Last posts on annonay2024-03-29T11:43:27+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/annonay/atom.xmllafautearousseau royalistehttp://lafautearousseau.hautetfort.com/about.htmlÉphéméride du 4 juintag:lafautearousseau.hautetfort.com,2023-06-04:21592632023-06-04T03:30:00+02:002023-06-04T03:30:00+02:00 1629 : Début de la construction du Palais Cardinal, futur Palais Royal......
<p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; text-align: right; line-height: normal;"><span style="color: #000080; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><em><strong>1629 : Début de la construction du Palais Cardinal, futur Palais Royal...</strong></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #000080;"><em><strong>Célébration de Sainte Clotilde</strong></em></span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/00/3891332943.521.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6362460" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/00/3795001252.563.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0">Sainte Clotilde est la patronne de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (<a href="https://www.alat.fr/">ALAT</a>).</span><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0"> Reine de France, elle amena son époux Clovis à se tourner vers Dieu lors de la bataille de Tolbiac (voir notre <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/08/22/ephemeride-du-10-novembre.html">Éphéméride du 10 novembre</a>)</span><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0">, et marqua ainsi à jamais l'Histoire de France...</span></em></strong></span></p><p style="text-align: center;"><a href="https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1268/Sainte-Clotilde.html"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0">• https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1268/Sainte-Clotilde.html</span></em></strong></span></a></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em><span class="css-901oao css-16my406 r-poiln3 r-bcqeeo r-qvutc0"><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/88059071.20.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5061570" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2482906768.21.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></span></span></span></em></strong></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p><img src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/02/131652239.jpg" id="media-6140390" alt="" /></p><p><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><span style="color: #000080;"><em><strong>1609 : Mort de François Miron</strong></em></span> </span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3891332943.550.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6362458" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3795001252.608.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a>Fils de magistrat, François Miron eut une belle carrière : d'abord<em> Maître des requêtes</em>, il devint <em>Lieutenant civil</em> (c'est-à-dire <em>responsable de la sécurité</em> à Paris) et, enfin, <em>Prévôt des marchands</em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Il édicta des règlements contraignants pour améliorer la salubrité de la capitale, aménagea des fontaines, pava les bords de la Seine, réglementa l'apparence des façades et l'alignement des rues; il interdit en particulier les façades en saillie, dont les encorbellements risquaient de s'effondrer.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Mais quand le roi décida d'aménager la <em>Place Dauphine </em>(ci-dessous) et d'en réserver les habitations à des bourgeois et des commerçants, à l'exclusion des artisans, Miron écrivit une lettre à Henri IV pour l'en dissuader. Faisant preuve de beaucoup de sagesse, et d'un intuition fort <em>politique</em>, il parla sans détour au roi, avec une franchise qui l'honore : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><strong><em>"Cher Syre, permettez que je me retire; en jurant fidélité au Roy,<a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3891332943.549.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6362457" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3795001252.607.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a> j'ai promis de soustenir la royauté; or Votre Majesté me commande un acte pernicieux à la royauté... Je refuse; je le répète à mon cher maistre et Souverain bien-aimé : c'est une malheureuse idée de bâtir des quartiers à l'usage exclusif d'artisans et d'ouvriers. Dans une capitale ou se trouve le Souverain, il ne faut pas que les petits soyent d'un côté et les gros et dodus de l'autre, c'est beaucoup et plus sûrement mélangés; vos quartiers pôvres deviendraient des citadelles qui bloqueraient vos quartiers riches. Or comme le Louvre est la partye belle, il pourroit se fait que les balles vinssent ricocher sur votre couronne... Je ne veulx pas syre estre le complice de cette mesure..</em>."</strong> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Mélanger les "dodus" et les "menus", éviter de créer des ghettos, et leur préférer le brassage des populations (la "mixité sociale !) : c'était assurément un sage conseil que Miron donnait là à son "cher" souverain. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Celui-ci avait bien de la chance d'avoir de tels serviteurs, qui n'hésitaient pas à <em>parler franc</em>, pratiquant ainsi - avant même que Boileau ne l'exprimât - son sage précepte :<strong><em> "Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue." </em></strong><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;">Dans une autre lettre à Henri IV, datée du 24 mai 1605, et relative à l'aménagement de la toute nouvelle <em>Place royale</em> (aujourd'hui, <em>Place des Vosges</em>), François Miron, toujours sincère, expliqua au roi ce que devait être, selon lui, le développement de Paris : </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>"Syre, la capitale de votre empire ne doit pas être une ville de commerce, encore moins d'industrie et flanquée de manufactures... </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Si vous attirez à Paris, par vos fabriques, un essaim trop prodigieux d'artisans et d'ouvriers, vous vous condamnez à leur bailler toujours de l'ouvrage; si vous n'en pouvez mais, dans vos caques si l'argent manque, gare à la sédition ! Votre trône est sur un tonnelet de poudre ! </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Protégez l'industrie, soutenez, encouragez, fortifiez le commerce, mais que ce soit dans vos villes de province : à Lyon, la soie; dans la Picardie, les étoffes de laine; à chaque province, à chaque ville, chose spéciale selon son goût et ses aptitudes. À Paris, faites du luxe, c'est-à-dire de beaux et superbes bâtiments pour amorcer vos voisins qui apporteront leur pécule; ranimez les arts comme peinture qui parle à l'âme et musique au coeur. Que votre noblesse, dangereuse dans les châteaux, loin de l'oeil royal, c'est-à-dire du maître, vienne dans Paris. Le soleil aura ses rayons ! </strong></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><strong>Sans cela, Syre, que Dieu garde vos successeurs de malencontre. Si le populaire de vos provinces se jette sur Paris, comme sur une proie, ils dévoreront tout, oui, tout jusqu'à la royauté; j'ai dit. François Miron"</strong><br /></span></p><p> </p><p> </p><p style="text-align: center;"><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/88059071.20.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5061570" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2482906768.21.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></span></strong></em></span></p><p> </p><p> </p><p><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>1629 : Début de la construction du Palais Cardinal, futur Palais Royal...</strong></em></span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">C'est le cardinal de Richelieu qui demanda à son architecte, Jacques Lemercier (voir l'<strong><em><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/12/22/ephemeride-du-13-janvier.html">Éphéméride du 13 janvier</a></em></strong>), l'hôtel splendide qui porta, d'abord, son nom : le <em>Palais Cardinal.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Pierre Corneille a vanté la beauté de l'édifice en termes élogieux :</span></p><p style="text-align: center;"><strong><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><span class="cit">"Non, l’univers entier ne peut rien voir d’égal<br />Aux superbes dehors du Palais-Cardinal.<br />Toute une ville entière, avec pompe bâtie,<br />Semble d’un vieux fossé par miracle sortie,<br />Et nous fait présumer, à ses superbes toits,<br />Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois..."</span></span></em></strong></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/2134584129.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5623282" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/2866428195.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></p><center></center><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Richelieu devait, très vite, offrir son palais à Louis XIII (par une <em>donation entre-vifs</em>, le 6 juin 1636), mais le roi - qui mourut peu de temps après son ministre, en 1643 - n’habita jamais le <em>Palais-Cardinal.</em> Anne d’Autriche, sa veuve, quitta le Louvre en octobre 1643, avec ses deux fils, Louis XIV et son frère Philippe, encore enfants, et vint demeurer dans le Palais, qui prit alors le nom de <em>Palais-Royal.</em></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">La régente ordonna de nombreux embellissements dans le palais, dont une galerie, placée à l’endroit le plus retiré : c’est là que se tenait le <em>Grand conseil.</em> <br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">En 1652, Louis XIV abandonna la résidence du <em>Palais-Royal</em> pour aller habiter le Louvre. On avait, entre-temps, construit un appartement dans le palais pour son frère, appelé, selon l'usage d'alors, <em>Monsieur</em>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em>Monsieur</em> épousa Henriette d'Angleterre dans la chapelle du Palais-Royal, le 31 mars 1661, et conserva, dès lors, ce palais pour résidence habituelle. Cet usage fut confirmé en février 1692 par Louis XIV, qui donna par lettres-patentes la propriété du Palais-Royal au duc d’Orléans, son frère, à titre d’apanage. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Jules Hardouin-Mansart, premier architecte de Louis XIV et surintendant des bâtiments du roi, éleva ensuite une galerie - décorée par Charles-Antoine Coypel - puis Philippe d’Orléans, son fils, fit exécuter de grands travaux. Il choisit Gilles-Marie Oppenord (1672-1742), qui passait pour le plus habile architecte de son temps, et lui confia le grand salon qui servait d’entrée à la vaste galerie construite par Mansart.</span></p><p style="text-align: center;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/3056121399.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5623288" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/00/01/363957894.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"> Très grand rectangle de paix et de beauté en plein coeur de Paris, les très beaux jardins du Palais royal...</span></em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">Durant la Révolution, le Palais royal fut malheureusement l'un des endroits d'où partaient les attaques contre Louis XVI et la monarchie : le duc d'Orléans de l'époque - qui se fit appeler Philippe-Égalité - haïssait son cousin, et ne songeait qu'à le remplacer. Il aurait dû méditer l'adage selon lequel la révolution mange toujours les révolutionnaires : lui qui joua les apprentis sorciers, et tint un rôle si indigne durant cette époque, paya de sa vie son comportement insensé et criminel...</span></em></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;">La Révolution effaça autant qu'elle le put les traces de la royauté dans le Palais royal : d</span></em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em>ans notre Album<strong> <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/fleur-de-lys/">Fleur de lys, fleurs de lys...</a></strong>, voir la photo <a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/album/fleur-de-lys/633661205.html"><strong>"Au Palais royal (I) : avant..."</strong></a> et les deux suivantes...</em> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em>Ensuite, au XIXème siècle, l'endroit devint un lieu à la fois raffiné et interlope : Balzac et d'autres romanciers en ont fait leurs délices...</em></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><em>Aujourd'hui, la paix est revenu dans ce havre de tranquillité et de beauté, hélas défiguré par les colonnes de Buren et autres soi-disant oeuvres d'art de prétendus artistes qui n'existeraient pas si leurs prétendues ouvres d'art - payées à grands frais par le contribuable - étaient présentées - et donc inconnues... - ailleurs qu'en un lieu si beau...</em></span></p><p style="text-align: center;"><strong><em><span style="font-family: verdana,geneva,sans-serif; font-size: 12pt;"><a href="http://paris1900.lartnouveau.com/paris01/le_palais_royal.htm">http://paris1900.lartnouveau.com/paris01/le_palais_royal.htm</a></span></em></strong></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><em><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/88059071.20.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5061570" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2482906768.21.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>1666 : Première pour Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux</strong></em></span><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"> <br /></span></p><p> </p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;">La pièce est jouée au <em>Théâtre du Palais-Royal</em> à Paris.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;">Cette seizième pièce de Molière, pourtant l'une de ses meilleures comédies, n'a que peu de succès à ses débuts.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;">L'auteur interprète lui-même le rôle d'Alceste qui, avec sa franchise brutale et son mépris des conventions, représente le véritable <em>homme libre</em> dans une société hypocrite.</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/423690301.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img style="border-width: 0px; margin: 0.7em auto; display: block;" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/718959673.jpg" alt="misanthrope.jpg" /></a></span></span></p><div style="padding-left: 90px;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>•</strong> "...Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur</em></span></div><div style="padding-left: 90px;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em>On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur...</em></span></div><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>•</strong> "...Je refuse d'un cœur la vaste complaisance</em></span><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em> Qui ne fait de mérite aucune différence;</em></span><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em> Je veux qu'on me distingue; et pour le trancher net,</em></span><br /><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em> L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait...</em></span></p><div style="padding-left: 90px;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>•</strong> "...Je veux que l'on soit homme et qu'en toute rencontre</em></span></div><div style="padding-left: 90px;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: verdana,geneva;"><em>Le fond de notre coeur dans discours se montre..."</em> </span><span style="font-family: verdana, geneva, sans-serif; font-size: 12pt;"><em>(Acte I, Scène I)</em></span></span></div><div style="text-align: center;"> </div><div style="padding-left: 90px; text-align: center;"> </div><div style="padding-left: 90px; text-align: center;"> </div><p><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><em><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/88059071.20.jpg" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-5061570" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/2482906768.21.jpg" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" /></a></em></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 5pt 0cm; line-height: normal; mso-pagination: none; mso-layout-grid-align: none;"><span style="color: #000080; font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em><strong>1721 : Après la grande peste, le "Voeu des Échevins de Marseille"</strong></em></span></p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: small;"><a href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/666997872.JPG" target="_blank" rel="noopener noreferrer"><img id="media-3630491" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/1601957677.JPG" alt="4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi" width="423" height="269" /></a></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana,geneva; font-size: medium;"><em>C'est aujourd'hui la Chambre de Commerce qui a pris le relais de la Municipalité, et qui offre chaque année, le 4 juin, un cierge de cire blanche, aux armes de la Ville de Marseille (Croix bleue sur fond blanc). À l'origine, le cierge devait peser "qua
Creseveurhttp://creseveur.hautetfort.com/about.htmlDussopt pris dans une affaire de favoritisme vient défendre sa réforme à l'assembléetag:creseveur.hautetfort.com,2023-02-06:64268082023-02-06T09:53:00+01:002023-02-06T09:53:00+01:00
<p style="text-align: center;"><img id="media-6422909" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://creseveur.hautetfort.com/media/02/00/913791351.jpg" alt="Dussopt porte la réforme des retraites.jpg" /></p>
Paola Piganihttp://paolapigani.hautetfort.com/about.htmlProchaine rencontre à Annonaytag:paolapigani.hautetfort.com,2016-09-21:58506762016-09-21T11:59:00+02:002016-09-21T11:59:00+02:00 Rendez-vous à la Bibliothèque Saint-Exupéry, le...
<p> </p><p> </p><p> </p><div id="yui_3_16_0_1_1474449467488_3541" dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;">Rendez-vous à la Bibliothèque Saint-Exupéry,</span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;"> le <strong>vendredi 23 septembre </strong>à 18h, pour une rencontre </span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;">avec Paola Pigani, à propos de son roman "<a id="yui_3_16_0_1_1474449467488_3542" href="http://bibliotheque.cocoba.fr/dk_opac15/search/IBDON/I396330">Venus d'ailleurs</a>",</span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;"> en partenariat avec l'association ICENA et la Librairie la Hulotte. </span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;">Ce roman est un livre de la sélection du prix Cézam 2016.</span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"> </div><div id="yui_3_16_0_1_1474449467488_3541" dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><span style="font-size: 14pt;">Communauté de communes du bassin d'Annonay</span></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-5460394" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://paolapigani.hautetfort.com/media/00/00/445047867.jpg" alt="Venus d'ailleurs, Librairie la Hulotte, Annonay" /></p></div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"> </div><div dir="ltr" style="text-align: center;" data-setdir="false"> </div>
Agence Mézenc Informationhttp://mezenc-actualites.hautetfort.com/about.htmlConférence : Il y a 40 ans les tanneurs d’Annonay (Ardèche) occupaient leur usine…tag:mezenc-actualites.hautetfort.com,2014-09-07:54424812014-09-07T19:57:27+02:002014-09-07T19:57:27+02:00 Projection, conférence, débat : Le 20 septembre 2014 à partir...
<p style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0;" src="http://www.mezenc.info/lettre/lettres/2014-09/2014-09-20-film-tanneurs.jpg" alt="2014-09-20-film-tanneurs.jpg" /></p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Projection, conférence, débat :</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"> </p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"><strong>Le 20 septembre 2014</strong> à partir de 19 h 30, au musée de l’Espace du Parchemin et du Cuir, l’association Les Amis du Parchemin et du Cuir organise :</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">- une projection du film " <strong>Les tanneurs ont la peau dure</strong> ",</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">- une conférence-débat en présence du réalisateur Yannick Dumez et de Messieurs Lucien Alluy et Jean-Louis Vey.</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">L’entrée pour la projection suivie du débat est gratuite.</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"> </p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Le film (2009 - France - 52 minutes - Digital vidéo) :</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Suite à la lutte pour préserver leur emploi et leur savoir-faire en 1974 puis en 1983, les tanneurs d’Annonay reprennent leur entreprise et deviennent actionnaires. Le leader syndical, Lucien Alluy, se retrouve PDG. La tannerie est aujourd’hui un exemple de savoir-faire et de modernité (fiche du film).</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"> </p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"><a href="http://www.mjcannonay.org/IMG/jpg/Film_Tanneurs_Annonay.jpg" target="_blank">Fiche sur les tanneurs d'Annonay</a></p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"> </p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Contact :</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Musée du Parchemin et du Cuir</p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;"><a href="http://www.espaceduparchemin.fr">http://www.espaceduparchemin.fr</a></p><p style="margin-top: 0; margin-bottom: 0;">Ouverture du Musée : toute l’année du mercredi au samedi 9 h - 12 h et 14 h – 18 h et le dimanche de 15 h à 18 h</p>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlAu long des rues... au fil du temps...tag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-09-19:6490312006-09-19T09:35:00+02:002006-09-19T09:35:00+02:00 Imaginez un soir d’été doux et parfumé. Le ciel indigo est tout...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Martine_-_visite_de_nuit_floutee.jpg" alt="medium_Martine_-_visite_de_nuit_floutee.jpg" />Imaginez un soir d’été doux et parfumé. Le ciel indigo est tout éclaboussé d’étoiles. Le calme de la nuit s’installe peu à peu et invite à rêver. Le moment est idéal pour remonter le temps… non pas dans une machine comme Monsieur Wells mais tout simplement en parcourant les rues d’Annonay. Vous y rencontrerez des hommes qui ont fait l’histoire de la ville… la Grande Histoire ou la petite histoire… Alors, sans plus attendre, franchissez avec moi les portes du temps…</font></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;"> </p><p align="center"><span style="font-size: 14pt; font-family: 'Book Antiqua';"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Afar-dessin.4.jpg" alt="medium_Afar-dessin.4.jpg" /></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">D’où viennent les légendes ? Du ventre de la Terre ou d’une étoile des cieux… Comment sont-elles entrées dans le cœur des hommes pour devenir des mots semés aux quatre vents ? Fragiles et immortelles, elles ont survécu aux pires moments de notre histoire… méprisées ou enfouies, elles sont restées vivantes. Leur lumière a jailli des lieux les plus obscurs. Elles sont notre héritage, un voyage au plus profond de notre âme…</font></span></p><p class="MsoHeader" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;"> </p><p class="MsoHeader" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;"> </p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Rue_Franki_Kramer_-_masque_2.2.jpg" alt="medium_Rue_Franki_Kramer_-_masque_2.2.jpg" /></font></span></div><div style="text-align: center;"> </div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Il était une fois la rivière… Elle murmurait à l’ombre des grands arbres et jouait à saute-mouton avec les rochers de Saint-Denis… Elle parlait au peuple des Afars et elle aimait les hommes malgré ses terribles colères. <br /><br />Il était une fois le feu… ogre incandescent qui dévore toute chair. Il grondait tel le Diable et soufflait sur la ville son haleine d’enfer… il était l’instrument de la folie et du génie des hommes…chaque pierre en garde le souvenir… <br /></font></span></div><div style="text-align: left;"> </div><p class="MsoHeader" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify; tab-stops: 35.4pt;"> </p>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLe voeu de Messire Arnulphtag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-09-08:6339212006-09-08T15:05:00+02:002006-09-08T15:05:00+02:00 An de grâce 1440 Dame Ermeline traverse le pont Arnaud qui enjambe...
<p><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">An de grâce 1440</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Pont_Arnaud_3.3.jpg" alt="medium_Pont_Arnaud_3.3.jpg" />Dame Ermeline traverse le pont Arnaud qui enjambe la Deûme de ses deux arches de pierre. En dessous, la rivière tourbillonne et se précipite vers le Pied de Bœuf<sup>1</sup> où elle se jette dans la Cance. Mais la damoiselle<sup>2</sup> n’est pas le moins du monde émue à la pensée de ces tendres épousailles, elle se dirige à grands pas vers le faubourg de Bourgville qui s’étend au pied du château d’Annonay. A l’exception du moulin à moudre la moutarde toujours actif au bord de l’eau, les maisons de ce quartier ne sont plus que des mures<sup>3</sup> envahies par le lierre et les orties.</span></span> <span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Dame Ermeline franchit la belle porte de Bayas et se retrouve sur la place des Estimes ; une foule bruyante et colorée se presse autour du Banc des Chevaliers. Mais il n’est pas question de s’attarder, la donzelle<sup>2</sup> se fraye un passage jusqu’à la demeure de son amie, Jeanne, où elle est attendue.</span></span> <span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Après les embrassades, nos deux commères s’assoient. Parmi les nombreuses nouvelles qui passent de bouche à oreille, une en particulier mérite toute leur attention. Qui aurait pu penser que la jeune Guillemette puisse tromper son pauvre Béranger avec un escoffier ? Le coquin lui fait sans doute bonnes chaussures à son pied !</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Mais personne en vérité n’aurait connu l’affaire si la belle n’était pas allée se confesser au prieur. Avant de lui donner l’absolution, ce dernier se renseigne : quand, où, comment et <img style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Impasse_des_Recollets.2.jpg" alt="medium_Impasse_des_Recollets.2.jpg" />combien de fois l’adultère est-il consommé ? Guillemette répond sans méfiance et, le lendemain, alors que les amants sont au lit, on vient les arrêter ! En effet, le clergé d’Annonay possède le droit d’appréhender, de jour comme de nuit, les couples adultérins ou concubins et de les conduire dans un lieu dépendant de l’Eglise. Là, un abbé leur propose de payer une amende afin d’échapper à un infâme châtiment. L’escoffier n’est qu’apprenti et il n’a pas un sou vaillant ; Béranger refuse de donner un seul de ses écus pour sauver une ribaude qu’il a eu le malheur d’épouser. Alors, les amants sont condamnés à courir dans les rues aussi nus que des vers ! Rouges de honte, tels Adam et Eve fuyant le Paradis Terrestre, ils font le tour de la ville sous les huées et les crachats.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Depuis, Guillemette l’infidèle, chassée par son époux, est recluse dans un couvent où elle prie et jeûne pour le salut de son âme. Quant à l’escoffier, dame Jeanne affirme qu’après l’avoir vu courir par les rues dans le plus simple appareil, toutes les dames soupirent maintenant à fendre l’âme lorsqu’elles passent devant sa boutique !</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Mais un nouveau spectacle attire les deux amies vers la fenêtre. Sous bonne escorte, Messire Arnulph descend péniblement la colline du château. En sa qualité de bailli d’Annonay, il siège chaque semaine au Banc des Chevaliers pour y rendre la justice. Déjà de nombreux plaignants l’y attendent. Mais ce matin, le poids des ans lui semble bien lourd à porter. Malgré le soleil de printemps, il est glacé jusqu’aux os. Au crépuscule de sa vie, peut-être est-il tourmenté par l’idée de la mort.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Porte_de_Bourgville_1.2.jpg" alt="medium_Porte_de_Bourgville_1.2.jpg" />Le banc des chevaliers est installé au pied de la montée du château sous un orme centenaire. Messire Arnulph se laisse tomber lourdement sur son fauteuil tendu de velours cramoisi et ramène sur lui les pans de son manteau. Tour à tour, chacun vient exposer ses griefs et s’en remettre au jugement du vieux bailli. Mais ce dernier n’accorde qu’une oreille distraite aux parties en présence. Pour l’instant, une seule pensée occupe son esprit : ne pas se laisser surprendre par la Grande Faucheuse ; mettre ses affaires en ordre avant que tout soit dit. </span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">A midi, toutes les plaintes ont été entendues, jugées et consignées sur les registres. Messire Arnulph rentre chez lui et demande qu’on appelle un notaire ; il a décidé de faire son testament.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Book Antiqua';">« Je, Arnulph, en mon sain entendement et en ma bonne connaissance, rappelant à ma mémoire que rien n’est plus certain que la mort, j’établis et ordonne mon dernier testament et mon dernier devis en cette manière… » </span></span></span><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Certes, le bailli est fort riche ; il a soin de répartir équitablement toutes ses possessions entre les membres de sa nombreuse famille. Mais il ne s’en tient pas là car il lui reste à exprimer une toute dernière volonté : « donner à treize pauvres, en l’honneur de Notre Seigneur et de ses douze apôtres, un bon dîner et une paire de chaussures ». Ce vœu pieux fut-il exprimé dans l’espoir de faire taire quelque remord de conscience ou révèle-t-il une âme compatissante à la misère d’autrui ? Cent ans de guerre contre les Anglais ont ruiné le royaume et le pillage d’Annonay par les soudards de Rodrigue Villandrando est encore dans toutes les mémoires. Les miséreux affamés s’entassent dans les hospices de la ville : le vieil hôpital de l’Aumone, l’hôpital des Pauvres de Notre-Dame-La-Belle fondée par le Cardinal Bertrand et la commanderie Saint-Antoine où les corps affaiblis se consument du Mal des Ardents.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Louis Arnulph pousse un soupir ; il se sent soulagé. Le visage de la mort ne lui paraît plus si terrible ; il sait maintenant qu’il a mis de l’ordre dans sa vie et à l’heure venue de faire ses adieux, il pourra s’en aller en paix.</span></span></p><p> </p><p align="center"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">« Frères humains qui après nous vivez<br /> N'ayez les coeurs contre nous endurciz,<br /> Car, se pitié de nous pauvres avez,<br /> Dieu en aura plus tost de vous merciz. »<sup>4</sup></span></span></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Voute_derriere_place_Mayol.2.jpg" alt="medium_Voute_derriere_place_Mayol.2.jpg" /></span></div><p><span style="font-size: medium;"><sup><span style="font-family: 'Book Antiqua';">1</span></sup> <span style="font-family: 'Book Antiqua';">Pied de bœuf : confluent</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><sup><span style="font-family: 'Book Antiqua';">2</span></sup> <span style="font-family: 'Book Antiqua';">Jusqu’au XVII<sup>ème</sup> siècle, mots employés pour désigner une femme mariée de la petite noblesse ou de la haute bourgeoisie.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><sup><span style="font-family: 'Book Antiqua';">3</span></sup> <span style="font-family: 'Book Antiqua';">Mure : maison en ruine</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><sup><span style="font-family: 'Book Antiqua';">4</span></sup> <span style="font-family: 'Book Antiqua';">François Villon </span></span></p>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlUne nuit au prieuré de Trachitag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-09-03:6263312006-09-03T17:30:00+02:002006-09-03T17:30:00+02:00 An de grâce 1576 Son balluchon sur le dos, le sieur Froment,...
<p><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Quartier_de_la_Recluziere_-_estre.2.jpg" alt="medium_Quartier_de_la_Recluziere_-_estre.2.jpg" />An de grâce 1576</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Son balluchon sur le dos, le sieur Froment, marchand du Dauphiné, traverse à grands pas le faubourg de la Recluzière. S’il se présente après neuf heures du soir à la porte de ville, elle sera verrouillée et il lui faudra attendre cinq heures du matin pour entrer dans Annonay.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Une semaine auparavant, notre homme a réuni toute sa maisonnée pour annoncer qu’il partait en voyage. Il va se rendre en Vivarais pour négocier l’achat de plusieurs pièces de draps. Puis, se tournant vers sa femme, il a aussitôt ajouté :</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">« Les rumeurs de la guerre s’éloignent mais les chemins ne sont pas sûrs ; je remets ma vie entre les mains du Créateur. Si un malheur m’arrive, voici quelle est ma dernière volonté. Isabeau, l’aînée de nos filles, épousera Flory, notre commis. Ce jeune fripon n’a pas la langue dans sa poche ; il attire les clients par de douces paroles et s’efforce toujours de vendre au meilleur prix. Nul doute qu’il saura veiller sur sa belle famille et faire prospérer la boutique tout aussi bien que moi. »</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Le lendemain, le père a embrassé sa femme et béni ses enfants avant de se mettre en route, le cœur léger.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Mathieu Froment s’arrête un instant devant les murs du Couvent des Frères Mineurs ; ils portent toujours de profondes blessures infligées par les mercenaires du Capitaine Saint Romain. A l’autre bout du pont de Deûme, la lourde porte de ville encastrée dans le rempart est encore ouverte malgré l’heure tardive. Couronnée d’une tour massive, elle semble inébranlable.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"> </font></span><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Bien à l’abri des murailles, notre Dauphinois remonte la rue de Deûme pour gagner la Place Vieille que domine l’imposante silhouette du château. La demeure des seigneurs d’Annonay est à présent privée de sa Tour de Justice. Il y a plus d’un siècle déjà, un tremblement de terre l’a fait s’effondrer sur les malheureux prisonniers enfermés dans d’obscurs cachots.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Sur la place elle-même, l’église paroissiale Notre Dame offre un spectacle de désolation. Au nord d’un immense champ de ruines, un seul pan de mur reste miraculeusement debout. Il a été épargné grâce à la détermination du Sieur Peyron, un marchand protestant, qui refusa de donner à boire aux démolisseurs. Furieux, ceux-ci décidèrent de s’en aller sur le champ sans terminer leur ouvrage ! Mathieu Froment soupire ; depuis son départ, il a vu partout les mêmes images de destruction et de mort. Les maisons et les champs ravagés par les flammes… La famine qui frappe et vient à bout les plus démunis… « Aux chemins de la guerre ne pousse pas de blé »… Les larmes des mères suffiront-elles à laver tous les crimes commis au nom d’un Dieu créé à l’image des hommes ?</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Prieure_de_Trachin_-_basse_cour_3.2.jpg" alt="medium_Prieure_de_Trachin_-_basse_cour_3.2.jpg" />A travers les gravas répandus sur le sol, Maître Froment se dirige vers les bâtiments de l’ancien prieuré de Trachin. Le père Louison y a installé une auberge où se retrouvent de nombreux voyageurs. A peine entré dans la grande salle, le bruit joyeux des conversations et l’odeur délicieuse de poulets rôtis à la broche redonnent du cœur au ventre à notre Dauphinois. Il s’assoit dans un coin et commande du vin ; ce soir il veut oublier la cruauté des temps.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Tout en mangeant de fort bon appétit, Mathieu Froment échange des nouvelles avec ses compagnons de table. De nouveaux arrivants se joignent à eux. Tous parlent de leurs préoccupations du moment. Après un été particulièrement chaud, les Annonéens redoutent les pluies d’automne qui provoquent des crues épouvantables. Un vieillard évoque celle de 1449 qui emporta l’église Saint-Pierre-des-Martins et son pauvre curé. Le saint homme avait lutté longtemps contre les eaux déchaînées avant de succomber à la fureur des flots. Un autre raconte que, par deux fois en octobre 1567, une crue de la Deûme a arraché la porte de ville de ses gonds et l’a charriée jusqu’au Rhône. Il a fallu la repêcher dans le fleuve et la ramener sur une charrette tirée par des bœufs !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Il est tard lorsque Mathieu Froment regagne la chambre qu’il a réservée pour la nuit. Par la fenêtre, il aperçoit la chapelle de Trachin et les bâtiments vétustes qui l’entourent. Grisé de fatigue, de vin et de paroles, notre homme s’assoit au bord du lit à baldaquin pour enlever ses bottes. Puis il s’allonge tout habillé, ferme les yeux et s’endort…</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Place_de_la_Liberte_et_Trachin_2.2.jpg" alt="medium_Place_de_la_Liberte_et_Trachin_2.2.jpg" />Soudain, un horrible craquement se fait entendre. Une grosse pierre vient de se détacher du haut du clocher de Trachin. Elle perce d’abord le toit de l’auberge, puis traverse le plancher du galetas et enfin… s’arrête d’elle-même sur le ciel de lit, juste au-dessus de la tête de notre Dauphinois !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Réveillé en sursaut, Mathieu Froment se redresse. Telle l’épée de Damoclès, la pierre le menace toujours ; si le baldaquin cède, il aura la tête écrasée. Alors, les jambes flageolantes, notre homme sort tout doucement du lit et se laisse tomber sur une chaise placée à son chevet. Il est couvert de poussière mais bien vivant.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">A ce moment des voix retentissent dans le couloir ; des bruits de pas précipités résonnent dans la montée d’escaliers. La porte de la chambre s’ouvre à la volée et l’aubergiste entre, une lanterne à la main. Il est bientôt rejoint par une dizaine de personnes brutalement tirées de leur paisible sommeil. A la faible lueur de la bougie, tous aperçoivent la grosse pierre posée sur le ciel de lit puis les regards se tournent vers le Dauphinois tout hébété sur sa chaise. Un grand silence a succédé au tumulte causé par l’évènement.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">« C’est un miracle ! » s’écrie soudain l’une des servantes en faisant son signe de croix et l’assistance émerveillée reprend ces mots comme on récite une action de grâce. Demain dès l’aube, la nouvelle se répandra dans la ville ; tout le monde dira que le marchand doit la vie à une protection spéciale de la bonté de Dieu. Mais à cette heure, Mathieu Froment lève les yeux vers le trou béant dans la toiture ouverte sur le ciel de nuit…et là, il voit un magnifique croissant de lune qui luit juste au dessus de son lit.</font></span></p><p> </p><p align="center"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Pont_de_Deume_-_tableau_1.2.jpg" alt="medium_Pont_de_Deume_-_tableau_1.2.jpg" /></span></p>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLe sourire de Madame Dumastag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-09-02:6244152006-09-02T08:05:00+02:002006-09-02T08:05:00+02:00 Sous la Terreur, Antoine Dumas, boucher de son état, héberge des prêtres...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Sous la Terreur, Antoine Dumas, boucher de son état, héberge des prêtres réfractaires pourchassés par les soldats. En effet, malgré la menace de la guillotine installée à la Croix de Justice, ce catholique fervent ne peut se résoudre à laisser la fureur révolutionnaire se déchaîner contre ceux qui ont choisi de rester fidèles à leur foi. D’ailleurs, quelques mois auparavant, François Antoine Boissy d’Anglas lui-même s’est opposé à une troupe de soudards et a ainsi sauvé d’une mort certaine sept malheureux prêtres qui traversaient Annonay pour se rendre en Savoie.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Place_Mayol_-_maison_Dumas_1.4.jpg" alt="medium_Place_Mayol_-_maison_Dumas_1.4.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Chaque matin, dans sa grande maison de la place Mayol, Madame Dumas sort une belle nappe blanche toute brodée de sa main et en recouvre la table de la salle à manger. Puis elle dépose chandeliers, calice et ciboire autour d’une croix en or finement ouvragée. Les voisins s’en viennent les uns après les autres, soucieux de ne pas trop attirer l’attention. La messe est célébrée devant une assistance recueillie et <span> </span>fervente puis, après l’ « ite, missa est », chacun s’en retourne chez lui aussi discrètement qu’il est venu.</font></span> <span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3"> </font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Restée seule, la maîtresse de maison nettoie avec soin et range les objets du culte avant de faire servir le petit déjeuner.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Mais ce jour, Madame Dumas doit accomplir une tache un peu particulière. Certes, ce n’est pas la première fois… néanmoins, son cœur bat plus fort à l’idée de ce qui l’attend.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">En fin d’après-midi, elle quitte sa demeure par la sortie dérobée qui donne sur la rue de la Réforme et elle rejoint la Grand Rue encore encombrée de charrettes. Elle se dirige vivement vers la place du marché qui, malgré son récent changement de nom, continue à être, pour les Annonéens, la « place des Messieurs ».</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Le regard de Madame Dumas est attiré par la silhouette sombre du clocher de la chapelle de Trachin. En août 1789, de hardis sans-culottes ont escaladé ses trente-sept mètres de hauteur pour y fixer leur symbole : un bonnet de la liberté en fer blanc ! Le quartier qui s’étend au pied de l’édifice est peuplé de petites gens qui se pressent dans un enchevêtrement de ruelles étroites et pentues. Personne ne sait depuis quand on l’appelle « la cour des miracles ».</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Eglise_Notre-Dame_10.4.jpg" alt="medium_Eglise_Notre-Dame_10.4.jpg" style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px" />Mais Madame Dumas ne va pas jusque là. Elle s’arrête devant l’église Notre Dame, pousse le battant de la porte d’entrée et descend les quinze marches qui la conduisent dans la nef où une table est dressée. Son immense plateau repose sur une dizaine de tréteaux et porte encore les restes d’un banquet civique copieusement arrosé. De chaque côté, les deux grandes coquilles, venues des Indes, qui servaient de bénitier sont remplies de vin aussi rouge que du sang.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Malgré sa tristesse, Madame Dumas redresse la tête. N’est-elle pas venue pour sauver ce qui <img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Eglise_Notre-Dame_9.4.jpg" alt="medium_Eglise_Notre-Dame_9.4.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />peut l’être encore ? La fidèle paroissienne se signe respectueusement devant la sépulture de Nicolas du Peloux profanée -dit-on- en 1616 par un sonneur de cloches qui voulait s’emparer de son cercueil en plomb, et se recueille quelques instants à l’entrée du chœur faiblement éclairé par la lampe du Saint Sacrement. Elle prie la Sainte Vierge de lui donner du courage puis elle se dirige vers une petite porte dissimulée dans un recoin obscur. Peu de temps avant d’être arrêté, le curé de Notre Dame lui en a confié la clé pour qu’elle puisse mettre en lieu sûr quelques peintures sacrées.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Madame Dumas constate que, depuis sa dernière visite, des larrons ont forcé la serrure et sont entrés dans la sacristie mais, par bonheur, les deux tableaux qu’elle y avait laissés sont encore là, miraculeusement intacts. Elle s’attarde un instant à contempler celui qu’elle a toujours aimé : dans un décor naïf, Marie sourit avec douceur à l’enfant Jésus blotti entre ses bras.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Madame Dumas extrait les toiles de leur cadre, les roule délicatement, les glisse sous ses jupes et les attache à une corde qu’elle porte autour de la taille… une par devant… l’autre par derrière.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Sur le chemin du retour, son précieux fardeau vient lui battre les jambes à chaque pas. Sa démarche ressemble à celle d’un automate… lente et raide. A chaque instant, elle doit éviter de heurter les passants pressés de rentrer chez eux avant le couvre-feu. Parfois, Madame Dumas croise des soldats. Elle s’arrête alors contre un mur comme une pauvre infirme épuisée par la montée trop rude. Puis, lorsqu’ils ont dépassé l’angle de la Grand Rue, elle se remet en route.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Quel soulagement lorsqu’elle arrive enfin en vue de sa demeure ; qu’elle en franchit le seuil saine et sauve quoique encore très émue !</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Plus tard, lorsque tous les tableaux ont retrouvé leur place dans l’église Notre Dame, Madame Dumas, le visage illuminée d’un doux sourire, a raconté son histoire à ses petits enfants… qui l’ont eux-mêmes racontée à leurs petits-enfants…</font></span></p> <p align="justify" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify" class="MsoNormal"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><font size="3">Aujourd’hui, nous nous souvenons toujours de ce sourire… le sourire d’une femme audacieuse qui traverse le temps.</font></span></p> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p> <div style="text-align: center"><span style="font-family: 'Book Antiqua'"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Chapelle_de_Trachin_-_ange.3.jpg" alt="medium_Chapelle_de_Trachin_-_ange.3.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></span></div> <p style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify" class="MsoNormal"> </p>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLa femme du mégissiertag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5794882006-07-26T17:35:00+02:002006-07-26T17:35:00+02:00 C’est probablement au tout début du V ème siècle que les premiers...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Chauchiere_3.2.jpg" alt="medium_Chauchiere_3.2.jpg" />C’est probablement au tout début du V<sup>ème</sup> siècle que les premiers parcheminiers se sont installés sur le site d’Annonay ; ils ont été suivis au XIII<sup>ème</sup> siècle par les mégissiers et les tanneurs qui ont construit leurs <strong>chauchières</strong> le long de nos deux rivières, la Deûme et la Cance. Ils étaient attirés, entre autre, par la qualité exceptionnelle de l’eau : pas de calcaire mais beaucoup de silice. Ces eaux très douces dégraissent particulièrement bien les peaux brutes et ne laissent pas de dépôt au séchage. En 1867, on dénombrait à l’intérieur de la ville pas moins de cent vingt établissements travaillant le cuir ; cette industrie occupait à elle seule soixante pour cent des ouvriers !</font></span> <span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Une femme se tient dans le « passage des Afars ». Frêle silhouette courbée par le labeur, elle tient sous son bras une corbeille de linge sale qu’elle porte à la rivière. Elle parle de son homme. Il est ouvrier mégissier et il partage avec elle les peines quotidiennes mais aussi les espoirs :</font></span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3"><img style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_La_Louvesc_-_basilique_1.2.jpg" alt="medium_La_Louvesc_-_basilique_1.2.jpg" />Annonay, c’est pas son pays à mon Régis ! Son chez lui, c’est Lalouvesc, où l’espace est ouvert… où les rues ne sont pas étroites et noires… où l’air qu’on respire sent les sapins et la bruyère. Mais, pour son malheur, il est le cadet d’une famille nombreuse. Alors, son père l’a envoyé à quatorze ans chercher du travail « à la ville » où on embauche. Et le v’là.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Book Antiqua';">Depuis qu’on s’est mariés, on loge dans une petite maison rue Basse Sainte Claire.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Book Antiqua';">Cinq heures et demie, il est l’heure de se lever. Il se tourne, grogne, ouvre les yeux… Le jour passe à peine à travers le <strong>bornétrou</strong> de la chambre. Il a les bras et les jambes encore tout rouillés du travail de la veille. Tant pis… il s’étire un peu et sort du lit. Il enfile ses <strong>brailles</strong> et une grande chemise blanche que j’ai posée à côté de lui, sur une chaise, avant de me coucher. Je dors encore mais pas pour longtemps… Sans bruit, pour ne pas réveiller nos six <strong>petiots</strong>, il passe à la cuisine et <strong>bigorne</strong> le feu pour faire chauffer sa soupe. Pendant ce temps, il verse un peu d’eau froide dans l’évier et vite, il se passe un coup de <strong>patte</strong> sur la figure…</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Book Antiqua';">Son écuelle est déjà sur la table. La soupe à peine avalée, il enfile ses sabots garnis de paille pour avoir mieux chaud. C’est qu’il va patauger toute la journée dans l’eau ! Quand il sort dans la rue, les ouvriers du quartier sont là et les sabots claquent sur les pavés. Toute cette agitation lui donne un peu la <strong>lourde</strong>.</span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Book Antiqua';">Après avoir traversé le pont de Faya, il arrive dans la rue de la Valette ; il s’arrête devant le bistrot de la mère Guironnet. A cette heure-là, ça rentre, ça sort à pleine porte. Quelqu’un lui crie « Alors Régis ? » Il fait un signe de tête et un petit salut de la main. Devant le comptoir en bois ciré, il avale sans rien dire un petit verre d’eau-de-vie cul sec… pour tuer le ver ! L’alcool réchauffe et donne du courage. La patronne lui tend une chopine qu’il boira dans la matinée quand il fera soif. Le temps de se retrouver dans la rue et le voilà à 6 heures justes à la porte de la mégisserie Misery, une grande bâtisse en pierre au bord de la rivière avec un séchoir en bois à la cime.</span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Le patron est déjà là surveillant l’entrée des gars. Mon homme enfile un grand tablier de toile bleue et descend les escaliers car il est « ouvrier de rivière ».</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Il commence par remplir les grands bacs avec de l’eau de la Deûme. L’hiver, elle est glacée ! J’ai entendu dire que des fois, à l’automne, les crues étaient si terribles qu’elles emportaient toutes les <strong>chauchières</strong> !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Le contremaître fait sortir du <strong>galetas</strong> des peaux de chevreaux toutes raides qui sentent fort la naphtaline. Mon Régis les trempe dans l’eau. Elles vont reverdir pendant une journée pour retrouver leur souplesse. Il tourne autour du bac ; il les enfonce d’un côté et de l’autre. Il tâte celles qu’il a mouillées hier. Pour elles, c’est bon. Il les sort, vide l’eau sale et remplit de nouveau les <strong>pelains</strong> avec de l’eau propre, de la chaux vive et de l’orpin. Encore quelques jours et les peaux seront prêtes à être <strong>époilées</strong> et <strong>écharnées</strong>.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">L’orpin, c’est bien joli quand ça pousse sur les toits mais mélangé avec de la chaux vive, c’est une vraie saleté ! Y’a beau s’empaqueter les doigts avec des <strong>peautris</strong>, rien à faire… le mal, y guérit jamais. Les gerçures, on les appelle les rossignols à cause que ça fait chanter tellement ça brûle !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">A 8 heures, tout le monde s’arrête pour le casse-croûte, un bout de <strong>picodon</strong> et un <strong>canon de vin</strong> avalés à la va-vite parce que le patron veille et la pause ne dure pas.</font></span></p><p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Book Antiqua';">C’est le moment de passer à l’écharnage : un billot de bois, des couteaux qui pendent au plafond… Ils sont quinze alignés à faire les mêmes gestes répétés depuis des années</span><span style="font-family: 'Book Antiqua';"> </span><span style="font-family: 'Book Antiqua';">: le couteau de fleur enlève les poils qui tombent par terre en petits tas noirs, la peau doit être simplement effleurée. Le couteau de chair, lui, enlève la graisse qui reste à l’intérieur. Toute une journée courbé au-dessus d’un chevalet, à racler, rogner, c’est éreintant !</span></font></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Les apprentis donnent un coup de main mais faut pas trop leur en demander aux gamins. Ils récupèrent les déchets pour la fumure. Des fois, y a un gars qui raconte une histoire mais la plupart du temps, ils restent silencieux, chacun dans ses pensées : la paye qui suffit tout juste à nourrir la famille, le petit dernier qu’y va falloir mener au médecin parce qu’il <strong>rafurle</strong> sans <img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Boulodrome_Guironnet_2.2.jpg" alt="medium_Boulodrome_Guironnet_2.2.jpg" />arrêt depuis le début de l’hiver, la femme qui, pour gagner quelques sous, lave du linge pour le monde et la partie de boules du dimanche après-midi chez la mère Guironnet : la semaine dernière, c’est le Marcel qui a embrassé la Fanny !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">A midi, il redresse son dos tout raidi par les rhumatismes. Dehors, le ciel est bleu et le soleil lui fait du bien… Il sort sa chopine et boit à la <strong>gargaillotte</strong> parce que les peaux avec la naphtaline, croyez-moi, ça donne soif. Aujourd’hui, on est mercredi et, dans son sac, il y a une tranche de viande… dorée et juteuse ; la seule de la semaine… il faut bien la déguster. Il lui reste plus qu’à acheter une belle miche de pain.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Déjà une heure et demie… L’après-midi sera long. Dans un bac rempli d’eau chaude, il prépare un bain avec de la crotte de chien. Il y fait macérer les peaux en remuant toutes les heures. Ça sent pas bien bon mais il y est habitué ! Après, faut bien tout rincer avec du son.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">A côté, des gars préparent l’habillage dans le <strong>turbulent</strong> : de l’eau, de la farine, du jaune d’œuf, de l’alun de potasse ; une vraie recette de cuisine ! Ils malaxent les peaux dans cette mélasse et après ils les rincent et les raclent une dernière fois. Ils sont tous partant pour ce travail, rapport au fait que la mixture sert de baume pour cicatriser les rossignols…</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Les peaux mouillées et gluantes sont montées au séchoir, là où on les étend sur des fils, comme du linge, pour les faire sécher. Il passe au premier étage devant l’atelier de palissonnage. Il entend les rires et les plaisanteries. Ah ! on peut dire qu’ils ont la belle vie les bourgeois de la profession, les « chouchous » du patron : bien au sec, à écouter celui qui leur lit le journal ou à commenter les nouvelles… Pour eux, les heures de travail passent sans qu’ils s’en aperçoivent !</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Mon Régis aussi aurait bien voulu apprendre le métier de <strong>palissonneur</strong>, travailler en chambre, faire du cuir souple et fin comme de la soie mais, pour ça, il faut être d’Annonay, payer son apprentissage et, surtout, être fils de <strong>palissonneur</strong>. Alors, pour un gars comme lui, aucune chance d’y arriver. Mais, qui sait, peut-être qu’avec le nouveau syndicat… tout changera…</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><font size="3">Les heures passent, la fatigue pèse sur ses épaules, les dernières peaux sont étendues, l’air devient plus vif.</font></span></p><p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Book Antiqua';">Après onze heures de trime, il retrouve ses amis, la rue, le bistrot. Ils parlent beaucoup de la grande fête de dimanche. C’est la Saint Jean porte latine. Tous les mégissiers, patrons en tête, vont faire une procession à travers la ville avec leur bannière et puis il y aura un grand repas copieusement arrosé. Le vin coulera à flot, ils chanteront et, ce jour-là, y s’ront fiers d’être mégissiers !</span></font></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Hier ou aujourd’hui, depuis le début jusqu’à la fin de leur vie, ainsi vont les hommes…</font></span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Megisseries_sur_la_Cance.2.jpg" alt="medium_Megisseries_sur_la_Cance.2.jpg" /></font></span></div></div></div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLa fille de joietag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5793752006-07-26T16:05:00+02:002006-07-26T16:05:00+02:00 Dans la seconde moitié du X ème siècle, sous le règne de...
<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Rue_de_la_Mure_2.3.jpg" alt="medium_Rue_de_la_Mure_2.3.jpg" />Dans la seconde moitié du X<sup>ème</sup> siècle, sous le règne de Conrad-le-Pacifique, le Vivarais a subi une attaque des Hongrois. Ce sont des guerriers particulièrement féroces et sanguinaires. Leur passage va marquer les esprits et laisser un curieux souvenir rapporté par quelqu’un d’assez inattendu.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'; text-decoration: none; text-underline: none;">« Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée » dit-on, mais la fille de joie se rit des dictons populaires. Perchée sur l’escalier de la petite rue de la Mure, provocante et moqueuse, elle interpelle les honnêtes femmes qui marchent les yeux baissés et les beaux messieurs qui lui jettent des regards de convoitise. Elle les connaît tous et s’amuse de leurs peurs.</span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Et ben, y’en a du beau linge ce soir ! Mais c’est pas un quartier pour vous m’sieurs dames ! Juste une rue pour les pauv’ filles comme moi… Surtout la nuit… quand il rôde…</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Le Babau, je l’ai vu : tout rouge, de peau, de poil, tout de pourpre vêtu, chaussé de cuissardes fauves avec lesquelles il marche à grandes enjambées. Géant, fort comme un taureau… En plus, le Babau est accompagné d’un énorme chien noir au poil hérissé et à la gueule écumante. C’est, pour sûr, un animal sorti tout droit de l’enfer ! D’ailleurs je me suis laissée dire que le Babau fait, quand l’occasion se présente, un peu de commerce avec le Diable…</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Surgi de nulle part, il parcourt les rues à l’heure du souper et s’il croise quelqu’un, il s’écrit : « Rentrez chez vous. Le jour est pour vous, la nuit est pour moi ! »</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Mais personne n’a réellement envie de le trouver sur son chemin, ni de voir les flammes qui brillent au fond de ses yeux. Il peut alors commencer son travail.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Il s’arrête devant toutes les maisons où habitent des familles avec des enfants. Il regarde par la fenêtre pour voir si les petits… mangent bien leur soupe. Malheur à celui qui fait des caprices et laisse refroidir le potage dans son assiette ! Le Babau entre soudain dans la cuisine, son chien sur les talons. L’horrible animal grogne en retroussant les babines. Il découvre d’énormes crocs jaunâtres. Glacé d’horreur, personne n’ose bouger ne serait-ce que le petit doigt. Alors le Babau en profite pour s’emparer de l’enfant capricieux. Il le met sous son bras et l’emporte dans la nuit.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Le petit prisonnier a beau crier et gesticuler pour essayer de se libérer. Rien n’y fait. Le Babau ricane. Puis, lorsqu’il a terminé sa tournée, il disparaît comme il est apparu. Il retourne dans l’Autre Monde avec son chien et les pauvres enfants qui ne voulaient pas manger leur soupe.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Il paraît qu’une fois arrivé dans son château, le Babau dévore les <strong>rabuzous</strong> tout crus sur une table d’or et qu’il jette leurs os à son chien.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Book Antiqua';"><span style="font-size: medium;">Allez, faut pas rester là, m’sieurs dames… Rentrez chez vous. Le jour est pour vous et la nuit est pour moi !!!</span></span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, à mon avis, il vaut mieux ne pas trop traîner dans le quartier… Cette histoire de Babau fait froid dans le dos !… Passez votre chemin et, à l’avenir, essayez d’éviter les mauvaises rencontres.</span></span></p><p align="justify"> </p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 11pt; font-family: 'Times New Roman';"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Rue_Barville_1.2.jpg" alt="medium_Rue_Barville_1.2.jpg" /></span></strong></div></div></div></div></div></div></div></div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLa légende d'Andrétag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5792622006-07-26T14:10:00+02:002006-07-26T14:10:00+02:00 La roche Péréandre est un énorme rocher naturel qui se dresse au beau...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Roche_Pereandre.jpg" alt="medium_Roche_Pereandre.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />La roche Péréandre est un énorme rocher naturel qui se dresse au beau milieu de la Cance sur la commune de Vernosc-lès-Annonay. Sa stature imposante est bien connue des amateurs d’escalade et des randonneurs.</font></span></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Mais, voyez-vous, un homme intrépide qui s’appelait André s’était mis dans la tête qu’un fabuleux trésor se cachait sous la roche. Il plongea un beau jour et découvrit une</span> <span style="font-family: 'Times New Roman'">sorte de caverne dans laquelle il réussit à se glisser. Hélas, si la grotte était assez grande pour abriter un homme, elle ne contenait ni pièces d’or, ni joyaux. André devait se faire une raison, il allait rentrer chez lui bredouille</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">! De plus, comme pour ajouter encore à sa déconvenue, une crue subite fit monter le niveau de la rivière l’obligeant à passer trois jours et trois nuits dans son abri sous les eaux<span>. Lorsqu’il put enfin sortir, tout transi, couvert de boue, il remonta péniblement en ville.</span></span></font></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Alors qu’il passe devant le portail grand ouvert de la chapelle de Trachin, il voit la nef tout illuminée de cierges allumés : on y célèbre une messe de requiem. Notre homme touché par la compassion questionne un des assistants :</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">- « Mais qui donc est mort ? » </font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Pour toute réponse, il n’obtient qu’un cri d’effroi :</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">- « C’est lui, c’est le mort qui revient... et en quel état ! »</font></span></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Mais aussitôt ses parents et toute sa famille le reconnaissent et l’entourent</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">:</span></font></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">- « André ! Nous t’avons cherché partout, nous t’avions cru disparu à jamais et nous faisions chanter un office à ta mémoire... mais te voilà ! Viens, viens déjeuner car tu dois mourir de faim. »</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Un repas de funérailles attend la famille et les amis. Ce ne sont que gigots de moutons et poulets rôtis arrosés d’un bon vin de Cornas.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'">Mais… on ne se gave pas à son propre repas de funérailles impunément. André mangea tant... et tant… qu’il en mourut !</span></p> <p align="justify"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'Times New Roman'">L’office put reprendre et s’achever à Trachin… le glas sonner pour de bon.</span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><span> </span>La roche de la Cance aura malgré tout scellé le destin d’André… d’ailleurs elle garde toujours son souvenir. Elle s’appelle la roche où périt André… la roche Péréandre.</font></span></p> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Chapelle_de_Trachin_-portail_retouche.2.jpg" alt="medium_Chapelle_de_Trachin_-portail_retouche.2.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></font></span></div> </div> </div> </div> </div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLe bon docteur Carontag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5792322006-07-26T13:50:00+02:002006-07-26T13:50:00+02:00 La chapelle de Trachin a échappé à tous les outrages infligés aux églises...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Annonay_-_Clocher_de_Trachin_1.2.jpg" alt="medium_Annonay_-_Clocher_de_Trachin_1.2.jpg" />La chapelle de Trachin a échappé à tous les outrages infligés aux églises ou couvents d’Annonay pendant les Guerres de Religion. Histoire ou légende selon l’inclinaison de votre cœur, voici une bien belle explication à ce miracle.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">A l’époque des guerres de religion, au cours d’un assaut, un chef protestant est grièvement blessé au pied des remparts. La plaie est profonde… au bout de quelques heures, l’infection gagne et la douleur devient insupportable. Les médecins présents, malgré tout leur savoir, se déclarent impuissants à soulager leur patient. Il doit se mettre en paix avec sa conscience et se préparer au trépas.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Mais l’homme ne l’entend pas de cette oreille. Il appelle son plus dévoué compagnon et lui dit :</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">- « Va me chercher Caron. Lui, saura me guérir. »</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Caron est un médecin d’Annonay dont la réputation s’étend bien au-delà des limites de la ville et les malades viennent de loin pour le consulter… dans les cas désespérés. Mais Caron est catholique… la mission est délicate…</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Le célèbre médecin réfléchit quelques instants… Il a prêté le serment d’Hippocrate, il se doit de porter secours à quiconque mais il déclare au soldat :</font></span></p><p align="justify">- <span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">« Et bien soit. J’irai soigner ton capitaine mais à une seule condition… il doit jurer sur son honneur de protéger la chapelle de Trachin. »</font></span></p><p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman';">Voilà, pour sûr, un marché bien honnête</span><span style="font-family: 'Book Antiqua';"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman';">! La mort est redoutable… alors le Huguenot promet.</span></font></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Quelques jours plus tard, grâce à l’habilité de Caron, la blessure, proprement désinfectée, se referme.</font></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><font size="3">Notre capitaine était homme de parole. Trachin a survécu aux guerres de religion.</font></span></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Trachin10.4.jpg" alt="medium_Trachin10.4.jpg" /></div><br style="page-break-before: always;" clear="all" /> </div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlLe rêve de Guigues Trachitag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5792212006-07-26T13:40:00+02:002006-07-26T13:40:00+02:00 Depuis presque sept siècles, la chapelle de Trachin est plantée au cœur...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Trachin_5.jpg" alt="medium_Trachin_5.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Depuis presque sept siècles, la chapelle de Trachin est plantée au cœur d’Annonay et des Annonéens. Plusieurs fois, elle a été sauvée in extremis de la ruine par des bienfaiteurs providentiels. En 1972, les Annonéens se sont mobilisés autour de l’Association des « Amis de Trachin » et de la « Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de l’Ardèche » pour mener à bien sa restauration.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Certes, les visiteurs ne peuvent oublier l’éclat des vitraux du chœur réveillé par les rayons du soleil matinal, ni l’émotion ressentie à la vue des vestiges de la chapelle Saint-Jean-Baptiste dans le clocher ou des visages naïfs de Guigues Trachi et de son épouse, Igeline de Saint Jullien, immortalisés dans la pierre.</font></span></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Mais d’où vient le destin miraculeux de la chapelle de Trachin</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">? Peut-être de ses origines… Imaginez, elle fut fondée sur un rêve…</span></font></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">En effet, Guigues Trachi rêvait chaque nuit que, s’il se rendait à Lyon, sur le pont de la Guillotière, il y trouverait sa fortune.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Au début, il ne prêta pas grande attention à ce qui pouvait, cependant, être considéré comme un signe du destin mais, comme le même songe se répétait nuit après nuit, il voulut en avoir le cœur net. Il décida de se rendre à Lyon. Mais, avant de partir, pour sanctifier sa démarche, il fit vœu que s’il trouvait un trésor, il en consacrerait une partie à construire une église.</font></span></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Lorsqu’il arriva à Lyon, Guigues Trachi se rendit aussitôt sur le pont de la Guillotière et, là, pendant toute la journée, il va</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il vient</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il va</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il vient.... Il cherche... mais le soir venu, il n’a rien trouvé. A l’auberge, attablé devant un bon repas, notre homme est encore plein d’espoir, il se dit que, sans doute éprouvé par les fatigues du voyage, il n’a pas bien regardé partout et il se promet que le lendemain il fera plus attention.</span></font></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Le deuxième jour, de bon matin, Guigues Trachi retourne sur le pont de la Guillotière et, là, il va</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il vient</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il va</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il vient... Il regarde partout</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">: sur le pont... sous le pont. Mais le soir venu, il n’a encore rien trouvé. A l’auberge, notre homme se sent un peu découragé, il a perdu sa belle assurance de la veille. Il se dit qu’il va encore rester une journée – la dernière – puis, qu’il ait trouvé ou non ce qu’il cherche, il rentrera chez lui le soir venu.</span></font></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Le troisième jour, à l’aube, Guigues Trachi se retrouve sur le pont de la Guillotière et, là, il va ; il vient</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il va</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">; il vient. Mais cette fois, il scrute le moindre recoin, il explore la plus petite fente entre les pierres, il creuse à main nue la terre des berges sous le pont. Hélas, le soir venu il n’a toujours rien trouvé.</span></font></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">Guigues Trachi va rentrer chez lui… quand il aperçoit, à l’autre bout du pont, une petite vieille, toute courbée sur sa canne, qui marche vers lui. Lorsqu’elle arrive à sa hauteur, elle s’arrête et le regarde</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">:</span></font></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">« Dites-moi, mon bon monsieur, voici trois jours que je vous vois aller et venir sur ce pont. Qu’est-ce que vous pouvez bien chercher</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">? »</span></font></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Alors Guigues Trachi raconte son histoire : « Et bien, j’ai rêvé que si je venais ici, sur le pont de la Guillotière, j’y trouverais ma fortune mais voilà trois jours que je cherche et je n’ai rien trouvé. Alors je m’en vais rentrer chez moi. »</font></span></p> <p align="justify"><font size="3"><span style="font-family: 'Times New Roman'">A ces mots la petite vieille se met à rire... mais à rire... à rire aux éclats</span><span style="font-family: 'Book Antiqua'"> </span><span style="font-family: 'Times New Roman'">:</span></font></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">« Ah, ah, mon bon monsieur, vous êtres bien fou de croire aux rêves. Tenez, moi, par exemple, je rêve chaque nuit que si je me rends à… Annonay, dans le jardin d’un certain… Guigues Trachi, au pied d’un figuier, je trouverai un trésor. Mais je ne suis pas assez bête pour y aller ! »</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Guigues Trachi demeure silencieux mais il s’empresse de rentrer à Annonay et rien ni personne ne pourrait arrêter sa course. Arrivé chez lui, hors d’haleine, il ne prend même pas le temps de souffler un peu ou d’embrasser sa femme. Pourtant elle était très belle ; il l’aimait passionnément et il y avait maintenant presque une semaine qu’il ne l’avait pas vue… mais non, il se précipite dans son jardin, creuse au pied du figuier et découvre.... le trésor.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Guigues Trachi a tenu sa promesse et utilisé une partie de sa fortune pour faire construire la chapelle qui porte son nom. Ce qu’il fit du reste du trésor, personne ne le sait. Mais il était devenu un homme fort sage et je suis sûre qu’il en a fait bon usage.</font></span></p> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Trachin_8.2.jpg" alt="medium_Trachin_8.2.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></font></span></div> </div> </div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlHistoire de Jaquemarttag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5790422006-07-26T11:20:00+02:002006-07-26T11:20:00+02:00 Au XVI ème siècle, les Annonéens réclamaient une horloge à jaquemart...
<p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Annonay_-_Jacquemart.5.jpg" alt="medium_Annonay_-_Jacquemart.5.jpg" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px" />Au XVI<sup>ème</sup> siècle, les Annonéens réclamaient une horloge à jaquemart pour se conformer à la mode en vigueur dans la région depuis que Romans avait fait construire le sien au début du siècle précédent.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Mais la municipalité se refusait à payer le prix d’un tel achat.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Or, en 1567, un marchand fut accusé de concussion. Le tribunal le jugea et le condamna tout naturellement à payer les frais d’achat de l’automate frappeur de cloches.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Annonay eut donc son jaquemart installé au bas de la rue du Prieuré au sommet d’une très haute tour, comme il se doit, pour saluer Dieu et souligner les aspirations de l’homme vers le ciel.</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Puis, en 1746, pour la plus grande fierté des Annonéens, l’automate fut mis en état de frapper les demi-heures !</font></span></p> <p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3">Hélas, en 1778, le jaquemart qui menaçait ruine fut démoli et l’horloge fut alors installée sur le clocher de la chapelle de Trachin !</font></span></p> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"> <div style="text-align: center"><span style="font-family: 'Times New Roman'"><font size="3"><img src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Annonay_-_Clocher_de_Trachin_7bis.2.jpg" alt="medium_Annonay_-_Clocher_de_Trachin_7bis.2.jpg" style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px" /></font></span></div> </div> </div>
Martinehttp://legendesvivantes.hautetfort.com/about.htmlSur la place des Messieurstag:legendesvivantes.hautetfort.com,2006-07-26:5790292006-07-26T11:10:00+02:002006-07-26T11:10:00+02:00 La place de la Liberté a changé tant de fois de nom au cours des siècles...
<p class="MsoBodyTextIndent3" style="margin: 0cm 0cm 0pt -2.85pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;"><img style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Annonay_-_Place_de_la_Liberte_3.jpg" alt="medium_Annonay_-_Place_de_la_Liberte_3.jpg" />La place de la Liberté a changé tant de fois de nom au cours des siècles que les Annonéens l’appellent la Place tout simplement !</span></span></p><p class="MsoBodyTextIndent3" style="margin: 0cm 0cm 0pt -2.85pt; text-align: justify;" align="justify"> </p><p class="MsoBodyTextIndent3" style="margin: 0cm 0cm 0pt -2.85pt; text-align: justify;" align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Au milieu du XVIII<sup>ème</sup> siècle, l’usage populaire lui avait donné le nom de « place des Messieurs » pour commémorer une étrange habitude de certains Annonéens.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Les riches demeures du pourtour de la place étaient habitées par des notables. Jugez vous-mêmes :</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Joseph St-Ange Astier et Pierre Chomel, notaires royaux,</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Christophe Bollioud, seigneur de Brogieux,</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">François Charles de Missolz, ancien capitaine d’artillerie,</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Charles Louis Duret, médecin et ancien consul,</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Claude Malgontier, procureur au bailliage et également ancien consul,</span></span></p><p align="center"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Jean Ravel, riche négociant.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Ces « Messieurs » se promenaient tous les matins sur la place en « galant négligé ». Ce qui signifie en robe de chambre, en pantoufles et en bonnet de nuit. Dans cet équipage, ils rivalisaient d’élégance et de vanité, choisissant les étoffes les plus précieuses, les couleurs les plus vives, les pompons les plus soyeux.</span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Inutile de préciser que leurs épouses n’étaient point conviées à cette sortie matinale, si bien que les Annonéens, par dérision, baptisèrent « place des Messieurs »… la place où les « Messieurs » se pavanent !</span></span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">Parmi les étranges comportements des contemporains du Siècle des Lumières, celui de Pierre Antoine Peyrond mérite d’être évoqué.<img style="float: right; margin: 0.2em 0px 1.4em 0.7em; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Maison_Peyron.jpg" alt="medium_Maison_Peyron.jpg" /></span></span></p><p align="justify"><span style="font-family: 'Times New Roman';"><span style="font-size: medium;">En effet, ce riche marchand avait pour habitude d’uriner d’une fenêtre du dernier étage de sa maison* avant d’aller se coucher. En 1730, il épousa Claire Albert, une femme de seize ans sa cadette réputée pour sa grande beauté. Un an plus tard, alors que Pierre Antoine Peyrond se soulageait avant d’aller au lit, il fit une chute malencontreuse et un passant le trouva mort sur le pavé. Très vite, la rumeur courut que cette chute ne serait peut-être pas accidentelle ! Les mauvaises langues s’en donnèrent à cœur joie. Pourtant, la jeune veuve attendra vingt ans pour convoler en justes noces avec Pierre de Vogüé et devenir ainsi la châtelaine de Gourdan.</span></span></p><p align="justify"> </p><p align="justify"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Times New Roman;">L’actuelle place de la Liberté est depuis toujours la place du marché… Autrefois, autour de l’énorme église Notre Dame qui fut démolie en 1913, les paysannes se pressaient pour vendre leurs légumes, leurs œufs, leurs fromages… elles gardaient toujours leurs paniers au bras, prenant grand soin de ne pas les poser par terre pour ne pas payer un emplacement</span><span style="font-family: 'Book Antiqua';"> </span><span style="font-family: Times New Roman;">!</span></span></p><p><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Times New Roman';">* située au 4 place de la Liberté</span><strong><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Times New Roman';"><br /></span></strong></p><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 10pt; font-family: 'Times New Roman';"><img style="margin: 0.7em 0px; border-width: 0px;" src="http://legendesvivantes.hautetfort.com/images/thumb_Eglise_Notre_Dame_2.2.jpg" alt="medium_Eglise_Notre_Dame_2.2.jpg" /></span></div></div></div>