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daniel cunin
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Aux royaumes de Slauerhoff
tag:flandres-hollande.hautetfort.com,2014-09-25:5447051
2014-09-25T10:43:00+02:00
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Le texte qui suit a paru en guise de postface ...
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18.0pt; font-family: Garamond; mso-bidi-font-family: Garamond;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">Le texte qui suit a paru</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">en guise de postface </span><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">au <em>Royaume interdit</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">(Belval, <a href="http://www.editions-circe.fr/auteur-Jan_Jacob%C2%A0Slauerhoff-182-1-1-0-1.html" target="_blank"><span style="color: #993300;">Circé</span></a>, 2009, p. 177-185),</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">traduction française du roman</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;"><em>Het verboden rijk</em> (1932)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva; color: #993300;">de J. Slauerhoff.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: center;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><span style="font-size: large; font-family: verdana, geneva;"><strong>Aux royaumes de Slauerhoff</strong></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><br /><a id="media-4689341" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/01/164180659.png"><img id="media-4689339" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/00/164180659.png" alt="Slau5.png" /></a>Février 1927. Sur le <em>Tjimanoek</em>, bâtiment qui assure la liaison entre Java, la Chine et le Japon, le médecin de bord assiste Mme Cameiros da Silva qui accouche. Il a les plus grandes peines du monde à extraire le fœtus, mort dans le ventre de la mère. Celle-ci va tout de même survivre. Quelque mois plus tard, en juin, lors de son second séjour à Macao, ce même méde- cin rend visite aux époux Da Silva ; le mari, pour remercier le praticien néerlandais d’avoir sauvé sa femme, lui offre une édition des <em>Os Lusíadas</em>. Cinq ans après, dans les premiers numéros de <em>Forum</em>, revue cofondée par <a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/05/14/hollande-de-jean-claude-pirotte.html" target="_blank"><span style="color: #000000;">Eddy du Perron</span></a>, voit le jour aux Pays-Bas le roman <em>Le Royaume interdit</em> dans lequel tant la ville de <a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/05/17/slauerhoff-macao.html" target="_blank"><span style="color: #000000;">Macao</span></a> que la vie en mer et l’auteur des <em>Lusiades </em>occupent une place primordiale.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689385" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/3184890619.png"><img id="media-4689384" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/02/3184890619.png" alt="slau26.png" /></a>L’idée initiale de ce roman, le polyglotte Jan Jacob Slauerhoff (1898-1936) n’a pas attendu de lire (ou relire) Camões pour l’avoir. Entre septembre 1925 et septembre 1927, profitant de ce que les bateaux sur lesquels il servait mouil- laient dans différents ports chinois ou encore à Hong-Kong et Macao – à 4 heures de distance l’une de l’autre à l’époque –, il a rassemblé des éléments qui lui serviront à composer une part essentielle de son œuvre, les poèmes, nouvelles et romans « chinois ». Ainsi, dès 1928, Macao devient le titre de l’un des cycles du recueil <em>Oost-Azië</em>. Certains poèmes de la plaquette française, <em>Fleurs de marécage</em> (1929), évoquent eux aussi, non sans nostalgie, cette ville singulière au glorieux passé, en partie éteinte, que l’écrivain préférait à la moderne Hong-Kong. En feuilletant le journal que Slauerhoff a laissé, les notes qu’il a prises au cours de différents voyages, sa correspondance ou encore des esquisses de nouvelles dont certaines remontent au tout début 1927, on relève maints passages qui figurent, sous une forme plus ou moins retravaillée, dans <em>Le Royaume interdit</em>. Par exemple, des éléments autobiographiques sur la traversée de Hong-Kong à Macao resurgissent dans l’évocation du radio de bord, personnage sans nom, qui embarque alors qu’il est hanté par l’esprit de Camões. Il est probable toutefois que l’édition des <em>Os Lusíadas</em> ait aidé Slauerhoff à préciser la place à donner au poète portugais dans son histoire.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689348" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/1948050309.png"><img id="media-4689345" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/01/1948050309.png" alt="Slau16.png" /></a>En plus d’être un roman sur l’éternelle errance – c’est là, disons-le d’emblée, le thème central de toutes les œuvres de celui qu’on a pu baptiser « la catastrophe errante », ce médecin incapable de se fixer sur le continent, cet amant tou- jours en chemin vers une autre femme, vers la même femme, à l’image du marin de la nouvelle « Larrios » du recueil <a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2010/10/26/ecume-et-cendre.html" target="_blank"><span style="color: #000000;"><em>Écume et cendre</em></span></a> (1930) –, <em>Le Royaume interdit</em> présente la singularité de déboussoler le lecteur qui se trouve dans l’impossibilité de ranger le roman dans une catégorie précise, en raison des variations permanentes de perspective qu’il offre au plan narratif comme au plan temporel et de la dimension onirique et démoniaque de nombre de ses pages. Quiconque croit, au bout de quelques-unes d’entre elles, avoir ouvert un roman d’aventures risque de rester à quai ; de même, on est loin du roman historique, du roman psychologique, voire du roman exotique pourtant prisé à l’époque. Qui est qui ? Qui parle ? Qui écrit au juste ? Comment le grand poète portugais, banni de son pays au XVI<sup>e</sup> siècle, peut-il revenir au XX<sup>e</sup> pour tenter de se glisser dans le corps d’un banni plus ou moins volontaire ? Quel est le rapport entre ce Camões désabusé, qui a laissé des mots et des vers qui ont fait le tour du monde, et le radio de bord qui envoie pour sa part des mots codés dans les airs ? Comment expliquer tous les parallèles entre ces deux existences que séparent plusieurs siècles, l’origine sociale, la langue maternelle… ? Parallèles qui par endroits rapprochent les deux solitaires misanthropiques au point de les confondre – métempsychose ? –, par exemple dans la scène ou le radio de bord se retrouve devant la célèbre église São Paulo de Macao, dont ne se dresse plus que la façade :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="color: #000000;"><em><span style="font-size: 18.0pt; font-family: Garamond; mso-bidi-font-family: Garamond;"><a id="media-4689350" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/02/2304851013.png"><img id="media-4689349" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/01/2304851013.png" alt="slau11.png" /></a>Vitraux élevés, porte fermée ; il fit un petit tas de pierres, se hissa sur le rebord d’une des fenêtres, se pencha et vit que derrière cette façade l’église était dévastée ; il regarda le vide pavé de pierres tombales. Des vautours se tenaient sur les vestiges de bancs. Il se laissa tomber, les oiseaux s’envolèrent, l’un d’eux passa tout près de lui, il trébucha sur un bloc de pierre puis s’étala dans une stalle vermoulue. Empêtré dans une masse de bois mou, il se débattit, la vermoulure lui bouchait les yeux et le nez. Étouffant, il parvint tout de même à se remettre sur ses jambes. Entre-temps, l’église s’était relevée, elle était pleine de silhouettes qui allaient et venaient, la plupart montaient sur des bancs entassés sous les fenêtres et, par ces ouvertures, déchargeaient de lourds mousquets. Devant l’une d’elles, un vieux moine était en train d’actionner un canon. Par intermittence, une balle sifflait dans l’église. Il se tenait près de l’autel. Un homme en bel uniforme, mais le crâne orné d’une couronne de cheveux argentés, lui remit, au nom de Dieu, un lourd fusil. Il gagna une fenêtre, laissa ses doigts aller et venir sur le canon et la platine rouillés. Des balles étaient posées sur le rebord de la fenêtre. Il regarda en contrebas le versant de la colline : des silhouettes tentaient de gagner l’endroit où était édifiée l’église, et il en tombait sans cesse ; il se mit à tirer machinalement dans le tas. Son épaule encaissait le recul de l’arme, mais il n’entendait pas les coups partir ; après quelques secondes, il voyait une flamme vaciller sur son lourd mousquet.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689376" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/00/2257176339.png"><img id="media-4689375" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/01/2257176339.png" alt="Slau3.png" /></a>La façon dont Slauerhoff traite la fondation de la ville de Macao et le destin des différents personnages – outre les deux protagonistes, deux belles femmes, des officiers, des ecclésiastiques, le roi du Portugal… – ont amené certains commentateurs, bien des années après la publication, à regarder <em>Le Royaume interdit</em> sous un nouveau jour : ils ont renoncé à affubler l’écrivain-médecin et son œuvre de l’étiquette « (néo)-romantique ». En s’écartant des modes narratifs habituels, en mettant l’accent sur une tentative de prise de conscience, en violant les schémas chronologiques et spatiaux traditionnels, en proposant aussi une fin ambiguë, le roman présente en effet une indéniable teneur expérimentale, moderniste, et, en Hollande, s’inscrit d’une certaine façon, par son aspect novateur, dans la lignée du<a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/05/07/multatuli-max-havelaar-batavus-droogstoppel.html" target="_blank"><span style="color: #000000;"><em> Max Havelaar</em></span></a> (1860) de <a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2014/04/14/multatuli-par-leon-bazalgette-5347178.html" target="_blank"><span style="color: #000000;">Multatuli</span></a>. Tout bien considéré, la part romantique des créations de Slauerhoff réside essentiellement dans l’importance accordée à l’occultisme.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689352" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/3170659573.png"><img id="media-4689351" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/00/3170659573.png" alt="Slau13.png" /></a>Une autre question surgit lorsqu’on referme son premier roman : Qu’est au juste ce royaume interdit ? Le Portugal dont Camões est chassé ? La Chine, à la fois fascinante et exas- pérante, où ni lui ni les autres Européens ne par- viennent à se faire une place ? Le royaume britannique auquel le jeune Irlandais n’appartiendra jamais ? L’univers féminin ? Diana ? Pilar ? – femmes d’autant plus inaccessibles qu’elles ne sont pas libres de choisir leur amant, leur époux ? Les Chinoises qui se vendent ou que les Portugais épousent faute de mieux ? Le passé trop révolu ? Le présent plus que fuyant ? L’autre, cet autre que Camões assiège ? Soi-même ? ce soi-même qui échappe en permanence au personnage sans nom ? Et pourquoi ne serait-ce pas aussi, et tout simplement, le bonheur ? Bonheur insaisissable pour un être qui n’a plus aucun port d’attache…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689383" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/01/4202031147.png"><img id="media-4689382" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/00/4202031147.png" alt="slau25.png" /></a>Du Portugal, Slauerhoff ne connaissait pas seulement la lointaine Macao. Il en lisait la littérature, il a traduit quelques œuvres portugaises. Dans la revue <em>Forum</em>, son roman était dédié à Albino Forjaz de Sampaio, homme de lettres qu’il connaissait et qui venait de publier, dans son <em>História da literatura portuguesa illustrada</em>, une photo du Hollandais près de la grotte de Camões à Macao. Lors de la sortie du <em>Royaume interdit</em> en volume, le nom de cet écrivain ne figure plus qu’en tête du prologue : Slauerhoff a décidé entre-temps de dédier le livre à D., la belle danseuse Darja Collin, qu’il avait épousée en 1930 et dont il divorcera peu après. Lors de ses innombrables voyages, le futur romancier a eu à plusieurs reprises l’occasion de se familiariser avec Lisbonne. C’est d’ailleurs lors de son premier séjour au Portugal (été 1922) qu’il va choisir de vivre la vie errante de médecin de bord. Autant d’éléments qui expliquent en partie le choix de mêler Portugal et Chine dans une même œuvre – Portugal duquel ne subsistent pas même les ruines de son glorieux passé, Chine avec laquelle Jan Jacob se sent beaucoup d’affinités même si certains jours, l’Extrême-Orient, comme le reste, l’exaspère. Lisant six ou sept langues, Slauerhoff va toutefois puiser à d’autres sources que l’œuvre de Camões pour élaborer <em>Le Royaume interdit </em>: l’<em>Historic Macao</em>, de C.A. Montalto de Jesus, lui offre mille données factuelles ; <em>Das Leiden des Camoes, oder Untergang und Vollendung der portugiesischen Macht</em>, de Reinhold Schneider, quelques éléments architectoniques importants pour structurer le récit. Zarathoustra aussi est présent. Il est passionnant de relever les emprunts que fait l’écrivain et surtout le peu de scrupule qu’il a à les tordre : il déforme les faits historiques, de même qu’il emploie des orthographes parfois fantaisistes pour les noms propres, place les événements dans un contexte et un siècle différents de ceux dans lesquels ils se sont déroulés – ces trahisons lui permettant entre autres de jouer plus facilement avec la temporalité et de se jouer de la logique à laquelle le lecteur aime se raccrocher. Au bout du compte, la teneur historique du roman présente autant d’incertitudes et de zones d’ombre que la vie de Camões.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin-bottom: .0001pt; text-align: justify; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none; text-autospace: none;"><span style="font-size: 18pt; font-family: Garamond; color: #000000;"><a id="media-4689365" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/01/848652123.png"><img id="media-4689364" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/02/848652123.png" alt="slau20.png" /></a>En 1935, toujours dans la revue phare <em>Forum</em>, Camões et le radio de bord irlandais vont resurgir : la nouvelle « Dernière apparition de Camões », sorte de chapitre final du<em> Royaume interdit</em>, jette un éclairage sur les liens singuliers tissés, sous la plume de l’éternel insatisfait Slauerhoff, entre le radio de bord narrateur et le poète portugais devenu borgne : alors que le premier dit avoir cherché en vain à revoir Camões qu’il a, tour à tour, vénéré, plaint et méprisé, ce dernier, dans un triste état, lui rend visite une nuit à Kwang Tun. « Mieux vaut avoir vécu, dit le Portugais, même au milieu des catastrophes, que de passer et repasser sur la vie, à la recherche de quelque chose qui n’est pas et qui ne laisse aucune trace. Les catastrophes sont utiles en ce sens qu’elles permettent de détourner le regard de toute l’horreur qui bée derrière chaque existence. […] Laisse-moi vivre quelques instants dans ton corps et faire l’expérience de la vie terrestre que j’ai omis de vivre. » Excédé, le radio narrateur refuse de se soumettre : « Je veux m’oublier dans d’autres personn
daniel cunin
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Le Royaume interdit
tag:flandres-hollande.hautetfort.com,2009-09-10:2273711
2009-09-10T10:06:00+02:00
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MACAO, CAMOES & LA CHINE ...
<p><!--StartFragment--></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #000000; text-decoration: underline;"><span style="color: #5488ab; text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: none;">MACAO, CAMOES</span></span></span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #000000; text-decoration: underline;"><span style="color: #5488ab; text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: none;">& LA CHINE</span></span></span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Après <em>La Révolte de Guadalajara</em> (2008),</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">les éditions Circé publient un nouveau roman</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">de Jan Jacob Slauerhoff,</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">le plus célèbre sans doute : <em>Le Royaume interdit</em>.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5329101" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/01/2709843965.png" alt="camoens,littérature,poésie,hollande,chine" /></p></div></div></div><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #5488ab; text-decoration: underline;">Le mot de l’éditeur</span></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Né en Frise en 1898, poète et romancier, JAN JACOB SLAUERHOFF est l’un des grands classiques de la littérature hollandaise du vingtième siècle. Après ses études, il voyage en tant que médecin de bord, naviguant entre l’Europe et les Indes hollandaises, la Chine, le Japon, l’Amérique et l’Afrique du Sud. Souvent étiqueté comme écrivain maudit, « rebelle », « provocant », « poète de la désillusion », il exprime dans son écriture une réelle modernité, tant dans des recueils de poésies (<em>Archipel</em>, 1923) ou de nouvelles (<em>Écume et cendre</em>, 1930) que dans ses romans <em>Le Royaume interdit</em> (1932), <em>La Vie sur terre</em> (1934) et le posthume <em>La Révolte de Guadalajara</em> (1937). Il meurt en 1936.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">Les romans de Slauerhoff traitent de choses tout à fait ordinaires : de la recherche du bonheur, du franchissement des limites, de la soif d’aventures qui défient la fantaisie. Vers le milieu du XVI<sup>e</sup> </span><span style="color: #000000;">siècle, le poète</span> <span style="color: #5488ab;">Luiz de Camões</span> <span style="color: #000000;">embarque à destination de l’Inde, ignorant que le Roi du Portugal veut l’exiler à Macao. C’est une époque mouvementée, une époque de conquêtes. C’est ainsi que ce voyage en mer, d’abord calme, devient une véritable aventure où l’on risque sa vie – mais ce n’est pas tout : d’étranges rêves hantent Camões, dans lesquels il ne couche pas ses vers sur le papier mais les envoie à travers l’espace. Près de 400 ans plus tard, un inconnu, opérateur radio irlandais, perd son identité. Des souvenirs étrangers se substituent aux siens, quelqu’un prend possession de lui. Un poète, dont les vers sont immortels, et une femme, dont l’amour dépasse les frontières du temps et de l’espace, se retrouvent ainsi après plusieurs siècles dans l’Empire du Milieu, le royaume interdit, qui devient pour eux le symbole d’une nouvelle liberté.</span></span></p><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5329100" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/01/2632238669.png" alt="camoens,littérature,poésie,hollande,chine" /></p></div><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #5488ab; text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: none;">Extrait de la postface</span></span></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #5488ab; text-decoration: underline;"><span style="text-decoration: none;">« Aux royaumes de Slauerhoff »</span></span></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">Février 1927. Sur le <em>Tjimanoek</em>, bâtiment qui assure la liaison entre Java, la Chine et le Japon, le médecin de bord assiste Mme Cameiros da Silva qui accouche. Il a les plus grandes peines du monde à extraire le fœtus, mort dans le ventre de la mère. Celle-ci va tout de même survivre. Quelques mois plus tard, en juin, lors de son second séjour à Macao, ce même médecin rend visite aux époux Da Silva ; le mari, pour remercier le praticien néerlandais d’avoir sauvé sa femme, lui offre une édition des <em>Os Lusíadas</em>. Cinq ans après, dans les premiers numéros de <em>Forum</em></span><span style="color: #000000;">, revue cofondée par</span> <span style="color: #5488ab;">Eddy du Perron</span><span style="color: #000000;">, voit le jour aux Pays-Bas le roman <em>Le Royaume interdit</em> dans lequel tant la ville de Macao que la vie en mer et l’auteur des <em>Lusiades</em> occupent une place primordiale.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">L’idée initiale de ce roman, le polyglotte Jan Jacob Slauerhoff (1898-1936) n’a pas attendu de lire (ou relire) Camões pour l’avoir. Entre septembre 1925 et septembre 1927, profitant de ce que les bateaux sur lesquels il servait mouillaient dans différents ports chinois ou encore à Hong-Kong et Macao – à 4 heures de distance l’une de l’autre à l’époque –, il a rassemblé des éléments qui lui serviront à composer une part essentielle de son œuvre, les poèmes, nouvelles et romans « chinois ». Ainsi, dès 1928, Macao devient le titre de l’un des cycles du recueil <em>Oost-Azië</em>. Certains poèmes de la plaquette française,</span> <em><span style="color: #5488ab;">Fleurs de marécage</span></em> <span style="color: #000000;">(1929), évoquent eux aussi, non sans nostalgie, cette ville singulière au glorieux passé, en partie éteinte, que l’écrivain préférait à la moderne Hong-Kong. En feuilletant le journal que Slauerhoff a laissé, les notes qu’il a prises au cours de différents voyages, sa correspondance ou encore des esquisses de nouvelles dont certaines remontent au tout début 1927, on relève maints passages qui figurent, sous une forme plus ou moins retravaillée, dans <em>Le Royaume interdit</em>. Par exemple, des éléments autobiographiques sur la traversée de Hong-Kong à Macao resurgissent dans l’évocation du radio de bord, personnage sans nom, qui embarque alors qu’il est hanté par l’esprit de Camões. Il est probable toutefois que l’édition des <em>Os Lusíadas</em> ait aidé Slauerhoff à préciser la place à donner au poète portugais dans son histoire.</span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><img id="media-1861116" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/00/00/1371957856.jpg" alt="CouvVWSlau.jpg" /></span></div><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">En plus d’être un roman sur l’éternelle errance – c’est là, disons le d’emblée, le thème central de toutes les œuvres de celui qu’on a pu baptiser « la catastrophe errante », ce médecin incapable de se fixer sur le continent, cet amant toujours en chemin vers une autre femme, vers la même femme, à l’image du marin de la nouvelle « Larrios » du recueil </span><em><span style="color: #5488ab;">Écume et cendre</span></em> <span style="color: #000000;">(1930) –, <em>Le Royaume interdit</em> présente la singularité de déboussoler le lecteur qui se trouve dans l’impossibilité de ranger le roman dans une catégorie précise, en raison des variations permanentes de perspective qu’il offre au plan narratif comme au plan temporel et de la dimension onirique et démoniaque de nombre de ses pages. Quiconque croit, au bout de quelques-unes d’entre elles, avoir ouvert un roman d’aventures risque de rester à quai ; de même, on est loin du roman historique, du roman psychologique, voire du roman exotique pourtant prisé à l’époque. Qui est qui ? Qui parle ? Qui écrit au juste ? Comment le grand poète portugais, banni de son pays au XVI<sup>e</sup> siècle, peut-il revenir au XX<sup>e</sup> pour tenter de se glisser dans le corps d’un banni plus ou moins volontaire ? Quel est le rapport entre ce Camões désabusé, qui a laissé des mots et des vers qui ont fait le tour du monde, et le radio de bord qui envoie pour sa part des mots codés dans les airs ? Comment expliquer tous les parallèles entre ces deux existences que séparent plusieurs siècles, l’origine sociale, la langue maternelle… ? Parallèles qui, par endroits, rapprochent les deux solitaires misanthropiques au point de les confondre – métempsychose ? –, par exemple dans la scène ou le radio de bord se retrouve devant la célèbre église São Paulo de Macao, dont ne se dresse plus que la façade :</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em>Vitraux élevés, porte fermée ; il fit un petit tas de pierres, se hissa sur le rebord d’une des fenêtres, se pencha et vit que derrière cette façade l’église était dévastée ; il regarda le vide pavé de pierres tombales. Des vautours se tenaient sur les vestiges de bancs. Il se laissa tomber, les oiseaux s’envolèrent, l’un d’eux passa tout près de lui, il trébucha sur un bloc de pierre puis s’étala dans une stalle vermoulue. Empêtré dans une masse de bois mou, il se débattit, la vermoulure lui bouchait les yeux et le nez. Étouffant, il parvint tout de même à se remettre sur ses jambes. Entre-temps, l’église s’était relevée, elle était pleine de silhouettes qui allaient et venaient, la plupart montaient sur des bancs entassés sous les fenêtres et, par ces ouvertures, déchargeaient de lourds mousquets. Devant l’une d’elles, un vieux moine était en train d’actionner un canon. Par intermittence, une balle sifflait dans l’église. Il se tenait près de l’autel. Un homme en bel uniforme, mais le crâne orné d’une couronne de cheveux argentés, lui remit, au nom de Dieu, un lourd fusil. Il gagna une fenêtre, laissa ses doigts aller et venir sur le canon et la platine rouillés. Des balles étaient posées sur le rebord de la fenêtre. Il regarda en contrebas le versant de la colline : des silhouettes tentaient de gagner l’endroit où était édifié l’église, et il en tombait sans cesse ; il se mit à tirer machinalement dans le tas. Son épaule encaissait le recul de l’arme, mais il n’entendait pas les coups partir ; après quelques secondes, il voyait une flamme vaciller sur son lourd mousquet. <span style="font-style: normal;">(…)</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="color: #008080; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">D. Cunin</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><!--StartFragment--></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">Principales sources</span></span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">sur</span></span> <em><span style="text-decoration: underline;"><span style="color: #800000; text-decoration: underline;">Le Royaume interdit</span></span></em></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><a id="media-5329104" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/3861157165.png"><img id="media-1861114" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/01/1438638652.2.jpg" alt="CouvAriePos.jpg" /></a><span style="color: #000000;">Outre la biographie –</span> <span style="color: #5488ab;">Wim Hazeu</span><span style="color: #000000;">, <em>Slauerhoff. Een biografie</em></span><span style="color: #000000;">, 1995 – et les quelques livres consacrés à Slauerhoff et la Chine –</span> <span style="color: #5488ab;">Arie Pos</span><span style="color: #000000;">, <em>Van verre havens. Het werk van Slauerhoff en de Chinese werkelijkheid</em></span><span style="color: #000000;">, 1987 ; </span><span style="color: #5488ab;">W. Blok</span> <span style="color: #000000;">&</span> <span style="color: #5488ab;">K. Lekkerkerker</span> <span style="color: #000000;">(éd.), <em>Het China van Slauerhoff. Aantekeningen en ontwerpen voor de Cameron-romans</em></span><span style="color: #000000;">, 1985 ; </span><span style="color: #5488ab;">Eep Francken</span><span style="color: #000000;">, <em>Over Het verboden rijk van J. Slauerhoff</em></span><span style="color: #000000;">, 1977 –, on peut lire en français la thèse de</span> <span style="color: #5488ab;">Louis Fessard</span><span style="color: #000000;">, <em>Jan Jacob Slauerhoff (1898-1936). L’homme et l’œuvre</em>, Nizet, Paris, 1964 ou encore l’article de W. Blok, « Expérimentation temporelle dans le roman <em>Het verboden rijk</em> de J. Slauerhoff », <em>Écriture de la religion, écriture du roman. Textes réunis par Charles Grivel. Mélanges d’histoire de la littérature et de critique offerts à Joseph Tans</em></span><span style="color: #000000;">, Groningen/Lille, Centre Culturel Français de Groningen/Presses Universitaires de Lille, 1979, p. 123-137. La thèse récente de</span> <span style="color: #5488ab;">Hendrik Gerrit Aalders</span><span style="color: #000000;">, <em>Van ellende edel. De criticus Slauerhoff over het dichterschap</em> (2005), fournit de nombreux éléments sur l’importance qu’ont revêtu certains poètes français pour l’écriture de Slauerhoff (Villon, Samain, Verlaine, Laforgue, Jarry, Rimbaud, Baudelaire, Segalen…). La suite de la postface revient en particulier sur le rôle fondamental qu’a joué l’œuvre de </span><span style="color: #5488ab;">Tristan Corbière</span> <span style="color: #000000;">pour l’écrivain néerlandais.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; color: #993300;"><em>Voir sur ce blog <a style="color: #993300;" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/05/17/slauerhoff-macao.html" target="_blank">Slauerhoff & Macao</a></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; color: #993300;"><em><span style="font-style: normal;">ET</span> <span style="font-style: normal;"><a style="color: #993300;" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/02/15/slauerhoff-entre-revolte-et-derive.html" target="_blank">Slauerhoff, entre révolte et dérive</a></span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="font-style: normal;"><a style="color: #000000;" href="http://www.liberation.fr/livres/0101592909-les-alter-echos-de-jan-jacob-slauerhoff">Les alter échos de Jan Jacob Slauerhoff</a>,</span></em></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000;"><strong><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="font-style: normal;">par Mathieu Lindon</span></em></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #5488ab;"><span style="color: #000000;"><span style="font-style: normal;"><!--StartFragment-->« Une étrange violence, physique et intérieure, habite <em>le Royaume interdit</em>. Dès la deuxième page du prologue, est décrit l’affrontement de deux flottes du XVI<sup>e</sup> siècle, lorsque le Portugal œuvre à la colonisation asiatique. <em>« La nuit, on continua de se battre à la lumière des torches ; des chaloupes armées participèrent aux combats tandis qu’une multitude de requins, ces hyènes des batailles navales, se disputa
daniel cunin
http://flandres-hollande.hautetfort.com/about.html
Slauerhoff & Macao
tag:flandres-hollande.hautetfort.com,2009-05-17:2197099
2009-05-17T15:47:00+02:00
2009-05-17T15:47:00+02:00
Un poème français de J.J. Slauerhoff ...
<p><!--StartFragment--></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="color: #993300;">Un poème français</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><strong><span style="color: #993300;">de J.J. Slauerhoff</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: medium;"><strong><span style="color: #993300;"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><strong><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">SAN MIGUEL DE MACAO</span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000;">La façade s’élève, rigide comme un rocher, devant la décrépitude du sanctuaire. Pas un pilier, pas une arche ne reste de la somptuosité ancienne.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000;">Debout comme une stèle, s’élevant du sein de l’éternel, elle domine l’espace, – temple du ciel avec le soleil comme rosace en sa coupole.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000;">Les saints pâles, priant dans leurs vitraux, sont brisés avec eux. À travers les trous vides, l’azur vibre et les rayons, les oiseaux, passent à leur gré.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000;">Les tout-puissants, taillés dans la pierre sur le portail, la Mère de Dieu portant le globe, l’Amiral au beau milieu de sa flotte, n’ont pu subir cette nef étroite derrière eux.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'book antiqua', palatino, serif; font-size: 14pt;"><span style="color: #000000;">Ils ont détruit tout : murailles, piliers, toits, jusqu’à l’horizon, jusqu’à l’espace ; le seul temple digne de leur puissance s’étend autour d’eux tandis que la ville se consume humblement à leurs pieds.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;"> </span></span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><img id="media-2610409" style="margin: 0.7em 0;" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/02/01/4120272487.png" alt="couvmarécage.png" /></span></div></div></div><p style="text-align: center;"><span style="color: #993300; font-size: 12pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">© photo :</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #993300; font-size: 12pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">J<a style="color: #993300;" href="http://bc.ub.leidenuniv.nl/bc/tentoonstelling/Jeanne_Verbij_Schillings/inhoud.htm" target="_blank">eanne Verbij-Schillings & Bibliothèque universitaire de Leyde </a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">Parmi les œuvres du poète, romancier et essayiste Jan Slauerhoff (1898-1936), on relève une œuvre en langue française, la plaquette hors commerce</span> <em><span style="color: #000000;">Fleurs de marécage</span></em><span style="color: #000000;">, (A.A.M. Stols, Bruxelles, 1929, lettre-préface de Franz Hellens). <span style="color: #993300;">(1)</span> La plupart des poèmes – 13 – sont des adaptations ou des traductions de poèmes que l’auteur avait lui-même écrits en néerlandais ; « San Miguele de Macao » est par exemple une adaptation de « Kathedraal St. Miguel », publié dans le recueil</span> <em><span style="color: #000000;"><span style="color: #993300;">Oost-Azië</span></span></em> <span style="color: #000000;">en 1928. Les 7 autres, le poète-médecin les a écrits directement en français.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">Il avait commencé à composer</span> <em><span style="color: #000000;">Fleurs de marécage</span></em> <span style="color: #000000;">aux Indes néerlandaises, bénéficiant du regard critique du grand connaisseur des lettres françaises <span style="color: #993300;">Johannes Tielrooy</span>. <span style="color: #993300;">(2)</span> Puis, en 1929, grâce à l’éditeur de Maastricht <span style="color: #993300;">Stols</span>, Slauerhoff rencontre l’écrivain <span style="color: #993300;">Franz Hellens</span> qui avait traduit certains de ses poèmes en français ; le Néerlandais souhaite que son confrère bruxellois lise le recueil et écrive une préface. Hellens accepte, se proposant même de corriger les textes français. Le manuscrit va également passer entre les mains de l’ami <span style="color: #993300;">Eddy du Perron</span> qui semble avoir émis des réserves sur quelques tournures françaises ; c’est d’ailleurs ce dernier – bibliophile singulier, du Perron a consacré une part de la fortune familiale à éditer des livres hors commerce – qui assure la mise en page de la plaquette.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">Fleurs de marécage</span></em> <span style="color: #000000;">paraît finalement au cours de l’été 1929 (tirage : 75 exemplaires) avec une lettre de Franz Hellens en guise de préface. Jan Slauerhoff souhaite l’offrir à des proches et des connaissances, en particulier ceux et celles qui ne lisent pas le néerlandais, entre autres sa maîtresse françaises <span style="color: #993300;">Claire Fouletier</span> ; sans doute <span style="color: #993300;">Jane Pesante</span>, Bretonne que le poète rencontre à Nice en août 1929 a-t-elle elle aussi hérité d’un des exemplaires des</span> <em><span style="color: #000000;">Fleurs</span></em><span style="color: #000000;">.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #993300;">Macao</span> – ville où Slauerhoff s’est rendu deux fois – est au cœur d’autres poèmes – le nom de la cité est même le titre de l’une des deux parties du recueil <em>Oost-Azië</em>, cycle dédié à Constançio José da Silva –, mais aussi de son grand roman<span style="color: #000000;">,</span> <em><span style="color: #000000;">Le Royaume interdit</span></em> <span style="color: #000000;">(1932), qui nous conduit au royaume des ombres en mettant en scène le poète portugais <span style="color: #993300;">Camoens</span> et un homme du XX</span><span style="color: #000000;">e</span> <span style="color: #000000;">siècle, radio de bord, deux êtres dont vies, corps et âmes vont se confondre. Certains édifices religieux de l’ancien comptoir portugais occupent une place importante dans ce livre : un couvent livré aux flammes, une église où sont réfugiés des hommes qui défendent la ville contre des assaillants… On découvre à la fin du roman une évocation d’un édifice délabré, fantôme – l’église São Paulo –, proche de celle que propose le poème ci-dessus. D'ailleurs, l'église San Miguel, c'est en réalité l'église São Paulo : </span></span></p><p><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><!--StartFragment--></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">…il s’entêta et se retrouva tout à coup devant un large escalier dominé par la façade rigide de la cathédrale ; tout en haut, perçant le ciel grisâtre de la nuit, la croix noire. Il monta d’un pas lent l’escalier, tête baissée afin de veiller à ne pas trébucher : les marches étaient lisses et désagrégées. Quand il sentit qu’il n’y en avait plus, il leva les yeux : il venait de poser les pieds sur le parvis, le front de l’église était noir, semblable à une imposante pierre tombale verticale ; aucune lumière ne filtrait par les vitraux. Il savait que derrière cette surface inerte se cachait une chose horrible ; impossible de faire demi-tour, l’escalier semblait s’être effondré derrière lui ; sous la menace de ce gouffre béant, il avança, étourdi, à grandes enjambées, vers la cathédrale.</span></em> <span style="color: #000000;"><span style="color: #993300;">(3)</span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><img id="media-1761193" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/01/887841568.jpg" alt="SaoPauloMacao.jpg" /></span></div><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif; color: #993300;">(photo : <a style="color: #993300;" href="http://miccris.bloguez.com/miccris/page13/" target="_blank">source</a><span style="text-decoration: underline;"><a style="color: #993300;" href="http://miccris.bloguez.com/miccris/page13/">)</a></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="font-weight: normal;"><span style="color: #000000;">On notera que dans « San Miguel de Macao » – tout comme dans l’« Aube à Macao » du même recueil –, Slauerhoff a abandonné dans son adaptation la disposition en strophes, obtenant un résultat qui n’est pas sans rappeler les</span> <em><span style="color: #000000;">Stèles</span></em> <span style="color: #000000;">de <span style="color: #993300;">Victor Segalen</span>, écrivain et médecin de bord avec qui on l’a d’ailleurs bien souvent comparé. Le Néerlandais est d’ailleurs « certainement le premier à avoir jamais traduit un texte de Segalen : “Aan de Reiziger”, en 1930, traduction publiée dans le recueil “chinois” de Slauerhoff</span> <em><span style="color: #000000;">Yoeng Poe Tsjoeng</span></em><span style="color: #000000;">, est une adaptation de “Conseil au bon voyageur” des “Stèles du bord du chemin”. On est frappé par les points communs entre les deux hommes : tous deux étaient médecins de bord et d’infatigables voyageurs ; tous deux ont laissé une œuvre exceptionnellement variée et, pour l’un comme pour l’autre, le <span style="color: #993300;">Royaume Interdit</span> a constitué une importante source d’inspiration. » <span style="color: #993300;">(4)</span></span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;">Terminons en citant un quatrain du poème « Fin de siècle », qu’appréciait beaucoup Eddy du Perron et qui illustre assez bien l’état d’esprit de Slauerhoff :</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">Or, ce dédain superbe de s’en aller,</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">En souriant, le long du précipice,</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">Au charme paisible de la vallée,</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;">Vaut bien le bonheur et tous les délices.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><em><span style="color: #000000;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #993300;"> édition 1986</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="font-weight: normal;"><span style="color: #000000;"><a id="media-5329110" href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/4152814099.png"><img id="media-1761200" style="border-width: 0; float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/02/1380237807.jpg" alt="CouvMarécage.jpg" /></a><span style="color: #993300;">(1)</span></span> <em><span style="color: #000000;"><span style="color: #993300;">Fleurs de marécage</span></span></em> <span style="color: #000000;">connaîtra une réédition la même année, sans doute à l’instigation d’Eddy du Perron, une troisième, augmentée, en 1934 et une dernière en 1986 chez Nijgh & Van Ditmar (avec en regard les textes néerlandais de l’auteur ou les traductions de <span style="color: #993300;">Hans van Straten</span>). Une part des données de cette notice sont empruntées à Wim Hazeu,</span> <em><span style="color: #000000;">Slauerhoff. Een biografie</span></em><span style="color: #000000;">, De Arbeiderspers, 1998 (3</span><sup><span style="color: #000000;">ème</span></sup> <span style="color: #000000;">éd. augmentée) et à Kees Snoek,</span> <em><span style="color: #000000;">E. du Perron. Het leven van een smalle mens</span></em><span style="color: #000000;">, Nijgh & Van Ditmar, 2005.</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;"><span style="color: #993300;">(2)</span> Johannes Tielrooy (1886-1953), critique et universitaire. Admirateur d’<span style="color: #993300;">Anatole France</span>, de Victor Hugo, de Voltaire, il a consacré plusieurs études à <span style="color: #993300;">Barrès</span> (dont un livre en 1918) et rédigé une thèse en français :</span> <em><span style="color: #000000;">Conrad Busken Huet et la littérature française</span></em> <span style="color: #000000;">(E. Champion, 1923) ; devenu universitaire après un long séjour aux Indes néerlandaises, il a publié en 1938 aux éditions du Sagittaire un</span> <em><span style="color: #000000;">Panorama de la littérature hollandaise contemporaine</span></em> <span style="color: #000000;">ainsi que, toujours en langue française,</span> <em><span style="color: #000000;">La Hollande et l’Indonésie</span></em><span style="color: #000000;">, Bruxelles, Le Flambeau, 1958. Sa grande étude (1948) sur <span style="color: #993300;">Ernest Renan</span> – dont il a traduit en 1945</span> <em><span style="color: #000000;">Qu’est-ce qu’une nation</span></em> <span style="color: #000000;">–</span> <span style="color: #000000;">est disponible en français :</span> <em><span style="color: #000000;">Ernest Renan, sa vie et ses œuvres</span></em><span style="color: #000000;">, trad. Louis Laurent, préf. René Lalou, Mercure de France, 1958. Citons encore un ouvrage en néerlandais consacré à <span style="color: #993300;">Chateaubriand</span> (1936) et une longue étude sur <span style="color: #993300;">Racine</span> (1951). Son épouse, Jacoba Tielrooy de Gruyter, a également publié en français :</span> <em><span style="color: #000000;">Kabar Anghinn, Impressions de Java et de Bali</span></em><span style="color: #000000;">, présentation Luc Durtain, croquis A. Breetvelt, Les Œuvres représentatives, 1932 (sans oublier des articles sur la poésie hollandaise dans</span> <em><span style="color: #000000;">YGGDRASILL. Bulletin Mensuel de la Poésie en France et à l’Etranger</span></em><span style="color: #000000;">, 1937). Sa seconde ( ?) épouse a traduit en néerlandais</span> <em><span style="color: #000000;">La Pharisienne</span></em> <span style="color: #000000;">de François Mauriac.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">(3) J. Slauerhoff,</span> <span style="color: #800000;"><em><a href="http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2009/07/06/le-royaume-interdit.html" target="_blank">Le Royaume interdit</a></em></span><span style="color: #000000;">, trad. Daniel Cunin, Circé, 2009.</span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="color: #000000;">(4) Maarten Elzinga,</span> <em><span style="color: #000000;">Victor Segalen (1878-1919), musicus, reiziger, etnoloog, dichter, fotograaf, arts, archeoloog</span></em><span style="color: #000000;">, catalogue de l’exposition organisée à la <span style="color: #993300;">Maison Descartes</span>, 11 novembre-20 décembre 2000, p. 7 (photo ci-dessous). À cette occasion a eu lieu le colloque « Slauerhoff & Segalen : exotistes ».</span></span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><p style="text-align: center;"><img id="media-5329108" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://flandres-hollande.hautetfort.com/media/01/00/3404120995.png" alt="slauerhoff,macao,victor segalen,camoens,eddy du perron,tielrooy,franz hellens,poésie,roman" /></p></div></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></div></div><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="color: #993300; font-size: 14pt; font-family: 'book antiqua', palatino, serif;"><span style="font-weight: normal;">Voir par ailleurs un texte de J. Slauerhoff