Last posts on canailles2024-03-29T09:29:50+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/canailles/atom.xmlZedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlStendhal, rebelle et fidèle...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2013-03-14:50104242013-03-14T10:18:00+01:002013-03-14T10:18:00+01:00 Nous reproduisons ci-dessous un bel article de Dominique Venner , cueilli...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un bel article de <strong>Dominique Venner</strong>, cueilli sur son <a href="http://www.dominiquevenner.fr/">site</a> et consacré à Stendhal...</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-4006883" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/3761102568.jpg" alt="Stendhal-consul.jpg" width="345" height="439" /></p><p> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;">Stendhal, rebelle et fidèle</span></strong></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">J’ai laissé passer l’anniversaire de la naissance de Stendhal (Henri Beyle), voici 230 ans, le 23 janvier 1783 à Grenoble. Mais je vais me rattraper, ayant éprouvé depuis très longtemps une vive dilection pour l’auteur du Rouge et le noir, et pour des raisons qui sont métapolitiques autant que littéraires.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">J’ai mis longtemps à comprendre pourquoi j’avais toujours tant aimé Lucien Leuwen, Julien Sorel et Fabrice Del Dongo. Pourquoi, parmi tous les romans de Faulkner, j’avais élu L’Invaincu, au point d’y revenir au moins une fois l’an. Et pourquoi j’avais lu et relu avec le même enthousiasme Les récits de la demi-brigade de Giono. Oui, pourquoi ces lectures si différentes éveillaient-elles la même jubilation euphorique ? Qu’avaient donc en commun leurs héros ? La révélation me fut apportée un jour que je lisais un peu plus attentivement et sans doute avec l’œil de l’historien les premières pages de La Chartreuse de Parme, l’entrée de Bonaparte à Milan.On ne pouvait s’y tromper. Derrière ce roman d’amour, de cape et d’épée, Stendhal avait laissé parler un cœur très engagé. A leur façon et au nom de causes très différentes, chacun des personnages des romans que je viens d’évoquer montre autant d’attrait pour les causes perdues que de mépris pour des vainqueurs installés et satisfaits.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un esprit français est sensible plus qu’aucun autre sans doute à de telles connivences. Nous avons cumulé tant de guerres civiles et de proscriptions, avant et après 1789, que nous sommes quelque peu vaccinés contre le respect sans discussion des institutionnels. Le mépris qu’inspirent des vainqueurs peu estimables, éveille par contraste de l’attrait pour les vaincus et le courage malheureux. Il en fut ainsi pour les Sudistes après la guerre de Sécession et pas seulement sous la plume de Margaret Mitchell. Sur la scène russe d’après 1917, les Blancs ont plus de charme que leurs adversaires victorieux de la guerre civile. Certains vaincus de la Libération ont joui de cette faveur dans l’imaginaire des “Hussards”, peloton caracolant d’étincelants et jeunes écrivains de la génération suivante. Ceux-là ne se sont jamais vraiment expliqués sur leur penchant pour Stendhal. Pourtant, chez celui-ci, on trouve le même mélange excitant d’insolence, d’incivisme et de bonheur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Malgré une carrière militaire qui excéda peu une grosse année, l’ancien sous-lieutenant de dragons de l’armée d’Italie resta jusqu’à sa mort habité par une invincible nostalgie de l’aventure napoléonienne. Un athéisme précoce contribua à son aversion pour le conformisme et la bigoterie de la Restauration.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">« Il se piquait de libéralisme, disait son ami Mérimée, et était au fond un aristocrate achevé. » Lui-même n’en disconvenait pas : « Je me soumets à mon penchant aristocratique après avoir déclamé dix ans de bonne foi contre toute aristocratie. » Stendhal jouait sur les mots. Son « penchant aristocratique » n’est pas un effet de l’âge. C’est une disposition native qui lui a toujours fait chérir les comportements chevaleresques et les mœurs raffinées, plus que cette caricature d’aristocratie qu’était la bonne société de 1820 ou de 1830, mélange de nouveaux riches prétentieux, de ci-devant campés sur leur vindicte, et de dévots enrôlés dans cette police de la pensée qu’était la « Congrégation ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le climat moral de l’époque stendhalienne est peu différent du nôtre. Seulement, le glissement sémantique, dû à l’écoulement du temps, brouille les perspectives. Il suffit de les éclairer pour que tout se mette en place. Comme jadis dans le monde soviétique finissant, les ancienne idées révolutionnaires se sont muées en opinions conservatrices. Le qualificatif “républicain” qui définissait un dangereux conspirateur vers 1830, désigne cent cinquante ans après un bourgeois rangé. Mais sous les étiquettes changeantes, les hommes, eux, ne changent pas. Comme l’expliquait le banquier Leuwen à son fils, pour réussir en politique et dans le monde, il faut être “un coquin”. Toutes les époques ont eu leurs bien pensants et leurs conformistes prêts à expédier au bûcher les insolents et les réfractaires un peu trop remuants et nuisibles aux coquins. Pour décrypter ce qu’il y a de permanent dans les romans de Stendhal, il suffit de remplacer le qualificatif “libéral” par l’un des sobriquets réservés plus tard aux indociles, et alors tout s’éclaire. En leur temps, puisqu’ils étaient des insoumis, Julien Sorel, Lucien Leuwen et Fabrice del Dongo étaient nécessairement des “jacobins”. Aujourd’hui, on les désignerait sous je ne sais quelle appellation malséante dont les gazettes abondent.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">En maints passages de <em>La Chartreuse de Parme</em>, est le plus politique des trois grands romans de Stendhal, l’histoire aventureuse ne dissimule qu’à grand peine le brûlot révolutionnaire. Mais le lecteur d’aujourd’hui n’y prête plus attention, puisque l’ancien contenu a perdu son pouvoir subversif. Dès les premières lignes, le ton est pourtant donné. Elles décrivent sans précaution et avec un enthousiasme batailleur l’entrée des troupes de Bonaparte à Milan, le 15 mai 1796. L’imaginaire duché de Parme, qui sert de cadre au roman, est un condensé de corruption et de bigoterie, dans lequel un lecteur français averti d’aujourd’hui peut reconnaître l’anticipation de ce qu’il a sous les yeux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Publié en 1839, alors que le courant bonapartiste et libéral avait conquis droit de cité, ce roman passa inaperçu. Quelques années plus tôt, Stendhal s’était inquiété des risques éventuels. Ainsi, avait-il jugé prudent de différer la publication de <em>Lucien Leuwen</em>, roman resté inachevé, dont le héros, un jeune officier bonapartiste, ressemble comme un frère à un jeune spectateur idéaliste du film <em>Der Untergang</em> (<em>La Chute</em>, 2004). Sous-lieutenant de lanciers, réduit à ne sabrer que des bouteilles dans une petite ville de province mal pavée, Lucien Leuwen crie son amertume : “<em>Quelle gloire! Mon âme sera bien attrapée lorsque je serai présenté à Napoléon dans l’autre monde. Sans doute me dira-t-il, vous mouriez de faim pour faire ce métier-là? – Non, général, je croyais vous imiter</em>“…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Même tonalité dans <em>Le Rouge et le Noir</em> publié en 1830. Né dans un milieu pauvre, engagé vers 1820 comme précepteur des enfants du riche et peu sympathique M. de Rênal, Julien Sorel est contraint de dissimuler son admiration pour l’Empereur déchu s’il veut conserver sa place. Venu trop tard pour “<em>être tué ou général à trente ans</em>“, ne pouvant construire son existence par le rouge de la gloire militaire, il ne lui reste d’autre voie que le noir de la carrière ecclésiastique; la prudence cauteleuse au lieu de la fougue guerrière. A l’horizon, une mitre d’évêque s’il a su plaire et se courber, ou la morne perspective d’une cure de campagne… Stendhal a résumé le sentiment de cette déchéance dans sa correspondance privée : « <em>Comment voulez-vous que deux cent mille Julien Sorel qui peuplent la France et qui ont l’exemple de l’avancement du tambour duc de Bellune, du sous-officier Augereau, de tous les clercs de procureur devenus sénateurs et comtes de l’Empire</em> », ne nourrissent pas des rêves de révolte?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La nostalgie de l’épopée est soulignée par la présence de quelques demi-solde qui entrent en scène à l’occasion d’affaires d’honneur, par exemple comme témoins dans les duels. De même, l’avocat de Julien Sorel est-il un ancien capitaine de l’armée d’Italie.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans le frémissement des romans de Stendhal, le lecteur attentif découvre sans peine la philosophie morale de l’écrivain sous l’enveloppe de ses héros. Primitivement, chacun d’eux recherche l’aventure, le succès, la gloire et un amour romanesque, mais certainement pas le bonheur. Au final, il choisissent le parti de la hauteur quel que soit le prix. Pendant un temps, ils se laissent convaincre de pactiser avec l’époque par d’habiles mentors, cyniques et parfois même sympathiques (M. de La Mole, le comte Mosca, la Sanseverina, le banquier Leuwen), qui s’efforcent de leur apprendre les règles du jeu social. « <em>Crois ou ne crois pas ce qu’on t’enseignera</em>, explique à Fabrice la Sanseverina, qui s’est mise en tête d’en faire un évêque, <em>mais ne fais jamais aucune objection. Figure-toi qu’on t’enseigne les règles du jeu du whist; est-ce que tu ferais des objections aux règles du jeu du whist ?</em> » Que leur demande-t-on? Seulement d’oublier de penser afin de respecter les tabous de l’époque. La réussite, la fortune, les honneurs sont à ce prix. Ils semblent s’y résoudre. Puis vient un sursaut inattendu de fierté, manifestation de leur goût du geste inutile et de la position sacrifiée. Stendhal fait dire à la jeune et amoureuse Mathilde de La Mole, modèle de dignité et d’énergie : « <em>Je ne vois que la condamnation à mort qui distingue un homme. C’est la seule chose qui ne s’achète pas</em> ». Dans le défi, le héros stendhalien retrouve sa véritable nature.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">A l’issue d’un procès où ses éclats l’ont voué à l’échafaud, Julien Sorel refuse de faire appel de sa condamnation. Mieux vaut mourir que déchoir. De façon imprévisible, Lucien Leuwen assume la faillite de son père et vend tous ses biens pour rembourser les créanciers de sa famille. Fabrice, lui, choisit de revenir volontairement en prison. Chacun à sa façon refuse de transiger alors que tous les autres le font autour d’eux. Ce sont des purs dans une époque de canailles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Dominique Venner</strong> (<em>Le blog de Domminique Venner</em>, 26 février et 5 mars 2013)</span></p></blockquote>
fakakirhttp://snpsp1.hautetfort.com/about.htmlLes bégaiements de l’Histoire dans la tragédie algériennetag:snpsp1.hautetfort.com,2012-03-18:46428572012-03-18T23:19:43+01:002012-03-18T23:19:43+01:00 Poste par Rédaction LQA on mar 18th, 2012 // ...
<h2 style="margin-top: 10px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; padding-top: 5px; padding-right: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; font-size: 18px; color: #333333; font-family: Geneva, Arial, Helvetica, sans-serif; line-height: 17px;"> </h2><p class="postmeta" style="margin-top: 5px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 0px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: #dddddd; color: #333333; font-family: Geneva, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; line-height: 17px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Poste par <span style="color: #ff0000;">Rédaction LQA</span> on mar 18th, 2012 // </span></strong></p><div class="entry" style="margin-top: 10px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; color: #444444; line-height: 1.4em; font-family: Geneva, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; padding: 0px;"><div id="getsocialmain" style="padding: 0px; margin: 0px;"><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;"><a style="color: #cc0000; text-decoration: none;" href="http://lequotidienalgerie.org/2012/03/18/les-begaiements-de-lhistoire-dans-la-tragedie-algerienne/v5/" rel="attachment wp-att-23959"><span style="color: #ff0000;"><img class="aligncenter size-full wp-image-23959" style="border-style: initial; border-color: initial; border-width: initial; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; margin-bottom: 10px;" title="V5" src="http://lequotidienalgerie.org/wp-content/uploads/2012/03/V5.jpg" alt="" width="320" height="216" /></span></a>par S. D</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"> </p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Aucune élection – depuis celle de 91 – n’aura fait couler autant d’encre comme les prochaines élections, tant il est vrai que celles-ci ne seront, ni une fête dédiée à la démocratie comme cherchent à le faire accroire le régime et ses partis godillots, ni ce festival carnavalesque imaginé par d’autres.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">En fait, dans ce nouveau face-à-face, autant le pouvoir en place table énormément sur ce rendez-vous électoral pour opérer un lifting, une mue démocratique trompeuse, autant les élites saines et sincères, ainsi qu’une grande frange du peuple, consciente de la tragédie nationale que nous vivons, comptent sur ces élections pour pousser ce pouvoir en faillite dans ses derniers retranchements. En révélant du même coup la réalité, aussi bien de l’isolement de ce pouvoir que de l’échec de la classe politique sur laquelle il s’appuie, préparant ainsi la voie à une véritable prise de conscience collective du peuple algérien.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Le climat de fébrilité politique actuel et les mesures de rafistolages d’ordre purement cosmétique auxquelles a recours le pouvoir, ne sont pas sans rappeler étrangement, la situation socio politique de notre pays, dans la période qui a précédé le déclenchement de la Révolution, quand, sous la pression du contexte international [qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale] le gouvernement français a présenté en 1947, un projet octroyant à l’Algérie un Statut constitutionnel spécial et une Assemblée algérienne, consécutivement à la Loi du 7 Mars 1944, accordant le droit de vote à tous les algériens. On sait ce qu’il en est advenu de ces prétendus droits civiques et de ces prétendues élections qui ressemblent tant aux mascarades électorales que notre pays a vécues au cours des deux dernières décennies…</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">De fait, la meilleure description de ce genre de mascarades électorales, nous le trouvons dans cet article mémorable du regretté Cheikh Bachir El Ibrahimi et que beaucoup d’internautes ont récemment largement commenté sur les réseaux sociaux. J’en reproduis ici, certains passages qui montrent d’une manière saisissante, combien la situation d’aujourd’hui n’a guère changé par, rapport à hier :</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"> </p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">« »Quant à l’Algérie, c’est la règle immuable que les élections n’y sont qu’une vaste « mascarade, un monstre inachevé et difforme dont a accouché le colonialisme ; un monstre « [juridique et constitutionnel] qui, dès le premier jour de sa naissance aura été frappé du sceau « de la contradiction, du despotisme et de la ségrégation raciale, en tant qu’il aboutit à une « drôle d’Assemblée où c’est une large majorité d’élus qui représente une population « minoritaire et à l’inverse, c’est une infime minorité d’élus qui représente la majorité de la « population. Ces élection auront donc été une véritable malédiction planant au-dessus de la « nation algérienne. »"</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Plus loin, dans une description pertinente, remarquable par sa précision sur la classe politique [algérienne] d’alors, le Cheikh poursuit :</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">« »C’est que les élections sont devenues un mal endémique qui a fini par emporter le peu qui « restait de nos traditions morales ; si bien que la convoitise des fauteuils du pouvoir est « devenue un puissant facteur de dégénérescence de la virilité, de la conviction religieuse et du « volontarisme, telles la dépendance à l’alcool ou l’addiction au jeu. Et il arriva ce que nous « avions toujours craint : la division dans les rangs et le gaspillage des moyens. »"</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"> </p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">En lisant ces quelques extraits décrivant la situation du pays durant la période coloniale, il est presque certain que le lecteur sera plutôt enclin à penser qu’il s’agit d’une description de la situation de notre pauvre pays, 50 ans après une prétendue « Indépendance ».</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">D’autres termes de similitude existent d’ailleurs, à l’exemple des dissensions qui régnaient au sein des élites politiques d’alors, entre d’une part, les élites des partis politiques autorisés par l’administration coloniale et qui, – exception faite des messalistes – croyaient à la réalisation des aspirations du peuple et l’amélioration de ses conditions de vie, à l’ombre d’une coexistence avec le colonialisme, par le jeu des élections et, d’autre part, les élites nationalistes qui ne s’inscrivaient pas du tout dans le jeu politique officiel, parce qu’elles revendiquaient purement et simplement l’autodétermination du pays et sont droit à l’Indépendance.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">C’est strictement le même schéma dans lequel on se retrouve aujourd’hui, avec la fracture qui existe entre, d’une part,, les partis agréés, intégrés dans le jeu du pouvoir en place – exception faite ici, du Front des Forces Socialistes – et, d’autre part, une élite politique non structurée dont le crédo commun est l’impérieuse nécessité d’un changement radical du régime. La seule différence se trouve dans le fait que ce ne sont plus les bachaghas, les Caïds et autres « serviteurs de la France » qui sont à l’œuvre, mais c’est une grande frange de leurs descendants qui prétendent aujourd’hui régner sur plus de 35 millions d’algériens…</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Dernier élément de comparaison enfin, la fracture entre les élites partisanes de l’ordre officiel et un peuple révolté et démoralisé. Avec cette réserve cependant, à savoir l’absence d’une vision politique claire sur les moyens de sortir de cette situation dramatique et la quasi inexistence de leaders politiques dignes de la confiance des populations.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Naturellement, il ne s’agit pas ici de jouer aux Cassandres annonçant une quelconque révolution, tant il est vrai que les trames de la tragédie, tout autant que les protagonistes sont aujourd’hui différents d’hier. Car, s’il a suffi hier, qu’un petit groupe d’hommes bien décidés, prennent les armes pour combattre l’occupant étranger, en jetant la révolution dans la rue pour qu’une grande partie du peuple algérien fasse sienne cette révolution, il n’est pas certain en revanche, que ce même peuple eût de lui-même déclenché la révolution, même après un siècle. A fortiori aujourd’hui, toute révolution pacifique en Algérie exige beaucoup plus qu’un simple climat de mécontentement social, de ras-le-bol ou de ressentiment, même si des milliers et des milliers de citoyens devaient sortir dans la rue pour revendiquer leurs droits en dénonçant le pillage des richesses du pays.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Ceci nous ramène au sujet central des prochaines élections, à propos desquelles le consensus est total dans les milieux de l’opposition authentique au pouvoir, pour convenir que ces élections devront être une occasion salutaire pour désarçonner le pouvoir d’une manière non violente – proche de la désobéissance civile et politique – en montrant par le silence du boycott, le rejet par le peuple des manœuvres subalternes sur lesquelles celui-ci repose ; ce qui pourrait avoir pour effet de préparer le terrain à une dynamique de reconquête de l’initiative dans les rangs du peuple pouvant conduire à un changement radical par des voies pacifiques, pour peu qu’on fasse preuve d’esprit de solidarité et de capacité de gérer le déroulement de cette lutte.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Et ce consensus demeure, même si la décision du FFS de s’engager dans ces élections a changé de nombreuses données : en particulier, d’une part, en fournissant au pouvoir un certain répit qui a allégé son isolement et, d’autre part, en ébranlant cette vision unitaire qu’a toujours partagée l’opposition authentique avec le FFS, tant dans le diagnostic sur la nature de la crise que sur l’impérieuse nécessité d’un changement radical.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Bien entendu, il n’est pas question ici, de chercher à décrypter les intentions du FFS et encore moins de faire un quelconque procès inquisitoire contre le FFS dont la décision est souveraine. Mais il est difficile de s’empêcher de penser qu’une telle décision intervient à un moment où l’Algérie se trouve à un tournant important et que toutes les positions d’ordre tactique, quelles qu’elles soient, comportent nécessairement des conséquences d’ordre stratégique. On notera au passage, que la décision de boycott annoncée par le parti du RCD, prouve que la décision [de participation] prise par le FFS était déjà prise, avant qu’elle ne soit officiellement annoncée ; et peut-être longtemps à l’avance.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Certes, on pourrait gloser à l’envi, autour des scénarios possibles qui auraient motivé une telle décision ; mais nous nous contenterons d’en soulever deux seulement :</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">- Dans le premier scénario, si l’on en croit certains porte-parole du parti, cette décision du FFS aurait été motivée par la volonté de ne pas laisser les « islamistes » comme ils disent, occuper seuls le terrain. Or, de quelle liberté d’action réelle peuvent disposer ces « islamistes » dont ils parlent quand chacun sait, que ce sont de piètres pions entre les mains des Services qui les manipulent à leur guise en leur traçant les lignes à ne pas franchir ? Parce que tout banalement, pour avoir été compromis et trompés de la tête aux pieds dans de sales affaires, ils ont perdu toute faculté à disposer d’eux-mêmes et de leur destin.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">- Dans le second scénario – qui est de loin, beaucoup plus dangereux – il est à craindre que les dirigeants du pays aient réussi à convaincre ce parti [le FFS] que tout changement politique radical ouvrirait tout un boulevard pour le retour des « forces de l’obscurantisme » – comme ils disent – et de l’Etat théocratique ; et que par conséquent, l’intérêt de tous, passe par des réformes qui empêchent tout risque de retour au scénario de 1991, c’est-à-dire à la case départ, comme par une sorte de bégaiement de l’Histoire… Pour rappel, personne ne pourra nier en effet, le rôle moteur du FFS dans la préparation des conditions psychologiques ayant précédé le Coup d’Etat de Janvier 1992, avec l’organisation de la célèbre marche d’une grande frange de la population kabyle, opportunément exploitée par les divers tenants de l’annulation des élections ; car, même si l’on devait tenir pour vrai, que l’intention des organisateurs de cette marche n’était pas l’annulation des élections, le fait est que, comme l’on dit, « l’enfer est pavé de bonnes intentions »…</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"> </p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Et dans quel enfer s’est-on plongés grands Dieux, et dans quelle malédiction !</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"> </p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Bien entendu, les prises de position ultérieures du zaïm Aït Ahmed lui ont valu d’être absous en quelque sorte de cette faute « tactique » ; mais que nous assistions aujourd’hui à la reproduction de ce même comportement dit « tactique », voilà qui ne saurait être pardonné, tant que cette décision ne sera pas reniée. En vérité, la décision du FFS ne manquera pas d’avoir des répercussions dramatiques, à la fois pour ce parti et pour le pays. Cette décision ne constitue-t-elle pas en effet une espèce de sédatif topique qui va éviter au régime d’être mis à nu par un boycott massif, tant il est vrai qu’à ce jour, le régime n’a jamais réussi à falsifier le taux de participation électorale en Kabylie ? Sans oublier le fait que le « décor » à connotation kabyle ne manquera pas de conférer à cette opération électorale, une certaine crédibilité vis-à-vis de l’opinion internationale.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">S’agissant de ses répercussions à l’échelle du pays, et outre son effet d’affaiblissement des rangs de l’opposition réelle, dans une étape cruciale, cette décision sera un facteur de « neutralisation » de la région de la Kabylie par rapport à tout mouvement politique à venir ; à moins d’une désobéissance de la base de ce parti et de ses sympathisants. Quoi qu’il en soit, la « neutralisation » politique de la Kabylie arrangera grandement les affaires du régime ; cela signifie que si le FFS persiste dans son option de participation aux élections, cela aura pour effet de créer une situation exceptionnelle encore plus compliquée que celle qui prévaut, situation qui pourrait conduire à déchirer davantage le corps de la nation où les graines de la dissension ont partout été disséminées ; et ceci d’autant plus qu’en Kabylie, le FFS est quasiment le seul acteur politique.</span></strong></p><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 10px; padding-left: 0px; margin: 0px;"><strong><span style="color: #ff0000;">Quant aux répercussions de cette décision à l’échelle du parti, il ne se trouvera pas un seul homme sensé pour s’imaginer que le choix de participer lui permettra d’apporter une réforme ou un changement quelconques, sachant que même une formation gouvernementale entièrement constituée d’hommes d’honneur et de compétences ne pourra strictement rien faire, face à une administration parallèle qui détient la réalité du pouvoir et qui échappe à toute autorité officielle… C’est pourquoi, cette décision de participation ne mènera nulle part ailleurs, sinon qu’à la même situation dramatique où s’est retrouvé le parti Hams qui était porteur auparavant, d’un réel projet réformateur, profondément ancré dans la société mais dont les leaders du premier rang se sont retrouvés dans le giron du pouvoir tandis que ceux du second rang se sont convertis dans le monde de l’argent et de l’affairisme douteux ; quant à la base, elle a éclaté entre ceux qui continuent de croire aux rêves et mirages que leur font miroiter leur chouyoukhs et ceux qui se sont mis à l’affût d’éventuelles opportunités de rejoindre leurs frères bienheureux dans les affaires.</span></s