Last posts on autofiction2024-03-28T18:51:56+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/autofiction/atom.xmlBruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlÀ la recherche de l’idée perduetag:www.bla-bla-blog.com,2021-10-05:63399462021-10-05T00:00:00+02:002021-10-05T00:00:00+02:00 Le lecteur peut se leurrer en ouvrant cet étonnant livre de David...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/01/00/1884009605.jpg" id="media-6297278" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le lecteur peut se leurrer en ouvrant cet étonnant livre de <a href="https://www.facebook.com/david.foenkinos" target="_blank" rel="noopener">David Foenkinos</a>, <em>Qui se souvient de David Foenkinos ?</em> (éd. <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Qui-se-souvient-de-David-Foenkinos" target="_blank" rel="noopener">Gallimard</a>). La couverture annonce qu’il s’agit d’un roman, en dépit de la facture autobiographique racontant une période de page blanche qui a suivi la publication de son premier succès, <em>Le Potentiel érotique de ma femme</em>. "J'étais alors dans la promesse. Pourquoi les choses ont-elles si mal tourné ? Depuis ce succès qui s'efface des mémoires, j'ai publié quatre autres romans et tous sont passés inaperçus. J'ai tenté d'analyser les raisons de mes échecs, mais il est impossible de comprendre pourquoi l'on devient invisible. Serais-je devenu médiocre ? Suis-je trop allé chez le coiffeur ?"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Ainsi commence ce qui peut s’apparenter à une autofiction. Sauf qu’ici, il n’est pas question d’une autofiction sombre dans laquelle les récriminations le disputent aux ressassements et aux confessions les plus sordides . Non. Dans <em>Qui se souvient de David Foenkinos ?</em>, l’auteur de <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2020/09/21/a-la-place-du-mort-6264596.html" target="_blank" rel="noopener"><em>La Délicatesse</em></a> opte d’emblée pour l’humour, et disons-le : ce livre est à la fois drôle, inventif et astucieux. L’auteur n’hésite pas à s’autocritiquer : "Était-ce la vie d’un écrivain ? Un écrivain à échecs, sûrement. Je me rappelle comment mon entourage s’enthousiasmait pour mes livres au tout début. J’étais un auteur Gallimard, le sang de Proust coulait dans mes veines… Déporté vers le néant littéraire, j’étais devenu décalé. Par rapport à quoi, ça je ne savais pas."</span></p><blockquote><p style="padding-left: 80px; text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; color: #00ccff;"><strong>Autodérision réjouissante</strong></span></p></blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Lorsque le récit commence, David Foenkinos est en proie à une série de crises dans sa vie : il vient d’avoir la quarantaine et ses projets artistiques battent de l’aile. Marié, père d’une adolescente, Victoria, légèrement tête-à-claque mais qu’une carrière de tenniswoman douée lui semble promise, l’auteur vit une crise de couple. Sa femme Laurence ne le supporte plus et se lasse de la voie sans issue de son écrivain de mari. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y a bien ces voisins, les Martinez, un vieux couple fusionnel passionné de voyages mais p</span><span style="font-size: 10pt;">our le reste, David Foenkinos craint qu’il ne devienne bientôt qu’un inconnu dans le monde des lettres. Or, de retour en train de Suisse après un séjour pour se "régénérer", David Foenkinos a la certitude qu’une idée de livre lui a traversé la tête. Mais impossible de s’en souvenir. Il ne lui reste plus qu’à partir à la recherche de cette idée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le thème de l’écrivain incompris et torturé par les affres de la création ("les affreux de la création" comme le chantait Serge Gainsbourg) est un poncif. Mais David Foenkinos le traite avec intelligence et humour, tout en faisant le portrait d’un homme – lui-même – se cherchant une place mais aussi l’amour. Car l’amour est présent dans ce roman parlant de littérature mais aussi de mort, comme l’écrit l’auteur. David Foenkinos croise tour à tour ces voisins attachants et bouleversants, la troublante Caroline ("[Elle] entrait dans ma vie parce qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle") et bien sûr Laurence, même si le couple qu'il forme avec elle n’en finit pas de mourir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Loin de faire l’autofiction d’un écrivain maudit, David Foenkinos fait preuve d’une autodérision réjouissante, même si cet humour peut être grinçant lorsqu’il est existentiel : " Je venais de me diagnostiquer un amour et je savais par expérience les épuisements à venir. Quand on a deux cœurs en soi, les risques d'infarctus doublent."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La solution à ce qui s’apparente à une dépression et à des doutes intérieurs, sera résolue au terme d’un nouveau voyage en Suisse pour retrouver la trace de cette idée – dont le lecteur ne saura rien. Là n’est pas le plus important : l’amour et la construction de soi, plutôt qu’un nouveau livre, auront le dernier mot. </span></p><p style="text-align: right;"><strong><span style="font-size: 10pt;">David Foenikinos,<em> Qui se souvient de David Foenkinos ?</em>, éd. Gallimard, 2007, 179 p. </span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://www.facebook.com/david.foenkinos" target="_blank" rel="noopener">https://www.facebook.com/david.foenkinos</a></span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Qui-se-souvient-de-David-Foenkinos" target="_blank" rel="noopener">http://www.gallimard.fr</a></span></strong><br /><strong><span style="font-size: 10pt;"><a href="https://twitter.com/davidfoenkinos" target="_blank" rel="noopener">@DavidFoenkinos</a></span></strong></p><p style="text-align: right;"><em><span style="font-size: 10pt;">Voir aussi : <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2019/08/27/david-foenkinos-son-oeuvre-6172307.html" target="_blank" rel="noopener">"David Foenkinos, son œuvre"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2020/09/21/a-la-place-du-mort-6264596.html" target="_blank" rel="noopener">"A la place du mort"</a></span></em><br /><em><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2021/09/25/deux-morts-deux-divorces-et-autant-d-histoires-d-amour-6338568.html" target="_blank" rel="noopener">"Deux morts, deux divorces et autant d’histoires d’amour"</a></span></em></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/_fRbzB09muc" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt;"><span style="color: #808080;">Tenez-vous informés de nos derniers blablas</span></span><br /><span style="font-size: 12pt; color: #808080;"><strong>en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.</strong></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 12pt; color: #00ffff;"><strong><span style="color: #00ccff;"><a style="color: #00ccff;" href="https://www.facebook.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener">Likez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2018/10/28/bla-bla-blog-vous-plait-suivez-nous-et-faites-le-savoir-6100663.html" target="_blank" rel="noopener">partagez</a>, <a style="color: #00ccff;" href="https://twitter.com/LeBlaBlaBlog" target="_blank" rel="noopener noreferrer">twittez </a>et <a style="color: #00ccff;" href="https://www.instagram.com/leblablablog/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">instagramez</a></span><span style="color: #00ccff;"> </span><span style="color: #00ccff;">les blablas de Bla Bla Blog !</span></strong></span></p>
Val d'amourhttp://leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com/about.htmlConfessions d'une radine, Catherine Cusset (Gallimard 2003)tag:leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com,2019-08-01:61677842019-08-01T11:11:00+02:002019-08-01T11:11:00+02:00 " Je suis radine mais j'aimerais ne pas l'être. La première victime de ma...
<p><a href="http://leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com/media/02/02/3555709500.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6018401" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://leblogdesgrapilleursdelivresdemusiqueetdecinemaduvaldamour.hautetfort.com/media/02/02/1608686346.jpg" alt="confessions.jpg" /></a>" Je suis radine mais j'aimerais ne pas l'être. La première victime de ma radinerie, c'est moi. En effet je crois que vivre c'est dépenser, jouir, donner sans compter. Surtout, ne pas compter. Je peux me mettre en colère contre moi. Je peux réagir contre. Il n'en reste pas moins : mon premier instinct, c'est d'être radine. Je finirai comme grand-maman : invitant les autres, payant avec mon fric laborieusement économisé. Je serai la femme-qui-paie-plus-vite-que-son-ombre, mais je resterai la radine : celle qui calcule. Parfois je me demande si c'est par radinerie aussi que j'écris. Pour que rien ne se perde. Pour recycler, rentabiliser tout ce qui m'arrive. Pour amasser mon passé, le constituer en réserve sonnante et trébuchante. Pour y entrer comme dans une salle au trésor et contempler mes pièces d'or. Pour investir et faire fructifier mon capital de sensations et de douleurs. "</p><p>"2 heures de lecture, amusante et dérisoire... Il y a radine et radine: on s'y retrouve toujours, à un moment! Humour et autodérision, 2 heures agréables" DP</p>
Zébrahttp://fanzine.hautetfort.com/about.htmlLe Monstre intergalactiquetag:fanzine.hautetfort.com,2017-04-09:59313072017-04-09T19:31:21+02:002017-04-09T19:31:21+02:00 Trois planches de BD signées Simon (un revenant) 1 2 3...
<p>Trois planches de BD signées Simon (un revenant)</p><p style="text-align: center;"><strong>1</strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5603239" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/00/01/1876888734.jpg" alt="webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,planche,simon,autofiction" /></p><p style="text-align: center;"><strong>2</strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5603241" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/02/01/679441998.jpg" alt="webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,planche,simon,autofiction" /></p><p style="text-align: center;"><strong>3</strong></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5603242" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://fanzine.hautetfort.com/media/00/02/354377726.jpg" alt="webzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,planche,simon,autofiction" /></p><p style="text-align: center;"> </p>
Bruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlFils briséstag:www.bla-bla-blog.com,2017-03-27:59262692017-03-27T20:36:00+02:002017-03-27T20:36:00+02:00 L'écrivain, philosophe et universitaire Serge Doubrovsky vient de...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">L'écrivain, philosophe et universitaire Serge Doubrovsky vient de s'éteindre à Paris, le 23 mars 2017, à l'âge de 88 ans. Sa disparition ne fera sans doute pas la manchette des journaux, c'est pourtant un artiste exceptionnel - mais aussi controversé - qui mérite d'être honoré. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">On doit à Serge Doubrovsky l'invention du concept d'auto-fiction, avec ses romans fracassants, <em>La Dispersion</em> (1969), <em>Fils</em> (1977), mais surtout <em>Le Livre brisé</em> (1989). le très stoïque Bernard Pivot avait, lors de son émission <em>Apostrophe</em> (13 octobre 1989), accusé l'écrivain d'avoir provoqué la mort de la propre compagne de Serge Doubrovsky.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Bla Bla Blog avait chroniqué cet ouvrage il y a plusieurs mois. <a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2015/09/23/un-livre-comme-une-vie-se-brise-5689091.html" target="_blank" rel="noopener">Retrouvez cette critique sur ce lien</a>. Et Découvrez ou redécouvrez une œuvre exceptionnelle et, comme l'écrit Michel Contat dans <em>Le Monde, </em>"<em>une des entreprises littéraires les plus passionnantes de son époque.</em>" Les auteurs d'auto-fiction perdent leur père spirituel. </span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><em><a href="http://www.bla-bla-blog.com/archive/2015/09/23/un-livre-comme-une-vie-se-brise-5689091.html" target="_blank" rel="noopener">"Un livre comme une vie se brise"</a></em></strong></span></p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/KmNLALbShik?ecver=1" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
Bruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlPour en revenir à Eddy Bellegueuletag:www.bla-bla-blog.com,2016-12-14:58870982016-12-14T21:53:00+01:002016-12-14T21:53:00+01:00 La journaliste Catherine Vincent propose dans Le Monde daté du 11...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/00/02/337260650.jpg" id="media-6109054" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La journaliste Catherine Vincent propose dans <em>Le Monde</em> daté du 11 décembre 2016 le portrait éloquent d’Edouard Louis, né Eddy Bellegueulle, ancien fils de prolétaire, issu d’une famille pauvre picarde et devenu en quelques années un des jeunes intellectuels les plus en vue de l’époque.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette trajectoire hors du commun, Edouard Louis l’a retracée dans son premier ouvrage, <em>En finir avec Eddy Bellegueule</em> (2014), un phénomène d’édition (300 000 exemplaires vendus) autant qu’un ouvrage polémique en raison de la manière dont l’auteur décrivait sans fard ses premières années dans le modeste village d’Hallencourt. L’ancien gamin promis à une carrière dans un supermarché ou dans une chaîne d’usine se dévoile autant qu’il décrit l’existence d’habitants oubliés de tous : les conditions de vie indigentes de sa famille, la violence omniprésente, l’abandon de classe, le mépris pour la vie culturelle, la difficulté de se sortir d’un milieu défavorisé ou l’homophobie. Cette homophobie devient l’un des sujets principaux du récit d’Edouard Louis qui commente ainsi les crachats qui lui étaient lancés : "<em>Ils ont été comme un acte de naissance. Ces crachats disaient : « Voilà donc ce que tu seras. Tu es un pédé, tu es différent, et tu seras conditionné par ça. »</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les lecteurs du premier roman écrit par le futur docteur en sociologie se souviennent de ces pages hallucinantes où les portraits cruels d’habitants côtoient des scènes d’une rare crudité. L’autofiction du jeune écrivain a fait pousser des cris d’orfraie à plusieurs membres de sa famille comme aux habitants de la cité. Rarement un artiste n’a été aussi loin dans le portrait d’un milieu largement oublié et qu’il a décidé de fuir. Une fuite qui a signé la mue salvatrice d’un jeune homme avide d’accomplissements personnels et intellectuels : cela passera par des études dans un lycée d’Amiens, par l’ENS, par des rencontres avec des personnes d’un milieu plus favorisé, par la rage d’apprendre, mais aussi par une transformation physique et par un changement de nom. Eddy Bellegueule, le gamin incompris et méprisé d’Hallencourt, devient Edouard Louis, l’intellectuel parisien admiré et reconnu. <em>"Je leur avais dit que désormais, je m’appelais Edouard, et ça se passait très mal. « Eddy », c’est le nom que m’a donné mon père : j’étais son premier fils, et il était fou des films et des séries américaines – de l’Amérique en général."</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Autofiction polémique, <em>En finir avec Eddy Bellegueule</em> est aussi la porte ouverte sur des damnés d’une terre picarde et des oubliés des temps modernes. En cela, le premier livre d’Edouard Louis est salvateur et d’un engagement qui sonne juste : "<em>Quand vous parlez des classes populaires, on attend de vous que vous évoquiez l’entraide, la bonne humeur, la solidarité… Mais la solidarité en question, elle existe surtout entre hommes blancs et hétérosexuels ! Les autres souffrent. Cette violence est produite par la domination, et celle-ci est si puissante qu’elle impose aux dominés de la reproduire.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un an plus, tard, Edouard Louis sort son deuxième ouvrage, <em>Histoire de la Violence</em>. Le lecteur avait quitté Eddy Bellegueule, sur les chemins d’une résurrection sociale ; il retrouve l’ancien fils de prolétaire picard victime d’un viol dans les beaux quartiers et devant expliquer ce fait divers à la policde, à ses amis et à sa sœur Clara. Voilà l’écrivain contraint de raconter une expérience douloureuse, tombée depuis dans la rubrique des faits divers. Le crime sordide est décrit dans une langue aux multiples circonvolutions. L’auteur ressasse les heures traumatisantes de son agression à coup de flash-back, de monologues et de va-et-vient d’une langue à l’autre : celle de son enfance picarde et celle de son éducation parisienne. Deux langues qui parviennent difficilement à rendre compte de l’histoire de cette violence : "<em>Quand j'écris je dis tout, quand je parle je suis lâche</em>", dit l’auteur. Eddy avait quitté une vie marquée par la violence dans son premier ouvrage ; voilà que, tel un retour du refoulé, cette violence rattrape son alter-ego Edouard, insidieusement, inconsciemment, impitoyablement : "<em>La ruse de la violence est d’être la plupart du temps invisible. Elle se répète de manière tellement systématique qu’elle n’est plus perçue, elle devient normale, elle devient « la vie ». C’est la question de Bourdieu : pourquoi y a t-il si peu de révolte dans un monde si violent ?</em>"</span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: 10pt;">Edouard Louis, <em>En finir avec Eddy Bellegueule</em>, éd. Seuil, 2014, 203 p.</span><br /><span style="font-size: 10pt;">Edouard Louis, Histoire de la Violence, éd. Seul, 2016, 229 p.</span><br /><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/12/11/edouard-louis-trump-et-le-fn-sont-le-produit-de-l-exclusion_5047058_3260.html" target="_blank" rel="noopener">"Edouard Louis : Trump et le FN sont le produit de l’exclusion", Le Monde, 11 décembre 2016</a></span></p>
GOUTTES D'EAUhttp://gouttesdo.hautetfort.com/about.htmlUn amour impossibletag:gouttesdo.hautetfort.com,2015-11-16:57173272015-11-16T19:41:00+01:002015-11-16T19:41:00+01:00 Dire que j’ai abordé ce livre avec ma curiosité coutumière serait mentir....
<p><span style="color: #3366ff;">Dire que j’ai abordé ce livre avec ma curiosité coutumière serait mentir. Je m’étais bien promis de ne jamais choisir, de ne jamais privilégier cette auteure, au motif qu’elle est cataloguée depuis vingt ans dans les auteurs d’autofiction qui se racontent indéfiniment en étalant leurs vicissitudes les plus intimes sur la place publique, et que non, pour moi, la littérature, ça ne doit pas servir à régler ses propres comptes… Et puis s’arc-bouter sur ses positions, rester figée au garde à vous sur des règles auto édictées, ce n’est pas tenable dès lors que sont présentés des arguments intelligents qui invitent à « goûter avant de rejeter ». Catherine, ma libraire <em>du jardin des Lettres</em>, m’a justement engagée à revoir mes positions sur l’écriture de Christine Angot, me prêtant même son exemplaire personnel, c’est dire !</span></p><p><span style="color: #3366ff;">Et de fait, la lecture de ce <em>roman- qui- n’en- est- pas- un</em> m’a paru très facile et a vaincu rapidement mes préventions. En défilant chronologiquement et sans fioriture l’histoire de ses parents, Christine Angot parvient à dresser le portrait d’une femme simple, trop simple même pour ne pas paraître <em>benête.</em> Parce qu’elle tient tout le discours à hauteur de langage oral, le lecteur ne peut éviter de prendre parti pour Rachel, jeune provinciale qui découvre dans l’immédiat après-guerre les charmes et les risques d’une relation libre avec son amant. D’emblée, celui-ci hérite du mauvais rôle, mufle supérieur, beaucoup plus conformiste et calculateur que sa jeune amoureuse. Christine sait donc depuis toujours que son père a abandonné sa mère, même si la naïveté de celle-ci a enjolivé et occulté la relation au père.</span></p><p><span style="color: #3366ff;">Un beau jour l’enfant, devenue adolescente, est amenée à mieux connaître ce père. Sans trahir immédiatement les ressorts de cette relation nouvelle, le père séduit sa fille bâtarde en lui ouvrant les portes (au sens propre) d’une vie qu’elle ne pouvait qu’ignorer auprès d’une mère aux moyens pécuniaires limités. La comparaison joue en défaveur de la mère qui subit alors le rejet violent de sa fille. Christine Angot maintient le ton de son récit au niveau de la conversation. Elle déroule son histoire sobrement, sans commentaires psychologiques, sans clins d’œil au lecteur. Celui-ci, privé de connivence, est renvoyé à sa propre morale, d’autant que les mots jetés sur le papier sont durs, abrupts, impitoyables. Et l’on prend (j’ai pris ?) encore parti pour cette femme isolée, dédaignée, résistant malgré l’ignominie des faits. Jusqu’au moment où éclate la faute du père, le reproche de la fille à la mère, la fuite de celle-ci dans la maladie, et l’on se prend au jeu de l’empathie enfin pour l’enfant victime . </span></p><p><span style="color: #3366ff;">On l’aura compris, aucun membre de cette fausse famille n’est épargné. Le père évidemment, mérite l’oubli où sa fin l’a mené. Mais des relations passionnelles amour haine entre les deux femmes, il ressort un revirement rafraîchissant bienvenu. Christine peut enfin accéder au pardon, le pont se crée entre la mère et la fille, même si il est aisé de deviner que leurs rapports n’auront plus jamais la spontanéité et le naturel des années d’enfance. </span></p><p><span style="color: #3366ff;">Alors, ce style Angot ? Il m’a semblé, sur la foi de ce livre lu, que les redondances, les répétitions, l’application au renoncement de toute élégance stylistique, la platitude scrupuleuse de la syntaxe, convenaient à l’incarnation du noyau familial. Rachel n’est pas une simplette, mais à l’inverse du conformisme bourgeois du père, elle a manqué d’ambition sociale, elle a subi la dévalorisation du regard sans se trahir. Elle apparaît en réalité comme une femme de cœur, et la réconciliation finale est plus qu’une fin heureuse, c’est une revanche sur les calculs et les manœuvres paternels, c’est le rejet définitif d’un monde aux valeurs frelatées. Sans retour, sans concessions. </span></p><p><span style="color: #3366ff;">De là à lire tout Angot ? Je ne crois pas… Mais finalement, Catherine avait raison, ce livre délivre une certaine émotion authentique qu’il serait stupide de dédaigner, juste par parti pris. À vous de vous faire une opinion.</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #3366ff;"><a style="color: #3366ff;" href="http://gouttesdo.hautetfort.com/media/00/01/1462349831.jpg" target="_blank"><img id="media-5215707" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://gouttesdo.hautetfort.com/media/00/01/3453976201.jpg" alt="Christine Angot, roman français, autofiction, rentrée littéraire 2015" /></a></span></p><p><span style="color: #3366ff;">Un amour impossible</span></p><p><span style="color: #3366ff;">Christine Angot</span></p><p><span style="color: #3366ff;">Flammarion (rentrée septembre 2015)</span></p><p><span style="color: #3366ff;">ISBN : 978- 2-08-128917-8</span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: #3366ff;"> </span></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlDans la Matricetag:lapinos.hautetfort.com,2015-10-20:57030602015-10-20T13:30:33+02:002015-10-20T13:30:33+02:00 L'autofiction est exemplaire du mysticisme moderne occidental ; c'est un...
<p style="text-align: justify;"><strong>L'autofiction est exemplaire du mysticisme moderne occidental ; c'est un phénomène plus religieux que littéraire auxquels les éditeurs, face à l'afflux de manuscrits relevant de ce procédé, sont confrontés.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Dans l'autofiction "pure", il s'agit de se mentir à soi-même, et de faire de ce procédé un art. L'analogie avec le raisonnement altéré d'une personne aliénée permet de jauger la culture bourgeoise bien au-delà des seuls nazisme ou stalinisme désignés pour faire diversion et préserver le jugement arbitraire des élites bourgeoises.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Ce phénomène, décrit par Nitche comme le cancer de l'art ou l'assassinat de la poésie par l'éthique judéo-chrétienne, est présenté <em>a contrario</em> par les cerbères de la bourgeoisie capitalistes comme un "progrès anthropologique".</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>L'autofiction impure seule présente une valeur littéraire, car on ne fait pas de littérature avec de bons sentiments religieux. L'ironie et le détachement de soi, tels qu'on peut les lire dans Voltaire, Rousseau, Céline, traduisent un certain détachement religieux de ces auteurs.</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Voltaire, que Marx décrivit comme le "sommet de la pensée bourgeoise", est même assez peu bourgeois dans la mesure où il exprime son mépris de la fiction, clef de voûte de la culture bourgeoise et du totalitarisme. Le relativisme moderne repose en effet sur une perspective anthropologique truquée, un "néant" présenté comme "quelque chose de positif".</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>Céline, lui, a cette exclamation : <em>- Je ne veux pas être une victime !</em>, ô combien significative car la vocation de la pure fiction est d'inciter au sacrifice le plus vain, c'est-à-dire le sacrifice pour une cause sociale. L'autofiction n'est pas loin de la crucifixion. Quoi de plus dangereux que de se mentir à soi-même ? On peut résumer l'oeuvre de Céline comme l'antidote à sa jeune vocation de chair à canon. L'auteur accuse sa propre imbécillité. Céline irritera nécessairement, ou dérangera les plans des partisans de la justice sociale (mélange d'imbéciles et d'hypocrites, puisque la justice sociale est une chose impossible).</strong></p><p style="text-align: justify;"><strong>L'autofiction pure porte donc la marque de l'Etat totalitaire et de ses élites intellectuelles. Le cinéma devient un art, en même temps que l'industrie devient une civilisation et que la propagande devient vérité communément admise.</strong></p><p style="text-align: justify;"> </p>
Bruno Chironhttp://www.bla-bla-blog.com/about.htmlUn livre comme une vie se brisetag:www.bla-bla-blog.com,2015-09-23:56890912015-09-23T20:48:00+02:002015-09-23T20:48:00+02:00 Le Livre brisé fait partie de ces ouvrages que l'on n'oublie pas de...
<p><img src="http://www.bla-bla-blog.com/media/00/02/65805626.jpg" id="media-6287558" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><em>Le Livre brisé</em> fait partie de ces ouvrages que l'on n'oublie pas de sitôt. </span><span style="font-size: small;">Une vraie claque !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Ce roman, de fait une autofiction, commence en 1985. Parler d'autofiction est d'autant plus pertinent que le terme a été inventé par Serge Doubrovsky lui-même à la fin des années 1970 pour son roman <em>Fils</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Dans <em>Le Livre brisé</em>, l'auteur, professeur de philosophie, entame un récit romancé qui entend relater ses amours, "<em>dans une version fin de siècle de</em> La Nausée". Au fur et à mesure de l’écriture chaotique de cette œuvre, sa femme, Ilse, une jeune Autrichienne de vingt ans sa cadette, intervient en tant que lectrice attentive et sévère. Elle met au défi son mari d’écrire la vérité crue de leur couple qui, à l’époque, bat déjà de l’aile. Doubrovsky s’exécute, se refusant à cacher les secrets de ses relations avec Ilse : les femmes qu’il a connues avant elle, leur rencontre, les mésententes au sujet des enfants, les frustrations d’Ilse, la violence ou l’alcool.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Alors que Doubrovsky entame le dernier chapitre de son livre, Ilse meurt subitement. "<em>Un livre comme une vie se brise</em>" écrit-il, en proie à une douleur qui frappe au cœur le lecteur. Comme en écho à cette vie déchirée, la dernière partie de son autofiction, poignante et inoubliable, se déroule pour parler d’un deuil insupportable, de la culpabilité et de son amour indéfectible pour sa femme. Un ouvrage magistral et superbe qui vous glace le sang. Ilse, comme rendue à la vie, nous devient proche et nous bouleverse. Il faut noter aussi le style inimitable de l’auteur : vivant, déstructuré, constitué de phrases courtes, de répétitions, de lapsus et de jeux de mots. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Auteur trop rare, Serge Doubrovsky a frappé un grand coup lors de la sortie du <em>Livre brisé</em> en 1989. Un livre scandaleux qui est aussi le récit d'un auteur pris au piège de son propre livre, "<em>un livre monstre"</em>. A l'époque, le très flegmatique Bernard Pivot s'en prend même à l'auteur, dans son émission <em>Apostrophe</em> : "<em>Vous avez poussé votre femme au suicide... [Mais] je ne dis pas que vous l'avez tuée sciemment</em>". Ce à quoi, Doubrovsky rétorque : "<em>Il a fallu me traîner, me sortir de mon lit pour venir jusqu'ici.</em>" La réaction cinglante de Pivot ne se fait pas attendre : "<em>Vous voulez que je me mette à pleurer?</em>" </span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: small;"><strong>Serge Doubrovsky, <em>Le Livre brisé</em>, éd. Grasset, 542 p.</strong></span></p><p><iframe width="460" height="259" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" frameborder="0" marginheight="0" marginwidth="0" scrolling="no" src="http://player.ina.fr/player/embed/CPB89010283/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/460/259"></iframe></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlAutoflictiontag:theatrummundi.hautetfort.com,2014-12-15:55137262014-12-15T23:27:00+01:002014-12-15T23:27:00+01:00 l'autofliction m'autoflige plongé glou gou puis il raconta son vit et...
<p style="text-align: center;"><img id="media-4814842" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/00/02/2813569013.jpg" alt="logo NRF.jpg" /></p><p>l'autofliction m'autoflige plongé glou gou</p><p><em>puis il raconta son vit et fit chier tout le m</em></p><p><em>onde - le m</em></p><p><em>ien</em> (nan mais ti as vu ce retour hallal i</p><p>gne) glou</p><p>l'autofliction a de beaux restes devant elle</p><p><em>la mort</em></p><p>c'est cool ouais quoi allez vive la</p><p>hénérèphe</p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>
Creseveurhttp://creseveur.hautetfort.com/about.htmlEn finir avec Eddy Bellegueule ou commencer avec les dégâts de l'autofiction?tag:creseveur.hautetfort.com,2014-04-25:53551402014-04-25T11:37:01+02:002014-04-25T11:37:01+02:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-4533344" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/02/00/304013481.JPG" alt="Eddy Bellegueule et l'autofiction.JPG" /></p>
GregDamonhttp://gregoiredamon.hautetfort.com/about.htmlSable fintag:gregoiredamon.hautetfort.com,2013-05-15:50699912013-05-15T08:19:00+02:002013-05-15T08:19:00+02:00 mes amis d'enfance désespoir omerta tentation du suicide...
<p><span style="font-size: large;">mes amis d'enfance</span></p><p><span style="font-size: large;">désespoir</span></p><p><span style="font-size: large;">omerta</span></p><p><span style="font-size: large;">tentation du suicide</span></p><p><span style="font-size: large;">tendance à l'émotivité et masturbation compulsive</span></p><p><span style="font-size: large;">dix ans que je ne les ai pas vus</span></p><p><span style="font-size: large;">il arrive que les chemins se séparent c'est la vie etc</span></p><p><span style="font-size: large;">je reçois cependant une carte postale de temps à autre</span></p><p><span style="font-size: large;"><br /></span></p><p><em><span style="font-size: large;">Mon cher Greg,</span></em></p><p><em><span style="font-size: large;">un petit mot pour te dire qu'</span></em><em><span style="font-size: large;">ici tout va bien</span></em></p><p><em><span style="font-size: large;">plus il y a de soleil plus il y a de sable fin</span></em></p><p><span style="font-size: large;"><em>plus il y a de sable fin plus il y a d'hommes en armes</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>et plus il y a d'hommes en armes plus il y a de cris montant des murailles</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>c'est très joli</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>pour l'instant on s'étale de la crème dans tous les hôtels pour touristes</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>je dis pas qu'on commence pas à en avoir un peu marre du rose </em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>mais ça va</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>n'oublie pas que ces gens-là aussi aspirent à l'esprit du Verbe et de la danse</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>tu devrais y penser plus souvent</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>et voyager un peu plus</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>des bises à ta connerie et à ton retour au prolétariat</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>on espère tous qu'ils se portent bien</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>xxx</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Tes</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Desespoir </em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Omerta</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Tendance à l'émotivité</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Masturbation compulsive</em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em>Tentation du suicide </em></span></p><p><span style="font-size: large;"><em><br /></em></span></p>
Notehttp://almasoror.hautetfort.com/about.htmlCarvos Loup : Fenêtre 326°tag:almasoror.hautetfort.com,2012-02-24:38125552012-02-24T04:52:00+01:002012-02-24T04:52:00+01:00 Carvos Loup intervient le vendredi sur AlmaSoror, avec une photo...
<p style="margin: 0.0px 0.0px 11.0px 0.0px; text-align: center; font: 11.0px BiauKai;"><span style="letter-spacing: 0.0px;">Carvos Loup intervient le vendredi sur AlmaSoror, </span><span style="font: 12.0px BiauKai; letter-spacing: 0.0px;">avec une photo illustrée par une phrase ou deux.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3232555" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://almasoror.hautetfort.com/media/00/02/485468227.jpg" alt="Carvos Loup, photolittérature, fenêtre, photofiction, autofiction" /></p><p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 11px; margin-left: 0px; font: normal normal normal 11px/normal BiauKai; text-align: justify;"><span style="font: normal normal normal 12px/normal BiauKai; letter-spacing: 0px; color: #000000;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'Lucida Grande', 'Lucida Sans Unicode', Verdana, Arial, sans-serif; line-height: 18px;">Et c'était le début d'une longue histoire de solitude, de langueur et de ballades à travers champs d'aurore et zones d'ombres.</span></span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlLes snipers de la semaine... (36)tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-01-22:45668192012-01-22T16:09:00+01:002012-01-22T16:09:00+01:00 Au sommaire cette semaine : - sur son blog Confitures de culture ,...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3394343" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/02/01/4205493231.jpg" alt="tireur.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Au sommaire cette semaine :</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">- sur son blog <em>Confitures de culture</em>, <strong>Pierre Jourde</strong> flingue les sectateurs de l'autofiction...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><a href="http://pierre-jourde.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/01/11/autofiction-le-retour.html"><strong>Autofiction, le retour</strong></a></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3394377" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/02/2275511344.jpg" alt="nombril.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">- sur <em>Les Influences</em>, <strong>Emmanuel Amar</strong> mouche gentiment les médias français et leur absence de sens critique dans l'affaire des pandas géants...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><a href="http://www.lesinfluences.fr/Les-doudous-de-la-propagande.html"><strong>Les doudous de la propagande chinoise</strong></a></span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3394408" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/02/1778899508.jpg" alt="Pandas géants.jpg" /></p></blockquote>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlMode d'emploitag:theatrummundi.hautetfort.com,2011-02-21:31139292011-02-21T00:10:00+01:002011-02-21T00:10:00+01:00 ...
<p style="text-align: center;"><img id="media-2902325" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/01/1803608197.jpg" alt="20février2011.2.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Est-ce que, quand tu écris une phrase, il faut comprendre le contraire ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui, aussi. Et ne pas juger.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Je vais bien, je me repose, je vous emmerde tous, adieu.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">(Quelle espèce d’homme es-tu donc ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">C’est ce que je commence à me demander.)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Non, attendez, je plaisante.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La différence, s’il te plaît, entre une phrase où tu plaisantes et une où tu ne plaisantes pas ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Aucune. Ou le moment.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Et comment sait-on dans quel moment tu es ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">On ne sait pas.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Restez, restez, je vous aime, je n’ai rien à foutre de rien ni de vous.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu annules toujours tout ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">J’essaie de faire silence.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais ça cause quand même sans cesse.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais ça cause quand même sans cesse.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Où il y a accord, il y a ironie supérieure. Poursuivons.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu improvises, là ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Ça révèle, oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Détruire et diviser ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">J’aime. Et fondre tout cela.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Fondre en quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">C’est ça, la question. Le lieu du doute.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais tu doutes, toi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Très peu. Toujours pour des foutaises.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">En quoi crois-tu ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">En rien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">En rien de ce monde.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu vois un autre monde auquel croire ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Non.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors rien.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Ni ce monde-là ni un autre.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Nihilisme ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La question se pose.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;">Pas de plus grande faucuterie que de ne pas se la poser. Peut-être même faut-il répondre : Oui. Mais répondre Oui pour que Non.</span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"> </span></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La réponse, maintenant. La tienne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Je la réserve. Pour autant que je la tienne.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Tu te défiles ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Non.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Si pas le néant, quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Dieu.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors, réponds : Nihilisme ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Peut-être. Ou juste le néant.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Dieu ou le néant ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dieu </em>et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">le néant.</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La peur ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Oui.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">La peur de mourir ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Sans doute. Mais pas d’abord. Je suis trop jeune encore…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Alors quoi ?</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">Mais tu m’emmerdes, dégage, connard.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;">Dieu </em>et <em style="mso-bidi-font-style: normal;">le néant. Ensemble. L’un par l’autre.</em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">*</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;">C’était mon autoportrait métaphysique improvisé du 20 février 2011 ; il ne m’a rien apporté et il serait bon qu’il ne vous apporte rien non plus.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 7.1pt;"><span style="font-size: medium; font-family: Times New Roman;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0p
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlAutofictions complètestag:theatrummundi.hautetfort.com,2010-06-27:28075082010-06-27T21:58:00+02:002010-06-27T21:58:00+02:00 ...
<div style="text-align: center;"><img id="media-2535199" style="margin: 0.7em 0;" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/01/753140684.jpg" alt="fontaine_duchamp.jpg" /></div> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #0000ff;"> </span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #0000ff;">Vous savez, je voulais juste me faire remarquer ; dites-moi que j’ai réussi.</span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #0000ff;"> </span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: times new roman,times;"><span style="color: #0000ff;"> </span></span></span></p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p> <p> </p>
Solkohttp://solko.hautetfort.com/about.htmlEcrivains aphonestag:solko.hautetfort.com,2009-02-20:20584242009-02-20T20:25:00+01:002009-02-20T20:25:00+01:00 Qu'est-ce qu'un écrivain aphone ? Un écrivain sans voix. Qu'est-ce qu'un...
<p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Qu'est-ce qu'un écrivain aphone ? Un écrivain sans voix. Qu'est-ce qu'un écrivain sans voix : un écrivain qui ne sait parler que de soi. Soi. Soi, à tout bout d'pages, entraînant chacun de ses lecteurs dans l'illusion et la banalité que représente la pseudo-connaissance de soi par ce type d''écriture. Entraînant son lecteur dans sa vision lilliputienne des choses. Qu'est-ce qu'une vision lilliputienne des choses ? Une vision lilliputienne des choses est une vision dépressive du monde. Une vision vue de soi. La vision dépressive de l'écrivain aphone. Un écrivain a tout à fait le droit d'être névrosé (dixit l'illustre Barthes). Mais pas celui d'être dépressif. Car alors il perd sa voix. Je constate qu'un des traits communs de tous les écrivains aphones que les cinquante dernières années ont produits est d'être dépressif. Ou de faire comme. Des exemples ? On en trouve à la pelle. Je me contenterai de deux icones : Côté mâle, regardez Charles Juliet. Côté femelle, tournez les yeux vers Annie Ernaux. Aussi aphones l'un que l'autre. Aussi centrés sur eux. Vision du monde au ras de sa propre existence. Leur seul individu. Le mien. Nos miasmes. Aucun style. Le monde, avec cela, comme évacué. Absent.</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Dans un chapitre de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La culture du narcissisme</i>, l'essayiste américain Christopher Lasch a fort bien analysé la manière dont ces écrivains aphones sont les chevaliers servants de l'ordre narcissique qui s'impose à nous tous. Il est l'un des premiers à avoir mis en lumière la différence entre l'introspection à laquelle une véritable autobiographie convie son lecteur, et la platitude désespérante de ce discours truqué qui est celui du faiseur d'autofiction. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pour finir, ce paragraphe essentiel de Christopher Lasch sur le sujet,</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">« Les confessions entreprises dans cette atmosphère d'irresponsabilité dégénèrent en <i style="mso-bidi-font-style: normal;">anticonfessions</i>. Ces expositions de la vie intérieure en deviennent, sans le vouloir, la parodie. Ce genre littéraire qui semble mettre en valeur l'intériorité nous prouve au contraire que la vie intérieure est précisément ce qu'on ne peut plus prendre au sérieux. L'écrivain d'antan mettait à nu ses luttes intérieures, car il était persuadé qu'elles représentaient un microcosme du monde. Les confessions de l'artiste contemporain n'ont de remarquable que leur écrasante banalité. Le voyage intérieur ne révèle que le vide. L'écrivain ne voit plus la vie reflétée dans son esprit mais, au contraire, le monde, même vide, comme son propre miroir. Lorsqu'il rend compte de ses expériences "intérieures", ce n'est pas pour nous donner un tableau objectif d'un fragment représentatif de la réalité, mais pour séduire afin qu'on s'intéresse à lui, afin qu'on l'acclame, qu'on sympathise, et qu'ainsi l'on conforte son identité chancelante ». </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;"> </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Christopher Lasch, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Culture du Narcissisme</i> (Climats)</span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;"> </span></span></p> <p class="MsoNoSpacing" style="text-align: justify; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: "Cambria","serif"; font-size: 12pt; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><span style="color: #000000;">Voilà. C'est, brièvement, ce que j'appelle être aphone. Avoir une voix, et ne révéler que le vide. Mais la notion demande à être retravaillée en temps et heures. Elle le sera assurément.</span></span></p> <p> </p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlTragédie, farce (2), par Stéphanie M.tag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-10-07:18330592008-10-07T12:15:00+02:002008-10-07T12:15:00+02:00 L'acte I est ici. ACTE II ...
<p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: left;" class="MsoNormal"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><a target="_self" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2008/10/06/tragedie-farce-par-stephanie-m.html"><span style="font-size: medium;">L'acte I est ici.</span></a></span></span></span></p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" class="MsoNormal"><span style="font-size: medium;"> </span></p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center;" class="MsoNormal"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ACTE II</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">3. An’ now, the clownes</span></span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><i><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ANNONCE : Dans cet exercice, aucun animal humain n’a été maltraité. Si c’est possible.</span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – J’aime ta peau.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> – Qu’est-ce que j’y peux ?</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> – Tu sais… je ne pensais pas que tu viendrais, cette nuit.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Mon ordinateur est en panne.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Tu es gonflé…</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI – Suce.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">4. Commentaires</span></span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ici, c’est moi qui parle :</span></span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">TOUT SE PAIE, même ces salopes de phrases se paient, elles sont d’abord une question de <i>rapport</i>, TOUT EST TOUJOURS A PAYER et la gratuité même se paie plus cher que tout le reste, TOUT EST PAIEMENT, tout se paie socialement et tout se paie physiquement, tout se paie <i>à chaque instant</i>, ces phrases se paient socialement et se paient physiquement, <i>mais aussi il faut bien que</i> TOUT PAIE <i>éternellement</i> –</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">la douleur & la joie paient et se paient, NOUS SOMMES DE LA MONNAIE et nous sommes virtuels, NOUS SOMMES VIRTUELS et nous sommes de la monnaie, nos corps sont de la monnaie, <i>face et revers</i>, RIEN NE SE PAIE ni ne s’échange ni ne se monnaie car ETERNELLEMENT TOUT PAIE, le rapport de tout à tout n’est peut-être pas seulement une question de rapport, pas d’abord non une question de rapport, TOUT CE QUI EST ICI-BAS PAIE <i>pour être racheté</i>, tout paie en douleur & joie <i>et il le faut</i>, car nous sommes avant tout VIF ARGENT, argent vif, nos corps mêmes –</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ET IL NE RESTE ICI AUCUN RESTE NI NE DEMEURE ICI AUCUNE DEMEURE – non ? Ou : qu’est donc, donc, ce que j’écris ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ce qu’il faut connaître c’est que nous sommes déjà rachetés, par avance rachetés et que c’est CELA précisément que nous PAYONS, nos phrases sont de la <i>monnaie de singe</i>, de la monnaie de singe, car nos paroles d’animaux humains n’offrent aucun accès au VERBE, les singes n’ont pas accès au Verbe et c’est enfin JUSTICE –<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je suis bien trop bavarde. Même nos amours sont faméliques.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">5. Conte dans le conte</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Tu t’endors ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Mais non…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Mais si, rigolo, tu t’endors…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Mais oui, bon…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Dors, mon amour… <i>Pas très loin de la mer, là où commence le désert, pas très loin de la mer, là où pourtant elle n’est plus visible, là où le désert déjà s’étend à perte de vue, et là pourtant où souffle encore une brise marine, là donc, à la tombée du jour, le vieil homme posa soudain son arme, les quelques voyageurs épuisés qui le suivaient s’arrêtèrent, surpris sans doute par ce geste que rien ne semblait avoir préparé, le vieil homme posa son arme, il la laissa tomber mollement sans bruit dans le sable, ceux qui le suivaient ne dirent rien, trop surpris pour parler, surpris sans doute que le vieil homme, malgré dans l’air la proximité sensible de la mer, ne les y mène pas avant que la nuit soit descendue sur la terre, et avec elle le froid redoutable du désert, mais donc les voyageurs se turent, ils avaient grande reconnaissance à leur guide de les avoir menés jusqu’à la mer, presque jusqu’à la mer dont on sentait dans l’air la proximité, et le vieil homme dit : - Asseyez-vous, car je vais vous raconter une histoire. C’est une longue histoire et il ne faudra pas vous endormir tandis que je la raconterai, car celui qui s’endort pendant ce récit ne se réveillera jamais. Chacun s’assit donc, se promettant de ne pas sombrer, y veillant d’autant plus qu’ils étaient épuisés d’un long voyage, chacun s’assit et l’homme commença de raconter l’histoire, mais l’histoire était dans une langue que les voyageurs ne parlaient ni ne comprenaient, et l’histoire était longue et le vieil homme parlait doucement, la nuit et le froid ensemble étaient descendus et l’histoire était longue et les voyageurs l’un après l’autre tombèrent mollement et sans bruit dans le sable, tandis que des larmes roulaient sur les joues du vieil homme qui parlait.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – …J’ai dormi, non ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Je ne sais pas trop.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – J’ai rêvé, ou tu m’as raconté une histoire ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Quelle importance ?…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Dis-le, si tu l’as fait, que tu m’as raconté une histoire…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Oui.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Quelle histoire, alors ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Eh bien, justement, je ne le sais pas bien moi-même…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Tu ne le sais pas ?… Moi non plus, je ne me souviens pas.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Tu as rêvé ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Je dormais dans le sable. Possible ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Possible. C’était comment ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Ce n’était pas.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">6. Commentaire</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">MOI. – <i>Je parlerai de l’érotique de la plus grande distance, de l’intégration de la conquête à l’immobilité, je parlerai de la victoire sur tout et de l’absolue défaite des illusions. Je dirai que je ne fais rien et je ne dirai pas comment je ne fais rien. Je parlerai de l’ignition simultanée de tous les temps et de la balistique terminale de l’amour. Et je ne dirai rien de toi, parce qu’il est insensé de parler de toi. J’écrirai les dialogues derniers,</i> pas <i>vraiment ultimes, de ces amours écrevées trempées aux flots sanglants de la matière. Je ne dirai pas la vérité car elle ne peut pas l’être en mots, mais inversement j’écrirai ces dialogues de qui je ne suis pas. Et peut-être à qui sait lire cela fera-t-il signe. Je l’espère sans l’attendre. Et baigné de larmes je ris à genoux, devenu toi et tourné vers ta Face.</i> Au cœur de la métropole concentrationnaire, je suis un corps <i>abandonné</i> à la terreur biopolitique de nos démocraties. Dans cette vie, <i>qui est l’ombre d’une absence</i>, je tiens des propos attendus et très originaux, je prends courageusement parti <i>entre</i> d’identiques illusions, je fais ce qu’il faut <i>comme n’étant pas là vraiment</i>, je suis exceptionnelle dans un monde où tout fait exception ; gris sur gris, indifférent, banal, je suis comme tout le monde le meilleur citoyen, jusqu’à la gueule chargé d’<i>anonymat narcissiste</i>, oui vraiment, je suis comme tout le monde le citoyen le mieux intégré de <i>mon</i> CAMP. – MAIS TOUT CECI EST FAUX, TOUT CET EXCEPTIONNEL ET PERMANENT DEPLOIEMENT DE TERREUR CONCENTRATIONNAIRE-DEMOCRATIQUE EST SEULEMENT LE NOUVEAU PARADIGME DE LA VIE FAUSSE. <i>La plus grande distance, dont je parlerai, n’est pas seulement érotique, elle est surtout arme de guerre,</i> et <i>arme absolue.</i> Ainsi qu’énigmatiquement l’annonce tout le temps long et déjà suspendu, détermination calme et lente, de la préparation à cet acte d’amour infiniment supérieur, le vrai Visage du Tueur à l’instant de froidement tuer est voilé par ce ruissellement torrentiel, invisible de toutes les Larmes de la Miséricorde éternelle. Qui n’accède pas immédiatement à cette <i>vision</i> de la Justice n’est pas digne de porter une arme, de lire un livre. OK ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">WELCOME TO OUR DEMOCRATION CAMP –</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Sérieusement. J’ai fait semblant d’aimer ce type. Je me suis fait croire à l’amour. Il avait perdu son gosse et moi, j’ai adopté un cadavre. Pas un fantôme, un cadavre. Je suis une gonzesse romantique. L’enfant, bien sûr, était parfait. Le mec, supportable. J’ai joui plusieurs fois du cadavre de ce gosse jamais vu, que ramenait dans moi ce mec.</span></span></span></p> <h5 style="margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;"> </span></span></h5> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">7. Fin</span></span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Je t’aime.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Tu n’as jamais l’impression, toi, de vivre dans un film ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Si. Donne-moi une cigarette… Mais la tragédie <i>aussi</i> est un divertissement.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – I know what you mean.</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Whisky ?</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Please, my love.</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Entertainment is tragic because we can’t live without it and because within... we just don’t live. Nevermind, that’s funny...</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – That’s life. Cheers !</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – OK ?</span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"><span xml:lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: EN-GB;" lang="EN-GB">LUI. – OK...<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span> Merde, le divertissement me divertit, c’est entendu. De mon point de vue certes, c’est un divertissement… <i>Seulement voilà, ce divertissement, de quelle volonté de diversion procède-t-il ?</i></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Quoi ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Une autre fois, quand je n’aurai vraiment pas moyen de faire autrement, je parlerai de la tragédie de l’absence de tragédie. Eh oui, ma petite dame, je suis chercheur en ontologie stratégique…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Tu es complètement cinglé.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – God bless you.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Tu t’en vas ?</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Ouais.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Eteins la caméra, alors.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">8. Commentaire</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">MOI. – Le temps ne s’est pas seulement rétracté jusqu’à se refermer sur nous, et bienheureusement, il impose que nous opérions <i>maintenant</i> à l’intérieur de lui, oh pas seulement de façon inversive, mais en <i>incisant</i> de sorte qu’aussi nous soyons dégagés hors de lui. J’appelle cela la Vie, et <i>maintenant</i>…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce que nous vivons est passionnant, <i>réellement</i>, parce que ce que nous vivons est une mise à mort, parce que <i>ce que nous vivons est<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i> LA PASSION DE L’OCCIDENT.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt center 8.0cm right 16.0cm;" class="MsoHeader"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Qui aurait le cœur de s’en plaindre ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlTragédie, farce (1), par Stéphanie M.tag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-10-06:18307942008-10-06T11:49:00+02:002008-10-06T11:49:00+02:00 0. Préface pour plus tard ...
<p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"> </p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><b><span style="font-size: small;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/1844313163.jpg"><img name="media-1315352" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/02/497029779.jpg" alt="Paul Newman Liz Taylor.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1315352" /></a></span></b></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">0. Préface pour plus tard</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: medium;"> </span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">C’est par pitié que j’écris. J’ECRIS PAR PITIE. Au point paradoxal de retournement du mépris. Là exactement où ce qui doit être adressé aux pitoyables est lui-même nécessairement impitoyable et prend le nom glorieux de Pitié, donc. TOUT EST A MERCY, donc.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je n’ai pas vraiment voulu ce qui suit, que j’avais idiotement commencé en anglais. La ville par la fenêtre, c’est un morceau cubique noir de New York (que j’ai quittée) sous un ciel bleu acier. Les personnages sont Lui, Elle, et Moi (hélas). Il y a mon histoire finie avec un homme marié, et le souvenir d’un enfant mort (le sien). Après coup, je me suis dit que j’avais pas mal instrumentalisé l’homme dans ce poème (dramatique ?). Et alors ? Qu’est-ce que vous voulez que ça me foute ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Ce qui est bien plus emmerdant, c’est qu’il faudra des tas de machines et du temps pour représenter ça, qui est juste du brouillon violent. Et que donc la spontanéité (fausse, trafiquée pourtant) sera partie en couilles. Et on fera passer l’obscurité pour de la profondeur. Alors que merde, c’est juste de l’obscurité. Ça s’appelle <i>Tragédie</i> parce qu’il n’y en a pas.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Juste l’agonie rendue presque indolore, morphine à flux tendu.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Novembre 2004, Stéphanie M., New York/Marseille<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p align="center" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: center; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ACTE I</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">1. Linteau (Dans la ténèbre)</span></span></span></b></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Au cas où ce ne serait pas clair, je lève un doigt à la poésie, à la littérature, à tous les arts, j’emmerde tous ces abrutis défenseurs de toutes les cultures subsalopes, j’érige bien haut mon médius d’honneur à l’humanisme catafalqué administrant sa charge létale rétroactive, je regrette que la Parole ne soit pas crevée et avec elle les animaux parlants en leur absolue totalité, je regrette la Création. Personne ne peut plus rien pour moi. MERCI. TROIS FOIS MERCI. En ce temps-là, je serai assis, du sable lentement coulera dont mes mains impuissantes n’ont retenu nulle sensation, et le petit garçon vint à moi, viendra encore, disant : <i>« Père, je suis un soldat, je fais ce que tu veux, je suis ce que tu veux. »</i> Je le regardai longuement ET infiniment, m’entendant dire enfin : « JE NE PEUX RIEN TE DEMANDER. » Ce qui nous sépare est infiniment rien, mon petit enfant mort, ô infiniment rien. Et je songeai combien l’absence est incuse. – Ce matin, dans un instant d’arrêt de tout, en regardant la toute-petite, je me suis effondré de joie, pour toujours, de joie, oui, de joie. Il y eut un soleil neuf et tout lui sera dû. Je ruisselais, mais <i>invisiblement</i>. OUI.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. – Je suis comme les chats, mon amour, j’ai plusieurs vies ; mais je les vis toutes ensemble, délicatement. Il ne s’agit pas ici, vois-tu, d’opinions personnelles ou de choses comme ça. Au contraire. Cette époque a pilonné le langage, tellement qu’il y en a plus. Même les ruines à présent, sont détruites. Il faut tout réinventer : les mots, l’amour, les corps. On va rire.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 117.0pt;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">2. Publicité pour <i>Tragédie</i> (Debord et moi)</span></span></span></b></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A la place du film, sa description :</span></span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">LUI. – Gros plan sur la bouche de l’actrice. Dézoom très lent durant tout ce qui suit :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE<i>. –</i> J’ai été embauchée dans cette publicité pour <i>Tragédie</i> et on m’a dit qu’il fallait que je montre mon cul parce que je suis encore jeune et pas trop mal foutue et que, bon,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> ce sont justement ces culs-là qui font vendre… Or je ne montre pas mon cul mais ma gueule parce que ma gueule, c’est ce que moi j’ai intérêt à vendre… tandis que mon cul seul, mon cul sans ma gueule quoi, qui va deviner qu’il est le cul de cette gueule-là ?…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Visage de l’actrice, derrière lequel peut-être on devine un miroir. Plan fixe :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> C’est <i>l’unité de la misère</i> qui se cache sous ces oppositions apparentes. Chaque marchandise déterminée lutte pour elle-même, ne peut pas reconnaître les autres, prétend s’imposer partout comme si elle était la seule.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Dézoom lent, lequel fait apparaître dans le miroir des arbres, de la verdure, du ciel… :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Mais bon, il faut que je vous vende ce truc-là, <i>Tragédie</i>… et après tout je ne vois pas quelle différence ça fait, ma gueule ou mon cul, sauf que ma gueule on voit bouger les lèvres, l’essentiel c’est que je sois payée et comme c’est encore un machin culturel à la con mon cul qui cause est subventionné par tout un tas de saloperies publiques administratives ou quoi… Ce qui dit bien ce que ça veut dire. <i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-size: medium;"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";">LUI. – On voit à présent le buste nu de l’actrice ainsi que, dans le miroir derrière elle, l’homme qui tient la caméra </span><span style="font-family: "Times New Roman";"><em>:</em></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> A l’acceptation béate de ce qui existe peut aussi se joindre comme une même chose la révolte purement spectaculaire : l’insatisfaction elle-même est devenue une marchandise dès que l’abondance économique s’est trouvée capable d’étendre sa production jusqu’au traitement d’une telle matière première. En concentrant en elle l’image d’un rôle possible, la vedette, représentation spectaculaire de l’homme vivant, concentre ce mouvement de banalisation qui, sous les diversions chatoyantes du spectacle, domine mondialement la société moderne.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-indent: 0cm; text-align: justify;" class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – On voit à présent l’actrice totalement nue, amorphe, banalement assise sur une chaise de merde et tenant un papier plié à la main :</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Bref, pendant qu’on regarderait mon cul je devais dire quelques phrases assez simples et pas drôles avec un air pénétré, enfin je veux dire un ton ému ou un truc comme cela, une voix comme saisie par la beauté un peu plouc quand même de cette espèce de poème autobiographique qui, il faut bien le dire, est quand même vachement plus simple que le reste du bordel que mon cul était ou serait censé vous vendre… Bon, voilà le machin…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – L’actrice déplie son papier, pivote et tourne le dos à la caméra, posant ses genoux sur le siège et ses coudes sur le haut du dossier, en clair – hypocritement et non – elle ne nous montre pas tant son cul qu’elle ne nous tourne ostensiblement le dos, et lit lentement :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>– … [Le problème, c’est qu’on ne comprend pas du tout ce qu’elle dit… Alors on n’a qu’à dire ma préface, ou des bouts de ma préface.] <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText2"><span style="font-style: normal; font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">LUI. – L’actrice revient vers nous, et les larmes-aux-yeux. Zoom rapide jusqu’à son visage, lent jusqu’à ses yeux :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> Rezoome un peu connard, je pleure tellement c’est émouvant. Et ça, je veux que ça se voie…</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">LUI. – Long silence. Puis, matérialisée par quelques secondes d’écran noir, fin du film… Qui reprend aussitôt du début, mais sans le son. Voix de l’actrice, off :</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">ELLE. <i>–</i> L’humanisme de la marchandise prend en charge la culture et les loisirs de l’humanité et domine tout simplement ces sphères en tant qu’économie politique. Le reniement achevé de l’homme prend en charge la totalité de l’existence.</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Achetez <i>Tragédie.</i></span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText3"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">– Le langage de la communication s’est perdu, ainsi que l’exprime l’anéantissement de tout art.</span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– C’est mon cul qui vous parle.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoBodyText3"><span style="font-family: "Times New Roman";"><span style="font-size: medium;">– Plus l’exigence de cet art est grandiose, plus sa véritable réalisation est au-delà de lui.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Mon cul aime <i>Tragédie</i> et il vous parle de la communication de l’incommunicable.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Il n’y a pas d’autre monde que celui-là.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– Débrouillez-vous avec lui.</span></span></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">– On vous aime.</span></span></span></p> <p><span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><a href="http://theatrummundi.hautetfort.com/archive/2008/10/07/tragedie-farce-2-par-stephanie-m.html"><span style="font-size: medium;">La suite est ici.</span></a></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;"><br clear="all" style="page-break-before: always;" /></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="mso-spacerun: yes;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></span></p>
Pascal Adamhttp://theatrummundi.hautetfort.com/about.htmlRentrée littérairetag:theatrummundi.hautetfort.com,2008-09-26:18162172008-09-26T08:48:00+02:002008-09-26T08:48:00+02:00 Il y a quelques années, les journalistes et les écrivains...
<div style="text-align: center"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/1121391602.jpg"><img name="media-1297867" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/02/02/1595789245.2.jpg" alt="Cul de Beauvoir.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1297867" /></a></span></div> <div style="text-align: center"><span style="font-size: small; font-family: Times New Roman;"><a target="_blank" href="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/2096294963.jpg"><img name="media-1297868" src="http://theatrummundi.hautetfort.com/media/01/00/1399970263.jpg" alt="magazine féminin.jpg" style="border-width: 0; margin: 0.7em 0;" id="media-1297868" /></a></span></div> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il y a quelques années, les journalistes et les écrivains <i>(sic)</i> ont inventé un nouveau sous-genre prétendument littéraire : l’autofiction, laquelle consiste, apparemment, en une espèce de journal intime plus ou moins sommairement romancé – disons, avec une idée du roman tellement basse, ou tellement contemporaine, qu’elle n’existait certainement pas avant 1950, même dans les rêves les plus sinistres des écrivains les plus modernes –, parfois aussi en une production nombriliste de sortes de mémoires…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Raconter sa vie, bien sûr, demeure l’une des hypothèses de la littérature, quoique cela ne soit à cette dernière ni intrinsèquement nécessaire ni évidemment suffisant. Notons enfin qu’il n’était pas venu à l’esprit de Joyce, de Proust ou de Céline, ni même de Bukowski, de nommer cet exercice autrement que <i>roman</i> ; et que Saint-Simon lui-même s’était contenté du banal mot <i>mémoires</i>. Mais ceux-là n’avaient pas sans doute l’extrême talent de nos contemporains.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">En fait de suffisance, le plus gênant, finalement, dans toutes ces autofictions – ne salopons pas ici davantage le mot roman, qui se salope bien assez tout seul – de Catherine Millet ou de Christine Angot, par exemple – ces stars du que dalle –, ne tient pas à ce que leur vie est minable – cela arrive que des vies soient minables, cela n’arrive même que trop, quoique pas sans raison, même si, comme dit ma bouchère quand il pleut : « C’est la vie… » –, le plus gênant, finalement, dis-je, c’est que, de ces vies minables parmi tant d’autres, ces autofictions ne sont pas foutues de rigoler, même un peu.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Les voilà donc parties, nos bougresses, à exhiber leurs symptômes, ou leurs grandes lèvres, quand ce n’est pas les deux, mais en posant, si j’ose m’exprimer ainsi, à <i style="mso-bidi-font-style: normal;">la grande tragédienne renversée</i>, avec la conviction imbécile autant que moderne que l’exhibition même produira à elle seule ce que je rechigne ici à nommer <i style="mso-bidi-font-style: normal;">un écart critique</i> – conviction qui relève de ce que Freud appelait la pensée magique et qui se révèle en effet, à la lecture, dénuée de tout fondement.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">A force de hurler au tragique, nos autofictionneuses finissent intégralement pathétiques, certes, mais dotées. Il faut bien avouer, à leur décharge <i>(sic)</i>, que l’époque, depuis ce paumé de Rimbaud au moins, est à la valorisation mercantile des pathologies les plus diverses (ce ne sont partout qu’originaux, paumés, déviants, marginaux, malades. Lesquels ne sont finalement rien d’autre, sous forme de pilules livresques, que l’exotisme de la bourgeoise – bourgeois inclus, l’époque renversant la norme également dans la langue –, son aventure, son anti-dépresseur, et, en dernière analyse, si l’on me permet le mot, sa mouillaison finale, abstraite). Et de leurs vies minables, fort harmonieusement, nos écrivaines fabriquent des bouquins minables <i style="mso-bidi-font-style: normal;">itou</i> ; et l’on ne distingue plus, dans ce déluge de bassesses, de quoi exactement elles sont le plus satisfaites. Toujours est-il qu’elles et leurs saloperies se vendent, et que l’on voit mal à quelles autres fins possibles les éditeurs ont édité ces merdes-là. Il leur faut donc poser, même après l’âge, aux demi-mondaines parigotes, toujours prêtes à l’emploi, le nombril en troisième œil cyclopéen, l’inconscient à ciel ouvert et les ovaires en sautoir. Dans ces jeux de miroir déformants, où la réalité même n’est plus jamais en vue, au point que s’il était écrit aujourd’hui, le théâtre de Jean Genet pourrait passer pour une impardonnable naïveté, les éditeurs maquereaux posent au curé ou à l’entraîneur, encourageant leurs ouailles, leur faisant même accroire, dans l’hypothèse où eux-mêmes ne seraient point dupes, qu’elles travaillent à l’extension du patrimoine littéraire national…</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Comprenez-moi bien. Je n’aime guère la féminisation des noms ; si je l’emploie pourtant ici, c’est qu’elle me semble, en elle-même, disqualifiante, à la condition toutefois de replacer les choses dans leurs contexte historique :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Madame de Lafayette, Madame de Sévigné, par exemple, sont des écrivains.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Christine Angot, Catherine Millet, puisque j’ai jeté ce soir mon dévolu sur ces deux pointures-là, sont, comme le veut l’époque, des écrivaines.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Mais ce n’est pas seulement une histoire de genre naturel et de genre grammatical, puisque je maintiens ici que les deux n’ont pas nécessairement à se recouper :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Aussi puis-je bien vous avouer que Marc Lévy aussi est une écrivaine, par exemple. Mais non moins que Bernard Werber, Yannick Haenel ou Annie Ernaux.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Je regarde la rentrée littéraire, donc, cette opération marketing qui a transformé les écrivains <i>(sic)</i> en écoliers, et pire, en écoliers contemporains, prêts à surenchérir dans la connerie jusqu’après même le crime au nom de je ne sais quel élitisme de la nullité ; autant dire que l’épithète littéraire est non seulement galvaudée, mais tombe à plat, dans une flaque de rien. C’est tout juste de la « littérature » de magazine féminin (j’aime bien lire les magazines féminins, et l’on m’entend généralement rire depuis les chiottes…) ; et finalement, c’est peut-être de la littérature « féminine », au « sens » où les magazines sont féminins – il y a d’ailleurs, désormais, des magazines féminins pour hommes – : je veux dire par là que ce sont un ramassis de conneries écrit pour les femmes (hommes inclus, donc), et auquel les femmes mêmes, la plupart du temps, ne croient pas. Seulement voilà, les femmes sont des femmes, elles se doivent d’accomplir un certain nombre de rituels bizarres, parmi lesquels on trouve la lecture de ces magazines. La rentrée des écrivains sent donc le magazine féminin à plein nez, ce qui ne serait vraiment pas grave si, pour encore passer pour littéraire, nos littérateuses des deux sexes ne se sentaient l’obligation de parler de leurs déjections mondaines et prétendument littéraires avec un sérieux de plomb (mais c’est aussi ça qui est le plus drôle).</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Maintenant, je vais vous dire un truc : si vous trouvez misogyne ce que je viens d’écrire, c’est certainement que vous avez des femmes une conception pour le moins méprisante, pour ne pas dire : féministe, quelque puisse être par ailleurs votre sexe, enfin, votre genre, ou je ne sais quoi. Passons.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Passons sans nous poser le problème de l’œuf et de la poule. Est-ce parce qu’il y a de plus en plus de femmes publiées (hypothèse de la poule), que les livres sont de plus en plus mauvais ? Ou est-ce parce que la littérature s’est effondrée (hypothèse de l’œuf), que les femmes se sont massivement mises à écrire ?</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Il est préférable de simplement constater aux étals : il y a de plus en plus de femmes publiées et les livres sont de plus en plus mauvais.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Pour conclure, je dirais volontiers que les deux Maigret, de Georges Simenon, que je viens de lire pour cinq euros chez le bouquiniste me semblent valoir bien mieux que ce tas de cochonneries industrielles.</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">J’en donne de suite les titres :</span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"><i>Maigret chez le ministre</i> : où l’on comprend que la politique d’aujourd’hui n’est pas davantage corrompue que celle d’hier, mais que tout ce qui rendait vivable ce monde a été interdit, puis supprimé. (Alexandre Vialatte notait, mais je cite de mémoire, que Maigret parvenait à la vérité par le calvados et l’andouillette…)</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"><i>L’affaire Saint-Fiacre </i>: un monde âpre et dur, avec ses inégalités de classe, intégralement (ou presque) disparu au profit d’un monde immensément meilleur et donc diamétralement opposé, c’est-à-dire âpre et dur, avec ses inégalités de classe. Aucun rapport entre ce monde rural d’hier, et notre monde urbain d’aujourd’hui, sinon cette pourriture sur pieds qu’est invariablement l’homme (femmes incluses, je précise).</span></span></span></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;">Et hoc sufficit.</span></span></span></i></p> <p style="text-justify: inter-ideograph; margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" class="MsoNormal"><span style="font-family: Times New Roman;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
Bertram Rothehttp://lesarchives.hautetfort.com/about.htmlJean-Pierre Marquettag:lesarchives.hautetfort.com,2007-09-14:12175822007-09-14T07:50:00+02:002007-09-14T07:50:00+02:00 Reçue par mail, une invitation à visiter le blog de Jean-Pierre...
<p><img src="http://bp1.blogger.com/_bwBeyTLC4ew/Ruoa7CiRxGI/AAAAAAAAB_k/oKAhWjXJk38/s400/0e1.jpg" /> <img src="http://bp3.blogger.com/_bwBeyTLC4ew/Ruoa7iiRxHI/AAAAAAAAB_s/x5KAoX9AALk/s400/0e2.jpg" /></p> <p>Reçue par mail, une invitation à visiter le blog de Jean-Pierre Marquet, <a href="http://autofictions.blogspot.com/">autofiction</a>. </p>