Last posts on blondieau2024-03-29T07:46:51+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/blondieau/atom.xmlPythecoshttp://pythecos.hautetfort.com/about.htmlLaïcitétag:pythecos.hautetfort.com,2016-03-30:57736092016-03-30T18:22:56+02:002016-03-30T18:22:56+02:00...
<p><img id="media-5318764" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://pythecos.hautetfort.com/media/02/02/2142945841.jpg" alt="pythecos-11.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"> <br /> Nous avons supprimé l'article précédent pour tenir compte des remarques, fort justifiées, de plusieurs de nos correspondants: trop long, trop confus, et incomplet. Nous le reprenons en le scindant en trois parties. Il est en effet impensable que nous, Français, refusions d'accueillir les migrants, ce serait contraire à nos valeurs fondamentales. Toutefois nous devons nous méfier du <em>communautarisme</em> qui pourrait sonner le glas de ces-dites valeurs, et plus drastiquement le glas de notre république <em>une</em> et <em>indivisible</em>. Sans tomber dans le catastrophisme, la menace est sérieuse. Mais nous avons une arme majeure: la <em>laïcité</em>. Encore faudrait-il préciser le sens de ce mot, dont l'emploi, aujourd'hui, donne lieu à de nombreuses confusions. </span></p><p style="padding-left: 30px; text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"> L'histoire des mots est un "<em>préalable indispensable à celles des idées" </em>comme le souligne A.Rey dans son <em>adresse au lecteur </em>de son<em> dictionnaire historique </em><span style="font-size: 10pt;">(Le Robert, P.1993). <span style="font-size: 12pt;">Or, si le mot est récent, sa famille se perd dans la nuit des temps. En effet, on ne peut pas considérer ce terme comme un néologisme, puisqu'il est attesté à la fin du XIXème siècle. (Rey le trouve dans le supplément du Littré de 1871), personnellement nous devons reconnaître qu'il ne figure pas dans notre édition de 1881 - ni dans le corps de l'article <em>laïque </em>ni dans le supplément du dictionnaire; quant au terme <em>laïcisme</em> il figure bien dans ce même Littré, mais comme un archaïsme employé par les Anglais au XVIème siècle ! C'est dire que ce mot, <strong><em>laïcité</em></strong>, ne prendra son essor qu'au XXème siècle et, si ce n'est plus un néologisme, il est encore bien jeune et sujet à des connotations douteuses, voire impropres, comme celle d'<em>athéisme</em>. Il convient donc, pour être plus précis, de rechercher son origine, qui remonte à l'antiquité grecque; nos connaissances (bien fragiles) ne dépassant pas ce stade, il convenait de nous assurer qu'il possédait ou non, en deçà, une racine indo-européenne. Interrogé sur ce point, Frédéric Blondieau, l'éminent linguiste belge que nous remercions vivement, auteur du blog passionnant <em>Le dimanche indo-européen, </em>nous a rapporté la réponse suivante, que nous reproduisons intégralement : <span style="font-size: 10pt;"><br /><br /></span></span></span></span><span style="font-size: 12pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #0000ff;">"<em>Laïcité</em>". Quelle belle idée, quelle grande idée! <br /></span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #0000ff;"> Difficile de remonter beaucoup plus loin que λαός, malheureusement. <br /></span><span style="color: #0000ff;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Ce </span>qu'on peut en dire: à l'origine, le mot était un <em>collectif</em>, qu'il désigne le <em>peuple</em>, certes, mais </span><span style="color: #0000ff;"><em>"en armes"</em>, <em>"sous les armes"</em>. A ce mot s'attache clairement une connotation <em>militaire</em>. On n'est pas très sûr de la racine proto-indo-européenne dont il proviendrait. On émet une forme </span><span style="color: #0000ff;">proto-héllénique (non attestée) <em>*lāwós</em>, qui <em>pourrait</em> descendre d'un proto-indo-européen<strong><em>*leh₂wos</em></strong> (“<em>peuple sous les armes</em>", où <strong><em>*leh₂-</em></strong> ferait référence à l'<em>action militaire</em>). Mais très honnêtement, les arguments avancés ne sont pas très convaincants.</span><span style="color: #0000ff;">Les linguistes qui défendent cette théorie, en tout cas, rapprochent λαός - qui pour eux seraient d'origine ionique/attique - du hittite laḫḫa-, “<em>campagne militaire</em>”, et du vieil irlandais <em>láech</em>, "<em>guerrier</em>".<br /></span><span style="color: #0000ff;">En revanche, pour Robert Beekes (“<em>Etymological Dictionary of Greek</em>”), à qui je donnerais clairement ma préférence, <strong>le mot serait plutôt <em><u>pré-grec</u></em> (et donc issu du <em>substrat </em>linguistique préexistant, donc </strong><em><strong><u>NON-indo-européen</u></strong>)</em>.<br /></span><span style="color: #0000ff;"> Ce qui est intéressant, en tout cas, c'est cette notion <strong><em>militaire</em></strong> attachée au mot, dès l'origine.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> Ainsi, mais bien inconsciemment (!), nous avons apposé à ce substantif l'expression "<em>une arme majeure"</em> ! Que, d'origine militaire, le terme ait glissé dans le registre religieux, n'a rien de surprenant : <em>laïkos</em> est un adjectif dérivé de <em>laos</em>, le peuple; il s'oppose à <em>klêros </em>part donnée en héritage, et par glissement, part donnée à une église ou à un prêtre, puis le prêtre lui-même. En latin, ces deux sens vont suivre : <em>clericus</em> un clerc, un membre du clergé, <em>laïcus </em>(adjectif<em> : </em>qui n'appartient pas au clergé), d'où le substantif: un laïc qui en bas-latin deviendra <strong><em>lai. </em></strong>Un frère lai, une sœur laie.<br /> Replaçons le mot dans son contexte, nous sommes aux XIème, XIIème siècles, période où la foi religieuse est intense; il suffit de quelques moines pour s'exiler dans un lieu désert, sauvage, et y fonder un monastère, une abbaye. Leur mission première est la prière, mais il faut faire face aux contingences: essarter, cultiver pour s'alimenter, et construire. Ces tâches leur sont apparues rapidement insurmontables, d'où l'accueil de paysans de la paroisse ou des paroisses avoisinantes, venus leur apporter le concours de leurs bras. Ils forment une seule communauté mais en deux groupes distincts: les religieux, moines, le plus souvent instruits, sachant lire et écrire, dénommés <em>clercs, </em>et de l'autre, les frères <em>lais</em>, issus du peuple, le plus souvent illettrés. Ils peuvent vivre à l'intérieur de la communauté dans des bâtiments séparés, ou marginalement si leur famille est proche, ils ne sont pas soumis aux trois vœux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté, même si la contiguïté et l'exemple les y invitent fortement. Ils n'ont pas voix au chapitre. Si les moines se regroupent dans le chœur, les frères lais demeurent dans la nef. En d'autres termes, le frère lai appartient à la communauté religieuse sans en avoir les avantages ni les obligations. Le terme <em>lai</em>, disparaîtra à la fin du Moyen Age, sous l'influence d'un retour aux sources latines et reprendra sa forme première, issue du latin: laïc<em>us</em> > lai > laïc. Ce sens premier appartient bien au registre religieux: <em> qui œuvre à l'intérieur d'une communauté chrétienne,</em> <em>sans être</em> <em>"clerc" lui-même; </em>il va perdurer jusqu'à nos jours et s'affirmer dans le substantif <em>laïcat</em>, attesté en 1877: <em>ensemble des chrétiens, non ecclésiastiques (ni séculiers, ni réguliers)</em>, <em>œuvrant à l'intérieur de l'Eglise catholique.</em> Aujourd'hui, avec la crise des vocations, le laïcat prend une ampleur particulière.<br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> Au XVIème siècle, sous l'influence de l'imprimerie et du livre, l'adjectif laïque, issu de laïc, va se substantiver: un laïque, une laïque, et va désigner toute personne qui n'est pas clerc, et plus particulièrement: <em>qui est à l'extérieur des Eglises</em>. On mesure la confusion qui va naître entre deux termes homophones, sans être homographes: un laïc, un laïque. Laïque devenant l'antonyme de clerc, avec une nuance d'opposition, d'animosité, de conflit guerrier:<br /> sens premier : laïcus > lai > laïc > laïcat<br /> sens second : laïcus > laïque (adjectif puis substantif) > laïcisme > laïcité<br /> et en opposition : clericus > clerc > clérical > cléricalisme > cléricature > clergé.<br />Si le mot apparaît au XVIème siècle, c'est qu'il correspond à une réalité concrète. Comment en était-on arrivé à cette opposition, quasi agressive, des laïques contre les clercs ?<br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> La naissance d'une Eglise est venue tout naturellement de l'évangélisation; sa domination sociale - peu évangélique ( cf.la parole de Jésus: <em><strong>Rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu</strong></em> <span style="font-size: 10pt;">(Matthieu (XXII), Marc (XII) Luc (XX))<span style="font-size: 12pt;"> fut la conséquence des invasions germaniques (Alamans, Wisigoths, Ostrogoth, Francs, Burgondes, plus tardivement Vandales et Huns qui ne firent que passer, puis les Normands, tous <em>migrants économiques</em>, comme nous dirions aujourd'hui - les tsiganes arrivés encore plus tardivement ne trouvèrent plus de terres pour s'installer et demeurèrent et demeurent encore aujourd'hui, errants. Lesquels migrants, attirés par les richesses, n'hésitaient pas, au passage, à piller et, éventuellement, à <em>terroriser</em> en <em>massacrant</em> les populations urbaines qui tentaient de s'y opposer. Le réflexe de panique fit que les notables gaulois, qui avaient acquis, (contre impôt), la citoyenneté romaine, s'empressèrent de quitter la ville et de s'exiler dans leur <em>villa</em> rurale, accueillant nombre d'artisans. Les villes se vidèrent, seul restaient les clercs qui se virent confier l'administration de ce qui restait de la cité. Quant aux <em>domini</em> ruraux, ils s'empressèrent de fortifier plus ou moins efficacement leur <em>villa.</em> Les clercs n'ayant pas suivi cet exode rural, il fallut y pourvoir, les "</span></span>domini", devenus <em>maîtres, seigneurs</em> choisirent parmi leurs <em>vilains, ou serfs, </em> l'un d'entre eux, suffisamment instruit pour retenir les prières (les <em>pater noster</em>, plus ou moins bien psalmodiés, les <em>patenôtres</em>), en leur accordant une modeste tenure et le devoir d'y construire un oratoire. Les villas gallo-romaines, même fortifiées, se montrèrent trop difficiles à défendre, les seigneurs abandonnèrent ces riches villas pour s'installer sur un éperon rocheux, ainsi naquirent les premières "maisons fortes", qui au fil des siècles devinrent de véritables forteresses. Les <em>vilains</em> s'agglutinèrent au pied des remparts, d'où la naissance des <em>villages</em>, ils confièrent leur défense aux seigneurs, et leur destin aux clercs, séculiers ou réguliers, qui furent de grands bâtisseurs (églises, prieurés, monastères, abbayes). Les seigneurs se regroupèrent pour élire un roi dont la succession devint héréditaire. Lesquels rois et seigneurs, essentiellement occupés à guerroyer, <span style="text-decoration: underline;">abandonnèrent la gestion de leur royaume</span>, ou plus simplement de leur fief, <span style="text-decoration: underline;">aux clercs</span> qui, seuls, étaient cultivés et maîtrisaient la lecture et l'écriture. (Faut-il rappeler que Charlemagne était illettré et signait d'une croix ?). Les clercs, par le biais de certains d'entre eux devenus ministres, renforcèrent leur puissance en déclarant la fonction royale comme l'étant reçue de Dieu (d'où le sacre, indispensable). Ainsi grossièrement résumée, la société féodale, socialement répartie en trois ordres: les prêtres,<em>(intellectuels)</em> les nobles <em>(l'armée)</em>, et... les autres, le <em>vulgus pecus </em>le tiers, le peuple, artisans mais surtout paysans; rappelons que "paysan" vient du latin <em>paganus</em> qui a le double sens de <em>païen</em>. </span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> Pendant toute cette période médiévale, la féodalité était contraire à l'idée d'Etat: le roi était un seigneur parmi d'autres et sa richesse tenait à l'étendue de son domaine, souvent bien inférieure à celui de ses vassaux et plus particulièrement, mais sans entrer dans les détails, à ses cousins angevins, les Plantagenêts. Une guerre fratricide devint inexorable, elle s'échelonna sur plus de cent ans et eut des conséquences considérables, dont l'hécatombe de la noblesse. Notons au passage le mythe fédérateur johannique. Par ses voix, Jeanne inspirée par Dieu, devient surnaturelle; mais elle demeure humaine; elle combat aux côtés des guerriers, c'est à elle qu'est attribuée la prise d'Orléans, et non à ses frères "gens d'armes"; elle ne lutte pas contre des cousins angevins, mais contre les Anglais, qu'elle <em>boutera hors de France</em>; elle mènera jusqu'à son terme sa mission: sacrer à Reims, Charles VII, roi de France; elle sera finalement abandonnée par les siens, aura son Judas, et mourra, non sur la Croix, mais sur un bûcher, accentuant l'aura du martyr. Nous sommes en 1431, le mythe est d'essence religieuse et affirme toujours la domination de l'Eglise sur le principe monarchique.<br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> La notion d'Etat n'est pas née ex nihilo au XVIème siècle, des clercs s'y employèrent au XIIIème siècle, à travers, en particulier, le thomisme </span></span></span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: 10pt;">(<em>cf. Alain Boureau, la Religion de l'Etat, éd. Les Belles Lettres, 2006). </em><span style="font-size: 12pt;">mais c'est à Louis XI qu'il reviendra, pour diriger le royaume, de faire appel aux bourgeois cultivés, et non plus exclusivement aux clercs. Il conférera à ces bourgeois la noblesse de robe, (<span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"> les <em>robins</em></span> par opposition à la</span></span></span><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> noblesse <em>d'épée</em>)<em>.<br /></em>L'idée fera son chemin sous Charles VIII, Louis XII, et c'est à <strong>François 1er</strong> que reviendra le mérite de prendre les trois décisions fondamentales qui consolideront l'idée de nation française:<br /></span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: 12pt;"> - En premier lieu,<strong> le Concordat</strong>, signé en 1516 par le pape Léon X, accorde au roi de France le pouvoir de nommer les évêques (clergé séculier) et les abbés (clergé régulier), lesquels, en retour, doivent prêter serment de fidélité au roi. Le roi s'arroge ainsi le pouvoir de distribuer les bénéfices ecclésiastiques, soit environ 150 évêchés et archevêchés, et 500 abbayes et prieurés. L'Eglise est toujours au cœur du politique, mais elle est gallicane et non vaticane. C'est une première étape entre la séparation du politique et du religieux.<br /> - En second lieu, l'<strong>Ordonnance de Villers Cotterets</strong>, promulguée en 1539, impose, (entre autres 90 articles),<span style="text-decoration: underline;"> le français comme langue administrative officielle,</span> au détriment du <em>latin</em> (la langue des clercs !) et des langues parlées régionales, (<em>patois</em> provinciaux), comme autant de <em>marques communautaires</em> qui s'opposaient à l'idée de nation.<br /> L'ordonnance fait également obligation aux curés de paroisses de recenser sur des registres <span style="text-decoration: underline;">les baptêmes et les sépultures</span>, (en 1579, cette obligation sera étendue aux mariages). Un pas important, vers le recensement systématique de la population et la reconnaissance de la citoyenneté française.<br /> Parallèlement et à la suite de plusieurs ordonnances prises par Charles VII, Charles VIII, Louis XII, il a été fait obligation de rédiger par écrit les "us et coutumes" orales. L'Ordonnance de Villers-Cotterets est un début d'organisation de la <span style="text-decoration: underline;">fonction notariale</span> (rédaction en français, conservation des archives, répertoire) et les premiers pas vers <span style="text-decoration: underline;">l'unification du Droit</span> à l'ensemble de la nation.<br /> Ne nous leurrons pas. Malgré les progrès considérables, engendrés par l'imprimerie qui induit lecture, écriture, malgré les progrès technologiques de la navigation et de la perception de la sphère terrestre, malgré les progrès de la connaissance de l'humain (l'anatomie), entre autres; malgré la montée d'une bourgeoisie puissante (à laquelle nous associons les robins), nous sommes encore loin de l'idée d'une nation laïque. Les trois actes fondateurs ne seront appliqués que lentement. Prenons en exemple le Berry: les cahiers de catholicité rendus obligatoires (baptêmes, sépultures, puis mariages) ne verront le jour dans certaines paroisses qu'au milieu du XVIIème siècle; la rédaction des coutumes, œuvre de Thomas de la Thaumassière, date de 1679, et 1701 pour une version complète, soit 140 et 162 ans après l'édit promulgué par François 1er. Quant à l'unification desdites coutumes, elle sera encore plus lente, ainsi, les ...700 (!) unités de mesure en usage dans le royaume, ne seront unifiées qu'en 1795 par la création du système métrique et il faudra attendre 1804 pour que le droit <em>français</em> (par opposition au droit <em>coutumier</em>), soit imposé à l'ensemble du territoire, et il faudra encore attendre... attendre les lois de Jules Ferry (1881-1882),instituant l'école publique, gratuite et obligatoire pour que <em>la langue française</em> soit enseignée - uniformément - à tous les écoliers de France et fasse disparaître les parlers locaux, issus des langues langues d’oïl, d'oc et franco-provençal, vulgairement et péjorativement désignés par le nom de <em>patois</em>. Enfin, et pour mémoire, rappelons l'acte fondateur de la séparation des Eglises et de l'Etat , daté du 9 décembre 1905, acte que l'on était en droit de penser qu'il était définitif mais qui est aujourd'hui remis en cause par le communautarisme, ce que nous verrons dans un prochain article.<br /> Entre temps l'évolution se fera lentement. Le développement de l'esprit critique favorisera au XVIème siècle l'émergence de la Réforme protestante et engendrera des guerres civiles, dites de religion. A la Réforme s'opposera la Contre-Réforme, représentée principalement par le jésuitisme. La <em>Compagnie de Jésus</em>, fondée par un Espagnol, Ignace de Loyola, est un ordre séculier (et non régulier); il adopte cependant les trois règles de pauvreté, de chasteté et ajoute à celle d'obéissance, une obéissance <em>bis</em>, celle d'obéissance absolue au pape et l'ordre s'installe... au Vatican. C'est évidemment une entorse majeure au Concordat. Toutefois et paradoxalement, les Jésuites seront un facteur de progrès dans la mesure où leur œuvre principale sera l'ense