Last posts on averroès2024-03-28T09:24:11+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/averroès/atom.xmlElle et Luihttp://briot-cohenaknin.hautetfort.com/about.htmlElixirtag:briot-cohenaknin.hautetfort.com,2020-05-12:62379262020-05-12T14:46:00+02:002020-05-12T14:46:00+02:00 Ce matin, où je sens la déprime qui rôde, des mots arrivent : Sans...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ce matin, où je sens la déprime qui rôde, des mots arrivent :</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Sans amour et sans haine</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Mon cœur a tant de peine</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">C'est la force de la poésie qui bondit hors de notre mémoire en bribes de phrases le plus souvent. </span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Alors je pense à ces mots qui surgissent selon les circonstances :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Sois sage ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Tu réclamais le soir, il descend, le voici.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Mignonne, allons voir si la rose</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Qui ce matin avait déclose</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Sa robe de pourpre au Soleil…</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Demain dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>je partirai.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Mon paletot aussi devenait idéal</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal…</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ces poèmes célèbres, de Verlaine, Baudelaire, Ronsard, Victor Hugo, Rimbaud, même si nous n'avons en mémoire que des bribes, ces mots-là nous font du bien, ils agissent tels des talismans. Tissés dans notre chair depuis l'enfance, ils ont traversé le temps et les êtres et soudain, nous nous sentons moins seuls.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Jorge Luis Borges dans Aleph - la quête d'Averroès rend compte de la réflexion du philosophe et médecin qui prononce ces mots dans un jardin : </span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Toi aussi, tu es, ô palme</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>en terre étrangère</em></span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;"><em>Singulier privilège de la poésie : des mots écrits par un roi qui regrettait l'Orient me servirent à moi, exilé en Afrique, pour exprimer ma nostalgie de l'Espagne.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Josette Duc, dont je viens d'écrire la biographie <em>D'azur et de feu,</em> savait par cœur de multiples textes qui nourrissaient sa vie intérieure et lui permettaient de ne pas sombrer dans les épreuves.</span><br /><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">La poésie n'est pas à mettre sur un piédestal, c'est un élixir au jour le jour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Ce serait intéressant de savoir à quels mots, vous lecteurs, attachez vos émotions. Nous les mettrions côte à côte et ça ferait un patchwork de phrases cousues les unes aux autres pour un tableau de réconfort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: verdana, geneva, sans-serif;">Geneviève</span></p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlLe rêve marocaintag:almasoror.hautetfort.com,2020-03-01:62164752020-03-01T10:55:00+01:002020-03-01T10:55:00+01:00 Voici un fragment de Lyautey l'Africain, sorte de biographie de Lyautey par...
<p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Voici un fragment de Lyautey l'Africain, sorte de biographie de Lyautey par Jacques Benoist-Méchin, publiée en 1978</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">« Cette plage extrême de l'Occident sur laquelle ont déferlé Oqba el Nafi et ses cavaliers venus de la lointaine Arabie est d'une richesse insoupçonnée. C'est un pays de montagnes, de pâturages et de plaines qui semble né du mariage de la neige et du feu. Il contient des espaces désertiques, dévorés par le soleil ; des palmeraies profondes, pleines d'ombres et de fraîcheur, mais aussi des villes où l'on perçoit, d'une façon presque physique, la densité des siècles.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Il y a d'abord Fès, « demeure de la foi, de la science et de la sagesse », dont l'université a attiré depuis sa fondation les plus grands penseurs de l'Islam : Ibn Khaldoun, Aben-Zohar, Averroès, d'autres encore... Orfèvrerie de pierre, d'albâtre et de faïence, ivre de musiques et de parfums, c'est une ville savante et pieuse dont le visage a la pâleur d'une passion trop ardente, brusquement refoulée.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Il y a Meknès, la capitale de Moulay Ismaïl, avec ses quinze minarets carrés dressés comme des tours de guet au sommet d'une colline, son palais cyclopéen et son jardin abandonné, que hantent les fantômes de la majesté et de la mélancolie.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Il y a Rabat et Chella, aux portes massives ; Salé, repaire de corsaires audacieux ; Mogador, où somnolent sur une terrasse crénelée de gros canons portugais braqués sur l'Océan.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Et puis il y a Marrakech, cette ville couleur de miel, de cuivre et de flamme, d'une sauvagerie raffinée, où l'art arabe semble avoir voulu rivaliser avec la grandeur romaine ; Marrakech, ceinturée d'une immense palmeraie, dont les panaches de bronze se découpent sur la blancheur des neiges et qui enclôt, dans ses seize kilomètres de remparts, la Koutoubia, sœur jumelle de la Giralda de Séville, et des palais plus vastes que les thermes de Caracalla.</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Mais il n'y a pas que les villes. Il y a les plaines du Sous, de la Chaouïa, du Gharb et de la Moulouya, d'une incroyable fertilité, pour peu qu'on les irrigue. Il y a les forêts de chênes-lièges, de cèdres et d'eucalyptus. Il y a des phosphates et du fer, du plomb et du manganèse. Enfin, il y a les hauts plateaux et les pentes de l'Atlas, réserves quasi inépuisables de guerriers et de cavaliers superbes, chez qui le chant et la danse sont un prolongement du combat. »</p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;"><strong>Le Maroc d'AlmaSoror :</strong></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2014/12/16/france-maroc-mali-xvii-eme-siecle.html" target="_blank" rel="noopener">France, Maroc, Mali, XVII ème siècle</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2009/12/28/e788888f1d998f3301591afc459f3384.html" target="_blank" rel="noopener">Pierre Loti par René Lalou</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2019/03/04/aziza-brahim-la-voix-tranquille-venue-du-sahara-6133350.html" target="_blank" rel="noopener">Aziza Brahim du Sahara</a></p><p style="margin-bottom: 0cm;"> </p><p style="margin-bottom: 0cm;">Jacques Benoist-Méchin sur AlmaSoror :</p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><strong>Jacques Benoist-Méchin sur AlmaSoror : </strong></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/03/30/le-desillusionne.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le désillusionné</a></p><p>Il est mentionné et cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2012/10/01/la-fabuleuse-plume-de-jacques-benoist-mechin.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">La fabuleuse plume de Jacques Benoist-Méchin</a></p><p>Il est cité et mentionné dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/03/03/le-style-immense-et-plein-de-pensee-de-benoist-mechin.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le style immense et plein de pensée de Jacques Benoist-Méchin</a></p><p>Il est mentionné et cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/11/23/trois-esthetes-du-xx-eme-siecle-romain-rolland-jacques-benoi.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Trois esthètes du XX°siècle : Rolland, Benoist-Méchin, Vaneigem</a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/12/24/liberation.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Épuration. </a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2012/12/31/fragment-d-un-printemps-arabe.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Fragment d'un printemps arabe</a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2011/03/21/l-invasion-islamique-de-l-europe-annees-700.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Invasion de l'Europe - Année 700</a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2014/08/10/isteamar-de-l-interieur-5425918.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Isteamar de l'intérieur</a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2014/08/10/plume-d-or-sous-un-manteau-d-etoiles-5425947.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Plume d'or sous un manteau d'étoiles</a></p><p>Il est cité dans<a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2020/02/18/une-longue-melopee-6213625.html" target="_blank" rel="noopener"> Une longue mélopée</a></p><p>Il est cité dans <a href="http://almasoror.hautetfort.com/archive/2020/02/20/les-sirenes-du-port-d-alexandrie-6214160.html" target="_blank" rel="noopener">Les sirènes du port d'Alexandrie</a></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlAverroès : Vérité et philosophietag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2019-09-28:61790342019-09-28T18:10:33+02:002019-09-28T18:10:33+02:00 1. Le propos de ce discours est de rechercher (...) si l'étude de la...
<blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">1. Le propos de ce discours est de rechercher (...) si l'étude de la philosophie et des sciences (…) est permise par la Loi révélée, ou bien condamnée par elle, ou bien encore prescrite, soit en tant que recommandation, soit en tant qu'obligation. Nous disons donc :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">2. Si l'acte de philosopher ne consiste en rien d'autre que dans l'examen rationnel des choses, et dans le fait de réfléchir sur eux en tant qu'ils constituent la preuve de l'existence de l'Artisan (…); et si la Révélation recommande bien aux hommes de réfléchir sur les choses et les y encourage, alors il est évident que l'activité désignée sous ce nom [de philosophie] est, en vertu de la Loi révélée, soit obligatoire, soit recommandée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">3. Que la Révélation nous appelle à réfléchir sur les choses en faisant usage de la raison, et exige de nous que nous les connaissions par ce moyen, voilà qui appert à l'évidence de maints versets du Livre de Dieu - béni et exalté soit-Il. En témoigne, par exemple, l'énoncé divin : "Réfléchissez donc, ô vous qui êtes doués de clairvoyance" (...) ; ou par exemple l’énoncé divin : "Que n’examinent-ils le royaume des cieux et de la terre."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">18. Puisque donc cette révélation est la vérité, et qu’elle appelle à pratiquer l’examen rationnel qui assure la connaissance de la vérité, alors nous, musulmans, savons de science certaine que l’examen [des choses] par la démonstration n’entraînera nulle contradiction avec les enseignements apportés par le Texte révélé : car la vérité ne peut être contraire à la vérité, mais s’accorde avec elle et témoigne en sa faveur.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">19. S’il en est ainsi, et que l’examen aboutit à une connaissance quelconque à propos d’un étant quel qu’il soit, alors de deux choses l’une : soit sur cet étant le Texte révélé se tait, soit il énonce une connaissance à son sujet. Dans le premier cas, il n’y a même pas lieu à contradiction... Dans le second, de deux choses l’une : soit le sens manifeste de l’énoncé est en accord avec le résultat de la démonstration, soit il le contredit. S’il y a accord, il n’y a rien à en dire; s’il y a contradiction, alors il faut interpréter le sens obvie.</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Averro%C3%A8s" target="_blank" rel="noopener">Averroès</a>, Discours décisif (1180-1190)</span></p></blockquote>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.html25 bougies et 100 numéros pour ”Qantara”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2016-09-07:58449652016-09-07T14:16:00+02:002016-09-07T14:16:00+02:00 En 25 ans et 100 numéros, Qantara, le magazine de l’Institut du monde...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3650467294.jpg" target="_blank"><img id="media-5450011" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/985451009.jpg" alt="Qantara-100.jpg" /></a>En 25 ans et 100 numéros, <em>Qantara,</em> le magazine de l’Institut du monde arabe, s’est fait le spécialiste des cultures arabe et méditerranéenne. Le numéro spécial proposé cet été brosse un tableau singulier d’une civilisation si mal connue en Occident. L’occasion était trop belle pour l’Institut du monde arabe de faire de ce numéro 100 non un florilège d’articles ou de textes mais une passionnante investigation sur l’héritage culturel arabe et la philosophie islamique.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Outre plusieurs passionnants articles sur l’art contemporain arabe, un portrait de la scientifique et aventurière Gertrude Bell, un récit de l’escadrille La Fayette ou un voyage à Abu Dhabi, le centième de <em>Qantara</em> consacre 40 pages à une historiographie arabe et musulmane d’autant plus nécessaire en cette période faite de crispations, de querelles (par exemple, l’affaire du burquini cet été), de violences sur fond d’islamisme radical (Daesh), de défiances et d’incompréhensions.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La difficulté des historiens arabes est complexe, comme le dit en substance François Zabbal en introduction de ce dossier : "<em>L’historien arabe s’est trouvé confronté à une tâche singulière : contribuer à la formation d’un récit national délimité par les nouvelles frontières, mais plongeant ses racines dans un passé antique complexe.</em>" La philosophie pose d’autres questions : "<em>Comment définir [la philosophie dite "islamique"] en dehors de la phase de transmission du savoir grec à l’Occident</em>" ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L’interview d’Eric Vallet par François Zabbal nous éclaire sur la naissance d’une historiographie arabe qui tourne le dos à l’orientalisme. À partir des années 50, l’histoire médiévale musulmane se dote d’outils et de ressources sur le modèle de ceux utilisés pour l’étude du Moyen Âge occidental. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une autre interview, celle-là de Philippe Sénac, aborde un sujet classique dans l’histoire universitaire : celui des liens entre Charlemagne et l’Islam. Prenant appui sur la thèse d’Henri Pirenne,<em> Mahomet et Charlemagne</em> (1937), il est question des relations entre le monde franc et l’Islam aux VIIIe et IXe siècles. Et une question cruciale est abordée : celle d’une "<em>dette de l’Occident vis à vis de l’Orient</em>", qui entraîne d’autres problématiques : celle de l’enseignement comme celle d’une certaine <em>"complaisance"</em> (un "<em>politiquement correct</em>") vis-à-vis de sujets graves, que ce soient les conflits ou les crises politico-religieuses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ce politiquement correct épinglé par Philippe Sénac n’est pas le problème de Gabriel Martinez-Gros qui parle sans fard dans un article dense, passionné et documenté d’héritage colonial, de décolonisation, de tiers-mondialisme et de culpabilité : "<em>[Le tiers-mondisme] inflige à l’Occident le châtiment de la "repentance", mais il lui conserve le devant de la scène… Le tiers-mondialisme est aujourd’hui en Occident une sorte d’impérialisme de la culpabilité ; une culpabilité qui nous donne le droit – ou mieux nous fait obligation – d’agir partout… Nos actions ne feront que réparer le mal que nos actions précédentes ont provoqué.</em>" Gabriel Martinez-Gros aborde un autre sujet capital : celui du djihadisme d’aujourd’hui. Daesh est vu sous l’angle du chaos sanglant qu’il génère mais également sous le prisme d’une volonté d’un ordre odieux (la charia) et de purification extrême jusque dans la langue : "<em>Le communiqué de Daesh publié après les attentats de novembre à Paris ne comptait pas le moindre mot qu’un écrivain du cercle de Saladin au XIIe siècle n’aurait pu employer</em>" nous apprend l’historien qui pointe également du doigt la préférence de Daesh pour les volontaires venus d’ailleurs, au détriment des <em>"autochtones".</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans l'article "<em>La quête de l’antique</em>", Ridha Moumni aborde un sujet peu connu en France : celle de l’héritage carthaginois en Tunisie. Cette question a été le fer-de-lance identitaire après l’indépendance de ce pays. À l’époque coloniale, l’héritage romain – certes important - participait d’une dialectique coloniale. Ridha Moumni explique comment le président Bourguiba s’est empressé de détrôner Rome pour revisiter le passé de Carthage. Cet héritage punique reste plus que jamais présent depuis la chute de Ben Ali en 2011, même si la Tunisie tend à mieux intégrer le double héritage, romain et carthaginois. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La seconde partie de ce dossier spécial est consacrée à cette philosophie arabe. Ali Benmakhlouf, professeur d’Université à Paris-Est Créteil parle longuement du champ de cette science, et d’abord de l’héritage grec "qui fut un présupposé nécessaire" : "<em>La philosophie, sous son versant logique, apparaît comme une pratique mettant à la disposition des hommes un outil : le syllogisme</em>", dit le chercheur en référence à Averroès. De cet héritage, le monde musulman a construit une philosophie originale (Averroès ou Al-Fârâbî), avec une importance capitale donnée à la métaphysique, à la théologie et aux textes juridiques. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Averroès (1126-1198) fait l’objet d’un article à part. Jean-Baptiste Brenet explique l’importance de ce savant de "<em>l’Islam des Lumières</em>", le meilleur exégète d’Aristote, critiqué à son époque et taxé par certains de blasphémateur. Sans doute mérite-t-il de figurer parmi les grands penseurs de l’humanité. Jean-Baptiste Brenet nous explique pourquoi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un entretien avec Christian Jambet permet de comprendre les notions de philosophie islamique, philosophie arabe, philosophie sunnite et philosophie chiite. La "<em>philosophie en terre d’Islam</em>" a bien une cohérence, insiste le chercheur, malgré les différences de langues (arabe, persan), de cultures et de religions (musulmans, chrétiens ou juifs). Pour autant, Christian Jambet n’oublie pas les schismes et les controverses qui ont émaillé l’histoire de la science philosophique islamique : l’âge d’or (Ibn Bâjja, Ibn Tufayl ou Averroès) puis le déclin de la philosophie sunnite, le mouvement chiite vigoureux d’autre part (Avicenne, Al-Fârâbî) nourri par les néoplatoniciens, sans oublier ces courants de pensées (et aussi politico-religieux) peu connus en Occidents et que le lecteur de <em>Qantara</em> permettra de découvrir : l'ismaélisme ou le chiisme duodécimain en premier lieu.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le dernier article de ce dossier est pour l’essentiel consacré à une œuvre majeure : <em>L’Aimé des Cœurs</em> du philosophe iranien Qutb al-Din Ashkevarî. "<em>La sagesse a-t-elle une histoire ?</em>" s’interroge d’emblée Mathieu Terrier qui s’intéresse à la transmission des savoirs étrangers (grecs, bien entendu, mais aussi indiens et persans). Les vies et les doctrines des sages anciens – qu’ils soient ou non musulmans – sont relatés dans des doxographies : "<em>Les ouvrages biodoxographiques ont pourvu la philosophie en problèmes, thèses et personnages conceptuels de sages. En retour, la philosophie… a fourni ses grandes orientations à l’historiographie de la sagesse.</em>" Le plus important de ces ouvrages est <em>L’Aimé des Cœurs</em> de Qutb al-Din Ashkevarî. Écrit au XVIIe siècle, en arabe et en persan, c’est la plus ambitieuse de ces histoires de la sagesse, puisqu’il part de l’origine de l’homme (Adam) jusqu’à l’auteur lui-même. Les sages décrits, grâce à des sources variées, couvrent un large éventail de pays et de cultures : de Socrate aux imams du chiisme, en passant par Zoroastre ou Empédocle. Mathieu Terrier insiste sur la spécificité de ce genre littéraire, méprisé en Occident mais pourtant d’une grande ambition intellectuelle et d’une portée populaire indéniable. En cela, dit le chercheur, "L’Aimé des Cœurs <em>témoigne d’un tout autre Islam que celui qui ravage aujourd’hui le Moyen Orient et terrorise ponctuellement le monde occidental.</em>"</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><em>Qantara,</em> n°100, Dossier Spécial n° 100, <em>Histoire des Arabes et philosophie islamique</em></strong></span><br /><span style="font-size: 10pt;"><strong><em>Enjeux actuels</em>, été 2016, 40 pages, en vente en kiosques et en librairies,<br />dont celle de l’IMA<br /><a href="http://www.qantara-med.org" target="_blank">www.qantara-med.org</a></strong></span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Blophttp://impromptu.hautetfort.com/about.htmlLe destintag:impromptu.hautetfort.com,2009-10-15:24070952009-10-15T10:29:54+02:002009-10-15T10:29:54+02:00 Ce film de Youssef Chahine a aujourd'hui 12 ans (il était sorti le 15...
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #993300;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Ce film de Youssef Chahine a aujourd'hui 12 ans (il était sorti le 15 octobre 1997).</span></span> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Il avait reçu le grand prix du 50e anniversaire du festival de Cannes.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #993300;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Je viens de comprendre pourquoi.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #993300;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Jamais je n'ai vu plus intelligent <b>plaidoyer contre le fanatisme</b>.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #993300;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Contre <i>tous</i> les fanatismes ; alors que le film parle essentiellement de l'Islam en El-And</span></span><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><img src="http://impromptu.hautetfort.com/media/00/02/103268458.jpg" id="media-2025939" alt="destin Chahine.jpg" style="border-width: 0; float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" /></span></span><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">alus, l'Andalousie de l'Espagne médiévale, il s'ouvre sur une scène de bûcher chrétien : un intellectuel est brûlé pour avoir introduit en France un traité sur Aristote (un penseur païen !) écrit par un penseur musulman (! derechef). Bref, ce qui se faisait de pire pour l'église catholique de l'époque <span style="font-size: xx-small;">(bien qu'aujourd'hui...)</span>.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: #993300;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;">Averroès, mathématicien, philosophe, théologien et médecin, était un homme à l'ouverture d'esprit extraordinaire. <i>Le destin</i> raconte, de façon romancée, comment Averroès perd peu à peu la confiance d'Al-Mansour, le calife d'El-Andalus, qui finit par le condamner à l'exil et brûler ses livres. Le philosophe est victime d'un campagne de décridibilisation menée par un adversaire politique qui enrôle les âmes perdues dans un mouvement fanatique religieux.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #993300;">Le processus de <b>construction de la pensée fanatique</b> et de <b>déconstruction de la pensée raisonnée</b> est exposé de façon frappante. On comprend comment l'adversaire d'Averroès enrôle ses agents, leur présentant, sous l'apparence d'une pensée élaborée, un dogme d'une extrême sauvagerie et d'une férocité incroyable vis à vis de ce (et ceux) qui dévie(nt) de sa ligne directrice. Parallèlement, on découvre la pensée humaniste d'Averroès, qui par sa profondeur et sa pertinence, démange tel un poil à gratter. C'est bien là le problème : Al-Mansour n'aime pas les détracteurs, et même si ce n'est pas un imbécile, il a trop peur de perdre le contrôle de son pouvoir pour ne pas écouter les sirènes de l'intégrisme.<br /></span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #993300;">Un film édifiant, grave, et pourtant, joyeux et tendre. Un régal pour les yeux et les oreilles (en VO sous-titrée, même si</span></span></span> <span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #993300;">comme moi o</span></span></span><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #993300;">n ne comprend pas un mot d'arabe), mais aussi une nourriture indispensable à l'âme et à l'esprit.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><span style="font-size: small;"><span style="color: #993300;"><br /></span></span></span></p>
PPhttp://plunkett.hautetfort.com/about.html« Le Monde » a un accès de luciditétag:plunkett.hautetfort.com,2007-06-09:10868332007-06-09T15:30:00+02:002007-06-09T15:30:00+02:00 ...sur l'islam, sur Averroès (photo) , et sur le christianisme :
<em><strong><img src="http://plunkett.hautetfort.com/media/00/00/2e432ae46e75c11ffb917169aee4d0e2.jpg" alt="ae34176a7391db4fc8567776f58f6c0b.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />...sur l'islam, sur Averroès</strong> (photo)<strong>, et sur le christianisme :</strong></em>