « Hors de nous point de salut. » Vous n’aviez pas de mandat d’amener contre votre personne, vos mères ne faisaient pas comme la mienne des souterrains dans la maison pour vous soustraire aux gens d’armes. <em><span style="color: #008000;">(Courbet exagère beaucoup car il n’eut guère à craindre la police depuis le coup d’Etat de 1851)</span>. </em>[…] Les luttes étaient artistiques, c’étaient des questions de principes, vous n’étiez pas menacés de proscription.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Les cochons ont voulu manger l’art démocratique au berceau. Malgré tout, l’art démocratique grandissant les mangera.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Malgré l’oppression qui pèse sur notre génération, malgré mes amis exilés, traqués, même avec des chiens, dans les forêts du Morvan, nous restons encore 4 ou 5. Nous sommes assez forts, malgré les renégats, malgré la France d’aujourd’hui et ses troupeaux en démence, nous sauverons l’art, l’esprit et l’honnêteté dans notre pays.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Oui, j’irai vous voir, je dois à ma conscience de faire ce pèlerinage. Avec vos <em>Châtiments</em> vous m’avez vengé à demi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’irai devant votre retraite sympathique contempler le spectacle de la mer <span style="color: #008000;"><em>(Hugo vivait en exil à Guernesey)</em></span>. Les sites de nos montagnes nous offrent aussi le spectacle sans bornes de l’immensité, le vide qu’on ne peut remplir donne du calme. Je l’avoue, Poète, j’aime le plancher des vaches et l’orchestre des troupeaux sans nombre qui habitent nos montagnes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">La mer ! la mer ! avec ses charmes m’attriste ! Elle me fait sans sa joie, l’effet du tigre qui rit ; dans sa tristesse elle me rappelle les larmes du crocodile, et dans sa fureur qui gronde, le monstre en cage qui ne peut m’avaler.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Oui, oui, j’irai, quoique ne sachant pas jusqu’à quel point je me montrerai à la hauteur de l’honneur que vous me ferez en posant devant moi.</span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Tout à vous de cœur.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5041855" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/00/2826039277.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="572" height="453" /></p><!--StartFragment--><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">G<span style="font-size: small;">ustave Courbet – Le bateau de pêche, 1865, The Metropolitan Museum of Art, New York</span></span></em></p><!--EndFragment--><p style="text-align: center;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: purple;"> </span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5041889" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/2678943565.jpeg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="565" height="477" /></p><!--StartFragment--><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: small;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Marée basse à Trouville, 1865, Walker Art Gallery, Liverpool</span></em></span></p><!--EndFragment--><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="color: #800080;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> L</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">e 13 janvier 1865, Courbet écrit à Jules Castagnary : « Vous verrez s’il y a encore moyen de faire son portrait. […]</span></span></em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"> <em>J’irais immédiatement à Paris, et je ferais le portrait de Proudhon comme je vous l’ai déjà dit, travaillant rue d’Enfer sur le pas de son escalier, entouré de ses enfants jouant au sable. Ceci est extrêmement important. S’il meurt sans son portrait, jamais on ne l’aura par l’indifférence qu’il a eue jusqu’ici. Et c’est à nous qu’il appartient de l’avoir et de le faire, comme il le mérite, pour la postérité. »</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Le philosophe Pierre-Joseph Proudhon mourut 6 jours plus tard, le 19 janvier 1865.</em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5042041" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/1575373679.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="580" height="450" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Pierre-Joseph Proudhon, 1865, Musée du Petit Palais, Paris</span></em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Gustave Chaudey <em>(magistrat et journaliste, légataire de Proudhon) </em>– Ornans, le 24 janvier 1865</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le 19<sup>e</sup> siècle vient de perdre son pilote, et l’homme qui l’a produit. Nous restons sans boussole, et l’humanité et la révolution à la dérive sans son autorité, va retomber de nouveau entre les mains des soldats et de la barbarie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Chacun, même le plus ignorant, a senti le coup qui le frappait en apprenant la mort de notre pauvre ami Proudhon. Ce cher ami Buchon vient de m’écrire une lettre désespérée, remplie de larmes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Pour mon propre compte je suis dans une prostration mentale, et un découragement que je n’ai ressenti qu’une fois dans ma vie, c’était au deux décembre <span style="color: #008000;"><em>(coup d’Etat du 2 décembre 1851)</em></span>, au deux décembre je me suis mis au lit et j’ai vomi trois jours durant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Comme Proudhon je n’admets pas qu’on dévoie la révolution en lâchant un os au peuple, la révolution doit revenir à qui de droit, la révolution doit venir de tout le monde et de personne. Si nous arrivons à la liberté nous établirons la révolution.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Jules Luquet <em>(marchand d’art)</em> – Ornans, vers février-mars 1865</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le tableau que je fais en ce moment est un tableau historique de P.-J. Proudhon. Il est dans sa petite cour, rue d’Enfer, travaillant comme il en avait l’habitude, à côté de sa femme et de ses enfants. Ce tableau est dans ses goûts et ses habitudes, je lui avais soumis l’idée. Il était entièrement partisan. Seulement, dans son humilité il ne croyait valoir ni la peine ni l’importance d’un tableau. Mais pour moi, c’est un devoir extrêmement important que j’accomplis avec plaisir et religion, car c’est le seul homme qui représentait et mon pays et ce que je pense. Ce tableau a 1 m 90 de longueur et 1 m 48 de largeur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Quand il ne pleuvait pas, il avait l’habitude de porter sur les trois marches d’escalier tout son bibelot, ses livres, ses papiers, son portefeuille, son écritoire, et, par le soleil, sa femme et ses enfants venaient travailler près de lui. Mon tableau représente donc cette cour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mon tableau me plaît et touche tout le monde ici. Il a été fait en trente-six jours. Je suis à moitié mort ; tu verras, c’est très original. </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> Par manque de temps, sur la toile de Proudhon envoyée au <img id="media-5042046" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/1140709824.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="260" height="345" />Salon, la femme de Proudhon n’était pas assez ressemblante aux yeux du peintre. Mécontent, après le Salon, il décida d’effacer madame Proudhon de la composition. Plus tard, il exécutera un « Portrait de Mme Proudhon ».</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: left;"> <span style="font-size: small;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Madame Proudhon, 1865, musée d’Orsay, Paris</span></em></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Courbet aurait-il l’intention de se marier ? Il est vrai qu’il a déjà 45 ans… Se sent-il fatigué de sa vie de bohème ? Il apparaît dans les deux lettres ci-dessous qu’une de ses amies essaierait de le marier à une obscure femme, peintre de fleurs, Céline N., de Lons-le-Saunier. </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em>Cette possible rencontre donne à l’artiste des accents lyriques.</em></span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Lydie Joliclerc– Ornans, le samedi 15 avril 1865</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Maintenant, ma chère Lydie, j’avoue que je vois des horizons tout bleus. Vous qui êtes mon homme d’affaire, la dispensatrice de mon bonheur, vous qui tenez mon avenir entre vos mains, vous qui d’un mot ou d’une démarche pouvez changer le cours de mon existence, volez, bel oiseau voyageur, volez à tire-d’ailes du côté de Lons-le-Saunier et rapportez-moi un oiseau du paradis semblable à vous. La saison y prête, chacun fait son nid.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai vu à l’exposition de Besançon les fleurs que sème l’oiseau qui m’enchante le jour, qui m’enchante la nuit. Je plante des bocages tant que je peux à Ornans pour qu’il désire y faire son nid. Ah ! chère dame, vous qui pouvez ce que vous voulez, volez, volez.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Nous ferons, espérons-le, une génération de peintres et d’artistes de toute manière, nous implanterons un monde, croyons-le, plus intelligent que celui qui existe dans notre pays. L’activité que nécessite le genre de vie que je me suis créé me fatigue. Je voudrais quelqu’un qui m’aide et me soutienne. Ma liberté est bien grande, mais les oiseaux aiment la liberté. C’est ce qui fait leur attrait, et ce qui les décore. C’est leur propre plumage, aussi ne doivent-ils rien à personne. […] Mais allez donc, belle dame, il me semble dans mon impatience que vous ne vous remuez pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Lydie Joliclerc– Paris, vers juin 1865</strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Vous allez voir si je suis malheureux. […] J’ai oublié encore une fois de demander le portrait de Céline. J’ai oublié de lui envoyer le mien. Il faut croire que je suis toqué. Céline va plus fort que moi, c’est ce qu’il faut. Il faut que ce soit elle qui le désire pour être heureuse. Je suis trop gros ! </span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><span style="color: #008000;">*</span></em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> Je suis trop vieux ! Voilà des points terribles. Pourtant, comme je l’ai dit à Stéphanie, je suis un des plus jeunes de mes contemporains dans les hommes connus ou célèbres. Ça doit être de peu d’importance pour elle, puisqu’elle voulait se marier avec M. de Lamartine <span style="color: #008000;"><em>
ZEC & Cie
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Le godemichet de la gloire : la colonne Vendôme
tag:zec.hautetfort.com,2015-04-27:5611348
2015-04-27T15:48:00+02:00
2015-04-27T15:48:00+02:00
" Un monument de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire,...
<blockquote><p style="text-align: justify;">" Un monument de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité" ( La Commune)</p></blockquote><p style="text-align: center;"> <strong><img id="media-5019825" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/00/00/3516920769.jpg" alt="colonne vendôme" /></strong></p><div style="text-align: center;"><em>E. Rouargue. 1846</em></div><p style="text-align: justify;">La place Vendôme s'ornait le 10 août 1792 d'une statue de Louis XIV renversée en même temps que la royauté. <br /> Après les campagnes de Napoléon, on édifia une colonne ornée de bas-reliefs en bronze qui glorifiaient les victoires de 1806. En 1810, l'ensemble fut couronné d'une statue de l'empereur en César, parodiant ainsi la tradition romaine du trophée.<br /> En 1814, La Restauration déboulonnait le tyran. Puis la monarchie de Juillet qui lui succédait en la personne de Louis-Philippe Ier en posait une nouvelle : le 28 juillet 1833, la <a href="http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0057/m500202_04nu4505_p.jpg">statue en pied</a> de Napoléon I était inaugurée en présence du roi. Elle représentait l'empereur dans la tenue légendaire de Petit caporal : redingote et chapeau. <br /> En 1863, Napoléon III estimant que la statue est en péril le fit déposer.</p><div style="text-align: justify;"><p style="text-indent: 1em;"><img id="media-4822586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" />L'embarrassante redingote grise érigée par Louis-Philippe avait été reléguée à Courbevoie en qualité de borne fontaine, on parlait même de poser un robinet dans le dos du grand homme pour humilier les d'Orléans. On a compris depuis que du sublime au ridicule il ne restait plus qu'un demi pas, et des ingénieurs spéciaux sont en train de chercher pour ce bronze dédaigné un axe qui permette au soleil de se coucher dans le bas des reins du vainqueur d'Austerlitz, de façon à lui composer, vers huit heures du soir en été, et quatre heures, quatre heures et demie en hiver, une petite auréole de vingt-cinq minutes. " Rochefort, <a href="http://books.google.fr/books?id=57AnAAAAYAAJ&dq=jules%20vall%C3%A8s&pg=RA3-PA8#v=onepage&q=jules%20vall%C3%A8s&f=false" target="_blank">La lanterne</a></p></div><p>La redingote est remplacée par un nouvel empereur qui renoue avec les meilleures traditions :</p><blockquote><p>" Si comiquement drapé à l'antique, que, le soir, sous les rayons de la pâle Phœbé, on le prend volontiers pour une blanchisseuse qui revient du lavoir." Rochefort -<em><a href="http://books.google.fr/books?id=57AnAAAAYAAJ&dq=jules%20vall%C3%A8s&hl=fr&pg=RA3-PA9#v=onepage&q=jules%20vall%C3%A8s&f=false" target="_blank"> La lanterne</a></em></p></blockquote><p style="text-align: justify;">La colonne est baptisée successivement : "colonne d'Austerlitz", "colonne de la Victoire " ou encore "colonne de la Grande Armée".</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-4822586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" />La Ville de Paris a son grand mât tout de bronze, sculpté de victoires, et pour vigie Napoléon. Cette nauf a bien son tangage et son roulis ; mais elle sillonne le monde, y fait feu par les cent bouches de ses tribunes, laboure les mers scientifiques, y vogue à pleines voiles, crie du haut de ses huniers par la voix de ses savants et de ses artistes : —" En avant, marchez ! suivez-moi ! " Elle porte un équipage immense qui se plaît à la pavoiser de nouvelles banderoles. Ce sont mousses et gamins qui rient dans les cordages; lest de lourde bourgeoisie ; ouvriers et matelots goudronnés ; dans ses cabines, les heureux passagers , élégants midshipmen fumant leurs cigares ; puis sur le tillac, ses soldats, novateurs ou ambitieux qui vont aborder à tous les rivages, et qui, tout en y répandant de vives lueurs, demandent ou de la gloire qui est un plaisir, ou des amours qui veulent de l'or. "</p><p style="text-align: right;"> Honoré de Balzac, <em><a href="http://books.google.fr/books?id=Ues_AAAAYAAJ&lpg=PA290&pg=PA290#v=onepage&q&f=false">La Fille aux yeux d’or</a> -</em>1834-1835</p><p style="text-align: center;"> <a href="http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=560" target="_blank"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://www.histoire-image.org/photo/zoom/jan8_anonyme_001f.jpg" alt="jan8_anonyme_001f.jpg" width="245" height="408" /></a><br /><a href="http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=560" target="_blank">Napoléon de la colonne - 1833</a></p><div style="text-align: center;"><h3><span style="color: #993300;">Le gland qu'on abat </span></h3></div><p style="text-align: justify;"><img id="media-4822586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" />Déjà une fois, les orages ont arrachés du faîte de la colonne Vendôme l’homme de fer qui pose sur son fût et en cas que les socialistes parvinssent au gouvernement, le même accident pourrait lui arriver une seconde fois, ou bien même la rage d’égalité radicale serait capable de renverser toute la colonne afin que ce symbole de gloire fût entièrement rasé de la terre. " Heinrich Heine</p><div style="text-align: justify;"><p style="text-align: center;"><a title="Le fils du père Duchêne Illustré" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_fils_du_p%C3%A8re_Duch%C3%AAne_Illustr%C3%A9" target="_blank"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e7/PereDuchesneIllustre1_1_0.png/220px-PereDuchesneIllustre1_1_0.png" alt="220px-PereDuchesneIllustre1_1_0.png" /></a></p></div><p style="text-align: justify;">En 1870, dans les jours qui suivent la déchéance du second Empire et la proclamation de la République, <a title="Biographie. Musée d'Orsay" href="http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/dossier-courbet/biographie.html">le peintre Gustave Courbet</a> émet le souhait, dans une réunion d'artistes, de déboulonner le " monument dénué de toute valeur artistique, tendant à perpétuer par son expression les idées de guerre et de conquête qui étaient dans la dynastie impériale, mais que réprouve le sentiment d’une nation républicaine."</p><blockquote><p style="text-align: justify;"> Paris, 14 septembre 1870</p><p style="text-align: center;"><em>Proposition aux membres du gouvernement et de la Défense nationale</em></p><p style="text-align: justify;">Le Citoyen Courbet, président de la commission artistique préposée à la conservation des musées nationaux et objets d'art, nommé en assemblée générale des artistes,Attendu que la colonne Vendôme est un monument dénué de toute valeur artistique, tendant à perpétuer, par son expression, les idées de guerre et de conquêtes qui étaient dans la dynastie impériale, mais que réprouve le sentiment d'une nation républicaine, attendu qu'il est par cela même antipathique au génie de la civilisation moderne et à l'union de fraternité universelle qui désormais doit prévaloir parmi les peuples, attendu aussi qu'il blesse leurs susceptibilités légitimes et rend la France ridicule et odieuse aux yeux de la démocratie Européenne<span style="color: #333333;">, é</span>met le vœu :</p><p style="text-align: justify;">Que le gouvernement de la défense nationale veuille bien l'autoriser à déboulonner cette colonne ou qu'il veuille bien lui-même en prendre l'initiative en chargeant de ce soin l'administration du musée d'Artillerie et en faisant transporter les matériaux à l'hôtel de la Monnaie.</p><p style="text-align: justify;">Il désire aussi que cette mesure soit appliquée à la statue qui a été déplacée et qui actuellement est exposée à Courbevoie, avenue de la Grande Armée.</p><p style="text-align: justify;">Il désire enfin que ces dénominations de rues qui rappellent pour les uns des victoires, des défaites pour les autres, soient rayées de notre capitale pour être remplacées par les noms des bienfaiteurs de l'humanité ou bien par ceux qu'elles pourraient tirer de leur situation géographique. </p><p style="text-align: justify;">Gustave Courbet <span style="font-style: italic;">- </span><span style="font-style: italic;">C</span><a href="http://tonregarddanslemiroir.blogspot.com/2011/03/14-septembre-1870-proposition-aux.html"><span style="font-style: italic;">orrespondance de Courbe</span>t, Flammarion, p.342.</a></p></blockquote><p style="text-align: justify;">Le 12 avril 1871, sur proposition de Felix Pyat, la Commune vote le décret suivant :</p><blockquote><p style="text-align: justify;">« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète :</p><p style="text-align: justify;">Article unique. La colonne de la place Vendôme sera démolie ».</p></blockquote><p style="text-align: center;"><a title="site raspouteam.org" href="http://www.raspouteam.org/1871/?p=3028" target="_blank"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://www.raspouteam.org/1871/wp-content/uploads/2011/05/colonneVendome1871.jpg" alt="colonneVendome1871.jpg" width="412" height="286" /></a></p><p style="text-align: justify;">La technique de destruction adoptée est celle de "l’entaille en sifflet" qu'utilise les bûcherons pour abattre les grands arbres...</p><p style="text-align: center;"><strong> <span style="color: #993300;">16 mai 1871, la colonne est abattue.<br /></span> </strong></p><p style="text-align: center;"><strong><span style="color: #993300;">" Sur un lit de fumier"</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><img id="media-4822586" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" />L'ingénieur chargé de la démolition s'était engagé, ce au nom du " club positiviste de Paris ", par un contrat longuement motivé, à exécuter cele 5 mai, jour anniversaire de la mort de Napoléon, le jugement prononcé par l'histoire et édicté par la Commune de Paris contre Napoléon 1er." On lui débauchait souvent ses ouvriers et l'opération fut retardée jusqu'au 16. Ce jour, à deux heures, une foule remplissait les rues voisines fort inquiètes, car. on prédisait toutes sortes de catastrophes. L'ingénieur, lui, s'était déclaré par son contrat ce en mesure d'éviter tout danger ". Il avait scié la colonne horizontalement un peu au-dessus du piédestal. Une entaille en biseau devait faciliter la chute en arrière sur un vaste lit de fagots, de sable et de fumier accumulé dans l'axe de la rue de la Paix. Un câble attaché au sommet de la colonne s'enroule autour du cabestan fixé à l'entrée de la rue.</p><p style="text-align: justify;">La place est remplie de gardes nationaux; les fenêtres, les toits, de curieux. A défaut de Jules Simon et Ferry, partisans naguère du déboulonnement, Glais-Bizoin, l'ex-délégué à Tours, félicite le nouveau délégué à la police Ferré, qui vient de remplacer Cournet, et lui confie que son ardent désir depuis quarante ans est de voir démolir le monument expiatoire. Les musiques jouent la Marseillaise. Le cabestan vire, la poulie se brise, un homme est blessé. Des bruits de trahison circulent. Une nouvelle poulie est bientôt installée. A cinq heures, un officier paraît sur la balustrade, agite longtemps un drapeau tricolore et le fixe à la grille.</p><p style="text-align: justify;">A cinq heures et demie, le cabestan vire de nouveau. Quelques minutes après, César oscille et son bras chargé de victoires vainement bat le ciel. Le fût s'incline, d'un coup se brise en l'air avec des zigzags et s'abat sur le sol qui gémit. La tête de Bonaparte roule et le bras homicide git détaché du tronc. Une acclamation comme d'un peuple délivré jaillit de milliers de poitrines. On se rue sur les ruines et, salué de clameurs enthousiastes, le drapeau rouge se plante sur le piédestal. Le peuple voulait se partager les débris de la colonne. La Monnaie s'y opposa sous raison de gros sous. L'un des premiers actes de la bourgeoisie victorieuse fut de relever ce bâton énorme, symbole de sa souveraineté.</p><p style="text-align: justify;">Pour remonter le maître sur son piédestal, il fallut un échafaudage de trente mille cadavres. Comme les mères du premier Empire, combien de celles de nos jours n'ont pu regarder ce bronze sans pleurer ! "</p><div style="text-align: right;"><a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5493707p/f337.image" target="_blank"><em>Histoire de la Commune de 1871</em></a> - Lissagaray - p. 289</div><div style="text-align: right;"> </div><div style="text-align: right;">> <a href="https://docs.google.com/document/d/1B75PS8gzywfP9aKZ4mlk3YGNA2XKrm8xtaHMut6_2VA/edit?usp=sharing" target="_blank">La démolition de la colonne par Maxime Du Camp, farouche anti-communard</a></div><p style="text-align: center;"> <a title="site raspouteam.org" href="http://www.raspouteam.org/1871/?p=3028" target="_blank"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://www.raspouteam.org/1871/wp-content/uploads/2011/05/ccDisderi_41.jpg" alt="ccDisderi_41.jpg" width="332" height="255" /></a></p><p style="text-align: left;">Le lendemain, dans le journal officiel de la Commune, on peut lire :</p><p style="text-align: justify;"><img id="media-4822586" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" /> Le décret de la Commune de Paris qui ordonnait la démolition de la colonne Vendôme a été exécuté hier, aux acclamations d'une foule compacte, assistant sérieuse et réfléchie à la chute d'un monument odieux, élevé a la fausse gloire d'un monstre d'ambition.<br /> La date du 26 floréal sera glorieuse dans l'histoire, car elle consacre notre rupture avec le militarisme, cette sanglante négation de tous les droits de l'homme.<br /> <br />Le premier Bonaparte a immolé des millions d'enfants du peuple et sa soif insatiable de domination ; il a égorgé la République après avoir juré de la défendre fils de la Révolution, il s'est entouré des privilèges et des pompes grotesques de la royauté; il a poursuivi de sa vengeance tous ceux qui voulaient penser encore ou qui aspiraient a être libres; il a voulu river un collier de servitude au cou des peuples, afin de trôner seul dans sa vanité, au milieu de la bassesse universelle : voilà son œuvre pendant quinze ans.<br /> <br />Elle a débuté, le 18 brumaire, par le parjure, s'est soutenue par le carnage, et a été couronnée par deux invasions ; il n'en est resté que des ruines, un long abaissement moral, l'amoindrissement de la France, le legs du second Empire commençant au Deux-Décembre, pour aboutir à la honte de Sedan. La Commune de Paris avait pour devoir d'abattre ce symbole du despotisme elle e l'a rempli. Elle prouve ainsi qu'elle place le droit au-dessus de la force et qu'elle préfère la justice au meurtre, même quand il est triomphant.</p><div>Que le monde on soit bien convaincu les colonnes qu'elle pourra ériger ne célébreront jamais quelque brigand de l'histoire, mais elles perpétueront le souvenir de quelque conquête glorieuse dans le champ de la science, du travail et de la liberté."</div><div> </div><div style="text-align: justify;">Dans le chapitre de l'<a title="Wikisource : Histoire socialiste La Commune, chapitre XVI. ► Chapitre XVII. LA COURSE À l’ABÎME" href="http://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_socialiste/La_Commune/16" target="_blank"><em>Histoire socialiste</em>, consacré à la Commune,</a> Jean Jaurès écrit :</div><p style="text-align: justify;"><span id="word_id_235"><img id="media-4822586" title="" src="http://zec.hautetfort.com/media/01/02/2595204095.png" alt="3992716853.png" width="32" height="28" /></span><span id="word_id_235"></span><span id="word_id_235">Le</span> <span id="word_id_236">16</span> <span id="word_id_237">mai</span>, <span id="word_id_238">la</span> <span id="word_id_239">Commune</span> <span id="word_id_240">jetait</span> <span id="word_id_241">bas</span>, <span id="word_id_242">aux</span> <span id="word_id_243">applaudissements</span> <span id="word_id_244">d’une</span> <span id="word_id_245">foule</span> <span id="word_id_246">immense</span>, <span id="word_id_247">l’homme</span> <span id="word_id_248">de</span> <span id="word_id_249">bronze</span> <span id="word_id_250">de</span> <span id="word_id_251">la</span> <span id="word_id_252">Place</span> <span id="word_id_253">Vendôme</span>, <span id="word_id_254">le</span> <span id="word_id_255">Napoléon</span> <span id="word_id_256">d’Auslerlitz</span> <span id="word_id_257">et</span> <span id="word_id_258">d’Iéna</span>, <span id="word_id_259">de</span> <span id="word_id_260">Wagram</span> <span id="word_id_261">et</span> <span id="word_id_262">d’Eylau</span> <span id="word_id_263">qui</span>, <span id="word_id_264">pendant</span> <span id="word_id_265">quinze</span> <span id="word_id_266">ans</span>, <span id="word_id_267">avait</span> <span id="word_id_268">passé</span>, <span id="word_id_269">en</span> <span id="word_id_270">les</span> <span id="word_id_271">broyant</span>, <span id="word_id_272">sur</span> <span id="word_id_273">le</span> <span id="word_id_274">ventre</span> <span id="word_id_275">des</span> <span id="word_id_276">nations</span>. <span id="word_id_277">La</span> <span id="word_id_278">colonne</span> <span id="word_id_279">orgueilleuse</span> <span id="word_id_280">tombait</span> <span id="word_id_281">et</span> <span id="word_id_282">se</span> <span id="word_id_283">brisait</span> <span id="word_id_284">en</span> <span id="word_id_285">morceaux</span> <span id="word_id_286">sous</span> <span id="word_id_287">les</span> <span id="word_id_288">yeux</span> <span id="word_id_289">d’une</span> <span id="word_id_290">part</span> <span id="word_id_291">de</span> <span id="word_id_292">l’armée</span> <span id="word_id_293">française</span> <span id="word_id_294">commandée</span> <span id="word_id_295">par</span> <span id="word_id_296">les</span> <span id="word_id_297">généraux</span> <span id="word_id_298">bonapartistes</span> <span id="word_id_299">qui</span> <span id="word_id_300">assiégeait</span> <span id="word_id_301">Paris</span>, <span id="word_id_302">d’autre</span> <span id="word_id_303">part</span> <span id="word_id_304">des</span> <span id="word_id_305">armées</span> <span id="word_id_306">prussiennes</span> <span id="word_id_307">qui</span>, <span id="word_id_308">deux</span> <span id="word_id_309">mois</span> <span id="word_id_310">auparavant</span>, <span id="word_id_311">avaient</span> <span id="word_id_312">investi</span> <span id="word_id_313">et</span> <span id="word_id_314">pris</span> <span id="word_id_315">ce<
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 8. Avril/déc. 1861
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-04-09:5599469
2015-04-09T12:41:00+02:00
2015-04-09T12:41:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p> </p><p> </p><p><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> « Courbet est avant tout le peintre, par la puissance tactile de son œil, et par son instinct presque animal de jouissance sensuelle, tant de la chair que de la terre.</span></em></p><div><em> </em></div><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><strong>Louis Jondot</strong>, Catalogue de l’exposition présentée au Petit Palais à Paris : « <em>Un siècle d’art français : 1850 –1950 </em>»</span></p><p align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Les Presses Artistiques, 1953</span></p><p align="right"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4998879" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/02/3706190159.jpg" alt="peinture, courbet, ornans, réalisme" width="487" height="358" /></p><p style="text-align: center;"><!-- [if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:PixelsPerInch>96</o:PixelsPerInch> <o:TargetScreenSize>800x600</o:TargetScreenSize> </o:OfficeDocumentSettings></xml><![endif]--> <!-- [if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves/> <w:TrackFormatting/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:DoNotPromoteQF/> <w:LidThemeOther>FR</w:LidThemeOther> <w:LidThemeAsian>JA</w:LidThemeAsian> <w:LidThemeComplexScript>X-NONE</w:LidThemeComplexScript> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> 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*/table.MsoNormalTable{mso-style-name:"Tableau Normal";mso-tstyle-rowband-size:0;mso-tstyle-colband-size:0;mso-style-noshow:yes;mso-style-priority:99;mso-style-parent:"";mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;mso-para-margin:0cm;mso-para-margin-bottom:.0001pt;mso-pagination:widow-orphan;font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";}</style><![endif]--> <!--StartFragment--> <!--EndFragment--></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Baigneuses<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>dit Deux femmes nues, 1858, musée d’Orsay, Paris</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">Avec la toile « Les demoiselles des bords de Seine », Courbet amorce le thème, nouveau pour lui, des loisirs et plaisirs des bords de Seine, qui sera souvent utilisé quelques années p</span></em><em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">lus tard par les jeunes artistes : Manet et les peintres impressionnistes.</span></em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4998916" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/01/143417072.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="551" height="461" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Les demoiselles des bords de Seine, 1857, musée du Petit Palais, Paris</span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;"><span style="font-size: large; color: #800080;">Le critique Jules Castagnary rapprochait ce tableau d’un tableau précédent, peint en 1852, de Courbet : « Il faut voir les « Demoiselles de la Seine » par opposition aux « Demoiselles de village ». Celles-ci sont vertueuses. Celles-là sont vouées au vice… ».</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Les jeunes femmes nous apparaissent alanguies au bord de l’eau dans la chaleur d’un été parisien incitant au canotage… Une homosexualité apparente les uniraient-elles ? Viennent-elles s’offrir à une clientèle masculine ?</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Que voit-on ? Une œuvre moderne et singulière par son grand format inhabituel pour une scène de genre. Une simple partie de campagne ? Tous les détails de la toile évoque l’érotisme : ombrages des arbres, bouquets de fleurs, corset desserré, jupe relevée sur le jupon, abandon et regard mi-clos pour la demoiselle brune.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Au Salon de 1857, le tableau déclenche un scandale auprès de la critique.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Courbet aurait-il songé à la « Lélia » de George Sand de 1854, à moins qu’il ne se soit inspiré du poème de Baudelaire « Femmes damnées » dans les « Fleurs du mal » : </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em>« Comme un bétail pensif sur le sable couchées,</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em>Elles tournent leurs yeux vers l’horizon des mers, </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em>Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em>Ont de douces langueurs et des frissons amers."</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><em style="color: #800080; font-family: 'times new roman', times; font-size: large; text-align: center;"> <img id="media-4998940" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/2196560549.jpeg" alt="peinture,courbet,ornans," width="369" height="232" />Une caricature présente les jeunes femmes dans une pose de mannequin articulé et renversé.</em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Félix Tournachon dit Nadar, Jury du Salon de 1857</span></em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Francis Wey – Ornans, le 20 avril 1861</strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] Ce</span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Rut du Printemps</em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> ou </span><em style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Combat de Cerfs</em><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> est une chose que je suis allé étudier en Allemagne. J’ai vu ces combats dans les parcs réservés de Hombourg et de Wiesbaden. J’ai suivi les chasses allemandes à Francfort, six mois, tout un hiver, jusqu’à ce que j’ai tué un cerf qui m’a servi pour ce tableau.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le second tableau, <em>Cerf forcé</em>, est un cerf qui va se faire noyer (chasse à courre). J’ai suivi cette chasse à Rambouillet, à cheval.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le paysage des trois cerfs est un paysage du commencement du printemps. C’est le moment où ce qui est près de terre est déjà vert, quand la sève monte au-dessus des grands arbres, et que les chênes seuls, qui sont les plus retardés, ont encore leurs feuilles d’hiver. L’action de ce tableau commandait ce moment-là de l’année, mais pour ne pas mettre tous les arbres dénudés qui sont à cette saison, j’ai préféré prendre notre pays du Jura, qui est exactement le même. J’ai introduit une forêt moitié bois blanc, moitié bois vert persistant.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5000093" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/01/3926096156.2.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="580" height="425" /> </p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Le rut du printemps, 1861, musée d’Orsay, Par</span></em><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">is</span></em></p><!--StartFragment--><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><!--EndFragment--><p style="text-align: justify;"> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Quant au paysage du Cerf forcé, […] c’est le soir, car ce n’est qu’au bout de six heures de chasse qu’on peut forcer un cerf. Le jour est à son déclin, les derniers rayons du soleil rasent la campagne et les moindres objets projettent une ombre très étendue. La manière dont ce cerf est éclairé augmente sa vitesse et l’impression du tableau. Son corps est entièrement dans l’ombre et modelé pourtant. Le rayon de lumière qui le frappe suffit pour déterminer sa forme. Il semble passer comme un trait, comme un rêve.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5000098" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/01/3762888765.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="580" height="448" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Le cerf à l’eau, 1861, musée des Beaux-Arts, Marseille</span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p style="text-align: justify;"> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…]</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> Mais il y a des lois de la naissance qu’il est difficile d’enfreindre. Mon grand-père, qui était un républicain de 1793, avait trouvé une maxime qu’il me répétait toujours, c’est celle-ci : Crie fort et marche droit. Mon père l’a toujours suivie, et moi j’ai fait de même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à ses parents – Paris, juillet 1861</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">Malgré son orgueil, Courbet ne détesterait pas les honneurs et récompenses. Mais il a toujours autant de problèmes avec l’administration impériale qui devait le placer sur la liste des promotions à la Légion d’honneur.</span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai été décoré pendant une dizaine de jours avant la distribution des récompenses, puis deux jours avant, l’Empereur, conseillé par je ne sais qui, ou par lui-même, je ne sais, de sa main a rayé mon nom de la liste et j’en suis très heureux, car j’étais dans une fausse position. Cela m’embêtait de porter cette croix, je ne l’aurais pas portée par dignité, parce que mes opinions ne me le permettent pas, et ne la portant pas elle m’aurait fait cent fois plus de mal que de bien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Maintenant les personnes ne sachant pas mon opinion sont scandalisées de ce que le Gouvernement ne m’a pas décoré et ça fait pour le moment un train du diable dans Paris, par conséquent ça réussit admirablement pour moi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Ils ont eu la maladresse de me donner un rappel de 2<sup>e</sup> médaille que j’ai eue il y a 10 ou 11 ans, ce qui est de la plus haute bouffonnerie, moi qui ai été proclamé par tout le monde sans exception le Roi du Salon de cette année. Le public est exaspéré, ça donne un démenti à chacun et les artistes indignés cherchent à faire eux-mêmes à l’avenir leur exposition.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Malgré tout cela mon tableau sera acheté quand même pour le Luxembourg <span style="color: #339966;"><em>* </em></span>et c’est tout ce que je désirais parce que j’ai toute la jeunesse de l’Art qui se réclame de moi de plus en plus, et dans ce moment-ci je suis leur général en chef, ne sachant plus du tout à quoi se rattacher en dehors de moi.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #339966;"><em>* Le directeur des Beaux-Arts était favorable à l’acquisition du « Rut du printemps », exposé au Salon, pour le musée du Luxembourg. Comme pour la liste des promotions à la Légion d’honneur d’où le nom de Courbet avait été retiré, l’achat de la toile ne se fit pas…</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #339966;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5001377" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/2310621738.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt; text-align: center;" align="center"> </p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – La femme au miroir, 1860, Kunstmuseum, bâle</span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à son père – Paris, septembre 1861</strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">L’exposition d’Anvers… Courbet ne peux s’empêcher d’en conter les péripéties à son père et, évidemment, de se montrer comme la vedette de la manifestation.</span></em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai envoyé à Anvers mon grand tableau où il y a une Exposition universelle, il a un aussi grand succès qu’à Paris. <span style="color: #339966;"><em>(Le peintre envoie son « Rut du printemps » à cette exposition faisant partie de manifestations et fêtes en l’honneur de la cité d’Anvers et de sa glorieuse histoire. Un congrès sur l’art était organisé auquel étaient invités des artistes, des critiques et des philosophes)</em></span>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’ai dû partir il y a 15 jours pour cette ville sur son invitation. […] J’étais chez M. Gossi, armateur de navires, où devaient être logés Proudhon et Victor Hugo. Ils n’ont pu venir ni l’un ni l’autre. Nous avons beaucoup regretté.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">La ville d’Anvers s’est conduite vis-à-vis de nous magnifiquement. La fête était splendide. Si nous avions dû rester là deux jours de plus nous étions tous morts. Elle a duré 8 jours. Nous étions 1500 artistes peintres et littérateurs. Le but de cette réunion était un congrès artistique pour traiter des intérêts matériels de l’art et de la philosophie, et quel serait le monde spirituel en rapport avec les besoins de notre époque.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">C’était divisé en trois sections préparatoires. Dans ces trois sections il m’est à l’instant même tombé sur la tête une grêle de discours, discutant ma manière de voir en art (le réalisme), des professeurs, des philosophes, des curés, des peintres. On entendait de toutes parts M. Courbet par ci, M. courbet le réalisme par là, etc.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">J’entre dans la salle de la philosophie de l’art, plusieurs peintres s’empressent de me dire : on vient déjà de faire deux discours contre vous et celui qui parle dans ce moment est encore contre vous. Entendez et demandez la parole pour y répondre. Je demande la parole, quoique n’étant pas apprêté. C’est alors que j’ai dit ce que je t’envoie dans le <em>Courrier du dimanche</em>. Alors les bravos n’ont plus fini. J’ai eu un succès tel que j’ai dû donner plus de 300 autographes à toutes les personnes de la salle ainsi que dans la ville. De là nous avons été invités par la ville de Gand à un déjeuner. Nous étions encore 500. J’ai dû à ce déjeuner porter encore un toast à la ville de Gand. Ensuite nous sommes allés à Ostende et à Bruges.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Jules Castagnary organisa le 28 septembre 1861 une réunion d’étudiants en art à la brasserie Andler à Paris. Il y fut décidé de demander à Courbet de diriger un atelier d’enseignement de la peinture. Les cours commencèrent le 9 décembre avec 31 étudiants inscrits, dont Castagnary lui-même.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Le 29 décembre 1861, Le « Courrier du Dimanche » publia la lettre ci-dessous. Sous le contrôle de Courbet, il semble être admis que Castagnary rédigea cette lettre. </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Trop long pour que je le reproduise entièrement, ce courrier est l’un des exposés considéré comme essentiel des théories de Courbet sur l’art et son enseignement. Je donne une synthèse approfondie de la pensée de l’artiste :</em></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt; text-align: justify;" align="center"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong>AUX JEUNES ARTISTES DE PARIS</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="center"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"><strong>Paris, le 25 décembre 1861</strong></span></p><p style="text-align:
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 7. Avril/juin 1855
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-03-26:5589850
2015-03-26T12:26:00+01:00
2015-03-26T12:26:00+01:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; color: #000000;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><em> <span style="font-size: large;">«<span style="font-family: 'times new roman', times;"> Tout le monde a vu, <span style="color: #000000;">placardé</span>e aux murs de Paris en compagnie de saltimbanques et de tous les marchands d’orviétan et écrite en caractères gigantesques, l’affiche de M. Courbet, apôtre du réalisme, invitant le public à aller déposer la somme de 1 franc à l’exhibition de quarante tableaux de son oeuvre. »</span></span></em><em> </em></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Charles Perrier, « Du Réalisme, Lettre à M. le Directeur de l’<em>Artiste</em> »,</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><em>L’Artiste</em>, 14 octobre 1855</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4982231" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/02/908061203.jpg" alt="peinture,courbet,ornans," width="543" height="489" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><!-- [if gte mso 9]><xml> <o:OfficeDocumentSettings> <o:PixelsPerInch>96</o:PixelsPerInch> <o:TargetScreenSize>800x600</o:TargetScreenSize> </o:OfficeDocumentSettings></xml><![endif]--> <!-- [if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves/> <w:TrackFormatting/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:DoNotPromoteQF/> <w:LidThemeOther>FR</w:LidThemeOther> <w:LidThemeAsian>JA</w:LidThemeAsian> <w:LidThemeComplexScript>X-NONE</w:LidThemeComplexScript> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:DontGrowAutofit/> <w:SplitPgBreakAndParaMark/> <w:EnableOpenTypeKerning/> <w:DontFlipMirrorIndents/> 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Celui-ci accueillera également le Salon officiel de peinture de cette </span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">année. </span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #990066;"><em> </em></span> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4982304" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/00/36412814.jpg" alt="peinture,courbet,exposition universelle" width="617" height="424" /><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;"> </span><em> </em><em> </em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;"><span style="color: #3366ff; font-family: 'Monotype Corsiva';"><em>Palais de l'Industrie à Paris, construit en 1853 pour l'Exposition Universelle de 1855</em></span></span><span style="font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p><em> <span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;">Une fois de plus, Gustave Courbet va trouver une bonne occasion pour faire parler de <span style="color: #800000;"><span style="color: #800080;">lui.</span> </span></span></em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Alfred Bruyas – Paris, vers le 5 avril 1855</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Je suis aux cent coups ! Il m’arrive des choses terribles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">On vient de me refuser mon <em>Enterrement</em> et mon dernier tableau <em>L’Atelier</em>. Ils ont déclaré qu’il fallait à tout prix arrêter mes tendances en art qui étaient désastreuses pour l’art français. J’ai 11 tableaux de reçus. <em>La rencontre </em>est reçue à peine. On trouve cela trop personnel et trop prétentieux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Chacun me pousse à faire une exposition particulière, j’y ai cédé. Je vais faire une autre exposition de 27 tableaux nouveaux et anciens de moi. […] Paris est exaspéré de ce qu’on m’a refusé. Je suis en course depuis le matin jusqu’à la nuit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;"> Courbet crie au complot. Courroucé que ses grands tableaux aient été refusés, l’artiste décide, aidé financièrement par son mécène montpelliérain Alfred Bruyas, la construction d’un pavillon indépendant en briques et bois, en marge de l’Exposition Universelle. </span></em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Cette exposition privée se tiendra avenue Montaigne, proche de l’exposition du gouvernement où le peintre expose également. « L’exhibition » est monographique, temporaire et payante. Sévère coup de poing pour le Salon officiel qui est gratuit, il s’agit de la première formule de ce type dans l’histoire de l'art français.</em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><img id="media-4982999" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/00/3281458220.jpg" alt="peinture,courbet,ornans," width="451" height="562" /></span></p><p style="text-align: center;" align="right"><span style="color: #3366ff; font-family: 'Monotype Corsiva'; font-size: small;"><em>Gustave Courbet - Portrait d'une dame espagnole, 1855, Museum of Art, Philadelphie</em></span></p><p style="text-align: center;" align="right"> </p><p style="text-align: center;" align="right"> </p><p style="text-align: center;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Alfred Bruyas – Paris, vers le 11 mai 1855 </strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Après un mois de démarche dans les ministères de toutes sortes, deux audiences du ministre, M. Fould, je viens d’obtenir définitivement la permission de faire une exposition payante. Elle sera faite dans des conditions extraordinaires d’indépendance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Dans ce moment-ci, je suis occupé à faire construire. J’aurai 30 tableaux dans cette exposition particulière. J’ai 11 tableaux dans leur exposition. Je suis couvert de toute protestation par ce fait et de tout blâme.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Mon cher, il y avait un coup monté contre moi épouvantable. Heureusement que je m’en suis aperçu à temps. Les tableaux que j’ai à l’exposition sont horriblement<img id="media-4983377" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/01/2895567645.2.jpg" alt="peinture,courbet,exposition universelle" width="299" height="231" /> placés et je ne puis obtenir même à les faire placer ensemble comme le règlement le comporte. En un mot, on voulait en finir avec moi, on voulait me tuer. Depuis un mois, je suis désespéré. Ils m’ont refusé systématiquement mes grands tableaux, en déclarant que ce n’était pas la peinture qu’ils refusaient, mais l’homme. Mes ennemis feront ma fortune. Cela m’a donné le courage de mon idée, idée que je vous communiquais déjà depuis longtemps. Je conquiers ma liberté, je sauve l’indépendance de l’art. Ils ont senti le coup que je leur portais, mais mes batteries étaient si bien montées, qu’ils n’ont pu reculer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">[…] C’est curieux. De toutes parts on fait des démarches chez moi, on m’écrit des lettres pour m’encourager dans mon entreprise et le public attend cela de moi.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Je vais faire appel à toutes les personnes qui ont des tableaux de moi, pour qu’ils veuillent bien me les prêter. J’aurai mon <em>Enterrement</em>, mon nouveau <em>L’atelier du peintre</em>, mes <em>Lutteurs</em>, mon <em>Retour de la foire</em>, mes <em>Baigneuses</em> sur lesquels on compte beaucoup.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Champfleury me fera un livret annoté que l’on vendra. On me marchande le bureau de cannes et de parapluies et je vendrai des photographies de mes tableaux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à ses parents – Paris, début mai 1855</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Je suis dans des tourments abominables depuis que je suis revenu à Paris. Je viens d’entreprendre mon exposition. Le ministre veut me commander un tableau. M. de Nieuwerke voulait que je fasse le portrait de l’impératrice.<span style="color: #993300;"><em>* 1</em></span> J’ai refusé ce dernier. La question n’est pas là, ce sont des bagatelles. J’ai loué un terrain qui touche le bâtiment de l’Exposition. J’ai fait marché avec un entrepreneur et un architecte. Mon bâtiment est placé au milieu d’un jardin emplanté de lilas, cela sera charmant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Je fais faire des photographies de mes tableaux que l’on vendra dans mon palais de l’industrie. <span style="color: #993300;"><em>* 2</em></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #993300;"><em>* 1 Aucun document ne confirme cette déclaration…</em></span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #993300;"><em>* 2 Ironiquement, Courbet compare son exposition privée au gigantesque « Palais de l’industrie » de l’Exposition universelle…</em></span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><strong>Lettre à Alfred Bruyas – Paris, vers le 4 juin 1855</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;">Le temple <span style="color: #993300;"><em>(le pavillon de l’exposition privée du peintre…)</em></span> est fini et n’attend plus que les tableaux. De toute part dans Paris, on me demande à quand l’ouverture. Enfin cela va si bien que cela m’effraie. Je m’en vais bientôt faire placer les affiches. Cela enchante chacun ; moi, quand je considère le bâtiment, je tombe en extase.</span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: center;" align="right"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4983009" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/00/1091659280.jpg" alt="peinture,écriture,courbet,ornans,exposition universelle" width="588" height="457" /></p><p style="text-align: center;" align="right"> <em style="color: #3366ff; font-family: 'Monotype Corsiva'; font-size: small;">Gustave Courbet - Bouquet de fleurs, 1855, Kunsthalle, Hambourg</em></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span><em><span style="color: purple;"><br /></span></em></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> L’ouverture de l’exposition Courbet a lieu le 28 juin 1855.</em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Champfleury a fait imprimer un ambitieux catalogue dont <img id="media-4983019" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/01/341057832.jpg" alt="peinture,courbet,ornans," width="286" height="336" />voici, ci-dessous, la préface-manifeste :</em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: left;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em style="color: #3366ff; font-family: 'Monotype Corsiva'; font-size: small;">Gustave Courbet - Portrait de Champfleury, 1855, Musée d'Orsay, Paris</em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: large; color: #333399;"><strong>Manifeste du réalisme</strong></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> </span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> Le titre de réaliste m’a été imposé comme on a imposé aux hommes de 1830 le titre de romantiques. Les titres en aucun temps n’ont donné une idée juste des choses ; s’il en était autrement, les œuvres seraient superflues.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> Sans m’expliquer sur la justesse plus ou moins grande d’une qualification que nul, il faut l’espérer, n’est tenu de bien comprendre, je me bornerai à quelques mots de développement pour couper court aux malentendus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. Je n’ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres ; ma pensée n’a pas été d’avantage d’arriver au but oiseux de <em>l’art pour l’art</em>. Non ! J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité.</span> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;"> Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Etre à même de traduite les moeurs, les idées, l’aspect de mon époque, selon mon appréciation, en un mot, faire de l’art vivant, tel est mon but.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">« Manifeste du réalisme »</span> </p><p style="text-align: right;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #333399;">Préface du catalogue de l’exposition Courbet de 1855 : <em>Exhibition de vente de 40 tableaux et de 4 dessins de l’œuvre de M. Gustave Courbet.</em></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> </span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> <span style="color: #800080;">Contrairement aux prévisions de Courbet, l’exhibition ne rencontrera pas le succès populaire et financier escompté. Elle se terminera en fin d'année. Néanmoins, l’on parlera plus dans Paris de son exposition personnelle que de celle se tenant au Palais de l’Industrie pour l’Exposition Universelle. </span></em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> L’artiste se montre fidèle à lui-même. Il provoque, défie. Il cherche les coups et laisse croire qu’il est le vainqueur. Il avance droit sur ses ennemis et, comme d’habitude, les caricaturistes et critiques s’en donnent à cœur joie.</em></span> </p><p style="text-align: justify;"><em><span style="color: #800080; font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"> En évoquant Courbet, je ne peux m'empêcher de penser au peintre James Mac Neill Whistler qui publiera quelques années plus tard, en 1890, un recueil de ses écrits dont le titre définira assez bien son action : « L’art de se faire des ennemis ». Ces deux là auraient certainement été amis.</span></em> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> Je terminerai cet article par un extrait d’une lettre de Champfleury à George Sand sur « Le Réalisme » : </em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large; color: #800080;"><em> « S’il est une qualité que M. Courbet possède au plus haut degré, c’est la</em> « <em>conviction ». On ne saurait pas plus la lui dénier que la chaleur au soleil. Il marche d’un pas assuré dans l’art, il montre avec orgueil d’où il est parti, où il est arrivé, ressemblant en ceci à ce riche manufacturier qui avait accroché à son plafond les sabots qui l’avaient amené à Paris. »</em></span><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"> </p><p style="text-align: justify;" align="right"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: large;"><em style="color: #3366ff; font-family: 'Monotype Corsiva'; font-size: small;"> </em></span
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 6. Décembre 1854 ”L'atelier du peintre”
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-02-08:5554026
2015-02-08T08:33:00+01:00
2015-02-08T08:33:00+01:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: 'times new roman', times;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p> <span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> <span style="font-size: medium;">« Je vais voir l’exposition de Courbet qu’il a réduite à 10 sous. J’y reste seul pendant près d’une heure et j’y découvre un chef-d’œuvre dans son tableau refusé ; je ne pouvais m’arracher à cette vue. On a rejeté là un des ouvrages les plus singuliers de ce temps, mais ce n’est pas un gaillard à se décourager pour si peu. »</span></span></p><p> </p><p style="text-align: left;"><em> <span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Eugène Delacroix – Note dans son « Journal », le 3 août 1855, à la suite du refus par le jury du Salon de « L’atelier du peintre »</span></em></p><p style="text-align: right;"> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4895685" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/02/2790759459.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="673" height="391" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;"><span style="font-size: medium;">Gustave Courbet – L’Atelier du peintre, 1855, musée d’Orsay, Paris</span></span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: left;"><strong style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Lettre à Champfleury – Ornans, vers décembre 1854</strong></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #800080;">Courbet écrit à Champfleury cette longue lettre détaillant le grand tableau sur lequel il travaille « L’atelier du peintre ». Lorsque il exposera cette toile l’année suivante, elle sera intitulée « L’atelier du peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique ».</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Serait-ce un nouveau « coup » de Courbet ? </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Cette peinture est considérée comme une des plus importantes dans la carrière de l’artiste. Un très gros travail qu’il considérait comme « l’histoire morale et physique de son atelier ». </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Pour tenter de le comprendre, de nombreux spécialistes de l’art ont étudié minutieusement cet immense tableau (6 mètres sur 3 mètres) comprenant une trentaine de personnages plus grands que nature. L’œuvre est actuellement en cours de restauration au musée d’Orsay où les visiteurs peuvent suivre l’évolution du travail en direct, sur place. </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Qu’est-ce : un tableau de genre ? Peut-être une peinture d’histoire ? A moins que ce ne soit un portrait collectif de connivences esthétiques et intellectuelles ?</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Cette peinture énigmatique ressemblant à une sorte de triptyque composé de trois parties ne cesse d’interroger... Un jeu de piste sans but apparent ? Dans quelles directions le peintre veut-il nous entraîner ? Une nouvelle fois, cherche-t-il à faire parler de lui, déboussoler les critiques, amuser les caricaturistes ? Il adorait le dénigrement, le persiflage, les scandales, qui étaient ses nourritures favorites.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Difficile à décrypter : un mélange de réalité, fantasme, allégorie…</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Peut-être s’agit-il d’une vaste farce, une farce à la Courbet, comme le pensait les frères Goncourt ? A moins que notre homme n’ait voulu, comme Vélasquez dans ses « Ménines », se représenter en artiste glorieux installé dans la société de son temps ?</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Un message sociopolitique se nicherait-il dans cette mystérieuse toile ? Le contexte historique et politique de l’époque a certainement beaucoup influencé Courbet : révolution industrielle, apparition d’une nouvelle société avec deux classes sociales aux aspirations contraires : la bourgeoisie et la classe ouvrière. Des intellectuels comme Marx et Proudhon commencent à élaborer les fondements de la doctrine socialiste. Les élans spirituels des Romantiques se démodent. Les artistes, comme Courbet, s’éloignent des pouvoirs en place.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Mon cher ami</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Malgré que je tourne à l’hypocondrie, me voilà lancé dans un immense tableau, 20 pieds de long, 12 de haut, peut-être plus grand que <em>L’enterrement</em>, ce qui fera voir que je ne suis pas encore mort, et le réalisme non plus, puisque réalisme il y a.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Première partie : ce sont les gens qui vivent de la vie, qui vivent de la mort. C’est la société dans son haut, dans son bas, dans son milieu. En un mot, c’est ma manière de voir la société dans ses intérêts et ses passions. C’est le monde qui vient se faire peindre chez moi. Vous voyez, ce tableau est sans titre, je vais tâcher de vous en donner une idée plus exacte en vous le décrivant sèchement. La scène se passe dans mon atelier à Paris. Le tableau est divisé en deux parties. Je suis au milieu peignant.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">A droite sont les actionnaires, c'est-à-dire les amis, les travailleurs, les amateurs du monde l’art.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">A gauche, l’autre monde de la vie triviale, le peuple, la misère, la pauvreté, la richesse, les exploités, les exploiteurs, les gens qui vivent de la mort.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je vais vous énumérer les personnages en commençant par l’extrême gauche. </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4895630" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/02/2440876869.jpg" alt="peinture,écriture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="489" height="458" /></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Au fond de la toile se trouve un juif que j’ai vu en Angleterre, traversant l’activité fébrile des rues de Londres en portant religieusement une cassette sur son bras droit et la couvrant de la main gauche. Il semblait dire, c’est moi qui tiens le bon bout. Il avait une figure d’ivoire, une longue barbe, un turban, puis une longue robe noire qui traînait à terre. Derrière lui est un curé d’une figure triomphante, avec une trogne rouge. Devant eux est un pauvre vieux tout grelin, un ancien républicain de 93, […] homme de quatre-vingt-dix ans, une besace à la main, vêtu de vieille toile blanche rapiécée, chapeau brancard. […] Ensuite un chasseur, un faucheur, un hercule, une queue-rouge, un marchand d’habits-galons, une femme d’ouvrier, un ouvrier, un croque-mort, une tête de mort dans un journal, une irlandaise allaitant un enfant, un mannequin. […] Le marchand d’habits préside à tout cela, il déploie ses oripeaux à tout ce monde qui prête la plus grande attention, chacun à sa manière. Derrière lui, une guitare et un chapeau à plumes au premier plan.</span></p><p> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #800080;"> Dans cette partie gauche du tableau, Courbet nous montre un vaste rassemblement, une galerie d’individus éclectiques. La notion de portrait s’efface devant la typologie populaire : juif, curé, ouvrier, croque-mort, etc. </span></em></span></p><p> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Les historiens perçoivent dans tous ces portraits des personnages connus de la scène politique. Des ministres y sont représentés, en marchand, bourgeois. Napoléon III, que Courbet détestait, a une place de choix : au premier plan, déguisé en chasseur, interprété comme le braconnier de la République. En ces temps de guerre, quatre personnages peuvent être rattachés à une cause émancipatrice et pacifiste : Garibaldi en chasseur, Kossuth, le libéral hongrois, avec une toque, le révolutionnaire polonais Kosciuszko en faucheur, et Hertzen l’anarchiste russe en ouvrier…</em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Seconde partie.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Puis vient la toile sur mon chevalet, et moi peignant avec le côté assyrien de ma tête. <img id="media-4895650" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/4065757956.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="416" height="506" />Derrière ma chaise est un modèle de femme nue. Elle est appuyée sur le dossier de ma chaise, me regardant peindre un instant ; ses habits sont à terre en avant du tableau. Puis un chat blanc près de ma chaise.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> <em><span style="color: purple;"> </span></em></p><p><em> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;">L’artiste peignant un paysage au centre de la toile est l’élément principal du triptyque. Il symbolise l’acte créateur. </span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le peintre, son modèle, l’enfant et le chat donnent vie et chair à l’idée d’harmonie esthétique. </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Une nouvelle fois, comme dans « Bonjour monsieur Courbet », je retrouve le côté messianique de l’artiste, le « Courbet sauvant le monde » épinglé par Baudelaire.</em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4895658" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/3294686268.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="375" height="473" /></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">A la suite de cette femme vient Promayet, avec son violon sous le bras, comme il est sur le portrait qu’il m’envoie. Par derrière lui est Bruyas, Cuenot, Buchon, Proudhon (je voudrais bien avoir aussi ce philosophe Proudhon qui est de notre manière de voir, s’il voulait poser j’en serais content). Puis vient votre tour en avant du tableau. Vous êtes assis sur un tabouret, les jambes croisées et un chapeau sur vos genoux <span style="color: #993366;"><em>(Champfleury)</em></span>. A côté de vous, plus au premier plan encore, est une femme du monde avec son mari, habillée en grand luxe.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Puis à l’extrémité droite, assis sur une table d’une jambe seulement, est Baudelaire<img id="media-4895707" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/01/1528539848.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="323" height="444" /> qui lit dans un grand livre. <span style="color: #993366;"><em>(Ba</em></span></span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><span style="color: #993366;"><em>udelaire était encore très ami avec Courbet à cette époque)</em></span>. A côté de lui est une négresse qui se regarde dans une glace avec beaucoup de coquetterie <span style="color: #993366;"><em>(peut-être Jeanne Duval, la maîtresse de Baudelaire, qui fut plus tard effacée, sans doute à la demande du poète)</em></span>.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Au fond du tableau, on aperçoit dans l’embrasure d’une fenêtre deux amoureux qui disent des mots d’amour.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> <span style="color: #800080;"> Dans cette partie droite, Courbet présente ce qu’il appelle « les actionnaires », douze personnages, les amis « élus » du </span></em><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em><span style="color: #800080;">peintre. Ils représentent la poésie, la musique, l’enfance studieuse, la philosophie sociale…</span></em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Les gens qui voudront juger auront de l’ouvrage, ils s’en tireront comme ils pourront. Car il y a des gens qui se réveillent la nuit en sursaut en criant : « Je veux juger ! Il faut que je juge ! ».<span style="color: #993366;"><em>*</em></span></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #993366;"><em>* Effectivement « L’atelier » s’est révélé être un défi majeur pour les critiques et les historiens </em></span><em style="color: #993366; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">d’art. On a glosé sur cette toile avec une rare abondance.</em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #800080;">L’artiste éprouve un malin plaisir à brouiller les pistes Le tableau a été, et reste encore </span></em></span><em><span style="color: #800080; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">aujourd’hui, incompris. Il ne se livre jamais complètement. </span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Dans « L’illustration », le 21 juillet 1855, l’illustrateur Quillenbois se moquera une nouvelle fois de « l’apôtre du réalisme » en le figurant trônant au milieu de sa cour :</em></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4895668" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/02/850263335.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,atelier,orsay,réalisme" width="617" height="438" /></p><p> </p><p><em> </em></p><p><em> <span style="color: #800080;"> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> « Les gens qui voudront juger auront de l’ouvrage, ils s’en tireront comme ils pourront » dit Courbet à la fin de cette lettre. </span></span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> J’avancerais, ci-dessous, quelques modestes interprétations sur cet étonnant tableau, un des plus connus du musée d’Orsay, que, moi aussi, j'ai bien du mal à définir : </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> - Une peinture d’histoire à l’implication politique évidente montrant à la fois Napoléon III et le philosophe et socialiste Proudhon.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> - Une allégorie morale et sociale.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> - Un autoportrait de l’artiste ou, pour certains, une allégorie du destin de Courbet.</em></span></p><p><em><span style="color: #800080; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Et si l'orgueilleux Courbet n’avait voulu tout simplement présenter que la convergence des forces artistiques et sociales nécessaires à l’alchimie créative : son idéal d’artiste… un manifeste esthétique...</em></span></p><p> </p><p> </p><p> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 5. Juin 1853/nov. 1854
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2015-01-24:5542690
2015-01-24T14:57:00+01:00
2015-01-24T14:57:00+01:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS ...
<p> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: left;"><em style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> </em><em><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">« Dans votre société si bien civilisée, il faut que je mène une vie de sauvage. Il faut que je m’affranchisse même des gouvernements. Le peuple jouit de mes sympathies. Il faut que je m’adresse à lui directement, que j’en tire ma science, et qu’il me fasse vivre. Pour cela, je viens donc de débuter dans la grande vie vagabonde et indépendante du bohémien. »</span></em></p><p><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p style="text-align: right;"><em> <span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> </span></em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Courrier de Gustave Courbet à Francis et Marie Wey, le 31 juillet 1850</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4877304" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/01/02/1469236301.JPEG" alt="peinture, courbet, ornans, réalisme" width="474" height="412" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;"><span style="font-size: medium;">Gustave Courbet – Le bord de la mer à Palavas, 1854, musée Fabre, Montpellier</span></span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: medium; font-family: georgia, palatino;"><strong>Lettre à Champfleury – Paris, vers juin 1853</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: georgia, palatino; color: #993366;"><em> <span style="color: #800080;">Humour… </span></em></span></p><p><span style="font-size: medium; font-family: georgia, palatino; color: #800080;"><em> On ne peut faire confiance à un ami qui a séduit malhonnêtement une admiratrice du peintre en se faisant passer pour lui…</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em> </em></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia, palatino;">Bornibus vient de baiser une femme du monde à ce qu’il paraît en mon nom. Aujourd’hui cela se gâte, il ne sait plus comme se tirer du pas. La femme vient de lui écrire une lettre parfumée mais malodorante, insultante au dernier degré. Il paraît que le faux Courbet se</span> </span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">serait mal conduit</span>.</span><span style="font-size: medium; font-family: georgia, palatino;"> C’est un homme qui me fait une jolie réputation.</span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à </strong></span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Alfred Bruyas <em>(collectionneur et ami, acheteur des « Baigneuses » et de « La fileuse endormie") </em>– Ornans, vers octobre 1853</strong></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> […]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">J’ai brûlé mes vaisseaux. J’ai rompu en visière avec la société. J’ai insulté tous ceux qui me servaient maladroitement. Et me voici seul en face de cette société.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Il faut vaincre ou mourir. Si je succombe, on m’aura payé cher, je vous le jure. Mais je sens de plus en plus que je triomphe, car nous sommes deux et à l’heure qu’il est, à ma connaissance, seulement peut-être 6 ou 8, tous jeunes, tous travailleurs acharnés, tous arrivés à la même conclusion par des moyens divers. Mon ami, c’est la vérité, j’en suis sûr comme de mon existence, dans un an nous serons un million.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le peintre revendique le droit de s’émanciper de l’autorité de l’Etat. Il va se faire un ennemi pour des années du directeur des Beaux-Arts de l’Empire dont il raconte longuement leur première rencontre dans cette même lettre à Alfred Bruyas. Je retranscris dans sa quasi-intégralité cette histoire édifiante sur la pensée et la personnalité de Courbet.</em></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je désire vous raconter un fait.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Avant que je ne quitte Paris, M. Nieuwerkerke, directeur des Beaux-Arts, m’a fait inviter à déjeuner au nom du Gouvernement et, de crainte que je refuse son invitation, il avait pris pour ambassadeurs MM. Chenavard et Français, deux satisfaits, deux décorés.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je dois dire à leur honte qu’ils remplissaient un rôle gouvernemental vis-à-vis de moi. Ils préparaient mon esprit à la bienveillance et secondaient les vues de M. le directeur. D’autre part, ils auraient été contents que je me vendisse comme eux.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Après qu’ils m’eurent bien conjuré d’être ce qu’ils appelaient « bon enfant », nous nous rendîmes au déjeuner, chez Douix, au Palais-Royal où M. Nieuwerkerke nous attendait. Aussitôt qu’il m’aperçut, il s’élança sur moi en me pressant les mains et s’écriant qu’il était enchanté de mon acceptation, qu’il voulait agir franchement avec moi et qu’il ne dissimulait pas qu’il venait pour me convertir. […] Il continua en me disant que le gouvernement était désolé de me voir aller seul, qu’il fallait modifier mes idées, mettre de l’eau dans mon vin, qu’on était tout porté pour moi, que je devais pas faire la mauvaise tête, etc., toutes sortes de sottises de ce genre. Puis il termina le discours d’entrée en me disant que le gouvernement désirait que je fasse un tableau dans toute ma puissance pour l’Exposition de 1855. […] Il mettrait pour condition que je présente une esquisse et que le tableau fait, il serait soumis à un comité d’artistes que je choisirais et à un comité qu’il choisirait de son côté.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je vous laisse penser dans quelle fureur je suis entré après une pareille ouverture. Je répondis immédiatement que je ne comprenais absolument rien à tout ce qu’il venait de dire. […] Je continuai en lui disant que je considérais son gouvernement comme un simple particulier, que lorsque mes tableaux lui plairaient, il était libre de me les acheter. […] Je continuai en lui disant que j’étais seul juge de ma peinture que j’avais fait non pour faire de l’art pour l’art, mais bien pour conquérir ma liberté intellectuelle et que j’étais arrivé par l’étude de la tradition à m’en affranchir et que moi seul, de tous les artistes français mes contemporains, avais la puissance de rendre et traduire d’une façon originale et ma personnalité et ma société. Ce à quoi il me répondit : « M. Courbet, vous êtes bien fier ? – Je m’étonne lui dis-je, que vous vous en aperceviez seulement. Monsieur, je suis l’homme le plus fier et le plus orgueilleux de France. » </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Cet homme, qui est le plus inepte que j’ai rencontré peut-être de ma vie, me regardait avec des yeux hébétés. Il était d’autant plus stupéfait, qu’il avait dû promettre à ses maîtres et aux dames de la cour qu’il allait leur faire voir comment on achetait un homme pour 20 ou 30 mille ! Il me demanda encore si je n’enverrais rien à cette exposition. Je répondis que je ne concourais jamais puisque je n’admettais pas de juges, que pourtant il pourrait se faire que je leur envoie par cynisme mon « Enterrement » qui était mon début et mon exposé de principes.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Il continua en me disant qu’il était bien malheureux qu’il se trouve au monde des gens comme vous, qu’ils étaient nés pour perdre les plus belles organisations et que j’en serais un exemple frappant. Je me suis mis à rire aux larmes en lui assurant qu’il n’y aurait que lui et les académies qui en souffriraient.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je n’ose vous parler d’avantage de cet homme, je crains de vous ennuyer par trop.</span></p><p> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à Alfred Bruyas – Ornans, vers le 3 mai 1854</strong></span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">J’ai fait dans ma vie bien des portraits de moi, au fur et à mesure que je changeais de situation d’esprit ; j’ai écrit ma vie, en un mot. Le troisième était le portrait d’un homme râlant et mourant.</span></p><p> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4877362" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/00/3462400861.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="479" height="386" /></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – L’homme blessé, 1854, musée d’Orsay, Paris</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…] Oui, mon cher ami, j’espère dans ma vie réaliser un miracle unique, j’espère vivre de mon art pendant toute ma vie sans m’être jamais éloigné d’une ligne de mes principes, sans jamais avoir menti un seul instant à ma conscience, sans même avoir jamais fait de la peinture large comme la main pour faire plaisir à qui que ce soit, ni pour être vendue.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">J’ai toujours dit à mes amis (qui s’épouvantaient de ma vaillance et qui craignaient pour moi-même) : ne craignez rien. Devrais-je parcourir le monde entier, je suis sûr de trouver des hommes qui me comprendront ; n’en trouverais-je que cinq ou six, ils me feront vivre, ils me sauveront.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Me voilà prêt, je pars pour Montpellier. Je quitterai Ornans lundi prochain. […] J’ai hâte de partir, car je me réjouis beaucoup de ce voyage, de vous voir et du travail que nous ferons ensemble.</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4877370" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/01/1177167760.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="549" height="470" /></p><p style="text-align: center;"><em style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – La rencontre, ou Bonjour monsieur Courbet, 1854, musée Fabre, Montpellier</span></em><span style="font-size: medium;"> </span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Durant cet été 1854, chez Alfred Bruyas, l’artiste va peindre « La rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet », l’emblème du musée Fabre à Montpellier. Il s’agit certainement de l’œuvre la plus populaire de l’artiste car souvent reproduite.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Théophile Silvestre donne une description de la scène : « Par un midi torride, éclatant et poudreux de juin 1854, M. Bruyas, revenant de la ville de Mey, et Courbet arrivant d’Ornans, se rencontrent, l’un attendant l’autre : - Salut ! – M. Bruyas, précédé de son chien Breton et suivi de son domestique Calas ; Courbet, sac au dos, guêtré, en manches de chemise, bourdon en main, plus fier que la fierté, et portant dans les cieux son front audacieux. M. Bruyas est cordial et simple, le bon Calas respectueux, Breton étonné, et Courbet est… Courbet. »</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le collectionneur Alfred Bruyas, avec l’aide de Courbet, compte jouer un rôle prépondérant dans le développement de la peinture de son temps. Ils ont l’un et l’autre une même foi dans l’art et dans son pouvoir de transformer la société toute entière.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Dans ce tableau, le peintre reprend le schéma de l’estampe populaire. Artiste voyageur par excellence, il se montre dans l’image d’un marcheur infatigable déterminant un comportement indépendant sur le plan moral et social.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le 5 mars 1855, il écrit à Bruyas : « Mon ami Français me dit qu’il a vu une photographie de « La rencontre » et que ce tableau fait déjà beaucoup de bruit dans Paris. »</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le 11 mai 1855, il lui dit, enthousiaste : « Votre tableau « La rencontre » fait un effet extraordinaire. Dans Paris on le nomme : « Bonjour Monsieur Courbet », et les gardiens de l’exposition sont déjà occupés à conduire les étrangers devant mes tableaux, « Bonjour Monsieur Courbet » a un succès général. »</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Une fois de plus, Courbet a réussi à créer l’événement. Son tableau est moqué, caricaturé :</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Le dessinateur Quillenbois, dans « L’illustration" le 21 juillet 1855, montre deux hommes se <br /><img id="media-4877948" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/02/798713697.2.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="410" height="208" />prosternant devant C</em></span><em style="color: #800080; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">ourbet : « L’adoration de M. Courbet, imitation réaliste de l’adoration des mages. »</em></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><em style="color: #800080; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> Amusant… Cette caricature montre bien le côté messianique du peintre qui horripilait tant Baudelaire. En effet, il se présentait volontiers, comme le tableau l’inspire, un apôtre prêchant la bonne parole du réalisme. Parfois, il nommait son autoportrait « L’homme à la pipe », cédé à Bruyas, « Le Christ à la pipe ».</em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> La chansonnette s’en donne également à cœur joie :</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em>« As-tu vu la binette</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em>La binette, nette, nette</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em>As-tu vu la binette</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em>La binette au grand Courbet ? »</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à Alfred Bruyas – Ornans, vers novembre 1854</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">J’ai eu bien des tourments depuis vous. Ma vie est si pénible que je commence à croire que mes facultés morales s’usent. Avec ce masque riant que vous me connaissez, je cache à l’intérieur le chagrin, l’amertume, et une tristesse qui s’attache au cœur comme un vampire. Dans la société où nous vivons il ne faut pas beaucoup travailler pour trouver le vide. Il y a vraiment tant de bêtes, que c’est décourageant, à tel point qu’on redoute de développer son intelligence dans la crainte de se trouver dans une solitude absolue.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…] Malgré tout cela, je suis parvenu à faire l’esquisse de mon tableau<span style="color: #993366;"><em>*</em></span>. […] Cela fait le tableau le plus surprenant qu’on puisse imaginer. Il y a 30 personnages grands comme nature. C’est l’histoire morale et physique de mon atelier. Ce sont tous les gens qui me servent et participent à mon action.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…] J’espère faire passer la société dans mon atelier, faire connaître ainsi mes propensions et mes répulsions. J’ai deux mois et demi pour l’exécution et il faudra encore que j’aille à Paris faire les nus, si bien que, tout compté, j’ai deux jours par personnage. Vous voyez que je n’ai pas à m’amuser.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #993366;"><em>* Le peintre commence à travailler sur une toile de très grand format, immense fresque qui sera appelée « L’atelier du peintre ». Il espère qu’elle sera prête pour l’Exposition Universelle de 1855. J’en parlerai dans le prochain article.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4877953" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/02/2123784694.2.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="311" height="379" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Autoportrait au col rayé, 1854, musée Fabre, Montpellier</span></em></span></p><p> </p><p> </p><p> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 4. Janv. 1852/13 mai 1853
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2014-12-20:5516871
2014-12-20T15:51:00+01:00
2014-12-20T15:51:00+01:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS Gustave...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4819748" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/00/4088913522.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="448" height="337" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – La fileuse endormie (sa sœur Zélie), 1853, Musée Fabre, Montpellier</span></em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p><em style="font-size: small;">« Assise, la fileuse au bleu de la croisée</em></p><p><span style="font-size: small;"><em>Où le jardin mélodieux se dodeline ;</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Lasse, ayant bu l’azur, de filer la câline</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Chevelure, à ses doigts si faible évasive, </em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Elle songe, et sa tête petite s’incline. […]</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Mais la dormeuse file une laine isolée ;</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Mystérieusement, l’ombre frêle se tresse</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée.</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Le songe se dévide avec une paresse</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule,</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em>La chevelure ondule au gré de la caresse... »</em></span></p><p><em> </em></p><p><em> <span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> </span></em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Paul Valéry – « La fileuse » dans "La Conque", 1891</span></p><p> </p><p><em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"> <span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small; color: #800080;">Le tableau "La fileuse endormie" de Gustave Courbet a inspiré ce magnifique poème à Paul Valéry.</span></span></em></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à Champfleury – Ornans, vers janvier 1852</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Il m’est difficile de vous dire ce que j’ai fait cette année pour l’exposition, j’ai peur de mal m’exprimer. Vous jugeriez mieux que moi si vous voyiez mon tableau. D’abord, j’ai dévoyé mes juges, je les mets sur un terrain nouveau : j’ai fait du gracieux. <span style="color: #993366;">* </span>Tout ce qu’ils ont pu dire jusqu’ici ne sert à rien.</span></p><p> </p><p><span style="color: #993366; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em>* Le tableau « Les demoiselles de village »</em> <em>sont ce que Courbet appelle du « gracieux ». Il reprend le motif de ses 3 sœurs qu’il représente allant à la <img id="media-4819969" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/01/536984013.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="465" height="349" />rencontre d’une jeune vachère dans un décor de plein air. </em></span></p><p><span style="color: #993366; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em>Comme toujours les "Demoiselles" font l’objet de railleries. Les caricaturistes s’en donnent à cœur joie. Théophile Gautier, dans </em>La presse<em>, remarque : « L’auteur de « L’enterrement à Ornans » […] semble, cette année, avoir reculé devant les conséquences de ses principes ; la toile qu’il a exposée sous le titre des « Demoiselles de village » est presque une idylle à côté des monstrueuses trognes et des caricatures sérieuses de « L’enterrement ». Il y a comme une intention de grâce dans ses trois figures, et si monsieur Courbet eût osé, il les aurait faites complètement jolies. »</em></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à ses parents– Paris, vers le 15 juin 1852</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #800080;">Dans cette lettre à ses parents, Courbet laisse parler un ego que son récent succès a largement développé.</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Si je ne vous ai pas écrit plus tôt c'est que je fais dans ce moment un tableau des lutteurs qui étaient cet hiver à Paris. C'est un tableau grand comme les <em>Demoiselles de village</em>, mais en hauteur. C'est pour faire du nu que j'ai fait cela, et aussi les apaiser de ce coté-là. <em><span style="color: #993366;">* </span></em>On a bien des maux pour contenter chacun. C'est impossible de dire tout ce que m'a valu d'insultes mon tableau de cette année, mais je m’en moque car quand je ne serai plus contesté je ne serai plus important.</span></p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #993366;"><em>* Au Salon de l’année suivante, l’artiste va exposer un nu féminin, sur lequel il travaille, qui va faire un immense scandale.</em></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4819973" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/1219913919.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="364" height="499" /></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-size: medium;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Les lutteurs, 1853, Musée des Beaux-Arts, Budapest</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Je suis allé rendre une visite à M. de Morny <span style="color: #993366;">(demi-frère de l’Empereur Napoléon III et son fidèle conseiller)</span> qui m’a très bien reçu. Nous avons parlé peinture. II n'y connaît rien, c’est égal, il croît très bien s'y connaître. Je lui ai dit qu'on exigeait trop de choses de moi ; que je n’avais pas le moyen de répondre à toutes ces exigences ; que j’avais fait mon devoir puisque je savais peindre mieux que quiconque dans notre société ; que c'était à lui maintenant, ainsi qu'a tous ceux qui comprenaient ce que je faisais, à me commander des tableaux. II m'a répondu qu'il parlerait de cela au gouvernement. II m'a promis qu'on me ferait des commandes. D'autre part M. Romieu, qui est directeur des Beaux-Arts, a déclaré qu'il ne m'en ferait point du tout ; que le gouvernement ne pouvait pas soutenir un homme comme moi ; que, quand je ferais de l’autre peinture, il verrait ce qu'il a à faire ; que du reste j’étais posé en puissance politique et qu'on me ferait voir qu'on ne me craignait pas.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…] Enfin je ne sais vraiment pas dans ce moment ce qu’il en adviendra. Je ne les crains toujours pas, mon affaire va bien, ma réputation s'agrandit et un jour j’aurai raison : ils avaleront tous le réalisme.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Le tableau de cette année </span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #993366;"><em>(Les demoiselles de village)</em></span><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> m’a conquis toute une classe de monde qui n'était pas pour moi l'an passé. Les peintres sont furieux. […] Ils ne viennent plus me voir comme l’an passé, ils se trouvent dupés et enfoncés et il n'y a pas jusqu’à Delacroix qui va au ministère pour détruire ma peinture. Cet homme se trouve étonné qu’on parle moins de lui. <em><span style="color: #993366;">*</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #993366;"><em>* Dans son Journal, Delacroix admire la manière vigoureuse de Courbet, mais trouve ses sujets vulgaires et ses types hideux.</em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;" align="center"> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à Adolphe Marlet <em>(ami d’enfance) </em>– Paris, vers janvier 1853</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #993366;"> Courbet commence à exposer régulièrement à Francfort : « Il paraît que les journaux allemands ont beaucoup parlé de moi. Il y avait dans ceux de Berlin que, depuis le Titien, on n’avait jamais vu un coloriste de ma force. »</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">[…]</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Il paraît qu’à Francfort comme à Paris j’ai des détracteurs et des partisans terribles. Les discussions étaient si violentes qu’au Casino on s’est vu forcé de placer un écriteau ainsi conçu : « Dans ce cercle il est défendu de parler des tableaux de M. Courbet. » Chez un banquier fort riche, qui avait réuni à dîner une société nombreuse, chaque invité trouva dans le pli de sa serviette un petit billet où il était écrit : « Ce soir, on ne parlera pas de M. Courbet. »</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong>Lettre à ses parents – Paris, vers le 13 mai 1853</strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> <span style="color: #993366;">En cette année 1853, le Salon va ouvrir ses portes le 15 mai.</span></em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;">Mes tableaux ont été reçus ces jours passés par le jury sans aucune espèce d’objection. J’ai été considéré comme admis par le public et hors de jugement. Ils m’ont enfin laissé la responsabilité de mes œuvres. J’empiète tous les jours. Tout Paris s’apprête pour les voir et entendre le bruit qu’ils feront. Pour <em>Les baigneuses</em>, çà épouvante un peu, quoique depuis vous j’y aie ajouté un linge sur les fesses. Le paysage de ce tableau a un succès général.</span></p><p> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4819994" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/02/2132885363.jpg" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="413" height="489" /></p><p style="text-align: center;"><em style="font-size: medium;"><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Les baigneuses, 1853, musée Fabre, Montpellier</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><em> <span style="color: #993366;"> <span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;">On est très loin de la tradition néoclassique pour laquelle le nu était l’incarnation de la pureté morale. </span></span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Une nouvelle escalade dans la provocation ? Courbet ou le goût du laid ? Il peint le nu comme il fait ses autoportraits : sans psychologie particulière. Il met en pièce l’idée même de sujet, pour mieux affirmer la présence brute, crue, du corps exhibé. Avec Courbet, le corps ne raconte rien, il montre. </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> La réprobation est générale :</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Dans son Journal du 15 avril 1853, Eugène Delacroix explose : « La vulgarité des formes ne ferait rien ; c’est la vulgarité et l’inutilité de la pensée qui sont abominables. »</em></span></p><p><em><span style="color: #800080; font-family: georgia, palatino; font-size: medium;"> L’Impératrice Eugénie vient au Salon. Elle admire, comme il convient, le « Marché aux chevaux » de Rosa Bonheur, et on lui fait observer la fidélité avec laquelle l’artiste a su rendre la plus belle de nos races, la race percheronne. Arrivée devant les « Baigneuses », l’Impératrice ne peut retenir un cri de surprise. </span></em></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em>- Est-ce aussi une Percheronne, fait-elle ? </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Théophile Gautier parle dans « La Presse » le 21 juillet 1853 : « Rompre violemment avec l’antique et les traditions du beau, peindre dans toute leur disgrâce les laideurs les plus rebutantes avec une grossièreté volontaire de touche, tel est le programme que s’est imposé M. Courbet, et il le suit fidèlement. A propos des « Baigneuses » il écrit : « Figurez-vous une sorte de Vénus hottentote sortant de l’eau, et tournant vers le spectateur une croupe monstrueuse et capitonnée de fossettes au fond desquelles il ne manque que le macaron de passementerie.</em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> Aux yeux de Courbet, outre le rôle des « Baigneuses » dans son processus d’émancipation artistique, le tableau lui apparaît comme un jalon essentiel dans son œuvre. Le scandale est son plaisir et sa façon d’avancer. Notre homme s’amuse, il rigole...</em></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-family: georgia, palatino; font-size: medium; color: #800080;"><em> </em></span></p>
Fichtre
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Courbet
tag:fichtre.hautetfort.com,2014-12-11:5486702
2014-12-11T07:00:00+01:00
2014-12-11T07:00:00+01:00
Source :...
<p>Source : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://www.illustre.ch/illustre/article/courbet-les-ann%C3%A9es-suisses" target="_blank">http://www.illustre.ch/illustre/article/courbet-les-ann%C3%A9es-suisses</a></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/1686238248.jpg" target="_blank"><img id="media-4754704" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/1300504763.2.jpg" alt="courbet, gustave courbet" /></a><br /><span style="font-size: x-small;">De gauche à droite :</span><br /><span style="font-size: x-small;">Melchior Seeberger, directeur de la fanfare de Bulle</span><br /><span style="font-size: x-small;">Maxime Gapany, capitaine des carabiniers et greffier à Vuippens</span><br /><span style="font-size: x-small;">Gustave Courbet, peintre de son Etat</span><br /><span style="font-size: x-small;">Louis Weitzel, négociant ou brasseur à Bulle</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/2958397482.jpg" target="_blank"><img id="media-4754705" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/1588505187.jpg" alt="courbet, gustave courbet" /></a><br /><span style="font-size: x-small;"><em>Grand panorama des alpes, les dents du midi</em>,<em> </em>Courbet</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/1338553650.jpg" target="_blank"><img id="media-4754706" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/3799176570.jpg" alt="courbet, gustave courbet" /></a><br /><span style="font-size: x-small;"><em>Paysage du Jura</em></span><span style="font-size: x-small;">, Courbet</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/01/2480473207.jpg" target="_blank"><img id="media-4754707" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/01/2231220947.jpg" alt="courbet, gustave courbet" /></a><span style="font-size: x-small;"><em><br />Le château de Chillon</em>, Courbet</span></p><p> </p><p>Pour une bio expresse : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://www.raspouteam.org/1871/?page_id=1562" target="_blank">http://www.raspouteam.org/1871/?page_id=1562</a></span></p><p>A propos de la colonne Vendôme : <span style="font-size: x-small;"><a href="http://www.coppoweb.com/merson/chroniques/fr.vendome.php" target="_blank">http://www.coppoweb.com/merson/chroniques/fr.vendome.php</a></span></p><p> </p><p>A consulter également à propos de chatte et de pipe :</p><p><span style="font-size: x-small;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/06/06/lettre-ouverte.html" target="_blank">http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/06/06/lettre-ouverte.html</a></span></p><p><span style="font-size: x-small;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/archive/2013/04/25/the-blue-pipe.html" target="_blank">http://fichtre.hautetfort.com/archive/2013/04/25/the-blue-pipe.html</a></span></p><p> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 3. Févr. 1850/1 janv. 1852
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2014-11-07:5483974
2014-11-07T12:38:00+01:00
2014-11-07T12:38:00+01:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS Gustave Courbet – L’homme...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; text-align: center;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4750025" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/00/01/382783002.2.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;"><span style="font-size: small;">Gustave Courbet – L’homme à la pipe, 1849, musée Fabre, Montpellier</span></span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;"><em>« Il faut encanailler l’art. <span style="font-size: medium;">Il y a trop longtemps </span></em><em>que </em></span><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: medium;"><em>vous faites de l’art bon genre et à la pommade.</em> <span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"><em>II y</em></span><em><span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"> a trop longtemps</span> que les peintres, mes contemporains, font de l'art à idée et d'après les cartons. »</em></span></p><p> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: left;"><em> <span style="font-size: small; color: #800080;"> « <span style="font-family: verdana, geneva;">Je suis d’une adresse qui commence à m’effrayer</span> » </span></em></p><p style="text-align: left;"><em style="color: #800080; font-size: small;"> Le nouveau projet de Courbet est simple : peindre la nature comme il la voit, avec la plus grande fidélité. Impulsé par l’ami Champfleury, il élabore son propre style : le réalisme. « Le fond du réalisme, c’est la négation de l’idéal » affirme le peintre, en opposition au romantisme.</em></p><p style="text-align: left;"><em style="color: #800080; font-size: small;"> L‘emblème du réalisme est la toile « Les casseurs de pierres » dont le peintre raconte la genèse : « J’avais pris notre voiture, j’allais au château de Saint-Denis faire un paysage. Proche de Maisières, je m’arrête pour considérer deux hommes cassant des pierres sur la route. Il est rare de rencontrer l’expression la plus complète de la misère. Aussi sur-le-champ m'advint-il un tableau. Je leur donne rendez-vous pour le lendemain dans mon atelier et depuis ce temps j'ai fait mon tableau. Il est de la même grandeur que la Soirée à Ornans. »</em></p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="color: #800080;"><strong> </strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre à Champfleury <em>(écrivain, critique d’art) </em>– Paris, vers février 1850</strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: small;"><strong> </strong></span><span style="font-size: small;">[…]</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana, geneva;">Parlons des tableaux. </span><span style="font-family: verdana, geneva;">J'ai déjà</span> fait plus de peinture depuis que je vous ai quitté qu'un évêque n'en bénirait.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">D’abord, c'est un tableau de </span><em style="font-size: small;">Casseurs de pierres </em><span style="font-size: small;">qui se compose de deux personnages très à plaindre : l'un est un vieillard, vieille machine raidie par le service et l’âge. Sa tête basanée est recouverte d'un chapeau de paille noirci par la poussière et la pluie. Ses bras qui paraissent à ressort sont vêtus d'une chemise de grosse toile, puis dans son gilet à raies rouges se voit une tabatière en corne cerclée de cuivre. A son genou, posé sur une torche de paille, son pantalon de droguet qui se tiendrait debout tout seul a une large pièce, ses bas bleus usés laissent voir ses talons dans ses sabots fêlés.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">Celui qui est derrière lui est un jeune homme d'une quinzaine d'années ayant la teigne. Des lambeaux de toile sale lui servent de chemise et laissent voir ses bras et ses flancs ; son pantalon est retenu par une bretelle en cuir et il a aux pieds les vieux souliers de son père qui depuis bien longtemps rient par bien des côtés.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">Par ci par là les outils de leur travail sont épars sur le terrain, une hotte, un brancard (pioche), un fossou (fossoir), une marmite de campagne dans laquelle se porte la soupe du midi, puis un morceau de pain noir sur une besace. Tout cela se passe au grand soleil au bord du fossé d'une route. Ces personnages se détachent sur le revers vert d'une grande montagne qui remplit la toile et où court l'ombre des nuages.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">Je n'ai rien inventé cher ami, chaque jour, allant me promener, je voyais ces personnages. […] Les vignerons, les cultivateurs, que ce tableau séduit beaucoup, prétendent que j’en ferais un cent que je n’en ferais pas un plus vrai.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: small; text-align: center;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4750029" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/00/451937445.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" width="575" height="362" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"> </span><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">G<span style="font-size: small;">ustave Courbet – Les casseurs de pierres, 1849, Tableau détruit en 1945 par des bombardements alliés sur la ville de Dresde</span></span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif; font-size: small;"> </em></p><p><em> <span style="color: #993366; font-size: small;"> Le critique d’art Sabatier-Ungher reçoit l’œuvre comme « la démocratie dans l’art » et explique : « M. Courbet n’est pas seulement un peintre de talent, il est encore l’expression franche et nette d’un ordre d’idées qui n’avaient pas été exprimées et devaient l’être : le peuple, entré dans la politique, veut aussi entrer dans l’art. L’heure n’est plus à peindre les nantis, l’avenir est un art social. Courbet voit le peuple de très près et le voit largement. Il est appelé à devenir un peintre populaire. »</span></em></p><p> </p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p> </p><p><em> <span style="font-size: small; color: #800080;">Qui enterre-t-on dans ce cimetière grisâtre franc-comtois ? Mystère ?</span></em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4750044" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/02/428808493.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" width="604" height="281" /></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-size: small;"> </span><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; color: #3366ff; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Gustave Courbet – Un enterrement à Ornans, 1849, musée d’Orsay, Paris</span></em></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p> <em> <span style="font-size: small; color: #800080;"> « L’enterrement à Ornans » est un immense tableau de 3,13 m x 6,64 m. Une fresque monumentale. Comme « Les casseurs de pierres », la toile est peinte dans le nouvel atelier que le père de Courbet lui a fait aménagé dans un grenier de la maison héritée du grand-père à Ornans.</span></em></p><p> <span style="font-size: small; color: #800080;"><em> Une cinquantaine d’habitants d’Ornans ont posé pour cette composition. Les usages et les costumes francs-comtois sont représentés, dans un paysage réel, celui du cimetière d’Ornans inauguré en 1848. Le Christ en croix s'enfonce dans un ciel blafard entre deux falaises. Curieuse toile ? Auparavant, les grands formats en peinture étaient réservés à des représentations de genre noble, essentiellement à la peinture d’histoire. « L’enterrement » n’entre pas dans les cases habituelles... Au salon de 1850, cela agace. Est-ce une scène d’histoire, un portrait de groupe, un paysage, une œuvre religieuse, un manifeste politique en ces temps de troubles ? Un peu de tout. Des paysans, des artisans, des ecclésiastiques, des bourgeois, des socialistes, sont mêlés. L’artiste élève au rang d’évènement historique, un épisode banal, familier, un simple enterrement campagnard. </em></span></p><p> </p><p> <span style="font-size: small;">Suite de la lettre à Champfleury :</span></p><p><span style="font-size: small;">Ici les modèles sont à bon marché, tout le monde voudrait être dans </span><em style="font-size: small;">l'Enterrement. <img id="media-4751340" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/02/3367126082.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" width="260" height="343" /></em><span style="font-size: small;">Jamais je ne les satisfais tous, je me ferai bien des ennemis. Ont déjà posé : le maire, le curé, le juge de paix, le porte-croix, le notaire, l’adjoint Marlet, mes amis, mon père, les enfants de chœur, le fossoyeur, deux vieux de la Révolution de 93, avec leurs habits du temps, un chien, le mort et ses porteurs, les bedeaux (un des bedeaux a un nez rouge comme une cerise, gros en proportion et de 5 pouces de longueur, que Trapadoux aille s'y frotter !), mes sœurs, d'autres femmes aussi, etc.</span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><img id="media-4751342" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/01/2093834857.jpg" alt="peinture,écriture,correspondance,courbet,ornans" width="256" height="343" /></span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;"> </span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4751356" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/1967216827.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" width="380" height="284" /></p><p><span style="font-size: small;">Seulement je croyais me passer des deux chantres de la paroisse, il n'y a pas eu moyen. On est venu m'avertir qu’ils étaient vexés, qu’il n'y avait plus qu'eux de l'église que je n'avais pas tirés ; ils se plaignaient amèrement disant qu'ils ne m'avaient jamais fait de mal et qu'ils ne méritaient pas un affront semblable, etc.</span></p><p><span style="font-size: small;">II faut être enragé pour travailler dans !es conditions où je me trouve. Je travaille à l'aveuglette ; je n'ai aucun recul. Ne serai-je jamais casé comme je l'entends ? Enfin, dans ce moment-ci, je suis sur le point de finir 50 personnages grandeur nature, avec paysage et ciel pour fond, sur une toile de 20 pieds de longueur sur 10 de hauteur. Il y a de quoi crever. Vous devez vous imaginer que je ne me suis pas endormi.</span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre Francis Wey– Ornans, vers le 1<sup>er</sup> janvier 1852</strong></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;">Louis Napoléon Bonaparte est devenu empereur des français à la suite de son coup d’Etat du 2 décembre 1851.</span></em></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;">[…]</span></p><p><span style="font-size: small;">Vous êtes donc de ceux qui croient que je fais de la politique en peinture. Je fais des <em>Casseurs de pierres</em>, Murillo fait un casseur de poux<span style="color: #993366;">*</span>. Je suis un socialiste et Murillo un honnête homme, c’est incroyable.</span></p><p><span style="font-size: small; color: #993366;">* Allusion au "Jeune mendiant"<em> </em>du peintre espagnol du 17<sup>e</sup> conservé au Louvre</span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p> </p><p> </p><p align="center"><span style="color: #800080; font-size: medium;"><em>La stratégie de conquête du maître d’Ornans</em></span></p><p> </p><p align="center"><span style="color: #800080; font-size: small;"><em> </em></span></p><p> <span style="color: #800080; font-size: small;"><em> Un tableau comme « Les Casseurs de Pierres » dans le contexte politique et social de la seconde République, devenant le second Empire, pouvait à plus d’un titre être interprété comme une dénonciations des injustices sociales et donc comme une peinture à connotation socialiste.</em></span></p><p> <span style="color: #800080; font-size: small;"><em> « L’Enterrement » suscite un énorme scandale. Delacroix écrit dans son journal qu’on n’a jamais rien vu de pareil. Les caricaturistes, choqués par cette nouvelle peinture sociale, tournent en ridicule le peintre et ses modèles. « Quand je ne serai plus contesté, je ne serai plus important » dit Courbet.</em></span></p><p> <span style="color: #800080; font-size: small;"><em> « Les paysans de Flagey revenant de la foire », également un tableau de très grand format, est envoyé au Salon de 1851 avec « Les casseurs de pierre » et « L’enterrement à Ornans ». Si cette toile met le public mal à l’aise, c’est qu’elle montre, sans chercher à l’embellir, une réalité banale et que, une nouvelle fois, elle hisse une scène de genre au rang de peinture d’histoire. Le chef de file de l’école réaliste se définit comme un peintre du terroir qui, attaché, à sa « petite patrie », assume cet enracinement local.</em></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4751398" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/2302749931.2.jpg" alt="peinture,correspondance,courbet,ornans" width="538" height="402" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><em><span style="font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;"><span style="font-size: small;">Gustave Courbet – Les paysans de Flagey revenant de la foire, 1850, musée des beaux-arts, Besançon</span></span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><em> <span style="font-size: small; color: #800080;"> « Je veux tout ou rien, il faut qu’avant cinq ans, j’aie un nom dans Paris », revendiquait l’artiste en 1845. Désormais, Gustave Courbet va occuper le devant de la scène artistique.</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Gustave Courbet, le maître d'Ornans : 2. 21 mars 1847/30 oct. 1849
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2014-10-23:5473700
2014-10-23T10:07:00+02:00
2014-10-23T10:07:00+02:00
CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS Gustave Courbet –...
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: 'times new roman', times; font-size: medium; text-align: center;">CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4732511" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/00/01/2274276506.JPEG" alt="peinture, courbet, ornans, réalisme" width="303" height="370" /></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Autoportrait dit Le fou de peur, 1843, Musée National, Oslo</span></em> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: small; font-family: verdana, geneva;"> <span style="font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"> La toile exposée à nos regards, traitée avec un sans-façon rustique, comme le sujet, attestait une insouciance de maître, une ardeur expérimentée ; la tonalité profonde du tableau, le procédé de l’exécutant, ne rappelaient aucune école connue. « Avec un don si rare et si merveilleux, dis-je à ce jeune homme, comment n’êtes-vous pas encore célèbre ? ». « Pardié, répliqua-t-il avec un accent franc-comtois tout champêtre ; moi je peins comme le bon dieu ».</span></span></p><p><span style="font-size: small; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"> Voilà les premiers mots dont m’a favorisé Gustave Courbet. Il avait, en deux mots, défini son procédé. Cette toile qui illustra ses débuts c’était l’A<em>près-dînée à Ornans</em>.</span></p><p><span style="font-size: small; font-family: 'comic sans ms', sans-serif;"> Delacroix que je trouvai là me dit : « Avez-vous jamais vu de pareil ni d’aussi fort sans relever de personne ? Voilà un novateur, un révolutionnaire, aussi, il éclot tout à coup sans précédent : c’est un inconnu ! ».</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small;"><em> </em><strong>Extraits des mémoires de francis Wey - BNF</strong></span></p><p> </p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre à son père – Paris, vers le 21 mars 1847</strong></span></p><p><span style="font-size: small;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;"> Courbet ne cesse d’en vouloir au jury de ce Salon qui refuse la plupart de ses toiles. Il est malheureusement obligé d’exposer pour faire connaître son travail.</span></em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em> </em></span></p><p><span style="font-size: small;">J’ai été refusé complètement de mes trois tableaux. J’ai comme d’habitude des compagnons d’infortune des plus célèbres. […] C’est un parti pris de ces messieurs du jury, ils refusent tous ceux qui ne sont pas de leur école, si ce n’est un ou deux contre lesquels ils ne peuvent plus lutter – MM. Delacroix, Decamps, Diaz – mais tous ceux qui ne sont pas aussi connus du public sont renvoyés sans réplique. Cela ne me contrarie pas le mois du monde au point de vue de leur jugement, mais pour se faire connaître il faut exposer et malheureusement il n’y a que cette exposition-là. Les années passées lorsque j’avais moins une manière à moi, que je faisais encore un peu comme eux, ils me recevaient, mais aujourd’hui que je suis devenu moi-même, il ne faut plus que je l’espère.</span></p><p><span style="font-size: small;">On se remue plus que jamais pour détruire ce pouvoir-là.</span></p><p> </p><p> <img id="media-4732570" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/02/01/3182450603.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="337" height="445" /></p><p style="text-align: center;"> <em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Autoportrait en violoncelliste, 1847, Musée National, Stockholm</span></em></p><p><span style="font-size: small;"> <span style="color: #993366;"><em>Le "Violoncelliste" faisait partie des trois tableaux refusés cette année là.</em></span></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre à ses parents – Paris, vers le 26 juin 1848</strong></span></p><p> </p><p><span style="font-size: small;"><strong> </strong></span><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;"> Courbet s’est fait de nouveaux amis à Paris, les anciens de Franche-Comté, et puis des nouveaux comme l’écrivain Champfleury qui deviendra son « faire savoir ». Il se lie au poète Baudelaire qui l’impressionne, écume les brasseries, la brasserie Andler surtout proche de la maison natale de Baudelaire. Installé dans son élément, il parle fort, est écouté, et s’impose.</span></em></span></p><p> <span style="font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-4732674" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/00/01/251480768.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" /></p><p style="text-align: center;"> <em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Portrait de Baudelaire, 1848, Musée Fabre, Montpellier</span></em></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center; margin: 0cm 0cm 6.0pt 51.05pt;" align="center"> </p><p> <em> <span style="font-size: small; color: #800080;"> Lorsque la révolte antiroyaliste de juin 1848 éclate, ils se précipitent tous pour contempler l’accouchement sanglant de la seconde République élue depuis le 24 février 1848. Cette insurrection fait suite à la dissolution des ateliers nationaux par le gouvernement.</span></em></p><p><span style="font-size: small; color: #800080;"><em> Courbet est républicain, sans excès. Ses amis se font arrêter, lui n’est pas inquiété et retourne à ses pinceaux. </em></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;">Nous sommes dans une guerre civile terrible, tout cela faute de bien s'entendre et par incertitude. Les insurgés se battent comme des lions car ils sont fusillés quand ils sont pris. Ils ont déjà fait le plus grand mal à la Garde nationale. Les provinces environnant Paris arrivent à chaque heure. Le succès n’est pas douteux car ils ne sont pas en nombre. Jusqu'ici la fusillade et le canon n'a pas arrêté une minute. C'est le spectacle le plus désolant qu'il soit possible d'imaginer. Je crois qu'il ne s'est jamais rien passé en France de semblable, pas même la Saint-Barthélemy.Tous ceux qui ne se battent pas ne peuvent sortir de chez eux car on les y ramène. La Garde nationale et la banlieue gardent toutes les rues. Je ne me bats pas pour deux raisons : d'abord parce que je n'ai pas foi dans la guerre au fusil et au canon et que ce n'est pas dans mes principes. Voila dix ans que je fais la guerre de l'intelligence, je ne serais pas conséquent avec moi-même si j’agissais autrement. La seconde raison c'est que je n'ai pas d'armes et ne puis être tenté. Ainsi, vous n’avez rien à craindre pour mon compte. Je vous écrirai dans quelques jours peut-être plus longuement. Je ne sais pas si cette lettre sortira de Paris. Je vous embrasse tous.</span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre à son père– Paris, vers le 17 juin 1849</strong></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;"> Louis Napoléon Bonaparte a été élu Président de la République en décembre 1848. Sa politique conservatrice et catholique ne se fait pas sans heurts.</span></em></span></p><p><span style="font-size: small; color: #800080;"><em> Courbet s’enflamme à nouveau.</em></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;">Mon cher Père,</span></p><p><span style="font-size: small;">La Constitution a été violée du haut en bas, la Garde nationale a pris les faits en main. Mais si les gardes nationaux sont de fameux guerriers […], la troupe occupe tout Paris. La position est prise, de suite il est entré 30 000 mille hommes nouveaux dans Paris par diverses barrières. L'insolence de la réaction est à son comble.</span></p><p><span style="font-size: small;">On annonçait hier soir que nous aurions un empereur ce matin. Nous sommes en état de siège. […] Hier on a fait des barricades, on a recommencé encore ce matin. Si le peuple s'en mêle ce ne sera pas pour rire. Sauf deux ou trois légions, toute la Garde nationale est pour la constitution. M. Napoléon, qui n'est pas encore empereur, se promenait a cheval sur les boulevards en saluant d'un air de protection. Il n'a pas encore reçu un seul coup de fusil, c'est encore plus malheureux.</span></p><p><span style="font-size: small;">Pour moi, dans ces choses-là je me bats en parole tant qu’on veut. Toutes ces sottises-là ne nous arrangent pas trop, nous autres peintres. Notre exposition s’ouvrait vendredi.</span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;">La nouvelle République, pour une fois, a ouvert les portes du Salon de 1849 sans tri et Courbet obtient donc, facilement, une médaille d’or avec sa toile « Une après-dînée à Ornans ».Il s’agit d’un grand tableau en clair-obscur, assez classique dans sa technique et son sujet campagnard dont la seule provocation est sa taille : 2,50 m X 2 m. Cette toile clôt la période de jeunesse du peintre et inaugure toute une série d’immenses tableaux à venir à partir des années 1850 que Michel Fried intitule « les toiles de la percée » qui assureront la renommée de l’artiste.</span></em></span></p><p><span style="font-size: small;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt;"><span style="font-size: small;"><em><span style="color: purple;"> </span></em></span><img id="media-4732695" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/02/1832238889.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="521" height="382" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 6pt 51.05pt; text-align: center;"> <em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;"> </span></em><em><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; color: #3366ff; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Gustave Courbet – Une après-dînée à Ornans, 1849, musée des beaux-arts, Lille</span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: small;"><strong>Lettre à Francis (ami écrivain) et Marie Wey – Ornans, vers le 30 octobre 1849</strong></span></p><p><span style="font-size: small;"><strong> </strong></span></p><p><span style="font-size: small;"><em> <span style="color: #800080;">L’actualité politique troublée se soucie peu de peinture. </span></em></span></p><p><span style="font-size: small; color: #800080;"><em> L’atmosphère parisienne ne convenant plus à Courbet, il décide de tenter un coup. </em></span></p><p><span style="font-size: small; color: #800080;"><em> Après la médaille d’or obtenue au Salon avec son « Une après-dînée à Ornans » et l’achat de sa toile par l’Etat, il annonce à ses amis parisiens que désormais il est devenu le « maître d’Ornans ». Il parcourt à pied les 25 kilomètres séparant Besançon d’Ornans. Les amis d’Ornans, prévenus, viennent à sa rencontre et on l’accueille dans le village dans la liesse, avec fanfare, banquet, discours. C’est le retour du fils prodigue, l’artiste qui triomphe à Paris.</em></span></p><p><span style="font-size: small;"><em> </em></span></p><p><span style="font-size: small;">Chers amis,</span></p><p><span style="font-size: small;">Je suis un peu comme le serpent, la torpeur m'est très familière. Dans cette sorte de béatitude on pense si bien ! Puis il est si doux de penser aux gens qu'on aime sans avoir besoin de leur dire.</span></p><p><span style="font-size: small;">Quand je suis rentré à Ornans, ma ville natale, j'arrivais à pied de Besançon. Mes amis étaient venus sur la route à ma rencontre. Ils dînaient tous chez nous et voilà qu'au dessert Promayet sort, ses musiciens répétaient encore à la mairie, alors ils vinrent me donner une sérénade, suivis d'une grande partie de la population. Promayet, qui était chef d'orchestre, m'avait ménagé une surprise : il avait arrangé mes romances en symphonie qu'ils exécutaient fort agréablement. Je vous tiens quittes de mon allocution. Je les invitai à venir boire ; voila notre maison pleine. Il me fallut leur chanter mes romances, puis on dansa jusqu’à 5 heures du matin. Je vous laisse à penser si je dus embrasser du monde et recevoir des compliments dans toute la ville.</span></p><p><span style="font-size: small;">Enfin, il paraît que j'ai bien honoré la ville d'Ornans.</span></p><p> </p><p> <img id="media-4733628" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://silartetaitconte.hautetfort.com/media/01/00/2588737107.JPEG" alt="peinture,courbet,ornans,réalisme" width="326" height="438" /></p><p style="text-align: center;"> <span style="font-size: small;"><em style="font-size: 11px;"><span style="font-size: 11.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; color: #3366ff;">Gustave Courbet – Les amants dans la campagne, sentiment du jeune âge, 1844, musée des Beaux-Arts, Lyon</span></em> </span></p><p> </p><p><em> <span style="color: #993366; font-size: small;"> La jolie fille qui s’appuie contre Courbet serait Virginie Binet, la seule femme avec laquelle il entretint une liaison durable. Elle lui donna un fils, né en 1847.</span></em></p><p style="text-align: left;"> <span style="color: #993366; font-size: small;"><em> Il s’agit de l’une des œuvres les plus romantiques et poétiques de l’artiste.</em></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: left;"> </p>
Alain
http://www.httpsilartetaitconte.com/about.html
Courbet, le maître d'Ornans
tag:www.httpsilartetaitconte.com,2014-09-25:5454793
2014-09-25T14:54:00+02:00
2014-09-25T14:54:00+02:00
Projet Gustave Courbet – Autoportrait,...
<p> </p><p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: medium; font-family: georgia, palatino;">Projet</span></strong></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4701609" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.httpsilartetaitconte.com/media/02/01/2788047689.jpg" alt="peinture, Courbet, Ornans, correspondance" width="304" height="387" /></p><p style="text-align: center;"><em><span lang="EN-GB" style="font-size: 12.0pt; font-family: 'Monotype Corsiva'; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; color: #3366ff; mso-ansi-language: EN-GB; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;">Gustave Courbet – Autoportrait, 1852, British Museum, Londres</span></em> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: left;"> </p><p><span style="font-size: small;"> L’année dernière, j’avais pris beaucoup de plaisir à publier dans le blog quelques extraits de l’exceptionnelle correspondance de Vincent Van Gogh. Mon attention avait essentiellement porté sur les lettres rédigées durant les deux années de son séjour en Provence de 1888 à 1890.</span><span style="font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-size: small;"> J’ai eu envie de renouveler l’expérience en profitant de cet été mi-figue mi-raisin sur un plan météorologique pour lire la correspondance du peintre français Gustave Courbet. Présenté comme le père de la peinture réaliste au 19<sup>ème</sup> siècle, sa correspondance couvre une quarantaine d’années, depuis son entrée à 18 ans au collège de Besançon dans le Doubs jusqu’à son décès en Suisse.</span></p><p> </p><p style="text-align: left;"> </p><p><span style="font-size: small;"> Notre homme débarque à Paris au début des années 1840. Orgueilleux, il écrit à ses parents : « Nous sommes sur le point de constituer une école nouvelle de laquelle je serai le représentant en peinture. » Puis, à nouveau : « J’entends la peinture en plus grand […] ce qui est sûr c’est qu’il faut qu’avant cinq ans j’aie un nom dans Paris. » Devenir un grand peintre, telle est son ambition. Il y parviendra jusqu’à devenir un artiste de réputation internationale que certains considéreront comme un symbole de la liberté et de la contestation politique et intellectuelle.</span></p><p><span style="font-size: small;"> Rarement un peintre ne suscite autant de polémique. Provocateur, il la recherche. Attraction et répulsion animent ses contemporains. Scandaleux, excentrique dans son allure, son accent franc-comtois et ses coups de gueules sont une aubaine pour les caricaturistes. Admirée, rejetée, critiquée, sa peinture paraît insaisissable pour beaucoup. Elle devient un enjeu pour l’art et les fidèles se regroupent autour de l’homme qui se considère médiatiquement comme le « maître d’Ornans » sa ville natale. Celui-ci refuse toute récupération vis-à-vis de l’Etat Napoléonien du second Empire et se vautre dans une allure de bravade et un mépris de l’autorité. Cela lui coûtera cher plus tard…</span></p><p><span style="font-size: small;"> Malgré son peu de respect pour l’orthographe qui le fait passer pour un crétin manquant de culture, la correspondance de Courbet nous montre un vocabulaire riche, des descriptions pittoresques, de vraies qualités littéraires. Certaines de ses lettres furent d’ailleurs reprises dans les écrits de certains auteurs comme Pierre-Joseph Proudhon et un bon nombre d’entre elles furent publiées de son vivant dans la presse.</span></p><p><span style="font-size: small;"> Même si je n’ai pas retrouvé dans sa correspondance le lyrisme qui m’avait séduit dans celle de Vincent Van Gogh, celle-ci m’a intéressé et, surtout, permis de découvrir l’homme et le peintre que je connaissais mal.</span></p><p><span style="font-size: small;"> Comme je l’avais déjà fait pour Van Gogh, je me propose, dans de prochains articles, de présenter des extraits choisis de la correspondance de Gustave Courbet couvrant sa période parisienne, depuis ses débuts artistique dans la capitale en 1840 jusqu’à l’année 1871 et la terrible commune de Paris dans laquelle le peintre fut fortement impliqué. Je passerai sur les dernières lettres de l’artiste exilé en Suisse où il décédera à l’âge de 57 ans.</span></p><p><span style="font-size: small;"> Afin de donner plus d’intérêt à ces extraits de lettres, de les mettre en valeur et de combler certaines lacunes laissées par les écrits, je rajouterai quelques commentaires personnels puisés à la fois dans ma documentation et dans la représentation que je me suis faite de la personnalité de l’artiste. L’ordre chronologique de l’envoi des lettres sera respecté.</span></p><p><span style="font-size: small;"> Je souhaite que ces extraits permettent d’appréhender la curieuse personnalité de Gustave Courbet et de mieux comprendre et apprécier sa peinture.</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small;">Je donne,ci-dessous, l'essentiel des ouvrages qui ont nourri mon travail :</span></p><p> </p><p><span style="font-size: small;">BIBLIOGRAPHIE</span></p><p><span style="font-size: small;">- <em>Correspondance de Courbet</em> : Petra Ten-Doesschate-Chu, 1992, Edit. Flammarion</span></p><p><span style="font-size: small;">- <em>Gustave Courbet</em> : Catalogue de l'exposition du 13 octobre 2007 au 28 janvier 2008 au Grand Palais, paris - RMN 2007</span></p><p><span style="font-size: small;">- <em>Courbet, Fou de peinture au Grand Palais</em> : Télérama hors série 2007</span></p><p><span style="font-size: small;">- <em>Tout l'oeuvre peint de Courbet</em> : Pierre Courthion, 1987, Les classiques de l'Art, Edit. Flammarion</span></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Louyse
http://www.artracaille.fr/about.html
Les peintres sortent du cadre
tag:www.artracaille.fr,2014-06-10:5387969
2014-06-10T14:30:00+02:00
2014-06-10T14:30:00+02:00
Le presse papier : la sncf voit trop grand - Vive la banqueroute ....
<p><br /><iframe width="360" height="270" src="http://www.youtube.com/embed/dJJoIhemlLI?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p>Le presse papier : <a href="http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/21/sncf-va-raboter-les-quais-faire-entrer-les-nouveaux-ter-va-payer-252328" target="_blank">la sncf voit trop grand</a> - <a href="http://www.fakirpresse.info/L-irrealisme-c-est-eux-entretien.html" target="_blank">Vive la banqueroute</a>.</p><p>Histoires : <a href="http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/dossier-courbet/courbet-sexprime.html" target="_blank">Courbet à travers sa correspondance</a> - <a href="http://www.youtube.com/watch?v=OpIwZLN7luY" target="_blank">Clovis Trouille</a> - <a href="http://cira.marseille.free.fr/includes/textes/bios.php?ordre=5" target="_blank">George Grosz</a> - <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guernica_%28Picasso%29" target="_blank">Picasso</a>.</p><p>Les ziques : <a href="http://www.youtube.com/watch?v=b0thZCbujvE&feature=kp" target="_blank">Adolfe Bérard</a> - <a href="http://www.youtube.com/watch?v=sO--Q-6vxwM" target="_blank">François Béranger</a> - <a href="http://www.youtube.com/watch?v=ff5mRDGe1Xo" target="_blank">Mouloudji</a> - <a href="http://www.deezer.com/track/4208057" target="_blank">Brigitte Fontaine</a> - <a href="http://www.youtube.com/watch?v=_tGlzzVR-sc&feature=kp" target="_blank">Pierre Louki</a> - <a href="http://www.youtube.com/watch?v=ArBieQVRvxQ&feature=kp" target="_blank">Serge Reggiani.</a></p><p>Les expos : <a href="http://www.louvrelens.fr/-/les-desastres-de-la-guerre-1800-20-1?p_r_p_564233524_assetsIds=72214-25873-596002&p_r_p_564233524_assetsListUrl=http%3A%2F%2Fwww.louvrelens.fr%2Fexpositions%3Fp_p_id%3D101_INSTANCE_eMjfRB4aDu4S%26p_p_lifecycle%3D0%26p_p_state%3Dnormal%26p_p_mode%3Dview%26p_p_col_id%3Dcolumn-1%26p_p_col_count%3D1&redirect=http%3A%2F%2Fwww.louvrelens.fr%2Fexpositions%3Fp_p_id%3D101_INSTANCE_eMjfRB4aDu4S%26p_p_lifecycle%3D0%26p_p_state%3Dnormal%26p_p_mode%3Dview%26p_p_col_id%3Dcolumn-1%26p_p_col_count%3D1" target="_blank">Louvre Lens</a> - <a href="http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2F3.bp.blogspot.com%2F-p22Q5CO95As%2FU2Ek4ewlqmI%2FAAAAAAAAE-0%2FEsuxwoZ--eE%2Fs1600%2FJOURNE~1FLYER.JPG&imgrefurl=http%3A%2F%2Fexlibris-afcel.blogspot.com%2F&h=1064&w=753&tbnid=qWOGpE4lppvGeM%3A&zoom=1&docid=8wZBjbFkBsQEKM&ei=Gh-WU87WDJKY0QXblYHYCw&tbm=isch&client=firefox-a&iact=rc&uact=3&dur=1514&page=1&start=0&ndsp=18&ved=0CDgQrQMwAw" target="_blank">Journée de l'estampe</a> - <a href="http://www.tourismelimousin.com/diffusio/fr/agenda/index/royere-de-vassiviere/festival-bobines-rebelles_TFO181008488.php" target="_blank">Bobines rebelles en Creuse</a>.</p>
S. Lle noel
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Deux poids, deux mesures c'est le Social Network...
tag:defensederire.hautetfort.com,2013-09-24:5179553
2013-09-24T08:56:00+02:00
2013-09-24T08:56:00+02:00
La nouvelle économie, branchée sur le numérique se veut à l’image des...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><img id="media-4261628" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://defensederire.hautetfort.com/media/00/00/2313385101.jpg" alt="facebook, censure, origine du monde, courbet, bijoutier, nice, GTA V, Chronique, humour" />La nouvelle économie, branchée sur le numérique se veut à l’image des start-up de la Silicon Valley : cool, fun, porteuse de valeurs. Apple, Gmail, Facebook et autres Twitter tentent de gommer l’image de carnassier impitoyable par des campagnes qui porteraient presque à croire que le monde est devenu libre depuis l’avènement de ces entreprises aux capitalisations boursières sans pareille. Mais le ver est dans le fruit, la nature revient au galop, et le fondateur de Facebook lui-même l’a déclaré, son entreprise n’est plus cool. Il faut être sérieux pour rassurer les marchés. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;"><img id="media-4261629" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://defensederire.hautetfort.com/media/02/02/1126028349.jpg" alt="facebook, censure, origine du monde, courbet, bijoutier, nice, GTA V, Chronique, humour" />Et c’est quoi les marchés ? C’est un vieil hypocrite qui ne saurait voir un des tableaux les plus célèbres du monde, l’origine du monde de Courbet, sous peine de voir les fondements de la société disparaître dans quelque poil pubien mais qui ne trouve rien à redire quand des gugusses incitent au crime et déversent leur haine mortifère pour soutenir un bijoutier meurtrier, avec des fautes de français en plus. Ce sont les mêmes qui crient au scandale quand deux personnes qui s’aiment souhaitent se marier, peu importe leur orientations sexuelles mais qui n’élèvent pas la voix quand sort un jeu aussi violent et amoral que GTA V. Au contraire, un milliard de dollars de chiffre d’affaires en un weekend, ça force le respect. Les marchés est un beau salaud ultra-violent, sans foi ni loi mais qui fait sa prude pour tenter de faire croire qu’il a quelques valeurs. Les marchés, c’est ce type qui condamne le viol de sa sœur mais qui va ensuite se payer les services d’une prostituée qui exerce ce métier sous la menace. Ce n’est pas de la contradiction, c’est de l’hypocrisie qui ressemble à s’y méprendre à de la fumisterie.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Quand Facebook dégaine plus vite que son ombre pour effacer un statut qui comporte un gros mot ou retire une photo qui laisse entrevoir un bout de téton tout en laissant prospérer la haine ordinaire et la fascisation de la société dans le même temps, Facebook, pour reprendre le mot de son fondateur, n’est pas cool, mais pire, affiche ce qu’elle est pour ses dirigeants, une affidée des marchés, qui préférera toujours la haine et le populisme, pourvu que le con, nombreux, bêle comme un mouton et aille dépenser son salaire sur les plateformes de jeux affiliées.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Ce que nous devons demander à Facebook, c’est de mettre fin à ce deux poids, deux mesures. Ce que nous devons exiger, c’est de fermer cette page, qui est un ramassis nauséabond du pire de ce que peut être l’Homme quand il se comporte plus sauvagement qu’un animal, les lèvres dégoulinantes d’écumes meurtrières. Facebook, en fermant cette page, montrerait que c’est une société sérieuse, toujours pour reprendre les mots du héros de Social Network, mais avec un petit plus côté valeur humaine.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Facebook, dans ce choix, montrerait ce qu’elle est… Mais il est à prévoir qu’elle ne comprenne que la loi du nombre… Et le nombre, en ce moment, est plutôt porté à la haine. Triste début de XXIème siècle…</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium;">Et pendant ce temps là, la terre continue de tourner, en gerbant un peu, de dégoût…</span></p>
Littérature de partout
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Pascal Quignard, La nuit sexuelle
tag:litteraturedepartout.hautetfort.com,2013-06-30:5109306
2013-06-30T05:00:00+02:00
2013-06-30T05:00:00+02:00
...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4163072" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://litteraturedepartout.hautetfort.com/media/01/00/1528591947.14.jpeg" alt="Pascal Quignard, La nuit sexuelle, Courbet, Lacan, l'origine du monde, éden, jadis, temps" /></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="color: #0000ff;">Une scène française</span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il existe une étrange scène française. On la découvre dans Mellan. Elle se multiplie à partir de Fragonard. Elle se radicalise avec Courbet. Claude Mellan à vrai dire, s'il l'invente, ne la poursuit pas et ne l'acheva pas. On la nomme <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Souricière</em>. Un nourrisson sorti de la vulve sa mère se retourne à quatre pattes et regarde la vulve dont il est issu.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Courbet peignit ce que le XIX<sup>e</sup> siècle appela le "con" en 1866. Il en vendit l'image à Khalil Bey. Khalil Bey la transmit à Bernheim Jeune. Bernheim la passa à François de Harvany, François de Harvany la céda au baron Herzog. Elle arriva de façon mystérieuse entre les mains du psychanalyste Jacques Lacan dissimulée sous un cache conçu par le peintre Masson. Je me souviens qu'en ce temps là on nommait origine du monde ce qui n'est que l'origine de chacun.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Nous ne sommes pas Ulysse. Nous n'avons pas de "chez nous" à la surface de ce monde. Tout Ithaque que nous voudrions rejoindre est interne. Cet internat est celui de la poche maternelle que chaque naissance rompt. L'errance n'aura donc pas de terme à la surface des flots ou de la terre. Pour chaque vivant vivipare un premier monde est perdu. Tout Éden est seuil et expulsion. Où retourner ? Glisserions-nous notre visage dans le sexe d'une femme ? Puis les épaules ? Puis le tronc ? Les hanches ? Le retour impossible, tel est le temps. Notre seul "chez nous" est cette étrange "ek-sistence" où pousse le jadis. Cette poussée est la Nature. L'adieu, le perdre, le ne pas se retourner, l'invisible sont les quatre murs de notre prison.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"> </span></p><p> </p><p class="MsoNormal" style="margin-left: 3.0cm; text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt; font-family: Baskerville;"><span style="color: #0000ff;">Pascal Quignard, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La nuit sexuelle</em>, J'ai lu, 2009 [2007], p. 137-138.</span></span></p>
Fichtre
http://fichtre.hautetfort.com/about.html
The-blue-pipe - I - and she is soon to be mine - Baudelaire, Apollinaire, Courbet
tag:fichtre.hautetfort.com,2013-05-13:5054497
2013-05-13T07:00:00+02:00
2013-05-13T07:00:00+02:00
Baudelaire, pipe à la bouche, par Courbet La...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4079855" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/1410014453.jpg" alt="pipe,fumer,tabac,baudelaire,courteline,moby dick,alexandre dumas,alphonse rabbe,culotter,pessimisme,pessimiste,jacques brel,georges brassens,dernier repas,herman melville,voyageur contemplant,mer de nuages,caspar friederich" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;"><em>Baudelaire, pipe à la bouche,</em> par Courbet</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: small;"><em>La pipe</em>, Baudelaire</span></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;">Je suis la pipe d'un auteur ; <br />On voit, à contempler ma mine <br />D'Abyssinienne ou de Cafrine, <br />Que mon maître est un grand fumeur.<br /><br />Quand il est comblé de douleur,<br />Je fume comme la chaumine <br />Où se prépare la cuisine<br />Pour le retour du laboureur.<br /><br />J'enlace et je berce son âme <br />Dans le réseau mobile et bleu <br />Qui monte de ma bouche en feu,<br /><br />Et je roule un puissant dictame <br />Qui charme son cœur et guérit <br />De ses fatigues son esprit.</span><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"> </span></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4079931" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/1172941236.jpg" alt="apollinaire, tabac, pipe, fumer" width="246" height="351" /><br /><span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino;">Apollinaire (1880-1918)</span></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;"><em>Cors de chasse</em>, Apollinaire</span></span></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span id="v1"><span style="font-size: small;">Notre histoire est noble et tragique<br /></span></span><span id="v2"><span style="font-size: small;">Comme le masque d’un tyran<br /></span></span><span id="v3"><span style="font-size: small;">Nul drame hasardeux ou magique<br /></span></span><span id="v4"><span style="font-size: small;">Aucun détail indifférent<br /></span></span><a name="p0"></a><span style="font-size: small;"><span id="v5">Ne rend notre amour pathétique<br /></span> </span></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span id="v6"><span style="font-size: small;">Et Thomas de Quincey buvant<br /></span></span><span id="v7"><span style="font-size: small;">L’opium poison doux et chaste<br /></span></span><span id="v8"><span style="font-size: small;">À sa pauvre Anne allait rêvant<br /></span></span><span id="v9"><span style="font-size: small;">Passons passons puisque tout passe<br /></span></span><span style="font-size: small;"><span id="v10">Je me retournerai souvent<br /></span> </span></span><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span id="v11">Les souvenirs sont cors de chasse<br /></span><span id="v12">Dont meurt le bruit parmi le vent</span></span></span></span></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span>> Pour une analyse du texte : <a href="http://odautrey.free.fr/corsdechasse.htm" target="_blank">http://odautrey.free.fr/corsdechasse.htm</a></span></span></span></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: small;"><span style="font-size: small;"><span>> Pour quelques mots sur Apollinaire : <a href="http://www.maulpoix.net/Apollinaire.htm" target="_blank">http://www.maulpoix.net/Apollinaire.htm</a></span></span></span></span></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4079877" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/3608185718.jpg" alt="pipe,fumer,tabac,baudelaire,courteline,moby dick,alexandre dumas,alphonse rabbe,culotter,pessimisme,pessimiste,jacques brel,georges brassens,dernier repas,herman melville,voyageur contemplant,mer de nuages,caspar friederich" /><br /><span style="font-family: book antiqua,palatino; font-size: x-small;"><em>L'homme à la pipe,</em> autoportrait, Courbet</span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4075573" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2835095123.jpg" alt="pipe" width="247" height="177" /> <img id="media-4075572" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/243996135.jpg" alt="pipe" width="225" height="177" /> </p><p style="text-align: center;">Celles-ci sont des pipes de lecture</p><p style="text-align: center;"> </p>
la bacchante
http://lesilesindigo.hautetfort.com/about.html
Aujourd'hui certitude absolue.
tag:lesilesindigo.hautetfort.com,2013-02-17:4988171
2013-02-17T06:00:00+01:00
2013-02-17T06:00:00+01:00
L'origine du monde , Courbet 324/366 Si vous rajoutez une tête...
<p style="text-align: center;"><a href="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/02/00/2309001799.JPG" target="_blank"><img id="media-3971446" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/02/00/2667935187.JPG" alt="DSC02144.JPG" width="301" height="225" /></a><br /><span style="font-family: courier new,courier; font-size: small;"><em>L'origine du monde</em>, Courbet</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: courier new,courier; font-size: small;">324/366</span><br /><span style="font-family: courier new,courier; font-size: small;">Si vous rajoutez une <a href="http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/aurait-on-trouve-le-visage-de-l-origine-du-monde-07-02-2013-2548657.php">tête</a> à l'<em>Origine du monde, </em>ce ne sera plus qu'une femme nue parmi tant d'autres.<br /></span></p>
nauher
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Au soleil de Volterra
tag:off-shore.hautetfort.com,2012-11-27:4808333
2012-11-27T09:07:00+01:00
2012-11-27T09:07:00+01:00
C'est devenu, m'a-t-on dit, le pèlerinage des spectres et des...
<p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">C'est devenu, m'a-t-on dit, le pèlerinage des spectres et des songe-creux, depuis qu'on est venu y tourner un épisode de </span><em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Twilight</span></em>. Il suffisait qu'il y eût des remparts et un semblant de ténèbres pour que les apprentis gothiques y fissent leur beurre. Voilà une façon bien dérisoire et ravageuse de reprendre ce qu'écrivait Gabriele d'Annunzio dans <em>Forse che si forse che no </em>quand il évoquait Volterra comme "una città del vento e del macigno" (une ville du vent et du roc). De quoi faire frémir, en effet... Il faut donc imaginer les délices sanguinolentes des admiratrices de Pattinson déambulant dans le cercle fortifié de la ville haute. Il n'y a pourtant plus grand chose à voir tant, comme d'autres villes du même genre (c'est-à-dire moins un genre qu'une destinée funeste les réduisant à la banalité commerciale), Volterra est propre, hygiénique et festive. À peine arrivé qu'on a envie de s'enfuir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Tout le bonheur est ailleurs, en fait, lorsque la ville n'est encore qu'une promesse, une lointaine silhouette, et même, pourquoi ne pas le dire, un simple mot sur l'aléatoire des panneaux indicateurs italiens. Volterra vaut moins, en effet, que le décor fabuleux qui la précède, quand les routes sinueuses qui nous y mènent offrent au regard émerveillé, le gris bleuté et le vert d'une terre retournée, laquelle forme comme un treillage à peine visible sous le jaune ravi et vif de la paille courte après la coupe. Le labour sec laisse à nu un paysage lunaire. C'est une succession de surgissements et d'effondrements sans comparaison en Toscane, où les oliviers forment comme des boutons presque noirs sur le manteau des collines.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Cette matité qui s'enflamme, donnant au sol toute son épaisseur et son poids, il est possible, qui sait ?, qu'un jour, à l'instar des villes devenues l'ombre d'elles-mêmes (ainsi Volterra), elle disparaisse, que le travail des champs périclite et qu'il ne reste plus qu'un désastre. Nous n'aurons plus alors qu'à nous retourner vers Courbet. Oui, Courbet... L'homme d'Ornans, du réalisme virulent et provocateur, l'homme des couleurs austères, fit plusieurs séjours en Italie, et particulièrement en Toscane.</span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3708761" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://off-shore.hautetfort.com/media/01/02/337072919.jpg" alt="Courbet-Volterra-la-citadelle--3-.jpg" /></p><p style="text-align: center;">Courbet, <em>La citadelle de Volterra</em>, 1838, Le Louvre</p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;">Il vint à Volterra et plusieurs œuvres témoignent de cet attrait toscan. Car il s'agit bien de cela. L'art du peintre semble se soumettre (soumission qui n'en est pas une, c'est une écoute, d'abord) à l'intensité du lieu. Les plans sont marqués, la couleur dense, épaisse. Le pinceau n'imprègne pas la toile, dans le délicat souci qu'il y aurait de peindre une nature fraîche et frêle ; il se répand, comme une matière quasi primitive. La terre est une boue sèche, une marquetterie de bistre, d'ocre et de verts légers, qui prend toutes les pentes et oblige les arbres à se réfugier sur les endroits les plus inacessibles. Il n'y a rien d'hostile, absolument pas, mais c'est une fertilité massive, grasse qui prélasse des couleurs qu'on abandonnera à regrets en allant sur Sienne.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;">Courbet, dans ce tableau (mais il y en a d'autres de la même puissance), saisit toute la clarté que le sol absorbe du soleil, jusqu'à suggérer un territoire carapaçonné comme une bête terrible. Le sentiment lunaire qui vous parcourt l'échine, l'artiste lui donne toute sa force en choisissant non le plan restreint et la recherche du détail, mais la vision ample, comme s'il voulait donner, de ces incroyables collines, l'illusion d'un champ de bataille. La forteresse de Volterra se fond dans le décor. Elle apparaît moins comme une œuvre des hommes que comme le prolongement structuré du lieu qui l'a vue naître. Seule sa géométrie verticale la distingue et elle ne serait rien sans ses environs, sinon une couronne sans tête.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;">Il est peu nécessaire de revenir à Volterra, d'en arprenter les ruelles commerçantes. il suffit de penser à Courbet, de garder ses distances et de prendre l'ensemble comme une histoire magique de l'homme confondu par la terre, d'admettre, à la suite de Courbet, que cette région de la Toscane, assurément la plus belle, la plus unie, la plus sauvage, se contemple dans le lointain, s'estime de n'être qu'un imprécis assemblage de couleurs à flanc de collines et Volterra une <em>déjà-ruine</em> dont le plus beau souvenir est fixé, depuis près de deux siècles, par un homme qui ne savait pourtant pas ce qui nous attendait...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: large;"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Le tableau de Courbet est donc à la fois un souvenir et une prémonition. Il est, sans souci de réalisme classique, la marque du lieu, son identification souveraine. Il capte la luminosité sans les chichis d'un quelconque travail vaporeux et nous</span><em><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif;"> informe </span></em>de ce que sera le voyage (ou le retour) vers Volterra, en plein été, aride, et vaguement orageux : l'exaltation d'un autre monde, bien réel pourtant, dont nous emportons avec nous, par un fétichisme puéril, une poignée de terre.</span></p>
la bacchante
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Aujourd'hui suffirait de trois fois rien pour que.
tag:lesilesindigo.hautetfort.com,2012-11-22:4905000
2012-11-22T05:30:00+01:00
2012-11-22T05:30:00+01:00
236/366 Aujourd'hui suffirait de trois fois rien pour que cette photo...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3848172" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/00/00/1647217524.jpg" alt="P1070862.jpg" width="289" height="387" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: courier new,courier; font-size: small;">236/366</span><br /><span style="font-family: courier new,courier; font-size: small;">Aujourd'hui suffirait de trois fois rien pour que cette photo reçoive le titre d'<a href="http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire/commentaire_id/the-origin-of-the-world-3122.html"><em>Origine du monde</em></a>.</span></p>
fredlautre
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L'EUROPE EST UNE SAINTE (3)
tag:lantidote.hautetfort.com,2011-11-16:3868173
2011-11-16T09:00:00+01:00
2011-11-16T09:00:00+01:00
3 – L’ORIGINE DE CE MONDE Non, je ne parle pas de ce tableau...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">3 – L’ORIGINE DE CE MONDE</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Non, je ne parle pas de ce tableau scandaleux que JACQUES LACAN avait acquis à grands frais, et qu’il dissimulait, dans son bureau, sous un panneau mobile, pour ne le montrer qu’à quelques élus. Tout le monde a reconnu <span style="text-decoration: underline;">L’Origine du monde</span> de GUSTAVE COURBET, où l’artiste a représenté l’entrecuisse fendu, charnu et fortement velu d’un humain de sexe féminin, et qui fit jaser dans les salons bourgeois. Tiens, à propos, vous connaissez cette contrepèterie : « FRANÇOIS HOLLANDE a lâché le Congrès » ? Glissons.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Non, je n’ai pas changé de cheval : c’est toujours l’Europe, le destrier dont je chante les louanges. Le grand LEWIS MUMFORD, esprit original et fécond, fait, à la fin de son ouvrage formidable <span style="text-decoration: underline;">Technique et civilisation</span> (Seuil, 1950), la liste des inventions humaines et leur époque approximative. Cette liste est très fastidieuse, à cause de la longue énumération des trouvailles et de la succession sèche des dates. Mais elle est en même temps tout à fait PRODIGIEUSE. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">D’abord par le nombre, pour ne pas dire la masse des inventions techniques qui interviennent, à partir du 10<sup>ème</sup> siècle, dans tous les domaines de la vie concrète. On constate ensuite qu’au cours du temps, la liste s’allonge, c’est-à-dire que l’homme invente de plus en plus, et de plus en plus vite. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Au 10<sup>ème</sup> siècle, MUMFORD relève : l’horloge hydraulique, le moulin à eau, le harnachement efficace des chevaux, le joug bovin multiple, l’horloge mécanique (donnée comme probable) et les vitraux colorés en Angleterre. En gros une vraie innovation tous les 20 ans. Mais au 14<sup>ème</sup>, cela monte à une tous les cinq ans. Et je ne parle pas du 19<sup>ème</sup> (une tous les six mois). </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Enfin, cette liste est prodigieuse par la concentration de plus en plus nette de la frénésie inventive dans le foyer brûlant de la créativité humaine : en EUROPE, évidemment, et nulle part ailleurs. C’est là que l’innovation technique a littéralement explosé. On peut affirmer que l’Europe est la mère de la technique. Ce n’est pas un cri de victoire. C’est un constat.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Certes, d’autres peuples du monde ont turbiné dans leur coin, et ont connu avant les Européens la boussole, la poudre à canon et le papier. LEWIS MUMFORD le dit : « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Tous les instruments critiques de la technologie moderne : la pendule, la presse à imprimer, la roue hydraulique, le compas magnétique, le métier à tisser, le tour, la poudre à canon, le papier, (…) existaient dans d’autres cultures</em> ». </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Mais c’est en Europe occidentale que toutes ces inventions éparses (et surtout indépendantes les unes des autres) se sont coalisées, ont été mises en relation les unes avec les autres, jusqu’à former SYSTÈME. LEWIS MUMFORD ajoute d’ailleurs, à propos des « autres cultures » : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">« Ils avaient des machines, mais ils ne développèrent pas "la machine"</em> ». Cela veut dire que chaque machine particulière fonctionnait à la satisfaction de tous, mais qu’elle restait « dans son coin ». Et surtout qu'elle restait en l'état, comme empêchée d'évoluer. Là, c’est la société qui est la plus forte et qui dicte ses conditions. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">En Europe, c’est le contraire : l’organisation sociale et les modes de pensée intègrent la machine dans leur mode même de fonctionnement. La machine s’introduit dans le travail de l’esprit, et devient un objet privilégié, un but. Le domaine de la machine non seulement s’agrandit sans cesse, mais s’autonomise, devenant l’espace d’expansion de l’activité humaine. Si l’on veut, c’est la machine qui est la plus forte. C’est la machine qui, de plus en plus, va dicter ses conditions à la société. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Ce qui est sûr, c’est que, quand je regarde les informations à la télé (voix off : « C’est même pas vrai, il a même pas la télé ! »), je constate qu’à l’égard des techniques, le monde est aujourd’hui européen. Où qu’on aille sur la planète, on reste en Europe. A l’égard des façons de penser, il y a encore des poches de résistance, mais globalement, quand on voit comment la technique a envahi le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et l’Afrique du sud (pour ne parler que des BRICS, comme disent les économistes), je me dis que les mentalités du monde entier sont désormais façonnées (et fascinées), par la vision américaine, donc, à travers elle, européenne. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Quelqu’un m’objecte, au fond de la salle à gauche, oui vous, madame, en imperméable orange, que ce sont les Etats-Unis qui sont pour l’essentiel à l’origine de cette « conquête » du monde, et j’en suis évidemment d’accord. Mais je vous répondrai d’abord que l’orange vous va très bien, ensuite que les Etats-Unis ne sont une puissance que depuis le début du 20<sup>ème</sup> siècle, et que la technique ne les a pas attendus pour triompher. D’ailleurs, n'est-ce pas pour avoir des fusées que les Américains ont kidnappé l’Européen WERNHER VON BRAUN en 1945 ?</span><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Et puis après tout, on peut aussi s’interroger : sans les Européens, y aurait-il seulement des <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Etats-Unis d’Amérique ? Finalement, les Etats-uniens sont pour une large part des Européens trop avides, trop protestants, trop catholiques ou trop pauvres pour rester sur le territoire ancestral. Les Etats-uniens sont une variante d’Européens, certes, pas toujours sympathique, mais c’est à la façon dont, dans les familles, on est obligé de reconnaître la parenté avec des cousins dévoyés, et de les tolérer dans les grandes réunions familiales. A cet égard, la grande réunion familiale porte aujourd’hui un nom pas facile à assumer : OCCIDENT.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Et il est parfaitement normal que le monde entier fasse aujourd’hui un gros pied de nez à la famille occidentale puisqu’il en a accepté tout l’héritage. Maintenant que le monde est devenu occidental en général, et peu ou prou européen, fût-ce à travers la variante américaine, il peut bien en remontrer au maître qui lui a tout appris. Faire des tours plus hautes, des TGV plus rapides, et tout et tout. Chercher la performance. « Citius, altius, fortius ». Elle est française, la devise du Français COUBERTIN. Qui dit : « C’est bien, les enfants, continuez comme ça ». Ça s'appelle la transmission, il paraît.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">MORALITÉ :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial; mso-border-alt: solid windowtext .5pt; border: windowtext 1pt solid; padding: 0cm;">L’EUROPE A INVENTÉ LE MONDE.</span></strong><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">Voilà ce que je dis, moi.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial;">A suivre ...</span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: Arial; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><br style="page-break-before: always; mso-special-character: line-break;" clear="all" /></span></p>
Jean-Pierre WILLEMS
http://willemsconsultants.hautetfort.com/about.html
Toujours pas peur
tag:willemsconsultants.hautetfort.com,2011-05-20:3565303
2011-05-20T00:15:00+02:00
2011-05-20T00:15:00+02:00
La Délégation Générale à l'Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP)...
<p style="text-align: justify;">La Délégation Générale à l'Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP) a publié sous forme de Questions/Réponses, sa position sur la mise en oeuvre de la réforme des OPCA. Ce document aborde plusieurs domaines juridiques : droit fiscal applicable aux OPCA, droit de la concurrence, droit de la négociation collective, droit de la gestion paritaire. La lecture d'ensemble du document est traversée par deux lignes de force : la prédominance du fiscal et la volonté politique de mettre les OPCA "au pas". Le recours permanent et systématique, à tort ou à raison, à la notion d'ordre public, traduit cette conception traditionnelle de l'administration française qu'exprimant et représentant l'intérêt public elle ne saurait être qu'obéie. Le jacobonisme et l'unilatéralisme continuent à aller bon train dans le royaume de France. Pourtant, comme indiqué dans une <a href="http://willemsconsultants.hautetfort.com/archive/2011/04/18/n-ayez-pas-peur.html">chronique précédente</a>, on ne peut qu'inviter les négociateurs à ne pas avoir peur.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-3040076" style="margin: 0.7em 0pt;" title="" src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/00/02/345779809.jpg" alt="Le fou de peur - 1845.jpg" /></p><p style="text-align: center;">Courbet - Le fou de peur - 1845</p><p style="text-align: justify;">Pourquoi ne faut-il pas craindre les avis de la DGEFP ? parce que cette lecture trop exclusivement fiscale, méconnait des règles de base de la négociation collective, du droit de la concurrence et de l'autonomie des personnes morales paritaires. Le document, qui n'a en lui-même aucune valeur juridique, n'est pas fondé sur des bases suffisamment solides pour qu'elles soient stables. Voilà pourquoi les négociateurs doivent tenir compte des positions prises par l'administration, comment en serait-il autrement lorsque l'autorité qui va instruire les demandes d'agrément s'exprime, mais ne doivent pour autant pas douter que les règles dont ils pourront revendiquer l'application ne sont pas exactement celles affichées par la DGEFP. Si vous ne me croyez pas, allez y voir vous-même.</p><p style="text-align: justify;"><a id="media-3040087" href="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/01/01/3727388575.pdf">DGEFP-Questions-Reponses OPCA.pdf</a></p><p style="text-align: justify;"><a id="media-3040090" href="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/00/00/252321305.pdf">Commentaire du Questions-Réponses DGEFP-OPCA.pdf</a></p>
la bacchante
http://lesilesindigo.hautetfort.com/about.html
CENSURE
tag:lesilesindigo.hautetfort.com,2010-10-12:2940475
2010-10-12T09:20:00+02:00
2010-10-12T09:20:00+02:00
Exposition Larry Clark au musée d'Art Moderne , à Paris: interdite aux...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2692153" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/01/01/4061016689.jpg" alt="LC1.jpg" /></p><p><span style="font-family: andale mono,times; font-size: small;">Exposition <a href="http://mam.paris.fr/fr/expositions/larry-clark">Larry Clark au musée d'Art Moderne</a>, à Paris: interdite aux mineurs</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2692157" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/02/00/1097517486.jpg" alt="i_expo_01.jpg" /></p><p><span style="font-family: andale mono,times; font-size: small;"><a href="http://www.quaidesbulles.com/expo/expo01.htm">Exposition Reiser</a> à Saint Malo dans le cadre du festival Quai des bulles: interdite aux mineurs non accompagnés</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2692162" style="margin: 0.7em 0;" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/01/00/1284405656.jpg" alt="Courbet_Origine_du_Monde_Accueil2010.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: andale mono,times;">L'origine du monde, Courbet</span><br /><span style="font-family: andale mono,times;">Musée d'orsay</span></p><p><span style="font-family: andale mono,times; font-size: small;">Mais que fait le<a href="http://www.musee-orsay.fr/"> Musée d'Orsay</a>?</span></p><p> </p>
tiniak
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fraise épure
tag:pavupapri.hautetfort.com,2010-07-01:2812270
2010-07-01T19:23:00+02:00
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Lisse rivière de sang, fraise épure charnel ruban à l'autre...
<div style="text-align: left;"><span style="color: #000080;"><img id="media-2540909" style="margin: 0.7em 0;" src="http://pavupapri.hautetfort.com/media/00/02/1809755746.JPG" alt="EYE_F.JPG" /></span></div> <p><span style="color: #000080;">Lisse rivière de sang, fraise épure<br /> charnel ruban à l'autre chevelure<br /> que finement dénouent les doigts habiles<br /> à y provoquer des élans fébriles<br /> l'ample vertige<br /> ravivant des passions tous les vestiges<br /> <br /> Le feu y est comme l'hôte de marque</span> <span style="color: #000080;"><br /> reçu tel que jamais aucun monarque<br /> eût espéré savourer tant d'hommages<br /> aux temps prestigieux de son plus bel âge<br /> quand son empire<br /> rayonnait plus loin que lune peut luire<br /> <br /> <img id="media-2540914" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://pavupapri.hautetfort.com/media/02/01/2022941877.JPG" alt="FS.JPG" /></span> <span style="color: #000080;">Plantureux sillon de terre prodigue<br /> riche d'alluvions que douceur endigue<br /> une rythmique cyclique et lunaire<br /> assujettit le monde et l'atmosphère<br /> à ta nature<br /> lisse rivière de sang, fraise épure</span></p> <p style="text-align: right;"><span style="color: #888888;">tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK</span></p>
Raymond ALCOVERE
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”Pourvu que je me souvienne du soleil !”
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2009-05-19:2198976
2009-05-19T00:16:00+02:00
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Mots prononcés par Courbet au moment de son entrée en prison à...
<p><span style="font-size: small;"><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/02/1639492499.jpg" alt="0.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1763630" />Mots prononcés par Courbet au moment de son entrée en prison à Sainte-Pélagie après la Commune</span></p> <p><span style="font-size: small;">Camille Pissarro, Portrait de Cézanne.<br /> 1874, Huile sur toile<br /> Collection Laurence Graff (c) DR</span></p> <p><span style="font-size: small;">Pissaro a représenté en haut à droite une caricature sympathique de Courbet qui semble adresser un signe complice à Cézanne</span></p>
Raymond ALCOVERE
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Cet arbre-là
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2009-03-27:2117621
2009-03-27T10:56:25+01:00
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« Les mauvais peintres voient l'arbre, le visage, le chien, mais...
<p><span style="font-size: 12pt; color: black; font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="color: #ffffff;"><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/01/00/397331875.jpg" alt="paysageCourbet.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1662061" />« Les mauvais peintres voient l'arbre, le visage, le chien, mais pas <i>cet</i> arbre, <i>ce</i> visage, <i>ce</i> chien. Ils ne voient rien. Les lois passent parfois plus rapidement que les phénomènes. Cet arbre n'est pas "un arbre". C'est <i>celui-là</i>. En ce moment."</span></strong></span></p> <p><span style="font-size: 12pt; color: black; font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="color: #ffffff;">Cézanne</span></strong></span></p> <p><span style="font-size: 12pt; color: black; font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><strong><span style="color: #ffffff;">Courbet : Paysage</span></strong></span></p>
Raymond ALCOVERE
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Chant de guerre parisien
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-12-19:1955888
2008-12-19T02:47:34+01:00
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La Grand’ville a le pavé chaud, Malgré vos douches de pétrole, Et...
<p><em><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/02/01/164662819.jpg" alt="verlaine_par_courbet.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1464085" />La Grand’ville a le pavé chaud,<br /> Malgré vos douches de pétrole,<br /> Et décidément, il nous faut<br /> Vous secouer dans votre rôle...</em></p> <p><em>J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. je commence de suite par un psaume d’actualité </em></p> <p>Rimbaud, Chant de guerre parisien, Charleville, 15 mai 1871. à Paul Demeny</p> <p>Verlaine par Courbet</p>
Raymond ALCOVERE
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Le désespéré
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-12-18:1955301
2008-12-18T18:58:00+01:00
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<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/01/1484317035.jpg" alt="sarkozy-courbet-300x197.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1463421" /></p>
Raymond ALCOVERE
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Un écrivain sans corps ?
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-12-18:1954740
2008-12-18T12:57:00+01:00
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Voici un texte bien étrange de Eric Chevillard dans l'Autofictif :...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/01/02/330845059.jpg" id="media-1462899" alt="1868_Gustave_Courbet_-_The_Source_(Detail).jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" />Voici un texte bien étrange de Eric Chevillard dans l'Autofictif :</p> <p><i>L’écrivain était mieux préparé que quiconque à vivre dans les mondes virtuels d’Internet. Il avait ses songes, ses personnages. Il a maintenant des amis et des correspondants dans cette sphère idéale. Il se passe très bien des corps, du frottement rugueux du réel, de ses contrariétés, de ses contretemps. Il peut enfin être à la fois visible et invisible, présent et absent. Son monde se dématérialise. Il se meut dans le cristal liquide comme poisson dans l’eau.</i></p> <p>Se passer des corps ? Est-ce encore de l'écriture ?</p> <p>Gustave Courbet</p>
Raymond ALCOVERE
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Courbet par Cézanne
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-12-07:1934956
2008-12-07T03:54:24+01:00
2008-12-07T03:54:24+01:00
"Regardez ces Femmes d'Alger , ces roses pâles, ces coussins bourrus,...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/00/40240412.jpg" alt="article_courbet.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1438754" />"Regardez ces <em>Femmes d'Alger</em>, ces roses pâles, ces coussins bourrus, cette babouche, toute cette limpidité vous entre dans l'oeil comme un verre de vin dans la gorge, on est tout de suite ivre... Si j'avais commis une mauvaise action, il me semble que je viendrais là devant pour me remettre d'aplomb. C'est bourré. Les tons entrent les uns dans les autres comme des soies. Tout est contre, travaillé d'ensemble, et c'est pour ça que ça tourne. C'est la première fois qu'on a peint un volume depuis les grands... Il n'y a que les couleurs de vraies pour un peintre, on ne va vous traduire une tragédie de Racine en prose..."</p> <p>Courbet, Les Baigneuses</p>
Raymond ALCOVERE
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Appel à textes et à créations graphiques
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2008-10-08:1834818
2008-10-08T14:34:10+02:00
2008-10-08T14:34:10+02:00
Rappel : Littérature, arts plastiques, chroniques... Nous cherchons des...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/02/1834606297.jpg" alt="867476852_bbad970557.jpg" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" id="media-1319376" name="media-1319376" />Rappel : Littérature, arts plastiques, chroniques...<br /> Nous cherchons des textes et des oeuvres d'arts plastiques pour le prochain numéro du Magazine Autour des Auteurs :<br /> <a target="_blank" href="http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html">http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html</a>,</p> <p>Sur le thème de l'érotisme...<br /> Contact : Françoise Renaud <a href="mailto:renaudfran@free.fr" class="moz-txt-link-abbreviated">renaudfran@free.fr</a></p> <p>Courbet, La Source, 1862</p>
Jean-Pierre WILLEMS
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Stress
tag:willemsconsultants.hautetfort.com,2008-07-11:1700483
2008-07-11T08:52:00+02:00
2008-07-11T08:52:00+02:00
La CFTC et la CFDT ont annoncé leur intention de signer l'ANI du 2 juillet...
<p align="justify">La CFTC et la CFDT ont annoncé leur intention de signer l'ANI du 2 juillet 2008 relatif au stress au travail. Les autres organisations syndicales donneront leur réponse dans le courant de l'été. Cet accord, qui pourrait paraître très général à première lecture, comporte en fait quatre innovations : </p> <p align="justify">- tout d'abord il constitue la transposition d'un accord-cadre européen conclu le 8 octobre 2004. Les partenaires sociaux démontrent ainsi qu'ils ont la capacité à construire cette introuvable Europe sociale (voir chronique du 9 juillet) ;</p> <p align="justify">- ensuite l'accord adopte la définition de l'Agence Européenne de la sécurité et de la santé au travail qui définit le stress comme : "un déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui imposent son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face" ;</p> <p align="justify">- l'accord ne s'en tient pas à une approche strictement individuelle (le stress est une perception) mais inclut expressément la question de l'organisation du travail, de la charge de travail, de la durée du travail, de la communication et du management comme des facteurs possibles de stress ;</p> <p align="justify">- l'accord réaffirme à plusieurs reprises la responsabilité première de l'entreprise dans la prévention et le traitement du stress, mais il indique également que les représentants du personnel collaborent à l'établissement de mesures préventives qui constituent des obligations pour les salariés. Si les responsabilités ne sont pas identiques, l'implication de tous est requise.</p> <div style="text-align: center"><img src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/02/01/1046390978.jpg" id="media-1117976" alt="Courbet_Desespere.jpg" style="border-width: 0pt; margin: 0.7em 0pt" name="media-1117976" height="365" width="449" /></div> <div style="text-align: center">Courbet - Le désespéré (autoportrait) - 1843-1845</div> <div style="text-align: center"> </div> <p align="justify"> Cet accord aura, dès son extension, plusieurs effets pratiques :</p> <p align="justify">- il inclut l'obligation d'informer et de consulter les représentants du personnel sur le stress ;</p> <p align="justify">- il fait de la formation, de l'ensemble des acteurs mais notamment de la direction et de l'encadrement, un moyen clé de prévention ;</p> <p align="justify">- il renforce les capacités, déja larges (voir chronique du 11 juin 2008), d'intervention du CHSCT sur le champ de l'organisation du travail, du management, de la gestion de la performance, de la gestion prévisionnelle, de la communication interne, de l'équilibre en vie professionnelle et vie personnelle, etc.</p> <p align="justify">Au final, le potentiel de ce texte pour constituer un point d'appui quant aux manières de poser la question du stress dans l'entreprise et de la traiter, voire de fournir un support juridique efficace pour des actions concrètes en entreprises paraît tout à fait important. Peut être plus que certains négociateurs ne le souhaitaient. L'Usine nouvelle ne s'y est d'ailleurs pas trompé qui présente cet accord comme une victoire pour les syndicats.</p> <p align="justify"><a href="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/02/00/1178286376.pdf" title="media-1117979" id="media-1117979" name="media-1117979">ANI2juillet2008surlestressautravail.pdf</a></p>
Raymond ALCOVERE
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Eloge du tabac
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2007-07-25:1152665
2007-07-25T00:05:00+02:00
2007-07-25T00:05:00+02:00
« L’interdiction de la cigarette, si on prend l’exemple des...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/media/00/00/25252b16ac40b891f3d9bacae4ea077c.gif" alt="25252b16ac40b891f3d9bacae4ea077c.gif" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-469784" name="media-469784" />« <i class="spip">L’interdiction de la cigarette, si on prend l’exemple des Etats-Unis, n’aura fait que multiplier le nombre des obèses, et rendre plus difficile aux pauvres et aux fous l’accès à l’un des derniers plaisirs pas chers où l’être humain, réduisant méthodiquement en cendres ce cylindre de tabac et de papier, s’imprègne, comme Bouddha, de l’infinie vacuité des choses, éprouvant dans sa chair que tout est fumée, et recrache cette idée même pour la regarder se dissoudre dans l’air, acceptant la douloureuse idée de la décomposition, et jouant avec elle.</i> »</p> <p>Philippe Sollers</p> <p>Baudelaire, par Courbet</p> <p><a target="_blank" href="http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=369">A lire ici d'autres contributions, Bataille, Mallarmé, Brassens...<br /></a></p>
Raymond ALCOVERE
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Un cratère de volcan
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2007-04-30:1015290
2007-04-30T22:09:05+02:00
2007-04-30T22:09:05+02:00
"Un cratère de volcan entièrement caché par des bouquets de fleurs"...
<p><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/images/medium_delacroix28.jpg" alt="medium_delacroix28.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />"Un cratère de volcan entièrement caché par des bouquets de fleurs"</p> <p>Courbet à propos de Delacroix</p> <p>Delacroix : Cléopâtre et le paysan</p>
Raymond ALCOVERE
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Cette nuit blanchie a déchaussé ton pas...
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2006-12-27:800975
2006-12-27T03:20:11+01:00
2006-12-27T03:20:11+01:00
Tu habites la vague hissée à ton rêve l'embrasure à bord du train...
<p><font color="#0000FF" face="Comic Sans MS"><font color="#000000"><em><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/images/medium_juliette.jpg" alt="medium_juliette.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Tu habites la vague hissée à ton rêve<br /> l'embrasure à bord du train de vie<br /> plein cœur sous le manteau des solitudes<br /> cette nuit blanchie a déchaussé ton pas</em></font></font></p> <p><font color="#000000"><em>Tu habites ma joue un claquement de larmes<br /> contre le nid du vent les ombres en guenilles<br /> dans tes semelles abandonnées<br /> cette nuit blanchie a déchaussé ton pas</em></font></p> <p><font color="#000000"><em><a target="_blank" href="http://indigo.over-blog.com.over-blog.net/">Mireille Disdero</a></em> </font></p> <p><font color="#000000">Courbet, Portrait de Juliette Courbet comme une enfant dormant</font></p>
Raymond ALCOVERE
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Pourvu que je me souvienne du soleil !
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2006-12-18:789690
2006-12-18T01:21:48+01:00
2006-12-18T01:21:48+01:00
Le château de Chillon (château féodal, situé au pied des Alpes au bord...
<p><font color="#336600"><font color="#000000"><strong><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/images/medium_02_0504041130311.jpg" alt="medium_02_0504041130311.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Le château de Chillon</strong> (château féodal, situé au pied des Alpes au bord du lac Léman, non loin de la retraite de Courbet à la Tour de Peilz<br /> (1874)</font><br style="clear: both" /> Pourvu que je me souvienne du soleil ! Gustave Courbet (<em>entrant dans sa cellule en 1871) (</em></font><em><a target="_blank" href="http://indigo.over-blog.com.over-blog.net/"><font color="#336600">Cité par Mireille D.</font></a>)</em></p> <p>Elu de la Commune de Paris en 1871, accusé d'avoir dirigé la chute de la Colonne Vendôme, il fut emprisonné, jugé et exilé volontaire en Suisse où il mourut, le 31 décembre 1877, à la Tour de Peilz, au bord du Léman, sans avoir jamais revu son pays natal.</p> <p><a target="_blank" href="http://www.musee-courbet.com/">Voir aussi ce site sur le peintre</a> </p>
Raymond ALCOVERE
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Histoire des origines
tag:raymondalcovere.hautetfort.com,2006-12-10:778592
2006-12-10T17:47:24+01:00
2006-12-10T17:47:24+01:00
Dernier acte : en 1995, le tableau, devenu une affaire embrouillée de...
<p><em><img src="http://raymondalcovere.hautetfort.com/images/medium_RenoirDayintheCountry.jpg" alt="medium_RenoirDayintheCountry.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Dernier acte : en 1995, le tableau, devenu une affaire embrouillée de succession, rentre, comme dation, au Musée d’Orsay. Ce jour-là, il y a beaucoup de monde. L’Etat est représenté par le ministre Douste-Blazy, ultime ironie de l’Histoire. Ce dernier, évidemment, pour éviter de choquer ses électeurs de Lourdes, évite de se faire photographier à côté du tableau. Celui-ci est là, mais il n’est plus là. Après tant de délires et de cachotteries, il est redevenu invisible en étant visible sans arrêt par toutes et par tous. Ce qu’il fallait démontrer, sans doute.</em></p> <p><em>Philippe Sollers, à propos de l'Origine du monde</em></p> <p><a target="_blank" href="http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=323">Article complet à lire ici</a></p> <p>Photo : Sylvia Bataille, femme de Bataille puis de Lacan</p>