Last posts on alaouites2024-03-29T14:17:03+01:00All Rights Reserved blogSpirithttps://www.hautetfort.com/https://www.hautetfort.com/explore/posts/tag/alaouites/atom.xmlRatatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlL’énigme alawitetag:euro-synergies.hautetfort.com,2017-10-06:59868392017-10-06T18:09:03+02:002017-10-06T18:09:03+02:00 L’énigme alawite par Georges FELTIN-TRACOL Ex:...
<header class="entry-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-5700808" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/1619508441.png" alt="syrieethnies.png" /></p><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 24pt; color: #ff6600; font-family: arial black,sans-serif;"><strong>L’énigme alawite</strong></span></h1><h1 class="entry-title"><span style="font-size: 18pt; color: #999999; font-family: arial black,sans-serif;"><strong>par Georges FELTIN-TRACOL</strong></span></h1><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;">Ex: http://www.europemaxima.com</span><em> <br /></em></span></strong></span></header><div class="entry-content"><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Dans le monde arabo-musulman, le terme « alaouite » désigne l’actuelle dynastie royale marocaine en référence à son fondateur, descendant de Mahomet, venu sur la demande des tribus locales, d’où son titre de « Commandeur des croyants », ce qui lui permet de contenir les poussées islamistes.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5700809" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/4035408653.jpg" alt="alawites.jpg" />Le mot mentionne ensuite une communauté ethno-religieuse surtout présente en Syrie et au Liban. Abdallah Naaman étudie ce groupe peu connu pour lequel il remplace les lettres o et u par un w : <em>Les Alawites. Histoire mouvementée d’une communauté mystérieuse</em> (Éditions Érick Bonnier, coll. « Encre d’Orient », 359 p., 20 €). L’ouvrage se compose de deux parties inégales. L’une revient longuement sur le déclenchement de la guerre civile syrienne. Démocrate et laïque, l’auteur récuse les supposés rebelles et vrais terroristes islamistes sans pour autant soutenir le gouvernement légitime du président Bachar al-Assad. Très critique envers Israël et l’Arabie Saoudite, il n’hésite pas à qualifier Nicolas Sarkozy de « burlesque », Laurent Fabius de « mouche du coche (p. 200) » et à dénoncer le philosophe botulien Bernard-Henri Lévy qu’il considère comme un « affabulateur (p. 201) » et un « malhonnête homme à la chemise blanche immaculée que d’aucuns traitent d’imposteur intellectuel de la nouvelle philosophie (p. 201) ». Cependant, hors de ces quelques vérités très incorrectes, l’autre partie s’attache à découvrir un peuple mystérieux.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Dissidence religieuse qui mêlent rites animistes, musulmans, chrétiens et zoroastriens d’où la célébration des fêtes de Noël et du Nouvel An solaire perse, les Alawites vivent surtout confinés dans les montagnes abruptes du littoral méditerranéen. Toujours méprisée et en conflit permanent avec leurs voisins chiites ismaéliens qui croient en sept imams à la différence des Iraniens, imamites, qui en vénèrent douze, la communauté alawite « longtemps tenue dans une dépendance étroite, sut conserver une vie religieuse, discrète, sinon active. Face à tous les conquérants, les Alawites sont restés immuablement attachés à leur sol, labourant leurs champs, cultivant leur tabac, leurs vignes et leurs oliviers, et gardant au fond d’eux-mêmes l’empreinte et les souvenirs des vieux cultes (p. 330) ».</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Après 1918, la France, devenue puissance mandataire au Levant, tente un éphémère État alawite avant de le fondre dans un État syrien à majorité sunnite, soit les oppresseurs habituels. Les jeunes Alawites s’engagent alors en nombre dès cette époque dans l’armée ainsi que dans deux partis politiques rivaux qui proposent un projet laïque intégrateur : le <em>Parti nationaliste social syrien</em> favorable à une Grande Syrie pré-arabe, et le <em>Baas</em> panarabe. Dans les années 1960, les militants baasistes s’emparent du pouvoir à Damas. Puis, après de féroces luttes intestines, en 1970, l’Alawite baasiste Hafez al-Assad devient l’homme fort de la Syrie. Ce baasiste qui a épousé une ancienne militante du <em>Parti nationaliste social syrien</em> donne aux Alawites la direction du pays tout en s’ouvrant aux autres minorités religieuses chrétiennes, druzes et chiites et en s’entendant avec une large partie de la population sunnite.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img id="media-5700810" style="margin: 0.7em auto; display: block;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/01/3326165355.gif" alt="ALAOUITES.gif" /></span></strong></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt; color: #ffcc99;"><em><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Drapeau des Alaouites sous le mandat français en Syrie</span></strong></em></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Les Alawites demeurent une énigme spirituelle, ethnologique et culturelle. Hostiles au prosélytisme, ils gardent secrète leur foi qui baigne dans un ésotérisme complexe mâtiné de croyances autour de la réincarnation de l’âme. Oscillant depuis des siècles entre certaines écoles sunnites modérées et des tendances chiites imamites, les Alawites souhaitent principalement se protéger des multiples menaces qui les entourent. Avec raison, car cette communauté très particulière incarne une part de cette diversité humaine que le monde ultra-moderne entend éradiquer. Voilà pourquoi il faut défendre les Alawites.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="right"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Georges Feltin-Tracol</span></strong></span></p><p style="text-align: left;" align="justify"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 46, diffusée sur <em>Radio-Libertés</em>, le 29 septembre 2017.</span></strong></span></p></div><footer class="entry-footer"><span style="font-size: 12pt; color: #999999;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Cette entrée a été publiée dans <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/category/en-premiere-ligne/chronique-hebdomadaire-du-village-planetaire/" rel="category tag">Chronique hebdomadaire du Village planétaire sur Radio-Libertés</a>, <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/category/en-premiere-ligne/" rel="category tag">EN PREMIÈRE LIGNE</a>. Sauvegarder le <a style="color: #999999;" href="http://www.europemaxima.com/lenigme-alawite-par-georges-feltin-tracol/" rel="bookmark">permalien</a>.</span></strong></span></footer>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlExamen de conscience au Levant?tag:euro-synergies.hautetfort.com,2016-01-20:57475352016-01-20T14:30:00+01:002016-01-20T14:30:00+01:00 Examen de conscience au Levant? Par Peroncel-Hugoz ...
<header class="box-header"><p style="text-align: center;"><img id="media-5272195" style="margin: 0.7em 0px;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/01/02/136065435.jpg" alt="lattaquié112_000-nic6314300.jpg" /></p><h1 style="text-align: left;"><span style="font-size: 24pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #ff6600;"><strong><a style="color: #ff6600;" href="http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/01/18/examen-de-conscience-au-levant-5746715.html">Examen de conscience au Levant?</a></strong></span></h1></header><section class="clearfix box-body"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Par Peroncel-Hugoz </span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: 18pt; font-family: arial black,sans-serif;"><strong><span style="color: #999999;">Ex: http://lafautearousseau.hautetfort.com </span></strong></span></p><p class="marker" style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; font-family: arial black,sans-serif; color: #99cc00;"><strong>Peroncel-Hugoz ne craint pas d'employer un ton particulièrement mordant pour dire aux sunnites syriens ce qu'il estime être leurs quatre vérités…</strong></span></p><div class="ctn" style="text-align: left;"><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">A en croire l'ancien ministre gaulliste et académicien (de France et du Maroc), Maurice Druon, proche du roi Hassan II (1961-1999), ce monarque regrettait que les musulmans ne pratiquent guère l' « examen de conscience », c'est-à-dire un bilan régulier de leurs actions, en regardant en face, sans biaiser, leurs réussites et, surtout leurs échecs, voire leurs fautes.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">A l'heure où vont sans doute enfin débuter au Machrek (Levant ou Proche-Orient, si vous préférez) de nouvelles négociations en vue de rétablir la paix en Syrie, ce n'est certainement pas en se contentant de répéter, comme des perroquets, « TSB ! », « TSB ! » (« Tout sauf Bachar ! ») que l'on arrivera à amorcer une solution. Revenez de vos illusions M. Fabius ! Sinon vous allez encore manger un de vos chapeaux ! </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">S'est-on seulement demandé sérieusement pourquoi les noçaïris ou ansariehs de lointaine obédience chiite (appelés aussi alaouites depuis le Mandat français sur Damas [1920-1943] mais sans aucun rapport direct avec la dynastie alaouite du Maroc), s'accrochaient tant à la direction de l’État syrien, en la personne de Bachar El Assad ? En un mot, comme en cent parce que cette minorité (environ 10 % des 20 millions de Syriens) redoute d'être marginalisée, persécutée ou éliminée si les sunnites majoritaires (environ 70% de la population) reviennent au pouvoir suprême, comme ce fut le cas jusqu'en 1970, avant le coup d’État d'Hafez El Assad, père de Bachar. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Et cette crainte des noçairis ou alaouites n'est pas un vain fantasme : durant des siècles et des siècles, cette minorité fut maltraitée, rançonnée, traquée, à l'occasion massacrée, parfois même réduite en esclavage par les maîtres sunnites, au nom de l'orthodoxie religieuse. Les mandataires français soufflèrent à ces minoritaires de s'engager en masse dans la nouvelle armée syrienne pour échapper à la mainmise sunnite. Un orientaliste européen avisé, Raymond O'Zoux, prédit même, en 1931, que « ce petit peuple, souple et intelligent, sera bientôt un des premiers au Levant ». En attendant, ledit « petit peuple » investit à tel point l'armée qu'en 1970, elle prit par la force la tête de l’État, en la personne du général Hafez El Assad. </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Une fois au pouvoir, les alaouites appelèrent en renfort auprès d'eux d'autres minoritaires ayant eu, eux aussi, à pâtir de la majorité sunnite : chrétiens d'Orient, ismaëliens (chiites septimains fidèles de l’agha-khan), druzes (issus lointainement de l'Islam chiite égyptien) auxquels s'agrégèrent ceux des sunnites qui renoncèrent à leur suprématie exclusive et acceptèrent de coopérer avec le nouveau régime. Cet ensemble humain représentant grosso modo un bon tiers des Syriens explique la résistance acharnée depuis 2011 autour d'Assad II, contre des insurgés sunnites armés : à en croire les services secrets occidentaux ces insurgés se répartiraient début 2016 en pas moins de … 163 groupes ou bandes distincts, le principal étant bien sûr Daech !… </span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">Un examen de conscience survenant enfin, si Dieu veut, chez les sunnites les plus raisonnables*, permettrait peut-être à la communauté syrienne majoritaire de reconnaître enfin les fautes de ses aïeux et de souscrire à un nouveau système politique qui éliminerait, chez les minorités, autant que faire se peut, la peur de la vengeance ; cette peur qui explique le refus des alaouites (et des chrétiens, et des ismaëliens, etc.) de voir partir Assad fils, dictateur certes, comme son père, mais garantissant la survie des ses soutiens (et longtemps une relative prospérité dans ce magnifique pays qu'est Cham, la Syrie). </span></strong></p><p><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">Quelle solution alors ? Eh bien, peut-être, tout simplement celle qui permet au voisin, le Liban aux dix-sept croyances, de subsister vaille que vaille malgré la guerre de 1975-1990. La peur des chrétiens (qui représentent 30 % environ de la population libanaise) a été sinon complètement abolie, du moins maintenue à un niveau supportable pour la société : la Constitution du pays garantit donc que le chef de l’État soit toujours un chrétien (de la variété maronite, c'est-à-dire catholique orientale, majoritaire dans la Chrétienté libanaise). Un chrétien qui néanmoins n'a pas le vrai pouvoir, lequel appartient aux sunnites (gouvernement) et aux chiites (assemblée). Un minoritaire alaouite pourrait sans doute jouer ce rôle en Syrie. •</span></strong></p><p><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><em>* Et il s'en trouve parmi cette élite islamo-syrienne, presque unique dans le monde arabophone, par ses qualités intellectuelles. A côté, la minorité alaouite n'est pas en reste : qu'on se souvienne seulement que le patriarche de la poésie arabe, Adonis (né en 1930, de son vrai nom Ali-Ahmed Saïd-Esber), appartient à cette communauté hétérodoxe dont il ne s'est jamais séparé, même s'il vit maintenant en France après avoir vécu au Liban. Ancien élève du Lycée français de Tartous, Adonis est aussi un des phares de la Francophonie littéraire universelle.</em> </span></strong></span></p><p><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt;">Lire :</span></strong></span></p><p><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">« Les Arabes ou le baptême des larmes » par M. Hayek, Gallimard, Paris.</span></strong></p><p><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: 12pt; color: #999999;">« Guerres secrètes au Liban » par A. Laurent et A. Basbous, Gallimard.</span></strong></p><p><strong><span style="font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #999999;">« Les États du Levant sous Mandat français » (1931), par R. O'Zoux, Larose, Paris. Réédité à notre époque au Liban avec des présentations inédites de Fouad-Ephrem Boustany et de Moussa Prince. </span></strong></p></div><p style="text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><u><u><a style="color: #999999;" href="http://www.le360.ma/fr/recherche?f[0]=field_signature%253Auid%3A12151">Peroncel-Hugoz</a></u></u></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="color: #999999; font-size: 12pt; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><u><u>Repris du journal en ligne marocain <em>le 360</em> du 08.01.2016</u></u></span></strong></p></section>
francoishttp://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/about.htmlIl faut sauver le soldat Bachartag:dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com,2015-10-07:56964612015-10-07T16:24:00+02:002015-10-07T16:24:00+02:00 C’est une nouvelle qui n’a pas fait la une des journaux - peut être...
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">C’est une nouvelle qui n’a pas fait la une des journaux - peut être préféraient- ils qu’elle ne soit pas connue <strong style="mso-bidi-font-weight: normal;">: </strong>le 14 septembre le Conseil suprême des tribus<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de Libye a désigné, Seif al-Islam Kadhafi, le fils du colonel Kadhafi, assassiné au cours de la malencontreuse intervention en Libye, comme son représentant légal. C’est donc lui qui est habilité à parler au nom des vraies forces vives du pays.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Voilà qui complète le bilan des « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">printemps arabes »</em>. A part la Tunisie où un régime laïque a fini par prendre le pouvoir, mais où se multiplient les attentats terroristes et où l’économie, en particulier le tourisme, est ruinée, les autres pays arabes ont retrouvé un état voisin de ce qu’ils connaissaient, état d’une façon générale fort loin de la démocratie. Le maréchal Sissi après l’éviction des frères musulmans, a remplacé le général Moubarak, la Jordanie, le Maroc, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, Barhein, n’ont guère vu d’évolution.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Reste la Syrie où Bachar el-Assad résiste depuis plus de quatre ans à une guerre civile largement soutenue et alimentée de l’étranger : Arabie Saoudite, Qatar, Turquie sans parler des Etats Unis et de la France qui prétendent soutenir une fantomatique opposition modérée et des forces rebelles qui ont, depuis longtemps, rejoint les mouvements islamistes. De plus venant d’Irak, Daech a conquis avec l’aide de nombreux volontaires étrangers, une grande partie du pays.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">L’armée syrienne dont on n’est pas venu à bout après quatre ans de guerre, montre bien que le gouvernement de Bachar el-Assad a encore le soutien d’une grande partie de la population syrienne qui craint l’instauration d’un régime islamique.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">L’intervention énergique de la Russie rebat les cartes. Poutine ne peut en effet accepter la chute de son fidèle allié, Bachar et la perte de sa base de Tartous en Méditerranée. Il s’est donc attaqué aux positions de l’ « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Armée de la Conquête </em>» qui regroupe le Front al Nosra, filiale locale d’al Qaida et le mouvement salafiste Ahrar al-Sham, qui s’est emparé d’Idlib et menace le reste de la Syrie utile comprenant le pays alaouite et allant jusqu’à Damas.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Comme le dit Renaud Girard dans le Figaro, « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">la chute de Damas aux mains d’al Qaida signifierait le massacre immédiat de tous les alaouites (pour apostasie) et, si nous avons de la chance, l’expulsion de tous les chrétiens vers le Liban</em>. »</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Il est évident que l’armée syrienne aguerrie et maintenant rééquipée par la Russie, est un atout puissant pour lutter contre Daech, notamment avec les Kurdes.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Il semblerait donc que la logique soit de constituer une coalition élargie à la Russie pour venir à bout de Daech.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Les réactions négatives à l’intervention russe montrent les arrière-pensées, dans cette guerre : les Turcs ont comme principale préoccupation la lutte contre les Kurdes et non l’éradication de Daech. La France depuis longtemps est l’alliée des pays sunnites, Qatar et Arabie Saoudite, théocraties faisant preuve d’un obscurantisme et d’un autoritarisme bien pire que le régime syrien. Les Etats Unis veulent confiner la Russie dans un rôle secondaire.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">La France persiste à vouloir la chute de Bachar el-Assad comme premier objectif, le chargeant de tous les péchés de monde sans voir les conséquences catastrophiques qu’entrainerait la chute de Damas. C’est vouloir poursuivre la chimère des « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">printemps arabes </em>» dont il ne reste rien. Ce faisant elle faillit à sa mission de protection des chrétiens d’orient qu’elle exerçait depuis François I et ce, même sous les républiques franc-maçonnes et qui lui assurait une influence indéniable au proche et au moyen orient.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;">Le rétablissement de la paix dans cette région et donc l’éradication de Daech, est la condition nécessaire à l’arrêt des migrations invasives vers l’Europe et au retour des réfugiés. Il sera bien temps après de laisser le peuple syrien décider de la forme de gouvernement qu’il souhaite se donner.</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="tab-stops: 102.0pt;"><a href="http://www.hautetfort.com/admin/filemanager/index.php?thumbnails="><span style="mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';">http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com</span></a></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; tab-stops: 102.0pt;"> </p>
francoishttp://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/about.htmlEn Syrie l’ennemi est l’Etat islamiquetag:dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com,2015-06-04:56342442015-06-04T17:18:00+02:002015-06-04T17:18:00+02:00 Mardi 2 juin s’est tenue à Paris une réunion interministérielle de la...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Mardi 2 juin s’est tenue à Paris une réunion interministérielle de la coalition antidjihadiste composée d’une vingtaine de pays et d'organisations internationales et dirigée par les Etats-Unis. Cette réunion avait été organisée à la suite de la prise par l’Etat islamique des villes de Palmyre en Syrie et de Ramadi en Irak. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Officiellement la coalition a apporté son soutien au plan militaire et politique de l’Irak mais il semble qu’en fait, ce fut un constat d’échec, l’armée Irakienne ne parvenant pas à faire reculer EI qui tient maintenant un territoire transfrontière occupant plus de la moitié de la Syrie et de l’Irak. L’Etat islamique a trouvé son origine dans l’invasion américaine de l’Irak et dans la révolution en Syrie entretenue par les royaumes arabes sunnites et par l’occident dont la France.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">En fait l’armée irakienne ne s’est jamais remise de la dissolution par les Américains en 2003, après la chute de Saddam Hussein. Actuellement elle est surtout composée de milices kurdes et chiites et soutenue par l’Iran. Il est peu probable qu’elle arrive à repousser l’Etat islamique qui reçoit le renfort de nombreux combattants étrangers. A la chute de Mossoul elle a perdu des milliers de véhicules et cinquante chars lourds fournis par les Américains que EI utilise maintenant.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Mais ce qui est étonnant c’est de voir séparés les problèmes de la Syrie et de l’Irak alors que pour EI la frontière n’existe pas.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Avant la réunion à Paris Laurent Fabius avait déclaré :<em> « J’accueillerai à Paris le 2 juin les membres de la coalition pour parler de l’Irak. (…) La Syrie ne sera pas évoquée. Il n’est pas impossible qu’on en parle, mais le centre de la réunion, c’est l’Irak. »</em> Et après la réunion on pouvait entendre le représentant américain déclarer sur LCI que c’était Bachar al-Assad qui était la cause de la présence d’islamistes en Syrie et qu’il fallait qu’il parte. Pour le remplacer par qui ? L’opposition «<em style="mso-bidi-font-style: normal;"> modérée </em>» est un mythe et les seules forces réelles sont les mouvements islamistes et parmi eux le front al Nosra, filiale d’al Qaïda, et l’Etat islamique.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Il n’est pas sur que l’armée syrienne puisse venir à bout de l’Etat islamique mais il n’empêche qu’elle est la seule force capable de combattre au sol et une politique réaliste serait de lui apporter le même soutien que la coalition apporte à l’Irak.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Une politique concertée entre la coalition occidentale et la Russie aurait plus de chance d’aboutir que les politiques de confrontation actuelles.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Bachar al-Assad a été contraint à se replier sur la Syrie « utile », comprenant le réduit alaouite et les grandes villes. Les Russes viennent d’évacuer les familles de leurs ressortissants, précaution qui n’a aucune signification politique.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Il y a un aspect du problème que personne ne prend visiblement en compte et qui devrait préoccuper la France au premier chef, c’est le sort des chrétiens victimes désignées de l’extension des zones conquises par les mouvements islamistes. </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Le patriarche d’Antioche, Ignace Joseph III Younan, en charge de tous les catholiques Syriaques, de passage à Toulon déclarait « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Il ne s’agit plus de savoir comment on pourrait améliorer nos conditions de vie, mais d’une lutte pour notre survie. On peut parler d’hécatombe avec la complicité des occidentaux, qui se disent pourtant défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme. </em>». Et à la question « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">comprenez vous la position de la France en Syrie différente d’en Irak ?</em> » il répond : « <em style="mso-bidi-font-style: normal;">Non, le changement d’attitude de la France nous attriste, car Daech </em>(EI)<em style="mso-bidi-font-style: normal;"> est le même en Irak et en Syrie. L’opposition modérée n’existe pas en Syrie. Les chrétiens et les autres minorités sont très menacés (...) L’Amérique et l’Union Européenne mènent une politique hypocrite et machiavélique</em>. »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Il est bien sur que le fond du problème est une lutte entre deux théocraties, l’Arabie Saoudite et l’Iran, mais notre problème à nous Occidentaux et aux pays de civilisation chrétienne, est de contenir l’islamisme et le djihadisme, ce qui ne sera possible qu’en unissant nos efforts, y compris avec la Russie.</span></p><p> </p><p class="MsoNormal" style="mso-outline-level: 1;"><a href="http://www.hautetfort.com/admin/filemanager/index.php?thumbnails="><span style="mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';">http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com</span></a><span style="mso-fareast-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';"> . </span></p><p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph; mso-outline-level: 1;"><span style="mso-tab-count: 7;"> </span></p><p> </p>
cléoménèshttp://carnetsdunpaien.hautetfort.com/about.htmlA quoi joue l'occident ? (2)tag:carnetsdunpaien.hautetfort.com,2013-06-18:51005722013-06-18T11:53:00+02:002013-06-18T11:53:00+02:00 L’Amérique et ses laquais l’ont décidé : le régime syrien doit...
<p><span style="font-family: Times New Roman; font-size: small;"> <img id="media-4149255" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://carnetsdunpaien.hautetfort.com/media/00/02/3764601282.jpg" alt="Fabius,Syrie,armes chimiques" /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">L’Amérique et ses laquais l’ont décidé : le régime syrien doit tomber. Nos politiques, si passionnés d’histoire contemporaine flagellatoire ont-ils déjà oublié les leçons toutes récentes de l’histoire ? Mais si rappelez-vous, les talibans, que nos amis ricains armaient à l’époque ! La guerre libyenne, qui a livré un pays entier au chaos…Ah non, pardon, deux pays (saluons au passage notre président, qui a si bien nettoyé au Mali la merde de son prédécesseur).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">A tout prendre, au fait, qu’est-ce qui nous menace le plus ? Un régime autoritaire qui ne dérange personne, à part une partie de son peuple, la Turquie et Israel, ou le djihadisme international soutenu par les états du Golfe ? </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Nonobstant tout cela, nos diligents gouvernants se sont empressés de rompre l’alliance ancienne de la France avec la Syrie, d’oublier le soutien traditionnel apporté aux alaouites, pour se fourvoyer ridiculement. La ligne rouge est franchie cette fois ! ça y est ! Une enquête indépendante de l’ONU dit que rien ne prouve l’utilisation d’armes chimiques. Il est évident que le régime syrien n’a aucun intérêt à utiliser des armes de ce genre, alors qu’il a déjà une supériorité technologique écrasante. Mais qu’importe, nos débilos tiennent absolument à assurer le triomphe de l’islamisme, pour le plus grand plaisir de nos maîtres et seigneurs. Les médias aux ordres relayent abondamment cette propagande stalinienne, sans aucun discernement. </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Triste spectacle que cette France complètement myope quant à ses intérêts géopolitiques. Incapable d’assimiler les leçons d’une histoire toute récente. Ridiculement asservie aux intérêts de nations étrangères qui la manipulent comme un pantin. Et réduite, in fine, à jouer les Colin Powell.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"> </p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;">Edit: un article excellent sur la désinformation actuelle à ce sujet:</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="line-height: 150%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 12pt;"><a href="http://www.mondialisation.ca/la-syrie-et-la-guerre-de-linformation-le-syndrome-irakien/5338616">http://www.mondialisation.ca/la-syrie-et-la-guerre-de-linformation-le-syndrome-irakien/5338616</a></span></p><p> </p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes…tag:euro-synergies.hautetfort.com,2012-10-17:48663562012-10-17T00:25:00+02:002012-10-17T00:25:00+02:00 Sunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes… Analyse du rapport entre...
<h1><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: x-large;">Sunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes…</span></h1><h1><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: x-large;">Analyse du rapport entre le conflit syrien et la démographie </span></h1><div class="date-comments"><p class="fl"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #c0c0c0; font-size: large;">par Youssef Courbage</span></p><p class="fl"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #c0c0c0; font-size: large;">Ex: <a href="http://mediabenews.wordpress.com/"><span style="color: #c0c0c0;">http://mediabenews.wordpress.com/</span></a> </span></p></div><div class="clear"><a href="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/10/1754720_3_823e_alep-le-quartier-de-boustan-al-basha-touche_1658887cdfdb2ebf68109b237dcc2f37.jpg"><img class="attachment-one-column-feature wp-post-image" title="1754720_3_823e_alep-le-quartier-de-boustan-al-basha-touche_1658887cdfdb2ebf68109b237dcc2f37" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/10/1754720_3_823e_alep-le-quartier-de-boustan-al-basha-touche_1658887cdfdb2ebf68109b237dcc2f37.jpg?w=594&h=250&crop=1" alt="1754720_3_823e_alep-le-quartier-de-boustan-al-basha-touche_1658887cdfdb2ebf68109b237dcc2f37" width="594" height="250" /></a></div><div class="entry"><div class="fix"> </div><br /><p><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #99cc00; font-size: large;"><strong>La guerre en cours depuis dix-huit mois se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent.</strong></span></p><div id="article_img"><img class="aligncenter" title="Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer." src="http://www.slate.fr/sites/default/files/imagecache/node-story/enfantssyrie.jpg" alt="Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer." width="600" height="330" />- <em><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer. -</span></strong></span></em><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Avec 33.000 morts et 340.000 réfugiés hors des frontières, la démographie est évidemment présente dans <a href="http://www.slate.fr/dossier/38449/guerre-en-syrie"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011</span></span></a>, ce délicat bras de fer où l’on se contente souvent d’une vérité qui, pour n’être pas reconnue, est pourtant connue de tous: un groupe confessionnel minoritaire démographiquement, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alaouites"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">les alaouites (originaire du chiisme musulman),</span></span></a> monopoliserait le pouvoir et ses multiples instruments. Ou, de manière plus nuancée: l’ensemble des minoritaires, peu ou prou unifiés, se seraient ralliés à ce pouvoir, s’opposant par là même à la majorité de la population. </span></span></strong></span></p></div><div id="article_text"><p style="text-align: left;"> </p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">La dimension démographique du conflit se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent, facteur décisif vis-à-vis du pouvoir central. En effet, la transition démographique —vecteur essentiel de la modernisation des sociétés— n’y avance pas au même rythme: si le conflit est inscrit dans l’état démographique des forces en présence, il se joue donc aussi dans le mouvement (natalité, mortalité, migrations…) qui différencie ou oppose ces populations, par leur natalité surtout <a href="http://www.slate.fr/story/62969/syrie-guerre-demographie-minorites#transitiondemographique"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">[1]</span></span></a>.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">D’abord, la question la plus simple: que pèsent démographiquement les différents groupes aujourd’hui? Malgré le mutisme officiel (recensement, état-civil, enquêtes…), les estimations abondent: plus de 40% de minoritaires selon certaines estimations très généreuses; beaucoup moins selon la nôtre, qui les amène à 27%.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><img class="aligncenter" src="http://www.slate.fr/sites/default/files/photos/tableaupopulationsyrie%281%29.jpg" alt="" /></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Cette «bataille de chiffres» en serait restée à ce stade si elle n’avait dégénéré en conflit ouvert entre diverses factions de la population. Occultée par l’idéologie dominante de l’Etat-Nation syrien, la démographie communautaire <a href="http://www.slate.fr/story/62969/syrie-guerre-demographie-minorites#recensements"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">[2]</span></span></a> a repris des couleurs, comme sous le mandat français (1920-1944), qui avait divisé un temps la Syrie en Etats confessionnels, communautaires ou régionaux: alaouite, druze, sandjak d’Alexandrette, et même un Etat de Damas et un Etat d’Alep.</span></strong></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les sunnites, dominants démographiquement, dominés politiquement</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Démographie et pouvoir sont en porte-à-faux, les sunnites arabes (73% de la population) vivant <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/1963_Syrian_coup_d%27%C3%A9tat"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">depuis 1963</span></span></a> une situation d’éclipse politique. Mais s’agit-il vraiment d’un groupe? Plutôt d’un agrégat composite, urbain, rural, bédouin, très hétérogène, régionaliste, sans ossature réelle <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Hama"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">après la destruction du parti des Frères Musulmans en 1982,</span></span></a> qui s’était fait fort —sans réussir— de rallier les sunnites de Syrie.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les années 2011-2012 amorcent peut-être un semblant de regroupement, dans la mouvance d’une guerre qui pour la première fois n’épargne aucune des villes moyennes à dominante sunnite et rapproche symboliquement les deux capitales, Damas et Alep, longtemps rivales.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Pour autant, le pouvoir syrien ne manque pas d’y entretenir des groupes d’intérêt, des milieux d’affaires à la pègre, en passant par le souk de Damas, plus récemment celui d’Alep, qui lui sont obligés. Les allégeances ne sont jamais évidentes, il n’y a pas congruence parfaite entre le sunnisme syrien et l’opposition au régime.</span></strong></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les Kurdes, minorité démographique politiquement dominée</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Qu’en est-il des minorités? A défaut d’une unité nationale réelle, le pouvoir tente de les agréger au noyau dur alaouite. Il s’agit là d’un impératif démographique aux fortes connotations politiques et militaires.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les Kurdes, qui représentent 8% de la population (certaines estimations vont jusqu’à 10%, ce qui en ferait la première minorité du pays devant les alaouites), principalement sunnites (95%), ne jouent pas la carte sunnite, mais ne penchent pas pour autant du côté d’un pouvoir qui les a privés de la majeure partie de ce qu’ils jugent être leurs droits nationaux, de la reconnaissance de leur langue, voire, pour de larges pans de la population, de la nationalité syrienne.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">En 1962, un «recensement» de la région principalement kurdophone de la Jézira, a abouti à priver de la nationalité syrienne 120.000 Kurdes désormais considérés comme étrangers. Plus de 300.000 Kurdes apatrides vivaient en Syrie <a href="http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/04/07/damas-promulgue-un-decret-de-naturalisation-d-habitants-kurdes_1504426_3218.html"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">à la promulgation du décret d’avril 2011 de restitution de la nationalité syrienne aux Kurdes.</span></span></a> Un geste destiné à les rallier à la cause du pouvoir après plusieurs décennies d’ostracisme, mais dont seulement 6.000 personnes auraient bénéficié.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Leur forte concentration géographique aux frontières de la Turquie et de l’Irak, jointe à leur croissance démographique —la plus élevée du pays—, favorise les penchants sécessionnistes, à l’écoute des Kurdes de Turquie ou d’Irak, un peu moins d’Iran. C’est pourquoi l’opposition syrienne, qui se méfiait des pulsions sécessionnistes kurdes, a tardé à enrôler des opposants de ce côté. Mais récemment, le Conseil national syrien <a href="http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/le-conseil-national-syrien-choisit-un-kurde-comme-president_1124905.html"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">a élu un Kurde, Abdelbasset Sida, à sa tête.</span></span></a></span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Pour ajouter à l’ambivalence de la situation de cette minorité à l’égard du pouvoir central, il faut souligner les liens entre une partie des Kurdes de Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), anti-turc, occasionnellement pro-syrien et se retrouvant donc loyaliste par la force des choses.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Y%C3%A9zidisme"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">Les yazidis,</span></span></a> cette archi-minorité kurdophone non-musulmane, se distinguent eux par leur religion des Kurdes musulmans. Démographiquement et politiquement, ils pèsent d’un poids négligeable.</span></strong></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les chrétiens, minoritaires proches du pouvoir?</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les chrétiens sont très largement surestimés dans les estimations, jusqu’à 12% —<a href="https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sy.html"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">la CIA leur accorde 10%,</span></span></a> plus de deux fois plus que notre estimation (4,6%). Il y a là comme une extrapolation à la démographie de la surreprésentation des chrétiens syriens dans le monde prestigieux des affaires et de la culture. Pourtant, ils sont parmi les premières victimes de leur succès en termes de transition démographique avancée, le payant par un recul de leur nombre en valeur relative, sinon absolue.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Pour ces raisons démographiques, ils ne constituent qu’une force d’appoint qui pèse peu dans la balance: faible fécondité, tombée à quelque 1,8 enfant par femme, et forte émigration hors du pays. La ville d’Alep, la plus «chrétienne» de Syrie, illustre remarquablement ce déclin, des 30% (sans doute exagérés) de chrétiens dans les années 40 à 3,5% aujourd’hui.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les chrétiens se sont souvent retrouvés comme minoritaires mais proches du pouvoir —parfois à leur corps défendant—, un pouvoir qui tente, surtout depuis le conflit en cours, de les agréger encore plus au noyau dur. Mais ils ne sont unis ni sur le plan confessionnel ni sur le plan politique.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Leur présence au sein du parti au pouvoir, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_Baas"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">le Baath,</span></span></a> ne date pas d’aujourd’hui et, faut-il le rappeler, l’un de ses fondateurs, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Aflak"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">Michel Aflak,</span></span></a> était un Syrien chrétien. Une certaine continuité puisque le ministre de la Défense <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Daoud_Rajha"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">Daoud Rajha,</span></span></a> tué dans l’attentat de Damas en juillet dernier, était chrétien. Et l’armement de miliciens chrétiens en soutien du régime a été tenté, mais certains groupes chrétiens —des Assyriens— ont pris les armes contre le pouvoir, tout en restant en marge de l’opposition.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les dignitaires ecclésiastiques chrétiens ont, pour la plupart, mais avec des exceptions notables, prêté allégeance au pouvoir. Mais leurs voix sont largement compensées par celles des opposants chrétiens, qui siègent aux plus hautes instances du Conseil national syrien ou des autres groupes de l’opposition.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les moins politisés des chrétiens vivent eux mal les visées du pouvoir sur le Liban, qui remontent surtout à 1975, alors qu’ils ont tissé depuis des temps immémoriaux des relations poussées, familiales notamment, avec le pays —ce qui n’est d’ailleurs pas un phénomène chrétien seulement, mais celui de Syriens de toutes confessions, pour qui le Liban reste une option comme pays-refuge.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Parmi les chrétiens, les Arméniens, pour la plupart originaires de Cilicie, se découvrent eux des affinités avec la république d’Arménie, qui pourrait bien devenir une autre patrie-refuge.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><img class="aligncenter" src="http://www.slate.fr/sites/default/files/photos/populationchretienne.jpg" alt="" /></span></strong></span></p><h3 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Attitude contrastée des autres minorités</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Comme ceux des chrétiens, les effectifs des druzes, concentrés dans <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dj%C3%A9bel_el-Druze"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">le Djébel Druze</span></span></a> (gouvernorat de Soueida), sont largement surévalués: 500.000, voire 700.000, contre moins de 400.000 effectivement. Cela tient en partie à l’imprécision du décompte des Druzes expulsés du Golan à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">L’ambivalence rencontrée chez les Kurdes ou les chrétiens se retrouve chez eux. Le réflexe minoritaire les pousserait à faire front avec les autres minorités, mais un long contentieux avec les pouvoirs successifs qui se sont succédés depuis l’Indépendance jusqu’au coup d’état de 1963 et l’éviction des officiers druzes de l’armée les inciterait à la méfiance vis-à-vis des autorités.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Ces druzes de Syrie —originaires pour la plupart du Mont-Liban après leur migration forcée au XVIIIe siècle— manquent d’un leadership national, qu’ils trouvent en partie au Liban en la personne de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Walid_Joumblatt"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">Walid Joumblatt,</span></span></a> le leader du PSP libanais, un druze qui se fait fort d’encourager ses coreligionnaires de l’autre côté de la frontière à refuser de servir dans l’armée et dans les services de sécurité.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Pour les archi-minorités, qui comptent peu du point de vue démographique, les préférences politiques sont également contrastées. Cela va des Turkmènes, les plus opposants, car sunnites, turcophones et en symbiose avec la Turquie, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Chiisme_duod%C3%A9cimain"><span style="color: #c0c0c0;"><span style="color: #222222;">aux chiites duodécimains,</span></span></a> plus en phase avec l’Iran et son allié syrien.</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #c0c0c0;"><strong><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;">Les Ismaél
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlRéflexions sur deux points chauds: l’Iran et la Syrietag:euro-synergies.hautetfort.com,2012-09-17:48334872012-09-17T00:21:00+02:002012-09-17T00:21:00+02:00 Robert STEUCKERS: Réflexions sur deux points chauds: l’Iran et...
<p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><span style="mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Robert STEUCKERS:</span></span></strong></span></p><p class="MsoBodyText2" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #ff6600; font-size: xx-large;"><strong><span lang="NL"><span style="font-size: xx-large;">Réflexions sur deux points chauds: l’Iran et la Syrie</span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; font-size: large;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><p class="MsoBodyText3" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial black,avant garde; color: #99cc00; font-size: large;"><strong><span lang="NL"><em><span style="font-size: large;">Conférence prononcée à l’Université de Gand, Hoveniersberg, 8 mars 2012</span></em></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><h1 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small;" lang="NL"><span style="font-family: Arial; font-size: large;">L’Iran</span></span></strong></span></h1><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><strong><span style="color: #c0c0c0; font-size: small; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">La première chose qu’il faut impérativement dire quand on prend la parole à propos de l’Iran, c’est de rappeler que ce pays a été le première empire créé par un peuple de souche indo-européennes au cours de l’histoire, dès 2500 ans avant J.C. Le dernier Shah d’Iran, vers la fin de son règne, avait commémoré l’événement fondateur de l’impérialité iranienne à Persépolis par une fête d’une ampleur extraordinaire, à laquelle toutes les têtes couronnées de la planète avaient participé. Ensuite, l’Iran est la terre matricielle de la religion zoroastrienne, première tentative de dépassement d’une religiosité purement mythologique, à l’époque historique lointaine que des auteurs comme Karl Jaspers et Karen Armstrong nomment, très justement, la période axiale de l’histoire, période où se cristallisent les valeurs indépassables sur lesquelles se fondent les grandes civilisations, les empires ou les forces religieuses. Le zoroastrisme pose la figure du dirigeant charismatique qui forge une morale exemplaire et qui, pour l’asseoir dans la société, est accompagné d’une suite de gaillards vigoureux, armés de gourdins (de massues) et d’arcs. C’est dans cette suite de Zoroastre qu’il faut voir l’origine de tous les ordres de chevalerie, introduits en Europe par les cavaliers sarmates (donc iraniens) recrutés par l’Empire romain pour défendre ses frontières, les “limes”. Ces Sarmates, zoroastriens au départ et souvent devenus mithraïstes, ont été casernés en “Britannia” (Angleterre) et au Pays de Galles où ils ont résisté longtemps aux Angles et aux Saxons et ont été à la base des mythes arthuriens, considérés jusqu’à date récente comme “celtiques”. On les retrouve aussi le long du Rhin (le musée romain-germanique de Cologne expose des pierres tombales de cavaliers sarmates) et dans nos régions, surtout le long de la Meuse. Les Alains, peuple cavalier proche des Sarmates et des Scythes, accompagnent les Suèves et les Wisigoths dans leur conquête de l’Espagne. Les régions où ils s’installent, dans le Nord de la péninsule, résisteront à l’invasion maure et c’est précisément dans ces régions-là que les ordres de chevalerie populaires naîtront, enrôlant de simples paysans ou des pélerins arrivés à Compostelle pour former le noyau dur des armées de la reconquista. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0;"><em style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><span style="color: #ff6600;">Querelles entre islams (au pluriel!)</span></span></em></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">L’islamisation totale de l’Iran sera fort lente jusqu’aux temps de Shah Abbas (16ème siècle), qui fera du chiisme la religion de l’Empire perse, en guerre contre les Ottomans, champions du sunnisme. Pour que l’islam soit devenu dominant en Perse, il aura fallu attendre 400 ans après la conquête de ce vaste pays par les armées des successeurs de Mahomet. Le zoroastrisme s’est longtemps maintenu, tandis que le chiisme y cohabitait conflictuellement avec le sunnisme. Ce long conflit entre chiites et sunnites nous ramène à l’actualité: le conflit sous-jacent du Moyen Orient, fort peu mis en exergue par nos médias, oppose en effet l’Arabie saoudite, puissance championne du sunnisme le plus intransigeant, sous sa forme wahhabite, et l’Iran, champion du chiisme. En Orient, les guerres sont éternelles: le passé ne passe pas, est toujours susceptible d’être réactivé car il faut venger les ancêtres, un affront, une défaite. L’Orient, dans ses réflexes, a l’avantage de ne pas connaître d’idéologie progressiste qui efface, ou veut effacer, des mémoires et du réel matériel les forces d’antan, les forces immémoriales. Ce conflit chiite/sunnite, et surtout sa résilience, peut apparaître paradoxal à tous ceux qui ne perçoivent dans l’islam qu’un seul bloc, uni et indifférencié. C’est là une vision simpliste, fausse et juste bonne à générer de la propagande à bon marché. A l’instar d’Yves Lacoste, géopolitologue français et éditeur de la remarquable revue “Hérodote”, il convient, pour être sérieux, de parler des “islams”, si l’on veut poser des analyses cohérentes sur les conflits qui traversent non seulement la sphère musulmane dans son ensemble mais aussi sur les inimitiés qui animent les communautés islamiques immigrées en Europe et que le personnel politique, policier et juridique contemporain, inculte et abruti, est incapable de comprendre donc de prévenir (la “prévoyance”, vertu cardinale des “bons services” selon Xavier Raufer) voire de réprimer à temps. Les affrontements entre chiites et sunnites, voire entre d’autres communautés qui ont l’islam ou le “coranisme” pour dénominateur commun, permettent à des “empires”, hier le britannique, aujourd’hui l’américain, de pratiquer la politique du “Divide ut impera”, de diviser pour régner. C’est ainsi que, tacitement hier, de plus en plus ouvertement aujourd’hui, l’Arabie saoudite est désormais un allié d’Israël dans la lutte contre l’Iran, voulue par Washington et que les schématismes propagandistes des islamophobes hypersimplificateurs ou des fondamentalistes islamiques délirants ou des islamophiles présents dans toutes les “lunatic fringes”, qui veulent voir dans les conflits actuels une lutte entre “Judéo-Croisés” et “Bons (ou Mauvais) Musulmans” sont totalement faux: il y a, d’un côté, l’alliance “Wahhabito-judéo-puritano-croisée” et, de l’autre, les “fondamentalistes chiites/khomeynistes”. Dans les deux camps, il y a des musulmans et ils s’étripent allègrement. De même, la guerre civile qui fait rage aujourd’hui en Syrie est un conflit entre Alaouites et Sunnites; ceux-ci, sous l’impulsion des Wahhabites saoudiens, considèrent les Alaouites, détenteurs du pouvoir à Damas, comme des hérétiques, proches des chiites. Une fois de plus, ce conflit interne à la Syrie démontre que les inimitiés entre factions musulmanes ont plus de poids, au Proche- et au Moyen-Orient, que la césure, souvent mise en exergue dans nos médias, entre l’Occident et l’Islam, n’en déplaisent aux islamophobes ignares que l’on entend gueuler à qui mieux mieux pour des histoires de caricatures, de foulard ou de bidoche ovine, histoires dont on se passerait d’ailleurs bien volontiers sous nos cieux. Les Américains, bien au courant de ces clivages, peuvent ainsi réactiver de vieux conflits afin de faire triompher leurs projets dans le “Grand Moyen Orient”, qu’il s’agit, selon eux, d’unifier sur le plan économique, pour en faire un marché ouvert aux productions des multinationales américaines, et de balkaniser sur le plan politique, notamment en redessinant, sur le long terme, la carte de la région selon les vues d’un Colonel des services américains, Ralph Peters. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><h2 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #ff6600; font-size: small;"><strong><span lang="NL"><em><span style="font-family: Arial;">Des Qadjar aux Pahlevi</span></em></span></strong></span></h2><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Quand, dans la première décennie du 20ème siècle, la dynastie perse des Qadjar n’a plus pu contrôler le pays, et que celui-ci a plongé dans le chaos, suite à une tentative de réforme constitutionnelle où l’Iran aurait dû adopter la constitution belge (!), le père du dernier Shah, Reza Khan, colonel d’une unité de cosaques iraniens, prend le pouvoir et se fait proclamer empereur en 1926. Son objectif? Faire de la Perse, qu’il rebaptise “Iran”, un pays moderne, selon les règles du despotisme éclairé, pratiquées en Turquie, à la même époque, par Mustafa Kemal Atatürk. Cette modernisation ne peut s’effectuer, on s’en doute, sous la houlette du clergé chiite (les Chiites ayant un clergé, contrairement aux Sunnites; c’est là la grande différence entre les deux orientations de l’islam moyen-oriental; on peut dire aussi que le clergé chiite est une forme islamisée et dégénérative des fameuses “suites zoroastiennes”, dont la mission était d’imposer la morale politique à un cheptel humain trop souvent indiscipliné). La modernisation selon Reza Khan passe a) par une gestion iranienne de la rente pétrolière, b) par la construction de voies de chemin de fer pour désenclaver la plupart des régions du pays et pour relier les ports du Golfe Persique à la Mer Caspienne, c) par la constitution d’une marine capable d’imposer les volontés iraniennes dans les eaux du Golfe. La volonté de gérer la rente pétrolière se heurtera à la mauvaise volonté britannique car Londres détenait tous les atouts de la “Anglo-Iranian”. La construction du chemin de fer se fera grâce à des ingéneiurs suisses, scandinaves et allemands. Des officiers italiens se chargeront de moderniser la flotte iranienne, fournie en bâtiments construits dans les chantiers navals de la péninsule. En 1941, Britanniques et Soviétiques violent délibérément la neutralité iranienne; dans la foulée, la RAF détruit la flotte iranienne dans les ports du Golfe. Reza Khan est envoyé en exil, d’abord dans les Seychelles, ensuite en Afrique du Sud où il meurt d’un cancer qu’on ne soigne pas comme il le faudrait. De 1941 à 1978, son fils, Mohammed Reza Pahlevi occupe le trône, avec le soutien des Américains, un soutien qui, de la part de Washington, sera d’abord total, puis de plus en plus réticent. Le jeune Shah opte pour une “protection” américaine parce que les Etats-Unis n’ont pas de frontières communes avec l’Iran, tandis que l’URSS brigue l’annexion des régions azerbaïdjanaises du Nord de l’Iran, cherche à les fusionner avec la république Socialiste Soviétique de l’Azerbaïdjan et tandis que les Britanniques, avant l’indépendance et la partition de l’Inde, cherchaient à inclure les provinces beloutches de l’Est iranien dans la partie beloutche de l’actuel Pakistan. </span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"> </span></strong></span></p><h2 style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; color: #ff6600; font-size: small;"><strong><span lang="NL"><em><span style="font-family: Arial;">Les mémoires de Houchang Nahavandi</span></em></span></strong></span></h2><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><span style="font-size: small;"> </span></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><img id="media-3745916" style="float: left; margin: 0.2em 1.4em 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/02/00/2355628109.jpg" alt="1359833_6708795.jpg" />Les mémoires du dernier ministre de l’éducation nationale du Shah Mohammed Reza Pahlevi, Houchang Nahavandi, réfugié à Bruxelles suite à la révolution de Khomeiny, nous apprennent le déroulement véritable de la révolution iranienne. Sa fille Firouzeh Nahavandi confirme les hypothèses paternelles dans un mémoire universitaire très intéressant (ULB), présentant pour l’essentiel un panorama général des partis politiques iraniens. Pour Houchang Nahavandi, c’est essentiellement Harry Kissinger, en tant que “tête pensante” en coulisses inspirant tous les macrostratégistes américains, et ce sont ensuite les présidents démocrates John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson puis Jimmy Carter, contrairement au républicain Richard Nixon, qui n’ont pas voulu d’une “concentration de puissance” sur le territoire du plus ancien “empire” de l’histoire mondiale, même si sur ce territoire règnait un allié loyal. La stratégie d’utiliser les “droits de l’homme” pour fragiliser un Etat sera tout de suite appliquée à l’Iran du Shah, dès sa nouvelle théorisation, sous la présidence de Carter. Simultanément, elle sert à boycotter les Jeux Olympiques de Moscou et reçoit une “traduction” destinée au public français, celle que propageront les “nouveaux philosophes”, anciens gauchistes anti-communistes, recyclés dans la défense de l’Occident sous prétexte de diffuser un “socialisme à visage humain”, antidote à la “barbarie”. Les “droits de l’homme”, en tant qu’idéologie libérale et “bourgeoise” (disaient les penseurs d’inspiration marxiste), avaient été soumis à une critique philosophique serrée dans les années 60: la pensée en faisait une “illusion idéaliste”, un “embellisement” plaqué sur les laideurs ou les dysfonctionnements sociaux générés par le libéralisme, un irréalisme destiné à tromper les peuples, à leur fournir un nouvel “opium”, qui prendrait le relais de la religion. Dès les prémisses du “cartérisme”, les intellectuels américains à la solde des “services”, puis leurs émissaires français que sont les “nouveaux philosophes”, les réexhument de l’oubli, de la géhenne des pensées battues en brèche par la critique philosophique (marxiste, structuraliste et autre), et en font une arme contre le marxisme-léninisme au pouvoir en URSS et dans le bloc de l’Est d’abord, contre tous les autres pouvoirs qui ont l’heur de déplaire <em style="mso-bidi-font-style: normal;">hic et nunc</em> à l’hegemon américain. Parmi ceux-ci: le système mis en place (mais non parachevé) du dernier Shah.</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p style="text-align: center;"><img id="media-3745915" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://euro-synergies.hautetfort.com/media/00/02/2510851465.jpg" alt="Nahavandi.jpg" /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL"><em><span style="color: #ffcc99;">Photo: Houchang Nahavandi</span></em></span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman';" lang="NL">Pourquoi cette hostilité à l’endroit d’un Etat, d’un pouvoir et d’un souverain théoriquement “alliés”? Pour un faisceau de quatre motifs, parmi d’autres motifs, que je sélectionne aujourd’hui pour étayer ma démonstration:</span></strong></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: left; margin: 0cm 0cm 0pt;"><span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><strong><span style="color: #c0c0c0; mso-bidi-font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-family: 'Times Ne
francoishttp://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/about.htmlSyrie: Qu'allons nous faire dans cette galèretag:dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com,2012-07-10:47771232012-07-10T16:22:00+02:002012-07-10T16:22:00+02:00 La semaine dernière s’est tenue à Paris la réunion des « Amis du peuple...
<p class="MsoNormal">La semaine dernière s’est tenue à Paris la réunion des « Amis du peuple syrien », à laquelle assistaient une centaine de représentants de pays occidentaux et arabes. La Russie et la Chine étaient évidemment absentes.</p><p class="MsoNormal"><span style="color: #16212c;">"<em>Bachar Al-Assad doit partir. C'est ce que veut son peuple. C'est l'intérêt de la Syrie, de ses voisins, et de tous ceux qui veulent la paix dans la région</em>"</span><span style="color: #16212c;">, a déclaré François Hollande, à l'ouverture de la réunion.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="color: #16212c;">La France a l’évidence, souhaite pour Al-Assad le sort de Saddam Hussein et de Kadhafi. Mais si Al-Assad tombe qui le remplacera ? Le Conseil National Syrien (CNS) est complètement discrédité, les différents courants de l'opposition n'arrivant pas à s'unir.</span><span> La place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. </span><span>La conférence a décidé d’accroitre massivement l’aide à l’opposition, c’est à dire<span style="color: #16212c;"> aux combattants.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span>Pour comprendre la situation en Syrie il faut savoir comment les Alaouites sont arrivés au pouvoir. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs.</span></p><p class="MsoNormal"><span>Reprenons le texte d’une conférence prononcée récemment par Alain Chouet,</span><strong></strong><span>ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l'Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman.</span></p><p class="MsoNormal"><span>« Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir .</span></p><p class="MsoNormal"><span>Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Issus au Xeme <span> </span>siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d'Ali, le gendre du prophète - quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span>Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span>Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.</span></p><p class="MsoNormal"><span>Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes - qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne - le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span>Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span>Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective. »</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #16212c;">On a fini par reconnaître qu’il ne s’agissait pas de manifestants pacifiques sévèrement réprimés mais d’une guerre civile et que l’Armée Syrienne menait donc en fait des opérations de maintien de l’ordre comme nous le fîmes en Algérie. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="color: #16212c;">L’armée dans son ensemble montre son loyalisme hormis certaines défections montées en épingle comme celle du<span> </span>général Manaf Tlass, un sunnite, qu’on peut supposer avoir été largement sollicitée.</span><span> Il avait été écarté, il y a plus d'un an de ses responsabilités, car jugé peu fiable, toute sa famille se trouverait déjà à l'étranger. Il est le beau frère d’Akram Ojjeh. L’insurrection est loin d’être générale, les minorités en particulier, nombreuses en Syrie craignent l’arrivée au pouvoir des islamistes. En Syrie les différentes communautés vivaient en paix sans qu’il y eût de tension religieuse, musulmans et chrétiens cohabitaient en bonne intelligence souvent dans le même quartier.</span></p><p class="MsoNormal"><span>L’information diffusée en Occident n’est absolument pas crédible. La source de référence est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), en fait un rédacteur syrien exilé à Londres et une traductrice. « </span><span> <em>Cet organisme est devenu la source quasi unique de l’information sur le terrain, reprise in extenso par l’Agence France-Presse (AFP) et les médias français </em>». Il est financé par les médias panarabes et est un instrument de propagande favorable aux frères musulmans. C’et à lui qu’on doit le décompte des victimes et l’attribution des massacres, souvent fort improbable. L’Arabie saoudite et le Qatar, via leurs chaînes de télévision par satellite, Al-Arabiya et Al-Jazira, diffusent aussi une information largement partisane.</span></p><p class="MsoNormal"><span>L’Armée Syrienne Libre qui mène le combat contre l’armée syrienne, compterait à peu près 40 000 combattants dispersés à travers le pays, n’obéissant pas toujours à une chaine de commandement précise. On trouve de nombreux étrangers, des Libyens, des Libanais, des Qatari, des Saoudiens et même des Afghans, des Turcs et des Français. Nombreux sont les salafistes, les djihadistes et les membres d’ Al Quaida. Ils ont vu leurs moyens renforcés par des fournitures d’armes venues du Qatar, d’Arabie Saoudite via le Liban et la Turquie. </span></p><p class="MsoNormal"><span>Les sanctions contre la Syrie, le renforcement des moyens de l’ASL<span> </span>finiront peut être par venir à bout de Al-Assad. Par qui sera-t-il remplacé ? On ne peut guère croire qu’à une prise de pouvoir par les islamistes, les frères musulmans étant les mieux structurés. Qu’y gagnerons nous ? La France n’a-t-elle pas d’autres affaires à régler que la situation en Syrie ? </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span>«<span style="color: red;"> </span>Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent. Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles »</span></p><p class="MsoNormal"><span style="color: red;"> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="color: #16212c;">http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com/</span></p>
Zedhttp://metapoinfos.hautetfort.com/about.htmlUn homme à abattre ?...tag:metapoinfos.hautetfort.com,2012-04-13:46740782012-04-13T10:11:00+02:002012-04-13T10:11:00+02:00 Nous reproduisons ci-dessous un article consacré à la crise...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;">Nous reproduisons ci-dessous un article consacré à la crise syrienne, traduit par les soins du site <em><a href="http://euro-synergies.hautetfort.com/">Euro-synergies</a></em> et publié à l'origine par la revue autrichienne de tendance nationale-libérale <a href="http://www.zurzeit.at/"><em>Zur Zeit</em></a>.</span></p><p style="text-align: center;"><img id="media-3532371" style="margin: 0.7em 0;" title="" src="http://metapoinfos.hautetfort.com/media/01/02/873853555.jpg" alt="Bachar-al-assad.jpg" /></p><p> </p><blockquote><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: medium;"></span></strong></p><p style="text-align: justify;"><strong><span style="font-size: small;">Les Américains veulent absolument imposer un “changement de régime” en Syrie. </span></strong><span style="font-size: small;"><strong>Leurs principales motivations? Des intérêts économiques et un soutien à Israël</strong>!</span><br /><br /><span style="font-size: small;">Le sol devient de plus en plus brûlant sous les pieds du leader syrien Bachar El-Assad. Fin mars, un sénateur américain très influent, John McCain, a demandé que les Etats-Unis et l’Europe soutiennent militairement les rebelles syriens: “Ils méritent notre soutien et le soutien de la communauté internationale pour pouvoir riposter aux attaques du régime”, a affirmé le candidat républicain à la présidence lors des élections de 2008. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Le gouvernement d’Obama songe aussi à intervenir militairement. Jusqu’à présent, on mise encore et toujours sur la pression diplomatique et politique à exercer contre Damas. Mais, comme l’a laissé entendre le ministre américain de la défense, Leon Panetta, lors d’une audience au Sénat, “on songe à de possibles démarches complémentaires (...), y compris d’éventuelles interventions militaires, si nécessaire”. C’est clair: les Américains refusent, en ultime instance, de tenir compte de la déclaration du conseil de sécurité de l’ONU, appuyée par la Russie et par la Chine. Cette déclaration demande au gouvernement syrien et aux rebelles de réaliser sans délais le plan de paix de l’envoyé spécial Kofi Annan. Ce plan de paix prévoit un armistice, l’envoi d’aide humanitaire et l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les adversaires du régime. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Washington, en revanche, ne veut pas abandonner l’objectif que les Etats-Unis se sont fixé une fois pour toutes; ils veulent tout bonnement un “changement de régime” à Damas, comme le confirme par ailleurs les nombreuses opérations spéciales que mènent depuis des mois les services spéciaux occidentaux. “Le MI6 et la CIA ont infiltré la Syrie pour connaître la vérité”, expliquait en date du 1 janvier le quotidien “Daily Star”, en se référant à une source non citée mais considérée comme “bien informée”. Ensuite, les contacts sont étroits entre les rebelles libyens et l’”armée syrienne libre”, comme le signalait le 27 novembre 2011 le journal britannique “The Telegraph”. D’après cette information, Abdulhakim Belhadj, chef du conseil militaire de Tripoli et ancien commandant du “Groupe de Combat Libyen-Islamique”, aurait rencontré à Istanbul et le long de la frontière turco-syrienne des chefs de l’”armée syrienne libre”, pour que celle-ci soit entraînée par des “combattants libyens”. Toujours selon le “Telegraph”, Belhadj aurait été envoyé en Turquie par Moustafa Abdoul Djalil, qui n’est rien moins que le président de transition en Libye. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Or il est tout de même peu vraisemblable que les Libyens aient agi de leur propre chef. Il est plus plausible de dire qu’ils ont reçu cette mission de Washington, pour camoufler l’immixtion américaine. On peut clairement émettre cette hypothèse si on analyse les déclarations du ministre américain de la défense, Panetta: “le soutien aux réformes politiques et économiques, lesquelles correspondent aux aspirations légitimes des citoyens de la région”, relève des mêmes principes fondamentaux qui ont défini les réponses que nous avons apportées aux événements de Tunisie, d’Egypte, de Libye et, dorénavant, de la Syrie”. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">En déclarant cela, Panetta nous révèle clairement que les Etats-Unis n’entendent pas seulement apporter à la Syrie les bienfaits de la démocratie de facture occidentale mais veulent également imposer à ce pays du Levant le système économique esquissé à Wall Street et qui doit s’étendre à la planète entière par l’effet de la globalisation. Ensuite, d’après un livre récemment publié par la CIA, avant que n’éclatent les troubles en Syrie, il y a environ un an, il n’y aurait eu que de “timides réformes”, tant et si bien que l’économie, y “est encore largement régulée par les milieux gouvernementaux”. Dans l’Egypte de Moubarak et dans la Libye de Kadhafi aussi l’économie, surtout les secteurs clés, était sous le contrôle des gouvernements, ce qui rendait l’accès aux marchés locaux difficile pour les entreprises occidentales. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Quant à l’imposition, partout dans le monde, de réformes libérales, visant à instaurer en tous points du globe l’économie de marché, Michel Chossudovsky, critique canadien du processus de globalisation, pointe du doigt un aspect important, tu en Occident. On dit et on écrit généralement que les causes premières de ces protestations de masse en Syrie sont l’augmentation du chômage et la détérioration du niveau de vie; or ceux-ci découlent tout bonnement de l’adoption d’un programme de réformes exigé par le FMI et que les autorités syriennes ont tenté d’appliquer à partir de 2006. Les mesures réclamées par le FMI comprenaient des privatisations, des dérégulations dans le système financier et un gel des salaires. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Au-delà de ces réformes exigées par le FMI, la “libération” de la Syrie, assortie de la disparition du régime d’El-Assad, va bien entendu dans le sens des intérêts stratégiques des Etats-Unis en tant que puissance hégémonique globale, comme s’est plu à le souligner Panetta lors d’une audience au Sénat: “La Syrie constitue un pays-clef pour l’Iran. La Syrie est le seul pays allié à l’Iran dans la région et elle représente un facteur décisif dans tous les efforts qu’entreprend l’Iran pour soutenir les militants de la région qui mettent en danger Israël et la stabilité régionale. Les désordres en Syrie ont donc contribué à affaiblir considérablement l’Iran et il est clair que, plus El-Assad est affaibli, plus l’Iran sera perdant”. </span><br /><br /><span style="font-size: small;">Israël espère ardemment que se construira bientôt une Syrie post-Assad. Car, alors, d’une part, la milice libanaise du Hizbollah, soutenue par Damas et par Teheran, sera affaiblie; d’autre part, l’Etat sioniste espère aussi que se constituera, sur son flanc nord-est, un Etat-tampon, qui servira pour toutes éventuelles opérations contre l’Iran. Un tel Etat-tampon pourrait s’avérer fort utile en cas d’attaque israélienne contre l’Iran car il y a peu de chances que des pays comme la Jordanie ou l’Arabie Saoudite ouvrent leurs espaces aériens aux appareils de Tsahal. Avec une Syrie neutralisée, l’aviation israélienne pourrait se servir du territoire syrien et de l’Irak, dépendant des Etats-Unis, pour aller frapper des cibles en Iran. Il faut voir, toutefois, si ce calcul et ces espérances se concrétiseront vraiment. L’expérience libyenne récente, où une nouvelle guerre civile menace après la fin de l’union sacrée des contestataires contre Kadhafi, et les événements d’Egypte, où les islamistes sont désormais la principale force politique du pays, semblent indiquer que le pari sur les “révolutions arabes” n’a pas été le bon. En plus, il faut savoir que l’armée syrienne libre, qui lutte contre Bachar El-Assad, parce qu’il est alaouite, est soutenue par l’Arabie Saoudite, finalement plus anti-chiite ou anti-alaouite qu’anti-sioniste. L’Arabie Saoudite, d’inspiration wahhabite, vise à diffuser un islam particulièrement rétrograde dans le monde arabe. Un islam rétrograde, wahhabite ou salafiste, qui reçoit de grosses quantités d’armes, souvent achetées en Occident, de la pétro-monarchie saoudienne. </span><br /><br /><span style="font-size: small;"><strong>Bernhard TOMASCHITZ </strong></span><span style="font-size: small;">(Zur Zeit, n°13/2012) </span></p></blockquote>
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlLa partition de la Syrie est-elle l'unique issue ?tag:heresie.hautetfort.com,2012-02-20:46065762012-02-20T15:20:00+01:002012-02-20T15:20:00+01:00 Ce qui se passe en Syrie est terrifiant. D'autant plus terrifiant qu'il n'y...
<p>Ce qui se passe en Syrie est terrifiant. D'autant plus terrifiant qu'il n'y a aucune issue. ce que le régime fait aux jeunes adolescents, atrocement torturés, est abominable. Mais dans le même temps, le régime est aussi le seul bouclier de la minorité alaouite, qui contrôle actuellement la Syrie.</p><p>Les enfants sunnites subissent actuellement les pires atrocités, mais il ne fait pas de doute, compte-tenu du sadisme de la répression, que ce sera le tour des enfants alaouites si l'opposition sunnite prend le pouvoir.</p><p>Il n'y a donc aucune solution satisfaisante à l'heure actuelle. La barrière entre les deux communautés est désormais irréductible. D'une certaine manière, le pouvoir des Alaouites aura été une parenthèse puisque très longtemps les Alaouites ont été opprimés et méprisés par des Sunnites dominants. </p><p>En dépit de ses travers, l'idéologie du BAAS avait aussi pour objet de gommer les différences religieuses, mais, manifestement c'est un échec complet.</p><p>Je sais qu'en Europe on déteste l'idée qu'un pays puisse être partitionné ou que des frontières bougent, mais il faut aussi savoir être réaliste : on ne doit pas sacrifier des communautés entières à quelques grands principes qui ne valent rien dans la pratique.</p><p>Dans les État-majors on aurait tout intérêt à sérieusement considérer la chose : les hauts gradés de l'Armée américaine avouent d'ailleurs qu'<a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/19/97001-20120219FILWWW00172-syrie-intervention-tres-difficile-us.php">ils ne savent pas trop de quoi est fait l'opposition syrienne</a> exactement.</p><p>Dans les années 70-80, il y a eu aussi une grande histoire d'amour entre la résistance afghane et l'Amérique : que s'en est-il ensuivi ? La destruction des <em>twin towers</em>, in fine...</p><p>Il s'agit donc de naviguer entre des écueils qui valent bien Charybde et Scylla : Bachar el Assad a entraîné dans sa guerre innommable toute la communauté alaouite. Ils se battront à mort parce qu'ils n'ont aucun autre choix.</p><p>Il faut donc créer les conditions d'un repli en sécurité pour les Alaouites. Une partie difficile se joue là-bas : l'Iran et le Hezbollah sont les alliés des Alaouites. Il serait logique que le pouvoir devenu Chite en Irak les soutienne aussi.</p><p>Le compromis acceptable par tous doit être trouvé, et cela va être un long chemin pour les diplomates. Une chose est certaine : ce serait une très grande erreur d'acculer les Alaouites sans porte de sortie.</p><p>J'espère voir la France prendre des positions responsables : il ne s'agit pas de dénoncer seulement le pouvoir syrien et les crimes commis, aussi atroces soient-ils, mais de proposer des solutions acceptables et de donner des garanties. Quand je parle de garanties, ce ne sont pas toutes celles que pourrait donner l'opposition syrienne : je ne doute pas de sa bonne volonté, mais ceux qui parlent à Paris ne contrôlent quasiment rien sur le terrain.</p>
Ratatoskhttp://euro-synergies.hautetfort.com/about.htmlSurvol de la Syrie et des Alaouitestag:euro-synergies.hautetfort.com,2012-01-24:45694682012-01-24T00:05:00+01:002012-01-24T00:05:00+01:00 Survol historique de la Syrie et des Alaouites Ex:...
<h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: xx-large; color: #ff6600; font-family: arial black,avant garde;">Survol historique de la Syrie et des Alaouites</span></h3><h3><span style="font-size: large; color: #c0c0c0; font-family: arial black,avant garde;">Ex: <a href="http://mediabenews.wordpress.com/"><span style="color: #c0c0c0;">http://mediabenews.wordpress.com/</span></a></span></h3><h3 style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Introduction</span></strong></span></h3><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La prise du pouvoir par les Alaouites en Syrie marque une rupture profonde avec le passé et l’histoire. Depuis des siècles, l’aire syrienne a été gouvernée, en général depuis Damas, par une bourgeoisie commerçante musulmane sunnite des plus orthodoxes, soumise à l’Empire Ottoman, qui a su par la suite composer, non sans diverses manoeuvres, avec la puissance mandataire avant de profiter de la confusion européenne pour échapper à son emprise et tenter, de façon un peu brouillonne, plusieurs formules de partage oligarchique du pouvoir. Quoi qu’il en soit, Damas demeurait, avec Le Caire, l’un des deux grands pôles de la pensée orthodoxe arabe et musulmane. Quant aux minorités religieuses ou ethniques, Chrétiens, Druzes, Alaouites, Juifs, Kurdes, Arméniens, bien que proportionnellement les plus importantes [1] de la région, ou peut être à cause de cela, elles étaient soigneusement tenues dans un état de marginalité politique et sociale, éloignées géographiquement ou institutionnellement des centres et instruments de pouvoir.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><a href="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/syrie_carte.jpg"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="aligncenter size-full wp-image-5038" title="Syrie_carte" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/syrie_carte.jpg?w=645" alt="" /></span></a></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">L’erreur fondamentale de la bourgeoisie affairiste et conservatrice sunnite de Syrie est sans doute d’avoir cru que son monopole économique et financier lui garantissait sans risque le contrôle permanent d’un appareil d’État plus conçu comme un lieu d’arbitrage et de représentation que comme un réel instrument de pouvoir. L’appareil de contrainte de l’État, Armée, Police, Administration fiscale ou douanière, avait toujours été dans des mains étrangères et l’on avait bien su s’en accommoder. De fait, il n’était nullement perçu comme un instrument valorisant, facteur de promotion et de contrôle sérieux de la société civile. Les minorités ont su profiter de cette lacune politique et culturelle et, au premier rang d’entre elles, les Alaouites. Hérétiques de l’Islam, méprisés, persécutés, démunis, relégués dans leurs montagnes peu hospitalières surplombant la Méditerranée entre les frontières libanaise et turque, désignés à la vindicte depuis la fatwa d’Ibn Taymiya (1268-1328)[2], les Alaouites ne paraissaient pas les mieux placés pour se lancer à la conquête de l’État syrien. En fait ils n’ont pas eu les hésitations des Chrétiens syriens, en majorité orthodoxes, qui ne bénéficient pas comme les Maronites du Liban d’une solution de repli territorial en cas d’échec. Contrairement aux Druzes, qui sont restés fidèles à leur tradition séculaire de ne jamais se mettre en avant pour ne pas désigner la communauté aux coups, les Alaouites, malgré leur passé et leur passif, ont entrepris de profiter d’une conjoncture favorable qui laissait le pouvoir en partie vacant à l’intérieur du pays et qui, au début des années 50, relativisait le poids de l’Islam dans le monde arabe en faveur d’idéologies peu connotées sur le plan religieux (nationalisme, marxisme).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><a href="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/hafez_al-assad_en_19701.jpg"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="alignleft size-medium wp-image-5040" title="BIO-ASSAD-HEADSHOT" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/hafez_al-assad_en_19701.jpg?w=222&h=300" alt="" width="222" height="300" /></span></a></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Depuis le coup d’État du 8 mars 1963, la minorité alaouite de Syrie s’est donc progressivement assuré, sous la conduite de l’un des plus discrets mais des plus déterminés de ses membres, le général Hafez el-Assad, un contrôle étroit du pouvoir, de l’appareil civil et militaire de l’État et aussi des ressources économiques et financières du pays. Cette emprise à la fois communautaire et minoritaire n’est ni revendiquée ni même avouée. Elle s’exerce derrière le paravent, parfois avec l’alibi, d’une organisation centralisée et autoritaire mais qui se proclame résolument égalitariste, moderne et progressiste. En fait, elle met en jeu, tant en Syrie même que dans son contexte régional, les ressorts complexes de stratégies et de tactiques communautaires, tribales, claniques et familiales où dominent les rapports d’obligations interpersonnelles. L’édification de ces rapports, ainsi que la sanction de leur respect ou de leur violation, détermine et rythme depuis trente ans la vie publique intérieure mais aussi la politique extérieure de la Syrie qui y gagnent en cohérence et en détermination ce qu’elles y perdent en termes d’ouverture et d’image. Il reste à savoir si cette longue marche au pouvoir de Hafez el-Assad peut conduire à l’intégration de la communauté alaouite dans le pays et dans le siècle, ou si elle porte les germes de sa dissolution et de sa destruction. Car en sortant de son isolement géographique et social pour assumer le pouvoir d’État, la communauté perd ses repères internes, gomme ses différenciations, confrontée au double besoin de faire bloc pour s’imposer à un environnement hostile et de conclure avec cet environnement des alliances permettant de rentabiliser le présent et garantir l’avenir. Elle est bouleversée en son sein par les démarches de légitimation d’élites nouvelles, dynamiques et conquérantes, bousculant les cadres traditionnels qui puisaient leur pouvoir dans une capacité à gérer des réseaux de soumission et de transaction avec un extérieur dominateur. À mesure que s’affermit, s’étend, mais aussi se disperse le pouvoir alaouite sur l’ensemble du pays, la segmentation tribale de la communauté, fondée sur un état donné d’occupation physique d’un terrain précis, s’estompe au profit d’une segmentation en clans, voire en familles, dont les réseaux de solidarités et d’alliances dépassent les limites traditionnelles internes et externes de la communauté dans un contexte d’accès au pouvoir d’État et aux rentes économiques et politiques qui y sont liées [3]. Au terme d’une histoire presque millénaire d’isolement, de soumission et de discrétion, les Alaouites sont entrés dans le siècle, mais à quel prix pour leur identité et leur devenir ?</span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Repères</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Dès le paléolithique et le néolithique, des groupes humains peuplèrent cette région. Dans la vallée de l’Euphrate, formant avec celle du Tigre la Mésopotamie, apparurent l’agriculture, puis les premières villes, les premiers royaumes, ainsi que l’écriture cunéiforme et l’alphabet.</span></strong></p><div id="attachment_5037" class="wp-caption aligncenter" style="width: 655px; text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><a href="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/maaloula_abris_sous_roches.jpg"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="size-full wp-image-5037" title="Maaloula_abris_sous_roches" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/maaloula_abris_sous_roches.jpg?w=645&h=400" alt="" width="645" height="400" /></span></a> </span></strong><p class="wp-caption-text"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Syrie - Maaloula : abris-sous-roche ou habitations préhistoriques sous un surplomb rocheux.</span></strong></p></div><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La Syrie de l’Antiquité</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Du fait qu’elle était un lieu de passage entre l’Égypte et la Mésopotamie, la Syrie fut livrée très tôt aux invasions des grandes puissances commerciales du monde de l’époque. Soumise à la domination des Sumériens, puis des Akkadiens, la région passa, à la fin du III<sup>e</sup>millénaire, sous l’influence des Amorites, un peuple sémite nomade. Au XIX<sup>e</sup> siècle avant notre ère, les Amorides fondèrent la première dynastie de Babylone. Hammourabi, roi de Babylone, étendit sa domination sur toute la région au siècle suivant.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">À partir du XVI<sup>e</sup> siècle, l’Égypte des pharaons (la XVIII<sup>e</sup> dynastie) prit le contrôle de la Syrie méridionale, tandis qu’au nord s’établirent les Hittites. Au carrefour commercial entre la Méditerranée et l’Asie, la région prospéra grâce à l’activité des marchands phéniciens qui fondèrent de nombreux ports (Tyr, Byblos, Sidon au Liban, Ougarit en Syrie).</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">L’équilibre fut rompu par l’arrivée des «Peuples de la mer» qui déferlèrent au XIII<sup>e</sup> siècle avant notre ère et dévastèrent le littoral. Alors que les Araméens établissaient de petites principautés de la vallée de l’Oronte à celle de l’Euphrate, le royaume d’Israël étendit sa domination sur la région aux X<sup>e</sup> et IX<sup>e</sup> siècles, en créant des liens de vassalité avec les Araméens. Le royaume de Damas fut fondé vers 1000 avant notre ère. Nabuchodonosor II, illustre représentant de la X<sup>e</sup> dynastie de Babylone qui s’établit sur les restes de la puissance assyrienne, étendit son pouvoir jusqu’à Jérusalem; maître de l’Orient, il fit de sa langue, l’araméen, l’idiome de tous les peuples sous sa domination.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">En 539, Cyrus le Grand, accueilli en libérateur par les peuples sous le joug babylonien, dévasta l’empire chaldéen. La Syrie passa sous domination perse et fut administrée par les satrapes des Grands Rois pendant les deux siècles qui suivirent. Alexandre le Grand l’annexa ensuite à son empire en 333-332 avant notre ère. Sous influence hellénistique, la Syrie échut après la mort du conquérant à Séleucos I<sup><span style="font-size: x-small;">er</span></sup> Nikator, l’un de ses généraux. Une partie de la Syrie s’hellénisa au cours des siècles suivants, car le grec s’est imposé dans la région.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Par la suite, le royaume de Syrie fut envahi par les Romains de Pompée venus en Orient vaincre les Parthes; le royaume devint une province romaine en 64 avant notre ère. Mais la Syrie demeura quand même hellénisée sous la domination romaine, à tel point qu’elle devint l’une des principales provinces de l’Empire. Toutefois, après la fragmentation de l’Empire romain en 395 de notre ère, la Syrie fut intégrée à l’Empire byzantin. Elle connut une période de prospérité économique et de stabilité politique, troublée par les querelles religieuses qui déchirèrent l’Église d’Antioche. À partir de 611, les Perses tentèrent de mettre à profit les troubles religieux pour rétablir leur domination sur la région. Les Byzantins les chassèrent définitivement en 623, pour faire face à une nouvelle menace, celle de l’islam.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><span style="color: #ff6600;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">La Syrie arabe</span></strong></span></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Dès le IV<sup>e</sup> siècle avant notre ère, des tribus arabes venues du sud de l’Arabie s’étaient établies en Syrie. Affaiblis par les luttes qui les opposaient, Byzantins et Perses ne purent résister à l’expansion arabo-musulmane. La victoire du Yarmouk (636) sur les troupes d’Héraclius I<sup>er</sup> permit aux Arabes de s’assurer le contrôle de la Syrie, qui s’islamisa et s’arabisa. La dynastie omeyyade (661-750), fondée par Moawiyya, exerça son rayonnement depuis Damas, la capitale. La marine du calife s’empara des îles de la Méditerranée orientale (Chypre, Crète, Rhodes), tandis que les troupes terrestres virent camper sous les murs de Constantinople. L’administration fut réorganisée, les sciences se développèrent, les mosquées et les palais se multiplièrent. Pourtant, les Omeyyades tombèrent sous les coups des Abbassides, qui firent de Bagdad la capitale de leur nouvel empire (750-1258), dont la Syrie devint une simple province. Le pays connut ensuite une période troublée lorsque l’empire commença à se démembrer. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Aux X<sup>e</sup> et XI<sup>e</sup> siècles, le désordre qui régnait dans le pays, divisé entre des dynasties arabes et turques rivales, favorisa l’établissement des croisés occidentaux qui, après la prise d’Antioche (1098) et de Jérusalem (1099), occupèrent le littoral et le nord de l’actuelle Syrie. Les croisés édifièrent une série de châteaux forts tournés vers la mer. En 1173, Saladin, fondateur du sultanat ayyubide, mena la lutte des musulmans contre les croisés et unifia l’intérieur de la Syrie. Affaibli par la guerre opposant croisés et musulmans, le pays subit au XIII<sup>e</sup> siècle l’invasion destructrice des Mongols. Les mamelouks, dynastie d’esclaves qui s’était imposée en Égypte, stoppèrent leur avance, expulsèrent les croisés en 1291 et dominèrent la Syrie jusqu’en 1516. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">En réalité, la multiplicité des invasions étrangères s’est traduite dans le domaine religieux. Ainsi, si 90 % de la population est devenue musulmane, 10 % de celle-ci est restée chrétienne, avec le maintien de minorités chiite, druze, ismaélienne et surtout alaouite.</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><span style="color: #ff6600;">La Syrie ottomane</span><br /><br />Après avoir pris Constantinople, les Ottomans vainquirent les mamelouks en 1516, annexèrent la Syrie à leur nouvel empire et divisèrent celle-ci en trois, puis en quatre <em>pachaliks</em> ou provinces (Damas, Tripoli, Alep et Saïda). La Syrie ottomane fut gérée au nom du sultan par des gouverneurs nommés pour un an. Cependant, la domination turque se fit principalement sentir dans les villes, les émirs locaux exerçant partout ailleurs leur propre pouvoir. <a href="http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/Ottoman-map.htm"><span style="color: #c0c0c0;"><br /></span></a></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><img class="aligncenter size-full wp-image-5036" title="Ottoman-empire-carte" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/ottoman-empire-carte.gif?w=645" alt="" /></span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Durant quatre siècles, la Syrie redevint un carrefour commercial important et développa des relations avec le monde occidental. Puis l’affaiblissement graduel de la puissance ottomane attisa les ambitions territoriales, tantôt du premier consul Bonaparte en 1799, tantôt par les troupes du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali en 1831. En 1860, Napoléon II intervint en Syrie afin de favoriser les chrétiens. </span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">Puis ce fut le tour des Britanniques. Ayant gagné l’appui des Arabes syriens, les Anglais promirent l’indépendance du pays en cas de victoire sur l’Empire ottoman. Cependant, le 16 mai 1916, la Grande-Bretagne et la France conclurent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels les deux puissances se partageaient les terres arabes sous domination ottomane. Cet accord résulte d’un long échange de lettres entre Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres, et sir Edward Grey, secrétaire d’État au Foreign Office; par la suite, un accord ultra-secret fut conclu à Downing Street entre sir Mark Sykes pour la Grande-Bretagne et François Georges-Picot pour la France. Cet accord équivalait à un véritable dépeçage de l’espace compris entre la mer Noire, la Méditerranée, la mer Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne. La région fut découpée de la façon suivante:</span></strong></p><p style="text-align: left;"><strong><span style="font-size: small; color: #c0c0c0; font-family: arial,helvetica,sans-serif;"><a href="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/sykes-picot-1916-map.gif"><span style="color: #c0c0c0;"><img class="aligncenter wp-image-5035" title="Sykes-Picot-1916-map" src="http://mediabenews.files.wordpress.com/2012/01/sykes-picot-1916-map.gif?w=451&h=587" alt="" width="451" height="587" /></span></a></span></strong></p><blockquote><p><span style="color: #ffcc99;"><strong><span style="font-size: small; font-family: arial,helvetica,sans-serif;">1) Une zone bleue française, d’administration directe (Liban et Cicilie);<br />2) Une zone arabe A, d’influence française (Syrie du Nord et province de Mossoul);<br />3) Une zone rouge anglaise, d’administration directe (Koweït et Mésopotamie);<br />4) Une zone arabe B, d’influence anglaise, (Syrie du Sud, Jordanie et Palestine);<br />5) Une zone brune, d’administration internationale comprenant Saint-Jean-d’Acre, Haiffa et Jérusalem. </span></strong></span></p></blockquote><p style="text
L'Hérétiquehttp://heresie.hautetfort.com/about.htmlDessouder Bachar, ça ne va pas être facile...tag:heresie.hautetfort.com,2011-09-06:37671702011-09-06T15:43:06+02:002011-09-06T15:43:06+02:00 Bachar el Assad qu'on aurait pu croire plus modéré que son père, à une...
<p>Bachar el Assad qu'on aurait pu croire plus modéré que son père, à une époque donnée, à fait le choix du tout répressif en Syrie. A l'Élysée, le nouveau mot d'ordre, c'est "après la Libye, la Syrie". Sauf qu'en la circonstance, cela va être très chaud.</p><p>Première observation : il y a bien une opposition, en Syrie, mais ce n'est pas une opposition armée.</p><p>Deuxième observation : à l'heure actuelle, il n'y a pas assez de défections au sein de l'armée syrienne. En outre, contrairement à Kadhafi, el Assad a bâti son pouvoir avec l'armée, non contre elle. Certes, en juin dernier des chars se sont affrontés à Jisr, mais cette sécession n'a pas fait long feu.</p><p>Troisième obervation : la Syrie est dominée par une branche du Shi'isme, les Alaouites. Ils se sont alliés avec les Chrétiens et les Druzes pour truster tous les postes de pouvoir en Syrie.</p><p>La troisième observation est la plus importante. On ne peut pas faire sauter Bachir el Assad et son parti Baas si une opposition n'apparaît pas au sein de la population alaouite.</p><p>En Syrie comme en Lybie, on marche sur des oeufs. Si le conflit ne prend pas un tour franchement confessionnel, on comprend bien que ce sont les Sunnites, surtout qui haïssent Hafez el Assad, et que les Alaouites, quant à eux, craignent d'être emportés dans la tourmente en cas de changement de régime.</p><p>A vrai dire, des appels à la haine lancés par certains fanatiques sunnites par le passé, les doutes souvent exprimés sur "lslamité" de l'alaouisme contribuent à donner aux Alaouites le sentiment d'être en insécurité. Et côté chrétien, on se défie du fondamentalisme sunnite que certains soupçonnent d'avoir infiltré les manifestations comme en Lybie au demeurant. Toutefois, en Lybie, le conflit est d'abord d'ordre tribal et régionnaliste : Cyrénaïque contre Tripolitaine. Il n'y a jamais eu en Lybie une domination d'une minorité religieuse sur les autres. </p><p>On ne pourra rien faire en Syrie sans assurer aux Alaouites des garanties très sérieuses.</p><p>Il faut ajouter à cela une embûche stratégique de taille : les Russes sont déterminés à ne pas perdre leur dernier allié dans la région. Ils bloqueront toutes les résolutions susceptibles de le mettre en difficulté. Certains pays occidentaux, mais aussi la Turquie qui abat ses propres cartes sur la table songent à armer l'opposition. Option très risquée, à mon sens, qui pourrait déboucher sur une guerre confessionnelle en Syrie, d'autant qu'el Assad s'empressera de l'attiser s'il sent que les vents lui sont contraires.</p><p>C'est donc une partie de diplomatie très fine qui attend la France dans un jeu qui ne peut en aucun cas se dérouler sur le terrain militaire, au moins pour l'instant.</p>