Last posts on chili
2024-03-29T14:33:22+01:00
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Jean-Luc ROMERO-Michel
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Hommage de Paris à Pablo Neruda.
tag:www.romero-blog.fr,2023-09-22:6462548
2023-09-22T15:52:00+02:00
2023-09-22T15:52:00+02:00
"Si seulement avec une goutte d'amour et de poésie nous pouvions apaiser la...
<div style="text-align: justify;">"Si seulement avec une goutte d'amour et de poésie nous pouvions apaiser la haine du monde" - Pablo Neruda</div><div style="text-align: justify;">À la veille du 50ème anniversaire de sa mort, au nom de Anne Hidalgo, avec Laurence Patrice et Genevieve Garrigos, nous déposions des gerbes en hommage à cet homme de paix devant l'ambassade du Chili.</div><div style="text-align: justify;">Un acte symbolique qui fait écho aux commémorations des 50 ans du coup d'Etat au Chili.<p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/01/00/2983092183.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6476781" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/01/00/2608933578.jpeg" alt="pablo neruda,jean luc romero michel,chili,laurence patrice" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/02/00/1817740882.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6476783" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/02/00/1039540606.jpeg" alt="pablo neruda,jean luc romero michel,chili,laurence patrice" /></a></p></div><p style="text-align: justify;"> </p>
lanvert
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Chili hier, Chili aujourd’hui
tag:lanvert.hautetfort.com,2023-09-11:6460905
2023-09-11T22:11:00+02:00
2023-09-11T22:11:00+02:00
Communiqué de la LDH Il y a 50 ans, le 11 septembre 1973, Salvador...
<p style="text-align: justify;"><strong>Communiqué de la LDH<br /></strong></p><p style="text-align: justify;">Il y a 50 ans, le 11 septembre 1973, Salvador Allende, président du Chili, élu démocratiquement le 4 novembre 1970, est renversé par un coup d’Etat des forces armées du pays. L’armée chilienne intervient après des mois de déstabilisations du pays orchestrées par l’organisation Patrie et liberté, le parti national et par les Etats-Unis. Le général Pinochet prend le pouvoir.</p><p style="text-align: justify;">Assiégé dans le palais de la Moneda, Salvador Allende se suicide après avoir prononcé deux allocutions radiophoniques au peuple chilien : <em>« Ils ont la force, ils pourront nous asservir ; mais on n’arrête pas les mouvements sociaux, ni par le crime ni par la violence</em>. »</p><p style="text-align: justify;">La répression organisée dès l’arrivée des militaires au pouvoir est féroce. Des milliers de personnes sont arrêtées, torturées ou exécutées dans les casernes et dans le stade de Santiago. Des milliers de personnes sont portées disparues et près de 250 000 Chiliens s’exilent.</p><p style="text-align: justify;">L’ambassade de France à Santiago permettra à 800 personnes d’échapper aux camps et tortures de la dictature chilienne.</p><p style="text-align: justify;">Le général Pinochet, écarté du pouvoir en mars 1990, a été le premier ancien chef d’Etat à être arrêté à Londres, le 16 octobre 1998, sur la base du principe de compétence universelle pour juger des crimes contre l’humanité, mais, libéré pour des raisons de santé, il mourra dans son lit et ne répondra jamais de ses actes. La constitution héritée de la dictature est encore en vigueur…</p><p style="text-align: justify;">La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a toujours été mobilisée auprès de celles et ceux qui ont été les victimes de cette dictature, celles et ceux qui l’ont combattue. Elle souhaite aujourd’hui qu’un véritable et nécessaire travail de mémoire puisse aboutir ; que le processus constitutionnel engagé par l’actuel président Gabriel Boric soit mené à son terme pour que le Chili retrouve ce que le président Allende voulait mettre en place : la justice sociale, la liberté, le plein et entier exercice des droits pour tous les citoyens et citoyennes.</p><p style="text-align: justify;"><em>Paris, le 11 septembre 2023</em></p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="https://www.programme-tv.net/imgre/fit/~2~program~992eff5eda6f876a.jpg/630x355/quality/80/salvador-allende.jpg" alt="salvador-allende.jpg" /></p>
Jean-Luc ROMERO-Michel
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Paris est chilienne aujourd’hui et continuera de l'être demain.
tag:www.romero-blog.fr,2023-09-11:6461075
2023-09-11T17:05:00+02:00
2023-09-11T17:05:00+02:00
Merci à Anne Hidalgo et G Garrigos pour l’organisation des commémorations à...
<div style="text-align: justify;">Merci à Anne Hidalgo et G Garrigos pour l’organisation des commémorations à l'occasion des 50 ans du coup d’état au Chili.</div><div style="text-align: justify;">Se souvenir, agir et guérir.</div><div style="text-align: justify;">Paris est chilienne aujourd’hui et continuera de l'être demain.</div><div style="text-align: justify;">El pueblo unido.<p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/02/00/3747273179.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6474676" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/02/00/1928988616.jpeg" alt="IMG_7169.jpeg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/00/02/2674211535.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6474677" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/00/02/4085407156.jpeg" alt="IMG_7170.jpeg" /></a></p></div>
Le Photon
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C'était le 6 avril...
tag:lephoton.hautetfort.com,2023-04-06:2132914
2023-04-06T22:10:00+02:00
2023-04-06T22:10:00+02:00
451. Après avoir pillé et incendié la ville de Metz, les troupes d'Attila...
<p>451.<br />Après avoir pillé et incendié la ville de Metz, les troupes d'Attila campent devant Cambrai, avant de se diriger vers Reims et Orléans.</p><p>1199.<br />Au siège de Châlus en Limousin, Richard Cœur-de-Lion est mortellement blessé par un carreau d'arbalère tiré par Pierre Basile. Fils aîné du roi Henri II d'Angleterre, il avait fait la croisade avec Philippe-Auguste II et Frédéric Barberousse. N'ayant pas d'enfant légitime, son héritier par ordre de primogéniture aurait dû être son neveu, Arthur de Bretagne. Mais le choix de son entourage se porta sur Jean sans Terre, dernier-né de Henri II et d'Alinénor d'Aquitaine, qui fut couronné roi d'Angleterre le 27 mai.</p><p>1327.<br />Pétrarque rencontre Laure de Noves, mariée depuis deux ans au chevalier Hugues de Sade. Il écrira plus tard : "Laure, illustre par ses propres vertus et longtemps célèbre par mes vers, parut pour la première fois à mes yeux, au premier temps de mon adolescence, l'an 1327, le 6 du mois d'avril, à la première heure du jour, dans l'église Sainte-Claire d'Avignon". Laure mourra en 1348, le jour anniversaire de cette rencontre.</p><p>1490.<br />Mort à Vienne de Matthias Corvin, fils de Johannes Hunyadi, roi de Hongrie depuis 1458. Il protégea les frontières de son pays de l'invasion turque et fit de la Hongrie de son temps la première puissance européenne.</p><p>1722.<br />Le navigateur hollandais Jacob Roggeven arrive devant une petite île située à l'ouest du Chili et qui ne figure sur aucune carte. Sur toute son étendue se dressent d'énigmatiques statues de pierre, dont certaines mesurent plus de vingt mètres de haut. Roggeven en dénombre deux cent soixante-seize et nomme cette terre "île de Pâques", en souvenir du jour de sa découverte.</p><p>1920.<br />En représailles contre l'entrée de la Reichswehr dans la Ruhr démilitarisée, où l'armée allemande entendait réduire un soulèvement communiste, les troupes françaises occupent Francfort-sur-le-Main, Hanau et Darmstadt.</p><p>1945.</p><div style="text-align: center;"><a href="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/01/734044038.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lephoton.hautetfort.com/media/02/01/2030662798.JPG" alt="Yokosuka Ohka.JPG" /></a></div><p>Pilotant des avions suicide Yokosuka <em>Ohka</em> (la "<em>fleur de cerisier</em>" ornant leur fuselage) propulsés par moteur-fusée, quatre volontaires japonais <em>kamikaze</em> ("vent divin") coulent un navire de guerre américain au large d'Okinawa.</p><p>1971.<br />Mort à New York du compositeur et pianiste d'origine russe Igor Fiodorovitch Stravinsky (<em>Le Sacre du printemps</em>, 1913).</p><p>1982.<br />Mort à Versailles de l'amiral Gabriel Auphan. Ancien commandant de la <em>Jeanne d'Arc</em>, il avait été nommé secrétaire d'État à la Marine en avril 1942, mais avait été démissionné sept mois plus tard. À la Libération, il avait été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité.</p>
Avignon
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Avignoun d'aiours 21 : à Curicó
tag:avignon.hautetfort.com,2022-01-28:6361969
2022-01-28T00:00:00+01:00
2022-01-28T00:00:00+01:00
Avignon d'ailleurs 21 : à Curicó Avignon from elsewhere 21 : in Curicó...
<p><strong>Avignon d'ailleurs 21 : à Curicó</strong><br /><em>Avignon from elsewhere 21 : in Curicó</em><br />Avignon von woanders 21 : in Curicó</p><p style="text-align: center;"><a href="http://avignon.hautetfort.com/media/02/00/3426067294.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img src="http://avignon.hautetfort.com/media/02/00/3426067294.jpg" alt="3426067294.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><strong><a href="https://www.google.com/maps/place/Av.+Rucatremo,+Curicó,+Maule,+Chili/@-34.9793669,-71.220589,19z/data=!4m5!3m4!1s0x966457b96c56c2b9:0xcd906b266c9f5ea0!8m2!3d-34.9794953!4d-71.2207655" target="_blank" rel="noopener">Google map</a> — <a href="https://www.google.com/maps/@-34.9794059,-71.2207418,3a,60.3y,92.66h,93.23t/data=!3m6!1e1!3m4!1syKrdfQq-h46eoIY7mJSQFA!2e0!7i13312!8i6656" target="_blank" rel="noopener">Google view</a> — <a href="https://www.google.com/maps/place/Av.+Rucatremo,+Curicó,+Maule,+Chili/@-34.9792444,-71.2204282,297m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x966457b96c56c2b9:0xcd906b266c9f5ea0!8m2!3d-34.9794953!4d-71.2207655" target="_blank" rel="noopener">Google earth</a></strong></p>
diazd
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Le premier gouvernement de Gabriel Boric qui entrera en fonction le 10 mars prochain
tag:cuba2013.hautetfort.com,2022-01-22:6361797
2022-01-22T12:50:09+01:00
2022-01-22T12:50:09+01:00
Par Pierre Cappanera Ce gouvernement progressiste est un...
<div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><p style="text-align: center;"><img id="media-6327773" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://cuba2013.hautetfort.com/media/02/00/1282163657.jpg" alt="Chili gouvernement.jpg" /></p><span style="font-size: 14pt;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql lr9zc1uh a8c37x1j fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d3f4x2em iv3no6db jq4qci2q a3bd9o3v b1v8xokw oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Par Pierre Cappanera</span></span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Ce gouvernement progressiste est un gouvernement de grande coalition où toute la gauche et le centre-gauche sont présents. C’est un gouvernement rajeuni où les femmes sont majoritaires. Les indépendants sans appartenance politique représentent un tiers du gouvernement. Ce gouvernement répond à la nécessité de trouver une majorité à la Chambre des députés où la coalition Apruebo Dignidad a seulement 37 élus sur 155.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Il existe au Chili ce qu’on appelle le « Comité politique » : ce sont une demi-douzaine de ministres qui se réunissent quotidiennement avec le président. C’est le cœur du gouvernement qui donne le la et le tempo au gouvernement.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">On y retrouve Itzia Siches au ministère de l’Intérieur (un peu similaire à notre poste de premier ministre), ancienne présidente du Colegio Medico (l’Ordre des Médecins), ancienne militante communiste c’est une indépendante proche du Frente Amplio. C’est la première fois qu’une femme est ministre de l’intérieur au Chili.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Giorgio Jackson, le bras droit de Gabriel Boric, prend la tête du Secrétariat Général du Gouvernement,</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Camila Vallejo, communiste, sera porte-parole du gouvernement.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">La ministre des femmes, Antonia Orellana, (le ministère que Kast voulait supprimer) entre au Comité politique.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Ces quatre ministres et Gabriel Boric proviennent de la même génération des luttes étudiantes 2011. Ils sont rejoints au sein du Comité Politique par deux indépendants proche du centre gauche.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;"><img id="media-6327775" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://cuba2013.hautetfort.com/media/01/01/1505665291.jpg" alt="Chili gouvernement 2.jpg" />En plus de Camila Vallejo au Comité Politique, deux autres ministres viennent du PC, Jeannette Jara au Travail et Flavio Salazar à la Science. Le Parti Communiste a le même nombre de ministres que sous les gouvernements d’Allende. Cette place importante des communistes dans le gouvernement signe le retour du PC au premier plan de la vie politique du Chili.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Les partis du centre-gauche qui ont accepté de travailler avec Gabriel Boric après sa victoire du 19 décembre sont tous représentés.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Le titulaire du Ministère des Finances sera l’actuel président de la Banque centrale du Chili. Sa nomination peut faire craindre le retour du « dans la mesure du possible », le fameux « réalisme » qui depuis Clémenceau tue la gauche.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Ce gouvernement comprend 14 femmes et 10 hommes. Au sein du Comité politique, 3 hommes pour 4 femmes. Les femmes ne font pas de la figuration. Deux femmes dirigeront les ministères des Affaires Étrangères et celui de la Défense, en plus du ministère de l’Intérieur.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Le gouvernement va devoir répondre aux demandes sociales très importantes, s’attaquer aux inégalités sociales. Il ne peut pas décevoir. Une autre tâche très importante du gouvernement va être d’appuyer la Constituante pour qu’elle mène à bien sa tâche dans les délais prévus et que la nouvelle Constitution soit approuvée avant la fin de l’année.</span></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Maintenant c’est l’intervention du mouvement social, syndical, citoyen qui fera pencher la balance dans un sens ou un autre, celui du progrès et de la démocratie ou celui du « réalisme » et du « dans la mesure du possible ».</span></div></div>
diazd
http://pcfevry.hautetfort.com/about.html
CHILI : NOUVEL ACTE D'ESPOIR POUR L'AMERIQUE LATINE
tag:pcfevry.hautetfort.com,2021-12-23:6356718
2021-12-23T19:23:06+01:00
2021-12-23T19:23:06+01:00
COMMUNIQUE DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS La victoire de...
<div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt; color: #ffffff; background-color: #ff0000;">COMMUNIQUE DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><strong><span style="font-size: 14pt;">La victoire de Gabriel Boric, une nouvelle étape dans la transformation du Chili (PCF)</span></strong></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><p style="text-align: center;"><a href="http://pcfevry.hautetfort.com/media/00/00/1727653941.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6320369" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://pcfevry.hautetfort.com/media/00/00/2786378092.jpg" alt="Chili Boric2.jpg" /></a></p><strong><span style="font-size: 14pt;">La victoire de Gabriel Boric, au second tour de l’élection présidentielle chilienne, ce 19 décembre, est une excellente nouvelle pour le peuple chilien et toutes les forces démocratiques et de transformation sociale à travers le monde.</span></strong></div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><strong><span style="font-size: 14pt;">L’élection à la présidence de la République du candidat de la coalition Apruebo Dignidad qui regroupe de nombreuses organisations de gauche, avec la contribution décisive du Parti communiste du Chili (PC de Chile), vient confirmer la profonde volonté de changement et de justice sociale qui s’exprime dans le pays, avec une force inédite, depuis le grand mouvement populaire d’octobre 2019.</span></strong></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Parti d’une étincelle – la hausse de trente pesos du prix du ticket de métro à Santiago – ce mouvement est déjà parvenu à mettre à bas la Constitution néolibérale-autoritaire issue de la dictature Pinochet. Il débouche aujourd’hui sur l’élection à la tête du pays du premier président de transformation sociale depuis Salvador Allende en 1970.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Après les succès électoraux enregistrés par les forces progressistes au Pérou, en Bolivie ou au Honduras, cette victoire résonne comme un nouvel acte d’espoir pour toute l’Amérique latine. L’offensive des droites ultraréactionnaires et autoritaires, qui partout s’emploient à barrer aux peuples le chemin de l’indépendance envers les États-Unis et de nouvelles conquêtes, subit aujourd’hui un nouvel échec cinglant.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Au Chili, l’élection de Gabriel Boric empêche ainsi l’arrivée au pouvoir de José Antonio Kast, candidat d’extrême droite rallié par les classes dominantes, dont le programme représentait une grave menace pour les travailleurs, les femmes, les peuples autochtones, les personnes LBGT, entre autres.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Tout le continent latino-américain entre dans un moment d’affrontements majeurs, comme l’illustre le score obtenu par Kast au Chili. Ses peuples et les forces de gauche auront besoin de tout notre soutien dans leur combat pour un avenir de progrès et de démocratie.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Le Parti communiste français (PCF) félicite chaleureusement Gabriel Boric pour sa victoire et salue l’ensemble des forces démocratiques et progressistes qui, par leur mobilisation unitaire, ont rendu celle-ci possible. Il lui adresse ses sincères vœux de réussite dans la politique de transformation sociale que revendique le peuple chilien.</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"> </div></div><div class="cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql o9v6fnle ii04i59q"><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Parti communiste français,</span></div><div dir="auto" style="text-align: start;"><span style="font-size: 14pt;">Paris, le 20 décembre 2021</span></div></div>
Ratatosk
http://euro-synergies.hautetfort.com/about.html
Sur l'ingérence de la Grande-Bretagne en Amérique latine
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2021-11-22:6350586
2021-11-22T11:10:25+01:00
2021-11-22T11:10:25+01:00
Sur l'ingérence de la Grande-Bretagne en Amérique latine...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;"><img id="media-6312674" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/02/1813754568.jpg" alt="1200px-America_noviter_delineata.jpg" /></span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600; font-size: 24pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Sur l'ingérence de la Grande-Bretagne en Amérique latine</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 18pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Leonid Savin</strong></span></p><p><span style="color: #999999; font-size: 14pt; font-family: 'arial black', sans-serif;"><strong>Source: https://www.geopolitica.ru/article/o-vmeshatelstve-britanii-v-dela-latinskoy-ameriki</strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Début novembre, des émeutes ont éclaté en Araucanie, au Chili. Les initiateurs étaient des membres d'une population indigène connue sous le nom de Mapuche. En cause: des attaques contre la police et l'armée; les autorités ont répondu par la force. Au cours d'une opération spéciale, plusieurs militants munis d'armes automatiques ont été arrêtés. L'état d'urgence a été déclaré dans la région. Mais cela n'a pas arrêté les manifestants, qui ont répondu par des barrages routiers et des incendies criminels.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">De nombreux militants des droits de l'homme, notamment des pays occidentaux, ont immédiatement condamné les actions des autorités, soulignant le statut des Indiens Mapuche en tant que peuple indigène opprimé. Mais les Mapuches sont des citoyens à part entière au Chili et en Argentine voisine et ne sont donc pas privés de droits constitutionnels. Le problème, c'est que si les Mapuches sont des indigènes, il existe en outre un mouvement de Mapuches dont les membres se livrent depuis des années à des actes de sabotage, à la destruction des biens d'autrui et à des attaques contre d'autres citoyens, qu'ils appellent en quelque sorte des occupants.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6312676" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/850858197.jpg" alt="EH0okaJXUAAccie_edited-900x507.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Tout ceci est organisé dans le cadre du projet "Nation Mapuche". Il s'agit d'un projet séparatiste à la base, qui vise à séparer des parties du Chili et de l'Argentine et à créer un État indépendant sur leur base. Selon cette organisation, "la Nation Mapuche couvre tout le sud de Bio Bio (Chili) et le sud de Salado et Colorado (Argentine) jusqu'au détroit de Magellan". Fait révélateur, les Mapuchistes utilisent l'anglais plutôt que l'espagnol. Et leur siège social se trouve au Royaume-Uni, avec un bureau enregistré au 6 Lodge Street, Bristol, depuis 1996. Les Mapuchistes ont même leur propre prince autoproclamé appelé Frédéric 1er. La Royal Air Force promeut activement le sujet sous couvert de défense des droits de l'homme.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Leur site web affirme que le peuple Mapuche "n'a jamais renoncé" à ses droits souverains ou à la restitution de son territoire ancestral" et diffuse des allégations d'"invasion", de "génocide", de "répression" et d'"espionnage" par les États du Chili et de l'Argentine.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6312677" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4273100207.jpg" alt="_methode_times_prod_web_bin_784d41ac-0ad8-11ea-96a6-b8ef146759ed.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Selon l'avocat chilien Carlos Tenorio, qui représente la famille des agriculteurs assassinés par les Mapuches, ces personnes n'expriment pas leurs revendications par les voies juridiques institutionnelles, mais par l'action directe. "Nous traversons la période la plus difficile depuis que j'ai travaillé sur ce dossier il y a deux décennies. Un manque total de contrôle qui va de pair avec le climat politique", a-t-il déclaré. L'avocat a fait une distinction entre les "demandes des communautés indigènes" qui sont faites "institutionnellement" et "d'autres groupes qui sont maintenant armés et ont déclaré la guerre à l'État chilien".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'affaire qu'il défend a eu lieu en janvier 2013 dans un champ de 40 hectares situé dans le sud du Chili et appartenant à la famille Luchsinger. Ils ont été attaqués par une bande de 40 hommes qui ont brûlé la maison et ses habitants. En Amérique latine, on parle des Mapuchistas comme d'un réseau anglais inhabituel qui encourage le séparatisme dans le sud du Chili et en Argentine.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Compte tenu des relations tendues entre l'Argentine et la Grande-Bretagne au sujet des Malouines/Malvinas (îles Falkland), Londres a un intérêt évident à porter atteinte à la souveraineté de cet État.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La stratégie de la Grande-Bretagne semble plutôt astucieuse. Alors qu'à l'époque de la guerre froide, Londres a aidé les régimes de droite d'Amérique centrale à balayer les populations indigènes (notamment au Guatemala) et à fournir des armes à ces pays, la situation dans la partie sud du continent semble aujourd'hui tout à fait opposée. Mais la Grande-Bretagne continue le vieux système en Colombie, où elle a des intérêts économiques.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Selon le journalisme d'investigation, l'ambassade britannique à Bogotá investit massivement dans son réseau et mène une campagne de relations publiques visant à "améliorer la perception" de la Grande-Bretagne. Selon les documents du ministère britannique des Affaires étrangères, 6000 £ ont été dépensées en 2019-20 pour mener une "analyse de la perception du <em>soft power</em> du Royaume-Uni en Colombie" qui a aidé à "identifier les intérêts futurs pour l'association dans les messages publics et les médias sociaux". "L'objectif à long terme", note l'ambassade du Royaume-Uni à Bogota, est de "construire de nouveaux réseaux d'influence et de connexions avec des publics plus diversifiés en Colombie... ce qui conduira à une amélioration des perceptions et à un changement de comportement à l'égard du Royaume-Uni". L'ambassade a déclaré que le projet comprenait "un certain nombre de domaines de travail conjoint avec des parties prenantes colombiennes clés" par lesquels l'ambassade chercherait à "améliorer son profil" au cours de l'année 2021. Les domaines de coordination comprenaient "la sécurité et la défense".</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">En outre, 25.000 £ ont été allouées à la création d'une nouvelle "campagne de sensibilisation à l'environnement et à la biodiversité". Ces thèmes ont été identifiés à la suite d'une enquête.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Fait révélateur, plus de la moitié des meurtres d'écologistes dans le monde en 2020 ont eu lieu en Colombie, certains d'entre eux étant liés à ceux qui luttent contre les projets des entreprises britanniques dans le pays.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Un rapport publié l'année dernière a révélé que 44 % des attaques récentes liées à des entreprises en Colombie visaient des défenseurs des droits de l'homme qui avaient fait part de leurs préoccupations concernant cinq entreprises. Il s'agit notamment de la mine de charbon de Cerrejón, qui appartient aux sociétés minières cotées à Londres BHP, Anglo American et Glencore, ainsi qu'à AngloGold Ashanti, également enregistrée à Londres.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">L'année dernière, David Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme et l'environnement, a déclaré que la mine de charbon de Cerrejón avait "gravement endommagé l'environnement et la santé de la plus grande communauté indigène du pays". Et en juin de cette année, UKCOL2021 a été lancé, ce qui permettra de continuer à établir l'influence britannique en Colombie.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Il est révélateur que, parallèlement à l'annonce de ce programme, la police colombienne réprimait des manifestations qui, selon Human Rights Watch, ont fait 63 morts. Mais l'ambassade britannique à Bogota est restée muette sur la question, ce qui n'a rien à voir avec le comportement des diplomates britanniques dans d'autres pays, comme la Russie, où toute bousculade des hooligans et des provocateurs qui narguent la police lors de manifestations non coordonnées est accueillie par des hurlements retentissants.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">La raison est probablement que le Royaume-Uni est indirectement responsable de ces meurtres, car il a mis en œuvre deux programmes avec la police colombienne de 2015 à 2020, pour un coût de plusieurs millions de livres.</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-6312678" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/3407987002.jpg" alt="B9726951127Z.1_20210506121631_000+G8HI2U18L.2-0.jpg" /></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Directement en Colombie, une équipe spéciale britannique est désormais stationnée pour aider les forces armées colombiennes, elles aussi accusées à plusieurs reprises de tuer des civils.</span></strong></span></p><p><span style="color: #999999;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial, helvetica, sans-serif;">Londres est connu pour soutenir activement le président colombien Ivan Duque, au pouvoir depuis 2018 et représentant le Parti démocratique (PCD) de centre-droit. La proximité de la Colombie avec les territoires britanniques d'outre-mer dans les Caraïbes permet à Londres de suivre de près les processus politiques dans les Caraïbes. Il n'est pas exclu que de nombreuses provocations de la Colombie contre le Venezuela aient également été organisées avec l'implication directe de l'armée et des services de renseignement britanniques.</span></strong></span></p>
Jean-Luc ROMERO-Michel
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Ne transigeons pas avec les Droits Humains au Chili !
tag:www.romero-blog.fr,2021-05-01:6312617
2021-05-01T00:05:00+02:00
2021-05-01T00:05:00+02:00
Une crise humanitaire sans précédent affecte le Chili. L’État abandonne son...
<p class="p1" style="text-align: justify;"><span class="s1">Une crise humanitaire sans précédent affecte le Chili. L’État abandonne son peuple et use d’une répression violente pour le faire taire. </span><span class="s1">Ne transigeons pas avec les Droits Humains !<br /></span><span class="s1">Comme moi signez notre tribune parue dans l'Humanité : (<a href="https://t.co/QyjQ7H2ngV">ici</a>)</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://www.romero-blog.fr/media/00/00/3687882525.jpeg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6252556" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.romero-blog.fr/media/00/00/4075122914.jpeg" alt="fullsizeoutput_e83a.jpeg" /></a></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (44)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-09-22:6264768
2020-09-22T07:05:00+02:00
2020-09-22T07:05:00+02:00
Deux jours passèrent. Alexandro cherchait désespérément ce qu’il pourrait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Deux jours passèrent. Alexandro cherchait désespérément ce qu’il pourrait faire pour éviter ce mariage. Mais il ne trouvait rien. Emma partageait son désespoir, elle n’avait, elle non plus, aucune idée de ce qu’ils pourraient faire. Ils n’osaient trop en parler avec leurs filles. Celles-ci semblaient totalement déconnectées de la réalité et ne faisaient que parler entre elles du chilien si désirable, comme avait osé le dire la seconde au cours de leurs conversations nocturnes dans la chambre la plus éloignée de celle des parents. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">La troisième nuit, San Pedro subit une attaque. Des hommes s’étaient infiltrés par le lit du rio Salado, avaient réussi à passer inaperçus des guetteurs et s’étaient introduits dans le bourg. Ils n’avaient pas usés de violence et s’étaient contentés de crier et de faire feu en l’air pour terroriser la population. « Nous aurons bientôt ta peau San Pedro si tu ne te rends pas d’ici quatre jours. Habitants, prenez garde, ralliez-vous au Chili, sinon vous aurez la gorge tranchée. » Très vite, la garnison déploya sa section d’urgence, mais il était déjà trop tard. Les Chiliens étaient repartis, personne n’avait eu le temps de voir par où et il n’y eu donc pas de poursuite de la bande qui avait perpétrée cette intrusion.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, tout San Pedro ne parlait que de cela. Le capitaine Barruez était furieux. Il avait été réveillé par le lieutenant-major qui était de garde cette nuit-là, mais il était déjà trop tard. Où chercher, quoi chercher ? Rien, il ne savait rien. Il était vexé. Venir démontrer l’inefficacité de sa défense sous le nez des habitants de San Pedro lui paraissait la pire injure qui puisse lui être faite. Il convoqua ses chefs de section et revit une fois de plus le plan de défense du bourg. Mais cela suffirait-t-il ? Et d’abord, quel était ce groupe de Chiliens qui semblaient contrevenir au marché conclu par l’étranger ? La rigueur stratégique des Chiliens semblait remise en cause par cet incident, comme si quelque chose clochait dans l’intention clairement établie il y avait quatre jours. Le capitaine s’interrogeait : est-il possible qu’il y ait des divergences entre les responsables chiliens ? Ou encore, est-il possible que Don Rodrigo Alcantera, le Chilien auteur du défi, fasse bande à part ? Comment le savoir ?</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (43)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-09-18:6264160
2020-09-18T06:36:00+02:00
2020-09-18T06:36:00+02:00
Alexandro mit du temps à s’endormir. Pendant son sommeil il gémit. Au...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Alexandro mit du temps à s’endormir. Pendant son sommeil il gémit. Au matin, il constata qu’il n’était pas plus avancé dans ses réflexions que la veille. Emma l’avait entendu soupirer, mais elle avait fait semblant d’être sereine et de reposer tranquillement comme à son habitude. Ils se regardèrent, se sentirent vieillis, mais déterminés. Ils ne savaient où ils allaient, mais ils iraient ensemble et feraient de leur mieux. Ils se jurèrent de maintenir deux objectifs : ne pas livrer San Pedro aux Chiliens, sauvegarder l’honneur de leurs filles et tout faire pour les rendre heureuses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Leurs filles arrivèrent. Elles avaient l’air au mieux de leur forme. Elles étaient souriantes et dire bonjour à leurs parents plus joyeusement qu’à l’accoutumée. Elles racontèrent qu’elles avaient discuté tard dans la nuit et s’étaient amusées comme des folles. Elles n’avaient d’ailleurs parlé que d’une chose, ou plutôt que d’un homme, le Chilien qui avait hier proposé le marché extravagant. Elles ne semblaient pas avoir prises conscience du défi qu’il imposait à leurs parents et à la communauté de San Pedro. Elles étaient enchantées d’être le point de mire de tous et en particulier de cet homme. Elles le trouvaient beau, racé, distingué, original. Elles s’étaient endormies en pensant à lui, sentant mille frissons dans leur corps de jeunes femmes. Alexandro dut leur expliquer les dangers d’un tel marché : les risques pour la garnison, pour le pays et pour elles-mêmes. Leurs yeux s’ouvrirent, elles versèrent quelques larmes, tant pour l’amère réalité que pour le rêve qui les avait parcourues. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Papa, que vas-tu faire ? demanda la plus jeune. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Pour l’instant je ne sais pas. Mais nous avons une semaine pour trouver. Alors, vous aussi, réfléchissez.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">– Moi, je suis prête à me marier avec lui, dit Abigail.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Moi aussi, dit Libertad.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 12pt;">– Et moi, de même, enchaîna Ernestina.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Alexandro et Emma ne purent s’empêcher de rire de bon cœur à cette déclaration de leurs filles.</span> </span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (42)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-09-14:6262852
2020-09-14T07:06:00+02:00
2020-09-14T07:06:00+02:00
Emma repartit rassurée, bien qu’elle n’ait pas trouvé de solutions toutes...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Emma repartit rassurée, bien qu’elle n’ait pas trouvé de solutions toutes faites auprès du prêtre. Alexandro était plus circonspect, d’autant plus que le prêtre l’avait désigné comme celui qui s’en sortirait quoiqu’il arrive. « « Certes, cela redonnait confiance à Emma, mais moi, en suis-je capable ? » se demanda-t-il. Conscient de cette responsabilité, il sortit de l’entretien plus fort qu’en entrant. Mais fort de quoi ? Pour l’instant, il ne savait.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est bien à nous et nous seuls de trouver la solution, ne crois-tu pas ? demanda Emma à Alexandro. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui, et pourtant nous ne savons ce que nous pouvons faire, n’est-ce pas ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je t’avoue que je n’en ai pas la moindre idée, et c’est bien ce qui m’ennuie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oh, Alexandro, que somme-nous venu faire dans celle galère ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Nous avons été envoyé par le gouvernement pour maintenir la province d’Antofagasta et je le ferai quoi qu’il arrive. Notre second devoir est l’avenir de nos filles et il est maintenant lié au premier, aussi invraisemblable que cela paraisse. Il nous faut maintenant les démêler, et je compte sur toi, ma chérie, pour m’aider à cette tâche que nous n’avons pas encore appréhendée dans sa totalité. Peut-être l’avenir est-il moins sombre que nous le pensons, mais nous l’apprendrons que plus tard, lorsque l’orage sera passé et que nous pourrons nous dire, oui, nous avons bien agi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Merci, Alexandro, ton calme et ta détermination me redonne courage. Oui, à nous de nous prendre en main et de discerner ce que cherchent les uns et les autres. Il est temps de rejoindre nos enfants et nous ferons bonne figure devant eux. Allons-y !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Emma et Alexandro prirent le chemin de leur maison, souriants et faisant fi de leurs inquiétudes.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (41)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-09-10:6262415
2020-09-10T05:36:44+02:00
2020-09-10T05:36:44+02:00
Au plus profond d’elle-même, Emma était très croyante, ce qui lui donnait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Au plus profond d’elle-même, Emma était très croyante, ce qui lui donnait confiance en elle et sérénité devant les autres. Elle savait que Dieu veillait sur elle. Depuis le dernier discours du Chilien, elle avait l’impression d’être reniée par Dieu. « Que faire, mais que faire, mon Dieu ? » pensait-elle. Elle en parla avec Alexandro et ils décidèrent d’aller demander conseil au curé de la paroisse. Ils n’avaient pas eu le temps de faire connaissance. Ils lui demandèrent un rendez-vous et se rendirent au presbytère en fin de matinée. Le prêtre les accueillit avec chaleur. Il était grand, maigre, revêtu d’une soutane usée, un sourire aux lèvres, quelque peu intimidant. Ils parlèrent pendant un moment de choses et d’autres, lui de sa paroisse et des habitudes de la population, eux de leurs garnisons, puis de leurs filles. Ce qui les amena tout naturellement aux derniers événements dont le prêtre avait entendu parler sans être présent ce jour-là. Mais de nombreuses paroissiennes lui avaient raconté ce que l’homme avait dit : un mariage avec une des trois filles ou l’extermination de tous. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Mon Père, imaginez notre souffrance et le dilemme qui s’offre à nous. Nous sommes à bout. Que pouvons-nous faire ? demanda Emma, prête à pleurer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Tout d’abord, continuer à faire confiance à Dieu pour vous tirer de ce mauvais pas, ce que vous avez toujours fait jusqu’à présent et vous m’avez dit que Dieu a toujours été là au bon moment. Alors pourquoi pas cette fois-ci encore ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est vrai, mais nous n’avons jamais été dans une telle situation.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Rien ne se reproduit deux fois de la même manière, vous le savez bien !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est vrai, mon Père. Mais que devons-nous faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Poursuivez ce que vous avez commencé, c’est-à-dire restez calmes, n’ayez pas d’inquiétude. Non seulement cela vous aidera, mais de plus cela arrangera vos contacts avec les autres, surtout ceux du village qui sont très friands d’histoires scabreuses et qui sont prêts à raconter n’importe quoi. Faites comme si de rien n’était, souriez à tous et, même à moi, en ce moment. Oui, ce sourire est beau de confiance en Dieu. Quant à vous dire ce que vous devez faire, je ne suis nullement un expert ni des situations difficiles ni de l’influence pour faire changer les choses. Je suis sûr que votre mari, lui, saura ce qu’il convient d’entreprendre pour démêler la situation. Il ne le sait pas encore, mais il trouvera, j’en suis certain. Ayez confiance en lui comme vous avez confiance en Dieu, et tout se passera bien.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (40)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-09-06:6261531
2020-09-06T03:19:10+02:00
2020-09-06T03:19:10+02:00
Plongé dans ces pensées, le capitaine n’en oubliait pas moins les réflexes...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Plongé dans ces pensées, le capitaine n’en oubliait pas moins les réflexes acquis. Tout d’abord, rendre compte à l’échelon supérieur, c’est-à-dire au Commandant du Groupement basé à Calama. Il rédigea le message qui fut confié à deux pigeons voyageurs. Celui-ci contait ce qui s’était passé, mais sans parler du marché concernant ses filles. Expliquant leur infériorité numérique, il demanda la mise en place d’un détachement supplémentaire et la constitution d’une réserve qui serait activé si les chiliens attaquaient. En deuxième lieu, rassurer ses hommes. Il songea bien à doubler les hommes de garde, mais si l’ennemi n’attaquait pas, il les épuiserait pour rien. Alors, il rassembla la compagnie, excepté les hommes de garde et les observateurs en place, et leur fit un discours expliquant que la situation n’avait pas changé, qu’ils devaient se tenir particulièrement sur leur garde et réagir au moindre mouvement suspect. « Ne vous laissez pas distraire par les ragots et les bobards racontés par les uns et les autres. Votre devoir est simple : rester disponible pour votre mission, en tout moment, en tout lieu et en toutes circonstances, même si celles-ci sont variables et difficiles à apprécier. Alors, bon courage à tous ! »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Et Emma, la femme du capitaine, qu’en pensait-elle ? C’est vrai, on l’avait oubliée. Emma est la caresse légère. Elle n’est pas la femme accaparante que l’on rencontre parfois dans les familles dites unies. Elle n’est pas non plus l’épouse qui cherche une satisfaction personnelle dans ses relations avec sa famille. Elle vit sa vie sans contrainte, sûre de ce qu’elle fait, sachant pourquoi elle le fait. Elle est tendre. Elle aime son mari qui le lui rend bien. Elle apporte la gentillesse à tous ceux qui fréquente sa famille. Elle est chaleureuse, affectueuse avec ses filles, sans aucune idée de possession. Vous pensez bien que ce marché la prit par surprise. Cette attention de chaque instant était-elle ce qu’ils attendaient dans ce maelström ? Comment faire pour surmonter un tel défi ? Qu’imaginer pour faire face à un tel piège ? Elle en resta sans voix parce que sans idée. Elle cherchait en elle la force de surmonter cette incapacité à entrevoir une solution. Cela ne l’empêchait pas d’éprouver des sentiments divers, même plus que d’habitude. Elle passa par plusieurs étapes. Tout d’abord le choc et le déni : ce n’est pas possible d’imaginer un tel marché qui contraint moralement plus fortement que la violence. Pendant une journée, elle ne put y croire. Puis, elle fut torturée de culpabilité : elle avait échoué dans l’éducation de ses enfants qu’elle n’avait su protéger d’une telle aventure en les laissant venir habiter avec eux dans ce bourg qui devenait un piège. La colère la gagna. Elle en voulut à tous, d’abord aux Chiliens qui menaient une guerre injuste et amorale, puis à son gouvernement qui n’avait pas la volonté et la force de résister et qui ne pensait qu’à l’accès à la mer, à l’armée, insuffisamment préparée et dans laquelle son mari était trop impliqué, à la population de la province d’Atacama qui se laissait vivre sans s’impliquer réellement dans la défense de leur sol. Enfin, ce matin, elle sort du brouillard de ses réactions et cherche à réfléchir, à comprendre et, éventuellement, à faire appel à d’autres pour trouver une solution.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (37)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-08-21:6258672
2020-08-21T03:51:30+02:00
2020-08-21T03:51:30+02:00
Juan demanda à un des soldats s’il pouvait avoir besoin de ses produits....
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Juan demanda à un des soldats s’il pouvait avoir besoin de ses produits. L’autre lui répondit :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Mais certainement. Don Rodrigo Alcantera a toujours besoin de ce qui peut contenter une femme. Il leur fait de nombreux cadeaux en échange de pratiques plus gratifiantes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">En faisant un cadeau commercial au soldat, le colporteur obtint sa confiance et lui demanda de le présenter à cet homme si riche et intéressant en échange d’un billet. Sitôt que les soldats eurent fini leur emplette, ils partirent vers sa tente. Juan n’avait pas compris le rôle de Don Rodrigo dans ce siège, mais il était important de le connaître et, si possible, de le sonder. En chemin, il se dit qu’il n’avait pas perdu son temps. Il connaissait le nom de l’homme, savait qu’il était probablement un homme à femmes, mais qu’il était plein d’humour et de gentillesse, prêt à donner de sa personne et à faire des aumônes conséquentes. Il sut lui présenter des présents qui lui feraient honneur et celui-ci se montra d’excellente humeur. Il questionna Juan de manière un peu trop insistante. Ce dernier faisait très attention à ce qu’il répondait, car il se doutait que l’homme le testait. L’examen fut bientôt fini et sembla concluant pour don Rodrigo qui le retint encore quelque temps dans sa tente et lui fit promettre de revenir le voir le lendemain. Il voulait en effet choisir d’autres produits en prenant son temps.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Juan n’en resta pas là. Il installa son campement à l’autre bout du camp et se mêla aux soldats qui buvaient de l’alcool devant un feu. Il se laissa faire pour payer une tournée et devisa gaiement jusqu’à ce que les uns et les autres se mettent à parler. Ils évoquaient l’assaut qui avait été différé de quelques jours sous prétexte qu’un stratagème avait été mis au point. Ils ne savaient pas exactement de quoi il s’agissait, mais cela devait leur permettre de prendre San Pedro sans combattre, ce qui n’était pas pour leur déplaire. Un autre soldat confirma que Don Rodrigo s’était présenté avec une stratégie permettant de prendre le village en douceur et que cela avait été accepté après bien des discussions. Mais il ne dit mot de la stratégie annoncée, sans doute par ignorance. Les soldats semblaient apprécier Don Rodrigo bien qu’il ne fréquentait que les officiers.</span> </span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (36)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-08-16:6257798
2020-08-16T06:13:00+02:00
2020-08-16T06:13:00+02:00
Effectivement, de nombreux soldats chiliens se précipitèrent pour regarder,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Effectivement, de nombreux soldats chiliens se précipitèrent pour regarder, puis acheter toutes sortes d’objets inutiles pour eux, typiquement féminins, qui plairaient à leurs compagnes d’un jour. En attendant leur tour, ils parlaient entre eux ouvertement, sans se méfier du colporteur. C’est ainsi qu’il apprit très vite la présence d’un étranger qui fréquentait le commandement de l’armée chilienne. C’était un personnage bizarre, sûr de lui, attirant la sympathie de tous, apparemment sans arrière-pensée. Les hommes se racontaient des histoires à son propos. Comme il possède de l’argent, il eut l’audace un jour de mettre au défi un des généraux de l’armée chilienne lors d’un cocktail officiel :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">– Je vous mets au défi de me tirer dessus à 50 mètres au pistolet et de m’atteindre en une seule fois, lui dit-il. Et il prit à témoin les personnes présentes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">Bien que le général n’avait aucune envie d’affronter l’homme, il dut se plier à la proposition : refuser serait perdre définitivement la confiance de son armée. Il accepta donc et, vers neuf heures du soir, l’homme se mit à cinquante mètres, immobile, le regardant droit dans les yeux attendant la balle qui pouvait le frapper. Il prit son temps pour viser, sachant que, soit il le ratait et il deviendrait la risée de l’armée, soit il le touchait et il allait en prison ou devait fuir à l’étranger. Il préférait la seconde hypothèse et s’appliquait. Le coup parti, la balle frôla l’homme, arrachant un morceau de sa veste à hauteur de la manche. Celui-ci dût quitter ses fonctions quelque peu après, étant devenu la risée de l’ensemble des officiers de l’armée. Et pourtant seul son honneur était en cause, alors que dans l’autre cas, sa vie en dépendait. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;">« Tiens, se dit Juan, il pourrait bien s’agir de notre bonhomme. » Il apprit également que cet homme assez extravagant était au fond un homme qui aimait plaisanter, mais qui avait de plus un cœur. Un des soldats raconta qu’il avait donné une véritable fortune à un enfant qui s’était présenté sans autre vêtement qu’une chemise déchiré. Il s’était déshabillé devant tout le monde et lui avait donné sa chemise, qui couvrit entièrement l’enfant. Puis il lui avait demandé où il habitait. L’enfant qui vivait dans la rue ne sut que dire. Alors il lui parla à l’oreille et, le lendemain, il l’emmena à la banque et lui remit un petit sac plein de pièces d’or.</span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (34)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-08-07:6256181
2020-08-07T07:10:00+02:00
2020-08-07T07:10:00+02:00
Pour lui, la première des choses était de se renseigner sur l’homme qui...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Pour lui, la première des choses était de se renseigner sur l’homme qui prétendait vouloir se marier avec une de ses filles. Il se souvint alors du soldat qui l’avait entretenu lors de la première rencontre avec l’homme. Il avait l’air intelligent et il connaissait bien son sujet. Arrivé au poste de commandement de la compagnie, il fit appeler l’adjudant major avant de faire venir le soldat.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Major, puis-je compter sur l’officier chilien qui sert maintenant dans vos rangs et qui a décrit le premier l’homme qui a bouleversé le village hier ? Est-il fiable ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je le pense, mon Capitaine, il a tout à perdre de repasser dans le camp chilien qui exécute systématiquement les déserteurs. De plus, il a l’air de vous apprécier.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Pensez-vous que je puisse lui confier une mission de renseignement sur l’homme ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui, mais saura-t-il la mener ? S’il se fait prendre, c’est la mort pour lui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Nous n’avons pas le choix. Il faut savoir ce que les Chiliens manigancent. Et il connaît bien les habitudes de ses pairs. Trouvez-lui une identité chilienne et un déguisement. Faites-le venir, que je lui explique ce que j’attends de lui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> Quels minutes plus tard, le soldat, qui se prénommait Juan Baltazar, entra dans la pièce, salua et attendit. Le Capitaine lui demanda s’il était prêt à faire une mission de renseignement au profit de la garnison.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Si c’est cela ou la mort, oui, bien sûr. Je vous ai dit que je tiens à la vie. Mais si vous me le demandez comme un geste personnel, je vous répondrais que non. Je tiens trop à l’existence pour la risquer sans raison très précise. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Merci de votre franchise. Comme cette mission peut sauver la garnison, c’est effectivement cela ou la mort. Vous connaissez la règle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui, je suis à votre disposition.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je veux que vous m’appreniez le maximum de choses sur cet homme qui nous nargue sans cesse. Sa prestation d’hier fut un comble qui m’atteint personnellement. Ce marché est infamant et je veux trouver le moyen de le déjouer. J’ai pour cela besoin de renseignements que vous seul pouvez m’obtenir. Qui est-il ? Que veut-il réellement ? Quelle est sa part de liberté dans le jeu qui nous est imposé ? A-t-il inventé seul ce stratagème ou lui fut-il prescrit ? Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est sa part d’initiative dans le manège qu’il mène. Lui dicte-t-on son attitude ou agit-il sans contrainte hormis celle de jouer le rôle d’un ardent patriote ?</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (32)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-07-29:6254406
2020-07-29T03:53:50+02:00
2020-07-29T03:53:50+02:00
Le lendemain, après une nuit de rêve, de cauchemars, de cris voilés, ils se...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, après une nuit de rêve, de cauchemars, de cris voilés, ils se réveillèrent et purent commencer à parler. Ce fut un véritable déchaînement. Il y eut d’abord l’indignation : quel marché scandaleux ! Puis la colère : Ces Chiliens sont bien tous les mêmes ! Puis l’accusation : pourquoi nous ? Que leur avons-nous fait ? Puis la pitié : nos pauvres filles, quel choc ! Enfin l’impuissance : qu’allons-nous faire ? Nous n’en avons aucune idée ! Il fallait néanmoins parler aux filles et connaître leurs sentiments. Aussi le capitaine et son épouse, après le petit déjeuner, leur demanda de rester et de les écouter. Emma laissa parler Alexandro :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Mes enfants, nous ne voulons que votre bien et ne seront jamais prêts à céder à un chantage dans lequel vous seriez partie prenante. Mais aujourd’hui il s’agit d’un véritable cas de conscience que, pour l’instant, nous ne savons pas, comment aborder. Alors je vais vous rappeler ce qu’a dit l’homme pour voir si nous avons tous compris la même chose. Il nous a laissé huit jours pour décider. Soit l’une de vous trois accepte de se marier avec lui, et dans ce cas, le village ne sera pas pillé ni ses habitants passés au fil de l’épée. Soit, en cas de refus, le lendemain les Chiliens donnent l’assaut et tueront tous ceux qui s’y trouvent. Bien sûr nous pourrions tenter de résister, mais je suis certain qu’aucun d’entre nous n’en sortira vivant, vu leur nombre. J’avoue que je ne sais ce qui se passe dans la tête de nos ennemis, mais le marché est ainsi fait et vous êtes particulièrement concernées, allez savoir pourquoi. Vous êtes bien sûr entièrement libres de refuser ce marché immonde et ni votre mère ni moi ne vous en voudront. L’une d’entre vous est également libre d’accepter, en toute connaissance de cause. Mais j’y mets une condition : que ce ne soit pas pour sauver le village, mais parce que vous avez suffisamment réfléchi à ce qui vous attend et que vous acceptez cet homme parce que vous sentez que peut-être vous pourriez avoir plus que de l’amitié pour lui. Ceci étant dit, et je ne vous demande pas de réponse immédiate, l’une d’entre vous, veut-elle se marier avec cet homme ?</span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (30)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-07-20:6252634
2020-07-20T04:59:18+02:00
2020-07-20T04:59:18+02:00
– Je vous propose un marché. Le capitaine Barruez, en charge de la défense...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je vous propose un marché. Le capitaine Barruez, en charge de la défense de votre village, possède trois filles, toutes jolies et bien faites. Qu’il nous en offre une, celle qui le désire, pour convoler avec moi ! Aucun coup de feu ne sera échangé, les habitants auront tous la vie sauve, la garnison sera faite prisonnière et l’hospitalité est offerte à la famille du capitaine par le Chili. Vous avez une semaine pour vous décider. Je reviendrai dans huit jours exactement et vous devrez me donner une réponse. Cette proposition ne peut se discuter. Elle est à prendre ou à laisser !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Là-dessus, l’homme regarda en direction des trois jeunes filles, leur sourit aimablement, salua et repartit paisiblement. Une des sentinelles le tenait en joue, mais le capitaine leva la main pour lui faire comprendre qu’il ne devait pas tirer. Ses filles n’avaient pas réagi au discours Elles ne semblaient pas l’entendre ou ne comprenaient pas que le marché parlait bien d’elles. Mais la convergence des regards des personnes présentes les troubla. Elles rougirent légèrement, puis regardèrent leur père, semblant l’interroger sur l’attitude à prendre. Celui-ci, d’un geste discret, fit signe à sa femme qu’il était temps de partir avant que les conversations, voire les interrogations, ne commencent à fuser. La famille quitta la porte sous les regards interrogatifs de la population sans que celle-ci, cependant, n’ose poser une question. Et pourtant, les interrogations ne manquaient pas. Pourquoi la famille du capitaine était-elle visée ? Que comptait faire le capitaine ? Pourrait-il imposer quelque chose à ses filles ? Ne va-t-il pas entrer en conflit avec sa femme ? Comment se sortir de ce conflit digne des tragédies grecques sans y laisser des plumes ? D’ailleurs, très vite après leur départ, ces questions devinrent le sujet de conversation de toute l’assemblée près de la porte du village. Aucun n’avait une idée de ce qui allait se passer, mais tous avaient quelque chose à dire. Les villageois rentrèrent plus tard que d’habitude chez eux, emplis de curiosité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le retour à la maison du capitaine se fit sans difficulté, les filles papotant entre elles, les parents devisant de choses et d’autres sans une seule fois évoquer ce qu’avait dit le chilien. Ils leur dirent bonsoir, peut-être en les serrant un peu plus cette fois-ci. Puis ils se retirèrent dans leur chambre.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (28)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-07-12:6251204
2020-07-12T03:24:00+02:00
2020-07-12T03:24:00+02:00
Pendant ce temps, sa femme et ses filles vaquaient à leurs occupations. Les...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Pendant ce temps, sa femme et ses filles vaquaient à leurs occupations. Les filles suivaient des cours par correspondance avec le passage d’un professeur un jour par semaine. Le reste du temps, elles travaillaient chacune dans leur chambre, avec beaucoup d’assiduité, il faut le dire. Mais depuis quelques temps, en fait depuis l’apparition de l’individu devant la grande porte, cette assiduité connaissait des trous de mémoire. Elles rêvassaient devant leurs mathématiques, écrivaient des dissertations insolites, parlant d’émotions amoureuses, rappelant les sentiments exacerbés de jeunes filles en passe de devenir femmes. Tout cela, chacune à leur manière. L’ainée était raisonnable. Elle se savait belle. Aussi s’interdisait-elle tout sentiment pouvant la conduire à des décisions irréfléchies. La seconde était plus indépendante et plus intellectuelle. Elle disséquait ses émotions, les rapprochait de celles de ses héros littéraires et pouvait ainsi se comparer ave</span><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">c tel ou tel personnage extravagant qui décide de sa vie sans tenir compte de l’avis des autres. La dernière avait un cœur sensible, pure, celui d’une toute jeune fille, presque encore une enfant. Elle s’enflammait, rêvait, pleurait, riait selon le jour et les émotions qui la soulevaient. Elle observait ses sœurs, copiait sa mère dont l’avis lui importait plus que tout au monde. Son cœur était sensible, ouvert, bon à prendre. Par moments, le matin, alors que l’heure de l’éducation n’avait pas encore sonné, il lui semblait qu’en tapant du pied sur le sol, elle pourrait s’élever loin dans le ciel et contempler le monde d’en haut, détaché, mais pleine de sollicitude pour tous. On ne pouvait dire qu’elle était belle au sens d’une beauté tumultueuse de jeunes filles qui s’engouffrent dans la vie la tête haute, sûres de leur séduction. Mais elle avait le charme de l’innocence, la fragilité de l’incertitude, la gentillesse naturelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">En réalité, toutes les trois pensaient à l’inconnu, chacune à sa manière. L’ainée y pensait avec son cerveau comme une femme de tête. Ferait-il un bon mari, attentionné et capable de devenir riche ? La seconde tentait de le comparer à un héros de roman, Julien Sorel, bien qu’elle se demanda pourquoi lui et pas tel autre amant de nombreux romans du début du siècle. Elle s’était en effet entichée des romans français, et tout particulièrement de la période romantique. Elle l’exaltait comme ces héros ou ces amants d’un jour qui laisse au cœur un manque permanent. La dernière découvre pour la première fois l’attrait de l’homme sans prendre conscience qu’il ne s’agit que d’une attirance physique. Bien sûr tout ceci est déguisé dans son esprit en une épopée amoureuse qu’elle cache à tous. Les parents, quant à eux, ont bien noté quelques dérangements des habitudes, quelques rêveries à table, quelques veillées tardives sans parole. Mais pouvaient-ils se douter d’une telle poussée chez leurs trois filles en même temps ?</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (25)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-06-28:6248493
2020-06-28T06:39:00+02:00
2020-06-28T06:39:00+02:00
Le lendemain, le capitaine fit venir le soldat : – Peut-être...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, le capitaine fit venir le soldat :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Peut-être pourriez-vous m’expliquer ce que veut cet homme ? lui demanda-t-il.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je n’en sais malheureusement pas plus que l’autre jour. Il est bizarre. Il a semblé animé de mauvaises intentions au cours de ses deux premières apparitions, mais depuis il s’est assagi. Je pourrai émettre plusieurs hypothèses. La première est simple. C’est un de ces chiliens forts en gueule qui veut nous défier sans oser le faire ouvertement. Alors il improvise à chaque apparition, tantôt agressif, tantôt enjôleur. Il ne sait pas où il va et cherche à nous déstabiliser pour s’amuser un peu et se faire bien voir de ses chefs. Mais, en réfléchissant cela me paraît un peu simple, ou même simpliste, comme explication. Une deuxième hypothèse serait que, se lançant dans un défi, il n’ait remarqué vos filles et soit amoureux de l’une d’elle. Chacune d’entre elles peut être l’objet de ses désirs, mais laquelle ? Enfin, une troisième hypothèse serait un stratagème pour s’emparer du village sans avoir à combattre. Il séduit quelqu’un dans la population, y compris une de vos filles, et va utiliser cet attachement pour s’insinuer dans le village sans que vous le sachiez. Il profitera de la première occasion pour introduire des hommes, s’emparer de la porte et la livrer à son armée sans qu’elle ait besoin d’engager le combat. Pour l’instant, il est impossible de dire laquelle de ces hypothèses est la plus proche de la vérité. Ce qui est sûr, inversement, c’est que vos filles, ou au moins l’une d’entre elles, sont concernées par ce plan. Alors que faire ? Sans m’immiscer dans votre domaine, mais je vois que néanmoins vous me faites suffisamment confiance pour m’interroger sur les agissements de mon ancien pays et de mes condisciples, je pense qu’il vous est difficile de réagir immédiatement ne sachant qu’elle est l’hypothèse la plus probable. Cependant, il importe d’éclaircir au plus tôt ce qu’il veut faire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Qu’est-ce que vous proposez ? lui demanda le capitaine de plus en plus enclin à lui faire un tant soit peu confiance. </span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (21)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-06-11:6245016
2020-06-11T06:45:00+02:00
2020-06-11T06:45:00+02:00
Le lendemain, il fit faire un exercice spécial à ses hommes : un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, il fit faire un exercice spécial à ses hommes : un concours de tir sur une cible qui représentait un homme, mais située loin, à environ trois cent mètres. Il avait fait mettre autour de la cible un panneau de papier qui permettait de voir les écarts entre l’impact et la cible. Peu à peu, les soldats les plus aguerris touchaient la cible au moins une fois sur deux. Il les laissa aux ordres de leur chef de section, continuant à se demander ce qu’il devait faire. La journée se déroula sans incident, une journée calme et normale. Le soir, le capitaine et Emma étaient invités à diner chez le maire. Il mit son uniforme de cérémonie, Emma mit sa robe bleue avec laquelle elle était arrivée au village le premier jour. Le diner fut fort sympathique. Le capitaine raconta une histoire désopilante qui mit tout le monde en verve, leur faisant oublier la situation dans laquelle ils se trouvaient. Il était enjoué, sachant intéresser son auditoire, les tenant en haleine jusqu’au bout du récit. Ils se quittèrent vers minuit et chacun rentra chez soi sans incident.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Ce n’est que trois jours plus tard que l’homme se manifesta à nouveau. Comme par hasard, c’était le soldat de la section de prisonniers qui l’avait vu la première fois qui était présent cette nuit-là. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– L’homme arriva par la plaine, bien en vue, tranquillement, comme s’il se promenait. N’ayant pas reçu de consigne pour l’abattre, je me contentais de le regarder, prêt à tirer. Il se mit torse nu, lentement, sorti de son sac des pots de couleurs vives et commença à se peindre la poitrine de signes inconnus. Lorsqu’il fut recouvert de peinture, très belles d’ailleurs, il se mit à genoux, les mains jointes, et sembla entrer en prière ou en méditation. Cela dura longtemps. Il se tenait immobile et seuls quelques cheveux de sa tête remuaient dans le vent. Rien ne semblait pouvoir le distraire. Brusquement, il se leva, se rhabilla, mit son chapeau, puis, après l’avoir soulevé en me regardant, il fit demi-tour et partit tranquillement comme il était venu. Je ne suis pas intervenu, ne sachant ce que vous aviez décidé. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le capitaine était perplexe. Que voulait donc cet homme ? Etait-il un ennemi, un éventuel ami ou encore un indépendant des deux partis qui s’opposaient ? Il n’avait pas de réponse. Il demanda au prisonnier :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Vous, que pensez-vous de cette attitude ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– A vrai dire, mon Capitaine, je ne sais. Il ne semble pas hostile. Il a néanmoins fait exploser un bâton de dynamite, ce qui révèle une manifestation d’animosité. Aujourd’hui, son attitude était autre. Il se montra pacifique, mystique même, avec un rien de chamanisme en raison des peintures qui, ma foi, pour autant que j’ai pu en juger étaient fort belles et mettaient en valeur son buste. Je comprends vos hésitations quant à l’attitude à adopter. Que faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le capitaine n’était pas plus avancé. Il voyait néanmoins que les hommes comprenaient cette indécision, n’ayant eux-mêmes aucune idée de ce qu’il convenait de faire. Aussi décida-t-il d’attendre, tout en se préparant au pire. Premièrement, doubler les sentinelles de nuit ; deuxièmement programmer des entraînements au tir de loin, jusqu’à trois, voire quatre cent mètres ; troisièmement, donner des consignes précises à élaborer ; quatrièmement, toutes les nuits faire une ronde et voir chacune des sentinelles. Certes, c’était le travail de ses lieutenants et sous-officiers, mais cela montrera à tous qu’ils doivent être vigilants. Enfin, se renseigner pour savoir si l’homme n’avait pas des complices parmi la section de prisonniers ou dans la population. Que faire si cela était le cas ? Connivence avec l’ennemi ! Cela devrait suffire. C’était la tôle assurée.</span> </span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (20)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-06-07:6244118
2020-06-07T05:07:56+02:00
2020-06-07T05:07:56+02:00
Plusieurs jours passèrent sans aucun incident. Le capitaine partait le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Plusieurs jours passèrent sans aucun incident. Le capitaine partait le matin, tôt, inspecter les sentinelles, donnait ses ordres pour l’entraînement du jour, puis se préoccupait d’un problème particulier. Il revit une fois le prisonnier chilien, mais sans engager la conversation. Le soir, lorsqu’il n’était pas de permanence au poste de commandement, il rentrait chez lui et demandait à ses filles comment s’était passé la journée. Il se tenait près de sa femme, lui caressant le cou, la regardant tendrement. Il était heureux ainsi que sa famille.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Une nuit, vers trois heures du matin, il fut réveillé par des coups sur la porte. Le lieutenant major se tenait là, l’air un peu affolé :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– L’homme, il est revenu !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui, qu’a-t-il fait ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Il s’est installé face à la porte du village, s’est assis sur une grosse pierre et l’a regardé en fumant un cigarillo. Il était environ deux heures du matin et il était visible parce que la lune était pleine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est tout ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Non, avant de partir, il a sorti de son sac une cartouche de dynamite, a mis le feu à sa mèche, l’a regardé brûler jusqu’à moitié, et, avant qu’elle n’explose, l’a projeté en direction de la porte. Elle a explosé sans faire de dégâts, mais j’avoue que l’explosion a fait peur à une bonne partie de la population. Vous n’avez pas entendu ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Ma foi non. J’ai un bon sommeil. Vous avez bien fait de venir me réveiller. Je vais aller voir de plus près ce qui s’est passé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Après avoir tranquillisé Emma, le capitaine s’habilla et sortit sur la pointe des pieds. Il était un peu inquiet, mais fit tout pour ne pas le montrer. Il se dirigea avec le lieutenant major vers la porte d’entrée dans le village. L’emplacement avait été choisi pour que ceux qui la défendaient se trouve en situation de surélévation. Les premiers arbres étaient loin. L’homme avait du courage pour venir défier la garnison de cette manière. En dehors de la trace laissée par l’explosif, il n’y avait rien de remarquable à voir. Alexandro Barruez interrogea la sentinelle qui ne lui apprit rien de plus que ce que lui avait dit le lieutenant major. Il donna l’ordre qu’on l’avertisse immédiatement si l’individu se présentait à nouveau quel que soit le lieu ou l’heure. Puis il rentra chez lui. Lorsqu’il se glissa dans son lit, Emma lui demanda si cela allait.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui. C’est à nouveau l’homme que l’on a aperçu l’autre jour. Il est venu défier nos sentinelles. Cela commence à devenir préoccupant, mais nous nous en occupons. Et il prit Emma dans ses bras, caressa son corps souple, jusqu’à ce qu’elle se calme et se rendorme. Il resta les yeux ouverts, réfléchissant. Que faire ? Dois-je donner l’ordre de l’abattre s’il se manifeste à nouveau ? Il finit par se rendormir, sans avoir résolu le problème.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (19)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-26:6241306
2020-05-26T07:53:00+02:00
2020-05-26T07:53:00+02:00
Le renseignement lui avait paru très insuffisant. Une bonne défense...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le renseignement lui avait paru très insuffisant. Une bonne défense nécessite du temps pour sa mise en place. Donc il fallait être mis en alerte le plus vite possible, dès la détection au plus loin de l’ennemi. Le bourg étant construit au confluent de deux ruisseaux formant une petite dépression, il fallait pouvoir observer dans trois directions, au nord-est, presque est, au nord-ouest et au sud-sud-ouest, tout cela sans se faire remarquer, ce qui nécessitait une relève des observateurs de nuit. Il indiqua le lieu des postes d’observation qu’il avait repéré au cours de son inspection. Ils nécessitaient de creuser un trou, puis de le couvrir de planches et enfin de les camoufler avec les matériaux du sol à proximité. La relève aurait lieu vers minuit. Elle partirait avec deux pigeons voyageurs basés dans le village qui pourraient transmettre une alerte précise sans se faire remarquer. Le capitaine désigna les sections responsables des postes et ordonna de se mettre aussitôt au travail.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Comme cela a été dit précédemment, l’alerte était basée sur les pigeons et, quand cela était possible, sur des signaux optiques. Le système d’alerte comprenait l’alerte proprement dite, puis la vérification de l’alerte et l’organisation du déploiement des troupes sur le système de défense qu’il fallait mettre en place le plus vite possible. Après que chaque section ait mis au point et reconnu les itinéraires de mise en place, plusieurs répétitions eurent lieu, chronométrés jusqu’à ce que le capitaine soit satisfait. Il fut décidé que les observateurs ne se replieraient pas, pour des raisons de temps et pour maintenir une observation sur les arrières de l’ennemi s’il s’avisait de monter une attaque.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Il parut nécessaire au capitaine de disposer d’une réserve dont le rôle s’avérait vitale si les choses tournaient mal. Trois sections engagées dès le début des combats, mais une section solide capable d’intervenir très vite quel que soit le lieu dans l’enceinte du village, soit pour renforcer une section, soit pour faire face à un imprévu sur n’importe quel point. De plus, les volontaires civils, qui se trouvèrent une trentaine, l’équivalent presque d’une section, furent sollicités, équipés, entraînés et mis à la disposition du jeune commissaire de police pour assurer la sûreté à l’intérieur du bourg en cas d’attaque chilienne. Celui-ci, en effet, ne disposait que de trois policiers dont deux étaient assez âgés.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Enfin, une réorganisation des sections fut faite. La section des prisonniers chiliens fut conservée, mais ses hommes furent en partie partagés avec les autres sections de façon à éviter toute rébellion en présence de l’ennemi. L’organisation du commandement fut également revue. A tour de rôle, le capitaine, le lieutenant major et le chef de section de réserve coucherait au poste de commandement, prêt à réagir en cas d’alerte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Les travaux furent rondement menés et la nouvelle organisation mise en place avec des séances d’alerte. Le capitaine parut rassuré et pu dire sa satisfaction à la troupe et montrer aux notables son efficacité.</span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (18)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-22:6240401
2020-05-22T07:01:00+02:00
2020-05-22T07:01:00+02:00
Le soir, le capitaine rentra chez lui, impatient de retrouver sa femme et...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le soir, le capitaine rentra chez lui, impatient de retrouver sa femme et ses filles. A son entrée Emma se précipita dans ses bras, l’embrassant tendrement, l’appelant du surnom qu’elle lui avait donné lorsqu’il était encore fiancé, Alandro. Et Alandro la serrait contre lui, respirant son parfum, lui baisant le lobe de l’oreille gauche, jusqu’à ce qu’elle pousse un soupir, une exaltation cachée, comme un premier réveil d’une volupté qu’ils partageraient cette nuit. Puis, s’écartant d’elle, le capitaine regarda ses filles qui se tenaient près de la porte, curieuses de savoir comment s’était passée sa première journée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Bien, malgré l’alerte. J’ai eu à faire à deux hommes curieux. L’individu qui observait le village, qui était-il et que voulait-il ? Pour l’instant, je ne vois pas. Aussi va-t-il falloir que nous surveillions mieux les abords du village. Mais le plus curieux était sans doute celui qui a donné l’alerte. C’est un prisonnier chilien. Bien élevé et apparemment de bonne famille. Il était officier, mais il est en réalité peintre et dessinateur. Il m’a fait une bizarre impression que je saurai décrire. Un peu exalté, mais assez froid. Un mélange explosif !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Ces événements qui semblaient anodins inclinèrent Alexandro à revoir complètement la défense de San Pedro. Il se fit d’abord expliquer par son lieutenant major le plan en vigueur. Il nota que rien n’était prévu à l’extérieur des remparts de bois. Il demanda comment le poste de garde pouvait prévoir les attaques et de quelle anticipation il pouvait disposer. Il y avait bien de maigres patrouilles toutes les trois heures dans la petite oasis au sud du village, mais la réponse ne lui parut pas convaincante. Puis, il s’intéressa à l’organisation de la défensive dans l’enceinte du bourg. Il fut étonné que les civils n’aient aucun rôle dans cette affaire. Leur participation serait toujours un plus pour se défendre et ils seraient directement concernés par l’avenir de la garnison. Enfin, il nota l’absence de section de réserve pour faire face à une éventualité. Il alla inspecter chacun des postes et se fit expliquer les signaux d’alerte. Enfin, il fit déclencher une alerte pour voir la façon dont chaque section se mettait en position. Il fit quelques compliments à certains, se montra moins satisfait pour d’autres, mettant en lumière les lacunes des uns et des autres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, il décida de remanier complètement le plan de défense, reprenant les bonnes choses déjà mises en œuvre, mais consolidant certains postes, l’organisation de l’alerte, la mise en place de la défensive, etc. Il énonça trois principes : le renseignement, l’alerte, la réserve. Le reste fut revu à la marge.</span> </span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (17)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-18:6239389
2020-05-18T01:50:00+02:00
2020-05-18T01:50:00+02:00
Deux heures plus tard, l’homme fut introduit dans le bureau du capitaine....
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Deux heures plus tard, l’homme fut introduit dans le bureau du capitaine. Il était grand, vigoureux, assez beau malgré son uniforme de simple soldat. Il salua d’un air vif, mais sans flagornerie et se mit au repos sans attendre qu’on le lui dise, ce que nota le capitaine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Dites-moi, je suis intrigué par cet homme que vous avez vu tout à l’heure. Que pensez-vous qu’il venait faire ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Il ne semblait pas pourvu d’une mission particulière. Il était comme en promenade et il regardait le village comme un vacancier au bord de la côte regarde la mer. Ce qui est curieux, ce sont les jumelles dont il disposait. Il semblait les avoir amenées pour cela, observer la prise d’armes. Je ne peux rien dire de plus, je n’ai pas moi-même de jumelles et il était trop loin pour que je ne puisse en savoir plus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Dites-moi, il paraît que vous êtes chilien et que vous avez été fait prisonnier il y a deux ans. Pourquoi avez-vous choisi de servir la Bolivie ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est très simple, mon Capitaine. C’était cela ou la mort. Je n’ai comme vous qu’une vie et je tiens à la vivre jusqu’au bout, même si elle est bien différente de ce que j’avais rêvé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Ah oui. Qu’aviez-vous rêvé ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Étant d’une famille d’intellectuels, je me suis toujours passionné pour le dessin et la peinture. Mais j’ai dû faire mon service militaire. Les connaissances de ma famille et mes résultats scolaires me permirent de faire celui-ci comme officier. J’avoue avoir pris goût à la vie militaire. J’aime particulièrement les nuits de veille, seul, face à un ennemi qui peut surgir de n’importe où. Cela me permet de méditer et de m’ouvrir l’esprit à plus large que mon sort. Parfois, je suis heureux, d’une joie pleine, sans besoin de support comme les souvenirs ou les espoirs. C’est un bonheur entier, irréel et pourtant bien présent. Alors la vie devient un rêve fait de beauté indescriptible.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le capitaine fut particulièrement surpris par ces paroles du chilien qui semblait dites en toute franchise, sans flagornerie. Il regarda dans les yeux l’homme et y lut l’honnête homme. Il se leva, sourit et lui tendit la main. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je vous remercie pour votre franchise et suis heureux de vous avoir parmi nous. Vous pouvez disposer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">L’homme salua, fit demi-tour et sortit. Le capitaine resta un moment songeur, les yeux fixés sur la fenêtre, regardant le renégat chilien s’éloigner. Son impression était floue. L’homme était sympathique, ouvert, sûr de lui, artiste même, mais policé. Cependant, quelque chose le laissait perplexe. Sans doute son accent, différent, plus rapide, plus appuyé, séparant les mots comme un lettré, montrant par là sa différence. Bah, il verrait bien, au fil des jours !</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (16)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-14:6238066
2020-05-14T07:25:00+02:00
2020-05-14T07:25:00+02:00
Au moment où la troupe prenait position pour le défilé final, l’alerte...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Au moment où la troupe prenait position pour le défilé final, l’alerte retentit. Ce fut un cri perçant, bref, qu’ils entendirent tous dans le silence du mouvement de troupe. Immédiatement le capitaine appela les chefs de section, leur donna des ordres brefs et laissa partir au pas de course les soldats, expliquant à la population les raisons de l’arrêt de la prise d’armes. Puis, il se rendit auprès de la sentinelle qui avait donné l’alerte. Celui-ci, lui montrant un mouvement de terrain à quatre cent mètres des remparts de bois, lui expliqua :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– j’ai vu là un homme seul, debout sur la butte, contemplant le village, l’air dégagé, fumant un cigarillo. Il avait l’air intéressé par la prise d’armes qu’il regardait avec des jumelles. A un moment, il s’est retourné, s’est soulagé par terre, puis se reboutonnant, il poursuivit ses observations. Il était vêtu comme les chiliens, mais son uniforme semblait fatigué, poussiéreux. Seul brillait, propre, astiqué, son étui à pistolet. Celui-ci étincelait sous le soleil. C’est ce qui m’a incité à donner l’alarme. Il a alors fait demi-tour, tranquillement, et est parti. Il m’a fait froid dans le dos.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Etonné d’une description aussi précise et malgré tout littéraire, le capitaine remercia chaleureusement l’homme, le regardant pour s’imprégner de son identité. Il revint vers les locaux de sa compagnie et demanda au lieutenant qui il était. Celui-ci lui expliqua qu’il s’agissait d’un prisonnier appartenant à la section de l’adjudant major : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est un ancien officier chilien. Il est parmi nous depuis deux ans. Il semble heureux de son sort et il est effectivement cultivé. Je le vois souvent un livre à la main pendant les heures de repos.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Lorsque sa garde sera finie, vous le ferez venir, je voudrai le voir.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (15)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-10:6236965
2020-05-10T07:44:00+02:00
2020-05-10T07:44:00+02:00
Le lendemain, le capitaine prit possession de sa compagnie au cours d’une...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le lendemain, le capitaine prit possession de sa compagnie au cours d’une prise d’armes très simple. L’ensemble des villageois était là, en habit du dimanche, pour écouter ce nouveau capitaine qui avait de si belles femmes. Il fit un petit discours sur l’importance de la garnison, rempart contre l’invasion chilienne et se dit prêt à tout pour conserver le village au gouvernement bolivien. Le maire lui répondit par des mots aimables, insistant sur la présence des femmes et leur beauté. Emma, assise sous le dais tendu au-dessus de leurs têtes, souriait calmement, entourée de ses filles. Celles-ci avaient revêtu des robes de fête, toutes les trois bleues, mais taillées de manière différente. Celle de l’ainée lui serrait la taille et faisait ressortir sa poitrine. Elle mettait en valeur l’élancement de son corps comme une promesse à venir. La seconde était vêtue d’une robe de la même couleur, mais plus solennelle, comme un vêtement de théâtre, avec des manches bouffantes. Elle lui descendait presque jusqu’aux pieds, laissant cependant voir des chevilles parfaites, vives, prêtes à courir n’importe où. La troisième, encore une enfant dont l’aspect laissait prévoir une beauté gracile, portait également une robe de couleur bleue, simple, tombant fermement sur ses genoux. Sa taille était serrée d’une ceinture de tissu rose. Elle se tenait près de sa mère, lui caressant parfois le bras avec douceur et laissant promener ses yeux sur la foule rassemblée comme pour dire : « Regardez notre famille, n’est-elle pas belle et sage ! ». Les villageois regardaient ces nouveaux arrivants, avec des pensées variées. Certains se disaient qu’il n’était sans doute pas très prudent d’exposer ainsi des femmes à la convoitise de l’ennemi chilien. D’autres pensaient aux distractions qu’allaient apporter ces femmes dans la vie quotidienne de San Pedro. Quelques hommes se laissaient distraire par leur présence vivante et épanouie : « Quelles belles femmes, que viennent-elles faire dans cette galère ! » Ils ne pouvaient s’empêcher de contempler Emma et sa fille ainée. Pendant ce temps, le capitaine passait en revue ses hommes. Il marchait d’un pas lent, mais vigoureux, regardant chacun d’eux dans les yeux et cet échange sans parole lui permit de s’allier leur fidélité. Redressant parfois une épaulette, il montra qu’il tenait à ce que ces hommes aient fière allure et s’en trouvent ragaillardis.</span> </span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (14)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-05-05:6235783
2020-05-05T07:12:00+02:00
2020-05-05T07:12:00+02:00
Malgré la chaleur et l’aridité du terrain, ils ne mirent que cinq heures...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Malgré la chaleur et l’aridité du terrain, ils ne mirent que cinq heures pour arriver en vue du village assiégé. Mettant pied à terre avant de passer à l’action, l’adjudant major et ses hommes observèrent les Chiliens. Une bonne partie d’entre eux se tenaient sur un petit promontoire presqu’à l’opposé de la porte d’entrée. Ils semblaient regarder quelque chose à l’intérieur du bourg et rire énormément. L’adjudant se dit que c’était le moment d’attaquer avant que la troupe chilienne ne reprenne ses emplacements pour l’assaut. Ils se remirent en selle, armèrent leurs fusils, sortirent les épées du fourreau et chargèrent en direction de la porte. Ce fut une furie qui emporta les hommes d’un seul trait jusqu’à la porte, avant que les chiliens n’aient le temps de réagir. Très vite les soldats de la garnison de San Pedro ouvrirent les portes et sortirent eux aussi, armés, prêts à en découdre. Les chiliens furent tellement surpris par cette irruption qu’ils ne savaient que faire. Aucun ordre cohérent ne passa entre les différents détachements. Les cavaliers boliviens chargèrent les groupes de Chiliens les uns après les autres. Ce fut une véritable boucherie. Les cavaliers boliviens tiraient, puis chargeaient avec leurs sabres, coupant des bras et des têtes. Il y eut peu de résistance. En une heure, les assiégeants furent soit exterminés, soit mis en fuite, laissant sur place leurs matériels. Les habitants du bourg embrassèrent les cavaliers, leur offrant des présents. Le chef de la garnison ne fut pas en reste pour les remercier. Il envoya aussitôt deux escouades réparer les arrivées d’eau si bien que vers cinq heures de l’après-midi l’ensemble de Socaire fut de nouveau alimenté en eau. L’enfant eut un enterrement quasi national et ses parents vivement récompensés financièrement. C’est ainsi que Caracuela, homme arrogant sauva le bourg de Socaire et gagna ses galons de capitaine. Il fut tué quelques mois plus tard, lors d’une altercation avec une patrouille chilienne. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Des applaudissements et des cris nourris saluèrent la fin de cette histoire. Emma regarda son mari, souriante et heureuse de voir qu’il s’en était bien tiré. Les hommes, toujours sensibles aux aventures de guerre, étaient enthousiastes. Seuls les enfants ne semblaient pas apprécier cette histoire qui se terminait bien par la délivrance du village, mais mal avec la mort d’un enfant. Après un chant de guerrier entonné par le lieutenant major et repris par l’ensemble des hommes, ils purent rentrer chez eux, heureux que tout ceci se soit bien passé.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (13)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-04-30:6234351
2020-04-30T03:34:18+02:00
2020-04-30T03:34:18+02:00
– Romuald Caracuela mit au point son stratagème : faire croire à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Romuald Caracuela mit au point son stratagème : faire croire à l’abondance de l’eau et prévenir la troupe de la garnison voisine pour qu’elle vienne attaquer les Chiliens. Il choisit deux enfants de douze ans, petits et débrouillards et leur expliqua ce qu’il attendait d’eux : passer dans les tuyaux d’arrivée d’eau, ressortir au-delà du village et marcher jusqu’au village suivant pour avertir le commandant de leur infortune. Attention, c’est à la sortie de la canalisation que tout se jouera, leur dit-il. Soit les chiliens ont laissé quelqu’un et dans ce cas, impossible de sortir, soit il n’y a personne. Pendant ce temps, leur dit-il, nous allons divertir nos assiégeants. Dans l’après-midi, Caracuela fit creuser un grand trou dans un lieu que les Chiliens pouvaient voir. Le soir venu, il rassembla les habitants du village auprès de l’excavation qu’il fit couvrir d’une bâche et remplir de toute l’eau qui restait. Ne fut gardé qu’un verre par personne. Certains protestèrent, l’un d’eux se révolta et voulut s’opposer par la force à cette décision. Il fut aussitôt emmené sur la place du village et passé par les armes. Plus personne ne résista. Alors, Caracuela se déshabilla et demanda aux habitants d’en faire autant. Et tous, nus comme des vers, hommes, femmes et enfants, ils se jetèrent dans le trou rempli d’eau comme s’il s’agissait d’une piscine où il faisait bon s’ébattre. Seuls les soldats sur les remparts ne participèrent pas à cet agréable délassement. Pendant ce temps, les deux jeunes garçons pénétraient dans la canalisation, marchant à quatre pattes. Ils mirent du temps pour atteindre la sortie. Arrivés près de celle-ci, prudemment, ils observèrent longuement les alentours et ne virent personne. Ils sortirent prudemment. Un soldat chilien qui n’avait jusqu’ici pas bougé, se dressa derrière un rocher. Il leur intima l’ordre de s’arrêter. Les deux garçons avaient convenu de se séparer s’ils étaient repérés. Ils coururent chacun dans une direction opposée. L’un d’eux fut malheureusement pris à parti par le soldat et, après trois coups de feu, fut abattu. L’autre avait déjà disparu. Le soldat eut beau courir derrière lui, il ne réussit pas à retrouver sa trace. Il revint alors vers le premier qui souffrait d’une balle dans la jambe. Il tenta de le faire parler afin de savoir ce qu’il faisait là. Il ne réussit pas à lui faire dire quoi que ce soit. Il le menaça de mort. Mais rien n’y fit. Il lui prit la jambe touchée et le traîna par terre en le faisant hurler de douleur. Rien. Aussi lui tira-t-il une balle dans la tête après l’avoir une nouvelle fois admonesté. L’autre enfant courait vers le village voisin qui se trouvait à vingt lieues. Dans la matinée, il arriva exténué en vue de la garnison et se présenta à la porte, demandant à voir le Lieutenant. Mis au courant celui-ci, aussitôt, fit préparer une expédition d’une cinquantaine d’hommes commandés par son meilleur adjudant major et leur donna l’ordre de marcher le plus vite possible vers Socaire pour faire fuir les Chiliens.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (10)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-04-17:6230588
2020-04-17T03:39:21+02:00
2020-04-17T03:39:21+02:00
La cuisine était une vraie cuisine, suffisamment grande pour cuisiner à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">La cuisine était une vraie cuisine, suffisamment grande pour cuisiner à plusieurs comme ils aimaient le faire le dimanche soir lorsqu’il n’y avait rien à faire que de préparer de bons petits plats. Ils s’engouffrèrent dans le couloir partant du salon qui donnait sur quatre portes vis-à-vis. Celle de gauche s’ouvrit sur une chambre spacieuse, vraisemblablement réservée aux parents. Elle possédait un lit double revêtu d’un dessus de lit en coton avec des motifs à fleurs. La cheminée était de petite taille, mais pratique. Une grande armoire de bois foncé munie d’une clé se tenait près de la porte. En face, à côté de la fenêtre, il y avait une petite table avec une chaise, permettant de travailler. Une lampe à huile, dorée, avec son demi-globe plein de liquide, la surmontait. Mais les enfants étaient déjà partis vers les trois autres portes. En face de la porte des parents s’ouvraient une chambre aussi grande, avec deux lits, puis une autre chambre plus petite, où se tenaient un lit, une table de nuit et une chaise. La dernière porte, dans le prolongement de la chambre des parents, donnait sur une salle de bain qui comportait un meuble de toilette avec un broc et une bassine en faïence à décor imprimé et, dans un coin, une baignoire vétuste en zinc. Toutes les chambres, ainsi que le couloir, étaient revêtus de papier peint à fleurs de couleurs différentes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le cœur d’Emma était quelque peu serré. La maison manquait de personnalité. En réalité, elle regrettait l’ancienne garnison, ses amies, l’école des enfants. Ici, ce n’était qu’un village, avec peu d’habitants et des gens simples. Où trouverait-elle de quoi s’occuper ? De plus, ce village se trouvait près de la frontière convoitée par les Chiliens. Bien que le capitaine n’en ait pas parlé, elle sentait une certaine tension en lui. Il restait calme, semblable à lui-même, mais néanmoins au ton de sa voix, elle comprenait l’inquiétude qui l’avait pris dès l’instant où il avait su qu’il était affecté à San Pedro. Elle ne s’était cependant pas inquiétée, sachant sa rigueur et la sûreté de son jugement. S’il est venu, c’est qu’il pouvait venir avec eux, sans problème. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Je suis invité au mess ce soir, comme à chaque entrée en garnison. Je rentrerai probablement tard, alors couchez-vous et ne m’attendez pas. Il prit son arme de service, l’ajusta dans son étui, mit son chapeau et sortit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> </span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (9)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-04-13:6229487
2020-04-13T03:53:55+02:00
2020-04-13T03:53:55+02:00
Quelques applaudissements saluèrent ce discours, puis tous de mirent à...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Quelques applaudissements saluèrent ce discours, puis tous de mirent à parler de leurs impressions de ce premier contact. Les hommes admirèrent la résolution du capitaine. Les femmes s’extasiaient sur la famille et, en particulier sur Emma qui paraissait sereine. Certains enfants avançaient déjà vers les trois sœurs, tendant la main à la moins intimidante, c’est-à-dire la plus jeune. Mais Alexandro fit gentiment signe qu’ils souhaitaient faire connaissance avec leur maison et pouvoir se reposer. Tout ceci se passa simplement, sans aucune fausse note, au grand soulagement à la fois de la famille Barruez et des notables. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le maire du village leur proposa de les accompagner jusqu’à la maison mise à leur disposition. Traversant la place, ils s’engagèrent dans la rue principale pour s’arrêter assez vite devant une maison plus grande que la plupart, dont il ouvrit la porte avec une clé qu’il remit à la femme du capitaine, s’effaçant pour les laisser entrer. Le lieutenant major choisi ce moment pour dire au capitaine que lui et ses hommes l’attendaient pour la soirée à leur popote, comme c’est de tradition le premier jour d’une arrivée. Puis il salua, fit un demi-tour réglementaire et partit. Le maire en profita pour prendre congé avec les deux autres notables qui s’étaient maintenus discrètement en arrière. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Allez, je ne vous retiens pas, leur dit Alexandro Barruez. Tous nos remerciements pour votre accueil et pour cette charmante maison dans laquelle nous nous plairons, j’en suis sûr. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Ne restaient plus que les trois soldats qui débarrassaient le chariot des bagages de la famille et les entassaient dans l’entrée, tant bien que mal. Lorsqu’ils eurent finis, ils saluèrent, acceptèrent le pourboire que leur tendait la femme du capitaine et sortirent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Ma chère Emma, ce n’est pas ce que nous avions souhaité, mais cette maison me semble fort sympathique. Venez les filles, faisons le tour du propriétaire. Le capitaine entra d’abord dans le salon, suffisamment grand pour la famille, dont les meubles, bien que modestes, n’avait rien à envier avec ceux dans lesquels ils vivaient auparavant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oh, regardez, le tableau sur la cheminée, quel air prétentieux ! dit Ernestina en tendant le doigt vers le portrait d’un vieil homme à l’air solennel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Ma foi, tu as raison, il ne paraît guère engageant. J’avoue que je ne sais de qui il s’agit, répondit le père. La dernière fille, Libertad, se mit devant le tableau et fit une grimace au personnage, lui signifiant par là qu’elle se moquait bien de son air pincé. Sa mère sourit, mais lui fit cependant la remarque de se tenir correctement. Ils passèrent dans la pièce suivante, la salle à manger, probablement. Celle-ci était meublée de chaises revêtues de cuir noir avec des clous dorés et travaillés. La cheminée était ici surmontée d’une glace et ils se virent tous, un peu fatigués, dans cette pièce nouvelle, inconnue. Un large buffet se tenait dans un coin, deux fauteuils complétaient l’ameublement qui, somme toute, pouvait convenir. Le capitaine tenait à ce que ses femmes se sentent à l’aise, sachant trop bien combien de temps il passait au dehors pour s’occuper de la troupe.</span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (8)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-04-04:6226565
2020-04-04T07:05:00+02:00
2020-04-04T07:05:00+02:00
Celles-ci se sentaient bien dans leur peau. Joyeuses, guillerettes, parfois...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Celles-ci se sentaient bien dans leur peau. Joyeuses, guillerettes, parfois malicieuses, attendant tout de la vie, prêtes à la manger à pleines dents. Elles n’avaient pas rechignées lorsqu’ils avaient fallu partir subitement de leur dernière garnison. Certes, elles regrettaient leurs camarades, leur maison et surtout une vraie ville pourvue de nombreux habitants. Mais elles avaient l’habitude de changer de résidence pour des endroits inconnus et plutôt que de regretter le passé, elles se tournaient vers l’avenir : qu’allons-nous trouver à San Pedro ? Y aura-t-il des garçons intéressants ? Aurons-nous chacune notre chambre ? Comment allons-nous occuper nos journées ? Bref, toutes les questions que se posent des jeunes filles lorsqu’elles arrivent en un lieu nouveau. Alexandro se félicitait de sa famille qui lui donnait plus que des satisfactions, un bonheur intense. Aussi s’était-il juré de prendre soin de sa femme et de ses filles, de ne rien risquer qui puisse les mettre en danger. Mais ces réflexions ne sont plus de mise. Ils étaient là, à la porte de leur nouvelle garnison, et ils devaient faire bonne figure.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> Entretemps, le lieutenant major, Don Domingo Carrienga, avait rassemblé une section, l’avait fait mettre en grand uniforme et l’avait fait rassembler, aux ordres du chef de section, sur deux rangs de part et d’autre de la lourde porte d’entrée. De même, les notables avaient eu le temps de revêtir leur habit de cérémonie et de se rassembler au-delà de la section. Il y avait là le maire, Rodrigo Podeglia, un homme replet, vêtu d’une redingote gris foncé, coiffé d’un semblant de haut de forme, satisfait de se montrer sous son meilleur jour ; le juge de paix, fonction plus honorifique que réelle, car il ne s’agissait que d’un bourg d’environ 2000 habitants, qui portait le bas de sa robe sous son bras avec une dignité assurée ; enfin un tout jeune commissaire de police sortant de l’école, la tête étonnée, surmontée de cheveux blonds, donc très remarquable. Les rares propriétaires terriens les entouraient, certains encore dans leurs vêtements de travail, d’autres ayant eu le temps de revêtir leur poncho en laine de mouton et de se coiffer de leur chapeau feutré. Enfin, la population se pressait derrière eux, chuchotant à voix basse, le chapeau à la main, à la fois réjouie et inquiète. Les femmes, enveloppées pour la plupart de jupes rouges jusqu’aux chevilles, se tenaient légèrement en retrait, certaines portant leur bébé, d’autres des besaces en laine, emplies d’objets. Seuls les soldats qui montaient la garde regardaient au loin, selon les consignes données par leur chef de section.</span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (7)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-31:6225436
2020-03-31T04:13:08+02:00
2020-03-31T04:13:08+02:00
L’ensemble prenait son temps, le capitaine et sa femme ne se répartissant...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">L’ensemble prenait son temps, le capitaine et sa femme ne se répartissant jamais de leur calme. Ils passaient devant les défenses de la ville avec indifférence et modestie, sans volonté de se montrer, de se faire admirer, comme s’ils poursuivaient leur chemin et qu’arrivés à l’entrée du bourg, ils allaient repartir vers l’endroit d’où ils venaient. Et pourtant, ce ne fut pas ainsi que cela se passa. Parvenu devant la porte d’entrée, le seul passage pour franchir les remparts de bois, l’attelage s’arrêta ; le capitaine, passa la jambe droite par-dessus l’encolure, mit pied à terre, lâchant les rênes sans que le cheval ne bouge, s’approcha du chariot et tendit la main droite à sa femme qui descendit avec grâce. Ensemble, ils se dirigèrent derrière le fourgon et aidèrent trois adolescentes à descendre. Un murmure accompagna cette apparition. Vêtues de robes rouges, elles regardaient ce village qui allait devenir leur décor pendant une année au moins. L’une d’entre elles se pencha vers les deux autres, dit brièvement quelque chose qui les fit sourire. Une autre leva la main comme pour un signe de reconnaissance, l’agitant pour dire sa joie d’être arrivée. Mais très vite, elle reprit un maintien irréprochable. Ensemble ils se dirigèrent vers la porte grande ouverte, encombrée des curieux qui s’y pressaient. Quelle entrée ! Les notables, déjà descendus des remparts, se précipitèrent et se mirent en rang pour les accueillir. Les habitants du village se bousculèrent un peu pour avoir une place qui leur permettait de voir la femme et ses filles, avides de connaître celles qui allaient désormais habiter avec eux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">L’intention du capitaine Barruez en faisant cette manœuvre inattendue n’était pas de se faire valoir inutilement auprès des habitants de San Pedro, mais de montrer sa sérénité et sa tranquillité d’esprit à une population qu’il supposait inquiète. Ce premier objectif qu’il s’était fixé lui semblait indispensable pour pouvoir par la suite enlever les doutes, interrogations, questions à ses ordres en cours de bataille. Il lui fallait emporter l’adhésion des habitants d’un simple mot, voire d’un seul coup d’œil. Il avait imaginé ce stratagème lors de sa dernière étape entre Calama et San Pedro, en examinant le plan du bourg. Certes, un tel comportement risquait de laisser croire aux habitants San Pedro que le nouveau capitaine les dédaignait et paradait devant eux pour montrer qu’il était le maître. Mais même la peur peut être utilisée pour obtenir l’adhésion si, dans le même temps, on fait preuve de respect envers chacun et chacune. Aussi lorsqu’il eut fini son tour de la ville malgré la chaleur et l’attente du réconfort d’une pièce fraîche, il fut soulagé de constater que la majorité de la population était là, dans le but de faire sa connaissance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">N’allez pas croire qu’Alexandro Barruez était un homme calculateur et sans sentiments. Il ne cessait dans le même temps de penser à sa famille. Sa chère Emma, en premier lieu. Cette frêle jeune femme faisait son admiration. Jamais un mot de reproche, de crainte, de lassitude. Elle le regardait avec ses yeux clairs, ouverts sur le monde, et il ne voyait en eux que cette transparence que seuls les êtres purs savent transmettre. Il fermait les yeux et aussitôt sentait monter en lui cette envie de la toucher, de l’embrasser, de lui parler, de se réjouir avec elle de la vie, éventuellement de pleurer et de se consoler ensemble. Elle ne prétendait rien d’autre que de le rendre heureux. Sa seule ambition : fonder une vraie famille. Ils avaient eu trois filles et avaient dû renoncer à avoir un autre enfant car, depuis son dernier accouchement, elle ne pouvait plus enfanter. Elle avait bien pris cette fatalité et s’était consacrée amoureusement à ses trois filles, sans cependant les couver et les inhiber.</span> </span></p>
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (6)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-25:6223489
2020-03-25T03:18:27+01:00
2020-03-25T03:18:27+01:00
Ils virent le cavalier étriller les chevaux, puis se raser et enfin revêtir...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Ils virent le cavalier étriller les chevaux, puis se raser et enfin revêtir un uniforme d’apparat. Dans le même temps, des formes s’agitaient à l’intérieur du chariot. Puis l’attelage repartit, solennel, au pas, comme pour une lente procession, et se dirigea vers la porte. Mais arrivé à cinq cent mètres de l’entrée, l’ensemble tourna à gauche, rejoignit le chemin qui longe le rio Puritama et, suivant son lit, revint vers l’entrée le long des défenses en bois derrière lesquelles quelques habitants les observaient. Le cheval gris de l’officier avançait d’un pas lent, une sorte de pas d’école qui rendait plus majestueux encore ce défilé improvisé et surprenant. Les militaires observaient, curieux, certains riant et se moquant de cette mascarade. Mais peu à peu, un certain respect se lut dans leurs yeux. Leurs commentaires se calmèrent et ils regardaient, médusés, cet attelage se diriger vers la porte d’entrée. Les habitants s’étaient mêlés aux soldats, jusqu’aux notables, c’est-à-dire le juge de paix, le commissaire de police et le maire. Tous se demandaient ce que signifiait ce lent cheminement, ce petit tour d’honneur, gratuit, entamé par le capitaine, dont ils commençaient à entrevoir la silhouette. L’homme semblait bien fait, grand, mince, dominant sa monture qu’il dirigeait d’une seule main. Celle-ci était de velours, semblait ne rien faire et pourtant ce cheval avançait majestueusement, levant les antérieurs plus haut qu’un simple pas et accompagnant cette démarche d’un déhanchement qui lui donnait encore plus de puissance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le chariot attelé de deux chevaux alezans était conduit par une femme, son épouse sans doute, qui se tenait assise bien droite, mais pas figée, naturellement à l’aise comme si personne ne l’observait. Elle regardait au loin, faisant de l’horizon sa destination. Sa robe bleu clair brillait au soleil couchant, tranchant sur la poussière qui avait envahi l’attelage durant les jours de marche. Ses cheveux blonds flottaient sous la légère brise du soir, lui donnant un air provoquant de satiété et d’indépendance. sur ses lèvres, un léger sourire se dessinait, non de défi, mais de bien-être, comme si elle faisait le tour du bois dans une ville de province un soir d’été pour se détendre d’une journée chargée de milles projets menés à bien. On devinait vaguement trois jeunes filles qui se tenaient sous les montants de toile.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (5)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-16:6220172
2020-03-16T07:44:00+01:00
2020-03-16T07:44:00+01:00
Perdu dans ses réflexions, Juanito laissa son regard s’enfoncer dans le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Perdu dans ses réflexions, Juanito laissa son regard s’enfoncer dans le lointain, balayant l’horizon d’un œil désabusé. Il ne remarqua pas tout de suite le nuage de poussière qui montait derrière une touffe d’arbustes. Il laissait une touche plus claire et brouillé sur le paysage habituel, mais l’absence de vent lui donnait une immobilité qui l’estompait. Cependant, le métier aidant, il revint sur cette tache insolite, observant avec attention son lent déplacement. Il sortit la longue vue qui était en dotation au poste de garde et s’efforça de mieux saisir ce qui pouvait créer ce léger tourbillon. Enfin quelque chose d’insolite ! Quelle agréable surprise, même s’il ne savait pas encore si celle-ci était bonne ou non. Peut-être s’agissait-il de Chiliens qui se seraient égarés et qui tenteraient de retrouver la frontière ? Il voulait savoir de quoi il s’agissait avant d’avertir son chef. Certaines nouvelles recrues ne cessaient de troubler la quiétude de la garnison par des alertes aussitôt démenties. Son honneur de vieux soldat (oui, déjà) lui commandait de rester calme et d’observer avant de mettre en effervescence la petite ville. Il vit d’abord une sorte de voile blanc, puis deux formes oblongues qui semblaient l’entraîner, enfin une forme séparée, la précédant, mais si petite qu’il ne la vit pas au premier abord. Observant avec attention, il comprit que la forme isolée était un cavalier et sa monture, et que, très probablement, l’ensemble qui semblait naviguer dans les vagues d’ocre était la bâche d’un chariot tiré par un attelage de chevaux. Ils avançaient lentement, mais sans interruption, comme s’ils étaient pressés d’en finir. Pourtant, à encore une grande distance de San Pedro, ils s’arrêtèrent. Que faisaient-ils ? N’arrivant pas à en savoir plus, Juanito donna l’alerte. Très vite, le sous-officier de garde courut auprès de lui, sachant que cet homme n’était plus une de ces têtes brulées de nouveaux venus.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Qu’y a-t-il ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– regardez, là-bas, près du bosquet d’arbres, je vois un chariot et un homme seul.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le sous-officier lui emprunta sa longue vue, la régla à son œil et constata qu’il ne s’était pas trompé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Bravo, Juanito, tu es un bon soldat. Reste-là et rends-moi compte s’ils bougent. Je vais donner l’alerte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Le sous-officier se rendit en courant au quartier général de la compagnie, à deux pas du poste d’entrée dans la ville, et rendit compte au lieutenant en charge de la sécurité ce jour-là. Celui-ci décida aussitôt de doubler les effectifs de garde et mit en alerte la section de réserve. Les consignes étaient connues et tous attendirent. Ceux qui possédaient une longue vue purent observer le manège insolite qui se déroulait devant eux.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (4)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-12:6219097
2020-03-12T07:10:00+01:00
2020-03-12T07:10:00+01:00
La garnison de San Pedro se composait d’une centaine d’hommes commandés par...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">La garnison de San Pedro se composait d’une centaine d’hommes commandés par le lieutenant major Don Domingo Carrienga, d’une trentaine d’années, pourvu de moustaches imposantes et adjoint de la compagnie. trois autres lieutenants le secondaient ainsi qu’un adjudant major qui commandait la section des prisonniers. Les sections d’engagés réguliers étaient composées d’hommes de la province, braves fermiers ou commerçants peu doués pour les affaires et qui avaient préféré recevoir la paye de l’État en échange de quelques contraintes telles que la difficulté de se bâtir un avenir. Mais que leur importait, leur présent était soigné, bien payé et, somme toute, amusant en raison de la diversité des missions. La section des prisonniers avait les taches les plus dures et se reconstituait au fur et à mesure des batailles. Le commandement, après la baille, laissait aux survivants adverses un seul choix : la vie du côté bolivien ou la mort. Certains, pensant à l’honneur de leur famille, se laissaient fusiller devant une ferme, un mur ou même un arbre. La plupart acceptait le marché et rejoignaient la section de l’adjudant major. La discipline y était sévère. Il n’était pas rare d’entendre le soir, à la nuit tombée, une salve de fusils qui signifiait la mort d’un des renégats. C’étaient des hommes courageux, qui luttaient pour la vie dans un univers de mort. Ils ne savaient pas de quoi le lendemain serait fait. Alors ils survivaient en combattant de toute leur force, préférant mourir au combat plutôt que sous les coups de feu de leurs camarades boliviens. Car l’adjudant major choisissait toujours les amis du traître pour constituer le peloton d’exécution lorsque l’un d’eux avait failli. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Century Schoolbook', serif;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif;">Les sous-officiers et soldats ne pouvaient faire venir leur famille, s’ils en avaient une, car c’eut été trop de bouches à nourrir. Par contre, les officiers avaient l’obligation d’avoir femme et enfants dans la garnison. Le gouvernement imposait cette pratique, estimant qu’un officier lutterait au-delà de ses simples forces si le village était attaqué pour la simple raison que sa famille serait passée au fil de l’épée si la bataille finissait mal.</span> </span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (3)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-08:6218250
2020-03-08T05:32:44+01:00
2020-03-08T05:32:44+01:00
Et c’est...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> Et c’est ainsi que deux jours plus tard, la famille partit pour Calama en train. Presque deux jours de voyage pour franchir la Cordillère. Le capitaine fut bien accueilli par son chef qui le prit à part pendant trois heures, lui expliquant la situation, les forces chiliennes et les risques que sa compagnie courrait du fait de leur proximité. Il détailla la défense qu’il avait organisée, très mobile, par patrouilles montées et quelques postes fixes, dont celui de San Pedro. Il lui affirma que si ce bourg tombait aux mains des Chiliens, ceux-ci seraient très vite à Calama.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Après une nuit de repos à l’hôtel, ils partirent le lendemain vers San Pedro : un homme, quatre femmes, trois chevaux, une carriole et un sabre, avec une dizaine de soldats chargés de les escorter jusqu’à ce qu’ils soient en vue de San Pedro.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Plongé dans ses pensées, le capitaine n’avait pas vu qu’ils arrivaient presque devant la porte de la ville.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Juanito Abrosa, un des soldats de la compagnie qui défendait San Pedro, était ce jour-là en poste sur la tour de guet. Le soleil battait son plein de chaleur, il était trois heures de l’après-midi et il était en faction depuis midi, ayant pris son déjeuner plus tôt que le reste de la garnison. Il se sentait somnolent et s’efforçait de ne pas laisser ses yeux se fermer. Il regardait ses camarades également en faction sur les remparts, si l’on peut appeler ainsi les pieux dressés derrière un fossé creusé à la hâte et consolidés par un chemin de ronde rudimentaire. Comme lui, ils semblaient écrasés par la chaleur, cherchant, pour les mieux lotis, l’ombre que la descente du soleil sur l’horizon créait derrière les pieux de deux mètres cinquante de haut. Il ne se passait habituellement rien au cours de ces gardes. Trop éloignés les uns des autres pour parler et plaisanter, les soldats attendaient avec patience la fin de leur garde. Juanito pensait à sa famille qu’il avait laissée au bord du lac Poopo dans une fraicheur bienfaisante. Il avait été convoqué peu de temps après la déclaration de guerre avec le Chili, le 1<sup>er</sup> mars 1879. A peine formé, il avait été envoyé à San Pedro, un bourg situé en première ligne, ce qui n’était pas sans lui déplaire. Mais au bout de quelques mois, le découragement s’était emparé de lui. Garder le désert n’est pas une sinécure. Ce même terrain, plus ou moins plat, décharné, tirant de l’ocre jaune à la couleur des tuiles de son village, lui donnait le cafard. Il s’était bien fait quelques amis dans cette compagnie somme toute sympathique. Les gens du village acceptaient sans rechigner les consignes et corvées que l’adjudant de compagnie leur imposait. Le capitaine était un homme sympathique, même s’il faisait preuve de rigueur. Mais il s’était perdu avec sa patrouille une nuit de tempête et n’avait été retrouvé que huit jours plus tard. Ne pouvant s’abriter de la poussière soulevée par les vents violents, lui et ses quelques hommes étaient morts de soif, les poumons encrassés de boue. La garnison attendait donc un autre capitaine et était commandée provisoirement par le lieutenant major, adjoint de la compagnie. Elle ne savait quand le nouveau commandant de compagnie arriverait, assez vite probablement, étant donné les circonstances.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (2)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-04:6217313
2020-03-04T06:51:00+01:00
2020-03-04T06:51:00+01:00
Les femmes se changèrent sous la toile du chariot. Le capitaine revêtit son...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Les femmes se changèrent sous la toile du chariot. Le capitaine revêtit son grand uniforme derrière un arbuste. Il accrocha son sabre au ceinturon en pensant à Sucre, la ville où il était instructeur il y avait encore quelques jours. Là-bas, le sabre était un ornement plus qu’un outil. Dorénavant, ce serait un bien précieux servant à défendre sa ville et sa famille. Encore une fois, il s’inquiéta pour sa femme et ses filles. Le gouvernement contraignait les officiers à emmener leur famille dans leur garnison, même sur la frontière. Que diront-elles lorsqu’elles verront ce petit bourg, presqu’un village, avec une place sans charme et ses maisons sans étage ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Lorsque la famille fut prête, le capitaine reprit la tête, suivi du chariot portant tous ses biens, femmes et bagages. Il se rappelait sa convocation devant le Colonel : « Capitaine Barruez, vous êtes nommé à San Pedro de Atacama, sur la frontière chilienne. Vous partirez demain, car ils n’ont plus de capitaine. C’est un grand honneur qui vous est fait. Je suis convaincu que tout se passera bien et que vous défendrez notre frontière avec détermination. Alors, bonne chance. Allez prévenir votre famille et faire vos bagages. Il vous reste peu de temps et le voyage est long d’ici à Calama où vous vous présenterez à votre nouveau chef, le Lieutenant-Colonel Daruega. Au revoir, Capitaine. » Même pas un remerciement pour les deux années passées sous ses ordres. Le Colonel n’était pas un mauvais chef, mais il ne faisait guère preuve de sentiment. Il lui avait cependant donné une carte du désert d’Atacama et un plan de la petite bourgade. Le capitaine s’était familiarisé avec la topographie, très simple dans un pays relativement plat bien qu’entouré de massifs volcaniques, mais n’avait pu avoir une idée claire de la réalité de la vie dans ce pays désertique. Il avait prévenu Emma, sa femme, avant que les enfants ne rentrent du collège. Elle avait versé quelques larmes, sachant les amies qu’elle perdait et connaissant les dangers à la frontière chilienne. Elle s’était vite reprise et avait su communiquer la joie feinte d’une nouvelle affectation à ses filles surprises et dépitées. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Mais Maman, qu’allons-nous faire dans cette bourgade perdue dans le désert ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Eh bien, vous ferez connaissance. Il y a surement des gens très agréables et des jeunes de votre âge dans cette ville.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Et si la ville tombe aux mains des Chiliens ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Cela ne risque pas d’arriver. Vous connaissez votre père. Non, aucun problème.</span></p>
galavent
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (1)
tag:regardssurunevissansfin.hautetfort.com,2020-03-01:6216430
2020-03-01T02:30:29+01:00
2020-03-01T02:30:29+01:00
Commence une nouvelle histoire qui se déroule en Bolivie, dans le désert...
<p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Commence une nouvelle histoire qui se déroule en Bolivie, dans le désert d'atacama, à la fin du XIX° siècle :</span></em></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Nous arrivons en vue de San Pedro. Il faut nous préparer, dit le capitaine Alexandro Barruez en arrêtant son cheval. Le chariot conduit par sa femme s’immobilisa à côté de lui. Il faisait chaud et l’écume encombrait l’encolure des chevaux, libérant un peu de vapeur au-dessus de l’attelage. Ils étaient partis il y a plusieurs jours de Calama, couchant dans de petites auberges disposées sur la route. Ce matin, pour la dernière étape, ils s’étaient engagés sur la piste menant vers le sud ; le ciel était clair, dégagé, aveuglant. Devant eux s’étendait à perte de vue un sol presque plat, caillouteux. Quelques vagues arbustes y poussaient. Au loin, ils aperçurent un petit bourg, presqu’un village, avec ses maisons blanches faites de torchis, entouré de quelques arbres. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– C’est là que nous allons. Oui, un village pour défendre la frontière de la Bolivie ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Trois têtes de jeunes filles sortirent de la bâche du chariot. Elles ouvraient grand leurs yeux. C’est là qu’elles allaient vivre, et peut-être mourir si leur père se laissait submerger par le nombre. Elles auraient bien voulu poursuivre leurs études dans la capitale bolivienne, mais la guerre les avaient jetées vers une autre destinée. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Habillons-nous et faisons bonne figure.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Papa, dit l’une d’entre elles, avons-nous réellement besoin de nous déguiser pour faire croire que nous sommes frais et inconscients de ce qui nous attend ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">– Oui, nous devons faire comme si rien ne nous effraie, ni la guerre, ni le désert et encore moins la province. Ce n’est pas de l’inconscience. C’est simplement montrer à tous que nous n’avons rien à craindre. C’est cette constance face à l’inconnu qui force le respect des autres. Et nous en avons besoin pour faire face à un ennemi plus nombreux et plus fort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;">Les femmes se changèrent sous la toile du chariot. Le capitaine revêtit son grand uniforme derrière un arbuste. Il accrocha son sabre au ceinturon en pensant à Sucre, la ville où il était instructeur il y avait encore quelques jours. Là-bas, le sabre était un ornement plus qu’un outil. Dorénavant, ce serait un bien précieux servant à défendre sa ville et sa famille. Encore une fois, il s’inquiéta pour sa femme et ses filles. Le gouvernement contraignait les officiers à emmener leur famille dans leur garnison, même sur la frontière. Que diront-elles lorsqu’elles verront ce petit bourg, presqu’un village, avec une place sans charme et ses maisons sans étage ?</span></p>
lanvert
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Lettre ouverte à Sebastián Piñera Président du Chili
tag:lanvert.hautetfort.com,2019-10-24:6185330
2019-10-24T18:53:07+02:00
2019-10-24T18:53:07+02:00
Erika Guevara Rosas, présidente du programme Amériques d’Amnesty...
<p style="text-align: justify;">Erika Guevara Rosas, présidente du programme Amériques d’Amnesty International, adresse un message au Président du Chili. Elle dénonce un maintien de l'ordre violent et un recours excessif à la force par les forces armées chiliennes.</p><p class="" style="text-align: justify;">Monsieur le Président de la République du Chili, Sebastián Piñera,</p><p class="" style="text-align: justify;">Nous nous adressons à vous aujourd’hui pour vous faire part de notre profonde préoccupation face aux récents événements survenus au <a class="react-router-link" href="https://www.amnesty.fr/pays/chili">Chili</a> dans le cadre des manifestations citoyennes de protestation contre les mesures prises par votre gouvernement.</p><p class="" style="text-align: justify;">En outre, nous tenons à signaler le recours à une force excessive auquel les forces militaires pourraient se livrer qui serait contraire aux obligations légales auxquelles le Chili s’est engagé en matière de protection des droits humains. Par ailleurs, l’exercice d’autres droits humains risque d’être affaibli par les décrets que vous avez adoptés, tels que le droit à l’intégrité physique, à la liberté et à la vie.</p><p class="" style="text-align: justify;">Amnesty International attire concrètement votre attention sur les violations des droits humains commises par des agents de l’État dans le contexte de la déclaration de l’état d’urgence, par laquelle le général à la tête de la défense nationale (Jefatura de la Defensa Nacional -JDN) s’est vu confier des missions de maintien de l’ordre public et l’application d’un couvre-feu dans la ville de Santiago et dans d’autres régions du pays.</p><p class="" style="text-align: justify;">De telles mesures limitent de manière flagrante les droits humains de liberté de mouvement et de circulation, ainsi que les droits de réunion et de rassemblement pacifique.</p><p class="" style="text-align: justify;">En outre, nous tenons à signaler le recours à une force excessive auquel les forces militaires pourraient se livrer qui serait contraire aux obligations légales auxquelles le Chili s’est engagé en matière de protection des droits humains. Par ailleurs, l’exercice d’autres droits humains risque d’être affaibli par les décrets que vous avez adoptés, tels que le droit à l’intégrité physique, à la liberté et à la vie.</p><p class="" style="text-align: justify;">Comme vous le savez, toute personne a le droit de manifester pacifiquement. Le fait que certains groupes ou individus fassent usage de violence lors d’une manifestation ne rend pas, en soi, l’ensemble de la manifestation violente et n’autorise pas les forces de sécurité à la disperser par la force. </p><p class="" style="text-align: justify;">Si des incidents violents viennent à se produire, les autorités chiliennes ont l’obligation de garantir l’ordre public en les maîtrisant, sans pour autant porter atteinte au droit des individus de manifester pacifiquement. Les autorités chiliennes devraient avant tout s’attacher à répondre aux revendications des personnes qui composent la société civile, plutôt que de concentrer leurs efforts à les réduire au silence en recourant à la force.</p><p class="" style="text-align: justify;">De plus, votre déclaration du 20 octobre 2019, dans laquelle vous avez affirmé « <em>nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, qui est prêt à faire usage de la violence sans aucune limite</em> », envoie un message erroné à la société chilienne, en assimilant les manifestations de revendication sociale à un conflit armé et en développant la rhétorique de l’existence d’un ennemi interne assimilable à une cible militaire que les autorités publiques seraient habilitées à combattre par l’usage de la force.</p><p class="" style="text-align: justify;">Ces déclarations portent sérieusement atteinte à l’obligation de respecter, protéger et garantir les droits de toutes les personnes au Chili et, en particulier, le droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique, mais elles ouvrent également la voie à la justification de violations graves des droits humains à l’encontre de la population.</p><p class="src-client-components-HTMLSerializer-__HTMLSerializer___blockquote" style="text-align: justify;">Comme il est de notoriété publique, l’Institut national des droits humains a signalé qu’à ce jour, au moins 1 333 personnes, dont des mineurs, ont été arrêtées, 37 personnes ont été blessées par arme à feu et, pour ne citer que cette atteinte, neuf femmes ont été contraintes à se déshabiller. Les chiffres officiels portent à 11 le nombre de morts dans ce contexte. Ce bilan appelle une réaction immédiate de la part des autorités chiliennes qui doivent enquêter sur les éventuelles violations des droits humains, établir les responsabilités et mettre en place des mécanismes d’urgence afin de mettre un terme immédiatement aux pratiques susceptibles d’avoir une incidence sur les droits des personnes.</p><p class="" style="text-align: justify;">En conséquence, Amnesty International, agissant conformément à son mandat, intensifiera dans les prochains jours son travail de suivi et d’observation de la situation des droits humains au Chili, afin d’analyser les agissements des autorités chiliennes et d’exiger le respect, la protection et la préservation des droits humains de toutes les personnes dans le pays.</p><p class="" style="text-align: justify;">Enfin, Amnesty International exhorte l’État chilien à commencer par cesser d’avoir recours aux services des forces armées pour maintenir l’ordre dans les manifestations afin d’empêcher que ne soient commises de nouvelles violations des droits humains.</p><p class="" style="text-align: justify;">Cordialement,</p><p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="https://images.prismic.io/amnestyfr%2Fd5ec5345-91f1-4cb0-8877-044a2e7c1954_2019-10-23t232625z_1847885349_rc1b154befd0_rtrmadp_3_chile-protests.jpg?auto=compress,format&rect=0,0,3520,1676&w=1680&h=800" alt="amnestyfr%2Fd5ec5345-91f1-4cb0-8877-044a2e7c1954_2019-10-23t232625z_1847885349_rc1b154befd0_rtrmadp_3_chile-protests.jpg?auto=compress,format&rect=0,0,3520,1676&w=1680&h=800" width="619" height="295" /></p>
Val d'amour
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Martin Rivas, de Alberto Blest Gana (Ed. La fosse aux ours, 2003)
tag:leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com,2019-08-29:6172637
2019-08-29T16:03:19+02:00
2019-08-29T16:03:19+02:00
Chili 1850: Martin Rivas, jeune provincial désargenté, arrive à Santiago,...
<p><a href="http://leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com/media/02/02/2827990386.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6026225" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com/media/02/02/2798803006.jpg" alt="41WBKX38BAL._SX322_BO1,204,203,200_.jpg" /></a>Chili 1850: Martin Rivas, jeune provincial désargenté, arrive à Santiago, la capitale du Chili. Intelligent et vertueux, il part à la conquête de cette ville et de ses habitants tel un Rastignac auquel il manquerait l'ambition. Il n'a pour armes que son courage, son honnêteté et sa persévérance. Ce roman qui est aussi celui de Santiago est le meilleur document historique sur la vie chilienne de l'époque</p><p>"Au 19e comme au 20e siècle, c'est l'argent qui prédomine! Mais l'amour a gagné! Très bien écrit, agréable à lire, j'ai pris beaucoup de plaisir." AV</p>
la bacchante
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Deux bouts
tag:lesilesindigo.hautetfort.com,2019-04-17:6143375
2019-04-17T15:25:00+02:00
2019-04-17T15:25:00+02:00
Mercredi dernier, nouvelle journée " les filles à la plage " avec D....
<p style="text-align: center;"><img id="media-5977931" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/01/02/2227855859.jpg" alt="cabine.jpg" width="394" height="266" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;"><em>Mercredi dernier, nouvelle journée "<a href="http://lesilesindigo.hautetfort.com/archive/2018/08/10/les-flles-a-la-plage-6071631.html">les filles à la plage</a>" avec D. puis R., deux amies syriennes...</em><br /><br /></span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">Face à la nonchalance des paquebots<br />l</span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">e bord de mer sort de sa torpeur<br />château de cartes écroulé<br />les cabines se relèvent<br />une à une<br />malgré un vent entêtant<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">les passants sont rares <br /></span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">sur la promenade désertée<br /></span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">nous allons jusqu'Au-Bout-du-Monde<br />pas à pas D. raconte <br />elle a maintenant les mots pour le dire<br />les mois qui se sont écoulés<br />sa reconstruction malgré tout<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">chemin faisant <br />j'ai un autre bout du monde en tête<br />à une dizaine de milliers de kilomètres <br />et un peu moins d'un an de là<br />Valparaiso et la terre des grands pieds<br />ta paume contre ma paume<br /><br />pour apprendre l'espagnol d'ici là<br />- je n'en connais que quelques mots<br />hasta la luna y vuelta-<br />j'ai trouvé des bottes de sept lieues<br />un cahier-journal <br />tu y remplis le vide qui est le mien<br />et <a href="https://espacesinstants.blogspot.com/"><em>Espaces, instants</em></a><br /></span></p><div style="font-family: Calibri, Helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000; text-align: right;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">Le es más fácil</span></div><div style="font-family: Calibri, Helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000; text-align: right;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">a la clematis</span></div><div style="font-family: Calibri, Helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000; text-align: right;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">enrollarse al nuevo arco</span></div><div style="font-family: Calibri, Helvetica, sans-serif; font-size: 12pt; color: #000000; text-align: right;"><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">que a mi </span><br /><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">encontrar camino </span><span style="font-family: book antiqua, palatino, serif; font-size: 10pt;">en el nuevo idioma<br /></span></div><p style="text-align: center;"><img id="media-5980325" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lesilesindigo.hautetfort.com/media/01/01/2691961112.jpg" alt="IMG-20190417-WA0006.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 8pt; font-family: book antiqua, palatino, serif;"><em>©</em> Pili Vazquez</span></p>
comptines
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LA DICTATURE NOUS AVAIT JETÉS LÀ
tag:librairiecomptines.hautetfort.com,2019-01-28:6124793
2019-01-28T20:11:00+01:00
2019-01-28T20:11:00+01:00
roman de Maria POBLETE Éd. Actes Sud junior, octobre 2018, 123...
<p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><a href="http://librairiecomptines.hautetfort.com/media/00/02/392313009.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5945966" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://librairiecomptines.hautetfort.com/media/00/02/3615538896.jpg" alt="LaDictatureNous.jpg" /></a>roman</span> <br />de <span style="font-size: 12pt; color: #0000ff;">Maria POBLETE</span><br /></strong></span><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><strong>Éd. Actes Sud junior, octobre 2018, 123 pages - 13<span style="color: black;">,90€</span> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">En ce matin du 11 septembre 1973, à Santiago, la capitale du Chili, la radio se met à grésiller dans la maison de la famille Poblete : Salvador Allende, président socialiste démocratiquement élu en 1970 vient d'être renversé par les militaires. Un coup d'état dirigé par le général Augusto Pinochet qui proclame une première déclaration de guerre, le <em>bando militar</em>. Maria Poblete a presque 9 ans, et ce matin-là, elle comprend que la tempête gronde et que la fête est finie. La dictature militaire se met en place : répressions meurtrières, arrestations en masse, tortures et procès. Maria Poblete et sa famille sont contraintes à l'exil, comme près d'un million de chiliens. Maria débarque alors à Paris, puis à Lyon, où il faut tout recommencer : nouvelle langue, nouvelle école, nouvelles coutumes.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Un roman autobiographique, intime et poignant sur la dictature et l'exil. Un texte salutaire qui, a une époque où les mots « exil » et « « migrant » sont si présents dans nos journaux, prend une ampleur universelle et particulièrement actuelle.</span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><em>Claire Lebreuvaud (janvier 2019)</em></span></p>
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LA RÉDACTION
tag:librairiecomptines.hautetfort.com,2019-01-25:6124798
2019-01-25T21:20:00+01:00
2019-01-25T21:20:00+01:00
album de Antonio SKARMETA & Alfonso RUANO...
<p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><a href="http://librairiecomptines.hautetfort.com/media/02/01/3925384350.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5945971" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://librairiecomptines.hautetfort.com/media/02/01/1875948733.jpg" alt="LaRédaction.jpg" /></a>album</span><br />de <span style="font-size: 12pt; color: #808000;">Antonio SKARMETA </span></strong><span style="color: #808000;"><span style="font-size: 12pt;">&</span><strong><span style="font-size: 12pt;"> Alfonso RUANO </span></strong><span style="font-size: 12pt;">(illustrations)</span></span><strong><br /></strong><strong>Traduit de l'espagnol (Chili) par Marianne MILLON, éd. Syros, (première édition, octobre 2003) NE : janvier 2007 - 7<span style="color: black;">,50€</span> </strong></span></p><p><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 10pt;">Pedro, 9 ans, est la vedette des matchs de football de son quartier, et même s'il n'a pas un ballon en cuir, il se prend pour Pelé. Un jour, alors qu'il joue avec ses copains, des militaires emmènent de force l'épicier. On explique à Pedro qu'il a été arrêté parce qu'il est contre la dictature. Pedro a déjà entendu ce mot. La radio le prononce très souvent et même s'il ne le comprend pas très bien, Pedro est inquiet, ses parents aussi sont contre la dictature. Le lendemain, un militaire entre dans sa classe et demande à Pedro et ses camarades d 'écrire une rédaction dont le sujet est : « Ce que fait ma famille le soir » et le militaire explique : « c'est à dire ce que font vos parents, les amis qui viennent, de quoi ils parlent. Tout ce qui vous viendra à l'idée en toute liberté »...</span></p><p><span style="color: black;">A travers un texte sobre, Antonio Skarmeta, grand écrivain chilien, livre un album essentiel pour parler de l'oppression et de la dictature aux jeunes lecteurs. Bien que le pays ne soit jamais nommé, on pense forcément au Chili et à la dictature d'Augusto Pinochet. Ce bel album a été récompensé en 2002 par le Prix de la Tolérance de Littérature de Jeunesse décerné par l'Unesco.</span></p><p><em><span style="color: black;">Claire Lebreuvaud (janvier 2019)</span></em></p>
diazd
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C’était un 11 septembre…au Chili
tag:evry-mosaique91.hautetfort.com,2018-09-11:6083783
2018-09-11T09:24:15+02:00
2018-09-11T09:24:15+02:00
11 septembre 1973, Santiago du Chili, Palais présidentiel. Il est...
<div id="js_d" class="_5pbx userContent _3ds9 _3576" data-ft="{"tn":"K"}"><p style="text-align: center;"><a href="http://evry-mosaique91.hautetfort.com/media/00/00/1228610573.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5874313" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://evry-mosaique91.hautetfort.com/media/00/00/2887456647.jpg" alt="Chili coup état.jpg" width="441" height="293" /></a></p><p><strong>11 septembre 1973, Santiago du Chili, Palais présidentiel. Il est près de 12h. Les bombardements viennent de prendre fin, une partie du bâtiment est en feu, les militaires putschistes encerclent « La Moneda ». L’assaut final se prépare. </strong></p><p><strong><a href="http://evry-mosaique91.hautetfort.com/media/01/01/2479608958.jpeg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5874314" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://evry-mosaique91.hautetfort.com/media/01/01/3228530206.jpeg" alt="salvador allende.jpeg" /></a>Salvador Allende vient de refuser de se plier à l’ordre de Pinochet de prendre le chemin de l’exil à bord d’un avion militaire. Le président adresse son dernier message sur les ondes de Radio Magallanes : « Ils vont sûrement faire taire la radio et vous ne pourrez plus entendre le son de ma voix. Peu importe, vous continuerez à m’écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le peuple doit se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser exterminer et humilier. Allez de l’avant, sachant que bientôt s’ouvriront de grandes avenues où passera l’homme libre pour construire une société meilleure ».</strong></p><p>Des années de répression de masse, de tortures et d’assassinats s’annonçaient sur l’ensemble du continent latino-américain. Aux manettes, les généraux formés aux Etats-Unis et les oligarchies locales. A la coordination et l’inspiration, les gouvernants nord-américains, le « Prix Nobel de la Paix » Henry Kissinger et son maître, le célèbre affabulateur Richard Nixon. Une longue nuit de terreur s’abattait sur l’Amérique du Sud.</p><p>Objectif de Washington et de ses tueurs : exterminer les forces de gauche du continent : communistes, socialistes, révolutionnaires de toutes tendances, curés proches de la théologie de la révolution, démocrates mêmes engagés timidement devaient disparaître. Si possible sans laisser de traces, les bébés rescapés des massacres étant livrés à des militaires en mal d’enfants avec la plupart du temps le silence complice des autorités ecclésiastiques, seuls quelques évêques osant protester et le payant de leur vie comme le courageux archevêque de San Salvador, Mgr Romero. En ce temps là, le pape François, chef des Jésuites en Argentine, ne pipait mot. Les persécutés franchissant les frontières, il fallait trouver une parade : le « Plan Condor », du nom du célèbre oiseau de proie des Andes, était mis en place.</p><p><br /> 26 novembre 1975, 11 heures. Dans un sous sol de la police secrète à Asunción au Paraguay, la « coordination » regroupant les représentants des dictatures d’Argentine, du Chili, de l'Uruguay, du Paraguay, de Bolivie, du Brésil et du Pérou s’installe. Autour de la table, le général Manuel Contreras, chef de la police secrète chilienne, le capitaine argentin Jorge Casas, le major Carlos Mena (Bolivie), le colonel Benito Guanes Serrano (Paraguay), le colonel José A. Fons (Uruguay), et les Brésiliens Flávio de Marco et Thaumaturgo Sotero Vaz. La CIA est représentée par deux « chefs de haut niveau » dont les véritables noms ne sont toujours pas connus. Sur les documents de la CIA déclassés, seuls apparaissent les pseudos avec un oubli volontaire ou pas : les Péruviens. La réunion se prolonge jusqu’à l’heure du dîner. Le plan ficelé, le repas pris, chacun reprend le chemin de la capitale des pays respectifs. Le massacre pouvait commencer.</p><p>Peu de temps après, la vague de tortures et de meurtres démarre sur l’ensemble du continent. Elle durera près de dix ans. Parmi les victimes, Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères du Chili et l'ex-président bolivien, Juan José Torres. Bilan de l’opération Condor : 50.000 assassinés, 30.000 disparus, 400.000 emprisonnés. <br /> Chaque dictature, au delà des pratiques courantes, a ses préférences répressives et de mort : en Argentine, les prisonniers sont jetés à la mer depuis les hélicoptères ; en Uruguay et au Paraguay, la torture est poussée jusqu’au raffinement avec un goût prononcé pour la baignoire et la découpe de membres. Au Chili, la technique de la « disparition » pure et simple devient monnaie courante ; au Brésil, on rassemble les familles puis, un par un, enfants, père et mère sont abattus pour faire parler les derniers. Au Paraguay, le dictateur Strossner aime alimenter les fauves avec de la chair humaine sortie des prisons. En Bolivie comme au Pérou, il est courant de voir débarquer dans les villages au petit matin des pelotons de militaires fusillant sans distinction la population coupable de protéger des opposants.</p><p>L’horreur, dix ans durant. La barbarie planifiée depuis Washington a plongé le continent dans la nuit noire du fascisme dans le plus grand silence où presque des prétendues « démocraties » occidentales. Aujourd’hui, la plupart des tortionnaires sont morts. Leurs descendants se distinguent actuellement dans l’opposition aux gouvernements progressistes de Bolivie et du Venezuela. Quant à Trump qui a signé lundi l’ordre d’embargo contre Cuba, il n’exclut pas une intervention armée contre le Venezuela se contentant pour l’instant d’organiser avec les bourgeoisies locales la pénurie et la déstabilisation. L’impérialisme nord-américain caresse l’espoir de reprendre totalement pied en Amérique latine. Aux côtés des peuples de la région, ne laissons pas faire.</p><p><strong><em>José Fort, journaliste</em></strong></p></div>
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Chili : 2000 étrangers ayant commis des délits expulsés d’ici fin 2018
tag:pdf31.hautetfort.com,2018-06-26:6062419
2018-06-26T10:31:00+02:00
2018-06-26T10:31:00+02:00
Publié par Guy Jovelin le 26 juin 2018 Par perubu le 26/06/2018...
<p style="text-align: justify;">Publié par Guy Jovelin le 26 juin 2018</p><p style="text-align: right;">Par <a title="Articles par perubu" href="http://www.fdesouche.com/author/perubu" rel="author">perubu</a> le 26/06/2018</p><div id="home-main"><article id="post-area" class="post-1031241 post type-post status-publish format-image has-post-thumbnail hentry category-monde tag-chili tag-etrangers tag-expulsions tag-haitiens tag-prison tag-venezueliens post_format-post-format-image"><div id="content-area"><div class="post-image"><span style="font-size: 10pt;"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://www.fdesouche.com/miniatures/620x400/1031241.jpg" alt="" width="505" height="326" data-src="http://www.fdesouche.com/miniatures/620x400/1031241.jpg" /></span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Quelque 2.000 étrangers en situation irrégulière au Chili, ayant des antécédents judiciaires ou purgeant une peine de prison, seront expulsés d’ici la fin de l’année, a annoncé lundi le gouvernement du président de droite, Sebastian Piñera.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les expulsions ont commencé vendredi, dans le cadre d’un plan mis en place par le gouvernement chilien pour faire face à l’arrivée massive de migrants ces quatre dernières années, passés de 400.000 à plus de 1,1 million dans le pays, dont 300.000 sont soupçonnés d’être en situation irrégulière.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La première étape du plan visera les étrangers qui, après avoir purgé une peine de prison, n’ont pas été expulsés du pays. Puis, les migrants incarcérés seront expulsés du Chili dès leur sortie de prison, a-t-elle expliqué. […] Les Vénézuéliens et les Haïtiens sont les communautés ayant le plus augmenté leur flux migratoire vers le Chili ces dernières années.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/06/25/97001-20180625FILWWW00352-chili-2000-etrangers-expulses-d-ici-fin-2018.php" target="_blank"">Le Figaro</a> via <a href="http://www.fdesouche.com/1031241-chili-2000-etrangers-ayant-commis-des-delits-expulses-dici-fin-2018">fdesouche</a></span></p></div></article></div>
Prieto
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Audience générale de ce mercredi 24 janvier 2018
tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-01-24:6020191
2018-01-24T11:47:00+01:00
2018-01-24T11:47:00+01:00
Lors de l’audience générale ce mercredi 24 janvier, le Pape François...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/R7h8TYlOaVk" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Lors de l’audience générale ce mercredi 24 janvier, le Pape François est revenu sur son voyage apostolique au Chili et au Pérou. Il a évoqué les moments forts et l’essentiel de ses messages aux Chiliens et aux Péruviens.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Le commentaire de Xavier Sartre est à lire sur <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2018-01/audience-generale-chili-perou-voyage-.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Vatican News</a></span>.<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Texte intégral de l'intervention du Pape traduite en français sur <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="https://fr.zenit.org/articles/audience-generale-ne-pas-cacher-les-conflits-mais-les-affronter/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Zenit.org</a></span>.</strong><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Résumé en français :</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Frères et sœurs, il y a deux jours, je suis rentré de mon <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/travels/2018/outside/documents/papa-francesco-cile-peru_2018.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">voyage apostolique au Chili et au Pérou</a></span>. Au Chili, le thème de ma visite : « <em>Je vous donne ma paix</em> » évoquait le don que Jésus fait à ceux qui lui font confiance. Ainsi, j’ai encouragé le pays à suivre le chemin de la rencontre solidaire, capable d’inclure les diversités. J’ai invité chacun à renforcer le tissu de la communauté ecclésiale et de toute la société. A la <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/16/penitenziarioasantiago-cile.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">prison des femmes de Santiago</a></span>, j’ai souligné la nécessité de la préparation à la réinsertion comme horizon qui donne sens à la peine quotidienne. Mes <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/16/religiosisantiago-cile.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rencontres avec les prêtres, les personnes consacrées</a></span> et les <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/16/vescovisantiago-cile.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">évêques</a></span> ont été intenses. J’ai confirmé mes frères dans le refus sans compromis des abus sexuels sur les mineurs. En <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/17/messatemuco-cile.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Araucanie</a></span>, où habite le peuple Mapuche, j’ai lancé un appel pour une paix qui soit harmonie des diversités et refus de la violence. <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/17/giovanimaipu-cile.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Avec les jeunes</a></span> j’ai voulu répondre au défi crucial d’offrir un sens à la vie des nouvelles générations. Au Pérou, le thème de ma visite était « <em>Unis par l’espérance </em>», unis dans toute la richesse des différences que nous héritons de l’histoire et de la culture. La <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/19/popoliamazzonia-puertomaldonado-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rencontre avec les peuples d’Amazonie péruvienne</a></span> en a témoigné de façon emblématique. J’ai aussi souligné deux réalités qui menacent gravement le pays : la dégradation écologique et sociale et la corruption. A <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/20/messatrujillo-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Trujillo</a></span>, j’ai encouragé la population durement touchée par la tempête l’an dernier et j’ai partagé avec <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/20/clero-trujillo-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">les prêtres et les personnes consacrées</a></span> la joie de l’appel et de la mission, les exhortant à demeurer fidèles à leurs racines. A Lima, j’ai rencontré <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/21/preghieraoramedialima-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">les religieuses contemplatives</a></span>. Puis, a eu lieu une <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/21/reliquiesanti-lima-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">rencontre de prière</a></span> autour des saints du Pérou, que j’ai proposés <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/21/angelus-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">aux jeunes</a></span> comme des hommes et des femmes qui ont suivi le Christ et regardé vers lui avec espérance. La <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/events/event.dir.html/content/vaticanevents/fr/2018/1/21/messalima-peru.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">dernière célébration eucharistique</a></span> a en quelque sorte synthétisé le message adressé par Dieu à son peuple au Chili et au Pérou : Convertissez-vous et croyez à l’Évangile, ainsi vous recevrez la paix que je vous donne et vous serez unis dans mon espérance. »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">« Je suis heureux d’accueillir les pèlerins venant de France et d’autres pays francophones. Alors que nous achevons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, je vous invite à être, là où vous vivez, des artisans de paix et d’unité. Que Dieu vous bénisse ! »</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Source : <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2018/documents/papa-francesco_20180124_udienza-generale.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">site internet du Vatican</a></span>.</span></p>
Prieto
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Voyage apostolique du Pape François au Chili et au Pérou (4ème jour)
tag:www.chemindamourverslepere.com,2018-01-18:6018130
2018-01-18T05:10:00+01:00
2018-01-18T05:10:00+01:00
Programme complet de ce voyage au Chili et au Pérou Missel pour...
<p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><img id="media-5753401" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/00/1920098383.jpg" alt="voyage,apostolique,pape,François,Chili,Pérou,cérémonie,bienvenue,aéroport" /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #008080;"><a style="color: #008080;" title="Programme complet du voyage du Pape François au Chili et au Pérou" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/travels/2018/outside/documents/papa-francesco-cile-peru_2018.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Programme complet de ce voyage au Chili et au Pérou</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #008080;"><a style="color: #008080;" title="Missel pour le voyage apostolique" href="http://www.vatican.va/news_services/liturgy/libretti/2018/20180115-22-messale_cile-peru.pdf" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Missel pour le voyage apostolique</a></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>Programme du jeudi 18 janvier : Chili - Pérou</strong></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> (horaires du voyage indiqués en heure locale - horaires KTO en heure française)</span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Déplacement en avion à Iquique, le grand port du nord du Chili</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>11h30</strong> : Messe au Campus Lobito</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> Homélie</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>- Retransmission en direct sur KTO à 15h30</strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/0U3A51JRKko?feature=oembed" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p><p><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;">Texte intégral (version française) de l'homélie du Pape et salutation finale sur <span style="color: #008080;"><a style="color: #008080;" href="http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2018/documents/papa-francesco_20180118_omelia-cile-iquique.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">le site internet du Vatican</a></span>.</span></strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><strong>14h00</strong> : Déjeuner dans une maison de retraite tenue par les pères oblats, au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>16h45</strong> : Cérémonie de congé au Chili</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> Transfert en avion vers le Pérou</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>17h20</strong> : Cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Lima</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"> <strong>- Retransmission en direct sur KTO à 23h20</strong></span></p><p><span style="font-size: 12pt; font-family: georgia, palatino, serif; color: #000000;"><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/WCKg3bmoT3E?feature=oembed" frameborder="0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></span></p>
A lire
http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/about.html
Le pape au Chili: entre scandale pédophile et concurrence évangélique
tag:blogdesebastienfath.hautetfort.com,2018-01-17:6017962
2018-01-17T09:11:00+01:00
2018-01-17T09:11:00+01:00
Au Chili, les scandales pédophiles dans l'église catholique ont une ampleur...
<p><img id="media-5754859" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/media/01/01/1575159994.png" alt="Capture d’écran 2018-01-17 à 09.05.17.png" />Au Chili, les scandales pédophiles dans l'église catholique ont une ampleur particulière, pour deux raisons. Ils ont été nombreux, et fortement couverts par la hiérarchie, y compris depuis le début du pontificat François et sa rhétorique de "tolérance zéro", non appliquée (pour l'intant?) sur le terrain chilien.</p><p>D'où des manifestations de rue quotidiennes depuis 2015 de la part de<strong> catholiques chiliens très en colère</strong>. Une de leurs cibles est l'évêque <strong>Barros</strong>, longtemps ami très proche d'un pédophile récidiviste (<strong>Karadima</strong>). Cet évêque controversé a été promu par le pape François en 2015, et a même participé à la messe, hier, de demande de pardon, suscitant une indignation massive sur les réseaux sociaux (peu ou pas relayée par des médias français très déférents à l'égard du pape catholique).</p><p>On lira avec profit l'excellente expertise (en espagnol) d'<strong><a href="https://www.americaeconomia.com/politica-sociedad/politica/anne-barrett-doyle-cuando-un-obispo-chileno-pase-un-dia-en-la-carcel-van">Anne Barrett-Doyle</a></strong>, principale spécialiste nord-américaine de ces questions. Elle souligne que <strong>la situation changera dans l'Eglise chilienne quand un évêque passera un jour en prison</strong> (<a href="https://www.americaeconomia.com/politica-sociedad/politica/anne-barrett-doyle-cuando-un-obispo-chileno-pase-un-dia-en-la-carcel-van">lien</a>).</p><p>Lire aussi <strong>Martin Lindhardt</strong>, <em><a href="https://www.amazon.com/Power-Powerlessness-Pentecostal-Lindhardt-2014-01-16/dp/B01K03VEZQ/ref=sr_1_4?s=books&ie=UTF8&qid=1516176098&sr=1-4&keywords=pentecostals+chile">Power in Powerlessness: A Study of Pentecostal Life Worlds in Urban Chile</a></em>, Brill, 2014. Ce <a href="https://www.amazon.com/Power-Powerlessness-Pentecostal-Lindhardt-2014-01-16/dp/B01K03VEZQ/ref=sr_1_4?s=books&ie=UTF8&qid=1516176098&sr=1-4&keywords=pentecostals+chile">livre</a> documente la progression rapide des évangéliques/pentecôtistes au Chili.</p><p>Des évangéliques non dénués de scandales, mais confrontés à des enjeux de pédophilie moins fréquents.</p><p>La raison principale pourrait être le <strong>mariage des pasteurs</strong>: la légitimation de l'activité sexuelle du clergé protestant limiterait les risques de frustration, tandis que l'obligation du célibat augmenterait la prévalence des pathologies de la braguette au sein du clergé catholique, au risque, parfois, du pire.</p>