Last posts on bovary2024-03-28T18:56:51+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/bovary/atom.xmlBruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlLe retour de Madame Bowarytag:www.bla-bla-blog.com,2021-03-06:63012552021-03-06T00:00:00+01:002021-03-06T00:00:00+01:00 Non, il n’y a pas de faute d’orthographe dans le titre de cette...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/00/1626291863.jpg" id="media-6233329" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Non, il n’y a pas de faute d’orthographe dans le titre de cette chronique : s’il est bien question de la plus célèbre "desperate housewive" de la littérature française, cette Madame Bovary a été imaginée par <a href="https://www.facebook.com/julia.kerninon" target="_blank" rel="noopener">Julia Kerninon</a>, docteure en lettres, spécialiste de littérature américaine et romancière (<em>Buvard</em>, 2014, <em>Liv Maria</em>, 2020).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le <em>Projet Bowary</em>, porté par <a href="https://twitter.com/BaraquesW" target="_blank" rel="noopener">Baraques Walden</a>, et co-produit par <a href="https://twitter.com/ParolesTerres" target="_blank" rel="noopener">Terres de Paroles</a> et le <a href="https://twitter.com/seinemaritime" target="_blank" rel="noopener">Département de la Seine-Maritime</a>, est une revisite du chef d’œuvre de Flaubert en 2021. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lancé le 29 janvier 2021 par Julia Kerninon, le roman <em>Madame Bovary</em> est réécrit et réduit chapitre par chapitre en 280 tweets, sur autant de jours (hashtag <em>#BOWARY</em>). Cette aventure littéraire – et effrontée – devrait s’achever si tout va bien à la fin de l’année. </span></p><blockquote><p style="padding-left: 80px;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>Madame Bowary, c’est elle</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Madame Bowary, c’est elle. Mais pour l’accompagner dans ce projet, figurent, aux côtés de Julia Kerninon, Arno Bertina (pour les chapitres 7 à 9 de la 1ère partie de <em>Madame Bovary</em>), Emmanuel Renart (chapitres 1 à 5 de la 2e partie), Laure Limongi (chapitres 6 à 8 de la 2e partie), Fabrice Chillet (chapitres 9 à 10 de la 2e partie), Agnès Maupré (chapitres 11 à 15 de la 2e partie), Frédéric Ciriez (chapitres 1 à 2 de la 3e partie), Fred Duval (chapitres 3 à 5 de la 3e partie), Maylis de Kerangal (chapitres 6 à 8 de la 3e partie) et Vincent Message (3 derniers de la 3e partie).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette Madame Bowary commence ainsi : "Qui parle ? Entrée en scène de celui qui est peut-être le personnage secondaire le plus fascinant de toute la littérature occidentale. Charbovari Charbovari Charbovari Charbovari. Il n’est presque rien. Mais sans lui, pourtant, il ne pourrait pas y avoir de Madame Bovary." La suite de l’histoire, vous la connaissez sans doute. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il reste à voir ce que vont en faire les doux dingues du <em>Projet Bowary</em>. </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;"><em>Projet Bowary</em>, initié par <a href="https://www.facebook.com/julia.kerninon" target="_blank" rel="noopener">Julia Kerninon</a></span></strong><br /><a href="https://baraqueswalden.fr" target="_blank" rel="noopener"><strong><span style="font-size: 10pt;">https://baraqueswalden.fr</span></strong></a><br /><strong><a href="https://twitter.com/BaraquesW" target="_blank" rel="noopener"><span style="font-size: 10pt;">@BaraquesW</span></a></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.facebook.com/BaraquesWalden" target="_blank" rel="noopener">https://www.facebook.com/BaraquesWalden</a><br /></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2016/08/15/novella-dans-tous-ses-etats-5836756.html" target="_blank" rel="noopener">"Novella dans tous ses états"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/YhV6nSqBAAc" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>Suivez aussi <span style="color: #ff00ff;">Arsène K.</span> sur <a style="color: #808080;" href="https://twitter.com/ArsneK1" target="_blank" rel="noopener">Twitter</a> et <a style="color: #808080;" href="https://www.facebook.com/Ars%C3%A8ne-K-Auteur-105345074514407" target="_blank" rel="noopener">Facebook</a></strong></span></p>
Fichtrehttp://fichtre.hautetfort.com/about.htmlGemma Bovery - Anne Fontaine, Fabrice Luchinitag:fichtre.hautetfort.com,2015-06-10:56134052015-06-10T07:01:00+02:002015-06-10T07:01:00+02:00 Film : Gemma Bovery (2014, durée 1h39) Réalisateur :...
<p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/2720271740.JPG" target="_blank"><img id="media-5026071" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/2322218084.JPG" alt="gemma bovery,bovary" /></a></p><p> </p><p>Film : Gemma Bovery (2014, durée 1h39)</p><p>Réalisateur : Anne Fontaine</p><p>Gemma Bovery, l'Anglaise (Gemma Arterton), Charles Bovery, son mari anglais (Jason Flemyng), Patrick Large, son ex anglais (Mel Raido)</p><p>Martin Joubert, le boulanger (Fabrice Luchini), Valérie Joubert, la femme du boulanger (Isabelle Candelier), Julien Joubert, le fils (Kacey Mottet Klein)</p><p>Hervé de Bressigny, le châtelain (Niels Schneider), Madame de Bressigny, sa mère (Edith Scob)</p><p>Wizzy, la voisine trop bilingue (Elsa Zylberstein), Rankin, son mari anglais (Pip Torrens)</p><p> </p><p style="text-align: center;">* * * * *</p><p>Source : <a href="https://www.amazon.fr/review/RJTWAY0MPNM7A/ref=cm_cr_rdp_perm" target="_blank"><span style="font-size: x-small;">https://www.amazon.fr/review/RJTWAY0MPNM7A/ref=cm_cr_rdp_perm</span></a></p><p style="text-align: justify;">Comme dans chacun ses films, Anne Fontaine installe dans « Gemma Bovery » une atmosphère dans laquelle réalité et fiction s'entremêlent avec beaucoup de subtilité et de finesse pour emporter le spectateur de fausses pistes en évidences.<br /><br />Le scénario raconte l'histoire de Martin Joubert (Fabrice Luchini), passionné de littérature, qui a fui Paris depuis 7 ans pour reprendre dans la campagne normande la boulangerie de son père. L'arrivée comme nouveaux voisins d'un couple d'Anglais va mettre fin, selon ses mots à « dix années de tranquillité sexuelle ». Lorsqu'il découvre que sa charmante voisine (Gemma Arterton) s'appelle Gemma Bovery, Martin se sent immédiatement projeté dans son roman favori, « Mme Bovary » que Flaubert a justement écrit dans le village où il réside. Martin ne sait bientôt plus s'il se fourvoie à imaginer pour Gemma le destin d'Emma Bovary, s'il cherche à le provoquer par diverses manipulations où s'il est simplement le témoin partial d'une histoire qui le dépasse.<br /><br />Grâce à des dialogues savoureux et des acteurs merveilleux, notamment Luchini en boulanger mélancolique et monomaniaque, le film d'Anne Fontaine fascine par ses divers rebondissements. On n'a d'yeux, comme tous les hommes qui la croisent dans l'histoire, pour la très belle Gemma Arterton dont on ne parvient pas à saisir la réalité du caractère. On peut se demander parfois si elle n'en fait pas trop avec sa peur maladive des souris, son amour inconsidéré pour toutes sortes de pain ou lorsqu'elle est piquée par une abeille. Mais ces situations permettent des métaphores plus évidentes avec l'état d'esprit du XIXe siècle toujours présent en filigrane, et une ambiance générale très romanesque. Notons aussi la présence d'Elsa Zylberstein dans le rôle désopilant de la très snob Wizzy et une très agréable bande musicale avec par exemple les chansons du groupe Moriarty.<br /><br />« Gemma Bovery » manque sans doute du « je ne sais quoi » qui en aurait fait un très grand film, mais n'en reste pas moi une véritable réussite, agréable et originale.<br /><br /></p><p style="text-align: center;">* * * * * <br /><br /></p><p style="text-align: center;"> <a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/4199068861.JPG" target="_blank"><img id="media-5025968" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/4037701380.JPG" alt="gemma bovery, bovary" /></a></p><p> </p><p>Valérie Joubert : Je pensais qu'elle se vendrait jamais cette bicoque</p><p>Martin Joubert : Benh c'est fait. Y'a des Anglais. Devinez comment ils s'appellent.</p><p>Valérie Joubert : Mange, Julien.</p><p>Julien : J'ai pas faim.</p><p>Valérie Joubert : Mange, t'es en plein croissance, il faut te nourrir. Comment ils s'appellent ?</p><p>Martin Joubert : Devinez.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/2136016042.JPG" target="_blank"><img id="media-5026231" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/1739570763.2.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Julien : Sherlock Holmes. James Bond. Mc Donald.</p><p>Martin Joubert : Bovery. Bo-ve-ry. Il s'appelle Charles. Et elle, Gemma. C'est pas dément ? Ici, en Normandie, là même où Flaubert a écrit son chef d’œuvre.</p><p>Julien : On a vu le film en classe. C'était trop nul.</p><p>Valérie Joubert : Moi je préfère <em>La princesse de Clèves.</em></p><p>Julien : Moi <em>Call of duty</em>.</p><p>Valérie Joubert : Non mais écoute, là. On parles de livres, pas de jeux vidéo.</p><p>Martin Joubert : Tu veux que je te dises ? J'aimerais mieux que tu te drogues plutôt que d'entendre des conneries pareilles.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/2334071039.JPG" target="_blank"><img id="media-5026073" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/944431220.JPG" alt="gemma bovery,bovary" /></a></p><p style="text-align: center;"> ¤ ¤ ¤</p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/4161773267.JPG" target="_blank"><img id="media-5026078" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2086061681.JPG" alt="gemma bovery,bovary" /></a></p><p> </p><p><em>Martin Joubert, en voix off : En une seconde, avec ce petit geste insignifiant, c'en a été fini de dix ans de tranquillité sexuelle.</em></p><p><em> </em></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/2202181718.JPG" target="_blank"><img id="media-5026083" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/1900454912.JPG" alt="gemma bovery,bovary" /></a><br /><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/2408664099.JPG" target="_blank"><img id="media-5026085" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/4207064287.JPG" alt="gemma bovery,bovary" /></a></p><p> </p><p><em>Martin Joubert, en voix off : Au fond de son âme cependant, elle attendait un événement ; comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon.</em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/376646178.JPG" target="_blank"><img id="media-5026091" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/3177369103.JPG" alt="gemma bovery,bovary, luchini" /></a></p><p> </p><p>Valérie Joubert : Toi, évidemment, dès que n'importe quelle fille a peur d'une souris, tu trouves ça bouleversant.</p><p>Martin Joubert : Moi ?</p><p>Valérie Joubert : Benh oui, j'te connais, je sais comment tu fonctionnes... En plus, c'est vraiment l'Anglaise coincée, pas un sourire, rien, elle s'emmerde dans la vie. Puis elle est jolie mais elle est pas si jolie que ça, elle est même assez banale.</p><p>Martin Joubert : Une femme banale qui supporte pas la banalité de sa vie, je trouve pas ça si banal, moi.</p><p>Valérie Joubert : <em>Madame Bovary</em>. Il y avait longtemps ! Elle est banale. Elle est banale, point barre.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/4274446433.JPG" target="_blank"><img id="media-5026099" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/841104303.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/2796181920.JPG" target="_blank"><img id="media-5026101" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/1222797519.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Martin Joubert : Ça n'a rien à voir. Ça c'est : pain brioché.</p><p>Gemma Bovery : Et la baguette, là, c'est quoi ?</p><p>Martin Joubert : Baguette épi.</p><p>Gemma Bovery : Baguette épi ? Mmh. Et celui-là ?</p><p>Martin Joubert : Il est à l’épeautre. <em>Kind of</em> blé.</p><p>Gemma Bovery : Hhh. Ça sent très très bon.</p><p>Martin Joubert : Oh vous avez raison, rien ne sent aussi bon que le pain. Hhh. Une belle boule dorée. Faut la voir lever, c'est un spectacle magnifique.</p><p>Gemma Bovery : Sounds beautiful.</p><p>Martin Joubert : Ca vous dirait de regarder comment se fait ce pain ?</p><p>Gemma Bovery : Oui !</p><p>Martin Joubert : Benh alors suivez-moi. Attention, y'a une marche hein...</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/894610790.JPG" target="_blank"><img id="media-5026102" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/02/3400728350.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Martin Joubert : Rentrez bien vos mains. Doucement, doucement. Voilà, c'est ça. Voilà, massez bien la pâte. Voilà. Very good. Very good, voilà. Voyez elle est à vous, là.</p><p>Gemma Bovery : It feels really nice. Very... calm.</p><p>Martin Joubert : C'est mon yoga à moi. Faire ça tous les jours. It removes all the bad mood. Finish !</p><p>Gemma Bovery : <em>Magique.</em></p><p>Martin Joubert : Magique... Toucher le pain, c'est toucher la terre. La croûte originelle d'où est sortie la vie. C'est immerger ses sens. Y'a rien de plus naturel. Y'a rien de plus humble.... que le, que le blé.</p><p>Gemma Bovery : Il fait chaud ici.</p><p>Martin Joubert : Il fait très très chaud.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/2767025102.JPG" target="_blank"><img id="media-5026105" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/01/3290350010.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Martin Joubert : Vous l'avez lu ?</p><p>Gemma Bovery : Non.</p><p>Martin Joubert : C'est un chef d’œuvre. Ça m'a foudroyé à l'âge de seize ans. Une femme qui attend tout de l'amour et qui est toujours déçue. Une histoire banale racontée par un génie. Flaubert a inventé un caractère qui est devenu universel sur une femme qui s'ennuie. C'est devenu presque un archétype. <em>Archétaÿpe, you know ?</em> C'est un peu compliqué c'que j'vous raconte, non ?</p><p>Gemma Bovery : Non mais... Ça a l'air vachement marrant.</p><p>Martin Joubert : Je sais pas si c'est vachement marrant mais en tout cas vous, vous maîtrisez de mieux en mieux la langue française, non ?</p><p>Gemma Bovery : Merci. Où est Carrington ? Carrington !!?</p><p>Martin Joubert : Gus, tu viens ?</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/2379638349.JPG" target="_blank"><img id="media-5026110" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/02/00/1983782314.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Martin Joubert : Vous avez vu c'qui nous est tombé dessus cette nuit ?</p><p>Gemma Bovery : Ah oui. On a des problèmes. Des trous dans le toit, <em>the toilets</em> sont trop pleins.</p><p>Martin Joubert : Oui, mais les gens, ils pensent que la vie à la campagne c'est merveilleux. Mais il faut une force intérieure très grande pour ne pas sombrer. <em>Very strong</em><em>, inside</em>. Vous savez, contrairement aux idées reçues, il y a énormément de prescriptions d'anti-dépresseurs à la campagne.</p><p>Gemma Bovery : Oui ?</p><p>Martin Joubert : Oui, ou alors y'a le Calva. Là vous avez le meilleur producteur de la région. Vous voulez goûter ?</p><p>Gemma Bovery : Pourquoi pas.</p><p>Martin Joubert : Venez.</p><p>Gemma Bovery : Calva... Merci. It's strong.</p><p>Martin Joubert : It's Calva.</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/1024398799.JPG" target="_blank"><img id="media-5026111" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2210315114.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a><br /><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/952127490.JPG" target="_blank"><img id="media-5026113" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/1448805538.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/1870216905.JPG" target="_blank"><img id="media-5026114" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/1015940363.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/1621944771.JPG" target="_blank"><img id="media-5026115" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/02/748378050.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><em>Martin Joubert, en voix off : C'est la première fois que je voyais ses jambes. Elle regardait les savons, les bougies, les éponges. Des cochonneries pour touristes. Des désodorisants aux senteurs grotesques. C'est alors que j'ai vu Hervé de Bessigny. Alors là il s'est produit quelque chose de très étrange. A la seconde où j'ai posé les yeux sur lui, j'ai eu l'impression d'être un metteur en scène. Un metteur en scène qui venait de crier "moteur !".</em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/4182675394.JPG" target="_blank"><img id="media-5026119" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/1799040274.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p><em>Martin Joubert, en voix off : Je me rappelle avoir éprouvé une étrange jubilation. Je les voyais déjà nus, enlacés. Madame Bovary croisait le chemin du châtelain local Rodolphe, tout comme Gemma venait de croiser celui d'Hervé. </em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2283348864.JPG" target="_blank"><img id="media-5026148" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/2749080162.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Hervé de Bressigny : Oui. Allô, maman. Mais non, j'suis pas essoufflé, qu'est-ce que tu racontes... Ah non, j'fais pas mon jogging. J'travaille. Qu'est-ce que tu veux que j'fasse d'autre ?</p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/3497368129.JPG" target="_blank"><img id="media-5026149" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/00/3642487042.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><em>Martin Joubert, en voix off : J'avais envie de lui dire : "il est encore temps de te reprendre. De tout arrêter. Tu es en train de te jeter à corps perdu dans une histoire qui n'a aucun avenir. Il va te détruire comme Rodolphe a détruit la Bovary. La mort est au bout, Gemma. La mort est au bout."<br /></em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/2151979817.JPG" target="_blank"><img id="media-5026150" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/3940017686.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p>Valérie Joubert : Qu'est-ce que tu fais ?</p><p>Martin Joubert : Je réfléchis.</p><p>Valérie Joubert : A deux heures du matin ?</p><p>Martin Joubert : On choisit pas.</p><p style="text-align: center;"> ¤ ¤ ¤</p><p> </p><p style="text-align: justify;"><em>Martin Joubert, en voix off : Comment tuer une histoire d'amour qui n'est pas la vôtre et qui vous fait souffrir ? J'ai d'abord essayé la transmission de pensée : "quitte-le, Gemma, quitte-le. Laisse-le tomber, ce p'tit con." </em></p><p> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/1331593970.JPG" target="_blank"><img id="media-5026153" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/01/3503257100.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/2396020018.JPG" target="_blank"><img id="media-5026154" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/3987693500.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><em>Martin Joubert, en voix off : Gemma m'avait demandé de l'accompagner à Rouen, chez l'avocat de Madame de Bressigny. Elle m'avait donné rendez-vous à la Cathédrale. J'étais surpris. Benh oui, j'étais surpris que Gemma me donne rendez-vous là. Est-ce qu'elle l'avait fait exprès ? Dans </em>Madame Bovary<em>, Emma aussi a rendez-vous à la Cathédrale de Rouen, juste avant cette promenade en fiacre, qui engendre peut-être la plus belle scène érotique de la littérature du dix-neuvième siècle. Une femme qui se fait sauter dans un fiacre, surtout que le voyage était très très très long ! </em></p><p> </p><p style="text-align: center;"> ¤ ¤ ¤<br /><br /></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/359993693.JPG" target="_blank"><img id="media-5026155" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/00/00/653495321.JPG" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/3233139506.jpg" target="_blank"><img id="media-5032276" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fichtre.hautetfort.com/media/01/02/403503053.jpg" alt="gemma bovery,bovary,luchini,anne fontaine" /></a></p><p style="text-align: center;"> </p>
Lizouzouhttp://lespetitslivresdelizouzou.hautetfort.com/about.html”Emma B. Libertine” de Gustave Flaubert et Lucie Clarencetag:lespetitslivresdelizouzou.hautetfort.com,2013-10-12:51938222013-10-12T10:11:00+02:002013-10-12T10:11:00+02:00 Emma à épouser Charles Bovary, médecin, espérant à une vie exaltée....
<p style="text-align: center;"><img id="media-4283629" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lespetitslivresdelizouzou.hautetfort.com/media/02/00/2499431405.JPG" alt="emma b.JPG" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Emma à épouser Charles Bovary, médecin, espérant à une vie exaltée. Mais très vite, Emma s'ennuie. Et que dire de sa vie sexuelle ! En effet, Charles ne connait rien au plaisir féminin et se contente du minimum syndical. Emma se prend alors à rêver d'autres hommes. C'est avec Rodolphe, un voisin, qu'elle finira par tromper son mari. Mais Rodolphe n'a que faire des sentiments d'Emma et il s'enfuit ... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Vous allez me dire : encore un classique revisité à la mode érotique ? Eh bien oui ! Cette fois, il s'agit du chef d'oeuvre de Gustave Flaubert : "Madame Bovary" ! Et ouf, cette fois ci j'ai lu l'histoire originale... il y a un bout de temps ! Mais peu à peu, au fur et à mesure de ma lecture, l'histoire me revenait en mémoire ! </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Je dois dire que Lucie Clarence respecte bien l'histoire originale, mais le petit truc en plus c'est qu'elle a agrémenté quelques passages de scènes assez hot ! Le principe de l'érotisme me direz-vous ! ;)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Lucie Clarence s'est inspiré de textes réels de Flaubert qui ont été, à l'époque de la parution de Madame Bovary, complètement censurés. Rappelez-vous, Flaubert a été jugé (puis acquitté) pour outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs... Rien que ça ! ;) </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Je me souviens avoir ressenti plusieurs longueurs dans le texte original. Ici, la version érotique pimente le récit et apaise la sensation de lenteur ! Un bon point pour ce livre !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Concernant le personnage d'Emma, il m'a autant énervé dans la version originale que dans la version érotique ! Encore un aspect qui prouve que Lucie Clarence s'est imposée de rester fidèle à l'image que Flaubert a voulu donner à ses personnages !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #800080; font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Je remercie <a title="MA éditions" href="http://www.ma-editions.com/" target="_blank">les éditions MA</a> pour l'envoi de ce livre !</span></p>
fakakirhttp://snpsp1.hautetfort.com/about.htmlLe bovarysme et les 50 ans d’indépendance de l’Algérietag:snpsp1.hautetfort.com,2012-01-19:45647122012-01-19T00:59:00+01:002012-01-19T00:59:00+01:00 Le bovarysme cache des vérités peu reluisantes... ...
<p> </p><div class="image"><img src="http://www.freealgerie.com/thumbnail.php?file=21035953_728575058.jpg&size=article_medium" alt="Le bovarysme cache des vérités peu reluisantes..." /> <span class="image_caption">Le bovarysme cache des vérités peu reluisantes...</span></div><p> </p><p class="article_abstract">"Ainsi se tenait, devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude". Cette phrase de "Madame Bovary" de Gustave Flaubert, mythe du bovarysme littéraire, conviendrait à la situation déplorable de l'Indépendance de l'Algérie qui en porte les 50 ans d'asservissements...</p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">C’est sans doute symptomatique que ce soit le Président aux mandats inassouvissables qui boucle à la tête du pays le demi-siècle de l’indépendance historique de l’Algérie avec, à la clé, son décalage des Révolutions arabes qui ont brisé le règne des dictatures qui ont de près ou de loin, été les invités de marque des 1er Novembre 54 et des 5 juillet 62. Ainsi donc, l’indépendance de l’Algérie est une quinquagénaire aigrie, aux facultés dégénérescentes avant l'heure, comme née du "<em>bovarysme littéraire" </em>issu du roman de Gustave Flaubert "<em>Madame Bovary</em>" : "<em>Ainsi, se tenait, devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude</em>".</span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ce bovarysme, concept de la pathologie littéraire, pourrait tout aussi bien servir de pathologie politique exprimant un début d’indépendance dégénératif à une situation limite de celle-ci au-delà de laquelle on sort du bovarysme proprement dit vers la paranoïa.</span><br /><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">De ce chef-d’œuvre littéraire de Gustave Flaubert, Madame Bovary est devenue l’archétype psychanalytique et philosophique sur les pathologies mentales : la fausse idée de soi, la santé mentale ou le déséquilibre, la naïveté ou la lucidité, et peut-être aussi cette "<em>auto-invention de soi</em>" dont parlent les cliniciens. Une fiction de soi-même par le déni de sa propre réalité, une sorte de dédoublement de la personnalité en perpétuel antagonisme. </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Madame Bovary et l’indépendance de l’Algérie qui a l’âge de ses servitudes et celui de ses désillusions se partagent leur "<em>passion de l’irréel</em>" mais aussi de leur fausseté, passant du conte merveilleux au conte fantastique. La jeune Emma, éternelle mineure, dépendante d’abord de son père, puis de son époux, a été victime du "<em>mythe du Prince charmant</em>" dont elle a mis longtemps à se défaire pour se jeter à corps perdu dans les bras d’autres hommes, amants qu’elle finit par harasser de son trop plein d’amour et de ses incessantes demandes effrénées de preuves de leur passion pour elle. Or, elle ne rencontre qu’indifférence, abandon et mépris. Elle finit par se suicider en avalant de l’arsenic. Le bovarysme de l’indépendance de l’Algérie a eu également son " <em>mythe du Prince charmant</em>" sublime mais éphémère gardien de son Histoire. </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">En cinquante ans d’existence, elle n’a eu que ses deux premières années où elle vécut dans une sorte de chimère, d’euphorie exaltante et exaltée, se croyant prémunie à vie, forte de son butin historique, se fondant dans la masse juvénile, héroïne par laquelle tous les rêves étaient permis et réalisables. Elle avait même un "<em>sandouq etadhamoun</em>", une cave d’Ali Baba, sans se douter un seul instant qu’il serait, comme dans le conte, son conte, la convoitise de quarante voleurs, ceux qui la portaient à tour de bras, ne juraient que par elle, la protégeaient comme la prunelle de leurs yeux. Malheur lui en prit, se découvrant démunie de tout droit civil et politique, mais imposable d'une religion et d'une vertu, comme Emma, de remettre en cause le système, de s’en émanciper, de revendiquer autre chose que l’illusion et les promesses. Elle rompt avec le mariage historique pour assumer son adultère avec des pouvoirs successifs qui ont fait d’elle une bonniche de luxe. Ils lui ont offert un méchant tablier de cuisine, un balai, un seau pour laver les vomissures de leur règne. Son impossible quête du bonheur, d’un bonheur illusoire mène Emma à sa perte, à sa mort et peut-être même, en définitive, à son indépendance. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><strong>lire la suite ici</strong><a href="http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/256-le-bovarysme-et-les-50-ans-dindependance-de-lalgerie.html" target="_self">:</a></span><a href="http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/256-le-bovarysme-et-les-50-ans-dindependance-de-lalgerie.html" target="_self"><span class="story_author">Free Algérie</span> |</a> </p>
Jean-Pierre WILLEMShttp://willemsconsultants.hautetfort.com/about.htmlChronique de week-end : l'énigme de Lady Mrstag:willemsconsultants.hautetfort.com,2011-02-19:31117922011-02-19T08:51:00+01:002011-02-19T08:51:00+01:00 Pour cette chronique de week-end, détour par l'Amérique et...
<p style="text-align: justify;">Pour cette chronique de week-end, détour par l'Amérique et par....Paris. En 1881, Edmund Charles Tarbell vient parfaire sa formation de peintre à Paris. Le procès de Mme Bovary, autrement dit Flaubert, s’est tenu en 1857. Sans doute les effluves du procès demeurent-elles, enserrées dans le corset de la société de la fin du 19<sup>ème</sup> siècle dont tous les lacets n’ont pas été défaits. Tarbell a donc a sa disposition tous les ingrédients pour peindre des portraits de femmes. D’autant qu’en 1882, et encore l’année suivante, il voyage en Italie, passage obligé pour qui veut peindre la féminité corps et âmes, Ingres en savait quelque chose. Peut être Tarbell a-t-il lu Stendhal lors de son séjour parisien.</p><p style="text-align: justify;">L’air du temps, les influences, une histoire personnelle ? difficile de dire ce qui guida Tarbell dans le portrait de Mrs John Lawrence. Le degré de conscience de l’artiste sur son œuvre est toujours incertain. Reste qu’elle est là, qu’elle vous regarde et que vous ne savez pas si vous serez à la hauteur de ce regard.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-2899422" style="margin: 0.7em 0;" src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/00/01/2197225633.jpg" alt="Tarbell, Mrs John Lawrence 1912.jpg" /></p><p style="text-align: center;">Edmund Charles Tarbell - Mrs John Lawrence - 1912</p><p style="text-align: justify;">Mrs John Lawrence n’a pas de nom, pas de prénom. Tout est emprunté à son époux. Comme l’indique le titre, l’existence sociale de cette femme est déterminée par celle de son mari. Il fallut aller jusqu’à l’arsenic pour que Mme Bovary devienne Emma. Lady Mrs, puisqu’il nous faut expulser un mari dont nous n’avons cure, n’a guère envie d’arsenic. Car sous l’ennui apparent, malgré la rigidité statuaire et statutaire de la pose, dans ses yeux d’écusette de noireuil, la vie furète et n’a pas dit son dernier mot. La main légère pourrait achever, si nécessaire, de vous rassurer. Cette femme-là méprise les conventions sans haine et se joue des apparences. C’est ce qui vous fascine dans ce portrait. Vous percevez la détermination associée à la légèreté, ce couple parfait qui souvent terrifie les hommes, encore plus lorsqu’il a élu domicile chez une femme qui les séduit. Voici donc l’épreuve qui est la vôtre. Accepter de vous laisser séduire par cette femme et son couple fétiche qu’elle porte en diadème et trouver votre bonheur dans la passion et le goût. Lady Mrs n’est redoutable que si l’on en a peur. Edmund Charles Tarbell savait-il tout ceci ? il nous permet en tout cas de l’apprendre.</p>
SUR du VENT par Henri CHEVIGNARDhttp://surduvent.hautetfort.com/about.htmlFLOT BERBEREtag:surduvent.hautetfort.com,2007-11-21:13288722007-11-21T20:45:00+01:002007-11-21T20:45:00+01:00Gustave FLAUBERT a ramené de son voyage en Egypte la description des...
Gustave FLAUBERT a ramené de son voyage en Egypte la description des dromadaires qui l'ont tant charmé, par leur démarche légère, comme flottant sur des nuages. Il les compare à des navires. Peut-être est-ce la naissance de l'expression "vaisseau du désert"... Mais peut-être pas: après tout, il n'est pas non plus le père de la phrase "Madame Bovary, c'est moi!".