Last posts on altman2024-03-29T10:17:26+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/altman/atom.xmlHoudaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.html”Je ne le sais pas ni ne pose la question...”tag:houdaer.hautetfort.com,2020-08-12:62563992020-08-12T05:23:00+02:002020-08-12T05:23:00+02:00 Au-delà du tournant de la route Il y a peut-être un puits et...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/01/3709126083.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6160042" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/01/01/130054817.jpg" alt="Pessoa altman.jpg" /></a></p><p style="background: white;" align="left"><span style="color: #ffffff; background-color: #000000;"><em><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; background-color: #000000;">Au-delà du tournant de la route<br />Il y a peut-être un puits et peut-être un château,<br />Ou peut-être simplement la route qui continue.<br />Je ne le sais pas ni ne pose la question.<br />Et quand je suis sur la route avant le tournant<br />Je ne regarde que la route avant le tournant,<br />Parce que je ne peux voir que la route avant le tournant.<br />Cela ne me servirait à rien de regarder au-delà,<br />Vers ce que je ne vois pas.<br />Préoccupons-nous seulement de l'endroit où nous sommes.<br />Il y a assez de beauté à être ici et non quelque part ailleurs.<br />S'il y a quelque chose au-delà du tournant de la route,<br />Que d'autres s'interrogent sur ce qu'il y a au-delà du tournant<br />de la route,<br />C'est bien là ce qu'est la route pour eux.<br />Si nous devons arriver là-bas, nous le saurons quand nous<br />y arriverons.<br />Pour l'instant tout ce que nous savons c'est que nous n'y sommes pas.<br />Ici, il n'y a que la route avant le tournant et avant le tournant<br />Il y a la route sans aucun tournant.</span></em></span></p><p style="background: white;" align="left"> </p><p style="background: white;" align="left"><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; color: #ffffff; background-color: #000000;">Pessoa</span></p><p style="background: white;" align="left"><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; color: #ffffff; background-color: #000000;">("Poèmes jamais assemblés d’Alberto Caeiro", traductions du portugais de Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade & Fabienne Vallin, éditions Unes, 2019) </span></p><p style="background: white;" align="left"><span style="font-size: 14pt; font-family: Georgia, serif; color: #ffffff; background-color: #000000;"> </span></p>
Houdaerhttp://houdaer.hautetfort.com/about.htmlEn ce jour...tag:houdaer.hautetfort.com,2020-05-31:62425462020-05-31T10:52:00+02:002020-05-31T10:52:00+02:00 Une pensée pour mes ami(e)s traducteurs(trices) en ce jour de...
<p style="text-align: left;"><a href="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/02/3109611798.jpg" target="_blank" rel="noopener"><img id="media-6139461" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://houdaer.hautetfort.com/media/00/02/3350194593.jpg" alt="101639087_10158517174848872_3846242994248220672_n.jpg" /></a></p><p style="text-align: justify;"><span style="text-align: left; color: #ffffff; text-transform: none; text-indent: 0px; letter-spacing: normal; font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 14pt; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; word-spacing: 0px; display: inline !important; white-space: normal; orphans: 2; float: none; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #000000;">Une pensée pour mes ami(e)s traducteurs(trices) en ce jour de Pentecôte…</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="text-align: left; color: #ffffff; text-transform: none; text-indent: 0px; letter-spacing: normal; font-family: georgia,palatino,serif; font-size: 14pt; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; word-spacing: 0px; display: inline !important; white-space: normal; orphans: 2; float: none; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: #000000;">… et un bon anniversaire à <a href="http://houdaer.hautetfort.com/archive/2018/11/02/humaniste-6101986.html?fbclid=IwAR2uOvYxUlYPU7flc7m1DgqQIVjnE7qOEQ2t7ljRtx74lZfcEo9LnLcrtDs"><span style="color: #ff0000; text-decoration: underline;">Clint</span></a> !</span></p><p style="text-align: left;"> </p>
ZAhttp://zoomarriere.hautetfort.com/about.htmlSur vos écrans en 1992tag:zoomarriere.hautetfort.com,2016-09-20:58493342016-09-20T20:48:00+02:002016-09-20T20:48:00+02:00 EDITORIAL : Par Edouard S. En 1992, fidèle abonné, je lis Les...
<p><strong>EDITORIAL :</strong></p><p>Par Edouard S.</p><p><img id="media-5457824" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://zoomarriere.hautetfort.com/media/01/01/618756719.jpg" alt="impitoyable00.jpg" />En 1992, fidèle abonné, je lis <em>Les Inrockuptibles</em>, publication ayant je crois disparu depuis. Le début d’année est celui d’une tornade provoquée par une jeune fille frêle mais teigneuse du Dorset. Le magazine présente la demoiselle et l'orage monte sur les trois numéros de printemps : une demi-page, puis deux entières, puis sept et la couverture. PJ Harvey a 21 ans et vient de sortir son premier disque. Le bien nommé <em>Dry</em>, 24 ans après, trône toujours tout en haut de ma pyramide discographique personnelle (le single <em>Dress</em> en live d'époque, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=xOpvhluNNjw">ici</a>). Autre découverte, celle de Dominique A. L'album <em>La Fossette</em> débarque de nulle part et me saisit tout de suite. J’entends encore Bernard Lenoir en parler dans son émission sur France Inter, ému de trouver là, enfin, un chanteur d’ici capable de reprendre le flambeau de Manset/Murat, et passer tous les soirs ou presque <em>Va t'en</em> ou <em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=nNtSijP4yaQ">Le Courage des oiseaux</a></em>, candidat sérieux au titre de meilleure chanson française de tous les temps. Dans le même temps, arrive le deuxième album de Ride, groupe s’étant hissé quelques mois auparavant, d’un coup d’un seul, sur le haut de la vague noisy pop anglaise. <em>Going Blank Again</em> s’ouvre sur un Everest guitaristique, un single improbable et ahurissant. Pendant les 8 minutes que dure <em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=xCCkY55bEO8">Leave them all behind</a></em>, Ride se propulse à des années lumières, ne cesse de monter, touche les étoiles, va là où l’on ne respire plus depuis longtemps. Le reste de l’album, pourtant bon, est dans l’incapacité de se remettre totalement de cette ascension fulgurante comme une attaque de Claudio Chiappucci sur le Tour de France 92. Ensuite, le groupe produira deux albums quelconques et s’évanouira. <em>Leave them all behind</em> était donc un sommet et un adieu. En ce temps-là, je les vois cependant sur scène sans me douter de la suite. Étudiant bordelais, je fréquente les lieux emblématiques du circuit rock, du Théâtre Barbey au Jimmy, de la Médoquine au Krakatoa ou au Chat Bleu, afin d'y voir The House Of Love, The Jesus and Mary Chain, The Wedding Present, Yo la Tengo, Television fraîchement reformé ou, bien sûr, un peu partout, Noir Désir. Achetant CD sur CD, je choisis mon Top 10 de l'année ainsi : 1. PJ Harvey - <em>Dry</em>, 2. Dominique A. - <em>La Fossette</em>, 3. Pavement - <em>Slanted and Enchanted</em>, 4. R.E.M. - <em>Automatic for the people</em>, 5. Yo la Tengo - <em>May I sing with me</em>, 6. The Pharcyde - <em>Bizarre Ride II the Pharcyde</em>, 7. John Cunningham - <em>Shankly Gates</em>, 8. John Cale - <em>Fragments for a rainy season</em>, 9. Nick Cave and the Bad Seeds - <em>Henry's dream</em>, 10. DC Basehead - <em>Play with toys</em></p><p style="text-align: center;"><img id="media-5457920" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://zoomarriere.hautetfort.com/media/00/01/23183392.jpg" alt="1992,eastwood,cassavetes,allen,brisseau,altman,rohmer,desplechin,hartley,pintilie,burton" /></p><p>Mais, me direz-vous, ici, c’est Zoom Arrière, pas Rétro Disco.</p><p>Donc, en 1992, je laisse tomber définitivement <em>Première</em>, je continue à acheter de temps à autre les <em>Cahiers du Cinéma</em> et je tombe pour la première fois sur <em>Positif</em>. Le numéro qui m’attire alors s’orne d’une photo de Tim Robbins dans <em>The Player</em> de Robert Altman. Le film m’enthousiasme dans la foulée. Je choisis donc mon camp, pour de longues années. Et j’établis mes programmes en premier lieu sur la foi des conseils positivistes avant de me rendre au Cinéma Jean Eustache de Pessac ou au Centre Jean Vigo dans Bordeaux.</p><p>En 1992, se poursuit la folie <em>Twin Peaks</em>. Ayant suivi la diffusion de la série mythique sur La Cinq (chaîne qui l’est un peu moins, mythique, ou alors pour d’autres raisons), j’attendais comme tout le monde énormément du film de cinéma que Lynch avait décidé de tourner, incapable d’abandonner sa Laura Palmer dans la "Black Lodge". Or, passé son <a href="https://www.youtube.com/watch?v=vA1dpPLJkN4">extraordinaire prologue</a> convoquant David Bowie (ou son fantôme), <em>Fire walk with</em> me laisse sur un goût d’inachevé, de légère déception. Tout le contraire de deux premiers longs métrages qui me retournent la tête (et parfois l’estomac) : <em>Reservoir Dogs</em> coup d’essai, coup de poing, coup de maître de Quentin Tarantino et <em>La Sentinelle</em> d’Arnaud Desplechin, étoile tout à fait inattendue dans le ciel d’un cinéma français, qui, il est vrai continue d'assurer (très bonnes cuvées de Rohmer, Tavernier, Sautet, Brisseau, Deville) et de bouger (<em>Bar des Rails</em> de Cédric Kahn, <em>Nord</em> de Xavier Beauvois et, pour certains, <em>Les Nuits fauves</em> de Cyril Collard). Je suis également impressionné par les dernières livraisons de deux cinéastes que l’on pouvait alors croire installés dans leur routine : avec <em>Impitoyable</em>, Clint Eastwood, tout en créant le modèle-type du western crépusculaire prouve, à la suite du Kevin Costner de <em>Danse avec les loups</em>, que le genre n’est toujours pas mort, tandis que Woody Allen prend tout le monde à contre-pied avec son rugueux et risqué <em>Maris et Femmes</em>.</p><p>En 1992, je compte parmi ceux qui doivent à un Gérard Depardieu transformé en distributeur la découverte des films de John Cassavetes dont les deux merveilleux inédits en salles françaises que sont <em>Faces</em> et <em>Opening Night</em>. A <em>Positif</em> et aux <em>Cahiers</em>, plutôt qu’à <em>Première</em>, je dois celle des beaux <em>Et la vie continue</em> d'Abbas Kiarostami, <em>La Chasse aux papillons</em> d'Otar Iosseliani, <em>Le Chêne</em> de Lucian Pintilie, <em>Les Équilibristes</em> de Nico Papatakis, <em>Une vie indépendante</em> de Vitali Kanevski, <em>Crush</em> d'Allison MacLean, <em>Bhumika</em> de Shyam Benegal... Côté américain, Tim Burton réussit l'impossible avec un deuxième volet batmanien des plus sombres, Gus Van Sant passe un nouveau cap (<em>My Own Private Idaho</em>), Tim Robbins retient bien les leçons ironiques de Robert Altman (<em>Bob Roberts</em>), Oliver Stone maîtrise son <em>JFK</em>, Steven Soderbergh se sort brillamment du piège <em>Kafka </em>mais Martin Scorsese se plante dans les grandes largeurs avec son remake des<em> Nerfs à vif</em>... J’évite alors consciencieusement tout un tas de grosses productions à succès comme le <em>Basic Instinct</em> de Paul Verhoeven. L’impudique croisé-décroisé de Sharon Stone me rattrapera des années plus tard et me démontrera que, dans ce cas précis, j’avais eu tort de faire mon rebelle. A l’époque, je ne passe malheureusement pas à côté d’un autre "phénomène", le regrettant amèrement : je sors absolument dégoûté du film dégueulassement piégé qu'est <em>C’est arrivé près de chez vous</em>. Là est l’origine, sans aucun doute, de mon allergie persistante au comique cinématographique et télévisuel de Benoît Poelvoorde.</p><p>Mais oublions cette sombre idiotie. 1992, c’est surtout l’année Hal Hartley. Nous avons découvert <em>Trust Me</em> en mars, <em>The Unbelievable Truth</em> en septembre et <em>Simple Men</em> en octobre. Qu’à partir d’<em>Amateur</em>, sorti deux ans plus tard, la belle mécanique s’enraye, puis cale totalement par la suite importe peu. Pendant quelques mois, sur nos écrans, Hal fut le cinéaste le plus classe, ses actrices et ses acteurs les plus beaux (Adrienne Shelly, Elina Löwensohn, Karen Sillas, Martin Donovan, Robert Burke, William Sage), ses musiques les mieux choisies (Yo la Tengo, Sonic Youth), ses films les plus rock, les plus sexys, les plus drôles et les plus émouvants, ses fins les plus touchantes et les plus encourageantes, ses idées de mise en scène, même empruntées à Godard, les plus emballantes (car elles créaient une distance et dans le même temps, par on ne sait quel tour de magie, elles nous attachaient plus encore aux personnages), ses dialogues les plus à même d'être amoureusement retenus ("<em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=getMYpeRYMM">Respect, admiration and trust equal love</a></em>", "<em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=ikip4ts3KnA">I know what you need... you need a woman</a></em>", "<em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=1XuLK3JASYw">Why do women exist ?</a></em>").</p><p>Au milieu de <em>Simple Men</em>, Martin Donovan déboule en pick-up, en sort, arrache sa casquette et hurle "<em>I can’t stand the quiet !</em>" Dans la seconde, débute la meilleure scène de danse du monde, au son du bien nommé (lui aussi) <em>Kool Thing</em> de Sonic Youth (et Chuck D de Public Enemy). Dans mon fauteuil du cinéma Jean Vigo, je n’en reviens pas. A cet instant se cristallise tout ce que j’aime dans mes deux arts favoris, le cinéma et le rock, pour toujours. Plus encore que devant le <em>Mauvais Sang</em> de Carax, découvert peut-être un peu trop jeune. Là, ayant déjà succombé, quelques semaines auparavant, aux charmes des deux premiers Hartley et ayant fait de <em>Goo</em>, l'album de Sonic Youth dont est extrait <em>Kool Thing</em>, l'un de mes favoris de l'année 90, j'ai le sentiment d’être vraiment dans le présent, de vivre l’instant au bon moment et au bon endroit. Cet incroyable éclair, je sais que je ne le revivrai plus jamais au cinéma. Mais je ne dis pas cela de façon triste : il me suffit d'en avoir été frappé une fois.</p><p style="text-align: center;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/5R3OB_j7IlA?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 115%;" align="JUSTIFY"><em> </em></p><p><strong>LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :</strong></p><p>Une liste de 175 longs métrages (sur les 373 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.</p><table><tbody><tr><td width="283"> </td><td width="73">Antoine</td><td width="73">Céline</td><td width="73">Christophe</td><td width="73">Dr.Orlof</td><td width="73">Edouard</td><td width="73">FredMJG</td><td width="73">Jean-Luc</td><td width="73">Ludovic</td><td width="73">Nolan</td><td width="73">Rémi</td><td width="73">Timothée</td><td width="117">Vincent</td></tr><tr><td><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 10pt;">Impitoyable (Eastwood)</span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong><a href="http://desoncoeur.over-blog.com/article-impitoyable-construction-et-deconstruction-de-mythes-44290882.html">****</a></strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>**</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><a href="http://www.cineclubdecaen.com/realisat/eastwood/impitoyable.htm">***</a></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td></tr><tr><td><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 10pt;">Opening Night (Cassavetes)</span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><a href="http://www.cineclubdecaen.com/realisat/cassavetes/openingnight.htm">****</a></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td></tr><tr><td><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 10pt;">Maris et femmes (Allen)</span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td></tr><tr><td><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 10pt;">Faces (Cassavetes)</span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><a href="http://www.cineclubdecaen.com/realisat/cassavetes/faces.htm">***</a></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>****</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td></tr><tr><td><span style="font-family: times new roman,times,serif; font-size: 10pt;">Céline (Brisseau)</span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><a href="https://filmsnonutc.wordpress.com/2011/09/15/celine-jean-claude-brisseau-1992/">****</a></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"> </span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><a href="https://www.cineclubdecaen.com/realisat/brisseau/celine.htm">***</a></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong>***</strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica,arial,sans-serif; font-size: 18pt;"><strong> </strong></span></td><td style="text-align: center;"><span style="font-family: helv
Edouard S.http://nightswimming.hautetfort.com/about.htmlThe playertag:nightswimming.hautetfort.com,2012-03-15:46377822012-03-15T22:29:00+01:002012-03-15T22:29:00+01:00 Bien sûr, The player c'est d'abord ce fabuleux plan-séquence de huit...
<p style="text-align: center;"><img id="media-3488183" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://nightswimming.hautetfort.com/media/00/01/1898218585.jpg" alt="theplayer.jpg" /></p><p style="text-align: justify;">Bien sûr, <strong><em>The player</em></strong> c'est d'abord ce fabuleux plan-séquence de huit minutes en ouverture. Il permet de suivre les arrivées successives des gens du studio, dont le producteur Griffin Mill, personnage principal du film. Ce plan sert à l'inscription dans le genre policier puisqu'il en reprend des procédés caractéristiques : passages musicaux imposant un rythme de suspense, caméra visant soudain un objet dont personne ne semble se soucier mais ô combien important (une carte postale), actions et dialogues perçus à travers des persiennes anticipant sur le thème du voyeurisme... Et en même temps, il nous plonge dans un flux cinématographique proprement altmanien : des gens traversent le champ en offrant des bribes de conversations, sérieuses ou comiques, primordiales ou anecdotiques ; les mouvements à l'intérieur d'un groupe sont orchestrés ; l'acidité des dialogues se coule dans la fluidité du tempo. Cette fluidité, cette virtuosité, elles s'affichent clairement et Altman en joue, faisant parler l'un de ses protagonistes des plus fameux plans-séquences de l'histoire du cinéma (l'homme ne connaît cependant que des exemples américains, Altman s'amusant ainsi de l'hollywoodo-centrisme de ce milieu).</p><p style="text-align: justify;">Mais, passée cette introduction grisante, c'est une autre figure de style qui semble s'imposer de manière particulièrement pertinente dans <em>The player</em>. Une figure déjà plus tellement utilisée dans ces années quatre-vingt-dix, j'ai nommé le zoom. Très fréquemment convoqué ici, il est un outil formidable dans les mains du cinéaste pour filmer les groupes, pour y intégrer ou en extraire ses protagonistes (au cours de la séquence de déjeuner où apparaît Burt Reynolds, Altman remplace même un instant son zoom optique par un très étonnant effet de "zoom sonore" en passant d'une conversation à une autre). Ensuite, il traduit la paranoïa qui envahit l'esprit de Griffin Mill en resserrant le cadre sur son visage fébrile, en amplifiant le rendu de sa perception. Il signale également l'importance du voyeurisme, de façon très directe lorsque Mill observe en cachette la femme avec qui il est en train d'avoir une conversation téléphonique pour la première fois, situation qui le trouble et qui le fait verser dans la passion. Enfin, il nous rappelle que nous sommes bien à notre place de spectateur. Car le zoom est peut-être l'effet cinématographique qui se dénonce lui-même avec le plus de force, l'effet le moins naturel qui soit. Avec malice, Altman y a à nouveau recours pour son tout dernier plan. Il filme le happy end, le couple uni et le héros débarrassé de son angoisse, sous une lumière solaire et une musique adéquate, et cette focalisation marque en même temps une distance, accentuée par la présence de branchages en amorce. Il y a là tout à la fois une manière d'accuser l'artifice et le don de ce qu'il souhaite au spectateur. Nous avons pleine conscience de notre statut mais nous nous délectons aussi de cette fin. Altman gagne sur les deux terrains.</p><p style="text-align: justify;">Cette double victoire, réflexion et croyance, elle est possible parce que d'une part l'ironie et les jeux de miroirs ne transforment pas pour autant les personnages en pantins et d'autre part parce que le cinéaste n'a pas fait l'économie d'un scénario serré et prenant. Ce Griffin Mill que nous ne lâchons pas d'une semelle a, sur le papier, tout pour déplaire mais l'art d'Altman, conjugué à l'interprétation de haut vol de Tim Robbins (récompensé à Cannes), nous le rend attachant. Rongé par l'inquiétude consécutive au harcèlement dont il est victime et bouleversé par une rencontre amoureuse, il se voit au fil du récit dépouillé de son costume pour se retrouver en maillot de corps et disparaître quasiment en se plongeant nu dans un bain d'argile. Si il revêt à nouveau son habit pour se rendre à une convocation chez l'enquêtrice, celle-ci, le voyant avancer comme un zombie, lui demande aussitôt si il "<em>dort dans ce costume</em>". De plus en plus hagard, il nous fait penser, au bout de sa mésaventure, au Paul Hackett de l'<em>After hours</em> de Scorsese. Autour de Robbins, personne de dépare (surtout pas une Greta Scacchi qui, en une poignée de films en ce temps-là, nous tourneboula assez), en charge d'un personnage ou se représentant soi-même à l'écran puisque certaines stars apparaissent sous leur vrai nom (c'est un autre "jeu" proposé par le cinéaste : ces acteurs et actrices connus vont ils jouer leur propre rôle ou pas ?). Enfin, à travers cette histoire criminelle située dans ce monde-bulle qu'est Hollywood, où les gens ne cessent de se raconter des films à longueur de journée, histoire imaginée et extrêmement bien menée par Michael Tolkin (adaptant son propre roman), Altman rend un magnifique hommage aux scénaristes, à ceux qui tiennent le spectateur en éveil avec leurs récits.</p><p style="text-align: justify;"><em>The player</em> est une charge, une satire. Mais, démontrant que la revitalisation de l'art cinématographique est toujours possible, il est aussi une célébration.</p><p> </p><p><span style="font-size: xx-large;"><strong>****</strong></span></p><p><img id="media-3488190" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://nightswimming.hautetfort.com/media/00/01/1424560305.jpg" alt="theplayer00.jpg" /><strong>THE PLAYER</strong></p><p>de Robert Altman</p><p>(Etats-Unis / 120 min / 1992)</p>
Cinéambulanthttp://cineclubambulant.hautetfort.com/about.htmlPauline Kael, la critique qui regardait avant de révérertag:cineclubambulant.hautetfort.com,2011-01-07:30550432011-01-07T02:15:00+01:002011-01-07T02:15:00+01:00 Les chroniques européennes et américaines de Pauline Kael, parues en deux...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;"><img id="media-2832831" style="float: right; margin: 0.2em 0 1.4em 0.7em;" src="http://cineclubambulant.hautetfort.com/media/01/00/1888491992.jpg" alt="Kae_Pauline.jpg" />Les chroniques européennes et américaines de Pauline Kael, parues en deux volumes aux éditions Sonatine, sont un régal pour qui aime écrire des critiques de cinéma ou simplement discuter de films pendant des heures. Pour le New Yorker et de nombreuses revues, des années 60 au début des années 80, Pauline Kael a fait quelque chose de rare : elle a regardé des films de la première à la dernière image, les a analysés, en a dit du bien et souvent beaucoup de mal, toujours en argumentant et en pointant les failles formelles et discursives. Elle n’a pas eu de dévotion béate. Elle n’a pas eu de révérence particulière pour les génies, « maestros » et autres grands auteurs. Elle ne s’est pas aplatie devant le cinéma européen, plus « arty » et moins formaté que son équivalent américain. Elle n’a pas non plus pardonné au cinéma hollywoodien quand il était mauvais. Vacuité ou confusion du propos, faiblesse des personnages, surinvestissement technique, snobisme, tendance à la caricature, elle a su pointer, quel que soit le réalisateur, de vrais défauts se cachant derrière des grands noms (Fellini, Bergman, Antonioni, Truffaut etc.). Habitué à la révérence de la critique française dès qu’il s’agit d’un auteur confirmé, je ne suis tout simplement plus habitué à lire une critique argumentée et acerbe portant sur le film d’un réalisateur estampillé « patrimoine mondial du cinéma ». Il en faut des efforts, aux critiques journalistiques, pour avouer qu’un Woody Allen, un Eastwood, un Almodovar voir un David Lynch peut être un film raté. On sent le malaise du critique à devoir se démarquer du troupeau et avouer sans fard que telle grande figure du cinéma a réalisé un mauvais film. Imaginez si Invictus avait été réalisé par Ron Howard ou Mystic river par Frank Darabont, on aurait sorti les bazookas, de Libé à Positif. Il en fallu de l’encre, pour inscrire ces films dans le grand œuvre eastwoodien et leur pardonner leurs défauts bien réels.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Bien sûr, j’ai été amusé et souvent choqué à la lecture de certaines critiques de Pauline Kael. Bien que ce ne soit pas l’essentiel de ses articles, elle a l’art de la formule assassine. « Clint Eastwood n’est pas antipathique ; ce n’est pas un acteur, aussi peut-on difficilement le trouver mauvais. » « Intérieurs n’est pas un film païen, c’est un paillasson. » « Zabriskie Point est un désastre mais, comme on peut l’imaginer, Antonioni ne tourne pas de désastres ordinaires ». Je l’ai trouvée parfois terriblement injuste. Baisers volés, « un film jetable » ! Jeremiah Johnson, « gonflé de folklore lourdingue » ! Inutile de tout citer, il serait trompeur de faire croire à un jeu de massacre. La dame aime aussi des films et sait très bien dire pourquoi. Elle parle avec passion du Privé et de Nashville d’Altman, de Taxi Driver et de Mean Streets de Scorsese, des cinémas de Bertolucci et de Godard, de Coppola et de bien d’autres. Atteignant parfois la douzaine de pages, ces chroniques procèdent d’un œil incroyable et d’un investissement peu commun pour disséquer les films. Il faut une passion indéniable pour regarder aussi bien les films. Quand on se met à la critique, on évite difficilement certains écueils, Pauline Kael a plutôt réussi à les contourner. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Le premier écueil est une tendance contemporaine à parler d’autre chose que du film lui-même, on parle plutôt du phénomène médiatique, du budget publicitaire, de la présence de stars, du contexte favorable au discours du film, de l’écho qu’il pourrait rencontrer. On évoque le « retour » de l’auteur mais on ne parle pratiquement pas du film, de sa dramaturgie, de son impact visuel, de sa capacité à émouvoir. Je me souviens du film de George Clooney: Good night, and good luck. Tout un tapage médiatique avait été fait en France autour de cette évocation du maccarthysme, facilement convertie par la presse en brûlot anti-bush. A l’arrivée, un film soigné (beau noir et blanc) mais complètement anecdotique, qui avait eu la chance d’être réalisé par une star comme on les aime, charismatique et de gauche (liberal en américain). Très peu s’en rappellent désormais.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Le second écueil est l’aplatissement devant un auteur dont la filmographie fait partie du patrimoine mondial ou est en passe de l’être. Il est courant de se sentir écrasé par une œuvre qu’on n’a pas bien comprise ou que l’ensemble des critiques acclament. On éprouve un sentiment similaire à celui de devoir déboulonner la statue géante de Saddam Hussein avec un simple tournevis. J’ai passé beaucoup de temps, il y a quelques années à découvrir les films de Michelangelo Antonioni à la cinémathèque royale de Bruxelles et j’entretiens une fascination pour son œuvre dont j’apprécie l’impact visuel et la beauté. Mais je dois bien avouer que ses films peuvent être particulièrement pesants et ennuyeux (Désert rouge par exemple) ou parfois terriblement hermétiques (Blow up ou Profession reporter) au point qu’on peut se demander si le maestro n’a pas mis beaucoup de moyens formels au service d’un discours assez confus et fumeux. A ce titre la chronique de Blow up faite par Kael m’a remis en mémoire le sentiment de confusion que j’ai éprouvé devant ce film que je n’ai jamais bien compris mais dont beaucoup de scènes me restent en mémoire. Kael souligne bien l’accumulation d’images et de détails censés faire sens mais qui au final ne disent pas grand-chose de clair. Non sans humour sont citées les élucubrations intellos que ce film a pu susciter, ce que certains critiques ont dû écrire pour paraître intelligents. Il est difficile pour moi de dire aujourd’hui si Blow-up est une arnaque ou un grand film. Peut-être resterai-je toujours dans l’entre-deux, peut-être était-ce ce que voulait Antonioni. Ses meilleurs films sont sans doute ceux du début, comme Femmes entre elles, tandis que Blow-up est le produit d'une époque (les années 60) qui cherchait absolument la touche artiste et le subversif.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-2832832" style="margin: 0.7em 0;" src="http://cineclubambulant.hautetfort.com/media/02/01/2325341550.jpg" alt="blowup_allstar-2185.jpg" /></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Qu’on s’appelle Kael ou non, parler de cinéma, c’est au final, derrière les références, les intuitions et le jugement percutant faire étalage de sa subjectivité. C’est se trouver piégé par les effets de sidération visuelle, par des stimuli, par l’impact d’images mythiques qui resteront gravées à vie dans la mémoire même si le film dont elles sont issues ne résisterait pas à une analyse rationnelle. C’est se trouver pris au piège de processus d’identification à un personnage, à un (anti) héros. C’est bien la limite de l’exercice critique prétendument analytique, il ne suffit pas à détourner de certains films. Ainsi, Kael semble détester Clint Eastwood. Au-delà de son dégoût pour le positionnement droitier de la star, elle ne lui trouve aucune qualité. Elle ne voit pas qu’il a créé physiquement un mythe cinématographique pour le grand public. Elle ne voit pas qu’une partie du public cinéphile peut succomber, encore aujourd’hui, à des mauvais penchants (le spectacle primaire de la vengeance par exemple) et aduler davantage Dirty Harry que Nashville, un film probablement beaucoup plus intelligent. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: Calibri; font-size: small;">Même si ses jugements sont contestables, sa rigueur critique incite à remettre en cause la valeur de certaines oeuvres et à exercer un regard toujours plus exigeant sur les films. Débusquer les effets faciles et les balourdises du cinéma commercial. Lever les arnaques dissimulées derrière les prétentions du cinéma d’auteur. Cela mérite bien une gratitude posthume pour cette grande dame de la critique, disparue en 2001.</span></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;">Chroniques américaines, Sonatine, 569 pages</span></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Calibri;">Chroniques européennes, Sonatine, 478 pages</span></span></strong></p>