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8 mai. Mémoire. Donc relire Albert Camus...
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2023-05-09:6442130
2023-05-09T00:03:00+02:00
2023-05-09T00:03:00+02:00
En ce 8 mai, relire Lettres à un ami allemand d'Albert Camus......
<p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6445563" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/02/02/3878332822.jpg" alt="lettres.jpg" />En ce 8 mai, relire <em>Lettres à un ami allemand</em> d'Albert Camus...</span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le 8 mai marque la mémoire de la victoire contre le nazisme et la fin de la 2de guerre mondiale. C'est aussi un jour d'hommage à Jean Moulin, résistant, qui mourut le 8 juillet 1943 des tortures de l'Occupant. </span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Camus, résistant (<em>Combat</em> clandestin), écrivit ses Lettres à un ami allemand, dont seules les deux premières furent publiées pendant la guerre, les deux autres à la Libération. </span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Regroupées par Gallimard en 1948, elles sont disponibles en collection de poche, Folio,1991.</span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Ce sont des textes qui donnent la mesure du refus de tout totalitarisme meurtrier. Échos pour l'actualité mondiale... </span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="text-decoration: underline;">EXTRAITS</span> :</span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><em>Qu'est-ce que l'esprit ? Nous connaissons son contraire qui est le meurtre. Qu'est-ce que l'homme ? Mais là, je vous arrête, car nous le savons. Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux. Il est la force de l’évidence. </em> <span style="font-size: 8pt;">Deuxième lettre, publiée début 1944 dans les <em>Cahiers de Libération</em>, Folio, pp. 35-49 (page 39 pour cette citation).</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span class="s1"><em>Vous n'avez jamais cru au sens de ce monde et vous en avez tiré l'idée que tout était équivalent et que le bien et le mal se définissaient selon qu'on le voulait. [...] Vous en avez conclu que l'homme n'était rien et qu'on pouvait tuer son âme, que dans la plus insensée des histoires la tâche d'un individu ne pouvait être que l'aventure de la puissance, et sa morale, le réalisme des conquêtes. </em> </span><span class="s1" style="font-size: 8pt;">Quatrième lettre, Folio pp.67-78 (page 69 pour cette citation).</span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;">Le livre, coll. Folio</span>… <a href="https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070383269-lettres-a-un-ami-allemand-albert-camus/"><span class="s2">https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070383269-lettres-a-un-ami-allemand-albert-camus/</span></a></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;">Jean Moulin</span>… <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Moulin"><span class="s2">https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Moulin</span></a></span></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">Un « Jean Moulin » inconnu, oublié. <span style="text-decoration: underline;">Lucien Sportisse</span>, né à Constantine, résistant, assassiné par la Gestapo… <a href="https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lucien_Sportisse"><span class="s4">https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lucien_Sportisse</span></a></span></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">En Algérie c’est le 8 mais 45 qui est commémoré, massacre (d’environ huit cent personnes) en réaction à un massacre (moins en nombre, une centaine quand même… dont le maire socialiste, exemple de fraternité, mais…), aussi, lui-même déclenché par la mort d’un manifestant. Terreur contre terreur, la suite est tracée… Camus, justement, fidèle à ses valeurs, est le seul intellectuel d'envergure à dénoncer immédiatement la criminelle réaction disproportionnée des officiels du pouvoir français.</span></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">C’est commémoré en Algérie (ce qui est normal) mais très instrumentalisé par le pouvoir, comme tout ce qui peut attiser la haine et faire oublier l’état actuel du pays, le régime particulièrement répressif (emprisonnement de journalistes et blogueurs, développement des conceptions rigides de la religion - d’État, refus de revoir le droit pour rétablir une égalité juridique entre femmes et hommes, refus de reconnaître le caractère pluriel du pays, notamment culturel et linguistique, etc.). Il n’y aura pas de commémoration pour le massacre de Melouza, le 29 mai 1957, assassinat massif (374 morts) de la population musulmane du village par le FLN, le courant totalitaire (celui qui a éliminé les indépendantistes ayant d'autres visions : exil ou assassinat), courant qui n’admettait pas que des Algériens refusent ses ordres ou préfèrent le MNA. Et bien sûr il n’y aura pas de mots pour regretter le massacre de centaines de Français d’Algérie (chrétiens ou juifs de culture) à Oran, le 5 juillet 1962 (après le « cessez-le-feu » du 19 mars précédent, raison pour laquelle les Pieds-Noirs et Harkis ne reconnaissent pas la date du 19 mars comme jour à fêter. Harkis massacrés les mois qui suivirent ce « cessez-le-feu », et si maltraités aussi par la France).</span></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">Ce qu'il faut retenir c'est que la Terreur est toujours possible. Que le colonialisme a produit des totalitarismes, et que, si l'Indépendance a été "confisquée" par un parti, la cause n'est pas qu'algérienne, les intellectuels français (Métropole, Sartre et adeptes de visions totalitaires, justement) y sont pour beaucoup : ils ont créé une sorte de néo-colonialisme avec la bonne conscience de ceux qui croient avoir compris.</span></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><img id="media-6445564" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/3392470787.jpg" alt="Anthol.jpg" />Le poète Ahmed Azeggah appelait, lui, à cesser de commémorer les massacres (poème « <em>Arrêtez</em> », lisible en Anthologie) :</span></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Arrêtez de célébrer les massacres</span></em></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Arrêtez de célébrer les noms</span></em></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Arrêtez de célébrer les fantômes</span></em></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">[…]</span></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Ce sang coagulé</span></em></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Venin de la haine</span></em></p><p class="p2"><em><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Levain du racisme</span></em></p><p class="p2"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">...Il faut trouver un juste équilibre entre mémoire, Histoire (aux historiens) et… oubli.</span></p>
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Éphéméride du 20 avril
tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2023-04-20:2074103
2023-04-20T03:30:00+02:00
2023-04-20T03:30:00+02:00
1868 : Naissance de Charles Maurras (ici, sa maison à Martigues, la...
<p style="text-align: right;"><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>1868 : Naissance de Charles Maurras (ici, sa maison à Martigues, la <em>Bastide du Chemin de Paradis</em>)</strong></span></p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p style="text-align: right;"> </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #000080;"><em><strong>1120 Mort de Géraud de Salles</strong></em></span> </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Fils de grande famille, Géraud de Salles embrassa la vie religieuse et fonda plusieurs abbayes, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">On ne se souviendrait probablement que très peu de lui si l'une de ses fondations - l'<span style="color: #000080;"><a style="color: #000080;" href="http://vacancesenperigord.com/l-abbaye-cistercienne-du-dalon-12-km-d-anlhiac"><strong>Abbaye du Dalon</strong></a></span> (ci dessous), quasiment totalement ruinée à la Révolution - n'était le lieu de sépulture des deux plus grands troubadours : Bernard de Ventadour et Bertrand de Born. </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/1983676242.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5724899" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/2786393456.jpg" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Aux origines de la littérature française, qu'elle soit du Nord ou du Midi, ceux qui avaient l'art et le don de "trouver" quelque chose à dire, réciter ou chanter étaient appelés <strong>trouvères</strong> dans les pays du Nord de la France (de langue d'oïl) et <strong>troubadours</strong> dans les pays du Sud (de langue d'oc), deux mots équivalents, venant tous deux du bas latin <strong>"trobar</strong>", qui signifie <strong>"trouver"</strong> </span></em><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">:</span></em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><a style="color: #000080;" href="https://www.herodote.net/troubadour_trouvere-mot-211.php">https://www.herodote.net/troubadour_trouvere-mot-211.php</a></strong> </span></em></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Bernard de Ventadour et Bertrand de Born furent les deux plus célèbres de ces poètes, qui ont diffusé partout aussi bien <em>l'amour courtois</em> que les <em>Chansons de Geste, </em>et qui sont, collectivement, aux origines de la poésie en Occident : </span></p><h5 style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000080;"><strong>• <a style="color: #000080;" href="https://www.limousin-medieval.com/bernard-de-ventadour">https://www.limousin-medieval.com/bernard-de-ventadour</a></strong></span></em></h5><h5 style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #000080;"><strong>•<a style="color: #000080;" href="http://broceliande.brecilien.org/Bertran-de-Born">http://broceliande.brecilien.org/Bertran-de-Born</a></strong></span></em></h5><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/342936245.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5725053" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/3931444686.jpg" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" width="177" height="251" /></a></em>Trouvères et troubadours, Chanson de Roland, Légendes Arthuriennes, Tristan et Yseult : quatre de nos éphémérides reviennent sur la naissance de notre littérature nationale et sur ses thèmes fondateurs : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">• l'Éphéméride du <span style="color: #333399;"><strong><a style="color: #333399;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/03/01/ephemeride-du-20-avril.html">20 avril</a></strong></span> (sur les Troubadours Bernard de Ventadour et Bertrand de Born); </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">• du<span style="color: #000080;"><strong> <a style="color: #000080;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/03/02/ephemeride-du-27-avril.html">27 avril</a></strong></span> (sur Xavier Langlais et les romans du Roi Arthur); </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">• du <span style="color: #000080;"><strong><a style="color: #000080;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/07/01/ephemeride-du-15-aout.html">15 août</a></strong></span> (sur la Chanson de Roland) ; </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">• du <span style="color: #666699;"><strong><a style="color: #666699;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/07/03/ephemeride-du-29-aout.html"><span style="color: #000080;">29 août</span></a> </strong></span>(sur Joseph Bédier et Tristan et Yseult). </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="color: #666699; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"> <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/88059071.32.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5323891" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/2482906768.39.jpg" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" /></a></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p><img src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/3160563432.jpg" id="media-5011122" alt="" /></p><p><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #000080;"><em><strong>1251 : Dédicace de la cathédrale Saint Maurice de Vienne</strong></em></span></span><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">C'est en 1130 que débuta la construction de l'édifice, dans le style roman; Guillaume de l'Oeuvre en serait l'architecte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Aujourd'hui, les parties les plus anciennes de la cathédrale restent romanes, alors que, à partir du XIIIème siècle, le chœur, le début et les parties hautes de la nef sont construits au goût du jour, c'est-à-dire en style "ogival". </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Mais la construction se poursuivra jusqu'au XVIème siècle - avec, notamment, la façade - la dernière pierre étant posée en 1529. </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: small;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/458380564.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-3996036" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/01/3269127398.JPG" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em><a style="color: #000080;" href="http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/vienne___la_cathedrale_primatiale_saint_maurice__38_isere_/index.html">lieuxsacres.canalblog.com/archives/vienn_cathedrale_primatiale_saint_maurice__38_isere.html</a></em></strong> </span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/88059071.32.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5323891" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/2482906768.39.jpg" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" /></a></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="font-size: medium;"><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva;"><em><strong>1868 : Naissance de Charles Maurras</strong></em></span></span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em><strong>"Maurras est un continent"</strong>,</em> selon le mot si juste d'Albert Thibaudet, remis au jour avec bonheur par Stéphane Giocanti, mais ce continent est enfermé par la <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/maitres-et-temoins-iii-leon-daudet1/104938213.html"><strong><em>conspiration du silence</em> du Système</strong></a> dans un cercueil fermé à double tour; et si ce cercueil est à son tour écrasé sous la chape de plomb du conformisme ambiant de la vérité officielle, c'est pour une raison bien simple : Maurras est celui qui a osé élaborer la critique globale et cohérente du Système en tant que tel; <strong><em>radicalement</em></strong>, au sens étymologique et premier du terme, c'est-à-dire en critiquant <strong><em>la République idéologique à sa source, dans ses racines et ses fondements mêmes</em></strong>.</span></p><div><div style="text-align: justify;" data-canvas-width="104.61999999999999"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em><strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2014/01/10/qu-est-ce-que-le-systeme-5268239.html">Le Système</a></strong></em> ne s'y est pas trompé : à ce titre, Maurras est, non pas dangereux, pour la République idéologique, mais<strong> le seul</strong> dangereux (voir notre Pdf <em><strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/list/documents/3782323038.pdf">M. le Maudit</a></strong>)</em><br /></span></div></div><p><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"> </span></p><div style="text-align: left;"><p><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3166196484.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5260125" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/870522795.jpg" alt="9 fevrier,bainville,daudet,duc de levi mirepoix,maurras,plon,daniel halévy,paul valéry,thierry maulnier,mauriac" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Maurras rencontrera Jacques Bainville alors que celui-ci n'avait que vingt ans; puis Léon Daudet lorsque celui-ci en avait trente-six (en 1904): q</span></em><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">ue trois hommes aussi différents et, chacun, d'une personnalité aussi affirmée aient pu durant toute leur vie - à partir du moment où ils se sont rencontrés - être et rester amis au quotidien, dans le même mouvement et les mêmes locaux, sans la moindre "dispu</span><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">te" notable, voilà qui constitue une exception remarquable dans l'histoire politique...</span> </em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Lorsqu'on parle de Charles Maurras, de Léon Daudet et de Jacques Bainville, c'est peut-être la première chose qu'il convient de signaler (voir l'<strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/12/25/ephemeride-du-9-fevrier.html"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">É</span>phéméride du 9 février</a></strong> - naissance et mort de Jacques Bainville; l'<strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/03/01/ephemeride-du-20-avril.html"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ép</span>héméride du 20 avril</a></strong> - naissance de Charles Maurras; l'<strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2009/04/26/ephemeride-du-1er-juillet.html"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">É</span>phéméride du 1er juillet</a></strong> - mort de Léon Daudet; et l'<strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/09/24/ephemeride-du-16-novembre.html"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">É</span>phéméride du 16 novembre</a></strong> - naissance de Léon Daudet et mort de Charles Maurras)...</span></em></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em>Ce cas unique d'amitié a été magnifiquement évoquée par Jacques Bainville dans les quelques mots de remerciements qu'il prononça au siège du journal, à l'occasion de son élection à l'Académie française :</em> </span></p><div style="text-align: left;"><p style="text-align: center;"><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em><strong><a style="color: #000080;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/maitres-et-temoins-ii-jacques-bainville/2188266715.html">Vertu de l'amitié</a></strong></em></span></p></div></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em><strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/1040962327.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1664833" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/989531054.JPG" alt="MAURRAS 7.JPG" /></a></strong></em></span></div><div style="text-align: center;"> </div><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/829891822.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1912039" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/168551550.jpg" alt="MAURRAS ACTE NAISSANCE.jpg" width="352" height="87" /></a></em></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em>Acte de naissance de Charles, Marie, Photius Maurras</em></span><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"> </span></div><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><span style="color: #000000;"><strong><em>Voir notre <a href="https://www.hautetfort.com/admin/posts/lafautearousseau,%20c'est%20plus%20de%2028.000%20Notes%20ou%20articles%20(et%20autant%20de%20"commentaires"%20!),%2021%20Albums,%2049%20Grands%20Textes,%2033%20PDF,%2016%20Pages,%20366%20Éphémérides...%20%20Il%20est%20naturel%20que%20nos%20nouveaux%20lecteurs,%20et%20même%20certains%20plus%20anciens,%20se%20perdent%20un%20peu%20dans%20cette%20masse%20de%20documents,%20comme%20dans%20une%20grande%20bibliothèque,%20et%20passent%20ainsi%20à%20côté%20de%20choses%20qui%20pourraient%20les%20intéresser...%20%20Aussi%20avons-nous%20résolu%20de%20"sortir",%20assez%20régulièrement,%20tel%20ou%20tel%20de%20ces%20documents,%20afin%20d'inciter%20chacun%20à%20se%20plonger,%20sans%20modération,%20dans%20ce%20riche%20Fonds,%20sans%20cesse%20augmenté%20depuis%20la%20création%20de%20lafautearousseau,%20le%2028%20février%202007...%20%20Aujourd'hui%20:%20Dans%20L'Action%20française,%20le%20naufrage%20du%20Titanic...%20%20(tiré%20de%20notre%20Catégorie%20Grandes%20"Une%20"%20de%20L'Action%20française)%20%20(retrouvez%20l'ensemble%20de%20ces%20"incitations"%20dans%20notre%20Catégorie%20:%20%20À%20la%20découverte%20du%20"Fonds%20lafautearousseau")">Feuilleton</a> ou notre Album : <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/6125518224e72f6301ef59/">Une visite chez Charles Maurras</a></em></strong></span></span><span style="font-size: medium;"> </span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p></div></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/1509583906.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5323909" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/1302685578.jpg" alt="20 avril,charles maurras,jean paulhan,marx,camus,philosophes,xviii° siècle,siècle des lumières,communisme,nazisme,avenir de l'intelligence" /></a>De Charles Maurras, Jean Paulhan (ci contre), esprit libre s’il en fut, disait, en 1921 : "<strong>Maurras ne nous laisse pas le droit en politique d’être médiocres ou simplement moyens"</strong>. Et, en 1932, qu'un jeune homme désireux de s'engager politiquement n'avait de véritable choix qu'entre Karl Marx et Charles Maurras.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Enfin, en 1945, alors que l'on venait de condamner Maurras pour <strong>"intelligences avec l'ennemi",</strong> il lui écrivit, lui le résistant de la première heure : </span></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">"<strong>Je n’aurais jamais cru que vous nous fussiez si nécessaire..."</strong></span></em></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Mais comment évoquer, donc, celui qui - nous l'avons vu - pour reprendre l’heureuse formule, est à lui tout seul "un continent" ? Pierre Boutang (<em><strong>Maurras, la destinée et l’œuvre</strong></em>), Jacques Paugham (<em><strong>L’âge d’or du maurrassisme</strong></em>), Stéphane Giocanti lui-même (<em><strong>Maurras, le chaos et l’ordre</strong></em>), d’autres encore, ont eu besoin de gros bouquins, de plusieurs centaines de pages chacun, pour en parler, et l’on essaierait, dans de simples éphémérides, de faire le tour de la question ? Ce serait prétentieux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Pourtant, on peut, et on doit, parler de Charles Maurras car - nous évoquions Paugham - il y a une <strong>jeunesse</strong> de Maurras – intellectuellement s’entend - un <strong>âge d’or</strong>, un <strong>printemps</strong> de Maurras qui ne <em>passent</em> pas, et qui nous le rendent étonnamment proche, et curieusement fort contemporain de ce qui est pour nous quelque chose d’immédiat et de malheureusement bien réel :<strong> l’Âge de fer</strong> dans lequel nous vivons, et dont il a expliqué l'avènement...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Là est la source de la présence de Maurras parmi nous, de son actualité, de la permanence de ses intuitions, de sa jeunesse. Pour parler comme on le fait aujourd’hui, oui, Maurras a quelque chose à nous dire, et ce quelque chose est majeur, fondamental et, toujours pour parler comme aujourd’hui, incontournable.</span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em><span style="line-height: 150%;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/557774598.2.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1912053" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2022759116.2.jpg" alt="MAURRAS GIOCANTI.jpg" width="342" height="313" /></a></span></em></span></div><div class="Section1"><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">De quoi s’agit-il ? De ceci, qui est énorme et qui fonde à soi seul, l’actualité de Maurras : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><strong>• il est le premier, et jusqu’à présent le seul,</strong> à avoir analysé dans son ensemble le processus qui, à partir du XVIIIème siècle et des Lumières, nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui; </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><strong>•</strong> il est le premier, et jusqu’à présent le seul, à avoir décortiqué pour ainsi dire, minutieusement et presque cliniquement, ce processus qui a abouti à la prise du pouvoir généralisé par les forces de l’Argent qui, depuis la grande Révolution de 89, et à partir d’elle, et grâce à elle, sont parties à la conquête du monde entier dans tous ses rouages, plus aucun pouvoir basé sur la Culture, la Religion, l’Histoire, les Sentiments ne s’opposant à elles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">La prétention insensée des écrivains, penseurs et philosophes du XVIIIème siècle à sortir de leur rôle, et à s’ériger en organisateurs du monde réel, n’aura finalement eu comme conséquence finale que celle-là : asservir le monde, et eux-mêmes également, à ces forces matérielles qui nous oppriment maintenant, et nous font vivre dans un véritable <strong><em>Âge de fer</em></strong>. Cette magistrale démonstration, dont on ne peut évidemment faire l’économie si l’on prétend comprendre les faits les plus actuels, et, plus encore, si l’on veut en sortir, Maurras l’a faite en 1901, dans un immense petit livre : <strong>L’Avenir de l’Intelligence.</strong></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em><span style="line-height: 150%;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/1941031523.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-1912070" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/1440219340.jpg" alt="MAURRAS ALMANACH AF 1928.jpg" width="350" height="163" /></a></span></em></span></div><p><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;"><em> </em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Cent ans qu’il a été écrit, et il nous parle d’aujourd’hui, de notre réalité quotidienne, nous expliquant d’où viennent nos maux et quelle en est la source. Maurras y est moderne parce qu’intemporel, un peu comme dans le <strong><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/07/24/le-24-chapitre-de-kiel-et-tanger.html" target="_self">XXIVème chapitre de Kiel et Tanger</a></strong>, dont Pompidou recommandait la lecture à ses étudiants, affirmant que, président de la République française en exercice, ce livre de Maurras ne quittait pas sa table de chevet.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Nous "raconterons" donc, ici, rapidement, cet immense petit ouvrage, sans prétention autre que d’aiguiller le lecteur et l’inciter non seulement à ne pas se détourner, à ne pas "désespérer" de Maurras, mais, bien au contraire, à se tourner vers ce qui est l’essentiel de lui, après l’inévitable élagage opéré par le temps, pour Maurras comme pour tout écrivain, tout penseur et, plus prosaïquement, tout homme. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Par quelle curieuse exception Maurras échapperait-il à la loi commune régissant toute personne ? Il n’est que trop clair qu’un Maurras a disparu, pour toujours. Mais les tragédies de Voltaire n’ont-elles pas disparu ? Et qui lit encore Sully Prudhomme, premier Prix Nobel de littérature ? Oui, il y a, bien évidemment, un Maurras qui a sombré corps et bien, car c’est tout simplement la loi de la nature.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva; font-size: medium;">Mais justement, lorsque le temps a fait son œuvre, on ne voit subsister et surnager du grand naufrage commun que l’essentiel, et ce qui ne meurt pas. Nous évoquions <strong><em>Kiel et Tanger</em></strong> et <strong><em>L’Avenir de l’Intelligence</em> </strong>(cette liste n’est pas limitative !...). C’est vers ce Maurras-là, toujours vivant, toujours jeune, toujours fécond; vers ce printemps qu’il continue de représenter que nous invitons à se tourner; comme vers une boussole indispensable qui indique, imperturbablement, et quelles que soient les apparences présentes, la bonne direction…<span style="line-height: 150%;"> </span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><div style="text-align: center;"><p style="
MCSJuan
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Théâtre. Le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus adapté par Pierre Martot, au Lavoir Moderne Parisien...
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2023-02-14T02:34:00+01:00
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Il existe un moyen de peupler la solitude, et c'est le théâtre, sa...
<p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1"><img id="media-6424979" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/2320594518.jpeg" alt="Théâtre affiche.jpeg" /></span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><em>Il existe un moyen de peupler la solitude, et c'est le théâtre, sa mise en scène, son interprétation, son décor. Pour Albert Camus, c'était une vie multipliée à l'infini ; et l'amour de la vie trouvait à se satisfaire dans cette innombrable diversité de miroirs que présentait le théâtre. </em> Jean Grenier, <em>Albert Camus. Souvenirs</em></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">J’ai vu, début février, l’adaptation du <em>Mythe de Sisyphe</em> par </span><span style="text-decoration: underline;"><span class="s2">Pierre Martot</span></span><span class="s1">, au <em>Lavoir Moderne Parisien</em>. Lieu que je connais (cf. note précédente). Particulier, très dépouillé, dans un quartier très populaire du 18</span><span class="s3"><sup>ème</sup></span><span class="s1">, Barbès-Château rouge.</span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">Comme décor, là, seuls les murs, qui pourraient être des parois d’entrepôts vus du dehors, murs que la pluie aurait marqués. Le sol, les murs, lumière et ombre. Et l’acteur, seul en scène, avec le texte d'<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus</span>. Un texte qui n’est pas, on le sait, une pièce de théâtre. Mais méditation sur la condition humaine, ce qu’elle porte d’absurde, de désespoir, mais que l’écrivain de la lumière, de la beauté solaire, affronte pour l’inverser, puisque c’est, dans son œuvre, un point de départ, le support d’interrogations métaphysiques et de ce questionnement sur le choix qui est celui de tout être incarné : vivre, ou mourir. (La mort, finitude obligatoire et destin, étant paradoxalement ce qui peut faire choisir, par refus, le renoncement qu’est le suicide : et justement Camus affirme le contraire, le choix étant d’inscrire la vie, plus de vie, comme réponse à l’absurde). Cependant le questionnement, le doute, les hésitations, les craintes, tout cela est dit.</span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><em><span class="s2">Lavoir moderne parisien</span></em></span><span class="s1">… c’était début février. Reprise en préparation, autre théâtre… (Autres liens, fin de note)… <a href="https://lavoirmoderneparisien.com/"><span class="s4">https://lavoirmoderneparisien.com/</span></a></span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1"><img id="media-6424980" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/02/2390736976.jpg" alt="Sisyphe. Livre.jpg" />J’ai lu, sur <em>La terrasse</em>, un article qui dit que l’acteur incarne trois figures : <em>l’acteur, « l’homme révolté », et l’écrivain</em>. Dans la structure de l’œuvre de Camus, l’homme révolté (qui donne son titre à un autre essai, cycle suivant) est une réponse à l’absurde. Mais, évidemment les thèmes interfèrent (et les périodes d’écriture) et il y a, avec <em>Sisyphe</em>, une sorte de révolte contre le destin, au sens ontologique introuvable. D’abord question. Ensuite réponse. </span><span class="s1">Derrière les mots de Camus et les questions de l’être humain en général, dont l’auteur porte la parole, on perçoit l’évidente implication de l’acteur partageant les interrogations, et pourtant il élabore aussi une distance : quelqu’un joue le texte de Camus, et « joue » avec le texte pour en faire sortir ce que lui en saisit. Mais l’acteur dérobe le Je de celui qui dit, corps présent. </span><span class="s1">Pas de lecture (cela aurait pu être un autre choix et c’est presque figuré au début, avec la table) mais le texte est dit, mis en scène par la marche et les gestes dans l’espace nu. Parfois c’est illustrer une phrase en montrant ce que les mots suggèrent. On peut imaginer une autre traduction possible, aussi. Qui ne montrerait rien, et parfois c’est le cas : mots et silence. Le corps en scène a cependant besoin de faire image. Et que résonnent des instants gestuels. </span><span class="s1">Parfois la voix enfle et devient cri. Moi-même j’ai trouvé le murmure aussi fort, préféré même cette force-là (c’est subjectif). Telle que, la voix fait sens.</span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">J’aurais aimé qu’au début l’exergue de Camus soit dit, comme un sous-titre, car il résume tout ce Sisyphe camusien :</span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">Ô mon âme, n’aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le champ du possible.</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">(<span style="text-decoration: underline;">Pindare</span>, <em>3</em></span><em><span class="s2"><sup>ème</sup></span></em><span class="s1"><em> Pythique</em>).</span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">C’est Pindare. Et c’est Camus se parlant à lui-même, dans <em>l'envers et l'endroit</em> des questionnements métaphysiques, les contradictions assumées.</span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">Peu importe. Le texte est dit, lecture sonore (ou relecture et promesses de lectures à reprendre de ce texte et d’autres de Camus). Bien sûr, les passages du livre de Camus qui portent sur le comédien ont retenu aussi celui dont c’est le métier. </span><span class="s1">Car le lecteur qu’a choisi d’être le comédien, premier temps (et on sent que ce fut l’opération centrale, cette lecture, d’abord) a mis en scène (avec la collaboration de <span style="text-decoration: underline;">Jean-Claude Fall</span>) un texte dont il a tiré le livre qui lui importe, les questions et les pensées qu’il pouvait faire siennes comme acteur disant (et comme être humain avec ses questions sur la vie et la mort), mais aussi celles qu’il pouvait proposer aux spectateurs, leur suggérant indirectement d’aller voir si ce livre est aussi leur Sisyphe camusien. Salutaire message que le théâtre peut faire passer. Lire Camus… le relire.</span></span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">…………………………………………………………………………………....................</span></p><p class="p1"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><em>Le Mythe de Sisyphe</em></span>, le livre d’<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus</span>…</span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">À lire et relire dans <em>Œuvres,</em> </span><span class="s3"><span style="text-decoration: underline;">Quarto</span>, Gallimard.</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s1">Ou poche, </span><span class="s3"><span style="text-decoration: underline;">Folio</span>, Gallimard.</span></span></p><p class="p1"><span style="text-decoration: underline; font-size: 10pt;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><span class="s3">LIENS</span><span class="s1">…</span></span></span></p><p class="p1"><span class="s3" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;">Le Mythe de Sisyphe au théâtre</span>…</span></p><p class="p2"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s4">Note du journal La terrasse, par Anaïs Heluin</span></span><span class="s5">… <a href="https://www.journal-laterrasse.fr/pierre-martot-met-en-scene-pour-premiere-fois-au-theatre-le-mythe-de-sisyphe/"><span class="s6">https://www.journal-laterrasse.fr/pierre-martot-met-en-scene-pour-premiere-fois-au-theatre-le-mythe-de-sisyphe/</span></a></span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s1">Sur le </span><span class="s3">site Arts Mouvants</span><span class="s1">, </span><span class="s3">Sophie Trommelin</span></span><span class="s1">, qui a apprécié le travail du comédien, accorde aussi de l’importance au rôle de la lumière, à juste titre (opérateur lumière : <span style="text-decoration: underline;">Quentin Tartaroli</span>)… <a href="http://www.artsmouvants.com/2023/02/le-mythe-de-sisyphe-dalbert-camus.html"><span class="s7">http://www.artsmouvants.com/2023/02/le-mythe-de-sisyphe-dalbert-camus.html</span></a></span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s3">Infos théâtre, texte de présentation</span></span><span class="s1">… <a href="https://www.billetreduc.com/308468/evt.htm"><span class="s7">https://www.billetreduc.com/308468/evt.htm</span></a> </span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s3">...</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s3">Pierre Martot, carrière (quelques éléments de bio sur deux sites)</span></span><span class="s1">…</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s3">Lectoure</span></span><span class="s1">…</span></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s5"> <a href="https://lectoure-voixhaute.fr/pierre-martot/"><span class="s8">https://lectoure-voixhaute.fr/pierre-martot/</span></a></span></span></p><p class="p4"><span class="s1" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;">et</span></p><p class="p3"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s4">La Tempête, théâtre</span></span><span class="s5">… <a href="https://www.la-tempete.fr/biographies/pierre-martot-1277"><span class="s8">https://www.la-tempete.fr/biographies/pierre-martot-1277</span></a></span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span class="s3">...</span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s3">Le LIVRE, survols en ligne</span></span><span class="s1">…</span></span></p><p class="p2"><span class="s4" style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;">France culture</span>… <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-malheur-des-uns/sisyphe-ou-le-sens-de-l-absurde-1567151"><span class="s6">https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-malheur-des-uns/sisyphe-ou-le-sens-de-l-absurde-1567151</span></a></span></p><p class="p2"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s4">Fiche Wikipédia</span></span><span class="s5"><span style="text-decoration: underline;">. Le livre</span>… <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mythe_de_Sisyphe"><span class="s6">https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mythe_de_Sisyphe</span></a></span></span></p><p class="p1"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 8pt;"><span style="text-decoration: underline;"><span class="s3">Site, doc. philo</span></span><span class="s1">. <span style="text-decoration: underline;">Commentaire et citations Extrait</span> : « Pour Camus, Sisyphe est le héros ultime de l'absurde. Il a été condamné pour avoir défié les dieux et combattu la mort. Les dieux ont pensé qu'ils avaient trouvé une forme parfaite de torture pour Sisyphe, qui attendrait l'impossible, que la pierre reste au sommet de la montagne. Les dieux pensaient générer une frustration permanente, fondé sur l'espoir sans cesse renouvelé de Sisyphe. » <a href="https://la-philosophie.com/camus-mythe-sisyphe"><span class="s7">https://la-philosophie.com/camus-mythe-sisyphe</span></a></span></span></p>
Le Uhlan
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Une pensée pour Albert Camus
tag:leuhlan.hautetfort.com,2023-01-04:6424230
2023-01-04T01:02:00+01:00
2023-01-04T01:02:00+01:00
Que ce soit dans sa vie d’homme ou son œuvre d’écrivain, il est bien des...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Que ce soit dans sa vie d’homme ou son œuvre d’écrivain, il est bien des idées, des images ou des leçons à retenir de lui. Un mot, pourtant, pourrait le résumer, c’est celui de gratitude. Au lieu de se laisser envahir par le ressentiment, <a href="http://leuhlan.hautetfort.com/album/champ_d_honneur/3510136931.html">Camus</a> n’a jamais manqué une occasion de se montrer reconnaissant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La reconnaissance, on la trouve au cœur de son œuvre où il rend hommage à ceux qui l’ont inspiré comme Jean Grenier (son ancien professeur de philosophie) dans <em>L’Envers et l’Endroit</em>, Kafka dans <em>Le Mythe de Sisyphe</em> ou encore Dostoïevski dans <em>L’Homme révolté</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La reconnaissance, on la trouve aussi et surtout dans sa vie où, à des moments tout à fait essentiels sur le chemin de sa propre reconnaissance, il a cité ou mentionné tour à tour Gide, Malraux ou Montherlant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La réception du Nobel de littérature fut, comme chacun sait, l’occasion de la gratitude exprimée à l’endroit de son ancien instituteur, Monsieur Germain, dans une lettre devenue fameuse par sa bouleversante simplicité, qui devrait être lue rituellement dans toutes les écoles de France.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Et que nous a laissé Camus après sa mort sinon le plus beau témoignage de reconnaissance qui soit, à l’égard d’un père, son propre père mort au champ d’honneur en 1914, dans ce roman posthume et désormais central parmi ses œuvres qu’est <em>Le Premier Homme</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Au demeurant, s’il est un message à retenir de Camus, c’est celui qu’il a délivré dans son discours de Stockholm en 1957 et qui, avec l’évolution du monde (il faudrait plutôt parler de sa dégradation), est devenu comme un impératif moral pour toute l’humanité :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">« <span style="color: #2e2a25;">Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 8pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif; color: #2e2a25;">Cette tâche dont parlait Camus est peut-être la plus belle expression de ce sentiment de gratitude qu’il se devait d’avoir, non seulement envers ses maîtres ou ses devanciers, mais aussi envers le monde qui l’a vu naître.</span></p>
Café philosophique de Montargis
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Camus : La révolte
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2022-05-31:6223075
2022-05-31T08:24:22+02:00
2022-05-31T08:24:22+02:00
C’est la révolte qui est la mesure, qui l’ordonne, la défend et la recrée...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">C’est la révolte qui est la mesure, qui l’ordonne, la défend et la recrée à travers l’histoire et ses désordres. L’origine même de cette valeur nous garantit qu’elle ne peut être que déchirée. La mesure, née de la révolte, ne peut se vivre que par la révolte. Elle est un conflit constant, perpétuellement suscité et maîtrisé par l’intelligence. Elle ne triomphe ni de l’impossible ni de l’abîme. Elle s’équilibre à eux. Quoi que nous fassions, la démesure gardera toujours sa place dans le cœur de l’homme, à l’endroit de la solitude. Nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais notre tâche n’est pas de les déchaîner à travers le monde ; elle est de les combattre en nous-mêmes et dans les autres. La révolte, la séculaire volonté de ne pas subir dont parlait Barrès, aujourd’hui encore, est au principe de ce combat. Mère des formes, source de vraie vie, elle nous tient toujours debout dans le mouvement informe et furieux de l’histoire.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;">Albert Camus, <em>L'homme révolté</em> (1951)</span></p></blockquote>
pyreneen
http://les-pyrenees-avec-segolene.hautetfort.com/about.html
le mépris
tag:les-pyrenees-avec-segolene.hautetfort.com,2022-05-17:6382459
2022-05-17T17:08:00+02:00
2022-05-17T17:08:00+02:00
Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure...
<p>Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme... Albert Camus</p>
Houdaer
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”Savez-vous...”
tag:houdaer.hautetfort.com,2021-07-31:6329749
2021-07-31T06:29:00+02:00
2021-07-31T06:29:00+02:00
– Savez-vous, dit-il, ce que nous devrions faire pour l’amitié ?...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/02/1221508133.png" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6281133" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/02/2841337707.png" alt="Also Balding.png" /></a></p><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>– Savez-vous, dit-il, ce que nous devrions faire pour l’amitié ?</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>– Ce que vous voulez, dit Rieux.</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>– Prendre un bain de mer. Même pour un futur saint c’est un plaisir digne.</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>Rieux souriait.</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>– Avec nos laissez-passer, nous pouvons aller sur la jetée. À la fin, c’est trop bête de ne vivre que dans la peste. Bien entendu, un homme doit se battre pour les victimes. Mais s’il cesse de rien aimer par ailleurs, à quoi sert qu’il se batte ?</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><em>– Oui, dit Rieux, allons-y.</em></span></div><div dir="auto" style="text-align: justify;"> </div><div dir="auto" style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="font-size: 18.6667px;">Albert Camus</span><em style="font-size: 18.6667px;">, </em><em>La Peste </em></span></div><div dir="auto"> </div>
Creseveur
http://creseveur.hautetfort.com/about.html
Ceux qui comptent en France en 2021
tag:creseveur.hautetfort.com,2021-07-22:6328444
2021-07-22T15:38:35+02:00
2021-07-22T15:38:35+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6279146" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/01/01/1873684831.JPG" alt="Influence 2021.JPG" /></p>
Houdaer
http://houdaer.hautetfort.com/about.html
”Chaque fois...”
tag:houdaer.hautetfort.com,2021-07-15:6327132
2021-07-15T06:59:18+02:00
2021-07-15T06:59:18+02:00
Août 37. Chaque fois que j'entends un discours politique ou que je...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/3722047871.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6277092" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/01/3064566231.jpg" alt="992907_10151736386873872_1137365918_n.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Août 37. Chaque fois que j'entends un discours politique ou que je lis ceux qui nous dirigent, je suis effrayé depuis des années de n'entendre rien qui rende un son humain. Ce sont toujours les mêmes mots qui disent les mêmes mensonges. Et que les hommes s'en accommodent, que la colère du peuple n'ait pas encore brisé les fantoches, j'y vois la preuve que les hommes n'accordent aucune importance à leur gouvernement et qu'ils jouent, vraiment oui, qu'ils jouent avec toute une partie de leur vie et de leurs intérêts soi-disant vitaux. </span></em></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Albert Camus, </span><em><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Carnets, mai 1935-février 1942</span></em></p><p style="text-align: justify;"> </p>
pyreneen
http://les-pyrenees-avec-segolene.hautetfort.com/about.html
Pensée du jour
tag:les-pyrenees-avec-segolene.hautetfort.com,2021-07-10:6320926
2021-07-10T10:15:00+02:00
2021-07-10T10:15:00+02:00
Quand on a l'esprit élevé et le coeur bas, on écrit de grandes choses et on...
<p>Quand on a l'esprit élevé et le coeur bas, on écrit de grandes choses et on en fait de petites. A.Camus</p>
la bouche plein de terre
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Ruines, de Pierre lepape...
tag:manoeuvres.hautetfort.com,2020-11-10:6276019
2020-11-10T14:31:00+01:00
2020-11-10T14:31:00+01:00
découvrir un livre en trois citations, quelques images et en musique......
<p>découvrir un livre en trois citations, quelques images et en musique...</p><p><a href="https://animoto.com/play/Sc4zs0a06XnA4f7v3sdfpA"><img id="media-6190937" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://manoeuvres.hautetfort.com/media/00/02/3678181048.jpg" alt="Aujourd'hui....jpg" width="136" height="86" /></a>Ruines</p><p>de Pierre Lepape</p><p>(éditions Verdier, 2020)</p><p> </p><p>suivre le lien vers la vidéo: <a href="https://animoto.com/play/Sc4zs0a06XnA4f7v3sdfpA" target="_blank" rel="noopener">https://animoto.com/play/Sc4zs0a06XnA4f7v3sdfpASc4zs0a06XnA4f7v3sdfpA</a></p>
MCSJuan
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Le temps du sable...
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2020-05-06:6236091
2020-05-06T00:45:00+02:00
2020-05-06T00:45:00+02:00
C'est de ressemblance que vit le sable ; c'est de son vide diapré qu'il...
<p><img id="media-6132391" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/02/3499981930.jpg" alt="sable,char,rimbaud,camus,unamuno,photographie,temps,trace,marie-claude san juan" /><span style="font-size: 12pt;">C'est de ressemblance que vit le sable ; c'est de son vide diapré qu'il meurt. </span></p><p><span style="font-size: 8pt;">Edmond Jabès, <em>Le petit livre de la subversion hors de soupçon</em></span></p><p> </p><p>Sable, sables… Je rêve de sable. Marcher pieds nus sur la plage, marcher longtemps, jusqu’à atteindre un autre lieu, s’arrêter et méditer devant la mer, Méditerranée évidemment. J’ai des tas de souvenirs de sable, celui des plages, celui du désert, celui d’un vent de sable, enfance, celui d’un livre magnifique ("La femme des sables", d’Abe Kôbô), celui (ceux) de René Char préfaçant Rimbaud, pour dire le parti du poète qui "empêche les sables mortels de s’épandre sur l’aire de notre coeur". (Et c’est d’actualité, à condition que le poète de 2020, en temps d’épidémie, ne soit pas enfermé dans une contemplation fascinée, regard porté sur ses propres textes et son auto-promotion lassante, avec le poème du jour, qui n'a pas subi l'épreuve du tiroir - mais, c'est autre chose, j'apprécie d'avoir des informations sur les publications abouties). </p><div id="ydpea5057fayiv0884154708" dir="ltr" data-setdir="false"></div><div id="ydpea5057fayiv0884154708"><img id="media-6130464" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/4159273645.jpg" alt="mms_img-708906139.jpg" /></div><div>Et je me souviens du sable métaphorique de la philosophie espagnole, capable de penser la mort et la peur de la mort, "El sentimiento tragico de la vida" (Miguel de Unamuno). Ce qui est présent aussi dans le génie du flamenco andalou. Car regarder lucidement les réalités n’est pas tomber dans le piège des anxiétés toxiques, au contraire. On regarde, et on lâche, pour agir. Ensuite il reste toute l’énergie pour danser, et pour "recoudre ce qui est déchiré" dans notre société (Camus, à l’âme espagnole, maître en solidarités).</div><div id="ydpea5057fayiv0884154708yMail_cursorElementTracker_1588732060999" dir="ltr" data-setdir="false"><img id="media-6130465" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/3160351098.jpg" alt="mms_img-1046738337.jpg" /></div><div dir="ltr" data-setdir="false">Sable, le temps du sable, c'est une série de photographies, pour le goût de la trace, et le goût du sable, matière et symbole, rêve du sablier. J'en pose sept.</div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"><img id="media-6132392" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/2076209146.jpg" alt="sable,char,rimbaud,camus,unamuno,photographie,temps,trace,marie-claude san juan" />Le sable ? C’est aussi image de l’éternel et de l’éphémère. Traces qui s’effacent, poussière qui glisse entre nos doigts, nous précède et demeure au-delà de nous, réalité toujours présente quand nous ne serons même plus poussière.</div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"><img id="media-6132393" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/1529620897.jpg" alt="sable,char,rimbaud,camus,unamuno,photographie,temps,trace,marie-claude san juan" />Tant que la planète</div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"><img id="media-6132395" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/1758741320.jpg" alt="sable,char,rimbaud,camus,unamuno,photographie,temps,trace,marie-claude san juan" /></div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false">sera</div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> <img id="media-6132397" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/00/42107647.jpg" alt="sable,char,rimbaud,camus,unamuno,photographie,temps,trace,marie-claude san juan" />planète… </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" data-setdir="false">Photographies et texte © MC San Juan</div>
Paola Pigani
http://paolapigani.hautetfort.com/about.html
Sans titre
tag:paolapigani.hautetfort.com,2020-02-28:6216090
2020-02-28T20:06:18+01:00
2020-02-28T20:06:18+01:00
Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et...
<p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-6095919" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://paolapigani.hautetfort.com/media/02/02/1588901323.jpg" alt="5e2c3e656c231_dt_200121_coronavirus_800x450-1267327.jpg" /></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><em><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meure de ce qu'on aime.</span></em></p><p> </p><p><span style="font-family: 'times new roman', times, serif; font-size: 12pt;">Albert Camus La peste</span></p>
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
ABD AL MALIK, rappeur soufi, et auteur, rend hommage à CAMUS par des spectacles, des interventions, des lectures, et des
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2020-02-04:6210180
2020-02-04T02:51:00+01:00
2020-02-04T02:51:00+01:00
J'avais vu le spectacle d' Abd Al Malik en hommage à Albert Camus ,...
<p><img id="media-6086796" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/00/2346031494.jpg" alt="abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanisme" />J'avais vu le spectacle d'<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik</span> en hommage à <span style="text-decoration: underline;">Albert Camus</span>, auquel il dit devoir beaucoup. C'était en partie autobiographique, et très émouvant. Parole d'un camusien éthique dont l'itinéraire est aussi celui de quelqu'un qui a été transformé par sa rencontre avec le soufisme. (Lire ce qu'il dit de tout cela dans son livre "Qu'Allah bénisse la France", éd. Albin Michel, poche.) J'ai vu sa mise en scène des Justes. Et c'était une joie que le spectacle dans la salle, l'enthousiasme d'un public assez jeune, qu'Abd Al Malik entraîne vers la lecture d'un sommet de la pensée. Témoignage auquel j'associe celui de deux jeunes étudiants algériens dans un documentaire d'Arte, "Vivre avec Camus" (disponible en DVD). </p><div><br /><div><p><img id="media-6086797" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/02/00/2719821172.jpg" alt="abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanisme" />[<span style="text-decoration: underline;">Hommage à Albert Camus</span> 1913-1960], <span style="text-decoration: underline;">Folio</span>, vidéo à lire et écouter.<br />"Pour trouver sa place dans le monde, il faut lire les romans de Camus." <br /><span style="text-decoration: underline;">Folio</span> : "Abd Al Malik raconte l’importance de l’œuvre de Camus dans son cheminement personnel en tant qu’artiste"... <a class="" href="https://cutt.ly/drOJleR" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://cutt.ly/drOJleR</a></p><p>Et aussi. Hommage à Camus, <span style="text-decoration: underline;">La Grande librairie</span>, Abd Al Malik, nov. 2016… <a href="https://cutt.ly/HrOJxFF" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://cutt.ly/HrOJxFF</a></p><div dir="ltr" data-setdir="false"><span style="text-decoration: underline;">Lecture de Camus</span>, par Abd Al Malik, La Grande librairie, nov. 2016… <a class="" href="https://cutt.ly/ErOJbVF" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://cutt.ly/ErOJbVF</a></div></div><div>.</div><div><img id="media-6086799" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/1820124463.jpg" alt="abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanisme,l'envers et l'endroit" />Sur <span style="text-decoration: underline;">Europe 1</span>, nov. 2016. Hommage à Camus, en relation avec le livre qu’Ad Al Malik a publié sur Camus : "<span style="text-decoration: underline;">Camus, l’art de la révolte</span>". "C'est un grand frère, c’est un modèle","J’ai vécu <em>L’Envers et l’endroit</em> comme un bréviaire. À chaque moment de ma vie, ce livre me donnait des solutions", dit-il...</div><div><a href="https://cutt.ly/OrOJEKn" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://cutt.ly/OrOJEKn</span></a></div><div>.</div><div>Dans cet article <span style="text-decoration: underline;">Le Figaro</span> (qui rappelle le premier spectacle d’Abd Al Malik en 2013), parle de ce <span style="text-decoration: underline;">concert</span> de 2017, où le rappeur chante Camus (<span style="text-decoration: underline;">L’Envers et l’endroit</span>)...</div><div><a class="" href="https://cutt.ly/trOJTyk" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://cutt.ly/trOJTyk</a></div></div><div> </div><div><span style="text-decoration: underline;">LIVRE</span> d'<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik.</span> "<span style="text-decoration: underline;">Camus, l'art de la révolte</span>", nov. 2016</div><div>Page éditeur, <span style="text-decoration: underline;">Fayard</span>, (citation)… Format numérique disponible aussi. (Sur cette page de Fayard, un ample extrait peut être lu, avec citation de Camus en exergue, prologue, textes et table)… </div><div>"Dans ce livre, Abd al Malik nous offre une vision innovante et actuelle de l’auteur de L’Étranger, redonnant ainsi à Albert Camus toute sa puissance.</div><div>("Dans une France où une figure internationale, médiatique, cohérente, courageuse, cherchant sans relâche un consensus pertinent et incarnant la grandeur des idéaux intellectuel et humaniste, est totalement absente, voici mon frère, voici notre héros : Albert Camus.")<br />Abd Al Malik a rencontré Albert Camus dans les pages de ses livres<em>. </em>Et cette rencontre a forgé son devenir d’artiste, de musicien, d’écrivain."</div><div><a href="https://cutt.ly/XrOK52B" target="_blank" rel="nofollow noopener">https://cutt.ly/XrOK52B</a> </div><div> </div><div><span style="text-decoration: underline;">LIVRE</span>. "<span style="text-decoration: underline;">Qu’Allah bénisse la France</span>", <span style="text-decoration: underline;">Albin Michel</span>, 2007, et poche, 2014. (Abd Al Malik a aussi tiré un film de son livre, récit de son histoire). Dans ce livre il évoque Camus… Page éditeur… </div><div><a href="https://cutt.ly/erOLwnR" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://cutt.ly/erOLwnR</span></a></div><div> </div><div><div><span style="text-decoration: underline;"><img id="media-6086798" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/1633124032.jpg" alt="abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanisme,l'envers et l'endroit" />Les Justes, pièce d’Albert Camus, mise en scène par Abd Al Malik</span>, avec un choeur de jeunes amateurs… Théâtre de la Ville, 2019… </div><div> <a class="" href="https://cutt.ly/JrOZP4H" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://cutt.ly/JrOZP4H</span></a></div><div> </div><div><div><span style="text-decoration: underline;">Paris Match</span> en parle, "<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik revisite Les Justes d’Albert Camus</span>"…</div><div><a href="https://cutt.ly/PrOXxf3" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://cutt.ly/PrOXxf3</span></a></div><div> </div></div></div><div><span style="text-decoration: underline;">ALBERT CAMUS. Fiche wikipedia</span> (Bio-Bibliographie, journalisme et engagement - lui préfère se penser ‘impliqué’ - philosophie, théâtre, postérité intellectuelle, et liens…)</div><div> <a class="" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus</span></a></div><div> </div><div><span style="text-decoration: underline;">ABD AL MALIK. Fiche wikipedia</span> (Biographie, ouvrages, discographie, filmographie, théâtre, et liens)… <a class="" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Abd_al_Malik_(artiste)" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">https://fr.wikipedia.org/wiki/Abd_al_Malik_(artiste)</span></a></div><div> </div><div><div><span style="text-decoration: underline;"><img id="media-6086800" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/02/00/4187403530.jpg" alt="abd al malik,albert camus,camus,camus l’art de la révolte,qu’allah bénisse la france,théâtre,les justes,rap,rappeur,soufisme,soufi,fraternité,humanisme,l'envers et l'endroit,vivre avec camus,joël calmettes,arte" />Le film de Joël Calmettes</span>, "<span style="text-decoration: underline;">Vivre avec Camus"</span>, documentaire d’<span style="text-decoration: underline;">Arte</span> (<span style="text-decoration: underline;">DVD</span>, et vidéos en ligne). "<span style="font-family: Roboto, sans-serif;">Les lecteurs de Camus forment sans le savoir une vaste communauté joyeuse et improbable. </span>C’est à leurs rencontres que le film est allé.". <span style="text-decoration: underline;">Arte</span>... <a class="" href="http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/39673_1" target="_blank" rel="nofollow noopener"><span style="font-size: small;">http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/39673_1</span></a></div></div>
Le Uhlan
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Camus heureux
tag:leuhlan.hautetfort.com,2020-01-04:6202572
2020-01-04T00:35:00+01:00
2020-01-04T00:35:00+01:00
L’absurde ne peut aller qu’avec l’abstention. Camus a mis du temps à le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">L’absurde ne peut aller qu’avec l’abstention. Camus a mis du temps à le comprendre. Il s’est engagé jusqu’à l’absurde avant d’y renoncer. Il s'est donc désengagé, retiré, isolé ; mais peut-être fut-il heureux ainsi.</span></p>
ylepape
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Le meilleur de 2018/2019 - Le Figaro - «La psychiatrisation de l'adversaire ouvre les portes au totalitarisme»
tag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2019-07-08:6091458
2019-07-08T14:30:00+02:00
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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national...
<p>FIGAROVOX/ENTRETIEN - Sur Twitter, la présidente du Rassemblement national s'est plainte d'une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d'une exécution commise par Daech. Jean-Yves Camus regrette que le débat politique en soit réduit à des accusations de démence.</p><div class="fig-content__body" data-component="fig-content-body" data-fgtcs-crosslinks="Contextuel" data-fgtcs-articlelength=""><hr /><p><em>Jean-Yves Camus est chercheur associé à l'IRIS et Directeur de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) à la Fondation Jean Jaurès.</em></p><hr /><p><strong>FIGAROVOX.- Marine Le Pen s'est énervée sur Twitter à la suite d'une décision de justice la soumettant à un examen psychiatrique, pour avoir publié la photo d'une décapitation de Daech sur Twitter. Quoi qu'on pense des idées qu'elle défend, n'est-ce pas décevant de déplacer la politique sur le champ psychiatrique?</strong></p><p><strong><a href="http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/09/20/31001-20180920ARTFIG00244-la-psychiatrisation-de-l-adversaire-ouvre-les-portes-au-totalitarisme.php?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3">Lire la suite</a><br />_________________<br />_________________</strong></p></div>
Café philosophique de Montargis
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Compte-rendu du débat: ”Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-05-12:6051028
2018-05-12T16:25:00+02:00
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Le vendredi 13 avril, le café philosophique de Montargis se délocalisait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le vendredi 13 avril, le café philosophique de Montargis se délocalisait exceptionnellement à la Médiathèque de Montargis pour un nouveau débat qui avait pour thème : "<em>Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?</em>" L’équipe de la médiathèque avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir un public d’une soixantaine de personnes venus débattre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ce sujet est capital en philosophie, comme le disait en substance Albert Camus. Pour un premier participant, la question du débat semblerait poser problème dans sa formulation. Deux autres intervenants abordent le sujet de ce soir comme un appel à avoir en finalité notre mort future, sans perdre de vue pour autant cette vie qui nous est donnée et dont nous devons tirer profit. Si "<em>philosopher c’est apprendre à mourir</em>" comme le disait Montaigne, cela ne doit pas être une obsession ni nous empêcher d’agir – dans la mesure de nos moyens – choisir nos actions à entreprendre, avec le minimum d’impacts sur notre planète.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La question du débat de ce soir interpelle une autre personne du public. "<em>Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?</em>" : le "<em>comme</em> <em>si</em>" interpelle. C’est un "<em>comme</em> <em>si</em>" qui implique une forme de mensonge ou d’illusion puisque de toute manière nous mourrons tous un jour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Par ailleurs, pour une autre personne du public, la question ne se pose pas au conditionnel : quand on naît, on vit et il y a par la suite un instinct de vie qui nous fait avancer lorsque nous sommes enfants. La pensée de la mort viendrait après – et en tout cas pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Finalement, est-il encore dit, dans la question de ce soir, "<em>Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?</em>", chacun de ces termes pose problème, et, mis bout à bout, nous serions hors-sujet. La proposition de ce soir, intervient un animateur du café philo, est aussi celle que nous propose la société de consommation dans laquelle nous sommes. Dans des temps plus anciens, la mort était par contre plus présente qu’aujourd’hui, ne serait-ce que parce que les guerres étaient plus présentes.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/74347532.png" id="media-5813821" alt="" /></p><p><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/3200537954.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5813824" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/1604280613.jpg" alt="camus,montaigne,platon,descartes,leibniz,hegel,heidegger,épicure,foucault,descartes,jankélévitch,sartre,pascal,cyrulnik" /></a>Pour revenir au sujet, des termes poseraient en effet question. Derrière le "<em>faut-il</em>" il y aurait une injonction – même si un participant estime qu’il ne s’agit que d’une "<em>proposition</em>". Le mot "<em>vivre</em>" mériterait également d’être interrogé. Qu’est-ce qu’on entend par "<em>vivre</em>", puisque nous vivons à partir du moment où nous naissons, sans que nous l’ayons voulu ? Il y a bien évidemment autre chose derrière ce "<em>vivre</em>." Qui peut m’imposer de vivre dans "<em>cette grande vie</em>" qu’est le monde ? Durant le débat, plusieurs participants estiment qu’une vie éternelle ôterait tout sens à la vie, avec l’ennui comme frein et la crainte, peut-être, de perdre ce précieux cadeau. Ne parle-t-on pas "<em>d’espérance de vie</em>" ? Le "<em>comme</em> <em>si</em>" rappelle cette illusion imagée par Platon dans le <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/04/23/platon-la-caverne-5354042.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">mythe de la caverne</a>. Et il y a bien entendu la notion de mort – que je pourrais d’ailleurs envie de choisir. C’est un sujet tiroir avec beaucoup de notions, un sujet complexe, central, et d’ailleurs souvent débattu lors des épreuves du bac philo. Il y a deux impératifs catégoriques dans une seule phrase ("<em>Faut-il… Nous devions</em>"), réagit un autre participant : "<em>ça fait beaucoup…</em>" Or, nous pourrions tout aussi bien émettre un seul impératif catégorique : est-ce que je devrais vraiment vivre cette vie que l’on m’a tracé ou est-ce que je devrais vivre la mienne ? Un intervenant propose une autre reformulation à cette question : "<em>Est-ce que la certitude de la mort ne nous impose pas de donner un sens à notre vie ?</em>"</span></p><p><span style="font-size: 10pt;">Une autre personne fait référence aux stoïciens : ne faut-il pas vivre chaque jour comme si c’était le dernier ? Il semblerait qu’il y ait deux camps : ceux qui sont d’avis d’écarter l’idée de la mort afin que la vie s’épanouisse pleinement ; et un autre camp qui est d’avis d’avoir cette fin en ligne de mire afin de donner pleinement son sens à la vie. Et puis il pourrait y avoir le camp de ceux qui pensent que la vie pourraient avoir un grand avenir, tels ceux qui croient au transhumanisme ou à la science capable de prolonger indéfiniment notre vie. Sans oublier la place des religions qui mettent en avant un autre critère : celui de la vie après la mort, voire des réincarnations. Les religions peuvent être une forme de soulagement en ce qu’elles nous persuadent que la mort n’est pas la fin (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/04/08/death-is-not-the-end-6041599.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Death is not the end</em></a>) et qu’elles nous ôtent un peu de cette peur de la mort. Mais les religions peuvent être consolatrices mais aussi désinhibitrices. Une participante parle de l’importance du pari de Pascal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/2177167774.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5813825" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/926902444.jpg" alt="camus,montaigne,platon,descartes,leibniz,hegel,heidegger,épicure,foucault,descartes,jankélévitch,sartre,pascal,cyrulnik" /></a>Sauf que c’est très souvent la peur et la souffrance qui nous rendent difficiles l’appréhension de la mort. Comme le chantait Jacques Brel : "<a href="https://www.youtube.com/watch?v=waxdDV11cHw" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><em>Mourir cela n’est rien, mourir la belle affaire, mais vieillir...</em></a>" Une intervenante insiste sur la notion de santé. Là est cette notion absurde de la mort : pourquoi partir alors que nous sommes en bonne santé et que de belles années nous attendent ? <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/04/06/ionesco-le-roi-se-meurt-6041173.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Une absurdité théâtralisée par Ionesco.</a> L’éternité, dit un autre participant, est séduisant et c’est aussi "être dieu". Sauf que c’est potentiellement mettre notre planète en péril (et elle n’a pas besoin de cela!) mais aussi, quelque- part, empêcher les jeunes générations de venir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est question de cette mort physique et de la marque nous avons laissé (une œuvre, des enfants, une famille, des idées, etc.). La mort ne serait donc par forcément définitive. C’est en substance ce que disait Leibniz : "<em>La mort n’est pas une cessation de toutes les fonctions, mais seulement une suspension de certaines fonctions plus remarquables.</em>" Derrière la mort, il y a cette notion de biologie mais aussi quelque chose de plus métaphysique. C’est le "<em>Je pense donc je suis</em>" de Descartes. Et puis, il y a le concept de mort, un concept beaucoup plus nébuleux et eschatologique : derrière la mort des kamikazes du Bataclan se joue peut-être le néant une sorte d’apocalypse : "La mort, le maître absolu" disait Hegel. Une intervenante parle des autres morts : ces personnes qui n’ont rien dans leur vie, qui n’ont ni passion, ni envies... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qu’être mort ? Nous sommes tous mortels, réagit un intervenant, et être mort c’est ne plus exister. "<em>Je me reste</em>" disait Descartes. L’expression "<em>être</em>" mort n’aurait aucun sens : "<em>Mourir dormir rien de plus. Rêver peut-être</em>" disait Hamlet. On a du mal à imaginer que l’on puisse ne plus exister, et ce serait la raison pour laquelle "<em>on imagine d’autres vies.</em>" Finalement, dire qu’il y a une vie après la mort c’est dire qu’il n’y a pas de mort. À moins qu’il ne soit question de cette "<em>petite mort</em>," pour rester chez "<em>Shakespeare – une "petite mort</em>" ou un "<em>rêve</em>." A telle enseigne que la question de ce soir pourrait aussi se formuler ainsi : "<em>Faut-il vivre comme si nous rêvions ?</em>" ou bien "F<em>aut-il vivre un rêve plutôt que la réalité ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1905188872.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5813826" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1783403277.2.jpg" alt="camus,montaigne,platon,descartes,leibniz,hegel,heidegger,épicure,foucault,descartes,jankélévitch,sartre,pascal,cyrulnik" /></a>Finalement, qu’entend-on par vivre dans cette idée de la mort ? <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/04/10/compte-rendu-du-debat-tout-doit-il-etre-fait-par-passion-6042414.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">On a parlé de passions lors d’un café philo précédent</a>, mais certaines personnes n’en ont pas et se sentent pourtant parfaitement en vie, telles ces parents de famille heureux qui trouvent leur plaisir dans la simplicité comme dans la spécificité d’un domaine qu’ils aiment, que ce soit dans les arts, dans le sport ou dans les sciences : "<em>Tant qu’on a de l’appétit on mange et ce n’est pas du tout désagréable</em>," réagit un participant. Le fait de vivre, disait en substance Montaigne, est déjà un privilège, même si on a l’impression de n’avoir rien fait. Comment penser la mort et notre mort ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Parler de la mort ne serait-elle pas vaine puisque la mort est toujours celle des autres, même s’ils sont proches ? La mort des autres, la mort spectacle, la mort fictionnée voire ludique (dans les jeux vidéos) ne sont finalement que des façades. Penser notre mort ne semble pas être notre préoccupation car elle nous terrifie : "<em>Ivan Illitch voyait qu’il mourait et il en était désespéré. Dans le fond de son âme, il savait bien qu’il mourait ; mais non seulement il ne parvenait pas à s’habituer à cette pensée, il ne la comprenait même pas, il était incapable de la comprendre</em>" écrivait Léon Tolstoï. Nous n’avons pas connaissance de notre propre mort, ni de notre propre vie. La mort est de l’ordre du savoir et de la séparation. Mais a-t-on vraiment conscience de la vie ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il peut être question d’instinct de vie, une expression faisant de l’homme un animal comme un autre ("Seul l'homme meurt, l'animal périt" disait Heidegger). Un intervenant cite Jean Moréas : "<em>Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ; et dites : c’est beaucoup et c’est l’ombre d’un rêve.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/885929489.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5813827" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/1066666280.jpg" alt="camus,montaigne,platon,descartes,leibniz,hegel,heidegger,épicure,foucault,descartes,jankélévitch,sartre,pascal,cyrulnik" /></a>Il est question de cette conscience de la mort, l’illusion de la mort qui ne devrait pas exister et qui pourtant devient un spectacle. Cette mort qui nous frôle peut être un aiguillon, ou du moins un e impulsion, pour reprendre en main son destin et choisir sa vie, à tout âge ! La peur de la mort serait une nécessité car elle nous pousse à faire les choses plutôt que de vivre par procuration ou dans une forme de procrastination : "<em>C'est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort</em>" écrivait Épicure. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Au cours du débat, une participante regrette que l’on parle plus de mourir que de vivre. Vivre seul et aussi avec autrui car c’est sans doute la mort des autres qui fait le plus peur. Boris Cyrulnik parlait à ce sujet de niche affective : ces sept ou huit proches et amis capables de vous permettre de vivre le plus pleinement possible, ces points de repère affectifs qui adoucissent l’existence et vous permettent de vous sentir moins seuls. Michel Foucault disait également que "<em>la philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Vladimir Jankélévitch parlait du "<em>pouvoir limité par la mort et l'infinité du devoir moral.</em>" Notre vie est limitée par la mort, indéniablement. Entre notre naissance et notre mort, il y a une impossibilité de nous accomplir. On est dans un aspect proche du stoïcisme. Nous avons notre propre liberté de vivre entre ces deux contraintes que sont la naissance et la mort. Le droit moral, quelque part, s’inscrit dans quelque chose d’infini, à l’opposé de la mort – et du fini. Cette citation nous ramène bien entendu à l’existentialisme conceptualisé par Sartre : "<em>Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais rien expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.</em>" Notre nature humaine n’est pas donnée et figée, contrairement à ce que pensaient les intellectuels chrétiens, mais c’est en dépit de notre mort, et pleinement conscients de celle-ci, que nous devons être dans notre vie, et ne pas faire comme si nous ne devions jamais mourir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’équipe du café philo termine la séance en remerciant les personnes de la médiathèque pour leur accueil et l’aide qu’ils ont apportés à la réussite de ce débat. Une réussite qui en appelle d’autres à coup sûr. L’équipe du café philo rappelle son prochain rendez-vous, le <strong>vendredi 18 mai au café Le Belman</strong>, pour un sujet choisi par le public lors de la séance de mars : "<strong><em>Qu’est-ce qu’être normal ?</em></strong>"</span></p>
Zed
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Polémique pour une autre fois...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2018-01-18:6017034
2018-01-18T10:00:00+01:00
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Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet , cueillie...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous reproduisons ci-dessous une chronique de <strong>Richard Millet</strong>, cueillie sur <a href="http://richardmillet.wixsite.com/siteofficiel/blog">son site personnel</a> et dans laquelle il évoque la polémique autour de l'annonce par les éditions Gallimard de la publications des pamphlets de Céline dans la bibliothèque de La Pléiade... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Auteur de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/10/31/la-confession-negative.html"><strong><em>La confession négative</em></strong></a> (Gallimard, 2009) et de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2015/09/14/tuer-5685045.html"><em><strong>Tuer</strong></em></a> (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié cet automne aux éditions Léo Scheer un roman intitulé <em><strong>La nouvelle Dolorès</strong></em>. Il devrait prochainement publier son journal de l'année 1971 à l'année 1994.<br /></span></p><p> </p><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0__type_MediaPost" class=" flex_vbox" style="position: relative; display: block; -webkit-box-orient: vertical; -webkit-flex-direction: column; -ms-flex-direction: column; flex-direction: column; width: 100%; box-sizing: border-box;" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7"><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0_mediaText" class="s45" style="box-sizing: border-box; white-space: normal;" data-width="630" data-proxy-name="MediaLabel" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7.$0"><div id="ppPrt7-1c8h_SinglePostMediaTop_MediaPost__0_0_mediaTextrichTextContainer" class="s45_richTextContainer s45richTextContainer" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.1.1.$SITE_PAGES.$c1q8z.3.$ppPrt7-1c8h.0.0.$child.$0.3.$1.$7.$0.0"><p class="font_5" style="font-size: 16px;"><span class="color_1"><img id="media-5281001" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3331963498.2.jpg" alt="Richard Millet Liban 2.jpg" /></span></p></div></div></div><p> </p><p> </p><blockquote><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Polémique pour une autre fois</span></strong></span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Après plusieurs semaines d’une polémique qui a agité quelques arrondissements de Paris, M. Gallimard vient de « suspendre » la republication des pamphlets de Céline. L’argument « scientifique » de l’éditeur et la caution de Pierre Assouline ne l’ont pas emporté sur le concert d’opinions diverses, néanmoins attendues, car déjà énoncées maintes fois, et qui donnent l’impression d’un ballet sans paroles ni musique ni rien, puisque la non-republication des pamphlets par l’éditeur « historique » de Céline ne règle rien.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">On peut imaginer que la « polémique » incitera ceux qui n’ont pas encore lu ces textes à acheter, via Amazon, l’édition québécoise, ou à les lire en PDF – les plus curieux se procurant d’illicites reprints. Sur la question des pamphlets, j’ai, pour ma part, toujours été de l’avis de Sollers : il faut les republier ; ils font partie de l’œuvre, tout comme les écrits politiques de Bernanos, Gide, Drieu, Montherlant, Camus, Sartre...</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pour le reste, cette « polémique » ne constitue pas, comme on l’a dit, une « affaire » Céline : celle-ci a eu lieu en 1945 ; ou bien Céline est une affaire à lui tout seul. Craindre que la réédition, dans l’austère collection des Cahiers de la NRF, à côté des articles d’avant-guerre de Blanchot et du <span style="font-style: italic;">Journal inutile</span> de Morand, de textes qu’on trouve aisément relève donc d’un accès de vertu : je ne sache pas que la republication, il y a trois ans, des <span style="font-style: italic;">Décombres </span>de Rebatet ait nourri l’antisémitisme en France. L’antisémitisme « culturel » est mort en 1945. Celui qui a récemment vu le jour est le fait d’une population musulmane radicalisée et/ou délinquante, qui agit au nom du cliché du « juif riche » ou encore du « sioniste » qui opprime, même à distance, le peuple palestinien, et qu’il faut donc punir. Ceux qui ont tué Ilan Halimi, plus tard Sarah Halimi, et qui ont incendié une épicerie cacher, à Créteil, la semaine dernière, n’avaient pas lu <span style="font-style: italic;">Bagatelles pour un massacre</span>. Savent-ils même lire ? Cet antisémitisme-là est là un des non-dits majeurs du gauchisme officiel, dont l’alliance objective avec l’islam sunnite suscite un « bloquage » majeur de la vie politique, en France et en Europe.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Redouter, plus largement, que les pamphlets de Céline ne corrompent la jeunesse, c’est supposer à cette dernière une capacité à lire qu’elle n’a plus. Car Céline n’est pas un écrivain facile, et nullement à la portée de ceux qui, voyous islamistes de banlieue ou petits-bourgeois connectés, ont bénéficié l’enseignement de l’ignorance qui est, selon Michéa, le propre de l’Education nationale. Un état de fait pieusement réfuté, à l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, par un magazine officiel qui voit, dans les 50 années qui se sont écoulées, un remarquable progrès de l’enseignement public : ne sommes-nous pas arrivé à 79% de bacheliers, c’est-à-dire un progrès de 20% ? En vérité il faut, en cette matière comme en toutes les autres, inverser le discours : il ne reste plus que 20%, environ, d’élèves à peu près capables de lire et d’écrire correctement le français, et de se représenter l’histoire de France autrement que par le filtre relativiste et mondialiste du néo-historicisme.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Pendant que les intellectuels bataillaient, je songeais à la façon dont Daniel Barenboim avait, il y a une dizaine d’années, suscité une vive polémique en dirigeant pour la première fois du Wagner en Israël. La question de l’œuvre, de la possibilité d’une œuvre, jusque dans ses excès, ses errements, ses apories, est donc légitimement posée de façon passionnée ou prudente ; mais c’est peut-être la dernière fois qu’elle se posera, en une ère qui voit disparaître peu à peu la possibilité psychologique de connaître Wagner et de lire Céline. La jeunesse contemporaine n’a plus rien à faire de Wagner, de Céline, d’Aragon, de Ravel, de Giono, de Boulez, ou de Soljenitsyne : elle ne sait rien, et ne veut qu’être connectée à elle-même, c’est-à-dire au néant.</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;">Le problème n’est donc pas d’empêcher les jeunes gens de lire les pamphlets de Céline (et je n’userai pas de l’argument spécieux, entendu dans quelques bouches qui avancent que, comme pour <span style="font-style: italic;">Harry Potter</span>, mieux vaudrait que les jeunes lussent ces pamphlets que rien du tout) ; le problème est, brame la presse officielle, de « désintoxiquer les ados du téléphone portable ». Question en effet primordiale, et à la désintoxication du « portable », ajoutons celle du cannabis, du gauchisme culturel, du consumérisme, de la télévision, de la mondialisation. Est-ce possible ? Par quel exorcisme ? Et pour quelles valeurs autres que les fariboles « républicaines » et onusiennes ? Oui, comment retrouver le réel ?</span></p><p class="font_5 color_1" style="font-size: 16px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><strong>Richard Millet</strong> <span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 10pt;" data-reactid=".0.$SITE_ROOT.$desktop_siteRoot.$PAGES_CONTAINER.$centeredContent.$inlineContent.$SITE_PAGES.$c1q8z_DESKTOP.$inlineContent.$ppPrt7-1c8h.$inlineContent.0.$child.$0.$inlineContent.$1.$5.$0.$richTextContainer.8.0">(<span class="color_1"><em>Site officiel de Richard Millet</em>, 13 janvier 2018)</span></span></span></p></blockquote>
Café philosophique de Montargis
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Compte-rendu de la séance ”Ma liberté est-elle en danger?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-01-13:6016832
2018-01-13T18:47:00+01:00
2018-01-13T18:47:00+01:00
Le café philo se réunissait le 15 décembre pour une séance qui portait sur...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philo se réunissait le 15 décembre pour une séance qui portait sur le thème : "<em>Ma liberté est-elle en danger ?</em>" La séance se déroulait au café Le Belman.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La liberté est un thème général, mais aussi un concept moderne. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/10/22/penser-la-liberte-5991621.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">La séance commence par la diffusion d'un court extrait vidéo sur ce thème, un extrait mis en ligne sur ce lien.</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La définition de la liberté (de <em>libertas</em>, en latin) définit qu'est libre celui qui est non-esclave (<em>emancipare</em>) d'un autre. On est donc privés de liberté lorsque l'on est esclave. Par ailleurs, nous serions libres lorsque nous pourrions agir contre ce qui nous détermine. L'indépendance est également un concept-clé, tout comme le libre-arbitre et la volonté. L'autre liberté la plus visible est le libéralisme économique, qui permet de créer des richesses par-delà les frontières. La liberté de conscience, qui avait été décrit par Martin Luther, permet d'annoncer le libre examen des écritures de la Bible. La liberté morale est aussi le pouvoir de juger et d'apprécier. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/10/26/aristote-il-ne-faudrait-pas-laisser-la-democratie-entre-les-5993281.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Il est rappelé que dans l'Antiquité, la liberté était vue comme quelque chose de collectif et non pas individuel. </a>Il y a aussi ces notions de liberté d'ordre publique. Or, face à un Léviathan (Thomas Hobbes) chargé de protéger une collectivité, n'y a-t-il pas un viol de nos libertés ? La liberté ne serait-elle pas conditionnelle ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Après ce tour d'horizon rapide de cette notion de liberté, un premier participant reprend la question de départ : "Ma liberté est-elle en danger ?" Il apparaîtrait que la liberté, tout comme les notions d'égalité et de fraternité mises au fronton des mairies, seraient bien en danger et toujours à défendre. À la question de savoir qui met en danger ma liberté, s’en ajoute une autre : Comment savoir où s’arrête ma liberté ?</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/3405724625.jpg" id="media-5752710" alt="" /></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Si la liberté est en danger, comment se fait-il qu'elle ne soit pas un sujet à discussion, lors des campagnes électorales ? A priori, notre liberté ne semble pas poser problème. Son utilisation semble aller de soi. Pour le même participant, a priori notre liberté ne subit certes pas d'assauts frontaux mais est plutôt sournoisement grignotée petit à petit, "<em>et c'est ça qui fait peur</em>". Il y aurait sans doute des sujets, humoristiques notamment, que l'on pouvait dire il y a trente ans mais plus aujourd'hui. La liberté d'expression semblerait donc poser problème. Quelles sont nos libertés et quelles sont les plus fondamentales ? La liberté d'expression en fait partie, et serait même la plus fondamentale : "Il faut tout dire. La première des libertés est la liberté de tout dire" (Maurice Blanchot). Encore faut-il qu'elle n'entraîne pas de troubles à l'ordre public : "<em>La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de borne que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi</em>" (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, art. 4).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un autre intervenant, avant de parler d’entraves à la liberté par autrui, sans doute conviendrait-il d’évoquer nos propres entraves, nos "conditionnements" : notre milieu, notre enfance, notre éducation, et cetera. Et il faut du temps pour nous en libérer, sans quoi nous passerions notre existence à "régurgiter" ce que nous avons appris. Ce serait sans doute là la première strate de notre libération. La liberté d’expression nécessite également une pratique qui ne va pas forcément de soi. Deux citations opposées sont citées. La première est de Lénine : "Le peuple n'a pas besoin de liberté, car la liberté est une des formes de la dictature bourgeoise." La seconde est d’Albert Camus : "<em>Que préfères-tu, celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t’enlever ta liberté pour assurer ton pain ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/3430607240.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5752712" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1674569979.jpg" alt="bd2a6665f792a7ee6734efbbac3711ba.jpg" /></a>L’envie de s’exprimer peut sembler difficile. Elle nécessite également de pouvoir user les mots et de pouvoir aller au-delà de l’autocensure, a fortiori dans un public plus élargi comme celui du café philo. De plus, toute notre société fonctionnerait comme si la parole serait réservée à une certaine population. Doit-on être spécialiste pour s’exprimer ? C’est aussi le problème des cafés philos : pour certains philosophes, on ne philosophe pas dans les cafés philos… voire, on n’a pas à y philosopher.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un autre intervenant considère que la <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/11/11/ma-liberte-de-penser-5997606.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">"<em>liberté de penser</em>" </a>n’intéresse finalement que peu de monde. Les pouvoirs ne s’y intéressent pas à proprement parlé. Ce qui se joue est la liberté d’agir et c’est là où se trouvent les limites. "La liberté des uns culpabilise le manque de liberté des autres" dit un participant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour une participante, la liberté semblerait être protégée, y compris la liberté d’entreprendre et de créer. Le libéralisme apparaîtrait comme une forme de liberté, avec ses contraintes – lois, réglementations, décrets, etc. – qui peuvent être mal vécues. Les libertés de propriété comme les censures sur les réseaux sociaux ne sont-elles pas également des entraves à nos libertés ? Un autre participant réagit en parlant de la fiscalité, des contrôles et des limites à gagner de l’argent comme on le souhaite.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un exemple est cité par une autre intervenante : la liberté de fumer. Considérée pendant des années comme un droit indiscuté, les lois contre le tabac et contre les fumeurs, loin d’être critiquée est aussi devenue un moyen de permettre à des non-fumeurs de jouir d’un lieu public "en liberté" et sans risque pour la santé. Ces vetos permettent d’être cohérents et de remettre la société dans une meilleure harmonie. Spinoza disait : "<em>L'homme raisonnable est plus libre dans la cité où il vit sous la loi commune que dans la solitude où il n'obéit qu'à lui-même.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une nouvelle participante souligne à ce sujet que le débat tourne sur la liberté de "<em>pouvoir</em>" et "<em>d’avoir</em>." Or, il existe une autre liberté : celle d’être soi-même. Ce serait sans doute la plus fondamentale. D’ailleurs, est-il dit au cours de la soirée, se dire que l’on a de moins en moins de liberté ce serait implicitement considérer que "l’on a de plus en plus de droit". Mais où est le devoir ? Et comment être soi-même et être humain dans une société avec un minimum de droits communs et de règles ? Comment redéfinir l’être dans la collectivité ? D’autant plus que nous sommes dans un contexte de monde global et c’est là que nos libertés qui ne sont pas les mêmes que celles des autres. Nous serions amenés à nous uniformisés et non pas à nous unifier.</span><br /> <br /><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/978899461.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5752714" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/4050820307.jpg" alt="f05f8dada2cc9a8375aa3ac7552acc6e.jpg" /></a>Un autre participant cite la fameuse citation "La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres." Pour lui, la liberté d’expression a fortement diminué depuis une quinzaine d’années. Depuis les attentats de Charlie-Hebdo, la liberté ne semble paradoxalement plus être un problème en soi. D’autres valeurs leur semblent plus importants, comme la paix et la sécurité. Et ils sont prêts à accepter que l’État intervienne ("<em>Les gens s’habituent aux CRS</em>"). Or, pour cet intervenant, il y a deux facteurs qui mettent la liberté en danger : les religions et l’État. Il est cité une loi votée il y a une dizaine d’années sur une restriction à manifester, une loi inappliquée mais qui peut l’être.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est également dit que ces restrictions sur la liberté, appliquées en direction de certaines populations minoritaires font relativement peu de vagues, tant que la majorité de la population n’est pas touchée. Cette réflexion fait écho à<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/11/06/niemoller-quand-ma-liberte-est-en-danger-est-ce-deja-trop-ta-5996433.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> ce poème de Martin Niemöller</a> : "<em>Ils sont d'abord venus chercher les socialistes, et je n'ai rien dit / Parce que je n'étais pas socialiste / Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai rien dit / Parce que je n'étais pas syndicaliste / Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit / Parce que je n'étais pas juif / Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La liberté, âprement défendue en janvier 2015 ("<em>Je suis Charlie</em>"), serait en danger d’après un participant : "On en va pas manifester à chaque fois qu’il y a un petit truc" : "On est laminés tout doucement". Qu’il y ait des policiers dans le métro chargés de l’ordre public pourrait ne pas nous choquer. De même, que des modérateurs s’assurent de faire respecter certaines règles sur les réseaux sociaux nous paraît acceptable. Ce qui l’est moins est cette censure sous-jacente et non-dit, <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/facebook-censure-encore-l-image-d-une-oeuvre-d-art-pour-nudite-39846600.htm" target="_blank" rel="noopener noreferrer">lorsque des plateformes comme Facebook ou Instagram censurent des peintures classiques représentant des nus…</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une participante se félicite que de plus en plus de gens prennent la parole, que ce soit dans des associations, chez les handicapés ou les femmes victimes de violences ("<em>Balance ton porc</em>"). "Si l’on veut laisser la place aux autres, il faut pouvoir en perdre un peu pour nous." <em>Sauf que, dit un participant, "la liberté de ne pas respecter les autres, ce n’est pas de la liberté…</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/2671957179.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5752715" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/259893533.jpg" alt="LouiseBrooksPistolas.jpg" /></a>On peut ne pas être concerné par des restrictions envers des catégories de population, sauf que les valeurs restreintes pour autrui conduisent à un changement de modèle venu d’ailleurs qui aura des répercussions sur nos vies. Il est question, dit un participant, de l’exercice de la liberté, qui est un exercice individuel avant tout : "Il faut être veilleur pour s’apercevoir que les lois peuvent atteindre notre intime" et nous contraindre dans notre liberté. Une participante réagit à des propos tenus sur le libéralisme en soulignant qu’il semblerait que certains soient plus sensibles à la liberté liée au matériel que la liberté liée à l’expression ou à la manifestation. Or, dans le quotidien, il semblerait que nous soyons particulièrement sensibles à ce que nous disions. Et de ce point de vue, ma liberté serait en danger, afin de ne pas heurter un auditoire devant lequel je me trouverais. La liberté aurait cette part de provocation, une part que nous mettrions sous silence. Ce ne serait pas le pouvoir ou l’État "<em>Léviathan</em>" qui, aujourd’hui, limiterait notre liberté mais des pressions publiques, y compris dans le domaine de l’art.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ma liberté de provoquer, dit un intervenant, peut permettre de solliciter un débat ou un partage. La restriction de liberté restreint d’autant la société et le bien vivre ensemble. Lorsque je suis en société, de multiples choses peuvent m’être interdites, que ce soit implicitement ou explicitement. Il est cité le délit de blasphème : "<em>La liberté d'expression peut être une liberté d'offenser,</em>" disait Fleur Pellerin. Finalement, dans les débats, les règles du débat sont-elles saines ? Il y a des techniques de rhétorique et de la sophistique qui peuvent contraindre ma liberté de s’exprimer. C’est cette dialectique éristique qu’avait formuler Arthur Schopenhauer dans L’Art d’avoir toujours raison ? Ces stratagèmes sont des contraintes au jugement et à l’appréciation libre. La liberté ce serait aussi la liberté de se cultiver pour défendre ses opinions devant les autres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une participante souhaite réétudier le mot de liberté. Ce mot est à fortement réévaluer : "<em>En société, il n’y a plus de libertés, il y a des lois.</em>" Et ces lois sont à respecter pour le bien vivre ensemble. En réponse à cette remarque, une personne du public considère que l’espace de création s’en trouve fortement annihilé si la société et les lois doivent primer. Comment aménager dans ce cas le droit à la différence ? La liberté ne peut-elle être que personnelle ? Je peux avoir envie de vivre nu, mais puis-je le faire en société ? La liberté peut-elle encore être considérée d’un point de vue collectif ? s’interroge un animateur du café philo. Sommes-nous réellement libres à l’essence même de la pensée, dans une société de plus en plus normée et uniformisée ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/1933304198.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5752716" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/1574928079.jpg" alt="a35cc353da591479889e96d03e1e4e8a.jpg" /></a>Qu’est-ce qui restreint nos libertés ? Soi-même, les gouvernements, les religions mais aussi les rapports de force (banques, grands groupes internationaux, etc.). Et aussi, suis-je réellement libre, alors que moi-même je suis pris par mes pulsions, par les modes comme par les impôts et les taxes… L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté, disait <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/09/rousseau-la-liberte-differencie-l-homme-de-l-animal-6006905.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Jean-Jacques Rousseau</a>. Finalement, la personne réellement libre ne serait-elle pas le SDF, à l’instar de Diogène. Par contre, est-il plus heureux ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ma liberté serait sans doute en danger, prise qu’elle l’est par des pressions internes et externes. Je dois agir pour la mériter. "<em>Il n’y a pas de liberté, il n’y a que des libérations</em>" disait Pascal Quignard. Quant à Mark Twain, il écrivait ceci : "C’est par la grâce de Dieu que nous avons ces trois précieuse choses : la liberté de parole, la liberté de penser et la prudence de n’exercer ni l’une ni l’autre."<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/09/snowden-joyeux-noel-quand-meme-6006907.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> Le débat se termine par des vœux engagés d’Edward Snowden, appelant à la défense des libertés publiques qui ne se sont jamais autant développés depuis le XXe siècle mais qui sont en danger, menacés par les technologies de surveillances.</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Trois sujets sont mis au vote pour la séance du 19 janvier : "<em>Peut-on vivre sans passion ?</em>", "<em>Doit-on prendre ses rêves pour la réalité ?</em>" et "<strong><em>La vérité finira-t-elle par triompher?</em></strong>" C’est ce dernier sujet qui est choisi pour la séance au Belman,<strong> le vendredi 19 janvier à 19 heures.</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les animateurs du café philo parlent enfin de projets de séances pour l'année 2018, avec notamment un café philo à la médiathèque, prévu le 13 avril à 18 heures.</span></p><p style="text-align: justify;"><br /><span style="font-size: 10pt;">hume,camus,spinoza,rousseau,schopenhauer,diogène,sophistes,freud</span></p>
ivre de livres
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Albert Camus ou les promesses de la vie - Daniel Rondeau
tag:asautsetagambades.hautetfort.com,2017-01-20:5828559
2017-01-20T05:01:00+01:00
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Il y a longtemps que je veux faire une chronique sur Albert Camus . Pas...
<p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Il y a longtemps que je veux faire une chronique sur <span style="color: #c91616;"><strong>Albert Camus</strong></span>. Pas pour son Nobel, pas parce qu’il est l’écrivain français contemporain le plus lu dans le monde, non tout simplement parce que j’aime sa <span style="color: #c91616;"><strong>prose</strong></span>, sa philosophie, son <span style="color: #c91616;"><strong>amour</strong></span> pour un pays, sa façon d’être<span style="color: #c91616;"><strong> fidèle</strong></span> à une enfance, sa <span style="color: #c91616;"><strong>reconnaissance</strong></span> pour ceux qui l’ont éveillé et lui ont donné la chance de découvrir ses dons. </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419217" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/02/4170888615.jpg" alt="camus" width="424" height="312" /></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">J’ai une jolie bibliothèque Camusienne même si finances obligent je n’ai pas l’oeuvre en pléiade.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">J’ai sauté sur le <span style="color: #c91616;"><strong>Quarto</strong></span> publié il y a quelques mois où l’on retrouve l’essentiel, avec la publication de ses carnets en folio c’est tout <span style="color: #c91616;"><strong>Camus</strong></span> qui vient à nous.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Au fil du temps j’ai accumulé pas mal de livres sur Camus, c’est d’eux dont je veux vous parler. Ils sont <span style="color: #c91616;"><strong>nombreux</strong> </span>aussi je vais faire<span style="color: #c91616;"><strong> deux</strong> </span>billets.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Tout d’abord passons rapidement sur les deux <span style="color: #c91616;"><strong>biographies officielles</strong></span>, sans doute les plus complètes, les mieux documentées mais, car il y a un mais, si je les ai lues avec intérêt aucune n’a trouvé place dans ma bibliothèque car elles manquent singulièrement de chair et de sang si vous me permettez l’expression. Ouvrages documentaires mais assez éloignés de ce que j’aime dans les biographies : sentir vivre <span style="color: #c91616;"><strong>l’homme.</strong></span></span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/00/1675940495.jpeg" target="_blank"><img id="media-5419227" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/00/1603138080.jpeg" alt="camus" width="545" height="378" /></a></p><p style="text-align: center;">A gauche la famille Camus, à droite le gardien de but <br />© Camus ou les promesses de la vie</p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">J’ai mis dans la même catégorie le livre de souvenirs de <span style="color: #c91616;"><strong>Jean Grenier</strong></span>, il fut son prof au lycée et plus tard son <span style="color: #c91616;"><strong>mentor</strong></span> lors des premiers pas de Camus en littérature mais ses souvenirs sont largement entachés de non-dits, comment expliquer par exemple que Jean Grenier encourage Camus à s’inscrire au <span style="color: #c91616;"><strong>PCF</strong> </span>quand dans le même temps il met la dernière main à un livre à charge contre ce même parti ? son admiration est exprimée parfois du bout des lèvres, alors que Camus malgré l’attitude de Grenier avec lui ou pendant l’occupation, ne lui a jamais compté ses remerciements. <span style="color: #c91616;"><strong>Dommage</strong></span> </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419218" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/00/557220267.jpg" alt="camus" /></p><p style="text-align: center;">La rue de Lyon à Alger en 1956 </p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">J’ai commencé par ce qui m’a le moins passionné, il est temps de passer aux livres qui constituent mon fond<span style="color: #c91616;"><strong> Camus</strong></span> auquel je reviens régulièrement.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Un tout petit livre dans lequel on trouve les lettres que Camus écrivit à un de ses amis poète, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/René_Leynaud"><span style="color: #c91616;"><strong>René L</strong></span><span style="color: #c91616;"><strong>eynaud</strong></span></a>, celui-ci fut fusillé par les allemands. Dans ce même opuscule un petit essai d’André Comte-Sponville sur le <span style="color: #c91616;"><strong>Mythe de Sisyphe</strong></span> et surtout un article de <span style="color: #c91616;"><strong>Patrick Renou</strong> </span>qui dit joliment sa passion pour Camus.</span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>Parfois dans une vie, il y a deux ou trois noms qui reviennent, deux ou trois êtres qu’on ne quitte pas. Je garde Albert Camus. Avec une poignée d’écrivains qui ne cessent de revenir dans ma vie.</em> »</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> il a de très belles phrases comme celle-ci :</span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>Les livres viennent de la solitude, de la grandeur du silence, de la mesure des mots, et, dans un même tourbillon, de la vivante nudité des sentiments. Ouvrir un livre de Camus, c’est ressentir immédiatement le désir d’être un peu moins lâche, un peu moins sot</em> »</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">et pour terminer </span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>Je dois à Camus — et c’est si peu de l’écrire — ces premiers matins du monde dans la lueur de lire.</em> »</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Un petit livre non pas <span style="color: #000000;">indispensable </span>mais <span style="color: #c91616;"><strong>précieux</strong></span>.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419219" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/00/00/1780585180.2.jpg" alt="camus" width="281" height="405" /></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Si vous chercher un livre agrémenté de <span style="color: #c91616;"><strong>photos</strong></span> intéressantes le livre de Daniel Rondeau est fait pour vous, il ne faut pas y chercher une analyse de l’oeuvre ni même une biographie importante mais j’aime ce livre pour son ton.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Son introduction m’a ramené des années en arrière, pendant ce qu’on appelait alors, non pas la <span style="color: #c91616;"><strong>Guerre d’Algérie</strong></span> mais « <em>les événements </em>» </span></p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>Un transistor posé dans la cuisine rapportait un écho continu des événements qui se déroulaient de l’autre côté de la Méditerranée</em> » </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">je me souviens des reportages radio de l’époque, je revois ma vieille marraine m’annonçant la mort du fils d’une amie à<span style="color: #c91616;"><strong> Alger</strong></span>, je revois mes parents suspendus à la télévision la nuit du <span style="color: #c91616;"><strong>putsch</strong></span>...</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419213" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/01/01/540359777.jpg" alt="camus" /></p><p style="text-align: center;">Famille Camus © Camus ou les promesses de la vie</p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Et je partage son <span style="color: #c91616;"><strong>éblouissement</strong></span> à la première lecture de Camus :</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419220" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/00/02/3185153742.jpg" alt="camus" /></p><p style="text-align: center;">Tipasa </p><p style="padding-left: 30px;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« <em>C’était le printemps, le soleil donnait, je vivais. Quand je fermais les yeux, je respirais l’odeur des absinthes dans les ruines de Tipasa, j’entendais la respiration de la mer, je nageais avec Rieux et Tarrou dans la tiédeur de l’eau, sous une caresse de lune et d’étoiles qui desservait l’étreinte de la peste. </em>»</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #c91616;"><strong>Daniel Rondeau</strong></span> a composé un livre tout en admiration, j’ai aimé les photos de la Casbah de l’époque, de la famille Camus dans le quartier de Belcourt. </span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Beaucoup de documents intéressants dans ce livre et des <span style="color: #c91616;"><strong>photos</strong> </span>magnifiques, un livre où l’on apprend rien de nouveau mais où l’on sent battre le pouls de Camus.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419210" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/01/00/3899781493.png" alt="camus" /></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">« I<span style="font-size: 12pt;"><em>l y avait chez lui, une noblesse, une ardeur serrée, une façon de voir l'éternité dans chaque instant, un mouvement naturel entre la prose et la parole qui l'ont fait grandir dans son cœur et durer dans celui des hommes.</em></span> »</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Dans le prochain billet 3 autres livres vous attendront ici </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5419222" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://asautsetagambades.hautetfort.com/media/02/01/610452106.JPG" alt="camus" /></p><p><span style="color: #c91616;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Les livres :</span></strong></span></p><p><span style="color: #c91616;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">mes préférés</span></strong></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Albert Camus De l’absurde à l’amour - André Comte-Sponville - Editions de l’aube disponible en numérique<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Camus ou les promesses de la vie - Daniel Rondeau - Editions Menges réédité en 2011</span></p><p><span style="color: #d11919;"><strong><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">les plus connus</span></strong></span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Albert Camus Une vie - Olivier Todd - Editions Gallimard Folio<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Albert Camus - Herbert Lottman - Editions du Seuil à trouver d’occasion<br /></span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 14pt;">Albert Camus Souvenirs - Jean Grenier - Editions Gallimard<br /></span></p>
MCSJuan
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« En quête de L’Étranger », essai critique d'Alice Kaplan
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2016-09-20:5850081
2016-09-20T02:57:00+02:00
2016-09-20T02:57:00+02:00
Voilà enfin une étude d’Alice Kaplan qui reprend la question de...
<p><img id="media-6159212" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/4142114779.jpg" alt="albert camus,camus,alice kaplan,en quête de l’étranger,macha séry,lemonde des livres,gallimard,livres,éthique,humanisme,l’étranger" /></p><p>Voilà enfin une étude d’Alice Kaplan qui reprend la question de l’appellation de « l’Arabe » dans L’Étranger d’Albert Camus en tenant compte de faits littéraires qui rendent compte du sens de ce choix, totalement inverse aux interprétations malveillantes de certains lecteurs (parfois essayistes ou « critiques ») qui (contrairement à ce qu’on enseigne pourtant même aux lycéens) confondent l’auteur et le personnage, et projettent des significations qui confortent leurs présupposés idéologiques, et ne tiennent pas compte de ce qui fonde l’éthique de l’écrivain (et donc contredit des pensées qui la nieraient).</p><p>Alice Kaplan rappelle l’influence reconnue par Camus du « Facteur sonne toujours deux fois » de James M Cain (qui désigne son personnage par « le Grec », « au lieu d’un véritable nom propre »). Et, dit-elle, « Camus comprend que lui-même peut produire un effet similaire en appelant son propre personnage de victime « l’Arabe ». Réduire un homme à un simple qualificatif ethnique lui permet de signifier le racisme sans avoir à l’expliquer. » Car le romancier, pour Camus « doit être toujours un peu en deçà de l’expression ». Et, ajoute Macha Séry, « D’où l’insondable densité de L’Étranger. ». Le Monde des livres, 16-09-16. J’ai toujours lu ainsi l’intention d’Albert Camus, assez atterrée par « l’insondable » bêtise arrogante et malveillante de certains « lecteurs »… </p><p>L'article du Monde : <a href="http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/09/15/l-etranger-comme-si-vous-l-ecriviez_4997955_3260.html">http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/09/15/l-etranger-comme-si-vous-l-ecriviez_4997955_3260.html</a> </p><p>Page de l’édition Gallimard... <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/En-quete-de-L-Etranger">http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/En-quete-de-L-Etranger</a> </p>
Zed
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De Sartre à Taubira : cette gauche qui combat la nation...
tag:metapoinfos.hautetfort.com,2016-01-18:5745398
2016-01-18T10:00:00+01:00
2016-01-18T10:00:00+01:00
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-François Paoli ,...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de <strong>Paul-François Paoli</strong>, cueilli sur <a href="http://www.lefigaro.fr/vox/"><em>Figaro Vox</em></a> et consacré à la détestation qu'une grande partie de la gauche éprouve pour la nation... Journaliste, Paul-François Paoli est l'auteur de plusieurs essais comme <strong><em><a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/09/19/la-tyranie-de-la-faiblesse.html">La tyrannie de la faiblesse</a></em></strong> (Bourin, 2010), <em><strong><a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2012/01/15/pour-en-finir-avec-l-ideologie-antiraciste.html">Pour en finir avec l'idéologie antiraciste</a></strong></em> (Bourin, 2012) ou <em><strong><a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2014/03/23/vers-une-revolution-conservatrice-5329822.html">Malaise de l'occident</a></strong></em> (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5268741" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/00/3025031220.jpg" alt="Sartre_Taubira.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>De Sartre à Taubira : cette gauche qui combat la nation</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le débat sur la déchéance de la nationalité est révélateur de la vision, ou plutôt de l'absence de vision, que la gauche et une partie des élites de ce pays se font de la nationalité réduite à une collection de droits et de prétendus devoirs. On peut évidemment arguer que cette mesure de déchéance n'aura aucune portée puisque, par définition, les radicaux de l'islam se fichent comme d'une guigne de la nationalité. L'islamisme, comme le communisme hier, est un messianisme révolutionnaire qui nie les distinctions entre les peuples et il n'est pas anodin de constater qu'une certaine gauche fait preuve d'indulgence, voire de complaisance, à l'endroit de l'islam politique. N'a-t-on pas vu, en juillet 2014, lors des fameuses émeutes de Barbès à Paris, les militants du NPA de Besancenot mêler leurs drapeaux à ceux du Hamas? A gauche le refus de se désolidariser avec les ennemis de leur propre pays est une vieille histoire. Nul ne met plus en question, aujourd'hui, l'allégeance du PCF à l'égard de l'Urss stalinienne. Stéphane Courtois a récemment rappelé que Maurice Thorez fut déchu de sa nationalité par la République en février 1940. «<em>Le Parti communiste n'est pas à gauche mais à l'Est</em>» dira un jour Léon Blum. Jacques Duclos, dirigeant historique du PCF, a été sa vie durant, ainsi que l'a montré Frédéric Charpier dans <em>L'agent Jacques Duclos </em>(Seuil), un serviteur zélé de l'Urss sans pour autant passer pour un traître au regard des Mélenchon de l'époque. C'est que, pour une certaine gauche, trahir la France comme réalité c'est encore la servir comme idée. Le sophisme fonctionne ainsi et il est imparable: la France est le pays de la Révolution et de la fameuse «fraternité» entre les peuples, si elle n'est plus digne de ses valeurs, il faut la combattre au nom des idéaux qu'elle a elle-même prônés. Comme l'expliquera Sartre, les valeurs républicaines d'égalité et de fraternité exigent le socialisme pour ne pas rester lettre morte, incantation fumeuse.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">C'est ainsi que les trotskistes ont, en 1940, prôné le pacifisme et refusé de combattre les «prolétaires allemands» de la Wehrmacht. C'est ainsi que les mêmes trotskistes ont porté des valises pour le FLN, de même qu'ils s'étaient solidarisés avec le Vietminh. C'est ainsi que le lugubre Georges Boudarel, communiste rallié au Vietminh, finit par persécuter ses camarades français dans les camps du Vietminh après la chute de Dien Bien Phu. Ces gens ne se sont jamais perçus comme les collaborationnistes mais comme des internationalistes conséquents. Marx n'a t'il pas écrit que les prolétaires n'avaient pas de patrie? N'a-t-il pas mis en valeur le processus historique qui allait rendre obsolète les Etats et les frontières? Aujourd'hui encore, pour beaucoup d'hommes et de femmes de gauche, depuis Taubira à Duflot, en passant par Lang ou Mélenchon, la France est moins un pays qu'une idée. Langue, sensibilité aux régions et aux terroirs, sentiment d'appartenance, tout cela n'existe pas. Le jeune Pol Pot, qui admirait la terreur de 1793 était plus français aux yeux d'un Badiou, qui tressera des lauriers au Kampuchéa démocratique en 1979, que le paysan du Berry, car le paysan du Berry n'est pas une figure de l'Universel, il incarne l'horrible puanteur du particulier.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Plus généralement, et cela ne concerne pas que la gauche, les élites françaises sont frappées d'une étrange névrose: la prétention de s'identifier à l'universel alors que cette notion d'universel doit aujourd'hui se conjuguer au pluriel. Qui ne voit que l'islam est un universalisme rival du laïcisme républicain? Nous ne vaincrons pas l'islamisme avec des discours sur les valeurs de la République auxquels les jeunes radicaux sont imperméables puisqu'ils ont justement fait le choix d'autres valeurs, plus consistantes à leurs yeux: celles de la fraternité islamique. Nous devons affirmer que la France est un pays avant d'être une idée et que ce pays a une histoire qui ne doit rien à l'islam. Qu'il est porteur d'une langue et d'une culture, dont le rayonnement a été universel et l'est encore, dans une certaine mesure, grâce à la francophonie. Nous devons avoir le courage d'expliquer que la France n'est pas une formalité administrative et demander aux détenteurs extra-européens de la double nationalité de choisir entre leur nationalité affective et une nationalité fictive. Pourquoi Marocains et Algériens qui hissent leurs drapeaux à tout propos ne se contenteraient ils pas de la nationalité qui leur tient à cœur? Pourquoi la droite n'accepte-t-elle pas, comme le suggère Hervé Mariton, de mettre en cause un droit du sol qui est l'immaculée conception de ceux qui réfutent toute tradition? Qui ne sent que ce que l'on vous donne automatiquement, sans que vous l'ayez demandé, n'a guère de valeur, comme la rappelé un jour le psychanalyste Daniel Sibony? Redonner une valeur symbolique à la nationalité suppose de ne pas la partager avec qui la dénigre ou la tient pour rien. En réalité un formidable changement de perception de l'histoire nationale est intervenu dans les années 70, après la découverte des crimes de Vichy.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les Français étaient si fiers autrefois de «<em>descendre des Gaulois</em>»- même si c'était une filiation mythique - qu'ils ont eu la prétention extravagante d'expliquer aux Africains colonisés qu'ils en descendaient aussi! Aujourd'hui c'est l'inverse, le mot de Gaulois est devenu suspect pour ceux qui se pâment d'admiration pour tous les peuples premiers du monde, depuis les Toubous aux Inuit en passant par les Aborigènes d'Australie! Cette dévaluation est emblématique de la haine que certains portent aux origines et à l'histoire de leur pays. Une dénégation dont témoigne le discours fallacieux sur la France «pays d'immigration», laquelle a débuté, au milieu du XIXème siècle, dans un pays qui n'a cessé d'être occupé depuis le néolithique. L'historien Jean-Louis Brunaux rappelle que la France gauloise, à l'époque de Jules César, était peuplée par près de 9 millions d'habitants, voire plus! Mais les élites de ce pays ont dénié aux Français le droit d'avoir des origines, comme tous les peuples du monde, car qui dit origine dit identité, notion oiseuse ou dangereuse aux yeux des apologues de l'Universel. La France, pays de Vercingétorix et de Gambetta, mais aussi de Robespierre et de Pétain, n'était plus assez bien pour elles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">De Gaulle lui-même, dont le nom est douteux, a eu les élites intellectuelles de ce pays sur le dos. Un homme qui, en plein mai 68, alors que les niais du quartier latin braillent «CRS SS», s'adresse aux Roumains à Bucarest en ces termes: «<em>Roumains et Français, nous voulons être nous-mêmes... c'est à dire l'Etat national et non pas l'Etat cosmopolite</em>» se devait d'être mis à pied. Dites-moi par qui vous voulez être reconnu, je vous dirais qui vous êtes. Cette vérité est celle de tous les snobismes. L'élite intellectuelle française a préféré les Etats-Unis de Kennedy et la Chine de Mao à la France gaullienne, trop petite pour le rayonnement de sa vanité. Enfin l'Europe est arrivée à point nommé comme heureux moyen d'en finir avec l'histoire de France. La caste issue de Mai 68 fait aujourd'hui grise mine car le peuple qu'elle prétendait alphabétiser mais aussi les intellectuels, ont tendance à la ringardiser. Elle sait que son temps est compté, d'où la haine qu'exprime à l'égard de Michel Onfray, traître qui revendique ses origines plébéiennes, Gaulois perdu parmi une intelligentsia hostile. Certains Français, c'est un fait, n'ont jamais aimé leur pays mais les valeurs des droits de l'homme. Quand la France leur paraît faible ou défaillante, ils se découvrent citoyens du monde. Les bobolandais font parfois la moue quand on leur rappelle qu'ils sont Français, eux qui «<em>se croient quelque chose dans le monde</em>» (Saint Simon) parce qu'ils racontent leur vie sur Facebook. La noblesse propre à un certain patriotisme est l'inverse de cet état d'esprit: on n'oublie pas son pays quand il est blessé, on ne l'accable pas quand il est affaibli. Péguy, Camus, Simone Weil sont là pour nous le rappeler: les vrais esprits forts sont toujours du côté des plus faibles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Paul-François Paoli</strong> (<em>Figaro Vox</em>, 14 janvier 2016)</span></p></blockquote>
Kraly
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Sur la bêtise... (3)
tag:lessongesdunenuit.hautetfort.com,2015-08-16:5670056
2015-08-16T05:00:00+02:00
2015-08-16T05:00:00+02:00
1. Indécidabilité. Qu'est-ce que la bêtise? On peut tenter de répondre...
<p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;"><img id="media-5126159" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lessongesdunenuit.hautetfort.com/media/01/00/4111706852.png" alt="citation-albert-camus-49838.png" />1. Indécidabilité.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">Qu'est-ce que la bêtise? On peut tenter de répondre à cette question à partir de l'ensemble sémantique associé à ce mot en français. Jacques Derrida remarque que, du mot <em>bête</em> [utilisé pour désigner l'animal], le français n'a pas dérivé un mot qui désignerait l'essence ou l'être de la bête, du genre <em>bêteté</em>, comme il l'a fait pour le mot animal (animalité). Si la bêteté comme valeur abstraite valant pour la bête <em>en général</em> n'existe pas, les bêtes ne peuvent pas être bêtes. Dans la langue française, une personne peut être bête, un discours (c'est bête, ce qu'il dit), une action, un événement (il pleut, c'est bête, c'est ennuyeux), mais pas une bête. S'il y a un propre de la bête, il n'est pas dans le sens propre de ce mot. Entre les multiples usages idiomatiques du lexique "bête", "bêtise", la diffraction est irréductible. Aucun sens fondamental, fondateur ou univoque ne se stabilise. Nul ne peut <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402080948.html"><span style="color: #00ffff;">définir la bêtise rigoureusement</span></a>.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">Qui est bête <em>juge mal</em>, c'est entendu. Mais en quoi consiste exactement ce mal? C'est impossible à dire. La bêtise est ambiguë, elle n'entre pas dans la série des schèmes ou des opérateurs logiques. C'est <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402031420.html"><span style="color: #00ffff;">une catégorie indéterminée, exceptionnelle</span></a> [du genre de celles que Derrida qualifie de <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402130958.html"><span style="color: #00ffff;">quasi transcendantales</span></a>], à laquelle on ne peut pas attribuer un sens déterminé. Flaubert, qui a tenté de la décrire dans <em>Bouvard et Pécuchat</em>, l'a considérée à la fois comme <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402112010.html"><span style="color: #00ffff;">un tombeau</span></a> et la source de l'Art. Sur la scène de la bêtise, toutes les distinctions s'abîment, rien ne fait système. La bête elle-même ne se distingue plus du souverain, ni <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402021037.html"><span style="color: #00ffff;">le Quoi du Qui</span></a>.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;"> </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">2. Le propre de qui ou de quoi?</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">Le paradoxe de ce mot, <em>bêtise</em>, comme celui d'un autre mot de même racine, <em>bestialité</em>, c'est qu'il semble se référer à l'animal, <em>la bête</em>, alors que dans le langage courant, une bête ne peut pas être bête, ni bestiale, seul l'homme le peut. La bête peut être violente, mais pas cruelle (comme l'homme). Mais alors pourquoi, en français, utilise-t-on justement ce mot-là, bêtise, pour désigner quelque chose comme l'idiotie ou la stupidité [ces deux derniers mots n'ayant pas exactement le même sens]? </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">- (Le Qui comme comble de la bêtise). La bêtise arrive quand le <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1401311129.html"><span style="color: #00ffff;">propre s'autoproclame</span></a>, se pose en souverain de lui-même en déniant l'autre hétérogène et inassimilable contre lequel il cherche à se protéger. Quand ce qu'on a coutume d'appeler <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0510201701.html"><span style="color: #00ffff;">l'homme</span></a>, avec son bavardage et sa culture, revendique son autoposition, quand il impose le fantasme du propre, son <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1401131425.html"><span style="color: #00ffff;">ipséité</span></a>, alors il est bête, et chaque fois qu'il proclame son intelligence, il ajoute un <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402180936.html"><span style="color: #00ffff;">supplément de bêtise</span></a>. On pourrait <em>presque</em> dire que c'est une définition de l'humain - quoique toute définition qui se présente comme <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402051106.html"><span style="color: #00ffff;">LA définition</span></a> (c'est-à-dire qui présuppose une autoposition de ce genre) soit une bêtise. S'autoposant, il faut qu'il s'oppose à la bête.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">- (Le Quoi comme comble de la bêtise). Le paradoxe du personnage de Valéry, <em>Monsieur Teste</em>, c'est qu'il se présente comme absolument souverain, mais veut tuer en lui ce qui le menace, cette inquiétante étrangeté, la marionnette. En la condamnant à mort, il devient un automate, une mécanique. La surenchère de souveraineté conduit à une bêtise essentielle insondable, <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402251636.html"><span style="color: #00ffff;">celle du Quoi</span></a>ou du <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1403011119.html"><span style="color: #00ffff;">souverain phallique</span></a>.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">- (Entre les deux, la différance). Entre la bête et le souverain, entre le Quoi et le Qui, il y a <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1403051231.html"><span style="color: #00ffff;">plus ou moins de bêtise</span></a>, mais dans cet écart, dans cette <em>différance</em>, peut surgir autre chose. </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;"> </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">3. Accusation, jugement.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">Si la bêtise est un défaut, ce n'est ni par manque de connaissance, ni par erreur, ni par illusion, ni par hallucination. Quand on en accuse quelqu'un, on le juge sans critère précis, sans savoir exactement ce qu'on dit. Il y a toujours une part d'agression, d'injure, et une part de jugement. En déclarant, par cet acte de langage, qu'Untel est privé de certaines facultés humaines, on produit un certain effet. On fait allusion à une incapacité à juger dont on peut se faire le procureur, <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402021429.html"><span style="color: #00ffff;">au sens de la justesse ou de la justice</span></a>, c'est-à-dire en définitive du droit (jus). </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;"> </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">4. Un acte performatif.</span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #00ffff;">Le mot "bêtise", avec les usages idiomatiques dont on peut faire l'analyse en français, désignerait un <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402181051.html"><span style="color: #00ffff;">lieu de non-savoir, d'intraduisibilité</span></a>, où les valeurs émergent. Quand ce qu'on appelle l'animal et ce qu'on appelle l'humain sont encore indissociables [le moment où, dans la bible, <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1401021350.html"><span style="color: #00ffff;">Dieu laisse Adam nommer</span></a> lui-même les animaux], dans une logique <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402161103.html"><span style="color: #00ffff;">fabuleuse, fictionnelle</span></a>, les mots prennent sens, mais ce sens n'est pas encore figé dans un système. C'est là que devrait <a style="color: #990000; text-decoration: none; margin: 1px;" href="http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-1402261249.html"><span style="color: #00ffff;">débuter tout traité de philosophie</span></a>. </span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"> </p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-indent: 6.666666507720947px; text-align: justify;"><span style="color: #ff0000;"><em><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium;">Derrida sur la bêtise... (Suite & Fin)</span></em></span></p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-align: justify; text-indent: 6.666666507720947px;"> </p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-align: justify; text-indent: 6.666666507720947px;"> </p><p style="margin: 1px; color: #333333; font-family: 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 14px; text-align: justify; text-indent: 6.666666507720947px;"> </p>
Café philosophique de Montargis
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html
Compte-rendu de la 50e séance : ”la philosophie a-t-elle une quelconque utilité?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2015-08-02:5665542
2015-08-02T07:59:00+02:00
2015-08-02T07:59:00+02:00
Thème du débat : "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Thème du débat : <span style="color: #ffff00;">"La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">19 juin 2015 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le vendredi 19 juin 2015, le café philosophique de Montargis se réunissait à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée pour sa 50e séance, et aussi la dernière de sa saison 6. À cette occasion, le débat proposé, et choisi par les participants de la séance précédente, portait sur cette question: "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Au préalable, Bruno rappelle la genèse et les grands événements qui ont marqué les six années et les 50 séances du café philo. Il insiste sur la naissance mouvementée de l'animation de la Chaussée, ses débuts difficiles, les sujets polémiques qui ont émaillé son histoire (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/religion-opium-du-peuple/" target="_blank" rel="noopener">Dieu</a>, <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/debat-a-t-on-le-droit-de-mourir/" target="_blank" rel="noopener">la mort</a> ou... <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/le-pere-noel-est-il-un-imposteur/" target="_blank" rel="noopener">le Père Noël</a>), la fierté des animateurs et médiateurs de voir l'engouement autour du café philo mais aussi les émissions de radio <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/la-philosophie-au-comptoir/" target="_blank" rel="noopener">"<em>La Philosophie au Comptoir</em>"</a> (en 2014) qui ont marqué le café philosophique de Montargis. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour lancer le débat, outre le sujet du débat de ce soir, "La philosophie a-t-elle une quelconque utilité ?" Bruno pose aux participants deux autres questions : "<em>Fait-on de la philosophie lors d'un café philo ?</em>" et "<em>Que venez-vous faire ici, au café philo ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un premier intervenant réagit en citant <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_de_Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Michel de Montaigne</a> pour justifier l'utilité de la philosophie : "<em>Philosopher c'est apprendre à mourir</em>". Pour lui, alors que le débat sur la la fin de vie fait des remous, la philosophie semble avoir une très grande utilité. Claire rebondit sur cette intervention. Il y a une distinction entre utilité et nécessité, dit-elle, car, souvent, on a tendance à commettre un abus de langage : on considère comme utile ce qui est nécessaire, or ce n'est pas le cas. L'utilité vise "<em>l'outil</em>". La question peut donc se poser ainsi : est-ce que la philosophie mène à quelque chose ? Et si la philosophie est un outil, quelle est sa finalité ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour un autre intervenant, la philosophie a une utilité indéniable ; encore faut-il savoir de quelle philosophie l'on parle : il peut y avoir autant des courants de pensées hermétiques peu appréciés que des pratiques philosophiques, plus terre-à-terre, pragmatiques et qui peuvent intéresser tout un chacun. Finalement, cette dernière intervention pose cette question : la philosophie est un moyen pour faire quoi ? La philosophie, qui est étymologiquement l'amour de la sagesse, trouve sa finalité dans l'apprentissage de la mort et dans l'orientation de ses actions pratiques afin de réfléchir à certains sujets pour ensuite les vivre, et vivre mieux ("<em>Nous vivre mieux</em>") . L'amour de la sagesse n'est pas l'amour du savoir. Le sage n'est pas celui qui sait tout mais plutôt "<em>celui qui ne sait rien</em>" (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate" target="_blank" rel="noopener">Socrate</a>). Dès lors, philosopher c'est sans doute commencer à s'interroger et remettre en question ce qui fait notre existence et notre identité. Au sein du café philo, chacun réfléchit à comment agir, avec la morale, à l'orientation pratique de notre vie, de nos actions, ici et maintenant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Au sein du café philo, la question est bien de savoir si dans le cadre des débats on est dans un moyen d'atteindre ces objectifs philosophiques. <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray" target="_blank" rel="noopener">Michel Onfray</a> refuse par exemple d'admettre que l'on philosophe au sein d'un café philosophique. Une intervenante réagit en regrettant la durée des séances : souvent, un deuxième débat pourrait être utile, remarque-t-elle, tant les questions appellent d'autres questions et aussi des demandes d'approfondissements. Bruno ajoute toutefois que les animateurs sont là pour susciter des questions et pas d'apporter des réponses comme le feraient des gourous de sectes ! Philosopher, comme le dit une participante, "<em>c'est exploiter la capacité que l'humain a de se poser des questions auxquelles il ne peut pas répondre</em>". C'est aussi un échappatoire à l'uniformité des discussions triviales, afin d'éviter "<em>la stagnation de l'esprit</em>".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La philosophie ne consiste pas à apporter des solutions abouties à des questions posées, réagit un participant. Pour Claire, les philosophes dits "<em>systématiques</em>" ont pour rôle de répondre à des questions. Le café philo, dans ce sens, est "<em>non-philosophique</em>", dans le sens où le café philo n'apporte pas des éléments pour répondre à des questions. Pour autant, nous pourrions dire qu'au sein du café philo nous pratiquons un "<em>philosopher</em>", dans le sens où le café philo sert à cheminer dans une pensée. Certaines interventions nous renvoient d'autres pensées. "<em>La pratiques collective</em>" de la réflexion est en effet un élément capital, réagit une autre personne du public car cela peut peut permettre d'approfondir des sujets. Par toutes nos expériences, réagit une autre participante, par nos différences, "<em>mettre en commun nos idées, les confronter à l'exemple de la maïeutique (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Platon" target="_blank" rel="noopener">Platon</a>), ce n'est pas nous permettre d'avoir tous la même mais d'avoir tous la nôtre.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une participante s'exprime ainsi : <em>"La philo n'est ni dans l'action ni dans la morale mais <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a> a dit qu'elle nous apprenait à être libre et responsable de nos actes</em>". La philosophie a bien une utilité, affirme un intervenant : même si elle n'est pas poussée, elle nous permet de côtoyer des gens différents, de s'exprimer, d'échanger dans le respect, de se frotter à la réalité et d'affiner ses opinions au contact des autres. La philosophie antique, dans l'agora, est, quelque part, ressuscitée au sein des cafés philos – qui pourraient aussi bien se passer dans d'autres lieux publics. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La réflexion collective permettrait de passer de l'opinion, qui est de l'ordre de la représentation individuelle, à l'idée, qui est collective. L'idée est forte de justification et l'altérité, en apportant la contradiction à notre opinion, permet d'asseoir notre jugement grâce aux arguments et presque en savoir. Claire rappelle que la différence entre le croire et le savoir n'est pas tant la véracité de la représentation mais c'est dans le fait que le croire est une représentation qui est tenue pour vraie sans capacité de la justifier alors que le savoir implique qu'une représentation est tenue pour vraie car il existe des justifications, des raisons d'être. On peut se sentir un peu plus fort de ses principes si un philosophe vient à notre rescousse ("<em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes </a>l'a dit...</em>") ou si la confrontation avec les idées collectives et les opinions d'autrui viennent appuyer ce que je peux penser. "L<em>es débats philosophiques permettent de s'enrichir au niveau de l'être.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L'utilité cathartique du café philo est également avérée : prendre la parole, s'approprier un micro ("<em>un bâton de parole</em>") et confronter ses idées avec celles des autres est au cœur de nos débats. Le café philo peut être aussi une pratique de la démocratie, dans un cercle de citoyens différents, de tous âges. <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Vernant" target="_blank" rel="noopener">Jean-Pierre Vernant</a> affirme d'ailleurs que la raison naît dans le cadre de la naissance de la première cité démocratique grecque. Or, dans cette société, deux groupes de pensées s'opposent : les "<em>instituteurs de la République</em>" – les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophiste" target="_blank" rel="noopener">sophistes</a> – qui visent à apprendre aux citoyens à parler et qui visent l'utilisation d'un langage pour s'exprimer. Dès lors, l'objectif pour ces sophistes est d'apprendre à parler bien plutôt que de parler vrai. Or, contre eux, les philosophes vont s'insurger, et parmi eux, </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate" target="_blank" rel="noopener">Socrate</a><span style="font-size: small;">. Pour ces philosophes, parler bien c'est utiliser le langage en l'enlevant de sa sa valeur. Celui qui ne chercher que la communication et la beauté le rend caduc car l'homme doué de langage se doit de chercher la vérité. Le philosophe ne va pas chercher de réponse mais il va s'interroger sans cesse pour nuancer et s'approcher de la réalité et de la vérité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un participant nuance ces propos : est-ce que pour parler vrai il ne faut pas parler bien ? Cette question fait aussi référence à un précédent débat : "Le langage trahit-il la pensée ?" Pour </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray" target="_blank" rel="noopener">Michel Onfray</a><span style="font-size: small;">, justement, dans la philosophie il y a une forme d'académisme et d'exigence. </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray" target="_blank" rel="noopener">Michel Onfray</a><span style="font-size: small;"> ne dénie pas l'utilité démocratique des cafés mais ils sont pour lui plus "<em>citoyens</em>" que "<em>philosophiques</em>". Philosopher implique des bases, des lectures, des connaissances, l'acquisition de lettres de noblesse (parler correctement). Certains philosophes inaccessibles peuvent du reste se targuer d'être inaccessibles. Certains auteurs peuvent être lisibles et claires (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus" target="_blank" rel="noopener">Albert Camus</a>) ; d'autres hermétiques (<em>Critique de la Raison Pure</em> de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a> ou <em>L'Être et le Néant</em> de </span><span style="font-size: small;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a></span><span style="font-size: small;">). Ces problèmes de compréhension apparaissent comme susceptible de dénaturer la pensée philosophique affirme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwig_Wittgenstein" target="_blank" rel="noopener">Ludwig Wittgenstein</a> ("<em>Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire</em>"). Il y a aussi cette idée que la philosophie touche aux hautes sphères de l'intellect (la métaphysique par exemple) et peut donc faire fuir une grande partie de la population. Le café philosophique de Montargis a, par contre, eut très vite pour ambition d'amener la philosophie dans la Cité et de la rendre accessible </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un participant rappelle l'étymologie de "<em>philosophie</em>", qui est "<em>l'amour de la vérité</em>". On est philosophe non pas quand on détient la vérité mais lorsqu'on la recherche. Au sein, Un café philosophique qui a pour objectif de rechercher – avec curiosité – la vérité fait donc, n'en déplaise à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray" target="_blank" rel="noopener">Michel Onfray</a>, de la philosophie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Claire conclut cet échange par deux citations. La première est de <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Platon" target="_blank" rel="noopener">Platon</a> </em>: "<em>Sans raisonnement, tu mèneras l'existence non pas d'un homme mais d'une éponge ou de ces êtres marins qui habitent dans des coquillages</em>" (<em>Philète</em>). <em><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes</a></em>, lui, affirmait dans <em>Principes de la Philosophie</em> (Préface) : "<em>C'est précisément avoir les yeux fermés, sans jamais tâcher de les ouvrir, que de vivre sans philosopher.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La seconde partie de ce 50e café philosophique est consacré à un blind-test, un jeu proposé à l'assistance que le café philo avait proposé par le passé :</span></p><blockquote><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qu'est-ce que la maïeutique ? Réponse : l'art d'accoucher les esprits, les âmes (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate" target="_blank" rel="noopener">Socrate</a>)</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui a écrit le <em>Tractatus logico-philosophicus</em> ? Réponse : </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludwig_Wittgenstein" target="_blank" rel="noopener">Ludwig Wittgenstein</a></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Pourquoi appelle-t-on les disciples d'Aristote les Péripatéticiens ? Réponse : parce que dans le <em>peripatos</em> grec, le "<em>promenoir</em>" littéralement, les philosophes du Lycée d'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote" target="_blank" rel="noopener">Aristote</a> philosophaient en marchant. On les appelait donc les péripatéticiens.</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui a parlé de l'homme comme d'"une invention récente" ? Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Quand on traite de la philosophie, on dit que l'une des formules principales du philosopher est "<em>gnoti seauton</em>". Qu'est-ce que ça signifie ? Réponse : "<em>Connais-toi toi-même</em>" </span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui est le concepteur de la dialectique du maître et de l'esclave ? Réponse : </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Wilhelm_Friedrich_Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a><span style="font-size: small;"><br /></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qu'est-ce qu'une tautologie ? Réponse : "<em>Dire deux fois la même chose</em>", la répétition de deux expressions signifiant une chose identique</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- La philosophe <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hannah_Arendt" target="_blank" rel="noopener">Hannah Arendt</a> a été la maîtresse d'un philosophe controversé. Qui est-il? Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Heidegger" target="_blank" rel="noopener">Martin Heidegger</a> </span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qu'est ce que <em>l'ataraxie.</em> Réponse : "<em>La paix de l'âme</em>"</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Quel philosophe anglais est l'auteur de La Nouvelle Atlantide, roman sur l'île utopique Bensalem ? Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Bacon_(philosophe)" target="_blank" rel="noopener">Francis Bacon</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- De quel philosophe anglais se sont inspirés les auteurs de la série <em>Lost</em> pour la création de l'un de leur personnage ? Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke" target="_blank" rel="noopener">John Locke</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui a parlé de la religion comme d'une "névrose obsessionnelle de l'Humanité ?" Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmund_Freud" target="_blank" rel="noopener">Sigmund Freud</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Quel philosophe est tourné en dérision dans Les Nuées ? Réponse : </span><a style="font-size: small;" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate" target="_blank" rel="noopener">Socrate</a></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui a dit : "<em>Les hommes se trompent en ce qu'ils se pensent être libres ?</em>" Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Baruch_Spinoza" target="_blank" rel="noopener">Baruch Spinoza</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Qui est l'auteur de la <em>Lettre à Newcastle</em> ? Réponse : </span><em style="font-size: small;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes</a></em></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Que signifie "<em>Sapere aude</em>" ? Réponse : "<em>Aie le courage de te servir de ton propre entendement</em>"</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Avec quel compositeur et ami <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Friedrich Nietzsche</a> s'est-il brouillé dans les dernières années de sa vie ? Réponse : Richard Wagner</span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-size: small;">- Quel philosophe français, romancier et homme politique révolutionnaire est l'auteur de l'ouvrage "<em>Français, encore un effort !si vous voulez être Républicains</em>" ? Réponse : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Donatien_Alphonse_Fran%C3%A7ois_de_Sade" target="_blank" rel="noopener">Le Marquis de Sade</a></span></p><p style="text-align: justify; padding-left: 30px;"><span style="font-s
Kraly
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Pensée du Jour...
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2015-05-25T05:00:00+02:00
2015-05-25T05:00:00+02:00
En vérité le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout....
<p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ff6600;"><img id="media-5051261" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lessongesdunenuit.hautetfort.com/media/02/02/3342091311.15.jpeg" alt="Pensée,camus,écrivain,vérité,chemin,volonté,arriver,philosophie,réflexion,comprendre,savoir,connaître" />En vérité le chemin importe peu,</span></p><p><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #ff6600;">la volonté d'arriver suffit à tout.</span></p><p> </p><p><span style="color: #ff0000;"><em><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium;">Albert Camus</span></em></span></p>
la bouche plein de terre
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La carte postale du jour...
tag:manoeuvres.hautetfort.com,2015-01-25:5543893
2015-01-25T13:21:55+01:00
2015-01-25T13:21:55+01:00
"Cela reste une loi inéluctable de l'histoire : elle défend précisément...
<blockquote><p><em><strong><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">"Cela reste une loi inéluctable de l'histoire : elle défend précisément aux contemporains de reconnaître dès leurs premiers commencements les grands mouvements qui déterminent leur époque."</span></strong></em><br /><strong><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">- Stefan Zweig, Le Monde d'hier</span></strong></p></blockquote><p style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><img id="media-4879007" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://manoeuvres.hautetfort.com/media/01/02/2435000519.jpg" alt="dimanche 25 janvier 2015.jpg" /></span></p><p><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens d'avoir acheté mon premier disque de <strong>Tuxedomoon</strong> - <em>Suite en sous-sol</em>, album qui contenait <em>L´étranger</em> (gigue existentielle), version de <em><strong>The Stranger</strong> </em>plus orchestrée, plus orientalisante aussi - chez le disquaire Divertimento, en vieille ville de Genève, installé au premier étage d'une très ancienne bâtisse, dans un appartement cossu dont le sol boisé craquait lorsqu'on passait d'une pièce à l'autre, chacune réservée à un style différent, du classique à la new-wave, magasin aujourd'hui fermé.</span><br /><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens bien qu'avec Killing an arab de The Cure, The Stranger de Tuxedomoon m'a très vite amené à lire Camus, il en a d'ailleurs été de même avec Bauhaus qui m'a attiré vers les livres d'Antonin Artaud alors que Death In June m'a guidé vers Jean Genet et Yukio Mishima, et cela s'est produit souvent et cela se reproduit encore puisque tout récemment c'est une citation de Cyril Connolly, sur le (superbe) disque <em>The ghost in daylight de Gravenhurst</em>, qui a immédiatement suscité mon intéret pour ce critique littéraire anglais dont j'ai lu et bien aimé le livre <em>Ce qu'il faut faire pour ne plus être écrivain</em>.</span><br /><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">Je me souviens aussi que, pour moi, Tuxedomoon représente l'archétype même du groupe intemporel, lié à la fois à la new wave la plus expérimentale, à la no wave de New York mais aussi à la scène post-punk européenne, à Camus, mais aussi à la danse - Béjart leur commanda une musique pour l'un de ses ballets -, au film de Wim Wenders <em>Les ailes du désir</em>, pour croiser récemment la route d'artistes comme Tarwater et Tortoise, avec au final une oeuvre riche, même si, dans mon cas, c'est surtout ce disque de 1979 qui compte le plus, alliage étonnant de l'électronique froide et minimale de Steven Brown et du violon strident de Blaine Reininger, porté par la voix déchirante de Winston Tong et son texte inspiré de <em>l'Étranger</em> :</span></p><blockquote><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> I was born today</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> There was strangers there</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Cut me off</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> And left me in a chloroformed cell</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> I yelled and I yelled</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> But nobody cared</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> First day at school</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> I lost my front teeth</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Boys beat me up</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Cause I wasn't one of them</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> I fought till I bled</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> And everyone was scared</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Yeah, everyone was scared</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> It isn't my fault</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> It isn't my fault</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> It isn't my fault</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> That I'm strange</span></em></strong></p></blockquote><p><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=C-ZsHsumNS4">https://www.youtube.com/watch?v=C-ZsHsumNS4</a></span></p><p><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">En 1979, <strong>Jonathan Cott</strong> (qui a écrit sur Glenn Gould, Bob Dylan, etc.) mène un long entretien avec l'essayiste américaine la plus en vogue à cette époque : <strong>Susan Sontag</strong>. Réalisé pour le magazine Rolling Stones, il sera publié un tiers seulement de cette conversation fleuve, il faut donc saluer la bonne initiative de l'éditeur Flammarion, et plus encore de la collection Climats, qui réédite ici au complet cet entretien, <em><strong>Tout et rien d'autre</strong></em>, avec Susan Sontag, femme fascinante, grande lectrice, adepte d'une pensée vivante et qui possédait alors, dans son appartement new-yorkais, une bibliothèque de huit mille livres - bibliothèque qu'elle nommait joliment son "archive du désir". Dans cet entretien passionnant, Susan Sontag revient sur plusieurs de ses essais, sur la maladie, la photographie, parle beaucoup de littérature - Kafka, Baudelaire, Barthes, Gass, Beckett, ... -, elle explique son changement de position, d'appréciation du travail de propagande de la réalisatrice allemande Leni Riefenstahl, mais aussi - et c'est là qu'elle en devient encore plus attachante - sa passion, son amour pour son époque, pour le contemporain. Elle déclare d'ailleurs: "<em>Tout mon travail repose sur l'idée que le monde existe vraiment, et je me sens vraiment y appartenir</em>". En ce sens elle rejoint ce magnifique aphorisme de Nietzsche : "<em>Ce qui est grand dans l'homme c'est qu'il est un pont et non un but</em>". Cet entretien est à la fois sérieux et drôle, Susan Sontag s'ouvre à Jonathan Cott avec une liberté généreuse. Bonne lecture.</span></p><p> </p><blockquote><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;">"J.Cott : Comme l'a écrit Emily Dickinson, "des fleurs et des livres, ces consolations du chagrin".</span></em></strong></p><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> S.Sontag : Oui, la lecture est un divertissement, une distraction, c'est ma consolation, mon petit suicide. Si je ne supporte plus le monde, je me pelotonne avec un livre et c'est comme si j'embarquais à bord d'un petit vaisseau spatial qui m'emmène loin de tout. Mais mes lectures n'ont rien de systématique. J'ai la chance de lire très vite, et comparé à d'autres personnes, je suppose que je lis comme un bolide, ce qui a l'avantage de me permettre de lire une grande quantité de livres, mais ce qui a aussi pour contrepartie que je ne m'attarde sur rien, je l'absorbe entièrement puis je le laisse reposer quelque part. Je suis bien plus ignorante que ce que pensent les gens. Si vous me demandiez de vous expliquer le structuralisme ou la sémiologie, j'en serais incapable. Je pourrais me souvenir d'une image dans une phrase de Barthes, ou comprendre le sens des choses, mais je ne m'y consacre pas plus que ça. J'ai beaucoup de centres d'intérêts, mais je sors aussi au CBGB et à d'autres endroits.</span></em></strong><br /><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> Je crois vraiment en l'histoire, alors que beaucoup n'y croient plus. Je sais que nos actions et nos pensées sont une création historique. Je crois en très peu de choses, mais en voilà une tout à fait certaine : presque tout ce que nous pensons être naturel est en réalité le produit de l'histoire et plonge ses racines essentiellement dans la période romantique et révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Et, fondamentalement, nous continuons à négocier avec des attentes et des sentiments qui ont été formulés à cette époque-là, avec des idées comme le bonheur, l'individu, le changement social, le plaisir. Nous avons hérité d'un vocabulaire qui est né à une époque précise. Lorsque je me rends à un concert de Patti Smith au CBGB, je m'amuse, et j'en profite d'autant mieux que j'ai lu Nietzsche.</span></em></strong></p><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> J.Cott : Ou Antonin Artaud.</span></em></strong></p><p><strong><em><span style="font-family: helvetica; font-size: medium;"> S.Sontag : Oui, mais il est trop proche. J'évoquais Nietzsche parce qu'il parlait voilà cent ans de la société moderne et du nihilisme. C'était les années 1870. Que penserait-il s'il avait pu connaître les années 1970 ? Tant de choses aujourd'hui détruites existaient encore il y a un siècle."</span></em></strong></p></blockquote>
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
ALBERT CAMUS, relire « Noces », et « Retour à Tipasa »… citations...
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2014-11-21:5494205
2014-11-21T00:17:00+01:00
2014-11-21T00:17:00+01:00
Au théâtre du Balcon, Avignon, par le Thalie Théâtre et Annick Gambotti,...
<p><strong><img id="media-4768565" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/02/00/1376989140.jpg" alt="camus,albert camus,culture,théâtre,art,littérature,livres,citations,noces,l’été,retour à tipasa,tipasa,alger,algérie,avignon,théâtre du balcon,thalie théâtre,annick gambotti,soleil,lumière,mer,incipit,explicit,exergues" />Au théâtre du Balcon, Avignon, par le Thalie Théâtre et Annick Gambotti, représentation de deux textes de Camus : « Noces » et « Retour à Tipasa ». Prétexte pour relire... et citer.</strong></p><p><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">NOCES</span></span><span style="font-size: medium;">…</span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">INCIPIT</span></span><span style="font-size: medium;"> (« Noces à Tipasa », premières phrases de « Noces »…) : « Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. » </span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">EXCIPIT </span></span><span style="font-size: medium;"> (« Le Désert », dernières phrases de « Noces »…) : « Florence ! Un des seuls lieux d’Europe où j’ai compris qu’au cœur de ma révolte dormait un consentement. Dans son ciel mêlé de larmes et de soleil, j’apprenais à consentir à la terre et à brûler dans la flamme sombre de ces fêtes. J’éprouvais… mais quel mot ? quelle démesure ? comment consacrer l’accord de l’amour et de la révolte ? La terre ! Dans ce grand temple déserté par les dieux, toutes mes idoles ont des pieds d’argile. »</span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">CITATIONS</span></span><span style="font-size: medium;"> (Noces) : </span></span><a href="http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/albert-camus-noces-2065.php?citations"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri; font-size: medium;">http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/albert-camus-noces-2065.php?citations</span></a></p><p><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">« RETOUR à TIPASA » (« L’Eté »)…</span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">INCIPIT</span></span><span style="font-size: medium;"> : « Depuis cinq jours que la pluie coulait sans trêve sur Alger, elle avait fini par mouiller la mer elle-même. « </span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">EXCIPIT </span></span><span style="font-size: medium;">: « Mais peut-être un jour, quand nous serons prêts à mourir d’épuisement et d’ignorance, pourrai-je renoncer à nos tombeaux criards, pour aller m’étendre dans la vallée, sous la même lumière, et apprendre une dernière fois ce que je sais. »</span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-size: medium;">Extrait</span></span><span style="font-size: medium;">(texte) : </span></span><a href="http://amorysparadise.tumblr.com/post/72781146963/lete-de-albert-camus-extrait-du-retour-a-tipasa"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri; font-size: medium;">http://amorysparadise.tumblr.com/post/72781146963/lete-de-albert-camus-extrait-du-retour-a-tipasa</span></a></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;">Très intéressants sont les <span style="text-decoration: underline;">EXERGUES </span></span><span style="font-size: medium;"> choisis par Camus pour nous faire entrer dans ces deux livres, ou certains chapitres, par le sens qu’ils affirment, la force de cette lutte entre ombre et lumière, en soi pour cet accord que cherche Camus entre révolte et amour, et, dehors, entre regard sur la part sombre et mortifère du réel (créé par l’homme, le hasard ou une éventuelle transcendance peut-être présente dans ce que les paysages disent du monde) et la splendeur lumineuse du monde naturel. Pas d’athéisme affirmé chez Camus mais une sorte de mysticisme agnostique déchiré. Exergues, donc. Pour « Noces » c’est Stendhal (La duchesse de Palliano) et la mort du Cardinal Carrafa étranglé par le bourreau : « Le bourreau étrangla le Cardinal Carrafa avec un cordon de soie qui se rompit : il fallut y revenir deux fois. Le Cardinal regarda le bourreau sans daigner prononcer un mot. » La mort, le crime, l’horreur… Pour « Retour à Tipasa » c’est une citation extraite de Médée : « Tu as navigué d’une âme furieuse loin de la demeure paternelle, franchissant les doubles rochers de la mer, et tu habites une terre étrangère ». Echo, dans « La mer au plus près », qui suit « Retour à Tipasa » dans « L’Eté » : « J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a été fastueuse, puis j’ai perdu la mer… ».</span><span style="font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;">Cependant </span><span style="font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;">l’exergue de l’ensemble est une citation de Holderlin : « Mais toi, tu es né pour un jour limpide… ». La lumière, encore… Le choix d’un exergue c’est part intégrante de l’écriture, tissage entre lire et écrire</span><span style="font-size: medium;">.</span></span></p>
hoplite
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darkness
tag:hoplite.hautetfort.com,2014-08-13:2630407
2014-08-13T20:52:16+02:00
2014-08-13T20:52:16+02:00
« Considère, par exemple, les temps de Vespasien, tu y verras tout...
<blockquote><p><em>« Considère, par exemple, les temps de Vespasien, tu y verras tout ceci : des gens qui se marient, élèvent des enfants, deviennent malades, meurent, font la guerre, célèbrent des fêtes, trafiquent, cultivent la terre, flattent se montrent arrogants, soupçonneux, conspirent, souhaitent que certains meurent, murmurent contre le présent, aiment thésaurisent, briguent les consulats, les souverains pouvoirs. Eh bien ! Toute la société de ces gens-là n'est plus !</em></p><p><em>Passe maintenant aux temps de Trajan : ce sont les mêmes occupations, et disparue aussi est cette société. Passe en outre en revue et semblablement les autres documents des temps et des nations entières, et vois combien d'hommes, après avoir tendu toutes leurs forces, sont tombés bien vite et se sont dissous dans les éléments. Surtout rappelle-toi ceux que tu as connus toi-même et qui, se tiraillant pour rien, négligeaient d'agir conformément à leur propre constitution, de s'y tenir et de s'en contenter.</em></p><p><em>Mais il est nécessaire de se souvenir ici que le soin dont il faut entourer chaque action, doit avoir sa propre estimation et sa proportion. Car de cette façon, tu ne te décourageras point si tu n'as pas consacré aux choses inférieures plus de temps qu'il ne convenait.</em> »</p><p>(Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même)</p></blockquote><p>Voila, le sens de la mesure. Se savoir fini et mortel. Discriminer les choses importantes des autres, inférieures.</p><p>La mesure. Ça me fait penser à Camus. Le philosophe de la révolte était aussi celui de la mesure, cette sagesse inadmissible dans une époque éprise de radicalité et d'oukases Sartriens.</p><p>Mesure ne veut pas dire tiédeur :</p><blockquote><p>« <em>En ce moment, on lance des bombes dans le tramway d'Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c'est cela, la justice, je préfère ma mère.</em> »</p></blockquote><p>dit Camus à Stockholm. Comment dénier toute légitimité aux attentats aveugles, fussent-ils l'émanation d'une juste cause et soutenus par toute une intelligentsia progressiste germanopratine forcément émétique...</p><p>Il y a sept ans, une de mes vielles patientes mourante m'a offert ces <em>Pensées pour moi-même</em> de Marc-Aurèle, alors son livre de chevet que j'avais remarqué. Elle m'a offert autre chose : l'aveu d'une vie inavouable, d'un deuxième amour, d'un homme avec lequel elle avait vécu une autre vie, parallèle, sans mesure pourrait-on dire. Et pourtant, elle ne quitta pas son mari, ses enfants, que je rencontrais tous les jours auprès d'elle. Pourquoi m'avait-elle confié pareil secret ? Je crois qu'elle avait besoin de se confier, avant de mourir, et y avait que moi:D. Quelques mois plus tard, son mari, qui n'avait plus que quelques jours à vivre, m'écrivit une petite lettre émouvante au possible, alors que je venais de perdre un gamin. Quelques mots tremblés, ceux d'un vieillard qui se savait mourant mais qui tenait à m'assurer de son affliction. J'ai reçu sa lettre deux jours après sa mort. Elle m'émut jusqu'au sang et j'y repense la gorge serrée. Ça n'était pas des choses inférieures, je le savais même si toute mesure m'échappait à l'époque.</p><p>Un dimanche soir, quoi.</p><p><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/u6d8eKvegLI" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p> </p><p>I see a red door and I want it painted black,<br /> no colours anymore I want them ot turn black.<br /> I see the girls walk by dressed in their summer clothes,<br /> I have to turn my head until my darkness goes...</p>
Café philosophique de Montargis
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COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE ”FAUT-IL TROUVER UN SENS À CHAQUE CHOSE?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2014-06-08:5386895
2014-06-08T11:19:00+02:00
2014-06-08T11:19:00+02:00
Thème du débat : "Faut-il trouver un sens à chaque chose ?" ...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Thème du débat : <span style="color: #ffff00;">"Faut-il trouver un sens à chaque chose ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong style="font-size: small; text-align: justify;">Date : <span style="color: #ffff00;">9 mai 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un peu plus de 70 personnes s'étaient réunis le 9 mai 2014 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée de Montargis pour un nouveau café philosophique intitulé "Faut-il trouver un sens à chaque chose ?" Il s'agissait d'une séance exceptionnelle en ce que Claire et Bruno étaient accompagnés pour l'occasion de six lycéennes, venues en tant que co-animatrices : Marine, Marion, Camille, Coraline, Alice et Caroline, représentaient la quasi-totalité de la classe de Terminale littéraire du <a href="http://www.saint-francois-gien.com/" target="_blank" rel="noopener">Lycée Saint-François de Sales de Gien</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Faut-il trouver un sens à chaque chose ?" Au préalable, avance un premier participant, se poser une telle question c'est déjà apporter une partie de la réponse ; c'est admettre que ce questionnement a un sens. Comment interroger un tel sujet ? se demande Claire. Finalement, en vertu de quoi devrions-nous trouver un sens à chaque chose ? Et quelles sont ces "<em>choses</em>" ? <em>A contrario</em>, que signifierait ne pas en trouver ? Puis-je être dans ma vie comme détachée de toute explication qui me dépasserait ? Par ailleurs, une philosophie de vie et une philosophie pratique seraient-elles viables si l'on choisissait de n'assigner aucun sens aux choses ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un intervenant souhaite apporter un éclairage sur le sujet de ce débat : parle-t-on de "<em>trouver</em>" ou de "<em>chercher</em>" ? Il est certainement question ici, souligne une des co-animatrice, d'une notion de devoir et de morale. À moins qu'une démarche de philosophie pratique nous pousse à un <em>carpe diem</em> salvateur (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Horace" target="_blank" rel="noopener">Horace</a>), c'est-à-dire à accepter ce qui nous est imposé. Il se pourrait aussi, dit un participant, que ces deux démarches – trouver et chercher – soient complémentaires dans nos vies.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans la question de savoir s'il faut trouver un sens, il y a la notion d'assignation, ou non, d'une valeur aux choses, de repères, à l'instar de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Friedrich Nietzsche </a>qui affirmait que n'importe quelle valeur valait mieux qu'aucune. L'autre point soulevé par Claire est la notion de sens : la signification est-elle nécessaire ? Si l'on prend l'exemple d'une œuvre d'art, celle-ci doit-elle être simplement vécue et reçue tel quel ou bien doit-elle être décryptée pour être comprise et accueillie ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Quand on s'interroge sur le sens qu'on donne aux choses – une "<em>auberge espagnole</em>", est-il dit : événements, objets, relations à l'autre, etc. – le sens intègre aussi une finalité, y compris une finalité spirituelle. La signification c'est aussi l'orientation : dire "je t'aime", par exemple, cela peut vouloir autant dire "<em>je ne te déteste pas</em>" que "<em>je m'engage dans une relation avec toi</em>". Je nomme les choses, j'y mets une sorte d'étiquette – une volonté aussi. Autrement dit, je nomme les éléments et les objets, pour reprendre ce qu'affirmait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bergson" target="_blank" rel="noopener">Henri Bergson</a> : je les classe, voire je les oriente. Il y a donc derrière cela une notion d'utilité. Cela peut être une utilité pragmatique lorsqu'il est question d'un objet (d'un ouvre-boîte, d'une voiture, etc.) mais cela peut aussi être une utilité plus noble lorsqu'il s'agit de sentiments (l'amour, l'amitié, le pardon, etc.). Donner un sens, complète un participant, c'est aussi donner une définition : de quoi parle-t-on ? Trouver du sens, réagit un intervenant, est sans doute insuffler du concret dans une démarche a priori incompréhensible. Il prend pour exemple la construction du Château de Versailles au XVIIe siècle. Cette création "<em>insensée</em>" obéissait à des raisons politiques – voire économique, ajoute-t-il sous forme de boutade : "<em>un investissement à long terme pour le développement du tourisme trois siècles plus tard</em>" ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une question se pose dès lors : y a-t-il un devoir moral, voire une contrainte physique, à assigner des significations à ce qui pourrait nous arriver ? Ou bien faudrait-il, comme il a été dit précédemment, se contenter de vivre une vie détachée de ces questions angoissantes. L'être humain se trouve dans une situation aporétique et être terrifié. Il se trouve coi devant le choix qui lui est proposé, affirme un intervenant : comprendre et être au monde ou bien être passif. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette passivité, dit une des co-animatrices de ce soir, se trouve illustrée de manière frappante dans le roman d'<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus" target="_blank" rel="noopener">Albert Camus</a>, <em>L'Étranger</em>. Meursaut, personnage étranger à son monde, ne veut pas trouver de sens à sa vie. Son existence est absurde. Il est indifférent et passif à chaque chose : à sa vie sentimentale, à ses proches, au décès d'autrui et même à sa propre mort. Cette posture simplifie sans nul doute le rapport au monde et aux autres : c'est en effet une chose de donner une signification à un objet, à une chaise par exemple ; c'en est une autre de donner du sens à une relation (à un "<em>je t'aime, par exemple</em>"), infiniment plus complexe. C'est d'ailleurs ce qui différencie l'animal de l'homme : en dehors du stimulus extérieur qui nous protège d'un danger, la conscience nous permet de revenir en arrière sur une action passée et de se projeter vers l'avenir. L'impératif catégorique du "<em>Connais-toi toi-même</em>" (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Platon" target="_blank" rel="noopener">Platon</a>) est piétiné par Meursaut,qui choisit de subir les événements sans vivre sa vie d'homme. Ce qui nous met mal à l'aise dans le roman de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus" target="_blank" rel="noopener">Camus</a> est également l'absence d'émotion du personnage, ces émotions qui sont aussi des catalyseurs de la recherche de sens, pour ne pas dire un besoin (culturel, spirituel, etc.) inhérent à l'homme.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous retrouvons là cette problématique abordée plus tôt : trouver ou rechercher ? Qu'est-ce qui pourrait nous empêcher de voir dans la vie quelque chose d'absurde et/car subie ? Dans ce cas, nous pourrions être dans le monde déconnectés de toute signification et vivre une "vie insensée" ! Une telle vie incohérente – et pas forcément absurde et qui nous permettrait peut-être de vivre malgré tout notre vie d'homme debout (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_(philosophe)" target="_blank" rel="noopener">Alain</a>). Le fou – celui qui aurait compris avant tout le monde que le monde n'a pas de sens ! – ne serait-il pas le parfait exemple de ce type d'existence, incohérente ? Vivre de manière insensée semble ne pas être possible, réagit un participant, dans la mesure où la société a son mot à dire. Le vivre ensemble l'impose, ce qui fait dire à plusieurs personnes dans l'assistance que c'est fondamentalement ce qui différencie l'homme de l'animal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Chercher un sens c'est trouver des repères, dit un nouvel intervenant, à la manière par exemple des personnes sans emploi que l'on tente de remettre sur une voie. L'action peut, par contre, être un moyen d'avancer, sans y mettre ce trop-plein de signes et vivre dans le mouvement. Cette assertion est discutée. Agir et se donner un ou des buts – professionnels, personnels, sportifs ou autre – c'est en soi donner une orientation et, par là, un sens à sa vie. D'ailleurs, pour dépasser des obstacles qui se dresseraient devant nous, le rappel du sens permet aussi de les dépasser et d'être dans le monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comment appréhender ce monde justement et faut-il y trouver un sens ? Cette question posée par Claire nous interroge sur la recherche de la vérité, qui est par exemple l'objectif de la justice. La véracité importe finalement peu : l'essentiel est d'avoir des repères, tels ces aveugles capables de s'orienter dans notre monde grâce à d'autres vecteurs. D'où, ce problème de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Molyneux" target="_blank" rel="noopener">William Molyneux</a> : que se passe-t-il lorsqu'un aveugle recouvre la vue ? Pourra-t-il reconnaître des objets sans les toucher ? Certains films de science-fiction appréhendent le sens et le réel de manière inédite et troublante, capables "de nous mettre la tête à l'envers" (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/12/14/inception-5246565.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Inception</em> </a>pour ne prendre que cet exemple). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Si, en tant que sujet, je donne le sens à l'objet – dans son sens le plus large : choses matérielles, relations, événements, etc. – que j'ai en face de moi, est-ce que je ne trahis pas cette réalité en lui donnant une signification ? Dit autrement, assigne-t-on du sens à une chose parce que l'on est incapable de vivre sans repère ? L'école philosophique des gestaltistes a théorisé la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_de_la_forme" target="_blank" rel="noopener">Psychologie de la Forme</a> (<em>Gestaltpsychologie</em>) : ils affirment que l'être humain est ainsi fait qu'il ne peut pas pouvoir faire sans sens, et plus précisément sans forme. Le monde lui été donné brut et ne peut pas être analysé par notre cerveau s'il ne lui assigne pas des formes, qu'elles soient véritables ou non (<em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/04/30/la-gesalt-theorie-ou-psychologie-de-la-forme-5359232.html" target="_blank" rel="noopener">cf. aussi ce lien</a></em>). À leur suite, Henri Bergson affirme que nous ne sommes pas "véritables" au monde. Nous collerions des étiquettes sur tel ou tel objet et ces étiquettes permettent de donner des repères et s'orienter. Faut-il donc tout signifier ou devrions-nous vivre le monde en spectateur, contemplatifs ? <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bergson" target="_blank" rel="noopener">Henri Bergson</a>, encore lui, parle de l'art et affirme que lorsqu'un peintre représente des objets sur une toile – les pommes de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9zanne" target="_blank" rel="noopener">Cézanne</a>, par exemple – il en retire l'aspect pragmatique : ces pommes ne sont plus des pommes – tout comme la pipe de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Magritte" target="_blank" rel="noopener">Magritte </a>n'en est pas une, <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/04/06/magritte-la-trahison-des-images-1928-5341148.html" target="_blank" rel="noopener"><em>cf. ce lien</em></a> ! Or, le spectateur va tout de même considérer que ces "fausses pommes" en sont. Tout se passe comme si en enlevant le côté utile et utilitaire de tel ou tel objet, ceux-ci sont vus tels qu'ils sont et retrouvent pleinement leur sens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Sommes nous capables d'apposer des sens à des choses moins rationnelles. Ne faudrait-il pas mieux laisser les choses avoir leur propre sens, sans chercher à les interpréter ? Cette question se heurte à notre appréhension de l'Histoire. Les événements historiques acquièrent un sens, mais seulement a posteriori. À l'heure où plusieurs commémorations rythment notre actualité (70 ans du Débarquement de Normandie, centenaire du début de la première guerre mondiale), il est admis que nombre de vérités, jugées incontestables à une certaine période, sont réexaminés avec le temps : ainsi, les fusillés pour l'exemple pendant la guerre 14-18 ne sont plus du tout considérés comme des "traîtres à la Nation" de nos jours. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L'expression courante "<em>cela n'a pas de sens</em>" paraît intenable. Les faits ne peuvent pas s'appréhender bruts, sans une signification ou une orientation intelligible. La logique du bonheur pourrait résulter a contrario du refus d'une compréhension du monde, à l'image de <em>Candide</em>. "<em>Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes</em>", affirme le personnage de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire" target="_blank" rel="noopener">Voltaire</a> : je n'ai pas à trouver du sens car il est là, devant moi. Disons aussi que les religions proposent aussi ce genre de pensées : les événements passées sont passées et un ordre invisible régit notre monde. Les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sto%C3%AFciens" target="_blank" rel="noopener">stoïciens</a> affirment de leur côté qu'il y a ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas. Ce qui ne dépend pas de moi, je dois m'en détacher, sans trouver du sens. Quant à ce qui dépend de moi, il est admis que cela représente une part relativement tenue. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Donner du sens participe aussi à une forme d'engagement mais aussi à une forme de cohésion des sociétés humaines. L'absence de sens pourrait signifier quelque part que tout est permis. Dire "<em>Chacun sa vérité</em>" ou "<em>Les goûts et les couleurs se valent</em>" ne serait-ce pas "un relativisme de mauvais aloi" ? Le sens que l'on donne aux choses est à tout le moins relatif. Les religions vivent sur des vérités et des repères différents. Si <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal" target="_blank" rel="noopener">Blaise Pascal</a> proclame justement : "<em>Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà</em>", pour <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank" rel="noopener">René Descartes</a> "<em>le bon sens est la chose la mieux partagée au monde</em>" (<em>Discours de la Méthode</em>). Mais est-ce que ce bon sens, s'interroge un intervenant, est suffisant pour donner du sens à sa vie ? Claire répond que selon le même <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank" rel="noopener">Descartes</a>, c'est une chose de l'avoir, ce bon sens, c'est une autre chose que de "<em>l'appliquer bien</em>", et a fortiori de le partager pour en faire un "sens commun" (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2014/03/29/descartes-le-bon-sens-est-la-chose-du-monde-la-mieux-partage-5335098.html" target="_blank" rel="noopener"><em>cf. aussi ce lien</em></a>). Un intervenant réagit à ce sujet : "Il n'y a pas de sens unique même s'il y a souvent du sens commun." </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un participant se demande si la recherche du sens ne peut pas être comparée aux théories scientifiques : elles ne servent qu'un temps, aussi longtemps qu'elles fonctionnent, jusqu'au jour où on leur donne un autre sens qui convient davantage. "On n'est pas sensible à tout ; mais on n'est pas insensible non plus", dit un autre intervenant : le sens fait intrinsèquement partie de l'homme. Une des co-animatrice en revient à la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_de_la_forme" target="_blank" rel="noopener">Psychologie de la Forme</a> : chaque chose a un sens mais pour soi uniquement, ce qui vient en contradiction avec la religion, véhicule de vérités et de sens pris dans un... sens collectif. Du coup, lorsque <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Nietzsche </a>proclame que "<em>Dieu est mort</em>", cela implique que tout est permis et que c'est l'individu qui se réapproprie la recherche de sens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans le monde, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a> dit que nous sommes condamnés à être libres, obligés de faire des choix, en permanence. Après la mort de Dieu (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche" target="_blank" rel="noopener">Nietzsche </a>), ce dont on a accusé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a> c'est de pratiquer une philosophie du désespoir car aucun être immanent ne me sauverait et je n'ai pas la possibilité d'être guidé ni pardonné en dernier ressort. La recherche de sens est d'abord un acte libre. Est-ce à dire que cette recherche est simple ? Non. Certaines personnes ont trouvé leur sens, définitivement. Ces gens-là, Sartre ne les envie pas et considère qu'elles sont posthumes à elles-mêmes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une intervenante aborde la question des religions en tant que pourvoyeuses de vérité, pour ne pas dire de "<em>valeurs communes</em>". Des valeurs qui peuvent aussi aider à adopter et adapter une philosophie pratique. Créer son propre sens, admet Claire, peut être jouissif et appartenir à un idéal de liberté. Pour autant, admettre que tout vaut tout, remiser au placard toutes les valeurs morales, est considéré par nombre de psychologues comme nocif, à commencer par l'éducation des enfants. Le sens fait sens justement en ce qu'il créé des repères pour la vie. Dans cette optique, les valeurs communes – y compris religieuses – peuvent nous rassurer. Un autre exemple, celui de la justice, nous interroge en ce qu'il apparaîtrait que cette institution est interrogée sur ce qu'il faut faire ou non. La justice deviendrait référent. Tout se passe comme s'il y avait une injonction sociale pour que les juges et les avocats décident des valeurs communes pour vivre en société. D'où ce danger que la société en deviendrait dépendante ! Il est, là, aussi question de pouvoir, cette mainmise qui a pu – et qui est encore – le reproche fait aux religions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"<em>Sous prétexte de sens, il peut y avoir beaucoup de complaisance</em>", affirme un intervenant : l'esprit de système peut se baser sur cette soif de sens pour trouver un sens commun qui peut à la longue devenir sclérosant, voire aliénant. Il y a un côté rassurant dans le système, sans même parler d'esprit grégaire. Cette satisfaction mentale rassurante est illustrée par ces vers de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Aragon" target="_blank" rel="noopener">Louis Aragon</a> : "<em>Vous voudriez au ciel bleu croire /
MILIQUE
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2014-03-26T00:45:00+01:00
DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT PIERRE ARDITI ...
<p style="text-align: center;"><iframe width="481" height="139" src="http://www.franceinfo.fr/player/export-reecouter?content=1135807" frameborder="0" scrolling="no"></iframe></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large;"><strong>DERNIÈRES PAGES AVANT LA NUIT</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large; color: #0000ff;"><strong> PIERRE ARDITI</strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><div class="emission-player clearfix"><div class="player_audio_wrapper player_audio_franceinfo player_audio_skin_1 player_audio_wrapper_processed"><div class="player_flash_object_wrapper"> </div><a class="btn_share btn-share-processed" title="Intégrer ce player sur mon site" href="http://www.franceinfo.fr/player/embed-share?content=1135807" target="_blank"><img title="" src="http://www.franceinfo.fr/sites/all/themes/fo_player_theme/img/spacer.png" alt="Partager" width="1" height="1" /></a></div></div><p> </p><div class="article-content wysiwyg"><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #993300;"><strong>Le comédien Pierre Arditi aime relire Stendhal, "un auteur qu'il chérit". Il se passionne aussi pour les ouvrages de Yasmina Réza. Mais en ce moment, il redécouvre Camus sous la plume de Jean Daniel.</strong></span></p><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong> <img class="dnd-dropped" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2012/09/26/749951/images/ressource/web_arditi-Sans-titre-1.jpg" alt="" width="462" height="237" /> </strong></span><p class="legend image" style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong>Pierre Arditi © Studio Canal</strong></span></p><p class="legend image" style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Pierre Arditi n'a pas toujours le temps ou l'énergie de lire le soir. Sur les conseils d'un ami, il s'est donc mis à lire chaque matin, de 6h à 7h "quoi qu'il arrive". </strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Il lit en ce moment l'ouvrage de Jean Daniel "Avec Camus, comment résister à l'air du temps?" que le journaliste lui a dédicacé.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Le comédien, actuellement en tournage, choisit ses lectures de manière <em>"chaotique"</em> car <em>"le livre c'est comme le vin, il faut tout essayer"</em>.</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Il estime "ne pas lire assez", se dit incapable de lire plusieurs livres en même temps, mais prend le temps de "relire assez souvent" les auteurs qui ont marqué sa vie, avec une préférence pour Stendhal. </strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large; color: #008000;"><strong>Les bouquins de plage? Très peu pour lui : <em>"les bruits des enfants suffisent à contenter mon esprit. Je ferme les yeux et je redeviens cet enfant qui jouait au bord de la plage il y a soixante ans. (..) Ce que j'écoute vaut tous les livres du monde"</em>.</strong></span></p></div>
Bruno Lagrange
http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/about.html
Les Justes, d'Albert Camus
tag:leblogdebrunolagrange.hautetfort.com,2014-03-24:5327300
2014-03-24T09:05:00+01:00
2014-03-24T09:05:00+01:00
La justice au-dessus de tout ? Les Justes La pièce fut...
<p class="MsoNormalCxSpFirst" style="margin: 1em 0px; text-align: center; text-indent: 35.4pt;" align="center"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 12pt;">La justice au-dessus de tout ?</span></span></em></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: center; text-indent: 35.4pt;" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; font-size: 16pt;">Les Justes</span></strong></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;">La pièce fut créée sur scène en 1949, avec Serge Reggiani, Maria Casarès et Michel Bouquet dans les rôles principaux. Camus s’est inspiré d’un fait réel : l’assassinat, en 1905, du grand-duc Serge. La pièce est vivante, les dialogues sont concis et les réflexions philosophiques ne sont pas pesantes du tout.</span></span></em></strong></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Le grand-duc Serge doit mourir. Ainsi en a décidé le groupe de combat du parti socialiste révolutionnaire. Son exécution est destinée à hâter la libération du peuple russe. Ses déplacements sont maintenant connus. Les terroristes se réunissent pour établir un plan d’action. Le poète Kaliayev se porte volontaire pour lancer la bombe sur sa voiture du grand-duc. Kaliayev est épris de justice ; c’est un militant résolu de la cause, mais c’est aussi un humaniste. Or, le jour dit, il s’apprête à lancer son engin quand il s’aperçoit que le grand-duc est accompagné de ses deux jeunes neveux, qui ont pris place à ses côtés. Kaliayev hésite. Une cause aussi juste que celle de la révolution autorise-t-elle à tuer des enfants innocents ?</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"><span style="mso-tab-count: 1;"><a href="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/01/02/2038877848.jpg" target="_blank"><img id="media-4991753" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdebrunolagrange.hautetfort.com/media/01/02/3137380718.jpg" alt="les justes,camus,jacques hébertot,maria casarès,reggiani,michel bouquet" /></a> </span>Dans son introduction aux <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Justes</em>, Albert Camus explique qu’il s’est inspiré d’un fait réel : l’assassinat, en 1905, du grand-duc Serge, oncle du tsar Nicolas II. Les situations sont historiques. Camus a même conservé au héros son véritable nom, Kaliayev. Si, bien sûr, il est préférable de voir les pièces de théâtre sur scène avec des acteurs en chair et en os, les pièces étant faites pour être jouées, il faut cependant reconnaître que <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Justes</em> se lit très facilement. La pièce est vivante, les dialogues sont concis, les réflexions philosophiques ne sont pas pesantes et, comme dans un film d’action, nous vivons l’attentat « en direct ».</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Camus glisse dans la bouche des personnages des réflexions récurrentes dans son œuvre. La justice est-elle au dessus-de tout ? Ou encore, y a-t-il quelque chose qui puisse justifier la mort d’un enfant innocent ? Si Kalayev hésite, en revanche son camarade Stepan, lui, a la réponse : oui, les deux neveux du grand-duc doivent mourir. Peut-être sont-ils innocents. Mais renoncer, du fait d’une sensiblerie hors de propos, retardera la libération du peuple russe. Et, pendant tout ce temps perdu, des milliers d’enfants mourront de faim. Or, selon Stepan,<em style="mso-bidi-font-style: normal;"> « la mort par la bombe est un enchantement à côté de cette mort-là ». </em>Qu’importe que les justiciers soient des assassins, seul le résultat compte ; la mort du grand-duc est un acte de justice.</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Justes </em>fut créée en 1949, avec le jeune Serge Reggiani dans le rôle d’un Kalliayev tourmenté. La fragile Maria Casarès jouait Dora, terroriste plus âgée que ses camarades, riche de son expérience. Sa réflexion lui fait dire : si la révolution tolère que des enfants soient broyés par des bombes, alors l’humanité entière haïra la révolution.</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Quant à Michel Bouquet, alors âgé de vingt-quatre ans, on l’imagine aisément dans le rôle de Stepan, terroriste froid et déterminé, qui ne va pas se laisser attendrir par la mort de deux enfants, fussent-ils innocents. Le même Michel Bouquet jouera un rôle analogue dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Katia</em>,de Robert Siodmak (film à la mauvaise réputation injustifiée). Là encore, il interprètera un terroriste implacable appartenant à une organisation qui prononce la condamnation à mort du tsar Alexandre II.</span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="margin: 1em 0px; text-align: justify; -ms-text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">Les Justes</span></em><span style="font-family: 'Arial','sans-serif';">, d’Albert Camus (1949), pièce créée, sur une mise en scène de Jacques Hébertot, par Maria Casarès, Serge Reggiani et Michel Bouquet, collection Folio.</span></span></p>
Creseveur
http://creseveur.hautetfort.com/about.html
Le FBI a enquêté sur Sartre en 45, craignant que l'existentialisme soit subversif
tag:creseveur.hautetfort.com,2013-11-30:5234665
2013-11-30T14:16:18+01:00
2013-11-30T14:16:18+01:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-4347500" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/00/02/3493050799.JPG" alt="Mouches du FBI.JPG" /></p>
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
CAMUS, L’ART et la REVOLTE, l’hommage d’Abd Al Malik…
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2013-11-26:5231664
2013-11-26T23:48:00+01:00
2013-11-26T23:48:00+01:00
Spectacle « inspiré librement » de la lecture de...
<p><img id="media-4343191" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/02/02/923275031.jpg" alt="THEATRE abd-al-malik.jpg" /></p><p><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">Spectacle « inspiré librement » de la lecture de <span style="text-decoration: underline;">L’Envers et l’Endroit</span> d'<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus</span>, hommage musical d'<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik</span>, Théâtre du Châtelet (soirée unique à Paris, le 16-12-2013 – après des représentations en province). "<span style="text-decoration: underline;">L'art et la révolte</span>"... </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><br /><span style="text-decoration: underline;">Présentation sur le site du Châtelet ,</span> extrait : « Le rappeur-poète Abd Al Malik part à la rencontre de l'oeuvre d’Albert Camus. De la poésie à l’état brut, de la philosophie mise en musique. / A l’image d’Albert Camus, Abd al Malik porte haut l’intelligence du texte et une pensée aigüe sur l’existence et sur la condition d’artiste. / Abd al Malik choisit de partir de nouvelles de </span><span style="font-size: 12pt;">L’Envers et l’endroit</span><span style="font-family: Calibri;">, texte de jeunesse de Camus publié à Alger en 1937, que l’écrivain considère comme la source secrète qui a alimenté toute sa pensée. » </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">ABD AL MALIK a présenté ce qu’il propose</span> sur le site<em> artemedia.fr</em> : « Qu’y a-t- il de commun entre Albert Camus et moi-même ? Il n’y a aucune prétention dans la question que je me pose, mais plutôt une aspiration. Car j’ai toujours vu en Camus un idéal dans la manière d’être artiste, un élan dans la façon d’habiter l’écriture. J’ai surtout vu en lui, comme en moi, ce farouche besoin de représenter « son peuple », de représenter les siens et, par eux, de chercher inlassablement le moyen de se connecter à tous. C’est en ce sens que ce qui m’intéresse dans ce projet n’est pas de « parler » de son oeuvre (ou de lui-même finalement), mais de questionner les origines philosophiques de celle-ci. Je dirais même de questionner l’origine philosophique, et j’oserais presque dire spirituelle, de celle-ci. Et, de mon point de vue, comme il le dit lui-même d’ailleurs, tout s’origine (et quelque part se termine) dans cet ouvrage de jeunesse intitulé L’ Envers et l’endroit. La préface qu’il fait à la réédition de ce petit livre, vingt ans plus tard, a toujours été pour moi une sorte de feuille de route. Je dirais même une sorte de viatique dans ma quête, en tant qu’homme de mots, d’une certaine vérité artistique. » </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">Vidéo</span> ("<span style="text-decoration: underline;">Quand Abd Al Malik rencontre Albert Camus</span>"). Extrait. Le spectacle d’<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik</span> présenté dans le sud (cf. Aix en mars 2013). <span style="text-decoration: underline;">Charles Berling</span> parle de cette initiative: « Le postulat de départ je le trouve formidable. Cela rencontre l’universalité formidable d’Albert Camus<span style="color: #ff0000;"> </span>» : </span><a href="http://www.youtube.com/watch?v=4PawEAjNMIc"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://www.youtube.com/watch?v=4PawEAjNMIc</span></a></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">.......</span></span><span style="font-size: medium; text-decoration: underline;"><span style="font-family: Calibri;">Articles sur le spectacle</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">........</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><em>Le Parisien</em>, <span style="text-decoration: underline;">Abd Al malik slame Albert Camus</span> , 13-03-2013 </span><a href="http://bit.ly/10Mhanx"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://bit.ly/10Mhanx</span></a><span style="font-family: Calibri;"> <span style="font-size: 10pt;"> (« Entre rap, rock et musique classique, Abd al Malik slame Albert Camus "son idéal, son grand frère des cités ». (…) «Je l'ai lu comme un grand frère de la cité qui était en train de me parler. On se rend compte avec son oeuvre que Camus, c'est un gars de chez nous. Il y parle de sa mère, le fait d'avoir été élevé seul par sa mère. Vous imaginez, toute suite ça faisait écho", explique l'artiste dont la photo de sa mère apparaît au lever de rideau.Le rappeur fait la rencontre d'Albert Camus à l'école. Il commence par L'Étranger qui le "bouleverse ". A la même époque, Régis Fayette-Mikano de son vrai nom, commence à faire du rap et "veut devenir artiste"."Camus disait en substance 'la culture m'a arrachée de ma condition'. Une phrase qui fait sens. J'ai vécu dans un milieu dur et ma passion pour la littérature a été une vraie fenêtre de sortie", raconte le slameur. »)</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><em>Le Monde</em>, par <span style="text-decoration: underline;">Raphaëlle Rérolle</span>, 07-11-2013, "<span style="text-decoration: underline;">Abd Al Malik : lame du rap</span>": </span><a href="http://bit.ly/17UZgDL"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://bit.ly/17UZgDL</span></a><span style="font-family: Calibri;"> <span style="font-size: 10pt;"><span style="text-decoration: underline;">CITATIONS</span> : « </span></span><span style="font-size: 10pt;">Sans Camus, il n'y aurait pas Abd al Malik. » (dit de lui-même Abd Al Malik, qui a découvert Camus avec passion, jeune, et fait un lien entre cette découverte et son chemin vers l’écriture et la création). (…)<em> « </em><span style="font-family: Calibri;">Autant dire que le rappeur occupe une position très particulière sur la scène musicale. </span>« Un mec dans le hip-hop qui travaille sur les textes de Camus, les mômes ont un peu de mal à comprendre »<em>, </em><span style="font-family: Calibri;">s'amuse son copain Laurent Garnier, star de la musique électro et fan depuis des années. » / </span></span></span>« C'est la littérature qui l'a sauvé, dit-il. Camus, précisément, venu à sa rescousse quand il avait 12 ans. ‘La lecture de L'Envers et l'Endroit a été un vrai bouleversement, raconte Abd al Malik : voilà un type qui venait d'une cité, comme moi, qui avait été élevé par une mère seule. Comme moi, il avait rencontré des enseignants qui croyaient en lui’ »</p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans<em> Télérama </em>du<em> </em>09-03-2013<em>,</em><em> </em><span style="text-decoration: underline;">Gilles Rof</span><em> </em> écrivait<em> </em>(extrait)<em> : </em></span><span style="font-size: 10pt;"><em>« </em>L’art et la révolte, spectacle musical inspiré de ses textes, se veut un hommage du slameur à l’un de ses grands inspirateurs. » / A la question sur l’origine de ce spectacle, il répond : « Catherine Camus, la fille d’Albert Camus, et Dominique Bluzet, le directeur du grand théâtre de Provence à Aix, souhaitaient une création autour de l’écrivain en 2013, dans le cadre de la Capitale de la culture, mais aussi du centenaire de sa naissance. Ils m’ont contacté pour me proposer de travailler autour du Premier homme… Moi, j’avais une autre idée. / Quand j’ai lu L’envers et l’endroit, je devais avoir 13 ans. Je commençais à m’intéresser au rap et ce livre a été une sorte de révélation. Avec cette préface que Camus a écrite 20 ans après la première édition du livre. Un texte où il fait le point sur lui, sur ses origines, sur ce que c’est que représenter les siens, être un écrivain, un artiste… Immédiatement, ces quelques pages sont devenues comme un viatique pour moi. Une feuille de route, que j’ai gardée jusqu’à maintenant. Ça correspondait à ce que je devais être en tant qu’artiste. »</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">...... </span></span><span style="font-size: medium; text-decoration: underline;"><span style="font-family: Calibri;">ABD AL MALIK</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;">........</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">SITE officiel</span> : </span><a href="http://www.abdalmalik.fr/"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://www.abdalmalik.fr/</span></a><span style="font-family: Calibri;"> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">Fiche wikipedia</span> : </span><a href="http://bit.ly/fGSjoO"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://bit.ly/fGSjoO</span></a></span></p><p><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">.</span><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">.......</span><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">ALBERT CAMUS</span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">.......</span><span style="text-decoration: underline;"><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">le livre source et le thème du spectacle</span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">........</span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">L’Envers et l’Endroit</span>, note sur le site de la <em>Société des Etudes camusiennes</em>, par <span style="text-decoration: underline;">Paul Viallaneix</span> : </span><a href="http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/1937/03/09/lenvers-et-lendroit-1937/"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/1937/03/09/lenvers-et-lendroit-1937/</span></a><span style="font-family: Calibri;"> (L’œuvre à laquelle se réfère Abd Al Malik – voir sa présentation – le texte originel du livre et la préface ajoutée pour une réédition : pour Camus c’est effectivement une œuvre source, un centre). </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri;"><span style="text-decoration: underline;">CAMUS, L’art de la révolte</span>. <span style="text-decoration: underline;">Emission sur France Culture</span>, 22-09-2013, (<span style="text-decoration: underline;">Raphaël Enthoven)</span>. 59 minutes, <span style="text-decoration: underline;">document audio</span>. En exergue (page de la radio), la <span style="text-decoration: underline;">lettre de René Char à Albert Camus</span>, après la lecture de L’Homme révolté. Il dit son enthousiasme et son respect, remercie. Extrait : <span style="font-size: 10pt;">« </span></span><span style="font-size: 10pt;">Après avoir lu – et relu – votre Homme révolté j’ai cherché qui et quelle oeuvre de cet ordre – le plus essentiel – avait pouvoir d’approcher de vous et d’elle en ce temps ? Personne et aucune oeuvre. C’est avec un enthousiasme réfléchi que je vous dis cela. Ce n’est certes pas dans le carré blanc d’une lettre que le volume, les lignes et l’extraordinaire profonde surface de votre livre peuvent être résumés et proposés à autrui. D’abord j’ai admiré à quelle hauteur familière (qui ne vous met pas hors d’atteinte, et en vous faisant solidaire, vous expose à tous les coups) vous vous êtes placé pour dévider votre fil de foudre et de bon sens. Quel généreux courage ! quelle puissante et irréfutable intelligence tout au long ! » <span style="font-size: 12pt;"><span style="text-decoration: underline;">Suite sur le site</span> de France Culture :</span></span><span style="font-size: 12pt;"> <a href="http://bit.ly/1eyBtLl"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://bit.ly/1eyBtLl</span></a></span></span></p>
Café philosophique de Montargis
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html
COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE ”QU'EST-CE QUE L'AMITIÉ ?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2013-11-26:5231586
2013-11-26T22:13:00+01:00
2013-11-26T22:13:00+01:00
Thème du débat : "Qu'est-ce que l'amitié ?" Date : ...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Thème du débat : <span style="color: #ffff00;">"Qu'est-ce que l'amitié ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">8 novembre 2013 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le vendredi 8 novembre 2013, environ 120 personnes étaient présentes pour une nouvelle séance du café philosophique de Montargis intitulée "Qu’est-ce que l’amitié ?" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour commencer le débat, Claire cite <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau" target="_blank" rel="noopener">Jean-Jacques Rousseau</a> : "<em>Il y a plus d’amour dans l’amitié que dans l’amour lui-même parce qu’il n’y a pas d’amour-propre</em>". Y aurait-il donc plus de noblesse dans le sentiment amical que dans le sentiment amoureux ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une question à se poser est celle de savoir si l’amitié est dénuée d’amour, voire si elle s’y oppose. Une participante réagit en mettant en avant la dimension sexuelle dans l’amour. Là, sans doute, se situe une forme d’intéressement, ce que n’a pas, a priori, l’amitié ("<em>Amitié : mariage de deux êtres qui ne peuvent pas coucher ensemble</em>", disait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Renard" target="_blank" rel="noopener">Jules Renard</a>). C’est sans doute ce qu’implicitement veut dire <a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau" target="_blank" rel="noopener">Jean-Jacques Rousseau</a> lorsqu’il parle de cette soif d’amour propre. Ne s’agirait-il pas d’un "désir sexuel", qui n’est pas présent dans l’amitié ? Son absence fait que le sentiment amical est traditionnellement considéré comme plus noble : "<em>Il est plus ordinaire de voir un amour extrême qu'une parfaite amitié</em>" écrivait le moraliste <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_La_Bruy%C3%A8re" target="_blank" rel="noopener">Jean de La Bruyère</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ne peut-on pas parler d’une forme de narcissisme dans l’amour, dans la mesure où ce sentiment permettrait de se chercher soi-même ? Au contraire, l’amitié serait un peu plus pur car ce serait un amour de bénévolence par excellence : je donne tout à l’autre sans rien attendre en retour, sans aspect passionnel. Pour <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Jean-Paul Sartre</a>, dans l’amour on a un rapport de sujet à objet alors que dans l’amitié je prends l’autre comme mon égal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comment définir ce qu’est l’amitié ? Un participant considère que l’amitié n’est pas mesurable, dans la mesure où il n’y a pas d’indicateurs. Si l’on continue la différence avec l’amour, l’amitié a la particularité d’être considérée comme plus vérace que l’amour, qui charrie souvent son lot d’illusions. L’amitié se vivrait alors que l’amour se déclarerait et se penserait. Mais l’amitié peut également reposer sur des fondations biaisées, réagit un intervenant et, à l’instar de l’amour, avoir comme corollaires trahisons, malentendus ou incompréhensions. Un autre participant souligne qu’une différence notable entre l’amour et l’amitié, différence pas si anecdotique que ça, réside dans la notion de cohabitation. Aujourd’hui, les amis ne vivent en général pas ensemble (si l’on omet certains couples ou bien des communautés marginales). Au contraire, la plupart du temps les couples formés dans le cadre d’une relation amoureuse sont dans un quotidien qui vient à brouiller les liens entre ces deux personnes. Dans l’amitié, ce lien, non pollué par la trivialité des choses domestiques, garde une certaine pureté et une pérennité. Une pureté qui n’est pas étrangère à l’absence de désir sexuel. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Un tel désir est-il réellement absent dans l’amitié ? Un rapprochement charnel n’est-il pas possible ? Il y a certainement une forme d’élection physique dans la relation amicale, ce que plusieurs personnes du public confirment. Preuve en est que le premier rapport amical est celle de la rencontre incarnée, souvent survenant à l’improviste. Ce qui fait dire que la séduction est là, que ce soit pour un homme ou pour une femme, sans pour autant qu’il y ait passage à l’acte. Une participante évoque toute la beauté d’une rencontre amicale avec une jeune femme ("Béatrice"), rencontrée des années plus tôt. Elle témoigne d’un "coup de foudre amical", sans pour autant qu’il y ait attirance physique. Ce qui ne veut pas dire, ajoute-t-elle, que la jalousie soit absente. On peut être assurément possessif en amitié en raison de cette affinité élective évoquée plus haut. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"<em>On ne choisit pas ses amis</em>", dit encore un intervenant : on peut avoir envie de nouer (voire renouer) une relation amicale. Encore faut-il qu’il y ait réciprocité de ce désir. Or, en amour, fait observer Bruno, la réciprocité n’est pas forcément au rendez-vous. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Si l’on parle de définir ce qu’est l’amitié, Claire pose cette question : qu’est-ce qui distingue l’ami, du copain, du compagnon ou de l’allié ? L’amitié et l’ami peuvent prendre plusieurs visages, est-il affirmé tout au long du débat de ce soir : l’amitié fusionnelle ou inconditionnelle, la notion d’âme-sœur, l’ami comme seconde famille, celle de circonstance, voire l’ami Facebook (nous y reviendrons) et celle des réseaux sociaux, professionnels ou non ! Il y a assurément plusieurs degrés dans l’amitié, comme le dit une intervenante. Finalement, est-il dit encore, et pour reprendre une citation de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_Lauwick" target="_blank" rel="noopener">Hervé Lauwick</a>, "<em>un ami, c'est quelqu'un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même</em>". </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Selon une autre intervenante, l’amitié idéale pourrait avoir comme caractéristique principale la pérennité. Ce qui en fait quelque chose de plus rare. Claire évoque la rencontre entre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marceline_Loridan-Ivens" target="_blank" rel="noopener">Marceline Loridan-Ivens</a> et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Veil" target="_blank" rel="noopener">Simone Veil</a> dans les camps de la mort : "<em>j’ai enfin compris que cette femme allait faire partie des femmes de ma vie</em>" dit-elle en parlant de la future ministre (<a href="http://www.lesinfluences.fr/Marceline-Loridan-Ivens.html" target="_blank" rel="noopener">en lire plus ce lien</a>). Il y a, nous l’avons dit, cette idée du coup de foudre déjà évoqué. Mais il y a aussi exprimé une forme d’intéressement. Un intéressement si fort que la jalousie n’est pas exclue. Une participante réagit en affirmant que tout échange – amical, amoureux ou autre – implique quelque chose en réponse. Un participant considère ceci : "<em>Quand on aide un ami, on n’attend pas à recevoir quelque chose de lui en retour mais on attend quelque chose de lui malgré tout</em>". L’absence de toute réciprocité peut mettre un danger cette relation amicale.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Puisque l’on utilise le terme d’"élection", peut-il y avoir la possibilité de créer une "<em>communauté d’amis</em>" (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a>). <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote" target="_blank" rel="noopener">Aristote</a> parle de <em>polyphilia</em> dans <em>Éthique à Nicomaque</em>, une communauté d’amis égalitaire. Cette philia, dit Bruno, est l’amitié civique grecque. C’est un type d’amitié absent aujourd’hui dans nos sociétés, pour qui l’amitié se définit d’abord comme une relation intra-personnelle. La <em>polyphilia</em> a vocation à être une base sociale très forte et à être facteur d’entraide et de solidarité. Au contraire, dans nos cultures occidentales, c’est l’État, un État désincarné et parfois bureaucratique, qui a en charge d’aider les citoyens.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cela n’a pas toujours été le cas. Bruno évoque la plus célèbre histoire d’amitié de la littérature française, celle entre <a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a> et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie" target="_blank" rel="noopener">Étienne de La Boétie</a> ("<em>Parce que c’était lui, parce que c’était moi</em>"). Il n’est pas anodin de préciser que cette amitié, née durant le drame des terribles <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_de_religion_%28France%29" target="_blank" rel="noopener">Guerres de religion</a>, n’aurait certainement pas pu s’épanouir sans prendre la forme d’une <em>philia</em>, cette amitié civique : nous nous rencontrons, nous sommes amis et nous restons ensemble dans une "communauté d’amis", pour le meilleur et pour le pire. Nous avons bien là l’exemple d’une amitié qui n’est pas entièrement désintéressée. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette <em>philia</em> n’a pas entièrement disparu dans nos époques modernes : citons les amitiés formés dans les rangs des Résistants durant la seconde guerre mondiale, dans les tranchées de la première guerre mondiale ou bien parmi les militants communistes (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/11/01/vernant-5210818.html" target="_blank" rel="noopener">texte de JP Vernant</a>). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans la <em>philia</em>, c’est l’échange qui fait sens. Une jeune participante cite à ce sujet <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Foenkinos" target="_blank" rel="noopener">David Foenkinos</a> : "<em>J’ai sans doute entendu dire qu’un véritable ami c’est quelqu’un qu’on peut appeler en pleine nuit lorsque l’on se retrouve avec un cadavre sur les bras. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours aimé cette idée. Il y a des gens qui se demandent ce qu’ils feraient s’ils gagnaient au Loto. Moi, je me demande qui j’appellerais le jour où je devrais me débarrasser d’un corps, car il est très peu probable que je gagne un jour au Loto. Je parcours la liste de mes amis et j’hésite. Je pèse le pour et le contre d’une lâcheté éventuelle. Et puis, je me rends compte que le choix est plus complexe que prévu. Aimer un ami c’est aussi éviter de l’impliquer dans une histoire aussi sordide que risquée.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">L’amitié est omniprésente dans nos sociétés, même si elle ne prend pas la forme de la <em>polyphilia</em> antique. Cependant, il y a sans doute un peu de cette amitié civique dans les réseaux sociaux. L’ami Facebook (cf. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/11/01/sans-commentaire-5210960.html" target="_blank" rel="noopener">lien vers cette publicité</a>) est un emprunt à l’amitié anglo-saxonne (<em>friendship</em>), plus "lâche" et plus éphémère que l’amitié telle que nous la concevons dans notre idéal français (celle de </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;">et </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie" target="_blank" rel="noopener">La Boétie</a><span style="font-size: small;">). Cette amitié "sociale" (nous dirions "civique") peut se défaire en un clic de souris et en quelques secondes : plus que dans la "vie réelle", on peut "changer d’ami comme de chemise", pour reprendre l’expression d’un intervenant. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Quel est le rôle de cet ami si on parle d’intéressement et peut-on vivre sans ami ? L’intéressement en question n’est-ce pas la compréhension et l’oreille ? Comme le dit un intervenant, "<em>la nature nous a donné deux oreilles et une bouche afin d’écouter deux fois plus que parler</em>". L’ami(e) est certainement celui ou celle qui écoute, voire conseille. L’ami peut être celui qui dit la vérité, coûte que coûte, comme le disent </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote" target="_blank" rel="noopener">Aristote</a><span style="font-size: small;"> ou <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Moli%C3%A8re" target="_blank" rel="noopener">Molière</a> (Alceste). À moins que l’ami ne soit celui qui se tait, dans le respect, sans jugement : "<em>Je n’ai rien trahi. Car je n’avais rien à trahir. Je me suis interdit de vouloir connaître les secrets de mon ami et je ne les connais pas</em>" (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Hardellet" target="_blank" rel="noopener">André Hardellet</a>). L’ami pourrait également être celui qui garde notre jardin, en s’interdisant de pénétrer dans notre maison !<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous avons dit toute l’importance du rôle de l’affinité élective : la personne "choisie" l’est pour son essence, "<em>pour ce qu’elle est vraiment</em>". Et, plus encore, entretenir ce sentiment se fait dans une volonté qui est tout sauf désintéressée. J’attends de mon ami des conseils ou, à tout le moins, une forme d’acquiescement. En réalité, "<em>on choisit le conseilleu</em>r" car on sait inconsciemment ou consciemment quel(s) avis l’on va recevoir de cette personne élue au nom de l’amitié. À ce sujet, c’est </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><span style="font-size: small;"> qui parle dans <em>L’Existentialisme est un Humanism</em>e de la <em>polyphilia</em> et de ses limites aristotéliciennes, à savoir que je ne peux pas donner autant, égalitairement, à tous mes amis. Pour </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><span style="font-size: small;">, l’amitié a ce rôle de nourriture spirituelle, à ce ceci près et contrairement à l’amour, qu’elle est plurielle. Et, nous dit </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Sartre" target="_blank" rel="noopener">Sartre</a><span style="font-size: small;">, selon les circonstances et selon les besoins, je vais m’adresser à tel(le) ou tel(le) ami(e) dont je sais qu’il/elle va me répondre ce que je veux entendre. Lorsque je suis face à une interrogation, il faut que je trouve dans mon cercle de relations l’ami <em>ad hoc</em> qui donnera l’avis qui irait dans mon sens. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Que la pérennité ne soit pas au rendez-vous est courante. Pour revenir à </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;">et </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie" target="_blank" rel="noopener">La Boétie</a><span style="font-size: small;">, il faut avoir à l’esprit que cette amitié célébrissime et considérée comme un modèle n’a duré que quatre ans et s’est terminée avec le décès de </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_de_La_Bo%C3%A9tie" target="_blank" rel="noopener">La Boétie</a><span style="font-size: small;"> à l’âge de trente-deux ans (en 1563, alors que </span><span style="font-size: small;"><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne" target="_blank" rel="noopener">Montaigne</a> est décédé en 1592 !).<br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cela dit, lorsque ce n’est pas la mort qui met fin à l’amitié, elle peut s’arrêter subitement. Voilà qui peut surprendre, alors même que nous avons dit que le sentiment amical est souvent considéré comme un idéal ? Si une amitié prend fin, répond un intervenant, cela est souvent parce que des conditions ne sont plus réunies. Ce lien ne peut pas perdurer car des attentes qui ne sont plus satisfaites. Il convient de tenir compte des changements survenant au cours de nos vies et qui peuvent entraîner la fin de cette affinité élective ? L’amitié, nous l’avons dit avec la <em>polyphilia</em>, répond souvent à des besoins. Comme le disait encore </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Foenkinos" target="_blank" rel="noopener">David Foenkinos</a><span style="font-size: small;"> : "<em>Il y a des gens formidables qu’on rencontre au mauvais moment et il y a des gens qui sont formidables parce qu’on les rencontre au bon moment.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">À partir du moment où l’amitié est là, dit Claire, la pérennité est attendue comme une condition <em>sine qua non</em> de ce sentiment rare : "<em>On est ami(e)s, à la vie à la mort</em>". Or, si une brouille vient à surgir, si un désaccord, voire une broutille, met un coup de griffe à cette relation que l’on pensait solide comme le roc, est-ce à dire que ce qui a été vécu jusqu’alors était de l’ordre de l’illusion ou bien à une chose sans importance ? Une participante reconnaît que l’amitié peut ne pas durer – comme l’amour d’ailleurs. Toutefois, cela n’enlève rien aux belles histoires et aux apports mutuels. D’ailleurs, selon les circonstances de l’existence, une amitié peut être comme suspendue dans le temps et l’espace puis reprendre comme si de rien n’était : "<em>On reste ami, finalement !</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Il n’en est pas moins vrai que la fin d’une relation amicale sonne dans l’entourage comme une incompréhension, voire un tsunami : "<em>Vous ne vous parlez plus ? Mais pourquoi ? Vous étiez tellement ami(e)s !</em>" La fin d’une amitié pourrait s’apparenter à un deuil cruel. La reconstruction est possible mais il s’agit d’une perte de repères et cette reconstruction est difficile. L’amitié perdue reste une perte incalculable dans la mesure où, d’une amitié disparue, il reste toujours quelque chose, un lien indicible ("<em>Les blessures d'amitié sont inconsolables</em>" écrivait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tahar_Ben_Jelloun" target="_blank" rel="no
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
Agnès Spiquel, ou comment lire vraiment Camus…
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2013-11-21:5226690
2013-11-21T03:01:00+01:00
2013-11-21T03:01:00+01:00
Agnès Spiquel est une excellente introductrice à l’œuvre de Camus, elle...
<p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;">Agnès Spiquel</span> est une excellente introductrice à l’œuvre de Camus, elle qui préside la <span style="text-decoration: underline;">Société des Etudes camusiennes : </span></span></span><span style="color: #0000ff; font-size: small;"><a href="http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/" target="_blank" rel="noopener">http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/</a> </span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;"> En cette année de centenaire de naissance nombreux sont les entretiens où elle est sollicitée pour dire comment lire vraiment Camus, et comment ne pas le trahir... Et elle le fut aussi au moment des discussions sur l’exposition d’Aix (pour ma part la troisième formulation me convient fort bien : Camus citoyen du monde…). </span></span> </p><p>Ainsi, dans un <span style="text-decoration: underline;">entretien</span>, <em>Le</em> <em>Monde</em>, 14-09-2012, elle donne des titres, pour commencer la lecture, quand on ne connaît pas l’auteur. Elle met en garde contre les récupérations « <span style="text-decoration: underline;">Ils ne lisent pas Camus, ils s’en servent »</span>. Elle aussi insiste sur <span style="text-decoration: underline;">Le Premier Homme</span> et <span style="text-decoration: underline;">Noces</span> :<span style="color: black; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="http://bit.ly/R4t4Va"><span style="color: #0000ff; font-size: small;">http://bit.ly/R4t4Va</span></a><span style="font-size: small;"> </span></span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;">(<span style="text-decoration: underline;">CITATION</span> : « Je ne sais pas ce que Camus aurait dit, mais je sais ce qu'il a dit ; relisons les éditoriaux de </span><em>Combat, les Lettres à un ami allemand</em><span style="font-family: Calibri;">, la section finale de </span><em>L'Homme révolté </em><span style="font-family: Calibri;">sur la "Pensée de midi", les dernières sections de </span><em>Chroniques algériennes</em><span style="font-family: Calibri;">. Il y parle de mesure et de limite, de respect de l'autre et de compréhension des raisons de l'adversaire ; il y parle de la responsabilité des hommes politiques, des intellectuels, des journalistes. Tout cela me semble un peu oublié ! Camus a des convictions, mais pas des certitudes sur tout ; il doute souvent, en particulier sur l'Algérie, et n'a pas honte de le dire. Ceux qui le récupèrent ne retiennent de sa pensée complexe que ce qui les arrange. Ils ne lisent pas Camus, ils se servent de lui.<span style="color: #ff00ff;"> </span>»)</span></span> </p><p>Autre<span style="text-decoration: underline;"> entretien</span>, <span style="text-decoration: underline;">Agnès Spiquel</span>, <span style="text-decoration: underline;"><em>La Croix</em></span>, 07-11-2013, "<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus est présent aux gens et aux événements</span>" :<span style="color: #0000ff; font-size: small;"><a href="http://bit.ly/I0u8X9">http://bit.ly/I0u8X9</a> (</span><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;">CITATION</span> : « Camus refuse de s’inscrire dans un camp, alors qu’il vit dans une période de profond clivage idéologique. La tendance à lui faire dire n’importe quoi, sans avoir vraiment lu ce qu’il a écrit, sans avoir compris à quel point sa pensée est une pensée de la tension et non pas du juste milieu, m’a beaucoup révulsée cette année. » / « Il est tout simplement présent aux gens et aux événements. Il n’élude pas, il ne recule pas. » / « Ce qui nous parle, de nos jours, c’est tout d’abord son refus de simplifier les situations, de coller des étiquettes sur les personnes et sur leurs actes. Les gens en ont assez des faux débats ; or, Camus invite à penser de façon fine et complexe. »)</span></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: small;"><span style="text-decoration: underline;">Contribution</span> importante d'Agnès Spiquel (dans un ouvrage collectif : « <span style="text-decoration: underline;">Les écrivains français et le monde arabe</span> », <span style="text-decoration: underline;">éd. Droz</span>, 2010) dans laquelle elle démontre que les Arabes, contrairement à des affirmations contraires, sont présents dans l’œuvre de Camus. Cette étude est reprise par le site de la LDH de Toulon. "<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus parle des Arabes</span>" : </span></span><a href="http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5131"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri; font-size: small;">http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5131</span></a><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: small;"> Autre texte d’Agnès Spiquel, même site, celui sur <span style="text-decoration: underline;">Camus et l’Algérie</span>, où elle retrace ses positionnements, "<span style="text-decoration: underline;">Albert Camus et l'Algérie</span>" : </span></span><a href="http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3601"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri; font-size: small;">http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3601</span></a><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: small;"> Les autres textes de la rubrique de la LDH sont malheureusement souvent partiaux. Idéologie fermée, tellement loin de la richesse complexe de Camus. Idéologie et complexité ne vont pas ensemble… Heureusement, Agnès Spiquel, elle, sait dire la complexité...</span></span></p>
MCSJuan
http://tramesnomades.hautetfort.com/about.html
CAMUS, Cahier de l’Herne
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2013-11-21:5226689
2013-11-21T02:44:00+01:00
2013-11-21T02:44:00+01:00
Cahier dirigé par Raymond Gay-Crosier et Agnès Spiquel-Courtille ,...
<p><img id="media-4335709" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/00/00/2580898889.jpg" alt="2013-10-11-Couvcamus.jpg" /></p><p><span style="font-family: Calibri; font-size: large;">Cahier dirigé par <span style="text-decoration: underline;">Raymond Gay-Crosier</span> et <span style="text-decoration: underline;">Agnès Spiquel-Courtille</span>, septembre 2013. </span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: underline;">Éds de L’Herne</span>. (Contributions, textes, iconographie… Un outil pour entrer dans la complexité et la richesse de l’œuvre de Camus.)Présentation et revue de presse (quotidiens et magazines) :</span> </span><a href="http://bit.ly/1N1eJGP">http://bit.ly/1N1eJGP</a></p><p><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Citation : « Aucune recherche d’exhaustivité dans notre démarche : d’amples synthèses voisinent avec des « petits faits » ; des témoignages directs avec des études très « pointues » ; des textes de Camus avec des textes sur Camus. Nous avons voulu varier le plus possible les points de vue, pour que chaque lecteur circule dans le Cahier en gardant sa liberté d’interprétation. Nous voulons le rendre proche, frayer des voies vers l’homme, vers l’artiste, vers le penseur engagé, vers le journaliste – de manière que le lecteur du Cahier ait envie de lire ou relire telle ou telle des oeuvres de Camus. Nous avons pensé notre tâche comme celle de passeurs. »</span></p><p><span style="font-family: Calibri; font-size: medium;">…………………………..</span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: underline;">Emmanuel Gehrig</span>, est l'auteur d'un article dans <em>Le Temps</em> (Suisse), septembre 2013. Synthèse d’une entretien avec <span style="text-decoration: underline;">Raymond Gay-Crosier</span> dont le chroniqueur rappelle, à l’occasion de la sortie du Cahier Camus, la place qu’il tient dans l’univers des camusiens : <span style="font-size: small;">« Aujourd’hui, il est l’un des plus grands spécialistes vivants de l’œuvre de Camus: cofondateur de la Société des études camusiennes avec feu Jacqueline Lévi-Valensi, coéditeur des tomes I et II, et directeur des tomes III et IV des Œuvres complètes de Camus en Pléiade, Raymond Gay-Crosier a l’originalité d’être Suisse de naissance et d’avoir mené toute sa carrière académique à l’université de Floride à Gainsville. ».</span> L’article sert aussi d’entrée dans ce volume consacré à Camus :</span> <a href="http://www.letemps.ch/Page/Uuid/564703d4-2783-11e3-a6e6-cec581d5f710#.Uo1mP06A3IU">http://www.letemps.ch/Page/Uuid/564703d4-2783-11e3-a6e6-cec581d5f710#.Uo1mP06A3IU</a></span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: underline;">Raymond Gay-Crosier</span>, publications, librairie Dialogues. <span style="text-decoration: underline;">Raymond Gay-Crosier</span> :</span> <a href="http://www.librairiedialogues.fr/personne/raymond-gay-crosier/65770/"><span style="color: #0000ff;">http://www.librairiedialogues.fr/personne/raymond-gay-crosier/65770/</span></a> </span></p><p><span style="font-family: Calibri;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: underline;">Bibliographie</span>. Œuvres de Camus et livres sur Camus, <a href="http://camusbibliography.boisestate.edu/liste-de-categories/">boisestate.edu</a> : </span> <a href="http://camusbibliography.boisestate.edu/liste-de-categories/"><span style="color: #0000ff;">http://camusbibliography.boisestate.edu/liste-de-categories/</span></a> </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: underline;">Agnès Spiquel-Courtille</span>, contributions, page Gallimard ("Camus, citoyen du monde") </span><a href="http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Agnes-Spiquel-Courdille"><span style="color: #0000ff; font-family: Calibri;">http://www.gallimard.fr/Contributeurs/Agnes-Spiquel-Courdille</span></a></p>
Kraly
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Camus... (L'absurde)
tag:lessongesdunenuit.hautetfort.com,2013-11-08:5215783
2013-11-08T05:00:00+01:00
2013-11-08T05:00:00+01:00
« L' absurde naît de cette confrontation entre l'appel...
<p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;"><span class="citation"><img id="media-4318297" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lessongesdunenuit.hautetfort.com/media/02/02/4105864202.17.jpeg" alt="camus,absurde,l'homme,écrivain,philosophe,philosophie,réflexions,comprendre,savoir" />« L'<a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Absurde" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Absurde"><span style="color: #3366ff;">absurde</span></a> naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-0" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>. Dans cette phrase est concentrée la puissance d'un conflit, d'une confrontation qui sous-tend et emporte l'œuvre de Camus. Deux forces s'opposent : l'appel humain à connaître sa raison d'être et l'absence de réponse du milieu où il se trouve, l'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d'être.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">L'appel humain, c'est la quête d'une cohérence, or pour Camus il n'y a pas de réponse à ce questionnement sur le sens de la vie. Tout au moins n'y a-t-il pas de réponse satisfaisante, car la seule qui pourrait satisfaire l'écrivain devrait avoir une dimension humaine : <span class="citation">« Je ne puis comprendre qu'en termes humains »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-1" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>. Ainsi les <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Religion" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion"><span style="color: #3366ff;">religions</span></a> qui définissent nos origines, qui créent du sens, qui posent un cadre, n'offrent pas de réponse pour l'homme absurde : <span class="citation">« Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ? »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-2" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>. L'homme absurde n'accepte pas de perspectives divines, il veut des réponses humaines.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">L'absurde n'est pas un savoir, c'est un état acquis par la confrontation consciente de deux forces. Maintenir cet état demande une lucidité et nécessite un travail, l'absurde c'est la <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Conscience" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience"><span style="color: #3366ff;">conscience</span></a> toujours maintenue d'une <span class="citation">« fracture entre le monde et mon esprit »</span> écrit Camus dans <em><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Le Mythe de Sisyphe" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Mythe_de_Sisyphe"><span style="color: #3366ff;">Le Mythe de Sisyphe</span></a></em>. Ainsi l'homme absurde doit-il s'obstiner à ne pas écouter les prophètes (c'est-à-dire avoir assez d'imagination pour ne pas croire aveuglément à leur représentation de l'enfer ou du paradis) et à ne faire intervenir que ce qui est certain, et si rien ne l'est, <span class="citation">« ceci du moins est une certitude »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-3" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">L'homme absurde ne pourrait échapper à son état qu'en niant l'une des forces contradictoires qui le fait naître : trouver un sens à ce qui est ou faire taire l'appel humain.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">Une manière de donner du sens serait d'accepter les religions et les dieux. Or ces derniers n'ont pas d'emprise sur l'homme absurde. L'homme absurde se sent innocent, il ne veut faire que ce qu'il comprend et <span class="citation">« pour un esprit absurde, la <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Raison" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Raison"><span style="color: #3366ff;">raison</span></a> est vaine et il n'y a rien au-delà de la raison »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-4" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">Une autre manière de trouver du sens serait d'en injecter : faire des projets, établir des buts, et par là même croire que la vie peut se diriger. Mais à nouveau <span class="citation">« tout cela se trouve démenti d'une façon vertigineuse par l'absurdité d'une mort possible »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-5" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>. En effet, pour l'homme absurde il n'y a pas de futur, seul compte l'ici et le maintenant.</span></p><p style="margin-top: 0.4em; margin-right: 0px; margin-bottom: 0.5em; margin-left: 0px; line-height: 1.5em; text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino; font-size: medium; color: #3366ff;">La première des deux forces contradictoires, le silence déraisonnable du monde, ne peut donc être niée. Quant à l'autre force contradictoire permettant cette confrontation dont naît l'absurde, qui est l'appel humain, la seule manière de la faire taire serait le suicide. Mais ce dernier est exclu car à sa manière <span class="citation">« le <a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" title="Suicide" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Suicide"><span style="color: #3366ff;">suicide</span></a> résout l'absurde »</span><sup id="cite_ref-Sisyphe_33-6" class="reference" style="line-height: 1em; vertical-align: text-top; position: relative; font-size: 0.8em; top: -5px; padding-left: 1px; unicode-bidi: -webkit-isolate; font-weight: normal; font-style: normal; white-space: nowrap;"><a style="text-decoration: none; color: #0645ad; background-image: none; background-attachment: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-color: initial; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus#cite_note-Sisyphe-33"><span style="color: #3366ff;">33</span></a></sup>. Or l'absurde ne doit pas se résoudre. L'absurde est générateur d'une énergie. Et ce refus du suicide, c'est l'exaltation de la vie, la passion de l'homme absurde. Ce dernier n'abdique pas, il se révolte.</span></p><div> </div><div><span style="color: #ff0000;"><em>(Source Wikipédia)</em></span></div>
coursincitoyen
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Albert Camus, tu nous manques !
tag:coursin-iledefrance.hautetfort.com,2013-11-07:5215657
2013-11-07T15:22:04+01:00
2013-11-07T15:22:04+01:00
Ci-dessous un extrait du discours d'Albert Camus lors de la remise du prix...
<p>Ci-dessous un extrait du discours d'Albert Camus lors de la remise du prix Nobel. Il est d'une actualité brûlante et nombre de nos politiques se grandiraient à méditer à partir de ce texte.</p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 10pt; line-height: 115%; font-family: Arial, sans-serif; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">…</span></p><p><span style="color: #000080; font-size: small;">Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir.</span></p><p> </p><p><span style="color: #000080; font-size: small;">Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. … </span></p><p><span style="color: #000080;">Je vous invite à lire le texte en entier <a id="media-4318096" href="http://coursin-iledefrance.hautetfort.com/media/01/00/1532784192.pdf">Camus_Discours_de_Suede_1957.pdf</a> et à l'écouter :</span></p><p><span style="color: #000080;"><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/M5QD-32MCv4" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></span></p>
Café philosophique de Montargis
http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html
COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE ”JUSTICE : SURVEILLER, PUNIR OU GUERIR ?”
tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2013-10-28:5207002
2013-10-28T22:11:00+01:00
2013-10-28T22:11:00+01:00
Thème du débat : "Justice : surveiller, punir ou guérir ?" ...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong style="font-size: small; text-align: justify;">Thème du débat : <span style="color: #ffff00;">"Justice : surveiller, punir ou guérir ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">27 septembre 2013 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée.</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le vendredi 27 septembre 2013, le café philosophique de Montargis inaugurait sa cinquième saison par un débat intitulé : "Justice : surveiller, punir ou guérir ?", un titre largement inspiré du célèbre essai de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a> <em>Suveiller et Punir</em> (1974).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Après avoir rappelé le principe du café philo comme d’un lieu de débats ouverts sur la philosophie mais fermé au prosélytisme quel qu’il soit – à l’exception du prosélytisme pour la philosophie ! – Bruno annonce que le café philosophique de Montargis s’apprête à faire sa mue. Après un fonctionnement pendant quatre ans en binôme, Claire et Bruno s’apprête à créer autour d’eux une équipe de volontaires désireux de s’impliquer dans le fonctionnement, la préparation et l’animation des séances. Cette nouvelle structures permettrait au café philosophique de mieux répondre aux sollicitations qui se sont multipliées au cours de la saison 4 mais aussi d’anticiper l’éventuel désistement de tel(le) ou tel(le) organisateur(trice). Il apparaît en effet qu’étant donnée la structure actuelle du café philo, inchangée depuis sa création en 2009, le départ d’une seule personne signifierait presque à coup sûr la disparition de l’animation de la Chaussée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le débat proprement dit sur la justice s’ouvre par la remarque d’une participante : il est vrai, dit-elle, que la justice a pour fonction essentielle de punir ; il paraît par contre dommageable que la guérison soit très souvent aux abonnés absents. Guérir n’est-ce pas accorder le bénéfice du dialogue et de la médiation lors de conflits ? La justice y gagnerait sans doute à préférer le dialogue à la sentence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le terme de "guérison" est-il justement approprié ? se demande une nouvelle intervenante. Utilisé ainsi, un tel mot signifierait la présence d’une maladie. Mais de quelle maladie parlons-nous ? D’une maladie de la société ? Ne serait-ce pas considérer certains citoyens comme des corps malades ? Ce serait donner à la justice un rôle "thérapeutique" qu’elle n’a indubitablement pas. Sauf à considérer la place – trop souvent discrète – des personnels psychiatriques oeuvrant entre les murs carcéraux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La question du rôle et des missions de la justice est au centre de l’actualité avec le projet de loi Taubira, sujet "clivant" et polémique (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/09/26/projet-de-loi-taubira-des-points-qui-font-polemique-5187785.html" target="_blank" rel="noopener">cf. cet article</a>). Si l’on veut recentrer le débat et mettre de côté la justice correctionnelle et commerciale, certes importante, pour s’intéresser à la justice pénale, nul doute que la longue histoire judiciaire a subi des transformations certaines et des améliorations au cours des millénaires.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comme le rappellent plusieurs philosophes (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus" target="_blank" rel="noopener">Albert Camus</a>, par exemple), l’institution judiciaire est d’abord née de la nécessité de trouver un terrain pacifique à des conflits pouvant se transformer en vengeance voire en vendetta. Là, sans doute est le noyau des institutions judiciaires. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau" target="_blank" rel="noopener">Jean-Jacques Rousseau</a> considère que c’est à partir du moment où les hommes sont sortis de leur état naturel – où régnait une justice qu’il considère comme parfait ("<em>le bon sauvage</em>") – pour se rassembler en société, ils ont eu besoin d’établir une institution judiciaire qui puisse garantir un ordre social (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/09/24/rousseau-l-origine-5180349.html" target="_blank" rel="noopener">cf. aussi ce texte</a>). Une institution ou plutôt des institutions judiciaires aux réalités multiples et aux géométries variables car, comme le dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal" target="_blank" rel="noopener">Blaise Pascal</a>, "<em>Plaisante justice qu' une rivière borne. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà.</em>" </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La justice, nous l’avons dit, s’attache à régler un conflit, une "<em>in-justice</em>" : "<em>Le juge s’efforce de rétablir la l’égalité</em>" dit <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote" target="_blank" rel="noopener">Aristote</a>. Toute la question est de savoir si cette justice va être <em>juste</em>. Il apparaît en tout cas que la justice a subi des transformations successives au cours des siècles. L’évolution des moyens de cœrcition n’est pas la moindre des changements opérés. Au cours des siècles, les supplices et la peine de mort ont laissé place à des mesures considérées comme moins expéditives : l’enfermement, peine dure, offre du moins une possibilité de sortie sinon de rachat. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Pour autant, précise Bruno, la justice a toujours pour vocation d’être le bras armé de la société. Pour <a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a> même si les peines de l’Ancien Régime (roues, gibets, bûchers, etc.) ont disparu et tendu à rendre la justice plus humaine, celle-ci reste une puissance publique ayant pour vocation de "<em>punir</em>", "<em>dompter les corps</em>" mais aussi d’intimider. En évoquant le supplice raffiné de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ravaillac" target="_blank" rel="noopener">Ravaillac</a> (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/07/26/temp-4239fb85cb8947878fa796c6a3ed2df1-5129553.html" target="_blank" rel="noopener">cf. cet article</a>), l’assassin d’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_IV_de_France" target="_blank" rel="noopener">Henri IV</a>, <a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a> se positionnant en "<em>archéologue du savoir</em>", y voit la marque d’une justice non pas désireuse de compenser une faute par une punition équilibrée mais par une intervention brutale propre à marquer les esprits et les consciences : "<em>Le supplice judiciaire est à comprendre comme un rituel politique. Il fait partie, même sur un mode mineur, des cérémonies par lesquelles le pouvoir se manifeste.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Cette intimidation, qui est aussi une surveillance de la société, fait de la justice un organe de pouvoir qui a la vocation d’être démonstratif. Claire rappelle qu’en France les exécutions ont été longtemps publiques jusque tard au cours du XXème siècle. Au XVIIIème siècle, un témoin rapporte qu’en Angleterre la pendaison de deux individus fut l’occasion d’une fête et d’une orgie épouvantable entraînant une centaine de morts ! En France, plus près de chez nous, les citoyens se délectaient tant de la guillotine que le pouvoir décida au milieu du XXème siècle de ne plus faire les exécutions que dans l’enceinte des prisons, au petit matin. Mais même avec ces précautions, des témoins se rassemblaient aux alentours pour se repaître du bruit de la lame de la guillotine ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Finalement, le choix de "rendre justice" dans une relative discrétion n’est pas dû à des motivation humanistes mais d’abord à des considérations d’ordre social : l’exécution publique doit être un moyen de sanctionner mais aussi d’intimider – dans la mesure où cela ne trouble pas l’ordre public. Cette intimidation, parfois spectaculaire (que l’on pense au long développement que fait <a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a> du supplice de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ravaillac" target="_blank" rel="noopener">Ravaillac</a>), est aussi à voir comme une manière de prévenir et de surveiller. Ce qui explique que les tortures et exécutions publiques étaient censées être de véritables spectacles sensés marquer les esprits. La justice, dans ce cas, avait une autre motivation qu’infliger une peine méritée : elle entendait marquer sa présence et son pouvoir. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Comment punir "<em>justement</em>" ? Voilà une question posée et débattue au cours de cette séance. La justice, nous l’avons dit, entend apporter une réponse pacifique à un conflit qui pourrait présenter le risque de troubler l’ordre social (vengeances, vendettas, etc.). L’institution judiciaire se place d’emblée comme un pouvoir non seulement disciplinaire mais surtout idéal. Si "<em>justice est faite</em>", cela ne peut être que dans un consentement général obéissant strictement à des règles judiciaires gravées dans le marbre. Une justice parfaite serait donc incontestable. Tel n’est pas le cas. La justice applique le Droit mais ce Droit est complexe car subtil. Il peut être lu de différentes manières. Les avocats savent qu’en matière judiciaire, une décision est loin d’être l’affirmation d’une vérité d’airain mais plutôt l’interprétation de faits, de gestes et de mots grâce à l’habileté de professionnels, les avocats, passés maîtres dans l’art de traduire et d’interpréter les textes de loi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Une justice "<em>juste</em>" est-elle finalement possible ? Il semble que la frustration soit souvent au rendez-vous.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Claire évoque <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/10/11/honk-5194197.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Honk</em></a>, le documentaire d’Arnaud Gaillard et Florent Vassault. Dans un pays comme les États-Unis, où la peine de mort est effective dans plusieurs États, il semble a priori que la parole des victimes meurtries par le décès d’un proche soit écoutée par la justice. La mise à mort du ou de la criminelle n’est-elle pas la démonstration que la "justice passe" avec efficacité et compréhension pour ceux qui ont fait les frais d’un crime ? Or, même si l’on omet de parler des motivations profondes de l’institution judiciaire – marquer les esprits, prévenir et intimider – il apparaît que l’élimination d’un individu dangereux pour la société est une voie sans issue. D’abord, les statistiques montrent que la peine capitale est loin d’être la panacée pour réduire la violence sociale ; elle est même contre-productive : les chiffres de la délinquance aux États-Unis le prouvent (<a href="http://www.amnesty.org/fr/library/asset/ACT50/008/2004/fr/288ebd50-d64a-11dd-ab95-a13b602c0642/act500082004fr.html" target="_blank" rel="noopener">cf. ce lien vers Amnesty International</a>). Par ailleurs, le documentaire évoqué plus haut est remarquable en ce qu’il met en parallèle la famille de la victime et la famille du coupable qui sera exécuté. Dans une scène surréaliste – un échange de cigarettes – ces témoins de l’exécution du condamné se trouvent comme mis à égalité.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Lorsque la justice entend régler pacifiquement un conflit, sa pondération peut apparaître au contraire pour la victime comme une clémence insupportable. Cette institution, par essence impartiale, perd dans ce cas son idéal de justice juste - du moins pour les victimes et/ou les familles de victimes. Mais il s’agit sans doute le prix à payer pour que la justice ne soit pas une machine inhumaine (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/09/17/kafka-la-machine-a-punir-de-la-colonie-penitentiaire-5171880.html" target="_blank" rel="noopener">cf. cet extrait de <em>La Colonie pénitentiaire</em> de Franz Kafka</a>) mais une instance médiatrice et pacificatrice. Les faits divers, le cinéma ou la littérature sont riches de ces exemples de victimes se sentant frustrés et meurtris par ce qu’ils estiment le manque de zèle de l’institution judiciaire à "faire justice". Citons par exemple le film <em>Les Sept Jours du Talion</em> (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/09/26/les-sept-jours-du-talion-5193390.html" target="_blank" rel="noopener">cf. ce lien</a>).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La justice doit saisir l’ensemble des circonstances d’un fait, dit un participant. Comprendre tel ou tel événement c’est sans nul doute y apporter une compréhension subtile lorsqu’elle n’est pas dérangeante. Il peut paraître simple et efficace d’établir le jugement a priori d’un présumé coupable ; mais ce faisant c’est oublié les tenants et les aboutissants d’un délit. Expliquer et débattre des raisons d’un méfait c’est se placer en état de comprendre. Le tueur en série <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_George" target="_blank" rel="noopener">Guy George</a>, auteur de crimes épouvantables, n’affirmait-il pas que la société était le premier responsable de ses méfaits ? Cela n’obère pas ses actes d’une très grande gravité mais cela permet de les placer dans un certain contexte.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Se pose dès lors la question de la violence institutionnalisée. Il est rappelé que pendant des siècles que la justice – ou plutôt les justices, comme le rappelle <a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Pascal" target="_blank" rel="noopener">Blaise Pascal</a> – a été créée par la nécessité sociale de pacifier des conflits potentiellement violents.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Or, la justice, du moins dans notre pays, a très tôt été non pas le bras armé du pouvoir mais une instance indépendante, un pouvoir à part entière comme le rappelle <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_de_Tocqueville" target="_blank" rel="noopener">Alexis de Tocqueville</a> dans <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/10/10/tocqueville-que-la-justice-administrative-et-la-garantie-des.html" target="_blank" rel="noopener">ce texte</a>. Cette séparation des pouvoir, chère à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montesquieu" target="_blank" rel="noopener">Montesquieu</a> (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2013/09/17/temp-494b72b04856ea162e2f950638d7da70-5171872.html" target="_blank" rel="noopener">cf. lien vers texte</a>), a été une réalité, y compris sous l’Ancien Régime. De là, loin d’être l’instrument aveugle du pouvoir régalien de punir, la justice a dans les gènes ce caractère de violence légale et institutionnalisée. Cette violence légale peut s’avérer tragique, à l’instar des supplices et exécutions publiques évoquées plus haut ; mais elle apparaît aussi nécessaire pour que "<em>justice soit faite</em>". Mais il s’agit dans ce cas d’une violence qui doit être mesurée et appliquée avec discernement. Comme le rappelle <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Hume" target="_blank" rel="noopener">David Hume</a>, "<em>La justice sans la force est impuissante; la force sans la justice est tyrannique.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">La violence est-elle absente de la justice moderne ? Certes non car elle fait partie, nous l’avons dit, des attributs nécessaires à son application. Dans notre pays, la sanction la plus lourde pour punir les crimes les plus graves n’est plus le supplice ou la condamnation à mort mais l’enfermement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Le débat s’arrête longtemps sur le système carcéral, abondamment critiqué et… jugé par les participants. La prison apparaît nécessaire en ce qu’elle permet d’isoler un individu considéré comme dangereux pour la communauté et la société. Or, la prison est une "<em>invention récente</em>", rappelle Bruno (</span><a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a>)<span style="font-size: small;">. Certes, le système carcéral existait sous l’Ancien Régime, mais il a été systématisé par les institutions judiciaires à l’époque moderne, en remplacement des supplices et des exécutions publiques. Enfermer plutôt que faire souffrir et tuer est au centre de l’action punitive publique. Enfermer un individu n’est pourtant pas le "</span><em style="font-size: small;">guérir</em><span style="font-size: small;">", est-il dit en cours de séance. Si tant est que l’on parle de guérison, c’est la société prise dans son ensemble qui fait de l’isolement des individus malfaisants un acte thaumaturge. Un isolement vain, réagissent plusieurs participants, tant il est vrai que la prison apparaît indéniablement comme "une école du crime" : "</span><em style="font-size: small;">Des jeunes y entrent des fauves en sortent</em><span style="font-size: small;">" comme le rappelait </span><a style="font-size: small;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Gilbert" target="_blank" rel="noopener">Guy Gilbert</a><span style="font-size: small;"> dans son récit éponyme. La fabrication de la délinquance à l’intérieur du vase clos de la prison n’est-elle pas la preuve de son inefficacité ? Non, répond </span><a style="text-align: justify;" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Foucault" target="_blank" rel="noopener">Michel Foucault</a><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;">dans </span><em style="font-size: small;">Surveiller et Punir</em><span style="font-size: small;"> : en rendant possible le développement de la délinquance en vase clos, la prison permet le "</span><em style="font-size: small;">maintien de la délinquance [entre ses murs],[l’] induction de la récidive, [la] transformation de l’infracteur d’occasion en délinquant d’habitude, [l’]organisation d’un milieu fermé de délinquance</em><span style="font-size: small;">". En somme, la prison réussit là où elle semble avoir échoué !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Voilà tout le paradoxe de cette prison abhorrée et pourtant rendue indispensa
Houdaer
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Pour préparer certain(e)s à la rentrée...
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2013-08-14T12:36:45+02:00
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« 30 septembre 37. Je finis toujours par...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/01/2452665576.jpg" target="_blank"><img id="media-4213230" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/01/1691351614.jpg" alt="camus,albert camus" /></a></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">« 30 septembre 37.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je finis toujours par avoir fait le tour d’un être. Il suffit d’y mettre le temps. Il vient toujours un moment où je sens la cassure. Ce qui est intéressant c’est que c’est toujours au moment où, devant une chose, je le sens <em style="mso-bidi-font-style: normal;">non-curieux</em>. »</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">Albert Camus , « Carnets, mai 1935 – février 1942 »</span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
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Italia # 7
tag:houdaer.hautetfort.com,2013-08-06:5136249
2013-08-06T12:18:00+02:00
2013-08-06T12:18:00+02:00
« Mostra Giottesca. Il faut du temps pour...
<p style="text-align: justify;"> </p><p class="Textepardf" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">« Mostra Giottesca.</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">Il faut du temps pour s’apercevoir que les visages des primitifs florentins sont ceux qu’on rencontre tous les jours dans la rue. C’est que nous avons perdu l’habitude de voir l’essentiel d’un visage. Nous ne regardons plus nos contemporains, ne prenant d’eux que ce qui sert à notre orientation (dans tous les sens). Les primitifs ne déforment pas, ils « réalisent ».</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">Dans le cloîtres des Morts, à la Santissima Annunziata, ciel gris chargé de nuages, architecture sévère, mais rien n’y parle de la mort. Il y a des dalles funéraires et des ex-voto, celui-ci fut père tendre et mari fidèle, cet autre en même temps que le meilleur des époux un commerçant avisé, une jeune femme, modèle de toutes les vertus, parlait le français et l’anglais « si come il nativo ». (Tous se sont créé des devoirs, et des enfants, aujourd’hui, jouent à saute-mouton sur les dalles qui veulent perpétuer leur vertu.)</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">(…)</span></span></em></p><p style="text-align: justify;"><em><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">Au cloître de San Francesco, à Fiesole, une petite cour bordée d’arcades, gonflée de fleurs rouges, de soleil et d’abeilles jaunes et noires. Dans un coin, un arrosoir vert. Partout, des mouches bourdonnent. Recuit de chaleur, le petit jardin fume doucement. Je suis assis<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>par terre et je pense à ces franciscains dont j’ai vu les cellules tout à l’heure, dont je vois maintenant les inspirations, et je sens bien que s’ils ont raison, c’est avec moi qu’ils ont raison. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Derrière le mur où je m’appuie, je sais qu’il y a la colline<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>qui dévale vers la ville et cette offrande de tout Florence avec ses cyprès. Mais cette splendeur du monde est comme<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la justification de ces hommes. Je mets tout mon orgueil à croire qu’elle est aussi la mienne et celle de tous les hommes de ma race – qui savent qu’un point extrême de pauvreté rejoint toujours le luxe et la richesse du monde. S’ils se dépouillent, c’est pour une plus grande vie (et non pour une autre vie). C’est le seul sens que je consente à comprendre dans le mot « dénuement ».</span></span></em></p><p> </p><p class="Textepardf" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">Albert Camus , « Carnets, mai 1935 – février 1942 »</span><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></p>
Houdaer
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Snowden
tag:houdaer.hautetfort.com,2013-07-08:5116785
2013-07-08T04:54:00+02:00
2013-07-08T04:54:00+02:00
“ Les hommes d’Europe, abandonnés aux ombres, se sont...
<p> </p><p class="MsoBodyText2" style="margin: 0cm 52.1pt 0pt 0cm; text-align: justify; tab-stops: 36.0pt 72.0pt 108.0pt 144.0pt 180.0pt 216.0pt 252.0pt 288.0pt 324.0pt 360.0pt 396.0pt 424.8pt;"><span style="color: #ff0000; font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">“ <em>Les hommes d’Europe, abandonnés aux ombres, se sont détournés du point fixe et rayonnant. Ils oublient le présent pour l’avenir, la proie des êtres pour la fumée de la puissance, la misère des banlieues pour une cité radieuse, la justice quotidienne pour une vraie terre promise. Ils désespèrent de la liberté des personnes et rêvent d’une étrange liberté de l’espèce ; refusent la mort solitaire, et appellent immortalité une prodigieuse agonie collective. Ils ne croient plus à ce qui est, au monde et à l’homme vivant ; le secret de <a href="http://houdaer.hautetfort.com/archive/2009/04/13/fuck-l-otan-2.html">l’Europe</a> est qu’elle n’aime plus la vie.</em>” </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #ff0000; font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: large;">Albert Camus, "</span><span style="font-size: large;">L’Homme révolté"</span></span></span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p> </p><p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/3155548477.jpg" target="_blank"><img id="media-4174536" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/00/4006889664.jpg" alt="snowden-4e9ea772b29920f0faef7336b464de58494e6733-s6-c30.jpg" /></a></p><p> </p><p class="MsoBodyText2" style="margin: 0cm 52.1pt 0pt 0cm; tab-stops: 36.0pt 72.0pt 108.0pt 144.0pt 180.0pt 216.0pt 252.0pt 288.0pt 324.0pt 360.0pt 396.0pt 424.8pt;"><em><span style="color: black; font-size: 12pt;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></span></em></p>
Houdaer
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”La Grande Bellezza”
tag:houdaer.hautetfort.com,2013-07-07:5116257
2013-07-07T09:09:00+02:00
2013-07-07T09:09:00+02:00
« Dans un pays étranger, soleil qui dore les maisons sur...
<p> <a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/00/214916938.jpg" target="_blank"><img id="media-4173566" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/02/00/1188387172.jpg" alt="alagrandebellezza.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: Times New Roman;">« <em>Dans un pays étranger, soleil qui dore les maisons sur une colline. Sentiment plus puissant que devant le même fait dans son propre pays. Ce n’est pas le même soleil. Je sais bien, moi, que ce n’est pas le même soleil. </em>»</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">Albert <a href="http://houdaer.hautetfort.com/tag/camus">Camus</a> , « Carnets, mai 1935 – février 1942 »</span></span></p><p> </p>
Zébra
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L'Etranger***
tag:fanzine.hautetfort.com,2013-04-25:5054962
2013-04-25T22:44:28+02:00
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Nombre d’écrivains ont tiré de l’absurdité de l’existence, résumée par...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Nombre d’écrivains ont tiré de l’absurdité de l’existence, résumée par Shakespeare dans la fameuse <img id="media-4075281" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/02/02/4085014369.gif" alt="webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,camus,l'étranger,gallimard,kritik,jacques ferrandez,algérie,shakespeare,hamlet,houellebecq,meursault" />tirade de Hamlet («To be or not to be»), matière à des pièces ou des morceaux comiques. L’absurdité de la condition humaine est bien le sujet de «L’Etranger» de Camus, que Jacques Ferrandez vient d’adapter en BD, mais c’est un constat sec, sans humour, presque animal.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Meursault, le jeune héros de Camus, tue un Arabe, le lendemain des obsèques de sa mère, moitié par réflexe de défense, moitié par hasard. Son manque de foi étonne et indispose ses juges, qui le condamnent à mort. Meursault, en effet, ne gobe ni l’amour, ni l’ambition professionnelle, ni la religion, ni le mariage, ni l’amitié, rien de tout ce qui excite ses contemporains. Comment s’offusquerait-il de sa condamnation, puisque vivre, en définitive, c’est pour mourir ? L’imperméabilité de Meursault à l’espoir surprend même son confesseur, venu pour le sauver in extremis, et que les condamnés à mort on habitué à plus de crédulité. Meursault avoue bien un peu de crainte devant le couperet, mais pas assez pour changer brusquement sa disposition d’esprit.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Le roman, quand il parut, choqua les apôtres du socialisme par son athéisme. Il est vrai que je me suis toujours demandé quelle philosophie ou quel humanisme on peut bien déduire des romans de Camus ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Cela dit, Camus paraît désormais plus moderne que le socialisme ; la société de consommation a triomphé en quelques décennies des envolées lyriques des derniers poètes socialistes ; s’il reste bien encore quelques militants, qui proposent tantôt de s’indigner, tantôt de protéger la couche d’ozone, ce sont eux qui sont devenus des étrangers, quasiment isolés dans un océan d’indifférence. Le monde est devenu camusien, c’est-à-dire plus ou moins épicurien, cherchant dans les petits plaisirs culinaires ou érotiques de l’existence, si ce n’est un but, du moins un mode de vie. Il y a bien eu le grand projet d’Europe unie contre la guerre, il y a quelques années, mais on peut se demander aujourd’hui qui a vraiment cru sincèrement dans ce machin, hormis quelques technocrates ? Puisque la politique consiste à gouverner au centre, n’est-il pas raisonnable que chacun, pour toute direction, choisisse celle indiquée par son nombril ? Ainsi Meursault, centré sur lui-même, se rattache à la vie. Il est «amoral», parce que la vie est physique d’abord, avant d’être bonne ou mauvaise.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">L’adaptation de Ferrandez est fidèle au roman de Camus ; assez plate, mais la platitude est voulue par Camus. Le dessin coloré et chatoyant fait paraître l’Algérie où évolue notre antihéros, une sorte de paradis infernal, puisque sans réponses aux questions que l’homme ne peut s’empêcher de se poser. Cette ignorance de l’homme, ou sa conformité à ce qui le détermine, Camus ne l’envisage même pas comme le principal forceps vers la tombe ; peut-être se débarrasser de l’espoir socialiste a-t-il pompé toutes ses forces ? Camus, comme Houellebecq, a un côté lézard.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Le problème avec littérature épicurienne, c’est qu’elle vaut rarement un bon verre de vin blanc frais quand il fait chaud.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em><strong>L’Etranger, Jacques Ferrandez d’après Camus, Gallimard, coll. Fétiche (!) 2013.</strong></em></span></p>
Fernand Louis Olbec
http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/about.html
ici, pas de pourquoi
tag:lafaceclairedelanuit.hautetfort.com,2013-04-20:4993261
2013-04-20T02:30:00+02:00
2013-04-20T02:30:00+02:00
12.00 « Ici ,il n’y a pas de...
<p><img id="media-4064931" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/02/01/2538118257.2.jpg" alt="les enfants,auswitchz,brazillac,job,souffrance,dieu,camus,la peste" /> </p><!--[if gte mso 9]><xml> <o:DocumentProperties> <o:Version>12.00</o:Version> </o:DocumentProperties></xml><![endif]--><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="font-size: 18.0pt;">« <span style="color: #000000;">Ici ,il n’y a pas de pourquoi !»</span></span></p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">« Il faut se séparer des juifs en bloc et <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">surtout ne pas garder les petits</strong> » Brazillac condamné à mort pour intelligence avec l’ennemi a été fusillé au fort de Montrouge en 45. Epouser l’antisémitisme des nazis, c’est déjà très grave ; La France étant occupée, c’est de plus une trahison et une forme d’intelligence avec l’ennemi et c’est à ce titre qu’il a été jugé et fusillé.(la peine de mort fût abolie bien apres) Mais le « ne pas garder les petits », à lui seul , est effroyable .C’est ainsi que des milliers d’enfants ont été exterminés à Auschwitz « là où il n’y avait pas de pourquoi ». Hier ist hein warum.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Job sur son fumier disait, pourquoi ? Et même pourquoi moi ? A Auschwitz, pas de pourquoi. Pas même de « pourquoi les enfants ? » </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">L</strong>’évangile est plein de pourquoi posé par ses disciples devant les choix parfois étranges de Jésus et ses paroles anticonformistes, à contre courant de la pensée et de la religion officielle. En réponse Jésus pose aussi des pourquoi pour enseigner en guise de maïeutique à la Socrate. Mais le seul vrai pourquoi de l’Evangile, un pourquoi tragique face au silence de Dieu qui parait si loin, c’est celui du psaume 22 prié et crié par Jésus sur la croix.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">« Mon Dieu, mon Dieu, <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">pourquoi</strong> m’as-tu abandonné ?</span></p><p><span style="font-size: medium; color: #000000;"><img id="media-3981420" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/media/00/00/2555928979.jpg" alt="les enfants,auswitchz,brazillac,job,souffrance,dieu,camus,la peste" /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Mon Dieu, le jour j’appelle, point de réponse ».</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Matthieu l’a transcris en araméen .Jésus aurait ainsi retrouvé sa langue maternelle pour crier son « pourquoi » vers le père : Eli,Eli lama sabachtani !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Au Golgotha, sur la colline, il y a eu donc ce <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">pourquoi</strong> questionnant suivi il est vrai d’un grand cri de confiance.Ladislas Kijno a dénommé "pourquoi" un tableau impressionnant ou il a peint une sainte face couronnée d'épine,oeil et lévres tuméfiés sur toile froissée .Comme le christ de son tableau,Ladislas a fermé les yeux . "De sa chair", voit il Dieu comme l'espérait Job ? A t il maintenant une réponse à son pourquoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;">« Père je remets mon esprit entre tes mains »</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Pour répondre à ce pourquoi, il y a eu des bibliothèques entières d’explication. Comment comprendre ce mystère de la rédemption ? Comment comprendre que le salut du genre humain se jouait dans ce pourquoi qui prolonge celui du serviteur souffrant dans le deuxième Isaïe ( ch. 53) et celui de Job.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Je reviens à ce : « Pourquoi les petits » ? Dramatique, ce pourquoi là est tout bonnement tragique car sans retour. Job retrouvera des enfants mais il n’a jamais pu oublier les autres. Ceux qui ont perdu des enfants dans la shoah en ont eu d’autres eux aussi mais ce n’était pas les mêmes. « Impossible d’oublier les autres », dit Dostoïevski « même si avec les années, le chagrin se mêle à la joie…C’est ainsi dans le monde. Chaque âme est à la fois éprouvée et consolée » (1)</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Dans la peste qui ravage Oran, Camus met en scène le père Paneloux qui prêche et tente d’expliquer le mal, tandis que la plainte du vent s’engouffre sous les portes et occupe les silences pesants qui rythment le sermon. Dés qu’il touche à la mort des enfants, il sent le public lui échapper . S'il cherche à expliquer l’inexplicable,le public décroche et va jusqu'à mumurer, tousser,bouger les pieds .Alors le prédicateur se tait et laisse le sifflement du vent déchirer le silence puis il invite les gens à se mettre à genoux. « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le temps de peste exige une religion de temps de peste, il est des moments ou la religion de tous les jours ne suffit plus. »</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">Pierre Assouline dans son livre : Vies de Job (2), cite Jacques Ricœur dans une conférence en 85 à l’université de Lausanne: « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Pourquoi la mort des enfants ? Pourquoi tant de souffrance en excès ? » </em> : « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Leur souffrance est l’incarnation du mal superflu, du mal excédentaire, du mal qu’on ne peut décidément pas accepter et encore moins concevoir</em>. » Ricoeur ne met pas son auditoire à genoux comme le pére Paneloux dans la cathédrale d’Oran qu’emplit le hurlement du vent, mais se met à rêver et faire « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">rêver d’une condition humaine débarrassée de la violence où serait enfin dévoilée l’énigme de la vraie souffrance ».</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> « Si je crie à la violence, pas de réponse ;Si j’en appelle, point de jugement.</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Il m’a dépouillé de la gloire,il a ôté la couronne de ma tête ;</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Il déracine comme un arbuste mon espérance</em></strong><em style="mso-bidi-font-style: normal;">. Job ch. 19 /7 à 10</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Oh ! Je voudrais qu’on écrive <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">mes paroles</strong>,Qu’elles soient gravées en une inscription,</em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Avec le ciseau de fer et le stylet,Sculptées dans le roc pour toujours Job ch. 19/23,24</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt;"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Je sais, moi que mon Défenseur est vivant, que lui le dernier se lèvera sur la terre</em></strong></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Apres mon réveil, il me dressera prés de lui et, de ma chair, je verrai Dieu. »(3)</em></strong></span></p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(1) Makar ivanovitch</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(2) Vies de Job Gallimard 2011.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: medium; color: #000000;">(3) Job ch. 19/25</span></p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:TrackMoves/> <w:TrackFormatting/> <w:DoNotShowPropertyChanges/> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:DoNotPromoteQF/> <w:LidThemeOther>FR</w:LidThemeOther> <w:LidThemeAsian>X-NONE</w:LidThemeAsian> <w:LidThemeComplexScript>X-NONE</w:LidThemeComplexScript> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> 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MCSJuan
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Le premier homme, Camus. Du livre au film
tag:tramesnomades.hautetfort.com,2013-04-15:5045982
2013-04-15T17:00:00+02:00
2013-04-15T17:00:00+02:00
Le premier homme, d’Albert Camus… Le livre commence ainsi :...
<p><img id="media-4061754" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tramesnomades.hautetfort.com/media/01/02/3830656394.jpg" alt="CAMUS FILM.jpg" /></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Le premier homme, d’Albert Camus… Le livre commence ainsi : « Au-dessus de la carriole qui roulait sur une route caillouteuse, de gros et épais nuages filaient vers l’est dans le crépuscule. ». De ce livre j’aime tout, les pages solaires qui donnent le parfum de la terre, les lignes sombres des souffrances, les bribes de textes des annexes en fin de volume, fragments lucides qui font penser aux carnets. A lire et relire. Le film de <span style="text-decoration: underline;">Gianni Amelio</span> traduit la vérité de l’écrivain, son exigence et son désespoir-espoir d’humaniste. Du livre, je retiens aussi la « patience » de la mère, la pauvreté présente comme réalité et comme concept, la « tristesse africaine » du père disparu, la mémoire des exils, et je reprends un passage en fin de volume : « Il faudrait vivre en spectateur de sa propre vie. Pour y ajouter le rêve qui l’achèverait. Mais on vit et les autres rêvent votre vie. » Que le film donne envie de revenir au livre, et qu’il humanise le regard sur les êtres et les communautés du pays de Camus, quand l’idéologie ferme encore trop souvent le cœur.</span></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 10pt;"><span style="text-decoration: underline;"><em>Première</em></span>. Synopsis, bandes-annonces, critiques : <a href="http://www.premiere.fr/film/Le-Premier-Homme-2330943"><span style="color: #0000ff;">http://www.premiere.fr/film/Le-Premier-Homme-233094</span></a></span></p>
Tinou
http://tinouaujourlejour.hautetfort.com/about.html
64. La pensée camusienne
tag:tinouaujourlejour.hautetfort.com,2013-04-09:5040736
2013-04-09T19:04:02+02:00
2013-04-09T19:04:02+02:00
Actuellement je lis l’ordre libertaire , ouvrage écrit par Michel Onfray...
<p class="MsoNormal"><img id="media-4053757" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://tinouaujourlejour.hautetfort.com/media/01/01/1763588436.jpg" alt="livre, onfray, camus, philosophie" /><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium; color: #333399;">Actuellement je lis <em>l’ordre libertaire</em>, ouvrage écrit par Michel Onfray sur la vie et les engagements d’Albert Camus.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium; color: #333399;">C’est un gros pavé d’environ huit cents pages, mais la lecture est fort intéressante pour qui –comme moi- sait peu de choses sur ce philosophe existentiel. Bien sûr dans ma jeunesse, j’ai parcouru <em>L’étranger </em>ou encore <em>La peste</em>, mais je suis passée à côté de bien des choses, faute de compréhension.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium; color: #333399;">Onfray met en relation la pensée de Camus et ses engagements. Tout se tient, on est face à quelqu’un qui vit en parfait accord avec ses idées. Ça change évidemment d’un Sartre qui était loin de mettre en pratique ce qu’il disait ! Les exemples ne manquent pas dans ce livre et ça me ravit. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium; color: #333399;">Michel Onfray n’en a pas fini avec ses détracteurs …</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: arial, helvetica, sans-serif; font-size: medium; color: #333399;">Si le sujet vous intéresse, voici la présentation du livre :</span></p><p><iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/9d2L8_VkmGE" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p>
joliefille
http://netravaillezjamais.hautetfort.com/about.html
Good news : Collaboration, la reprise au Théâtre de la Madeleine !
tag:netravaillezjamais.hautetfort.com,2013-01-14:4956710
2013-01-14T18:47:17+01:00
2013-01-14T18:47:17+01:00
Belle pièce mon Général ! Collaboration mérite le détour. Ceux qui...
<p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-3923752" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://netravaillezjamais.hautetfort.com/media/00/02/4094161372.jpg" alt="collaboration2.jpg" /></span></em></p><p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Belle pièce mon Général ! Collaboration mérite le détour. Ceux qui ont eu la chance de la voir en 2012 n'en sont pas revenus, la rencontre Michel Aumont et Didier Sandre est un choc de comédiens, et le texte d'Harwood est parfait. L'histoire est pourtant pas forcément évidente. </span></em></p><p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><iframe width="500" height="281" src="http://player.vimeo.com/video/55520175" frameborder="0" webkitallowfullscreen="" mozallowfullscreen="" allowfullscreen=""></iframe></span></em></p><p><a href="http://vimeo.com/55520175">COLLABORATION - Bande-annonce</a> from <a href="http://vimeo.com/theatremadeleine">Théâtre de la Madeleine</a> on <a href="http://vimeo.com">Vimeo</a>.</p><p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><br /></span></em></p><p><em><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="color: black;">Richard Strauss (Michel Aumont) et Stefan Zweig (Didier Sandre</span></span><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="color: black;">). Le pre</span></span><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="color: black;">mier, proche du régime nazi et se croyant tout puissant et intouchable, non concerné par la politique. Le second, craignant au contraire cette politique et la violence qu’elle allait sécréter. Ils s’admiraient. Ils créeront ensemble un opéra bouffe inspiré de Ben Johnson, « La Femme silencieuse », immense succès arrêté dès la seconde représentation par le régime nazi, le nom d’un juif étant resté sur l’affiche malgré l’interdiction. Une fois encore la politique de la haine montrait son talent.</span></span></em></p><p>A voir, cette pièce est exceptionnelle !</p><p>Au Théâtre de la Madeleine dès le 25 janvier 2013.</p><p>Une pièce de Ronald Harwood<br /> Texte français de Dominique Hollier<br /> Mise en scène Georges Werler</p><p><a href="http://www.theatremadeleine.com/spectacle/piece/collaboration">Réservations</a></p><p><img id="media-3923746" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://netravaillezjamais.hautetfort.com/media/01/00/556886230.jpg" alt="COLLAB2_A4_081112.jpg" /></p>
Fabien Rothey
http://fabienrothey.hautetfort.com/about.html
Du Caractère polyphonique des romans de Dostoïevski
tag:fabienrothey.hautetfort.com,2012-11-13:4896767
2012-11-13T23:11:00+01:00
2012-11-13T23:11:00+01:00
Entretien inédit en français de Mikhaïl Bakhtine Entretien de...
<h1 style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;"><br /></span></h1><h1 style="text-align: center;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: large;">Entretien inédit en français de Mikhaïl Bakhtine</span></h1><p><span style="font-family: times new roman,times; font-size: small;">Entretien de Mikhaïl Bakhtine accordé à Zbigniew Podgorzec, initialement paru en russe en 1975, peu après la mort de Bakhtine. L’entretien en lui-même a eu lieu sous forme épistolaire entre la fin de l’année 1970 et le tout début de 1971. Traduction de Fabien Rothey.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3836173" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fabienrothey.hautetfort.com/media/02/01/1275509382.jpg" alt="Bakhtine, polyphonie, dialogique, roman, Dostoïevski, Tolstoï, Socrate, Camus, Sartres, Kafka, biély, théâtre, france" /></p><p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Quelle est selon vous l’idée fondamentale de l’œuvre de Dostoïevski ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— La vérité, selon Dostoïevski, dans le domaine des questions ultimes et universelles, ne peut pas être découverte dans les limites d’une conscience individuelle. Elle ne rentre pas dans une seule conscience. Elle se dévoile, et seulement partiellement, dans le processus dialogique de communication de plusieurs consciences égales en droits. Ce dialogue sur les questions ultimes ne peut se terminer ni être achevé tant qu’il existe une humanité qui pense et cherche la vérité. La fin du dialogue équivaudrait à la mort de l’humanité. Si toutes les questions sont résolues, alors l’humanité n’aura plus de stimulant pour prolonger son existence. Comme je l’ai déjà dit, « la fin du dialogue équivaudrait à la mort de l’humanité » est une idée déjà exprimée à l’état rudimentaire dans la philosophie de Socrate. Mais elle a reçu son expression la plus profonde et la plus entière, son expression artistique, dans les romans de Dostoïevski. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">Dostoïevski, selon moi, est le créateur du roman polyphonique (à beaucoup de voix) organisé comme un dialogue tendu et passionné sur les questions ultimes. L’auteur n’achève pas ce dialogue, il ne donne pas sa décision d’auteur ; il dévoile la pensée humaine dans sa formation contradictoire et inachevée.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">Dostoïevski n’a prétendu à aucun achèvement. Si quelques-uns de ses romans (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Crime et Châtiment</em>, par exemple) ont l’air achevés, il ne s’agit que d’un achèvement littéraire formel. Par contre, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Frères Karamazov</em> n’est achevé en aucune manière, tout ici reste ouvert, tous les problèmes restent des problèmes, et il n’y aucune allusion à une résolution claire. Les opinions personnelles de Dostoïevski (il en avait, bien sûr, il les exprimait dans ses œuvres de publicistes, ses articles de journaux, ses lettres, ses discours), inscrites dans son époque, ses intérêts de groupe, sa trajectoire, s’expriment partiellement dans ses romans. Bien sûr, nous recherchons les passages des romans, qui répètent, mais répètent à partir d’un personnage, des pensées exprimées par Dostoïevski (par exemple dans son <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Journal d’un écrivain</em>). Mais dans ces passages, ces opinions n’acquièrent absolument pas le caractère de la déclaration directe de l’auteur, elles sont insérées dans un dialogue au même titre que toute autre opinion complètement opposée. Par conséquent, dans ses romans, il s’élève au-dessus de ses opinions bornées, étroitement humaines, étroitement confessionnelles, orthodoxes. Et c’est au fond, je pense, le véritable Dostoïevski. Il est impossible de prétendre que l’on peut dégager une idée principale. Tout se joue justement dans leur multitude, représentée par différents personnages. Tout se joue justement dans ce dialogue, même s’il s’agit d’un dialogue qu’on sait inachevable. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">Dostoïevski montre à plusieurs reprises dans ses romans que l’achèvement du dialogue, l’achèvement de la dispute, n’est possible que par l’intervention d’une force matérielle extérieure grossière. Mais, au fond, la pensée dialogique, et même la pensée tout court, est inachevable. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Que pensez-vous des travaux critiques consacrés à l’œuvre de Dostoïevski ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Dans la plupart des cas, les critiques littéraires se sont efforcés de l’utiliser au service de leurs propres buts, pour la promotion de leurs opinions (c’est le cas des connaisseurs de Dostoïevski que sont Merejkovski, Chestov, et Rozanov). Ils ont essayé de rattacher à Dostoïevski un système uniforme de pensée, alors que Dostoïevski, justement, n’admettait aucun système. Il considérait tout système comme artificiel et forcé, comme étant avant tout une violence sur l’esprit et le cœur de l’homme. La pensée de l’homme n’est pas systématique, mais dialogique. C’est-à-dire qu’elle a besoin d’une réponse, d’objections, elle a besoin d’accord et de désaccords. C’est seulement dans l’atmosphère de cette lutte libre que la pensée humaine et artistique peut se développer. C’est ce que ces critiques littéraires d’avant la révolution ont ignoré. Mais à notre époque aussi, bien sûr, beaucoup essaient de rattacher à Dostoïevski (en tant qu’artiste) une vision du monde précise, un quelconque système bien défini d’opinions. Et il y a beaucoup de tels critiques littéraires. Il va sans dire que cela ne prive pas leurs travaux de valeur, puisque Dostoïevski est si difficile et protéiforme qu’on peut l’aborder de mille façons sans qu’il soit possible de le saisir entièrement. C’est précisément parce qu’il est dialogique, c’est précisément parce qu’il est polyphonique qu’il est impossible d’en venir à bout. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">Et c’est comme si Dostoïevski nous demandait dans son testament de continuer ces discussions qu’il menait, que menaient ses personnages. Elles continueront éternellement ; nous débattons de cela, et de cette manière nous prolongeons la voie de Dostoïevski. C’est pourquoi toutes ces énonciations monologiques que l’on rapporte à Dostoïevski sont aussi utiles et nécessaires, et, dans une certaine mesure, elles révèlent Dostoïevski. C’est précisément pourquoi j’apprécie les travaux de ces critiques littéraires soviétiques qui n’ont pas une approche de compréhension polyphonique des romans de Dostoïevski, bien qu’une telle conception commence déjà à être répandue à notre époque. Feu Grossman a montré que Dostoïevski est une discussion mondiale sur des questions mondiales, et une discussion interminable. J’accorde une grande importance aux observations et aux remarques de feu B. M. Engelgardt. Enfin, dans « Pour et contre. Remarques sur Dostoïevski » de Victor Chklovski, il est montré que Dostoïevski était toujours « pour » et « contre ». </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">Je considère comme très précieux les travaux de Dolinine, Fridlender, Kirpotine, Boursov, Evnine. Tous ces travaux explorent différentes faces de Dostoïevski, mais je ne pense pas, de toute façon, que dans le domaine de la critique littéraire on puisse se contenter d’une seule approche. La littérature est tellement complexe que parfois même des énoncés stupides parviennent à saisir quelque chose. Évidemment, ce que je viens de dire ne concerne en aucune manière les critiques que je viens de citer. Leurs œuvres sont considérables et importantes. J’estime tout particulièrement le travail de Fridlender, son livre théorique sur le réalisme de Dostoïevski.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Vous êtes l’auteur du livre considéré comme le plus fondamental dans le domaine de la critique de l’œuvre de Dostoïevski. Sa traduction en polonais vient de sortir. Pouvez-vous nous rappeler l’idée principale qui le sous-tend ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— La polyphonie de Dostoïevski. Il ne faut pas interpréter cet auteur de manière monologique, comme on le fait avec les autres romanciers, tels Tolstoï, Tourgueniev, etc. De plus, j’essaie dans mon livre d’inscrire Dostoïevski dans le processus historique du développement de la littérature. Je pense qu’il ne faut pas faire entrer des écrivains comme Dostoïevski et Tolstoï dans le cadre d’une époque, la leur. Même pas dans le cadre plus large du XIXe siècle dans sa totalité, même pas dans le cadre de la modernité. D’une certaine façon, ils absorbent en eux tout ce qu’a fait l’humanité pendant tous les siècles de son existence historique. Dans mon livre, j’essaie de découvrir les racines fondamentales de Dostoïevski. En commençant avec les œuvres de la Grèce antique, je suis la ligne singulière du roman dialogique jusqu’à Dostoïevski. Je pense qu’il parachève cette ligne immense du développement mondial de la littérature. Dans mon livre, j’essaie d’inscrire Dostoïevski dans la littérature mondiale dans toute son étendue. Bien sûr, je ne peux pas juger des qualités de mon travail. De toute façon, j’ai écrit ce livre il y a très longtemps. Il a besoin de plein d’ajouts et de prolongements. C’est ce à quoi je m’occupe en partie en ce moment.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Dostoïevski, en tant que créateur du roman polyphonique, a exercé une immense influence sur les écrivains postérieurs. Qui parmi les écrivains qui l’ont suivi a continué cette ligne dialogique du roman ? Et peut-on vraiment rayer tout ce qui a été créé avant Dostoïevski, et considérer qu’après lui, il est impossible de découvrir quelque chose de nouveau dans la littérature ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— À notre époque, Dostoïevski est le sommet dans le domaine de la compréhension dialogique de la pensée humaine, des recherches sur l’homme. Bien sûr, cela ne dévalue en rien les chaînons antérieurs. Socrate restera Socrate. De manière générale, j’utilise ce terme : le temps long. Ainsi, dans le temps long, rien ne perd jamais sa signification. Dans le temps long, Homère, Eschyle, Sophocle, Socrate et tous les penseurs et écrivains antiques conservent des droits égaux. C’est dans ce temps long que se trouve Dostoïevski. Et en ce sens, je considère que rien ne meurt et tout se renouvelle. À chaque nouveau pas en avant, les pas précédents acquièrent une pensée nouvelle supplémentaire. Nous renouvelons et continuons en permanence ce qui a été fait avant nous par les grands écrivains et les grands penseurs. Dostoïevski est le créateur du roman polyphonique, et il me semble que le roman polyphonique fait partie du futur. Mais cela ne veut pas dire que ce futur raye, annule ou affaiblit le passé. Par exemple, le roman de Dostoïevski, comme forme, est plus productif dans le futur que le roman de Tolstoï. Mais cela ne lèse pas Tolstoï, il n’en devient pas pour autant moins grand. Au contraire, les romans monologiques de Tolstoï, Tourgueniev et d’autres resteront ; qui plus est, ils se développeront sur le fond du nouveau roman polyphonique, ils acquerront un sens nouveau. Sur ce type de roman, nous allons prendre du repos, car sur les romans de Dostoïevski, ainsi que sur les romans polyphoniques comme ceux qui sont actuellement créés en France sous l’influence de Dostoïevski, nous ne pouvons absolument pas nous reposer. Actuellement, dans de tels pays comme la France, il existe une tentative de créer un nouveau roman empruntant la voie de Dostoïevski. Il s’agit avant tout de Camus. Son roman <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Peste</em>, son essai philosophique <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Mythe de Sisyphe</em> sont fondés directement sur Dostoïevski. Il y a beaucoup de Dostoïevski dans Sartres, bien que Camus soit à mon avis plus profond. Il y a une dépendance directe de Dostoïevski chez Kafka. On aurait pu penser que Dostoïevski exerce avant tout une influence sur les écrivains de Russie. Je ne peux signaler que <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Pétersbourg</em> d’Andreï Biély. Cette œuvre, un des meilleurs romans du XXe siècle, contient une pluralité de voix dostoïevskienne. Les premières œuvres de Leonov sont aussi inspirées par Dostoïevski, mais elles ne sont pas très intéressantes. Tous ces écrivains, bien sûr, n’ont pas atteint la force et la profondeur de Dostoïevski, mais ils ont apporté quelque chose qui leur est propre. Il n’est tout simplement pas possible de dire que tout est déjà achevé et qu’il est impossible de dépasser ce qu’a accompli Dostoïevski dans le domaine de la littérature. Je considère que tout achèvement, même s’il s’agit de l’achèvement d’un grand travail, sent toujours un peu la mort. Et en ce sens, il ne peut être question d’aucun achèvement. Dépasser Dostoïevski est possible, mais il est impossible de le remplacer.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Quel est selon vous le meilleur livre de Dostoïevski ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Les livres des auteurs que je considère comme les meilleurs sont tous bons, chacun à sa façon. Et distinguer le meilleur livre est difficile, et même tout simplement impossible.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Quelles sont les erreurs les plus fréquentes lorsqu’on commence à étudier l’œuvre d’un écrivain ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— En fait, il n’y a pas d’erreur. Seuls les écoliers commettent des erreurs, on les corrige et on les souligne en rouge. Je suis contre le fait de dire qu’un savant commet une erreur. Quelle erreur ? Ce mot n’est pas adéquat, et il abaisse le savant au niveau de l’écolier. Croit-on qu’on peut trouver des erreurs chez Dostoïevski et chez Tolstoï ? Ce ne sont pas des erreurs. Il y a des situations qui nous paraissent plus importantes ou moins importantes, avec lesquelles nous sommes d’accord ou pas. Mais ne pas être d’accord ne veut absolument pas dire qu’il y a une erreur. J’aborde aussi cette question de manière polyphonique. Ce que je considère inexact est avant tout un défaut. C’est une restriction de Dostoïevski. Certains l’interprètent dans l’esprit des idées, des points de vue de héros tels Raskolnikov, Ivan Karamazov. D’autres s’efforcent de tout unir dans le personnage de Sonia ou du starets Zosime. Ces façons de procéder ne sont pas correctes. Il faut prendre Dostoïevski dans toute son unité contradictoire. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Quels sont les traits de l’œuvre de Dostoïevski qui n’ont pas encore été abordés ?</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Avant tout, sa biographie. Quoiqu’on dise nous n’avons pas encore de biographie de Dostoïevski. Nous n’avons même pas encore trouvé de méthode biographique : comment écrire une biographie et que doit-elle contenir ? Chez nous la biographie est une sorte de mélange de l’œuvre et de la vie. Comme tout écrivain, Dostoïevski dans son œuvre, c’est une personne, et dans sa vie, c’en est une autre. La manière dont ces deux personnes coïncident (le créateur et l’homme de la vie commune) n’est pas encore claire pour nous. Mais il est nécessaire, d’une certaine manière, de les distinguer, sinon on en arrive à dire n’importe quoi. On dit par exemple que puisque Raskonikov a accompli le meurtre d’une veille femme, l’auteur, ne serait-ce qu’en imagination, l’a accompli. Des sottises ! Il est possible que Dostoïevski se soit imaginé en meurtrier, sinon il n’aurait pas écrit ce roman, mais comment ne pas voir qu’il ne s’agit pas d’une action réelle impliquant une responsabilité juridique et morale. L’artiste peut s’imaginer accomplir n’importe quel crime, n’importe quel péché, et il est professionnellement obligé de le faire s’il veut saisir la vie dans sa totalité, dans tous ces moments. Mais on ne doit pas considérer cela, mais sous une forme atténuée, comme un acte réel. Les responsabilités éthique et artistique sont deux choses différentes, il ne faut pas les mélanger. Il me semble que Boursov, dans son travail, ne trace pas de frontière assez nette, même si cela ne diminue en rien la qualité remarquable de son livre. La valeur de son livre est incontestable ; il se lit avec un immense intérêt en dépit de sa visée de propagande. La vie et l’œuvre se fondent dans ce que l’on appelle la personnalité humaine profonde. Chaque personne est unique, quoiqu’elle ne puisse pas tout contenir. Dans son œuvre, cette personne brise son unité, elle se métamorphose en d’autres personnes. Il ne faut pas mélanger la vie et l’œuvre, mais il est nécessaire de les distinguer, d’établir une frontière entre eux.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; tab-stops: 135.0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small; background-color: #ffffff; color: #000000;">— Quelles sont les qualités nécessaires pour entreprendre des recherches sur la vie et l’œuvre de Dostoïevski ?</span></p><p class="Mso
Houdaer
http://houdaer.hautetfort.com/about.html
Italia # 3
tag:houdaer.hautetfort.com,2012-09-08:4807123
2012-09-08T08:36:00+02:00
2012-09-08T08:36:00+02:00
" J'entre en Italie. Terre faite à mon âme, je reconnais un à un les...
<blockquote class="uncited"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">" <em>J'entre en Italie. Terre faite à mon âme, je reconnais un à un les signes de son approche. Ce sont les premières maisons aux tuiles écailleuses, les premières vignes plaquées contre un mur que le sulfatage a bleui. Ce sont les premiers linges tendus dans les cours, le désordre des choses, le débraillé des hommes. Et le premier cyprès (si grêle et pourtant si droit), le premier olivier, le figuier poussiéreux. Places pleines d'ombres de petites villes italiennes, heures de midi où les pigeons cherchent un abri, lenteur et paresse, l'âme y use ses révoltes. La passion chemine par degrés vers les larmes. Et puis, voici Vicence. Ici, les journées tournent sur elles-mêmes, depuis l'éveil du jour gonflé du cri des poules jusqu'à ce soir sans égal, doucereux et tendre, soyeux derrière les cyprès et mesuré longuement par le chant des cigales. Ce silence intérieur qui m'accompagne, il naît de la course lente qui mène la journée à cette autre journée. Qu'ai-je à souhaiter d'autre que cette chambre ouverte sur la plaine, avec ses meubles antiques et ses dentelles au crochet. J'ai tout le ciel sur la face et ce tournoiement des journées, il me semble que je pourrais le suivre sans cesse, immobile, tournoyant avec elles. Je respire le seul bonheur dont je sois capable – une conscience attentive et amicale. Je me promène le jour : de la colline, je descends vers Vicence ou bien je vais plus avant dans la campagne. Chaque être rencontré, chaque odeur de cette rue, tout m'est prétexte pour aimer sans mesure. Des jeunes femmes qui surveillent une colonie de vacances, la trompette des marchands de glaces (leur voiture, c'est une gondole montée sur roues et munie de brancards), les étalages de fruits, pastèques rouges aux graines noires, raisins translucides et gluants – autant d'appuis pour qui ne sait plus être seul. Mais la flûte aigre et tendre des cigales, le parfum d'eaux et d'étoiles qu'on rencontre dans les nuits de septembre, les chemins odorants parmi les lentisques et les roseaux, autant de signes d'amour pour qui est forcé d'être seul. Ainsi, les journées passent. Après l'éblouissement des heures pleines de soleil, le soir vient, dans le décor splendide que lui fait l'or du couchant et le noir des cyprès. Je marche alors sur la route, vers les cigales qui s'entendent de si loin. À mesure que j'avance, une à une, elles mettent leur chant en veilleuse, puis se taisent. J'avance d'un pas lent, oppressé par tant d'ardente beauté. Une à une, derrière moi, les cigales enflent leur voix puis chantent : un mystère dans ce ciel d'où tombent l'indifférence et la beauté. Et, dans la dernière lumière, je lus au fronton d'une villa : « In magnificentia naturae, resurgit spiritus. » C'est là qu'il faut s'arrêter. La première étoile déjà, puis trois lumières sur la colline d'en face, la nuit soudain tombée sans rien qui l'ait annoncée, un murmure et une brise dans les buissons derrière moi, la journée s'est enfuie, me laissant sa douceur.</em> "</span></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;">Albert Camus, "L'envers et l'endroit"</span></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/archive/2012/07/16/italia-2.html" target="_blank"><span style="font-size: small; color: #800000;">Italia # 2</span></a></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #800000;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/archive/2012/07/16/italia-1.html" target="_blank"><span style="font-size: small; color: #800000;">Italia # 1</span></a></span></div></blockquote><p style="text-align: justify;"><br /><br /></p>