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Estrella Oscura
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Natures mortes de Zidrou et Oriol
tag:lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com,2019-04-10:6136901
2019-04-10T08:00:00+02:00
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On prend les mêmes et on recommence : en 2015, lors d'un de mes...
<p style="text-align: justify;"><strong><img id="media-5967009" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/02/2373964870.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" width="325" height="429" />On prend les mêmes et on recommence</strong> <strong>:</strong> en 2015, lors d'un de mes premiers avrils belges, je chroniquais <a href="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/archive/2015/03/05/les-3-fruits-d-oriol-et-zidrou-5573252.html"><em>Les 3 fruits</em> de Zidrou et Oriol</a> pour le rdv BD. Aujourd'hui, sans le vouloir, j'ai décidé de remettre le couvert avec les deux mêmes artistes et leur titre magnifique, <em>Natures mortes</em>, paru en 2017 chez Dargaud. </p><p style="text-align: justify;"><strong>Qui connaît aujourd'hui Vidal Balaguer ?</strong> Ce peintre prodige du modernisme catalan a disparu un beau jour sans laisser d'adresse avant le passage du vingtième siècle. Certains pensent qu'il a pris la fuite pour échapper à ses créanciers et à une accusation de meurtre (rien que ça), d'autres qu'il s'est suicidé. N'empêche que ne subsistent aujourd'hui de lui que onze tableaux à la fondation Herzog, créée par les descendants de l'usurier du peintre, et un vague souvenir dans l'esprit d'une poignée d'érudits. Balaguer refusait bien souvent de vendre ses toiles, voire en aurait détruit certaines, ce qui explique sa postérité silencieuse.</p><p style="text-align: justify;"><strong>Cette atmosphère nébuleuse entretient autour de son existence et,</strong> particulièrement, autour de ses derniers jours, un mystère propice à toutes les créations dans lequel s'engouffrent ici Zidrou et Oriol avec le talent indéniable qu'on leur connaît. L'une des figures centrales du récit est Mar, la muse de Balaguer, disparue peu de temps avant lui - ce qui lui vaudra la fameuse accusation de meurtre. Peu de temps auparavant, il la représente nue dans <em>La mujer del mantón</em> en train de lire <em>Crime et Châtiments</em>. Or, dans son propre exemplaire, le peintre avait souligné cette phrase : "<em>Avant tout, je veux vive, sinon mieux vaudrait ne pas exister</em>". L'énigme de cette coïncidence invite par petites touches le fantastique dans ce récit pictural : soudain, le peintre, découvre une puissance qui le dépasse sous ses pinceaux et la brèche s'écarte jusqu'à découvrir un gouffre puissant. </p><p style="text-align: justify;"><strong>Une des grandes forces de cet album est ce récit original et nébuleux</strong> <strong>qui prête à la rêverie et aux interrogations les plus diverses.</strong> Brosser un mystère sur un mystère, c'est comme offrir une charlotte aux fraises couronnée de chantilly au fin gourmand : un régal. Mais à ce talent déjà fabuleux de Zidrou s'ajoute celui d'Oriol qui parvient à créer une atmosphère sombre et onirique remarquable. Un peu comme <em>Le portrait de Dorian Gray</em>, cette BD titille, transporte et questionne le pouvoir de l'art et la nature de l'éternité. Ce n'est évidemment pas follement nouveau mais ça a le mérite d'être exécuté avec brio. Quant à moi, j'ai très envie de relire <em>Crime et Châtiments</em> maintenant !</p><p style="text-align: justify;"><strong>Erratum : Enna me glisse très opportunément dans l'oreillette que Vidal Balaguer n'existe pas. </strong>Du coup, j'ai hésité à supprimer ce billet, considérant qu'il expose au grand jour ma vraie nature de crédule atypique intersidérale. Et puis finalement, je me dis qu'un peu d'autodérision ne fait pas de mal. Par la même occasion, ça permet aux futurs lecteurs de plonger dans cette BD assurés que l’ambiguïté entre réalité et fiction est merveilleusement traitée et, rétrospectivement, ça ne fait qu'ajouter du sel à mon coup de cœur ! </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967013" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/02/01/985407911.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967017" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/01/335095536.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967010" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/01/2099010423.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" /></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967021" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/01/00/2297589240.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" width="177" height="204" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Rendez-vous BD pour <a href="https://desmotsetdesnotes.wordpress.com/2019/02/25/le-mois-belge-6e-du-nom/">le mois belge 2019 chez Anne</a></strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5967026" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lapetitemarchandedeprose.hautetfort.com/media/00/02/1892139411.jpg" alt="zidrou,oriol,natures mortes,dargaud,peinture,vidal balaguer,barcelone,bohème,art,mystère,disparition,la colla del safra,joaquim mir,mois belge,mois belge 2019,challenge,bd,bd du mercredi,bd de la semaine" /></p><p style="text-align: center;"><strong>Aujourd'hui, la BD de la semaine est chez <a href="https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2019/04/10/monet-nomade-de-la-lumiere-efa-rubio/">Moka </a></strong></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"> </p>
Prieto
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Lundi 28 septembre 2015
tag:www.chemindamourverslepere.com,2015-09-28:5691151
2015-09-28T05:00:00+02:00
2015-09-28T05:00:00+02:00
St Wenceslas , Duc de Bohème, martyr Calendrier...
<p style="text-align: center;"><span style="color: #000000; font-family: georgia,palatino; font-size: small;"><strong><span style="color: #008080;"><a href="http://har22201.blogspot.fr/2012/09/saint-wenceslas.html" target="_blank"><span style="color: #008080;">St Wenceslas</span></a></span>, Duc de Bohème, <span style="color: #ff0000;">martyr</span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #000000;"> <img id="media-5168057" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://www.chemindamourverslepere.com/media/00/00/735439907.jpg" alt="St Wenceslas,Duc,Bohème,martyr" /></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: small; font-family: georgia,palatino; color: #008080;"><a href="http://www.spiritualite-chretienne.com/au_fil_des_jours/calendrier_liturgique_2015.html" target="_blank"><span style="color: #008080;"><strong>Calendrier liturgique et sanctoral</strong></span></a></span></p>
Europa Patria Nostra
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Bohème au 19ème
tag:vouloir.hautetfort.com,2015-03-23:5567287
2015-03-23T10:51:00+01:00
2015-03-23T10:51:00+01:00
Pierre Le Vigan La bohème au XIXe siècle: épate-bourgeois, faux...
<p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: small; color: #000000; font-family: arial black,avant garde;"><strong><span lang="FR"><span style="font-size: medium;">Pierre Le Vigan</span> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #000080; font-size: x-large;"><strong><span lang="FR">La bohème au XIXe siècle: épate-bourgeois, faux révolutionnaires et précurseurs des bobos</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR"><img id="media-3745492" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1933497677.jpg" alt="boheme.jpg" />Les bobos. Ils sont moins une classe sociale qu’un sociostyle. On en parle depuis 30 ans. Claire Bretecher les a dessinés. Mais à quoi fait-on référence ? A la bohème du XIXe siècle et à toute une histoire. Une histoire qui ne concerne pas seulement le passé mais aussi notre présent : comment la notion de vie de bohème a joué un rôle important dans la dissolution progressive des valeurs traditionnelles. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">A l’origine, le terme bohémien désigne des Tsiganes partis de l’Inde et stabilisés notamment en Bohême. Le bohémien est ainsi un voyageur tel que l’on en retrouvera beaucoup dans le pays basque. C’est Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692) qui introduit un sens nouveau à la notion de gens de la bohème. Auteur d’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Historiettes</em>, portraits d’écrivains publiés d’abord clandestinement, c’est en 1659 qu’il parle de la bohème comme d’un mode de vie. Le bohème est une sorte de dandy vivant de rien et riant de tout, à la lisière des milieux artistes et en marge des corps sociaux traditionnels. La bohème relève de ce que Saint Simon (1760-1825), le petit-cousin du mémorialiste, appelle le premier une « avant-garde », au sens non pas militaire mais artistique et littéraire. « C’est nous, artistes, qui vous servirons d’avant-garde : la puissance des arts est en effet la plus immédiate et la plus rapide. Nous avons des armes de toute espèce : quand nous voulons répandre des idées neuves parmi les hommes, nous les inscrivons sur le marbre ou sur la toile… Quelle plus belle destinée pour les arts, que d’exercer sur la société une puissance positive, un véritable sacerdoce et de s’élancer en avant de toutes les facultés intellectuelles, à l’époque de leur plus grand développement ! » On voit quelle importance possède pour la bohème la fascination de la table rase et des idées « neuves ». </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">C’est à partir de la première moitié du XIXe siècle que la figure de celui qui mène « la vie de bohème » prend un sens courant. En 1840, Balzac commence à publier <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Un prince de la bohème</em>. « Ce mot de bohème vous dit tout. La Bohème n'a rien et vit de tout ce qu'elle a. L'espérance est sa religion, la foi en soi-même est son code, la charité passe pour être son budget. Tous ces jeunes gens sont plus grands que leur malheur, au-dessous de la fortune mais au-dessus du destin. » L’homme de la bohème veut faire du passé table rase, il est un enfant de 1789, mais va au-delà et là est l’important. Il oppose le « génial » à l’académique, le surgissement au travail, l’individu au peuple, la dépense à l’économie. Il ne se reconnait aucune obligation de fidélité à ce qui nous a précédé. Pour lui comme pour Rabaut Saint Etienne (1743-1793), « notre histoire n’est pas notre code ». L’homme de la bohème doute même que nous ayons besoin d’un code, sauf un code implicite : rien n’est tabou, l’ancien ne vaut rien. On verra plus tard que c’est le meilleur code possible du point du vue du capitalisme. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">La bohème du milieu du XIXe siècle se retrouve au Petit Cénacle, le Cénacle étant à la fois un groupe d’amis de Victor Hugo et de Charles Nodier (1780-1844). En 1852, Gérard de Nerval publie <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Bohème galante</em> dans la revue bimensuelle <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Artiste</em>. Au programme : jeunisme, et aristocratique plébéen. « On vit un jour Gérard de Nerval trainant un homard dans la rue. A quoi il répondit : ‘’En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas…’’ » Réponse paradoxale et au sens propre insensée bien caractéristique de l’esprit bohème. Théophile Gautier, Pétrus Borel (1809-1859) illustrent aussi ce monde de la bohème. Tristan Tzara écrira : « La Lycanthropie (l’esprit du loup-garou) de Pétrus Borel n'est pas une attitude d'esthète, elle a des racines profondes dans le comportement social du poète [...] qui prend conscience de son infériorité dans le rang social et de sa supériorité dans l'ordre moral. » L’esprit bohème s’apparente ici au dandysme que Baudelaire voyait comme « le dernier éclat d'héroïsme dans les décadences »<a style="mso-endnote-id: edn1;" title="" name="_ednref1" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn1"></a><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%;" lang="FR">[i]</span></span></span>.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Le livre-clé de cette époque est celui d’Henri Murger (né Heinrich Mürger), <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Scènes de la vie de bohème</em> (1845-48). Ce feuilleton donnera naissance à un opéra de Puccini. Henri Murger écrit que la bohème « est l’état de ces jeunes gens qui n’ont d’autre fortune, au soleil de leur vingt ans, que le courage, qui est la vertu des jeunes, et l’espérance, qui est le million des pauvres… C’est le stage de la vie artistique, c’est la préface de l’académie, de l’Hôtel-Dieu ou de la morgue. Nous ajouterons que la bohème n’existe et n’est possible qu’à Paris. » Lorédan Larchey écrit en 1865 : « La bohème se compose de jeunes gens, tous âgés de plus de vingt ans, mais qui n’en ont pas trente, tous hommes de génie en leur genre, peu connus encore, mais qui se feront connaître, et qui seront alors des gens fort distingués… Tous les genres de capacité, d’esprit, y sont représentés… Ce mot de bohème vous dit tout. La bohème n’a rien et vit de ce qu’elle a. » C’est « une société composée de toutes les sociétés, bizarre, monstrueux assemblage de talent et de bêtise, d’ivresse et de poésie, d’avenir et de néant, et qu’on nomme la bohème. » écrit Henri Maret (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Tour du monde parisien, </em>1862). « C’est un vice de nature qui fait le bohème. Il naît de la paresse et de la vanité combinées. Tant qu’il y aura des paresseux et des vaniteux. il y aura des bohèmes. » (Gabriel Guillemot, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Bohême</em>, 1868 in Lucien Rigaud, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dictionnaire d’argot moderne</em>, 1888).</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Travestissement, extravagance, goût de choquer « le bourgeois » caractérisent la bohème. Le poète Jean Richepin (1849-1926) s’attirera ce jugement sévère de Léon Bloy : « En réalité, vous vous foutez de tout, excepté de deux choses : jouir le plus possible et faire du bruit dans le monde. Vous êtes naturellement un cabotin, comme d'autres sont naturellement des magnanimes et des héros. Vous avez ça dans le sang. Votre rôle est d'épater le bourgeois. L'applaudissement, l'ignoble claque du public imbécile, voilà le pain quotidien qu'il faut à votre âme fière. » (Lettre à Paul Richepin, 1877). C’est ce qu’on a pu appeler le romantisme frénétique<a style="mso-endnote-id: edn2;" title="" name="_ednref2" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn2"></a><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%;" lang="FR">[ii]</span></span></span> , celui d’une France romantique qui succède et s’oppose à la France antique et classique de Napoléon. C’est un « mélange intime du comique et du tragique, [...] des éclats de rire alternés ou combinés, ce que Flaubert en somme appellera plus tard le “grotesque triste” » écrit Jean Bruneau, grand spécialiste de Flaubert.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Les gens de l’avant-garde bohème s’appellent les Bousingots, les Gueux, les Impassibles, les Vilains-Bonhommes, les Hirsutes fondés par Léo Trézenik (1883), les Jmenfoutistes (de là vient l’expression contemporaine si usuelle), les Zutistes (on dirait maintenant Les Enfoirés ?), Les Incohérents, les Fumistes (un groupe fondé par Emile Goudeau <a style="mso-endnote-id: edn3;" title="" name="_ednref3" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn3"></a><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%;" lang="FR">[iii]</span></span></span> et Eugène Bataille dit Arthur Sapeck, le nom faisant référence aux fumeurs d’opium mais aussi aux adeptes des fumisteries comme goût de tout faire paraître dérisoire).</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Aux Hirsutes succèdent les Hydropathes, avec le poète Emile Goudeau (abusant du jeu de mot good eau). « …marche encore et toujours ! marche ! si, d’aventure, Tu touchais ton but de la main, Laissant derrière toi l’oasis et la source, Vers un autre horizon tu reprendrais ta course ; Tu dois mourir sur un chemin. » (Emile Goudeau). Lyrisme et enfantillages se mêlent à la naissance du groupe des Hydropathes : « On pleura de tendresse, on exultait de joie ; on alla casser deux ou trois pianos, dans les brasseries ».</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Dans les 20 dernières années du XIXe siècle les Incohérents fondés par Jules Lévy marquent une nouvelle étape de la bohème<a style="mso-endnote-id: edn4;" title="" name="_ednref4" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn4"></a><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%;" lang="FR">[iv]</span></span></span>, avec dans le domaine de la peinture les peintures monochromes (Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit, Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge, Stupeur de jeunes recrues de la Marine en apercevant pour la première fois la Méditerranée…). Le critique d’art Félix Fénéon disait d’eux qu’ils représentaient « ... tout ce que les calembours les plus audacieux et les méthodes d’exécution les plus imprévues peuvent faire enfanter d’œuvres follement hybrides à la peinture et à la sculpture ahuries ... » (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Libre Revue</em>, 1er novembre 1883). </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">Le Manifeste des Incohérents (in <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Courrier français</em>, 12 mars 1884) explique que le mariage ou les rhumatismes amènent à l’exclusion du groupe. « L’Incohérent est jeune, il lui faut en effet la souplesse des membres et de l’esprit pour se livrer à des perpétuelles dislocations physiques et morales (…). L’Incohérent n’a conséquemment ni rhumatisme ni migraines, il est nerveux et robuste. Il appartient à tous les métiers qui se rapprochent de l’art : un typographe peut être Incohérent, un zingueur jamais. L’Incohérent est donc peintre ou libraire, poète ou bureaucrate ou sculpteur, mais ce qui le distingue, c’est que, dès qu’il se livre à son incohérence, il préfère passer pour ce qu’il n’est pas : le libraire devient ténor, le peintre écrit des vers, l’architecte discute de libre-échange, le tout avec exubérance. (…) L’Incohérent prend sa retraite en se mariant ou en attrapant un rhumatisme… » Un point peu souligné est la duplicité du bohème incohérent : il assume une façade sociale et donne le change : « A travers Paris, l’incohérent marche comme tout le monde, il salue ses supérieurs, et serre la main de ses égaux ; mais si, par hasard, il rencontre quelque part un co-incohérent, il se désarticule soudainement, se désagrège : son front, son nez, ses yeux et sa bouche forment des grimaces cabalistiques, ses bras se contournent drôlement et ses jambes s’agitent, suivant une cadence extravagante. Cela ne dure qu’une ou deux secondes. Mais ce sont les signes maçonniques auxquels se reconnaissent les F*** en incohérence. »</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="color: #000000; font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span lang="FR">La bohème va au-delà d’un esprit potache fut-il régressif. Elle s’alimente de la haine des aieux. Diego Malevue c’est-à-dire Emile Goudeau écrit : « Une chose bizarre à coup sûr, c’est qu’il soit nécessaire de s’intituler <em style="mso-bidi-font-style: normal;">moderne</em> et de rompre sans fin ni trêve des lances contre les <em style="mso-bidi-font-style: normal;">anciens</em>. » Il est dit à propos des gérontes : « Qu’ils ne nous poussent point au parricide, qu’ils nous laissent la part de soleil, et ne nous enterrent plus sous leur gérontocratie, ou sinon, furieux, nous pourrions lever la main contre nos pères. » Il poursuivait : « De la place s’il vous plait Messieurs. Et pour finir : un seul mot. Il est moderne, il est d’hier : on appelle le gâteux un <em style="mso-bidi-font-style: normal;">sous-lui</em>. Nous prions les <em style="mso-bidi-font-style: normal;">sous-eux </em>de faire prendre mesure au fossoyeur. » La bohème révolutionnaire du XIXe et ses prolongements au XXe – dont le surréalisme - s’inscrit dans ce moment de l’individualisme révolutionnaire. Tout en étant dans la lignée de la Révolution de 1789 cet individualisme est en même temps profondément en phase avec le mouvement du capitalisme et d’une société de plus en plus marchande et consumériste. « Luc Ferry note justement que « les bohèmes, malgré leur opposition apparente aux bourgeois, malgré aussi, en retour, la haine ou le mépris dont ces derniers vont pendant longtemps les gratifier, n’ont été pour l’essentiel que le bras armé de l’épanouissement du capitalisme mondialisé, l’instrument de la réalisation parfaite de ce qu’on appellera finalement la société de consommation » <a style="mso-endnote-id: edn5;" title="" name="_ednref5" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn5"></a><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%;" lang="FR">[v]</span></span></span>. Il écrit encore : « Il fallait que les valeurs et les autorités traditionnelles fussent déconstruites par des jeunes gens plutôt ‘’de gauche’’, en tout cas révolutionnaires, pour que le capitalisme puisse nous faire entrer dans l’ère de l’hyperconsommation sans laquelle son propre épanouissement eut été tout simplement impossible. (…) Pour le dire autrement, rien ne freine autant la consommation que le fait de posséder des valeurs solides et bien ancrées, c’est-à-dire des valeurs traditionnelles. » De ce fait, c’est désormais la bourgeoisie, n’ayant plus besoin de poissons-pilotes, ou encore d’éclaireurs d’avant-garde pseudo-dissidents, qui est à la pointe de l’avant-garde et du culte du nouveau pour le nouveau, de l’innovation pour l’innovation, de la désacralisation de toutes les valeurs. Luc Ferry remarque que « le bourgeois, chef d’entreprise ou banquier, devient lui aussi une espèce de révolutionnaire. Il abjure désormais ses troupes de ne pas s’embourgeoiser, de ne pas s’encrouter ni s’endormir sur leurs lauriers. Innovez, innovez et innovez encore leur demande-t-il en permanence. Comme Duchamp, il lui faut sans cesse produire du nouveau, rompre avec le passé. De là sa fascination pour l’art contemporain, dont il comprend enfin combien il lui montrait le chemin, combien il était, au sens propre, l’avant-garde du monde moderne. Nul hasard si c’est Pompidou, le président le plus bourgeois de toute l’histoire de la république, qui ouvre les portes du Louvre à ce vieux stalinien de Picasso et Jacques Chirac, lui aussi pourtant fort peu bohème, celles de l’Ircam à Pierre Boulez. En quoi les bourgeois furent les benêts de l’histoire : comme le disait encore Marx de manière prophétique, ils ont fait l’histoire, mais sans savoir l’histoire qu’ils faisaient, tandis que bohèmes et soixante-huitards en furent les cocus. Reconvertis dans la pub, le cinéma ou la presse, ces derniers peuplent aujourd’hui les réunions du Medef. Bohèmes et bourgeois ont ainsi célébré leurs noces et leur petit dernier, le ‘’bobo’’, n’est que le fruit de leur union enfin consommée au sein de la logique désormais sacrée pour les uns comme pour les autres, dans l’art comme dans l’entreprise, de l’innovation pour l’innovation, de la rupture permanente avec la tradition. Sans cette lecture
Jean-Pierre WILLEMS
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Juste une histoire : l'in(tro)spection
tag:willemsconsultants.hautetfort.com,2014-09-27:5456131
2014-09-27T12:22:00+02:00
2014-09-27T12:22:00+02:00
Le train du matin l’avait déposé sur un quai peu fréquenté avant de...
<p style="text-align: justify;">Le train du matin l’avait déposé sur un quai peu fréquenté avant de poursuivre son tortueux cheminement dans la vallée que la brume dévoilait peu à peu, comme si la journée débutait sans conscience du temps et de l’après. L’homme qui l’attendait ne prît pas la peine de vérifier son identité, il le salua avec déférence et l’accompagna jusqu’à la voiture qui les mena, avec une lenteur cérémonieuse, au cœur d’un vallon que les montagnes environnantes encadraient sévèrement et qu’occupait presque entièrement des bâtisses de briques rouges et noires dont les cheminées alimentaient sans fin le brouillard matinal de leurs fumées grisâtres.</p><p style="text-align: justify;">Lorsqu’il sortit de la voiture il se trouva face à une délégation toute masculine, plus immobile encore que les sapins des montagnes, ce qui se vérifiait aux membres des cinq hommes, rigides malgré le vent qui commençait à s’engouffrer dans la vallée comme pour accélérer son réveil. Une main toutefois se tendit et des lèvres s’entrouvrirent : « Muller, Directeur, à votre service ». La phrase avait été prononcée d’un trait, comme un seul mot. Le ton n’incitait pas à la réponse, il n’y en eût donc pas. Aucune explication supplémentaire n’étant nécessaire, le groupe se dirigea vers les ateliers de l’imposante usine métallurgique. A l’intérieur, les bruits qui n’étaient lors de l’entrée sur le site que de lointains échos d’une probable activité humaine, devenaient fracas et vacarmes de pistons, presses, marteaux pilons, treuils, chaînes, wagonnets, scies, ébarbeuses, tours, fraiseuses et autres machines outils qui emplissaient le vaste espace dans un rigoureux ordonnancement tracé par de non moins rigoureux ingénieurs. La chaleur des fours à métaux semblait donner plus d’ampleur encore aux frappes métalliques qui se succédaient sans relâche jusqu’à former un bruit continu. Il devenait difficile de se parler, mais comme l’on ne se parlait guère, personne n’y prêta attention. Après quelques minutes, le groupe s’arrêta devant la seule machine à l’arrêt de l’usine. Le directeur montra au visiteur d’un geste sec un élément de la presse à forger.</p><p style="text-align: center;"><img id="media-4703946" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://willemsconsultants.hautetfort.com/media/00/01/943948421.jpg" alt="kaf.jpg" width="333" height="423" /></p><p style="text-align: justify;">Avant de s’approcher, l’homme sortit de sa sacoche un carnet et un crayon. Il nota quelques phrases, s’approcha de l’endroit désigné, regarda longuement les tôles, leur assemblage, les éléments amovibles, prît le temps de faire quelques dessins, de rédiger encore plusieurs paragraphes, sans se soucier des cinq hommes qui, dans son dos, attendaient sans un geste qu’il eût terminé. Une fois le travail d’examen achevé, le visiteur ne se retourna pas immédiatement. Il fixa son regard sur la presse et l’image du bras de l’ouvrier écrasé par le piston aveugle s’ancra dans son esprit. Alors il revînt au groupe. Les bruits assourdissants lui étaient déjà familiers et il s’aperçût à peine qu’ils avaient quitté le bâtiment, traversé la cour et repris leur posture initiale devant la voiture. De nouveau Muller, Directeur, s’approcha de lui et indiqua combien il était indispensable de remettre rapidement en route la presse car le manque à gagner s’accumulait et, comme il avait du le constater, la machine ne présentait aucune défaillance, l’accident survenu étant dû à l’inattention coupable d’un ouvrier qui n’était pas parmi les meilleurs. Le visiteur salua Muller, Directeur, et monta dans la voiture. Sur le quai de la gare, il n’y avait guère de voyageurs, toute présence humaine semblant s’être dissipée, comme la brume matinale. Le trajet du retour fût mis à profit pour rédiger le rapport qu’il dicterai demain à son bureau en distinguant les recommandations pour l’usage du matériel, la proposition de modification de la classe de risque dans laquelle se trouvait l’entreprise et le montant de l’indemnisation de l’ouvrier amputé. Lorsque tout ceci fût noté, Franz Kafka prit une inspiration et sortit de sa sacoche une nouvelle pochette de feuillets manuscrits, sur laquelle figurait un titre « La métamorphose ». </p><p style="text-align: justify;">Juste une histoire. </p>
MILIQUE
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LA BOHÈME
tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2014-04-22:5327288
2014-04-22T09:24:00+02:00
2014-04-22T09:24:00+02:00
LA BOHÈME En ce lieu, la nature avec...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4488821" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com/media/01/00/2146753370.jpg" alt="au magma présent de l'écriture," /></p><p style="text-align: center;"> </p><div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="color: #008000;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;"><span style="font-size: x-large;">LA BOHÈME</span> </span> </span></strong></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">En ce lieu, la nature avec beaucoup de fantaisie</span></span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">Imagine dans sa grande naïveté</span></span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">Offrir à ce rompu aux courses enfiévrées </span> </span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">Vers les sommets alpestres</span></span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">Quelques rochers sans arêtes vives, comme rabotées,</span></span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">Pour une montagne ambitieuses aux amours de bohème.</span></span></strong></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><strong><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><span style="font-family: Arial,sans-serif;">P. MILIQUE</span></span></strong></p></div>
MILIQUE
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CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER: 09/09/2013
tag:aumagmapresentdelecriture.hautetfort.com,2013-09-29:5183671
2013-09-29T13:26:00+02:00
2013-09-29T13:26:00+02:00
CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER: 09/09/2013
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large;"><strong><iframe width="481" height="139" src="http://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=4696108" frameborder="0" scrolling="no"></iframe></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large;"><strong>CHRONIQUE DE PHILIPPE MEYER:</strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: x-large; color: #0000ff;"><strong>09/09/2013</strong></span></p>
Soundandfury
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Un américain à Paris et vice versa
tag:talememore.hautetfort.com,2013-08-03:5134468
2013-08-03T18:21:00+02:00
2013-08-03T18:21:00+02:00
Le voyage en France , Benoît Duteurtre Avis chrono' Pas un...
<h2><strong><em><img id="media-4203569" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://talememore.hautetfort.com/media/00/01/213644810.jpg" alt="benoit duteurtre,passe au bord de la piscine avec une boisson bien fraiche,voyage en france low cost,bourgeoisie,bohème,relations entre adultes consentants,joyeux mélange bordélique" /><span style="color: #ffffff; background-color: #ffcc99;">Le voyage en France</span></em><span style="color: #ffffff; background-color: #ffcc99;">, Benoît Duteurtre</span></strong></h2><p><span style="color: #ffcc99; background-color: #ffffff;"><strong>Avis chrono'</strong></span></p><p><strong>Pas un récit de voyage mais plutôt un curieux mélange entre poésie et réel, entre absurde et satire de la vie contemporaine. Je deviens méga trop forte dans l'art de dénicher des bouquins qui me donnent envie de fuir et qui finalement passent plutôt bien.</strong></p><hr /><p style="text-align: justify;">Le voyage en France. J'ai bien vérifié, cette fois je ne me suis pas trompée sur le titre de ce malheureux livre que je m'obstine à appeler "le voyage à Paris". Groumpf. Je déteste faire des ratures dans mon classeur jaune.</p><p style="text-align: justify;">Vous allez tout de suite voir le changement. Je le vois, moi. Finis les articles pré-écrits pendant les vacances, que je n'avais plus qu'à recopier sur l'ordi en changeant deux ou trois mots. Ce soir je dois me creuser la cervelle et pour être honnête, je me souviens que l'histoire était potable mais c'est à peu près tout.</p><p style="text-align: justify;">Incroyable, mais ici aussi, dans mon mini-bled paumé, ils font des packs vacances à la médiathèque. Ils portent un autre nom, mais quand j'ai vu les sacs en papier fermés exposés partout, avec leur dessin-étiquette, vous pensez bien comme j'étais contente!!</p><p style="text-align: justify;">Bon... le concept local est un peu spécial. Ou bien c'est moi qui me défais mal de mes petites habitudes. J'ai choisi celui avec un boulet et une chaîne, en m'attendant à des récits de bagnards, à de l'aventure ( Non, je déconne, j'espèrais quelques bons romans érotiques sado-maso histoire de pimenter ma vie sexuelle estivale mais chuuut...). Et le type barbu à l'accueil, qui me dit "Ah, celui-là, c'est moi qui l'ai fait!" avec ce p'tit quelque chose dans la voix... J'y croyais, moi, j'y croyais.</p><p style="text-align: justify;">Résultat des courses: je me tape les Bidochons en voyage organisé! Autant vous dire que là vous pouvez remballer pour la soirée 'Hot' et sortir les pantoufles. Oh, mais ça tombe bien dites donc, dans le pack il y a un dvd pour agrémenter la soirée d'un bon petit film: Le peuple migrateur. <br />Arf, pas de chance, je n'ai pas de lecteur DVD - vrai de vrai. J'en aurais eu un, timbrée comme je suis je me connais je me serais infligé ça...</p><p style="text-align: justify;">Ai trouvé aussi dans le sac trois livres: un titre jeunesse que je n'ai pas ouvert. Le déjà fameux <em>Voyage en France</em> et un dernier, accrochez-vous: <em>De l'art de savoir voyager comme un parfait gentleman</em> (mon prochain article. Rameutez vos copines, ça va déchirer).</p><p style="text-align: justify;">Je me demande s'il n'y a pas eu une confusion avec le pack "voyage"... Ou alors le boulet était un avertissement subtil...</p><p style="text-align: justify;">Allez, je termine par un mot sur le livre, quand même. (La couverture Gallimard marronâsse sans illustration, à la piscine, rien de tel pour frimer.) Deux hommes se croisent. L'un est un jeune Américain qui tripe sur la France du XIXe siècle et traverse l'Atlantique pour retrouver au Havre le cadre naturel d'un tableau de Monet. L'autre, qui raconte l'histoire, est un français qui s'ennuie, la quarantaine, pas vraiment de femme dans sa vie et rêve de l'Amérique. Destins croisés.</p><p style="text-align: justify;">C'était assez bizarre comme roman (= ça avait le goût de sa couverture). Pourtant, un petit quelque chose à la fin de pas déplaisant. Le message sur la France qui se prend pour un pôle culturel et se laisse quand même envahir par McDo et consort, je m'en contrefous. C'était pas spécialement percutant. Mais l'espèce de mélange entre une écriture un peu précieuse, un réalisme assez réussi par moment, des passages de délire total dont on se demande ce qu'il font là (comme ceux du chien sur la falaise ou du faux Monet)... En fait, j'ai plutôt bien aimé. Pour un livre de ce genre. Surtout le narrateur, avec cette fille qui s'impose comme sa petite amie et ma foi, bah, il laisse faire, il n'a rien de mieux. Jusqu'au jour où il saute une petite étudiante. L'autre gars, (David?), l'Américain à Paris, lui il préfère se laisser aller dans les bras d'un mec qui se prépare à entrer au séminaire. Il tâte un peu du millieu de la télévision et côtoie Ophélie,une adorable dingue persuadée d'être une future grande vedette.</p><p style="text-align: justify;">Les deux protagonistes se croisent, parfois, font un bout de chemin ensemble sans qu'on puisse parler d'amitié.</p><p style="text-align: justify;">Dans l'ensemble, c'est à la fois réaliste et déjanté: agréable surprise.</p>
Ratatosk
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La bohème au XIXe siècle: épate-bourgeois, faux révolutionnaires et précurseurs des bobos
tag:euro-synergies.hautetfort.com,2012-09-14:4833250
2012-09-14T10:34:00+02:00
2012-09-14T10:34:00+02:00
Pierre Le Vigan La bohème au XIXe siècle: épate-bourgeois,...
<p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-size: large;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0;"><span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">Pierre Le Vigan </span></span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;"><strong><span lang="FR"><span style="font-family: Calibri;">La bohème au XIXe siècle: épate-bourgeois, faux révolutionnaires et précurseurs des bobos</span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;"><img id="media-3745492" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/01/1933497677.jpg" alt="boheme.jpg" />Les bobos. Ils sont moins une classe sociale qu’un sociostyle. On en parle depuis 30 ans. Claire Bretecher les a dessinés. Mais à quoi fait-on référence ? A la bohème du XIXe siècle et à toute une histoire. Une histoire qui ne concerne pas seulement le passé mais aussi notre présent : comment la notion de vie de bohème a joué un rôle important dans la dissolution progressive des valeurs traditionnelles. </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">A l’origine, le terme bohémien désigne des Tsiganes partis de l’Inde et stabilisés notamment en Bohême. Le bohémien est ainsi un voyageur tel que l’on en retrouvera beaucoup dans le pays basque. C’est Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692) qui introduit un sens nouveau à la notion de gens de la bohème. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Auteur d’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Historiettes</em>, portraits d’écrivains publiés d’abord clandestinement, c’est en 1659 qu’il parle de la bohème comme d’un mode de vie. Le bohème est une sorte de dandy vivant de rien et riant de tout, à la lisière des milieux artistes et en marge des corps sociaux traditionnels. La bohème relève de ce que Saint Simon (1760-1825), le petit-cousin du mémorialiste, appelle le premier une « avant-garde », au sens non pas militaire mais artistique et littéraire. « C’est nous, artistes, qui vous servirons d’avant-garde : la puissance des arts est en effet la plus immédiate et la plus rapide. Nous avons des armes de toute espèce : quand nous voulons répandre des idées neuves parmi les hommes, nous les inscrivons sur le marbre ou sur la toile… Quelle plus belle destinée pour les arts, que d’exercer sur la société une puissance positive, un véritable sacerdoce et de s’élancer en avant de toutes les facultés intellectuelles, à l’époque de leur plus grand développement ! » On voit quelle importance possède pour la bohème la fascination de la table rase et des idées « neuves ». </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">C’est à partir de la première moitié du XIXe siècle que la figure de celui qui mène « la vie de bohème » prend un sens courant. En 1840, Balzac commence à publier <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Un prince de la bohème</em>. « Ce mot de bohème vous dit tout. La Bohème n'a rien et vit de tout ce qu'elle a. L'espérance est sa religion, la foi en soi-même est son code, la charité passe pour être son budget. Tous ces jeunes gens sont plus grands que leur malheur, au-dessous de la fortune mais au-dessus du destin. » L’homme de la bohème veut faire du passé table rase, il est un enfant de 1789, mais va au-delà et là est l’important. Il oppose le « génial » à l’académique, le surgissement au travail, l’individu au peuple, la dépense à l’économie. Il ne se reconnait aucune obligation de fidélité à ce qui nous a précédé. Pour lui comme pour Rabaut Saint Etienne (1743-1793), « notre histoire n’est pas notre code ». <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>L’homme de la bohème doute même que nous ayons besoin d’un code, sauf un code implicite : rien n’est tabou, l’ancien ne vaut rien. On verra plus tard que c’est le meilleur code possible du point du vue du capitalisme. </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">La bohème du milieu du XIXe siècle se retrouve au Petit Cénacle, le Cénacle étant à la fois un groupe d’amis de Victor Hugo et de Charles Nodier (1780-1844). En 1852, Gérard de Nerval publie <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Bohème galante</em> dans la revue bimensuelle <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Artiste</em>. Au programme : jeunisme, et aristocratique plébéen. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« On vit un jour Gérard de Nerval trainant un homard dans la rue. A quoi il répondit : ‘’En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas…’’ » Réponse paradoxale et au sens propre insensée bien caractéristique de l’esprit bohème. Théophile Gautier, Pétrus Borel (1809-1859) illustrent aussi ce monde de la bohème. Tristan Tzara écrira : « La Lycanthropie (l’esprit du loup-garou) de Pétrus Borel n'est pas une attitude d'esthète, elle a des racines profondes dans le comportement social du poète [...] qui prend conscience de son infériorité dans le rang social et de sa supériorité dans l'ordre moral. » L’esprit bohème s’apparente ici au dandysme que Baudelaire voyait comme « le dernier éclat d'héroïsme dans les décadences »</span><a style="mso-endnote-id: edn1;" title="" name="_ednref1" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn1"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="FR"><span style="color: #0000ff; font-size: small;">[i]</span></span></span></span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">.</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Le livre-clé de cette époque est celui d’Henri Murger (né Heinrich Mürger), <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Scènes de la vie de bohème</em> (1845-48). Ce feuilleton donnera naissance à un opéra de Puccini.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Henri Murger écrit que la bohème « est l’état de ces jeunes gens qui n’ont d’autre fortune, au soleil de leur vingt ans, que le courage, qui est la vertu des jeunes, et l’espérance, qui est le million des pauvres… <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>C’est le stage de la vie artistique, c’est la préface de l’académie, de l’Hôtel-Dieu ou de la morgue. Nous ajouterons que la bohème n’existe et n’est possible qu’à Paris. » Lorédan Larchey écrit en 1865 : « La bohème se compose de jeunes gens, tous âgés de plus de vingt ans, mais qui n’en ont pas trente, tous hommes de génie en leur genre, peu connus encore, mais qui se feront connaître, et qui seront alors des gens fort distingués… Tous les genres de capacité, d’esprit, y sont représentés… Ce mot de bohème vous dit tout. La bohème n’a rien et vit de ce qu’elle a. » <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>C’est « une société composée de toutes les sociétés, bizarre, monstrueux assemblage de talent et de bêtise, d’ivresse et de poésie, d’avenir et de néant, et qu’on nomme la bohème. » écrit Henri Maret (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Tour du monde parisien, </em>1862). <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« C’est un vice de nature qui fait le bohème. Il naît de la paresse et de la vanité combinées. Tant qu’il y aura des paresseux et des vaniteux. il y aura des bohèmes. » (Gabriel Guillemot, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Bohême</em>, 1868 in Lucien Rigaud, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dictionnaire d’argot moderne</em>, 1888).</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Travestissement, extravagance, goût de choquer « le bourgeois » caractérisent la bohème. Le poète Jean Richepin (1849-1926) s’attirera ce jugement sévère de Léon Bloy : « En réalité, vous vous foutez de tout, excepté de deux choses : jouir le plus possible et faire du bruit dans le monde. Vous êtes naturellement un cabotin, comme d'autres sont naturellement des magnanimes et des héros. Vous avez ça dans le sang. Votre rôle est d'épater le bourgeois. L'applaudissement, l'ignoble claque du public imbécile, voilà le pain quotidien qu'il faut à votre âme fière. » (Lettre à Paul Richepin, 1877). C’est ce qu’on a pu appeler le romantisme frénétique</span><a style="mso-endnote-id: edn2;" title="" name="_ednref2" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn2"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="FR"><span style="color: #0000ff; font-size: small;">[ii]</span></span></span></span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: small;"> , celui d’une France romantique qui succède et s’oppose à la France antique et classique de Napoléon. C’est un « mélange intime du comique et du tragique, [...] des éclats de rire alternés ou combinés, ce que Flaubert en somme appellera plus tard le “grotesque triste” » écrit Jean Bruneau, grand spécialiste de Flaubert.</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Les gens de l’avant-garde bohème s’appellent les Bousingots, les Gueux, les Impassibles, les Vilains-Bonhommes, les Hirsutes fondés par Léo Trézenik (1883), les Jmenfoutistes (de là vient l’expression contemporaine si usuelle), les Zutistes (on dirait maintenant Les Enfoirés ?), Les Incohérents, les Fumistes (un groupe fondé par Emile Goudeau </span><a style="mso-endnote-id: edn3;" title="" name="_ednref3" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn3"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="FR"><span style="color: #0000ff; font-size: small;">[iii]</span></span></span></span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: small;"> et Eugène Bataille dit Arthur Sapeck, le nom faisant référence aux fumeurs d’opium mais aussi aux adeptes des fumisteries comme goût de tout faire paraître dérisoire).</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Aux Hirsutes succèdent les Hydropathes, avec le poète Emile Goudeau (abusant du jeu de mot good eau). « …marche encore et toujours ! marche ! si, d’aventure, Tu touchais ton but de la main, Laissant derrière toi l’oasis et la source, Vers un autre horizon tu reprendrais ta course ; Tu dois mourir sur un chemin. » (Emile Goudeau). Lyrisme et enfantillages se mêlent à la naissance du groupe des Hydropathes : « On pleura de tendresse, on exultait de joie ; on alla casser deux ou trois pianos, dans les brasseries ».</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Dans les 20 dernières années du XIXe siècle les Incohérents fondés par Jules Lévy marquent une nouvelle étape de la bohème</span><a style="mso-endnote-id: edn4;" title="" name="_ednref4" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn4"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;" lang="FR"><span style="color: #0000ff; font-size: small;">[iv]</span></span></span></span></span><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">, avec dans le domaine de la peinture les peintures monochromes (Combat de nègres dans une cave, pendant la nuit, Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge, Stupeur de jeunes recrues de la Marine en apercevant pour la première fois la Méditerranée…). Le critique d’art Félix Fénéon disait d’eux qu’ils représentaient<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« ... tout ce que les calembours les plus audacieux et les méthodes d’exécution les plus imprévues peuvent faire enfanter d’œuvres follement hybrides à la peinture et à la sculpture ahuries ... » (<em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Libre Revue</em>, 1er novembre 1883). </span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Le Manifeste des Incohérents (in <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Courrier français</em>, 12 mars 1884) explique que le mariage ou les rhumatismes amènent à l’exclusion du groupe. « L’Incohérent est jeune, il lui faut en effet la souplesse des membres et de l’esprit pour se livrer à des perpétuelles dislocations physiques et morales (…). L’Incohérent n’a conséquemment ni rhumatisme ni migraines, il est nerveux et robuste. Il appartient à tous les métiers qui se rapprochent de l’art : un typographe peut être Incohérent, un zingueur jamais. L’Incohérent est donc peintre ou libraire, poète ou bureaucrate ou sculpteur, mais ce qui le distingue, c’est que, dès qu’il se livre à son incohérence, il préfère passer pour ce qu’il n’est pas : le libraire devient ténor, le peintre écrit des vers, l’architecte discute de libre-échange, le tout avec exubérance. (…) L’Incohérent prend sa retraite en se mariant ou en attrapant un rhumatisme… » Un point peu souligné est la duplicité du bohème incohérent : il assume une façade sociale et donne le change : <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« A travers Paris, l’incohérent marche comme tout le monde, il salue ses supérieurs, et serre la main de ses égaux ; mais si, par hasard, il rencontre quelque part un co-incohérent, il se désarticule soudainement, se désagrège : son front, son nez, ses yeux et sa bouche forment des grimaces cabalistiques, ses bras se contournent drôlement et ses jambes s’agitent, suivant une cadence extravagante. Cela ne dure qu’une ou deux secondes. Mais ce sont les signes maçonniques auxquels se reconnaissent les F*** en incohérence. »</span></span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 10pt;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #c0c0c0; font-size: small;" lang="FR"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">La bohème va au-delà d’un esprit potache fut-il régressif. Elle s’alimente de la haine des aieux. Diego Malevue c’est-à-dire Emile Goudeau écrit : « Une chose bizarre à coup sûr, c’est qu’il soit nécessaire de s’intituler <em style="mso-bidi-font-style: normal;">moderne</em> et de rompre sans fin ni trêve des lances contre les <em style="mso-bidi-font-style: normal;">anciens</em>. » Il est dit à propos des gérontes : « Qu’ils ne nous poussent point au parricide, qu’ils nous laissent la part de soleil, et ne nous enterrent plus sous leur gérontocratie, ou sinon, furieux, nous pourrions lever la main contre nos pères. » Il poursuivait : « De la place s’il vous plait Messieurs. Et pour finir : un seul mot. Il est moderne, il est d’hier : on appelle le gâteux un <em style="mso-bidi-font-style: normal;">sous-lui</em>. Nous prions les <em style="mso-bidi-font-style: normal;">sous-eux </em>de faire prendre mesure au fossoyeur. » La bohème révolutionnaire du XIXe et ses prolongements au XXe – dont le surréalisme - s’inscrit dans ce moment de l’individualisme révolutionnaire. Tout en étant dans la lignée de la Révolution de 1789 cet individualisme est en même temps profondément en phase avec le mouvement du capitalisme et d’une société de plus en plus marchande et consumériste. « Luc Ferry note justement que « les bohèmes, malgré leur opposition apparente aux bourgeois, malgré aussi, en retour, la haine ou le mépris dont ces derniers vont pendant longtemps les gratifier, n’ont été pour l’essentiel que le bras armé de l’épanouissement du capitalisme mondialisé, l’instrument de la réalisation parfaite de ce qu’on appellera finalement la société de consommation » </span><a style="mso-endnote-id: edn5;" title="" name="_ednref5" href="http://www.hautetfort.com/admin/posts/post.php?blog_id=61453&blog_type=weblog#_edn5"></a><span class="MsoEndnoteReference" style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-special-character: footnote;"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="line-height: 115%; mso-bidi-font-size: 10.0pt;
HISTOIRE & PATRIMOINE BLEURVILLOIS
http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/about.html
La mémoire de Darney (Vosges) : les verriers, l'amitié franco-tchécoslovaque... et le président Barbier
tag:histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com,2012-03-12:4622879
2012-03-12T00:00:00+01:00
2012-03-12T00:00:00+01:00
[Vosges Matin]
<p style="text-align: center;"><a href="http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/media/00/02/887799634.jpg" target="_blank"><img id="media-3468059" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/media/00/02/282984303.jpg" alt="darney.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/media/00/01/2713802531.jpg" target="_blank"><img id="media-3468061" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/media/00/01/767590984.jpg" alt="barbier.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;">[Vosges Matin]</p>
tiniak
http://pavupapri.hautetfort.com/about.html
ça crame en ciel
tag:pavupapri.hautetfort.com,2009-12-17:2519337
2009-12-17T19:03:00+01:00
2009-12-17T19:03:00+01:00
Oh, comme je vous aime ! oui vous, les Tous En Choeur (c'est que j'en ai...
<p><span style="color: #000000;">Oh, comme je vous aime ! oui vous, les Tous En Choeur<br /> (c'est que j'en ai l'humeur, aussi profitez-en...)<br /> Je prends tout : rires, pleurs et puis tous les enfants<br /> vilains qui vous encombrent;<br /> vous qui êtes du nombre<br /> - et dans l'ombre affairés,<br /> de l'Efficace Ardeur à Peiner au Labeur</span></p> <p><span style="color: #000000;">Que j'en saigne pour vous<br /> ...Tout mon sang doux<br /> et fondant comme beurre</span></p> <p><span style="color: #000000;">Laissez venir à moi tous les gentils esclaves<br /> que j'en essuie la bave au pli de leur menton<br /> Que des gentils esclaves la sueur au front<br /> et tous leurs longs chants slaves<br /> devant les choses graves<br /> sachent baisser d'un ton<br /> leurs sanglots de violon parmi les betteraves</span></p> <p><span style="color: #000000;">Oh, ça ! j'en ai des attentions... et pour la gloire<br /> et toutes les mesures conservatoires...<br /> J'en ai des rituels, des onguents et des baumes<br /> j'en couve de la paume<br /> vos stigmates mortels<br /> qui noircissent les tomes<br /> et gonflent le cheptel du Livre des Sempiternels</span></p> <p><span style="color: #000000;">Que j'enseigne pour vous<br /> à d'autres fous<br /> ralliés à l'ombelle :</span></p> <p style="padding-left: 30px;"><span style="color: #000000;">Bienheureux les panais, les sureaux, les cerfeuils<br /> qui font du bien commun, chacun sa fleur une autre<br /> Ils seront les premiers, passant devant l'épeautre<br /> le sorgho, le millet<br /> qui singent tant le blé<br /> qu'à la fin ils se vautrent<br /> dans la Morte Saison où pourrissent leurs feuilles</span></p> <p><span style="color: #000000;">Les premiers, je vous dis !<br /> montés depuis le sol jusque dessous le ciel<br /> pour en masquer, comme pins parasols<br /> le désastre sacramentel</span></p> <p><span style="color: #000000;">Ombelles ! Ombelles !<br /> Ombilicales floralies,<br /> ce sera fête au paradis<br /> où vous accueillerons<br /> moi, mes frères et nos chansons</span></p> <p><span style="color: #000000;">Nous chanterons des <em>"Je vous aime"</em><br /> et puis des <em>"Ave paria"</em><br /> célèbrerons des renégats<br /> le magnifique thème<br /> des Vains Sacrifices Bohèmes</span></p> <p><span style="color: #000000;">Mais, c'est bon ! vous y viendrez aussi<br /> Vous, les convenus Bons Partis<br /> mais - une Foi n'est pas coutume,<br /> vous coucherez nus sur l'enclume<br /> où maître forgeron achève<br /> de marteler nos rêves, nos rêves !</span></p> <p><span style="color: #000000;">Nos rêves, entendez-vous ?!<br /> Que j'en saigne tout mon sang doux</span></p> <p style="text-align: right;"> </p> <p style="text-align: right;"><span style="color: #888888;"><img src="http://pavupapri.hautetfort.com/media/00/01/209753783.jpg" alt="Племе_парија_brunoSchulz1920.jpg" name="media-2168249" id="media-2168249" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" /></span></p> <p style="text-align: right;"><span style="color: #808080;">tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK<br /> <em>illustration :</em> Bruno Schultz, vers 1920.</span></p> <p style="text-align: right;"><span style="color: #808080;">en hommage à "Племе парија"</span><br /> <span style="color: #808080;"><em>"La Tribu des parias"</em>, de B. Schultz.</span></p>
La fée
http://feeclochette2.hautetfort.com/about.html
Un camée pour Carrie...
tag:feeclochette2.hautetfort.com,2007-10-04:1249286
2007-10-04T01:15:00+02:00
2007-10-04T01:15:00+02:00
Et quelques clics pour Carole la petite fée du jardin!!! Merci à...
<p align="justify">Et quelques clics pour <a href="http://lafeeminime.canalblog.com/albums/pretendante_miss_blog_it_concours_/index.html"><strong><font color="#800080">Carole</font></strong></a> la petite fée du jardin!!! Merci à vous... <a href="http://lafeeminime.canalblog.com/albums/pretendante_miss_blog_it_concours_/index.html"><img name="media-583104" src="http://feeclochette2.hautetfort.com/media/01/00/3a830855ceffa54d8665640e1f193290.jpg" alt="3a830855ceffa54d8665640e1f193290.jpg" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px" id="media-583104" /></a></p> <p align="justify">La fée Clochette a créé samedi et dimanche quelques bijoux : bracelets, colliers et boucles d'oreilles. Ce soir un collier avec un pendentif camée en cristal, des perles de bohème antiques noires montées sur une chaîne en métal mat.</p> <p align="justify">Et comme Carrie, vous porterez de jolis camées au charme désuet...</p> <div style="text-align: center"><img name="media-583116" src="http://feeclochette2.hautetfort.com/media/02/02/9609528dabe74471d36462293a5fc08f.jpg" alt="9609528dabe74471d36462293a5fc08f.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" id="media-583116" /></div> <p align="center">Merci <a href="http://princesseaudrey.hautetfort.com/"><font color="#FF00FF">Princesse Audrey</font></a> pour m'avoir fait découvrir cette photo! </p> <div style="text-align: center"><img src="http://feeclochette2.hautetfort.com/images/collier_camee.jpg" /></div> <p align="center"> </p>