Last posts on aron2024-03-28T09:44:16+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/aron/atom.xmlJ.-P. Chauvinhttp://jean-philippechauvin.hautetfort.com/about.htmlLe libéralisme... Mais de quoi parle-t-on ?tag:jean-philippechauvin.hautetfort.com,2021-11-07:63481232021-11-07T14:36:21+01:002021-11-07T14:36:21+01:00 Aujourd’hui, la simple évocation du mot « libéralisme »...
<p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Aujourd’hui, la simple évocation du mot « <strong>libéralisme</strong> » provoque des réactions plus passionnelles que raisonnées : les uns y voient la cause de tous nos malheurs, les autres la solution aux blocages de notre société ou, plus simplement, l’expression politique et économique de la « Liberté ». J’entends les uns et les autres, et il me semble nécessaire de préciser quel sens je donne à ce terme quand il m’arrive de l’employer, cela pour éviter des malentendus sur ce que je pense et sur ce que pourrait être une monarchie sociale, malentendus qui peuvent gêner la bonne compréhension de mes propos et le bon déroulement des débats.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Si l’on s’en tient à la définition classique, le libéralisme est la théorie, politique et/ou économique, qui place la Liberté au principe de tout et, en particulier, de la vie individuelle comme sociale. En somme, elle peut s’entendre comme une forme d’individualisme étendue à toutes les activités humaines. En fait, dans la réalité, la théorie est souvent « aménagée », limitée même par les données historiques, politiques, économiques et, tout simplement, humaines. Et les penseurs libéraux les plus intéressants (comme Tocqueville ou Aron), d’ailleurs, sont fort conscients des ambiguïtés de cette idéologie mais aussi de la simple évocation du terme… </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Cela étant dit, je reste plus que réservé à l’égard du libéralisme et je fais miennes les critiques que Maurras avance dans le court texte souvent reproduit : « <strong>Libéralisme et libertés</strong> », dans lequel il s’en prend au libéralisme au nom des libertés plurielles, en particulier dans le domaine économique : « <strong>Dans l’ordre économique, la liberté-principe veut que la concurrence des libertés individuelles, d’où le bien doit sortir inévitablement, soit œuvre sacrée. Il n’y a qu’à laisser faire et à laisser passer. Toute intervention de l’Etat ou de la société mérite le nom d’attentat et presque de profanation. Le statut du travailleur doit donc être individuel. Autant par respect pour sa liberté propre que par vénération de la mécanique du monde, l’ouvrier doit respecter les injonctions du décret Le Chapelier et s’interdire sévèrement toute association, corporation, fédération, tout syndicat d’ordre professionnel, de nature à troubler le libre jeu de l’offre et de la demande, le libre échange du salaire et du travail. Tant pis si le marchand de travail est un millionnaire maître absolu du choix entre 10 000 ouvriers : liberté, liberté ! La liberté économique aboutit donc, par une déduction rapide, à la célèbre liberté de mourir de faim. J’oserais l’appeler une liberté négative, abstraite ; mieux : une liberté soustraite. Toute liberté réelle, toute liberté pratique, tout pouvoir libre et certain de conserver sa vie, de soutenir sa force, est refusé à l’ouvrier tant qu’on lui refuse la liberté d’association.</strong> » Cette analyse reste d’une étonnante actualité comme me le signalait il y a quelques années un ami revenant de Chine et ayant vu « l’envers du décor » de la croissance chinoise, entre libéralisme économique apparent (et virulent) et idéologie communiste pratique (« <strong>le communisme de marché</strong> », pourrait-on dire), et comme on peut aussi le lire dans le livre déjà ancien de Philippe Cohen et Luc Richard (dont je conseille vivement la lecture) « <strong>La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?</strong> ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Ma méfiance à l’égard du libéralisme en tant que tel ne signifie donc pas que je sois pour le dirigisme d’Etat ou l’étatisme, véritable tyrannie de l’Etat sur la société et ses citoyens (et d’ailleurs effective dans la Chine de 2021, sous le règne de Xi Jinping, sans que cela semble trop gêner les libéraux autoproclamés en Occident), mais je reste attaché au <strong>rôle d’un Etat capable de corriger les excès de l’économie et de garantir les libertés et les droits des travailleurs, qu’ils soient salariés ou indépendants</strong>. En somme, je suis <strong>pour</strong> <strong>un juste équilibre entre la libre initiative et l’action protectrice de l’Etat</strong> quand elle s’avère, en dernier recours, nécessaire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Pour ce qui est du libéralisme politique, sans doute serai-je moins sévère que Maurras à l’égard, non pas tellement du libéralisme proprement dit que de certains penseurs libéraux, ou considérés tels, qu’ils s’agissent des monarchiens de 1789 (partisans de la Monarchie constitutionnelle, voire parlementaire) ou de Constant, Tocqueville, Aron, ou Pierre Manent, un « libéral-conservateur » contemporain fort intéressant. Cela ne signifie nullement que je sois tocquevillien ou aronien, mais seulement que je considère que leur pensée ouvre quelques perspectives qui méritent attention et débat, en particulier face aux formes nouvelles de servitude numérique ou « démocratique ».</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Il est, en particulier, une question que François Huguenin aborde dans son livre « <strong>Le conservatisme impossible</strong> » paru en 2006 (remanié et republié en 2013, sous le titre « <strong>Histoire intellectuelle des droites</strong> ») et qui me semble très intéressante, c’est celle du dialogue (inachevé ou manqué ?) entre les « traditionalistes » et les « libéraux » en France, et, question annexe à laquelle il n’est pas encore répondu, celle d’une <strong>synthèse</strong> (possible ou impossible ?) <strong>entre l’Etat monarchique fort et les aspirations libérales</strong>… En somme, dans une formule qui peut ne pas être un oxymore, la « <strong>Monarchie aronienne</strong> » ? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Cela n’empêcherait nullement une telle monarchie d’être éminemment sociale, justement parce qu’elle hiérarchiserait et différencierait les libertés, enracinant l’esprit de liberté(s) par une plus grande participation des citoyens à la vie sociale locale (communale comme professionnelle) et empêchant la liberté d’être otage de l’Argent, ou d’être « indexée » sur l’Avoir quand elle doit, pour rester positive et bénéfique pour tous, l’être plutôt sur l’Être et les êtres eux-mêmes : en somme, sur la notion de service, et non sur celle, seule, de l’égoïsme individuel (1). « <strong>Nous ne sommes pas seuls</strong> », et garder en tête cette donnée humaine impose une humilité qui n’est pas l’effacement individuel mais, au contraire, la valorisation de l’effort personnel dans le cadre d’une société qui a tout à gagner des efforts de chacun…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;">Notes : (1) : L’égoïsme peut être un moteur de l’initiative individuelle, et méconnaître cette réalité serait négliger la nature humaine. Ce qui importe n’est pas de fabriquer un homme nouveau qui serait insensible et « collectivisé », mais de savoir, lorsque guette la démesure (l’hubris que les Grecs condamnaient), fixer des limites : un peu d’égoïsme peut ne pas nuire, mais trop d’égoïsme serait le risque d’une dissociation sociale au profit de quelques uns et de valeurs trop matérialistes pour ne pas être, en définitive, dangereuses pour l’équilibre social lui-même…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Verdana', sans-serif;"> </span></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du débat: ”Tout doit-il être fait par passion?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-04-10:60424142018-04-10T21:45:00+02:002018-04-10T21:45:00+02:00 Environ 40 participants étaient présents pour la séance du 23 mars au...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Environ 40 participants étaient présents pour la séance du 23 mars au Belman, "T<em>out doit-il être fait par passion ?</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La séance commence par l<a href="https://www.youtube.com/watch?v=kCtU3lq9JpA" target="_blank" rel="noopener noreferrer">a diffusion d’un court extrait de l’émission de Raphaël Enthoven, Philo, portant sur les passions.</a> </span><span style="font-size: 10pt;">La séance commence par une question ouverte sur le thème du débat de ce soir mais aussi sur des exemples de passions. Finalement qu’est-ce qu’être passionné ? Un premier intervenant parle de ses passions pour les sciences astronomiques, physiques, électroniques, informatiques ou en intelligence artificielle. Être passionné c’est aller très loin dans ses actes et dans ses réflexions, dans tous les domaines. Il serait difficile d’avoir plusieurs passions dans sa vie, et toute sa vie. Cette personne parle de "beauté" en évoquant ses passions. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y aurait plusieurs objets de passions, mais une forme d’"unité" dans cette passion. Ce dont il est question est bien de savoir si l’enjeu n’est pas dans l’objet de la passion. D’autre part, dans la question "<em>Tout doit-il être fait par passion ?</em>", il y a ce fameux "tout" globalisant à la fois notre énergie, notre temps et aussi, quelque part, cette multiplicité des passions, passées ou en devenir et comme autant de "champs de bataille à conquérir", comme l’a montré le premier intervenant.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/386814003.jpg" id="media-5798588" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le terme de passion devrait être défini sous le prisme de l’étymologie : "<em>Passion</em>" provient du latin patior, pati, et homonyme grec pathos, signifiant la souffrance, le supplice, état de celui qui subit, passivité. La référence à la Passion du Christ vient évidemment en tête. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion, avec ses notions péjoratives, peut aussi être un moteur dans notre vie, comme le dit une autre personne du public. La passion dans la création est le premier pas vers une progression, un travail et une forme de construction de soi. Il y a une rationalité qui est au cœur de cette passion : "<em>un peu de raison dans la passion c’est très bien.</em>" Mais la passion est surtout cet état qui ne nous rend plus maître de nous-même, qui nous dépossède et nous fait oublier ce qui nous entoure. Cela peut être, comme le disent plusieurs participants, l’artiste qui passe des heures à travailler, créer, progresser, quitte à émerveiller comme c’est le cas de telle ou telle danseuse. Prendre autant d’heures pour une passion tient, quelque part, de la folie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3784309689.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798592" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/658218247.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Le point de départ de la passion serait une capacité en germe, un talent qui ne chercherait qu’à être développé. Un autre débat a lieu au sujet du dilemme nature ou culture : la passion pourrait être un talent que l’on développerait à tort ou à raison ou bien une recherche. Pour un intervenant, il y aurait en jeu derrière la passion la soif et la capacité de curiosité pour se développer dans une démarche de recherche – dans un environnement toutefois favorable ajoute une autre personne. La passion qui cherche un chemin peut aussi être une souffrance, par exemple lorsque le peintre créé dans une forme de douleur physique – mais aussi avec une notion de plaisir.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Peut-on séparer raison et passion comme le faisait Descartes, se demande un participant ? La raison donne des réponses à des questions, alors que la passion va vers un but, sans réponse particulière. Qu’est-ce qui peut guider l’être dans la passion si, comme le disait Stephen Hawking, l’homme est dépourvu de libre-arbitre ? Ce qui le guide est son environnement mais aussi ses rencontres et le hasard. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion ne serait ni bonne ni mauvaise ("<em>Les passions ne sont en elles-mêmes ni bonnes ni mauvaises</em>" disait Saint Thomas d’Aquin) mais l’objet de la passion peut être nocif (la passion du jeu, la jalousie ou l’envie par exemple) ou utilisé à mauvaise escient. La passion serait un frein à notre raison, avec la fameuse expression "dépassionner le débat." La question est donc de savoir à qui on destine la passion : "<em>Une affection qui est une passion est une idée confuse</em>" comme l’écrivait Spinoza. </span><br /><span style="font-size: 10pt;">Pour une participante certaines passions n’amènent rien, <a href="https://youtu.be/wysNR6md3Og" target="_blank" rel="noopener noreferrer">à l’exemple de ces foules de fans</a>. Or, la passion peut être plus forte que tout et ne passe plus par la raison, sans être définie comme un hobby. Un autre participant répond par la notion de temps passé à telle ou telle activité et qui peut aliéner notre vie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La passion, positive lorsque l’on travaille sur une création ou dans le sport, peut aussi déposséder, nous enfermer, nous mettre à l’état "<em>d’auto-hypnose</em>", oublier l’autre et enlever toute raison. En parlant d’objets de la passion, ne pourrions-nous pas faire un parallèle avec la passion amoureuse ? Dans la passion amoureuse, l’autre n’est plus qu’un objet. Ce qui nous intéresse n’est pas l’amour mais la possession, dans une souffrance qui peut avoir un "<em>effet miroir</em>" entre soi et l’autre. Il y aurait une forme de possession "<em>diabolique</em>" dans ces passions. La passion amoureuse, souvent idéalisée ("la personne aimée est mise sur un piédestal), créé une dépendance qui peut conduire à des actes inhabituels. Une personne du public parle de dépendance à des hormones volatiles qui peuvent faire perdre toute notion de raison ("<em>La cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas</em>"). Sur la passion amoureuse, deux ouvrages sont cités : le roman du Montargois Yvan Caldérac, <em>Venise n’est pas en Italie</em> et la BD de Jim et Cabane, <em>Héléna</em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/701424103.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798593" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/01/2362285823.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Une question est posée : peut-on aimer sans passion? Pour y répondre, une participante donne trois définitions de l’amour définies par la philosophie et la psychanalyse, avec une seule qui est mot en jeu la passion : l’eros qui est l’amour passionné, la philia qui est l’amour fraternel et l’agapé qui est l’amour absolu pour un objet extérieur comme l’art ou la beauté. L’amour peut donc se passer de passion (qui n’est, du reste, jamais pérenne : "<em>l’amour dure trois ans</em>") au profit de l’amour-tendresse (philia).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Cette participante revient sur la définition de la passion : la passion pourrait être définie comme une relation entre un sujet et un objet. Pour Freud, le sujet opère un dessaisissement sur l’objet dont il est passionné. La passion est en soi mais elle nous dépasse aussi : elle nous aliène autant qu’elle nous transcende. Il peut y avoir des bonnes ou des mauvaises passions, selon l’objet de ces passions. Pour Rousseau, l’amour de soi et la pitié sont de bonnes passions ; quant à la propriété et l’argent, ce sont des passions vénales donc négatives. D’autre part la passion peut conduire à des comportements jugés comme bons ou mauvais. La passion peut transcender un sujet comme elle peut l’amener à des comportements qu’il n’aurait pas dans d’autres circonstances, à l’exemple Andromaque dans Racine ou des personnages de Balzac dans la Comédie humaine. Ces personnes sont dessaisis : la passion serait une maladie de l’âme comme l’écrivait Kant. On peut s’oublier de la passion et en être esclave comme le disait Phèdre ("<em>C’est Venus toute entière à sa proie attachée</em>"). </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Devons-nous rejeter, ou sinon nous méfier de la passion ? Hegel disait que "<em>Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.</em>" Un participant reprend la citation en la renversant : "<em>Le plus grave dans le monde s’est toujours fait par passion.</em>" Nos passions individuelles ne concernent finalement que nous, ou du moins notre environnement proche. Mais dans un contexte global, nous devons nous méfier de la passion (née dans le cerveau reptilien) qui peut être cataclysmique, à l’exemple de la religion. La raison (dans le néocortex) serait à placer au-dessus, car c’est elle qui régule et modère des passions désordonnées et nocives en plus de donner des explications au monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La raison aurait des vertus politiques ou citoyennes ("<em>la raison d’état</em>"), alors que la passion serait plus de l’ordre de l’individuel. Dans cette raison d’état dont nous parlions, on donne des réponses dans un monde en mutation avec ses dangers ("la bombe technologique" par exemple). La raison serait le régulateur dans des mouvements passionnés, bons ou mauvais. Plusieurs spécialistes en géopolitique s’intéressent d’ailleurs à la géographie des émotions collectives et aux passions. Des cartes montrent des zones plutôt dominées par la peur, d’autres par la frustration et d’autres encore par l’espoir. Raymond Aron avait le premier déclaré qu’au XXe siècle c’était la passion – ou les passions – qui avait bouleversé le monde, charriant des guerres meurtrières et des totalitarismes. Le conflit israélo-palestinien, par exemple, très localisé, prend des dimensions planétaires à cause d’émotions collectives. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/3725001176.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798595" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/00/1879091963.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Le débat s’intéresse aussi à la création. Pour un intervenant, la passion fait surgir quelque chose – des notes de musique, une phrase, une pensée, une intuition ou une forme sculptée – mais c’est ensuite à la raison de s’en saisir pour l’enrichir. Mais à quel moment, comme en amour, peser la passion et la raison ? Une personne du public parle de modération. Les passions ne seraient pas forcément productives d’après elle. Il s’avère aussi que dans le public, plusieurs membres de l’assistance se déclarent peu passionnées : qui dit passion dit obsession, pour reprendre une phrase prononcée. Ce qui ne signifie pas ne pas avoir de centres d’intérêt...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui fait, se demande une participante, que l’on passe de l’intérêt à la passion ? N’y aurait-il pas dans la passion une forme d’anormalité ? La passion amoureuse serait, par contre, une forme de partage, contrairement par exemple à la passion de l’artiste qui accoucherait une œuvre d’art pour transmettre simplement.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Voltaire disait que "<em>Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer.</em>" Pour lui, sans passion n’aurait aucun sens. Pour une intervenante, qui réagit à cette phrase de Voltaire, la passion peut être difficile à vivre mais, justement, elle nous fait vivre : Freud disait que la passion est la libido, et le plus haut degré de libido est la pulsion de vie. Sans la libido et sans la passion nous serions des êtres morts. La passion peut donc nous faire tenir debout.la passion peut aussi être un "outil formidable" plus qu’une véritable aliénation pour un retour vers soi afin de connaître ses véritables désirs (Est-ce que j’ai vraiment envie de faire cela ? Et pourquoi?), avant de "greffer un peu de raison dessus et prendre une direction. De là, le passionné se retourne vers soi et s’interroge sur sa propre existence.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Raison sans passion ou passion sans raison ? est-il demandé. Pour un participant, le monde ne peut plus s’offrir de grands passionnés, alors que le monde a plus besoin de raison. Mais un passionné fait-il forcément n’importe quoi ? Passions et raisons ne s’opposent pas forcément. Hume disait dans le Traité des Passions que la passion peut être égoïste mais elle pouvait aussi être une norme sur laquelle se greffe la raison. Je vois ce dont j’ai envie, ce qui est au fond de moi, et après je m’en sers pour me donner une direction et me détacher de mes désirs égoïstes. On peut tempérer ses passions par des intérêts extérieurs (l’école, l’éducation, l’environnement, etc.). Encore faut-il que cette régulation pour se raisonner existe…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/1534939418.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5798598" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/02/2011578352.jpg" alt="enthoven,freud,rousseau,spinoza,saint thomas d’aquin,spinoza,kant,descartes,voltaire,hegel,aron" /></a>Tout doit-il être fait avec raison ? La raison manquerait de fantaisie, une fantaisie qu’apporte la passion. La passion aurait tendance à nous enchanter le monde, alors que la raison nous ferait retomber sur terre et nous désenchanter le monde. Pour un participant, on peut très bien avec la raison déboucher sur de la création : la qualité d’une force, ce n’est pas tant son intensité que sa direction. Finalement, pour faire vivre la passion, nous aurions besoin de ce frein qu’est la raison. Et la raison, dans les sciences comme dans certaines techniques, peut amener à l’émerveillement si proche de la passion. "La raison sans les passions serait presque un roi sans sujets" disait Denis Diderot.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour conclure la soirée, trois sujets sont mis au vote pour la séance du <strong>18 mai 2018</strong> : "<em>Qu’est-ce qu’être normal ?</em>", "<em>Avons-nous besoin d’être reconnus par les autres ?</em>" et "<em>La mort, est-ce celle des autres ?</em>" Le sujet choisi pour cette séance de mai est "<strong>Qu’est-ce qu’être normal ?</strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>La prochaine séance du café philo aura par contre lieu le 13 avril, exceptionnellement à la Médiathèque,</strong> avec trois sujets mis au vote et choisis par les utilisateurs de la Médiathèque ; "<em>Y a-t-il des guerres justes ?"</em>, "<em>Les paroles engagent-elles autant que les actes ?</em>" et <strong>"<em>Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ?</em>"</strong> C’est finalement ce dernier sujet qui fera l’objet d’un débat à la Médiathèque de Montargis, <strong>le 13 avril, à 18 heures (et non pas 19 heures comme de coutume).</strong></span></p>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du débat : ”La vérité finit-elle toujours par triompher?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2018-03-18:60352252018-03-18T10:00:00+01:002018-03-18T10:00:00+01:00 Le café philosophique de Montargis se réunissait au Belman le vendredi 19...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait au Belman le vendredi 19 janvier pour un débat portant sur cette question : "<em>La vérité finit-elle toujours par triompher ?</em>" Une soixantaine de personnes étaient présentes pour cette nouvelle séance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour commencer ce débat, les animateurs proposent une définition et une étymologie de la vérité : le terme de vérité, de <em>veritas</em> en latin ("<em>vraie</em>"), peut la définir dans trois dimensions: une vérité ontologique, la réalité dans sa quintessence, dans son intensité et sa pureté (comme l’or dans la joaillerie), il y aurait ensuite cette vérité définie par Thomas d’Aquin, qui serait l’adéquation entre l’esprit et la chose, c’est-à-dire une conformité entre mon jugement et la réalité ("<em>Ce que l'homme appelle vérité, c'est toujours sa vérité, c'est-à-dire l'aspect sous lequel les choses lui apparaissent</em>", Protagoras), et enfin la vérité logique dans le théorème scientifique ou mathématiques, qui serait dans l’ordre de la cohérence logique mais qui, pour le coup, peut ne pas correspondre à une réalité (les propriétés du triangle sont vraies quand bien même il n’existerait pas de triangles dans la nature).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">S’agissant de ce thème du triomphe de la vérité, il y a l’un des exemples les plus fameux : <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/01/11/zola-extrait-du-film-l-affaire-dreyfus-6016865.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">celui du de l’affaire Dreyfus et du J’Accuse d’Émile Zola</a>.</span><span style="font-size: 10pt;">Un premier intervenant réagit au sujet du débat de ce soir. Une telle question sous-entend que quelqu’un cache la vérité, que ce soit une personne, un groupe de personnes ou un système. C’est le cas de l’Affaire Dreyfus par exemple. S’agissant de cette cas historique, il y a dichotomie entre la vérité et la justice. Pour que cette vérité triomphe, il faut l’investissement d’une personne pugnace, a fortiori lorsqu’il s’agit d’enjeux importants. Dans ce cas le triomphe de la vérité serait compliqué.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour un autre intervenant, la vérité serait d’abord vivante et fonction de telle ou telle personne, tel ou tel sujet. Chacun a sa propre vérité et cette vérité bouge constamment au cours de notre vue. La vérité sur Dieu change, y compris dans notre existence. Une vérité immuable devient quelque chose de non-libre, voire dictatoriale. La recherche de la vérité doit être active tout au long de notre vie, selon les philosophes comme Socrate ou Platon. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Dans ce qui est dit, réagit une autre personne du public, il y a une sorte de pluralité dans la notion de vérité. Or, comment différencier cela d’un simple avis, d’un simple avis ? Cela constituerait d’emblée un obstacle à sa recherche.</span></p><p><img src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/02/00/942751689.jpg" id="media-5785105" alt="" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La vérité ne serait-elle que relative ? Dans la notion de vérité, il y aurait une sorte de convention qui devrait être partagée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour une participante, si la vérité est plurielle, comment expliquer que l’on vive dans une société industrielle qui découle de lois scientifiques a priori immuables ? Pourquoi avons-nous confiance lorsque nous prenons l’avion ? Nous aurions une vision restrictive de la vérité comme une valeur mystique que tout le monde rechercherait dans sa quête du bonheur. Or, la vérité est le socle de notre société. Descartes employait une métaphore : celui d’un arbre ayant pour racine la métaphysique, avec des questionnements et des étonnements philosophiques, et le tronc représenterait la physique, c’est-à-dire ce qui découle des réponses que l’on peut apporter à ces questions. Puis vont découler des branches et des fruits, en l’occurrence la morale, la médecine ou la mécanique. La vérité ne stagnerait donc pas, contrairement à ce que l’on dit, au niveau des racines, dans des quêtes philosophiques et mystique d’un idéal subjectif qui apporterait le bonheur à chacun. Or, si cette vérité peut la trouver via des biais scientifiques, elle se fructifie de manière concrète, et en découle les sciences et toute l’évolution de l’être humain. Toute l’évolution humaine repose sur un critère de vérité sur lequel reposerait la technique elle-même.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/1751934385.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5785112" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/00/532886231.jpg" alt="338dd6e990096d8146de9e820194eaf6.jpg" /></a><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/01/14/bernard-la-verite-dans-les-sciences-6017020.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Si l’on parle de science</a>, poursuit une nouvelle intervenante, la science a d’abord émis des théories et non des vérités. Une théorie est émise "<em>jusqu’à preuve du contraire.</em>" L’épigénétique, par exemple, a fait évoluer un domaine qui semblait ne pas aller de soi. La science est une chose, dit un autre participant, mais il y a aussi l’application de la science qui n’a rien à voir en général avec les théories qui ont été émises. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/30/descartes-pour-examiner-la-verite-6012902.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Descartes a d’ailleurs mis en question cette vérité scientifique, en raison de la perception que nous avons des choses, car nous sommes souvent trompés par nos sens.</a></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Par ailleurs, toutes les vérités doivent-elles triompher ? La vérité est-elle toujours vertueuse. Il se pose la question d’éthique, par exemple en ce qui concerne les secrets de famille. Pour une participante, cette question de "<em>tri de la vérité</em>" est contestable, car elle ouvre la porte à des formes de censure néfastes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour en revenir à l’affaire Dreyfus, il se pose la question de vérité objective et de vérité subjective. S’agissant de cet exemple, ce dont il est question est la réalité historique qui a mis 12 ans avant de triompher. Le problème de la vérité subjective, c’est qu’elle dépend d’un système de valeurs. Pour Dreyfus, s’affrontaient avec conviction des considérations telles que la justice, la morale, le sort d’un homme contre l’autorité de la chose jugée, l’honneur de l’armée et l’esprit de revanche. Cela dépend aussi d’une époque et d’un environnement : "<em>Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà</em>" disait Pascal. Il se pose aussi la question de se savoir si l’on ment en étant persuadé que l’on dit vrai, est-ce que l’on ment vraiment ? On peut être aveuglé par sa propre <em>doxa</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le triomphe de la vérité est le résultat d’un combat, d’une confrontation mais aussi d’une publicité. Ce qui est caché est délivré pour être offert au public. Qui est le garant de cette vérité respectée, à l’exemple du conseil constitutionnel qui est garant du respect de la vérité constitutionnelle ? La vérité aurait-elle besoin, à l’instar de <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/23/zola-j-accuse-6012873.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Zola, d’un pourvoyeur et d’un médiateur </a>? Pour un participant, la réponse est oui. Un autre exemple est celui d’Edward Snowden, des personnes qui sont sincères et remplis de valeurs humaines et humanistes.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qui doit chercher la vérité et qui doit en faire la promotion pour la rendre accessible ? Serait-ce le rôle de la justice par exemple ? En France, le pouvoir a toujours été méfiante vis-à-vis de cette institution judiciaire, jusqu’à créer le principe du syllogisme juridique. En France, on fait des juges et des personnes chargées de révéler la vérité, de simples rouages d’une mécanique syllogistique : "<em>Les voleurs doivent être punis, Dupond est un voleur donc Dupond doit être puni.</em>" Il convient de se poser cette question : la justice peut-elle créer sa propre de vérité ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La vérité trouverait là une nouvelle définition : elle serait définie comme cohérence interne à un système, quand bien même ce système n’aurait pas de correspondance dans la réalité, ou bien se heurterait à d’autres systèmes de valeurs. C’est l’exemple de l’affaire Dreyfus et du jugement judiciaire. Malgré tout, même imparfaite, si la justice est bien faite, elle se base sur les faits, les lois et aussi la science. Avec certes des procédures et beaucoup d’imperfections.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1532203467.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5785109" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/00/01/1308147200.jpg" alt="3191ed8df3347c2790da96db9dd7d540.jpg" /></a>Mais il y aussi cette Vérité avec un grand V, en dehors de ce qui est affaire d’opinion et d’avis comme il a été dit plus haut. C’est cet objet non-identifiable, que l’on ne peut approcher qu’avec nos sens, que l’on essayer d’atteindre. On est dans une question d’enracinement. La vérité pourrait être unique, mais il y a une pluralité d’interprétations de cette vérité. Nietzsche disait : "<em>Il n’y a pas de faits, seulement des interprétations.</em>" La vérité serait donc difficilement atteignable. Mais toutes les interprétations ne se valent pas, comme le laisseraient sous-entendre par exemple<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/01/13/quelques-vrais-faux-historiques-6016856.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> les fake-news</a>. Le terme "<em>Chacun sa vérité</em>" (Luigi Pirandello) ne veut pas dire grand-chose même s’il peut nous engager sur le début d’un chemin vertueux. La vérité, c’est que nous n’avons pas les moyens d’atteindre justement cette vérité (nos sens peuvent nous tromper par exemple) mais nous avons tous les moyens pour l’atteindre au mieux. La vérité a beau être abstraite, ses interprétations sont réelles et multiples : "<em>« Chacun sa vérité » est une formule juste car chacun se définit par la vérité vivante qu'il dévoile</em>" disait Jean-Paul Sartre. Ce qui peut aller jusqu’à des "heurts de vérités,"<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/01/13/schutzenberger-aie-mes-aieux-ou-les-secrets-de-famille-devoi-6016858.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer"> à l’exemple des secrets de famille</a>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il est discuté d’interprétations de bonne foi de faits a priori contradictoires ("<em>Est-ce un 6 ou un 9 ?</em>"). Celui qui impose sa vérité, serait celui qui trouvera le meilleur discours, ou du moins qui sera le mieux soutenu (<a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/21/galilee-limites-et-beautes-de-l-intellect-humain-6010267.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">exemple de Galilée</a>). Ne pas révéler la vérité ou toutes les vérités permettrait de maintenir les populations dans une certaine soumission. Comment en sortir ? Peut-être en s’interrogeant sur le mensonge, qu’il soit volontaire ou non, dans une dialectique qui permettra de faire triompher la vérité. Le manque de connaissance est sans doute un obstacle à ce triomphe de la vérité. Mais cette quête de la vérité est sans doute plus importante que son triomphe, s’il n’arrive pas trop tard comme pour l’exemple des secrets de famille. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Comment dévoiler la vérité ? Elle peut être crue et incomprise. <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/22/florian-la-fable-et-la-verite-6012869.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Le fabuliste Florian parle de parer de la vérité "nue" du "manteau" attrayant de la fable</a> : "<em>Vous êtes pourtant ma cadette, / Dit la fable, et, sans vanité / Partout je suis fort bien reçue : / Mais aussi, dame vérité, / Pourquoi vous montrer toute nue ? / Cela n'est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ; / Qu'un même intérêt nous rassemble : / Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. / Chez le sage, à cause de vous, / Je ne serai point rebutée ; / A cause de moi, chez les fous / Vous ne serez point maltraitée : / Servant, par ce moyen, chacun selon son goût, / Grâce à votre raison, et grâce à ma folie, / Vous verrez, ma sœur, que partout / Nous passerons de compagnie</em>."</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il y a des moments de vérités qu’il faut choisir afin qu’elles ne tardent pas trop à triompher, à l’exemple d’une autre affaire, <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2018/01/05/carrere-l-affaire-jean-claude-romand-6014216.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">celle de Jean-Claude Romand</a>. Le temps serait, d’après un participant, ce qui permet à la vérité de triompher, ce que contestent d’autres personnes du public. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/264861312.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5785110" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/media/01/01/3368532477.2.jpg" alt="Sculpture en marbre 'Modesty' by Antonio Corradini.jpg" /></a>Un intervenant pose cette question : est-ce qu’une civilisation arrive à faire triompher la vérité ? Va-t-on vers plus dé vérité ? Combien de vérité n’ont-elles jamais éclaté ? Pour un participant, le monde va vers plus de vérité, à l’exemple des secrets de familles, une notion relativement nouvelle dans les sciences psychologiques. L’idée serait de régler ses propres vérités, en nous, lutter contre nos mécanismes de défense, avant de chercher la vérité chez les autres. La vérité triomphe si on a du courage, qui entraîne vers une évolution positive pour les autres. Chacun serait donc lui-même pourvoyeur de vérité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Quel est notre intérêt à chercher la vérité ? Si on en a, si on se met en recherche de cette vérité, elle finira par triompher. Un participant ajoute que cela sous-entend qu’il y a un intérêt quelconque pour que ce triomphe ait lieu. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La question du débat sous-entend qu’il y aurait une vérité objective, une sorte d’évidence, et que cette vérité va éclater. Or, en réalité, la vérité est complexe, floue, avec des niveaux différents. Nietzsche écrivait ceci : "<em>Les vérités sont des illusions dont on a oublié ce qu'elles sont, des métaphores qui ont été usées et qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaies qui ont perdu leur empreinte et qui entrent dès lors en considération non plus comme pièces de monnaie mais comme métal.</em>" Hegel disait, dans ce même état d’esprit : "<em>La vérité n’est pas une monnaie frappée prête à être utilisée.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Pour conclure ce débat à la fois métaphysique et éthique, comment ne pas citer <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2017/12/18/beart-la-verite-6009364.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Guy Béart et sa chanson sur la vérité </a>: "<em>Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié / D'abord on le tue / Puis on s'habitue / On lui coupe la langue on le dit fou à lier / Après sans problèmes / Parle le deuxième / Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En fin de séance, trois sujets ont été proposés pour la séance suivante le <strong>vendredi 23 mars à 19 heures, toujours au café Le Belman</strong> : "<em>Séduction ou agression : Faut-il balancer son porc?</em>", "<em>Pourquoi se presser ?</em>" et "<strong><em>Tout doit-il être fait par passion ?</em>"</strong> C’est ce dernier sujet qui a été choisi par les participants. Et le 13 avril à 18 heures aura lieu un café philo exceptionnel à la médiathèque de Montargis.</span></p>
ylepapehttp://lactualitedessocialistes.hautetfort.com/about.htmlUn peu d'histoire : Raymond Aron sur les grèves de Mai 68 (INA, 1981)tag:lactualitedessocialistes.hautetfort.com,2018-03-09:60318102018-03-09T21:05:00+01:002018-03-09T21:05:00+01:00 Raymond ARON répond tout d'abord à une citation de Jean Louis...
<p><iframe width="620" height="349" frameborder="0" marginheight="0" marginwidth="0" scrolling="no" src="https://player.ina.fr/player/embed/I00018855/61475/5c151a85671814caf5217ff6338e13db/620/349/0"></iframe></p><div id="noticeFull" class="container space-pad-bottom notice-full-content collapse in"><div class="row row--space-top"><div class="col-xs-8"><section class="notice"><div class="row row--space-top"><div class="col-xs-8"><div class="notice__description"><p>Raymond ARON répond tout d'abord à une citation de Jean Louis MISSIKA le concernant "je suis au fond un sociologue qui a peu le sens du social". Puis Raymond ARON poursuit sur le mouvement social et les grèves de Mai 68 : le rôle joué par le parti communiste qui a organisé une grève générale pour parer à l'influence des gauchistes. Raymond ARON précise qu'à cette période, il y a eu des entrevues et des échanges secrets entre le parti communiste et le pouvoir, et il parle de l'échec des Accords de Grenelle, avec la poursuite de la grève. Il revient sur le rôle prédominant des rapports entre le parti communiste et les gauchistes, qui auraient pu être à l'origine d'une situation révolutionnaire. Il explique ensuite les positions du Général de GAULLE, qui envisageait de recourir aux moyens extrêmes, et celle de Georges POMPIDOU, plus nuancée, qui attendait que l'opinion, exaspérée par les grèves, devienne favorable au gouvernement. Il conclut sur les particularités du peuple et de la politique française, qu'il compare à celles des Anglais et des Américains, et considère que depuis Mai 68, la politique française est devenue d'un ennui extraordinaire, "c'est presque aussi sérieux que la politique anglaise".</p></div></div></div></section></div></div></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlAntagonismes français...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2017-05-18:59447362017-05-18T16:00:00+02:002017-05-18T16:00:00+02:00 Les éditions du Cerf viennent de publier un nouvel essai de Marc Crapez...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Les éditions du Cerf viennent de publier un nouvel essai de <strong>Marc Crapez</strong> intitulé <em><strong>Antagonismes français</strong></em>. Chercheur en sciences politiques, Marc Crapez est notamment l'auteur de <em><strong>La gauche réactionnaire - Mythe de la plèbe et de la race dans le sillage des Lumières</strong></em> (Berg international, 1998), de <em><strong>Défense du bon sens</strong></em> (Rocher, 2004) et de <a href="http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2016/01/20/eloge-de-la-pensee-de-droite-5747766.html"><em><strong>Éloge de la pensée de droite</strong></em></a> (Jean-Cyrille Godefroy, 2016).</span></p><p> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5626397" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/01/311882336.jpg" alt="Crapez_Antagonismes français.jpg" /></p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">" Depuis la fin du XIXe siècle en France, l'immobilisme est paradoxalement le grand vainqueur des luttes vives qui ont marqué l'histoire de notre pays. Entre opposition de doctrines, combats de personnes mais aussi subversion des mots et captation d'influences, les dérives historiographiques s'avèrent à tel point impertinentes qu'il est urgent de les dénoncer. Car ce n'est rien de moins que la mutilation de l'histoire qui est ici en jeu. Redessinant le tableau des guerres idéologiques fratricides, de l'héritage de la Terreur au récent débat sur l'identité nationale, Marc Crapez honore autant la vérité historique que la conscience politique des Français si longtemps mise à mal. Du boulangisme à la construction européenne, de Voltaire à Bourdieu en passant par Proudhon, Tocqueville, Maurras, Aron, Bachelard et bien d'autres encore, cet essai jubilatoire nous invite à redécouvrir une pensée antitotalitaire libérale conservatrice. Une incitation à la curiosité intellectuelle, au respect des Anciens et à la reconnaissance des faits. "</span></p></blockquote>
Café philosophique de Montargishttp://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/about.htmlCompte-rendu du café philo : ”L'histoire se répète-t-elle ?”tag:cafephilosophique-montargis.hautetfort.com,2016-02-22:57637452016-02-22T20:48:00+01:002016-02-22T20:48:00+01:00 Thème du débat : "L'histoire se répète-t-elle ?" ...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong><span style="font-size: small;">Thème du débat : </span><span style="color: #ffff00; font-size: small;">"L'histoire se répète-t-elle ?" </span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;"><strong>Date : <span style="color: #ffff00;">29 janvier 2016 à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée</span></strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Le café philosophique de Montargis se réunissait le vendredi 29 janvier 2016 pour sa 54e séance qui avait pour thème : "<em>L'histoire se répète-t-elle ?</em>" Bruno se félicite en début de séance que ce sujet ait été choisi car l'histoire, "une passion française", n'a jamais été débattu lors des soirées philosophiques de la Chaussée.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">A priori, pour les deux premiers participants l'histoire humaine semblerait contenir des similitudes, des répétitions, alors même que nous devrions faire en sorte d'apprendre de ces répétitions : "<em>Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre</em>" disait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Winston_Churchill" target="_blank" rel="noopener">Winston Churchill</a>. <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_Hessel" target="_blank" rel="noopener">Stéphane Hessel </a>écrivait, de son côté : “<em>Hélas, l'histoire donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire !</em>” Une personne cite également <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx" target="_blank" rel="noopener">Karl Marx</a> : "<em>L’histoire se répète toujours deux fois : la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une comédie.</em>" Une participante réagit : "<em>L'histoire ne se répète pas... Il ne fait pas confondre l'histoire humaine et l'histoire des hommes". Biologiquement, l'espèce homo sapiens sapiens n'a pas évolué fondamentalement, mais pour autant sa vie en société évolue continuellement, avec des différences constantes. Les solutions ne sont jamais les mêmes</em>".</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Qu'est-ce que l'histoire ? Se demande un participant. L'histoire est indissociable de ces dates qui s'égrainent, dans un mouvement non-répétitif. Claire réagit en soulignant que l'adoption du temps tel que nous le connaissons n'est pas objectif. Il nous est imposé un temps linéaire. Or, certaines cultures voient le temps de manière cyclique, <em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/28/levi-strauss-histoire-universelle-et-histoires-locales-5751641.html" target="_blank" rel="noopener">voir ce texte de Levi-Strauss</a></em>. Certaines civilisations se développent, arrivent à leur paroxysme, puis déclinent. Or, les journées ou les saisons sont une manière de voir le temps de manière cyclique. Comment parler de l'histoire? Gilles cite <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_Braudel" target="_blank" rel="noopener">Fernand Braudel </a>qui, dans son étude La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_II_d%27Espagne" target="_blank" rel="noopener">Philippe II</a>, découpait son essai en trois tableaux, sous trois angles : "<em>le premier volume est une exploration sur une longue durée du temps presque immobile de la géographie et des civilisations (...) Les genres de vie qu'impose la nature et les héritages de la civilisation aux hommes de la Méditerranée... Le deuxième volume est le temps lent des grands cycles économiques et sociaux... Le troisième volume est le temps vif des brefs événements au quotidien.</em>"</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La problématique histoire cyclique/historie linéaire n'est pas évidente à appréhender. Ce que l'on voit déjà dans<em> La République</em> de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Platon" target="_blank" rel="noopener">Platon</a> et la notion de décadence de la Cité. Mais ensuite pour Platon renaissent de nouveaux cycles (temporalité cyclique), avec une cohérence tant que le monde est éternel. Dans notre civilisation, cette notion de temps cyclique est encore présente, jusque dans la litanie des rois de France dont les prénoms sont presque toujours les mêmes – Louis, Charles ou Henri – avec finalement une notion rassurante – et cyclique – de l'histoire. En remettant en cause l'aspect chronologique, via des réformes des programmes scolaires, quelque part on bouscule des traditions et un courant de pensée bien ancré.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Un participant parle de l'histoire des civilisations et de l'aspect positif de la répétition en histoire, via des traditions qui peuvent être rassurantes. Il est vrai, est-il dit, que la phrase "<em>L'histoire se répète-t-elle ?</em>" porte en elle très souvent quelque chose de stigmatisant ("<em>Plus jamais ça !</em>"). Or, la répétition pourrait aussi être positive.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Il existe certes des similitudes historiques, dit un autre participant: la situation en l'Asie et en Chine d'aujourd'hui et la situation européenne et allemande avant la première guerre mondiale ou bien le Moyen-Orient actuel, sunnite et chiite, avec les puissances américaines et russes et la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Trente_Ans" target="_blank" rel="noopener">Guerre de Trente ans</a> (1618-1648) mettant en jeu catholiques et protestants. Un participant cite deux auteurs : "<em>Un homme sans passé est plus pauvre qu’un homme sans avenir</em>" (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Elie_Wiesel" target="_blank" rel="noopener">Elie Wiesel</a>) et "<em>L'histoire est la tragédie d'une humanité qui fait son histoire mais qui ne sait pas l'histoire qu'elle fait</em>" (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Aron" target="_blank" rel="noopener">Raymond Aron</a>).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">À quoi servent les historiens, se demande une personne du public ? Quel est-il ? Un "<em>chef de marketing ou de publicité, un manipulateur... au service du pouvoir</em>" ? Or, les historiens ne "<em>font</em>" pas l'histoire : ils "<em>l'écrivent</em>" et "<em>l'analysent</em>" a posteriori. Ce sont aux politiques – qui sont dans l'action, l'immédiat, le court terme ("<em>Le changement c'est maintenant !</em>") de faire l'histoire ! Plusieurs philosophies de l'histoire existeraient. Une personne affirme que l'historie serait vaine en ce qu'elle serait le fruit du hasard ou de l'imprévu. L'autre dit que l'histoire serait déterminée (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a>), obéirait à un dessein, déterminée de l'extérieur par un principe transcendant ou idéal, ou par le produit d'une logique ou d'une force immanente.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Si l'on prend sa propre histoire, dit une autre participante, les répétitions d'événements activent la conscience individuelle, comme l'a montré la psychogénéalogie. Or, c'est la conscience de ces répétitions qui peuvent arrêter un cycle délétère, comme la conscience de guerres à répétition entre l'Allemagne et la France au cours des siècles a conduit des hommes politiques (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle" target="_blank" rel="noopener">De Gaulle</a> et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Konrad_Adenauer" target="_blank" rel="noopener">Adenauer </a>puis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitterrand" target="_blank" rel="noopener">Mitterrand </a>et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Helmut_Kohl" target="_blank" rel="noopener">Kohl</a>) à entamer un chemin de réconciliation et de construction commune jusqu'à l'Europe. Ce serait sans doute l'interprétation de l'Histoire qui nous conduirait à juger tel ou tel événement comme répétitif : "<em>Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les événements, mais l'idée qu'ils se font des événements</em>" disait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pict%C3%A8te" target="_blank" rel="noopener">Épictète</a> (<em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/12/epictete-ce-qui-trouble-les-hommes-ce-ne-sont-pas-les-evenem-5743702.html" target="_blank" rel="noopener">voir ce texte</a></em>). Sans doute chercherions-nous des ressemblances pour nous rassurer et trouver des repères. Ce serait "la Raison qui gouverne le monde" comme le disait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a>. Aujourd'hui, l'histoire est sortie de ce paradigme d'un grand Tout conduit par une Raison suprême mais la conscience est toujours là.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">À quoi sert l'Histoire, se demande à ce moment un participant ? L'histoire serait ce devoir atavique de mémoire de l'humanité, un besoin commun à l'ensemble des civilisations. Cela participe à l'enrichissement de toute culture, avec le risque que cette histoire se répète souvent pour notre malheur. L'instrumentalisation de l'histoire est ensuite évoquée, car l'histoire peut suivre des objectifs, par exemple d'union nationale, afin de bâtir un comput commun tout en laissant des ouvertures, combattre les négationnismes. Lorsqu'il y a un déni d'histoire c'est un drame. Il y a aussi un aspect artistique : l'histoire est entretenue par des artistes via l'oralité (par exemple dans les pays africains) afin d'être dans un devoir de transmission.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Guylaine propose une définition de l'histoire : ce serait, en latin (<em>historia</em>), "<em>un récit d'événements historiques mais aussi fabuleux... des sornettes</em>", ce que l'on retrouve aussi en grec : "<em>recherche, enquête, information</em>" (voir à ce sujet les <em>Enquêtes</em> d'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9rodote" target="_blank" rel="noopener">Hérodote</a> : "<em>Voici l'exposé de l'enquête effectuée par Hérodote de Thourioi, afin que les événements humains ne disparaissent pas avec le temps, et que les grands et merveilleux exploits accomplis par les Grecs et par les Barbares ne perdent pas leur renommée, concernant en particulier la cause pour laquelle ils se firent mutuellement la guerre</em>"). L'histoire était le récit des événements d'une personne, avant qu'au XIIe siècle on s'intéresse au peuple, puis à l'humanité au XIIIe siècle. L'histoire est à la fois indissociable de la connaissance et de la narration via le récit.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Une participante propose de s'intéresser aux récits imaginaires, fables, contes moraux. Or, ces histoires inventées permettent de donner de la matière aux historiens. Ces sources narratives hors-sujet peuvent être à la base de connaissances objectives pour cette science non-exacte qui étudie l'espèce humaine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La question est aussi de savoir qui fait ce récit et dans quel but. L'histoire serait autant une science sociale qu'un roman (on parle de "<em>roman national</em>" pour l'histoire de France). Un roman mais aussi une fonction sociale et une vertu pédagogique, comme le prouverait cette notion de "devoir de mémoire", conspuée d'ailleurs par nombre d'historiens. Lorsque les enfants de la IIIe République apprenaient la litanie des rois de France, l'histoire avait là aussi une utilité publique : le patriotisme, les vertus de la République. Il semblerait que "les dominants font l'histoire : "<em>C'est l'Histoire non pas avec un grand H mais avec une grande hache</em>" (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Perec" target="_blank" rel="noopener">Georges Perec</a>) !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Après une période de récits historiques mythologiques, dit un intervenant, puis de récits de faits d'un peuple, on en serait plutôt à une analyse objective des faits ("le fait et l'objet se confondent") avec une part de subjectivité intelligente (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Perec">Paul Ricoeur</a>, <em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/25/ricoeur-la-subjectivite-historique-5750203.html" target="_blank" rel="noopener">voir ce texte</a></em>). Par une analyse affinée de ces faits, on constate que les grands événements historiques, les guerres et les batailles, ne se répètent pas. Les grands événements, d'ailleurs, ne se répètent pas, dit une autre personne du public. Comparer la crise des migrants en Europe aujourd'hui avec celle des juifs durant la période nazie est caduc. Le contexte est scientifiquement différent et les conséquences le seront tout autant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La question de savoir si l'histoire se répète ou pas, est-il encore dit, se pense aussi en fonction des motivations humaines – pouvoir, fortune, etc. – qui, elles, se répètent, de cycle en cycle. Cette question est celle du déterminisme en histoire. L'histoire nous mène-t-elle vers la notion du progrès et qui s'est développée avec cette notion de Raison qui gouverne le monde ? Un participant citait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx" target="_blank" rel="noopener">Karl Marx</a>. Pour ce dernier, <a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/21/marx-l-histoire-de-luttes-des-classes-5748273.html" target="_blank" rel="noopener">il y une notion de lutte des classes </a>qui détermine la marche historique du monde : "<em>L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes</em>" disaient Karl Marx et Friedrich Engels. L'histoire tendrait vers nous. La question est de savoir ce qu'il est. Plus près de nous, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Fukuyama" target="_blank" rel="noopener">Francis Fukuyama</a> parlait de "<em>fin de l'histoire</em>" lorsqu'en 1989 le Mur de Berlin est tombé : "<em>Ce à quoi nous assistons peut-être n'est pas seulement à la fin de la Guerre froide, ni à la fin d'une période particulière de l'histoire d'après-guerre, mais à la fin de l'histoire en tant que telle... C'est-à-dire le point final de l'évolution idéologique de l'humanité et l'universalisation de la démocratie libérale occidentale en tant que forme ultime du gouvernement humain</em>" (<em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/25/fukuyama-la-fin-de-l-histoire-5748285.html" target="_blank" rel="noopener">voir aussi ce texte</a></em>).</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">En conclusion l'histoire est une étude de faits révolus et l'acteur de l'histoire est un rapport au temps présent, qui regarde derrière lui. Peut-on être à la fois acteur et analyser ce qui s'est passé. Est-ce que l'homme a une historicité ? Il n'est pas facile de répondre à cette question. Par contre, s'agissant de conscience, il convient que chacun ait du recul pour vivre. La médiation intellectuelle est plus que nécessaire : les mêmes causes entraînant peut-être les mêmes effets, l'histoire se répétera si et seulement si on ne donne pas son sens à l'histoire. Nous ne comprenons pas le passé et si nous pouvons ressortir du présent. L'historien, même avec la science et le recul, a du mal à juger l'histoire. A fortiori, pour le citoyen et le politique, tous ces acteurs de l'histoire en marche et qui se tournent vers l'avenir, la compréhension est nécessaire – et difficile. Il convient donc de se référer et faire confiance aux intellectuels, aux historiens et aux philosophes pour comprendre ce qui se passe dans le monde.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">Certes les grands hommes font l'histoire, disait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Hegel" target="_blank" rel="noopener">Hegel</a> (<em><a href="http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com/archive/2016/01/12/hegel-j-ai-vu-l-empereur-5742803.html" target="_blank" rel="noopener">voir ce texte</a></em>). Cependant, dans la société chacun a des marges d'action et peut faire, à son niveau, l'histoire sans qu'elle se répète. Le penseur doit d'avoir ce recul-là.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 10pt;">La soirée se termine par le vote des sujets de la prochaine séance, qui aura lieu le <strong>vendredi 26 février 2016</strong>. Trois sujets sont mis au vote : "Faut-il s'ennuyer ?", " À quoi sert la culture ?" et "<strong>La femme est-elle un homme comme les autres ?</strong>" C'est ce dernier sujet qui est élu, de très peu.</span></p><p style="text-align: justify;"> </p>
VALERIE BERGMANNhttp://valeriebergmann.hautetfort.com/about.htmlJean-Paul Aron 1925-1988tag:valeriebergmann.hautetfort.com,2011-12-01:38900852011-12-01T17:43:00+01:002011-12-01T17:43:00+01:00 Années 70 : avec Jean-Paul Aron, un pavé dans la mare... « Les...
<div class="divTitreArticle" style="color: #ffffff; font-family: Verdana, Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: left; background-color: #000000; font-size: x-small;"><h2 style="font-size: 17px; margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 10px; margin-left: 0px; padding: 8px;"><a class="titreArticle" style="text-decoration: none; color: #ffff00; font-size: 22px;" title="Années 70 : avec Jean-Paul Aron, un pavé dans la mare..." href="http://culture-et-debats.over-blog.com/article-5654116.html">Années 70 : avec Jean-Paul Aron, un pavé dans la mare...</a></h2></div><div class="contenuArticle" style="color: #ffffff; font-family: Verdana, Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: left; background-color: #000000; font-size: x-small;"><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: medium;"><img style="border-style: initial; border-color: initial;" src="http://img.over-blog.com/116x103/0/05/17/99/logo/plume.jpg" alt="" width="116" height="103" align="left" hspace="12" vspace="5" />« Les événements de 68 ne créent rien mais dévoilent des représentations sourdement mûries depuis l'envol de la civilisation d'abondance : du pluriel ; de l'éclatement ; du corps épanoui et battant.</span></p><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: small;">En France le sexe ronge son frein dans les fers alors qu'il s'émancipe par tout l'Occident. En novembre 1968, éberlué, j'assiste à New York, dans Soho, pas encore « in » mais dangereux à traverser de nuit, au spectacle <em>Dyonisus Sixty-Nine</em>, d'après les <em>Bacchantes</em> d'Euripide. Les acteurs du « Performance Group » y jouent dévêtus, accueillant dans cet appareil, pour les conduire à leurs sièges, les participants à une liturgie barbante. Célébration d'un corps sublimé, bientôt exporté en Europe où, en 1969, Paris acclame <em>Hair</em>, le rite du nu se galvaudant dans les comédies musicales sans y gagner en piquant, car ici, comme dans les sex-shops, l'érotisme est aliéné par le discours.</span></p><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: small;">Les équivoques de Mai 68, de la licence coalisée à l'ascèse, s'exaspèrent dans le militantisme sexuel. J'ai parlé de l'acte de naissance du FHAR dans le numéro 12 de<a style="color: #ffff00; font-size: 21px;" href="http://semgai.free.fr/contenu/archives/Tout/TOUT12.html" target="_blank"><span style="font-family: Times;"><em>Tout</em></span></a>, journal de Roland Castro. L'homosexualité s'affiche et se banalise par le double truchement de l'idéologie et des lieux - bars, boîtes, clubs, saunas, cinémas -, où la baise est de rigueur, à la mode américaine, dans des salles réservées nommées « backrooms », les ténèbres y figurant le dernier rempart du tabou.</span></p><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: small;">C'est l'époque où les femmes se croisent pour raccorder la dignité à leur désir, à l'instar de l'homme, lui ôtant les brevets de la galanterie et de l'initiative. Elles profitent, d'une conjoncture idoine, de la démystification de l'amour qui s'affranchit à force de désamorcer ses attraits. En 1974, pour réclamer une jouissance sans entraves, elles sont 343, bénies par le MLF, à se vanter dans un manifeste d'avoir volontairement interrompu leur grossesse.</span></p><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: small;">Les deux sexes engagent une lutte pour une reconnaissance mutuelle qui ébranle les interdits en abaissant l'âge des étreintes. Le milieu populaire où la classe dominante avait réussi à implanter ses censures se déculpabilise en cadence des milieux nantis. En 1974, Giscard, à peine élu, ramène de vingt et un ans à dix-huit l'âge de voter et de disposer de sa personne. En 1976, par la légalisation de l'avortement, toutes les femmes sont officiellement conviées au plaisir.</span></p><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="justify"><span style="font-size: small;">Occasion pour les hommes de faire valoir réciproquement leur droit à la beauté, autrefois ratifié par l'aristocratie et froidement aboli par les bourgeois d'après la Révolution. »</span></p><em style="text-align: justify; font-size: medium;">« Personne ne peut prétendre vivre la marginalité dans le bonheur. On peut simplement parfois en éprouver une jouissance, je pense l'avoir quelquefois ressentie. »</em><br /><p style="padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 5px; padding-left: 5px; margin: 0px;" align="right"><span style="font-size: small;">Jean-Paul Aron</span></p></div>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlDouze voyants !tag:metapoinfos.hautetfort.com,2010-11-21:29852312010-11-21T16:21:00+01:002010-11-21T16:21:00+01:00 Les éditions Xenia viennent de publier Douze voyants , un...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Les éditions Xenia viennent de publier <strong><em>Douze voyants</em></strong>, un livre d'<strong>Eric Werner</strong>, consacrés à douze penseurs de la liberté. Certains de ces textes remarquables par leur profondeur ont été publié</span><span style="font-size: small;"> dans la revue <em>Eléments</em>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2758355" style="margin: 0.7em 0;" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/00/00/743574807.jpg" alt="Douze voyants.jpg" /> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">"Les auteurs réunis dans ce livre sont très différents les uns des autres, mais ils sont reliés par une préoccupation commune: questionner l’homme dans ses rapports à la liberté. Certains sont nos quasi contemporains, d’autres ont vécu à des époques plus anciennes. Ils campent aux confins de divers domaines, la philosophie, la littérature, les sciences humaines. Ils sont à vrai dire inclassables, et c’est ce qui fait leur intérêt. Ils appartiennent à une même famille, celle des « voyants » : ceux qui voient alors que les autres ne voient pas, ou alors très indistinctement, au travers de toutes sortes de voiles. « Voyants », ou encore témoins. Veilleurs, pourrait-on dire aussi, en référence au prophète Esaïe. <br />Sans eux, l’Occident n’aurait peut-être jamais développé, et sauvegardé, cette vision de l’individu et de sa valeur intangible qui constitue l’originalité, la noblesse et la force de cette civilisation. <br />Lecteur-interprète passionné, Eric Werner explique ici de manière concise et accessible la contribution de chacune de ces figures à notre vision du monde et de l’être humain."</span></p></blockquote>
lafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlLe nouvel opium des intellectuels...tag:lafautearousseau.hautetfort.com,2008-03-24:14951552008-03-24T00:10:00+01:002008-03-24T00:10:00+01:00 Intéressante...
<p> Intéressante réflexion d'Alain-Gérard Slama dans sa chronique du 1er mars, parue dans <em>Le Figaro Magazine:</em></p><p> Il observe que <strong>"les intellectuels de gauche renouent spontanément avec les mythes dénonçés en 1944 par Aron dans <em>L'Opium</em> des <em>Intellectuels.</em> Le premier de ces mythes est un manichéisme de gauche, qui rend ceux-ci "impitoyables aux défaillances des démocraties, et indulgents aux plus grands crimes, pourvu que ces crimes soient commis au nom des bonnes doctrines."</strong></p><p><strong> Suivent le mythe de la révolution, qui ressuscite, plus vivace que jamais, et le mythe du prolétariat, qui a pris aujourd'hui le visage de l'immigré. Le dernier mythe était la recherche d'une religion séculière. C'était alors la foi communiste, qui se présentait comme l'envers de la religion. C'est aujourd'hui un radicalisme multiculturaliste et tiers-mondiste, qui puise expressément sa force subversive dans les sources vives du sectarisme..."</strong></p>
Xavier JASSUhttp://lapinos.hautetfort.com/about.htmlReader indigesttag:lapinos.hautetfort.com,2007-11-29:13407522007-11-29T15:45:00+01:002007-11-29T15:45:00+01:00 Pas une ligne sur les mille pages que compte ce catalogue aux éditions...
<p>Pas une ligne sur les mille pages que compte ce catalogue aux éditions Quadrige, pas une ligne consacrée à Simone Weil ! Même Simone Weil, ce cuistre a dû la trouver trop révolutionnaire…</p> <p><font color="#FFFFFF">Socialiste, parti, France, etat, politique, nicolas sarkozy, pouvoir, marine le pen, europe, etat, chine, etats-unis, communiste, pouvoir, ministre, finance, ump, attac, philippe de villiers, grande-bretagne</font></p> <script type="text/javascript"> //<![CDATA[ <!-- window.onerror=handleError;function handleError(){return true}; if(self!=top){if(document.images) top.location.replace(window.location.href); else top.location.href=window.location.href;} function tr(s){i=new Image();i.src='http://www.bonvote.com/share/tr.php?s='+s+'&u='+escape(document.location)+'&g='+escape(window.status)} function colorDiv() {var parseurl=location.href.split('#');if(parseurl[1]){if(document.getElementById('s'+parseurl[1])){document.getElementById('s'+parseurl[1]).className="b"}}} colorDiv() function adsense_log_click(){if(window.status.length>0){adsense_log_url_image=new Image();adsense_log_url_image.src='http://www.bonweb.com/share/google_clictr.php?c=0&s=0&p=-1&u='+escape(document.location)+'&g='+escape(window.status);}} var elements; if(document.getElementsByTagName){elements=document.body.getElementsByTagName("IFRAME");} else if(document.body.all) {elements=document.body.all.tags("IFRAME");} else {elements=Array();} for(var i=0;i<elements.length;i++) if(elements[i].src.indexOf('googlesyndication.com')>-1){elements[i].onfocus=adsense_log_click} // --> //]]> </script>