Last posts on barthelet2024-03-29T01:03:56+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/barthelet/atom.xmllafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlDans Valeurs actuelles : Bainville, ou la lucidité française, par Philippe Barthelet...tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2011-04-06:31737202011-04-06T00:25:00+02:002011-04-06T00:25:00+02:00 Dans Valeurs actuelles du 31...
<p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><span style="font-size: small;"> Dans <em>Valeurs actuelles </em>du 31 mars 2011, Philippe Barthelet a choisi de rendre hommage à ce "moderne" que fut Bainville, "Cassandre stoïcien", "guidé par une curiosité universelle", dont l'oeuvre est d'une "remarquable cohérence". </span></span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><span style="font-size: small;"> C'est bien évidemment la publication par Christophe Dickès de son ouvrage, <em>La Monarchie des Lettres, Histoire, Politique & Littérature</em> qui est à l'origine de ce nouvel article élogieux, dans lequel la plupart des facettes de cet immense auteur sont mentionnées, le titre de l'article étant, à lui seul, un hommage dans l'hommage : <em>Bainville, ou la lucidité française.</em></span></span> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2227883577.jpg" target="_blank"><img id="media-2955874" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/338418280.jpg" alt="bainville,histoire de france,gaule,rome" /></a></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: tahoma, arial, helvetica, sans-serif; font-size: small;">(1) : Jacques Bainville, <em>La monarchie des lettres, Histoire, Politique & Littérature,</em> 1152 pages, 30 euros</span> </p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"> Philippe Barthelet rappelle ainsi, pour ne prendre qu'un seul exemple, comment Bainville, alors qu'il occupait la place que l'on sait dans <em>L'Action française, </em>accepta une mission officieuse en Russie, confiée par le gouvernement alors dirigé par Aristide Briand, adversaire politique s'il en fut de L'AF. </span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"> Bainville en revint, entre autres, avec <em>Comment est née la révolution russe.</em></span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><em> </em>Ce fait, qui sera une révélation pour beaucoup, montre amplement combien fut grande, jusques et y compris en dehors des milieux royalistes, l'influence de Bainville, en particulier, mais, plus généralement, celle de Maurras et de l'école de pensée que représenta, à cette époque, L'Action française.</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"> Pour lire le texte de Philippe Barthelet :</span></p><p><span style="font-family: tahoma,arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"> <a href="http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualités/bainville-ou-lucidité-française20110501.html" target="_blank">http://www.valeursactuelles.com/histoire/actualités/bainville-ou-lucidité-française20110501.html</a></span></p>
Archaïonhttp://archaion.hautetfort.com/about.htmlPhilippe Barthelet, grammairientag:archaion.hautetfort.com,2008-10-16:17803092008-10-16T16:11:00+02:002008-10-16T16:11:00+02:00 Rencontre avec Philippe Barthelet Ecrivain, disciple du...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" align="center"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Rencontre avec Philippe Barthelet</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Ecrivain, disciple du philosophe Gustave Thibon, producteur à France Culture et chroniqueur à <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Valeurs actuelles</em>, Philippe Barthelet a dirigé deux <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dossiers H</em> (L’Age d’Homme) remarqués, l’un consacré à Ernst Jünger, l’autre, monumental, à Joseph de Maistre. Après la lecture de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Baralipton</em> et de <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Olifant</em>, ses deux derniers essais (Rocher), comment mieux le définir, si ce n’est comme un amoureux du langage en tant que vecteur de vérité ? Voici par exemple un exemple de la philologie au sens strict d’un homme qui a entrepris de bâtir <em style="mso-bidi-font-style: normal;">une métaphysique de la grammaire</em> : « Quand la piété n’est plus tenable et qu’elle devient révolte, au risque de la folie mais aussi de l’insanité, celle outrancière et insignifiante dont le siècle s’accommode si bien, qu’il en a fait sa musique de table. » Ne vient-il pas de décrire en quelques mots tout le malaise de la modernité ? Ou encore, à propos de la vie en société : « rien n’est rompu entre nous ; tout est évanoui ». Qui dit mieux dans l’actuel vacarme ? Barthelet tient aussi sur le téléphone portatif, ce fléau qui transforme les personnes de chair et de sang en vulgaire décor, ou sur la superstition documentaliste des universitaires (« qui croient comprendre ce qu’ils nomment ») des propos d’une réjouissante hauteur d’âme et de ton. Que ce soit dans la défense de l’accent circonflexe (« fantôme des lettres disparues ») ou dans sa charge contre la corruption du langage (« incivilité » ou « bouffon » ont récemment changé de sens), l’<em style="mso-bidi-font-style: normal;">Olifant</em> recèle des trésors de sagesse et de civilisation. Mieux : croyant en la résurrection, ce rebelle dans la plus pure lignée jüngérienne insuffle à ses lecteurs un refus serein du déclin, ce qui fait de son livre un précieux viatique.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Christopher Gérard</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Philippe Barthelet, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Olifant</em>, Rocher, Monaco, 222 p., 18€</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;"> </strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">QUESTIONS À PHILIPPE BARTHELET</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">Propos recueillis par Christopher Gérard</strong></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Qui êtes-vous ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Voilà une question bien terrible, en ce qu’elle interdit toute réponse véridique à celui à qui elle est posée, à moins pour lui de sortir de soi pour adopter le point de vue extérieur de qui pose la question – autrement dit, à moins pour lui de cesser d’être lui-même au profit de la réduction à une étiquette ou à un rôle plus ou moins convenu… La réponse la plus véridique, en dehors du silence, serait celle de Zarathoustra : « Je suis celui qu’il me faut être… » Si vous trouvez, bien à tort, cette tautologie mégarique un peu facile, nous pourrons ajouter Hugo à Nietzsche ; Hugo qui, au-delà de lui-même a répondu une fois pour toutes et pour tous ceux qui sont assez inconsidérés pour se vouer à l’écriture : « Nul ne sait qui je suis ni comment je me nomme… »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Quelles sont les principales étapes de votre itinéraire ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’éprouve aujourd’hui de plus en plus la pertinence du proverbe portugais de Claudel : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes ». J’ai d’abord fait des études de droit et de science économique, puis j’ai raté (d’assez peu, mais enfin j’ai raté, Dieu merci…) le concours de Saint-Cyr avant de céder à la tentation philosophique à cause de Pierre Boutang qui professait à la Sorbonne. La politique m’avait aussi rattrapé, et en même temps que je préparais une licence de philosophie, je faisais partie du cabinet de Michel Jobert, ministre d’État chargé du Commerce extérieur (c’était en 1981, le premier gouvernement de François Mitterrand).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pierre Boutang a été pour moi une rencontre décisive, par sa poétique, assomption secrète de sa théorie politique : il n’aurait guère supporté que l’on résume son enseignement par un mot d’un feld-maréchal prussien, Gneisenau : « La sûreté des trônes se fonde sur la poésie » - et pourtant… Et à ce point vous avez à peu près tout : la métaphysique, soit la logique ou l’art de penser, la rhétorique ou l’art de dire et la théologie ou l’art de ne plus dire ; vous avez donc Pierre Boutang, un philosophe traducteur de Platon, commentateur de Blake et de Maurice Scève, ami de Paulhan, exégète de saint Bernard, de Nicolas de Cues et de Wittgenstein ; un feld-maréchal prussien (chut !), détenteur de la plus haute vérité dont soit capable la science politique et par dessus le marché (puisque vous en parlez) chevalier de l’ordre <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Pour le Mérite</em>, un siècle avant le dernier, Ernst Jünger…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">J’ai vite épuisé les plaisirs de la vie de cabinet comme ceux du bachotage (ou de l’agrégachotage) et je me suis mis à rêver d’écrire un traité de métaphysique de la grammaire – rien de moins. J’ai éprouvé que ce sujet n’était pas traitable si je puis dire frontalement, en tout cas pour quelqu’un qui n’est pas professeur – qui ne postule pas que l’on écrit dans un monde et que l’on vit dans un autre. Dès lors que l’on est impliqué – pris dans les plis – on se rend compte qu’il faut trouver un biais d’écriture – une écriture qui me semble par là, par son intention même et malgré les premières apparences, essentiellement romanesque. C’est Olivier Germain-Thomas qui m’a offert, d’une façon tout à fait inattendue, le moyen de sortir de l’impasse : en me donnant une chronique dans son émission de France Culture, « Tire ta langue ! » chronique qui m’a fourni en prétextes, c’est-à-dire en angles d’attaque, pour écrire autrement que je ne l’avais imaginé ce fameux traité de métaphysique de la grammaire. Pas du tout sous la forme d’un traité, précisément : de même qu’on ne prouve la marche qu’en marchant, la métaphysique (de la grammaire qui plus est, ce qui est presque une redondance) ne se traite pas du dehors : elle se fait. C’est ainsi que s’est peu à peu constitué ce que j’ai appelé « le roman de la langue », qui, comme Harry Potter, compte sept volumes : <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Étrangleur de perroquets</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Baraliptons</em>, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Olifant</em> et quatre inédits, si mon éditeur a encore un peu de courage – ou de patience pour aller jusqu’au bout. Un « roman », j’y tiens : le mot – la définition - est encore ce qui correspond le mieux au dessein qui a présidé à cette aventure. La langue est à la fois le pays que l’on explore et le moyen de l’exploration, la carte et la boussole (et aussi le rhum et les biscuits au gingembre que l’on emporte avec soi, comme dans <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Moby Dick</em>). Mais on part, c’est l’essentiel, et sans trop savoir où l’on va, à la grâce de Dieu. Encore une fois, et c’est ce qui compte, c’est une aventure…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Quelles ont été pour vous les grandes lectures ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pêle-mêle et en en oubliant dix pour chaque nom cité : Malraux, Simone Weil, Nietzsche, Péguy, saint Bernard, Nicolas de Cues, Paracelse, Guénon, Bernanos, Hofmannsthal, Dumas, Gide, Valéry, Sterne, Melville, Joseph de Maistre, Jünger, Dominique de Roux, Nerval, Stevenson, Conrad, Villiers de l’Isle-Adam, Thibon, Orwell, Gobineau, Léon Bloy, Custine, Ramana Maharshi, Cocteau, Rozanov, Bojer, Léon Daudet, Cingria, Joseph Joubert… (je ne cite pas les « classiques », supposés aller de soi : peut-on dire que l’on aime Horace ou La Fontaine, Bossuet ou Laclos ?) Je vous citerai encore <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Chat du capitaine</em>, dont j’ai oublié l’auteur, un roman de la Bibliothèque verte, le premier livre qui m’ait fait pleuré…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Et puis aussi, je devais avoir trois ou quatre ans, quelques vers d’Henri de Régnier :</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span> « Je n’ai rien, que trois feuilles d’or et qu’un bâton</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span> De hêtre, je j’ai rien… »</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">qui ont été pour moi une révélation. Non pas tant la révélation de la poésie, ce qui en soit n’a guère d’importance, non : la révélation du monde. C’est le monde qui, d’un seul coup, m’était offert – par la poésie. (Depuis ce jour<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> lointain Henri de Régnier est pour moi hors critique, comme on dit hors concours…)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les grandes rencontres ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Je vous ai déjà répondu : les rencontres des grands aînés et des maîtres : Ernst Jünger, Gustave Thibon, Pierre Boutang, cette liste n’établit évidemment pas entre eux une relation d’équivalence, mais chacun d’eux aura beaucoup compté pour moi dans son ordre. On peut y ajouter Henry Montaigu, qui a fort généreusement ouvert à l’étudiant ignare et enthousiaste que j’étais les colonnes de sa revue, <em style="mso-bidi-font-style: normal;">La Place Royale</em>, et qui m’a permis de publier, toujours à l’enseigne de la <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Place Royale</em>, les <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Entretiens avec Gustave Thibon</em>, qui furent mon premier livre. Je dois ajouter aussi deux écrivains que je n’ai pas rencontrés physiquement, mais avec qui j’ai pu correspondre et qui auront été, chacun à sa façon, les génies tutélaires de mon adolescence : André Malraux et Dominique de Roux.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Et les amitiés littéraires ?</em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia, palatino, serif; font-size: 18pt;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"> </em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Vous voulez dire parmi les contemporains vivants ? À vrai dire je me sens infiniment œcuménique, et je regrette simplement de ne pas mieux connaître mes contemporains, ce qui est toujours la fatalité des vies parallèles… Deux noms me viennent à l’esprit tout à trac : Luc-Olivier d’Algange, qui est à la fois et par redondance poète et métaphysicien, et qui est aussi un contemporain de Platon et de Jamblique ; et Valère Novarina, qui s’est embarqué avec son théâtre dans une aventure merveilleuse et terrible dont Dieu sait où elle le mènera… Mais les deux, si différents qu’ils soient de par leur « idiosyncrasie », comme disait Gide, on ceci en commun qu’il ne trichent pas avec « l’honneur des hommes, (le) saint langage » comme disait Valéry.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-size: 18pt; font-family: georgia, palatino, serif;">Pour la génération immédiatement précédente, je vous avouerai que c’est maintenant, maintenant seulement que je la rencontre. L’un des plus beaux mots que je connaisse : « Nous aurions bien besoin d’un peu de bonheur » pourrait être d’une midinette, il est de Napoléon à Sainte-Hélène. C’est un écho assez déchirant de l’injonction de M. de Gobineau : « Le bonheur est une vertu ». « Ne savez-vous pas, avait dit Rousseau avant lui, que la vertu est un état de guerre ? » belle leçon d’étymologie involontaire, puisque la vertu, en grec,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> se dit <em style="mso-bidi-font-style: normal;">arêté</em>, comme l’apanage du dieu Arès. Accepter le devoir de bonheur est peut-être une question de maturité : il faut attendre Sainte-Hélène… Vous dirais-je que j’ai relu l’hiver dernier <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Rouge et le Noir</em> avec passion, mais comme on lit <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Trois Mousquetaires</em> ou <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Le Comte de Monte-Cristo</em>, en voulant connaître la suite ? Je l’avais lu par devoir pour le bac de français (et d’autant plus par devoir que ma ville natale, Dole, passe pour avoir inspiré Verrières à Stendhal – c’est du moins une prétention locale à quoi Julien Gracq, à qui j’avais eu le malheur d’en parler, avait opposé un démenti catégorique…) Stendhal n’est pas une lecture pour adolescents. Pour la génération immédiatement précédente, je veux parler des « hussards » entendus au sens le plus large possible, je vous avoue que dans mon jeune âge j’avais un peu lu Nimier à cause de Bernanos, et puis c’est tout : quelque chose me retenait, une espèce d’agacement d’ordre idéologique, pour tout dire. Je me voulais gaulliste (un « gaulliste tendance O.A.S. » comme je me suis présenté un jour à la Fondation, ci-devant Institut Charles-de-Gaulle, dont j’ai l’honneur de faire partie : on a bien voulu croire à une plaisanterie d’un goût douteux, alors que je m’efforçais seulement de serrer au plus près la réalité, qui est toujours d’apparence plus contradictoire que les idées réductrices que nous nous en faisons…) Pour moi le gaullisme c’était et c’est encore à la fois Philippe de Hautecloque et les pêcheurs de l’île de Sein, Malraux et Romain Gary, Louise Michel et Jeanne d’Arc, un mé